WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Pratiques de la gestion de trésorerie par les PME au Maroc.


par SaàƒÂ¯d EL MOUSSAFIR
Faculté des Sciences de Gestion ISIAM Universiapolis Agadir - Master finance contrôle de gestion 2020
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Encadrant ISIAM :

Mr JEBLI ALI

Réalisé par :

EL MOUSSAFIR SAID

Année universitaire : 2019 - 2020

Mémoire de fin d'études

5ème année

Programme 2ème Cycle

FINANCE ET CONTROLE DE GESTION

Sous le thème

Pratiques de la gestion de trésorerie par les PME

au Maroc

2

Dédicace

Je dédie ce travail

A mes chers parents en termes de reconnaissance, d'amour et de

respect.

Pour tout l'amour qu'ils n'ont jamais cessé de me donner, et leurs
efforts pour me voir réussir dans la vie.

A mes chères soeurs et mon cher frère.

3

Remerciements

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements et ma profonde
gratitude à Mr JEBLI ALI pour m'avoir encadré dans mon mémoire
de fin d'études.

Je tiens à remercier aussi ma famille pour son soutien moral et
financier et pour tous ses sacrifices.

Un grand merci à mes professeurs et mes collègues de la Faculté des
Sciences de Gestion ISIAM-Agadir
.

Finalement, je remercie tous ceux qui ont contribué de près ou de loin
à la réalisation de ce travail.

4

Avant-propos

À l'occasion de chaque fin d'année d'études universitaires en 2ème cycle, les étudiants de la Faculté des Sciences de Gestion ISIAM-Agadir sont tenus de réaliser leur projet de fin d'études. Ainsi, ils enrichissent les concepts qu'ils ont étudiés par une application pratique réelle sur le terrain. De plus, ils approfondissent leurs connaissances dans plusieurs domaines dans le but d'acquérir le maximum d'expérience, ce qui les aidera à entrer dans le marché du travail après l'obtention de leur diplôme.

Suite à cette obligation, nous avons réalisé ce mémoire de recherche dans le cadre de finaliser notre seconde année en master spécialisé : FINANCE ET CONTROLE DE GESTION.

Cette recherche approfondie dans le domaine de la finance que nous affectionnons particulièrement, a été l'une des expériences les plus importantes qui ont contribué au développement de nos capacités et nos compétences à tous les niveaux, que ce soit personnel ou professionnel, ce qui nous a permis d'appliquer l'ensemble des connaissances que nous avons acquis sous forme de cours magistral et d'exercices. Ainsi, nous avons pu faire le lien entre ces derniers au niveau de notre formation et son application sur le terrain, ce qui nous a donné une vraie vision sur l'entreprise en réalité.

Autres que nos motivations personnelles quant au choix du sujet de mémoire, ce thème a été considéré l'un des sujets de recherche les plus intéressants pour aller loin dans le domaine de la finance. Ainsi, la partie la plus importante de notre travail consiste à étudier et assimiler les mécanismes qui permettent de mieux comprendre et gérer la trésorerie.

Au cours de cette réflexion, il a alors fallu trouver les moyens à utiliser ainsi que les informations pertinentes pour améliorer la gestion de la trésorerie à court terme pour les PME au Maroc.

5

Table des matières

Dédicace 2

Remerciements 3

Avant-propos 4

Liste des tableaux 7

Liste des figures 8

Introduction générale 10

Choix du thème 11

Problématique, objectif et sous-objectifs 12

Positionnement épistémologique et méthode de recherche 13

Annonce du plan 14

Première partie : Etude théorique de la gestion de trésorerie à court terme 15

Chapitre 1 : Cadre d'analyse de la gestion de trésorerie 16

Section 1 : Trésorerie et cycle d'exploitation 16

Section 2 : Gestion de trésorerie et BFR 18

Section 3 : Analyse du besoin en fonds de roulement 19

Section 4 : Analyse du tableau de flux 25

Chapitre 2 : Importance des prévisions de la trésorerie 34

Section 1 : Déterminants de la détention de trésorerie 34

Section 2 : Démarche de prévision de la trésorerie 38

Section 3 : Techniques d'optimisation de la trésorerie 53

Section 4 : Optimisation de la trésorerie et réduction des coûts 59

Hypothèses de travail 64

Deuxième partie : Enquête sur la gestion de trésorerie à court terme des PME au Maroc

66

Chapitre 1 : Cadre d'analyse de l'enquête 67

Section 1 : Cadre théorique du questionnaire 67

6

Section 2 : Méthodologie de l'enquête 70

Section 3 : Buts et limites de l'enquête 71

Chapitre 2 : Analyse des résultats et leur discussion 73

Section 1 : Echantillon de l'enquête 73

Section 2 : Discussion des résultats de l'enquête et validation des hypothèses 75

Section 3 : Recommandations et suggestions 95

Conclusion générale 97

Bibliographie 99

Annexes 107

Annexe 1 : Questionnaire de l'enquête 107

7

Liste des tableaux

Tableau 1 : Tableau pluriannuel des flux financiers

30

Tableau 2 : Tableau des emplois-ressources

32

Tableau 3 : Plan de financement prévisionnel

42

Tableau 4 : Prévision des encaissements

45

Tableau 5 : Prévision des décaissements

46

Tableau 6 : Prévision de la TVA collectée (budget de TVA)

47

Tableau 7 : Prévision de la TVA récupérable (budget de TVA)

48

Tableau 8 : Plan de trésorerie prévisionnel

49

Tableau 9 : Modèle de fiche en valeur

52

Tableau 10 : Entreprises répondantes à notre questionnaire

73

Tableau 11 : Classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs

76

Tableau 12 : Classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs d'activité

77

Tableau 13 : Classification des entreprises répondantes selon leurs formes juridiques

78

Tableau 14 : Classification des entreprises répondantes selon leur chiffre d'affaires

80

Tableau 15 : Classification des entreprises répondantes selon leur effectif

81

8

Liste des figures

Figure 1 : Caractéristique principale de l'analyse statique et dynamique

25

Figure 2 : Les méthodes de l'analyse financière

26

Figure 3 : Tableau de flux sans prise en compte des décalages de trésorerie

27

Figure 4 : Démarche de réalisation d'une prévision de trésorerie

39

Figure 5 : Documents de la prévision de la trésorerie

40

Figure 6 : Variation du solde de trésorerie par rapport au temps dans le cas d'une erreur d'équilibrage ou de contre-phase

54

Figure 7 : Solde de trésorerie dans le cas d'une sur-mobilisation

55

Figure 8 : Solde de trésorerie dans le cas d'une sous-mobilisation

56

Figure 9 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs

76

Figure 10 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs d'activité

77

Figure 11 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leurs formes juridiques

79

Figure 12 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leur chiffre d'affaires

80

Figure 13 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leur effectif

82

Figure 14 : Représentation graphique du degré d'importance accordé à la gestion de la trésorerie

83

Figure 15 : Représentation graphique de la détention d'une stratégie de gestion de la trésorerie

84

Figure 16 : Représentation graphique des différentes bases d'élaboration d'un budget de trésorerie

85

Figure 17 : Représentation graphique des différents rôles d'un trésorier en entreprise

86

Figure 18 : Représentation graphique des différentes stratégies de gestion de trésorerie adoptées

87

9

Figure 19 : Représentation graphique des différentes origines des problèmes de trésorerie

 

89

Figure 20 : Représentation graphique des différentes façons de réduire les insuffisances de trésorerie

90

Figure 21 : Représentation graphique des différentes façons de profiter des excédents de trésorerie

91

Figure 22 : Représentation graphique de l'atteinte de l'objectif de gestion prévisionnelle de la trésorerie

93

10

Introduction générale

La gestion de la trésorerie est un outil essentiel qui vise à établir la situation financière d'une organisation. C'est également un ensemble de mécanismes établis par la direction pour assurer à l'entreprise des soldes de trésorerie optimaux à tout moment, afin d'atteindre ses objectifs soit à court ou bien à long terme. Le recouvrement de trésorerie doit être assorti aux dépenses de l'entreprise, de manière à éviter les soldes inutilisés ou ce qu'on appelle : « la liquidité oisive ».

La gestion de trésorerie est aussi l'utilisation appropriée des ressources de trésorerie d'une entité. Elle sert à maintenir le fonctionnement d'une organisation en utilisant au mieux ses ressources en espèces ou en liquidités.

Ainsi, elle consiste à gérer les fonds d'une entreprise afin de maximiser ses disponibilités. Cela inclut les politiques et procédures adoptées par la direction pour contribuer à la réalisation des objectifs (à court, moyen et long terme) définis par l'entreprise. Il s'agit donc d'un ensemble de lignes directrices, conçu par l'organisation pour garantir en permanence des soldes de trésorerie optimaux.

Cela nécessite une planification efficace des liquidités, via la délégation et l'approbation des dépenses en espèces par le responsable concerné, ainsi que la prise des bonnes décisions dans le but d'affecter la liquidité de manière appropriée. Cela garantira à l'entreprise d'honorer ses obligations, en lui permettant de répondre efficacement à ses besoins sans aucune difficulté.

Généralement, les petites et moyennes entreprises (PME) marocaines manquent des compétences nécessaires pour surveiller et contrôler leur gestion de trésorerie. Cela conduit à une croissance financière limitée, d'où l'incapacité de ces dernières à être plus compétitives (tout en augmentant leurs actifs), à ouvrir plus de branches d'activité et à augmenter leur performance à tous les niveaux.

Donc les PME marocaines doivent générer suffisamment d'argent pour pouvoir répondre aux besoins de leurs opérations commerciales immédiates. Mais cet argent ne suffira pas à créer de la richesse s'il n'existe pas un raisonnement financier adéquat qui pourrait aider les dirigeants à aller de l'avant et atteindre les objectifs de l'entité.

11

Choix du thème

La contribution au développement de la performance des entreprises (surtout des PME en voie de développement) est qu'elles cherchent l'équilibre financier et leur autonomie. Cela est étroitement lié à la bonne gestion de leur trésorerie. On parle ainsi de la prise de décisions financières à court terme pour accroître le rendement au niveau maximal, mais aussi les revenus et la valeur du patrimoine de l'entité, ceci étant le but ultime des dirigeants. Cependant, le département financier est considéré comme l'une des sections les plus risquées dans l'entreprise, quoiqu'il constitue la part la plus petite dans l'actif de cette dernière (ça dépend de la nature de l'activité principale de l'entité). La planification optimale de la trésorerie a donc incité les chercheurs à s'intéresser à ce sujet en lui donnant une grande importance, d'autant plus que la première étape de la mise en place d'un projet commence toujours par la prévision de ses cash-flows, et cela entre aussi dans les impératifs de la fonction de « trésorier ».

Avant de réaliser ce travail, le trésorier ou le responsable chargé de cette mission au sein de l'entreprise, doit tout d'abord comprendre le cadre d'analyse de la trésorerie et ses relations avec l'ensemble des composants qui constituent le patrimoine global de l'entreprise ainsi que son importance. Ceci nécessite beaucoup de sagesse et des connaissances approfondies dans ce domaine dans les moindres détails, afin de réussir cette mission et permettre à l'entreprise de progresser et prospérer.

Sur le plan pratique, l'application des théories existantes sur le sujet permettra aux entreprises d'optimiser la gestion de leur trésorerie, en leur offrant une visibilité immédiate de la situation et des prévisions de cette dernière. Cela aidera aussi les PDG et les propriétaires de ces entreprises à faire face aux différents risques plus efficacement, en disposant des bonnes informations sur les liquidités disponibles. Ainsi, les cadres supérieurs peuvent mieux analyser les scénarios potentiels et réagir plus rapidement aux tendances et évolutions du marché, en mettant en place des stratégies adaptées pour la gestion des risques liés à la trésorerie.

12

Problématique, objectif et sous-objectifs

A. Problématique :

La question de la bonne gestion de l'ensemble des départements de l'entreprise a toujours été nécessaire pour augmenter la performance globale de cette dernière, surtout lorsqu'on parle d'une PME qui a pour ambition de s'agrandir et se faire une meilleure place dans le marché.

Généralement, une bonne gestion permet à l'entreprise de travailler dans de meilleures circonstances dans le but d'assurer sa pérennité, grâce notamment à la recherche permanente et au développement.

Parmi les départements qui nécessitent une attention particulière au sein de l'entreprise : le département financier qui dirige et contrôle la gestion de la trésorerie. Cette dernière est étroitement liée à la performance et la rentabilité générale de la firme. L'existence de toutes les ressources et des moyens nécessaires à la réalisation de l'investissement ne suffisent pas pour juger du succès ou de l'échec d'un projet, mais plutôt la gestion optimale de ce projet notamment en parlant du côté financier, y compris le contrôle des recettes et des dépenses, ou dans le cas de la planification d'un nouveau projet où tous les intervenants travaillent à son succès avec les moyens et les ressources dont ils disposent.

Pour cela et en tant qu'étudiant spécialisé dans le domaine de la finance, je compte chercher dans ce sens, en m'orientant vers le sujet de « Pratiques de la gestion de trésorerie par les PME au Maroc » en répondant à la question de la problématique, pour déterminer la démarche à suivre afin de mieux planifier la stratégie financière, et plus précisément ce qui est en relation avec le travail du trésorier. C'est-à-dire les outils et les documents financiers qu'il utilise pour exercer son travail : ces derniers interfèrent directement ou implicitement dans l'amélioration de la rentabilité des entreprises (dans le cas général) et des PME au Maroc (dans le cas spécial). Ainsi, la question à laquelle je vais répondre dans ma problématique se présente comme suit :

Quelle est la démarche à suivre, les outils ainsi que les documents utilisés pour gérer la trésorerie dans les meilleures conditions et atteindre les objectifs financiers ?

B. Objectif :

L'objectif principal de notre étude est d'analyser la trésorerie des PME au Maroc et la manière dont ces dernières la gèrent. La trésorerie est un élément important du patrimoine de l'entité et est considéré comme étant l'un des composants les plus risqués, donc il requiert une attention particulière et doit être bien maîtrisé. En outre, les recherches réalisées jusqu'à présent à ce

13

sujet n'ont pas encore abouti à une méthode universelle de la gestion de la trésorerie, car chaque entreprise a ses propres moyens, opère dans son propre secteur et a une nature spécifique de ses activités, et spécialement la qualité de son personnel (qualifications). Le but de notre problématique est aussi de proposer une démarche pertinente aux entreprises afin qu'elles puissent gérer leur trésorerie efficacement et maîtriser les flux de trésorerie sur plusieurs durées.

C. Sous-objectifs :

Pour les sous-objectifs de notre étude, nous allons tenter de comprendre comment les dirigeants ou les responsables concernés au sein des PME marocaines gèrent leur trésorerie, donc cela va nous permettre de nous faire une idée précise de la réelle gestion de trésorerie sur le terrain, grâce à l'administration des questionnaires. De plus, cette recherche nous aidera à acquérir des connaissances pointues et développer de nombreuses compétences à propos du sujet traité, vu que nous comptons débuter notre carrière dans le domaine de la finance.

Positionnement épistémologique et méthode de recherche

Pour déterminer notre positionnement épistémologique, nous allons nous baser sur l'ensemble des théories et des hypothèses relativistes qui traitent le sujet de notre recherche, en prenant en compte l'interdépendance qui existe entre elles. L'objectif de notre étude est de développer ces théories et transformer la connaissance proposée à ce sujet, en tentant d'élaborer de nouvelles réponses.

Pour cela, nous allons étudier le sujet de notre recherche sous tous ses aspects théoriques en suivant la méthode hypothético-déductive, cette dernière a pour but principal de tester la théorie en la confrontant aux faits empiriques. Selon Jan Sprenger (2011), dans cette démarche, le processus scientifique commence par le choix de la théorie ; il s'ensuit la collecte des données empiriques, qui sont, en fin de compte, analysées pour tester la théorie préalablement choisie. La démarche hypothético-déductive s'inspire donc des principes généraux (théories) pour faire des prévisions qui conduisent à des observations : il s'agit d'un raisonnement qui va du général au particulier, le général étant la théorie, et le particulier, les faits. Dans cette démarche, le chercheur se base sur la théorie pour faire des propositions théoriques appelées « hypothèses », ces derniers sont par la suite testés en utilisant des faits, des données empiriques collectées.

Ainsi pour ce faire on adopte cette méthode de l'hypothético-déductive dans le cadre d'un positionnement épistémologique objectivisme ; selon Dicko Saidatou (2019), ce paradigme essentiellement basé sur l'empirisme, c'est - à - dire sur l'observation de données empiriques. Selon ce paradigme, le but de la recherche scientifique est de prédire et d'expliquer de manière

14

objective. On y emploie davantage une démarche hypothético-déductive. Cette objectivité devrait ainsi permettre d'atteindre la vérité. L'objectivisme est considéré comme le paradigme le plus ancien et le plus dominant, surtout dans les sciences de la gestion.

En résumé, cette méthode de recherche repose sur la création de nouvelles réponses aux théories déjà existantes, en ayant recours à des tests et des validations sur le terrain. Cependant, il est assez difficile de changer un système financier au sein d'une PME surtout en matière de risque, car n'importe quel changement au niveau du département financier peut générer des conséquences inattendues, ou alors dans l'inverse de ce scénario, cela peut au contraire enrichir cette gestion de trésorerie. Tout dépend de la décision prise par les responsables au sein du département financier.

Annonce du plan

L'objectif principal de notre mémoire est de mettre en évidence l'importance et les pratiques de la gestion de la trésorerie notamment dans les PME au Maroc. Pour ce faire, nous allons appréhender notre travail en le présentant en 2 grandes parties, détaillées comme suit :

Dans l'introduction générale de notre mémoire, nous allons préciser notre choix du thème (intérêt théorique et pratique), ensuite la problématique dont nous allons parler, suivis de notre positionnement épistémologique et la méthode de recherche que nous allons adopter.

Dans la 1ère partie, nous allons traiter le cadre théorique de la gestion de la trésorerie à court terme et ses différents outils et mécanismes, sans oublier les composants de la trésorerie ainsi que les documents sur lesquels se base un trésorier. Enfin, nous allons émettre des hypothèses de recherche qui émanent de ce cadre théorique.

Pour la 2ème partie, nous allons détailler la méthode d'analyse adoptée (à savoir la méthode qualitative grâce à des questionnaires). Selon cette approche, nous aurons un ensemble d'informations à analyser afin de déterminer la manière dont les entreprises qui ont répondu gèrent leur trésorerie. Dans ce sens, nous allons parler de la méthode des questionnaires en précisant notre échantillon, sans oublier de citer les différentes sources des informations que nous avons collectées. Par la suite, nous allons discuter les résultats que nous avons obtenus à travers notre enquête et tester les hypothèses émises précédemment, pour les confirmer ou les réfuter.

Pour finir, nous allons conclure avec une synthèse de notre mémoire, suivie de nos recommandations pour l'ensemble des PME au Maroc.

Première partie : Etude théorique de la

gestion de trésorerie à court terme

15

16

Chapitre 1 : Cadre d'analyse de la gestion de trésorerie

La gestion de la trésorerie nécessite beaucoup de connaissances approfondies pour la comprendre au mieux avant de la gérer. Ce chapitre est consacré à la place de la trésorerie et du trésorier dans l'entreprise. Parmi les choses importantes que le trésorier doit tout d'abord maîtriser, on cite les relations entre les éléments de la trésorerie et les autres composants de l'actif de l'entreprise (y compris ses problèmes et limites), en plus des piliers qui contribuent à l'amélioration de la gestion de la trésorerie et leur fonctionnement. Ce premier chapitre regroupe l'ensemble de ces éléments avec le détail de chacun d'eux.

Section 1 : Trésorerie et cycle d'exploitation

Selon Philippe Desbrières et Evelyne Poincelot (2015), toute entreprise, quelle que soit son efficacité et sa structure financière, peut se trouver face à un problème de trésorerie structurel ou conjoncturel. Ce problème peut survenir car, à court terme, l'entreprise doit de manière permanente chercher à assurer le financement de son actif circulant (stocks, crédits accordés aux clients, créances diverses).

La trésorerie est un élément du patrimoine de l'entreprise au même titre que les investissements réalisés, les stocks détenus ou encore les créances en attente d'encaissement. Or, le document de synthèse qui présente ce patrimoine est le bilan comptable. Toutefois, conçu pour des besoins comptables et fiscaux, ce document ne peut être directement exploitable par le financier qui cherchera donc à le retraiter pour mieux l'analyser. Il est donc intéressé par l'équilibre financier et au-delà par les risques financiers à savoir l'insolvabilité et l'illiquidité de l'entité.

D'après Philippe Rousselot et Jean-François Verdié (2017), l'origine des problèmes de trésorerie que peut rencontrer une firme est liée à nombreux obstacles soit au niveau de la structure des départements et les rôles de chaque poste de travail et son importance au sein de l'entité, ou alors ce sont des problèmes liés à la conjoncture. Pour cela l'entreprise doit faire évoluer l'analyse en fonction de la gravité prétendue des problèmes. Ces derniers peuvent impliquer les éléments durables du patrimoine présentés dans le bilan de l'entreprise : fonds de roulement ou alors les formes des éléments non durables du même document : besoin en fonds de roulement. Bien évidemment, les deux peuvent être impactés dans le pire des cas.

17

1. Problèmes structurels de trésorerie :

Ces problèmes structurels de trésorerie sont principalement des difficultés à moyen et long terme qui se présentent comme l'insuffisance de fonds de roulement (FR). Ce dernier peut amener des problèmes de trésorerie. Parmi ces affaires indésirables qui créent des soucis pour les responsables concernés et même les dirigeants et l'entreprise elle-même on pourrait trouver les éléments suivants :

A. Injection de la liquidité destinée aux investissements réalisés sous la forme d'acquisition d'immobilisations corporelles et incorporelles ;

B. Se focaliser sur la réalisation des investissements financiers (avoir plusieurs titres de participations, prises de contrôle de sociétés) et oublier l'avancement de l'entreprise elle-même ;

C. Une insuffisance des capitaux permanents due notamment :

- A la faiblesse du capital social de la société ;

- Au sous-endettement à moyen et long terme de l'entreprise ;

- A la faiblesse des montants mis en réserve ;

- A des pertes successives et donc à l'insuffisance de rentabilité de l'entreprise.

Au cas où le BFR est structurellement défavorable, il avance contre la réalisation de l'équilibre financier de l'entreprise ce qui pousse le responsable chargé d'effectuer ce genre de tâches à restaurer la trésorerie de l'entreprise. Il s'agira donc de planifier et mettre en place une politique commerciale visant à renégocier les délais de paiement avec les clients ainsi que les fournisseurs, ou travailler sur une nouvelle politique d'amélioration de la rotation des stocks s'ils existent. Tout ça bien évidement pour les éléments les plus susceptibles d'augmenter le BFR.

2. Problèmes conjoncturels de trésorerie :

De temps en temps, nous entendrons parler des problèmes conjoncturels, ces derniers concernent le court terme voire le très court terme, à savoir ceux qui surviennent suite aux fluctuations imprévisibles, ou peu prévisibles de l'activité de l'entreprise et qui impactent alors flux des encaissements et des décaissements.

18

Les principales causes identifiables dans ce sens sont les suivantes :

A. Les variations des activités saisonnières qui peuvent conduire à des grands besoins de trésorerie dans certaines périodes de l'année. Par exemple, les activités agroalimentaires, l'agriculture, les activités de la pêche de certains produits maritimes etc ;

B. Le gonflement accidentel des stocks par suite. Exemple d'annulations de commandes : - Le retard ou la défaillance du règlement d'un client, ce qui provoque un manque de recettes et donc d'encaissements ;

- Des fluctuations de nature complètement aléatoire comme des guerres, conflits, problèmes de santé, des grèves, etc.

Trouver des solutions immédiates à ce genre de problèmes conjoncturels pour sauver la trésorerie de l'entreprise est presque une mission impossible. Donc le responsable peut soit choisir des modes de financement appropriés ; comme le contact des établissements de crédits par exemple, soit détenir des assurance-crédit ou avoir recours à l'affacturage, pour prévoir et gérer les risques liés aux paiements sous retard.

Bref, nous avons illustré dans cette partie du mémoire toute l'importance que revêt l'activité de l'entreprise dans sa trésorerie. Un élément important permet d'aller plus au fond dans la détermination du lien activité/trésorerie : il s'agit du BFR dont il convient d'approfondir l'analyse.

Section 2 : Gestion de trésorerie et BFR

La trésorerie d'une entreprise est généralement définie à partir de son propre patrimoine (total de ses emplois et de ses ressources). On peut opposer à cette conception permettant de mesurer un stock de liquidités, une approche davantage centrée sur les flux, qui permet d'obtenir une mesure de la trésorerie à partir d'un processus dynamique d'encaissements et de décaissements de liquidités.

D'après Gérard Guez (2013), il est nécessaire pour une entreprise de d'abord calculer son besoin en fonds de roulement (BFR) pour pouvoir gérer correctement sa trésorerie. Le BFR est un indicateur crucial de la trésorerie, c'est pour cela qu'il doit être bien maîtrisé. Il regroupe les liquidités nécessaires à la bonne marche des activités de l'entreprise (achat de matières / produits / consommables pour le cycle de production, rémunération des salariés, règlement des

19

fournisseurs, etc.) sachant qu'il a toujours un décalage entre les dépenses engagées et les recettes non encore encaissées d'une période, compte tenu des différents délais. Ce décalage de trésorerie correspond au BFR et doit obligatoirement être couvert par le fonds de roulement.

Le BFR est calculé lors de l'établissement du business plan annuel, en prenant en considération les prévisions de croissance (et donc le niveau d'activité prévisionnel) de l'entreprise. La réduction du BFR est primordiale pour assurer la continuité d'exploitation dans des conditions favorables. Le montant des stocks et les modalités de règlement des encours clients doivent être réduits, contrairement aux délais des dettes fournisseurs qui doivent être prolongés (en négociant avec les organismes considérés). Mais la réduction du BFR ne suffit pas, il faut également dresser un prévisionnel de trésorerie sur un horizon d'une année (en détaillant les opérations mois par mois, à titre d'exemple) qui recense l'ensemble des encaissements et des décaissements de l'entreprise. Pour un mois donné, le solde renvoie à l'écart entre les entrées et les sorties de ce même mois. On dira que l'entreprise a un excédent de trésorerie pendant ce mois, si ce solde est positif. Par contre, s'il est négatif cette dernière aura déficit de trésorerie qui doit être résorbé à l'aide de différents types de financement à court terme. Selon ses besoins, sa situation financière et sa capacité de remboursement, l'entreprise peut envisager les concours bancaires à court terme, le découvert bancaire autorisé, les facilités de caisse, l'escompte, etc.

Pour garantir son développement, l'entreprise est donc tenue d'effectuer un suivi permanent des soldes de sa trésorerie sans oublier d'en établir des prévisions (selon la période qu'elle aura choisie : au moins 3 mois, mais de préférence 1 année). Pour ce faire, elle peut solliciter un spécialiste afin de gérer sa trésorerie et négocier les conditions d'emprunts à court terme si besoin.

Section 3 : Analyse du besoin en fonds de roulement

1. Définition et impact du BFR sur l'entreprise :

Le besoin en fonds de roulement est très sensible à la gestion des stocks et notamment aux délais de stockage et de fabrication tout au long du cycle d'activité de l'entreprise ; amenant l'entreprise à engager des dépenses avant même d'avoir encaissé les recettes liées à ses ventes.

Il résulte également du crédit interentreprises, crédit nécessaire à la vie des affaires dans la mesure où il reste à un niveau raisonnable. La situation financière des PME au Maroc est affectée par le financement de leur BFR et plus particulièrement par les délais de paiement afin de pouvoir réaliser l'équilibre attendu.

20

Donc le BFR est le besoin de financement que génère principalement le déroulement permanent du cycle achats/production/ventes, c'est-à-dire l'activité normale de l'entreprise. Il a un caractère obligatoire par son existence dans les éléments financiers de l'entreprise, mais il est aussi étroitement lié à l'activité courante de l'entreprise.

Réaliser une activité et donc dégager fondamentalement du chiffre d'affaires oblige les entreprises à disposer de moyens économiques dont il faut financer la détention. Ces moyens économiques sont de deux types :

A. Les outils de production qui recouvrent tout un ensemble d'immobilisations.

B. Le cycle d'activité qui est lié au déroulement des différentes étapes de l'activité. C'est ce cycle d'activité qui est donc à l'origine du BFR. Si l'on résume de manière simplifiée :

BFR = Stocks + Créances clients - Dettes fournisseurs

On peut dire que la détention des stocks et des créances clients « coûte » à l'entreprise et parfois cher. Cela dépend de sa capacité financière et son pouvoir à résister. Ainsi le crédit obtenu des fournisseurs vient pour, tout ou partie, alléger ce besoin de financement mais, pour nombre d'entreprises, cela se révèle insuffisant, de telle sorte que la différence, souvent positive, oblige à mobiliser des ressources soit de long terme, soit de court terme pour équilibrer la structure financière du bilan de l'entreprise.

Le BFR étant maintenant mieux défini et sa provenance principale connue, le problème se pose de savoir évaluer correctement cet agrégat.

Le BFR est la différence entre : des éléments de l'actif circulant (les créances et les stocks) et des éléments du passif circulant (ensemble des dettes à court terme non financières et non bancaires générées par les cycles :

- d'exploitation : cycle achats/production/ventes ;

- d'investissement : achats et ventes d'immobilisations ;

- de fiscalité : acomptes et règlements de l'impôt sur les sociétés).

Ces cycles révèlent en effet des décalages entre les flux souvent réels (physiques) et les flux systématiquement monétaires et financiers. Les flux réels représentant par exemple des biens ou services qui entrent ou sortent de l'entreprise et qui ne sont pas en effet concomitants aux flux financiers représentant des entrées ou des sorties monétaires de ou dans l'entreprise.

21

Certains de ces cycles sont liés à l'exploitation (activité courante) de l'entreprise, alors que d'autres, au contraire, sont issus d'opérations hors exploitation qui sont donc hors métier courant de l'entreprise ou du moins, non directement liées à l'exploitation.

2. Rôle du BFR dans l'analyse de l'équilibre financier :

Le choix d'une politique d'équilibrage financier correspond à celui d'un niveau de risque envisagé par l'entreprise. Une situation de trésorerie ne se subit pas forcément : l'entreprise peut faire des choix de politique financière qui influenceront le risque de liquidité pris. L'entreprise cherchera à clôturer son exercice au moment où son BFR conjoncturel est au plus bas afin de présenter aux tiers une situation bilancielle favorable au regard du BFR à financer.

Pour ce faire trois scénarios sont possibles. Chaque scénario correspond à une politique financière qui passe par le choix d'une fixation du FR en fonction du BFR conjoncturel à financer. Cette politique implique une plus ou moins grande prise de risque financier de liquidité :

· Première politique : Fixer le FR au niveau du BFR maximum

Cette politique reflète une aversion relativement forte pour le risque de liquidité : le solde de trésorerie est supposé n'être jamais négatif. Il ne peut au minimum, qu'être nul (cas dans lequel le fonds de roulement devient égal au BFR maximum). Les financements de court terme s'avèrent donc inutiles. L'entreprise présente une forte autonomie financière de court terme et donc une faible dépendance quotidienne vis- à-vis de ses banques.

Par contre, une bonne gestion de trésorerie passera par des recours à des placements financiers (blocages de trésorerie) à court terme, afin d'investir au meilleur taux, les excédents de trésorerie qui résulteraient de l'adoption d'une telle politique.

Néanmoins, les coûts d'une telle politique sont loin d'être négligeables en termes de besoins en capitaux permanents nécessaires pour alimenter le fonds de roulement important qu'impose ce choix. Par conséquent, les ressources ainsi mobilisées et même placées pourraient être utilisées à des emplois plus rentables, notamment dans des investissements.

Cette politique peut être choisie par des entreprises qui ont un accès privilégié en termes de coût et de volume aux capitaux permanents : ceci est souvent le cas des grandes entreprises cotées ou encore les holdings. Ces derniers optant généralement pour un mode de croissance externe passant par des prises de participation et des rachats de sociétés, ont spécialement

22

besoin d'une forte autonomie financière vis-à-vis des banques pour mener à bien leur stratégie de développement. Cependant, des tensions quotidiennes de trésorerie entraveraient probablement leurs décisions stratégiques.

Cette politique est également particulièrement rentable lorsque le coût de mobilisation des capitaux permanents est inférieur à celui des concours bancaires à court terme.

· Deuxième politique : Fixer le fonds de roulement au niveau du BFR minimum

Cette politique est à l'opposé de la précédente. Elle représente le choix, souvent contraint, de nombreuses sociétés pour lesquelles on constate une insuffisance de capitaux à long terme, telles que certaines PME, ou des entreprises en création ou encore en phase de lancement sur le marché, qui ont un mode de croissance très rapide, de mobiliser des besoins de financement importants à la fois dans les investissements et dans le BFR généré par une activité en hausse permanente.

Si l'exigence en capitaux permanents est ici moins importante que dans le cas précédent, le niveau de risque financier de liquidité généré est lui par contre, très important, puisque le bouclage du bilan se fait généralement par recours systématique aux concours bancaires à court terme (exemple : découvert bancaire, escompte, affacturage, etc. En effet, dans ce cas, le BFR conjoncturel excède toujours le fonds de roulement mobilisé, à l'exception de la période de clôture de l'exercice.

L'entreprise n'a aucune autonomie financière à court terme. Son équilibre financier ultime est assuré par les concours quotidiens de ses banquiers. Dès lors, sa pérennité est totalement liée au bon vouloir de ses banquiers qui peuvent à tout moment lui retirer leur confiance étant donné la forte exigibilité des fonds prêtés.

Les fonds apportés permettant l'équilibrage financier vont provenir des :

- Crédits accordés en contrepartie d'existence à l'actif de créances d'exploitation (ex : escompte...) ;

- Crédits accordés à l'entreprise sans contrepartie à l'actif, de créances d'exploitation (ex : découvert, crédit spot...).

Il peut être rentable de choisir une telle politique lorsque le coût des dettes financières à court terme est inférieur à celui des capitaux à long terme.

·

23

Troisième politique : Fixer le fonds de roulement au niveau d'un BFR moyen, type BFR moyen

Cette politique pourrait être présentée comme la solution optimale recommandée. On retient ici une solution intermédiaire. A certaines périodes de l'année, compte tenu de la saisonnalité de l'activité ; l'entreprise utilise des crédits de trésorerie pour assurer l'équilibre financier du bilan ; son fonds de roulement devient alors inférieur à son BFR conjoncturel. A d'autres périodes, l'entreprise dégagera des excédents de trésorerie qui pourront faire l'objet de placements financiers ; son fonds de roulement devenant alors supérieur à son BFR conjoncturel.

Le coût d'une telle politique est plus modéré que celui de la première politique présentée car les capitaux permanents les plus onéreux ne sont pas systématiquement utilisés. Alors que le risque de liquidité est également plus faible que dans la deuxième politique et la dépendance de l'entreprise à l'égard de ses banquiers n'est plus permanente.

L'entreprise gagne donc en autonomie financière à court terme ce qui accroît éventuellement son pouvoir de négociation en matière de conditions bancaires. De plus, l'entreprise pourra alterner des périodes d'excédents de trésorerie dont le placement assurera des produits financiers, avec des périodes de déficits de trésorerie dont le financement générera des charges financières en partie compensées par les produits financiers antérieurs.

Finalement, quel que soit le cas retenu, les moyens d'action pour restaurer l'équilibre financier menacé d'une entreprise, sont au nombre de deux, chacun n'étant pas exempt de risques. Parmi les actions adoptées dans cette politique on trouve :

Actions de haut de bilan visant à augmenter le fonds de roulement :

- Augmentation de capital avec un risque lié à la stabilité de l'actionnariat actuel.

- Augmentation de l'autofinancement avec le risque de devoir diminuer les versements de dividendes et donc de générer le mécontentement des actionnaires surtout les plus financiers d'entre eux.

- Augmentation des emprunts à moyen et long terme, avec cette fois le risque d'augmenter les charges financières de l'entreprise et de diminuer son autonomie financière.

- Diminution de l'actif immobilisé pouvant entraîner un vieillissement voire un appauvrissement de l'appareil de production.

24

Actions de bas de bilan visant à diminuer le besoin en fonds de roulement :

- Diminution des volumes de stocks par une gestion en flux tendus ou « juste à temps ».

Cette politique est souvent dangereuse en cas de rupture d'approvisionnement.

- Diminution du crédit clients au risque de mécontenter ces derniers.

- Augmentation du délai fournisseurs au risque également de générer leur mécontentement (hausse des prix, baisse de la qualité, rupture de contrat...).

Pour conclure cette partie on peut dire qu'aucune politique d'équilibre financier n'est considérée comme étant une théorie optimale. Chaque cas nécessite donc une analyse détaillée des cycles d'investissements et d'activité de l'entreprise étudiée et gérée. De plus, le choix ultime de l'entreprise lorsque celui-ci n'est pas subi à défaut de pouvoir être anticipé, se fait souvent sous contrainte de pouvoir mobiliser les ressources suffisantes pour mettre en oeuvre la politique financière choisie.

Le facteur de risque essentiel à nos yeux reste l'insolvabilité potentielle d'une entreprise incapable de gérer son BFR conjoncturel et qui à terme, serait contrainte de déposer son bilan voire de cesser son activité alors que celle-ci est globalement rentable en matière de marges industrielle et commerciale.

Les approches que nous venons de voir ont l'inconvénient majeur de reposer sur l'analyse statique du bilan patrimonial et comptable de l'entreprise. Or, ce document annuel a donc une périodicité réduite, nuisible à une analyse pertinente d'une trésorerie qui se génère et se dégénère quotidiennement.

Section 4 : Analyse du tableau de flux

Beaucoup de problèmes financiers en entreprise relèvent de décalages permanents entre des flux économiques et des flux financiers rarement concomitants. Ainsi, l'analyse de la liquidité des entreprises n'apparaît pas toujours claire et directement apparente dans l'analyse financière statique.

Pour mieux illustrer cette analyse financière statique on va présenter un schéma qui fait la distinction entre les deux méthodes possibles pour effectuer l'analyse financière :

Analyse statique

· Elle est basée

essentiellement

sur l'examen des

comptes annuels

à une date

donnée. Analyse

 

dynamique

· Elle est fondée

principalement

sur l'étude des

flux financiers

pour une

période donnée.

 

25

Figure 1 : Caractéristique principale de l'analyse statique et dynamique
Source : Nous-mêmes

26

Ces analyses sont menées autour de trois pôles principaux :

Figure 2 : Les méthodes de l'analyse financière

Source : Grandguillot, F. & Grandguillot, B. (2019), Analyse financière : Activité et
performance de l'entreprise - Structure financière et équilibre financier - Tableau de
flux - Analyse financière de la Banque de France Ed. 16, Gualin.

27

Tout d'abord, on présente l'objet des tableaux de flux par rapport à l'analyse vue précédemment sous forme d'un schéma :

Figure 3 : Tableau de flux sans prise en compte des décalages de trésorerie
Source : Rousselot, P. & Verdié, J-F. (2017), Gestion de trésorerie Ed.2, Dunod.

La vie des entreprises est divisée en exercices comptables de 12 mois chacun. A l'issue de cette période d'activité, l'entreprise procède à une clôture permettant d'établir un bilan comptable au terme de l'exercice écoulé. Le retraitement de ce bilan comptable en bilan fonctionnel permet une analyse statique (à une date donnée) de l'équilibre financier de l'entreprise.

28

Les tableaux de flux vont compléter cette analyse statique par une analyse dynamique susceptible d'analyser les événements écoulés qui ont affecté la trésorerie disponible de l'entreprise ainsi que son équilibre financier.

Pour ce faire, il faut remplir les documents suivants :

1. Le TPFF (tableau pluriannuel des flux financiers) :

Permet d'analyser sur une année, d'où vient la trésorerie disponible et où est-elle passée. Il permet donc :

- D'une part, d'analyser l'origine des flux financiers en fonction : de la politique économique et de la politique financière ;

- D'autre part, de retracer l'usage fait de ces flux financiers (investissements, remboursements d'emprunts, versement de dividendes...).

Ce tableau n'étant pas normatif, il permet de construire l'élément que l'on souhaite. Le critère de base est l'analyse de l'évolution année après année, de la trésorerie directement disponible sur les comptes bancaires de l'entreprise.

Le tableau pluriannuel de flux financiers ou TPFF est construit à partir du concept de base d'excédent de trésorerie ou ETE.

La trésorerie générée par l'exploitation (ce pourquoi l'entreprise a été créée) est évaluée par l'EBE ou Excédent Brut d'Exploitation :

EBE = Produits d'exploitation encaissables - Charges d'exploitation décaissables

Dans la réalité, l'activité des entreprises génère toujours des décalages entre les flux économiques (ventes/achats) et les flux financiers concomitants (encaissements/ décaissements).

Ces décalages prennent leur origine dans le déroulement même du cycle d'activité dans la mesure où :

Tout ce qui est acheté n'est pas consommé immédiatement (stocks de matières premières, sous-traitance, fournitures...) ;

- Tout ce qui est produit n'est pas vendu immédiatement (stocks de produits finis) ; - Tout ce qui est acheté n'est pas payé immédiatement (dettes fournisseurs) ; - Tout ce qui est vendu n'est pas encaissé immédiatement (créances clients).

29

Pour connaître la trésorerie effectivement générée par l'activité, il faut corriger l'EBE de l'impact et de l'incidence de ces décalages.

Or, l'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE) est défini comme étant le financement généré par l'exploitation (estimé par l'EBE), corrigé des décalages de trésorerie liés au déroulement du cycle d'exploitation (estimés par la variation du BFR d'exploitation et donc du besoin de financement généré par les décalages liés au cycle d'exploitation) :

ETE = EBE #177; Variation du BFRE

L'ETE est donc un concept majeur de l'analyse de la trésorerie des entreprises, dans la mesure où il a pour fonction notamment de financer leurs investissements et donc leur croissance grâce à la trésorerie (corrigée des décalages d'encaissement et de décaissement) générée par leur exploitation.

Elaborer un TPFF pour exercice demande donc un bilan de départ (bilan d'ouverture), un bilan d'arrivée (bilan de clôture de l'exercice par exemple bilan 2020+2021) pour définir la variation de chaque rubrique du bilan et son commentaire (favorable ou défavorable).

En plus un compte de résultat de l'exercice actuel et des annexes afin d'affiner le contenu de certaines rubriques de ces documents comptables de synthèse.

Sur la base de ces informations, le TPFF va permettre de reconstituer la variation de la trésorerie disponible au cours de l'exercice. Voici un exemple pour mieux comprendre cette partie :

30

Tableau 1 : Tableau pluriannuel des flux financiers

Tableau pluriannuel des flux financiers Eléments

FLUX DE LIQUIDITE GENERE PAR LA GESTION DE L'ACTIF

Montants

Document de
référence

FLUX DES ACTIFS D'EXPLOITATION

 
 

Excédent brut d'exploitation (E.B.E)

 

Compte résultat

- Variation annuelle du BFR brut

 

Bilans

= Excédent de trésorerie d'exploitation (E.T.E)

 
 

- Investissement bruts de croissance interne (corp, incorp)

 

Annexe

+ produits de cession d'actifs corporels et incorporels

 

Annexe

= SOLDE (E1) DE FLUX DE LIQUIDITE

 
 
 
 
 

FLUX DES ACTIFS FINANCIERS

 
 

- prises de participation dans des sociétés (placement long terme)

 

Annexe

+ variation des valeurs mobilières de placement (placement court terme)

 

Bilans

+ produits financiers (produits de cession financières, intérêts...)

 

Compte résultat

= SOLDE (E2) DES FLUX DE LIUIDITE (ACTIFS FINANCIERS)

 
 
 
 
 

= SOLDE ECONOMIQUE (E) = SOLDE (E1) + SOLDE (E2)

 
 
 
 
 

FLUX DE LIQUIDITE GENERE PAR LA GESTION DU PASSIF

 
 

FLUX GENERES PAR LA GESTION DE LA DETTE FINANCIERE

 
 

Solde entre nouveaux emprunts à long et moyen terme et remboursement

 

Annexe

+ variation annuelle des concours bancaires à court terme

 

Bilan

- charges financières (coûts de dettes financières)

 

Compte résultat

= SOLDE FINANCIER F1 (gestion de la dette financière)

 
 

FLUX GENERES PAR LA GESTION DES FONDS PROPRES

 
 

Augmentation du capital social (nouveaux apports)

 

Annexe/Bilan

- Dividendes versé aux actionnaires

 

Annexe

= SOLDE FIANANCIER F2 (gestion des fonds propres)

 
 
 
 
 

= SOLDE FINANCIER (F) = SOLDE (F1) + SOLDE (F2)

 
 

- IMPOT SUR LES SOCIETES

 

Compte résultat

= SOLDE DE TRESORERIE DISPONIBLE (G) = SOLDE (E) + SOLDE (F) - IS

 
 
 

31

2. Le tableau de financement ou tableau emplois-ressources :

Permet d'analyser la variation du patrimoine de l'entreprise et au-delà, l'évolution de son équilibre financier (traduit par l'équation FR - BFR = Solde de trésorerie), entre deux bilans consécutifs. Son analyse révélera si l'équilibre financier s'est amélioré ou dégradé sur l'année étudiée et il permettra également de comprendre pourquoi il y a eu amélioration ou dégradation.

Si le TPFF retraçait l'origine et la destination des flux financiers dégagés par les politiques économiques et financières de l'entreprise, le tableau de financement ou tableau emplois-ressources s'attache davantage à exprimer la variation de la structure financière de ses bilans de début et fin de période et donc de l'évolution de son équilibre financier mesuré par l'équation :

Solde de trésorerie (ST) = FR - BFR

Le tableau de financement est donc complémentaire et non concurrent du TPFF.

Le tableau de financement est construit à partir du découpage du bilan comptable en bilan fonctionnel ou tableau d'équilibre financier, afin de faire apparaître les différents équilibres bilanciels, fonds de roulement (FR), besoin en fonds de roulement (BFR) et solde de trésorerie (ST), révélateurs de difficultés financières éventuelles (déséquilibre financier).

Comme nous l'avons vu précédemment, en raison de l'égalité comptable entre actif et passif, l'équilibre financier de l'entreprise est établi à partir de la relation suivante :

Solde de trésorerie (ST) = FR - BFR

Cette égalité définit le concept d'équilibre financier de l'entreprise. Ainsi, un solde de trésorerie positif signifiera que le FR couvre le BFR, et au-delà il finance un solde de trésorerie positif.

Dans le cas contraire, le FR dégagé par l'entreprise ne couvre pas son BFR et donc, comme nous l'avons vu au préalable, l'équilibre financier ultime n'est assuré que grâce à un solde de trésorerie négatif, signifiant que la survie de l'entreprise dépendra du bon vouloir de ses banquiers.

Dans un contexte d'analyse dynamique, le tableau de financement s'intéresse donc à l'évolution de la structure de l'équilibre financier de l'entreprise entre deux clôtures d'exercice. L'équation devient alors la suivante :

?Solde de trésorerie (ST) = ?FR - ?BFR

Tableau 2 : Tableau des emplois-ressources

32

Source : https://direns.mines-paristech.fr/Sites/BasedelaCompta/module2/co/Tab_1.html

33

En résumé, toute entreprise, quelle que soit son efficacité ou quelle que soit sa structure financière, peut se trouver confrontée à un problème de trésorerie structurel ou conjoncturel. Ce problème peut survenir car l'entreprise doit en permanence chercher des moyens de financement pour les éléments de son actif circulant (stocks, créances vis-à-vis des clients, etc.). Il est donc important de comprendre le lien entre trésorerie et exploitation.

L'analyse du BFR (Besoin en Fonds de Roulement) et du FR (Fonds de Roulement) permet de mettre en évidence l'équilibre financier de l'entreprise, à travers la relation fondamentale de trésorerie. Cependant, cette relation de trésorerie a quelques limites qui nécessitent de passer par les Tableaux de Flux de de Trésorerie afin de mieux appréhender comment et à quel niveau la trésorerie est générée. Cette approche par les flux de liquidités doit maintenant être privilégiée, car elle correspond à la stratégie des investisseurs financiers.

34

Chapitre 2 : Importance des prévisions de la trésorerie

Après tous les éléments traités dans le premier chapitre concernant les bases de la gestion de la trésorerie, il est nécessaire à présent d'approfondir notre recherche sur leur importance dans le cadre d'une organisation des flux de trésorerie, à travers l'ensemble des procédures et techniques utilisées dans le but de l'optimiser avec le minimum de risques et de coûts. Nous commençons par les déterminants de la détention de trésorerie ensuite, la démarche de prévision de la trésorerie et la troisième section sera consacrée aux techniques d'optimisation de la trésorerie. Pour finir, nous allons détailler l'optimisation de la trésorerie et la réduction des coûts.

Section 1 : Déterminants de la détention de trésorerie

D'après Ibtissem Baklouti et Abdelfattah Bouri (2015), la plupart des entreprises disposent de montants énormes de trésorerie. Selon R. Rajan et L. Zingales (1995) et M.A. Ferreira et A. Vilela (2004), ce sont surtout les entreprises cotées en Bourse qui détiennent des montants substantiels de trésorerie (généralement dans les pays de l'Union européenne et du G81). D'après T.W. Bates et al. (2009), entre 1980 et 2004, la trésorerie détenue par les entreprises américaines constituait 10,48% du total des actifs. Ce ratio a plus que doublé (augmentation de 129,3%) pour égaler 24,03%. Donc les entreprises américaines auraient pu utiliser cette trésorerie pour rembourser leurs dettes financières mais au lieu de ça, elles ont préféré la garder. On introduit ici la notion de « dette négative » ou « endettement net négatif », qui survient quand la valeur de l'endettement net d'une entreprise est inférieure à celle de sa trésorerie. Elle a donc un excédent de trésorerie qui correspond à un risque quasi nul, d'où l'importance d'une trésorerie positive au sein d'une organisation. Cependant, le fait de disposer de montants importants de trésorerie au lieu de s'en servir pour se désendetter est un comportement paradoxal. En effet, il existe un ensemble de méthodes qui aident à la bonne gestion de la trésorerie, dont les produits dérivés. Donc pourquoi les entreprises détiennent-elles de la trésorerie ?

Les entreprises évoluent dans un environnement qui se caractérise par l'incertitude et l'imperfection des marchés de capitaux. Il faut donc mettre de côté l'hypothèse de perfection de marché, dans l'explication de la détention de trésorerie par les entreprises. Ainsi, les

1 Le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la Russie, le Royaume Uni et les Etats-Unis.

35

chercheurs ont émis un ensemble de théories financières pour justifier ce phénomène, dont les plus notables :

· La théorie du compromis (Trade Off Theory) ;

· La théorie de financement hiérarchique (Pecking Order Theory) ;

· La théorie du Free Cash-Flow.

1. Théorie du compromis :

La théorie du compromis suppose que les entreprises devraient détenir un niveau optimal de liquidités, de façon à ce que les coûts liés à la détention de trésorerie soient minimisés. Pour ce faire, elles doivent faire un arbitrage entre les avantages et inconvénients de cette dernière, afin de s'ajuster sur une moyenne donnée. Cette théorie a été confirmée par un ensemble d'études et de travaux empiriques, notamment :

- J.C. Beltz et M. Frank (1996)

- Kim et al. (1998)

- T. Opler et al. (1999)

- M. Deloof, (2001)

- Ozkan et N. Ozkan, (2004)

- O. Arslan et al. (2006)

- R. D'Mello et al. (2007)

2. Théorie du financement hiérarchique :

Selon cette théorie, une entreprise souhaitant faire des investissements devra d'abord recourir au financement interne (autofinancement), à l'emprunt (financement par dettes) puis à l'émission d'action (si possible). Ce financement hiérarchique de pratique empirique est typiquement lié à la Pecking Order Theory, qui est devenue un modèle largement utilisé dans l'analyse et l'explication du comportement financier des entreprises. Elle remet en question l'existence d'un ratio optimal d'endettement et encadre les décisions de financement des entreprises, qui vont privilégier l'autofinancement (fonds propres). Et si cette méthode ne suffit pas, elles auront recours au financement externe : endettement puis émission d'actions.

36

Toutefois, les entreprises devront considérer les divers coûts relatifs à ces opérations (l'émission d'action étant la plus onéreuse des trois), en examinant les points forts et faibles des diverses modalités de financement envisageables. Prenons l'endettement à titre d'exemple, il n'est pas illimité et engendre des coûts considérables. Les charges fixes sont plus élevées (et le risque aussi). Par contre, nous pouvons citer la déductibilité des charges d'intérêts de l'impôt sur le bénéfice en tant qu'avantage non négligeable. En d'autres termes, suivant le modèle hiérarchique de financement, une entité financera ses investissements avec ses fonds internes, puis l'endettement et enfin les actions émises. Cette démarche lui permettra de conserver une certaine flexibilité financière, en introduisant une vision plus dynamique de sa structure de financement, contrairement à la vision statique relative à l'arbitrage.

La POT a été proposée par S.C. Myers et N. Majluf (1984), et vise à justifier la détention de trésorerie par les entreprises en se basant sur l'hypothèse de l'existence d'asymétries informationnelles. En effet, les actions ne sont pas estimées à leur juste valeur sur les marchés financiers, ce qui augmente le coût du financement externe qui peut être évité si les entreprises disposent de réserves de liquidités. Ainsi, elles détiendraient de la trésorerie sous motif de précaution (T.T. Opler et al, 1999 ; A. Dittmar et al, 2003 ; M.A. Ferreira et A. Vilela, 2004) et si leurs investissements s'avèrent rentables en générant des flux de trésorerie importants, ces entreprises pourraient rembourser les dettes qu'elles ont contractées, distribuer des dividendes aux actionnaires, accumuler de la trésorerie et même réinvestir du cash dans de nouveaux projets.

3. Théorie du Free Cash-Flow :

Cette théorie est étroitement liée à la théorie d'agence de Jensen et Meckling (1976), qui a été incorporée à la théorie financière émise par Modigliani et Miller. Toute entreprise est selon Jensen et Meckling, une multitude d'agents qui ont des buts divergents (parfois même conflictuels) avec un niveau d'information qui diffère d'un agent à un autre. La relation d'agence est définie par les deux chercheurs comme étant un contrat qui implique la délégation dans la prise de décisions. Ces dernières ne sont pas observables par les actionnaires de l'entreprise, qui ne disposent que d'informations partielles sur les agissements des dirigeants.

Nous citons principalement les décisions de sous-investissement et de substitution, qui sont à la base de l'engagement contractuel entre différents agents. La théorie d'agence suppose que tout individu a tendance à tout faire pour maximiser son propre intérêt, avant l'intérêt général. Les actionnaires responsabilisent les dirigeants quant à la maximisation de la richesse, la valeur

37

et la performance de l'entreprise. Mais les dirigeants peuvent prendre des décisions sans en informer les actionnaires (pour maximiser leur propre utilité), et c'est le principe même de l'asymétrie d'informations.

D'après la théorie du Free Cash-Flow, les actifs liquides qui constituent la trésorerie peuvent être utilisés par les dirigeants, sans que les actionnaires ne soient au courant. Donc ils peuvent facilement accumuler des réserves de trésorerie, pour renforcer leur pouvoir discrétionnaire au sein de l'organisation.

La recherche des déterminants de la détention de liquidité corporative a fait l'objet de plusieurs études et travaux, et ce sur différents marchés mondiaux notamment dans les pays développés qui se distinguent par une gouvernance d'entreprise plus marquée :

· Marché américain (C. Kim et al. 1998 ; T. T. Opler et al. 1999 ; T.W. Bates et al. 2009 ; R. D'Mello et al. 2007 ; J. Harford et al., 2008)

· Marché turc (A. Uyar and C. Kuzey, 2014)

· Marché singapourien (Y. Kusnadi, 2005)

· Marché espagnol (P.J. Teruel-Garcia et P. Martinez-Solano, 2008)

· Marché pakistanais (T. Afza et Sh.M. Adnan, 2007)

· Marché suisse (W. Drobetz et M.C. Gruninger, 2007 ; E. Jani et al., 2004)

· Marché belge (M. Deloof, 2001)

· Marché italien (M. Bigelli et J. Sanchez-Vidal, 2012)

· Marché japonais (L. Pinkowitz et R. Williamson, 2001 ; J. Kim et al., 2011)

· Marché britannique (A. Ozkan et N. Ozkan, 2004 ; B. Al-Najjar and Y. Belghitar, 2011)

Bien que la question sur les déterminants de cette détention de liquidités a fait l'objet de plusieurs études dans les pays développés, rares sont les études qui ont été menées dans les pays en voie de développement. Contrairement aux pays développés, les pays en voie de développement sont caractérisés par un environnement peu transparent et une faible gouvernance d'entreprise.

Section 2 : Démarche de prévision de la trésorerie

Pour aller au fond des choses et aussi mieux illustrer cette démarche de prévision de la trésorerie, nous allons introduire la première étape de la gestion optimisée de cette trésorerie. Ce qui différencie la gestion de la trésorerie du diagnostic économique et financier, c'est le prise en compte systématique et obligatoire de la démarche prévisionnelle. Le trésorier de l'entreprise doit accepter l'idée de l'erreur ; car les prévisions peuvent contenir des erreurs2 et c'est normal lorsqu'il s'agit des évènements futurs.

Au-delà du souci du seul trésorier, celui qui occupe en permanence toute bonne gestion d'une entreprise c'est le souci de son insertion, son maintien et son développement au sein d'un environnement nécessairement instable ; autrement dit, son aptitude à anticiper et à maîtriser son avenir en :

- Anticipant les événements au lieu de subir ;

- Se posant d'une ligne d'action au lieu de procéder au coup par coup ;

- Avoir un système de résultats programmés au lieu d'un système de résultats constatés.

38

2 Bertrand de Jouvenel, fondateur de la revue Futuribles.

39

Pour présenter un résumé explicatif de la démarche, on propose le schéma suivant :

Figure 4 : Démarche de réalisation d'une prévision de trésorerie

Source : Nous-mêmes via POWERPOINT à l'aide de l'ouvrage : Rousselot, P. & Verdié,
J-F. (2017), Gestion de trésorerie Ed.2, Dunod.

La procédure budgétaire de l'entreprise devient le reflet de la volonté de structurer la démarche et de prévoir l'avenir qui se traduira toujours in fine par l'évolution du solde de trésorerie ultime et global de l'entreprise.

Refuser la prévision, c'est se refuser la capacité à gérer son activité, ce qui conduit à subir son environnement. Pour anticiper son avenir, l'entreprise doit utiliser des prévisions économiques et financières, et impérativement faire le lien entre divers documents pour que les horizons soient différents.

40

Les trois documents dont nous préconisons l'utilisation sont les suivants :

- Le plan d'investissement et de financement qui relève de la direction financière ;

- Le plan ou budget de trésorerie élaboré et essentiellement géré par le contrôleur de gestion ;

- La fiche en valeur élaborée et gérée par le trésorier.

La figure ci-dessous précise cette l'approche :

plan
pluriannuel
de financement
(3 à 5ans)

budgets mensuels de trésorerie (prévisions financières: 12 mois)

fiche en valeur au jour le jour
(prévisions financières: 30 jours)

Figure 5 : Documents de la prévision de la trésorerie

Source : Nous-mêmes à l'aide de l'ouvrage : Rousselot, P. & Verdié, J-F. (2017), Gestion
de trésorerie Ed.2, Dunod.

1- Plan de financement prévisionnel :

« Le plan de financement ou tableau de financement prévisionnel permet de concrétiser dans un même document les objectifs de l'entreprise et de préciser les moyens d'exploitation ainsi que les ressources financières qu'il convient de mettre en oeuvre pour les atteindre3. »

3 Ordre des experts-comptables et comptables agréés, « comptabilité et prospective » P446.

41

La structure du plan de financement prévisionnel, très voisine de celle du tableau de financement rétrospectif, comprend quatre postes principaux (investissements, compléments de fonds de roulement nécessaires, autofinancement prévisionnel, financements externes) et un certain nombre de postes que l'on peut qualifier de moindre importance en raison de leur poids dans l'ensemble des besoins et des ressources de financement de l'entreprise (distribution de dividendes, remboursements d'emprunts, cessions d'actifs immobilisés...)4.

Le plan de financement est un état financier prévisionnel à moyen terme. Il consiste à déterminer :

· Le montant et l'origine des ressources ou capitaux qui seront nécessaires pour couvrir les besoins de financement à moyen terme constitués essentiellement par les investissements et les besoins en fonds de roulement ;

· Les conditions de réalisation de l'équilibre financier sur le moyen terme.

Le plan de financement est conçu pour une période de trois à cinq ans et pour chaque exercice de la période choisie. Un rapport écrit est joint au plan de financement prévisionnel afin de compléter et de commenter l'information de ce dernier.

Il permet :

· De vérifier la cohérence financière de la stratégie de développement de l'entreprise ;

· De prévenir les difficultés financières ;

· De négocier avec les établissements de crédit ;

· De contrôler la politique de l'entreprise par l'analyse des écarts entre les prévisions et les données réelles.

Il permet également d'établir les bilans prévisionnels de fin d'exercice à partir du dernier bilan réel à travers la règle suivante :

Bilan de fin d'exercice N+1 = Bilan de fin d'exercice N + Plan de financement de fin

d'exercice N+1

4 « La fonction financière et le Plan comptable 1982 » étude de la compagnie nationale des commissaires aux comptes,1982

42

La structure du tableau du plan de financement prévisionnel et pluriannuel se présente comme

suit :

Tableau 3 : Plan de financement prévisionnel

Eléments

Années

N

N+1

N+2

N+3

N+4

N+5

EMPLOIS

 
 
 
 
 
 

Dividendes à distribuer

 
 
 
 
 
 

Investissement nouveaux

 
 
 
 
 
 

Besoin de fonds de roulement (+ -)

 
 
 
 
 
 

Reconstitution du fonds de roulement

 
 
 
 
 
 

Remboursements des emprunts

 
 
 
 
 
 

Autres besoins à financer

 
 
 
 
 
 

TOTAL DES EMPLOIS

 
 
 
 
 
 

RESSOURCES

 
 
 
 
 
 

Capacité d'autofinancement (CAF)

 
 
 
 
 
 

Prix de cession des éléments d'actifs cédés

 
 
 
 
 
 

Augmentation de capital (nominal et prime d'émission)

 
 
 
 
 
 

Subventions d'investissement

 
 
 
 
 
 

Apports d'associés en comptes courants

 
 
 
 
 
 

Nouveaux emprunts souscrits

 
 
 
 
 
 

Prélèvements sur le fonds de roulement

 
 
 
 
 
 

Autres ressources

 
 
 
 
 
 

TOTAL DES RESSOURCES

 
 
 
 
 
 

SOLDE ANNUEL

 
 
 
 
 
 

SOLDE CUMULE SUR LA
PERIODE

 
 
 
 
 
 

NB : Pour un plan équilibré, il faut que ce montant soit positif ou nul au niveau du SOLDE CUMULE SUR LA PERIODE.

43

Pour assurer l'équilibre financier, on distingue plusieurs phases :

1. Distinguer : les besoins de financement à long terme.

2. Calculer : les ressources internes.

3. Déterminer : les ressources externes nécessaires.

4. Evaluer : les moyens de financement externes (augmentation de capital et emprunt).

La recherche de l'équilibre modifie alors les emplois et les ressources déterminés dans le plan initial. Il ne s'agit pas d'un simple calcul arithmétique mais d'une optimisation de l'équilibre financier.

Le total des ressources prévisionnelles doit être supérieur au total des besoins prévisionnels pour que l'entreprise puisse disposer d'une marge de sécurité en cas d'erreurs de prévisions ou de besoins de financement non prévus. Le plan de financement que l'entreprise choisira sera celui qui ajustera au mieux le plan d'investissement à la structure financière de l'entreprise et à la rentabilité à venir.

Le contrôle du plan de financement s'effectue par une comparaison entre les données de l'analyse des bilans de fin d'exercice et celles du plan de financement. La constatation et l'analyse des écarts permet de rectifier et de mettre à jour le plan de financement.

En résumé, le plan de financement prévisionnel reste un véritable outil de validation financière des choix stratégiques de l'entreprise. Sa connaissance est indispensable pour le trésorier même si celui-ci focalisera son attention sur d'autres documents de plus court terme qui sont le plan ou budget de trésorerie et la fiche de suivi en valeur.

44

2- Plan ou budget de trésorerie :

Le plan ou budget de trésorerie est la différence entre les budgets de recettes et les budgets de dépenses, d'exploitation et hors exploitation de l'entreprise. Il détermine le résultat de chaque mois en termes de flux financiers. Ce budget doit tenir compte des délais de règlement, c'est-à-dire de la date d'échéance des factures.

On appelle aussi budget de trésorerie ou plan de trésorerie, le document qui, dans l'entreprise, recense les prévisions d'encaissements ou de décaissements sur une période donnée, le plus souvent annuelle, dans le but d'évaluer la saisonnalité de la position de trésorerie mois à mois et donc dans le but d'optimiser sa gestion prévisionnelle. L'égalité fondamentale est la suivante :

Solde de trésorerie du mois N-1 + Encaissements du mois N - Décaissements du mois N
= Solde de trésorerie du mois N

Chaque entreprise doit disposer d'un budget de trésorerie précis, chiffré et vérifiable. Il permet de :

· Prévoir les besoins de financement ou les excédents de trésorerie à court terme ;

· Choisir les modes de financement ou de placement les plus adéquats, dans le but de disposer des financements nécessaires, aux meilleures conditions possibles, et d'optimiser le résultat financier de l'entreprise. Dans cette section, nous allons parler des différents budgets et comment établir le budget de trésorerie.

Le plan ou budget de trésorerie est élaboré à partir d'un certain nombre de données communiquées par les différents services de l'entreprise à la direction financière ou au service contrôle de gestion. En effet, le budget de trésorerie est l'aboutissement de tous les autres budgets (achats, ventes, investissements, personnel, etc.) réalisés par les différents services de l'entreprise.

2.1 Prévision des encaissements :

Le budget prévisionnel des ventes permet d'obtenir les encaissements sur ventes après un travail de conversion des flux de produits en flux monétaires. Rappelons que le budget des ventes raisonne en termes de facturation nette (c'est-à-dire TTC après d'éventuels rabais ou remises). Dans cette partie du budget on trouve les éléments suivants :

· Les ventes : elles représentent la partie la plus importante de rentrées de fonds dans l'entreprise. Il faut noter, et ceci vaut pour tous les éléments constitutifs du budget de

45

trésorerie, que l'on doit raisonner en termes de flux monétaires réellement encaissés ou décaissés au cours de la période d'observation. Aussi, on doit prendre en compte dans le budget prévisionnel le montant des ventes réellement encaissées. Il conviendra donc de tenir compte de la TVA et des délais de règlement accordés aux clients. Les ventes représentent des recettes d'exploitation. Les prévisions sont réalisées à partir des résultats antérieurs et de la croissance attendue du chiffre d'affaires.

· Les autres encaissements : d'autres encaissements peuvent venir augmenter les recettes entraînées par les ventes, à savoir, des cessions d'immobilisations, des remboursements de crédit de TVA, des avances en compte courant d'associés et plus généralement, toute opération provoquant une rentrée de fonds pour l'entreprise.

Le tableau suivant représente un modèle de prévisions des encaissements pour trois mois : Tableau 4 : Prévision des encaissements

Budget Général des Encaissements

 

Mois

Mars

Avril

Mai

Encaissement / ventes

 
 
 

Créances clients

 
 
 

Autres créances

 
 
 

Budget Général des Encaissements

 
 
 
 

2.2 Prévision des décaissements :

Le même type de calcul peut être effectué pour les achats et les autres rubriques de charges de manière à obtenir les prévisions de décaissements.

Ces décaissements correspondent aux différentes charges décaissées du compte de résultat (achats, services extérieurs, etc.). Ces dépenses seront classées en dépenses d'exploitation et dépenses hors exploitation. On y trouve principalement les dépenses suivantes :

· Les dépenses relatives aux achats : ces dépenses relatives aux achats de matières premières, autres approvisionnements, marchandises, sont à intégrer dans le budget prévisionnel pour leur montant TTC tout en tenant compte des délais de règlement

46

accordés par les divers fournisseurs. Ces prévisions d'achat sont fondées, généralement, sur le chiffre d'affaires prévisionnel de la période ainsi que sur les délais moyens de stockage. Ces décaissements sont à classer dans les éléments d'exploitation.

· Les autres dépenses d'exploitation : elles correspondent aux charges d'exploitation décaissées du compte de résultat : salaires et traitements, charges sociales, TVA à décaisser, frais de transport, frais de publicité, etc. Les prévisions sont fondées sur le montant de ces différentes charges au compte de résultat du dernier exercice et révisées en fonction des hypothèses d'activité pour la période considérée.

· Les dépenses hors exploitation : ces dépenses sont la conséquence d'opérations diverses : les nouveaux investissements, remboursement d'emprunts, paiement de dividendes, etc.

Le tableau suivant représente un exemple de prévisions des décaissements pour trois mois : Tableau 5 : Prévision des décaissements

Budget Général des Décaissements

 

Mois

Mars

Avril

Mai

Décaissement / achats

 
 
 

Dettes FRS

 
 
 

Charges diverses

 
 
 

TVA à Décaisser

 
 
 

Trimestrialité Bancaire

 
 
 

Reliquat IS

 
 
 

Acomptes IS

 
 
 

Budget Général des décaissements

 
 
 
 

2.3 Prévision des décaissements liés à la TVA :

La connaissance des dates de paiements de la TVA et des autres impôts d'exploitation obéit aussi à des règles institutionnelles particulières. Dans le cas général, la TVA est exigible, au Maroc, sur les encaissements, c'est-à-dire qu'au moment d'encaisser le montant imposable on

47

paye la TVA sur ce montant. Ce paiement se fera à la fin du mois selon la nouvelle loi de finance. Il existe donc un délai dont il faut tenir compte pour estimer la TVA à payer dans le cadre d'un budget de trésorerie. Et on distingue deux régimes de TVA :

· TVA sur encaissements : c'est tout simplement le paiement de la TVA sur le montant imposable encaissé du client.

· TVA sur les débits : dès que l'entreprise établit la facture du client, elle s'engage pour payer la TVA à l'état sur tout le montant de la facture.

Les deux tableaux suivants représentent des exemples pour établir la TVA collectée et la TVA récupérable :

Tableau 6 : Prévision de la TVA collectée (budget de TVA)

TVA Collectée

 

Mois

Total

Mars

Avril

Mai

Ventes Mars

 
 
 
 

Ventes Avril

 
 
 
 

Ventes Mai

 
 
 
 

Encaissement / Vente HT

 
 
 
 

Encaissement / Créances

 
 
 
 

Montant TVA Encaissement imposables

 
 
 
 

TVA Collectée

 
 
 
 
 

48

Tableau 7 : Prévision de la TVA récupérable (budget de TVA)

TVA Récupérable

 

Mois

Total

Mars

Avril

Mai

Achats Mars

 
 
 
 

Achats Avril

 
 
 
 

Achats Mai

 
 
 
 

Montant décaisser /Achats HT

 
 
 
 

Décaissement/ Fournisseur

 
 
 
 

Montant TVA Décaissable imposables

 
 
 
 

TVA Récupérable/ Achats

 
 
 
 

TVA Récupérable/ CH Diverses

 
 
 
 

TVA Récupérable

 
 
 
 
 

2.4 Prévision du budget général de la trésorerie :

Une fois rassemblées, les prévisions de recettes et de dépenses sont portées dans un tableau appelé budget ou plan de trésorerie. Il existe plusieurs présentations possibles de ce budget de trésorerie. Nous avons retenu ici une présentation reposant sur la séparation des opérations d'exploitation et hors exploitation :

49

Tableau 8 : Plan de trésorerie prévisionnel

Eléments

Janvier

Février

Mars

...

Décembre

Encaissement sur ventes (TTC)

 
 
 
 
 

Produits financiers à encaisser

 
 
 
 
 

Autres recettes (TTC) à encaisser

 
 
 
 
 

Total des recettes d'exploitation (1)

 
 
 
 
 

Décaissements sur les achats (TTC)

 
 
 
 
 

Paiement des charges de personnel

 
 
 
 
 

Impôt et taxes d'exploitation

 
 
 
 
 

TVA à payer

 
 
 
 
 

Charges financières déboursées

 
 
 
 
 

Autres charges d'exploitation payées

 
 
 
 
 

Total des dépenses d'exploitation (2)

 
 
 
 
 

Solde d'exploitation mensuel (3) = (1) - (2)

 
 
 
 
 

Cessions d'immobilisations (TTC)

 
 
 
 
 

Nouveaux emprunts contractés (principal)

 
 
 
 
 

Subventions d'investissement

 
 
 
 
 

Apports d'associés en comptes courants

 
 
 
 
 

Total des recettes hors exploitation (4)

 
 
 
 
 

Investissement (TTC)

 
 
 
 
 

Échéances de remboursement d'anciens emprunts (principal)

 
 
 
 
 

Impôt sur les bénéfices (acomptes et solde)

 
 
 
 
 

Dividendes payés

 
 
 
 
 

Total des dépenses hors exploitation (5)

 
 
 
 
 

Solde hors exploitation Mensuel (6) = (4)-(5)

 
 
 
 
 

Solde Global Mensuel (7) = (3) + (6)

 
 
 
 
 

(+) ou (-) décisions de trésorerie (placements ou financements)

 
 
 
 
 

Solde Cumulé Mensuel (y compris solde initial début d'année)

 
 
 
 
 
 

50

A partir du solde mensuel envisagé, deux hypothèses sont à retenir :

· Le solde mensuel est positif : ceci traduit la présence d'un excédent de trésorerie ; le trésorier doit alors envisager l'emploi de cet excédent dans les placements les plus rémunérateurs de façon à ne laisser aucun capital inutilisé ;

· Le solde mensuel est négatif : ceci traduit la présence d'un déficit de trésorerie. Il faut, dans ce cas, prendre les mesures nécessaires pour couvrir ce besoin de financement.

Dans cette approche du budget ou plan de trésorerie, nous avons travaillé à l'horizon d'une année. Le budget ainsi construit permet de mettre en évidence l'évolution globale de la trésorerie au cours de l'année. Or, à l'intérieur du découpage mensuel adopté dans le budget, les fluctuations des entrées et des sorties peuvent être très importantes. Pour optimiser sa gestion, le trésorier d'entreprise doit donc effectuer un suivi au jour le jour de ses positions de trésorerie.

3- Fiche en valeur : Gestion de la trésorerie au jour le jour

L'organisation de la trésorerie au jour le jour fait partie du travail du trésorier par l'établissement d'un document de prévision et de suivi de la trésorerie quotidienne de l'entreprise, appelé fiche en valeur. Cette fiche de suivi en date de valeur constitue le document de travail quotidien du trésorier d'entreprise.

Cette fiche est considérée comme étant un document de nature extra-comptable, qui permet de positionner en date de valeur et non plus en date d'opération comptable les recettes et les dépenses de l'entreprise. En principe, cette fiche n'est guère différente d'un plan de trésorerie. Seul l'horizon change et le découpage de cet horizon est effectué en périodes élémentaires quotidiennes.

Cependant, la fiche de suivi en valeur reprend les flux d'encaissement et de décaissement par nature d'opération : réception ou émission de chèques, virements, avis de prélèvement, encaissements d'effets de commerce, etc. Sur cette fiche, on montre le solde avant décision qui est la résultante des opérations du jour telles qu'elles « arrivent » de l'activité quotidienne de l'entreprise et sur lesquelles le trésorier n'a aucune incidence directe.

Les décisions prises par le trésorier apparaissent pareillement sur la fiche en valeur : il s'agit soit de décisions de recettes de financement des déficits de trésorerie avant décisions car elles créditent le compte de l'entreprise, soit de décisions de dépenses de placement ou blocage d'excédents de trésorerie car elles débitent le compte de l'entité.

51

Le rôle principal de ce document extra-comptable est alors relatif à un objectif de solde de trésorerie zéro.

Ce qu'il faut retenir c'est que la gestion de trésorerie prévisionnelle en date de valeur sur une durée de 30 jours nécessite, on s'en doute, un système d'information performant et fiable sur les mouvements monétaires prévisibles et sur leur date de réalisation effective en date de valeur.

Plusieurs modèles de cette fiche en date de valeur ont été établi et cela est dû à la nature de l'activité de l'entreprise, on cite ci-dessous un modèle :

52

Tableau 9 : Modèle de fiche en valeur

Jours

Montants

1

2

3

...

30

 

Mardi

Mercredi

....

Mardi

Solde Initial

 
 
 
 
 
 

Encaissements

 
 
 
 
 
 

Chèque

 
 
 
 
 
 

Virements

 
 
 
 
 
 

Crédit bancaire

 
 
 
 
 
 

Remise d'espèce

 
 
 
 
 
 

Lettre de change

 
 
 
 
 
 

Effet à l'encaissement

 
 
 
 
 
 

Autre

 
 
 
 
 
 

Total Encaissement

 
 
 
 
 
 

Décaissements

 
 
 
 
 
 

Chèque

 
 
 
 
 
 

Virements

 
 
 
 
 
 

Frais financier

 
 
 
 
 
 

Autre Prélèvement

 
 
 
 
 
 

Lettre de change

 
 
 
 
 
 

Effet à payer

 
 
 
 
 
 

Autre

 
 
 
 
 
 

Total Décaissement

 
 
 
 
 
 

Solde Final avant ajustement

 
 
 
 
 
 

Découvert bancaire

 
 
 
 
 
 

Facilité de caisse

 
 
 
 
 
 

Ventes de OPCVM

 
 
 
 
 
 

Achats de OPCVM

 
 
 
 
 
 

Remboursement crédit de trésorerie

 
 
 
 
 
 

Autre

 
 
 
 
 
 

Solde Final après ajustement

 
 
 
 
 
 
 

53

Section 3 : Techniques d'optimisation de la trésorerie

1. Concept d'optimisation : Notion de trésorerie Zéro

Le trésorier doit positionner et affecter les divers flux entrants et sortants de l'entreprise selon les principes évoqués ultérieurement. Il doit veiller à l'équilibre global entre tous les comptes, c'est-à-dire essayer d'atteindre un solde en valeur égal à zéro5.

Il s'agit là du principe de la trésorerie zéro, qui correspond à un objectif d'encaisse zéro. Les déterminants de cet idéal en gestion de trésorerie proviennent du fonctionnement même des institutions financières qui :

· Facturent des intérêts lorsque le compte est débiteur ;

· Ne rémunèrent pas le compte créditeur, ou indirectement à des taux très faibles.

Dans ces conditions, le rôle du trésorier est d'optimiser les prévisions au jour le jour pour mieux gérer le découvert afin de minimiser les frais financiers et d'éviter d'avoir des excédents de trésorerie sur les comptes courants, dans la mesure où tout solde créditeur correspond à un manque à gagner ou coût d'opportunité pour l'entreprise. Bref cette notion d'optimisation consiste pour le trésorier à tenir compte de ces contraintes relatives à la gestion des comptes bancaires afin que leur solde soit le plus proche possible de zéro.

L'objectif fondamental de la gestion de trésorerie en date de valeur est d'atteindre, dans la mesure du possible, la trésorerie zéro6. Cet objectif reste évidemment « théorique » car tous les flux de recettes et de dépenses ne sont pas parfaitement prévisibles et donc connus avec certitude.

En résumé, à travers ce concept le trésorier contribue par sa gestion à accroître les profits financiers de l'entreprise en plaçant au mieux les éventuels excédents ou bien encore à diminuer les charges financières en finançant au mieux les éventuels déficits de trésorerie. En agissant de cette manière, la bonne gestion de trésorerie maximise le résultat financier de l'entreprise et au-delà, améliore sa rentabilité financière ultime.

5 Marc GAUGAIN et Roselyne SAUVEE- CRAMBERT, (2007) : Gestion de trésorerie, p. 151, 2e éd. Economica, Paris.

6 Nguyen D « trésorerie zéro, pourquoi, comment ? » LE MANAGEMENT 1972.

2. Erreurs à éviter pour une meilleure gestion de trésorerie :

Pour atteindre son objectif de trésorerie zéro, le trésorier d'entreprise doit éviter trois erreurs principales qui sont les suivantes :

o L'erreur d'équilibrage ou de contre-phase :

L'erreur d'équilibrage, appelée erreur de contre-phase, constitue une erreur classique en matière de gestion de trésorerie quand apparaissent à un même moment des soldes créditeurs en valeur sur certains comptes et des soldes débiteurs sur d'autres comptes. Cette erreur génère un coût correspondant aux intérêts débiteurs facturés, alors même qu'il aurait été possible de réaliser un virement du compte créditeur vers le compte débiteur, afin de réduire le montant du découvert et par conséquent le montant de ces intérêts7.

La figure ci-dessous explique la variation du solde de trésorerie par rapport au temps dans le cas d'erreur d'équilibrage ou de contre-phase :

54

Figure 6 : Variation du solde de trésorerie par rapport au temps dans le cas d'une
erreur d'équilibrage ou de contre-phase

Source : Nous-mêmes

7 Marc GAUGAIN et Roselyne SAUVEE- CRAMBERT, (2007) : Gestion de trésorerie, p. 155, 2e éd. Economica, Paris.

55

L'élimination de cette erreur d'équilibrage passe néanmoins par un suivi quotidien en dates de valeur de l'ensemble des soldes bancaires de l'entreprise.

o L'erreur de sur-mobilisation de trésorerie :

L'existence de soldes créditeurs non rémunérés ou peu rémunérés constitue l'erreur de sur-mobilisation. Deux raisons peuvent expliquer cette erreur de gestion ou de prévision :

· Un recours excessif aux moyens de financement, par rapport aux besoins de trésorerie réels. Cela peut provenir d'une remise à l'escompte trop importante ou de l'utilisation inutile d'un crédit de trésorerie générant ainsi artificiellement des excédents de trésorerie oisifs ;

· Un défaut de placement : l'entreprise n'a pas placé les excédents de trésorerie, laissés sur le compte courant non rémunéré.

Dans les deux cas, cette erreur de sur-mobilisation a un coût qui correspond à un taux plein, c'est-à-dire le coût d'un crédit trop utilisé ou le taux d'un placement non réalisé. L'enjeu est alors calculé en valorisant les nombres créditeurs au taux du crédit ou au taux de placement.

La figure suivante explique cette erreur :

 
 

Figure 7 : Solde de trésorerie dans le
cas d'une sur-mobilisation

Source : Nous-mêmes

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

56

Si elle n'est pas gérée, cette erreur de sur-mobilisation de trésorerie revient donc à se priver de produits financiers éventuels ou à supporter des charges financières. La valorisation de cette erreur est possible en utilisant soit le taux de placement moyen de l'entreprise pour la rémunération des soldes créditeurs soit le coût moyen du financement à court terme par défaut pour les soldes débiteurs.

o L'erreur de sous-mobilisation de trésorerie :

L'existence de soldes débiteurs correspondant à l'utilisation de découvert à la place éventuellement de crédits moins chers que l'entreprise aurait pu mobiliser (l'escompte) c'est l'erreur de sous-mobilisation. Cette erreur de sous-mobilisation est cependant moins coûteuse que l'erreur de sur-mobilisation.

Cette erreur est pour le trésorier d'entreprise, la moins coûteuse des trois, notamment parce que même en optant pour une autre source de financement, la société aura naturellement des intérêts à payer. Cette erreur est donc généralement peu importante puisqu'elle générera tout au plus, d'éventuels coûts majorés de frais financiers.

La figure suivante explique cette situation :

 
 
 
 
 

Figure 8 : Solde de trésorerie dans
le cas d'une sous-mobilisation

Source : Nous-mêmes

 
 

57

Pratiquement parlant, on peut éviter cette erreur de sous-mobilisation par un recours supplémentaire à l'escompte ou à un autre crédit, en prenant néanmoins les précautions d'usage afin d'éviter l'erreur de sur-mobilisation étudiée précédemment.

En résumé, ces trois erreurs, dans la mesure où elles sont quantifiables, permettent de porter un jugement objectif sur le travail du trésorier de l'entreprise. Elles sont à la base du diagnostic de la gestion de trésorerie de l'entreprise et le point de départ d'une possible optimisation et automatisation de cette fonction. Cette automatisation doit être conçue dès le départ comme un projet qu'il s'agit de gérer et pour lequel il faut mener une analyse de rentabilité.

Les gains générés par la réduction progressive de l'impact des trois erreurs de la gestion de trésorerie doivent compenser rapidement les coûts entraînés par le passage à un système automatisé de gestion en date de valeur.

3. Techniques d'optimisation des placements :

Le trésorier doit aussi réaliser d'autres arbitrages entre les modes de placement, dès lors que les comptes de l'entreprise sont excédentaires et que des profits sont possibles.

Les critères fondamentaux pour les placements de trésorerie sont les suivants :

· Rentabilité : générer des produits financiers liés aux intérêts versés ou à des plus-values;

· Sécurité : limiter le risque de perte en capital ; le risque de défaut doit être nul ou le plus faible possible, le risque de taux d'intérêt limité ou couvert ;

· Liquidité : possibilité de mettre fin rapidement au placement sans perte du capital investi.

Les supports de placement à utiliser sont donc choisis selon ces critères, mais également d'après le montant, la durée envisagée des excédents à placer et le temps que le trésorier souhaite consacrer à leur gestion et à leur suivi.

Les placements sur le marché monétaire peuvent être sous forme de :

· Bons du Trésor (émetteur État) ;

· Dépôts à terme et bons de caisse (émetteur banques) ;

· Certificats de dépôt négociables (émetteur banques) ;

· Billets de trésorerie (émetteur entreprises non financières) ;

· Rémérés (émetteur investisseurs institutionnels).

58

Beaucoup de placements sur le marché monétaire sont avec capitalisation. Cela signifie qu'ils n'entraînent pas le versement d'intérêts. Leur rémunération provient de la différence entre le montant perçu à l'échéance et le montant versé à l'origine.

Le trésorier peut ainsi recourir :

1. A une gestion en direct : achat de titres auprès de sa banque et gestion autonome, gestion de portefeuille obligatoire ou monétaire, possible en fonction du temps et des compétences du trésorier :

· Obligations à taux fixe, variable ou révisable pour le placement de la trésorerie ayant une durée relativement longue ;

· Titres de créances négociables pour des placements d'un (1) jour à un an (bons du Trésor négociables, certificats de dépôts négociables et billets de trésorerie) ;

· Opérations de rémérés (éventuellement).

2. A une gestion déléguée par mandat confié à un gestionnaire de fonds ;

3. A une gestion collective : achat de parts.

4. A l'achat de produits bancaires classiques tels que les dépôts à terme réalisés sur un compte spécial, le compte à terme, pour une durée minimale d'un (1) mois jusqu'à une échéance maximale de cinq (5) ans, ces produits sont assortis d'un taux de rémunération défini par le comité de la réglementaire bancaire et sont libres au-delà d'un mois de placement.

5. Au placement auprès d'autres entreprises, tel que l'escompte fournisseur qui demeure toujours un moyen très usité, ou l'avance en compte courant au sein d'un groupe.

En résumé, le trésorier souhaite optimiser sa gestion en faisant fructifier toute encaisse oisive et il doit déterminer la combinaison financement- placement qui permette d'optimiser la gestion de la trésorerie, c'est-à-dire rechercher une solution telle que le gain net soit maximal.

59

Section 4 : Optimisation de la trésorerie et réduction des coûts

L'optimisation de la trésorerie est l'objectif du trésorier, dans la mesure où l'objectif prioritaire d'un service de trésorerie consiste à minimiser les frais financiers et à maximiser les produits financiers. Certaines entreprises considèrent le service de trésorerie comme un centre de profits qui doit contribuer à augmenter la rentabilité globale de l'entreprise, c'est-à-dire essentiellement la rentabilité financière. La performance de la gestion de trésorerie et par conséquent celle du trésorier reposent donc nécessairement sur une optimisation des flux. Fondamentalement, cette optimisation s'opère déjà en amont de la trésorerie, avec le souci permanent de gérer au mieux les différentes variables constitutives du besoin en fonds de roulement de l'entreprise, à savoir les stocks, les créances clients et les crédits fournisseurs. Même si certains trésoriers se posent la question de savoir à qui appartient le besoin en fonds de roulement dans la mesure où la politique des achats et des ventes, et la gestion des stocks sont réalisées par d'autres responsables dans l'entreprise, ils doivent les sensibiliser aux conséquences de leurs décisions en matière de crédits et de délais accordés, par exemple, sur la trésorerie de l'entreprise.

Néanmoins, l'optimisation doit également se réaliser en aval, dans la mesure où l'objectif idéal à atteindre en gestion de trésorerie est la trésorerie zéro (minimisation des frais financiers). L'organisation de la gestion des comptes en banque, le choix des modes de paiement, l'arbitrage entre les modes de financement et de placement doivent donc faire l'objet d'une attention particulière de la part du trésorier et constituer les moyens traditionnels de l'optimisation de la trésorerie d'une entreprise.

Nous citons les auteurs Francisco Salas-Molina, David Pla-Santamaria et Juan A. Rodriguez-Aguilar (2016), qui affirment que l'objectif principal de la gestion de la trésorerie d'une entreprise est l'optimisation des coûts des politiques de trésorerie à court terme. Dans la littérature existante, le point a été mis sur l'importance de la réduction des coûts et plusieurs chercheurs ont suggéré de nombreux modèles différents d'optimisation de la trésorerie. Toutefois, ces politiques de gestion de la trésorerie présentent souvent des risques que les gestionnaires de trésorerie doivent identifier et contrôler. Ils doivent également adopter les meilleures politiques en termes de coûts et de risques, en prenant en considération leur niveau de tolérance aux risques.

60

La gestion des flux de trésorerie concerne les investissements à court terme ainsi que l'utilisation efficace de la trésorerie. Dans ce contexte, la prise de décision de la part des gestionnaires de trésorerie se concentre sur le maintien de l'équilibre entre ce que l'entreprise détient en espèces et ce qui a été placé à court terme (tels que les comptes de dépôt ou les bons du Trésor), et ceci a pour effet d'augmenter ou diminuer le niveau de trésorerie. Le problème de gestion de trésorerie d'entreprise (Corporate Cash Management Problem : CMP) traite généralement deux types d'actifs, à savoir le solde de trésorerie et les actifs à court terme, tels que les titres négociables.

Le contrôle des soldes de trésorerie implique généralement l'utilisation d'un ensemble de bornes ou de limites de contrôle qui, une fois atteintes, déclenchent une transaction (c'est-à-dire un mouvement de trésorerie) pour rétablir l'équilibre à un niveau cible préalablement fixé par l'entreprise. Ces transactions planifiées sur un horizon temporel futur donné constituent la politique de gestion de la trésorerie.

Plusieurs modèles de gestion de la trésorerie ont été proposés pour contrôler les soldes de trésorerie de manière efficace. Il existe dans la littérature une revue complète de ces modèles, des premières propositions aux contributions les plus récentes. On cite notamment Gregory (1976), Srinivasan et Kim (1986) et da Costa Moraes et al. (2015). Le CMP a d'abord été proposé par Baumol (1952) et plus tard, Miller et Orr (1966) ont affirmé que les changements de solde de trésorerie des entreprises sont totalement aléatoires.

De nombreux autres modèles ont été développés par la suite, chacun se concentrant sur une dimension précise du problème. A titre d'exemple, Girgis (1968) a travaillé sur les flux continuels nets de trésorerie, qui engendrent à la fois des coûts de transaction fixes et linéaires. Eppen et Fama (1969) quant à eux, se sont concentrés sur les flux de trésorerie avec seulement des coûts de transaction variables.

L'utilisation des prévisions dans la gestion de la trésorerie des entreprises a été introduite pour la première fois par Stone (1972) comme étant un moyen de lisser les flux de trésorerie. Plus récemment, Gormley et Meade (2007) ont souligné l'importance d'établir des prévisions de flux de trésorerie dans le cadre du problème de gestion de la trésorerie.

61

Cependant, l'accent n'a été mis que sur la réduction des coûts. Etant donné que le CMP peut également être considéré comme un problème de prise de décision séquentielle prenant en compte les soldes de trésorerie et les transactions effectuées par l'entreprise, cela conduit à une approche plus dynamique de programmation, initialement proposée par Eppen et Fama (1969), Neave (1970), Penttinen (1991), Chen et Simchi-Levi (2009) et enfin Melo et Bilich (2013). Pour résoudre le CMP, d'autres stratégies de gestion de la trésorerie ont été avancées, telles que les techniques de contrôle des impulsions (impulse control techniques) de Baccarine (2009), ainsi que les modèles évolutifs élaborés par da Costa Moraes et Nagano (2014).

Notons que les caractéristiques des flux de trésorerie (soldes de trésorerie) sont une dimension importante du CMP. En ce sens, les représentations des flux de trésorerie utilisées dans la littérature vont des plus déterministes (Baumol, 1952) aux plus incertaines (Miller et Orr, 1966). La distribution gaussienne de probabilité des flux de trésorerie est la plus utilisée dans la littérature, sous la forme d'un Processus de Wiener (Baccarine 2009 ; Constantinides et Richard 1978 ; Premachandra, 2004). Cependant, Penttinen (1991) envisage une distribution exponentielle double.

D'un point de vue pratique, plusieurs problèmes se posent lorsqu'il s'agit des véritables problèmes de gestion du cash. D'abord, les données relatives aux flux de trésorerie réels peuvent ne pas correspondre à une distribution de probabilité qui est théorique. Cette situation oblige les gestionnaires de trésorerie à trouver des moyens alternatifs pour sélectionner les meilleurs politiques de gestion de la trésorerie (par exemple, en utilisant la technique de la simulation). Ensuite, l'accent est généralement mis sur un seul objectif, à savoir le coût. Mais selon Zopounidis (1999), la gestion de la trésorerie et la prise de décisions organisationnelles sont deux concepts qui ne sont pas nécessairement corrélés dans la littérature financière.

Cependant, l'analyse des risques liés aux politiques de gestion de trésorerie est nécessaire si l'entreprise veut éviter le découvert. Ce type d'analyse est largement utilisé dans la sélection de portefeuilles, lorsque les investisseurs attendent des rendements élevés avec de faibles variations (fluctuations). On cite ici Markowitz (1952), Ballestero et Romero (1998), Ballestero et Pla Santamaria (2004), Steuer et al. (2007), etc.

Le niveau de tolérance aux risques est également un élément important que les dirigeants doivent considérer. Dans ce sens, Ballestero (1998) propose plusieurs techniques pour

62

maximiser l'utilité (c'est-à-dire arriver à une utilité optimale) en tenant compte du niveau de tolérance aux risques des gestionnaires. Cependant, la conception de modèles de gestion de la trésorerie qui analysent à la fois les coûts et les risques et qui prennent en considération le niveau de tolérance aux risques des gestionnaires de trésorerie, reste encore un point plutôt inexploré. Donc il est primordial d'effectuer une analyse des coûts et des risques, en minimisant ces deux contraintes à l'aide de politiques de gestion efficaces et pertinentes afin de gérer la trésorerie de façon optimale. D'où la nécessité de prendre en compte l'appétence aux risques des gestionnaires, ainsi que les différentes distributions de probabilité des flux de trésorerie.

Le principal objectif de la gestion de la trésorerie est de maintenir le montant de liquidités disponibles dans la trésorerie au niveau le plus faible possible, tout en continuant d'opérer efficacement. Les entreprises peuvent placer des liquidités inutilisées à court terme, comme le suggèrent Ross et al. (2002). Alors le problème de la gestion de la trésorerie peut être considéré comme étant un compromis entre les coûts de la détention et ceux de la transaction. Les coûts de détention correspondent généralement à des coûts d'opportunité, puisque la trésorerie inutilisée (oisive) pourrait être allouée à des investissements alternatifs. Disposer de trop de liquidités est donc inefficace, mais en détenir trop peu pourrait entraîner des coûts élevés engendrés par une trésorerie insuffisante. Pour ce qui est des coûts de transaction, ils sont associés aux mouvements de trésorerie, depuis / vers un compte de trésorerie vers / depuis tout autre actif à court terme disponible (par exemple, les bons du Trésor ou les titres négociables).

En résumé, si une entreprise veut maintenir le solde de trésorerie à un niveau trop bas, le coût de détention sera réduit mais l'insuffisance de trésorerie va la forcer à vendre les titres négociables disponibles, ce qui va augmenter les coûts de transaction. En revanche, si le solde est trop élevé, de faibles coûts de négociation seront générés en raison des flux de trésorerie imprévus, mais l'entreprise supportera des frais de détention élevés car aucun intérêt n'est perçu sur le cash. Ainsi, il existe un solde de trésorerie cible que l'entreprise doit déterminer.

63

En résumé, la fonction de gestionnaire de trésorerie ou de cash manager est souvent considérée comme le centre financier névralgique de l'entreprise ou du groupe, dans la mesure où elle reçoit des flux d'information de toutes les autres fonctions de l'entreprise et qu'elle émet à son tour des flux monétaires et financiers générateurs de gains ou d'économies parfois substantiels.

Récemment, l'évolution de la fonction a été tellement importante qu'on en vient même à parler d'ingénierie de la trésorerie quand il s'agit de mettre en place des systèmes centralisés de gestion de trésorerie dans les sociétés ou les groupes de sociétés. Cette affirmation est renforcée par la nécessaire autonomie financière qu'exige un mode de développement par croissance externe.

Au terme de ce chapitre, nous avons vu que la mission essentielle du trésorier est d'assurer la liquidité à l'entreprise et aborder les aspects concernant la trésorerie et l'équilibre financier ; cela revient à dire que le trésorier doit assurer entre autres l'équilibre financier par la maîtrise des flux financiers pour garantir la solvabilité de l'entreprise.

64

Hypothèses de travail

Après avoir détaillé la partie théorique de notre mémoire, nous passons à présent à l'émission de nos hypothèses de recherche, que nous allons confirmer ou réfuter sur la base des résultats des questionnaires administrés. Nos hypothèses sont au nombre de quatre, comme suit :

1. La taille :

La taille des entreprises est un indice utilisé pour déterminer le poids de ces dernières sur le marché ou le secteur d'activité. Cependant, cet indice ne peut pas être utilisé comme facteur pour juger la performance de la gestion de trésorerie, d'une entité à une autre. Celle-ci dépend de la qualité du responsable qui la gère, la manière dont il la gère ainsi que la détention d'une bonne stratégie dans le même but.

H1 : La taille des entreprises est indépendante de la gestion de trésorerie.

2. Les opportunités de croissance :

Les dirigeants d'entreprises ayant le moins d'opportunités d'investissement vont accumuler le plus de cash pour bénéficier des avantages du pouvoir discrétionnaire (T. T. Opler et al, 1999). Cela signifie que l'existence d'opportunités de croissance pousse les entreprises à faire plus d'effort pour saisir ces d'opportunités.

H2 : Les opportunités de croissance sont positivement corrélées avec la gestion de trésorerie.

3. La dette :

Le dirigeant est contraint de faire face aux remboursements réguliers et d'être plus performant. M.A. Ferreira et A. Vilela (2004) ont trouvé que la firme qui compte plus sur les prêts bancaires, en tant que source majeure de financement, subit plus des coûts d'agence et d'asymétrie d'information associés à l'utilisation de la liquidité pour le financement de ses activités. De plus, les PME évitent toujours d'effectuer des emprunts car elles ne sont pas capables de subir les coûts d'agence liés à ces derniers, et ceci rentre dans le cadre d'une bonne gestion de leur trésorerie.

H3 : La contraction des emprunts bancaires est négativement corrélée avec la gestion de trésorerie.

65

4. La probabilité de détresse financière :

Selon M. Jensen (1986), la présence de probabilité de détresse financière au sein de l'entreprise réduit le coût d'agence. En effet, cette probabilité va pousser les dirigeants à être plus disciplinés et à adopter les meilleures pratiques de gestion de la trésorerie.

H4 : La probabilité de détresse financière est positivement corrélée avec la gestion de trésorerie.

Deuxième partie : Enquête sur la gestion de

trésorerie à court terme des PME au Maroc

66

67

Chapitre 1 : Cadre d'analyse de l'enquête

Concernant la méthode d'analyse que nous allons adopter pour traiter les données, nous allons nous baser sur la méthode qualitative à travers une enquête sous forme de questionnaires, dans le but d'étudier les différentes politiques de gestion de la trésorerie adoptées par les entreprises qui répondront à nos questions, ainsi que les éléments sur lesquels se basent ces dernières pour élaborer leur budget de trésorerie. Au cours de cette démarche, nous allons traiter leurs réponses et les analyser, afin de fournir des explications nécessaires dans le cadre d'une meilleure gestion de la trésorerie.

Section 1 : Cadre théorique du questionnaire

1. Définition et principes :

Selon Hervé Fenneteau (2015), le questionnaire est une technique d'investigation scientifique constitué d'un ensemble de questions formulées dans un format approprié pour optimiser la collecte de données, au regard de la qualité et de la richesse des réponses, ainsi que de la quantité des réponses reçues. Il est réputé pour être très polyvalent et destiné à de petits et grands échantillons, généralement auto-administré par les répondants, ce qui le rend très économique. Pour réaliser un questionnaire, on doit prendre en considération trois principaux éléments, comme suit :

I. Le questionnaire doit commencer par des questions simples et générales.

II. La fin du questionnaire contient généralement des questions relativement complexes et ouvertes.

III. Les questions doivent suivre un ordre logique qui privilégie un regroupement thématique.

2. Avantages et inconvénients :

Les enquêtes par questionnaires offrent les avantages suivants :

· Technique à faible coût ;

· Permet de réaliser une collecte rapide d'informations sur un grand échantillon ;

· Avoir des réponses sur le sujet étudié sur l'ensemble des proximités possibles ;

· Permet d'établir facilement des comparaisons entre sujets et groupes de sujets.

68

Parmi les inconvénients des enquêtes par questionnaires, on trouve parfois :

· L'insuffisance de réponses ;

· La représentativité de l'échantillon est parfois douteuse ;

· La formulation biaisée des questions ;

· La crédibilité des réponses, en effet certaines personnes peuvent vouloir protéger leur image en donnant les réponses recherchées (désirabilité) ;

· La volatilité des réponses d'un jour à l'autre ;

· La difficulté relative à l'évaluation sur une échelle d'une émotion ou d'une attitude ;

· La difficulté de prendre en compte les personnes qui refusent de répondre ;

· La mémoire relativement faible des répondants quant à un phénomène ;

· Le manque de connaissances de plusieurs sujets.

69

3. Types des questions :

On relève généralement trois types de questions :

V' Les questions de fait : Ces questions servent généralement à collecter des informations personnelles (Thorburn et Seatter, 2015). Elles renvoient à des caractéristiques connues du répondant et habituellement liées à l'individu lui-même. Par exemple :

· Les caractéristiques sociodémographiques, telles que l'âge, le sexe, la race, la nationalité, le rang dans la famille, le statut civil ;

· Les caractéristiques professionnelles, telles que le nombre d'années d'expérience, le titre du poste, le niveau d'instruction atteint, le salaire ;

· Les caractéristiques de vie, comme de niveau de vie et le type de logement ;

· Les activités socioculturelles, comme les loisirs, l'appartenance à un groupe, l'affiliation ou la pratique d'une religion.

V' Les questions de cognition ou de savoir : Ce type de questions concerne le degré de connaissance du répondant sur un sujet, un phénomène, une organisation ou un groupe d'individus donnés (Brierton et al., 2016). Dans le cadre de notre mémoire, notre questionnaire d'enquête regroupera des questions de ce type, afin de mesurer le degré de connaissance de l'ensemble des salariés marocains responsables de la gestion de trésorerie, à propos du cadre théorique et des recherches académiques réalisées à ce sujet.

V' Les questions de jugement ou d'attitude : Ces questions cherchent à connaître les opinions sur les événements, l'expérience avec les personnes ou les situations et l'évaluation subjective de celles-ci par le répondant (Lei et Kai, 2012 ; Kaplan et Tivnan, 2014 ; Kim, Kang et Yun, 2012).

70

Section 2 : Méthodologie de l'enquête

1. Méthodologie et cadre spécifique de l'enquête :

Pour étudier la gestion de la trésorerie des PME marocaines, nous avons adopté la méthode dite par enquête, qui repose sur l'administration des questionnaires. Ces derniers sont destinés à l'ensemble des responsables ayant un accès direct aux documents financiers des entreprises concernées, et notamment ceux relatifs à la gestion de la trésorerie.

L'analyse de ces entreprises est divisée en deux parties principales. La 1ère concerne l'identification de l'entreprise, à savoir sa dénomination, son secteur, sa date de création, son secteur d'activité, son statut (forme juridique), l'intervalle incluant son chiffre d'affaires, l'effectif de son personnel et finalement ses coordonnées. La seconde définit les concepts relatifs à la gestion de la trésorerie à court terme, via des questions à propos de l'importance, des stratégies, des bases d'organisation de cette dernière, ainsi que les rôles qu'occupe un trésorier en général. Sans oublier les problèmes et les obstacles à la gestion de la trésorerie, et l'analyse de certaines décisions prises dans ce sens.

2. Choix de l'échantillon :

L'échantillon utilisé dans un sondage doit être pertinent et représentatif de la population étudiée. Ce dernier peut être constitué de manière aléatoire ou non, afin d'obtenir les résultats les plus fiables possibles. Pour ce faire, il existe plusieurs critères à respecter pour déterminer les caractéristiques de la population. Le cas échéant, nous n'avons retenu aucun critère pour la sélection de notre échantillon, à part que les entreprises soient de type PME.

71

Section 3 : Buts et limites de l'enquête

1. Objectifs de l'enquête :

Plusieurs objectifs ont été fixés en amont de l'élaboration des questionnaires, à savoir :

· Connaître le mode de gestion de trésorerie adopté par les gestionnaires des PME qui ont participé à l'étude ;

· Analyser chacune des stratégies de gestion de la trésorerie des différentes PME ;

· Juger la performance des entreprises, à travers leurs réponses aux questions posées ;

· Pousser les répondants à effectuer des recherches personnelles concernant les nouveaux termes et concepts inclus dans le questionnaire ;

· Guider les dirigeants dans le choix de la meilleure organisation pour gérer leur trésorerie ;

· Rappeler l'importance d'une bonne gestion de trésorerie et l'adoption des meilleures pratiques dans ce sens ;

· Connaître l'importance accordée par les gérants à la gestion de leur trésorerie ;

· Etudier les éléments sur lesquels se basent les entreprises pour élaborer leur budget de trésorerie ;

· Communiquer les vrais rôles d'un trésorier au sein d'une entreprise. Pour ce faire, nous avons délibérément inclus des propositions pièges dans certaines questions relatives à cet objectif, afin de mesurer le degré de connaissance des entreprises ayant répondu, à propos de la gestion de la trésorerie ;

·

72

Evaluer les décisions prises par une entreprise dans le cas d'excédent ou d'insuffisance de trésorerie, en prenant en compte sa forme juridique, sa taille et sa place sur le marché ;

· Comprendre la relation existante entre l'atteinte des objectifs prévisionnels de trésorerie et la bonne connaissance des modes de gestion de cette dernière.

2. Obstacles qui entravent la distribution du questionnaire :

Après avoir préparé notre questionnaire et pendant la phase de recherche à des réponses, nous étions confrontés à plusieurs obstacles, tels que :

· Certaines entreprises ont refusé de nous répondre ;

· L'excuse de plusieurs dirigeants est que notre questionnaire peut contenir des informations confidentielles ;

· Certains responsables concernés ne sont pas intéressés par nos recherches ;

· Obtenir certaines réponses déraisonnables, ce qui nous pousse à les supprimer complètement.

73

Chapitre 2 : Analyse des résultats et leur discussion

La fiabilité des résultats d'un questionnaire est toujours liée à la manière dont ce dernier a été conçu, en plus de qualité des répondants en ce qui concerne leur compréhension aux questions, en prenant en compte leur connaissance du sujet. Pendant cette phase, nous nous sommes efforcés de présenter des résultats représentatifs sur la gestion de la trésorerie des PME au Maroc.

Section 1 : Echantillon de l'enquête

Notre enquête a identifié vingt-neuf (29) entreprises opérant dans différents secteurs. Ces entreprises sont les suivantes :

Tableau 10 : Entreprises répondantes à notre questionnaire

Nom de
l'entreprise

Secteur de
l'entreprise

Date de
création de
l'entreprise

Secteur
d'activité

Statut de l'entreprise

Things to do in agadir

Privé

1/7/2018

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

Yafilman cars

Privé

2017

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

Alsa city bus

Privé

1923

Services

Société anonyme (SA)

Focus sarl

Privé

2010

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Minoterie Essafae

Privé

1983

Industriel

Société à responsabilité limitée (SARL)

SOMATEP

Privé

2006

Autre

Société à responsabilité limitée (SARL)

El ansari droguerie

Privé

1989

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

TENDANCE CONSULTING

Privé

 

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

74

EUROPVC

Privé

1999

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Sofitel

Privé

2002

Autre

Société anonyme (SA)

Marsa Maroc

Public

Décembre

2006

Services

Société anonyme (SA)

PELAGIQUE Industrie

Privé

01/01/2015

Industriel

Société à responsabilité limitée (SARL)

Ste sud négoce

Privé

2014

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

MAROC MULTIMAT

Privé

2009

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Porasa Proargos Marrakech

Privé

2005

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Fadili optique

Privé

2016

Autre

Autre forme juridique

Swingme

Privé

10/02/2015

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Les Conserveries Marocaines Doha

Privé

 

Industriel

Société à responsabilité limitée (SARL)

Winakal

Privé

01/01/2018

Commercial

Coopérative

Cabinet les

citoyens financers du sud

Privé

2015

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

Sodisma

Privé

 

Commercial

Société anonyme (SA)

COMA TECH

Privé

 

Autre

Société à responsabilité limitée (SARL)

Bidsys

Privé

2017

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

SMARTGIS

Privé

2017

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

Centre de formation Shourouk

Privé

01/07/2019

Services

Société à responsabilité limitée (SARL)

75

St. AZERO

Privé

2012

Commercial

Société à responsabilité limitée (SARL)

Tamount élevage

Privé

2016

Autre

Société à responsabilité limitée (SARL)

Cooperative tagmat massa

Privé

2019

Commercial

Coopérative

Souss gazon

Privé

2004

Industriel

Autre forme juridique

Section 2 : Discussion des résultats de l'enquête et validation des hypothèses

Nous avons divisé notre questionnaire en deux grandes parties principales. La première est relative à l'identification de l'entreprise répondante, alors que la deuxième est basée sur des questions à propos de la gestion de sa trésorerie (voir Annexe 1 : Questionnaire de l'enquête).

Les réponses aux différentes questions sont données directement par Google Forms, facilitant ainsi le traitement des informations. Ci-dessous une analyse détaillée pour chacune d'elles, avec la représentation graphique correspondante :

Ø Partie 1 : Identification de l'entreprise

Les questions 1, 3, 8 et 9 ne sont pas prises en compte, car elles concernent respectivement :

- Nom de l'entreprise - Date de création - Téléphone

- Email

76

Question 2 : Secteur de l'entreprise

Tableau 11 : Classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs

Secteur de l'entreprise

Nombre

Fréquence

Privé

28

96,6%

Public

1

3,4%

Mixte

0

0%

Total

29

100%

 

Secteur de l'entreprise

3.4%

96.6%

Privé Public

Figure 9 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes
selon leurs secteurs

D'après le tableau et le graphique ci-dessus, sur les 29 entreprises au total, 96,6% d'entre elles (28 entreprises) appartiennent au secteur privé, tandis que 3,4% (1 seule entreprise) opère dans

77

le secteur public. Nous remarquons également qu'aucune entreprise ne travaille dans le secteur mixte.

En général, les entreprises appartenant au secteur public sont réticentes par rapport aux questionnaires de ce genre, c'est la raison pour laquelle nous comptons seulement 1 entreprise du secteur public.

Question 4 : Secteur d'activité

Tableau 12 : Classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs d'activité

Secteur d'activité

Nombre

Fréquence

Commercial

11

38%

Industriel

4

13,8%

Services

9

31%

Autre

5

17,2%

Total

29

100%

 

31%

17%

Secteur d'activité

14%

38%

Commercial Industriel Services Autre

Figure 10 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes selon leurs secteurs d'activité

78

La 4ème question concerne le secteur d'activité des entreprises répondantes, qui sont : « Commercial », « Industriel », « Services » ou « Autre ». 38% des réponses parviennent d'entreprises ayant une activité commerciale (soit 11 entreprises) et 31% des réponses sont relatives à des entreprises se services (9 entreprises), alors que 17% (5 entreprises) exercent dans d'autres secteurs d'activité. Enfin, 4 entreprises (13,8%) déclarent opérer dans le secteur industriel.

Remarquons que dans la région du Souss, la plupart des entreprises ayant contribué à la réalisation de notre enquête appartiennent au secteur commercial et des services, ce qui confirme les idées courantes sur cette région.

Question 5 : Statut de l'entreprise

Tableau 13 : Classification des entreprises répondantes selon leurs formes juridiques

Statut de l'entreprise

Nombre

Fréquence

Société à responsabilité limitée (SARL)

21

72%

Société anonyme (SA)

4

14%

Coopérative

2

7%

Autre forme juridique

2

7%

Société en nom collectif (SNC)

0

0%

Société en participation (SEP)

0

0%

Total

29

100%

 

Société anonyme (SA); 14%

Coopérative; 7%

Autre forme juridique; 7%

Société à
responsabilité
limitée (SARL);
72%

79

Figure 11 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes
selon leurs formes juridiques

Il est clair que la plupart des entreprises répondantes ont un statut juridique « Société à responsabilité limitée » (SARL), à hauteur de 72% ce qui confirme que l'idée selon laquelle la forme juridique dominante au Maroc (généralement) et dans la région du Souss (spécifiquement) est correcte. Puis, les sociétés anonymes ou SA, avec une fréquence de 14%. Ensuite, les coopératives et les autres formes juridiques qui sont ex æquo, avec 7% comme fréquence pour chacune d'elles.

Pour finir, aucune société n'a pour forme juridique « Société en nom collectif » (SNC) ou bien « Société en participation » (SEP), car ce type de sociétés est attribué aux sociétés de personnes, qui sont peu nombreuses au Maroc par rapport aux autres formes juridiques.

80

Question 6 : Chiffre d'affaires

Tableau 14 : Classification des entreprises répondantes selon leur chiffre d'affaires

Chiffre d'affaires

Nombre

Fréquence

Moins de 100 000 dh

4

16%

Entre 100 000 dh et 1 000 000 dh

8

32%

Entre 1 000 000 dh et 1 900 000 dh

2

8%

Entre 1 900 000 dh dh et 2 800 000 dh

2

8%

Entre 2 800 000 dh et 3 700 000 dh

1

4%

Plus de 3 700 000 dh

8

32%

Total

25

100%

 

Chiffre d'affaires

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Moins de
100.000 dh

Entre
100.000 dh
et 1.000.000
dh

Entre
1.000.000 dh
et 1.900.000
dh

Entre
1.900.000 dh
et 2.800.000
dh

Entre
2.800.000 dh
et 3.700.000
dh

Plus de
3.700.000 dh

Chiffre d'affaires

16%

32%

8%

8%

4%

32%

 

Figure 12 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes
selon leur chiffre d'affaires

En parlant du chiffre d'affaires des entreprises répondantes, la réponse à cette question est
paramétrée comme étant facultative. Cependant, on a reçu 25 réponses sur un total de 29. De

81

plus, on a défini un intervalle fixe de 900.000 dh entre la borne minimale et la limite maximale, pour chaque suggestion.

On remarque que 16% des entreprises répondantes ont réalisé un CA inférieur à 100.000 dh, tandis que 32% ont atteint un CA compris entre 100.000 et 1.000.000 dh. Pour les CA compris entre 1.000.000 et 1.900.000 dh, on recense 8% des entreprises répondantes, et pareil pour les CA compris entre 1.900.000 et 2.800.000 dh (8% également). Pour finir, 4% des réponses concernent des entreprises qui génèrent entre 2.800.000 et 3.700.000 dh de CA, tandis que 32% réalisent un CA supérieur à 3.700.000 dh.

Question 7 : Effectif du personnel

Tableau 15 : Classification des entreprises répondantes selon leur effectif

Effectif du personnel

Nombre

Fréquence

Moins de 10

13

45%

Entre 10 et 50

5

17%

Entre 50 et 100

3

10%

Entre 100 et 150

2

7%

Plus de 150

6

21%

Total

29

100%

 

Effectif du personnel

50%

45%

40%

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%

Moins de 10

Entre 10 et 50

Entre 50 et

100

Entre 100 et

150

Plus de 150

Effectif du personnel

45%

17%

10%

7%

21%

 

82

Figure 13 : Représentation graphique de la classification des entreprises répondantes
selon leur effectif

Concernant l'effectif du personnel, 45% des entreprises répondantes affirment avoir moins de 10 salariés, alors que 17% déclarent que l'effectif de leur personnel est compris entre 10 et 50. Ensuite, 10% des réponses concernent des entreprises ayant un effectif entre 50 et 100 salariés. Puis, 7% ont un effectif compris entre 100 et 150 employés. Enfin, 21% des entreprises emploient plus de 150 personnes.

Nous remarquons que presque la moitié des entreprises répondantes ont un effectif faible (moins de 10 personnes), et cela peut causer une confusion des tâches et une mauvaise séparation des fonctions. Donc les dirigeants de ces entreprises doivent s'assurer que la trésorerie est correctement gérée et que les responsables concernés n'effectuent pas d'autres tâches en parallèle.

Ø 83

Partie 2 : Gestion de la trésorerie à court terme Question 10 : Importance accordée à la gestion de la trésorerie

45%

Importance accordée à la gestion de trésorerie

7%

48%

Beaucoup d'importance Assez d'importance Peu d'importance

Figure 14 : Représentation graphique du degré d'importance accordé à la gestion de la

trésorerie

On remarque que la plupart des entreprises répondantes accordent beaucoup d'importance à la gestion de leur trésorerie, à hauteur de 48%. Ensuite, 45% d'entre elles affirment qu'elles y accordent assez d'importance. Enfin, les 7% restantes déclarent donner peu d'importance à la gestion de leur trésorerie.

Cette différence est probablement due à la place qu'occupe la gestion de la trésorerie d'un domaine d'activité à un autre. Ou peut-être qu'elle est relative au pouvoir financier détenu par chaque entreprise.

84

Question 11 : Détention d'une stratégie de gestion de la trésorerie

La détention d'une stratégie de gestion de trésorerie

Non

Oui

Figure 15 : Représentation graphique de la détention d'une stratégie de gestion de la

trésorerie

Selon le graphique ci-dessus, 89,7% des entreprises répondantes affirment disposer d'une stratégie de gestion de leur trésorerie, alors que ce n'est pas le cas pour 10,3% d'entre elles.

Avoir une stratégie pour bien gérer un département au sein d'une entreprise est une nécessité, afin d'atteindre les objectifs fixés. La détention d'une stratégie de gestion de la trésorerie est également primordiale. Dans notre cas, nous pouvons expliquer le secteur ci-dessus par les connaissances et l'expérience des dirigeants en ce qui concerne l'importance d'une bonne stratégie de gestion de la trésorerie, ainsi que les astuces pour une gestion optimale de cette dernière.

85

Question 12 : Base d'élaboration d'un budget de trésorerie

Base d'élaboration budget de trésorerie

69,0%

Les budgets précédents

65,5%

Les stratégies de l'entreprise

51,7%

La conjoncture économique

10,3%

Vous vous référez à vos concurrents

44,8%

Les prévisions prédéfinies

Figure 16 : Représentation graphique des différentes bases d'élaboration d'un budget de

trésorerie

Cette question est à choix multiples. Elle est conçue pour avoir une ou plusieurs
possibilités de réponses.

Les entreprises répondantes se basent beaucoup plus sur leurs budgets précédents pour élaborer leur budget de trésorerie (69%), alors que 65,5% affirment se baser sur les stratégies instaurées par les dirigeants. Ensuite, la conjoncture économique intéresse 51,7% des entreprises ayant répondu, tandis que 44,8% préfèrent se baser sur des prévisions prédéfinies. Pour finir, 10,3% des entreprises se réfèrent à leurs concurrents lors de l'élaboration de leur budget de trésorerie.

Nous remarquons que la plupart des entreprises répondantes se basent sur leurs budgets précédents, en se référant au passé pour établir les budgets futurs. Pour celles qui se basent sur les stratégies des dirigeants, elles confirment le pourcentage des entreprises qui détiennent une stratégie de gestion de la trésorerie. Et puisque notre étude porte sur des PME qui ont des ressources assez limitées, la conjoncture économique est un facteur essentiel à prendre en compte dans l'élaboration des budgets de trésorerie. Pour les prévisions prédéfinies, elles

86

nécessitent une grande expérience dans ce domaine et des moyens importants pour les réaliser. C'est la raison pour laquelle nous n'avons reçu que 44,8% des réponses pour ce choix-là.

En tant qu'étudiant spécialisé dans ce domaine, j'estime qu'il faut prendre en considération l'ensemble de ces propositions dans le cadre de l'élaboration d'un budget de trésorerie.

Question 13 : Rôle d'un trésorier en entreprise

Rôle d'un trésorier selon les entreprises répondantes

Établir les prévisions et gérer les flux de trésorerie

 

78,6%

 

Gérer les risques financiers

 

46,4%

 

Chercher à maximiser les revenus de l'entreprise

 

42,9%

 

Négocier les termes des opérations bancaires

 

39,3%

 

Passer la comptabilité des opérations financières

 

25,0%

 

Négocier les prix avec les clients

 

32,1%

 

Figure 17 : Représentation graphique des différents rôles d'un trésorier en entreprise

Cette question est à choix multiples. Elle est conçue pour avoir une ou plusieurs
possibilités de réponses.

Nous remarquons que la plupart des entreprises répondantes (78,6%) voient que le rôle principal d'un trésorier est d'établir les prévisions et gérer les flux de trésorerie, tandis que 46,4% estiment que c'est plutôt de gérer les risques financiers. D'autres (42,9%) pensent que ce dernier a pour rôle de chercher à maximiser les revenus de l'entreprise, et 39,3% croient qu'il devrait principalement négocier les termes des opérations bancaires effectuées par l'entreprise. Enfin, 32,1% des répondants jugent que le rôle d'un trésorier est de négocier les prix avec les clients,

87

alors que 25% sont convaincus qu'il devrait plutôt passer la comptabilité des opérations financières.

Cette question a été posée pour tester les connaissances des entreprises répondantes en ce qui concerne le rôle d'un trésorier. Nous avons intégré exprès deux propositions incorrectes, qui n'ont aucun lien avec le métier d'un trésorier. Ces éléments de réponses sont les suivants : « Passer la comptabilité des opérations financières » alors que le trésorier ne tient pas la comptabilité normalement, et « Négocier les prix avec les clients » qui concerne plutôt le rôle d'un commercial. Cependant, une grande partie des répondants n'ont pas été affectés par ces deux pièges.

Question 14 : Stratégie(s) de gestion de la trésorerie adoptée(s)

Stratégie(s) de gestion de la trésorerie adoptée(s) par les
entreprises répondantes

La trésorerie Zéro

3,4%

 
 
 

La gestion au jour le jour

 

44,8%

 

Le système de trésorerie centralisé

 

31,0%

 

La gestion par risque

 

17,2%

 

Le système de trésorerie autonome

 

20,7%

 

Figure 18 : Représentation graphique des différentes stratégies de gestion de trésorerie

adoptées

88

Cette question est à choix multiples. Elle est conçue pour avoir une ou plusieurs
possibilités de réponses.

Presque la moitié des entreprises répondantes (44,8%) adoptent une stratégie de gestion de trésorerie au jour le jour, 31% utilisent le système de trésorerie centralisé et 20,7% utilisent le système de trésorerie autonome. Par ailleurs, 17,2% des répondants affirment adopter la gestion par risque, alors que 3,4% appliquent la trésorerie Zéro.

Rappelons que le principe de la technique de gestion au jour le jour est de minimiser les coûts des ressources financières à court terme, ainsi qu'optimiser la rentabilité des disponibilités non utilisées. Pour le système de trésorerie centralisé, il consiste à mettre toutes les recettes et les dépenses dans une seule banque et dans le même compte, qui doit être contrôlé par un seul organisme central (l'entreprise, dans notre cas) dans le but de maîtriser sa trésorerie. Si on veut définir le système de trésorerie autonome au sein d'une entreprise, on peut dire que chaque filiale ou chaque commercial (dans le cas des entreprises commerciales) gère sa propre trésorerie à sa façon. En ce qui concerne la gestion par risque, c'est une stratégie qui vise à éliminer les risques de la trésorerie (anticiper, maîtriser et mesurer les risques de taux d'intérêt et les risques du taux de change). Elle a également pour but de maintenir certaines opérations susceptibles d'être risquées pour la trésorerie. Finalement, pour la trésorerie Zéro, le trésorier doit positionner et affecter les divers flux entrants et sortants de l'entreprise. Il doit aussi veiller à l'équilibre global entre tous les comptes, c'est-à-dire essayer d'atteindre un solde en valeur égal à zéro.

89

Question 15 : Origine des problèmes de trésorerie

Origine des problèmes de la trésorerie selon les entreprises répondantes

Structurelle Conjoncturelle Les deux

55%

24%

21%

Figure 19 : Représentation graphique des différentes origines des problèmes de

trésorerie

D'après le secteur ci-dessus, 21% des entreprises répondantes croient que l'origine des problèmes de trésorerie est purement conjoncturelle, tandis que 24% pensent qu'elle est plutôt structurelle. Aussi, plus que la moitié des entreprises répondantes (55%) estiment que les problèmes de trésorerie sont à la fois conjoncturels et structurels.

A titre de rappel, les problèmes structurels de trésorerie sont principalement des problèmes à moyen et à long terme, qui sont relatifs à des difficultés telles que l'insuffisance du fonds de roulement ou la réalisation des investissements financiers, en oubliant l'avancement de l'entreprise elle-même. Par ailleurs, les problèmes conjoncturels de trésorerie sont dus aux fluctuations imprévisibles de l'activité de l'entreprise (par exemple, les variations des activités saisonnières qui peuvent conduire à des grands besoins de trésorerie, durant certaines périodes de l'année).

90

Question 16 : Réduction des insuffisances de trésorerie

Comment Réduire le problème de l'insuffisance de la trésorerie
selon les entreprises répondantes

72,4%

Reporter certaines dépenses

17,2%

Céder des actifs de l'entreprise

27,6%

Effectuer des emprunts

37,9%

Renégocier avec les tiers

55,2%

Utiliser l'escompte commercial

Figure 20 : Représentation graphique des différentes façons de réduire les insuffisances

de trésorerie

Cette question est à choix multiples. Elle est conçue pour avoir une ou plusieurs possibilités de réponses.

Pour 72,4% des entreprises répondantes, il faudrait reporter certaines dépenses afin de réduire les insuffisances de trésorerie. 55,2% estiment qu'il faudrait utiliser l'escompte commercial, alors que 37,9% préfèrent renégocier avec les tiers. Enfin, 27,6% favorisent les emprunts et 17,2% opteraient pour la cession des actifs de l'entreprise.

La plupart des décisions prises par les entreprises répondantes dans ce cas, sont des décisions à faible risque sur leur pérennité et leur continuité, sans compromettre leurs relations avec les tiers, payer des intérêts générés par des emprunts ou céder leurs actifs.

91

La plupart des décisions prises par les entreprises répondantes dans ce cas, sont des décisions à faible risque sur leur pérennité et leur continuité, sans compromettre leurs relations avec les tiers, payer des intérêts générés par des emprunts ou céder leurs actifs, cela signifie que les entreprises ont toujours l'intention de dégager la probabilité de détresse financière, alors l'hypothèse H4 est confirmée.

En ce qui concerne l'effectuation des emprunts, on remarque qu'une grande partie des entreprises répondantes n'optent pas pour cette solution, ce qui confirme l'hypothèse H3.

Question 17 : Façons de profiter des excédents de trésorerie

Comment profiter au maximum des excédents de trésorerie
selon les entreprises répondantes

62,1%

Développer la société

13,8%

Distribuer les dividendes

31,0%

Rembourser par anticipation les emprunts

34,5%

Placer l'argent pour générer des intérêts

51,7%

Investir dans d'autres activités

Figure 21 : Représentation graphique des différentes façons de profiter des excédents de

trésorerie

Cette question est à choix multiples. Elle est conçue pour avoir une ou plusieurs possibilités de réponses.

92

Afin de profiter au maximum des excédents de trésorerie, 62,1% des entreprises optent pour leur propre développement, 51,7% investiraient dans d'autres activités, tandis que 34,5% placeraient leur argent pour générer des intérêts. Enfin, 31% préfèrent rembourser par anticipation leurs emprunts, et 13,8% choisissent de distribuer les dividendes à leurs actionnaires.

Cependant, les entreprises ont toujours l'intention de se développer, prolonger leur activité dans le temps et améliorer leur positionnement sur le marché. C'est pourquoi les deux premières propositions marquent les pourcentages les plus élevés, alors que la distribution des dividendes est la décision la moins probable.

Puisque la plupart des entreprises répondantes détiennent une stratégie de gestion de trésorerie (à hauteur de 89,7%) selon la 11ème question, et les réponses les plus élevées pour cette 17ème question concernent le développement des sociétés et l'investissement dans d'autres activités, cela permet à ces entreprises de saisir les opportunités de croissance qui s'offrent à elles, car elles disposent d'excédents de trésorerie. Donc l'hypothèse H2 est confirmée.

93

Question 18 : Atteinte de l'objectif de gestion prévisionnelle de la trésorerie

Atteinte de l'objectif de la gestion prévisionnelle de la trésorerie
des entreprises répondantes

Oui

Plus ou moins Non

48%

4%

48%

Figure 22 : Représentation graphique de l'atteinte de l'objectif de gestion prévisionnelle

de la trésorerie

Nous remarquons que 48% des entreprises déclarent atteindre l'objectif de gestion prévisionnelle de leur trésorerie. Le même pourcentage concerne des entreprises qui l'atteignent plus ou moins, et 4% affirment ne pas accomplir leur objectif de gestion prévisionnelle de leur trésorerie.

La difficulté des conditions économiques marocaines contribue au pourcentage que nous avons retenu pour la proposition « Plus ou moins » de cette question. Par ailleurs, l'importance accordée à la gestion de la trésorerie et la stratégie dont elle est gérée, ainsi que la connaissance des concepts de cette dernière, sont des facteurs qui reflètent les réponses qui nous sont parvenues des entreprises répondantes.

La plupart des entités ayant participé au questionnaire (45%) sont de taille très petite et ont un effectif de moins de 10 (selon la 7ème question), et à travers les réponses reçues concernant cette 18ème question, nous remarquons que 96% de ces dernières atteignent leur objectif de gestion prévisionnelle de la trésorerie (en parlant des choix « Oui » et « Plus ou moins »). Alors, l'hypothèse H1 est confirmée.

94

Grosso modo, la quasi-totalité des réponses aux questionnaires que nous avons administrés nous sommes parvenues de sociétés privées. Ces dernières sont pour la plupart des sociétés à responsabilité limitée (SARL), opérant dans le secteur commercial et de services et ayant un chiffre d'affaires important. Elles ont également un minimum d'effectif du personnel, ce qui confirme l'idée que les dirigeants se focalisent sur la réalisation des gains, au risque parfois de négliger les objectifs sociaux de l'existence de leurs entreprises (recrutement, contribution à la baisse du taux de chômage, amélioration du niveau social des ménages, etc.)

Les entreprises répondantes accordent à la gestion de leur trésorerie une importance à des différents degrés, dépendamment des qualifications des dirigeants et les stratégies des fondateurs. Par ailleurs, la plupart d'entre elles détiennent une stratégie de gestion de leur trésorerie et se basent principalement sur plusieurs techniques, dans le cadre de l'élaboration de leur budget de trésorerie. Cela est dû aux moyens dont elles disposent, à savoir leur capital humain et matériel.

Le questionnaire que nous avons réalisé comporte des questions cognitives ainsi que des choix incorrects de réponse que nous avons inclus exprès. Mais heureusement, les résultats obtenus de l'analyse des réponses montrent que ces derniers sont marqués de faibles pourcentages de réponse. En outre, les décisions prises par les dirigeants des entreprises ayant participé au questionnaire, dans les meilleures circonstances de la trésorerie mais aussi dans les pires des cas, sont des décisions pertinentes. Cela justifie les réponses favorables que nous avons reçues en ce qui concerne l'objectif de gestion prévisionnelle de la trésorerie.

95

Section 3 : Recommandations et suggestions

En tenant compte des résultats de notre questionnaire, nous avons dressé une liste de recommandations pour permettre aux entreprises d'augmenter leur performance et gérer leur stratégie d'affaires avec plus d'efficacité, dans le cadre d'une meilleure gestion de leur trésorerie. Nos recommandations se présentent comme suit :

Ø Adopter les nouvelles technologies digitales, ce qui permet de raccourcir le cycle d'exploitation. En effet, grâce à l'utilisation des outils informatiques, les factures sont traitées et envoyées par canal électronique, donc la facturation et le recouvrement seront accélérés, l'entreprise et ses tiers gagneront du temps et le lettrage des comptes sera facilité. Cela permettra également de disposer d'informations fiables en temps réel, réduire les risques, limiter les erreurs ainsi que détecter les comptes risqués et prendre les mesures correctives au bon moment.

Ø Pour les comptes clients et les comptes fournisseurs, il faut négocier des modalités de règlement et de paiement qui soient favorables pour l'entreprise (délais plus courts pour les clients, et délais plus longs vis-à-vis des fournisseurs).

Ø Effectuer un suivi régulier des stocks pour éliminer les stocks désuets et dont la rotation est lente. Il faut aussi adopter la stratégie de gestion des stocks la plus optimale car cela est en relation avec la stratégie de gestion de la trésorerie.

Ø Chercher les sources de financement adéquates en cas d'insuffisance de trésorerie, comme ça les entreprises respectent leurs obligations et leurs engagements. Dans le cadre de la gestion de la trésorerie à court terme, cela concerne plus les dépenses d'exploitation au quotidien.

Ø Contrôler activement les flux de trésorerie. En effet, si les encaissements et les décaissements sont surveillés quotidiennement, cela permet de garantir l'équilibre financier de l'entreprise.

Ø

96

Etablir des prévisions de trésorerie et surveiller de près les écarts entre ces dernières et les réalisations. Cela permet d'expliquer ces écarts afin d'apporter des améliorations ciblées aux problèmes détectés.

97

Conclusion générale

La gestion de la trésorerie est d'une importance indéniable pour la maîtrise des capacités de solvabilité tant pour des entreprises privées que publiques. En effet, une entreprise peut augmenter sa rentabilité et éviter le risque d'exposition à la faillite due à la mauvaise maîtrise de sa trésorerie. Une bonne gestion de la trésorerie permet à l'entreprise non seulement de faire face à ses engagements immédiats, mais elle est aussi une garantie pour la survie à long et moyen terme. D'une manière générale, les dirigeants prennent des décisions qui s'inscrivent dans le court, moyen ou long terme. Dans le cadre de notre mémoire, nous nous sommes concentrés sur la gestion de la trésorerie à court terme, donc c'est la première catégorie de décisions. Il s'agit d'un ensemble de créances et de dettes à courte durée que les trésoriers en entreprise doivent gérer de façon rationnelle. Le but est de maximiser les revenus pour augmenter les disponibilités, tout en minimisant les dépenses. Il faut également surveiller les flux de trésorerie rigoureusement et combler les déficits de trésorerie éventuels, en choisissant les moyens de financement les plus adaptés à ces besoins.

Comme nous l'avons démontré dans notre mémoire, la trésorerie a une grande place en entreprise. C'est pour cela que les trésoriers doivent être compétents pour accomplir leur mission correctement et assurer des liquidités aux entreprises. Ils sont également tenus de garantir la solvabilité des entreprises en maîtrisant les différents flux financiers. D'autre part, le rôle d'un trésorier est aussi de faire les arbitrages nécessaires quand il est question de placer les excédents de trésorerie et financer les besoins de trésorerie, ainsi que maîtriser les risques financiers (de taux d'intérêt, de change, de liquidité, etc.). De plus, une planification de la trésorerie est primordiale pour réaliser l'équilibre financier et permettre aux entreprises d'être rentables et autonomes.

Sur la base des réponses à notre questionnaire, nous remarquons que la gestion de la trésorerie varie d'une entreprise à une autre, selon les objectifs des fondateurs et des associés, ainsi que la qualité des dirigeants au niveau de la prise de décisions (opérationnelles et stratégiques). Cette différence joue un rôle fondamental dans la détermination des outils et des mécanismes à utiliser, afin de mieux gérer la trésorerie et satisfaire l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise. De plus, l'efficacité d'une bonne gestion de trésorerie notamment à court terme est liée à la politique dont cette trésorerie est gérée, ainsi qu'à la capacité de l'entreprise à la maîtriser. Cependant, l'environnement, le secteur d'activité, le positionnement de l'entreprise

98

sur le marché, ainsi que sa conjoncture économique, sont des facteurs importants à prendre en considération.

Pour conclure, ce travail nous a permis de développer de nombreuses compétences et d'appliquer tout ce que nous avons étudié durant notre parcours universitaire dans le cadre de la gestion des entreprises. Nous avons pu enrichir nos connaissances à propos du sujet traité qui est la gestion de la trésorerie, et acquérir plusieurs connaissances grâce à de nouvelles notions et d'importants concepts. Nous avons également appris à collecter, sélectionner et traiter des données pertinentes pour effectuer notre recherche, et sur cette base nous avons pu dresser une liste de recommandations adéquates.

99

Bibliographie

Ouvrages généraux :

· Brealey R.A., Myers S.C., Allen F., Principles of Corporate Finance, The McGraw-Hill, 11e édition, 2013.

· Brealey R.A., Myers S.C., Allen F., Principes de gestion financière, adapté par C. Thibierge, N. Couderc, J. Héricourt, Pearson, 8e édition, 2006.

· Charreaux G., Finance d'entreprise, Cormelles-le-Royal, EMS, 3e édition, 2014.

· Charreaux G., DECF épreuve n° 4, Gestion financière, Litec, 6e édition, 2000.

· Vernimmen P., Finance d'entreprise, Paris, Dalloz, 13e édition, 2015.

Ouvrages spécialisés et articles :

· DESBRIERES, P. & POINCELOT, E. (2015), Gestion de trésorerie, 2e édition, EMS Editions.

· Afza T., Adnan Sh. M., (2007), Determinants of Corporate Cash Holdings : A Case Study of Pakistan, Working Paper.

· Al-Najjar B. and Belghitar Y. (2011). Corporate cash holdings and dividend payments : evidence from simultaneous analysis, Managerial and Decision Economics, 32, 23141.

· Arslan O., Florackis C., Ozkan, A., (2006), The role of cash holdings in reducing investment-cash flow sensitivity : Evidence from a financial crisis period in an emerging market, Emerging Markets Review, vol. 7, pp. 320-338.

· Bates, T.W., Kahle, K.M., Stulz, R.M., (2009), Why do U.S. firms hold so much more cash than they used to ?, Journal of Finance, Vol. 64, n°. 5, pp. 1985-2021.

·

100

Beltz J.C., Frank M., (1996), « Risk and Corporate Holdings of Highly Liquid Assets », Working Paper.

· Bigelli, M. and Sanchez-Vidal, J. (2012) Cash holdings in private firms, Journal of Banking & Finance, 36, 26-35.

· Dittmar, A and J. Marth-Smith, 2007, Corporate Governance and the Value of Cash Holdings, Journal of Financial Economics, vol. 83, n° 3, pp. 599-634.

· Drobetz, W. and Gruninger, M. C. (2007) Corporate cash holdings : evidence from Switzerland, Financial Markets and Portfolio Management, 21, 293-324.

· Ferreira, M.A., Vilela, A., (2004), Why Do Firms Hold Cash ? Evidence from EMU Countries, European Financial Management, Vol. 10, n° 2, pp. 295-319.

· Ozkan, A., Ozkan, N., (2004). Corporate cash holdings : An empirical investigation of UK companies, Journal of Banking & Finance, vol. 28, n° 9, pp. 2103-2134.

· Harford, J., S. Mansi and W. Maxwell, 2008, «Corporate Governance and Firm Cash Holdings», Journal of Financial Economics, Vol. 87, pp. 535-555.

· Jani, E., Hoesli, M., Bender, A., (2004), Corporate cash holdings and agency conflicts, Working Paper.

· Jensen, M., (1986), Agency cost of free cash flow, corporate finance, and takeovers, American Economic Review, vol. 76, n° 2, pp. 3-43.

· Jensen, M., Meckling, W., (1976), Theory of the firm : Managerial behavior, agency costs and ownership structure, Journal of Financial Economic, vol. 3, n° 4, pp. 305-360.

· Kim, C., Mauer, D.C., Sherman, A.E., (1998). The determinants of corporate liquidity : Theory and evidence, Journal of Financial and Quantitative Analysis, vol. 33, n° 3, pp. 335-358.

·

101

Kim, J., Kim, H. and Woods, D. (2011) Determinants of corporate cashholding levels : an empirical examination of the restaurant industry, International Journal of Hospitality Management, 30, 568-74

· Kusnadi, Y., (2005), « Corporate governance mechanisms and corporate cash holdings » Working Paper.

· Opler, T., Pinkowitz, L., Stulz, R., Williamson, R., (1999), The determinants and implications of corporate cash holdings, Journal of Financial Economics, vol. 52, n° 1, pp. 3-46.

· Pinkowitz, L., Williamson, R., (2001), Bank power and cash holdings : Evidence from Japan, The Review of Financial Studies, vol. 14, n° 4, pp. 1059-1082.

· Rajan Raghuram G., Zingales Luigi, (1995), What Do We Know about Capital Structure ? Some Evidence from International Data, the Journal of Finance, vol. 50, n° 5, pp. 1421-1460.

· Teruel-Garcia, P.J., Martinez-Solano, P., (2008). On the determinants of SMES cash holding : Evidence from Spain, Journal of Business Finance & Accounting, vol. 35, pp. 127-149.

· Uyar A., Kuzey C (2014), Determinants of corporate cash holdings : evidence from the emerging market of Turkey, Applied Economics, Vol. 46, n° 9, 1035-1048.

· GUEZ, G. (2013), La gestion de la trésorerie, magazine « OptionBio », rubrique « finances / gestion », n°511, page 21.

· Ibtissem Baklouti, Abdelfattah Bouri « Les déterminants de la détention de trésorerie : Cas des entreprises tunisiennes », La Revue des Sciences de Gestion 2015/3 (N° 273 - 274), p. 57-65.

· FENNETEAU, H. (2015), Enquête : Entretien et questionnaire, 3e édition, Dunod 2015.

·

102

BEN AISSA, H. (2001), Quelle méthodologie de recherche appropriée pour une construction de la recherche en gestion ?, Xième Conférence de l'Association Internationale de Management Stratégique, Faculté des Sciences de l'administration, Université Laval, Québec.

· SPRENGER, J. (2011), Hypothetico-Deductive Confirmation, Tilburg University.

· DICKO, S. (2019), Méthodologie de recherche et théories en sciences comptables, Presses de l'Université du Québec.

· Bellier-Delienne A., Khath S., Gestion de trésorerie, Economica, coll. « Techniques de Gestion », 3e édition, 2012.

· Grandguillot, F. & Grandguillot, B. (2019), Analyse financière : Activité et performance de l'entreprise - Structure financière et équilibre financier - Tableau de flux - Analyse financière de la Banque de France Ed. 16, Gualin.

· Salas-Molina, F., Pla-Santamaria, D. & Rodriguez-Aguilar, J.A. (2018), A multi-objective approach to the cash management problem. Annals of Operations Research 267, 515-529.

· Rousselot, P. & Verdié, J-F. (2017), Gestion de trésorerie Ed.2, Dunod.

· « La fonction financière et le Plan comptable 1982 », Etude de la compagnie nationale des commissaires aux comptes, 1982.

· La Bruslerie H. (de), Eliez C., Trésorerie d'entreprise : gestion des liquidités et des risques, Paris, Dalloz, coll. « Gestion », 3e édition, 2012.

· Lefebvre F., Gestion de trésorerie, éditions Francis Lefebvre, 1996.

· Polak P., Klusacek I., Centralization of Treasury Management, Business Perspectives, 2010. 100 pages (livre téléchargeable à l'adresse suivante) http://aei.pitt.edu/14063/

· Poloniato B., Voyenne D., La nouvelle trésorerie d'entreprise, Dunod, 2e édition, 1997.

· Roumilhac J.-P., Trésorerie à court terme et informatisation, Dalloz, 4e édition, 1992.

·

103

Rousselot P., Verdié J.-F., Gestion de trésorerie, Dunod, 3e édition, 2011.

· Sion M., Gérer la trésorerie et la relation bancaire, Dunod, 5e édition, 2011.

· GAUGAIN, M. & SAUVEE- CRAMBERT, R. (2007), Gestion de trésorerie, p. 151, 2e éd, Economica, Paris.

· GAUGAIN, M. & SAUVEE- CRAMBERT, R. (2007), Gestion de trésorerie, p. 155, 2e éd, Economica, Paris.

· Nguyen, D. (1972), « trésorerie zéro, pourquoi, comment ? » LE MANAGEMENT.

· Ordre des experts-comptables et comptables agréés, « Comptabilité et prospective », P446.

· Baccarin, S. (2009). Optimal impulse control for amultidimensional cashmanagement system with generalized cost functions. European Journal of Operational Research, 196(1), 198-206.

· Ballestero, E. (1998).Approximating the optimum portfolio for an investorwith particular preferences. Journal of the Operational Research Society, 49(9), 998-1000.

· Ballestero, E. (2005). Mean-semivariance efficient frontier: A downside risk model for portfolio selection. Applied Mathematical Finance, 12(1), 1-15.

· Ballestero, E., & Pla-Santamaria, D. (2004). Selecting portfolios for mutual funds. Omega, 32(5), 385-394. Ballestero, E., & Romero, C. (1998). Multiple criteria decision making and its applications to economic problems. Berlin : Springer.

· Bates, T. W., Kahle, K. M., & Stulz, R. M. (2009). Why do US firms hold so much more cash than they used to ? The Journal of Finance, 64(5), 1985-2021.

· Baumol, W. J. (1952). The transactions demand for cash : An inventory theoretic approach. The Quarterly Journal of Economics, 66(4), 545 556.

·

104

Chen, X., & Simchi-Levi, D. (2009). A new approach for the stochastic cash balance problem with fixed costs. Probability in the Engineering and Informational Sciences, 23(04), 545-562.

· Constantinides, G. M., & Richard, S. F. (1978). Existence of optimal simple policies for discounted-cost inventory and cash management in continuous time. Operations Research, 26(4), 620-636.

· Da Costa Moraes, M. B., & Nagano, M. S. (2014). Evolutionary models in cash management policies with multiple assets. Economic Modelling, 39, 1-7.

· Da Costa Moraes, M. B., Nagano, M.S., Sobreiro, V. A. (2015). Stochastic cash-flow management models: A literature review since the 1980s. In P. Guarnieri (Ed.), Decision models in engineering and management. Decision engineering (pp. 11-28). Switzerland: Springer.

· Eppen, G. D., & Fama, E. F. (1969). Cash balance and simple dynamic portfolio problems with proportional costs. International Economic Review, 10(2), 119-133.

· Gao, H., Harford, J., & Li, K. (2013). Determinants of corporate cash policy: Insights from private firms. Journal of Financial Economics, 109(3), 623-639.

· Girgis, N. M. (1968). Optimal cash balance levels. Management Science, 15(3), 130- 140.

· Gormley, F. M., & Meade, N. (2007). The utility of cash-flow forecasts in the management of corporate cash balances. European Journal of Operational Research, 182(2), 923-935.

· Gregory, G. (1976). Cash-flow models: A review. Omega, 4(6), 643-656.

· Markowitz, H. (1952). Portfolio Selection. The Journal of Finance, 7(1), 77-91.

· McNeil, A. J., Frey, R., & Embrechts, P. (2005). Quantitative risk management : Concepts, techniques and tools. Princeton : Princeton University Press. Melo,M.

105

A.,&Bilich, F. (2013). Expectancy balance model for cash-flow. Journal of Economics and Finance,37(2), 240-252.

· Miller, M. H., & Orr, D. (1966). A model of the demand for money by firms. The Quarterly Journal of Economics, 80(3), 413-435.

· Myers, S. C., & Brealey, R. A. (2003). Principles of corporate finance (7th ed.). NewYork: McGraw-Hill. Neave, E. H. (1970). The stochastic cash balance problem with fixed costs for increases and decreases. Management Science, 16(7), 472-490.

· Penttinen, M. J. (1991). Myopic and stationary solutions for stochastic cash balance problems. European Journal of Operational Research, 52(2), 155-166.

· Pinkowitz, L., Stulz, R. M., & Williamson, R. (2016). Do US firms hold more cash than foreign firms do ? Review of Financial Studies, 29(2), 309-348.

· Pla-Santamaria, D.,&Bravo. (2013). Portfolio optimization based on downside risk: A mean-semivariance efficient frontier from dow jones blue chips. Annals of Operations Research, 205(1), 189-201.

· Premachandra, I. (2004). Adiffusion approximationmodel for managing cash in firms: An alternative approach to the Miller-Orr model. European Journal of Operational Research, 157(1), 218-226.

· Roijers, D. M., Vamplew, P., Whiteson, S., & Dazeley, R. (2013). A survey of multi-objective sequential decision-making. Journal of Artificial Intelligence Research, 48(1), 67-113.

· Sharpe, W. F. (1966). Mutual fund performance. The Journal of Business, 39(1), 119- 138.

· Sharpe, W. F. (1994). The sharpe ratio. The Journal of Portfolio Management, 21(1), 49-58.

·

106

Srinivasan, V., & Kim, Y. H. (1986). Deterministic cash-flow management : State of the art and research directions. Omega, 14(2), 145-166.

· Steuer,R. E., Qi,Y.,&Hirschberger,M. (2007). Suitable-portfolio investors, nondominated frontier sensitivity, and the effect of multiple objectives on standard portfolio selection. Annals of Operations Research, 152(1), 297-317.

· Stone,B.K. (1972).The use of forecasts and smoothing in control-limit models for cashmanagement.Financial Management, 1(1), 72-84.

· Whalen, E. L. (1966). A rationalization of the precautionary demand for cash. The Quarterly Journal of Economics, 80(2), 314-324.

· Yu, P. L. (2013). Multiple-criteria decision making: Concepts, techniques, and extensions. Berlin : Springer. Zeleny, M. (1982). Multiple criteria decision making. NewYork: McGraw-Hill.

· Zopounidis, C. (1999). Multicriteria decision aid in financial management. European Journal of Operational Research, 119(2), 404-415.

Sites Web :

· https://www.researchgate.net/publication/222542519_Evolutionary_fuzzy_decision_m odel_for_cash_flow_prediction_using_time-dependent_support_vector_machines

· https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00477041

· https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2015-3-page-57.htm

· https://direns.mines-paristech.fr/Sites/BasedelaCompta/module2/co/Tab_1.html

· https://www.memoireonline.com/11/13/7680/Strategie-d-optimisation-de-tresorerie-dans-une-institution-sociale-cas-de-la-CNSS--la-Caisse-Na.html

· https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScjZJ09KzaTZ1Vpi_-pifSPSod4PdmRFq_cTex2ONX1ZgftSQ/closedform

107

Annexes

Annexe 1 : Questionnaire de l'enquête

5. 02/06/2020 Questionnaire sur la gestion de la trésorerie

5. Statut de l'entreprise * Une seule réponse possible.

Société à responsabilité limitée (SARL)

( j Société en nom collectif (SNC)

( Société anonyme (SA)

( ) Société en participation (SEP)

( ) Coopérative

( ) Autre forme juridique

6. 6. Votre chiffre d'affaires (réponse facultative) Une seule réponse possible.

( ) Moins de 100 000 dh

( ) Entre 100 000 dh et 1 000 000 dh

( ) Entre 1 000 000 dh et 1 900 000 dh

(-) Entre 1 900 000 dh dh et 2 800 000 dh (_2) Entre 2 800 000 dh et 3 700 000 dh CT Plus de 3 700 000 dh

7. 7. Effectif du personnel * Une seule réponse possible.

( ) Moins de 10

CD Entre 10 et 50 CD Entre 50 et 100

( ) Entre 100 et 150

( ) Plus de 200

8. 8. Téléphone de l'entreprise (réponse facultative)

108

https:lldocs.google.comlformsldl1 Du41 L7DvLVaAluD6ruQ4luQOg9xVRvk-6n17IioXHLAledt 2/5

9.

02!06/2020 Questionnaire sur la gestion de la trésorerie

9. Email de l'entreprise (réponse facultative) GESTION DE TRÉSORERIE A COURT TERME

10. 10. Quelle importance accordez-vous à la gestion de trésorerie au sein de votre entreprise ? *

Une seule réponse possible.

( ) Peu d'importance

( ) Assez d'importance

( ) Beaucoup d'importance

11. 11. Avez-vous une stratégie de gestion de trésorerie ? * Une seule réponse possible.

() Oui CD Non

12. 12. Pour élaborer votre budget de trésorerie, sur quoi vous vous basez ? * Plusieurs réponses possibles.

U Les budgets précédents

D Les prévisions prédéfinies

n La conjoncture économique

LILes stratégies de l'entreprise

UVous vous référez à vos concurrents

109

https:!ldocs.google.comlformsldl1 Du41 L7DvLVaAluD6ruQ4luQOg9xVRvk-6n17IioXHLA/edt 3/5

02/06/2020 Questionnaire sur la gestion de la trésorerie

13. 13. Pour vous, le rôle d'un trésorier au sein d'une entreprise est (réponse facultative)

Plusieurs réponses possibles.

q Établir les prévisions et gérer les flux de trésorerie

q Négocier les prix avec les clients

E Gérer les risques financiers

n Négocier les termes des opérations bancaires n Passer la comptabilité des opérations financières L Chercher à maximiser les revenus de l'entreprise

14. 14. Comment est la stratégie du service de votre trésorerie ? * Plusieurs réponses possibles.

E La trésorerie Zéro

Le système de trésorerie centralisé n Le système de trésorerie autonome La gestion au jour le jour

LJ La gestion par risque

15. 15. A votre avis, quelle est l'origine des problèmes de la trésorerie ? * Une seule réponse possible.

( ) Structurelle

) Conjoncturelle

C--) Les deux

16. 16. Selon vous, comment peut-on réduire le problème de l'insuffisance de la trésorerie ? *

Plusieurs réponses possibles.

Reporter certaines dépenses D Renégocier avec les tiers D Céder des actifs de l'entreprise EUtiliser l'escompte commercial U Effectuer des emprunts

110

https://docs.google.com/forms/d/1 Du41L7DvLVaA1uD6ruQ41uQ0g9xVRvk-6n171ioXHLA/edit 4/5

02/06/2020 Questionnaire sur la gestion de la trésorerie

17. 17. Selon vous, comment peut-on profiter au maximum des excédents de trésorerie ? *

Plusieurs réponses possibles.

Investir dans d'autres activités

q Distribuer les dividendes

q Développer la société

n Rembourser par anticipation les emprunts n Placer l'argent pour générer des intérêts

18. 18. Est-ce que votre entreprise arrive â atteindre l'objectif de la gestion prévisionnelle de votre trésorerie ? *

Une seule réponse possible.

(--D Oui

Plus ou moins
O Non

Ce contenu n'est ni rédigé, ni cautionné par Google.

111

https://docs.google.com/forms/d/1 Du41L7DvLVaA1uD6ruQ41uQ0g9xVRvk-6n171ioXHLA/edit 5/5






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand