2.2.3 Déroulement de l'examen
L'examen dure en général de 15 à 30
minutes, mais pour un examen plus complet la durée peut aller
jusqu'à une heure. Le patient après avoir enlevé ses
vêtements, est allongé sur un lit, l'appareil (antenne) est alors
disposé sur la zone à examiner, puis le lit coulisse doucement
dans le mini-tunnel; c'est à l'intérieur de ce mini-tunnel qu'est
produit le champ magnétique (voir figure 2.3). Durant l'examen, le
patient doit rester parfaitement immobile mais dispose, si quelque chose ne va
pas, d'une sonnette pour prévenir le manipulateur. L'examen est
totalement indolore et ne présente aucun risque pour le patient, il doit
cependant avoir retiré absolument tous les objets métalliques
(montres, ceinture, bijoux, etc...). Il doit aussi signaler à son
médecin le port d'une pile cardiaque, valve ou prothèse qui
pourraient perturber le déroulement de l'examen et présenter des
risques chez le patient. Le seul inconvénient est le bruit de la machine
et la sensation d'enfermement qui peuvent perturber certains patients. Une fois
les images prises, celles-ci vont être interprétées par un
radiologue.
2.2.4 Principe de la RMN
Le principe de fonctionnement de l'IRM consiste d'abord
à aimanter le corps humain par le biais d'un champ magnétique
statique uniforme très intense (de l'ordre du Tesla), auquel vient
s'ajouter une onde radiofréquence (20-400 MHz) accordée sur la
fréquence de résonance des atomes d'hydrogène
(fréquence de Larmor). Le noyau généralement
utilisé lors des applications en IRM est celui d'hydrogène en
raison de sa grande abondance dans le corps humain (celui-ci contient environ
7500 d'eau). En l'absence de champ magnétique
extérieur, le spin d'un noyau d'hydrogène est orienté de
façon aléatoire. Sous l'influence d'un champ magnétique
statique et uniforme ~E0, le spin du noyau
d'hydrogène effectue un mouvement de rotation autour de la direction du
vecteur ~E0 ; on dit que le spin effectue un mouvement de
précession. La fréquence de rotation, appelée
fréquence de Larmor, est
2.2. L'IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM)
17
Mémoire de Master of science de Physique, par Severin
Didjeu. UYI
caractéristique du noyau étudié et
proportionnelle à l'intensité du champ
|
~B0 :
|
f0 = ã 2ð B0 (2.1)
Où ã est le rapport gyromagnétique de
l'espèce considérée (le rapport gyromagnétique de
l'hydrogène vaut 42,58 MHz/T). Les atomes d'hydrogènes entrent en
résonance et lorsque le champ alternatif est brutalement interrompu il
est possible de mesurer la perturbation du champ magnétique due aux
vibrations de ces atomes. Pour obtenir des images localisées, on joue
sur le fait que cette fréquence de résonance dépend de
l'intensité du champ magnétique. On superpose alors un gradient
statique de champ pour moduler cette fréquence, selon l'endroit
où l'on souhaite mettre en résonance les atomes. Une antenne dite
émettrice génère un champ radio-fréquence
noté ~B1 perpendiculaire au champ ~B0
et effectuant un mouvement de rotation à la fréquence de
Larmor des noyaux d'hydrogènes. Une fois l'émission du champ
radio-fréquence finie, les protons retournent à
l'équilibre en émettant à leur tour un signal
radio-fréquence à la fréquence de Larmor. Celui-ci est
capté par des antennes dites réceptrices. C'est ce signal qui,
une fois numérisé, traité puis analysé permet
d'obtenir les propriétés physiques et chimiques de
l'échantillon étudié. La qualité des
résultats obtenus lors de la RMN est donc en partie liée à
la qualité d'émission et de réception des antennes. Pour
avoir une bonne qualité, le champ émis doit être aussi
homogène que possible dans la région étudiée et
effectuer un mouvement de rotation à une fréquence la plus proche
possible de la fréquence de Larmor afin d'exciter uniformément
les noyaux voulus. De plus, les antennes réceptrices doivent avoir un
rapport signal sur bruit élevé. Pour cela, il faut rendre la
résistance de ces antennes la plus faible possible. C'est pourquoi les
antennes sont composées de matériaux ayant une bonne
conductivité tel que le cuivre ou l'or.
2.2.5 Le signal RMN
2.2.5.1 Détection du signal RMN
Lors du retour à l'équilibre, si une bobine de
réception d'axe perpendiculaire à
|
~B0 est
|
placée à proximité du système de
spin, la composante transversale du signal RF émis peut induire dans la
bobine une tension sinusoïdale amortie de pulsation ù0.
L'amplitude de ce signal, appelé signal de précession libre
(FID), décroît exponentiellement avec le temps (Figure
2.1).
2.2. L'IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM)
18
B1 -? (2.2)
-?
S = ùo sin(á).8íMo
I
FIGURE 2.1 - signal de précession libre
En ce qui concerne l'instrumentation, le champ statique est
créé à l'aide d'un aimant dont l'intensité varie
selon les applications (de 0,5 à 17 T). Une antenne RF d'émission
génère
le pulse du champ
|
~B1 et une antenne RF de
réception détecte le signal émis lors du retour
|
à l'équilibre thermique de l'aimantation
macroscopique. Notons qu'une seule et unique antenne peut jouer les deux
rôles à la fois. Pour une bonne efficacité, ces antennes
doivent être finement accordées à la fréquence de
résonance fo des spins des noyaux analysés. Afin de reconstruire
une image à partir du signal capté, il est nécessaire de
localiser le plus précisément possible son origine spatiale. La
méthode mise en oeuvre est basée sur une discrimination des
éléments de volumes (voxels) par leur fréquence de
résonance. Pour cela, un système de gradient de champ est
utilisé. Le signal acquis est ensuite traité par un
système informatique afin de reconstruire les images en 2 ou 3
dimensions.
2.2.5.2 Expression analytique du signal
détecté
L'application du principe de réciprocité qui
stipule: <qu'une antenne, en régime stationnaire, dans un milieu
linéaire et isotrope, présente les mêmes
caractéristiques magnétiques (sensibilité, champ
généré) lorsq'elle est utilisée en émission
ou en réception > permet alors de calculer la valeur du signal RMN
perçu par une antenne en mode réception à partir du champ
magnétique ~B1 créé par cette
antenne en mode émission par unité de courant I. Alors, le signal
S émis par les spins contenus dans un élément de volume
8v et capté par l'antenne de réception est une force
électromotrice d'expression :
Mémoire de Master of science de Physique, par Severin
Didjeu. UYI
2.2. L'IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM)
19
Mémoire de Master of science de Physique, par Severin
Didjeu. UYI
Le rapport B' I est appelé coefficient d'induction
de l'antenne. C'est un critère d'efficacité de l'antenne IRM
puisqu'il traduit l'aptitude de l'antenne à générer un
champ par unité de courant circulant dans celle-ci.
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