3.1.2 La CEDEAO à l'épreuve des missions
d'observation électorale
La plupart des missions de la CEDEAO à caractère
électoral sont des missions de type hybride, conjuguant des missions
d'assistance électorale et mission d'observation électorale. Les
missions dites d'assistance électorale comprennent toujours un volet
observation électorale qui vient compléter le contrôle des
élections et l'aide allouée au pays hôte. En effet, les
observateurs électoraux fournissent à la fin de leur mission un
certain nombre de recommandations qui concrétisent l'aboutissement de
toute la démarche d'assistance au processus électoral.
L'implication de la CEDEAO dans l'organisation des
élections en Afrique de l'0uest à travers ses structures de
l'observation a fait l'objet de polémiques et de controverses au regard
des résultats obtenus.
24 Yves Alexandre Chouala«
Éthique et politique internationale africaine du XXIe siècle
: les normes de civilité à l'épreuve du jeu
réaliste des États » Politique et
Sociétés, vol. 25, n° 2-3, 2006, p. 183-217
25 Dubois (L.), « L'embargo dans la
pratique contemporaine », AFDI, 1967, p. 90-115 ; Dewost
(J.-L.), « La Communauté, les dix et les sanctions
économiques : de la crise iranienne à la crise des Malouines
», AFDI, 1982, p. 215-232.
26 Decaux (E.), « Coordination et
suivi dans le système de protection des droits de l'homme des Nations
Unies », L'effectivité des organisations internationales :
Mécanismes de suivi et de contrôle, op. Cit. p. 229-246.
Présenté par PADONOU Sonagnon Edwige
Christiane Page 27
L'OBJECTIVITE DES MISSIONS D'OBSERVATION ELECTORALE EN AFRIQUE
: CAS DE LA CEDEAO FRANCOPHONE
Les dirigeants disposent d'une gamme de moyens de pression
pour instrumentaliser ou influencer les observateurs étrangers. En
effet, la CEDEAO est souvent accusée de ne s'en tenir qu'au programme
défini par les autorités au pouvoir.
Au plan interne, les pouvoirs en place se servent de leur
privilège pour empêcher les observateurs qui leur sont hostiles de
publier leurs rapports. L'exemple le plus probant est celui de
l'élection présidentielle de 1993 au Togo au cours de laquelle
des images télévisuelles ont montré des urnes
confisquées et emportées par les militaires alors que les
rapports de la CEDEAO ont attesté le contraire et déclaré
que l'élection s'est bien déroulée dans de bonnes
condition. Ce qui a suscité un émoi général au sein
de la Communauté. C'est dire que l'Organisation sous - régionale
africaine brille parfois par son mutisme, et très peu de critiques
assorties d'exigences de reprise des scrutins non transparents sont
formulées à l'endroit des États fautifs. La
communauté internationale africaine semble se contenter des
élections formelles comme l'a attesté la
réintégration rapide et sans conditions de Faure Eyadema dans le
concert africain après des élections contestées. D'autre
part, Il faut rappeler des discours de fermeté qui ont été
tenus par la CEDEAO. Cette dernière a vivement critiqué la
transmission du pouvoir de père en fils au Togo qu'elle a
assimilée à un coup d'Etat et exigé le retour à la
légalité et à l'ordre constitutionnel suite au
communiqué officiel du samedi 05 février annonçant le
décès du Général Eyadema Gnassingbé.
La marge de manoeuvre des observateurs électoraux est
souvent soumise aux aléas du contexte politique dans lequel se
déroulent les élections.
Le Mali était récemment une mission
risquée. Le jour des élections, les observateurs craignaient des
attaques par des individus opposés aux processus démocratiques.
Dans certains pays, Les observateurs ont dû se réfugier dans des
cachettes avec les Forces de sécurité locales.
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