SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.....................................................................p.2
PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE
FAO/BURKINA
FASO.....................................................................................................p.5
CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU
BURKINA FASO......................p.6
Section I : Les principales fonctions et actions de
la FAO......................................p.6
Section II : L'historique des relations entre la
FAO et le Burkina Faso................p.10
CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA FAO
AU BURKINA
FASO...................................................................................................p.16
Section I : Les principaux axes de l'action de la FAO au
Burkina
Faso.....................................................................................................p.16
Section II : la mobilisation des ressources et les
partenaires de la FAO au Burkina
Faso....................................................................................................p.20
DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU
DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA
FASO....................................................................p.25
CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU BURKINA
FASO...............p.26
Section I : Les programmes
ordinaires.........................................................p.26
Section II : Les programmes de
terrain.........................................................p.31
CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR
LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA
FASO........................................p.38
Section I : la portée des activités de la FAO
sur le monde rural burkinabè...........p.38
Section II : Les limites du cadre actuel et perspectives de
la coopération entre la FAO et le Burkina
Faso....................................................................................p.43
CONCLUSION
GENERALE......................................................................p.47
BIBLIOGRAPHIE ET
SOURCES................................................................p.50
TABLE DES
MATIERES..........................................................................p.53
introduction generale
La coopération multilatérale1(*) prend son essor après la
Première Guerre mondiale, quand la création de la
Société des Nations (SDN) traduit l'espoir qu'une diplomatie
publique et collective apportera une paix définitive. Le mouvement
s'accélère dans la seconde moitié du siècle, et
plus encore sous nos yeux. Il répond en effet, à une double
tendance de notre temps : les affaires internationales sont de plus en plus
liées entre elles, et elles concernent toujours davantage plusieurs
pays, sinon tous. Désormais, devant une situation nouvelle, le
réflexe est d'établir un groupe informel des États les
plus intéressés à la traiter. C'est dans cette perspective
que s'est inscrite la question de la sécurité alimentaire2(*) dans le monde.
La sécurité alimentaire mondiale est devenue un
objectif incontournable de la communauté internationale. Dans sa
conception élargie, unanimement acceptée aujourd'hui, la
sécurité alimentaire mondiale a pour
finalité « d'assurer à tous l'accès aux
aliments de base indispensables »3(*). Autant dire que ce concept a radicalement
modifié la manière dont la société internationale
prend en charge le problème de la faim. Certes, le souci qu'il exprime
se confond à l'histoire de l'humanité. Néanmoins, aucune
réflexion d'ensemble n'avait été entreprise sur la
question, sur le plan international, avant la création de l'Organisation
des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)4(*). Malgré d'énormes
difficultés inhérentes à un ordre international plus
soucieux de préserver les intérêts des grandes puissances,
cette organisation a pu mener des activités dans le « tiers
monde »5(*) en
général et en Afrique en particulier.
En faveur de l'inscription du problème de la faim dans
l'agenda international, la FAO a été fondée le 16 octobre
1945 lors d'une conférence des Nations Unies au Québec (Canada).
Cette création s'inscrit dans le but d'améliorer l'état
nutritionnel, le niveau de vie, la production agricole et la condition des
populations rurales. De nos jours, elle est la plus grande institution
spécialisée des Nations Unies, chef de file dans les domaines de
l'agriculture, de la pêche et du développement rural.
Organisation intergouvernementale, la FAO, depuis sa
création, s'est assignée l'ambition de lutter contre la
pauvreté et la faim dans le monde en oeuvrant pour le
développement agricole, l'amélioration nutritionnelle et la
sécurité alimentaire. Selon Assia BENSALAH-ALAOUI6(*), le concept de
sécurité alimentaire a été créé par
la FAO et est étroitement lié à la notion de crise. Il va
intégrer la dimension économique et plus spécifiquement la
question de l'alimentation.
L'Organisation soutient en priorité l'agriculture et le
développement rural durable comme stratégie à long terme
pour augmenter la production en vue d'assurer la sécurité
alimentaire. Dans cette optique, la FAO a une démarche peu habituelle
qui intègre les stratégies de lutte pour la conservation des
ressources naturelles. L'objectif est de satisfaire les besoins des
populations actuelles et ceux des générations futures par des
programmes qui ne dégradent pas l'environnement, et qui soient
techniquement appropriés, économiquement viables et socialement
acceptables.
Tribune politique internationale pour les consultations entre
pays, conseiller des gouvernements, chercheur, analyste, diffuseur de
renseignements et fournisseur d' assistance technique, la FAO a utilisé
ses fonctions essentielles pour que soit reconnu aux pays à faible
revenu et à déficit vivrier, un statut différencié.
C'est dans ce cadre que s'inscrit sa coopération avec le Burkina
Faso.
Le Burkina Faso est en effet, un pays sahélien en
quête de sécurité alimentaire, dans certaines
régions tout au moins. Son économie est fondamentalement
liée à l'agriculture et 70% de sa population active se consacre
à cette activité7(*). Pourtant, l'agriculture burkinabè reste
fortement tributaire des aléas pluviométriques. Cette
irrégularité pluviométrique dans le temps et dans l'espace
est très souvent à l'origine de crises alimentaires. Depuis cinq
ans environ, la récolte est comprise entre 2 et 2,6 millions de tonnes
et le disponible céréalier pour l'alimentation des populations,
quant à lui est compris entre 1,7 et 2,2 millions de tonnes8(*). Lorsque la pluviométrie
est normale, le pays dispose donc d'un potentiel de production juste pour
satisfaire sa demande intérieure en céréales
traditionnelles (mil, sorgho, maïs). La plus grande partie de la
production est consommée (80% à 85%) par les producteurs
eux-mêmes. Le développement de la production
céréalière représente donc un enjeu croissant dans
l'économie agricole et constitue un élément essentiel des
politiques de sécurisation alimentaire.
En conséquence, il s'avère nécessaire de
mettre en exergue les activités de la FAO au Burkina Faso. Depuis le
début de sa coopération avec ce pays, qu'a t-elle entrepris dans
la perspective de permettre à tous les Burkinabè d'avoir
accès, à tout moment, à la nourriture indispensable
à une vie saine et active ? Quels sont les domaines d'intervention
de cet organe spécialisé des Nations Unies au Burkina Faso ?
En somme, en quoi l'oeuvre de la FAO participe t-elle au mieux être des
Burkinabè et plus largement au développement rural du
pays ?
Notre objectif, dans le cadre de cette étude, n'est
surtout pas de nous ériger en défenseur de la FAO ou en
pourfendeur de ladite institution, mais de mettre en lumière sa
contribution dans le développement rural au Burkina Faso. Il s'agit
aussi de mettre en évidence les acquis et les faiblesses des projets et
programmes mis en oeuvre par elle. Enfin, il sera question de ce que
l'organisation entrevoit dans le nouveau contexte international
caractérisé par le thème de la lutte contre la
pauvreté.
Pour atteindre ces objectifs, la quête et l'exploitation
d'ouvrages, de thèses et mémoires, d'articles de presse, de sites
Internet, traitant du thème du développement rural, de la lutte
contre la pauvreté se sont avérées indispensables.
Notre travail sera élaboré autour de deux axes
principaux. Dans un premier volet, il sera question de cerner la
coopération multilatérale entre la FAO et le Burkina Faso. Dans
le second volet, nous mettrons en relief la contribution de la FAO au
développement rural du Burkina Faso.
PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE
FAO/BURKINA FASO
La coopération multilatérale9(*) est généralement
perçue comme un moyen efficace d'aborder les questions et les
problèmes qui transcendent les secteurs de compétence nationale.
Elle s'est imposée progressivement au cours des deux dernières
décennies. Les programmes multilatéraux ont été
reconnus comme ayant la dimension et la durée d'un niveau que ne
peuvent atteindre qu'exceptionnellement les programmes et les projets
bilatéraux. Ils s'inscrivent dans une temporalité plus longue et
ne sont pas limités par les rythmes budgétaires et leurs
aléas. Le Burkina Faso a toujours été un membre actif au
sein des organisations internationales. De fait, la coopération
multilatérale est au coeur des objectifs de sa politique
étrangère. C'est dans cette optique que se situe sa
coopération avec la FAO. Comment est née cette coopération
et quelles en sont les caractéristiques ?
La présente partie vise à élucider et
analyser l'évolution de la coopération entre la FAO et le Burkina
Faso, de même que les domaines d'intervention de cette organisation au
Burkina Faso (Chapitre I). Dans cette logique, un tour des principales
fonctions et actions de la FAO sera nécessaire dans les paragraphes I et
II de la première section. Il sera ensuite question de l'historique de
cette coopération (Paragraphe II) après un bref aperçu de
la situation socio-économique du Burkina Faso (Paragraphe I).
Quant au chapitre II, il sera consacré aux domaines
d'intervention de la FAO particulièrement au Burkina Faso. Il sera
traité sous deux angles. En effet, la section I concernant les domaines
d'intervention de la FAO au Burkina Faso se subdivise en deux paragraphes.
D'abord, un éclairage sera apporté sur le Programme de
Coopération Technique (PCT) et ensuite, sur le Programme Spécial
de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies
pour l'Aide au Développement UNDAF). Après cette étude, la
section II va s'accentuer d'une part sur la mobilisation des ressources
indispensables à la FAO et d'autre part sur ses partenaires.
CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU
BURKINA FASO
Se faisant l'écho des préoccupations de la
communauté internationale, les Nations Unies ont assigné un rang
de priorité élevé à la situation du continent
africain. C'est dans cette logique que s'inscrit la FAO dans sa
coopération avec le Burkina Faso étant donné la
particularité de ce pays. Les principales fonctions et actions, de
même qu'une brève histoire de sa relation avec le pays feront
l'objet de ce chapitre.
Section I : Les principales fonctions et actions de
la FAO
Une étude relative à la coopération
multilatérale entre une organisation internationale comme la FAO et le
Burkina Faso nécessite de prime abord une meilleure connaissance de
ladite organisation.
Paragraphe I : Les principales fonctions
Le système des Nations Unies participe à
l'effort mondial de l'aide au développement. Il est organisé
à cet effet en organismes de financement et en organismes
d'exécution ou de mise en oeuvre technique de l'aide. Les fonctions de
ces organismes ne sont pas forcément distinctes, car
généralement et à quelques exceptions près, ces
organismes procèdent aussi bien à la formulation des politiques
d'aide qu'à leur financement et leurs exécutions techniques dans
les domaines de leurs compétences et mandats respectifs.
Aussi la FAO s'inscrit-elle parmi les agences
d'exécution dont le mandat est d'exécuter techniquement les
projets d'aide dans le secteur agricole. Elle exécute ces projets
sur financement non seulement des organismes des Nations Unies mais aussi de
sources éventuelles. Dans cette optique, la FAO a toujours
été, depuis sa création, à l'avant-garde de la
lutte contre la faim dans le monde. Elle invitait déjà les
Nations Unies à :
« - élever le niveau de nutrition et de
condition de vie des populations,
- améliorer le rendement, la production et
l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires
et agricoles,
- améliorer les conditions de vie des populations
rurales et aussi contribuer à l'expansion de l'économie mondiale
et libérer l'humanité de la faim. »10(*)
La FAO a organisé en 1996 le Sommet Mondial de
l'Alimentation (SMA)11(*).
Lors de ce Sommet, 187 chefs d'État et de gouvernement ont
réaffirmé le droit de tous d'avoir accès à une
nourriture saine et nutritive ainsi que celui d'être exempt de la faim.
Ils ont mis en avant leur volonté politique et se sont engagés
à éliminer la faim et à réduire de moitié le
nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d'ici à 2015.
Pour atteindre cet objectif, les participants ont rédigé la
Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et le plan
d'action qui s'ensuit. Ce Plan énumère sept engagements
principaux. Il définit des objectifs à atteindre et les mesures
que les pays développés et les pays en développement
doivent prendre pour atteindre ces objectifs. Il s'agit de :
« - assurer les conditions générales
du progrès économique et social propice à assurer la
sécurité alimentaire ;
- éliminer la pauvreté et assurer l'accès
à une alimentation adéquate ;
- assurer des augmentations durables de production
alimentaire ;
- prendre des mesures pour s'assurer que le commerce contribue
à la sécurité alimentaire ;
- être préparé à l'apparition de
besoins alimentaires d'urgence et y répondre ;
- assurer l'utilisation optimale de l'investissement dans les
ressources humaines, la capacité de production durable et le
développement ;
- coopérer dans l'exécution et le contrôle
du plan d'action. »12(*)
Pour réussir sa mission, la FAO s'est dotée
d'une structure. Elle est dirigée par la conférence des Nations
membres. Cette conférence se réunit tous les deux ans pour passer
en revue le travail effectué par l'organisation, approuver un programme
de travail et adopter le budget pour l'exercice biennal suivant. En d'autres
termes, la FAO met l'information à la portée de tous. La FAO sert
de réseau de connaissances spécialisées. Elle met à
profit les compétences techniques de son personnel - agronomes,
forestiers, spécialistes de la pêche et de l'élevage,
nutritionnistes, experts en sciences sociales, économistes,
statisticiens, etc.- afin de recueillir, d'analyser et de diffuser les
données utiles au développement. Le public
intéressé dispose d'un site Internet13(*) où il est susceptible
de trouver des informations relatives à l'agriculture et à la
question de la sécurité alimentaire. Elle partage
également l'expertise en matière de politiques. Elle met au
service de ses pays membres des années d'expérience dans
l'élaboration de politiques agricoles, le soutien à la
planification, la mise au point de lois efficaces et la création de
stratégies nationales visant à atteindre les buts de
développement rural et de réduction de la faim. Enfin, la FAO
sert de lieu de rencontre pour les Etats et de nombreux responsables et experts
du monde entier qui s'y réunissent, au siège ou dans les bureaux
de terrain.
Au-delà de ses fonctions qui demeurent dans le cadre
théorique, que fait la FAO de façon concrète dans le sens
du développement rural ?
Paragraphe II : Les principales actions
Dans le but d'améliorer le niveau de vie, la
productivité agricole et le sort des populations rurales, la FAO apporte
une aide concrète aux pays du tiers monde par le biais de multiples
projets d'assistance technique. Elle encourage une approche
intégrée qui inclut des considérations écologiques,
sociales et économiques dans la formulation des projets de
développement.
En outre, elle recueille, analyse, interprète et
diffuse des informations sur la nutrition, l'alimentation, l'agriculture, les
forêts et la pêche. Elle centralise l'information et fournit aux
agriculteurs, aux scientifiques, aux commerçants et responsables
gouvernementaux les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des
décisions rationnelles en matière de planification,
d'investissement, de commercialisation, de recherche ou de formation. La FAO
publie divers rapports faisant autorité sur la situation et les
tendances mondiales dans le secteur agricole. Le Système Mondial
d'Information et d'Alerte Rapide (SMIAR) sur l'alimentation et l'agriculture de
la FAO examine les perspectives dans ces domaines pour diffuser des
informations sur les pénuries alimentaires naissantes et
déterminer d'éventuels besoins alimentaires d'urgence.
Grâce à ce système, la FAO supervise un
vaste réseau de systèmes de suivi et d'observation par satellite
qui surveille les besoins en matière d'offres et de demandes
alimentaires. Le SMIAR de la FAO publie chaque mois des rapports sur la
situation alimentaire dans le monde14(*). Des alertes spéciales à l'intention
des gouvernements et des organisations de secours signalent les pays qui sont
menacés par des pénuries.
La FAO a également mis en place le Comité de la
sécurité alimentaire mondiale. Ce comité est chargé
de « suivre la situation alimentaire mondiale et d'avoir des
consultations à ce sujet »15(*). Il analyse les besoins alimentaires, évalue
et surveille les ressources disponibles et diffuse des informations relatives
aux stocks.
Tirant partie de ses vastes réseaux d'information, de
compétences et de l'expertise de son personnel technique, la FAO fournit
des conseils indépendants aussi bien en matière de politiques, de
planifications agricoles, que de structures administratives et juridiques
nécessaires au développement rural, de sécurité
alimentaire et d'élimination de la pauvreté.
Enfin, la FAO offre une tribune neutre où tous les pays
peuvent se réunir et discuter des politiques concernant les principaux
aspects de l'alimentation et de l'agriculture. Elle approuve les normes
internationales et contribue à l'élaboration des conventions et
des accords internationaux. Elle organise aussi régulièrement de
grandes conférences, des réunions techniques et des consultations
d'expertise.
Après cet aperçu général sur les
fonctions et actions de la FAO, il apparaît pertinent de faire un bref
rappel historique des relations entre le Burkina Faso et cette Organisation
internationale et de cerner du même coup le contexte de la naissance de
ces relations.
Section II : L'historique des relations entre la
FAO et le Burkina Faso
Le Burkina Faso à l'instar de nombreux pays africains a
accédé à l'indépendance en 196016(*). Dès ce moment, les
autorités du pays semblent avoir perçu l'intérêt
d'accorder une place de choix au développement rural. C'est ainsi
qu'elles nouèrent des relations de coopération avec
l'organisation mère du développement rural qu'est la FAO. Ainsi,
un tour des réalités socio-économiques du pays
s'avère être un préalable.
Paragraphe I : La situation socio-économique du
Burkina Faso
Situé au coeur de la boucle du Niger, mais
étroitement relié au Golfe de Guinée par
l'intermédiaire du grand bassin de la Volta17(*) dont le bassin
supérieur occupe la moitié de son espace géographique, le
Burkina Faso est un pays sahélien de 274 200 km2. A l'instar
de plusieurs pays africains, le secteur agricole constitue le moteur de son
économie. Ce secteur constitue une source importante d'emplois et de
revenus et contribue pour 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et 50% aux
revenus d'exportation18(*). Les données statistiques indiquent que sa
population est estimée à 12,9 millions d'habitants en 2003, avec
une estimation en l'an 2015 de plus de 16 millions dont 14 millions en zone
rurale19(*).
La majorité de la population vit de la culture de la
terre dans le cadre de petites exploitations familiales tournées
essentiellement vers la production céréalière20(*). Cette activité est
cependant pratiquée dans des conditions agroclimatiques et
pédologiques difficiles, avec un système traditionnel
d'exploitation extensif. Seulement 3,5 millions d'hectares sont
cultivés, soit un tiers des terres reconnues comme cultivables et les
surfaces irrigables sont estimées à 160 000 hectares21(*). L'agriculture
burkinabè est une grande consommatrice de terres22(*). L'essentiel de la production
agricole est consommé. Les revenus des agriculteurs proviennent de la
vente des surplus de récoltes et des productions associées comme
l'arachide, les produits maraîchers, de la pêche ou des
activités artisanales.
Sur le plan macro-économique, le Burkina Faso a
enregistré au cours des dix dernières années des
performances assez remarquables. Le taux de croissance réelle au cours
de la période 1994-1999 était de 5% en moyenne contre 3% environ
pendant la période 1980-199323(*). Malgré la détérioration
importante des termes de l'échange entre 1997 et 1999, la moyenne du
taux de croissance est maintenue à 5,6%24(*).
Au-delà des progrès macro-économiques, la
population burkinabè est demeurée extrêmement pauvre. Cet
état de fait est confirmé par deux enquêtes
organisées par le gouvernement en 1994 et 1998. Sur la base de la valeur
courante de la ligne de pauvreté estimée à 72 690 FCFA en
1998 contre 41 099FCFA25(*) en 1994, la proportion des pauvres enregistre une
légère hausse (45,3% contre 44,5%)26(*). Pendant que ce
phénomène connaît un léger recul en milieu rural, il
prend de plus en plus d'ampleur en milieu urbain. Le PIB par habitant, de 220
dollars par an, est plus faible que dans la plupart des pays voisins27(*). L'indicateur du
développement humain du Burkina Faso est également l'un des plus
faibles du monde28(*).
D'importants efforts ont été consentis par le
Burkina Faso pour favoriser les services sociaux de base29(*). Toutefois, le pays souffre
toujours d'un large déficit social. Ce déficit s'explique surtout
par le taux de croissance de la population et la faiblesse de la production du
travail, notamment dans le secteur agricole. De plus, le taux de scolarisation,
reste un des plus faibles de la sous-région (41% de taux brut de
scolarisation en 1998-1999 dont environ 35% de filles)30(*).
La situation sanitaire quant à elle, se
caractérise par une morbidité et une mortalité très
élevées dues aux maladies infectieuses et parasitaires et surtout
à l'infection du VIH. La situation en ce qui concerne
l'approvisionnement en eau potable s'est incontestablement
améliorée. Cependant, cet approvisionnement reste insuffisant
pour couvrir l'ensemble des besoins des populations rurales et urbaines. De
façon globale, l'état nutritionnel de la population n'est pas
satisfaisant. Le niveau de couverture des besoins nutritionnels reste encore
bas. Il se situe à 2 300 kcals en 1996 contre 2 500 kcals
requis31(*). La femme
burkinabè, elle, continue d'être victime de préjugés
et reste insuffisamment impliquée dans les activités de la vie
publique nationale.
Nonobstant son augmentation sensible, la proportion de la
pauvreté urbaine reste faible (de 3,8% en 1994 à 6,1 en 1998). La
pauvreté demeure encore un phénomène essentiellement rural
avec une contribution de 94% en 1998. La profondeur de la pauvreté est
restée à 14%. Cela suggère qu'une grande majorité
des pauvres est proche de la ligne de pauvreté comme le montre le
tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Indices de pauvreté selon
le lieu de résidence en pourcentage.
|
|
1994
|
1998
|
Evolution
|
Incidences
|
Urbain
Rural
National
|
10,40
51,00
44,50
|
16,50
51,00
45,30
|
+5
-
+0,8
|
Profondeur
|
Urbain
Rural
National
|
02,50
16,10
13,90
|
04,00
15,70
13,70
|
+1,5
-0,4
-0,2
|
Sévérité
|
Urbain
Rural
National
|
00,90
07,00
06,00
|
01,50
06,80
05,90
|
+0,6
-0,2
-0,1
|
Contribution
|
Urbain
Rural
National
|
03,80
96,20
100
|
06,10
93,90
100
|
+2,5
-2,3
-
|
Source : « Analyse de la pauvreté au
Burkina Faso », INSD, 1999, in MEF.- Cadre Stratégique de
Lutte contre la pauvreté, 2000, p.11
Cette situation de crise sociale, de pauvreté et de
vulnérabilité de la population burkinabè semble justifier
la présence des partenaires au développement du Burkina Faso
notamment celle de la FAO.
Paragraphe II : La naissance et l'évolution des
relations entre la FAO et le Burkina Faso
La FAO a été fondée le 16 octobre 1945.
15 ans après ce jour historique dans la lutte pour le
développement rural, la Haute Volta (aujourd'hui Burkina Faso)32(*) a introduit sa demande
d'adhésion en qualité de membre de l'Organisation. Après
un échange de protocoles d'accord entre le Président de la
République, Président du Conseil des Ministres de la Haute Volta,
Son Excellence Monsieur Maurice YAMEOGO et le Directeur Général
de la FAO, le 09 novembre 1961, la Haute Volta fut admise comme membre de
l'Organisation. Depuis cette date, sous diverses formes, la coopération
entre le Burkina Faso et la FAO n'a cessé de se développer. Elle
a embrassé progressivement tous les domaines d'intérêt du
développement agricole, alimentaire et forestier.
Par ailleurs, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a
été lancé en 1961 par l'ONU comme un organe
dépendant de la FAO. Il avait pour mission d'aider les pays en voie de
développement à lutter contre la pauvreté et la
faim33(*). L'institution
du PAM, quant à elle, est intervenue en 1963. Pour ce qui est du
programme de coopération FAO/ Banque mondiale34(*), il fut mis en place en 1964
afin de stimuler les investissements dans le secteur agricole. Ces deux
instruments ont permis le démarrage des actions sur le terrain de la
FAO, particulièrement au Burkina Faso.
En 1968, le Sahel entre dans une période de
sécheresse qui s'est accentuée considérablement en 1973.
La FAO envoie une première mission d'évaluation au Mali, au Niger
et en Haute Volta (Burkina Faso) avant de lancer un appel à la
communauté internationale. Pendant cette période, la FAO a permis
l'évaluation des potentialités en ressources naturelles, la
définition des grandes orientations en matière
d'aménagement hydro-agricole, la réalisation de vastes programmes
de reboisement et l'impulsion des cadres de coopération
sous-régionale. Cette impulsion a favorisé la création du
Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel
(CILSS) en 1974.
C'est également dans cette logique qu'en 1978, la
représentation de la FAO fut ouverte au Burkina Faso. En décembre
de la même année, le premier Représentant Permanent fut
nommé35(*). Dans le
cadre de sa coopération avec le Burkina Faso et selon ses ambitions, la
FAO intervient dans divers secteurs ; secteurs qui seront examinés
dans le chapitre suivant.
CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA
FAO AU BURKINA FASO
Face à l'émergence de nouveaux enjeux, les
autorités qui se sont succédées au Burkina Faso ont sans
cesse réitéré leur volonté de poursuivre une
politique étrangère dynamique et indépendante qui
prône la multiplication des partenaires au développement. C'est en
cela que se justifie leur engagement en faveur de la coopération
multilatérale particulièrement avec la FAO. Elles ont
perçu la coopération avec cette organisation comme un moyen
efficace d'atteindre l'objectif pour le développement rural du pays.
Aussi au Burkina Faso, la FAO intervient-elle à travers divers axes et
noue des partenariats avec d'autres organisations internationales et pays
donateurs.
Section I : Les principaux axes de l'action de la
FAO au Burkina Faso
L'assistance de la FAO au Burkina Faso est articulée
autour de cinq axes de coopération que sont :
- l'appui institutionnel et l'analyse des politiques
nationales ;
- l'appui à l'élaboration des schémas
directeurs sur la base des résultats d'analyse des politiques ;
- l'utilisation de son réseau d'information pour la
sensibilisation des partenaires internationaux et la promotion des axes
d'intervention identifiés ;
- la mise en oeuvre des projets de coopération
technique par une phase préliminaire de recherche/développement
suivie d'une phase de promotion des résultats ;
- l'appui à la mobilisation des initiatives et des
ressources nationales et internationales, puis à l'élaboration de
projets d'investissement36(*).
Ces différents axes se manifestent à travers
trois programmes majeurs à savoir le Programme de Coopération
Technique (PCT), le Programme Spécial de Sécurité
Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement (UNDAF).
Paragraphe I : Le Programme de Coopération
Technique (PCT)
Le Programme de Coopération Technique (PCT) a
été créé en 1976. Il constitue un outil essentiel
dont s'est dotée la FAO pour mettre ses compétences techniques
à la disposition des Etats membres. Il vise à les aider à
résoudre leurs problèmes de développement les plus
pressants dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et des
forêts. Les domaines de compétence du PCT s'élargissent aux
questions liées au développement rural et aux enjeux
socio-économiques37(*).
La FAO affecte au titre du PCT des ressources limitées,
mais identifiables pour s'acquitter de l'une des principales fonctions
prévues dans son acte constitutif. En effet, l'acte constitutif donne
à la FAO les prérogatives d'offrir aux gouvernements l'assistance
technique dont ils peuvent avoir besoin. Le PCT permet en particulier à
la FAO de répondre sans délai aux demandes d'assistance technique
et d'aide d'urgence des Etats membres et de contribuer au renforcement de leurs
capacités. Le programme n'agit pas isolement, mais est
étroitement associé à d'autres activités normatives
et de terrain de l'Organisation. Il contribue en fonds propre aux principaux
objectifs du programme ordinaire.
Le PCT de la FAO est un catalyseur du financement en
matière de développement rural. Chaque dollar
dépensé en faveur du secteur agricole a contribué à
mobiliser 20 à 50 dollars des institutions internationales de
financement de l'assistance technique, des investissements et de la
coopération multilatérale38(*). A titre d'illustration, notons qu'à ce jour
61 projets, pour un montant d'environ 69 millions de dollars US, ont
été financés par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) en faveur du secteur agricole mondial avec l'appui
technique de la FAO39(*).
34 projets pour un coût de 96 millions de dollars US ont
été exécutés par la FAO dans le cadre de la
coopération multilatérale. 10 projets totalisant un financement
de 177 millions de dollars US des institutions internationales de financement
ont été identifiés, préparés et
formulés avec le concours de la FAO40(*).
Dans la même dynamique que le PCT, la FAO a mis en place
le PSSA et participe à l'UNDAF41(*).
Paragraphe II : Le Programme Spécial de
Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations
Unies pour l'Aide au Développement (UNDAF)
Le Programme Spécial de Sécurité
Alimentaire (PSSA), lancé en 1994, cible les pays à faible revenu
et à déficit vivrier qui abritent la majorité des
personnes souffrant de malnutrition chronique dans le monde. Aussi les domaines
dans lesquels les besoins d'assistance technique de la FAO semblent-ils les
plus pressants pour le Burkina Faso sont :
- le dialogue politique et la concertation avec les
différents acteurs ;
- l'élaboration des stratégies
opérationnelles sous-sectorielles ;
- la formulation et la mise en oeuvre des programmes
opérationnels et des programmes d'investissement ;
- le renforcement des capacités institutionnelles et
des organisations professionnelles ;
- la mobilisation des ressources nécessaires pour la
formulation, la mise en oeuvre et le suivi et l'évaluation des
programmes et projets de développement ;
- le suivi et l'évaluation des processus de la
stratégie de développement rural et du Cadre Stratégique
de Lutte contre la Pauvreté42(*).
L'appui requis vise à renforcer l'appropriation
nationale du PSSA et son expansion à travers l'élaboration et la
mise en oeuvre d'un Programme National de Sécurité Alimentaire
(PNSA)43(*).
En effet, l'appui à la mise en place d'un PSSA pour les
pays à faible revenu et à déficit alimentaire, dans la
logique de la lutte contre la pauvreté, constitue le plus grand
défi de la FAO. A ce titre, la FAO soutient la Journée Nationale
du Paysan (JNP). Cette manifestation n'a cessé de s'affirmer comme un
réel cadre de concertation, d'échange et de dialogue politique
entre le Gouvernement et les représentants du monde rural sur les
progrès accomplis dans la voie du développement économique
et social44(*). Cela vise
à atteindre d'une part les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD)45(*), de même que ceux du Sommet Mondial de
l'Alimentation (SMA) dont le Burkina Faso a présidé la
31e session. Par ailleurs, il convient d'ajouter que le Burkina Faso
a été parmi les dix premiers pays au monde à accepter le
PSSA46(*).
En plus du PCT et du PSSA, le Burkina Faso est concerné
par le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement
(UNDAF).
En effet, les agences des Nations Unies au Burkina Faso ont
amorcé le processus de préparation de l'UNDAF pour la
Période 2006-2010. Avec en ligne de mire la réalisation des OMD,
cinq domaines prioritaires ont été retenus en conformité
avec les axes stratégiques du CSLP. Il s'agit de :
«1 - élargir les opportunités d'emploi
et d'activités génératrices de revenus ;
2- garantir l'accès des pauvres aux services sociaux de
base et à la protection sociale ;
3- promouvoir la bonne gouvernance ;
4- réduire la vulnérabilité de
l'économie rurale et l'insécurité alimentaire pour
les groupes vulnérables et promouvoir une gestion durable de
l'environnement ;
5- stabiliser la tendance du VIH/SIDA.47(*)»
La participation de la FAO à l'UNDAF portera sur les
priorités 1 et 4 avec une contribution au niveau des trois autres.
L'assistance de la FAO au Burkina Faso, à la demande du Gouvernement,
est orientée vers l'appui à l'élaboration de
stratégies sectorielles, la promotion du PSSA, la gestion
intégrée de la production et des déprédateurs, le
renforcement des capacités stratégiques dans le pays, etc.
Section II : La mobilisation des ressources et les
partenaires de la FAO au Burkina Faso
Par ses interventions au Burkina Faso, la FAO vise à
favoriser les conditions d'accès au processus de développement du
monde rural. Cependant, elle doit faire face à de nombreuses
difficultés dans la mise en application de ses programmes et projets.
C'est cette situation qui explique le besoin de financement et de
partenariat.
Paragraphe I : La mobilisation des ressources
Le bon fonctionnement d'une organisation représentant
187 Etats membres, plus l'Union Européenne, n'est pas aisé. Les
représentants de tous les Etats membres se réunissent à la
conférence de la FAO tous les deux ans pour faire le point des travaux
accomplis et approuver un nouveau budget. La conférence élit,
suivant un principe de rotation, un groupe de 49 membres48(*) chargé de coordonner
les activités de l'Organisation pour un mandat triennal. La
conférence nomme également le Directeur Général
à la tête de l'Organisation49(*).
La FAO emploie plus de 1450 fonctionnaires du cadre organique
et 2000 agents des services généraux, dont un peu plus de la
moitié travaille au siège à Rome. Le reste opère
aux quatre coins du monde, depuis des bureaux disséminés dans
plus de 100 pays dont le Burkina Faso. Le budget du programme ordinaire de la
FAO est financé par les contributions des membres fixées à
la conférence. Le budget qui était de 650 millions de dollars US
pour l'exercice 1998-1999 est passé à 749,1 millions de dollars
US en ce qui concerne celui de 2004-2005, soit une augmentation de 99,1
millions de dollars US. Ce budget couvre les principales opérations
techniques, la coopération et le partenariat, y compris le Programme de
Coopération Technique (PCT), l'information et les politiques
générales, la direction et l'administration.
D'après les premières informations disponibles
pour 2003, 386 millions de dollars US auraient servi à financer 1800
projets de terrain, dont 400 opérations d'urgence pour un montant de
183 millions de dollars US, toutes sources de financement confondues. Cela
représente 47% de l'exécution totale. Le programme de
coopération sur le terrain s'est élevé à 203
millions de dollars US, dont 25% de contribution de la FAO et le reste de
sources externes. Les fonds fiduciaires représentent 70% et le Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) contribue à
5%50(*).
Tous les projets de sécurité alimentaire
financés par la FAO le sont grâce aux fonds promis par les
donateurs dans le cadre du programme de coopération entre la FAO et les
Gouvernements. Le financement des donateurs se fait sur une base ad hoc. Ces
projets sont mis en oeuvre au moyen de fonds fiduciaires. Ce canal assure la
grande majorité des ressources du programme. En effet, sur les 84,7
millions de dollars US qu'il est parvenu à mobiliser (depuis sa
création jusqu'à la fin décembre 1986), 76,1 millions de
dollars US ont été obtenus par ce biais51(*).
En somme, le financement de l'Organisation se repartit en deux
grandes catégories :
- le programme ordinaire qui couvre les activités
internes, y compris le soutien du travail sur le terrain, les conseils aux
gouvernements en matière de politiques et planification et toute une
gamme de projets de développement ; il est financé par les
pays membres.
- le programme sur le terrain met en oeuvre les
stratégies de développement de la FAO, fournissant l'aide
principalement par le biais de projets entrepris en coopération avec les
gouvernements nationaux.
La mobilisation des ressources pour la réalisation
efficiente des objectifs de la FAO requiert un partenariat avec d'autres
organisations internationales et des pays donateurs.
Paragraphe II : Les partenaires de la FAO au Burkina
Faso
Le développement rural, compte tenu de son
caractère multiforme, nécessite la collaboration de la FAO avec
des partenaires, notamment dans le cadre de sa coopération avec le
Burkina Faso. Parmi ceux-ci, nous avons le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD). En effet, la FAO apporte au Burkina Faso une
importante contribution technique dans l'élaboration des programmes
cadres et des projets financés par le PNUD, ainsi que dans leur mise en
oeuvre52(*). Cette
collaboration va en droite ligne avec les missions du PNUD qui constitue la
plus importante source multilatérale de financement du monde pour le
développement humain durable53(*).
La FAO participe aussi avec l'institution financière
qu'est le Fonds International de Développement Agricole (FIDA)54(*) à la lutte contre la
faim et la pauvreté rurale dans les régions à faible
revenu et à déficit céréalier comme le Burkina
Faso55(*). C'est dans cet
ordre d'idées que s'inscrivent également les activités de
la FAO en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dont elle
est à l'origine.
Outre ces partenaires ordinaires, la FAO travaille, dans le
cas du Burkina Faso, avec d'autres organisations internationales56(*) parmi lesquelles on peut
citer :
- la Banque Mondiale57(*)qui intervient au niveau de l'appui au
développement de l'irrigation privée, de la gestion participative
des ressources naturelles et de la faune, du projet de l'irrigation
privée et des activités connexes ;
- la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) qui
agit dans l'étude sur l'amélioration de la
compétitivité des productions rizicoles nationales dans les pays
membres de l'UEMOA et dans l'appui à la récupération de
terres dégradées dans le Nord du Burkina Faso ;
- le Fonds Africain de Développement (FAD) qui
s'intéresse au développement de l'élevage dans la province
du Soum, au projet de gestion des ressources naturelles du Bazèga et au
projet de développement local
Léraba-Comoé-Kénédougou ;
- la Banque Islamique de Développent (BID) dont les
activités concernent le projet de valorisation des ressources en eau
mobilisées par les petits barrages ;
- le Fonds d'Equipement des Nations Unies (FENU) qui apporte
son aide au projet d'appui au programme Sahel burkinabè et au
développement des ressources agropastorales dans la province du
Namentenga.
D'autres partenaires au développement contribuent
également à la sécurité alimentaire et au
développement agricole du Burkina Faso en collaboration avec la FAO. Ces
principaux bailleurs58(*)
de fonds du secteur rural au Burkina Faso sont notamment :
- la Belgique et les Pays Bas pour la gestion des ressources
naturelles ;
- la France dans le développement régional et
local ;
- le Danemark et la République Fédérale
d'Allemagne (RFA) pour ce qui concerne l'eau et également le
développement régional et local ;
- La République de Chine pour l'aménagement
hydro-agricole et le développement des ressources humaines.
- la Banque Africaine de Développement (BAD), le Canada
et l'Union Européenne dans les domaines de l'agriculture, de
l'élevage, de l'eau, du développement régional, des
infrastructures et de la communication.
Sur le plan national, en plus du gouvernement qui est son
principal partenaire, la FAO travaille avec d'autres acteurs dont
l'Université de Ouagadougou et les médias. Avec
l'Université de Ouagadougou, la FAO a initié une réflexion
pour l'élaboration d'une cartographie alimentaire du Burkina Faso. Cela
devrait permettre de voir comment renforcer l'aspect nutritionnel des personnes
atteintes du SIDA dans les différentes régions59(*). Quant au dialogue avec les
médias, il se fait à travers la collaboration avec les clubs de
la presse des Nations Unies. Il se manifeste également par le partage
des communiqués de presse reçus au siège avec les organes
de presse et les institutions nationaux. La participation à la revue
d'information des Nations Unies au Burkina Faso60(*) et aux activités du sous-comité
communication des agences du système des Nations Unies au Burkina Faso
dans le cadre de l'UNDAF61(*) est un des volets de cette collaboration.
Les profondes mutations intervenues sur la scène
mondiale ces dernières années ont conféré à
la coopération multilatérale une place centrale dans les
relations internationales contemporaines. Fidèle à ses choix et
aux principes qui sous-tendent sa politique étrangère, le Burkina
Faso perpétue ses relations avec les organisations internationales dont
il est membre. Dans le cadre de cette coopération multilatérale,
la FAO apporte au Burkina Faso une contribution non moins importante au
processus de développement rural. Cette coopération basée
sur le renforcement des capacités des programmes et projets de
développement a-t-elle une répercussion concrète sur la
vie des populations rurales au Burkina Faso ?
DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU
DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA FASO
La finalité dans toute action entreprise dans le cadre
d'une coopération multilatérale, notamment entre la FAO et le
Burkina Faso, est le profit que peuvent en tirer les populations rurales.
Ainsi, depuis l'établissement de ces relations de coopération en
1961, de nombreux projets et programmes ont été
réalisés. Aussi dans cette deuxième partie, sera t-il
question des retombées de ces entreprises sur le développement du
monde rural au Burkina Faso.
Dans cette perspective (premier volet), il sera
énuméré, certes de façon non exhaustive, les
activités menées par l'Organisation ayant en charge le
développement rural (chapitre I). Dans ce chapitre, il sera mis en
exergue dans la section I les interventions de la FAO dans le cadre des
programmes ordinaires. Ainsi, il sera question d'abord du volet technique et
humanitaire (Paragraphe I) et ensuite du volet des plaidoyers et de la
sensibilisation (Paragraphe II). La seconde section sera consacrée aux
programmes de terrain. Cette section concerne essentiellement le soutien
technique au gouvernement dans l'élaboration de stratégies de
développement du monde rural, de programmes et projets financés
par le PNUD et d'autres organisations (Paragraphe I). Elle concerne en outre
les projets financés par la FAO et/ou sous son assistance technique
(Paragraphe II) en direction des populations rurales.
Dans un second volet, cette partie va s'intéresser
à l'impact des activités de la FAO sur l'amélioration des
conditions d'existence et de travail des populations rurales (Chapitre II). Il
sera alors abordé dans la première section la portée des
activités de la FAO au Burkina Faso. A ce niveau, un volet sera
consacré à l'impact positif de ces activités sur les
populations à travers le secteur strictement agricole et le secteur
social (Paragraphe I). Il y sera également vu les insuffisances de ces
interventions en faveur des populations rurales (Paragraphe II). En ce qui
concerne la seconde section, il s'agira d'évoquer et d'analyser les
limites du cadre actuel (Paragraphe I) et ainsi que les perspectives de la
coopération entre la FAO et le Burkina Faso (Paragraphe II).
CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU BURKINA
FASO
Les réalisations de la FAO au Burkina s'effectuent
à travers des programmes ordinaires et des programmes dits de terrain.
Les programmes ordinaires mettent en évidence la coopération
technique et humanitaire, de même que les plaidoyers et la
sensibilisation de la société civile pour plus
d'intérêts en faveur du développement rural. Les programmes
de terrain, quant à eux, ont pour ambition d'aider le gouvernement dans
la mise en oeuvre de stratégies de développement et aussi d'aider
les populations à sortir de la précarité alimentaire.
Section I : Les programmes ordinaires
Les programmes ordinaires de la FAO concernent non seulement
la coopération technique et humanitaire mais aussi le volet des
plaidoyers et de la sensibilisation.
Paragraphe I : La coopération technique et
humanitaire
La coopération technique et humanitaire a pour objectif
d'apporter un soutien technique efficient dans le domaine agricole aux
gouvernements qui en font la demande. Elle aide ces gouvernements à
prévenir les crises alimentaires à travers le
développement du secteur de l'agriculture et à résoudre
d'éventuelles crises. Cette coopération, dans le cadre du Burkina
Faso, a été matérialisée par des initiatives. Dans
ce sens, elle a suscité l'organisation et la multiplication de semences
de base certifiées de riz dans l'Ouest du Burkina Faso.62(*) Ce projet a permis aux paysans
de cette région de disposer de semences plus adaptées au climat
et aux sols afin d'améliorer la production.
Pour pallier le caractère rudimentaire des
méthodes d'exploitation agricoles au Burkina Faso, la FAO a
apporté son appui à la définition d'une stratégie
nationale de mécanisation63(*). Elle a soutenu l'étude de la typologie des
exploitations agricoles familiales, l'élaboration d'un code
d'investissements agricoles et la préparation d'un plan de
réforme institutionnelle et juridique pour la décentralisation
dans le secteur forestier.
Dans la même logique, la FAO a aménagé et
mis en valeur trois bas-fonds pour les cultures maraîchères. Elle
a fabriqué et mis à la disposition des paysans des silos
mécaniques fermiers pour le stockage des grains. Elle a, en outre,
participé à la mise en oeuvre de la composante « petit
élevage » du PSSA. Il s'agissait de mettre à la
disposition des acteurs agricoles des surfaces cultivables, leur permettre de
conserver durablement les récoltes et les inciter à
l'introduction de l'élevage dans leurs activités. Il faut
également citer la promotion par la FAO de la culture du palmier
dattier. En effet, une étude initiée par la FAO a montré
que la région septentrionale du Burkina Faso est favorable à
cette culture64(*).
L'aide technique de la FAO s'adresse aussi aux acteurs
eux-mêmes à travers par exemple l'appui aux centres de promotion
et de formation de jeunes filles. Elle aide à la mise en réseaux
des chambres d'agriculture en vue de favoriser une meilleure coordination et
harmonisation de leurs activités.
Il sied de noter que l'aide alimentaire n'est pas du ressort
de la FAO. Cependant, en cas de pénurie alimentaire, cette organisation
peut déclencher l'alerte et faire appel à la communauté
internationale. Elle s'intéresse davantage au volet préventif des
difficultés alimentaires. Ce fut notamment le cas de la fourniture
d'urgence de semences vivrières suite à la crise acridienne qu'a
connu le Burkina Faso en 2004.
Dès le 08 mai 2005, la FAO a lancé un appel afin
de signaler la situation de pénurie alimentaire que connaissait la
région du Sahel dont fait partie le Burkina Faso. Cette situation
s'expliquait par l'insuffisance pluviométrique et surtout l'invasion
acridienne. Concernant l'invasion, la FAO l'a annoncée un an
auparavant65(*). Selon
l'Organisation, il fallait à cette période à peine dix
millions de Dollars66(*)US
pour enrayer la crise. Cette somme est passée à dix milliards de
Dollars67(*)US un an
après du fait de la non mobilisation de la communauté
internationale. Au niveau du Burkina Faso, la FAO, en collaboration avec le
Gouvernement, a organisé une action de préparation de la campagne
2005-2006. Cela se fait à travers la formation de techniciens et l'achat
des équipements appropriés à la lutte acridienne. Une
sous-base de lutte contre les criquets fut installée à Dori. En
plus, la FAO a élaboré des programmes pour la préparation
des années suivantes.
Dans le même cadre, la FAO a apporté une
assistance technique et financière à huit projets nationaux et
régionaux de lutte anti-acridienne pour l'approvisionnement en
pesticides, l'acquisition d'équipements et de matériels de lutte,
la formation des acteurs et le renforcement des capacités nationales.
Par ailleurs, des projets sont initiés, y compris le projet de la Banque
Mondiale, dans le cadre de cette lutte. Des semences ont été
achetées et distribuées aux populations les plus
vulnérables des zones touchées par la crise68(*). Un volet d'urgence a
été prévu pour mettre à la disposition des
populations des semences pour la prochaine année agricole69(*).
La FAO participe également à la promotion de la
qualité de l'alimentation de rue. En effet, le Burkina Faso,
précisément la municipalité de Bobo-dioulasso, à
l'instar des pays en voie de développement où la question de la
qualité des aliments revêt une acuité particulière,
a bénéficié de l'assistance technique de la FAO. Cette
assistance visait à mettre en oeuvre une stratégie
destinée à identifier les mécanismes clés et les
outils techniques spécifiques assurant la sécurité
alimentaire et la qualité fiable des aliments de rue.
Enfin, les opérations du programme de
coopération technique se composaient en 2004 de huit projets nationaux.
Les demandes d'assistance technique reçues au cours de l'année et
soumises au siège de la FAO avec un avis favorable, sont relatives
à :
- la promotion de jardins, de fermes et de l'éducation
nutritionnelle dans les écoles au Burkina Faso ;
- l'appui à la préparation d'une table ronde sur
le programme d'investissement de la stratégie nationale de
développement de l'agriculture irriguée au Burkina
Faso ;
- la réglementation des pesticides dans les pays du
CILSS ;
- la mise en oeuvre du programme de développement de la
pêche et de l'aquaculture dans la région du Liptako-gourma.
Au cours de l'année 2004, le bureau a apporté un
soutien opérationnel à neuf projets régionaux. En effet,
le Burkina Faso abrite le siège de plusieurs organisations
sous-régionales et régionales avec lesquelles la FAO entretient
des relations de coopération.
Le problème de la malnutrition est très souvent
considéré comme relevant de la volonté des
décideurs. Pourtant, cela doit être une question qui interpelle
toutes les couches de la société, particulièrement la
société civile et le secteur privé. C'est à cette
tâche que s'attelle la FAO à travers le volet de la
sensibilisation et des plaidoyers.
Paragraphe II : Les plaidoyers et la
sensibilisation
Le volet des plaidoyers et de la sensibilisation a pour but
d'amener les hommes politiques, les hommes d'affaires, la société
civile et tous ceux qui sont susceptibles d'apporter de l'aide au
développement rural à s'intéresser davantage à ce
secteur. Pour vaincre les affres du sous-développement, le Burkina Faso
avec l'appui technique de la FAO à travers le projet
« politique et stratégie de communication pour le
développement », a bâti une nouvelle approche de la
communication avec les composantes et les acteurs de la société
civile70(*). Il s'agit de
promouvoir la communication pour le développement en utilisant les
médias modernes et traditionnels, les outils de communication de
proximité et les différents canaux de diffusion de l'information
pour transmettre des messages socio-éducatifs à destination des
communautés de base. Dans certains axes de cette politique de
communication, l'accent a été mis sur la communication de
proximité. C'est dans cette perspective que s'inscrit la campagne
dénommée Telefood. Cette campagne lancée en 1997
a pour but de réduire la part des personnes souffrant de malnutrition
chronique dans le monde en général et au Burkina Faso en
particulier.
Telefood est une campagne annuelle
d'émissions, de concerts et d'autres manifestations visant à
sensibiliser davantage au problème de la faim. Elle vise aussi à
collecter des fonds pour aider les personnes qui en souffrent. Cette campagne
établit un lien entre ceux qui souhaitent apporter leur aide, tant dans
les pays développés qu'ailleurs, et les communautés qui
souffrent de la faim.
Au Burkina Faso, la campagne a favorisé la mobilisation
de huit millions de Francs CFA en 1999 et 25 millions de Francs CFA en
2003.71(*) Malgré
la faible mobilisation des populations, cette campagne Telefood a
permis de mettre à la disposition des femmes des moyens pour l'achat ,
la conservation et la vente du poisson dans un cadre beaucoup plus
hygiénique. Ainsi, quatre congélateurs, 60 balances et 20
glacières ont été offerts à ces femmes revendant du
poisson acheté chez les grossistes. Les fonds recueillis par la campagne
Telefood financent donc des projets durables de dimensions modestes
dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche.
Ceux-ci permettent d'aider les moins nantis à produire beaucoup plus
afin de nourrir convenablement leurs familles mais aussi l'ensemble de la
communauté.
Dans sa volonté d'impliquer les organisations de la
société civile, le secteur privé et les individus dans la
lutte contre la faim, le Directeur Général de la FAO a
lancé un appel en juin 200372(*) à tous les pays membres pour promouvoir une
alliance internationale contre la faim. Cette alliance devrait aider à
raviver la volonté politique nécessaire pour que les personnes
souffrant de la faim soient de nouveau au centre de l'attention et des
priorités des gouvernements, des parlements, des autorités
locales et de la société civile. Cette collaboration qui doit se
concrétiser sur le terrain devrait aboutir à la création
d'alliances nationales contre la faim dans tous les pays membres.
A cet effet, sous l'impulsion du Représentant de la FAO
et avec l'adhésion du Ministre d'Etat, Ministre de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, l'Alliance Nationale Contre la
Faim (ANCF) du Burkina Faso a vu le jour le 09 octobre 2003. Ses membres ont
été officiellement présentés au public le 16
octobre de la même année. Cette présentation s'est
effectuée à l'occasion de la célébration de la
Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA) à Saponé dans la
province du Bazèga.
L'Alliance Nationale Contre la Faim rassemble des forces de
divers groupes (producteurs, consommateurs, organisations internationales,
sociétés civile, scientifique et universitaire, ONG, etc.), en
vue de renforcer l'engagement pour la mise en place de programmes visant
à mettre fin aux effets de la faim et de la pauvreté73(*).
Dès sa création, l'ANCF a participé, le
19 décembre 2003, aux manifestations relatives à la
« Journée Nationale du Paysan » et à la
préparation du plan d'action de la FAO au Burkina Faso pour
l'année 2004. Elle a aussi rencontré les autorités de
l'UEMOA pour discuter des liens possibles avec d'autres organisations de la
sous-région.
Enfin, la FAO a organisé une campagne d'information
lors de la 24e Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA)
co-célébrée avec la Journée Mondiale de la Femme
Rurale (JMFR) le 15 octobre 2004 à Kombissiri dans la province du
Bazèga. Cette campagne qui s'est déroulée durant tout le
mois d'octobre a comporté l'enregistrement de l'émission
« Canal ONU » avec pour invités le Président
et le Trésorier de l'ANCF en plus d'une conférence sur le
thème «la biodiversité au service de la
sécurité alimentaire au Burkina Faso »
Section II : Les programmes de terrain
Les programmes de terrain mettent en oeuvre les
stratégies de développement et fournissent une aide au
gouvernement et aux collectivités rurales. Ces projets sont
généralement entrepris par le PNUD ou plus largement dans le
cadre de la coopération multilatérale.
Paragraphe I : L'aide au gouvernement
La FAO a aidé le gouvernement burkinabè dans
l'adoption en 2003 d'une nouvelle Stratégie de Développement
Rural (SDR) à l'horizon 2015 en cohérence avec le CSLP. La vision
retenue dans cette stratégie est l'avènement d'un monde rural
moins pauvre et jouissant d'une sécurité alimentaire durable.
Elle vise également l'accroissement des productions agricoles,
pastorales, halieutiques, forestières et fauniques, basé sur
l'amélioration de la productivité, l'augmentation des revenus due
à une plus grande intégration à l'économie de
marché et à une diversification des activités
économiques en milieu rural. Enfin, elle prône la modernisation de
l'agriculture, la diversification et la spécialisation régionale
des productions et la gestion durable des ressources naturelles et des
écosystèmes.
Aussi la FAO apporte-t-elle une importante contribution
technique à l'élaboration des programmes cadres et des projets
financés par le PNUD. Elle intervient de même dans leur mise en
oeuvre. Ce furent les cas :
- du développement de la production laitière,
- de l'inventaire des bas-fonds aménageables de l'Ouest
et du Sud-ouest du pays,
- de la formulation d'un programme national de fixation des
jeunes dans leurs terroirs,
- de l'élaboration d'un plan d'actions et du programme
d'investissement du secteur de l'élevage,
- de l'étude pour l'élaboration d'une
stratégie nationale de sécurité alimentaire,
- de l'appui à la coordination de la gestion des
terroirs,
- de l'aménagement des forêts naturelles,
- de l'assistance pour l'exécution d'actions de
production et d'accompagnement dans la province du Namentenga,
- du développement des ressources agropastorales de la
province du Namentenga74(*).
Dans le même sens, la coopération de la FAO avec
d'autres organisations internationales et des Etats s'est articulée
autour de :
- l'appui au développement durable des systèmes
de production incluant le riz dans le cadre du PSSA,
- la coopération régionale pour le
développement des produits horticoles,
- la lutte contre la trypanosomiase en vue du
développement des zones libérées de l'onchocercose,
- l'utilisation conjointe des eaux souterraines et de surface
pour l'irrigation,
- l'appui aux organisations paysannes de la province de la
Kompienga dans le cadre de la sécurité alimentaire et de la
décentralisation,
- l'amélioration de l'environnement politique et
institutionnel pour le développement de systèmes de co-gestion en
pêche continentale75(*).
Dans cet ordre d'idées, la FAO a apporté son
appui au ministère en charge de l'agriculture, à la promotion des
cultures de contre-saison susceptibles de pallier le déficit
céréalier souvent constaté au niveau du Burkina Faso. Elle
a même organisé avec les parlementaires burkinabè une
visite de terrain sur les sites à l'intérieur du pays notamment
dans les zones qui ont pratiquement adopté les cultures de contre
saison76(*). D'autres
initiatives ont également été introduites par la FAO et le
même ministère sur les bonnes pratiques agricoles ainsi que sur la
production biologique.77(*) Ces efforts visent à rendre plus
compétitifs les produits agricoles et à attirer par la même
occasion les consommateurs locaux. Une étude a même
été menée sur le problème de la commercialisation
du riz. En effet, le riz produit par exemple au Sourou revient beaucoup plus
cher sur les marchés. Pourtant, ce riz est réputé de
meilleure qualité que ceux importés d'Asie78(*). Cependant, la qualité
est un déterminant essentiel pour la santé des consommateurs.
Pour ce qui concerne la lutte contre la trypanosomiase en vue
du développement des zones libérées de l'onchocercose, il
a été lancé le 02 juillet 2004 un projet pilote
dénommé « Programme de développement
socio-économique de la zone transfrontalière Burkina Faso-Ghana
libérée de l'onchocercose ». Ce programme vise
l'intégration et le développement des communautés de base,
la participation des communautés à la définition et
à la mise en oeuvre de leur développement. Il a en outre, pour
but le renforcement des capacités institutionnelles et humaines
locales, l'amélioration de la gestion des ressources naturelles communes
et le renforcement des infrastructures. Ce projet initié par la CEDEAO
est placé sous la tutelle technique de la FAO. A l'issue d'une
année d'exécution dudit projet79(*), il a été relevé
l'évolution positive celui-ci dans la lutte contre la pauvreté
des communautés bénéficiaires80(*). C'est ainsi que des
consultants ont noté la nécessité de l'extension du
projet81(*).
Enfin, la FAO dans le cadre sous-régional a mis au
point des programmes pour appuyer les pays membres de l'UEMOA et de la CEDEAO
à se préparer afin de mieux se placer au niveau du marché
mondial. Ainsi, en mars 2005, fut organisé à Tenkodogo un atelier
regroupant les parlementaires de la sous-région pour permettre que
l'information passe d'abord, ensuite donner l'appui nécessaire pour
aider les pays à ajuster les normes afin d'être plus
compétitifs.
Le développement rural étant d'abord un
problème des populations, celles-ci occupent une place importante dans
les interventions de la FAO au Burkina Faso.
Paragraphe II : L'appui aux collectivités
rurales
Deux catégories de projets conformes aux types
d'interventions de la FAO seront évoquées. Il s'agit dans un
premier temps des projets financés par l'Organisation et dans un second
temps des projets sous son assistance technique. Ces projets sont illustratifs
des actions menées par la FAO en faveur des collectivités
rurales.
Au niveau de la première catégorie, nous avons
le PSSA et le projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et
de la Kompienga. En effet, depuis 199782(*), toutes les zones agro-écologiques et
administratives du pays sont concernées par le PSSA en tenant compte de
leurs spécificités. Actuellement 35 sites sont
opérationnels. Son objectif spécifique est l'élaboration
d'une stratégie durable et la préparation de programmes pour
lever les contraintes, y compris les mesures politiques et la mobilisation des
ressources, pour la promotion de la productivité des systèmes de
production agricole.
Compte tenu de leur importance dans l'économie du pays,
le riz et le maïs furent les premières productions vivrières
de base à être concernées par le programme. Les cultures de
contre-saison (cultures maraîchères, légumes
traditionnels...) ont été introduites plus tard (1997), notamment
dans les bas-fonds aménagés pour utiliser l'eau résiduelle
et en vue d'y diversifier la production. Le niébé, en rotation
avec les céréales, est retenu par les producteurs du Nord, du
Sahel et du plateau central. Dans le cadre de la diversification durable de la
production, les principaux produits retenus par les producteurs sont : le
petit élevage83(*),
l'apiculture84(*),
l'agroforesterie85(*) et
l'aquaculture.
Le montant global du PSSA est de 2 688 335 000 de
FCFA86(*). Le montant des
dépenses pour l'exercice 2004 de 61 648 004 FCFA87(*) a permis la réalisation
des activités suivantes :
- maîtrise de l'eau et mise en valeur des terres pour
sécuriser la production ;
- intensification durable de la production
végétale pour accroître la production ;
- diversification durable de la production agricole avec des
sous composantes constituées du petit élevage, l'agroforesterie,
l'aquaculture, l'apiculture afin de générer des revenus et lutter
contre la pauvreté ;
- analyse des contraintes techniques et
socio-économiques qui freinent la production pour permettre la prise de
mesures à même de supprimer ces contraintes et accroître la
production88(*).
Quant au projet pilote de cogestion des pêcheries de
Bagré et de Kompienga, il vise à réduire la
pauvreté et à améliorer les moyens d'existence des
communautés de pêche grâce à une gestion durable et
participative des plans d'eau et des ressources halieutiques. Il vise en outre
à améliorer les moyens d'existence grâce à la mise
en place de mécanismes de gestion participative des plans d'eau et
à l'intégration des communautés de pêche dans le
processus de développement local. Il est subventionné par la FAO
pour un montant de 363 960 000 FCFA89(*).
Le projet a facilité un atelier d'information et de
sensibilisation sur les attributions du MAHRH et du MECV suite aux
difficultés d'ordre institutionnel qui affectaient la mise en oeuvre du
mécanisme de cogestion sur les pêcheries de Bagré et de la
Kompienga. Une étude sur la contribution de la pêche dans
l'économie locale a permis de mieux connaître sa place et son
rôle dans la sécurité alimentaire et dans la lutte contre
la pauvreté. Aussi, les contraintes liées à l'utilisation
des technologies améliorées de transformation du poisson ont
été identifiées. Ainsi, quatre-vingt (80) femmes
transformatrices de la pêcherie de la Kompienga et deux maçons ont
été formés sur la construction et l'utilisation du four
chorckor et ont bénéficié de cent cinquante (150) claies.
Onze centres d'alphabétisation ont été ouverts par le
projet avec un taux de succès global de 58%90(*). Enfin, 15 000 plants
sont en cours de production dans le cadre de la protection des berges.
De nombreux projets en direction des populations rurales ont
aussi connu l'assistance technique de la FAO. Nous citerons entre autres le
projet d'appui à la fixation des jeunes dans leurs terroirs et le projet
d'appui aux organisations paysannes à la Kompienga. Le montant du
premier s'élève à 511 millions de FCFA et a pour objectifs
de rendre les jeunes capables de créer, d'organiser ou de
réorganiser leurs groupes et leurs activités, et de soutenir des
projets répondant à leurs intérêts et
préoccupations socio-économiques. Les résultats
limités du projet ne permettent pas de tirer des conclusions formelles,
mais il contribue à 70% à l'apport du jeune promoteur pour lui
permettre d'accéder au crédit. Ce projet a ainsi permis à
des jeunes d'entrer dans la vie active et de devenir des opérateurs
économiques91(*).
96% des jeunes promoteurs ont remboursé leur premier crédit dans
des conditions idoines. Le taux de défaillance est donc de 4%92(*).
Le second projet d'un coût de 837 254 000 FCFA
a favorisé entre autres :
- la formation de 1 800 membres des 72 organisations
paysannes sur l'organisation et la gestion de celles-ci et sur le montage et la
gestion des micro-projets ;
- l'ouverture de 26 centres d'alphabétisation avec 755
inscrits et un taux de succès de 44% ;
- le financement de 46 micro-projets (équipements
agricoles, acquisition d'intrants, activités génératrices
de revenus...), l'appui à la stabilisation de 110 fosses fumières
et la mise en place de 16 unités d'embouche ovine ;
- la mise en place de 20 unités d'aviculture et la
construction de trois banques de céréales.
Ces différents projets et programmes de la FAO au
Burkina Faso ont-ils véritablement amélioré l'existence
des populations rurales ? En d'autres termes, après plus de 40 ans
de coopération, la FAO a-t-elle permis au monde rural burkinabè
d'atteindre la sécurité alimentaire ?
CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR
LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO
La FAO a entrepris des actions en faveur des populations
rurales au Burkina Faso. Cependant, se pose la question de l'impact de ses
activités sur ces populations. Dans cette perspective, nous
étudierons dans un premier temps la portée des activités
de cette Organisation internationale sur les populations rurales du Burkina
Faso. Ensuite, dans un second temps, il sera entrepris une étude sur les
limites du cadre actuel et les perspectives de la coopération entre la
FAO et le Burkina Faso.
Section I : La portée des activités
de la FAO sur le monde rural burkinabè
La FAO a offert aux populations des opportunités sans
précédent pour leur permettre de s'assurer une
sécurité alimentaire. Néanmoins, ses activités
n'ont pas toujours comblé les attentes de ces populations.
Paragraphe I : Les retombées positives sur la
population rurale
La coopération entre le Burkina Faso et la FAO, depuis
1960, s'est axée non seulement sur le secteur strictement agricole pour
permettre aux populations rurales de mieux lutter contre la faim, mais aussi
sur le volet social qui vise essentiellement à les amener à
éviter les comportements nuisibles à la santé.
Dans cet ordre d'idées, la FAO a favorisé la
mise en oeuvre de politiques et de planifications sectorielles et la mise sur
pied de projets d'appui. On a assisté à une intensification des
cultures vivrières et industrielles et le développement de
l'élevage, de la pêche et une gestion plus efficiente des
forêts. Le volet social vise d'abord à permettre aux populations
de vivre dans de meilleures conditions et ensuite à leur permettre de
vivre en harmonie avec leurs milieux. C'est le cas du projet onchocercose.
Aussi l'aide octroyée au Burkina Faso par la FAO
varie-t-elle d'une année à une autre. Ainsi, en 1998 elle
s'élevait à 4 393 000 de dollars US et
2 934 000 en 199993(*). Elle a, dans le cadre de l'UNDAF, investi dans le
pays la somme de 1 400 000 de dollars US pour la période
2001-200594(*).
L'oeuvre de la FAO a permis d'accroître sensiblement la
production des denrées alimentaires et de contribuer ainsi à
lutter contre la faim. Elle a favorisé l'amélioration des
connaissances sur les facteurs favorisant ou limitant le développement
durable des systèmes d'exploitation familiaux. Elle a mieux fait
comprendre leur fonctionnement en terme de développement et de gestion
des ressources naturelles. Dans cette optique, s'inscrit également
l'identification des opportunités d'intervention dans les domaines des
programmes et projets du développement des ressources humaines, la
formation et les réformes institutionnelles.
En matière d'environnement, l'approche participative
prônée par la FAO a permis de mettre en évidence le
caractère spécifique des questions environnementales. Elles sont
liées à des comportements individuels et ont un impact sur les
individus. Cependant, elles relèvent surtout de la responsabilité
collective. L'approche participative est donc une exigence dans la mesure
où une bonne gestion des ressources naturelles ne peut être que
collective et consensuelle. En ce sens, celle-ci basée sur la
négociation, la concertation et le partenariat, a favorisé la
mise en cohésion des différents niveaux d'intervention. Les
différents projets initiés dans le domaine ont permis une plus
grande implication des animateurs et des agents techniques. Ils ont aussi
favorisé l'appropriation par les villageois des actions
initiées.
La FAO participe à la promotion de la restructuration
des institutions de développement rural. Pour elle, les politiques de
développement rural seront d'autant plus efficaces qu'elles auront
l'adhésion des populations et que les institutions seront l'expression
des souhaits, des besoins et des contraintes des populations. Ainsi, les
activités commerciales et productives sont de plus en plus
transférées au secteur privé et aux organisations de la
société civile. L'intervention publique se consacrerait donc
à la promotion des initiatives privées, au renforcement des
capacités paysannes, à la réglementation et à la
protection de l'environnement. La FAO a ainsi déjà
favorisé la participation de la population au choix et à la
réalisation des activités de développement et, d'une
manière générale, à la gestion des affaires qui la
concernent.
Les efforts de l'institution ont, en outre, permis au Burkina
Faso de réduire les coûts du développement agricole et
d'améliorer les services d'appui aux petits agriculteurs95(*). Cela se justifie par le fait
que ces agriculteurs jouent un rôle important dans la production
d'aliments au Burkina Faso. L'exploitation agricole est en priorité
tournée vers la production des denrées alimentaires de
première nécessité.
On constate que suite aux projets « gestion des
terroirs », il y a un renforcement progressif de la cohésion
sociale au sein des villages. La voie du dialogue et de la concertation entre
agriculteurs et éleveurs a été essayée. Le niveau
de maîtrise des techniques augmente et s'élargit à la
connaissance et à la compréhension du phénomène de
la dégradation des ressources naturelles96(*).
La philosophie et la démarche du PSSA sont
progressivement appropriées par les partenaires de la FAO (les
producteurs, les services techniques, les ONG, les projets et programmes de
développement rural). Des producteurs et productrices ont
été formés aux technologies relatives à
l'intensification agricole, à la maîtrise de l'eau, à
l'élevage à cycle court (volailles, ovins, etc.) et à
l'apiculture. La diffusion des technologies à faible coût, la
formation des producteurs à leur utilisation et des artisans à
leur fabrication (pompes à pédale, silos métalliques,
ruches, etc.) sont assurées97(*).
Enfin, la FAO a contribué à l'émergence
du Programme de Développement de la Petite Irrigation Villageoise
(PDPIV). Les résultats acquis en matière de maîtrise de
l'eau par le PSSA ont conduit le gouvernement à initier ce programme
depuis 2001. Ce programme suscite beaucoup d'espoir et fonctionne actuellement
sur la base des ressources propres du Burkina Faso. Une politique nationale de
développement durable de l'agriculture irriguée a même
été élaborée par le gouvernement grâce
à l'appui technique de la FAO et avec l'assistance financière de
la Banque Mondiale et de la BAD.
Paragraphe II : Les insuffisances des activités
de la FAO au Burkina Faso
Contrairement à ses objectifs, les actions de la FAO
provoquent souvent au niveau des populations rurales une sorte de
discrimination. On peut en effet, s'interroger sur l'option faite qui consiste
à travailler uniquement avec les organisations légalement
reconnues. Aussi, le fait de se limiter aux seuls paysans organisés et
reconnus par l'Etat ne conduit-il pas à exclure ceux qui ont
véritablement besoin de soutien et qui n'ont pas la capacité de
s'organiser ?
Les projets de développement ramènent souvent
les populations rurales au rang d' « éternels
assistés », d' « enfants », et par
conséquent, incapables de prendre en charge leur propre
développement. Or, toute intervention de développement rural
devrait être adaptée au contexte socio-culturel98(*) tout en visant
l'amélioration de la qualité de la vie des populations rurales
concernées. Elle devrait aussi être sous-tendue par une approche
globale, c'est-à-dire une démarche qui intègre tous les
aspects et secteurs de la vie rurale et collective en suscitant des initiatives
à la base chez les paysans. De même, les interventions de
développement qui ne reposeraient pas sur les connaissances et les
intérêts des populations concernées en vue
d'améliorer leurs systèmes de production et leurs conditions de
vie ne pourraient aboutir99(*).
Aussi les interventions de Développement
engagées sur cette base provoquent-elles une rupture souvent brutale
avec les habitudes de vie sociale des populations rurales. Les praticiens du
développement comme la FAO se font généralement une image
erronée de ce que veulent ces populations100(*). D'où, malgré
de multiples projets et programmes, l'on n'assiste toujours pas au recul de
l'insécurité alimentaire. En effet, les populations usent parfois
des services, opportunités et contraintes qu'apportent les institutions
de développement selon les normes et critères qui ne sont pas
ceux de ces institutions. Il n'est pas rare de constater qu'un projet ou
programme de développement à travers lequel les populations
n'obtiennent pas la garantie d'assurer la sécurité alimentaire
à leurs familles ou qui ne procure pas suffisamment de revenus
monétaires, soit contourné ou détourné pour
parvenir à cette fin101(*).
En outre, les interventions de développement ne sont
pas toujours précédées d'études anthropologiques et
socio-économiques de base. Or, ces études permettraient
l'appréciation des changements qualitatifs intervenus dans la
distribution de la puissance politique locale, la répartition des
couches sociales, le système de production, la division de travail, etc.
Cette négligence des effets socio-structurels contribue à
façonner les comportements des paysans102(*).
Les interventions de développement rural de la FAO
comportent un volet assistance technique et entraînent
nécessairement dans leur exécution, des transformations
économiques. Ces transformations économiques ont à leur
tour des effets socio-structurels (rapports entre les paysans et à
l'intérieur des unités de production) déstabilisants pour
les systèmes sociaux traditionnels notamment par l'intégration de
l'économie marchande dans les communautés villageoises.
Enfin, les programmes et projets de développement rural
sont élaborés et exécutés avec des
présupposés (technologies neutres et universelles, conception
égalitariste des sociétés rurales) qui sont loin de
correspondre aux réalités socio-économiques de leurs zones
d'intervention. Or, très souvent ces zones sont celles d'un milieu
structuré et géré au profit de groupes sociaux
dominants103(*). C'est
pourquoi ils bénéficient essentiellement à ces groupes
tandis que les conditions de vie de la majorité ne cessent de se
dégrader.
Section II : Les limites du cadre actuel et les
perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina
Faso
L'objectif de la FAO de favoriser la sécurité
alimentaire dans le monde et particulièrement au Burkina Faso
connaît des obstacles dans sa réalisation (Paragraphe I). Cette
section s'intéressera également à l'avenir de la
coopération entre les deux partenaires Paragraphe II).
Paragraphe I : Les limites du cadre actuel
La FAO, dans sa coopération avec les Etats, se veut une
organisation neutre. De ce fait, elle n'intervient pas dans
l'élaboration et le contrôle des projets et programmes qui lui
sont soumis. Elle participe plutôt à leurs financements et apporte
son soutien technique. Elle n'exerce pas son droit de regard sur ces projets
et programmes proposés par ses partenaires au développement,
l'Etat et aussi les collectivités locales. Cet état de fait
conduit souvent à une mauvaise gestion, de même qu'à une
mauvaise exécution de ceux-ci. L'expérience rapportée par
Basile L. GUISSOU est assez illustrative de la gestion des projets et
programmes non contrôlés. Dans le cadre du projet de
développement local dans les provinces du Sanguié et du
Boulkiemdé, il a été constaté que « les
villages ciblés pour bénéficier des fonds étaient
en majorité des villages où étaient nés des agents
burkinabè qui travaillaient dans le projet »104(*)
Une autre limite semble être le fait que les populations
rurales ne soient pas prises en compte dans la formulation des
stratégies de lutte contre la faim. Celles-ci ne sont pas
impliquées dans la conception des projets et programmes. Pourtant, toute
stratégie de développement rural doit savoir accorder une
importance primordiale à la vision des populations concernées.
Pour être viables, opérationnelles et adoptées par les
populations, ces stratégies doivent tenir compte du contexte, de la
vision, des valeurs et des espérances de celles-ci.
L'analphabétisme des populations constitue
également un obstacle à la mise en oeuvre des activités de
la FAO. L'alphabétisation est indispensable pour faciliter
l'information, la sensibilisation et la formation des populations pour une
meilleure prise en charge de leurs activités. En dépit des
succès remportés par les campagnes d'alphabétisation (30%
des Burkinabè sont de nos jours alphabétisés dans leurs
langues maternelles)105(*), des efforts restent à faire.
Il y a aussi à déplorer une quasi-absence de
coordination entre les partenaires du développement rural. En dehors des
organisations du système des Nations Unies qui ont trouvé un
cadre de concertation à travers l'UNDAF, les autres acteurs comme les
ONG et autres associations agissent généralement sur le terrain
de façon isolée. Chaque structure, en fonction des ses
intérêts ou de ses objectifs, intervient dans le domaine agricole
sans tenir compte des autres. Cette pléthore d'ONG et autres
associations crée un effet pervers au niveau des populations. En effet,
selon Basile L. GUISSOU106(*), il n'est pas rare d'entendre les populations
bénéficiaires d'un projet affirmer que même si ce dernier
prenait fin, elles iraient solliciter les services d'autres structures. Elles
semblent se plaire dans la situation d'assistées alors que l'objectif
premier d'un projet est de favoriser leur autonomie.
Enfin, pour ce qui concerne la question spécifique des
subventions américaines et européennes à leurs
agriculteurs en général et aux producteurs de coton en
particulier, la représentante permanente de la FAO107(*) au Burkina Faso avoue
l'incapacité de son institution qui milite pour la
sécurité alimentaire à cause de la souveraineté des
Etats108(*). Selon elle,
ces subventions représentent une valeur d'un milliard de FCFA par
jour109(*), constituant
du même coup un obstacle véritable au coton burkinabè.
Malgré tout, l'espoir est permis avec l'adoption par les Etats membres
de l'OMC de la suppression d'ici à l'an 2013 des subventions
accordées par les pays développés à leurs
agriculteurs.
Paragraphe II : Les perspectives de la
coopération entre la FAO et le Burkina Faso
Depuis plusieurs années, la FAO encourage la
coopération technique entre les pays en développement. Elle
envisage de renforcer cette option en vue de déboucher sur un
mécanisme novateur qui permettra de cibler de manière plus
efficace ceux qui ont le plus besoin de la coopération
technique110(*). Ce
programme concerne l'utilisation d'experts pour la coopération technique
entre pays en développement et pays en transition d'une part, et d'autre
part l'utilisation d'experts invités, des établissements
universitaires et des instituts de recherche, d'experts retraités et de
jeunes cadres. C'est dans ce sens que s'inscrit la réflexion
initiée avec l'Université de Ouagadougou en vue de
l'élaboration d'une cartographie alimentaire du Burkina Faso111(*).
Dans cette même optique, la FAO encourage les Etats
membres de l'UEMOA dans la voie de la mise en oeuvre d'une politique agricole
commune. La FAO a, en outre, été sollicitée par ces
même pays pour aider à préparer un plan
détaillé de développement de l'agriculture dans le cadre
du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD). Un
atelier a ainsi été organisé en mai 2005 pour
présenter le document préparé par la FAO dans le cadre du
programme d'investissement de ces pays.
Pour le Burkina Faso, le programme envisage d'investir 290
millions de dollars US sur cinq ans. Il mettra l'accent sur l'accroissement
durable de la production, le développement de l'irrigation, la mise en
valeur durable des superficies cultivables et une gestion locale des ressources
naturelles. Ainsi, un projet expérimental de la FAO est actuellement en
cours pour aider le Burkina Faso à mettre en oeuvre une gestion
expérimentale des ressources naturelles. Les résultats de ce
projet permettront au gouvernement d'évaluer son programme.
Pour ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, la
FAO envisage le développement des services de proximité. En
effet, il existe un véritable problème de communication avec les
producteurs du fait de l'absence d'interlocuteurs en milieu rural112(*). Aussi, dans
l'élaboration d'une politique de développement de l'agriculture
pour le NEPAD, seront pris en compte certains éléments de la
politique nationale de la communication pour le Développement. La
gestion des risques alimentaires et la réduction de la
vulnérabilité des ménages en situation d'extrême
pauvreté seront également prises en compte. La BAD s'est
positionnée pour être le chef de file des bailleurs de fonds pour
le volet agricole de ce programme113(*).
Enfin, de l'avis du représentant permanent de la FAO au
Burkina Faso, son Organisation a pour ambition de travailler davantage sur le
plan international afin informer l'opinion publique sur la situation des pays
déficitaires dont fait souvent partie le Burkina Faso. L'Organisation
doit apporter l'information exacte sur la situation d'éventuels
déficits et faire un plaidoyer afin que ses partenaires puissent
répondre. Cela est d'autant plus indispensable que les chiffres
indiquent que l'appui à l'agriculture baisse de plus en plus114(*). La sensibilisation de la
société civile et des acteurs du privé sera
également renforcée afin de pallier cette baisse
régulière des chiffres et mobiliser plus de ressources humaines
et financières.
CONCLUSION GENERALE
La FAO a mené de nombreuses activités depuis son
installation au Burkina Faso. Ces actions se sont faites en conformité
avec son objectif qui consiste d'une part à aider le pays à se
préparer aux crises alimentaires et d'autre part de lui fournir des
secours en cas de nécessité. Il faut en outre, retenir que ces
domaines d'interventions répondent aux réalités
socio-économiques du Burkina Faso. Faute de ressources naturelles
importantes, le rythme de développement économique y est lent et
en déphasage avec le rythme rapide de sa croissance
démographique.
Cependant, de grands efforts restent à faire. Bien que
les ressources mobilisées par la FAO pour mettre en oeuvre les actions
de développement rural soient importantes, les résultats obtenus
en terme d'amélioration des conditions des populations cibles sont peu
significatifs. Un paradoxe subsiste alors entre les actions entreprises et les
résultats obtenus.
La FAO est confrontée à un manque de moyens
matériels et financiers .Cette situation constitue une entrave à
son action en plus du fait qu'elle soit confrontée aux
réalités nationales. Dans cette logique, une prise de conscience
réelle de la population de son statut de pauvre et son implication dans
la gestion et la coordination de l'aide sont à considérer. Ceci,
d'autant plus que cette population en constitue la véritable
bénéficiaire. Autrement dit, il s'agit de la participation active
des pauvres à leur propre développement. Cette donne devrait
être possible grâce à la sensibilisation et l'engagement de
ces derniers dans cette lutte contre la pauvreté.
La FAO semble avoir pris conscience de ces insuffisances.
Ainsi, elle envisage désormais d'autres approches du
développement rural au Burkina Faso. Cette prise de conscience se
manifeste à travers la mise en oeuvre du concept de Telefood et
la prise en compte de la société civile burkinabè par la
création de l'Alliance Nationale Contre la Faim. Elle mène
également des actions en vue d'élargir ses partenaires pour une
grande mobilisation des ressources tant financières qu'humaines.
De façon générale, il sied d'insister sur
la nécessité pour la communauté internationale de parvenir
à ce que Yves DAUDET qualifie de « pacte mondial pour le
développement humain »115(*). Cette nouvelle donne exige, en effet, que
l'être humain soit placé au centre du débat de
société et que l'on réajuste les priorités
politiques, les investissements, les modes de vie et les valeurs vécues,
de façon à considérer l'être humain comme une fin
avant d'être un moyen. Cela permettra également de pallier le
manque de coordination entre la FAO, d'autres organisations internationales et
des Organisations Non Gouvernementales intervenant sur le terrain de la
sécurité alimentaire.
Enfin, cette étude permet de constater que le
sous-développement n'est pas une fatalité et qu'il peut
être vaincu. Des solutions existent pour venir à bout de ce
fléau. Le problème du sous-développement doit être
perçu comme un problème géopolitique116(*). Seule une prise de
conscience collective pourrait persuader les hommes politiques et les
dirigeants des organisations internationales que l'évolution
économique des pays en voie de développement est favorable
à l'ensemble de l'humanité. Cette prise de conscience permettrait
la mise en place de conditions propices au développement.
Toutefois, il convient d'insister sur le fait que la
responsabilité principale de la lutte contre la pauvreté incombe
d'abord aux dirigeants et à l'ensemble des acteurs sociaux,
indistinctement hommes et femmes, du Burkina Faso. Le gouvernement doit
accompagner la production vivrière nationale, modifier les politiques
nationales pour stimuler la production alimentaire et prévoir des
systèmes d'alerte rapide. Outre la FAO, le gouvernement doit renforcer
sa coopération avec d'autres partenaires dans le souci de renforcer la
sécurité alimentaire, gage d'un véritable
développement durable.
De plus, la solidarité internationale, la
revalorisation des prix des matières premières et des produits
agricoles constituent des éléments indispensables à la
réalisation du développement. Mais toutes ces conditions ne
pourront se concrétiser qu'avec l'accompagnement d'une véritable
volonté politique nationale et internationale.
Les grandes causes, loin de susciter le découragement,
doivent mobiliser les énergies. Et les contraintes économiques,
quelle que soit leur gravité, ne doivent pas régir seules la
situation. Nier leur poids serait irresponsable, mais s'y arrêter le
serait tout autant.
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http://www.ciesin.org/decentralization/french/Bibliography/bibliographie.html
http://www.csdptt.org/article269.html
http://www.fao.org/index_fr.htm
http://www.fao.org/UNFAO/about/fr/budjet_fr.html
http://www.french.xinhuanet.com/french/2005-05/11/content_113558.htm
http://www.gc.ca/misb/fsb/bsa-fsb8f.php?page=wfs-sma
http://www.hcci.gouv.fr/lecture/note/nl1138.html
http://www.infep.gov.dz/communication/coop-multi.htm
http://www.lefaso.net/article.php3?id_article=7423
http://www.primature.gov.bf/burkina/diplomatie/coop.htm
http://www.un.org.ml/snu/fao.htm
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT...................................................................................p.I
DEDICACE.............................................................................................p.II
REMERCIEMENTS...................................................................................p.III
TABLE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS....................................................p.IV
SOMMAIRE.............................................................................................p.1
INTRODUCTION
GENERALE....................................................................p.2
PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE
FAO/BURKINA
FASO...................................................................................................p.5
CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU
BURKINA FASO....................p.6
Section I : Les principales fonctions et actions
de la FAO................................p.6
Paragraphe I : Les principales
fonctions......................................................p.6
Paragraphe II : Les principales
actions........................................................p.8
Section II : L'historique des relations entre la
FAO et le Burkina
Faso...................................................................................................p.10
Paragraphe I : La situation socio-économique
du Burkina Faso......................p.10
Paragraphe II : La naissance et l'évolution
des relations entre la FAO et le Burkina
Faso.....................................................................................................p.14
CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA
FAO AU BURKINA
FASO.................................................................................................p.16
Section I : Les principaux axes de l'action de la FAO au
Burkina
Faso...................................................................................................p.16
Paragraphe I : Le Programme de Coopération
Technique (PCT).....................p.17
Paragraphe II : Le Programme Spécial de
Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies
pour l'Aide au Développement
(UNDAF)..............................................................................................p.18
Section II : la mobilisation des ressources et les
partenaires de la FAO au Burkina
Faso...................................................................................................p.20
Paragraphe I : La mobilisation des
ressources............................................p.20
Paragraphe II : Les partenaires de la FAO au
Burkina Faso...........................p.21
DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU
DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA
FASO..................................................................p.25
CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU
BURKINA
FASO.........................................................................................................p.26
Section I : Les programmes
ordinaires.......................................................p.26
Paragraphe I : La coopération technique et
humanitaire................................p.26
Paragraphe II : Les plaidoyers et la
sensibilisation..........................................p.29
Section II : Les programmes de
terrain.........................................................p.31
Paragraphe I : L'aide au
gouvernement........................................................p.31
Paragraphe II : L'appui aux collectivités
rurales..............................................p.34
CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO
SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA
FASO........................................p.38
Section I : la portée des activités de la
FAO sur le monde rural
burkinabè..............................................................................................p.38
Paragraphe I : les retombés positives sur la
population rurale...........................p.38
Paragraphe II : Les insuffisances des
activités de la FAO au Burkina
Faso.....................................................................................................p.41
Section II : Les limites du cadre actuel et perspectives
de la coopération entre la FAO et le Burkina
Faso...................................................................................p.43
Paragraphe I : Les limites du cadre
actuel....................................................p.43
Paragraphe II : Les perspectives de la
coopération entre la FAO et le Burkina
Faso.....................................................................................................p.44
CONCLUSION
GENERALE......................................................................p.47
BIBLIOGRAPHIE ET
SOURCES...............................................................p.47
I.
OUVRAGES........................................................................................p.50
II. THESE ET
MEMOIRES........................................................................p.50
III. ARTICLES DE
PRESSE.......................................................................p.50
IV. SOURCES
OFFICIELLES.....................................................................p.51
V. SITES
INTERNET...............................................................................P.52
* 1 On peut trouver aux
négociations multilatérales des précédents aussi
lointains que ceux des négociations bilatérales : les souverains
envoyaient des ambassadeurs aux conciles dès le XVe
siècle. Mais ce n'est guère avant le milieu du siècle que
les États ressentent le besoin de se réunir, en dehors de
circonstances politiques exceptionnelles, pour traiter ensemble de questions
d'intérêt commun portant sur des domaines nouveaux : par
exemple la création de l'Union Postale Universelle en 1874. La
coopération multilatérale est en substance la coopération
entre plusieurs Etats, la coopération dans le cadre d'une organisation
internationale.
* 2 Le Sommet Mondial sur
l'Alimentation qui s'est tenu à Rome en 1996 estime que « la
sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains
ont, à tout moment, un accès physique et économique
à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaires pour mener une vie saine et
active ».
* 3 Assia BENSALAH-ALAOUI.-
La sécurité alimentaire mondiale, LGDJ, Paris,
1989,p.1
* 4 En anglais, Food and
Agricultural organisation, elle est née le 16 octobre 1945
* 5 L'expression tiers monde
a été utilisée pour la première fois le 14
août 1952 par Alfred SAUVY dans une chronique du journal français
L'observateur. Il regroupe aujourd'hui l'ensemble des pays en voie de
développement
* 6 Assia BENSALAH-ALAOUI,
op.cit, p.24
* 7 FAO/Burkina Faso .- Aide
mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA,
Représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, p.1
* 8 Ambassade de France au
Burkina Faso .- Coopération dans le domaine de la
sécurité alimentaire, 26 juin 2005, p.1
* 9 Compte tenu de la
rareté de ses ressources propres pour atteindre ses objectifs, le
Burkina Faso est accompagné dans son effort de développement par
des partenaires du développement. Cette coopération
financière provient essentiellement de deux sources : bilatérale
et multilatérale
* 10 MAHRH.- Situation
des projets financés ou sous assistance technique de la FAO,
Ouagadougou, 2005, p.1
* 11 Le Sommet
Mondial de l'Alimentation a été organisé par
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
à Rome, en 1996. Selon la FAO, le Sommet avait pour objectif de donner
une occasion sans précédent aux gouvernements, aux organisations
internationales et à tous les secteurs de la société
civile de se liguer pour tenir une campagne concertée visant à
assurer à tous les habitants de la terre la sécurité
alimentaire, c'est-à-dire l'accès en tout temps aux aliments
qu'il leur faut pour mener une vie saine et active.
* 12 DINU.- ABC des
Nations Unies, ONU, New York,1998, p.180
* 13
http://www.fao.org.
* 14 Les rapports du SMIAR
sur la situation alimentaire et les perspectives de récoltes notamment
en Afrique sub-saharienne détaillent pays par pays la situation des
approvisionnements alimentaires en présentant le bilan de l'année
commerciale en cours. Il donne le détail des chiffres sur les
éventuels besoins les plus urgents d'importation commerciale et d'aide
alimentaire. Certains sujets particuliers tels que le rôle de
l'irrigation, les nouvelles initiatives, tendances en aide alimentaire ou
menaces dues aux déprédateurs ou épizooties, sont aussi
traités.
* 15
DINU,op.cit., p.180
* 16 La colonie de la Haute
Volta a été créée en 1919 après la
conquête d'une grande partie de son territoire. Elle a été
démembrée en 1932 et repartit entre les colonies du Soudan
(Mali), Côte D'Ivoire et Niger. Elle ne retrouvera son
intégrité territoriale qu'en 1947. Le 05 août 1960, le pays
accède à l'indépendance.
* 17 Le grand bassin de la
Volta comprend le Nakambé, le Mouhoun, le Nazinon et leurs affluents.
* 18 FAO/Burkina Faso. -
Aide mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA,
représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, p.1
* 19 FAO/Burkina Faso, op.
cit.
* 20 Les principales
céréales cultivées au Burkina Faso sont le mil, le sorgho,
le maïs, le fonio et le riz.
* 21 Georges LACLAVERE (sous
le patronage de) .-Atlas du Burkina Faso, Les éditions Jeune
Afrique, Paris, 1998, p.43
* 22 En 1996 par exemple,
les défrichements annuels ont concerné 50000 hectares.
* 23 MEF.- Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, 2000, p.5
* 24 Idem
* 25 MEF.- Op. cit. , p.5
* 26 Idem
* 27 250 dollars au Mali,
330 au Togo, 380 au Bénin, 390 au Ghana et 700 en Côte
d'Ivoire.
* 28 IDH= 0,304 en 1997.
* 29 Les services de base
sont: l'éducation de base, la santé de base y compris la
santé de la reproduction, l'eau potable, la nutrition, l'hygiène
et l'assainissement.
* 30 MEF.- Op. Cit. ,p.
11
* 31 MEF.- Op. Cit. ,p.
11
* 32 Le 04 août 1984,
la Haute Volta devient Burkina Faso sous l'instigation du Capitaine Thomas
SANKARA.
* 33 Le PAM est l'organisme
du système des Nations Unies chargé de « faire face
à des besoins alimentaires d'urgence, à des situations critiques
dues à la malnutrition chronique et favoriser l'essor économique
et social des pays en développement. », in BENSALAH-ALAOUI,
op. cit. p.11
* 34 L'actuel Centre
d'investissement dans le secteur agricole de la FAO
* 35 La Représentante
Permanente actuelle est Madame Marie Noëlle KOYARA.
* 36 FAO/Burkina Faso.-
Note d'information sur la FAO au Burkina Faso, p.2
* 37 FAO/Burkina Faso,
op.cit., p.2
* 38 Idem
* 39 Ibidem
* 40 FAO/Burkina Faso,
op.cit.,p.2
* 41 Idem
* 42 FAO.- Op.cit., p.9
* 43 Idem
* 44 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya n°5303, p.III
* 45 Ces objectifs, il faut
le rappeler, sont de réduire la pauvreté monétaire et la
faim d'ici à 2015 et d'inciter les pays à faire des
progrès significatifs dans les domaines de l'éducation primaire,
de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, des
soins de santé de la mère et de l'enfant ainsi que sur le front
de la lutte contre le VIH/SIDA et la dégradation de l'environnement.
* 46 FAO, op. cit. , p.4
* 47 FAO, op. cit. , p.8
* 48 IL s'agit du Conseil de
l'Organisation.
* 49 Le Directeur
Général actuel est Monsieur Jacques DIOUF du
Sénégal.
* 50 BENSALAH-ALAOUI, op.
Cit. p.318
* 51 Idem
* 52 FAO, op.cit., p.3
* 53 Le PNUD a
été créé en 1965 avec pour buts d'aider les Nations
Unies à conférer une dynamique et une cohésion en faveur
du développement humain durable et de renforcer la coopération
internationale au service du développement humain durable.
* 54 Le FIDA a
été mis sur pied suite à une décision de la
Conférence Mondiale sur l'Alimentation de 1974 avec pour but principal
la mobilisation des ressources afin d'améliorer la production
alimentaire et la nutrition dans les pays en développement à
faible revenu.
* 55 Un programme
spécial FIDA pour l'Afrique a été lancé en 1986
pour aider les pays africains victimes de sécheresse et de
désertification, in Yves DAUDET, op. cit. p.86.
* 56 FAO/Burkina Faso .-
Synthèse des activités 2004, p.3
* 57 Selon la Banque
Mondiale, le taux de croissance de la production agricole en Afrique
subsaharienne est inférieur au taux de croissance démographique,
in Yves DAUDET, op. cit. p.46-47
* 58 FAO/Burkina
Faso .- Synthèse des activités 2004, p.8
* 59 Marie Noëlle
KOYARA, Sidwaya n°5308 p.VII.
* 60 Le titre de la revue
est ONU Panorama.
* 61 FAO/Burkina Faso. -
Synthèse des activités 2004, p.12.
* 62 FAO/Burkina Faso, op.
cit. p.3
* 63 Idem
* 64 FAO/Burkina Faso, op.
cit. p.3
* 65 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, p.V
* 66 Idem
* 67 Ibidem
* 68 FAO/Burkina Faso.-
Synthèse des activités 2004, p.11.
* 69 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, pIV
* 70 FAO, op.cit., p.3
* 71 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya, n°5303, 2005, p.VII.
* 72 Lors du Sommet Mondial
sur l'Alimentation : cinq ans après, tenu à Rome.
* 73 Au stade actuel une
vingtaine d'institutions et association constitue l'ANCF. Ce sont entre autres
l'OCADES, la CPF, le CENASA, l'ONAP, l'APAC, l'AMIFOB, l'OCB, le CILSS.
* 74 FAO/Burkina Faso, op.
cit., p. 3
* 75 FAO/Burkina Faso, op.
cit., p. 3
* 76 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya, n°5303, p. III
* 77 Il s'agit de la
réduction maximale de pesticides.
* 78 Marie Noëlle
KOYARA, in Sidwaya, n°5303, p.IV
* 79 Un atelier national
regroupant des consultants s'est tenu le 28 juillet 2005 à Ouagadougou.
* 80 Aizo TINDANO,
représentant du Secrétaire Général du MAHRH au
cours de l'atelier, in L'observateur Paalga, n°6445, 29-31
juillet 2005, p.31
* 81 L'observateur
Paalga, n°6445, 29-31 juillet 2005, p.31
* 82 La phase du PSSA a
débuté en 1995.
* 83 Ovins, porcins,
volailles
* 84 Production de miel
* 85 Arbres fruitiers et
forestiers
* 86 MAHRH, op. cit. , p.
6
Les sources de financement sous formes de subvention sont
l'Etat burkinabè, le PNUD, le Royaume de Belgique, le Royaume du Maroc
et la FAO elle-même.
* 87 Idem
* 88 Idem
* 89 Idem
* 90 MAHRH, op. Cit. p.6
* 91 MAHRH, op. Cit. p.11
* 92 Idem
* 93 ROUAMBA R. Olivia.- La
diplomatie burkinabè au sein du système des Nations Unies,
Mémoire de fin de cycle, ENAM, Ouagadougou, 2003, p.54
* 94 ROUAMBA R. Olivia, op.
cit., p.77.
* 95http:/
www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html
* 96 http:/
www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html
* 97 http:/
www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html
* 98 Jean-Baptiste OUEDRAOGO
.-Interventions de développement et transformations
socio-économiques et sanitaires au Burkina Faso, région du
Centre-Nord (provinces du Bam, du Namentenga et du Sanmatenga), Thèse de
Doctorat en Sociologie, Université d'Abidjan, 1995-1996, p.11.
* 99 Jean-Baptiste
OUEDRAOGO, op. cit. p.12
* 100 Idem
* 101 Jean-Baptiste
OUEDRAOGO, op. cit. p.20
* 102 Jean-Baptiste
OUEDRAOGO, op. cit. p.25
* 103Jean-Baptiste
OUEDRAOGO, op. cit. p.27
* 104 Basile L. GUISSOU.-
« Histoire et pauvreté au Burkina »,in UNESCO. La
pauvreté une fatalité ? Promouvoir l'autonomie et la
sécurité humaines des groupes défavorisés :
Bénin- Burkina Faso- Mali- Niger, éd. UNESCO/ Karthala, 2002,
p.116
* 105 Basile L. GUISSOU,
op. Cit. p.120
* 106 Basile L. GUISSOU,
op. Cit. p.115
* 107 Marie Noëlle
KOYARA
* 108 in Sidwaya,
n°5303, p. IV
* 109 Idem
* 110http://
www.un.org.ml/snu/fao/htm
* 111 Sidwaya, n°5303,
p.VII
* 112 Sidwaya, n°
5303, p.VI
* 113 Sidwaya, n°
5303, p.VI
* 114 Sidwaya, n°
5303, p.IV
* 115 Yves DAUDET (sous
dir.) . - Les Nations Unies et le Développement, le cas de
l'Afrique, A. Pedone, paris, 1994, p.42.
* 116 Elie SADIGH.-
Etude économique et géopolitique du
développement, l'Harmattan, Paris, 2002, p.395.
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