CHAPITRE PREMIER
CONSIDERATIONS
THEORIQUES
Cette partie précise les notions de
violences, de violences conjugales, de ressource constituant les
concepts-clés de notre étude, nous allons, d'une part, les
définir par souci d'un langage partagé avec nos lecteurs et
d'autre part, trouver une théorie qui nous permettra de questionner
notre objet d'étude et d'interpréter les données issues de
cette recherche et à la fin de celui-ci quelques études
antérieures seront placées.
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
I.1. 1. NOTION DE VIOLENCE
1. Définitions
Trouver une définition claire et complète de la
violence relève d'un exercice difficile tant le mot se prête
à des multiples usages et fait l'objet d'une variété
d'approches se situant dans une diversité des champs disciplinaires
(sociologie, psychologie, économie, linguistique, philosophie,
didactique). Cependant, nous tenterons d'en dégager le sens le plus
courant en fonction des auteurs auxquels nous nous réfèrerons et
nous finirons par donner la définition retenue dans le cadre de notre
recherche.
Le mot « violence » vient du terme latin
« vis »qui signifie force, vigueur, puissance,
violence, usage de la force physique, mais aussi quantité, abondance, ou
caractère essentiel d'une chose. Le coeur de signification du mot
vis est l'idée de force - et, plus particulièrement, de
force vitale (Michaud, 2014, p.3). L'auteurpoursuit en disant que nous
découvrons toujours la violence comme scandaleusement et absolument
inédite pour la simple raison que nous vivons notre vie à nous et
pas celle des autres, que c'est à nous que les choses arrivent et pas
à un spectateur flottant au-dessus de l'histoire et qui en aurait vu
d'autres.C'est pourquoi il y a toujours un air d'apocalypse à
l'irruption de la violence dans une paix dont la durée se mesure
à notre expérience.
Il est vrai aussi que les formes de la violence changent avec
l'évolution des moyens techniques et les inventions de l'imagination
meurtrière. Nous croyons savoir ce qu'est la violence : ce sont le
meurtre, la torture, les agressions, les massacres, les guerres, l'oppression,
la criminalité, le terrorisme, etc. Pourtant, une fois passées
ces premières évidences, définir la violence n'est pas
facile et les difficultés rencontrées renvoient à des
questions essentielles.
Les dictionnaires définissent la violence comme :
- Le fait d'agir sur quelqu'un ou de le faire agir contre sa
volonté en employant la force ou l'intimidation ;
- L'acte par lequel s'exerce la violence ;
Généralement, lorsque nous entendons parler de
« violence », ce sont presque toujours les mêmes images qui
nous viennent en tête : brutalités physiques, agressions
sexuelles. Toutefois, la violence peut être exercée de
différentes façons, autres que physiquement et nous comptons
plusieurs formes de violence à l'égard des femmes
handicapées. (Journal Le Phénix, 2016, p. 5). Selon Dick
SobseySexual Offenses and DisabledVictims : Research and Practical Implications
(1988), cité par le journal Le Phénix (op cit. pp. 6-7) « on
estime que les femmes handicapées sont de 1,5 à 10 fois plus
susceptibles d'être maltraitées que celles non handicapées,
selon qu'elles vivent dans des communautés ou des
établissements». Cette constatation est due au fait que les femmes
handicapées ont souvent recours à un groupe d'individus
indépendants l'un de l'autre : préposés à domicile,
interprètes, chauffeurs, médecins, infirmiers, enseignants,
travailleurs sociaux, psychiatres, thérapeutes, conseillers,
travailleurs dans des hôpitaux et d'autres établissements, etc.
Toutes ces personnes peuvent exercer une forme de pouvoir ou de contrôle.
Par conséquent, il est donc très important d'être
conscients des possibilités de violence.De plus, il ne faudrait pas
omettre de mentionner que les femmes sont souvent jugées selon leur
apparence physique plutôt que selon leurs qualités humaines. Les
femmes handicapées, elles, ne répondent souvent pas au standard
physique et subissent alors plus facilement de la discrimination. On les
considère parfois asexuées et par conséquent on les prive
de leur droit de fonder une famille et d'avoir et/ou d'élever des
enfants.L'estime de soi d'une femme dépend énormément de
la manière dont elle répond à l'image
stéréotypée que la société nous impose. Sa
faible estime de soi est souvent la grande cause de sa
vulnérabilité.
L'OMS (2012, p.2), dit quant à elle que la violence est
l'utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à
l'encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une
communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un
traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de
développement ou un décès.Pour la Commission «
Périnatalité, enfants et adolescents », citée par
Tursz (2005, p. 19), la violence est : « l'usage
délibéré ou non intentionnel (par imprudence,
négligence, oubli, méconnaissance...), et / ou la menace d'usage
délibéré, de la force physique ou de la puissance contre
soi-même, une autre personne, un groupe ou une communauté. En
fonction de son intensité et / ou sa répétitivité,
la forme prise, le moment où elle s'exprime, la fragilité
personnelle, voire de l'absence de tiers régulateur ou de soutien
(personne physique, groupe ou communauté), elle est subie par la
personne (ou le système) comme une atteinte à sa dignité
et à son intégrité dans certaines ou toutes ses dimensions
physiques, psychiques, intellectuelles, matérielles, sociales et
culturelles. Le ressenti éventuel face à (ou l'utilisation de)
cet usage ou cette menace, entraîne ou risque fort d'entraîner,
immédiatement et / ou à long terme, un traumatisme, un
décès, un dommage moral, un mal développemental ou une
carence, voire un acte de violence... et pourrait ainsi compromettre le
bien-être et la vie de ou des individus concerné(s) quel que soit
le milieu socio-économique, culturel, politique considéré
».
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