La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Issa BANCE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006 |
Paragraphe I : Les retombées positives sur la population ruraleLa coopération entre le Burkina Faso et la FAO, depuis 1960, s'est axée non seulement sur le secteur strictement agricole pour permettre aux populations rurales de mieux lutter contre la faim, mais aussi sur le volet social qui vise essentiellement à les amener à éviter les comportements nuisibles à la santé. Dans cet ordre d'idées, la FAO a favorisé la mise en oeuvre de politiques et de planifications sectorielles et la mise sur pied de projets d'appui. On a assisté à une intensification des cultures vivrières et industrielles et le développement de l'élevage, de la pêche et une gestion plus efficiente des forêts. Le volet social vise d'abord à permettre aux populations de vivre dans de meilleures conditions et ensuite à leur permettre de vivre en harmonie avec leurs milieux. C'est le cas du projet onchocercose. Aussi l'aide octroyée au Burkina Faso par la FAO varie-t-elle d'une année à une autre. Ainsi, en 1998 elle s'élevait à 4 393 000 de dollars US et 2 934 000 en 199993(*). Elle a, dans le cadre de l'UNDAF, investi dans le pays la somme de 1 400 000 de dollars US pour la période 2001-200594(*). L'oeuvre de la FAO a permis d'accroître sensiblement la production des denrées alimentaires et de contribuer ainsi à lutter contre la faim. Elle a favorisé l'amélioration des connaissances sur les facteurs favorisant ou limitant le développement durable des systèmes d'exploitation familiaux. Elle a mieux fait comprendre leur fonctionnement en terme de développement et de gestion des ressources naturelles. Dans cette optique, s'inscrit également l'identification des opportunités d'intervention dans les domaines des programmes et projets du développement des ressources humaines, la formation et les réformes institutionnelles. En matière d'environnement, l'approche participative prônée par la FAO a permis de mettre en évidence le caractère spécifique des questions environnementales. Elles sont liées à des comportements individuels et ont un impact sur les individus. Cependant, elles relèvent surtout de la responsabilité collective. L'approche participative est donc une exigence dans la mesure où une bonne gestion des ressources naturelles ne peut être que collective et consensuelle. En ce sens, celle-ci basée sur la négociation, la concertation et le partenariat, a favorisé la mise en cohésion des différents niveaux d'intervention. Les différents projets initiés dans le domaine ont permis une plus grande implication des animateurs et des agents techniques. Ils ont aussi favorisé l'appropriation par les villageois des actions initiées. La FAO participe à la promotion de la restructuration des institutions de développement rural. Pour elle, les politiques de développement rural seront d'autant plus efficaces qu'elles auront l'adhésion des populations et que les institutions seront l'expression des souhaits, des besoins et des contraintes des populations. Ainsi, les activités commerciales et productives sont de plus en plus transférées au secteur privé et aux organisations de la société civile. L'intervention publique se consacrerait donc à la promotion des initiatives privées, au renforcement des capacités paysannes, à la réglementation et à la protection de l'environnement. La FAO a ainsi déjà favorisé la participation de la population au choix et à la réalisation des activités de développement et, d'une manière générale, à la gestion des affaires qui la concernent. Les efforts de l'institution ont, en outre, permis au Burkina Faso de réduire les coûts du développement agricole et d'améliorer les services d'appui aux petits agriculteurs95(*). Cela se justifie par le fait que ces agriculteurs jouent un rôle important dans la production d'aliments au Burkina Faso. L'exploitation agricole est en priorité tournée vers la production des denrées alimentaires de première nécessité. On constate que suite aux projets « gestion des terroirs », il y a un renforcement progressif de la cohésion sociale au sein des villages. La voie du dialogue et de la concertation entre agriculteurs et éleveurs a été essayée. Le niveau de maîtrise des techniques augmente et s'élargit à la connaissance et à la compréhension du phénomène de la dégradation des ressources naturelles96(*). La philosophie et la démarche du PSSA sont progressivement appropriées par les partenaires de la FAO (les producteurs, les services techniques, les ONG, les projets et programmes de développement rural). Des producteurs et productrices ont été formés aux technologies relatives à l'intensification agricole, à la maîtrise de l'eau, à l'élevage à cycle court (volailles, ovins, etc.) et à l'apiculture. La diffusion des technologies à faible coût, la formation des producteurs à leur utilisation et des artisans à leur fabrication (pompes à pédale, silos métalliques, ruches, etc.) sont assurées97(*). Enfin, la FAO a contribué à l'émergence du Programme de Développement de la Petite Irrigation Villageoise (PDPIV). Les résultats acquis en matière de maîtrise de l'eau par le PSSA ont conduit le gouvernement à initier ce programme depuis 2001. Ce programme suscite beaucoup d'espoir et fonctionne actuellement sur la base des ressources propres du Burkina Faso. Une politique nationale de développement durable de l'agriculture irriguée a même été élaborée par le gouvernement grâce à l'appui technique de la FAO et avec l'assistance financière de la Banque Mondiale et de la BAD. * 93 ROUAMBA R. Olivia.- La diplomatie burkinabè au sein du système des Nations Unies, Mémoire de fin de cycle, ENAM, Ouagadougou, 2003, p.54 * 94 ROUAMBA R. Olivia, op. cit., p.77. * 95http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html * 96 http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html * 97 http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html |
|