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![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC2.png)
ANNEE ACADEMIQUE 2019 - 2020
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION DEPARTEMENT D'ECONOMIE
B.P : 1825
LUBUMBASHI
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC3.png)
CONSEQUENCES DE LA LIBERALISATION FINANCIERE SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
EN RDC
Présenté par : KAYOMBO KANGULUMA A MUREZ
Nathan
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du titre de licencié en Sciences Economiques et de
Gestion
Option : Economie monétaire
Dirigé par : Prof. KALABA BIN SANKWE
II
EPIGRAPHE
« Le meilleur moyen pour sortir de la
répression financière et de relancer la croissance
économique est de libérer les taux d'intérêt qui
vont s'ajuster selon l'offre et la demande à la hausse ; Permettant
ainsi, une augmentation des dépôts bancaires qui stimulent
à leurs tour l'investissement et donc la croissance ».
KAPUR B.K
III
IN MEMORIUM
A monsieur le professeur KIBANZA MWANIA René, que
la mort vous a dû arracher si tôt en dépit de l'encadrement
et ses multiples encouragements, qu'il me soit permis d'implorer à
l'Eternel que votre âme repose en paix dans les séjours des
morts.
IV
DEDICACE
Au corps professoral de l'Université de Lubumbashi,
pour son engagement, pour un enseignement de qualité dont nous avons
bénéficié, nous disons merci.
Au corps scientifique de la faculté des sciences
économiques et de gestion, pour le cadre intellectuel de grande
envergure qu'ils nous ont assuré ; notamment : professeur ordinaire,
professeurs associés, chefs de travaux, assistants, etc.
A Monsieur le doyen de la faculté des sciences
Economiques et de Gestion MALEMBA NSAKILA Gilbert.
V
AVANT PROPOS
Ce travail de recherche s'inscrit dans le cadre de la
préparation du diplôme de licence en sciences Economiques et de
gestion qui sanctionnent la fin des études de deuxième cycle
universitaire.
Nous savons qu'il y a une abondance des connaissances et
de savoir-faire à la portée de chaque communauté.
Mais, la valorisation du capital humain propose de
faciliter la moisson de ce riche bagage collectif. Ensemble nous assurerons que
ces connaissances n'en se perdent pas et que les meilleurs pratiques en
développement économique et un leadership dans les domaines des
associations, entreprise, administration publique et autres soient
partagées.
Cette recherche, vise à fournir de l'information
sur l'impact de la libéralisation financière dans
l'économie congolaise.
Elle permettra d'avoir une vue globale sur le but de cette
libéralisation qui est d'offrir plus d'autonomisation au système
financier, pour une sélectivité plus rationnelle et rentable en
terme de financement et de leurs orientations vers les emplois
productifs.
L'influence de cette libéralisation s'exerce sur le
plan interne « il s'agit de l'assouplissement de plafonnement des taux
d'intérêt, l'abandon de la sélectivité des
crédits, la baisse du ratio des ressources obligatoires et la
fiscalité favorable sur les opérations financières. Ces
mesures se traduisent par des taux réels positifs, une
amélioration de la bancarisation de l'économie et le renforcement
de l'intermédiation bancaire » et sur le plan externe, elle
concerne la suppression des entraves sur les financements externes et les
changes en vue d'une plus grande intégration financière. Cette
ouverture exerce un effet d'allocation des capitaux ver les secteurs financiers
et les pays où ils sont plus rémunérés.
Nous adressons d'une manière particulière
nos sincère remerciements au Professeur KALABA BIN SANKWE
Félix qui en dépit de ses multiples occupations,
à accepter avec amour de diriger et encadre le travail.
VI
REMERCIEMENT
A tout seigneur tout honneur, nous remercions de tout
notre coeur Dieu le créateur, le tout-puissant pour avoir pourvu
à tous nos besoins pendant notre parcours. Ainsi c'est par sa
grâce et ses bénédictions que nous sommes arrivés
à confectionner cette oeuvre qui sanctionne l'atterrissage à bon
port de nos études du deuxième cycle universitaire.
Ce travail n'avait pu se mener à fortiori aboutir,
si certaines personnes de bonne volonté ne s'y étaient pas
impliquées. C'est donc le lieu et moment pour nous, de témoigner
notre gratitude à tous ceux qui ont d'une manière ou d'une autre
prêté leur concours à sa réalisation.
Nous sommes reconnaissants envers nos parents,
Théodore KANGULUMA KAYOMBO et Aimée KABWIBA MAKONGA, qui sont les
premiers architectes de notre être.
A vous : Mamie ZAINA, Mathilde NGALULA, Ado MWINGA, Stella
MAKONGA, Aimée KISIMBA, Charlotte SAMBWE, Daniella SAMBWE,
Grégoire SAMBWE, Mike SAMBWE, Bernard MAKONGA pour tant d'amour et
d'abnégation.
A mes frères : Destin KAYOMBO, Junior KAYOMBO,
Flavien MWEPU, Derick KAYOMBO, Dan KAYOMBO, Gaël KISIMBA, Rodrigue KAPIA,
Chadrack Tchabo, Innocent MWINGA, Higelin SEYA, Bertin MULEMB, Marc MWANZA, Luc
MWANZA que cette oeuvre puise rehausser notre famille.
A mes soeurs : Junette KAYOMBO, Julia KAYOMBO, L'Or
KAYOMBO, Harmonie KAYOMBO, Gracia KAYOMBO, Divine KAYOMBO, Monique KAYOMBO,
Miradie MAKONGA, Charonne MAKONGA, Esther MAKONGA merci de vos conseils dans le
sens de l'excellence de vos sacrifices et patiences.
Que mes compagnons de lutte des premières heures
trouvent ici mes sentiments de profondes et chaleureuses gratitudes, pour leurs
participations active au combat dans l'une ou l'autre étape de notre vie
estudiantine, nous pensons particulièrement à KAOMBA
Trésor, NGOY Timothée, KAYUMBA Jaques, POLEPOLE Don, MUSONDA Ben,
BASHONGA Alexandre, MANDONA Erick, YAKIYENGE Naomie.
VII
Un vif remerciement à : Kamel KAYEMBE, Agnès
NKWEMBE, Julien NDAY et Joyce BINTI, qui n'ont cessé de nous donner le
gout, de l'effort et de nous apporter leurs soutiens moraux.
Enfin, à l'image d'un ordinateur qui enregistre
tout, mais n'affiche que peu à l'écran, nous disons que nous
restons reconnaissant à l'endroit de ceux dont leurs noms ne sont pas
repris ici, qu'ils sachent qu'ils sont gravés dans notre
mémoire.
VIII
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
IN MEMORIUM III
DEDICACE IV
AVANT PROPOS V
REMERCIEMENT VI
TABLE DES MATIERES VIII
LISTE DES FIGURES X
LISTE DES TABLEAUX X
LISTE DES ABREVIATIONS XI
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Problématique 3
2. Hypothèses 3
3. Méthodes 5
4. Techniques 6
5. Délimitation du sujet 7
6. Difficulté rencontrées 7
7. Présentation sommaire 7
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION GENERALE 8
Ière section : Présentation du cadre
d'étude 8
1.1 LA BANQUE CENTRALE DU CONGO 8
1.2 LES BANQUES COMMERCIALES 9
1.3 LES INSTITUTIONS NON BANCAIRES 9
IIème Section : Définition des concepts
13
1. LES CONCEPTS DE BASE 13
2. LES CONCEPTS CONNEXES 18
CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LITTERATURE 22
Section I : APPROCHES THEORIQUES. 22
A. LA LIBERALISATION FINANCIERE. 22
B. CROISSANCE ECONOMIQUE 28
1. LA NOTION DE LA CROISSANCE 28
2. LES THÉORIES DE LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE 30
2.1 THEORIE DE LA CROISSANCE EXOGENE 31
2.2 THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE 32
Section II : APROCHES EMPIRIQUES 34
IX
CHAPITRE TROISIEME : CONCEPT OPERATOIRE 36
3.1 RESUME DE L'ECONOMIE CONGOLAISE 36
3.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION FINANCIERE EN RDC
38
A. LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
39
B. DEMONSTRATION 40
3.3 : ANALYSE QUANTITATIVE 42
3.4 ANALYSE QUALITATIVE 46
CHAPITRE QUATRIEME : CONTRIBUTION DE L'ETUDE
51
4.1 PRESENTATION THEORIQUE 51
4.2 DISCUTIONS DES RESULTATS 53
4.3 IMPLICATION 56
4.4 PERSPECTIVES 58
4.5 CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS 63
CONCLUSION GENERALE 66
BIBLIOGRAPHIE 69
X
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Catégorisation des banques établis en
RDC 9
Figure 2 : Organigrame de la Banque Centrale du Congo 12
Figure 3 : Croissance potentielle et écart de
production en RDC 37
Figure 4 : Evolution de personnel 48
Figure 5 : Financement de l'économie en CDF 50
Figure 6 : Projection du PIB réel 60
Figure 7: Projection des variables 60
Figure 8: Evolution du taux de change 61
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Nombre des banques en RDC de 2009 à 2019
46
Tableau 2 : Evolution de Personnel 47
Tableau 3 : Financement en termes des crédits
accordés à l'économie en CDF 49
Tableau 4 : Evolution de la variation des variables dans le
temps 53
Tableau 5 : Contribution des differents secteurs à la
croissance du PIB 55
Tableau 6 : Evolution des indicateurs d'intermediation
bancaire 62
XI
LISTE DES ABREVIATIONS
ü BCC : Banque Centrale du Congo
ü BCDC : Banque Commerciale du Congo
ü BIAC : Banque Internationale pour l'Afrique au
Congo
ü BIAO : Banque Internationale d'Afrique de l'Ouest
ü CNSS : Caisse National de Sécurité
Sociale
ü CPCM : Comité Permanent de Cadrage
Macroéconomique
ü IDE : Investissements Directs Etrangers
ü IDH : Indice du Développement Humain
ü IMF : Institution de Microfinance
ü FMI : Fond Monétaire International
ü FNM : Fonds National de la Microfinance
ü FPI : Fonds de Promotion de l'Industrie
ü PAS : Projet d'Ajustement Structurel
ü PIB : Produit Intérieur Brut
ü PME : Petite et Moyenne Entreprise
ü PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
ü RDC : République Démocratique du
Congo
ü UEMOA : Union Economique et Monétaire des Etats
d'Afrique de l'Ouest
ü UNIKIN : Université de Kinshasa
ü UNILU : Université de Lubumbashi
ü SOFIDE : Société Financière De
Développement
ü SONAS : Société Nationale d'Assurance
ü TMB : Trust Merchant Bank
1
INTRODUCTION GENERALE
A sa genèse la pensée économique moderne
représentée par les auteurs tels que Adam SMITH, Robert MALTHUS,
Ricardo et d'autres tournaient autour de la question du comment connaitre
l'origine de la richesse. Les penseurs ont eu le souci de comprendre comment
augmenter cette richesse. « KOSE A. (2003)
»
Au dix-neuvième siècle, d'autres chercheurs se
préoccuperont de la redistribution de cette richesse à l'instar
de Karl MAX et autres socialistes.
Au vingtième siècle, les économistes
étaient plus préoccupés par le problème de la
stabilité économique après le krach de 1929 (la grande
dépression). Ce problème a donné naissance à
l'école Keynésienne qui préconise l'interventionnisme de
l'Etat pour stabiliser l'économie et stimuler la croissance : l'Etat
devenait à la fois consommateur et producteur des richesses aux
cotés des familles et ces entreprises. « Thiemokho Diop
(2013) »
A la fin de la deuxième guerre mondiale, les
monétaristes dominés aux USA par l'école de Chicago,
préconisaient l'utilisation du volume de la masse monétaire et de
niveau de taux d'intérêt pour réguler le marché
financier et l'économie d'une manière générale,
laquelle était poussée vers la surchauffe et des tendances
inflationnistes.
L'histoire économique du monde des dernières
décennies montre que les Etats par le biais de leurs Banques Centrales
et leurs politiques sociales, ont continué à utiliser les
recettes Keynésiennes de stabilité et de croissance
économique ainsi que les recettes monétaristes pour juguler les
tendances inflationnistes.
C'était au début des années 70 que deux
auteurs McKinnon et E-Shaw ont été les premiers à centrer
leurs raisonnements sur la libéralisation du secteur financier qui, pour
eux, pouvait être une politique pouvant stimuler la croissance
économique. Ils ont visé directement le secteur financier
privé comme vecteur, pourquoi pas moteur de la croissance et la
stabilisation à la différence des Keynésiens et des
monétaristes. « Mahar J. & Williamson M. (1998)
»
De ce qui précède, nous tenterons, dans le
présent travail, de mettre en rapport la libéralisation
financière avec la croissance économique. La
libéralisation financière étant une
politique qui consiste à rendre libre l'accès aux marchés
financiers par différents agents économiques privés ou
publics. Elle se caractérise par une rupture par les pouvoirs publics de
barrières au système financier de sorte que les agents financiers
y entrent librement en
2
interaction. Et la croissance économique
correspond à la variation positive de l'activité
d'un pays, qui s'analyse par une évolution des prix, de la production
des biens et services, ainsi que des revenus. Pour mesurer la croissance,
l'indicateur le plus utilisé est le produit intérieur brut
(P113). Le P113 permet de déterminer la valeur de tous les biens et
services produits dans un pays. « Lafargue, (1993)
».
3
1) Problématique
Depuis belle lurette, la RDC vit une crise économique
sévère qui se manifeste par des baisses consécutives du
PIB commercialisé, un gonflement de la demande globale, un
alourdissement de déficits des finances publiques, de la balance de
paiements, suivi d'une persistance des tensions inflationnistes. Par ailleurs,
l'économie congolaise a enregistrée une croissance berne à
cause, entre autre, de l'instabilité macroéconomique, de la
fragilité de la situation politique et des faiblesses structurelles du
pays. « Modeste MUTOMBO (20182019) »
Pour répondre à cette situation, la politique de
l'augmentation du taux d'intérêt sur le dépôt dans la
recherche de l'accroissement du niveau de l'épargne, en maintenant le
niveau de la masse monétaire inchangé peut être efficace
dans le contexte de la RDC avec une libéralisation financière
effective (saine). En effet, lorsque le niveau du taux d'intérêt
des dépôts augmente, cela va encourager les ménages (agent
à capacité de financement) à se précipiter
auprès des institutions financières (banques commerciales) pour
faire leurs dépôts après l'arbitrage entre l'épargne
et la consommation. En sachant que l'épargne est la condition
nécessaire de l'investissement.
Vu l'importance de la problématique dans tout travail
scientifique, notre préoccupation s'articule, dans le cadre de la RDC,
autour des questions suivantes :
? Quelles sont les conséquences de la
libéralisation du secteur financier sur la croissance économique
en RDC ?
? Quelle est l'influence de la
libéralisation financière sur la taille du système
financier ?
? Libéralisation financière
peut-elle être utilisée comme une solution palliative
pouvant
permettre à une économie de sortir d'un
régime de « répression financière »
?
2) Hypothèses
Les réponses provisoires à notre questionnement se
formulent de la manière ci-
après :
H1 : la libéralisation
financière pourrait avoir des conséquences positive sur la
croissance économique laquelle peut aboutir à une
accélération de l'innovation financière, qui se manifeste
par la création de nouveaux produits issus de la technologie
numérique et la création de nouvelles banques et autres
intermédiaires financiers ayant des capitaux purement nationaux car la
croissance de la production de toute économie dépend, entre
autre, de l'accumulation du capital qui, à son tour, requiert une
épargne suffisante pour satisfaire
4
l'investissement nécessaire. Ainsi, la
libéralisation des taux d'intérêt sur les
dépôts affecte positivement l'épargne domestique sur le
long terme favorisant ainsi l'investissement et permettant d'atteindre une
première allocation optimale des ressources.
Ces mutations constituent un processus continu qui modifie
progressivement et en profondeur les modes de circulation des fonds, les
méthodes de transferts de risque et grâce au financement par
intermédiation, facilement l'indicateur de la croissance
économique entres autre le PIE est facilement tracé.
L'amélioration du taux de croissance du PIE pourrait ainsi impacter sur
la croissance économique.
A contrario, s'il n'y a pas une règlementation efficace
de la politique monétaire ou des politiques économiques, la
libéralisation financière pourrait avoir des conséquences
négatives entrainant ainsi la décroissance si et seulement si il
y aurait entré dans le secteur financier d'opérateurs sans
formation ni expérience adéquates : cas des « cambistes
ouvrant dans l'économie informelle », la difficulté pour les
autorités de connaitre et de s'assurer de la provenance des devises
étrangères et de la destination de celles qui sortent : risque de
blanchiment d'argent, l'asymétrie d'information entre les
opérateurs financiers et entre ceux-ci et la Banque Centrale : risque de
surprises désagréables sur la santé financière
réelle des intermédiaires financiers : cas de la BIAC.
H2 : La taille du système financier
est mesurer par contribution du système financier au
développement de l'activité économique ou à la
croissance économique. C'est-à-dire le pouvoir explicatif ou le
degré d'ajustement du système financier à la croissance
économique (Christian MPISHI 2015). Ainsi la
libéralisation dans le secteur financier
pourrait être un moyen efficace et simple pour
accélérer la croissance économique des pays en voie de
développement et d'agir directement sur cette même taille du
système financier.
La libéralisation est donc supposée influencer
positivement le développement financier qui, à son tour agit sur
la croissance économique via l'amélioration de l'investissement
privé par la baisse du coût du capital en général et
des capitaux propres des institutions financières en particulier. Cette
libéralisation conduirait à l'amélioration des conditions
de fonctionnement des banques pour des résultats accrus.
H3 : La libéralisation peut être
assimilée à un processus qui donne au marché le plein
pouvoir pour déterminer qui possède une garantie de remboursement
suffisante pour pouvoir bénéficier d'un crédit et à
quel taux. La libéralisation accorde aussi aux banques une
5
autonomie leur permettant de gérer leurs propres
affaires. Ainsi, la libéralisation financière apparaît
comme une solution permettant la sortie d'un régime de «
répression financière » et constitue le point de
départ vers un développement sain et durable de
l'économie. C'est dans cette optique que la
libéralisation financière est adoptée par les pays et
qu'elle a séduit, ces dernières années, en particulier les
pays en développement. Cela suggère :
> Une élimination des contrôles sur les
crédits,
> Une déréglementation des taux
d'intérêt,
> Une libre entrée au sein du secteur bancaire et plus
généralement dans l'industrie des
services financiers,
> Une autonomie bancaire,
> Une privatisation des banques et
> Une libéralisation des flux de capitaux
internationaux.
3. Méthodes
Notons que pour mener à bon port notre étude, il
nous faut une démarche scientifique, une méthodologie qui puisse
soutenir notre prise de position et nous à aboutir à une
conclusion acceptable.
La méthode demeure un chemin et un processus rationnel
pour atteindre un objectif défini « LA RAMEE A. (1991)
». Dans le cadre de ce travail, nous allons recourir aux
méthodes suivantes :
1) La Méthode Analytique
Selon le professeur Barthélémy Biao (2019), la
méthode analytique est comme : « la division d'un problème
complexe en sous-problème plus simple ».
Nous allons donc subdiviser les trois problèmes de
notre recherche en plusieurs sous-problèmes que nous étudierons
en parti et en détail approfondit, puis nous les reconstituerons
après les avoir compris, afin nous y déduirons des conclusions
plus concluantes.
Cette méthode s'est avérée efficace pour
apprécier et interpréter les données recueillies lors de
nos différentes et multiples recherches.
6
2) Méthode comparative
Comparer deux objets veut dire : les regarder attentivement en
vue spéciale de leur relation mutuelle. Cette méthode, qui est
également appelée la méthode des barèmes, est une
méthode qui consiste à comparer deux masses qui présentent
un profil similaire (SEM BIMBI Pascal, Méthode de recherches
scientifique, UNILU, inédit 2016-2017).
Cette méthode est là Pour la confrontation de
deux situations notamment la libéralisation financière et la
croissance économique dans le but de dégager les ressemblances ou
dissemblances qui existent entre elles.
3) Méthode descriptive
Elle consiste à décrire, nommer ou
caractériser un phénomène, une situation ou un
évènement de sorte qu'il apparaisse familier. «
N'da Paul (2006) cité par Ruth MAYOMBO, gestion des risques
opérationnels dans une institution financière cas de la RAWBANK,
2018-2019 p4 »
Elle nous aidera dans la description du champ de travail et de
notre unité d'enquête pour mieux appréhender les
différentes réalités qui s'y trouvent.
4. Techniques
Une technique est l'ensemble des procédés qu'on
doit méthodiquement employer pour un art, pour une recherche dans un
métier (Dictionnaire le petit Robert 2014).
L'efficacité d'une méthode dépend des
techniques qui l'accompagnent. Les techniques permettent aux chercheurs
d'acquérir et de traiter les donnes en vue de comprendre et d'expliquer
le phénomène étudié.
Ainsi donc, pour parvenir aux résultats
escomptés nous avons recouru aux techniques ci-après :
? La Technique Documentaire : c'est une
manière d'étudier et d'analyser les ouvrages relatifs au sujet
pour arriver à mieux élaborer notre travail et à le doter
d'un soubassement scientifique plus ou moins acceptable.
Elle est consiste une fouille systématique de tout ce
qui écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche.
« Pinto et Grawitz (1979) »
? La technique d'interview nous a
été importante en ce sens qu'il fallait soumettre à
quelques sujets, notamment aux corps professoral ou aux parents qui ont
oeuvré dans
7
le domaine de la banque, des questions verbales afin de
rassembler des compléments d'information. « Muchelli R
(1975) »
5. Délimitation du sujet
Nous avons retenu comme délimitation temporelle la
période allant de l'année 2016 à l'année 2019, soit
4 ans. Du point de vue spatial, Notre travail aura comme champ d'investigation
la RDC.
6. Difficulté rencontrées
A-t-il dit Emile-August CHARTIER, dit Alain (1932) «
grandir c'est passer du jeu au travail. Rédiger un travail scientifique
n'est pas une mince affaire si non tout le monde sera capable ».
Il n'a pas été facile d'arriver à la
réalisation de ce travail. Nous avons connu des difficultés
matérielles, d'ordre financier et la recherche des documents n'a pas
été facile non plus aussi d'ordre sanitaire avec la COVID-19 qui
nous a presque déstabilisée.
7. Présentation sommaire
A la réserve de la partie introductive et celle
concluante, le plan de notre travail est représenté de la
manière suivante :
? Chapitre premier : Considération
générale
? Chapitre deuxième : Revue de littérature.
? Chapitre troisième : Concept opératoire.
? Chapitre quatrième : Contribution de l'étude.
8
CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION GENERALE
Ce chapitre s'articule autour de la présentation de
notre champ d'investigation, le secteur financier de la RDC, il se
clôture par une définition des concepts relatifs à notre
sujet de recherche.
Ière section : Présentation du cadre
d'étude
Il sied de démontrer et de développer à
ce point l'ossature des institutions financières, en s'appuyant sur le
secteur financier de la RDC comme notre champ d'investigation.
En effet, Il est pour nous impérieux d'étaler
dans sa généralité le système financier de la RDC
résumé ici par :
> De la Banque Centrale du Congo,
> Du système bancaire commercial,
> Des autres intermédiaires agréés,
> Des établissements financiers,
> Des institutions du système financier
décentralisé.
En 2014, le système financier congolais était
composé de 18 banques agréées, une société
nationale d'assurance (SONAS) et l'Institut national de sécurité
sociale (INSS) qui est devenue CNSS (Caisse nationale de la
sécurité sociale), 5 institutions spécialisées, 143
IMF et coopératives, 59 institutions de transfert de fonds, 3
institutions de monnaie électronique et 16 bureaux de change. Il
n'existe pas encore de marché marché d'actions, ni marché
de titres de créance BOLALUETE (2000).
1.1 LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Elle est l'institut d'émission du pays, dont les
activités sont organisées par la Loi no 005/2002 du
07 mai 2002. Au terme de celle-ci, la BCC est chargée de
définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays
dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Elle est indépendante dans la
réalisation de cet objectif.
Le capital de la BCC est détenu en totalité par
l'Etat congolais et ses missions sont les suivantes :
> Assurer la stabilité interne et externe de la monnaie
nationale ;
> Détenir et gérer les réserves
officielles de la République ;
> Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de paiement ;
9
? Élaborer la réglementation et
contrôler les Etablissements de Crédit, les institutions de Micro
Finance et les autres intermédiaires financiers ;
? Édicter les normes et règlements
concernant les opérations sur les devises étrangères;
? Participer à la négociation de tout accord
international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
? Promouvoir le développement des marchés
monétaires et des capitaux.
La BCC est seule habilitée, sur le territoire national,
à émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours
légal KALABA BIN SANKWE (2019-2020).
1.2 LES BANQUES COMMERCIALES
Les banques commerciales représentent l'essentiel du
secteur financier en RDC. Les avoirs globaux des banques, estimés
à près de 4 milliards US (soit environ 13 % du PIB à la
fin 2012), représentent environ 95 % des avoirs globaux du
système financier. Les dépôts bancaires représentent
la majorité des dépôts globaux en RDC (95 % des
dépôts du secteur financier), le solde étant détenu
par les IMF. Parmi les plus grandes banques, quatre sont locales et une autre
est contrôlée par des holdings étrangères
(liées à des intérêts congolais). Le secteur est
concentré : à la fin 2012, les cinq plus grandes banques
détenaient près de 65 % des dépôts bancaires et plus
de 60 % du total des avoirs bancaires. Rapport BCC
2012).
Figure 1 : Catégorisation des banques établies
en RDC
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC4.png)
LOCALE PANAFRICAINE INTERNATIONALE
ADVANSBANQUE BYBLOS BANK CITIGROUP BANK PROCREDIT BANK
STANDARDBANK
28 %
44 %
ACCESS BANK AFRILAND FIRSTBANK BGFIBANK BOACONGO ECOBANK FBNBANK
FIBANK CONGO
UBA
28 %
BCDC
BIAC RAWBANK SOFIBANQUE TMB
1.3 LES INSTITUTIONS NON BANCAIRES
1) Les institutions de microfinance et le système
financier décentralisé
Les institutions de la Microfinance (IMF) sont nombreuses en
RDC mais leur poids demeure faible. A fin 2019, elles étaient
estimées à 36. Leurs activités sont régies par la
loi n° 11/020 du 15 septembre 2011 fixant les
règles relatives à l'activité de la microfinance en
10
RDC. Leurs opérations consistent en la collecte de
l'épargne et l'octroi de micro-crédits. La loi distingue deux
catégories d'IMF, à savoir Daniel KASON
(2020-2021):
> Les entreprises de micro-crédit (qui effectuent
des opérations de crédit direct en faveur de leurs clients. Elles
ne collectent pas l'épargne du public) ;
> Les sociétés de Microfinance (collectent
l'épargne du public et octroient des crédits à leurs
clients).
2) Les autres institutions
financières
Parmi ces institutions, on trouve :
> La SONAS (société nationale d'assurances)
ayant eu le monopole de commercialisation des produits d'assurance jusqu'en
2015 (conféré par l'Ordonnance-loi n°67/240 du
02 juin 1967). En effet, par la loi n° loi
n° 15/005 du 17 mars 2015 portant code des assurances a
libéralisé le secteur en RDC. Plus de cinq acteurs sont
déjà agréés.
> L'Institut National de la Sécurité Sociale,
maintenant CNSS, possède le monopole de l'assurance liée à
la sécurité sociale en vertu du Décret-loi du
29 juin 1961 organique de la sécurité sociale. Sa
couverture de la sécurité sociale est très limitée
(moins de 1,6 % de la population active), les frais de gestion absorbant la
majorité des cotisations de sécurité sociale, qui sont
parmi les plus élevées en Afrique (7 % du salaire pour la
retraite).
> La SOFIDE est la société financière
de développement dont l'État détient une grande part et
dont le mandat est de promouvoir le financement à moyen et à long
terme des petites et moyennes entreprises (PME). Sa situation financière
est précaire.
> Le FPI (Fonds de promotion de l'industrie) est le fonds
créé en 1989 pour promouvoir et financer les projets industriels.
Il tire ses ressources de la taxe à l'importation (environ 72 millions
de dollars EU par an pour une taxe sur les importations de 3 %) et de la taxe
de promotion de l'industrie à l'intérieur. Il accorde des
prêts à l'agro-industrie, surtout à des
échéances de trois à cinq ans à 8-10 %
d'intérêt et avec une période de grâce de 12 mois. Le
FPI n'est pas contrôlé par la BCC.
> Le Fonds National de la Microfinance (FNM) dont l'objet
est de financer les IMF.
Il y a également trois établissements de monnaie
électronique qui sont
constituées sous forme de sociétés
financières, à savoir : Airtel money, Orange money, M-Pesa. On
dénombre également des messageries financières et des
bureaux de change en tant qu'institutions financières opérant en
RDC. Les messageries financières sont au nombre de 55 dont 34 dans la
catégorie A et 21 dans la catégorie B. Il y a 15 bureaux de
change légalement
Voici donc l'exemplaire de l'organigramme de la
Banque Centrale du Congo
11
agréés par la BCC. Il faut également
indiquer qu'il existe plusieurs cambistes ambulants qui exercent sans
agrément et contrôle de la BCC.
Ainsi, conformément à la loi n°
005/2002 du 07 mai 2002 relative à l'organisation et au
fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, en son premier article : la
B.C.C est une institution de droit public dotée de la
personnalité juridique ; elle a pour objectif la définition et la
mise en oeuvre de la politique monétaire du pays dont la finalité
est d'assurer la stabilité du niveau général de prix, elle
est aussi la caissière et la conseillère de
l'Etat.(Rapport annuel de la Banque Centrale du
Congo.2003).
La Banque Centrale du Congo est installée à
Kinshasa, dans la commune de la Gombe, sur le boulevard colonel Tshatshi,
n°563, BP 2697. Elle est limitée par les bâtiments des
institutions publiques : au nord par le Palais de la nation ; au sud par la
bibliothèque nationale ; à l'est par le ministère de
l'intérieur ; de centralisation et aménagement des territoires,
des affaires étrangères et de la fonction publique ; et à
l'ouest par la direction générale des recettes administratives,
juridiques, domaniales et des participations. Hormis la direction
générale qui composée du gouverneur, du vice-gouverneur et
du conseiller, elle comprend 10 directions : La direction du crédit et
des marchés financiers ; La direction de la trésorerie ; La
direction des comptes courants en monnaie nationale de fonds publique ; La
direction de la supervision des intermédiaires financiers ; La direction
des services étrangers ; La direction des ressources humaines ; La
direction de la comptabilité et contrôle budgétaire ; La
direction de l'administration générale ; La direction des
études ; La direction d'informatique et de la recherche
opérationnelle. A celles-là s'ajoute l'audit interne qui a aussi
des attributions d'une direction. Cependant il y a des directions provinciales
dans 8 provinces du pays siégeant dans des villes provinces, il s'agit
de la direction de Lubumbashi ; Bukavu ; Kisangani ; Mbuji-Mayi ; Kananga ;
Mbandaka ; Bandundu ; et de Boma. Et il y a 7 organes indépendants
à la B.C.C qui sont les suivants : La sous-direction de la
sécurité ; Le comité de placement des actifs financiers ;
Le secrétariat de coordination de la coopération internationale
et régionale ; Le bureau de représentation de Bruxelles ; Le
secrétariat d'appuis à la coordination provinciale ; Le centre
hospitalier ; ainsi que L'hôtel des monnaies.
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC5.png)
12
13
IIème Section : Définition des
concepts
1. LES CONCEPTS DE BASE
1) La libéralisation financière
Conçue par McKinnon et Shaw (1973)
comme étant une manière efficace et simple
permettant d'accélérer la croissance économique des pays
en développement. Leur modèle est fondé sur l'idée
selon laquelle en éliminant la répression financière, qui
est à l'origine ralentissement de la croissance économique, il
sera possible d'augmenter davantage la croissance économique d'un pays.
D'après ces deux économistes, un système
financièrement réprimé est un système où le
gouvernement détient le monopole dans l'attribution des crédits
et décide des taux d'intérêt pratiqués
(McKinnon, Monnaie et le capital dans le developpement économique.
etablissement Brookings Institution Press., 1973).
La libéralisation est l'action de libéraliser,
de rendre plus libéral, d'appliquer les principes du libéralisme
économique. C'est aussi le fait d'être libéralisé.
Et la Finance est un terme d'origine française qui désigne
l'engagement qu'une personne assume pour pouvoir répondre à ses
obligations envers quelqu'un d'autre. Le concept concerne aussi la fortune, les
biens et le Trésor public. Dans le langage quotidien, on entend par
finances l'étude de la circulation de l'argent parmi les individus, les
entreprises ou les États. Autrement dit, les finances se chargent de
l'administration de l'argent (Shaw, E.S. liberalization
financière dans le development économique. Oxford
Université Press., 1973)
a) But
Le but de la libéralisation financière est
d'offrir plus d'autonomie aux marchés des capitaux, pour une
sélectivité plus rationnelle et rentable en terme de financement
et de leurs orientations vers les emplois productifs.
b) Influence
Son influence s'exerce sur le plan interne et sur le plan
externe
? Sur le plan interne : il s'agit de
l'assouplissement de plafonnement des taux d'intérêt, l'abandon de
la sélectivité des crédits, la baisse du ratio des
réserves obligatoires et la fiscalité favorable sur les
opérations financières. Ces mesures se traduisent par des taux
réels positifs, une amélioration de la bancarisation de
l'économie et le renforcement de l'intermédiation bancaire.
14
? Sur le plan externe : concerne la
suppression des entraves sur les fonctionnements externes et les changes en vue
d'une plus grande intégration financière. Cette ouverture exerce
théoriquement un effet d'allocation du capital vers les secteurs
financiers et les pays où il est relativement rare et plus
rémunéré que les pays en développement.
La libéralisation financière a été
reprise par les institutions de Breton-Wood qui l'on intégrée
dans les PAS (projet d'ajustement structurel) et son impact s'est montré
sur la taille du système financier, sur une performance des banques
commerciales, sur l'intermédiation bancaire, etc. (Lajili
ouilide, thèse en cotutelle Pour l'obtention du titre de Docteur
éd Sciences économiques 2015).
2) La croissance économique
Selon le Professeur Emile Mota (2019-2020), la croissance
économique désigne la variation positive de la production des
biens et des services dans une économie sur une période
donnée, longue, largement de l'année. C'est-à-dire la
croissance économique désigne la variation positive de la
production de biens et de services dans une économie sur une
période donnée, généralement une période
longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le
Produit Intérieur Brut (PIB). Il est mesuré « en volume
» ou « à prix constants » pour corriger les effets de
l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On
utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de
l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau
de vie (Emile MOTA, Notes de cours de Fluctuations et croissances
économiques de L1 Economie, 2019-2020, p.3).
En économie, la croissance désigne
l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit
intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter
le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est
calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant
corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer
une croissance en volume (Marie Charrel, L'Age d'or de la
croissance est derrière nous, 2018).
La croissance économique peut être encore
définie comme étant 'idéologie de la croissance par
opposition de la philosophie de décroissance (Emile MOTA
Idem, P3).
Deux types de croissance sont distingués par les
économistes. La croissance extensive désigne l'augmentation des
quantités de facteurs de production. Cette croissance permet la
création de nouveaux emplois. La croissance intensive correspond
à l'augmentation
15
de la production par l'intermédiaire des gains de
productivité (Richard (A), Croissance triomphante : une
perspective sur le 19eme siècle, Nouveaux horizons, Paris, 1996. p.
48).
La définition de la croissance et sa mesure sont des
concepts très récents, qui peuvent être datés du
début de l'industrialisation à la période allant de 1760
à 1840.
3) L'épargne
L'épargne correspond à la part du revenu
disponible des ménages non utilisés en dépenses de
consommation finale. L'épargne des ménages est la principale
source intérieure de financement des dépenses en capital, le
pilier de la croissance économique à long terme. L'épargne
des ménages est exprimée en pourcentage de leur revenu disponible
(ensemble des revenus nets d'impôts) « Modeste MUTOMBO
K. (2018-2019 »).
L'épargne des ménages est le premier gisement
intérieur de financement des dépenses en capital. C'est donc le
moteur essentiel de la croissance économique à long terme
(Michel Boutillier, Epargne « dossier thématique
», 2002 P354).
L'épargne a deux volets : un volet « réel
» et un volet financier. La partie réelle correspond à la
constitution d'un patrimoine immobilier. La composante financière est
l'ensemble des actifs financiers (bourse, assurance vie, etc.) détenus
par les ménages, une fois déduits les crédits en cours
(Christine LAGOUTTE, Epargne « étude et conjoncture
», 1955 P135).
4) L'investissement
En économie, un investissement est une dépense
destinée à augmenter la richesse de celui qui l'engage. Il est
une dépense immédiate dont l'objectif est d'obtenir un effet
positif quantifiable à long terme. Il peut aussi être
nécessaire pour maintenir un chiffre d'affaires (renouvellement des
équipements obsolètes) ou pour moderniser des équipements
: plus récents et plus efficaces ou plus écologiques
(Avinash DIXIT et Robert Pindyck, Investistissement under
uncertainty, 1994)
D'un point de vue comptable, l'investissement
représente l'acquisition ou la création d'un bien durable
destiné à rester au moins un an sous la même forme.
L'investissement est l'action d'investir, c'est-à-dire
d'acquérir de nouveaux moyens de production, d'améliorer leur
rendement ou de placer des capitaux dans une activité économique,
dans une entreprise, etc. (Joël DESSAINT, Economie et
prévision, 1991).
16
Bref, investir consiste à engager une importante
dépense aujourd'hui afin d'obtenir un bénéfice dans le
futur. La décision relative à un investissement est prise en
comparant les profits espérés avec le taux d'intérêt
d'un placement financier.
5) Répression financière
Le terme a été inventé en 1973 par Edward
S. Shaw et Ronald McKinnon, mais cette pratique étatique remonte
à l'époque du ministre de l'économie des Nazis, Schacht,
et au New Deal américain de Roosevelt (Edward SHAW et Ronald
McKinnon, 1978).
La répression financière implique habituellement
de conserver les taux d'intérêt en-deçà des niveaux
normaux du marché, au profit des emprunteurs et aux frais des
épargnants. Les emprunteurs sont le plus souvent les gouvernements
eux-mêmes et dans de nombreux cas, l'État finance ses
déficits budgétaires avec l'argent emprunté aux banques.
Celles-ci paient leurs déposants ou épargnants à des taux
d'intérêt dérisoires, aidées par la
réglementation étatique qui empêche ces mêmes
déposants ou épargnants à aller vers des liquidités
ou des placements plus rémunérateurs (Carmen Reinhart
and Belen Sbrancia, The liquidation of government debt, 2011).
La répression financière désigne un
interventionnisme étatique dans le système
financier.
6) Produit intérieur brut
Le P11B (produit intérieur brut) est un indicateur
économique qui permet de mesurer la production économique
intérieure réalisée par un pays. Le P11B a pour objet de
quantifier la production de richesse réalisée par un pays sur une
période donnée, généralement un an ou un trimestre,
grâce aux agents économiques résidant dans le pays
concerné. Il s'agit donc d'un indicateur qui reflète
l'activité économique interne d'un pays. La variation du PIB
d'une année sur l'autre permet de mesurer le taux de croissance
économique d'un pays (Modeste KYAMAKOSA et Joseph MUYEMBE,
cours de Macroéconomie, UNILU, 20182019).
Le P11B mesure la valeur de tous les biens et services
produits dans un pays sur une année. Il s'agit de la valeur des biens et
services produits par des agents économiques résidant dans un
pays, calculé selon le prix du marché. Il convient d'ajouter la
valeur ajoutée récupérée par l'Etat
(Dennis KESSLER, étude de la conjoncture économique,
19960).
17
Une augmentation du P113 signifie qu'un pays connaît une
croissance économique. A l'inverse, une diminution du P113 est une
décroissance.
7) Intermédiation financière
L'intermédiation financière est une notion qui a
été définie de différentes manières au cours
du temps, mais l'idée générale reste la même. Cette
idée voit l'intermédiation financière comme étant
un ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant
par l'intervention d'un tiers (Myftari, Entela, Rossi, Sergio, Prix
des actifs et politique monétaire : enjeux et perspectives après
la crise financière de 2007-2009).
BIALES (1999) définit les
intermédiaires financiers comme « des institutions qui
réalisent l'adéquation quantitative et qualitative entre
l'épargne disponible des prêteurs et les besoins de financement
des emprunteurs... en apportant une garantie qui repose sur leur
notoriété, leur surface financière et la division des
risques à laquelle ils procèdent »
L'intermédiation financière se définit
également comme l'activité développée par les
agents financiers qui s'interposent pour faciliter l'adéquation en
quantité et en qualité de l'offre à la demande des
capitaux. En effet, ces intermédiaires collectent leurs ressources
auprès des ménages et des particuliers (épargne) et des
entreprises (excédent de trésorerie) et transforment ces
liquidités en court, moyen et longs termes consentis notamment aux
entreprises qui ne peuvent accéder directement au marché
financier. Les intermédiaires financiers les plus importants sont : les
banques, les établissements du secteur bancaire à statut
spécial, les établissements financiers et les compagnies
d'assurances (Nelly A. NGONGO, intermédiation bancaire et
croissance économique au Cameroun, 2007).
? Les caractéristiques
Parmi celles-ci, nous pouvons en citer trois ; tout d'abord le
fait qu'elle se fonde sur des relations bilatérales : d'une part celle
entre l'agent non financier ou l'emprunteur et l'intermédiaire financier
et d'autre part entre cet intermédiaire et la source de financement
utilisée ce qui la différencie du marché financier dans
lequel comme nous l'avons expliquer les échanges de capitaux contre des
titres sont directs entre demandeurs et offreurs de capitaux ; ensuite, le fait
qu'elle suppose des échanges d'informations individualisées alors
que sur le marché les informations sont collectives ; et enfin, le taux
d'intermédiation qui mesure la part des financements apportés par
les agents financiers dans le total des financements dont
bénéficient les agents non financiers. De manière
théorique on distingue deux taux d'intermédiation ; un au sens
large et un autre au sens strict. Le premier résulte d'une approche
18
dite de l'offre de financement parce qu'elle regroupe sous
l'étiquette de financements intermédiés l'ensemble des
concours accordés aux agents non financiers par toutes les institutions
financières qu'il s'agisse des établissements de crédits,
des entreprises d'assurances etc...; ce taux se calcul donc en rapportant
l'ensemble des financements auxquels participent les différentes
institutions sur le total des financement accordés aux agents non
financier ; le second taux quant à lui résulte d'une approche
dite de la demande de financement parce qu'elle privilégie le choix que
le demandeur fait au profit du recours à l'intermédiaire
financier ; il se calcul donc en rapportant le seul montant des crédits
accordés par les seuls établissements de crédits aux
agents non financiers sur le total des financements dont ceux-ci ont
bénéficié ( Nelly A. NGONGO
Idm).
? Les fonctions de l'intermédiation
financière
L'intermédiation intervient comme un
élément fondamental du processus de croissance économique
et de développement. Parmi ces fonctions, nous pouvons citer : la
fonction monétaire, en effet, ces intermédiaires
particulièrement les banques exercent une fonction de création
monétaire notamment lors de l'octroi des crédits aux agents en
besoin de financement ou alors par le jeu des relations avec l'étranger
ou de refinancement de la Banque Centrale. Cette fonction permet
d'élargir l'espace des transactions entre agents économiques en
même temps qu'elle rend possible la continuité dans le temps ainsi
que l'interconnexion entre les économies. La fonction de transformation
qui pose ici le problème de l'adéquation entre les ressources
disponibles et l'allongement du détour de production,
l'intermédiaire assure cette adéquation en transformant des
ressources généralement courtes en financement long. En plus de
ces fonctions de création monétaire et de transformation,
d'autres fonctions se sont développées à savoir les
fonctions de placement et de négociation (Nelly A. NGONGO
Opcit).
2. LES CONCEPTS CONNEXES
1) Libéralisation économique
La libéralisation d'un secteur économique qui
consiste à rendre libre l'accès de celui-ci aux différents
agents économiques, privés ou publics. Cela se traduit en
général par la fin du monopole d'une administration ou d'une
entreprise publique ou privée (Pierre Bauby, Modernisation
et libéralisation économique,2003)
La libéralisation économique repose sur le
présupposé d'une efficacité économique
supérieure basé sur le triptyque : concurrence,
désintégration et privatisation. Elle vise donc à
introduire le plus de concurrence et de privatisation possible dans
l'économie nationale (Pierre Bauby,2003).
19
De même, les théories qui sous-tendent la
libéralisation économique soutiennent que les politiques qui
ouvrent une économie au commerce et aux investissements du reste du
monde sont indispensables à une croissance économique
soutenue.
Une libéralisation totale doit se comprendre comme la
soumission aux règles d'une concurrence que ne saurait contrarier aucune
norme sociale, sanitaire ou environnementale ; aucun un code du travail nuisant
à la rentabilité d'un investissement ; aucun principe de
précaution jugé trop contraignant, la fixation de limites
à la pollution engendrée par une industrie etc. (Mark
Blyth, liberalization and cartel politics,2010).
Une telle libéralisation n'est ni acceptable
moralement, ni acceptée par les autres partenaires sociaux que sont les
syndicats, par exemple. Des lois qui tempèrent les méfaits
supposés de la libéralisation totale sont édictées
dans presque toutes les nations ou unions économiques, comme l'Union
Européenne.
2) Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt d'un prêt ou d'un emprunt
fixe la rémunération du capital prêté
(exprimée en pourcentage du montant prêté) versé par
l'emprunteur au prêteur. Le taux et les modalités de versement de
cette rémunération sont fixés lors de la conclusion du
contrat de prêt. Ce pourcentage tient compte de la durée du
prêt, de la nature des risques encourus et des garanties offertes par le
prêteur. L'usage de taux d'intérêt s'applique dans de
multiples domaines : depuis les instruments financiers jusqu'aux produits
d'épargne (compte d'épargne), en passant par les obligations ,
etc. (KALABA BIN SANKWE, Politique monétaire, L1
économie monétaire/UNILU, inédit,
2018-2019)
Le taux d'intérêt nominal est le taux
d'intérêt qui est défini au moment de la création
d'un emprunt (pour l'emprunteur) ou d'un prêt (pour le créancier)
; ce taux est inscrit dans le contrat qui lie les deux opérateurs, il
peut être soit constant dans le temps, soit variable (par exemple, sa
définition mathématique peut inclure le niveau d'un taux
directeur), « Léon DERWA, la turbulence des taux
d'intérêt, 1982 ».
Par convention, un taux d'intérêt nominal est
annuel. Le taux d'intérêt réel de l'emprunt est le taux
nominal corrigé des effets de l'inflation et du niveau de risque (prime
de risque), pressenti pour un investissement donné que :
Taux d'intérêt réel = Taux
d'intérêt nominal - (Taux d'inflation + taux du
risque)
20
Aussi, lorsque le taux d'inflation est faible et le risque
négligeable, les deux taux d'intérêt sont peu
différents. Il est même possible d'avoir des taux
d'intérêt nominaux positifs mais des taux d'intérêts
réels négatifs, si les taux d'inflation sont plus
élevés que les taux d'intérêt nominaux
(Lionel STOLERU, Taux d'intérêt,
1969).
Le taux d'intérêt réel correspond à
la différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux
d'inflation constaté pour une période de référence.
Le taux d'intérêt réel est donc le rendement réel
pour le prêteur de capitaux et le coût réel pour
l'emprunteur.
3) Taux de change
Le taux de change est un cours qui indique la valeur d'une
monnaie par rapport à une autre. Les taux de change, cotés sur
les marchés des changes, varient en permanence ; ils varient
également en fonction de la place de cotation (SIAENS A.
Monnaie et Finances , Bruxelles, De Boeck, 2 ème
édition).
Le taux de change est la valeur d'une devise par rapport
à une autre. Les taux de change, qui varient en permanence,
dépendent de l'offre et de la demande des devises sur le marché
des changes ou Forex. Le plus important de ces taux de change est la
parité (Lhermine Philippe, Spéculation avec
succès sur le FOREX, 2013).
Exemple : Le taux de change de l'euro en dollars est
d'environ 1,5 dollars pour 1,00 euro. Mais, il peut
être de 1,498 à Paris et de 1,502 à Tokyo selon les
pressions de l'offre et de la demande du jour de la cotation.
Le taux de change d'une devise (une monnaie) est le coût
(autrement dit le prix) de cette devise par rapport à une autre. On
parle aussi de la « parité d'une monnaie ». Mais ce dernier
mot constitue un faux-ami très gênant avec l'anglais « parity
» qui indique une égalité absolue.
Le marché des changes est le marché où
les monnaies (on parle des devises) s'échangent les unes contre les
autres, le change étant précisément l'opération de
conversion d'une monnaie dans une autre monnaie. Comme sur tous les
marchés, le prix (le taux de change, ici) se fixe par confrontation
entre l'offre et la demande (de monnaie, ici). Une monnaie est dite convertible
si elle peut librement être échangée sur le marché
des changes. La confrontation de l'offre et de la demande d'une devise sur le
marché des changes fait monter ou baisser son taux de change
vis-à-vis des autres devises. Par exemple, si la demande d'euros
augmente, la valeur
21
de l'euro dans les autres monnaies s'accroît. Et,
inversement, si la demande d'euros baisse ou si l'offre augmente
(Patrick Artus, conséquences de la variation des taux,
1995).
4) Politique monétaire
La politique monétaire est l'action par laquelle
l'autorité monétaire, en général la banque
centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif
de triple stabilité, à savoir la stabilité des taux
d'intérêt, la stabilité des taux de change et la
stabilité des prix . Elle tâche également d'atteindre
les autres objectifs de la politique économique, qualifiés de
triangle keynésien : la croissance, le plein emploi,
l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise
économique de 2008, les Banques centrales font de plus en plus recours
à des politiques dites non conventionnelles, dont l'Assouplissement
Quantitatif (en anglais Quantitative Easing), lequel fut longtemps
utilisé par l'ancien patron de la Federal Reserve Bank
américaine, Ben Bernanke (Gabriel Galand et Alain Grandjean,
La monnaie dévoilée, l'Harmattan, 1996).
La politique monétaire est définie par le
professeur KALABA BIN SANKWE comme étant l'ensemble des mesures que les
autorités monétaires prennent pour stabiliser les prix en interne
et pour stabiliser les taux de change à l'externe (KALABA
BIN SANKWE, Cours de politique monétaire, L1 Eco
Mon/UNILU/2018-2019).
22
CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LITTERATURE
Il sera question dans ce chapitre de passer en revue quelques
approches théoriques et empiriques sur la libéralisation
financière et de la croissance économique.
Section I : APPROCHES THEORIQUES.
A. LA LIBERALISATION FINANCIERE.
Du point de vue théorique, la littérature de la
libéralisation financière a été fondée,
comme évoqué précédemment, suite à
l'édification de l'école de la Libéralisation
financière par McKinnon Ronald (1973) et
Shaw Edward Stone (1973). Les travaux des pionniers
de l'École néolibérale certifient que la
libéralisation financière est le moyen le plus efficace pour
stimuler l'épargne domestique, augmenter les investissements productifs
et assurer une croissance durable dans les pays en voie de
développement.
1) Approche de McKinnon Ronald et Shaw Edward Stone
Selon McKinnon (1973) les
économies des pays en voie de développement souffrent d'une
fragmentation qui se manifeste à travers des distorsions importantes
dans tous les secteurs de l'économie. « La fragmentation est
définie comme le fait que les entreprises et les ménages sont
tellement isolés qu'ils doivent faire face à des prix effectifs
différents pour la terre, le capital et les marchandises et qu'ils n'ont
pas accès aux mêmes technologies ».
D'après McKinnon, l'intervention de l'Etat afin
d'équilibrer les investissements et diriger l'épargne vers les
investissements prioritaires, peut paraitre légitime. En effet, l'Etat
est contraint d'intervenir dans le cas où il estime que les ressources
ne sont pas suffisamment dirigées vers des secteurs socialement
désirables. Pour McKinnon (1973), ces
interventions ne font qu'aggraver la situation et la fragmentation de
l'économie et il en résulte un cercle vicieux. « Plus
l'intervention de l'Etat est importante, plus la fragmentation de
l'économie est grande ; plus cette dernière s'accroit, plus les
autorités sont incitées à intervenir »
(McKinnon, Monnaie et le capital dans le developpement économique.
etablissement Brookings Institution Press., 1973).
C'est à partir de ce concept que McKinnon
dénonce les effets pervers de la répression financière et
la fixation des taux d'intérêts à des niveaux bas afin que
les gouvernements puissent se financer à moindre coût. En effet,
McKinnon préconise la libéralisation des taux
23
d'intérêts qui augmenterait l'épargne
ainsi que l'investissement et par conséquence la croissance
économique à long terme.
À la différence de McKinnon, Shaw
(1973) démontre que le plafonnement du taux
d'intérêt à des niveaux bas, permet certes à l'Etat
de se financer à moindre coût, en contrepartie il résulte
en une réduction de l'épargne à cause des taux
d'intérêt réels négatifs sur les
dépôts, ce qui réduit le potentiel des banques à
drainer des capitaux, limitant ainsi la mise en oeuvre de projets
d'investissement
Cependant, Shaw (1979), insiste que : « les
plafonnements effectifs et la baisse des taux créditeurs réels
intensifient l'aversion pour le risque et la préférence pour la
liquidité des intermédiaires. Les banques accordent une place
privilégiée dans leurs portefeuilles aux emprunteurs à la
réputation bien établie, aux entreprises commerciales qui ont
connu une longue période de stabilité. Il n'y a que peu
d'incitation à l'exploration d'opportunités de prêts
nouveaux et plus risqués ». (Shaw, E.S.
libéralisation financière dans le development économique.
Oxford Université Press., 1973 P502)
Finalement, les analyses de McKinnon et Shaw présentent
quelques différences. En effet, McKinnon expose sa théorie dans
le cadre d'une économie fragmentée et dans laquelle le
système financier est sous-développé et incapable de
remplir ses fonctions d'intermédiaire financier. Alors que l'analyse de
Shaw est présentée dans le cadre d'une économie où
le système financier est peu développé, mais est capable
de transférer l'épargne des agents en excès de financement
vers les agents en besoin de financement.
2) Prolongement de la théorie de McKinnon et Shaw
a) L'analyse de Basant KAPUR et Donald MATHIESON.
Le modèle de KAPUR (1976) suppose une
décomposition du capital en deux catégories : un capital fixe et
un capital circulant. Une partie du capital fixe est non utilisée. Le
capital circulant détermine le niveau de production. Les
intermédiaires financiers interviennent uniquement pour le financement
du capital circulant (Kapur Basant K., 1976, « Alternative
stabilization policies for less-developed economies », The Journal of
Political Economy, vol. 84, n°4, p. 777). L'investissement
en capital a deux objectifs :
24
? Permet le remplacement du capital circulant utilisé
durant le processus de production ;
? Servir à 1'accumulation du capital dans le but
d'accroitre le volume de production.
À l'actif du bilan des intermédiaires financiers
figurent les prêts accordés ainsi que les réserves
obligatoires détenues auprès de la Banque centrale. Au passif, on
retrouve les dépôts de la clientèle publique. Le taux de
rendement offert sur les dépôts joue un rôle
considérable. S'il est trop faible, les ressources du système
bancaire diminuent, entrainant une baisse du volume des crédits
accordés. Les entreprises sont alors limitées dans leur
capacité à investir dans le capital circulant, il en
résulte un ralentissement de la production et donc de la croissance. De
plus, en situation de répression financière, l'État
opère sur le taux des réserves obligatoires, il peut le fixer
très élevé. Dans ce cas se réduisent d'autant les
fonds prêtables des intermédiaires financiers, et baisse le volume
de l'investissement, affectant négativement encore le
développement économique.
Dans son analyse, Kapur (1976) insiste sur les
problèmes soulevés par 1'inflation, elle est aussi
exacerbée par les effets de la répression financière.
(Kapur Basant K., 1976, «
Alternative stabilization policies for
less-developed economies », The Journal of Political Economy, vol. 84,
n°4, p. 795) En contexte d'inflation élevée,
deux types de politiques sont possibles :
? La première consiste à réduire le taux
de croissance de la masse monétaire. Ce qui se traduit par une
réduction de la base monétaire, une diminution du volume des
crédits distribués par les intermédiaires financiers et
donc par une diminution de la croissance économique ;
? La deuxième consiste à libéraliser le
marché financier. Ce qui permet une augmentation du taux
d'intérêt servi sur les dépôts menant à une
croissance de la demande d'encaisses réelles et donc à une
augmentation de la demande de dépôts bancaires. Ce
phénomène présente deux effets positifs : d'une part, les
ressources des intermédiaires financiers augmentent, les plaçant
en position de pouvoir augmenter leur offre de crédits ; d'autre part,
1'inflation baisse. Kapur privilégie évidemment la politique de
libéralisation financière pour ce qu'elle permet en termes de
contraction de l'inflation, de stimulation de l'investissement et donc de la
croissance économique.
25
À contre-courant de ce que stipule Kapur,
Donald MATHIESON (1979) suppose que la totalité du
capital fixe est utilisée. Les intermédiaires financiers
financent autant les investissements en capital fixe qu'en capital circulant.
Mathieson, dans la droite ligne des théoriciens de la
libéralisation, postule également que l'investissement est
directement lié au développement économique ; à
mesure que s'élève le volume d'investissement, la croissance
économique gagne en importance. (Mathieson Donald J., 1979,
« reforme financier et politique de stabilization dans une économie
en développement », Journal of développement economics, vol.
7, n°3, p. 359)
L'investissement dépend du rendement du capital et du
taux d'intérêt réel préteur des banques. Une
augmentation de 1'inflation anticipée entraine une augmentation de
l'investissement car elle réduit le taux d'intérêt
réel sur les prêts. Par contre, un renchérissement du
coût réel du crédit décourage l'investissement.
(Donald Mathieson J 1979)
L'offre de fonds prêtables dépend positivement du
volume des dépôts et négativement du coefficient de
réserves obligatoires imposées par l'État. Le taux
d'intérêt réel servi sur les dépôts
dépend de l'offre et de la demande de fonds prêtables.
Consécutivement à une politique de répression
financière menant à une augmentation du taux des réserves
obligatoires, une augmentation se ressent dans un taux exigé par les
banques sur les prêts. Les investissements accusent ainsi une
dépression du fait de la hausse des taux préteurs,
dépression aussitôt répercutée sur la croissance
économique. Que la répression financière prenne la forme
d'un plafonnement du taux préteur, le taux d'intérêt servi
sur les dépôts se fixe au-dessous de son niveau d'équilibre
concurrentiel car les banques tentent de préserver leur marge. La
diminution de la rémunération des dépôts
démotive les agents à déposer auprès des banques,
ce qui entraine directement une réduction de l'offre de crédits
aux entreprises. Le niveau du stock de capital se fixe à un niveau
inférieur à 1'optimal lorsque les taux d'intérêt se
déterminent librement sur le marché (Mathieson Donald
J., 1979, « reforme financier et politique de stabilization dans une
économie en développement », Journal of développement
economics, vol. 7, n°3, p. 395).
b) Analyse de MAXWELL J. Fry
M.J. Fry (1995) fut l'un des premiers
à soutenir et compléter la théorie originelle de McKinnon
et Shaw. Il a enrichi la thèse des fondateurs en spécifiant les
fonctions d'investissement et d'épargne. Par conséquent, pour Fry
(1995) la croissance de la production de
26
toute économie dépend, entre autre, de
l'accumulation du capital qui, à son tour, requiert une épargne
suffisante pour satisfaire l'investissement nécessaire. Ainsi, la
libéralisation des taux d'intérêt sur les
dépôts affecte positivement l'épargne domestique sur le
long terme, favorisant ainsi l'investissement et permettant d'atteindre une
première allocation optimale des ressources.
Par ailleurs, Fry (1995) précise que même
après une dérégulation des taux d'intérêt, la
composante domestique de l'épargne, c'est-à-dire, la somme de
l'épargne publique et de l'épargne privée, cette
dernière étant constituée de l'épargne des
ménages et de celle des entreprises, est insuffisante dans la plupart
des pays en développement (Maxwell J. FRY, monnaie et le
capital ou l'approfondissement financier dans le développement
économique, 2nd ed. Baltimore, Johns Hopkins University Press,
1995).
Ainsi, la possibilité du financement externe induite
par la libéralisation financière permet aux pays d'éviter
la contrainte de liquidités (Liquidity Squeeze, en anglais), qui peut
donner lieu à la contraction de l'économie. En fait,
l'accroissement de l'épargne stimule l'investissement productif qui
crée des emplois et permet donc d'utiliser le capital humain partout
où il se trouve. En d'autres termes, l'accès aux capitaux
étrangers permet d'exploiter le potentiel de croissance en investissant
dans des projets rentables au-delà de ce qui serait permis par la seule
épargne des résidents. (Maxwell J. FRY 1995
idem).
3. Approche théorique de l'école
Néo-Structuraliste
L'école néo-structuraliste se développe
et prend spécifiquement en compte l'existence de marchés
financiers informels et leur attribue une grande efficacité en termes
d'allocations des ressources. Loin d'être un handicap au
développement économique, le secteur informel serait un facteur
de croissance économique (Taylor Lance, macroéconomie
structuraliste : modèles applicables pour le tiers monde, Basic Books
New York, 1983). Selon Taylor, "les modèles
structuralistes reposent sur cinq assertions radicalement différentes de
celles de McKinnon :
y' Les salaires sont déterminés de
manière exogène (ou institutionnelle) au travers de conflits
entre les classes sociales ;
y' L'inflation est déterminée par les poids
relatifs des capitalistes et des travailleurs (qui sont eux-mêmes
influencés par l'état de l'économie) ;
y' L'épargne se détermine comme une fraction des
profits et non des salaires ;
27
? Le niveau général des prix est
déterminé par des marges fixes sur les coûts du travail,
les importations et le financement du capital productif (taux
d'intérêt) ;
? Les pays en voie de développement dépendent de
façon critique de leurs importations de matières
premières, de biens d'équipement et de biens
intermédiaires.
Les mécanismes d'ajustement des modèles
néo-structuralistes sont keynésiens : le taux
d'intérêt de marché du secteur informel s'ajuste de telle
manière que l'offre et la demande de crédits et de monnaie
s'égalisent. Sur le marché des biens, l'ajustement entre l'offre
et la demande se fait par les quantités et non par les prix. Par
ailleurs, l'inflation y est déterminée par les coûts
(Taylor Lance, macroéconomie structuraliste : modèles
applicables pour le tiers monde, Basic Books New York, 1983).
4. Les Post-Keynésiens
Selon les post-keynésiens, la libéralisation
financière conduit au ralentissement économique suite à la
baisse de l'investissement induit par la baisse de la demande globale.
Stiglitz Joseph E. et Weiss Andrew (1981)
considèrent que, dans un contexte d'asymétrie
informationnelle, il est difficile que la libéralisation
financière opère efficacement à travers une meilleure
allocation des ressources et le drainage de l'épargne vers les secteurs
les plus productifs. En effet, dans le cadre de la relation principal-agent,
les préteurs qui sont les banques sont dans l'incapacité
d'observer la qualité de l'emprunteur et de contrôler son
comportement. Dans ce contexte, selon Stiglitz et Weiss (1981), une
augmentation du taux d'intérêt en dessus de son niveau optimal a
deux effets (Stiglitz, J.E., Weiss, A., Le rationnement du
crédit sur les marches avec des informations imparfaites, American
Economic Review 71, 1981) :
? Les bons emprunteurs jugeant le taux d'intérêt
très élevé par rapport aux risques
qu'ils représentent vont se retirer du marché du
crédit.
? Les mauvais emprunteurs vont s'endetter mais vu que le taux
d'intérêt est assez élevé ils vont être
contraints à investir dans des projets risqués à fort
revenu afin de compenser le
28
prix du crédit. Ces projets risqués augmentent
leurs probabilités de faillite et diminue, ainsi, les profits attendus
par la banque.
Ainsi une augmentation du taux d'intérêt selon
Stiglitz et Weiss (1981) et leur fixation en dessus de leurs valeurs optimales
peut avoir des effets négatifs sur l'investissement et la
stabilité du système financier.
C. CROISSANCE ECONOMIQUE
1. LA NOTION DE LA CROISSANCE
a. Définition
La croissance concerne souvent les grands agrégats
économiques et constitue un phénomène quantitatif. A cet
effet F. Perroux (1999) : « La croissance
économique est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une notion, le
produit net en terme réel ». (F. Perroux : « Les
Théorie de la Croissance », paris, 1999, Page 34).
b. Mesure de la croissance
La croissance étant appréhendée comme un
phénomène quantitatif, on utilise des indicateurs de dimension
pour sa mesure.
? Le Produit Intérieur Brute
A ce niveau, il s'agit habituellement du PIB (produit
intérieur brute), dont on calcule la croissance au cours d'une
période déterminée, en volume (ou à prix constants)
et en valeur (ou à prix courants). On peut indiquer la croissance avec
les chiffres (taux de croissance annuel moyenne en %) et on
peut encore déterminer les irrégularités de la croissance
avec les cycles soit courts ou longs. Les cycles courts sont constitués
d'une alternance de phases d'expansion et de récession dont la
durée peut aller de cinq à dix ans et les cycles longs, qui sont
constitués de l'observation des fluctuations économiques sur le
long terme, a permet de mettre en évidence des mouvements
régulières d'expansion longue et de dépression longue de
cinquantaine d'années. Les deux cycles peuvent déterminer le
déséquilibre offre/demande, conflits entre salaires et profits,
prix de pétrole, et les phénomènes financiers comme par
exemple le krach boursier (Modeste MUTOMBO K.,
Macroéconomie, UNILU, inédit, 2018-2020).
Schématiquement le taux de croissance du PIB est
donné par :
29
Le taux de croissance du PIB
c)
|
= Valeur du PIB de l'année2-Valeur
du PIB de l'année1 x 100 Valeur du PIB de
l'année1
|
Le PIB ne peut se passer de la monnaie qui lui sert
d'unité de compte. Le PIB en valeur permet en effet de résumer la
complexité des phénomènes réels et
monétaires.
· Le PIB réel : appelé aussi
PI13 aux prix courants ou PI13 en volume.
· Le PIB nominal qui est aussi
appelé le PI13 au Prix courant ou PI13 en valeur
· Le déflateur du PIB : c'est
l'indice implicite des prix du PI13 qui mesure le niveau général
des prix de toute la production. Il n'est autre que le rapport entre le PI13
nominal et le PI13 Réel de la période considérée
(il apprécie le comportement des prix, le poids des prix dans le PI13
nominal)
Df (t) = PIBn(t)x100
PIBr(t)
· Taux de croissance annuelle du PI13 : la croissance
est un phénomène quantitatif c'est pourquoi l'on prend le PIB
réel
Gy = PIBr (12)-PIBr(11) X 100
PIBr(11)
? Les indicateurs alternatifs
Les experts du PNUD utilisent l'IDH (Indice
du Développement Humain). Cet indicateur synthétique combine
trois critères : le PIB par habitant, l'espérance de vie à
la naissance et le niveau d'instruction (taux de scolarisation et taux
d'alphabétisation). Il consiste à ramener des grandeurs
disparates sur une échelle allant de 0 à 1 puis à les
additionner (Rousseau P., système financier, croissance
économique et Mondialisation, 2001).
d) Les facteurs de la croissance
économique
Au-delà des ressources naturelles dont disposent les
pays, la croissance économique est déterminée par
plusieurs facteurs :
> Le stock du capital ;
> Le progrès technique ;
> Le facteur humain ; etc.
Le premier groupe le considère comme étant
exogène (modèle de croissance exogène) avec plusieurs
animateurs notamment Robert M. Solow. Pour eux le taux de croissance est le
30
e) Cycle économique
Un cycle en économie est un concept qui définit
les fluctuations de l'activité économique en les
décomposant en une succession de phases clairement identifiables qui se
répètent dans le temps de manière ordonnée
(ROLAND Granier : « Croissance et cycle économique
», paris, 1995).
+ Les différentes phases d'un cycle
économique :
On peut distinguer quatre phases successives dans un cycle
économique qui sont la phase d'expansion, la crise, la dépression
(qui peut devenir une récession) et enfin la reprise qui débouche
sur la phase d'expansion du cycle suivant.
> L'expansion > La crise
> La dépression
> La récession > La reprise
f) Croissance et développement
La croissance économique, telle qu'elle est
calculée, ne mesure que la variation quantitative d'un agrégat
économique, le PIB. Elle n'est donc pas synonyme de développement
au sens propre du terme. Le développement est une notion abstraite
définissant plutôt l'évolution qualitative d'un pays et se
traduisant par des évolutions démographiques, économiques,
sociales ou culturelles. Le développement est généralement
associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans
développement (Pierre Maillet, La Croissance
économique, Presses Universitaires de France, 1976).
2. LES THÉORIES DE LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
Le point de départ de l'étude de la croissance
économique trouve son fondement dans l'explication du progrès
technique (Emile MOTA, notes de cours de fluctuation et croissance
économique/UNILU 2017, p. 10, inédit).
31
rapport entre le taux d'épargne et le taux
d'investissement. Leur reflexion est en termes d'équilibre de taux de
croissance (taux de croissance effectifs, nécessaire et naturel).
2.1 THEORIE DE LA CROISSANCE EXOGENE
a. Version simple du modèle de
Solow
Cette première version du modèle est
qualifiée de simple en ce que le progrès technique n'est pas pris
en considération. Seuls les facteurs capital et travail expliquent le
niveau de la production et constituent les sources de la croissance. Le
modèle admet que le produit d'un travailleur se répartit entre sa
consommation et son épargne. Cette dernière est censée
financer l'investissement.
A cet état, l'investissement réalisé
compense exactement les effets négatifs de la croissance
démographique et de l'amortissement sur l'intensité
capitalistique. Ainsi, on n'observera pas une décroissance du produit
par tête quand bien même il y a croissance de l'effectif de la
population (Solow R.M, Le changement technique et la fonction de
production globale, The Review of Economics and Statistics,
1957).
b. Le taux d'épargne et la production
Le taux d'épargne n'a pas d'effet de long terme sur la
croissance de la production par travailleur : par évidence,
l'économie converge vers son état d'équilibre, auquel il
correspond un niveau de production constant par travailleur. Autrement dit,
dans le long terme, le taux de croissance de l'économie est nul, quel
que soit le niveau d'épargne (MUTAMBA LWANGA André,
Analyse empirique du développement financier et la croissance en RDC,
2015-2016).
Néanmoins, le taux d'épargne détermine
le niveau de production par travailleur dans le long terme : dans le long
terme, toutes choses égales par ailleurs, les pays ayant un taux
d'épargne plus élevé auront aussi un niveau de production
par travailleur plus élevé dans le long terme.
c. Effet d'une hausse du taux d'épargne sur la
croissance économique
Lorsque les individus relèvent leur taux
d'épargne, ils accroissent les possibilités de production de
l'économie en entraînant, toutes choses restant égales par
ailleurs, un approfondissement de l'intensité capitalistique.
32
Il faudrait noter que le relèvement du taux
d'épargne exerce un effet de niveau, c'est-à-dire qu'il
entraîne un accroissement de l'intensité capitalistique et non pas
un accroissement du taux de croissance du produit par tête. En d'autres
termes, le relèvement ne fait que modifier le sentier de croissance mais
pas le rythme. Comme nous le verrons avec la deuxième version du
modèle, seul le progrès technique modifie le rythme de la
croissance. La croissance économique est fonction de la croissance
démographique et du progrès technique exogène. Ce dernier
est qualifié de résidu de Solow sans trouvé une
explication de sa source ou son origine (Solow R.M 1957
Idem).
d. Modèle de Solow avec progrès
technique
Dans la deuxième version du modèle, le
progrès technique est intégré en introduisant une variable
A dénommée efficience du travail dans la fonction de
production macroéconomique.
Tout compte fait, le modèle de Solow montre que seul le
progrès technique peut expliquer des niveaux de vie en hausse
persistante, c'est-à-dire le caractère auto-entretenu d'une
croissance enrichissante. Aussi, il permet d'expliquer d'où viennent les
écarts de niveau de vie entre pays. Le taux d'épargne pour
relever le revenu individuel et la consommation d'équilibre
(Solow R.M, Le changement technique et la fonction de production
globale, The Review of Economics and Statistics, 1957).
2.2 THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE
Jusqu'au milieu des années 1980, le cadre d'analyse
dominant la théorie de la croissance était constitué par
le modèle néoclassique, en particulier dans la formulation
proposée par R.M Solow (1956). Dans cette approche, il n'existe que deux
facteurs de production : le travail et le capital. La croissance suppose donc
un développement du capital par l'investissement et une expansion de la
population. La croissance de la population est bornée par un rythme
d'accroissement naturel qui est considéré comme une donnée
exogène (indépendante des facteurs économiques pris en
compte dans le modèle). La croissance du capital par l'investissement
est bornée par la « la loi des rendements
décroissant des facteurs : quand on utilise une
quantité croissante d'un facteur, l'autre facteur étant fixe, sa
productivité marginale (la production liée à une
unité de facteur supplémentaire) est nécessairement
décroissante. Intuitivement ; on comprend par-là que, passer un
certain seuil, on n'améliore pas la productivité d'un facteur en
multipliant les outils ou des machines. Dans le modèle de Solow, le
rendement est supposé être constant. Dans le
33
long terme, les producteurs ne peuvent pas échapper
à la fatalité des rendements décroissants : plus le
capital par travailleur augmente (grâce à l'investissement) plus
la productivité marginale du capital diminue ; l'accumulation du capital
tend donc à annuler la productivité : à terme,
l'investissement ne permet plus d'augmenter la production et il n'y a plus
aucune incitation à investir. (Jacques
Généreux 2011, p. 305).
Si les premières théories de la croissance n'ont
pas parlé sur l'origine du progrès technique qui est le facteur
apparent essentiel de la croissance, les théories endogènes vont
tenter de donner une explication sur formation. Les économistes
pionniers de cette théorie sont principalement Paul Romer, Robert,
Lucas, et Robert Barro. P.M Romer (1986), son
modèle place au coeur de la croissance l'innovation technologique comme
résultat des activités spécifiques et
rémunérée qui est la recherche -
développement. Cette forme de progrès est
endogène dans la mesure où il résulte des décisions
d'agents motivés par le profit. Ce qui laisse entendre la notion du
capital humain désignant le fait cumulé d'activités telle
que l'instruction et la formation professionnelle.
Le modèle de Lucas est que la croissance sera d'autant
plus rapide que l'efficacité de l'investissement en capital
sera élevé. En outre, compte tenu de
l'externalité sur le capital humain, un travail sera d'autant plus
positif et donc mieux rémunéré à qualification
donnée que le pays est fortement doté en capital humain. Ceci
tend à expliquer les différentiels de croissance et
développement observé empiriquement.
En ce qui concerne Barro, il procède par la distinction
de deux types de capital (capital privé à rendement
décroissant et le capital public à rendement croissant). Ce qui
entraine à long terme une croissance constante. Barro propose dans son
modèle en prenant en compte les dépenses de l'Etat
financé par l'impôt remédiant ainsi à
l'insuffisance du capital privé comme facteur de croissance. Cette
approche est déterminante pour appréhender la question du
rattrapage pour les pays émergents (Rousseau P.
Système financier, croissance économique et mondialisation,
2001).
Les traits caractéristiques de modèles de
croissance endogène sont : le caractère endogène de la
croissance, la réhabilitation de l'Etat tout en lui accordant une grande
place dans l'activité économique et la résolution de
problème économique notamment les crises.
34
En effet, les nouvelles théories de la croissance
tentent de surmonter les limites présentées ci-dessus,
principalement en faisant du progrès technique un facteur de production
endogène (expliqué par le modèle). Elles ont toutes pour
conséquence de conclure à l'existence de rendements croissants
à long terme susceptible d'entretenir un processus de croissance
permanente. On peut, pour résumer, distinguer quatre sources (telles que
présentées dans les lignes précédentes)
d'amélioration endogène de la productivité à long
terme : l'accumulation de connaissances par l'investissement ; l'accumulation
de connaissance par l'activité de Recherche et Développement ;
l'accumulation du capital humain ; le développement des infrastructures
par les pouvoirs publics.
Section II : APROCHES EMPIRIQUES
Les travaux empiriques concernant la libéralisation
financière tentent de vérifier les hypothèses des
contributions théoriques dans le développement financier à
la croissance. Toutefois, en dépit de leur abondance et des
insuffisances des théories nous avons consulté quelques ouvrages
ayant trait à notre sujet, parmi eux, nous avons :
Selon Mamane Boukari (2014) ; dans sa
thèse pour l'obtention du titre de Docteur. Avec comme sujet : la
théorie de la libéralisation financière face aux enjeux du
financement du développement en Afrique subsaharienne. Economies et
finances. Université de Bordeaux, 2014.
L'auteur s'est posé comme question de recherche,
comment la libéralisation financière influence-t-elle la
politique du financement et son aptitude à mobiliser les ressources dans
les pays en développement d'Afrique subsaharienne. Ce dernier a
utilisé la méthode économétrique
d'intégration afin de montrer les relations entre finance et
développement économique partant des variables (la croissance du
PIB et le développement financier).
Après étude l'auteur nous a montré que
les pays d'Afrique subsaharienne doivent au regard du financement de leur
développement s'engager sur des réformes économiques
touchant leur système financier mais aussi procéder à des
réformes fiscales pour pouvoir mobiliser plus de ressources.
Par contre Oualid LAJILI(2015) ; dans sa
thèse de cotutelle pour l'obtention du titre de Docteur en Sciences
économiques/ Les Universités de Toulon et de Sousse en 2015. Avec
comme sujet : Libéralisation financière, ouverture politique
et croissance économique dans les pays en voie de
développement.
35
L'auteur s'est fixé comme l'objectif principal de cette
thèse d'étudier l'impact des différentes formes
d'ouvertures financières et politiques sur la croissance
économique des pays en développement. Ce dernier a utilisé
la méthode économétrique pour vérifier les
hypothèses théoriques et empiriques partant des variables (le
taux de croissance annuel du PIB, le taux d'inflation, l'investissement et le
taux de croissance de la population). Après étude l'auteur nous a
montré que les résultats de l`estimation empirique du
modèle de croissance démontrent que ce qui compte vraiment pour
le développement c'est bien l'ouverture financière et la
stabilité politique.
Quant à ISMAIL Ahmat Ali(2016) ; dans
son mémoire de master en Économie Appliquée et
Ingénierie Financière /Université Abderrahmane Mira de
Bejaia en 2016. Son sujet s'intitule : impact de la libéralisation
financière sur la croissance économique : Cas du Tchad
(1960-2014).
L'auteur s'est posé comme problématique ; la
libéralisation financière au Tchad a-t-elle eu une influence sur
la croissance économique du pays ? ce dernier
a utilisé la méthode économétrique pour
détecter le type et le sens des relations entre les variables
étudiées (PIB, la balance commerciale (LBC), les crédits
investis au secteur privé (LCISP) et le taux de change (LTCH).
Après étude, l'auteur nous a montré que les
résultats de causalité entre variables indiquent l'existence
d'une relation unidirectionnelle vers la croissance économique : le PIB
n'a pas d'effet significatif sur la croissance économique au Tchad
malgré ses efforts, le système financier contribue de plus en
plus à stimuler la croissance économique de bien que cette
contribution soit encore lente en comparaison avec d'autres pays voisins ; car
le système bancaire se base sur le financement des investissements de
court terme et les projets à faible rentabilité. Au regard de ces
résultats, il apparaît que la mise en oeuvre de la politique de
libéralisation financière au Tchad n'a pas atteint les objectifs
souhaités.
36
CHAPITRE TROISIEME : CONCEPT OPERATOIRE
Il sied, de rappeler que nous avons comme champ
d'investigation le secteur financier de la RDC, nous nous limiterons à
décortiquer de la période allant de l'année 2016 à
l'année 2019, soit 4 ans.
3.1 RESUME DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
Le rapport de suivi de la situation économique et
financière 2016, 4ème édition de la Banque Mondiale, nous
présente les informations sur l'évolution de l'économie
congolaise de la manière suivante : Les données des dix premiers
mois de 2016 montrent une baisse des recettes domestiques et un ralentissement
des dépenses, mais avec des dynamiques asymétriques suivant les
composantes. Les chiffres préliminaires pour les dix premiers mois de
2016 montrent une baisse des recettes domestiques totales de 5,9 % par rapport
à la même période de 2015 alors que les dépenses
n'ont diminué que de 0,02 %. Par conséquent, le déficit
cumulé du budget est passé de 136 millions de dollars US en
octobre 2015, à 250 millions en octobre 2016. Une tendance
inquiétante en 2016, est la forte baisse des dépenses
d'investissement qui en octobre 2016 représentaient, en cumulés,
seulement une fraction (5,1 %) de leur montant en 2015. Par contraste, les
dépenses primaires courantes cumulées ont augmenté
légèrement de 0,08 % sur la même période. Le
creusement du déficit de la RDC risque de compromettre les efforts de
consolidation budgétaire menés par le gouvernement depuis 2011
jusqu'aujourd'hui. D'autre part, l'effondrement des dépenses en capital
risque de compromettre les perspectives de croissance à long terme du
pays (Banque Mondiale, Choc Exogène, Stabilité
Macroéconomique et Développement : Options de Politique
Economique).
A court et moyen terme, les tensions politiques
prolongées et les perspectives économiques mondiales moroses
freineraient la croissance en RDC : Les projections prévoyaient une
croissance économique de 5 % en moyenne en 2017-2018 qui ne s'est pas
toujours réalisée ; mais elle a été observée
au-dessus du niveau le plus bas observé en 2016, mais nettement en
dessous de la moyenne observée entre 2010-2015. La croissance en
20172018 bénéficierait d'une reprise progressive des industries
extractives répondant à une lente reprise de la demande mondiale,
ainsi que de l'expansion de l'agriculture et des services. La lente reprise de
la mobilisation des recettes domestiques permettrait de rétablir une
certaine marge de manoeuvre budgétaire et une reprise des
dépenses publiques (Banque Mondiale Idem).
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC6.png)
-10
-15
20
15
10
-5
5
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
CROISSANCE DU PIB réel en % CROISSANCE POTENTIELLE DU PIB
Réel en (%)
ECART DE PRODUCTION (% du PIB Potentiel)
Source : Estimations de la Banque
Mondiale
37
A plus long terme, le déverrouillage du potentiel de
croissance de la RDC nécessite des investissements importants dans les
infrastructures et le capital humain en raison de ses ressources naturelles
abondantes et d'une main d'oeuvre nombreuse et sous-employée, la RDC
dispose d'un potentiel de croissance important, cependant, mobiliser ce
potentiel exige la suppression des goulots d'étranglement dans
l'infrastructure et le capital humain. Cela reste difficile à obtenir
sans une mobilisation des recettes domestiques et externes qui permettrait au
gouvernement d'augmenter à la fois les dépenses publiques et de
renforcer les institutions censées exécuter cette dépense
et la suivre. Pour mobiliser plus de ressources, le pays a besoin d'adopter et
d'appliquer des cadres juridiques, administratifs et institutionnels
crédibles, y compris l'adoption des amendements au code minier.
Au-delà des investissements publics et en capital humain, cette plus
grande disponibilité des ressources est indispensable pour
réduire les vulnérabilités macroéconomiques et
contribuer au succès de la décentralisation et de la
diversification (Banque Mondiale, Choc Exogène, Stabilité
Macroéconomique et Développement : Options de Politique
Economique).
Le résumé de tout ceci est donné par le
graphique N°3 qui suit se rapportant au a la figure de croissance
potentielle et écart de production en RDC :
Graphique N° 3 : Croissance potentielle
et écart de production en RDC
38
3.2 : IMPACT DE LA LIBERALISATION FINANCIERE EN RDC
Durant les années 1990, la République
Démocratique du Congo (RDC) a connu une régression
accentuée de son PIB qui s'est accompagnée de l'augmentation de
la profondeur et de l'incidence de la pauvreté. Au début des
années 1990, l'environnement économique s'est fortement
détérioré à cause notamment du financement du
déficit budgétaire par la création monétaire,
pillages et autres jeux de placement d'argent qui engendreront pendant toute la
décennie l'hyperinflation, la dollarisation, l'insolvabilité et
l'illiquidité bancaire, ainsi que la désintermédiation
bancaire et le non-financement des activités de production
(Blaise MUTOMBO MUTOMBO, incidence du développement de la
bancarisation et liberalisation financière en RDC,
1998-2008).
Face à cette situation de récession, dans la
deuxième partie de la décennie, plusieurs programmes de
stabilisation ont été exécutés pour
particulièrement casser l'hyperinflation, réhabiliter
l'intermédiation nancière et permettre à l'économie
de renouer durablement avec la croissance. C'est dans ce cadre que plusieurs
banques malades qui avaient été initialement exclues de la
chambre de compensation en décembre 1995 ont été
finalement liquidées (Blaise M 1998-2008
Idem).
Aussi, cette réforme a abouti à la promulgation
de plusieurs lois portant dispositions applicables aux coopératives
d'épargne et de crédit, à l'activité et au
contrôle des établissements de crédit ainsi qu'à la
constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque
Centrale du Congo (BCC).
A l'issue de cette réforme financière et des
bienfaits des programmes, le système financier congolais dominé
par le secteur bancaire a vu plusieurs établissements de crédit
s'implanter en RDC de 2002 à nos jours. Et cet événement
marqua le début des pourparlers pour la reforme de tout le
système bancaire à travers une réforme de la loi bancaire.
Aussi, durant cette période, la promulgation du décret-loi
n°004/2001 du 31 janvier 2001 relatif au régime des
opérations en monnaies nationale et étrangère en RDC est
venue renforcer le phénomène « dollarisation »
(Mpishi Christian, publication sur la revue
Congovirtuel).
Il est vrai que le système bancaire s'est globalement
amélioré. Cependant, il faut noter que l'économie
congolaise demeure encore sous bancarisée. Face à ce
problème, la question qui se pose dix ans après l'amorce du
processus de libéralisation financière est de savoir si la
libéralisation du système bancaire a permis de résoudre
les problèmes de financement du développement économique
à travers des crédits.
39
C'est en effet, une réalité palpable, le secteur
financier de la RDC est fortement libéralisé, la
répression financière a perdu son mot mais la situation du
système financier de la RDC est vraiment très complexe,
l'année 2018 a révélé une progression continue du
Produit Net Bancaire en République Démocratique du Congo. Elle
confirme également un renforcement et un enrichissement des banques.
Cependant, le secteur bancaire en RDC a du mal à contrebalancer
l'augmentation de son coefficient d'exploitation ainsi que la
dégradation de la qualité de son portefeuille crédits. Ces
différents facteurs expliquent la baisse très marquée du
résultat net et de la rentabilité du secteur (SELUWA
BINTI NURA Nadege, le système bancaire congolais en matière de
financement avec le PME/PMI, UPC, 2009).
A. LA STRUCTURE DU SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
La structure organisationnelle du système financier de
la RDC est représentée sous forme d'une pyramide inversée,
dont la base est la banque centrale, suivie des institutions financières
bancaires et enfin des institutions financières non bancaires. Elle se
compose, d'une part, des institutions monétaires et d'autres parts des
institutions financières spécialisées
(BOLALUETE, Cours des institutions financières, UNIKIN, L2,
EMI, 1999-2000).
Il est pour nous impérieux d'étaler dans sa
généralité le système financier de la RDC
résumé ici par :
? Les institutions financières
bancaires. Elles s'occupent des opérations de banque comprenant
la réception des fonds du public, les opérations de
crédit, ainsi que la mise à la disposition des moyens de paiement
vis-à-vis de la clientèle ou la gestion de ces mêmes moyens
de paiement.
? La Banque centrale. C'est l'institut
bancaire qui exerce les principales fonctions de régulation de
l'émission monétaire et du système bancaire. La banque
centrale est une institution d'émission des billets de banque et des
pièces de monnaie. Sa fonction consiste à alimenter
l'économie nationale en besoins monétaires et à octroyer
des crédits aux banques de dépôts et à l'Etat
? Les institutions financières non bancaires,
entendu par l'ensemble de caisses d'épargne et les autres
institutions de collecte des fonds. Ce sont des organismes qui ont la vocation
d'accorder le crédit à court et à moyen termes à
des PME, des individus et à certains secteurs déterminés
de l'économie ; de recueillir et de gérer les épargnes
volontaires ou obligatoires et de participer à des différentes
activités sur le marché financier.
40
? Une institution d'assurance : certes
déjà libéralisé, mais en 2019 le secteur
d'assurance est monopolisé par la Société Nationale
d'Assurance (SONAS) en sigle avec la participation à titre unique de
l'Etat Congolais.
B. DEMONSTRATION
Le bilan des banques est, en majorité, exprimé
en dollars américains. Par ailleurs, les dépôts, tout comme
les crédits, sont exclusivement constitués dans cette devise. Une
tendance qui s'est confirmée en 2017 (environ 85 % en 2016 contre 83 %
en 2015). Face à cette prédominance du dollar américain,
le franc congolais a perdu 31 % de sa valeur entre 2016 et 2017. Outre la
dépréciation de la monnaie nationale, la performance des banques
n'est pas des plus brillantes : 14 % de hausse du total bilan et 13 % de
croissance des dépôts (Rapport annuel BCC
2018).
On constate aussi une baisse de 10 % du volume des
crédits nets sur la période 2016-2017 alors que les chiffres en
CDF dévoilent une hausse apparente (+18%). La part des créances
sur la clientèle dans le bilan des banques est passée de 45% en
2016 à 36% en 2018. Cette baisse s'explique en partie par le gel de
cette activité de la part de quelques acteurs (Rapport BCC
Idem).
Au cours des années 2016 et 2019, les résultats
du secteur bancaire congolais ont connu une baisse drastique. Celle-ci
s'explique principalement par une contraction des revenus mais surtout par
l'augmentation des charges générales d'exploitation : le
coefficient d'exploitation a augmenté, passant de 79% en 2016 à
83 % en 2019. Ce niveau est très élevé si celui-ci est
comparé aux banques de la zone UEMOA (66%) et à la constitution
des provisions (Rapport annuel de la BCC 2019).
Malgré cette situation, toutes les banques locales ont
réalisé des résultats positifs en 2017 : la part du PNB
généré par les banques locales est ainsi passée de
49 % à 52 % en 2017. Les banques panafricaines et les multinationales
ont quant à elles connu une baisse, passant de 41% à 38% d'une
année sur l'autre alors que l'impact réel de ces mesures reste
encore à évaluer, l'autorité de régulation s'est
lancée dans la production de plusieurs textes réglementaires
(Rapport BCC 2019 idem).
La Banque Centrale projette également de publier les
modifications de certaines instructions ainsi que les projets portant sur les
services bancaires gratuits, la continuité des activités ou
encore la gestion des plaintes de la clientèle. La digitalisation et
l'agency banking
41
apparaissent comme un atout majeur pour le relèvement
du taux bancaire car il existe un potentiel inexploité si l'on
considère que 35 millions d'habitants en République
Démocratique du Congo utilisent un téléphone mobile
(Kabwe, F. [ janvier 2020, p.18]).
Le taux de souscription active aux services internet mobile
est passé de 37,3% au 4ème trimestre 2017 à 39,5% au 1er
trimestre 2018, tandis que celui des services mobiles money est passé de
25,5% à 28,3% sur la même période (Claudia H et
Pierre D, Rapport annuel 2018 de la FPN).
Au regard des 65% de la population vivant en milieu rural,
l'Agency Banking (qui consiste à sous-traiter certaines activités
bancaires à des agents tiers) contribuerait à améliorer
l'inclusion financière du pays.
En République Démocratique du Congo (RDC), le
crédit bancaire a augmenté rapidement mais reste rare, cher, de
court terme, peu diversifié, peu efficient, fragmenté et
très concentré. Entre 2016 et 2019, le crédit
intérieur a plus que triplé, mais a augmenté seulement a
environ 11% du PIB. L'accès aux services financiers classiques est
difficile pour l'essentielle de la population, en 2019, seulement 2% des
adultes avaient obtenu un prêt bancaire et seulement 4% d'adultes ont un
compte dans une institution financière (World Bank's 2011
Findex survey).
Les zones rurales qui regorgent l'essentielle de la population
ne disposent quasiment pas de guichets de banques classiques, très peu
de banques et autres institutions financières sont
spécialisées dans le financement du secteur agricole et secteur
PME. Pourtant ces secteurs contribuent de manière significative au PIB,
et offre un potentiel énorme pour la relance de la croissance
économique et le développement.
Pourtant, l'agriculture, l'industrie, le service, et le commerce
permettent la diversification de l'économie et impactent positivement
sur la croissance, mais le niveau souhaité pour une croissance
économique plus diversifiée en R.D Congo n'est pas encore atteint
Les crédits à court terme (les découverts bancaires et les
prêts de moins de 2 ans d'échéance) étaient
d'environ 68% de tous les crédits à la fin de 2017, et le
crédit à moyen terme a représenté environ 21%
contre 16% en 2018 (Bomda, J. (2019, p19).
42
3.3 : ANALYSE QUANTITATIVE
Pendant plus d'une décennie, la RDC a enregistré
des taux de croissance négatifs dus essentiellement à la faible
contribution des secteurs porteurs de la croissance. Après une baisse
réelle ininterrompue du PIB de -5,34% en moyenne par an entre 1990 et
2000, le taux de croissance est devenu positif passant de -2,1% en 2001,
à 3,5% en 2002, suivi de 6,6% en 2 004, puis chuta à 5, 6% en
2006 et repris de 6,2% en 2008, peu après la crise financière
internationale, la croissance se ralentie de 2,8% en 2009 et depuis la fin de
cette crise, la RD Congo connait de taux de croissance positif près de
deux chiffres soient 7,2% en 2012, 8,5% en 2013 et avec un taux d'inflation
sous la barre de 10% les dix dernières années soit 1,03% en 2013
avec une projection de ce taux à 3,7% en 2014 et 3,5 en 2014,
accompagné d'une stabilité du taux de change depuis 2009 en
moyenne de 920 CDF/ $ jusqu'en 2015 et en 2016 le taux de change grimpe
jusqu'à 1500 CDF/$ (Rapport annuel de la Banque Mondiale,
2016).
A contrario, Parlant de la demande globale, la croissance
économique en 2017 a été tirée essentiellement par
la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de
17,4 % contre 8,6 % en 2016 et 10,3% en 2019. Cette
évolution est consécutive particulièrement à la
consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de
montée des cours des matières premières sur le
marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est
légèrement améliorée de 1,0 % en 2019 après
0,9 % une année auparavant donc en 2018, en raison notamment du bon
comportement des investissements et consommation privés, avec une
contribution positive à la croissance globale de 1,2 point
(Rapport annuel de la Banque Mondiale 2019).
En 2016, la demande intérieure a été
soutenue par l'investissement et la consommation privés, dans un
contexte de ralentissement de la consommation publique. Globalement, la
consommation finale s'est repliée de 1,2 % en 2018 contre un repli de
2,5 % en 2019, avec une contribution négative de 1,0 point de
pourcentage à la croissance. En poursuivant sa tendance
baissière, la consommation publique a été la faible
composante de la demande intérieure, avec une décroissance de
32,8 % et une contribution négative à la croissance de 2,8 %, en
raison essentiellement des mesures prises par le Gouvernement pour contenir
certaines dépenses courantes, dans un contexte de faible mobilisation
des recettes publiques. En ce qui concerne la consommation privée, elle
a enregistré une hausse de son rythme de croissance, soit 2,3 % contre
2,4 % l'année précédente, consécutive à
l'évolution modérée des revenus des ménages, de la
persistance du niveau élevé du chômage et de
poussées inflationnistées enregistrées au cours de la
période. Concernant les investissements, la
43
formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une
progression de 7,5 %, en volume, après 9,7 % en 2016, en liaison avec le
raffermissement des investissements privés, lesquels ont
progressé de 17,3 % après 16,8 % en 2016. Cette évolution
est corollaire à la reprise du dynamisme de l'activité extractive
favorisé par le relèvement des cours de produits de base. En
revanche, les investissements publics ont baissé de 73,6 % en 2017 sous
l'effet de la non-exécution de certains projets publics. A la faveur de
cette évolution, le taux d'investissement s'est ressorti à 30,3 %
du PIB après 29,2 % en 2016 (BCC, 2019,
p.260).
En ce qui concerne l'évolution de solde
extérieur, il sied de noter que le pays importe plus qu'il n'exporte, ce
qui a pour conséquence : le solde de la balance commerciale est
négatif.
Les exportations totales de biens et services ont connu une
reprise de 9,3 % contre une régression de 0,9 % en 2016, induisant une
contribution positive à la croissance de 2,5 points de pourcentage,
faisant de cette composante le principal moteur de la croissance en 2017. Cette
évolution est consécutive notamment à la vigueur de
l'activité extractive, laquelle a induit une hausse des exportations du
cuivre et du cobalt. Par ailleurs, les importations des biens et services,
quant à elles, ont légèrement chuté de 0,1 %,
après le recul de 3,7 % en 2016, renseignant une contribution quasi
nulle à la croissance, suite essentiellement à la baisse
drastique des importations des services (-8,9 %) « BCC,
Evolution de l'activité économique et financière en 2017,
pp.17-19 ».
Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance
économique a ralenti a 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des cours des
matières premières, notamment du cobalt et du cuivre qui
représente plus de 80 % des exportations de la RDC. Le déficit
budgétaire est passé d'un quasi-équilibre en 2018 à
un déficit de 2 % du PIB en 2019, en raison de la hausse des
dépenses et de la stagnation des recettes. Les dépenses publiques
supplémentaires ont notamment soutenu l'augmentation des salaires de la
fonction publique, le programme de la gratuite de l'éducation de base et
des projets d'infrastructure. La baisse des recettes fiscales tient en partie
à la faiblesse du recouvrement de l'impôt sur le revenu des
entreprises, surtout dans le secteur minier. L'agriculture est freinée
par sa faible productivité, tandis que le déficit
énergétique limite les efforts d'industrialisation du pays. La
croissance a été soutenue par la demande intérieure, en
particulier par l'investissement privé et la consommation publique.
44
Grace a une bonne coordination des politique monétaire
et budgétaire, le taux d'inflation, qui était 29,3 % en 2018, est
tombé a 4,5 % en 2019. Malgré une forte rationalisation des
dépenses publiques, le déficit budgétaire
représentait 0,14 % du PIB en 2019, induit par la mise en oeuvre du
programme d'urgence (l'excèdent budgétaire était de 0,4 %
en 2018). Le taux de pression a été de 10,2 % en moyenne sur la
période 2016-2019 (la norme au niveau continental est un taux minimal de
20 %). Le déficit du compte courant est estimé a 2,6 % du PIB en
2019, financé essentiellement par les investissements directs
étrangers. La faiblesse des réserves de change. Les
entrées des capitaux et autres flux financiers en 2019, y compris les
investissements directs étrangers (IDE), ont contribué à
préserver les réserves officielles, à limiter la
dépréciation du franc congolais et à contenir l'inflation
(Groupe de la banque africaine de
développement).
Bien que cette croissance soit marquée par
l'allègement de la dette, la maîtrise de l'inflation, cette
croissance économique reste insuffisante à court terme pour
transformer de façon significative les conditions sociales de la
population. Tout en étant largement supérieure à la
moyenne de l'Afrique subsaharienne qui se situe à 4,8%, elle est
caractérisée par sa faible capacité à
générer des emplois décents et durables et à
distribuer des revenus qui permettent de chasser la pauvreté
(Lonzo, L. G (2017, p.2).
A cet égard, le niveau d'intermédiation
financière est faible : le crédit est essentiellement informel et
le crédit bancaire formel au secteur privé représente
moins de 3% du PIB. Le service bancaire aux particuliers est en
général peu développé, et la plupart de banques
agit comme des agents financiers du gouvernement où n'octroyant des
crédits qu'aux institutions internationales opérant dans le
pays.
En outre, en se référant sur le rapport de suivi
de la situation économique et financière de la Banque Mondiale
sur l'économie congolaise, nous renseigne que : Le secteur bancaire en
RDC se développe mais les crédits à la population restent
faibles et coûteux. Les dépôts et les prêts bancaires
poursuivent leur accroissement, et ont augmenté respectivement de 11,7 %
et 14,4 % en 2015, contre 14,7% et 20,2 % en 2014. Mais leurs niveaux
respectivement de 11,2 et 6,8 % du PIB en 2015 demeurent encore très
faibles (Choc Exogène, Stabilité
Macroéconomique et Développement : Options de Politique
Economique).
Le faible niveau de dépôts bancaires signifie que
peu d'individus utilisent le système pour se constituer des
réserves pour les périodes difficiles. Le faible niveau de
crédit implique que la population ne dispose pas d'alternatives pour
surmonter les contraintes
Au-delà des politiques budgétaires, la RDC a
aussi besoin de se tourner vers d'autres options pour renforcer la
résilience macroéconomique, à savoir les politiques
45
financières et lisser la demande en cas de chocs
négatifs. Le secteur bancaire comprend 18 banques commerciales et
près de 200 agences pour un pays de la surface de l'Europe de l'ouest.
Ainsi, les services bancaires n'atteignent qu'une faible partie de la
population, soit 3,4 % sur une population adulte de 37,7 millions d'habitants.
Le nombre de comptes bancaires est passé de 0,6 million en 2010 à
1,3 million en 2012, grâce au versement direct des salaires des
fonctionnaires sur leurs comptes bancaires. Le coût du crédit
demeure élevé, se situant à 19 % pour la monnaie nationale
et à 14,2 % en devises étrangères fin 2015. Les
écarts entre les taux d'intérêt pour les prêts et
pour les dépôts sont importants, se situant à 15,7 % en
monnaie nationale. Cependant, même avec cet écart, le rendement
des actifs en République Démocratique du Congo avant
l'impôt reste très faible, soit de 1,7 % fin 2014 contre 1,1 % fin
2012 (FMI, 2015), reflétant les charges d'exploitation, et les frais de
supervision bancaire équivalents à 0,6 % des dépôts,
ainsi que les coûts de liquidité élevés. En effet,
près d'un tiers des actifs est déposé auprès de
banques correspondantes sans aucun rendement(Banque Mondiale, Choc
Exogène, Stabilité Macroéconomique et Développement
: Options de Politique Economique).
En effet, il sied de rappeler que le système bancaire
congolais se caractérise par une forte dollarisation et les courtes
maturités des dépôts et des crédits : L'essentiel
des dépôts bancaires est libellé en devises
étrangères (85,6 % fin 2014 et 83,1 % fin 2015), ce qui souligne
l'importance des risques associés aux bilans fortement libellés
en dollars. En effet, ces bilans ne sont pas couverts par des réserves
en dollars suffisantes, et la couverture des dépôts en devises ne
dépassait pas 44 % à la fin de 2015, alors que celle-ci
était de 56 % fin 2014. Ainsi, la protection contre une
éventuelle sortie de dépôts en devises
étrangères s'est considérablement affaiblie en 2015.
Cependant, le niveau des réserves continuait à assurer une bonne
couverture de la masse monétaire en monnaie nationale (près de 95
%), permettant ainsi au secteur bancaire de faire face aux risques de
conversion en devises étrangères. Une autre
caractéristique du système est la prévalence des
dépôts à vue (72 % fin 2015), avec en corollaire des
crédits à court terme octroyés par les banques
commerciales (63 % du total). Les chiffres disponibles pour 2016 montrent un
renforcement des tendances observées en 2015. Ainsi, la dollarisation
des dépôts restait élevée en octobre 2016 (82,1 % du
total), mais la couverture par les réserves n'était plus que de
31 % pour les dépôts en devises et de 63 % pour la masse
monétaire en monnaie nationale (Banque Mondiale,
2018).
46
monétaires. La dollarisation a été une
réponse spontanée du système à l'hyperinflation et
aux politiques fiscales erratiques ainsi que leur corollaire monétaire
dans les années 1980. À l'heure actuelle, la politique
budgétaire étant orientée vers la consolidation, les
problèmes des finances publiques sont plus liés à
l'insuffisance des recettes plutôt qu'aux dépenses non
contrôlées. Par conséquent, les avantages de la
dollarisation systémique sont en diminution, laissant plus de
conséquences négatives dans la balance (Banque
Mondiale 2018 Ibidem). Ces conséquences sont à deux
niveaux :
? Une faible efficacité de la politique
monétaire pour faire face aux chocs et gérer les
vulnérabilités ;
? Une plus grande vulnérabilité des
réserves en devises aux fluctuations dans le comportement des
déposants, soit par la conversion entre la monnaie locale et en devises,
soit par le biais des transferts de dépôts à
l'étranger.
3.4 ANALYSE QUALITATIVE
Afin de conférer notre étude un sens et dans le
souci de soutenir l'analyse quantitative, nous allons présenter
ostensiblement une analyse qualitative dans le secteur banquier car c'est
grâce à ses institutions que de petits capitaux isolés et
stériles peuvent être réunis pour former des gros capitaux
propres qui peuvent jouer un rôle productif dans l'économie.
Tableau N° 1: Nombre des banques en R.D. Congo
de 2009 à 2019
ANNEE
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
Nombre des banques
|
23
|
24
|
25
|
25
|
Source : nous-même à partir de document de la
banque centrale.
Nous constatons que le marché banquier est sensiblement
oligopolistique, ainsi les vives concurrences sont toujours
considérables, puisqu'en 2016 le secteur compte 23 banques, 2 banques
qui s'ajoutent en 2018 et la tendance reste la même en 2019.
La raison majeure est tel-que, les institutions
banquières présentent des spécificités qui
justifient et nécessitent des approches et analyses adaptées. Les
institutions financières appartiennent à un secteur fortement
réglementé. La stabilité des intermédiaires
financiers étant indispensable au bon fonctionnement de
l'économie c'est pourquoi la réglementation s'appliquant à
tous les intervenants du secteur financier, elle ne fait pas obstacle
47
aux conditions de vive concurrence qui y prévalent par
contre les barrières sont à l'entré tout comme à la
sortie du système.
Tableau N° 2 : Evolution de
personnel
RUBRIQUES
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
BCDC
|
1620
|
1498
|
1534
|
1540
|
RAWBANK
|
1550
|
1682
|
1700
|
1802
|
STANDARD BANK
|
500
|
525
|
525
|
532
|
EQUITY BANK
|
925
|
828
|
1012
|
1050
|
TMB
|
1802
|
1828
|
1850
|
1862
|
AUTRES BANQUES
|
2500
|
2675
|
3231
|
3413
|
TOTAL
|
8897
|
9036
|
9852
|
10199
|
Source : Administration de la Banque Centrale
Il est une vérité incontestable que la
libéralisation financière en RDC a contribuée à une
création d'emploi, les chiffres parlent. Plus les années passent
plus le personnel est recruté dans chaque Banques, moins le taux de
chômage diminue avec une moyenne de personnel entre 2016 et 2019 de 9496
employés sur un niveau de 8897 travailleurs en 2016 et une
évolution positive de 10199 en 2019.
Certes les capitaux des banques phares sont détenus par
les investisseurs privés et étrangers, la position dans le
secteur bancaire est un phénomène qui subit une mutation
c'est-à-dire un changement. Durant plusieurs années la BCDC
occupe une bonne place dans le secteur par rapport à sa capacité
de contribuer à l'économie et ses produits sont très
compétitifs. Les avantages qu'offre la BCDC remonte jusqu'à plus
de 110 ans dans le pays ainsi sur le plan social, elle a créé
l'emploi, aider et assister les écoles, les ménages etc.
La RAWBANK elle, souvent classée comme leader dans le
secteur, implanté un peu partout en RDC, et la qualité de ses
services est accessible. Du point de vu sociale, chaque année la RAWBANK
crée de l'emploi via aussi la RSE.
Existant dans environ 30 pays d'Afrique, 5 pays d'Asie, 10 en
Europe et 2 pays de l'Amérique, la Standard Bank bien que moins connue
au public congolais, elle participe à la vie économique de la RDC
avec une moyenne de 521 employés entre 2016 et 2019.
Source : Nous-mêmes sur base du
tableau N°3
48
Étant une banque international, Equity Bank
détient de participations et d'Action dans plusieurs internationales et
nationales c'est le cas notamment de la BCDC avec une participation
évaluée à 60%. Implantée en RDC il n'y a pas
longtemps mais travaillant jour pour jours pour donner les meilleurs à
la population, elle recrute chaque année pour être plus
compétitive sur le marché.
La Trust Merchant Bank détient les capitaux qui sont
majoritairement allemands, elle occupe une place première dans le
secteur banquier congolais classée par les agences internationales
à cause du déploiement des agences dans tous les coins et
périphériques par ses services accessibles à toutes les
catégories et classes sociales de la population. Elle crée chaque
année de l'emploi et dispose d'un site appropriée pour le
recrutement et la formation professionnelle aux jeunes
diplômés.
Les autres banques, forment aussi un tout très
important dans la création de l'emploi, le graphique suivant explique
d'une manière cohérente le condensé du tableau et des
commentaires ci-haut
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC7.png)
TOTAL
TMB AUTRES
BANQUES
BCDC RAWBANK STANDARD EQUITY
BANK BANK
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
2016 2017 2018 2019
Figure 4 : Evolution de personnel
49
Le diagramme supra explique l'évolution de la
création d'emploi par la libéralisation du secteur bancaire de
2016 à 2019, cela démontre que la libéralisation bancaire
a été d'une importance capitale dans l'économie congolaise
car la création d'emploi c'est-à-dire la diminution du taux de
chômage est l'un de défis majeur que toute les économies du
monde font face.
Tableau N° 3 : financement en termes des
crédits accordés à l'économie en CDF
RUBRIQUES
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
BCDC
|
176984551
|
110452222
|
108871032
|
100453469
|
RAWBANK
|
97104016
|
117360577
|
136064142
|
128081424
|
STANDARD BANK
|
38708435
|
36493853
|
32815333
|
30951933
|
EQUITY BK
|
60994373
|
65746342
|
64342777
|
63423897
|
TMB
|
99490138
|
117176625
|
132995456
|
131854654
|
Autres Banques
|
598425505
|
603436113
|
625345129
|
614359218
|
TOTAL DES CREDITS
|
1071707018
|
1050665732
|
1141433869
|
1069124595
|
Source : Rapport annuel de la BCC
2019
Comme l'indique TRAIMAR et THOUROT (2017) Les institutions
financières rassemblent les capitaux disséminés et
sans-emplois détenus par les particuliers. Après les avoir
collectés, les institutions bancaires en assurent la distribution parmi
ceux qui en ont besoin. En fait, les institutions bancaires deviennent donc
« négociantes en crédits ». Elles acceptent des
prêts (dépôts des tiers) et octroient des crédits. De
par sa solvabilité, l'institution bancaire a dans une certaine mesure,
la possibilité de créer du crédit. En outre, c'est par les
institutions bancaires que l'épargne se transforme en fonds de
roulement. L'épargne et l'investissement sont souvent les faits de
personnes différentes. Il s'agit de deux fonctions économiques
complémentaires, dont la soudure est assurée par les institutions
bancaires. (Philippe Trainar et Patrick Thourot, Paris,
2017).
Avec le tableau relatif au financement en termes des
crédits accordés à l'économie en CDF, nous montre
à quel niveau les banques ont financés l'économie en
assurant
50
l'intermédiation financière par un
développement de différentes communautés par la
bancarisation, finançant les PME et contribuant à une
stabilité du taux de change après une éventuelle
création monétaire.
Le graphique ci-dessous explique par les hystogammes, comment
l'économie congolaise a été financée
Figure 5 : financement de l'économie en CDF
700000000 600000000 500000000 400000000 300000000 200000000
100000000
0
|
|
|
|
BCDC RAWBANK STANDARD
BANK
|
EQUITY BK TMB Autres Banques
|
2016 2017 2018 2019
Source : Nous-mêmes sur base du tableau
N°4
A la réserve des autres banques où leurs
analyses sont un peu plus généralisant, la BCDC en 2016 a
réalisé son pic de financement à la hauteur de 97104016
CDF puis une récession en 2019 au point 100453469. La RAWBANK quant
à elle le pic est en 2018 avec un chiffre de 136064142 CDF plus que
celle de 2017 avec 117360577CDF. Pour la STANDARD BK, son financement reste
pendant 4ans stationnaire avec une plus grande réalisation en 2016 de
38708435, EQUITY BANK suit aussi avec une stationnarité mais un peu plus
élevée sur sa réalisation par rapport la STANDARD BANK
puisque son pic en 2017 est de 65746342 et avec une réalisation la moins
élevée en 2016 au point 60994373CDF. En fin, la TMB montre sa
force avec un pic en 2018 à la valeur de 132995456 CDF avec une petite
chute en 2019 à la hauteur de131854654 CDF un peu plus
élevée que celle de 2016 qui est de 99490138CDF.
51
CHAPITRE QUATRIEME : CONTRIBUTION DE L'ETUDE
Dans ce chapitre il sera question de faire une jonction du
chapitre deuxième qui porte sur la revue de la littérature et du
chapitre trois centré sur la conception opératoire.
En effet, nous allons procéder dans le présent
chapitre à une discutions des études empiriques relevées
ci-haut en les confrontant aux réalités propres de
l'économie congolaise puis nous allons ressortir notre implication en
passant par les perspectives des variables dans le temps avant d'aboutir aux
critiques et suggestions.
4.1 PRESENTATION THEORIQUE
Pour mieux saisir les aspects notre travail, à ce
niveau nous allons prendre trois auteurs (Kapur 1976, Mathieson 1979 et
MJ Fry 1995) en les confrontant par trois études empiriques
notamment pour ISMAIL Ahmat Ali en 2016 au Tchad,
Oualid LAJILI en 2015 en Tunisie et en Egypte et
Mamane Boukari en 2014 dans les pays d'Afrique subsaharienne,
pour ne citer que ceux-là, pour notre part nous allons démarquer
avec l'impact de la libéralisation financière dans
l'économie congolaise de 2016 en 2019.
Le modèle de Kapur (1976) suppose une
décomposition du capital en deux catégories : un capital fixe et
un capital circulant. Une partie du capital fixe est non utilisée. Le
capital circulant détermine le niveau de production. Les
intermédiaires financiers interviennent uniquement pour le financement
du capital circulant.
De plus, Kapur (1976) insiste sur les
problèmes soulevés par 1'inflation, elle est aussi
exacerbée par les effets de la répression financière.
Kapur privilégie évidemment la politique de libéralisation
financière pour ce qu'elle permet en termes de contraction de
l'inflation, de stimulation de l'investissement et donc de la croissance
économique.
Mathieson (1979) épaule Kapur en affirmant que les
intermédiaires financiers financent autant les investissements en
capital fixe qu'en capital circulant et que l'investissement est directement
lié au développement économique ; à mesure que
s'élève le volume d'investissement, la croissance
économique gagne en importance. En Postulant que :
`'l'investissement dépend du rendement du capital et du taux
d'intérêt réel préteur des banques. Une augmentation
de 1'inflation anticipée entraine une augmentation de
52
l'investissement car elle réduit le taux
d'intérêt réel sur les prêts. Par contre, un
renchérissement du coût réel du crédit
décourage l'investissement».
M.J. Fry (1995) dans son étude portant
sur « monnaie et le capital ou l'approfondissement financier dans le
développement économique » la deuxième
édition du Baltimore, Johns Hopkins University en 1995, il affirme que :
libérer le secteur financier, accroitre le niveau des taux
d'intérêt réels servis sur les dépôts (par une
augmentation des taux nominaux ou par une baisse du taux d'inflation) va
stimuler l'accumulation dans l'économie d'encaisses monétaires
(l'épargne) et donc, permettre la croissance de l'investissement. Cela
devrait aussi permettre d'accroitre l'intermédiation bancaire,
d'où une réduction des frais d'intermédiation entre
prêteurs et emprunteurs, grâce à la réalisation
d'économies d'échelle, une meilleure diversification du risque,
un accès facilité des emprunteurs aux fonds
prêtables.
Mamane Boukari (2014) s'est posé la
problématique qui s'articule autour de : « Comment la
libéralisation financière influence-t-elle la politique du
financement et son aptitude à mobiliser les ressources dans les pays en
développement d'Afrique subsaharienne ? » en aboutissant aux
résultats talques Les pays d'Afrique subsaharienne doivent au regard du
financement de leur développement s'engager sur des réformes
économiques touchant leur système financier mais aussi
procéder à des réformes fiscales pour pouvoir mobiliser
plus de ressources.
Oualid LAJILI (2015), Son objectif principal
de sa thèse était d'étudier l'impact des
différentes formes d'ouvertures financières et politiques sur la
croissance économique des pays en développement. Les
résultats de l`estimation empirique du modèle de croissance
démontrent que ce qui compte vraiment pour le développement c'est
bien l'ouverture financière et la stabilité politique.
ISMAIL Ahmat Ali (2016) se préoccupa
autour du comment La libéralisation financière au Tchad a-t-elle
eu une influence sur la croissance économique du pays
? selon lui, il a abouti à une conclusion tel que Le
système bancaire se base sur le financement des investissements de court
terme et les projets à faible rentabilité. Au regard de ces
résultats, il apparaît que la mise en oeuvre de la politique de
libéralisation financière au Tchad n'a pas atteint les objectifs
souhaités.
L'évolution du taux d'inflation en rythme annuel s'est
établi à 4,2% (creux) en 2019, contre 7.2%, 23.6% et 54.7% (Pic)
respectivement en 2018, 2016 et 2017 par
53
4.2 DISCUTIONS DES RESULTATS
L'optimalisation des variables qui découle de nos
auteurs se démontre par : la croissance de la production exprimée
par le Produit Intérieur Brut qui dépend de l'accumulation du
capital ou la formation Brute du capital qui dépend à son tour de
l'épargne laquelle va disponibiliser les ressources nécessaires
à l'investissement fonction du rendement du capital et du taux
d'intérêt réel préteur des banques ainsi une
augmentation de 1'inflation anticipée entraine une augmentation de
l'investissement en réduisant le taux d'intérêt réel
sur les prêts et renchérissement du coût réel du
crédit décourage l'investissement.
Tableau N° 4 : Evolution des variables
dans le temps
ANNEES
|
PIB Réel
|
INFLATION
|
COMMAGE
|
Ti Réel
|
Tx Déb Réel
|
Tx Créd Réel
|
2016
|
3,22859727
|
23.6
|
5.83
|
2.5
|
-6.8
|
-22.5
|
2017
|
3,32859727
|
54.7
|
5.74
|
-34.7
|
-33.2
|
-50.6
|
2018
|
3,52025566
|
7.2
|
4.19
|
6.8
|
19.5
|
-2.0
|
2019
|
3,13380761
|
4.2
|
5.84
|
7.7
|
20.3
|
1.7
|
Source : Rapport Annuel de la BCC 2019
Il ressort dans notre étude que l'évolution du
taux de croissance du PIB réel c'est-à-dire au Prix courant
était de 31338076170 (le creux) et de 35202556672 (le pic)
respectivement pour l'année 2019 et 2018 avec une moyenne de
33028144585,5 pour une tranche de 4 ans. Comparativement aux études
menées par ISMAIL Ahmat Ali en 2016 au Tchad et Oualid LAJILI en 2015 en
Tunisie et en Egypte, où le taux de croissance du PIB était
respectivement de 42% (le creux) avec une moyenne de -4,37% et de 5% en 2007
puis a connu une baisse à environ 2% en 2009 en fin Mamane Boukari en
Afrique Subsaharienne en 2014, le creux est de -1,76% et le PIC trop important
à 62%.
Comme constat, de même que nous, cette évolution
anormale du taux de croissance du PIB réel pourrait être
expliqué par le fait que, suite aux bouleversements politiques et
économiques qui ont sans doute entravé les processus d'ouverture
financière, économique et politique dans ce pays, de nombreuses
entreprises industrielles et commerciales ont dû cesser leurs
activités, privant ainsi l'État de recettes fiscales dans la
période après 2015.
54
comparaison à ISMAIL Ahmat Ali au Tchad et Oualid
LAJILI, le taux d'inflation était respectivement de 4% (le creux) avec
une moyenne de 7% et de 4% en 2007 puis a connu une baisse à environ
1,8% en 2009 puis en fin Mamane Boukari en Afrique Subsaharienne en 2014, le
creux est de -1,76% et le PIC trop important à 26%.
L'évolution du taux de chômage était de
4.19% (le creux) et de 5.84% (le pic) respectivement pour l'année 2018
et 2019 avec une moyenne de 5.4%. De même que nous, Oualid LAJILI en 2015
en Egypte et en Tunisie et Mamane Boukari en 2014 dans les pays d'Afrique du
Nord et d'Afrique subsaharienne (Guinée-Bissau, Sao-Tomé et
Principe, Somali et Soudan du Sud), ont trouvé des résultats
proches des nôtres, respectivement 1% et 4.69% en moyenne, Boukari avec
2% et 7,26%.
Cette situation s'expliquerait par le fait que la politique de
répression serait la cause de la montée du chômage dans les
pays en développement dans la mesure ou de faibles taux
d'intérêt réels encouragent la substitution du capital et
ce d'après les travaux affirmés par Shaw (1973). En sus,
l'instabilité politique agirait négativement et de manière
significative sur le développement financier et social de ces pays.
Il ressort dans notre étude que, l'évolution du
taux de l'inflation était de 0.74% (la dépression) et de
23773.13% (la tension) respectivement pour l'année 2015 et 1994 avec une
moyenne de 1285.31% pour une tranche de 27 ans. Comparativement à nous,
l'étude de Mr. ISMAIL Ahmat Ali en 2016 au Tchad avait fait ressortir
une moyenne de 318,2% de taux d'inflation et Oualid LAJILI en 2015 dans les
pays en voie de développement, il était de 547% en moyenne.
Cette évolution anormale du taux de croissance
d'inflation pourrait être expliqué en particulier par la faiblesse
de la capacité d'absorption de l'économie, de celle de l'offre
nationale, de l'instabilité et des dettes extérieures.
A ce qui concerne l'évolution des taux
d'intérêt, seul BOUKARI a fait une étude similaire quand
à ce et présente une moyenne des taux directeur réels des
Banques Centrales d'Afrique subsaharienne en 2003 avoisinant à 3,87%.
L'évolution du taux d'intérêt réel en RDC est en
moyenne négatif en 4 ans (2016-2019) au taux de -4,43%, 7,7% le pic en
2019 et le creux en 2017 au taux de -34,7%. La tendance reste similaire du Taux
débiteur Réel et du Taux Créditeur réel pour les 4
années, le creux est respectivement de -33,2% et -50,6% en 2017 et le
PIC 20,3% et 1,7% en 2018. La moyenne du Taux débiteur réel est
de -0,05% et -18,35% du taux créditeur Réel.
55
En effet, le taux d'accès aux services financiers est
encore le plus faible en RDC. Les banques peinent à retrouver la
confiance des consommateurs à cause d'insolvabilité et de manque
de transparence, notamment sur la tarification des produits.
Le moins que l'on puisse dire est que les réformes
économiques du gouvernement en vue de rétablir les
équilibres fondamentaux du cadre macroéconomique ont permis
d'assainir le secteur financier. A ce jour, l'architecture financière de
la RDC a connu d'importants aménagements. C'est ainsi, par exemple, que
le nombre de banques commerciales a sensiblement augmenté, plusieurs
autres types d'institutions financières (institutions de microfinance,
coopératives d'épargne et crédit, messageries
financières...) se sont développés et le taux de
bancarisation s'est accru. Par contre le taux d'inflation demeure toujours
élevé, l'épargne ne suit pas car la détention de la
monnaie locale ne présente pas une forme de sécurité
maximale.
Nous pouvons de ce fait, observer le volume de la contribution
des différents secteurs à la croissance du produit
intérieur Brut en faisant abstraction de leurs composantes en guise
d'appuyer notre contribution.
Tableau N° 5 : Contribution des
différents secteurs à la croissance du produit intérieur
brut
ANNEES
|
|
BRANCHES
|
D'ACTIVITES
|
|
|
|
Secteur Primaire
|
Secteur Secondaire
|
Secteur Tertiaire
|
PIB au Cout des facteurs
|
PIB au Prix constants
|
2016
|
14232480,4
|
8188339,2
|
123995975
|
34820417,4
|
37517392,4
|
2017
|
21071943,5
|
13388447,9
|
18328996,3
|
52789387,8
|
55676093,1
|
2018
|
29744921,7
|
18822655,8
|
24332550,3
|
72900127,7
|
76689272
|
2019
|
13493929,4
|
6952900,9
|
10296062,1
|
30742890,4
|
33223988,5
|
Source : BCC, d'après les résultats des
travaux de la commission des études statistiques et les
CN.
Le secteur primaire a enregistré la valeur de
13493929,40 contre une valeur de 29744921,70 ; 21071943,50 et 14232480.40
respectivement en 2018, 2017 et 2016, par contre le secteur secondaire est en
baisse 6952900,90 en 2019 contre 8188339,20 en 2016 ainsi le secteur Tertiaire
avec un apport plus élevé que le secteur secondaire, moins que le
secteur primaire a réalisé une valeur en moyenne entre 2016
à 2019 de 44238395,93. Le PIB au cout des facteurs est
intéressant en 2018 avec le pic d'une valeur de 72900127,7 et le creux
en 2019 avec la valeur de 30742890,40 avec une moyenne de l'échantillon
à la valeur de 47813205,8.
La théorie de la libéralisation
financière est non seulement le parachèvement analytique des avis
négatifs du paradigme dominant sur l'impact du dualisme financier sur
le
56
En fin le P11B au Prix constants est évalué avec
une moyenne de 50776686,5 dont le pic est enregistré en 2017 avec
55676093,10 contre un creux en 2018 à la valeur de 76689272 en millier
de CDF.
Ceci s'explique par le fait que le secteur primaire
concentré par les activités liées à l'exploitation
directe de la terre, contribue avec un pourcentage considérable car ce
secteur regorge à son sein entre autre le secteur minier qui a un grand
apport dans le P11B plus que par exemple le secteur tertiaire (basé sur
les services), la plupart de ses services n'est pas dans la culture du grand
public entre autres le secteur banquier, tourisme, etc.
4.3 IMPLICATION
En effet, tout naturellement, il est judicieux de rappeler que
l'économie se nourrit de deux activités suprêmes (la
production et la consommation). Concernant la libéralisation
financière et surtout en évitant les effets pervers de la
récession financière, nous pouvons nous impliquer en cherchant
les mécanismes qui boosteraient l'économie pour donner un peu
plus de circulation aux biens et aux services (Dixit
l'éminent professeur KALABA BIN SANKWE).
Situons-nous dans l'optique d'une société de
consommation non dualiste (économie monétarisée et non une
économie traditionnelle) dans une société où il n'y
a pas d'avantage sans contrepartie, où on ne peut pas consommer sans
avoir produit. En misant sur le comportement des agents, cette situation va
nous amener à prôner une variation positive de taux
d'intérêt qui entraine une augmentation de l'épargne et
l'investissement avec « KALABA B. 5 (2018-2019)
».
En outre, la monnaie peut influencer le niveau
d'activité économique en modifiant la richesse des agents et par
elle leurs consommations. Ces dernières sont notamment composées
des patrimoines financier et immobilier. Lorsque l'offre de la monnaie
augmente, les agents peuvent estimer disposer de trop des liquidités et
souhaiter affecter le surplus en achetant des titres financiers, c'est à
dire actions et obligations, ou immobiliers. Concernant plus
spécifiquement les actions de changement dans la politique
monétaire, celles-ci peuvent entrainer des profits ou pertes en capital
« KALABA B. 5 (2018-2019) ».
57
développement économique, mais aussi la
matérialisation de la politique économique qui doit mettre fin
à ce dualisme financier. Celui-ci est donc implicitement
considéré comme la cause du sous-développement
économique duquel de nombreux pays sont censés sortir une fois le
dualisme financier disparu « DIAKA FAKO Grace (2011)
».
La stratégie de la libéralisation
financière est un modèle important de réussite aux pays
développés, elle est favorable par le fait qu'elle permet aux
institutions libéralisées d'avoir l'autonomie de la prise de
décision dans leurs transactions et surtout aux entreprises
financières qui leur permettent de jouer avec le jeu de la conjoncture
en fixant, tout comme en prenant des décisions librement dans
l'amélioration de leur rentabilité. Le respect de cette
stratégie est due suite à l'arbitrage de l'autorité
étatique partant de sa supériorité dans le respect de
risque de perte de lisibilité et transparence de niveau de la nature du
capital privé et du capital public dans l'investissement
économique du pays.
Par contre, les pays africains en majorité ont du mal
à appliquer la théorie de la libéralisation
financière partant d'un environnement incertain qui est expliqué
par l'instabilité politique et économique qui les rendent
dépendants, d'où le développement s'engage sur les
réformes économiques touchant le système d'ouverture
financière et de stabilité politique. La libéralisation
financière génère les résultats positifs que l'on
en attendait d'elle, le concept a progressivement évolué. Cette
évolution s'est faite autour de deux pôles principaux : la prise
en compte de l'état de l'économie et l'intégration des
nouvelles théories apparues ces vingt dernières années.
Les réussites de ces politiques ont été attribuées
à la présence de conditions préalables nécessaires
à leurs succès. Ces conditions préalables sont
essentiellement au nombre de deux : un environnement relativement
macro-économique stable et une surveillance adéquate du secteur
bancaire « MBOMBO MBALA (2009) ».
Le système financier dans les années 2016
à 1019 relève une importance toute particulière dans les
efforts du développement de la croissance, ainsi notre pays la RDC vit
dans un système financier avec une abondance d'opportunités
d'investissement ; ce système évolue dans un cadre où
certaines politiques financières mises en place ne permettent pas aux
agents qui sont en incapacité de financement de profiter les
opportunités qu'offre notre pays.
Cette crise économique se manifeste par des baisses
consécutives du PIB commercialisé aussi par un gonflement de la
demande, un alourdissement du déficit des finances publiques et de la
balance de paiement suivi d'une persistance des tensions inflationnistes.
58
Cependant, le système de la libéralisation
financière en RDC présente un impact relativement positif,
beaucoup des choses restent à parfaire quand on analyse l'aspect de la
libéralisation financière qui présente la relation entre
préteur et emprunteur ne prouve pas toujours suffisamment le contrat
gagnant-gagnant entre les deux parties, mais nous montre que l'emprunteur est
toujours perdant pour le fait que les conditions, les procédures et le
taux d'intérêt fixé sans aucune réglementation
restent favorables au préteur pour le fait qu'il a déjà
maitrisé sa gestion de son portefeuille à risque.
4.4 PERSPECTIVES
En considération des données sous analyse dans
ce présent travail, nous allons faire une perspective sur
l'évolution des variables dans le temps (Cfr. Tableau N°4 p64)
N+2 c'est-à-dire deux ans de plus depuis la dernière
année d'échantillon soit de 2016 à 2021, puis nous allons
projeter aussi le taux de change de la conduite de la politique
monétaire, ici représentée par une autorité
monétaire qui est la Banque Centrale du Congo en fin nous allons faire
une démonstration du comportement de l'intermédiation
bancaire.
Quoiqu'il est vrai que la libéralisation
financière a donné des résultats réels en vue de
l'accroissement et du développement économiques, le crash
financier des années 20072008 a démontré les limites en
cas de dérèglement majeur du système financier, comme
celui qui avait suivi la crise des subprimes aux USA et qui a eu des
répercussions sur les économies mondiales qui sont si
imbriquées dans la mondialisation.
Des signes avant-coureurs avaient pourtant
précédé cette crise, mais le manque de
réactivité des gestionnaires de certaines banques pour
l'arrêter avait conduit à ce qu'elle se généralise
et affecte tout le secteur financier américain et mondial jusqu'à
ce que des solutions furent trouvées par les autorités
monétaires américaines (Gorton, G. & Winton, A,
[2002, p4]).
Depuis plus de deux décennies, le secteur financier de
la RDC est libéralisé, cette structure a montré ces
faiblesses dans l'économie, dans le cas de la BIAC (Banque
Internationale pour l'Afrique au Congo, une filiale de la BIAO) fournit un
exemple observé récemment de la situation d'un opérateur
financier qui s'est trouvé coincé dans une crise de
liquidité dans un environnement de libéralisation
financière, présentant un contraste avec
Figure N° 6 : Projection du PIB
Réel
59
d'autres opérateurs qui continuaient à jouir
d'abondantes liquidités. Cette situation a ralenti la croissance
économique car les épargnant voudraient tous retirés leurs
épargnes et l'intermédiation bancaire du pays semblait être
de plus en plus moins fiable.
Cette crise, non seulement pose les fondements d'une nouvelle
appréhension macroéconomique (la crise financière ayant
sensiblement amendé toutes les prévisions de croissance
économique), mais elle pose également plus fondamentalement la
question de la contribution des banques et de la finance à la croissance
économique. Si l'on admet aujourd'hui que les banques et les
marchés financiers ont un rôle dans l'économie, et que le
système financier au sens large (banques et marchés financiers)
contribue à stimuler l'économie, alors il n'est plus possible
d'envisager des équilibres macroéconomiques sans intégrer
les paramètres financiers (par exemple l'intermédiation
financière ou la capitalisation) [Lima, P. 2012 ; p.
9].
En effet, la raison de cette prospection et de la prise en
compte de ces deux années dans le temps, la raison en ait que la fin de
l'année 2019 est sanctionnée par une apparition d'une
pandémie à la COVID19 qui a fait ses ravages jusque dans les
systèmes économiques et financiers des pays dans le monde.
L'année 2020 se remarque par les conséquences de cette maladie et
l'année 2021, les études montre une maitrise quand à ce.
Voilà pourquoi nous analysons les variables dans ces deux années
de plus.
1) Evolution du PIB Réel
Le graphique N°5 relatif à la projection de
Produit Intérieur Brut Réel, reflète l'image d'une
tendance de la courbe qui va en decrescendo de 2019 à 2020 et un
relancèrent en 2021. Graphiquement la tendance se présente de la
manière suivante :
60
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC9.png)
3,60E+04
3,50E+04
3,40E+04
3,30E+04
3,20E+04
3,10E+04
3,00E+04
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source : Nous-mêmes sur base des
données du rapport de la BCC et du Perspective monde 2)
Evolution des variables explicatives
Figure N° 7 : Projection des
variables
![](Consquences-de-la-libralisation-financire-sur-la-croissance-conomique-en-RDC10.png)
1 2 3 4 5 6
-20
-40
40
20
0
-60
INFLATION COMAGE Ti Réel Tx Déb Réel Tx
Créd Réel
60
Source : nous-mêmes à partir de
Rapport Annuel de la BCC
Le nombre 1 à 6 représente les années 2016
à 2021, nous remarquons le taux de chômage qui vari en
stationnarité de tout l'échantillon, quant au taux
débiteur réel à la réserve du creux de 2017, la
variation restera stationnaire jusqu'en 2021 avec un petit rebond en 2020. Le
taux créditeur en 2021 arrivera jusqu'à 2%, le taux d'inflation
projeté à 8.8% en fin 6.2% en 2020 et 7.6% en 2021 pour le taux
d'intérêt Réel.
3) Evolution du taux de change
61
Figure N° 8 : évolution du taux
de change
2050
2000
1950
1900
1850
1800
1750
2019 2020 2021
Source : Perspective monde
Sur le marché des changes, il est attendu une faible
validité de la monnaie nationale. En moyenne annuelle, le CDF
connaitrait une dépréciation d'environ 1.6%. Ainsi le taux de
change à fin période passerait de 1855 en moyenne annuelle CDF le
USD en 2019 à 1900CDF en 2020 et 2000 en 2021. Dans le sens où
l'évolution du franc congolais à moyen terme devrait être
en adéquation avec l'activité économique. Pour ce faire,
l'autorité monétaire devrait maintenir l'objectif du lissage des
fluctuations du taux de change, de maintenir à court et moyen termes, la
stabilité macroéconomique.
En effet, la conduite de la politique monétaire de la
BCC devrait être marquée par l'assouplissement des instruments
dans un contexte d'amélioration des conduites intérieurs. En
outre, le coefficient de la réserve obligatoire resterait
échangé pour raison de prudence dans la gestion de la
liquidité. S'agissant du bon BCC, il jouerait le rôle de
réglage-fin à la faveur de l'émission des bons de
trésoreries. Dans ce contexte, le CNE se contracterait de 18% sur le
fond d'une gestion sur base caisse. A moyen terme, l'action de la BCC devrait
visée le maintien de l'inflation à un niveau faible et stable,
dans une fourchette de 4.0% à 7.0%, afin de soutenir durablement
l'activité économique. Pour ce faire, le taux directeur se
situerait entre 9.0% et 5.0%. En outre, la Banque Centrale veillera à la
mise en place d'un guichet de refinancement long et développera les
opérations d'open-market, à fin d'atteindre à la foi les
objectifs fondamentaux relatif à la stabilité
macroéconomique et à la promotion du système financier
normal.
62
Ainsi son dispositif de fournir des liquidités à
l'économie serait améliorer via le refinancement accordé
par voie d'adjudication et par des maturités relativement plus longues ;
qui pourrait avoir une baisse de taux directeur à l'an 2021 dans le sens
où la politique monétaire serait de durcissement car
l'autorité voudra stimuler la production pour relancer l'activité
économique et financier.
4) Comportement de l'intermédiation
bancaire
Notons que l'intermédiation bancaire s'améliore
lorsque les ratios (dépôts/PIB et Crédits/PIB) vont dans le
sens d'augmentation et vice-versa. Par contre le taux d'emploi des
dépôts sous forme de crédits traduit la capacité de
la banque à favoriser les dépôts à partir des
crédits et à entretenir un processus cumulatif de
l'intermédiation.
Tableau N° 6 : Evolution des
indicateurs d'intermédiation bancaire
ANNEES
|
Crédits à Dépôts
l'économie
|
PIB à prix courant
|
Crédits /PIB
|
Dépôts /PIB
|
(Crédits/Dépôts) x100
|
2016
|
1071707018
|
405066214
|
32285972750
|
0,033
|
0,125
|
264,57%
|
2017
|
1050665732
|
689580519
|
33285972750
|
0,032
|
0,216
|
152,36%
|
2018
|
1141433869
|
1109663854
|
35202556672
|
0,0032
|
0,315
|
102,86%
|
2019
|
1069124595
|
14663581123
|
31338076170
|
0,034
|
0,467
|
7,29%
|
Moyenne
|
1083232804 4216972928
|
330282500000
|
0,02555
|
0,28075
|
131,77%
|
Source : calculs effectués
sur base des données de la BCC
Au cours de la période sous analyse, on a noté
une amélioration très remarquable du niveau
d'intermédiation bancaire, ainsi avec une moyenne en pourcentage du
ratio Crédits/Dépôts à 131,77% en moyenne de 4ans,
nous amène à projeter en 2020 et 2021 une tendance qui suit cette
même logique soit une valeur estimative de 150% en 2020 et un peu moins
en 200% à un niveau de 720%.
Les ratios Crédits/PIB et Dépôts/PIB sont
respectivement passés de 0,033 à 0.068 et 0.125 à 0.467
avec moyenne respective de 0.02555 et 0.28075. Le taux d'emploi des
En outre, après plus de 50 ans de monopole, la
libéralisation du secteur des assurances en RDC est en marche. Le
secteur des assurances a toujours été très porteur dans
63
dépôts sous forme des crédits est
passé de 37,70 à 1371,50% d'une moyenne de 393% entre 2016 et
2019.
De moins de 500000000 en 2016, le nombre de comptes en
dépôts est passé de 405066214 en 2016 à 14663581123
en 2019 avec une moyenne de 4216972928 dans l'année sous analyse mais la
projection 2020 à 2021 aura une moyenne de 589307186.
4.5 CRITIQUES ET RECOMMANDATIONS 4.5.1
CRITIQUES
Il est utile de rappeler ici qu'aucune oeuvre humaine n'est
à l'abri des critiques. Notre intention à travers ces propos
n'est pas de formuler des critiques injustifiées ni de prononcer les
imperfections d'un système qui d'ailleurs a fait ses preuves dans son
environnement.
Il s'agit pour nous d'apporter notre contribution pour un
rayonnement de l'entité dans un tissu financier de plus en plus hostile
et rigoureux. Ainsi, la libéralisation financière est un concept
relativement simple et universel. Les mêmes causes sont notamment : la
levée des contraintes règlementaire pesant sur le secteur
bancaire, doivent produire des effets productifs sur la croissance
économique.
Pourtant, quand on y regarde de plus près, la
libéralisation financière a été mise en place avec
des « intensités »
différentes selon les pays. Totale dans des pays
d'Amérique latine comme le Chili, elle a été plus
« timide » dans des pays du Sud-Est
Asiatique comme la Corée du Sud ou Taiwan. Dans le premier cas,
même si elle ne s'est traduite que par faible croissance de
l'épargne et un approfondissement du secteur financier.
Nonobstant, dans de nombreux pays en développement, il
n'existe que peu ou pas de marchés d'actifs publics ou privés, le
système financier congolais n'est pas épargné car il est
encore incomplet par l'inexistence du marché financier. En
conséquence, le secteur bancaire est amené à jouer un
rôle considérable dans le processus d'allocation des
ressources.
64
l'animation de la bourse de valeurs, en d'autres termes le
marché financier. C'est le secteur des assurances permet de pouvoir
faire orienter une épargne stable ver le secteur productif.
C'est important pour toutes les entités du pays parce
que c'est ses entités qui apportent beaucoup des capitaux et qui sont
toujours dans la nécessité d'assurer leurs investissements dans
le pays par contre plus entités dans le pays assurent leurs
investissements en dehors du pays donc un manque à gagner pour le revenu
national.
4.5.2 RECOMMANDATIONS
Au regard des observations ci-dessus
énumérées, libérer le secteur financier c'est
accroitre des taux d'intérêt réels servis sur les
dépôts (par une augmentation des taux nominaux ou par une baisse
de l'inflation) va stimuler l'accumulation d'encaisse s monétaires
(l'épargne) et donc permettre la croissance de l'investissement. Cela
devrait aussi permettre d'accroitre l'intermédiation bancaire,
d'où une réduction des frais d'intermédiation entre
préteurs et emprunteurs grâce à la réalisation
d'économie d'échelle, une meilleure diversification au risque, un
accès facile des emprunteurs au fond prêtables.
De ce fait, nous suggérons que le système
financier congolais doit conglomérer amples efforts pour intégrer
le marché financier en son sein pour que l'affaire soit complète.
Le marché financier en soit est un marché sur lequel des
personnes, des sociétés privées et des institutions
publiques peuvent négocier des titres financiers, matières
premières et autres actifs, à des prix qui reflètent
l'offre et la demande. Les titres comprennent des actions et des obligations,
ainsi que des produits de base, notamment des métaux précieux ou
des produits de base agricoles. Ce marché comprend le marché
primaire (produit neuf) et le marché secondaire (produit d'occasion) qui
sont complémentaires.
Nous suggérons en outre pour ce qui concerne la
libéralisation du secteur d'assurance. C'est une libéralisation
certes, mais des objectifs clairs doivent être définis. Pour se
déployer, il faudra se confronter entre autres :
? A la taille du pays : il y a les zones urbaines, les zones
rurales et autres
? L'éducation du client : la masse trop importante de la
population congolaise est moins averti à ce qui concerne la
matière des assurances.
? La pertinence du produit à proposer aux clients en
misant moins aux financements cours, de moyen terme que les banques font.
65
Avec l'arrivé des autres assureurs, ils permettront
d'avoir le financement à long terme car les assureurs en ont besoins par
rapport à la rentabilité qui suit et aussi le marché est
en quotte élevé de ces types de financement. S'ils sont capables
de drainer l'épargne locale dans ce type d'assurance, l'objectif de
pouvoir correspondre le besoin financier du pays sera atteint.
66
CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail
intitulé « Conséquences de la libéralisation
financière sur la croissance économique en RDC
».
Nous sommes partis de l'observation selon laquelle, la
libéralisation financière a donné des résultats
réels en vue de l'accroissement et du développement
économiques, le crash financier des années 2007-2008 a
démontré les limites en cas de dérèglement majeur
du système financier, comme celui qui avait suivi la crise des
subprimes aux USA et qui a eu des répercussions sur les
économies mondiales qui sont si imbriquées dans la
mondialisation. Depuis plus de deux décennies, le secteur financier de
la RDC est libéralisé, cette structure a montré ces
faiblesses dans l'économie, dans le cas de la Banque Internationale pour
l'Afrique au Congo fournit un exemple observé récemment de la
situation d'un opérateur financier qui s'est trouvé coincé
dans une crise qui l'amena à sa chute dans un environnement bien-entendu
de libéralisation financière. Cette situation a contribuée
au ralentissement de la croissance économique car les épargnants
voudraient tous retirés leurs épargnes et l'intermédiation
bancaire du pays semblait être de plus en plus moins fiable.
Dans le but de bien vouloir mener notre démarche, dans
ce travail nous avons soulevé un questionnement qui s'articule autour de
trois questions de savoir :
? Quelles sont les conséquences de la
libéralisation du secteur financier sur la croissance économique
en RDC ?
? Quelle est l'influence de la libéralisation
financière sur la taille du système financier ? ? La
libéralisation financière peut-elle être utilisée
comme une solution palliative pouvant permettre à une économie de
sortir d'un régime de « répression financière »
?
A l'issue de ce travail, l'objectif était tel que nous
soyons à mesure de montrer les variables qui indiquent l'existence d'une
relation unidirectionnelle vers la croissance économique en
s'interessant plus particulierement à la réorientation
strategique du système financier congolais.
Après une analyse qualitative, quantitative et
interprétation des résultats, il s'avère indispensable de
confirmer avec aisance les résultats des objectifs poursuivis ont
été atteint. Selon lesquels le système financier dans les
années 2016 à 1019 relève une importance toute
particulière dans les efforts du développement de la croissance,
cette politique de
67
libéralisation financière est un processus qui a
abouti à éliminer la répression financière en
RDC.
Il ressort dans notre étude que l'évolution du
taux de croissance du PIB réel c'est-à-dire au Prix courant
était de 31338076170 (le niveau le plus bas) et de 35202556672 (le
niveau le plus haut) respectivement pour l'année 2019 et 2018 avec une
moyenne de 33028144585,5 pour une tranche de 4 ans.
En effet, en s'appesantissant sur la théorie
avancée par Maxwell J. Fry, le PIB dépend de l'accumulation du
capital qui dépend à son tour de l'épargne ou le
dépôt à terme, de moins de 500000000USD en 2016, le nombre
de comptes en dépôts est passé de 405066214USD en 2016
à 14663581123USD en 2019 avec une moyenne de 4216972928USD dans
l'année sous analyse. L'épargne, laquelle disponibilise les
ressources nécessaires à l'investissement, exprimées par
les crédits accordés à l'économie, de 2016 en 2019
avec une moyenne de 1083232804CDF. En 2016 les crédits accordés
à l'économie étaient à 1071707018CDF ;
1050665732CDF, 1141433869CDF et 1069124595 CDF respectivement en 2017, 2018 et
2019. La moyenne en pourcentage du ratio crédits/Dépôts
à 131,77% en 4 années sous échantillon.
En outre, l'investissement est fonction du taux
d'intérêt, de ce fait, l'évolution du taux
d'intérêt réel en RDC est en moyenne négatif en 4
ans (2016-2019) au taux de -4,43%, 7,7% le pic en 2019 et le creux en 2017 au
taux de -34,7%. La tendance reste similaire du Taux débiteur Réel
et du Taux Créditeur réel pour les 4 années, le creux est
respectivement de -33,2% et -50,6% en 2017 et le PIC 20,3% et 1,7% en 2018. La
moyenne du Taux débiteur réel est de -0,05% et -18,35% du taux
créditeur Réel.
Ainsi, il sied de souligner qu'une augmentation de 1'inflation
anticipée entraine une augmentation de l'investissement en
réduisant le taux d'intérêt réel sur les prêts
et renchérissement du coût réel du crédit
décourage l'investissement. Pour ce faire en RDC, l'évolution du
taux d'inflation en rythme annuel s'est établi à 4,2% (au bas
niveau) en 2019, contre 7.2%, 23.6% et 54.7% (le niveau
élévé) respectivement en 2018, 2016 et 2017.
L'évolution du taux de chômage était de 4.19% (le creux) et
de 5.84% (le pic) respectivement pour l'année 2018 et 2019 avec une
moyenne de 5.4%.
Selon la taille de l'apport de chaque secteur dans la
croissance économique, Le secteur primaire a enregistré la valeur
de 13493929,40 contre une valeur de 29744921,70 ; 21071943,50 et 14232480.40
respectivement en 2018, 2017 et 2016, par contre le secteur secondaire est en
baisse 6952900,90 en 2019 contre 8188339,20 en 2016 ainsi le secteur
68
Tertiaire avec un apport plus élevé que le
secteur secondaire, moins que le secteur primaire a réalisé une
valeur en moyenne entre 2016 à 2019 de 44238395,93.
Nous ne sommes pas le premier ou le dernier à aborder
un sujet cadrant avec ces domaines et nous ne prétendons pas pouvoir
épuiser toutes les données de la libéralisation
financière car la matière est abondante, nous nous sommes juste
attelé sur l'analyse et l'interprétation des données
recueillis. D'où les portes sont ouvertes aux autres chercheurs qui
devrons s'appesantir sur ce modeste travail cette foi là, sur notamment
l'internationalisation des banques car nous savons que la majorité des
banques installées en RDC depuis l'époque coloniale
étaient et sont pour la plupart des succursales de banques
étrangères : La Belgolaise, la Banque Bruxelles-Lambert, la
Banque de Paris et des Pays-Bas, La Banque Internationale pour l'Afrique de
l'Ouest, la Citibank, etc.
69
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