3-2 Discussions
L'étude a été conduite selon les normes
de la fiche technique de la variété de niébé
IT90372-1-2, mais durant l'exécution des travaux les constats suivants
ont été fait :
? Le cycle végétatif observé de 70 jours
a été conforme à la prévision par la fiche
technique ;
? Le développement du niébé a
été trop dense pour l'écartement indiqué
? Le rendement obtenu est largement inférieur à
celui de la fiche technique de la variété (1,2 à 1,7
tonnes/ha).
Sur la base des résultats obtenus, les
différents traitements effectués sur le niébé n'ont
pas donnés de résultats attendus dans la lutte contre les
insectes ravageurs des fleurs et des gousses (M vitrata) et des
gousses (C tomentosicollis) de la variété IT90K372-1-2
de Niébé.
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Les principaux insectes observés, M vitrata
sur les fleurs et gousses et C tomentosicollis sur les gousses de
la variété font l'objet de notre présente étude.
La population de M.vitrata montre une
évolution naturelle de 10 à 40 individus/parcelle, les
traitements phytosanitaire ont engendré une diminution de la population
de 24 à 9 individus. Ce resultat est loin de celui obtenu par Karimoune
(2011) et Moctar (2011) qui ont obtenu respectivement une moyenne de 18
individus et de 13 individus avant traitement et après traitement ces
mêmes auteurs ont trouvé respectivement moins de 2 individus et
moins d'un individus.
Le pesticides chimique Capt88Ec a été le moins
efficace. Ces rèsultats sont à l'opposés de ceux
trouvés par Kadri et al (2013) qui ont montré que le
traitement chimique est le plus efficace car dans une moyenne de 5
insectes/parcelle avant traitement, ils obtiennent 0 insecte pour le traitement
chimique et 2,5 insectes pour le traitement au Neem.
Le traitement viral, n'a aussi pas donné des
résultats satisfaisant sur l'évolution de la population de
M.vitrata contrairement aux travaux de Donlossimi (2007) qui a eu un
effet très hautement significatif sur la mortalité des chenilles
de M. vitrata comparativement au témoin. Cette mauvaise
performance du traitement viral peut être du à la durée de
vie des Baculovirus qui est limitée par rapport aux insecticides
chimiques car sa rémanence est affectée par les radiations
ultraviolettes. Les NPV et GV deviennent inactifs après quelques heures
d'exposition au rayonnement solaire. Les rayons UV dénaturent les
molécules d'ADN, ce qui bloque la réplication de l'ADN
(Donlossimi, 2007).
Pour ce qui est du rendement, cette étude a
revelé qu'il est plus important dans les parcelles traitées
Capt88Ec (708,02 kg/ha), suivi des parcelles qui ont subi un traitement
à base d'extrait de Neem (684kg /ha). Ces résultats corroborent
avec ceux de Kadri et al. (2013) qui ont montré que le
rendement est plus important dans les parcelles ayant subies des traitements
chimiques (3066,75#177;154,81Kg/ha), par rapport à celles
traitées à l'extrait de Neem (2017,46#177;397,43 Kg/ha) et au
Virus (1992,26#177;277,59 Kg/ha).
L'évolution naturelle de l'effectif de la population de
Clavigralla tomentosicollis, est quasi nulle jusqu'au
46ème JAS. Au 70ème JAS
(après traitement phytosanitaire effectué au 62 JAS),
l'évolution de la population pour le CAPT88Ec est quasiment nulle de
même pour les traitements à base d'extrait de Neem depuis le 66JAS
comparativement au témoin. Ces résultats sont conformes à
ceux de Ousseynou (2008) qui a montré un maintien quasi nul des
C.tomentosicollis dès la première observation
après le traitement. Au 1er traitement la population est
quasi absente, l'émergence brusque de la population juste 3 jours
après pourrait être due à l'éclosion des oeufs
pulvérisés car selon Dabire (2001) la durée moyenne de
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l'incubation à l'éclosion est de 3 jours. Le
traitement Neem+Virus est comparable au témoin juste après le
2eme traitement ceci pourrait être dû au
mécanisme physiologique de la résistance relative à la
dose. Plapp (1984 cité par Eric, 1998) estime que le nombre d'insecte
résistant dépasse aujourd'hui largement 500 espèces.
Les résultats révèlent une bonne
efficacité du traitement Neem huile et Neem graine par rapport au
traitement Pesticide dans la lutte contre la punaise. Ce dernier
résultat ne concorde pas avec la conclusion de Adigoun (2002) qui
affirme que "Le Neem n'agit pas sur tous les insectes nuisibles des cultures.
Il est efficace contre les chenilles (larves de papillon) qui rongent les
feuilles, les criquets et plusieurs espèces de
coléoptères, de cicadelles et de mouches blanches". Cette
idée est partagée par beaucoup des auteurs qui ont montré
l'efficacité du Neem aux insectes du stocks de niébé,
c'est le cas de Kosma (2013) qui dit que "la poudre de graines et de feuilles
de Neem peut être considérée comme un excellent
bio-insecticide que les paysans peuvent utiliser dans la lutte contre les
insectes du niébé en stockage (100% de mortalité de la
bruche après 96h) ; appliquée à 2 et 8 g
par 100 g de niébé, le Neem a un effet positif sur le pouvoir
germinatif des graines de niébé. Quant à Bambara et al
(2008) précisent que les produits du Neem sont efficaces sur les
insectes des stocks et sur Spodoptera litura.
Il est important de noter que certaines différences
obtenues entre nos résultats et ceux de la bibliographie pourraient
être dues à :
? Le retard accusé dans le 1er traitement
effectué le 06 /09 /2014, soit 55JAS alors que le pic de la population a
été observé le 28/08/2014, soit 42JAS.
? Les concentrations telles qu'elles sont
considérées dans le document et le mode de pulvérisation
avec un appareil à pression entretenue.
? la diminution de production des fleurs qui fait suite
à l'arrêt de pluie depuis la 3éme décade de
septembre,
? la résistance des insectes face aux traitements ;
? les conditions météorologiques.
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