UNIVERSITE DE KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES
ET POLITIQUES
Département des Sciences Politiques et
Administratives.
LE TRANSFUGE POLITIQUE AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES
IMPLANTES A KISANGANI EN 2003
Essai d'analyse des
causes
Par
MARIEN MWAMBA NGWABI
|
MEMOIRE
Présenté en vue de l'obtention du grade de
Licence en Sciences Politiques et Administratives
Directeur : Pro. Faustin TOENGAHO
LOKUNDA
Encadreur : C.T. Benoit KUDA
POMBWA
|
ANNEE ACADEMIQUE 2004-2005
Deuxième Session
|
DEDICACE
A vous charlotte,
Dont le doux
maternage,
A conduit
à ce rivage ;
Daigne recevoir
les louanges
Que vous chante
votre ange.
Marien MWAMBA
NGWABI
AVANT-PROPOS
Au crépuscule de ce deuxième cycle de licence en
sciences politiques et administratives que sanctionne ce travail de fin
d'études, l'ingratitude serait de nôtre si nous nous proclamions
en solo, auteur de ce travail. Déjà HEIDEGGER(*) affirmait :
« le monde auquel je suis est toujours un monde que je
partage avec les autres, parce que l'être au monde est un être au
monde avec. Le monde de l'être là est un monde commun ».
L'homme trouve sa raison d'être autour de ses semblables
et par conséquent l'égoïsme et la solitude sont un culte
occulte rendu à la coexistence humaine. Coéxistencielle aussi,
aucune oeuvre humaine ne peut se vanter de son individualité : elle
implique ainsi la gratitude.
Par gratitude, nos remerciements s'adressent a priori à
Dieu, le Génie Créateur, Auteur du visible et de l'invisible, du
mesurable et de l'incommensurable.
Que nos remerciements s'adressent également à
nos autorités académiques de la FSSAP, pour nous avoir
façonné par tant de leçons jusqu'à nous conduire
à la fin de ce deuxième cycle qui porte aujourd'hui son
auréole.
Que le corps professoral, scientifique et administratif lise
ici l'expression de notre gratitude, combien profonde.
Que grâces soient particulièrement rendues au
chef de travaux Benoit KUDA POMBWA qui, en dépit de ses nombreuses
tâches, a bien voulu encadré ce travail. Ses conseils et
observations ont donné une texture à ce travail.
Que le professeur Faustin TOENGAHO LOKUNGO qui, en marge de
ses occupations de mandataire, de recherche et de parent, n'a pas
ménagé de son temps pour diriger volontiers ce travail. Nous lui
sommes et lui resterons reconnaissant à jamais.
Qu'il nous soit permis de remercier également le chef
de travaux John LOSUMBE pour ses conseils, encouragements et sollicitudes.
Que nos chers parents Dieudonné MWAMBA et Charlotte
MWARABU, auteurs, entreteneurs et orienteurs de notre vie, trouvent
également la douceur de notre gratitude ;
Que Simon KALIMBALIMBA, Francine ARIDJA, ... tous les
frères et soeurs MWAMBA trouvent l'expression de nos remerciements pour
leurs tendresse et soutiens à notre égard.
Plaise au ciel que nos amis et complices de tous les temps
découvrent non seulement le confort de notre amitié mais surtout
le couronnement de nos peines. Nous songeons particulièrement à
Aimé AMESILA, Pépé MIKWA, René KASONGO, Rémy
BARUANI et John KAHUYA.
A tous et à chacun, gratias agamus.
Marien MWAMBA
NGWABI.
INTRODUCTION GENERALE
Le transfuge politique au sein des partis politiques est la
substance constituant l'objet de ce travail. D'orès et
déjà de nombreux chercheurs s'étaient, chacun dans sa
particularité, penché directement ou indirectement sur les partis
politiques et les phénomènes partisans. La lecture de leurs
travaux nous a permis de « pénétrer leur
pensée, d'apprécier les difficultés qu'ils ont
rencontrées et les moyens qu'ils ont utilisés pour les surmonter,
de saisir l'originalité de leur contribution et les lacunes qu'une autre
recherche devra combler »1(*). Nous présentons dans cette
étude ceux auxquels nous avons eu accès et qui cadrent avec son
objet.
AWAZI Imili Shabani part du constat qu'aucun mouvement
politique, qu'aucune organisation politique ou parti politique, à part
l'AFDL, n'a réussi à conquérir le pouvoir et à le
conserver. Les raisons de ces échecs seraient les dissensions internes
tant dans les partis politiques que dans les mouvements de libérations
internes. Les causes de ces dissensions étaient, le combat pour le
leadership, les intérêts personnels, le conflit d'ordre
idéologique et philosophique, le manque de culture démocratique
de la classe politique, la manipulation extérieure et celle de
l'adversaire politique, l'impossibilité d'atteindre les objectifs
initiaux, les discrédits des leaders politiques, le manque de soutien,
le renforcement du pouvoir de l'adversaire politique, le développement
de la culture de la guerre, la persistance de la crise et la
paupérisation excessive de la population.2(*)
Abordant le sujet de la rébellion-révolution au
Congo, cas du maquis de KABILA et le P.R.P., WILUNGULWA BALONGELWA a
démontré l'organisation et le fonctionnement de cette formation
politique dans la zone de FIZI, il confirme que ce maquis est né du
divorce entre KABILA et les Lumumbistes (SOUMIALOT - GBENYE) ; KABILA
voulait mener une lutte révolutionnaire avec une nouvelle philosophie
politique à travers le P.R.P. un parti d'inspiration
marxiste-léniniste pour l'élimination du capitalisme et la
création d'une société socialiste. Il montre encore parmi
les raisons d'affaiblissement du maquis, l'égoïsme et l'injustice
de son leader, le conflit inter-ethnique et l'isolement politique.3(*)
Dans son ouvrage-maître sur les partis politiques,
Maurice DUVERGER4(*), en
appliquant la typologie binaire des groupements sociaux de TONNIES aux partis
politiques tout en la complétant par la notion d'ordre de SMALENBACH,
fait remarquer que les partis politiques ont connu une évolution
intéressante : créés sur base d'intérêt,
les partis politiques sont confondus d'abord aux sociétés, puis
se muent peu à peu en communautés fondées sur
l'idée de proximité, de consanguinité ou de communion
d'esprit. Ils prennent enfin le caractère d'ordre pour lutter contre la
dégradation d'énergie qui s'y manifeste. Les mécanismes
des épurations, des purges, des excommunications et des schismes sont
appliqués pour maintenir les partis politiques face aux risques des
adhérents peu fidèles.
La confrontation de ces travaux consacrés aux partis
politiques et aux phénomènes partisans permet de réaliser
deux paliers de recherche sur les partis. Le premier s'axe sur l'agencement
partisan : la doctrine, la structure et la composition sociale en
constituent la toile de fond.
La seconde porte sur la dynamique partisane, celle-ci inclut
les travaux sur les dissensions, les désertions, les défections,
schismes, les épurations et les excommunications au sein des partis
politiques. Ces derniers travaux se rapprochent de notre objet d'étude.
Cependant, ils s'en distendent du fait de leur massivité et de leur
origine. Notre étude porte sur les causes du transfuge politique au sein
des partis politiques.
Au fait, dans tout Etat-même celui créé
par la décolonisation, il appartient à son pouvoir de
définir l'ordre social désirable ainsi que l'idée de droit
obligatoire. Sur le plan social (pension de retraite, allocations familiales,
politiques d'emploi), sur le plan économique (liberté
d'entreprise, fisc) et politique (droit au suffrage ou
d'éligibilité), la stratégie étatique est telle que
définie par le pouvoir étatique - fort -, mais elle est la
résultante des corrections et compléments collectifs des
représentations des citoyens.
Cependant, il convient de noter que le pouvoir étatique
n'est pas le seul et l'unique au sein de l'Etat, « il
n'est qu'une force parmi (tant d'autres »5(*).
En effet, le pouvoir étatique traduit certes
l'idée de droit et l'ordre social dominants car il trouve son fondement
et son maintien dans la volonté socialement la plus forte.
Néanmoins, il ne cesse d'être à la fois combattu et
contesté par d'autres forces avec lesquelles il est en rapport. Parmi
ces forces figurent, dans les collectivités étatiques
contemporaines, les partis politiques tenus, à juste titre, pour
« les instruments ou les interprètes de la
volonté populaire ».6(*)
C'est pourquoi des nombreuses constitutions étatiques
reconnaissent aux partis un rôle déterminant. La constitution
espagnole du 29 décembre 1978 stipule dans son article 6 :
« Les partis politiques expriment le pluralisme politique,
concourent à la formation et à la manifestation de la
volonté populaire et sont un instrument fondamental pour la
participation politique ».7(*) Et, depuis l'ébranlement de l'empire
soviétique, citadelle du monopartisme, nombreux - presque tous - sont
les Etats qui se sont ouverts au multipartisme. Dès lors, se consacre
l'Etat des partis.
La République Démocratique du Congo,
après un long parcours politiquement dissymétrique se modulant
entre multipartisme et monopartisme, s'est, elle aussi, résolue à
travers la résolution N° DIC/CPJ/O4 du 18 Avril 2004 relative
à la libéralisation effective et totale de la vie politique et
associative, de restaurer le multipartisme.
Ainsi, l'article 11 de la constitution de la transition
d'avril 2004 stipule : « le pluralisme politique est
reconnu en RDC. Tout congolais a le droit de créer un parti politique
ou de s'affilier à un parti de son choix. Les partis politiques
concourent à l'expression du suffrage, à la formation de la
conscience nationale et à l'éducation civique. Ils se forment et
exercent librement leurs activités dans le respect de la loi, de l'ordre
public et des bonnes moeurs. Les partis politiques sont tenus au respect des
principes de démocratie pluraliste, d'unité et de
souveraineté nationale.
Nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce
soit, de parti unique sur tout ou partie du territoire national. L'institution
d'un parti unique constitue un crime de haute trahison puni par la
loi »8(*). La loi n° 04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques, en RDC, par
principe de constitutionnalité, conforte ces acquis constitutionnels en
les réglementant.
Dans ce contexte, des nombreux partis politiques ont repris
leurs activités et d'autres nouveaux partis ont pratiquement vu le jour,
s'implantant et se structurant avec des tentacules dans les différents
coins de la République.
Tout citoyen, majeur, a le droit d'adhérer au parti
politique de son choix selon les critères établis par
lui-même. La société présente alors une
configuration de fragmentation partisane entre les activistes des
différents partis d'un côté et, entre ces derniers et les
autres citoyens non partisans, de l'autre.
Le pays semble livré à la catégorie
d'endoctrinés, des activistes des partis politiques :
« ils font plus de bruit que les citoyens ordinaires. Ils
donnent volontiers le ton. Ils battent le tambour. Ce sont eux qui fournissent
les distributeurs de tracts, des colleurs d'affiches, les signataires de
motions, les virtuoses de la pétition, les experts ès
démarchage politique à domicile, les porteurs de pancartes et des
calicots, les premiers rangs des manifestations et bonheur suprême,
l'honneur merveilleux, les délégués aux congrès
politiques »9(*)
Pourtant, alors que certains activistes des partis politiques
s'obstinent à s'identifier à une couleur politique, à
succomber au charisme d'un leader, au charme d'une idéologie en leur
jurant - manifestement ou tacitement - loyauté et
fidélité, d'autres quittent les partis auxquels ils ont
été délibérément embrigadés pour
adhérer à d'autres, estimés plus hospitaliers. C'est le
transfuge politique au sein des partis politiques dont l'étude des
causes constitue l'objet de ce travail. Ainsi, certaines questions sont les
nôtres face à ce phénomène :
- Pourquoi les adhérents quittent-ils les partis qu'ils
ont délibérément choisis ?
- Pourquoi adhèrent-ils à d'autres partis
politiques ?
- Pourquoi les partis, qui perdent de leurs adhérents
ne se dissolvent-ils pas ?
Aux fins de répondre provisoirement aux questions
posées ci-haut, nous pensons que les désertions ou les
défections aux partis politiques seraient dues notamment au
désaccord idéologique, au déficit d'intérêt
et à la déloyauté du leader du parti ; que
l'adhésion à un nouveau parti politique serait due à la
quête d'argent, l'ambition de briguer un mandat à l'avenir,
à la proximité géographique adhérent-leader,
à l'attrait de l'idéologie du parti, au charme du leader du parti
désenchantés au premier parti. Par ailleurs, les partis
survivraient malgré le transfuge, grâce au recrutement progressif
d'autres adhérents.
Tels sont les fils conducteurs qui serviront à
l'appréhension du phénomène de transfuge au sein des
partis politiques. Toutefois, pour rendre compte du pourquoi du transfuge au
sein des partis, nous avons dû recourir à un arsenal
méthodologique conséquent. Le souci d'atteindre l'explication
dépassant ainsi la simple description, nous a suggéré
l'utilisation de la méthode dynamique.
A la suite de BALANDIER, « la
méthode dynamique part de la constatation très simple des
tensions que recèle tout groupement social »10(*)
La dynamique correspond aux exigences fondamentales de la
notion de méthode. Elle est d'abord une attitude vis-à-vis de
l'objet : empirique et déductive, elle commande une certaine
façon de recueillir des données concrètes. Elle
représente ensuite une tentative d'explication des faits sociaux.
Plutôt que de s'étendre sur le
développement théorique des lois de la dynamique, il est
intéressant de mentionner ici globalement et de façon pratique,
la perspective dans laquelle des phénomènes ont été
appréhendés dans la présente étude.
En effet, le parti politique en tant qu'entité sociale
n'est ni statique ni clos, l'adhésion qui le fonde est creusée
par la défection, suggérant ainsi l'idée de fluctuation
notamment au niveau de l'effectif : l'adhésion, revêt un
caractère continuateur alors que la défection, le
caractère discontinuateur. Par ailleurs le parti assure sa
continuité par le mécanisme de recrutement progressif.
Voilà quelque peu démontrée notre vision
de la dynamique dans ce cas précis. Mais pour mieux nous y prendre, nous
avons dû recourir aux techniques entendues comme
« outil instrument qui permet de découvrir les
différentes données sur un fait »11(*). Elles
nous ont été imposées par l'objet de notre étude.
Nous avons par conséquent fait usage de deux séries de technique,
à savoir les techniques de collecte des données et les techniques
d'analyse des résultats.
En ce qui concerne la collecte des données, les outils
suivants ont été tour à tour utilisés :
- L'observation directe désengagée pour autant
que, nous nous retrouvons nous même à Kisangani, chef-lieu de la
Province Orientale et siège provincial de nombreux partis politiques
où nous avons pu observer le phénomène de
transfuge ;
- L'entretien structuré qui nous a permis, grâce
aux questions préparées à l'avance, de recueillir les
opinions de nos enquêtés sur les causes présidant au
transfuge au sein des partis politiques et la survie des partis
politiques ;
- L'analyse documentaire nous a permis de fouiller la
littérature existante afin de pose le problème du transfuge
à la lumière et différemment des recherches
antérieures.
Quant à l'analyse et au traitement des
résultats, nous nous sommes servi principalement de l'approche
statistique, qui nous a permis de quantifier les opinions de nos
enquêtés et d'en déterminer les fréquences à
l'aide desquelles nous avons pu interpréter les résultats du
présent travail qui poursuit un objectif et un triple
intérêt.
Quant à l'objectif, ce travail entend démontrer
que les partis politiques ne sont pas que des agencements harmonieux mais ils
sont plus que cela dans la mesure où ils sont ouverts à des
forces internes qui les font et les défont mais auxquelles ils
survivent.
Pour ce qui est de l'intérêt, ce travail
est :
- Une contribution scientifique à la sociologie
politique sur la question des partis politiques. Il s'inscrit alors dans la
spécificité d'étude de la dynamique des partis et peut
ainsi servir de source d'inspiration aux études postérieures.
D'où son intérêt scientifique ;
- Une contribution pratique en ce sens qu'il se propose comme
un instrument de gestion pour les dirigeants des Etats-majors des partis
politiques en leur suggérant des indicateurs de contrôle
d'effectifs. D'où son intérêt pratique ;
- Une utilité personnelle car il se veut un reflet de
nos capacités intellectuelles à concrétiser les notions
acquises pour la réalisation d'un travail scientifique. A juste titre,
L. NAUDAUD précise que la recherche ne remplirait pas
convenablement son rôle si les connaissances acquises n'étaient
pas utilisées partout où elles se révèlent
nécessaires12(*).
D'où son intérêt personnel.
La réalisation d'une telle oeuvre ne pourrait
certainement être possible qu'au prix d'évidents frais. Dans le
cas d'espèce, nous pouvons citer, entre autres, ceux relatifs au
déficit de nos possibilités financières pour couvrir les
dépenses y inhérentes d'une part, et ceux relatifs à
l'accessibilité à l'information.
Enfin, en fait de subdivision, signalons que ce travail est
bipartie. Sa première partie, faite de deux chapitres, l'un portant sur
les généralités et l'autre sur la critériologie
d'adhésion partisane à Kisangani, traite des
généralités. La deuxième partie traite du transfuge
politique et survie des partis politiques. Elle comporte deux chapitres :
l'un porte sur la quiddité du transfuge politique au sein des partis
politiques à Kisangani. L'autre se penche sur le recrutement au sein des
partis politiques.
Première partie :
ARMATURE THEORIQUE.
Dans cette partie, nous traitons d'abord au premier chapitre
des généralités liées à la clarification des
concepts et à la présentation des partis politiques
implantés à Kisangani en 2003 qui constituent, en fait, le champ
d'étude de ce travail. Puis dans le deuxième chapitre, nous
tentons d'établir une critériologie de référence
présidant à l'adhésion partisane à Kisangani.
Chapitre premier :
GENERALITES.
Dans ce chapitre, il est d'abord question d'élucider
les concepts fondamentaux de notre étude. En outre, il s'agira aussi de
développer quelques théories importantes
échafaudées par les spécialistes en sciences sociales en
rapport avec ces concepts. Ceci est d'autant nécessaire parce que
« une recherche consciente de ses besoins ne peut passer
outre le nécessité de clarifier ses concepts,
c'est-à-dire, préciser la ou les dimensions du
phénomène désigné »13(*) Les concepts qui
feront ainsi l'objet de cet effort théorique sont les suivants :
transfuge politique et parti politique.
Ensuite, il sera question de présenter certains partis
politiques implantés à Kisangani en l'an deux mille trois et qui
constituent notre champ de recherche.
I.1. CLARIFICATION DES
CONCEPTS.
Nous définissons dans cette section les concepts
transfuge politique et parti politique et nous y développons des
théories compilées relatives au parti politique.
I.1.1. Le transfuge politique
Il existe deux acceptions du transfuge. Le transfuge est
d'abord « le fait pour un soldat de passer à
l'ennemi »14(*)
Il s'avère évidemment qu'une telle acception du
transfuge en fait un concept militaire. Le transfuge est ensuite perçu
comme « le fait pour un individu d'abandonner son parti,
ses opinions pour un parti, des opinions adverses »15(*) cette acception
du transfuge est dite politique.
Ainsi défini, le transfuge politique se
différencie de la désertion ou de la défection d'une part
et, du schisme ou de la scission, d'autre part. En effet, le transfuge se
distend de la désertion ou de la défection dans la mesure
où celles-ci ne consistent qu'à un abandon du parti sans
adhésion à un autre parti. De même le transfuge
s'écarte du schisme ou de la scission dans la mesure où ces
derniers sont collectifs et rompent l'unité du parti en le
dédoublant alors que le transfuge, lui, l'érode.
Le transfuge politique revêt certaines
caractéristiques, il est personnel car il est un acte posé par un
individu sans ouvertement entraîner d'autres membres de parti.
D'où son opposition à la scission ou au schisme ;
Il est volontaire car il est le résultat d'une
détermination de sois vis-à-vis de la décision d'abandon
du parti pour un autre. D'où sa différence avec
l'épuration et l'excommunication qui sont des contraintes ;
Il est enfin transitoire car il est un passage individuel d'un
parti politique A vers un parti politique B.
Qu'il soit enfin mentionné au passage que le transfuge
politique s'observe surtout dans un système de partis qui est
« un ensemble structuré constitué des relations
tantôt d'opposition tantôt de coopération qui existent entre
les partis politiques agissant sur la scène politique d'une même
société politique »16(*)
I.1.2. Le parti politique
Nous retournons, dans cette partie, le parti politique sous
ses différentes facettes. Notions, conceptions, caractéristiques,
clivages et fonctions y sont décryptés.
I.1.2.1. Notions
Il existe plusieurs définitions du parti politique qui
se différencient selon qu'elles insistent sur différents points
focaux de définition.
Benjamin CONSTANT17(*) affirme que le parti politique est une réunion
d'hommes qui professent la même doctrine politique. Il est donné
de constater que cette définition de Benjamin CONSTANT met en exergue -
moins que la structure ou la fonction - la doctrine du parti.
BOUDON et BOURRICAUD par contre, désignent par parti
politique, toute organisation rassemblant des individus plus au moins
semblables par leurs statuts socio-économiques, leurs affiliations
religieuses, leurs attitudes et leurs visions du monde18(*) cette définition met
l'accent sur l'organisation et la manière dont il se structure, pour
définir le parti politique.
GUY HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM, Philippe
BRAUD19(*) appellent parti
politique, « les groupes organisés et permanents
dont les membres se rassemblent au regard des projets partagés, de
valeurs communes ou encore d'alliances d'intérêts. (...) Dans le
cadre de la démocratie représentative, ils ont normalement pour
objectif la conquête du pouvoir ou, au moins, l'accès à
celui-ci par des voies constitutionnelles régulières et
spécialement par le truchement des
élections »
I.1.2.2. Conceptions.
Au regard de la pluralité des définitions de
partis politiques, il importe de cataloguer les définitions en
conceptions ;
a) La conception libérale
C'est la conception traditionnelle qui se focalise sur la
doctrine, l'idéologie pour identifier le parti politique. Elle se fonde
davantage sur le programme politique dans sa définition.
b) La conception Marxiste
A la conception libérale a succédé la
conception marxiste. Celle-ci se fonde, non pas sur la doctrine mais
plutôt sur la composition sociale, la structuration, pour définir
le parti politique. Ici, le parti politique est pris pour un appareil, une
machine au service d'une classe pour la conquête du pouvoir.
c) La conception intermédiaire
contemporaine.
C'est la conception qui s'allie les acquis de deux
précédentes conceptions. Elle repose à la fois sur le
programme politique et la structure dans la tentative de définition.
Toutefois, le parti politique s'identifie également
à partir de certaines autres caractéristiques.
I.1.2.3. Les
caractéristiques du parti politique20(*)
Parler d'un parti politique requiert :
a) Une organisation durable, c'est-à-dire une
organisation dont l'espérance de vie politique soit supérieure
à celle de ses dirigeants en place ;
b) Une organisation locale bien établie et apparemment
durable, entretenant des rapports réguliers et variés avec
l'échelon national.
c) La volonté délibérée des
dirigeants locaux et nationaux de l'organisation de prendre et d'exercer le
pouvoir seuls ou avec d'autres, et non pas simplement d'influencer le
pouvoir ;
d) Le souci, enfin, de rechercher un soutien populaire
à travers les élections ou de tout autre manière.
Ces caractéristiques sont confinées dans la
définition de Joseph LAPALOMBARA et WEINER :
« un parti est une organisation durable, agencée
du niveau national au niveau local visant à conquérir et à
exercer le pouvoir et recherchant, à cette fin, le soutien
populaire »21(*)
I.1.2.4. Les fonctions du
parti politique22(*)
Dans un système de partis, ceux-ci servent
classiquement à trois choses.
a. Formation de l'opinion.
Les partis contribuent à créer et à
maintenir une conscience politique, en assurant l'information et la formation
de l'opinion.
Ils assurent un encadrement thématique, doctrinal ou
idéologique des électeurs et des candidats. Ils clarifient et
alimentent le débat politique, en explicitant plus clairement les choix.
Grâce à eux, l'électeur saura mieux de quelles
idées, de quel programme se réclame tel ou tel candidat, et,
donc, quelle action il mènera une fois élu.
b. Sélection des candidats.
Les partis politiques désignent les candidats qu'ils
proposent aux électeurs. Ils jouent par conséquent le rôle
actif de recrutement politique tendent à créer des nouvelles
élites.
c. L'encadrement des élus.
Les partis assurent l'encadrement des élus dans deux
sens. Ils maintiennent un contact permanent entre les élus et les
électeurs en expliquant aux électeurs l'activité
parlementaire de l'élu, en défendant ses décisions, en
faisant sa propagande d'une part.
D'autre part, ils assurent l'encadrement parlementaire des
élus, en réunissant et en assurant la concertation des
élus d'un même parti au sein d'un groupe parlementaire.
Cependant, faudra - t - on remarquer, que dans les pays en
voie de développement caractérisés par une faible
spécialisation et différenciation des rôles, les partis
assument en effet, une multiplicité de fonctions touchant à
l'administration, la police, l'éducation et la sécurité
sociale qui s'ajoutent à leurs fonctions électorales et
parlementaires traditionnelles.
I.1.2.5. La typologie des
clivages partisans.
Les partis politiques existent certes et fonctionnent mais ils
ne sont pas tous les mêmes et - de même nature.
Ce sont ces différences, ces écarts qui sont
réunis en terme générique de clivages partisans.
En effet, il existe plusieurs clivages partisans. Les partis
peuvent se différencier par rapport à la structure, à
l'idéologie, à la composition sociale, au contexte
socio-historique, à l'étendue de leurs activités, à
la discipline du parti,...
Par rapport à leur manière de se structurer, on
distingue les partis de masse des partis de cadre. Les premiers se
caractérisent par une forte structuration (cellule, section), avec des
branches très étendues de manière à atteindre un
plus grand nombre d'adhérents qui contribueront, par leurs cotisations
aux frais de fonctionnement du parti ; les seconds sont
caractérisés par une faible structuration qui ne se limite
qu'à rassembler des notables influents, techniciens et riches capables
de préparer le parti aux élections.
Quant à l'idéologie ou la doctrine, il est
courant de distinguer les partis de gauche de ceux de droite. Un parti est de
gauche lorsqu'il professe des idées avancées ou progressistes
tendant à l'acceptation du progrès politique, social et
économique ou qui penchent à la modification de la
société vers un idéal, par des réformes ou des
moyens - au besoin - violents.
Toutefois la composition de la gauche varie selon les Etats.
Aux Etats-Unis, la gauche est constituée des démocrates ou des
libéraux alors qu'en Grande-Bretagne, elle est occupée par les
Travaillistes, en France, les communistes et socialistes la constituent en
grande proportion.
Par contre, un parti est de droite lorsqu'il professe des
idées conservatrices ou réactionnaires s'opposant au
progrès social et visant le rétablissement des institutions
antérieures ou leur maintien. Comme la gauche, la droite est aussi
d'une composition variable selon les pays.
Pour ce qui est de la composition sociale, on trouve des
partis d'ouvriers, les partis d'industriels, de banquiers ; ... Ce clivage
se rapporte à la proportion du groupe qui se retrouve en majorité
dans un parti politique.
Par rapport à la discipline de vote, on distingue les
partis souples des partis rigides. Un parti est dit souple quand ses
élus ne sont pas obligés, dans un organe représentatif, de
voter tous de la même manière. Chaque élu vote comme bon
lui semble. Par contre un parti est rigide lorsqu'il impose une discipline de
vote à ses membres.
Au point de vue des contextes socio-historiques, certaines
catégories plus sensibilisées aux problèmes
généraux et qui on été interprètes naturels
des aspirations diffuses dans les masses, devenant par la suite des partis
politiques vont inspirer une autre différenciation entre eux. En effet,
on distingue les partis d'essence ethnique, syndicale, mutualiste,...
En ce qui est de l'étendue d'activités offertes
aux membres, on distingue les partis spécialisés des partis
totalitaires. Un parti est spécialisé lorsque ses
activités ne concernent que des branches purement politiques sans
dérober ce domaine très limité. Par contre un pari est
totalitaire lorsqu'il étend ses activités jusqu'au-delà de
la sphère purement politique (à l'usine, au bureau, dans le
loisir, dans la famille) de ses membres.
Il convient toutefois de noter que ces clivages autant que la
typologie qu'ils engendrent ne sont pas très rigoureux et leur liste
n'est pas, ici, exhaustive. Mais il faut retenir en définitive que les
partis politiques sont des organisations des nationaux réunis par une
structure spécifique autour d'un programme politique et visant la
conquête et l'exercice du pouvoir notamment par la voie des
élections. Ils sont des champs des forces particuliers et singuliers.
I.2. LES PARTIS POLITIQUES
IMPLANTES A KISANGANI EN 2003.
Dans cette section, sont succinctement présentés
les partis politiques qui constituent le champ de notre étude. Il s'agit
du Mouvement de Libération du Congo (M.L.C), des Forces du Futur, des
Forces Novatrices pour l'Union et la Solidarité (FONUS), du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie/de Kisangani, Mouvement de
Libération et du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie (P.P.R.D).
I.2.1. Le Mouvement de
Libération du Congo (M.L.C.)
D'origine politico-militaire, le M.L.C. est une formation
politique qui s'est mué en parti politique le 5 Avril 2003 à
GBADOLITE. D'idéologie politique libérale, le M.L.C. prône
notamment l'émergence d'un Etat de droit, la double nationalité,
la territoriale de développement, la concurrence dans tous les secteurs
économiques nationaux. Il est hiérarchiquement structuré
- du sommet national à la base - d'un comité exécutif
national, par des fédérations provinciales, par des cantons
urbains ou des districts, par des comités communaux, par des sections
au niveau des quartiers, par des sous-sections au niveau des rues et par des
cellules. Chacune de ces structures comporte un organigramme spécifique
prévu par les statuts.
Historiquement, le M.L.C. a été implanté
à Kisangani le 07 Novembre 2003.
I.2.2. Les Forces du Futur.
Créées à Kinshasa le 18 Juillet 1994, les
Forces du Futur sont un mouvement politique dont les idéaux sont la
démocratie, la liberté, la justice, le progrès, la paix,
le patriotisme, l'indépendance, la consolidation de l'unité
nationale, la préservation de la souveraineté de l'Etat
Congolais, de la sécurité et de l'intégrité du
territoire.
Se réclamant d'idéologie
« communaucratique », c'est-à-dire celle qui se vit
dans un système politique où les droits de l'individu et ceux de
la communauté nationale dans son ensemble s'harmonisent et concourent
pour forger l'épanouissement de l'un et de l'autre sur le fondement des
principes et valeurs de démocratie, du respect des droits de l'homme et
des libertés fondamentales pour tous, les Forces du Futur axent leur
projet de société sur 3 points : la construction de l'Etat
de droit, l'économie forte, l'investissement dans les femmes.
Les Forces du Futur ont été implantées
à Kisangani en décembre 2003, elles se structurent en directoire
national, en comité provincial, en comité de district ou de
ville, en comité sectionnaire (territoire/commune), en comité
sous cellulaire (groupement, groupe d'avenues).
I.2.3. les Forces Novatrices
pour l'Union et la Solidarité (FONUS)
Fondées sur la philosophie sociale de droit de l'homme,
du respect de la légalité, la légitimité et la
rationalité, le nouvel ordre social, politique, économique et
culturel (solidarisme intégral) ainsi que sur une orientation politique
axée sur la libération du peuple congolais et l'implantation d'un
Etat de droit, les Forces novatrices pour l'union et la solidarité est
une ancienne branche juvénile de l'U.D.P.S. (JUFOR) dont elle scinda le
15 Août 1993 pour devenir un parti politique autonome.
Implantées à Kisangani au mois de novembre 2003,
les FONUS sont structurées par un comité et un congrès au
niveau national. Localement, elles sont organisées en union provinciale,
en fédération (district ou ville), en sections (commune ou
territoire) en sous-sections et en cellules.
1.2.4. Le rassemblement
Congolais pour la Démocratie, Mouvement de Libération
(R.C.D/K.M.L)
Faction dissidente du R.C.D., le R.C.D/K.M.L a vu le jour le
20 Maui 1999 à Kisangani et s'est transformé en parti politique
le 02 Juillet 2003.
Se réclamant du socio-libéralisation
chrétien ; le R.C.D/K.M.L prône le patriotisme
responsable ; il défend le pluralisme politique, l'économie
sociale du marché, la répartition équitable des ressources
nationales, l'état de droit la protection de la minorité,
l'humanisme et la solidarité dans la promotion de la libre entreprise,
l'instauration des droits fondamentaux de la personne humaine et des
libertés publiques ainsi que la justice sociale et distributive.
Son emblème est une carte du Congo de couleur bleu,
encadrée de la couleur jaune et sectionnée de 2 barres rouges et
une colombe portant un rameau ; sa devise est « Dieu, le Congo
et la Loi ».
Organisé en congrès, conseil politique, en
présence et en secrétariat général à
l'échelle nationale, le R.C.D./K.M.L est structuré au niveau
provincial et local en conseil politique et comité
fédéraux, en conseil politique et comité sous
fédéraux, en conseil et comité politiques sectionnaires
(commune et territoire) ; en comité et conseil politiques sous
sectionnaires (collectivités) et cellulaires (groupement).
Le R.C.D./K.M.L s'est implanté officiellement à
Kisangani en nombre 2003.
I.2.5. le Parti du Peuple pour
la Reconstruction et la Démocratie (P.P.R.D)
Créé le 30 Mars 2002, le P.P.R.D. se
réclame, selon l'article 8 de son statut, de l'idéologie
socio-démocrate. Celle-ci prône l'affirmation de
l'indépendance et de la souveraineté de la R.D.C., la
régénération des forces vives de la Nation et la
Renaissance du Congo Démocratique.
De doctrine orientée vers le patriotisme
rénovateur (art 10 des statuts), le P.P.R.D. consacre la défense
des intérêts supérieurs de la Nation, l'engagement
constructeur, reconstructeur et rénovateur ainsi que l'ouverture aux
valeurs universelles.
Sa devise étant « l'unité, le
renouveau et le développement », le P.P.R.D s'organise
à travers les organes centraux (le congrès, le conseil national
et le comité exécutif national) et les organes de base (le
conseil provincial et le comité exécutif provincial, les
assemblées locales et les comités de base) s'étendant des
provinces jusqu'aux groupements. Le P.P.R.D. a été
implanté à Kisangani en octobre 2003.
C'est donc au sein de ces partis présentés
ci-dessus que nous avons trouvé les transfuges dont les motivations font
l'objet de notre étude.
Chapitre
deuxième : CRITERIOLOGIE D'ADHESION PARTISANE A
KISANGANI
Sous ce chapitre, sont étalés et analysés
les critères d'adhésion fixés par les activistes des
partis politiques à Kisangani.
Il s'étend sur deux sections. La première s'axe
sur le processus méthodologique et la deuxième se penche sur
l'analyse et l'interprétation proprement dites des résultats
relatifs aux critères d'adhésion.
II.1. PROCESSUS
METHODOLOGIQUE
La population d'enquête, l'échantillon ainsi que
les instruments de récolte des données sont décrits dans
cette section.
II.1.1 Population et
échantillon.
De la population d'étude, mentionnons qu'elle est
constituée de l'ensemble des partisans transfuges, membres des partis
politiques implantés à Kisangani au cours de l'année deux
mille trois.
En effet, tenant compte de la nature quelque peu
délicate de la question que nous nous sommes proposé de
débattre à savoir, le phénomène de transfuge au
sein des partis politiques, il s'est révélé difficile
d'asseoir notre enquête sur une base de sondage, particulièrement
pour deux raisons. D'abord, les partis politiques au sein desquels notre
enquête a été menée disposent plus des listes
d'adhérents - du reste moins détaillées et
incomplètes - que celles d'adhérents transfuges. Ensuite, la
carence des listes d'adhérents transfuges nous a entraînés
à une enquête sélective personnelle des transfuges parmi
les membres des partis politique.
C'est pourquoi, nous avons dû adopter un
échantillonnage à choix raisonné, c'est-à-dire du
type non probabiliste de soixante unités. Deux caractéristiques
ont été retenues à savoir, le sexe et la profession.
Tableau 1.
Répartition de l'échantillon d'après le
sexe.
Sexes
|
F
|
%
|
Masculin
|
45
|
75
|
Féminin
|
15
|
25
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source : notre
enquête.
Légende :
F : Fréquences
% : Pourcentage
A la lumière de ce tableau, il se dégage que
notre échantillon comprend 45 sujets sur 60 soit 75% des sujets de sexe
masculin contre 15 sujets sur 60 soit 25% de sexe féminin.
Cet écart, s'explique notamment par une participation
accrue des hommes par rapport aux femmes aux partis politiques et par une
transfugitivité accrue d'hommes que des femmes au sein des partis
politiques.
Tableau 2 :
Répartition de l'échantillon d'après la
profession.
EMPLOIS
|
F
|
%
|
Employés
|
19
|
31,6
|
Indépendants
|
02
|
3,4
|
Sans emplois
|
39
|
65
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source : notre
enquête.
Légende :
F : Fréquences
% : Pourcentage
Employés :
|
Dans cette catégorie, figurent notamment ceux qui
travaillent sous statut ou sous contrat : les salariés
privés ou de l'Etat.
|
Indépendants :
|
Cette catégorie rassemble ceux qui exercent des
professions qui ne les lient à un tiers ni par un statut ni par un
contrat (commerçants, artistes, artisans)
|
Sans emplois :
|
Cette catégorie réunit en son sein, tous nos
enquêtés qui n'ont pas d'emploi spécifique. C'est la frange
des chômeurs, des débrouillards et d'étudiants.
|
Comme l'indique le tableau 2, notre échantillon
comprend sur soixante unités, trente neuf sans emploi soit 65%, deux
indépendants sur 60 soit 3,4 % et 149 employés soit 31,6 %.
Cet écart est justifié par le taux de
chômage élevé au sein de la population à l'âge
de travailler et par le faible taux des travailleurs indépendants
II.1.2. Instruments de
récolte et de traitement des donnés.
Outre les données puisées de la documentation
disponible relative à notre objet d'étude, il sied de faire
remarquer le rôle combien important joué par la technique
d'entretien structuré dans la récolte des données portant
sur les opinions relatives aux causes du transfuge au sein des partis
politiques.
En effet, notre guide d'entretien comporte sept questions dont
quatre sont ouvertes et trois, à éventail des réponses.
Quant au traitement des données, nous nous sommes
bornés à faire usage de la statistique élémentaire,
tenant compte de nos limites en ce domaine.
Concrètement, notre effort a consisté en la
quantification des opinions en termes des fréquences et en la
transformation de ces derniers en pourcentages. Ceux-ci ont reçu la
dénomination générique de taux qui nous servirons pour
désigner telle ou telle autre opinion qualifiée.
Ceci dit, passons à présent à la seconde
section consacrée à l'analyse des résultats sur les
critères d'adhésion partisane à Kisangani.
II.2. ANALYSE DES CRITERES
D'ADHESION PARTISANE A KISANGANI
Sous cette section, nous étalons et examinons les
différents points sentimentaux ou rationnels auxquels les
adhérents se réfèrent pour s'intégrer dans un parti
politique. Il s'agit, en d'autres termes, d'une analyse des causes
d'adhésibilité ou des facteurs attractifs des partis
politiques.
L'analyse nous a cependant été rendue
aisée par les questions que nous avons posées au cours de notre
enquête. Ces questions dégagent les différents
thèmes d'analyse des critères d'adhésion à
Kisangani. Il s'agit des thèmes ci-après :
- Le phénomène du parti à
Kisangani ;
- L'adhésibilité(*) des partis politiques.
Tableau 3 :
spécification des thèmes d'analyse et questions y
relatives
N°
|
THEMES
|
QUESTIONS
|
NOMBRES
|
01
|
Le phénomène du parti
|
01
|
01
|
02
|
Les causes d'adhésibilité des partis
politiques
|
3 et 4
|
02
|
Source : notre enquête.
Le tableau ci-dessus présente de façon
synoptique les différents thèmes autour desquels s'articule la
deuxième section de ce chapitre et les questions y correspondantes
respectivement et le nombre de celles-ci.
En effet, le premier thème est la certification du
phénomène partisan à Kisangani. L'appréhension de
ce thème est rendue possible par les réponses des
enquêtés à la question n° 1.
Le deuxième thème se rapporte aux causes
d'adhésion aux partis politiques à Kisangani.
L'appréhension de ces causes est rendue possible grâce aux
réponses de nos enquêtés aux questions 3 et 4.
II.2.1. Le
phénomène du parti.
La réalité du transfuge est liée à
celle des partis politiques. Cherchant à nous enquérir de la
nouménalité du transfuge au sein des partis politiques, il nous
a fallu tout d'abord démontrer la réalité de ceux-ci.
Ainsi, nous avons dû poser la question suivante : vous êtes
membres d'un parti politique ? Lequel ?
Tableau 4 :
Réponses des enquêtés sur l'appartenance
partisane.
PARTIS
|
F
|
%
|
P.P.R.D.
|
12
|
20
|
M.L.C.
|
12
|
20
|
RDC/K-ML
|
12
|
20
|
FONUS
|
12
|
20
|
Forces du Future
|
12
|
20
|
TOTAL
|
60
|
100
|
Source : notre enquête.
A la lecture de ce tableau, il ressort que tous nos
enquêtés appartiennent aux partis politiques en raison de 12 par
parti sur 60 soit 20 % pour chaque parti politique.
Au-delà de la péréquation des sujets par
parti et de la démonstration de la consubstantialité du transfuge
et du parti, ce tableau révèle aussi que les partis existent
à Kisangani et qu'ils ont des adhérents dont la présence
en leur sein peut être une première ou une
alteradhésion.
La réalité de l'appartenance partisane à
Kisangani introduit son revers : l'électorat simple. Plus nombreux
sont les Boyomais qui détiennent le droit de vote, moins sont ceux qui
s'inscrivent dans les partis politiques. Ceux qui ne s'inscrivent pas
constituent la catégorie des électeurs simples ou non partisans
qui, évitent l'embrigadement, la discipline du parti. Par contre, les
adhérents aux partis politiques sont crédules et acceptent
l'embrigadement. Ils veulent proclamer au grand jour leurs couleurs politiques
personnelles.
Les activités des partis les sont parce que
« tous ont besoin de croire à une cause simple et
de vibrer en écoutant leur héros. Tous ont un goût
extrême pour l'idéologie »23(*)
Au fait, le héros, l'idéologie auxquels croient
les adhérents constituent, comme nous allons le constater, les causes et
les facteurs de l'adhésibilité partisane.
II.2.2. les critères
d'adhésion aux partis politiques à Kisangani.
A travers ce point, sont décrits les enjeux que les
partis présentent au public et qui touchent à la
sensibilité de celui-ci et l'incite à adhérer aux
partis ;
Ainsi, nous avons posé la question suivante :
quelles sont les raisons qui vous ont poussé à adhérer
à un parti politique. Précisez l'ultime raison.
Tableau 5 :
Opinions des enquêtés sur les critères
d'adhésion
REPONSES
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
TOTAL
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
1) La recherche d'argent
|
1
|
8,3
|
-
|
-
|
2
|
16,7
|
-
|
-
|
1
|
8,3
|
4
|
6.6
|
2) l'espoir de briguer un poste dans l'avenir
|
2
|
16,7
|
3
|
25
|
3
|
25
|
1
|
8,3
|
1
|
8,3
|
10
|
16.7
|
3) le désir de se retrouver avec les amis
|
1
|
8,3
|
1
|
8,3
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2
|
16,7
|
4
|
6.7
|
4) tendance ethnique
|
1
|
8,3
|
1
|
8,3
|
2
|
16,6
|
3
|
25
|
-
|
-
|
7
|
11.7
|
5) par attrait de l'idéologie du parti
|
3
|
25
|
3
|
25
|
2
|
16,7
|
4
|
33,3
|
3
|
25
|
15
|
25
|
6) par charme du leader du parti
|
4
|
33,4
|
4
|
33,4
|
3
|
25
|
4
|
33,4
|
5
|
41,7
|
20
|
33.3
|
TOTAL
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
60
|
100
|
Source : notre enquête.
Comme l'indique ce tableau, l'adhésion à un
parti politique est fonction de plusieurs raisons. Les raisons
d'adhésibilité partisane sont affaires d'individus et des
circonstances.
A la lumière de ce tableau, il ressort que les
activités des partis politiques reconnaissent y avoir
adhéré parce qu'ils ont été frappés sinon
séduits par les leaders des partis : 20 sujet sur 60 soit 33,3
% ; D'autres ont adhéré par conviction
idéologique : 15 sujets sur 60 soit 25% de nos
enquêtés ; une autre catégorie d'enquêtés
estime adhérer aux partis politiques pour y satisfaire les ambitions
personnelles ou dans le but de briguer des mandats dans l'avenir : 10
sujets sur 60 soit 16,7 % de nos enquêtés.
Une autre frange affirme avoir adhéré à
un parti politique parce que celui-ci est créé, dirigé ou
composé par des frères de la tribu, de l'ethnie ou d'un
même coin géographique : 7 sujets sur 60 soit 11,7%. D'autres
enfin, attestent que leur adhésion à un parti politique a
été motivée par la quête d'argent : 4 sujets
sur 60 soit 6,6% de nos enquêtés. Il en est de même pour
ceux qui y ont adhéré par quête de solidarité.
Il convient alors de noter que dans un système des
partis, l'adhésion est fonction de plusieurs facteurs et atouts que
présentent les partis politiques. Ces facteurs sont singuliers et
complémentaires à telle enseigne qu'ils exigent une analyse
méticuleuse pour déterminer l'ultime. Toutefois, nous les
regroupons en trois grandes causes ou facteurs d'adhésions à
savoir, la loyauté au leader, les faisceaux d'enjeux et la conviction
idéologique.
II.2.2.1. la loyauté
au leader.
La personne du leader est un paramètre important
à l'attrait des adhérents aux partis. Elle fait des partis
politiques, en effet, des cercles formés autour des personnes
considérées comme providentielles ou comme des surhommes par les
adhérents.
La plupart des partis au sein desquels nous avons
enquêté sont premièrement des partis à
allégeance au leader : 20 sujets sur 60 enquêtés soit
33,3 % suivent le leader. Cette allégeance ou mieux la capacité
du leader à drainer la foule est fonction notamment de son origine, sa
moralité, ses capacités intellectuelles ainsi que sa richesse
comme le montre ce tableau ventilé sur les opinions des
enquêtés à propos de leur allégeance au leader.
Tableau n°
6 : opinion des enquêtés sur l'allégeance au
leader.
Allégeance au leader.
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
TOTAL
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
F
|
%
|
Vertus morales
|
1
|
25
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
20
|
2
|
10
|
Renom de richesse
|
2
|
50
|
3
|
75
|
1
|
33,3
|
1
|
25
|
3
|
60
|
10
|
50
|
Capacité intellectuelle
|
-
|
-
|
1
|
25
|
1
|
33,3
|
1
|
25
|
-
|
-
|
3
|
15
|
Proximité géographique
|
1
|
25
|
-
|
-
|
1
|
33,3
|
2
|
50
|
1
|
20
|
5
|
25
|
TOTAL
|
4
|
100
|
4
|
100
|
3
|
99,9
|
4
|
100
|
5
|
100
|
20
|
100
|
Source : détails de notre
enquête sur terrain.
En effet, comme le montre ce tableau, le renom de richesse
constitue la popularité du leader et l'adhésibilité
à son parti. L'ostentation de son opulence à travers son
habillement et ses luxueuses voitures ainsi que certains gestes de
générosité faits à travers la distribution des
cadeaux rendent le parti politique du leader fortement attractif : 10 sur
20 enquêtés qui suivent le leader le font à la suite du
renom de richesse du leader.
En outre, la proximité surtout géographique
entre le leader et les adhérents virtuels est un enjeu d'attrait de
taille dans les partis politiques comme l'indique le pourcentage de 25 % de nos
enquêtés qui ont affirmé suivre le leader par
affinités ou proximité géographique (cfr. Tableau n°
6). Cette logique identitaire va de l'ethnicité à la
nationalité en passant par la provincialité du leader. Elle
repose sur le présupposé selon lequel le soutien, à un
leader d'identique origine géographique, par l'adhésion à
son parti, est plus rentable politiquement à ses proches
géographiques, s'il accédait à un mandat politique.
De même, les aptitudes intellectuelles du leader
attirent également la foule. Elles s'étalent par le titulariat de
diplômes universitaires de prestige, la maîtrise de plusieurs
langues étrangères et par la capacité de secréter
des opinions d'influence et de trouver des solutions aux problèmes
urgents : 3 sujets sur 20 qui suivent le leader le font parce
qu'attirés par les aptitudes intellectuelles de celui-ci (cfr. Tableau
n° 6).
Enfin, les vertus morales du leader qui se reflètent
par un comportement imbu d'intégrité, de fidélité
et d'honnêteté à l'égard de lui-même et du
parti le font également aduler par ses adhérents virtuels.
Ceux-ci croient voir en lui à la fois l'incarnation et la transcendance
de certains principes moraux comme l'a constaté BOURRICAUD :
« La confiance du leader a comme condition le loyalisme
du leader envers le groupe. Si j'accepte de voir en lui un homme devant lequel
je m'incline, dont j'accepte les suggestions avec faveur et respect, c'est
qu'à travers lui j'entrevois le développement d'une entreprise
qui l'intéresse comme elle m'intéresse mais qui le dépasse
comme elle me dépasse, (...)24(*).
C'est emballement au leader du fait de moralité
présupposée bonne se justifie par la communion entre les
adhérents et le leader dans les mêmes valeurs morales. Deux de nos
enquêtés sur 20 qui suivent le leader soit 10 % sont de cet
avis.
Le loyalisme du leader suscite à sont égard
d'abord, puis à celui du parti, une allégeance mesurable par le
taux d'allégeance au leader obtenu par le centuple du nombre
d'adhésions par charme du leader à a dividende de
l'échantillon et qui équivaut au pourcentage statistique.
REPONSES
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
Taux d'allégeance au leader
|
33,4
|
33,4
|
25
|
33,4
|
41,7
|
Source : tableau tiré du
tableau n° 5
Ces taux d'allégeance, permettent
l'interprétation globale selon laquelle l'influence des leaders a
été prépondérante dans l'adhésibilité
des partis à Kisangani. Autrement dit, les partis politiques à
Kisangani ont été construits autour des leaders qu'autour
d'autres critères.
Cependant l'allégeance au leader revêt une double
forme selon qu'elle se fonde sur son influence matérielle ou sur son
ascendant moral.
L'allégeance est utilitaire si elle vise, par le
soutien du parti à travers son leader, le bénéfice
pécuniaire ou en biens matériels. Elle est par contre
identitaire lorsqu'elle repose sur la communion ou la proximité morale
ou géographique entre le leader et ses adhérents.
Dans un système des partis, la loyauté au leader
est à la fois un facteur centripète dans la mesure elle attire
les adhérents dans un parti et, centrifuge dans la mesure où les
adhérents du premier parti le quittent parce qu'attirés par le
leader d'un autre parti voisin.
II.2.2.2. les faisceaux
d'enjeux.
Nous examinons sous cette section, l'ensemble
d'intérêts que l'adhésion à un parti politique met
en jeu et qui attire les adhérents. Il s'agit de la symbolique partisane
et des gratifications matérielles.
A. La symbolique partisane.
Une portion, manifestement faible, d'adhésion aux
partis politiques ont des visées symboliques car elles ne valent que par
ce à quoi elles renvoient à savoir, la satisfaction au niveau
d'une meilleure estime de soi, ou encore le sentiment de partager une
expérience humainement enrichissante grâce aux rencontres
effectuées ou à la formation acquise.
En effet, le besoin d'appartenance et d'estime est diversement
constant dans l'homme et la satisfaction est offerte par les groupes dont les
partis politiques en sont les archétypes. La quête de la
cordialité, de la chaleur humaine et de l'identification à une
cause sont une raison importante d'adhésions : 4 sujets sur 60 de
nos enquêtés soit 6,7 % l'ont affirmé (cfr. Tableau n°
5). Satisfaire un désir de rencontrer les amis, les frères,
ont-ils affirmé, a été l'origine de leur
adhésion.
B. Les gratifications matérielles
escomptables
Une autre proportion (14 enquêtés sur 60 soit
23,3 %, (cfr Tableau n° 5) d'adhésions sont une
matérialisation de la volonté marquée de briguer un mandat
politique d'un côté et, la quête de l'argent de l'autre.
En effet, adhérer à un parti politique constitue
la première étape d'une carrière politique car le
dévouement au parti et l'expérience acquise ou les performances y
réalisées constituent souvent des titres à la
désignation d'un mandat électif soit à l'intérieur
du parti comme permanent ou dirigeant soit comme candidat au mandat
électif des collectivités publiques.
En outre, la détention de la carte du parti et le fait
d'y rendre des services peuvent avoir des retombées positives pour
l'accès à un emploi, de même qu'il peut faciliter la
promotion de hauts fonctionnaires dans les entourages politiques (cabinets
ministériels ou des élus locaux).
C'est pourquoi 16,7 % de nos enquêtés affirment
avoir adhéré aux partis politiques parce qu'ils ont des ambitions
de briguer des mandats. Il s'agit là de la vénalité
adhésive indirecte.
Par ailleurs, d'autres adhésions (6,7 % de nos
enquêtés l'ont attesté, cfr Tableau n° 5) sont
commandées par le souci de recherche d'argent dans les partis
politiques ; au fait, les adhérents ne donnent que très
difficilement de l'argent au parti et se révèlent cotisants
particulièrement rétifs. Par contre, en venant dans les partis,
certains croient pouvoir y recevoir de l'argent ou des biens distribués
gratuitement en contrepartie de leur adhésion. Il s'agit là d'un
utilitarisme adhésif qui se traduit par le taux de
vénalité de 6,7 %, (cfr. Tableau n° 5). Il se traduit par la
propension des adhérents à vouloir conditionner leur
adhésion par la distribution d'argent ou sa garanti par le parti.
Il convient donc de noter qu'autant les enjeux partisans
attirent les adhérents dans un parti politique (18 sujets sur 60
enquêtés soit 30 %, cfr. Tableau n°5) autant ils s'en
retirent pour un autre dont les enjeux sont estimés plus colossaux,
comme nous le verrons dans la deuxième partie. Car l'adhésion est
circonstancielle, orientée par l'utilité maximale. Le parti qui
promet le maximum de satisfactions crédibles est plus
adhésible.
II.2.3. la conviction
idéologique ou doctrinale.
L'idéologie, qui est « la
façon dont les hommes, depuis toujours, se sont
représentés le monde - tant le cosmos que Dieu ou la science -,
comment ces conceptions se sont inscrites dans la vie sociale et culturelle, et
ont servi à la définition et à la pratique du
savoir »25(*)
attire également les adhérents au sein des
partis.
Pour les adhérents - quelque peu incultes -
l'idéologie commence par des conceptions le plus simples traduites par
la devise, le slogan, les emblèmes, les refrains des hymnes jusqu'aux
élucubrations philosophiques du parti.
Pour les plus avertis, la manière dont le parti
convertit les idées économiques et sociales en programme concret.
Intelligible le rend plus attractif par rapport aux autres. En somme, les
représentations économico-socio-politiques du parti ainsi que la
manière dont elles sont traduites en programme concret charment les
potentiels adhérents. Ils peuvent comprendre le tout ou la partie de ces
représentations et en être totalement ou partiellement d'accord
en y adhérant. Le nombre d'adhérents par conviction
idéologique de 25 % est révélateur - moins que le charme
du leader - de la réalité des partis (Cfr. Tableau n° 5).
Toutefois, il faut noter qu'autant les représentations
idéologiques attirent des sympathisants autant elles peuvent soustraire
les adhérents d'un parti à un autre si elles ne s'adaptent pas
aux aspirations populaires.
Il convient de noter à l'issue de cette première
partie sur l'armature théorique que les partis politiques qui ont
constitué le champ de notre recherche, se sont avérés,
à travers la critériologie d'adhésion partisane à
Kisangani, comme des partis d'allégeance au leader.
Cette considération est d'autant plus plausible qu'il
revient au leader non seulement de créer le parti, de
sécréter l'idéologie, de débourser ses fonds pour
son fonctionnement mais également de jouer un rôle d'assistance
particulièrement important à travers la distribution d'aides aux
partisans indigents et la fourniture de certains biens à tous les
adhérents. Tandis que le rôle de ceux-ci ne se borne, à la
limite, qu'à acclamer les exploits du leader.
La fidélité au leader puis - à travers
lui - au parti repose sur une superposition d'affinités individuelles,
religieuses, tribales ainsi que sur la poursuite des intérêts dont
l'amalgame rend précaire les engagements d'adhésion. Ils sont
sujets à révocation et à la base d'une transhumance au
sein des partis dont les causes sont analysées dans la deuxième
partie de notre étude.
Deuxième
partie : TRANSFUGE POLITIQUE ET SURVIE
DES PARTIS POLITIQUES
Dans cette partie es étalée la dynamique
caractéristique des partis politiques : la désertion et
l'alteradhésion. Ainsi dans son premier chapitre, sont
démontrées les causes du transfuge politique à travers les
raisons des défections d'un coté et celles de
l'alteradhésion de l'autre.
Dans son deuxième chapitre, par contre, est analyse un
des mécanismes de survie des partis politiques face au
phénomène de transfuge.
Chapitre premier : LA
QUIDITE DU TRANSFUGE POLITIQUE
AU SEIN DES PARTIS POLITIQUES
Dans ce chapitre, il est d'abord question de déceler
les causes des désadhésion au sein des partis politiques puis
celles de l'alteradhésion pour expliquer enfin le pourquoi du transfuge
politique.
I.1. LES RAISONS DES
DESADHESIONS PARTISANES
L'adhésion au parti politique étant un choix
délibéré résultant d'un accord rationnel ou
sentimental entre cause du parti et les intérêts de
l'adhérent, la désadhésion, comprise comme un
désengagement du parti, résultat de l'adhésion sème
des points d'interrogations notamment sur ses causes.
Pour tenter d'aborder ce problème relatif aux causes de
la désadhésion, nous avons posé à nos
enquêtés la question suivante : vous avez
adhéré à plus d'un parti politique, qu'est - ce qui vous a
poussé à quitter le parti ?
Tableau n° 1 :
L'opinion des enquêtés sur les causes des
défections
Partis
Réponses
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
a. Mauvais comportement du ou des leaders ou des dirigeants du
parti
|
3
|
25
|
2
|
16.7
|
3
|
25
|
3
|
25
|
4
|
33.3
|
15
|
25
|
b. Déficit d'intérêt
|
6
|
50
|
7
|
58.3
|
5
|
41.7
|
4
|
33.3
|
5
|
41.7
|
27
|
45
|
c. Mésentente dans le parti
|
2
|
16.7
|
1
|
8.3
|
2
|
16.7
|
2
|
16.7
|
1
|
8.3
|
8
|
13.3
|
d. Refus de toute ou partie de l'idéologie
|
1
|
8.3
|
2
|
16.7
|
1
|
8.3
|
2
|
16.7
|
2
|
16.7
|
8
|
13.3
|
e. Autres raison
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
8.3
|
1
|
8.3
|
-
|
-
|
2
|
3.3
|
TOTAL
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
60
|
100
|
Source : notre enquête.
A la lumière de ce tableau, il se dégage que nos
enquêtés affirment qu'ils ont abandonné leur parti à
cause du mauvais comportement du leader ou des dirigeants de leurs partis, 15
sujets sur 60 soit 25 % sont de cet avis.
D'autres par contre reconnaissent avoir quitté leurs
partis à cause d'un défit d'intérêt perçu de
ceux-ci, 27 sujets sir 60 enquêtés soit 45 % l'ont
approuvé.
Une autre frange par ailleurs soutient l'opinion selon
laquelle leur désertion des partis politiques se justifie du fait des
mésententes qu'ils y ont vécues : 8 sujets de nos 50
enquêtés soit 13,3 % de nos enquêtés soutiennent
cette opinion.
Il en est de même de ceux qui affirment que leur
défection des partis politiques a été causée par un
désaccord idéologique partiel ou total : 8 sujets sur les 60
enquêtés soit 13,3 % soutiennent cette thèse.
Enfin, une infime partie de nos enquêtés
affirment avoir quitté leur parti pour d'autres raisons en dehors de
celles déjà citées : 2 sujets sur les 60
enquêtés reconnaissent avoir quitté leurs partis du fait
des sanctions statutaires ou à la lumière de leur
liberté.
Il est donné de constaté que plusieurs raisons
sont - selon ces opinions - à la base des défections partisanes.
Les unes sont liées au leader, les autres aux intérêts, aux
désaccords idéologiques, aux relations endopartisanes, au rachat
de la liberté, etc.
Ces raisons sont singulières ou cumulatives. Cependant
nous les regroupons en quelques modèles typiques dans les lignes qui
suivent.
I.1.1. La
déloyauté au leader
L'adhésion à un parti politique est une
appropriation, une conciliation par le potentiel adhérent de la cause du
parti (objectifs, ressources, valeurs, idéaux,..) et ses propres
intérêts. Elle est ainsi une rencontre des fondamentaux du parti
- au coeur duquel se plantent les leaders et les apparatchik - et des attentes
de l'adhérent à la suite de l'image que la propagande du parti
diffuse autour de celui-ci, de ses leaders, de ses objectifs, de ses ressources
et de ses valeurs.
La désadhésion s'avère par contre une
désillusion à la suite du constat de l'écart entre les
représentations de l'adhérent autour du parti et la
réalité vécue.
Pour le cas échéant de la
déloyauté au leader, elle est le constat de la différence
entre les représentations ou les présupposés construits
par l'adhérent sur la moralité, les capacités
intellectuelles et la richesse des leaders du parti et la réalité
vécue d'eux au sein du parti comme le montre le tableau ci-dessous.
Désallégeance
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Vices moraux
|
-
|
-
|
2
|
100
|
1
|
33.3
|
2
|
50
|
3
|
100
|
8
|
5.3
|
Incapacités intellectuelles
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
25
|
-
|
-
|
1
|
6.7
|
Désillusion sur la richesse
|
1
|
33.3
|
-
|
-
|
2
|
66.6
|
1
|
25
|
-
|
-
|
4
|
26.7
|
Stérilité de la proximité
géographique
|
2
|
66.6
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2
|
13.3
|
TOTAL
|
3
|
99,9
|
2
|
100
|
3
|
99,9
|
4
|
100
|
3
|
100
|
15
|
100
|
Source : tableau ventilé
n° 2 de notre enquête.
Tous les membres des partis politiques attendent de leurs
leaders politiques certaines qualités à l'instar de celles
citées par MICHEL BONGRAD : « qu'elles
qualités les électeurs attendent-ils de leurs hommes
politiques ? Honnêteté, compétence, dynamisme,
ouverture, jeunesse, expérience, disponibilité, proximité
et solidarité. »26(*)
La découverte des vices moraux du leader qui se
reflètent par un comportement imbu d'improbité,
d'infidélité et de malhonnêteté à
l'égard de lui-même et du parti le fait reprocher de ses
adhérents ; sont style autocratique, son impondération dans
les jugements, sa partialité dans la prise des décisions au sein
du parti entrent en discordance avec l'image que les adhérents
s'étaient fait de lui. Cette discordance est la découverte
tardive par l'adhérent de l'écart entre les
représentations faites du leader et de ses actes. Cette
incompatibilité morale avec le leader du fait de ses vices moraux se
justifie par une désolidarité morale entre le leader et les
adhérents. 8 sujets sur 15 enquêtés qui ont
déserté les partis soit 53,3 % affirment l'avoir fait à
cause des vices moraux des leaders. (cfr. n° 2)
Par ailleurs, la mollesse du leader face aux problèmes
urgents, délicat ou particuliers qui requièrent une forte et
énergique réaction de sa part contraste avec le renom d'aptitude
et de souplesse intellectuelle dont il a jouit et avec la multiple des
diplômes universitaires dont il est détenteur. 1 sujet sur 15
enquêtés soit 6,7 % de ceux qui ont déserté les
partis l'ont fait, affirment-ils, à cause de l'incapacité
intellectuelle de leurs leaders. (cfr. Tableau n° 2).
De même, le renom de richesse et l'ostentation de
l'opulence du leader, objets d'une campagne de séduction pour l'attrait
des adhérents conduisent paradoxalement à leur retrait lorsque le
leader, aux yeux des adhérents, s'avère d'une avarice ou d'une
parcimonie remarquable envers le parti et ses membres. Quatre sujets sur 15
qui ont déserté les partis à cause du leader soit 26,7%
affirment l'avoir fait par désillusion sur la richesse du leader.
La croyance, enfin, que le soutien au leader d'origine
ethnique, provinciale, géographique identique apporterait plus de gain
matériel ou politique est désenchantée lorsque
l'adhérent se rend compte de sa fausseté ou de sa
stérilité. Ce désenchantement fait l'effet de la
découverte retardée d'une naïveté et produit le
sentiment d'évasion. Deux sur 15 enquêtés qui ont
quitté les partis attestent l'avoir fait après s'être rendu
comte de la stérilité de la proximité géographique
avec leurs leaders. (cfr tableau n° 2).
La déloyauté du leader est donc la perception de
l'adhérent par laquelle est constaté l'écart entre les
apparences officielles du leader et du parti une désallégeance
appréciable par le taux de désallegeance au leader obtenu par le
centiple du nombre des désertions du fait de la déloyauté
au leader à la dividende de l'échantillon comme l'indique le
tableau ci-dessous.
Partis
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
Taux de désallegeance
|
25
|
16.7
|
25
|
25
|
33.3
|
Ceux taux de désallegeance permettent une
interprétation global selon laquelle les désertions au sein des
partis politiques sont dues moyennement et notamment à la
déloyauté aux leaders nationaux ou locaux.
I.2.2. Le déficit
d'intérêt.
Sous cette section, nous regroupons les intérêts
partisans non compensés à l'origine des
désadhésions au sein des partis politiques. Il s'agit de
l'asymbolique partisane et les pertes matérielles.
A. L'ASYMBOLIQUE PARTISAN
Les défections en nombre relativement moins
considérable (08 sujets sur 60 enquêtés soit 13,3 %) au
sein des partis politiques sont la conséquence des frustrations qui sont
la conséquence des frustrations qui renvoient à l'impossible de
satisfaire certaines pulsions au niveau d'une meilleure estime de soi et
à la morosité des relations humaines dans le parti.
En effet, au besoin d'appartenance et d'estime
qu'éprouve constamment l'homme et dont la satisfaction est fonction
notamment de l'appartenance aux groupes sociaux, s'ajoutent la
nécessité des qualités individuelles et l'acceptation des
autres membres du groupe pour satisfaire cette pulsion.
La fuite des railleries et de l'indifférence des autres
membres du parti est une cause de taille expliquant certaine
désadhésion. Elle est la conséquence du fait que le
nouvel adhérent ne soit pas imposé par ses qualités, ses
mérites au sein du parti comme l'a constaté Maurice DUVERGER
à travers le comportement, des intellectuels au sein des
partis :
« L'attitude des intellectuels à
l'intérieur des partis pose toujours des problèmes
spéciaux, soient qu'ils éprouvent des difficultés à
se maintenir dans les cadres communs, (...) : individualistes ou
mystiques, ils occupent une situation à part, souvent instable, qui leur
vaut généralement la méfiance des autres
partisans »27(*)
Les précautions dont s'entourent certains partisans ne
permettent pas leur intégration dans le parti. De même, dans des
partis à caractère ethnique où l'appréciation des
mérites individuels et partant, la possibilité de
l'intégration, ne se font que sur base des canaux étroits comme
l'appartenance ethnique identique, la proximité géographique et
les affinités amicales ; les adhérents ne répondant
pas à ces critères se voient quelque peu marginalisés. La
décision logique parait l'abandon du parti.
L'impossibilité d'intégration par défaut
de qualités ou du fait des mauvaises relations au sein du parti
expliqué également l'abandon des partis : 8 sujets sur les
60 enquêtés soit 13,3 % sont de cet avis (cfr. Tableau n°
1)
B. LE DEFICIT D'ENJEUX
Nombre des défections sont l'effet des
déceptions dues à la disproportion entre les ambitions nourries,
les efforts consentis par l'adhérent et les compensations effectives qui
devraient en découler. (27 sujets sur 60 soit 47 % de nos
enquêtés ont avancé ces raisons).
En effet, comme tout groupe social, le parti politique se fixe
effectivement des objectifs, mobilise des ressources pour les poursuivre,
déploie un ensemble des valeurs et des normes devant orienter la
conduite de ses membres qui, de leur coté, adhérent à ces
fondamentaux partisans car les trouvent-ils relativement conforme à
leurs propres buts, valeurs, moyens, intérêts et ambitions. Il
s'agit là de la capacité du parti à mobiliser ses
adhérents autour de sa cause qui doit en principe correspondre à
la conviction des membres à se dévouer à la cause du
parti.
En cas de déficit d'enjeux généralement,
il s'observe une dissymétrie entre les ambitions, les espoirs, les
mérites et les efforts des adhérents en faveur du parti et les
récompenses qu'ils reçoivent en contrepartie comme le
démontre l'opinion de nos enquêtés sur le déficit
d'intérêts, genèse de leurs défections des
partis.
Déficit d'enjeux
|
P.P.R.D
|
M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
|
Forces Futur
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
Argent
|
2
|
33.3
|
2
|
28.5
|
2
|
40
|
3
|
60
|
1
|
25
|
10
|
37.03
|
Ambition déçue
|
2
|
33.3
|
3
|
42.8
|
1
|
20
|
2
|
40
|
1
|
25
|
9
|
33.3
|
Dissymétrie entre mérite, effort et
récompense
|
2
|
33.3
|
2
|
28.5
|
2
|
40
|
-
|
-
|
2
|
50
|
8
|
29.6
|
TOTAL
|
6
|
99.9
|
7
|
99.8
|
5
|
100
|
5
|
100
|
4
|
100
|
27
|
99.9
|
Source : Notre enquête sur
terrain (Voir questionnaire question 5, assertion b. Détails.
Comme le montre le tableau ci-dessus, dans certains cas,
quelques membres des partis désertent parce qu'en adhérant, ils
croyaient pouvoir bénéficier des prébendes du parti.
N'ayant pu effectivement en bénéficier car étant
mobilisées pour le fonctionnement du parti, ils préfèrent
s'en retirer pour d'autres, estimés plus généreux. C'est
le lot de ceux dont les cupidités sont déçues et de ceux
qui taxent les dirigeants des partis d'opaques dans l'affectation des
ressources. 10 sujets sur les 27 soit 37% enquêtés ayant
attesté avoir quitté leurs partis à cause du
déficit des intérêts, évoque la question d'argent
(cfr. Tableau n° 3)
De même, dans l'autre cas (10 cas sur 27 soit 33,3%),
cfr tableau n° 33), les défections sont la conséquence des
déceptions d'ambition. L'adhérent qui, croyait pouvoir commercer
une carrière politique à travers l'accès au mandat
électif à l'intérieur du parti ou dans les
collectivités publiques, découvre qu'il ne dispose pas de moyens
pour y accéder parce qu'ils ne sont pas mis à sa disposition ou
que lui-même ne trouve d'occasions pour en avoir. Ilse trouve donc
désarmé et faible par rapport à la hauteur de ses propres
ambitions.
D'autre pat, le militant actif, en ordre de cotisations,
présent dans le champ des forces sociales et politiques, cherchant
à rassembler les sympathisants autour de la cause du parti et de son
leader, déchante lorsque les avantages (argent, promotion, confiance)
qu'il en tire sont inférieurs ou nuls par rapport aux efforts
déployés en faveur du bien du parti ou lorsque ses efforts sont
carrément méconnus au sein du parti. L'adhérent les plus
décisifs finit par choisir l'abandon de ce parti pour un autre à
la suite des vaines réactions alternées de silences et de
protestation. Huit cas sur 27 soit 29,6% de nos enquêtés, qui ont
déserté leurs partis d'origine à cause du déficit
d'intérêts, affirment que la dissymétrie entre les
mérites, les efforts et les récompenses a été la
cause de leur départ (cfr. tableau n° 3).
C'est ce déficit d'enjeux que traduit pertinemment bien
le taux de devénalité de 45 % (cfr. tableau n° 1) et qui
s'explique également les causes des défections dans les partis
politiques.
I.1.3. Le désaccord
idéologique.
Les divergences des vues sur la conception, l'organisation, la
gestion et le contrôle des activités du parti d'une part, ainsi
que les prises des positions du parti incarné dans le leader, d'autre
part, font que certains adhérents ne sont pas d'accord et par
conséquent, abandonnent leurs partis. Quelques rares de nos
enquêtés sont de cet avis : 8 sujets sur 60
enquêtés soit 13,3 % (cfr tableau n° 1).
En effet, l'idéation, l'attribution à des
organes compétents et la surveillance de l'exécution des
activités du parti dépendent du style de direction du leader ou
des tenants de l'Etat-major. Un comportement directorial
caractérisé par un très haut degré de supervision
qui frise l'autocratisme frustre les adhérents subordonnés.
Lorsque la communication est unilatérale, le chef se
borne à dire aux membres du parti que faire, quand, comment, pourquoi et
où faut-il le faire les adhérents se sentent
instrumentalisés dans une certaine mesure parce que le chef ne tient pas
compte de leur volonté et ne vise que a réalisation de
l'intérêt du parti.
Il en est de même lorsque le leader ou les apparatchik
déploient beaucoup d'autorité et très peu de relation
interpersonnelles, l'adhérent subordonné est stressé et se
boit, après accumulation, contraint de quitter le parti.
Par ailleurs, certaines prises de position face aux
problèmes, aux situations politiques du système politique au sein
duquel évolue le parti, déconcertent les adhérents.
Le radicalisme idéologique dans une situation de crise
politique exigeant des accommodements, des concessions entre les acteurs
politiques, passe pour être de l'intransigeance aux yeux de la population
en général et des adhérents en particulier. Par
conséquent, il ne rencontre pas l'assentiment des adhérents dont
l'aspiration est l'accommodement rapide en cas de crise politique.
L'inflexibilité de l'idéologie partisane aux
contingences du système politique est également à la base
des certains rares défections. De même, certains points
idéologiques contraires à l'opinion commune mettent les
adhérents qui ne savent pas les défendre ; mal à
l'aise face aux critiques des adversaires et même facilement
dissuasibles. Ce qui les poussent à quitter leur parti d'origine pour
rejoindre un autre.
Le nombre des défections à la suite des
désaccords idéologiques, traduit par le taux de
dédoctrinalité ou de désidéoligité
s'obtenant du centuple du nombre de désertions du fait des
désaccords idéologiques à dividende de
l'échantillon, est d'une faiblesse remarquable : 13,3 % (cfr.
Tableau n° 1). Il est l'expression de la faiblesse des conflits autour des
idées et des contradictions idéales au sein des partis
politiques.
I.1.4. Les causes
libertaires
Il est évident qu'adhérer à un parti
politique suppose un engagement tacite ou expresse au nom duquel
l'adhérent consent de mettre ses forces, sa pensée, sa
disponibilité, bref des pans entiers de sa liberté au
bénéfice et service du parti. Ce dernier l'astreint à des
obligations dont l'accomplissement équivaut à un étalon de
mesure de fidélité et de ferveur de l'adhérent.
Ainsi, attendre pour aduler le leader à
l'aéroport, porter les pancartes, affiches et calicots du parti,
défendre l'idéologie et les positions du parti, la
présence régulière aux permanences, la
régularité dans les cotisations, répondre présent
aux manifestations du parti... sont là les obligations auxquelles est
soumis l'adhérent au nom de son engagement au parti.
Un tel engagement fait de l'adhérent l'homme lige du
parti ou d leader et, comporte comme conséquence l'aliénation et
l'asservissement de l'adhérent.
Certains adhérents perçoivent d'un très
mauvais oeil cet embrigadement comme le constatait Alain DUHAMEL :
« il est prompt à reprendre sa confiance,
n'adhérant qu'un instant juste au moment du vote ou bien à
l'occasion de quelques grandes épreuves nationales, pour aussitôt
reprendre sa liberté »28(*)
Ils ne veulent pas être les tout-politiques
entièrement consacrés à la cause du parti. Une telle
attitude des adhérents tient à la difficultés de concilier
la fidélité à un engagement et la nécessité
de la liberté : une fidélité sans limites et sans
possibilité de révocabilité passe pour être une
sujétion. Quelques rares de nos enquêtés l'ont
affirmé : 1 cas sur 60, (cfr. Tableau n° 1)
D'autre part, le parti comporte des normes et valeurs
orientant les comportements des adhérents. Ainsi, le
non-conformité à celles-ci entraîne la réprobation
ou la sanction du parti. Certains adhérents n'acceptent pas les
sanctions et réfèrent s'en aller ; (cfr. Tableau n°1 ,
autres raisons)
I.2. LES CAUSES DE
L'ALTERADHESION
Si l'adhésion à un parti politique tient de la
conciliation de sa cause aux intérêts de l'adhérent et que
la désadhésion s'avère renonciation aux valeurs du parti
à la suite des frustrations subies par l'adhérent au sein du
parti, l'alteradhésion qui, se veut reprise de l'adhésion dans un
autre parti politique, pose alors le problème pertinent de son motif.
Pour répondre à cette préoccupation, nous
avons posé la question suivante à nos enquêtes :
Quelle est la raison qui vous a, en définitive,
poussé à quitter votre dernier parti pour adhérer à
un autre ?
Tableau n° :
l'opinion des enquêtés sur les raisons de l'alter
adhésion.
Partis
Réponses
|
P.P.R.D
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M.L.C
|
RCD/
KML
|
FONUS
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Forces Futur
|
TOTAL
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
f
|
%
|
1. La croyance à un autre leader
|
6
|
50
|
5
|
41.7
|
4
|
33.3
|
5
|
41.7
|
4
|
33.4
|
24
|
40
|
2. La poursuite d'intérêt
|
4
|
33.3
|
5
|
41.7
|
5
|
41.7
|
3
|
25
|
3
|
25
|
20
|
33.3
|
3. L'organisation du parti
|
-
|
-
|
1
|
8.3
|
1
|
8.3
|
-
|
-
|
1
|
8.3
|
3
|
5
|
4. La conversion idéologique
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
8.3
|
1
|
8.3
|
2
|
3.3
|
5. Autres raisons
|
2
|
16.7
|
1
|
8.3
|
2
|
16.7
|
3
|
25
|
3
|
25
|
11
|
18.4
|
TOTAL
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
12
|
100
|
60
|
100
|
Source : Notre enquête sur
terrain
Il se dégage clairement de la lecture de ce tableau que
l'alteradhésion tient à plusieurs raisons. Elle est d'abord
l'effet de la croyance, de la foi à un autre leader : 24 sujets sur
60 soit 40 % de nos enquêtés l'affirment. Elle est
également la conséquence d'une poursuite des
intérêts apparemment non satisfaits : 20 sujets sur 60 soit
33,3 % de nos enquêtés l'attestent. L'alteradhésion est,
en outre, dûe à d'autres raisons liées à la
comparaison des partis, l'activisme patriotique et à la
nécessité d l'engagement politique : 11 sujets sur 60 soit
18,4 % de nos enquêtés l'ont affirmé ; elle est aussi
le fait d'un attrait par un parti plus organisé : 3 sujets sur 60
soit 5% de nos enquêtés l'affirment ; elle est enfin le
produit de la conversion idéologique : 3,3 % de nos
enquêtés l'affirment.
Il est donné de constater que l'alteradhésion
tient aux nombreuses raisons singulières ou juxtaposées que nous
tentons de regrouper sous différentes sections.
I.2.1. Idolâtrisme des
leaders
Les techniques modernes de communication à savoir, la
radio et la télévision, ont façonné dans la masse
d'adhérents une psychologie de crédulité aux leaders
politiques en général et aux coryphées des partis en
particulier. R.G. SCHWARTZENBERG l'a constaté en qualifiant les
systèmes politiques contemporains de « star-systm
politic »29(*)
En effet, par la vedettisation des leaders et par l'effet de
séduction qu'ils provoquent, les mass média subornent les
partisans des principes moraux et des critères normatifs devant les
servir des repères à la lumière desquels ils devraient
orienter leur attachement aux leaders à travers l'adhésion
à leurs partis.
Franchement, les coups de presse rhétoriquement
menés par les leaders, leurs publicités et marketing politique...
Bref leur médiatisation a, un grand dam des critères moraux,
conduit à l'élévation des leaders conduisant d'abord
à l' « adhésion affective,
sentimentale à un candidat ou à un parti »30(*) puis, à
la propension dans le chef des partisans à tenir pour vrais les discours
et pour grands, les leaders de partis ainsi médiatisés. Ainsi
donc, la cohabitation des plusieurs partis et partant, la coexistence des
divers leaders fait que la déception par l'un conduise à la
séduction par l'autre.
Cette obstination des partisans à toujours s'attacher
à l'un ou l'autre leader tient notamment aux effets du charisme de
ceux-ci comme l'a constaté Michel BONGRAD :
« le charisme, c'est l'intime conviction qui passe, qui
revient, qui charme et qui convainc, qui suggère et qui
s'impose »31(*)
Cette extase envers les leaders est le dénominateur
commun des activités des partis politiques, laquelle les préserve
du scepticisme en les disposant à toujours « avoir
confiance en quelqu'un, le tenir, non seulement pour véridique mais
encore pour honnête, capable d'une oeuvre importante »32(*), à une
croyance qui, susceptible de changer d'objet mais non de sujet, reste
constante. C'est pourquoi, 40 % de nos enquêtés ont affirmé
qu'ils ont adhéré à un autre parti politique parce qu'ils
ont cru à un leader autre que le premier.
I.2.2. La poursuite
d'intérêts
L'implantation des partis politiques accompagnée de la
distribution de certains dons (tricots, panes, allocations) a instillé,
dans l'objet des membres des partis politiques, une conception
sociétaire des partis fondée sur la poursuite des
intérêts matériels, politiques et psychologiques.
L'adhésion, dorénavant orientée par la
nécessité de satisfactions d'intérêts, s'expose
à l'ère de « l'utilité
maximale »33(*). Le parti qui promet le maximum de satisfactions
est crédible.
Dans un système de partis où cohabitent, en
interactions d'opposition et de coopération, divers partis politiques,
les stratégies d'élargissement de l'électorat ont
imposés le recours au mécénat aux fins d'attirer les
adhérents. La dévotion à un seul parti est alors
considérée comme une privation des multiples
intérêts qu'offrent les autres différents partis
politiques.
La fidélité au parti perd se sens :
« on change de parti si les intérêts
changent »34(*).
Ces volte-face naissent, en effet, de la disproportion entre
l'aspiration infinie (de beaucoup gagner) qui est la nature de la
volonté et les biens matériels particuliers qui se
présentent toujours en quantité très limitée. Cette
disproportion entraîne une insatisfaction permanente qui, pousse
certaines activités de partis politiques à rechercher la
satisfaction dans d'autres partis. Dès los se réalise le
phénomène d'alteradhésion. C'est ainsi que 33,3 % de nos
enquêtés l'affirment.
I.2.3. La conversion
idéologique.
La conversion idéologique naît du doute d'abord
et du désaccord idéologique ensuite. Ces doute et
désaccord puissent leur origine dans la communication politique entre
les leaders des partis et leurs partisans. Le choix des axes de communications
incompatibles aux aspirations des adhérents en est le noeud gordien.
Ainsi une véritable communication politique entre le
leader et ses adhérents vise en principe de brosser la
sensibilité et les attentes de ceux-ci.
Dans la situation de crise profonde, le discours doit
être celui prônant l'union, le rassemblement au détriment de
l'affrontement et de la désunion. En cas de la quête de
reconduction au mandat politique, la communication s'axe en principe sur le
réalisme usant de la traditionnelle formule des sortants :
« on sait ce que l'on a, on ne sait pas ce que l'on
aurait » 35(*). C'est l'axe de la continuité s'opposant
à celle du changement ; pour un parti challenger, prétendant
candidat doit s'orienter vers l'alternance, le changement, le renouveau, la
nouveauté et la révolution.
L'inadéquation ou le mauvais choix des axes de
communication politique, fonction des circonstances et des aspirations
populaires, suscite et engendre d'abord un candela de doute moins perceptible
mais sensible et des mécontentements se cristallisant en
désaccord ensuite dans la foule des partisans. La cohabitation des
partis aidant l'adhérent décisif finit progressivement par
changer d'opinions comme le disait Jean de la
CROIX : « La conversion n'est
généralement pas un changement brusque de croyance, mais la
conquête progressive à un doute continu. Mais ce doute
lui-même n'est possible dès le début, que par la
présence insoupçonnée, mais réelle d'une autre
croyance qui ronge la première à mesure qu'elle
s'explicite ».36(*)
La comparaison entre idéologies finit par faire sortir
l'adhérent de sa perplexité ambivalente modulée entre la
volonté de partir ou de rester, le désir de protester ou de se
taire. L'adhérent finit par choisir les extrêmes : la
contestation et le départ du parti pour un autre parti dont les valeurs
idéologiques sont estimées plus partageables. C'est pourquoi, une
infime partie de nos enquêtés ont affirmé avoir
quitté leurs partis parce qu'ils se sont convertis à
l'idéologie d'un autre parti : 3,23 de nos enquêtés
sont de cet avis. (cfr tableau n° 1)
I.2.4. Les raisons
autonomes.
Au-delà de la poursuite des intérêts de la
conversion idéologique et de l'idolâtrisme des leaders, d'autres
raisons ne dépendant pas de ces fondamentaux partisans, commandent aussi
l'alteradhésion. Il s'agit du comparatisme partisan et de
l'identité idéologique des partis.
I.2.4.1. Le comparatisme
partisan et le mythe du superlatif.
Dans un système des partis où cohabitent, en
interactions permanentes d'opposition et de collaboration, les partis
politiques sont voués à une comparaison permanente de la part des
adhérents. Cette comparaison porte sur les fondamentaux
partisans : leaders, idéologie et intérêts. Il se
dégage alors, qu'en dépit de l'adhésion antérieure,
les partisans sont portés souvent vers les partis supposés,
offrir plus de fondamentaux favorables. C'et ainsi qu'il est courant
d'entendre, pour ce qui est de la nationalité du leader, le slogan
« 100 % Congolais », synonyme du plus haut degré de
congolité du leader s'opposant à d'autres leaders dont la
congolité paraît douteuse ou moindre.
Généralement, la comparaison établit des
rapports sentimentaux reposant sur la distinction de bien et du mal, du laid et
du beau, du bon et du mauvais, de l'honorable et du honteux, bref sur le
jugement des valeurs.
Ainsi, la confrontation des enjeux partisans pousse les
adhérents à quitter le mauvais parti pour le bon, le honteux pour
l'honorable. C'est ce qui cause les voltes face au sein des partis
politiques ;
I.2.4.2. La
nécessité permanente d'engagement politique
L'espoir permanent de voir les conditions
socio-économiques et politiques s'améliorer, suscite toujours de
la part du citoyen une attitude de prise de parti pour une cause et sa mise en
oeuvre au service de celle-ci. Cet espoir est le fondement même de
l'engagement politique caractérisé par le déploiement de
la force et de la pensée au service du changement et par une prise
très nette de conscience de la situation sociale dans laquelle on se
trouve engagé pour en assumer intérêts ou obligations. Il
préserve le citoyen de l'abstention et du défaitisme comme l'a
constaté KIPUPU Kafuti : « il y a bien des
raisons qui sollicitent la responsabilité du citoyen vis-à-vis de
la société : l'enlisement continuel de la politique à
travers des querelles byzantines de l'opposition, le remaniement sans fin et
sans perspectives réelles du gouvernement, l'irresponsabilité et
l'inefficacité du parlement, la pauvreté et
l'insécurité croissantes. Tous ces faits doivent commander dans
le chef du citoyen Zaïrois, non pas le défaitisme politique mais la
vigilance et la décision de dire c'en est maintenant
trop »37(*)
Cet impératif d'engagement est d'autant
inévitable qu'il voue la conscience à croire toujours à
une cause et à opérer des choix non figés.
L'opération des choix varie selon l'intensité d'engagement
politique individuel. Sans parler du vote, il y a lieu de citer l'appartenance
à des associations d'action collective, le fait de se porter candidat
à des fonctions électives, l'exercice, professionnel ou non des
responsabilités politiques. Ce sont autant des comportements traducteurs
de l'engagement politique.
En effet, la prise de conscience permanente du
déséquilibre entre la situation socio-économique
précaire et l'aspiration au mieux-être détermine le citoyen
à s'engager pour défendre individuellement ou collectivement une
cause.
C'est dans ce sens que J.P. SARTE a écrit :
« un homme n'existe pas à la manière de
l'arbre ou du caillou : il faut qu'il se fasse ouvrier : il est
engagé, il faut parier, et l'abstention est un
choix »38(*)
Cependant le choix de la défense d'une cause n'est pas
figé ; il est fonction des circonstances et des fluctuations de la
conscience qui font que de fois le radicalisme se tempère où que
le dirigisme se libéralise. C'est à la lumière de ce
dynamisme que JEANSON a écrit : « je ne puis
exister qu'en m'engageant et mon engagement ne saurait se contenter d'avoir
été lucide une fois pour toutes : le choix authentique que
je fais de moi-même n'est pas un solution définitive, mais le
point de départ des problèmes nouveaux »39(*)
Ce dynamisme donne l'impression du rapprochement à la
versatilité. Loin s'en faut ! Il s'agit par contre d'une
adaptation de la conscience humaine en général et citoyenne en
particulier aux contingences existentielles, socio-économiques et
politiques. C'est donc ce besoin d'adaptation et d'engagement qui
préserve l'adhérent d'une adhésion définitive
à une cause, à une idéologie ou à un parti.
Certains de nos enquêtés sont de cet avis.
I.2.4.3. Identité
idéologique des partis
Le pluralisme politique, à travers sa variante
du multipartisme dans les systèmes politiques contemporains, a
conféré aux partis politiques des fonctions évidentes dont
celle de la formation de l'opinion publique. En assurant un encadrement
thématique, doctrinal ou idéologique aux adhérents,
ceux-ci acquièrent une manière de penser qui n'est pas forcement
exclusive à un seul parti politique mais qui se rapproche à celle
d'autres partis politiques.
La perception de cette identité à certains
points idéologiques facilité le transfert des adhérents
d'un parti à un autre. Parce que l'adhésion à tel parti
n'exclut pas la sympathie à un tel autre. C'est ainsi que BONGELI
YAIKELO a constaté l'instabilité politique :
« ainsi, on trouve des Lumumbistes Mobutistes ;
Kengistes, Tshisekedistes... des Mobutistes Kabilistes ou composant avec ceux
qui avaient composé avec Kabila pour déchoir Mobutu, des
Aldéliens Bembistes, des anti-rwandais Rcdiens,.. »
40(*)Cette
instabilité est causée par l'identité idéologique
de tous les partis : la politique du ventre.
A la fin de ce chapitre sur les causes du transfuge, il
convient de retenir qu'il est causé par des défections dues
à la déloyauté du leader, au défit
d'intérêt, au désaccord idéologique bref aux
frustrations qu'une alteradhésion, expliquée par
l'idolâtrisme aux leaders, la poursuite d'intérêts, la
conversion idéologique, le comparatisme partisan, la
nécessité permanente d'engagement politique et l'identité
idéologique des partis, cherche à compenser.
Chapitre
deuxième : LE RECRUTEMENT PARTISAN.
Dans ce chapitre, il est question d'analyser comment le
recrutement contribue à la survie des partis face au
phénomène des transfuges. Pour se faire, il y est décrit
les notions, les modalités et les fonctions du recrutement.
II.1. NOTIONS DU RECRUTEMENT
PARTISAN.
Le recrutement est un concept d'origine militaire. Dans cette
acception, il désigne l'opération consistant à fournir des
effectifs à l'armée.
Analogiquement, le recrutement partisan est une
opération consistant à faire appel au public aux fins de le faire
adhérer ou affilie au parti politique. Il comporte des modalités
et des fonctions analysées ci-bas.
II.2. MODALITES DU
RECRUTEMENT PARTISAN
Le recrutement partisan revêt généralement
deux formes ou modalités. Il s'agit de l'adhésion et de
l'affiliation.
A. L'adhésion.
L'adhésion est un acte personnel, reposant sur un choix
libre et ferme, par lequel un individu opte de s'engager à un parti
politique. Elle est selon Maurice DUVERGER,
l' « acte de signature d'un engagement
vis-à-vis du parti et l'acquittement régulier de
cotisation »41(*)
Matériellement, elle se traduit par la souscription
à une fiche d'adhésion et la détention d'une carte de
membre dûment délivrée par le parti, preuves de
sincérité et de fermeté d'engagement. L'adhésion
est un acte individuel et se fait par une personne physique.
B. L'affiliation.
L'affiliation est un acte par lequel une personne morale
souscrit, sous réserve d'agrément du parti, à la charte
constitutive de celui-ci. Elle est donc inféodation collective
à un parti politique.
II.3. FONCTIONS DU RECRUTEMENT PARTISAN.
Le recrutement joue naturellement trois fonctions notamment la
fonction structuration, de sélection et de progression.
A. Le fonction de structuration
Le recrutement partisan joue essentiellement une fonction de
structuration traduite par la ferme volonté de rassemblement, selon la
nature du parti, de plus grand nombre d'adhérents ou de notables pour
ériger les différents agencements et parties du parti.
Grâce au recrutement, le parti assume la fonction
magnétique partisane car il lui dote de la propriété
d'attirer les adhérents.
B. La fonction de sélection.
Le recrutement permet, sur base des critères que le
parti fixe, un choix raisonné d'adhérents ayant souscrits
à ces critères au milieu des citoyens.
C. La fonction de progression, d'amplification ou
d'augmentation
Le recrutement, fait grossir le parti dans la mesure où
il est l'occasion pour le parti, d'augmenter son importance numérique
tel que le démontre l'évolution du nombre des adhérents
des partis au sein desquels nous avons mené notre étude.
Année
Partie
|
2003
|
2004
|
2005
|
Force du futur
|
1.820
|
3.820
|
5.435
|
MLC
|
2.250
|
3.708
|
5.600
|
FONUS
|
750
|
300
|
150
|
SOURCES :
(1) Forces du Futur : registre d'adhésion du
district de Kisangani,
(2) MLC : fiche d'adhésion au bureau de la
fédération de la Province Orientale,
(3) FONUS : rapport 2005 du Bureau de la
fédération de Kisangani.
Comme le montre ce tableau d'effectifs d'adhérents, le
recrutement a permis aux partis politiques d'augmenter le nombre de leurs
adhérents et d'élargir ainsi leur assiette des partisans.
Ainsi, les forces du futur qui ont un taux moyen
d'accroissement annuel de 177 % d'adhérents(*) sont capables de résister aux désertions
numériquement moins importantes et seraient par conséquent
viable. Par contre, le FONUS qui ont un taux moyen d'accroissement annuel
négatif de 30%, c'est-à-dire, elles enregistrent d'importantes
défections, ne seraient pas viables ou stagneraient tout simplement.
Le recrutement remplit donc sa fonction d'amplification ou de
progression au sein du parti s'il augmente le nombre d'adhérents.
CONCLUSION GENERALE.
L'objectif poursuivi dans ce travail était de
démontrer les déchirements au sein des partis politiques et le
mécanisme de survie y afférent.
Nous sommes parti de l'hypothèse que les
désertions au sein des partis politiques seraient dues notamment au
désaccord idéologique, au déficit d'intérêt
et à la déloyauté au leader du parti ; que
l'alteradhésion serait due à la quête,
d'intérêt, à l'idolâtrisme des leaders, à la
conversion idéologique et que les partis politiques survivraient
grâce au recrutement des nouveaux adhérents.
Pour la vérification de ces hypothèses, nous
avons fait recours à la méthode dynamique qui nous a permis de
considérer le parti politique comme une entité sociale dynamique.
Fondé par l'adhésion, le parti est érodé par la
désertion, suggérant ainsi l'idée de fluctuations
auxquelles les partis survivent grâce au recrutement. Cette
méthode a été soutenue par des techniques documentaires,
d'observation directe désengagée, de l'approche statistique et
par l'entretien structuré.
Notre population a été constituée des
membres des partis politiques ayant déjà adhéré
à plus d'un parti. Pour une meilleure texture, nous avons estimé
utile de subdiviser le travail en deux grandes parties, outre l'introduction et
la conclusion. Après analyse des informations récoltées,
nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels le transfuge est
déterminé par des causes précises.
A la question de savoir les raisons qui poussent les
citoyens à adhérer à un parti politique, 33,3 % de nos
enquêtés affirment avoir adhérer aux partis par
allégeance aux leaders contre 25 % qui attestent avoir
adhéré aux partis par conviction idéologique, enfin contre
23,3 % de nos enquêtés qui adhérent par poursuite
d'intérêts divers.
Concernant les raisons des défections, 45 % de nos
enquêtés ont attesté avoir déserté leurs
partis à cause de déficit d'intérêt contre 25 %
d'enquêtés qui certifient l'avoir fait par déloyauté
au leader et 13,3 % de ceux qui affirment avoir quitté leurs partis par
désaccord idéologique ou à la suite des
mésententes dans les partis.
Concernant les raisons de l'alteradhésion ou du
transfuge, 40 % de nos enquêtés affirment avoir
alteradhéré par loyauté à un nouveau leader contre
33,3 % de nos enquêtés qui attestent l'avoir fait par quête
d'intérêt et 18,4 % de nos enquêtés qui affirment
avoir rejoint d'autres partis par nécessité permanente
d'engagement et par comparatisme partisan et 3,3 % de nos enquêtés
qui attestent avoir alteradhéré par conversion
idéologique.
A la lumière de tous ces résultats, il est
donné de constater que tous les partis politiques, champ de notre
étude, sont des partis d'allégeance au leader et que le nombre
d'adhésions et l'alteradhésion effectuées pour le
même cause (33,3 %, 40% contre 25%) ; que la plupart des
désertions sont causées à la suite de déficit
d'intérêt (45%) ; toute proportion gardée,
l'adhésion, la désertion et l'alteradhésion sont
causées à cause du leader, des intérêts et de
l'idéologie. Nous pouvons donc dire que nos hypothèse ont
été confirmées.
Eu égard à l'état général
de fluctuations d'adhérents que génère le transfuge au
sein des partis politiques, il nous a paru nécessaire de formuler
quelques suggestions qui, une fois observée, pourraient permettre aux
partis d'endiguer les transfuges et d'élargir leur assiette
électorale.
Aux partis politiques en général, il nous
revient de leur demander d'accroître leur capacité d'attraction en
présentant des bons fondamentaux partisans (des leaders
crédibles, des grands enjeux et des idéologies fiables),
d'augmenter leur visibilités à travers l'organisation des
activités, la structuration plus larges du parti, le recouvrement des
cotisations ; des formaliser le plus possible les relations au sein des
partis et d'ouvrir des registres regroupant les informations sur les
adhésions, les désertions et les transfuges.
Aux activistes des partis politiques, nous leur recommandons
de considérer les partis politiques comme des cadres de formation
à la compétition politique et non des lieux de distribution
d'argent ou d'embauche.
Enfin, loin de nous la prétention d'avoir abordé
tous les aspects attenants aux causes du transfuge. Nous estimons pourtant avec
modeste que ce travail est une contribution à l'analyse politologique de
la dynamique partisane. Ainsi, certains aspects légèrement
abordés dans ce travail pourront constituer des nouvelles ouvertures
à d'autres chercheurs désireux de poursuivre les études
approfondies dans le domaine de la dynamique partisans en général
et du transfuge partisan en particulier.
BIBLIOGRAPHIE.
I. OUVRAGES
1. Georges BALANDIER, sens et
puissance, Paris, P.U.F., 1971
2. Michel BONGRAD, le Marketing politique,
Que sais-je, Paris, 1986
3. BOULANGER-BALLEGUIER, la recherche en sciences
humaines, Ed.
Universitaire, Paris, 1970
4. Ferdinand BOURRICAUD, Esquisse d'une théorie
de l'autorité, Ed.
Dumont, Paris,
1961
5. Jacques CHEVALLIER et Yves LOSHAK, Introduction
à la science
Administrative, Dalloz, Paris, 1970
6. Georges BURDEAU, l'Etat, Edition du seuil,
Paris, 1970
7. Alain DUHAMEL, le complexe d'Astérix,
le monde Gallimard, Paris, 1976
8. Maurice DUVERGER, Les partis Politiques,
Armand Collin, Paris, 1976
9. Martin HEIDEGGER, Etre et temps, Paris,
Gallimard, 1964
10. Pierre LETAMENDIA, Les partis politiques en
Espagne, P.U.F. que sais-
Je, Paris 1983
11. Robert King MERTON, Eléments de
théorie et de méthode sociologique,
Paris,
Plon, 1965
12. Roger-Gérard SCHWARTZENBERG, Sociologie
Politique, Ed. Mont
Chrétien, Paris,
1978
II. ARTICLES
1. François CHATELET et Alli :
« Histoire des idéologies », in
savoir et
Pouvoir du 18ème au
20ème siècles, Hachette,
Paris, 1972
2. KIPUPU Kafuti : « Formation
politique du zaïrois : condition nécessaire
Vrai changement socio-politique »,
in Zaïre-Afrique
N° 311, janvier 1997
3. Louis NADAUD, « les ressources
alimentaires » in LA GAZETTE du
Service français de R.S.A. n° 10,
janvier-février, 1988
4. Jean Paul SARTE, « Présentation du
temps moderne » in situations II,
Paris, 1982
III. COURS
1. BONGELI YAIKELO YA ATO, Sociologie politique
approfondie, cours
Inédit, FSSAP, SPA, UNIKIS, 2003-2004
IV. MEMOIRES
1. AWAZI Imili SHABANI, des dissensions au sein des
organisations
Politiques congolaises, analyses des causes et
Conséquences à étude menée
à Kisangani de 1958 à
2001,
Mémoire inédit, SPA, FSSAP, UNIKIS, 2000-2001
2. WILUNGULWA Balongelwa,
Rébellions-révolutions dans l'Est du
Zaïre,
Cas du maquis de KABILA et le parti de la
révolution
Populaire dans la zone
de FIZI, Mémoire inédit, S.P.A
F.S.S.A.P.
UNIKIS, 1988
V. DICTIONNAIRE
1. Dictionnaire Hachette Encyclopédique,
Hachette livre, Paris, 2000
2. Daniel-Louis SEIL, cité par GUY HERMET, Bertrand
BADIE, Pierre
BIRNBAUM, Philippe BRAUD,
Dictionnaire de la science
Politique, Armand
Collin, 3ème Edition, Paris, 1998
3. BOUDON et BOURRICAUD, Dictionnaire critique de la
sociologie, P.U.F
Paris, 1982.
4. Paul FOULQUIE, Dictionnaire de la langue
philosophique, P.U.F., Paris
1962.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
2
INTRODUCTION GENERALE
5
Première partie : ARMATURE
THEORIQUE.
12
Chapitre premier : GENERALITES.
12
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS.
12
I.1.1. Le transfuge politique
12
I.1.2.1. Notions
14
I.1.2.2. Conceptions.
14
I.1.2.3. Les caractéristiques du parti
politique
15
I.1.2.4. Les fonctions du parti
politique
16
I.1.2.5. La typologie des clivages
partisans.
17
I.2. LES PARTIS POLITIQUES IMPLANTES A KISANGANI EN
2003.
19
I.2.1. Le Mouvement de Libération du
Congo (M.L.C.)
19
I.2.2. Les Forces du Futur.
19
I.2.3. les Forces Novatrices pour l'Union et la
Solidarité (FONUS)
20
1.2.4. Le rassemblement Congolais pour la
Démocratie, Mouvement de Libération (R.C.D/K.M.L)
20
I.2.5. le Parti du Peuple pour la Reconstruction
et la Démocratie (P.P.R.D)
21
Chapitre deuxième : CRITERIOLOGIE
D'ADHESION PARTISANE A
23
II.1. PROCESSUS METHODOLOGIQUE
23
II.1.1 Population et
échantillon.
23
II.1.2. Instruments de récolte et de
traitement des donnés.
25
II.2. ANALYSE DES CRITERES D'ADHESION PARTISANE A
KISANGANI
26
Tableau 3 : spécification
des thèmes d'analyse et questions y relatives
26
II.2.1. Le phénomène du
parti.
27
II.2.2.1. la loyauté au leader.
29
II.2.2.2. les faisceaux d'enjeux.
32
II.2.3. la conviction idéologique ou
doctrinale.
34
Deuxième partie : TRANSFUGE POLITIQUE ET
SURVIE
36
Chapitre premier : LA QUIDITE DU TRANSFUGE
POLITIQUE
36
I.1. LES RAISONS DES DESADHESIONS PARTISANES
36
I.1.1. La déloyauté au
leader
38
I.2.2. Le déficit
d'intérêt.
41
I.1.3. Le désaccord
idéologique.
44
I.1.4. Les causes libertaires
46
I.2. LES CAUSES DE L'ALTERADHESION
47
I.2.1. Idolâtrisme des leaders
49
I.2.2. La poursuite
d'intérêts
50
I.2.3. La conversion
idéologique.
51
I.2.4. Les raisons autonomes.
52
I.2.4.1. Le comparatisme partisan et le mythe du
superlatif.
52
i.2.4.2. La nécessité permanente
d'engagement politique
53
I.2.4.3. Identité idéologique des
partis
54
Chapitre deuxième : LE RECRUTEMENT
PARTISAN.
56
II.1. NOTIONS DU RECRUTEMENT PARTISAN.
56
II.2. MODALITES DU RECRUTEMENT PARTISAN
56
CONCLUSION GENERALE.
59
BIBLIOGRAPHIE.
62
TABLE DES MATIERES.
64
* Martin HEIDEGGER, Etre et temps,
Paris, Gallimard, 1964, pp. 459-160
* 1 BOULANGER-BALLEYGUIER, la
recherche en sciences humaines, Ed. Universitaire, Paris 1970, p.22
* 2 AWAZI imili Shabani, Des
dissensions au sein des organisations politiques congolaises, analyse
des causes et conséquences à étude
menée à Kisangani de 1958 à 2001, Mémoire
inédit, SPA, FSSAP, UNIKIS, 2000-2001
* 3 Wilungulwa Balongelwa,
Rébellions-révolutions dans l'Est du Zaïre, cas du maquis de
Kabila et le parti de la révolution populaire dans la zone de Fizi,
Mémoire Inédit, S.·P.A, FSSAP, UNIKIS, 1988
* 4 Maurice Duverger, les
Partis Politique, Armand Collin, Paris, 1976
* 5 Georges BURDEAU,
l'Etat, Edition du seuil, Paris, 1970, p. 81
* 6 idem
* 7 Pierre LETAMENDIA,
Les partis politiques en Espagne, P.U.F. que sais-je, Paris
1983, p.8
* 8 Constitution de
la Transition, Edition LINELIT, Avril 2003
* 9 Alain DUHAMEL,
le complexe d'Astérix, le monde Gallimard, Paris,
1985, p.20
* 10 Georges BALANDIER,
Sens et puissance, Paris, P.U.F., 1971, p.28
* 11 Jacques CHEVALLIER et Yves
LOSHAK, Introduction à la science administrative,
Dalloz, Paris, 1964, p.49
* 12 Louis NADAUD,
« les ressources alimentaires », in LA GAZETTE du service
français de R.S.A., n° 10, Janvier-février, 1988, pp.
29-30
* 13 Robert King MERTON,
Eléments de théorie et de méthode sociologique,
Paris, Plon, 1965, p. 61
* 14 Dictionnaire
Hachette Encyclopédique, Hachette livre, Paris, 2000, p.
1896
* 15 Dictionnaire
Hachette Encyclopédique, op. cit.
* 16 Daniel-Louis SEIL,
cité par GUY HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM, Philippe
BRAUD, Dictionnaire de la science politique, Armand Collin,
3ème Edition, Paris, 1998, p. 1977
* 17 Benjamin CONSTANT,
cité par Maurice DUVERGER, les partis politiques,
Armand Collin, Paris,
1976, p. 10
* 18 BOUDON et BOURRICAUD,
Dictionnaire critique de la sociologie, P.U.F. Paris, 1982, p.
115
* 19 Op. cit. p.
195
* 20 Sur ce point, nous nous
sommes inspirés des commentaires de R.G. SCHWARTZENBERG, la
Sociologie politique, Ed. Mont Chrétien, Paris, 1978
* 21 Joseph LAPALOMBARA et
Myron WEINER cité par R.G. SCHWARTEZNGER, op. cit.
* 22 Pour la
rédaction de ce point, nous nous sommes inspirés de R.G.
SCHWARTZENBERG, dans
Son ouvrage, la
sociologie politique, Ed. Mont Chrétien, Paris 1978
* l'adhésibilité : qui
présente la possibilité d'adhérer. Ce auquel on peut
adhérer.
* 23 Alain DUHAMEL,
le complexe d'Astérix, le monde actuel, Gallimard,
Paris, 1985, p. 21
* 24 Ferdinand BOURRICAUD,
Esquisse d'une théorie de l'autorité, Ed.
Dumont, Paris, 1961, p. 115
* 25 François CHATELET
et Alii : « Histoire des
idéologies » in Savoir et pouvoir du
18ème au 20ème
Siècles, Hachette, Paris, 1972, p. 28.
* 26 Michel BONGRAD, Le
Marketing politique, P.U.F. Que sais-je, Paris, 1986, P.50
* 27 Maurice DUVERGER,
op. cit. p. 119
* 28 Alain DUHAMEL, op.
cit. p. 22
* 29 Roger-Gérard
SCHWARTENBERG, cité par Michel BONGRAD, op. cit. p.
52
* 30 Michel BONGRAD,
op. cit. supra, p. 54
* 31 Idem, p. 199
* 32 Paul FULQUIE,
Dictionnaire de la langue philosophique, P.U.F., Paris ?
1962
* 33 Maurice DGER, op.
cit. p. 187
* 34 Idem, p. 199
* 35 Michel BONGRAD,
op. cit. Supra, p. 57
* 36 Jean de la CROIX,
cité par Paul FOULQUIE, op. cit. Supra
* 37 KIPUPU Kafuti :
« Formation politique du zaïrois : condition
nécessaire au vrai changement socio-
Politique ».
in Zaïre-Afrique, n° 311, janvier 1997,
p.5
* 38 Jean Paul SARTE,
« Présentation du temps moderne »,
in Situations II, Paris, 1982,p. 18
* 39 JEANSON, le
problème moral de la pensée de SARTE, cité par
Paul FOULQUI, op. cit. p. 352
* 40 BONGELI YAIKELO YA ATO,
sociologie politique approfondie, cours inédit FSSAP,
SPA, UNIKIS, 2003-2004
* 41 Maurice DUVERGER,
op. cit. p. 159
* Ces taux sont obtenus à la suite
des calculs de taux d'accroissement annuel et de taux annuel d'accroissement
moyen.
Exemple : Forces du Futur
Taux d'accroissement =:
=
T n (Taux Moyen d'accroissement annuel) =
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