I
EPIGRAPHE
« La solidarité n'existe pas : n'existe qu'une
coalition d'égoïsmes. Chacun reste avec les autres pour se sauver
soi-même. »
FRANCESCO ALBERONI
II
IN MEMORIUM
Mon cher Grand-père Banza Mukanda (Bamu) Elie, il y
a des moments dans la vie d'un homme qui sont des postes frontaliers marquant
la fin d'une ère et indiquant clairement une nouvelle direction.
En des tels circonstances de transition, on se sent oblige
de regarder le passé et l'avenir avec des yeux d'aigle pour être
conscient de la réalité.
En vérité, l'histoire du monde,
elle-même aime regarder ainsi, ce qui donne parfois un sentiment de recul
ou de stagnation, alors qu'il s'agit simplement de s'asseoir dans un fauteuil
pour se comprendre soi-même et embrasse intellectuellement
l'activité de son propre esprit.
Mon cher grand père, il y aura toujours une place
libre à la table familiale du dimanche, marquant physiquement le vide
que tu as laissé dans mon coeur et dans ma vie ici-bas.
Que ton âme repose en paix.
III
DEDICACE
Aux autorités politico-administratives
congolaises
Aux autorités morales des Regroupements et Partis
politiques
A tous les législateurs congolais
A Tous les acteurs politiques
A Toute personne morale ou physique à vocation
politique
IV
AVANT-PROPOS
Le présent travail qui sanctionne la fin de notre
cursus académique, est le fruit des connaissances scientifiques
reçues durant les cinq années académiques passées
à la faculté des sciences sociales, politiques et admiratives. Sa
réalisation a constitué une contribution des plusieurs personnes
recherchées.
De ce fait, Nous rendons grâce à
l'Éternel Dieu qui nous a donné le souffle de vie et doté
des capacités intellectuelles, physiques et mentales pour la
réalisation de notre quête. Au seuil de cette étude nous
éprouvons une sincère et vive reconnaissance envers le Professeur
MULUMBATI NGASHA Adrien notre directeur qui, en dépit de ses multiples
occupations a accepté avec bienveillance la direction de ce travail. Ses
conseils, remarques et suggestions nous ont été d'un grand
secours dans la phase décisive de ce travail et nous ont permis
d'analyser et d'interpréter de la meilleure façon les
renseignements recueillis sur terrain relatifs aux regroupements politiques et
processus électoral en République Démocratique du
Congo.
Par la même occasion, nous tenons à remercier
toutes les autorités de la faculté des sciences sociales,
politiques et administratives, tous ceux qui ont oeuvrés à notre
formation, notamment le corps académique et scientifique composé
: des professeurs ordinaires, des professeurs associés, des professeurs,
des chefs de travaux et assistants.
Bien que la réalisation scientifique de ce travail
nous soit identifiée, sa réalisation matérielle a connus
le concours de nos très chers parents dont Mr. Mukanda Banza Sande
Sapinard et Mme. Ilunga wa Bondo jeanne nous leurs sommes très
reconnaissant pour leurs soutiens tant matériels, moraux et spirituels
tout au long de notre vie estudiantine si longue et pénible. A tous nos
oncles et tantes, vous qui constituer une seconde famille
particulièrement Ilunga wa Nkulu Jeanne, Mulongo Ndala Joseph.
A tous nos frères et soeurs : Mukanda Banza Alain,
Yumba Makangwa Shisso, Kapokele Lupanda Patient, Nkulu Musenge Best, Amina
Maloba alpha, Ngoy José Andy, Mulongo Ndala Mike, kayumba Mulongo
Claudia, Ilunga wa Nkulu Joyce.
A ma future épouse : Mputu Tshingombe Gracia
V
A toutes les grandes familles : M'hedard, Pablo et
Tshibanda particulièrement : M'hedard Bope Bomilongo, Kabibi Veronica,
Robert Kidiaba, Tshikalu Manika Pablo, Kabulo Manika Elisabeth, Jean de Dieu
Tshibanda, Angele Cora Kabula.
Nous remercions également tous les ami(e)s et
connaissance qui nous ont accompagnés dans cette lutte : Sekeseke
André, Ngoy Munga Leaky, Tshibanda Tondoy Fabrice, Mputu Tshingombe
Gracia, Gustave Lukongo, Bishimba Ilunga Augustin, Ngoyi Kasongo Elie, Tshikalu
Manika Ghislain, Tumaini Wendo Baby, Pendeza Matondo Alice, Marango John,
Ishara Wendo Ezechieÿ Mbule Makila Jean, George Lubuku Fazili, Bercado
Sabwe, Elsa Kalenga Marie Jose, Kabulo Manika Elisabeth, Karumbu Manika chance,
Majiya Manika Evodie, Mujinga Manika Esther, Simba Ngoloma Ruth, Kabulo Manika
l'or, Tshikalu Manika Mirady, Kakudji Manika arthur Kisimba Martin, Sangwa
Kalambi Sylvain, Nyembo Delphin.
Nos remerciements s'adressent enfin à tous ceux et
celles qui ne sont pas cités qu'ils ne nous en tiennent pas rigueurs car
l'oublie est un fait naturel pour les êtres humains mais qu'ils trouvent
ici l'expression de notre gratitude.
VI
ABREVIATIONS ET SYGLES
ABAKO : Alliance des Bakongo
AFD : Alliance des Forces Démocratiques
AMP : Alliance de la Majorité présidentielle
ARC : Alliance pour le Renouveau du Congo
ASSERCO : Association des Ressortissants du Haut-Congo
BALUBAKAT : Association des Balubas du Katanga
CASH : Cap pour le changement
CEI : Commission Electorale Indépendante
CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante
CNC : Coalition Nationale pour le Changement
CONACO : Convention des Nationalistes Congolais
CONAKAT : Convention Nationale du Katanga
DTP : Dynamique Tshisekedi Président
FAC : Forces Acquises au Changement
FCC : Front Commun pour le Congo
FPC : Forces Politiques du Conclave
FSSPA : Faculté de Sciences Sociales Politiques et
Administratives
GSM: Global System for mobile Communications
GWH : Gigawatt
Km: kilomètres
VII
m : Mettre
M23 : Mouvement du 23 Mars
MLC : Mouvement de Libération du Congo
Mme : Madame
MNC/L : Mouvement National Congolais/Lumumba
MNK/K : Mouvement National Congolais/Kalonji
MP : Majorité Présidentielle
MR : Monsieur
MW : Mégawatt
Office de PTT : Office de Postes Télégraphes et
téléphones.
PALU : Parti Lumumbiste Unifié
PIB : Produit Intérieur Brut
PMPTR : Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et
la Relance
PPRD : Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie
PPTE : Pays Pauvres Très endettés
PSA : Parti du Solidarité Africain
R.D.C: République Démocratique du Congo
RCD-KM : Rassemblement Congolais pour la
Démocratie-Kisangani
Mouvement de Libération
RENACO : Regroupement des Nationalistes Congolais
RHDP : Rassemblement des Houphouetistes pour
démocratie
VIII
SET : Soutien à Etienne Tshisekedi
SPA : Sciences Politiques et Administratives
UDEMO : Union de Démocrates Mobutistes
UDPS : Union pour la Démocratie et le Progrès
Social
UN : Union pour la Nation
UNC : Union pour la Nation Congolaise
USORAL : Union Sacrée de l'Opposition et
alliés
1
INTRODUCTION
I. PRESENTATION DU SUJET
Pour parachever un niveau de fin de cycle d'études
supérieures et universitaires, tout étudiant doit faire preuve
d'une maturité scientifique, d'évaluer tout ce qu'il a acquis
tout au long de son cursus académiques en rédigeant un travail
scientifique. Ce qui justifie le présent travail de fin de notre
deuxième cycle à l'Université de Lubumbashi, portant sur
« les Regroupements politiques et processus électoral en
République Démocratique du Congo : enjeux et défis
».
Etant donné que la société congolaise en
tant qu'espace politiquement organisé pour assurer le bien-être de
la communauté, suppose l'institutionnalisation d'un pouvoir politique
sans lequel aucune organisation ne serait possible. Ce pouvoir est une
possession exclusive du souverain primaire vers lesquels les individus, les
lobbies, les organisations politiques recourent pour obtenir mandat afin de
prétendre à la gestion de la Réspublica. Cette
manière de courtiser ou d'amadouer le souverain primaire obéit
à un certain nombre des réalités, règles, et
requiert de ce fait des instruments, des outils dont les partis politiques et
les individus pris comme acteur politique indépendant sont
privilégiés.
Par ailleurs, les partis politiques s'affichent à ce
titre comme étant les acteurs avantagés de conquête du
pouvoir politique au regard non seulement des lois mais aussi des
réalités que présente le marché politique
congolais. Pour un parti politique, tenter de conquérir seul le pouvoir
suprême dans un pays comme la RDC, serait une hypothèse qui fait
directement recours à la stratégie politique ou stratégie
de conquête du pouvoir politique : les regroupements politiques en
l'occurrence le jeu des alliances et coalitions politiques, au vu des
réalités en présence. L'évidence de
l'équation laisse comprendre que la configuration géopolitique,
le système électoral en vigueur dans lequel évolue les
partis politiques et par ricochets ses membres ne permettraient pas à un
parti politique quel que soit son influence, sa capacité réelle
ou imaginaire de mobilisation des masses à remporter seul une bataille
électorale de taille.
2
II. DELIMITATION DU SUJET
Pour éviter de tomber dans les
généralisations vagues et erronées, une localisation de
notre sujet d'étude dans le temps et dans l'espace s'avère
indispensable.
II.1. DELIMITATION TEMPORELLE
Dans le temps, notre étude couvre la période
allant de 2006 à 2018. Le choix opéré pour cette
ère se justifie par le fait que, les années deux-mille six, onze
et dix-huit correspondent respectivement : à l'organisation des
premières, deuxième et troisième élections en
République Démocratique du Congo dites démocratiques,
libres et transparentes lesquelles ont conduit à la formation soit des
alliances et coalitions politiques ou soit aux plateformes politiques.
II.2. DELIMITATION SPATIALE
Sans l'intention de mener une quête
générale sur un autre environnement, nous avons limité
notre champ d'investigation à la République Démocratique
du Congo. Le choix de ce cadre est lié à la maîtrise de
l'espace et la facilité pour nous en tant que chercheur à
recenser les données.
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
III.1. CHOIX DU SUJET
C'est l'intérêt qui inspire le sujet et en motive
le choix, la raison majeure qui nous pousse au choix de ce sujet est le constat
observé depuis la décennie deux milles lors de la tenue des
élections générales, législatives et
présidentielles qui ont conduit à la formation des regroupements
: alliances, coalitions et plateformes politiques autour
particulièrement des candidats Joseph Kabila et Jean Pierre Bemba
(2006), entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi (2011) et en fin entre :
Emmanuel Ramazani shadary, Martin Fayulu Madidi et Félix Tshilombo
Antoine dit Fatshi (2018).
Les raisons à la base de cette pratique n'auront pas
été celles relatives aux objectifs de consolidation de la
démocratie, de la gouvernabilité de l'Etat ou de la
cohésion nationale. Seule la volonté de réunir le plus
grand nombre de suffrages et de conquérir le pouvoir présidentiel
aura été une véritable motivation. Les conséquences
en fut la paralysie de la démocratie
3
parlementaire, la fragilisation de la cohésion
nationale, le dédoublement des alliances et partis politiques, la
pratique de la transhumance politique pré et post-électorale et
la cohabitation politique.
Cette dernière est une configuration politique
historiquement exceptionnelle en RDC. Il y' a eu que deux épisodes de
bipolarité du pouvoir exécutif depuis l'indépendance :
entre Patrice Lumumba et Joseph Kasavubu (1960-1961) et entre Mobutu et Etienne
Tshisekedi qui fût trois fois éphémère premier
ministre (1991,1992-1993,1997). Dans les deux cas, cela correspondait à
des crises politiques graves, l'expérience a été de courte
durée et s'est achevée par la fin brutale du leadership
(assassinat de Lumumba, révocation de Tshisekedi par Mobutu en 1991 et
1993, la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila en
1997)1.
De ce fait ; les alliances et coalitions dans ce cas n'ont pas
été un facteur du développement institutionnel, du
parlementarisme congolais. La pratique congolaise constituerait en soi un faux
modèle qui n'invalide cependant pas Les théories des alliances et
coalitions mais exigé des améliorations.
III.2. INTERET DU SUJET
Le concept d'intérêt souffre de plusieurs
définitions qui sont à la base de multiples controverses.
Cependant, nous le définissons comme une chose qui est profitable ou
avantageuse à quelqu'un2.
Eu égard à l'importance de cette étude ;
nous le présentons à trois niveaux :
? Niveau personnel ;
? Niveau social ou communautaire ;
? Niveau scientifique
III.2.1. INTERET PERSONNEL
Les années passées à l'Université
de Lubumbashi dans le cadre de notre formation en sciences politiques et
administratives durant notre cursus académique nous ont fourni un bagage
intellectuel générateur de la maîtrise de soi et des
idées. Ce qui nous permet de faire une analyse dans le domaine
1 Thierry Vircoulon, République
Démocratique du Congo : cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri,
Juin 2019, p.6
2 Dictionnaire Toupie online
4
du sujet en question afin de cerner : les enjeux, les
défis et les effets des coalitions des partis politiques ou
regroupements au regard du processus électoral.
III.2.2. INTERET SOCIAL
L'apport de notre sujet est fonctionnel à la population
congolaise en général, aux autorités morales des
regroupements et partis politiques en particulier dans la mesure où les
résultats issus de cette étude pourront leurs servir à
appréhender non seulement la quintessence de formation des alliances et
coalitions politiques au regard du processus électoral ou de la
gouvernance mais aussi à saisir les obstacles et les conséquences
qui peuvent survenir suite à l'atteinte ou non atteinte des objectifs
assignés.
III.2.3. INTERET SCIENTIFIQUE
S'agissant de l'intérêt académique, ce
travail scientifique vérifie les connaissances théoriques
apprises au cours de notre cursus académique relatives: au Processus
électoral, regroupements, alliances, plateformes et coalitions
politiques d'une part et d'autre part, il pourra servir comme un instrument de
connaissance, ou un cadre de référence dans la mesure où
il peut apporter les informations à tout chercheur investi dans le
même cadre d'étude d'éclairer l'opinion publique sur les
objectifs poursuivis par les alliances et coalitions politiques en RDC.
En outre, ce travail va orienter tout parti politique ayant
assigné pour objectif de conquérir et exercer le pouvoir
politique de constituer les regroupements politiques ou encore de conclure les
alliances et coalitions politiques avec d'autres parti lorsqu'il s'agit des
élections présidentielles, législatives nationales et
provinciales en tenant compte des obstacles et conséquences qui pourront
advenir, car la République Démocratique du Congo regorge plus de
599 partis politiques et plus de 77 regroupements politiques qui sont sur la
scène politique en compétition pour la conquête du pouvoir
or aucun parti politique n'est susceptible de gagner des élections
présidentielles seul au regard de la situation géopolitique de la
RDC.
IV. ETAT DES LIEUX DU SUJET
L'état de la question ou la recension des écrits
consiste à faire le tour des livres et des articles les plus importants
qui existent déjà sur le sujet qu'on veut étudier. Cela
évite d'une part de « défoncer des portes ouvertes »,
soit d'aborder un problème surexploité ou résolu par la
science. Cela
3 Gorgui Ciss, Mathias Eric Owana Nguini, Pablo
Stefanoni, Jean Bosco Talla, l'impératif des alliances en
démocratie, Yaoundé, Ed. PUA, 2013
5
permet d'autre part de poser une meilleure
problématique et qui tient compte de l'état actuel des
connaissances et qui utilise des concepts et une formulation correcte au regard
de la science.
Pour ce qui est de cette réflexion sur les
regroupements politiques et Processus électoral en République
Démocratique du Congo : enjeux et défis, nous affirmons d'une
manière honnête que nous ne sommes pas le premier à
entreprendre cette réflexion. Il est évident que plusieurs
chercheurs ont déjà eu l'occasion de traiter d'un sujet analogue
sous d'autres aspects en y apportant des solutions afférentes, nous
croyons à des points de convergence et divergence avec les travails
antérieurs de nos prédécesseurs sur l'épineux
problème des alliances, coalitions, plateformes et processus
électoral en République Démocratique du Congo ou
à-travers le monde.
A ce niveau, il faut signaler que lorsque plusieurs chercheurs
font leurs études sur un même sujet ils n'aboutissent pas à
un même résultat car chacun d'eux aura sa méthode et
techniques, une problématique et des hypothèses de travail
spécifiques.
La contribution que nos lecteurs attendent de ce travail peut
ne pas être extravagant mais juste un complément d'information aux
conclusions de nos prédécesseurs.
Dès lors, nous ne nous sommes pas soustrait à cette
démarche scientifique qui nous paraît plausible c'est pour quoi
avant de poser clairement notre problématique, nous allons dans la
mesure du possible lire quelques travaux, ouvrages, articles
antérieures, que nous avons pu consulter qui sont proches du notre :
En premier lieu, le livret de Gorgui Ciss, Mathias Eric Owona
Nguini, Pablo Stefanoni, Jean-bosco Talla3, dénommée :
« L'impératif des alliances dans une démocratie ». Ce
livret part du constat que dans chaque démocratie, construire une
majorité est nécessaire pour atteindre ses objectifs politiques,
qu'il s'agisse de remporter des élections ou de faire adopter une
décision politique comme un projet de loi ou un plan d'action. Cet
impératif de constitution de majorités s'impose aux
différents acteurs de la vie politique, y compris aux associations ; aux
syndicats etc. Même un dirigeant tout-puissant a besoin, au moins de
temps à autre, de convaincre et de rallier d'autres personnes ou groupes
qui ne lui sont pas nécessairement proches,
6
d'harmoniser les points de vue ou de trouver un compromis
autour d'une question précise. Ceci est également vrai au niveau
international, en ce qui concerne les relations entre les Etats. Les Etats
faibles peuvent faire face à des Etats plus puissants en s'associant au
moment opportun, même s'il ne s'agit que de régler une question
bien précise, par exemple à l'occasion d'accords commerciaux.
Pour ces auteurs, les sociétés africaines sont
caractérisées par le pluralisme en termes de géographie,
langues, religions, idéologies, valeurs etc. ainsi que par des
institutions particulières qui orientent la manière de prendre
des décisions, imposer un point de vue singulier sans faire valoir celui
des autres est difficile, voire impossible, notamment dans une longue
durée. Il s'en suit donc que tout ce qui relève de la politique
nécessite le dialogue, la prise en compte d'autrui et le compromis.
C'est sur cette base que les coalitions et alliances d'intérêts
peuvent être construites - des alliances qui sont incontournables
notamment pour celui qui se trouve dans une position minoritaire et qui cherche
à promouvoir son projet de société, son programme d'action
ou à préparer des élections. Une coalition ou une alliance
n'est pas toujours facile à créer, tant à
l'intérieur d'une organisation qu'avec d'autres. Le Cameroun et
notamment ses partis d'opposition, en sont des exemples éloquents.
En outre, les contributions de ce livret posent la question de
la création des alliances et des coalitions et celle de savoir comment
celles-ci peuvent contribuer à la résolution de problèmes
politiques et à la construction de l'action démocratique au sein
des mouvements sociaux, des partis et des gouvernements.
Ils s'interrogent sur les différents types d'alliances
et de coalitions ainsi que les facteurs clés de leur succès ou de
leur échec dans but de tirer profit des expériences faites en
Amérique Latine et au Sénégal pour éclaircir
ensuite la situation des alliances politiques au Cameroun en s'interrogeant
ainsi : Pourquoi est-il si difficile, dans le pays, de construire des
coalitions et des alliances fortes et durables qui pourraient encadrer l'action
politique et sociale, c'est-à-dire des alliances qui ne seraient pas
forcement motivées par l'argent et l'exercice de la domination ?
Une des fonctions clés des partis politiques est
l'agrégation des intérêts sociétaux. Mais si trois
cents partis politiques différents, ou même la douzaine qui existe
réellement sur le terrain, tirent dans toutes les directions, les
intérêts qui existent au sein de la société
camerounaise ne peuvent être
4 F .MUKAYA MUTSHIPAY, Alliances politiques en RDC
: Atouts et Faiblesses. Cas de l'Union pour la Nation aux élections de
2006, Mémoire online, G3 SPA, FSSPA, UNIKIN, 2009.
7
articulés adéquatement. L'attention que la
Fondation Friedrich-Ebert porte à la question obéit donc à
une motivation simple : il s'agit de contribuer à une réflexion
qui aidera les différents acteurs dans leurs efforts pour construire au
Cameroun une démocratie forte, participative et stable.
Au regard ce qui devance, nous concourons avec nos
prédécesseurs sur le fait que dans un Etat démocratique la
constitution des regroupements, alliances, coalitions, et plateformes
politiques est un impératif qu'il s'agisse : de remporter les
élections, faire adopter ses décisions et projets politiques,
d'harmoniser ses points de vue avec les autres ou soit de faire face à
un adversaire commun de taille au regard non seulement du multipartisme
politique mais aussi de la diversité linguistique, religieuse,
idéologique et géographique
S'agissant de l'antinomie, ce livret est une quête de la
fondation Friedrich-Ebert, ayant comme axes principales cerner les facteurs
clés de succès et échecs des alliances et coalitions
politiques dans l'optique de construire une démocratie camerounaise
forte, participative et stable alors que la nôtre, est une recherche
scientifique pour permettre aux partis d'atteindre leurs objectifs politiques :
la conquête du pouvoir politique en anticipant les obstacles et les
conséquences émanant du jeu d'alliances et coalitions
politiques.
En deuxième lieu, Fabrice MUKAYA
MUTSHIPAYI4, dans son travail intitulé « les Alliances
Politiques en République Démocratique du Congo: Atouts et
faiblesses. Cas de l'Union pour la Nation aux élections de 2006 (UN). La
préoccupation de l'auteur fut de savoir :
? Qu'est-ce qui peut être à la base de la
faiblesse des Alliances politiques en République Démocratique du
Congo ?
? Celles qui ont eu les atouts ou la chance de réussir
aux élections, respectent-elles leurs engagements et promesses faites
aux électeurs ?
Sur ce, Il est parti des hypothèses par lesquelles : La
Faiblesse des certaines alliances politiques en République
Démocratique du Congo sont dites suite à l'appartenance
idéologique des partis, formation et regroupements politiques ;
idéologiquement parlant, toute formation politique ne partage pas une
même vision politique, les démocrates n'ont pas
5 I. MALILO MALILO, scrutin à un tour et
coalition des partis politiques en RDC, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2018,
inédit.
8
une même vision politique que les libéralistes,
les conservatistes ou progressistes. Ces genres d'alliances sont celles contre
la nature et ne peuvent réussir. Pour lui, certaines alliances sont
créées sur base des affinités tribales et ethniques. Ce
qui lui pousse d'affirmer et soutenir d'autres aspects tels que : l'inculture
électorale, l'irresponsabilité des dirigeants congolais, ses
aspects sont aussi les nerfs de la faiblesse de certaines alliances politiques
en RDC.
Par ailleurs, ses enquêtes montrent que les alliances
politiques qui ont parvenues à remporter les élections, les
alliés se mirent à partager le gâteau politique au
détriment de la population qui les a voté, les promesses et
autres engagements ne sont pas respectés, il retient aussi que lors du
partage de gâteau entre eux, quelques mésententes fragilisent un
tout petit peu ces alliances. C'est ainsi qu'il les appelle des alliances
électorales, ne sont pas forcément politiques car une longue vie
à ces dernières n'est garantie que dans les textes qui
régissent les alliés mais pas dans l'applicabilité.
De ce qui précédé et après analyse
du travail en cours nous nous retrouvons dans une même ligne de conduite
soutenant tous les idées selon lesquelles : l'appartenance
idéologique, l'inculture électorale, la formation des alliances
politiques sur base des affinités tribalo-ethniques est un défi
quant à l'atteinte des enjeux assignés par les regroupements
politiques mais notre travail se démarque de celui de Fabrice MUKAYA
MUTSHIPAYI dans l'optique où notre recherche porte sur plusieurs cycles
électoraux.
En troisième lieu, nous évoquons le travail
d'Ibrahim MALILO5, sur le «scrutin à un tour et
coalition des partis politiques en République Démocratique du
Congo». Dans ce travail, l'auteur met l'accent sur l'influence du scrutin
à un tour sur la coalition de partis politiques en République
Démocratique du Congo ?
Pour cet auteur ; En 2006, les élections ont
été à deux tour, au premier tour il y avait 33 candidats
et parmi ces derniers, aucun n'avait obtenu la majorité absolue du
suffrage exprimé, c'est ainsi que le second tour a été
organisé. C'est à l'issu du second tour qu'il observe un mariage
entre les fédéralistes et les unitaristes avec leurs
idéologies différentes pour
6 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences,
Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, p.230-231.
9
conquérir le pouvoir politique c'est-à-dire le
second tour avait influencé la coalition des partis politiques.
A la lumière de ce qui vient être évoque,
il pense que les élections présidentielles ont été
organisé à deux tour en 2006 le second tour avait
influencé la coalition des partis politiques en guise de
conquérir le Pouvoir politique par les élections, en 2011 les
élections ont été organisé à la
majorité simple au suffrage exprimé communément
appelé scrutin a un tour, chose ecballium , c'est de voir les
fédéralistes et les unitaristes s'unir et partagent la même
idéologie et leur partis politiques avec comme finalité
d'atteindre les objectifs assignés, en l'occurrence : la conquête
, l'exercice et la pérennisation du pouvoir politique .
Dans cette même logique nous cheminons avec notre
prédécesseur sur le vocable coalition mais, notre étude
discorde de celle d'Ibrahim MALILO MALILO dans la mesure où nous
considérons le changement de mode scrutin intervenu en 2011
c'est-à-dire le passage du scrutin majoritaire à deux tours au
scrutin majoritaire pur et simple réalisé par la loi
n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles
de la constitution de la République Démocratique du Congo du 18
février 2006; non pas comme un facteur influant sur la formation des
coalitions politiques mais plutôt comme étant un frein par rapport
à la maximisation de chance de réussite des coalitions politiques
expliquant ainsi leurs faiblesse.
En quatrième lieu, Philippe BIYOYA MAKUTU et Rossy
MUKENDI TSHIMANGA6, dans leur article intitulé : «
Alliances et coalitions des partis politiques en République
Démocratique du Congo: Causes et Conséquences ». La
sollicitude de ces écrivains était de cerner les causes et les
conséquences résultant des élections de 2006 et de
2011.
Au terme de leur recherche, ils relèvent que depuis
2006 la logique des alliances et coalitions politiques en RDC ne paraît
pas conciliable avec l'objectif de rationalisation du régime
parlementaire opérée par la constitution du 18 février
2006. Les gouvernements successifs de la troisième république ont
été constitués de façon extra-parlementaire,
exacerbant des tensions entre l'exécutif et législatif. Les
alliances électorales ainsi que les coalitions parlementaires n'auront
contribué qu'à accroitre ou à accentuer les
déséquilibres institutionnels entre le sénat et
l'Assemblée Nationale autour
7 Michel LE BRETON et
Karine Van Der Straeten, Alliances électorales et gouvernementales : la
contribution de la théorie des jeux coopératifs à la
science politique in revue d'économie politique
10
par exemple de la loi concernant la réforme de la CENI,
et à l'intérieur de chaque camp. Les élections de 2011 ont
démontré d'énormes difficultés pour l'opposition
à se rassembler ou s'unir autour d'un candidat, comme option
stratégique face au candidat de la majorité présidentielle
tandis que la majorité présidentielle ne réussissait pas
à dégager une réelle majorité, que les calculs
électoraux subordonnaient aux résultats électoraux. Pour
avoir raison de l'opposition et de l'électorat difficile, les partis se
réclamant de la majorité avaient préféré le
fractionnement de la coalition par la démultiplication des partis. Ce
cas témoigne si besoin de la particularité de la pratique et de
la théorie congolaises du jeu des alliances et coalitions politiques.
D'après eux, l'avenir de cette dialectique
majorité-opposition en RDC dépendra de la loi sur les partis
politiques qui devra imposer les partis politiques populaires et attrape-tout,
et aussi de la constitutionnalisation des partis comme en République
fédérale d'Allemagne; et aussi de la réforme du
système électoral qui devra être décentralisé
et conçu pour garantir la compétitivité électorale
et le triomphe de la vérité des urnes pourvue que d'autres
réformes interviennent pour donner à la démocratie
congolaise une dimension plus consensuelle.
Avec des partis faibles et non compétitifs, la
dévolution du pouvoir en RDC demeurera un facteur d'instabilité
et de crises politiques récurrentes.
Notre particularité par rapport à Biyoya Makutu
et Mukendi Tshimanga réside dans le fait que notre étude ne
considère pas seulement les conséquences des alliances et
coalitions politiques émanant des élections de deux mille six et
onze mais aussi celles de deux mille dix-huit.
En ce qui concerne le point de convergence, il convient de
noter que les regroupements politiques formés en 2006 et 2011 n'auront
contribué qu'accentuer les tensions, les déséquilibres
institutionnels entre le Sénat et l'Assemblée Nationale, le
fractionnement de la coalition politique par la démultiplication des
partis politiques.
En cinquième lieu, Michel BRETO et Karine VAN DER
STRAETEN7, dans leur article dénommé : «
Alliances électorales et gouvernementales : la contribution de la
théorie des jeux coopératifs à la science politique
». Ces auteurs offrent une présentation synthétique des
principaux travaux
8 R. Quivy et L.V
COMPONHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dunod,
1995, P.101
11
théoriques portant sur la formation des coalitions
électorales et gouvernementales et utilisant comme socle
méthodologique la théorie des jeux coopératifs avec ou
sans utilité transférable.
En outre, ils présentent le cadre théorique des
coalitions gouvernementales et les principaux résultats
théoriques et empiriques de la littérature, tout en exposant un
modèle général permettant d'étudier l'influence du
mode de scrutin la nature des alliances électorales, avec une attention
particulière aux applications françaises, ils étalent
aussi un expose d'un modèle non coopératif devenu presque
canonique dans cette littérature et dont on compare les
équilibrés aux solutions issues des jeux coopératifs.
Brièvement parlant cet article propose au lecteur une
perspective large sur les efforts réalisés grâce à
la théorie des jeux coopératifs pour offrir des modèles
structurels des alliances politiques. L'enjeu de ces modèles est de
permettre de comprendre à la fois qualitativement et quantitativement
les rapports de force qui façonnent le fonctionnement des coalitions
politiques et également étudier l'impact de l'environnement
institutionnel sur ces alliances. Dans cette même ordre d'idées
nous sommes d'avis avec eux car, le mode de scrutin ainsi que les
modèles structurels impactent sur la nature, la constitution, le
fonctionnement et sur la réalisation des objectifs arrogés par
les alliances politiques dans une république mais notre quête
s'écarte plus de celle de Michel BRETON et Karine VAN DER STRAETEN dans
la mesure où nous examinons : les enjeux, les défis et les
conséquences des regroupements politiques en recourant à un
modèle structurel axé sur l'approche qualitative et non sur une
approche combinatoire mêlant l'approche qualitative et l'approche
quantitative.
V. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL
Toute recherche scientifique est fondée sur une
série d'interrogations faites face aux problèmes constatés
dans la société qui nécessitent des solutions. Cette
problématique revêt plusieurs définitions et cela selon les
auteurs.
La problématique est définie selon R. Quivy et
L.V. COMPENHOUDT8, comme une approche ou perspective
théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème
posé par la question de départ.
12
Pour F. KITABA KYA GHOANYS9, la
problématique est l'art d'élaborer et de poser clairement le
problème et le résoudre suivant les transformations dans la
réflexion.
Sans sous-estimer les définitions ci-haut, mais dans le
cadre de notre travail nous nous attachons plus à celle de MULUMBATI
NGASHA Adrien10, qui considère la problématique comme
étant l'écart entre ce qui est et ce qui devrait être.
Elle est l'expression de la préoccupation majeure qui
circonscrit de façon précise et détermine avec
clarté les dimensions essentielles de l'objet d'étude que le
chercheur se propose de mener. Autrement dit à travers la
problématique le chercheur indiquera ce dont il sera question dans son
étude et donnera ainsi la quintessence de celle-ci. La
problématique constitue un facteur essentiel qui permet de faire
démarrer toute recherche scientifique du chercheur.
Il y a lieu de noter qu'il est indispensable sinon
insensé que l'on entreprenne une recherche sans qu'on ait posé
une problématique car, dans le domaine politique le rôle des
partis politiques ou des regroupements politiques est de conquérir le
pouvoir et le conserver le plus longtemps possible.
Face à cette double mission, un parti politique ne joue
pas en solo. Il doit plutôt avoir besoin des autres partis pour bien
mener la bataille, cette pratique est donc appelé alliance ou coalition
politique. Cette dernière met ensemble les différentes formations
politiques pour un but spécifique d'emporter les élections.
Par ailleurs, l'usage correcte de cette procédé
est souvent loin de la réalité dans notre pays car, le point
commun de tous les regroupements politiques de l'opposition qui animent
l'arène politique congolaise depuis l'avènement de la
troisième République jusqu'à ce jour aura
été l'hostilité au régime de Kabila en lieu et
place d'oeuvrer comme stratégies de conquête, d'exercice du
pouvoir politique dans le but de contribuer non seulement à la
stabilisation des institutions politiques, à la consolidation de la
démocratie et à la gouvernabilité de l'Etat mais aussi
à la cohésion nationale.
9 KITABA KYA GHOANYS, Cours de Méthodes de
Recherches en Sciences sociales, G2 SPA, FSSA, UNILU, 2017, inédit.
10 MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction
à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa,
1997
13
L'analyse de cette situation qui affecte le bon
déroulement du processus électoral et de la
démocratisation du pays a constitué quelques
préoccupations. C'est ainsi que, la question centrale de notre travail
se présente en ce terme :
Quels seraient les enjeux, les défis et les
effets des regroupements politiques au regard du déroulement du
processus électoral en République Démocratique du Congo
(RDC) ?
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Selon P.RONGERE11, l'hypothèse est une
proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos
de l'objet de la recherche formulées en des termes tels que
l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.
Ainsi, donc, en guise de réponse à la question
centrale que nous nous sommes posées pour notre étude, nous
partons de l'idée selon laquelle que :
? Les enjeux des regroupements politiques au regard du
processus électoral seraient motivés par : la conquête,
l'exercice, la pérennisation du pouvoir politique, le partage du pouvoir
ou gâteau politique d'une part, le renversement du gouvernement et le
soutien occasionnel de ce dernier d'autre part.
? Les défis des partis politiques en coalition dans le
déroulement du processus électoral seraient liés :
à la configuration géopolitique de la RDC, au système
électoral en vigueur, au non-respect des accords (engagements) des
forces politiques en coalition (regroupement), à l'état de
l'économie nationale du pays, à la démocratie du pays
dominée encore par le tribalisme et l'ethnicité dans une certaine
mesure, à la divergence d'idéologies et d'intérêts
des partis et formation politiques en coalition, à l'intransigeance et
la personnification des certains dirigeants qui coiffent les partis politiques
et regroupements politiques lesquels ne permettraient pas à certains
partis, alliances et coalitions politiques de former une majorité qui
peut faire face à la conquête du pouvoir.
? Les effets résultant des alliances, coalitions et
plateformes politiques dans le déroulement du processus électoral
seraient : la perte des différentes élections
(présidentielle, législatives nationales et provinciales,
urbaines, municipales et locales), les déséquilibres
institutionnels, la pratique du nomadisme (transhumance) et la dissidence
politiques, la
11 P.RONGERE, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971
14
défection des regroupements politiques, la
transformation de certains regroupements et partis politiques en groupe de
pression, la cohabitation politique, l'intolérance politique, le
dédoublement des alliances et partis politiques etc.
VII. METHODE DE RECHERCHE
Dans tout travail scientifique, le choix de la méthode
de recherche est surtout déterminé par le chercheur. Ce dernier
choisit une méthode selon la nature de l'objet d'étude, ses buts
et laquelle s'accommode le mieux avec son sujet.
Selon PINTO R et GRAWITZ 12 , une méthode
est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre et les vérifie pour répondre aux
exigences scientifiques qui impose le travail. Dans le cadre de notre travail,
nous avons fait recours à la méthode systémique pour
analyser et expliquer ce fait politique c'est dans cette perspective que nous
envisageons de définir la méthode systémique avec KITABA
KYA GHOANYS 13 , comme une approche qui considère les
éléments dans un système en interaction permanent. Il note
que les tensions et les conflits y existent. Ces tensions proviendraient de
l'extérieur ou de l'intérieur mais lequel appelle à
l'adaptation du système pour sa survie. C'est le mécanisme
d'input et output.
Cette méthode repose sur les principes qui vont nous
permettre de bien élucider le fait politique il s'agit, notamment les
principes : structurel et fonctionnel. Le principe fonctionnel consiste
à envisager l'intégration des éléments des
mêmes systèmes, dans cette optique le regroupement ou coalition
politique envisage d'intégrer les différents partis politiques
pour former une majorité afin de conquérir le pouvoir, la
majorité ou le ralliement politique constitue un système, les
partis politiques sont des sous-systèmes qui constituent le
système.
En ce qui concerne le principe composite, la majorité
est appelée à identifier tous les partis politiques lesquels
constituent ce système. Pour le principe structurel, ici le
système doit reconnaître la structuration de tous les partis
politiques c'est-à-dire connaitre la dimension, la capacité et le
dynamisme de tous le politique qui constituent ce système. Il ressort de
ce qui précède que la méthode systémique analyse
les intérêts internes et
12 P.RONGERE, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971
13 KITABA KYA GHOANYS, Op.cit., 2017,
inédit.
15
externes existant dans un système dont l'objectif
principal est la concorde, l'harmonie de la société. Le
regroupement ou la coalition des partis politiques forme la majorité au
sein de cette majorité, il y'a toujours les intérêts, les
enjeux des partis politiques entre autres le partage du pouvoir. Dans le
partage du pouvoir lorsqu' un parti politique n'est pas satisfait selon
l'accord, il y'a des conflits qui surgissent au sein du système que nous
avons appelé la majorité dont l'objectif principal est la
concorde, l'harmonie du gouvernement pour sa survie.
VIII. TECHNIQUES
Un travail scientifique repose également sur la mise en
oeuvre d'une séquence de techniques définies par KYTABA KYA
GHOANYS14, comme étant un ensemble d'outils utilisés
par le chercheur dans la collecte des informations chiffrées ou non qui
devront plus tard être soumises à l'interprétation et
à l'explication grâce à la méthode.
Spécifiquement, dans l'élaboration du présent travail,
nous avons fait recours aux techniques suivantes :
VIII.1. ANALYSE DOCUMENTAIRE
D'après SEM MBIMBI pascal 15 , dans le cours
de méthodes de recherche en sciences économiques, cette technique
consiste à récolter dans les ouvrages des renseignements portant
sur le sujet que l'on veut étudier. Cette technique nous a permis de
faire la lecture et l'analyse des documents écrits à savoir : les
ouvrages, les mémoires, les TFC, les articles, les revues, bref
différentes publications indispensables en rapport avec notre travail
scientifique.
VIII.2. INTERVIEW DIRECTE
Au sens technique, selon Madeleine GRAWITZ16, le
terme interview ou entretien est défini comme un procédé
d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale,
pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé.
14 KITABA KYA GHOANYS, Op.Cit, 2017,
inédit.
15 SEM MBIMBI Pascal, Cours de Méthodes de
Recherches en Sciences économiques, G2 SPA, FSE, UNILU, 2018,
inédit.
16 M. GRAWITZ, Manuel de Recherche en Sciences
Sociales, Paris, Ed. Dunod, 2006, p.644
16
Cependant, l'interview directe selon ALBERT
BRIMO17, est celle dont les questions visent à savoir
directement ce que les sujets enquêtés pensent, ressentent,
désirent, savent, font ou sont. Elle nous a aidé à
collecter les données pouvant servir des lanternes à nos analyses
auprès de certains acteurs et auteurs avisés et aussi à
découvrir d'autres informations non prévues dans le plan de notre
recherche, mais qui est en rapport avec l'objet d'étude.
VIII.3. OBSERVATION DIRECTE
D'après T.CAPLOW 18 , l'observation directe
est cette forme d'observation qui porte directement sur les faits sociaux
étudiés qu'il s'agisse des individus, des groupes d'individus,
des institutions. Etant citoyen congolais, politologue de formation et aussi
ayant vécu le déroulement des trois derniers cycles
électoraux de : 2006, 2011et 2018, nous avons diamétralement
observé les faits sur lesquels se fondent la problématique
d'enjeux, défis et effets des regroupements politiques au regard du
déroulement du processus électoral en République
Démocratique du Congo.
IX. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE
REFERENCE
La théorie est définie par David EASTON
19 comme toute généralisation ou proposition qui
affirme que deux ou plus de deux choses, événements ou
activités varient de concert dans certaines conditions. La
théorie étant un fil conducteur tout au long d'une étude
scientifique ou du moins d'une rédaction scientifique, elle permet de
conclure d'une manière claire et expérimentale la
vérifiabilité des données récoltées.
Il sera alors question d'éclairer l'opinion à
travers cette théorie qu'au de la des considérations
données dans le travail scientifique, ces dernières renvoient
à plusieurs théories et d'autres concepts, certains sont
essentiellement retenus pour nous permettre de mieux saisir les
phénomènes étudiés et ressortir les
différences entre les réalités à examiner.
Pour concevoir notre sujet d'étude nous n'avons pas
mené une réflexion dans l'abstrait. Il y a en fait quelques
auteurs qui nous ont inspiré à
17 A. BRIMO, cite par MULUMBATI Adrien,
Introduction à la Science Politique, Lubumbashi, Ed. Africa,
1977, P. 24
18 T. CAPLOW, cite par MULUMBATI Adrien,
Sociologie Générale, Lubumbashi, Ed. Africa,
1980, P. 28
19 David EASTON, analyse du Système
politique, Paris, Ed. A. colin, 1974, P. 8.
20 Gabriel Almond et James S. COLEMON, Cité
par MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique,
Lubumbashi, Ed. Africa, 1997, P. 360-365
17
partir de leurs écrits et aussi des objectifs
poursuivis qui n'étaient rien d'autres qu'aboutir à
déceler les rôles, les enjeux, défis, les scénarios,
et les effets des regroupements politiques dans le déroulement du
processus électoral. C'est dans cette optique que nous nous sommes
référés à quelques théories scientifiques
qui s'apparentent à notre étude :
IX.1. Théorie fonctionnaliste
La théorie fonctionnaliste ou le fonctionnalisme se
présente sous deux formes le fonctionnalisme absolu et le
fonctionnalisme relativisé. Le fonctionnalisme relativisé est
représenté par Robert K. Merton. Il distingue les fonctions
manifestes des fonctions latentes : les fonctions manifestes sont, les
conséquences objectives qui contribuent à l'ajustement ou
l'adaptation du système.
En revanche, les fonctions latentes sont essentiellement
celles qui ne sont ni comprises, ni voulues. Le fonctionnalisme est, comme
l'indique son nom, une théorie qui s'articule autour du mot fonction qui
revêt plusieurs sens ; le mot fonction peut signifier un poste ou un
emploi. Dans ce sens, on parle de cumule de fonctions. Il peut signifier aussi
l'ensemble d'activités, des tâches que doit remplir celui qui
occupe un poste ou un emploi et il est dans ce cas employé au pluriel ;
c'est dans ce sens qu'on dit de quelqu'un qu'il ne remplit pas bien ses
fonctions. Le mot fonction a également un sens mathématique et
signifie dans ce cas une relation existant entre deux ou plusieurs
éléments, telle que tout changement introduit en l'un provoque
une modification dans l'autre et entraîne de leur part une adaptation.
C'est à partir de là qu'a été
élaboré la théorie fonctionnaliste, elle est
représentée par Gabriel ALMOND et James S.COLEMON20,
qui envisagent la société comme un ensemble
d'éléments interdépendants qui contribuent chacun d'une
manière spécifique à l'organisation et au fonctionnement
de l'ensemble dont ils font partie. Il faut dès lors, repérer les
fonctions et apprécier les satisfactions qu'elles apportent aux
exigences du maintien et d'adaptation propre à l'ensemble
considéré.
La théorie fonctionnaliste ou le fonctionnalisme
présuppose que tout système politique est « le
système d'interaction qui remplit les fonctions d'intégration et
d'adaptation par le recours à une contrainte ». L'adaptation de
cette théorie dans notre travail nous a permis non seulement
d'apprécier
21 MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction
à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa,
1997, P. 372.
18
les rôles qu'accomplissent les regroupements politiques
(alliances, coalitions et plateformes) soit pour bénéficier
d'avantages électoraux, ou soit pour renverser un gouvernement ou le
soutenir occasionnellement dans la gouvernabilité de l'Etat.
IX.2. Théorie systémique21
Pour notre part et dans le cadre du présent travail
nous avons opté pour la théorie systémique qui repose sur
le mot système que l'on peut définir comme un ensemble des
éléments liés les uns aux autres de telle manière
que si un des éléments change, chacun des éléments
change, et par conséquent le tout change. Cette théorie nous
permet d'appréhender que le regroupement ou coalition des partis
politiques forme une majorité réputée système et ce
dernier n'est pas clos, c'est-à-dire figé, par ricochet ce
système est ouvert et se caractérise par des échanges avec
ses partis politiques pour son maintien. Cette théorie considère
que tout système comprend des niveaux hiérarchiques constituent
des sous-systèmes qui peuvent ainsi être organisé en
système. Le système est aussi caractérisé par une
organisation interne qui lui permet d'être différencier,
interdépendant et centralisé.
De ce qui précédé la théorie
systémique nous a conduit à nous intéresser aux
problèmes des regroupements ou coalitions des partis politiques lors des
élections présidentielles et législatives.
La majorité, est dans son organisation, en relation
d'échange avec les partis politiques, elle reçoit des
demandés des partis politiques pour partage le pouvoir entre les
différents organes de l'Etat. La majorité à besoin du
soutien des partis politiques et ce soutien résulte de la
régulation de conflits dans son organisation et dans son fonctionnement.
Les élections présidentielles 2006 avaient influencé le
recours aux regroupements ou la coalition des partis politiques dans une
certaine mesure. Tandis que les élections de 2018 ont été
animées par 20 candidats à la présidentielle. Le scrutin
à un tour organisé en 2018 a influencé les partis
politiques de conclure les alliances, les coalitions, les plates-formes
politiques ou électorales sont autant d'appellation que peuvent prendre
ces regroupements pour atteindre leur objectif, la similarité entre ces
deux phénomènes c'est le passage des élections aux urnes
pour élire.
19
X. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES
Pour éviter toute situation d'impasse conceptuelle,
cette partie de notre travail est scindée en deux sous-points
destinés principalement à la présentation des
significations que nous accordons aux concepts qui sont les plus usités
dans cette étude. Il s'agit : des concepts clés et connexes.
X.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
Dans ce sous-point, nous élucidons chaque terme ou
variable contenu dans l'intitulé de notre sujet de recherche soit les
regroupements politiques et le processus électoral en République
Démocratique du Congo : enjeux et défis :
§1. Regroupement
Ce vocable est entendu comme une action de reconstituer un
groupe dont les individus ont été séparés. Dans les
sports, il désigne l'action par laquelle les joueurs dispersés
sur le terrain se concentrent en un point du terrain. Il signifie
également la formation d'un ensemble fonctionnel à partir
d'éléments autonomes 22 . En politique, il
désigne l'action de regrouper plusieurs partis politiques lors d'une
élection23.
§2. Politique
Le terme politique revêt trois acceptions : L'adjectif
désigne une activité particulière, des élus en
particulier. Le mot politique au féminin : la politique : désigne
un champ de compétition pour la conquête et l'exercice du pouvoir.
Au masculin, le mot politique désigne le champ social dominé par
des conflits d'intérêts régulé par un pouvoir qui a
le monopole de la coercition24.
Dans cette perspective, Jean-Marie Denquin25,
dégage également trois sens du mot politique: le premier sens
considère la politique comme synonyme du mot gestion dans ce cas elle
est suivie d'un nom et évoque un domaine d'activité, le
deuxième sens du mot politique comme stratégie, dans ce cas le
mot politique est précède d'un nom d'une personne ou d'un groupe
des personnes et En fin le troisième sens le mot politique est
22
www.cnrtl.fr
23 Dictionnaire
Larousse Maxi poche, Ed. Paris, 2013, P.1186.
24 SIKI ASIPATE SIKITIKO, cours de prospective
politique, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2020, inédit
25 Jean-Marie Denquin, cité par MULUMBATI
NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi,
Ed. Africa, 1997, P. 10.
20
employé dans le sens de l'univers nauséabond et
étranger à celui qui parle et pour disqualifier ce à quoi
on l'applique: c'est de la politique.
Etymologiquement, la politique est un nom formé
à partir de deux termes grecs : "polis", qui signifient «
cité » (au sens politique du terme) et « ikos » qui donne
« ique » en français. Ce mot est donc à l'origine un
adjectif et d'après son étymologie, il signifie « qui
concerné la cité ». Dans ce cas La politique désigne
l'ensemble des pratiques, des faits, des institutions et des décisions
d'un gouvernement, d'un État ou d'une cité.
Selon le dictionnaire la rousse
encyclopédique26, la politique c'est la direction d'un
État et de détermination des affaires qui intéressent
l'État, la manière de la conduire.
Pour notre part et dans le cadre de notre travail, nous
définissons le terme politique avec VYANEY AN'KORO Emanuel27,
comme la capacité de gérer de façon consciente la chose
publique au moindre coût et au meilleur intérêt de la
population.
§3. Regroupement politique
Par regroupement politique, il faut entendre une association
de plusieurs partis politiques au plan idéologie et/ou du programme
politique28.
La loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et
fonctionnement des partis politiques modifiant et complétant la loi
n° 001/2001 du 17 mai 2001 portant Organisation et fonctionnement des
partis et Regroupements politiques stipule que les regroupements politiques
sont, en réalité, des associations ou des coalitions
momentanées formées au gré de la conjoncture politique,
parfois sur base d'un simple protocole d'accord29.
§4. Processus
Un processus est un enchaînement des
phénomènes aboutissant à un résultat
déterminé: processus de fermentation dans cet optique il a pour
synonyme: cours, développement, marche; c'est aussi une suite
continue
26 Dictionnaire
encyclopédique online
27 VYANEY AN'KORO Emmanuel, Cours
d'institutions politiques du Congo démocratique, G3 SPA, FSSPA, UNILU,
2017, inédit
28 Loi n°001-2001 du 17 mai
2001 portant organisation et fonctionnement des partis et regroupements
politiques (Présidence de la République), article 2.
29 Exposé de motifs de la loi n°04/002
du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques en
RDC.
21
d'opérations constituant la manière de fabriquer
ou de faire quelque chose : un processus de fabrication (procédé,
technique)30.
§5. Electoral
Electoral est un adjectif signifiant ce qui a en rapport avec
les élections, qui en relève : Campagne électorale. Qui
agit pour l'élection de quelqu'un : Comité électoral.
Relatif à un Electeur du Saint Empire31.
§6. Processus électoral
Le concept « processus électoral »,
désigne ordinairement l'ensemble des opérations
nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il
s'agisse de la confection, des listes électorale, de l'organisation de
la campagne électorales , des différentes formalités
préparatoire au scrutin, de la tenue des bureaux de vote, des
procèdes de votations, de modalité de centralisation et de
décompte des résultats, de la formation des « officiers
électoraux », de l'encadrement de sondages d'opinion ou encore de
l'observation internationale des élections, etc.32
§7. Enjeu
Selon le dictionnaire universel, le mot « enjeu »
revêt deux sens à savoir : Le premier sens, c'est une somme mise
au jeu et qui revient au gagnant. Exemple: garder les enjeux; Ensuite, ce qu'on
risque de gagner ou perdre dans une entreprise, une
compétition33.
Le dictionnaire Le Robert définit un enjeu comme une
somme d'argent mise au début d'une partie et qui revient au gagnant, ce
que l'on peut perdre ou gagner dans une compétition, ou une entreprise.
Il s'agira donc pour nous de voir les gains et les pertes qui se traduisent en
terme d'objectifs pouvant découler de la formation des regroupements
politiques au regard du processus électoral en République
Démocratique du Congo34.
30 Dictionnaire Larousse maxi
poche, Ed. Paris, 2013, P.463.
31 Ibidem, P.367.
32 Willy MOLENGA, Cours de
Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017,
inédit.
33 Dictionnaire universel, Ed. Hachette,
Paris, 1996, P.415.
34 Dictionnaire le Robert
micro poche, Paris, 2002, P.448.
22
§8. Défi
Un défi n'est rien d'autre que cette provocation dans
laquelle on juge l'adversaire incapable de faire quelque chose. Un défi
peut être un ultimatum, un avertissement. Il est un ultimatum lorsqu'il
s'agit d'une mise en garde à un homme, un groupe d'hommes.
Il est un avertissement lorsqu'il s'agit de prévenir
à la prudence. On peut le faire à un individu, à une
collectivité, à une région où une organisation
internationale.35
Selon le dictionnaire petit Robert, un défi est une
invitation au combat, c'est le fait de provoquer quelqu'un en le
déclarant incapable de faire quelque chose. C'est aussi le refus de se
soumettre.
Pour notre part et dans l'optique du présent travail,
le mot défi signifie l'ensemble des obstacles, difficultés,
problèmes à surmonter. À travers ce concept, nous allons
faire ressortir les difficultés à surmonter par les regroupements
politiques afin de faciliter et atteindre les enjeux qu'ils se sont
assignés36.
X.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES
Ce deuxième sous-point fournit des significations sur
les vocables connexes (auxiliaires) en d'autres termes les concepts qui ne
figurent pas dans l'intitulé du travail mais qui se dégagent tout
au long du traitement de notre sujet d'étude et ces termes sont :
§1. Alliance
Le terme « Alliance » est très complexe du
fait qu'elle est définie des diverses manières selon le contexte
du domaine où on se réfère.
Une alliance est un pacte, un accord ou une union intervenant
entre des pays, des personnes : Traité d'alliance. L'alliance est aussi
un lien qui unit un époux à son conjoint et aux parents de son
conjoint (symbole de l'union contractée par le mariage) ou un lien de
parenté qui existe entre deux familles ou groupes sociaux, par
l'intermédiaire de deux conjoints, une bague métal d'or ou
d'argent portée en France à l'annulaire gauche par les personnes
mariées, c'est aussi un ensemble de forces liguées contre un
ou
35 Dictionnaire
Larousse, Paris, Ed. Cedex, 2014, P.753
36 Dictionnaire le
Robert micro poche, Paris, 2006, P.342.
23
plusieurs adversaires. Elle désigne aussi l'entente des
membres dispersés d'un même groupe social ou politique pour
obtenir certains avantages. Plusieurs organisations, groupes de musique, lieux
portent le nom alliance : l'Alliance
française...37.
Willy MOLENGA38, définit l'alliance comme
une union consacré entre deux personnes formant une expression
originale. Cet auteur considère l'alliance comme un réseau
informel constitué des personnes, institutions et mouvements qui
conscients de la complexité de problèmes actuels recherchent les
mutations nécessaires pour agir et peser ensemble sur l'avenir.
§2. Coalition
D'une manière générale, une coalition
désigne une union momentanée pour faire face à une
problématique d'ordre politique particulière. Elle peut
également désigner une union militaire dans le cadre d'une
guerre39.
§3. Coalition ou alliance
politique
Une coalition ou une alliance politique ou cartel est l'union
entre au moins deux partis, qui partagent certaines idées, en vue de
réaliser des actions communes, notamment des candidatures aux
élections en d'autres termes, il s'agit d'un accord entre plusieurs
partis politiques dans un but électoral (candidat unique,
désistement réciproque) ou gouvernemental
(coalition)40.
§4. Plate-forme politique
Elle est un ensemble schématisé de principes et
de propositions, tirés généralement d'un programme
politique, qu'un parti politique, un syndicat ou une association expose dans le
cadre d'une action limitée dans le temps41.
37 www.Larousse.Fr
38 Willy MOLENGA, Cours de
Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017,
inédit
39 Dictionnaire Larousse Online
40
www.Larousse.fr
41 Le Grand dictionnaire
terminologique (GDT) Online.
24
§s. Nomadisme
Le nomadisme est un mode de vie fondé sur le
déplacement, il est par conséquent un mode de peuplement ou un
Genre de vie caractérisé par le déplacement des groupes
humains en vue d'assurer leur subsistance42.
§6. Transhumance
Empruntée au vocabulaire pastoral, la transhumance
désigne la migration périodique des troupeaux à la
recherche d'espaces plus favorables à leur sustentation et à leur
épanouissement43.
§7. Transhumance ou nomadisme
politique
Transposée à la vie politique, elle renvoie
à l'attitude de l'homme politique qui migre d'un parti politique auquel
il appartient au moment de son élection vers un autre parti, pour des
intérêts personnels44.
§9. Cohabitation
La cohabitation est le fait de vivre ensemble, pour plusieurs
personnes, quel que soit leur sexe. Exemple : la colocation, C'est aussi la
situation d'un couple vivant ensemble sans être marié. Elle est
synonyme du : concubinage, et de l'union libre45.
§10. Cohabitation politique
La cohabitation politique désigne la situation de
coexistence d'un chef de l'Etat et d'un chef de gouvernement (Premier ministre)
appartenant à une majorité parlementaire qui lui est
politiquement opposée46.
42 Idem
43
www.wikipedia .org
44 Mathieu MAMIKI
KE'BONGO-BONGO, la transhumance politique, un mode d'action politique et un
virus dans le processus démocratique en Province orientale (RDC),
P.3
45
www.Larousse.fr
46 Dictionnaire Larousse
online
25
XI. PLAN DESCRIPTIF DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail s'articule
autour de trois chapitres dont chaque chapitre est subdivisé en sections
et sous-sections.
Le premier chapitre tournera autour de considérations
générales ;
Le deuxième chapitre portera sur la Présentation de
la République Démocratique du Congo ;
Et enfin, le troisième Chapitre analysera les enjeux, les
défis et les effets des regroupements politiques dans le processus
électoral en RDC
47 Willy MOLENGA, Cours de
Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017,
inédit.
26
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
Le présent chapitre constitue un point saillant de
notre recherche. L'objectif étant celui de scruter les notions
préliminaires sur les regroupements politiques lesquelles faciliteraient
l'appréhension globale du dernier chapitre. Il comprend trois sections
dont chacune est subdivisée en sous- sections, la première
section explore les modes de scrutin et la typologie des regroupements
politiques, la deuxième section est consacrée au cadre
légal en matière des alliances et coalitions politiques
c'est-à-dire à la législation congolaise en matière
de regroupements politiques, et enfin la troisième section fait un
aperçu historique des alliances et coalitions politiques de
1960-2018.
SECTION 1 : MODES DE SCRUTIN ET TYPOLOGIE DES
REGROUPEMENTS POLITIQUES
1.1. MODES DES SCRUTINS47
Le choix d'une ou d'une autre forme d'élection ne
soulève que des problèmes purement techniques, il s'agit
seulement de choisir une seule, compte tenu de la réalité
environnementale. C'est ainsi, qu'à ce sujet, les différentes
formes d'élection s'opposent. Il s'agit de : Système Majoritaire
; Système Proportionnel ou Représentation Proportionnelle ; et le
Système Mixte ou Hybride
L'adoption de l'un et l'autre système se fait sur base
des considérations politiques, et que ça peut s'appliquer sur
tous les niveaux c'est-à-dire aux élections
générales, présidentielles, législatives,
sénatoriales, provinciales, municipales etc...
1.1.1. SYSTEME MAJORITAIRE
Le scrutin majoritaire consiste à attribuer le
siège à pourvoir au candidat qui a obtenu le plus de voix.
concrètement, le pays est divisé en circonscriptions
électorales d'une taille équivalente (ex: communes, territoires,
villes, districts) et l'élection permet de choisir le candidat qui
obtient le plus grand nombre de suffrages exprimés dans chacune de ces
circonscription autrement dit ce système est caractérisé
par le fait que , le (s) candidat (s) arrivant à la tête est
élu, dans ce système il y'a des sous-systèmes
27
électoraux qui peuvent être utilisés
parallèlement, il s'agit de : scrutin majoritaire uninominal,
plurinominal, à un tour ou à deux tours.
A. LE SCRUTIN MAJORITAIRE DE LISTE, UNINOMINAL OU
FLURINOMINAL
? Le scrutin majoritaire uninominal
Le scrutin majoritaire est uninominal lorsque chaque
circonscription électorale ne vote que pour un seul nom.
? Le scrutin majoritaire plurinominal ou de
liste
Le scrutin majoritaire est plurinominal ou de liste lorsque
chaque circonscription électorale élit plusieurs candidats qui se
regroupent par liste. Un tel scrutin peut être bloqué ou
panaché : il est bloqué lorsque l'électeur doit voter pour
une liste entière sans la modifier ; il est panaché lorsque
l'électeur choisit parmi les candidats figurants sur la liste ceux qu'il
préfère (vote préférentiel), pouvant ainsi composer
son propre liste avec les noms qu'il trie sur les listes qui se
présentent, mais dans les limites du nombre de sièges à
pourvoir.
B. LE SCRUTIN MAJORITAIRE A UN TOUR ET A DEUX
TOURS ? Le scrutin majoritaire à un
tour
Le scrutin majorité à un tour ou à la
pluralité des voix appelé également système
majoritaire pur et simple c'est celui dans lequel est déclaré
élu le candidat arrivant en tête lors du tour unique, quel que
soit son avance sur ses concurrents.
? Le scrutin majoritaire à deux tours
C'est celui qui consiste en ce que pour être élu
au premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue des
suffrages exprimés c'est-à-dire la moitié des voix plus
une, faute de quoi il est procédé à un second tour de
scrutin, dit scrutin de ballotage, à l'issue duquel la majorité
relative suffit pour gagner.
28
1.1.2. SYSTEME PROPORTIONNEL OU REPRESENTATION
PROPORTIONNELLE
C'est un mode de scrutin dans lequel chaque parti politique
obtient dans chaque circonscription une représentation correspondant
à l'importance numérique des voix qu'il a obtenues.
Ce système a pour but :
D'assurer à chaque liste et parti un nombre de
siège proportionnel au pourcentage de ses suffrages ;
Elle suppose le scrutin de liste qui permet d'attribuer des
sièges à la fois à la majorité et la
minorité. Le système proportionnel ou de représentation
proportionnelle est simple mais son application est au contraire très
compliquée.
1.1.3. LE SYSTEME ELECTORAL MIXTE OU HYBRIDE
C'est à cause des conséquences naissant lors de
l'application de deux précédents systèmes, que fut
né le système mixte ou hybride.
En effet, ce système implique une combinaison d'un
scrutin majoritaire et d'un scrutin proportionnel. L'optique est alors de
combiner les avantages de scrutin majoritaire et proportionnel. Selon le type
de scrutin, on aurait tantôt à faire à un scrutin mixte
avec une logique d'abord proportionnelle ou à un scrutin mixte avec une
logique majoritaire.
1.2. TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS POLITIQUES48
Dans la plupart des régimes démocratiques, les
coalitions, les alliances sont permises et celles-ci se forment lorsqu'un seul
parti ou groupe politique n'a pas suffisamment d'appui politique au parlement,
dans au moins une des deux chambres dans un régime bicamériste
(la chambre haute, la chambre basse ou les deux), à la suite de
résultats électoraux.
Une coalition politique peut prendre différentes
formes, notamment :
? Une coalition électorale (ou en cartel),
par laquelle plusieurs partis présentent une candidature
commune à une élection ;
? Une coalition gouvernementale, par laquelle
plusieurs partis forment ensemble un gouvernement.
48 Lexique de Sciences Politiques/Portail de Sciences
Politiques online
29
SECTION 2 : CADRE LEGAL EN MATIERE DES ALLIANCES ET
COALITIONS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Les lois congolaises, dont la Constitution du 18
février 2006, s'appliquent aussi aux partis politiques. La loi
fondamentale qui consacre le principe de la gouvernance politique, organise les
compétitions électorales entre les partis et crée, de ce
fait, un espace politique concurrentiel des partis politiques qui peuvent
à tout moment recourir aux alliances et coalitions aux fins de
conquête ou d'exercice du pouvoir.
En RDC, comme dans tout Etat à régime
multipartiste, les alliances et coalitions politiques sont de deux ordres : les
alliances électorales et les alliances gouvernementales. Les
premières se constituent dans la perspective de la compétition
politique à travers les urnes et les secondes supposent une synergie
autour d'un programme commun de gouvernement. Leur constitution ou formation
soulève le problème de leur base juridique ; celle-ci devrait
éclairer leur fonctionnement.
2.1. LES TEXTES JURIDIQUES DE REFERENCE EN MATIERE
D'ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC
Les alliances et coalitions sont, en théorie et en
pratique, des procédés stratégiques imaginés par
les partis politiques soit pour conquérir le pouvoir, soit pour
l'exercer. La loi et les règlements dans ce cas déterminent les
conditions de l'exercice des libertés des acteurs et des structures en
la matière. Ce sont eux qui fixent les conditions et critères de
formation des alliances et des coalitions politiques. Il s'agit principalement
de :
? La Constitution de la République ;
? La loi sur les partis politiques ;
? Et La loi électorale ainsi que des règlements
de l'Assemblée nationale et de différentes assemblées
provinciales.
2.1.1. La Constitution du 18 février 2006
La Constitution du 18 février 2006 fixe les principes
de base du fonctionnement du système politique congolais dans son
ensemble en mettant un accent particulier sur les acteurs qui doivent animer le
système politique. Ce sont les articles 5, 6, 7 et 8 qui plantent le
décor de la vie politique démocratique en RDC
(souveraineté du peuple, régime de
30
l'électorat, le multipartisme politique, la
liberté d'expression et la concurrence politique, la pénalisation
du monopartisme ainsi que la sacralité de l'existence et du
fonctionnement de l'opposition).
2.1.2. La loi sur les partis politiques
La loi sur les partis politiques est une loi organique voulue
par l'article 6 de la Constitution de la République qui dispose que `les
partis politiques concourent à l'expression du suffrage, au renforcement
de la conscience nationale et à l'éducation civique. Ils se
forment et exercent librement leurs activités dans le respect de la loi,
de l'ordre public et des bonnes moeurs. Il s'agit notamment de la loi n°
04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis
politiques. Cette loi ne s'applique qu'aux partis politiques et laisse de
côté les regroupements politiques que ceux-ci créent ou
auxquels ils consentent d'adhérer librement. Le législateur a
délibérément exclu les regroupements politiques du champ
d'application de ladite loi.
En effet, ces regroupements sont, en réalité,
des associations ou des coalitions momentanées formées au
gré de la conjoncture politique, parfois sur base d'un simple protocole
d'accord. Leur vie est, par essence, des plus précaires, et, il ne
convient pas, par conséquent, de les assujettir à un formalisme
excessif et rigide au risque de les vider de leur pertinence. Dans l'esprit de
cette loi, les alliances et coalitions politiques sont
considérées plutôt comme des simples mécanismes,
stratégies, que comme des structures ou organisations à part
entière. La législation s'applique au producteur plutôt
qu'aux produits du fait de la contingence dans le positionnement des partis
politiques. C'est-à-dire, que le législateur a voulu laisser aux
partis politiques une marge de manoeuvre beaucoup plus grande dans la prise
d'initiatives et le choix des familles politiques auxquelles ils veulent
appartenir au gré des événements.
En d'autres termes, la loi n'érige pas l'alliance ou la
coalition en directive politique laissant ainsi aux partis de rempiler, de
mobiliser et de tout attraper si possible. Car c'est seulement lorsqu'ils ne le
peuvent pas qu'ils peuvent y recourir.
2.1.3. La loi électorale
Contrairement à la loi n° 04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques, la loi
électorale de 2006 et 2011 considère cependant le regroupement
politique comme une entité
31
autonome dans le contexte strict des élections. Les
articles 12, 13 et 14 sont clairs à ce sujet.
Le candidat se présente, hormis pour les scrutins
uninominaux, soit individuellement pour le candidat indépendant ; soit
sur la liste d'un parti politique ou d'un regroupement politique de la
circonscription électorale qu'il a indiquée dans sa
déclaration de candidature. Aux termes de cette loi, on entend par
liste, un document établi par les partis politiques ou regroupements
politiques comportant plusieurs noms de candidats ...
La même loi définit le regroupement politique
comme étant « une association créée par les partis
politiques légalement constitués en vue de conquérir et
d'exercer le pouvoir par voie démocratique ». La commission
électorale indépendante ainsi que l'autorité
administrative en sont immédiatement informés. Le principe de
l'information comme base de l'existence et de la reconnaissance des
regroupements politiques ne semble répondre qu'à une
nécessité protocolaire, c'est-à-dire, d'identification de
ces entités dérivées sur les listes électorales.
Ainsi entendu, la loi électorale n'énerve nullement celle portant
organisation et fonctionnement des partis politiques.
2.1.4. Les dispositions réglementaires
Les dispositions réglementaires sont prises dans le
cadre des institutions politiques nées des urnes. Les regroupements
prennent dans le cadre du jeu institutionnel, une connotation différente
devenant ainsi des organes au sein des assemblées nationales,
provinciales et locales. C'est le « mécanisme de groupes politiques
ou parlementaires ».
La compréhension et les missions de ces groupes sont
les mêmes dans ces différentes assemblées, mais, leur
taille varie d'une institution à une autre. Il s'agit, en effet, d'un
regroupement ou d'une association des élus constitué sur la base
des affinités ou d'opinions politiques durant la législature en
vue de défendre des intérêts qu'ils jugent
nécessaires, interdiction faite, des intérêts particuliers,
professionnels, locaux, claniques, tribaux ou ethniques, ou de tout autres
contraires à la Constitution, aux lois de la République, à
l'ordre public et aux bonnes moeurs. Tout élu d'un parti politique est
membre du groupe politique auquel appartient ce parti. Il ne peut faire partie
que d'un seul groupe. Ceux qui n'appartiennent à aucun groupe peuvent
s'apparenter à un groupe de leur choix, avec l'agrément du bureau
de ce groupe.
49 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences,
Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.5-6
32
En définitive, les alliances et les coalitions non
institutionnelles ne font pas l'objet d'une codification particulière en
République démocratique du Congo. Ces structures conjoncturelles,
informelles, sont considérées davantage comme des moyens
politiques plutôt que comme des acteurs à part entière du
jeu politique. Elles constituent, en effet, l'expression matérielle du
libéralisme politique souhaité par les participants au dialogue
inter congolais et consacré dans la constitution du 18 février
2006.
SECTION 3 : ETAT DES LIEUX DES REGROUPEMENTS POLITIQUES
EN RDC DE 1960-2018
Le jeu d'alliances et de coalisions est réellement une
constituante de l'histoire politique de la RDC du fait du multipartisme,
même si pendant des longues périodes, le pays a vécu sous
la coupe d'un régime monolithique, qui avait freiné l'élan
démocratique dans le pays. Car, à chaque fois que les
circonstances ont permis l'organisation des scrutins, les alliances entre
partis politiques se sont avérées indispensables voire
indépassables. Et il est devenu un lieu commun dans le contexte
politique congolais qu'aucune formation politique, quelle que soit sa taille ou
ses ressources ne pourrait envisager de se présenter seule ou de faire
cavalier seul, lors des échéances électorales ;
c'est-à-dire, de briguer en solitaire la conquête du pouvoir.
La scène politique congolaise est tellement mouvante
que la mobilité des acteurs politiques fait souvent bouger les lignes.
Les partis politiques congolais seraient confrontés à un mal de
croissance qui les prive de compétitivité d'une part, et de
l'autre, le défaut de culture politique et surtout de programmes
politiques affaiblit les arguments de compétitivité et
adhésion. On assiste en RDC à une recomposition politique
permanente et continue ; on va de mouvance en mouvance, à gauche comme
à droite. Depuis 1960, tous les gouvernements qui se sont
succédé de façon démocratique ou non ont
été et restent des gouvernements des regroupements politiques
c'est-à-dire des alliances ou de coalitions, répartis en six
périodes principales.
3.1. ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUE DE 1960-196549
Le jeune Etat congolais est né dans un contexte
politique polarisé mettant aux prises les « séparatistes
constitués fondamentalement des fédéralistes » et des
« unionistes qui étaient essentiellement unitaristes ». Les
50 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences,
Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.6-7
33
alliances entre partis politiques tournaient essentiellement
autour de la nature de l'Etat congolais (unitaire ou fédéral)
doublé d'un sentiment ethnique.
Les élections de mai 1960 ont donné lieu
à des alliances étonnantes ; au Katanga, la Balubakat
(association des Balubas du Katanga) s'était d'abord allié
à la Convention Nationale du Katanga (Conakat), puis à
l'idée d'un Congo uni à cause de l'exclusivité ethnique et
des accointances européennes de cette dernière. Au Kasaï,
l'Union Nationale Congolaise, parti des Lulua, fut dans une alliance avec le
Mouvement National Congolais/Lumumba (MNC/L) une protection contre la dominance
du Mouvement National Congolais/Kalonji MNC/K) et son caractère tribal
luba. A Léopoldville, c'est la rivalité du Parti Solidaire
Africain (PSA) et de l'Alliance des Bakongo (ABAKO) qui détermina en
grande partie l'attitude des deux partis, et c'est notamment le fait que le PSA
soupçonnait l'Abako d'intentions séparatistes qui l'amena
à se rallier aux partis appuyant l'idée d'un Congo unitaire.
L'unitarisme ayant pris de l'ascendant sur le
fédéralisme aux élections de 1960, cette tendance
politique a pris des dimensions affectives se rapportant sur des leaders
politiques. Et c'est autour des personnalités que se nouaient
désormais les alliances et coalitions. C'est à la suite
d'ailleurs de la confusion et d'épreuves ouvertes entre, d'un
côté, la majorité parlementaire de la Convention des
nationalistes congolais (CONACO) favorable au premier ministre sortant
Moïse Tshombe et, de l'autre côté, l'opposition
composée de députés du Front démocratique congolais
et supportant Evariste Kimba, nouveau premier ministre nommé par le
Président Kasa-Vubu en 1965 que, le Général
Joseph-Désiré Mobutu fera son coup d'état et va justifier
celui-ci par la menace d'une guerre civile nourrie par les ambitions
personnelles et mal gérées des politiciens.
3.2. ALLIANCES ET COALITIONS DE 1990-19975°
Mobutu instaura un régime de parti unique de 1965
à 1990 avant de permettre la réintroduction du multipartisme. A
l'occasion de la Conférence Nationale Souveraine les partis politiques
et les organisations de la société civile s'organisèrent
en plateformes politiques, autre nom de cartels ou alliances politiques. La
transition démocratique fut dominée par le principe
51 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences,
Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.7.
34
du « partage équitable et équilibré
» du pouvoir entre le cartel de l'opposition (union sacrée de
l'opposition et alliés, USORAL) et le cartel des partis de la mouvance
présidentielle constitué par les Forces politiques du conclave
(FPC).
L'émergence d'une opposition dite modérée
au sein de l'union sacrée de l'opposition libérale et
démocratique à partir de 1994 va occasionner un tri
latéralisation du jeu politique, permettant au Maréchal arbitre,
de désigner librement dans l'un de ces regroupements le coordonnateur
d'un gouvernement que l'on qualifiait désormais de « panier
à crabes ». Comme les élections démocratiques
n'eurent pas lieu durant cette longue transition vers la troisième
République il ne fut pas possible de tester la force politique de ces
alliances et coalitions politiques, la distribution du pouvoir ayant
relevé du pouvoir discrétionnaire du chef de l'Etat. Toutefois
cette géographie politique nationale offrait au chef de l'Etat la
possibilité d'opérer des reconfigurations des forces politiques
sur l'échiquier, par un recyclage non avoué de l'ancien
régime.
3.3. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2002-200651
Les forces politiques qui vont aux élections en 2006
sont d'origines politico-militaires ayant participé au dialogue
inter-congolais de Sun-City en Afrique du Sud. Ce sont des composantes
politico-militaires appelées à se transformer en partis
politiques et des entités qui tiendront lieu des coalitions politiques
formatrices d'un gouvernement négocié et dont le fonctionnement
des institutions n'obéira pas au principe de la séparation du
pouvoir.
Le gouvernement partagé ou de cohabitation provisoire
(1 président + 4 vice-présidents) 1+4 issu du dialogue
inter-congolais a reposé par contre sur un principe de cohabitation.
Toutes les sensibilités politiques armées et non armées y
compris la société civile ont été incluses dans les
institutions sur la base des quotas négociés. A la tête de
ce gouvernement se trouvait un collège présidentiel dont chaque
membre délégué par sa composante avait la charge d'une
commission spécifique. Le président de la république avait
le devoir au regard de l'article 80 de la Constitution de développer un
leadership responsable. Seule l'UDPS a renoncé unilatéralement
à faire
35
partie de ce gouvernement et même de participer au
processus électoral organisé par ce gouvernement en 2005 et
2006.
3.4. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2006-201152
Les élections de 2006 - censées mettre un terme
à la plus longue transition politique sur le continent et inaugurer la
troisième République - ont été organisées
sur la base des principes établis par la constitution du 18
février 2006. La principale innovation de cette loi fondamentale est
l'accès au jeu ou à la concurrence politique accordé aux
personnes sans attaches politiques appelées « indépendants
». Le régime électoral prévoyait en effet un suffrage
universel direct dans lequel le président de la république serait
élu à la majorité absolue au premier tour, et à
défaut, on procédait à un second tour dans les quinze
jours suivant la proclamation des résultats. Le mode de scrutin ainsi
que les conditions d'éligibilité pour d'autres fonctions
électives devaient être fixés par la loi
électorale.
Deux grandes alliances se sont constituées au premier
tour de ces élections couplées (présidentielles et
législatives) qui se sont tenues le 30 juillet 2006 : L'Alliance de la
Majorité Présidentielle (AMP) créée officiellement
le 24 juin 2006 dominée par le PPRD (Parti du Peuple pour la
Reconstruction et la Démocratie) et le Regroupement des Nationalistes
Congolais (RENACO) chapeautée par le MLC (mouvement de libération
du Congo) de Jean Pierre Bemba. Aucun candidat sur les 33 retenus n'a pu
obtenir la majorité absolue à l'issue du vote. Suivant les
résultats publiés par la Commission électorale
Indépendante (CEI) le 20 août 2006 : Kabila (44,8%), Bemba
(20,0%), Gizenga (13,0%), Zanga Mobutu (4,8%) et Oscar Kashala (3,5%). Aucun
autre candidat ne franchit la barre de 2%. L'AMP plus le Parti lumumbiste
unifié (Palu) et l'Union de mobutistes (l'Udemo) a pu cependant disposer
de la majorité absolue à l'Assemblée nationale soit 338
sièges sur les 500 qui étaient à pourvoir.
L'intermède entre les deux tours a été
l'occasion de nouer des alliances et de reconfigurer l'espace politique. Ainsi
par la déclaration du 19 septembre 2006, le Palu a apporté son
soutien à Joseph Kabila. La signature officielle de l'accord AMP-Palu
est intervenue le 30 septembre 2006. La sortie de l'« Union pour la Nation
», plate-forme de soutien à Jean-Pierre Bemba, a eu lieu le 23
septembre.
52P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI
TSHIMANGA, Op. Cit. P.8.
36
Le 16 octobre 2006 l'AMP signe un protocole d'accord avec
l'Udemo de François Joseph Nzanga Mobutu. Le second tour de
l'élection présidentielle couplée aux législatives
provinciales eut lieu le 23 octobre 2006.
La publication des résultats le 15 novembre 2006 donna
pour vainqueur Joseph Kabila (58,05%) contre 41,95% pour Bemba Gombo. En
déclarant non fondée la requête du MLC, la cour
suprême de justice a confirmé le résultat dans son verdict
du 27 novembre 2006. Sur les 632 sièges à pourvoir dans les
Assemblées provinciales, l'AMP qui a bénéficié des
nouveaux ralliements depuis les scrutins du 30 juillet 2006 obtint 259
sièges (dont 132 pour le PPRD) contre 182 sièges pour l'UN (dont
104 pour le MLC). Et pour l'élection des sénateurs
organisés peu de temps après, l'AMP a obtenu 58 sièges sur
les 108 à pourvoir (De Villers 2009).
Suivant les clauses d'un accord extraparlementaire d'alliance
électorale au second tour, la primature fut dès lors
confiée au Palu, Cet accord scella les équilibres institutionnels
instables et ne permit qu'imparfaitement la consolidation de la
démocratie et le respect de la séparation du pouvoir.
3.5. APRES 2011
Les élections de novembre 2011 ont connu une ambiance
particulièrement chaude en amont et en aval. La surchauffe
observée était la conséquence de la précipitation,
de l'improvisation, de l'intransigeance et de la méfiance qui ont
caractérisé les parties prenantes au processus électoral
et particulièrement les partis politiques. C'est la révision de
l'article 71 de la Constitution qui a le plus posé problèmes
d'autant plus qu'il consistait au changement du mode de scrutin pour
l'élection du président de la république.
Du suffrage majoritaire à deux tours, le
président de la république devrait désormais être
élu à la majorité simple. Ce qui modifiait
complètement le jeu politique par rapport à 2006. La
problématique du contexte s'associait à celui des acteurs car, si
l'AMP a renouvelé son attachement à Joseph Kabila, l'opposition a
vu émerger d'autres acteurs que ceux qui l'ont représentée
aux échéances précédentes. Etienne Tshisekedi de
l'UDPS et Vital Kamhere de l'UNC ont remplacé Jean Pierre Bemba en
détention à la Haye par la Cour International Pénal. Une
redistribution des cartes s'est opérée dans les deux camps.
37
L'opposition politique congolaise n'a pas réussi dans
ses tentatives de vouloir présenter un candidat unique à la
présidentielle du 28 novembre 2011.
Deux camps se sont nettement constitués : l'aile «
Fatima »et l'aile « Sulutani ». La première s'est
formée autour du leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi,
considéré comme figure de prouesse de l'opposition politique
congolaise ; et l'autre camp a été fortement dominé par
Vital Kamhere, président national de l'UNC et ancien membre de la
majorité présidentielle.
Le point commun entre tous ces regroupements de l'opposition
aura été sans doute leur hostilité au régime de
Kabila. L'opposition a fait de la bonne gouvernance son crédo, estimant
unanimement que la gouvernance a été lamentable durant ce premier
quinquennat de la troisième République. Le changement
était, à leur entendement, tributaire de l'alternance
impérative au sommet de l'Etat.
La majorité de son côté s'est faite de
plus en plus centrifuge. Il s'est dégagé une nette volonté
de certains alliés comme le parti du peuple pour la reconstruction et la
démocratie (PPRD), l'alliance pour le renouveau du Congo (ARC) et bien
d'autres partis de faire cavalier seuls. Le Palu qui a fait sensation en 2006
était en perte de vitesse et risquait à tout moment de basculer
dans une crise d'identité du fait de la sénilité de son
leader. Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Kisangani
Mouvement de Libération (RCD-KM) a tout simplement fait défection
et l'UDEMO s'est retrouvé pratiquement en cessation
d'activités.
L'alliance a été traversée par plusieurs
scandales et a été remplacée par une nouvelle structure
dénommée Majorité Présidentielle (MP). Les
résultats chiffrés et provisoires publiés par la
Commission Electorale nationale et Indépendante se présentaient
comme suit :
Nombre total d'électeurs
|
32.024.640
|
Nombre total de votants
|
18.911.572
|
Taux de participation
|
58,81%
|
Bulletins blancs ou nuls
|
768.468
|
Nombre total de bureaux de vote
|
63.865
|
Nombre total de bureaux de vote compilés
|
60.417
|
Taux de compilation
|
94,60%
|
Suffrages exprimés
|
18.143.104
|
Source : CENI 2011
53
www.wikipedia.org/résultats
des élections présidentielles de 2018 en RDC, Consulté
mercredi, le 20 Mars 2020, à 19h32'
38
Les suffrages obtenus par les candidats étaient
les suivants :
TABLEAU DES SUFFRAGES EXPRIMES
|
N°
|
CANDIDAT
|
VOIX
|
%
|
1
|
Andeka Djamba jean
|
128.820
|
0,71%
|
2
|
Bombole Intole Adam
|
126.623
|
0,70%
|
3
|
Kabila Kabange Joseph
|
8.880.944
|
48,95%
|
4
|
Kakesa Malela François Nicephore
|
78.151
|
0,43%
|
5
|
Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Vital
|
1 .403.372
|
7,74%
|
6
|
Kashala Lukumuena Oscar
|
72.260
|
0,40%
|
7
|
Kengo Wa Dondo Léon
|
898.362
|
4,95%
|
8
|
Mbusa Nyamwisi Antipas
|
311.787
|
1,72%
|
9
|
Mobutu Nzanga Ngbangawe François Joseph
|
285.273
|
1,57%
|
10
|
Mukendi Kamana Josué Alex
|
78.151
|
0,43%
|
11
|
Tshisekedi Wa Mulumba Etienne
|
5 .864 .775
|
32, 33%
|
Source: Commission électorale nationale
indépendante septembre 2011 3.6. ALLIANCES ET COALITIONS DE
201853
L'élection présidentielle congolaise de 2018 a
lieu le 30 décembre 2018 en République démocratique du
Congo (RDC) en même temps que les législatives et les
provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette
élection est régentée par trois grandes coalitions : le
Front commun pour le Congo (FCC), le Cap pour le Changement (Cash), et la
plateforme Lamuka. Elle donne un successeur à Joseph Kabila, qui
occupé le poste de président de la République
démocratique du Congo depuis 2001.
La campagne électorale fut dominée par
l'affrontement entre trois candidats : Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin
désigné de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, fils du
candidat malheureux au second tour de la présidentielle
précédente Etienne Tshisekedi (2011) ainsi que le candidat commun
d'une partie de l'opposition, Martin Fayulu.
Avec un peu plus de 38 % des suffrages selon les résultats
provisoires, Félix Tshisekedi devance Martin Fayulu, qui en recueille
près de 35 %. Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du parti du
président sortant termine sur la troisième marche du podium avec
23 %.
39
Résultat de l'élection
présidentielle du 30/12/2018
CORPS ELECTORAL ET RESULTATS
|
INSCRITS
|
38.542.138
|
|
|
VOTANTS
|
18.329.318
|
|
|
DENOMINATION DU CANDIDAT
|
NOMBRE OBTENUS
|
DE
|
VOIX
|
%
|
Félix Tshisekedi Tshilombo Antoine (Cash)
|
7.051.013
|
|
|
38,
57%
|
Martin Fayulu Madidi (Lamuka)
|
6.366.732
|
|
|
34,83%
|
Emmanuel Ramazani Shadary (FCC)
|
4.357.359
|
|
|
23,84%
|
Source : Commission Electorale Nationale Indépendante
Dès l'annonce des résultats, ceux-ci sont
vivement contestés par Martin Fayulu, la Conférence
épiscopale du Congo annonçant par ailleurs que ces derniers ne
correspondent pas aux résultats collectés par ses 40.000
observateurs sur le terrain. Une fuite de documents de la Commission
électorale nationale indépendante (CENI) vient le 15 janvier
corréler ces affirmations.
Entre temps, les résultats des législatives sont
proclamés en avance, donnant une très large majorité des
deux tiers à la coalition du gouvernement sortant, le Front commun pour
le Congo, augurant une cohabitation rendant caduc l'alternance.
Le gouvernement est accusé d'avoir, devant
l'impossibilité de faire élire son candidat, choisi de faire
gagner le candidat de l'opposition le moins hostile au régime. Un accord
aurait ainsi été conclu entre Tshisekedi et Kabila, attribuant au
premier la présidence, et au second le contrôle du gouvernement et
de plusieurs secteurs régaliens via une main mise sur l'Assemblée
nationale et celles provinciales. Le contrôle de ces dernières,
dont les membres procèdent à l'élection trois mois plus
tard d'un Sénat acquis au président sortant permet à
Joseph Kabila, sénateur à vie, de conserver une grande partie du
pouvoir.
En janvier 2019, après rejet des recours, Felix Tshisekedi
est proclamé vainqueur de l'élection présidentielle par la
Cour constitutionnelle, et prête serment. Il devient ainsi le
cinquième président du pays, et le premier à
accéder au pouvoir par le biais d'une alternance pacifique.
40
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ce deuxième chapitre est dédié à
la présentation du champ d'investigation sur le cadre :
géographique, démographique, politique, économique, social
et historique du découpage.
La République Démocratique du Congo, RDC en
sigle, est un pays d'Afrique centrale ; situé au centre du continent
Africain. Elle a connu quatre dénominations au cours de son histoire,
Etat Indépendant du Congo (avant 1908), Congo Belge (1908-1960),
République Démocratique du Congo (1960-1971), Zaïre
(1971-1997), puis elle est redevenue République Démocratique du
Congo (1997 jusqu'à ce jour)
SECTION 1 : CADRE GEOGRAPHIQUE54
Presque enclavée, la République
Démocratique du Congo, avec ses 2.345 .410 km2, est le
deuxième plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie. Elle
est environ 33 fois plus grande que le Benelux et quatre fois plus que la
France, quatre-vingt fois plus grande que la Belgique et de superficie
légèrement inférieure au quart de celle des Etats-Unis.
Elle est occupée en grande partie par le bassin du Congo et de ses
affluents. Par sa superficie, elle occupe la 11è place au
monde.
1.1. Structure du territoire
Elle partage sa frontière avec neuf pays d'Afrique, la
RDC est limitée au nord par la République centrafricaine et le
Soudan du Sud, à l'est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la
Tanzanie, au sud par la Zambie et l'Angola et à l'ouest, par l'enclave
angolaise de Cabinda, la République du Congo (Congo-Brazzaville) et une
quarantaine de kilomètres de côte atlantique la limite.
À l'est, la frontière suit l'axe tectonique de
ses grands lacs sur une longueur de 1.400 km dans une direction à peu
près nord-sud. Avec l'Ouganda, la limite est marquée par le lac
Albert, la rivière Lubirihia, le Ruwenzori et le lac Edouard ; avec le
Rwanda par le lac Kivu, avec le Burundi par le Ruzizi et le nord du lac
Tanganyika ; avec la Tanzanie par les 600 km du lac Tanganyika ; enfin avec la
Zambie par le lac Moero et le Luapula. À l'Ouest, le fleuve Congo le
départage de la République du Congo.
54
www.wikipedia.org/résultats,
Consulté mardi, le 10 Mars 2020, à 10h15'
41
1.2. Relief et géomorphologie
Le relief de la République Démocratique du Congo
est nettement caractérisé par la cuvette centrale et une immense
dépression, drainée par le fleuve Congo et ses affluents. Elle a
une altitude moyenne de 400 m ; son point le plus bas (340 m) est situé
dans la région des lacs Tumba et Mai-Ndombe. Des plaines et plateaux
étagés la raccordent au bourrelet périphérique.
Celui-ci ne dépasse pas 600 m sur son rebord nord ; il atteint 1.000 m
dans les monts de Cristal (mayumbe) parallèles à la côte
atlantique en aval de Kinshasa. Bien que peu élevés, ces monts
constituent un obstacle majeur à l'écoulement du fleuve qui y a
creusé un passage étroit en y formant trente-deux chutes et
rapides.
Plutôt étroite, la plaine côtière
est formée par l'estuaire du Congo et les terres alluviales
déposées par ce fleuve, le deuxième d'Afrique par la
longueur. L'énorme territoire congolais ne communique avec
l'océan Atlantique que par cet étroit couloir d'à peu
près 40 km de large. Cette zone s'élève progressivement
vers l'est. Sur le plan géologique, on note une prédominance de
roches gréseuses et calcaires. Elles ont été
abandonnées par la mer.
À l'Est, d'importantes chaînes montagneuses ou de
puissants massifs montagneux le long de grands lacs d'Afrique notamment : lacs
Tanganyika, Kivu, Edouard et Albert - constituent la bordure occidentale. En
raison de séisme et de guerre, ce coin de la RDC est moins peuplé
que d'autres. Cette partie montagneuse continue vers le Sud-Est du pays avec
des montagnes, comme l'Ougoma, les Virunga le long de la frontière
rwandaise dont certains sommets atteignent de 3.100 à 4.500 m.
Dans la même partie sud-est, on dénombre de
bourrelet périphérique s'élevant au-dessus de 1.000 m,
d'une part entre les rivières Kwango et Kwilu, d'autre part au sud du
Katanga où les monts Kundelungu, à l'ouest du lac Moéro,
atteignent 1.600 m.
1.3. Hydrologie
? Le fleuve Congo et ses affluents
Avec ses 4.700 km de longueur, avec un débit de 50.000
m3/s, avec son bassin vaste de 3,80 millions de km2, le
fleuve Congo est après le Nil le deuxième fleuve le plus long
d'Afrique, le fleuve d'Afrique le plus important
42
par son débit et le deuxième fleuve du monde
après l'Amazone ayant le plus grand bassin.
En effet, son débit varie de 1 à 3 tandis que
celui de l'Amazone varie de 1 à 200. Le fleuve Congo a une importance
économique considérable, dans ce sens il fournit du poisson et de
l'électricité, mais il constitue une voie de communication
indispensable. Avec ses affluents, il forme 14.166 km de voies navigables. Il
prend sa source dans le sud du Katanga, dans le village de Musofi (à
kipushi) à une altitude de 1.435 m et porte le nom de Lualaba
jusqu'à Kisangani. Il se déverse dans l'océan par un large
estuaire et sa puissance est telle qu'on reconnaît ses eaux
jusqu'à 45 km en plein océan.
? Les lacs
Les principaux lacs de la RDC sont répartis en trois
groupes : les Lacs de montagnes, particulièrement très
poissonneux, sont : le lac Albert, le lac Tanganyika, le lac Kivu, le lac
Edouard ; les lacs de plateaux : le lac Moero et le lac Bangwelo ; les Lacs
résiduels : les lacs Tumba, Mai-Ndombe, Munkamba et Fwa. En RDC, Il
existe de nombreux autres lacs, mais de moindre importance.
1.4. Climat
La République Démocratique du Congo
bénéficie, généralement, de deux saisons,
c'est-à-dire sèche et pluie. La répartition des saisons ne
se répartit pas de la même façon dans tout le territoire et
n'est ni égale en termes de durée. Dans la partie nord du pays,
les saisons de pluies durent du mois d'avril à la fin du mois de juin et
du mois de septembre à la fin du mois d'octobre. Les saisons
sèches durent de début novembre à fin mars (grande saison
sèche) et de début juillet à fin août (petite saison
sèche). Au sud de l'Équateur, le rythme des saisons est
exactement inversé. Dans les régions montagneuses de l'est, les
deux saisons sèches ne durent qu'un mois, en janvier et en juillet. Dans
le sud et le sud-est du Katanga, la saison des pluies commence à la
mi-octobre et se prolonge jusqu'à la mi-mai. Dans le Nord- Katanga et le
Sud- Kasaï, les pluies commencent début octobre pour cesser fin
avril, mais une petite saison sèche s'intercale au mois de janvier. Ce
grand pays au coeur de l'Afrique comprend trois climats : le climat
équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.
43
1.5. Faune et flore
Les écosystèmes de la République
Démocratique du Congo sont riches et variés. La faune naturelle
congolaise est riche en espèces diverses, adaptées chacune aux
conditions climatiques et floristiques. Certaines espèces se rencontrent
dans tous les milieux. Presque tous les grands animaux africains existent dans
ses réserves, cette faune remarquable comprend beaucoup d'espèces
de grande et même de très grande taille, telles que
l'éléphant africain (le plus grand des mammifères
terrestres actuels), la girafe (le plus haut des animaux) et le gorille (le
plus grand de tous les primates). Les mammifères sont
représentés en République Démocratique du Congo par
un si grand nombre de formes qu'il est peu probable de trouver dans le monde
entier une région qui, sous ce rapport, pourrait égaler ce pays.
Sur plus ou moins trois cents genres, on estime qu'environ deux tiers de ces
genres constituent la faune mammalienne du Congo.
De plus, cette faune s'avère exceptionnelle du fait
qu'elle se révèle être un refuge pour certaines
espèces disparues en dehors de ses frontières, principalement
à la suite de la destruction de la forêt primitive qui,
heureusement, recouvre encore une grande partie de son territoire ; l'okapi
doit être cité le premier au nombre des espèces ainsi
conservées. Okapi et Paon du Congo constituent des espèces
endémiques, connues seulement au Congo.
La forêt congolaise est peuplée par les gorilles,
les singes de tout genre (les chimpanzés, les bonobos...), les sangliers
phacochères, potamochères ou hylochères, les chats
sauvages, les ruminants tels que buffles rouges, les antilopes de forêt,
l'okapi, l'éléphant de forêt et de marécages, les
hippopotames, les rhinocéros ainsi que par des serpents des bois, des
oiseaux dont certains se distinguent par la beauté de leur plumage ou
celle de leur chant. Et comme tous les pays chauds, la République
Démocratique du Congo compte d'innombrables variétés
d'insectes. Certains sont, malheureusement, nuisibles dans la mesure où
ils sont vecteurs ou transporteurs de maladies tropicales dangereuses.
Dans la savane et la forêt claire congolaise, on y
rencontre des animaux de grande taille, c'est-à-dire les herbivores et
les carnassiers. Ce domaine couvre des grands herbivores (buffles noirs,
antilopes, girafes, éléphants, zèbres) qui y vivent en
bandes ou en troupeaux et des carnassiers tels que le lion, le léopard,
guépard, le chacal, la civette, l'hyène vivant
44
isolés ou en petits groupes ayant chacun son terrain de
chasse. La faune et la flore de la République Démocratique du
Congo regroupent 95 % des variétés des crocodiles
rencontrés sur tout le continent africain.
La flore et la faune y sont d'une variété
inimaginable. Ainsi, on a dénombré en RDC entre 8.000 et 10.000
sortes de plantes. Parmi les quelques 600 arbres répertoriés, il
en est plusieurs qui fournissent un bois d'oeuvre à haute valeur
commerciale (acajou, ébène, wengé, iroko...) Dans ce type
de forêt, la végétation est structurée
verticalement. Malgré l'attention particulière de
l'autorité publique pour la protection de la nature, la forêt est
de plus en plus menacée par les activités sylvicoles. Dans les
zones où les arbres ont été abattus, elle a d'ailleurs
cédé la place à la forêt secondaire, une formation
beaucoup moins riche en espèces végétales.
1.6. Environnement
La République Démocratique du Congo est un pays
intact, où la nature est respectée depuis toujours d'abord par
une espèce de protection naturelle, et aussi par des mesures juridiques
et un gardiennant. Cependant, en réalité, depuis la
deuxième guerre du Congo, le principal problème de la faune
congolaise est d'être victime du braconnage.
Les transports en commun sont moins développés
en République Démocratique du Congo à cause des
problèmes économiques. Les industries sont moins
développées et peu nombreuses. Les quelques entreprises qui
existent sont dans leur période de carence.
De ce fait, l'environnement congolais n'est pas fragile ni
pollué. Au Congo, une prise de conscience écologique n'est pas
développée et la République n'est pas pour l'instant
sensible aux questions environnementales. De manière
générale, la République Démocratique du Congo ne
court pas le risque de séisme, sauf à l'est où le
séisme frappe quelquefois. Le risque y est très moyen. Le
séisme le plus récent est celui du 5 novembre 2005 qui s'est
produit dans le Lac Tanganyika de magnitude 6,8.
1.7. Parcs
Elle compte sept parcs nationaux : Virunga, Kahuzi-biega,
Garamba, Salonga, Upemba, Kundelungu, Maîko. Avec le réserve de
faune à okapis et le parc marin, ils couvrent plus de 90.000
km2 et permettent de préserver plusieurs centaines
d'espèces en danger dont les gorilles de montagne, les rhinocéros
blancs, les chimpanzés, les bonobos, les paons congolais), les
45
lamantins, les tortures marines, etc. Ces parcs constituent
une protection majeure de la biodiversité et un atout
considérable dans le développement de l'écotourisme en
République Démocratique du Congo.
1.8. Savane boisée
La République Démocratique du Congo occupe le
3ème rang mondial et la 1ère place en Afrique en ce qui concerne
la surface boisée. Elle occupe la partie la plus humide de la zone
tropicale et l'encercle presque entièrement.
1.9. Savane herbeuse
Elle se localise au fur et à mesure qu'on
s'éloigne de la forêt et de l'équateur vers le Nord-Est et
le Sud-Est, la savane se transforme en brousse et la végétation
s'éclaircit. De hautes herbes (3 à 4 m) s'étendent
à perte de vue. La monotonie est coupée par quelques arbustes de
petites tailles. Cela est dû au climat, mais aussi au relief. En terrain
plat, on rencontre des savanes arborées (étendues herbeuses
parsemées de bouquets d'arbres) où le temps est continuellement
brumeux.
Chaque année des centaines de km2 sont la
proie de feux de brousse qui mettent en fuite le gibier que guettent des
chasseurs. La savane et la brousse congolaise sont le domaine des herbivores :
éléphants, antilopes, buffles et autres ; et les grands
carnassiers, principalement le lion y règnent en maître.
SECTION 2: CADRE DEMOGRAPHIQUE55
2.1. POPULATION
SITUATION HUMAINE
|
Population
|
89.762.749 habitants (2017)
|
Densité
|
38,27 habitants/km2
|
Taux de croissance
|
3,3%/an (2015)
|
Taux de natalité
|
43,69% (2015)
|
Indice de fécondité
|
6,45 enfants/femme
|
Taux de mortalité
|
13,27% (2015)
|
Taux de mortalité infantile
|
88,62% (2015)
|
Taux d'an alphabétisation
|
63,83% (2015)
|
Espérance de vie
|
Hommes: 49 ans/femmes: 55 ans
|
55
www.congo-autrement.com,
Consulté dimanche, le 15 Mars 2020, à 20h35'
46
2.2. LANGUES
La République Démocratique du Congo compte
environ 250 langues parlées au pays dont 90% sont des langues bantoues.
Parmi ces dernières le français est la langue officielle et
seulement quatre langues congolaises ont le statut des langues nationales. Il
s'agit notamment : du swahili, qui est parlé à l'est, dans les
provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Tanganyika, Nord-Kivu,
Sud-Kivu, Maniema, le Lingala dans la province de l'Equateur et la ville de
Kinshasa etc., le kikongo est parlé dans la province de Bandundu et du
Kongo-Centrale et enfin le Tshiluba est parlé dans les trois provinces
du Kasaï et au nord du grand Katanga.
2.3. RELIGION
La religion en RDC, le catholique occupe 50% devançant
les protestants 20%, les fidèles d'églises indépendantes
dont l'Eglise Kimbanguiste 10% et les adeptes des religions traditionnelles 10%
et les musulmans 10%.
2.4. ETHNIE
La République Démocratique du Congo est
hétérogène sur le plan : ethnique, culturel et
linguistique, on distingue cinq principaux groupes :
Les soudanais, il occupe le nord du Congo, dans les
territoires de l'Ubangi, l'Uélé, Kibali, Ituri, les soudanais
seraient des envahisseurs récents. Ils arrivent en RDC après les
bantous et les pygmées. Ils parlent les langues à tendance
monosyllabique et à la prédominance cosmétique.
Les Bantous c'est le groupe qui occupe presque toute la RDC,
les bantous parlent les langues agglutinantes à suffixe et
préfixe. Ils sont formés par des tribus ou ethnies que nous
pouvons citer : les lunda, les Balubas, les Mongo, Bayeke, les Bayanji, etc.
Les pygmées semblent représenter la plus
ancienne couche de terrains de la population congolaise. Ils vivent en petit
groupes dans la forêt, dans le territoire de Kibali, Ituri, Tshuapa,
Kivu, Sankuru, lac Léopold II et au Tanganyika. Les hamites sont les
populations poste de l'est du Congo, ce sont les bashi, le behema. Les
nilotiques sont représentés par quelques peuple du Nord-Est du
Congo et du Kivu ce sont les Alus, les kuakua et les Tutsis.
47
SECTION 3: CADRE POLITIQUE56
Le pays se remet encore d'une série de conflits qui ont
éclaté dans les années 1990. Après plusieurs
reports des élections présidentielles, Félix Antoine
Tshisekedi Tshilombo, fils de l'opposant historique de la RDC, Etienne
Tshisekedi, a remporté le scrutin de décembre 2018,
succédant à Joseph Kabila qui dirigeait le pays depuis 18 ans.
Section 4 : CADRE ECONOMIQUE57
Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance
économique a ralenti à 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des
cours des matières premières, notamment du cobalt et du cuivre
qui représentent plus de 80 % des exportations de la RDC.
La pandémie de coronavirus (COVID-19) devrait
entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020 en
raison de la baisse des exportations due à la mauvaise conjoncture
mondiale. Mais la reprise progressive de l'activité économique
mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula devraient
permettre un rebond de la croissance économique à 4,5 % en
2022.
Le déficit budgétaire est passé d'un
quasi-équilibre en 2018 à un déficit de 2 % du PIB en
2019, en raison de la hausse des dépenses et de la stagnation des
recettes. Les dépenses publiques supplémentaires ont notamment
soutenu l'augmentation des salaires de la fonction publique, le programme de la
gratuité de l'éducation de base et des projets d'infrastructure.
La baisse des recettes fiscales tient en partie à la faiblesse du
recouvrement de l'impôt sur le revenu des entreprises, surtout dans le
secteur minier.
Le risque d'endettement reste modéré selon les
dernières estimations de soutenabilité. Mais le niveau
relativement bas des recettes limite la marge de manoeuvre du gouvernement pour
mettre en place des politiques budgétaires visant à affronter la
pandémie de Covid-19.
Le déficit du compte courant s'est creusé
à 4,2 % du PIB en 2019, contre 3,6 % du PIB en 2018, reflétant la
détérioration des termes de l'échange et une baisse du
volume des exportations. Les entrées de capitaux et autres flux
financiers en 2019, y compris les investissements directs
56
www.congo-autrement.com,
Consulté lundi, le 30 Mars 2020, à 12h00'
57
www.banquemondiale.org,
Consulté lundi, le 30 Mars 2020, à 21h45'
48
étrangers (IDE), ont contribué à
préserver les réserves officielles, à limiter la
dépréciation du franc congolais et à contenir
l'inflation.
La RDC a lancé des réformes visant à
renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et
améliorer le climat des affaires mais elle reste classée 184 sur
190 pays dans le rapport Doing Business 2019 sur la règlementation des
affaires et doit relever de nombreux défis pour attirer les
investisseurs dans des secteurs clés.
4.1. Ressources naturelles.
La production minière, a joué un rôle
important dans la gestion économique de la République
Démocratique du Congo durant l'époque coloniale et après
l'indépendance jusqu'à la fin des années 1980.
En effet, le sous-sol de la RDC est compté parmi les
plus riches au monde au regard de la géologie et de la
minéralogie. Etant donné cet avantage naturel, la
défaillance de l'économie de la RDC est
généralement attribuée à la «
malédiction des ressources naturelles ».
Elle possède des gisements contenant une cinquantaine
de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces derniers est
exploitée : le cuivre, le cobalt, l'argent, l'uranium (par Areva), le
plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l'or, l'étain, le
tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le
coltan. La République Démocratique du Congo extrait
également de son sous-sol des diamants. Les réserves sont
très importantes, ainsi le pays possède la deuxième
réserve mondiale en cuivre avec 10 % du total recensé sur la
planète et surtout les plus importantes réserves de cobalt
(près de 50 %). Les recettes d'exportations atteignaient en 1990 environ
un milliard de dollars américains. Les principales exploitations de
cuivre (un tiers des réserves mondiales sont régies par une
entreprise publique, la Gécamines (ancienne Union minière du Haut
Katanga) La production de la Gécamines a continué de baisser au
cours des années 2.000, en raison de la morosité du marché
du cuivre.
Avec une production annuelle d'environ 90.000 tonnes (2019),
la RDC représente plus de la moitié de la production mondiale de
cobalt. Mutanda, la plus grosse mine au monde de minerais contenant du cobalt
se trouve en RDC. L'entreprise anglo-suisse Glencore en extrait plus de 42.000
tonnes.
49
4.2. Secteur Industriel
Le secteur secondaire est très peu
développé et caractérisé par une forte
présence de l'État, marginalisant ainsi le secteur privé.
La plupart des sociétés sont publiques ou à participation
mixte, avec souvent une participation majoritaire de l'Etat. Malgré le
processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'Etat reste le
principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques
comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le
transport et le bâtiment
4.3. Secteur agricole
Avec 80 millions d'hectares de terres cultivables, le Congo
pourrait nourrir près d'un tiers de la population mondiale. Les
exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 % du PIB en 2006,
contre 40 % en 1960. Jadis florissant, avec une production plus réduite,
le secteur agricole aujourd'hui de la RDC totalement paralysé
connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la
population congolaise à vivre en insécurité alimentaire,
les importations de denrées alimentaires (produits de première
nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente
baissent.
La production s'est en effet réduite depuis quelques
années à des activités de subsistance malgré des
conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables
bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans
l'année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles
dont 10 % seulement sont mises en valeur). Ce problème sectoriel,
partiellement lié à la faiblesse de la productivité,
relève de problèmes d'accès au marché,
d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre
agricole (à la suite des conflits et aux maladies endémiques) et
des semences de qualité, de l'utilisation de techniques
inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats.
Cependant, l'agriculture reste le principal secteur de
l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997. Les principales
productions exportées sont le café, l'huile de palme, le
caoutchouc, le coton, le sucre, le thé, et le cacao tandis les cultures
vivrières concernent essentiellement le manioc, la banane plantain, le
maïs, l'arachide, et le riz. En 1996, l'agriculture occupait 66 % de la
population active.
50
4.4. Elevage
L'élevage, dont les capacités potentielles
varient entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6
à 1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité
du gouvernement. Il est peu développé en République
Démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui
ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une
grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et
la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé,
sévit à l'état endémique dans la plupart des
régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du
sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le
bétail y aurait été introduit par des populations tutsies
venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des
populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares
ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant
rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins
vétérinaires sont peu pratiqués.
4.5. Energie
4.5.1. Les Barrages d'Inga et fleuve Congo.
La riche hydrographie de la RDC lui confère un
potentiel hydroélectrique estimé à 100.000 MW, soit 13 %
du potentiel hydroélectrique mondial. La puissance installée
totale est évaluée actuellement à 2.516 MW, soit 2,5 % du
potentiel total pour une production moyenne possible de 14.500 GWh. La
production effective n'est actuellement que de 6.000 à 7.000 GWh.
L'hydroélectricité représente 96 % de la production
d'électricité, les 4 % restants étant fourni par des
centrales thermiques de faible puissance situées, pour la plupart, dans
des zones isolées.
Les barrages d'Inga, sur le fleuve Congo, sont la principale
source de production d'énergie hydroélectrique. Cet ensemble
comprend aujourd'hui deux centrales ayant une puissance totale de 1.775 MW :
Inga I avec 6 groupes totalisant 351 MW, Inga II avec ses huit groupes
totalisant 1.424 MW). Dans son état définitif, le complexe d'Inga
fournirait plus de 25 % de la production mondiale d'énergie
électrique d'origine hydraulique.
L'apport potentiel des centrales d'Inga est
obéré, leur production ne dépasse pas 40 % de leur
capacité. Une bonne partie de cette production est destinée
à l'exportation, laissant ainsi la demande locale insatisfaite. Cette
situation fait que le taux d'accès des populations à
l'électricité est 1 % en
51
milieu rural, 30 % pour les villes et 6 % sur le plan national
alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est 24,6 %).
4.6. Finance publique
Le budget est largement dépendant des ressources
extérieures sous forme de dons et de prêts qui, depuis 2003
dépassent les recettes propres de l'Etat. Pour l'année 2004,
l'appui direct au budget s'élève à plus de 240 millions de
dollars, provenant de la Banque mondiale et de la BAD (Banque africaine de
développement). Les recettes fiscales, qui avaient plafonné
à 6,9 % du PIB en 2003 (exerçant de fortes pressions sur le
budget de l'Etat), auraient atteint 7,9 % du PIB en 2004 grâce à
un effort ciblé sur les grands contribuables et l'administration des
douanes.
Le gonflement des dépenses budgétaires est
principalement lié à la mise en place des institutions de la
transition politique et au coût du maintien de la paix. Dans ce contexte,
l'Etat a dû maîtriser ses autres dépenses, notamment les
charges communes comme le carburant, et réduire le gaspillage. Les
subventions et les exonérations en matière de produits
pétroliers ont notamment été supprimées,
l'augmentation des cours mondiaux du pétrole étant
répercutée sur le prix à la pompe et sur le prix du
transport par l'application d'un mécanisme automatique. Le montant des
arriérés accumulés, notamment avant l'année 1997,
demeure un problème important. Certains fonctionnaires ne sont plus
payés depuis des années. Actuellement, les dépenses de
santé, d'éducation et d'infrastructures économiques de
base dépendent exclusivement des financements extérieurs.
4.6.1. Dette extérieure
La dette extérieure est très
élevée (12,6 milliards de dollars ou près de 200 % du PIB
à la fin 2004). En ce qui concerne la dette bilatérale, la RDC a
signé en septembre 2002 un accord de restructuration avec le Club de
Paris et a bénéficié d'un allègement de 67 % du
service de la dette. Ensuite, dans le cadre de l'initiative PPTE (Pays pauvres
très endettés), l'allègement a été
porté à 90 % et représentait 100 millions de dollars en
2003, 200 millions de dollars en 2004 et, à partir de 2005, entre 200 et
400 millions de dollars par an. Plusieurs pays ont indiqué leur
volonté d'effacer la dette dès que le pays aura atteint le point
d'achèvement, et même dès à présent (pour la
Suisse). La Belgique donne chaque année 200 millions d'euros à la
République Démocratique du Congo, une ancienne colonie belge.
52
4.7. La végétation
Outre ses richesses minières, la RDC a beaucoup
d'autres avantages à faire valoir. Elle est le premier pays d'Afrique du
point de vue de l'étendue de ses forêts (la moitié du
territoire national est occupé par de la forêt équatoriale)
et le plus important pour la préservation de l'environnement mondial.
C'est à partir de 2007, réellement, que le bassin du Congo est de
plus en plus le centre de préoccupation du monde entier.
La République Démocratique du Congo se classe
parmi les 10 pays de la méga biodiversité du monde avec 480
espèces de mammifères, 565 espèces d'oiseaux, 1.000
espèces de poissons, 350 espèces de reptiles, 220 espèces
de batraciens et plus de 10.000 angiospermes dont 3.000 seraient
endémiques. Elle a une faune naturelle exceptionnelle (on y trouve tous
les grands animaux de l'Afrique) et a des espèces rares. Tout ce capital
n'a pas été épargné par les divers conflits et
leurs effets dévastateurs sur la faune et la flore. Des milliers
d'hectares de forêts sont dégradés, entraînant une
diminution de la biodiversité. Les aires protégées font
l'objet de spoliation, de contrebande et de braconnage ; la pression de la
chasse et du braconnage a été très forte sur certaines
espèces (comme l'hippopotame, chassé pour l'ivoire de ses
défenses à la suite de l'embargo sur l'ivoire
d'éléphant) ces dernières années.
Elle dispose d'abondantes ressources en eau, des lacs
poissonneux, notamment le lac Tanganyika (plus grand que le Burundi) le plus
poissonneux du monde. Et les richesses naturelles comme le pétrole, le
gaz sont également présentes, mais sous-exploitées.
4.8. Routes et transports
Le réseau de transport est constitué de 16.238 km
de voies navigables, de 5.033 km de voies ferrées qui datent pour
l'essentiel de l'époque coloniale, de 145.000 kilomètres de
routes nationales et régionales et des pistes secondaires rurales, de
7.400 km d'axes urbains et de 270 aéroports répartis sur
l'ensemble du pays, dont 5 aéroports internationaux (à Kinshasa,
Lubumbashi, Kisangani, Goma et Gbadolite).
La République Démocratique du Congo est un pays
semi-enclavé du fait qu'en plus de la faible densité de ses
réseaux de communication (0,074 km de voies de communication au
km2), elle ne possède qu'une façade maritime, sur
l'océan Atlantique, de 37 km.
53
Pour un pays aussi vaste (2.345.410 km2), les
infrastructures jouent un rôle majeur. La situation du système des
transports en République Démocratique du Congo est
désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une
insuffisance totale de l'offre des services de transports, accentuée par
le mauvais état des infrastructures de transports et par une
non-satisfaction chronique de la demande.
Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs
économiques les infrastructures et les services qui favorisent les
échanges de toutes nature et qui améliorent la mobilité
des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle majeur au
développement économique, entrave les échanges
commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux
de base.
4.9. Télécommunications
Le secteur des télécommunications se
développe avec l'expansion de la téléphonie mobile qui
permet de relier les principales villes du pays grâce au système
GSM. La forte augmentation des abonnés (de quelques milliers seulement
au début de la décennie à plus de 6.500.000 en 2007) a eu
un impact important sur le PIB.
Cette course effrénée vers la
téléphonie mobile a presque inondé le marché
congolais des sociétés des télécommunications
(téléphonie fixe comme mobile). Cette forte demande se
révèle être une part importante du PIB, mais
également une offre importante qui a tiré vers le bas le taux de
chômage important du pays.
4.9.1. Téléphonie fixe, mobile et
infrastructure générale
Bien qu'abritant le siège de l'Union Panafricaine des
Télécommunications, la RDC ne dispose pas d'un réseau de
téléphonie publique. D'ailleurs, ce secteur longtemps sous le
contrôle de l'État n'était pas compétitif.
C'est en 1986 qu'on assiste à la naissance de la
première firme de téléphonie cellulaire qui s'est vue
attribuée la totalité de la gamme de fréquences
utilisables et même d'un préfixe réservé à
l'extension ultérieure de l'office des PTT. Quatre années
après, le gouvernement décide de libéraliser. En 2003, la
population congolaise s'ouvre au monde grâce cette fois-ci à la
téléphonie cellulaire. Et depuis des opérateurs de
téléphonie cellulaire se sont multipliés.
54
4.9.2. Internet
Le public congolais a eu connaissance d'internet vers les
années 95, au travers d'initiatives privées (quelques
cybercafés ont vu le jour). Cependant, une décennie après,
l'Internet en RDC reste un luxe pour la majorité de la population dont
le revenu est faible.
SECTION 5 : CADRE SOCIAL58
La RDC avance dans la lutte contre d'Ebola qui sévit
depuis près de deux ans dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et
de l'Ituri et dont le bilan se chiffre à 3 453 malades et plus de 2 200
décès. Le pays fait également face à
l'épidémie de COVID-19 depuis le 10 mars 2020 et est en train de
mettre en place des mesures immédiates pour contenir sa propagation.
La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière
de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la
moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant
né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte
qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction
complète et de services de santé adaptés. Les enfants
congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 %
des enfants souffrent de malnutrition.
Actuellement, 43 % des ménages ont accès
à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et
seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1
enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité
supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de
grossesse précoces est également élevé, avec 125,24
naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans).
58
www.banquemondiale.org,
Consulté vendredi, le 10 Avril 2020, à 23h00'
55
SECTION 6 : CADRE HISTORIQUE DU DECOUPAGE59
Nous ne saurions pas boucler ce chapitre portant sur la
présentation de la RDC ; sans faire allusion au découpage
territorial, sans jeter un regard dans son histoire pour éviter toute
contradiction ou confusion dans l'élaboration de ce travail.
Dans cette perspective, nous signalons également que,
nous allons présenter cette réforme politique et administrative
de manière très brève à des différentes
périodes saillantes qui ont marquées le découpage en RDC
partant des années 1895 jusqu'à en 2006.
Dans sa réforme administrative de 1888, l'État
léopoldien répartit son domaine en district un peu flous au
nombre de 11 et qui sept ans plus tard soit en 1895 seront au nombre de 15.
En 1914, le Congo-belge se restructure en quatre grandes
provinces dont : le Congo Kasaï, l'Equateur, la province Orientale et le
Katanga et plus de 22 districts existants et divisés en territoires et
ces derniers subdivisés en secteurs et les secteurs englobaient les
chefferies.
En 1933, suite à la crise mondiale, cette
dernière causa une multiplication des demandes au niveau local, la
présence de l'autonomie de gestion au niveau local se fait sentir et
poussa au pouvoir centrale à passer le nombre des provinces de quatre
à six et ces provinces prennent le nom de leur chef-lieu et on aura: par
scission de Congo-Kasaï (la province de Léopoldville et Lusambo),
de Coquillathville (ex-Equateur), Stanley ville et Costermanville (par scission
de la province orientale et enfin celle d'Élisabeth ville (ex:
Katanga).
En 1947, ces provinces seront rebaptisées encore :
province Léopoldville, du Kasaï, de l'Equateur, orientale, du
Katanga et le nombre des districts passa à 25. Ce sont ces six provinces
qui vont conduire le pays jusqu'à son indépendance le 30 juin
1960.
En 1962, sous la première République, le pays
assiste à la guerre civile qui causa un chaos et poussa directement le
nombre des provinces à 21 et que l'on appelait (des provincettes) qui
restaient toujours autonomes.
En 1965, sous la deuxième République,
Maréchal Mobutu rebaptise non seulement le Congo qui devient Zaïre,
mais aussi les provinces en
59
www.wikipedia.org,
Consulté jeudi, le 09 Avril 2020 à 22h50'
56
régions si l'Equateur et le Kivu gardent leurs noms, le
Katanga et la province orientale deviennent Shaba et haut-zaïre, la
province de Léopoldville devient Kinshasa, du Bas-Zaïre et du
Bandundu, celle du Kasaï donne naissance encore avec la création en
1988 à plusieurs sous-régions ou villes et surtout celle du
Nord-Kivu, du Sud-Kivu et celle de Maniema en remplacement de Kivu dans
l'optique du futur découpage de tout l'ensemble du pays. Le pays compte
11 régions et 40 sous-régions et villes.
En 1997, L'arrivé de M'zée Laurent
Désiré Kabila ne changera pas grand-chose sur la charpente de la
réforme administrative ou découpage territoriale. Partant du
canevas territorial en place, M'zée se contente seulement à
rétablir les anciens intitulés (provinces, district et
territoires) et à restaurer quelques dénominations d'avant Mobutu
: Zaïre devient Congo et l'on voie renaître le Bas-Congo, la
province orientale. Cette réforme de 11 provinces qui ont conduit le
pays jusqu'à la troisième République qui passe de 11
à 25 provinces plus la ville de Kinshasa.
Ces provinces sont : Bas-Uélé, Equateur,
Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uélé, Ituri, Kasaï,
Kasaï Oriental, Kongo-Centrale, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Kasaï
Centrale, Mai-ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru,
Sud-Kivu, Tanganyika, Tshopo, Tshuapa. Kinshasa est la capitale du pays et le
siège des institutions nationales. Elle a le statut de province. La
capitale ne peut être transférer dans un autre lieu du pays que
par voie de référendum.
57
6.1. Divisions Administratives
L'article 2 de la constitution stipule que la RDC est
composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées d'une
personnalité juridique ».
PROVINCES
|
CHEF-LIEU
|
SUPERFICE
|
Bas-Uélé
|
Buta
|
148.331
|
Equateur
|
Mbandaka
|
103.902
|
Haut-Lomami
|
Kamina
|
108.204
|
Haut-Katanga
|
Lubumbashi
|
132.425
|
Haut-Uélé
|
Isiro
|
89.683
|
Ituri
|
Bunia
|
65.658
|
Kasaï
|
Luebo
|
95.310
|
Kasaï-Oriental
|
Mbuji-Mayi
|
9.481
|
Kongo-Central
|
Matadi
|
53.920
|
Kwango
|
Kenge
|
89.974
|
Kwilu
|
Kikwit
|
78.219
|
Lomami
|
Kabinda
|
56.426
|
Lualaba
|
Kolwezi
|
127.308
|
Kasaï-Centrale
|
Kananga
|
60.958
|
Mai-Ndombe
|
Inongo
|
121.308
|
Maniema
|
Kindu
|
132.520
|
Mongala
|
Lisala
|
58.141
|
Nord-Kivu
|
Goma
|
59.483
|
Nord-Ubangi
|
Gbadolite
|
56.644
|
Sankuru
|
Lodja
|
104.331
|
Sud-Kivu
|
Bukavu
|
65.070
|
Sud-Ubangi
|
Gemena
|
51.648
|
Tanganyika
|
Kalemie
|
134.940
|
Tshopo
|
Kisangani
|
199.567
|
Tshuapa
|
Boende
|
132.957
|
58
Carte Géographique de la RDC
59
CHAPITRE III : ENJEUX, DEFIS ET EFFETS DE REGROUPEMENTS
POLITIQUES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL EN RDC : FCC-LAMUKA-CASH
Comme son intitulé l'indique, le présent
Chapitre est un complément aux chapitres précédents, et
revêt une importance capitale dans la mesure où il
appréhende les objectifs que s'assignent les regroupements politiques,
les obstacles rencontrés par ces derniers ainsi que les
conséquences ressortissantes des ralliements politiques. Donc, Il
s'agira principalement d'analyser les enjeux, les défis et les effets
adjoint des scénarios des alliances et coalitions politiques depuis de
2006-2018, tout en mettant l'accent sur celles constituées en 2018.
Pour ce fait, il est subdivisé en trois sections que voici
:
? Enjeux des alliances et coalitions politiques
? Défis des alliances et coalitions politiques
? Et enfin, les effets des alliances et coalitions politiques
de
2006-2018
SECTION 1 : ENJEUX DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES
1.1. CONQUETE, EXERCICE, PERENNISATION ET PARTAGE DU
POUVOIR POLITIQUE
Tout parti ou regroupement politique digne de son nom doit
avoir des enjeux spécifiques entre autres conquérir
démocratiquement le pouvoir politique par les élections à
tous les niveaux aux élections présidentielles,
législatives, nationales, provinciales, urbaines, municipales et
locales, sur base d'un programme commun ; l'exerce et le pérenniser. En
d'autres termes tous les partis politiques en coalition ont des objectifs
majeurs : hisser leur candidat commun à la magistrature suprême
c'est-à-dire au sommet de l'État ou à la présidence
de la république, renverser le gouvernement, le soutenir
occasionnellement et en fin partage le pouvoir politique entre les
différents organes de l'Etat ou encore entre les différentes
institutions politiques. La coalition est une bonne stratégie que les
partis politiques ont adoptée pour former la majorité
présidentielle. Même les partis qui semblent être
ultra-dominant du pays comme : le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie (PPRD), Union pour la Démocratie et les Progrès
Social (UDPS),
60
ces partis ne sont toujours pas susceptibles de gagner les
élections seuls du moins avec les autres.
1.2. HISTORIQUE, COMPOSITION ET ENJEUX DES REGROUPEMENTS
POLITIQUES : FCC- LAMUKA- CASH
A. FRONT COMMUN POUR LE CONGO (FCC)60
Le Front Commun pour le Congo, en sigle « FCC » est
une coalition électorale créée le 07 juin 2018, à
Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo sous
l'initiative de son excellence Joseph KABILA KABANGE au regard de la
nécessité : de consolider la démocratie, l'Etat de droit,
le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales de la
RDC; de renforcer la Démocratie par la création d'une structure
politique capable de fédérer les énergies et les
ressources humaines indépendamment de leur appartenance tribale,
ethnique, provinciale, religieuse, idéologique et autres; que cette
structure devra place au centre de ses objectifs l'émergence du Congo.
En considérant que ce dernier objectif ne pourra être atteint que
grâce à la conquête démocratique du pouvoir, à
tous les niveaux à l'issue du processus électoral.
§1. Enjeux du Front Commun pour le Congo
(FCC)
Les buts du Front Commun pour le Congo est de : soutenir une
seule candidature à l'élection présidentielle,
conquérir démocratiquement le pouvoir à tous les niveaux
aux élections présidentielles, législatives nationales et
provinciales, urbaines, municipales et locales, sur base d'un programme commun
et disposer de la majorité pour gouverner et engager les réformes
nécessaires en vue d'un Congo Uni et fort.
§2. Membres du FCC
1) Forces politiques et sociales signataires de l'accord
politique global et inclusif du 31 Décembre 2016 et de l'Arrangement
particulier du 27 avril 2017, représentés au gouvernement d'union
nationale, à savoir :
? Majorité Présidentielle,
? Opposition « Républicains Indépendants
»,
? Opposition signataire de l'accord du 18 Octobre 2016 de la
cité de l'Union Africaine,
60 Charte constitutive du Front Commun pour le Congo
(FCC), p.1-3
61
? Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au
changement,
? Société Civile
2) Partis politiques ;
3) Regroupements politiques ;
4) Société Civile
§3. Composition détaillée du Front
Commun pour Congo (FCC)
DENOMINATIO N ET SYGLE DE RREGROUPEME NT
|
MEMBRES DU
FRONT COMMUN POUR LE CONGO
|
NOMBRE DES PARTIS
POLITIQUES QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENTS DE
FCC
|
N°
|
FORCES POLIQUES DU FCC (PARTI ET REGROUPEMENTS
POLITIQUES)
|
NOM DE SOUS- REGROUPEMEN T DU FCC
|
N°
|
NOM DE
PARTI
|
Front Commun
pour le
Congo(FCC)
|
1
|
Alliances des
Forces
Démocratiques du Congo (AFDC)
|
|
|
|
2
|
Alliance
Alternative pour le Bien-être (ABB)
|
ABB
|
1
|
Actions
Alternatives
pour la Renaissance
du Congo (AARC)
|
2
|
Alliances Chrétiennes Démocrates Progressistes
(ACDP)
|
3
|
Alliances des Forces Populaires et Patriotiques
du Congo (AFPC)
|
62
|
|
|
|
4
|
Alliance pour
la bonne gouvernance
|
|
|
|
|
|
(ABG)
|
|
|
|
|
5
|
Aujourd'hui, Avançons, Assurons, l'Avenir,
Agissons sur l'Amont et sur l'Aval
|
|
|
|
|
|
(AAAAAAA)
|
|
|
|
|
6
|
Congrès
|
|
|
|
|
|
National
|
|
|
|
|
|
Africain pour le Réveil du
|
|
|
|
|
|
Congo
|
|
|
|
|
|
(CNARC)
|
|
|
|
|
7
|
Convention des
|
|
|
|
|
|
Démocrates
|
|
|
|
|
|
Fédéralistes
|
|
|
|
|
|
UNIS (CDFU)
|
|
|
|
|
8
|
Convention des
|
|
|
|
|
|
Démocrates
|
|
|
|
|
|
Travaillistes
|
|
|
|
|
|
Unifiés
|
|
|
|
|
|
(CDTU)
|
|
|
|
|
9
|
Eveil de la
|
|
|
|
|
|
Conscience
pour le
|
|
|
|
|
|
Travail et le
|
|
|
|
|
|
Développem ent (ECT)
|
|
|
|
|
10
|
Force du
|
|
|
|
|
|
Peuple (FOP)
|
63
|
|
|
|
11
|
Fraternité Congolaise (FRACO)
|
12
|
Ligue pour la
|
|
|
|
|
|
Défense des
|
|
|
|
|
|
Intérêts des
|
|
|
|
|
|
Citoyens
|
|
|
|
|
|
(LDIC)
|
|
|
|
|
13
|
Mouvement des
|
|
|
|
|
|
Réformateurs
|
|
|
|
|
|
Libéraux
|
|
|
|
|
|
(MRL)
|
|
|
|
|
14
|
Parti de
|
|
|
|
|
|
Rassembleme
nt des
|
|
|
|
|
|
Démocrates
pour le
|
|
|
|
|
|
Développem
ent Intégral
|
|
|
|
|
|
(PARADDI)
|
|
|
|
|
15
|
Rassembleme nt
|
|
|
|
|
|
Démocratiqu
e pour le
|
|
|
|
|
|
Développem
ent et le
|
|
|
|
|
|
Progrès
|
|
|
|
|
|
(RDDP)
|
|
|
|
|
16
|
Rassembleme
nt des
|
|
|
|
|
|
Démocrates
pour la
|
|
|
|
|
|
République
|
|
|
|
|
|
(RDPR)
|
|
3
|
Parti du Peuple
pour la
|
|
|
|
|
|
Reconstruction et
|
|
|
|
64
|
|
le
Développement (PPRD)
|
|
|
|
4
|
Parti du Peuple
pour la Paix et la Démocratie
(PPPD)
|
|
|
|
Source : Liste de regroupements politiques de 2018
B. LAMUKA61
La coalition Lamuka est une plateforme politique
créée le 11 novembre 2018 à Genève (Suisse) par les
leaders de l'opposition congolaise dans le but de soutenir un candidat commun
de l'opposition afin de maximiser la chance de compétitivité et
de réussir à gagner les élections : Jean-Pierre BEMBA
GOMBO, Martin FAYULU MADIDI, VITAL KAMERHE, Moïse KATUMBI CHAPWE, Freddy
MATUNGULU MBUYAMU, Adolphe MUZITO, Felix TSHILOMBO représentant les
forces politiques de l'opposition.
§1. Composition de LAMUKA
DENOMI NATION DU REGRO UPEME NT
|
MEMBRES DE LA COALITION LAMUKA
|
NOMBRE DES PARTIS QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENT
DE LAMUKA
|
N°
|
NOM DU PARTI OU
REGROUPEMENT
|
NOM DES SOUS-
REGROUPEMENTS
QUI COMPOSENT LAMUKA
|
NOMBRE DES
PARTIS QUI COMPOSENT LE SOUS-REGROUPEMEN T
|
NOM DES PARTIS
|
Lamuka
|
1
|
Mouvement de la Libération du Congo (MLC)
|
|
|
|
2
|
Dynamique de l'Opposition
|
Dynamique de
l'Opposition politique
congolaise (DO)
|
1
|
Action
Rassemblement
pour la Reconstruction et l'Edification
|
61 Accord de la coalition politique des forces de l'opposition
« Lamuka » en vue des élections du 23 Décembre 2018.
65
|
|
|
|
|
Nationale (ARREN)
|
2
|
Chrétiens
Démocrates (CD)
|
3
|
Engagements
pour la Citoyenneté et le Développement
(ECidé)
|
4
|
Front pour un
Nouveau Type de congolais (FNTC)
|
5
|
Mouvement des
volontaires pour
le
Développement (MVD)
|
6
|
Parti de l'Unité
Nationale (PUNA)
|
7
|
Parti des
démocrates pour la Rénovation delà
République (PADER)
|
8
|
Peuple au Service de la Nation (PSN)
|
9
|
Rassemblement Démocratique
pour la République (RDR)
|
10
|
Rassemblement du Peuple pour la Démocratie et le
Développement (RPDR)
|
|
3
|
Union pour
Nation
|
Alternance vital
Kamerhe (AVK)
|
1
|
Alliance pour la Démocratie et le
|
66
|
|
Congolaise (UNC) et alliés
|
|
|
Fédéralisme (ADA);
|
2
|
Forum National
pour la
Démocratie (FND),
|
3
|
Union pour la
Nation Congolaise (UNC)
|
4
|
Union des
Ecologistes pour
la Démocratie et le
Développement (UED-VERCO)
|
4
|
Ensemble pour le changement (Ensemble)
|
|
|
|
5
|
Congo Na
biso/Synergie Electorale notre Congo (CNB/SYENCO)
|
Synergie
Electorale Notre Congo (SYENCO)
|
1
|
Congo Na Biso
(CNB)
|
2
|
Parti Libéral
Démocrate-Chrétien (PDLC)
|
3
|
Mouvement Chrétien
Congolais (MCC)
|
6
|
Nouvel Elan
(Nouvel)
|
|
|
|
7
|
Union pour la
Démocratie et
le Progrès
social (UDPS) et alliés
|
UDPS TSHISEKEDI
ET Forces Politiques
|
|
|
Dynamique
Congo Uni et Alliés/Courant Tshisekediste (DCU/ACT)
|
|
|
Source : Liste de regroupements politiques de 2018
67
§2. Enjeux politiques de la coalition
LAMUKA
Réaliser l'alternance démocratique par des
élections libres, transparentes, inclusives, paisibles et
crédibles; restaurer et consolider la démocratie ainsi que
l'ordre institutionnel issus de l'accord global et inclusif de Sun city;
présenter une offre politique alternative crédible au peuple
congolais pour le changement de leadership national et de la gouvernance de la
RDC; mettre fin à la crise politique congolaise et éviter le
chaos au pays programmé par Joseph Kabila et ses partisans;
Arrêter la dégradation de la situation générale du
pays; enfin consolider l'unité des forces politiques en
général et de l'opposition en particulier pour assurer la
victoire de l'opposition aux élections.
C. LE CAP POUR LE CHANGEMENT (CASH)62
Le Cap pour le Changement, CASH en sigle est une alliance
électorale issue de la défection de la coalition Lamuka
fédérée principalement par deux forces politiques : l'
Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et
alliés et l' Union pour la Nation Congolaise (UNC) et alliés le
23 novembre 2018 à Nairobi (Kenya) dans le but de stopper la coalition
au pouvoir (Front commun pour le Congo) qui ne cessait de multiplier les
stratégies pour se maintenir par défi en violation de la
constitution et de l'accord de la Cenco.
62 Accord politique relatif
à la désignation du candidat unique de l`opposition à
l'élection présidentielle du 23 Décembre 2018, P. 1 et
2
68
§1. Composition du Cap pour le Changement
(CASH)
DENOMINA
TION DU REGROUPE MENT
|
MEMBRES DE LA COALITION CASH
|
NOMBRE DES PARTIS QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENT DE
CASH
|
N°
|
NOM DU PARTI OU
REGROUPEMENT
|
NOM DES SOUS-REGROUPEMENTS QUI COMPOSENT CASH
|
NOMBRE DES
PARTIS QUI
COMPOSENT LE SOUS-
REGROUPEMENT
|
NOM DES PARTIS
|
Cap pour le
|
7
|
Union pour la
|
UDPS
|
1
|
Alliances des
|
Changement
|
|
Démocratie et
|
TSHISEKEDI ET
|
|
Forces pour la
|
(Cash)
|
|
le Progrès
social (UDPS)
et alliés
|
Forces Politiques
|
|
Reconstructio n du Congo (AFRC)
|
|
|
|
|
2
|
Alliance
|
|
|
|
|
|
Nationales des
|
|
|
|
|
|
Libéraux du
|
|
|
|
|
|
Congo
|
|
|
|
|
|
(ANALCO)
|
|
|
|
|
3
|
Alliance pour le Progrès du
|
|
|
|
|
|
Congo (APC)
|
|
|
|
|
4
|
Autre Vision
du Congo
|
|
|
|
|
|
(AVC)
|
|
|
|
|
5
|
Convention
|
|
|
|
|
|
Nationale d'Action
|
|
|
|
|
|
Politique
|
|
|
|
|
|
(CNAP)
|
|
|
|
|
6
|
Démocratie chrétienne
|
|
|
|
|
|
(DC)
|
|
|
|
|
7
|
Front
|
|
|
|
|
|
Démocratique
pour le
|
|
|
|
|
|
Progrès (FDP)
|
|
|
|
|
8
|
Mouvement
de solidarité
|
69
|
|
|
|
|
pour le
Changement (MSC)
|
9
|
Parti Chrétien de
Démocrates Libéraux (PCDL)
|
10
|
Parti National
pour la
Réforme (PNR)
|
11
|
Union pour la Démocratie et
le Progrès Social (UDPS/TSHISE KEDI)
|
12
|
Union des
Forces
Populaires du Congo (UFPC)
|
13
|
Union pour la
Liberté et le bien-être Social (ULBS)
|
14
|
Union pour la Majorité République (UMR)
|
15
|
Union pour la Renaissance République (URR)
|
Alternative
Vital Kamerhe (AVK)
|
1
|
Alliance pour la Démocratie
et le Fédéralisme
|
70
|
|
|
|
2
|
Forum
|
|
|
|
|
|
National pour la Démocratie
|
|
|
|
|
|
(FND)
|
|
|
|
|
3
|
Union pour la
|
|
|
|
|
|
Nation
|
|
|
|
|
|
Congolaise
|
|
|
|
|
|
(UNC)
|
|
|
|
Dynamique
|
1
|
Dynamique
|
|
|
|
Congo Uni et
|
|
Congo Unis
|
|
|
|
Alliés/Courant
|
|
(DCU)
|
|
|
|
Tshisekediste (DCU/ACT)
|
2
|
Parti des
reformes dans
la société
|
|
|
|
|
|
(PARESO)
|
Source : Liste de regroupements politiques de 2018
§2.
|
Enjeux politiques de la plateforme Cap pour le changement
(CACH)
|
|
Constituer une alliance stratégique entre UDPS et
alliés et l'UNC et alliés pour gagner ensemble les
différentes élections (présidentielles,
législatives nationales et provinciales) ;
|
|
Créer à cet effet une plateforme électorale,
dénomme « Cap pour le changement » ;
|
Doter ladite coalition d'un mécanisme (ticket
électoral) interne qui garantit après 5 ans l'alternance de la
candidature unique à la présidence de la république et en
cas de victoire à la primature ; toutefois le parti qui assume la
présidence de la République ne pourra pas diriger les
institutions et ministères ci-après :
· · La présidence du sénat
· · Le gouverneur de la Banque Centrale
· · Le ministère des finances
· · Le ministère des infrastructures
· · La défense
· · La Justice
63 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête
démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques :
option ou option ? P.5.
71
Après que chaque leader ait servi pendant un mandat, la
compétition sera ouverte de manière démocratique, libre et
transparente.
Mutualiser les moyens humains, politiques, diplomatiques,
matériels, financiers et le savoir-faire en vue de garantir l'alternance
au pouvoir; élaborer un programme commun de gouvernement pour
l'émergence de la RDC; sortir les congolais de l'extrême
pauvreté qu'ils subissent et hisser le pays au rang des nations
émergentes aux cours des dix prochaines années; déterminer
la conduite à tenir et les actions à mener en cas de non tenue
des élections conformément au calendrier électoral;
élaborer une feuille de route pour la mise en oeuvre du présent
accord ; Ouvrir l'adhésion à la plateforme « Cap pour le
changement » autres forces politiques et sociales acquises au
changement.
SECTION 2 : DEFIS DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES
2.1. LA CONFIGURATION GEOPOLITIQUE63
La dimension d'un pays comme la République
Démocratique du Congo (2.345.410Km2) est un obstacle majeur
pour la majorité des formations politiques à y être
représentées de manière significative. Au regard du
multipartisme intégral, option privilégiée par la
constitution de la RDC en son article 6, il est difficile d'avoir un parti ou
coalition qui couvre son influence sur l'ensemble du territoire national. Si
nous étions dans un bipartisme ou multipartisme limité à
3, 4, ou 5, on aurait véritablement des structures influentes sur
l'ensemble du territoire national. Prenons l'exemple d'un pays comme la
Côte d'Ivoire 8 fois moins grande que la RDC qui a compris que le jeu
d'alliance dans la conquête du pouvoir serait inévitable.
Avec une trentaine de partis représentatifs, la
Côte d'Ivoire a eu au moins 3 grandes coalitions dont Rassemblement des
Houphouetistes pour la Démocratie et la paix (RHDP 5 Partis) qui a
porté Alassane OUATTARA au pouvoir et a obtenu la majorité
absolue aux législatives avec 204 sièges sur 255, la coalition
Nationale pour le changement (CNC, 7 partis) du candidat KOUADJO KONAN Bertin,
et l'Alliance des Forces Démocratiques (AFD, 12 Partis) qui a soutenu le
candidat Paul AFI NGUESSAN. Ces structures sans fouiller dans les
détails ont été des acteurs majeurs dans les
élections ivoiriennes de 2015. Dans un pays aux dimensions comme la RDC,
doublé
64 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête
démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques :
option ou option ? P.6.
72
de plus ou moins 599 partis politiques (2018), plus de 77
regroupements politiques, les coalitions sont les premières
stratégies en terme d'outils de conquêtes du pouvoir au service du
développement car l'étendue du territoire national congolais se
présente comme un obstacle à l'implantation effective d'un parti
faute non seulement des moyens financiers que soulèverait une telle
option mais aussi en raison de certaines pesanteurs culturelles.
2.2. LA SOCIOLOGIE ELECTORALE ET LE CARACTERE EMBRYONNAIRE
DE LA DEMOCRATIE CONGOLAISE64
La sociologie électorale de la RDC est fortement
calquée autour de l'identité ethnique. Dans une
société où la pauvreté mine la vie quotidienne, le
népotisme et le favoritisme sont quasiment devenus les pistes royales
pour accéder à un emploi, alors on préfère voter un
candidat avec qui on a des liens directs pour s'attirer certains
privilèges et facilites (emploi, promotion, prestige etc.).
A l'exception de la ville de Kinshasa qui avec son statut de
capitale, est une ville politique et multiethnique, le vote en RDC est d'abord
une affaire tribale. Les résultats des élections de 1959, 1960,
2006, 2011 et ceux de 2018 peuvent bien illustrer cela. La majorité des
électeurs votent par rapport à l'attachement ethnique qu'autre
chose, cela est une épreuve que la maturité politique de masse
n'est pas encore développée dans la culture politique congolaise.
Ce qui pour le moment peut trouver une explication et paraître «
normal » parce que la démocratie électorale n'est pas une
denrée habituelle aux communs de congolais et surtout par le fait qu'il
n'existe pas une démopedie qui familiariserait à l'apprentissage
des règles et de la pratique démocratique d'autant plus qu'il est
absurde de prétendre exercer la démocratie sans la
connaître.
La responsabilité de la méconnaissance de la
démocratie électorale, qui voudrait que le choix soit
orienté vers le meilleur profil des candidats et des programmes
politiques, reste partagée entre l'Etat et les différentes
structures de la société. Cette impéritie s'érige
comme un blocage aux aspects politiques du développement, et doit
être balayée par les partis, les regroupements politiques, les
ONG, faute de cela, le vote reste une affaire ethno-tribale, ce qui
empêche l'élargissement de l'électorat dans des
73
circonscriptions où un potentiel candidat n'a pas des
liens tribaux ou ethniques. Quelle que soit la séduction que peut porter
un projet politique, il se voit limité à une sphère
restreinte. Seul un jeu d'alliance et une maturité politique pourraient
élargir les sphères d'influence d'un programme de
développement.
Ce phénomène de tribalisation de la vie politique
prit de l'importance suite à la mutation des associations
tribalo-culturelles en partis politiques vers les années 1958-1959,
lorsque les congolais ont eu pour la première fois, le droit de
créer des partis politiques.
La démocratie congolaise est encore à une phase
de construction nous l'avions dit. Il y a une méconnaissance des valeurs
qui fondent la démocratie et une absence de pratique
régulière de celle-ci. En analysant par exemple les
résultats de la présidentielle de 2011, il apparaît
très clairement que tous les candidats n'ont été mieux
votés que dans leurs fiefs identitaires. A titre exemplatif qu'en
Équateur aucun candidat parmi les 4 premiers n'a pu devancer KENGO WA
DONDO, c'est dans cette province qui est également sa province d'origine
ou il a été mieux voté par rapport aux 10 autres
provinces. Même analyse pour le candidat KAMHERE LWA KANYNGINI Vital,
bien qu'il n'ait pas eu le premier score, c'est dans la province du Sud-Kivu
où il est originaire. Le même constat pour Etienne TSHISEKEDI WA
MULUMBA dans son Kasaï natal où il s'est tiré avec 75,6% des
suffrages exprimés (tout en considérant le taux
d'électeurs omis 16% et un taux de participation qui n'était que
de 50,6%). Et ce pareil en scrutant les résultats du président
sortant Joseph KABILA KABANGE qui a obtenu près de 89% des suffrages
exprimés dans sa province du Katanga.
Ces 4 candidatures montrent clairement qu'il y a un lien entre
choix politique et identité ethnique. Cette donne embrigade et cloisonne
les chances d'un candidat à se faire adopter hors de sa cellulaire
identitaire, ce qui est également un obstacle à
l'intégration politique du Congo. A ce niveau, l'influence identitaire,
la réalité de notre démocratie impose le jeu d'alliance en
vue d'optimiser les chances de victoire d'une candidature et permettre par
conséquent au futur dirigeant d'acquérir une
légitimité beaucoup plus large.
74
2.3. SYSTEME ELECTORAL EN VIGUEUR65
Le changement du monde de scrutin présidentiel
opéré en 2011, impose finalement un changement d'ordre
stratégique à la classe politique congolaise. L'opposition qui ne
jure que sur l'alternance démocratique ne doit plus se présenter
avec une profusion de candidatures comme elle pouvait se le permettre dans un
scrutin à deux tours, où l'on mesure le poids électoral
des différents candidats au premier tour en vue de bâtir des
alliances dignes au second tour. La victoire de l'opposition devra
inexorablement passer d'abord par l'Union réfléchie des
prétentions des candidatures présidentiables. Le système
électoral oblige également à la majorité au pouvoir
une discipline de consolidation de ses forces politiques, et au besoin une
séduction démocratique dans le rang de l'opposition car elle en a
le droit au travers de ses oeuvres, ses actes et ses discours, tout comme
l'opposition a su tirer bénéfice du départ en septembre
2015 des sept partis politiques venus de la majorité et qui font
désormais cause commune.
En ce qui concernée les élections
présidentielles, le système actuel à un tour voudrait que
le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix soit déclaré
vainqueur (majorité relative), cette démarche impose
sérieusement aux éventuels candidats (individu ou partis) un jeu
d'alliances pour améliorer les chances de réussite. Un second
tour n'étant pas possible, les électeurs ne se prononcent qu'une
seule fois. Avec ce mode de scrutin, les suffrages sont émiettés
entre les forces politiques en présence, alors la coalition
(regroupement) politique la plus large, la plus forte, la plus
représentative et stratégique les remportent.
A ce stade nous pouvons admettre que le système
électoral a une influence considérable sur la formation de
coalitions et d'alliances dans l'arène politique congolaise et
celles-là s'affichent plus comme un impératif qu'un choix
délibéré d'ordre stratégique.
2.4. L'ETAT DE L'ECONOMIE NATIONALE66
La conquête du pouvoir au-delà des
stratégies politiques qu'exige une telle motivation, a un coût
financier considérable. La situation économique du pays n'a pas
favorisé l'essor des partis politiques financièrement viables.
Ces finances joueraient un rôle capital dans la
65 Constitution de
la RDC modifiée par la loi n°11/002 du 20 Janvier 2011
portant révision de certains articles de la Constitution de la RDC du 18
février 2006, article 71.
66 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête
démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques :
option ou option ? P.7
75
diffusion des messages, dans la projection de grands
événements etc. L'absence de viabilité de partis est
corollaire à la vie socioéconomique des populations en
générale.
Un parti politique vie des cotisations de ses membres dont
l'absence présente un coup fatal à la majorité de partis
politiques. Un parti politique doit en dehors du financement qu'il devait
bénéficier de l'État avoir ses propres moyens obtenus par
les contributions de ses militants pour couvrir même des activités
courantes non électorales. Hors ces derniers vivent également une
situation économique morose qui ne laisse pas deviner qu'entre le ventre
et le parti, le ventre passe en premier.
Lors des élections présidentielles de 2006, 2011
voire celles de 2018, la plupart des candidats ont fait des campagnes
limitées par manque des moyens, la majorité des candidats non pas
fait le tour du pays pour des grands événements et de
sensibilisation des électeurs potentiels. Faire face aux dépenses
d'une campagne électorale à la congolaise peut représenter
un sérieux obstacle au candidat ou regroupement politique qui cherche
à contourner seul cette énigme car une telle campagne
présente des sommes s'élevant à plusieurs millions de
dollars américains. Une coalition peut être une de réponses
pour contourner ce défi tant bien même qu'elle y buté
aussi. A cause de ces nombreux points, les partis ou les candidats ne peuvent
bien fonctionner que s'ils ont des moyens financiers importants.
2.5. REPRESENTATION OU PARTAGE DU POUVOIR POLITIQUE AU SEIN
DES ORGANES ETATIQUES
Dans le monde d'aujourd'hui, la vie politique est
animée par les partis politiques car tous les pays du système
planétaire aspirent d'être démocratiques. Pour consolider
la démocratie dans un Etat il faut que les partis et les regroupements
politiques soient bien représenter au sein du gouvernement
nécessite un membre du portier politique. Mais dans notre pays, il est
difficile que chaque parti politique soit représenté car les
ministères sont moins nombreux par rapport au nombre des regroupements
et partis politique. Le multipartisme en République Démocratique
du Congo pose problème pour la répartition du pouvoir au sein du
gouvernement.
67 Philippe BIYOYA MAKUTU et Rosy MUKENDI
TSHIMANGA, Alliances et coalitions des partis politiques en
République Démocratique du Congo : Causes et conséquences,
P.226-230
76
SECTION 3 : EFFETS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLIQUES
DE 2006-2020
3.1. LES CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES DE 2006-201167
Les alliances et coalitions politiques en République
Démocratique du Congo ne seraient pas comme ailleurs dans les
démocraties consolidées ou non une modalité pratique de
conquête ou d'exercice de pouvoirs, encore moins une recette
destinée à construire le sens démocratique ou à
assurer les équilibres politiques nécessaires à la
stabilité des institutions et aussi à la cohésion
nationale. Le jeu des alliances et coalitions politiques sont liées en
RDC à l'essence même de la politique congolaise et à la
nature particulière du pouvoir politique qui en découle.
Ce jeu qui prend dans cette contrée le nom de front
commun (1960, négociation de l'indépendance), d'alliance (nom de
partis) ou de regroupements politiques (lois électorales) de mouvement
national (nom de partis) de coalitions (constitutions) de majorité ou
d'opposition, de forces démocratiques ou d'union sacrée,
apparaît lié à la construction même du champ
politique avant de concerner les pratiques du pouvoir politique.
A. Jeu d'alliances et système de partis
Au regard de la Constitution du 18 février 2006 et de
la loi sur les partis politiques, le jeu d'alliances aurait pour vocation de
garantir le multipartisme en vue de faciliter la mise en oeuvre du
parlementarisme rationnalisée destinée à stabiliser la
gouvernance républicaine et démocratique. Les alliances devraient
exercer leur fonction stratégique de faire des élections de 2006
et de 2011 des occasions véritables de choix. Car, c'est le fait
qu'aucun parti ne put en lui-même constituer une alternative de rechange
qui obligea à ces additions qui pourtant ne réussirent pas
à restaurer le champ politique de compétitions électorales
tant attendue.
Les partis politiques, les alliances et coalitions ont en
effet manqué à leur devoir de se constituer en véritables
machines de production de victoire pour le compte des candidats autour desquels
ils se sont prétendument formés. Leur utilité
fonctionnelle aura été sérieusement compromise. En 2006,
comme en 2011, les alliances et coalitions n'ont pas pu régenter les
77
compétitions électorales et pour le prouver, le
candidat de la majorité aux présidentielles s'est
présenté deux fois de suite en candidat indépendant tandis
que les candidats de l'opposition étaient dans l'impossibilité de
désigner le plus compétitif d'entre eux. Les alliances entre
candidats n'auront pas été celles entre les formations
politiques. Aux élections de 2011 nombre de ces alliances n'ont pas pu
fonctionner ; l'ancienne Alliance de la Majorité Présidentielle
(AMP) s'est muée en plateforme dite la majorité
présidentielle (MP) obligeant le Palu à s'obliger
vis-à-vis du président de la république au nom de
l'arrangement politique de 2006 d'où l'Udemo de Zanga s'était
retiré ...
L'UDPS ou Tshisekedi dût bénéficier des
alliances du Soutien à Etienne Tshisekedi (SET) et de la Dynamique
Tshisekedi Président (DTP) à l'impossibilité d'une
alliance ou union de l'opposition, le problème ayant été
celui de désigner un candidat unique. Le contexte de misère et de
pauvreté ne rendait pas possible la formation des alliances car à
droite comme à gauche, tout le monde était en recomposition. La
tactique pour les partis au pouvoir avait été la multiplication
à l'infini des partis politiques pour miser sur la
préférence tribale et/ou locale, au détriment de la
compétitivité globale qui aurait permis d'évaluer leur
capacité de mobilisation et de persuasion de l'électorat. Les
alliances ont plus été des facteurs de dilution des partis
plutôt que d'être des espaces de partenariat politique dans
lesquels chaque allié aurait dû conserver sa marge de manoeuvre au
regard des attentes et par rapport au projet ou programme politique auquel il
aurait librement souscrit. Ce qui aurait pu permettre aux partis politiques
d'adapter leurs orientations et leurs alliances dans le cours de la
législature sans forcément provoquer une crise.
Le parti, l'alliance ou la coalition politique sert encore
à la réunion de moyens de campagne mais moins à la
réalisation des objectifs de la gouvernabilité de l'Etat et de la
cohésion nationale. La politique se dépolitisant en se
privatisant, la sociologie des alliances congolaise devient difficile à
comprendre. La composition politique par le jeu d'alliances et de coalitions
obéirait en RDC aux calculs d'opportunités tactiques
dépourvus d'exigence de doctrines et d'idéologies qui auraient eu
besoin de profondeurs stratégiques. Mais il reste vrai cependant qu'en
RDC, comme en France, la dialectique majorité-opposition, en
dépit du fléchissement qu'elles peuvent connaître, conserve
une portée régulatrice du jeu politique.
78
B. Jeu d'alliances et consolidation de la
démocratie
La consolidation de la démocratie suppose la
stabilisation du jeu des institutions par le respect du principe de la
séparation des pouvoirs. Les branches législative,
exécutive et judiciaire doivent jouir chacune d'une certaine autonomie
fonctionnelle pour clarifier le jeu politique et renforcer la consistance
institutionnelle. Ce principe d'autonomisation n'aura pas été
effectif en RDC, les pouvoirs législatif et judiciaire étant
totalement subjugués par l'exécutif et spécialement
à l'institution président de la République.
Le gouvernement de la République à l'issue des
élections de 2011 à l'instar de celles de 2006 aura
été constitué de façon extraparlementaire. Le
premier ministre n'est toujours pas le chef de la majorité parlementaire
et la correspondance de la majorité parlementaire avec la
majorité présidentielle n'est pas pour assurer le triomphe du
parlementarisme rationnalisé. Car, du fait que le premier ministre ne
soit pas issu de la coalition parlementaire et que son programme d'action ne
résulte pas des programmes des partis coalisés, a favorisé
une inclinaison vers le présidentialisme n'assurant pas la
séparation du pouvoir et moins encore le respect de la constitution.
Le pouvoir judiciaire encore en transition n'est pas
véritablement indépendant. L'armature judiciaire telle que
définie dans la constitution de 2006 n'étant pas encore
effectivement mise sur pied, les procédures devant les cours et
tribunaux subissent des intrusions intempestives. A cette allure,
l'avènement d'un Etat de droit et protecteur des droits de l'homme
devient problématique sinon hypothétique.
C. Jeu d'alliances et gouvernabilité de
l'Etat
En RD Congo le jeu d'alliances et de coalitions politiques
n'est pas seulement lié au fait électoral mais plutôt
à la réalité du pouvoir politique souvent partagé.
Les différents régimes politiques ont généralement
été dominés par des oppositions gouvernantes - celle des
nationalistes aux mobutistes, celle des mobutistes aux kabilistes, celle des
kabilistes aux partis de l'étranger - l'espace politique demeurant
fragmenté, militarisé et en équilibre toujours
instable.
Les élections de 2006 et de 2011 avaient dès
lors pour finalité la restauration de la légitimité
institutionnelle devant faciliter la gouvernance républicaine et
démocratique. L'organisation des jeux de gouvernement
79
devrait dans ce cas s'opérer essentiellement au sein de
l'assemblée nationale dont le groupe majoritaire qui aurait librement
formé un gouvernement aurait eu également le devoir d'appuyer le
programme et les décisions de ce même gouvernement pour garantir
la pertinence de la rationalité publique.
Le jeu de gouvernement aura été en marge de ce
principe durant ces deux quinquennats. Les arrangements particuliers par
lesquels se sont constitués les gouvernements ont empêché
le fonctionnement normal du parlementarisme dualiste consacré par la
constitution du 18 février 2006 et fondé sur le principe de la
responsabilité ministérielle et le droit de dissolution. Ces
arrangements politiques auraient même bloqué la constitution d'une
coalition parlementaire autour des partis de la majorité. Le Palu tout
en gouvernant, aura été boudé par les vrais partis du
pouvoir, et la ligne entre l'opposition et la majorité est restée
de ce fait difficile à tracer.
Le Gouvernement Matata Ponyo aura également
été constitué en marge du jeu parlementaire, le
président de la République ayant préféré un
technocrate à la place du chef de fil du PPRD, parti dominant autour
duquel se sont formées les majorités présidentielle et
parlementaire). Le contrôle parlementaire étant devenu purement
protocolaire, le premier ministre, chef du gouvernement, aura été
davantage responsable devant le président de la République que
devant l'Assemblée Nationale.
Les initiatives parlementaires de défiance ou de
censure ont à chaque fois été bloquées par des
injonctions et des consignes de vote qui paralysent l'Assemblée
Nationale. Pour faire passer certaines décisions essentielles, le
premier ministre et les ministres sont obligés de marchander avec les
parlementaires. Les consultations répétées de Kingakati 12
auront substantiellement aussi contribué à faire passer certaines
décisions ou encore à maintenir ces genres d'arrangements.
D. Jeu d'alliances et cohésion nationale
Le jeu des alliances et coalitions politiques en RDC traduit
plus les rapports de force entre partis politiques qu'il ne serait
destiné à stabiliser le jeu des institutions, à consolider
la démocratie puisque sans impact sur la croissance de partis et le
système des partis qui du multipartisme évolue ou consacre le
bipartisme. Se préoccupant plus de rapports de force que de la
stabilité, le jeu d'alliances alimente un état d'esprit qui
dessert l'objectif de l'unité et de la cohésion nationale qui se
traduit dans le fait par la
68
www.wikipedia.org/résultats
des élections présidentielles, législatives et
sénatoriales en RDC, consulté, mercredi, le 06 mai 2020, à
14h44
80
radicalisation d'une certaine opposition militante et
combattante et finalement par la militarisation des revendications politiques
qui donnent lieu à de mouvements militaro-politiques.
Les stratégies des partis politiques et des alliances,
reposant essentiellement sur des espérances des ralliements ethniques
à défaut de la compétitivité et de la persuasion
idéologique, ont fini par briser les liens de solidarité existant
entre les communautés. Le désir congolais du vivre ensemble aura
été fortement entamé au point de faire peser sur la
république le risque de partition ou balkanisation.
3.2. CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES
DE 201868
A. COMPOSITION DU PARLEMENT EN 2019
ASEEMBLEE NATIONALE
|
SENAT
|
|
|
|
Front commun pour le Congo : 341
|
Front commun pour le Congo : 98 sièges
|
sièges
|
|
Lamuka : 112 sièges
|
Lamuka : 7 sièges
|
Cap pour le changement : 47 sièges
|
Cap pour le changement : 3 sièges
|
|
Sénateur à vie : 1 siège
|
Source : CENI, 2019
Le 24 janvier 2019, en accord avec le calendrier de la CENI,
Tshisekedi prête serment et devient le cinquième président
de la
81
République démocratique du Congo. Il prend ses
fonctions le 25 janvier. Il s'agit de la première transition pacifique
dans le pays.
Confronté à un parlement très largement
acquis au président sortant, Tshisekedi met plusieurs mois à
négocier un accord de coalition entre sa coalition et celle du FCC. Le
président élu doit alors composer avec l'administration de son
prédécesseur.
Les élections sénatoriales de mars 2019 ne font
qu'accroitre sa mise en minorité, le FCC décrochant la
quasi-totalité des sièges de sénateurs, élus par
les députés provinciaux dans un contexte d'achat de leurs voix
qui provoque l'indignation des partisans du président. De nombreux cas
de députés provinciaux se faisant acheter leurs voix entre 20000
et 50000 dollars par les candidats sénateurs les plus offrants sont
révélés. Plusieurs membres de l'administration Kabila,
visée par les sanctions internationales, font en effet monter les
enchères en cherchant à s'assurer une immunité par un
siège à la chambre haute. La coalition Cash de Tshisekedi ne
réunit ainsi que trois sièges, bien en deçà de ce
que son nombre de députés provinciaux pouvait laisser
espérer.
La majorité écrasante remporté au
Sénat comme à l'assemblée nationale par la coalition FCC
de l'ex président Joseph Kabila lui donne désormais le pouvoir de
faire réviser par voie parlementaire la Constitution du pays ou encore
de mettre en accusation le chef de l'État en exercice, Félix
Tshisekedi.
La colère de ses partisans amène le
président nouvellement élu à suspendre les nominations des
sénateurs, à reporter sine die l'élection des gouverneurs,
et à ordonner au procureur général d'enquêter sur
les allégations d'achat de voix. La suspension est cependant
levée moins de deux semaines plus tard, suscitant une polémique
quant à la volte-face présidentielle. Le chef de l'État
aurait subi des pressions de la part du Front commun, allant jusqu'à la
menace d'une destitution par le parlement.
B. GOUVERNEMENT ILUNGA
Le 20 mai 2019, Tshisekedi et Kabila finissent par s'entendre
sur un partage du pouvoir. Sylvestre Ilunga est nommé Premier ministre
sur proposition du président sortant, dont il est un proche allié
politique, originaire comme lui de la province du Katanga. Âgé de
plus de 70 ans, plusieurs fois ministre sous les gouvernements
précédents ainsi que docteur
69 Thierry VIRCOULON,
République Démocratique du Congo : la
cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri, juin 2019, P.18-19.
82
en sciences économiques et professeur à
l'université de Kinshasa, Ilunga était alors à la
tête de la Société nationale des chemins de fer congolais
(SNCC).
Les négociations mettent cependant encore plusieurs
semaines, et ce n'est que le 26 août, près de huit mois
après les élections, qu'est formé le nouveau gouvernement.
Outre le Premier ministre, celui-ci est composé de 65 membres dont 5
vice-premiers ministres, 10 ministres d'États, 31 ministres et 17
vice-ministres. Sur ce total, 42 sont des membres du FCC, dont notamment les
titulaires des ministères de la Défense nationale, de la Justice
et des Finances, contre 23 pour les membres de la coalition Cash de
Félix Tshisekedi, dont l'UDPS obtient les portefeuilles de
l'intérieur et des affaires étrangères. Près de 77
% des membres du nouveau gouvernement n'ont alors jamais occupé de place
dans un gouvernement congolais. Le gouvernement est investi le 6 septembre
suivant, après avoir bénéficié la veille d'un vote
de confiance des députés par 375 voix pour, 4 abstentions et 121
absents, la séance étant boycottée par l'opposition.
C. SCENARIOS DE LA COHABITATION INSOLITE
FCC-CASH69
Les dernières élections en RDC ont donné
lieu à une situation exceptionnelle dans l'histoire congolaise : la
cohabitation politique. Cette cohabitation politique se traduit par un rapport
de force asymétrique entre le nouveau président (Félix
Tshisekedi) et l'ancien pouvoir (le clan Kabila). De ce fait, la mise en place
des nouvelles institutions est l'occasion d'un premier match où chacun
teste l'autre sous le regard très attentif de la population
congolaise.
En République Démocratique du Congo, peu de gens
croient à une cohabitation fonctionnelle et encore plus rares sont ceux
qui estiment à une cohabitation fonctionnelle et durable d'une part ,
les conditions d'une cohabitation fonctionnelle ne sont pas réunies
(respect des prérogatives constitutionnelles de chacun et entente sur un
socle minimal d'objectifs communs); d'autre part l'asymétrie du rapport
de force joue en défaveur du président et risque de
l'empêcher d'incarner la volonté de rupture de la population avec
le régime précédent.
83
Toutefois, il ne faut pas oublier que ce rapport de force
n'est pas figé et peut évoluer en fonction des réactions
de la population et des appuis internes et externes que le président
obtiendra.
Plusieurs scénarios d'évolution de cette
cohabitation insolite sont envisageables :
Une cohabitation-captation: tenu par ses
engagements secrets avec Joseph Kabila, le président Tshisekedi est
progressivement étouffé par le clan Kabila, n'a aucune marge de
manoeuvre et est réduit à un « roi sans royaume »
à l'instar du parti Lumumbiste unifié (Palu) qui avait
occupé le poste de premier ministre de 2007 à 2012 sans que l'on
s'en souvienne. Il mène une politique qui ne heurte pas les fondamentaux
du pouvoir du clan Kabila et est discrédité dans l'opinion
publique congolaise.
Une cohabitation pacifique : chacun se
contente de son espace de pouvoir et respecte les engagements pris-en vers
l'autre camp. Les deux camps trouvent un équilibre politique et la
cohabitation se déroule sans accroc majeur jusqu'à la prochaine
élection.
Une cohabitation guerre-de-tranchée :
chacun essaie de rogner progressivement l'espace de pouvoir de l'autre camp et
tente de bloquer ses initiatives. La cohabitation devient une
négociation permanente et une longue série de batailles
juridico-constitutionnelles sur les limites du pouvoir présidentiel et
législatif. Ces luttes interinstitutionnelles bloquent les
réformes de vie de la population. La cohabitation se traduit par
l'inertie gouvernementale mais va jusqu'à son terme électoral.
Une cohabitation belliqueuse : Chacun essaie
de déstabiliser l'autre grâce à des manoeuvres
politiciennes et des coups tordus (motions de défiance de
l'assemblée nationales contre le président, dissolution de
l'assemblée nationale par le président, instrumentalisation
à Kinshasa, etc.).
La cohabitation se transforme en une série de crises
politiques qui accroissent le risque politique, bloquent les réformes
nécessaires pour faire avancer le pays et peuvent aboutir à
l'interruption du mandat présidentiel et/ou à de nouvelles
élections législatives en cas de dissolution de
l'assemblée nationale.
Un coup de force orchestré par le clan
Kabila : la montée des tensions entre les deux camps aboutit à
l'épreuve de force. Un coup de force qui peut prendre des formes
multiples (accident, empoisonnement, putsch, etc.)
84
vient mettre un terme au mandat du président Tshisekedi
et replonge la RDC dans l'instabilité politique.
D. AUTRES EFFETS ENVISAGEABLES DE JEU DES ALLIANCES ET
COALITIONS POLITIQUES EN RDC70
L'efficacité passe par l'atteinte des objectifs en
administration, à ce titre il s'avère de noter que les respects
des accords concours à l'atteinte des objectifs. La République
Démocratique du Congo regorge plus de 599 partis politiques, il est
difficile à chacun de parti de conquérir le pouvoir seul par des
élections du moins avec les autres. C'est ainsi qu'il est question de
conclure des alliances pour atteindre les objectifs.
La personnification, l'intransigeance politique et
l'antagonisme exacerbé des certains dirigeants qui coiffent certains
regroupements et partis politiques ne permettent pas à certains partis,
alliances et coalitions politiques de former la majorité qui peut faire
face à la conquête du pouvoir sur l'ensemble du territoire R.D
Congolais. Le système électoral en vigueur (scrutin a un tour) ne
demande pas l'engouement à la candidature présidentielle, mais le
record montre la soif de dirigeants des plateformes politiques congolaises du
pouvoir politique.
La non-atteinte des objectifs des partis politiques en
coalition entraînent non seulement comme conséquences: le
nomadisme et la dissidence politique; la défection de regroupement et le
dédoublement de partis politiques mais aussi la transformation de
certaines forces politiques membre d'un regroupement politique en groupe de
pression sur les gouvernants , comme fut le cas de l'Union pour la
démocratie et le progrès social de Monsieur Etienne Tshisekedi
(2011) et celle de dynamique de l'opposition (DO) de Martin Fayulu Madidi
(2018).
Cependant, l'échec des alliances et coalitions
politiques congolaises est dû à l'antagonisme exacerbé,
l'intransigeance, la personnification des autorités morales des partis
et regroupements politiques et surtout leurs diffuses idéologies.
70 Interviews
réalisées au sein de : Parti du Peuple pour la Reconstruction et
le Développement (PPRD), Union pour la Démocratie et le
Progrès Social (UDPS), Dynamique Congo Unis (DCU) et Union pour Nation
Congolaise (UNC), mercredi, le 12/08/202O et vendredi, le 14/08/2020 à
09h.
85
CONCLUSION
Conclure un travail scientifique est loin de l'achever, car
toute connaissance sujette à une perpétuelle remise en question
est la matière dynamique de la faisabilité.
Notre réflexion a porté sur « les
regroupements politiques et le processus électoral en République
Démocratique du Congo : enjeux et défis ». La
préoccupation majeure dans la présente étude était
celle d'appréhender les enjeux, les défis ainsi que les
conséquences des regroupements : alliances, coalitions et plateformes
politiques au regard du déroulement du processus électoral en
République Démocratique du Congo.
En effet, pour réaliser notre quête, nous nous
sommes intéressés aux mobiles de formation des alliances,
plateformes et coalitions politiques, à leurs conséquences et au
point commun de tous les regroupements politiques de l'opposition congolaise
depuis l'avènement de la troisième République
jusqu'à ce jour qui aura été l'hostilité au
régime de Kabila en lieu et place d'oeuvrer comme stratégies de
conquête, d'exercice du pouvoir politique dans le but de contribuer non
seulement à la stabilisation des institutions politiques, à la
consolidation de la démocratie et la gouvernabilité de l'Etat
mais aussi à la cohésion nationale.
Dans cette perspective, nous sommes posés une question
centrale de savoir : « Quels seraient les enjeux, les défis et les
effets des regroupements politiques au regard du déroulement du
processus électoral en République Démocratique du Congo ?
» et pour répondre à cette question, nous sommes partis des
hypothèses selon lesquelles :
? Les enjeux des regroupements politiques dans le processus
électoral seraient motivés par : la conquête, l'exercice,
la pérennisation du pouvoir politique, le partage du pouvoir politique,
le renversement du gouvernement et le soutien occasionnel de ce dernier d'autre
part.
? Les défis des partis politiques en coalition dans le
déroulement du processus électoral seraient liés :
à la configuration géopolitique de la RDC, au système
électoral en vigueur, au non-respect des accords (engagements) des
forces politiques en coalition (regroupement), à l'état de
l'économie nationale du pays, à la démocratie du pays
dominée encore par le tribalisme et
86
l'ethnicité dans une certaine mesure, à la
divergence d'idéologies et d'intérêts des partis et
formation politiques en coalition, à l'intransigeance et la
personnification des certains dirigeants qui coiffent les partis politiques et
regroupements politiques lesquels ne permettraient pas à certains
partis, alliances et coalitions politiques de former une majorité qui
peut faire face à la conquête du pouvoir.
? Les effets résultant des alliances, coalitions et
plateformes politiques dans le déroulement du processus électoral
seraient : la perte des différentes élections
(présidentielle, législatives nationales et provinciales,
urbaines, municipales et locales), les déséquilibres
institutionnels, la pratique du nomadisme ( transhumance) et de la dissidence
politiques, la défection des regroupements politiques, la transformation
de certains regroupements et partis politiques en groupe de pression, la
cohabitation politique, l'intolérance politique le dédoublement
des alliances et partis politiques etc.
Dans cette même démarche, pour mener à bon
port notre investigation et dans le but d'atteindre les résultats
objectifs assignés, avons fait recours à la méthode
systémique. Celle-ci a été accompagnée et soutenue
par quelques théories explicatives de référence et
techniques en l'occurrence : la théorie fonctionnaliste, la
théorie systémique, l'analyse documentaire, l'interview directe
et l'observation directe. Pour l'accessibilité des données,
l'Internet nous a été utile.
La méthode systémique nous a permis de saisir
que le regroupement ou coalition politique envisagé d'intégrer
les différents partis politiques pour former une majorité afin de
conquérir le pouvoir, la majorité constitue un système,
les partis politiques sont des sous-systèmes qui constituent le
système.
En ce qui concerne la délimitation du sujet, nous avons
délimité notre travail spatialement et temporairement.
Considérant l'étendue de la matière
traitée et son importance cruciale, nous avions subdivisé notre
travail en trois chapitres. Le premier a été consacré sur
les considérations générales. Dans ce chapitre, il
était questions de comprendre les modes de scrutin, la typologie des
regroupements politiques, de jeter un regard sur la législation
congolaise
87
en matière des alliances, coalitions et plateformes
politiques, de donner un état des lieux des regroupements politiques de
1960-2018 c'est -adire faire un aperçu historique des alliances et
coalitions politiques de 1960-2018.
Le deuxième chapitre a été axé sur
la présentation de notre champ d'investigation : la République
Démocratique du Congo sur les plans : géographique,
démographique, politique, économique, social et historique du
découpage.
Quant au troisième chapitre, il a été
consacré aux enjeux, défis et effets des regroupements politiques
dans le processus électoral en République Démocratique du
Congo depuis 2006 jusqu'à en 2018. Ici, il a été question
d'analyser et scruter les enjeux, les défis et les effets des
regroupements politiques dans le processus électoral en mettant l'accent
sur l'historicité, la composition, et les enjeux des alliances et
coalitions politiques issues des élections de 2018.
Au terme de nos recherches et après plusieurs descentes
sur terrain effectués au sein du Parti du Peuple pour la Reconstruction
et le Développement (PPRD) membre de la plateforme : Front Commun pour
le Congo (FCC) et à l'Union pour la Démocratie et le
Progrès social (UDPS) force politique intégrante du Cap pour le
Changement (CASH), avons remarqué qu'il y a lieu et nécessite
d'affirmé avec perspicacité nos hypothèses de recherche,
que les enjeux, les défis et les effets des ralliements politiques dans
le déroulement des élections en RDC sont respectivement :
? La conquête, l'exercice, la pérennisation du
pouvoir politique,
le partage du pouvoir politique, le renversement du
gouvernement etc.
? La configuration géopolitique de la RDC
(Immensité du territoire national : 2.345 .410Km2), le
système électoral en vigueur (système majoritaire à
un tour), le non-respect des accords (engagements) des forces politiques en
coalition, l'état de l'économie nationale du pays, la
démocratie du pays dominée encore par le tribalisme et
l'ethnicité dans une certaine mesure, la divergence d'idéologies
et d'intérêts des partis et formation politiques en coalition,
l'intransigeance et la personnification des certains dirigeants qui coiffent
les regroupements et partis politiques lesquels ne permettraient pas à
certains partis,
88
alliances et coalitions politiques de former une
majorité qui peut faire face à la conquête du pouvoir.
? La perte des différentes élections
(présidentielle, législatives
nationales et provinciales, urbaines, municipales et locales),
les déséquilibres institutionnels, la pratique du nomadisme
(transhumance) et la dissidence politiques, la défection des
regroupements politiques, la transformation de certains regroupements et partis
politiques en groupe de pression, la cohabitation politique,
l'intolérance politique, le dédoublement des alliances et partis
politiques etc.
Pour ce fait, nous ne pouvons pas nous jeter des fleurs
d'avoir tout épuisé sinon nous souhaiterons que d'autres
recherches puissent nous compléter car, notre travail à
portée sur une période spécifique de 20062018, alliant
ainsi les objectifs, les difficultés, les scenarios et les
conséquences résultant de la constitution des alliances et
coalitions politiques en République Démocratique du Congo.
89
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES LÉGAUX
1) Accord de coalition politique des forces de l'opposition
« LAMUKA » en vue des élections du 23 décembre 2018.
2) Accord de la cite de l'OUA (Accord de 18 octobre 2016),
Kinshasa, 2016.
3) Accord inter-congolais, Kinshasa, 2003.
4) Accord politique global et inclusif du centre
interdiocésain de Kinshasa du 31 décembre 2016.
5) Accord politique pour la gestion consensuelle de la
transition en République Démocratique du Congo.
6) Accord politique relatif à la désignation du
candidat unique de l'opposition à l'élection
présidentielle du 23 décembre 2018 de Nairobi entre : UDPS et
alliés et UNC et alliés (accord de Nairobi entre UDPS et
alliés et UNC et alliés).
7) Charte constitutive du Front commun pour le Congo (FCC).
8) Constitution de la République Démocratique du
Congo amendée par la loi n°11/002/du 20 janvier 2011 portant
révision de certains articles de la Constitution de la République
Démocratique du Congo du 18 février 2006.
9) Constitution de la République Démocratique du
Congo du 18/02/2006
10) Journal Officiel de la République Démocratique
du Congo : liste des partis politiques autorisés à fonctionner en
République Démocratique du Congo, 2018.
11) Journal Officiel de la République Démocratique
du Congo : liste des Regroupements politiques ainsi que les partis qui les
composent, 2018
12) Loi n°001-2001 du 17 mai 2001 portant organisation et
fonctionnement des partis et regroupements politiques (Présidence de la
République).
90
13) Loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales.
14) Loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et
fonctionnement des partis politiques en RDC.
15) Loi n°11/003 du 25 juin 2011 modifiant et
complétant la loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations
des élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales.
16) Loi n°17/013 du 24 décembre 2017 modifiant et
complétant la loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations
des élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales telle que modifiée à ce jour.
17) Loi n°7/008 du 04 décembre 2007 portant statut
de l'opposition en RD Congo.
18) Règlements intérieurs de l'Assemblée
Nationale juillet 2012 et du sénat 2006.
II. OUVRAGES
1) David EASTON, analyse du Système politique, Paris, Ed.
A. colin, 1974.
2) Gorgui Ciss, Mathias Eric owona Nguini, Pablo stefanoni, Jean
Bosco Talla, l'impératif des alliances en démocratie,
Yaoundé, Ed. PUA, 2013.
3) GRAWITZ.M, Méthodes des sciences sociales, Paris, IIe
Ed. Dalloz, 2000.
4) J. DUYCK, Géographie du monde contemporain et
problèmes de développement, Kinshasa, Ed. Loyola, 1998.
5) MLUMBATI NGASHA Adrien, Manuel de sociologie
générale, Lubumbashi, Ed. Africa, 1980.
6) MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science
politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997.
91
7) P. RONGERE, Méthodes de recherche en sciences
sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971.
8) PINTO et GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales,
Paris, Ed. Dalloz, 1971R. Quivy et GRAWITZ, Manuel de recherche en sciences
sociales, Paris, Ed. Dunod, 2006.
III. ARTICLES
1) Adrienne LeBas, traduction de Daniel compagnon, une
alliance qui se délite ? Dans la Zanu-PF (1999-2003) dans politique
africaine 2004|1 N°93, p.105-124.
2) Alo Di Virgilo et Junko Kato, Factionnalisme, coalitions
et fragmentation Politique Qu'est-ce qui a vraiment changé dans le
système partisan au Japon et en Italie dans la décennie 1990?
Dans Revue Française de science politique 2001|4 (vol.51) P.587-619.
3) Benjamin BOUMAKANI, la prohibition de la « transhumance
politique » : des parlementaires étude de cas africains in Presses
Universitaires de France.
4) Eloge MAVUNGU POATY, la conquête démocratique du
pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques : option ou option ?
5) Louis Weber, Chronique de la gauche de gauche alliance
électorale, Front ou fusion ? Dans savoir agir 2013|3 (N°25),
p.81-86.
6) Mathieu MAMIKI KE'BONGO-BONGO, la transhumance politique, un
mode d'action politique et un virus dans le processus démocratique en
Province orientale (RDC).
7) Michel LE BRETON et Karine Van Der Straeten, Alliances
électorales et gouvernementales : la contribution de la théorie
des jeux coopératifs à la science politique in revue
d'économie politique.
8) Michel LeBreton et Karine Vander Straeten, alliances
électorales entre deux tours de scrutin le point de vue de la
théorie de jeux coopératifs et une application aux
élections régionales de mars 2010 dans Revue économique
2013|2 (vol.64).
92
9) Nicolas Bué et Fabien Desage, « Le monde
réel » des coalitions l'étude des alliances partisanes de
gouvernement à la croisée des méthodes dans Politix
2009|04 (N°88), P.7-37.
10) Philippe BIYOYA MAKUTU et Rosy MUKENDI TSHIMANGA,
Alliances et coalitions des partis politiques en République
Démocratique du Congo : Causes et conséquences, Kinshasa, Ed.
Journal of african eletions, 2011, P.207-231.
11) Shmuel Trigano : Politique de l'alliance et
démocratie dans les raisons politiques 2002/4 N°8 pages 51à
59.
12) Thierry VIRCOULON, République Démocratique du
Congo : la cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri, juin 2019.
IV. TFC ET MEMOIRES
1) Fabrice MUKAYA MUTSHIPAYI, Les alliances politiques en RDC :
atouts et faiblesses cas de l'Union pour la nation aux élections de
2006, G3 SPA, UNIKIN, mémoire online.
2) Ibrahim MALILO, Scrutin a un tour et coalitions des partis
politiques en République Démocratique du Congo, L2 SPA, UNILU,
2018.
V. NOTES DES COURS
1) KYTABA KYA GHOANYS, Cours de Méthodes de Recherches en
Sciences sociales, G2 SPA, FSSA, UNILU, 2017, inédit.
2) MULUMBATI NGASHA Adrien, Cours d'Introduction à la
Science Politique, G1SPA, FSSA, UNILU, 2016, inédit.
3) SEM MBIMBI Pascal, Cours de Méthodes de Recherches en
Sciences économiques, G2 SPA, FSE, UNILU, 2018, inédit.
4) SIKI ASIPATE SIKITIKO, cours de prospective politique, L2
SPA, FSSPA, UNILU, 2020, inédit.
5) VYANEY AN'KORO Emmanuel, Cours d'institutions politiques
du Congo démocratique, G3 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit.
93
VI. DICTIONNAIRES
1) Dictionnaire de la Science politique et des institutions
politiques, Paris, 4e Ed. Dalloz, 1994, 2000.
2) Dictionnaire encyclopédique online.
3) Dictionnaire la rousse Maxi poche 2013.
4) Dictionnaire la rousse online.
5) Dictionnaire la rousse, Paris, Ed. Cedex, 2014.
6) Dictionnaire le Robert micro poche, paris, Ed. 2002, 2006.
7) Dictionnaire toupie online.
8) Dictionnaire universel, Ed. Hachette, Paris, 1996.
VII. WEBOGRAPHIE
1)
www.banquemondiale.org
2) www.ceni.cd
3)
www.cnrtl.fr
4)
www.congo-autrement.com
5)
www.larousse.fr
6)
www.toupie.fr
7)
www.wikipedia.org
VIII. AUTRES
1) Décision n°50 de la CENI relative au report des
scrutins du 23 Décembre au 30 décembre 2018.
2) Voici les 599 partis politiques et 77 regroupements
politiques de la CENI pour les élections RD Congo de 2018 ?
94
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
IN MEMORIUM II
DEDICACE III
AVANT-PROPOS IV
ABREVIATIONS ET SYGLES VI
INTRODUCTION 1
I. PRESENTATION DU SUJET 1
II. DELIMITATION DU SUJET 2
II.1. DELIMITATION TEMPORELLE 2
II.2. DELIMITATION SPATIALE 2
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2
III.1. CHOIX DU SUJET 2
III.2. INTERET DU SUJET 3
IV. ETAT DES LIEUX DU SUJET 4
V. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL 11
VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE 13
VII. METHODE DE RECHERCHE 14
VIII. TECHNIQUES 15
VIII.1. ANALYSE DOCUMENTAIRE 15
VIII.2. INTERVIEW DIRECTE 15
VIII.3. OBSERVATION DIRECTE 16
IX. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE REFERENCE 16
IX.1. Théorie fonctionnaliste 17
95
IX.2. Théorie systémique 18
X. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES 19
X.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 19
X.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES 22
XI. PLAN DESCRIPTIF DU TRAVAIL 25
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES 26
SECTION 1 : MODES DE SCRUTIN ET TYPOLOGIE DES
REGROUPEMENTS
POLITIQUES 26
1.1. MODES DES SCRUTINS 26
1.2. TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS POLITIQUES 28
SECTION 2 : CADRE LEGAL EN MATIERE DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
29
2.1. LES TEXTES JURIDIQUES DE REFERENCE EN MATIERE
D'ALLIANCES
ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC 29
SECTION 3 : ETAT DES LIEUX DES REGROUPEMENTS
POLITIQUES EN
RDC DE 1960-2018 32
3.1. ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUE DE 1960-1965
32
3.2. ALLIANCES ET COALITIONS DE 1990-1997 33
3.3. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2002-2006 34
3.4. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2006-2011 35
3.5. APRES 2011 36
3.6. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2018 38
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU
CONGO 40
SECTION 1 : CADRE GEOGRAPHIQUE 40
1.1. Structure du territoire 40
SECTION 1 : ENJEUX DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES
59
96
1.2. Relief et géomorphologie 41
1.3. Hydrologie 41
1.4. Climat 42
1.5. Faune et flore 43
1.6. Environnement 44
1.7. Parcs 44
1.8. Savane boisée 45
1.9. Savane herbeuse 45
SECTION 2: CADRE DEMOGRAPHIQUE 45
2.1. POPULATION 45
2.2. LANGUES 46
2.3. RELIGION 46
2.4. ETHNIE 46
SECTION 3: CADRE POLITIQUE 47
Section 4 : CADRE ECONOMIQUE
47
4.1. Ressources naturelles. 48
4.2. Secteur Industriel 49
4.4. Elevage 50
4.5. Energie 50
SECTION 5 : CADRE SOCIAL 54
SECTION 6 : CADRE HISTORIQUE DU
DECOUPAGE 55
6.1. Divisions Administratives 57
CHAPITRE III : ENJEUX, DEFIS ET EFFETS DE
REGROUPEMENTS
POLITIQUES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL EN RDC : FCC-LAMUKA-
CASH 59
97
1.1. CONQUETE, EXERCICE, PERENNISATION ET PARTAGE
DU
POUVOIR POLITIQUE 59
1.2. HISTORIQUE, COMPOSITION ET ENJEUX DES
REGROUPEMENTS
POLITIQUES : FCC- LAMUKA- CASH 60
SECTION 2 : DEFIS DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES 71
2.1. LA CONFIGURATION GEOPOLITIQUE 71
2.2. LA SOCIOLOGIE ELECTORALE ET LE CARACTERE
EMBRYONNAIRE
DE LA DEMOCRATIE CONGOLAISE 72
2.3. SYSTEME ELECTORAL EN VIGUEUR 74
2.4. L'ETAT DE L'ECONOMIE NATIONALE 74
2.5. REPRESENTATION OU PARTAGE DU POUVOIR POLITIQUE AU
SEIN
DES ORGANES ETATIQUES 75
SECTION 3 : EFFETS DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLIQUES DE
2006-2020 76
3.1. LES CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS
POLITIQUES
DE 2006-2011 76
3.2. CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES
DE
2018 80
CONCLUSION 85
BIBLIOGRAPHIE 89
TABLE DES MATIERES 94
ANNEXE : TABLEAU SYNTHETIQUE DE QUESTIONNAIRE ET REPONSES
D'INTERVIEW DIRECTE REALISÉE 98
98
ANNEXE : TABLEAU SYNTHETIQUE DE QUESTIONNAIRE ET
REPONSES D'INTERVIEW DIRECTE REALISÉE
Pour Finaliser notre quête portant sur les «
Regroupements politiques et processus électoral en République
Démocratique du Congo: enjeux et défis nous avons
interviewé à maintes reprises quelques acteurs politiques,
scientifiques, spécialistes des questions électorales et
chercheurs en matière des alliances, coalitions et plateformes
politiques dans le but de nous conformer aux exigences scientifiques qu'impose
la science (descente sur terrain) de façon à affirmer ou infirmer
nos hypothèses de recherches.
Sur ce, cinq questions ont été soumises à
nos enquêtes lesquels y ont répondu d'une façon ouverte
:
N°
|
QUESTIONNAIRE
|
REPONSES OBTENUES
|
1
|
Quels sont les enjeux
des regroupements
politiques dans le processus électoral ?
|
Designer un candidat commun, conquérir le pouvoir
politique, l'exercer, le pérenniser, le partage du pouvoir ou du
gâteau politique
après la conquête pouvoir, par le renversement
du gouvernement et le soutien occasionnellement de ce dernier, avoir la
majorité parlementaire, hisser le candidat commun à la
magistrature suprême etc.
|
2
|
Quels sont les défis (obstacles, difficultés,
problèmes) des alliances et coalitions politiques au
regard
du processus électoral en RDC ?
|
L'immensité du territoire national de la
République démocratique du Congo,
le système électoral à un tour instauré par la
constitution en son article 71, l'état de la démocratie encore
dominé par le tribalisme, les problèmes : financier etc.
|
3
|
Quels sont les effets
qui peuvent en
découler (avant,
pendant, après le processus
électoral) ?
|
Le non atteint des objectifs, le non-respect des accords entre
partis politiques en coalition entrainèrent à plusieurs scenarios
notamment : la défection des regroupements politiques; le
recours à la transhumance et la
dissidence politiques, la transformation de certains partis politiques en
coalition en groupe de pression,
|
99
|
|
la cohabitation politique, le dédoublement
des partis politiques, l'intolérance politique,
déséquilibre institutionnel etc.
|
4
|
Quelles sont les
raisons à la base de
l'échec du Front Commun (FCC) pour
le Congo à la Présidentielle du 30
décembre 2018?
|
Le manque de communication.
|
La précarité sociale liée à une
gouvernance qui n'a pas orienté ses actions au cours de dernières
années précédant les scrutins, vers certains besoins
primeurs de la population privilégiant le financement des
élections et la stabilité macro-économique.
|
La supervision de la campagne par des gouverneurs
coordonnateurs provinciaux du FCC qui, eux-mêmes, étaient
candidats et, en
cette position, ont mal orienté toute la logistique
de la campagne, tout en nourrissant parfois des conflits avec les autres
candidats.
|
Le choix tardif du candidat du FCC à la
présidentielle qui n'a pas donné le temps suffisant aux
sociétaires du FCC de mener une campagne de qualité.
|
Le comportement égocentrique de certains acteurs sur
terrain qui soit, ont privilégié leur
campagne personnelle soit purement et simplement ont trahi
en faisant la campagne d'autres candidats à la présidentielle.
|
Le report de la date des élections du 23 au 30
décembre 2018 qui a démobilisé les états-majors de
campagne FCC au profit de
l'activisme débordant des candidats
de l'opposition.
|
Le traitement des sociétaires de la plateforme
de manière inéquitable et campagne
antagoniste entre membres du même regroupement du FCC,
Indiscipline observée
|
100
|
|
au sein de certains regroupements, couplée au manque de
sanction,
|
La Non prise en compte des propositions formulées par
différentes cellules de l'équipe de campagne du candidat, le
manque criant voire la répartition inéquitable du matériel
de campagne et toute la logistique électorale.
|
La mauvaise gestion et répartition inégalitaire
de fonds alloués à la campagne électorale.
|
L'influence négative des écoles catholiques qui
ont servi des bureaux de vote constatés à
travers le pays de favoritisme de leur personnel au profit
des témoins des candidats de l'opposition.
|
Le doute qui planait sur l'effectivité de
l'organisation des élections
|
La tendance à sacrifier les milieux ruraux au profit
des milieux urbains.
|
Le doute sur la fiabilité de la machine à voter,
|
L'égoïsme de ceux qui étaient au
gouvernement au moment des scrutins au mépris de la
solidarité du groupe.
|
Des nombreuses querelles des chefs autour de l'autorité
morale à la veille des grands scrutins,
|
L'encadrement déficitaire de la société
civile Study Computer Science.
|
5
|
Quels sont les
facteurs explicatifs
de l'échec de la coalition Lamuka à la
présidentielle du 30/12/2018 et du Cap
|
L'hostilité, l'antagonisme exacerbé au
régime de Kabila et du Candidat Commun du Front commun pour le Congo
(Emmanuel Ramazani shadary).
|
Le visé de la présidence de la République
|
101
|
pour le Changement
aux élections législatives?
|
L'intransigeance, la personnification des autorités
morales de certains partis politiques, la division au sein des regroupements
politiques de l'opposition.
|
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