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Regroupements politiques et processus électoral en RDC. Enjeux et défis.


par Elie BANZA MUKANDA Bamu
UNILU - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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I

EPIGRAPHE

« La solidarité n'existe pas : n'existe qu'une coalition d'égoïsmes. Chacun reste avec les autres pour se sauver soi-même. »

FRANCESCO ALBERONI

II

IN MEMORIUM

Mon cher Grand-père Banza Mukanda (Bamu) Elie, il y a des moments dans la vie d'un homme qui sont des postes frontaliers marquant la fin d'une ère et indiquant clairement une nouvelle direction.

En des tels circonstances de transition, on se sent oblige de regarder le passé et l'avenir avec des yeux d'aigle pour être conscient de la réalité.

En vérité, l'histoire du monde, elle-même aime regarder ainsi, ce qui donne parfois un sentiment de recul ou de stagnation, alors qu'il s'agit simplement de s'asseoir dans un fauteuil pour se comprendre soi-même et embrasse intellectuellement l'activité de son propre esprit.

Mon cher grand père, il y aura toujours une place libre à la table familiale du dimanche, marquant physiquement le vide que tu as laissé dans mon coeur et dans ma vie ici-bas.

Que ton âme repose en paix.

III

DEDICACE

Aux autorités politico-administratives congolaises

Aux autorités morales des Regroupements et Partis politiques

A tous les législateurs congolais

A Tous les acteurs politiques

A Toute personne morale ou physique à vocation politique

IV

AVANT-PROPOS

Le présent travail qui sanctionne la fin de notre cursus académique, est le fruit des connaissances scientifiques reçues durant les cinq années académiques passées à la faculté des sciences sociales, politiques et admiratives. Sa réalisation a constitué une contribution des plusieurs personnes recherchées.

De ce fait, Nous rendons grâce à l'Éternel Dieu qui nous a donné le souffle de vie et doté des capacités intellectuelles, physiques et mentales pour la réalisation de notre quête. Au seuil de cette étude nous éprouvons une sincère et vive reconnaissance envers le Professeur MULUMBATI NGASHA Adrien notre directeur qui, en dépit de ses multiples occupations a accepté avec bienveillance la direction de ce travail. Ses conseils, remarques et suggestions nous ont été d'un grand secours dans la phase décisive de ce travail et nous ont permis d'analyser et d'interpréter de la meilleure façon les renseignements recueillis sur terrain relatifs aux regroupements politiques et processus électoral en République Démocratique du Congo.

Par la même occasion, nous tenons à remercier toutes les autorités de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives, tous ceux qui ont oeuvrés à notre formation, notamment le corps académique et scientifique composé : des professeurs ordinaires, des professeurs associés, des professeurs, des chefs de travaux et assistants.

Bien que la réalisation scientifique de ce travail nous soit identifiée, sa réalisation matérielle a connus le concours de nos très chers parents dont Mr. Mukanda Banza Sande Sapinard et Mme. Ilunga wa Bondo jeanne nous leurs sommes très reconnaissant pour leurs soutiens tant matériels, moraux et spirituels tout au long de notre vie estudiantine si longue et pénible. A tous nos oncles et tantes, vous qui constituer une seconde famille particulièrement Ilunga wa Nkulu Jeanne, Mulongo Ndala Joseph.

A tous nos frères et soeurs : Mukanda Banza Alain, Yumba Makangwa Shisso, Kapokele Lupanda Patient, Nkulu Musenge Best, Amina Maloba alpha, Ngoy José Andy, Mulongo Ndala Mike, kayumba Mulongo Claudia, Ilunga wa Nkulu Joyce.

A ma future épouse : Mputu Tshingombe Gracia

V

A toutes les grandes familles : M'hedard, Pablo et Tshibanda particulièrement : M'hedard Bope Bomilongo, Kabibi Veronica, Robert Kidiaba, Tshikalu Manika Pablo, Kabulo Manika Elisabeth, Jean de Dieu Tshibanda, Angele Cora Kabula.

Nous remercions également tous les ami(e)s et connaissance qui nous ont accompagnés dans cette lutte : Sekeseke André, Ngoy Munga Leaky, Tshibanda Tondoy Fabrice, Mputu Tshingombe Gracia, Gustave Lukongo, Bishimba Ilunga Augustin, Ngoyi Kasongo Elie, Tshikalu Manika Ghislain, Tumaini Wendo Baby, Pendeza Matondo Alice, Marango John, Ishara Wendo Ezechieÿ Mbule Makila Jean, George Lubuku Fazili, Bercado Sabwe, Elsa Kalenga Marie Jose, Kabulo Manika Elisabeth, Karumbu Manika chance, Majiya Manika Evodie, Mujinga Manika Esther, Simba Ngoloma Ruth, Kabulo Manika l'or, Tshikalu Manika Mirady, Kakudji Manika arthur Kisimba Martin, Sangwa Kalambi Sylvain, Nyembo Delphin.

Nos remerciements s'adressent enfin à tous ceux et celles qui ne sont pas cités qu'ils ne nous en tiennent pas rigueurs car l'oublie est un fait naturel pour les êtres humains mais qu'ils trouvent ici l'expression de notre gratitude.

VI

ABREVIATIONS ET SYGLES

ABAKO : Alliance des Bakongo

AFD : Alliance des Forces Démocratiques

AMP : Alliance de la Majorité présidentielle

ARC : Alliance pour le Renouveau du Congo

ASSERCO : Association des Ressortissants du Haut-Congo

BALUBAKAT : Association des Balubas du Katanga

CASH : Cap pour le changement

CEI : Commission Electorale Indépendante

CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante

CNC : Coalition Nationale pour le Changement

CONACO : Convention des Nationalistes Congolais

CONAKAT : Convention Nationale du Katanga

DTP : Dynamique Tshisekedi Président

FAC : Forces Acquises au Changement

FCC : Front Commun pour le Congo

FPC : Forces Politiques du Conclave

FSSPA : Faculté de Sciences Sociales Politiques et Administratives

GSM: Global System for mobile Communications

GWH : Gigawatt

Km: kilomètres

VII

m : Mettre

M23 : Mouvement du 23 Mars

MLC : Mouvement de Libération du Congo

Mme : Madame

MNC/L : Mouvement National Congolais/Lumumba

MNK/K : Mouvement National Congolais/Kalonji

MP : Majorité Présidentielle

MR : Monsieur

MW : Mégawatt

Office de PTT : Office de Postes Télégraphes et téléphones.

PALU : Parti Lumumbiste Unifié

PIB : Produit Intérieur Brut

PMPTR : Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance

PPRD : Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie

PPTE : Pays Pauvres Très endettés

PSA : Parti du Solidarité Africain

R.D.C: République Démocratique du Congo

RCD-KM : Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Kisangani

Mouvement de Libération

RENACO : Regroupement des Nationalistes Congolais

RHDP : Rassemblement des Houphouetistes pour démocratie

VIII

SET : Soutien à Etienne Tshisekedi

SPA : Sciences Politiques et Administratives

UDEMO : Union de Démocrates Mobutistes

UDPS : Union pour la Démocratie et le Progrès Social

UN : Union pour la Nation

UNC : Union pour la Nation Congolaise

USORAL : Union Sacrée de l'Opposition et alliés

1

INTRODUCTION

I. PRESENTATION DU SUJET

Pour parachever un niveau de fin de cycle d'études supérieures et universitaires, tout étudiant doit faire preuve d'une maturité scientifique, d'évaluer tout ce qu'il a acquis tout au long de son cursus académiques en rédigeant un travail scientifique. Ce qui justifie le présent travail de fin de notre deuxième cycle à l'Université de Lubumbashi, portant sur « les Regroupements politiques et processus électoral en République Démocratique du Congo : enjeux et défis ».

Etant donné que la société congolaise en tant qu'espace politiquement organisé pour assurer le bien-être de la communauté, suppose l'institutionnalisation d'un pouvoir politique sans lequel aucune organisation ne serait possible. Ce pouvoir est une possession exclusive du souverain primaire vers lesquels les individus, les lobbies, les organisations politiques recourent pour obtenir mandat afin de prétendre à la gestion de la Réspublica. Cette manière de courtiser ou d'amadouer le souverain primaire obéit à un certain nombre des réalités, règles, et requiert de ce fait des instruments, des outils dont les partis politiques et les individus pris comme acteur politique indépendant sont privilégiés.

Par ailleurs, les partis politiques s'affichent à ce titre comme étant les acteurs avantagés de conquête du pouvoir politique au regard non seulement des lois mais aussi des réalités que présente le marché politique congolais. Pour un parti politique, tenter de conquérir seul le pouvoir suprême dans un pays comme la RDC, serait une hypothèse qui fait directement recours à la stratégie politique ou stratégie de conquête du pouvoir politique : les regroupements politiques en l'occurrence le jeu des alliances et coalitions politiques, au vu des réalités en présence. L'évidence de l'équation laisse comprendre que la configuration géopolitique, le système électoral en vigueur dans lequel évolue les partis politiques et par ricochets ses membres ne permettraient pas à un parti politique quel que soit son influence, sa capacité réelle ou imaginaire de mobilisation des masses à remporter seul une bataille électorale de taille.

2

II. DELIMITATION DU SUJET

Pour éviter de tomber dans les généralisations vagues et erronées, une localisation de notre sujet d'étude dans le temps et dans l'espace s'avère indispensable.

II.1. DELIMITATION TEMPORELLE

Dans le temps, notre étude couvre la période allant de 2006 à 2018. Le choix opéré pour cette ère se justifie par le fait que, les années deux-mille six, onze et dix-huit correspondent respectivement : à l'organisation des premières, deuxième et troisième élections en République Démocratique du Congo dites démocratiques, libres et transparentes lesquelles ont conduit à la formation soit des alliances et coalitions politiques ou soit aux plateformes politiques.

II.2. DELIMITATION SPATIALE

Sans l'intention de mener une quête générale sur un autre environnement, nous avons limité notre champ d'investigation à la République Démocratique du Congo. Le choix de ce cadre est lié à la maîtrise de l'espace et la facilité pour nous en tant que chercheur à recenser les données.

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET

III.1. CHOIX DU SUJET

C'est l'intérêt qui inspire le sujet et en motive le choix, la raison majeure qui nous pousse au choix de ce sujet est le constat observé depuis la décennie deux milles lors de la tenue des élections générales, législatives et présidentielles qui ont conduit à la formation des regroupements : alliances, coalitions et plateformes politiques autour particulièrement des candidats Joseph Kabila et Jean Pierre Bemba (2006), entre Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi (2011) et en fin entre : Emmanuel Ramazani shadary, Martin Fayulu Madidi et Félix Tshilombo Antoine dit Fatshi (2018).

Les raisons à la base de cette pratique n'auront pas été celles relatives aux objectifs de consolidation de la démocratie, de la gouvernabilité de l'Etat ou de la cohésion nationale. Seule la volonté de réunir le plus grand nombre de suffrages et de conquérir le pouvoir présidentiel aura été une véritable motivation. Les conséquences en fut la paralysie de la démocratie

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parlementaire, la fragilisation de la cohésion nationale, le dédoublement des alliances et partis politiques, la pratique de la transhumance politique pré et post-électorale et la cohabitation politique.

Cette dernière est une configuration politique historiquement exceptionnelle en RDC. Il y' a eu que deux épisodes de bipolarité du pouvoir exécutif depuis l'indépendance : entre Patrice Lumumba et Joseph Kasavubu (1960-1961) et entre Mobutu et Etienne Tshisekedi qui fût trois fois éphémère premier ministre (1991,1992-1993,1997). Dans les deux cas, cela correspondait à des crises politiques graves, l'expérience a été de courte durée et s'est achevée par la fin brutale du leadership (assassinat de Lumumba, révocation de Tshisekedi par Mobutu en 1991 et 1993, la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila en 1997)1.

De ce fait ; les alliances et coalitions dans ce cas n'ont pas été un facteur du développement institutionnel, du parlementarisme congolais. La pratique congolaise constituerait en soi un faux modèle qui n'invalide cependant pas Les théories des alliances et coalitions mais exigé des améliorations.

III.2. INTERET DU SUJET

Le concept d'intérêt souffre de plusieurs définitions qui sont à la base de multiples controverses. Cependant, nous le définissons comme une chose qui est profitable ou avantageuse à quelqu'un2.

Eu égard à l'importance de cette étude ; nous le présentons à trois niveaux :

? Niveau personnel ;

? Niveau social ou communautaire ;

? Niveau scientifique

III.2.1. INTERET PERSONNEL

Les années passées à l'Université de Lubumbashi dans le cadre de notre formation en sciences politiques et administratives durant notre cursus académique nous ont fourni un bagage intellectuel générateur de la maîtrise de soi et des idées. Ce qui nous permet de faire une analyse dans le domaine

1 Thierry Vircoulon, République Démocratique du Congo : cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri, Juin 2019, p.6

2 Dictionnaire Toupie online

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du sujet en question afin de cerner : les enjeux, les défis et les effets des coalitions des partis politiques ou regroupements au regard du processus électoral.

III.2.2. INTERET SOCIAL

L'apport de notre sujet est fonctionnel à la population congolaise en général, aux autorités morales des regroupements et partis politiques en particulier dans la mesure où les résultats issus de cette étude pourront leurs servir à appréhender non seulement la quintessence de formation des alliances et coalitions politiques au regard du processus électoral ou de la gouvernance mais aussi à saisir les obstacles et les conséquences qui peuvent survenir suite à l'atteinte ou non atteinte des objectifs assignés.

III.2.3. INTERET SCIENTIFIQUE

S'agissant de l'intérêt académique, ce travail scientifique vérifie les connaissances théoriques apprises au cours de notre cursus académique relatives: au Processus électoral, regroupements, alliances, plateformes et coalitions politiques d'une part et d'autre part, il pourra servir comme un instrument de connaissance, ou un cadre de référence dans la mesure où il peut apporter les informations à tout chercheur investi dans le même cadre d'étude d'éclairer l'opinion publique sur les objectifs poursuivis par les alliances et coalitions politiques en RDC.

En outre, ce travail va orienter tout parti politique ayant assigné pour objectif de conquérir et exercer le pouvoir politique de constituer les regroupements politiques ou encore de conclure les alliances et coalitions politiques avec d'autres parti lorsqu'il s'agit des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales en tenant compte des obstacles et conséquences qui pourront advenir, car la République Démocratique du Congo regorge plus de 599 partis politiques et plus de 77 regroupements politiques qui sont sur la scène politique en compétition pour la conquête du pouvoir or aucun parti politique n'est susceptible de gagner des élections présidentielles seul au regard de la situation géopolitique de la RDC.

IV. ETAT DES LIEUX DU SUJET

L'état de la question ou la recension des écrits consiste à faire le tour des livres et des articles les plus importants qui existent déjà sur le sujet qu'on veut étudier. Cela évite d'une part de « défoncer des portes ouvertes », soit d'aborder un problème surexploité ou résolu par la science. Cela

3 Gorgui Ciss, Mathias Eric Owana Nguini, Pablo Stefanoni, Jean Bosco Talla, l'impératif des alliances en démocratie, Yaoundé, Ed. PUA, 2013

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permet d'autre part de poser une meilleure problématique et qui tient compte de l'état actuel des connaissances et qui utilise des concepts et une formulation correcte au regard de la science.

Pour ce qui est de cette réflexion sur les regroupements politiques et Processus électoral en République Démocratique du Congo : enjeux et défis, nous affirmons d'une manière honnête que nous ne sommes pas le premier à entreprendre cette réflexion. Il est évident que plusieurs chercheurs ont déjà eu l'occasion de traiter d'un sujet analogue sous d'autres aspects en y apportant des solutions afférentes, nous croyons à des points de convergence et divergence avec les travails antérieurs de nos prédécesseurs sur l'épineux problème des alliances, coalitions, plateformes et processus électoral en République Démocratique du Congo ou à-travers le monde.

A ce niveau, il faut signaler que lorsque plusieurs chercheurs font leurs études sur un même sujet ils n'aboutissent pas à un même résultat car chacun d'eux aura sa méthode et techniques, une problématique et des hypothèses de travail spécifiques.

La contribution que nos lecteurs attendent de ce travail peut ne pas être extravagant mais juste un complément d'information aux conclusions de nos prédécesseurs.

Dès lors, nous ne nous sommes pas soustrait à cette démarche scientifique qui nous paraît plausible c'est pour quoi avant de poser clairement notre problématique, nous allons dans la mesure du possible lire quelques travaux, ouvrages, articles antérieures, que nous avons pu consulter qui sont proches du notre :

En premier lieu, le livret de Gorgui Ciss, Mathias Eric Owona Nguini, Pablo Stefanoni, Jean-bosco Talla3, dénommée : « L'impératif des alliances dans une démocratie ». Ce livret part du constat que dans chaque démocratie, construire une majorité est nécessaire pour atteindre ses objectifs politiques, qu'il s'agisse de remporter des élections ou de faire adopter une décision politique comme un projet de loi ou un plan d'action. Cet impératif de constitution de majorités s'impose aux différents acteurs de la vie politique, y compris aux associations ; aux syndicats etc. Même un dirigeant tout-puissant a besoin, au moins de temps à autre, de convaincre et de rallier d'autres personnes ou groupes qui ne lui sont pas nécessairement proches,

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d'harmoniser les points de vue ou de trouver un compromis autour d'une question précise. Ceci est également vrai au niveau international, en ce qui concerne les relations entre les Etats. Les Etats faibles peuvent faire face à des Etats plus puissants en s'associant au moment opportun, même s'il ne s'agit que de régler une question bien précise, par exemple à l'occasion d'accords commerciaux.

Pour ces auteurs, les sociétés africaines sont caractérisées par le pluralisme en termes de géographie, langues, religions, idéologies, valeurs etc. ainsi que par des institutions particulières qui orientent la manière de prendre des décisions, imposer un point de vue singulier sans faire valoir celui des autres est difficile, voire impossible, notamment dans une longue durée. Il s'en suit donc que tout ce qui relève de la politique nécessite le dialogue, la prise en compte d'autrui et le compromis. C'est sur cette base que les coalitions et alliances d'intérêts peuvent être construites - des alliances qui sont incontournables notamment pour celui qui se trouve dans une position minoritaire et qui cherche à promouvoir son projet de société, son programme d'action ou à préparer des élections. Une coalition ou une alliance n'est pas toujours facile à créer, tant à l'intérieur d'une organisation qu'avec d'autres. Le Cameroun et notamment ses partis d'opposition, en sont des exemples éloquents.

En outre, les contributions de ce livret posent la question de la création des alliances et des coalitions et celle de savoir comment celles-ci peuvent contribuer à la résolution de problèmes politiques et à la construction de l'action démocratique au sein des mouvements sociaux, des partis et des gouvernements.

Ils s'interrogent sur les différents types d'alliances et de coalitions ainsi que les facteurs clés de leur succès ou de leur échec dans but de tirer profit des expériences faites en Amérique Latine et au Sénégal pour éclaircir ensuite la situation des alliances politiques au Cameroun en s'interrogeant ainsi : Pourquoi est-il si difficile, dans le pays, de construire des coalitions et des alliances fortes et durables qui pourraient encadrer l'action politique et sociale, c'est-à-dire des alliances qui ne seraient pas forcement motivées par l'argent et l'exercice de la domination ?

Une des fonctions clés des partis politiques est l'agrégation des intérêts sociétaux. Mais si trois cents partis politiques différents, ou même la douzaine qui existe réellement sur le terrain, tirent dans toutes les directions, les intérêts qui existent au sein de la société camerounaise ne peuvent être

4 F .MUKAYA MUTSHIPAY, Alliances politiques en RDC : Atouts et Faiblesses. Cas de l'Union pour la Nation aux élections de 2006, Mémoire online, G3 SPA, FSSPA, UNIKIN, 2009.

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articulés adéquatement. L'attention que la Fondation Friedrich-Ebert porte à la question obéit donc à une motivation simple : il s'agit de contribuer à une réflexion qui aidera les différents acteurs dans leurs efforts pour construire au Cameroun une démocratie forte, participative et stable.

Au regard ce qui devance, nous concourons avec nos prédécesseurs sur le fait que dans un Etat démocratique la constitution des regroupements, alliances, coalitions, et plateformes politiques est un impératif qu'il s'agisse : de remporter les élections, faire adopter ses décisions et projets politiques, d'harmoniser ses points de vue avec les autres ou soit de faire face à un adversaire commun de taille au regard non seulement du multipartisme politique mais aussi de la diversité linguistique, religieuse, idéologique et géographique

S'agissant de l'antinomie, ce livret est une quête de la fondation Friedrich-Ebert, ayant comme axes principales cerner les facteurs clés de succès et échecs des alliances et coalitions politiques dans l'optique de construire une démocratie camerounaise forte, participative et stable alors que la nôtre, est une recherche scientifique pour permettre aux partis d'atteindre leurs objectifs politiques : la conquête du pouvoir politique en anticipant les obstacles et les conséquences émanant du jeu d'alliances et coalitions politiques.

En deuxième lieu, Fabrice MUKAYA MUTSHIPAYI4, dans son travail intitulé « les Alliances Politiques en République Démocratique du Congo: Atouts et faiblesses. Cas de l'Union pour la Nation aux élections de 2006 (UN). La préoccupation de l'auteur fut de savoir :

? Qu'est-ce qui peut être à la base de la faiblesse des Alliances politiques en République Démocratique du Congo ?

? Celles qui ont eu les atouts ou la chance de réussir aux élections, respectent-elles leurs engagements et promesses faites aux électeurs ?

Sur ce, Il est parti des hypothèses par lesquelles : La Faiblesse des certaines alliances politiques en République Démocratique du Congo sont dites suite à l'appartenance idéologique des partis, formation et regroupements politiques ; idéologiquement parlant, toute formation politique ne partage pas une même vision politique, les démocrates n'ont pas

5 I. MALILO MALILO, scrutin à un tour et coalition des partis politiques en RDC, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2018, inédit.

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une même vision politique que les libéralistes, les conservatistes ou progressistes. Ces genres d'alliances sont celles contre la nature et ne peuvent réussir. Pour lui, certaines alliances sont créées sur base des affinités tribales et ethniques. Ce qui lui pousse d'affirmer et soutenir d'autres aspects tels que : l'inculture électorale, l'irresponsabilité des dirigeants congolais, ses aspects sont aussi les nerfs de la faiblesse de certaines alliances politiques en RDC.

Par ailleurs, ses enquêtes montrent que les alliances politiques qui ont parvenues à remporter les élections, les alliés se mirent à partager le gâteau politique au détriment de la population qui les a voté, les promesses et autres engagements ne sont pas respectés, il retient aussi que lors du partage de gâteau entre eux, quelques mésententes fragilisent un tout petit peu ces alliances. C'est ainsi qu'il les appelle des alliances électorales, ne sont pas forcément politiques car une longue vie à ces dernières n'est garantie que dans les textes qui régissent les alliés mais pas dans l'applicabilité.

De ce qui précédé et après analyse du travail en cours nous nous retrouvons dans une même ligne de conduite soutenant tous les idées selon lesquelles : l'appartenance idéologique, l'inculture électorale, la formation des alliances politiques sur base des affinités tribalo-ethniques est un défi quant à l'atteinte des enjeux assignés par les regroupements politiques mais notre travail se démarque de celui de Fabrice MUKAYA MUTSHIPAYI dans l'optique où notre recherche porte sur plusieurs cycles électoraux.

En troisième lieu, nous évoquons le travail d'Ibrahim MALILO5, sur le «scrutin à un tour et coalition des partis politiques en République Démocratique du Congo». Dans ce travail, l'auteur met l'accent sur l'influence du scrutin à un tour sur la coalition de partis politiques en République Démocratique du Congo ?

Pour cet auteur ; En 2006, les élections ont été à deux tour, au premier tour il y avait 33 candidats et parmi ces derniers, aucun n'avait obtenu la majorité absolue du suffrage exprimé, c'est ainsi que le second tour a été organisé. C'est à l'issu du second tour qu'il observe un mariage entre les fédéralistes et les unitaristes avec leurs idéologies différentes pour

6 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, p.230-231.

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conquérir le pouvoir politique c'est-à-dire le second tour avait influencé la coalition des partis politiques.

A la lumière de ce qui vient être évoque, il pense que les élections présidentielles ont été organisé à deux tour en 2006 le second tour avait influencé la coalition des partis politiques en guise de conquérir le Pouvoir politique par les élections, en 2011 les élections ont été organisé à la majorité simple au suffrage exprimé communément appelé scrutin a un tour, chose ecballium , c'est de voir les fédéralistes et les unitaristes s'unir et partagent la même idéologie et leur partis politiques avec comme finalité d'atteindre les objectifs assignés, en l'occurrence : la conquête , l'exercice et la pérennisation du pouvoir politique .

Dans cette même logique nous cheminons avec notre prédécesseur sur le vocable coalition mais, notre étude discorde de celle d'Ibrahim MALILO MALILO dans la mesure où nous considérons le changement de mode scrutin intervenu en 2011 c'est-à-dire le passage du scrutin majoritaire à deux tours au scrutin majoritaire pur et simple réalisé par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006; non pas comme un facteur influant sur la formation des coalitions politiques mais plutôt comme étant un frein par rapport à la maximisation de chance de réussite des coalitions politiques expliquant ainsi leurs faiblesse.

En quatrième lieu, Philippe BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA6, dans leur article intitulé : « Alliances et coalitions des partis politiques en République Démocratique du Congo: Causes et Conséquences ». La sollicitude de ces écrivains était de cerner les causes et les conséquences résultant des élections de 2006 et de 2011.

Au terme de leur recherche, ils relèvent que depuis 2006 la logique des alliances et coalitions politiques en RDC ne paraît pas conciliable avec l'objectif de rationalisation du régime parlementaire opérée par la constitution du 18 février 2006. Les gouvernements successifs de la troisième république ont été constitués de façon extra-parlementaire, exacerbant des tensions entre l'exécutif et législatif. Les alliances électorales ainsi que les coalitions parlementaires n'auront contribué qu'à accroitre ou à accentuer les déséquilibres institutionnels entre le sénat et l'Assemblée Nationale autour

7 Michel LE BRETON et Karine Van Der Straeten, Alliances électorales et gouvernementales : la contribution de la théorie des jeux coopératifs à la science politique in revue d'économie politique

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par exemple de la loi concernant la réforme de la CENI, et à l'intérieur de chaque camp. Les élections de 2011 ont démontré d'énormes difficultés pour l'opposition à se rassembler ou s'unir autour d'un candidat, comme option stratégique face au candidat de la majorité présidentielle tandis que la majorité présidentielle ne réussissait pas à dégager une réelle majorité, que les calculs électoraux subordonnaient aux résultats électoraux. Pour avoir raison de l'opposition et de l'électorat difficile, les partis se réclamant de la majorité avaient préféré le fractionnement de la coalition par la démultiplication des partis. Ce cas témoigne si besoin de la particularité de la pratique et de la théorie congolaises du jeu des alliances et coalitions politiques.

D'après eux, l'avenir de cette dialectique majorité-opposition en RDC dépendra de la loi sur les partis politiques qui devra imposer les partis politiques populaires et attrape-tout, et aussi de la constitutionnalisation des partis comme en République fédérale d'Allemagne; et aussi de la réforme du système électoral qui devra être décentralisé et conçu pour garantir la compétitivité électorale et le triomphe de la vérité des urnes pourvue que d'autres réformes interviennent pour donner à la démocratie congolaise une dimension plus consensuelle.

Avec des partis faibles et non compétitifs, la dévolution du pouvoir en RDC demeurera un facteur d'instabilité et de crises politiques récurrentes.

Notre particularité par rapport à Biyoya Makutu et Mukendi Tshimanga réside dans le fait que notre étude ne considère pas seulement les conséquences des alliances et coalitions politiques émanant des élections de deux mille six et onze mais aussi celles de deux mille dix-huit.

En ce qui concerne le point de convergence, il convient de noter que les regroupements politiques formés en 2006 et 2011 n'auront contribué qu'accentuer les tensions, les déséquilibres institutionnels entre le Sénat et l'Assemblée Nationale, le fractionnement de la coalition politique par la démultiplication des partis politiques.

En cinquième lieu, Michel BRETO et Karine VAN DER STRAETEN7, dans leur article dénommé : « Alliances électorales et gouvernementales : la contribution de la théorie des jeux coopératifs à la science politique ». Ces auteurs offrent une présentation synthétique des principaux travaux

8 R. Quivy et L.V COMPONHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dunod, 1995, P.101

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théoriques portant sur la formation des coalitions électorales et gouvernementales et utilisant comme socle méthodologique la théorie des jeux coopératifs avec ou sans utilité transférable.

En outre, ils présentent le cadre théorique des coalitions gouvernementales et les principaux résultats théoriques et empiriques de la littérature, tout en exposant un modèle général permettant d'étudier l'influence du mode de scrutin la nature des alliances électorales, avec une attention particulière aux applications françaises, ils étalent aussi un expose d'un modèle non coopératif devenu presque canonique dans cette littérature et dont on compare les équilibrés aux solutions issues des jeux coopératifs.

Brièvement parlant cet article propose au lecteur une perspective large sur les efforts réalisés grâce à la théorie des jeux coopératifs pour offrir des modèles structurels des alliances politiques. L'enjeu de ces modèles est de permettre de comprendre à la fois qualitativement et quantitativement les rapports de force qui façonnent le fonctionnement des coalitions politiques et également étudier l'impact de l'environnement institutionnel sur ces alliances. Dans cette même ordre d'idées nous sommes d'avis avec eux car, le mode de scrutin ainsi que les modèles structurels impactent sur la nature, la constitution, le fonctionnement et sur la réalisation des objectifs arrogés par les alliances politiques dans une république mais notre quête s'écarte plus de celle de Michel BRETON et Karine VAN DER STRAETEN dans la mesure où nous examinons : les enjeux, les défis et les conséquences des regroupements politiques en recourant à un modèle structurel axé sur l'approche qualitative et non sur une approche combinatoire mêlant l'approche qualitative et l'approche quantitative.

V. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL

Toute recherche scientifique est fondée sur une série d'interrogations faites face aux problèmes constatés dans la société qui nécessitent des solutions. Cette problématique revêt plusieurs définitions et cela selon les auteurs.

La problématique est définie selon R. Quivy et L.V. COMPENHOUDT8, comme une approche ou perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ.

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Pour F. KITABA KYA GHOANYS9, la problématique est l'art d'élaborer et de poser clairement le problème et le résoudre suivant les transformations dans la réflexion.

Sans sous-estimer les définitions ci-haut, mais dans le cadre de notre travail nous nous attachons plus à celle de MULUMBATI NGASHA Adrien10, qui considère la problématique comme étant l'écart entre ce qui est et ce qui devrait être.

Elle est l'expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec clarté les dimensions essentielles de l'objet d'étude que le chercheur se propose de mener. Autrement dit à travers la problématique le chercheur indiquera ce dont il sera question dans son étude et donnera ainsi la quintessence de celle-ci. La problématique constitue un facteur essentiel qui permet de faire démarrer toute recherche scientifique du chercheur.

Il y a lieu de noter qu'il est indispensable sinon insensé que l'on entreprenne une recherche sans qu'on ait posé une problématique car, dans le domaine politique le rôle des partis politiques ou des regroupements politiques est de conquérir le pouvoir et le conserver le plus longtemps possible.

Face à cette double mission, un parti politique ne joue pas en solo. Il doit plutôt avoir besoin des autres partis pour bien mener la bataille, cette pratique est donc appelé alliance ou coalition politique. Cette dernière met ensemble les différentes formations politiques pour un but spécifique d'emporter les élections.

Par ailleurs, l'usage correcte de cette procédé est souvent loin de la réalité dans notre pays car, le point commun de tous les regroupements politiques de l'opposition qui animent l'arène politique congolaise depuis l'avènement de la troisième République jusqu'à ce jour aura été l'hostilité au régime de Kabila en lieu et place d'oeuvrer comme stratégies de conquête, d'exercice du pouvoir politique dans le but de contribuer non seulement à la stabilisation des institutions politiques, à la consolidation de la démocratie et à la gouvernabilité de l'Etat mais aussi à la cohésion nationale.

9 KITABA KYA GHOANYS, Cours de Méthodes de Recherches en Sciences sociales, G2 SPA, FSSA, UNILU, 2017, inédit.

10 MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997

13

L'analyse de cette situation qui affecte le bon déroulement du processus électoral et de la démocratisation du pays a constitué quelques préoccupations. C'est ainsi que, la question centrale de notre travail se présente en ce terme :

Quels seraient les enjeux, les défis et les effets des regroupements politiques au regard du déroulement du processus électoral en République Démocratique du Congo (RDC) ?

VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE

Selon P.RONGERE11, l'hypothèse est une proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche formulées en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.

Ainsi, donc, en guise de réponse à la question centrale que nous nous sommes posées pour notre étude, nous partons de l'idée selon laquelle que :

? Les enjeux des regroupements politiques au regard du processus électoral seraient motivés par : la conquête, l'exercice, la pérennisation du pouvoir politique, le partage du pouvoir ou gâteau politique d'une part, le renversement du gouvernement et le soutien occasionnel de ce dernier d'autre part.

? Les défis des partis politiques en coalition dans le déroulement du processus électoral seraient liés : à la configuration géopolitique de la RDC, au système électoral en vigueur, au non-respect des accords (engagements) des forces politiques en coalition (regroupement), à l'état de l'économie nationale du pays, à la démocratie du pays dominée encore par le tribalisme et l'ethnicité dans une certaine mesure, à la divergence d'idéologies et d'intérêts des partis et formation politiques en coalition, à l'intransigeance et la personnification des certains dirigeants qui coiffent les partis politiques et regroupements politiques lesquels ne permettraient pas à certains partis, alliances et coalitions politiques de former une majorité qui peut faire face à la conquête du pouvoir.

? Les effets résultant des alliances, coalitions et plateformes politiques dans le déroulement du processus électoral seraient : la perte des différentes élections (présidentielle, législatives nationales et provinciales, urbaines, municipales et locales), les déséquilibres institutionnels, la pratique du nomadisme (transhumance) et la dissidence politiques, la

11 P.RONGERE, Méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971

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défection des regroupements politiques, la transformation de certains regroupements et partis politiques en groupe de pression, la cohabitation politique, l'intolérance politique, le dédoublement des alliances et partis politiques etc.

VII. METHODE DE RECHERCHE

Dans tout travail scientifique, le choix de la méthode de recherche est surtout déterminé par le chercheur. Ce dernier choisit une méthode selon la nature de l'objet d'étude, ses buts et laquelle s'accommode le mieux avec son sujet.

Selon PINTO R et GRAWITZ 12 , une méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie pour répondre aux exigences scientifiques qui impose le travail. Dans le cadre de notre travail, nous avons fait recours à la méthode systémique pour analyser et expliquer ce fait politique c'est dans cette perspective que nous envisageons de définir la méthode systémique avec KITABA KYA GHOANYS 13 , comme une approche qui considère les éléments dans un système en interaction permanent. Il note que les tensions et les conflits y existent. Ces tensions proviendraient de l'extérieur ou de l'intérieur mais lequel appelle à l'adaptation du système pour sa survie. C'est le mécanisme d'input et output.

Cette méthode repose sur les principes qui vont nous permettre de bien élucider le fait politique il s'agit, notamment les principes : structurel et fonctionnel. Le principe fonctionnel consiste à envisager l'intégration des éléments des mêmes systèmes, dans cette optique le regroupement ou coalition politique envisage d'intégrer les différents partis politiques pour former une majorité afin de conquérir le pouvoir, la majorité ou le ralliement politique constitue un système, les partis politiques sont des sous-systèmes qui constituent le système.

En ce qui concerne le principe composite, la majorité est appelée à identifier tous les partis politiques lesquels constituent ce système. Pour le principe structurel, ici le système doit reconnaître la structuration de tous les partis politiques c'est-à-dire connaitre la dimension, la capacité et le dynamisme de tous le politique qui constituent ce système. Il ressort de ce qui précède que la méthode systémique analyse les intérêts internes et

12 P.RONGERE, Méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971

13 KITABA KYA GHOANYS, Op.cit., 2017, inédit.

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externes existant dans un système dont l'objectif principal est la concorde, l'harmonie de la société. Le regroupement ou la coalition des partis politiques forme la majorité au sein de cette majorité, il y'a toujours les intérêts, les enjeux des partis politiques entre autres le partage du pouvoir. Dans le partage du pouvoir lorsqu' un parti politique n'est pas satisfait selon l'accord, il y'a des conflits qui surgissent au sein du système que nous avons appelé la majorité dont l'objectif principal est la concorde, l'harmonie du gouvernement pour sa survie.

VIII. TECHNIQUES

Un travail scientifique repose également sur la mise en oeuvre d'une séquence de techniques définies par KYTABA KYA GHOANYS14, comme étant un ensemble d'outils utilisés par le chercheur dans la collecte des informations chiffrées ou non qui devront plus tard être soumises à l'interprétation et à l'explication grâce à la méthode. Spécifiquement, dans l'élaboration du présent travail, nous avons fait recours aux techniques suivantes :

VIII.1. ANALYSE DOCUMENTAIRE

D'après SEM MBIMBI pascal 15 , dans le cours de méthodes de recherche en sciences économiques, cette technique consiste à récolter dans les ouvrages des renseignements portant sur le sujet que l'on veut étudier. Cette technique nous a permis de faire la lecture et l'analyse des documents écrits à savoir : les ouvrages, les mémoires, les TFC, les articles, les revues, bref différentes publications indispensables en rapport avec notre travail scientifique.

VIII.2. INTERVIEW DIRECTE

Au sens technique, selon Madeleine GRAWITZ16, le terme interview ou entretien est défini comme un procédé d'investigation scientifique, utilisant un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en relation avec le but fixé.

14 KITABA KYA GHOANYS, Op.Cit, 2017, inédit.

15 SEM MBIMBI Pascal, Cours de Méthodes de Recherches en Sciences économiques, G2 SPA, FSE, UNILU, 2018, inédit.

16 M. GRAWITZ, Manuel de Recherche en Sciences Sociales, Paris, Ed. Dunod, 2006, p.644

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Cependant, l'interview directe selon ALBERT BRIMO17, est celle dont les questions visent à savoir directement ce que les sujets enquêtés pensent, ressentent, désirent, savent, font ou sont. Elle nous a aidé à collecter les données pouvant servir des lanternes à nos analyses auprès de certains acteurs et auteurs avisés et aussi à découvrir d'autres informations non prévues dans le plan de notre recherche, mais qui est en rapport avec l'objet d'étude.

VIII.3. OBSERVATION DIRECTE

D'après T.CAPLOW 18 , l'observation directe est cette forme d'observation qui porte directement sur les faits sociaux étudiés qu'il s'agisse des individus, des groupes d'individus, des institutions. Etant citoyen congolais, politologue de formation et aussi ayant vécu le déroulement des trois derniers cycles électoraux de : 2006, 2011et 2018, nous avons diamétralement observé les faits sur lesquels se fondent la problématique d'enjeux, défis et effets des regroupements politiques au regard du déroulement du processus électoral en République Démocratique du Congo.

IX. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE REFERENCE

La théorie est définie par David EASTON 19 comme toute généralisation ou proposition qui affirme que deux ou plus de deux choses, événements ou activités varient de concert dans certaines conditions. La théorie étant un fil conducteur tout au long d'une étude scientifique ou du moins d'une rédaction scientifique, elle permet de conclure d'une manière claire et expérimentale la vérifiabilité des données récoltées.

Il sera alors question d'éclairer l'opinion à travers cette théorie qu'au de la des considérations données dans le travail scientifique, ces dernières renvoient à plusieurs théories et d'autres concepts, certains sont essentiellement retenus pour nous permettre de mieux saisir les phénomènes étudiés et ressortir les différences entre les réalités à examiner.

Pour concevoir notre sujet d'étude nous n'avons pas mené une réflexion dans l'abstrait. Il y a en fait quelques auteurs qui nous ont inspiré à

17 A. BRIMO, cite par MULUMBATI Adrien, Introduction à la Science Politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1977, P. 24

18 T. CAPLOW, cite par MULUMBATI Adrien, Sociologie Générale, Lubumbashi, Ed. Africa, 1980, P. 28

19 David EASTON, analyse du Système politique, Paris, Ed. A. colin, 1974, P. 8.

20 Gabriel Almond et James S. COLEMON, Cité par MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997, P. 360-365

17

partir de leurs écrits et aussi des objectifs poursuivis qui n'étaient rien d'autres qu'aboutir à déceler les rôles, les enjeux, défis, les scénarios, et les effets des regroupements politiques dans le déroulement du processus électoral. C'est dans cette optique que nous nous sommes référés à quelques théories scientifiques qui s'apparentent à notre étude :

IX.1. Théorie fonctionnaliste

La théorie fonctionnaliste ou le fonctionnalisme se présente sous deux formes le fonctionnalisme absolu et le fonctionnalisme relativisé. Le fonctionnalisme relativisé est représenté par Robert K. Merton. Il distingue les fonctions manifestes des fonctions latentes : les fonctions manifestes sont, les conséquences objectives qui contribuent à l'ajustement ou l'adaptation du système.

En revanche, les fonctions latentes sont essentiellement celles qui ne sont ni comprises, ni voulues. Le fonctionnalisme est, comme l'indique son nom, une théorie qui s'articule autour du mot fonction qui revêt plusieurs sens ; le mot fonction peut signifier un poste ou un emploi. Dans ce sens, on parle de cumule de fonctions. Il peut signifier aussi l'ensemble d'activités, des tâches que doit remplir celui qui occupe un poste ou un emploi et il est dans ce cas employé au pluriel ; c'est dans ce sens qu'on dit de quelqu'un qu'il ne remplit pas bien ses fonctions. Le mot fonction a également un sens mathématique et signifie dans ce cas une relation existant entre deux ou plusieurs éléments, telle que tout changement introduit en l'un provoque une modification dans l'autre et entraîne de leur part une adaptation.

C'est à partir de là qu'a été élaboré la théorie fonctionnaliste, elle est représentée par Gabriel ALMOND et James S.COLEMON20, qui envisagent la société comme un ensemble d'éléments interdépendants qui contribuent chacun d'une manière spécifique à l'organisation et au fonctionnement de l'ensemble dont ils font partie. Il faut dès lors, repérer les fonctions et apprécier les satisfactions qu'elles apportent aux exigences du maintien et d'adaptation propre à l'ensemble considéré.

La théorie fonctionnaliste ou le fonctionnalisme présuppose que tout système politique est « le système d'interaction qui remplit les fonctions d'intégration et d'adaptation par le recours à une contrainte ». L'adaptation de cette théorie dans notre travail nous a permis non seulement d'apprécier

21 MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997, P. 372.

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les rôles qu'accomplissent les regroupements politiques (alliances, coalitions et plateformes) soit pour bénéficier d'avantages électoraux, ou soit pour renverser un gouvernement ou le soutenir occasionnellement dans la gouvernabilité de l'Etat.

IX.2. Théorie systémique21

Pour notre part et dans le cadre du présent travail nous avons opté pour la théorie systémique qui repose sur le mot système que l'on peut définir comme un ensemble des éléments liés les uns aux autres de telle manière que si un des éléments change, chacun des éléments change, et par conséquent le tout change. Cette théorie nous permet d'appréhender que le regroupement ou coalition des partis politiques forme une majorité réputée système et ce dernier n'est pas clos, c'est-à-dire figé, par ricochet ce système est ouvert et se caractérise par des échanges avec ses partis politiques pour son maintien. Cette théorie considère que tout système comprend des niveaux hiérarchiques constituent des sous-systèmes qui peuvent ainsi être organisé en système. Le système est aussi caractérisé par une organisation interne qui lui permet d'être différencier, interdépendant et centralisé.

De ce qui précédé la théorie systémique nous a conduit à nous intéresser aux problèmes des regroupements ou coalitions des partis politiques lors des élections présidentielles et législatives.

La majorité, est dans son organisation, en relation d'échange avec les partis politiques, elle reçoit des demandés des partis politiques pour partage le pouvoir entre les différents organes de l'Etat. La majorité à besoin du soutien des partis politiques et ce soutien résulte de la régulation de conflits dans son organisation et dans son fonctionnement. Les élections présidentielles 2006 avaient influencé le recours aux regroupements ou la coalition des partis politiques dans une certaine mesure. Tandis que les élections de 2018 ont été animées par 20 candidats à la présidentielle. Le scrutin à un tour organisé en 2018 a influencé les partis politiques de conclure les alliances, les coalitions, les plates-formes politiques ou électorales sont autant d'appellation que peuvent prendre ces regroupements pour atteindre leur objectif, la similarité entre ces deux phénomènes c'est le passage des élections aux urnes pour élire.

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X. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES

Pour éviter toute situation d'impasse conceptuelle, cette partie de notre travail est scindée en deux sous-points destinés principalement à la présentation des significations que nous accordons aux concepts qui sont les plus usités dans cette étude. Il s'agit : des concepts clés et connexes.

X.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES

Dans ce sous-point, nous élucidons chaque terme ou variable contenu dans l'intitulé de notre sujet de recherche soit les regroupements politiques et le processus électoral en République Démocratique du Congo : enjeux et défis :

§1. Regroupement

Ce vocable est entendu comme une action de reconstituer un groupe dont les individus ont été séparés. Dans les sports, il désigne l'action par laquelle les joueurs dispersés sur le terrain se concentrent en un point du terrain. Il signifie également la formation d'un ensemble fonctionnel à partir d'éléments autonomes 22 . En politique, il désigne l'action de regrouper plusieurs partis politiques lors d'une élection23.

§2. Politique

Le terme politique revêt trois acceptions : L'adjectif désigne une activité particulière, des élus en particulier. Le mot politique au féminin : la politique : désigne un champ de compétition pour la conquête et l'exercice du pouvoir. Au masculin, le mot politique désigne le champ social dominé par des conflits d'intérêts régulé par un pouvoir qui a le monopole de la coercition24.

Dans cette perspective, Jean-Marie Denquin25, dégage également trois sens du mot politique: le premier sens considère la politique comme synonyme du mot gestion dans ce cas elle est suivie d'un nom et évoque un domaine d'activité, le deuxième sens du mot politique comme stratégie, dans ce cas le mot politique est précède d'un nom d'une personne ou d'un groupe des personnes et En fin le troisième sens le mot politique est

22 www.cnrtl.fr

23 Dictionnaire Larousse Maxi poche, Ed. Paris, 2013, P.1186.

24 SIKI ASIPATE SIKITIKO, cours de prospective politique, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2020, inédit

25 Jean-Marie Denquin, cité par MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997, P. 10.

20

employé dans le sens de l'univers nauséabond et étranger à celui qui parle et pour disqualifier ce à quoi on l'applique: c'est de la politique.

Etymologiquement, la politique est un nom formé à partir de deux termes grecs : "polis", qui signifient « cité » (au sens politique du terme) et « ikos » qui donne « ique » en français. Ce mot est donc à l'origine un adjectif et d'après son étymologie, il signifie « qui concerné la cité ». Dans ce cas La politique désigne l'ensemble des pratiques, des faits, des institutions et des décisions d'un gouvernement, d'un État ou d'une cité.

Selon le dictionnaire la rousse encyclopédique26, la politique c'est la direction d'un État et de détermination des affaires qui intéressent l'État, la manière de la conduire.

Pour notre part et dans le cadre de notre travail, nous définissons le terme politique avec VYANEY AN'KORO Emanuel27, comme la capacité de gérer de façon consciente la chose publique au moindre coût et au meilleur intérêt de la population.

§3. Regroupement politique

Par regroupement politique, il faut entendre une association de plusieurs partis politiques au plan idéologie et/ou du programme politique28.

La loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques modifiant et complétant la loi n° 001/2001 du 17 mai 2001 portant Organisation et fonctionnement des partis et Regroupements politiques stipule que les regroupements politiques sont, en réalité, des associations ou des coalitions momentanées formées au gré de la conjoncture politique, parfois sur base d'un simple protocole d'accord29.

§4. Processus

Un processus est un enchaînement des phénomènes aboutissant à un résultat déterminé: processus de fermentation dans cet optique il a pour synonyme: cours, développement, marche; c'est aussi une suite continue

26 Dictionnaire encyclopédique online

27 VYANEY AN'KORO Emmanuel, Cours d'institutions politiques du Congo démocratique, G3 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit

28 Loi n°001-2001 du 17 mai 2001 portant organisation et fonctionnement des partis et regroupements politiques (Présidence de la République), article 2.

29 Exposé de motifs de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques en RDC.

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d'opérations constituant la manière de fabriquer ou de faire quelque chose : un processus de fabrication (procédé, technique)30.

§5. Electoral

Electoral est un adjectif signifiant ce qui a en rapport avec les élections, qui en relève : Campagne électorale. Qui agit pour l'élection de quelqu'un : Comité électoral. Relatif à un Electeur du Saint Empire31.

§6. Processus électoral

Le concept « processus électoral », désigne ordinairement l'ensemble des opérations nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il s'agisse de la confection, des listes électorale, de l'organisation de la campagne électorales , des différentes formalités préparatoire au scrutin, de la tenue des bureaux de vote, des procèdes de votations, de modalité de centralisation et de décompte des résultats, de la formation des « officiers électoraux », de l'encadrement de sondages d'opinion ou encore de l'observation internationale des élections, etc.32

§7. Enjeu

Selon le dictionnaire universel, le mot « enjeu » revêt deux sens à savoir : Le premier sens, c'est une somme mise au jeu et qui revient au gagnant. Exemple: garder les enjeux; Ensuite, ce qu'on risque de gagner ou perdre dans une entreprise, une compétition33.

Le dictionnaire Le Robert définit un enjeu comme une somme d'argent mise au début d'une partie et qui revient au gagnant, ce que l'on peut perdre ou gagner dans une compétition, ou une entreprise. Il s'agira donc pour nous de voir les gains et les pertes qui se traduisent en terme d'objectifs pouvant découler de la formation des regroupements politiques au regard du processus électoral en République Démocratique du Congo34.

30 Dictionnaire Larousse maxi poche, Ed. Paris, 2013, P.463.

31 Ibidem, P.367.

32 Willy MOLENGA, Cours de Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit.

33 Dictionnaire universel, Ed. Hachette, Paris, 1996, P.415.

34 Dictionnaire le Robert micro poche, Paris, 2002, P.448.

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§8. Défi

Un défi n'est rien d'autre que cette provocation dans laquelle on juge l'adversaire incapable de faire quelque chose. Un défi peut être un ultimatum, un avertissement. Il est un ultimatum lorsqu'il s'agit d'une mise en garde à un homme, un groupe d'hommes.

Il est un avertissement lorsqu'il s'agit de prévenir à la prudence. On peut le faire à un individu, à une collectivité, à une région où une organisation internationale.35

Selon le dictionnaire petit Robert, un défi est une invitation au combat, c'est le fait de provoquer quelqu'un en le déclarant incapable de faire quelque chose. C'est aussi le refus de se soumettre.

Pour notre part et dans l'optique du présent travail, le mot défi signifie l'ensemble des obstacles, difficultés, problèmes à surmonter. À travers ce concept, nous allons faire ressortir les difficultés à surmonter par les regroupements politiques afin de faciliter et atteindre les enjeux qu'ils se sont assignés36.

X.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES

Ce deuxième sous-point fournit des significations sur les vocables connexes (auxiliaires) en d'autres termes les concepts qui ne figurent pas dans l'intitulé du travail mais qui se dégagent tout au long du traitement de notre sujet d'étude et ces termes sont :

§1. Alliance

Le terme « Alliance » est très complexe du fait qu'elle est définie des diverses manières selon le contexte du domaine où on se réfère.

Une alliance est un pacte, un accord ou une union intervenant entre des pays, des personnes : Traité d'alliance. L'alliance est aussi un lien qui unit un époux à son conjoint et aux parents de son conjoint (symbole de l'union contractée par le mariage) ou un lien de parenté qui existe entre deux familles ou groupes sociaux, par l'intermédiaire de deux conjoints, une bague métal d'or ou d'argent portée en France à l'annulaire gauche par les personnes mariées, c'est aussi un ensemble de forces liguées contre un ou

35 Dictionnaire Larousse, Paris, Ed. Cedex, 2014, P.753

36 Dictionnaire le Robert micro poche, Paris, 2006, P.342.

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plusieurs adversaires. Elle désigne aussi l'entente des membres dispersés d'un même groupe social ou politique pour obtenir certains avantages. Plusieurs organisations, groupes de musique, lieux portent le nom alliance : l'Alliance française...37.

Willy MOLENGA38, définit l'alliance comme une union consacré entre deux personnes formant une expression originale. Cet auteur considère l'alliance comme un réseau informel constitué des personnes, institutions et mouvements qui conscients de la complexité de problèmes actuels recherchent les mutations nécessaires pour agir et peser ensemble sur l'avenir.

§2. Coalition

D'une manière générale, une coalition désigne une union momentanée pour faire face à une problématique d'ordre politique particulière. Elle peut également désigner une union militaire dans le cadre d'une guerre39.

§3. Coalition ou alliance politique

Une coalition ou une alliance politique ou cartel est l'union entre au moins deux partis, qui partagent certaines idées, en vue de réaliser des actions communes, notamment des candidatures aux élections en d'autres termes, il s'agit d'un accord entre plusieurs partis politiques dans un but électoral (candidat unique, désistement réciproque) ou gouvernemental (coalition)40.

§4. Plate-forme politique

Elle est un ensemble schématisé de principes et de propositions, tirés généralement d'un programme politique, qu'un parti politique, un syndicat ou une association expose dans le cadre d'une action limitée dans le temps41.

37 www.Larousse.Fr

38 Willy MOLENGA, Cours de Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit

39 Dictionnaire Larousse Online

40 www.Larousse.fr

41 Le Grand dictionnaire terminologique (GDT) Online.

24

§s. Nomadisme

Le nomadisme est un mode de vie fondé sur le déplacement, il est par conséquent un mode de peuplement ou un Genre de vie caractérisé par le déplacement des groupes humains en vue d'assurer leur subsistance42.

§6. Transhumance

Empruntée au vocabulaire pastoral, la transhumance désigne la migration périodique des troupeaux à la recherche d'espaces plus favorables à leur sustentation et à leur épanouissement43.

§7. Transhumance ou nomadisme politique

Transposée à la vie politique, elle renvoie à l'attitude de l'homme politique qui migre d'un parti politique auquel il appartient au moment de son élection vers un autre parti, pour des intérêts personnels44.

§9. Cohabitation

La cohabitation est le fait de vivre ensemble, pour plusieurs personnes, quel que soit leur sexe. Exemple : la colocation, C'est aussi la situation d'un couple vivant ensemble sans être marié. Elle est synonyme du : concubinage, et de l'union libre45.

§10. Cohabitation politique

La cohabitation politique désigne la situation de coexistence d'un chef de l'Etat et d'un chef de gouvernement (Premier ministre) appartenant à une majorité parlementaire qui lui est politiquement opposée46.

42 Idem

43 www.wikipedia .org

44 Mathieu MAMIKI KE'BONGO-BONGO, la transhumance politique, un mode d'action politique et un virus dans le processus démocratique en Province orientale (RDC), P.3

45 www.Larousse.fr

46 Dictionnaire Larousse online

25

XI. PLAN DESCRIPTIF DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, notre travail s'articule autour de trois chapitres dont chaque chapitre est subdivisé en sections et sous-sections.

Le premier chapitre tournera autour de considérations générales ;

Le deuxième chapitre portera sur la Présentation de la République Démocratique du Congo ;

Et enfin, le troisième Chapitre analysera les enjeux, les défis et les effets des regroupements politiques dans le processus électoral en RDC

47 Willy MOLENGA, Cours de Droit Constitutionnel et Institutions politiques, G2 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit.

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CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Le présent chapitre constitue un point saillant de notre recherche. L'objectif étant celui de scruter les notions préliminaires sur les regroupements politiques lesquelles faciliteraient l'appréhension globale du dernier chapitre. Il comprend trois sections dont chacune est subdivisée en sous- sections, la première section explore les modes de scrutin et la typologie des regroupements politiques, la deuxième section est consacrée au cadre légal en matière des alliances et coalitions politiques c'est-à-dire à la législation congolaise en matière de regroupements politiques, et enfin la troisième section fait un aperçu historique des alliances et coalitions politiques de 1960-2018.

SECTION 1 : MODES DE SCRUTIN ET TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS POLITIQUES

1.1. MODES DES SCRUTINS47

Le choix d'une ou d'une autre forme d'élection ne soulève que des problèmes purement techniques, il s'agit seulement de choisir une seule, compte tenu de la réalité environnementale. C'est ainsi, qu'à ce sujet, les différentes formes d'élection s'opposent. Il s'agit de : Système Majoritaire ; Système Proportionnel ou Représentation Proportionnelle ; et le Système Mixte ou Hybride

L'adoption de l'un et l'autre système se fait sur base des considérations politiques, et que ça peut s'appliquer sur tous les niveaux c'est-à-dire aux élections générales, présidentielles, législatives, sénatoriales, provinciales, municipales etc...

1.1.1. SYSTEME MAJORITAIRE

Le scrutin majoritaire consiste à attribuer le siège à pourvoir au candidat qui a obtenu le plus de voix. concrètement, le pays est divisé en circonscriptions électorales d'une taille équivalente (ex: communes, territoires, villes, districts) et l'élection permet de choisir le candidat qui obtient le plus grand nombre de suffrages exprimés dans chacune de ces circonscription autrement dit ce système est caractérisé par le fait que , le (s) candidat (s) arrivant à la tête est élu, dans ce système il y'a des sous-systèmes

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électoraux qui peuvent être utilisés parallèlement, il s'agit de : scrutin majoritaire uninominal, plurinominal, à un tour ou à deux tours.

A. LE SCRUTIN MAJORITAIRE DE LISTE, UNINOMINAL OU FLURINOMINAL

? Le scrutin majoritaire uninominal

Le scrutin majoritaire est uninominal lorsque chaque circonscription électorale ne vote que pour un seul nom.

? Le scrutin majoritaire plurinominal ou de liste

Le scrutin majoritaire est plurinominal ou de liste lorsque chaque circonscription électorale élit plusieurs candidats qui se regroupent par liste. Un tel scrutin peut être bloqué ou panaché : il est bloqué lorsque l'électeur doit voter pour une liste entière sans la modifier ; il est panaché lorsque l'électeur choisit parmi les candidats figurants sur la liste ceux qu'il préfère (vote préférentiel), pouvant ainsi composer son propre liste avec les noms qu'il trie sur les listes qui se présentent, mais dans les limites du nombre de sièges à pourvoir.

B. LE SCRUTIN MAJORITAIRE A UN TOUR ET A DEUX TOURS ? Le scrutin majoritaire à un tour

Le scrutin majorité à un tour ou à la pluralité des voix appelé également système majoritaire pur et simple c'est celui dans lequel est déclaré élu le candidat arrivant en tête lors du tour unique, quel que soit son avance sur ses concurrents.

? Le scrutin majoritaire à deux tours

C'est celui qui consiste en ce que pour être élu au premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés c'est-à-dire la moitié des voix plus une, faute de quoi il est procédé à un second tour de scrutin, dit scrutin de ballotage, à l'issue duquel la majorité relative suffit pour gagner.

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1.1.2. SYSTEME PROPORTIONNEL OU REPRESENTATION PROPORTIONNELLE

C'est un mode de scrutin dans lequel chaque parti politique obtient dans chaque circonscription une représentation correspondant à l'importance numérique des voix qu'il a obtenues. Ce système a pour but :

D'assurer à chaque liste et parti un nombre de siège proportionnel au pourcentage de ses suffrages ;

Elle suppose le scrutin de liste qui permet d'attribuer des sièges à la fois à la majorité et la minorité. Le système proportionnel ou de représentation proportionnelle est simple mais son application est au contraire très compliquée.

1.1.3. LE SYSTEME ELECTORAL MIXTE OU HYBRIDE

C'est à cause des conséquences naissant lors de l'application de deux précédents systèmes, que fut né le système mixte ou hybride.

En effet, ce système implique une combinaison d'un scrutin majoritaire et d'un scrutin proportionnel. L'optique est alors de combiner les avantages de scrutin majoritaire et proportionnel. Selon le type de scrutin, on aurait tantôt à faire à un scrutin mixte avec une logique d'abord proportionnelle ou à un scrutin mixte avec une logique majoritaire.

1.2. TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS POLITIQUES48

Dans la plupart des régimes démocratiques, les coalitions, les alliances sont permises et celles-ci se forment lorsqu'un seul parti ou groupe politique n'a pas suffisamment d'appui politique au parlement, dans au moins une des deux chambres dans un régime bicamériste (la chambre haute, la chambre basse ou les deux), à la suite de résultats électoraux.

Une coalition politique peut prendre différentes formes, notamment :

? Une coalition électorale (ou en cartel), par laquelle plusieurs partis présentent une candidature commune à une élection ;

? Une coalition gouvernementale, par laquelle plusieurs partis forment ensemble un gouvernement.

48 Lexique de Sciences Politiques/Portail de Sciences Politiques online

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SECTION 2 : CADRE LEGAL EN MATIERE DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Les lois congolaises, dont la Constitution du 18 février 2006, s'appliquent aussi aux partis politiques. La loi fondamentale qui consacre le principe de la gouvernance politique, organise les compétitions électorales entre les partis et crée, de ce fait, un espace politique concurrentiel des partis politiques qui peuvent à tout moment recourir aux alliances et coalitions aux fins de conquête ou d'exercice du pouvoir.

En RDC, comme dans tout Etat à régime multipartiste, les alliances et coalitions politiques sont de deux ordres : les alliances électorales et les alliances gouvernementales. Les premières se constituent dans la perspective de la compétition politique à travers les urnes et les secondes supposent une synergie autour d'un programme commun de gouvernement. Leur constitution ou formation soulève le problème de leur base juridique ; celle-ci devrait éclairer leur fonctionnement.

2.1. LES TEXTES JURIDIQUES DE REFERENCE EN MATIERE D'ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC

Les alliances et coalitions sont, en théorie et en pratique, des procédés stratégiques imaginés par les partis politiques soit pour conquérir le pouvoir, soit pour l'exercer. La loi et les règlements dans ce cas déterminent les conditions de l'exercice des libertés des acteurs et des structures en la matière. Ce sont eux qui fixent les conditions et critères de formation des alliances et des coalitions politiques. Il s'agit principalement de :

? La Constitution de la République ;

? La loi sur les partis politiques ;

? Et La loi électorale ainsi que des règlements de l'Assemblée nationale et de différentes assemblées provinciales.

2.1.1. La Constitution du 18 février 2006

La Constitution du 18 février 2006 fixe les principes de base du fonctionnement du système politique congolais dans son ensemble en mettant un accent particulier sur les acteurs qui doivent animer le système politique. Ce sont les articles 5, 6, 7 et 8 qui plantent le décor de la vie politique démocratique en RDC (souveraineté du peuple, régime de

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l'électorat, le multipartisme politique, la liberté d'expression et la concurrence politique, la pénalisation du monopartisme ainsi que la sacralité de l'existence et du fonctionnement de l'opposition).

2.1.2. La loi sur les partis politiques

La loi sur les partis politiques est une loi organique voulue par l'article 6 de la Constitution de la République qui dispose que `les partis politiques concourent à l'expression du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l'éducation civique. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans le respect de la loi, de l'ordre public et des bonnes moeurs. Il s'agit notamment de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques. Cette loi ne s'applique qu'aux partis politiques et laisse de côté les regroupements politiques que ceux-ci créent ou auxquels ils consentent d'adhérer librement. Le législateur a délibérément exclu les regroupements politiques du champ d'application de ladite loi.

En effet, ces regroupements sont, en réalité, des associations ou des coalitions momentanées formées au gré de la conjoncture politique, parfois sur base d'un simple protocole d'accord. Leur vie est, par essence, des plus précaires, et, il ne convient pas, par conséquent, de les assujettir à un formalisme excessif et rigide au risque de les vider de leur pertinence. Dans l'esprit de cette loi, les alliances et coalitions politiques sont considérées plutôt comme des simples mécanismes, stratégies, que comme des structures ou organisations à part entière. La législation s'applique au producteur plutôt qu'aux produits du fait de la contingence dans le positionnement des partis politiques. C'est-à-dire, que le législateur a voulu laisser aux partis politiques une marge de manoeuvre beaucoup plus grande dans la prise d'initiatives et le choix des familles politiques auxquelles ils veulent appartenir au gré des événements.

En d'autres termes, la loi n'érige pas l'alliance ou la coalition en directive politique laissant ainsi aux partis de rempiler, de mobiliser et de tout attraper si possible. Car c'est seulement lorsqu'ils ne le peuvent pas qu'ils peuvent y recourir.

2.1.3. La loi électorale

Contrairement à la loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques, la loi électorale de 2006 et 2011 considère cependant le regroupement politique comme une entité

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autonome dans le contexte strict des élections. Les articles 12, 13 et 14 sont clairs à ce sujet.

Le candidat se présente, hormis pour les scrutins uninominaux, soit individuellement pour le candidat indépendant ; soit sur la liste d'un parti politique ou d'un regroupement politique de la circonscription électorale qu'il a indiquée dans sa déclaration de candidature. Aux termes de cette loi, on entend par liste, un document établi par les partis politiques ou regroupements politiques comportant plusieurs noms de candidats ...

La même loi définit le regroupement politique comme étant « une association créée par les partis politiques légalement constitués en vue de conquérir et d'exercer le pouvoir par voie démocratique ». La commission électorale indépendante ainsi que l'autorité administrative en sont immédiatement informés. Le principe de l'information comme base de l'existence et de la reconnaissance des regroupements politiques ne semble répondre qu'à une nécessité protocolaire, c'est-à-dire, d'identification de ces entités dérivées sur les listes électorales. Ainsi entendu, la loi électorale n'énerve nullement celle portant organisation et fonctionnement des partis politiques.

2.1.4. Les dispositions réglementaires

Les dispositions réglementaires sont prises dans le cadre des institutions politiques nées des urnes. Les regroupements prennent dans le cadre du jeu institutionnel, une connotation différente devenant ainsi des organes au sein des assemblées nationales, provinciales et locales. C'est le « mécanisme de groupes politiques ou parlementaires ».

La compréhension et les missions de ces groupes sont les mêmes dans ces différentes assemblées, mais, leur taille varie d'une institution à une autre. Il s'agit, en effet, d'un regroupement ou d'une association des élus constitué sur la base des affinités ou d'opinions politiques durant la législature en vue de défendre des intérêts qu'ils jugent nécessaires, interdiction faite, des intérêts particuliers, professionnels, locaux, claniques, tribaux ou ethniques, ou de tout autres contraires à la Constitution, aux lois de la République, à l'ordre public et aux bonnes moeurs. Tout élu d'un parti politique est membre du groupe politique auquel appartient ce parti. Il ne peut faire partie que d'un seul groupe. Ceux qui n'appartiennent à aucun groupe peuvent s'apparenter à un groupe de leur choix, avec l'agrément du bureau de ce groupe.

49 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.5-6

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En définitive, les alliances et les coalitions non institutionnelles ne font pas l'objet d'une codification particulière en République démocratique du Congo. Ces structures conjoncturelles, informelles, sont considérées davantage comme des moyens politiques plutôt que comme des acteurs à part entière du jeu politique. Elles constituent, en effet, l'expression matérielle du libéralisme politique souhaité par les participants au dialogue inter congolais et consacré dans la constitution du 18 février 2006.

SECTION 3 : ETAT DES LIEUX DES REGROUPEMENTS POLITIQUES EN RDC DE 1960-2018

Le jeu d'alliances et de coalisions est réellement une constituante de l'histoire politique de la RDC du fait du multipartisme, même si pendant des longues périodes, le pays a vécu sous la coupe d'un régime monolithique, qui avait freiné l'élan démocratique dans le pays. Car, à chaque fois que les circonstances ont permis l'organisation des scrutins, les alliances entre partis politiques se sont avérées indispensables voire indépassables. Et il est devenu un lieu commun dans le contexte politique congolais qu'aucune formation politique, quelle que soit sa taille ou ses ressources ne pourrait envisager de se présenter seule ou de faire cavalier seul, lors des échéances électorales ; c'est-à-dire, de briguer en solitaire la conquête du pouvoir.

La scène politique congolaise est tellement mouvante que la mobilité des acteurs politiques fait souvent bouger les lignes. Les partis politiques congolais seraient confrontés à un mal de croissance qui les prive de compétitivité d'une part, et de l'autre, le défaut de culture politique et surtout de programmes politiques affaiblit les arguments de compétitivité et adhésion. On assiste en RDC à une recomposition politique permanente et continue ; on va de mouvance en mouvance, à gauche comme à droite. Depuis 1960, tous les gouvernements qui se sont succédé de façon démocratique ou non ont été et restent des gouvernements des regroupements politiques c'est-à-dire des alliances ou de coalitions, répartis en six périodes principales.

3.1. ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUE DE 1960-196549

Le jeune Etat congolais est né dans un contexte politique polarisé mettant aux prises les « séparatistes constitués fondamentalement des fédéralistes » et des « unionistes qui étaient essentiellement unitaristes ». Les

50 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.6-7

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alliances entre partis politiques tournaient essentiellement autour de la nature de l'Etat congolais (unitaire ou fédéral) doublé d'un sentiment ethnique.

Les élections de mai 1960 ont donné lieu à des alliances étonnantes ; au Katanga, la Balubakat (association des Balubas du Katanga) s'était d'abord allié à la Convention Nationale du Katanga (Conakat), puis à l'idée d'un Congo uni à cause de l'exclusivité ethnique et des accointances européennes de cette dernière. Au Kasaï, l'Union Nationale Congolaise, parti des Lulua, fut dans une alliance avec le Mouvement National Congolais/Lumumba (MNC/L) une protection contre la dominance du Mouvement National Congolais/Kalonji MNC/K) et son caractère tribal luba. A Léopoldville, c'est la rivalité du Parti Solidaire Africain (PSA) et de l'Alliance des Bakongo (ABAKO) qui détermina en grande partie l'attitude des deux partis, et c'est notamment le fait que le PSA soupçonnait l'Abako d'intentions séparatistes qui l'amena à se rallier aux partis appuyant l'idée d'un Congo unitaire.

L'unitarisme ayant pris de l'ascendant sur le fédéralisme aux élections de 1960, cette tendance politique a pris des dimensions affectives se rapportant sur des leaders politiques. Et c'est autour des personnalités que se nouaient désormais les alliances et coalitions. C'est à la suite d'ailleurs de la confusion et d'épreuves ouvertes entre, d'un côté, la majorité parlementaire de la Convention des nationalistes congolais (CONACO) favorable au premier ministre sortant Moïse Tshombe et, de l'autre côté, l'opposition composée de députés du Front démocratique congolais et supportant Evariste Kimba, nouveau premier ministre nommé par le Président Kasa-Vubu en 1965 que, le Général Joseph-Désiré Mobutu fera son coup d'état et va justifier celui-ci par la menace d'une guerre civile nourrie par les ambitions personnelles et mal gérées des politiciens.

3.2. ALLIANCES ET COALITIONS DE 1990-19975°

Mobutu instaura un régime de parti unique de 1965 à 1990 avant de permettre la réintroduction du multipartisme. A l'occasion de la Conférence Nationale Souveraine les partis politiques et les organisations de la société civile s'organisèrent en plateformes politiques, autre nom de cartels ou alliances politiques. La transition démocratique fut dominée par le principe

51 P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions politiques en RDC : causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.7.

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du « partage équitable et équilibré » du pouvoir entre le cartel de l'opposition (union sacrée de l'opposition et alliés, USORAL) et le cartel des partis de la mouvance présidentielle constitué par les Forces politiques du conclave (FPC).

L'émergence d'une opposition dite modérée au sein de l'union sacrée de l'opposition libérale et démocratique à partir de 1994 va occasionner un tri latéralisation du jeu politique, permettant au Maréchal arbitre, de désigner librement dans l'un de ces regroupements le coordonnateur d'un gouvernement que l'on qualifiait désormais de « panier à crabes ». Comme les élections démocratiques n'eurent pas lieu durant cette longue transition vers la troisième République il ne fut pas possible de tester la force politique de ces alliances et coalitions politiques, la distribution du pouvoir ayant relevé du pouvoir discrétionnaire du chef de l'Etat. Toutefois cette géographie politique nationale offrait au chef de l'Etat la possibilité d'opérer des reconfigurations des forces politiques sur l'échiquier, par un recyclage non avoué de l'ancien régime.

3.3. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2002-200651

Les forces politiques qui vont aux élections en 2006 sont d'origines politico-militaires ayant participé au dialogue inter-congolais de Sun-City en Afrique du Sud. Ce sont des composantes politico-militaires appelées à se transformer en partis politiques et des entités qui tiendront lieu des coalitions politiques formatrices d'un gouvernement négocié et dont le fonctionnement des institutions n'obéira pas au principe de la séparation du pouvoir.

Le gouvernement partagé ou de cohabitation provisoire (1 président + 4 vice-présidents) 1+4 issu du dialogue inter-congolais a reposé par contre sur un principe de cohabitation. Toutes les sensibilités politiques armées et non armées y compris la société civile ont été incluses dans les institutions sur la base des quotas négociés. A la tête de ce gouvernement se trouvait un collège présidentiel dont chaque membre délégué par sa composante avait la charge d'une commission spécifique. Le président de la république avait le devoir au regard de l'article 80 de la Constitution de développer un leadership responsable. Seule l'UDPS a renoncé unilatéralement à faire

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partie de ce gouvernement et même de participer au processus électoral organisé par ce gouvernement en 2005 et 2006.

3.4. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2006-201152

Les élections de 2006 - censées mettre un terme à la plus longue transition politique sur le continent et inaugurer la troisième République - ont été organisées sur la base des principes établis par la constitution du 18 février 2006. La principale innovation de cette loi fondamentale est l'accès au jeu ou à la concurrence politique accordé aux personnes sans attaches politiques appelées « indépendants ». Le régime électoral prévoyait en effet un suffrage universel direct dans lequel le président de la république serait élu à la majorité absolue au premier tour, et à défaut, on procédait à un second tour dans les quinze jours suivant la proclamation des résultats. Le mode de scrutin ainsi que les conditions d'éligibilité pour d'autres fonctions électives devaient être fixés par la loi électorale.

Deux grandes alliances se sont constituées au premier tour de ces élections couplées (présidentielles et législatives) qui se sont tenues le 30 juillet 2006 : L'Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) créée officiellement le 24 juin 2006 dominée par le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) et le Regroupement des Nationalistes Congolais (RENACO) chapeautée par le MLC (mouvement de libération du Congo) de Jean Pierre Bemba. Aucun candidat sur les 33 retenus n'a pu obtenir la majorité absolue à l'issue du vote. Suivant les résultats publiés par la Commission électorale Indépendante (CEI) le 20 août 2006 : Kabila (44,8%), Bemba (20,0%), Gizenga (13,0%), Zanga Mobutu (4,8%) et Oscar Kashala (3,5%). Aucun autre candidat ne franchit la barre de 2%. L'AMP plus le Parti lumumbiste unifié (Palu) et l'Union de mobutistes (l'Udemo) a pu cependant disposer de la majorité absolue à l'Assemblée nationale soit 338 sièges sur les 500 qui étaient à pourvoir.

L'intermède entre les deux tours a été l'occasion de nouer des alliances et de reconfigurer l'espace politique. Ainsi par la déclaration du 19 septembre 2006, le Palu a apporté son soutien à Joseph Kabila. La signature officielle de l'accord AMP-Palu est intervenue le 30 septembre 2006. La sortie de l'« Union pour la Nation », plate-forme de soutien à Jean-Pierre Bemba, a eu lieu le 23 septembre.

52P. BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI TSHIMANGA, Op. Cit. P.8.

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Le 16 octobre 2006 l'AMP signe un protocole d'accord avec l'Udemo de François Joseph Nzanga Mobutu. Le second tour de l'élection présidentielle couplée aux législatives provinciales eut lieu le 23 octobre 2006.

La publication des résultats le 15 novembre 2006 donna pour vainqueur Joseph Kabila (58,05%) contre 41,95% pour Bemba Gombo. En déclarant non fondée la requête du MLC, la cour suprême de justice a confirmé le résultat dans son verdict du 27 novembre 2006. Sur les 632 sièges à pourvoir dans les Assemblées provinciales, l'AMP qui a bénéficié des nouveaux ralliements depuis les scrutins du 30 juillet 2006 obtint 259 sièges (dont 132 pour le PPRD) contre 182 sièges pour l'UN (dont 104 pour le MLC). Et pour l'élection des sénateurs organisés peu de temps après, l'AMP a obtenu 58 sièges sur les 108 à pourvoir (De Villers 2009).

Suivant les clauses d'un accord extraparlementaire d'alliance électorale au second tour, la primature fut dès lors confiée au Palu, Cet accord scella les équilibres institutionnels instables et ne permit qu'imparfaitement la consolidation de la démocratie et le respect de la séparation du pouvoir.

3.5. APRES 2011

Les élections de novembre 2011 ont connu une ambiance particulièrement chaude en amont et en aval. La surchauffe observée était la conséquence de la précipitation, de l'improvisation, de l'intransigeance et de la méfiance qui ont caractérisé les parties prenantes au processus électoral et particulièrement les partis politiques. C'est la révision de l'article 71 de la Constitution qui a le plus posé problèmes d'autant plus qu'il consistait au changement du mode de scrutin pour l'élection du président de la république.

Du suffrage majoritaire à deux tours, le président de la république devrait désormais être élu à la majorité simple. Ce qui modifiait complètement le jeu politique par rapport à 2006. La problématique du contexte s'associait à celui des acteurs car, si l'AMP a renouvelé son attachement à Joseph Kabila, l'opposition a vu émerger d'autres acteurs que ceux qui l'ont représentée aux échéances précédentes. Etienne Tshisekedi de l'UDPS et Vital Kamhere de l'UNC ont remplacé Jean Pierre Bemba en détention à la Haye par la Cour International Pénal. Une redistribution des cartes s'est opérée dans les deux camps.

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L'opposition politique congolaise n'a pas réussi dans ses tentatives de vouloir présenter un candidat unique à la présidentielle du 28 novembre 2011.

Deux camps se sont nettement constitués : l'aile « Fatima »et l'aile « Sulutani ». La première s'est formée autour du leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, considéré comme figure de prouesse de l'opposition politique congolaise ; et l'autre camp a été fortement dominé par Vital Kamhere, président national de l'UNC et ancien membre de la majorité présidentielle.

Le point commun entre tous ces regroupements de l'opposition aura été sans doute leur hostilité au régime de Kabila. L'opposition a fait de la bonne gouvernance son crédo, estimant unanimement que la gouvernance a été lamentable durant ce premier quinquennat de la troisième République. Le changement était, à leur entendement, tributaire de l'alternance impérative au sommet de l'Etat.

La majorité de son côté s'est faite de plus en plus centrifuge. Il s'est dégagé une nette volonté de certains alliés comme le parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), l'alliance pour le renouveau du Congo (ARC) et bien d'autres partis de faire cavalier seuls. Le Palu qui a fait sensation en 2006 était en perte de vitesse et risquait à tout moment de basculer dans une crise d'identité du fait de la sénilité de son leader. Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Kisangani Mouvement de Libération (RCD-KM) a tout simplement fait défection et l'UDEMO s'est retrouvé pratiquement en cessation d'activités.

L'alliance a été traversée par plusieurs scandales et a été remplacée par une nouvelle structure dénommée Majorité Présidentielle (MP). Les résultats chiffrés et provisoires publiés par la Commission Electorale nationale et Indépendante se présentaient comme suit :

Nombre total d'électeurs

32.024.640

Nombre total de votants

18.911.572

Taux de participation

58,81%

Bulletins blancs ou nuls

768.468

Nombre total de bureaux de vote

63.865

Nombre total de bureaux de vote compilés

60.417

Taux de compilation

94,60%

Suffrages exprimés

18.143.104

Source : CENI 2011

53 www.wikipedia.org/résultats des élections présidentielles de 2018 en RDC, Consulté mercredi, le 20 Mars 2020, à 19h32'

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Les suffrages obtenus par les candidats étaient les suivants :

TABLEAU DES SUFFRAGES EXPRIMES

CANDIDAT

VOIX

%

1

Andeka Djamba jean

128.820

0,71%

2

Bombole Intole Adam

126.623

0,70%

3

Kabila Kabange Joseph

8.880.944

48,95%

4

Kakesa Malela François Nicephore

78.151

0,43%

5

Kamerhe Lwa-Kanyiginyi Vital

1 .403.372

7,74%

6

Kashala Lukumuena Oscar

72.260

0,40%

7

Kengo Wa Dondo Léon

898.362

4,95%

8

Mbusa Nyamwisi Antipas

311.787

1,72%

9

Mobutu Nzanga Ngbangawe François Joseph

285.273

1,57%

10

Mukendi Kamana Josué Alex

78.151

0,43%

11

Tshisekedi Wa Mulumba Etienne

5 .864 .775

32, 33%

Source: Commission électorale nationale indépendante septembre 2011 3.6. ALLIANCES ET COALITIONS DE 201853

L'élection présidentielle congolaise de 2018 a lieu le 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC) en même temps que les législatives et les provinciales. Reportée à plusieurs reprises depuis 2016, cette élection est régentée par trois grandes coalitions : le Front commun pour le Congo (FCC), le Cap pour le Changement (Cash), et la plateforme Lamuka. Elle donne un successeur à Joseph Kabila, qui occupé le poste de président de la République démocratique du Congo depuis 2001.

La campagne électorale fut dominée par l'affrontement entre trois candidats : Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin désigné de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, fils du candidat malheureux au second tour de la présidentielle précédente Etienne Tshisekedi (2011) ainsi que le candidat commun d'une partie de l'opposition, Martin Fayulu.

Avec un peu plus de 38 % des suffrages selon les résultats provisoires, Félix Tshisekedi devance Martin Fayulu, qui en recueille près de 35 %. Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du parti du président sortant termine sur la troisième marche du podium avec 23 %.

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Résultat de l'élection présidentielle du 30/12/2018

CORPS ELECTORAL ET RESULTATS

INSCRITS

38.542.138

 
 

VOTANTS

18.329.318

 
 

DENOMINATION DU CANDIDAT

NOMBRE OBTENUS

DE

VOIX

%

Félix Tshisekedi Tshilombo Antoine (Cash)

7.051.013

 
 

38,

57%

Martin Fayulu Madidi (Lamuka)

6.366.732

 
 

34,83%

Emmanuel Ramazani Shadary (FCC)

4.357.359

 
 

23,84%

Source : Commission Electorale Nationale Indépendante

Dès l'annonce des résultats, ceux-ci sont vivement contestés par Martin Fayulu, la Conférence épiscopale du Congo annonçant par ailleurs que ces derniers ne correspondent pas aux résultats collectés par ses 40.000 observateurs sur le terrain. Une fuite de documents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) vient le 15 janvier corréler ces affirmations.

Entre temps, les résultats des législatives sont proclamés en avance, donnant une très large majorité des deux tiers à la coalition du gouvernement sortant, le Front commun pour le Congo, augurant une cohabitation rendant caduc l'alternance.

Le gouvernement est accusé d'avoir, devant l'impossibilité de faire élire son candidat, choisi de faire gagner le candidat de l'opposition le moins hostile au régime. Un accord aurait ainsi été conclu entre Tshisekedi et Kabila, attribuant au premier la présidence, et au second le contrôle du gouvernement et de plusieurs secteurs régaliens via une main mise sur l'Assemblée nationale et celles provinciales. Le contrôle de ces dernières, dont les membres procèdent à l'élection trois mois plus tard d'un Sénat acquis au président sortant permet à Joseph Kabila, sénateur à vie, de conserver une grande partie du pouvoir.

En janvier 2019, après rejet des recours, Felix Tshisekedi est proclamé vainqueur de l'élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, et prête serment. Il devient ainsi le cinquième président du pays, et le premier à accéder au pouvoir par le biais d'une alternance pacifique.

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CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

Ce deuxième chapitre est dédié à la présentation du champ d'investigation sur le cadre : géographique, démographique, politique, économique, social et historique du découpage.

La République Démocratique du Congo, RDC en sigle, est un pays d'Afrique centrale ; situé au centre du continent Africain. Elle a connu quatre dénominations au cours de son histoire, Etat Indépendant du Congo (avant 1908), Congo Belge (1908-1960), République Démocratique du Congo (1960-1971), Zaïre (1971-1997), puis elle est redevenue République Démocratique du Congo (1997 jusqu'à ce jour)

SECTION 1 : CADRE GEOGRAPHIQUE54

Presque enclavée, la République Démocratique du Congo, avec ses 2.345 .410 km2, est le deuxième plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie. Elle est environ 33 fois plus grande que le Benelux et quatre fois plus que la France, quatre-vingt fois plus grande que la Belgique et de superficie légèrement inférieure au quart de celle des Etats-Unis. Elle est occupée en grande partie par le bassin du Congo et de ses affluents. Par sa superficie, elle occupe la 11è place au monde.

1.1. Structure du territoire

Elle partage sa frontière avec neuf pays d'Afrique, la RDC est limitée au nord par la République centrafricaine et le Soudan du Sud, à l'est par l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie, au sud par la Zambie et l'Angola et à l'ouest, par l'enclave angolaise de Cabinda, la République du Congo (Congo-Brazzaville) et une quarantaine de kilomètres de côte atlantique la limite.

À l'est, la frontière suit l'axe tectonique de ses grands lacs sur une longueur de 1.400 km dans une direction à peu près nord-sud. Avec l'Ouganda, la limite est marquée par le lac Albert, la rivière Lubirihia, le Ruwenzori et le lac Edouard ; avec le Rwanda par le lac Kivu, avec le Burundi par le Ruzizi et le nord du lac Tanganyika ; avec la Tanzanie par les 600 km du lac Tanganyika ; enfin avec la Zambie par le lac Moero et le Luapula. À l'Ouest, le fleuve Congo le départage de la République du Congo.

54 www.wikipedia.org/résultats, Consulté mardi, le 10 Mars 2020, à 10h15'

41

1.2. Relief et géomorphologie

Le relief de la République Démocratique du Congo est nettement caractérisé par la cuvette centrale et une immense dépression, drainée par le fleuve Congo et ses affluents. Elle a une altitude moyenne de 400 m ; son point le plus bas (340 m) est situé dans la région des lacs Tumba et Mai-Ndombe. Des plaines et plateaux étagés la raccordent au bourrelet périphérique. Celui-ci ne dépasse pas 600 m sur son rebord nord ; il atteint 1.000 m dans les monts de Cristal (mayumbe) parallèles à la côte atlantique en aval de Kinshasa. Bien que peu élevés, ces monts constituent un obstacle majeur à l'écoulement du fleuve qui y a creusé un passage étroit en y formant trente-deux chutes et rapides.

Plutôt étroite, la plaine côtière est formée par l'estuaire du Congo et les terres alluviales déposées par ce fleuve, le deuxième d'Afrique par la longueur. L'énorme territoire congolais ne communique avec l'océan Atlantique que par cet étroit couloir d'à peu près 40 km de large. Cette zone s'élève progressivement vers l'est. Sur le plan géologique, on note une prédominance de roches gréseuses et calcaires. Elles ont été abandonnées par la mer.

À l'Est, d'importantes chaînes montagneuses ou de puissants massifs montagneux le long de grands lacs d'Afrique notamment : lacs Tanganyika, Kivu, Edouard et Albert - constituent la bordure occidentale. En raison de séisme et de guerre, ce coin de la RDC est moins peuplé que d'autres. Cette partie montagneuse continue vers le Sud-Est du pays avec des montagnes, comme l'Ougoma, les Virunga le long de la frontière rwandaise dont certains sommets atteignent de 3.100 à 4.500 m.

Dans la même partie sud-est, on dénombre de bourrelet périphérique s'élevant au-dessus de 1.000 m, d'une part entre les rivières Kwango et Kwilu, d'autre part au sud du Katanga où les monts Kundelungu, à l'ouest du lac Moéro, atteignent 1.600 m.

1.3. Hydrologie

? Le fleuve Congo et ses affluents

Avec ses 4.700 km de longueur, avec un débit de 50.000 m3/s, avec son bassin vaste de 3,80 millions de km2, le fleuve Congo est après le Nil le deuxième fleuve le plus long d'Afrique, le fleuve d'Afrique le plus important

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par son débit et le deuxième fleuve du monde après l'Amazone ayant le plus grand bassin.

En effet, son débit varie de 1 à 3 tandis que celui de l'Amazone varie de 1 à 200. Le fleuve Congo a une importance économique considérable, dans ce sens il fournit du poisson et de l'électricité, mais il constitue une voie de communication indispensable. Avec ses affluents, il forme 14.166 km de voies navigables. Il prend sa source dans le sud du Katanga, dans le village de Musofi (à kipushi) à une altitude de 1.435 m et porte le nom de Lualaba jusqu'à Kisangani. Il se déverse dans l'océan par un large estuaire et sa puissance est telle qu'on reconnaît ses eaux jusqu'à 45 km en plein océan.

? Les lacs

Les principaux lacs de la RDC sont répartis en trois groupes : les Lacs de montagnes, particulièrement très poissonneux, sont : le lac Albert, le lac Tanganyika, le lac Kivu, le lac Edouard ; les lacs de plateaux : le lac Moero et le lac Bangwelo ; les Lacs résiduels : les lacs Tumba, Mai-Ndombe, Munkamba et Fwa. En RDC, Il existe de nombreux autres lacs, mais de moindre importance.

1.4. Climat

La République Démocratique du Congo bénéficie, généralement, de deux saisons, c'est-à-dire sèche et pluie. La répartition des saisons ne se répartit pas de la même façon dans tout le territoire et n'est ni égale en termes de durée. Dans la partie nord du pays, les saisons de pluies durent du mois d'avril à la fin du mois de juin et du mois de septembre à la fin du mois d'octobre. Les saisons sèches durent de début novembre à fin mars (grande saison sèche) et de début juillet à fin août (petite saison sèche). Au sud de l'Équateur, le rythme des saisons est exactement inversé. Dans les régions montagneuses de l'est, les deux saisons sèches ne durent qu'un mois, en janvier et en juillet. Dans le sud et le sud-est du Katanga, la saison des pluies commence à la mi-octobre et se prolonge jusqu'à la mi-mai. Dans le Nord- Katanga et le Sud- Kasaï, les pluies commencent début octobre pour cesser fin avril, mais une petite saison sèche s'intercale au mois de janvier. Ce grand pays au coeur de l'Afrique comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.

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1.5. Faune et flore

Les écosystèmes de la République Démocratique du Congo sont riches et variés. La faune naturelle congolaise est riche en espèces diverses, adaptées chacune aux conditions climatiques et floristiques. Certaines espèces se rencontrent dans tous les milieux. Presque tous les grands animaux africains existent dans ses réserves, cette faune remarquable comprend beaucoup d'espèces de grande et même de très grande taille, telles que l'éléphant africain (le plus grand des mammifères terrestres actuels), la girafe (le plus haut des animaux) et le gorille (le plus grand de tous les primates). Les mammifères sont représentés en République Démocratique du Congo par un si grand nombre de formes qu'il est peu probable de trouver dans le monde entier une région qui, sous ce rapport, pourrait égaler ce pays. Sur plus ou moins trois cents genres, on estime qu'environ deux tiers de ces genres constituent la faune mammalienne du Congo.

De plus, cette faune s'avère exceptionnelle du fait qu'elle se révèle être un refuge pour certaines espèces disparues en dehors de ses frontières, principalement à la suite de la destruction de la forêt primitive qui, heureusement, recouvre encore une grande partie de son territoire ; l'okapi doit être cité le premier au nombre des espèces ainsi conservées. Okapi et Paon du Congo constituent des espèces endémiques, connues seulement au Congo.

La forêt congolaise est peuplée par les gorilles, les singes de tout genre (les chimpanzés, les bonobos...), les sangliers phacochères, potamochères ou hylochères, les chats sauvages, les ruminants tels que buffles rouges, les antilopes de forêt, l'okapi, l'éléphant de forêt et de marécages, les hippopotames, les rhinocéros ainsi que par des serpents des bois, des oiseaux dont certains se distinguent par la beauté de leur plumage ou celle de leur chant. Et comme tous les pays chauds, la République Démocratique du Congo compte d'innombrables variétés d'insectes. Certains sont, malheureusement, nuisibles dans la mesure où ils sont vecteurs ou transporteurs de maladies tropicales dangereuses.

Dans la savane et la forêt claire congolaise, on y rencontre des animaux de grande taille, c'est-à-dire les herbivores et les carnassiers. Ce domaine couvre des grands herbivores (buffles noirs, antilopes, girafes, éléphants, zèbres) qui y vivent en bandes ou en troupeaux et des carnassiers tels que le lion, le léopard, guépard, le chacal, la civette, l'hyène vivant

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isolés ou en petits groupes ayant chacun son terrain de chasse. La faune et la flore de la République Démocratique du Congo regroupent 95 % des variétés des crocodiles rencontrés sur tout le continent africain.

La flore et la faune y sont d'une variété inimaginable. Ainsi, on a dénombré en RDC entre 8.000 et 10.000 sortes de plantes. Parmi les quelques 600 arbres répertoriés, il en est plusieurs qui fournissent un bois d'oeuvre à haute valeur commerciale (acajou, ébène, wengé, iroko...) Dans ce type de forêt, la végétation est structurée verticalement. Malgré l'attention particulière de l'autorité publique pour la protection de la nature, la forêt est de plus en plus menacée par les activités sylvicoles. Dans les zones où les arbres ont été abattus, elle a d'ailleurs cédé la place à la forêt secondaire, une formation beaucoup moins riche en espèces végétales.

1.6. Environnement

La République Démocratique du Congo est un pays intact, où la nature est respectée depuis toujours d'abord par une espèce de protection naturelle, et aussi par des mesures juridiques et un gardiennant. Cependant, en réalité, depuis la deuxième guerre du Congo, le principal problème de la faune congolaise est d'être victime du braconnage.

Les transports en commun sont moins développés en République Démocratique du Congo à cause des problèmes économiques. Les industries sont moins développées et peu nombreuses. Les quelques entreprises qui existent sont dans leur période de carence.

De ce fait, l'environnement congolais n'est pas fragile ni pollué. Au Congo, une prise de conscience écologique n'est pas développée et la République n'est pas pour l'instant sensible aux questions environnementales. De manière générale, la République Démocratique du Congo ne court pas le risque de séisme, sauf à l'est où le séisme frappe quelquefois. Le risque y est très moyen. Le séisme le plus récent est celui du 5 novembre 2005 qui s'est produit dans le Lac Tanganyika de magnitude 6,8.

1.7. Parcs

Elle compte sept parcs nationaux : Virunga, Kahuzi-biega, Garamba, Salonga, Upemba, Kundelungu, Maîko. Avec le réserve de faune à okapis et le parc marin, ils couvrent plus de 90.000 km2 et permettent de préserver plusieurs centaines d'espèces en danger dont les gorilles de montagne, les rhinocéros blancs, les chimpanzés, les bonobos, les paons congolais), les

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lamantins, les tortures marines, etc. Ces parcs constituent une protection majeure de la biodiversité et un atout considérable dans le développement de l'écotourisme en République Démocratique du Congo.

1.8. Savane boisée

La République Démocratique du Congo occupe le 3ème rang mondial et la 1ère place en Afrique en ce qui concerne la surface boisée. Elle occupe la partie la plus humide de la zone tropicale et l'encercle presque entièrement.

1.9. Savane herbeuse

Elle se localise au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la forêt et de l'équateur vers le Nord-Est et le Sud-Est, la savane se transforme en brousse et la végétation s'éclaircit. De hautes herbes (3 à 4 m) s'étendent à perte de vue. La monotonie est coupée par quelques arbustes de petites tailles. Cela est dû au climat, mais aussi au relief. En terrain plat, on rencontre des savanes arborées (étendues herbeuses parsemées de bouquets d'arbres) où le temps est continuellement brumeux.

Chaque année des centaines de km2 sont la proie de feux de brousse qui mettent en fuite le gibier que guettent des chasseurs. La savane et la brousse congolaise sont le domaine des herbivores : éléphants, antilopes, buffles et autres ; et les grands carnassiers, principalement le lion y règnent en maître.

SECTION 2: CADRE DEMOGRAPHIQUE55

2.1. POPULATION

SITUATION HUMAINE

Population

89.762.749 habitants (2017)

Densité

38,27 habitants/km2

Taux de croissance

3,3%/an (2015)

Taux de natalité

43,69% (2015)

Indice de fécondité

6,45 enfants/femme

Taux de mortalité

13,27% (2015)

Taux de mortalité infantile

88,62% (2015)

Taux d'an alphabétisation

63,83% (2015)

Espérance de vie

Hommes: 49 ans/femmes: 55 ans

55 www.congo-autrement.com, Consulté dimanche, le 15 Mars 2020, à 20h35'

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2.2. LANGUES

La République Démocratique du Congo compte environ 250 langues parlées au pays dont 90% sont des langues bantoues. Parmi ces dernières le français est la langue officielle et seulement quatre langues congolaises ont le statut des langues nationales. Il s'agit notamment : du swahili, qui est parlé à l'est, dans les provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Tanganyika, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, le Lingala dans la province de l'Equateur et la ville de Kinshasa etc., le kikongo est parlé dans la province de Bandundu et du Kongo-Centrale et enfin le Tshiluba est parlé dans les trois provinces du Kasaï et au nord du grand Katanga.

2.3. RELIGION

La religion en RDC, le catholique occupe 50% devançant les protestants 20%, les fidèles d'églises indépendantes dont l'Eglise Kimbanguiste 10% et les adeptes des religions traditionnelles 10% et les musulmans 10%.

2.4. ETHNIE

La République Démocratique du Congo est hétérogène sur le plan : ethnique, culturel et linguistique, on distingue cinq principaux groupes :

Les soudanais, il occupe le nord du Congo, dans les territoires de l'Ubangi, l'Uélé, Kibali, Ituri, les soudanais seraient des envahisseurs récents. Ils arrivent en RDC après les bantous et les pygmées. Ils parlent les langues à tendance monosyllabique et à la prédominance cosmétique.

Les Bantous c'est le groupe qui occupe presque toute la RDC, les bantous parlent les langues agglutinantes à suffixe et préfixe. Ils sont formés par des tribus ou ethnies que nous pouvons citer : les lunda, les Balubas, les Mongo, Bayeke, les Bayanji, etc.

Les pygmées semblent représenter la plus ancienne couche de terrains de la population congolaise. Ils vivent en petit groupes dans la forêt, dans le territoire de Kibali, Ituri, Tshuapa, Kivu, Sankuru, lac Léopold II et au Tanganyika. Les hamites sont les populations poste de l'est du Congo, ce sont les bashi, le behema. Les nilotiques sont représentés par quelques peuple du Nord-Est du Congo et du Kivu ce sont les Alus, les kuakua et les Tutsis.

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SECTION 3: CADRE POLITIQUE56

Le pays se remet encore d'une série de conflits qui ont éclaté dans les années 1990. Après plusieurs reports des élections présidentielles, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils de l'opposant historique de la RDC, Etienne Tshisekedi, a remporté le scrutin de décembre 2018, succédant à Joseph Kabila qui dirigeait le pays depuis 18 ans.

Section 4 : CADRE ECONOMIQUE57

Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance économique a ralenti à 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des cours des matières premières, notamment du cobalt et du cuivre qui représentent plus de 80 % des exportations de la RDC.

La pandémie de coronavirus (COVID-19) devrait entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020 en raison de la baisse des exportations due à la mauvaise conjoncture mondiale. Mais la reprise progressive de l'activité économique mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula devraient permettre un rebond de la croissance économique à 4,5 % en 2022.

Le déficit budgétaire est passé d'un quasi-équilibre en 2018 à un déficit de 2 % du PIB en 2019, en raison de la hausse des dépenses et de la stagnation des recettes. Les dépenses publiques supplémentaires ont notamment soutenu l'augmentation des salaires de la fonction publique, le programme de la gratuité de l'éducation de base et des projets d'infrastructure. La baisse des recettes fiscales tient en partie à la faiblesse du recouvrement de l'impôt sur le revenu des entreprises, surtout dans le secteur minier.

Le risque d'endettement reste modéré selon les dernières estimations de soutenabilité. Mais le niveau relativement bas des recettes limite la marge de manoeuvre du gouvernement pour mettre en place des politiques budgétaires visant à affronter la pandémie de Covid-19.

Le déficit du compte courant s'est creusé à 4,2 % du PIB en 2019, contre 3,6 % du PIB en 2018, reflétant la détérioration des termes de l'échange et une baisse du volume des exportations. Les entrées de capitaux et autres flux financiers en 2019, y compris les investissements directs

56 www.congo-autrement.com, Consulté lundi, le 30 Mars 2020, à 12h00'

57 www.banquemondiale.org, Consulté lundi, le 30 Mars 2020, à 21h45'

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étrangers (IDE), ont contribué à préserver les réserves officielles, à limiter la dépréciation du franc congolais et à contenir l'inflation.

La RDC a lancé des réformes visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires mais elle reste classée 184 sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2019 sur la règlementation des affaires et doit relever de nombreux défis pour attirer les investisseurs dans des secteurs clés.

4.1. Ressources naturelles.

La production minière, a joué un rôle important dans la gestion économique de la République Démocratique du Congo durant l'époque coloniale et après l'indépendance jusqu'à la fin des années 1980.

En effet, le sous-sol de la RDC est compté parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie. Etant donné cet avantage naturel, la défaillance de l'économie de la RDC est généralement attribuée à la « malédiction des ressources naturelles ».

Elle possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces derniers est exploitée : le cuivre, le cobalt, l'argent, l'uranium (par Areva), le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l'or, l'étain, le tungstène, le manganèse et quelques métaux rares comme le coltan. La République Démocratique du Congo extrait également de son sous-sol des diamants. Les réserves sont très importantes, ainsi le pays possède la deuxième réserve mondiale en cuivre avec 10 % du total recensé sur la planète et surtout les plus importantes réserves de cobalt (près de 50 %). Les recettes d'exportations atteignaient en 1990 environ un milliard de dollars américains. Les principales exploitations de cuivre (un tiers des réserves mondiales sont régies par une entreprise publique, la Gécamines (ancienne Union minière du Haut Katanga) La production de la Gécamines a continué de baisser au cours des années 2.000, en raison de la morosité du marché du cuivre.

Avec une production annuelle d'environ 90.000 tonnes (2019), la RDC représente plus de la moitié de la production mondiale de cobalt. Mutanda, la plus grosse mine au monde de minerais contenant du cobalt se trouve en RDC. L'entreprise anglo-suisse Glencore en extrait plus de 42.000 tonnes.

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4.2. Secteur Industriel

Le secteur secondaire est très peu développé et caractérisé par une forte présence de l'État, marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des sociétés sont publiques ou à participation mixte, avec souvent une participation majoritaire de l'Etat. Malgré le processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'Etat reste le principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le transport et le bâtiment

4.3. Secteur agricole

Avec 80 millions d'hectares de terres cultivables, le Congo pourrait nourrir près d'un tiers de la population mondiale. Les exportations agricoles ne représentent qu'environ 10 % du PIB en 2006, contre 40 % en 1960. Jadis florissant, avec une production plus réduite, le secteur agricole aujourd'hui de la RDC totalement paralysé connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire, les importations de denrées alimentaires (produits de première nécessité) augmentent et les exportations des produits de rente baissent.

La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables (environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles dont 10 % seulement sont mises en valeur). Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problèmes d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'oeuvre agricole (à la suite des conflits et aux maladies endémiques) et des semences de qualité, de l'utilisation de techniques inappropriées, et du manque d'instruments de travail adéquats.

Cependant, l'agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997. Les principales productions exportées sont le café, l'huile de palme, le caoutchouc, le coton, le sucre, le thé, et le cacao tandis les cultures vivrières concernent essentiellement le manioc, la banane plantain, le maïs, l'arachide, et le riz. En 1996, l'agriculture occupait 66 % de la population active.

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4.4. Elevage

L'élevage, dont les capacités potentielles varient entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à 1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du gouvernement. Il est peu développé en République Démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé, sévit à l'état endémique dans la plupart des régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le bétail y aurait été introduit par des populations tutsies venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins vétérinaires sont peu pratiqués.

4.5. Energie

4.5.1. Les Barrages d'Inga et fleuve Congo.

La riche hydrographie de la RDC lui confère un potentiel hydroélectrique estimé à 100.000 MW, soit 13 % du potentiel hydroélectrique mondial. La puissance installée totale est évaluée actuellement à 2.516 MW, soit 2,5 % du potentiel total pour une production moyenne possible de 14.500 GWh. La production effective n'est actuellement que de 6.000 à 7.000 GWh. L'hydroélectricité représente 96 % de la production d'électricité, les 4 % restants étant fourni par des centrales thermiques de faible puissance situées, pour la plupart, dans des zones isolées.

Les barrages d'Inga, sur le fleuve Congo, sont la principale source de production d'énergie hydroélectrique. Cet ensemble comprend aujourd'hui deux centrales ayant une puissance totale de 1.775 MW : Inga I avec 6 groupes totalisant 351 MW, Inga II avec ses huit groupes totalisant 1.424 MW). Dans son état définitif, le complexe d'Inga fournirait plus de 25 % de la production mondiale d'énergie électrique d'origine hydraulique.

L'apport potentiel des centrales d'Inga est obéré, leur production ne dépasse pas 40 % de leur capacité. Une bonne partie de cette production est destinée à l'exportation, laissant ainsi la demande locale insatisfaite. Cette situation fait que le taux d'accès des populations à l'électricité est 1 % en

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milieu rural, 30 % pour les villes et 6 % sur le plan national alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est 24,6 %).

4.6. Finance publique

Le budget est largement dépendant des ressources extérieures sous forme de dons et de prêts qui, depuis 2003 dépassent les recettes propres de l'Etat. Pour l'année 2004, l'appui direct au budget s'élève à plus de 240 millions de dollars, provenant de la Banque mondiale et de la BAD (Banque africaine de développement). Les recettes fiscales, qui avaient plafonné à 6,9 % du PIB en 2003 (exerçant de fortes pressions sur le budget de l'Etat), auraient atteint 7,9 % du PIB en 2004 grâce à un effort ciblé sur les grands contribuables et l'administration des douanes.

Le gonflement des dépenses budgétaires est principalement lié à la mise en place des institutions de la transition politique et au coût du maintien de la paix. Dans ce contexte, l'Etat a dû maîtriser ses autres dépenses, notamment les charges communes comme le carburant, et réduire le gaspillage. Les subventions et les exonérations en matière de produits pétroliers ont notamment été supprimées, l'augmentation des cours mondiaux du pétrole étant répercutée sur le prix à la pompe et sur le prix du transport par l'application d'un mécanisme automatique. Le montant des arriérés accumulés, notamment avant l'année 1997, demeure un problème important. Certains fonctionnaires ne sont plus payés depuis des années. Actuellement, les dépenses de santé, d'éducation et d'infrastructures économiques de base dépendent exclusivement des financements extérieurs.

4.6.1. Dette extérieure

La dette extérieure est très élevée (12,6 milliards de dollars ou près de 200 % du PIB à la fin 2004). En ce qui concerne la dette bilatérale, la RDC a signé en septembre 2002 un accord de restructuration avec le Club de Paris et a bénéficié d'un allègement de 67 % du service de la dette. Ensuite, dans le cadre de l'initiative PPTE (Pays pauvres très endettés), l'allègement a été porté à 90 % et représentait 100 millions de dollars en 2003, 200 millions de dollars en 2004 et, à partir de 2005, entre 200 et 400 millions de dollars par an. Plusieurs pays ont indiqué leur volonté d'effacer la dette dès que le pays aura atteint le point d'achèvement, et même dès à présent (pour la Suisse). La Belgique donne chaque année 200 millions d'euros à la République Démocratique du Congo, une ancienne colonie belge.

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4.7. La végétation

Outre ses richesses minières, la RDC a beaucoup d'autres avantages à faire valoir. Elle est le premier pays d'Afrique du point de vue de l'étendue de ses forêts (la moitié du territoire national est occupé par de la forêt équatoriale) et le plus important pour la préservation de l'environnement mondial. C'est à partir de 2007, réellement, que le bassin du Congo est de plus en plus le centre de préoccupation du monde entier.

La République Démocratique du Congo se classe parmi les 10 pays de la méga biodiversité du monde avec 480 espèces de mammifères, 565 espèces d'oiseaux, 1.000 espèces de poissons, 350 espèces de reptiles, 220 espèces de batraciens et plus de 10.000 angiospermes dont 3.000 seraient endémiques. Elle a une faune naturelle exceptionnelle (on y trouve tous les grands animaux de l'Afrique) et a des espèces rares. Tout ce capital n'a pas été épargné par les divers conflits et leurs effets dévastateurs sur la faune et la flore. Des milliers d'hectares de forêts sont dégradés, entraînant une diminution de la biodiversité. Les aires protégées font l'objet de spoliation, de contrebande et de braconnage ; la pression de la chasse et du braconnage a été très forte sur certaines espèces (comme l'hippopotame, chassé pour l'ivoire de ses défenses à la suite de l'embargo sur l'ivoire d'éléphant) ces dernières années.

Elle dispose d'abondantes ressources en eau, des lacs poissonneux, notamment le lac Tanganyika (plus grand que le Burundi) le plus poissonneux du monde. Et les richesses naturelles comme le pétrole, le gaz sont également présentes, mais sous-exploitées.

4.8. Routes et transports

Le réseau de transport est constitué de 16.238 km de voies navigables, de 5.033 km de voies ferrées qui datent pour l'essentiel de l'époque coloniale, de 145.000 kilomètres de routes nationales et régionales et des pistes secondaires rurales, de 7.400 km d'axes urbains et de 270 aéroports répartis sur l'ensemble du pays, dont 5 aéroports internationaux (à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma et Gbadolite).

La République Démocratique du Congo est un pays semi-enclavé du fait qu'en plus de la faible densité de ses réseaux de communication (0,074 km de voies de communication au km2), elle ne possède qu'une façade maritime, sur l'océan Atlantique, de 37 km.

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Pour un pays aussi vaste (2.345.410 km2), les infrastructures jouent un rôle majeur. La situation du système des transports en République Démocratique du Congo est désastreuse. La réalité de la situation se traduit par une insuffisance totale de l'offre des services de transports, accentuée par le mauvais état des infrastructures de transports et par une non-satisfaction chronique de la demande.

Le réseau de transports n'offre plus aux secteurs économiques les infrastructures et les services qui favorisent les échanges de toutes nature et qui améliorent la mobilité des personnes et des biens. Cette carence constitue un obstacle majeur au développement économique, entrave les échanges commerciaux, et restreint l'accès des populations aux services sociaux de base.

4.9. Télécommunications

Le secteur des télécommunications se développe avec l'expansion de la téléphonie mobile qui permet de relier les principales villes du pays grâce au système GSM. La forte augmentation des abonnés (de quelques milliers seulement au début de la décennie à plus de 6.500.000 en 2007) a eu un impact important sur le PIB.

Cette course effrénée vers la téléphonie mobile a presque inondé le marché congolais des sociétés des télécommunications (téléphonie fixe comme mobile). Cette forte demande se révèle être une part importante du PIB, mais également une offre importante qui a tiré vers le bas le taux de chômage important du pays.

4.9.1. Téléphonie fixe, mobile et infrastructure générale

Bien qu'abritant le siège de l'Union Panafricaine des Télécommunications, la RDC ne dispose pas d'un réseau de téléphonie publique. D'ailleurs, ce secteur longtemps sous le contrôle de l'État n'était pas compétitif.

C'est en 1986 qu'on assiste à la naissance de la première firme de téléphonie cellulaire qui s'est vue attribuée la totalité de la gamme de fréquences utilisables et même d'un préfixe réservé à l'extension ultérieure de l'office des PTT. Quatre années après, le gouvernement décide de libéraliser. En 2003, la population congolaise s'ouvre au monde grâce cette fois-ci à la téléphonie cellulaire. Et depuis des opérateurs de téléphonie cellulaire se sont multipliés.

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4.9.2. Internet

Le public congolais a eu connaissance d'internet vers les années 95, au travers d'initiatives privées (quelques cybercafés ont vu le jour). Cependant, une décennie après, l'Internet en RDC reste un luxe pour la majorité de la population dont le revenu est faible.

SECTION 5 : CADRE SOCIAL58

La RDC avance dans la lutte contre d'Ebola qui sévit depuis près de deux ans dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l'Ituri et dont le bilan se chiffre à 3 453 malades et plus de 2 200 décès. Le pays fait également face à l'épidémie de COVID-19 depuis le 10 mars 2020 et est en train de mettre en place des mesures immédiates pour contenir sa propagation.

La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction complète et de services de santé adaptés. Les enfants congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 % des enfants souffrent de malnutrition.

Actuellement, 43 % des ménages ont accès à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1 enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de grossesse précoces est également élevé, avec 125,24 naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans).

58 www.banquemondiale.org, Consulté vendredi, le 10 Avril 2020, à 23h00'

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SECTION 6 : CADRE HISTORIQUE DU DECOUPAGE59

Nous ne saurions pas boucler ce chapitre portant sur la présentation de la RDC ; sans faire allusion au découpage territorial, sans jeter un regard dans son histoire pour éviter toute contradiction ou confusion dans l'élaboration de ce travail.

Dans cette perspective, nous signalons également que, nous allons présenter cette réforme politique et administrative de manière très brève à des différentes périodes saillantes qui ont marquées le découpage en RDC partant des années 1895 jusqu'à en 2006.

Dans sa réforme administrative de 1888, l'État léopoldien répartit son domaine en district un peu flous au nombre de 11 et qui sept ans plus tard soit en 1895 seront au nombre de 15.

En 1914, le Congo-belge se restructure en quatre grandes provinces dont : le Congo Kasaï, l'Equateur, la province Orientale et le Katanga et plus de 22 districts existants et divisés en territoires et ces derniers subdivisés en secteurs et les secteurs englobaient les chefferies.

En 1933, suite à la crise mondiale, cette dernière causa une multiplication des demandes au niveau local, la présence de l'autonomie de gestion au niveau local se fait sentir et poussa au pouvoir centrale à passer le nombre des provinces de quatre à six et ces provinces prennent le nom de leur chef-lieu et on aura: par scission de Congo-Kasaï (la province de Léopoldville et Lusambo), de Coquillathville (ex-Equateur), Stanley ville et Costermanville (par scission de la province orientale et enfin celle d'Élisabeth ville (ex: Katanga).

En 1947, ces provinces seront rebaptisées encore : province Léopoldville, du Kasaï, de l'Equateur, orientale, du Katanga et le nombre des districts passa à 25. Ce sont ces six provinces qui vont conduire le pays jusqu'à son indépendance le 30 juin 1960.

En 1962, sous la première République, le pays assiste à la guerre civile qui causa un chaos et poussa directement le nombre des provinces à 21 et que l'on appelait (des provincettes) qui restaient toujours autonomes.

En 1965, sous la deuxième République, Maréchal Mobutu rebaptise non seulement le Congo qui devient Zaïre, mais aussi les provinces en

59 www.wikipedia.org, Consulté jeudi, le 09 Avril 2020 à 22h50'

56

régions si l'Equateur et le Kivu gardent leurs noms, le Katanga et la province orientale deviennent Shaba et haut-zaïre, la province de Léopoldville devient Kinshasa, du Bas-Zaïre et du Bandundu, celle du Kasaï donne naissance encore avec la création en 1988 à plusieurs sous-régions ou villes et surtout celle du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et celle de Maniema en remplacement de Kivu dans l'optique du futur découpage de tout l'ensemble du pays. Le pays compte 11 régions et 40 sous-régions et villes.

En 1997, L'arrivé de M'zée Laurent Désiré Kabila ne changera pas grand-chose sur la charpente de la réforme administrative ou découpage territoriale. Partant du canevas territorial en place, M'zée se contente seulement à rétablir les anciens intitulés (provinces, district et territoires) et à restaurer quelques dénominations d'avant Mobutu : Zaïre devient Congo et l'on voie renaître le Bas-Congo, la province orientale. Cette réforme de 11 provinces qui ont conduit le pays jusqu'à la troisième République qui passe de 11 à 25 provinces plus la ville de Kinshasa.

Ces provinces sont : Bas-Uélé, Equateur, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Haut-Uélé, Ituri, Kasaï, Kasaï Oriental, Kongo-Centrale, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Kasaï Centrale, Mai-ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Tanganyika, Tshopo, Tshuapa. Kinshasa est la capitale du pays et le siège des institutions nationales. Elle a le statut de province. La capitale ne peut être transférer dans un autre lieu du pays que par voie de référendum.

57

6.1. Divisions Administratives

L'article 2 de la constitution stipule que la RDC est composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées d'une personnalité juridique ».

PROVINCES

CHEF-LIEU

SUPERFICE

Bas-Uélé

Buta

148.331

Equateur

Mbandaka

103.902

Haut-Lomami

Kamina

108.204

Haut-Katanga

Lubumbashi

132.425

Haut-Uélé

Isiro

89.683

Ituri

Bunia

65.658

Kasaï

Luebo

95.310

Kasaï-Oriental

Mbuji-Mayi

9.481

Kongo-Central

Matadi

53.920

Kwango

Kenge

89.974

Kwilu

Kikwit

78.219

Lomami

Kabinda

56.426

Lualaba

Kolwezi

127.308

Kasaï-Centrale

Kananga

60.958

Mai-Ndombe

Inongo

121.308

Maniema

Kindu

132.520

Mongala

Lisala

58.141

Nord-Kivu

Goma

59.483

Nord-Ubangi

Gbadolite

56.644

Sankuru

Lodja

104.331

Sud-Kivu

Bukavu

65.070

Sud-Ubangi

Gemena

51.648

Tanganyika

Kalemie

134.940

Tshopo

Kisangani

199.567

Tshuapa

Boende

132.957

58

Carte Géographique de la RDC

59

CHAPITRE III : ENJEUX, DEFIS ET EFFETS DE REGROUPEMENTS POLITIQUES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL EN RDC : FCC-LAMUKA-CASH

Comme son intitulé l'indique, le présent Chapitre est un complément aux chapitres précédents, et revêt une importance capitale dans la mesure où il appréhende les objectifs que s'assignent les regroupements politiques, les obstacles rencontrés par ces derniers ainsi que les conséquences ressortissantes des ralliements politiques. Donc, Il s'agira principalement d'analyser les enjeux, les défis et les effets adjoint des scénarios des alliances et coalitions politiques depuis de 2006-2018, tout en mettant l'accent sur celles constituées en 2018.

Pour ce fait, il est subdivisé en trois sections que voici :

? Enjeux des alliances et coalitions politiques

? Défis des alliances et coalitions politiques

? Et enfin, les effets des alliances et coalitions politiques de

2006-2018

SECTION 1 : ENJEUX DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES

1.1. CONQUETE, EXERCICE, PERENNISATION ET PARTAGE DU POUVOIR POLITIQUE

Tout parti ou regroupement politique digne de son nom doit avoir des enjeux spécifiques entre autres conquérir démocratiquement le pouvoir politique par les élections à tous les niveaux aux élections présidentielles, législatives, nationales, provinciales, urbaines, municipales et locales, sur base d'un programme commun ; l'exerce et le pérenniser. En d'autres termes tous les partis politiques en coalition ont des objectifs majeurs : hisser leur candidat commun à la magistrature suprême c'est-à-dire au sommet de l'État ou à la présidence de la république, renverser le gouvernement, le soutenir occasionnellement et en fin partage le pouvoir politique entre les différents organes de l'Etat ou encore entre les différentes institutions politiques. La coalition est une bonne stratégie que les partis politiques ont adoptée pour former la majorité présidentielle. Même les partis qui semblent être ultra-dominant du pays comme : le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Union pour la Démocratie et les Progrès Social (UDPS),

60

ces partis ne sont toujours pas susceptibles de gagner les élections seuls du moins avec les autres.

1.2. HISTORIQUE, COMPOSITION ET ENJEUX DES REGROUPEMENTS POLITIQUES : FCC- LAMUKA- CASH

A. FRONT COMMUN POUR LE CONGO (FCC)60

Le Front Commun pour le Congo, en sigle « FCC » est une coalition électorale créée le 07 juin 2018, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo sous l'initiative de son excellence Joseph KABILA KABANGE au regard de la nécessité : de consolider la démocratie, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales de la RDC; de renforcer la Démocratie par la création d'une structure politique capable de fédérer les énergies et les ressources humaines indépendamment de leur appartenance tribale, ethnique, provinciale, religieuse, idéologique et autres; que cette structure devra place au centre de ses objectifs l'émergence du Congo. En considérant que ce dernier objectif ne pourra être atteint que grâce à la conquête démocratique du pouvoir, à tous les niveaux à l'issue du processus électoral.

§1. Enjeux du Front Commun pour le Congo (FCC)

Les buts du Front Commun pour le Congo est de : soutenir une seule candidature à l'élection présidentielle, conquérir démocratiquement le pouvoir à tous les niveaux aux élections présidentielles, législatives nationales et provinciales, urbaines, municipales et locales, sur base d'un programme commun et disposer de la majorité pour gouverner et engager les réformes nécessaires en vue d'un Congo Uni et fort.

§2. Membres du FCC

1) Forces politiques et sociales signataires de l'accord politique global et inclusif du 31 Décembre 2016 et de l'Arrangement particulier du 27 avril 2017, représentés au gouvernement d'union nationale, à savoir :

? Majorité Présidentielle,

? Opposition « Républicains Indépendants »,

? Opposition signataire de l'accord du 18 Octobre 2016 de la cité de l'Union Africaine,

60 Charte constitutive du Front Commun pour le Congo (FCC), p.1-3

61

? Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au changement,

? Société Civile

2) Partis politiques ;

3) Regroupements politiques ;

4) Société Civile

§3. Composition détaillée du Front Commun pour Congo (FCC)

DENOMINATIO N ET SYGLE DE RREGROUPEME NT

MEMBRES DU

FRONT COMMUN POUR LE CONGO

NOMBRE DES PARTIS

POLITIQUES QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENTS DE FCC

FORCES POLIQUES DU FCC (PARTI ET REGROUPEMENTS POLITIQUES)

NOM DE SOUS- REGROUPEMEN T DU FCC

NOM DE

PARTI

Front Commun

pour le

Congo(FCC)

1

Alliances des

Forces

Démocratiques du Congo (AFDC)

 
 
 

2

Alliance

Alternative pour
le Bien-être (ABB)

ABB

1

Actions

Alternatives

pour la
Renaissance

du Congo
(AARC)

2

Alliances Chrétiennes Démocrates Progressistes (ACDP)

3

Alliances des Forces Populaires et Patriotiques

du Congo
(AFPC)

62

 
 
 
 

4

Alliance pour

la bonne
gouvernance

 
 
 
 
 

(ABG)

 
 
 
 

5

Aujourd'hui, Avançons, Assurons, l'Avenir,

Agissons sur
l'Amont et sur l'Aval

 
 
 
 
 

(AAAAAAA)

 
 
 
 

6

Congrès

 
 
 
 
 

National

 
 
 
 
 

Africain pour le Réveil du

 
 
 
 
 

Congo

 
 
 
 
 

(CNARC)

 
 
 
 

7

Convention des

 
 
 
 
 

Démocrates

 
 
 
 
 

Fédéralistes

 
 
 
 
 

UNIS (CDFU)

 
 
 
 

8

Convention des

 
 
 
 
 

Démocrates

 
 
 
 
 

Travaillistes

 
 
 
 
 

Unifiés

 
 
 
 
 

(CDTU)

 
 
 
 

9

Eveil de la

 
 
 
 
 

Conscience

pour le

 
 
 
 
 

Travail et le

 
 
 
 
 

Développem ent (ECT)

 
 
 
 

10

Force du

 
 
 
 
 

Peuple (FOP)

63

 
 
 
 

11

Fraternité Congolaise (FRACO)

12

Ligue pour la

 
 
 
 
 

Défense des

 
 
 
 
 

Intérêts des

 
 
 
 
 

Citoyens

 
 
 
 
 

(LDIC)

 
 
 
 

13

Mouvement des

 
 
 
 
 

Réformateurs

 
 
 
 
 

Libéraux

 
 
 
 
 

(MRL)

 
 
 
 

14

Parti de

 
 
 
 
 

Rassembleme

nt des

 
 
 
 
 

Démocrates

pour le

 
 
 
 
 

Développem

ent Intégral

 
 
 
 
 

(PARADDI)

 
 
 
 

15

Rassembleme nt

 
 
 
 
 

Démocratiqu

e pour le

 
 
 
 
 

Développem

ent et le

 
 
 
 
 

Progrès

 
 
 
 
 

(RDDP)

 
 
 
 

16

Rassembleme

nt des

 
 
 
 
 

Démocrates

pour la

 
 
 
 
 

République

 
 
 
 
 

(RDPR)

 

3

Parti du Peuple

pour la

 
 
 
 
 

Reconstruction et

 
 
 

64

 
 

le

Développement (PPRD)

 
 
 

4

Parti du Peuple

pour la Paix et la Démocratie

(PPPD)

 
 
 

Source : Liste de regroupements politiques de 2018

B. LAMUKA61

La coalition Lamuka est une plateforme politique créée le 11 novembre 2018 à Genève (Suisse) par les leaders de l'opposition congolaise dans le but de soutenir un candidat commun de l'opposition afin de maximiser la chance de compétitivité et de réussir à gagner les élections : Jean-Pierre BEMBA GOMBO, Martin FAYULU MADIDI, VITAL KAMERHE, Moïse KATUMBI CHAPWE, Freddy MATUNGULU MBUYAMU, Adolphe MUZITO, Felix TSHILOMBO représentant les forces politiques de l'opposition.

§1. Composition de LAMUKA

DENOMI NATION DU REGRO UPEME NT

MEMBRES DE LA COALITION LAMUKA

NOMBRE DES PARTIS QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENT DE LAMUKA

NOM DU PARTI OU

REGROUPEMENT

NOM DES SOUS-

REGROUPEMENTS

QUI COMPOSENT
LAMUKA

NOMBRE DES

PARTIS QUI
COMPOSENT LE SOUS-REGROUPEMEN T

NOM DES PARTIS

Lamuka

1

Mouvement de la Libération du Congo (MLC)

 
 
 

2

Dynamique de l'Opposition

Dynamique de

l'Opposition politique

congolaise (DO)

1

Action

Rassemblement

pour la
Reconstruction et l'Edification

61 Accord de la coalition politique des forces de l'opposition « Lamuka » en vue des élections du 23 Décembre 2018.

65

 
 
 
 
 

Nationale (ARREN)

2

Chrétiens

Démocrates (CD)

3

Engagements

pour la
Citoyenneté et le Développement (ECidé)

4

Front pour un

Nouveau Type de congolais (FNTC)

5

Mouvement des

volontaires pour

le

Développement (MVD)

6

Parti de l'Unité

Nationale (PUNA)

7

Parti des

démocrates pour la Rénovation delà République (PADER)

8

Peuple au Service de la Nation (PSN)

9

Rassemblement Démocratique

pour la
République (RDR)

10

Rassemblement du Peuple pour la Démocratie et le Développement (RPDR)

 

3

Union pour

Nation

Alternance vital

Kamerhe (AVK)

1

Alliance pour la Démocratie et le

66

 
 

Congolaise (UNC) et alliés

 
 

Fédéralisme (ADA);

2

Forum National

pour la

Démocratie (FND),

3

Union pour la

Nation Congolaise (UNC)

4

Union des

Ecologistes pour

la Démocratie et le

Développement (UED-VERCO)

4

Ensemble pour le changement (Ensemble)

 
 
 

5

Congo Na

biso/Synergie Electorale notre Congo (CNB/SYENCO)

Synergie

Electorale Notre
Congo (SYENCO)

1

Congo Na Biso

(CNB)

2

Parti Libéral

Démocrate-Chrétien (PDLC)

3

Mouvement Chrétien

Congolais (MCC)

6

Nouvel Elan

(Nouvel)

 
 
 

7

Union pour la

Démocratie et

le Progrès

social (UDPS) et alliés

UDPS TSHISEKEDI

ET Forces
Politiques

 
 

Dynamique

Congo Uni et
Alliés/Courant Tshisekediste (DCU/ACT)

 
 

Source : Liste de regroupements politiques de 2018

67

§2. Enjeux politiques de la coalition LAMUKA

Réaliser l'alternance démocratique par des élections libres, transparentes, inclusives, paisibles et crédibles; restaurer et consolider la démocratie ainsi que l'ordre institutionnel issus de l'accord global et inclusif de Sun city; présenter une offre politique alternative crédible au peuple congolais pour le changement de leadership national et de la gouvernance de la RDC; mettre fin à la crise politique congolaise et éviter le chaos au pays programmé par Joseph Kabila et ses partisans; Arrêter la dégradation de la situation générale du pays; enfin consolider l'unité des forces politiques en général et de l'opposition en particulier pour assurer la victoire de l'opposition aux élections.

C. LE CAP POUR LE CHANGEMENT (CASH)62

Le Cap pour le Changement, CASH en sigle est une alliance électorale issue de la défection de la coalition Lamuka fédérée principalement par deux forces politiques : l' Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et alliés et l' Union pour la Nation Congolaise (UNC) et alliés le 23 novembre 2018 à Nairobi (Kenya) dans le but de stopper la coalition au pouvoir (Front commun pour le Congo) qui ne cessait de multiplier les stratégies pour se maintenir par défi en violation de la constitution et de l'accord de la Cenco.

62 Accord politique relatif à la désignation du candidat unique de l`opposition à l'élection présidentielle du 23 Décembre 2018, P. 1 et 2

68

§1. Composition du Cap pour le Changement (CASH)

DENOMINA

TION DU
REGROUPE MENT

MEMBRES DE LA COALITION CASH

NOMBRE DES PARTIS QUI COMPOSENT LES SOUS-REGROUPEMENT DE CASH

NOM DU PARTI OU

REGROUPEMENT

NOM DES SOUS-REGROUPEMENTS QUI COMPOSENT CASH

NOMBRE DES

PARTIS QUI

COMPOSENT LE SOUS-

REGROUPEMENT

NOM DES PARTIS

Cap pour le

7

Union pour la

UDPS

1

Alliances des

Changement

 

Démocratie et

TSHISEKEDI ET

 

Forces pour la

(Cash)

 

le Progrès

social (UDPS)

et alliés

Forces Politiques

 

Reconstructio n du Congo (AFRC)

 
 
 
 

2

Alliance

 
 
 
 
 

Nationales des

 
 
 
 
 

Libéraux du

 
 
 
 
 

Congo

 
 
 
 
 

(ANALCO)

 
 
 
 

3

Alliance pour le Progrès du

 
 
 
 
 

Congo (APC)

 
 
 
 

4

Autre Vision

du Congo

 
 
 
 
 

(AVC)

 
 
 
 

5

Convention

 
 
 
 
 

Nationale d'Action

 
 
 
 
 

Politique

 
 
 
 
 

(CNAP)

 
 
 
 

6

Démocratie chrétienne

 
 
 
 
 

(DC)

 
 
 
 

7

Front

 
 
 
 
 

Démocratique

pour le

 
 
 
 
 

Progrès (FDP)

 
 
 
 

8

Mouvement

de solidarité

69

 
 
 
 
 

pour le

Changement (MSC)

9

Parti Chrétien de

Démocrates Libéraux (PCDL)

10

Parti National

pour la

Réforme (PNR)

11

Union pour la Démocratie et

le Progrès
Social (UDPS/TSHISE KEDI)

12

Union des

Forces

Populaires du Congo (UFPC)

13

Union pour la

Liberté et le
bien-être Social (ULBS)

14

Union pour la Majorité République (UMR)

15

Union pour la Renaissance République (URR)

Alternative

Vital Kamerhe
(AVK)

1

Alliance pour la Démocratie

et le
Fédéralisme

70

 
 
 
 

2

Forum

 
 
 
 
 

National pour la Démocratie

 
 
 
 
 

(FND)

 
 
 
 

3

Union pour la

 
 
 
 
 

Nation

 
 
 
 
 

Congolaise

 
 
 
 
 

(UNC)

 
 
 

Dynamique

1

Dynamique

 
 
 

Congo Uni et

 

Congo Unis

 
 
 

Alliés/Courant

 

(DCU)

 
 
 

Tshisekediste (DCU/ACT)

2

Parti des

reformes dans

la société

 
 
 
 
 

(PARESO)

Source : Liste de regroupements politiques de 2018

§2.

Enjeux politiques de la plateforme Cap pour le changement (CACH)

 

Constituer une alliance stratégique entre UDPS et alliés et l'UNC et alliés pour gagner ensemble les différentes élections (présidentielles, législatives nationales et provinciales) ;

 

Créer à cet effet une plateforme électorale, dénomme « Cap pour le changement » ;

Doter ladite coalition d'un mécanisme (ticket électoral) interne qui garantit après 5 ans l'alternance de la candidature unique à la présidence de la république et en cas de victoire à la primature ; toutefois le parti qui assume la présidence de la République ne pourra pas diriger les institutions et ministères ci-après :


·
· La présidence du sénat


·
· Le gouverneur de la Banque Centrale


·
· Le ministère des finances


·
· Le ministère des infrastructures


·
· La défense


·
· La Justice

63 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques : option ou option ? P.5.

71

Après que chaque leader ait servi pendant un mandat, la compétition sera ouverte de manière démocratique, libre et transparente.

Mutualiser les moyens humains, politiques, diplomatiques, matériels, financiers et le savoir-faire en vue de garantir l'alternance au pouvoir; élaborer un programme commun de gouvernement pour l'émergence de la RDC; sortir les congolais de l'extrême pauvreté qu'ils subissent et hisser le pays au rang des nations émergentes aux cours des dix prochaines années; déterminer la conduite à tenir et les actions à mener en cas de non tenue des élections conformément au calendrier électoral; élaborer une feuille de route pour la mise en oeuvre du présent accord ; Ouvrir l'adhésion à la plateforme « Cap pour le changement » autres forces politiques et sociales acquises au changement.

SECTION 2 : DEFIS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES

2.1. LA CONFIGURATION GEOPOLITIQUE63

La dimension d'un pays comme la République Démocratique du Congo (2.345.410Km2) est un obstacle majeur pour la majorité des formations politiques à y être représentées de manière significative. Au regard du multipartisme intégral, option privilégiée par la constitution de la RDC en son article 6, il est difficile d'avoir un parti ou coalition qui couvre son influence sur l'ensemble du territoire national. Si nous étions dans un bipartisme ou multipartisme limité à 3, 4, ou 5, on aurait véritablement des structures influentes sur l'ensemble du territoire national. Prenons l'exemple d'un pays comme la Côte d'Ivoire 8 fois moins grande que la RDC qui a compris que le jeu d'alliance dans la conquête du pouvoir serait inévitable.

Avec une trentaine de partis représentatifs, la Côte d'Ivoire a eu au moins 3 grandes coalitions dont Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la paix (RHDP 5 Partis) qui a porté Alassane OUATTARA au pouvoir et a obtenu la majorité absolue aux législatives avec 204 sièges sur 255, la coalition Nationale pour le changement (CNC, 7 partis) du candidat KOUADJO KONAN Bertin, et l'Alliance des Forces Démocratiques (AFD, 12 Partis) qui a soutenu le candidat Paul AFI NGUESSAN. Ces structures sans fouiller dans les détails ont été des acteurs majeurs dans les élections ivoiriennes de 2015. Dans un pays aux dimensions comme la RDC, doublé

64 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques : option ou option ? P.6.

72

de plus ou moins 599 partis politiques (2018), plus de 77 regroupements politiques, les coalitions sont les premières stratégies en terme d'outils de conquêtes du pouvoir au service du développement car l'étendue du territoire national congolais se présente comme un obstacle à l'implantation effective d'un parti faute non seulement des moyens financiers que soulèverait une telle option mais aussi en raison de certaines pesanteurs culturelles.

2.2. LA SOCIOLOGIE ELECTORALE ET LE CARACTERE EMBRYONNAIRE DE LA DEMOCRATIE CONGOLAISE64

La sociologie électorale de la RDC est fortement calquée autour de l'identité ethnique. Dans une société où la pauvreté mine la vie quotidienne, le népotisme et le favoritisme sont quasiment devenus les pistes royales pour accéder à un emploi, alors on préfère voter un candidat avec qui on a des liens directs pour s'attirer certains privilèges et facilites (emploi, promotion, prestige etc.).

A l'exception de la ville de Kinshasa qui avec son statut de capitale, est une ville politique et multiethnique, le vote en RDC est d'abord une affaire tribale. Les résultats des élections de 1959, 1960, 2006, 2011 et ceux de 2018 peuvent bien illustrer cela. La majorité des électeurs votent par rapport à l'attachement ethnique qu'autre chose, cela est une épreuve que la maturité politique de masse n'est pas encore développée dans la culture politique congolaise. Ce qui pour le moment peut trouver une explication et paraître « normal » parce que la démocratie électorale n'est pas une denrée habituelle aux communs de congolais et surtout par le fait qu'il n'existe pas une démopedie qui familiariserait à l'apprentissage des règles et de la pratique démocratique d'autant plus qu'il est absurde de prétendre exercer la démocratie sans la connaître.

La responsabilité de la méconnaissance de la démocratie électorale, qui voudrait que le choix soit orienté vers le meilleur profil des candidats et des programmes politiques, reste partagée entre l'Etat et les différentes structures de la société. Cette impéritie s'érige comme un blocage aux aspects politiques du développement, et doit être balayée par les partis, les regroupements politiques, les ONG, faute de cela, le vote reste une affaire ethno-tribale, ce qui empêche l'élargissement de l'électorat dans des

73

circonscriptions où un potentiel candidat n'a pas des liens tribaux ou ethniques. Quelle que soit la séduction que peut porter un projet politique, il se voit limité à une sphère restreinte. Seul un jeu d'alliance et une maturité politique pourraient élargir les sphères d'influence d'un programme de développement.

Ce phénomène de tribalisation de la vie politique prit de l'importance suite à la mutation des associations tribalo-culturelles en partis politiques vers les années 1958-1959, lorsque les congolais ont eu pour la première fois, le droit de créer des partis politiques.

La démocratie congolaise est encore à une phase de construction nous l'avions dit. Il y a une méconnaissance des valeurs qui fondent la démocratie et une absence de pratique régulière de celle-ci. En analysant par exemple les résultats de la présidentielle de 2011, il apparaît très clairement que tous les candidats n'ont été mieux votés que dans leurs fiefs identitaires. A titre exemplatif qu'en Équateur aucun candidat parmi les 4 premiers n'a pu devancer KENGO WA DONDO, c'est dans cette province qui est également sa province d'origine ou il a été mieux voté par rapport aux 10 autres provinces. Même analyse pour le candidat KAMHERE LWA KANYNGINI Vital, bien qu'il n'ait pas eu le premier score, c'est dans la province du Sud-Kivu où il est originaire. Le même constat pour Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA dans son Kasaï natal où il s'est tiré avec 75,6% des suffrages exprimés (tout en considérant le taux d'électeurs omis 16% et un taux de participation qui n'était que de 50,6%). Et ce pareil en scrutant les résultats du président sortant Joseph KABILA KABANGE qui a obtenu près de 89% des suffrages exprimés dans sa province du Katanga.

Ces 4 candidatures montrent clairement qu'il y a un lien entre choix politique et identité ethnique. Cette donne embrigade et cloisonne les chances d'un candidat à se faire adopter hors de sa cellulaire identitaire, ce qui est également un obstacle à l'intégration politique du Congo. A ce niveau, l'influence identitaire, la réalité de notre démocratie impose le jeu d'alliance en vue d'optimiser les chances de victoire d'une candidature et permettre par conséquent au futur dirigeant d'acquérir une légitimité beaucoup plus large.

74

2.3. SYSTEME ELECTORAL EN VIGUEUR65

Le changement du monde de scrutin présidentiel opéré en 2011, impose finalement un changement d'ordre stratégique à la classe politique congolaise. L'opposition qui ne jure que sur l'alternance démocratique ne doit plus se présenter avec une profusion de candidatures comme elle pouvait se le permettre dans un scrutin à deux tours, où l'on mesure le poids électoral des différents candidats au premier tour en vue de bâtir des alliances dignes au second tour. La victoire de l'opposition devra inexorablement passer d'abord par l'Union réfléchie des prétentions des candidatures présidentiables. Le système électoral oblige également à la majorité au pouvoir une discipline de consolidation de ses forces politiques, et au besoin une séduction démocratique dans le rang de l'opposition car elle en a le droit au travers de ses oeuvres, ses actes et ses discours, tout comme l'opposition a su tirer bénéfice du départ en septembre 2015 des sept partis politiques venus de la majorité et qui font désormais cause commune.

En ce qui concernée les élections présidentielles, le système actuel à un tour voudrait que le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix soit déclaré vainqueur (majorité relative), cette démarche impose sérieusement aux éventuels candidats (individu ou partis) un jeu d'alliances pour améliorer les chances de réussite. Un second tour n'étant pas possible, les électeurs ne se prononcent qu'une seule fois. Avec ce mode de scrutin, les suffrages sont émiettés entre les forces politiques en présence, alors la coalition (regroupement) politique la plus large, la plus forte, la plus représentative et stratégique les remportent.

A ce stade nous pouvons admettre que le système électoral a une influence considérable sur la formation de coalitions et d'alliances dans l'arène politique congolaise et celles-là s'affichent plus comme un impératif qu'un choix délibéré d'ordre stratégique.

2.4. L'ETAT DE L'ECONOMIE NATIONALE66

La conquête du pouvoir au-delà des stratégies politiques qu'exige une telle motivation, a un coût financier considérable. La situation économique du pays n'a pas favorisé l'essor des partis politiques financièrement viables. Ces finances joueraient un rôle capital dans la

65 Constitution de la RDC modifiée par la loi n°11/002 du 20 Janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la RDC du 18 février 2006, article 71.

66 Eloge MAVUNGU POATY, la conquête démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques : option ou option ? P.7

75

diffusion des messages, dans la projection de grands événements etc. L'absence de viabilité de partis est corollaire à la vie socioéconomique des populations en générale.

Un parti politique vie des cotisations de ses membres dont l'absence présente un coup fatal à la majorité de partis politiques. Un parti politique doit en dehors du financement qu'il devait bénéficier de l'État avoir ses propres moyens obtenus par les contributions de ses militants pour couvrir même des activités courantes non électorales. Hors ces derniers vivent également une situation économique morose qui ne laisse pas deviner qu'entre le ventre et le parti, le ventre passe en premier.

Lors des élections présidentielles de 2006, 2011 voire celles de 2018, la plupart des candidats ont fait des campagnes limitées par manque des moyens, la majorité des candidats non pas fait le tour du pays pour des grands événements et de sensibilisation des électeurs potentiels. Faire face aux dépenses d'une campagne électorale à la congolaise peut représenter un sérieux obstacle au candidat ou regroupement politique qui cherche à contourner seul cette énigme car une telle campagne présente des sommes s'élevant à plusieurs millions de dollars américains. Une coalition peut être une de réponses pour contourner ce défi tant bien même qu'elle y buté aussi. A cause de ces nombreux points, les partis ou les candidats ne peuvent bien fonctionner que s'ils ont des moyens financiers importants.

2.5. REPRESENTATION OU PARTAGE DU POUVOIR POLITIQUE AU SEIN DES ORGANES ETATIQUES

Dans le monde d'aujourd'hui, la vie politique est animée par les partis politiques car tous les pays du système planétaire aspirent d'être démocratiques. Pour consolider la démocratie dans un Etat il faut que les partis et les regroupements politiques soient bien représenter au sein du gouvernement nécessite un membre du portier politique. Mais dans notre pays, il est difficile que chaque parti politique soit représenté car les ministères sont moins nombreux par rapport au nombre des regroupements et partis politique. Le multipartisme en République Démocratique du Congo pose problème pour la répartition du pouvoir au sein du gouvernement.

67 Philippe BIYOYA MAKUTU et Rosy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions des partis politiques en République Démocratique du Congo : Causes et conséquences, P.226-230

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SECTION 3 : EFFETS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLIQUES DE 2006-2020

3.1. LES CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES DE 2006-201167

Les alliances et coalitions politiques en République Démocratique du Congo ne seraient pas comme ailleurs dans les démocraties consolidées ou non une modalité pratique de conquête ou d'exercice de pouvoirs, encore moins une recette destinée à construire le sens démocratique ou à assurer les équilibres politiques nécessaires à la stabilité des institutions et aussi à la cohésion nationale. Le jeu des alliances et coalitions politiques sont liées en RDC à l'essence même de la politique congolaise et à la nature particulière du pouvoir politique qui en découle.

Ce jeu qui prend dans cette contrée le nom de front commun (1960, négociation de l'indépendance), d'alliance (nom de partis) ou de regroupements politiques (lois électorales) de mouvement national (nom de partis) de coalitions (constitutions) de majorité ou d'opposition, de forces démocratiques ou d'union sacrée, apparaît lié à la construction même du champ politique avant de concerner les pratiques du pouvoir politique.

A. Jeu d'alliances et système de partis

Au regard de la Constitution du 18 février 2006 et de la loi sur les partis politiques, le jeu d'alliances aurait pour vocation de garantir le multipartisme en vue de faciliter la mise en oeuvre du parlementarisme rationnalisée destinée à stabiliser la gouvernance républicaine et démocratique. Les alliances devraient exercer leur fonction stratégique de faire des élections de 2006 et de 2011 des occasions véritables de choix. Car, c'est le fait qu'aucun parti ne put en lui-même constituer une alternative de rechange qui obligea à ces additions qui pourtant ne réussirent pas à restaurer le champ politique de compétitions électorales tant attendue.

Les partis politiques, les alliances et coalitions ont en effet manqué à leur devoir de se constituer en véritables machines de production de victoire pour le compte des candidats autour desquels ils se sont prétendument formés. Leur utilité fonctionnelle aura été sérieusement compromise. En 2006, comme en 2011, les alliances et coalitions n'ont pas pu régenter les

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compétitions électorales et pour le prouver, le candidat de la majorité aux présidentielles s'est présenté deux fois de suite en candidat indépendant tandis que les candidats de l'opposition étaient dans l'impossibilité de désigner le plus compétitif d'entre eux. Les alliances entre candidats n'auront pas été celles entre les formations politiques. Aux élections de 2011 nombre de ces alliances n'ont pas pu fonctionner ; l'ancienne Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) s'est muée en plateforme dite la majorité présidentielle (MP) obligeant le Palu à s'obliger vis-à-vis du président de la république au nom de l'arrangement politique de 2006 d'où l'Udemo de Zanga s'était retiré ...

L'UDPS ou Tshisekedi dût bénéficier des alliances du Soutien à Etienne Tshisekedi (SET) et de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) à l'impossibilité d'une alliance ou union de l'opposition, le problème ayant été celui de désigner un candidat unique. Le contexte de misère et de pauvreté ne rendait pas possible la formation des alliances car à droite comme à gauche, tout le monde était en recomposition. La tactique pour les partis au pouvoir avait été la multiplication à l'infini des partis politiques pour miser sur la préférence tribale et/ou locale, au détriment de la compétitivité globale qui aurait permis d'évaluer leur capacité de mobilisation et de persuasion de l'électorat. Les alliances ont plus été des facteurs de dilution des partis plutôt que d'être des espaces de partenariat politique dans lesquels chaque allié aurait dû conserver sa marge de manoeuvre au regard des attentes et par rapport au projet ou programme politique auquel il aurait librement souscrit. Ce qui aurait pu permettre aux partis politiques d'adapter leurs orientations et leurs alliances dans le cours de la législature sans forcément provoquer une crise.

Le parti, l'alliance ou la coalition politique sert encore à la réunion de moyens de campagne mais moins à la réalisation des objectifs de la gouvernabilité de l'Etat et de la cohésion nationale. La politique se dépolitisant en se privatisant, la sociologie des alliances congolaise devient difficile à comprendre. La composition politique par le jeu d'alliances et de coalitions obéirait en RDC aux calculs d'opportunités tactiques dépourvus d'exigence de doctrines et d'idéologies qui auraient eu besoin de profondeurs stratégiques. Mais il reste vrai cependant qu'en RDC, comme en France, la dialectique majorité-opposition, en dépit du fléchissement qu'elles peuvent connaître, conserve une portée régulatrice du jeu politique.

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B. Jeu d'alliances et consolidation de la démocratie

La consolidation de la démocratie suppose la stabilisation du jeu des institutions par le respect du principe de la séparation des pouvoirs. Les branches législative, exécutive et judiciaire doivent jouir chacune d'une certaine autonomie fonctionnelle pour clarifier le jeu politique et renforcer la consistance institutionnelle. Ce principe d'autonomisation n'aura pas été effectif en RDC, les pouvoirs législatif et judiciaire étant totalement subjugués par l'exécutif et spécialement à l'institution président de la République.

Le gouvernement de la République à l'issue des élections de 2011 à l'instar de celles de 2006 aura été constitué de façon extraparlementaire. Le premier ministre n'est toujours pas le chef de la majorité parlementaire et la correspondance de la majorité parlementaire avec la majorité présidentielle n'est pas pour assurer le triomphe du parlementarisme rationnalisé. Car, du fait que le premier ministre ne soit pas issu de la coalition parlementaire et que son programme d'action ne résulte pas des programmes des partis coalisés, a favorisé une inclinaison vers le présidentialisme n'assurant pas la séparation du pouvoir et moins encore le respect de la constitution.

Le pouvoir judiciaire encore en transition n'est pas véritablement indépendant. L'armature judiciaire telle que définie dans la constitution de 2006 n'étant pas encore effectivement mise sur pied, les procédures devant les cours et tribunaux subissent des intrusions intempestives. A cette allure, l'avènement d'un Etat de droit et protecteur des droits de l'homme devient problématique sinon hypothétique.

C. Jeu d'alliances et gouvernabilité de l'Etat

En RD Congo le jeu d'alliances et de coalitions politiques n'est pas seulement lié au fait électoral mais plutôt à la réalité du pouvoir politique souvent partagé. Les différents régimes politiques ont généralement été dominés par des oppositions gouvernantes - celle des nationalistes aux mobutistes, celle des mobutistes aux kabilistes, celle des kabilistes aux partis de l'étranger - l'espace politique demeurant fragmenté, militarisé et en équilibre toujours instable.

Les élections de 2006 et de 2011 avaient dès lors pour finalité la restauration de la légitimité institutionnelle devant faciliter la gouvernance républicaine et démocratique. L'organisation des jeux de gouvernement

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devrait dans ce cas s'opérer essentiellement au sein de l'assemblée nationale dont le groupe majoritaire qui aurait librement formé un gouvernement aurait eu également le devoir d'appuyer le programme et les décisions de ce même gouvernement pour garantir la pertinence de la rationalité publique.

Le jeu de gouvernement aura été en marge de ce principe durant ces deux quinquennats. Les arrangements particuliers par lesquels se sont constitués les gouvernements ont empêché le fonctionnement normal du parlementarisme dualiste consacré par la constitution du 18 février 2006 et fondé sur le principe de la responsabilité ministérielle et le droit de dissolution. Ces arrangements politiques auraient même bloqué la constitution d'une coalition parlementaire autour des partis de la majorité. Le Palu tout en gouvernant, aura été boudé par les vrais partis du pouvoir, et la ligne entre l'opposition et la majorité est restée de ce fait difficile à tracer.

Le Gouvernement Matata Ponyo aura également été constitué en marge du jeu parlementaire, le président de la République ayant préféré un technocrate à la place du chef de fil du PPRD, parti dominant autour duquel se sont formées les majorités présidentielle et parlementaire). Le contrôle parlementaire étant devenu purement protocolaire, le premier ministre, chef du gouvernement, aura été davantage responsable devant le président de la République que devant l'Assemblée Nationale.

Les initiatives parlementaires de défiance ou de censure ont à chaque fois été bloquées par des injonctions et des consignes de vote qui paralysent l'Assemblée Nationale. Pour faire passer certaines décisions essentielles, le premier ministre et les ministres sont obligés de marchander avec les parlementaires. Les consultations répétées de Kingakati 12 auront substantiellement aussi contribué à faire passer certaines décisions ou encore à maintenir ces genres d'arrangements.

D. Jeu d'alliances et cohésion nationale

Le jeu des alliances et coalitions politiques en RDC traduit plus les rapports de force entre partis politiques qu'il ne serait destiné à stabiliser le jeu des institutions, à consolider la démocratie puisque sans impact sur la croissance de partis et le système des partis qui du multipartisme évolue ou consacre le bipartisme. Se préoccupant plus de rapports de force que de la stabilité, le jeu d'alliances alimente un état d'esprit qui dessert l'objectif de l'unité et de la cohésion nationale qui se traduit dans le fait par la

68 www.wikipedia.org/résultats des élections présidentielles, législatives et sénatoriales en RDC, consulté, mercredi, le 06 mai 2020, à 14h44

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radicalisation d'une certaine opposition militante et combattante et finalement par la militarisation des revendications politiques qui donnent lieu à de mouvements militaro-politiques.

Les stratégies des partis politiques et des alliances, reposant essentiellement sur des espérances des ralliements ethniques à défaut de la compétitivité et de la persuasion idéologique, ont fini par briser les liens de solidarité existant entre les communautés. Le désir congolais du vivre ensemble aura été fortement entamé au point de faire peser sur la république le risque de partition ou balkanisation.

3.2. CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES DE 201868

A. COMPOSITION DU PARLEMENT EN 2019

ASEEMBLEE NATIONALE

SENAT

 
 
 

Front commun pour le Congo : 341

Front commun pour le Congo : 98 sièges

sièges

 

Lamuka : 112 sièges

Lamuka : 7 sièges

Cap pour le changement : 47 sièges

Cap pour le changement : 3 sièges

 

Sénateur à vie : 1 siège

Source : CENI, 2019

Le 24 janvier 2019, en accord avec le calendrier de la CENI, Tshisekedi prête serment et devient le cinquième président de la

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République démocratique du Congo. Il prend ses fonctions le 25 janvier. Il s'agit de la première transition pacifique dans le pays.

Confronté à un parlement très largement acquis au président sortant, Tshisekedi met plusieurs mois à négocier un accord de coalition entre sa coalition et celle du FCC. Le président élu doit alors composer avec l'administration de son prédécesseur.

Les élections sénatoriales de mars 2019 ne font qu'accroitre sa mise en minorité, le FCC décrochant la quasi-totalité des sièges de sénateurs, élus par les députés provinciaux dans un contexte d'achat de leurs voix qui provoque l'indignation des partisans du président. De nombreux cas de députés provinciaux se faisant acheter leurs voix entre 20000 et 50000 dollars par les candidats sénateurs les plus offrants sont révélés. Plusieurs membres de l'administration Kabila, visée par les sanctions internationales, font en effet monter les enchères en cherchant à s'assurer une immunité par un siège à la chambre haute. La coalition Cash de Tshisekedi ne réunit ainsi que trois sièges, bien en deçà de ce que son nombre de députés provinciaux pouvait laisser espérer.

La majorité écrasante remporté au Sénat comme à l'assemblée nationale par la coalition FCC de l'ex président Joseph Kabila lui donne désormais le pouvoir de faire réviser par voie parlementaire la Constitution du pays ou encore de mettre en accusation le chef de l'État en exercice, Félix Tshisekedi.

La colère de ses partisans amène le président nouvellement élu à suspendre les nominations des sénateurs, à reporter sine die l'élection des gouverneurs, et à ordonner au procureur général d'enquêter sur les allégations d'achat de voix. La suspension est cependant levée moins de deux semaines plus tard, suscitant une polémique quant à la volte-face présidentielle. Le chef de l'État aurait subi des pressions de la part du Front commun, allant jusqu'à la menace d'une destitution par le parlement.

B. GOUVERNEMENT ILUNGA

Le 20 mai 2019, Tshisekedi et Kabila finissent par s'entendre sur un partage du pouvoir. Sylvestre Ilunga est nommé Premier ministre sur proposition du président sortant, dont il est un proche allié politique, originaire comme lui de la province du Katanga. Âgé de plus de 70 ans, plusieurs fois ministre sous les gouvernements précédents ainsi que docteur

69 Thierry VIRCOULON, République Démocratique du Congo : la cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri, juin 2019, P.18-19.

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en sciences économiques et professeur à l'université de Kinshasa, Ilunga était alors à la tête de la Société nationale des chemins de fer congolais (SNCC).

Les négociations mettent cependant encore plusieurs semaines, et ce n'est que le 26 août, près de huit mois après les élections, qu'est formé le nouveau gouvernement. Outre le Premier ministre, celui-ci est composé de 65 membres dont 5 vice-premiers ministres, 10 ministres d'États, 31 ministres et 17 vice-ministres. Sur ce total, 42 sont des membres du FCC, dont notamment les titulaires des ministères de la Défense nationale, de la Justice et des Finances, contre 23 pour les membres de la coalition Cash de Félix Tshisekedi, dont l'UDPS obtient les portefeuilles de l'intérieur et des affaires étrangères. Près de 77 % des membres du nouveau gouvernement n'ont alors jamais occupé de place dans un gouvernement congolais. Le gouvernement est investi le 6 septembre suivant, après avoir bénéficié la veille d'un vote de confiance des députés par 375 voix pour, 4 abstentions et 121 absents, la séance étant boycottée par l'opposition.

C. SCENARIOS DE LA COHABITATION INSOLITE FCC-CASH69

Les dernières élections en RDC ont donné lieu à une situation exceptionnelle dans l'histoire congolaise : la cohabitation politique. Cette cohabitation politique se traduit par un rapport de force asymétrique entre le nouveau président (Félix Tshisekedi) et l'ancien pouvoir (le clan Kabila). De ce fait, la mise en place des nouvelles institutions est l'occasion d'un premier match où chacun teste l'autre sous le regard très attentif de la population congolaise.

En République Démocratique du Congo, peu de gens croient à une cohabitation fonctionnelle et encore plus rares sont ceux qui estiment à une cohabitation fonctionnelle et durable d'une part , les conditions d'une cohabitation fonctionnelle ne sont pas réunies (respect des prérogatives constitutionnelles de chacun et entente sur un socle minimal d'objectifs communs); d'autre part l'asymétrie du rapport de force joue en défaveur du président et risque de l'empêcher d'incarner la volonté de rupture de la population avec le régime précédent.

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Toutefois, il ne faut pas oublier que ce rapport de force n'est pas figé et peut évoluer en fonction des réactions de la population et des appuis internes et externes que le président obtiendra.

Plusieurs scénarios d'évolution de cette cohabitation insolite sont envisageables :

Une cohabitation-captation: tenu par ses engagements secrets avec Joseph Kabila, le président Tshisekedi est progressivement étouffé par le clan Kabila, n'a aucune marge de manoeuvre et est réduit à un « roi sans royaume » à l'instar du parti Lumumbiste unifié (Palu) qui avait occupé le poste de premier ministre de 2007 à 2012 sans que l'on s'en souvienne. Il mène une politique qui ne heurte pas les fondamentaux du pouvoir du clan Kabila et est discrédité dans l'opinion publique congolaise.

Une cohabitation pacifique : chacun se contente de son espace de pouvoir et respecte les engagements pris-en vers l'autre camp. Les deux camps trouvent un équilibre politique et la cohabitation se déroule sans accroc majeur jusqu'à la prochaine élection.

Une cohabitation guerre-de-tranchée : chacun essaie de rogner progressivement l'espace de pouvoir de l'autre camp et tente de bloquer ses initiatives. La cohabitation devient une négociation permanente et une longue série de batailles juridico-constitutionnelles sur les limites du pouvoir présidentiel et législatif. Ces luttes interinstitutionnelles bloquent les réformes de vie de la population. La cohabitation se traduit par l'inertie gouvernementale mais va jusqu'à son terme électoral.

Une cohabitation belliqueuse : Chacun essaie de déstabiliser l'autre grâce à des manoeuvres politiciennes et des coups tordus (motions de défiance de l'assemblée nationales contre le président, dissolution de l'assemblée nationale par le président, instrumentalisation à Kinshasa, etc.).

La cohabitation se transforme en une série de crises politiques qui accroissent le risque politique, bloquent les réformes nécessaires pour faire avancer le pays et peuvent aboutir à l'interruption du mandat présidentiel et/ou à de nouvelles élections législatives en cas de dissolution de l'assemblée nationale.

Un coup de force orchestré par le clan Kabila : la montée des tensions entre les deux camps aboutit à l'épreuve de force. Un coup de force qui peut prendre des formes multiples (accident, empoisonnement, putsch, etc.)

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vient mettre un terme au mandat du président Tshisekedi et replonge la RDC dans l'instabilité politique.

D. AUTRES EFFETS ENVISAGEABLES DE JEU DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC70

L'efficacité passe par l'atteinte des objectifs en administration, à ce titre il s'avère de noter que les respects des accords concours à l'atteinte des objectifs. La République Démocratique du Congo regorge plus de 599 partis politiques, il est difficile à chacun de parti de conquérir le pouvoir seul par des élections du moins avec les autres. C'est ainsi qu'il est question de conclure des alliances pour atteindre les objectifs.

La personnification, l'intransigeance politique et l'antagonisme exacerbé des certains dirigeants qui coiffent certains regroupements et partis politiques ne permettent pas à certains partis, alliances et coalitions politiques de former la majorité qui peut faire face à la conquête du pouvoir sur l'ensemble du territoire R.D Congolais. Le système électoral en vigueur (scrutin a un tour) ne demande pas l'engouement à la candidature présidentielle, mais le record montre la soif de dirigeants des plateformes politiques congolaises du pouvoir politique.

La non-atteinte des objectifs des partis politiques en coalition entraînent non seulement comme conséquences: le nomadisme et la dissidence politique; la défection de regroupement et le dédoublement de partis politiques mais aussi la transformation de certaines forces politiques membre d'un regroupement politique en groupe de pression sur les gouvernants , comme fut le cas de l'Union pour la démocratie et le progrès social de Monsieur Etienne Tshisekedi (2011) et celle de dynamique de l'opposition (DO) de Martin Fayulu Madidi (2018).

Cependant, l'échec des alliances et coalitions politiques congolaises est dû à l'antagonisme exacerbé, l'intransigeance, la personnification des autorités morales des partis et regroupements politiques et surtout leurs diffuses idéologies.

70 Interviews réalisées au sein de : Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD), Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Dynamique Congo Unis (DCU) et Union pour Nation Congolaise (UNC), mercredi, le 12/08/202O et vendredi, le 14/08/2020 à 09h.

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CONCLUSION

Conclure un travail scientifique est loin de l'achever, car toute connaissance sujette à une perpétuelle remise en question est la matière dynamique de la faisabilité.

Notre réflexion a porté sur « les regroupements politiques et le processus électoral en République Démocratique du Congo : enjeux et défis ». La préoccupation majeure dans la présente étude était celle d'appréhender les enjeux, les défis ainsi que les conséquences des regroupements : alliances, coalitions et plateformes politiques au regard du déroulement du processus électoral en République Démocratique du Congo.

En effet, pour réaliser notre quête, nous nous sommes intéressés aux mobiles de formation des alliances, plateformes et coalitions politiques, à leurs conséquences et au point commun de tous les regroupements politiques de l'opposition congolaise depuis l'avènement de la troisième République jusqu'à ce jour qui aura été l'hostilité au régime de Kabila en lieu et place d'oeuvrer comme stratégies de conquête, d'exercice du pouvoir politique dans le but de contribuer non seulement à la stabilisation des institutions politiques, à la consolidation de la démocratie et la gouvernabilité de l'Etat mais aussi à la cohésion nationale.

Dans cette perspective, nous sommes posés une question centrale de savoir : « Quels seraient les enjeux, les défis et les effets des regroupements politiques au regard du déroulement du processus électoral en République Démocratique du Congo ? » et pour répondre à cette question, nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles :

? Les enjeux des regroupements politiques dans le processus électoral seraient motivés par : la conquête, l'exercice, la pérennisation du pouvoir politique, le partage du pouvoir politique, le renversement du gouvernement et le soutien occasionnel de ce dernier d'autre part.

? Les défis des partis politiques en coalition dans le déroulement du processus électoral seraient liés : à la configuration géopolitique de la RDC, au système électoral en vigueur, au non-respect des accords (engagements) des forces politiques en coalition (regroupement), à l'état de l'économie nationale du pays, à la démocratie du pays dominée encore par le tribalisme et

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l'ethnicité dans une certaine mesure, à la divergence d'idéologies et d'intérêts des partis et formation politiques en coalition, à l'intransigeance et la personnification des certains dirigeants qui coiffent les partis politiques et regroupements politiques lesquels ne permettraient pas à certains partis, alliances et coalitions politiques de former une majorité qui peut faire face à la conquête du pouvoir.

? Les effets résultant des alliances, coalitions et plateformes politiques dans le déroulement du processus électoral seraient : la perte des différentes élections (présidentielle, législatives nationales et provinciales, urbaines, municipales et locales), les déséquilibres institutionnels, la pratique du nomadisme ( transhumance) et de la dissidence politiques, la défection des regroupements politiques, la transformation de certains regroupements et partis politiques en groupe de pression, la cohabitation politique, l'intolérance politique le dédoublement des alliances et partis politiques etc.

Dans cette même démarche, pour mener à bon port notre investigation et dans le but d'atteindre les résultats objectifs assignés, avons fait recours à la méthode systémique. Celle-ci a été accompagnée et soutenue par quelques théories explicatives de référence et techniques en l'occurrence : la théorie fonctionnaliste, la théorie systémique, l'analyse documentaire, l'interview directe et l'observation directe. Pour l'accessibilité des données, l'Internet nous a été utile.

La méthode systémique nous a permis de saisir que le regroupement ou coalition politique envisagé d'intégrer les différents partis politiques pour former une majorité afin de conquérir le pouvoir, la majorité constitue un système, les partis politiques sont des sous-systèmes qui constituent le système.

En ce qui concerne la délimitation du sujet, nous avons délimité notre travail spatialement et temporairement.

Considérant l'étendue de la matière traitée et son importance cruciale, nous avions subdivisé notre travail en trois chapitres. Le premier a été consacré sur les considérations générales. Dans ce chapitre, il était questions de comprendre les modes de scrutin, la typologie des regroupements politiques, de jeter un regard sur la législation congolaise

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en matière des alliances, coalitions et plateformes politiques, de donner un état des lieux des regroupements politiques de 1960-2018 c'est -adire faire un aperçu historique des alliances et coalitions politiques de 1960-2018.

Le deuxième chapitre a été axé sur la présentation de notre champ d'investigation : la République Démocratique du Congo sur les plans : géographique, démographique, politique, économique, social et historique du découpage.

Quant au troisième chapitre, il a été consacré aux enjeux, défis et effets des regroupements politiques dans le processus électoral en République Démocratique du Congo depuis 2006 jusqu'à en 2018. Ici, il a été question d'analyser et scruter les enjeux, les défis et les effets des regroupements politiques dans le processus électoral en mettant l'accent sur l'historicité, la composition, et les enjeux des alliances et coalitions politiques issues des élections de 2018.

Au terme de nos recherches et après plusieurs descentes sur terrain effectués au sein du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) membre de la plateforme : Front Commun pour le Congo (FCC) et à l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) force politique intégrante du Cap pour le Changement (CASH), avons remarqué qu'il y a lieu et nécessite d'affirmé avec perspicacité nos hypothèses de recherche, que les enjeux, les défis et les effets des ralliements politiques dans le déroulement des élections en RDC sont respectivement :

? La conquête, l'exercice, la pérennisation du pouvoir politique,

le partage du pouvoir politique, le renversement du gouvernement etc.

? La configuration géopolitique de la RDC (Immensité du territoire national : 2.345 .410Km2), le système électoral en vigueur (système majoritaire à un tour), le non-respect des accords (engagements) des forces politiques en coalition, l'état de l'économie nationale du pays, la démocratie du pays dominée encore par le tribalisme et l'ethnicité dans une certaine mesure, la divergence d'idéologies et d'intérêts des partis et formation politiques en coalition, l'intransigeance et la personnification des certains dirigeants qui coiffent les regroupements et partis politiques lesquels ne permettraient pas à certains partis,

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alliances et coalitions politiques de former une majorité qui peut faire face à la conquête du pouvoir.

? La perte des différentes élections (présidentielle, législatives

nationales et provinciales, urbaines, municipales et locales), les déséquilibres institutionnels, la pratique du nomadisme (transhumance) et la dissidence politiques, la défection des regroupements politiques, la transformation de certains regroupements et partis politiques en groupe de pression, la cohabitation politique, l'intolérance politique, le dédoublement des alliances et partis politiques etc.

Pour ce fait, nous ne pouvons pas nous jeter des fleurs d'avoir tout épuisé sinon nous souhaiterons que d'autres recherches puissent nous compléter car, notre travail à portée sur une période spécifique de 20062018, alliant ainsi les objectifs, les difficultés, les scenarios et les conséquences résultant de la constitution des alliances et coalitions politiques en République Démocratique du Congo.

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BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES LÉGAUX

1) Accord de coalition politique des forces de l'opposition « LAMUKA » en vue des élections du 23 décembre 2018.

2) Accord de la cite de l'OUA (Accord de 18 octobre 2016), Kinshasa, 2016.

3) Accord inter-congolais, Kinshasa, 2003.

4) Accord politique global et inclusif du centre interdiocésain de Kinshasa du 31 décembre 2016.

5) Accord politique pour la gestion consensuelle de la transition en République Démocratique du Congo.

6) Accord politique relatif à la désignation du candidat unique de l'opposition à l'élection présidentielle du 23 décembre 2018 de Nairobi entre : UDPS et alliés et UNC et alliés (accord de Nairobi entre UDPS et alliés et UNC et alliés).

7) Charte constitutive du Front commun pour le Congo (FCC).

8) Constitution de la République Démocratique du Congo amendée par la loi n°11/002/du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.

9) Constitution de la République Démocratique du Congo du 18/02/2006

10) Journal Officiel de la République Démocratique du Congo : liste des partis politiques autorisés à fonctionner en République Démocratique du Congo, 2018.

11) Journal Officiel de la République Démocratique du Congo : liste des Regroupements politiques ainsi que les partis qui les composent, 2018

12) Loi n°001-2001 du 17 mai 2001 portant organisation et fonctionnement des partis et regroupements politiques (Présidence de la République).

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13) Loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations des élections présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.

14) Loi n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques en RDC.

15) Loi n°11/003 du 25 juin 2011 modifiant et complétant la loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations des élections présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.

16) Loi n°17/013 du 24 décembre 2017 modifiant et complétant la loi n°006/006 du 09 mars 2006 portant organisations des élections présidentielles, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée à ce jour.

17) Loi n°7/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'opposition en RD Congo.

18) Règlements intérieurs de l'Assemblée Nationale juillet 2012 et du sénat 2006.

II. OUVRAGES

1) David EASTON, analyse du Système politique, Paris, Ed. A. colin, 1974.

2) Gorgui Ciss, Mathias Eric owona Nguini, Pablo stefanoni, Jean Bosco Talla, l'impératif des alliances en démocratie, Yaoundé, Ed. PUA, 2013.

3) GRAWITZ.M, Méthodes des sciences sociales, Paris, IIe Ed. Dalloz, 2000.

4) J. DUYCK, Géographie du monde contemporain et problèmes de développement, Kinshasa, Ed. Loyola, 1998.

5) MLUMBATI NGASHA Adrien, Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, 1980.

6) MULUMBATI NGASHA Adrien, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 1997.

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7) P. RONGERE, Méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971.

8) PINTO et GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971R. Quivy et GRAWITZ, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Ed. Dunod, 2006.

III. ARTICLES

1) Adrienne LeBas, traduction de Daniel compagnon, une alliance qui se délite ? Dans la Zanu-PF (1999-2003) dans politique africaine 2004|1 N°93, p.105-124.

2) Alo Di Virgilo et Junko Kato, Factionnalisme, coalitions et fragmentation Politique Qu'est-ce qui a vraiment changé dans le système partisan au Japon et en Italie dans la décennie 1990? Dans Revue Française de science politique 2001|4 (vol.51) P.587-619.

3) Benjamin BOUMAKANI, la prohibition de la « transhumance politique » : des parlementaires étude de cas africains in Presses Universitaires de France.

4) Eloge MAVUNGU POATY, la conquête démocratique du pouvoir politique en RDC, les coalitions politiques : option ou option ?

5) Louis Weber, Chronique de la gauche de gauche alliance électorale, Front ou fusion ? Dans savoir agir 2013|3 (N°25), p.81-86.

6) Mathieu MAMIKI KE'BONGO-BONGO, la transhumance politique, un mode d'action politique et un virus dans le processus démocratique en Province orientale (RDC).

7) Michel LE BRETON et Karine Van Der Straeten, Alliances électorales et gouvernementales : la contribution de la théorie des jeux coopératifs à la science politique in revue d'économie politique.

8) Michel LeBreton et Karine Vander Straeten, alliances électorales entre deux tours de scrutin le point de vue de la théorie de jeux coopératifs et une application aux élections régionales de mars 2010 dans Revue économique 2013|2 (vol.64).

92

9) Nicolas Bué et Fabien Desage, « Le monde réel » des coalitions
l'étude des alliances partisanes de gouvernement à la croisée des méthodes dans Politix 2009|04 (N°88), P.7-37.

10) Philippe BIYOYA MAKUTU et Rosy MUKENDI TSHIMANGA, Alliances et coalitions des partis politiques en République Démocratique du Congo : Causes et conséquences, Kinshasa, Ed. Journal of african eletions, 2011, P.207-231.

11) Shmuel Trigano : Politique de l'alliance et démocratie dans les raisons politiques 2002/4 N°8 pages 51à 59.

12) Thierry VIRCOULON, République Démocratique du Congo : la cohabitation insolite, notes de l'Ifri, Ifri, juin 2019.

IV. TFC ET MEMOIRES

1) Fabrice MUKAYA MUTSHIPAYI, Les alliances politiques en RDC : atouts et faiblesses cas de l'Union pour la nation aux élections de 2006, G3 SPA, UNIKIN, mémoire online.

2) Ibrahim MALILO, Scrutin a un tour et coalitions des partis politiques en République Démocratique du Congo, L2 SPA, UNILU, 2018.

V. NOTES DES COURS

1) KYTABA KYA GHOANYS, Cours de Méthodes de Recherches en Sciences sociales, G2 SPA, FSSA, UNILU, 2017, inédit.

2) MULUMBATI NGASHA Adrien, Cours d'Introduction à la Science Politique, G1SPA, FSSA, UNILU, 2016, inédit.

3) SEM MBIMBI Pascal, Cours de Méthodes de Recherches en Sciences économiques, G2 SPA, FSE, UNILU, 2018, inédit.

4) SIKI ASIPATE SIKITIKO, cours de prospective politique, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2020, inédit.

5) VYANEY AN'KORO Emmanuel, Cours d'institutions politiques du Congo démocratique, G3 SPA, FSSPA, UNILU, 2017, inédit.

93

VI. DICTIONNAIRES

1) Dictionnaire de la Science politique et des institutions politiques, Paris, 4e Ed. Dalloz, 1994, 2000.

2) Dictionnaire encyclopédique online.

3) Dictionnaire la rousse Maxi poche 2013.

4) Dictionnaire la rousse online.

5) Dictionnaire la rousse, Paris, Ed. Cedex, 2014.

6) Dictionnaire le Robert micro poche, paris, Ed. 2002, 2006.

7) Dictionnaire toupie online.

8) Dictionnaire universel, Ed. Hachette, Paris, 1996.

VII. WEBOGRAPHIE

1) www.banquemondiale.org

2) www.ceni.cd

3) www.cnrtl.fr

4) www.congo-autrement.com

5) www.larousse.fr

6) www.toupie.fr

7) www.wikipedia.org

VIII. AUTRES

1) Décision n°50 de la CENI relative au report des scrutins du 23 Décembre au 30 décembre 2018.

2) Voici les 599 partis politiques et 77 regroupements politiques de la CENI pour les élections RD Congo de 2018 ?

94

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

IN MEMORIUM II

DEDICACE III

AVANT-PROPOS IV

ABREVIATIONS ET SYGLES VI

INTRODUCTION 1

I. PRESENTATION DU SUJET 1

II. DELIMITATION DU SUJET 2

II.1. DELIMITATION TEMPORELLE 2

II.2. DELIMITATION SPATIALE 2

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2

III.1. CHOIX DU SUJET 2

III.2. INTERET DU SUJET 3

IV. ETAT DES LIEUX DU SUJET 4

V. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL 11

VI. HYPOTHESES DE RECHERCHE 13

VII. METHODE DE RECHERCHE 14

VIII. TECHNIQUES 15

VIII.1. ANALYSE DOCUMENTAIRE 15

VIII.2. INTERVIEW DIRECTE 15

VIII.3. OBSERVATION DIRECTE 16

IX. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE REFERENCE 16

IX.1. Théorie fonctionnaliste 17

95

IX.2. Théorie systémique 18

X. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES 19

X.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 19

X.2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES 22

XI. PLAN DESCRIPTIF DU TRAVAIL 25

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES 26

SECTION 1 : MODES DE SCRUTIN ET TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS

POLITIQUES 26

1.1. MODES DES SCRUTINS 26

1.2. TYPOLOGIE DES REGROUPEMENTS POLITIQUES 28

SECTION 2 : CADRE LEGAL EN MATIERE DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

29

2.1. LES TEXTES JURIDIQUES DE REFERENCE EN MATIERE D'ALLIANCES

ET COALITIONS POLITIQUES EN RDC 29

SECTION 3 : ETAT DES LIEUX DES REGROUPEMENTS POLITIQUES EN

RDC DE 1960-2018 32

3.1. ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUE DE 1960-1965 32

3.2. ALLIANCES ET COALITIONS DE 1990-1997 33

3.3. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2002-2006 34

3.4. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2006-2011 35

3.5. APRES 2011 36

3.6. ALLIANCES ET COALITIONS DE 2018 38

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU

CONGO 40

SECTION 1 : CADRE GEOGRAPHIQUE 40

1.1. Structure du territoire 40

SECTION 1 : ENJEUX DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES 59

96

1.2. Relief et géomorphologie 41

1.3. Hydrologie 41

1.4. Climat 42

1.5. Faune et flore 43

1.6. Environnement 44

1.7. Parcs 44

1.8. Savane boisée 45

1.9. Savane herbeuse 45

SECTION 2: CADRE DEMOGRAPHIQUE 45

2.1. POPULATION 45

2.2. LANGUES 46

2.3. RELIGION 46

2.4. ETHNIE 46

SECTION 3: CADRE POLITIQUE 47

Section 4 : CADRE ECONOMIQUE 47

4.1. Ressources naturelles. 48

4.2. Secteur Industriel 49

4.4. Elevage 50

4.5. Energie 50

SECTION 5 : CADRE SOCIAL 54

SECTION 6 : CADRE HISTORIQUE DU DECOUPAGE 55

6.1. Divisions Administratives 57

CHAPITRE III : ENJEUX, DEFIS ET EFFETS DE REGROUPEMENTS

POLITIQUES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL EN RDC : FCC-LAMUKA-

CASH 59

97

1.1. CONQUETE, EXERCICE, PERENNISATION ET PARTAGE DU

POUVOIR POLITIQUE 59

1.2. HISTORIQUE, COMPOSITION ET ENJEUX DES REGROUPEMENTS

POLITIQUES : FCC- LAMUKA- CASH 60

SECTION 2 : DEFIS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES 71

2.1. LA CONFIGURATION GEOPOLITIQUE 71

2.2. LA SOCIOLOGIE ELECTORALE ET LE CARACTERE EMBRYONNAIRE

DE LA DEMOCRATIE CONGOLAISE 72

2.3. SYSTEME ELECTORAL EN VIGUEUR 74

2.4. L'ETAT DE L'ECONOMIE NATIONALE 74

2.5. REPRESENTATION OU PARTAGE DU POUVOIR POLITIQUE AU SEIN

DES ORGANES ETATIQUES 75

SECTION 3 : EFFETS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLIQUES DE

2006-2020 76

3.1. LES CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES

DE 2006-2011 76

3.2. CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES DE

2018 80

CONCLUSION 85

BIBLIOGRAPHIE 89

TABLE DES MATIERES 94

ANNEXE : TABLEAU SYNTHETIQUE DE QUESTIONNAIRE ET REPONSES

D'INTERVIEW DIRECTE REALISÉE 98

98

ANNEXE : TABLEAU SYNTHETIQUE DE QUESTIONNAIRE
ET REPONSES D'INTERVIEW DIRECTE REALISÉE

Pour Finaliser notre quête portant sur les « Regroupements politiques et processus électoral en République Démocratique du Congo: enjeux et défis nous avons interviewé à maintes reprises quelques acteurs politiques, scientifiques, spécialistes des questions électorales et chercheurs en matière des alliances, coalitions et plateformes politiques dans le but de nous conformer aux exigences scientifiques qu'impose la science (descente sur terrain) de façon à affirmer ou infirmer nos hypothèses de recherches.

Sur ce, cinq questions ont été soumises à nos enquêtes lesquels y ont répondu d'une façon ouverte :

QUESTIONNAIRE

REPONSES OBTENUES

1

Quels sont les enjeux

des regroupements

politiques dans le
processus électoral ?

Designer un candidat commun, conquérir le pouvoir politique, l'exercer, le pérenniser, le partage du pouvoir ou du gâteau politique

après la conquête pouvoir, par le
renversement du gouvernement et le soutien occasionnellement de ce dernier, avoir la majorité parlementaire, hisser le candidat commun à la magistrature suprême etc.

2

Quels sont les défis (obstacles, difficultés,

problèmes) des
alliances et coalitions politiques au regard

du processus
électoral en RDC ?

L'immensité du territoire national de la

République démocratique du Congo, le
système électoral à un tour instauré par la constitution en son article 71, l'état de la démocratie encore dominé par le tribalisme, les problèmes : financier etc.

3

Quels sont les effets

qui peuvent en

découler (avant,

pendant, après le
processus

électoral) ?

Le non atteint des objectifs, le non-respect des accords entre partis politiques en coalition entrainèrent à plusieurs scenarios notamment : la défection des regroupements politiques; le

recours à la transhumance et la dissidence
politiques, la transformation de certains partis politiques en coalition en groupe de pression,

99

 
 

la cohabitation politique, le dédoublement

des partis politiques, l'intolérance politique, déséquilibre institutionnel etc.

4

Quelles sont les

raisons à la base de

l'échec du Front
Commun (FCC) pour

le Congo à la
Présidentielle du 30 décembre 2018?

Le manque de communication.

La précarité sociale liée à une gouvernance qui n'a pas orienté ses actions au cours de dernières années précédant les scrutins, vers certains besoins primeurs de la population privilégiant le financement des élections et la stabilité macro-économique.

La supervision de la campagne par des gouverneurs coordonnateurs provinciaux du FCC qui, eux-mêmes, étaient candidats et, en

cette position, ont mal orienté toute la
logistique de la campagne, tout en nourrissant parfois des conflits avec les autres candidats.

Le choix tardif du candidat du FCC à la présidentielle qui n'a pas donné le temps suffisant aux sociétaires du FCC de mener une campagne de qualité.

Le comportement égocentrique de certains acteurs sur terrain qui soit, ont privilégié leur

campagne personnelle soit purement et
simplement ont trahi en faisant la campagne d'autres candidats à la présidentielle.

Le report de la date des élections du 23 au 30 décembre 2018 qui a démobilisé les états-majors de campagne FCC au profit de

l'activisme débordant des candidats de
l'opposition.

Le traitement des sociétaires de la plateforme

de manière inéquitable et campagne

antagoniste entre membres du même
regroupement du FCC, Indiscipline observée

100

 
 

au sein de certains regroupements, couplée au manque de sanction,

La Non prise en compte des propositions formulées par différentes cellules de l'équipe de campagne du candidat, le manque criant voire la répartition inéquitable du matériel de campagne et toute la logistique électorale.

La mauvaise gestion et répartition inégalitaire de fonds alloués à la campagne électorale.

L'influence négative des écoles catholiques qui ont servi des bureaux de vote constatés à

travers le pays de favoritisme de leur
personnel au profit des témoins des candidats de l'opposition.

Le doute qui planait sur l'effectivité de

l'organisation des élections

La tendance à sacrifier les milieux ruraux au profit des milieux urbains.

Le doute sur la fiabilité de la machine à voter,

L'égoïsme de ceux qui étaient au

gouvernement au moment des scrutins au mépris de la solidarité du groupe.

Des nombreuses querelles des chefs autour de l'autorité morale à la veille des grands scrutins,

L'encadrement déficitaire de la société civile Study Computer Science.

5

Quels sont les

facteurs explicatifs

de l'échec de la
coalition Lamuka à la

présidentielle du
30/12/2018 et du Cap

L'hostilité, l'antagonisme exacerbé au régime de Kabila et du Candidat Commun du Front commun pour le Congo (Emmanuel Ramazani shadary).

Le visé de la présidence de la République

101

 

pour le Changement

aux élections
législatives?

L'intransigeance, la personnification des autorités morales de certains partis politiques, la division au sein des regroupements politiques de l'opposition.






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite