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La coopération diplomatico-économique entre la république du Cameroun et la république du Tchad de 2003 à  2019.


par Abdelhamid Barka Maide
Université de Yaoundé II/ Centre de recherche d'études politiques et stratégiques (CREPS)  - Master 2 en sciences politiques 2019
  

Disponible en mode multipage

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    REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix-Travail-Patrie

    REPUBLIC OF CAMEROON Peace-Work-Fatherland

    *********

    *********

    UNIVERSITE DE YAOUNDE II SOA
    *********
    FACULTE DES SCIENCES
    JURIDIQUES ET POLITIQUES
    *********

    THE UNIVERSITY OFYAOUNDE II SOA
    *********
    FACULTY OF LAW AND POLITICAL
    SCIENCES
    *********

    ECOLE DOCTORALE DISCIPLINAIRE DES SCIENES POLITIQUES RELATIONS INTERNATIONALS ET COMMUNICATION

    CENTRE DE RECHERCHE D'ETUDES POLITIQUES ET STRATÉGIQUES (CREPS) UFD : MASTER STRATÉGIE, DÉFENSE, SECUTRITE, GESTION DES CONFLITS ET DES CATASTROPHES

    LA COOPÉRATION DIPLOMATICO-ÉCONOMIQUE ENTRE
    LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN ET LA RÉPUBLIQUE DU
    TCHAD DE 2003 À 2019

    Stage effectué au Ministère de l'Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale

    Présenté par :

    ABDELHAMID BARKAI MAIDE
    Maitrise en Sciences Politiques

    Sous l'encadrement de :

    Encadreur professionnel

    M. DJIMET SOU Djimadji Constant
    Secrétaire Permanent du Secrétariat
    Permanent des Organisations Non
    Gouvernementales et des Affaires
    Humanitaires

    Encadreur académique

    Pr. Joseph Vincent NTUDA EBODE
    Directeur du Centre de Recherche d'Etude
    Politique et Stratégique de l'Université de
    Yaoundé II

    2019-2020

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page i

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
    du Tchad de 2003-2019

    SOMMAIRE

    SOMMAIRE i

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    SIGLES ET ABREVIATIONS iv

    LISTE DES FIGURES v

    RESUME vi

    ABSTRACT vii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA PLANIFICATION DU DEVELPPEMENT ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE ET DEROULEMNT DU STAGE 22

    CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE 23

    Section 1 : Aperçu global du MEPDCI 24

    Section 2 : l'Organigramme de MEPDCI 26

    CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE AU MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DE LA

    PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT 42

    Section I : les activités réalisées et recherche documentaire 43

    Section 2 : critiques et suggestions 47

    DEUXIEME PARTIE II : ANALYSE ET EVOLUTION DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-

    ECONOMIQUE ENTRE LE TCHAD ET LE CAMEROUN DE 2003 A 2019 51
    CHAPITRE III : L'ETAT DE LIEU DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-ECONOMIQUE ENTRE

    LE TCHAD ET LE CAMEROUN 52

    Section I : une coopération diversifiée au plan économique 53

    Section II : Une coopération renforcée au plan diplomatique 59

    CHAPITRE IV : LES LEÇONS DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-ECONOMIQUE ENTRE LE

    CAMEROUN ET LE TCHAD 69

    Section I : le renforcement de l'intégration sous-régionale 70

    Section II : La garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun 77

    CONCLUSION GENERALE 85

    BIBLIOGRAPHIE 87

    ANNEXES 92

    TABLES DES MATIERES 128

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page ii

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
    du Tchad de 2003-2019

    DEDICACE

    Je dédie ce mémoire à mes grands-parents Al HADJ BECHIR TOKO et HADJE FATOUMA ARAWAYE.

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    REMERCIEMENTS

    Au terme de ce mémoire qui consacre la fin de notre formation du cycle de Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des conflits et des catastrophes (SDSGCC) au CREPS (Centre de Recherche, d'Etude Politique et Stratégique), il est de notre devoir de remercier toutes les personnes physiques et morales qui ont contribué à cette réalisation.

    En premier lieu, nos remerciements s'adressent à notre encadreur académique, le Professeur NTUDA EBODE Joseph Vincent pour le temps qu'il nous consacre malgré son planning chargé, pour les orientations scientifiques à la réalisation de ce mémoire.

    Ensuite, nous remercions M. DJIMET Sou Djimadji, secrétaire permanant de la SPONGAH au ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale, pour sa disponibilité en tant qu'encadreur professionnel pendant notre stage à N'Djaména pour les orientations dans le ministère.

    A M. SALEH Hassaballah, Directeur de la Direction de la coopération internationale au MEPDCI de nous avoir facilité l'intégration au sein du ministère.

    Nos remerciements vont aussi aux personnels diplomatiques de l'Ambassade du Cameroun au Tchad et du Tchad au Cameroun pour leurs aides en documentations.

    Nous remercions tous les enseignants du CREPS pour les enseignements de haut niveau qu'ils nous ont dispensé.

    A mon père AL HADJ BARKAI Maide sans lequel rien n'aurai été facile, merci infiniment.

    Merci infiniment à notre grand frère YOUSSOUF Barkai Maide, à notre grand soeur ZARA Barkai Maide pour leur soutien indéfectible à tous les niveaux.

    A mes frères OUMAR Barkai Maide, Dr Hassan Barkai Maide, Ali Barkai Maide, Abdelkerim Barkai Maide, Issa Barkai Maide, Djidi Barkai Maide qui n'ont jamais cessé de nous encourager durant nos études et de nous manifester leur affection.

    A tous les camarades de la 13e promotion du centre de recherche d'étude politiques et stratégiques durant notre formation nous avons passés de moment inoubliable.

    A Abakar Ousman Idriss, Mahamat Ali Tchou Tokou, Mahamat-Said Adam MATAR, Hamid KODI Mikail Mahamat MIkail, Keiyang Alkerim Bouila, Mouhoumat Djimet Gorou, Mahamat Bolobo Maide, Abakar Mahamat Djidda, Nassif Seni, Younoussa Saidou Bassoro, Abbassi Hayatou, recevez toute notre gratitude pour votre soutient et présence à nos coté.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page iv

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
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    SIGLES ET ABREVIATIONS

    CEMAC : Communauté Economique et Monétaire

    CBLT : Commission du Basin du Lac Tchad

    CREPS : Centre des Recherches d'Etudes Politiques et Stratégiques

    CEFOD : Centre de Formation et de Documentation

    UA : Union Africaine

    UE : Union Européenne

    OUA Organisation de l'Unité Africaine

    ONU : Organisation des Nations Unies

    FONAP : Fond National D'aptitude Et D'apprentissage

    INSEED : Institut National de da Statistique, des Etudes Economiques et Démographiques

    PAON : Programme d'Appui à l'Ordonnateur National

    OBSEF : Observatoire de l'Education et de la Formation

    FOHAP : Fond National d'Appui à la Formation Professionnelle

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page v

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
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    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Découpage administratif du Tchad 8

    Figure 2 : Carte du Cameroun 10

    Figure 3: Carte du pipeline Tchad-Cameroun 11

    Figure 4: le MEPDCI vue de face 25

    Figure 5: les drapeaux de l'amitié entre le Tchad et le Cameroun 41

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    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
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    RESUME

    Le Tchad et le Cameroun au-delà du lien historique et culturel sur le plan géographique, les relations entre ce deux pays est harmonieuse, marquées par une excellente coopération économique, culturelle, sécuritaire et judiciaire. Pour ce qui est des relations diplomatiques et plus particulièrement économiques, le Cameroun est le premier partenaire du Tchad dans la sous-région Afrique centrale. De 2003 à 2019, les deux gouvernements se sont rencontrés plusieurs fois pour renforcer leurs partenariats, avec le passage du pétrole tchadien qui traverse le Cameroun par l'oléoduc jusqu'à l'océan.

    A partir de 2015, la coopération tchado-camerounaise a été marquée par la menace du terrorisme international qui se vit dans les frontières et menace l'économie tchadienne, ce qui provoque un rapprochement entre le Tchad et le Cameroun en matière de coopération sécuritaire. Le Tchad intervient au Cameroun et au Nigéria avec plus de 2000 soldats. A travers ce travail de recherche, qui s'est matérialisé sur le terrain par la recherche documentaire, le déroulement d'un stage académique au ministère de l'économie de la planification du développement et de la coopération internationale du Tchad, qui constituent autant d'ingrédients à la coopération solide entre les deux voisins.

    Mots clés : lien historique, culturel, coopération, frontières, relations, diplomatique, partenariat et accord.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page vii

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
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    ABSTRACT

    Chad and Cameroon beyond the historical and cultural link on the geographical plan , relations between these two countries are harmonious, marked by excellent economic, cultural, security and judicial cooperation. In terms of diplomatic and more particularly economic relations, Cameroon is Chad's first partner in the Central Africa sub-region. From 2003 to 2019, the two governments met several times to strengthen their partnerships, with the passage of Chadian oil through Cameroon with the pipeline to the ocean.

    From 2015, Chadian-Cameroonian cooperation has been marked by the threat of international terrorism in the borders and threatens the Chadian economy, causing more discussions between Chad and Cameroon concerning their cooperation in the security field . Chad intervened in Cameroon and Nigeria with more than 2000 soldiers. Through this research work, materialized in the field through documentary research, we did an academic internship at the Ministry of the Economy, Development Planning and International Cooperation of Chad, which can be considered as one of the multiple 'ingredients in the solid cooperation between the two neighbors.

    Keywords: historical link, cultural, border cooperation, relations, diplomacy, partnership and agreement.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 1

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    INTRODUCTION GENERALE

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    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
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    I- Contexte d'étude et justification du sujet.

    Dans cette partie, il s'agit pour nous de faire une présentation contextuelle (A) en premier lieu et justifier le choix de notre sujet (B) en deuxième lieu.

    A- Contexte de l'étude

    La coopération1est une forme d'organisation collective qui entend promouvoir dans le domaine économique et social un système fondé sur une vision partagée des acteurs, dans un esprit d'intérêt général, au service de toutes les parties prenantes. Cela suppose un certain degré de confiance et de compréhension. La coopération 2 , antagoniste à l'esprit de concurrence entendu sous sa forme libérale, conduit à réviser les modes de fonctionnement ainsi que les relations économiques pour les subordonner à la réalisation de finalités plus sociales et plus solidaires. Cette recherche du bien commun peut se manifester sous une pluralité de formes :

    ? Sous des formes spontanées, souvent individuelles, en particulier avec les systèmes d'échanges locaux (SEL) ;

    ? Sous des formes organisées avec l'instauration de structures d'économie sociale, par l'initiation et la propagation de comportements d'économie solidaire ou par l'emploi de nouvelles formes de coopération.

    Le Tchad et le Cameroun, dont les relations diplomatiques 3 remontent à 1960, partagent une frontière commune de plus de 1090 km. La proximité de ces derniers est à la fois géographique, historique, culturelle et économique. Cette coopération bilatérale déjà fructueuse ne cesse de se renforcer avec le temps. Une commission mixte interministérielle entre les deux voisins siège chaque deux années pour faire l'état des lieux de la coopération et les perspectives à venir, c'est elle qui provoque cette amitié et des visites au plus haut niveau. Les deux voisins sont liés par un protocole d'accord en matière d'assistance administrative mutuelle, ils ont signé plusieurs protocoles d'accord en matière économique, culturel, télécommunication, environnementale, sécuritaire, de défense etc... Sur le plan universitaire, le nombre d'étudiants tchadiens est par milliers chaque année dans les universités

    1 La coopération 1 est une forme d'organisation collective. Wikipedia

    2 La coopération 2, antagoniste à l'esprit de concurrence entendu sous sa forme libérale, mémoire online.

    3 Crtv, article du 21 aout 2019. Sur la commission mixte entre le Tchad et le Cameroun

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    camerounaises, les échanges sont forts entre eux car l'objectif de la coopération internationale, c'est de favoriser l'établissement des échanges. Il s'agit principalement des liens entre les différents pays.

    L'un des Accords les plus récents entre le Tchad et le Cameroun est celui de la construction d'un pont sur le fleuve Logone4, reliant la ville de Yagoua dans l'extrême nord du Cameroun (Mayo Danay) et la ville de Bongor dans la province du Mayo Kebi-Est (chef-lieu).p L'accord est signé entre les deux contractants le 27 mai 2014 par le ministre tchadien des transports et de l'aviation civile Adoum Younousmi et le ministre camerounais de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire Emmanuel Nganou Djoumessi. Toujours dans le cadre du désenclavement et de la coopération économique, les deux Etats voisins ont également signés en 2013 un mémorandum5 d'entente à la création d'une commission ferroviaire, pour la réalisation des études de faisabilité du projet d'extension du chemin de fer camerounais vers le Tchad.

    B- Justification du sujet

    La coopération entre les pays facilite la résolution des problèmes communs. Elle permet un échange des savoirs et des meilleures pratiques. Elle se manifeste souvent autour de trois vecteurs communs :

    ? Des problèmes communs qui dépassent les frontières nationales ;

    ? Des éléments communs sur le plan politique, culturel, religieux et économique qui favorisent l'intégration ;

    ? La participation interpays à des processus régionaux et/ou mondiaux.

    La coopération tchado-camerounaise date de plus de 50 ans et elle est marquée par une forte coopération économique, notamment l'axe Douala-N'Djamena et Kiribi-N'Djamena qui sont des piliers de cette coopération depuis le début de ce millénaire. Cette coopération constructive pour les deux voisins est due à l'entente et la stabilité de cette relation, nous pouvons dire que la relation à atteint un niveau de « dépendance » en quelque sorte pour chacun. La coopération entre les pays peut être un outil efficace permettant de renforcer et

    4 Accord entre la république du Cameroun et la république du Tchad dur la construction d'un pont et des aménagements connexes

    5 Note diplomatique adressée par un gouvernement à d'autres, pour exposer l'état d'une question et justifier certaines mesures. Carnet de notes, mémento.

    https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/mémorandum/50405

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    d'accélérer le développement, d'échanger des informations, à l'intérieur des pays et d'une région à l'autre.

    Le Tchad et le Cameroun ont des liens historique, géographique et culturel, un peuple « frère » car tout au long des frontières se trouve des peuples frontaliers tels les Kotoko et les Arabes au Logone et chari, les Massa, les Moundang, les Toupouri dans les deux pays. Il est ainsi bien évident que, sur ce même fond, leurs liens historiques et leur devenir commun, les prédisposent forcément à un destin entrecroisé et à partager des intérêts convergents qui englobent plusieurs domaines, pour assurer leur développement et la sécurité collective. Cette proximité se justifie comme cité ci-haut et c'est dans ce sens que nous avons jugé très important de se pencher sur la thématique de la coopération tchado-camerounaise en général et l'aspect économique en particulier, non seulement pour mieux appréhender mais aussi pour apporter notre modeste contribution à cette harmonieuse relation diplomatique entre nos pays respectifs.

    II- Clarification des concepts

    Pour mieux comprendre le sens des termes et expressions clés utilisées dans ce travail, une clarification conceptuelle s'impose. Émile DURKHLEIM précise d'ailleurs que « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question (...). Une théorie ne peut être contrôlée que si l'on sait reconnaître les faits dont elle doit rendre compte » 6 cette clarification porte sur les mots suivants, coopération, diplomatie, relations diplomatiques et économie.

    A- Coopération

    Pour ce qui est du concept coopération, son sens change et diffère selon son contexte d'utilisation et ses grilles de lecture. Action de coopérer, de participer à une oeuvre commune ; collaboration, concours : Nous avons besoin de votre coopération.

    ? Politique d'entente et d'échanges entre deux États.7

    6 DURKHEIM Emile, De la division du travail social, Alcan, 1932, p. 34.

    7 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/coopération/19056.

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    ? Politique d'aide économique, technique et financière des pays développés en faveur des pays en développement : Coopération internationale.

    Volontariat civil ouvert aux jeunes âgés de 18 à 28 ans pour remplir des missions d'ordre économique, culturel, médical, technique, etc..., auprès des pays en développement.

    Méthode d'action par laquelle des individus ou des familles ayant des intérêts communs constituent une entreprise où les droits de tous sont égaux et où le profit réalisé est réparti entre les seuls associés au prorata de leur participation à l'activité sociétaire. C'est ainsi que la coopération est définie et cette définition nous permet de mieux cerner le mot dans notre travail.

    B- Diplomatie

    La diplomatie8 est la conduite de négociations et de reconnaissances diplomatiques entre les personnes, les groupes ou les nations en réglant un problème sans violence. Utilisée formellement, elle se rapporte habituellement à la diplomatie internationale, la conduite des relations internationales par l'entremise (habituellement) de diplomates professionnels. Le mot diplomatie9 est un dérivé lointain du grec « diplôma » qui veut dire une feuille pliée en deux. Il s'agissait du parchemin et par la suite, les actes officiels ou juridiques passés sur parchemins. Ce n'est qu'à partir de 1791 que le terme diplomatie sera pour la première fois utilisé10. Ainsi, la diplomatie est une pratique qui remonte de l'antiquité, elle fut pratiquée par les grands empires de cette période à savoir : l'empire grec, l'empire romain et l'empire byzantin pour ne citer que ceux-là. Ces derniers sont considérés comme les précurseurs de la diplomatie. En effet, les rois avaient des raisons bien précises et usaient de plusieurs moyens pour être en relation. La diplomatie est ainsi née avec les relations officielles entre Etats ou Royaumes souverains11. Les premières missions permanentes d'un pays auprès d'un autre pays remontent aux siècles de la renaissance. Compte tenu des différentes périodes de troubles majeurs que le monde a connues, à savoir la première et la seconde guerre mondiale,

    8 Dictionnaire Larousse 2015.

    9 Diane NGALULA Tshibamba, Importance des relations diplomatiques et consulaires dans le renforcement des relations internationales, Université de Kinshasa, mémoire master en relations internationales, 2007.

    10 MOUELE MAYOMBO Idem Frangupanié et NDOUTOUMOU Joseph Fredy, Les étapes historiques de la diplomatie, mastère en relations internatioanles université Omar Bongo.

    11 HARUTYUNYAN Marutyan, La politique et la diplomatie par les textes, in Université d'Etat d'Erevan.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 6

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    il sert actuellement d'instrument de maintien de la paix, à entretenir des relations pacifiques. La diplomatie 12 est une branche de la science politique qui concerne les relations internationales. Action et manière de représenter son pays auprès d'une nation étrangère et dans les négociations internationales.

    C. Relations diplomatiques

    Comme toute activité internationale, les relations interétatiques13 doivent se dérouler dans le respect de la souveraineté des Etats, leur égalité, leur soumission au droit international et leur intégrité territoriale. Les États établissent au gré de leurs intérêts des relations diplomatiques14, ils ont la pleine liberté de les rompre lorsque les circonstances qui ont présidé à leur établissement ne sont plus favorables à leur maintien.

    En accord avec la doctrine traditionnelle, les États15 souverains jouissaient d'un droit de légation actif et passif ; selon lequel les États avaient le droit d'envoyer des agents diplomatiques à d'autres États et de revoir leurs représentations. Cette règle soulevait d'autres problèmes notamment à propos des sujets de droit international ayant un tel droit. La convention de Vienne sur les relations diplomatiques a ainsi tranché la question en son article 2 qui stipule : « l'établissement des relations diplomatiques entre États et l'envoi de missions diplomatiques permanentes se font par le consentement mutuel » d'où le problème de la souveraineté ou de la compétence faisait plus l'objet d'une controverse.

    D. Economie

    Le mot économie 16 peut être défini comme étant l'ensemble des activités d'une collectivité humaine relatives à la production, à la distribution et à la consommation des richesses. Les informations économiques17 sont au premier plan de l'actualité, qu'il s'agisse de la hausse ou de la baisse des indicateurs boursiers, d'un projet de fusion entre deux grandes entreprises ou d'une déclaration ministérielle relative à l'évolution de la fiscalité. À ce titre,

    12 https://fr.wikipedia.org/wiki/Diplomatie.

    13 Abakar OUSMANE I, Les relations diplomatico-militaires entre le Tchad et le Soudan, 2020, P.125.

    14 https://www.memoireonline.com/03/13/7080/m_Importance-des-relations-diplomatiques-et-consulaires-dans-le-renforcement-des-relations-internation7.html

    15 Ibid.

    16 https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/économie/45596.

    17 Ibid.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 7

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    l'économie constitue une dimension incontournable du savoir de l'honnête homme du XXIème s. Elle est une science également et regroupe plusieurs branches dont l'économie publique, l'économie du développement, l'économie monétaire, l'économie sociale, l'économie rurale, l'économie politique internationale etc...

    III- Délimitation du sujet

    Notre étude sera basée sur deux délimitations principales, d'une part la délimitation spatiale c'est-à-dire un territoire naturel et d'autre part chronologique.

    A- La délimitation spatiale

    Notre étude a comme cadre spatial principal l'espace frontalier international sur lequel s'exerce la souveraineté des deux Etats : La République du Tchad et la République du Cameroun. La coopération tchado-camerounaise se limitera dans l'espace territorial tchadien et camerounais, les deux Etats partageant des frontières18 terrestres de 1094km exactement. Le Tchad et le Cameroun entretiennent des relations diplomatiques, sécuritaires et économiques. L'intervention du Tchad au Cameroun dans la lutte contre la secte islamique Boko Haram en 2016 est illustrative. De ce fait, nous avons choisi de nous focaliser uniquement sur la coopération économique entre les deux Pays voisins. Ce choix est dû au fait que l'un de ces pays est le nôtre et l'autre est notre pays d'accueil mais aussi à cause de la forte coopération entre eux qui nous a attiré l'attention.

    En effet, le Tchad se trouve au coeur de l'Afrique, avec une superficie d'un million deux cent quatre-vingt-quatre (1.284.000) kilomètres carrés et une population de 14,9 millions en 2017. Ces derniers temps, le Tchad mène une excellente politique étrangère surtout depuis que le président Idriss Déby Itno a exercé la présidence de l'Union africaine en 2016, et que le ministre des Affaires étrangères, M. Moussa Faki, a été élu en 2017 à la présidence de la Commission de l'Union africaine. Aussi, de 2017 à mars 2019, le Tchad a présidé la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Le Tchad est impliqué dans le règlement de la crise en RCA et a participé à la force de l'Union africaine (MISCA) déployée dans le pays. Membre fondateur du G5 Sahel il a assuré sa présidence de

    18 Institut national de la statistique, Monographie des échanges transfrontaliers de marchandises au Cameroun, août 2014, 130 p.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 8

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    2015 à 2017. Le Tchad est également engagé dans le règlement de la crise du Sahel. Il a été sollicité, début 2013, par le gouvernement malien pour intervenir militairement au nord du pays. Le Tchad a payé un lourd tribut au cours des opérations des Forces armées tchadiennes d'intervention au Mali (FATIM), menées dans l'Adrar des Ifoghas aux côtés des forces françaises. Le Tchad poursuit son engagement militaire au Mali dans le cadre de la MINUSMA (1 480 personnels en septembre 2018). Depuis 2015, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, est Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali et chef de la MINUSMA. Le Tchad participe également, aux côtés de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, à la Force conjointe du G5 Sahel.

    FIGURE 1 : DECOUPAGE ADMINISTRATIF DU TCHAD

    Source : Tchadinfo.com

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    · Nom officiel : République du Tchad

    · Nature de l'état : République

    · Superficie : 1 284 000 km2

    · Densité : 8,8 hab./km2

    · Monnaie : Franc CFA

    · Nationale : 11 août

    · Indice de développement humain (IDH 2011) : 0,328 (183°)

    · Population : 14,9 millions en 201719

    Quant au Cameroun, le Cameroun est situé en Afrique Centrale, au fond du golfe de Guinée.

    Il est limité au Nord par le Tchad, à l'Est par la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à l'Ouest par le Nigéria. Le Cameroun est un pays qui compte plusieurs grandes villes parmi lesquelles Yaoundé, la capitale politique du pays qui compte plus d'un million d'habitants, Douala, la capitale économique qui compte plus de deux millions d'habitants.

    Ensuite, viennent des villes comme Garoua, Bafoussam, Maroua, Bamenda, ... qui sont d'importants centres urbains.20 Avec une diplomatie « ouverte et qui rayonne », le Cameroun, membre fondateur de l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine, devenue plus tard Union Africaine) a longtemps fondé sa diplomatie sur l'un des principes de base de l'organisation panafricaine : la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États. C'est ainsi que le Cameroun fonctionne sur le plan diplomatique. C'est dans ce cadre que le Cameroun est ouvert aux autres nations et connait plusieurs partenaires dont le Tchad, qui est l'un des partenaires clés dans la sous-région CEMAC (Communauté Economique Et Monétaire De l'Afrique Centrale).

    19file:///C:/Users/Abdelhamid%20Barkai/Desktop/Nouveau%20dossier/BANQUE%20DE%20DEVELOPPEMENT% 20DES%20ETATS%20DE%20LAFRIQUE%20CENTRALE%20Cartographie%20pays%20Tchad.pdf

    20 https://www.prc.cm/fr/le-cameroun/presentation

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 10

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    du Tchad de 2003-2019

    FIGURE 2 : CARTE DU CAMEROUN

    Source : Encyclopedie Universalis, 2015.

    Cependant, pour mieux comprendre la coopération économique entre le Tchad et le Cameroun, il faut s'intéresser à la politique étrangère des deux pays c'est-à-dire le Tchad et Cameroun, leur vision du monde, leurs partenariats, dans le cadre bilatéral.

    B- Délimitation temporelle

    Pour mieux appréhender cette thématique, il nous semble important de délimiter le champ de notre étude sur une période de 16 ans (2003-2019). Pendant ces années, le Tchad est entré dans le cercle très restreint des pays producteurs du pétrole. L'économie tchadienne est largement dépendante de l'or noir, (près de 20 % du PIB et 80 % des exportations en 2018) qui a débuté en 2003 et a permis au pays de connaître une période de croissance rapide jusqu'en 2014 (taux de croissance annuel moyen de 13,7 %) 21 . Dans cette croissance économique du Tchad, il y'a un partenaire clé, le Cameroun, Yaoundé et N'Djamena entretiennent d'excellentes relations diplomatiques et une coopération économique très

    21 https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/TD/indicateurs-et-conjoncture

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    importante, d'où le passage du pipeline22 de la ville pétrolière tchadienne de Doba dans la province du Logone Oriental jusqu'à la ville portuaire de Kribi dans la région du Sud soit 1542km.

    FIGURE 3: CARTE DU PIPELINE TCHAD-CAMEROUN

    Source : Tchadinfo.com

    Les relations diplomatiques entre les deux voisins sont généralement bonnes, constantes et stables en dépit de quelques « problèmes isolés »23, la bonne volonté des dirigeants depuis la période des indépendances a permis aux deux Etats d'entretenir des relations de bon voisinage, l'une des manifestations de cette volonté étant la création des représentations diplomatiques à N'Djamena et à Yaoundé. Le port de Douala est aussi l'un des facteurs clés de la coopération tchado-camerounaise, ce dernier permet au Tchad d'exporter et importer facilement et depuis l'inauguration de l'oléoduc Doba-Kribi, les relations se sont resserrées davantage. Du point de vue économique, le Tchad et le Cameroun ont des échanges très importants, la présence des peuples frontaliers est la base de ces

    22 Canalisation servant au transport, sur de longues distances, de fluides et de produits fluidifiés,

    .larousse.fr/dictionnaires/français

    23 La coopération Tchad-Cameroun de 1960 à 2006, thèse de Nodjiadoum Ngarinan

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 12

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    échanges commerciaux. Les deux peuples font fi de la limite internationale, pour eux la frontière n'est pas perçue comme une barrière intangible mais plutôt comme une zone d'interaction et d'interpénétration croissante.

    L'adhésion du Tchad et du Cameroun dans les institutions sous-régionales, régionales et internationales a permis l'amélioration des rapports économiques d'une manière satisfaisante pour tous.

    IV- L'intérêt du Sujet

    La présente analyse portant sur les relations diplomatico-économiques entre le Tchad et le Cameroun de 2003 à 2019, elle présente pour nous deux intérêts qui sont essentiellement scientifique et économique

    A. Intérêt scientifique

    Le thème sur la coopération diplomatique et économique entre la République du Tchad et la République du Cameroun est un thème d'actualité très important pour la dynamique des relations entre les deux pays voisins. Ce travail s'inscrit dans le cadre d'une recherche qui vient s'ajouter aux travaux déjà existants en matière de coopération diplomatico-économique entre le Tchad et le Cameroun. Le choix de cette thématique est motivé par d'autres facteurs également pour nous, il s'agit d'un intérêt à la géopolitique du Tchad et ses voisins dont plus particulièrement le Cameroun, pour nous c'est un second pays où nous avons passé sans aucun souci majeur tout notre cursus scolaire et universitaire.

    B. Intérêt économique

    Sur le plan économique, il s'agit pour nous de démontrer, l'importance de la coopération diplomatique et économique, la répercussion de cette coopération sur l'économie tchadienne et l'importance des échanges commerciaux.

    De ce fait, cette thématique à un intérêt fonctionnaliste, qui consiste à une interpellation de la classe dirigeante des deux Etats sur les accords signés et qui ne sont pas respectés, ceci permettrait de donner une nouvelle ère plus harmonieuse et une prise de conscience afin d'évoluer au rythme de la mondialisation.

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    V. Objectif d'étude

    L'objectif principal de ce travail est d'étudier et d'harmoniser la dynamique de la coopération diplomatique et économique qui existe déjà entre la République du Tchad et la République du Cameroun. Pour atteindre cet objectif principal, nous nous sommes fixés des objectifs spécifiques.

    Dans le cadre de cette étude nous allons étudier, comprendre et analyser l'évolution des relations diplomatiques et économiques entre le Tchad et le Cameroun au cours des années 2003 à 2019. Il s'agit de mettre en exergue les principaux points de la coopération bilatérale, relever l'influence des dix-huit dernières années de la coopération en matière de diplomatie et d'économie entre les deux pays. Nous allons aussi montrer l'impact de cette coopération sur les deux plans cités ci-haut.

    VI. Revue de la littérature

    Pour OLIVIER L., BEDARD G. et FERRON J., la revue de la littérature consiste à « identifier les acteurs, les ouvrages et les articles scientifiques qui ont façonné la connaissance dans la discipline donnée sur un sujet précis »24, l'objectif est de démonter comment la littérature soulève des questionnements et répond elle-même a ces questionnements. C'est dans ce sens que nous allons relever l'ensemble des ouvrages, revues scientifiques et d'autres productions importantes en rapport avec notre thématique et ou travail.

    Dans le rapport les enjeux de la coopération économiques entre le Nigeria, le Bénin, le Cameroun, le Niger et le Tchad, nous avons une idée claire sur la coopération régionale, qui pourrait être l'occasion de rapprocher les politiques nationales des réalités économiques et sociales et surtout chez les voisins. Ce rapport précise que les relations de bon voisinage sont une « garantie de la sécurité »25.

    24 Olivier (L), Badard (G) et FERRON (J), L'élaboration d'une problématique de recherche, Paris, l'Harmattan, 2005, p. 24.

    25 Le rapport de la rencontre de Cotonou du club du Sahel, les enjeux de la coopération économique entre le Nigeria, le Cameroun, le Bénin, le Niger et le Tchad ; de mai 1993.

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    Le Tchad est un pays qui géographiquement rencontre beaucoup des difficultés mais malgré ces aléas, le pays exporte à l'international et notamment chez tous ses voisins dont le Cameroun qui est le principal concerné. Jean BOUTRAIS, dans son ouvrage Du politique à l'économique, études historiques dans le bassin du lac-Tchad Volume III, remonte à l'histoire des échanges économiques entre le Tchad et le Cameroun. Cette coopération date d'avant les années 1960, elle fait sortir les dates clés et l'évolution des échanges commerciaux. En effet, trois (3) périodes sont distinguées dans l'évolution des échanges26. Jusqu'en 1928, le flux des marchandises reste insignifiant, c'est dans les années 1948 avec l'exportation d'arachide et du coton dans le nord Cameroun que la manifestation d'un démarrage économique contrarié par la crise, les structures commerciales évoluent peu et la Bénoué demeure la voie de communication privilégiée. Avec la souveraineté et le port de Garoua modernisé, la voie fluviale reste la plus utilisée pour les échanges régionaux. Le Tchad exporte vers ses voisins et notamment le Cameroun du bétail, du coton, de la gomme arabique, du natron27, du pétrole etc...

    Dans son mémoire de thèse intitulé l'exportation du bétail sur pied du Tchad vers le Cameroun et le Nigéria : 1960 à 2009, Gédéon MEUSNGAR explique l'importance de l'exportation du bétail dans les échanges commerciaux entre le Tchad et le Cameroun ainsi que dans la zone CEMAC. L'élevage occupe le troisième rang dans l'économie nationale tchadienne après le pétrole et l'agriculture28.

    Yves MARGUERAT dans son ouvrage intitulé, Réseau urbain de la fondation d'une région29 dégage d'une manière implicite l'importance des étrangers dans une ville frontalière comme Kousseri et la ville de Yagoua, nous allons alors étudier cette importance des migrations en profondeur ainsi que les conséquences.

    L'universitaire Issa SAIBOU dans l'un de ces articules intitulé « Impact socio-économique du séjour des réfugiés tchadiens à Kousseri » analyse les conséquences sur les plans social et économique de la crise tchadienne de 1979 dans la ville de Kousseri, pour lui l'insécurité, la dépravation des moeurs et des problèmes sanitaires d'une part et

    26 Jean Boutrais, Du politique à l'économique étude historique dans le bassin du lac-Tchad, p. 107.

    27 Le sel sahélien, 2011, P.107.

    28 Goual Nanassoum, « Commerce du bétail tchadien : quand un pays dilapide ses richesses », in Tchad et culture n°187, p.1.

    29 Margauerat Yves, réseau urbain de la fondation d'une région, Boutrais et al, pp. 479- 491.

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    l'enrichissement des loyers, le développement des infrastructures immobilières et l'accroissement des recettes commerciales, des implications sociales et économiques du séjour des réfugiés tchadiens à Kousseri30 d'autre part.

    Le Professeur Joseph Vincent NTUDA EBODE, développe dans un article publié dans la revue Enjeux et intitulé «la redistribution de la puissance en Afrique médiane CEMAC : la nouvelle configuration des alliances sous-régionales » la complicité et la proximité du Tchad et du Cameroun dans la zone CEMAC, les deux voisins constituent un couple stratégique qui peut devenir leader de cette zone, surtout avec le passage du pipeline depuis 2003, la coopération est de plus en plus constante et également croissante. L'auteur explique que ce lien entre les deux pays voisins est historique, la partie septentrionale du Cameroun et le sud-ouest du Tchad ont des liens historiques attachés au royaume du Kanem-Bornu, ce partage du même passé rattache les deux Etats davantage notamment les peuples frontaliers, la preuve vivante, nous pouvons citer les Kotoko, les Moundang, les Toupouris, les Arabes choa, les Massa presque tous ces peuples sont encore fortement liés. Sur ceux, l'auteur déclare « Avant donc d'être économique, l'alliance du couple Cameroun-Tchad repose sur un ensemble de réalités historique, sociologique, géographique et juridique31 ». D'après l'auteur, ce sont ces données sociohistoriques qui ont facilité la coopération économique, les relations diplomatiques entre la République du Tchad et la République du Cameroun. La déclaration du président camerounais Paul Biya « désormais, ce qui est bon pour le Cameroun l'est aussi pour le Tchad et vice-versa » nous permet de dire sans beaucoup de réserve que les deux Etats s'entendent parfaitement et naviguent ensemble pour la défense de leurs intérêts respectifs, nous pouvons également dire que cette relation est arrivée à un point de dépendance, le Tchad contraint par les éléments géographiques et géopolitiques a besoin d'une ouverture à l'océan pour ses importations et exportations et le Cameroun semble être le meilleur voisin mais aussi le meilleur allié que ses autres voisins qui ne partagent pas la même vision du monde et les intérêts, notamment le Soudan qui a été toujours un acteur dans la déstabilisation politique et menace toujours les différents régimes qui se sont succédés. Ce problème avec ses voisins arabes rapproche le Tchad davantage vers le Cameroun car c'est une « question de vie et même de survie

    30 Saibou Issa, « Impact socio-économique du séjour des réfugiés tchadiens à Kousseri ».

    31 Vincent NTUTA EBODE, « La redistribution de la puissance en Afrique médiane CEMAC : la nouvelle configuration des alliances sous-région ale », revue Enjeux, 2005, p 43.

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    économique du Tchad »32. L'auteur explique ce rapprochement, il est justifié par les différents accords, protocoles d'accord et mémorandum d'entente signés. Par ordre de signature, on peut mentionner les Accords suivants :

    1. Le Protocole d'accord sur la création et l'exploitation des différentes industries textiles et du ciment, signé le 13 avril 1963 à Fort-Lamy ;

    2. Le Protocole d'accord en matière de personnel signé le 17 février 1967 à Yaoundé ;

    3. Le Protocole d'accord créant la commission mixte de coopération, signé le 20 août 1970 à Moundou au Tchad ;

    4. La Convention réglant les relations économique et douanière signée le 20 août 1970 à Moundou ;

    5. Le Protocole d'accord en matière de télécommunications signé le 26 avril 1973 à Yaoundé ;

    6. L'Accord relatif au transport aérien signé le 25 mai 1973 à Fort-Lamy ;

    7. La décision portant réparation du tonnage du trafic des marchandises et autres produits prise le 12 avril 1975 à Ngaoundéré ;

    8. Le Traité d'amitié, de coopération culturelle, scientifique et technique signé le 21 décembre 1985 à Ndjamena ;

    9. La convention en matière de transport terrestre des marchandises signée le 21 décembre 1985 à Ndjamena ;

    10. L'accord entre le gouvernement de la République du Cameroun et le gouvernement de la République du Tchad relatif à la construction d'un système de transport des hydrocarbures par pipe-line signé à Yaoundé le 8 février 1996. »

    La commission mixte permanente de sécurité entre le Tchad et le Cameroun dans son rapport de 1999, présente le bilan de travaux qui met en exergue les relations qu'entretiennent le Tchad et son voisin le Cameroun sur le plan sécuritaire33.

    32 Op. cit

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    Gilbert Maoundonodji écrit un article intitulé « le pétrole tchadien doit-il passer par le Cameroun ? » dans lequel il évoque et soulève le problème de rapport qu'entretiennent le Tchad et ses voisins en particulier le Cameroun, soulève le problème de la redéfinition des rapports entre les deux voisins pour déboucher34 au type de relations susceptibles de préserver les intérêts tchadiens.

    Dans son analyse, SAMUEL P. HUNTINGTON, replace l'identité ethnique et religieuse au centre de différends entre les peuples au 21e siècle. Il affirme que, « les peuples utilisent la politique non pas seulement pour faire prévaloir leur intérêt, mais de définir leurs identités. On sait qui on est seulement si on sait qui on n'est pas. Et, bien souvent, si on sait contre qui on est. »35

    Les frontières sont un élément déterminant de la définition de l'État, par leurs fonctions de contrôle, de séparation, et de protection du territoire et de la population36. A la faveur de la mondialisation, on ne peut pas dire que les frontières disparaissent : elles changent de nature et de forme, mais restent très présentes.

    Au niveau politique et diplomatique, le Tchad et le Cameroun ont la même vision du monde, des Etats démocratiques, où la liberté des droits humains est respectée plus ou moins respectant tant le principe de la « non-ingérence » des affaires autres, qui ont toujours eu des relations amicales et paisibles malgré quelques soucis que rencontrent leurs citoyens respectifs dans les deux pays. En grosso modo, c'est une relation diplomatique stable, constante et de plus en plus croissante depuis que le Tchad est entré dans le cercle très restreint des pays producteurs du pétrole, car l'or noir tchadien passe par le Cameroun pour la transformation jusqu'en 2014, et la vente au marché mondial. Chaque jour c'est plus de deux cents milles (200.000) barils qui traversent le territoire camerounais pour l'océan.

    De toutes ces revues scientifiques, ouvrages généralistes et spécifiques, travaux de recherches et mémoires, l'on peut retenir que les différents documents constituent une base de données indéniables. De ce fait, il faudrait relever leur aspect généraliste d'où l'importance

    33 Rapport de la deuxième Commission mixte permanente de sécurité, 1999, Agence N°4199

    34 Gilbert MAOUNDONODJI, « Le pétrole tchadien doit-il passer par le Cameroun ? », Tchad culture, N°156, 1997, pp. 2-3.

    35 SAMUEL P. Huntington, Le choc des civilisations, Simon & Schuster, Odile Jacob, 1996, 20 p.

    36 Cours, Etat frontières et mondialisation.

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    de notre travail qui est différent des autres par sa particularité, qui se concentre sur l'analyse et l'évolution de la coopération diplomatico-économique entre les deux Etats voisins de l'ère pétrole du Tchad jusqu'en 2019.

    VII. Problème

    La République du Tchad et la République du Cameroun entretiennent des relations diplomatiques depuis l'accession à la souveraineté internationale des deux pays en 1960, les deux Etats frères sont liés par plusieurs rapports dont séculaire, économique, diplomatique, culturel, sanitaire, historique et sociologique. Ce lien facilite la collaboration, l'entente, la pacification et la stabilité dans leur relation diplomatico-économique, surtout depuis l'exploitation du pétrole tchadien en 2003 et son passage par le Cameroun. Ainsi de cette date jusqu'en 2019, les relations entre le Tchad et le Cameroun ont été beaucoup plus importantes et constantes.

    VIII. Problématique

    Michel BEAUD pense que la problématique est « l'ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des liens d'analyse qui permettent de traiter le sujet »37. C'est ainsi que compte tenu de toutes ces considérations, la lecture des relations des deux pays nous interpelle dans le cadre de ce travail sous l'angle de la pertinence problématique qui consiste à démêler les principaux caractéristiques de la construction de la coopération diplomatique et économique entre la République du Tchad et la République du Cameroun dès le début du millénaire c'est-à-dire en 2003 ainsi que les facteurs de l'évolution de cette coopération pour pouvoir apprécier la réalité et les perspectives de la consolidation.

    C'est dans ce sens que nous allons nous interroger sur : comment cette coopération diplomatico-économique se construit de 2003 à 2019 ? Autour de cette question principale, découle deux questions secondaires qui sont :

    En quoi les deux dernières décennies de coopération bilatérale ont-elles influencé les échanges entre le Tchad et le Cameroun ?

    37 BEAUD, (M), L'Art de la thèse, Paris, La découverte, 1985, p. 31

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    Quel est l'impact de cette coopération diplomatico-économique sur le plan économique, politique et culturel ?

    Au vu de toutes ces interrogations soulevées par la problématique, il serait intéressant de procéder aux hypothèses.

    IX. Hypothèses

    Pour répondre aux interrogations posées ci-haut dans la problématique, il conviendrait d'émettre quelques hypothèses pour que la recherche soit cohérente.

    Dans le cadre de notre recherche, nous avons comme hypothèse principale est la suivante :

    HYPOTHESE PRINCIPALE :

    La construction de la coopération diplomatico-économique entre le Tchad et le Cameroun est due au lien historique et sociologique des deux voisins mais aussi à cause des contraintes géographiques du Tchad qui doit avoir une ouverture sur l'océan d'une manière ou d'une autre pour sa survie économique.

    Pour mieux cerner la thématique et répondre à la problématique, nous avons émis deux hypothèses secondaires qui précèdent l'hypothèse principale qui sont :

    - Première hypothèse :

    L'adhésion du Tchad et du Cameroun dans les mêmes institutions sous-régionales, régionales et internationales facilite les rapports économiques entre eux.

    - Deuxième hypothèse :

    La sécurité et la lutte contre le terrorisme au centre de la politique des deux Etats a permis la réduction de banditisme transfrontalier.

    X. Approche méthodologique

    La méthode des collectes des données relève globalement des observations faites pendant le déroulement du stage au ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale du Tchad. Cette collecte des données est

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    effectuée de deux méthodes, dans les deux départements ministériels, le département de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale et au ministère des affaires étrangères, de l'intégration Africaine et de la diaspora.

    L'objectif de cette collecte des données est d'analyser ces données afin de les exploiter ;

    La collecte des données s'effectue en deux étapes :

    ? La technique de collecte des données, qui passe par les entretiens avec des personnes ressources du ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale, du ministère des affaires étrangères, de l'intégration Africaine et de la diaspora, des diplomates camerounais a la représentation diplomatique camerounaise au Tchad et des diplomates tchadiens a la représentation diplomatique du Tchad à Yaoundé. Des personnes ressources qui maitrise le champ de notre étude.

    ? Les lieux de de collectes, pendant notre recherche, nous avons effectués beaucoup recherche sur le terrain, d'abord dans la structure de notre stage au MEPDCI, ensuite au ministère des affaires étrangère, de l'intégration africaine et de la diaspora, le CEFOD38 de N'djamena, à la bibliothèque du CREPS, à la bibliothèque de l'université de Yaoundé II, à l'institut français de N'djamena. Nous avons utilisé beaucoup des données numériques.

    L'objectif, c'est de nous renseigner davantage sur notre travail, afin d'avoir un angle et un problème à résoudre, dans ce sens la construction de notre idée est simplifiée et notre réflexion est beaucoup plus claire sur l'objectif final.

    XI- Plan D'étude

    A la fin de notre stage académique effectué au MEPDCI, notre étude s'articulera sur la coopération diplomatico-économique entre la république du Tchad et la république du Cameroun, notre travail est subdivisé en deux principales parties, la première partie porte sur présentation de la structure et le déroulement de notre stage, elle est constituée de deux chapitres, le 1er porte sur la présentation de l'entreprise (chapitre I) et en deuxième lieu sur le déroulement de notre stage proprement dit (chapitre II).

    38 Centre des formations et des documentations

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    Dans la deuxième partie, nous nous interrogeons sur l'évolution de la coopération diplomatique et économique entre les Républiques du Tchad et du Cameroun. Le premier chapitre porte sur l'état de lieu de la coopération diplomatico-économique entre les deux pays (chapitre 3) et enfin le dernier et quatrième chapitre porte sur les leçons de la coopération diplomatico-économique (chapitre 4) entre le Cameroun et son voisin le Tchad.

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    PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU
    MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA
    PLANIFICATION DU DEVELPPEMENT ET DE LA
    COOPERATION INTERNATIONALE ET
    DEROULEMNT DU STAGE

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    CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE

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    Dans ce chapitre, il sera question pour nous de faire la présentation globale du ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale section 1 et de présenter l'organigramme de la structure section 2.

    Section 1 : Aperçu global du MEPDCI

    Dans cette section, nous avons deux paragraphes, le premier sera consacré à l'historique du département ministériel et le second paragraphe sur sa mission.

    Paragraphe 1 : Historique et localisation du MEPDCI

    Le ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale est l'un des départements ministériels les plus importants, cette structure administrative a été créée depuis l'accession à l'indépendance du Tchad c'est-à-dire le 11 août 1960, le nom et les missions du ministère ont été modifiées plusieurs fois selon la politique du chef de l'Etat et la mission accordée à cette structure ministérielle. Lors du dernier remaniement ministériel du 14 juillet 2020, le ministère de l'économie et de la planification du développement s'est vu attribuer une autre mission celle de la coopération internationale. Autrefois, cette mission était allouée au ministère des affaires étrangères, de l'intégration régionale et de la coopération internationale.

    Cependant, ce département ministériel à été dirigé par plusieurs cadres et hauts fonctionnaires tchadiens. Depuis le début de ce millénaire, c'est le Ministre Mahamat Ali HASSAN (10 ans) qui a dirigé ce département jusqu'en 2010. L'ancien ambassadeur tchadien en Allemagne Ousmane Matar Bremé (3ans) intègre le gouvernement et dirigera le MEPD jusqu'en 2013, il passa la main à l'actuel directeur du cabinet civil adjoint de la présidence de la République Issa Ali Tahir (2ans), qui à son tour passe la main en 2015 à Mr Bedoumrad KARDJE (2 ans), avant de passer la main à Mr Ngueto Tiraina Yambaye qui fait juste une année et cède le fauteuil à Dr Issa Doubragne depuis 2017 jusqu'à nos jours.

    Les ministres ayant dirigés le département de l'économie depuis 2000 jusqu'à nos jours sont :

    ? Mahamat Ali HASSAN de 2000 à 2010 ;

    ? Ousmane Adam Matar BREME de 2010 à 2013 ;

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    ? Issa Ali TAHIR de 2013 à 2015 ;

    ? Bedoumrad KARDJE de 2015 à 2017 ;

    ? Ngueto Tiraina YAMBAYE de 2017 à 2018 ;

    ? Dr Issa DOUBRAGNE de 2018 à nos jours.

    Cependant, le tout premier cadre tchadien à gérer le portefeuille de l'économie et du commerce fut Baba Hassan (1960 jusqu'en 1964). L'actuel ministre de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale est Dr Issa DOUBRAGNE (2018 jusqu'à nos jours). Par ailleurs le ministre ayant le plus duré dans la gestion de ce département est Mahamat Ali Hassan, il fut ministre de l'économie pendant une décennie, de 2000 jusqu'en 2010.

    Le siège du MEPDCI se trouve au quartier Djambal Bahar, en face de la présidence de la République, non loin de l'hôtel de ville de N'djaména et de l'l'hôpital de la mère et de l'enfant.

    FIGURE 4: LE MEPDCI VUE DE FACE

    Source : Tchad.com

    Paragraphe 2 : la mission du MEPDCI

    Le Ministère de l'Economie et de la Planification du Développement d'un Etat, est dirigé par un ministre qui est chargé de la conception, de la coordination, de la mise en oeuvre

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    et du suivi de la politique du gouvernement en matière de planification du développement, de recherche et de mobilisation des ressources39.

    En effet, le MEPDCI a pour mission40 la traduction des orientations stratégiques, le plan du développement, le suivi et la coordination de la politique du développement économique et social, la coordination des politiques, stratégies et programmes humanitaires, l'élaboration et la coordination des études prospectives en collaboration avec les ministères concernés, la mise en cohérence des stratégies sectorielles de développement du pays, la promotion de la politique nationale de diversification économique, l'élaboration et la coordination de la mise en oeuvre de la politique de population et des ressources humaines, la coordination et la centralisation des études des projets d'intérêt économique national, la définition de la politique de programmation et de financement des investissements publics en collaboration avec les ministères sectoriels, la préparation et l'organisation avec le Ministère des Affaires Etrangères et les autres ministères concernés des tables rondes et autres concertations avec les partenaires techniques et financiers du Tchad.

    Le Ministère de l'Economie est l'un des départements clés vu ses attributions et sa mission en matière de mobilisation des ressources. Plus de la moitié des « projets au Tchad sont financés par l'aide extérieure »41 d'où l'importance du ministère de l'économie et de la planification, qui accueille les partenaires étrangers au Tchad, ce dernier se porte garant de leur investissement, suit le projet jusqu'à sa réalisation et l'évalue.

    Section 2 : l'Organigramme de MEPDCI

    Nous allons faire un bref aperçu de la structure dans un premier lieu (paragraphe 1) et ensuite analyser son rôle dans la coopération économique avec le Cameroun dans un second temps (paragraphe 2).

    Paragraphe 1 : la structure et le personnel

    Le Ministère de l'Economie et de la planification est structuré comme suit :

    39 Décret N° 1471/PR/2019 portant structure générale du gouvernement et attributions de ses membres ;

    5septembre 2019.

    40 Ibid

    41 Chef service de la coopération du MEPD, Assileck Soumaine.

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    ? Une direction de cabinet ; ? Une inspection générale ;

    ? Une administration centrale ; ? Des services déconcentrés ;

    ? Des organismes sous-tutelles.

    a. La Direction de cabinet

    Elle est placée sous l'autorité d'un directeur, la composition et les attributions de la direction de cabinet sont définies par le décret n°173/PR/PM/2018 du 26 janvier 2018.

    b. L'Inspection générale

    Elle est dirigée par un inspecteur général, qui veille à la régularité, à la qualité et à l'efficacité du fonctionnement des services dans le respect des valeurs et des règles du service public de l'Etat.

    L'inspection générale a pour missions :

    ? L'animation, la coordination, le suivi et l'évaluation des activités des services placés sous sa responsabilité.

    ? Le contrôle, le suivi et l'évaluation des services centraux et déconcentrés du ministère et les organismes sous tutelle ;

    ? La fourniture d'expertise à titre de conseil ou d'audit aux services centraux et déconcentrés, aux programmes et projets ainsi qu'aux organismes sous tutelle ;

    ? La réalisation de toutes les tâches et missions qui lui sont confiés par le ministre ; ? La production des rapports de mission à l'attention du ministre ;

    c. Administration centrale L'administration centrale comprend 42 :

    42 Decret n°798/PR/MEPD/2019

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    > Une direction générale du ministère (DGM) ;

    > Une direction générale de service de l'économie (DGE) ;

    > Une direction générale de services des études et de la planification (DGEP) ;

    > Une direction générale de services de la coopération au développement (DGCD) ;

    > Une direction générale de services de la coordination et de suivi de la politique de développement et des agendas internationaux (DGCSSDAI) ;

    > Un secrétariat permanent des organisations non gouvernementales et des affaires humanitaires ;

    > Des services rattachés :

    · FONAP : fond national d'aptitude et d'apprentissage ;

    · INSEED : institut national de la statistique, des études économiques et démographiques

    · PAON : Programme d'Appui à l'Ordonnateur National

    · OBSEF : observatoire de l'éducation et de la formation

    · FOHAP : fond national d'appui à la formation professionnelle d. La Direction générale

    Son organisation et ses attributions sont définies dans le décret n°280/PR/PM/2018 du 16 février 2018 portant création, organisation et attribution des directions générales des départements ministériels.

    Elle coiffe les autres sous-directions du ministère qui sont :

    V' La direction générale de service de l'économie, qui a pour mission d'animer, de coordonner et suivre les activités des directions sous tutelles :

    · Réaliser le cadrage macroéconomique et macro financier du pays ;

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    · Développer et gérer les outils d'analyse et des modèles de prévision macroéconomique et micro simulations ;

    · Elaborer et suivre les tableaux économiques ainsi que tous les autres instruments améliorant l'information et la prévision macroéconomique en collaboration avec les autres ministères concernés.

    Cette direction générale de l'économie comprend deux directions qui sont la direction des stratégies et politiques économiques et la direction des analyses économiques.

    V' La direction des stratégies et politiques économiques a pour mission :

    · Le suivi de la mise en oeuvre de la politique nationale de diversification économique et l'élaboration des stratégies spécifiques,

    · De définir les mesures de la politique économique à court et moyen terme et en évaluer l'impact ;

    · Réaliser les études économiques sectorielles et des prévisions concourantes à la définition des mesures de politiques économiques ;

    · Assurer le suivi-évaluation du programme économique régionale (PER) ;

    · Suivre les indicateurs du Doing Business en collaboration avec la direction générale des études de plan ;

    · Analyser l'évaluation des différents secteurs économiques afin d'en dégager les éléments d'orientation de politiques nationales ;

    · Mettre en place une banque de projets du partenariat public-privé ;

    · Elaborer les rapports économiques annuels ; V' La direction des analyses économiques :

    Elle a comme mission :

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    · Elaborer les tableaux économiques ainsi que tous les autres instruments améliorant l'information et la prévision macroéconomique en collaboration avec le ministère en charge de la finance et les autres ministères concernés et en assurer le suivi ;

    · Analyser l'évaluation des différents secteurs économiques afin d'en dégager les éléments d'orientation des politiques nationales ;

    · Réaliser des études d'impact des mesures de politique nationale de diversification économique (PNDE).

    + La Direction Générale des services des Etudes de la Planification (DGEP)

    Elle a pour mission la conception et la formulation des politiques de développement économique et social à court, moyen et long terme, la traduction en stratégie, plan et programmation de développement ainsi que la coordination de leur exécution ;

    · Traduire les orientations stratégiques du gouvernement en plan et programme de développement ;

    · Formuler les politiques et stratégies de développement ;

    · Elaborer et coordonner les études prospectives en collaboration avec les ministères concernés ;

    · Elaborer et coordonner la mise en oeuvre de la politique de population et des ressources humaines ;

    · Coordonner et centraliser les études sur les projets de développement ;

    · Prendre en compte les engagements internationaux et régionaux pris par le gouvernement dans la planification et la programmation nationale ;

    · Réaliser des études prospectives afin de guider les choix stratégiques des plans de développement ;

    · Participer à la formulation des politiques d'aménagement du territoire et de développement provincial et leur traduction en programme et projet.

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    + La direction de la planification provinciale C'est une direction technique, qui a pour mission :

    · Appuyer les délégations provinciales dans l'élaboration des plans provinciaux de développement ;

    · Apporter aux services déconcentrés des ministères sectoriels et aux collectivités autonomes un appui technique en matière de planification ;

    · Veiller à la cohérence des plans provinciaux de développement ;

    · Assurer en collaboration avec la direction du suivi-évaluation et avec l'appui des délégations provinciales de développement.

    + La direction de la population et du développement humain

    Cette direction se focalise sur l'aspect humain essentiellement, sa mission est de :

    · Concevoir la politique du gouvernement en matière de population et suivre sa mise en oeuvre ;

    · Elaborer, planifier, coordonner et suivre avec les autres concernés ;

    · Procéder aux analyses visant l'intégration des préoccupations de valorisation des ressources humaines dans le processus national de planification en relation avec les autres structures ;

    · Mener des études d'impacts socio-économiques des mouvements migratoires des populations sur le processus de développement national en collaboration avec l'INSEED.

    + La direction générale de services de la coopération du développement Elle a pour mission de :

    · Elaborer et mettre à jour la politique et la stratégie de coopération économique, technique, et financière au plan bilatéral et multilatérale et suivre leur mise en oeuvre ;

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    · Centraliser les projets et gérer la banque des projets en liaison avec les ministères concernés ;

    · Mobiliser les ressources et coordonner tous les financements extérieurs ;

    · Chercher, négocier et organiser la signature de tous les accords de financements extérieurs portant sur la coopération économique, technique et financières dont bénéficient le Tchad, les établissements publics et les sociétés nationales ;

    · Coordonner les relations avec les organismes de financements bilatéraux et multilatéraux en collaboration avec les départements ministériels concernés ;

    · Définir la politique de programmation et de financement des investissements publics en collaboration avec les ministères sectoriels ;

    · Préparer et organiser en collaboration avec le ministère des affaires étrangères et les autres ministères concernés des tables rondes et autres concertations avec les partenaires techniques et financiers du Tchad.

    Cette direction comprend :

    Une Direction de la Coordination et de la Mobilisation des Ressources Extérieures (DCMRE) et une Direction de la Programmation des Investissements Publics (DPIP)

    + Direction Générale de service de la Coordination et du Suivi de la Politique et de Développement (DGCSPD)

    Elle a pour mission l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques et stratégies nationales de suivi-évaluation des projets et programmes, la coordination et le suivi des agendas internationaux (agendas 2030 et 2063), la capitalisation et la consolidation des acquis de la mise en oeuvre de toutes les politiques de développement concourant à la réalisation des stratégies nationales (visions, plans, programmes et suivi des projets) et des Objectifs de Développement Durable (ODD).

    Elle est chargée de :

    · Coordonner et suivre les agendas internationaux et le suivi-évaluation des programmes et projets ;

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    · Appuyer la mise en oeuvre des agendas internationaux et politiques et stratégies de développement en collaboration avec les ministères concernés ;

    · Veillez à l'alignement et à l'intégration des politiques, programmes et projets publics sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) ;

    · Assurer le suivi des indicateurs de développement en collaboration avec l'Institut National des Statistiques des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED) ;

    · Organiser les revues de portefeuilles des programmes et projets et en assurer le suivi en collaboration avec la Direction Générale de la Coopération au Développement (DGCD) ;

    · Préparer les réunions ministérielles du forum politique de haut niveau (FPHN) sur le développement durable, pour examen et validation des rapports nationaux volontaires de suivi des ODD et/ou agenda 2063 ;

    Cette direction comprend deux sous directions dont :

    Une direction de suivi-évaluation des politiques et stratégies de développement (DSEPSD) et une Direction de la Coordination et du Suivi des Agendas Internationaux (DCSAI) 2030 et 2063.

    + Le Secrétariat Permanent des Organisation non Gouvernementales et des Affaires Humanitaires (SPONGAH)

    Le secrétariat permanent à pour mission la coordination, l'orientation, la planification et le suivi des activités des organisations non gouvernementales et des affaires humanitaires. Il est chargé de :

    · Animer, coordonner et suivre les activités des services placés sous son autorité ;

    · Coordonner les politiques, stratégies et programmes humanitaires et appuyer leur mise en oeuvre en collaboration avec les ministères en charge des affaires étrangères, de l'administration du territoire et de la solidarité nationale ;

    · Promouvoir les relations de partenariat avec les ONG et les agences humanitaires de développement ;

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    · Instruire les dossiers d'agrément des ONG ;

    · Instruire et faire approuver les programmes et projets soumis par les ONG en fonction des priorités définies dans les stratégies et plans nationaux de développement ;

    · Planifier, orienter et contrôler les interventions des ONG en collaboration avec les ministères en charge de la sécurité et les ministères techniques concernés.

    Le secrétariat permanent est attaché au cabinet du ministre et comprend :

    Une Direction de Suivi des Activités des ONG et Organisations Communautaires (DSAONGOC) et une Direction du Suivi des Activités Humanitaires (DSAH)

    > La Direction de Suivi des Activités des ONG et Organisations Communautaires

    Elle est chargée de :

    · Coordonner et suivre les activités des ONG et OC ;

    · Analyser et instruire les demandes de franchise et toutes les requêtes introduites par les ONG et OC ;

    · Assurer les orientations, la coordination des activités des ONF nationales et internationales en cohérence avec le PND ;

    · Préparer et faire signer le protocole d'accord d'établissement des ONG et en assurer leur renouvèlement ;

    · Veiller au respect du protocole d'accord de coopération et des accords des projets et programmes qui lient les ONG et OC ;

    · Assurer le suivi et l'évaluation des projets et programmes des ONG et OC ;

    · Mettre en place et réactualiser périodiquement une banque de données sur les ONG nationales et internationales et OC dans le domaine de développement ;

    · Organiser des réunions périodiques d'information et de coordination avec les ONG et OC en collaboration avec les ministères techniques concernés ;

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    · Produire des rapports périodiques sur l'impact des interventions des ONG et OC ;

    · Faire le plaidoyer pour le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des ONG nationales.

    > La direction du suivi des activités humanitaires

    Elle a pour mission la coordination, le suivi des activités des affaires humanitaires. Elle est chargée de :

    · Participer à l'élaboration des plans de contingence, d'urgence et de réponse aux situations de crises humanitaires en collaboration avec la direction en charge du plan et les ministères sectoriels concernés ;

    · Assurer l'orientation et la coordination des activités humanitaires en cohérence avec les plans d'urgence et de développement ;

    · Coordonner et suivre la mise en oeuvre des plans de réponse et en faire des rapports périodiques en collaboration avec la direction du suivi-évaluation ;

    · Organiser et suivre les activités du forum des urgences en collaboration avec le coordinateur humanitaire des nations unis, les ministères concernés et les ONG ;

    · Coordonner et suivre les affaires humanitaires en collaboration avec les autres départements ministériels concernés,

    · Créer et gérer une banque des données sur les activités humanitaires et les cartographier ;

    + Les services rattachés

    Est rattachée à la direction générale du ministère43, une Direction des Affaires Juridiques et de Renforcement des Capacités (DAJRC) et comprend :

    · Une Sous-Direction des Ressources Humaines, Financières et du Matériel (SDRHFM) ;

    · Une Sous-Direction de la Communication de Développement (SDCD).

    43 Décret n°0792/PR/MEPD/2019

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    > La Direction des Affaires Juridiques et de Renforcement des Capacités Elle est dirigée par un directeur et est chargée de :

    · Elaborer en relation avec les directions générales compétentes, les textes législatifs et réglementaires dans les domaines des compétences du ministère ainsi que les instructions générales nécessaires à leur application ;

    · S'assurer de la légalité et de la régularité des actes engageants le ministère ;

    · Assurer la diffusion et la vulgarisation de la légalisation en vigueur dans les domaines de compétence du ministère ;

    · Donner les avis juridiques sur les questions importantes concernant le ministère ;

    · Connaitre du contentieux relevant de la gestion et de l'administration dans les domaines de compétence du ministère en concertation avec les départements ministériels concernés ;

    · Préparer et mettre en forme les projets de convention et les textes à caractère législatif ;

    · Participer à la préparation des projets des accords de prêt et en assurer leur éventuelle traduction ;

    · Etudier, planifier, assurer et évaluer les besoins en matière de formation du personnel du ministère ;

    · Assurer le renforcement des capacités du personnel ;

    · Se saisir du contentieux relevant de manière générale de tous les domaines de compétence du ministère ;

    · Suivre toutes les procédures administratives et judiciaires inhérentes aux litiges dans les domaines de compétence du ministère en collaboration avec le service du contentieux du secrétariat général du gouvernement.

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    > La Sous-Direction des Ressources Humaines, Financières et du Matériel (SDRHFM)

    Cette direction est chargée de :

    · Participer à l'élaboration de la politique des stratégies et des plans d'action du ministère en matière de gestion des ressources humaines, financières et matérielles ;

    · Planifier les besoins en ressources humaines ;

    · Assurer la gestion des carrières du personnel technique, administratif et d'appui du ministère ;

    · Appuyer la planification et l'évacuation des besoins en matière de formation du personnel du ministère en collaboration avec les services concernés ;

    · Créer et mettre à jour une base de données du personnel du ministère ;

    · Elaborer et exécuter les budgets annuels et pluriannuels du ministère sous la supervision du directeur général du ministère ;

    · Produire les rapports financiers du ministère ;

    · Réaliser l'inventaire des biens meubles et immeubles du ministère et en assurer la réparation, l'entretien et la maintenance ;

    · Archiver et conserver la documentation ;

    · Participer à la réception des ouvrages infrastructures, équipements des biens et services du ministère.

    > La Sous-Direction de la Communication de Développement (SDCD)

    Celle-ci est sous la responsabilité d'un sous-directeur et elle a pour mission la conception et la mission en oeuvre des actions et stratégies de communication internes et externes, l'élaboration des plans de communication et la mise en place des actions permettant aux différents services du ministère d'atteindre leurs objectifs, cette direction est chargée de :

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    · Elaborer et mettre en oeuvre la stratégie de communication du ministère ;

    · Edicter et diffuser les rapports thématiques des stratégies nationales des agendas internationaux 2030 et 2063 ;

    · Elaborer et diffuser le bulletin d'information et la revue semestrielle et annuelle sur le suivi des stratégies nationales, des agendas internationaux, des projets et programmes et la diversification économique ;

    · Organiser et appuyer la communication sur tous les événements en matière de suivi de projets et programmes de développement ;

    · Assurer la gestion du système d'information géographique des projets et programmes ;

    · Créer et gérer le site internet et les réseaux sociaux du ministère ;

    · Assurer la gestion et l'animation du serveur du dit ministère ;

    · Apporter un appui à la gestion des outils de communication numérique au ministère. + Les services déconcentrés

    Le décret n°609/PR/PM/SGG/2016 du 31 août 2016 portant création et organisation des délégations régionales des départements ministériels44, le ministère de l'économie et de la planification du développement est représenté au niveau déconcentré par des délégations provinciales.

    Chaque délégation provinciale est placée sous l'autorité d'un délégué provincial et est chargée de :

    · Suivre la mise en oeuvre du PND45 au niveau provincial ;

    · Appuyer l'élaboration des plans provinciaux de développement ;

    · Appuyer et suivre la mise en oeuvre des agendas internationaux (2030 et 2063) au niveau provincial ;

    44 Voir Décret n°609/PR/PM/SGG/2016 du 31 août 2016 portant création et organisation des délégations régionales des départements ministériels.

    45 Plan national de développement.

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    · Appuyer le suivi et l'évaluation des activités des ONG et des agences de développement ;

    · Assurer le reporting sur les différentes activités économiques au niveau provincial ;

    · Apporter aux autorités provinciales un appui technique en matière d'identification des besoins de planification des programmes et projets et du suivi de leur mise en oeuvre ;

    · Aider à l'élaboration des programmes et projets provinciaux ;

    · Assurer le suivi de la mise en oeuvre des plans provinciaux de développement ;

    · Promouvoir les actions de développement et la participation des populations au niveau provincial ;

    · Favoriser la concertation entre les acteurs de développement au niveau provincial ;

    · Appuyer le développement des collectivités autonomes décentralisées;

    · Collecter, traiter et diffuser les données sectorielles en collaboration avec l'ISEED ; > Les organismes sous-tutelle

    Le Ministère de l'Economie et de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale assure la tutelle de toutes les structures qui lui sont rattachées ou qui viendraient à lui être rattachées, le MEPDCI coordonne en outre les activités de tous les projets et programmes transversaux46. Le Ministre en charge du dit département signe un arrêté ministériel portant sur l'organigramme qui place la SPONGHA comme responsable des toutes les organisations non-gouvernementales et communautaires sous tutelles de ladite direction.

    Le MEPDCI, travaille également avec tous les partenaires du Tchad, dont les partenaires les plus actifs sont entre autres, PNUD, l'UE, la Chine.

    46 Décret n°0792/PR/MEPD/2019.

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    Paragraphe 2 : Le rôle du MEPDCI dans la coopération économique avec le Cameroun et évolution de la coopération entre le Tchad et le Cameroun

    Le Tchad et le Cameroun forment l'alliance la plus objective de la sous-région par le dynamisme de coopération bilatérale, cette coopération bilatérale elle est effective sur plusieurs plans, dont économique, culturel, sécuritaire, administratif, etc...

    C'est ainsi que le chef de l'Etat camerounais Paul Biya déclare « ce qui est bon le Tchad l'est également pour le Cameroun et vice-versa »47 , cette coopération peut être justifiée par plusieurs points, dont juridique les deux pays voisins adoptent une même vision sur les dossiers internationaux, régionaux, sous-régionaux. Le lien historique et sociologique facilite la collaboration et l'amitié au plus haut sommet de l'Etat, surtout le facteur géopolitique, car le Tchad est un pays enclavé, n'ayant pas accès à la mer, la seule ouverture portuaire viable est le port de Douala, d'où le deux pays ont un « intérêt objectif à entretenir », dans la sous-région CEMAC, l'intégration sous régionale semble avoir du recul, par contre entre le Tchad et le Cameroun cette intégration se situe à un niveau appréciable, depuis octobre 2003, le pétrole tchadien traverse le territoire camerounais par l'oléoduc Doba-Kiribi pour le marché mondial de l'or noir. La coopération culturelle et éducative, le Tchad et le Cameroun entretiennent d'excellente relation sur cet aspect, chaque année, les étudiants tchadiens se forment par millier au Cameroun, au niveau de la libre circulation, elle est effective entre les deux pays contrairement aux restes de la sous-région CEMAC, car elle est déjà bien encrée. Au niveau de la communication et interconnexion, l'oléoduc du pipeline sert également de la fibre optique de connexion internet, le bitumage des axes Ngaoundéré-Moundou et récemment la construction du pont Yagoua-Bongor. D'autres coopérations bilatérales de grande envergure ont été signées entre les Républiques du Tchad et du Cameroun comme le raccordement du réseau électrique du Logon bleu de la Bénoué jusqu'à la ville de Ndjaména ;

    La coopération sécuritaire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en 2015 le Tchad intervient au Cameroun avec une forte contagion d'armée pour combattre Boko Haram.

    47 Op.cit.

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    Le MEPDCI48 est le garant des accords signés entre l'état tchadien et ses partenaires dont le Cameroun. Pour le Tchad qui est un pays géographiquement enclavé, sa seule porte de sortie et d'entrée fiable reste le port autonome de Douala. Le Tchad entre dans le cercle des pays producteurs de l'or noir depuis octobre 2003 et chaque jour depuis cette date, c'est plus de deux cent mille (200.000) barils du pétrole tchadien qui passe par le Cameroun pour être exportés vers le marché mondial.

    FIGURE 5: LES DRAPEAUX DE L'AMITIE ENTRE LE TCHAD ET LE CAMEROUN

    Source : tchadinfo.com

    Conclusion du 1er chapitre

    En somme Le Ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale du Tchad, est ce port-feuille ministériel clé, qui coordonne la politique économique du pays, mais aussi la coopération avec les partenaires. L'Etat tchadien dépend fortement des partenaires dans certains projets tels que le PND qui est fortement financé par des bailleurs de fond. Dans la sous-région de l'Afrique centrale, le Cameroun est le partenaire, tant économique, que diplomatique et sécuritaire. L'organigramme du MEPDCI montre déjà l'importance de ce département, chaque direction a un rôle crucial.

    48 Op.cit.

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    CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE AU
    MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DE LA PLANIFICATION
    DU DEVELOPPEMENT

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    Dans ce deuxième chapitre de notre travail, nous allons en premier lieu évoquer les activités réalisées et recherches effectuées (section 1) et en suite les critiques et suggestion (section 2) en deuxième lieu.

    Section I : les activités réalisées et recherche documentaire

    Dans cette première partie du second chapitre, nous avons deux paragraphes, le premier porte sur les directions sillonnées et le 2e sur la recherche et travail effectué.

    Le ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale (MEPDCI) est structuré comme suit :

    ? Une direction de cabinet ; ? Une inspection générale ; ? Une administration centrale ; ? Des organismes sous tutelle ;

    Nous avons commencé notre stage le 15 juin 2020 au ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale. Dès le début, nous avons été accueillis chaleureusement par notre encadreur professionnel et secrétaire permanant du secrétariat permanent des organisations non gouvernementales et des affaires humanitaires (SPONGAH) Mr Djimet Sou Djimadji, nous avons ensuite discuté du déroulement de notre stage avant d'aborder notre projet, la façon dont nous allons travailler et également l'orientation. A cause de la pandémie de covid-19, la situation était compliquée et chaque service du ministère a été réduit en personnel, dans certains services c'était uniquement le service minimum,

    Paragraphe 1 : Les différentes directions sillonnées

    Pendant notre stage nous avons fait le tour de plusieurs directions et sous directions du ministère de l'économie et de la planification du développement.

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    1.1. La Secrétariat Permanent Des Organisations Non Gouvernementales Et Des Affaires Humanitaire (SPONGAH)

    La première étape fuit celle du Secrétariat Permanent Des Organisations Non Gouvernementales Et Des Affaires Humanitaire (SPONGAH) du 15 juin au 29 juin 2020, durant les deux semaines nous avons fait de notre mieux pour faire la connaissance du personnel de ce service et apprendre d'eux, la mission de cette direction qui est chargée de la coordination des politiques et stratégies des programmes humanitaires. Elle assure l'orientation des activités humanitaires. Tour à tour, nous avons sillonnés les sous directions dont celle du suivi des activités des ONG et organisations communautaires, celle du suivi des activités humanitaires. Le personnel de la SPONGAH 49 nous a été primordial dans l'adaptation de ce milieu professionnel.

    1.2. La Direction Générale de la Coopération du Développement

    La seconde étape fut celle de la Direction Générale de la Coopération du Développement du 30 juin au 17 juillet 2020. Dans cette direction, nous avons été accueillis à bras ouverts par le directeur Mr Saleh Hassaballah. Après une discussion très riche en matière de coopération, nous avons commencé par les missions de cette dernière, qui sont l'élaboration de la politique et stratégie de la coopération économique, technique et financière au plan bilatéral et multilatéral, la négociation et l'organisation de la signature de chaque accord de financement étranger portant sur la coopération économique, technique et financière dont le Tchad est bénéficiaire. Cette direction coordonne également les relations avec les organismes de financement bilatéraux et multilatéraux. Durant le peu de temps que nous avons passé dans cette direction de coopération et du développement, Mr Assileck Soumaine, chef de division bilatérale au ministère de l'économie et de la planification nous a encadré avec beaucoup d'enthousiasme, nous avons essayés de comprendre le PND50, son suivi et le rapport. Nous avons eu une explication satisfaisante de ce plan de développement qui est au coeur de la politique quinquennale, le processus, le rôle du ministère de l'économie et de la planification, les partenaires, l'investissement et enfin le suivi de ce plan de développement. Toujours, le chef de division bilatérale nous a parlé de la commission mixte entre la République du Tchad et de la République du Cameroun, cette commission mixte est

    49 Secrétariat permanente des organisations non gouvernementales et des affaires humanitaires.

    50 Plan nation de développement, qui est quinquennal,

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    extraordinaire, elle prépare le débat, traite plusieurs sujets notamment économique, culturel, sécuritaire etc...

    1.3. La Direction de la Coordination et de la Mobilisation des Ressources Extérieures et la Direction de la Programmation des Investissements

    Nous avons ensuite été à la Direction de la Coordination et de la Mobilisation des Ressources Extérieures et la Direction de la Programmation des Investissements durant deux semaines où le chef de division adjoint de la programmation des investissements Mr Mamadou Boukar nous a accueilli chaleureusement ou les échanges étaient sur la mission de DIPIP51, de la relance de la PGA52 sur le budget de l'Etat et comment l'élaborer, le financement de l'Union Européenne, les projets et la mise en oeuvre du PND. Cette direction est importante car tous les bailleurs passent par-là, elle est au centre du ministère de l'économie et de la planification du développement, de chaque projet et lancement des appels d'offres. La DIPIP est membre de la commission, lors de notre passage à la DIPIP, nous avons pris part à plusieurs réunions au ministère dont celle du 3 juillet 2020, pour faire l'état de lieu des investissements des différents projets dans le cadre de PND et la présentation de la PGA53, qui est un outil web qui permet de suivre les flux financiers mobilisés par le Tchad, elle permet également de faciliter la coordination de l'aide avec une cartographie, ainsi que le suivi et l'évaluation des activités du développement.

    1.4. La Direction Générale de Service de de l'Economie

    Tour à tour, nous avons sillonné la direction générale de service de de l'économie pour une période de trois (3) jours car la direction est réduite en personnel à cause de la pandémie. Nous avons pu nous entretenir avec le responsable de ladite direction le directeur Mr Aboubakar Adam Ibrahim, la discussion a porté essentiellement sur les missions de la direction qui sont entre autres l'animation et la coordination des activités, le cadrage macroéconomique du pays, la gestion des outils d'analyse et des modèles, la prévision, la promotion du secteur privé.

    51 Direction de la programmation des investissements publics

    52 Plateforme de gestion de l'aide, est une banque de données et projets pour tous les départements ministèreils.

    53 Ibidem

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    Nous avons ensuite été envoyé à la direction de la mobilisation des ressources pour discuter avec le directeur général Mr Adjid Ahmat Idriss, il nous a expliqué les techniques administratives lors des négociations avec les partenaires, l'organisation des négociations, les accords les garanties ainsi que les suivis et évaluations des projets. Nous avons évoqué les difficultés et la dépendance du Tchad vis-à-vis des partenaires étrangers, car plus de « 70% projets » au Tchad sont financés par des partenaires.

    Paragraphe 2 : Activités réalisées et recherches effectuées

    Durant notre stage, de manière générale, la recherche n'a pas été facile, Dû à la pandémie de covid19, plusieurs structures ont fermé leurs portes aux personnels étrangers comme nous pour éviter une propagation du virus mais aussi la recherche documentaire est difficilement accessible au Tchad. Dans notre structure de stage par exemple, la bibliothèque qui est aussi la salle des archives avait été incendiée accidentellement par un cours circuit en 2019, nous apprend le responsable des archives du ministère. C'est ce qui nous pousser à aller chercher ailleurs comme au ministère des affaires étrangères, de l'intégration africaine et de la diaspora l'essentiel des accords signés entre la République du Tchad et la République du Cameroun, mais aussi à l'ambassade de la République du Cameroun, après un bref entretien avec le 1er conseiller de la représentation diplomatique camerounaise, il nous a permis de consulter les accords, les projets d'accords et les mémorandums signés entre les pays frères.

    En plus de tout ce qui précède, nous avons aussi été à la CEFOD qui est un centre des formations et des documentations, sis au quartier Arda djoumal et dans lequel héberge la bibliothèque de l'université de N'djaména et celle de l'ENA, c'est un centre riche en documentation mais malheureusement, l'accès et l'exploitation des documents est conditionné par plusieurs conditions que nous ne remplissions malheureusement pas. Les documents que nous avons eu à exploiter étaient de peu d'intérêt pour nous dans le cadre de la recherche.

    Sur le terrain, nous avons pu rencontrer des diplomates tchadiens et camerounais dans leurs représentations respectives, les échanges furent toujours enrichissants notamment sur les problèmes d'intégrations sous régionales, le non-respect des accords par les Etats, les défis qui restent à relever, bref avec les personnels diplomatiques nous avons plus ou moins été satisfait.

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    Nous avons pu interroger, certains transitaires qui font l'axe N'Djaména-Douala, transportant des marchandises et qui connaissent mieux la réalité du terrain, sur l'effectivité ou non de la libre circulation des personnes et des biens, beaucoup ont des regrets sur l'escroquerie qu'ils subissent de la part des douaniers, des policiers et des agents de la BNFT, la taxation est immense nous dit Mahamoud Saleh, transporteur tchadien depuis plus de 10 ans.

    En somme, durant notre stage de trois mois, nous avons beaucoup appris sur le terrain de la recherche, au MEPDCI, et aux ambassades. Notre séjour au ministère nous a permis de matérialiser les connaissances théoriques que nous avons appris au CREPS, dont la rédaction des rapports, la rédaction et l'exploitation des notes verbales, et nous avons eu l'occasion d'assister aux réunions hebdomadaires de certaines directions et assister aux ateliers de formations, qu'organise le ministère dans le cadre du renforcement des capacités des agents et des points focaux sur l'élaboration du programme d'investissements publics, notamment « projet de la redynamisation de la plateforme de gestion de l'aide ».

    Section 2 : critiques et suggestions

    Dans cette partie, nous avons deux paragraphes le 1er nous allons énumérer les critiques c'est-à-dire des insuffisances ou manquements constatés pendant le déroulement de notre stage car tout n'a pas été facile et le 2e paragraphe portera sur les possibles réponses ou propositions de quelques solutions qui peuvent améliorer le fonctionnement et les conditions de travail au sein du ministère de l'économie, de la planification du développement et de la coopération internationale.

    Paragraphe 1 : critiques et remarques

    Sur le plan personnel, nous avons rencontré plusieurs difficultés durant notre stage, comme 1er obstacle c'est la pandémie de COVID-19. Comme partout ailleurs dans le monde, le Tchad est touché par le virus et le gouvernement avait pris des mesures afin de contrecarrer ou éviter la propagation du virus. Parmi ces mesures, il y a le service minimum dans tous les ministères, ce qui nous a vraiment compliqué la tâche, d'abord pour commencer le stage et ensuite accéder à certaines directions.

    Autre difficulté majeure qui nous à marquer c'est l'adaptation, tout le personnel n'est pas accueillant au début, certains refusent la moindre question, par exemple, nous avons

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    interrogé le chef service des ressources humaines sur le nombre des fonctionnaires du ministère qui sont effectifs et il nous a répondu défavorablement, ceci n'entre pas dans le cadre de notre stage mais par ce refus nous avons accepté de nous taire afin de poursuivre notre stage avec la bénédiction du personnel.

    S'agissant des remarques au Ministère de l'Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, nous avons remarqué que toutes les directions du ministère rencontrent le même problème, celui des infrastructures, le personnel est surchargé dans chaque bureau, pire certains n'ont pas des bureaux et ils sont dans les salles de réunion. A la SPONGAH, la première direction que nous avons sillonnée, le bâtiment était subdivisé en deux directions de deux ministères différents, cette surcharge rend les conditions de travail pénible à tous.

    En plus de tout ce qui précède, certains services n'étaient pas climatisés, le confort est pour les responsables des directions, le personnel et stagiaires sont dans des bureaux sans un véritable confort.

    Sur le plan professionnel, nous avons constaté l'absentéisme. Certes les mesures prises par le gouvernement justifient cela, mais le service minimum était obligatoire, alors que nous avons remarqué que certaines directions étaient totalement fermées.

    L'un des majeurs soucis que nous avons constatés c'est qu'il y a un sérieux souci de coordination. Les différentes directions ont du mal à se communiquer c'est pourquoi il y a certains évènements comme le lancement d'un projet et/ou la signature d'un partenariat qui passe inaperçu auprès des autres directions qui ne sont pas « concernés », d'après les propos d'un chef service.

    Lors des échanges avec les différents directeurs que nous avons rencontrés, tous souhaitent un recrutement, pour eux, il y a un véritable problème de ressources humaines et encore plus qualifiées.

    De tout ce qui précède, nous allons proposer quelques suggestions.

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    Paragraphe 2 : Les suggestions

    Compte tenu des difficultés rencontrées pendant notre stage au MEPDCI, énumérés plus haut, certaines sont internes, d'autres externes. Il nous a été permis de faire certaines recommandations et ou suggestions pour un avenir meilleur du ministère. De ce fait, nous proposons aux responsables du MEPDCI :

    > L'amélioration de la communication afin de mieux coordonner les activités, et que chacun se sente impliqué pour un meilleur rendement ;

    > L'amélioration des conditions de travail pour tous ;

    > Le recrutement des spécialistes dans le domaine de la planification pour mieux porter les différents PND ;

    > La mise en place d'un service de suivi des nouveaux agents et stagiaires ;

    > Le respect des textes, afin de mieux coordonner le travail de chaque direction ;

    > L'installation des équipements bureautiques de nouvelle génération.

    Conclusion du chapitre II

    En guise de conclusion de ce chapitre, nous pouvons dire que le déroulement du stage académique à été difficile d'une part à cause de la pandémie covid-19 ou toutes les structures administratives sont restreintes et l'accès est interdit aux étrangers, uniquement le service minimum est autorisé. Cette situation particulière rend le déroulement du stage difficile, néanmoins, nous avons pu effectuer notre stage au MEPDCI, et nous avons sillonnés plusieurs Directions et sous Directions, dont la SPONGAH54, la Direction générale de la coopération du développement, la Direction de la coordination et de la mobilisation des ressources extérieures et enfin la Direction générale du service de l'économie. Plusieurs remarques ont été faites et des suggestions pour l'amélioration du travail.

    54 Secrétariat permanente des organisations non gouvernementales et des affaires humanitaires

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    Conclusion de la première partie

    Le MEPDCI a pour mission la coordination, la mise en oeuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de planification du développement, de recherche et de mobilisation des ressources, de la coopération internationale, d'alimenter l'économie tchadienne qui rencontre des difficultés tant géographiques, politiques et sécuritaires, de proposer des solutions anodines et soigner l'image du Tchad auprès des partenaires économiques. Notre stage dans ce département clé, nous a permis non seulement de matérialiser les cours théoriques que nous avons appris au CREPS, mais d'apprendre de la réalité du terrain, du fonctionnement de l'administration, de faire connaissance des personnes ressources dont la rencontre n'aurait été possible sans ce stage.

    C'est ainsi que nous allons entamer la deuxième partie de notre travail, il s'agit de l'analyse et l'évolution de la coopération diplomatico-économique entre la République du Tchad et la République du Cameroun de la période post-pétrole jusqu'en 2019.

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    DEUXIEME PARTIE II : ANALYSE ET EVOLUTION
    DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-
    ECONOMIQUE ENTRE LE TCHAD ET LE
    CAMEROUN DE 2003 A 2019

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    CHAPITRE III : L'ETAT DE LIEU DE LA COOPERATION
    DIPLOMATICO-ECONOMIQUE ENTRE LE TCHAD ET
    LE CAMEROUN

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    La coopération entre les Républiques du Cameroun et du Tchad se caractérise par son élan empreint de pérennité. En effet, ces deux États membres de la CEMAC entretiennent depuis plusieurs années des relations notamment au plan diplomatique et économique. A l'analyse de cette coopération sur ces deux plans, le constat que l'on peut faire est tout à fait clair ; d'abord, sur le plan économique, on peut observer une diversification de cette coopération (section I) ; ensuite, cette dernière au plan diplomatique, connaît une consolidation (section II).

    Section I : une coopération diversifiée au plan économique

    Le volet économique est un aspect fondamental dans la coopération entre le Tchad et le Cameroun. En effet, elle prend en compte différents domaines ; mais toujours est-il dit que cette coopération est de nature conventionnelle car elle repose sur de nombreux accords conclus entre ces États55. Ladite coopération s'articule donc autour de la construction des infrastructures notamment de communication et de télécommunication (paragraphe I). Mais au-delà, la coopération entre le Tchad et le Cameroun attribue également une portée considérable au développement des échanges commerciaux (paragraphe II).

    Paragraphe I : une coopération basée sur la construction des infrastructures

    La coopération économique entre le Tchad et le Cameroun accorde une place importante à la construction des infrastructures destinées à faciliter le ralliement de chacun de

    55 On peut citer ici la convention en matière de transport routier entre la République du Tchad et la République du Cameroun ; le protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun ; la convention entre la République du Cameroun et la République du Tchad relative aux études et aux travaux de construction d'un deuxième pont frontalier sur le Logone entre Kousseri au Cameroun et N'Gueli au Tchad, et à l'aménagement de ses accès que sont la route Walia-N'Gueli et la voie de contournement de la ville de Kousseri ; le protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun relatif à la construction du pont frontalier sur la rivière Mbere ; l'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à la création d'une commission ferroviaire Cameroun-Tchad en vue de l'extension du chemin de fer camerounais vers le Tchad ; l'accord relatif au transport aérien entre la République du Cameroun et la République du Tchad ; la convention portant création de la mission d'aménagement du fleuve Logone ; le protocole annexe au protocole d'accord concernant les aménagements hydrauliques sur le logone signé à Moundou le 20 août 1970 ; l'accord entre la République du Cameroun et la République du Tchad pour la construction d'un pont sur le fleuve Logone, entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad) et des aménagements connexes .

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    ces États vers un autre. Ces infrastructures sont de natures diverses et variées ; une tentative de systématisation nous permet alors de distinguer les infrastructures de communication et de télécommunication d'une part (A) et d'autre part les infrastructures techniques et culturelles (B).

    A. Les infrastructures de communication et de télécommunication

    La construction des infrastructures de communication (1) sera analysée préalablement à celle des infrastructures de télécommunication (2).

    1. Les infrastructures de communication

    La communication dans ce cadre n'a pas sa conception traditionnelle56 ; En effet, dans ce cadre, elle renvoie à l'ensemble des canaux permettant le ralliement aisé entre le Tchad et le Cameroun. La construction des infrastructures de communication entre ces États est engagée à la suite des conventions, qui s'avèrent au demeurant nécessaire au regard des mutations et du recentrage des stratégies de coopération et de développement observées en Afrique57 centrale. Les infrastructures de communication sont diverses et variées mais sont susceptibles d'être rangées en deux catégories, d'une part les infrastructures routières et d'autre part les infrastructures ferroviaires.

    S'agissant des infrastructures routières, elles sont relatives au transport routier de marchandises ou en transit sur les territoires de ces États58 ; elles assurent le transport terrestre de marchandises en transit entre la République du Tchad et la République du Cameroun59. Chacun de ces États s'engagent à maintenir en toute circonstance, la liberté de transit des marchandises à destination ou en provenance des deux pays et à faciliter les formalités douanières et administratives de transit sur toutes les voies conventionnellement établies60. La

    56 Selon le dictionnaire encyclopédique le Larousse, dans son sens premier.

    57 Voir préambule du traité révisé de la CEMAC du 25 juin 2008.

    58 Article 3 de la convention en matière de transports routiers entre la République du Tchad et la République du Cameroun.

    59 Le transport est assuré par les transporteurs habiletés par les deux pays selon la clé de répartition suivante à partir des ports de débarquement selon les quotas légaux notamment 65% pour les transporteurs tchadiens et 35% pour les transporteurs camerounais. Mais lorsque les circonstances l'exigent, une des parties peut renoncer à tout ou partie de son quota, sans compensation aucune au profit des transporteurs de l'autre partie. Voir article 6, convention op cit.

    60 Article 8, convention op cit.

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    répartition du fret à destination ou en provenance du Tchad est assurée conjointement par le Bureau National du fret Tchadien et le Bureau de Gestion de Fret Terrestre Camerounais ; ces organes sont en outre chargés de la gestion de tout instrument de facilitation du transport en transit61. Les infrastructures routières sont également constituées des ponts. Il en est ainsi du pont frontalier sur le fleuve de la rivière Mbere et du deuxième pont frontalier sur le Logone. La construction de ces différents ponts entre le Tchad et le Cameroun vise à promouvoir les échanges commerciaux et de faciliter les mouvements des personnes et des biens entre les deux pays62.

    S'agissant des infrastructures ferroviaires, elles font référence à l'extension du chemin de fer camerounais vers le Tchad. L'objectif ici est de mettre en place un projet de développement d'infrastructures ferroviaires autour des piliers de construction, opération et financement mais également de mettre en oeuvre les décisions prises sur le plan régional et sous-régional pour l'intégration et l'interconnexion de leurs systèmes de transport63. Au-delà de la communication par voie terrestre, d'autres voies de communication ont également été instituées entre ces États.

    En effet, il existe également des infrastructures construites ou envisagées d'être construites dans les domaines aérien, maritime et fluvial ; la construction ou la réhabilitation étant toujours bâtie sur les sentiers conventionnels entre le Cameroun et le Tchad. S'agissant de la communication par voie aérienne, ces États ont signé une convention avec le souci de garantir au plus degré la sûreté et la sécurité du transport international64.

    La coopération économique entre le Tchad et le Cameroun est donc implémentée nécessairement par le biais des infrastructures communicationnelles, qui sont fortement diversifiées. Elles contribuent de manière significative au développement de ces États sur le

    61 Article 7, ibid.

    62 Cf. préambule du protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun relatif à la construction du pont frontalier sur la rivière Mbere.

    63 Cf. préambule de l'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à la création d'une commission ferroviaire Cameroun-Tchad en vue de l'extension du chemin de fer Camerounais vers le Tchad.

    64 Cf. préambule de l'accord sur le transport aérien entre la République du Cameroun et la République du Tchad. Il faut préciser qu'après la publication de cet accord, les autorités publiques Camerounaises, ont édicté le décret N°73/347 du 10 juillet 1973 portant ratification de l'accord relatif aux transports aériens entre la République du Cameroun et la République du Tchad.

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    plan économique. C'est sur cette base que ces deux États, ont décidé également de mettre sur pied d'autres types d'infrastructures destinées à renforcer ce développement économique, c'est le cas donc des infrastructures chargées d'assurer les télécommunications entre le Cameroun et le Tchad.

    2. Les infrastructures de télécommunication

    Les infrastructures de télécommunication entre les Républiques du Tchad et du Cameroun sont construites pour promouvoir et développer une coopération mutuellement avantageuse entre ces États. Elles sont relatives à l'interconnexion électrique 65 , l'interconnexion des réseaux de transmission numérique à fibre optique66, les échanges de programmes de radiodiffusion et de télévision67, le partenariat entre les grandes écoles de télécommunication 68 , la construction et l'exploitation d'un système de transport des hydrocarbures69.

    La diversité de ces infrastructures de télécommunication est l'élément probatoire de la volonté constante entre le Tchad et le Cameroun de raffermir leurs liens par le biais des télécommunications. En effet, au travers de celles-ci, chacun de ses États favorise son développement sur le plan technologique, car désormais la maîtrise de la technologie est un gage de consolidation de la souveraineté des États. Cela participe également du vaste mouvement qui s'installe en Afrique et qui consiste à refuser tout ce qui divise actuellement la sous-région mais plutôt à poursuivre une identité culturelle et sociale dont les racines et la

    65 Lire utilement le protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad pour la réalisation de l'interconnexion électrique Cameroun-Tchad et l'électrification des localités transfrontalières.

    66 Lire utilement le mémorandum d'entente entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à l'interconnexion des réseaux de transmission numérique à fibre optique.

    67 Lire utilement le protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif aux échanges de programmes de radiodiffusion et de télévision et d'expériences techniques.

    68 Lire utilement la convention de partenariat entre l'Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunications (ENSPT) de la République du Cameroun et l'Administration des Postes et Télécommunications de la République du Tchad.

    69 Lire utilement l'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun relatif à la construction et à l'exploitation d'un système de transport des hydrocarbures par pipeline.

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    légitimité historiques sont plus fortes70. C'est assurément dans l'optique de conserver cette identité culturelle que dans leurs relations, le Tchad et le Cameroun ont décidé de mettre sur pied, et ce de manière consensuelle comme à l'accoutumée, des infrastructures techniques et culturelles.

    B. Les infrastructures techniques et culturelles

    Les infrastructures techniques et culturelles sont implémentées, comme toutes les autres, à la suite des accords conclus entre le Tchad et le Cameroun 71 qui visent la consolidation et le développement de leurs relations culturelles dans les domaines de la science, de la technique, de l'éducation, de la littérature, des arts, des sports et même du personnel.

    Dans le domaine culturel, les différentes parties doivent faciliter et promouvoir l'échange d'enseignants, d'étudiants, de stagiaires et de techniciens ; encourager l'octroi des bourses ou d'allocations d'études. Également, les institutions scientifiques, des centres de recherche, des monuments, des bibliothèques, des laboratoires publics, des collections d'archives et autres organismes culturels et sportifs doivent être créés par chacun de ces États72.

    Dans le domaine technique, ces différents États doivent mettre sur pied des institutions publiques et/ou privées pour coopérer dans le domaine des sports et de l'éducation physique73. La prolifération de ces infrastructures est en lien direct avec le développement des infrastructures de communication, car ceux-ci facilitent l'acheminement des télécommunications d'un pays vers l'autre.

    Ainsi, la coopération économique entre le Tchad et le Cameroun, du haut de sa pérennité est donc une coopération effectivement diversifiée, qui est fondamentalement basée

    70 LAVERGNE (R), intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, Editions Karthala, CRDI, p.14

    71 Voir dans ce sens l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre la République du Cameroun et la République du Tchad ; l'accord de coopération technique dans les domaines des sports et de l'éducation physique entre la République du Cameroun et la République du Tchad ; le protocole d'accord en matière de personnel.

    72 Lire utilement articles 1à 5 de l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique, op cit.

    73 Lire article 5 de l'accord de coopération technique dans les domaines des sports et de l'éducation physique, op cit.

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    sur la construction de différentes infrastructures destinées à relier d'une manière ou d'une autre ces États. Mais il faut tout de même souligner le fait que cette coopération ait comme axe majeur le développement des échanges commerciaux.

    Paragraphe II : une coopération axée sur l'extension des échanges commerciaux

    L'aspect commercial est un des aspects fondamentaux qui régissent les rapports entre les États, la coopération entre le Tchad et le Cameroun n'y déroge pas. En effet, étant deux pays frontaliers, le commerce entre ces États connaît une constance certaine. Il s'agit des différents actes traditionnels exercés en matière commerciale entre les États. Dans le cadre de la coopération tchado-camerounaise, si ces États sont massivement orientés vers l'exportation des produits (A), leur orientation vers l'importation des produits est relative (B).

    A. L'orientation massive des échanges commerciaux vers l'exportation des produits

    L'un des objectifs de la coopération entre le Tchad et le Cameroun c'est l'accélération de l'intégration politique et surtout économique entre les États. Au plan économique, cette coopération se manifeste par une propension élevée de chacun de ces États à l'exportation des produits, c'est-à-dire la commercialisation des produits nationaux à l'extérieur du territoire national. Les exportations entrent de chacun de ces États, à l'analyse elles sont le fruit beaucoup plus du Cameroun vers le Tchad. La volonté latente est de favoriser une croissance durable et créatrice d'emplois. Elle participe donc de la perspective de renforcement de l'intégration régionale et sous-régionale, puis vers la recherche des débouchés dans les marchés74 de chacun des États. Les exportations concernent majoritairement les produits de première nécessité liée à l'environnement, l'écologie et également des produits bruts ou transformés75.

    Au-delà des exportations, les importations jouent également un rôle important dans les échanges commerciaux entre le Cameroun et le Tchad.

    74 Voir dans ce sens le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi du Cameroun, p. 18

    75 Ibid.

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 59

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    B. L'orientation relative des échanges commerciaux vers l'importation des produits

    Les importations au plan économique renvoient à l'action d'importer76 c'est-à-dire de faire entrer des produits étrangers sur le territoire interne d'un État. Conséquence logique des exportations, les importations de produits dans la coopération entre ces États relatent une prédominance du Tchad à importer les produits camerounais, que l'inverse. Cela peut se justifier par la densité dont bénéficie le Cameroun en matière agricole ; faisant de lui le principal pourvoyeur de ressources notamment alimentaires aux autres États de la sous-région et donc logiquement le Tchad.

    La coopération Tchado-Camerounaise est donc de celle qu'il faut saluer et cela d'un double point. D'abord sur le plan économique, il s'agit d'une coopération diversifiée, qui permet donc à chacun de ces deux États d'en sortir bénéficiaire ; on peut donc parler, sans prétention aucune, d'un partenariat gagnant-gagnant. Ensuite, et cela est fondamental, la coopération entre ces deux États républicains, sur le plan diplomatique, de manière sans cesse croissante, connaît une consolidation effective.

    Section II : Une coopération renforcée au plan diplomatique

    De manière générique, les relations diplomatiques entre les États sont encadrées par la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques. Elles peuvent être définies comme celles que deux gouvernements décident d'établir à l'effet de consolider leurs rapports aux plans social, économique, politique et stratégique. Ces rapports sont matérialisés par l'intermédiaire de missions permanentes77.

    Les relations diplomatiques entre le Tchad et le Cameroun, au-delà de l'existence de représentations diplomatiques de chacun des États sur le territoire de l'autre, met également en exergue d'autres aspects qu'il sied de relever ; d'abord, au plan sécuritaire, la coopération entre ces deux États, sous l'emprise du temps a connu un accroissement considérable (paragraphe I) ; ensuite, au plan judiciaire, cette coopération a également évolué dans le sens de son renforcement (paragraphe II).

    76 Dictionnaire encyclopédique le Larousse, op cit, p. 359.

    77 Lexique des termes juridiques, 25e éd, Dalloz, 2018, p. 1759.

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    Paragraphe I : le renforcement de la coopération au plan sécuritaire

    La coopération sécuritaire entre le Tchad et le Cameroun est un des plus grands volets de cette coopération. En réalité, ces deux États font face à un ennemi commun qui crée d'importants dégâts dans ces États, il s'agit de la secte islamiste terroriste Boko Haram. Cette dernière est à l'origine de la grande insécurité qui sévit le long des frontières entre le Tchad et le Cameroun, justifiant par exemple le droit de poursuite accordée à l'armée tchadienne par le Cameroun, afin de poursuivre les terroristes de Boko Haram sur le territoire camerounais. Comme dans les divers autres domaines, la coopération entre le Cameroun et le Tchad, dans le domaine sécuritaire est encadré par des conventions bilatérales entre ces États. A l'analyse de ces différentes normes conventionnelles, il ressort donc que le renforcement de la coopération sécuritaire se matérialise notamment en matière environnementale (A) ; il en va de même matière de sécurité des biens et des personnes afin de lutter efficacement contre le terrorisme (B).

    A- Le renforcement de la sécurité environnementale

    La protection de l'environnement est désormais une prescription à valeur constitutionnelle dans la plupart des États d'Afrique Noire Francophone78. L'environnement n'a pas une définition claire et précise ; elle est appréhendée de manière triviale de par ses composantes, on dit alors d'elle, qu'elle est l'ensemble des éléments qui nous entoure. Les violations constantes et répétitives auxquelles il est désormais la victime préférentielle, justifie que la prise en compte de la question environnementale s'échelonne désormais à l'échelle internationale79.

    Dans le cadre de la coopération entre le Tchad et le Cameroun, la question environnementale est hautement importante en raison de la proximité frontalière entre ces deux États. Pour se faire, ces États ont conclu des accords destinés à sécuriser l'environnement qui leur est commun. Il en est ainsi tout d'abord de la protection du fleuve Logone80 ; mais aussi de la lutte contre le braconnage transfrontalier81. Cette dernière vise

    78 Voir préambule de la Constitution camerounaise du 18 janvier 1996, et préambule de la constitution tchadienne.

    79 Lire utilement les différentes conventions sur le climat notamment la convention de Rio de Janeiro, la COP 21 sur les changements climatiques.

    80 Voir supra.

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    pour ces États à préserver la biodiversité et maintenir les services écologiques rendus par l'écosystème au bénéfice des populations locales riveraines de la zone d'application permettant une utilisation rationnelle des ressources naturelles et une réduction de la pauvreté82. Les États s'engagent donc à :

    « Développer les stratégies nationales et intensifier les actions (...) au niveau de chaque pays ,
    · élaborer et mettre en oeuvre une stratégie conjointe et un plan d'action (...) pour les États ,
    · concevoir et mettre en oeuvre un dispositif opérationnel impliquant les appuis logistiques des forces de défense et de sécurité des États aux agents de conservation , promouvoir les échanges d'informations et d'expériences entre les parties sur les textes et leur application , mettre en place un réseau d'information et un mécanisme d'alerte sur les mouvements des braconniers dans la zone d'application du présent accord , développer et rendre fonctionnel un mécanisme (...) de documentation et de partage d'informations en matière de criminalité faunique transfrontalière , mettre en place des brigades mixtes d'intervention en matière transfrontalière , mettre en place une coordination des brigades mixtes ,développer une stratégie pour la mobilisation des ressources internes des parties (...) , développer des actions de lobbying auprès des donateurs et des partenaires techniques et financiers en vue de mobiliser les ressources complémentaires pour la mise en oeuvre du présent accord83 ».

    Le renforcement de la sécurité entre le Tchad et le Cameroun au-delà de l'aspect environnemental, prend également en compte le volet des biens et des personnes.

    B. Le renforcement de la sécurité des biens et des personnes

    La sécurité des biens et des personnes est également une composante notoire dans la coopération entre le Cameroun et le Tchad dans le domaine sécuritaire. En effet, tel susmentionné, ce sont les deux États de l'Afrique Centrale qui sont le plus touchés par le phénomène du terrorisme de la secte Boko Haram. L'extension du phénomène terroriste a

    81 Lire utilement l'accord de coopération tripartite relatif à la lutte anti braconnage transfrontalière. Aux termes de l'article 1 de cet accord, son objet est de développer une stratégie conjointe de lutte contre le braconnage transfrontalier et de mettre en place un dispositif opérationnel approprié pour le renforcement de la collaboration transfrontalière, l'amélioration de la coordination des interventions, la mobilisation des ressources nécessaires et l'implication des principales parties prenantes.

    82 Article 5 (1).

    83 Article 5 (2).

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    conduit les États a adopté des législations nationales pour lutter efficacement contre le terrorisme et des juridictions particulières pour en connaître84. Mais, en raison de l'ampleur de ce phénomène et des conséquences ravageuses dont ce dernier est à l'origine, ces deux États ont comme dans plusieurs domaines conclus des accords leur permettant de lutter efficacement contre le terrorisme au niveau de leurs frontières85. Malgré que la question du terrorisme soit d'actualité depuis des décennies86, cette notion ne connaît pas, au jour d'aujourd'hui, de définition universellement reconnue et mondialement acceptée87. Si la pomme de discorde se trouve au niveau de la qualification même de l'acte terroriste, la difficulté se trouve en réalité à deux échelles : celle de l'approche de définition et celle des intérêts en présence. Dans le premier cas, la difficulté dans la définition du terrorisme découle du fait qu'il existe deux approches différentes de définition du terrorisme : l'approche de l'énumération synthétique et l'approche de la formulation analytique.

    La première procède à la définition du terrorisme par l'énumération des actes pouvant tomber sous le coup de cette infraction. Précise, plus ou moins facile à interpréter et limitant la marge de manoeuvre des pouvoirs publics et du juge, cette approche est cependant critiquée pour ses nombreuses lacunes. En effet, mis à part la longueur de l'énumération qui rend la définition lourde, il faut noter le fait que, toute énumération étant limitative, cette approche est forcément parcellaire car susceptible d'omissions et d'oublis 88 . La seconde définit le terrorisme sous l'angle de ses buts et de ses effets sans qualifier l'acte terroriste lui-même. La seconde échelle de difficultés dans la définition de la notion de terrorisme provient des

    84 Au Cameroun, la juridiction compétente en cas de commission d'actes terroristes est le tribunal militaire.

    85 Lire utilement l'accord du 23 octobre 2007 entre le Cameroun et le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à la création d'une commission permanente pour la sécurité.

    86 La première tentative internationale de légiférer sur la question du terrorisme remonte en effet à la Convention pour la prévention et la répression du terrorisme adoptée par la Société des Nations (SDN) le 16 novembre 1937. La Convention n'entrera jamais en vigueur en raison de nombreuses divergences que le texte suscitera entre les vingt-quatre États signataires.

    87 Un collège d'auteurs reconnaît d'ailleurs, à ce sujet, que « la définition juridique du terrorisme n'existe pas et la qualification terroriste déclenche la mise en oeuvre d'une législation d'exception dont l'étendue est aussi floue que la notion qui la fonde ». (dir.), Dictionnaire des droits de l'homme, Paris, Presses universitaires de France, 2008, p. 729). Lire aussi avec intérêt TERCINET (J) définition du terrorisme au niveau universel », in la : Arlésienne une sur remarques Brèves « , La sécurité internationale entre rupture et continuité. Mélanges en l'honneur du professeur Jean-François Ghilhaudis, Bruxelles, Bruylant, 2007, 638 p.

    88 FRAYSSE-DRUESNE, « La Convention européenne pour la répression du terrorisme », Revue générale de droit international public, 1978, p. 990.

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    antagonismes des parties en présence. En effet, comme le dit Marco SASSOLI, « les États tentent d'inclure dans cette définition les activités de leurs ennemis et d'y exclure leurs propres activités et celles de leurs alliés89». La Convention de l'Union africaine contre le terrorisme a elle opté pour la méthode de la formulation analytique en mettant l'accent, dans la définition du terrorisme davantage sur le but et les effets du terrorisme que sur la qualification des actes eux-mêmes90. C'est également cette méthode qu'a été choisie par le législateur CEMAC dans son dispositif de lutte contre le terrorisme91.

    C'est donc dans une logique de « l'union fait la force92» que le besoin, pour ces États, de se regrouper, s'est fait ressentir avec beaucoup d'acuité afin de lutter contre leurs prétention hégémoniques 93 . La coopération sécuritaire des biens et des personnes est davantage renforcée entre le Cameroun et le Tchad, par la possibilité du droit de poursuite qui est offert à chacun de ces États. Ce dernier consiste pour les forces armées de chacun desdits États, de poursuivre les terroristes au cas où ces derniers se seraient illégalement réfugiés sur le territoire de l'un d'entre eux. Elle se matérialise également par le blocus de la circulation et du commerce illégaux des armes aux frontières de ces États, et l'empêchement de les faire pénétrer sur leurs territoires respectifs. La coopération sécuritaire se matérialise aussi en cas de guerre civile au sein d'un de ces États ou encore lorsqu'un État est assailli par des rebelles,

    89 M. SASSOLI, « La définition du terrorisme et le droit international humanitaire », Revue québécoise de droit international, 2007, pp. 29-48, notamment p. 32.

    90 Article 1(3) de la Convention de l'Union africaine contre le terrorisme. Il est à noter que cette option a également été, récemment, choisie par le Cameroun qui, sans doute en raison de la menace Boko Haram qui se fait de plus en plus pressante depuis quelques mois, a adopté la loi n° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des acte de terrorisme. N'échappant pas à la règle, cette loi a été l'objet de nombreuses critiques en

    marge grande trop la de et mêmes, terroristes actes des qualification de l'absence de raison de
    manoeuvre laissée aux pouvoirs publics et au juge.

    91 En effet, la lutte contre le terrorisme en zone CEMAC est assurée par le règlement n° 01/03/ CEMAC-UMAC du 4 avril 2003 portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique centrale et par la Convention entre les États membres du Comité des chefs de police de l'Afrique centrale (CCPAC) en matière de lutte contre le terrorisme qui a été adoptée par la CEMAC par le règlement n° 08/05-UEAC-057-CM-13 du 5 février 2005.

    92 K. NKRUMAH, parlait de « Africa must unite » in L'Afrique doit s'unir, coll. Textes politiques, Paris, Éditions Présence africaine, 2001, 256 pages. Il convient de signaler que cet appel a été lancé dès 1963 avec la parution de la première édition du livre en anglais.

    93 J. FIPA NGUEPDJO, le rôle des juridictions supranationales de la CEMAC et de l'OHADA dans l'intégration des droits communautaires par les Etats membres, thèse de doctorat, Université PANTHEON-ASSAS, 4 juillet 2011, p. 1.

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    il peut bénéficier de l'assistance sécuritaire de son alter égo, qui peut lui envoyer des renforts militaires.

    La coopération diplomatique entre le Cameroun et le Tchad connaît indubitablement un renforcement sans cesse croissant. La matérialisation première de ce renforcement se traduit dans le cadre sécuritaire qui loin de se limiter à la sécurité militaire, en raison de l'extension considérable du phénomène terroriste, se traduit également par la sécurité environnementale, qui exige une protection de l'environnement contre diverses agressions dont elle est en permanence victime. Le renforcement de la coopération entre ces deux États de l'Afrique centrale au plan diplomatique est davantage manifesté, dans le domaine judiciaire.

    Paragraphe II : Le renforcement de la coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun

    La coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun contribue elle également à la consolidation de cette relation dont la pérennité et le caractère harmonieux n'est plus à démontrer. En réalité cela atteste du désir, une fois de plus de ces États, de maintenir et de resserrer les liens qui les unissent, et surtout de poursuivre cette coopération dans un esprit de compréhension mutuelle et de confiance réciproque94.

    La coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun, loin d'être de nature nihiliste, a des justifications précises, aussi bien théoriques que pratiques. Cela implique donc que cette coopération bénéficie de fondements clairement définis (A) ; en outre ladite coopération se matérialise par des éléments précis (B).

    A. Une coopération judiciaire fondée

    Le fondement de la coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun, est de nature juridique, il s'agit précisément d'une convention internationale. Aux termes de cette convention, les actes judiciaires et extrajudiciaires, tant en matière civile, sociale ou commerciale qu'en matière pénale et administrative, destinés à des personnes résidant sur le territoire de l'une des parties contractantes sont transmis directement par l'autorité

    94 Préambule de l'accord de coopération en matière de justice entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun.

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    compétente au parquet dans le ressort duquel se trouve le destinataire de l'acte95. La remise ou la tentative de remise des actes judiciaires et extrajudiciaires ne donne lieu au remboursement d'aucun frais ; toutefois, la remise ou la tentative de remise des actes judiciaires par un officier ministériel peut être faite soit aux frais de l'État requérant, soit aux frais de la partie requérante96. Il faut préciser qu'en matière civile ou commerciale, les personnes résidant sur le territoire de l'une des deux parties contractantes, de faire effectuer dans l'autre État, par les soins des officiers ministériels des significations ou remises d'actes aux personnes y demeurant97.

    Ces différentes procédures s'exercent dans le cadre de l'entraide judiciaire entre le Tchad et le Cameroun ; cela est perceptible davantage en matière de casier judiciaire. En effet, dans ce cadre, les États se donnent réciproquement avis des condamnations pour les crimes et les délits prononcés par les juridictions de l'un d'entre eux à l'encontre des ressortissants de l'autre et des personnes nées dans le territoire de l'autre État98. En cas de poursuite devant une juridiction de l'un des États, le parquet de ladite juridiction peut obtenir directement des autorités compétentes de l'autre partie un bulletin de casier judiciaire concernant la personne faisant l'objet de poursuite99. Lorsque les autorités judiciaires de l'un des États, hors le cas de poursuites, ou les autorités administratives, désirent se faire délivrer un bulletin du casier judiciaire tenu par l'autre État, elles peuvent l'obtenir directement des autorités compétentes, dans les cas et les limites prévus par la législation de l'État requis100.

    S'agissant de l'état civil et de la législation, le Gouvernement de la République du Cameroun remet à celui du Tchad, une expédition ou un original des actes de naissance d'enfants, des actes de mariage et des actes de décès dressés au Cameroun ainsi que des extraits de jugements et arrêts rendus au Cameroun en matière de divorce, de filiation, d'état civil et d'interdiction judiciaire concernant les personnes nées au Tchad101. Les extraits de jugement et arrêts rendus en matière de divorce sont également transmis au Gouvernement de

    95 Article 1, Accord op cit.

    96 Article 3, Convention op cit.

    97 Article 4, Convention op cit.

    98 Article 14, Convention op cit.

    99 Article 15, Convention op cit.

    100 Article 16, Convention op cit.

    101 Article 17 (1).

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    la République du Tchad lorsqu'ils concernent les personnes nées au Tchad102. Les expéditions et extraits desdits actes, jugements et arrêts dressés, sont remis tous les six mois par le Gouvernement de la République du Cameroun au Gouvernement de la République du Tchad103.

    La coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun est donc implémentée en droite ligne avec la norme communautaire CEMAC relative à l'accord de coopération judiciaire entre les États membres de la CEMAC104. La volonté émise dans une telle coopération serait peut-être celle de créer un espace commun 105, ce qu'il est convenu d'appeler un marché judiciaire commun106. De manière pratique, « parler d'un espace judiciaire commun dans la zone CEMAC revient à envisager une aire où les règles applicables dans le domaine judiciaire sont le plus proche possible et témoignent d'une synergie des actions menées par les différents États membres en la matière dans le but de relever le défi qui s'impose107 ».

    La coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun a donc des fondements divers, mais le plus important c'est le fait matériel qui rend cette coopération aussi particulière.

    B. Une coopération judiciaire matérialisée

    La coopération judiciaire entre le Cameroun et le Tchad est matérialisée de manière maximale par l'extradition. Cette dernière désigne, une procédure d'entraide répressive internationale par laquelle un État, appelé État requis, accepte de livrer un délinquant qui se trouve sur son territoire à un autre État, l'État requérant, pour que ce dernier puisse juger cet individu ou, s'il a déjà été condamné, pour lui faire subir sa peine108 ; cela implique donc que l'extradition peut être non seulement afin de jugement, mais également à fin d'exécution. Cette mesure répond au principe nouveau de la « libre circulation des jugements109 » qui

    102 Article 17 (2).

    103 Article 17 (3).

    104 Cet Accord date du 28 janvier 2004.

    105 E. A. GATSI. « Coopération judiciaire entre les Etats membres de la CEMAC : vers la création d'un espace commun ? », In Revue de droit international et de droit comparé, 2016, n° 2, pp. 159-213.

    106 Ibid. p. 163.

    107 Ibid.

    108 Lexique des termes juridiques, op cit, p. 950.

    109 J. VOYAME, « Traits caractéristiques et principe de la Convention de Lugano » et PATOCCHI (P.M) « La reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers selon la Convention de Lugano », in L'espace judiciaire

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    désigne le passage libre des décisions de justice à travers les frontières110. La confiance mutuelle est donc la fondation, c'est-à-dire « le ciment d'une culture commune des règles de compétence de reconnaissance et d'exécution111» des décisions judiciaires.

    Aux termes de l'accord bilatéral de coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun, « Les parties contractantes s'engagent à se livrer réciproquement, selon les règles et conditions déterminées (...), les individus qui, se trouvant sur le territoire de l'un des deux États, sont poursuivis ou condamnés par les autorités judiciaires de l'autre État112 ». Mais l'extradition n'est pas systématique car « les parties n'extradent pas leurs nationaux respectifs113 » ; en effet, l'extradition peut être refusée si l'infraction pour laquelle elle est demandée consiste uniquement dans la violation d'obligations militaires114. Elle est également refusée, si les infractions à raison desquelles elle est demandée ont été commises dans l'État requis ; si la prescription de l'acte ou de la peine est acquise d'après la législation de l'État requérant ou de l'État requis lors de la réception de la demande par l'État requis ; si les infractions ont été jugées définitivement dans l'État requis ; si les infractions ayant été commises hors du territoire de l'État requérant par un étranger à cet État, la législation du pays requis n'autorise pas la poursuite des mêmes infractions commises hors de son territoire par un étranger ; si une amnistie est intervenue dans l'État requérant ou dans l'État requis qui peuvent, à condition que dans ce dernier cas, l'infraction soit au nombre de celles qui peuvent être poursuivies dans cet État lorsqu'elles ont été commises hors du territoire de cet État par un étranger à cet État ; si les infractions font l'objet de poursuite dans l'État requis ou ont été jugées dans un État tiers115.

    européen. La Convention de Lugano du 16 septembre 1988, Collection du CEDIDAC n° 21, Lausanne, 1992, respectivement p. 24 et p. 92.

    110 E. A. GATSI, « Coopération judiciaire entre les Etats membres de la CEMAC : vers la création d'un espace commun ? », op cit, p. 166.

    111 M. F. MERCADIER, « Économie et fonctionnement de la reconnaissance mutuelle dans le règlement Bruxelles I », in BERGEL (J-L), CHEROT (J-Y), CIMAMONTI (S) et MERCADIER (M.F) (coord.), L'émergence d'une culture judiciaire européenne. Actes du colloque organisé à la Faculté de droit d'Aix-Marseille les 16 et 17 janvier 2009, coll. Cahiers de méthodologie juridique, Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix Marseille, 2009, 285 p.

    112 Article 42, convention op cit.

    113 Article 43 (1).

    114 Article 45

    115 Article 47

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    Les personnes sujettes à l'extradition sont clairement définies par la convention ; il s'agit des individus qui sont poursuivis pour crime ou pour les délits punis par les lois de l'une et l'autre des parties contractantes d'une peine d'au moins deux ans d'emprisonnement116 ; les individus qui, pour des crimes ou délits punis par la loi de l'État requis, sont condamnés contradictoirement ou par défaut par les tribunaux de l'État requérant à une peine d'au moins six mois d'emprisonnement117.

    Conclusion du chapitre III

    L'état des lieux de la coopération entre le Cameroun et le Tchad, deux grands États de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale, sur les plans diplomatique et économique rend un bilan fort élogieux. En effet, sur chacun de ces domaines respectifs, l'on peut remarquer une évolution de cette coopération dans un sens jugé favorable.

    Ainsi, sur le plan économique, la coopération Camerouno-tchadienne se caractérise par sa diversité ; cette dernière est basée prioritairement sur la construction des infrastructures notamment de communication, de télécommunications, culturelles et techniques. En outre, ladite coopération est fondamentalement axée sur les échanges commerciaux.

    Sur le plan diplomatique, cette coopération est davantage renforcée ; ce renforcement est perceptible sur le plan de la sécurité, que ce soit de l'environnement ou des biens et des personnes. Elle est encore plus renforcée au plan judiciaire, dont la matérialisation profonde est l'extradition. Mais le rendu de l'état des lieux de la coopération entre le Tchad et le Cameroun doit permettre d'en tirer des leçons, dans l'optique d'une consolidation de cette coopération.

    116 Article 44 (1)

    117 Article 44 (2)

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    CHAPITRE IV : LES LEÇONS DE LA COOPERATION
    DIPLOMATICO-ECONOMIQUE ENTRE LE
    CAMEROUN ET LE TCHAD

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    Au regard de la pérennité de la coopération entre ces deux géants de la CEMAC, ce dernier mérite d'être évaluée en toute objectivité. L'évaluation de la coopération entre le Tchad et le Cameroun permet d'en dégager des leçons pratiques, précisément deux en ressortent ; il s'agit non seulement du renforcement de l'intégration sous-régionale (section I), mais également de la garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun (section II).

    Section I : le renforcement de l'intégration sous-régionale

    La collaboration dans le cadre de l'intégration suppose un certain partage de souveraineté par la mise en commun de procédures institutionnelles établies. Si le concept d'intégration sous-régionale revêt un biais à prédominance économique, il ne se limite pas pour autant à cette dimension118. L'intégration est le « processus par lequel les acteurs politiques des différents champs nationaux sont persuadés de tourner leur fidélité, leurs espérances et leurs activités vers un nouveau grand centre, dont les institutions disposent ou exigent de disposer d'une juridiction sur les États nationaux préexistants119».

    En effet, l'intégration sous-régionale peut engager tous les domaines d'intervention du secteur public, y compris la gestion de l'environnement économique, mais également la sécurité collective, les droits humains, l'éducation, la santé, la recherche et la technologie, ou la gestion des ressources naturelles120. L'intégration dans la sous-région est prônée par le traité instituant la CEMAC121 ; sur la base de ce fondement normatif, les États-membres de ladite communauté intégrative sont donc invités à coopérer dans l'optique de promouvoir leur développement respectif. Ainsi, le Tchad et le Cameroun, qui sont deux maillons forts de l'Afrique centrale, dans l'optique de renforcer l'intégration sous-régionale, ont décidé d'appliquer de manière pérenne la libre circulation des marchandises (paragraphe I). En outre, ces deux États ont également convenu de l'application désormais de la libre circulation des personnes, des services et capitaux (paragraphe II).

    118 R. LAVERGNE, intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, éd. Karthala, CRDI, p.13

    119 E. HAAS, the uniting in Europe, Stanford University Press, 1958, p. 16.

    120 Ibid.

    121 Voir dans ce sens le préambule du traité révisé de la CEMAC du 25 juin 2008.

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    Paragraphe I : l'application pérennisée de la libre circulation des marchandises

    Traditionnellement, la libre circulation des marchandises repose principalement sur la suppression entre les États-membres des droits de douane ou taxes d'effet équivalent, ainsi que des restrictions quantitatives122 ou des mesures d'effet équivalent123, qu'il s'agisse des produits originaires de l'un des États membres ou des marchandises originaires d'un État tiers dès l'instant qu'elles sont régulièrement introduites et mises en libre pratique dans le territoire communautaire124. Dans le cadre de la coopération entre le Tchad et le Cameroun, la libre circulation des marchandises est appliquée de manière pérenne selon des modalités duales. Il s'agit donc d'une part de la suppression relative des barrières tarifaires (A) et d'autre part de la prohibition effective des barrières non tarifaires (B).

    A. La suppression relative des barrières tarifaires

    La coopération entre le Cameroun et le Tchad, deux membres importants de la CEMAC, est fondée sur la règle selon laquelle il est interdit sinon directement, du moins pendant une période transitoire d'entraver d'une manière ou d'une autre la libre circulation des marchandises125 notamment toutes les forme de charges pécuniaires qui frappent les marchandises passant par les frontières internes. L'observation d'une telle règle dans leurs rapports par ces deux États résulte de l'application de la législation CEMAC en la matière ; en effet, celle-ci reprend à son compte la règle dite du stanstill126 qui pose le principe de l'interdiction faite aux États membres d'introduire « entre eux tout nouveau droit de douane,

    122 Ou «contingentements« d'après la terminologie empruntée au GATT-OMC et de la CEE

    123 En effet selon l'article 14 (b) de la convention régissant l'UEAC, les Etats membres s'abstiennent désormais « d'introduire entre eux de nouvelles restrictions quantitatives à l'exportation ou à l'importation ou mesure d'effet équivalent (...), ainsi que de rendre plus restrictifs les contingentements et normes d'effet équivalent existant ».

    124 E. GNIMPIEBA TONNANG, Droit matériel et intégration sous-régionale en Afrique Centrale : contribution à l'étude du droit communautaire de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, thèse de doctorat, Université de Nice, mars 2004, p. 60.

    125 L'objectif visé par la mise en place d'une législation et d'une réglementation douanière commune était d'appliquer, dans tous les Etats membres, un corpus normatif commun, et l'action menée dans ce domaine s'est concrétisée à travers l'élaboration et l'utilisation communes dans les Etats membres de trois instruments douaniers majeurs dont un tarif des douanes commun, un code des douanes unifié, et la consécration d'une réglementation douanière commune, regroupant tous les textes destinés à faciliter l'application de la législation douanière et à empêcher des distorsions d'origine étatique ou extérieur.

    126 Le traité instituant l'UDEAC consacrait déjà ce principe destiné à éviter que les Etats membres ne renforcent les barrières érigées au commerce interétatique, ou a fortiori, n'en créent de nouvelles.

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    à l'importation et à l'exportation, toute taxe d'effet équivalent, et d'augmenter ce qu'ils appliquent dans leurs relations commerciales mutuelles127». La mise en place d'une politique visant la disparition progressive des obstacles de nature tarifaire entre ces États vise donc à favoriser la construction progressive d'un espace commun garantissant l'épanouissement des activités économiques et commerciales donc la suppression de tout prélèvement douanier sur les marchandises originaires de chacun de ces États128. Néanmoins, même si on ne peut pas efficacement avoir une idée de l'impact de cette politique à cause du calendrier mis en place pour la destruction totale des frontières commerciales129 d'une part, et d'autre part, par le manque de données fiables sur les échanges130, on peut risquer d'affirmer, du moins en invoquant les instruments juridiques nouveaux élaborés par le législateur communautaire, les travaux de modernisation des rapports entre les États de la sous-région, en ce qui concerne notamment les aspects douaniers et fiscaux de l'intégration économique, que la lutte contre la libre circulation des marchandises au niveau de l'Afrique centrale de manière générique, et de manière spécifique entre le Tchad et le Cameroun, connaît une ère nouvelle131. Il faut tout de même relever que même si des dispositions conventionnelles pertinentes procèdent à la répartition équitable des droits de douane entre les États notamment en faisant d'une part obligation aux bureaux des douanes communs de tenir une comptabilité distincte pour le compte de chaque État, d'adresser mensuellement un double de cette comptabilité aux administrations douanières nationales bénéficiaires pour lesquelles des liquidations avaient été effectuées, et enfin de procéder, par des opérations de trésor à trésor au transfert des recettes correspondantes132.

    127 Article 14 (a) de la Convention régissant l'UEAC.

    128 E. GNIPIEMBA TONNANG, droit matériel et intégration sous-régionale...., op cit, p. 59.

    129 Articles 13 à 21 de la Convention régissant l'UEAC.

    130 La complexité qui caractérise l'évaluation du poids des échanges entre les pays membres de l'UDEAC trouve son origine dans le caractère désuet des instruments statistiques et comptables dont disposent les experts dans la sous-région ; ni la réforme des politiques statistiques et comptables en Afrique Centrale initiée par le Secrétariat Général, ni les nouvelles politiques d'harmonisation statistique et comptable sous-régionale mise en place depuis plusieurs années sous les auspices d'AFRISTAT n'ont pas (pour les premières) ou en tout cas peu (pour les secondes) permis de disposer d'un outil fiable d'évaluation des mouvements commerciaux entre les pays membres.

    131 E. GNIPIEMBA TONNANG, droit matériel et intégration sous-régionale...., op cit, p. 60.

    132 Ibid. p. 66.

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    Les Gouvernements du Tchad et du Cameroun, en tant qu'États de la CEMAC, ont donc procédé, bien que de manière relative, à la suppression de leurs barrières tarifaires ; les barrières non tarifaires, quant à elles, sont prohibées de manière effective.

    B. La prohibition effective des barrières non tarifaires

    Les barrières non tarifaires sont de natures différentes ; elles peuvent être de nature administrative, technique, voire même phytosanitaire. C'est dans le but de supprimer ces différentes barrières non tarifaires que le législateur CEMAC a consacré le principe « d'interdiction des (...) restrictions quantitatives à l'entrée et à la sortie des marchandises, (...) toute autre mesure d'effet équivalent susceptible d'affecter les transactions entre les États membres133 ». Malgré l'énonciation conventionnelle de ce principe, c'est le juge qui va lui donner une substance précise ; en effet, il considère que la prohibition des restrictions quantitatives concerne les marchandises aussi bien à l'importation qu'à l'exportation134.

    Ainsi, dans le cadre de la coopération entre le Tchad et le Cameroun, à la lumière des dispositions textuelles de la CEMAC, les situations concernées par ce principe sont variées. De manière non exhaustive, on peut énumérer la fixation de prix maximum ou minimum pour les importations, l'imposition de prix, d'éléments de prix, de marges bénéficiaires moins avantageuses pour les produits importés que pour les produits locaux, l'imposition pour les seuls produits importés de cautions ou de conditions de paiement plus difficiles que pour les produits nationaux, l'imposition des conditions portant notamment sur les dimensions, le poids, la composition, la présentation, l'identification, le conditionnement des seuls produits importés ou des conditions différentes ou plus difficiles à satisfaire par ces derniers que par

    133 Article 13 (a) de la Convention régissant l'Union Economique de l'Afrique Centrale (UEAC). L'Article 77 (b) du Traité UEMOA consacre le principe dans une formulation sensiblement identique. Il interdit aux Etats membres «d'introduire entre eux de nouvelles restrictions quantitatives à l'exportation ou à l'importation ou des mesures d'effet équivalent, ainsi que de rendre plus restrictifs les contingents, normes et toutes autres dispositions d'effet équivalent».

    134 Voir dans ce sens Arrêt du 12 juillet 1973, la C.J.C.E précisait déjà l'étendue de la notion de restrictions quantitatives en énonçant que «l'interdiction des restrictions quantitatives visait des mesures ayant le caractère de prohibition totale ou partielle d'importation, d'exportation ou de transit suivant les cas, et que les mesures d'effet équivalent [étaient] non seulement celles se présentant sous la forme de prohibition ainsi caractérisée, mais aussi les entraves quelle que soit leur appellation ou leur technique ayant le même effet ».

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    les produits nationaux135, l'interdiction totale ou partielle faite à ces seuls produits importés d'utiliser des installations ou équipements nationaux ; l'interdiction ou la limitation pour les produits du recours à la publicité, à certaines possibilités de stockage ; l'obligation pour accéder au marché d'avoir un représentant sur le territoire de l'État exportateur136.

    L'application de la libre circulation des marchandises entre le Cameroun et le Tchad s'inscrit, outre la volonté de respecter la volonté communautaire, dans la logique pour ses États de préserver leurs intérêts, car comme il est communément admis que les États dans leurs relations ne cherchent que leurs intérêts, d'où la formule célèbre « pas d'intérêt pas d'action ». Mais conscients que de telles attitudes ne sauraient, à long terme, qu'entraîner un imbroglio économique et social, ces États se sont lancés dans de véritables voies de réformes137. C'est d'ailleurs ce qui justifie la découverte d'un champ d'application nouveau à la libre circulation.

    Paragraphe II : L'application renouvelée de la libre circulation des personnes, des services et capitaux

    Corollaire du principe de la liberté de circulation des marchandises, la liberté de mouvement des personnes, services et capitaux a été très vite consacrée par le législateur communautaire CEMAC138. La mise en oeuvre de ce principe dans la sous-région est l'une des conditions majeures pour l'émergence d'un marché commun139. Cette approche se comprend aisément, d'autant plus que traditionnellement, la construction d'un marché commun ne revêt

    135 J. DUTHEIL DE LA ROCHERE, Droit communautaire matériel, Hachette supérieur, coll. Les fondamentaux, Paris, mars 2001, p.22

    136 E. GNIPIEMBA TONNANG, Droit matériel et intégration sous-régionale...., op cit, p. 103.

    137 M. BAMBA, La liberté de circulation et le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre..., op cit, p.209

    138 Consacré de façon laconique aux articles 27, 63 et 64 du Traité de Brazzaville, le principe de la libre circulation des personnes, des services et des capitaux fera l'objet d'une réglementation plus achevée grâce à un Acte des Chefs d'Etats du 27 décembre 1972 portant Convention commune sur la libre circulation des personnes et le droit d'établissement en UDEAC.

    139 Le marché commun est le produit de la mise en oeuvre simultanée du principe de la libre circulation des biens et celui de la libre circulation des facteurs de production. Car comme l'affirme le doyen BALMOND, la libre circulation des biens, n'est que l'affirmation en aval, du régionalisme d'intégration. L'adoption du tarif commun et l'harmonisation des législations douanières, rappelle-t-il « aussi complètes soient-elles, prennent en compte le phénomène économique dans sa phase ultime, une fois le produit ou la marchandise apparus ». Le phénomène devrait selon l'auteur « être également appréhendé en amont, à travers l'examen des facteurs de production qui permettent d'obtenir les produits ». Et la libre circulation des produits étant en effet, souligne-t-il encore « une condition indispensable à l'établissement d'un véritable marché commun ».

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    de sens que si les peuples des États membres bénéficient de la faculté de circuler et de séjourner librement sur tout le territoire communautaire140.

    Cette prescription communautaire s'imposant donc aux États membres, le Tchad et le Cameroun dans leurs relations s'attèlent à l'application du principe de la libre circulation des personnes, des services et capitaux. Ainsi, avant de présenter les modalités par lesquelles ces États observent ce principe (B), il faut d'abord déterminer la consécration de ce principe (A).

    A. La consécration de la libre circulation des personnes, services et capitaux par les normes communautaires

    La libre circulation des personnes, services et capitaux est un principe consacré par les normes communautaires qui encadrent l'intégration sous-régionale en Afrique centrale141. Il s'agit d'une consécration pérenne de ce principe142 dans la sous-région. En effet, les normes communautaires en raison de leur caractère conditionnent leur application par les États membres, non seulement au sein de la communauté, mais également dans leurs rapports bilatéraux. La norme communautaire a pour caractères l'effet direct, la primauté et l'applicabilité immédiate143. Celle-ci s'impose donc aux États membres de la communauté intégrative, le Cameroun et le Tchad étant deux États membres de la CEMAC144.

    La question de la liberté de circulation des personnes et des services est mise au coeur du débat à l'occasion de la relance du mouvement d'intégration des pays de la sous-région145. La liberté de circulation des personnes poursuit désormais un triple objectif : accroître d'une part les chances des travailleurs des États membres de trouver du travail et d'enrichir leur expérience professionnelle, faciliter d'autre part, par la mobilité de ces derniers, la réponse des ressources humaines aux besoins de l'emploi, et développer enfin, entre ces travailleurs, la compréhension mutuelle, l'émergence d'un tissu social

    140 ICARD (Ph), Droit matériel et politiques communautaires, op cit, p. 213.

    141 Voir dans ce sens Traité régissant l'UEAC et traité révisé de la CEMAC.

    142 En effet, le traité régissant l'UDEAC consacrait déjà ce principe.

    143 Voir dans ce sens A. PELLET, « Les fondements juridiques internationaux du droit communautaire », in European Academy Law, 1997, pp. 198-271

    144 Voir dans ce sens traité révisé de la CEMAC du 25 juin 2008, op cit.

    145 E. GNIPIEMBA TONNANG, Droit matériel et intégration sous-régionale..., op cit, p. 138

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    communautaire et donc «l'union sans cesse grandissant» entre les peuples de la sous-région, but essentiel du traité CEMAC146.

    La consécration de la libre circulation des personnes, des services et des capitaux par les normes communautaires, tant au niveau régional que sous-régional, constitue donc une obligation pour les États membres qui sont tenus de l'observer.

    B. L'observation de la libre circulation des personnes, des services et des capitaux entre le Tchad et le Cameroun

    L'observation de ce principe dans la coopération entre le Tchad et le Cameroun, est un « halal »147. Cela induit donc une obligation qui s'impose à ces États, en raison des caractères de la norme communautaire. Davantage, l'observation de ce principe, met en exergue l'absence de démarcation des frontières entre ces États148, par le biais de laquelle les ressortissants, les biens et les services de ces différents États peuvent pénétrer le sol de l'autre sans se voir repousser au niveau des frontières ou encore qu'ils leur soient demander le paiement d'une quelconque taxe douanière. Bien que la frontière renvoie à « la limite du territoire d'un État, la ligne déterminant où commencent et finissent les territoires relevant respectivement de deux États voisins149» ou encore des lignes qui déterminent le territoire de deux États effectivement constitués et reconnus par les tiers, et que l'on qualifie au besoin de frontières internationales, par opposition aux lignes qui séparent deux territoires n'ayant pas le statut d'États souverains et que l'on désigne le plus souvent sous le nom de limite ou de lignes de démarcation150, c'est-à-dire que les frontières sont les lieux géographiques où finit un État

    146 Préambule Traité CEMAC.

    147 Voir dans ce sens F. BERGEAUD-BLACKER, « Halal : d'une norme communautaire à une norme institutionnelle », in « Des normes à boire et à manger » dans Le Journal des Anthropologues, n° 106-107, 2006. Selon l'auteur en arabe, halal signifie « licite ». Ce terme s'applique aussi bien à des objets qu'à des comportements.

    148 Voir dans ce sens M. KAMTO, « Droit et démarcation des frontières à la lumière de l'expérience de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM.

    149 J. BASEVANT, Dictionnaire de la terminologie du droit international public, p. 293.

    150 J. SALMON, Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p. 520.

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    et où commence un autre151, la norme communautaire tend à relativiser du fait de ses caractères, l'existence des frontières.

    Dans le cadre de leur coopération, les Républiques du Cameroun et du Tchad, ont assurément compris que : « La relance du processus d'intégration des pays de l'Afrique Centrale est fondée sur la modernisation des instruments devant aider les pays membres à construire un espace économique fortement intégré, dans lequel la liberté de circulation des facteurs de production vient au secours de la libre circulation des marchandises à l'intérieur du territoire des États membres. La liberté de circulation des personnes prend à cet égard une nouvelle dimension, et apparaît comme la condition sine qua non de la construction du marché commun152». En tout état de cause, la liberté de circulation des personnes dans l'espace CEMAC est synonyme de libertés consacrées, étant entendu que la libre circulation des travailleurs, le droit d'établissement et la libre prestation de service recouvrent le plus souvent différentes situations qui procèdent de l'idée essentielle selon laquelle « un ressortissant d'un État membre doit pouvoir accéder à une activité professionnelle et l'exercer dans les mêmes conditions que les nationaux de cet État153».

    La leçon première à dégager de la coopération entre le Tchad et le Cameroun sur les plans économique et diplomatique, est le fait qu'elle participe à renforcer l'intégration sous-régionale ; mais au-delà, celle-ci contribue également au maintien de la paix entre ces États.

    Section II : La garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun

    La proximité frontalière entre les États de manière générique en Afrique, a été à l'origine de nombreux conflits frontaliers autant que des conflits d'intérêts économiques154. En effet, les découvertes des richesses naturelles du sous-sol africain et des fonds marins devaient favoriser la remise en question du tracé frontalier155. L'ancien secrétaire des Nations

    151 B. M. METOU, « La détermination des frontières internationales des nouveaux Etats africains », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM, p. 401.

    152 E. GNIPIEMBA TONNANG, Droit matériel et intégration sous-régionale...., op cit, p. 145.

    153 M. DONY, Droit de la Communauté et de l'Union Européenne, Ed. Presses de l'Université de Bruxelles, Institut d'Etudes Européennes, septembre 2001.

    154 L. KASSABO, Le système africain de sécurité collective régionale à l'ère de l'Union Africaine, thèse de doctorat, Université de PADOVE, p. 17.

    155 Ibid.

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    Unies affirmait alors que « depuis 1970, il y a eu sur le continent africain plus de 30 guerres,qui dans leur grande majorité ont eu pour origine des conflits frontaliers156». Les conséquences de ces conflits ont très gravement compromis les efforts déployés par l'Afrique pour garantir à long terme la stabilité, la prospérité et la paix.157

    Plus spécifiquement, entre les Républiques du Cameroun et du Tchad, elle n'engendre pas toujours des rapports pacifiques, à contrario, ladite proximité peut être source de conflits entre ces États. Mais dans la logique prônée non seulement par les actes juridiques de l'Union Africaine, mais également ceux de la CEMAC, ces deux États ont fait du maintien de la paix et de la stabilité politique dans leurs relations, le socle ou la base de celle-ci. C'est donc sans douter un instant que l'on peut affirmer que dans le cadre de cette coopération, « la force de la diplomatie prône sur la diplomatie de la force ».

    La garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun se matérialise d'une part, par l'existence des représentations réciproques entre ces États (paragraphe I) ; et d'autre part, par l'exigence de résolution des éventuels conflits entre ces États, par la voie purement et strictement diplomatique (paragraphe II).

    Paragraphe I : L'existence des représentations réciproques entre le Tchad et le Cameroun

    Les relations diplomatiques de manière triviales désignent l'opération politique qui consiste pour deux gouvernements à établir un type particulier de rapport ; elles procèdent d'une évaluation comme ou réciproque, et par chaque gouvernement, des intérêts que représenteraient pour lui l'existence des rapports normaux avec l'autre État158. Le critère le plus sûr de la souveraineté d'un État reste l'établissement des relations diplomatiques avec

    156 Le rapport du Président de la Commission de l'UA lors de la session spéciale de la Conférence de l'UA sur l'examen et le règlement des conflits en Afrique, tenue à Tripoli les 30 et 31 Août 2009, est très alarmant. En effet, dans son rapport, le Président de la Commission, le Dr. Jean Ping, fait ressortir que selon les chiffres de l'année 2009 disponible, l'Afrique a le plus grand nombre de déplacement forcé dans le monde, avec près de 3 millions de réfugiés, représentant 20% des 10,5 millions de refugiés dans le monde. Avec près de 11,6 millions de personnes déplacées dans 19 pays sur les 26 millions de personnes déplacées dans le monde, le continent africain est le plus touché par la tragique réalité de personnes déplacées interne. Cf. doc. SP/ ASSEMBLY/PS/RPT (I) du 30-31 Août 2009.

    157 Rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité des Nations Unies intitulé « Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durable en Afrique », avril 1998.

    158 J-C TCHEUWA, Cours de droit international public 2, Université de Yaoundé II, 2020, p. 5, inédit.

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    d'autres sujets de droit international 159 . Il s'agit donc pour les États de concilier leur souveraineté avec les exigences des relations diplomatiques160.

    Dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Tchad et le Cameroun, les représentations sont de nature ambivalente ; en effet, au-delà des représentations diplomatiques (A), on note également l'existence des représentations ou mieux encore des postes consulaires de chacun de ces États sur le territoire de l'autre (B).

    A. L'existence des représentations diplomatiques

    Les représentations diplomatiques sont des missions diplomatiques permanentes ; il s'agit précisément de la forme organisée de missions diplomatiques. Elle commence au niveau de chaque État par l'existence des services publics nationaux chargés des affaires diplomatiques. En réalité, les représentations diplomatiques matérialisent les compétences extraterritoriales des États ; elles sont généralement qualifiées d'ambassade161.

    Conformément à la convention internationale qui encadre les relations diplomatiques, la coopération entre le Tchad et le Cameroun dans le cadre diplomatique consiste en la représentation de chacun des États auprès de l'autre162 ; la protection dans chacun des États, de leurs intérêts respectifs et de leurs ressortissants respectifs, dans les limites admises par le droit international ; l'information de tous les moyens licites des conditions et de l'évolution des évènements dans chacun des États et faire rapport à ce sujet aux Gouvernements de chacun des États ; la promotion des relations amicales et le développement des relations économiques, culturelles et scientifiques entre les États163.

    Les représentations diplomatiques de chacun de ces États bénéficie d'une protection particulière telle que consacrée par la convention internationale ; il s'agit de la protection reconnue à la mission d'une part et d'autre part, de celle octroyée aux agents diplomatiques. S'agissant de la protection de la mission diplomatique, elle porte d'abord sur la liberté de

    159 Ibid.

    160 Voir dans ce sens S-V NTONGA BOMBA, « La communauté internationale et la problématique de la souveraineté des Etats et le droit ou le devoir d'ingérence humanitaire », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM, pp. 420-439.

    161 Sur la question lire utilement la convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques.

    162 Dans la terminologie du droit international, on parle d'Etat accréditaire et d'Etat accréditant.

    163 Voir article 3 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, op cit.

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    communication officielle qui permet à la mission de pouvoir échanger avec son état d'envoi à l'abri de toute interférence164, et ensuite sur l'inviolabilité de la mission165 ; s'agissant des agents, leur protection porte sur l'inviolabilité personnelle qui met l'agent diplomatique à l'abri de toute action à la fois civile et pénale166, et sur l'immunité juridictionnelle aussi bien pénale, qu'administrative et civile167, les exemptions fiscales et les franchises douanières168.

    Dans le cadre des relations interétatiques, l'existence des représentations diplomatiques d'un État sur le territoire d'un autre constitue la modalité la plus complète, la preuve la plus parfaite de l'existence des relations pacifiques entre deux États. Dans le cadre bilatéral Camerouno-Tchadien, cette réalité conserve toute sa portée, c'est-à-dire l'existence d'une ambassade tchadienne sur le territoire camerounais, et la présence d'une ambassade camerounaise sur le territoire tchadien, révèlent à suffire de la qualité des relations diplomatiques entre ces gladiateurs de la sous-région Afrique Centrale. En outre, dans l'optique de rapporter la constance du caractère paisible de cette coopération, des postes consulaires respectifs de ces États sur le sol de l'autre, peuvent voir le jour.

    B. L'existence des représentations consulaires

    Comme dans le cadre des relations diplomatiques, les postes consulaires de ces États sur leurs territoires respectifs, visent à renforcer les relations amicales et la coopération entre

    164 La liberté de communication officielle est fondée sur la valise diplomatique qui permet que non seulement d'acheminer tout courrier diplomatique, mais également toutes les archives et informations en destination de l'Etat d'envoi. Cette liberté de communication prend en compte tous les moyens de communication licite c'est-à-dire les communications téléphoniques et les radios commandements de la mission.

    165 Elle vise à protéger l'intimité de la mission. Cela veut dire au sens de l'article 22 que les locaux de la mission diplomatique sont inviolables. Ils ne peuvent faire l'objet d'aucune perquisition et d'aucun contrôle. Il convient toutefois de préciser qu'il ne s'agit pas d'une inviolabilité absolue, mais d'une inviolabilité relative car le chef de la mission diplomatique peut autoriser expressément l'intervention des autorités locales. Cette inviolabilité vise aussi bien les organes officiels de l'État que les mouvements révolutionnaires et autres individus. De même, les meubles, les archives et les documents de la mission sont inviolables, c'est-à-dire que les biens de la mission diplomatique ne peuvent faire l'objet de saisie.

    166 L'article 29 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques dispose en effet que : « La personne de l'agent diplomatique est inviolable. Il ne peut être soumis à aucune forme d'arrestation ou de détention. L'Etat accréditaire doit le traite avec le respect qui lui est dû et prend toute mesure indispensable pour empêcher toute atteinte à sa personnalité, sa liberté et sa dignité ».

    167 Cf. article 13, convention de Vienne, op cit.

    168 Cf. articles 34 et 36, convention de Vienne, op cit.

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    les États. Les postes consulaires, dans la pratique, sont des services publics relevant de leur État national et installés en territoire d'un État étranger169.

    La fonction des représentations consulaires est purement administrative170 ; en raison de cette dernière, la protection qui est accordée aux représentations consulaires, en l'occurrence l'inviolabilité des locaux consulaires et la liberté de communication officielle, ainsi qu'aux agents consulaires, notamment l'inviolabilité personnelle et l'immunité juridictionnelle ; ladite protection demeure relative, moins étendue que celle octroyée dans le cadre de la coopération diplomatique.

    Indubitablement donc, les représentations extérieures que le Cameroun et le Tchad possèdent sur leurs territoires respectifs, attestent avec vigueur de la coopération diplomatique pacifique qu'entretiennent ces deux États. Lesdites représentations constituent le prolongement de l'État au sein d'un territoire étranger ; cela participe de la promotion de la paix. Cette paix est également prônée au cas où surviendrait un conflit d'une quelconque nature entre eux ; ceux-ci sont conviés à les régler toujours par la voie diplomatique.

    Paragraphe II : L'exigence de résolution des conflits par la voie diplomatique

    La sécurité collective est un concept flexible du fait des incertitudes de sa définition171, surtout lorsqu'on l'envisage non comme une pure théorie, mais comme un ensemble de principes, de moyens et de pratiques correspondants 172 . Deux raisons convergentes expliquent les tergiversations à son propos : d'une part, la sécurité collective a connu une évolution historique - encore ? - inaboutie ; d'autre part, son principe même repose sur un compromis. Sa mise en oeuvre ne s'est réalisée que de façon progressive et

    169 J-C. TCHEUWA, Cours de droit international public 2, op cit, p. 15.

    170 Contrairement à la fonction politique qui est exercée par les représentations diplomatiques. L'article 5 de la convention de Vienne de 1693 sur les relations consulaires dispose que les consuls, en tant que chef des missions consulaires, sont principalement chargés de protéger dans l'Etat de résidence, les intérêts de l'Etat d'envoi et de ses ressortissants personnes physiques et morales, de favoriser le développement économique, commercial et culturel, d'exercer certaines fonctions concernant les nationaux se trouvant dans l'Etat de résidence (délivrance des actes d'état civil, des passeports et de l'assistance judiciaire, la délivrance des visas aux étrangers qui doivent se rendre dans l'Etat d'envoi).

    171 La sécurité collective n'est pas apparue un jour tout armée du cerveau d'un théoricien, selon Serge Sur, elle a connu une maturation historique, à la fois intellectuelle et pragmatique, qui n'est pas encore achevée - ce qui signifie que l'on peut toujours l'améliorer.

    172 L. KASSABO, Le système africain de sécurité collective régionale à l'ère de l'Union Africaine, op cit, p.18

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    incomplète, son développement par étapes constitue une histoire fragmentaire173. Elle marque un progrès sensible, aux résultats cependant incomplets. Bien que la recherche sécurité collective ait une portée globale, elle peut être implémentée à une échelle infra-globale. A ce titre, pour éviter le règlement violent de leurs potentiels ou effectifs conflits174, les États peuvent faire recours à des moyens considérés comme diplomatiques.

    C'est l'option choisie par le Cameroun et le Tchad, qui, dans l'optique de pérenniser le caractère pacifique et non conflictuel de leur coopération promeuvent les modes diplomatiques de règlement des conflits que sont, la négociation (A) et la médiation (B).

    A. Le recours à la négociation

    La négociation on le sait est un jeu à somme nulle dans lequel les parties en présence se font des concessions qu'en contrepartie de concessions à peu près équivalentes175. En droit international, il s'agit d'une discussion en vue d'un accord176. C'est le mode diplomatique par excellence en droit international qui relève de l'apanage exclusif des États. Il s'agit des pourparlers qu'entretiennent les États dans l'optique d'une résolution pacifique et paisible de leurs différends.

    La stabilité intérieure et la paix extérieure étant inséparables du développement177, dans le cadre de la coopération entre le Tchad et le Cameroun, le principal mécanisme ou mode par lequel les conflits sont réglés le sont par la voie de la négociation. C'est également le cas de la médiation.

    B. Le recours à la médiation

    La médiation est un mode de règlement non-juridictionnel des différends internationaux consistant dans l'interposition d'une tierce personne, qui favorise les échanges entre parties et propose une solution178. Dans le cadre de la coopération entre le Tchad et le

    173 Ibid.

    174 Cf. charte des Nations Unies notamment le principe de l'interdiction du recours à la force en droit international d'une part et d'autre part la promotion du règlement pacifique des différends internationaux.

    175 L. KASSABO, Le système africain de sécurité collective régionale à l'ère de l'Union Africaine, op cit, p. 96

    176 Lexique des termes juridiques, op cit, p. 1252.

    177 M. ADINGRA, Les enjeux de l'Union Africaine, Mémoire, www.memoireonline.com.

    178 Lexique des termes juridiques, op cit, p. 1200.

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    Cameroun, la médiation est un mode de résolution des litiges auxquels peuvent faire recours ces États, afin de résoudre de manière pacifique les conflits.

    Le maintien de la paix entre le Cameroun et le Tchad peut donc passer par différentes modalités, toujours à vocation pacifique. Cela participe donc au-delà du renforcement de la coopération entre ces États, contribue de manière significative au renforcement de l'intégration sous-régionale et enfin au développement de la coopération Sud-Sud.

    Conclusion du chapitre IV

    La coopération entre le Tchad et le Cameroun, doit permettre d'en faire un bilan et donc d'en tirer des leçons pratiques. Deux leçons fondamentales émergent donc, il s'agit d'abord du renforcement de l'intégration sous-régionale, par l'application pérennisée de la libre circulation des marchandises entre le Tchad et le Cameroun d'une part, et d'autre part, l'application renouvelée de la libre circulation des personnes, services et des capitaux. Il s'agit ensuite, de la garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun ; celle-ci se matérialise par l'existence des représentations réciproques entre ces États et surtout la résolution de leurs litiges par les moyens diplomatiques, notamment la médiation et la négociation.

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    Conclusion de la deuxième partie

    L'état des lieux de la coopération entre le Cameroun et le Tchad, deux grands États de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale, sur les plans diplomatique et économique rend un bilan fort élogieux. En effet, sur chacun de ces domaines respectifs, l'on peut remarquer une évolution de cette coopération dans un sens jugé favorable. Ainsi, sur le plan économique, la coopération Camerouno-tchadienne se caractérise par sa diversité ; cette dernière est basée prioritairement sur la construction des infrastructures notamment de communication, de télécommunications, culturelles et techniques. En outre, ladite coopération est fondamentalement axée sur les échanges commerciaux. Sur le plan diplomatique, cette coopération est davantage renforcée ; ce renforcement est perceptible sur le plan de la sécurité, que ce soit de l'environnement ou des biens et des personnes. Elle est encore plus renforcée au plan judiciaire, dont la matérialisation profonde est l'extradition. Mais, le rendu de l'état de lieux de la coopération entre le Tchad et le Cameroun doit permettre d'en tirer des leçons, dans l'optique d'une consolidation de cette coopération.

    La coopération entre le Tchad et le Cameroun, doit permettre d'en faire un bilan et donc d'en tirer des leçons pratiques. Deux leçons fondamentales émergentes, il s'agit d'abord du renforcement de l'intégration sous-régionale, par l'application pérennisée de la libre circulation des marchandises entre le Tchad et le Cameroun d'une part, et d'autre part, l'application renouvelée de la libre circulation des personnes, services et des capitaux. Il s'agit ensuite, de la garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun ; celle-ci se matérialise par l'existence des représentations réciproques entre ces États et surtout la résolution de leurs litiges par les moyens diplomatiques, notamment la médiation et la négociation.

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    CONCLUSION GENERALE

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    Le MEPDCI a pour mission la coordination, la mise en oeuvre et le suivi de la politique du gouvernement en matière de planification du développement, de recherche et de mobilisation des ressources, de la coopération internationale, d'alimenter l'économie Tchadienne qui rencontre des difficultés tant géographiques, politiques que sécuritaires. Notre étude s'est donc proposé d'esquisser des pistes de solution pour redorer le blason de l'image tchadienne ; à ce titre, elle a été implémentée de manière ambivalente ; d'abord notre rapport de stage destiné à nous apporter une expérience pratique ; mais aussi une analyse théorique de la coopération diplomatico-économique entre les Républiques du Cameroun et du Tchad.

    L'état des lieux de la coopération entre le Cameroun et le Tchad, deux grands Etats de a Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale, sur les plans diplomatique et économique rend un bilan fort élogieux. En effet, sur chacun de ces domaines respectifs, l'on peut remarquer une évolution de cette coopération dans un sens jugé favorable. Ainsi, sur le plan économique, la coopération Camerouno-tchadienne se caractérise par sa diversité ; cette dernière est basée prioritairement sur la construction des infrastructures notamment de communication, de télécommunications, culturelles et techniques. En outre, ladite coopération est fondamentalement axée sur les échanges commerciaux. Sur le plan diplomatique, cette coopération est davantage renforcée ; ce renforcement est perceptible sur le plan de la sécurité, que ce soit de l'environnement ou des biens et des personnes. Elle est encore plus renforcée au plan judiciaire, dont la matérialisation profonde est l'extradition. Mais le rendu de l'état de lieux de la coopération entre le Tchad et le Cameroun doit permettre d'en tirer des leçons, dans l'optique d'une consolidation de cette coopération.

    La coopération entre le Tchad et le Cameroun, doit permettre d'en faire un bilan et donc d'en tirer des leçons pratiques. Deux leçons fondamentales émergent donc, il s'agit d'abord du renforcement de l'intégration sous-régionale, par l'application pérennisée de la libre circulation des marchandises entre le Tchad et le Cameroun d'une part, et d'autre part, l'application renouvelée de la libre circulation des personnes, services et des capitaux. Il s'agit ensuite, de la garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun ; celle-ci se matérialise par l'existence des représentations réciproques entre ces Etats et surtout la résolution de leurs litiges par les moyens diplomatiques, notamment la médiation et la négociation.

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    BIBLIOGRAPHIE

    I- OUVRAGES

    1- DUTHEIL DE LA ROCHERE (J.), Droit communautaire matériel, Hachette supérieur, coll. Les fondamentaux, Paris, mars 2001.

    2- DONY (M.), Droit de la Communauté et de l'Union Européenne, Ed. Presses de l'Université de Bruxelles, Institut d'Etudes Européennes, septembre 2001.

    3- HAAS (E.), the uniting in Europe, Stanford University Press, 1958, p. 16.

    4- ICARD (Ph.), Droit matériel et politiques communautaires, ESKA, 2001, p.774.

    5- LAVERGNE (R.), intégration et coopération régionales en Afrique de l'Ouest, Editions Karthala, CRDI.

    II- THESES ET MEMOIRES

    1- ADINGRA (M.), Les enjeux de l'Union Africaine, Mémoire, www.memoireonline.com.

    2- BAMBA (M.), La liberté de circulation et le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre : cas des espèces CEDEAO ET CEEAC-CEMAC, Université Cheikh ANTA DIOP, 16 février 2013.

    3- DURKHEIM (Emile), De la division du travail social, Paris, Felix Alcan, 1893, 34.P.

    4- DUROSELLE (Jean Batiste), Histoire des relations internationales de 1945 à nos jours, Paris, Armand colin, 2012-2013, 516. p.

    5- FIPA NGUEPDJO (J.), Le rôle des juridictions supranationales de la CEMAC et de l'OHADA dans l'intégration des droits communautaires par les Etats membres, thèse de doctorat, Université PANTHEON-ASSAS, 4 juillet 2011.

    6- GNIMPIEBA TONNANG (E.), Droit matériel et intégration sous-régionale en Afrique Centrale : contribution à l'étude du droit communautaire de la

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    Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, thèse de doctorat, Université de Nice, mars 2004.

    7- KASSABO (L), Le système africain de sécurité collective régionale à l'ère de l'Union Africaine, thèse de doctorat, Université de PADOVE.

    8- PHILIPPE Braillard, La technique et la science comme idéologie, Paris, presse universitaire de France, 1977, 13. p.

    9- SAMUEL P. Huntington, Le choc des civilisations, Simon & Schuster, Odile Jacob, 1996, 22 p.

    III- ARTICLES

    1- BERGEAUD-BLACKER (F), « Halal : d'une norme communautaire à une norme institutionnelle », in « Des normes à boire et à manger » dans Le Journal des Anthropologues, n° 106-107, 2006. Selon l'auteur en arabe, halal signifie « licite ». Ce terme s'applique aussi bien à des objets qu'à des comportements.

    2- FRAYSSE-DRUESNE, « La Convention européenne pour la répression du terrorisme », Revue générale de droit international public, 1978, p. 990.

    3- GATSI (E.A), « Coopération judiciaire entre les Etats membres de la CEMAC : vers la création d'un espace commun ? », revue de droit international et de droit comparé, 2016, n°2, pp. 159-213

    4- KAMTO (M), « Droit et démarcation des frontières à la lumière de l'expérience de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM.

    5- MERCADIER (M.F) « Économie et fonctionnement de la reconnaissance mutuelle dans le règlement Bruxelles I », in BERGEL (J-L), CHEROT (J-Y), CIMAMONTI (S) et MERCADIER (M.F) (coord.), L'émergence d'une culture judiciaire européenne. Actes du colloque organisé à la Faculté de droit d'Aix-

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    Marseille les 16 et 17 janvier 2009, coll. Cahiers de méthodologie juridique, Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix Marseille, 2009, 285 pages

    6- METOU (B.M), « La détermination des frontières internationales des nouveaux Etats africains », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM, p.401

    7- NKRUMAH (K), parlait de « Africa must unite » in L'Afrique doit s'unir, coll. Textes politiques, Paris, Éditions Présence africaine, 2001, 256 pages

    8- NTONGA BOMBA (S-V), « La communauté internationale et la problématique de la souveraineté des Etats et le droit ou le devoir d'ingérence humanitaire », in Regards sur le droit public en Afrique, Mélanges en l'honneur du Doyen Joseph-Marie BIPOUN WOUM, pp.420-439

    9- PELLET (A), « Les fondements juridiques internationaux du droit communautaire », European Academy Law, 1997, pp.198-271

    10- SASSOLI (M) « La définition du terrorisme et le droit international humanitaire », Revue québécoise de droit international, 2007, pp. 29-48

    11- VOYAME (J), « Traits caractéristiques et principe de la Convention de Lugano » et PATOCCHI (P.M) « La reconnaissance et l'exécution des jugements étrangers selon la Convention de Lugano », in L'espace judiciaire européen. La Convention de Lugano du 16 septembre 1988, Collection du CEDIDAC n° 21, Lausanne, 1992, respectivement p. 24 et p. 92.

    IV- TEXTES JURIDIQUES

    1- traité révisé de la CEMAC du 25 juin 2008

    2- convention en matière de transports routiers entre la République du Tchad et la République du Cameroun

    3- protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun relatif à la construction du pont frontalier sur la rivière Mbere

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    4- accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à la création d'une commission ferroviaire Cameroun-Tchad en vue de l'extension du chemin de fer Camerounais vers le Tchad

    5- l'accord sur le transport aérien entre la République du Cameroun et la République du Tchad

    6- décret N°73/347 du 10 juillet 1973 portant ratification de l'accord relatif aux transports aériens entre la République du Cameroun et la République du Tchad.

    7- protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad pour la réalisation de l'interconnexion électrique Cameroun-Tchad et l'électrification des localités transfrontalières.

    8- le mémorandum d'entente entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à l'interconnexion des réseaux de transmission numérique à fibre optique.

    9- protocole d'accord entre le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif aux échanges de programmes de radiodiffusion et de télévision et d'expériences techniques

    10- utilement la convention de partenariat entre l'Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunications (ENSPT) de la République du Cameroun et l'Administration des Postes et Télécommunications de la République du Tchad.

    11- l'accord entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun relatif à la construction et à l'exploitation d'un système de transport des hydrocarbures par pipeline.

    12- l'accord de coopération culturelle, scientifique et technique entre la République du Cameroun et la République du Tchad ; l'accord de coopération technique dans les domaines des sports et de l'éducation physique entre la République du Cameroun et la République du Tchad ; le protocole d'accord en matière de personnel.

    13- constitution camerounaise du 18 janvier 1996

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    14- constitution Tchadienne

    15- conventions sur le climat notamment la convention de Rio de Janeiro,

    16- la COP 21 sur les changements climatiques.

    17- l'accord du 23 octobre 2007 entre le Cameroun et le Gouvernement de la République du Cameroun et le Gouvernement de la République du Tchad relatif à la création d'une commission permanente pour la sécurité.

    18- Convention pour la prévention et la répression du terrorisme adoptée par la Société des Nations (SDN) le 16 novembre 1937

    19- le règlement n° 01/03/CEMAC-UMAC du 4 avril 2003 portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme en Afrique centrale et par la Convention entre les États membres du Comité des chefs de police de l'Afrique centrale (CCPAC) en matière de lutte contre le terrorisme qui a été adoptée par la CEMAC par le règlement n° 08/05-UEAC-057-CM-13 du 5 février 2005.

    20- l'accord de coopération en matière de justice entre le Gouvernement de la République du Tchad et le Gouvernement de la République du Cameroun

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    ANNEXES

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    ANNEXE 1 : ATTESTATION DE STAGE

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    ANNEXE 2 : ACCORD DE CONSTRUCTION ET EXPLOITATION D'UN SYSTEME

    DE TRANSPORT DES HYDROCARBURES PAR PIPELINE

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    ANNEXE 3 : PROTOCOLE D'ACCORD POUR LA REALISATION

    D'INTERCONNEXION ELECTRIQUE CAMEROUN-TCHAD

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    ANNEXE 4 : ACCORD DE COOPERATION TRIPARTITE RELATIF A LA LUTTE
    CONTRE LE BRACONNAGE TRANSFRONTALIER

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    ANNEXE 5 : MEMORANDUM D'ENTENTE RELATIF A L'INTERCONNEXION

    DES RESEAUX DE TRANSMISSION NUMERIQUE A FIBRE OPTIQUE

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    TABLES DES MATIERES

    SOMMAIRE DEDICACE

    REMERCIEMENTS

    SIGLES ET ABREVIATIONS LISTE DES FIGURES RESUME ABSTRACT

     
     
     
     
     

    i

    ii

    iii

    iv

    v

    vi

    vii

    INTRODUCTION GENERALE

     
     
     
     
     

    1

    I- Contexte d'étude et justification du sujet.

     
     
     
     
     

    2

    A-Contexte de l'étude

     
     
     
     
     

    2

    B- Justification du sujet

     
     
     
     
     

    3

    II- Clarification des concepts

     
     
     
     
     

    4

    A-Coopération

     
     
     
     
     

    4

    B-Diplomatie

     
     
     
     
     

    5

    C-Relations diplomatiques

     
     
     
     
     

    6

    D-Economie

     
     
     
     
     

    6

    III- Délimitation du sujet

     
     
     
     
     

    7

    A-La délimitation spatiale

     
     
     
     
     

    7

    B-Délimitation temporelle

     
     
     
     
     

    10

    IV- L'intérêt du Sujet

     
     
     
     
     

    12

    A-Intérêt scientifique

     
     
     
     
     

    12

    B-Intérêt économique

     
     
     
     
     

    12

    V- Objectif d'étude

     
     
     
     
     

    13

    VI- Revue de la littérature

     
     
     
     
     

    13

    VII- Problème

     
     
     
     
     

    18

    VIII- Problématique

     
     
     
     
     

    18

    IX- Hypothèses

     
     
     
     
     

    19

    XI- Plan D'étude

     
     
     
     
     

    20

    PREMIERE PARTIE : PRESENTATION

    DU

    MINISTERE

    DE

    L'ECONOMIE,

    DE

    LA

    PLANIFICATION DU DEVELPPEMENT ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE

    ET DEROULEMNT DU STAGE 22

    CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA STRUCTURE 23

    Section 1 : Aperçu global du MEPDCI 24

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 128

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 129

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
    du Tchad de 2003-2019

    Paragraphe 1 : Historique et localisation du MEPDCI 24

    Paragraphe 2 : la mission du MEPDCI 25

    Section 2 : l'Organigramme de MEPDCI 26

    Paragraphe 1 : la structure et le personnel 26

    a.La Direction de cabinet 27

    b.L'Inspection générale 27

    c.Administration centrale 27

    d.La Direction générale 28

    Paragraphe 2 : Le rôle du MEPDCI dans la coopération économique avec le Cameroun et

    évolution de la coopération entre le Tchad et le Cameroun 40

    Conclusion du 1er chapitre 41

    CHAPITRE 2 : LE DEROULEMENT DU STAGE AU MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DE

    LA PLANIFICATION DU DEVELOPPEMENT 42

    Section I : les activités réalisées et recherche documentaire 43

    Paragraphe 1 : Les différentes directions sillonnées 43

    1.1.La Secrétariat Permanent Des Organisations Non Gouvernementales Et Des Affaires

    Humanitaire (SPONGAH) 44

    1.2.La Direction Générale de la Coopération du Développement 44

    1.3.La Direction de la Coordination et de la Mobilisation des Ressources Extérieures et la

    Direction de la Programmation des Investissements 45

    1.4.La Direction Générale de Service de de l'Economie 45

    Paragraphe 2 : Activités réalisées et recherches effectuées 46

    Section 2 : critiques et suggestions 47

    Paragraphe 1 : critiques et remarques 47

    Paragraphe 2 : Les suggestions 49

    Conclusion du chapitre II 49

    Conclusion de la première partie 50

    DEUXIEME PARTIE II : ANALYSE ET EVOLUTION DE LA COOPERATION

    DIPLOMATICO-ECONOMIQUE ENTRE LE TCHAD ET LE CAMEROUN DE 2003 A 2019

    51

    CHAPITRE III : L'ETAT DE LIEU DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-

    ECONOMIQUE ENTRE LE TCHAD ET LE CAMEROUN 52

    Section I : une coopération diversifiée au plan économique 53

    Paragraphe I : une coopération basée sur la construction des infrastructures 53

    A.Les infrastructures de communication et de télécommunication 54

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 130

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
    du Tchad de 2003-2019

    1.Les infrastructures de communication 54

    2.Les infrastructures de télécommunication 56

    B.Les infrastructures techniques et culturelles 57

    Paragraphe II : une coopération axée sur l'extension des échanges commerciaux 58

    A.L'orientation massive des échanges commerciaux vers l'exportation des produits 58

    B.L'orientation relative des échanges commerciaux vers l'importation des produits 59

    Section II : Une coopération renforcée au plan diplomatique 59

    Paragraphe I : le renforcement de la coopération au plan sécuritaire 60

    A-Le renforcement de la sécurité environnementale 60

    B. Le renforcement de la sécurité des biens et des personnes 61

    Paragraphe II : Le renforcement de la coopération judiciaire entre le Tchad et le Cameroun 64

    A.Une coopération judiciaire fondée 64

    B.Une coopération judiciaire matérialisée 66

    Conclusion du chapitre III 68

    CHAPITRE IV : LES LEÇONS DE LA COOPERATION DIPLOMATICO-ECONOMIQUE

    ENTRE LE CAMEROUN ET LE TCHAD 69

    Section I : le renforcement de l'intégration sous-régionale 70

    Paragraphe I : l'application pérennisée de la libre circulation des marchandises 71

    A.La suppression relative des barrières tarifaires 71

    B.La prohibition effective des barrières non tarifaires 73

    Paragraphe II : L'application renouvelée de la libre circulation des personnes, des services et

    capitaux 74
    A.La consécration de la libre circulation des personnes, services et capitaux par les normes

    communautaires 75
    B.L'observation de la libre circulation des personnes, des services et des capitaux entre le

    Tchad et le Cameroun 76

    Section II : La garantie de la paix et de la stabilité politique entre le Tchad et le Cameroun 77

    Paragraphe I : L'existence des représentations réciproques entre le Tchad et le Cameroun 78

    A.L'existence des représentations diplomatiques 79

    B.L'existence des représentations consulaires 80

    Paragraphe II : L'exigence de résolution des conflits par la voie diplomatique 81

    A.Le recours à la négociation 82

    B.Le recours à la médiation 82

    Conclusion du chapitre IV 83

    Conclusion de la deuxième partie 84

    La coopération diplomatico-économique entre la République du Cameroun et la République
    du Tchad de 2003-2019

    CONCLUSION GENERALE 85

    BIBLIOGRAPHIE 87

    ANNEXES 92

    TABLES DES MATIERES 128

    Rédigé et soutenu par Abdelhamid Barkai Maide Page 131






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera