Environnement face aux relation internationales. Analyse de gestion de l'incendie de la forêt amazonienne.par Bernard KAMBALE KALONGOLERO Université de Kisangani - Licence en Relations Internationales 2019 |
Section 2. Forêt de l'Amazonie comme l'un des principaux poumons de la planète contre le réchauffement climatiqueIl y a lieu de noter que l'Amazonie n'est pas qu'une forêt et l'Amazonie n'est pas le Brésil. Le bassin amazonien occupe 7 millions de km2 dont presque 60 % reviennent au seul Brésil. Mais d'autres Etats se partagent l'Amazonie comme le Pérou, la Bolivie, l'Equateur, la Colombie, le Venezuela, les Guyanes. La forêt appartient donc à plusieurs Etats, même si le Brésil en détient la plus grande part. Cette région brésilienne trop souvent associée à l'unique image de la forêt est une région géographique à part entière. Les statistiques brésiliennes montrent que la région administrative « Nord », en 1992, date du recensement de l'I.B.G.E., institut brésilien de géographie et de statistiques, rassemble plus de 10 millions d'habitants et connaît un taux de croissance de sa population de l'ordre de 2 à 3 fois celui de la population brésilienne. 30 La déforestation en Amazonie. Disponible sur www.revues.cirad.fr. Consulté le 16/03/2021 à 8h30'. 24 Par ailleurs, les migrations inter-régionales révèlent que la région Nord est très attractive et connaît un solde migratoire positif. L'homogénéité du paysage stéréotypé cache une grande diversité. Vue d'avion, la forêt amazonienne apparaît comme un moutonnement infini de frondaisons où seuls quelques arbres apparaissent plus hauts que d'autres. Vue du sol, la forêt amazonienne apparaît comme un bloc impénétrable, formant un véritable mur épais et touffu. Ces visions sont simplistes. L'homogénéité n'existe pas dans le relief, le climat, le sol et donc la forêt. Il faut aujourd'hui employer tous ces noms au pluriel. En Amazonie brésilienne, il existe 3 grandes catégories de forêts : la forêt de Terra Firme, la forêt de Varzea et la forêt d'Igapo. Les discussions et les écrits autour des dramatiques feux qui ravagent la forêt amazonienne emploient souvent la métaphore de « poumon de la planète » pour désigner les presque six millions de kilomètres carrés qui constituent la plus grande forêt du globe. Si l'expression met - à juste titre - l'accent sur les conséquences inquiétantes de la disparition progressive de cette forêt, elle surreprésente (légèrement) le rôle de l'Amazonie dans la « respiration » de notre planète. Selon des travaux publiés en 1998 dans Science, celle-ci représente en effet environ 7 % de la photosynthèse qui produit le dioxygène de l'atmosphère que nous respirons, et qui absorbe le dioxyde de carbone qui réchauffe aussi lentement que sûrement la terre. Si « poumon » il y a, il se trouve plutôt au fond des océans que dans la verdure sud-américaine, puisque près de la moitié de l'oxygène terrestre est fabriquée par la photosynthèse des phytoplanctons.30 Ce sont donc à ces minuscules planctons vivant en suspension dans l'eau que nous devons notre oxygène. Les niveaux d'oxygène ne sont toutefois pas à risque, tant celui-ci est présent (il constitue 20,95 % de l'atmosphère terrestre). Selon Scott Denning, professeur en science atmosphérique de l'université du Colorado, la combustion de toute la matière organique de la planète ne consommerait qu'un pour cent de l'oxygène terrestre. 25 |
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