Investissements et croissance économique. Cas des secteurs de l’énergie et de l’eau au Bénin.par Mahougnon Raymonde Marie Claire HOUANGNI Ecole nationale d'économie appliquée et de management - Diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste 2017 |
2.1.2.3. Présence de relation unidirectionnelle allant de la consommation d'énergie vers la croissanceYu et Choi (1985) étudient l'existence de relation entre la consommation d'énergie et le PNB sur un panel de pays composé du Brésil, des USA, du Royaume Uni, de la Pologne, des Philippines et de la Corée du Sud. Ils détectent un lien causal allant de la consommation d'énergie au PNB pour les Philippines. En Chine, Shiu et Lam (2004) ont eu recours au test de causalité de Granger pour mettre en évidence le lien causal entre la consommation d'électricité et le PIB réel sur la période 1971- 2000. Ils aboutissent au fait que la consommation d'électricité cause le PIB au sens de Granger. De tout ce qui précède, on pourrait penser que les initiatives et innovations dans le domaine de l'électricité contribuent à l'amélioration de l'activité économique. Par ailleurs, en Turquie, Galip Altinay et al (2005) ont eu recours à deux (02) tests à savoir le test de Dolado-lukepohl38(*) dans un VAR à niveau et celui de Granger selon la procédure de Toda-Yamamoto39(*) (1995) pour mettre en évidence les relations entre la consommation d'électricité et le PIB réel sur la période 1950-2000. Après estimation, les deux (02) tests utilisés pour leur modélisation ont donné une preuve solide de la présence d'une causalité unidirectionnelle allant de la consommation d'électricité au revenu. Au vu de ces résultats, Galip Altinay et al encouragent des politiques visant à améliorer les services de fourniture d'électricité car elles sont d'une importance vitale pour une augmentation de la consommation d'électricité qui permettrait de soutenir la croissance économique. Sur les îles Fidji, pays dépendant de l'énergie pour son développement, P. Narayan et Singh (2006) ont réalisé une étude sur les liens entre la consommation d'électricité et le Produit Intérieur Brut. Ces auteurs utilisent dans leurs analyses les nouvelles techniques de cointégrationdéveloppée par Pesaran, Shin et al (2001)40(*) et la causalité de Granger. Les tests économétriques appliqués pour ce pays révèlent qu'il existe une relation de causalité de long terme allant de la consommation d'électricité vers le PIB. Narayan et Singh proposent d'engager des politiques visant à faciliter l'accès à l'électricité dans la mesure où les actions ayant pour but de conserver l'énergie auront un impact négatif sur la croissance économique. Toujours dans cette même optique, Yoo et Kwak (2010) étudient la consommation d'électricité et le PIB réel sur un panel de sept (07) pays de l'Amérique du Sud à savoir : l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et le Venezuela sur la période 1975-2006. Yoo et Kwak parviennent à la conclusion qu'il existe une relation de causalité unidirectionnelle de la consommation d'électricité vers le PIB pour l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et l'Equateur. Cela veut dire que toute action ou politique visant à améliorer les performances du secteur de l'énergie électrique affecte directement la croissance économique de ces pays. Pour le Venezuela par contre, les résultats montrent qu'il y a une causalité bidirectionnelle entre la consommation d'électricité et la croissance économique. Cela implique qu'une augmentation de la consommation d'électricité affecte directement la croissance économique et cette croissance économique stimule aussi la consommation d'électricité dans ce pays. Concernant le Pérou, les conclusions de l'étude de Yoo et Kwak indiquent une absence de lien de causalité entre la consommation d'électricité et la croissance économique. * 38Association pour le développement de la recherche en économie et en statistique, 2001, Annales d'économie et de statistique, Numéros 61 à 64 (test de Dolado-lukepohl) * 39 A recent procedure proposed by Toda and Yamamoto (1995) bypasses the need for potentially biased pre-tests for unit. The Toda and Yamamoto (1995) procedure for testing Granger causality is performed directly on the least squares estimators of the coefficients of the levels VAR * 40 The Pesaran and Shin (1999) test consists of adding, in the first differenced version of Equation (7.5), lags of first . Pesaran et al. (2001), tabulate the relevant critical bounds for I(0) and I(1). |
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