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Défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC.


par Jures NDJETE IMBILE
Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en Gestion et Administration des Institutions Scolaires et de Formation 2019
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

DEPARTEMENT DE GESTION ET ADMINISTRATION DES INSTITUTIONS SCOLAIRES ET DE FORMATION

BP. 8815

KINSHASA-NGALIEMA

DEFIS DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : CAS DE LA SOUS-PROVINCE EDUCATIONNELLE DE MATETE.

(Contribution à la mise en place des politiques éducatives)

251672064

TRAVAIL PRATIQUE DE QUESTIONS SPECIALES DE TECHNOLOGIE DE L'ENSEIGNEMENT

251671040

251673088

NDJETE IMBILE Jures

Mémoire présenté pour l'obtention de

Diplômede Licence en Gestion et

AdministrationdesInstitutions

Scolaires et de Formation.

Option : Administration Générale et Intermédiaire de l'Education

Directeur : Faustin LUMPUNGU NSAKA

Professeur

Encadreur : MALENGILA MUTOMBO

Chef de Travaux

Année académique 2019-2020

251674112

Epigraphie

La réussite d'un projet éducatif dépend essentiellement de la qualité de ceux qui le mettent en oeuvre.

Jean Baptiste de la Salle

A ma mère BESEKO IMBILE Marie,

Mes chers Enfants, Jures Ndjete Fils, ClaparedeInongoNdjete, jurefiBesekoNdjete,

Mes frères et soeurs,oncles et tantes, cousins et cousines, neveux et nièces,amis et connaissances,

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

Nous n'aurions jamais pu concevoir, rédiger et finaliser ce travail sans la volonté du Dieu tout puissant maître des temps et des circonstances. Nous en sommes très reconnaissants de ses bienfaits à notre faveur.

Nous exprimons nos profonds remerciements au Directeur de ce mémoire, le Professeur Faustin Lumpungu. Nous avons toujours profités auprès de lui d'un accueil chaleureux, remarques constructives et précieux soutien. Nous sommes redevables à la confiance du Chef de Travaux MalengilaMutombo qui a bien consenti d'être encadreur de cette recherche, nous guider par des conseils toujours avisés en évitant les méandres d'une réflexion parfois égarée. Qu'il comprenne ici toute la manifestation de notre immense reconnaissance.

Nous pensons, dans l'anonymat soit-il, à tous les membres de l'UPN qui nous ont apporté un quelconque soutien durant le cursus, particulièrement les autorités de la faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education pour l'encadrement et les orientations. Mention spéciale aux responsables du département de Gestion et Administration Scolaires du regard passionnant à notre formation.

L'occasion ici de remercier notre mère Beseko Marie pour tant de sacrifices combien légendaires. Reconnaissons que notre parcours académique n'aurait pas été possible sans les contributions de nos proches et membres de famille (oncles, tantes, frères, cousins et cousines, neveux et nièces) : Jean DenisItoko, Emery Ndjete, CT. Marie-Louise Mbomba, Christelle Mbomba, Sandra Bolombo, Michael Lokula, Dorcas Bombula, HodiaBokokoli, Manassé Menga, Stanley Imbile, Christelle Intsika, BenedicteItoko, Franklin Imbile, Bienvenu Eale, AphiaIyele, TshukeIsuka, Florence Bokumbo,...y compris les amis de promotion.

Un merci particulier à l'honorable Jean-François EkofoPanzoko pour diverses interventions. Nous pensons aux contributions tant matérielles que morales des notables : Léon Engulu, Albert-Legrand Bokongo, CT. Bernard Botula, CT. Mamie Basiba, Dr. BofioBina, Me AiméElema...

A l'illustre disparue, notre regrettée soeur ainée SANDRA ITSINDO dont le destin n'a pas permis...

Alors que nous ne saurons étaler tous les noms, nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus pour la réussite de notre parcours académique, fruit d'un effort collectif.

Jures NDJETE IMBILE

ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES

APC : Approche par Compétence

Art.  : Article

BAD : Banque Africaine de Développement

BCC  : Banque Centrale du Congo

BM : Banque Mondiale

CNS  : Conférence Nationale Souveraine

COPA  : Comité des Parents

MPR  : Mouvement Populaire de la Révolution

CTPSE : Cellule Technique Provinciale pour les Statistiques de l'Education

CTSE : Cellule Technique pour les Statistiques de l'Education

D4 : Diplôme de 4 ans Pédagogique

-D4 : Diplôme inférieur à D4 (D3, EAP, PP1 -5)

D6 : Diplôme de 6 ans Pédagogique

DIGE : Direction de I 'Information pour la Gestion de l'Education

ECC : Ecoles Conventionnées Catholiques

ECF : Ecoles Conventionnées de la Fraternité

ECI : Ecoles Conventionnées Islamiques

ECK : Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

ECL  : Ecoles Conventionnées Lumière

ECM  : Ecoles Conventionnées Mennonites

ECP : Ecoles Conventionnées Protestantes

ECR  : Ecoles Conventionnées Réveil

ECS : Ecoles Conventionnées Salutistes.

EM : Spécialisation en Enseignement Maternel (pré-primaire)

EMPST : Enseignement Maternel, Primaire, Secondaire et Technique

ENC : Ecoles Non Conventionnées dites Officielles

EPA : Ecoles Privées Agréées

EPST : Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

EPTSP  : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel

ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

ETP : Enseignement Technique et Professionnel

F : Femmes ou Filles selon le contexte

FC  : Francs Congolais

FPMA : Formation Professionnelle Art et Métier

G : Garçons

G3 : Diplôme de Graduat Pédagogique

GF : Somme des Garçons et des Filles

H : Hommes

HF : Somme des Hommes et des Femmes

L2 : Diplôme de Licence facultaire

MINEPST  : Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

NP  : Non payés (se dit des enseignants non payés)

NU  : Nouvelles Unités (se dit des enseignants nouvellement engagés et non payés.

ODD4 : Objectif de Développement Durable 4

ONG   : Organisation Non Gouvernementale

P6 : Diplôme d'Etat de 6 ans d'autres sections

PASE : Projet d'Appui au Secteur de l'Education

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Partenariat Mondial pour l'Education

PNUP  : Programme des Nations Unies pour le Développement

PROSEB : Projet de Soutien à l'Education de Base

PROVED  : Directeur Provincial de l'Education/EPST

PUF  : Presse Universitaire Française

RDC : République Démocratique du Congo

SECOPE  : Service de Contrôle de paie des Enseignants

SERNIE  : Service National d'Identification des Elèves

SIGE : Système d'Information pour la Gestion de l'Education

Sous-PROVED : Sous-Directeur Provincial de l'Education/EPST

TAMA : Taux annuel moyen d'accroissement

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

UNICEF : Fonds de nations Unies pour l'Enfance

USD : Dollars Américains

Introduction

1. Problématique

L'application par la République Démocratique du Congo des dispositions légales portant gratuité de l'éducation de base restée lettre désuète depuis des années,constitue un important progrès dans l'optique de la réalisation de l'Education Pour Tous. En effet, la scolarité ne peut être obligatoire, ni universelle si elle n'est pas en même temps gratuite. Il y a plus de dix ans, l'UNICEF a souligné ce fait en retenant l'instauration des frais scolaires comme le principal obstacle à la scolarisation.

Le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel a reconnu, à son tour, que « le recours institutionnalisé aux contributions des ménages pour faire face au financement du système éducatif représente une barrière importante à la scolarisation universelle ». La gratuité de l'enseignement s'avère ainsi l'un des facteurs d'accès des enfants et des jeunes à l'éducation scolaire, un des éléments propres à assurer l'égalité des chances, une des composantes du droit à l'éducation. Elle est donc un moteur de progrès et constitue, pour le pays, un enjeu social et politique.

Un détour par l'histoire est fort éclairant et montre que suite aux multiples défis apportés par l'indépendance, la réforme du système éducatif s'imposait impérieusement. Cette nécessité a été une fois de plus rappelée, pour le Congo, et pour tous les pays Africains réunis à la Conférence d'Addis-Abeba en 1961. Pour cette conférence, les nations africaines devaient planifier leurs systèmes éducatifs dans le but de les rattacher aux objectifs du développement économique et social. Le plan à long terme, élaboré à l'issue de la conférence d'Addis-Abeba, insistait particulièrement sur l'impératif d'un enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. C'était là le prix à payer pour assurer le développement de l'Afrique.

Ayant pris part à la conférence d'Addis-Abeba, la RDC a retenu, dans sa première Constitution, adoptée en 1964, connue sous le nom de la Constitution de Luluabourg, la gratuité et l'obligation scolaire comme principes fondamentaux devant régir le fonctionnement de son système éducatif. La Constitution de Luluabourg n'a été que de courte durée. Son application a été suspendue par le coup d'État du 24 novembre 1965, conduit par le Colonel Mobutu. Seulement, ni le Manifeste de la N'Sele, ce catéchisme du Mouvement Populaire de la Révolution, ni la Constitution du 24 juin 1967 et différentes révisions constitutionnelles n'ont repris la gratuité et l'obligation comme principes de base de l'enseignement primaire.

Il a fallu attendre l'organisation de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), en 1992, pour voir le peuple congolais, en quête de libertés et de droits fondamentaux, inclure dans le projet de Constitution et dans la charte de l'éducation élaborés au cours de ce forum, l'obligation et la gratuité de l'enseignement primaire.

Malheureusement, à l'instar des autres recommandations et actes de la Conférence Nationale Souveraine, la Constitution et la charte de l'éducation ont été des véritables mort-nés et n'ont guère vu le début de leur application. Pour ainsi dire, la longue période de guerres traversée par la RDC de 1996 à 2003 a, tout naturellement, porté un coup dur à son système éducatif, de sorte qu'il n'a pas été possible d'imaginer la réalisation de la gratuité de l'enseignement, ni celle de l'obligation scolaire.

De même, le Gouvernement de Laurent Désiré Kabila dans son programme triennal, n'a fait que des déclarations générales vagues sur la nécessité d'une éducation pour tous. Au même sillage, la Constitution de la transition politique, appliquée de 2003 à 2006, ne s'est pas non plus préoccupée de la gratuité de l'enseignement.

Cependant, le 18/02/2006, le législateur Congolais a reconnu la nécessité de s'approprier d'un texte juridique portant gratuité de l'enseignement primaire (Article 43 de la constitution). Disposition révisée par la loi-cadre de l'enseignement national n°14/004 du 11 février 2014 en assurant son extension jusqu'au secondaire général sous le vocable de l'éducation de base. Ila été difficile de concilier ce catalogue d'intentions à la réalité, dans la mesure où cette disposition est restée souffrante quant à sa matérialisation.

En effet, plusieurs griefs ont été évoqués pour justifier l'inaction de toutes ces différentes stipulations légales, notamment la baisse dramatique des dépenses publiques réelles, du fait que la RDC sort d'une longue crise économique et politique qui a eu de graves conséquences sur le système éducatif. Plus de trois décennies de déclin économique, de chaos politique et de guerre ont créé des conditions extrêmement difficiles pour l'éducation au Congo.

En plus des effets généraux de l'instabilité politique, du chaos économique et de la guerre, le système éducatif a subi des atteintes directes, comme l'absence presque totale des établissements scolaires à la taille de la population d'élèvesen croissance continue; le manque généralisé des outils de formationà tous les niveaux d'études etune partie importante des infrastructures dégradées... Et, le problème des salaires des enseignants parait l'un des plus prégnants dans l'optique de la réforme du système éducatif de la RDC (Rapport Banque mondiale, 2005, PP 26-45).Toutes ces barrières d'ordres politique et managérial dont la liste n'est même pas exhaustive constituent des véritables obstacles pour la matérialisation de la scolarisation primaire.

Tout récemment (un certain samedi, le 02 mars 2019) à travers une déclaration politique, le Chef de l'Etat congolais, en formulant les voeux de son programme mandat (programme d'urgence ou de cent jours le nomme-t-il), annonce ses priorités dans dix secteurs, inclure aussi la gratuité de l'enseignement de base. Au cours de ce même meeting, il a chargé au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour appliquer les dispositions légales y relatives dès la rentrée scolaire 2019-2020.

De leurs côtés, les enseignants réclamaient avant tout la ténue d'un dialogue consensuel pour une étude de faisabilité pouvant inventorier les préalables devant concourir à la réussite de la passionnante vision. A en croire, les acteurs éducatifs (praticiens) estimaient qu'il fallait d'abord s'attaquer aux causes qui entravaient l'effectivité de la gratuité depuis des années alors que garantie par la constitution ; faire ensuite un plan opératoire. Ils devaient aussi s'assurer de l'incidence de la gratuité dans leurs conditions de vie.

Sans prendre en compte les suggestions des enseignants, la gratuité a été appliquée. Subséquemment, à Kinshasa la capitale du pays, les enseignants ont affiché leur mécontentement par le déclenchement d'une  grève pour certaines écoles, manifestations publiques et communications diverses dans les médias pour d'autres. Ce qui poussera le Chef de l'Etat à la convocation d'une table ronde du 22 au 24 Août 2019 dont les résolutions n'ont pas été prises en compte.Mais pour apaiser les enseignants,il a promis l'amélioration de l'enveloppe salariale.

Actuellement, la gratuité de l'enseignement est une réalité. Mais, en focalisant notre attention dans la sous-province éducationnelle de Matete, nous avons observé que ladite gratuité de l'enseignement fait face aux multiples défis ; pendant que les enseignants déplorent la modicité de l'enveloppe salariale, il naît la problématique des effectifs pléthoriques. Compte tenu du dépassement de taux d'encadrement les enseignants n'arrivent plus à produire le meilleur d'eux-mêmes. Les conditions d'apprentissage se détériorent de plus en plus, il se vit la carence des bancs et pupitres, les élèves s'assoient à même le sol, etc. Et, la situation préoccupe le chercheur en sciences de l'éducation que nous sommes.

Partant, nous avons dégagétrois faits majeurs dont la démotivation des enseignants, le « non-respect de la législation scolaire en matière des effectifs et l'atteinte aux conditions d'apprentissage qui mettraient en cause la qualité de l'enseignement dispensé,  fruit de l'improvisation».En appui à la thèse, des étudesrévèlent que les effectifs pléthoriques et les mauvaises conditions d'apprentissage impactent négativement sur le rendement scolaire.En mettant l'accent sur l'accès universel, les hommes politiques congolais se sont essentiellement focalisés sur les aspects quantitatifs dans leur politique d'éducation. Pourtant, il semble très probable que la réalisation de la participation universelle à l'éducation dépendra fondamentalement de la qualité de l'éducation disponible.

En 1990, la déclaration mondiale sur l'éducation pour tous a noté que la qualité de l'éducation, dans l'ensemble insuffisante, avait besoin d'être améliorée et a recommandé de rendre universel l'accès à l'éducation et d'en parfaire la pertinence. La Déclaration a aussi considéré la qualité comme une condition préalable de la réalisation de l'objectif fondamental de l'équité. Il a été reconnu que l'élargissement de l'accès ne suffirait pas en soi pour que l'éducation puisse contribuer pleinement au développement des individus et de la société.

Plus fondamentalement, l'éducation est un ensemble de processus et de résultats qui sont définisqualitativement. La quantitéd'enfants qui apprennent est par définition une considération secondaire: se borner à remplir d'enfants des espaces appelés «écoles» ne répondrait même pas aux objectifs quantitatifs si aucune éducation réelle n'y était dispensée.En ce sens, on pourrait juger regrettable que les aspects quantitatifs de l'éducation aient mobilisé ces dernières années l'essentiel de l'attention des responsables de la formulation des politiques. En conséquence, il devrait aussi être difficileaux analystes comme aux responsables de la formulation des politiques de ne pas prendre en compte sa qualité.

Nous nous gardons de dire que dans le contexte de la RDC, la gratuité de l'enseignement est encore prématurée. Car, l'école et plus généralement le champ scolaire congolais ont survécu au coeur d'une société ou d'un État souvent décrit comme «failli », la gestion des écoles a été solidement prise en charge par les parents.

A Kinshasa la capitale du pays par exemple, il y a des années, l'Etat n'a pas poursuivi l'investissement public pour répondre à la constance de la demande de scolarisation, faisant des écoles privées un sauf-conduit pour se désengager subtilement de ses responsabilités du premier financeur de l'éducation. Les effectifs de l'éducation primaire ne se sont pas effondrés; les chiffres absolus en primaire ont au contraire doublé, alors que conditions matérielles et pédagogiques sont très dégradées et corrompues. La performance éducative est hautement mise en question. Donc, il fallait beaucoup d'ajustements avant d'engager une quelconque réforme.

Logiquement, le système éducatif est une lourde machine, dotée d'une grande force d'inertie. Pour réorienter sa trajectoire, il faut du temps, comme pour changer le cap d'un paquebot. L'impatience est mauvaise conseillère. Les politiques éducatives ont besoin de temps (Perrenoud, 2002, p.3). Outre, Les politiques de l'éducation ne seront fortes que si, décidées légalement, elles sont aussi négociées avec les professionnels et les usagers, bref avec les partenaires ou les acteurs principaux de l'éducation. Les décisions se prendront alors un peu moins vite, mais les acteurs impliqués dans la négociation soutiendront en général les compromis qui en résulteront (GatherThurler cité par Perrenoud, 2002, p.5).

Nous devons clarifier que le but de cette recherche n'est pas de remettre en cause les critiques formulées à l'encontre de la gratuité de l'enseignement,mais son importance réside dans le fait qu'elle attire notre attention sur la dimension pédagogique du système éducatif et qu'elle nous fournit les outils analytiques permettant à la fois d'identifier et de projeter dans le temps et dans l'espace les éléments matériels du système éducatif qui concourent à un effort de planification éducative générale.La présente étude s'efforce de répondre aux jérémiades de NGONGO DISASHI qui geignait que la pédagogie moderne est enseignée à l'université congolaise depuis plus de 50 ans, mais il n'existe pas encore une tradition scientifique que pédagogique que l'on pourrait qualifier de Congolaise (IBEKI, G., 2007).

Cette problématique est d'autant plus épineuse en RDC car la gratuité est instituée au moment où la nation fait face à une multitude de défis et où tout semble prioritaire pour son développement. Dans ce contexte, marqué par le conflit des priorités, des questions fondamentales méritent d'être posées :

1. Quels seraient les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement primaire dans notre pays ?

2. La gratuité de l'enseignement de base inscrite dans la Constitution de la RDC et proclamée par le Président de la République ne peut-elle pas avoir, dans des conditions actuelles, un impact négatif sur la qualité de l'enseignement ?

3. Si elle est, certes, indispensable pour assurer l'éducation pour tous, la gratuité,sans une planification rationnelle au préalable, est-elle possible dans l'immédiat?

4. Le pari de la gratuité étant déclaré irréversible par le pouvoir organisateur, que faut-il faire pour stabiliser sa mise en oeuvre afin d'y parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

2. Objectifs de recherche

Nous venons d'évoquer un peu plus loin qu'en RDC la gratuité de l'éducation est instituée au moment où la nation fait face à une multitude de défis et où tout semble prioritaire. Les pouvoirs publics ayant annoncé la réformedu système éducatif sous forme d'une guerre éclair, sans pour autant répondre aux préalables pouvant conduire à la réussite de la louable vision, nous estimons qu'ilest impérieux, en tant que chercheur en administration scolaire, de fournir les approches stratégiques pour consolider ladite gratuité qui n'est qu'à la phase préliminaire.Bien entendu, la présente étude poursuit les objectifs ci-après :

1. Inventorier et analyser objectivement les principaux défis de la gratuité de l'éducation de base en RDC.

2. Prospecter ce qui convient le mieux pour se doter d'un enseignement non seulement gratuit mais aussi de qualité.

3. Interpeler aux concepteurs des politiques éducatives que le non-respect de la législation scolaire en matière des effectifs, les mauvaises conditions d'apprentissages, la démotivation des enseignants avec tous les effets collatérauxrisqueraient de porter atteinte graveà l'organisation scolaire voire à la qualité de l'enseignement et entraineraient des conséquences dangereuses àl'administration des services éducatifs du pays.

4. Apporter notre modeste contribution à la gestion des politiques éducatives dans le pays.

3. Hypothèses de travail

En réponse aux questions de notre problématique, nous formulons les hypothèses suivantes :

1. Les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement primaire dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, déficit d'outils de formation (manuels scolaires et matériels didactiques), faible rémunération des enseignants,maigre budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, etc.

2. Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

3. Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

4. Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre d'action.

4. Méthodologie sommaire

La méthode systémique à la fois quantitative et qualitative prévaut dans cette étude. Cette méthode tire son origine de la théorie des systèmes, une théorie générale et interdisciplinaire qui étudie les systèmes en tant qu'ensemble d'éléments formant un tout. Ainsi donc, nous allons soigneusement examiner le système éducatif congolais dans son ensemble, et, particulièrement les aspects liés à l'éducation pour tous.

Il en sera aussi question de prélever les effectifs d'élèves dans les salles de classe pour l'année scolaire 2019-2020 dans les établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete; analyser si ces effectifs sont conformesau seuil (minimum, optimum et maximum) fixé par la législation scolaire congolaise, et, enfin comparer lesdits effectifs à la situation d'avant l'application de la disposition portant gratuité de l'éducation de base en faisant recours aux indicateurs des années intérieures. Nous porterons aussi un regard critique sur les conditions d'apprentissages, les capacités d'accueil d'un échantillon des locaux scolaires en rapport avec les normes pédagogiques, etc.

Pour cela, nous prendrons en compte les instruments tels que les techniques d'observation, questionnaire d'enquête, entretien et l'analyse documentaire pour la récolte des données. Outre, l'analyse du contenu et le test statistique interviendront pour le traitement des données.

5. Choix et intérêt du sujet

Au-delà de sa pertinence, le choix porté à ce sujet n'est pas un simple voeu, c'est plutôt la prise en compte de certains préalables. Notamment, la faisabilité, l'accessibilité aux informations relatives à la thématique sur le terrain et de la disponibilité des données.

Pour situer l'intérêt de notre recherche, nous disons qu'elle s'inscrit dans la logique des réflexions analytiques en matière de l'éducation pouvant servir d'interpellation aux décideurs des politiques éducatives voir tous les acteurs concernés à se rendre compte que l'élargissement de l'accès ne suffirait pas en soi si aucune éducation réelle n'y ait dispensée. C'est-à-dire après avoir remporté la bataille de la quantité en ouvrant ses portes à tous les enfants congolais, l'école congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son enseignement dont les performances sont jugées faibles.

La présente recherche met en lumière que si l'on veut rendre l'école plus efficace, il faut s'attaquer aux problèmes avec continuité et patience, renoncer aux effets d'annonce et à la pensée magique, comprendre que la réforme de l'école n'est pas une guerre-éclair, mais une longue marche.

Enfin, cette recherche apporte unedimension didactique du système éducatif et elle nous fournit les outils analytiques permettant à la fois d'identifier et de projeter que toutes les réformes scolaires à venir devraient être véritablement envisagées dans une perspective pédagogique.

6. Délimitation du sujet

La délimitation spatio-temporelle de cette étude se situe à ce niveau, à savoir :

- Dans le temps, nous allons nous référer aux indicateurs des années scolaires 2018-2019 et 2019-2020 ;

- Dans l'espace, notre champ d'investigations se limite aux écoles primaires publiques de la Sous-province éducationnelle de Matete.

7. Etudes antérieures

Nous ne prétendons nullement être pionniers à se lancer dans cette aventure passionnante. Bien que chaque auteur ait sa touche personnelle, sa dimension principale, son champ d'investigation et sa méthodologie propre pour aborder une problématique, l'honnêteté scientifique nous oblige des retracer la part des prédécesseurs. Sans être exhaustif, des chercheurs ont eu à traiter des sujets apparentés à notre recherche, notamment :

1. Arlette MaluMasiala (2009-2010)

L'auteure présenta un mémoire sur la gratuité de l'enseignement primaire dans les écoles publiques de la commune de Ngaba/Kinshasa. Elle était préoccupée du fait la gratuité et l'obligation scolaires au primaire soient reconnues par la loi fondamentale du pays dans son article 43 depuis 2006, mais en réalité des faits les parents continuent à prendre en charge le système éducatif.

Partant, deux questions-problèmes l'ont servi de jalon :

- Pourquoi quatre ans après la promulgation de la constitution de la troisième république, la gratuité de l'enseignement n'est pas d'application jusqu'à ce jour pourtant garantie dans laconstitution?

- Qu'est ce qui expliquerait le laxisme du pouvoir public en ce qui concerne l'application de la loi qui consacre la gratuité et l'obligation de l'enseignement dans les établissements publics?

Elle formula l'hypothèse selon laquelle la situation s'expliquerait par :

- Le manque de volonté politique du pouvoir public ;

- Le non prise en compte de la réalité sociale du pays par le législateur ;

- La complaisance du législateur ;

- Le manque d'une politique de planification de la part du gouvernement.

Se servant des méthodes systémiques et différentes techniques dont l'interview et le questionnaire, elle a abouti aux résultats qui ne se sont pas écartés de ses hypothèses.

2. Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo(2013)

Les deux auteurs avaient publié un article sur « La Gratuité de L'enseignement Primaire en République Démocratique du Congo : Attentes et Revers de Médaille.

L'objectif poursuivi par leur recherche consistait à déceler les écarts entre la nouvelle politique de la gratuité et les réalités sur le terrain. Les enquêtes ont été menés dans trois localités : Kikwit, chef-lieu de la province éducationnelle Bandundu II (province de Bandundu), Kisantu et Mbanza-Ngungu (province du Kongo Central).

Pour les auteurs : « vers le début du XXIe siècle, le secteur éducatif congolais était caractérisé par des pratiques et arrangements informels générateurs d'incertitudes, des compromis et compromissions qui participent à sa survie, et que le Gouvernement ne saurait facilement supprimer au moyen d'une législation et d'un juridisme déconnecté de ces réalités quotidiennes ».

Cependant, sans tenir compte des préalables majeurs, le 30 août 2010, sept jours avant la rentrée scolaire, le président de la République a chargé le Gouvernement de rendre la gratuité effective dès la rentrée 2010-2011. Cette communication présidentielle a été suivie de près par le communiqué du ministre de l'EPSP, Maker Mwango, donnant une définition pratique de la gratuité : « Par gratuité, il faut entendre la prise en charge par l'État des frais de scolarité.»Bon gré mal gré, la gratuité a été lancée à la suite du discours du président de la République dès septembre 2010 ; d'abord pour les classes de 1 ère, 2e et 3e primaires, dans toutes les provinces du pays, à l'exception des villes de Kinshasa et de Lubumbashi, et cela pour l'année scolaire 2010-2011 ; il était prévu que la 4e serait gratuite en 2011 -2012.

Les auteurs estimaient que la déclaration politique du chef de l'Etat sur la gratuité exprimait la tension classique entre une dynamique politique dont le rythme était fondamentalement déterminé par le calendrier des élections et le souci de montrer des résultats palpables à l'électorat en 2011. Le lancement de cette politique publique traduisait ainsi l'impréparation et l'improvisation. La gratuité n'a pas fait partie d'une stratégie éducationnelle, mais plutôt d'une stratégie politique pré-électorale, ont-ils indiqué.Ils ont fait remarqué, en considérant que le système éducatif était jusque-là en grande partie financé par les parents, la gratuité, qui n'est qu'un aspect du processus global de réforme engagé au Congo, rencontre les mêmes contraintes que les autres réformes : dépendance extérieure, faiblesse de l'apport budgétaire, difficultés de pilotage et de coordination, etc.

D'après leurs enquêtes par questionnaire et interview, la gratuité de l'enseignement a reçu un écho très favorable dans le chef des parents d'élèves. Selon l'enquête sur le suivi de son application, « 61 % des parents, des enseignants, des directeurs et des gestionnaires (étaient) enthousiasmés par la mesure contre 19 % sans enthousiasme et 20 % de sceptiques » (MINEPSP 2011 : 4). L'enquête fait également état d'un accroissement global d'élèves de l'ordre de 25 % dans les classes ciblées (1ere, 2e et 3e).

· Résultats pour la province de Bandundu

La gratuité en vigueur en RDC était qualifiée et accueillie de diverses manières par les acteurs interviewés à Kikwit : une politique sans grand impact car les enseignants non mécanisés et ceux des classes gratuites continuaient à être supportés par les parents d'élèves. La suppression de ces primes dans les classes concernées par la gratuité risquait bien de supprimer les enseignants eux-mêmes et ceci dans le contexte d'un afflux de plus en plus grand d'élèves attirés par la même gratuité.

L'étude indique qu'après avoir constaté et vécu l'échec de la réforme, les parents d'élèves réunis au sein des Comités des Parents (COPA) et les directions des écoles se sont entendus pour des cotisations ponctuelles destinées à soutenir les enseignants « NP » (non payés). Ces cotisations étaient dénommées « savon des enseignants ».

Selon les enquêtes, le chef de division provinciale (PROVED) de Bandundu-Centre et Sud ne désapprouvait pas le jugement suivant : « Les milieux scolaires, les enseignants, ayant perdu les avantages auxquels ils étaient habitués et, au regard de l'amenuisement de leurs enveloppes salariales et de la dégradation de leurs conditions de vie, n'apprécient pas tellement la gratuité.

· Résultats pour la province du Bas-congo :

La gratuité dans ce coin du pays s'était soldée par le déclenchement d'une grève générale.Considérant que les enseignants avaient des conditions de déplacement relativement semblables à celles de leurs collègues de Kinshasa, où la gratuité n'était pas d'application, l'autorité provinciale avait probablement jugé nécessaire la poursuite de la prise en charge des frais de transport afin de débloquer une situation de grève générale et de rouvrir les écoles à la fin septembre 2011. Un arrêté du Gouverneur fixa ces frais à 3000FC(trois mille francs congolais).

En outre, la note circulaire ministérielle du 25 septembre 2010 annonçant la gratuité rendait aussi obligatoire l'acquisition par chaque élève d'un minimum de trois manuels scolaires qualifiés d'« essentiels ». Cela impliquait l'imposition et la ponction par les dirigeants d'école des frais d'achat desdits manuels. Mais les écoles ne disposent pas de ces manuels, dévoile l'enquête. L'étude confirme que les responsables de la sous-division de Mbanza-Ngungu avaient bien avoué que de ce fait, la question des manuels obligatoires n'a servi que de prétexte pour continuer la pratique des frais scolaires sous un autre nom. Les parents n'auront ni le pouvoir ni le courage de réclamer des remboursements.

De tout ce qui précède, ils conclurent que le rêve de la gratiténe pouvait pas produire des effets positifs étant donné que les enseignants étaient majoritairement démotivés.

3. Gratien MokonziBambanota (2012)

Gratien MokonziBambanota Professeur à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Éducation, Université de Kisangani, RD. Congo rédigea un article sur la « Gratuité et qualité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo. »

Pour l'auteur, il ne suffisait pas de constater que les stipulations constitutionnelles et légales font de la gratuité de l'enseignement primaire un principe tiré des instruments juridiques internationaux et régionaux, il faut dégager l'état des lieux et le rapport entre ces stipulations et l'effectivité de cette gratuité, issue elle-même du droit à l'éducation. Il analysa ainsi l'impact de la gratuité sur l'environnement de l'apprentissage et proposa ce qui pourrait être fait pour que la qualité de l'enseignement primaire soit sauvegardée.

Il s'exclama qu'au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, le Président de la République a chargé, lundi 30 août 2010, le Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre effective, dès la rentrée scolaire 2010-2011, la gratuité de l'enseignement primaire dans les établissements publics. On était à peine à une semaine de la rentrée scolaire, la gratuité de l'enseignement primaire a donc été instaurée en RDC dans la précipitation, a-t-il indiqué.

Les écoles ont ainsi ouvert les portes le 6 septembre 2010 sans en avoir le même entendement et sans savoir exactement quoi faire pour sa mise en oeuvre. C'est le 20 septembre que le Ministre adressera une lettre aux Gouverneurs des provinces dans laquelle il a indiqué des dispositions relatives aux frais de scolarité et aux manuels scolaires.

Contrairement au plan initialement conçu par le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) la gratuité de l'enseignement n'a pas été étendue à toutes les classes du primaire au cours de l'année scolaire 2011-2012, elle s'est plutôt bornée en 4ème année.Selon l'étude, la gratuité n'a pas montré sa force et la qualité d'enseignement risquerait être la principale victime de la gratuité improvisée. Le professeur accentue en ces termes : «  malgré les efforts entrepris ces dernières années pour améliorer les arbitrages intersectoriels en faveur de l'éducation, la situation est restée inchangée et s'est même aggravée, notamment à cause de la crise financière internationale de 2008, le financement ne représentant plus que 4 % des dépenses publiques en 2009. » D'où l'importance du réajustement de l'offre éducative.

Pour l'auteur, en amont du réajustement de l'offre de l'éducation, il convient, au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, d'éditer une loi spécifique devant organiser la gratuité et en fixer les contours, d'une part, et de mettre en place des institutions chargées du suivi de son application, d'autre part. Il s'agit là des mesures juridique et
pratique indispensables pour rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo.

Il renchérit, si les dispositions indiquées ci-dessus ne sont pas prises en compte au niveau de l'offre de l'éducation, du cadre légal et des structures d'exécution, la gratuité sera un voeu pieu et créera, inexorablement, un environnement d'apprentissage hostile à la qualité de l'enseignement. Il ne sera pas ainsi rare de rencontrer des classes plus surpeuplées qu'aujourd'hui, dépourvues d'enseignants et du minimum indispensable pour un enseignement de qualité. Alors que le niveau des élèves laisse déjà fortement à désirer, il se détériorera davantage encore dans un tel environnement. De tels effets peuvent être évités si la gratuité est appliquée de manière progressive et se réalise non à court terme (2 ans) mais à moyen terme (5 à 6 ans) et à long terme.

Le chercheur conclu que l'application précipitée et non planifiée de la gratuité sera, ni plus ni moins, un ennemi redoutable de la qualité de l'enseignement. Pour lui, la gratuité amorcée en 2011 avait un impact positif aux effets négatifs.

8. Division du travail

En plus de l'introduction et de la conclusion, la présente étude comporte trois chapitres à savoir :

§ Généralités ou cadre théorique ;

§ Repères méthodologiques ;

§ Présentation, analyse et interprétation des résultats.

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

1.1. Définition des concepts

En avant-plan, nous tenons ici à rappeler que notre sujet de mémoire porte sur les « Défis de la Gratuité de l'Enseignement Primaire en République Démocratique du Congo », une contribution à la mise en place des politiques éducatives.Droitement, nous allons définir les concepts clés du sujet, mais aussi l'extrapolation de ces différents vocables selon l'entendementque nous nous faisons dans le contexte de la présente étude. C'est aussi dans ce chapitre que nous allons analyser la survie de l'école congolaise face au défi de l'éducation pour tous.

1.1.1. Défi

Selon le petit Larousse illustré (2009, p.295), un défi est un problème, difficulté que l'on pose une situation et que l'on doit surmonter.Dans le contexte du présent travail, nous voudrions identifier les difficultés auxquelles fait face la gratuité de l'éducation de base en RDC et ensuite formuler les politiques de remédiations pouvant conduire progressivement à sortir de la crise.

Nous nous pencherons à l'instar de Roegiers et coll. (2000),aux discussions et aux mises en perspectives qui font émerger l'écart, la distance entre les intentions et la mise en application des projets ainsi que la pertinence de définition adéquate, afin d'en arriver à une évaluation justifiable en termes d'appréciation globale, de définitions de critères et d'indicateurs. Car, nous nous rendons compte qu'il y a un problème capital, toujours méconnu, qui est celui de la nécessité de promouvoir une connaissance capable de saisir les problèmes globaux et fondamentaux pour y inscrire les connaissances partiellesetlocales. S'inscrit aussi la notion de durabilitéqui devrait être à la base de notre façon de vivre et de concevoir les politiques éducatives.

L'un des défis les plus difficiles à relever sera de modifier nos modes de pensée, de façon de faire face à la complexité grandissante, à la rapidité des changements et à l'imprévisibilité, qui caractérisent le monde. Tout en faisant ces réformes scolaires, nous devons garder le cap sur le long terme, sur le monde des générations futures vis-à-vis desquelles nous avons une énorme responsabilité.

1.1.2. Gratuité

La Gratuité est le caractère de ce qui est gratuit, qui ne coûte rien. Gratuit(gratuitus du latin), veut dire fait ou donné sans qu'il en coûte rien; ce dont on jouit sans payer (Le petit Larousse illustré, 2009, p.479).

À strictement parler, dans l'enseignement, la gratuité implique par conséquent l'absence des frais de scolarité pour les bénéficiaires et le financement de l'enseignement par des partenaires de l'éducation autres que les familles (l'État, les entreprises, les communautés, les donateurs extérieurs, etc.).

Sans vouloir nous attarder sur les différentes définitions et composantes de la gratuité, on peut retenir simplement qu'elle signifie : les bénéficiaires de l'action éducative sont affranchis des frais scolaires.

1.1.3. Frais scolaires

Dans le langage congolais, Frais scolaires veut naturellement dire la prise en charge par les parents d'élèves de la scolarité de leurs enfants. Autrement, l'argent en espèces demandés par les écoles comme caution pour avoir accès à l'école. Bref, la prise en charge de l'éducation par les ménages. Au Congo, le concept prend son ampleur après l'effondrement des dépenses publiques et l'amenuisement des financements par l'Etat du secteur de l'éducation.Vers les années 90, les parents congolais, ayant vu l'école en péril, et ne voulant guère son anéantissement ou sa disparition totale, y ont levé l'option sous le label de l'église catholique de sauver la scolarité des leurs enfants en acceptant de prendre en charge la survie de l'école.Une résolution salutaire que les autorités publiques du secteur se sont appropriées pour se désengager subtilement si pas dire démissionner de la mission régalienne de l'Etat, celle de promouvoir le droit à l'Education Pour Tous et Par Tous.

1.1.4. Enseignement

Le concept enseignement, selon le vocabulaire de l'éducation (publié sous la direction de Gaston Mialaret 1979), se définit comme l'action de la personne qui met l'autre dans la situation d'apprentissage. L'enseignement peut être défini de plusieurs manières (petit Larousse illustré, 2009, p.372), à savoir:

ü L'action, l'art d'enseigner;

ü La profession de celui qui enseigne;

ü L'organisation générale, institutionnelle et pédagogique de l'enseignement dans une société donnée;

ü Elément de cette organisation, soit par cette distinction de niveaux, soit par distinction de la matière, soit par distinction juridique, par exemple l'enseignement public et privé.

Dans le contexte de la présente étude, ce sont les deux dernières dimensions qui nous intéressent. Lorsque nous parlons de l'enseignement primaire, nous pensons à l'organisation du système éducatif par niveau d'études afin de le différencier du secondaire et d'autres niveaux. Nous voudrions expliciter notre entendement du terme enseignement par un extrait tiré de la loi-cadre de l'enseignement national n°14/004 du 11 Février 2014.

1.1.4.1. Des structures d'enseignement en RDC (Loi-cadre du 11/02/2014)

L'enseignement national comprend deux structures, à savoir l'enseignement formel et l'éducation non formelle. L'enseignement formel est dispensé sous forme d'enseignement classique et d'enseignement spécial. L'éducation non formelle est donnée sous forme d'activités assurées dans des établissements spéciaux et dans des centres de formation.

L'enseignement national de type classique est organisé en :

Ø Enseignement maternel ;

Ø Enseignement primaire ;

Ø Enseignement secondaire ;

Ø Enseignement supérieur et universitaire.

Nous nous bornerons à l'école primaire comme étant notre stade d'intention.

· De l'enseignement primaire

L'enseignement primaire est organisé en deux cycles de trois ans chacun.
Est admis en première année du cycle élémentaire de l'enseignement primaire, tout enfant qui aura atteint l'âge de six ans révolus à la date de la rentrée scolaire ou au plus tard trois mois après cette date.L'enseignement primaire a pour mission notamment de préparer l'enfant à s'intégrer utilement dans la société en lui apprenant à lire, à écrire, à calculer et à s'exprimer et à poursuivre des études ultérieures.

1.2. Gratuité de l'enseignement

1.2.1. Dispositions légales et pratiques

La gratuité de l'enseignement primaire est un droit garanti par la constitution de la RDC. Dans son article 43, la loi fondamentale du pays stipule que l'enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics de l'Etat. S'ajoute encore la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l'enseignement national qui annonce le prolongement de la gratuité jusqu'au secondaire général (classes de 7e et 8e selon l'appellation actuelle).

Les différents instruments juridiques nationaux et internationaux, notamment la Déclaration Mondiale sur l'Education pour Tous, la Constitution du pays ainsi que les lois et règlements de la République Démocratique du Congo constituent le socle des orientations fondamentales de l'enseignement national. Il en résulte les principes majeurs selon lesquels l'enseignement national:

- est organisé dans les établissements publics et dans les établissements privés agréés;

- est obligatoire au cycle primaire;

- est gratuit dans les établissements publics au niveau primaire et secondaire général;

- lutte contre l'analphabétisme et l'ignorance;

- garantit l'accès aux mêmes avantages de formation scolaire et académique pour tous les apprenants tant du secteur public que privé.

Loi-cadre de 2014 a pour finalité de créer les conditions nécessaires à :

- l'accès à l'éducation scolaire par tous et pour tous;

- la formation des élites pour un développement harmonieux et durable;

- l'éradication de l'analphabétisme.

Aux termes de l'article 7 point 18 de la loi-cadre de 2014, la gratuité signifie, la prise en charge par l'Etat des frais de scolarité de l'éducation de base dans les établissements publics.Comme nous l'avons déjà indiqué, selon l'esprit de la loi-cadre de 2014, la gratuité ne se limite pas seulement au niveau primaire, elle s'étend jusqu'au secondaire général. Ce que le législateur nomme l'éducation de base aux termes de ses articles 10, 11, 12 et 13 de la même loi.

1.2.2. De l'Education de base

L'éducation de base pour tous est l'ensemble de connaissances acquises par l'enfant dès le niveau primaire jusqu'au secondaire général. Elle concerne l'enseignement primaire et les deux premières années du secondaire. Elle assure à tous les enfants un socle commun des connaissances et donne à l'enfant un premier niveau de formation générale. L'éducation de base pour tous vise à satisfaire le besoin d'apprendre des enfants, des jeunes et des adultes, notamment les besoins d'apprendre à écrire, à lire, à calculer, à s'exprimer oralement et par des signes, à savoir résoudre des problèmes et à acquérir le savoir-être, le savoir-faire, le savoir-faire faire, lesavoir-devenir et le sens civique.

Pour atteindre l'éducation de base pour tous, tout au long de la vie, l'Etat :

- Garantit la scolarisation primaire obligatoire et gratuite pour tous dans les établissements publics d'enseignement national, en y consacrant des ressources humaines, matérielles et financières appropriées ;

- Assure la démocratisation de l'éducation par la garantie du droit à une éducation de qualité, l'égalité des chances d'accès et de réussite pour tous, y compris les personnes vivant avec handicaps;

- Promeut l'éducation physique et sportive, l'éducation non-formelle, la lutte contre les violences sexuelles et les maladies endémiques et épidémiques notamment le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose ainsi que l'utilisation des langues nationales et/ou des langues du milieu.

Le programme national de l'éducation de base pour tous est applicable sur toute l'étendue de la République. Il est enrichi par des apports spécifiques à chaque milieu.

Dans leur célèbreouvrage de vocabulaire de l'éducation, Gaston Mialaret et ses collaborateurs (1991, pp 52-57)mettent en relief que l'éducation de base est un ensemble d'éléments d'un contenu éducatif susceptible de répondre aux besoins essentiels d'éducation des groupes non scolaires dans l'immédiat afin de leur permettre de participer à la vie de la communauté et à son développement. Mais, àcondition qu'elle s'ouvre dans les perspectives éducatives du futur. L'éducation est, pour Mialaret, inséparable de la société dans laquelle elle se développe. Reflet de la société qui l'inspire-t-elle en est, en même temps, un des éléments moteurs au sein des autres forces qui la déterminent : politiques, économiques en particulier.

1.2.3. Gratuitéde l'enseignement primaire et ses avantages

Elles sont très appréciables les politiques éducatives qui prônent l'égalité des chances. L'initiative du gouvernement congolais portant l'application des dispositions légales relatives à la gratuité de l'éducation est un tournant décisif au décollage du système éducatif congolais à l'échelle mondiale en accomplissant l'un des plus grands objectifs du millénaire dont l'éducation pour tous.A la grande satisfaction de la population congolaise, la mise en pratique de la disposition légale portant gratuité de l'éducation de base a été chaleureusement accueillie par la majorité des parents d'élèves; et sur le plan politique, elle demeure l'élément clé des discussions communes sur le bilan du nouveau régime.

L'éducation fondamentale n'est pas seulement une fin en soi. Elle est l'assise d'une formation permanente et d'un développement de l'être humain, sur laquelle les pays peuvent édifier de façon systématique d'autres niveaux et d'autres types d'éducation et de formation. Dit-on le développement de la connaissance scientifique est un moyen puissant de détection des erreurs et de lutte contre les illusions.

Sans aucun doute, la gratuité de l'éducation offre de nombreux avantages, parmi lesquels :

1. L'obstruction à la déperdition scolaire;

2. L'accroissement du taux de scolarisation;

3. Rétablissement du climat de confiance entre les gouvernants et gouvernés;

4. L'investissement dans l'homme;

5. Lutte contre l'analphabétisme et l'ignorance;

6. L'accès à l'éducation pour tous;

7. Lutte contre la discrimination, etc.

1.2.4. Gratuité et qualité de l'enseignement

Bien que la législation internationale soit pour l'essentiel axée sur l'accès à l'éducation et qu'elle soit relativement muette au sujet de sa qualité, la Convention relative aux droits de l'enfant constitue une importante exception. On y trouve des engagements vigoureux et détaillés concernant les buts de l'éducation, et ces engagements ont à leur tour des implications pour le contenu et la qualité de l'éducation.

La Déclaration de Jomtienet surtout le Cadre d'action de Dakar en 2000 ont reconnu que la qualité de l'éducation est un déterminant primordial de la réalisation de l'éducation pour tous. Plus explicitement que les engagements antérieurs, le deuxième des six objectifs énoncés dans le Cadre d'action de Dakar engage les pays à assurer un enseignement primaire «de qualité». De plus, le sixième objectif inclut l'engagement d'améliorer la qualité de l'éducation sous tous ses aspects de façon à obtenir pour tous de meilleurs résultats d'apprentissage, «notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante».

L'importance d'une éducation de qualité a été réaffirmée vigoureusement comme une priorité de l'UNESCO lors d'une table ronde ministérielle sur la qualité organisée à Paris en 2003. L'UNESCO promeut l'accès à une éducation de qualité comme un droit humain et appuie une approche fondée sur les droits de toutes les activités d'éducation. Pour mieux saisir cette notion de qualité, toute une série de variables doit être prise en compte. Notamment la professionnalisation des enseignants et la régularisation de l'offre éducative (infrastructures scolaires, outils de formation, aménagement des programmes de formation, allocation d'un budget conséquent à l'éducation, dispositifs pédagogiques appropriés, etc.)

1.2.5. Qualité et efficacité de l'éducation

La qualité et l'efficacité des sous-secteurs de l'EPST sont analysées sous trois angles principaux : la qualité des intrants éducatifs, la qualité des méthodes d'enseignement et les résultats éducatifs, et l'efficacité interne et externe du système. En RDC, selon les données statistiques 2007/08, le personnel enseignant souffre d'une formation initiale jugée peuprofessionnalisantet de l'absence quasi-totale de système national fonctionnel de formation continue, un tiers des enseignants du primaire et 64 % des enseignants du secondaire n'ont pas la qualification requise pour enseigner. Le cumul de ces deux facteurs a provoqué une rupture professionnelle et intellectuelle du corps professoral menant à la détérioration de la qualité de l'éducation.

Par ailleurs, la démotivation et le mauvais moral des enseignants peu rémunérés, sont autant de facteurs qui affectent négativement leur rendement. S'y ajoutent la faible attractivité de la profession et les difficultés de renouvellement du corps enseignant.Selon un rapport d'évaluation du projet PASE (Projet d'Appui au Secteur de l'Éducation), la fonction d'encadrement pédagogique est peu efficace en raison du nombre limité et de l'âge avancé des inspecteurs, ainsi que du manque de motivation de ces derniers face à des conditions de vie difficiles et à l'absence totale de moyens matériels et logistiques pour mener à bien leur mission. De plus, nombre d'inspecteurs assurent des tâches de gestion administrative et financière au détriment de l'encadrement pédagogique des enseignants sur le terrain.

Le manque notoire de ressources matérielles et didactiques est à déplorer. Dans de nombreuses écoles, les manuels font défaut, ce qui rend difficile le travail des enseignants et ne facilite pas l'apprentissage.

La mise à disposition de manuels dans les écoles publiques a fonctionné normalement jusque vers les années 1980. Par la suite, toutes les initiatives mises en place par l'État se sont soldées par des résultats mitigés, voire des échecs. L'ensemble du dispositif de conception, de production et de distribution des manuels scolaires s'est effondré à cause des pillages de 1991 et 1993 et de l'amenuisement des ressources budgétaires.

A défaut d'investissements dans la construction et l'entretien des infrastructures scolaires, on a assisté à une dégradation de l'environnement face aux besoins croissants, avec un effet négatif sur l'accès à l'enseignement primaire et secondaire. Le recensement complet de l'état des infrastructures scolaires n'est pas encore disponible, la Direction des Infrastructures Scolaires qui en a la responsabilité ne disposant pas des moyens matériels nécessaires pour ce faire.

Dans le primaire, d'après les données des Annuaires Statistiques 2006/07 et 2007/08, l'efficacité interne reste faible. L'équité en matière de scolarisation demeure, à tous les niveaux d'enseignement, un défi majeur pour le système éducatif congolais, d'autant plus que la priorité reste d'atteindre les enfants actuellement exclus du système. On estime à 5 millions le nombre d'enfants non scolarisés en RDC, soit 1/7ème des enfants non scolarisés de l'Afrique subsaharienne, selon les chiffres du rapport 2009 sur l'EPT (35 millions).

Plusieurs facteurs pourraient expliquer les disparités d'accès dontla situation socio-économique des parents et le statut des enfants sans tuteurs.

1.3. Défis de la gratuité de l'enseignement en RDC

En République Démocratique du Congo, plus particulièrement dans la ville province de Kinshasa, la gratuité de l'enseignement fait face aux multiples défis et les causes sont lointaines. Les problèmes seraient d'ordre politique, économique, institutionnel et managérial. Malgré les efforts déployés par le ministère de l'Éducation, la gratuité a beaucoup d'obstacles à surmonter, à savoir des bâtiments délabrés, le manque de matériel didactique, d'équipement et de personnel de qualité.

Voici la vue préliminaire des défis en phares dont fait face la de l'éducation pour tous en RDC :

1. Faible budget de l'Etat et celui alloué au secteur éducatif.

2. La modicité de l'enveloppe salariale des enseignants face à la détérioration des conditions sociales à Kinshasa.

3. L'insuffisancedes infrastructures et capacités d'accueil des établissements qui n'augmentent pas proportionnellement à l'accroissement du nombre d'élèves.

5. Déficience des méthodes stratégiques mises à la disposition des enseignants pour adapter l'enseignement aux circonstances actuelles.

6. Les barrières d'ordres organisationnel et managérial dues àl'improvisation de la gratuité et à l'absence d'un plan d'opérationnalisation.

Dans le Programme de Renforcement des capacités d'accueil du système élaboré en mars 2010, les experts du ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel reconnaissaient déjà la difficulté d'appliquer la gratuité à l'état actuel des capacités d'accueil. D'ailleurs le chef de l'Etat a reconnu ce défi, et il a même promis, dans son programme de cent jours, la construction et la réhabilitation de 150 écoles et poursuivre l'investissement jusqu'à 10.000 salles de classes. En réponse à l'afflux prévu dans le système comme répercussions de la gratuité, le gouvernement entendait élargir la capacité d'accueil par la construction et la réhabilitation de salles de classe et leur équipement en mobiliers scolaires.

Il est important d'examiner les origines de la crise de l'école congolaise source des défis.

1.4. Etat des lieux de l'école congolaise

1.4.1. Genèse de la crise et survie de l'école congolaise

1.4.1.1. Aperçu général

Réussir à atteindre les objectifs de développement du Millénaire qui visent à instaurer l'éducation primaire universelle partout dans le monde et en Afrique en particulier, nécessite une attention spéciale sur la République Démocratique du Congo, qui est l'un des cinq pays au monde regorgeant le plus d'enfants non scolarisés. Des décennies de conflits violents, de grandes migrations de populations et de privations économiques prolongées ont entraîné un déclin net du système éducatif en RDC. L'instabilité que connaît ce pays depuis plusieurs décennies n'est pas à démontrer ; un investissement public quasi-nul ; la dépense courante réelle par élève serait passée de 109 $ en 1980 à 4 $ en 2002.

Dans leur ouvrage, la survie de l'école primaire congolaise:héritage colonial, hybridité et résilience, Marc Poncelet, Géraldine André, Tom De Herdt(2010, pp.23-41),démontrent quela République Démocratique du Congo connaît une crise exceptionnellement profonde dont les racines sont lointaines et les dimensions multiples.

Dès la première moitié de la décennie 1980, s'affiche la faillite du modèle économique «zaïrianisé»construit sur la rente minière et l'endettement. S'ensuit la montée d'une informalisation générale de l'économie que traduisent les phénomènes de contraction drastique du salariat urbain, de pauvreté croissante et de rupture du contrôle économique. Le pays est placé sous ajustement structurel dès 1982 avant que l'économie soit définitivement désarticulée par les pillages populaires et les « expulsions ethniques » de la première moitié des années 1990.

Le dernier moment de cette conjonction tragique est contemporain, depuis le nouveau millénaire, d'une pacification/transition démocratique sous tutelle internationale. Dans le secteur éducatif, la crise s'est manifestée dès le début des années 1980. Jusqu'à cette époque, l'État post-colonial avait poursuivi et amplifié l'investissement scolaire colonial tardif mais très significatif des années 1955-1960, le budget du MEPSP (Ministère de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel) représentait près de 25 % des dépenses publiques globales.

Dans le cadre du programme d'ajustement structurel (1982-1987), imposé par les institutions financières internationales au Zaïre, le budget de l'État consacré à l' éducation a connu une chute historique, passant de 159 $ en 1982 à 23 $ par élève en 1987 : le salaire réel des enseignants est passé de 68 $ à 27 $ et leur nombre a été comprimé fortement pendant la même période.

En fait, le nombre d'enseignants payés par l'État a diminué de manière systématique à partir de 1982, passant de 64 % (1982) à 31 % en 2006, atteignant un minimum vers 2001. C'est en effet au tournant du millénaire que le système scolaire a touché le fond : le poids du budget de l'éducation qui avait diminué de 25 % à 7 % dans les années 1980 est réduit à 2-3 % à la fin des années 1990; le salaire moyen descend à 12,90 $ en 2002.De l'investissement de 159 $ par élève en 1982, il ne reste que 7 $ en 2006. La capacité effective du MINEPSP à intervenir dans le secteur éducatif est donc quasi-nulle et on note une disparition presque totale des dépenses en capital et des dépenses non-salariales.

Pourtant, l'école et plus généralement le champ scolaire ont survécu au coeur de la société et d'un État souvent décrit comme «failli». Les effectifs de l'éducation primaire ne se sont pas effondrés ; les chiffres absolus en primaire ont au contraire doublé de 1987 à 2006, passant approximativement de 4 millions à 8 millions.

La force et la constance de la demande de scolarisation visibles dont la capacité des parents à payer sont d'autant plus remarquables que les conditions matérielles et pédagogiques sont très dégradées et corrompues. La performance éducative est hautement mise en question. En contraste avec le sentiment général d'abandon qui prévaut dans la société, on observe la création incessante de nouvelles écoles (pas seulement des écoles privées), le développement de l'appareil administratif scolaire et la permanence d'un débat public relatif à l'école. A noter, la RDC sort d'une longue crise économique et politique qui a eu de graves conséquences sur le système éducatif. Plus de trois décennies de déclin économique, de chaos politique et de guerre ont créé des conditions extrêmement difficiles pour l'éducation au Congo.

Avec un PIB par habitant d'environ 100 $ en 2002, la RDC fait partie des pays les plus pauvres du monde. En plus des effets généraux de l'instabilité politique, du chaos économique et de la guerre, le système éducatif a subi des atteintes directes. Deux épisodes majeurs de pillage par des soldats, en 1991 et 1993, ont entraîné des destructions considérables d'immeubles et d'équipements, dont de nombreuses écoles ne se sont pas remises. Le mauvais entretien des infrastructures routières a conduit à l'abandon des nombreuses écoles dans les zones rurales de l'intérieur. Selon la Banque centrale du Congo (BCC), la situation a continué à se dégrader au cours de l'année 2017, avec une dépréciation mensuelle du franc congolais de 3,4 % entre janvier et juillet, et un taux d'inflation atteignant 52,2 % sur les dix premiers mois de l'année. Ce qui justifie le maigre budget décroissant de 7 Milliards de dollars en 2017 et 5 Milliards de dollars en 2018.

Le secteur de l'éducation, à l'instar d'autres secteurs sociaux en République Démocratique du Congo (RDC), fait face à des défis majeurs compte tenu de la forte croissance démographique - une population de plus de 90 millions, croissant à 3,1 % par an, dont près de 70% vivant en milieu rural, un climat politique fragile en raison de la récurrence des conflits ethniques et une instabilité macroéconomique due à un manque de mécanisme de résistance aux chocs financiers. Les compétences et la motivation des enseignants se sont détériorées à tous les niveaux d'études, et leurs faibles et incertaines rémunérations en sont l'une des causes principales.

Par ailleurs, il y plus de 30 ans, le système éducatif de la RDC était en avance sur celui de nombreux pays subsahariens, en matière de taux brut de scolarisation primaire. Mais présentement, il est à la traîne de la plupart d'entre eux. La RDC avait un système universitaire qui attirait les étudiants d'Afrique francophone; mais aujourd'hui, les universités ont des programmes, des cursus dépassés et des infrastructures en ruine. Toutefois, le système éducatif de la RDC a montré une résilience remarquable en dépit des crises récentes, et même continue à se développer à tous les niveaux. Le système d'administration scolaire a survécu aux perturbations et dans la même perspective, la gestion locale a été solidement prise en main par les parents et les enseignants au niveau de chaque école. Les autorités congolaises et les bailleurs de fonds ont tous admis que la renaissance du secteur éducatif était essentielle au développement de la RDC.

Très loin de la prééminence qu'il avait dans les dépenses totales de l'Etat, il y a environ deux décennies, le secteur de l'éducation compte moins de 6% de la dépense publique totale en termes de taux d'exécution. L'un aspects essentiels du système éducatif congolais est le manque presque total des ressources et des financements gouvernementaux pour tous les niveaux d'éducation, y compris le primaire. Toutes les institutions d'enseignement, qu'elles soient publiques ou privées, sont financées presque entièrement par les ménages.

En 2016, la RDC a consacré à l'éducation 15,29% des dépenses publiques; mais en général la structure du budget 2016 ressort que 10,28 % sont affectés à d'autres affaires concernant l'enseignement" et moins de 5% seulement sont affectés à l'enseignement proprement dit, primaire, secondaire, technique, professionnel et universitaire.Il est vrai que la fréquentation scolaire au primaire a progressé, mais on note cependant des disparités importantes.Malgré les efforts fournis par le Gouvernement de la RDC avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, la scolarisation primaire universelle n'a pu encore se réaliser. Outre, les bouleversements de 30 dernières années, le système éducatif de la RDC a continué à se développer, quoique lentement.

Cependant, cette tendance, surprenantedans un contexte de plus de trois décennies dedéclin économique et de près deux décennies deconflit, ne montre pas jusqu'ici de progrès décisifvers la scolarisation primaire universelle.Les modalités uniques du financement privé adoptées en RDC ont eu des conséquences à la fois sur la scolarisation et la qualité de l'éducation, que sur les motivations des enseignants et des administrateurs.

1.4.1.2. Péril du droit à l'éducation

La situation du droit à l'éducation en République du Congo est considérée comme extrêmement critique. La qualité de l'enseignement a fortement baissé à tous les niveaux. Cet état de chose est caractérisé par le désengagement de l'Etat du secteur de l'enseignement national. Par désengagement, il faut entendre le processus de renoncement à accomplir certaines obligations auxquelles on a souscrit en vertu d'une promesse, d'une convention, d'un pacte ou d'une loi.

a) Au comble de l'engagement:la politique scolaire de 1960 à 1967

A l'accession du Congo à l'indépendance, le jeune Etat réaffirma avec une grande détermination la politique d'engagement scolaire amorcée sous la colonisation. Il redéfinit et améliora les termes de ses obligations vis-à-vis du système scolaire. La constitution de la République Démocratique du Congo de 1964 (art. 33), connue sous le nom de la constitution de Luluabourg peut être considérée à cet égard comme l'expression la mieux affirmée de cet engagement: Elle prône les principes fondamentaux de l'éducation, notamment :

Ø Le droit à l'éducation pour tous;

Ø L'obligation et la gratuité de l'enseignement ;

Ø La liberté scolaire.

Aucune autre constitution nationale ne s'est montrée aussi généreuse envers l'enseignement. Au cours de la même période, s'est tenu à Addis-Abeba la conférence sur le développement de l'Afrique et le Congo a fait siennes toutes ces recommandations. Au demeurant, on peut juger de l'impact de cet engagement tout azimut par les résultats obtenus. L'extension du secteur de l'enseignement à tous les niveaux, primaire, secondaire et supérieur. Les preuves éloquentes sont :

Ø Le recrutement des professeurs du secondaire qui faisaient cruellement défaut. Sous les auspices de l'UNESCO qui s'est chargée de cette opération à l'échelle mondiale;

Ø L'ampleur et l'audace des réformes scolaires entreprises;

Ø La hauteur du budget consacré à l'éducation Nationale atteignant jusqu'au quart(25%) du budget national;

Ø L'allocation des bourses d'études aux élèves et étudiants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays;

Ø La production des manuels scolaires et du matériel didactique; Le recyclage et le perfectionnement du personnel enseignant, etc.

b) Début du désengagement : la politique scolaire de 1967 à 1986

L'année 1967 marque l'amorce du processus de désengagement qui commence avec le Manifeste de la N'Sele et la constitution Révolutionnaire (ainsi que ses multiples révisions) et atteindra son accélération avec la promulgation de la loi-cadre de l'enseignement national en 1986.

En effet, l'avènement du Manifeste de la N'Sele et de la constitution de 1967 ont marqué un tournant décisif dans le domaine de la politique scolaire au Congo. Dans son livre, Education Pour Tous et Par Tous : Piste pour une nouvelle école congolaise (2000, pp.10-40), NGONGO DISASHI met en relief trois faits attestant le désengagement de l'Etat à l'Education: « le mutisme juridique, les critiques acerbes envers le système scolaire et les actes concrets de désengagement. »Considérons les deux derniers faits.

· Les critiques acerbes.

C'est pendant cette période qu'apparut un discours extrêmement Critique à l'égard du système éducatif. Les discours présidentiels, les décisions du comité central du M.P.R (mouvement populaire de la révolution) et les analyses des responsables de l'Education Nationale prirent tous un ton sévère envers l'enseignement.

On lui reprochait, entre autres le manque d'adéquation avec le développement et les besoins nouveaux de la société; son caractère budgétivore; ses résultats peu satisfaisants; sa tendance promotionnelle plutôt que professionnelle; le déséquilibre entre l'enseignement général et professionnel; l'anarchie et la tricherie à tous les niveaux; les effectifs pléthoriques; le chômage des diplômés; la culture des antivaleurs; etc. Toutes ces critiques étaient certes fondées et méritaient que l'on y trouvât des solutions appropriées.

· Les actes concrets de désengagement

Il est bon de relever ici quelques actes et décisions qui caractérisèrent le désengagement. Certains d'entre eux apparurent au début comme non structurés ou incohérents, mais à l'analyse, ils débouchèrent au même résultat.

1. Le désengagement financier

Il se manifesta clairement par la réduction du budget alloué à l'éducation et fut ramené aux seules dépenses de rémunération, lesquelles tout en restant les plus modiques, représentaient au moins 80% de l'ensemble du budget. Les dotations naguère consacrées à l'investissement, à la réfection ou entretien des infrastructures furent progressivement amenuisées, puis supprimées. Les bourses d'études pour étudiants, la prise en charge de leur logement, restauration, transport, etc. furent également supprimées.

2. La gestion directe des écoles par l'Etat

L'Etat décida aussi de gérer lui-même directement toutes les écoles relevant de l'enseignement national. Cette mesure avait été considérée comme un acte d'engagement. Mais en réalité, c'était le contraire. L'Etat se croyait exploité par les gestionnaires des écoles des réseaux conventionnés. Il voulut donc gérer seul ces réseaux afin de réduire l'impact budgétaire notamment en assainissant les effectifs et en fermant les écoles déclarées non viables.

3. L'institution des comités des parents dans les écoles

Jusqu'en 1978, le rôle des parents dans l'éducation consistait à choisir le type d'éducation convenable à leurs enfants, à leur octroyer les fournitures scolaires et à payer les menus frais d'écolage. Depuis le début des années 1990, s'est institutionnalisé un système palliatif mais durable, mobile et complexe dont le coût largement consacré aux rémunérations des enseignants est supporté de manière considérable par les parents. La création dans chaque école d'un comité de parents fut décidée pour les impliquer aux nombreux problèmes que soulevait la scolarisation de leurs enfants. Ils devraient ainsi prendre conscience d'énormes difficultés et sacrifices consentis par l'Etat et accepter de lui alléger la tâche en participant aux frais de fonctionnement, de construction, de réfection ou d'entretien des écoles, bref, à tous les frais, même ceux relatifs aux rémunérations des enseignants. Ces comités devenaient ainsi un bon débarras pour l'Etat.

4. L'encouragement de la création des écoles privées

Délaissant son secteur dans la misère, l'Etat se mit à encourager ou simplement à laisser se développer le réseau de l'enseignement privé dans lequel il ne prend part à aucune charge. Au contraire, toutes les tracasseries administratives deviennent des prétextes pour alourdir les taxes et divers frais. Ainsi, l'agrément d'une nouvelle école fut une véritable aubaine pour gagner de l'argent. Le secteur devint ainsi un sauf-conduit pour l'Etat, le désengagement de ses responsabilités.

5. La loi de l'enseignement (1986)

La loi-cadre n°86/005 a été promulguée le 22 septembre 1986 comme portant régime général applicable à l'enseignement national. Elle fut l'aboutissement logique du processus de désengagement de l'Etat. Attentant depuis longtemps, cette loi-cadre a mutilé tous les principes prônant l'éducation pour tous. Peu après, il survintune baisse sensible du secteur de 1992 à 1993 due bien sûr aux mutineries et aux pillages de triste mémoire.

En définitive, pour ce qui est de l'accroissement des effectifs des élèves en RDC, la population congolaise est jeune et elle rajeunit d'année en année. Les effets cumulés de cette jeunesse de plus en plus nombreuse, de plus en plus inactives, et de moins en moins scolarisée risquent, si on n'y prend pas garde, de provoquer une implosion populaire.

1.5. Diagnostic récent du système éducatif en RDC

L'éducation s'entend comme la formation intégrale de l'homme. Depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1960, aucune politique cohérente du système éducatif n'a été conçue et appliquée en vue de trouver des adaptations nécessaires entre la demande de l'éducation, toujours croissante, et les ressources de l'Etat de plus en plus décroissantes. L'insuffisance de la capacité d'accueil des écoles publiques en est la cause de la prolifération des établissements d'enseignements privés.

1.5.1. L'éducation en situation de crise:Invention d'un nouveauparadigme
L'émergence du paradigme d'éducation en situation de crise s'inscrit tout d'abord en continuité avec la construction progressive d'un« agenda global pour l'éducation » depuis les années 1980 (King, 2007, p. 377-391). C'est à cette époque en effet qu'apparaît une vision plus sociale du développement, notamment au sein de la Banque mondiale et du PNUD qui considèrent avec l'adoption de l'Indicateur de Développement Humain que le développement ne peut plus se réduire à la seule croissance économique mais doit aussi permettre l'amélioration de l'accès à l'éducation et à la santé.Au même moment, les politiques d'ajustement structurels mises en oeuvre dans la plupart des pays du Sud ont amené l'État à se retirer de ce secteur, tandis que la Convention relative aux droits de l'enfant, adoptée en 1989, reconnaît pour la première fois l'éducation de base comme un droit fondamental devant être garanti à tous les enfants à l'échelle internationale.

Fort de cette assise juridique de portée universelle, et profitant de la faiblesse relative de l'État, les agences d'aide au développement multiplient alors leurs programmes d'interventions au sein et en parallèle des systèmes éducatifs nationaux, à la fois pour les financer mais aussi pour les réformer, suivant des standards, des politiques et des modèles définis au sein d'arènes publiques internationales. C'est ainsi que les trois dernières décennies ont vu une multiplication de conférences mondiales sur le thème de I' Education Pour Tous (Jomtien en 1990, Amman en 1996 et Dakar en 2000) jusqu'à ce que celle-ci soit intégrée dans les points 2 et 3 des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Selon l'article 28 de la Convention relative aux droits de l'enfant (1989), l'éducation de base ne se réduit pas à l'éducation primaire. S'il rend l'école primaire obligatoire et gratuite pour tous, il encourage aussi l'organisation de différentes formes d'enseignement secondaire (général et professionnel) par la prise de mesures appropriées. Toutefois, en pratique,les bailleurs de fond ne tendent qu'à financer des interventions dans le secteur de l'enseignement primaire.

1.5.2. Considérations théoriques sur la mise en oeuvre de la Gratuité de l'Enseignement en RDC

Comme nous venons d'indiquer, depuis des années, le système éducatif congolais fait face aux multiples défis; le plus criant était la prise en charge de l'école par les ménages (parents d'élèves). Cette situation aurait même porté coup dur à la qualité de l'enseignement à tous les niveaux. Pour y arriver à appliquer la loi portant gratuité de l'enseignement primaire voire éducation de base, il fallait commencer par relever les défis en phare. Dans le cas contraire, nous aurons une école gratuitequi ne rimera pas forcément avec la qualité.

Arrivé au pouvoir, le 24/01/2019; samedi, le 02/03/2019, le chef de l'Etat Congolais,au cours d'un meeting ténu à la place de l'échangeur-Kinshasa, fait plusieurs déclarations politiques et « annonce les voeux de son programme mandat (connu sous le nom du programme d'urgence ou programme de cent 100jours) ».Dans son allocution, il révèle ses priorités dans dix (10) secteurs : santé, enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), l'agriculture, le développement rural, infrastructures et travaux publics, transports, Energie, Mines, industrie, Formation professionnelle, Métiers et artisanat, Fonction publique, défense et service de sécurité, justice et pouvoir judiciaire, et affaires étrangères. Sans pour autant présenter un cadre programmatique dans lequel devrait s'inspirer les participants pour faire le travail.A la foulée de ces déclarations, il formule aussi le voeu de rendre gratuite l'éducation de base.

Sans transition, en lieu et place, il intime l'ultimatum d'appliquer la gratuité dans tous les établissements publics au niveau primaire et secondaire général.Discourscontroversé par un nombre d'écoles de Kinshasa qui s'attendaient avant tout à la résolution des préalables. Car, en réalité des faits, les chefs d'établissements commençaient déjà à percevoir les acomptes de paiement des frais scolaires n'étant pas sûr de l'effectivité de la gigantesque réalisation du gouvernement. Ils se souciaient aussi de rembourser aux parents les frais déjà perçus.

La situation fait de la rentrée Scolaire 2019-2020 un foyer des tensions, des manifestations de mécontentement et déclenchement des mouvements de grèveau point que le gouvernement avait du mal à contenir. A ce titre, s'imposera en date du 22 au 24 Août 2019 une table ronde convoquée par le chef de l'Etat, absent aux assises, et qui sera représenté par son directeur de cabinet.Le conclave va charger un groupe d'expert pour étudier les défis et en proposer les pistes. Une sous-commission composée des experts de l'administration publique (Ministres de l'EPSP, budget, du plan et des Finances), les conseillers du Président de la République, et les organisations de la société civile. Les praticiens de l'éducation n'ont pas été intéressé.

Une nouvelle impulsion en éducation s'impose.Pour prendre en charge la gratuité de l'enseignement de base, la sous-commission EPSP, l'évalue à 2 905 906 965 USD : assurer le fonctionnement de 51 574 écoles publiques et bureaux gestionnaires, la prise en charge de 542 834 enseignants ; la suppression de frais de bulletins, les frais des épreuves, etc. Suite à la modicité des recettes de l'état, évalué à 4,9 milliards USD, les membres de la sous-commission optent pour une mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'éducation de base tout en échelonnant les besoins pour une période de trois ans (2020-2022). Sur le terrain, les parents sont partagés entre l'espoir et la prudence.

Considérant les problèmes d'ordre budgétaire, le Ministre du Budget annonce cinq actions principales pour 2020: la mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'enseignement de base ; la formation continue des enseignants ; l'extension en province de la mutuelle de santé des enseignants ; l'acquisition et distribution des manuels scolaires et des guides pédagogiques aux écoles primaires ; la rente, la pension et la mise à la retraite des enseignants.

Les participants sont allés loin en proposant même le recours à une taxe de solidarité : la participation de 10% des recettes perçues des secteurs miniers, d'hydrocarbure, télécommunications, billet d'avion, péage, pollution de l'environnement. Une proposition, qui devrait être approuvée par le nouveau Gouvernement et votée par le Parlement.

1.5.2.1. L'absence de planification crée la confusion

A une semaine de la rentrée scolaire, les discours changent. Le Ministre intérimaire de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, Emery Okundji, annonce la gratuité totale de l'éducation de base. Sans une planification programmatique et budgétaire cohérent, le 27 août 2019, le Secrétaire Général à l'Est, Jean-Marie MANGOBE BOMUNGO, interdit la perception par les écoles publiques des frais scolaires et de motivation. Son courrier, adressé aux directeurs provinciaux, annonce par ailleurs quelques mesures, notamment la mécanisation de 15 000 enseignants sur le stock de 132.613 non payés ; la prise en charge des frais de fonctionnement dès le mois d'octobre 2019, sans préciser le montant ; la restitution des frais perçus aux parents.Cependant, certaines écoles publiques ont eu à restituer les frais perçus aux parents et d'autres hésitaient encore d'obtempérer à la décision du Ministère, pour n'avoir reçu aucune garantie en ce qui concerne la prise en charge des enseignants et des frais de fonctionnement par l'Etat.

Pourtant, lors des conférences budgétaires pour l'exercice budgétaire 2020, organisées par le Ministère du Budget du 5 au 16 août 2019, le Ministère de l'EPST avait présenté les besoins de la gratuité de l'éducation de base de manière échelonnée. Son plan triennal (2020-2022) prévoyait l'augmentation du budget de l'EPST à 3,233 milliards USD soit 1,077 milliards USD l'année. En première année, c'est-à-dire en 2020, le gouvernement devrait prendre en charge les frais de bulletin, de Minerval et d'Identification, du Test National de Sélection, et d'Orientation Scolaire Professionnelle (TENASOSP) de 13 579 065 élèves et suivi de leurs cursus scolaires; des frais d'Examen National de fin d'études Primaires (ENAFEP) pour 1 500 000 élèves.

S'agissant du fonctionnement et de la mécanisation des enseignants, le scénario projetait la prise en charge des frais de fonctionnement de 30773 écoles, la mécanisation de 40.000 enseignants sur le stock de 132.613 enseignants non payés au cours de l'exercice budgétaire 2020, alors que les syndicats des enseignants affirment avoir déposé au mois d'avril 2019 à la présidence de la République un mémorandum reprenant un effectif de 240 000 enseignants, dont 104387 nouvelles unités.

Pour y parvenir, un crédit de 439 271 756 USD était disponible dans le budget 2019. Et, qu'il suffisait de rechercher 637 728 244 USD pour lancer la gratuit progressive dès la rentrée scolaire 2019-2020. Cependant, la proposition n'a pas été acceptée par les politiques, qui ont proposé la gratuité totale, sans tenir compte des préalables. Tout en rassurant les parents de la capacité du pays à mobiliser le gap de 2,466 milliards USD pour financer la gratuité de l'éducation de base. Pourtant, l'application de la gratuité progressive telle qu'échelonner par les experts devrait entraîner un allégement partielle et progressive de la contribution des parents, jusqu'en 2022.

1.5.2.2. Le conseil des Ministres sceptique à la gratuité totale

Après son investiture le 06 septembre 2019, le Gouvernement sylvestre Ilunga trouve sur sa table l'épineuse question de la gratuité de l'enseignement de base. Pour gérer la question, une commission est mise en place pour l'examiner. Le 13 septembre 2019, lors du premier conseil des Ministres du Gouvernement Ilunga, le rapport des experts est soumis pour approbation. Les ministres passent en revue les trois propositions soumis sur la table, notamment la prise en charge de 34 740 enseignants sur le stock de 132 614 non payés ; le réajustement de salaire des 410 284 enseignants payés et de frais de fonctionnement des écoles primaires publiques et des bureaux gestionnaires ; le paiement des indemnités de transport et logement aux enseignants des chefs-lieux des provinces et réajustements pour ceux de la ville-province de Kinshasa.

Face à la modicité des recettes publiques, l'option de la gratuité totale devient hypothétique. Le conseil des Ministres opte pour l'approche partielle et valide le rapport des experts. En ce qui concerne le réajustement de salaire 410 284 enseignants payés, le scénario prévoit le paiement du dernier enseignant à 100 USD contre 74 USD payé actuellement. Et que le salaire moyen soit élevé à 410.284 FC soit 245 USD ; la prise en charge de 34 740 enseignants non payés sur le stock de 132.613 enseignants. Pour ce, le Gouvernement doit trouver l'enveloppe mensuelle de 4, 603 millions USD tout grade confondu, soit 13,811 millions USD d'octobre à décembre 2019. Dans l'ensemble, l'enveloppe de rémunération pour les 445.024 enseignants passe de 42,045 millions USD à 67,540 millions USD soit un additionnel mensuel de 25,495 millions USD et 202,650 millions USD d'octobre à décembre 2019.

Par ailleurs, le Gouvernement décide d'assurer les indemnités de transport et de logement aux enseignants des 24 chefs-lieux des provinces pour concrétiser la gratuité. 62.859 enseignants seulement sur 445.024 vont bénéficier chacun d'un montant de 35.000 FC pour le logement et 35000 FC pour le transport soit 70.000FC (41,9 USD) le mois. Quant à la ville de Lubumbashi, un effectif de 7.472 enseignants va bénéficier chacun d'un montant de 70.000 FC comme frais de transport et 70.000 FC de logement pour.

S'agissant des frais de fonctionnement des écoles publiques et bureaux gestionnaires, l'enveloppe sera porté à 50 USD (82.500 FC) le mois contre 26,9 USD (45.000 FC) payés actuellement aux 42.170 écoles primaires publiques et aux bureaux gestionnaires sur 51 574 répertoriés. Ce qui porte l'enveloppe additionnelle mensuelle à 37.500 FC (22,4 USD) par école, soit 947 498 USD le mois et 2,842 millions d'octobre à décembre 2019.s

1.5.2.3. Les promesses deviennent de plus en plus intenables

Suite à la modicité du budget pour financer la paie des enseignants et la prise en charge des frais de fonctionnement, le Gouvernement compte recourir aux bons du trésor ; au reliquat de la paie issue de l'opération de bancarisation et aux efforts de mobilisation des recettes des administrations financières. Cependant, le calendrier indicatif des adjudications des bons de trésor, publié par le Ministère des finances indique un montant de 89 millions USD pour le dernier trimestre 2019, soit d'octobre à décembre. Alors que la prise en charge de 42.170 écoles primaires publiques et des bureaux gestionnaires, ainsi que de 445.024 enseignants s'évalue à 70,382 millions USD d'octobre à décembre 2019.

Même si le comité de suivi de la paie des agents de l'Etat a découvert au début du mois de septembre 2019 un effectif de 5 823 comptes bancaires fictifs, dont l'impact financier est de 6,18 millions USD, les 4 516 agents de l'Etat devraient bénéficier d'un moratoire dont la durée devrait être déterminée au cas par cas, sans toutefois dépasser 3 mois, avant que ces fonds soient affectés à d'autres besoins. Il est, par ailleurs, difficile pour le gouvernement de compter sur la performance des administrations financières, suite à un environnement économique instable ; la corruption et l'évasion fiscale, qui minent la chaîne des recettes en RDC, soutenue par l'impunité. Aux dernières nouvelles, le Gouvernement compte obtenir un prêt auprès de Afriland First Bank pour payer les enseignants.

Au moment où les enseignants attendent une solution à leurs problèmes, depuis le 6 septembre le trésor public a enregistré un déficit budgétaire de 237 millions USD. Lors de la réunion de la conjoncture économique du 1er octobre, le vice-gouverneur de la BCC a partagé la nouvelle. Une situation qui suscite des inquiétudes du Gouvernement. Les participants à la réunion ont même appelé à la gestion rapide du déficit budgétaire.

Par ailleurs, le projet de Loi des finances 2020 arrêté à 7,0 milliards USD ne rassure pas, avec plusieurs priorités annoncées par le chef de l'Etat. Les dépenses de l'éducation, qui seront portées à 1,7 milliards USD soit 20% ne peuvent résorber le gap rechercher pour financer les besoins de la gratuité de l'éducation de base, évaluée à plus de 2,4 milliards USD. Au niveau du Gouvernement, tout le monde en est conscient. L'échec d'une gratuité totale a été constaté et personne n'y croit encore. Même si les comptes rendus de deux derniers conseils de Ministres n'en fait pas allusion.

C'est la raison pour laquelle le Ministre de l'EPST a annoncé le retrait des classes de 7ème et 8ème de la gratuité de l'éducation de base. Et que les parents sont appelés à payer les frais, qui seront fixés par arrêtés des gouverneurs. Lors de sa rencontre avec la société civile le 22 septembre 2019, Willy Bakonga a sollicité l'apport des ONG à sensibiliser les parents au paiement des différents frais fixés par les Gouverneurs.

Une décision, qui viole la loi cadre de l'enseignement de 2014, qui considère le secondaire général comme faisant partie de l'éducation de base. Ce qui est sûr, même les 245 USD promis par le Gouvernement, ne seront pas payés en totalité, compte tenue de la situation de la trésorerie de la RDC. Ce montant demeure un objectif à atteindre et ne sera payé que par palier. Les modalités de paiement feront l'objet d'un protocole d'accord entre le Gouvernement et le banc syndical de l'enseignement primaire, secondaire et technique, en discussion.D'où le protocole d'accord de Bibwa. Entretemps, sur le terrain, la grogne sociale s'annonce imminente.

Bref, les participants aux assises ont présenté un tableau sombre de l'état des lieux du système éducatif congolais. Vraisemblablement, les problèmes soulevés ont été tous de grande envergure. Toutes les analyses ont été soldées par la sollicitation d'un budget conséquent au secteur de l'éducation.

Paul Jean Jacques (1999, p.360) déplorait le fait que l'image de l'économie de l'éducation soit aujourd'hui altérée par une représentation négative. Sa fonction se limiterait au calcul et à l'ajustement des coûts, tandis qu'elle serait profondément marquée par l'idéologie très complexe. Les conditions d'apprentissage des élèves ne sont généralement pas prise en compte. Pourtant, l'éducation et la formation restent des préoccupations de premier plan, pour lesquelles il faut trouver des ressources et les utiliser au mieux.

Revenons pour dire que la commission était vague quant aux problèmes liés à la construction des écoles puisqu'on notait jadis, une insuffisance des infrastructures et capacités d'accueil des établissements qui n'augmentaient pas proportionnellement à l'accroissement du nombre d'élèves. L'explosion démographique a joué son rôle, mais aucune politique des adaptations n'était prise en compte.

A la même longueur d'onde, le délabrement très avancé des quelques écoles publiques existantes reste constant. Il fallait aussi, penser à la qualité. C'est-à-dire le renforcement des capacités de ces enseignants qui vont encadrer le flux d'élèves comme conséquence première de la gratuité, l'amélioration des dispositifs pédagogiques (bancs et pupitres, manuels scolaires et autres fournitures), le taux d'encadrement, etc.

1.5.2.4. L'Enseignant Kinois et la gratuitéde l'enseignement

Il faut voir les inquiétudes des enseignants face à l'application de la gratuité ; surtout qu'ils n'avaient pas été associés aux négociations. Pour les enseignants des écoles catholiques, le rêve de la gratuité n'est qu'illusoire étant donné que les difficultés persistent encore. Prenons par exemple le problème de rémunération, les enseignants révèlent que ce qu'ils touchaient comme salaire auparavant qualifié de monnaie de singe y compris les contributions de ménages était supérieur au montant touché aujourd'hui pendant qu'ils encadrent des classes pléthores.

Les auteurs estiment que la principale source d'échec des réformes scolaires tient cependant aux résistances que les enseignants manifestent envers toute transformation de leurs pratiques, pas nécessairement pour de mauvaises raisons. Les inviter à abandonner leurs routines relativement efficaces pour une innovation sans doute prometteuse, mais qui n'a pas fait ses preuves, revient à leur demander de prendre des risques sans leur garantir une contrepartie véritablement intéressante. De nombreux auteurs décrivent en outre la capacité des enseignants à interpréter les textes des réformes de manière à les adapter à leurs propres priorités (Oelkers, 1994, pp. 71-94. ; Bal, 1998, pp. 70-83).

Les adeptes de la pédagogie nouvelle affirment depuis toujours que seule une approche centrée sur le terrain et amenant les praticiens à construire et à diffuser l'innovation pédagogique, de proche en proche, pourrait permettre de rénover le système éducatif en profondeur.

GatherThurler (2000, pp. 29-42) fait remarquer que les nouvelles approches pédagogiques étaient fortement dépendantes du contexte et ne pouvaient donner leur pleine mesure dès lors qu'elles étaient appliquées en pièces détachées, au gré du preneur sans remise en question, ni réaménagement global du système éducatif. S'ajoute à cela une série de conflits de pouvoir entre l'administration et les milieux professionnels, à propos de modes de prise de décision et de la définition des standards de qualité.

Tout en adhérant par principe, ou par obligation, à l'idée d'un
partenariat entre acteurs sociaux, l'autorité se trouve dans une posture difficile, cherchant à se montrer ouverte au changement sans perdre l'adhésion des milieux conservateurs, à jouer le principe de réalité face aux propos certes intéressants et parfois pleins de bons sens, mais en même temps souvent déstabilisateurs venant de l'aile la plus progressiste. Car c'est elle qui devra rendre compte au politique et assumer, face au grand public, la responsabilité des réformes et de la cohérence globale du système.

1.6. Difficultés liées à l'intégration de l'innovation

Grand nombre d'études témoignent la difficulté à stabiliser les innovations, une fois que la mobilisation et le soutien initial s'atténuent. Malgré les efforts de persuasion des chercheurs, des spécialistes de la didactique ou des autorités, la plupart des innovations qui ont intéressé un temps une partie des enseignants, ne sont tout simplement jamais entrées dans les salles de classe et les pratiques, parce qu'au-delà de l'information initiale et d'un effort de formation, leur mise en oeuvre n'a pas fait l'objet d'un investissement et d'un suivi individuel et collectif suffisants.

Pour Strittmatter (1998, p.7), les raisons suivantes pourraient expliquer cette difficulté réelle à transformer le monde scolaire : il n'existe aucune innovation pédagogique digne de ce nom qui soit accueillie à bras ouverts par le corps enseignant ; alors que les innovations ponctuelles se succèdent à vive allure, celles-ci restent fortement confinées à certains contextes locaux et sont généralement de brève durée ; la conception et la mise en oeuvre d'innovations durables à large échelle fait partie des rêves inassouvis d'une poignée de chercheurs et administrateurs ; en ayant fait; à leur dépens l'expérience, ils se retranchent derrière des projets pilotes, dont les réussites moyennement spectaculaires sont largement montées en épingle par la presse pédagogique ; les engouements passagers qu'ils suscitent ne produisent qu'exceptionnellement des effets durables ; il est impossible de mettre en oeuvre des innovations contre la volonté des enseignants.

En accord avec Strittmatter, Monica GatherThurler(2000 p.3), souligne queles systèmes scolaires ne peuvent par conséquent être ni administrés, ni gérés, ni évalués et encore moins innovés selon le simple principe de la linéarité entre inputs-outputs. Pour assurer des transformations durables, ils devront se donner les moyens pour mieux comprendre leur dynamique interne, en soumettant tant les processus, que les résultats à une observation systématique.

Le changement est essentiellement perçu comme un processus de développement visant à impliquer les uns et les autres dans un projet commun. Une telle démarche n'est certainement pas à l'abri de luttes d'influence, ni de conflits. Tout réel processus du changement produit des tensions, contraint à des processus de deuil et bouleverse non seulement les routines, mais également les rôles et les fonctions des différents partenaires du système. L'école change, au fil des décennies, même si l'on observe une certaine permanence de la forme scolaire et de l'organisation du travail. Il serait fallacieux de croire que le changement global du système éducatif résulte essentiellement de la mise en oeuvre d'intentions conçues au niveau du ministère. Nombre de changements s'opèrent de manière décentralisée, et s'ils convergent, c'est à la manière de réponses semblables à des problèmes semblables dans des contextes et avec des contraintes comparables.

Philippe Perrenoud (2003, p.3),démontre quelques variables qui peuvent facilement compromettre une réforme scolaire ; parmi lesquelles :

1. Ne pas associer les acteurs au pilotage de la réforme.

2. Avancer et évaluer trop vite.

3. Sous-estimer le pouvoir des relais.

4. Ignorer la réalité du travail des enseignants.

1.7. L'éducation pour Tous, un engagement mondial

Il y a plus de quarante ans, les nations du monde affirmaient, dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, que « toute personne a droit à l'éducation ». Pourtant, malgré les efforts considérables déployés par les pays du monde entier pour garantir ce droit de tous à l'éducation, la réalité reste celle-ci:

· Plus de 100 millions d'enfants, dont au moins 60 millions de filles, n'ont pas accès à l'enseignement primaire;

· Plus de 960 millions d'adultes, dont deux tiers de femmes, sont analphabètes, et tous les pays, tant industrialisés qu'en développement, connaissent un grave problème d'analphabétisme fonctionnel;

· Plus du tiers des adultes du monde n'ont pas accès au savoir imprimé, aux nouveaux savoirs faires et aux technologies qui pourraient améliorer la qualité de leur vie et les aider à façonner le changement social et culturel et à s'y adapter;

· Plus de 100 millions d'enfants et d'innombrables adultes n'achèvent pas le cycle éducatif de base qu'ils ont entamé; des millions d'autres le poursuivent jusqu'à son terme sans acquérir le niveau de connaissances et de compétences indispensables.

Entre temps, le monde se trouve aux prises avec des problèmes écrasants, notamment le fardeau grandissant de la dette, la menace de stagnation et de déclin économiques, une croissancedémographique rapide, l'accentuation des disparités économiques entre les nations et au sein des nations, la guerre, l'occupation, les conflits civils, la criminalité violente, la mort inévitable de millions d'enfants et la dégradation généralisée de l'environnement.

Ces problèmes constituent un frein aux efforts entrepris pour répondre aux besoins éducatifs de base, et le manque de connaissances fondamentales dont souffre une fraction notable de la population empêche les sociétés de s'y attaquer avec la vigueur et la détermination voulues.Ces mêmes problèmes ont été la cause, au cours des années 80, d'un important recul de l'éducation de base dans bon nombre des pays les moins avancés. Dans d'autres pays, la croissance économique a permis de financer l'expansion de l'éducation, mais ceux qui restent pauvres et non scolarisés ou illettrés se comptent encore par millions. Dans certains pays industrialisés, des réductions opérées dans les dépenses publiques tout au long des années 80 ont abouti à une dégradation de l'éducation. Cependant, le monde se trouve au seuil d'un siècle neuf, riche de promesses et de possibilités.

En conséquence, les participants à la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, réunis à Jomtien(Thaïlande) du 5 au 9 mars 1990 ont reconnu que l'éducation est un droit fondamental pour tous, femmes et hommes, à tout âge et dans le monde entier. Il suffit d'êtreconscient que l'éducation peut contribuer à améliorer la sécurité, la santé, la prospérité et l'équilibre écologique dans le monde, en même temps qu'elle favorise le progrès social, économique et culturel, la tolérance et la coopération internationale. L'éducation est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement de l'individu et de la société.

Constatant que, dans l'ensemble, l'éducation actuellement dispensée présente de graves insuffisances et qu'il importe d'en améliorer la pertinence et la qualité tout en rendant l'accès universel, les mesures salvatrices ont été prises pour relever ce défi dans toute son ampleur et sa complexité, d'offrir aux générations présentes et futures une vision élargie de l'éducation fondamentale et un engagement renouvelé en faveur de celle-ci.Jacques Hallak (1976, p.65), écrit « depuis plus de 10 ans que, la majorité des pays ont retenu dans leurs plans, l'objectif de la scolarisation universelle. Malgré des moyens financiers, matériels et humains, sans cesse plus élevés consacrés à l'éducation, l'expérience prouve que cet objectif est loin d'être atteint et ne semble plus devoir l'être dans un délai précis.

1.7.1. Perspectives introduites dans la Convention relative aux droits de l'enfant de 1989

Pour cette convention, le droit à l'éducation doit être réalisé sur la base de l'égalité des chances.Des mesures doivent être prises pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d'abandon scolaire. Il ne suffit pas de se contenter de dispenser une éducation formelle. Il est également nécessaire de supprimer les obstacles tels que la pauvreté et la discrimination et de dispenser une éducation d'une qualité suffisante, et cela d'une manière telle que les enfants puissent en bénéficier.Tout comme le Cadre d'action de Dakar, les objectifs spécifiquesont été définis:

· Développer la protection et l'éducation de la petite enfance.

· Faire en sorte que tous les enfants aient accès à un enseignement primaire obligatoire et gratuit.

· Promouvoir l'acquisition des connaissances et des compétences nécessaires dans la vie courante pour les jeunes et les adultes.

· Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment les femmes.

· Réaliser la parité entre les sexes d'ici 2005 et l'égalité entre les sexes en 2015.

· Améliorer la qualité de l'éducation. La reconnaissance et le respect du droit à une éducation de qualité sont sous-jacents à chacun de ces objectifs.

· Le plein exercice du droit à l'éducation n'est pas seulement une question d'accès. Une approche de l'Éducation pour tous fondée sur les droits est holistique et englobe l'accès à l'éducation, la qualité de celle-ci (sur la base des valeurs et des principes des droits de l'homme) et l'environnement dans lequel elle est dispensée. Ce document offre un cadre permettant de mettre en oeuvre et de garantir une telle approche.

1.8. Les politiques éducatives en termes des changements

Les situations d'éducation appartiennent intégralement aux situations sociales dont elles ne sont qu'un sous-ensemble. Elles sont donc, elles aussi, déterminées par un ensemble de facteurs qu'une réflexion actuelle sur l'éducation ne peut ignorer. Si, pendant longtemps, la pédagogie était uniquement ramenée à étudier ce qui se passait concrètement dans une classe, il en est tout autrement aujourd'hui dans la mesure où la pédagogie et l'éducation se trouvent resituées au sein d'un ensemble de problèmes d'ordre historique, géographique, technique, politique, etc. Les auteurs comme Lise Demailly (2001) notent l'impact du lien entre le développement de l'évaluation et les transformations de la régulation des systèmes éducatifs.

Le professeur Hainaut(1980 pp. 19-49), pense que la responsabilité de l'éducation dans un système pédagogique n'est pas, comme on a trop tendance à le croire, uniquement celle du maître. Pour lui, on y verrait que le succès, en cette matière,dépend d'un grand nombre d'intentions,d'activités, decirconstances et de facteurs en interaction.Toute actionisolée risque de se heurter à des obstacles insurmontableset de mourir avant d'avoir vécu, malgré le potentiel d'innovations qu'elle pouvait porter et les espoirs qu'elle pouvaitsusciter.La régulation pédagogique pour Hainaut est un processus qui vise à améliorer le fonctionnement et les résultats d'un systèmeéducatif par l' :

Ø ajustement des actions aux finalités ;

Ø harmonisation de chaque partie et de chaquefonction du système avec l'ensemble et avec chacunedes autres parties et des autres fonctions.

La régulation pédagogique comporte quatre phases :

1. La prise d'informations sur le système, son environnement, son fonctionnement, ses effets et la cohérenceentre ses parties;

2. la comparaison entre les effets escomptés ou non etles objectifs et finalités ainsi qu'entre le fonctionnementet les critères de fonctionnement idéal (cohérence,efficacité, focalisation sur les objectifs);

3. la détermination d'actions correctrices visant àaméliorer les effets, à centrer le système sur ses finalitésou à harmoniser les relations entre ses parties;

4. l'application des solutions choisies.

Principalement, la régulation pédagogique est un processus de naturetechnique et non politique : elle prend pour cadre deréférence la politique éducative et les fins assignées à l'éducation par la nation, les citoyens ou leurs représentants. La régulation pédagogique se préoccupe ainsi del'ajustement des objectifs aux finalités de l'éducation et,si elle tient compte d`éventuels changements dans lesfinalités, elle n'a pas pour but de remettre celles-ci en cause. En effet, une telle remise en cause est une affairepolitique. Or, le rôle des techniques est de servir unepolitique et non de se substituer à elle. Dans ces limiteset dans cette perspective, le guide de régulation pédagogique peut être un instrument utile pour mettre en oeuvredes réformes majeures de l'éducation et en assurer le succès.

L'absenced'une définition claire des objectifs est undespoints faibles et le gestionnaire des politiques éducatives va essayer de repérer à quel niveau se situe cette insuffisance et quelles en sont les conséquences.

1.9. La Régulation pédagogique et l'efficacité du système scolaire

L'efficacité du système scolaire faisait alors l'objet d'un constat fort pessimiste. On tirait un bilan mitigé des réformes qui prétendaient compenser les handicaps socio-culturels, sans vraiment comprendre les raisons de ces échecs. Cette confusion et cette déception ont amené certains chercheurs à explorer d'autres voies, et notamment à s'intéresser de plus près à certains établissements qui semblaient exercer une influence significative sur la vie de leurs élèves,
enseignants, voire sur la communauté éducative environnante entière. En analysant les caractéristiques organisationnelles et contextuelles de ces écoles performantes, on pouvait espérer identifier les conditions de l'efficacité en éducation.

Insister sur l'autorégulation des établissements conduit à lui accorder une autonomie importante, tant au stade de l'explicitation des critères et du diagnostic qu'à celui des actions entreprises. Cette conception tranche radicalement avec les pratiques bureaucratiques et centralistes encore actuellement en cours dans la plupart des systèmes scolaires. Elle repose implicitement sur un ensemble de postulats quant à la manière dont s'opère le changement (David cité par Gather, 1982):

1. Aucun changement ne se produit si l'on ne tient pas compte des caractéristiques particulières de l'école et du milieu qui l'entoure;
2. Les enseignants ne prendront aucun intérêt personnel au changement s'ils ne sont pas associés aux décisions qui concernent les objectifs et les démarches adoptées;

Dès qu'un effort de planification incite le corps enseignant à prendre conscience de la situation et à y réfléchir, les chances sont beaucoup plus grandes que le personnel modifie son comportement et ses attitudes face à l'innovation.

Le Boterf (2008, p.101) pense que dans les reformes scolaires, il faut adopter une ingénierie de parcours plutôt qu'une ingénierie de programme. André de Peretti,lorsqu'il préface le livre de Donnay Jean et CHARLIER Evelyne (1990), Comprendre des situations de formation, il recommande que les innovateurs adoptent la rénovation de l'enseignement par une « ingénierie pédagogique» et non par les discours politiques. Ce qui n'est le cas en RDC !

D'un point de vue économique, ainsi que le démontrent de récentes recherches, l'éducationapparaît comme une condition du décollage économique, sous réserve d'atteindre un « seuil critique » de population éduquée. Cette exigence appelle donc des politiques éducatives ambitieuses, pour permettre le changement d'échelle requis dans le développement jusqu'à présent encore trop progressif des systèmes éducatifs.

Il importe de tenir compte de la qualité de l'éducation pour espérer des effets bénéfiques sur la croissance. En effet, le nombre d'années d'études poursuivies ou le diplôme obtenu n'est qu'une mesure approximative du potentiel de productivité des individus, lequel dépend plus directement des savoirs et savoirs faire réellement acquis à l'école et mobilisés en cours d'emploi. Or, en Afrique, les tests internationaux standardisés sur les apprentissages des élèves montrent une faiblesse générale, et une grande variété, à la fois entre pays et entre élèves d'un même pays. Une politique spécifique d'amélioration de la qualité et de réduction des inégalités dans cette qualité, ne peut qu'avoir des effets bénéfiques sur le volume et la composition du capital scolaire, et ultimement sur la croissance.

Du point de vue du développement humain, le rôle de l'éducation est également réaffirmé à plusieurs niveaux. L'éducation primaire complète est un passage obligé pour que les futurs adultes soient durablement alphabétisés, six ans de scolarisation s'avérant être un strict minimum pour ne pas oublier ses connaissances en termes de lecture et écriture. Or, cette éducation de base, non seulement prévient les risques de pauvreté, mais elle permet également d'en sortir d'une génération à la suivante.

1.10. Gratuité et l'afflux d'élèves

Comme nous venons de décrire, actuellement, les effectifs d'élèves dans les salles de classe posentde sérieux problèmes dans les écoles publiques. Cette situation peut avoir une conséquence directe sur le rendement scolaire comme le souligne le diagnostic général de l'éducation dans le premier plan quinquennal de développement économique et social de 1986-1990. Au terme dudit plan, la forte pression tendant à l'accroissement des effectifs des élèves a plusieurs causes, notamment lepoids de la demande et de la poussée démographique, une infrastructure en continuelle dégradation et de moins en moins suffisante du point de vue de la capacité d'accueil, et une pénurie quasi permanente de moyens financiers et matériels pédagogiques.

C'est ainsi qu'en prônant la gratuité, dans l'enseignement primaire, les effectifs ont considérablement augmenté sous l'effet de la croissance démographique laquelle un important nombre d'enfants furent exclus du droit à l'école par précarité des moyens financiers.Le dépassement du taux d'encadrement est un problème réel sans s'imaginer de son incidence sur la qualité.

§ Normes pour l'occupation des locaux (effectif d'une classe)

Les praticiens d'éducation soulignent toujours, pour qu'il y ait un encadrement optimal dans les salles de classe, il faut régler les effectifs scolaires.La circulaire ministériellen°EDNAT/S.P/8533/S.U/2498/Q.030 du 22 Août 1961 communique les effectifs maxima qu'on ne peut dépasser dans les différentes classes de l'enseignement secondaire de la manière suivante:

Maximum :

- 1ère et 2ème secondaire :40 élèves par classe ;

- 3emeet 4eme secondaire :35 élèves par classe ;

- 5eme et 6eme secondaire :30 élèves par classe.

Ensuite, la circulaire N°DEPSP/AS/83/CCE/001/7984/82 du 27 septembre 1982 modifie le maximum des effectifs des élèves comme suit :

· Au primaire : 55 élèves par classe

· Au secondaire : 1èreen 4ème :55 élèves par classe ;5ème et 6ème :50 élèves par classe

Minimum :

- Au primaire : 26 élèves par classe ;

- Au secondaire : 1èreen 4ème :20 élèves par classe ; 5ème et 6ème :18 élèves par classe.

En 2010 l'UNESCO précise que la taille d'une classe ne devrait pas dépasser 25/30 élèves. Qu'en est-il des effectifs dans les écoles publiques de Matete ! Nous allons développer la notion dans notre deuxième chapitre. Mais, lors d'une interview lui accordée à la radio top Congo le 11/02/2020, le ministre d'Etat à l'enseignement primaire, secondaire et technique a indiqué que la gratuité a amené un flux de 4 millions d'élèves. Un accroissement sans synonyme depuis les époques.

A peu près 4 millions d'élèves sont à l'école grâce à la gratuité, se réjouit le ministrede l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST).Pour le patron de l'EPST seul problème se pose avec acuité, nous sommes obligés de désengorger les salles de classe parce que les élèves viennent en masse. Raison pour laquelle le Chef de l'État a ordonné la construction de 10 mille salles de classe. Au-delà de la gratuité, il y a laqualité de l'enseignement. Il ne faut pas la sacrifier au profit de la gratuité. Nous devons tout faire pour que les enfants étudientconvenablement ; a renchérit le Ministre. Il faut s'interroger si cette intention ades traces matérielles à Matete puisque les conditions demeurent les mêmes.

Il faudrait nécessairement que les acteurs oeuvrant dans ces institutions repensent à leur conception sur l'école et à la façon dont ils exercent leur métier. L'explosion démographique et l'insuffisance des structures d'accueil constituent des casse-têtes pour les gestionnaires des systèmes éducatifs.Cette situation poserait un problème particulier dans les écoles où l'on retrouve des salles surpeuplées. Elle se traduit notamment par la révision des méthodes, des techniques et des procédés pédagogiques d'enseignement. Tous ces éléments ne permettent pas une bonne structuration des connaissances aux apprenants par le biais de l'enseignant et dans le processus enseignement-apprentissage.Pourtant, la relation entre enseignant et élève est importante en vue d'abord de l'éducation que l'enseignant propose à ce dernier, car la relation s'avère comme le canal à travers lequel passent les processus éducatifs si bien que sans elle, il est difficile pour l'éduqué d'accepter les orientations de l'enseignant.

Malgré tous ces efforts, nous avons constaté que les enseignants éprouvent des difficultés dans l'encadrement pédagogique des élèves ; ceci à cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet. C'est ce qui entraîne une absence de motivation particulière et réelle chez l'enseignant et dont l'implication directe est l'absence d'un bon encadrement pédagogique des élèves.

D'ailleurs l'approche par compétence poursuit selon Roegiers (2000) trois objectifs principaux :

1. Mettre l'accent sur ce que l'élève doit maîtriser à la fin de chaque année scolaire, plutôt que sur ce que l'enseignant doit enseigner. Le rôle de celui-ci est d'organiser les apprentissages de la meilleure manière pour amener ses élèves au niveau attendu. Nous retrouvons là une référence directe à la centration sur l'apprenant, et une quasi-reformulation de la définition d'un objectif.

2. Donner du sens aux apprentissages, montrer à l'élève à quoi sert tout ce qu'il apprend à l'école, à situer les apprentissages par rapport à des situations qui ont du sens pour lui, et à utiliser ses acquis dans ces situations. Cela signifie que l'APC, tout comme le Cadre, renvoie aux principes de l'éducation active, à l'enseignement expérientiel de Dewey (dans son célèbre principe du « Learning by doing »).

3. Certifier les acquis de l'élève en termes de résolution de situations concrètes, et non plus en termes d'une somme de savoirs et de savoir-faire que l'élève s'empresse d'oublier, et dont il ne sait pas comment les utiliser dans la vie active. En d'autres termes, il s'agit ici de l'évaluation en termes de savoir-agir dans la réalité et non plus de restitution de savoirs déconnectés du réel. Tout ceci exige un contact direct entre le maître et l'élève.

En principe, au cours d'une séquence didactique l'enseignant doit suivre à la lettre le développement cognitif de chaque apprenant. Mais il semble très difficile de suivre l'évolution de chaque apprenant devant un effectif pléthorique face aux contraintes du temps et des programmes de formation.Tenir compte des différences, c'est alors placer chacun dans des situations d'apprentissage optimale pour lui, c'est aller vers l'éducation sur mesure dont rêvait Claparède au début du 20esiècle.

Accroître l'efficacité du système éducatif, c'est optimiser les situations pour tous et en priorité pour ceux qui ont le plus de difficultés d'apprentissage. Il ne s'agit pas de différencier les objectifs de formation, ni les exigences à moyen terme, mais les tâches, les situations, les prises en charge au quotidien. La pédagogie différenciée consiste essentiellement à faire en sorte que chaque apprenant soit, aussi souvent que possible, placé dans une situation féconde pour lui (Perrenoud, 1997). Une situation dans laquelle il se sent en sécurité, face à une tâche qui ait suffisamment de sens pour le mobiliser et qui soit à sa portée, qui lui permette de progresser. On rejoint l'idée d'une éducation sur mesure développée au début du XXème siècle par Claparède.

L'un des plus grands défis de l'école congolaise est de construire une théorie d'apprentissages suffisamment solide pour guider l'élaboration de situations d'apprentissages fécondes. Il faut certainement mobiliser les élèves, ce qui suppose une certaine sécurité affective et des activités qui ont du sens. Ces deux conditions sont loin d'être constamment réalisées dans les écoles contemporaines. Pour apprendre, il faut se heurter à des obstacles cognitifs à la fois réels et surmontables. Sans obstacle, il n'y a pas d'apprentissage, mais il n'y en a pas davantage si la tâche est hors de portée.

La rationalité didactique consiste donc d'abord à proportionner la tâche aux moyens de l'apprenant (LumpunguNsaka, F., Cours inédit, 2019).Il est en effet difficile d'accroître l'efficacité du système éducatif sans interroger ses finalités, ne serait-ce que parce qu'il est impossible de démocratiser la formation sans définir des objectifs prioritaires. Dans la perspective d'une culture générale pour tous, tout élève qui n'atteint pas les objectifs de l'éducation de base devrait être ressenti comme un échec du système.

1.11. Image sur l'avenir de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC

Très clairement l'avenir de cette gratuité suscite encore beaucoup de doutes. Dans son discours, le chef de l'Etat promet la gratuité de l'enseignement primaire y compris les deux classes du secondaire général communément appelé classes de 7e et 8e. Mais, compte tenu du nombre élevés des défis, ces deux classes ont été soustraites de la gratuité.

Réussir à stabiliser le pari de la gratuité de l'éducation est la visée principale de la présente étude. A ce titre, quelques caractéristiques ont été examiné et la mise en application s'impose de peur que la gratuité ne soit un ennemi redoutable en face du quel se trouverait la qualité de l'enseignement en RDC. Les obstacles qui mettraient en cause la gratuité de l'enseignement demeurent encore malgré les quelques avancées enregistrées au tour de la mécanisation des enseignants.

Nous n'avons pas l'air du désespoir bien que le tableau des préalables soit sombre. Nous pensons que le mieux serait l'harmonisation des conditions d'apprentissages dans l'ensemble pour finir par l'adéquation gratuité-qualité. Ce point met fin au chapitre premier et annonce le deuxième.

DEUXIEME CHAPITRE : REPERES METHODOLOGIQUES

1.1. Présentation du lieu d'étude

Rappelons ici que notre monographie porte sur les défis de la gratuité de l'éducation de base en République Démocratique du Congo : Cas de la sous province éducationnelle de Matete. Une contribution à la mise en place des politiques éducatives.Dans ce chapitre, en avant-plan, nous présenterons sommairement la RDC et son système éducatif, ensuite nous allons esquisser la sous province éducationnelle de Matete, notre champ d'investigations.

2.1.1. Présentation de la République Démocratique du Congo

2.1.1.1. Situation géographique

La République Démocratique du Congo (R.D.C) est le deuxième pays le plus vaste du continent africain après l'Algérie avec une superficie de 2.345.000 km2. Elle partage ses frontières d'une longueur de 9.165 km avec neuf pays, à savoir : au Nord la République Centrafricaine et le Sud-Soudan, à l'Est l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au Sud, la Zambie et l'Angola et à l'Ouest, la République du Congo-Brazzaville.

La moitié du territoire de la R.D.C est couverte de forêts denses et des marécages. L'autre moitié proche des tropiques est dominée par la savane. Tous ces espaces abritent une diversité culturelle et ethnique avec une bonne proportion de peuples autochtones. Les potentialités agricoles existent en R.D.C avec d'énormes étendues de terres arables qui s'étendent sur 80 millions d'hectares dont 12 millions seulement sont cultivés. La végétation est propice à l'élevage d'environ 40 millions de gros bétail.Les ressources minières sont considérables : diamant, or, cassitérite, chrome, manganèse, fer, cobalt, cuivre et ses associés, zinc, coltan, se trouvent dans le sous-sol du pays. En outre, la R.D.C dispose d'un potentiel énergétique important et très diversifié, constitué des ressources non renouvelables (charbon, uranium, gaz naturel et pétrole), des ressources renouvelables (bois, énergie éolienne, énergie géothermique) et des ressources en eau (eau naturelle et eau thermique).

L'hydrographie est également très dense et comprend une trentaine de grandes rivières. Les eaux de toutes ces rivières débouchent sur le fleuve Congo, long de 4.700 km avec un débit de 30.000 m3 à l'embouchure, deuxième du monde. On dénombre en R.D.C, 15 lacs d'une superficie totale de 180.000 km2. Les potentialités hydro thermiques sont estimées à 106.000 MW dont 42 % sont concentrées dans le seul site d'Inga situé dans la Province du Kongo-Central, ce potentiel équivaut à 30 millions de tonnes de pétrole par an.

La R.D.C est semi-enclavée avec moins de 100 km de littoral sur l'Océan Atlantique. Pour contourner cet enclavement, le pays recourt aux voies routières et ferroviaires donnant accès aux façades Ouest et Sud de l'Afrique. La prédominance de transit est une conséquence de cet état d'enclavement du pays.

2.1.1.2. Situation démographique

En 2017, selon l'institut national de statistique, l'on comptait en R.D.C environ 91 millions d'habitants. Le taux de croissance est actuellement estimé à 3,4 %. La densité se situe entre 27 et 28 habitants au km2. Les femmes représentent 51 % de la population ; 30,4 % de la population habite les zones urbaines avec une forte concentration dans la capitale du pays, Kinshasa dont la population avoisine les 12 millions. Cette population est jeune comme dans tous les pays en voie de développement.

Tableau 1 : Répartition de la population de la RDC en 2017 et 2018 par province et selon le sexe

 Province/ Sexe

Chef-Lieu

2017

2018

M

F

Total

M

F

Total

Kinshasa

Gombe

6391000

6300000

12691000

6926000

6829000

13755000

Kongo-Central

Matadi

2933000

3024000

5957000

3006000

3100000

6106000

MaïNdombe

Inongo

957000

1007000

1964000

978000

1030000

2008000

Kwilu

Bandundu-Ville

2835000

2988000

5823000

2898000

3054000

5952000

Kwango

Kenge

1112000

1171000

2283000

1136000

1197000

2332000

Equateur

Mbandaka

796000

821000

1617000

813000

838000

1652000

Sud Ubangi

Gemena

1281000

1321000

2602000

1309000

1349000

2658000

Nord Ubangi

Gbadolite

662000

681000

1343000

676000

696000

1373000

Mongala

Lisala

908000

934000

1842000

927000

955000

1881000

Tshuapa

Boende

837000

857000

1694000

852000

878000

1730000

Tshopo

Kinsangani

1211000

1252000

2463000

1235000

1277000

2512000

Bas-Uele

Buta

587000

598000

1185000

604000

618000

1222000

Haut-Uele

Isiro

962000

979000

1941000

995000

1011000

2006000

Ituri

Bunia

1882000

1917000

3799000

1946000

1981000

3927000

Maniema

Kindu

1212000

1276000

2488000

1240000

1309000

2549000

Nord Kivu

Goma

3459000

3639000

7098000

3541000

3726000

7267000

Sud Kivu

Bukavu

3023000

3134000

6157000

3096000

3208000

6304000

Lualaba

Kolwezi

1377000

1394000

2771000

1417000

1433000

2850000

Haut-lomami

Kalemi

1587000

1605000

3192000

1631000

1648000

3279000

Tanganyika

Kamina

1643000

1663000

3306000

1688000

1707000

3395000

Haut-Katanga

Lubumbashie

2477000

2506000

4983000

2546000

2575000

5121000

Kasaï Oriental

Mbuji-Mayi

1668000

1697000

3365000

1709000

1741000

3450000

Sankuru

Lusambo

1119000

1140000

2259000

1147000

1168000

2315000

Lomami

Kabinda

1298000

1320000

2618000

1327000

1352000

2680000

Kasaï Central

Kananga

1734000

1790000

3524000

1774000

1830000

3604000

Kasaï

Tshikapa

1465000

1513000

2978000

1498000

1546000

3045000

RDC

Kinshasa

45416000

46578000

91994000

46917000

48055000

94973000

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

Tableau 2 : Répartition de la population scolarisable par tranche d'âge en 2017

PROVINCE/ AGE

3 à 5 ans

6ans

11ans

6 à 11ans

12ans

13ans

14ans

17ans

12 à 17ans

Kinshasa

H

736000

113751

94554

600052

177000

162000

145000

100000

825000

F

732000

97176

95062

597408

177000

162000

144000

98000

818000

Kongo-Central

H

317000

64754

58887

367614

80000

76000

72000

61000

421000

F

315000

64679

57468

367190

78000

74000

70000

59000

409000

MaïNdombe

H

109000

34000

28000

185000

27000

26000

24000

19000

139000

F

111000

34000

29000

189000

28000

26000

24000

19000

139000

Kwilu

H

321000

100000

84000

550000

81000

76000

71000

57000

412000

F

330000

102000

86000

562000

82000

77000

71000

56000

412000

Kwango

H

126000

39000

33000

216000

32000

30000

28000

22000

162000

F

129000

40000

34000

221000

32000

30000

28000

22000

161000

Equateur

H

81000

25000

20000

135000

20000

19000

19000

18000

113000

F

81000

25000

21000

136000

20000

19000

19000

18000

113000

Sud Ubangi

H

129000

40000

33000

218000

32000

31000

31000

29000

183000

F

129000

40000

33000

217000

32000

31000

31000

29000

182000

Nord Ubangi

H

66000

21000

17000

113000

16000

16000

16000

15000

93000

F

66000

21000

17000

113000

16000

16000

16000

15000

93000

Mongala

H

92000

28000

23000

153000

23000

22000

22000

21000

130000

F

92000

28000

23000

153000

23000

22000

22000

20000

129000

Tshuapa

H

85000

26000

22000

142000

21000

20000

20000

19000

119000

F

84000

26000

22000

142000

21000

20000

20000

19000

119000

Tshopo

H

108000

33000

29000

185000

28000

28000

28000

28000

168000

F

107000

33000

28000

183000

28000

27000

28000

28000

167000

Bas-Uele

H

52000

16000

14000

90000

14000

14000

14000

13000

83000

F

52000

16000

14000

90000

13000

13000

13000

13000

78000

Haut-Uele

H

87000

27000

23000

149000

22000

22000

22000

22000

132000

F

84000

26000

22000

145000

22000

22000

22000

22000

132000

Ituri

H

168000

52000

45000

289000

44000

44000

44000

43000

263000

F

165000

51000

44000

285000

43000

43000

43000

43000

258000

Maniema

H

127000

39000

30000

205000

28000

27000

26000

24000

154000

F

121000

36000

31000

197000

30000

29000

27000

22000

157000

Nord Kivu

H

372000

111000

93000

606000

90000

86000

82000

72000

482000

F

372000

111000

95000

610000

93000

89000

85000

74000

499000

Sud Kivu

H

323000

95000

75000

504000

73000

70000

68000

62000

401000

F

328000

97000

76000

516000

73000

70000

67000

60000

396000

Lualaba

H

160000

48000

40000

263000

38000

36000

34000

28000

198000

F

158000

48000

39000

260000

38000

36000

34000

28000

198000

Haut-lomami

H

183000

56000

46000

302000

44000

41000

39000

33000

229000

F

183000

55000

45000

300000

43000

41000

39000

32000

225000

Tanganyika

H

189000

58000

47000

313000

45000

43000

40000

34000

236000

F

189000

57000

47000

312000

45000

43000

40000

33000

234000

Haut-Katanga

H

286000

87000

71000

473000

68000

65000

61000

51000

357000

F

286000

87000

71000

470000

68000

64000

60000

50000

352000

Kasaï Oriental

H

186000

57000

46000

307000

44000

43000

41000

37000

243000

F

186000

56000

46000

304000

44000

42000

40000

35000

237000

Sankuru

H

124000

38000

31000

205000

30000

29000

28000

25000

165000

F

123000

38000

31000

205000

29000

28000

27000

24000

159000

Lomami

H

144000

44000

36000

238000

34000

33000

32000

28000

188000

F

144000

44000

35000

236000

34000

33000

31000

27000

184000

Kasaï Central

H

183000

58000

50000

324000

48000

46000

43000

36000

252000

F

185000

59000

49000

324000

47000

45000

43000

37000

252000

Kasaï

H

154000

49000

42000

272000

41000

39000

37000

30000

214000

F

156000

49000

42000

274000

40000

38000

36000

31000

213000

RDC

H

4908000

1359505

1131441

7404666

1200000

1144000

1087000

927000

6362000

F

4908000

1340855

1132530

7408598

1199000

1140000

1080000

914000

6316000

H+F

9816000

2700360

2263971

14813264

2399000

2284000

2167000

1841000

12678000

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.Observons que la demande d'éducation est potentiellement grande en raison de l'importance relative de la population scolarisable.

2.1.1.3. Situation économique

En 2018, la RDC est sortie de la récession économique occasionnée par la chute des cours mondiaux de ses principaux produits d'exportation entre 2015 et 2017.Concernant le taux de croissance, les dernières estimations sur base des réalisations de la production à fin mars 2019 renseignent une progression de l'activité économique de 5,6% en 2019 contre une réalisation de 5,8% en 2018. En début de ce léger recul, cette croissance impulsée par les activités extractives, demeure supérieure à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne de 3,5%. (RDC, BCC, Macro-économique, mai 2019).Malgré leurs effets moins visibles, la RDC a par ailleurs initié plusieurs réformes sectorielles visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires.

2.1.1.4. Financement de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique

Le Ministère de l'EPST a obtenu en moyenne 16,4% du Budget de l'Etat entre 2017-2018 et 2019 en Ressources Propres, soit moins de 3% du PIB, alors que la valeur de l'Education pour un pays en retard de la scolarisation et qui espère réaliser les objectifs de l'EPT dans les délais raisonnables se situe autour de 4% du PIB.Toutefois, la priorité accordée à l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique s'est notamment traduite par la croissance soutenue des allocations budgétaires sur ressources propres consenties depuis 2017. La RDC a augmenté l'apport budgétaire en faveur de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique à hauteur de 13,2% en 2017 et a atteint 21,3% en 2019.

2.1.1.5. Impact de la situation économique sur l'éducation (EPST)

Entre 2017 et 2019, la part du budget de l'Etat allouée au Ministère de l'EPST sur ressources propres est passée de 16,4% à 19,6% en moyenne ont été mis à la disposition de tous les élèves du primaire sur toute l'étendue du territoire national. Malgré tous ces efforts consentis, le budget de l'éducation demeure faible par rapport au coût réel de l'éducation dans un pays continent comme le nôtre, et ceci impact négativement sur le fonctionnement et le rendement du système éducatif.

2.1.1.6. Organisation du Ministère de l'EPST

1. Organisation Administrative

Au niveau central, le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique est dirigé par un Ministre secondé par un Vice-Ministre. L'administration centrale est dirigée par un Secrétaire Général appuyé par les Directeurs-Chefs de Service. Ces derniers sont assistés des Chefs de Division et des Chefs de Bureau.

Il faut également signaler que le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique dispose d'un service technique chargé de l'inspection. Au niveau national, ce service est dirigé par un Inspecteur Général (IG) secondé par des Inspecteurs Généraux Adjoints(IGA).Au niveau provincial, le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique est composé des divisions provinciales et des sous-divisions qui sont respectivement dirigées par des Chefs de Divisions et des Chefs de Sous- Divisions, communément appelés Proved et Sous-proved. Le Ministère compte à ce jour, 48 divisions et 518 Sous-divisions(Année scolaire 2018-2019).

L'Etat ayant confié la gestion de certaines écoles aux confessions religieuses, ces dernières ont leur propre organisation administrative aux différents niveaux. Ainsi, au niveau national, la coordination nationale est dirigée par un Coordinateur national.

Au niveau provincial, la coordination provinciale a, à sa tête, un Coordinateur provincial. A l'échelon inférieur, les sous-coordinations sont dirigées par des sous-coordinateurs diocésains et/ou communautaires.

2. Structure de l'Enseignement

On distingue trois niveaux d'enseignement : Maternel, Primaire et Secondaire.

- Le niveau maternel ou préscolaire ou encore pré-primaire est organisé en un cycle de trois ans. Il n'est pas obligatoire et est surtout organisé en grande partie par des privés. Il accueille les enfants âgés de 3 à 5 ans.

- Le niveau primaire est organisé en cycle de 6 ans repartis en trois degrés : élémentaire, moyen et terminal. Sont admis en 1ère année primaire, les enfants qui ont atteint l'âge de six ans révolus.

Le niveau secondaire comprend 4 cycles :

a) Le cycle d'Arts et Métiers d'une durée de 1 à 3 ans ;

b) Le cycle professionnel d'une durée de 4 à 5 ans ;

c) Le cycle long (humanités) d'une durée de 6ans et qui ouvre la porte aux études supérieures et universitaires.

· Le Cycle d'arts et métiers organise plusieurs options essentiellement de type Professionnel.

· Le cycle long où les humanités organisent trois types d'enseignement, en l'occurrence :

- L'Enseignement Général où sont organisées les deux premières années du secondaire appelé aujourd'hui classes de 7e et 8e ainsi que les sections scientifique et littéraire ;

- L'Enseignement Normal et l'Education physique ;

- L'Enseignement Technique où sont organisées les sections industrielle, commerciale, agricole, vétérinaire et sociale.

Tableau 3 : Répartition des Filières/Options par Type d'enseignement selon les Codes et cycles

CODE

EXETAT

TYPE D'ENSEIGNE.

FILIERES/OPTIONS

CYCLES

 

PROFESSIONNELLES, ARTS &METIERS

1

1.01

Général

Latin Philosophique

Secondaire Général

1

Ajustage

2

1.02

Mathématique Physique

2

Aide hôtelière

3

1.03

Biologie Chimie

3

Animation rurale

4

1.04

Latin Grec

4

Bobinage

5

1.05

Latin Mathématique

5

Carrelage

6

2.01

Normal

Pédagogie Générale

Secondaire Normal

6

Céramique

7

2.02

Education Physique

7

Charpenterie

8

2.03

Normal

8

Chaudronnerie

9

3.01

Technique

et/ou

Professionnelle

Commerciale et administrative

Technique

9

Coffrage

10

3.02

Secrétariat

Tech. && Professionnelle

10

Coiffure

11

3.03

Commerciale Informatique

Technique

11

Comptabilité

12

3.04

Secrétariat Informatique

Tech. && Professionnelle

12

Confection

13

4.01

Sociale

Technique

13

Cordonnerie

14

5.01

Arts Plastiques

Tech. && Professionnelle

14

Décoration intérieure

15

5.02

Arts Dramatiques

Tech. && Professionnelle

15

Electricité auto

16

5.03

Musique

Technique

16

Electricité du bâtiment

17

6.01

Coupe et Couture

Tech. && Professionnelle

17

Engins des Travaux Publics

18

7.01

Hôtesse d'Accueil

Tech. && Professionnelle

18

Familiale ménagère

19

7.02

Hôtellerie et Restauration

Tech. && Professionnelle

19

Ferraille et béton armé

20

7.03

Hébergement

Tech. && Professionnelle

20

Forge

21

8.01

Agriculture Générale

Technique

21

Froid industriel et ménager

22

8.02

Horticulture

Tech. && Professionnelle

22

Froid ménager

23

8.03

Vétérinaire

Tech. && Professionnelle

23

Horticulture

24

8.04

Industrie Alimentaire

Tech. && Professionnelle

24

Maçonnerie

25

8.05

Nutrition

Tech. && Professionnelle

25

Mécanique auto Diesel

26

8.06

Foresterie

Tech. && Professionnelle

26

Mécanique d'entretien

27

8.07

Pèche

Tech. && Professionnelle

27

Mécanique tournage

28

8.08

Economie Agricole

Tech. && Professionnelle

28

Mécanographie

29

8.09

Agroforesterie

Tech. && Professionnelle

29

Métallurgie

30

8.10

Mécanique Agricole

Tech. && Professionnelle

30

Peinture

31

9.01

Mécanique Général

Tech. && Professionnelle

31

Peinture vitrerie

32

9.02

Mécanique Machine Outils

Tech. && Professionnelle

32

Pisciculture

33

9.03

Electricité

Technique

33

Plomberie

34

9.04

Construction

Technique

34

Ponts et chaussé

35

9.05

Chimie Industrielle

Technique

35

Prêt à porter

36

9.06

Electronique Industrielle

Technique

36

Sculpture

37

9.07

Imprimerie

Tech. && Professionnelle

37

Sociale familiale

38

9.08

Commutation

Tech. && Professionnelle

38

Soudure

39

9.09

Radio Transmission

Tech. && Professionnelle

39

Sténodactylographie

40

9.10

Météorologie

Tech. && Professionnelle

40

Technique météo

41

9.11

Aviation Civile

Tech. && Professionnelle

41

Textile

42

9.12

Mécanique Dessin

Tech. && Professionnelle

42

Engins des Travaux Publics

43

9.13

Hydropneumatique

Tech. && Professionnelle

43

Chaudronnerie

44

9.14

Pétrochimie

Tech. && Professionnelle

44

Sculpture

45

9.15

Mécanique Automobile

Tech. && Professionnelle

45

Céramique

46

9.16

Construction Métallique

Tech. && Professionnelle

46

Confection

47

9.17

Menuiserie

Tech. && Professionnelle

47

Cordonnerie

48

9.18

Mines et Géologie

Tech. && Professionnelle

48

Plomberie

NB: Les options PEDAGOGIE MATERNELLE ET PEDAGOGIE PRESCOLAIRE sont des nouvelles options du type d'enseignement Normal, et les options INFORMATIQUE DE GESTION, COMMERCIALE INFORMATIQUE et SECRETARIAT INFORMATIQUE, TOURISME, PECHE ET NAVIGATION sont celles du type Technique & Professionnelle.

Les Options ci-dessous sont considérées comme des filières purement PROFESSIONNELLES et d' ARTS & METIERS

Engins des Travaux Publics

Soudure

Maçonnerie

Sociale familiale

Textile

Charpenterie

Forge

Textile

Menuiserie

Peinture

Pisciculture

Coffrage

Mécanique agricole

Tôlerie

Animation rurale

Décoration intérieure

Economie agricole

Ferraille et béton armé

Mécanique tournage

Bobinage

Plomberie

Peinture vitrerie

Agroforesterie

Vente, étalage et caisse

Mécanique auto Diesel

Froid ménager

Ponts et chaussées

Sculpture

Horticulture

Aide hôtelière/Prêt à porter

Mécanique d'entretien

Carrelage

Travail de bureau

Céramique

Industrie alimentaire

Confection

Mécanographie

Métallurgie

Pêche Artisanale

Prêt à porter

Technique météo

Cordonnerie

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

2.1.1.7. Evolution des publics scolaires en termes des données statistiques

L'accès à des données statistiques fiables est un gage nécessaire pour la gestion du système éducatif. Pour financer ou doter le sous-secteur en matériels, il faut toujours tenir compte de l'évolution des statistiques. Les principaux paramètres sont le nombre d'écoles, classes, enseignants, élèves. La variable de l'équité dans l'offre ne pourra réussir que grâce à la maitrise des données statistiques province par province. Ainsi, pour le pays, c'est encore un autre défi à relever. La disponibilité des ressources financières parait l'un des optiques prégnantes. Ce qui justifie la présence des années creuses dans les tableaux ci-dessous.

Par souci de redressement des données, on procède par le calcul du taux annuel moyen d'accroissement(TAMA) pour combler les années creuses voire pour anticiper les projections.

2.1.1.8. Paramètres de l'éducation

Tableau 4 : Taux Brut de Scolarisation par province et sexe au Primaire 2017-2018

Province

Inscrits au Primaire

Estimation de la population de 6-11ans en 2017

TBS en %

G

F

GF

G

F

GF

G

F

GF

Kinshasa

697 904

714 877

1 412 781

600052

597408

1 197 460

116%

120%

118%

Kongo-Central

320 462

307 193

627 655

367 614

367 190

734 804

87%

84%

85%

Kwango

270 005

242 299

512 304

216000

221000

437 000

125%

110%

117%

Kwilu

623 028

600 252

1 223 280

550000

562000

1 112 000

113%

107%

110%

Maï-ndombe

276 844

253 084

529 928

185000

189000

374 000

150%

134%

142%

Equateur

223 661

213 753

437 414

136 105

134 415

270 520

164%

159%

162%

Tshuapa

154 440

137 958

292 398

128686

129822

258 508

120%

106%

113%

Mongala

230 011

208 405

438 416

153000

153000

306 000

150%

136%

143%

Sud-Ubangi

382 749

315 702

698 451

218000

217000

435 000

176%

146%

161%

Nord-Ubangi

184 774

153 962

338 736

112558

133710

246 268

164%

115%

138%

Tshopo

303 039

292 085

595 124

185000

183000

368 000

164%

160%

162%

Ituri

452 262

413 852

866 114

289000

285000

574 000

157%

145%

151%

Haut-Uele

195 839

184 915

380 754

149000

145000

294 000

131%

128%

130%

Bas-Uele

123 181

119 543

242 724

90000

90000

180 000

137%

133%

135%

Nord-Kivu

779 554

719 540

1 499 094

606000

610000

1 216 000

129%

118%

123%

Sud-Kivu

709 668

690 421

1 400 089

588 884

603 073

1 191 957

121%

115%

118%

Maniema

285 202

265 429

550 631

306 791

338 326

645 117

93%

79%

85%

Kasaï-Central

332 317

284 062

616 379

324000

324000

648 000

103%

88%

95%

Kasaï

322 818

287 697

610 515

272000

274000

546 000

119%

105%

112%

Kasaï-Oriental

288 153

259 564

547 717

307000

304000

611 000

94%

85%

90%

Sankuru

186 575

167 317

353 892

205000

205000

410 000

91%

82%

86%

Lomami

350 947

318 482

669 429

238000

236000

474 000

148%

135%

141%

Haut-Katanga

353 482

338 381

691 863

452 402

454 273

906 675

78%

75%

76%

Lualaba

204 637

189 307

393 944

237 856

196 855

434 711

86%

96%

91%

Tanganika

199 681

171 220

370 901

277 401

275 445

552 846

72%

62%

67%

Haut-Lomami

285 347

223 533

508 880

277 456

270 672

548 128

103%

83%

93%

RDC

8 736 580

8 072 833

16 809 413

7 404 666

7 408 598

14 813 264

118%

109%

113%

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

En 2017-2018, le taux brut de scolarisation est de 113% contre 110,3 % deux années précédentes (2014/2015), soit une augmentation de 2,7 point de %.Le taux brut de scolarisation des garçons au primaire est plus élevé à celui des filles, soit 118% contre 109% ;Quatorze provinces se situent au-dessus de la moyenne nationale (113 %) parmi lesquelles l'Equateur et Tshopo enregistrent le taux le plus élevé (162%) suivi du Sud-Ubangi (161 %). Les autres provinces se situent en dessous de la moyenne nationale. Dans ce dernier groupe, le Tanganyika ferme la marche avec 67 %.

Tableau 5: Taux Brut de Scolarisation au Secondaire par province administrative 2017-2018

ü Province

Inscrits au Secondaire

Estimation de la Population

de 12-17ans en 2017

TBS en %

G

F

GF

G

F

GF

G

F

GF

Kinshasa

419 909

420 879

840 788

825000

818000

1 643 000

50,9%

51,5%

51,2%

Kongo-Central

144 777

122 732

267 509

280 577

343 666

624 243

51,6%

35,7%

42,9%

Kwango

102 617

63 318

165 935

162000

161000

323 000

63,3%

39,3%

51,4%

Kwilu

314 643

225 745

540 388

412000

412000

824 000

76,4%

54,8%

65,6%

Maï-ndombe

255 813

63 034

318 847

139000

139000

278 000

184,0%

45,3%

114,7%

Equateur

94 094

65 598

159 692

115 429

111 671

227 100

81,5%

58,7%

70,3%

Tshuapa

52 977

31 487

84 464

119000

119000

238 000

44,5%

26,5%

35,5%

Mongala

95 278

55 209

150 487

130000

129000

259 000

73,3%

42,8%

58,1%

Sud-Ubangi

112 566

52 331

164 897

183000

182000

365 000

61,5%

28,8%

45,2%

Nord-Ubangi

61 504

28 009

89 513

93000

93000

186 000

66,1%

30,1%

48,1%

Tshopo

116 662

76 040

192 702

168000

167000

335 000

69,4%

45,5%

57,5%

Ituri

120 390

89 687

210 077

263000

258000

521 000

45,8%

34,8%

40,3%

Haut-Uele

43 791

30 237

74 028

132000

132000

264 000

33,2%

22,9%

28,0%

Bas-Uele

23 318

14 156

37 474

83000

78000

161 000

28,1%

18,1%

23,3%

Nord-Kivu

283 532

242 689

526 221

482000

499000

981 000

58,8%

48,6%

53,6%

Sud-Kivu

252 220

200 164

452 384

461 173

468 268

929 441

54,7%

42,7%

48,7%

Maniema

116 048

63 739

179 787

226 429

281 183

507 612

51,3%

22,7%

35,4%

Kasaï-Central

140 633

75 900

216 533

252000

252000

504 000

55,8%

30,1%

43,0%

Kasaï

119 669

76 536

196 205

214000

213000

427 000

55,9%

35,9%

45,9%

Kasaï-Oriental

94 916

58 396

153 312

243000

237000

480 000

39,1%

24,6%

31,9%

Sankuru

55 370

34 658

90 028

165000

159000

324 000

33,6%

21,8%

27,8%

Lomami

127 371

74 633

202 004

188000

184000

372 000

67,8%

40,6%

54,3%

Haut-Katanga

171 489

148 359

319 848

231 080

238 516

469 596

74,2%

62,2%

68,1%

Lualaba

60 332

41 820

102 152

186 372

181 877

368 249

32,4%

23,0%

27,7%

Tanganika

81 105

41 068

122 173

226 450

286 054

512 504

35,8%

14,4%

23,8%

Haut-Lomami

95 680

46 563

142 243

222 310

217 512

439 822

43,0%

21,4%

32,3%

RDC

3 556 704

2 442 987

5 999 691

6 202 820

6 360 747

12 563 567

57,3%

38,4%

47,8%

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

Tableau 6 : Evolution des statistiques de l'éducation/EPST de 2006-2007 à 2017-2018 et Projection

EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'EDUCATION/EPST de 2006-2007 à 2017-2018 et PROJECTION JUSQU' A 2021

Paramètres essentiels

Niveau

ANNUAIRES DE 2006 à 2015

PROJECTION

ANNUAIRE

PROJECTION

2006-2007

2007-2008

2008-2009

2009-2010

2010-2011

2011-2012

2012-2013

2013-2014

2014-2015

2015-2016

2016-2017

2017-2018

2018-2019

2019-2020

2020-2021

ETABLISSEMENTS

Ecoles

Pré-primaire

2428

2600

3311

3048

3396

3634

3814

4149

4648

5239

5906

5945

6702

7556

8518

Primaire

29420

31938

34512

35890

37749

40484

43218

48147

51578

53413

55313

53 471

55373

57343

59382

Secondaire

14163

15231

16927

17381

19708

20372

22698

23759

25.268

26766

28353

28240

29914

31687

33566

Total Ecoles

46011

49769

54750

56319

60853

64490

69730

76055

81494

85417

89571

87656

91989

96586

101466

CLASSES

Salle d'activités

Pré-primaire

6633

7489

9456

8656

9778

10845

11035

12365

13.545

14280

15054

15871

16732

17639

18596

Classes

Primaire

232686

251366

266855

276983

286908

306967

326533

363249

388.197

383178

378223

373 342

368515

363750

359047

Secondaire

98866

131269

143613

151853

170315

174190

191613

208950

223.547

232560

241937

251699

261848

272405

283389

Total Classes

338185

390124

419924

437492

467001

492002

529181

584564

625289

630018

635215

640912

647094

653794

661031

ELEVES

Effectifs enfants

Pré-primaire

172300

201351

249326

218842

244676

274189

283012

309143

338.668

377083

419856

467481

520507

579549

645287

Elèves

Primaire

8839888

9973365

10244086

10572412

11082501

11926835

12600876

13534625

14301438

15092737

15927818

16809413

17739478

18721003

19756836

Secondaire

2815234

3113803

3398550

3484466

3782945

3893647

3995631

4388425

4.576.311

5008635

5481801

5999691

6566482

7186817

7865756

Total Elèves

11827422

13288519

13891962

14275720

15110122

16094671

16879519

18232193

19216417

20478455

21829474

23276585

24826467

26487369

28267879

ENSEIGNANTS

Educateurs

Pré-primaire

6744

7241

10139

8585

9775

10676

11006

12580

14.543

15678

16902

18222

520507

579549

645287

Enseignants

Primaire

171457

187837

202153

208138

216578

233680

339951

383207

414.580

453886

496919

544039

17739478

18721003

19756836

Secondaire

179635

188808

2012273

218320

248591

253929

281996

300719

324.324

341393

359361

378274

6566482

7186817

7865756

 

357836

383886

2224565

435043

474944

498285

632953

696506

753447

810958

873182

940535

24826467

26487369

28267879

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

Tableau 7 : Nombre d'Ecoles au primaire par province

ECOLES_PRIMAIRE_ANNUAIRE 2017-2018

PROJECTION _ECOLES 2018-2019

PROJECTION_ECOLES 2019-2020

 

ECOLE PRIMAIRE

Total Public

Total Privé

Total Général

Total Public

Total Privé

Total Général

Total Public

Total Privé

Total Général

% Ecoles Par Province

Kinshasa

1493

2950

4443

1526

3015

4541

1601

3101

4702

8,2

Kongo-Central

1861

523

2384

1938

554

2492

1996

585

2580

4,5

Kwango

1791

5

1796

75

1808

1883

1921

29

1950

3,4

Kwilu

3189

40

3229

236

3087

3322

3420

21

3441

6

Maï-ndombe

1656

11

1667

63

1653

1717

1776

2

1778

3,1

Equateur

2022

53

2075

97

2062

2160

2168

68

2236

3,9

Tshuapa

1244

18

1262

37

1292

1329

1334

42

1376

2,4

Mongala

1315

64

1379

42

1398

1440

1410

81

1491

2,6

Sud-Ubangi

1610

99

1709

63

1708

1772

1727

108

1835

3,2

Nord-Ubangi

909

77

986

20

977

997

975

57

1032

1,8

Tshopo

1691

347

2038

79

2025

2104

1813

366

2179

3,8

Ituri

2040

140

2180

103

2167

2270

2188

163

2351

4,1

Haut-Uele

915

80

995

21

1031

1052

981

108

1090

1,9

Bas-Uele

682

26

708

11

709

720

731

14

745

1,3

Nord-Kivu

3213

712

3925

289

3753

4042

3446

740

4186

7,3

Sud-Kivu

3463

707

4170

333

3986

4319

3714

759

4473

7,8

Maniema

1598

95

1693

63

1709

1772

1714

121

1835

3,2

Kasaï-Central

2588

108

2696

159

2609

2769

2775

92

2867

5

Kasaï

2631

170

2801

168

2711

2879

2821

160

2982

5,2

Kasaï-Oriental

603

388

991

14

1038

1052

647

443

1090

1,9

Sankuru

1306

26

1332

40

1344

1384

1401

33

1434

2,5

Lomami

1538

123

1661

59

1658

1717

1649

128

1778

3,1

Haut-Katanga

1058

1282

2340

57

2379

2436

1135

1389

2523

4,4

Lualaba

828

335

1163

22

1196

1218

888

374

1262

2,2

Tanganyika

1562

83

1645

1628

89

1717

1675

103

1778

3,1

Haut-Lomami

2164

39

2203

2220

50

2270

2321

30

2351

4,1

Total

44970

8501

53471

46569

8804

55373

48225

9118

57343

 

%

84,1

15,9

100

84,1

15,9

100

84,1

15,9

100

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

Remarque : L'année 2017-2018, la province de Kinshasa représentait 4443 écoles primaires dont 1493publiques,soit 33,6%et 2950 Privées soit 66,4%.L'Etat a favorisé l'expansion du pôle privé délaissant son secteur public dans la pénurie.

TABLEAU 8 : Nombre d'Ecoles au Secondaire par ProvinceSource (Source : Annuaire Statistique EPST 2017-2018)

ECOLES_SECONDAIRE_ANNUAIRE 2017-2018

PROJECTION _ECOLES 2018-2019

PROJECTION_ECOLES 2019-2020

 

ECOLE SECONNDAIRE

Total Public

Total Privé

Total Général

Total Public

Total Privé

Total Général

Total Public

Total Privé

Total Général

% Ecoles Par Province

Kinshasa

828

1668

2496

873

1759

2632

945

1875

2820

8,9

Kongo-Central

1147

352

1499

1229

386

1615

1278

401

1679

5,3

Kwango

989

7

996

1038

9

1047

1100

9

1109

3,5

Kwilu

2260

44

2304

2406

47

2453

2549

49

2598

8,2

Maï-ndombe

974

2

976

1045

2

1047

1107

2

1109

3,5

Equateur

932

37

969

978

39

1017

1036

41

1077

3,4

Tshuapa

575

9

584

619

9

628

656

9

665

2,1

Mongala

691

50

741

725

53

778

768

56

824

2,6

Sud-Ubangi

580

77

657

607

81

688

643

86

729

2,3

Nord-Ubangi

529

29

558

567

31

598

601

33

634

2

Tshopo

941

241

1182

1000

256

1256

1062

269

1331

4,2

Ituri

742

109

851

782

115

897

828

123

951

3

Haut-Uele

315

64

379

323

66

389

342

70

412

1,3

Bas-Uele

285

20

305

307

22

329

325

24

349

1,1

Nord-Kivu

1637

490

2127

1720

524

2244

1822

555

2377

7,5

Sud-Kivu

1514

517

2031

1606

548

2154

1701

580

2281

7,2

Maniema

792

104

896

846

111

957

896

118

1014

3,2

Kasaï-Central

1296

93

1389

1367

99

1466

1448

105

1553

4,9

Kasaï

1339

121

1460

1422

134

1556

1506

142

1648

5,2

Kasaï-Oriental

253

229

482

264

245

509

280

259

539

1,7

Sankuru

487

34

521

503

35

538

533

37

570

1,8

Lomami

781

81

862

840

87

927

890

93

982

3,1

Haut-Katanga

513

1167

1680

539

1226

1765

571

1299

1870

5,9

Lualaba

359

153

512

376

162

538

398

172

570

1,8

Tanganika

759

86

845

806

91

897

854

97

951

3

Haut-Lomami

889

49

938

934

53

987

989

56

1046

3,3

Total

22407

5833

28240

23722

6192

29914

25128

6559

31687

 

%

79,3

20,7

100

79,3%

20,7%

100%

79,3%

20,7%

100%

 

Remarque : L'année 2017-2018, la province de Kinshasa représentait 2496 écoles secondaires dont 828 publiques, soit 33,2% et 1668 Privées soit 66,8%. Le pôle privé garde un seuil très élevé.

Tableau 9: Part du Budget de l'Education dans le Budget de l'Etat Exercices : 2016, 2017 et 2018

Secteur

2016

2017

2018

2019

Budget de l'Education (1)

982 656 385 016,00

1 207 506 848 636

1 747 841 192 594,00

 

Budget de l'Etat (2)

5 497 471 597 384,00

10 223 312 584 133

10 348 860 800 127,00

 

Part du Budget de l'Education dans le Budget de l'Etat (1/2)

17,87%

11,81%

16,89%

19,6%

Niveau d'Enseignement

2016

2017

2018

 

Autres affaires concernant l'enseignement

682 530 995 648,90

838 707 064 056

1 214 011 131 060,70

 

Autres affaires concernant la protection sociale

14 364 704 636,90

17 651 622 166

25 550 358 056,70

 

Enseignement non défini par niveau

2 355 548 242,40

2 894 542 465

4 189 790 360,00

 

Enseignement pré-primaire

26 286 391 837,30

32 301 218 059

46 755 345 162,80

 

Enseignement primaire

680 175 447 406,50

835 812 521 591

1 209 821 340 700,70

 

Enseignement secondaire

62 372 393 691,80

76 644 383 222

110 941 159 735,60

 

Enseignement supérieur

154 327 559 115,70

189 640 638 790

274 500 902 948,40

 

Services annexes à l'enseignement

406 894 746,00

500 000 000,00

723 739 660,20

 

Recherche-développement portant sur l'enseignement

24 328 970 953,80

29 895 902 062

43 273 699 998,30

 

Famille et enfant

2 619 330 801,60

3 218 683 489

4 658 977 789,10

 

Logement et conditions de logement

3 910 842 519,70

4 805 717 643

6 956 176 907,70

 

Lutte contre l'exclusion sociale

2 325 770 495,10

2 857 951 003

4 136 824 975,40

 

Maladie et invalidité

1 911 471 600,90

2 348 852 645

3 399 915 630,20

 

Organes exécutifs et législatifs, affaires financières et budgétaires, affaires étrangères

316 145 233,00

388 485 273

562 324 398,90

 

Recherche-développement dans le domaine de la protection sociale

1 220 684 238,10

1 500 000 000

2 171 218 980,50

 

Recherche-développement dans le domaine de la santé

196 821 386,70

241 857 862

350 084 253,70

 

Recherche-développement sur les affaires économiques

211 397 453,50

259 769 210

376 010 559,50

 

Services culturels

26 869 913,00

33 018 260

47 793 248,50

 

Services de santé publique

247 316 635,70

303 907 384

439 899 653,60

 

Services hospitaliers

54 859 282,20

67 412 129

97 577 662,70

 

Services récréatifs et sportifs

57 736 470,80

70 947 673

102 695 289,50

 

Vieillesse

2 583 680 113,00

3 174 875 245

4 595 566 261,90

 

Source : Annuaire Statistique de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique 2017-2018, Réalisé par la cellule technique pour les statistiques de l'éducation CTSE. Données recueillies au secrétariat général du MINEPST/Direction de l'Information pour la Gestion de l'Education DIGE/EPST.

NB : Les détails sur l'année 2019 ne sont pas encore rendus publics.

2.1.2. Présentation de la Sous Province Educationnelle de Matete

En délimitant notre étude dans l'espace, la sous-province éducationnelle de Matete a été choisie pour champ d'études.

2.1.2.1. Situation Géographique, historique et compétences en gestion

Signalons avant tout que Matete est l'une des Vingt-quatre communes qui composent la ville-province de Kinshasa la capitale de la République Démocratique du Congo. Le Bureau de la sous-province éducationnelle de MATETE est situé au n° 1 du Quartier BAHUMBU 1 dans la commune de Matete, District de MONT-AMBA, ville province de KINSHASA. A noter que dans notre pays, depuis l'époque coloniale, le ministère de l'éducation nationale, avait tendance à attribuer les écoles et bureaux gestionnaires les dénominations des entités auxquelles ils sont implantés.

Du point de vue historique, la Sous-Division de l'EPSP MATETE a vu le jour en 1990, regroupant les écoles des communes de Matete et Kisenso. Aussi, vu la nécessité de rapprocher les écoles des Sous-provinces éducationnelles pour un meilleur encadrement administratif et pédagogique; sur proposition du Secrétaire Général à l'enseignement primaire, secondaire et professionnel, les anciennes sous-provinces autrefois appelées Sous-Divisions ont été scindées et à la même occasion Kisenso était devenu une sous province éducationnelle autonome.

La régularisation découle de l'arrêté ministériel N°MINEPSP/CABMIN/1216/2017 la 29/08/2017 portant scission et création des Sous-Provinces éducationnelles de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel dans la ville province de KINSHASA. Notifié pour vulgarisation de l'entrée en vigueur par la lettre du Secrétaire Général N°MINEPSP/SG/MJM/NDIM/80/1027/2017.De nos jours, la sous-province éducationnelle dont il est question ne gère que les écoles publiques et privées agréées de la commune de MATETE.

Bien entendu, la sous-province éducationnelle est un bureau de l'EPST qui gère directement les écoles tant publiques que privées d'une entité décentralisée donnée. Elle est gérée par un Sous-Directeur communément appelé Sous-Proved. Celui-ci a le grade du Chef de Division. La structure de Matete comprend en son sein :

§ Un bureau de la sous-division qui inclut différentes cellules administratives ;

§ Des services techniques dont :

1. Une antenne SECOPE (Service de Contrôle de paie des Enseignants)

2. Une antenne SERNIE (Service National d'Identification des Elèves)

3. Deux pools d'Inspection Primaire et Secondaire

§ 223 écoles publiques et privées agréées, à savoir : 60 écoles publiques, et 163 écoles privées. Il s'agit notamment de :

§ 55 établissements d'enseignement maternel dont 52 écoles privées et 3 écoles publiques ;

§ 96 établissements d'enseignement primaire dont 62 écoles privées et 34 écoles publiques ;

§ 72 établissements d'enseignement secondaire dont 49 écoles privées et 23 écoles publiques.

Remarque : Il se dégage qu'à tous les degrés ou niveaux d'enseignement, l'offre privée est strictement supérieure à l'offre publique.

2.1.2.2. Sous Province Educationnelle de Matete : Paramètres de l'éducation

Tableau 10: Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2018-2019

Paramètres

Niveaux

Sexe

ENC

ECC

ECP

ECK

ECI

ECFRA

ECAS

ECR

ERMEC

ECL

Total Ecoles.

Publiques

Total Ecoles

Privées

Total

Général

Ecoles

Maternelle

-

03

-

-

01

-

-

-

01

-

05

55

60

Primaire

05

13

04

02

02

02

02

01

01

02

34

58

92

Secondaire

03

03

07

04

02

02

02

01

-

01

23

49

72

Total

08

23

08

04

05

04

03

01

03

03

62

162

224

Classes

Maternelle

-

12

-

-

03

-

-

-

03

-

18

149

167

Primaire

63

201

43

27

12

32

24

06

09

12

429

463

892

Secondaire

37

138

47

32

18

46

21

-

24

10

373

998

1372

Total

100

351

90

59

33

78

45

06

26

22

820

1610

2431

Effectifs

Elèves

Maternelle

GF

-

328

-

-

17

-

-

-

20

-

365

2853

3218

F

-

169

-

-

12

-

-

-

09

-

190

1521

1711

Primaire

GF

743

5670

562

348

299

538

422

148

312

338

9380

14414

23794

F

361

3328

263

182

140

312

201

74

173

166

5200

6961

12161

Secondaire

GF

884

4034

714

658

386

1045

425

-

366

297

8853

13606

22459

F

481

2827

658

485

232

698

254

-

207

44

5886

7058

12944

Total

GF

1627

10032

1280

1006

702

1603

867

148

698

635

18592

30873

49471

F

842

6324

921

667

384

1010

455

74

389

210

11272

15540

26816

Personnels

Enseignants

Maternelle

HF

-

16

-

-

03

-

-

-

03

-

22

149

171

F

-

16

-

-

03

-

-

-

03

-

22

149

171

Primaire

HF

74

210

46

30

12

36

24

06

11

12

461

468

929

F

39

110

18

19

04

18

09

04

09

03

233

163

396

Secondaire

HF

48

210

67

42

21

61

30

-

25

06

510

989

1499

F

03

50

06

11

03

20

05

-

04

-

102

153

255

Total

HF

122

436

113

72

36

97

54

06

39

18

993

1606

2599

F

042

176

24

30

10

38

14

04

43

03

384

465

822

Personnels

Administratifs

Maternelle

HF

-

07

-

-

01

-

-

-

02

-

10

83

103

F

-

01

-

-

01

-

-

-

02

-

04

55

59

Primaire

HF

13

45

09

06

04

06

04

02

02

04

95

154

249

F

04

16

03

01

-

02

02

-

01

01

30

45

75

Secondaire

HF

25

87

30

22

11

27

10

-

09

03

224

226

450

F

02

31

04

03

01

11

04

-

01

-

57

46

103

Total

HF

38

139

39

28

16

33

14

02

13

07

329

473

802

F

06

48

07

04

02

13

06

-

04

01

91

146

237

Personnels

Ouvriers

Maternelle

HF

-

06

-

-

02

-

-

-

01

-

09

91

100

F

-

04

-

-

01

-

-

-

01

-

06

59

65

Primaire

HF

08

28

08

04

03

04

04

02

02

04

67

105

172

F

02

04

01

02

02

-

-

01

-

01

13

32

45

Secondaire

HF

10

43

20

11

05

14

03

-

04

03

113

100

213

F

01

10

03

02

02

02

-

-

-

01

21

26

47

Total

HF

18

77

28

15

10

18

07

02

07

07

189

296

485

F

03

18

04

04

05

02

 

01

01

02

40

117

157

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Tableau 11: Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2019-2020

Paramètres

Niveau

Sexe

ENC

ECC

ECP

ECK

ECI

ECFRA

ECAS

ECR

ERMEC

ECL

Total Ecoles.

Publiques

Total Ecoles

Privées

Total

Général

Ecoles

Maternelle

-

02

-

-

01

-

-

-

-

-

03

52

55

Primaire

05

13

04

02

02

02

02

01

01

02

34

62

96

Secondaire

03

07

04

02

02

02

01

-

01

01

23

49

72

Total

08

22

08

04

05

04

03

01

02

03

60

163

223

Classes

Maternelle

-

10

-

-

03

-

-

-

-

-

13

140

153

Primaire

63

212

45

28

12

32

24

06

09

12

443

489

932

Secondaire

100

347

79

66

34

77

49

-

26

06

7782

1497

2279

Total

163

569

124

94

49

108

71

06

35

18

1238

2126

3364

Elèves

Maternelle

GF

-

317

-

-

107

-

-

-

-

-

424

2871

3738

F

-

174

-

-

53

-

-

-

-

-

227

1490

1717

Primaire

GF

1440

11655

1047

729

1020

1476

1020

216

577

618

19798

13436

33234

F

763

6282

491

495

531

719

531

89

296

307

10504

6676

17065

Secondaire

GF

1441

5211

580

1045

471

1368

631

-

385

297

11429

11874

23303

F

777

3492

225

563

258

852

333

-

204

41

6748

6263

13011

Total

GF

2881

17183

1627

1774

1558

2844

1651

216

962

915

31657

28181

59835

F

1540

9951

716

1058

842

1571

864

89

500

348

17479

14429

31908

Personnels

Enseignants

Maternelle

HF

-

11

-

-

03

-

-

-

-

-

14

147

161

F

-

11

-

-

03

-

-

-

-

-

14

147

161

Primaire

HF

70

225

47

30

12

36

24

07

15

12

478

498

976

F

41

115

21

19

05

18

09

04

10

05

247

175

422

Secondaire

HF

50

210

76

49

27

60

39

-

24

11

546

979

1525

F

07

55

06

08

02

18

14

-

08

02

120

144

264

Total

HF

120

446

123

79

42

96

63

07

39

23

1038

1624

2662

F

48

181

27

27

10

36

23

04

18

07

381

466

847

Personnels

Administratifs

Maternelle

HF

-

04

-

-

01

-

-

-

-

-

05

85

90

F

-

03

-

-

01

-

-

-

-

-

04

49

53

Primaire

HF

13

44

09

06

04

06

04

02

02

04

94

170

264

F

04

15

03

02

-

02

03

-

01

01

29

62

91

Secondaire

HF

24

91

42

23

11

27

20

-

10

02

250

323

573

F

02

38

06

03

01

11

05

-

03

-

69

58

127

Total

HF

37

139

51

29

16

33

24

02

12

06

349

578

927

F

06

56

09

05

02

13

08

-

04

01

104

169

273

Personnels

Ouvriers

Maternelle

HF

-

04

-

-

02

-

-

-

-

-

06

92

98

F

-

02

-

-

01

-

-

-

-

-

03

43

46

Primaire

HF

09

29

08

04

04

04

04

02

02

03

69

125

194

F

02

04

01

02

02

-

-

01

-

-

12

34

46

Secondaire

HF

11

57

24

14

07

15

07

-

07

02

144

116

260

F

01

14

04

03

02

02

02

-

02

01

31

37

68

Total

HF

20

90

32

18

13

19

11

02

09

05

219

333

552

F

03

20

05

05

05

02

02

01

02

01

46

114

160

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Tableau 12 : Evolution des statistiques scolaires par secteur d'enseignement

Paramètres

Niveaux

Sexe

Année scolaire 2018-2019

Année scolaire 2019-2020

Taux d'accroissement

 

Secteur public

Secteur privé

Total Général

Secteur public

Secteur privé

Total Général

Secteur public

Secteur privé

Ecoles

Maternelle

05

55

60

03

52

55

-4%

0,6%

Primaire

34

58

92

34

62

96

Secondaire

23

49

72

23

49

72

Total

62

162

224

60

163

223

Pourcentage

28%

72%

100%

27%

73%

100%

Classes

Maternelle

18

149

167

13

140

153

51%

32%

Primaire

429

463

892

443

489

932

Secondaire

373

998

1372

7782

1497

2279

Total

820

1610

2431

1238

2126

3364

Pourcentage

34%

66%

100%

36,8%

63,2%

100%

Elèves

Maternelle

GF

365

2853

3218

424

2871

3738

70%

-8,7%

Primaire

GF

9380

14414

23794

19798

13436

33234

Secondaire

GF

8853

13606

22459

11429

11874

23303

Total

GF

18592

30873

49471

31657

28181

59835

Pourcentage

38%

62%

100%

53%

47%

100%

Pers. Enseignants

Maternelle

HF

22

149

171

14

147

161

4,5%

1,1%

Primaire

HF

461

468

929

478

498

976

Secondaire

HF

510

989

1499

546

979

1525

Total

HF

993

1606

2599

1038

1624

2662

Pourcentage

38%

62%

100%

39%

61%

100%

Pers. Administratifs

Maternelle

HF

10

83

103

05

85

90

6%

22%

Primaire

HF

95

154

249

94

170

264

Secondaire

HF

224

226

450

250

323

573

Total

HF

329

473

802

349

578

927

Pourcentage

41%

59%

100%

38%

62%

100%

Pers. Ouvriers

Maternelle

HF

09

91

100

06

92

98

16%

16%

Primaire

HF

67

105

172

69

125

194

Secondaire

HF

113

100

213

144

116

260

Total

HF

189

296

485

219

333

552

Pourcentage

39%

61%

100%

40%

60%

100%

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Observations : En 2018, le secteur privé avait une tendance surprenante sur tous les paramètres y compris les effectifs-élèves ; en 2019 la pyramide est reversée, le secteur public prend la voussure très dominante des élèves. Le privé enregistre une diminution de 8% de sa population scolaire. Au public, le nombre d'écoles publiques décroit à 4%, mais par ricochet, le nombre des classes s'augmente, surtout au secondaire. En réalité, sur terrain, les salles de classes dans le vrai sens du terme, n'ont pas été construites. Il s'agit soit du dédoublement des vacations, soit de transformation des bureaux en classes, ou encore des adaptations en bâches ou en tôles sans murs qui ne sont pas à l'abri des intempéries et construites hors normes pédagogiques.

Tableau 13: Synthèse Evolution des statistiques de l'enseignement primaire, secondaire et technique 2019-2020 et 2019-2020

Paramètres

Année scolaire 2018-2019

Année scolaire 201-2020

Taux d'accroissement

Secteur public

Secteur privé

Total Général

Secteur public

Secteur privé

Total Général

Public

Privé

Nombre d'Ecoles

34

58

92

34

62

96

0%

6,8%

Pourcentage

37%

63%

100%

35%

65%

100%

Nombre de Classes

429

463

892

443

489

932

3,2%

5,6%

Pourcentage

48%

52%

100%

48%

52%

100%

Nombre d'Elèves

9380

14414

23794

19798

13436

33234

111%

-6,7%

Pourcentage

39%

61%

100%

60%

40,%

100%

Remarque: L'année scolaire 2019-2020 est une année exceptionnelle dans les annales de la Sous-province éducationnelle de Matete avec un taux d'accroissement 111%. Cet afflux se justifie par l'inscription des réintégrés du système, les réintégrés hors système, les entrées précoces, les entrées tardives y compris le lot venu du secteur privé.

Tableau 14: Répertoire des écoles publiques de Mateteédition 2018-2019

DENOMINATION

STRUCTURE-EFFECTIFS

TOTAUX

P.ENS

P.Adm

P.OUV

1ère

2ème

3ème

4ème

5ème

6ème

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

HF

F

HF

F

HF

F

Ecoles Non Conventionnées

01

EP1MAINDOMBE

20

10

03

15

08

02

15

08

02

29

09

02

25

11

02

31

12

02

125

58

14

14

11

02

01

02

01

02

EP2MAINDOMBE

08

03

03

15

08

03

13

03

03

13

03

02

15

07

02

21

08

02

85

32

15

17

07

03

01

01

01

03

EP3MAINDOMBE

22

11

03

21

11

03

31

16

02

26

19

02

36

17

02

29

14

02

165

89

14

16

08

03

02

02

-

04

EP4MAINDOMBE

24

20

03

29

18

03

24

05

02

19

08

02

34

22

02

27

15

02

146

88

14

21

10

03

-

02

-

05

EP 2 KIKINGA

30

09

01

25

09

01

28

13

01

41

15

01

42

22

01

56

26

01

222

94

06

06

03

02

-

02

-

Total

104

53

13

105

54

12

111

45

10

128

54

09

152

79

09

164

75

09

743

361

63

74

39

13

04

08

02

Ecoles Conventionnées Catholiques

01

EP 1 KINDA

69

33

03

67

38

03

72

36

02

69

37

02

69

37

02

78

39

02

424

220

14

14

04

03

01

02

-

02

EP 2 KI NDA

51

25

03

45

27

03

56

25

02

48

23

02

72

35

02

57

25

02

329

160

14

14

06

03

02

02

-

03

EP 1 KINZANZI

55

25

03

65

23

03

88

34

03

119

35

03

108

40

03

92

40

02

527

197

17

17

07

03

01

02

-

04

EP 2 KINZANZI

54

23

03

57

29

03

78

29

03

89

40

03

123

57

03

86

23

02

487

201

17

17

07

03

01

02

-

05

EP 3 BAHUMBU

26

16

03

32

18

03

42

19

03

48

26

02

71

33

02

59

38

02

278

150

15

16

08

03

01

02

-

06

EP4 BAHIUMBU

27

10

03

38

22

03

40

19

03

40

20

02

45

23

02

48

22

02

238

116

15

17

11

03

01

02

-

07

EP1 BATENDE

46

22

03

36

19

03

47

20

03

50

19

02

55

19

02

53

21

02

287

120

15

17

08

03

01

02

01

08

EP2 BATENDE

39

14

03

30

12

03

47

23

03

51

24

03

43

22

02

46

25

02

240

121

16

16

08

04

-

02

-

09

EP Ste TRINITE

118

66

04

120

87

04

127

67

04

139

59

04

142

77

03

114

56

03

760

412

22

24

16

03

01

02

-

10

EP5MAINDOMBE

121

83

03

113

80

03

142

122

03

163

143

03

156

135

03

131

122

03

826

685

18

18

15

03

01

02

01

11

EP MOLENDE

155

142

03

156

143

03

158

137

03

187

148

03

169

124

03

128

93

03

957

787

18

18

09

03

02

02

-

12

EP PULULU

34

17

02

28

17

02

33

13

01

45

19

01

51

28

01

55

29

01

246

123

08

10

06

02

01

01

-

13

EP BONDEKO

13

08

02

14

06

02

09

03

02

16

09

02

18

06

02

05

04

02

111

36

12

12

05

09

03

05

02

Total

808

484

 

801

521

 

939

547

 

1064

602

 

1122

636

 

952

537

 

5670

3328

210

110

45

16

16

28

04

Ecoles Conventionnées Protestantes

01

EP3 BATEKE

33

13

02

34

13

01

28

16

02

35

20

02

24

09

02

44

24

02

198

95

11

11

04

02

-

02

-

02

EP4 BATEKE

23

12

02

25

05

02

24

12

02

27

06

02

28

09

02

42

22

02

169

66

11

11

03

02

01

02

-

03

EP1 ANUNGA

26

13

03

21

05

03

19

10

03

28

14

02

27

17

02

30

14

02

151

73

15

15

06

03

02

02

01

04

EP KIESE

06

04

01

10

05

01

08

07

01

07

05

01

09

05

01

04

02

01

44

29

06

09

05

02

-

02

-

Total

88

42

08

90

28

07

79

45

08

97

45

07

88

40

07

120

62

07

562

263

46

46

18

09

03

08

01

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Tableau 15: Répertoire des écoles publiques de Mateteédition 2018-2019

DENOMINATION

STRUCTURE-EFFECTIFS

TOTAUX

P.ENS

P.ADM

P.OUV

1ère

2ème

3ème

4ème

5ème

6ème

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

HF

F

HF

F

HF

F

Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

01

EP.1 NGILIMA

25

10

03

22

12

03

21

11

02

27

21

02

44

21

02

49

26

02

198

101

14

16

10

03

-

02

01

02

EPA 2 NGILIMA

19

11

03

20

12

02

20

07

02

30

19

02

30

17

02

31

15

02

150

81

13

14

09

03

01

02

01

TOTAL

44

21

06

42

24

05

41

18

04

67

40

04

74

38

04

80

41

04

348

182

27

30

19

06

01

04

02

ECOLES CONVENTIONNEES SALUTISTES

01

EP1 BATEKE

44

21

02

34

15

02

42

19

02

38

12

02

44

25

02

65

31

02

267

123

12

12

04

02

01

02

-

02

EP2 BATEKE

22

16

02

17

14

02

26

10

02

31

12

02

35

11

02

24

09

02

155

78

12

12

05

02

01

02

-

TOTAL

66

37

04

51

29

04

68

29

04

69

24

04

79

36

04

89

40

04

422

201

24

24

09

04

02

04

 

Ecoles Conventionnées Islamiques

01

EP 1 BILENGE

17

08

01

29

14

01

23

11

01

21

12

01

32

15

01

23

11

01

145

71

06

06

02

02

02

01

-

02

EP 8 BILE NGE

22

09

01

17

06

01

26

10

01

31

13

01

35

18

01

23

13

01

154

69

06

06

02

02

-

02

01

TOTAL

39

17

02

46

20

02

49

21

02

52

25

02

67

33

02

46

24

02

299

140

12

12

04

04

02

03

01

Ecoles Conventionnées Fraternité

01

EP1 BAHUMBU

24

17

03

38

20

03

42

19

03

53

29

03

59

26

02

58

34

02

274

145

16

18

09

03

02

02

-

02

EP2 BAHUMBU

41

15

03

36

21

03

43

26

03

37

19

03

56

25

02

54

35

02

264

141

16

18

09

03

-

02

-

TOTAL

65

32

06

74

41

06

85

45

03

90

48

06

115

51

04

112

69

04

539

286

32

36

18

06

02

04

 

ECOLES CONVENTIONNEES LUMIERE

01

EP 1 LIGBONGO

37

20

01

47

18

01

29

13

01

34

17

01

36

20

01

47

26

01

230

114

06

06

02

02

01

02

-

02

EP3 LIGBONGO

21

10

02

24

10

02

14

05

02

16

08

01

17

10

01

16

09

01

108

52

09

06

01

02

-

02

01

TOTAL

58

30

03

71

28

03

43

18

03

50

25

01

53

30

02

63

35

02

338

166

15

12

03

04

01

04

01

Ecoles Conventionnées Mennonite

01

EP MENNONITE

53

34

02

38

18

02

53

30

02

33

28

01

59

28

01

56

33

01

312

173

09

11

09

02

01

02

-

Ecoles Conventionnées Réveil

01

EPBETHESDA

38

20

01

23

12

01

23

13

01

26

12

01

25

12

01

13

05

01

148

44

06

06

04

02

-

02

01

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Tableau 16 : Répertoire des écoles publiquesde Mateteédition 2019-2020

DENOMINATION

STRUCTURE-EFFECTIFS

TOTAUX

P.ENS

P.Adm

P.OUV

1ère

2ème

3ème

4ème

5ème

6ème

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

HF

F

HF

F

HF

F

Ecoles Non Conventionnées

01

EP 1 MAINDOMBE

41

19

03

41

23

03

34

20

02

33

16

03

61

28

02

74

45

03

284

151

14

16

10

02

01

02

01

02

EP 2 MAINDOMBE

40

19

03

38

18

03

31

15

03

31

15

02

39

21

02

36

17

02

221

108

15

16

07

03

01

02

01

03

EP3 MAINDOMBE

35

20

03

32

16

03

46

25

02

31

17

02

42

26

02

54

29

02

240

133

14

16

10

03

02

02

 

04

EP4 MAINDOMBE

47

17

03

37

18

03

41

23

02

41

27

02

39

22

02

57

34

02

262

141

14

16

11

03

-

02

 

05

EP 2 KIKINGA

70

37

01

73

33

01

69

38

01

76

38

01

74

34

01

81

50

01

433

230

06

06

03

02

-

01

 

TOTAL

233

112

13

221

108

13

221

121

10

212

113

10

255

131

09

302

175

10

1440

763

63

70

41

13

04

09

02

Ecoles Conventionnées Catholiques

01

EP 1 KINDA

143

86

03

126

54

03

138

64

02

106

50

02

131

80

02

112

56

02

156

390

14

14

04

03

01

02

-

02

EP 2 KI NDA

145

70

03

128

72

03

140

71

02

126

61

02

128

72

02

121

58

02

788

404

14

14

06

03

02

02

-

03

EP 1 KINZANZI

210

96

03

152

72

03

155

62

03

194

83

03

189

67

03

166

54

02

1066

434

17

17

07

03

01

02

-

04

EP 2 KINZANZI

177

66

03

118

61

03

165

64

03

166

68

03

191

84

03

136

64

02

944

407

17

17

07

03

01

02

 

05

EP 3 BAHUMBU

90

45

03

100

54

03

113

60

03

85

44

02

128

73

02

120

54

02

636

323

15

17

09

03

01

02

 

06

EP4 BAHIUMBU

126

62

03

90

44

03

120

62

03

109

45

02

102

52

02

105

48

02

660

313

15

17

10

03

-

02

 

07

EP1 BATENDE

190

93

03

150

70

03

137

70

03

164

84

03

130

60

03

119

61

03

820

438

18

21

11

03

01

02

-

08

EP2 BATENDE

212

106

03

185

104

03

193

9.3

03

205

105

03

212

103

03

194

97

03

1201

608

18

18

10

03

-

02

-

09

EP SAINTE TRINITE

366

195

04

299

149

04

302

183

04

303

161

04

304

141

04

280

151

04

1854

980

24

26

18

03

-

03

01

10

EP5 MAINDOMBE

191

97

03

153

86

03

168

117

03

154

117

03

183

147

03

164

140

03

1013

704

18

20

12

03

01

02

01

11

EP MOLENDE

199

143

03

185

161

03

182

160

02

174

151

03

201

155

03

162

127

03

1103

897

18

18

09

03

02

02

-

12

EP PULULU

131

66

02

95

42

02

116

59

03

121

47

02

103

55

01

113

52

01

678

321

10

11

06

02

01

02

-

13

VILLAGE BONDEKO

63

27

02

18

12

02

26

12

03

17

08

02

04

02

01

08

02

01

136

063

14

15

06

09

04

05

02

TOTAL

2243

1152

41

1799

981

38

1955

1077

37

1924

1024

34

2006

1091

32

1800

964

30

11655

6282

212

225

115

44

45

29

04

Ecoles Conventionnées Protestantes

01

EP3 BATEKE

67

37

02

72

35

02

62

23

02

55

20

02

50

23

08

52

19

02

358

150

12

12

06

02

-

02

-

02

EP4 BATEKE

52

26

02

35

17

02

32

10

02

53

31

02

47

25

02

49

21

02

268

130

12

11

03

02

01

02

-

03

EP1 ANUNGA

45

21

03

40

21

03

29

14

03

36

20

02

50

24

02

40

22

02

240

122

15

15

07

03

02

02

01

04

EP KIESE

34

17

01

49

26

01

41

19

01

25

13

01

22

11

01

10

03

01

181

89

06

09

05

02

-

02

-

TOTAL

198

101

08

196

99

08

164

66

08

169

84

07

169

83

07

151

65

07

1047

491

45

47

21

09

03

08

01

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

Tableau 17 : Répertoire des écoles publiques de Mateteédition 2019-2020

DENOMINATION

STRUCTURE-EFFECTIFS

TOTAUX

P.ENS

P.ADM

P.OUV

1ère

2ème

3ème

4ème

5ème

6ème

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

GF

F

Cl

HF

F

HF

F

HF

F

 

Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

01

EP.1 NGILIMA

66

39

03

60

29

03

50

24

02

60

35

02

70

33

02

70

39

02

376

202

14

16

10

03

-

02

01

02

EPA 2 NGILIMA

70

31

03

49

23

02

41

27

03

56

31

02

71

44

02

66

37

02

353

293

14

14

09

03

02

02

01

TOTAL

136

70

06

109

52

05

91

51

05

116

66

04

141

77

04

136

76

04

729

495

28

30

19

06

02

04

02

 

Ecoles Conventionnées Salutistes

01

EP1 BATEKE

103

52

02

70

40

02

80

38

02

77

41

02

86

47

02

95

50

02

511

268

12

12

04

02

01

02

-

02

EP2 BATEKE

102

51

02

60

25

02

66

33

02

74

37

02

92

50

02

115

67

02

509

263

12

12

05

02

02

02

-

TOTAL

205

103

04

130

65

04

146

71

04

151

78

04

178

97

04

210

117

04

1020

531

24

24

09

04

03

04

-

 
 

Ecoles Conventionnées Islamiques

01

EP 1 BILENGE

95

54

01

73

33

01

71

33

01

66

38

01

60

29

01

75

39

01

440

226

06

06

02

02

-

02

01

02

EP 8 BILE NGER

68

30

01

67

33

01

69

31

01

67

33

01

72

66

01

59

27

01

402

190

06

06

03

02

-

02

01

TOTAL

163

84

02

140

66

02

140

64

02

133

71

02

132

95

02

134

66

02

842

416

12

12

05

04

-

04

02

 

Ecoles Conventionnées Fraternité

01

EP1 BILENGE

115

41

03

89

37

03

104

51

03

140

97

03

117

54

02

132

67

02

697

327

16

18

09

03

02

02

-

02

EP8 BILENGE

114

59

03

106

53

03

125

57

03

181

97

03

131

59

02

122

67

02

779

392

16

18

09

03

-

02

-

TOTAL

229

100

06

195

80

06

229

108

06

321

174

06

248

103

04

254

134

04

1476

719

32

36

18

06

02

04

-

 

Ecoles Conventionnées Lumière

01

EP 1 LIGBONGO

74

42

01

48

27

01

56

23

01

60

30

01

46

27

01

60

32

01

344

181

06

06

02

02

01

02

-

02

EP3 LIGBONGO

62

32

01

49

19

01

46

22

01

50

23

01

33

13

01

34

17

01

274

126

06

06

03

02

-

01

-

TOTAL

136

74

02

97

46

02

102

45

02

110

53

02

79

40

02

94

49

02

618

307

12

12

05

04

01

03

-

 

Ecoles Conventionnées Mennonite

01

EP MENNONITE

67

37

02

113

59

02

108

55

02

82

39

01

77

41

01

72

35

01

577

296

09

15

10

01

01

02

-

 

Ecoles ConventionnéesRéveil

01

EP BETHESDA

50

17

01

39

20

01

40

15

01

35

12

01

30

12

01

22

13

01

216

089

06

07

04

02

-

02

01

Source : Sous-province éducationnelle de Matete : Réalisé par la cellule technique de planification de l'éducation.

2.2. Méthodologie

Cette partie est axée sur la présentation du déroulement des investigations ainsi que le codage des différents instruments utilisés. A cette vue, nous présenterons les différentes démarches amorcées au cours de nos recherches sur terrain, à savoir la population d'étude, l'échantillon et ses caractéristiques y compris les procédés scientifiques auxquels nous avons fait recours pour récolter les données, pour traiter et analyser les résultats.

2.2.1. Population d'étude

Par population d'étude, il faut entendre l'ensemble des éléments parmi lesquels on aurait pu choisir un échantillon. Autrement dit, l'ensemble d'éléments qui possèdent les caractéristiques que l'on veut étudier. (L.D'HAINAUT, 2000, p.23). Notre recherche s'articule à la gratuité de l'enseignement primaire face aux défis ; et, ceux-ci sont mieux explicités en milieux scolaires. D'où, la population retenue dans cette étude est celle des enseignants du primaire des établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete.

2.2.2. Echantillon et ses caractéristiques

Pour G. Delandshere (1976, p.337), tirer un échantillon c'est choisir un nombre limité d'individus, d'objets, ou d'événements dont l'observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière à l'intérieur de laquelle le choix a été fait. Javeau (1975), définit l'échantillon comme étant un groupe de sujets auxquels l'instrument de recherche est administré. Ainsi, l'échantillon de cette étude est constitué de 90 sujets sur un total 478 enseignants des écoles primaires publiques de la sous-province éducationnelle de Matete.

2.2.2.1. Caractéristiques de l'échantillon

Les écoles primaires publiques de Matete ont au total 478enseignants dont 247 Femmes et 231Hommes. Nous avons préféré réaliser ce travail avec un échantillon de 90 sujets sur 478.Comme la sous-division de Matete regorge plusieurs réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles, nous avons jugé utile de tirer l'échantillon dans tous les réseaux pour avoir l'image globale de la réalité du terrain. Le nombre d'enquêtés était choisi arithmétiquement en fonctiondu nombre d'écoles couvrant ce réseau d'enseignement. Donc, cet échantillon est probabiliste du type stratifié pondéré.

Tableau 18 : Répartition des sujets selon les réseaux d'enseignement ou régime de gestion

Réseaux d'enseignement ou régime de gestion

Nombre d'écoles

Nombre des sujets d'études par régime de gestion

%

1

Ecoles Non conventionnées

05

13

14,44

2

Ecoles Conventionnées catholiques

13

35

38,89

3

Ecoles Conventionnées protestantes

04

11

12,22

4

Ecoles Conventionnées Kimbanguistes

02

5

5,55

5

Ecoles Conventionnées salutistes

02

5

5,55

6

Ecoles Conventionnées Islamiques

02

5

5,55

7

Ecoles Conventionnées Réveil

01

3

3,33

8

Ecoles Conventionnées Mennonite

01

3

3,33

9

Ecoles Conventionnées Lumière

02

5

5,55

10

Ecoles Conventionnées fraternité

02

5

5,55

Total

34

90

100

Ce tableau indique la représentation des différents réseaux d'enseignement dans l'étude. Il fallait tirer un échantillon de 90 enseignants dans 34 écoles primaires publiques de la juridiction. La première colonne reprend les numéros d'ordre, suivi des réseaux d'enseignement ou régime de gestion, nombre d'écoles par réseau, nombre de sujets d'enquête par réseau et le pourcentage.

Tableau 19: Répartition des sujets par sexe

Personnel enseignant et sujets retenus pour l'étude

Sexe

 

Masculin

Féminin

Total

Total Personnel enseignant des écoles primairespubliques

231

247

478

Pourcentage

48,32

51,67

100

Nombre de sujets retenus pour l'étude

43

47

90

Pourcentage

47,78

52,22

100

Sur 90 sujets: 43, soit 47,78% sont des hommes contre 47, soit 52,22% des femmes.

Tableau 20: Répartition des sujets par tranche d'âge

Tranches

d'âge

#177;20-29ans

30-39 ans

40-49 ans

50-59 ans

60 ans +

Total

Nombre de sujets d'études par Tranche

d'âge

12

15

20

26

17

90

Pourcentage

13,33

16,67

22,22

28,89

18,89

100

De ce tableau : 12 sujets, soit 13,33% sont des femmes et des hommes âgés de #177;20-29ans; 15 Sujets, soit 16,67% âgés ; 20 sujets, soit 22,22% âgés de 40-49 ans ; 26 sujets, soit 28,89 âgés de 50-59 ans et 17 sujets, soit 18,89% ayant 60 ans d'âge ou plus.

Tableau 21 : Répartition des sujets par Niveau d'études

Qualification

D4

D6

P6

G3/A1

L2/A0

Total

Nombre de sujets

11

59

13

5

2

90

Pourcentage

12,22

65,56

14,14

5,56

2,22

100

Ce tableau indique : 11 sujets, soit 12,22% avaient un niveau d'études équivalent à la 4e année des humanités pédagogiques, sanctionné à l'époque par un brevet d'instituteur ; 59, soit 65,56%diplômés de 6ans des humanités pédagogiques, 13 sujets, soit 14,14%diplômés de 6ans des autres sections ; 5 sujets, soit 5,56% diplômés de 3e Graduat en pédagogie appliquée; et enfin 2 sujets, soit 2,22% des licenciés.

Tableau 22 : Répartition des sujets par ancienneté dans le métier d'enseignant

Tranches

#177;1-9ans

10-19ans

20-29ans

30ans+

Total

Ancienneté dans l'enseignement

17

20

32

21

90

Pourcentage

18,9

22,2

35,6

23,3

100

De ce tableau : 17 sujets, soit 18,9% avaient une expérience professionnelle se situant entre #177;1-9ans ; 20 sujets, soit 22,2% expérimentés de 10-19ans ; 32 sujets, soit 35,6 expérimentés de 20-29ans et 21 sujets ayant totalisé 30ans ou plus le métier d'enseignant.

2.2.3. Méthode

Une méthode se définit comme étant l'ensemble des démarches que suit l'esprit pour découvrir et démontrer la vérité. Pinto et Madeleine Grawitz (1993,p.289), considèrent la méthode comme étant une voie à suivre pour résoudre la problématique de l'étude.

Victor Hugo a souligné l'importance de la méthode pour la réussite d'une recherche scientifique. Car, la valeur d'un travail scientifique est fonction de la trajectoire parcourue, estime-t-il. Nietzche, cité par AziaDimbu (2019,p.60), disait qu'il n'y a des richesses que des méthodes. C'est par elle que le chercheur trouvera des réponses à ses questionnements.

Dans le cadre de cette étude, nous avons recouru à la méthode systémique à la fois quantitative et qualitative. Un abrégé des techniques a servi de repère. Pour récolter les données, nous avons utilisé les techniques d'observation, le questionnaire d'enquête, l'entretien et l'analyse documentaire. Pour le dépouillement des données, nous avons recouru à l'analyse de contenu, et pour l'analyse l'indice de pourcentage et le test statistique.

2.2.3.1. Techniques de récolte des données

1. Observation

Cette méthode d'investigation scientifique consiste à étudier le comportement sur le terrain (Mayer, R. et Ouellet, F.1991, p.404). L'observation pour cette étude a été d'une importance capitale, pour s'éloigner des affirmations gratuites dont sont victimes un nombre des recherches, nous avons préféré descendre sur terrain, c'est-à-dire en milieu scolaire, voire salles de classes pour contempler les défis que pose la gratuité.

Partant, nous avons utilisé d'une part, l'observation directe méthodique, c'est-à-dire, les investigations moyennant une grille d'observation débouchant sur l'enregistrement systématique des éléments. D'autre part, l'observation participative en s'intégrant dans le groupe des enseignants et élèves, participants aux discussions tout en gardant notre singularité. Cette dernière nous a permis de passer d'une vision extérieure à une analyse par l'intérieur du vécu des participants.

2. Questionnaire d'enquête

L'enquête par questionnaire est une série des questions bien structurées que l'on soumet aux sujets enquêtés en vue de dégager ou de connaître les opinions, les points de vue ou les avis des sujets à propos d'un problème donné. Pour Jean del Baylet (2000, pp.71-72), l'enquête par questionnaire est une technique efficace de récolte des données car, elle permet d'avoir les points de vue de plusieurs enquêtés à la fois. Dans le cadre de la présente étude, nous avons utilisé les questions du type ouverte, fermé et semi-ouverte.

3. Entretien (ou Interview)

L'entretien ou l'interview est une interrogation d'une personne par une autre. Ce procédé consiste à ouvrir un tête-à-tête, un dialogue, une communication, d'une part le chercheur, d'autre part l'informateur. Un dialogue au sujet duquel le chercheur donne son point de vue sur une question déterminée de la recherche. Pour cette étude, nous avons interviewé les enseignants tant débout qu'assis du secteur public concernés par l'application de la gratuité de l'enseignement primaire afin d'approfondir les avis et considérations des uns des autres.Essentiellement, il a été question d'une interview libre qui, au préalable, accorde le maximum de liberté d'expression à l'enquêté afin de lui permettre de vider la substance de nos préoccupations.

4. Analyse Documentaire

Pour NgongoDisashi(1999, p.192), la technique documentaire est celle qui s'occupe de l'étude des preuves muettes qui sont des textes écrits ou des oeuvres produites par des hommes, des documents en un mot. Contrairement aux paroles, les documents ont une longévité plus grande et sont susceptibles d'être séparés de leurs producteurs pour l'étude et interprétation. La technique documentaire est un procédé de grande envergure voire incontournable dans une étude, car il permet au chercheur d'approfondir et d'enrichir le fond de la thèse.

Cette technique nous a permisde pénétrer certains documents existants en rapport avec notre objet d'étude pour mieux outiller l'élaboration du présent mémoire. Pour ce faire, nous avons eu à lire plusieurs ouvrages qui s'articulent aux politiques éducatives, les décisions départementales, les arrêtés ministériels, les annuaires de l'EPST, la constitution du pays, la loi-cadre de l'enseignement national, les déclarations mondiales sur l'Education Pour Tous dont la déclaration de jomtien en Thaïlande, le rapport du forum de Dakar, etc. Les revues fournies par le bureau de l'UNESCO sur les objectifs de développement durable, les rapports techniques des quelques services centraux du secrétariat général de l'EPST, les rapports de la sous-province éducationnelle de Matete et fichiers répertoires des écoles. Dans cette recherche, l'analyse documentaire était la première source d'informations.

2.2.3.2. Techniques de dépouillement des données

Après avoir récolté les données, plusieurs similitudes ont été dégagées entre les réponses des enquêtés; ce fait nous a renvoyé à l'usage de l'analyse de contenu comme technique de dépouillement des données.

1. L'analyse du contenu

Dans les sciences sociales, cette technique a vu le jour autour des années 30 et fait ses preuves lors de la seconde guerre mondiale, notamment dans l'étude de l'opinion publique et de la propagande ennemie (Mayer et Ouellet, 1991). Elle a aussi fait ses preuves en psychologie, notamment dans le traitement des questions ouvertes. L'analyse du contenu s'intéresse à des documents écrits ou à des communications verbales. Cela dans le but de répondre à la question : « qui dit quoi ? A qui ? Comment ? Et avec quel effet ? » (Kelly cité par Gauthier, 1984, p.297). Elle est le traitement systématique des idées exprimées dans un document écrit ou dans une communication verbale, cela dans le but de les interpréter.

Berelson a fait savoir que l'analyse du contenu est une technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les interpréter.

2.2.3.3. Technique de traitement des données

Après l'étape de collectes des données, le chercheur fait généralement face à des données qu'il ne sait pas immédiatement utiliser. Ces données brutes nécessitent ainsi d'être analysées et interprétées à la lumière des hypothèses ou des questions soulevées au départ. Ce traitement se fait de manière générale par le recours à la statistique différentielle ou descriptive.

De ce fait, l'analyse descriptive a pour fonction de structurer un portrait des résultats de la recherche qui soient tels qu'ils permettent de comprendre qualitativement autant que quantitativement le comportement des sujets. (Charbonneau cité dans Robert, 1988, p. 312).Si la statistique descriptive permet d'organiser, de présenter les données sous forme numérique, l'inférence statistique permet de généraliser les résultats observés sur l'échantillon à l'ensemble de la population cible et de tester les hypothèses, afin de vérifier si les écarts constatés entre les données sont dues à une cause aléatoire ou à une cause systématique.

Bref, l'indice de pourcentage et chi-deux ont été utiles à cette étape de travail.

2.2.4. Difficultés rencontrées

Nous avons mené nos enquêtes dans un contexte tout particulier. Les enseignants n'appréciant pas tellement la gratuité nous accordaient difficilement l'occasion de s'entretenir voire de répondre aux questions leur adressées. Pour y parvenir il fallait beaucoup de supplications. Certains d'entre eux cautionnaient l'entretien par une somme d'argent. Il y avait d'autres contraintes très sérieuses compte tenu de la grogne sociale qui se vit à travers le pays. Nous avons commencé les enquêtes au mois de Décembre 2019 pour finir en Mars 2020.

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Comme son titre l'indique, nous avons comme préoccupation essentielle dans ce chapitre de présenter, d'analyser et d'interpréter les résultats des données empiriques de ce travail. Rappelons que cette étude consacrée aux défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC ne pouvait guère confirmer ou rejeter quoi que ce soit sans pour autant vérifier les avis et considérations des enseignants qui sont les principaux artisans du secteur éducatif. C'est alors que nous avons préféré mener une étude de terrain qui nous a permis d'entrer en contact avec la couche sociale appropriée à cette étude.

L'extraction de l'opinion des enquêtés s'avère à notre avis, la maîtrise de l'étude car leurs avis et considérations nous ont servi à appréhender ce que les enseignants pensent des défis dont fait face la gratuité de l'enseignement proclamée et mise en application en République Démocratique du Congo. A ce titre, nous avons souhaité présenter ces résultats sous forme des tableaux commentés en vue de permettre au potentiel lecteur de comprendre la vraie signification de chaque fréquence.

3.1. Présentation des résultats d'enquête

Il sied de rappeler ici que la présente étude a connu le concours de plusieurs techniques pour la collection des données, notamment, le questionnaire, l'interview ou l'entretien, etc. A la même posture, lors de nos descentes sur terrain, le recours à une grille d'observation était retenu pour noter toutes les observations faites sur l'état des locaux et les conditions d'apprentissage mais aussi les réponses aux questions d'ordre générique parce qu'il était très important de créer un cadre de collaboration entre chercheur-enquêté.

3.1.1. Questions d'opinions

Cette étape était la plus cruciale de la présente dissertation, car c'est ici que nous avions bien cueilli les avis des enseignants sur les défis de la gratuité de l'enseignementprimaire en RDC. Nous avons clairement indiqué dans le chapitre premier l'influence des enseignants dans cette recherche.

251642368251641344Question n°1.Est-il possible de réaliser l'objectif de l'Education Pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite ? Justifiez-vous !

Tableau 23 : Réactions des enseignants à la question n°1

Réactions

Fréquence

Pourcentage

Justification

Fréquence

Pourcentage

Non

82

91,11

Ont justifié

78

86,67

Oui

7

7,78

N'ont pas justifié 

12

13,33

Sans réaction

1

1,11

Total

90

100

Total

90

100

Dans la représentation ci-dessus, il s'est dégagé que dans l'ensemble de la population d'étude, 82 enseignants soit 91,11% ont fait savoir que la réalisation de l'Éducation Pour Tous est étroitement liée à la gratuité de l'enseignement élémentaire garantie. Les prosélytes de cette affirmation soutiennent que lepaiement des frais scolaires par les parents d'élèves constituait une importante barrière pour l'universalisation de l'enseignement. La couche sociale la plus élevée au pays est constituée de la population démunie qui n'a pas facilement accès aux besoins fondamentaux dont l'éducation, ont-il renchérit. Ainsi, la gratuité devient l'élément moteur pour la promotion de l'égalité des chances à tous les enfants d'avoir accès à l'éducation de base.

7 enseignants soit 7,78% ont soutenu la thèse selon laquelle la gratuité de l'enseignement n'est pas indispensable pour réussir l'universalisation. Bon nombre de sujets ici n'ont justifié leur point de vue. Deux personnes seulement ont essayé d'extrapoler au cours d'un entretien: « la gratuité est bel et bien là, allez dans nos quartiers, vous trouverez beaucoup d'enfants qui ne vont pas à l'école, exclament deux instituteurs de l'EP MOLENDE ». Cette assertion renvoie à susciter le caractère obligatoire de la fréquentation de l'école primaire, garantie par la constitution du 18/02/2006.Même en France, l'on apprendqu'il y a encore un registre des enfants et adolescent en dehors de l'école, ont-ils ajouté. Pour eux, les études ont un prix ; et enfin 1 de sujets soit 1,11% s'est abstenu de tout commentaire.

Question n°2.La gratuité de l'enseignement est-elle effective dans votre école? Si oui, quels sont les avantages ? Si non, pourquoi ?

Tableau 24 : Effectivité de la gratuité à l'établissement d'appartenance du sujet

Réaction

Fréquence

pourcentage

Explication

Fréquence

Pourcentage

Oui

71

79,89

Ont expliqué

87

96,67

Non

19

21,11

N'ont pas expliqué

3

3,33

Sans réaction

0

0

Total

90

100

Total

90

100

De ces résultants, 71 sujets soit 79,89% ont affirmé que la gratuité de l'enseignement est en application dans leurs établissements scolaires. Au demeurant, les sujets sont unanimes que la gratuité de l'école offre beaucoup d'avantages, notamment la viabilité et peuplement des classes, la suppression des frais de motivation en charge des parents, la prise en charge des enseignants et des frais de fonctionnement de l'établissement par l'Etat, la diminution de la déperdition scolaire, tous les enfants, quel que soit le rang social des parents, ont désormais accès égal à l'école.

A noter, 19 enquêtés soit 21,11% ont répondu négativement. Subséquemment, Ils ont révélé qu'en réalité des faits, la gratuité n'a pas réussi à s'installer dans leurs établissements scolaires cette année pour des raisons ci-après : les parents continuent à contribuer pour la fabrication des bancs et pupitres, pour la réfection des bâtiments scolaires. De commun accord avec le comité des parents, ces derniers payent chaque trimestre une somme d'argent pour remédier aux plaintes des enseignants qui jusqu'à ce jour continuent à déplorer l'enveloppe salariale allouée par l'Etat congolais mais aussi le soutien enseignants nouvelles unités. Indiquent les enquêtés.

251643392251644416Question n°3. Qu'est-ce que la gratuité de l'enseignement primaire a-t-elle apporté de plus aux conditions de vie de l'enseignant congolais ? A vous personnellement!

Tableau 25 : Impact de la gratuité sur la survie de l'enseignant

Impact

Fréquence

pourcentage

Argumentation

Fréquence

Pourcentage

Positif

41

45,56

Ont poussé des arguments

87

96,67

Négatif

41

45,56

N'ont pas argumenté

3

3,33

Sans réaction

8

8,88

Total

90

100

Total

90

100

Deux courants de pensées contradictoires se dégagent sur cette question : 41 enseignants soit 45,56 affirment que la gratuité de l'école a apporté un plus dans leur vie. Leurs arguments tournent autour de la petite majoration du revenu mensuel de l'enseignant, la considération sociale et l'estime. Ils profitent ici de l'occasion pour dévoiler que l'enseignant ne valait plus rien dans la société du fait qu'il était rémunéré en monnaie de singe. La fonction enseignante commence à redevenir attractive. Dans le même ordre d'idées ils ont réaffirmé qu'en tant que parents à la fois, la gratuité de l'école a réduit les exigences financières en termes de prise en charge de la scolarité des enfants.

Par opposition, 41 enseignants soit 45,56 se sont montrés sceptiques aux éventuels apports de la gratuité, disant qu'elle n'est porteuse de rien, au contraire elle a aggravé la misère en supprimant toutes motivations des parents sans pour autant harmoniser le salaire. Un enseignant de l'EP KINZAZI fait savoir : « Avant l'application de la gratuité, seulement avec les contributions des parents je n'avais pas moins de 500$ (cinq cents dollars américains) par mois y compris le maigre salaire de l'Etat, ce qui me permettait de louer une maison de 200$ et de subvenir aux autres besoins fondamentaux. Aujourd'hui, on nous impose la gratuité avec un salairequi ne vaut même pas 200 $. Imaginez vous-même mon sort avec toute la maisonnée  cher étudiant!De cet enseignant, peut-on espérer la qualité d'enseignement?

Ils présentent une autre facette : la gratuité devient à force une source des pressions mentales avec des sérieuses répercussions sur la santé physique. On assure l'encadrement des effectifs très élevés dans des conditions dûment précaires. Et, en enfin, 5 enseignants soit 6% se sont abstenus de répondre.

Nous avons remarqué aussi la mauvaise interprétation de la gratuité. Une mauvaise interprétation de la politique gouvernementale en faveur de la « gratuité » de l'enseignement primaire pourrait laisser penser que celle-ci est totale et à effet immédiat. Certains ne contemplent pas la gratuité comme opportunité. Il est indéniablement important que l'État mette en place un dispositif d'information et de communication efficace en favorisant l'utilisation des relais communautaires existants : radios, églises, associations locales etc.) Pour garantir une compréhension correcte de la politique gouvernementale par les bénéficiaires (parents, élèves, enseignants) et éviter les erreurs d'interprétation.

251645440Question n°4. La gratuité de l'enseignement primaire, proclamée et mise en application en RDC, est-elle déjà stable ? Justifiez-vous !

Tableau 26 : Avis sur la Stabilisation de la gratuité de l'enseignement

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Justification

Fréquence

Pourcentage

Oui

10

11,11

Ont justifié

83

92,22

Non

77

85,56

N'ont pas justifié 

7

7,78

Sans réaction

3

3,33

Total

90

100

Total

90

100

Dans ce tableau, il se dégage que 10 sujets soit 11,11% ont répondu oui, pour ainsi dire, la gratuité de l'enseignement primaire est déjà stable. Les raisons avancées pour justifier leur assertion se récapitulent par l'amélioration de salaire des enseignants, le paiement d'un lot des enseignants non payés communément appelé NP et l'engagement de l'Etat qui promet à la population de se faire premier financeur de l'éducation. Ils signalent aussi que les enfants ne sont plus chassés de l'école faute de paiement des frais d'écolage comme par le passé.

A l'inverse, 77 enseignants soit 85,56% ont répondu non, la gratuité de l'enseignement est loin d'être stable. Pour eux, le gouvernement a mis la charrue devant le boeuf, c'est-à-dire, la gratuité n'a pas été bien préparée ; plusieurs facteurs et barrières d'instabilité ont été évoqués lesquels si l'on y prend pas garde, la fameuse gratuité risque d'enfoncer de plus en plus l'école congolaise.

Il s'agit principalement de la démotivation des enseignants estimant qu'ils sont toujours mal payés (le salaire alloué aux enseignants s'élève à #177;360.000fc 180$ au taux du marché pour les enseignants du primaire et 367.000fc 184$ pour ceux du secondaire), la tentative d'altération du protocole d'accord de Bibwa sur l'augmentation du salaire des enseignants en paliers, le pléthore d'élèves et moins de place dans les salles de classes, la détérioration des conditions d'apprentissages dont l'insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de 380.000 enseignants nouvelles unités non payés. Les 3 autres sujets soit 3,33% de l'ensemble n'ont pas commenté la question.

Question n°5 : Quels sont les principaux problèmes (pédagogiques, administratifs,sociaux-climat de la classe) crées par la gratuité dans votre salle de classe ?

Tableau 27 : Principaux problèmes crées par la gratuité dans salle de classe 

Problèmes

F

%

Afflux d'élèves face à l'insuffisance des structures d'accueil. Ceci ne permet plus à l'enseignant d'interagir correctement avec la classe en général et chaque élève en particulier, la difficulté à s'assurer l'assimilation des matières par les élèves. S'ensuit la difficulté d'exécuter comme il se doit les tâches liées au contrôle des matières, notamment la correction des devoirs et exercices dirigés. L'horaire des cours n'est plus respecté par contrainte du temps si l'on s'intéresse à combler les hiatus des élèves. Manque de suivi individuel des travaux des élèves.

55

30,22

L'insuffisance des matériels didactiques (livres, manuels scolaires, cartes et autres) à la disposition des apprenants et l'insuffisance des fournitures scolaires à la disposition de l'enseignant.

43

23,62

La Difficulté de contrôler les relations interpersonnelles (maitriser les liens d'affinités entre élèves). Le manque de contact personnel élève-maître.

22

12,09

L'indiscipline, trop de bruits, bagarres et cas des blessures.

21

11,54

La pénurie des conditions sociales adéquates (étouffement dans les classes, carence des bancs et pupitres).

21

11,54

L'insatisfaction et la démotivation des enseignants suite au non-respect de pallier-paie et différents pactes signés entre l'Etat et le bacsyndical des enseignants dont le protocole d'accord de Bibwa

20

10,98

Remarques : L'absence de total des fréquences indique l'inflation de N. Un seul sujet avait la possibilité de fournir plus d'un avis.

251647488

251646464Question n°6 : Dans votre école, constatez-vous quelques avancées réalisées par le gouvernement dans le souci de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement élémentaire?

Tableau 28: Avancées réalisées jusqu'ici pour stabiliser la gratuité

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Justification

Fréquence

Pourcentage

Oui

30

33,33

Ont justifié

70

77,78

Non

55

61,11

N'ont pas justifié 

20

22,22

Sans réaction

5

5,56

Total

90

100

Total

90

100

Comme l'illustre le tableau ci-dessus, 30 enseignants soit 33,33% ont reconnu les avancées réalisées par le gouvernement dans l'optique de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement. Les adeptes de cette thèse ont soutenu deux avancées dont l'allocation des frais de fonctionnement aux écoles, bureaux gestionnaires et l'identification des nouvelles unités; par contre, 55 sujets soit 61,11% n'ont reconnu aucune avancée concrète si ce ne sont que les discours de persuasion.

251648512 Ensuite, 5 sujets soit 5,56% n'ont pas donné leurs avis. 

Question n°7. Sachant que partout à travers le monde, la gratuité de l'enseignement a comme conséquence phare l'afflux de la population scolaire et la redynamisation de tout le système :

a. Vos capacités d'accueil (salle de classe et cours de récréation) sont-elles adaptées à l'afflux actuel d'élèves? Justifiez-vous !

Tableau 29: Rapport élève-classe et cour de récréation

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Justification

Fréquence

Pourcentage

Oui

28

31,11

Ont justifié

72

80

Non

60

66,67

N'ont pas justifié 

18

20

Sans réaction

2

2,22

Total

90

100

Total

90

100

En réponse à cette question, 28 sujets soit 31,11 % ont affirmé que les effectifs scolaires correspondent aux capacités d'accueil des locaux; à l'opposé, 60 sujets soit 66,67% ont fait montre que l'insuffisance des capacités d'accueil et dépassement du taux d'occupation des locaux sont des faits réels. Vous n'avez qu'à parcourir nos registres d'appel. Ces enseignants pensent que si l'on tient compte des normes pédagogiques, on va très vite conclure que les dispositifs font cruellement défaut.En principe, les inscriptions devraient être fonction des nombres des places disponibles, ce qui n'a pas été le cas dans nos écoles cette année ; estiment-ils. Subséquemment, 2 enseignants soit 2,22% n'ont pas intervenu quant à ce.

En réponse à l'afflux prévu d'enfants dans le système, notamment du fait des mesures de gratuité de l'enseignement primaire et de leurs répercussions sur l'enseignement secondaire, le Gouvernement devait élargir la capacité d'accueil par la construction et la réhabilitation de salles de classe et leur équipement en mobiliers scolaires dans des conditions sanitaires viables.Les tableaux sur l'évolution des statistiques scolaires démontrent clairement le surpeuplement des classes dans la plupart des écoles publiques de la sous province éducationnelle de Matete. Nous avons enregistré des écoles dont le rapport élève/classe est supérieur à 100. Plus de 100 élèves dans une même salle de classe, qu'en est-il de l'encadrement ?

b. Disposez-vous d'un équipement pédagogique adapté à la population scolaire actuelle ?

Tableau 30 : Adéquation Equipement pédagogique-population scolaire

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Non

79

87,78

Oui

11

12,22

Sans réaction

0

0

Total

90

100

Par rapport à ce tableau, il est à observer que 11 enseignants soit 12,22% ont fait savoir qu'ils sont dans le bon en ce qui concerne les outils de formation. 79 enseignants soit 87,78% indiquent qu'ils ne disposent pas en quantité les outils pédagogiques, que ce soit du côté des maîtres que des élèves, en l'occurrence les livres.Il n'est pas étonnant de rencontrer une telle vérité puisque la gratuité est introduite dans un contexte d'improvisation. L'expression de la majorité ici est une réalité vivante. Il n'est pas à démontrer, depuis plusieurs décennies l'école congolaise est caractérisée par la carence du matériel didactique le plus élémentaire. La preuve en est qu'on arrive plus à organiser comme il faut les sections techniques et professionnelles. Toutes les écoles préfèrent les options normales qui n'exigent pas assez. Selon les résultats de la recherche, dans de nombreuses écoles, les manuels font défaut, ce qui rend difficile le travail des enseignants et ne facilite pas les apprentissages.

Cette réalité ne fait l'objet d'aucun débat, puisque la mise à disposition de manuels dans les écoles publiques a fonctionné normalement jusque vers les années 1980. Par la suite, toutes les initiatives mises en place par l'État se sont soldées par des résultats mitigés, voire des échecs. L'ensemble du dispositif de conception, de production et de distribution des manuels scolaires s'est effondré à cause des pillages de 1991 et 1993 et de l'amenuisement des ressources budgétaires. Quant à l'enseignement technique, il pâtit surtout d'une insuffisance de matériels didactiques et d'auxiliaires pédagogiques qui ne contribue guère à valoriser les options scientifiques et techniques, sans parler de l'absence de laboratoires et d'équipements. D'où la nécessité de la mise en place d'une politique nationale en matière de manuels scolaires

c. Aviez-vous été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la gratuité dans votre classe ?

Tableau 31: Approches méthodologiques à l'intention des enseignants

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Oui

0

0

Non

84

93,33

Sans réaction

6

6,67

Total

90

100

Les résultats ci-dessus indiquent ce qui suit : aucun enseignant soit 0% ne professe avoir été préparé à faire face aux conséquences de la gratuité. Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% ont répondu « non », qui veut dire donc n'avoir pas été préparé ; Et, 6 enseignants soit 6,67% n'ont pas réagi.

Nous voudrions accentuer ici que le service national de formation des enseignants SERNAFOR en sigle a cessé de jouer son rôle depuis des années. Ce qui est fort déplorable, le personnel enseignant surtout les débutants,accusent beaucoup d'insuffisance sur le plan méthodologique.Aucun enseignant ne reconnait avoir été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la gratuité. Alors que de nos jours l'enseignant et l'enseignement ont une consonance et de plus en plus frise le péjoratif compte tenu de la faible efficacité des enseignants et rendement mitigés des élèves.Au clair, l'image de l'instituteur traduite par les programmes donne le premier rôle aux savoirs. Mais le maître doit aussi être préparé aux méthodes d'enseignements, à la gestion des élèves, aux capacités administratives, etc.

Jean Batiste de la Salle a compris que la réussite d'un projet éducatif dépend essentiellement de la qualité de ceux qui le mettent en oeuvre. Si le maître est principalement considéré comme éducateur, sa fonction est élevée à une mission qui engage le mérité de sa personne.De bons enseignants constituent la pierre d'assise des apprentissages de qualité chez les élèves.

Partant, la formation des enseignants devient le levier le plus efficace pour la réussite scolaire des élèves.

Question n°8. Comment appréciez-vous les conditions d'apprentissages en général dans votre classe?

Tableau 32: Appréciation sur les conditions d'apprentissage

Réactions

Fréquence

Pourcentage

Très bonnes

4

4,44

Bonnes

22

24,44

Assez bonnes

23

25,56

Insuffisantes

36

40

Médiocre

5

5,56

Total

90

100

De ces résultats, il est à constater que 4 enseignants soit 4,44% soutiennent, très bonnes sont les conditions d'apprentissages dans leurs salles de classes ; 22 enseignants soit 24,44% indiquent que les conditions sont plutôt bonnes ; 23 enseignants soit 25,56% donnent l'appréciation assez bonnes ; 36 enseignants soit 40% partagent l'avis selon laquelle les conditions sont alarmantes, donc insuffisantes ; et enfin, 5 enseignants soit 5,56% les qualifient de médiocre. En général, les conditions d'apprentissages sont insuffisantes par ce que la gratuité s'est fait sans planification.

Non seulement les réponses sorties des items, notre propre expérience sur terrain peut bienconfirmer la pénurie des conditions d'apprentissages viables dans la plupart des écoles que nous avons enquêté. Il n'est pas étonnant de dévoiler ici l'insuffisance en bancs, pupitres et autres mobiliers scolaires. Les élèves s'assoient à même le sol.

Question n°9. Pensez-vous que le moment était indiqué pour la proclamation officielle de la gratuité de l'enseignement élémentaire dans notre pays ?

Tableau 33: Analyse critique de la période où la gratuité a été proclamée

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Oui

29

32,22

Non

60

66,67

Sans réaction

1

1,11

Total

90

100

Ce tableau démontre ce qui suit : 29 enseignants soit 32,22% estiment que, malgré les différentes contraintes, l'heure était venue pour promouvoir l'égalité de chances à tous les enfants congolais d'avoir accès à l'éducation de base; 60 sujets soit 66,67% supputent que, du point de vue des indicateurs, le moment n'était pas encore indiqué pour se lancer dans une telle aventure ; 1 enseignant soit 11,1% n'a pas fourni un quelconque avis.

L'acception, le chef de l'Etat a mis la charrue devant le boeuf revient ici au cours d'un entretien avec un instituteur de l'EP MAINDOMBE. Techniquement, le président de la République devait charger au MINEPST la mise en oeuvre de l'intention compte tenu de la maitrise du secteur par ses différents services techniques et structures d'appui. Le ministère à son tour favoriserait une approche participative en vue d'obtenir l'adhésion de toutes les parties prenantes à la vision gouvernementale et aux réformes à entreprendre, ainsi que leur implication effective dans l'élaboration des mesures d'accompagnement.

Les pressions qui rongent la gratuité de l'enseignement aujourd'hui découlent autrement d'une absence presque totale du processus de planification. Un nombre important des sujets concernés par cette étude ont indiqué que l'heure n'était pas au rendez-vous pour appliquer une gratuité qui soit totale. Il fallait évoluer progressivement selon le contexte et le cadre économique du pays.Présentement, les mécanismes institutionnels et techniques conçus pour la mise en oeuvre des objectifs stratégiques surtout la gratuité manquent d'efficacité et de pertinence.Dans cette recherche d'équilibre entre action immédiate et analyse prospective, entre créativité et planification, il convient de considérer la situation actuelle dans la perspective de la reconstruction afin que les actions d'aujourd'hui préparent les réformes nécessaires à un avenir de progrès.

Au regard des changements inscrits à l'ordre du jour, la planification stratégique reste le moyen le plus efficace pour le MEPST de clarifier sa vision et sa mission. Elle est aussi l'occasion pour lui de définir ses objectifs stratégiques et de choisir les priorités en matière de développement du sous-secteur. Elle offre également un cadre référentiel que les acteurs situés aux différents niveaux du système peuvent s'approprier et qui sert de base commune pour faire converger les actions individuelles et collectives en direction des changements majeurs à entreprendre.En même temps, elle dote le MEPST d'un cadre de mesure de performances lui permettant de suivre et d'évaluer régulièrement les progrès accomplis dans la réalisation de sa mission sur la base de critères et d'indicateurs préalablement définis.

Le renforcement des capacités locales de gestion, entre autres, par la formation des « gestionnaires » au niveau de l'administration et de l'école et par la mise en place de procédures permettant la traçabilité serviraient d'un véritable passeport pour réussir à faire asseoir la gratuité. Le MINEPST doit renforcer sa mission de développer un leadership participatif et partenarial pour construire avec les acteurs éducatifs et les autres partenaires un système éducatif inclusif,diversifié, pertinent et de qualité.

Question n°10. Qu'est-ce que, selon vous, le gouvernement devrait préalablement faire pour institutionnaliser la gratuité de l'enseignement primaire?

Tableau 34: Ce que le gouvernement devait faire en avant-plan

Avis des enquêtés : contradictoires mais complémentaires

F

%

1

Un nombre d'enseignants estiment qu'il était nécessaire de commencer par revaloriser la fonction enseignante  par l'amélioration des conditions de vie; un salaire décent avec autres allocations et doter les écoles des moyens financiers suffisants.

43

34,4

2

Pour cette catégorie des enquêtés, le gouvernement devait commencer par la construction des nouvelles écoles pour rationaliser l'offre éducative face à l'explosion démographique. Mais aussi le recrutement et payement des nouvelles unités à tous les niveaux.

40

32

3

Une partie fait remarquer que l'appel au dialogue consensuel avec les enseignants et tous les acteurs éducatifs servirait d'un sauf-conduit à l'appropriation de la vision du Chef de l'Etat qui vient réveiller les dispositions légales consacrant la gratuité de l'éducation. Ce groupe de sujets réfléchissent que le gouvernement devait commencer par préparer les acteurs éducatifs, discuter avec les praticiens et dégager un consensus sur l'opérationnalisation ;tenir compte de la mise en place des dispositifs de première nécessité pour réussir le pari de la gratuité ;les péripéties de résolution des préalables ;Tenir compte des critères de recrutement des nouveaux élèves dans les établissements.

37

29,6

4

Certains d'autres pensent que le gouvernement ne devait rien faire, il a fait ce qu'il fallait faire. Proclamer la mise en oeuvre de la gratuité de l'éducation de base suffit. Ils soutiennent qu'il ne manquait presque rien, la question était liée au manque de volonté politique. Quels que soient les défis, la gratuité de l'enseignement a allégé les ménages du paiement des frais de scolarité de leurs enfants et beaucoup d'enfants jadis non scolarisés ont rejoint le chemin de l'école.

5

4

Question°11. Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ? Si positif, démontrez ! Si négatif, pourquoi?

Tableau n°35: Impact de cette première phase de la gratuité sur la qualité de l'enseignement

Réaction

Fréquence

Pourcentage

Justification

Fréquence

Pourcentage

Positif

18

20

Ont justifié

88

97,78

Négatif

70

77,78

N'ont pas justifié 

2

2,22

Sans réaction

2

2,22

Total

90

100

Total

90

100

Le tableau ci-dessus démontre brièvement que 18 sujets, soit 20 % projettent que, même dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera positivement sur la qualité de l'enseignement. Ils arborent ensuite, accorder l'égalité de chance à tous les enfants congolais d'avoir accès à l'éducation de base, est un signal fort et un tournant décisif qui traduit la volonté de l'Etat congolais à redynamiser son système éducatif. Pour eux, le quantitatif va faire un vibrant appel au qualitatif.

En désaccord, 70 sujets soit 77,78% considèrent que, lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera négativement sur la qualité de l'enseignement. Les partisans de cette opinion supputent que la réussite des objectifs éducatifs est liée à plusieurs facteurs sans lesquels les résultats seraient virtuels. Ils citent ici parmi ces facteurs, la motivation du personnel enseignant, l'aménagement des moyens pédagogiques et didactiques, etc. Selon eux, notre gouvernement a couru très vite en besogne, puisque, sur terrain, les enseignants sont démotivés et que les matériels les plus élémentaires pour un encadrement pédagogique optimal font cruellement défaut. Les enseignants révèlent qu'ils font face aux multiples défis dans leurs salles de classes.

Les chefs d'établissements ont recruté les nouveaux élèves, non selon les critères de l'administration scolaire, mais suivant l'ordre du gouvernement qui somma les bourgmestres d'instruire aux gestionnaires d'écoles de recruter sans trop d'exigences ; dévoile un enseignant de l'EP1 BAHUMBU.

Ce qui a fait que soient recrutés, de manière désordonnée, et les réintégrés du système, les réintégrés hors système sans aucun test de réintégration encore moins le recours au taux d'encadrement et de la disponibilité des places dans les classes sollicitées. Maintenant les écarts entre le développement cognitif des élèves s'avèrent très significatifs. La situation suscite des doutes et les enseignants demeurent sceptiques à l'incidence de la gratuité sur la qualité dans les conditions actuelles. Ensuite, 2 sujets soit 2% n'ont pas réagi à la question.

Question n°12. Que faut-il faire, selon vous, pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et y parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

Du moins à cette question, nous avons dégagé l'unanimité des sujets, rarement dans les recherches en sciences humaines. C'est-à-dire tous les enquêtés ont reconnu la nécessité de concevoir des bonnes politiques pour baliser le chemin de réussite à l'initiative salutaire que fructueuse prônée par l'Etat Congolais. Après compilation des différents items et analyse des avis tirés des entretiens, nous avons regroupés les éléments de réponse dûment complémentaires qui se résument en ces termes :

Tableau 36: Propositions des enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité 

Propositions

F

%

1

Améliorer les conditions de vie des enseignants et revaloriser la fonction enseignante, allouer un budget conséquent à l'éducation.

49

28,82

3

Outiller les écoles de bonnes infrastructures, construire les nouvelles écoles, réhabiliter les anciennes en état de dépréciation et ajouter des locaux dans l'enceinte des écoles où il y a encore de l'espace pour contenir l'afflux d'élèves provoqués par la gratuité.

43

25,29

4

Améliorer les conditions d'apprentissages sur tous les plans y compris les bancs et pupitres.

32

18,82

5

Initier des nouvelles approches pédagogiques et méthodologiques pour relever la qualité de l'enseignement.

32

18,82

6

Assurez la formation des enseignants.

10

5,88

7

Repenser les programmes de formation en les adaptant l'enseignement aux besoins de la société, aménager aussi l'emploi du temps pour la leçon et les horaires de cours.

4

1,35

Nous voudrions argumenter l'acception la « revalorisation de la fonction enseignante et du renforcement des capacités des éducateurs. » Cette notion revient plusieurs fois aux différents entretiens que nous avons eu avec les enseignants du secteur, (voir les résultats de nos items). En dépit des avancés, les plaintes sont unanimes pour larmoyer la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants face à la détérioration de la vie sociale, et surtout, la tentative d'ablation du protocole d'accord portant augmentation de salaire palier connu sous le nom de l'accord de Bibwa.

Nous pouvons noter, tant que les principaux artisans de l'école resteront insatisfaits, il sera aussi illusoire et fallacieux d'imaginer la stabilisation de la gratuité. Dit-on si l'on veut que le maître soit utile, il faut qu'il soit respecté et jouir d'une vie qui lui assure un certain prestige. La mission de l'enseignant devient particulièrement complexe lorsque l'efficacité de l'école devient une exigence première. Bien payer l'enseignant a une dimension psychosociale très claire qui a des effets visibles sur le rendement de ce dernier.Par ailleurs, la démotivation et le mauvais moral des enseignants peu rémunérés sont autant de facteurs qui affectent négativement leur rendement. S'y ajoutent la faible attractivité de la profession et les difficultés de renouvellement du corps enseignant.

A en croire, malgré l'éventuelle augmentation des recettes de l'État au cours de la période en termes de chiffres, les dépensespubliques en faveur de l'EPSP n'ont cessé de décroître. L'Etat n'a pas été à mesure de concilier le catalogue d'intentions à la réalité. Cette situation a pour conséquence le délabrement des infrastructures scolaires et l'insuffisance des équipements et des matériels pédagogiques.

La part de budget allouée à l'éducation et dans le primaire en particulier stagne ou diminue en raison du manque de liquidités, de l'apparition de nouvelles priorités budgétaires et d'un faible engagement politique. Le développement et la mise en oeuvre d'une stratégie nationale permettront de répondre de manière complète aux problèmes concernant le statut social, la motivation, la rémunération, la formation, le déploiement et la gestion de l'enseignant. Cette stratégie visera essentiellement à améliorer les conditions de travail et la maîtrise du métier d'enseignant.

3.2. Analyse différentielle des résultats

Au cours du dépouillement de nos items, nous avons remarquécomme s'il existait une certaine relation entre les opinions des enseignants et les variables réseau d'enseignement, qualification et ancienneté. En cela, nous avions estimé que les opinions seraient influencées par variables ci-haut énumérées.

En conséquence, comme il a été bien signalé, l'option principale de cetravail c'était la recherche de l'adéquation gratuité de l'école et qualité de l'enseignement pour espérer un rendement meilleur. Cependant, nous allons ici mesurer la relation entre les trois variables etles opinions des enseignants sur « l'incidence de la gratuité de l'enseignement, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement. » Voir Question n°11.

Rappel question n° 11 : Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ?

Tableau 37: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement selon le variable réseau d'enseignement

Impact

Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

Total

ENC

ECC

ECP

ECK

ECS

ECI

ECR

ECM

ECL

ECF

Positif

2

5

4

1

0

1

2

1

1

1

18

Négatif

11

30

7

4

5

4

0

2

3

4

70

Sans avis

0

0

0

0

0

0

1

0

1

0

02

Total

13

35

11

05

05

05

03

03

05

05

90

Remarque :Après avoir dégagé les fréquences théoriques des fréquences observées, suivant la règle, nous avons opté de calculer leChi-deux avec la correction de YATES dont les calculs détaillés sont renvoyés dans les annexes du travail.

X2=[ ] 2

251649536La formule pour calculer le Chi-deux, correction de YATES est:

X2=Chi-deux ou Chi-carré ;

fe= Fréquence théorique ;

fo= Fréquence observée

dl= Degré de liberté

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 18, la valeur chi-deux calculée est de 249.681, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 28.869. Nous résolvons de rejeter l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable réseau d'enseignement. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

Tableau 38 : Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Qualification.

Impact

Qualification

Total

D4

D6

P6

G3

L2

Positif

7

7

3

1

0

18

Négatif

3

52

9

4

2

70

Sans avis

1

0

1

0

0

02

Total

11

59

13

05

02

90

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 8, la valeur chi-deux calculée est de 26.020, et celle-ci est supérieure à la valeur tabulaire 15.507. Nous résolvons de rejeter l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets sont influencées significativement par la variable qualification. Donc, il y a compatibilité entre les variables comparées.

Tableau 39: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Ancienneté.

Impact

Ancienneté

Total

1-9ans

10-19ans

20-29ans

30ans+

Positif

10

5

2

1

18

Négatif

7

15

29

19

70

Sans avis

0

0

1

1

02

Total

17

20

32

21

90

Au seuil de .05, avec un degré de liberté équivalent à 6, la valeur chi-deux calculée est de 11.867, et celle-ci est inférieure à la valeur tabulaire 12.592. Nous résolvons de valider l'hypothèse nulle. Autrement dit, les opinions des sujets ne sont pas significativement influencées par la variable ancienneté. Donc, il y a incompatibilité entre les variables comparées.

3.3. Discussiondes résultats

Rappelons que nous n'avons pas été les premiers à parler de la gratuité de de l'enseignement au Congo, et par honnêteté intellectuelle, nous étions obligés de retracer la part des prédécesseurs. Sur ce, nous avons retenu trois travaux antérieurs dont un mémoire de licence rédigé parArlette Malu (2009-2010); et deux articles publiés : un article par le professeur Gratien Mokonzi(2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo(2013).

Après dissection de ces travaux antérieurs par rapport à notre regard sur le sujet commun de la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo, nous avons dégagés beaucoup des points de convergents, des réalités similaires voire complémentaires et moins sont les contradictions apparentes.

Il sied de rappeler ici que le mémoire de Arlette MaluMasiala (2009-2010) s'interrogeait des causes qui entravaient de rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en RDC alors que garantie par la loi fondamentale du pays depuis 2006. Ses investigations l'ont poussé à conclure que la gratuité restait lettre désuète par manque de volonté politique des tenants du pouvoir.

Par contre, les articles du professeur Gratien Mokonzi(2012) et celui de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013)étaient publiés dans un contexte où la gratuité de l'enseignement était déjà en application (à partir de la rentrée scolaire 2010-2011) pour les classes de 1ere, 2e et 3e à travers la république hormis les provinces de Kinshasa et de Lubumbashi. Les deux recherches allaient dans le sens d'évaluer l'incidence de la gratuité sur le rendement scolaire.

Notre recherche intervient aussi dans un contexte où la gratuité est déjà en application. Mais, cette fois, elle est généralisée à travers toute la république et ce pour toutes les classes du primaire.

Bien entendu, nous allons focaliser beaucoup plus l'attention sur le rapport entre notre étude et les deux dernières recherches qui vont presque dans un même sens. Car, pour Arlette Malu, ce qui empêcherait en premier lieu la mise en application de la gratuité de l'enseignement serait le manque de volonté politique. Alors que dans notre contexte avec les deux autres articles, il y a des éventuels prétextes d'une volonté politique.

Bien que les trois recherches soient menées dans différents milieux dont les provinces de Bas-Congo, Bandundu, Kinshasa et Kisangani, les résultats paraissent similaires, si pas les mêmes. Dans tous les cas, Il est à déplorer la considération : « les déclarations des autorités sur la gratuité souffrent d'une absence notoire des politiques de planification stratégique». Cette assertion revient plusieurs fois dans toutes nos recherches.

Voici les similitudes observées :

1. Les plaintes sont unanimes, tant la déclaration de 2010 que celle de 2019, la gratuité de l'enseignement est toujours introduite dans un contexte d'improvisation, et cela sur base des calculs politiques. Pour les études antérieures, la déclaration politique du président Joseph Kabila est intervenue le 30 Août 2010, soit 7 jours avant la rentrée scolaire 2010-2011. Les auteurs traduisent la déclaration politique de 2010 en une stratégie pré-électorale, puisque c'était la veille des élections de 2011. Nous aussi, avons estimé que la déclaration du président Felix Tshisekedi au meeting, samedi le 02/03/2019 n'était pas fondée sur des perspectives pédagogiques, mais surtout au remplissage des tableaux politiques pour atténuer les tensions post-électorales.

Comme son prédécesseur qui convoqua le table ronde sur la gratuité la veille de la rentrée scolaire 2010-2011, cette fois, elle est intervenue le 22 Août 2019 soit une semaine avant la rentrée scolaire 2019-2020 suite aux diverses manifestations des enseignants qui se montraient sceptiques à la gratuité n'ayant pas de garantie sur leur prise en charge. Qui vont participer dans ces assises ? Une sous-commission composée des experts de l'administration publique (Ministres de l'EPSP, budget, du plan et des Finances), les conseillers du Président de la République, et les organisations de la société civile. Les praticiens de l'éducation n'ont pas été intéressés.

Suite à la modicité des recettes de l'état, évalué à 4,9 milliards USD, les membres de la sous-commission optent pour une mise en oeuvre progressive de la gratuité de l'éducation de base tout en échelonnant les besoins pour une période de trois ans (2020-2022). La résolution sera rejetée en bloc par la présidence. Qu'en est-il de la suite aujourd'hui !

2. Dans leurs recherches, au Bas-Congo comme au Bandundu, la gratuité avait comme conséquence directe l'accroissement des effectifs scolaires. Voyons aussi dans notre étude comment le taux d'accroissement des effectifs scolaires s'élève jusqu'à 111%.

3. Dans leurs recherches, la gratuité était contourné par l'invention des nouveaux concepts (savons des enseignants au Bandundu ; transports des enseignants et achats des manuels au Bas-Congo) pour exiger aux parents de continuer à financer la scolarité de leurs enfants. Ici à Kinshasa, les vocables tels que réfection des bâtiments scolaires, fabrications des bancs, soutien aux enseignants non payés...sont d'actualités.

4. Alors que les autres déplorent l'insuffisance d'un dispositif pédagogique adéquat, notre recherche vient déceler un bon nombre de faiblisses, parmi lesquelles l'insuffisance des capacités d'accueils, la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants, la dégradation de la pédagogie avec tous les effets collatéraux, etc.

Malgré les similitudes, chacune des recherches avait son originalité, sa visée principale,d'où, les écarts ne peuvent que figurés. Notamment :

1. La recherche de Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo (2013)menée dans les provinces de Bandundu et du Bas-Congo s'est limitée à déceler les écarts entre la nouvelle politique de la gratuité et les réalités sur le terrain.

2.La recherche de Gratien Mokonzi(2012) prévoit, qu'au-delà de la loi portant organisation et fonctionnement de l'enseignement, d'éditer une loi spécifique devant organiser la gratuité et en fixer les contours, d'une part, et de mettre en place des institutions chargées du suivi de son application, d'autre part. Il s'agit là des mesures juridique et pratique indispensables pour rendre effective la gratuité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo.

3. Notre étude est une contribution à la mise des politiques éducatives. Derrière des politiques gouvernementales, nous voudrions que toutes les réformes à venir dans le secteur de l'enseignement soient toujours envisagées dans une perspective pédagogique et la variable qualité doit être au centre des préoccupations éducatives. Pour nous, la gratuité doit nécessairement rimer avec la qualité. Pour y parvenir, nous en appelons à la refondation de l'action gouvernementale autour de la gratuité de l'enseignement. Que les décideurs fassent un examen objectif de cette première phase, déceler les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités afin de projeter ce qui convient le mieux pour consolider une gratuité qui promeut la qualité.

Donc, les études telles que présentées ne se contredisent pas tellement, elles sont plutôt complémentaires. La première étude fait état des lieux de la gratuité, la deuxième insiste sur le juridisme et les aspects administratifs, et enfin, la nôtre se préoccupe des questions pédagogiques et des politiques pour les reformes scolaires.

3.3. Vérification des hypothèses

Avant d'aborder notre étude sur les défis de la gratuité de l'enseignement au Congo, nous avons commencé par les enquêtés préliminaires. Sur ce, nous avons anticipés les réponses en prédisant que:

1° Les défis lancés à la gratuité dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, manque d'outils de formation, faible budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, mauvais paiement des enseignants, etc.

2° Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

3° Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

4° Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre d'action.

Quant aux résultats après les investigations, nous voulons pour épargner nos lecteurs de détails bien clairs dans la partieprésentation des résultats; une façon aussi d'éviter la redondance. Néanmoins, commentons brièvement.

En réponse à nôtre première hypothèse, le tableau 26 fait montre l'expression de 77 enseignants soit 85,56% qui ont répondu que la gratuité de l'enseignement au Congo est loin d'être stable. De même 1e Tableau 27 résume presqu'à 100% les principaux problèmes crées par la gratuité.

Pour les enquêtés, le gouvernement a mis la charrue devant le boeuf, c'est-à-dire, la gratuité n'a pas été bien préparée; plusieurs facteurs et barrières d'instabilité ont été évoqués, notamment la démotivation due au mauvais traitement ou faible rémunération, le pléthore d'élèves, la détérioration des conditions d'apprentissages dont l'insuffisance des infrastructures et des équipements scolaires (bâtiments, bancs et pupitres), la disette des outils de formation (matériels didactiques et autres), plus de 380.000 enseignants nouvelles unités non payés.Sans s'attarder, nous disons, la première hypothèse est confirmée.

Quant à la deuxième hypothèse, le tableau 35 démontre 70 enseignants soit 77,78% considèrent que, lancée dans les conditions actuelles, la gratuité de l'école primaire impactera négativement sur la qualité de l'enseignement. Ils estiment que la réussite des objectifs éducatifs en faveur de l'éducation pour tous est étroitement liée à la régularisation des facteurs sans lesquels les résultats seraient virtuels. Parmi ces facteurs, la motivation des enseignants, les conditions d'apprentissages, les exigences pédagogiques. Ils fontremarquer ici que le recrutement massif des élèves sans critère d'intégration sera aussi l'une des causes qui occasionnera la baisse du rendement scolaire. Ces raisons évocatrices que réalistes nous ont conduit à la confirmation de l'hypothèse. Donc, la deuxième hypothèse est confirmée.

Au regard de la troisième hypothèse, le tableau 33 illustre l'expression de la majorité, 60 enseignants, soit 66,67% des sujets contre 29, soit 32,22% ont arboré que, du point de vue des indicateurs, le moment n'était pas encore indiqué pour se lancer dans une telle aventure. Outre, Ainsi, 84 enseignants soit 93,33% se disent n'avoir pas été préparé à accueillir la gratuité. La gratuité a été introduite dans un contexte d'improvisation, mentionnent-ils.

S'il faut déduire, nous dirons que les pressions qui rongent la gratuité de l'enseignement aujourd'hui découlent autrement d'une absence presque totale du processus de planification. Sur cette base, latroisième hypothèse est confirmée.

Pour chuter par la quatrième hypothèse en rapport avec la mise en place des politiques éducatives visant à la stabilisation du pari de la gratuité, la quasi-totalité des réactions des enquêtés font état d'une série de recommandations ou propositions qui concourent à la réussite de la gratuité. Le Tableau 36 illustre bel les propositions faites par les enseignants pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité. Ceci prouve à suffisance l'importance d'un cadre référentiel des politiques éducatives en matière des reformes scolaires. Sans crainte d'être contredit, notre quatrième hypothèse est confirmée. Le bilan note que toutes les hypothèses sont confirmées.

Conclusion

Dans l'optique de rendre attractive et compétitive l'école congolaise, nous avons acquiescé offrir à la nation, plus particulièrement aux décideurs et praticiens des politiques éducatives ce travail scientifique, fruit de dur labeur, dont le souhait le plus ardent est qu'il puisse servir d'un véritable instrument de gestion et de pilotage des politiques éducatives en matière de la gratuité scolaire prônée par la République Démocratique de Congo.

Par rapport aux multiples chantiers que le MINEPST a ouverts ou souhaite ouvrir, ce cadre référentiel assurera une mise en cohérence synergique et un positionnement véritablement contributif à l'oeuvre commune afin d'éviter une accumulation d'activités fragmentées et disparates dont la résultante aurait un impact moindre, voire négatif, sur les résultats de développement attendus. En outre, les diverses réformes que le MINEPST cherchera à mettre en oeuvre n'auront guère de sens si elles n'améliorent pas réellement les performances du système, notamment son efficience et son efficacité.

Nous avons noté que les exigences de la société concernant l'efficacité de l'école sont de plus en plus élevées. L'évolution des publics scolaires et les nouvelles nécessités auxquelles doit répondre le système éducatif implique une évolution sur le rôle de l'école. Doter les élèves d'une bonne éducation de base pour tous est la clé de voûte de la politique scolaire. Ainsi, on ne peut espérer l'Education de Base pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite.

La loi fondamentale du pays consacre la gratuité et le caractère obligatoire de l'enseignementprimaire. Cet objectif traduit la volonté politique d'évoluer vers un enseignement de base accessible à tous ; en même temps, il contient des nombreux défis à relever dans un contexte socioéconomique et institutionnel particulièrement complexe et difficile.

A bon gré mal gré, la gratuité totale de l'école primaire est d'application en RDC depuis la rentrée scolaire 2019-2020.Mais, de l'entrée du jeu, il s'en est suivi d'une série des répercussions. La gratuité n'a pas été considérée comme opportunité,mais plutôt comme menace à la survie de l'enseignant congolais. Elle a été géniteur des conflits entre les praticiens du sous-secteur et le pouvoir organisateur, le déclenchement des mouvements de grèves et revendications de tout bord. Ces paradoxes forts poignants ont attiré notre attention à nous intéresser du problème et mener une étude scientifique pour de déceler les défis auxquels fait face la gratuité de l'enseignement primaire afin d'y arriver à proposer les pistes.

Au demeurant, nous nous sommes posé ces questions-problèmes :

§ Quels seraient les principaux défis lancés à la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays ?

§ La gratuité de l'enseignement de base inscrite dans la Constitution de la RDC et proclamée par le Président de la République ne peut-elle pas avoir, dans des conditions actuelles, un impact négatif sur la qualité de l'enseignement ?

§ Si elle est, certes, indispensable pour assurer l'éducation pour tous, la gratuité, sans une planification rationnelle au préalable, est-elle possible dans l'immédiat?

§ Le pari de la gratuité étant déclaré irréversible par le pouvoir organisateur, que faut-il faire pour stabiliser sa mise en oeuvre afin de parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?

La vue préliminaire des pré-enquêtes dans notre milieu d'étude qui n'est autre que la sous province éducationnelle de Matete nous donne la lueur de dessiner les hypothèses ci-dessous :

§ Le principaux défis lancés à la gratuité de l'éducation de base dans notre pays seraient : effectifs pléthoriques, carence des structures d'accueils, mauvaises conditions d'apprentissages, manque d'outils de formation, faible budget de l'Etat et celui alloué à l'éducation, la modicité de l'enveloppe salariale des enseignants, etc.

§ Lancée dans des conditions actuelles, la gratuité de l'enseignement de base dans notre pays aurait un impact négatif sur la qualité de notre enseignement tant décriée.

§ Une planification rationnelle au préalable aurait été indispensable à la réussite de la gratuité dans notre pays.

§ Pour stabiliser la mise en oeuvre de la gratuité scolaire, il serait indispensable de formuler les politiques éducatives susceptibles d'orienter le cadre des prochaines actions.

La méthode systémique à la fois quantitative et qualitative a prévalu dans cette recherche. Une méthode qui tire son origine de la théorie des systèmes, une théorie générale et interdisciplinaire qui étudie les systèmes en tant qu'ensemble d'éléments formant un tout. En se servant de cette méthode, nous avons analysé le système éducatif congolais dans son ensemble, plus particulièrement les aspects liés à l'Education Pour Tous et les politiques idoines pour les reformes scolaires.

Aussi, il a été question de prélever les effectifs d'élèves dans les salles de classe pour l'année scolaire 2019-2020 dans les établissements publics de la sous-province éducationnelle de Matete; analyser si ces effectifs sont conformes au seuil (minimum, optimum et maximum) fixé par la législation scolaire congolaise, et aussi de l'UNESCO, et, enfin comparer lesdits effectifs à la situation d'avant l'application de la disposition portant gratuité de l'éducation de base en faisant recours aux indicateurs des années antérieures à l'occurrence l'année scolaire 2018-2019.

Nous nous sommes investisà l'appréciation des conditions d'apprentissages, l'observation des capacités d'accueil d'un échantillon des locaux scolaires en rapport avec les normes pédagogiques, etc. Dans la foulée, il était nécessaire de recourir aux instruments tels que les techniques d'observation, questionnaire d'enquête, entretien et l'analyse documentaire pour collecter les données. Les données étant recueillies de plusieurs manières, nous avons fait appel à l'analyse de contenu, l'indice de pourcentage et le test statistiquepour leur traitement.

Les réponses à notre problématique ayant été disponibles, toutes choses égales par ailleurs, nous avons dégagé succinctement que la gratuité de l'éducation de base en RDC, spécialement dans la sous province éducationnelle de Matete souffre d'un nombre important de défis, notamment :

§ Faible taux d'exécution du budget alloué à l'éducation et beaucoup d'autres difficultés d'ordre financier. Pour preuve, le retrait de deux classes 7e et 8e du secondaire général à la gratuité ;

§ Les enseignants sont mal rémunérés, 360.000 francs congolais soit 180 dollars américains au taux du marché pour un enseignant du primaire. Facteur à la base de démotivation qui a pour conséquences : mouvements de grèves et différentes manifestations à travers le pays ;

§ Effectifs pléthoriques et débordement du taux d'encadrement dans les classes sont des réalités vivantes. La moyenne de certaines classes va même au-delà de 70, 80, 90 voire 100 élèves et plus (cas des écoles primaires : EP2 KIKINGA, EP1 KINDA, EP1 KINZAZI, EP2 KINZAZI, EP3 BAHUMBU, EP4 BAHUMBU, EP SAINTE TRINITE, EP MAINDOMBE, EP MOLENDE, EP PULULU, pour ne citer que celles-ci (détails dans les tableaux statistiques de l'évolution des effectifs). Conséquences : trop de bruits en classe, bagarres, suivi irrégulier des évaluations par l'enseignant, etc. L'entassement des enfants et l'étouffement peuvent faciliter aussi la contagion des certaines maladies endémiques, surtout pendant cette période de Covid-19 ;

§ Mauvaises conditions d'apprentissage, délabrement très avancé des bâtiments scolaires, carence très manifeste des bancs et pupitres, mobiliers scolaires, manuels scolaires et autres matériels pédagogiques et didactiques. Les enfants s'assoient à même le sol ;

§ Insuffisance des capacités d'accueil, nombre très réduit d'écoles publiques et salles de classes face à l'explosion démographique et de la demande scolaire. A Matete,aucune école n'a été construite encore moins réhabilitée pour contenir l'afflux d'élèves. Au contraire, à la recherche d'équilibre, certaines écoles ont doublé les vacations, tandis que certaines ont fabriqué des salles de classes en bâches et encadrement des tôles qui ne sont pas à l'abri des intempéries et qui ne répondent pas aux normes pédagogiques ;

§ Le rebondissement des exigences financières en charge des ménages sous d'autres vocables amplifiés (cotisation pour la fabrication des bancs et mobiliers scolaires, soutien aux enseignants non payés et nouvelles unités, appui aux frais de fonctionnement, etc) ;

§ Les incertitudes en ce qui concerne la prise en charge des enseignants Nouvelles Unités.

Sans être exhaustif, les résultats de nos enquêtes démontrent clairement que la gratuité de l'enseignement primaire lancée en RDC demeure instable dans tous ses aspects clés. Tous les défis énumérés méritent bien des réponses appropriées. Il est prévisible que si l'on n'arrive pas à trouver des solutions à l'ensemble des problèmes, la gratuité portera certainement atteinte à la qualité de l'enseignement.

Note assertion n'a pas été fortuite lorsque nous avons évoqué que les effectifs pléthoriques sont la résultante de la gratuité. L'année scolaire 2018-2019 toutes les écoles publiques de Matete ne comptabilisaient que 9380 élèves filles et garçons ; l'année 2019-2020, avec la gratuité, on a enregistré 19798 élèves soit un taux d'accroissement 111%. Pourquoi, la gratuité a fait appel aux réintégrés du système, les réintégrés hors système, les entrées précoces et les entrées tardives, sans oublier les enfants qui ont quitté le secteur privé. Surtout que le recrutement des nouveaux élèves n'était fonction d'aucun critère. Imaginez ce que sera la pression de l'année prochaine.

Le relevé des défis susmentionnés nous ont doucement conduits à déduire que nos hypothèses corroborent avec les résultats de l'étude. Pour mieux dire, nos hypothèses sont confirmées.

Cependant, ce qui nous préoccupait en poursuivant cette étude, en tant que chercheur en gestion et administration des institutions éducatives n'était pas seulement la confirmation ou l'infirmation des hypothèses, mais aussi comment palier aux éventuelles crises une fois décelées. A notre avis, réussir à stabiliser la gratuité de l'éducation vaut plus que l'or et l'argent pur. Considérant la gratuité comme opportunité et un pari gagné pour le Congo qui vient marquer son premier pas à l'Education Pour Tous, la nécessité d'ériger des politiques et stratégies de remédiation s'inflige.

Comme nous l'avions précédemment indiqué que l'inventaire des défis ne suffit pas, car le but de cette recherche n'était pas de remettre en cause les critiques formulées à l'encontre de la gratuité de l'enseignement, mais son importance réside dans le fait qu'elle attire notre attention sur la dimension pédagogique du système éducatif et qu'elle nous fournit les outils analytiques permettant à la fois d'identifier et de projeter dans le temps et dans l'espace les éléments matériels du système éducatif qui concourent à un effort de planification éducative générale.Subséquemment, nous suggérons à l'Etat congolais ainsi qu'à tous acteurs éducatifs de nouer les efforts pour répondre aux impératifs de la gratuité de l'enseignement, de peur que, dans les années à venir, cette noble initiative d'accès à l'Education Pour Tous enfonce la qualité de notre système éducatif dont les performances sont jugées mitigées depuis des années.

Pour cela, nous recommandons à l'Etat Congolais avec ses partenaires techniques et financiers, aux gestionnaires d'écoles et enseignants, confessions religieuses et parents, chacun en ce qui le concerne de (d') :

§ Soutenir le pari gagné de la gratuité, considérer celle-ci comme opportunité et capitaliser les effets induis ;

§ Assurer les politiques de l'éducation plus durables, systémiques et négociées ;

§ Elaborer d es didactiques constructivistes et des dispositifs pédagogiques créant des situations d'apprentissage fécondes ;

§ Augmenter la part du budget alloué à l'éducation et respecter le taux d'exécution;

§ Revaloriser la fonction enseignante (un salaire décent accompagné des avantages sociaux dont le logement, le panier de la ménagère, les soins médicaux et autres) ;

§ Améliorer les conditions d'apprentissage des élèves (doter les écoles des bancs, divers outils de formation et un environnement où il fait beau-vivre) ;

§ Réaliser la promesse au crédit de la construction des écoles, salles de classe et réhabilitation de celles qui sont en état de dépréciation ;

§ Conduire les prochaines reformes progressivement suivant les réalités de terrain, renoncer à la pensée magique qui perçoit la reforme comme étant une guerre éclair ;

§ Intérioriser que toute réforme est le fruit d'une longue préparation, de la planification rationnelle et de la mobilisation des ressources nécessaires ;

§ Eviter l'improvisation;

§ Privilégier la dimension pédagogique des reformes scolaires ;

§ Apprendre à négocier les reformes avec les praticiens et le pouvoir relais ;

§ Impliquer de nouvelles forces pour la réalisation des objectifs d'Education Pour Tous ;

§ Veiller à la clarté des futurs textes réglementaires, ainsi que la participation des acteurs clés à leur élaboration, constitueront un gage d'adhésion nécessaire à la mise en oeuvre de la Stratégie ;

§ Mettre l'équité au centre des politiques éducatives car l'éducation est avant tout un droit humain fondamental ;

§ Evaluer régulièrement des politiques éducatives en faveur de l'Education Pour Tous et mesurer l'impact de la gratuité sur le rendement du système éducatif ;

§ Accorder des subsides, si possible, aux écoles privées afin de réduire le coût de scolarité dans leur secteur en vue de juguler la pression de la demande scolaire aux écoles publiques en attendant la construction des nouvelles écoles.

De tout ce qui précède, en abordant ce sujet, la vision principale est de construire un système d'éducation inclusif et de qualité contribuant efficacement à la croissance économique, à la lutte contre la pauvreté et à la promotion de la paix et d'une citoyenneté démocratique active. Il s'agit avant tout de libérer l'homme de toutes les pesanteurs qui l'empêchent de participer efficacement au développement de son pays, en lui inculquant le savoir, le savoir-faire et le savoir-être qui constituent le socle de la vie en société. Assurer l'éducation de qualité à nos enfants c'est garantir l'avenir de notre beau pays.

Rendre l'école gratuite c'est aussi un tournant décisif vers la redynamisation du système éducatif congolais, mais cela n'empêche de produire des réflexions analytiques susceptibles d'orienter le cadre d'actions. La gratuité prônée par l'État congolais n'est pas utopique mais difficile d'applicabilité tout de suite puisqu'il y a des préalables àremplir. Pour parvenir aux performances souhaitées, il suffira d'appuyer des conditions normales universellement reconnues pour les apprentissages et pour le métier d'enseignant.

Avant de boucler, nous disons, reconnaitre ses limites c'est une vertu pour les chercheurs. Aussi, nous serons flexibles aux nouvelles découvertes et nous resterons très ouverts aux critiques car ce memento qui est l'oeuvre humaine ne sera pas à l'abri des imperfections voire critiques. Nous avons fait notre part, il appartient aux continuateurs d'approfondir ce vaste chantier combien tumultueux de par son essence.

Que ce travail puisse y servir d'un référentiel à la mise en place des politiques éducatives en termes des reformes scolaires en RDC.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

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la Découverte.

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- Robert, M. (dir.). (1988). Fondement et étape de la recherche scientifique en psychologie (3e éd.). Paris : Maloine.

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- Trefon, T. (2009). Réforme au Congo (RDC). Attentes et désillusions. Paris : Harmattan.

- Unesco. (2010). L'éducation Compte : Vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (Première édition).Paris.

- Van Zanten, A. (2001). L'école de la périphérie. Scolarité et ségrégation en banlieue. Paris : PUF.

II. ARTICLES PUBLIES

- Poncelet, M., Géraldine, A. et Tom De Herdt. (2010).La survie de l'école primaire congolaise (RDC) :héritage colonial, hybridité et résilience. Presses de Sciences Po | « Autrepart » 2010/2 n° 54 | pages 23 à 41.

- TREFON T. (2009). Réforme au Congo (RDC). Attentes et désillusions. Paris : Harmattan, Cahiers africains, n° 76.

- Tom De Herdt et Emmanuel Kasongo. (2013).La Gratuité de L'enseignement Primaire en République Démocratique du Congo : Attentes et Revers de de Médaille.

- Gratien Mokonzi. (2012). Gratuité et qualité de l'enseignement primaire en République Démocratique du Congo. Université de Kisangani.

III. DICTIONNAIRES

- Larousse illustré. (2009).

- Dictionnaire Larousse : encyclopédique en couleur 2003, éd. France Loisir. Paris.

IV. DOCUMENTS INEDITS

- Arlette Malu, M. (2009-2010).Gratuité de l'enseignement primaire dans les écoles publiques de la commune deNgaba/Kinshsa.

- AziaDimbu. (2019). Séminaire de recherche en sciences sociales. Cours Inédit. UPN.

- LumpunguNsaka, F. (2019). Elaboration des objectifs pédagogiques. Cours Inédit. UPN.

- MukendiTshiemenga. (2000). Incidence des effectifs scolaires sur le rendement du système éducatif en RDC.TFC-IPN.

- NgongoDisashi, R. Education pour tous et par tous, piste pour une nouvelle école congolaise. Kinshasa.

V. DOCUMENTS OFFICIELS

- Annuaires Statistiques de l'EPST 2006/07 et 2007/08.

- Annuaires Statistiques de L'EPST 2018-2019.

- Circulaire ministérielle n°EDNAT/S.P/8533/S.U/2498/Q.030 du 22 Août 1961.

- Circulaire N°DEPSP/AS/83/CCE/001/7984/82 du 27 septembre 1982.

- Convention relative aux droits de l'enfant (1989).

- Déclaration d'IncheonetCadre d'actionVers une éducation inclusive etéquitable de qualité et unapprentissage tout au long de lavie pour tous(2015).

- Déclaration Mondiale sur l'Education pour Tous 1990.

- Education Pour Tous (Jomtien en 1990, Amman en 1996 et Dakar en 2000).

- Loi-cadre de l'enseignement National n°14/004 de 11 février 2014

- Loi-cadre n°86/005 a été promulguée le 22 septembre 1986

- Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous 2005.

- RDC, Mineduc Nat. Circulaire DEPS : les normes pédagogiques sur les effectifs maxima et minima, DEPS/AS/83/CCE/001/7984/82 Du 27 septembre 1974.

- Stratégie de développement de l'enseignementprimaire, secondaire et professionnel(2010/11 - 2015/16).

- Tableau de Bord del'Education enRépublique Démocratique
du Congo Année scolaire 2009-2010 Kinshasa.

- UNESCO. (2005). EPT en Afrique : Rapport présenté au Forum Dakar. Education Pour Tous en Afrique : Repères pour l'Action.

- Unesco. (2005). Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous.

VI. WEBOGRAPHIE

- www.peqpesu.com/actualites/75-mise-en-oeuvre-de-la-gratuite-de-l-enseignement-primaire.

- https://deskeco.com/rdc-voici-les-chiffres-qui-demontrent-que-lapplication-totale-de-la-gratuite-de-leducation-de-base-est-intenable-dossier.

- https://www.politico.cd/grand-angle/2019/08/23/gratuite-de-lenseignement-primaire-en-rdc-mythe-ou-realite.html/46428/.

- https://www.politico.cd/grand-angle/2019/08/23/gratuite-de-lenseignement-primaire-en-rdc-mythe-ou-realite.html/46428/.

TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

1. PROBLEMATIQUE 1

2. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8

3. HYPOTHESES DE TRAVAIL 9

4. METHODOLOGIE SOMMAIRE 9

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET 10

7. ETUDES ANTERIEURES 11

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 19

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 19

1.1.1. DEFI 19

1.1.2. GRATUITE 20

1.1.3. FRAIS SCOLAIRES 20

1.1.4. ENSEIGNEMENT 21

1.1.4.1. DES STRUCTURES D'ENSEIGNEMENT EN RDC (LOI-CADRE DU 11/02/2014) 21

1.2. GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT 22

1.2.1. DISPOSITIONS LEGALES ET PRATIQUES 22

1.2.2. DE L'EDUCATION DE BASE 24

2.2.4. GRATUITE ET QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT 26

1.2.5. QUALITE ET EFFICACITE DE L'EDUCATION 27

1.3. DEFIS DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT EN RDC 29

1.4. ETAT DES LIEUX DE L'ECOLE CONGOLAISE 30

1.4.1. GENESE DE LA CRISE ET SURVIE DE L'ECOLE CONGOLAISE 30

1.4.1.1. APERÇU GENERAL 30

1.4.1.2. PERIL DU DROIT A L'EDUCATION 34

1.5. DIAGNOSTIC RECENT DU SYSTEME EDUCATIF EN RDC 39

1.5.2.1. L'ABSENCE DE PLANIFICATION CREE LA CONFUSION 42

1.5.2.2. LE CONSEIL DES MINISTRES SCEPTIQUE A LA GRATUITE TOTALE 44

1.5.2.3. LES PROMESSES DEVIENNENT DE PLUS EN PLUS INTENABLES 45

1.5.2.4. L'ENSEIGNANT KINOIS ET LA GRATUITE 48

1.6. DIFFICULTES LIEES A L'INTEGRATION DE L'INNOVATION 49

1.7. L'EDUCATION POUR TOUS, UN ENGAGEMENT MONDIAL 51

1.7.1. PERSPECTIVES INTRODUITES DANS LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L'ENFANT DE 1989 53

1.8. LES POLITIQUES EDUCATIVES EN TERMES DES CHANGEMENTS 54

1.9. LA REGULATION PEDAGOGIQUE ET L'EFFICACITE DU SYSTEME SCOLAIRE 56

1.10. GRATUITE ET L'AFFLUX D'ELEVES 58

1.11. IMAGE SUR L'AVENIR DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN RDC 63

DEUXIEME CHAPITRE : REPERES METHODOLOGIQUES 64

1.1. PRESENTATION DU LIEU D'ETUDE 64

2.1.1. PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 64

2.1.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE 64

2.1.1.2. SITUATION DEMOGRAPHIQUE 65

TABLEAU 1 : REPARTITION DE LA POPULATION DE LA RDC EN 2017 ET 2018 PAR PROVINCE ET SELON LE SEXE 66

TABLEAU 2 : REPARTITION DE LA POPULATION SCOLARISABLE PAR TRANCHE D'AGE EN 2017 67

2.1.1.3. SITUATION ECONOMIQUE 68

2.1.1.4. FINANCEMENT DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TECHNIQUE 68

2.1.1.5. IMPACT DE LA SITUATION ECONOMIQUE SUR L'EDUCATION (EPST) 68

2.1.1.5. ORGANISATION DU MINISTERE DE L'EPST 69

1. ORGANISATION ADMINISTRATIVE 69

2. STRUCTURE DE L'ENSEIGNEMENT 70

TABLEAU 3 : REPARTITION DES FILIERES/OPTIONS PAR TYPE D'ENSEIGNEMENT SELON LES CODES ET CYCLES 71

2.1.1.6. EVOLUTION DES PUBLICS SCOLAIRES EN TERMES DES DONNEES STATISTIQUES 72

2.1.1.6. PARAMETRES DE L'EDUCATION 73

TABLEAU 6 : EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'EDUCATION/EPST DE 2006-2007 A 2017-2018 ET PROJECTION 76

TABLEAU 7 : NOMBRE D'ECOLES AU PRIMAIRE PAR PROVINCE 77

TABLEAU 8 : NOMBRE D'ECOLES AU SECONDAIRE PAR PROVINCE SOURCE (SOURCE : ANNUAIRE STATISTIQUE EPST 2017-2018) 78

TABLEAU 9: PART DU BUDGET DE L'EDUCATION DANS LE BUDGET DE L'ETAT EXERCICES : 2016, 2017 ET 2018 79

2.1.2. PRESENTATION DE LA SOUS PROVINCE EDUCATIONNELLE DE MATETE 80

2.1.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET COMPETENCES EN GESTION 80

2.1.2.2. SOUS PROVINCE EDUCATIONNELLE DE MATETE : PARAMETRES DE L'EDUCATION 82

TABLEAU 10: EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TECHNIQUE 2018-2019 82

TABLEAU 11: EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TECHNIQUE 2019-2020 83

TABLEAU 12 : EVOLUTION DES STATISTIQUES SCOLAIRES PAR SECTEUR D'ENSEIGNEMENT DANS LA SOUS-DIVISION DE MATETE 84

TABLEAU 13: SYNTHESE EVOLUTION DES STATISTIQUES DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE, SECONDAIRE ET TECHNIQUE 2019-2020 ET 2019-2020 85

TABLEAU 14: REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2018-2019 86

TABLEAU 15: REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2018-2019 87

TABLEAU 16 : REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2019-2020 88

TABLEAU 17 : REPERTOIRE DES ECOLES PUBLIQUES DE MATETE EDITION 2019-2020 89

2.2. METHODOLOGIE 90

2.2.1. POPULATION D'ETUDE 90

2.2.2. ECHANTILLON ET SES CARACTERISTIQUES 90

2.2.2.1. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON 91

TABLEAU 18 : REPARTITION DES SUJETS SELON LES RESEAUX D'ENSEIGNEMENT OU REGIME DE GESTION 91

TABLEAU 19: REPARTITION DES SUJETS PAR SEXE 91

TABLEAU 20: REPARTITION DES SUJETS PAR TRANCHE D'AGE 91

TABLEAU 21 : REPARTITION DES SUJETS PAR NIVEAU D'ETUDES 92

2.2.3. METHODES 92

2.2.3.1. TECHNIQUES DE RECOLTE DES DONNEES 93

2.2.3.2. TECHNIQUES DE DEPOUILLEMENT DES DONNEES 95

2.2.3.3. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES 96

2.2.4. DIFFICULTES RENCONTREES 96

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 97

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE 97

3.1.1. QUESTIONS D'OPINIONS 98

TABLEAU 23 : REACTIONS DES ENSEIGNANTS A LA QUESTION N°1 98

TABLEAU 24 : EFFECTIVITE DE LA GRATUITE A L'ETABLISSEMENT D'APPARTENANCE DU SUJET 99

TABLEAU 25 : IMPACT DE LA GRATUITE SUR LA SURVIE DE L'ENSEIGNANT 100

TABLEAU 26 : AVIS SUR LA STABILISATION DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT 102

TABLEAU 27 : PRINCIPAUX PROBLEMES CREES PAR LA GRATUITE DANS SALLE DE CLASSE 103

TABLEAU 28: AVANCEES REALISEES JUSQU'ICI POUR STABILISER LA GRATUITE 104

TABLEAU 29: RAPPORT ELEVE-CLASSE ET COUR DE RECREATION 104

TABLEAU 30 : ADEQUATION EQUIPEMENT PEDAGOGIQUE-POPULATION SCOLAIRE 105

TABLEAU 31: APPROCHES METHODOLOGIQUES A L'INTENTION DES ENSEIGNANTS 107

TABLEAU 32: APPRECIATION SUR LES CONDITIONS D'APPRENTISSAGE 108

TABLEAU 33: ANALYSE CRITIQUE DE LA PERIODE OU LA GRATUITE A ETE PROCLAMEE 109

TABLEAU 34: CE QUE LE GOUVERNEMENT DEVAIT FAIRE EN AVANT-PLAN 111

TABLEAU N°35: IMPACT DE CETTE PREMIERE PHASE DE LA GRATUITE SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT 112

TABLEAU 36: PROPOSITIONS DES ENSEIGNANTS POUR STABILISER LE PARI GAGNE DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT ET PARVENIR A L'ADEQUATION GRATUITE-QUALITE 114

3.2. ANALYSE DIFFERENTIELLE DES RESULTATS 116

TABLEAU 37: OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO, DANS LES CONDITIONS ACTUELLES, SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE RESEAU D'ENSEIGNEMENT 116

TABLEAU 38 : OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO DANS LES CONDITIONS ACTUELLES SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE QUALIFICATION. 117

TABLEAU 39: OPINIONS DES SUJETS SUR L'IMPACT DE LA GRATUITE DE L'ENSEIGNEMENT AU CONGO DANS LES CONDITIONS ACTUELLES SUR LA QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT SELON LE VARIABLE ANCIENNETE. 118

3.3. DISCUSSION DES RESULTATS 119

3.3. VERIFICATION DES HYPOTHESES 124

CONCLUSION 127

BIBLIOGRAPHIE 138

III. DICTIONNAIRES 141

TABLE DE MATIERES 144

ANNEXE

ANNEXES

DETAILS DES CALCULS/ANALYSE DIFFERENTIELLE DES RESULTAT

Détails Tableau 37: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo, dans les conditions actuelles, sur la qualité de l'enseignement selon le variable réseau d'enseignement

Impact

Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

Total

ENC

ECC

ECP

ECK

ECS

ECI

ECR

ECR

ECL

ECF

Positif

2

5

4

1

0

1

2

1

1

1

18

Négatif

11

30

7

4

5

4

0

2

3

4

70

Sans avis

0

0

0

0

0

0

1

0

1

0

02

Total

13

35

11

05

05

05

03

03

05

05

90

Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37 

Les fréquences théoriques se calculent par la formule : fe=

C'est-à-dire,Total des données verticalement ( multiplié par le total des données horizontalement (Tr), divisés par le total nombre des sujets (N).

§ Exemple 1 : Total colonne ENC=13 ; Total ligne avis `'Positif''=18 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =2,60 ;

§ Exemple 1 : Total colonne ENC=35 ; Total avis `'Positif''=70 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =27,22

Impact

Réseaux d'enseignement ou régime de gestion des écoles

Total

ENC

ECC

ECP

ECK

ECS

ECI

ECR

ECM

ECL

ECF

Positif

2(2,60)

5(7)

4(2,20)

1(1)

0(1)

1(1)

2(0,60)

1(0,60)

1(1)

1(1)

18

Négatif

11(10,11)

30(27,22)

7(8,56)

4(3,89)

5(3,89)

4(3,89)

0(2,33)

2(2,33)

3(3,89)

4(3,89)

70

Sans avis

0(0,29)

0(0,78)

0(0,24)

0(0,11)

0(0,11)

0(0,11)

1(0,07)

0(0,07)

1(0,11)

0(0,11)

02

Total

13

35

11

05

05

05

03

03

05

05

90

Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05 (seuil utilisé dans la plupart des recherches en sciences d'éducation.

Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

Ex. [ ] 2 ,X2=[ ]2

K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ;

r = Nombre de colonnes (Ex. ENC, ECC, ECP, ECK, ECS, ECI, ECR, ECM, ECL, ECF =10)

Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (r-10)=2x9=18, dl=18

Ainsi,

X2=[ ]2 +[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+ [ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+[ ]2+[ ]2[ ]2+[ ]2+[ ]2

+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

Donc,

X2=0,534+0,169+2,250+0,617+0,158+2,250+0,101+0,465+2,250+0,250+0,222

+2,250+0,250+0,046+2,250+0,250+0,222+2,250+3,361+2,250+163,474+0,027

249,681

251650560+0,411+2,250+0,250+0,531+57,621+0,250+0,222+2,250=249,681

X2=

Seuil = .05 dl=9-2=18 X2Tab=28.869 X2c= 249.681 = X2Tab=28.869

Détails Tableau 38: Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Qualification.

Impact

Qualification

Total

D4

D6

P6

G3

L2

Positif

7

7

3

1

0

18

Négatif

3

52

9

4

2

70

Sans avis

1

0

1

0

0

02

Total

11

59

13

05

02

90

Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37 

Formule : fe=

§ Exemple 1 : Total colonne D4=11 ; Total avis `'Positif''=18 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =2,20 ;

§ Exemple 1 : Total colonne D6=59 ; Total avis `'Positif''=2 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =1,31

Impact

Qualification

Total

D4

D6

P6

G3

L2

Positif

7(2,20)

7(11,80)

3(2,60)

1(1)

0(0,40)

18

Négatif

3(8,56)

52(45,89)

9(10,11)

4(3,89)

2(1,56)

70

Sans avis

1(0,24)

0(1,31)

1(0,29)

0(0,11)

0(0,04)

02

Total

11

59

13

05

02

90

Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05

Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

Ex. [ ] 2 X2=[ ]2

K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ;

r = Nombre de colonnes (Ex. D4, D6,P6, G3, L2 =5)

Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (5-1)=2x4=8, dl=8

De ce fait,

X2=[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]+[ ]2

+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

Alors,

26,020

251652608X2=2,828+1,321+7,111+0,822+0,134+2,250+0,119+0,371+3,795+0,250+0,222

+2,250+2,250+0,047+2,250= 26,020 X2=

Seuil = .05 dl=4x2=8 X2Tab=15.507 X2c= 26.020 = X2Tab=15.507

Tableau : Opinions des sujets sur l'impact de la gratuité de l'enseignement au Congo dans les conditions actuelles sur la qualité de l'enseignement selon le variable Ancienneté.

Impact

Ancienneté

Total

1-9ans

10-19ans

20-29ans

30ans+

Positif

10

5

2

1

18

Négatif

7

15

29

19

70

Sans avis

0

0

1

1

02

Total

17

20

32

21

90

Calculons les fréquences théoriques du Tableau 37 

Les fréquences théoriques se calculent par la formule : fe=

Ce qui signifieTotal des données verticalement ( multiplié par le total des données horizontalement (Tr), divisés par le total nombre des sujets (N).

§ Exemple 1 : Total colonne ENC=13 ; Total avis `'Positif''=18 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =2,60 ;

§ Exemple 1 : Total colonne ENC=35 ; Total avis `'Positif''=70 ; Total Sujets=90, avec la formule : fe= , nous aurons fe= =27,22

Impact

Ancienneté

Total

1-9ans

10-19ans

20-29ans

30ans+

Positif

10(3,40)

5(4)

2(6,40)

1(4,20)

18

Négatif

7(13,22)

15(15,56)

29(24,89)

19(16,33)

70

Sans avis

0(0,38)

0(0,44)

1(0,71)

1(0,47)

02

Total

17

20

32

21

90

Recherchons le Chi-deux ou le Chi-carré (X2) et le degré de liberté (dl), sachant que le seuil est de .05

Chi-deux ou chi-carré (X2)= [ ] 2 et le degré de liberté (dl)= (K-1) (r-1)

Ex. [ ] 2 X2= [ ]2

K= Nombre de lignes (Ex. positif 1, négatif 2, sans avis 3) K= 3 ;

r = Nombre de colonnes (Ex. 1-9ans, 10-19ans, 20-29ans, 30ans+ =4)

Remplaçons (dl)= (K-1) (r-1), nous aurons (dl)= (3-1) (4-1)=2x3=6, dl=6

Ceci étant,

X2= [ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+ [ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2+[ ]2

+ [ ]2+[ ]2

Donc,

X2= 2,076+0,941+2,250+0,062+0,287+2,250+1,410+0,112+0,381+1,592+0,113

11,867

251651584 +0,393=11,867

X2=

Seuil = .05 dl=3x2=6 X2Tab=12.592 X2c= 11.867 = X2Tab= 12.592

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

Cher(e) enseignant(e),

Dans le cadre de l'élaboration du mémoire de licence, notre recherche porte sur les « défis de la gratuité de l'enseignement primaire en RDC »; et ces défis sont mieux explicites en milieux scolaires. Ainsi, pour mener à bon cette étude, la population retenue est celle des enseignants des écoles primaires publiques de la sous-province éducationnelle de Matete que vous êtes. Pour cela, nous serons très heureux que vous ayez participé à ce travail scientifique en répondant à ces questions. Nous vous garantissons l'anonymat total.

Sexe M F Grade : Fonction... Ancienneté......

Titre : D6   G3   L2   LA   Autres : 

Régime de gestion...............................Age......................

Questions de fond :

251654656251653632251662848251661824Question n°1. Est-il possible de réaliser l'objectif de l'Education Pour Tous si l'école n'est pas en même temps gratuite ?

Oui Non justifiez-vous

Question n°2. La gratuité de l'enseignement est-elle effective dans votre école?

Oui Non Si oui, quels sont les avantages ? Si non, pourquoi ?

251655680251656704251663872251664896Question n°3. Qu'est-ce que la gratuité de l'enseignement primaire a-t-elle apporté de plus aux conditions de vie de l'enseignant congolais ? A vous personnellement!

251657728251665920Question n°4. La gratuité de l'enseignement primaire, proclamée et mise en application en RDC, est-elle déjà stable ?

Oui Non Justifiez-vous !

Question n°5 : Quels sont les principaux problèmes (pédagogiques, administratifs, sociaux-climat de la classe) crées par la gratuité dans votre salle de classe ?251658752

251660800

2516597766.

251667968

251666944Question n°6 : Dans votre école, constatez-vous quelques avancées réalisées par le gouvernement dans le souci de remédier aux défis que représente la gratuité de l'enseignement élémentaire?

Oui Non Justifiez-vous !

Question n°7 : Sachant que partout à travers le monde, la gratuité de l'enseignement a comme conséquence phare l'afflux de la population scolaire et la redynamisation de tout le système :

c. Aviez-vous été préparé méthodologiquement pour faire face aux conséquences de la gratuité dans votre classe ? Oui Non Justifiez-vous !

b. Disposez-vous d'un équipement pédagogique adapté à la population scolaire actuelle ?

Oui Non

a. Vos capacités d'accueil (salle de classe et cours de récréation) sont-elles adaptées à l'afflux actuel d'élèves? Justifiez-vous !

Oui Non

Question n°8. Comment appréciez-vous les conditions d'apprentissages en général dans votre classe?

Très bonnes Bonnes Assez bonnes insuffisantes médiocre

Question n°9. Pensez-vous que le moment était indiqué pour la proclamation officielle de la gratuité de l'enseignement élémentaire dans notre pays ?

Oui Non

Question n°10. Qu'est-ce que, selon vous, le gouvernement devrait préalablement faire pour institutionnaliser la gratuité de l'enseignement primaire?

Question°11. Pensez-vous que, l'école congolaise, dans les conditions actuelles, plus particulièrement dans la classe où vous enseignez, la gratuité de l'enseignement puisse y avoir quel impact sur la qualité de l'enseignement ? Si positif, démontrez ! Si négatif, pourquoi?

Positif Négatif Si positif, le quel ?

12. Que faut-il faire, selon vous, pour stabiliser le pari gagné de la gratuité de l'enseignement et parvenir à l'adéquation gratuité-qualité ?






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle