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La mise en place d’un système de management intégré dans les entreprises de bàtiments et travaux publics. Contraintes et enjeux. Le cas de l’entreprise Eiffage Sénégal.


par Vahid Be-yangai
Ecole Supérieure de Management de la Qualité de l'Environnement et de la Sécurité - Master II Qualité Sécurité Environnement 2019
  

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I.2. Paragraphe 2 : Revue critique de la littérature

Dans son ouvrage intitulé : << Manager la qualité pour la première fois >>, parut en 2006 à l'édition d'Organisation, les auteurs Jean Margerand et Florence Gillet-Goinard nous expliquaient que Se lancer dans une démarche qualité c'est donc d'abord et avant tout, chercher à satisfaire les besoins de ses clients. L'écoute client, que ce soit à travers les réclamations, les enquêtes de satisfaction ou le recueil de besoin, a une part centrale car c'est elle qui va identifier et comprendre les besoins des clients : dans une démarche qualité, tout va partir du client et se créer autour de lui. La recherche de la qualité est souvent décrite par quatre phases successives qui partent du client, transitent par l'entreprise pour revenir au client. De la qualité perçue et attendue par le client à la qualité programmée et réalisée par l'entreprise. A titre d'exemple : << le client exprime le besoin d'une chambre d'hôtel pour deux nuits et deux personnes (besoin explicite), mais il veut aussi qu'elle soit propre, non bruyante (besoin implicite, tellement évident qu'il ne pense même pas à l'exprimer). Le client veut être livré rapidement, recevoir un colis conforme, mais aussi être servi par un livreur aimable. L'entreprise va donc s'organiser pour répondre à ces attentes grâce à des activités spécifiques et des processus >>. En cette

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période de forte concurrence et de forte compétitivité, la qualité délivrée des produits et des services est devenue une nécessité : vendre, c'est bien ; vendre en ayant la garantie que le client sera satisfait c'est mieux ! Une démarche qualité doit apporter à l'entreprise une réelle valeur ajoutée. Cette valeur ajoutée est la garantie de la satisfaction de ses clients. Et elle est un atout dans la recherche de la fidélisation.

Un produit dont le contenu est sûr et rigoureusement certifié, des clients satisfaits, une organisation performante qui cherche constamment à progresser, voici à grands traits ce que les marchés attendent naturellement en matière de qualité, avancé par l'auteur Frédéric CANARD dans son ouvrage intitulé : << Management de la Qualité >>, cette exigence semble aller de soi et il est évident que la qualité est une condition de succès et de pérennité des organisations plongées dans un environnement économique fortement concurrentiel, marqué par l'intensité et la rapidité des évolutions technologiques et commerciales. Pour l'auteur, la qualité est, un peu comme la beauté, une notion extrêmement difficile à définir car elle n'a pas, à l'évidence, le même sens pour chacun. Il s'agit d'une notion relative qui nécessite néanmoins d'être défini de manière à lui permettre d'être reconnue et évaluée. Ce qui est évidemment vrai car chaque partie prenante n'a pas les mêmes notions de la qualité, la perception de la qualité pour le client n'est pas la même pour l'entreprise et inversement, de même pour les autres parties prenantes.

Pour les auteurs Florence Gillet-Goinard et Christel Monar dans leur ouvrage : << Toute la fonction Qualité Santé-Sécurité Environnement >>, expliquaient qu'un système de management, qu'il porte sur la qualité, la santé sécurité ou l'environnement, est une des dimensions du management global de l'entreprise qui assure la conduite efficace des activités et la recherche de performance. Cela induit :

.1 La définition d'objectifs à atteindre,

.1 L'identification, la planification et la mise en oeuvre des moyens pour atteindre ces objectifs,

.1 La réalisation des actions de mesure pour vérifier l'atteinte des objectifs,

ü

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Le déclenchement des activités de pilotage pour ajuster et réagir si besoin.

Bien sûrs, pour être efficace, les systèmes de management se doivent d'être cohérents entre eux et portent chacun la stratégie de l'entreprise. Construire un système global qui traitera à la fois de la qualité, de la santé sécurité et de l'environnement, a de multiples avantages.

1- Économie des coûts de fonctionnement : Les trois systèmes de management, quand ils sont construits indépendamment et managés de manière cloisonnée, coûtent plus cher qu'un seul système car ils induisent des éléments redondants. Un système de management intégré permet de diminuer notamment les coûts de structure, les coûts des audits internes et externes (de certification...), les coûts de gestion des documents spécifiques, etc.

2- Cohérence des actions : Un système de management intégré aide les managers et les collaborateurs à raisonner en ET, et non plus en OU. Il ne s'agit pas de raisonner en matière de qualité ou de santé sécurité ou d'environnement, mais de chercher un équilibre du ET. Le pilotage, les prises de décision, les actions doivent assurer la satisfaction des clients et la sécurité des salariés et le respect de l'environnement. Tout cela dans une recherche permanente de rentabilité. Chaque décision est prise sous cette triple logique. Cela n'évite pas ponctuellement les risques de contradiction, mais cela les réduits. Et aussi un SMI favorise une synergie de démarche.

3- Faciliter l'appropriation et la compréhension des collaborateurs : Un système simple est naturellement plus compréhensible que trois systèmes spécifiques. Trop d'informations tuent l'information ! Un des objectifs du système intégré est de mettre à la disposition des managers et des collaborateurs des fonctions opérationnelles et de pilotage simple, facilement compréhensible. Un seul discours, une seule équipe, une seule vision aident à clarifier l'engagement.

La construction d'un système QSE se réalise donc de manière structurée et suit la logique du PDCA. Les auteurs nous rappellent qu'un système QSE en premier lieu se décide au plus haut niveau de la direction. Ainsi, le démarrage officiel consiste en l'expression par

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la direction générale de son engagement. L'ouvrage est assez pertinent et contient 15 chapitres dont ils sont traités dans les moindres détails.

Quant à Florence GILLET-GOINARD dans son ouvrage << Bâtir un système intégré Qualité/Sécurité/Environnement De la qualité au QSE >>, parut le 28/04/2006, édition d'Organisation. La mise en oeuvre d'un système QSE garantit la prise en compte de la dimension environnementale et sociale dans la recherche de la satisfaction client : il faut satisfaire le client mais pas à n'importe quel prix ! Il faut satisfaire le client, mais en répondant aux exigences de la réglementation, en respectant l'environnement et dans un souci permanent de santé et sécurité des personnes au travail. Ces trois objectifs QSE pourraient être déclinés indépendamment dans l'entreprise, avec 3 responsables travaillants chacun de leur côté :

? Un responsable qualité,

? Un responsable santé - sécurité et, ? Un responsable environnement.

L'intégration va consister à rassembler les trois organisations Q + S + E en une seule QSE. Un système de management intégré va assembler

Trois systèmes totalement compatibles pour un fonctionnement plus efficace. Ce concept est une réponse naturelle aux besoins des entreprises qui ressentent la nécessité de prendre en compte dans leur mode de management la triple dimension qualité - sécurité - environnement et recherchent une approche globale et cohérente. Un seul système cohérent permettant d'établir et de déployer des objectifs en matière de qualité, d'environnement et de santé/sécurité au travail de manière coordonnée. L'auteur nous explique ici qu'un système QSE est un premier pas vers le développement durable, dont le concept associe bien trois objectifs : efficacité économique, équité sociale et préservation de l'environnement. Il est difficile de parler de QSE sans parler de développement durable, le développement économique a un impact négatif sur l'environnement et pourrait à long terme déséquilibrer fortement nos écosystèmes et accroître les inégalités humaines.

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L'entreprise assure sa compétitivité durablement en créant de la valeur, de manière équitable et responsable pour le client et pour toutes les autres parties intéressées (y compris les actionnaires), en intégrant dans sa gestion des risques les aspects qualités produits, environnementaux, et sociaux de ces activités qui pourraient altérer son image et avoir des conséquences financières significatives.

Cependant, les auteurs de l'ouvrage : << Qualité sécurité Environnement: Construire un système de management intégré>> ; Bernard Froman, Jean-Marc Grey et Fabrice Bonnifet, éditions Afrnor, parut en 2009, nous ont fait un rappel des principes généraux du système de management QSE dans la première partie de cet ouvrage à savoir l'évolution de chaque type de management QSE. Ainsi qu'il s'agit de QSE, la responsabilité de l'entreprise est de prendre en compte toutes les attentes de ses clients et des autres parties prenantes de cette entreprise. Il peut avoir le sentiment premier qu'il est en présence de contraintes extérieures coûteuses imposées par le client, la réglementation et que son intérêt est d'essayer d'y laisser échapper le plus possible, il s'avère donc impossible aujourd'hui aux entreprises d'éviter ces contraintes et il faut donc les gérer dans un esprit de développement durable et pour tirer le meilleur parti possible d'un rapprochement entre les démarches QSE, il faut avoir clairement à l'esprit aussi bien les différences entre les trois domaines que leurs analogies ou similitudes. Faute de quoi, on risque de tomber dans des amalgames, de diluer la rigueur propre à chaque discipline dans sa généralité car le rapprochement ne veut pas nécessairement dire concordance. Un produit peut présenter des risques pour la santé et la sécurité et aussi porter atteinte à l'environnement. Le management intégrant Qualité Sécurité et Environnement doit prendre en compte les risques liés à la sécurité et à l'environnement dès la conception du produit, sans oublier celle de l'emballage et des conditionnements qui l'accompagnent.

Par ailleurs, les objectifs du développement durable ne sont pas fondamentalement différents de ceux des normes ISO qui traitent des systèmes de management. L'autre point essentiel développé dans cet ouvrage c'est le caractère intentionnel des aspects pris en compte, les auteurs nous ont clairement expliqué que les aspects relatifs à la qualité sont intentionnels, la satisfaction des clients, les performances des produits sont des aspects explicitement recherchés par l'entreprise. En revanche, les aspects

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environnementaux ne sont pas recherchés en eux-mêmes, ce sont des retombées ou risques ou encore des conséquences de l'activité qui sont longtemps apparus sans gravité, parce que le milieu naturel semble pouvoir les supporter.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote