Memoire Online - Effet du programme "shuttle time" sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS)

EFFETS DU PROGRAMME «SHUTTLE TIME»
SUR LA PRATIQUE DU BADMINTON DANS LES
COLLEGES DU BENIN

Maître de Conférences des Universités du CAMES Enseignant-Chercheur à l'INJEPS/UAC

Professeur Titulaire des Universités du CAMES Enseignant-Chercheur à l'INJEPS/UAC

EFFETS DU PROGRAMME «SHUTTLE TIME»
SUR LA PRATIQUE DU BADMINTON DANS LES
COLLEGES DU BENIN

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Plus qu'un cousin, un frère tu as été. Ton départ précoce laisse en moi un vide inestimable,
que la terre de nos ancêtres te soit légère.

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DÉDICACE

Qui a dû beaucoup souffrir de mon absence. Trouve en ce travail le réconfort, le soulagement et surtout, l'expression de mon profond attachement.

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REMERCIEMENTS

? Dr BIGA Boukary Alassane, pour son savoir-faire, ses conseils, sa contribution à la

réalisation de ce travail de recherche, malgré ses diverses et multiples occupations. Acceptez nos profonds et sincères remerciements ;

? Pr Koffi Pierrot EDOH, responsable du Laboratoire de Psychologie Sociale et Animation,

? Dr Stève M. D FALOLA pour sa contribution à l'encadrement, sa disponibilité et son

? Professeur Jean Marie FALOLA, Directeur de l'INJEPS, Dr Antoine HOUNGA,
Directeur Académique ; Dr Judith F. AHOUNOU AÏKPE, Chef du Département STAPS ; Dr Wilfrid AGBODJOGBE, 1^erAdjoint au Chef de Département STAPS et à toute l'administration de l'INJEPS pour avoir mis tout en oeuvre afin que la formation se déroule dans les meilleures conditions ;

? Dr Alain HOUNMENOU pour son soutien et sa disponibilité dans le cadre de ce
travail ;

? M. Aubin Houdagnon ASSOGBA, Président de la Fédération Béninoise de Badminton
pour son savoir-faire, sa disponibilité et sa contribution dans la réalisation de ce travail ;

? Toutes les personnes référentes Shuttle Time Bénin à l'instar du Coordonnateur
National M. Narcisse DEYO et ses collaborateurs régionaux pour leur disponibilité et leur contribution dans la réalisation de ce travail ;

? Tout le personnel enseignant de l'INJEPS pour leur souci permanent d'assurer aux

soutenu quelles soient mes décisions. trouvez dans ce travail, mon infinie reconnaissance et que Dieu vous garde longtemps afin que vous savourez le bonheur de voir la fin de cette aventure qui ne fait que commencer.

? Famille Alexandre MEHINTO pour le soutien sans faille et l'intérêt porté à
l'accomplissement de ce projet ;

? Autorités administratives du CEG Hubert COUTOUKOU MAGA particulièrement
aux animateurs pédagogiques Mme Gladys GOUTOMEY, M. Mohamed ALLAGBE et

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M. Paul ADEKEMI ainsi qu'aux enseignants d'EPS de la ville de Parakou pour leur collaboration ;

? M. Mohamadou ABDOURAMAN. Reçois ma profonde gratitude pour le soutien et
l'aide apportés ;

? Mes compatriotes et devanciers Dr André AMADOU, Emilia Julie NGO DJOB,
Carine O. YATHIA, Adolphe DJIMOU NDASSE, Jacques S. OWONO, Guy B. ONDOA ONANA, Léon Marie AYISSI NGA, Hélène Mispa EKAME, Patience NANG NDE pour leur disponibilité et leur accompagnement ;

? Les habitants de Parakou, spécialement ceux du quartier OKE DAMA à l'instar de
M. René GOUVERNE pour l'accueil et la convivialité ;

? Mes frères et soeurs : Aimé E. PETGA TANADJA, Mireille O. PETGA YONKEU
Oréole, Liliane C. PETGA TCHATCHOUA, Nadiane S. PETGA NGANSO, Roosevelt F. PETGA NEUYOU et Nely F. KEPWA pour leur encouragement, réconfort et leur soutien ;

? Mes amis, Edith NDONKE TACHU, Vanessa MIHOPDJE TCHATCHOUANG, Vanecia P. BINIAKOUNOU, Stan NIBA, Cathy PATOM LANGUEL, pour leur patience, leur compréhension, leur soutien et leur encouragement ;

? Mes camarades de promotion : Juste C. ZOGLO, Rodrigue K. RIKPOSSOU, Ariane
AMOURO, Mireille MESSAN, Nicaise K. DOTOUVI pour leur amitié et convivialité ;

? Tous ceux qui n'ont pas été cités ici et qui ont de près ou de loin contribué à la
réalisation et à l'aboutissement de ce travail de recherche.

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SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau II : Clubs affiliés à la Fédération Béninoise de Badminton (FBBa) 11

Tableau V : Enseignants Shuttle Time (secteur d'activité, lieu d'intervention, enseignants

Tableau VI: Enseignants du programme Shuttle Time (régions de formation, statut,

ancienneté, point de vue et avis sur la capacité à enseigner le badminton) 42

Tableau VII : Avis des enquêtés sur les missions et les avantages du Shuttle Time 43

Tableau VIII : Circonstances de mise en application des acquis de la formation et raisons

Tableau IX : Nombre de joueurs formés et activités auxquelles ils ont participé depuis la

Tableau X : Facteurs favorables et obstacles à la mise en place du Shuttle Time 46

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LISTE DES FIGURES

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

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Partir du jeu depuis plus d'un siècle, la pratique sportive est devenue un événement mondial, une activité universelle, efficace et rapide de diffusion d'informations et d'organisations sociales auxquelles la société s'attache de plus en plus. Ainsi, l'une des activités probablement la plus emblématique du 20^e siècle, est le sport, reconnu tout à la fois comme pratique et comme spectacle (Jaccoud, 2000). Illustrant tous les secteurs d'activités dans la société, le sport est désormais un fait social à travers l'implication de toutes les couches de la société (enfants, femmes et hommes) qui reconnaissent et prennent en compte son importance (Gnanmini, 2018).

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2010) précise que le sport est reconnu partout dans le monde comme un outil puissant de développement individuel et social. Dans le même ordre d'idée, l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) à travers la charte internationale de l'éducation physique et du sport souligne que « tout être humain a le droit fondamental d'accéder à l'éducation physique et au sport, qui sont indispensables à l'épanouissement de sa personnalité ». Elle relève que tout système global d'éducation doit lui réserver la place et l'importance nécessaire pour établir l'équilibre et renforcer les liens entre les activités physiques et les autres éléments de l'éducation (UNESCO, 1978, Art 2). Aussi, le Comité International Olympique (CIO, 2007) réitère t-il en déclarant que : « la pratique du sport est un droit de l'homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport selon ses besoins ». Puisque la pratique du sport est une source de plaisir et d'éducation de vie, il se doit d'être une école de vie respectueuse de l'environnement, des autres et de soi-même. Pour ce faire, il est donc indispensable pour les encadreurs des activités physiques et sportives de bénéficier d'un renforcement des acquis sur les aspects techniques, tactiques et éducatifs (Ministère français des sports, 2019). Par ailleurs, l'activité physique est un facteur déterminant de la croissance et du développement physique chez l'enfant mais aussi, du développement intellectuel et social (Reing, 2003). Dans le même sens, Manidi (2000) pense que : « dans le monde de l'éducation, du sport et de la santé, l'école est appelée à dispenser aux apprenants une formation de base qui développe les aptitudes motrices, la condition physique et rend possible le bien-être psychique ».

Dans ce contexte, plusieurs recherches se sont consacrées à l'expansion des pratiques sportives. Toutefois, Gouda et Kpazaï (2012) rappellent que le seul modèle de développement sportif retenu en Afrique noire francophone tel qu'il a été proposé par la charte olympique est celui du sport de performance. Pour la circonstance, les chercheurs s'investissent à réactualiser les moyens et stratégies de vulgarisation des différentes disciplines sportives à

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l'instar du badminton, pour booster le développement des fédérations. Le badminton est un sport de raquette connu pour son aspect ludique, abordable, social et très convivial. Soucieuse du développement de ce sport, la Fédération Internationale de Badminton (BWF) a mis sur pied en 2012 un programme scolaire de badminton dénommé « Shuttle Time » dont l'objectif est de faire du badminton l'un des sports scolaires les plus populaires et les plus accessibles au monde (BWF Shuttle Time, 2012). Mais, la mouvance observée autour du programme Shuttle Time au Bénin à ce jour, laisse entrevoir la transposition d'un concept outrepassant les réalités contextuelles d'autant plus que le badminton n'est pas une activité physique et sportive (APS) inscrite au programme des cours d'éducation physique et sportive (EPS) dans les établissements secondaires du Bénin. Cette recherche vise donc à analyser l'impact du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les établissements scolaires au Bénin.

Ce travail de réflexion est articulé autour de quatre parties, notamment la contextualisation de l'étude, la problématisation de l'étude. Les deux dernières quant à elles sont consacrées à la démarche méthodologique ; la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats.

CHAPITRE I

CONTEXTUALISATION DE L'ETUDE.

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I.1 CADRE GENERAL

a) Aspects Physiques

La République du Bénin est un pays d'Afrique Occidentale situé entre 6°10' et 12°25' de latitude nord et entre 0°45' et 3°55' de longitude est. Situé sur la côte Atlantique, le Bénin a pour pays limitrophes le Niger à l'est, le Nigéria au sud, le Togo à l'ouest et le Burkina-Faso au nord. Il s'étend sur une superficie de 112.620 km². Par ailleurs, le pays est caractérisé par deux zones climatiques bien définies, séparées par une zone de transition. Il s'agit de la zone sud au climat de type subéquatorial avec deux saisons pluvieuses par an et, de la zone nord au climat de type tropical continental avec une saison pluvieuse. Le centre du pays connaît un climat de transition qui s'apparente au climat sud-soudanien. Les températures maximales moyennes sur l'ensemble du pays varient entre 28°C et 33,5°C tandis que les minimales fluctuent entre 24,5°C et 27,5°C (RGPH4, 2013).

b) Aspects administratifs - Population

A l'issue du quatrième recensement général de la population et de l'habitation (RGPH4) effectué du 11 au 25 mai 2013 par l'institut national de la statistique et de l'analyse économique (INSAE) du Bénin, la population du Bénin est estimée à 10.008.749 habitants dont 55,4% vivent en milieu rural. Les femmes représentent 51,2% de la population générale et les hommes 48,8%. La répartition de la population selon les départements indique une inégale concentration. En effet, de tous les départements, seuls ceux de l'Atlantique (14%), du Borgou (12,1%) et de l'Ouémé (11%) sont constitués d'une forte population en 2013, avec les poids démographiques les plus élevés, tandis que celui du mono en concentre le plus faible (5%). Une comparaison des données entre 2002 et 2013 indique que certains départements ont vu leurs poids démographiques décroître. Ce sont ceux de l'Atacora (8,1% à 7,7%), des Collines (7,9% à 7,2%), du Couffo (7,7% à 7,4%), du Littoral (9,8% à 7,8), du Mono (5,3% à 5%) et du Zou (8,9% à 8,5%). Avec une population croissante et une superficie constante, la densité au niveau national et au niveau départemental a augmenté dans le temps, passant de 59 habitants au kilomètre carré (Hab/km²) en 2002 à 87,2 Hab/km² en 2013 (RGPH4, 2013).

Le pays comprend 12 départements que sont l'Atacora, la Donga, l'Alibori, l'Atlantique, le Littoral, le Mono, le Couffo, l'Ouémé, le Plateau, le Zou et les Collines. Il

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compte 77 communes dont trois à statut particulier : Cotonou, Porto-Novo et Parakou. L'administration est régie par un système qui émane des structures déconcentrées de l'Etat.

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I.2 CADRE SPECIFIQUE

I.2.1 Système éducatif béninois

L'environnement juridique du système éducatif béninois est défini par l'ordonnance N° 75-30 du 23 juin 1975, portant Loi d'orientation de l'éducation nationale et ses versions modifiées puis le Décret N° 93-111 du 13 mai 1993, qui a ensuite été successivement revu par les Décrets N° 94-89 du 11 avril 1994 et 97-271 du 9 juin 1997 portant attribution, organisation et fonctionnement du Ministère de l'Education Nationale. Ce dernier décret définit les missions du MENRS à savoir la conception, la mise en oeuvre et le suivi de la politique générale de l'Etat en matière d'éducation, d'enseignement, de formation et de recherche conformément aux lois en vigueur en République du Bénin. Le système éducatif béninois comporte trois ordres d'enseignement à savoir l'enseignement maternel et primaire, le secondaire puis le supérieur. Le droit à l'éducation est garanti par les articles 13, 14 et 40 de la Constitution du 11 décembre 1990. L'Etat s'emploie donc à protéger ce droit en créant des conditions d'accès favorables à l'éducation (RGE, 2010).

La présente recherche s'orientera vers les lycées (formation technique) et collèges (enseignement général) placés sous la tutelle du Ministère de l'enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle (MESFTP).

I.2.2 Naissance de la Fédération Béninoise de Badminton (FBBa)

Il n'existe pas d'informations exactes sur les prémices de l'apparition du Badminton sur le territoire béninois. Toutefois, il se raconte qu'il a été pratiqué pour la première fois à Cotonou comme un divertissement par des membres de la diaspora béninoise en vacances au pays. Ce fut des années plus tard, que M. Aubin Houndagnon ASSOGBA fit la découverte du Badminton lors d'un voyage au Canada. Aussitôt de retour, il oeuvre par son dynamisme avec l'appui de quelques amis à la mise sur pied d'une association nationale apolitique et à but non lucratif.

a) Agrément et mandat

Il est créé en République du Bénin, conformément à la loi du 1er Juillet 1901 et à la loi N° 91-008 du 25 février 1991 portant charte des sports en République du Bénin, une association nationale dénommée Fédération Béninoise de Badminton en abrégé FBBa dont les

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statuts ont été approuvés par la préfecture de Cotonou sous la référence N° 2012/0102/DEP-ATL-LITT/SG/SAG-ASSOC du 03 Avril 2012 puis agréés par le Ministère des Sports sous la référence N° 094/MJSL/DC/SGM/DES/SA - Année 2013. Son siège social est fixé dans le 9e arrondissement du département du Littoral, commune de Cotonou, au quartier Mènontin, Lot 2078, Maison HOUINSOU Kitti Barthélémy. Lors de l'assemblée élective du 16 décembre 2017, le comité national olympique et sportif du Bénin (CNOS-Ben) a assisté à la reconduction de M. Aubin Houndagnon ASSOGBA comme président à la tête de cette jeune fédération. Comme pour toutes les fédérations civiles nationales, le ministère des sports a un droit de regard sur le fonctionnement de la FBBa dont les membres du comité exécutif sont élus pour un mandat de quatre ans. Ladite fédération est chargée d'animer au plan national, le mouvement sportif civil dans le domaine du Badminton (Statut de la FBBa, 2019, Art 1).

La FBBa est une association régie par les textes légaux et réglementaires en vigueur en République du Bénin. Sur le plan national, elle est affiliée au comité national olympique et sportif du Bénin (CNOS-Ben). A l'international, elle est membre de la BWF (Badminton World Federation), de la BCA. (Badminton Confederation of Africa), de l'Association Francophone de Badminton (AFB), de la Région II de l'Afrique de l'Ouest et du Centre de la BCA puis des organisations sous régionales et régionales du sport en général et du badminton en particulier. Elle peut s'affilier à tout organisme sportif respectant l'idéal olympique.

Figure 2 : Structures d'administration et de gestion de la FBBa (Statut de la FBBa, 2019)

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b) Structures d'organisation

Les ligues régionales et les districts sportifs sont les structures d'organisation de la Fédération Béninoise de Badminton (Statut de la FBBa, Art 11).

Les ligues régionales sont celles dont les manifestations regroupent des équipes situées dans les limites territoriales ci-après :

L'organe dirigeant des ligues régionales est constitué de l'Assemblée Générale et du Comité Exécutif (Règlement FBBa, Art 155, 157).

Le district sportif constitue la structure d'organisation de la FBBa au niveau d'un département qui regroupe les associations sportives qui lui sont rattachées (Statut FBBa, Art 13). Sur la base des douze départements du découpage territorial actuel, la FBBa envisage la création de douze districts sportifs (Règlement FBBa, Art 185).

Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa politique de vulgarisation et de pratique du badminton sur toute l'étendue du territoire national, la FBBa s'est dotée de plusieurs pôles de travail. Ces différents pôles sont recensés dans le tableau I.

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Pôles Elites

- Stade Général Mathieu KERE KOU -

Cotonou

- Hall des Arts et Loisirs - Cotonou

Pôles Espoirs

- Stade Général Mathieu KEREKOU - Cotonou

- CJL Agla - Cotonou

- Hall des Arts et Loisirs - Cotonou

- Centre des Sports de Mains de Lokossa

- CJL - Come

- Centre Don Bosco - Parakou

Pôles Jeunes

- Stade Général Mathieu KEREKOU - Cotonou

- CJL Agla - Cotonou

- Hall des Arts et Loisirs - Cotonou

- Centre des Sports de Mains de Lokossa

- CJL - Come

- CS Soeurs Ste Clarisse de Glo - Abomey Calavi

- Palais de la Gratitude - Abomey Calavi

- Centre Don Bosco - Parakou

Pôles Para Badminton

- Stade Général Mathieu KEREKOU - Cotonou - Hall des Arts et Loisirs - Cotonou

- Centre des Sports de Mains de Lokossa

- Centre Don Bosco - Parakou

Le rôle régalien de la fédération en collaboration avec les commissions techniques nationales, est non seulement l'organisation des compétitions et tournois en vue d'évaluer le niveau réel des badistes sur l'ensemble du territoire national mais également de dégager une élite capable de représenter la nation dans les manifestations africaines et internationales. Pour ce faire, la FBBa a adopté un système qui se résume non seulement à l'organisation des compétitions nationales mais aussi, à la participation aux compétitions internationales.

- Evénement Grade 1 : Coupe du Bénin par équipe masculine, Coupe du Bénin par équipe féminine, Coupe du Bénin par équipe mixte, Championnat national ;

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- Evénement Grade 2 : Open super séries de Cotonou, Open super séries de Porto-Novo, Open super séries de Parakou, Open classique d'Abomey-Calavi, Open classique de Lokossa, Open challenge de Ouidah, Bénin Top 16 ;

Sur le plan international, la FBBa ambitionne la participation aux événements ci-après : les Internationaux de badminton, les Eliminatoires, les Inter-country, les Tournois de zone, le Championnat d'Afrique (U15, universitaire, senior), la Coupe Francophone, les Championnats du monde, les Jeux de la francophonie, les Jeux Africains et les Jeux Olympiques (JO). Au-delà des frontières, la fédération a brillé par sa présence en 2018 au championnat d'Afrique de badminton et a tiré son épingle de jeu avec deux médailles de bronze, performance louable pour une première participation. Il en a été de même aux jeux africains de badminton en 2019 qui lui vaut le 9^e rang au classement africain de la BWF.

Le tableau II présente l'effectif des clubs affiliés à la FBBa par département. Tableau II : Clubs affiliés à la Fédération Béninoise de Badminton (FBBa, 2020)

I.3.3 Programme Shuttle Time

Développé par des techniciens de différents pays en 2012, le programme Shuttle Time dénommé Badminton à l'école a déjà conquis 92 des 182 membres de la Badminton World Federation (FFBad, 2019). Shuttle Time est une référence éducative et pédagogique de 22 séances d'une heure, un manuel pour les enseignants et 92 clips vidéo qui illustrent les exercices proposés dans les séances. C'est aussi un programme complet et facile pour les associations nationales de badminton dont les ressources disponibles comprennent une vue d'ensemble du Shuttle Time puis un guide de mise en oeuvre utilisé pour planifier et développer le Shuttle Time à l'échelle nationale. Il s'adresse d'une part aux enseignants désireux de proposer des leçons attractives et variées, puis d'autre part, aux écoles et clubs qui voudraient organiser des tournois de badminton.

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A cet effet, le Shuttle Time offre aux enseignants un accès gratuit aux ressources, à la formation et à l'équipement de badminton (10 raquettes, trois boîtes contenant chacune six volants et un filet). Ce programme a pour objectif de faire du badminton l'un des sports les plus populaires et les plus accessibles en milieu scolaire. Il est conçu pour aider les enseignants dans une mise en place pertinente et agréable pour l'élève, de leurs séances de badminton en respectant les consignes règlementaires de sécurité. Il s'agit également de s'assurer que les enfants sont dans une démarche de réussite en pratiquant le badminton et de contribuer aux objectifs généraux de l'éducation physique grâce à la pratique du badminton. Il permet aux enseignants de donner une image positive du badminton à travers sa pratique. Shuttle Time représente un outil indispensable pour l'encadrement scolaire du badminton (BWF Shuttle Time, 2012). Ce nouveau projet scolaire de badminton permet aussi aux jeunes d'entrer en contact avec l'un des sports de raquette le plus rapide au monde, avec des volants frappés à plus de 350 km/h (BWF Shuttle Time Manuel de l'enseignant, 2012).

Le tableau III et la figure 3 présentent la cartographie du programme Shuttle Time au

Départements

Atlantique
Littoral

Ouémé
Plateau

Mono
Couffo

Zou
Collines

Borgou
Alibori

Atacora
Donga

Total

Effectif des 34

Enseignants

Nombre de 30

collèges

202

142

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Figure 3: Cartographie du programme Shuttle Time au Bénin (Coordination Nationale, 2020)

CHAPITRE II

PROBLEMATISATION DE L'ETUDE.

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La présente partie comporte deux volets. Le premier volet concerne la définition des concepts clés de cette étude. Le second volet est destiné à la présentation du programme Shuttle Time en passant par l'historique du badminton à nos jours et l'inventaire des travaux de recherche ayant porté sur les organes de gestion de ce sport.

II.1 CLARIFICATION CONCEPTUELLE

Effet : Résultat attendu de l'action d'un produit, d'un comportement, d'un acte, etc. conçu et utilisé à cette fin. Impact positif ou négatif à court, à moyen ou à long terme d'un produit (Larousse, 2012 ; Halidou, 2012).

Shuttle Time : Programme proposé en milieu scolaire par la BWF (Badminton World Federation). Ce programme a pour objectif de faire du badminton l'un des sports les plus pratiqués dans les écoles du monde entier (BWF Shuttle Time, 2012).

Une pratique : Façon de procéder dans la réalisation d'une action (Larousse, 2016).

Badminton : Sport de raquettes avec «volant» (balle du badminton), qui se pratique dans les meilleures conditions en salle avec une hauteur considérable. Cette discipline sportive se joue sur une surface de 13,40 m de longueur pour 6,10 m de large selon les dimensions règlementaires du court (surface de jeu) en double et de 13,40 m de longueur pour 5,18 m de large selon les dimensions du court pour le jeu en simple. Le but du jeu est de faire tomber le volant dans le camp de l'adversaire et empêcher que celui-ci ne tombe dans votre camp. Il est agrémenté par des règles de jeu en simple, double et mixte. Ce sport est composé de cinq disciplines : le simple dame, le simple homme, le double dame, le double homme et le double mixte. Dans le cadre de cette étude, le badminton est défini comme étant un sport scolaire fantastique aussi bien pour les garçons que pour les filles. C'est un sport ludique, peu traumatisant physiquement et se déroulant dans un environnement sécurisé. Il convient aux enfants de tout âge et de tout niveau de capacités physiques (Programme BWF, 2012).

II.2 REVUE DE LITTERATURE

II.2.1 Généralités sur le badminton

a) Badminton dans le monde entier

b) Structures de gestion du badminton au niveau international - Badminton World Federation (BWF)

Le badminton est depuis 1992, une discipline sportive faisant partie du programme des Jeux Olympiques d'Eté. Au total, ce sont 15 médailles qui sont distribuées lors des compétitions olympiques de badminton (or, argent et bronze) pour chaque tableau (simple homme, simple dame, double hommes, double dames, double mixtes). Ainsi, la BWF veille à ce que chaque continent soit représenté lors de la compétition olympique.

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Elle a été créée en 2006 mais son activité n'est devenue véritablement effective qu'à partir de 2013. Cette association a pour objectif de rassembler les fédérations de badminton reconnues par la BWF et dont les pays sont liés à l'organisation internationale de la francophonie (OIF). Il s'agit de développer un réseau de francophones mais aussi de francophiles au sein des différents pays afin de faire vivre le mouvement. Elle regroupe aujourd'hui 69 membres (39 membres à part entière et 30 membres associés) répartis sur les cinq continents. L'AFB se positionne en complément de l'action de la BWF ou des Confédérations continentales en apportant son expertise sur l'espace francophone local. Lorsque l'AFB envisage une action sur le terrain, sa réussite est due à la synergie entre la BWF, la Solidarité Olympique, la Confédération Africaine, la Fédération nationale et naturellement l'AFB.

c) Structures de gestion du badminton en Afrique - Confédération Africaine de Badminton et la place du Bénin

La Badminton Confederation of Africa (BCA) est l'instance continentale du badminton en Afrique. Elle a été reconnue en 1977 sous l'impulsion de la Nigérian Badminton Association et regroupait alors le Ghana, l'Île Maurice (siège social), le Mozambique, le Kenya, la Tanzanie et bien évidemment le Nigéria. Son rôle est de réguler, promouvoir et développer le badminton en Afrique. La BCA est reconnue par la BWF comme la confédération pour l'Afrique. Aujourd'hui, cette confédération regroupe en son sein 42 associations membres dont l'une est membre associé (La Réunion). Le Bénin est affilié à la BCA depuis plus de dix ans (Rapport annuel BCA, 2018). Lors des assises de mai 2018, le

Bénin a obtenu une place de membre du bureau et occupe à ce jour le 8 rang au classement africain avec quatre badistes : deux filles et deux garçons (BCA, 2019). Dans le cadre de sa politique de développement, la confédération a mis en place un système de gestion par région ; avec à la tête de chacune des quatre régions un vice-président siégeant à la BCA. Le Bénin, selon cette répartition régionale appartient à la région 2 (North Western Region) qui rassemble les pays tels que le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée équatoriale, la Sierra Léone, le Togo (rapport annuel BCA, 2018).

d) Centres et écoles de formation en badminton au Bénin

Les centres et écoles de formation, principaux acteurs de promotion et de développement du badminton n'existent pas encore. Néanmoins, l'intégration du badminton comme discipline sportive au programme de formation des étudiants à l'Institut National de la

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Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) de Porto-Novo au cours de l'année scolaire 2019-2020 est une aubaine dans la mesure où, désormais elle constituera un maillon incontesté de la promotion du badminton dans les quatre coins du pays en général et dans les établissements scolaires en particulier. Ceci à travers la formation au sein des associations sportives (AS) car jusqu'à ce jour le badminton a conquis l'étendue du territoire grâce au programme Shuttle Time.

e) Personnes référentes du Shuttle Time au Bénin

Le succès du Shuttle Time dépend de l'expérience et des connaissances de ces personnes qui ont des rôles clés dans la mise en oeuvre du programme Shuttle Time.

s Le coordonnateur est le référent central. Il est le « pilote » du badminton scolaire

dans chaque pays. Il coordonne au niveau national la mise en place du Shuttle Time. Il est appelé coordonnateur national et est assisté par des coordonnateurs régionaux (6).

s Les formateurs Shuttle Time sont les responsables de la formation des tuteurs du

badminton scolaire (2 ou 3 jours de formation). Ils connaissent très bien les outils « Shuttle Time » et sont des entraîneurs de badminton. Ils peuvent avoir des expériences pédagogiques et disposer des connaissances sur l'apprentissage chez les adultes.

s Les tuteurs forment les professeurs en un jour (parfois 2 jours). Ce sont probablement

des entraîneurs de badminton ou des professeurs d'EPS formés en badminton. Ils connaissent les outils et les situations d'apprentissage scolaire. Le Bénin compte 36 tuteurs Shuttle Time sur les 400 que compte l'Afrique (Rapport annuel BCA, 2018).

s Les enseignants et professeurs d'éducation physique/de sport des écoles sont les

responsables des séances de sport avec les enfants. Ils peuvent ne pas avoir d'expérience en badminton. On dénombre 209 enseignants qui appartiennent à la famille Shuttle Time du Bénin (Rapport annuel BCA, 2018).

s Les élèves (5 à 15 ans). Les situations proposées par le Shuttle Time conviennent aux

élèves de 5 à 15 ans. Le Shuttle Time propose une introduction au « badminton pour la vie ». Dans le cadre de cette étude, les élèves sont répandus au Bénin dans les différents établissements scolaires secondaires.

f) Réalités socioculturelles du sport au Bénin

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La pratique sportive est influencée au Bénin par l'appartenance ethnique, les croyances religieuses et les pratiques corporelles traditionnelles (Cornevin, 1981 ; Merle, 1972). Akpovo (2007) déclare que : « le cadre juridique sur la base de laquelle fonctionne et s'organise le sport béninois paraît relativement pauvre : une loi et deux décrets au principal ». L'auteur indique que face à une telle situation, ce cadre juridique devrait être enrichi de plusieurs textes nationaux ou internationaux au fur et à mesure que l'Etat béninois a pris conscience, soit à partir d'impératifs nationaux, soit à partir d'engagement internationaux, de la nécessité de s'insérer dans le mouvement sportif international et de faire valoir, comme beaucoup d'autres Etats, les ambitions à la mesure de son génie et de ses potentialités. Gouda et Kpazaï (2012) ont tenté de montrer aux pays africains en développement que le monde sportif a évolué et qu'aujourd'hui il faut organiser le sport, l'intégrer aux politiques de développement afin qu'il contribue au développement économique, social et culturel des jeunes nations. En outre, c'est dans la mesure où les missions assignées aux jeunes états africains intègreront les valeurs morales, sociales et culturelles des peuples africains, dans la mesure où les choix sportifs tiendront compte des finalités du développement, c'est-à-dire un mieux-être et un relèvement sensible du niveau de vie des peuples africains, que par leurs apports spécifiques, les sports contribueront à la promotion de l'homme africain et si l'on préfère, au développement durable de l'Afrique tout court.

Ils affirment que le transfert du modèle occidental dans un pays d'Afrique noire comme le Bénin, fait qu'il est appliqué hors de sa logique ; il est inadapté au contexte local qui ne peut supporter la charge imposée pour le développement du sport. De fait, ils déclarent que l'organisation et le fonctionnement des différentes structures ainsi que les interrelations entre les acteurs favorisent peu le développement du secteur des sports. Ce secteur est très peu considéré et ne bénéficie pas toujours des moyens nécessaires pour assurer son développement et sa promotion. L'insuffisance d'équipement et l'absence de ressources humaines compétentes limitent aujourd'hui les activités des fédérations par rapport aux attentes des jeunes. Malgré le caractère déséquilibré de la répartition des infrastructures dont dispose le Bénin, le constat est que la plupart de ces infrastructures sont mal gérées, ce qui hypothèque l'organisation de véritables championnats nationaux. Les espaces réservés aux infrastructures sportives au cours des opérations de lotissement sont parfois détournés. L'Etat béninois a investi assez d'argent dans le sport mais cela n'a pas servi à la promotion du sport à cause de l'absence de vision politique. Pourtant, le Bénin ne manque pas vraiment de cadres sportifs capables de développer le secteur. Pour conclure, les auteurs soulignent que le modèle

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français ne saurait constituer la seule solution et qu'il faudra trouver un modèle de développement sportif propre au Bénin.

Les travaux de Dénadou (1997) indiquent que les résultats obtenus par l'Algérie et le Bénin, aux différentes compétitions africaines de handball se justifient par des raisons d'ordre géographique et organisationnel. Il ressort de ces travaux que le développement du sport dans un pays ou dans une commune dépend essentiellement de la qualité et de la quantité des infrastructures sportives présentes dans toutes les localités du pays, son introduction dans le programme scolaire, des moyens pour créer toutes les conditions utiles à la pratique sportive et aussi, de l'organisation des actions des acteurs concernés. Dans le même ordre d'idée, Baba-Moussa (2005) a ressortit que le sport au Bénin souffre d'un manque d'identité. La volonté de ce pays en voie de développement de s'affirmer sur le plan international le pousse à tout prix à vouloir copier un modèle de réussite sportive internationale.

Au niveau de la formation et de l'encadrement technique, le Bénin dispose d'un important potentiel. Selon les statistiques de 2008 de l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS), le Bénin dispose d'un important potentiel de cadres de l'éducation physique et sportive. Lesquels sont répartis de la façon suivante : 369 professeurs certifiés et 287 professeurs adjoints, soit un total de 656 cadres. A ceux-là s'ajoutent les cadres fédéraux, entraîneurs et quelques personnes formées à l'étranger. L'INJEPS, en son sein, compte 27 enseignants chercheurs dont un Professeur Titulaire et cinq Maîtres de conférences. De plus, l'INJEPS dispose de 18 entraîneurs de haut niveau dont huit de niveau international (Gouda et Kpazaï, 2012).

g) Acteurs de développement du sport et leurs rôles

La promotion du badminton invite les acteurs à mettre en place un plan d'animation territorial qui comprend des actions de promotion auprès du public senior (homme, féminin) et jeune, la construction et l'organisation d'une offre de compétitions de proximité pour les clubs afin, qu'ils puissent accompagner le public loisir vers de la compétition puis la promotion du badminton dans la presse et sur les réseaux sociaux (Javier et al., 2012 ; Chin et al., 1995). Le développement des sports de nos jours ne relève pas de la contribution d'un seul individu mais plutôt, de l'union des efforts de tous les acteurs à divers niveaux. Ces efforts qui se convergent vers un la vulgarisation de la discipline sportive. Les recherches entreprises par plusieurs auteurs ont permis d'identifier des acteurs de cette vulgarisation et leurs différents rôles dans l'atteinte de cet objectif. Pour Bouet (2001), les facteurs de l'expansion

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du sport moderne sont d'abord liés à l'avènement de l'industrialisation et des démocraties modernes. Les conditions nouvelles d'expansion sont la réduction du temps de travail, qui est à l'origine de « la civilisation des loisirs », le développement des moyens de communication et des transports, la prospérité économique et l'accroissement des jeunes dans la société. A ces facteurs s'ajoutent les institutions démocratiques qui ont atténué le cloisonnement social, réduit la distance entre les classes sociales et permis une relative mobilité sociale. L'évolution des sports indique aujourd'hui une professionnalisation et traduit les difficultés des acteurs traditionnels à répondre aux nouvelles demandes des pratiquants (Moreau, 2004).

La professionnalisation de l'organisation sportive implique des efforts des sportifs eux-mêmes, des salariés des associations sportives recrutés massivement et qui rationalisent les procédures administratives, des techniciens qui perfectionnent les méthodes d'entraînement, des enseignants qui améliorent les contenus pédagogiques. Et enfin, des bénévoles qui s'investissent au point d'en faire un « second » métier mais qui, aussi, semblent de plus en plus être impliqués techniquement et/ou professionnellement dans le milieu sportif (Chantelat, 2001). Les travaux de Chifflet (1987) avaient déjà indiqué que le développement des activités sportives est le résultat des stratégies développées par plusieurs groupes d'acteurs qui s'interagissent. Ces acteurs sont des dirigeants, ceux élus investis des fonctions politiques, ceux gestionnaires exerçant des fonctions administratives et ceux techniciens exerçant des fonctions techniques. Ainsi, la divergence des actions de ces derniers conduirait au sous-développement des sports. En effet, les dirigeants et les moniteurs forment des groupes d'acteurs dont les intérêts sont certes différents, voire opposés, mais dont le but est commun : celui de développer l'association (Rundstadler, 1999). L'étude d'Eivind en 2008, a présenté une approche analytique du rôle joué par les organisations locales dans le cadre de la mise en place d'une politique sportive nationale. Il parvient à faire une différence entre l'application d'une politique sportive et celle des directives dictées par l'Etat. Il réitère que le développement d'un sport dans une localité doit être une initiative des volontaires locaux dont le travail répondrait à des besoins sociaux régionaux et dont les résultats correspondraient justement à la politique sportive nationale. De ce fait, la rencontre de ces deux applications par les représentants aurait pour cause le point des résultats et des besoins sportifs des citoyens et de la politique sportive nationale établie par l'Etat.

Au préalable, les travaux de Chazaud (1989) rappelaient que le développement des sports dépend des compétences de sa localité, celles de l'Etat et celles des collectivités territoriales, de même que les types de relations que ces derniers entretiennent avec les

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associations sportives. La décentralisation a obligé les collectivités territoriales à développer une politique sportive variable d'une région à une autre, une politique qui concourt au service du développement de la pratique sportive (Bayeux, 2001 ; 1996). Toutefois, les associations sportives ont de plus en plus besoin d'infrastructures sportives développées qui ne peuvent être offertes que par les municipalités (Château, 1989). La décentralisation a donc laissé face à face, clubs et élus locaux. Ces derniers ne peuvent plus se contenter de jouer un rôle de simples animateurs sociaux, mais doivent se comporter en véritables gestionnaires et travailler des dossiers de plus en plus techniques. Dans les pays occidentaux, le sport est soumis dans sa gestion quotidienne, non seulement aux règles du droit commun applicables aux collectivités locales, mais aussi, aux dispositions de lois relatives à la promotion et l'organisation du sport (Chazaud, 1989).

h) Dispositif de gestion et politique de gestion

Le concept de dispositif de gestion est un ensemble d'éléments organisationnel porté par une intention stratégique, produit puis géré par le centre ou le pivot d'un collectif organisé et visant à intégrer les outils et les acteurs de façon cohérente dans le respect de règles de gestion (Vaujany, 2006). Les dispositifs de gestion servent à spécifier quels types d'arrangements, d'hommes, d'objets, de règles et d'outils paraissent opportuns à un moment donné (Moisdon, 1997). Les travaux de Dreveton (2011) indiquent que le processus de construction d'un dispositif de gestion nécessite quatre phases successives visibles dans la théorie de l'acteur-réseau : problématisation, intéressement, enrôlement et mobilisation des alliés. Cette dimension méthodologique aide ainsi à suivre les acteurs au cours du processus. La dimension politique nous invite à prendre en considération les acteurs et leurs dynamiques d'interaction qui s'opèrent dans le réseau fédéral (Bayle, 2007 ; Houlihan, 2005).

Évoquer les acteurs et leur importance dans l'émergence de la politique sportive, c'est déjà en dresser une typologie en trois dimensions, étant donné les caractéristiques d'une fédération sportive nationale. Le réseau met en exergue des structures agissant à des niveaux géographiques distincts (siège, structures décentralisées et clubs affiliés), dans lesquelles les acteurs du siège fédéral et des structures décentralisées coconstruisent la politique sportive visée. Ces structures sont composées, au-delà d'acteurs politiques et bénévoles, par des professionnels du sport (encadrant les pratiques) et des salariés administratifs. Ces acteurs peuvent tous être impliqués et/ou impactés par la politique sportive fédérale et interviennent à différents niveaux. Certains sont à la conception de la politique sportive, d'autres mettent en

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place les conditions pour atteindre les objectifs fixés et d'autres réalisent les actions sur le terrain.

II.3 MODELE D'ANALYSE

Dans le cadre de cette étude, trois modèles d'analyse ont été considérés pour expliquer les effets du Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Il s'agit du modèle d'analyse du champ des controverses de Pages (2010), celui de l'analyse stratégique de Crozier et de Friedberg (1977) et la théorie de l'autodétermination (TAD) de Déci et Ryan (2000).

II.3.1 Théorie de Jean-Pierre PAGES (2010)

Elle montre que les discours des «uns et des autres« sont à prendre en compte et c'est l'ensemble de ces discours qui forme le champ des controverses. Que l'on s'intéresse aux activités liées au sport en général et à l'EPS en particulier, on retrouve toujours les mêmes mécanismes systémiques. En analysant par différence les opinions, on cherche à comprendre comment se construisent les représentations individuelles et les représentations sociales. Ainsi, dans son analyse, Jean-Pierre Pages cherche à faire ressortir à partir d'observation de débats publics, ces structures caractéristiques du phénomène de l'opinion. L'origine est alors appréhendée comme l'aboutissement d'un processus instable, produit de l'interaction entre les forces terrestres (faits et valeurs) et les forces célestes (symboles porteurs de sens). Le processus n'est autre que les représentations sociales si on se place au niveau de la société. C'est donc autour du concept de représentation assimilé au processus que se construit cette théorie.

Les représentations sociales assurent l'interférence entre le mode intérieur et le mode extérieur de l'individu ou le système des idées et le système des valeurs caractérisant l'ensemble des individus sociaux. Dans la lecture des médias ou à travers les questionnaires, l'auteur cherche à extraire des conflits représentatifs de l'ensemble des thèmes de discussion qui circulent dans l'opinion. La question se pose de savoir comment s'y prendre pour saisir l'opinion ? L'approche mécaniste du model (stimuli-personnalité-réponse) semble alors singulièrement réductrice pour comprendre le jeu des opinions. Confronté à un univers conflictuel, l'individu serait attiré ou repoussé (valeur) par différents symboles, porteurs de sens. Sa prise de position, son engagement politique qui sanctionne cette attirance ou cette répulsion vont lui permettre d'accéder à une certaine connaissance. Et c'est ainsi, en donnant son opinion qu'il va participer à la construction de ses représentations. L'approche

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constructiviste semble donc la plus adaptée pour saisir le phénomène de l'opinion (différenciation) entre individus et groupes sociaux puis le processus de construction de sens (connotation) dans un champ donné.

Bien que les réalités socio-économiques du pays soient différentes d'une région à une autre, cela ne saurait constituer un éventuel problème à la pratique d'une discipline sportive à l'instar du badminton dans les collèges du Bénin au travers du programme Shuttle Time. Dans la mesure où, les personnes impliquées dans ce programme pourraient échanger les avis, les expériences, les opinions afin que les uns et les autres puissent acquérir davantage de connaissances en la matière tout en se sentant membre à part entière du programme et de le faire savoir à partir des actes perceptibles. Vu sous cet angle, le modèle d'analyse de Pages (2010) seul ne suffit pas pour ressortir les effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin d'où l'importance du modèle de l'analyse stratégique de Crozier et de Friedberg (1977).

II.3.2 Modèle d'analyse de Crozier et Friedberg (1977)

Dans le cadre de cette recherche, deux concepts majeurs de ce modèle permettront d'élucider les autres éléments qui entrent en ligne de compte en ce qui concerne la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Il s'agit des concepts d'acteur et de stratégie. Pour ces auteurs, chaque membre d'une organisation est un acteur. Celui-ci joue sur les règles ou prescriptions formelles en les modifiant à son tour par son action. On distingue deux types d'acteur : l'acteur individuel et l'acteur collectif. L'approche repose sur une théorie qui définit l'acteur comme un être actif, qui, tout en s'adaptant aux règles de fonctionnement, les modifie à son tour par son action. Ainsi, chaque personne de ce système est un acteur, c'est-à-dire, un être actif rationnel par rapport à ses intérêts qui varie par rapport à la fonction de chacun dans l'organisation. A partir d'une réflexion et d'une analyse des acteurs, de leurs objectifs et de la logique de leur action, Crozier et Friedberg expliquent ce qu'ils appellent « acteur individuel », le rapport qui existe entre l'individu et son organisation. Cet acteur individuel se sert des opportunités qui s'offrent à lui dans le cadre des contraintes qui sont les siennes.

Mais, l'analyse stratégique conçoit aussi l'existence d'acteurs collectifs, à condition d'avoir montré non seulement les intérêts communs sur lesquels de tels acteurs collectifs se sont construits et qui les maintiennent, mais aussi, les mécanismes empiriques d'intégration qui ne fournissent aucune capacité d'action en tant que groupe et qui contribue à leur tour à la définition et au maintien des intérêts communs Friedberg (1993, 2001). En ce qui concerne la

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stratégie de l'acteur, l'analyse est centrée sur les capacités des acteurs à construire des échéances et à exploiter des opportunités qu'offre le contexte, dans une situation d'action commune. « L'idée de stratégie de l'auteur rend compte du fait qu'il se comporte en fonction du comportement possible des autres et qu'il joue avec eux en fonction des opportunités qui se présentent, des atouts dont il dispose » (Amblard et al., 1996).

De ce fait, la pratique du badminton à travers le Shuttle Time dans les collèges du Bénin relève des efforts de tous les acteurs concernés par ce programme partant du représentant BWF Shuttle Time en passant par la coordination nationale, les coordonateurs régionaux Shuttle Time, les formateurs, les tuteurs et les enseignants Shuttle Time. Chaque individu intervenant dans ce programme est un acteur qui doit s'investir, se compléter et interagir avec les autres pour pouvoir atteindre l'objectif préalablement défini par la tutelle à savoir la pratique du badminton dans les collèges sur toute l'étendue du territoire. Pour ce faire, chaque acteur en dépit du pouvoir qui lui est conféré par le programme Shuttle Time affine sa stratégie afin que tous puissent parvenir à cet ultime but.

II.3.3 Théorie de l'autodétermination (2000)

La théorie de l'autodétermination (TAD) tient pour acquis que l'individu est naturellement porté à être actif, motivé, curieux et qu'il désire vivement réussir, étant donné que la réussite est en elle-même fort gratifiante. La théorie reconnait cependant, qu'il y a aussi des personnes aliénées qui effectuent leurs tâches de façon mécanique ou encore des personnes passives et démotivées. La TAD explique ces différences par les types de motivation, lesquelles sont le fruit de l'interaction entre la nature active inhérente à l'individu et les divers environnements sociaux qui la soutiennent ou la contrecarrent. Plus précisément, en s'appuyant sur des méthodes empiriques et sur le raisonnement par induction, la théorie avance que tous les humains ont besoin de se sentir compétents, autonomes et reliés à leurs paires (Déci et Ryan, 2000).

Les environnements sociaux qui favorisent la satisfaction de ces trois besoins psychologiques fondamentaux permettent de stimuler le dynamisme interne des personnes, d'optimiser leur motivation et de porter à leur maximum les résultats sur le plan psychologique, du développement personnel et des comportements. Au contraire, les environnements sociaux qui entravent la satisfaction de ces besoins entraînent une baisse de la motivation et ont des effets nuisibles sur le bien-être général et sur le rendement. On est en présence d'une motivation intrinsèque lorsque l'individu effectue une activité parce qu'il la

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trouve intéressante et qu'elle lui apporte une satisfaction ou un plaisir. L'individu qui agit sous l'impulsion de la motivation intrinsèque le fait parce que l'activité elle-même est pour lui, source de gratification. La personne est intéressée par ce qu'elle fait et manifeste de la curiosité, explorant de nouveaux stimuli et travaillant à maîtriser des défis toujours plus grands (Déci, 1975 ; White, 1959).

Sallis et Owen (1999) identifient le facteur motivationnel parmi les variables qui déterminent la pratique d'activité physique et sportive de façon régulière et suffisante. De même, les travaux de Chouinard (2006) portant sur « la motivation en situation d'apprentissage : les apports de la psychologie de l'éducation » indiquent que la motivation scolaire est l'ensemble des déterminants internes et externes qui poussent l'élève à s'engager activement dans le processus d'apprentissage, à adopter des attitudes et des comportements susceptibles de conduire à la réalisation des objectifs d'apprentissage qu'il poursuit et à persévérer devant les difficultés. Ainsi, la définition la plus générale de la motivation est celle qui consiste à la décrire comme étant « le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement » (Hagger et Chatzisarantis, 2007). La qualité de la motivation d'un élève dépend majoritairement de la qualité de la relation élève-professeur et, plus précisément, de l'environnement psychologique orientant les buts et les motivations de l'individu, instauré dans la classe par 1' enseignant (Reeve, 2002).

Quant au concept d'amotivation développé par Deci et Ryan (2000), il se comprend par 1'absence de toutes motivations chez 1'individu. Celle-ci apparaît lorsque l'individu ne fait pas le lien entre l'action qu'il entreprend et le résultat de cette action.

La pratique du badminton dans les collèges du Bénin au travers du programme Shuttle Time rend compte du comportement, de l'attitude et du degré de motivation des personnes concernées à s'impliquer dans ce programme, en vue de participer à l'éclosion de cette discipline sportive.

II.4 PROBLEMATIQUE

Le sport est l'ensemble des situations motrices d'affrontement dont les formes compétitives sont institutionnalisées (Abalot et al., 2014). Il est reconnu partout dans le monde comme un puissant outil de développement individuel et social (OMS, 2010). Pratiqué aussi bien collectivement qu'individuellement, le sport ne cesse de conquérir des territoires. De par ses vertus, il a convaincu plusieurs pays du monde qui se sont lancés dans sa pratique

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(Abalot et al., 2014). A cet effet, la charte internationale de l'éducation physique et du sport l'UNESCO (1978) souligne que « tout être humain a le droit fondamental d'accéder à l'éducation physique et au sport, qui sont indispensables à l'épanouissement de sa personnalité ». Il relève d'ailleurs que tout système global d'éducation doit lui réserver la place et l'importance nécessaire pour établir l'équilibre et renforcer les liens entre les activités physiques et les autres éléments de l'éducation (UNESCO, 1978, Art. 2). Dans ce contexte, la France par son action colonisatrice a tenté d'apporter à ses colonies sa culture dans tous les domaines, y compris celui du sport (Charitas, 2009). Il est ainsi dénombré une pléthore d'associations sportives affiliées aux instances mondiales du sport à l'instar, de la Fédération Béninoise de Badminton (FBBa) associée à la Fédération Internationale de Badminton (Statut FBBa, 2019, Art. 1). Or, le cadre juridique sur la base de laquelle fonctionne et s'organise le sport paraît relativement pauvre (une loi et deux décrets au principal). Face à une telle situation, ce cadre juridique devrait s'enrichir de plusieurs textes nationaux ou internationaux avec une prise de conscience de l'Etat béninois, soit à partir d'impératifs nationaux, soit à partir d'engagement internationaux de s'insérer dans le mouvement sportif international. Cette insertion lui permettra de mettre en valeur comme d'autres Etats, ses ambitions et ses potentialités à la mesure de son génie (Akpovo, 2007, p. 4-5).

A cet effet, la FBBa crée en 2013 ne cesse d'oeuvrer pour la promotion de la pratique du badminton sur tout l'étendue du territoire national. Comme les 92 autres pays sur les 182 affiliés à la BWF, le Bénin en 2014 a souscrit au programme Shuttle Time qui est une référence éducative et pédagogique de la BWF destinée aux associations nationales de badminton. L'objectif de ce programme est de faire du badminton le sport scolaire le plus connu au monde (FFBad, 2019 ; BWF Shuttle Time, 2012). Depuis son implémentation dans le pays, il est possible d'observer une évolution du badminton tant sur le plan national que sur le plan international. Selon le classement de la BWF, la FBBa va connaître une progression considérable passant du 12^e rang au classement africain en 2017 au 9^e en 2019 (Rapport d'activités et financier FBBa, 2019). Le programme Shuttle Time offre à la FBBa des ressources nécessaires pour l'encadrement scolaire des élèves au Bénin. A ce jour et avec le concours de la coordination nationale Shuttle Time on peut dénombrer au Bénin à ce jour un minimum de 209 enseignants Shuttle Time sur les 2790 que compte l'Afrique et surtout 36 tuteurs (Shuttle Time Rapport BCA, 2018). En outre, le Bénin dispose d'un important potentiel au niveau de la formation et de l'encadrement technique (369 professeurs certifiés et 287 professeurs adjoints, soit un total de 656 cadres). En plus de ceux-là, il faut ajouter les

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cadres fédéraux, entraîneurs et quelques personnes formées à l'étranger (Gouda et Kpazaï, 2012). Mais, il est déplorable de constater que malgré tous les efforts consentis par la fédération nationale pour la promotion du badminton dans tout le pays à travers ce programme, la culture de la pratique du badminton est loin d'être une réalité manifeste dans les collèges du pays. Il urge donc qu'une étude soit réalisée afin de comprendre ce qui entrave le décollage effectif de la pratique du badminton dans les collèges du pays en dépit de l'implémentation du Shuttle Time sur l'étendue du territoire national. Le présent travail qui vise à lever un coin de voile sur cette situation sera axée sur :

« Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du

La question de recherche qui fonde la problématique de cette étude est la suivante :

II.4.1 Question de recherche

Quels sont les facteurs qui entravent la pratique du badminton dans les collèges du Bénin malgré l'implémentation du Shuttle Time sur l'étendue du territoire national ?

Pour répondre à cette question de recherche, l'hypothèse suivante a été formulée. II.4.2 Hypothèse

L'insuffisance des ressources et la politique de gestion du programme Shuttle Time influence négativement la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

II.4.3 Objectif général

Cette recherche vise à analyser l'impact du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

II.4.4 Objectifs spécifiques

OS1 : Déterminer les forces et les opportunités du programme Shuttle Time dans la pratique du badminton dans les collèges du Benin.

OS2 : Apprécier les effets du Shuttle Time dans la pratique du badminton dans les établissements scolaires secondaires du Bénin.

CHAPITRE III

DEMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Cette démarche consiste à présenter le type d'étude, l'échantillonnage, les outils de collecte et de traitement des données.

III.1 TYPE ET NATURE DE L'ÉTUDE

Il s'agit d'une recherche transversale mixte (qualitative et quantitative) réalisée afin de collecter les informations nécessaires à l'étude des effets du Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

III.2 POPULATION D'ETUDE

Dans le cadre de cette étude, la population de l'enquête est constituée des personnes formées dans le cadre du programme Shuttle Time, des personnes référentes Shuttle Time et le représentant BWF Shuttle Time pour le Bénin.

a) Enseignants Shuttle Time

Ce sont des acteurs qui interviennent dans les collèges du pays et qui font partie du groupe des personnes référentes Shuttle Time. Il s'agit des personnes ayant bénéficié d'une formation initiale voire parfaite au badminton à travers le Shuttle Time. En clair, ils sont des personnes par lesquels les élèves au cours de l'année scolaire acquièrent des aptitudes, des connaissances pour la pratique du badminton et ceci grâce au contenu d'enseignement du programme. Ils ont été regroupés dans le cadre de cette étude en trois groupes (enseignants, tuteurs, formateurs). Ce sont des sujets qui sont en mesure de ressortir les informations relatives aux effets du programme sur la pratique du badminton dans les collèges au Bénin.

b) Représentant BWF du programme Shuttle Time pour le Bénin

Il est l'autorité capable de fournir les informations relatives à la structuration et au fonctionnement du programme. Ces informations concernent entre autres la mise en application du programme Shuttle Time dans les différentes régions du pays, les moyens d'intervention au Bénin, la politique de promotion et de suivi du programme sur l'étendue du territoire nationale.

c) Personnes référentes du programme Shuttle Time pour le Bénin

Il s'agit du coordonnateur national, du formateur et des coordonnateurs régionaux du programme Shuttle Time qui constituent des sujets capables de donner des informations

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en temps réels sur la pratique du badminton dans les collèges (dans une région ou sur le plan national).

III.3 METHODE ET TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE

La méthode non aléatoire avec la technique de choix volontaire a été utilisée pour constituer un échantillon des 36 enseignants issus du programme Shuttle Time au Bénin. La technique de choix raisonné a permis de retenir dans l'échantillon d'étude, les personnes référentes Shuttle Time à savoir : un formateur, un coordonnateur national et cinq coordonnateurs régionaux, ainsi que le représentant Shuttle time pour le Bénin. La raison étant qu'ils sont des personnes susceptibles d'apporter des informations capitales lors de l'enquête de terrain.

a) Critères d'inclusion

? Être enseignants d'EPS formés dans le cadre du programme au Bénin et intervenir

dans les collèges, les clubs du pays ou aux deux endroits pendant l'année scolaire 20192020 ;

? Être coordonnateur Shuttle Time toujours en fonction pendant l'année scolaire
2019-2020.

b) Critères de non inclusion

Les membres de la commission de développement du badminton au travers du programme Shuttle Time n'ayant pas entièrement rempli le questionnaire d'enquête ou ayant refusé de se prêter à l'entretien n'ont pas été inclus dans l'échantillon d'étude.

III.4 OUTILS ET TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

Pour atteindre les objectifs et garantir la validité des résultats, les investigations ont été faites sur la base de deux outils et techniques de collectes de données. Nous avons entre autres :

Dans le cadre de la réalisation de cette recherche, une enquête a été réalisée à travers un questionnaire comprenant 25 questions regroupés en trois dimensions relatives à l'identification des enquêtés, la mission des acteurs du programme Shuttle Time, aux forces, faiblesses, opportunités et menaces de ce programme.

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Le guide a été utilisé comme outil de collecte des données pour recueillir les propos du représentant Shuttle Time, du coordonnateur national et des coordonnateurs régionaux. L'entretien étant la technique de collectes de données, il a été fait à l'aide d'un magnétophone et s'est focalisé sur le thème en rapport avec l'hypothèse de l'étude.

III.5 DÉROULEMENT DE L'ENQUÊTE L'enquête a été effectuée en deux phases.

- La première phase est consacrée au remplissage du questionnaire en utilisant la méthode d'auto-questionnaire c'est-à-dire que les sujets lisaient les questions et y répondaient au fur et à mesure. Par le biais du représentant BWF Shuttle Time Bénin, il a été possible d'entrer en contact avec la majorité des enseignants Shuttle Time des quatre coins du pays au travers des forums WhatsApp desdits enseignants. Un communiqué de ce dernier signé du Coordonnateur national Shuttle Time expliquant le bien fondé et l'objectif de l'étude a été joint au questionnaire créé grâce au logiciel KoBoCollect (téléchargeable sur Play Store) du réseau Kobotoolbox.org puis envoyés en ligne dans les groupes. Les réponses formulées par les sujets sont insérées automatiquement et envoyées directement dans la base de données préalablement conçue sur la plateforme.

- L'entretien qui constitue la 2^e phase de l'enquête s'est déroulé avec les personnes référentes Shuttle Time et le représentant BWF Shuttle Time pour le Bénin. Il s'est tenu à la suite d'un rendez-vous pris la veille. Leur accessibilité est le gage d'un climat de convivialité et de vérité à l'enquête. L'enquête a été réalisée dans le strict respect des mesures barrières pour la lutte contre le coronavirus.

III.6 TRAITEMENT DES DONNEES

En fonction de l'outil d'investigation utilisé, les données enregistrées ont été traitées et analysées. Les données collectées à l'aide du logiciel KoBoCollect (KoBoToolbox, ODK collect, v1.25.1) ont été traitées avec le logiciel SPSS (IBM Statistics, 20.0). Les informations recueillies sont présentées sous forme de tableaux puis commentées. Les entretiens ont été transcrits et exploités puis les données collectées ont été analysées et regroupées par principales thématiques abordées.

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III.7 DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

La présente recherche ne pouvant être menée sans heurts, plusieurs difficultés ont failli entraver les résultats escomptés notamment :

- L'impossibilité d'être en contact direct avec les enseignants Shuttle Time, sujet de la recherche car l'étude se déroule pendant la période de la pandémie du coronavirus ;

- L'attente du retour de certains de ces questionnaires a occasionné un retard dans l'achèvement de nos travaux.

CHAPITRE IV

PRÉSENTATION, ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

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IV.1.1 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE

a) Caractéristiques des enquêtés Tableau IV : Enseignants du programme Shuttle Time			(sexe, âge et région)
			Effectifs (n) Pourcentages (%)
Sexe	Hommes Femmes		27 9			75,0 25,0
Catégorie d'âges (ans)	[21 à 30[		8			22,2
	[30 à 40[		24			66,7
	[40 à 50[		4			11,1
Régions	Atlantique/Littoral		15			41,7
	Ouémé/Plateau		3			8,3
	Mono/Couffo		3			8,3
	Alibori/Borgou		9			25,0
	Atacora/Donga		6			16,7
Total	-		36			100
Tableau V : Enseignants du programme Shuttle d'intervention, enseignants par ville, nombre de classes tenues)				Time (secteur d'activité, lieu
				Effectifs (n)	Pourcentages (%)
Secteurs d'activité		Education		30	83,3
		Sport		5	13,9
		Informel		1	2,8
Collèges		Publics		15	41,7
		Privés		11	30,6
		Clubs		6	16,7
		CEG et Clubs		4	11
Enseignants intervenant dans la même ville		Moins de 20 20 à 50		21 14	58,3 38,9
		50 à 100		1	2,8
Nombre de classes tenues		Néant		5	13,9
		Moins de 5		25	69,4
		5 et Plus		6	16,7
Total		-		36	100

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Le tableau IV indique que 36 sujets ont participé à la première phase de cette recherche à raison de 27 hommes et 9 femmes dont la majorité est âgée de 30 à 39 ans. Il ressort de son analyse que 41,7% des enquêtés résident dans la région de l'Atlantique/Littoral, 25% dans l'Alibori/Borgou, 16,7% dans l'Atacora/Donga et 8,3% respectivement dans l'Ouémé/Plateau et le Mono/Couffo.

Il ressort de l'analyse du tableau V que les enquêtés occupent des fonctions dans différents secteurs d'activités (80,3% travaille dans le secteur de l'éducation ; 13,9% dans le sport et 2,8% sont dans l'informel). La majorité d'entre eux interviennent respectivement dans les collèges publiques (41,7%) et privés (30,6%).

Du point de vue des enquêtés par ville, 58,3% ont affirmé qu'il existe dans leur ville moins de 20 enseignants ST, 38,9% entre 15 et 30 enseignants ST et 2,8% avaient plus de 50 enseignants ST dans leur ville.

Parmi ces enquêtés, certains (16,7%) n'ont pas tenu de classes au cours de l'année scolaire tandis que 69,4% et 16,7% ont tenu respectivement moins de 5 classes et plus de 5 classes.

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Tableau VI : Enseignants du programme Shuttle Time (régions de formation, statut, ancienneté, point de vue et avis sur la capacité à enseigner le badminton)

Effectifs (n)

Pourcentages (%)

Régions de formation Atlantique/Littoral

Ouémé/Plateau Zou-Collines Mono/Couffo Alibori /Borgou Atacora/Donga

52,8 11,1 5,6 8,3 13,9 8,3

Les fonctions des enquêtés Enseignant

Tuteur

Formateur et enseignant

91,66

5,6

2,8

Ancienneté au sein du 6 ans

programme ST

4 ans

2 ans

38,9

22,2

38,9

Adaptation du programme Oui

ST au contexte béninois

Peu adapté

Pas adapté

91,7

8,3

Capacité à enseigner le Oui

badminton

Non

86,1

13,9

Total -

100

Il est à retenir de l'analyse de ce tableau que les formations du programme Shuttle Time se sont déroulées dans les différentes régions du pays. Les enquêtés inclus à l'échantillon d'étude sont majoritairement ceux formés dans l'Atlantique/Littoral (52,8%), l'Alibori/Borgou (13,9%) et l'Ouémé-Plateau (11,1%). A la suite des formations du programme Shuttle Time, les enquêtés ont occupé principalement la fonction d'enseignant (91,6%) et 14 d'entre eux (38,9%) ont une ancienneté moyenne de 6 ans. Deux des enquêtés ont toutefois occupé la fonction de tuteur Shuttle Time (5,6%).

Les enquêtés estiment que le programme Shuttle Time est adapté aux réalités du Bénin (91,7%) et 86,1% ont avoué être capables d'enseigner le badminton aux apprenants sur la base de la formation reçue.

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Tableau VII : Avis des enquêtés sur les missions et les avantages du Shuttle Time

Le tableau VII indique que 83,3% des enquêtés ont affirmé que le Shuttle Time est un programme qui permet non seulement de faire découvrir le badminton et de susciter la passion chez les apprenants mais également d'enseigner le badminton aux élèves des collèges en développant sa pratique dès la base. Pour 16,7%, il permet d'accroitre le nombre de pratiquants et d'assurer la réserve des talents

Les avantages reçus par les enquêtés au travers de ce programme sont outre la formation, l'obtention d'un diplôme (25%) et d'un kit complet d'entraînement (58,3%). Néanmoins, 16,7% des enquêtés ont avoué n'avoir rien reçu au terme de leur formation. Dans leur ensemble (83,3%), ils estiment que le programme est satisfaisant.

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c) Circonstances de mise en application des acquis, tâches et produits formés

Tableau VIII : Circonstances de mise en application des acquis de la formation et raisons évoquées pour la non mise en application.

		Effectifs (n)	Pourcentages (%)
Circonstances de mise en application des acquis	Pendant les AS A l'entraînements AS et entrainements Aucune occasion	11 4 6 15	30,5 11,1 16,7 41,7
Total	-	36	100
Raisons de la non mise en application des acquis	Manque de temps Absence/Insuffisance de matériels	4 3	26,7 20
	Absence d'infrastructures	2	13,3
	Inadéquation avec le programme d'EPS	4	26,7
	Crise sanitaire	2	13,3
Total	-	15	100

Le tableau ci-dessus renseigne sur les circonstances qui s'offrent aux enquêtés pour initier les apprenants (mise en oeuvre des acquis de la formation) mais aussi sur les raisons de la non mise en oeuvre de ses acquis.

Sur l'ensemble de l'échantillon d'étude, 15 enquêtés (41,7%) n'ont pas pu mettre en pratique les connaissances acquises au cours de leur formation. Le reste du groupe a pu initier les apprenants au badminton pendant les AS (30,5%) et aux entrainements (16,7%).

Les raisons évoquées par les 15 enseignants qui n'ont pas pu mettre en pratique les connaissances acquises sont le manque de temps puis l'inadéquation avec le programme EPS (26,7%) et l'absence/insuffisance de matériels (20%).

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Tableau IX : Nombre de joueurs formés et activités auxquelles ils ont participé depuis la formation


		Effectifs (n)	Pourcentages (%)
Nombre de joueurs	Zéro	15	41,7
formés	Moins de 10 joueurs	3	8,3
	10 à 50 joueurs	5	13,9
	Plus de 50 joueurs	13	36,1
Participation aux activités ST	Recyclage Tournois interclasses	2 8	5,5 22,2
	Championnat Shuttle Time	11	30,6
	Autres formations	0	0
	Néant	15	41,7
Total	-	36	100

Le tableau IX renseigne sur le nombre de joueurs formés par les sujets de l'étude et les activités Shuttle Time auxquelles ils ont participé. La majorité des enquêtés ont reconnu n'avoir formé aucun joueur depuis qu'ils ont reçu leur formation ST (41,7%). Néanmoins, 36,1% (n = 13) ont pu former plus de 50 joueurs.

Les 21 enquêtés qui ont pu former des athlètes ont précisé que ceux-ci avaient eu la possibilité de participer à des tournois interclasses (22,2%) et au championnat ST (30,6%).

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Le tableau X présente les facteurs favorables (forces) et les obstacles (faiblesses) du programme Shuttle Time ressorti par les sujets enquêtés.

Tableau X : Facteurs favorables et obstacles à la mise en place du Shuttle Time

Effectifs (n)

Pourcentages (%)

Facteurs favorables

Obstacles

Perception positive du programme

Disponibilité des infrastructures

adéquates

Disponibilité du matériel

(achat/dotation)

Adaptation du programme aux

exigences académiques

Enseignants ST présents et

disponibles

19,4

16,7

13,9

Absence du badminton parmi les

activités du programme scolaire
(primaire, secondaire, etc.)

Insuffisance médiatique

Perception approximative du shuttle time par ses promoteurs

Insuffisance et absence de matériel

Indisponibilité des infrastructures adéquates

Absence de suivi des enseignants formés

Absence/rareté des compétitions

16,7

13,9 11,1 19,4 13,9

13,9

11,1

Total -

100

Il ressort de l'analyse de ce tableau que 25% des sujets ont une perception positive du programme Shuttle Time. Ils estiment qu'une bonne implémentation du programme au Bénin repose sur la disponibilité des infrastructures adéquates (25%), la disponibilité du matériel qui doit être en qualité et en quantité suffisante (19,4%) et l'adaptation du programme Shuttle Time aux exigences académiques.

Des dires des enquêtés et au regard des investigations menées, l'insuffisance ou l'absence de matériels apparaît comme le véritable frein à l'éclosion du programme ST.

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

A celui-ci il faut ajouter, l'absence de la discipline Badminton parmi les activités inscrites au programme dans les écoles et collèges (19,7%) et respectivement l'insuffisance de vulgarisation des activités menées à travers les médias, l'indisponibilité d'infrastructures adéquates et l'absence de suivi des enseignants formés dans le cadre du programme (13,9%).

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

IV.1.2 PRESENTATION DES RESULTATS ISSUS DES ENTRETIENS

Les tableaux XIa et XIb présentent les résultats issus des entretiens effectués avec le représentant BWF et les coordonnateurs du programme Shuttle Time au Bénin.

- Mener des actions pour que le badminton soit inscrit au programme scolaire des APS

- Négocier auprès des acteurs sociaux du gouvernement, les infrastructures nationales pour la mise en oeuvre de ce programme et auprès des responsables d'établissement la possibilité d'insérer le Shuttle Time au projet d'animation de l'établissement

- Accompagner les établissements Shuttle Time à travers la dotation en matériel

- Evaluer périodiquement le contenu du programme à travers des tournois interclasses, inter collèges, etc.

- Susciter la passion du badminton chez les apprenants afin d'éveiller en eux des vocations liées au badminton

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

- Difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du programme Shuttle Time et dans la promotion de la pratique du badminton dans les collèges ?

- Indisponibilité des spécialistes de badminton dans les collèges

- Mutation, affectation d'un enseignant Shuttle Time d'un établissement pour un autre

- Absence du badminton dans le programme scolaire des APS en vigueur dans les collèges

- Indisponibilité des infrastructures adéquates dans les collèges pour la pratique du badminton

- Insuffisance du matériel pour l'enseignement du badminton par rapport au nombre d'apprenants

- Implication approximative des enseignants Shuttle Time des collèges

- Politique de suivi de la feuille de route des activités mises sur pied par les acteurs impliqués dans ce programme à travers le pays

- Faciliter l'accès des enseignants aux infrastructures adéquats qui sont en dehors du cadre scolaire pour la pratique du badminton

- Rapport des activités des coordonnateurs

- Descentes permanentes des acteurs de développement de ce programme dans les collèges du pays

- Assister les enseignants Shuttle Time lors des séances de badminton

Les réponses des personnes interviewées portent sur la fonction des acteurs du programme Shuttle Time, son procédé d'implémentation, son plan d'action, les impressions des coordonnateurs à différents niveaux puis les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre du programme.

IV.2 DISCUSSION

Dans la discussion, les points suivants ont été abordés : l'atteinte des objectifs, la fiabilité et la validité des résultats de l'étude puis la comparaison des résultats avec ceux d'autres auteurs.

IV.2.1 Atteinte des objectifs de l'étude

Cette étude a porté sur les effets du programme Shuttle Time sur la promotion de la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Elle visait à analyser l'impact du programme sur la promotion de la pratique du badminton et à définir les stratégies à déployer sur le terrain pour une réussite efficace puis efficiente de ce programme à travers

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

le pays. Pour y parvenir le recours à une enquête par questionnaire et aux entretiens sur un échantillon représentatif a été nécessaire pour obtenir des données fiables.

IV.2.2 Validité et fiabilité des résultats

L'étude réalisée est type transversal et de nature quantitative puis qualitative. Le fait d'avoir réalisé l'enquête avec les personnes référentes du programme Shuttle Time et les entretiens avec les responsables du programme a permis de cerner la réalité à laquelle le programme Shuttle Time est confronté au Bénin. Toutes ces précautions ont permis d'assurer la bonne qualité et la fiabilité des données recueillies.

IV.2.3 Comparaison des résultats avec ceux d'autres auteurs

Cette partie de l'étude est consacrée à la discussion des résultats préalablement présentés selon les objectifs de l'étude. Un modèle ne pouvant pas répondre aux exigences de cette étude, le recours à trois modèles a été nécessaire. Il s'agit : du modèle d'analyse du champ de controverses de Jean-Pierre Pages (2010), celui de l'analyse stratégique de Crozier et de Friedberg (1977) puis la Théorie de l'autodétermination (TAD) de Déci et Ryan (2000). Le premier permet de cerner les opinions des uns et des autres par rapport au programme Shuttle Time dans les collèges. Quant au second, il renseigne sur les différents intervenants de ce programme et le dernier renseigne sur le comportement de chacun des intervenants de ce programme. La combinaison de ces modèles renseigne au mieux sur les effets du Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

Le programme Shuttle Time est un programme pour les associations nationales de badminton dont les ressources disponibles sont utilisées pour planifier et développer le badminton à l'échelle nationale (BWF Shuttle Time, 2012). Les enquêtés ayant participé à cette étude cumulent en moyenne six années d'expérience (38,9%) au sein du programme Shuttle et ont été formés dans les six régions du pays. De plus, ils ont en majorité (58,3%), bénéficié pour le compte du programme d'une formation diplômante assortie d'un lot de matériels (kit complet d'entraînement). Ce résultat se justifie par le fait que le programme

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

Shuttle Time offre aux enseignants un accès gratuit aux ressources, à la formation et à l'équipement mais constitue également un soutien à l'enseignement du badminton ludique (BWF Shuttle Time, 2012). La formation au Shuttle Time est accessible. Ainsi, grâce aux compétences acquises au Shuttle Time, les différents acteurs ont la capacité d'intervenir aussi bien dans les collèges publiques (41,7%) ou privés (30,6%) que dans les clubs (16,7%) ou soit encore au sein des deux milieux (11%). Toutefois, tous les enseignants (41,7%) n'ont pas pu prendre en charge des classes pour mettre en pratique les connaissances acquises. Ils expliqu ent cet état de fait par l'indisponibilité due aux contraintes professionnelles, l'inadéquation du programme avec le contenu des enseignements en EPS et l'insuffisance voire l'absence de matériels. Or, l'UNESCO à travers la charte internationale de l'éducation physique et du sport souligne que « tout être humain a le droit fondamental d'accéder à l'éducation physique et au sport, qui sont indispensables à l'épanouissement de sa personnalité » (UNESCO, 1978). Il relève d'ailleurs que tout système global d'éducation doit lui réserver la place et l'importance nécessaire pour établir l'équilibre et renforcer les liens entre les activités physiques et les autres éléments de l'éducation (UNESCO, 1978, Art. 2). L'enquêté X dit à cet effet que « ... tout sport implémenté en milieu scolaire a la facilité de prendre de l'envol... » ; propos contestés par Charitas puisque que le Shuttle Time est un programme occidental. Il souligne à cet effet que, la France par son action colonisatrice a tenté d'apporter à ses colonies sa culture dans tous les domaines, y compris celui du sport (Charitas, 2009). Dans le même ordre d'idée, Baba-Moussa dans son analyse de l'organisation du sport au Bénin depuis 1990, démontre que le sport au Bénin souffre d'un manque d'identité. En effet, la volonté de ce pays en voie de développement de s'affirmer sur le plan international le pousse à tout prix à vouloir copier un modèle de réussite sportive internationale (Baba-Moussa, 2005).

En dépit des difficultés rencontrées, la pratique du badminton poursuit son bonhomme de chemin au travers du programme Shuttle Time. A ce jour, éparpillés à travers le pays, les acteurs de ce programme tentent tant bien que mal de se rapprocher de l'objectif alloué à ce programme. C'est ainsi que nous pouvons ressortir que plus du quart des enseignants ST formés (36,1%) ont contribué individuellement à la formation de plus de 50 joueurs de badminton. Bien que les joueurs formés aient eu la possibilité de prendre

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

part pour la plupart aux activités tels que le recyclage, les tournois interclasses, le championnat Shuttle Time, les enquêtés estiment que des efforts restent à faire pour une amélioration de la pratique du badminton au sein des collèges. Toutefois, l'enquêté I déclare : « ... le champion actuel du Bénin n'a que 16 ans .... même la fille ....est un pur produit Shuttle Time... dans les tops Juniors ce n'est que le Shuttle Time au Bénin.... ». Autrement dit, l'amélioration du rang du Bénin au classement Africain de la 12^e place en 2017 à la 9^e place en 2019 est due en majeur parti au Shuttle Time (Rapport FBBa, 2019). De même, le CNOSF (2016) certifie que grâce au programme Shuttle Time, le badminton est devenu en France, le premier sport scolaire en 2015 et compte environ 500 000 pratiquants. Abordés sur la question de savoir quel est leur appréciation par rapport au programme Shuttle Time, la majorité des enquêtés (83,3%) estiment qu'il est satisfaisant. Comme le précise d'ailleurs l'enquêté Z par cette allégation : « je dirais que je suis satisfait... pour un début, plus d'une centaine de garçons et de jeunes filles, ont pu apprendre le badminton, ont pu jouer au badminton...certains ont pu intégrer des clubs et participer aux championnats sur le plan national donc, donc c'est un sentiment de satisfaction. C'est vrai que le verre est à moitié rempli parce que... »

Des enquêtés ont signifié leur capacité à enseigner le badminton au terme de la formation reçue (86,1%) tandis que d'autres se sentent incapables de le faire. « ...cela peut s'expliquer par le fait que les enseignants après des formations de deux jours ne cherchent plus à se cultiver et à améliorer leur niveau de connaissances... ce qui fait qu'ils ne s'investissent pas » s'exprimait Mr V. La théorie de l'autodétermination (TAD) de Déci et Ryan (2000) permet de comprendre ce point de vue puisqu'elle avance que tous les humains ont besoin de se sentir compétents, autonomes et reliées à leurs pairs. Pour cela, la personne est intéressée à ce qu'elle fait et manifeste de la curiosité, explorant de nouveaux stimuli et travaillant à maîtriser des défis toujours plus grands. Lorsque l'individu fait montre de 1'absence de toutes motivations, on parlera d'amotivation (Déci et Ryan, 2000). Les propos des différentes personnes interviewées permettent également d'expliquer le constat fait.

En effet, l'enquêté G déclare : « j'ai 86 enseignants et 34 autres c'est-à-dire ceux qui ne sont pas des enseignants dans les collèges mais qui ont opté pour la promotion du

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

badminton...depuis la dernière session à (ville)... les jeunes ne courent que derrière...mais au moins j'ai sous la main une dizaine...je continue à sensibiliser les jeunes par rapport à ce programme, à cette discipline ». Aussi l'enquêté U dit « qu'il faut savoir que chaque enseignant qui vient dans le cadre du Shuttle Time vient vraiment sans avoir des ressources à gagner (sans salaire)...c'est plus ceux qui comprennent la vision à long terme du Shuttle time...». Dans le même ordre d'idée, l'enquêté I révèle que : « ...31 enseignants ont reçu la formation...mais seulement 7 font partie de ma feuille de route ». Ces différents propos illustrent « la faible implication des enseignants Shuttle Time dans la promotion de l'activité ». Pourtant, il est admis que le Bénin dispose d'un potentiel de ressources humaines au Shuttle time soit 209 enseignants et 36 tuteurs Shuttle Time (Rapport BCA, 2018).

Sur l'ensemble des enquêtés, 75% sont de sexe masculin et 25% de sexe féminin. L'enquête révèle que la mixité est un fait au Shuttle Time puisque les femmes comme hommes oeuvrent pour la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Dans ce sens Terret et al. (2005) attestent que, les pratiques sportives marquées du saut de la masculinité dès leurs origines se sont féminisées au prix de multiples luttes ou adaptations quant à leurs modalités de pratique et à leurs finalités. Le badminton étant un sport se jouant sur plusieurs variables, il est désormais possible de retrouver des femmes parmi les acteurs. Tous les enquêtés sont des personnes matures avec un âge compris entre 21 et 50 ans qui reconnaissent l'utilité de la formation qu'elles ont reçue. Pour cela nous rejoignons Ginzberg (1951) qui a mis un accent particulier sur les effets de la maturité en ce qui concerne les prises de décisions professionnelles surtout dans le domaine du sport. Selon cet auteur, le choix de la profession est le résultat d'un long processus de la maturation.

Il ressort de cette enquête que la fonction est diversifiée au Shuttle Time. C'est ainsi qu'il existe des enseignants Shuttle Time, des tuteurs Shuttle Time, des formateurs Shuttle Time mais également des coordonnateurs et un représentant du programme Shuttle Time. Ils sont issus des divers secteurs d'activité de la société ce sont celui des éducateurs,

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

des animateurs sportifs, mais aussi le secteur informel. A ce titre, la BWF Shuttle Time (2012) certifie que le Manuel à l'usage des Enseignants Shuttle Time est destiné à tous les professeurs et ceci quel que soit leur vécu en badminton. Réalité confirmé par l'enquêté Y en ces termes « au départ, nous n'avions pas impliqué les enseignants d'EPS car ils n'étaient pas très réceptifs... on travaillait avec ceux qu'on trouvait ». Interrogés sur les missions du programme Shuttle Time, des enquêtés ont affirmé qu'il est un programme qui permet non seulement d'enseigner le badminton aux élèves des collèges mais aussi de promouvoir la pratique du badminton dès la base. Pour d'autres, il permet d'accroitre le nombre de pratiquants et d'assurer la réserve des talents. Il permet aussi de faire découvrir le badminton et de susciter la passion chez les apprenants.

L'analyse des résultats de cette étude montre à suffisance que les acteurs du Shuttle Time restent focaliser sur un objectif comme l'affirme l'enquêté V : « ...nous avons une feuille de route plus où moins adaptée à la feuille de route nationale et l'objectif primordial est de faire que le badminton soit pratiqué dans le plus grand nombre d'école de la région de... ». Il faut comprendre que les dirigeants et les moniteurs forment des groupes d'acteurs dont les intérêts sont certes différents, voire opposés, mais dont le but est commun (Rundstadler (1999). Cet objectif des acteurs béninois se rapproche de celui de la BWF qui est de faire du badminton l'un des sports les plus populaires et les plus accessibles dans le milieu scolaire (BWF Shuttle Time, 2012).

La représentation féminine est disproportionnelle soit 75% d'acteurs de sexe masculin contre 25% de de sexe féminin. Il a été constaté que sur cinq coordonnateurs Shuttle Time au Bénin, aucun n'est de sexe féminin et pourtant la population générale est composée de 51,2% de femmes (RGPH4, 2013). A cet effet, Zancarini-Fournel (2004) démontre que la sexuation des pratiques reste prégnante car déterminée en amont par une représentation d'aptitudes différentielles repérées même parmi les voix les plus réformatrices de l'époque, comme les Comités d'action lycéens. La différenciation entre le corps masculin et celui féminin doit être lisible « en particulier dans leurs propositions pour l'éducation physique où se distinguent activités des filles et des garçons » (Zancarini-Fournel, 2004). Autrement dit, la pratique sportive est influencée par les pratiques

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

corporelles traditionnelles (Merle, 1972) et le programme Shuttle Time au Bénin ne déroge pas à ce principe.

Les difficultés que rencontrent nos enquêtés par rapport au programme Shuttle Time au Bénin ne sont pas les moindres en ce qui concerne la pratique du badminton dans les collèges. A l'instar de l'absence du badminton parmi les activités au programme en EPS, du manque de temps, de l'insuffisance médiatique, d'une perception approximative du Shuttle Time par ses promoteurs, de l'insuffisance voire l'absence du matériel, la non disponibilité des infrastructures, l'absence de suivi des enquêtés et enfin l'absence ou la rareté de compétitions constituent entres autres des freins à une éclosion du programme voire de la discipline sur tout le territoire national. Interrogé, l'enquêté U atteste « qu'en dehors des difficultés liées au matériel et aux infrastructures, la difficulté fondamentale c'est que le badminton n'est pas une APS en vigueur au programme ». En ce sens, Gouda et Kpazaï (2012) ont montré que le développement du sport de performance en Afrique se fonde nécessairement sur un développement global et harmonieux, c'est-à-dire un développement économique, scientifique et technologique.

Ils affirment que l'insuffisance d'équipement et l'absence de ressources humaines compétentes limitent aujourd'hui les activités des fédérations par rapport aux attentes des jeunes. Pour preuve, aucun enseignant ST de la région du Zou et des Collines ne fait partie de l'échantillon de cette étude pourtant le programme Shuttle Time est présent dans les 6 régions du pays (Confère Figure 3). Les mêmes auteurs soulignent le caractère déséquilibré de la répartition des infrastructures dont dispose le Bénin. Le constat est que la plupart de ces infrastructures sont mal gérées, ce qui hypothèque l'organisation de véritables championnats nationaux. Les espaces réservés aux infrastructures sportives au cours des opérations de lotissement sont parfois détournés. L'Etat béninois a investi assez d'argent dans le sport mais cela n'a pas servi à la promotion du sport. Il n'y a qu'à observer la localisation des pôles d'entraînement dont disposent la FBBa (Tableau I) pour se rendre à l'évidence que les autres régions du Bénin souffrent d'un manque criard d'infrastructures pour la pratique du badminton au Bénin.

Compte tenu de ces réalités, les auteurs affirment que le transfert du modèle occidental dans un pays d'Afrique noire comme le Bénin fait qu'il est appliqué hors de sa

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

logique (Gouda et Kpazaï, 2012). A ce titre, Gouda (1986) déclare que : « la colonisation a opéré et agi comme si ces sociétés étaient sans passé, sans histoire, sans personnalité ni identité ». Ce qui n'exclut pas le fait que les projets et les stratégies de développement élaborés jusqu'ici par les différentes fédérations béninoises et autres sont sur la base des modèles européens ne prenant en compte aucune réalité socioculturelles nationales (Dohou, 1998). C'est certainement pour cela que l'enquêté B. déclare que : « le vrai problème c'est les infrastructures ...mais j'avoue que ce n'est pas les difficultés qui nous empêchent d'évoluer...il faut apprendre de toute situation qui arrive et atteindre les résultats qu'on s'est donné dès le début... ». En somme les difficultés que rencontrent les acteurs du Shuttle Time ne sauraient donc constituer un obstacle à la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Vu tout ce qui précède, comment procède la FBBa pour favoriser la pratique du badminton dans les collèges du Bénin ?

d) Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges

Les enquêtés trouvent que le programme Shuttle Time est adapté aux réalités du pays. Toutefois, par rapport aux obstacles rencontrés pendant la pratique du badminton dans les collèges du pays, les acteurs du programme Shuttle Time sont intervenus pour exposer leurs stratégies chacun à son niveau (acteurs individuels) pour l'effectivité de la pratique du badminton dans les collèges (acteurs collectifs).

L'enquêté Z par exemple s'exprimait en ces termes : « en fait nous avons défini une stratégie très simple qui consiste à mettre les chefs d'établissements et les AE au coeur du projet....nous leur adressons une lettre pour les rencontrer et leur faire comprendre l'importance du Shuttle Time, une fois qu'ils ne sont pas retissant ils nous renvoient vers l'animateur de l'établissement, parfois nous assistons à leur séance d'animation pédagogique hebdomadaire au cours de laquelle nous présentons le programme des fois accompagné d'un enseignant Shuttle Time qui n'est pas un enseignant d'EPS de l'établissement mais qui voudrait aider. Lorsqu'il y a entente, ce dernier prend rendezvous avec le responsable de l'établissement pour faire une démonstration c'est la première phase d'intéressement à l'activité aux enfants et après.... on les invitent selon le programme de l'établissement soit un mercredi soir ....ces enfants pratique le badminton sous l'égide de cet enseignant avec le soutien d'un enseignant d'EPS du collège qui aimerait s'adonner à l'activité et ils coordonnent ensemble....». Eivind (2008), abonde

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin

dans le même sens en affirmant que le développement d'un sport dans une localité doit être une initiative des volontaires locaux dont le travail répondrait à des besoins sociaux régionaux et dont les résultats correspondraient justement à la politique sportive nationale. « Récemment par exemple ce que j'ai fait dans un établissement où je ne suis pas un enseignant c'est d'aller voir le responsable de l'établissement et l'enseignant Shuttle Time de la maison pour qu'on voit dans quelle mesure les apprenants qui pratiquent le badminton dans l'établissement puissent rejoindre mes cours ouverts pour pouvoir mieux se former puisque l'enseignant qui est censé le faire n'est pas disponible » propos tenu par l'enquêté V.

y' De l'absence de médiatisation des activités et à la perception approximative du

« ...je continue à sensibiliser les jeunes par rapport au badminton à travers le Shuttle Time .... Est un sport d'avenir » tel est la déclaration de l'enquêté X ; et à l'enquêté W de renchérir en disant : « .... Néanmoins il y en a qui s'essaient, ceux là sont des passionnés qui aiment la chose et lors des AS envoient les enfants en auto initiation avec quelques consignes précises... ». En ce qui concerne la perception du Shuttle Time par ses promoteurs, l'enquêté Y dit que « ....c'est les motiver....expliquer l'importance de la chose ... de les suppléer parfois lorsqu'ils sont indisponibles...faire adhérer les uns et les autres à la vision Shuttle Time sans les obliger ». A ce titre, Moisdon (1997) affirme que les dispositifs de gestion servent à spécifier quels types d'arrangements, d'hommes, d'objets, de règles et d'outils paraissent opportuns à un moment donné. Aussi l'enquêté Z certifie que : « ... G. a été pour nous un modèle que nous avons présenté lors.... cet enseignant a été reconnu et on lui a spécialement promis lui envoyer du matériel ». Les évolutions des sports indiquent aujourd'hui une professionnalisation et traduisent les difficultés des acteurs traditionnels à répondre aux demandes nouvelles des pratiquants (Moreau, 2004).

Ces différents préoccupations sont mentionnées par la plupart des enquêtés.

L'enquêté T s'exprime en ces termes : « il faut dire que nous motivons les apprenants à participer à l'achat du matériel pour eux-mêmes...parfois nous sortons de l'argent de nos propres poches pour acquérir le matériel ou pour réparer le matériel existant mais défectueux ». L'enquêté V déclare dans la même lancé avoir : « ... vu un enseignant attaché la corde à linge à deux piquets solidement implantés au sol lui servant

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de filet... ». A partir d'une réflexion et d'une analyse des acteurs, de leurs objectifs et de la logique de leur action, Crozier et Friedberg expliquent ce qu'ils appellent « acteur individuel », le rapport qui existe entre l'individu et son organisation. Cet acteur individuel se sert des opportunités qui s'offrent à lui dans le cadre des contraintes qui sont les siennes (Crozier et Friedberg, 1993, 2001). Quant à l'enquêté Z, il révèle que : «...la construction des infrastructures sportives dans les établissements ne relève pas de nos prérogatives....mais nous discutons avec des autorités administratives pour avoir accès aux infrastructures disponibles à savoir les stades, la maison de culture, des jeunes etc. afin de mener à bien nos activités ». En ce sens, les travaux de Chazaud (1989) rappelaient que le développement des sports dépend des compétences de sa localité, celles de l'Etat et celles des collectivités territoriales, de même que les types de relations que ces derniers entretiennent avec les associations sportives. L'enquêté Y approuve ce résultat en déclarant : « nous sommes dans un processus de lobbying qui nous permet de discuter avec les autorités locales avec bien sûr l'aide, l'intervention de la FBBa afin de pouvoir accéder à des locaux comme la maison des jeunes qui sont un peu partout dans les communes...nous avons accès à quelques maisons de jeunes qui nous permettent de travailler avec les enfants dans les conditions un peu plus sécurisée et adaptée ». Propos confirmé par Château (1989) qui démontre dans ses travaux que les associations sportives ont de plus en plus besoin d'infrastructures sportives développées qui ne peuvent être offertes que par les municipalités. Pour ce qui est de la participation aux compétions autres que celles du Shuttle Time, l'enquêté Z atteste que : « ...pour participer aux compétitions statutaires, il faudrait qu'ils se mettent sous l'égide d'un club affilié à la FBBa .... ce n'est pas de notre ressort mais nous sommes souvent obligés de négocier de par leur région de les regrouper sous la bannière d'un club afin qu'ils puissent participer car cela fait du monde... ». Allégations soutenues par Amblard et al. (1996) lorsqu'ils révèlent que « L'idée de stratégie de l'auteur rend compte du fait qu'il se comporte en fonction du comportement possible des autres et qu'il joue avec eux en fonction des opportunités qui se présentent, des atouts dont il dispose ».

L'enquêté U souligne « ...faire des descentes dans les écoles pour les assister ». En abordant toujours dans le même sens, l'enquêté Y déclare que : « lorsque l'établissement commence à pratiquer, nous suivons sur le terrain et après nous évaluons à travers les interclasses, inter-collèges où la coordination nationale est appelé à aller sur place pour

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vérifier l'efficacité de l'enseignement donnée » ; de même «...avant le responsable de la région a demandé à chaque établissement d'organiser une compétition à l'interne c'est-à-dire dans les collèges qu'ils ont appelé interclasses et c'est les meilleurs qui sont venus jouer les inter-collèges dans la région de... ». A cet effet, Chantelat (2001) souligne que la professionnalisation de l'organisation sportive revêt des efforts des sportifs eux-mêmes, des salariés des associations sportives recrutés massivement et qui rationalisent les procédures administratives, des techniciens qui perfectionnent les méthodes d'entraînement, des enseignants qui améliorent les contenus pédagogiques et enfin des bénévoles qui s'investissent au point d'en faire un « second » métier mais qui, aussi, semblent de plus en plus être impliqués techniquement et/ou professionnellement dans le milieu sportif.

IV.3 SUGGESTIONS

Les résultats de cette recherche amènent à formuler des suggestions à l'endroit des différents acteurs majeurs Shuttle Time :

- Insister sur la vision à long du Shuttle Time lors de la formation des enseignants ; - Partager les expériences avec les nouvelles recrues.

- S'organiser pour être disponibles, pour prendre en charge les apprenants après la formation et se doter des documents pédagogiques nécessaires à une bonne gestion de leurs séances ;

- Multiplier les séances d'exhibition au sein des collèges et même en dehors ; par exemple lors des manifestations culturelles ou sportives ;

- Trouver un créneau pour faire pratiquer le badminton aux apprenants. En auto-initiation lors des séances d'AS par exemple;

- Motiver les apprenants pour qu'ils puissent participer à l'achat de leur propre matériel ;

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- Faire le point des enseignants et tuteurs Shuttle Time avant chaque rentrée scolaire ;

- Programmer des rencontres de suivi-conseils théorique ou pratique et des séances d'évaluation (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle) avec les tuteurs et les enseignants en vue de suivre de près l'évolution du programme dans sa zone de compétence ;

- Multiplier les séances d'exhibition au cours des différentes manifestations sportives et culturelles afin de vulgariser au mieux l'activité ;

- Se faire assister par un superviseur Shuttle Time chargé de veiller à l'exécution du

- Mettre sur pied une politique d'intégration de la gente féminine au programme à travers un slogan « more Women in Shuttle Time » par exemple ;

- Avoir un regard sur les optionnaires badminton qui par leur dynamisme feront briller le badminton dans leur lieu de stage ;

- Elaborer un accord de partenariat avec les administrations des établissements des enseignements primaires, secondaires voire supérieurs en vue d'une meilleure implication de ceux-ci au programme ;

- OEuvrer pour l'intégration du badminton parmi les disciplines devant être animées dans les classes sportives ;

- OEuvrer pour l'intégration du badminton dans les activités au programme scolaire en EPS.

- Penser à une répartition équilibrée des infrastructures à travers le pays en dotant les régions qui n'en disposent pas.

CONCLUSION

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

La présente étude a été réalisée pour analyser l'impact du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence les forces et les opportunités dont dispose le programme Shuttle Time en ce qui concerne la pratique du badminton dans les collèges du Bénin et d'apprécier les effets dudit programme dans la promotion de la pratique du badminton. Pour mener à bien notre étude, nous avons effectué une analyse des différents documents ayant trait à notre thème de recherche pour montrer l'originalité de notre sujet de recherche. Dans ce cadre, un questionnaire et deux guides d'entretien ont été utilisés pour collecter les données auprès de l'échantillon de l'étude.

Les sujets enquêtés ont reconnu que le programme Shuttle était adapté aux réalités du Bénin et que la formation reçue leur permettait de prendre en charge les apprenants dans le cadre de la pratique du badminton. Toutefois, ils estiment que la non intégration de la discipline dans les activités du programme scolaire, l'indisponibilité des infrastructures adéquates et surtout l'insuffisance du matériel de travail constituent des facteurs qui entravent la bonne marche du programme et la pratique de l'activité au sein des collèges. En ce qui concerne la politique de gestion du programme, ils estiment qu'une volonté manifeste et un suivi périodique des enseignants formés contribueraient à rendre meilleure leur prestation. L'hypothèse selon laquelle « L'insuffisance des ressources et la politique de gestion du programme Shuttle Time influence négativement la pratique du badminton dans les collèges du Bénin » est en partie confirmée. En ce sens qu'il existe des collèges au Bénin où les activités liées au programme Shuttle Time est une réalité malgré les obstacles d'ordre institutionnels, matériels, humains et motivationnels auquel est confronté la pratique de cette activité dans les collèges.

Bien que la politique de gestion du programme Shuttle Time mise en place par la Fédération Béninoise du Badminton ait su atténuer les réalités socio-économiques voire culturelles qui constituent une véritable menace à la pratique du badminton dans les collèges du pays, la question se pose de savoir s'il est possible d'implémenter les ébauches de stratégies suscitées sur l'étendue du territoire pour une expansion exponentielle de la pratique du badminton dans les collèges. Ainsi, nous espérons que les suggestions émises soient prises en compte.

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ANNEXES

Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire pour l'obtention du Master Professionnel en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), à l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) de Porto-Novo, nous effectuons une recherche intitulée : Effets du programme Shuttle time dans la promotion de la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Cette enquête nous permettra d'étudier les forces et faiblesses dudit programme dans la promotion de la pratique du badminton au Bénin et particulièrement dans les collèges.

I-Identification

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

III- Questions relatives aux forces et opportunités du programme « Shuttle time »

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

Néant ... [ ] Recyclage ... [ ] Tournois interclasses ... [ ] Tournois inter-collèges

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

LE GUIDE D'ENTRETIEN DU REPRESENTANT ET COORDONNATEURS
SHUTTLE TIME SUR LES « EFFETS DU PROGRAMME SHUTTLE TIME DANS
PROMOTION DE LA PRATIQUE DU BADMINTON DANS LES COLLEGES DU
BENIN »

Nous vous remercions de nous recevoir aujourd'hui et de nous consacrer du temps. En quelques mots, l'entretien d'aujourd'hui fait partie d'une recherche scientifique en master professionnelle menée par l'étudiante PETGA TCHAKOUNANG Judith Linda de l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport (INJEPS) de l'Université d'Abomey-Calavi sur le thème « Effets du programme Shuttle Time dans la promotion de la pratique du badminton dans les collèges du Bénin ». Cet entretien permettra d'étudier les effets du programme Shuttle Time sur la promotion de la pratique du badminton dans les collèges du Bénin.

Si vous le désirez, l'analyse confidentielle des données recueillies vous sera soumise une fois que la transcription des informations qui sont nécessaires à la recherche sera faite.

I-IDENTIFICATION

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

II-PLAN D'ACTION DU PROGRAMME SHUTTLE TIME BENIN

III- LA COORDINATION NATIONALE SHUTTLE TIME AU BENIN

Comment avez-vous vécu l'expérience ? Que pensez-vous des questions ? Auriez-vous souhaité ajouter ou supprimer des questions ?

TABLE DES MATIÈRES

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

I.2.1 Système éducatif béninois .................................................................... 7

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

II.4.1 Question de recherche ......................................................................... 32

II.4.3 L'hypothèse .............. ..................................................................... 33

II.4.4 Les objectifs spécifiques ..................................................................... 33

Effets du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Benin

a) Questionnaire..................................................................................... 37

c) Guide d'entretien................................................................................. 37

IV.2.2 Validité et fiabilité des résultats ............................................................. 49

IV.2.3 Comparaison des résultats à ceux des autres auteurs............... ...... 50

RÉSUMÉ

Le Shuttle Time est le dispositif de badminton scolaire de la BWF. Il a conquis plusieurs pays dont le Bénin en 2015. Ainsi, des structures ont été mises en place pour son implémentation sur le territoire national. Après plus de quatre années de mise en oeuvre du programme, il est important de s'interroger sur ses effets sur la pratique du badminton au sein des collèges. L'objectif de la présente étude est d'analyser l'impact du programme Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin. Il s'agit d'une étude transversale réalisée sous la forme d'enquête par questionnaire et d'entretien auprès de 36 enseignants, 5 coordonnateurs régionaux, le coordonnateur national puis le représentant BWF Shuttle Time Bénin. Le modèle d'analyse du champ des controverses de Jean-Pierre Pages (2010), celui de l'analyse stratégique de Crozier et Friedberg (1977) puis la théorie de l'autodétermination de Déci et Ryan (2000) ont été utilisés pour déterminer les forces, les opportunités et les menaces du Shuttle Time sur la pratique du badminton dans les collèges du Bénin puis apprécier sa politique de gestion par la FBBa. Les résultats ont révélé que le programme Shuttle Time était adapté aux réalités du Bénin et que la formation reçue par les enquêtés permettait d'initier les apprenants au badminton. La non intégration de la discipline au sein du programme scolaire, la non disponibilité d'infrastructures adéquates et surtout l'insuffisance du matériel constituent des obstacles à la promotion de l'activité au sein des collèges. Un suivi périodique des enseignants formés contribuerait également à rendre meilleure leur prestation. Il est souhaitable de renforcer la politique d'implémentation du programme et de sensibiliser les enseignants et les décideurs politiques sur les opportunités inhérentes à ce programme.

Shuttle Time is the BWF's school badminton program. It has conquered several countries, including Benin, which since 2015 has set up structures for its implementation in some departments. After four years of implementation of the program, it is important to question its effects on the practice of badminton in secondary schools. The objective of this study is to analyze the impact of the Shuttle Time program on the practice of badminton in Benin's colleges. It is a cross-sectional study carried out in the form of a questionnaire survey and interviews with 36 teachers, 5 regional coordinators, the national coordinator and the BWF Shuttle Time Benin representative. Jean-Pierre Pages' (2010) model of analysis of the field of controversies, Crozier and Friedberg's (1977) model of strategic analysis, followed by Deci and Ryan's (2000) theory of self-determination, were used to determine Shuttle Time's strengths, opportunities and threats on the practice of badminton in Benin's secondary schools, and then to assess its management policy. The results revealed that the Shuttle Time was adapted to the realities of Benin and that the formation received by the respondents introduced the learners to badminton. The lack of integration of the discipline within the school curriculum, the non-availability of adequate infrastructure and above all the inadequacy of equipment are the obstacles to promote this activity within the colleges. Periodic monitoring of trained teachers would also help to improve their performance. It is desirable to strengthen the policy for implementing the program and to make teachers and political decision-makers aware of the opportunities inherent in it.