UNIVERSITE DE ZINDER
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT
DE PHILOSOPHIE, CULTURE ET COMMUNICATION
Mémoire de Master professionnel en
Sciences de l'Information et de la Communication (SIC)
Option : Communication Pour le Développement
SUJET :
COMMUNICATION PARTICIPATIVE DANS LE CHAMP ECOLE PAYSAN
POUR L'AMELIORATION DES SYSTEMES DE CULTURES PLUVIALES DANS LE DEPARTEMENT DE
DIFFA
Présenté par :
M. SOULEY ISSA Mikaillou Membres du Jury
:
Sous la direction de : Président :
Dr ABDOU Rabiou Dr ZOURKALEINI Younoussi
Maitre-assistant Maitre de conférences
Université de Zinder Université de Zinder
Assesseur :
Dr SOUMANA Adoul Wahab
Assistant
Université de Zinder
ANNEE ACADEMIQUES : 2020-2021
Mémoire de Master professionnel en Sciences
de l'Information et de la Communication (SIC) Option :
Communication Pour le Développement SUJET :
COMMUNICATION PARTICIPATIVE DANS LE CHAMP ECOLE PAYSAN
POUR L'AMELIORATION DES SYSTEMES DE CULTURES PLUVIALES DANS LE DEPARTEMENT DE
DIFFA
I
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mon père,
feu SOULEY Issa, parti en 2012 que son âme repose en paix.
II
REMERCIEMENTS
J'adresse mes vivent remerciements à mon directeur de
mémoire Dr Abdou Rabiou enseignant chercheur à
l'Université de Zinder pour son encadrement de qualité, ses
conseils et ses explications qui m'ont permis de conduire la rédaction
de ce travail. Je voudrais remercier très sincèrement ma
mère pour ses conseils avisés de poursuivre mes études
jusqu'au bout quel que soit la situation.
Mes remerciements vont aussi à l'endroit de mon tuteur
Souleymane Lawan Abbagana et son épouse Billy Chamba pour leur accueil
à bras ouvert chez eux pendant six longues années, de leur aide
et soutien indéfectible dans les moments difficiles ; A Ibrahim Lawan
Abbagana pour m'avoir encouragé inlassablement du début à
la fin ; A mon directeur de stage, Dalla Kourodji, secrétaire permanent
de la Chambre Régionale d'Agriculture (CRA) de Diffa, pour m'avoir
accepté en tant que stagiaire, sans oublier son encadrement et sa
participation active à la réussite de ce mémoire. Mes
remerciements à Dr Ahmed Lamine, chef du département d'alors de
Philosophie-Culture et Communication(PCC) de l'Université de Zinder pour
sa disponibilité permanente.
Mes remerciements vont enfin, à la communauté
universitaire de Zinder, aux enseignants, aux personnels administratifs et
techniques et à la promotion 2014 du département de PCC de
l'Université de Zinder.
Et à tous ceux qui m'ont aidé de près ou de
loin à la réalisation de ce mémoire. Merci à vous
tous !
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
AAES : Analyse Agro Eco-Systèmes
AGR : Activités
Génératrices de revenues
APNV : Approche par Niveau Village
ASP : Agro-Sylvo-Pastorales
C4D : Communication for Development
CCFN : Centre Culturel
Franco-Nigérien
CEP : Champ Ecole Paysan ou Champ Ecole des
Producteurs
CRA : Chambre Régionale
d'Agriculture
CP : Communication Participative
CPD : Communication Participative pour le
Développement
DD : Diagnostics and Design
EB : Evaluation par les
Bénéficiaires
ERR : Evaluation Rurale Rapide
GID : Gestion Intégrée des
Prédateurs
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture
FARMS : Facilité pour les
Réfugiés, Migrants, les déplacements forcés et la
Stabilité
FFS : Farmers Field School
FIDA : Fonds International de
Développement Agricole
IDH : Indice de Développement
Humain
INS : Institut National de la Statistique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PCC : Philosophie Culture et Communication
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
ProDAF : Programme pour le
Développement de l'Agriculture Familiale
PRONAF : Projet Niébé
Afrique
PTBA : Plan de Travail et Budget Annuel
IV
RAP : Evaluation Action Participative
RECA : Réseau National des Chambres
d'Agriculture du Niger
RD : Recherche Développement
RSA : Recherche sur les systèmes
agraires
SIC : Sciences de l'Information et de la
Communication
TPD : Théâtre Pour le
Développement
UNESCO : Organisation des nations unies pour
l'éducation, la science et la culture
LISTE DES FIGURES
V
Figure 1 : département de Diffa 33
VI
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: répartition des apprenants selon le site 29
Tableau 2 : répartition des enquêtés par
âge selon le sexe 66
Tableau 3 : répartition des enquêtés selon le
statut matrimonial 67
Tableau 4 : répartition des enquêtés par
niveau d'instruction selon le sexe 68
Tableau 5 : répartition des apprenants selon le
degré de participation dans les
différentes étapes du CEP. 71 Tableau 6 :
répartition des apprenants selon le degré de participation
dans
différentes étapes par les sexes 73
Tableau 7 : niveau de connaissance sur le thème principal
76
Tableau 8 : niveau de connaissance sur les fertilisants du sol
76
Tableau 9 : niveau de connaissance sur le test variétal
77
Tableau 10 : niveau de connaissance sur les traitements
alternatifs 77
Tableau 11 : niveau de connaissance sur les thèmes du jour
des séances 78
Tableau 12 : niveau d'adoption des fertilisants du sol 80
Tableau 13 : niveau d'adoption des variétés par les
apprenants 81
Tableau 14 : niveau d'adoption des traitements alternatif 82
VII
SOMMAIRE
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
SIGLES ET ABREVIATIONS III
LISTE DES FIGURES V
LISTE DES TABLEAUX VI
SOMMAIRE VII
RESUME VIII
Introduction 1
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET
4
METHODOLOGIQUES 4
Chapitre 1 : Approche théorique 5
Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et
la zone d'étude 25
Conclusion partielle 33
DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT
ET
DEVELOPPEMENT AGRICOLE 34
Chapitre 3 : Communication participative et
vulgarisation agricole 35
Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger
45
Conclusion partielle 63
TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
DISCUSSION
65
Chapitre 5 : Interprétation des
résultats et discussion 66
Chapitre 6 : Validation des hypothèses
85
Conclusion partielle 88
CONCLUSION 89
BIBLIOGRAPHIE 91
ANNEXES IX
Tables des matieres XVI
VIII
RESUME
Depuis leur accession à la souveraineté
nationale, les pays du continent africain ont entrepris de nombreuses
opérations de vulgarisation agricoles pour améliorer la
qualité de vie des paysans, qui n'ont pas toujours eu le succès
attendu à cause de l'existence d'un déficit de communication
entre les décideurs, les chercheurs, les vulgarisateurs et les paysans.
Dans de nombreux cas, les agriculteurs ont développé des
comportements de résistance face à des innovations agricoles qui
leur « tombaient dessus » sans que leurs préoccupations, leurs
besoins, leur vision, leur participation et leur point de vue aient
été sollicités d'une part, sans que les motivations des
acteurs du développement agricole leur aient été
clarifiées au préalable d'autre part. Dans ces circonstances et
concrètement, en quoi le champ école paysan mis en oeuvre par la
Chambre Régionale d' Agriculture de Diffa peut-il contribuer à
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de Diffa ? . C'est dans ce contexte que nous situons
l'approche champ école paysan. Part du constat et de la
nécessité que les paysans doivent s'associer et comprendre
effectivement ce qu'ils font en choisissant la méthode et les solutions
qui leur sont appropriées. L'objectif principal de ce travail est
étudié l'efficacité du champ école paysan mis en
oeuvre par la CRA, afin de dégager sa contribution dans
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de Diffa. Ainsi, à la lumière des
résultats de notre enquête auprès de quatre-vingt-seize
apprenants et des entretiens que nous avons réalisés
auprès de seize personnes ressources ; les résultats permettent
de conclure qu'aux termes de cette étude la communication participative
a joué un rôle capital dans le champ école paysan ce qui a
permis d'améliorer efficacement les systèmes de cultures
pluviales dans le département de Diffa en nous basant sur la validation
de nos hypothèses.
Mots clés : champs école
paysan, communication, vulgarisation agricole et département de
Diffa.
Abstract
Since their accession to national sovereignty, the
countries of the African continent have undertaken numerous agricultural
extension operations to improve the quality of life of peasants, which have not
always had the expected success due to the existence of a communication gap
between decision-makers, researchers, extension workers and farmers. In many
cases, farmers have developed resistance behaviors in the face of agricultural
innovations that "fell on them" without their concerns, needs, vision,
participation and point of view being solicited on the one hand, on the other
hand, without the motivations of those involved in agricultural development
having been clarified to them beforehand. In these circumstances and in
concrete terms, how can the farmer field school implemented by the Diffa
Regional Chamber of Agriculture contribute to the improvement of rainfed
cropping systems in the Diffa department?. It is in this context that we
situate the farmer field school approach. Based on the observation and the need
for farmers to get involved and effectively understand what they are doing by
choosing the method and solutions that are appropriate for them. The main
objective of this work is to study the effectiveness of the farmer field school
implemented by the CRA, in order to identify its contribution in the
improvement of rainfed cropping systems in the Diffa department. Thus, in the
light of the results of our survey of ninety-six learners and of the interviews
that we carried out with sixteen resource persons; the results allow us to
conclude, first of all, that according to this study, participatory
communication played a capital role in the peasant school field and has also
made it possible to effectively improve rainfed cropping systems in the Diffa
department based on the validation of our hypotheses.
Keywords: farmer school fields, communication,
agricultural extension and Diffa department.
1
Introduction
Notre sujet d'étude intitulé «
Communication participative dans le champ école paysan pour
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de diffa » s'inscrit dans le champ de la communication
pour le développement, plus précisément de son approche de
la communication participative pour le développement. Notre sujet se
propose de développer une étude sur la contribution de la
communication participative dans le cadre de la vulgarisation agricole à
travers l'approche champ école paysan (CEP). En effet, dans ce
mémoire nous allons dégager le rôle de la communication
participative dans le champ école paysan mis en place par la Chambre
Régionale d'Agriculture de Diffa pour l'amélioration des
systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.
Nombres d'échecs et de déceptions dans
l'histoire du développement peuvent être liés à deux
facteurs étroitement liés : le manque de participation et de
communication véritables. Peu importe le secteur : agriculture,
infrastructures, pêche, eau, gouvernance, santé, il est toujours
primordial d'établir un dialogue entre les différentes parties
prenantes. La participation active des gens est reconnue aujourd'hui comme une
condition essentielle au processus de développement. Toute intervention
visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie
des populations est vouée à l'échec si les gens
concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne
soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de
l'identification des problèmes à la recherche et à la mise
en oeuvre des solutions, il n'y aura pas de changement durable. (FAO,
2016)1.
La communication pour le développement est au coeur
même de ce défi : elle représente le processus par lequel
les gens deviennent les principaux acteurs de leur propre développement.
Grâce à la communication, les populations cessent d'être des
bénéficiaires d'interventions de développement qui leurs
sont extérieures pour prendre en main leur développement.
1 FAO. (2016). La communication pour le
développement rural, Rome, éd. Archives de documents de la
FAO, p.5.
2
Les approches traditionnelles, classiques de la vulgarisation
agricole se sont révélées au cours des dernières
années souvent inefficaces à répondre aux
préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs. Ces
approches ont faiblement impliqué les agriculteurs et producteurs ruraux
dans les différentes actions à entreprendre. Le champ
école paysan constitue une excellente approche de l'apprentissage
participatif sur le terrain2 . Il met l`accent sur l'observation, la
discussion, l'analyse, la prise de décision collectives, la
présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives et individuelles
appropriées.
Il est important de clarifier dès maintenant que le
terme vulgarisation, tel qu'il est utilisé dans ce travail,
représente le synonyme de service de conseil agricole et rural.
Autrement dit, le mot vulgarisation est utilisé intentionnellement dans
ce travail pour mettre en lumière l'importance de la rupture avec ces
hypothèses du passé et pour transmettre la nouvelle signification
du concept de la vulgarisation qui est désormais une approche
participative.
De nos jours la sécurité alimentaire dans
certains pays Africains et particulièrement dans la zone
soudano-sahélienne, demeure une question préoccupante.
Le Niger se classe parmi les pays « à vocation
agricole » en raison de l'importance de sa population rurale pauvre et du
rôle de l'agriculture en tant que principal moteur de la croissance qui
emploie près de 80% de la population active (INS, 2018) 3 .
Malheureusement, le Niger est touché par une insécurité
alimentaire structurelle. Globalement, sur la période 2018-2019 le
nombre de personnes affectées par l'insécurité alimentaire
sévère et modérée est de 6.496.000 de personnes;
alors des solutions urgentes et durables doivent être
trouvées4.
Ainsi, au Niger la mise en oeuvre de l'approche champ
école paysan (CEP) a commencé en 2000 avec le Projet
Niébé Afrique PRONAF et ensuite par la FAO en 2005 sur les
spéculations agricoles (mil, arachide, niébé) pour une
gestion intégrée de fertilité des sols avec l'appui du
projet Intrants « Promotion de l'Utilisation des Intrants Agricole par les
Organisations des Producteurs » financé par la Belgique, en mettant
un accent
2 Ministère de l'agriculture et de l'élevage.
(2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans, Niamey,
p.8.
3 Institut National des statiques. (2018). Enquête
conjointe sur la vulnérabilité à
l'insécurité alimentaire des ménages au Niger,
Niamey, p.8.
4 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage.
(2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.
3
particulier sur les liens étroits entre
l'apprentissage, les activités génératrices de revenu et
les boutiques d'intrants5. Elle a été adoptée
en 2015 par le ministère en charge de l'agriculture à travers un
guide national.
Les systèmes de vulgarisation ont longtemps
fonctionné comme canaux de transmission d'informations techniques
à des producteurs considérés comme de simples
exécutants. Plus récemment, des méthodes participatives
ont été élaborées pour donner un rôle plus
actif aux producteurs. C'est ainsi que nous avons jugé utile de mener
cette étude sous l'angle de la communication participative pour
dégager la contribution de la communication participative dans la
vulgarisation agricole à travers le champ école paysan.
Le travail est subdivisé en trois parties :
La première partie comporte deux chapitres à
savoir (i) l'approche théorique qui traite les points tels que
la définition du sujet, les raisons du choix du sujet, la
définition des mots clés, la construction de la
problématique et le positionnement théorique de l'étude ;
(ii) la méthodologie de l'étude et le champ
d'étude qui comprend des points tels que la recherche documentaire,
l'observation, enquête par entretien, focus groupe, enquête par
questionnaire, l'échantillonnage et le champ d'étude.
La deuxième partie de notre étude comporte aussi
deux chapitres également (i) la communication participative et
vulgarisation agricole qui est composé des points tels que la
communication participative, la communication participative au service de la
vulgarisation agricole, champ-école paysan une approche
renouvelée de la vulgarisation agricole ; (ii) vulgarisation
agricole et amélioration de la production agricole au Niger et qui
comporte des points tels que la genèse des outils et approches de la
vulgarisation agricole au Niger, présentation de la structure d'accueil
et du programme champ école paysan de la Chambre Régionale
d'Agriculture de Diffa. Enfin, la troisième et dernière partie de
notre étude comprend également deux chapitres (i) le
premier chapitre interprète et discute les résultats auxquels
nous avons abouti ; (ii) et le deuxième chapitre vérifie
les hypothèses.
5 Ministère de l'agriculture et de l'élevage.
(2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans.
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES
ET
4
METHODOLOGIQUES
5
Cette partie est consacrée au cadre théorique et
méthodologique. Le premier chapitre porte sur l'approche
théorique de l'étude. Dans ce chapitre, le choix du sujet sera
justifié. Ensuite, les différents concepts liés à
notre sujet seront définis. La revue de littérature et le cadre
de référence sont aussi la composante de cette première
partie. Nous y évoquerons la problématique de notre thème.
Les questions de recherche, les objectifs et les hypothèses seront
posés. Enfin, nous allons évoquer le positionnement
théorique de cette étude. Le deuxième chapitre de ce
travail traite de la méthodologie utilisée. Il sera
composé, entre autres, de la recherche documentaire, observation
directe, enquête par guide d'entretien, focus groupe, et enquête
par questionnaire.
Chapitre 1 : Approche théorique
Ce chapitre est consacré aux différentes
approches théoriques de cette étude. Cette approche
théorique sert à la justification du choix du sujet, à la
définition des mots clés, à la revue littéraire et
à la définition de la problématique de l'étude. Ce
sujet traite d'une étude de l'usage de Champ Ecole Paysan (CEP) comme
approche de la communication participative dans la vulgarisation agricole
intégrée dans le champ de la communication pour le
développement.
1.1. Définition du sujet
Pour les institutions de recherche et de vulgarisation, le
renforcement des capacités des communautés rurales a toujours
été un mécanisme de transfert de technologie aux
agriculteurs. Cette approche, cependant, s'est avérée
inopérante, car les packages technologiques, livrés dans une
dynamique descendante, ont souvent été trop complexe,
coûteux ou mal adaptés aux besoins des populations selon (Godrick
Simiyu, James Okoth et Erin O'brien)6.
L'approche CEP, à la différence de la plupart
des approches classiques de vulgarisation, c'est une approche participative de
vulgarisation agricole basée sur le principe de l'éducation non
formelle des adultes. Elle accroit la participation des producteurs dans le
processus de développement de technologie et améliore
l'accès à l'information et à
6 Godrick Simiyu, James Okoth et Erin O'brien. (2004).
Champs Ecoles Paysans, pratiques clés pour les praticiens de la
RRC, éd. Bureau régional de la FAO australe, p.11.
6
la connaissance d'après le bulletin de la recherche
agronomique du Benin7. De ce fait, cette étude est
cadrée par les théories de la vulgarisation agricole selon
l'image du télégraphe et la théorie de participation.
A travers ce sujet, nous allons étudier et analyser
l'approche participative champ école paysan de la Chambre
Régionale d'Agriculture de Diffa et vérifier en quoi la
communication participative à travers le champ école paysan
peut-elle contribuer à l'efficacité et la réussite de la
vulgarisation agricole pour l'amélioration des systèmes de
cultures pluviales dans le département de Diffa.
1.2. Justification du sujet
Dans ce point, nous allons justifier le choix de notre sujet
d'étude.
1.2.1. Raison personnelle
D'abord, au-delà du fait que l'élaboration d'un
mémoire de master soit une exigence académique, il n'en demeure
pas moins qu'elle permet le passage de la théorie à la pratique.
Cette étape est fondamentale en ce sens, que le terrain est un moyen
pour nous d'appliquer les cours théoriques et de les approfondir. De
plus, depuis mon enfance, la caractérisation du Niger se fait toujours
avec des mots tels que la sécheresse, la désertification et la
famine ; de ce fait, c'est une opportunité pour moi d'analyser et de
comprendre la vulgarisation agricole à travers le champ école
paysan, qui est une nouvelle approche plus efficace pour la lutte contre
l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Enfin, Cela nous
permettra d'avoir une expérience de terrain.
1.2.2. Raison académique
Concernant la justification académique, certes des
recherches ont été faites sur le champ école paysan au
Niger sous l'angle agronomique mais très peu sous l'angle de la
communication pour le développement. Plus précisément des
études sur la vulgarisation agricole avec comme objet d'étude le
champ école paysan pour l'amélioration des systèmes de
cultures pluviales dans le département de Diffa. C'est
7. Djinadou, Coulibaly, & Adegbidi. (2008).
champ école paysan et diffusion des technologies
améliorées du niébé au Benin, Cotonou.
Bulletin de la recherche agronomique du Benin, N°59, p.24.
7
pourquoi, nous avons choisi ce sujet d'étude pour
apporter notre contribution dans le secteur de l'agriculture en
général et de la vulgarisation agricole en particulier.
1.2.3. Raison sociale
Ce travail d'étude permet d'examiner le rôle du
champ école paysan dans le cadre de la vulgarisation agricole dans le
département de Diffa. En effet, l'usage de l'approche champ école
paysan dans la vulgarisation agricole permettra de résoudre certains
problèmes agricoles que rencontrent nos producteurs. En d'autres termes,
le choix de ce sujet peut se justifier grâce à la contribution
qu'il apporte dans le processus de l'amélioration des conditions de vie
des producteurs, c'est-à-dire en renforçant les capacités
des paysans en termes de connaissances et pratiques agricoles on augmenterait
le rendement agricole et c'est ainsi qu'on garantirait la
sécurité alimentaire. Le CEP s'est couronné de
succès à tel enseigne qu'il a été rapidement
étendu à d'autre pays d'Asie, d'Afrique ,d'Amérique latine
du Moyen Orient et d'Europe centrale et orientale dans plus de quatre-vingt-dix
(90) pays en 2016(FAO,2017)8.
13. Définition des mots clés
Le sujet d'étude comporte des mots clés et
concepts notamment la communication participative, vulgarisation agricole et
champ école paysan. La définition de ces concepts nous permettra
de mieux comprendre le sujet.
1.3.1. Communication participative
Pour Guy Bessette(2004)9, l'expression «
communication participative » réfère à cet usage.
Nous pouvons la définir ainsi : la participation est la clé de
voûte du développement humain. En effet, elle permet de renforcer
les potentialités et les capacités locales, ainsi que
l'engagement des acteurs en faveur des objectifs fixés,
d'accroître leur sens de responsabilités, de jeter les bases d'une
acceptation sociale à long terme, d'augmenter l'autosuffisance.
8 FAO. (2017). Champs-écoles de producteurs
documents d'orientation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO,
p.19.
9 Bessette G. (2004). Communication et participation
communautaire : Guide d'orientation, Laval, Les presses de
l'Université de Laval, p.9.
8
Ainsi, selon le centre de recherche et le développement
international (2007)10,l'accent n'est pas mis sur la transmission
d'information par des experts à des utilisateurs potentiels, mais sur
les processus de communication horizontaux qui permettent aux
communautés locales de définir leurs besoins en matière de
développement, ainsi que des actions concrètes qui pourraient y
répondre. Pour ce faire, il faut établir et nourrir un dialogue
avec toutes les parties prenantes : membres des communautés, agents de
vulgarisation, agent de développement, chercheurs, décideurs. Ce
type de communication vise principalement à s'assurer que les
participants réunissent suffisamment d'information et de connaissances
tant traditionnelles que modernes pour entreprendre leurs propres initiatives
de développement, évaluer leurs actions et en apprécier
les résultats. Autrement dit, s'attaquer aux problèmes de
développement, explorer et expérimenter des solutions
appropriées ne peuvent être fait seulement par les chercheurs, les
vulgarisateurs et les praticiens du développement. Il est essentiel
d'impliquer les acteurs ruraux et les membres de la communauté locale
comme partenaires actifs dans le diagnostic, la discussion et processus de
résolution de problèmes.
L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture FAO estime que les connaissances et l'information sont
indispensables aux populations pour répondre avec succès aux
opportunités et aux défis résultant des changements
sociaux, économiques et technologiques, notamment ceux qui aident
à améliorer la productivité agricole, la
sécurité alimentaire et les moyens d'existence ruraux. La
communication est un élément clé de l'agriculture et du
développement rural. L'utilisation systématique des
méthodes et des outils de la communication participative peut appuyer
l'agriculture et la sécurité alimentaire en : faisant entendre la
voix des populations rurales ; en encourageant la participation à la
formulation des politiques ; en améliorant le partage des connaissances
au service de l'innovation agricole ; en améliorant la gestion des
ressources naturelles par la communauté et la capacité
d'adaptations des populations au changement climatique (FAO,
2010)11.
10 Bessette, G. (2010). Communication participative pour
le développement et la gestion des ressources naturelles, Laval,
Les presses de l'Université de Laval, p.14.
11FAO. (2010). La communication pour le
développement, accroître l'efficacité des Nations
Unies, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.5.
9
La communication participative permet aux chercheurs et aux
praticiens de devenir des facilitateurs au cours d'un processus auquel
participent les communautés locales et d'autres parties prenantes, afin
de résoudre un problème ou un but commun.
1.3.2. Champ école paysan
Le terme champ école paysan ou champ école des
producteurs (CEP), Farmers Field School (FFS) en anglais, vient du mot
indonésien Sekolah Lapangan qui signifie école champ
(Ngalamulune, 2010)12. A ses origines, l'approche champ école
paysan a été conçue et mise en oeuvre par les
fonctionnaires de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture. Les premiers champs écoles ont été
établis en 1989 dans le Java Central en Indonésie, durant la
phase pilote du Programme National de gestion intégrée des
déprédateurs (FAO, 2006)13. Le nom de champ
école a été choisi pour refléter le
caractère éducatif de cette approche qui comporte un programme de
formation centré sur l'observation et l'analyse des problèmes du
champ. Le champ école peut-être défini en ces termes :
Le champ école paysan est un processus d'apprentissage
en groupe dans lequel les agriculteurs et les agricultrices pratiquent des
activités d'apprentissage par l'expérience qui les aide à
comprendre l'écologie de leurs champs et à améliorer leurs
pratiques culturales. Il s'agit d'un cadre de formation animé par un
facilitateur, qui regroupe de façon hebdomadaire environ vingt-cinq
producteurs. Ces derniers se retrouvent dans un champ commun au cours de tout
un cycle d'une culture donnée, afin d'étudier et
d'échanger des informations sur l'ensemble des techniques agronomiques
mais également sur les connaissances des insectes, la fertilité
du sol et sur tous les aspects liés au développement et à
l'écologie de la plante (Sissoko, 2011)14.
12 Ngalamulume.G. (2010). L'approche champ école
paysan : une méthode de recherche-action impliquant davantage les
producteurs ruraux dans la maîtrise et l'amélioration de leur
système de production. Montpellier, ISDA, P.3.
13 FAO. (2006). Programme sous régional de
formation participative en gestion intégrée de la production et
des déprédateurs des cultures à travers les
champs-écoles des producteurs (GIPD/CEP) pour le Bénin, Burkina
Faso, Mali et le Sénégal, Rome, éd. Archives de
documents de la FAO, p.13.
14 Sissoko, F. (2011).Actes du séminaire,
Bobo-Dioulasso, p.18.
10
Autrement dit, le champ école paysan est une approche
participative basée sur le principe de l'éducation non formelle
des adultes. Ainsi cette approche accroît la participation des
producteurs dans le processus de développement de la technologie et
améliore l'accès à l'information et aux connaissances.
L'approche a été adoptée par beaucoup de programmes de
développement pour pallier aux insuffisances des techniques de
vulgarisation non participatives (distribution verticale et à sens
unique de l'information) (Tossou, 2003)15.
1.3.3. Vulgarisation agricole
La vulgarisation est l'une des plus anciennes activités
humaines en ce qu'elle procède du souci constant de l'homme de vouloir
rendre compte chaque étape de ses investigations, conduites pour
manifester sa volonté de domestiquer la nature. Cette volonté de
maîtriser la nature devant permettre au plus grand nombre d'en tirer
profit. Son emploi s'est progressivement accru, pour devenir un des plus
usités au XXI siècle (Kinaya, 2005)16. Ainsi, la
vulgarisation est le processus par lequel une découverte, une technique,
un savoir ou une information importante est mise à la disposition d'un
public spécifique, ou étendu par différents
procédés. La vulgarisation est, selon l'encyclopédie
Larousse : « action de mettre à la portée du grand
nombre, des non-spécialistes des connaissances techniques et
scientifiques. »17. C'est une forme de diffusion
pédagogique des connaissances qui cherche à mettre l'innovation
à la portée d'un public non expert. Autrement dit, c'est
l'ensemble des actions permettant au public d'accéder à la
culture, et en particulier aux cultures scientifiques, techniques,
industrielles ou environnementales, c'est-à-dire aux savoirs,
savoir-faire et savoir-être de ces disciplines. Selon (Michael Hailu,
2012) 18 « la vulgarisation agricole consiste à partager les
résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs,
mais aussi à les aider à exploiter une plus large part de la
chaîne des valeurs. ». En ce sens la vulgarisation agricole
signifie l'amélioration des flux d'informations et de conseils
15 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et
l'intervention pour le développement au Benin : atouts,
inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi. P.8.
16 Kinaya J .F. (2006). L'information stratégique
agricole en Afrique l'échec de vulgarisation, Paris,
L»Harmattan, p.14.
17Encyclopédie L. (2020) wiki vulgarisation.
Repéré à URL http :
fr.m.wikipidia.org/wiki/Vulgarisation.
18 Hailu, M. (2012). Vulgarisation agricole le temps du changement,
Amsterdam, CAT, p.5.
11
élargis et complexes dans l'ensemble du secteur
agroalimentaire pour contribuer à l'amélioration de la
rentabilité, de la durabilité, et de l'équité de la
petite agriculture. En effet, il est important pour nous de rappeler que le
terme « vulgarisation agricole » évoque des images du
passé et suggère des hypothèses erronées sur la
signification de la réforme de la vulgarisation.
Dans ce travail, nous évoquons le terme «
vulgarisation » en tant que terme général neutre pour parler
de toutes les activités qui fournissent des services d'informations et
de conseil nécessaires et demandés par les agriculteurs et par
d'autres acteurs des systèmes agroalimentaires et du
développement rural. Le terme vulgarisation, tel qu'il est
utilisé dans ce travail, représente le synonyme de service de
conseil agricole et rural. Le mot « vulgarisation » est
considéré par certains comme terme démodé indiquant
le transfert de technologie à sens unique. Malgré ces
connotations, le mot vulgarisation est utilisé intentionnellement dans
ce travail pour mettre en lumière l'importance de la rupture avec ces
hypothèses du passé et pour transmettre la nouvelle signification
du concept de la vulgarisation qui est désormais une approche
participative. L'on parle déjà de la vulgarisation
participative.
1.4. Construction de la problématique
A travers ce point nous allons poser la problématique
autour de notre étude. Autrement dit, nous allons définir
l'état de la question de cette étude. Ensuite, nous allons
formuler le problème à partir d'un constat.
1.4.1. Revue de la littérature
Dans ce point nous allons faire une lecture sur les
écrits théoriques en lien avec la communication pour le
développement.
1.4.1.1. Communication pour le développement et la
diffusion
Dans les années 1950 et suite à la
décolonisation, la mission du développement, étayée
par la théorie de la modernisation se cantonne au transfert de
connaissances, ainsi qu'à l'export de modèles et de
méthodes du Nord vers le Sud. Ces missions de développements
visaient à rendre les pays du Sud beaucoup modernes. C'est ce qui a
donné naissance au concept du paradigme de la modernisation entre les
années 1945-
12
1970(Froger, 2005)19. Ces grands projets reposant
sur l'utilisation des medias de masse en vue de faciliter le
développement des pays du sud. Ainsi, La communication se met au service
d'une conception du développement qui se limite à encourager le
progrès technologique et la croissance économique. Seules les
attitudes modernes sont capables de sortir un pays du sous-développement
et les moyens de diffusion de l'information de masse sont les plus
appropriés pour faciliter ce développement. Selon (Lerner,
1958)20, cette approche qui constitue le paradigme de la
modernisation, est basée sur un transfert de technologie des pays
industrialisés vers les pays pauvres, l'acquisition de ces nouvelles
techniques se faisant par l'intermédiaire des medias de masse tels que
la presse écrite, la radio et la télévision. En effet,
dans ce modèle, on considère que le processus de communication se
fonde sur des messages allant d'un émetteur vers un récepteur. On
se limite à informer la population sur les projets, à illustrer
les avantages de ces projets et on incite à les soutenir.
C'est dans ce contexte que (Rogers, 1976) 21 a
développé la théorie de diffusion. Pour Rogers,
il s'agit d'un schéma classique de communication verticale, allant de
l'émetteur vers le récepteur. Il introduit la théorie de
la diffusion dans le contexte de développement. Il considère la
modernisation comme un processus de diffusion qui permet aux individus de
passer d'un mode de vie différent, plus développé sur le
plan technologique et plus adapté aux changements rapides. En effet,
selon cette théorie de diffusion, le développement des pays du
Sud doit être basé sur la modernisation des ces derniers à
travers l'utilisation des médias de masse. Le modèle
communicationnel adopté dans ce paradigme est celui de la communication
verticale, à sens unique. Les messages sont diffusés d'un
émetteur (concepteur) vers un récepteur (consommateur). Cela
justifie la nature descendante de la communication qui se fait du haut vers le
bas ou top-down. Ceci se traduit par le fait que les populations à
développer reçoivent des informations sur les projets venant des
pays développés. Pour les communicateurs partisans de cette
théorie, les médias de masse
19 Froger, S. (2005, novembre). La communication
participative communautaire au Sénégal. Mémoire de
master 2, Université Stendhal Grenoble 3- Institut de la communication
et des medias
20 Lerner D. (1958).The passing of traditional society:
Modernizing the Middle East, New-York, the Free Press, p.18.
21 Everett R. (1976). Communication and Development,
Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.
13
doivent être utilisés pour informer les gens sur
le sujet du développement et les inciter à le soutenir. Cette
théorie prenait en compte trois éléments principaux : le
public cible de l'innovation, l'innovation même à transmettre et
les sources et canaux de communication. Dans le domaine de l'agriculture, les
travaux étaient principalement axés sur la transmission de
techniques agricoles vers les pays en développement par
l'intermédiaire d'une personne ressource.
Cependant, cette théorie a vite été
critiquée car trop simpliste, ne prenant pas en compte les types de
public cible. Il ignorait également le pouvoir de l'influence des
structures politiques et économiques, de la culture, bref du contexte
sur l'adoption d'une innovation. Enfin, la diffusion de l'information dans ce
modèle se fait toujours de façon verticale, du haut vers le bas,
ce qui n'est évidemment pas satisfaisant, car trop réductionniste
et autoritaire. Alors, la communication est verticale et à sens unique,
comme un haut-parleur qui émet des signaux mais ne peut en capter.
Dans le domaine de la vulgarisation agricole en Afrique, la
communication a été prise pour un simple service de transfert de
nouvelles technologies agricoles, ignorant de ce fait les différents
paramètres qui auraient dû être pris en compte pour plus
d'efficacité, comme une vraie participation des paysans à leur
élaboration, puisqu'ils sont censés en être les premiers
bénéficiaires. De ce fait, le paysan a totalement
été exclu du processus et (Bessette, 1996)22 affirmait
que :
Toute intervention visant une amélioration
réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée
à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en
charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous
les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à
la recherche et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de
changement durable. D'où la nécessité de la naissance de
l'approche participative de la communication pour le
développement.
22 Bessete, G & Rajasunderam, C. (1996). La
communication participative pour le développement : un agenda
ouest-africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement
international, p.9.
14
1.4.1.2. Communication pour le développement et
participation
Tantôt on la définit comme l'ensemble des
processus d'information et d'évaluation, de même que l'ensemble
des actions aptes à solliciter et à susciter la participation
d'une population à son propre développement, ou encore comme un
ensemble d'activités planifiées de communication visant le
changement individuel et social (Middleton et Wedeneyer, 1985)23, ou
bien la pratique de la communication dans le but de promouvoir le
développement socioéconomique, c'est-à-dire un type de
changement social planifié(Rogers, 1976)24. On retrouve
quelquefois dans certaines définitions le sens plus restrictif de
support de la communication à une activité ou à un projet
de développement. (Balit, 1988) 25 considère alors la
communication pour le développement comme un processus social visant
à produire une compréhension commune ou un consensus parmi tous
les participants à une initiative de développement. L'expression
« Development Support Communication» est en fait plus
appropriée et désigne fort justement une méthodologie
efficace qui a fait ses preuves. On remarque que des définitions mettent
l'accent sur l'accès de la population au processus de communication dans
le but de promouvoir la justice sociale et la démocratie (Beltran,
1993)26. Ces différentes définitions font état
de l'étendue de ce champ d'intervention. Quoi qu'il en soit, on retrouve
au coeur de ce concept, la nécessité d'un échange
d'information devant contribuer à résoudre un problème de
développement et visant à améliorer la qualité de
vie d'un groupe cible spécifique, ainsi que l'implantation de
mécanismes d'analyse de besoins et d'évaluation à
l'intérieur du processus de communication.
Tous ces chercheurs prennent position sur le fait que la
communication peut jouer un important rôle dans le processus du
développement national, car selon (Hogue, 1994)27 : «
la communication pour le développement est enfin sortie de la
marginalité
23Middleton,D.& Wedeneyer,J.(1985), Methods of
Communication Planning, London, UNESCO, p.31.
24 Everett R. (1976). Communication and Development,
Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.
25 Balit,S.(1988). Communication is the Message.
CERES,vol.21,n°2, p.13-15
26 Beltrân, L. (1993). Communication for Development
in Latin America, Ontario, Centre de recherche pour le
développement international, p.9.
27 Hogue, M. (1994). Communication pour le
développement, Montréal, Centre de recherche pour le
développement international, p.14.
15
dans laquelle elle est demeurée pendant de longues
années, et se retrouve aujourd'hui au coeur du développement,
plutôt que d'en être un appendice ou un volet ».
Le premier congrès mondial sur la communication pour
développement déclare :
La communication est un élément clé de
l'agriculture et du développement rural. L'utilisation
systématique des méthodes et des outils de la communication
participative peut appuyer l'agriculture et la sécurité
alimentaire en : faisant entendre la voix des populations rurales ; en
encourageant la participation à la formulation des politiques; en
améliorant le partage des connaissances au service de l'innovation
agricole ; en améliorant la gestion des ressources naturelles par les
communautés et la capacité d'adaptation des populations au
changement climatique28.
De ce fait, l'approche participative en communication pour le
développement prend en charge le savoir et le savoir-faire des
populations. Elle vise à faciliter la participation de la
communauté à leurs propres initiatives de développement
grâce à l'utilisation de diverses stratégies de
communication. Elle suppose donc une implication de celles-ci dans le processus
depuis la planification jusqu'à la mise en oeuvre et
l'évaluation. En effet, en communication pour le développement,
cette approche est garante de la pérennisation des projets.
1.4.1.3. Champ école paysan et
développement agricole
Les pays en développement sont
généralement confrontés à un certain nombre de
problèmes, notamment l'explosion démographique, la diminution des
terres cultivables et les difficultés de maintenir la production
agricole par une meilleure gestion des sols. En conséquence, les pays en
développement ont du mal à assurer la sécurité
alimentaire des ménages et à éradiquer la pauvreté.
Face à cette situation d'insécurité alimentaire et de
pauvreté, le défi de la recherche et des services d'appui
à la production agricole dans ces pays est de chercher des moyens
susceptibles de contribuer à l'augmentation des rendements agricoles.
Concrètement, il s'agit d'adopter des stratégies
appropriées pour assurer l'amélioration et le maintien du
28 ONU. (2006). Premier Congrès mondiale sur la
communication pour développement. Consensus de Rome :
déclaration, Rome, éd. Archives de documents de la FAO,
p.8.
16
potentiel productif des ressources naturelles disponibles,
notamment le sol, la végétation et l'eau (FAQ,
2003)29.
Dans le contexte particulier de l'Afrique subsaharienne,
l'approche champ école paysan a été introduite pour
résoudre les problèmes liés à la production
agricole. En effet, elle serait l'une des options les plus durables possibles
pour relever les défis du développement agricole et de la gestion
durable des ressources forestières (FAO, 2006)30. De plus,
l'approche champ école paysan cadrerait avec les politiques et
stratégies nationales, largement inspirées des directives de la
Banque Mondiale qui mettent en avant l'idée de la recherche des bonnes
pratiques. Pour la Banque Mondiale, une bonne pratique répondrait aux
critères ci-après : impact sur la sécurité
alimentaire, accroissement de la production et des revenus, efficacité,
durabilité et reproductibilité (Herbel, 2012)31. Pour
s'assurer de l'utilisation des bonnes pratiques dans le domaine de la
production agricole, la FAO et d'autres organismes d'appui au
développement tels que le Programme des nations unies pour le
développement (PNUD), montrent la nécessité de promouvoir
de programmes basés sur l'approche champs école paysan (FAO,
2006)32. En effet, cette approche a été adoptée
pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non
participative : distribution verticale et à sens unique de l'information
(Tossou, 2003)33, ou l'Approche par Niveau Village (APNV), et la
Recherche-Développement(R-D) (Ban, 1994)34. Par le biais des
champs écoles paysans, les paysans ou les petits producteurs pourraient
identifier et promouvoir des pratiques culturales susceptibles d'assurer le
rendement et le maintien des terres agricoles (Herbel, 2012)35.
29 FAO. (2003). Manuel de formation pour les
vulgarisateurs et les champs écoles paysans, Rome, éd.
Archives de documents de la FAO, p.13.
30 FAO. (2006). Programme sous régional de
Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et
des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso,
Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de
la FAO, p.14.
31 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales
innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire,
FAO-FIDA, p.17.
32 FAO. (2006). Programme sous régional de
Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et
des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso,
Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de
la FAO, p.13.
33 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et
l'intervention pour le développement au Benin : atouts,
inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences
Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.
34 Van Den Ban, A. (1994). La vulgarisation rurale en
Afrique, Paris, KARTHALA, p.17.
35 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales
innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire,
FAO-FIDA, P.17.
17
La méthodologie CEP présente un avantage
comparatif par rapport aux approches classiques dirigistes utilisées
jusque-là en vulgarisation. Sa vocation participative libère la
créativité des paysans qui se sentent valorisés,
responsabilisés et confiants en eux-mêmes. C'est dans cette
logique que l'approche champ école paysan a été introduite
en Afrique subsaharienne. En alliant les pratiques de protection
végétale et les façons culturales dont le choix du site,
l'amélioration du sol, le choix de variétés et du
matériel de plantation, les mesures contre les mauvaises herbes, les
ravageurs et les maladies, l'approche CEP promeut une agriculture saine et
durable (Braima, 2000)36.
En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui au
développement tels que le PNUD ont introduit l'approche champ
école paysan, considérée comme une approche permettant de
répondre aux problèmes des paysans, dans la mesure où elle
favorise la participation des paysans au processus d'observation, d'analyse et
de prise de décisions.
1.4.2. Formulation du problème de la
recherche
Pays sahélien enclavé, le Niger s'étend
sur 1.267.000 km2. Les trois quarts de cette superficie sont
situés dans la zone sahélo saharienne, en désert chaud du
Sahara. Il est limité au nord par l'Algérie et la Libye, à
l'est par le Tchad, au sud par le Nigéria et le Bénin et à
l'ouest par le Burkina Faso et le Mali. L'environnement naturel,
austère, est marqué par un régime climatique
caractérisé par une pluviométrie faible, variable dans
l'espace et dans le temps, avec des températures élevées
qui accentuent son aridité. Ce secteur agricole joue un rôle
essentiel dans la sécurité alimentaire, la création
d'emplois et constituent la principale source de revenus de la plupart de la
population rurale (Ministère du Plan du Niger, 2016)37. Selon
les services du ministère de l'agriculture et l'élevage, la
campagne agricole de l'hivernage 2018 s'est soldée par un bilan
céréalier brut prévisionnel excédentaire de 721.430
tonnes.
Toutefois, 2.694 villages déficitaires à plus de
cinquante pourcent ont été enregistrés sur 12.464 villages
agricoles du pays .38. En effet, l'agriculture nigérienne est
de type extensif, c'est-à-dire, une agriculture basée sur
l'augmentation des superficies. Les
36 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du
manioc, Lagos, IITA, p.13
37 Ministère du Plan. (2016). Comptes
Economiques de la Nations, Niamey, p.23.
38 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage.
(2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.
18
rendements restent encore faibles. Ainsi donc, la production
agricole connaît de fortes variations en rapport avec la
pluviométrie, ce qui a limité la croissance économique et
affecté sa durabilité. En moyenne, les producteurs ressortent
avec 456 kg/ha pour le mil, 357 kg/ha pour le sorgho, 1 348 kg/ha pour le riz
paddy et 753 kg/ha pour le maïs en 201839. Cette faiblesse des
rendements est en grande partie liée à la faible
mécanisation agricole, à l'insuffisante disponibilité des
semences améliorées et à leur utilisation relativement
faible et d'autres facteurs techniques et sociaux. Le développement
agricole doit faire face à des problèmes de fond : i) faible
productivité des sols et du travail agricole ; ii) forte variation
climatique iii) difficulté de la maîtrise de la gestion de
l'espace rural ; iv) difficulté d'insertion professionnelle des
nouvelles générations ;v) faible accès aux marchés
internationaux. Face à ces problématiques, les modes
d'apprentissages traditionnels agricoles ne parviennent plus à suivre
les évolutions techniques modernes40.
Les défis relevés par l'agriculture doivent
beaucoup aux rôles importants des services de vulgarisation agricoles qui
ont fait le lien entre la recherche agricole, les agriculteurs et les
communautés rurales pour assurer la diffusion des connaissances, des
informations, et des technologies. Les efforts consentis ont permis à de
nombreux pays d'améliorer leur production agricole ainsi que leur
sécurité alimentaire. Il s'agissait alors de passer de
l'agriculture traditionnelle, caractérisée par un faible volume
d'échanges, à une agriculture fortement intégrée
dans l'ensemble de l'économie. L'intervention des services de
vulgarisation agricole était alors considérée comme l'un
des facteurs sine qua non permettant de favoriser l'augmentation de la
productivité agricole.
Cependant, les dispositifs de vulgarisation mis en oeuvre ont
tout de même fait l'objet de critiques et n'ont malheureusement pas
toujours permis d'atteindre les objectifs fixés. Ces approches ont
faiblement impliqué les producteurs ruraux dans les différentes
actions à entreprendre.
39 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.
(2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du
Niger, Niamey, p.26.
40 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.
(2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du
Niger, Niamey, p.26.
19
Alors, le champ école paysan constitue une excellente
approche de l'apprentissage participatif sur terrain. Il met l'accent sur
l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision
collective, la présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives
et individuelles appropriées. Le champ école paysan permet
d'améliorer la sécurité alimentaire et la
génération de revenus et à donner aux paysans les moyens
de trouver des solutions à leurs problèmes.
Au Niger, la mise en oeuvre des champs écoles a
commencé en 2000 avec le Projet Niébé Afrique PRONAF et
ensuite par la FAO en 2004 sur les spéculations agricoles (mil,
arachide, niébé) pour la gestion intégrée de
fertilité des sols avec l'appui du Projet Intrants « Promotion de
l'Utilisation Intrants Agricoles par les Organisations des Producteurs »
financé par la Belgique, en mettant un accent particulier sur les liens
étroits entre l'apprentissage, les activités
génératrices de revenu et les boutiques d'intrant41.
Dans le département de Diffa, la CRA et le ProDAF ont signé une
convention pour la mise en oeuvre des champs écoles paysans, comme
approche participative de la vulgarisation agricole. Ainsi, compte tenu des
échecs de plusieurs approches de la vulgarisation agricole par l'absence
totale de la communication participative entre toutes les parties prenantes
dans leur élaboration et contrairement à l'approche CEP. Alors,
nous avons jugé utile, d'analyser cette contribution de la communication
participative dans le CEP mis en oeuvre par la CRA. En effet, ceci nous
permettra d'étudier l'efficacité de cette approche pour
l'adoption des nouvelles techniques et pratiques agricoles pour
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et
niébé) dans ledit département. C'est pourquoi, il est
important de poser quelques questions de recherche.
1.4.3. Questions de recherche
Dans le cadre de cette recherche, nous poserons la question
principale :
? En quoi le champ école paysan mis en oeuvre par la
Chambre Régionale d' Agriculture de Diffa peut-il contribuer à
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et
niébé) dans le département de Diffa ?
41 Ministère de l'agriculture et de l'élevage.
(2004). Guide pratique du facilitateur champs école paysans,
Niamey, p.8.
Pour la bonne conduite de notre travail de recherche, il
s'avère nécessaire pour nous de nous appuyer sur des questions
secondaires :
> Quel est le degré de participation des apprenants
dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan ?
> Quel est le niveau de connaissance des apprenants sur les
techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux
activités du champ école paysan ?
> Quel est le taux d'adoption des techniques et pratiques
de cultures pluviales
agricoles par les apprenants suite aux activités du champ
école paysan ?
1.4.4. Objectifs de recherche
L'objectif principal de cette recherche, est d'étudier
l'efficacité du champ école paysan mis en oeuvre par la CRA, afin
de dégager sa contribution dans l'amélioration des
systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans le
département de Diffa.
Pour bien accomplir cette recherche, nous avons fixé
les objectifs secondaires suivants:
> Mesurer le degré de participation des apprenants
dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan;
> Identifier le niveau de connaissance des apprenants sur
les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux
activités du champ école paysan;
> Evaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques
agricoles de cultures
pluviales par les apprenants suite aux activités du champ
école paysan.
1.4.5. Hypothèses de recherche
Dans le cadre de notre étude nous reformulons
l'hypothèse principale de recherche :
> Le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre
Régionale d'Agriculture a contribué à
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de Diffa.
20
Les hypothèses secondaires sont :
21
? Les apprenants ont participé à un degré
élevé dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du CEP
;
? Le niveau de connaissance des apprenants est hautement
amélioré sur les techniques et pratiques agricoles de cultures
pluviales suite aux activités du CEP ;
? Les apprenants ont adopté les techniques et pratiques
agricoles sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales
à un taux élevé suite aux activités du CEP.
1.5. Positionnement théoriques de l'étude
Ce travail de recherche sur le champ école paysan
s'inscrit dans le champ d'étude de Science de l'Information et de
Communication (SIC), plus précisément dans l'approche
participative pour le développement. Notre sujet d'étude, se
situe dans l'approche de diffusion et de l'approche de la communication
participative pour le développement. Nous allons essayer
d'étudier les différentes théories et modèles de
communication qui ont un rapport avec notre sujet de recherche qui s'articule
autour de la communication participative et de la vulgarisation agricole. Dans
ce sous point, nous allons relever les différentes théories qui
cadrent ce travail notamment la théorie de la vulgarisation selon
l'image du télégraphe (théorie de la diffusion) et la
théorie de la participation.
1.5.1. Théorie de la vulgarisation agricole selon
l'image du télégraphe
«L'émetteur E qui envoie un
message M à un récepteur R» tel est, dans
sa version abrégée le premier modèle qui donna naissance
aux sciences de la communication. Son concepteur, Shannon (Shannon et Weaver,
1949) 42 , alors ingénieurs aux laboratoires Bell à
New York étaient chargés d'étudier le problème de
rendement des lignes télégraphiques en temps de guerre. Ce
dernier élabora le fameux modèle du E--» M---»R
qui marqua le monde de communication de masse. La communication
42 Shannon, C & .Wearver. (1949). La
théorie mathématique de la communication, Paris, RETS,
p.68.
22
était définie comme une fonction qui visait le
transfert des idées; on peut déduire implicitement que la
communication était un outil de propagande, de persuasion,
considérant que si une personne était rejointe par les medias
elle pouvait être changée ,contrôlée
,manipulée et transformée. Ce modèle mathématique
de la communication, appelé couramment modèle du
télégraphe, connut par la suite plusieurs variantes mais
pour l'essentiel retenons qu'il a profondément marqué non
seulement la communication de masse mais aussi la communication
interpersonnelle et, en ce qui concerne, l'approche de la diffusion des
connaissances scientifiques (Diane, 1993)43. La vulgarisation comme
« processus de transmission des connaissances
scientifiques et techniques » s'inspire largement du
modèle communicationnel «
E---»M---»R», modèle que l'on
dit être centré sur le message. Un des courants de pensée
qui découle de cette approche et qui a fortement marqué le milieu
agricole est celui de la diffusion des innovations (Rogers, 1962) 44
. Il visait à analyser la diffusion d'un objet technologique et à
classifier les «adoptants» selon une échelle de
personnalités allants des leaders avant-gardistes aux résistants.
Mais, depuis quelques années ce courant est remis en question par le
principal initiateur (Rogers et Kincaid, 1989)45 . Cela se justifie
la nature descendante de la communication qui se fait du haut vers le bas
ou top-down (Gambo, 2018)46. En effet, les efforts de
communication déployés ont pour la plupart porté sur la
diffusion de solutions techniques agricoles destinées aux futurs
utilisateurs ,donc les paysans qui ,croyait-on, allaient les adopter. Les
chercheurs, les agronomes, les agents de vulgarisation voulaient diffuser leurs
résultants de recherche et les faire adopter par les paysans. Non
seulement ces pratiques basées sur la simple transmission d'information
ont eu peu d'effet mais, de plus, elles ne tiennent pas compte d'autres
dimensions importantes des paysans tels que leurs besoins et
problèmes.
43 Diane,P.(1993). La vulgarisation agricole en images :
une analyse selon trois perspectives communicationnelles,In : Economie
rurale,vol N°216,pp.30-36
44 Everett, R. (1962).Diffusion of innovations,New
York,Third Edition, Macmillan, p.14.
45 Kincaid,Rogers.(1981). Communication networks-toward a
new paradigm for search, New York, Free Press, p.14.
46 Gambo Elhaji Abdou. (2018). Radio communautaire et
promotion de la santé publique dans la commune urbaine de Magaria : cas
de Radio Kitari FM. Mémoire de Master, Zinder, Université de
Zinder, p.22.
23
1.5.2. Théorie de la participation
La principale leçon tirée de ces
expériences a probablement été de souligner la
nécessité de dépasser les pratiques de communication
fondées sur le seul modèle de transmission d'information et
isolées des processus communautaires, et de faire participer les
populations à leur propre développement.
(Bessete,1996)47 affirme : « L'accent n'est pas mis sur la
transmission d'information par des experts à des utilisateurs
potentiels, mais bien sur le processus de communication horizontaux qui
permettent aux communautés locales de définir leurs besoins en
matière de développement, ainsi que des actions concrètes
qui pourraient y répondre. Pour ce faire, il faut établir et
nourrir un dialogue avec toutes les parties prenantes : membres des
communautés, agents de vulgarisation, agents de développement
». Ce type de communication vise principalement à s'assurer que les
participants réunissent suffisamment d'informations et de connaissances
tant traditionnelles que modernes pour entreprendre leurs propres initiatives
de développement ,évaluer leurs actions et en apprécier
les résultats. En effet, pour (Freire, 1983)48, qui a
largement contribué à cette approche, considère cela comme
le droit de tout peuple à s'exprimer individuellement et collectivement
:
Il ne s'agit pas du privilège de quelques
personnes, mais du droit de tout homme (et de toute femme) à s'exprimer.
En conséquence personne ne peut dire une vérité tout seul,
pas plus qu'il ne peut la dire à la place de quelqu'un d'autre, de
façon normative, en volant aux autres leur parole.
Par le passé, un grand nombre de chercheurs et de
praticiens avaient l'habitude de repérer un problème au sein
d'une communauté pour ensuite tenter de convaincre la population locale
(paysan) de participer à l'expérimentation de diverses solutions.
Avec la communication participative, l'intervenant devient plutôt le
facilitateur d'un processus qui met les communautés locales et autres
parties prenantes à la contribution afin de choisir le problème
auxquels elles souhaitent s'attaquer et de définir les façons
possibles de le résoudre.
47 Bessette, GUY et C.V. RAJASUNDERAM. (1996). La
communication participative pour le développement : un agenda
ouest-africain, Ottawa, Centre de Recherches pour le Développement
International, p.46.
48 Paulo, F. (1983). La pédagogie des
opprimés, Paris, Maspero, P.202
24
Le célèbre éducateur brésilien
Paulo Freire a travaillé au sein d'un programme FAO/UNESCO, coproduisant
du matériel adapté localement, et a publié une analyse
critique des systèmes de vulgarisation agricole intitulée «
Vulgarisation ou communication?». Il appelait à habiliter
les agricultures à agir en leur propre nom, comme des partenaires
égaux dans la création d'une agriculture technique, au lieu
d'être les « sujets » passifs et silencieux des efforts des
techniciens agricoles pour promouvoir de nouvelles technologies49.
Ainsi, le champ école paysan initié par la FAO, a
été choisis pour refléter le caractère participatif
et pratique de la formation. Il favorise les échanges entre producteurs,
les agents de vulgarisation et les chercheurs, de façon à pouvoir
travailler ensemble pour tester, évaluer et adapter une option dans le
respect du contexte local.
En définitive, le positionnement théorique de la
recherche a permis de poser les questions de recherche, d'élaborer les
objectifs de recherche et les hypothèses de recherche. Il a aussi permis
de se référer à la théorie de la diffusion et de la
participation, de définir les concepts fondamentaux et d'évoquer
la question des écrits relatifs à la communication participative,
à la vulgarisation agricole et du champ école paysan.
49 FAO. (2017).Champs-Ecole des Producteurs
document d'orientation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO
p.9.
25
Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et la
zone d'étude
Dans ce chapitre nous avons deux grands points à savoir
: la méthodologie de l'étude et la zone d'étude. La
méthodologie de recherche comprend les points suivants la méthode
qualitative et la méthode quantitative. Nous avons mené notre
recherche dans le département de Diffa.
2.1. Méthodologie de l'étude
Dans le cadre de la réalisation de cette étude,
d'abord, la méthode qualitative comprend les points suivants : recherche
documentaire l'observation et focus groupe. Et enfin la méthode
quantitative comprend les points suivants : la méthode de
l'échantillon, les critères de sélection de
l'échantillon, les caractéristiques de l'échantillon ; la
taille de l'échantillon et enfin la technique de collecte des
données.
2.1.1. Recherche documentaire
Cette étape est indispensable et même obligatoire
car elle constitue le point de départ pour toute recherche
d'informations. Elle permet, d'avoir des écrits antérieurs
relatifs au thème de recherche. Cette recherche documentaire, nous a
permis de consulter de documents relatifs à la communication pour le
développement, à la vulgarisation agricole, à la situation
socio-économique du Niger en générale et celle de la
région de Diffa en particulier.
Cette phase, nous a permis de mieux cerner le rôle de la
communication participative dans la vulgarisation agricole en
générale et dans l'approche champ école paysan en
particulier d'une part, et de prendre connaissance du programme champ
école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa
d'autre part.
2.1.2. Observation
C'est une technique, qui consiste à regarder un
phénomène méthodologiquement et avec un objectif, nous
l'avons utilisé afin d'obtenir des informations concernant les questions
de recherche posées et les objectifs de recherche fixé. Pour
appliquer cette technique d'observation, nous avons été sur le
terrain afin d'assister à la mise en place de six champs écoles
paysans et aux neuf séances d'animation à l'aide d'une grille
d'observation afin de voir le degré de participation, la prise de
décision et le dynamique
26
du groupe des apprenants du CEP. Cette observation a
concerné tous les apprenants, trente-deux par site soit cent
quatre-vingt-douze au total. En effet, nous avons-nous avions fait une
observation non structurée lors de laquelle nous avons observions juste
les actions de communication sans nous impliquer.
L'observation, a été une belle expérience
pour nous. Nous avons pu participer en direct dans le processus de la mise en
place de six champs écoles paysans et aux neuf séances
d'animation hebdomadaires du champ école paysan. Ainsi, cette
méthode de l'observation, nous a permis de voir le degré de
participation des apprenants dans les processus de la mise en place du CEP
d'une part et de la conduite de séances d'animation hebdomadaires
d'autre part ainsi que du suivi et de l'évaluation.
2.1.3. Entretien
L'enquête par entretien, c'est une sorte de causerie, ce
qui la différencie de causerie quotidienne, on sait en avance les
questions qu'on va aborder. Nous avons utilisé cette technique pour
collecter des données qualitatives auprès des personnes
ressources. Nous avons élaboré un guide d'entretien qui comporte
qui porte des questions relatives à la participation des apprenants dans
toutes étapes de mise en oeuvre du champ école paysan, à
l'amélioration des connaissances des apprenants et au taux adoption des
techniques et pratiques agricoles par les apprenants. En effet, dans le cadre
de cette étude le guide d'entretien a été
élaboré pour compléter les données quantitatives
collectées auprès des apprenants.
Ce guide d'entretien a été adressé aux
six facilitateurs et aux six secrétaires des sites CEP. De plus, ce
guide d'entretien a également été adressé à
l'équipe cadre de la CRA qui est chargée de la mise en oeuvre de
CEP. Cette équipe cadre, est composée de quatre personnes.
2.1.4. Focus groupe
Le focus groupe de cet entretien collectif a concerné
seize apprenants par site, soit quatre-vingt-seize apprenants au total des six
sites de notre d'étude. Nous avons effectué six focus groupe au
total, soit un par site. L'objectif de ces entretiens avec personnes membres du
CEP est de compléter les informations quantitatives recueillies lors des
enquêtes individuelles à l'aide du questionnaire.
27
2.1.5. Enquête par questionnaire
Le questionnaire a été élaboré
pour des objectifs spécifiques. Ainsi, dans le souci de facilitation et
d'organisation, nous avons divisé le questionnaire en quatre sections.
Dans la première section du questionnaire, les questions sont
centrées sur les caractéristiques sociodémographiques des
apprenants : sexe, âge, profession, situation matrimoniale et niveau
d'instruction. De ce fait, sur la base de ces informations, nous pouvons
décrire le portrait des personnes impliquées dans le champ
école.
La deuxième section du questionnaire, porte des
questions sur le degré de participation des apprenants dans toutes les
étapes du CEP. Ces questions nous permettent de recueillir des
informations relatives au degré de participation des apprenants dans
toutes les étapes du CEP.
La troisième section du questionnaire, porte des
questions relatives au niveau de connaissance des apprenants sur les techniques
et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de
cultures pluviales. Ces questions spécifiques visent à recueillir
des informations sur le niveau de connaissance des apprenants sur les
techniques et pratiques agricoles suite aux activités CEP.
La quatrième section du questionnaire, porte des
questions sur le niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par
les apprenants suites aux activités CEP.
2.1.6. Population mère
Dans le cadre de cette étude nous avons une population
mère composée d'abord, des apprenants qui sont au nombre de
quatre-vingt-douze, ensuite des membres du bureau CEP (facilitateurs et
secrétaires) au nombre de dix-huit et enfin les encadreurs de la CRA qui
sont au nombre de quatre.
2.1.7. Echantillonnage
Nous avons cent quatre-vingt-douze apprenants au total, et
nous avons décidé de prendre la moitié soit
quatre-vingt-seize apprenants. Pour la réalisation de cette
étude, nous avons choisi et appliquer un échantillon par strates
de cinquante pourcent. En effet, nous avons, d'abord choisi un
échantillon qui est la moitié des apprenants soit
quatre-vingt-douze, ensuite pour les sélectionner nous avons
stratifié chaque site en
28
strate, enfin dans chaque site nous avons tiré seize
apprenants par un tirage systématique. Nous avons utilisé cette
méthode d'échantillonnage, car elle est plus appropriée
dans le cas de notre étude. En effet, nous avons un nombre précis
des membres de chaque champ école de notre étude fourni par la
CRA de Diffa. L'échantillonnage par strates est réellement un
moyen qui permet d'avoir des informations sur le degré de participation,
de niveau de connaissance et de taux d'adoption des techniques et pratiques
agricoles par la population cible.
2.1.7.1. Critères de
l'échantillon
En ce qui concerne les critères de sélection de
l'échantillon de surtout privilégié d'enquêter les
personnes ayant rempli les critères pour être interrogées.
Nous avons défini les suivants critères :
? Apprenant du CEP ;
? Sexe (masculin et féminin) ;
? Etre âgé de 15 à 60 ans ;
? Etre participant aux séances d'animation hebdomadaire du
CEP.
Ils sont bien sûr des apprenants du champ école
paysan comme premier critère.
Le sexe est aussi un critère de sélection de
l'échantillon qui nous permet d'enquêter les hommes et femmes dans
la réalisation de notre enquête. Nous nous sommes
intéressés aux personnes âgées de 15 ans à 60
ans parce que selon le recensement General de la Population et de
l'Habitat(RGPH) de 2012 cette tranche d'âge constitue la majeure partie
de la population. De plus, la CRA aussi s'est basée sur cette
donnée d'âge pour la mise en place du CEP. Le dernier
critère de sélection basé sur le fait d'être
participant aux séances d'animation hebdomadaire du CEP se justifie par
le fait que nous voudrions étudier l'efficacité du CEP.
2.1.7.2. Taille de l'échantillon
L'échantillon est un ensemble d'individus
représentatifs d'une population. L'échantillonnage vise à
obtenir une meilleure connaissance d'une ou plusieurs population (s) par
l'étude d'un nombre d'échantillons jugé statistiquement
représentatif. Dans le but d'obtenir des données quantitatives
des apprenants du champ école paysan, nous avons un échantillon
de quatre-vingt-seize personnes sur
29
les cents quatre-vingt-douze personnes totalisant tous les
apprenants des six CEP de de notre zone d'étude. Ceci, représente
cinquante pourcent des apprenants total des six CEP. Ainsi, cet
échantillon nous a permis d'enquêter seize apprenants par site sur
trente-deux que compte chaque CEP.
L'ensemble des données collectées vont nous
permettre de dégager la contribution de la communication participative
dans l'approche champ école paysan et d'évaluer efficacité
du CEP de la CRA pour l'amélioration des systèmes de cultures
pluviales dans le département de Diffa.
2.1.7.3. Echantillon retenu pour l'étude
quantitative
Tableau 1: répartition des apprenants selon le site
Sites (villages) Apprenants enquêtées Type
d'enquête
1. N'Goui Koura 16 Questionnaire
2. Kourssari 16 Questionnaire
3. Kangarwa 16 Questionnaire
4. Madou Fadjimeri 16 Questionnaire
5. Ari Kolori 16 Questionnaire
6. Mamari Forage 16 Questionnaire
Total 96 Questionnaire
A travers ce tableau n°1, nous voulons expliquer
plus clairement la manière, par laquelle nous avons tiré les
seize apprenants par site soit quatre-vingt-seize apprenants au total par
tirage systématique lors de notre étude quantitative dans six
sites CEP concernés par notre étude.
30
2.1.8. Technique de collecte des
données
Il s'agit principalement du questionnaire pour la collecte des
données quantitative et du guide d'entretien pour la collecte des
données qualitative. En ce qui concerne le guide d'entretien, il a
été confectionné en fonction des personnes cibles, selon
que l'on s'adressait aux membres du bureau CEP ou aux encadreurs de la CRA. Ces
outils nous permettent de collecter des informations par rapport aux questions
et objectifs de la recherche. Il est constitué d'une série de
questions fermées (voir annexe).
2.1.9. Technique de traitement et d'analyse des
données
Nous avons utilisé le logiciel Sphinx V5 pour la saisie
des informations collectées et de leur dépouillement dans le but
de générer des tableaux et des graphiques avec les
résultats obtenus. C'est ce qui nous a permis donc de passer à
l'analyse et à l'interprétation des résultats. Le logiciel
Excel est également utilisé pour les opérations de
filtrage des données. Enfin, nous avons exporté sur Word les
résultats obtenus pour les interpréter et les discuter.
2.1.10. Difficultés rencontrées
Toute recherche scientifique sur le terrain présente
des difficultés qu'il faut surmonter pour pouvoir continuer. Nous
n'entrons pas dans les détails. Mais les difficultés majeures qui
méritent d'être soulignées sont celles relatives au manque
des sources documentaires locales, les moyens de transporte et surtout à
l'insécurité de la zone.
La première difficulté majeure est le manque de
documentation locale. Cette étude typique n'est pas encore faite au
Niger ainsi les sources dont on dispose n'abordent pas de façon
spécifique le problème. Ceci pourrait être à la base
de certaines insuffisances dans l'inventaire documentaire.
Sur le terrain d'enquête, la tâche n'a pas
été du tout aisée étant donné de
l'interdiction de circulation de motos bicycles dans la zone de Diffa depuis
février 2015 à cause de l'insécurité de la zone
d'étude. Alors, il est pour nous difficile d'aller sur le terrain selon
le programme que nous avons établi. De fois, nous étions
obligés de nous s'accommoder au programme de mission de la CRA pour
profiter de leur véhicule en partance dans la zone de notre
d'étude.
31
En ce qui concerne l'insécurité de la zone que
nous supposons être la plus grande difficulté que nous avons fait
face lors de notre étude. En effet, nous étions contraints de
reporter plusieurs missions sur le terrain, après avoir reçu des
informations, liées aux mouvements de groupe armés Boko Haram
dans la zone dont allons-nous intervenir. Par illustration, dans le site
N'Goui Koura nous étions obligés de finaliser l'enquête de
six apprenants par appel téléphonique compte tenu de
l'insécurité grandissante du site à cette époque.
Dans l'ensemble, nous pouvons dire ces difficultés ont été
surmontées.
2.2. Zone de l'étude
La région de Diffa est située à
l'extrême Est du Niger et est comprise entre 10°30 et 15°35
longitude Est, 13°04 et 18°00 de latitude Nord. Elle est
limitée au Nord par la région d'Agadez, au Sud par la
République fédérale du Nigeria, à l'Ouest par la
région de Zinder, et à l'Est par la république du Tchad.
Deuxième en superficie après Agadez, la région couvre une
superficie de 156.906 km2. La région de Diffa est
administrativement divisée en six départements : Bosso, Diffa,
Goudoumaria, Mainé Soroa, N'Gourti et N'guigmi50 . Le
département de Diffa est entouré au nord par le
département de N'guigmi, à l'est par le Tchad, au sud par le
Nigeria et à l'ouest par le département Mainé-Soroa. Avec
une superficie de 7563 km2, le département de Diffa comprend
cinq communes qui sont : Bosso, Chetimari, Diffa, Gueskerou et Toumour, et la
(INS, 2019)51.
La région de Diffa compte 714.242 habitants dont
316.289 habitants pour le département de Diffa (INS-Niger
,2018)52.
La région de Diffa en générale et le
département de Diffa en particulier sont soumises à plusieurs
défis qui entravent le développement agricole. En effet, les
effets combinés de la forte croissance démographique et du
changement climatique génèrent une forte pression sur les
ressources naturelles, qui débouchent sur des phénomènes
tels que
50 Ministère du Plan. (2016). Diffa en chiffres,
Institut national de la statistique, Niamey, p.2.
51 Institut National de la Statistique. (2018). Niger Data
Portal. Consulté le 23 juillet sur
https://niger.opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa.
52 INS. (2018). Niger data portal. Repéré
à URL htpps://niger .opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa
32
la dégradation et le morcellement des terres de culture
avec pour conséquence l'avancement du front des cultures vers zones
marginales et pastorales, la dégradation des pâturages et baisse
de la nappe phréatique. De plus, les conflits armés dans la zone
du bassin du Lac Tchad ont provoqué des déplacements massifs des
populations à l'intérieur des terres et l'arrêt des
transhumances, ce qui augmentent la pression sur l'utilisation des ressources
productives et augmente les risques d'insécurité alimentaire et
nutritionnelle53. Ainsi, pour contrer à cette situation des
champs écoles paysans sont mis en place par la CRA sous financement du
ProDAF dans le département Diffa. Les sites d'intervention de notre
étude sont repartis ainsi qu'il suit : trois sites dans la commune
urbaine de Diffa, deux sites dans commune rurale de Gueskerou et un site dans
la commune rurale de Chetimari. Nous, nous sommes basé sur trois
principaux critères pour la sélection de nos sites. Le premier
critère, l'existence d'un CEP de la CRA, le deuxième
critère, la sécurité, compte tenu de
l'insécurité grandissante qui prévaut dans la zone et le
troisième et dernier critère, la proximité des sites
compte tenu de l'interdiction de la circulation des motos dans la zone.
Il est important de mentionner que nous mené notre
enquête sur une durée de vingt-sept jours, du 6 août au 2
septembre 2020. Nous avons fait face à un certain nombre de
problèmes comme tout travail humain. Il s'agit surtout à
l'insécurité de la zone, aux manques de moyens de transport et
des documents locaux.
53.ProDAF (2018). Rapport de conception
détaillée du Programme de développement de
l'agriculture familiale dans la région de Diffa, Niamey, pp.8-10.
33
Figure 1 : département de Diffa
Conclusion partielle
Au cours de cette première partie, elle était
question de présenter les considérations théoriques et
méthodologiques de notre sujet d'étude. Partant de cela, nous
avons mis en exergue deux chapitres, l'approche théorique et celui de
méthodologie.
S'agissant du premier chapitre de cette première
partie, approche théorique, nous avons parlé de la justification
du sujet, définition des mots clés et construction de la
problématique.
Dans le deuxième chapitre de cette première
partie, méthodologie de l'étude, nous avons procédé
à décrire les méthodes et outils utilisés, à
savoir, la recherche documentaire, observation directe, enquête par guide
d'entretien, focus groupe, enquête par questionnaire, présentation
de la zone d'étude et la technique de collecte des données.
34
DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT
ET DEVELOPPEMENT AGRICOLE
35
Cette partie est consacrée à la communication
pour le développement et au développement agricole. Elle est
composée de deux chapitres à savoir le troisième et le
quatrième. Le premier chapitre porte sur la communication participative
et la vulgarisation agricole et le deuxième chapitre sur la
vulgarisation agricole au Niger.
Chapitre 3 : Communication participative et
vulgarisation agricole
Au niveau de ce chapitre, d'abord nous allons essayer de
montrer la contribution de la communication participative dans la vulgarisation
agricole, mais avant cela, la communication participative sera largement
expliquée. Enfin, nous allons décrire l'aspect participatif du
champ école paysan.
3.1. Communication participative
Cette approche participative, née dans les 70, a comme
idée centrale la participation active des gens visés par un
processus de développement. Selon le Clearinghouse for
Developpement communication, l'expression de la
communication pour le développement aurait été promue
dans les années 1970 aux philippines par le professeur Nora
Québral « pour designer l'ensemble des procédés
de transmission et de communication de nouvelles connaissances reliées
au monde rural » (Bessette et Rajasunderam, 1996)54 .
Ainsi, grâce à cette approche participative les gens prennent part
à l'élaboration du projet, émettent des idées, des
critiques et décident qu'ils soient sur le plan politique, culturel,
religieux ou des projets de développement. Cette forme de participation
est sans doute celle qui implique le plus la population et peut dépasser
le cadre du développement conventionnel. En effet, ceux qui ont
largement contribué à cette approche, considère cela comme
le droit de tout peuple à s'exprimer individuellement et collectivement
: « Il ne s'agit pas du privilège de quelques personnes, mais
du droit de tout homme (et de toute femme) à s'exprimer. En
conséquence personne ne peut dire une vérité tout seul,
pas plus qu'il ne peut dire à la place de quelqu'un d'autre, de
façon normative, en volant aux autres leur parole » (Freire,
1983) 55 . Alors, cette approche offre aux gens l'occasion de
réfléchir ensemble
54 Bessette, GUY et C.V RAJASUNDERAM. (1996).
La communication participative pour le développement un agenda
Ouest-Africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement
International, p.17.
55 Freire P. (1983). La pédagogie des
opprimés, Paris, Maspero, P.202
36
sur les problèmes qui leur sont communs et de se parler
dans les yeux. Il s'agit donc d'un moyen de dialogue et de négociation
qui permet aux gens de s'entendre sur ce qu'ils vont faire ensemble. Autrement
dit, la communication participative assure le dialogue entre tous les acteurs,
leur permettant de prendre des décisions dans l'intérêt de
tous et, surtout, d'émettre des activités communes, qui se
fondent une vision partagée ainsi ils deviennent les principaux acteurs
de leur propre développement.
La participation active des gens est reconnue aujourd'hui
comme une condition essentielle au processus de développement. Toute
intervention visant une amélioration réelle et durable des
conditions de vie des populations est vouée à l'échec si
les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les
populations ne soient impliquées à tous les niveaux
d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche
et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de changement
durable. (Bessette, 1996, p 9).56
En effet, l'expérience a montré que, dès
les premières étapes de planification des actions de
développement, l'implication des populations est indispensable et se
relève payante en termes de résultats et de durabilité.
Les pratiques et méthodes basées sur la participation sont
leviers de changement importants.
3.2. Synthèses des différents types de
participation
La notion de participation est rarement définie
précisément, de ce fait, chacun peut l'interpréter
à sa façon. Il est donc important de pouvoir disposer des
typologies des différents types de participation.
Typologie
|
|
|
Explications
|
1. Participation passive
|
|
|
Les gens participent en étant informés sur ce
qui est arrivé ou qui va arriver.
|
2. Participation d'informations
|
par
|
la
|
fourniture
|
Les populations participent en
fournissant des réponses à des questions
posées.
|
|
56 Bessette, G. (1996). La communication pour
le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre : vers un Agenda
d'intervention et de recherche, Ottawa, CRDI, p.9.
37
Participation par Consultation
Les populations participent en étant
consultées, et les agents
extérieurs écoutent et tiennent compte de leurs opinions.
Cependant, elles ne participent pas aux prises de
décisions.
|
4. Participation liée à des
avantages matériels
|
Les gens participent en fournissant des
ressources, mais là encore, ils ne participent pas au
processus de prise de décisions.
|
5. Participation fonctionnelle
|
Les gens participent en fonction
d'activités prédéterminées et
après que les stratégies des projets ainsi que leur planification
aient été décidées.
|
6. Participation interactive
|
Les populations participent au diagnostic des situations
aboutissant à des plans d'action et à la formation ou le
renforcement de groupements d'intérêts. Ces groupes s'approprient
les décisions locales, en vue d'une pérennisation des
activités et/ou structures mises en place.
|
7. Auto-mobilisation / Participation active
|
Les populations participent en prenant des initiatives
indépendamment de structures extérieures.
|
|
Source: Fonds d'Equipement des Nations Unies,
199857.
Plus on se rapproche des types de participation situés
dans le bas du tableau et plus les actions entreprises ont des chances d'avoir
un impact durable et bénéfique pour les populations et leur
environnement. Autrement dit, la population, hommes et
57 Morgane, L. (2001). L'approche participative
: fondements et principes théoriques applications à l'action
humanitaire, Groupe URD, pp.1-2.
38
femmes, qui connaît mieux qui quiconque sa propre
situation et ses besoins, est une partie prenante incontournable. Sa
participation la plus entière possible dans toute activité de
développement est une des prémisses pour l'autonomisation des
individus. Les hommes et les femmes sont les agents de leur propre changement,
à condition que leurs connaissances et leurs capacités d'analyse
et de planification soient reconnues et acceptées. Dans cette
perspective, le développement n'est pas quelque chose d'extérieur
(Bessette, 1996)58. Il est un processus participatif de changement
social dans une société donnée. En favorisant le dialogue
et les échanges horizontaux, la communication participative pour le
développement permet la participation de tous les groupes sociaux
à la résolution des problèmes. Grâce à cette
démarche, chefs religieux et coutumiers, techniciens et autorités
administratives, jeunes, personnes âgées, hommes et femmes
arrivent à créer, sans distinction de classe sociale ou de caste,
une dynamique d'échange, de partage des expériences et de
partenariat.
En somme, on peut affirmer lorsque les communautés
participent à la définition des problèmes qui entravent
leur développement ainsi qu'à la recherche de solutions, elles
s'en approprient les acquis, les bénéfices et les enseignements.
Elles utilisent ces connaissances et ces nouvelles façons de faire pour
faire face à d'éventuels problèmes de
développement. Le rôle de la communication participative est
décisif, pour promouvoir un développement qui prend en compte la
dimension humaine dans le climat de changement social qui caractérise
notre période actuelle.
3.3. CP au service de la vulgarisation
agricole
Les évolutions récentes de l'agriculture dans
les milieux ruraux d'Afrique et particulièrement ceux de l'Afrique de
l'Ouest ont conduit à une profonde remise en cause de la vulgarisation
agricole, de la pratique et de la diffusion de l'innovation telle qu'elle avait
été conçue et organisée depuis plusieurs
décennies (Bonnal et Dugue, 1999) 59 . Dans le domaine des
pratiques de développement, la science de la vulgarisation a pendant
longtemps été associée à des modèles
d'adoption et de
58 Bessette, G. (1996). La communication
participative pour le développement : un agenda Ouest africain
.Ottawa, centre de recherche pour le développement international,
p.9.
59 Bonnal, P. et Dugue P. (1999). Mise au point des
innovations et des méthodes de conseil aux exploitations agricoles.
Leçons d'expérience, atouts et limites des méthodes de
recherche utilisées pour le développement de l'agriculture
tropicale, Montpellier, CIRAD, p.32.
39
diffusion d'innovations (Rogers, 1962)60. Les
dispositifs de conseil mis en oeuvre n'échappent pas toujours aux
critiques. En effet, des outils et approches mal choisis et adaptés
à un contexte qui ne sied pas donne rarement des résultats
probants. Il s'avère dès lors nécessaire de relever le
défi de l'adaptation de ces outils et approches aux contextes
présidant à leur mise en oeuvre afin de guérir
l'agriculture familiale de ses maux, d'asseoir une sécurité
alimentaire durable pour les paysans et de lutter efficacement contre la
pauvreté61. La vulgarisation agricole revêt d'une
importance stratégique pour les agriculteurs ,car constitue, pour eux de
stimulants essentiels aux changements nécessaires pour s'adapter
à l'évolution constante du monde et à la transition vers
des systèmes de production capables de nourrir durablement le monde et
surtout de lutter efficacement contre la pauvreté, au niveau local(Ian
et John, 1999)62 . Ainsi, la communication participative est au
coeur de ce défi dans la vulgarisation agricole, reposant sur
l'utilisation systématique de méthodes et outils participatifs
incluant autant les medias communautaires que les technologies de l'information
et de la communication, afin de maximiser l'impact, l'efficience et la
durabilité des activités de vulgarisation. Alors, il est
maintenant admis par tous, que la mise au point des innovations techniques
agricoles et organisationnelles doit s'appuyer sur un diagnostic approfondi des
contraintes liées à la production agricole et d'impliquer la
participation des producteurs aux différentes phases de ce processus. Le
paysan, bénéficiaire de l'innovation doit en être aussi
acteur dans toutes les étapes. Dans Les paysans d'abord
(Chambers ,1994)63 a clairement démontré la
nécessité de tenir compte des exigences des agriculteurs ceux que
l'on nomme les acteurs locaux dans le processus de développement
agricole et d'intégrer leurs connaissances dans les outils
méthodologiques que nous, les intervenants externes, utilisons. Il
s'agit, d'un argument de poids qui a convaincu de nombreux acteurs de la
recherche-développement classique de prendre au sérieux les
points de vue des agriculteurs. Si la communauté scientifique, de
même que les acteurs du développement,
60 Everett R. (1962). Diffusion of Innovations, New-York, The
free Third Edition, Macmillan, p.14.
61 Agridape. (2013). Vulgarisation et conseil agricole, Revue
sur l'agriculture durable à faible apports externes, Dakar, Edition
régionale Afrique francophone des magazines, p5.
62 Ian S. et John T. (1999). La reconnaissance du savoir
rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.37.
63 Chambers, R. Pacey, A. et Thrupp, L. (1994). Les
paysans d'abord : innovation des agriculteurs et recherches agronomiques,
Paris, édition Karthala et CTA, p.103.
40
reconnaissent la légitimité des
compétences et des savoirs locaux, les services de recherche et de
vulgarisation existants accorderont une plus grande attention aux
priorités, aux besoins et aux compétences des populations rurales
et, partant, obtiendront des résultats plus durables et plus efficaces
(Ian et John, 1991)64.
En conséquence, les démarches traditionnelles de
recherche et de la vulgarisation agricoles sont désormais
obsolètes. Les différents acteurs s'efforcent désormais
grâce à la communication participative de combler le fossé
entre les professionnels du développement et les agriculteurs
dépourvus de ressources et de trouver de nouveaux moyens de comprendre
le savoir des populations locales, de renforcer leurs capacités et de
répondre à leurs besoins. On parle désormais de la
vulgarisation agricole participative pour paraphraser (Charlie,
2012)65.
3.4. Evolution des approches participative en
vulgarisation agricole
Les méthodologies énumérées dans
l'encadré suivant constituent l'embryon d'une révolution du
développement. En dépit de leur rhétorique, certaines
approches ont été des sources importantes d'innovations et de
défis pour le courant de pensée dominant. Souvent
présentés comme de nouvelles orientations, ces approches se
fondent sur des initiatives de développement communautaire entreprises
au cours des quatre dernières décennies et en partie
oubliées (Korten, 1978)66 . Nombreuses, sont celles qui
s'inspirent de méthodes élaborées dans le cadre du
développement communautaire en faveur de la responsabilisation des
populations locales.
Evolution d'approches participatives
EB
|
Evaluation par les bénéficiaires
|
RSA
|
Recherche sur les systèmes agraires
|
D&D
|
Diagnostics and Design
|
AAES
|
Analyse agroécosystèmes
|
ERR
|
Evaluation rurale rapide
|
RAP
|
Evaluation action participative
|
ERP
|
Evaluation rurale participative
|
64 Ian, S. & John, T. (1999). La reconnaissance du savoir
rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.12.
65 Hailu, M. (2012). Vulgarisation agricole : Le temps du
changement, Amsterdam, CTA, p.5.
66 Korten D. (1980). Community organisation and rural
developement a learning process approach, New-York, Public Administration
Review, p.32.
41
TPD
|
Théâtre pour le développement
|
CEP
|
Champ école paysan
|
Source : Centre Technique de Coopération Agricole et
Rurale (ACP-UE).
La plupart de ces approches restreignent la participation des
populations rurales à la fourniture d'informations aux chercheurs, qui
effectuent les analyses et élaborent des solutions à l'intention
des agriculteurs. Plusieurs d'entre elles, telles que l'évaluation par
les bénéficiaires(EB), la recherche sur les systèmes
agraires(RSA), la méthode D&D (Diagnostics & Design), l'analyse
d'agroécosystèmes (AAE) ou l'évaluation rurale rapide(ERR)
laissent toute latitude aux intervenants extérieurs pour contrôler
les formes que prend l'information. D'autres telles que la recherche action
participative(RAP), l'évaluation rurale participative (ERP)
théâtre pour le développement et récemment champ
école paysan ont pour objectif de permettre aux rurales
d'élaborer leurs propres visions et solutions, sous des formes
qu'elles-mêmes conçoivent.
3.5. CEP une approche renouvelée de la
vulgarisation agricole
Pour les institutions de recherche et de la vulgarisation
agricole, le renforcement des capacités des communautés rurales a
toujours été un mécanisme de transfert de technologies aux
utilisateurs des terres et des ressources. Cette approche, s'est
avérée inopérante dans des situations complexes où
les membres de la communauté doivent souvent adapter leurs pratiques
à des conditions changeantes. Les packages technologiques, livrés
dans une dynamique descendante, ont souvent été trop complexes,
coûteux ou mal adaptés aux besoins des populations (Godrick,
2004)67. Le champ école paysan, est une approche
participative de la vulgarisation agricole basée sur le principe de
l'éducation non formelle des adultes. Il a été
conçu par le programme FAO pour la Lutte Intégrée contre
les insectes et maladies en Asie du Sud et Sud-Est dans les années 90
suite à la crise des pesticides dans la culture du riz en
Indonésie (Djinatou, 2008) 68 . L'approche a
été adoptée par beaucoup d'autres
67 Godrick, S., James, O., & Erien, O. (2004).
Champs écoles paysans : Pratiques Clés pour les praticiens de
la RRC, Johannesburg, Bureau régional de la FAO en Afrique
Australe, p.11.
68 Djinadou, Coulibaly, & Adegbidi. (2008). champ
école paysan et diffusion des technologies améliorées du
niébé au Benin, Cotonou. Bulletin de la recherche
agronomique du Benin, N°59, p.24.
42
programmes de développement pour pallier aux
insuffisances des techniques de vulgarisation non participatives,
c'est-à-dire la distribution verticale et à sens unique de
l'information (Tossou, 2003) 69 . L'approche CEP accroît la
participation des producteurs dans le processus de développement de la
technologie et améliore l'accès à l'information et aux
connaissances. De ce fait, les paysans et les accompagnateurs impliqués
dans le champ école paysan devraient identifier et valoriser les
connaissances locales. Ainsi, durant les sessions, les paysans pourraient
exploiter et intégrer ces connaissances comme des ressources utiles
à l'apprentissage et à la résolution des problèmes
liés à la production agricole. L`approche CEP, autonomise les
agriculteurs par l`utilisation de techniques d'apprentissage
expérientiel et participatif plutôt que par des instructions sur
ce qu'ils doivent faire. En effet, le but du CEP est d`améliorer la
capacité décisionnelle des participants et sur une échelle
plus large de leurs communautés, tout en stimulant l`innovation au
niveau local. Au terme de la formation, le producteur a une connaissance des
statuts des insectes ; de leurs cycle biologiques, d'écologie des
insectes ravageurs et de leurs ennemis naturels, une réduction de
l'utilisation des pesticides, une connaissance des produits insecticides non
chimiques et une capacité de les préparer. Alors, le respect de
bonnes pratiques culturales améliore significativement les rendements
agricoles. Le cadre du champ école paysan renforce aussi les relations
entre producteurs grâce aux nombreux exercices de dynamique de groupe
(Makhfousse, 2012)70.
En somme, l'approche champ école paysan permet
d'équiper et d'autonomiser les producteurs à travers un
système auto-entretenu qui fait prospérer l'innovation dans
chaque communauté villageoise afin de rester en phase avec leurs
agroécosystèmes en mutation.
3.6. Principes de l'approche champ école
paysan
La FAO et d'autres organismes d'appui utilisant l'approche
champ école paysan mettent en évidence l'importance des principes
qui devraient présider à la mise en place de
69 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et
l'intervention pour le développement au Benin : atouts,
inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences
Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.
70 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des
petits producteurs grâce à l'approche champ école
paysan. I: edafrique. Reperé à URL
http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html
43
champ école paysan71. Bien que chaque
organisme formule ces principes, ils renvoient tous à la dimension de
formation pédagogique dans le champ école paysan. Ces principes
mettent également de l'avant la nécessité de soutenir la
dynamique participative dans le champ école paysan. Celle-ci devrait
conduire à l'amélioration des rapports entre accompagnateurs et
paysans, entre paysans, hommes et femmes d'une part, et à
l'échange d'informations et de connaissances entre les membres et la
valorisation des savoirs locaux, d'autre part (Mboka, 2017)72.
Selon la FAO et d'autres organismes d'appui, les
activités du champ école paysan doivent se dérouler dans
un espace où les agriculteurs peuvent suivre le développement de
la culture durant tout le cycle, ce qui leur permettrait de connaître sa
physiologie, ses besoins nutritifs, ses ennemis notamment les ravageurs et les
auxiliaires. Au cours du processus d'apprentissage, les accompagnateurs
devraient jouer le rôle de facilitateurs, en offrant aux agriculteurs une
assistance lorsque cela s'avère utile. Les accompagnateurs peuvent
prendre part aux discussions mais pas avec le statut d'enseignant. On ne
s'attend pas à ce que l'animateur communique ou diffuse des messages
techniques, en faisant usage des graphiques, des média ou des affiches.
Cependant, cette pratique ne contribue pas à la formation de
l'agriculteur, mais le traite plutôt comme une cible qui doit mettre en
exécution les décisions des autres.
L'approche champ école paysan vise à ce que les
agriculteurs puissent participer à toutes les étapes de la mise
en oeuvre du champ école paysan, du diagnostic initial à
l'évaluation des activités, en mobilisant leur propre
expérience. La démarche permet aux acteurs de tester les diverses
options et alternatives qui s'offrent à eux pour en améliorer le
contenu ce qui représente une réelle opportunité
d'apprentissage. Les notions de participation, d'appropriation, et
d'implication des acteurs paysans trouvent tout leur sens et sont centrales
dans ces dispositifs. Cela présente l'avantage de faciliter
l'investissement réel et véritable du paysan dans la production
du savoir agricole à partir de ses observations ainsi que sa
responsabilisation dans la recherche
71 FAO. (2006). Programme sous regional de formation
partcipative en gestion integrée de la production et des depredateurs
des cultures à travers les CEP pour le Benin,Burkina Faso,Mali et le
Senegal, Rome, (éd. Archives de documents de la FAO), p.13.
72 Mboka ; J.C. (2017). Les champs-école paysans en
Afrique subsaharienne une approche d'analyse des réseaux complets,
Thèse de maitrise, Université d'Ottawa, p.13.
des solutions et la prise des décisions sur son
exploitation (Ngalamulume, 2010)73. Le champ école paysan
devrait constituer des espaces d'échanges d'informations où
chacun des participants donne son point de vue et sa vision des choses dans les
diverses situations qu'ils vivent. Les échanges d'expériences
doivent se dérouler de façon à favoriser l'apprentissage
sur la base des problèmes identifiés et analysés en
groupe. L'accent est mis sur la nécessité de prendre en compte et
d'appliquer les techniques spécifiques de gestion des terres que les
agriculteurs utilisent dans leurs champs.
En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui s'attendent
à ce que les principes de base du champ école paysans soient mis
en application, et c'est dans le but de favoriser l'implication des paysans,
hommes et femmes, au processus de production agricole, en mobilisant les
connaissances locales. En alliant le savoir traditionnel aux informations
externes, les agriculteurs peuvent éventuellement définir et
adopter les pratiques et les technologies les plus adaptées à
leurs systèmes de subsistance et à leurs besoins, les rendant
plus productifs, plus rentables et plus réactifs aux
évolutions.
44
73 N'galamulume, G. (2010). L'approche
champ-école paysan: une méthode de recherche-action impliquant
davantage les producteurs ruraux dans la maitrise et l'amélioration de
leur système de production, Montpellier, ISDA, p.3.
45
Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger
Ce chapitre, porte sur les outils et approches de
vulgarisation agricoles utilisés au Niger et la présentation du
programme CEP mis en oeuvre CRA/ProDAF Diffa. D'abord, nous ferons une
genèse des outils et approches de la vulgarisation agricoles
utilisés au Niger depuis l'indépendance à nos jours en
analysant leurs forces et faiblesses. Puis, nous présenteront de
manière succincte la Chambre Régionale d'Agriculture CRA de Diffa
et le Programme pour développement de l'agriculture familiale (ProDAF).
Et enfin, nous présenterons le programme champ école paysan mis
en oeuvre par la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa sous
financement du ProDAF Diffa.
4.1 Genèse des outils et approches de la
vulgarisation agricole au Niger Dans ce point, nous allons faire la
genèse des principaux outils et approches de la vulgarisation agricoles
utilisés au Niger en analysant la force et la faiblesse de chacun
d'eux.
4.1.1. Outils de la vulgarisation agricoles au
Niger
Cette forme de vulgarisation agricole se fait par
l'intermédiaire des médias. Au Niger, les outils de vulgarisation
agricoles constituaient des moyens sûrs pour atteindre les populations
rurales résidant dans les zones difficiles d'accès. Par leur
intermédiaire, ces zones pouvaient être en contact avec tout le
pays et connaître ce qui se faisait dans le domaine de l'agriculture dans
d'autres régions. Par ces mêmes moyens, les paysans pouvaient
suivre, voir et apprendre des nouvelles méthodes de culture, s'informer
sur des innovations techniques et acquérir des nouvelles connaissances
pratiques. Au nombre de ces instruments de la vulgarisation agricoles nous
avons : la radio rurale nationale, la radio communautaire et la
télévision.
4.1.1.1. Radio rurale nationale
La radio est le procédé de transmission des
messages ou d'information au moyen d'ondes électromagnétiques.
Celle qui est tournée vers l'information ou la sensibilisation du milieu
rurale est dite rurale. Elle peut être nationale ou locale. Au
46
Niger la première radio nationale a vu le jour en 1967,
l'Office de radiodiffusion et télévision du Niger a
été créé par la loi n° 67-011 du 11
février 1967.74
Les programmes de la radio rurale sont élaborés
par des vulgarisateurs en tenant compte des besoins et des attentes des paysans
sur des sujets allant de l'agriculture à la santé, en passant par
les politiques des prix et la protection de l'environnement ou la pêche.
Les paysans parfois organisés en club d'écoute réagissent
à certaines émissions par le biais du courrier des auditeurs et
de reportages qui leurs sont consacrés sur le terrain. La radio rurale
est à l'écoute des paysans; elle répercute leurs
préoccupations au niveau des autorités par l'intermédiaire
des émissions quotidiennes ou hebdomadaires. Par le biais de la radio,
les vulgarisateurs se livrent au même exercice de vulgarisation en
procurant aux paysans conseils pratiques et informations utiles sur les
innovations et les techniques, mais par la voie des ondes (Kibaya,
2006)75. Certes, le contact n'est pas direct, mais il est aussi
indispensable que vital, les paysans n'entendent que les voix des
vulgarisateurs, mais ceux-ci s'efforcent d'être le plus concret possible.
Certaines émissions sont diffusées en langues nationale. Leur
contenu correspond à des thèmes bien déterminés et
à des périodes définies en fonction des activités
menées durant la saison correspondante76.
Au-delà de toutes ces considérations, c'est le
concept même de radio rurale nationale tel qu'il existe en Afrique en
général et au Niger en particulier qui est à remettre en
cause. Une radio émettant depuis la capitale sur financement de l'Etat,
dans des contextes politiques parfois difficiles, en chevauchement avec
d'autres programmes, ne peut accorder beaucoup d'importance aux programmes
destinés au monde rural. A cela s'ajoutent les lacunes liées
à la qualité du matériel. Plus on s'éloigne du
centre émetteur, plus le signal devient faible, et moins on a la chance
de capter la radio. Il y a donc des zones qui sont mal couvertes par la radio
rurale nationale du Niger. Alors, la création des radios communautaires
s'annonce comme une nécessité.
74 FAO. (2003). La situation de la
communication pour le développement au Niger : état des lieux,
Tome 1, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.17.
75 Kinaya, J.F. (2006). L'information stratégique
agricole en Afrique, Paris, Harmattan, p011.
76 FAO. (2003). La situation de la communication pour le
développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome,
éd. Archives de documents de la FAO, p.17.
47
4.1.1.2. Radio communautaire
Une radio communautaire ou locale est une radio de
proximité dont le rayon d'émission est très limité.
Elle est souvent financée par des villageois ou des aides des
organisations non gouvernementales et traite des sujets qui concernent le
quotidien et les préoccupations des paysans et des communautés
auxquelles elle s'adresse.
En réalité, elle est en soi la réponse
adaptée aux aléas de la radio rurale nationale (Kibaya,
2006)77. Au Niger, la première radio communautaire fut
installée à Tillabéry dans la commune rurale de
Bankilaré sous le nom de radio Gommi en 1999 (FAO, 2003) 78 .
Cette proximité acquise, d'autres difficultés subsistent quant au
fonctionnement des radios communautaires, à commencer par le bas niveau
des animateurs. A cela s'ajoute, le problème des sources d'information
à vulgariser, d'où la production des émissions de
qualité très moyenne, sinon médiocre; en outre, il y a la
vétusté des équipements techniques. Beaucoup de ces radios
n'ont pas les moyens de les remplacer (PNUD, 2013)79. Ce qui
représente une vraie menace pour leur existence à long terme. De
plus, la plus grande reproche à l'égard de la radio est l'absence
d'image dans la transmission, alors il s'avère utile de créer un
outil qui allie directement son et image.
4.1.1.3. Télévision
Les premières images télévisées
ont été diffusées pour la première fois en 1964
à titre expérimental dans une vingtaine de l'école. La
télévision est encore au Niger un média de prestige,
caractéristique de la différence de classe existant entre les
citadins alphabétisés et évolués et les ruraux
analphabètes. Cette conception à la limite caricaturale se
vérifie pourtant dans les faits. La télévision est plus
reçue au Niger dans les villes que dans les campagnes. Elle traduit le
fossé existant entre ces deux milieux. Les télévisions
nationales ne couvrent assez souvent qu'une faible portion du territoire
national. Le contenu des émissions est plus qu'intellectualisé et
occidentalisé que les réalités nigériennes. Il
s'intéresse très peu au monde rural. Le volume horaire et la
77 Kinaya, J.F. (2006) .L'information
stratégique agricole en Afrique. Paris. Le Harmattan.
78 78 FAO. (2003). La situation de la communication pour
le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome,
éd. Archives de documents de la FAO, p.17.
79 - PNUD. (2013). Le PNUD appuie le
devéloppement des radios communautaires au Niger Reperé
à URL
http://www.ne.undp.org/content/niger/fr/presscenter/articles/2013/10/09
48
grille des programmes reflètent plus les
préoccupations des citadins. Elle reste un média coûteux
à faire fonctionner, au contraire de la radio par exemple (FAO,
2003)80. Pourtant, la télévision serait un outil
intéressant pour la vulgarisation agricole parce qu'elle allie
directement son et image. Les paysans pourraient directement recevoir des
programmes venant d'autres pays ou d'autres parties du monde.
A ce jour, de tous les outils que nous venons de voir, il n'y
a que la radio communautaire qui essaie de contribuer de manière plus ou
moins active à la vulgarisation agricole au Niger.
4.1.2. Approches de la vulgarisation agricoles au
Niger
Au Niger, depuis l'indépendance la vulgarisation
agricole est passée par différentes types d'approches dont les
principaux sont entre autres : Approche généraliste de la
vulgarisation agricole, approche formation et visites, approche par projet et
champ école paysan.
4.1.2.1. Approche généraliste de la
vulgarisation agricole
Cette approche repose sur l'hypothèse fondamentale que
les techniques dont on doit faire la promotion sont listées sur le
document de politique nationale. Celui-ci est centralisé au niveau des
décideurs. Aussi, selon cette approche, il est du ressort de l'Etat de
les faire découvrir en milieu rural. L'Etat met des agents à la
disposition des services étatiques pour les besoins d'appuis conseils
top and down c'est-à-dire du haut vers le bas. Les
résultats sont mesurés par le taux d'adoption des techniques et
par l'augmentation de la production des zones. Les points forts de cette
approche est la stabilité de paysage à l'époque, la
régularité des pluies et l'augmentation de la production dans les
zones pilotes81.
Les points faibles de cette approche est le non prise en
compte des réalités du terrain et sa couverture limitée.
En réalité tout est une question de politique au niveau central
et elle ne couvre pas une vaste étendue du territoire national.
80 80 FAO. (2003). La situation de la communication pour
le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome,
éd. Archives de documents de la FAO, p.17.
81 Comité interministériel de pilotage de la
stratégie de développement rural. (2010). Etude sur la mise
en place d'un dispositif intégré d'appui conseil pour le
développement rural Niger, Niamey, p.28.
49
4.1.2.2. Approche formation et visites
Cette approche a été vulgarisée par
plusieurs projets d'appui aux secteurs productif. Elle se fait, selon un
calendrier rigide de visites aux agriculteurs et de formation du personnel de
terrain par des spécialistes en diverses disciplines. Des liens
étroits sont établis entre chercheurs et vulgarisateurs. Dans
cette approche, les agents de l'agriculture, de l'élevage et de
l'environnement prennent part qu'au renforcement de capacité sur le
transfert de technologies sectorielles. Ils animent des séances de
formations suivies des visites des producteurs sur le terrain. Les
résultats se mesurent à l'accroissement de la production des
denrées locales visitées ou des cultures concentrées (FAO,
2013)82. L'avantage de l'approche formation et visites est que
plusieurs villages se retrouvent avec des producteurs formés, des
visites régulières des sites par les techniciens, l'encadrement
continue des producteurs et appui en matériels et intrants aux
producteurs.
L'inconvénient de cette approche est la faible prise en
compte des connaissances des producteurs, ils ne sont pas impliqués dans
l'identification des problèmes et solutions ainsi que sa faible
couverture des zones marginales.
4.1.2.3. Approche par projets
Cette approche consiste à réaliser des
activités intégrées de vulgarisation dans une zone
d'intervention et dans un temps donné avec bien souvent des injections
de fonds extérieurs. Pour la plupart, les objectifs sont de faire une
large diffusion des technologies et de faciliter leur adoption à grande
échelle afin qu'elles continuent à être appliquées
après le retrait du projet (FAO, 2013)83. Les
résultats se mesurent aux changements observés sur les
productions. Ses points forts, l'injection des fonds extérieurs, la
proximité des encadreurs et des producteurs, un encadrement
multisectoriel des paysans.
Les points faibles, une faible couverture des zones et des
producteurs par le projet, faible prise en compte des besoins de producteurs en
matières d'appui, à la production et enfin une courte
durée du projet.
82 FAO. (2013). Définition de certains des approches
possible en matière de vulgarisation, Rome, éd. Archives de
documents de la FAO, p.1.
83 FAO. (2013). Définition de certains des
approches possible en matière de vulgarisation, Rome, éd.
Archives de documents de la FAO, p.1.
50
4.1.2.4. Approche champ école paysan
Une des caractéristiques et particularité de
cette approche de vulgarisation agricole est qu'elle fait appel à une
formation non formelle des adultes, faisant recours à des techniques
adaptées aux besoins des populations locales sur place à travers
un processus itératif prévoyant la participation des populations
concernées. Les résultats se mesurent à travers le taux
d'adoption par les agriculteurs des technologies mises au point dans le cadre
du programme d'apprentissage et de leur utilisation durable84.
L'efficacité et l'avantage de l'approche champ école paysan est
une prise en compte suffisante des savoirs locaux, sa forte implication de la
communauté dans les prises de décisions de conduite du diagnostic
de base, choix du facilitateur dans la communauté et une prise en compte
du genre (jeunes, vieux, femmes, hommes).
L'inconvénient du champ école paysan est le
faible nombre d'apprenants trente-deux au maximum par site.
4.2. Présentation de structure
d'accueil
La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa est un
établissement public à caractère professionnel
créé par la loi n° 2000-15 du 21 août 2000 et son
décret d'application 2001- 105/PRN/MDR du 18 mai 2001. Elle est un
établissement, public parce que les CRA sont investies d'une mission de
service public pour la satisfaction de l'intérêt
général dans le domaine agricole (RECA, 2019,)85.
4.2.1. Missions et structure administrative de la CRA de
Diffa
La CRA est dotée d'un certain nombre de missions et
attributions lui permettant de bien fonctionner qui se résume ainsi :
? faire connaître les préoccupations des diverses
catégories de producteurs ruraux et faire valoir leurs points de vue
dans le cadre de politiques et programmes de développement ;
? informer les producteurs ruraux dans tous les domaines qui
les concernent ;
84 Ministère de l'agriculture et de
l'élevage du Niger. (2014). Guide du facilitateur champs
écoles paysans, Niamey, p.56.
85 RECA. (2019). Présentation des chambres
régionales d'agriculture du Niger, Niamey, p.2.
51
? faciliter leur accès aux services et ressources en
leur fournissant les orientations et conseils adéquats ;
? aider les producteurs ruraux dans la promotion et la
réalisation de leurs projets en favorisant leur organisation et en
facilitant la mobilisation des appuis techniques et financiers dont ils ont
besoin ;
? défendre les intérêts des producteurs
ruraux.
4.2.2. Structure administrative de la CRA
Diffa
La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a
été installée le 20 juin 2005. La quatrième
mandature de la CRA de Diffa vient de démarrer le 13 juillet 2017 avec
l'installation officielle de soixante membres consulaires et un bureau
exécutif de cinq membres. Cela a été fait selon un
processus participatif qui se fait de la base au sommet c'est-à-dire du
niveau villages, campements jusqu'à la région avec l'organisation
de l'assemblée générale consulaire et ce
conformément à la loi. La CRA de Diffa a vu son évolution
marquée par des grands moments conséquemment aux interventions
des bailleurs de fonds (RECA, 2019)86.
4.2.3. Responsabilités techniques de la CRA sur le
CEP
La responsabilité de la Chambre Régionale
d'Agriculture de Diffa est de mettre sur pied des champs écoles paysans
entièrement acquis aux paquets techniques promus par le Programme pour
le Développement de l'Agriculture Familiale (ProDAF) et appuyés
par des apprenants agricoles aux conditions préalablement
définies. En outre, les membres doivent s'engager à les appliquer
sur leurs propres exploitations. En ce sens, la CRA doit présenter un
plan de travail et un chronogramme des activités à
réaliser qui doivent tenir compte du plan et du chronogramme
préparé pour et avec les apprenants. Car il doit y avoir une
parfaite synchronisation entre les apprenants et l'équipe CRA. Pour
arriver à cette coordination, il doit y avoir entre les deux
équipes un partage permanent d`informations, des échanges
réguliers sur les plans d`action, leur état d`avancement, les
paquets techniques retenus, les choix des sites, le timing de l`acquisition des
intrants et outillages agricoles, les difficultés rencontrées de
part
86 RECA. (2019). Présentation des chambres
régionales d'agriculture du Niger, Niamey, p.3.
52
et d`autre. Les deux équipes travailleront ensemble,
notamment lors de l'information/sensibilisation de la population, lors du
diagnostic participatif. Des visites des champs conjointes seront
également nécessaires pour le suivi-évaluation. Il est
important de mentionner que la CRA s'est inspirée du guide nationale du
Niger sur le champ école paysan.
4.2.4. Présentation du ProDAF Diffa
Le Gouvernement de la République du Niger a
sollicité le concours du FIDA pour le financement et l'extension du
Programme de Développement de l'Agriculture Familiale dans la
région de Diffa (ProDAF Diffa) basé sur un montant de 12,5
millions de dollars EU (50% en prêt et 50% en don) représentant le
reliquat de l'allocation budgétaire basée sur la performance
(PBA) du FIDA pour le NIGER de la période 2016-2018.
Compte tenu de la particularité de la région de
Diffa qui fait face depuis 2014 à des attaques du groupe terroriste
Boko Hakam qui sévit dans la zone du bassin du lac Tchad,
provoquant des déplacements massifs des populations à
l'intérieur des terres, le FIDA a obtenu un financement
supplémentaire de l'Agence Norvégienne de Coopération au
Développement sous forme de Don d'un montant de 32 millions de Couronne
Norvégienne 32.000.000 NOK, soit environ 4 millions de dollars EU,
entrant dans le cadre de la Facilité pour les réfugiés,
les migrants, les déplacements forcés et la stabilité
rurale ci-après dénommée FARMS au titre de cofinancement
des investissements du FIDA pour soutenir les activités de
développement des communautés d'accueil et des personnes
déplacées dans la région de Diffa. Ainsi, le financement
total du ProDAF Diffa se situera donc à environ 16,5 millions de dollars
EU. Prévu pour une durée de 6 ans, le ProDAF Diffa poursuit comme
objectif global de « contribuer à assurer durablement la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, et les capacités
de résilience de 20.000 ménages ruraux 140.000 personnes dans la
Région de Diffa ». Son objectif de développement est
d'« augmenter durablement les revenus des exploitations agricoles
familiales, leur adaptation au changement climatique, leur accès aux
marchés et assurer l'insertion socio-économique des populations
réfugiées et déplacées dans leurs
communautés d'accueil ». Le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA)
2019 du ProDAF fut validé pour un montant global de 2.085.413.398 FCFA
dont 56,79% sur financement FIDA, 26,58% sur financement NORAD 1, 11,09% sur
les
53
fonds additionnels Norad 2 et 5,55% pour l'Etat du Niger et
les bénéficiaires. La stratégie de mise en oeuvre de ces
activités est le faire-faire selon l'approche PDE, qui met en
contribution des partenaires de mise en oeuvre : CRA, ONG, Association, et
autres structures à travers des conventions de collaboration pour
l'exécution du Programme et le contrôle qualité (ProDAF,
2018)87.
4.3. Présentation du programme champ école
paysan de la CRA La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a
signé une convention avec le programme pour le développement de
l'agriculture familiale de Diffa pour la mise en place des champs écoles
paysans dans la région de Diffa. Le principal objectif poursuivi
à travers les champs écoles paysans de la CRA est de renforcer
les capacités techniques et organisationnelles des producteurs autour
:
> de la connaissance de la plante et de son environnement ;
> du choix des ressources phyto-génétiques et
des pratiques culturales adaptées au contexte du producteur et
permettant une augmentation substantielle des rendements ;
> de l'analyse des écosystèmes des parcelles
pour faciliter la prise des décisions dans la conduite des cultures ;
> de l'analyse de la rentabilité économique
des productions pour faciliter l'aide à la décision dans
l'investissement ;
> de la gestion des stocks.
4.3.1. Etapes de la mise en oeuvre des CEP de la
CRA
La CRA s'est inspirée du guide pratique du facilitateur
des champs écoles paysans du Niger pour la mise en oeuvre de ses champs
écoles paysans.
Phase 1 : information et sensibilisation. Cette étape
englobe les points suivants :
> choix des thèmes devant aider à la
sensibilisation des agriculteurs sur l'importance des
champs-écoles-paysans ;
> présentation de la stratégie d'intervention du
projet ProDAF ;
87 ProDAF. (2018). Rapport de conception
détaillé du programme de développement de l'agriculture
familiale dans la région de Diffa, Niamey, p.8-10.
54
> introduction des paquets techniques promus par ProDAF
concernant les cultures saisonnières, annuelles ou pérennes avec
accent sur leur contribution à l'amélioration des rendements et
l'augmentation de la production ;
> réalisation et restitution d'un diagnostic
participatif afin de mettre en évidence les contraintes et les solutions
possibles permettant de finaliser le contenu des paquets techniques ;
> présentation du rôle des facilitateurs
paysans assurant l'interface entre l'équipe technique et les autres
membres du CEP.
Indicateurs : Nombres des thèmes
présentés, des variantes des paquets techniques introduites, de
diagnostics réalisés et restitués.
Phase 2 : montage des CEP et formation. Elle comprend les
éléments ci-après : > répartition des CEP par
paquet technique ;
> participation à la définition des
critères de choix des participants aux CEP tous ceux qui participent aux
réunions de sensibilisation et d'information ne sont pas
forcément intéressés ou éligibles ;
> constatation de la réalisation des conditions
préalables, accueil favorable des CEP, acceptation des paquets
techniques proposés, présence plus ou moins stable d'un groupe de
personnes aux rencontres, disponibilité d'une journée
hebdomadaire pour les travaux collectifs, disposition à offrir
gratuitement un terrain pour les expérimentations au montage des champs
écoles-paysans et participation à leur montage ;
> critères de choix des membres du comité
d'organisation si telle est la volonté du groupe avec les
responsabilités. Les femmes doivent être encouragées
à briguer ces postes ;
> contribution à la détermination des
critères de choix des facilitateurs paysans et à la
matérialisation des choix. Les femmes doivent être
encouragées aussi à devenir facilitatrices ;
> contribution à la création d'un
environnement de confiance en informant la communauté des formes de
compensation prévues par le projet pour les facilitateurs paysans, pour
s'assurer de leur disponibilité;
55
> formation et recyclage des facilitateurs paysans sur les
champs-écoles-paysans et suivi du transfert de la formation aux autres
membres : la formation sur les CEP commence dès que les groupes sont mis
en place et dure une semaine au maximum, le recyclage de deux à trois
jours, dépendant du niveau d'absorption, se fera un ou deux mois plus
tard
> formation et recyclage des facilitateurs paysans sur les
itinéraires techniques des cultures retenues lors du diagnostic dans les
zones du projet.
Indicateurs : Nombres de CEP formés, nombre de
facilitateurs formés et/ou recyclés. Phase 3 : choix des sites et
conduite des parcelles d'apprentissage. La troisième étape
comprend les points suivants :
> Participation au choix des sites d'implémentation
des parcelles de formation d'après les critères définis :
dès le démarrage de la phase de sensibilisation, la recherche des
sites peut commencer, discussions et entente sur les conditions d'utilisation
des sites;
> mise en place dans le respect du calendrier cultural de
la zone sur chaque site ; > deux parcelles d'apprentissage comportant l'une
des pratiques paysannes et l'autre les innovations techniques à
introduire ;
> conduite d'études spéciales, au moins une
par campagne agricole, test de nouvelles variétés, fertilisation,
traitement alternatif, production de semences, espacement des plantes. Les sont
identifiées à partir des préoccupations des producteurs
lors des enquêtes de base ou en cours de CEP ;
> appui du projet à 100% des besoins en intrants
agricoles, outils aratoires des CEP à la première campagne
agricole et de moitié à la deuxième campagne ;
> suivi et évaluation des parcelles de membres du
CEP et sur les exploitations des non-membres de CEP évoluant dans les
environs des sites d'expérimentation et appliquant ces dits paquets
techniques ;
> destination des récoltes, il revient aux membres
de chaque CEP de décider de l'utilisation des produits
récoltés quelle que soit la décision, elle doit tenir
compte de la prochaine campagne agricole ou saison pour se procurer les
semences ;
> gestion des cultures par le biais de l'analyse de
l'agroécosystème (AES).
56
Indicateurs : nombre des sites retenus, des parcelles mises en
place et des participants
formés.
Remarque :
Le diagnostic participatif est réalisé dans
chaque village sous forme de focus-groupe avec trente à quarante de ses
représentants qui en sont les principaux intervenants, les cadres
techniques jouant le rôle de guide. Les informations collectées
ont trait surtout à l'historique aux points de vue politique,
économique, environnemental et sanitaire. Les différents
systèmes de cultures sont passés en revue à travers les
problèmes rencontrés et les solutions envisagées ainsi que
l'intérêt des paquets techniques à promouvoir est
avancé à nouveau. En principe une durée de deux à
quatre jours suffit. Cette activité se fait dans le village, dans un
lieu reconnu central et choisi de concert avec les leaders communautaires de la
CRA et ProDAF concernés. Quant aux formations, elles peuvent se
dérouler dans des centres appropriés toutes les fois qu'il est
possible ou dans des endroits disposant des facilités d'accueil tels que
l'hébergement, la restauration, le tableau, l'énergie
électrique. Cette année(2020) la formation des facilitateurs
s'est déroulée à l'intérieur de l'Ecole Normale
d'Instituteurs de Diffa. Pour les campagnes agricoles la formation se fait en
début de campagne ou de préférence pendant la saison des
cultures et dure autant que le temps présenté plus haut ; cette
année la formation a eu lieu dans le mois de juillet. Le nombre de
participant est d'un seul facilitateur par CEP. La restitution des formations
se fait dans le milieu d'implantation même des
champs-écoles88.
4.3.2. Quelques indications concernant les
responsabilités de la CRA sur les CEP
L'organisation et la réussite de la formation en CEP
nécessitent un ensemble de dispositions dont la responsabilité
revient à la CRA. Il est important de le rappeler encore, comme
déjà annoncé plus haut la CRA s'inspire du guide pratique
du facilitateur pour la mise en oeuvre de ses champs écoles paysans.
88 Ministère de l'agriculture et de l'élevage du
Niger. (2014). Guide du facilitateur champs écoles paysans,
Niamey, p.28.
57
4.3.2.1. Responsabilités sur la préparation
du CEP
? Au niveau des paquets techniques à promouvoir
La CRA dispose d'un ensemble de paquets techniques à
expérimenter et pour lesquels l'intérêt des agriculteurs
est à stimuler. A l'échelle d'une section villageoise, suite au
diagnostic participatif, les agriculteurs s'entendent sur les principales
opérations devant permettre de lever les contraintes identifiées
et analysées.
? Au niveau de l'information et sensibilisation
La phase information et sensibilisation commence avec le
processus et se poursuit pendant toute la durée de l'intervention. Elle
permet d'identifier les rôles potentiels des leaders potentiels,
typologie des participants (femmes, jeunes, vieux) l'intérêt et la
disponibilité en termes de temps et de participation des uns et des
autres.
? Au niveau du diagnostic participatif
Le diagnostic participatif est le point de départ des
activités et de la définition du contenu du CEP en tenant compte
bien entendu de l'existence des paquets techniques promus par les programmes
ProDAF. Il fournit l'occasion d'informer davantage sur les innovations à
introduire comme solutions aux problèmes identifiés. De leur
côté les communautés encore une fois pourront montrer leur
détermination à les adopter pour améliorer leurs
conditions de vie. L'enquête diagnostic participatif est l'occasion d'un
rapport rendant compte du déroulement des activités
préliminaires à l'installation du CEP. Ce rapport fait aussi le
point sur les difficultés rencontrées dans le démarrage
des activités et y propose des solutions.
? Au niveau des critères de choix des participants
Les participants au CEP sont des agriculteurs élus
démocratiquement. Toutefois, ils devraient répondre aux
critères de sérieux, de disponibilité, de dynamisme et de
représentativité et en plus ils devraient se porter volontaires
et se montrer ouverts à l'innovation. En plus ils acceptent de diffuser
les connaissances acquises auprès d'autres producteurs et aussi de
recevoir des visites dans leurs parcelles.
? Au niveau du montage des CEP
Une première étape dans l'organisation des CEP
est l'installation habituellement d'un groupe de 20 à 32 producteurs qui
ne sont ni rémunérés ni dédommagés. Dans
le
58
souci du respect de l'équité de genre, les
femmes sont fortement encouragées à faire partie des CEP et
à en représenter au moins 30 % des membres.
? Au niveau du choix des facilitateurs paysans
Le choix des facilitateurs, au nombre d'un seul par
champ-école, se fait par les membres du CEP et doit obéir
à des critères décidés en réunion. En plus
de répondre aux mêmes critères de choix des participants,
les facilitateurs paysans devraient avoir une plus grande disponibilité,
être très ouverts et très enclins à écouter.
Ils devraient avoir la capacité d'encourager tous les membres à
prendre la parole et à participer à toutes les
activités.
? Au niveau du rôle des facilitateurs
Les facilitateurs paysans assurent la transmission de la
formation et des informations reçues. Ils facilitent le bon
déroulement des rencontres et des opérations culturales, visitent
régulièrement sur les champs et contribuent au suivi et à
l'évaluation des activités. Ils préparent et animent les
rencontres hebdomadaires de concert avec la firme en charge des CEP. Ils
s'assurent que tous les membres du groupe (hommes et femmes, jeunes et vieux)
participent autant les uns que les autres à l'ensemble des
activités.
? Au niveau du choix des sites des CEP et contrat avec les
facilitateurs
Le choix des sites qui sont identifiés par des panneaux
peut se faire au plus tard un mois avant le début du calendrier
cultural. Le site où vont s'établir les parcelles doit être
mis à disposition pour un temps donné et gratuitement par un
membre du CEP. Le site d'une superficie d'un hectare subdivisé en trois
champs hôtes de dix mètres carrés et le reste de
périmètres est utilisé pour les activités
génératrices de revenus (AGR).
En ce qui concerne les facilitateurs, ils ont signé un
contrat de 50.000 FCFA par mois durant les quatre mois de campagne agricole en
échange du temps investi et de leur totale disponibilité pour les
activités.
? Au niveau de la Mise en place des parcelles
Il importe de démarrer les opérations à
temps de façon à réaliser les campagnes agricoles dans le
plein respect du calendrier cultural. Toutes les activités du CEP se
59
passent dans les zones retenues par le projet ProDAF et visent
l'application par les agriculteurs des paquets techniques dont il assure la
promotion. En effet, il faut se rappeler que les agriculteurs se mettent
ensemble pour apprendre ensemble.
Photo 1 : préparation du site d'apprentissage Source :
enquête de terrain, Diffa juillet 2020
4.3.2.2. Responsabilités sur le fonctionnement du
CEP ? Au niveau de l'animation du CEP
Des échanges sur la base des observations des cultures
donneront lieu à des travaux collectifs au moins une fois par semaine
à raison de 3 à 5 heures de temps. Les membres qui ne se
présentent pas aux rendez-vous peuvent-être
pénalisés, par exemple, le versement de quelque billet de
Naira dans la caisse du CEP. L'équipe de CRA surveille de
très près l'évolution du champ et préparer avec les
facilitateurs paysans les rencontres du jour suivant et y prendre part. Il
convient de ne pas oublier l'évaluation qui doit se faire
régulièrement à la suite des travaux hebdomadaires et
à la fin des campagnes agricoles.
60
Photo 2 : un facilitateur en pleine séance d'animation
dans le CEP du mil
Source : enquête de terrain, Diffa juillet 2020 ? Au niveau
de l'analyse de l'Agroécosystème (AAES)
Le suivi dans les CEP est une étape-clé qui
embrasse tout le cycle de production. Chaque session hebdomadaire de CEP inclut
au moins une activité de deux heures qui comprend les observations et
les expériences des participants. L'analyse de
l'agroécosystème est un moyen pour placer les facteurs
considérés en groupe et dans un contexte qui permette la prise de
décision en considérant différents aspects.
61
Photo 3 : activité d'Analyse de
l'Agroécosystème (AAES) dans le CEP du niébé
Source : enquête de terrain, Diffa août 2020
? Au niveau des intrants agricoles
Pour les semences elles sont composées des
variétés améliorées IT90 et KVX
pour le niébé et chapkti pour le mil et de deux
variétés locales, ils s'agissent du moro et du
boudouma pour certains sites. La CRA a mis aussi à la
disposition de ses apprenants un sac d'engrais 15-15-15 de 25Kg et un sac
d'urée de 25Kg et un sac DAP de 25kg dans chaque site CEP.
? Au niveau de matériels didactiques CEP
Pour les matériels didactiques est constitué
d'un chevalier, deux tableaux, quatre cahiers, dix stylos, quatre
règles, un rouleau de papier pad ex, un marqueur, et deux douzaines de
crayon.
? Au niveau du suivi-évaluation participatif
Les échanges croisés entre CEP sont fortement
encouragés et tenus pour améliorer davantage la
compréhension réciproque de l'approche et attirer l'attention sur
les défis confrontés. Le CEP de 2ème campagne aussi
appelé CEP2 permet de consolider les acquis de la première
campagne et doit se baser sur les insuffisances pour identifier les besoins de
formation. Toute donnée collectée en CEP a une utilisation
pratique.
62
Des audits techniques ont lieu afin d'apprécier la
pertinence de l'accompagnement de la firme de consultation. Participent au
suivi externe les équipes de la CRA, ProDAF et Direction de
Développement Agricole.
? Au niveau du journal de CEP
Le journal de CEP est l'outil de base pour le suivi des
activités du CEP. L'objectif du journal de CEP est de consigner les
données et informations relatives au CEP et de disposer d'une base de
données pour l'évaluation du CEP en fin de campagne.
? Au niveau de l'évaluation
L'évaluation est capitale pour faire continuellement le
point sur les activités et recueillir l'avis des uns et des autres. Les
questions qui sont posées avant peuvent être aussi posées
à la fin afin d'évaluer les connaissances acquises pendant la
formation. Les réponses sont écrites au tableau ou sur du papier
grand format par les facilitateurs et l'analyse se fait conjointement avec
l'ensemble des participants, les agriculteurs et cadres techniques en laissant
surtout la parole aux producteurs. Il convient de faire parler le maximum de
participants pour expliquer leurs points de vue sur les activités de la
journée et surtout sur les nouveaux paquets introduits. Pour s'assurer
d'une application réussie, le suivi peut se faire sous la forme de
visite mensuelle des champs afin de s'assurer de la bonne application des
nouvelles alternatives et rectifier les insuffisances possibles.
? Au niveau de la remise des attestations
La remise des attestations de CEP est non seulement une
cérémonie, mais aussi une occasion pour le partage des
expériences. Les visiteurs sont accompagnés par un hôte
pour partager les expériences autant que possible.
63
Photo 4 : apprenants dans le CEP de culture du mil Source :
enquête de terrain, Diffa août 2020
Conclusion partielle
Au cours de cette deuxième partie de notre travail,
nous avons développé également deux chapitres. Le premier
chapitre de cette deuxième partie intitulé communication
participative et vulgarisation agricole, nous avons expliqué largement
la communication participative, ressorti les différents types de
participation et son évolutions dans la vulgarisation agricole. De plus,
dans ce chapitre nous avons évoqué le caractère
renouvelé du CEP et ses principes.
Dans le deuxième chapitre de cette deuxième
partite, titré vulgarisation agricole au Niger, premièrement,
nous avons fait la genèse des outils et approches de la vulgarisation
agricole au Niger à savoir : la radio rurale nationale, la radio
communautaire, la télévision, l'approche
généraliste de la vulgarisation agricole, l'approche formation et
visite, l'approche par projets et le champ école paysan.
Deuxièmement, nous avons présenté la structure d'accueil,
ses missions sa structure administrative et ses responsabilités
technique sur le CEP. De plus, nous avons fait
64
une présentation du le ProDAF, du programme champ
école paysan de la CRA et enfin les quelques indications concernant les
responsabilités de la CRA sur les CEP à savoir la
préparation et le fonctionnement.
65
TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
DISCUSSION
66
Cette partie est consacrée à
l'interprétation des résultats et discussion ainsi que la
validation des hypothèses. Le premier chapitre est consacré
à l'interprétation et discussion des résultats auxquelles
nous avons aboutis. Le sixième chapitre porte sur la validation des
hypothèses et recommandations.
Chapitre 5 : Interprétation des résultats
et discussion
Ce chapitre que nous allons aborder est le fruit de
l'exploitation des entretiens réalisés auprès de
l'équipe cadre de la CRA, des facilitateurs et des secrétaires
des CEP pour la collecte des données qualitative et des enquêtes
par questionnaire réalisées auprès des apprenants CEP pour
la collecte des données quantitative. Les résultats de nos
entretiens et enquêtes nous permettent d'analyser l'efficacité du
CEP de la CRA.
Nous allons d'abord développer le profil des
enquêtés, leur degré de participation aux étapes
CEP, leur niveau de connaissance sur les différentes techniques et
pratiques agricoles et enfin leur niveau d'adoption de ces techniques suite aux
activités CEP.
5.1. Profil des enquêtés
Le profil des enquêtés est
caractérisé par le sexe, la tranche d'âge, le statut
matrimonial et le niveau d'instruction des apprenants enquêtés.
5.1.1. L'âge et sexe des apprenants
Il s'agit des différentes tranches d'âge des
apprenants interrogés et selon le sexe dans le cadre de la collecte des
données quantitative.
Tableau 2 : répartition des enquêtés par
âge selon le sexe
20-24ans 25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans
|
Age
Effectif
|
|
Sexe
|
Masculin
|
Féminin
|
7
|
10
|
Fi(%)
|
12,96
|
23,80
|
Effectif
|
11
|
6
|
Fi(%)
|
20,37
|
14,28
|
Effectif
|
8
|
14
|
Fi(%)
|
14,81
|
33,33
|
Effectif
|
10
|
7
|
Fi(%)
|
18,51
|
16,66
|
Effectif
|
5
|
2
|
Fi(%)
|
9,25
|
4,76
|
67
45-49ans 50-54ans 55-59ans 60-64ans Total
|
Effectif
|
3
|
2
|
Fi(%)
|
5,55
|
4,76
|
Effectif
|
6
|
-
|
Fi(%)
|
11,11
|
-
|
Effectif
|
3
|
-
|
Fi(%)
|
5,55
|
-
|
Effectif
|
1
|
1
|
Fi(%)
|
1,8
|
2,38
|
Effectif
|
54
|
42
|
Fi(%)
|
100
|
100
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Nous constatons à travers ce tableau n°2,
parmi les apprenants masculins, c'est la tranche de 25-29 ans et de 35-39 ans
qui s'intéressent et participent plus aux activités CEP que les
apprenants masculin dont la tranche d'âge se varie entre 60-64 ans et
4549 ans. Au niveau du sexe féminin également les
résultats montrent que les jeunes filles âgées entre 30-34
ans et 35-39 ans s'intéressent et participent plus aux activités
CEP que les apprenants féminins dont la tranche d'âge varie entre
60-64 ans et 45-49 ans. Ceci peut se justifier par le fait que les jeunes sont
plus actifs dans les activités champêtres que les personnes
âgées qui sont plutôt faibles. En effet, la population
nigérienne est majoritairement jeune représentant plus de 70% de
la population totale du pays selon le recensement général de la
population et de l'habitat en 2012. Et cela constitue un défi important
pour l'agriculture du Niger. De ce fait, il est primordial d'impliquer plus de
jeunes dans toutes les activités du développement, car investir
dans la jeunesse c'est investir dans le développement du pays dans
l'avenir. Ainsi, nous avons compris que la Chambre Régionale
d'Agriculture de Diffa et ProDAF Diffa ont décidément d'impliquer
plus de jeunes dans leurs champs écoles paysans compte tenu des
arguments avancés ci-dessus.
5.1.2. Statut matrimonial des apprenants selon le
sexe
Dans ce tableau suivant nous dressons le statut matrimonial
des enquêtés ainsi que de leur répartition selon le
sexe.
Tableau 3 : répartition des enquêtés selon
le statut matrimonial
Statut matrimonial Sexe
Masculin Féminin
Marié(e) Effectif 53 40
Fi(%) 98,14 95,23
68
Veuf (ve) Célibataire Total
|
Effectif
|
-
|
2
|
Fi(%)
|
-
|
2,08
|
Effectif
|
1
|
-
|
Fi(%)
|
1,04
|
-
|
Effectif
|
54
|
42
|
Fi(%)
|
100
|
100
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
A travers ce tableau n° 3, nous comprenons que
les apprenants masculins enquêtés sont plus nombreux. Et
concernant le sexe féminin, c'est également les mariés qui
sont les plus nombreux. Mais, les répondants du sexe masculin qui sont
moins nombreux sont les veufs et pour le sexe féminin se sont les
célibataires. En effet, au total, 93/96 soit 96,9% enquêtés
CEP sont mariées. Ceci explique clairement que ce dans ces villages le
taux de mariage est très élevé et ayant une charge
familiale qui ils intéressent plus aux activés CEP. Ensuite, 2/96
soit 2,08% sont des veuves féminin on n'y trouve aucun veuf masculin. Et
enfin, 1/96 soit 1,04% est célibataire masculin y a aucun sexe
féminin célibataire parmi nos enquêtés.
5.1.3. Niveau d'instruction des apprenants selon le
sexe
Le point est relatif au niveau d'instruction des apprenants
selon le sexe qui consiste à fournir des informations de niveau
d'instruction des apprenants dans le champ école paysan selon le
sexe.
Tableau 4 : répartition des enquêtés par
niveau d'instruction selon le sexe
Niveau Primaire Secondaire Coranique Aucun
Total
|
d'instruction Effectif
|
|
Sexe
|
Masculin
|
Féminin
|
15
|
13
|
Fi(%)
|
27,77
|
30,95
|
Effectif
|
1
|
1
|
Fi(%)
|
1,85
|
2,38
|
Effectif
|
25
|
8
|
Fi(%)
|
46,29
|
19,04
|
Effectif
|
13
|
20
|
Fi(%)
|
24,07
|
47,61
|
Effectif
|
54
|
42
|
Fi(%)
|
100
|
100
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
69
Ce tableau n°4, permet de voir le niveau
d'instruction des apprenants selon le sexe. Ceci dans le but de comprendre
entre les hommes et les femmes ceux qui sont plus instruits dans les champs
écoles paysans de notre étude.
Ainsi, nous constatons qu'au niveau primaire 30,95% des femmes
sont instruites contre 27,77 des hommes cela signifie qu'au niveau primaire les
femmes sont plus instruites que les hommes.
Au niveau secondaire, on trouve un chiffre égalitaire
de 1,85% entre les deux sexes, de même que pour le niveau
supérieur on retrouve également un chiffre égalitaire
entre les deux sexes qui est de 0%. C'est-à-dire qu'à ces deux
niveaux d'instructions les deux sexes se retrouvent aux mêmes niveaux.
En ce qui concerne l'école coranique, c'est les hommes
qui prennent là-dessus avec un taux de 46,29% contre 19,04% chez les
femmes cela veut dire que les hommes sont plus inscrits à l'école
coranique que les femmes.
Et enfin, en ce qui concerne aucun niveau, c'est les femmes
qui dominent avec 47 ,61% contre 24,07% des hommes, cela signifie que les
femmes sont les plus touchées par l'analphabétisme
comparativement aux hommes dans les champs écoles paysans de notre
étude dans le département de Diffa. Cependant, nous pouvons dire
que ceci ne constitue pas pour ces apprenants un obstacle dans le CEP car aucun
niveau n'est requis pour être membre du CEP sauf pour le facilitateur.
5.2. Participation des apprenants dans toutes les
étapes du CEP
Ce point, consiste essentiellement à analyser et
interpréter le degré de participation des apprenants dans toutes
les étapes de la mise en place du champ école paysan de la CRA
dans le département de Diffa.
5.2.1. Degré de participation des apprenantes
dans les différentes étapes du CEP
A ce niveau, nous cherchons à mesurer le degré
de participation des apprenants dans les différentes étapes du
CEP.
D'après les informations obtenues suite à nos
entretiens avec l'équipe cadre de la CRA chargée de la mise place
des CEP, les apprenants ont activement été impliqués dans
toutes CEP. La réponse de l'un des encadreurs de la CRA peut en dire
plus :
70
Q : Non seulement, nous avons impliqué les
apprenants dans toutes les étapes CEP mais aussi leurs savoirs locaux et
décisions sont toujours pris en compte.
Ce témoignage est fortifié par Abdoua, un autre
encadreur qui a répondu à la question :
Q : l'enquête de base a été participative
?
R : Oui bien sûr, nous avons conduit l'enquête
de base de manière participative et inclusive en concevant l'arbre
à problème (Abdoua : entrevue 1)
Ces arguments sont confirmés aussi par les membres du
bureau CEP, donc les facilitateurs et secrétaires CEP qui sont des
endogènes. Certains parlent de participation effective, d'autres de
participation totale et d'autres de prise en compte de savoirs locaux. Les
témoignages de membres du bureau illustrent très bien cette
participation et prise en compte des savoirs locaux. Voici un extrait
d'entretien avec Katchalla qui est facilitateur du site de Kangarwa :
Q : La CRA vous a fortement impliqués les apprenants dans
les activités CEP?
affirmative, la CRA nous a fortement impliqué dans
les activités du CEP, dès l'enquête de base pour
résoudre nos problèmes agricoles, en passant par la mise en place
du CEP, au choix des membres du bureau élus démocratiquement, au
choix du jour...Sincèrement, nous avons été
participé et impliqué dans toutes les étapes du CEP
(Katchalla :entrevue 1).
Dans ces conditions d'une bonne participation des apprenants,
le champ école paysan de la CRA se révèle porteur d'espoir
qui permettra aux paysans de vivre et gérer convenablement en tant
qu'acteurs et non objets dans la vulgarisation agricole.
Le témoignage du secrétaire du site de Kourssari
est très révélateur sur la question relative à la
prise en compte des savoirs locaux :
Nous avons, non seulement été invités
pour exposés nos connaissances sur les semis, les fertilisants, les
maladies et les traitements...bref nos techniques agricoles mais elles sont
aussi pris en compte par la CRA dans le cadre la mise en oeuvre du CEP
(Abba : entrevue 2).
La prise compte des savoirs locaux dans le CEP garanti la
viabilité, durabilité, efficacité et de pouvoir
répondre aux préoccupations essentielles et réelles des
agriculteurs dans le département de Diffa.
71
Ces informations qualitatives obtenues par entretien vont dans
le même sens que celles obtenues lors de la collecte des données
quantitative que nous présentons ci-dessous.
Tableau 5 : répartition des apprenants selon le
degré de participation dans les différentes étapes du
CEP.
Etapes
|
OUI %
|
NON %
|
Demande d'adhésion
|
100
|
0
|
Participation aux diagnostics
|
100
|
0
|
Participation à la planification
|
96,87
|
3,12
|
Participation au choix du jour d'animation
|
94,79
|
5,20
|
Participation au choix du site
|
94,79
|
5,20
|
Participation à la préparation du site
|
93,75
|
6,25
|
Participation au choix de fertilisants
|
90,62
|
9,37
|
Participation au choix de variétés
|
81,25
|
18,75
|
Participation au choix de traitement alternatif
|
80,20
|
19,79
|
Participation à toute forme de prise de décision
|
83,33
|
16,66
|
Participation à l'évaluation finale
|
81,25
|
18,75
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Dans ce tableau n°5, nous essayons de mesurer le
degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de
la mise en place du champ école paysan de la CRA dans le
département de Diffa.
Au niveau de la première étape on remarque une
participation d'adhésion volontaire à 100%. En effet, si c'est le
paysan qui s'engage volontairement dans l'expérimentation, on assistera
à une bonne détermination du paysan dans toutes les
activités du CEP. Pour la participation aux diagnostics appelé
aussi enquête de base on note également une participation à
100%. Cette étape permettra la sélection de l'activité
centrale du CEP qui dépend des besoins et intérêts des
producteurs. Elle est organisée de façon participative avec les
paysans et acteurs de la localité et aide à définir le
contenu de la formation. Cela nous montre que la participation a
été active, en impliquant les paysans dans les diagnostics, les
discussions et la prise de décision ; les paysans
72
auront les capacités à identifier des solutions
à leurs problèmes. A ce point aussi, nous pouvons dire que la CRA
a parfaitement impliqué les paysans dans les diagnostics.
La troisième étape, est celle de planification,
on registre également une très forte implication de paysans avec
un taux de participation de 96,87% contre 3,12% d'absent dans cette
étape. Cela nous montre que la CRA a donné un grand
intérêt à une planification participative et inclusive gage
de réussite de toute activité humaine.
La quatrième étape, celle du choix du jour
d'animation, on note aussi une excellente participation des paysans soit 94,79%
contre 5,20%. En effet, dans le CEP, on laisse aux membres s'entendre sur un
jour de la semaine comme étant le jour de la séance d'animation.
Ceci, dans le but de permettre aux apprenants de choisir eux-mêmes la
journée la plus appropriée pour garantir une participation
effective des apprenants le jour de l'animation. A ce niveau également
la CRA à donner le libre choix aux apprenants.
La cinquième étape, choix du site (champ
hôte), on constate que 94,79% de paysans CEP affirment avoir
participés au choix du site contre 5,20% qui affirment n'avoir pas
participé au choix du site. En effet, la participation de tous les
apprenants CEP sur le choix du site est cruciale et fondamentale pour anticiper
tout incident ou malentendu avec ou entre les membres du CEP et le
propriétaire du champ hôte.
La sixième étape, est consacrée à
la préparation du site, on trouve un chiffre de participation de 94,79%
à l'activité de préparation du site contre 5,20% du
chiffre n'ayant pas participé à cette activité. La
méthode et le niveau de préparation de terrain dépendent
des cultures sélectionnées et de parcelle témoin
(technique paysanne de préparation du site) de ce fait, il est important
d'avoir une pleine participation des apprenants lors de la préparation
du site.
A ce niveau, nous allons regrouper la septième
,huitième et neuvième étape enfin de les analyser et les
discuter ensemble. En effet, ces étapes correspondent aux cultures
d'études de chaque site. Nous constatons qu'au niveau de la
septième étape, donc choix de fertilisants on trouve que 90,62%
des apprenants ont participé au choix de fertilisants contre 9,37%. A la
huitième étape, celle du choix des variétés nous
remarquons que 81,25% des apprenants ont participé activement à
cette activité
73
contre 18,75%. Enfin, la neuvième étape, choix
des traitements alternatifs nous avons 80,20% des apprenants qui ont
participé à cette activité contre 19,79%.
Au niveau de ces trois étapes réunies qui ont
pour but de répondre aux besoins et préoccupations réels
des paysans on constate une participation moyenne de 84,02% et d'absent moyen
de 34,71%.
Ce qu'il faut retenir aux niveaux de ces trois étapes,
nous pouvons dire que la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a
impliqué fortement les apprenants dans le choix des thèmes
d'études des champs écoles paysans. En effet, le problème
auquel les participants font face doit être choisi comme culture
d'étude, c'est ce qui fera ressentir le besoin, l'engagement et la
détermination des apprenants CEP à trouver des solutions.
La dixième étape, participation à toute
forme de décision, nous constatons que 83,33% des apprenants
enquêtés ont affirmé avoir participé à toute
forme de prise de décision contre 16,66%. Ainsi, nous pouvons dire dans
l'ensemble que les points de vue des apprenants sont respectés dans les
CEP mis en oeuvres par la CRA.
La onzième et dernière étape, celle de
l'évaluation finale, d'après les résultats de cette
enquête, il ressort que 81,25% des apprenants ont participé
à l'évaluation finale contre 18,75%. L'évaluation
participative, autrement dit, la participation des apprenants du CEP à
l'évaluation finale est un outil de gestion efficace qui permet
l'amélioration du processus d'apprentissage. Nous pouvons dire que
d'après ces résultats qu'on enregistre une participation
effective des apprenants dans les différentes du CEP.
5.2.2. Degré de participation des apprenants
dans les étapes du CEP selon le sexe.
Dans ce point, nous voulons mesurer le degré de
participation des apprenants dans les différentes étapes du CEP
par sexe afin de savoir si le niveau d'instruction peut créer une
disparité entre les apprenants dans le CEP.
Tableau 6 : répartition des apprenants selon le
degré de participation dans
différentes étapes par les sexes
ETAPES
|
M (%)
|
F (%)
|
Demande d'adhésion
|
100
|
100
|
Participation aux diagnostics
|
100
|
100
|
74
Participation à la planification
|
96,29
|
97,61
|
Participation au choix du jour d'animation
|
96,29
|
92,85
|
Participation au choix du site
|
92,59
|
97,61
|
Participation à la préparation du site
|
98,14
|
88,09
|
Participation au choix de fertilisants
|
92,59
|
88,09
|
Participation au choix de variétés
|
85,18
|
76,19
|
Participation au choix de traitement alternatif
|
85,18
|
73,80
|
Participation à toute forme de décision
|
90,74
|
73,80
|
Participation à l'évaluation finale
|
87,03
|
73,80
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Dans ce tableau n°6 , nous voir le degré
de participation des apprenants dans les étapes différentes CEP
par sexes afin de voir entre les hommes et les femmes ceux qui ont plus
participé aux étapes du CEP. En effet, ce tableau ressort que
parmi les apprenants enquêtés 93,09% des hommes affirment avoir
participé activement dans les onze étapes de CEP contre 87,44%
des femmes. En effet, il est important de tenir compte du genre dans les
étapes du CEP pour un fonctionnement efficace. Malgré, ce chiffre
qui montre la dominance du sexe masculin sur le sexe féminin dans ces
étapes, nous pouvons dire que les femmes ont également
participé de manière importante dans les étapes avec un
taux de participation de 87,44%.
5.3. Niveau de connaissance des apprenants
CEP
Dans ce point nous allons identifier le niveau de connaissance
des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de Diffa suites aux activités CEP.
Selon les informations fournies par l'équipe CRA et les
membres du bureau CEP à travers nos entretiens, les apprenants ont
suffisamment acquis des connaissances sur les techniques et pratiques agricoles
pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et
niébé). Les propos de deux encadreurs de la CRA peuvent en
témoigner :
Vous avez lu vous-même la graduation du niveau des
connaissances des apprenants par rapports aux mois précédents sur
les fiches de suivi et
75
évaluation des connaissances qu'on remplit
mensuellement. L'amélioration de niveau de connaissance est nette sur
les fiches (Mouctar : entrevue 2).
En effet, ils s'appuient sur les indications des fiches de
suivi et d'évaluation des connaissances, remplis par les facilitateurs
à chaque séance d'animation hebdomadaire, mais aussi aux
supervisions menées par l'équipe CRA. Dans cette fiche, nous
avons pu lire et constater une graduation du niveau des connaissances des
apprenants tout au long des semaines. Selon Abdoul Kader :
Vous avez vu et il est aisé de voir
l'amélioration des connaissances lors des animations des CEP et de
dynamique du groupe. L'amélioration de niveau des connaissances des
apprenants est visible lors des animations hebdomadaire (Abdoul kader :
entrevue 3).
Nos entretiens avec les facilitateurs et secrétaires
nous révèlent les mêmes informations obtenues auprès
des encadreurs. Selon le facilitateur Tidjani, le niveau de connaissance des
apprenants est élevé :
Avant et après CEP, il me paraît simple
d'observer et entendre l'amélioration de niveau de connaissance des
apprenants en conduisant l'animation du CEP.A présent, vraiment les
apprenants ont enregistré des améliorations de connaissances sur
les variétés, les fertilisants et les traitements
alternatifs
(Tidjani : entrevue 3).
Malam Boubacar estime que le CEP a apporté un
changement au niveau des connaissances des apprenants :
Avant le CEP nos producteurs ignoraient les techniques de
semis des variétés améliorées, les techniques
biologiques de fertilisations et de traitements alternatifs pour faire face aux
maladies des plants avec les moyens locaux
(Malam Boucar : entrevue 4).
D'après ces entretiens, nous pouvons dire que le CEP de
la CRA renforce les connaissances de ses apprenants pour l'amélioration
des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.
Ces informations obtenues lors de la collecte des données qualitative
à l'aide d'un guide d'entretien sont fortifiées ci-dessous par
les données quantitatives obtenues à l'aide d'un
questionnaire.
76
Tableau 7 : niveau de connaissance sur le thème
principal
Thèmes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Fertilisation du sol
|
32
|
100
|
Test variétal
|
32
|
100
|
Traitements alternatifs
|
32
|
100
|
TOTAL
|
96
|
100
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
A travers ce tableau n°7, nous essayons
identifier le niveau de connaissance des apprenants sur le thème
principal de leur champ école paysan. Pour rappel, la CRA a trois
thèmes principaux pour l'ensemble de ses sites. Et nous aussi, nous
avons trois thèmes pour nos six sites et un échantillon de seize
apprenants par site, donc en les répartissant par les trois
thèmes principaux, nous aurons deux sites avec seul et même
thème principal soit trente-deux apprenants de deux sites pour un seul
thème.
Nous constatons qu'au niveau de chaque thème principal
un effectif de trente-deux sur trente-deux soit 100%. Cela nous montre
clairement sans exception que tous les apprenants du CEP enquêtés
dans chaque site connaissent parfaitement le thème principal de leur
champ école paysan.
Tableau 8 : niveau de connaissance sur les fertilisants du
sol
Fertilisants
|
Connaissance
|
Techniques d'application
|
Urée
|
100
|
51,04
|
15-15-15
|
100
|
100
|
DAP
|
100
|
85,41
|
Témoin
|
100
|
92,70
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Le tableau n°8 ci-dessus se présente des
données sur le niveau de connaissance des apprenants relative aux
différents fertilisants expérimentés ainsi que de leurs
techniques d'application. Nous observons un pourcentage important de niveau de
connaissance des apprenants enquêtés sur les différents
types de fertilisants et de leurs techniques d'application
expérimentés dans les CEP. Ainsi, les apprenants
77
enquêtés connaissent à 100% tous les
quatre fertilisants expérimentés dans les CEP à savoir :
Urée, 15-15-15, DAP et témoin. Cependant, concernant leurs
techniques d'application nous enregistrons le taux le plus élevé
au niveau du fertilisant 15-15-15 de 100%, suivi du témoin 92,70%, DAP
85,41% et enfin l'urée 51,04%. En effet, selon les apprenants
enquêtés ces deux fertilisants qui enregistrent les taux les plus
élevés sont dus à la facilitation de leurs techniques
d'application.
Tableau 9 : niveau de connaissance sur le test
variétal
Test variétal Effectif Pourcentage
Techniques de traitements des semences 94 97,91
Techniques de semis 93 96,68
Techniques d'entretien des cultures 89 92,27
Techniques de conservation des semences 91 94,79
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Au niveau de ce tableau n°9, nous voulons
identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les
variétés tester dans les CEP. Ainsi, d'après les
données collectées auprès des apprenants nous avons les
pourcentages suivants : 97,91% au niveau des techniques de traitements
alternatifs, 96,68% pour les techniques de semis, 92,27% pour les techniques
d'entretien des cultures et enfin 94,79% au niveau de conservation des
semences. Ces résultats montrent que les apprenants CEP ont un excellent
niveau de connaissance sur l'ensemble des étapes de semis.
Tableau 10 : niveau de connaissance sur les traitements
alternatifs
Traitements alternatifs
|
Connaissance
|
Préparations
|
Applications
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Piment + Savon
|
92
|
88,5
|
84
|
81
|
84
|
81
|
Neem +Savon
|
88
|
85,4
|
82
|
79
|
82
|
79
|
Cendre
|
77
|
74
|
73
|
71
|
73
|
71
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Ce tableau n°10, nous permet identifier le
niveau de connaissances des apprenants sur les différents types de
traitements alternatifs, leurs préparations et applications.
78
Au niveau de la première colonne, connaissance des
différents types de traitements alternatifs nous avons 88,5% pour le
piment + savons, 85,4% pour le neem + savon et 74% pour la cendre. A la
deuxième colonne, préparations de ces traitements alternatifs
nous avons respectivement 81%,79% et 71%. Et enfin, la troisième
colonne, techniques d'application de ces traitements nous avons 81% pour piment
+ savon, 79% pour le neem + savon et 71% pour la cendre. En effet, ces
résultats montrent que parmi les apprenants enquêtés,
malgré qu'ils aient un bon niveau de connaissance sur les traitements
alternatifs nous observons un écart de pourcentage dans les techniques
de préparations et d'applications de ces traitements. En effet,
malgré cet écart, le niveau de connaissance des apprenants sur
les techniques de préparations et d'applications de ces traitements est
satisfaisant. Ainsi, d'après ces résultats nous pouvons dire que
les CEP de la CRA contribuent à l'amélioration des
capacités de ses apprenants. Car ses apprenants ont appris quel,
comment, quand et quelle quantité de traitement doit-on utiliser dans le
champ pour lutter contre les ravageurs, les insectes et les maladies.
Tableau 11 : niveau de connaissance sur les thèmes du
jour des séances
Thèmes du jour des séances
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Les variétés et leurs caractéristiques
|
92
|
95,83
|
Ravageurs et maladies
|
80
|
83,33
|
Union et concertation
|
87
|
90,6
|
Activités Génératrices de Revenu
|
65
|
67,70
|
Stockage de récolte
|
73
|
76
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Dans ce tableau n°11, nous essayons identifier
le niveau de connaissance des apprenants sur les différents
thèmes de conversation lors de séances d'animation hebdomadaires
du CEP. A ce niveau, nous avons regroupé les thèmes
variétés et leurs caractéristiques avec les ravageurs et
maladies, car ils s'appartiennent tous à l'activité d'analyse de
l'agroécosystème(AAES). Ainsi, les résultats montrent que
95,83% et 83,33% des apprenants affirment respectivement que les
variétés et leurs caractéristiques, les ravageurs et les
maladies sont les principaux thèmes les plus
79
discutés lors des séances d'animation
hebdomadaire. L'AAES est une pratique régulière et exhaustive de
suivi et d'évaluation utilisée dans les CEP. Elle implique :
l'observation systématique, l'apprentissage par la découverte,
l'analyse critique, et la confiance en soi à travers les
présentations et les discussions, les prises de décisions
collectives. L'AAES est le moteur du CEP. Ainsi, d'après les
résultats, l'AAES est effective dans les CEP de la CRA. Ensuite, au
niveau de l'union et la concertation 90,6% des apprenants enquêtés
affirment que l'union et la concertation font parties des thèmes les
plus exposés dans les séances hebdomadaire du CEP. En effet,
l'union et la concertation est l'un des principes du CEP. On dit que l'union
fait la force. La combinaison des pensées de deux ou plusieurs personnes
est souvent plus fructueuse qu'une seule. C'est ainsi, que nous comprenons la
raison pour laquelle la CRA fait la promotion de l'union et de concertation
dans ses CEPs.
Ensuite, 67,70% des apprenants affirment que les
activités génératrices de revenus (AGR) font aussi l'objet
d'échange lors de séances hebdomadaires du CEP. Les AGR
permettent d'augmenter le pouvoir d'achat et de renforcer les moyens des
apprenants de garantir la sécurité alimentaire ainsi que de la
gestion de trésorerie du CEP. Ainsi, nous pouvons dire que les AGR
occupent une place importante pour les apprenants des CEPs de la CRA. Enfin,
nous observons qu'au niveau du thème stockage de récolte nous
enregistrons un pourcentage de 76% des apprenants enquêtés
affirment que ce thème fait partir des thèmes de discussions lors
des séances hebdomadaires. Le stockage de récolte est une
technique qui préoccupe les apprenants, car produire sans savoir comment
le stocker à long terme est un problème majeur qui dérange
les apprenants.
Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire
que les CEPs de la CRA répondent aux inquiétudes des apprenants
en leur permettant eux-mêmes de trouver des solutions à leurs
propres problèmes à travers des échanges fructueux.
5.4. Niveau d'adoption des techniques et pratiques
agricoles par les apprenants
Dans ce point nous allons essayer d'évaluer le taux
d'adoption des techniques et pratiques agricoles par apprenants suite aux
activités du CEP pour l'amélioration des systèmes de
cultures pluviales dans le département de Diffa suites aux
activités CEP.
80
D'après les informations livrées lors de nos
entretiens avec l'équipe cadre de la CRA et les membres du bureau CEP,
les apprenants ont la volonté et la détermination d'adopter,
d'appliquer et de s'approprier les techniques et pratiques agricoles dans leur
propre champ à la prochaine campagne agricole donc 2020-2021. Les propos
d'un encadreur résument ainsi cette volonté d'adoption :
Grâce au CEP, les apprenants ont fait la
différence entre leurs techniques agricoles et les nouvelles techniques
agricoles apportées par la CRA à travers les parcelles. Cette
différence se retrouve en termes de la productivité et du
rendement agricole. L'objectif d'un paysan c'est d'avoir des techniques qui lui
permettent d'augmenter sa productivité agricole et maintenant ils ont
ces techniques. En fait, je vous assure que les paysans sont pressés de
les mettre en pratique dans leur propre champ à la prochaine saison de
culture (Abdoua : entrevue 1).
Ses propos sont fortifiés par le secrétaire du
CEP du de Mamari forage du nom d'Adji :
Etend secrétaire du CEP, je rempli les fiches du
suivi et évaluation et dans la rubrique adoption des techniques
agricoles par les apprenants suite aux activités CEP je vous assure que
vous serrez étonné des réponses affirmatives des
apprenants. En réalité la quasi-totalité des apprenants
ont massivement répondu oui (Adji : entrevue 5)
En effet, l'équipe de la CRA et les membres du bureau
CEP s'appuient sur des arguments, selon lesquels leurs champs écoles
paysans respectent les principes d'apprentissage des adultes qui vise le
développement des capacités des producteurs axés sur les
besoins des producteurs. Et aussi sur les fiches de suivi et évaluation.
Ces deux arguments sont suffisants pour nous permettre de dire que les
apprenants des CEPs de la CRA adoptent et appliquent les techniques et
pratiques agricoles dans leurs propres champs si nous prenons en compte les
arguments d'échecs des autres approches et outils de la vulgarisation
agricole. Nous trouvons plus ou moins ces mêmes informations obtenues au
niveau des données quantitatives ci-dessous.
Tableau 12 : niveau d'adoption des fertilisants du sol
Adoption des fertilisants du sol Effectif
Pourcentage
81
15-15-15
|
96
|
100
|
DAP
|
75
|
78,12
|
Urée
|
0
|
0
|
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Dans ce tableau n°12, nous essayons
d'évaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par
les apprenants suites aux activités CEP. A cet effet, on constante que
100% des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique
le fertilisants 15-15-15 dans leur propre champ. En effet, ceci, s'est
justifié selon les enquêtés que le fertilisant 15-15-15 est
plus efficace à travers l'observation comparative entre les
différents parcelles du CEP, raison pour laquelle chaque paysan accorde
plus d'intérêt à ce type engrais que le DAP 85,41% suivi du
témoin 92,70% et l'urée qui clôture la liste avec 51,04%.
L'urée se trouve à cette position, car selon les apprenants elle
brule les plantes si y `a l'absence de pluie.
Ainsi, nous pouvons dire que les CEPs de la CRA permettent aux
apprenants d'adopter des nouveaux fertilisants pour améliorer leurs
systèmes de cultures pluviales.
Tableau 13 : niveau d'adoption des variétés par
les apprenants
Adoption des variétés Effectif
Pourcentage
IT 90 93 96,87
KVX 83 86,45
Chapki 88 91,66
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Au niveau de ce tableau n° 13, nous voulons
évaluer le taux d'adoption des variétés par les apprenants
suite aux activités CEP. Ainsi, nous observons un taux d'adoption de
96,87% pour la variété améliorée du
niébé IT90 et un taux d'adoption de 91,66% pour la
variété améliorée du mil Chapki. En effet,
les résultats impliquent que les apprenants adoptent ces
variétés améliorées à un niveau haut. Ceci,
s'explique par la sélection participative qui a augmenté la
création et le transfert de graines améliorées et d'en
accélérer l'adoption par les paysans. Cette étude a pu
mettre en évidence les caractéristiques des
variétés recherchées par les apprenants : un rendement en
ses élevé, un cycle court, une bonne résistance à
la sècheresse et un bon goût.
82
Ainsi, nous pouvons dire que la CRA a réussi à
faire adopter des nouvelles variétés de semences
améliorées à ses apprenants en changeant leur perception
et attitude sur ces variétés.
Tableau 14 : niveau d'adoption des traitements alternatif
Adoption des traitements alternatifs Effectif
Pourcentage
Piment + savon 96 100
Neem + savon 75 78,12
Cendre 65 67,70
Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020
Dans ce tableau n °14, nous essayons
d'évaluer le taux d'adoption des apprenants sur les traitements
alternatifs suites aux activités CEP. A cet effet, on constate que 100%
des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique le
traitement piment + savon, 78% pour le neem + savon et enfin 67,70% au niveau
de la cendre. D'après les apprenants, cette volonté de mettre en
pratique ces traitements dans leur propre champ à la campagne agricole
prochaine est fondée sur des résultats satisfaisants obtenus
suites aux activités CEP. Ainsi, nous pouvons dire grâce à
l'apprentissage participatif des CEP de la CRA, les apprenants adoptent des
nouvelles méthodes de traitements biologiques contre les insectes,
ravageurs et maladies des plantes.
5.5. Discussions des résultats
Les données globales de notre étude permettent
de situer le champ école paysan mis en oeuvre par la CRA dans le
processus d'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans
le département de diffa. D'abord, au niveau de nos résultats
relatifs au degré de participation des apprenants, les résultats
révèlent une forte participation des apprenants dans toutes les
étapes. A travers leur participation dans toutes étapes CEP, les
paysans développent des aptitudes qui permettent d'analyser leurs
propres situations et de s'adapter à des conditions changeantes. Les
études conduites par (Nathaniels, 2005)89 au Benin
mentionnent aussi l'importance de la participation des paysans dans toutes les
étapes CEP. Le secret d'un programme CEP commence par
89 Nathaniels, .R. (2005). Farmer Field School and
famer-to-farmer extension, Cotonou, Benin case study, Network paper,
N°148, p15.
83
son mode de mise en oeuvre (Gallagher, 2003)90. Ces
arguments corroborent ceux de (Gbaguidi et al. 2008)91 qui avancent
que les activités CEP sont développées suivant un
programme élaboré qui est mis en oeuvre en appliquant les
principes de l'éducation non formelle, de l'apprentissage par
découverte (Discovery-Learning). Ainsi, l'efficacité du CEP
réside dans cette capacité à faire participer le paysan
dans toutes les étapes du CEP, lui place ainsi au coeur du dispositif de
conseil dans son double rôle d'agent de diffusion des technologies et
d'agent d'innovation confirme une étude d'impacts menée au Benin
(Esaïe, Sylvain et Anselme, 2019)92 . Vu les données
à notre possession, la méthodologie CEP de la CRA présente
un avantage comparatif par rapport aux approches dirigistes utilisées
jusque-là en vulgarisation agricoles. Sa vocation participative
grâce à la communication, libère la
créativité des paysans qui se sentent valorisés,
responsabilisés et confiants en eux-mêmes (Braima et al,
2000)93. Au niveau de nos résultats sur le niveau de
connaissance des apprenants, les apprenants du CEP mis en oeuvre par la CRA ont
acquis des nouvelles connaissances sur les techniques et pratiques agricoles
pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales. Ces
résultats vont dans le même sens que ceux obtenus dans les champs
écoles paysans dans les régions de Zinder et Maradi pour
l'amélioration du rendement du niébé au Niger
(Rabé, Baoua, Sitou et Amadou, 2017)94. Ils sont
fortifiés par les conclusions de (Gbaguidi, et al, 2008)95 au
Benin. Ainsi, l'approche CEP facilite la demande des paysans en matière
de connaissances, leur offre l'opportunité de choisir, de tester et
d'adapter en fonction de leur besoin.
Enfin, au niveau de nos résultats sur l'adoption des
techniques pratiques agricoles par les apprenants, les apprenants ont
adapté significativement les techniques et pratiques
90 Gallagher., K. (2003). Eléments fondamentaux d'un
champ école paysan, Dakar, IIED, p.9.
91 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008).
Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le
renforcement de capacité de production de niébé au
Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36.
92 Esaie, G., Sylvain, & Anselme. (2019). Impact du
conseil agricole privé sur l'efficacité technique des petits
producteurs au Benin, Cotonou, p.55.
93 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du
manioc, Lagos, IITA, p.13
94 Rabé; Baoua; Amadou. (2017). Champs écoles
paysans, une approche participative pour l'amélioration du rendement de
du niébé: résultats d'expérience pilotes conduites
dans les régions de Zinder et Maradi au Niger, Maradi, IINRA,
Vol.29 N°2, p.8p
95 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008).
Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le
renforcement de capacité de production de niébé au
Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36.
84
agricoles suite aux activés CEP. En effet, les
résultats obtenus révèlent un taux élevé
d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants. Ces
résultats sont en harmonies avec les conclusions de (Sarr,
2012)96 au Sénégal et (Souleymane et al,
2011)97 au Burkina Faso.
En définitive, la présente recherche a permis de
confirmer que l'approche CEP est pertinente et l'ampleur de son impact est
intéressante. Toutefois, elle pose des problèmes de coûts
selon plusieurs auteurs (Feder et al. 2004) 98, (Davis,
2012)99 ainsi que d'autres déterminants
socioéconomiques (Rabé et al, 2017)100.
96 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des
petits producteurs grâce à l'approche champ école
paysan. I: edafrique. Repéré à URL
http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html
97 Souleymane, O., & al. (2011). Expérimenter avec
la communauté villageoise : l'expérience des champs écoles
paysans au Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, p.4.
98 - Feder, G., & al. (2004). The acquisition and
diffusion of knowledge : the case of pest management training Farmer Field
School. Journal of Agricultural Economic, pp.221-243.
99 Davis K., et al (2012). Farmer Field School : a boon or
bust for extension in Africa. Journal of international Agricultural and
Extension Education, vol.13, n°1, p91-96
100 Rabé M. et al. (2017). Les déterminants
socioéconomiques de l'adoption des technologies améliorées
de production du niébé diffusées par les champs
écoles paysans dans les régions de Maradi et Zinder. IJBCS.
Vol 11, N°2,744-756.
85
Chapitre 6 : Validation des hypothèses
Chaque travail scientifique exige des hypothèses
posées dès le début de la recherche, et les
résultats obtenus permettent de vérifier si ces hypothèses
sont validées ou invalidées. De ce fait, dans ce chapitre nous
verrons dans quelle mesure nos hypothèses de départ se
vérifient.
6.1. Validation des hypothèses
l'hypothèse principale
Dans ce travail nous avons proposé une hypothèse
principale. En effet ; notre hypothèse principale est : « le champ
école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture a
contribué à l'amélioration des systèmes de cultures
pluviales dans le département de Diffa. »
Ainsi, selon les résultats obtenus après notre
enquête, cette hypothèse principale est confirmée. En
effet, la majorité des apprenants enquêtés affirment avoir
acquis des connaissances et compétences sur les cultures pluviales du
département de Diffa suite aux activés des champs écoles
paysans. Pour rappel, cette étude à concerner six champs
écoles paysans, dans six villages du département de Diffa sur
trois thèmes différents retenus lors des enquêtes de base ;
deux villages un thème. Ainsi, les trois thèmes sont :
fertilisation du sol, traitements alternatifs et test variétal. Il est
important de rappeler que dans chaque CEP hormis le thème principal du
CEP, les autres thèmes font parties également des thèmes
d'étude. L'agriculture est un ensemble des systèmes, la mauvaise
maitrise d'une des techniques peut entrainer des incidents graves dans le champ
(maladies, ravageurs, perte de récolte), donc il très importants
à ce que les apprenants aient une excellente maîtrises de tous ces
trois thèmes d'études.
En observant les résultats ci-dessus au niveau du
tableau n°7, nous voyons que 100% des apparents
enquêtés de tous CEP connaissent le thème principal de leur
champ école paysan. En effet, la connaissance du thème principal
du CEP par les apprenants prouve que les paysans connaissent réellement
leurs préoccupations relatives aux cultures pluviales. De ce fait,
grâces aux champs écoles paysans de la CRA les paysans du
département de Diffa essayent d'analyser ensemble le thème
principal de leur CEP par expérimentations, enfin de trouver une
solution à leurs préoccupations dans le but
86
d'améliorer leur rendement agricole. Ainsi, avec un
taux de 100% conforme aux besoins réels exprimés par les
producteurs (problème à étudier tout au long des cultures
pluviales) de chaque site du CEP, nous pouvons alors dire que notre
hypothèse principale est validée.
6.2. Validation des hypothèses
secondaires
Dans ce point, nous allons faire un croisement entre les
différentes hypothèses secondaires posées au tout
début de notre travail et les résultats auxquels nous, nous
sommes aboutis. Ceci, dans le but de voir si nos résultats confirment ou
contredisent nos hypothèses.
6.2.1. Validation de la première hypothèse
secondaire
Notre première hypothèse secondaire : « les
apprenants ont participé à un degré élevé
dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ école paysan
» est aussi validée, car après avoir effectués nos
recherches, nous avons analysé le degré de participation des
apprenants dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ
école paysan de la CRA dans le département de Diffa.
Pour analyser le degré de participation des apprenants,
dans les onze étapes du champ école paysan, nous avons
interrogé les apprenants sur leur implication et participation
effectives aux activés CEP. En effets, d'après les
résultats de notre recherche nous pouvons voir sur le tableau
n°5, que la quasi-totalité des apprenants ont participé
dans toutes les étapes du champ école paysan de la CRA dans le
département de Diffa. Il est important de rappeler, que la participation
effective des apprenants dans toutes les étapes du CEP est gage de
réussite et d'efficacité d'un CEP, sans elle, le CEP n'a pas sa
raison d'être et de plus il évolue en échec et voué
à l'échec.
Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons
confirmer notre première hypothèse secondaire à travers
les résultats de notre étude. De plus, nous osons dire,
grâce à cette forte participation et implications des apprenants,
le champ école paysan de la CRA est efficace, durable et permettra aux
producteurs du département de Diffa de faire face aux problèmes
agricoles qu'ils rencontrent à chaque campagne agricole.
87
6.2.2. Vérification de la deuxième
hypothèse secondaire
Notre deuxième hypothèse secondaire selon
laquelle : « le niveau de connaissance des apprenants est hautement
amélioré sur les techniques et pratiques agricoles de cultures
pluviales suite aux activités du CEP » est également
confirmée.
Au niveau de cette hypothèse, nous avons posé le
postulat selon lequel les apprenants ont développé des
connaissances et compétences sur les techniques et pratiques agricole de
cultures pluviales. Les informations recueillies auprès des apprenants
montrent que les champs écoles paysans de la CRA ont réussi
à les informer de nouvelles techniques et pratiques agricoles pour
l'amélioration des systèmes cultures pluviales. Ainsi, les
résultats de notre enquête attestent que les apprenants ont
suffisamment acquis de connaissance sur les cultures pluviales (mil et
niébé). Nous pouvons voir les résultats du niveau de
connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles dans les
tableaux n ° 7, 8, 9,10 et 11.
Apres une analyse des résultats de cette recherche,
nous pouvons confirmer que le champ école paysan de la CRA
améliore la connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques
agricoles pour l'amélioration de cultures pluviales dans le
département de Diffa.
6.2.3. Vérification de la troisième
hypothèse secondaire
La troisième et dernière hypothèse de
notre étude selon laquelle : « Les apprenants ont adopté les
techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales à un taux
élevé suite aux activités du CEP. » est aussi
validée.
D'après les résultats dont nous, nous sommes
aboutis après notre enquête sur le terrain auprès des
apprenants, nous constatons que la majorité des apprenants s'engagent
à la mise en pratique des techniques et pratiques agricoles suite aux
activités. Nous pouvons voir les résultats du niveau d'adoption
des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles dans les tableaux
n °12,13 et 14.
Au vue de ces résultats ces trois tableaux, nous
pouvons dire que le champ école paysan de la CRA permet aux apprenants
d'adopter des nouvelles techniques et pratiques agricoles sur les cultures
pluviales. Ainsi, la grande partie des apprenants enquêtés se sont
engagés à appliquer les techniques et pratiques agricoles de
cultures
88
pluviales (mil et niébé) dans leur propre champ,
ainsi que de leurs pérennisations. De ce fait, nous validons cette
hypothèse.
Conclusion partielle
Dans cette troisième et dernière partie de notre
travail nous avons évoqué deux chapitres aussi. Le premier
chapitre de cette partie a concerné l'interprétation des
résultats du guide d'entretien et du questionnaire ainsi que la
discussion. Dans le deuxième chapitre de cette partie nous avons
parlé d'abord de la validation de nos hypothèses et enfin des
recommandations à l'endroit de la CRA.
89
CONCLUSION
En ces temps précis, où
l'insécurité alimentaire à Diffa et comme dans toutes les
autres régions du Niger constitue une préoccupation grandissante.
L'approche CEP, en tant que méthodologie de recherche-action formative
et participative, se présente comme une voie convaincante pour faciliter
l'adoption et la diffusion des innovations à travers le monde rural.
L'originalité et la simplicité de ses procédés,
permettent non seulement une meilleure appropriation des innovations, mais
aussi une participation active des paysans à la production agronomique
et donc, une valorisation de la fonction paysanne.
L'objectif principal de cette étude est
d'étudier l'efficacité du CEP tel promu par la Chambre
Régionale d'Agriculture dans la diffusion des technologies agricoles et
le renforcement de capacité des producteurs de cultures pluviales (mil
et niébé). L'étude a été
réalisée dans les trois communes qui composent le
département de Diffa, à savoir la commune urbaine de Diffa, la
commune rurale de Chetimari et enfin la commune rurale de Gueskerou. Les six
(6) sites CEPs de notre étude, sont repartis dans ces trois communes.
L'échantillon était composé de quatre-vingt-seize (96)
personnes (apprenants) sur cent quatre-vingt-douze (192) pour la collecte des
données quantitatives et de seize (16) personnes ressources sur dix-huit
(18) pour la collecte des données qualitatives dont six (6)
facilitateurs CEP, six (6) secrétaires CEP et quatre (4) encadreurs de
la CRA de Diffa.
Il ressort d'abord, aux termes de cette étude que la
communication participative joue un rôle capital dans la vulgarisation
agricole. A travers l'approche participative, champ école paysan, elle
vise à faciliter la participation des communautés à leur
propre développement et à encourager le partage des connaissances
nécessaires. En effet, dans le CEP de la CRA, elle a réuni la
communication, la recherche et l'expérimentation à
l'intérieur d'un cadre intégré et met à
contribution chercheurs, spécialistes, vulgarisateurs, membres de la
communauté et d'autres parties prenantes dans toutes les étapes
de la mise en oeuvre du CEP. Ainsi, sa plus grande contribution est sa
capacité de démontrer par la pratique que l'efficacité du
CEP est liée aux besoins et objectifs des paysans de la zone
d'intervention. Elle vise le renforcement des efforts que ces dernières
entreprennent pour faire face à l'insécurité
alimentaire.
90
Aussi, à la lumière des résultats de
notre enquête, des entretiens que nous avons réalisés et la
recherche documentaire ; les résultats permettent de conclure que le
champ école paysan mis en place par la Chambre Régionale
d'Agriculture a permis d'améliorer les systèmes de cultures
pluviales dans le département de Diffa. Les résultats obtenus
montrent que les techniques et pratiques agricoles proposées dans le
cadre de la formation sont adoptées par plus de la moitié des
producteurs formés. En nous fondant sur les résultats, nous
pouvons dire que notre hypothèse principale ainsi que les
hypothèses secondaires sont confirmées.
Il est capital pour la CRA de Diffa de bien comprendre que les
paquets techniques proposés conviennent parfaitement aux besoins locaux
(d'où l'importance du diagnostic participatif), et de conduire les
expérimentations sur les parcelles de façons à permettre
aux agriculteurs de les reproduire dans leur situation individuelle. De plus,
elle doit particulièrement retenir que son rôle fondamental dans
le CEP est d'arriver à l'amélioration de la connaissance en
rendant les paysans conscients de l'existence de nouvelles alternatives et de
leur efficacité sur la base de résultats pratiques. Enfin, sa
responsabilité est de faciliter la découverte et la
compréhension des faits et des situations des paysans.
Au vu de l'efficacité de cette approche dans l'adoption
des technologies agricoles qui s'adaptent aux conditions
agro-écologiques et socio-économiques locales. Alors, pour une
meilleure performance du champ école paysan, nous suggérons au
ministère de l'agriculture et de l'élevage d'intégrer
activement le CEP dans les systèmes de vulgarisation agricoles au Niger,
afin de permettre à nos producteurs de s'adapter au changement
climatique et de lutter efficacement contre l'insécurité
alimentaire qui prévaut depuis trop longtemps dans notre pays.
91
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Reperé à URL
https://niger.opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa
IX
ANNEXES
A. Questionnaire adressé aux paysans CEP pour
la collecte des données quantitatives
Cher(e) répondant(e) nous vous prions de bien
répondre objectivement afin de collecter des données
nécessaires pour la réalisation de cette recherche. Ces
informations sont réservées à des fins scientifiques qui
restent anonymes.
Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.
|
Section 1 : Données sociodémographiques des
apprenants du CEP
|
Questions
|
Filtres
|
Modalités
|
1
|
Q101
|
Sexe
|
M ; F ;
|
2
|
Q102
|
Age
|
15-19ans ; 20-24ans ; 25-29ans ; 30-34ans ; 35-39ans ;
40-44ans ; 45-49ans ; 50-54ans ; 55-59ans ; 60-64ans ;
|
3
|
Q103
|
Profession
|
Cultivateur ; Eleveur ;
|
4
|
Q104
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
Célibataire ; Marié(e) ; Veuf (ve) ;
Divorcé(e) ; Séparé(e) ;
|
5
|
Q105
|
Niveau d'instruction
|
Primaire ; Secondaire ; Supérieur ; Coranique ; Aucun
;
|
Section 2 : Degré de participation des
apprenants dans toutes les étapes du CEP
|
6
|
Q201
|
Combien de temps participez-vous
dans le CEP ?
|
Premières fois ; Deuxième fois ;
|
7
|
Q202
|
Pouvez-vous nous donne l'année de mise en place votre CEP
?
|
2018 ; 2019 ; 2020 ;
|
XI
8
|
Q203
|
Qui a mis en place votre CEP ?
|
CRA ProDAF ; autres ;
|
9
|
Q204
|
Est-ce que c'est vous qui avez
demandé à vous impliquer dans le CEP ?
|
Oui ; Non ;
|
10
|
Q205
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape de diagnostics ?
|
Oui ; Non ;
|
11
|
Q207
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape au choix du jour de
séances d'animation ?
|
Oui ; Non ;
|
12
|
Q208
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape du choix du site CEP
?
|
Oui ; Non ;
|
13
|
Q209
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape de préparation
du site CEP ?
|
Oui ; Non ;
|
14
|
Q210
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape de fertilisation du
sol ?
|
Oui ; Non ;
|
15
|
Q211
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape de sélections
de test variétal ?
|
Oui ; Non ;
|
16
|
Q212
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape du choix
de traitement alternatif ?
|
Oui ; Non ;
|
17
|
Q213
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à toute forme de prise de
décisions ?
|
Oui ; Non ;
|
XII
18
|
Q214
|
Au sein de votre CEP, avez-vous
participé à l'étape de
l'évaluation finale ?
|
Oui ; Non ;
|
Section 3 : Niveau de connaissances des apprenants sur
les techniques et pratiques agricoles expérimentées
|
19
|
Q301
|
Quel est le thème principal de votre CEP ?
|
Fertilisation du sol ; Traitement
alternatif ; Tests variétal ;
|
20
|
Q302
|
Quelles différences avez-vous observé
entre les parcelles à travers
vos expérimentations?
|
|
21
|
Q303
|
Quelles sont les différentes méthodes de
fertilisation que vous avez apprise lors de Séances CEP ?
|
Urée ; 15-15-15 ; DAP ; Témoin ; Aucun ;
|
22
|
Q304
|
La quelle de méthode de fertilisation pensez-vous
être la plus efficace ?
|
Urée ; 15-15-15 ; DAP ; Témoin ; Aucun ;
|
23
|
Q305
|
Savez-vous comment appliquer ces engrais ?
|
Oui ; Non ;
|
24
|
Q306
|
Quelles sont les différentes méthodes de
traitements alternatifs que vous avez appris lors de séances CEP ?
|
Piment avec savon ; Neem avec savon ; Cendre ; Aucun ;
|
25
|
Q307
|
La quelle de méthode de traitements alternatives
pensez-vous être la plus efficace ?
|
Piment avec savon ; Neem avec
savon ; Cendre ; Aucun ;
|
26
|
Q308
|
Savez-vous comment préparer ces
traitements ?
|
Oui ; Non ;
|
27
|
Q309
|
Savez-vous comment appliquer ces traitements ?
|
Oui ; Non ;
|
28
|
Q310
|
Quelles sont les différentes variétés de
mil que vous avez semé dans votre CEP ?
|
Variété locale ; Variété
améliorée ; Autres ;
|
29
|
Q311
|
La quelle de variété de mil pensez- vous
être productive ?
|
Variété locale ; Variété
améliorée ; pas de différence ;
|
30
|
Q312
|
De quoi parle-t-on généralement lors des
séances de votre CEP ?
|
Traitements alternatifs ;
Fertilisation du sol ; AAES ; Union et concertation ;
|
Section 4 : Appropriation des techniques et pratiques
agricoles par les apprenants
|
31
|
Q402
|
comment appréciez-vous votre CEP ?
|
Pas du tout satisfait ; Plutôt pas satisfait ; Plutôt
satisfait ; Tout à fait satisfait ;
|
32
|
Q403
|
Appliquerez-vous dans votre champ ce qu'on vous dit lors de
séances du CEP ?
|
Oui ; Non ;
|
33
|
Q406
|
Si oui pourquoi et si non pourquoi?
|
|
34
|
Q407
|
Cesserez-vous de pratiquer les
mauvaises pratiques agricoles ?
|
Oui ; Non ;
|
35
|
Q408
|
Avez-vous la volonté de transmettre les connaissances
apprises auprès de votre entourage ?
|
Oui ; Non ;
|
B. Guide d'entretien pour la collecte des données
qualitatives
Les questions posées avaient une orientation
plutôt administrative, plutôt personnelle avec qui nous nous
entretenions : nous nous sommes adaptés à la personne en face de
nous. L'équipe de la CRA chargée de la mise en place du CEP et
les membres du bureau CEP(les facilitateurs et les secrétaires).
Cher(e) répondant(e) nous voulons nous entretenir avec
vous dans le but d'avoir des informations afin de réaliser cette
recherche. Ces informations sont réservées à des fins
scientifiques qui restent anonymes.
Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.
|
XIV
Cher(e) répondant(e) nous voulons nous entretenir avec
vous pour dans le but d'avoir des informations afin de réaliser cette
recherche. Ces informations sont réservées à des fins
scientifiques qui restent anonymes.
Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.
· Pensez-vous que l'enquête de base a
été participative ? Si oui pourquoi et si non pourquoi ?
· Pensez-vous que les savoirs locaux sont pris en compte ?
Si oui comment et si non pourquoi ?
· Pensez-vous que les apprenants sont fortement
impliqués dans la prise de décisions ?
Si oui pourquoi et si non pourquoi ?
· Selon vous est-ce-que les apprenants ont suffisamment
acquis de connaissances suites aux activités du CEP ? Si oui quels sont
les indicateurs si non pourquoi ?
· Est-ce-que les activités de votre CEP
répondent aux préoccupations que font face les paysans de votre
zone ?
Si oui pourquoi et si non pourquoi ?
· Est-ce-que les apprenants de votre CEP adhérent
ils aux activés du CEP ? Si oui pourquoi et si non pourquoi ?
· Selon vous est-ce-que les apprenants de votre CEP
s'approprient des techniques et pratiques agricoles expérimentées
dans le CEP ?
Si oui pourquoi et si non pourquoi
· Pensez-vous que le CEP peut contribuer aux renforcements
de la production de mil et niébé dans votre zone ? Si oui comment
si non pourquoi ?
· Quelles sont vos appréciations à l'endroit
de votre CEP ?
· Quelles sont les difficultés rencontrées
dans toutes étapes de votre CEP ?
· Comment peut-on améliorer votre CEP pour plus
d'efficacité ?
C. XV
Exemple d'une activité CEP
Etapes
|
|
Mois
|
Activités
|
|
Cultures
|
|
Avril
|
Choix de l'entreprise et planification
l'expérimentation
|
de
|
|
|
|
Livraison du matériel d'apprentissage
|
|
|
|
|
|
|
Séance hebdomadaire de CEP
|
|
|
Séance hebdomadaire de CEP
|
|
|
Séance hebdomadaire de CEP
|
|
|
Journée champêtre
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
Auto-évaluation graduation
|
et
|
|
|
|
|
|
Auto-évaluation
|
|
|
|
|
|
|
D. Exemple d'emploi de temps CEP
Heure
|
Activé
|
Responsable
|
07h :00 à 07 h:05
|
Fatiha, Appel
|
Equipe hôte
|
07h:05 à 07h:15
|
Rappel activités de la séance
précédentes
|
Equipe hôte
|
07h:15 à 07h:45
|
Prises d'AAES
|
Tous
|
07h:45 à 08h:15
|
Traitement d'AAES
|
Tous
|
08h:15 à 08h:45
|
Présentation d'AAES
|
Tous/ Equipe hôte
|
08h:45 à 09h:05
|
Dynamique de groupe
|
Equipe hôte
|
09h:05 à 09h:45
|
Thème du jour
|
Facilitateur
|
09h:45 à 9h:50
|
Révision des activités de la journée
|
Equipe hôte
|
9h:50 à 10h:00
|
Planning de la semaine
|
Equipe hôte
|
10h:00 à 10h:10
|
Annonces
|
Equipe hôte
|
10h:10 à 10:15
|
Appel, Fatiha
|
Equipe hôte
|
|
E. Kit de matériels didactiques de
CEP
Désignations
|
Quantité par CEP
|
Rouleau padex/papier pour tableau
|
3
|
Scotch adhésif
|
3
|
Marqueur (noir)
|
4
|
Marqueur (bleu)
|
4
|
Marqueur (vert)
|
4
|
Marqueur (rouge)
|
4
|
Règle 30cm
|
4
|
Mètre ruban en tissu (1.3 à 3cm)
|
4
|
Cahier A5 96 pages
|
4
|
Cahier A4 96 pages
|
1
|
Stylo à bille/Bic
|
4
|
Mètre ruban (30m)
|
1
|
Registre d'appel
|
1
|
Carnet reçu
|
1
|
Chemise plastique
|
1
|
Calculatrice
|
1
|
Montre pendule
|
1
|
Boite de stockage
|
1
|
Contre-plaqué
|
2
|
Boite de collection d'insecte
|
1
|
Boite de couleur
|
1
|
F. Exemple de dispositif expérimental : Culture de
mil
100m
XVI
Pratique paysanne
MIL
|
Parcelle d'intégration des technologies MIL
|
|
Mil en micro dose
15-15-15
6g/poquet
|
Témoin
|
Mil en micro dose DAP (2g) ou Urée 1g
|
|
Aire de dégagement + hangar pour tenir des AAES
|
Autres dispositifs
Démonstration variétale sur niébé (3
variétés Maximum) AGR
|
Entrée CEP 100 m
|
XVII
Tables des matieres
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
SIGLES ET ABREVIATIONS III
LISTE DES FIGURES V
LISTE DES TABLEAUX VI
SOMMAIRE VII
RESUME VIII
Introduction 1
PREMIERE PARTIE ; CONSIDERATIONS THEORIQUES ET
4
METHODOLOGIQUES 4
Chapitre 1 ; Approche théorique
5
1.1. Définition du sujet 5
1.2. Justification du sujet 6
1.2.1. Raison personnelle 6
1.2.2. Raison académique 6
1.2.3. Raison sociale 7
13. Définition des mots clés 7
1.3.1. Communication participative 7
1.3.2. Champ école paysan 9
1.3.3. Vulgarisation agricole 10
1.4. Construction de la problématique
11
1.4.1. Revue de la littérature 11
1.4.1.1. Communication pour le développement et la
diffusion 11
1.4.1.2. Communication pour le développement et
participation 14
1.4.1.3. Champ école paysan et
développement agricole 15
1.4.2. Formulation du problème de la recherche
17
1.4.3. Questions de recherche 19
1.4.4. Objectifs de recherche 20
XVIII
1.4.5. Hypothèses de recherche 20
1.5. Positionnement théoriques de l'étude
21
1.5.1. Théorie de la vulgarisation agricole selon l'image
du télégraphe 21
1.5.2. Théorie de la participation 23
Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et
la zone d'étude 25
2.1. Méthodologie de l'étude 25
2.1.1. Recherche documentaire 25
2.1.2. Observation 25
2.1.3. Entretien 26
2.1.4. Focus groupe 26
2.1.5. Enquête par questionnaire 27
2.1.6. Population mère 27
2.1.7. Echantillonnage 27
2.1.7.1. Critères de l'échantillon 28
2.1.7.2. Taille de l'échantillon 28
2.1.7.3. Echantillon retenu pour l'étude quantitative
29
2.1.8. Technique de collecte des données 30
2.1.9. Technique de traitement et d'analyse des données
30
2.1.10. Difficultés rencontrées 30
2.2. Zone de l'étude 31
Conclusion partielle 33
DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT
ET
DEVELOPPEMENT AGRICOLE 34
Chapitre 3 : Communication participative et
vulgarisation agricole 35
3.1. Communication participative 35
3.2. Synthèses des différents types de
participation 36
3.3. CP au service de la vulgarisation agricole
38
3.4. Evolution des approches participative en
vulgarisation agricole 40
3.5. CEP une approche renouvelée de la
vulgarisation agricole 41
3.6. Principes de l'approche champ école paysan
42
Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger
45
XVIIII
4.1 Genèse des outils et approches de la
vulgarisation agricole au Niger 45
4.1.1. Outils de la vulgarisation agricoles au Niger 45
4.1.1.1. Radio rurale nationale 45
4.1.1.2. Radio communautaire 47
4.1.1.3. Télévision 47
4.1.2. Approches de la vulgarisation agricoles au Niger 48
4.1.2.1. Approche généraliste de la vulgarisation
agricole 48
4.1.2.2. Approche formation et visites 49
4.1.2.3. Approche par projets 49
4.1.2.4. Approche champ école paysan 50
4.2. Présentation de structure d'accueil
50
4.2.1. Missions et structure administrative de la CRA de Diffa
50
4.2.2. Structure administrative de la CRA Diffa 51
4.2.3. Responsabilités techniques de la CRA sur le CEP
51
4.2.4. Présentation du ProDAF Diffa 52
4.3. Présentation du programme champ école
paysan de la CRA 53
4.3.1. Etapes de la mise en oeuvre des CEP de la CRA 53
4.3.2. Quelques indications concernant les
responsabilités de la CRA sur les CEP 56
4.3.2.1. Responsabilités sur la préparation du CEP
57
4.3.2.2. Responsabilités sur le fonctionnement du CEP
59
Conclusion partielle 63
TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
DISCUSSION
65
Chapitre 5 : Interprétation des
résultats et discussion 66
5.1. Profil des enquêtés 66
5.1.1. L'âge et sexe des apprenants 66
5.1.2. Statut matrimonial des apprenants selon le sexe 67
5.1.3. Niveau d'instruction des apprenants selon le sexe 68
5.2. Participation des apprenants dans toutes les
étapes du CEP 69
5.2.1. Degré de participation des apprenantes dans les
différentes étapes du CEP 69
5.2.2. Degré de participation des apprenants dans les
étapes du CEP selon le sexe. 73
5.3. Niveau de connaissance des apprenants CEP
74
XIXI
5.4. Niveau d'adoption des techniques et pratiques
agricoles par les apprenants
79
5.5. Discussions des résultats 82
Chapitre 6 : Validation des hypothèses
85
6.1. Validation des hypothèses l'hypothèse
principale 85
6.2. Validation des hypothèses secondaires
86
6.2.1. Validation de la première hypothèse
secondaire 86
6.2.2. Vérification de la deuxième hypothèse
secondaire 87
6.2.3. Vérification de la troisième
hypothèse secondaire 87
Conclusion partielle 88
CONCLUSION 89
BIBLIOGRAPHIE 91
ANNEXES IX
A. Questionnaire adressé aux paysans CEP pour la
collecte des données
quantitatives IX
B. Guide d'entretien pour la collecte des données
qualitatives XIII
C. Exemple d'une activité CEP XV
D. Exemple d'emploi de temps CEP XV
E. Kit de matériels didactiques de CEP
XV
F. Exemple de dispositif expérimental : Culture
de mil XVI
|