CHAPITRE II. IMPACT DE LA CRISE POLITIQUE SUR
LE DEVELOPPEMENT DE LA PROVINCE DE L'EQUATEUR
Dans ce chapitre, nous allons analyser l'incidence de la
récurrence des crises politiques sur le développement de la
province de l'Equateur à travers les indicateurs tels les revenus moyens
par habitant, le taux de scolarité, le taux de chômage...
Pour ce faire, nous le subdivisions en deux sections
ci-après : la première analyse la cohabitation des institutions
politiques de la province et la deuxième présente et analyse les
indicateurs du développement de la province de l'Equateur.
SECTION 1. L'ECHEC DE COHABITATION ENTRE LES
INSTITUTIONS POLITIQUES DE LA PROVINCE DE L'EQUATEUR
Cette section analyse les difficultés qui ont
empêché une bonne collaboration entre les institutions politiques
de la province de l'Equateur.
§1. De la primauté de l'assemblée
provinciale sur l'exécutif provincial
La primauté est indéniable quant aux moyens
réciproques de mise en cause de l'action de chacun. En effet, l'organe
délibérant peut voter une motion de censure ou de défiance
contre le gouvernement ou l'un de ses membres selon le cas. Or cet ultime
recours est sans pareil à l'exécutif qui n'est à l'abri
d'aucun moyen de telle partie.
Il s'en suit qu'un tel mécanisme diffuse le
caractère intimidateur pour l'organe chargé de gérer au
quotidien les affaires de l'Etat, car la motion n'intervient que pour
sanctionner politiquement le gouvernement qui s'est distingué par la
mégestion. La conséquence logique est que celui qui a le pouvoir
de contrôle combiné à celui de sanction ne peut
qu'être supérieur à celui qui est chargé
d'exécuter.
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Au moment où certains fustigent ce
déséquilibre des rapports de force, nous pensons par contre que,
le gouverneur élu au suffrage universel indirect, ne saurait
mériter l'incarnation de la légitimité reconnue au chef de
l'Etat pour dissoudre l'organe délibérant. Le monde
d'élection de celui-ci l'empêcherait justement de poser pareil
acte sur l'assemblée provinciale, fière de représenter la
population alors que le gouverneur n'a pas été élu au
suffrage universel direct.
Les prérogatives d'exception de l'organe
exécutif
L'exécutif dispose aussi des pouvoirs d'exception.
L'autorité exécutive est le chef des services publics locaux,
elle est aussi l'autorité de police administrative
générale et spéciale. Il s'en suit que l'organe
exécutif est en pratique le pouvoir actif de la collectivité
provinciale, l'organe délibérant restant souvent cantonné
dans un rôle d'assentiment de ses propositions. Ainsi sont-ils tous les
deux condamnés à aller de concert, c'est-à-dire à
coopérer pendant la durée de leur mandat.
En outre, en dépit d'absence de moyens de dissolution
de l'Assemblée provinciale, il dispose de manoeuvre dans
l'exécution du budget.
A ce propos, il exerce le pouvoir règlementaire. Sur le
plan de l'opinion publique, il bénéficie d'un crédit que
nul parlementaire ne peut avoir car les actes posés par lui sont
inscrits à son actif personnel alors qu'il ne fait qu'exécuter un
plan qui a reçu l'autorisation parlementaire.
Toutes ces prérogatives ne sont cependant pas à
considérer comme une prime de mérite, c'est une fonction
constitutionnelle. Dans cet ordre d'idée, les deux institutions ont
intérêt à coopérer car la distribution des
compétences telles qu'opérées doit concourir au même
but.
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