INTRODUCTION GENERALE
En prenant la ville de Lubumbashi comme cas d'étude, ce
mémoire analyse la perception qu'ont les entrepreneurs congolais sur
l'ouverture de l'actionnariat à la participation du publique dans le but
d'obtenir les capitaux nécessaires au lancement, à la survie ou
à la croissance de leurs entreprises. Avant de développer les
trois principaux chapitres que comprend cette étude, la première
section de cette introduction décrit le cadre dans lequel nous observons
ce phénomène, la deuxième précise la
problématique de cette thématique que ce travail analyse
particulièrement. La troisième propose deux hypothèses de
recherche à la question résumant ladite problématique. La
quatrième présente la méthodologie de collecte et
d'analyse des données nécessaires à la vérification
des hypothèses retenues. La cinquième présente l'objectif
assigné aux analyses précédentes. La sixième
délimite le cadre de couverture de cet objectif dans l'espace, le temps
et le domaine. La septième donne les mobiles expliquant notre choix de
dédier ce mémoire à cette thématique et la
huitième section termine cette introduction avec la subdivision de ce
travail.
1. Phénomène observé
Au cours de son histoire, pour son développement
économique, la République Démocratique du Congo (RDC)
misait plus sur les entreprises publiques. Malgré l'intérêt
que l'État avait toujours porté à ces entreprises dites
publiques, ces dernières ont souvent fait preuve de contreperformances
et ne réalisant pas généralement d'une manière
satisfaisante leurs missions et objectifs (Lusendi & LUBOYA, 2016).
Ce manque de performance a été une des
principales raisons des décisions de privatisation que l'État
avait prises pour certaines parmi elles, et considérant toujours comme
voie de sortie pour d'autres (Kawu, 2013). Cette privatisation visant non
seulement à mettre fin à la dégradation économique
et sauver l'essentiel du portefeuille de l'État, mais aussi dans
l'objectif d'obtenir des ressources complémentaires plus sûres de
la part de nouvelles entreprises, d'alléger les contraintes
budgétaires, accroitre l'offre des biens et services pour la
communauté et d'accéder les moyens modernes de gestion ayant un
impact sur les couts de production et distribution. Bref, de résoudre
les problèmes inhérents à la gestion publique.
Historiquement, comme nous l'avons déjà
esquissé, cette perception positive des entreprises privées est
relativement récente. Pendant plusieurs années le secteur
privé n'avait été que d'une moindre portée. Ce
n'est que vers les années 80, après avoir constaté la
contreperformance accrue des entreprises publiques, que l'État avait mis
en place des politiques de promotion des initiatives privées (Kawu,
2013) .
Pour tirer profit de ces politiques de promotion, plusieurs
congolais avaient lancé des entreprises soit individuellement, soit en
s'associant avec des amis ou encore avec des familiers. La plupart de ces
initiatives n'avaient abouti qu'aux Petites et Moyennes Entreprises (PME). En
ces jours, à défaut de connaitre la faillite, la plupart de ces
PME n'ont pas pu évoluer en grandes entreprises nationales et encore
moins en firmes multinationales. Cette constatation s'étend aux
entreprises créées au fil de temps jusqu'à
présent.
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Selon le rapport de la Stratégie Nationale des
Petites et Moyennes Entreprises (SNPME, 2016), « les PME constituent
la plus grande partie du tissu économique et représentent plus de
90% de toutes les entreprises ». (Dominique, et al., 2016)
Bien que ce phénomène serait une
conséquence de divers facteurs managériaux, économiques,
politiques et sociaux, notre particulière observation porte sur la part
expliquée par le manque de capitaux nécessaires au lancement,
à la survie ou à l'accroissance des entreprises
créées. Ceci soulève la problématique
d'insuffisance d'options et prise d'options de financement parmi ces quelques
options auxquelles les PME et idées d'entreprise seraient
éligibles. La section suivante clarifie davantage la manière dont
cette étude aborde cette problématique en mettant en relief les
deux questions sous analyse.
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