La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Issa BANCE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006 |
Paragraphe I : La coopération technique et humanitaireLa coopération technique et humanitaire a pour objectif d'apporter un soutien technique efficient dans le domaine agricole aux gouvernements qui en font la demande. Elle aide ces gouvernements à prévenir les crises alimentaires à travers le développement du secteur de l'agriculture et à résoudre d'éventuelles crises. Cette coopération, dans le cadre du Burkina Faso, a été matérialisée par des initiatives. Dans ce sens, elle a suscité l'organisation et la multiplication de semences de base certifiées de riz dans l'Ouest du Burkina Faso.62(*) Ce projet a permis aux paysans de cette région de disposer de semences plus adaptées au climat et aux sols afin d'améliorer la production. Pour pallier le caractère rudimentaire des méthodes d'exploitation agricoles au Burkina Faso, la FAO a apporté son appui à la définition d'une stratégie nationale de mécanisation63(*). Elle a soutenu l'étude de la typologie des exploitations agricoles familiales, l'élaboration d'un code d'investissements agricoles et la préparation d'un plan de réforme institutionnelle et juridique pour la décentralisation dans le secteur forestier. Dans la même logique, la FAO a aménagé et mis en valeur trois bas-fonds pour les cultures maraîchères. Elle a fabriqué et mis à la disposition des paysans des silos mécaniques fermiers pour le stockage des grains. Elle a, en outre, participé à la mise en oeuvre de la composante « petit élevage » du PSSA. Il s'agissait de mettre à la disposition des acteurs agricoles des surfaces cultivables, leur permettre de conserver durablement les récoltes et les inciter à l'introduction de l'élevage dans leurs activités. Il faut également citer la promotion par la FAO de la culture du palmier dattier. En effet, une étude initiée par la FAO a montré que la région septentrionale du Burkina Faso est favorable à cette culture64(*). L'aide technique de la FAO s'adresse aussi aux acteurs eux-mêmes à travers par exemple l'appui aux centres de promotion et de formation de jeunes filles. Elle aide à la mise en réseaux des chambres d'agriculture en vue de favoriser une meilleure coordination et harmonisation de leurs activités. Il sied de noter que l'aide alimentaire n'est pas du ressort de la FAO. Cependant, en cas de pénurie alimentaire, cette organisation peut déclencher l'alerte et faire appel à la communauté internationale. Elle s'intéresse davantage au volet préventif des difficultés alimentaires. Ce fut notamment le cas de la fourniture d'urgence de semences vivrières suite à la crise acridienne qu'a connu le Burkina Faso en 2004. Dès le 08 mai 2005, la FAO a lancé un appel afin de signaler la situation de pénurie alimentaire que connaissait la région du Sahel dont fait partie le Burkina Faso. Cette situation s'expliquait par l'insuffisance pluviométrique et surtout l'invasion acridienne. Concernant l'invasion, la FAO l'a annoncée un an auparavant65(*). Selon l'Organisation, il fallait à cette période à peine dix millions de Dollars66(*)US pour enrayer la crise. Cette somme est passée à dix milliards de Dollars67(*)US un an après du fait de la non mobilisation de la communauté internationale. Au niveau du Burkina Faso, la FAO, en collaboration avec le Gouvernement, a organisé une action de préparation de la campagne 2005-2006. Cela se fait à travers la formation de techniciens et l'achat des équipements appropriés à la lutte acridienne. Une sous-base de lutte contre les criquets fut installée à Dori. En plus, la FAO a élaboré des programmes pour la préparation des années suivantes. Dans le même cadre, la FAO a apporté une assistance technique et financière à huit projets nationaux et régionaux de lutte anti-acridienne pour l'approvisionnement en pesticides, l'acquisition d'équipements et de matériels de lutte, la formation des acteurs et le renforcement des capacités nationales. Par ailleurs, des projets sont initiés, y compris le projet de la Banque Mondiale, dans le cadre de cette lutte. Des semences ont été achetées et distribuées aux populations les plus vulnérables des zones touchées par la crise68(*). Un volet d'urgence a été prévu pour mettre à la disposition des populations des semences pour la prochaine année agricole69(*). La FAO participe également à la promotion de la qualité de l'alimentation de rue. En effet, le Burkina Faso, précisément la municipalité de Bobo-dioulasso, à l'instar des pays en voie de développement où la question de la qualité des aliments revêt une acuité particulière, a bénéficié de l'assistance technique de la FAO. Cette assistance visait à mettre en oeuvre une stratégie destinée à identifier les mécanismes clés et les outils techniques spécifiques assurant la sécurité alimentaire et la qualité fiable des aliments de rue. Enfin, les opérations du programme de coopération technique se composaient en 2004 de huit projets nationaux. Les demandes d'assistance technique reçues au cours de l'année et soumises au siège de la FAO avec un avis favorable, sont relatives à : - la promotion de jardins, de fermes et de l'éducation nutritionnelle dans les écoles au Burkina Faso ; - l'appui à la préparation d'une table ronde sur le programme d'investissement de la stratégie nationale de développement de l'agriculture irriguée au Burkina Faso ; - la réglementation des pesticides dans les pays du CILSS ; - la mise en oeuvre du programme de développement de la pêche et de l'aquaculture dans la région du Liptako-gourma. Au cours de l'année 2004, le bureau a apporté un soutien opérationnel à neuf projets régionaux. En effet, le Burkina Faso abrite le siège de plusieurs organisations sous-régionales et régionales avec lesquelles la FAO entretient des relations de coopération. Le problème de la malnutrition est très souvent considéré comme relevant de la volonté des décideurs. Pourtant, cela doit être une question qui interpelle toutes les couches de la société, particulièrement la société civile et le secteur privé. C'est à cette tâche que s'attelle la FAO à travers le volet de la sensibilisation et des plaidoyers. * 62 FAO/Burkina Faso, op. cit. p.3 * 63 Idem * 64 FAO/Burkina Faso, op. cit. p.3 * 65 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, p.V * 66 Idem * 67 Ibidem * 68 FAO/Burkina Faso.- Synthèse des activités 2004, p.11. * 69 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, pIV |
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