UNIVERSITE DE KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES
DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES
LA GESTION DU PERSONNEL DANS LES
SERVICES PUBLICS AU ZAÏRE
Cas du Département Régional de
l'O.ZA.C
Siège de Kisangani
1990 - 1996
Par
Jean - Paulin MAKASI ITEKE MOLES'YA
TRAVAIL
Présenté pour l'obtention de grade de
GRADUE en Sciences Politiques et Administratives
Directeur : C.T. D. EZAPE NOME
Encadreur : Ass. J. P. LIFOLI BALEA
ANNEE ACADEMIQUE 1996 - 1997
PREMIERE SESSION
DEDICACE
« Recommande à l'Eternel tes oeuvres,
et tes projets réussiront ».
« Combien acquérir la sagesse vaut
mieux que l'or et combien acquérir l'intelligence est
préférable à l'argent ».
(Ps. 16 : 3-16)
A notre défunte mère LOFEMBA BASEKA
WIKE LEA ANASTASIE artisan de notre être ;
A notre défunte épouse FANNY LISASI
NYOTA qui nous avait aidé plus à ébaucher ce travail et
dont la mort brutale nous a beaucoup affecté ;
A notre fille EMERAUDE LEA qui par sa croissance
spirituelle, intellectuelle et physique nous donne le goût du
travail ;
A toute la grande famille MAKASI (Papa Jean,
Léon, Stella, Régine, Elie, Marcellin, Justin, Nathalie, Florence
et Danny) ainsi que la grande famille du Ministère du Combat
Spirituel ;
Nous dédions ce travail.
AVANT - PROPOS
Compte tenu des vicissitudes ayant
caractérisé notre formation scientifique, nous tenons à
nous acquitter d'un agréable devoir, celui d'exprimer ici nos
remerciements très sincères à tous ceux qui, de loin ou de
près ont contribuer à notre formation en général et
à la réalisation de ce travail de fin de cycle en particulier.
Ainsi, nos sentiments de reconnaissance
vont tout droit au Chef des Travaux DieuDonné EZAPE NOME qui a
accepté de diriger ce travail, des mains de maître, malgré
ses occupations multiples.
Nous avons aussi une immense dette de reconnaissance envers
l'Assistant Jean Pierre LIFOLI BALEA qui n'a hésité un seul
instant à donner le meilleur de lui - même pour que nous puissions
enfin réaliser ce travail.
Qu'il nous plaise encore ici, de rendre
hommage au corps enseignant de l'Université de Kisangani en
général et en particulier à celui de la Faculté des
Sciences Sociales, Administratives et Politiques, pour la contribution à
notre formation. Qu'il trouve l'expression de notre gratitude pour les
sacrifices consentis afin que nous puissions décrocher notre
Diplôme de Graduat en Sciences Politiques et Administratives.
De nombreux frères et soeurs nous
ont assisté au cours de notre vie estudiantine, Jean Léon MAKASI,
Stella MAKASI, Régine MAKASI, Jean Marié LIYEYE, Marcel DERIKOYE
TITA SASA GERE TOLI, Guy MOZAGBA YAKPATI, Valentine LOBOTA MANGONDO, Nyko
IKEKE, Willy LOKOMBA ; nous les remercions pour l'attention tout à
fait particulière qu'ils ont manifesté à notre personne en
dépit de la situation socio - économique et politique difficile
que traverse notre pays.
Nous pensons aussi à notre
frère Boly M'PONGO M'PANY, André AGBAYO AKEBE, Dieudonné
MAGBETU LUNZA, Désiré BOLAMBA WENGA, Zeus BANYELE LISAMBA,
Boxom BOYOMA MAMBE, Tito MBEKU, Simon MUYA, Théo KASONGO AMUSENGI,
Jacques KABONGO NJILA, Roger BENKO, De bonheur N'SILULU et Emmanuel ASSIMBO.
Nous n'avons pas oublié nos soeurs Betty MOKILI MUKEYINA,
Angèle UVON UKUM, Mamik KIRONGONZI, Maguy MADUKU, Henriette KASONGO
LISWEYA, Théthé MUKUFU KIPELA, Angèle KADIMA,
Théthé MASIKINI, Betty LIKOKE, Euphrasie ILUNGA KABILA, Soleil
MUTESI MBULA et Dîne LITUA.
Que chacun trouve ici, nos remerciements.
Jean Paulin MAKASI ITEKE MOLES'YA
INTRODUCTION GENERALE
Il n' y a pas de gestion assez difficile
dans les services publics comme la gestion du personnel.
Gérer le personnel semble dynamique, car l'homme
travailleur, vit au gré des humeurs, des caprices.
L'homme travailleur peut par sa nature, son esprit d'aventure
infini, faire avancer ou régresser le travail selon qu'il est de bonne
ou de mauvaise humeur.
Le but ultime de la gestion du personnel
comme le dit MARILO SILVIO : « est d'obtenir
l'exécution du travail en utilisant aux mieux les capacités et
les connaissances de chaque collaborateurs et d'assurer son
intégration ». (1)
Raison pour laquelle dans une entreprise les activités
opérationnelles consistent à planifier, à acquérir
et conserver le climat organisationnel satisfaisant et valorisant.
Dans la même optique, MUCHELI parlant de l'étude du
poste du travail, souligne l'importance qui doit être accordée aux
exigences tant de l'organisation que de l'homme dont il spécifie les
normes d'utilisation et de développement au sein de l'organisation.
(2)
Généralement, les services
publics recrutent les candidats sur base d'une sélection initiale.
Dans les pays en voie de développement, ce processus joue
un rôle particulièrement important. Encore faut-il qu'une
infrastructure adéquate existe et fonctionne impartialement pour
accomplir cette tâche.
L'équilibre de la pyramide d'âges doit être
respecté et le formalisme sous tous ses aspects scrupuleusement
évité.
Une fois embauché, l'agent débute une
carrière ; et cette dernière se déroule à
travers les affectations successives aux emplois.
La gestion du personnel,
réalisant une vraie politique de carrière, doit savoir affecter
le personnel en fonction de l'aptitude de chacun à remplir les
tâches respectives et en fonction de la prévision du rendement
adéquat, en tenant compte de l'entourage immédiat.
(1) MARILO, S, cité par CITEYA, C, C, « Cours
de Gestion du Personnel », notes manuscrites, G3. S.P.A & L2
Soc, UNIKIS, 1996 - 1997
(2) MUCHELI, cité par CITEYA, C, C, OPCIT
L'appréciation de la qualité du travail de chaque
(fonctionnaire) agent comporte une notation chiffrée du
déroulement normal de sa carrière.
Cette opération délicate ( soit - elle ), exige de
règles uniformes se rapportant à l'analyse des qualités
intrinsèques correspondant au milieu hiérarchique, au
caractère des rapports de l'agent avec le public et aux
responsabilités rattachées à son affectation.
Une politique correcte des personnels est
au coeur de la politique de carrière.
C'est d'elle que dépendent en premier lieu les
perspectives vitales attirant les candidats au service qu'il soit public ou
privé.
C'est pour cela que nous avons fixé notre regard sur
l'Office Zaïrois de Contrôle, « O.ZA.C » ;
Département Régional du Haut - Zaïre, siège de
Kisangani, où nous avons passé notre stage de
professionnalisation.
Depuis l'annonce du processus de
démocratisation dans notre pays en Avril 1990, nous avons
constaté que la gestion du personnel de l'O.ZA.C siège de
Kisangani a été affectée par ces mutations politiques. Les
agents bénéficiant de l'appui de certains dirigeants politiques
du pays ont accédé facilement à la promotion quelque soit
leur prestation, alors que la stagnation caractérisait pendant cette
période les agents et les cadres dépourvus de
« parrains politiques ».
Voilà pourquoi nous nous sommes posés les questions
suivantes :
- Pourquoi un agent bien formé, qualifier, assidu,
ponctuel, toujours prêt à innover et recruté il y a
plusieurs années n'est pas promu à un grade supérieur ou
à une fonction supérieure ? Comparativement à un
autre récemment recruté, universitaire soit - il, et sans
expérience, recruté au grade de Chef de Division et en suite
gravir d'année en année des fonctions supérieures ;
et dans moins de deux ans, il se retrouve à la tête du
Département.
- Comment expliquer ce paradoxe ? Alors que le
législateur a clairement définis la politique du recrutement et
avancement en grade dans les services publics. (1)
- Pour l'exemple précité, y a-t-il
inadéquation entre le poste de travail qu'occupe l'agent anciennement
recruté et son niveau d'étude ?
- Ce blocage trouve-t-il son explication dans les
considérations ethno politiques des décideurs ?
(1) SERGE.A.V, Le statut de la fonction publique, le
décret-loi du 20 Mars 1965 et ses mesures d'exécution, O.N.R.D,
Kinshasa, 1970, P.88 - 111.
Autant d'interrogation qui constitue la
problématique de cette étude.
De tout ce qui précède, nous osons croire que si
les agents de l'O.ZA.C siège de Kisangani n'accèdent pas
facilement à l'avancement en grade, cela serait dû au fait que la
promotion des agents ne dépendrait pas totalement du siège de
Kisangani, mais de la Direction Générale à Kinshasa, qui
après proposition du Département Régional, siège de
Kisangani, examinerait le dossier de chaque agent et évaluerait
l'opportunité et l'inopportunité de la promotion.
En outre, nous avons constaté que
s'il n'y avait pas promotion ce serait parce que, depuis le 24 Avril 1990, le
pays traverse une crise multiforme et aigue qui aurait bloqué tous les
secteurs et surtout ceux de l'économie nationale. Car, qui dit
avancement en grade, dit augmentation de rémunération. Or, ne
sachant comment augmenter la rémunération des agents, la
hiérarchie aurait jugé bon de surs soir ce processus.
C'est pourquoi, SERGE. A. VIEUX dit : « si la
promotion répond comme toutes les variétés d'avancement
à une donné constante de la psychologie des personnes, elle n'en
soulève pas moins sur le plan de sa mise en oeuvre, des problèmes
particulièrement délicats. Il s'agit d'abord de savoir s'il
convient d'admettre que les agents puissent gravir, grade après grade,
l'ensemble de la hiérarchie administrative et quelles que soient leurs
qualifications initiales, se trouver au terme de leur carrière à
la tête des plus hautes responsabilités de grade, de l'Etat. Il
s'agit surtout de savoir selon quels principes sélectionner ceux qui, au
sein du service, pourront bénéficier d'un avancement de grade,
autrement dit de préciser la « filière » qui
permettra de choisir les plus aptes à s'élever dans la
hiérarchie ». (1)
Et enfin, si aux yeux des populations, les
services publics de l'Etat au Zaïre en l'occurrence l'Office Zaïrois
de Contrôle, au niveau de gestion du personnel étaient
inefficaces, nous estimons que ce serait à cause de l'insuffisance de la
décentralisation des services publics de moyens matériels et
financiers mis à leur disposition. Car dans toute organisation, pour
qu'il y ait promotion, il faut surtout disposer des moyens
nécessaires.
(1) SERGE. A. V, Le Statut de la fonction publique, le
décret-loi du 20 Mars 1965, et ses mesures d'exécution, O.N.R.D,
Kinshasa, 1970
Pour atteindre les objectifs poursuivis,
nous avons utilisé la méthode STRUCTURO - FONCTIONNALISTE
étant donné qu'on devait d'abord reconstituer certains faits de
la Société Générale de la Surveillance,
« S.G.S » en sigle, à l'Office Zaïrois de
Contrôle, « O.ZA.C » en sigle, en les
remplaçant dans le contexte actuel existentiel. Cette méthode
nous a encore permis de mieux appréhender la notion de service public
qui est le fruit d'une longue évolution ; et enfin la notion de la
gestion du personnel.
La méthode STRUCTURO - FONCTIONNALISTE s'était
enfin imposée pour déceler l'organisation du travail à
l'O.ZA.C siège de Kisangani. Parce qu'il fallait nous rendre compte de
l'animation des mécanisme formels et de la structure du personnel.
Cette méthode était soutenue par les techniques ci
- après :
1) La technique documentaire, cette dernière nous a permis
de consulter des ouvrages, des revues officielles, des textes juridiques
(officiels), des mémoires, des travaux de fin de cycle, des rapports de
stage et cours traitant des services publics, de la gestion du personnel et de
structure et fonctionnement de l'O.ZA.C siège de Kisangani pour puiser
des informations nécessaires cadrant avec cette étude.
2) La technique d'interview libre : nous avons
interrogé et nous nous sommes entretenus avec certains agents de
l'O.ZA.C siège de Kisangani auprès de qui nous avons recueilli
plusieurs informations et précisions concernant la gestion du personnel.
3) Aussi l'observation participante nous a-t-elle
été grandement utile. Le temps que nous avons passé au
siège de Département Régional de l'O.ZA.C / Kisangani dans
le cadre de stage de professionnalisation nous a permis de
pénétrer les réalités de la gestion du
personnel.
L'intérêt théorique
de cette recherche se fonde sur l'appréhension des critères
subjectifs qui étaient très déterminants dans la gestion
du personnel de carrière des services publics de l'Etat au Zaïre,
aujourd'hui République Démocratique du Congo.
Cette étude brosse succinctement les difficultés
liées à la non application des dispositions statutaires en
matière de la gestion du personnel à l'Office Zaïrois d
Contrôle, devenus Office Congolais de Contrôle.
Pratiquement, l'intérêt de
cette étude réside dans le fait que le problème de
« promotion » l'est de plus préoccupant dans notre
pays. Encore faudra-t-il être « parrainé »
pour accéder à la promotion, à un grade supérieur
quand bien même le problème de rémunération pose des
difficultés. C'est pourquoi, nous avons jugé bon d'apporter notre
modeste contribution en essayant d'identifier le problème qui est
à la base de cet état de chose et permettre ainsi aux
autorités compétentes d'ouvrir l'oeil et palier à la
situation en s'attaquant aux racines du phénomènes.
Et quand nous tendions à finaliser
ce travail, nous avons été confronté à un
problème social du décès de notre chère
épouse, qui nous a plus affecté et qu'il fallait consentir
beaucoup de sacrifices moraux pour le surmonter.
Ce travail est subdivisé en trois
chapitres, dans le premier, nous abordons les considérations
générales sur l'O.ZA.C siège de Kisangani ; au
deuxième chapitre nous parlons en premier lieu de la notion des services
publics et en second lieu nous touchons la notion de la gestion du
personnel et enfin le troisième chapitre procède à
l'examen de l'avancement en grade (promotion) selon les textes juridiques
(officiels) régissant l'O.ZA.C siège de Kisangani.
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS
GENERALES.
Dans ce chapitre, nous
présentons d'abord l'Office Zaïrois de Contrôle
« O.ZA.C ». La présentation consiste à donner
l'historique de l'O.ZA.C siège de Kisangani, son organisation, sa
structure et son fonctionnement. En suite, nous donnons une brève notion
des services publics ; c'est - à - dire, sa définition, sa
mission, son évolution et ses différentes sortes. Enfin, une
certaine clarification de la notion de gestion du personnel intéressera
aussi ce premier chapitre.
I. 1. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT
I. 1. 1. GENESE
L'O.ZA.C trouve ses
origines en Juin 1949, lorsque fut créée au Zaïre ( Congo )
une Société Congolaise de Surveillance (S.C.S). Celle-ci
n'était qu'une filiale de la grande multinationale Belge,
Société Générale de Surveillance (S.G.S) dont
l'objectif était de contrôler toutes les transactions commerciales
nationales et internationales.
Suite aux mesures économiques prises par le Gouvernement
Zaïrois le 30 Novembre 1973, la Société Congolaise de
Surveillance fut dissoute et remplacée par l'Office Zaïrois de
contrôle, créée par l'ordonnance loi n° 74. 013 du 10
Janvier 1974, cela pour doter le pays de sa propre institution jouissant du
monopôle des contrôles.
A Kisangani, l'O.ZA.C a ouvert ses portes en Juillet 1974 sur
demande des assureurs étrangers. Ces derniers avaient besoin d'un
témoin pouvant faciliter la finalisation de leurs dossiers de constat
d'avaries, des matériels en importation de Société Textile
de Kisangani.
I. 1. 2. STRUCTURE ORGANIQUE
Cette structure
comprend deux niveaux : - le niveau national et
- le niveau régional
(Provincial).
a) Au niveau national, nous avons les organes
suivants :
- La Tutelle qui est le Gouvernement Central ;
- Le Président Délégué
Général qui est le numéro un de l'Office ;
- Le Conseil d'Administration ;
- Le Comité de Gestion ;
- La Délégation Générale ;
- Les Départements Régionaux ;
- Le Département Administratif ;
- Le Département Financier ;
- Le Département Contrôle Importation ;
- Le Département Contrôle Exportation ;
- Le Département Etude et Organisation ;
- Le Département Etude, Contrôle Technique.
L'O.ZA.C possède six Départements Régionaux
ou Provinciaux :
- Le Département Régional de Kinshasa pour la ville
de Kinshasa ;
- Le Département Régional du Shaba pour le
Shaba ;
- Le Département Régional du Nord pour la
Région de l'Equateur ;
- Le Département Régional du Haut Zaïre pour
le Haut Zaïre ;
- Le Département Régional du Centre regroupant le
deux Kasaï et le Bandundu ;
- Le Département Régional de l'Est couvrant les
Régions du Nord Kivu, Sud Kivu et Maniema.
b) Au niveau Régional, la structure organique du
Département Régional du Haut Zaïre
comprend :
- Une Direction, siège du Département
Régional situé à Kisangani ;
- Deux Agences à Bunia et Isiro ainsi que des postes
autonomes à Aru, Mahagi, Kasenyi et Buta (1).
(1) Note de service n° P.D.D/E.B/13048/88 - NM.
c) ORGANIGRAMME DE L'O.ZA.C KISANGANI DE
1990 à 1996 (1)
(1) Source : Service Administratif, Bureau du Personnel
O.ZA.C Kisangani.
Légende :
- C. D. R : Chef de Département
Régional ;
- C. D. A : Chef de Département
Adjoint ;
- S. A. F : Service Administratif et
Financier ;
- Sce. Stat : Service Statistiques ;
- See. Doc. : Service Exploitation et Emission
Document ;
- Sce. Labo : Service Laboratoire ;
- Bur. Stat : Bureau Statistiques ;
- Bur. Fin : Bureau Financier ;
- Bur. Adm : Bureau Administratif ;
- Bur. Exp : Bureau Exploitation ;
- Agent Entr : Agent Entretien ;
- (1) et (2) : STRABAG et LOTOKILA.
Durant la période de notre étude, les
sections (1) et (2) ainsi que le poste S. N. C. Z étaient non
opérationnels.
I. 1. 3. FONCTIONNEMENT
Le travail à
l'O.ZA.C Kisangani s'effectue au moyen de plusieurs services coordonnés
par une Direction.
a) LA DIRECTION
Le Département
Régional du Haut - Zaïre est dirigé par un Chef de
Département Régional (C.D.R), secondé par un Chef de
Département Régional Adjoint (C.D.A) résidant à
BUNIA en ITURI.
Dans ces attributions :
- Il gère les affaires courantes de l'Office dans les
limites des pouvoirs lui conférés par la Délégation
Générale ;
- Il dirige, coordonne et contrôle le bon fonctionnement
des services du siège et des organes ;
- Il représente le P.D.G auprès des
Autorités Régionales ;
- Il veille à l'application des directives et instructions
émanant de la Délégation Générale.
La Direction dispose d'un
Secrétariat du Département qui sert de courroie de transmission
entre la Direction et les différents services de l'Office et entre la
Direction et les tiers.
Ce Secrétariat assure la réception des courriers et
s'occupe aussi de la liaison phonique.
La Direction utilise
différents services pour l'accomplissement de la mission qui lui est
reconnue : - le service de coordination ;
- le service
d'exploitation et finance ;
- le service
d'exploitation et émission des documents ;
- le service des
statistiques
et - le service de
laboratoire.
b) LA DIVISION COORDINATION
Cette division de
création récente pour permettre à l'O.ZA.C,
Département Régional du Haut - Zaïre, d'être à
la hauteur de sa mission de contrôle. Cette création est
motivée par le fait que le Chef de Département Adjoint
réside à Bunia, et compte tenu de l'intensification des
activités du Département due à la réhabilitation de
l'agence d'AKETI et certains postes notamment à MOMBONGO, IMBOLO et
LOKUTU.
Le service de coordination a pour mission de :
- superviser tous les services du siège et du
département ;
- centraliser les activités des agences ;
- proposer au chef de département régional des
solutions aux divers problèmes qui peuvent se poser à l'O.ZA.C,
département régional du Haut Zaïre, Siège de
Kisangani aussi en matière financière qu'en matière
administrative ;
- rédiger les procès - verbaux et les comptes -
rendus des réunions ;
- saisir les correspondances de toutes les agences.
c) LE SERVICE ADMINISTRATIF ET FINANCIER
Le service administratif
s'occupe de la gestion du personnel et de la politique de réglementation
des obligations réciproques conformément au code du travail
Zaïrois et à la convention collective de l'Office. Il à en
sa charge la gestion de la propriété de l'O.ZA.C et veille
à son entretien et à sa réparation.
Outre l'aspect
administratif, ce service s'occupe de la bonne gestion financière du
département en général et de la direction en particulier.
Il veille à ce que la facturation se fasse à temps et que la
caisse soit tenue. Pour atteindre cet objectif, ce service doit être en
mesure de :
- facturer toutes les prestations et les différentes
interventions réalisées par l'O.ZA.C ;
-distribuer rapidement les notes de débit, enregistrer les
données sur les fiches - client et sur les carnets de registre de notes
de débit locales ou en provenance d'autres bureaux de l'O.ZA.C ;
- passer les écritures des opérations comptables en
insistant sur le fait que les dépenses journalières soient
rationnelles ;
- veille à la bonne exécution du budget du
département et de la direction.
Bref, ce service s'occupe
de tous les problèmes ayant tr ait à l'administration et aux
finances au sein de l'Office.
d) LE SERVICE D'EXPLOITATION ET EMISSION DES
DOCUMENTS
Placé sous la
conduite d'une seule personne, ce service a deux volets : l'exploitation
et l'émission des documents.
1°) L'EXPLOITATION
Ce service constitue
l'essence même de l'O.ZA.C, le contrôle.
Il réalise le contrôle à l'importation,
à l'exportation, à la production et aux transactions locales.
Il a pour mission de :
- veiller à la parfaite exécution des
opérations de contrôle ;
- assurer l'exécution optimale de toutes les
opérations de contrôle de la qualité et de la
conformité ; c'est la raison pour laquelle le législateur
lui assigne les tâches suivantes pour l'accomplissement de ses deux
missions principales ;
- veiller à l'établissement régulier de tous
les documents relatifs au contrôle (rapports journaliers, certificats
d'avaries...) ;
- veiller au prélèvement des échantillons au
fur et à mesure que se font les analyses en laboratoire ;
- programmer et repartir les tâches de différentes
sections de service, et veiller à l'exécution d'instructions
données.
2°) L'EMISSION DES DOCUMENTS
Il a pour mission de
veiller à la finalisation de différents rapports de
contrôle relatifs aux importations, aux exportations, à la
production et transactions locales.
Parmi ses tâches, il doit :
- veiller à la réception des rapports et à
la constitution des dossiers ;
- signer conjointement avec le Chef de Département les
documents émis ;
- superviser et coordonner les activités de ses
collaborateurs ;
- exécuter toutes les tâches relatives à son
emploi.
Donc, par ces postes
dispersés à travers la ville, ce service se charge de
l'accomplissement de toutes les opérations de contrôle.
e) LE SERVICE STATISTIQUES
Son rôle est
d'établir les statistiques mensuelles, trimestrielles ou annuelles du
contrôle quantitatif de la production locale, du contrôle
quantitatif des transactions locales sur les produits locaux, importés
et des échantillons prélevés pour examen au laboratoire.
Il constitue le centre
des données de la direction et de toutes les agences du
département régional du Haut Zaïre.
f) LE SERVICE LABORATOIRE
A l'aide des
méthodes d'analyse mises au point par la société
générale de surveillance, le service de laboratoire a pour
rôle de certifier la conformité des produits aux normes de
consommation admises.
I. 2. NOTION DES SERVICES PUBLICS
Il nous est important,
ici de trouver l'évolution des services publics quoique la notion soit
complexe.
I. 2. 1. NOTION ET EVOLUTION DU SERVICE PUBLIC
Le service public est
une notion d'origine lointaine qui est passé d'une forme au contenu
vague à une véritable conception générale, et cela
au fur et à mesure de l'accroissement et de la multiplication de
l'interventionnisme de l'Etat dans le domaine économique et social.
(1)
Jadis, la notion de
service public était déjà connue dans l'antiquité
grecque, mais d'une façon confuse.
En effet, dans les ouvrages de nombreux philosophes de cette
époque, on trouve l'expression « RESPUBLICA » qui
signifie la chose publique, un bien appartenant à la communauté,
l'intérêt général, l'Etat.
La même expression était également
utilisée pour désigner tout ce qui a trait à l'existence,
à la vie de l'Etat. (2)
(1) KABANGE, T, Grands services publics et entreprises
publiques de l'Etat, cours inédit, L1 Droit, UNIKIS, notes 1989 -
1990.
(2) MALONDA, Grands services publics, notes manuscrites,
G3 S.P.A, UNIKIS, 1996 - 1997
Avant la
révolution française de 1789, étaient
considérés comme services publics, les seuls services permanents
des départements ministériels, également appelés
« services publics administratifs ou services publics
traditionnels ».
Cette notion n'et pas
figée, immuable ; elle a évolue sous le double effet de la
révolution française et de la révolution industrielle.
Ces deux événements ont fait naître dans la
masse des paysans et des travailleurs salariés des aspirations nouvelles
de bien - être et de droits nouveaux.
L'obligation pour l'Etat de satisfaire à ces nouvelles
aspirations des populations l' a conduit à élargir sa mission
traditionnelle.
L'Etat ne s'occupe plus seulement de la sécurité
des personnes et de leur bien et du maintien de l'ordre public, mais aussi, il
s'intéresse au secteur économique.
Pour ce faire, « l'Etat s'est donné de nouvelles
structures d'organisation en dehors de l'administration publique : ce sont
les services publics industriels et commerciaux. Ces nouvelles structures
d'organisation de l'Etat dans le secteur économique sont aussi des
services publics, mais à un degré moindre que les services
publics administratifs.
Actuellement, le
service public peut être pris soit au sens matériel ou soit au
sens organique.
Selon la conception matérielle, toute activité qui
sert l'intérêt général est un service public,
même si elle est assurée par un particulier.
Et inversement, toute activité qui ne sert pas
l'intérêt général, même si elle est
assurée par l'administration publique, n'est pas service public.
De leur côte, les partisans de la conception organique,
affirme qu'il y a service public, toutes les fois, et seulement quand une
activité est assurée par l'administration publique, même si
cette activité ne sert pas l'intérêt général
directement » (1)
Nous soutenons avec
WEMBI. K. que le service public est une activité due à
l'initiative des pouvoir publics, assurée pour l'administration publique
ou par une administration placée sous la direction des pouvoirs publics,
et destinée à satisfaire les besoins collectifs du public. C'est
- à - dire, l'intérêt général. (2)
(1) BUTTGENBACH, cité par WEMBI KAKESE, Cours de grands
services publics, inédit, G3 SPA, FSSAP, UNIKIS, 1995 - 1996, P.7
(2) WEMBI KAKESE, Droit Administratif, cours inédit
G1, G2, G3 SPA, FSSAP, UNIKIS, 1985 - 1986, P. 3
I. 2. 2. SORTES DE SERVICES PUBLICS
Il existe deux grandes
catégories de services publics :
- Les services publics administratifs ; et
- Les services publics industriels et commerciaux.
Les services publics administratifs sont des services
crées par les pouvoirs publics et gérés par
l'administration publique, dans l'unique but de satisfaire un besoin
d'intérêt général.
Les services publics administratifs sont constitués par
les services permanents des départements ministériels et leurs
extensions extérieures.
Généralement, ils n'ont pas un caractère
industriel et commercial.
Les services publics industriels et commerciaux sont des services
qui ont une incidence directe évidente sur le bien - être des
citoyens (bien matériel, moral ou intellectuel) ou sur la
sécurité de l'Etat et qui en plus, ont un
caractère :
- soit industriel, (Gécamines, Kilo - Moto...etc.)
- soit commercial (Economat du peuple ... etc.)
- soit social, (Hôpitaux de l'Etat,
Université...etc.)
- soit de la sécurité de l'Etat, (les fabrique
d'armes à feu, les fabriques des explosifs...ect)
- soit les services servant d'appui à la promotion de
l'industrie et du commerce, en offrant comme service le transport et les
finances, c'est le cas de la Banque Centrale, SONAS, O.ZA.C, ONATRA,
LAC...etc.
Contrairement aux
services publics administratifs ou centralisés, les services publics
industriels et commerciaux jouissent tous de la personnalité juridique
propre et de l'autonomie organique et financière.
Ce sont des services publics décentralisés par
service ( ceci par opposition aux services publics territorialement
décentralisés que sont les collectivités publiques telles
que la province, les communes ...etc. ) (1)
Mais cette autonomie n'est pas totale, car les décisions
prises par les services précités sont soumises au contrôle
de tutelle.
(1) WELEPELE ELATRE, J. C, La fonction sociale et
économique de l'O.ZA.C dans la ville de Kisangani, mémoire
inédit, FSSAP, UNIKIS, 1996.
I. 3. GESTION DU PERSONNEL
Dans la
réussite d'une entreprise, le facteur humain s'avère
indispensable. Nous partons de l'élément humain, c'est - à
- dire de sa formation et de l'ambiance qu'il trouve dans le milieu d'emploi
pour essayer d'expliquer la bonne marche de l'entreprise, l'homme étant
le moteur de la production.
« Depuis
longtemps, l'homme cherche à se développer. Pour y parvenir, il
se pose des questions auxquelles il répond avant de prendre des
décisions. La réalisation de ces dernières,
consignée dans les « politique du
développement », peut conduire à un progrès ou
une régression suivant qu'elle peut réussir ou
échouer ». (1)
A ce sujet, un
président d'une grande firme américaine disait :
« Retirez - moi mes machines et mes capitaux mais laissez - moi mes
hommes et très rapidement notre entreprise retrouvera sa vigueur et son
marché ». (2)
Cette idée se vérifie dans la mesure où
seuls les machines, les capitaux financiers et les documents administratifs ne
travaillent pas.
Le travail s'accomplit par des êtres humains et c'est
notamment sur le choix de l'homme le plus apte que repose en partie le
succès d'une entreprise.
Autrement dit, le domaine de la gestion du personnel suscite
beaucoup de problèmes au sein d'une entreprise et préoccupe au
plus haut degré ses responsables pour son épanouissement.
Lorsqu'on pare
e la gestion du personnel, l'allusion est faite aux attributions
assignées pour l'encadrement des travailleurs pour un meilleur rendement
dans une entreprise privée ou dans un service public de l'Etat.
Parmi ces attributions, nous retenons : le recrutement du
personnel, sa formation, les règles d'hygiènes et de
sécurité sociale, les conditions de vie dans l'entreprise, la
rémunération.
A cela s'ajoute, l'administration, les oeuvres sociales en
collaboration avec les délégués du personnel,
l'appréciation du personnel et le respect du régime
disciplinaire.
Après avoir clarifié les concepts usuels dans cette
étude et survolé les notions de services publics et gestion du
personnel, voyons concrètement ce qui se passe dans le recrutement et la
promotion du personnel de l'Office Zaïrois de Contrôle à
Kisangani.
(1) MAURO, F, Histoire de l'économie mondiale de
1970, Ed. Siry, Paris, 1973, PP. 372 - 377.
(2) BIRRIENS, J, J, « Information et
Management », Dumont, Paris, 1970, cité par KASOMBOY in
service du personnel et son organisation à l'ONPTZ - Kisangani,
mémoire inédit, IGPOT, 1971, P.1, Campus de Kisangani
CHAPITRE DEUXIEME : LA POLITIQUE DE RECRUTEMENT
ET DE
LA PROMOTION DUPERSONNEL
A
L'O.ZA.C SIEGE DE KISANGANI
Selon la convention collective de l'O.ZA.C, titre III ;
régie par les disposition du chapitre IV du titre XVI du code du travail
annexé à l'ordonnance - loi n° 67 - 310 du 09 Août
1967 par celles de la convention collective interprofessionnelle nationale du
travail telle que révisée à ce jour, le recrutement du
personnel dans une compagnie, s'effectue généralement sur base
des présomptions, sur les connaissances acquises, sur l'expertise et sur
la capacité d'apprendre et d'exercer un métier ou une fonction
quelconque. Il est rare cependant qu'une nouvelle recrue, même
diplômée dans plusieurs domaines de savoir, soit un produit fini
qui n'ait plus besoin d'être rodée une fois qu'elle entre dans un
service. (1)
II . 1. LE RECRUTEMENT A L'O.ZA.C SIEGE DE
KISANGANI
II. 1. 1. CONDITIONS GENERALES D'EMBAUCHE :
Elles
sont définies par l'article 23 des Statuts cités ci-dessus. Au
terme de cette disposition, en cas de vacance de l'emploi, l'O.ZA.C accorde
priorité aux employés en fonction ; aux employés
licenciés, aux enfants des employés pensionnés,
reformés, décédés ou/et veuves ; aux
nationaux. (2)
Et avant l'engagement, les candidats sont
sélectionnés. Cette sélection se fait en fonction des
critères. Pour cela, il faut avoir un niveau acceptable de formation
scolaire ou pratique sanctionné par un brevet, certificat ou
diplôme agrée par l'Etat ; avoir une qualification ou
aptitude professionnelle pour des exercices pratiques ; avoir un
degré d'expérience ; avoir une aptitude physique. (3)
Une fois ces critères remplis, le candidat est soumis
à d'autres critères parmi lesquels : il faudra être de
nationalité Zaïroise (Congolaise) ; présenter une
attestation de bonne conduite et moeurs ; jouir des droits civiques et
politiques ; avoir atteint l'âge minimum de 18 ans et ne pas
dépasser l'âge de 45 ans à la date d'admission.
(1) Convention Collective de l'O.ZA.C du 01 Janvier 1989 à
nos jours, Titre III.
(2) Article 23 des Statut de l'O.ZA.C précités
(3) Lire l'article 24 des Statuts de l'O.ZA.C
Pour les emplois de
collaboration et de commandement ; avoir reçu à
l'épreuve organisée par l'Office à cet effet ; le cas
échéant, un test à l'INPP ou ailleurs. (1)
Cet engagement se fait
par écrit. Mais, il est précédé d'une
période d'essai. Celle-ci varie suivant la catégorie : un
mois pour l'emploi d'exécution (agent échelonné) ;
deux mois pour l'emploi de maîtrise ( maîtrise) ; trois mois
pour l'emploi de collaboration (cadre subalterne) pris ici comme Chef de
Service ; six mois pour l'emploi de commandement (cadre de
commandement).
II. 1. 2. LA PROMOTION A L'O.ZA.C KISANGANI
L'O.ZA.C Kisangani a
instauré un système de cotation pour tous les agents de service
public soumis au statut des personnels de carrière.
Ce système permet d'éclaircir l'Office sur les
compétences professionnelles aussi que sur l'intégrité et
le sens civique et social de l'agent dans l'emploi qu'il occupe au cours de
l'exercice.
« La
promotion en grade au sein de l'administration publique, conformément
à l'article 66 du statut du 17 Juillet 1973, ne devait se faire que dans
les limites des cadres organiques. Les candidats à la promotion devaient
remplir un certain nombre des critères parmi lesquels : avoir
accompli trois ans d'ancienneté au moins dans le grade
immédiatement inférieur au grade de promotion ; avoir obtenu
au moins l'appréciation « Bon » lors des trois
dernières cotations ; avoir participé avec succès et
être classé en ordre utile à un concours organisé
pour le passage d'une catégorie à une autre ». (2)
De toutes ces
considérations, il ressort que trois facteurs clés entrent en
ligne de compte pour qu'un agent de carrière des services publics de
l'Etat, particulièrement de l'O.ZA.C aspire à une
promotion : le concours ; la cotation (l'appréciation) et
l'ancienneté (l'expérience).
Ici, on entend par ancienneté, le temps pendant lequel
l'agent a été occupé de façon ininterrompue au
service de l'Office.
(1) Lire article 25 des statuts de l'O.ZA.C
précités.
(2) IBULA MWANA KATANGA, La consolidation du Management public
au Zaïre, Kin, P.U.Z 1987. P. 36
Ne sont interruptifs de l'ancienneté, les absences pour
congés annuels, de circonstance, de maternité, les absences
motivées et celle dues aux accidents du travail ainsi que le temps
passé en détachement syndical. (1)
II. 1. 3. LE BULLETIN DE SIGNALEMENT
A l'O.ZA.C, le
signalement était semestriel et obligatoire pour tout agent qui comptait
douze mois de service continu. Il avait pour but d'éclairer l'Office sur
la valeur, les aptitudes, les capacités, le rendement et les
mérites de l'agent.
Il constituait l'une des bases de la détermination des
chances de l'employé à l'avancement.
Ainsi le
comité de gestion approuvait les modalités relatives à
l'établissement du signalement qui lui étaient proposées
par le service ayant la gestion des ressources humaines dans ses attributions.
Le signalement était établi à trois
échelons pour les emplois d'exécution, de maîtrise et de
collaboration.
Au premier (niveau) échelon, ce travail s'accomplissait
par le Chef hiérarchique direct de l'employé.
Au deuxième échelon, il se faisait par le Chef de
division et enfin au troisième échelon, c'était la
tâche du Chef de département.
Par contre pour les Fondés de pouvoir, les fondés
de pouvoir principaux, les sous-directeurs, les chefs d'agences, les chefs de
division et leurs adjoints, le signalement s'établissait à deux
niveaux :
- Au premier niveau par le chef de département ;
- Au deuxième niveau par le président
délégué général agissant par
délégation du pouvoir du conseil d'administration.
S'agissant du directeur, du directeur adjoint et du chef de
département, le signalement était établi à un seul
échelon. Et c'était le comité de gestion agissant par
délégation du conseil d'administration qui s'en occupait.
A
l'O.ZA.C, les autorités chargées de remplir le bulletin de
signalement des agents devaient justifier leur cotation par un commentaire
clair et précis expliquant pourquoi l'agent progressait, reculait ou
était stationnaire.
Et, c'est à ce niveau où intervenait la
subjectivité qui tirait son origine du sentiment, du manque de la
maîtrise dans l'évaluation et la non amélioration du
système de cotation des agents. L'irrégularité, la
paresse, le désintéressement des responsables de l'O.ZA.C ne
permettaient pas un meilleur contrôle de la prestation de leurs
agents.
(1) SERGE.A.VIEUX, Le statut de la fonction publique,
décret-loi du 20 Mars 1965, O.N.R.D, 1er Janvier 1970.
P ; 519.
II. 1. 4. DE L'AVANCEMENT EN GRADE
A l'O.ZA.C,
la promotion se réalise sous forme d'avancement en grade. La promotion
est comprise comme la nomination d'un employé à un grade
hiérarchiquement supérieur à celui dont il était
revêtu.
L'octroi d'une promotion est toujours subordonné à
la réalisation des certaines conditions.
a) POUR LES AGENTS REVETUS DU GRADE DE CHEF DE SERVICE OU
CHEF DE SERVICE ADJOINT :
La
promotion peut être accordée à l'employé ayant
totalisé trois ans d'ancienneté dans le grade, en cas de vacance
d'emploi et sous les conditions suivantes :
1°) - Obtention au moins une fois de la côte
« Elite » ;
- Obtention au moins deux fois de la côte
« Très bon » ;
- Obtention au moins trois fois de la côte
« Bon » ;
2°) Le candidat à la promotion doit réussir
à un examen organisé par l'Office.
3°) Il doit présenter un brevet, un certificat ou un
diplôme obtenu dans un établissement scolaire agrée donnant
lieu par voie de recrutement à un grade supérieur à celui
qu'il avait pour autant que la formation acquise soit en relation avec le
besoin de l'Office.
b) POUR LES CADRES SUPERIEURS ET DE
DIRECTION :
Il
faut accomplir six ans d'ancienneté au moins dans son grade ou
échelon de grade, en cas de vacance d'emploi et sous l'une des
conditions suivantes :
1°) - Obtenir au moins deux fois la côte
« Elite » ;
- Obtenir au moins quatre fois la côte
« Très bon » ;
- Obtenir au moins six fois la côte
« Bon ».
2°) Comme pour les Chefs de service et leurs adjoints, les
cadres supérieurs et de direction doivent réussir à
l'examen organisé par l'Office avant d'accéder au grade
supérieur.
3°) Présentation d'un brevet, d'un certificat ou un
diplôme obtenu dans un établissement scolaire agrée donnant
lieu par voie de recrutement à un grade supérieur à celui
qu'on a pour autant que la formation acquise soit relative avec le besoin de
l'Office.
Toute
fois en attendant les vacances d'emploi éventuelles, les candidats sont
inscrits en ordre utile à un tableau d'avancement.
En cas de mérite égal, la priorité sera
accordée à l'agent le plus ancien dans l'entreprise. Et les
promotions sont portées à la connaissance des concernés
par note de service.
II. 1. 5. DE L'APPRECIATION SYNTHETIQUE DES MERITES
Les
mérites de l'agent s'expriment par l'une des appréciations
synthétiques ci-après :
- ELITE : côte équivalent de 90 à 100
points ;
- TRES-BON : côte équivalent de 80 à 89
points ;
- ASSEZ BON : à partir de 60 à 79
points ;
- INSUFFISANT : une mention en déca de 50 points.
Para
ailleurs, un agent ayant été sanctionné au cours de
l'exercice ne pourra plus bénéficier de la côte
« Elite » ? Il en est de même de la mise
à pied qui ne permettra plus à l'employé d'obtenir la
côte « Très Bon ». (1)
II. 2. SITUATION OBSERVEE A L'O.ZA.C SIEGE DE KISANGANI
EN MATIERE DE RECRUTEMENT ET DE PROMOTION
II. 2. 1. RECRUTEMENT
Le recrutement consiste
à une sélection des candidats pour faire face aux besoins
présents et futurs en personnel de l'Office.
Il permet à l'Office de remplacer les départs en
retraite, d'y apporter du sang neuf lorsque l'âge moyen de la main
d'oeuvre augmente et de compenser régulièrement les effets de la
mobilité du facteur humain.
Le recrutement implique donc
une décision, laquelle décision est un choix fait consciemment
parmi un certain nombre de possibilités pour atteindre un but.
a) CONSTAT
Nous avons constaté
sur place à l'O.ZA.C que durant les six dernières années,
il y avait quelques recrutements à la première et
troisième catégorie.
Mais, ces recrutements n'ont pas respecté les normes
statutaires. Cela pour des causes extraprofessionnelles (cfr, chap. II, section
2).
On a vu même, la création d'un poste de service
(service de coordination) pour simplement trouver un empli à un ami, un
frère, une connaissance.
(1) Convention collective de l'O.ZA.C, chap. II « du
signalement et de l'avancement en grade », O.ZA.C, Kisangani, 03 Mai
1995, P. 3
b) TABLEAUX DE RECRUTEMENTS A L'O.ZA.C EN 1990, 1993, ET
1996
1) 1990
Année
|
Catégorie
|
Nombre
|
Total
|
Raisons
|
1990
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonnés
|
-
0
0
0
|
-
0
0
0
|
-
-
-
-
|
Source : Tableau élaboré par nous
même
2) 1993
Année
|
Catégorie
|
Nombre
|
Total
|
Raisons
|
1993
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonnés
|
-
3
4
0
|
-
3
4
0
7
|
-
Extraprofessionnelles
Extraprofessionnelles
-
|
Source : Tableau élaboré par nous
même
3) 1996
Année
|
Catégorie
|
Nombre
|
Total
|
Raisons
|
1996
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonnés
|
-
1
2
0
|
-
1
2
0
3
|
-
-
-
-
|
Source : Tableau élaboré par nous
même
c) INTERPRETATION
Concernant le recrutement, en
1990, nous avons constaté qu'il n' y a pas eut recrutement.
Mais en 1993, quelques recrutements aux catégories B et C
ont été signalés. Et selon le Chef du Personnel, l'Office
était dans l'obligation de remercier certains agents inefficaces et de
procéder à leur remplacement pour faire face à la
technicité.
Tandis que, pour les autres agents, le Chef de Département
Régional de l'époque ne cherchait qu'à s'entourer des
siens. Et, sur les 7 agents recrutés en 1993 et les 3 agents
recrutés en 1996, c'est-à-dire 10 agents, 9 son originaires de la
région du MANIEMA et le dixième agent bénéficie de
parrainage politique.
Et certains autres agents interrogés, ont soutenu qu'il n'
y a pas eu vacances et que l'Office prétendait même traverser avec
le pays entier une crise socio-économique et politique.
Après nos investigations, il apparaît que le Chef de
Département de l'O.ZA.C Kisangani de l'époque, recrutait chaque
fois qu'il devait faire face à une demande à caractère
ethnique ou régional.
Et pour nombre de cas il s'agissait des candidats de sa
région (province d'origine).
En
1990, bien qu'il n' y a pas eut promotion, ni recrutement, il y avait
déjà dans la boîte plus d'originaire de MANIEMA que
d'autres régions.
Sur l'effectif total de 39 agents, hormis le Chef de
Département et son adjoint, qui du reste lui-même est du
MANIEMA ; la situation se présentait comme suite :
a) Sur les 8 agents cadres subalternes : 3 agents
originaires du MANIEMA
2
agents originaires du HAUT ZAÏRE
2
agents originaires du KASAI-OCCIDENTAL
1
agent originaire du BAS ZAÏRE
b) Sur les 19 agents de maîtrises : 7 originaires du
MANIEMA ;
5
originaires du HAUT ZAÏRE ;
2
originaires du BAS ZAÏRE ;
2
originaires du NORD KIVU ;
2
originaires du KASAI-OCCIDENTAL ;
1
originaire de l'EQUATEUR.
c) Sur les 12 agents échelonnés : 10
originaires du HAUT ZAÏRE ;
2
originaires de l'EQUATEUR.
Vous
constaterez avec nous que c'est la région du MANIEMA qui s'est
taillé la grande part et la bonne position pendant cette année
1990 ; avec 11 agents contre 28 repartis dans d'autres régions
confondues sur l'effectif de 39 agents plus le Chef de Département
Régional et son adjoint, soit 45,1% de l'effectif total de 41 agents.
En 1993,
année pendant laquelle, nous avons commencé à
vérifier le critère de promotion après 3 ans comme
prévoit le texte, il s'est avéré que le seul agent cadre
subalterne qui a accédé à la promotion était
originaire du MANIEMA. Il s'agit du Chef de Service Administratif et Financier
au 3ème échelon.
Il en a
été de même pour le seul agent échelonné qui
a accédé au dernier échelon des agents
échelonnés. Lui aussi était originaire du MANIEMA.
En 1996,
aucun agent de l'O.ZA.C n'a été encore promis au grade
supérieur. Mais, vous constaterez, encore une fois, avec nous au tableau
de recrutements et de promotions le contraste des chiffres (nombre)
d'agents : qu'il y avait augmentation ou diminution par-ci par là,
cela était l'effet de recrutement, des révocation, des
remplacements et des décès.
II. 2. 2. PROMOTION (AVENCEMENT EN GRADE)
« Promouvoir un agent, comme le dit J. C. DECOUVOUX, revient pour
l'essentiel à lui confier des responsabilités plus importantes et
plus étendues que celles qui étaient les siennes
auparavant ; c'est lui donner l'occasion d'avoir un champ de vision plus
large et un recul plus grand par rapport aux évènements ;
c'est faire confiance à ses qualités à sa
personnalité ». (1)
(1) J. C. DECOUVOUX, cité par IBULA MWANA KATANGA in
Consolidation du Management public au Zaïre, P.U.Z, Kinshasa, 1987,
P.112
b) TABLEAUX DE PROMOTION A L'O.ZA.C KISANGANI 1990, 1993
ET 1996.
1) 1993
Année
|
Catégories
|
Nombre
|
Total
|
Côtes
|
1990
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonné
|
-
8
19
12
|
-
8
19
12
39
|
E
-
-
1
-
|
T. B
-
4
16
5
|
B
-
2
2
7
|
A. B
-
2
-
-
|
INS
-
-
-
-
|
Source : Tableau élaboré par nous.
2) 1993
Année
|
Catégorie
|
Nombre
|
Total
|
Côtes
|
1993
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonnés
|
-
11
23
7
|
-
11
23
7
41
|
E
-
2
-
5
|
T. B
-
2
8
2
|
B
-
7
4
-
|
A. B
-
-
11
-
|
INS
-
-
-
-
|
Source : Tableau élaboré par nous.
3) 1996
Année
|
Catégorie
|
Nombre
|
Total
|
Côtes
|
1996
|
- Cadres de Direction
- Cadres Subalternes
- Maîtrises
- Echelonnés
|
-
12
25
6
|
-
12
25
6
43
|
E
-
-
-
-
|
T. B
-
8
8
4
|
B
-
4
5
-
|
A. B
-
-
12
-
|
INS
-
-
-
1
|
Source : Tableau élaboré par nous
c) INTERPRETATION
En 1990, il n'y a eu ni
recrutement, ni promotion. Car c'est l'année caractérisée
par le début des mutations politiques dans le pays.
Ce n'est qu'au cours des années qui suivent que nous
pourrons remarquer et tirer des conclusions sur (le recrutement) et la
promotion.
En 1993, sur 11 cadres
subalternes, dont 2 seulement ont obtenu la mention
« Elite » ; laquelle permettait à l'un
d'être promis et l'autre à garder son grade d'antan.
Or, la loi prévoit qu'après trois années,
l'agent qui obtiendra la côte « Elite » est
autorisé à accéder au grade supérieur.
Mais sur les deux agents avec la même côte
« Elite », un seul a accédé au grade
supérieur, et interroger au sujet de cette discrimination, le Chef du
Personnel a soutenu ce qu'il était avantageux pour l'Office de faire
avancer le plus ancien dans un premier temps. Car la crise
socio-économique et politique que traversait le pays n'épargnait
pas leur Office. Surtout qu'à chaque avancement en grade, il y avait
augmentation de salaire, accompagnée des avantages sociaux et
gratifications.
Pour l'agent concerné, si l'autre était promis et
non pas lui c'était parce que, celui là avait obtenu une faveur
de la part de la hiérarchie pour participer à un séminaire
de l'Office à la Direction Générale à Kinshasa.
Il a profité de ce voyage pour poser son problème
et voila pourquoi à son retour en 1993, il accéda au grade
supérieur.
Et s'il était allé à Kinshasa,
c'était parce que son frère, le Chef du Département
Régional lui avait accordé une faveur de participer à ce
séminaire.
Quant à l'avis d'autres agents interrogés, leur
collègue a accédé au grade supérieur parce que
pendant cette période, il y avait un Chef de Département
Régional originaire du MANIEMA. Et comme l'intéressé
était du MANIEMA, son frère a joué plus pour favoriser son
avancement. Bref, un avancement dicté par l'appartenance
régionale.
Il en est de même
pour les 5 agents échelonnés dont 1 seul parmi eux a
été promis. C'était toujours suivant la même
procédure d'appartenance ethnique et du clientélisme.
Ce faisant, voyons
enfin, de façon plus large, les causes à la base des contraste
dans la promotion des grades à l'O.ZA.C Kisangani.
CHAPITRE TROISIEME : LES CAUSES DU CONTRASTE DANS
L'AVANCEMENT
DES GRADES A L'O.ZA.C SIEGE DE KISANGANI
Sur base des
données empiriques au chapitre précédant, nous avons
regroupé les causes des injustices constatées au
département de l'O.ZA.C Haut Zaïre, siège de Kisangani en
deux catégories.
La première est celle des causes professionnelles. Ce sont
des raisons pour plupart soutenues par les responsables de l'O.ZA.C Kisangani
en vue de justifier les cas des agents qui n'ont pas accédé
à la promotion quoique méritant.
Ces causes trouvaient leur explication dans le désastre
économique du pays et le mode de gestion de l'O.ZA.C. UN désastre
qui n'avait pas épargné les services générateurs
des recettes.
Quant au mode de gestion, il est trop centralisé. Ce qui
pose des difficultés au niveau des provinces.
La seconde catégorie des causes est politique. Ce sont des
motivations surtout d'ordre ethnique ; soutenues par d'autres
considérations liées au clientélisme, népotisme
...etc.
III. 1. CAUSES PROFESSIONNELLES
Les autorités
de l'Office Zaïrois de Contrôle, par manque des moyens de couvrir
ponctuellement tous les départements du pays, ne parviennent pas
à améliorer le système de cotation, ni à
maîtriser l'évaluation de la cotation des agents. Elles ne
parviennent pas à contrôler la prestation de chaque agent en
vérifiant sur le terrain ce qu'il fait.
En Conséquence, le désintéressement, la
paresse, l'irrégularité et le désordre ont élu
domicile dans l'Office.
Tout cela par manque de décentralisation. Le seul centre
de décision étant la Direction Générale qui se
trouve à Kinshasa.
Cette forte centralisation entraîne la lenteur
administrative. Une situation qui affecte le traitement et la résolution
rapide des problèmes posés par les départements
régionaux ou provinciaux.
A ces
problèmes posés par le mode de gestion centralisé,
s'ajoute la conjoncture économique difficile. Et cette crise a
provoqué la dépréciation sans cesse du climat social du
travail, entraînant ainsi la démotivation du personnel et les
difficultés de suivie, des agents par le service du personnel.
Malgré le caractère intéressant des dispositions de la
convention collective, la réalité est autre sur le terrain. Car
ce beau texte n'est pas scrupuleusement appliqué.
Il en est de même des bulletins de signalement, dont les
contenus ne sont pas pris en compte.
L'économie a vraiment joué sur le manque de
promotion dans cet Office, comme le dit SERGE. A. VIEUX :
« Quelle que soit cependant la forme qu'il emprunte, le régime
des avancements de grade pose un certain nombre de
problèmes,... » (1).
(1) SERGE. A. VIEUX ; Opcit, P. 456
Car, qui dit promotion (avancement en grade) dit augmentation de
rémunération et tous les avantages sociaux et professionnels y
afférents.
Or l'Office, comme la plupart des services publics de l'Etat a
connu de sérieuses difficultés de gestion
financières : Les détournements, la gabegies ont crée
d'important manque à gagner aux services de l'Etat.
C'est ce qui a rendu l'O.ZA.C impuissant à satisfaire ses
agents en grade, parce qu'il ne serait pas en mesure de les garantir tous les
avantages liés à leur promotion.
Et pour ne pas
donner totalement l'impression que tous les agents n'avançaient pas en
grade, alors que certains ont rempli les conditions, les responsables de cet
Office essayaient de promouvoir quelques personnes en privilégiant des
critères subjectifs liés aux motivations sociologiques et
politiques.
C'est dans ce cadre qu'on assistait à la promotion des
originaires de la région (province) du MANIEMA à l'O.ZA.C
Kisangani.
III. 2. LES CAUSES
EXTRAPROFESSIONNELLES.
Nous
considérons comme causes extraprofessionnelles, celles qui ne sont pas
logiquement liées aux difficultés rencontrées dans le
fonctionnement normal de l'O.ZA.C Kisangani. Mais des causes qui influent dans
l'organisation et le fonctionnement de ce service de l'Etat.
Parmi ces raisons, il y a l'appartenance ethnique ou
régionale et les convictions politiques.
III. 2. 1. LES CONVICTIONS POLITIQUES.
Le
problème d'avancement en grade à l'O.ZA.C Kisangani a
été beaucoup plus façonné par des passions
politiques sous le régime MOBUTU.
Avant la restauration du pluralisme politique et syndical en
1990, tous les hauts responsables de cet office étaient des hauts cadres
du M.P.R parti-Etat.
Du président délégué
général au chef de département, ils étaient tous
présidents sectionnaires du M.P.R, chacun à son niveau.
Ainsi la promotion était-elle conditionnée par le
degré du militantisme de l'agent ou du cadre.
Il en était de même d'autres avantages (comme
l'envoi en stage de perfectionnement, la participation aux colloques,
séminaires ...etc.).
A ce sujet, nous avons mis en exergue le cas d'un agent du niveau
d'étude primaire, qui est passé, après 7 ans de service du
grade d'échelon 9 à celui de chef de service 1 sans passer par le
grade de maîtrise. Car pour y accéder, il faudrait avoir une
ancienneté d'au moins 12 ans.
Alors, le militantisme comptait plus pour l'avancement en grade
que le mérite et la compétence. Cela au détriment du
principe de mettre « l'homme qu'il faut à la place qu'il
faut ».
A cette époque, il fallait tout simplement faire montre
d'assuidité dans la défense de la cause du parti unique (M.P.R)
pour bénéficier de la chance de diriger un service à
l'O.ZA.C.
Et cette situation était presque générale
dans tous les services publics de l'Etat. Car l'administration était
politisée.
Après 1990,
quand bien-même le retour du pluralisme politique, la situation n'a pas
suffisamment changée.
Face à la compétition, l'ancien parti unique,
restant toujours au pouvoir, a voulu conserver un plus grand nombre de ses
anciens membres.
Il a profité de sa présence au pouvoir pour mettre
la plupart de ses militants à la tête et aux postes de
commandement dans les services publics. Et les responsables ainsi
désignés, jouaient la carte dans leurs services au profit de leur
parti politique privilégiant l'appartenance politique comme
critère d'accession à certains postes de responsabilités.
Un critère subjectif qui bloquait les promotions dans la mesure
où les idéaux défendus pour le M.P.R en cette
période de mutations politiques ne rencontrait plus l'assentiment de la
majorité.
Ce parti étant accusé de ruiner le pays et
d'appauvrir sa population parmi laquelle on notait plusieurs agents et
fonctionnaires de l'Etat.
III. 2. 2. L'APPARTENANCE ETHNIQUE.
Dans un Etat
mosaïque comme la République Démocratique du Congo
(Zaïre), l'ethnicité peut constituer un élément
fondamental pour l'intégration nationale.
Cela ne pourra être possible que si l'ethnicité qui
est une donnée sociologique incontournable est exploitée dans sa
dynamique positive. Ainsi on pourrait dans les diversités ethniques du
pays, les valeurs ou les éléments positifs qui contribuent
à l'unité et au développement de la nation.
En conséquence, on s'abstiendrait de la dynamique
négative de l'ethnicité, qui constitue un élément
périlleux pour l'unité et la concorde nationale. Car,
exploitée dans sa dynamique négative, l'ethnicité est un
facteur de division, un obstacle au développement harmonieux et
intégral de la nation. Elle conduit très souvent dans ce cas au
développement d'un esprit séparatiste, d'un nationalisme
séparatiste.
Ainsi on arriverait à ce que soutenait LANCINE SYLLA,
qu'il y a des vrais citoyens hégémoniques ou au groupe
périphérique, groupe subordonné. (1)
Somme toute, les
manifestations de la conscience ethnique négative se sont plus fait
sentir dans la gestion du personnel de l'O.ZA.C Kisangani.
Malgré les difficultés économiques et
politiques qui émaillaient la gestion du pays, l'O.ZA.C Kisangani
procédait quand même à l'avancement en grade de quelques
agents, de 1993 à 1996.
Après une
analyse sociologique approfondie, nous avons constaté que les agents
promis étaient à majorité de l'ethnie Tetela du Sankuru.
La même analyse a démontré également
que le chef de département régional de l'O.ZA.C en cette
période appartenait à l'ethnie précitée.
Sur un effectif de 43 agents, 35 sont originaires de la
région (province) du Kasaï Oriental au sein de laquelle se trouve
le Sankuru : soit une majorité absolue (plus au moins 75%).
Cela était le résultat des permutations entretenues
par ce haut responsable de l'O.ZA.C qui voulait s'entourer des
« siens ».
(1) LANCINE, S, cité par Joseph NTAMAHURIGO,
« Qui au multipartisme » in Dialogue, Kigali,
Janvier - Février 1991
Depuis le
remplacement de cet originaire du Kasaï Oriental par un autre chef de
département ressortissant du MANIEMA, la situation a changé. Et
les quelques agents promus se retrouvent à majorité originaire du
MANIEMA, province du responsable.
En 1993 par exemple, sur les 2 agents avancés en grade,
tous sont du MANIEMA soit 100%.
Simple coïncidence ou acte délibéré, il
y a lieu de s'interroger sur la corrélation qui existe entre les actions
administratives menées par les responsables de l'O.ZA.C Kisangani et les
bénéficiaires des avantages qui pour la plupart de cas
appartiennent aux même ethnies ou contrées que les
décideurs. Car cela prouve qu'il existe un lien étroit entre
l'appartenance ethnique et la promotion dans ce service public de l'Etat.
CONCLUSION GENERALE
Au regard de l'objet de notre travail qui a porté sur la promotion
(avancement des grades) à l'O.ZA.C siège de Kisangani, nous avons
émis nos hypothèses selon lesquelles à l'O.ZA.C
siège de Kisangani, il n'y avait pas promotion des agents au grade
supérieur durant ces six dernières années.
Si nous nous sommes intéressés à ce problème,
c'est parce qu'un agent dans un service public de l'Etat n'est pas
appelé à demeurer stationnaire du recrutement à la fin de
sa carrière. Il est appelé à évoluer et jouir des
avantages sociaux pour la garantie de son avenir ; et pourquoi pas
être un jour à la tête du service. Car l'homme a toujours
des ambitions ; et un homme sans ambition n'est pas un homme.
Pour vérifier (cette hypothèse) nos hypothèses, nous
sommes partis de la méthode STRUCTURO FONCTIONNELLE qui nous a permis de
saisir ou de comprendre d'abord la structure de l'O.ZA.C siège de
Kisangani et en suite son fonctionnement. C'est-à-dire, de
pénétrer son administration et la gestion par son personnel.
Après analyse par la méthode
précitée, appuyée par les techniques documentaires,
d'observations participantes et libres aussi d'interview, nous sommes
arrivés aux résultats selon lesquels l'O.ZA.C siège de
Kisangani a connu plusieurs difficultés pour la réalisation de sa
gestion en matière du personnel d'autant plus que tout était
centralisé à la Direction Générale à
Kinshasa.
Nous avons aussi ressorti les problème liés
à l'ethnicité, au clientélisme et népotisme comme
obstacle à une gestion rationnelle du personnel du siège de
département régional de l'O.ZA.C Haut Zaïre.
Au terme de cette étude, il sied de préciser qu'à
l'O.ZA.C siège de Kisangani, la cotation telle que prévue par la
convention collective pouvait être un instrument important
d'évaluation de la performance des agents. Cela pour maintenir et
protéger la capacité technique et effective de service
utilisateur, pour promouvoir et distribuer les gratifications et
récompenses.
Car, tout agent aspire toujours à franchir plusieurs
étapes au cours de sa carrière. Il estime passer d'un grade
inférieur à un grade supérieur ou encore d'une
catégorie moins élevée à celle avancée.
Ces differents changements améliorerait de facto sa
situation pécuniaire en renforçant ses fonctions, sa
rémunération et son prestige.
Cependant, l'O.ZA.C siège de Kisangani, remplit une fonction
négative dans le sens que ses agents ne sont pas convenablement promus
durant les six dernières années. Une situation qui provoque la
désolation dans l'Office et influe négativement sur la
production.
Aussi, la structure actuelle de l'O.ZA.C siège de Kisangani n'est pas
stable avec des fonctions et postes taillés sur mesure.
L'absence de la décentralisation fait que l'Office soit
toujours dépendant de la Direction générale basée
à Kinshasa. Ce qui constitue une lourdeur dans le traitement des
dossiers administratifs.
En vue de trouver des solutions à tous les problèmes
évoqués au cours de ce travail, nous préconisons ce qui
suit :
- pour améliorer la gestion du personnel à l'O.ZA.C
siège de Kisangani, il faudra que le département régional,
siège de Kisangani soit décentralisé dans
l'évaluation, la cotation et le recrutement d'intérêt
local ;
- pour réussir sa mission, l'O.ZA.C siège de
Kisangani doit améliorer les conditions de ses travailleurs, assurer
leur sécurité, accorder des primes à ceux qui excellent,
promouvoir les agents aux grades supérieurs s'il remplissent les
conditions.
On
doit insister sur la motivation tant matérielle que psychologique. Bien
plus, l'effort de conscientisation doit être fourni pour responsabiliser
chaque agent à son travail pour qu'il y ait une bonne
évaluation.
L'O.ZA.C devrait savoir, enfin que le recrutement du personnel dans une
entreprise, dans un service public s'effectue généralement sur
base des connaissances acquises, de l'expertise de la capacité
d'apprendre et d'exercer un métier ou une fonction quelconque.
Une
bonne gestion constitue un facteur d'encouragement moral du personnel et
d'amélioration continuelle de son rendement.
Somme toute, par cette étude, nous n'avons pas l'estime d'avoir
épuisé toute la problématique de la gestion du personnel
de l'O.ZA.C siège de Kisangani.
Il existe bien d'autres aspects qui méritent de stimuler,
d'éveiller de nouvelles études.
Nous
pensons qu'une étude pourrait encore être menée sur les
conditions sociales du personnel de l'O.ZA.C siège de Kisangani, pour
voir les relations entre les rémunérations et les charges
familiales afin d'envisager en rendement meilleur aux travailleurs.
BIBLIOGRAPHIE.
I. OUVRAGES.
1. BIRRIENS. J. J, Information et Management, Dumont,
Paris, 1970.
2. IBULA. M. K, La consolidation du Management public au
Zaïre, P. U. Z, Kinshasa, 1987.
3. MAURO. F, Histoire de l'économie mondiale de
1970, Ed Siry, Paris, 1973.
4. NTAMAHURIGO. J, Dialogue, Kigali, Janvier -
Février 1991.
5. SERGE. A. VIEUX, Le Statut de la fonction publique, le
décret - loi du 20 Mars 1965 et ses mesures d'exécution, O. N. R.
D, Kinshasa, 1970.
II. COURS, T. F. C ET MEMOIRES
1. CITEYA, C, C, Cours de gestion du personnel,
inédit, G3 SPA et L2 SOC, UNIKIS, 1996-1990.
2. KABANGE, T, Cours de grands services publics et entreprises
publiques de l'Etat, inédit, L1 Droit, UNIKIN, 1989-1990.
3. MALONDA, Cours de grands services publics, notes
manuscrites, G3 SPA, UNIKIS, 1996-1997.
4. MUKENDI, K, Service du personnel et son organisation
à l'ONPTZ Kisangani, Mémoire inédit, I. G. P. O. T,
1971, Campus de Kisangani.
5. WELEPELE, E, J, C, La fonction sociale et économique
de l'O.ZA.C dans la ville de Kisangani, Mémoire inédit,
FSSAP, UNIKIS, 1996.
6. WEMBI, K, Cours de grands services publics,
inédits, G3 SPA, FSSAP, UNIKIS, 1986.
7. WEMBI, K, Cours de droit administratif, inédit,
G2 SPA, FSSAP, UNIKIS, 1985-1986.
III. DOCUMENTS OFFICIELS ET D'ARCHIVES
1. Convention collective de l'O.ZA.C du 01 Janvier 1989 à
nos jours, Titre III.
2. Note de service n° P. D. G / EB / 13048 / 88 - NM.
3. Ordonnance - loi n°74 - 013 du 10 Janvier 1974 portant
création de l'O.ZA.C.
4. Structure organique et fonctionnelle de l'O.ZA.C,
3ème Edition, Kinshasa, Décembre, 1989.
TABLE DES MATIERES
-
DEDICACE.............................................................................................1
- AVANT
PROPOS......................................................................................2
- INTRODUCTION
GENERALE.....................................................................3
- CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION
GENERALE....................................4
I. 1. STRUCTURE ET
FONCTIONNEMENT......................8
I. 2. NOTION DES
SERVICES PUBLICS..........................13
I. 3. GESTION DU
PERSONNEL....................................16
- CHAPITRE DEUXIEME : LA POLITIQUE DE RECRUTEMENT ET DE
PROMOTION
DU PERSONNEL A
L'O.ZA.C SIEGE DE KISANGANI...17
II. 1. LE RECRUTEMENT A
L'O.ZA.C SIEGE DE
KISANGANI......................................................17
II. 2. SITUATION
OBSERVEE A L'O.ZA.C SIEGE DE KISA-
NGANI EN
MATIRE DE RECRUTEMENT ET DE
PROMOTION......................................................21
- CHAPITRE TROISIEME : LES CAUSES DU CONTRASTE DANS
L'AVANCEMENT
DE GREDE A
L'O.ZA.C SIEGE DE KISANGANI............26
III. 1. CAUSES
PROFESSIONNELLES..............................26
III. 2. CAUSES
EXTRAPROFESSIONNELLES.....................27
- CONCLUSION
GENERALE........................................................................30
-
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................32
- TABLE DES
MATIERES.............................................................................33
|