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La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso

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par Issa BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE.....................................................................p.2

PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE FAO/BURKINA FASO.....................................................................................................p.5

CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU BURKINA FASO......................p.6

Section I : Les principales fonctions et actions de la FAO......................................p.6

Section II : L'historique des relations entre la FAO et le Burkina Faso................p.10

CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA FAO AU BURKINA FASO...................................................................................................p.16

Section I : Les principaux axes de l'action de la FAO au Burkina Faso.....................................................................................................p.16

Section II : la mobilisation des ressources et les partenaires de la FAO au Burkina Faso....................................................................................................p.20

DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA FASO....................................................................p.25

CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU BURKINA FASO...............p.26

Section I : Les programmes ordinaires.........................................................p.26

Section II : Les programmes de terrain.........................................................p.31

CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO........................................p.38

Section I : la portée des activités de la FAO sur le monde rural burkinabè...........p.38

Section II : Les limites du cadre actuel et perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso....................................................................................p.43

CONCLUSION GENERALE......................................................................p.47

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES................................................................p.50

TABLE DES MATIERES..........................................................................p.53

introduction generale

La coopération multilatérale1(*) prend son essor après la Première Guerre mondiale, quand la création de la Société des Nations (SDN) traduit l'espoir qu'une diplomatie publique et collective apportera une paix définitive. Le mouvement s'accélère dans la seconde moitié du siècle, et plus encore sous nos yeux. Il répond en effet, à une double tendance de notre temps : les affaires internationales sont de plus en plus liées entre elles, et elles concernent toujours davantage plusieurs pays, sinon tous. Désormais, devant une situation nouvelle, le réflexe est d'établir un groupe informel des États les plus intéressés à la traiter. C'est dans cette perspective que s'est inscrite la question de la sécurité alimentaire2(*) dans le monde.

La sécurité alimentaire mondiale est devenue un objectif incontournable de la communauté internationale. Dans sa conception élargie, unanimement acceptée aujourd'hui, la sécurité alimentaire mondiale a pour finalité « d'assurer à tous l'accès aux aliments de base indispensables »3(*). Autant dire que ce concept a radicalement modifié la manière dont la société internationale prend en charge le problème de la faim. Certes, le souci qu'il exprime se confond à l'histoire de l'humanité. Néanmoins, aucune réflexion d'ensemble n'avait été entreprise sur la question, sur le plan international, avant la création de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)4(*). Malgré d'énormes difficultés inhérentes à un ordre international plus soucieux de préserver les intérêts des grandes puissances, cette organisation a pu mener des activités dans le « tiers monde »5(*) en général et en Afrique en particulier.

En faveur de l'inscription du problème de la faim dans l'agenda international, la FAO a été fondée le 16 octobre 1945 lors d'une conférence des Nations Unies au Québec (Canada). Cette création s'inscrit dans le but d'améliorer l'état nutritionnel, le niveau de vie, la production agricole et la condition des populations rurales. De nos jours, elle est la plus grande institution spécialisée des Nations Unies, chef de file dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et du développement rural.

Organisation intergouvernementale, la FAO, depuis sa création, s'est assignée l'ambition de lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde en oeuvrant pour le développement agricole, l'amélioration nutritionnelle et la sécurité alimentaire. Selon Assia BENSALAH-ALAOUI6(*), le concept de sécurité alimentaire a été créé par la FAO et est étroitement lié à la notion de crise. Il va intégrer la dimension économique et plus spécifiquement la question de l'alimentation.

L'Organisation soutient en priorité l'agriculture et le développement rural durable comme stratégie à long terme pour augmenter la production en vue d'assurer la sécurité alimentaire. Dans cette optique, la FAO a une démarche peu habituelle qui intègre les stratégies de lutte pour la conservation des ressources naturelles. L'objectif est de satisfaire les besoins des populations actuelles et ceux des générations futures par des programmes qui ne dégradent pas l'environnement, et qui soient techniquement appropriés, économiquement viables et socialement acceptables.

Tribune politique internationale pour les consultations entre pays, conseiller des gouvernements, chercheur, analyste, diffuseur de renseignements et fournisseur d' assistance technique, la FAO a utilisé ses fonctions essentielles pour que soit reconnu aux pays à faible revenu et à déficit vivrier, un statut différencié. C'est dans ce cadre que s'inscrit sa coopération avec le Burkina Faso.

Le Burkina Faso est en effet, un pays sahélien en quête de sécurité alimentaire, dans certaines régions tout au moins. Son économie est fondamentalement liée à l'agriculture et 70% de sa population active se consacre à cette activité7(*). Pourtant, l'agriculture burkinabè reste fortement tributaire des aléas pluviométriques. Cette irrégularité pluviométrique dans le temps et dans l'espace est très souvent à l'origine de crises alimentaires. Depuis cinq ans environ, la récolte est comprise entre 2 et 2,6 millions de tonnes et le disponible céréalier pour l'alimentation des populations, quant à lui est compris entre 1,7 et 2,2 millions de tonnes8(*). Lorsque la pluviométrie est normale, le pays dispose donc d'un potentiel de production juste pour satisfaire sa demande intérieure en céréales traditionnelles (mil, sorgho, maïs). La plus grande partie de la production est consommée (80% à 85%) par les producteurs eux-mêmes. Le développement de la production céréalière représente donc un enjeu croissant dans l'économie agricole et constitue un élément essentiel des politiques de sécurisation alimentaire.

En conséquence, il s'avère nécessaire de mettre en exergue les activités de la FAO au Burkina Faso. Depuis le début de sa coopération avec ce pays, qu'a t-elle entrepris dans la perspective de permettre à tous les Burkinabè d'avoir accès, à tout moment, à la nourriture indispensable à une vie saine et active ? Quels sont les domaines d'intervention de cet organe spécialisé des Nations Unies au Burkina Faso ? En somme, en quoi l'oeuvre de la FAO participe t-elle au mieux être des Burkinabè et plus largement au développement rural du pays ?

Notre objectif, dans le cadre de cette étude, n'est surtout pas de nous ériger en défenseur de la FAO ou en pourfendeur de ladite institution, mais de mettre en lumière sa contribution dans le développement rural au Burkina Faso. Il s'agit aussi de mettre en évidence les acquis et les faiblesses des projets et programmes mis en oeuvre par elle. Enfin, il sera question de ce que l'organisation entrevoit dans le nouveau contexte international caractérisé par le thème de la lutte contre la pauvreté.

Pour atteindre ces objectifs, la quête et l'exploitation d'ouvrages, de thèses et mémoires, d'articles de presse, de sites Internet, traitant du thème du développement rural, de la lutte contre la pauvreté se sont avérées indispensables.

Notre travail sera élaboré autour de deux axes principaux. Dans un premier volet, il sera question de cerner la coopération multilatérale entre la FAO et le Burkina Faso. Dans le second volet, nous mettrons en relief la contribution de la FAO au développement rural du Burkina Faso.

PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE FAO/BURKINA FASO

La coopération multilatérale9(*) est généralement perçue comme un moyen efficace d'aborder les questions et les problèmes qui transcendent les secteurs de compétence nationale. Elle s'est imposée progressivement au cours des deux dernières décennies. Les programmes multilatéraux ont été reconnus comme ayant la dimension et la durée d'un niveau que ne peuvent atteindre qu'exceptionnellement les programmes et les projets bilatéraux. Ils s'inscrivent dans une temporalité plus longue et ne sont pas limités par les rythmes budgétaires et leurs aléas. Le Burkina Faso a toujours été un membre actif au sein des organisations internationales. De fait, la coopération multilatérale est au coeur des objectifs de sa politique étrangère. C'est dans cette optique que se situe sa coopération avec la FAO. Comment est née cette coopération et quelles en sont les caractéristiques ?

La présente partie vise à élucider et analyser l'évolution de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso, de même que les domaines d'intervention de cette organisation au Burkina Faso (Chapitre I). Dans cette logique, un tour des principales fonctions et actions de la FAO sera nécessaire dans les paragraphes I et II de la première section. Il sera ensuite question de l'historique de cette coopération (Paragraphe II) après un bref aperçu de la situation socio-économique du Burkina Faso (Paragraphe I).

Quant au chapitre II, il sera consacré aux domaines d'intervention de la FAO particulièrement au Burkina Faso. Il sera traité sous deux angles. En effet, la section I concernant les domaines d'intervention de la FAO au Burkina Faso se subdivise en deux paragraphes. D'abord, un éclairage sera apporté sur le Programme de Coopération Technique (PCT) et ensuite, sur le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement UNDAF). Après cette étude, la section II va s'accentuer d'une part sur la mobilisation des ressources indispensables à la FAO et d'autre part sur ses partenaires.

CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU BURKINA FASO

Se faisant l'écho des préoccupations de la communauté internationale, les Nations Unies ont assigné un rang de priorité élevé à la situation du continent africain. C'est dans cette logique que s'inscrit la FAO dans sa coopération avec le Burkina Faso étant donné la particularité de ce pays. Les principales fonctions et actions, de même qu'une brève histoire de sa relation avec le pays feront l'objet de ce chapitre.

Section I : Les principales fonctions et actions de la FAO

Une étude relative à la coopération multilatérale entre une organisation internationale comme la FAO et le Burkina Faso nécessite de prime abord une meilleure connaissance de ladite organisation.

Paragraphe I : Les principales fonctions

Le système des Nations Unies participe à l'effort mondial de l'aide au développement. Il est organisé à cet effet en organismes de financement et en organismes d'exécution ou de mise en oeuvre technique de l'aide. Les fonctions de ces organismes ne sont pas forcément distinctes, car généralement et à quelques exceptions près, ces organismes procèdent aussi bien à la formulation des politiques d'aide qu'à leur financement et leurs exécutions techniques dans les domaines de leurs compétences et mandats respectifs.

Aussi la FAO s'inscrit-elle parmi les agences d'exécution dont le mandat est d'exécuter techniquement les projets d'aide  dans le secteur agricole. Elle exécute ces projets sur financement non seulement des organismes des Nations Unies mais aussi de sources éventuelles. Dans cette optique, la FAO a toujours été, depuis sa création, à l'avant-garde de la lutte contre la faim dans le monde. Elle invitait déjà les Nations Unies à :

« - élever le niveau de nutrition et de condition de vie des populations,

- améliorer le rendement, la production et l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles,

- améliorer les conditions de vie des populations rurales et aussi contribuer à l'expansion de l'économie mondiale et libérer l'humanité de la faim. »10(*)

La FAO a organisé en 1996 le Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA)11(*). Lors de ce Sommet, 187 chefs d'État et de gouvernement ont réaffirmé le droit de tous d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive ainsi que celui d'être exempt de la faim. Ils ont mis en avant leur volonté politique et se sont engagés à éliminer la faim et à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d'ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, les participants ont rédigé la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et le plan d'action qui s'ensuit. Ce Plan énumère sept engagements principaux. Il définit des objectifs à atteindre et les mesures que les pays développés et les pays en développement doivent prendre pour atteindre ces objectifs. Il s'agit de :

« - assurer les conditions générales du progrès économique et social propice à assurer la sécurité alimentaire ;

- éliminer la pauvreté et assurer l'accès à une alimentation adéquate ;

- assurer des augmentations durables de production alimentaire ;

- prendre des mesures pour s'assurer que le commerce contribue à la sécurité alimentaire ;

- être préparé à l'apparition de besoins alimentaires d'urgence et y répondre ;

- assurer l'utilisation optimale de l'investissement dans les ressources humaines, la capacité de production durable et le développement ;

- coopérer dans l'exécution et le contrôle du plan d'action. »12(*)

Pour réussir sa mission, la FAO s'est dotée d'une structure. Elle est dirigée par la conférence des Nations membres. Cette conférence se réunit tous les deux ans pour passer en revue le travail effectué par l'organisation, approuver un programme de travail et adopter le budget pour l'exercice biennal suivant. En d'autres termes, la FAO met l'information à la portée de tous. La FAO sert de réseau de connaissances spécialisées. Elle met à profit les compétences techniques de son personnel - agronomes, forestiers, spécialistes de la pêche et de l'élevage, nutritionnistes, experts en sciences sociales, économistes, statisticiens, etc.- afin de recueillir, d'analyser et de diffuser les données utiles au développement. Le public intéressé dispose d'un site Internet13(*) où il est susceptible de trouver des informations relatives à l'agriculture et à la question de la sécurité alimentaire. Elle partage également l'expertise en matière de politiques. Elle met au service de ses pays membres des années d'expérience dans l'élaboration de politiques agricoles, le soutien à la planification, la mise au point de lois efficaces et la création de stratégies nationales visant à atteindre les buts de développement rural et de réduction de la faim. Enfin, la FAO sert de lieu de rencontre pour les Etats et de nombreux responsables et experts du monde entier qui s'y réunissent, au siège ou dans les bureaux de terrain.

Au-delà de ses fonctions qui demeurent dans le cadre théorique, que fait la FAO de façon concrète dans le sens du développement rural ?

Paragraphe II : Les principales actions

Dans le but d'améliorer le niveau de vie, la productivité agricole et le sort des populations rurales, la FAO apporte une aide concrète aux pays du tiers monde par le biais de multiples projets d'assistance technique. Elle encourage une approche intégrée qui inclut des considérations écologiques, sociales et économiques dans la formulation des projets de développement.

En outre, elle recueille, analyse, interprète et diffuse des informations sur la nutrition, l'alimentation, l'agriculture, les forêts et la pêche. Elle centralise l'information et fournit aux agriculteurs, aux scientifiques, aux commerçants et responsables gouvernementaux les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions rationnelles en matière de planification, d'investissement, de commercialisation, de recherche ou de formation. La FAO publie divers rapports faisant autorité sur la situation et les tendances mondiales dans le secteur agricole. Le Système Mondial d'Information et d'Alerte Rapide (SMIAR) sur l'alimentation et l'agriculture de la FAO examine les perspectives dans ces domaines pour diffuser des informations sur les pénuries alimentaires naissantes et déterminer d'éventuels besoins alimentaires d'urgence.

Grâce à ce système, la FAO supervise un vaste réseau de systèmes de suivi et d'observation par satellite qui surveille les besoins en matière d'offres et de demandes alimentaires. Le SMIAR de la FAO publie chaque mois des rapports sur la situation alimentaire dans le monde14(*). Des alertes spéciales à l'intention des gouvernements et des organisations de secours signalent les pays qui sont menacés par des pénuries.

La FAO a également mis en place le Comité de la sécurité alimentaire mondiale. Ce comité est chargé de « suivre la situation alimentaire mondiale et d'avoir des consultations à ce sujet »15(*). Il analyse les besoins alimentaires, évalue et surveille les ressources disponibles et diffuse des informations relatives aux stocks.

Tirant partie de ses vastes réseaux d'information, de compétences et de l'expertise de son personnel technique, la FAO fournit des conseils indépendants aussi bien en matière de politiques, de planifications agricoles, que de structures administratives et juridiques nécessaires au développement rural, de sécurité alimentaire et d'élimination de la pauvreté.

Enfin, la FAO offre une tribune neutre où tous les pays peuvent se réunir et discuter des politiques concernant les principaux aspects de l'alimentation et de l'agriculture. Elle approuve les normes internationales et contribue à l'élaboration des conventions et des accords internationaux. Elle organise aussi régulièrement de grandes conférences, des réunions techniques et des consultations d'expertise.

Après cet aperçu général sur les fonctions et actions de la FAO, il apparaît pertinent de faire un bref rappel historique des relations entre le Burkina Faso et cette Organisation internationale et de cerner du même coup le contexte de la naissance de ces relations.

Section II : L'historique des relations entre la FAO et le Burkina Faso

Le Burkina Faso à l'instar de nombreux pays africains a accédé à l'indépendance en 196016(*). Dès ce moment, les autorités du pays semblent avoir perçu l'intérêt d'accorder une place de choix au développement rural. C'est ainsi qu'elles nouèrent des relations de coopération avec l'organisation mère du développement rural qu'est la FAO. Ainsi, un tour des réalités socio-économiques du pays s'avère être un préalable.

Paragraphe I : La situation socio-économique du Burkina Faso

Situé au coeur de la boucle du Niger, mais étroitement relié au Golfe de Guinée par l'intermédiaire du grand bassin de la Volta17(*) dont le bassin supérieur occupe la moitié de son espace géographique, le Burkina Faso est un pays sahélien de 274 200 km2. A l'instar de plusieurs pays africains, le secteur agricole constitue le moteur de son économie. Ce secteur constitue une source importante d'emplois et de revenus et contribue pour 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) et 50% aux revenus d'exportation18(*). Les données statistiques indiquent que sa population est estimée à 12,9 millions d'habitants en 2003, avec une estimation en l'an 2015 de plus de 16 millions dont 14 millions en zone rurale19(*).

La majorité de la population vit de la culture de la terre dans le cadre de petites exploitations familiales tournées essentiellement vers la production céréalière20(*). Cette activité est cependant pratiquée dans des conditions agroclimatiques et pédologiques difficiles, avec un système traditionnel d'exploitation extensif. Seulement 3,5 millions d'hectares sont cultivés, soit un tiers des terres reconnues comme cultivables et les surfaces irrigables sont estimées à 160 000 hectares21(*). L'agriculture burkinabè est une grande consommatrice de terres22(*). L'essentiel de la production agricole est consommé. Les revenus des agriculteurs proviennent de la vente des surplus de récoltes et des productions associées comme l'arachide, les produits maraîchers, de la pêche ou des activités artisanales.

Sur le plan macro-économique, le Burkina Faso a enregistré au cours des dix dernières années des performances assez remarquables. Le taux de croissance réelle au cours de la période 1994-1999 était de 5% en moyenne contre 3% environ pendant la période 1980-199323(*). Malgré la détérioration importante des termes de l'échange entre 1997 et 1999, la moyenne du taux de croissance est maintenue à 5,6%24(*).

Au-delà des progrès macro-économiques, la population burkinabè est demeurée extrêmement pauvre. Cet état de fait est confirmé par deux enquêtes organisées par le gouvernement en 1994 et 1998. Sur la base de la valeur courante de la ligne de pauvreté estimée à 72 690 FCFA en 1998 contre 41 099FCFA25(*) en 1994, la proportion des pauvres enregistre une légère hausse (45,3% contre 44,5%)26(*). Pendant que ce phénomène connaît un léger recul en milieu rural, il prend de plus en plus d'ampleur en milieu urbain. Le PIB par habitant, de 220 dollars par an, est plus faible que dans la plupart des pays voisins27(*). L'indicateur du développement humain du Burkina Faso est également l'un des plus faibles du monde28(*).

D'importants efforts ont été consentis par le Burkina Faso pour favoriser les services sociaux de base29(*). Toutefois, le pays souffre toujours d'un large déficit social. Ce déficit s'explique surtout par le taux de croissance de la population et la faiblesse de la production du travail, notamment dans le secteur agricole. De plus, le taux de scolarisation, reste un des plus faibles de la sous-région (41% de taux brut de scolarisation en 1998-1999 dont environ 35% de filles)30(*).

La situation sanitaire quant à elle, se caractérise par une morbidité et une mortalité très élevées dues aux maladies infectieuses et parasitaires et surtout à l'infection du VIH. La situation en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable s'est incontestablement améliorée. Cependant, cet approvisionnement reste insuffisant pour couvrir l'ensemble des besoins des populations rurales et urbaines. De façon globale, l'état nutritionnel de la population n'est pas satisfaisant. Le niveau de couverture des besoins nutritionnels reste encore bas. Il se situe à 2 300 kcals en 1996 contre 2 500 kcals requis31(*). La femme burkinabè, elle, continue d'être victime de préjugés et reste insuffisamment impliquée dans les activités de la vie publique nationale.

Nonobstant son augmentation sensible, la proportion de la pauvreté urbaine reste faible (de 3,8% en 1994 à 6,1 en 1998). La pauvreté demeure encore un phénomène essentiellement rural avec une contribution de 94% en 1998. La profondeur de la pauvreté est restée à 14%. Cela suggère qu'une grande majorité des pauvres est proche de la ligne de pauvreté comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau 1 : Indices de pauvreté selon le lieu de résidence en pourcentage.

 
 

1994

1998

Evolution

Incidences

Urbain

Rural

National

10,40

51,00

44,50

16,50

51,00

45,30

+5

-

+0,8

Profondeur

Urbain

Rural

National

02,50

16,10

13,90

04,00

15,70

13,70

+1,5

-0,4

-0,2

Sévérité

Urbain

Rural

National

00,90

07,00

06,00

01,50

06,80

05,90

+0,6

-0,2

-0,1

Contribution

Urbain

Rural

National

03,80

96,20

100

06,10

93,90

100

+2,5

-2,3

-

Source : « Analyse de la pauvreté au Burkina Faso », INSD, 1999, in MEF.- Cadre Stratégique de Lutte contre la pauvreté, 2000, p.11

Cette situation de crise sociale, de pauvreté et de vulnérabilité de la population burkinabè semble justifier la présence des partenaires au développement du Burkina Faso notamment celle de la FAO.

Paragraphe II : La naissance et l'évolution des relations entre la FAO et le Burkina Faso

La FAO a été fondée le 16 octobre 1945. 15 ans après ce jour historique dans la lutte pour le développement rural, la Haute Volta (aujourd'hui Burkina Faso)32(*) a introduit sa demande d'adhésion en qualité de membre de l'Organisation. Après un échange de protocoles d'accord entre le Président de la République, Président du Conseil des Ministres de la Haute Volta, Son Excellence Monsieur Maurice YAMEOGO et le Directeur Général de la FAO, le 09 novembre 1961, la Haute Volta fut admise comme membre de l'Organisation. Depuis cette date, sous diverses formes, la coopération entre le Burkina Faso et la FAO n'a cessé de se développer. Elle a embrassé progressivement tous les domaines d'intérêt du développement agricole, alimentaire et forestier.

Par ailleurs, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a été lancé en 1961 par l'ONU comme un organe dépendant de la FAO. Il avait pour mission d'aider les pays en voie de développement à lutter contre la pauvreté et la faim33(*). L'institution du PAM, quant à elle, est intervenue en 1963. Pour ce qui est du programme de coopération FAO/ Banque mondiale34(*), il fut mis en place en 1964 afin de stimuler les investissements dans le secteur agricole. Ces deux instruments ont permis le démarrage des actions sur le terrain de la FAO, particulièrement au Burkina Faso.

En 1968, le Sahel entre dans une période de sécheresse qui s'est accentuée considérablement en 1973. La FAO envoie une première mission d'évaluation au Mali, au Niger et en Haute Volta (Burkina Faso) avant de lancer un appel à la communauté internationale. Pendant cette période, la FAO a permis l'évaluation des potentialités en ressources naturelles, la définition des grandes orientations en matière d'aménagement hydro-agricole, la réalisation de vastes programmes de reboisement et l'impulsion des cadres de coopération sous-régionale. Cette impulsion a favorisé la création du Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) en 1974.

C'est également dans cette logique qu'en 1978, la représentation de la FAO fut ouverte au Burkina Faso. En décembre de la même année, le premier Représentant Permanent fut nommé35(*). Dans le cadre de sa coopération avec le Burkina Faso et selon ses ambitions, la FAO intervient dans divers secteurs ; secteurs qui seront examinés dans le chapitre suivant.

CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA FAO AU BURKINA FASO

Face à l'émergence de nouveaux enjeux, les autorités qui se sont succédées au Burkina Faso ont sans cesse réitéré leur volonté de poursuivre une politique étrangère dynamique et indépendante qui prône la multiplication des partenaires au développement. C'est en cela que se justifie leur engagement en faveur de la coopération multilatérale particulièrement avec la FAO. Elles ont perçu la coopération avec cette organisation comme un moyen efficace d'atteindre l'objectif pour le développement rural du pays. Aussi au Burkina Faso, la FAO intervient-elle à travers divers axes et noue des partenariats avec d'autres organisations internationales et pays donateurs.

Section I : Les principaux axes de l'action de la FAO au Burkina Faso

L'assistance de la FAO au Burkina Faso est articulée autour de cinq axes de coopération que sont :

- l'appui institutionnel et l'analyse des politiques nationales ;

- l'appui à l'élaboration des schémas directeurs sur la base des résultats d'analyse des politiques ;

- l'utilisation de son réseau d'information pour la sensibilisation des partenaires internationaux et la promotion des axes d'intervention identifiés ;

- la mise en oeuvre des projets de coopération technique par une phase préliminaire de recherche/développement suivie d'une phase de promotion des résultats ;

- l'appui à la mobilisation des initiatives et des ressources nationales et internationales, puis à l'élaboration de projets d'investissement36(*).

Ces différents axes se manifestent à travers trois programmes majeurs à savoir le Programme de Coopération Technique (PCT), le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement (UNDAF).

Paragraphe I : Le Programme de Coopération Technique (PCT)

Le Programme de Coopération Technique (PCT) a été créé en 1976. Il constitue un outil essentiel dont s'est dotée la FAO pour mettre ses compétences techniques à la disposition des Etats membres. Il vise à les aider à résoudre leurs problèmes de développement les plus pressants dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et des forêts. Les domaines de compétence du PCT s'élargissent aux questions liées au développement rural et aux enjeux socio-économiques37(*).

La FAO affecte au titre du PCT des ressources limitées, mais identifiables pour s'acquitter de l'une des principales fonctions prévues dans son acte constitutif. En effet, l'acte constitutif donne à la FAO les prérogatives d'offrir aux gouvernements l'assistance technique dont ils peuvent avoir besoin. Le PCT permet en particulier à la FAO de répondre sans délai aux demandes d'assistance technique et d'aide d'urgence des Etats membres et de contribuer au renforcement de leurs capacités. Le programme n'agit pas isolement, mais est étroitement associé à d'autres activités normatives et de terrain de l'Organisation. Il contribue en fonds propre aux principaux objectifs du programme ordinaire.

Le PCT de la FAO est un catalyseur du financement en matière de développement rural. Chaque dollar dépensé en faveur du secteur agricole a contribué à mobiliser 20 à 50 dollars des institutions internationales de financement de l'assistance technique, des investissements et de la coopération multilatérale38(*). A titre d'illustration, notons qu'à ce jour 61 projets, pour un montant d'environ 69 millions de dollars US, ont été financés par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en faveur du secteur agricole mondial avec l'appui technique de la FAO39(*). 34 projets pour un coût de 96 millions de dollars US ont été exécutés par la FAO dans le cadre de la coopération multilatérale. 10 projets totalisant un financement de 177 millions de dollars US des institutions internationales de financement ont été identifiés, préparés et formulés avec le concours de la FAO40(*).

Dans la même dynamique que le PCT, la FAO a mis en place le PSSA et participe à l'UNDAF41(*).

Paragraphe II : Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement (UNDAF)

Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA), lancé en 1994, cible les pays à faible revenu et à déficit vivrier qui abritent la majorité des personnes souffrant de malnutrition chronique dans le monde. Aussi les domaines dans lesquels les besoins d'assistance technique de la FAO semblent-ils les plus pressants pour le Burkina Faso sont :

- le dialogue politique et la concertation avec les différents acteurs ;

- l'élaboration des stratégies opérationnelles sous-sectorielles ;

- la formulation et la mise en oeuvre des programmes opérationnels et des programmes d'investissement ;

- le renforcement des capacités institutionnelles et des organisations professionnelles ;

- la mobilisation des ressources nécessaires pour la formulation, la mise en oeuvre et le suivi et l'évaluation des programmes et projets de développement ;

- le suivi et l'évaluation des processus de la stratégie de développement rural et du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté42(*).

L'appui requis vise à renforcer l'appropriation nationale du PSSA et son expansion à travers l'élaboration et la mise en oeuvre d'un Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA)43(*).

En effet, l'appui à la mise en place d'un PSSA pour les pays à faible revenu et à déficit alimentaire, dans la logique de la lutte contre la pauvreté, constitue le plus grand défi de la FAO. A ce titre, la FAO soutient la Journée Nationale du Paysan (JNP). Cette manifestation n'a cessé de s'affirmer comme un réel cadre de concertation, d'échange et de dialogue politique entre le Gouvernement et les représentants du monde rural sur les progrès accomplis dans la voie du développement économique et social44(*). Cela vise à atteindre d'une part les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)45(*), de même que ceux du Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA) dont le Burkina Faso a présidé la 31e session. Par ailleurs, il convient d'ajouter que le Burkina Faso a été parmi les dix premiers pays au monde à accepter le PSSA46(*).

En plus du PCT et du PSSA, le Burkina Faso est concerné par le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement (UNDAF).

En effet, les agences des Nations Unies au Burkina Faso ont amorcé le processus de préparation de l'UNDAF pour la Période 2006-2010. Avec en ligne de mire la réalisation des OMD, cinq domaines prioritaires ont été retenus en conformité avec les axes stratégiques du CSLP. Il s'agit de :

«1 - élargir les opportunités d'emploi et d'activités génératrices de revenus ;

2- garantir l'accès des pauvres aux services sociaux de base et à la protection sociale ;

3- promouvoir la bonne gouvernance ;

4- réduire la vulnérabilité de l'économie rurale et l'insécurité alimentaire pour les groupes vulnérables et promouvoir une gestion durable de l'environnement ;

5- stabiliser la tendance du VIH/SIDA.47(*)»

La participation de la FAO à l'UNDAF portera sur les priorités 1 et 4 avec une contribution au niveau des trois autres. L'assistance de la FAO au Burkina Faso, à la demande du Gouvernement, est orientée vers l'appui à l'élaboration de stratégies sectorielles, la promotion du PSSA, la gestion intégrée de la production et des déprédateurs, le renforcement des capacités stratégiques dans le pays, etc.

Section II : La mobilisation des ressources et les partenaires de la FAO au Burkina Faso

Par ses interventions au Burkina Faso, la FAO vise à favoriser les conditions d'accès au processus de développement du monde rural. Cependant, elle doit faire face à de nombreuses difficultés dans la mise en application de ses programmes et projets. C'est cette situation qui explique le besoin de financement et de partenariat.

Paragraphe I : La mobilisation des ressources

Le bon fonctionnement d'une organisation représentant 187 Etats membres, plus l'Union Européenne, n'est pas aisé. Les représentants de tous les Etats membres se réunissent à la conférence de la FAO tous les deux ans pour faire le point des travaux accomplis et approuver un nouveau budget. La conférence élit, suivant un principe de rotation, un groupe de 49 membres48(*) chargé de coordonner les activités de l'Organisation pour un mandat triennal. La conférence nomme également le Directeur Général à la tête de l'Organisation49(*).

La FAO emploie plus de 1450 fonctionnaires du cadre organique et 2000 agents des services généraux, dont un peu plus de la moitié travaille au siège à Rome. Le reste opère aux quatre coins du monde, depuis des bureaux disséminés dans plus de 100 pays dont le Burkina Faso. Le budget du programme ordinaire de la FAO est financé par les contributions des membres fixées à la conférence. Le budget qui était de 650 millions de dollars US pour l'exercice 1998-1999 est passé à 749,1 millions de dollars US en ce qui concerne celui de 2004-2005, soit une augmentation de 99,1 millions de dollars US. Ce budget couvre les principales opérations techniques, la coopération et le partenariat, y compris le Programme de Coopération Technique (PCT), l'information et les politiques générales, la direction et l'administration.

D'après les premières informations disponibles pour 2003, 386 millions de dollars US auraient servi à financer 1800 projets de terrain, dont 400 opérations d'urgence pour un montant de 183 millions de dollars US, toutes sources de financement confondues. Cela représente 47% de l'exécution totale. Le programme de coopération sur le terrain s'est élevé à 203 millions de dollars US, dont 25% de contribution de la FAO et le reste de sources externes. Les fonds fiduciaires représentent 70% et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) contribue à 5%50(*).

Tous les projets de sécurité alimentaire financés par la FAO le sont grâce aux fonds promis par les donateurs dans le cadre du programme de coopération entre la FAO et les Gouvernements. Le financement des donateurs se fait sur une base ad hoc. Ces projets sont mis en oeuvre au moyen de fonds fiduciaires. Ce canal assure la grande majorité des ressources du programme. En effet, sur les 84,7 millions de dollars US qu'il est parvenu à mobiliser (depuis sa création jusqu'à la fin décembre 1986), 76,1 millions de dollars US ont été obtenus par ce biais51(*).

En somme, le financement de l'Organisation se repartit en deux grandes catégories :

- le programme ordinaire qui couvre les activités internes, y compris le soutien du travail sur le terrain, les conseils aux gouvernements en matière de politiques et planification et toute une gamme de projets de développement ; il est financé par les pays membres.

- le programme sur le terrain met en oeuvre les stratégies de développement de la FAO, fournissant l'aide principalement par le biais de projets entrepris en coopération avec les gouvernements nationaux.

La mobilisation des ressources pour la réalisation efficiente des objectifs de la FAO requiert un partenariat avec d'autres organisations internationales et des pays donateurs.

Paragraphe II : Les partenaires de la FAO au Burkina Faso

Le développement rural, compte tenu de son caractère multiforme, nécessite la collaboration de la FAO avec des partenaires, notamment dans le cadre de sa coopération avec le Burkina Faso. Parmi ceux-ci, nous avons le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). En effet, la FAO apporte au Burkina Faso une importante contribution technique dans l'élaboration des programmes cadres et des projets financés par le PNUD, ainsi que dans leur mise en oeuvre52(*). Cette collaboration va en droite ligne avec les missions du PNUD qui constitue la plus importante source multilatérale de financement du monde pour le développement humain durable53(*).

La FAO participe aussi avec l'institution financière qu'est le Fonds International de Développement Agricole (FIDA)54(*) à la lutte contre la faim et la pauvreté rurale dans les régions à faible revenu et à déficit céréalier comme le Burkina Faso55(*). C'est dans cet ordre d'idées que s'inscrivent également les activités de la FAO en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dont elle est à l'origine.

Outre ces partenaires ordinaires, la FAO travaille, dans le cas du Burkina Faso, avec d'autres organisations internationales56(*) parmi lesquelles on peut citer :

- la Banque Mondiale57(*)qui intervient au niveau de l'appui au développement de l'irrigation privée, de la gestion participative des ressources naturelles et de la faune, du projet de l'irrigation privée et des activités connexes ;

- la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) qui agit dans l'étude sur l'amélioration de la compétitivité des productions rizicoles nationales dans les pays membres de l'UEMOA et dans l'appui à la récupération de terres dégradées dans le Nord du Burkina Faso ;

- le Fonds Africain de Développement (FAD) qui s'intéresse au développement de l'élevage dans la province du Soum, au projet de gestion des ressources naturelles du Bazèga et au projet de développement local Léraba-Comoé-Kénédougou ;

- la Banque Islamique de Développent (BID) dont les activités concernent le projet de valorisation des ressources en eau mobilisées par les petits barrages ;

- le Fonds d'Equipement des Nations Unies (FENU) qui apporte son aide au projet d'appui au programme Sahel burkinabè et au développement des ressources agropastorales dans la province du Namentenga.

D'autres partenaires au développement contribuent également à la sécurité alimentaire et au développement agricole du Burkina Faso en collaboration avec la FAO. Ces principaux bailleurs58(*) de fonds du secteur rural au Burkina Faso sont notamment :

- la Belgique et les Pays Bas pour la gestion des ressources naturelles ;

- la France dans le développement régional et local ;

- le Danemark et la République Fédérale d'Allemagne (RFA) pour ce qui concerne l'eau et également le développement régional et local ;

- La République de Chine pour l'aménagement hydro-agricole et le développement des ressources humaines.

- la Banque Africaine de Développement (BAD), le Canada et l'Union Européenne dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage, de l'eau, du développement régional, des infrastructures et de la communication.

Sur le plan national, en plus du gouvernement qui est son principal partenaire, la FAO travaille avec d'autres acteurs dont l'Université de Ouagadougou et les médias. Avec l'Université de Ouagadougou, la FAO a initié une réflexion pour l'élaboration d'une cartographie alimentaire du Burkina Faso. Cela devrait permettre de voir comment renforcer l'aspect nutritionnel des personnes atteintes du SIDA dans les différentes régions59(*). Quant au dialogue avec les médias, il se fait à travers la collaboration avec les clubs de la presse des Nations Unies. Il se manifeste également par le partage des communiqués de presse reçus au siège avec les organes de presse et les institutions nationaux. La participation à la revue d'information des Nations Unies au Burkina Faso60(*) et aux activités du sous-comité communication des agences du système des Nations Unies au Burkina Faso dans le cadre de l'UNDAF61(*) est un des volets de cette collaboration.

Les profondes mutations intervenues sur la scène mondiale ces dernières années ont conféré à la coopération multilatérale une place centrale dans les relations internationales contemporaines. Fidèle à ses choix et aux principes qui sous-tendent sa politique étrangère, le Burkina Faso perpétue ses relations avec les organisations internationales dont il est membre. Dans le cadre de cette coopération multilatérale, la FAO apporte au Burkina Faso une contribution non moins importante au processus de développement rural. Cette coopération basée sur le renforcement des capacités des programmes et projets de développement a-t-elle une répercussion concrète sur la vie des populations rurales au Burkina Faso ?

DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA FASO

La finalité dans toute action entreprise dans le cadre d'une coopération multilatérale, notamment entre la FAO et le Burkina Faso, est le profit que peuvent en tirer les populations rurales. Ainsi, depuis l'établissement de ces relations de coopération en 1961, de nombreux projets et programmes ont été réalisés. Aussi dans cette deuxième partie, sera t-il question des retombées de ces entreprises sur le développement du monde rural au Burkina Faso.

Dans cette perspective (premier volet), il sera énuméré, certes de façon non exhaustive, les activités menées par l'Organisation ayant en charge le développement rural (chapitre I). Dans ce chapitre, il sera mis en exergue dans la section I les interventions de la FAO dans le cadre des programmes ordinaires. Ainsi, il sera question d'abord du volet technique et humanitaire (Paragraphe I) et ensuite du volet des plaidoyers et de la sensibilisation (Paragraphe II). La seconde section sera consacrée aux programmes de terrain. Cette section concerne essentiellement le soutien technique au gouvernement dans l'élaboration de stratégies de développement du monde rural, de programmes et projets financés par le PNUD et d'autres organisations (Paragraphe I). Elle concerne en outre les projets financés par la FAO et/ou sous son assistance technique (Paragraphe II) en direction des populations rurales.

Dans un second volet, cette partie va s'intéresser à l'impact des activités de la FAO sur l'amélioration des conditions d'existence et de travail des populations rurales (Chapitre II). Il sera alors abordé dans la première section la portée des activités de la FAO au Burkina Faso. A ce niveau, un volet sera consacré à l'impact positif de ces activités sur les populations à travers le secteur strictement agricole et le secteur social (Paragraphe I). Il y sera également vu les insuffisances de ces interventions en faveur des populations rurales (Paragraphe II). En ce qui concerne la seconde section, il s'agira d'évoquer et d'analyser les limites du cadre actuel (Paragraphe I) et ainsi que les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso (Paragraphe II).

CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU BURKINA FASO

Les réalisations de la FAO au Burkina s'effectuent à travers des programmes ordinaires et des programmes dits de terrain. Les programmes ordinaires mettent en évidence la coopération technique et humanitaire, de même que les plaidoyers et la sensibilisation de la société civile pour plus d'intérêts en faveur du développement rural. Les programmes de terrain, quant à eux, ont pour ambition d'aider le gouvernement dans la mise en oeuvre de stratégies de développement et aussi d'aider les populations à sortir de la précarité alimentaire.

Section I : Les programmes ordinaires

Les programmes ordinaires de la FAO concernent non seulement la coopération technique et humanitaire mais aussi le volet des plaidoyers et de la sensibilisation.

Paragraphe I : La coopération technique et humanitaire

La coopération technique et humanitaire a pour objectif d'apporter un soutien technique efficient dans le domaine agricole aux gouvernements qui en font la demande. Elle aide ces gouvernements à prévenir les crises alimentaires à travers le développement du secteur de l'agriculture et à résoudre d'éventuelles crises. Cette coopération, dans le cadre du Burkina Faso, a été matérialisée par des initiatives. Dans ce sens, elle a suscité l'organisation et la multiplication de semences de base certifiées de riz dans l'Ouest du Burkina Faso.62(*) Ce projet a permis aux paysans de cette région de disposer de semences plus adaptées au climat et aux sols afin d'améliorer la production.

Pour pallier le caractère rudimentaire des méthodes d'exploitation agricoles au Burkina Faso, la FAO a apporté son appui à la définition d'une stratégie nationale de mécanisation63(*). Elle a soutenu l'étude de la typologie des exploitations agricoles familiales, l'élaboration d'un code d'investissements agricoles et la préparation d'un plan de réforme institutionnelle et juridique pour la décentralisation dans le secteur forestier.

Dans la même logique, la FAO a aménagé et mis en valeur trois bas-fonds pour les cultures maraîchères. Elle a fabriqué et mis à la disposition des paysans des silos mécaniques fermiers pour le stockage des grains. Elle a, en outre, participé à la mise en oeuvre de la composante « petit élevage » du PSSA. Il s'agissait de mettre à la disposition des acteurs agricoles des surfaces cultivables, leur permettre de conserver durablement les récoltes et les inciter à l'introduction de l'élevage dans leurs activités. Il faut également citer la promotion par la FAO de la culture du palmier dattier. En effet, une étude initiée par la FAO a montré que la région septentrionale du Burkina Faso est favorable à cette culture64(*).

L'aide technique de la FAO s'adresse aussi aux acteurs eux-mêmes à travers par exemple l'appui aux centres de promotion et de formation de jeunes filles. Elle aide à la mise en réseaux des chambres d'agriculture en vue de favoriser une meilleure coordination et harmonisation de leurs activités.

Il sied de noter que l'aide alimentaire n'est pas du ressort de la FAO. Cependant, en cas de pénurie alimentaire, cette organisation peut déclencher l'alerte et faire appel à la communauté internationale. Elle s'intéresse davantage au volet préventif des difficultés alimentaires. Ce fut notamment le cas de la fourniture d'urgence de semences vivrières suite à la crise acridienne qu'a connu le Burkina Faso en 2004.

Dès le 08 mai 2005, la FAO a lancé un appel afin de signaler la situation de pénurie alimentaire que connaissait la région du Sahel dont fait partie le Burkina Faso. Cette situation s'expliquait par l'insuffisance pluviométrique et surtout l'invasion acridienne. Concernant l'invasion, la FAO l'a annoncée un an auparavant65(*). Selon l'Organisation, il fallait à cette période à peine dix millions de Dollars66(*)US pour enrayer la crise. Cette somme est passée à dix milliards de Dollars67(*)US un an après du fait de la non mobilisation de la communauté internationale. Au niveau du Burkina Faso, la FAO, en collaboration avec le Gouvernement, a organisé une action de préparation de la campagne 2005-2006. Cela se fait à travers la formation de techniciens et l'achat des équipements appropriés à la lutte acridienne. Une sous-base de lutte contre les criquets fut installée à Dori. En plus, la FAO a élaboré des programmes pour la préparation des années suivantes.

Dans le même cadre, la FAO a apporté une assistance technique et financière à huit projets nationaux et régionaux de lutte anti-acridienne pour l'approvisionnement en pesticides, l'acquisition d'équipements et de matériels de lutte, la formation des acteurs et le renforcement des capacités nationales. Par ailleurs, des projets sont initiés, y compris le projet de la Banque Mondiale, dans le cadre de cette lutte. Des semences ont été achetées et distribuées aux populations les plus vulnérables des zones touchées par la crise68(*). Un volet d'urgence a été prévu pour mettre à la disposition des populations des semences pour la prochaine année agricole69(*).

La FAO participe également à la promotion de la qualité de l'alimentation de rue. En effet, le Burkina Faso, précisément la municipalité de Bobo-dioulasso, à l'instar des pays en voie de développement où la question de la qualité des aliments revêt une acuité particulière, a bénéficié de l'assistance technique de la FAO. Cette assistance visait à mettre en oeuvre une stratégie destinée à identifier les mécanismes clés et les outils techniques spécifiques assurant la sécurité alimentaire et la qualité fiable des aliments de rue.

Enfin, les opérations du programme de coopération technique se composaient en 2004 de huit projets nationaux. Les demandes d'assistance technique reçues au cours de l'année et soumises au siège de la FAO avec un avis favorable, sont relatives à :

- la promotion de jardins, de fermes et de l'éducation nutritionnelle dans les écoles au Burkina Faso ;

- l'appui à la préparation d'une table ronde sur le programme d'investissement de la stratégie nationale de développement de l'agriculture irriguée au Burkina Faso ;

- la réglementation des pesticides dans les pays du CILSS ;

- la mise en oeuvre du programme de développement de la pêche et de l'aquaculture dans la région du Liptako-gourma.

Au cours de l'année 2004, le bureau a apporté un soutien opérationnel à neuf projets régionaux. En effet, le Burkina Faso abrite le siège de plusieurs organisations sous-régionales et régionales avec lesquelles la FAO entretient des relations de coopération.

Le problème de la malnutrition est très souvent considéré comme relevant de la volonté des décideurs. Pourtant, cela doit être une question qui interpelle toutes les couches de la société, particulièrement la société civile et le secteur privé. C'est à cette tâche que s'attelle la FAO à travers le volet de la sensibilisation et des plaidoyers.

Paragraphe II : Les plaidoyers et la sensibilisation

Le volet des plaidoyers et de la sensibilisation a pour but d'amener les hommes politiques, les hommes d'affaires, la société civile et tous ceux qui sont susceptibles d'apporter de l'aide au développement rural à s'intéresser davantage à ce secteur. Pour vaincre les affres du sous-développement, le Burkina Faso avec l'appui technique de la FAO à travers le projet « politique et stratégie de communication pour le développement », a bâti une nouvelle approche de la communication avec les composantes et les acteurs de la société civile70(*). Il s'agit de promouvoir la communication pour le développement en utilisant les médias modernes et traditionnels, les outils de communication de proximité et les différents canaux de diffusion de l'information pour transmettre des messages socio-éducatifs à destination des communautés de base. Dans certains axes de cette politique de communication, l'accent a été mis sur la communication de proximité. C'est dans cette perspective que s'inscrit la campagne dénommée Telefood. Cette campagne lancée en 1997 a pour but de réduire la part des personnes souffrant de malnutrition chronique dans le monde en général et au Burkina Faso en particulier.

Telefood est une campagne annuelle d'émissions, de concerts et d'autres manifestations visant à sensibiliser davantage au problème de la faim. Elle vise aussi à collecter des fonds pour aider les personnes qui en souffrent. Cette campagne établit un lien entre ceux qui souhaitent apporter leur aide, tant dans les pays développés qu'ailleurs, et les communautés qui souffrent de la faim.

Au Burkina Faso, la campagne a favorisé la mobilisation de huit millions de Francs CFA en 1999 et 25 millions de Francs CFA en 2003.71(*) Malgré la faible mobilisation des populations, cette campagne Telefood a permis de mettre à la disposition des femmes des moyens pour l'achat , la conservation et la vente du poisson dans un cadre beaucoup plus hygiénique. Ainsi, quatre congélateurs, 60 balances et 20 glacières ont été offerts à ces femmes revendant du poisson acheté chez les grossistes. Les fonds recueillis par la campagne Telefood financent donc des projets durables de dimensions modestes dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Ceux-ci permettent d'aider les moins nantis à produire beaucoup plus afin de nourrir convenablement leurs familles mais aussi l'ensemble de la communauté.

Dans sa volonté d'impliquer les organisations de la société civile, le secteur privé et les individus dans la lutte contre la faim, le Directeur Général de la FAO a lancé un appel en juin 200372(*) à tous les pays membres pour promouvoir une alliance internationale contre la faim. Cette alliance devrait aider à raviver la volonté politique nécessaire pour que les personnes souffrant de la faim soient de nouveau au centre de l'attention et des priorités des gouvernements, des parlements, des autorités locales et de la société civile. Cette collaboration qui doit se concrétiser sur le terrain devrait aboutir à la création d'alliances nationales contre la faim dans tous les pays membres.

A cet effet, sous l'impulsion du Représentant de la FAO et avec l'adhésion du Ministre d'Etat, Ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, l'Alliance Nationale Contre la Faim (ANCF) du Burkina Faso a vu le jour le 09 octobre 2003. Ses membres ont été officiellement présentés au public le 16 octobre de la même année. Cette présentation s'est effectuée à l'occasion de la célébration de la Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA) à Saponé dans la province du Bazèga.

L'Alliance Nationale Contre la Faim rassemble des forces de divers groupes (producteurs, consommateurs, organisations internationales, sociétés civile, scientifique et universitaire, ONG, etc.), en vue de renforcer l'engagement pour la mise en place de programmes visant à mettre fin aux effets de la faim et de la pauvreté73(*).

Dès sa création, l'ANCF a participé, le 19 décembre 2003, aux manifestations relatives à la « Journée Nationale du Paysan » et à la préparation du plan d'action de la FAO au Burkina Faso pour l'année 2004. Elle a aussi rencontré les autorités de l'UEMOA pour discuter des liens possibles avec d'autres organisations de la sous-région.

Enfin, la FAO a organisé une campagne d'information lors de la 24e Journée Mondiale de l'Alimentation (JMA) co-célébrée avec la Journée Mondiale de la Femme Rurale (JMFR) le 15 octobre 2004 à Kombissiri dans la province du Bazèga. Cette campagne qui s'est déroulée durant tout le mois d'octobre a comporté l'enregistrement de l'émission « Canal ONU » avec pour invités le Président et le Trésorier de l'ANCF en plus d'une conférence sur le thème «la biodiversité au service de la sécurité alimentaire au Burkina Faso »

Section II : Les programmes de terrain

Les programmes de terrain mettent en oeuvre les stratégies de développement et fournissent une aide au gouvernement et aux collectivités rurales. Ces projets sont généralement entrepris par le PNUD ou plus largement dans le cadre de la coopération multilatérale.

Paragraphe I : L'aide au gouvernement

La FAO a aidé le gouvernement burkinabè dans l'adoption en 2003 d'une nouvelle Stratégie de Développement Rural (SDR) à l'horizon 2015 en cohérence avec le CSLP. La vision retenue dans cette stratégie est l'avènement d'un monde rural moins pauvre et jouissant d'une sécurité alimentaire durable. Elle vise également l'accroissement des productions agricoles, pastorales, halieutiques, forestières et fauniques, basé sur l'amélioration de la productivité, l'augmentation des revenus due à une plus grande intégration à l'économie de marché et à une diversification des activités économiques en milieu rural. Enfin, elle prône la modernisation de l'agriculture, la diversification et la spécialisation régionale des productions et la gestion durable des ressources naturelles et des écosystèmes.

Aussi la FAO apporte-t-elle une importante contribution technique à l'élaboration des programmes cadres et des projets financés par le PNUD. Elle intervient de même dans leur mise en oeuvre. Ce furent les cas :

- du développement de la production laitière,

- de l'inventaire des bas-fonds aménageables de l'Ouest et du Sud-ouest du pays,

- de la formulation d'un programme national de fixation des jeunes dans leurs terroirs,

- de l'élaboration d'un plan d'actions et du programme d'investissement du secteur de l'élevage,

- de l'étude pour l'élaboration d'une stratégie nationale de sécurité alimentaire,

- de l'appui à la coordination de la gestion des terroirs,

- de l'aménagement des forêts naturelles,

- de l'assistance pour l'exécution d'actions de production et d'accompagnement dans la province du Namentenga,

- du développement des ressources agropastorales de la province du Namentenga74(*).

Dans le même sens, la coopération de la FAO avec d'autres organisations internationales et des Etats s'est articulée autour de :

- l'appui au développement durable des systèmes de production incluant le riz dans le cadre du PSSA,

- la coopération régionale pour le développement des produits horticoles,

- la lutte contre la trypanosomiase en vue du développement des zones libérées de l'onchocercose,

- l'utilisation conjointe des eaux souterraines et de surface pour l'irrigation,

- l'appui aux organisations paysannes de la province de la Kompienga dans le cadre de la sécurité alimentaire et de la décentralisation,

- l'amélioration de l'environnement politique et institutionnel pour le développement de systèmes de co-gestion en pêche continentale75(*).

Dans cet ordre d'idées, la FAO a apporté son appui au ministère en charge de l'agriculture, à la promotion des cultures de contre-saison susceptibles de pallier le déficit céréalier souvent constaté au niveau du Burkina Faso. Elle a même organisé avec les parlementaires burkinabè une visite de terrain sur les sites à l'intérieur du pays notamment dans les zones qui ont pratiquement adopté les cultures de contre saison76(*). D'autres initiatives ont également été introduites par la FAO et le même ministère sur les bonnes pratiques agricoles ainsi que sur la production biologique.77(*) Ces efforts visent à rendre plus compétitifs les produits agricoles et à attirer par la même occasion les consommateurs locaux. Une étude a même été menée sur le problème de la commercialisation du riz. En effet, le riz produit par exemple au Sourou revient beaucoup plus cher sur les marchés. Pourtant, ce riz est réputé de meilleure qualité que ceux importés d'Asie78(*). Cependant, la qualité est un déterminant essentiel pour la santé des consommateurs.

Pour ce qui concerne la lutte contre la trypanosomiase en vue du développement des zones libérées de l'onchocercose, il a été lancé le 02 juillet 2004 un projet pilote dénommé « Programme de développement socio-économique de la zone transfrontalière Burkina Faso-Ghana libérée de l'onchocercose ». Ce programme vise l'intégration et le développement des communautés de base, la participation des communautés à la définition et à la mise en oeuvre de leur développement. Il a en outre, pour but le renforcement des capacités institutionnelles et humaines locales, l'amélioration de la gestion des ressources naturelles communes et le renforcement des infrastructures. Ce projet initié par la CEDEAO est placé sous la tutelle technique de la FAO. A l'issue d'une année d'exécution dudit projet79(*), il a été relevé l'évolution positive celui-ci dans la lutte contre la pauvreté des communautés bénéficiaires80(*). C'est ainsi que des consultants ont noté la nécessité de l'extension du projet81(*).

Enfin, la FAO dans le cadre sous-régional a mis au point des programmes pour appuyer les pays membres de l'UEMOA et de la CEDEAO à se préparer afin de mieux se placer au niveau du marché mondial. Ainsi, en mars 2005, fut organisé à Tenkodogo un atelier regroupant les parlementaires de la sous-région pour permettre que l'information passe d'abord, ensuite donner l'appui nécessaire pour aider les pays à ajuster les normes afin d'être plus compétitifs.

Le développement rural étant d'abord un problème des populations, celles-ci occupent une place importante dans les interventions de la FAO au Burkina Faso.

Paragraphe II : L'appui aux collectivités rurales

Deux catégories de projets conformes aux types d'interventions de la FAO seront évoquées. Il s'agit dans un premier temps des projets financés par l'Organisation et dans un second temps des projets sous son assistance technique. Ces projets sont illustratifs des actions menées par la FAO en faveur des collectivités rurales.

Au niveau de la première catégorie, nous avons le PSSA et le projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et de la Kompienga. En effet, depuis 199782(*), toutes les zones agro-écologiques et administratives du pays sont concernées par le PSSA en tenant compte de leurs spécificités. Actuellement 35 sites sont opérationnels. Son objectif spécifique est l'élaboration d'une stratégie durable et la préparation de programmes pour lever les contraintes, y compris les mesures politiques et la mobilisation des ressources, pour la promotion de la productivité des systèmes de production agricole.

Compte tenu de leur importance dans l'économie du pays, le riz et le maïs furent les premières productions vivrières de base à être concernées par le programme. Les cultures de contre-saison (cultures maraîchères, légumes traditionnels...) ont été introduites plus tard (1997), notamment dans les bas-fonds aménagés pour utiliser l'eau résiduelle et en vue d'y diversifier la production. Le niébé, en rotation avec les céréales, est retenu par les producteurs du Nord, du Sahel et du plateau central. Dans le cadre de la diversification durable de la production, les principaux produits retenus par les producteurs sont : le petit élevage83(*), l'apiculture84(*), l'agroforesterie85(*) et l'aquaculture.

Le montant global du PSSA est de 2 688 335 000 de FCFA86(*). Le montant des dépenses pour l'exercice 2004 de 61 648 004 FCFA87(*) a permis la réalisation des activités suivantes :

- maîtrise de l'eau et mise en valeur des terres pour sécuriser la production ;

- intensification durable de la production végétale pour accroître la production ;

- diversification durable de la production agricole avec des sous composantes constituées du petit élevage, l'agroforesterie, l'aquaculture, l'apiculture afin de générer des revenus et lutter contre la pauvreté ;

- analyse des contraintes techniques et socio-économiques qui freinent la production pour permettre la prise de mesures à même de supprimer ces contraintes et accroître la production88(*).

Quant au projet pilote de cogestion des pêcheries de Bagré et de Kompienga, il vise à réduire la pauvreté et à améliorer les moyens d'existence des communautés de pêche grâce à une gestion durable et participative des plans d'eau et des ressources halieutiques. Il vise en outre à améliorer les moyens d'existence grâce à la mise en place de mécanismes de gestion participative des plans d'eau et à l'intégration des communautés de pêche dans le processus de développement local. Il est subventionné par la FAO pour un montant de 363 960 000 FCFA89(*).

Le projet a facilité un atelier d'information et de sensibilisation sur les attributions du MAHRH et du MECV suite aux difficultés d'ordre institutionnel qui affectaient la mise en oeuvre du mécanisme de cogestion sur les pêcheries de Bagré et de la Kompienga. Une étude sur la contribution de la pêche dans l'économie locale a permis de mieux connaître sa place et son rôle dans la sécurité alimentaire et dans la lutte contre la pauvreté. Aussi, les contraintes liées à l'utilisation des technologies améliorées de transformation du poisson ont été identifiées. Ainsi, quatre-vingt (80) femmes transformatrices de la pêcherie de la Kompienga et deux maçons ont été formés sur la construction et l'utilisation du four chorckor et ont bénéficié de cent cinquante (150) claies. Onze centres d'alphabétisation ont été ouverts par le projet avec un taux de succès global de 58%90(*). Enfin, 15 000 plants sont en cours de production dans le cadre de la protection des berges.

De nombreux projets en direction des populations rurales ont aussi connu l'assistance technique de la FAO. Nous citerons entre autres le projet d'appui à la fixation des jeunes dans leurs terroirs et le projet d'appui aux organisations paysannes à la Kompienga. Le montant du premier s'élève à 511 millions de FCFA et a pour objectifs de rendre les jeunes capables de créer, d'organiser ou de réorganiser leurs groupes et leurs activités, et de soutenir des projets répondant à leurs intérêts et préoccupations socio-économiques. Les résultats limités du projet ne permettent pas de tirer des conclusions formelles, mais il contribue à 70% à l'apport du jeune promoteur pour lui permettre d'accéder au crédit. Ce projet a ainsi permis à des jeunes d'entrer dans la vie active et de devenir des opérateurs économiques91(*). 96% des jeunes promoteurs ont remboursé leur premier crédit dans des conditions idoines. Le taux de défaillance est donc de 4%92(*).

Le second projet d'un coût de 837 254 000 FCFA a favorisé entre autres :

- la formation de 1 800 membres des 72 organisations paysannes sur l'organisation et la gestion de celles-ci et sur le montage et la gestion des micro-projets ;

- l'ouverture de 26 centres d'alphabétisation avec 755 inscrits et un taux de succès de 44% ;

- le financement de 46 micro-projets (équipements agricoles, acquisition d'intrants, activités génératrices de revenus...), l'appui à la stabilisation de 110 fosses fumières et la mise en place de 16 unités d'embouche ovine ;

- la mise en place de 20 unités d'aviculture et la construction de trois banques de céréales.

Ces différents projets et programmes de la FAO au Burkina Faso ont-ils véritablement amélioré l'existence des populations rurales ? En d'autres termes, après plus de 40 ans de coopération, la FAO a-t-elle permis au monde rural burkinabè d'atteindre la sécurité alimentaire ?

CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO

La FAO a entrepris des actions en faveur des populations rurales au Burkina Faso. Cependant, se pose la question de l'impact de ses activités sur ces populations. Dans cette perspective, nous étudierons dans un premier temps la portée des activités de cette Organisation internationale sur les populations rurales du Burkina Faso. Ensuite, dans un second temps, il sera entrepris une étude sur les limites du cadre actuel et les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso.

Section I : La portée des activités de la FAO sur le monde rural burkinabè

La FAO a offert aux populations des opportunités sans précédent pour leur permettre de s'assurer une sécurité alimentaire. Néanmoins, ses activités n'ont pas toujours comblé les attentes de ces populations.

Paragraphe I : Les retombées positives sur la population rurale

La coopération entre le Burkina Faso et la FAO, depuis 1960, s'est axée non seulement sur le secteur strictement agricole pour permettre aux populations rurales de mieux lutter contre la faim, mais aussi sur le volet social qui vise essentiellement à les amener à éviter les comportements nuisibles à la santé.

Dans cet ordre d'idées, la FAO a favorisé la mise en oeuvre de politiques et de planifications sectorielles et la mise sur pied de projets d'appui. On a assisté à une intensification des cultures vivrières et industrielles et le développement de l'élevage, de la pêche et une gestion plus efficiente des forêts. Le volet social vise d'abord à permettre aux populations de vivre dans de meilleures conditions et ensuite à leur permettre de vivre en harmonie avec leurs milieux. C'est le cas du projet onchocercose.

Aussi l'aide octroyée au Burkina Faso par la FAO varie-t-elle d'une année à une autre. Ainsi, en 1998 elle s'élevait à 4 393 000 de dollars US et 2 934 000 en 199993(*). Elle a, dans le cadre de l'UNDAF, investi dans le pays la somme de 1 400 000 de dollars US pour la période 2001-200594(*).

L'oeuvre de la FAO a permis d'accroître sensiblement la production des denrées alimentaires et de contribuer ainsi à lutter contre la faim. Elle a favorisé l'amélioration des connaissances sur les facteurs favorisant ou limitant le développement durable des systèmes d'exploitation familiaux. Elle a mieux fait comprendre leur fonctionnement en terme de développement et de gestion des ressources naturelles. Dans cette optique, s'inscrit également l'identification des opportunités d'intervention dans les domaines des programmes et projets du développement des ressources humaines, la formation et les réformes institutionnelles.

En matière d'environnement, l'approche participative prônée par la FAO a permis de mettre en évidence le caractère spécifique des questions environnementales. Elles sont liées à des comportements individuels et ont un impact sur les individus. Cependant, elles relèvent surtout de la responsabilité collective. L'approche participative est donc une exigence dans la mesure où une bonne gestion des ressources naturelles ne peut être que collective et consensuelle. En ce sens, celle-ci basée sur la négociation, la concertation et le partenariat, a favorisé la mise en cohésion des différents niveaux d'intervention. Les différents projets initiés dans le domaine ont permis une plus grande implication des animateurs et des agents techniques. Ils ont aussi favorisé l'appropriation par les villageois des actions initiées.

La FAO participe à la promotion de la restructuration des institutions de développement rural. Pour elle, les politiques de développement rural seront d'autant plus efficaces qu'elles auront l'adhésion des populations et que les institutions seront l'expression des souhaits, des besoins et des contraintes des populations. Ainsi, les activités commerciales et productives sont de plus en plus transférées au secteur privé et aux organisations de la société civile. L'intervention publique se consacrerait donc à la promotion des initiatives privées, au renforcement des capacités paysannes, à la réglementation et à la protection de l'environnement. La FAO a ainsi déjà favorisé la participation de la population au choix et à la réalisation des activités de développement et, d'une manière générale, à la gestion des affaires qui la concernent.

Les efforts de l'institution ont, en outre, permis au Burkina Faso de réduire les coûts du développement agricole et d'améliorer les services d'appui aux petits agriculteurs95(*). Cela se justifie par le fait que ces agriculteurs jouent un rôle important dans la production d'aliments au Burkina Faso. L'exploitation agricole est en priorité tournée vers la production des denrées alimentaires de première nécessité.

On constate que suite aux projets « gestion des terroirs », il y a un renforcement progressif de la cohésion sociale au sein des villages. La voie du dialogue et de la concertation entre agriculteurs et éleveurs a été essayée. Le niveau de maîtrise des techniques augmente et s'élargit à la connaissance et à la compréhension du phénomène de la dégradation des ressources naturelles96(*).

La philosophie et la démarche du PSSA sont progressivement appropriées par les partenaires de la FAO (les producteurs, les services techniques, les ONG, les projets et programmes de développement rural). Des producteurs et productrices ont été formés aux technologies relatives à l'intensification agricole, à la maîtrise de l'eau, à l'élevage à cycle court (volailles, ovins, etc.) et à l'apiculture. La diffusion des technologies à faible coût, la formation des producteurs à leur utilisation et des artisans à leur fabrication (pompes à pédale, silos métalliques, ruches, etc.) sont assurées97(*).

Enfin, la FAO a contribué à l'émergence du Programme de Développement de la Petite Irrigation Villageoise (PDPIV). Les résultats acquis en matière de maîtrise de l'eau par le PSSA ont conduit le gouvernement à initier ce programme depuis 2001. Ce programme suscite beaucoup d'espoir et fonctionne actuellement sur la base des ressources propres du Burkina Faso. Une politique nationale de développement durable de l'agriculture irriguée a même été élaborée par le gouvernement grâce à l'appui technique de la FAO et avec l'assistance financière de la Banque Mondiale et de la BAD.

Paragraphe II : Les insuffisances des activités de la FAO au Burkina Faso

Contrairement à ses objectifs, les actions de la FAO provoquent souvent au niveau des populations rurales une sorte de discrimination. On peut en effet, s'interroger sur l'option faite qui consiste à travailler uniquement avec les organisations légalement reconnues. Aussi, le fait de se limiter aux seuls paysans organisés et reconnus par l'Etat ne conduit-il pas à exclure ceux qui ont véritablement besoin de soutien et qui n'ont pas la capacité de s'organiser ?

Les projets de développement ramènent souvent les populations rurales au rang d' « éternels assistés », d' « enfants », et par conséquent, incapables de prendre en charge leur propre développement. Or, toute intervention de développement rural devrait être adaptée au contexte socio-culturel98(*) tout en visant l'amélioration de la qualité de la vie des populations rurales concernées. Elle devrait aussi être sous-tendue par une approche globale, c'est-à-dire une démarche qui intègre tous les aspects et secteurs de la vie rurale et collective en suscitant des initiatives à la base chez les paysans. De même, les interventions de développement qui ne reposeraient pas sur les connaissances et les intérêts des populations concernées en vue d'améliorer leurs systèmes de production et leurs conditions de vie ne pourraient aboutir99(*).

Aussi les interventions de Développement engagées sur cette base provoquent-elles une rupture souvent brutale avec les habitudes de vie sociale des populations rurales. Les praticiens du développement comme la FAO se font généralement une image erronée de ce que veulent ces populations100(*). D'où, malgré de multiples projets et programmes, l'on n'assiste toujours pas au recul de l'insécurité alimentaire. En effet, les populations usent parfois des services, opportunités et contraintes qu'apportent les institutions de développement selon les normes et critères qui ne sont pas ceux de ces institutions. Il n'est pas rare de constater qu'un projet ou programme de développement à travers lequel les populations n'obtiennent pas la garantie d'assurer la sécurité alimentaire à leurs familles ou qui ne procure pas suffisamment de revenus monétaires, soit contourné ou détourné pour parvenir à cette fin101(*).

En outre, les interventions de développement ne sont pas toujours précédées d'études anthropologiques et socio-économiques de base. Or, ces études permettraient l'appréciation des changements qualitatifs intervenus dans la distribution de la puissance politique locale, la répartition des couches sociales, le système de production, la division de travail, etc. Cette négligence des effets socio-structurels contribue à façonner les comportements des paysans102(*).

Les interventions de développement rural de la FAO comportent un volet assistance technique et entraînent nécessairement dans leur exécution, des transformations économiques. Ces transformations économiques ont à leur tour des effets socio-structurels (rapports entre les paysans et à l'intérieur des unités de production) déstabilisants pour les systèmes sociaux traditionnels notamment par l'intégration de l'économie marchande dans les communautés villageoises.

Enfin, les programmes et projets de développement rural sont élaborés et exécutés avec des présupposés (technologies neutres et universelles, conception égalitariste des sociétés rurales) qui sont loin de correspondre aux réalités socio-économiques de leurs zones d'intervention. Or, très souvent ces zones sont celles d'un milieu structuré et géré au profit de groupes sociaux dominants103(*). C'est pourquoi ils bénéficient essentiellement à ces groupes tandis que les conditions de vie de la majorité ne cessent de se dégrader.

Section II : Les limites du cadre actuel et les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso

L'objectif de la FAO de favoriser la sécurité alimentaire dans le monde et particulièrement au Burkina Faso connaît des obstacles dans sa réalisation (Paragraphe I). Cette section s'intéressera également à l'avenir de la coopération entre les deux partenaires Paragraphe II).

Paragraphe I : Les limites du cadre actuel

La FAO, dans sa coopération avec les Etats, se veut une organisation neutre. De ce fait, elle n'intervient pas dans l'élaboration et le contrôle des projets et programmes qui lui sont soumis. Elle participe plutôt à leurs financements et apporte son soutien technique. Elle n'exerce pas son droit de regard sur ces projets et programmes proposés par ses partenaires au développement, l'Etat et aussi les collectivités locales. Cet état de fait conduit souvent à une mauvaise gestion, de même qu'à une mauvaise exécution de ceux-ci. L'expérience rapportée par Basile L. GUISSOU est assez illustrative de la gestion des projets et programmes non contrôlés. Dans le cadre du projet de développement local dans les provinces du Sanguié et du Boulkiemdé, il a été constaté que « les villages ciblés pour bénéficier des fonds étaient en majorité des villages où étaient nés des agents burkinabè qui travaillaient dans le projet »104(*)

Une autre limite semble être le fait que les populations rurales ne soient pas prises en compte dans la formulation des stratégies de lutte contre la faim. Celles-ci ne sont pas impliquées dans la conception des projets et programmes. Pourtant, toute stratégie de développement rural doit savoir accorder une importance primordiale à la vision des populations concernées. Pour être viables, opérationnelles et adoptées par les populations, ces stratégies doivent tenir compte du contexte, de la vision, des valeurs et des espérances de celles-ci.

L'analphabétisme des populations constitue également un obstacle à la mise en oeuvre des activités de la FAO. L'alphabétisation est indispensable pour faciliter l'information, la sensibilisation et la formation des populations pour une meilleure prise en charge de leurs activités. En dépit des succès remportés par les campagnes d'alphabétisation (30% des Burkinabè sont de nos jours alphabétisés dans leurs langues maternelles)105(*), des efforts restent à faire.

Il y a aussi à déplorer une quasi-absence de coordination entre les partenaires du développement rural. En dehors des organisations du système des Nations Unies qui ont trouvé un cadre de concertation à travers l'UNDAF, les autres acteurs comme les ONG et autres associations agissent généralement sur le terrain de façon isolée. Chaque structure, en fonction des ses intérêts ou de ses objectifs, intervient dans le domaine agricole sans tenir compte des autres. Cette pléthore d'ONG et autres associations crée un effet pervers au niveau des populations. En effet, selon Basile L. GUISSOU106(*), il n'est pas rare d'entendre les populations bénéficiaires d'un projet affirmer que même si ce dernier prenait fin, elles iraient solliciter les services d'autres structures. Elles semblent se plaire dans la situation d'assistées alors que l'objectif premier d'un projet est de favoriser leur autonomie.

Enfin, pour ce qui concerne la question spécifique des subventions américaines et européennes à leurs agriculteurs en général et aux producteurs de coton en particulier, la représentante permanente de la FAO107(*) au Burkina Faso avoue l'incapacité de son institution qui milite pour la sécurité alimentaire à cause de la souveraineté des Etats108(*). Selon elle, ces subventions représentent une valeur d'un milliard de FCFA par jour109(*), constituant du même coup un obstacle véritable au coton burkinabè. Malgré tout, l'espoir est permis avec l'adoption par les Etats membres de l'OMC de la suppression d'ici à l'an 2013 des subventions accordées par les pays développés à leurs agriculteurs.

Paragraphe II : Les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso

Depuis plusieurs années, la FAO encourage la coopération technique entre les pays en développement. Elle envisage de renforcer cette option en vue de déboucher sur un mécanisme novateur qui permettra de cibler de manière plus efficace ceux qui ont le plus besoin de la coopération technique110(*). Ce programme concerne l'utilisation d'experts pour la coopération technique entre pays en développement et pays en transition d'une part, et d'autre part l'utilisation d'experts invités, des établissements universitaires et des instituts de recherche, d'experts retraités et de jeunes cadres. C'est dans ce sens que s'inscrit la réflexion initiée avec l'Université de Ouagadougou en vue de l'élaboration d'une cartographie alimentaire du Burkina Faso111(*).

Dans cette même optique, la FAO encourage les Etats membres de l'UEMOA dans la voie de la mise en oeuvre d'une politique agricole commune. La FAO a, en outre, été sollicitée par ces même pays pour aider à préparer un plan détaillé de développement de l'agriculture dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD). Un atelier a ainsi été organisé en mai 2005 pour présenter le document préparé par la FAO dans le cadre du programme d'investissement de ces pays.

Pour le Burkina Faso, le programme envisage d'investir 290 millions de dollars US sur cinq ans. Il mettra l'accent sur l'accroissement durable de la production, le développement de l'irrigation, la mise en valeur durable des superficies cultivables et une gestion locale des ressources naturelles. Ainsi, un projet expérimental de la FAO est actuellement en cours pour aider le Burkina Faso à mettre en oeuvre une gestion expérimentale des ressources naturelles. Les résultats de ce projet permettront au gouvernement d'évaluer son programme.

Pour ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, la FAO envisage le développement des services de proximité. En effet, il existe un véritable problème de communication avec les producteurs du fait de l'absence d'interlocuteurs en milieu rural112(*). Aussi, dans l'élaboration d'une politique de développement de l'agriculture pour le NEPAD, seront pris en compte certains éléments de la politique nationale de la communication pour le Développement. La gestion des risques alimentaires et la réduction de la vulnérabilité des ménages en situation d'extrême pauvreté seront également prises en compte. La BAD s'est positionnée pour être le chef de file des bailleurs de fonds pour le volet agricole de ce programme113(*).

Enfin, de l'avis du représentant permanent de la FAO au Burkina Faso, son Organisation a pour ambition de travailler davantage sur le plan international afin informer l'opinion publique sur la situation des pays déficitaires dont fait souvent partie le Burkina Faso. L'Organisation doit apporter l'information exacte sur la situation d'éventuels déficits et faire un plaidoyer afin que ses partenaires puissent répondre. Cela est d'autant plus indispensable que les chiffres indiquent que l'appui à l'agriculture baisse de plus en plus114(*). La sensibilisation de la société civile et des acteurs du privé sera également renforcée afin de pallier cette baisse régulière des chiffres et mobiliser plus de ressources humaines et financières.

CONCLUSION GENERALE

La FAO a mené de nombreuses activités depuis son installation au Burkina Faso. Ces actions se sont faites en conformité avec son objectif qui consiste d'une part à aider le pays à se préparer aux crises alimentaires et d'autre part de lui fournir des secours en cas de nécessité. Il faut en outre, retenir que ces domaines d'interventions répondent aux réalités socio-économiques du Burkina Faso. Faute de ressources naturelles importantes, le rythme de développement économique y est lent et en déphasage avec le rythme rapide de sa croissance démographique.

Cependant, de grands efforts restent à faire. Bien que les ressources mobilisées par la FAO pour mettre en oeuvre les actions de développement rural soient importantes, les résultats obtenus en terme d'amélioration des conditions des populations cibles sont peu significatifs. Un paradoxe subsiste alors entre les actions entreprises et les résultats obtenus.

La FAO est confrontée à un manque de moyens matériels et financiers .Cette situation constitue une entrave à son action en plus du fait qu'elle soit confrontée aux réalités nationales. Dans cette logique, une prise de conscience réelle de la population de son statut de pauvre et son implication dans la gestion et la coordination de l'aide sont à considérer. Ceci, d'autant plus que cette population en constitue la véritable bénéficiaire. Autrement dit, il s'agit de la participation active des pauvres à leur propre développement. Cette donne devrait être possible grâce à la sensibilisation et l'engagement de ces derniers dans cette lutte contre la pauvreté.

La FAO semble avoir pris conscience de ces insuffisances. Ainsi, elle envisage désormais d'autres approches du développement rural au Burkina Faso. Cette prise de conscience se manifeste à travers la mise en oeuvre du concept de Telefood et la prise en compte de la société civile burkinabè par la création de l'Alliance Nationale Contre la Faim. Elle mène également des actions en vue d'élargir ses partenaires pour une grande mobilisation des ressources tant financières qu'humaines.

De façon générale, il sied d'insister sur la nécessité pour la communauté internationale de parvenir à ce que Yves DAUDET qualifie de « pacte mondial pour le développement humain »115(*). Cette nouvelle donne exige, en effet, que l'être humain soit placé au centre du débat de société et que l'on réajuste les priorités politiques, les investissements, les modes de vie et les valeurs vécues, de façon à considérer l'être humain comme une fin avant d'être un moyen. Cela permettra également de pallier le manque de coordination entre la FAO, d'autres organisations internationales et des Organisations Non Gouvernementales intervenant sur le terrain de la sécurité alimentaire.

Enfin, cette étude permet de constater que le sous-développement n'est pas une fatalité et qu'il peut être vaincu. Des solutions existent pour venir à bout de ce fléau. Le problème du sous-développement doit être perçu comme un problème géopolitique116(*). Seule une prise de conscience collective pourrait persuader les hommes politiques et les dirigeants des organisations internationales que l'évolution économique des pays en voie de développement est favorable à l'ensemble de l'humanité. Cette prise de conscience permettrait la mise en place de conditions propices au développement.

Toutefois, il convient d'insister sur le fait que la responsabilité principale de la lutte contre la pauvreté incombe d'abord aux dirigeants et à l'ensemble des acteurs sociaux, indistinctement hommes et femmes, du Burkina Faso. Le gouvernement doit accompagner la production vivrière nationale, modifier les politiques nationales pour stimuler la production alimentaire et prévoir des systèmes d'alerte rapide. Outre la FAO, le gouvernement doit renforcer sa coopération avec d'autres partenaires dans le souci de renforcer la sécurité alimentaire, gage d'un véritable développement durable.

De plus, la solidarité internationale, la revalorisation des prix des matières premières et des produits agricoles constituent des éléments indispensables à la réalisation du développement. Mais toutes ces conditions ne pourront se concrétiser qu'avec l'accompagnement d'une véritable volonté politique nationale et internationale.

Les grandes causes, loin de susciter le découragement, doivent mobiliser les énergies. Et les contraintes économiques, quelle que soit leur gravité, ne doivent pas régir seules la situation. Nier leur poids serait irresponsable, mais s'y arrêter le serait tout autant.

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES

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II. THESES ET MEMOIRES

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III. ARTICLES DE PRESSE

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« L'invité de la Rédaction », Sidwaya, N°5303, vendredi 27 mai 2005

ONU Panorama, « La naissance d'une Alliance Nationale Contre la Faim au Burkina Faso », décembre 2003, p.30

OUEDRAOGO ( Cyr Payim).- « développement de la zone transfrontalière Burkina-Ghana », in L'Observateur Paalga, 29-31 juillet 2005, p.31

Sidwaya, N° 5300 du mardi 24 mai 2005, p.11

IV. SOURCES OFFICIELLES

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FAO / Burkina Faso. - Aide mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA, Représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, 5p.

FAO/ Burkina Faso. - Note d'information sur l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) au Burkina Faso, 4p.

FAO/Burkina Faso. - Synthèse des activités 2004, 12p.

MAHRH. - Situation des projets financés ou sous assistance technique FAO, 2005, 14p.

MEF.- Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, 2000, 65p.

V. SITES INTERNET

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http://www.csdptt.org/article269.html

http://www.fao.org/index_fr.htm

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http://www.gc.ca/misb/fsb/bsa-fsb8f.php?page=wfs-sma

http://www.hcci.gouv.fr/lecture/note/nl1138.html

http://www.infep.gov.dz/communication/coop-multi.htm

http://www.lefaso.net/article.php3?id_article=7423

http://www.primature.gov.bf/burkina/diplomatie/coop.htm

http://www.un.org.ml/snu/fao.htm

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT...................................................................................p.I

DEDICACE.............................................................................................p.II

REMERCIEMENTS...................................................................................p.III

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS....................................................p.IV

SOMMAIRE.............................................................................................p.1

INTRODUCTION GENERALE....................................................................p.2

PREMIERE PARTIE : LA COOPERATION MULTILATERALE FAO/BURKINA FASO...................................................................................................p.5

CHAPITRE I : LA PRÉSENCE DE LA FAO AU BURKINA FASO....................p.6

Section I : Les principales fonctions et actions de la FAO................................p.6

Paragraphe I : Les principales fonctions......................................................p.6
Paragraphe II : Les principales actions........................................................p.8

Section II : L'historique des relations entre la FAO et le Burkina Faso...................................................................................................p.10

Paragraphe I : La situation socio-économique du Burkina Faso......................p.10

Paragraphe II : La naissance et l'évolution des relations entre la FAO et le Burkina Faso.....................................................................................................p.14

CHAPITRE II : LES DOMAINES D'INTERVENTION DE LA FAO AU BURKINA FASO.................................................................................................p.16

Section I : Les principaux axes de l'action de la FAO au Burkina Faso...................................................................................................p.16

Paragraphe I : Le Programme de Coopération Technique (PCT).....................p.17

Paragraphe II : Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au Développement (UNDAF)..............................................................................................p.18

Section II : la mobilisation des ressources et les partenaires de la FAO au Burkina Faso...................................................................................................p.20

Paragraphe I : La mobilisation des ressources............................................p.20

Paragraphe II : Les partenaires de la FAO au Burkina Faso...........................p.21

DEUXIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE LA FAO AU DEVELOPPEMENT RURAL DU BURKINA FASO..................................................................p.25

CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA FAO AU BURKINA FASO.........................................................................................................p.26

Section I : Les programmes ordinaires.......................................................p.26

Paragraphe I : La coopération technique et humanitaire................................p.26

Paragraphe II : Les plaidoyers et la sensibilisation..........................................p.29

Section II : Les programmes de terrain.........................................................p.31

Paragraphe I : L'aide au gouvernement........................................................p.31

Paragraphe II : L'appui aux collectivités rurales..............................................p.34

CHAPITRE II : L'IMPACT DES ACTIVITES DE LA FAO SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO........................................p.38

Section I : la portée des activités de la FAO sur le monde rural burkinabè..............................................................................................p.38

Paragraphe I : les retombés positives sur la population rurale...........................p.38

Paragraphe II : Les insuffisances des activités de la FAO au Burkina Faso.....................................................................................................p.41

Section II : Les limites du cadre actuel et perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso...................................................................................p.43

Paragraphe I : Les limites du cadre actuel....................................................p.43

Paragraphe II : Les perspectives de la coopération entre la FAO et le Burkina Faso.....................................................................................................p.44

CONCLUSION GENERALE......................................................................p.47

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES...............................................................p.47

I. OUVRAGES........................................................................................p.50

II. THESE ET MEMOIRES........................................................................p.50

III. ARTICLES DE PRESSE.......................................................................p.50

IV. SOURCES OFFICIELLES.....................................................................p.51

V. SITES INTERNET...............................................................................P.52

* 1 On peut trouver aux négociations multilatérales des précédents aussi lointains que ceux des négociations bilatérales : les souverains envoyaient des ambassadeurs aux conciles dès le XVe siècle. Mais ce n'est guère avant le milieu du siècle que les États ressentent le besoin de se réunir, en dehors de circonstances politiques exceptionnelles, pour traiter ensemble de questions d'intérêt commun portant sur des domaines nouveaux : par exemple la création de l'Union Postale Universelle en 1874. La coopération multilatérale est en substance la coopération entre plusieurs Etats, la coopération dans le cadre d'une organisation internationale.

* 2 Le Sommet Mondial sur l'Alimentation qui s'est tenu à Rome en 1996 estime que « la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».

* 3 Assia BENSALAH-ALAOUI.- La sécurité alimentaire mondiale, LGDJ, Paris, 1989,p.1

* 4 En anglais, Food and Agricultural organisation, elle est née le 16 octobre 1945

* 5 L'expression tiers monde a été utilisée pour la première fois le 14 août 1952 par Alfred SAUVY dans une chronique du journal français L'observateur. Il regroupe aujourd'hui l'ensemble des pays en voie de développement

* 6 Assia BENSALAH-ALAOUI, op.cit, p.24

* 7 FAO/Burkina Faso .- Aide mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA, Représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, p.1

* 8 Ambassade de France au Burkina Faso .- Coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire, 26 juin 2005, p.1

* 9 Compte tenu de la rareté de ses ressources propres pour atteindre ses objectifs, le Burkina Faso est accompagné dans son effort de développement par des partenaires du développement. Cette coopération financière provient essentiellement de deux sources : bilatérale et multilatérale

* 10 MAHRH.- Situation des projets financés ou sous assistance technique de la FAO, Ouagadougou, 2005, p.1

* 11 Le Sommet Mondial de l'Alimentation a été organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), à Rome, en 1996. Selon la FAO, le Sommet avait pour objectif de donner une occasion sans précédent aux gouvernements, aux organisations internationales et à tous les secteurs de la société civile de se liguer pour tenir une campagne concertée visant à assurer à tous les habitants de la terre la sécurité alimentaire, c'est-à-dire l'accès en tout temps aux aliments qu'il leur faut pour mener une vie saine et active.

* 12 DINU.- ABC des Nations Unies, ONU, New York,1998, p.180

* 13 http://www.fao.org.

* 14 Les rapports du SMIAR sur la situation alimentaire et les perspectives de récoltes notamment en Afrique sub-saharienne détaillent pays par pays la situation des approvisionnements alimentaires en présentant le bilan de l'année commerciale en cours. Il donne le détail des chiffres sur les éventuels besoins les plus urgents d'importation commerciale et d'aide alimentaire. Certains sujets particuliers tels que le rôle de l'irrigation, les nouvelles initiatives, tendances en aide alimentaire ou menaces dues aux déprédateurs ou épizooties, sont aussi traités.

* 15 DINU,op.cit., p.180

* 16 La colonie de la Haute Volta a été créée en 1919 après la conquête d'une grande partie de son territoire. Elle a été démembrée en 1932 et repartit entre les colonies du Soudan (Mali), Côte D'Ivoire et Niger. Elle ne retrouvera son intégrité territoriale qu'en 1947. Le 05 août 1960, le pays accède à l'indépendance.

* 17 Le grand bassin de la Volta comprend le Nakambé, le Mouhoun, le Nazinon et leurs affluents.

* 18 FAO/Burkina Faso. - Aide mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA, représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, p.1

* 19 FAO/Burkina Faso, op. cit.

* 20 Les principales céréales cultivées au Burkina Faso sont le mil, le sorgho, le maïs, le fonio et le riz.

* 21 Georges LACLAVERE (sous le patronage de) .-Atlas du Burkina Faso, Les éditions Jeune Afrique, Paris, 1998, p.43

* 22 En 1996 par exemple, les défrichements annuels ont concerné 50000 hectares.

* 23 MEF.- Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, 2000, p.5

* 24 Idem

* 25 MEF.- Op. cit. , p.5

* 26 Idem

* 27 250 dollars au Mali, 330 au Togo, 380 au Bénin, 390 au Ghana et 700 en Côte d'Ivoire.

* 28 IDH= 0,304 en 1997.

* 29 Les services de base sont: l'éducation de base, la santé de base y compris la santé de la reproduction, l'eau potable, la nutrition, l'hygiène et l'assainissement.

* 30 MEF.- Op. Cit. ,p. 11

* 31 MEF.- Op. Cit. ,p. 11

* 32 Le 04 août 1984, la Haute Volta devient Burkina Faso sous l'instigation du Capitaine Thomas SANKARA.

* 33 Le PAM est l'organisme du système des Nations Unies chargé de « faire face à des besoins alimentaires d'urgence, à des situations critiques dues à la malnutrition chronique et favoriser l'essor économique et social des pays en développement. », in BENSALAH-ALAOUI, op. cit. p.11

* 34 L'actuel Centre d'investissement dans le secteur agricole de la FAO

* 35 La Représentante Permanente actuelle est Madame Marie Noëlle KOYARA.

* 36 FAO/Burkina Faso.- Note d'information sur la FAO au Burkina Faso, p.2

* 37 FAO/Burkina Faso, op.cit., p.2

* 38 Idem

* 39 Ibidem

* 40 FAO/Burkina Faso, op.cit.,p.2

* 41 Idem

* 42 FAO.- Op.cit., p.9

* 43 Idem

* 44 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya n°5303, p.III

* 45 Ces objectifs, il faut le rappeler, sont de réduire la pauvreté monétaire et la faim d'ici à 2015 et d'inciter les pays à faire des progrès significatifs dans les domaines de l'éducation primaire, de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes, des soins de santé de la mère et de l'enfant ainsi que sur le front de la lutte contre le VIH/SIDA et la dégradation de l'environnement.

* 46 FAO, op. cit. , p.4

* 47 FAO, op. cit. , p.8

* 48 IL s'agit du Conseil de l'Organisation.

* 49 Le Directeur Général actuel est Monsieur Jacques DIOUF du Sénégal.

* 50 BENSALAH-ALAOUI, op. Cit. p.318

* 51 Idem

* 52 FAO, op.cit., p.3

* 53 Le PNUD a été créé en 1965 avec pour buts d'aider les Nations Unies à conférer une dynamique et une cohésion en faveur du développement humain durable et de renforcer la coopération internationale au service du développement humain durable.

* 54 Le FIDA a été mis sur pied suite à une décision de la Conférence Mondiale sur l'Alimentation de 1974 avec pour but principal la mobilisation des ressources afin d'améliorer la production alimentaire et la nutrition dans les pays en développement à faible revenu.

* 55 Un programme spécial FIDA pour l'Afrique a été lancé en 1986 pour aider les pays africains victimes de sécheresse et de désertification, in Yves DAUDET, op. cit. p.86.

* 56 FAO/Burkina Faso .- Synthèse des activités 2004, p.3

* 57 Selon la Banque Mondiale, le taux de croissance de la production agricole en Afrique subsaharienne est inférieur au taux de croissance démographique, in Yves DAUDET, op. cit. p.46-47

* 58 FAO/Burkina Faso .- Synthèse des activités 2004, p.8

* 59 Marie Noëlle KOYARA, Sidwaya n°5308 p.VII.

* 60 Le titre de la revue est ONU Panorama.

* 61 FAO/Burkina Faso. - Synthèse des activités 2004, p.12.

* 62 FAO/Burkina Faso, op. cit. p.3

* 63 Idem

* 64 FAO/Burkina Faso, op. cit. p.3

* 65 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, p.V

* 66 Idem

* 67 Ibidem

* 68 FAO/Burkina Faso.- Synthèse des activités 2004, p.11.

* 69 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya,n°5303, 2005, pIV

* 70 FAO, op.cit., p.3

* 71 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya, n°5303, 2005, p.VII.

* 72 Lors du Sommet Mondial sur l'Alimentation : cinq ans après, tenu à Rome.

* 73 Au stade actuel une vingtaine d'institutions et association constitue l'ANCF. Ce sont entre autres l'OCADES, la CPF, le CENASA, l'ONAP, l'APAC, l'AMIFOB, l'OCB, le CILSS.

* 74 FAO/Burkina Faso, op. cit., p. 3

* 75 FAO/Burkina Faso, op. cit., p. 3

* 76 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya, n°5303, p. III

* 77 Il s'agit de la réduction maximale de pesticides.

* 78 Marie Noëlle KOYARA, in Sidwaya, n°5303, p.IV

* 79 Un atelier national regroupant des consultants s'est tenu le 28 juillet 2005 à Ouagadougou.

* 80 Aizo TINDANO, représentant du Secrétaire Général du MAHRH au cours de l'atelier, in L'observateur Paalga, n°6445, 29-31 juillet 2005, p.31

* 81 L'observateur Paalga, n°6445, 29-31 juillet 2005, p.31

* 82 La phase du PSSA a débuté en 1995.

* 83 Ovins, porcins, volailles

* 84 Production de miel

* 85 Arbres fruitiers et forestiers

* 86 MAHRH, op. cit. , p. 6

Les sources de financement sous formes de subvention sont l'Etat burkinabè, le PNUD, le Royaume de Belgique, le Royaume du Maroc et la FAO elle-même.

* 87 Idem

* 88 Idem

* 89 Idem

* 90 MAHRH, op. Cit. p.6

* 91 MAHRH, op. Cit. p.11

* 92 Idem

* 93 ROUAMBA R. Olivia.- La diplomatie burkinabè au sein du système des Nations Unies, Mémoire de fin de cycle, ENAM, Ouagadougou, 2003, p.54

* 94 ROUAMBA R. Olivia, op. cit., p.77.

* 95http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html

* 96 http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html

* 97 http:/ www.ciesin.org/decentralization/French/Bibliography/bibligraphie.html

* 98 Jean-Baptiste OUEDRAOGO .-Interventions de développement et transformations socio-économiques et sanitaires au Burkina Faso, région du Centre-Nord (provinces du Bam, du Namentenga et du Sanmatenga), Thèse de Doctorat en Sociologie, Université d'Abidjan, 1995-1996, p.11.

* 99 Jean-Baptiste OUEDRAOGO, op. cit. p.12

* 100 Idem

* 101 Jean-Baptiste OUEDRAOGO, op. cit. p.20

* 102 Jean-Baptiste OUEDRAOGO, op. cit. p.25

* 103Jean-Baptiste OUEDRAOGO, op. cit. p.27

* 104 Basile L. GUISSOU.- « Histoire et pauvreté au Burkina »,in UNESCO. La pauvreté une fatalité ? Promouvoir l'autonomie et la sécurité humaines des groupes défavorisés : Bénin- Burkina Faso- Mali- Niger, éd. UNESCO/ Karthala, 2002, p.116

* 105 Basile L. GUISSOU, op. Cit. p.120

* 106 Basile L. GUISSOU, op. Cit. p.115

* 107 Marie Noëlle KOYARA

* 108 in Sidwaya, n°5303, p. IV

* 109 Idem

* 110http:// www.un.org.ml/snu/fao/htm

* 111 Sidwaya, n°5303, p.VII

* 112 Sidwaya, n° 5303, p.VI

* 113 Sidwaya, n° 5303, p.VI

* 114 Sidwaya, n° 5303, p.IV

* 115 Yves DAUDET (sous dir.) . - Les Nations Unies et le Développement, le cas de l'Afrique, A. Pedone, paris, 1994, p.42.

* 116 Elie SADIGH.- Etude économique et géopolitique du développement, l'Harmattan, Paris, 2002, p.395.






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