CONCLUSION GENERALE
Cette étude a été réalisée
dans cinq (5) communes réparties dans les provinces du Kadiogo dans la
région Centre, et de l'Oubritenga dans la région du Plateau
Central. Elle avait pour buts d'identifier les pratiques agroécologiques
sur les sites maraîchers, d'évaluer la situation alimentaire des
ménages, et de montrer l'effet de ces pratiques et systèmes
agroécologiques sur la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des ménages maraîchers.
De l'étude, il ressort que les pratiques
agroécologiques sont adoptées par les maraîchers
agroécologiques, et ce, en fonction de leurs objectifs et des exigences
de la spéculation cultivée. Notre première
hypothèse est donc vérifiée. Une comparaison des
indicateurs de l'effet de l'agroécologie sur la sécurité
alimentaire a montré une situation alimentaire plus favorable pour les
maraîchers agroécologiques. C'est dire que l'adoption des
pratiques agroécologiques pourrait avoir une incidence sur la
sécurité alimentaire et nutritionnelle d'un ménage.
De façon générale, le maraîchage
constitue le secteur de production agricole qui crée de l'emploi
notamment pour les jeunes, pendant la saison sèche. Il est alors
considéré comme un levier pour pallier à
l'insécurité alimentaire. L'agroécologie, elle, favorise
la fertilité des sols grâce à des techniques qui
améliorent leur capacité de rétention en eau et en
nutriments, donc améliore les rendements agricoles. Aussi, l'absence
d'utilisation de pesticides de synthèse a probablement un effet positif
sur la santé des agriculteurs et des consommateurs. Ces
différentes caractéristiques font du maraîchage
agroécologique une solution pertinente pour contrer
l'insécurité alimentaire au Burkina Faso, confirmant ainsi
également notre deuxième hypothèse.
Nos résultats sont basés sur un
échantillon de 60 maraîchers, ce qui limite l'extension des
résultats à l'ensemble des provinces du Kadiogo et de
l'Oubritenga. De même, compte tenu de l'interdiction d'effectuer des
déplacements hors de Ouagadougou pendant un certain temps à cause
de la situation sanitaire liée à l'apparition du coronavirus,
certains groupements agroécologiques initialement visés n'ont pas
pu être touchés, ce qui nous a limité dans nos analyses.
Par ailleurs, la longueur du questionnaire a engendré un certain
agacement de la part de certains répondants conventionnels estimant
délaisser leur activité pour répondre au questionnaire.
Malgré les insuffisances et les lacunes de ce travail, les
résultats obtenus pourraient servir d'éléments de base
pour des investigations plus approfondies.
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Recommandations
Au regard des résultats de l'étude et de la
volonté du gouvernement burkinabé à améliorer le
niveau de sécurité alimentaire et nutritionnelle de sa
population, à travers le développement de pratiques innovantes
agroécologiques, nous formulons des recommandations à l'endroit
de :
v Etat burkinabè :
- Accompagner les promoteurs agroécologiques en
subventionnant les intrants agricoles (semences améliorées,
compost, etc.) ;
- Promouvoir la création de marchés locaux
dédiés aux produits agroécologiques.
v Structures de recherche :
- Améliorer les formulations des produits
phytosanitaires naturel, afin d'accroître leur efficacité ;
- Privilégier la communication participative «
chercheurs-paysans » pour une meilleure adoption des pratiques et
systèmes agroécologiques.
Perspectives
En perspective, une analyse de l'état nutritionnelle
des ménages maraîchers, dans les zones urbaine et
péri-urbaine de Ouagadougou permettrait de compléter les
résultats notre étude. Aussi, d'intégrer les
systèmes et pratiques agroécologiques dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire et la malnutrition au Burkina Faso.
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