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L'union africaine face aux graves violations des droits de l'homme.


par Paul Sékou Yaradouno
Université Général Lansana Conté Sonfonia Conakry  - Master 2 Droits de l'Homme et droit humanitaire 2019
  

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B. Pour la démocratie

Concernant la question de la démocratie, l'avenir de l'UA se désigne également à ce niveau car, Les Etats membres s'engagent à promouvoir et à protéger, dans le respect de la démocratie, les droits humains et des peuples, à consolider institutions et la culture, ainsi qu'à garantir la bonne gouvernance et l'Etat de droit, conformément aÌ la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et aux autres instruments pertinents en matière des droits fondamentaux de la personne humaine. Voilà pour la théorie. Mais en pratique ?

En effet, d'aucuns ont déjà fait mention sur l'incertitude de l'UA à faire face à une franche et sérieuse volonté de préserver les droits de l'homme de tout violation et cela, quel que soit sa nature. Et, d'autres se montrent moins diplomatiques. Pour Thabo Mbeki, ex président d'Afrique du Sud et premier président de l'Union Africaine (de juillet 2002 à juillet 2003), « nul ne peut nier qu'une grande partie de l'Union Africaine a fini par devenir une coterie sans principes, déterminée à profiter du pouvoir politique pour s'enrichir, portée par une idéologie selon laquelle la vocation première du pouvoir est d'enrichir ses détenteurs. Dans une grande partie de l'Afrique, cette conception du pouvoir politique a fait des émules au sein de la soi-disant classe politique, et cette aptitude à s'enrichir au mépris des plus pauvres a été rendue possible par une mainmise unique, exclusive, sur le pouvoir politique. Une grande partie de la vie politique locale n'est désormais qu'une lutte sans merci pour le pouvoir, avec pour objectif l'enrichissement personnel aux dépens du développement national et social que promettait l'adoption, lors de l'Assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1960, de la déclaration fondant l'Organisation de l'unité africaine »310(*).

Ce constat ne fait que renforcer que les déroutes de l'UA face à la gestion du pouvoir politique en Afrique mais aussi de son incapacité à gérer la question démocratique dans la région. Dès lors, l'incertitude sur son avenir et à travers elle, l'avenir de la démocratie dans la perspective de la lutte contre les graves violations aux droits de l'homme. Car, l'UA est perçu par certains observateurs comme une solution face aux problèmes du continent notamment, la question liée à la préservation des droits de l'homme face aux atteintes portées contre ces dits droits.

Ainsi 'existence d'institutions politiques indépendantes et impartiales vis-à-vis des citoyens est un impératif pour la protection des droits de l'Homme. C'est ce qui fait dire à M. Karel Vasak que « les droits de l'Homme procèdent directement de l'aménagement des institutions politiques (...) Ils se trouvent donc dans une dépendance étroite par rapport au régime juridique de la société prise comme tout » 30. L'existence de telles institutions est une nécessité pour le renforcement de la protection des droits de l'Homme. Cela se vérifie actuellement dans la plupart des pays en développement dont le régime politique est dictatorial, mis en place par le fait d'un coup d'Etat ou d'élections truquées. Si ces institutions ne sont pas impérativement d'institutions démocratiques, il n'en demeure pas moins qu'elles doivent garder leur autonomie et être impartiales à l'égard des gouvernés.

Le pouvoir exécutif, parlementaire et judicaire voire l'appareil étatique dans son ensemble et l'administration doivent respecter la loi et la faire respecter sans discrimination aucune et ce, pour l'intérêt de la société.

* 310 http://www.courrierinternational.com/article/2012/09/27/une-decennie-d-echecs« Union Africaine. Une décennie d'échecs (traduit du Sunday Times) » (en ligne) 2013. Consulte le 20/03/2019 à 20h

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle