SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: L'EXISTENCE D'ARMEMENTS RENDANT POSSIBLE
UNE
ATTAQUE TERRORISTE
TITRE 1 : LA MENACE DES ARMES CHIMIQUES ET
BIOLOGIQUES
CHAPITRE 1 : LES ARMES CHIMIQUES
CHAPITRE 2 : LES ARMES BIOLOGIQUES
TITRE 2 : LE MANQUE D'EFFICACITÉ DES
GOUVERNEMENTS POUR FAIRE FACE
AU TERRORISME CHIMIQUE ET BIOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : LA CONCLUSION D'ACCORDS INTERNATIONAUX
POUR
METTRE FIN AU TERRORISME CHIMIQUE ET BIOLOGIQUE
CHAPITRE 2: LE DESARMEMENT DES PAYS
SECONDE PARTIE : UN DANGEREUX CONTEXTE
GEOPOLITIQUE
TITRE 1 : LA PRESENCE DE NOMBREUSES ARMES CHIMIQUES
DISSIMULEES
MARLGRÉ LES ACCORDS INTERNATIONAUX
CHAPITRE 1 : L'ACTUALITÉ DU TERRORISME CHIMIQUE
ET
BIOLOGIQUE DANS LE MONDE
CHAPITRE 2 : LE POIDS DE LA MENACE
TITRE 2 : LA MENACE TERRORISTE : UNE ARME AU SERVICE
DU
GOUVERNEMENT?
CHAPITRE 1: L'UTILISATION PAR LE GOUVERNEMENT DE LA
MENACE
TERRORISTE POUR IMPOSER UN POUVOIR DE MOINS EN MOINS
DEMOCRATIQUE
CHAPITRE 2 : LES PLANS DE DEFENSE NATIONAUX
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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INTRODUCTION
« Le meilleur savoir-faire n'est pas
de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de
vaincre l'ennemi sans combattre »
Sun Tzu, L'art de la Guerre
Selon les dire du livre de l'Apocalypse, le monde va tomber
dans le chaos. En effet, d'après le livre de l'Apocalypse, les trois
Cavaliers sont aux portes de la Terre. Le Cheval verdâtre promet
d'infecter le monde entier avec une pandémie massive. Il
représente les maladies et les épidémies qui tueraient un
quart de la population mondiale. Cela est-il envisageable aujourd'hui ?
Il y a toujours des risques de pandémies. La peste
noire est la pandémie la plus connue de notre histoire, son taux de
mortalité était énorme et ses effets désastreux :
il aura fallu 150 ans pour que la population se remette de cette maladie
mortelle. La peste noire fut un véritable désastre, elle tuait un
européen sur 3, alors qu'à cette époque les gens
voyageaient peu. Or, aujourd'hui les gens voyagent beaucoup et les
aéroports peuvent propager la maladie au 4 coins de la planète.
Le problème majeur serait d'empêcher l'épidémie de
se propager.
La grippe espagnole en 1918 a fait entre 50 et 130 millions de
morts dans le monde. Comme la population mondiale a triplé, cela
voudrait dire qu'aujourd'hui elle tuerait entre 150 et 450 millions de gens et
pourrait frapper à n'importe quel moment, engendrant des
conséquences mortelles, comme le prédit le Livre de
l'Apocalypse.
Le virus de la grippe ne peut pas être
éradiqué, une pandémie peut arriver à n'importe
quel moment, et la mondialisation est un facteur clé : la maladie peut
se propager dans le monde entier. L'ironie est alors que la maladie la plus
mortelle n'est pas celle qui tue immédiatement, mais celle qui aurait
une période d'incubation très lente, car on serait infecté
sans le savoir, et ainsi on contaminerait d'autres victimes.
D'autres horreurs peuvent être à envisager.
Quelle forme peut prendre la pandémie ? Certains imaginent un
scénario effrayant, à travers une guerre biologique. Le poison
est une arme biologique efficace. A l'époque déjà des
combattants infectaient les puits ravitaillant les camps ennemies afin de leurs
transmettre des maladies. Il en était de même pour les couvertures
infestées de variole, qui étaient données aux ennemis.
Les gaz et autres agents bactériologiques ont un impact
médiatique souvent hors de proportion par rapport à leur
efficacité réelle: ils suscitent en effet toujours une peur
psychologique nettement supérieure aux résultats plutôt
douteux qu'ils permettent en réalité d'obtenir sur le plan
tactique et stratégique.
Les évènements syriens ont montré que ce
qui est inadmissible du point de vue de la communauté internationale ce
n'est pas de tuer des civils, c'est d'utiliser des armes chimiques. La question
est donc de savoir qu'est ce qui rend ces armes plus choquantes que les
autres.
On peut citer au moins deux raisons :
Tout d'abord depuis une centaine d'années, la
communauté internationale tente de bannir l'utilisation des armes dites
non discriminantes, c'est-à-dire des armes qui par nature ne font pas la
différence entre soldats et civils. Les armes chimiques en font partie,
mais aussi les armes bactériologiques et nucléaires et les mines
antipersonnel.
La seconde raison tient au statut particulier des armes
chimiques. Depuis le traumatisme de la Première Guerre mondiale,
où 90 000 soldats sont morts gazés, elles n'ont été
utilisées que par l'Italie en 1935 pour conquérir l'Ethiopie; par
les troupes nippones pendant la guerre sino-japonaise, et par Saddam Hussein
contre l'Iran et les Kurdes.
Même Hitler, qui en possédait pourtant
énormément, n'en a jamais fait usage sur le champ de bataille car
lui-même en a vu les dégâts lors de la première
guerre mondiale, et il savait que s'il utilisait ce genre d'armes, les autres
états en feraient de même.
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Cette très rare utilisation d'armes chimiques à
contribué à les rendre de plus en plus taboues.
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En 1993, 5 ans après l'attaque de Saddam Hussein sur
les kurdes irakiens, la plupart des pays du monde se sont engagés par
traité à démanteler leur arsenal. Puis, plus de 80% des
stocks de gaz de combat déclarés dans le monde, ont
été détruits.
Sous la pression de la communauté internationale, la
Syrie a annoncé qu'elle renoncerait également à son
arsenal chimique et qu'elle signerait le traité.
A l'heure actuelle, les armes chimiques font beaucoup parler
d'elles. Comme l'a dit le président Obama dans un discours du 10
septembre à la nation, ces armes peuvent « tuer à une
échelle massive, sans distinguer le soldat du nourrisson ». Cet
argument est d'ailleurs maladroit puisque depuis la seconde Guerre Mondiale -
des Américains comme des Allemands - n'ont pas distingué les
civils des militaires. Dès la première guerre mondiale en 1915,
l'armée allemande utilisait à Ypres des bouteilles
libérant du chlore, qui, porté par le vent, atteignit les soldats
français et anglais.
Les français répliquèrent, et l'usage des
gaz toxiques ne fut que se développer. L'horreur suscitée par
cette nouvelle technique de guerre explique que, dans le traité de
Versailles signé avec l'Allemagne en 1919, l'emploi de ces gaz
asphyxiants fut interdit. Malgré cela, Mussolini utilisa ces armes en
Ethiopie. Obama évoqua aussi l'utilisation de gaz par les nazis pour
commettre l'holocauste, mais évita de mentionner l'usage intensif qui en
a été faite pendant la guerre américaine menée au
Vietnam.
En effet, « l'Agent Orange » désigne un
mélange de deux molécules herbicides, produites principalement
par deux firmes1 , destiné primitivement à
l'agriculture et considéré comme non toxique. Cependant, au
Vietnam, il sera surdoué 13 fois pour défolier les forêts,
sur les routes et aux frontières pour créer un No Man's Land et
empêcher ainsi les Vietcongs de s'y cacher, mais également dans le
but de détruire les récoltes et ainsi affamer l'ennemi et les
populations.
Le nom d'Agent Orange provient des bandes de couleur orange
inscrites sur les fûts dans lesquels été stocké.
1
Les firmes Mosanto et Dow Chimicals
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L'herbicide fut testé en 1959 au Vietnam, puis à
partir de l'été 1961 Kennedy donna son accord pour le programme
d'épandage . Cependant, Monsanto avait délibérément
caché à l'armée
2
américaine que la version militaire (l'Agent Orange)
connait une plus grande concentration de dioxine TCDD que la version agricole
habituelle.
Un document interne, qui a été
déclassé par la firme Dow Chimicals (datant du 22 février
1965) relate une réunion secrète de principaux fournisseurs de
l'Agent Orange, pour discuter des problèmes d'ordre toxicologiques. En
1969, une étude de l'Institut National de la Santé
américain révélait le résultat d'expériences
réalisées sur des souris soumises à des doses importantes
de l'Agent Orange : bébés morts-nés, malformations
foetales, etc. De ce fait, en 1971 l'armée américaine interrompit
ses épandages, et le gouvernement américain interdit le retour
aux USA des stocks restant, ce qui a provoqué des déversements
sauvages dans des zones isolées, ainsi qu'à des enfouissements
dépourvu de toute considération écologique, ou encore
à des incinérations.
Malheureusement, durant une dizaine d'années des avions
avaient déversé l'Agent Orange sur les campagnes, soir
près de 80 millions de litres contenant au total 400kg de dioxine
TCDD3. Bilan, 300 villages furent contaminés et un chercheur
a évalué à 400 000 hectares les terres agricoles qui
furent ainsi empoisonnées.
Suite à cette guerre, les conséquences ont
été désastreuses: entre 2 et 5 millions de vietnamiens ont
été exposés à ce gaz, et 800 000 personnes sont
tombées malades.
Les effets de tels épandages se perpétuent
encore aujourd'hui, ce qui illustre la dangerosité de l'utilisation de
telles armes, car à l'heure actuelle des enfants naissent avec des
déformations monstrueuses : des bébés naissent avec deux
têtes, ou encore avec trois jambes. Les familles ne comptent plus les
handicapés, et dans un pays pauvre comme le Vietnam, le gouvernement n'a
pas les moyens d'apporter une aide. A l'heure actuelle, 150 000 enfants
vietnamiens souffrent de déformations supposées dues à la
dioxine.
2 appelé d'abord « Opération trail Dust
» (traînée de poussière) puis « Opération
Ranch Hand » (ouvrier agricole).
3 selon l'Académie nationale des sciences des
États-Unis
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Washington, qui nie toute responsabilité, verse
toutefois depuis 1989 Ypres de 54 millions de dollars aux Vietnamiens
handicapés, et ont lancé depuis 2012 des opérations de
décontamination à Danang. De plus, les soldats américains
qui ont manipulé ces armes développent les mêmes
symptômes que les victimes vietnamiennes, et n'ont pu obtenir de
véritable dédommagement4.
Saddam Hussein aussi était friand des armes chimiques
dans sa guerre contre l'Iran, même si les médias ne sont pas
très bavards sur le sujet. Quand au massacre de la population Kurde
d'Halabja par Saddam, il fallu attendre5 que le régime
irakien devienne notre ennemi pour que les médias en parlent.
La menace est réelle. En effet, il faut savoir qu'une
20ène d'entreprises allemandes , françaises, néerlandaises
et suisses ont vendu à l'Irak (entre 1981 et 1991) près de 55
tonnes de produits destinés à la fabrication d'armes
chimiques.
En 1993, une convention internationale sur l'interdiction des
armes chimiques est signée par 190 pays, et porte sur l'usage, la
production, le stockage, mais aussi la destruction de ces armes. Un organisme
de vérification des engagements a même été
créé (OIAC). Le calendrier envisageait leur élimination
complète en avril 2007, mais comme il le sera étudié dans
ce mémoire, les délais peuvent être rallongés.
Il convient de préciser que le sujet du terrorisme
chimique est intéressant car certains Etats n'ont pas signé cette
convention. Et même si cette convention a été signée
et ratifiée par certains Etats, rien ne prouvent qu'ils ne
possèdent pas des stocks secrets.
4 Faute de pouvoir mettre en cause l'État
fédéral américain, ils attaquèrent en justice les
firmes ayant fabriqué ces produits et d'abord Monsanto. Comme toujours,
dans ce genre de procès, il est difficile de démontrer le lien
entre le cancer et le produit mis en cause. Si bien qu'en 1984, les
vétérans américains durent se contenter d'un
règlement amiable : les fabricants de l'agent orange acceptèrent
de payer 180 millions de dollars à 4 000 Américains qui
reçurent, suivant les cas, entre 256 et 12 800 dollars. Un
dédommagement sans rapport avec les frais médicaux auxquels ils
devaient faire face.
5
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Comme le remarque le journaliste Robert Fisk
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L'intérêt de ce sujet est de
déterminer quelles armes chimiques et biologiques existent de nos jours,
afin de comprendre l'étendue des risques, et d'analyser les moyens mis
en oeuvre par la coalition internationale pour lutter contre ce danger. Il
s'agit de définir l'étendue de la menace dans le contexte
géopolitique actuel, de manière à avoir une vision
d'ensemble sur le sujet, pour en maîtriser les tenants et les
aboutissants.
De manière classique, l'étude se portera dans un
premier temps sur la nature des armes chimiques et biologiques
d'actualité dans le monde, notamment à travers des explications
précises et historiques, ainsi que des moyens mis en oeuvre au niveau
international pour lutter contre ce fléau, et la constatation
sévère de l'inefficacité de ces mesures.
Puis il s'agira dans une seconde partie de tenter de
comprendre le contexte géopolitique actuel, afin de prendre conscience
de l'ampleur de la menace d'une attaque terroriste chimique ou biologique.
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