Premier chapitre :
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'OUVERTURE DE
L'ACTIONNARIAT
Ce chapitre porte sur deux principales parties : la
première présente les différentes théories qui
expliquent le problème de notre étude, quant à la seconde,
il présente la revue de la littérature, c'est-à-dire, il
ouvre un débat en combinant et en affrontant les différentes
pensées et résultats des autres auteurs ayant traité des
thématiques ayant de traits communs avec celle-ci.
1. Théories utilisées
Tout objet de recherche doit être fondé sur au
moins une théorie. Pour (Colasse, 2003) : « La théorie
est l'hypothèse vérifiée après qu'elle a
été soumise au contrôle du raisonnement et de critique. Une
théorie pour rester bonne, doit toujours se modifier avec le
progrès de la science et demeurer constamment soumise à la
vérification et critique des faits nouveaux qui apparaissent. Si l'on
considérait une théorie comme parfaite, et si on cessait de la
vérifier par l'expérience scientifique, elle deviendra une
doctrine ».
En nous alignant derrière cette définition,
notre étude est fondée sur trois théories à savoir
:la théorie d'agence, la théorie des signaux et la théorie
des couts.
a) Théorie d'agence
La théorie d'agence a été mise en
évidence par Jensen, (Jensen & William Michael, 1976)dans leur
article « Theory of the Firm : Managerial Behavior, Agency Costs and
Ownership Structure », qui reste jusqu'aujourd'hui l'un des travaux
les plus cités dans la littérature de management des
organisations car présentant un apport fondamental dans la gouvernance
des entreprises.
La théorie d'agence est actuellement
considérée comme une partie l'une des grandes théories en
sciences de gestion et d'économie. Elle est fondée sur les
relations qui existent entre les principaux acteurs de la structure de
l'entreprise, notamment les actionnaires et les dirigeants. Cette
théorie met en exergue des conflits d'intérêts qui puissent
exister au sein des firmes entre les actionnaires et les dirigeants d'une part
et entre l'actionnaire majoritaire et l'actionnaire minoritaire d'autre part.
Tous ces conflits étant généralement
interdépendants, le souci de bien gérer l'entreprise et
développer sa performance financière restent au centre de ces
conflits. C'est ainsi que l'on trouve d'une part, l'actionnaire qui est
l'apporteur du principal, animé par le souci de faire remonter la valeur
de l'entreprise, d'autre part, le gestionnaire qui est un agent, est
animé par le souci de maximiser la rentabilité des ressources qui
lui ont été confiées.
Selon la théorie d'agence, la séparation entre
actionnaire et dirigeant génère des couts et suscite des
comportements opportunistes des dirigeants. Cela signifie que lorsque le
propriétaire de l'entreprise n'en est pas le dirigeant, cela est
synonyme de conflits d'intérêts sous-jacents entre actionnaires et
dirigeants donnant naissance à des couts d'agence (Jensen & William
Michael, 1976).
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Figure 1 : Couts d'agence résultant des
conflits d'intérêt entre les dirigeants et les actionnaires
ACTIONNAIRES
MANAGERS
Couts résiduels
Couts de
surveillance engagés par les actionnaires
Maximiser la valeur de l'entreprise
Couts engagés par les managers
Conflits d'intérêt
Maximiser la performance financière
Source : Auteur
La théorie d'agence suppose que les couts de
contrôle et de dédouanement augmentent avec la fraction d'actions
détenues par le public. Cette plus grande séparation entre la
propriété et la gestion entraine une demande accrue pour une
communication financière plus transparente. La concentration de la
structure de propriété attenue en effet les couts d'agence et le
besoin d'information financière publique (Gelb & Zarowin, 2002).
Tels que présentés dans la figure ci-haut,
(Koening, 1998) identifie trois types de couts générés par
les conflits d'intérêts qui résultent entre les dirigeants
et les actionnaires de l'entreprise. Il s'agit des :
- Couts de surveillance supportés par les actionnaires
qui doivent s'assurer que les managers agissent dans leur intérêt
et qu'ils exercent la politique dont ils les ont chargés.
- Couts qui sont engagés par les managers pour garantir
à leurs mandants l'exécution prévue de leurs obligations
et qui peuvent se traduire par des dédommagements en cas de
non-exécution des obligations ;
Couts résiduels qui sont des couts d'opportunité
et qui correspondent aux pertes subies par les actionnaires ou par les managers
en cas de divergence d'intérêt entre eux compte tenu des couts
précédents.
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