CHAPITRE 2 : LES PLANS DE DEFENSE NATIONAUX
Au niveau institutionnel, la réponse à une menace
ou à un éventuel emploi de matières chimiques,
radiologiques ou biologiques à des fins malveillantes s'est traduit par
l'élaboration de plans spécialisés, les plans
gouvernementaux NRBC (Piratox, Piratom, Biotox), qui s'intègrent dans
un
41
dispositif global de prévention et de lutte contre le
terrorisme. Ce dispositif comprend :
1. Le plan vigipirate avec ses 4 niveaux d'alerte
- accentuer la vigilence
- prévenir une action terroriste
- prévenir des attentats graves
- prévenir des attentats majeurs
2. Les différents plans d'intervention (plan rouge, plan
blanc, plans particuliers) 3.Les circulaires spécialisées (700,
800) qui sont en annexe de ce mémoire
4. Le dispositif « plis, colis et substances
suspectées de contenu des agents biologiques chimiques ou encore
radioactif dangereux.
5. Les guides opérationnels (radiologiques ou
chimiques).
En cas d'évènement accidentel ou d'attentat, les
plans de secours sont alors activés puis complétés
(suivants les cas) par un plan spécialité NRBC.
Classiquement, le gouvernement a mis en place des plans de
secours généraux (section 1) ainsi que des plans de secours
spécialisés (section 2).
SECTION 1 : LES PLANS DE SECOURS
GÉNÉRAUX
Le système hospitalier doit être prêt à
accueillir d'éventuelles victimes en cas d'attaque (1), ainsi, tout a
été mis en oeuvre pour qu'ils soient équipés pour
une telle occasion, car le problème majeur c'est qu'en cas d'attaque, le
chaos va s'imposer, et il faut être préparé en amont pour
faire face à de
41
NRBC : nucléaire, radiologique, biologique et chimique
Page 64 sur 93
telles situations. De cette manière des plans rouges et
des plans blancs (2) ont été mis en place, et permettront de
faire face, au mieux, à une attaque chimique ou biologique.
§1. L'organisation du système hospitalier en
cas d'afflux de victimes
L'organisation du système hospitalier en cas d'afflux de
victimes est prévue par la circulaire du 3
42
mai 2002: dans chaque zone défensive civile, en cas de
risque de NRBC, c'est le préfet de la zone qui coordonne les
différentes actions, les relais étant assurés au niveau
départemental.
Des établissements de santé de
référence sont alors identifiés pour accueillir les
patients affectés par des agents du risque bactériologique
(Bordeaux, Lille, Lyon, Nancy, Marseille, Paris43, Rouen, Rennes,
Strasbourg). Les hôpitaux militaires eux aussi ont des capacités
spécifiques pour accueillir des patients militaires ou pour renforcer,
si nécessaire, le dispositif hospitalier civil.
De cette manière, dans chaque zone, les hôpitaux
référents coordonnent la prise en charge des patients et des
prélèvements. Ils doivent donc se doter d'une organisation et de
locaux adaptés, permettant d'accueillir et d'isoler les malades, de
traiter les prélèvements, et d'effectuer un diagnostic rapide.
Ils accueillent aussi des unités de décontamination et les SAMU
qui leur sont rattachés ont été invités à
compléter le cas échéant leurs protocoles d'intervention.
Du matériel de première urgence est prévu afin de
renforcer les capacités de réanimation en cas d'afflux massif.
Ainsi, plus de 2 000 respirateurs ont été
achetés pour l'assistance respiratoire des victimes
hospitalisés.
Par ailleurs, chaque établissement de santé se
doit d'élaborer un plan d'accueil pour un grand nombre de victimes,
prévoyant les moyens à mobiliser en coordination avec les niveaux
départemental et zonal. La décision de déclencher un plan
plan avec activation d'une cellule de crise est tous la responsabilité
du directeur de l'établissement concerné, qui doit ensuite en
informer le préfet du département.
42 Circulaire DHOS/HFD 3 mai 2002
43
|
Pitié Salpétrière et Bichat
|
Page 65 sur 93
§2. Les plans rouges et blancs
A. Le plan rouge
Institué par le décret du 6 mai 1988 , il organise
la mise en place d'un dispositif de secours pré-
44
hospitaliser en cas d'événement provoquant un
nombre élevé de victimes.
Au niveau départemental, la mise en oeuvre de ce plan
est placée sous la responsabilité du préfet,
assisté d'un directeur des secours médicaux ou d'un
médecin des sapeurs pompiers.
Les services de secours impliqués sont essentiellement
des sapeurs pompiers. Suivant les principes de la médecine de
catastrophe, un poste médical avancé chargé de la prise en
charge urgente, du triage et de la catégorisation des victimes, est
installé à proximité des lieux de l'intervention. Les
patients qui nécessitent une prise en charge hospitalière sont
acheminés vers les centre hospitaliers à l'aide de
véhicules médicalisés.
B. Le plan blanc
Le plan blanc a été présenté dans
la circulaire du 3 mai 2002 45 . Les principes
généraux sur lesquels chaque établissement de santé
doit s'appuyer pour organiser l'accueil des victimes constituent le « plan
blanc ».
Ces plans hospitaliers sont intégrés dans un
schéma départemental qui défini le rôle et la place
de chaque établissement de santé en situation exceptionnelle,
plus l'accueil et le traitement d'un nombre important de victimes.
Concernant les risques spécifiques, nucléaires,
biologiques et chimiques, , des établissements référents
ont été désignés pour chaque zone de
défense, en fonction du risque ou de la menace
44 Décret numéro 88-622
45
|
Circulaire relative à l'afflux des victimes dans les
établissements de santé
|
Page 66 sur 93
considérée. Ils sont donc identifiés
selon leur niveau d'équipement ainsi que de leur spécialisation,
en vue de constituer réseau de compétences.
|