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Communication participative dans le champ école paysans pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa


par Mikaillou Souley issa
Université de Zinder - Master en Communication Pour le Développement 2021
  

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UNIVERSITE DE ZINDER

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE, CULTURE ET
COMMUNICATION

Mémoire de Master professionnel en

Sciences de l'Information et de la Communication (SIC) Option : Communication Pour le Développement

SUJET :

COMMUNICATION PARTICIPATIVE DANS LE CHAMP ECOLE PAYSAN POUR L'AMELIORATION DES SYSTEMES DE CULTURES PLUVIALES DANS LE DEPARTEMENT DE DIFFA

Présenté par :

M. SOULEY ISSA Mikaillou
Membres du Jury :

Sous la direction de : Président :

Dr ABDOU Rabiou Dr ZOURKALEINI Younoussi

Maitre-assistant Maitre de conférences

Université de Zinder Université de Zinder

Assesseur :

Dr SOUMANA Adoul Wahab

Assistant

Université de Zinder

ANNEE ACADEMIQUES : 2020-2021

Mémoire de Master professionnel en
Sciences de l'Information et de la Communication (SIC)
Option :
Communication Pour le Développement
SUJET :

COMMUNICATION PARTICIPATIVE DANS LE CHAMP ECOLE PAYSAN POUR L'AMELIORATION DES SYSTEMES DE CULTURES PLUVIALES DANS LE DEPARTEMENT DE DIFFA

I

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à mon père, feu SOULEY Issa, parti en 2012 que son âme repose en paix.

II

REMERCIEMENTS

J'adresse mes vivent remerciements à mon directeur de mémoire Dr Abdou Rabiou enseignant chercheur à l'Université de Zinder pour son encadrement de qualité, ses conseils et ses explications qui m'ont permis de conduire la rédaction de ce travail. Je voudrais remercier très sincèrement ma mère pour ses conseils avisés de poursuivre mes études jusqu'au bout quel que soit la situation.

Mes remerciements vont aussi à l'endroit de mon tuteur Souleymane Lawan Abbagana et son épouse Billy Chamba pour leur accueil à bras ouvert chez eux pendant six longues années, de leur aide et soutien indéfectible dans les moments difficiles ; A Ibrahim Lawan Abbagana pour m'avoir encouragé inlassablement du début à la fin ; A mon directeur de stage, Dalla Kourodji, secrétaire permanent de la Chambre Régionale d'Agriculture (CRA) de Diffa, pour m'avoir accepté en tant que stagiaire, sans oublier son encadrement et sa participation active à la réussite de ce mémoire. Mes remerciements à Dr Ahmed Lamine, chef du département d'alors de Philosophie-Culture et Communication(PCC) de l'Université de Zinder pour sa disponibilité permanente.

Mes remerciements vont enfin, à la communauté universitaire de Zinder, aux enseignants, aux personnels administratifs et techniques et à la promotion 2014 du département de PCC de l'Université de Zinder.

Et à tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. Merci à vous tous !

III

SIGLES ET ABREVIATIONS

AAES : Analyse Agro Eco-Systèmes

AGR : Activités Génératrices de revenues

APNV : Approche par Niveau Village

ASP : Agro-Sylvo-Pastorales

C4D : Communication for Development

CCFN : Centre Culturel Franco-Nigérien

CEP : Champ Ecole Paysan ou Champ Ecole des Producteurs

CRA : Chambre Régionale d'Agriculture

CP : Communication Participative

CPD : Communication Participative pour le Développement

DD : Diagnostics and Design

EB : Evaluation par les Bénéficiaires

ERR : Evaluation Rurale Rapide

GID : Gestion Intégrée des Prédateurs

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

FARMS : Facilité pour les Réfugiés, Migrants, les déplacements forcés et la Stabilité

FFS : Farmers Field School

FIDA : Fonds International de Développement Agricole

IDH : Indice de Développement Humain

INS : Institut National de la Statistique

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCC : Philosophie Culture et Communication

PIB : Produit Intérieur Brut

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

ProDAF : Programme pour le Développement de l'Agriculture Familiale

PRONAF : Projet Niébé Afrique

PTBA : Plan de Travail et Budget Annuel

IV

RAP : Evaluation Action Participative

RECA : Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger

RD : Recherche Développement

RSA : Recherche sur les systèmes agraires

SIC : Sciences de l'Information et de la Communication

TPD : Théâtre Pour le Développement

UNESCO : Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture

LISTE DES FIGURES

V

Figure 1 : département de Diffa 33

VI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: répartition des apprenants selon le site 29

Tableau 2 : répartition des enquêtés par âge selon le sexe 66

Tableau 3 : répartition des enquêtés selon le statut matrimonial 67

Tableau 4 : répartition des enquêtés par niveau d'instruction selon le sexe 68

Tableau 5 : répartition des apprenants selon le degré de participation dans les

différentes étapes du CEP. 71
Tableau 6 : répartition des apprenants selon le degré de participation dans

différentes étapes par les sexes 73

Tableau 7 : niveau de connaissance sur le thème principal 76

Tableau 8 : niveau de connaissance sur les fertilisants du sol 76

Tableau 9 : niveau de connaissance sur le test variétal 77

Tableau 10 : niveau de connaissance sur les traitements alternatifs 77

Tableau 11 : niveau de connaissance sur les thèmes du jour des séances 78

Tableau 12 : niveau d'adoption des fertilisants du sol 80

Tableau 13 : niveau d'adoption des variétés par les apprenants 81

Tableau 14 : niveau d'adoption des traitements alternatif 82

VII

SOMMAIRE

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SIGLES ET ABREVIATIONS III

LISTE DES FIGURES V

LISTE DES TABLEAUX VI

SOMMAIRE VII

RESUME VIII

Introduction 1

PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET 4

METHODOLOGIQUES 4

Chapitre 1 : Approche théorique 5

Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et la zone d'étude 25

Conclusion partielle 33

DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET

DEVELOPPEMENT AGRICOLE 34

Chapitre 3 : Communication participative et vulgarisation agricole 35

Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger 45

Conclusion partielle 63

TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

65

Chapitre 5 : Interprétation des résultats et discussion 66

Chapitre 6 : Validation des hypothèses 85

Conclusion partielle 88

CONCLUSION 89

BIBLIOGRAPHIE 91

ANNEXES IX

Tables des matieres XVI

VIII

RESUME

Depuis leur accession à la souveraineté nationale, les pays du continent africain ont entrepris de nombreuses opérations de vulgarisation agricoles pour améliorer la qualité de vie des paysans, qui n'ont pas toujours eu le succès attendu à cause de l'existence d'un déficit de communication entre les décideurs, les chercheurs, les vulgarisateurs et les paysans. Dans de nombreux cas, les agriculteurs ont développé des comportements de résistance face à des innovations agricoles qui leur « tombaient dessus » sans que leurs préoccupations, leurs besoins, leur vision, leur participation et leur point de vue aient été sollicités d'une part, sans que les motivations des acteurs du développement agricole leur aient été clarifiées au préalable d'autre part. Dans ces circonstances et concrètement, en quoi le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d' Agriculture de Diffa peut-il contribuer à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa ? . C'est dans ce contexte que nous situons l'approche champ école paysan. Part du constat et de la nécessité que les paysans doivent s'associer et comprendre effectivement ce qu'ils font en choisissant la méthode et les solutions qui leur sont appropriées. L'objectif principal de ce travail est étudié l'efficacité du champ école paysan mis en oeuvre par la CRA, afin de dégager sa contribution dans l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. Ainsi, à la lumière des résultats de notre enquête auprès de quatre-vingt-seize apprenants et des entretiens que nous avons réalisés auprès de seize personnes ressources ; les résultats permettent de conclure qu'aux termes de cette étude la communication participative a joué un rôle capital dans le champ école paysan ce qui a permis d'améliorer efficacement les systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa en nous basant sur la validation de nos hypothèses.

Mots clés : champs école paysan, communication, vulgarisation agricole et département de Diffa.

Abstract

Since their accession to national sovereignty, the countries of the African continent have undertaken numerous agricultural extension operations to improve the quality of life of peasants, which have not always had the expected success due to the existence of a communication gap between decision-makers, researchers, extension workers and farmers. In many cases, farmers have developed resistance behaviors in the face of agricultural innovations that "fell on them" without their concerns, needs, vision, participation and point of view being solicited on the one hand, on the other hand, without the motivations of those involved in agricultural development having been clarified to them beforehand. In these circumstances and in concrete terms, how can the farmer field school implemented by the Diffa Regional Chamber of Agriculture contribute to the improvement of rainfed cropping systems in the Diffa department?. It is in this context that we situate the farmer field school approach. Based on the observation and the need for farmers to get involved and effectively understand what they are doing by choosing the method and solutions that are appropriate for them. The main objective of this work is to study the effectiveness of the farmer field school implemented by the CRA, in order to identify its contribution in the improvement of rainfed cropping systems in the Diffa department. Thus, in the light of the results of our survey of ninety-six learners and of the interviews that we carried out with sixteen resource persons; the results allow us to conclude, first of all, that according to this study, participatory communication played a capital role in the peasant school field and has also made it possible to effectively improve rainfed cropping systems in the Diffa department based on the validation of our hypotheses.

Keywords: farmer school fields, communication, agricultural extension and Diffa department.

1

Introduction

Notre sujet d'étude intitulé « Communication participative dans le champ école paysan pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de diffa » s'inscrit dans le champ de la communication pour le développement, plus précisément de son approche de la communication participative pour le développement. Notre sujet se propose de développer une étude sur la contribution de la communication participative dans le cadre de la vulgarisation agricole à travers l'approche champ école paysan (CEP). En effet, dans ce mémoire nous allons dégager le rôle de la communication participative dans le champ école paysan mis en place par la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.

Nombres d'échecs et de déceptions dans l'histoire du développement peuvent être liés à deux facteurs étroitement liés : le manque de participation et de communication véritables. Peu importe le secteur : agriculture, infrastructures, pêche, eau, gouvernance, santé, il est toujours primordial d'établir un dialogue entre les différentes parties prenantes. La participation active des gens est reconnue aujourd'hui comme une condition essentielle au processus de développement. Toute intervention visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche et à la mise en oeuvre des solutions, il n'y aura pas de changement durable. (FAO, 2016)1.

La communication pour le développement est au coeur même de ce défi : elle représente le processus par lequel les gens deviennent les principaux acteurs de leur propre développement. Grâce à la communication, les populations cessent d'être des bénéficiaires d'interventions de développement qui leurs sont extérieures pour prendre en main leur développement.

1 FAO. (2016). La communication pour le développement rural, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.5.

2

Les approches traditionnelles, classiques de la vulgarisation agricole se sont révélées au cours des dernières années souvent inefficaces à répondre aux préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs. Ces approches ont faiblement impliqué les agriculteurs et producteurs ruraux dans les différentes actions à entreprendre. Le champ école paysan constitue une excellente approche de l'apprentissage participatif sur le terrain2 . Il met l`accent sur l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision collectives, la présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives et individuelles appropriées.

Il est important de clarifier dès maintenant que le terme vulgarisation, tel qu'il est utilisé dans ce travail, représente le synonyme de service de conseil agricole et rural. Autrement dit, le mot vulgarisation est utilisé intentionnellement dans ce travail pour mettre en lumière l'importance de la rupture avec ces hypothèses du passé et pour transmettre la nouvelle signification du concept de la vulgarisation qui est désormais une approche participative.

De nos jours la sécurité alimentaire dans certains pays Africains et particulièrement dans la zone soudano-sahélienne, demeure une question préoccupante.

Le Niger se classe parmi les pays « à vocation agricole » en raison de l'importance de sa population rurale pauvre et du rôle de l'agriculture en tant que principal moteur de la croissance qui emploie près de 80% de la population active (INS, 2018) 3 . Malheureusement, le Niger est touché par une insécurité alimentaire structurelle. Globalement, sur la période 2018-2019 le nombre de personnes affectées par l'insécurité alimentaire sévère et modérée est de 6.496.000 de personnes; alors des solutions urgentes et durables doivent être trouvées4.

Ainsi, au Niger la mise en oeuvre de l'approche champ école paysan (CEP) a commencé en 2000 avec le Projet Niébé Afrique PRONAF et ensuite par la FAO en 2005 sur les spéculations agricoles (mil, arachide, niébé) pour une gestion intégrée de fertilité des sols avec l'appui du projet Intrants « Promotion de l'Utilisation des Intrants Agricole par les Organisations des Producteurs » financé par la Belgique, en mettant un accent

2 Ministère de l'agriculture et de l'élevage. (2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans, Niamey, p.8.

3 Institut National des statiques. (2018). Enquête conjointe sur la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire des ménages au Niger, Niamey, p.8.

4 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage. (2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.

3

particulier sur les liens étroits entre l'apprentissage, les activités génératrices de revenu et les boutiques d'intrants5. Elle a été adoptée en 2015 par le ministère en charge de l'agriculture à travers un guide national.

Les systèmes de vulgarisation ont longtemps fonctionné comme canaux de transmission d'informations techniques à des producteurs considérés comme de simples exécutants. Plus récemment, des méthodes participatives ont été élaborées pour donner un rôle plus actif aux producteurs. C'est ainsi que nous avons jugé utile de mener cette étude sous l'angle de la communication participative pour dégager la contribution de la communication participative dans la vulgarisation agricole à travers le champ école paysan.

Le travail est subdivisé en trois parties :

La première partie comporte deux chapitres à savoir (i) l'approche théorique qui traite les points tels que la définition du sujet, les raisons du choix du sujet, la définition des mots clés, la construction de la problématique et le positionnement théorique de l'étude ; (ii) la méthodologie de l'étude et le champ d'étude qui comprend des points tels que la recherche documentaire, l'observation, enquête par entretien, focus groupe, enquête par questionnaire, l'échantillonnage et le champ d'étude.

La deuxième partie de notre étude comporte aussi deux chapitres également (i) la communication participative et vulgarisation agricole qui est composé des points tels que la communication participative, la communication participative au service de la vulgarisation agricole, champ-école paysan une approche renouvelée de la vulgarisation agricole ; (ii) vulgarisation agricole et amélioration de la production agricole au Niger et qui comporte des points tels que la genèse des outils et approches de la vulgarisation agricole au Niger, présentation de la structure d'accueil et du programme champ école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa. Enfin, la troisième et dernière partie de notre étude comprend également deux chapitres (i) le premier chapitre interprète et discute les résultats auxquels nous avons abouti ; (ii) et le deuxième chapitre vérifie les hypothèses.

5 Ministère de l'agriculture et de l'élevage. (2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans.

PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET

4

METHODOLOGIQUES

5

Cette partie est consacrée au cadre théorique et méthodologique. Le premier chapitre porte sur l'approche théorique de l'étude. Dans ce chapitre, le choix du sujet sera justifié. Ensuite, les différents concepts liés à notre sujet seront définis. La revue de littérature et le cadre de référence sont aussi la composante de cette première partie. Nous y évoquerons la problématique de notre thème. Les questions de recherche, les objectifs et les hypothèses seront posés. Enfin, nous allons évoquer le positionnement théorique de cette étude. Le deuxième chapitre de ce travail traite de la méthodologie utilisée. Il sera composé, entre autres, de la recherche documentaire, observation directe, enquête par guide d'entretien, focus groupe, et enquête par questionnaire.

Chapitre 1 : Approche théorique

Ce chapitre est consacré aux différentes approches théoriques de cette étude. Cette approche théorique sert à la justification du choix du sujet, à la définition des mots clés, à la revue littéraire et à la définition de la problématique de l'étude. Ce sujet traite d'une étude de l'usage de Champ Ecole Paysan (CEP) comme approche de la communication participative dans la vulgarisation agricole intégrée dans le champ de la communication pour le développement.

1.1. Définition du sujet

Pour les institutions de recherche et de vulgarisation, le renforcement des capacités des communautés rurales a toujours été un mécanisme de transfert de technologie aux agriculteurs. Cette approche, cependant, s'est avérée inopérante, car les packages technologiques, livrés dans une dynamique descendante, ont souvent été trop complexe, coûteux ou mal adaptés aux besoins des populations selon (Godrick Simiyu, James Okoth et Erin O'brien)6.

L'approche CEP, à la différence de la plupart des approches classiques de vulgarisation, c'est une approche participative de vulgarisation agricole basée sur le principe de l'éducation non formelle des adultes. Elle accroit la participation des producteurs dans le processus de développement de technologie et améliore l'accès à l'information et à

6 Godrick Simiyu, James Okoth et Erin O'brien. (2004). Champs Ecoles Paysans, pratiques clés pour les praticiens de la RRC, éd. Bureau régional de la FAO australe, p.11.

6

la connaissance d'après le bulletin de la recherche agronomique du Benin7. De ce fait, cette étude est cadrée par les théories de la vulgarisation agricole selon l'image du télégraphe et la théorie de participation.

A travers ce sujet, nous allons étudier et analyser l'approche participative champ école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa et vérifier en quoi la communication participative à travers le champ école paysan peut-elle contribuer à l'efficacité et la réussite de la vulgarisation agricole pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.

1.2. Justification du sujet

Dans ce point, nous allons justifier le choix de notre sujet d'étude.

1.2.1. Raison personnelle

D'abord, au-delà du fait que l'élaboration d'un mémoire de master soit une exigence académique, il n'en demeure pas moins qu'elle permet le passage de la théorie à la pratique. Cette étape est fondamentale en ce sens, que le terrain est un moyen pour nous d'appliquer les cours théoriques et de les approfondir. De plus, depuis mon enfance, la caractérisation du Niger se fait toujours avec des mots tels que la sécheresse, la désertification et la famine ; de ce fait, c'est une opportunité pour moi d'analyser et de comprendre la vulgarisation agricole à travers le champ école paysan, qui est une nouvelle approche plus efficace pour la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Enfin, Cela nous permettra d'avoir une expérience de terrain.

1.2.2. Raison académique

Concernant la justification académique, certes des recherches ont été faites sur le champ école paysan au Niger sous l'angle agronomique mais très peu sous l'angle de la communication pour le développement. Plus précisément des études sur la vulgarisation agricole avec comme objet d'étude le champ école paysan pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. C'est

7. Djinadou, Coulibaly, & Adegbidi. (2008). champ école paysan et diffusion des technologies améliorées du niébé au Benin, Cotonou. Bulletin de la recherche agronomique du Benin, N°59, p.24.

7

pourquoi, nous avons choisi ce sujet d'étude pour apporter notre contribution dans le secteur de l'agriculture en général et de la vulgarisation agricole en particulier.

1.2.3. Raison sociale

Ce travail d'étude permet d'examiner le rôle du champ école paysan dans le cadre de la vulgarisation agricole dans le département de Diffa. En effet, l'usage de l'approche champ école paysan dans la vulgarisation agricole permettra de résoudre certains problèmes agricoles que rencontrent nos producteurs. En d'autres termes, le choix de ce sujet peut se justifier grâce à la contribution qu'il apporte dans le processus de l'amélioration des conditions de vie des producteurs, c'est-à-dire en renforçant les capacités des paysans en termes de connaissances et pratiques agricoles on augmenterait le rendement agricole et c'est ainsi qu'on garantirait la sécurité alimentaire. Le CEP s'est couronné de succès à tel enseigne qu'il a été rapidement étendu à d'autre pays d'Asie, d'Afrique ,d'Amérique latine du Moyen Orient et d'Europe centrale et orientale dans plus de quatre-vingt-dix (90) pays en 2016(FAO,2017)8.

13. Définition des mots clés

Le sujet d'étude comporte des mots clés et concepts notamment la communication participative, vulgarisation agricole et champ école paysan. La définition de ces concepts nous permettra de mieux comprendre le sujet.

1.3.1. Communication participative

Pour Guy Bessette(2004)9, l'expression « communication participative » réfère à cet usage. Nous pouvons la définir ainsi : la participation est la clé de voûte du développement humain. En effet, elle permet de renforcer les potentialités et les capacités locales, ainsi que l'engagement des acteurs en faveur des objectifs fixés, d'accroître leur sens de responsabilités, de jeter les bases d'une acceptation sociale à long terme, d'augmenter l'autosuffisance.

8 FAO. (2017). Champs-écoles de producteurs documents d'orientation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.19.

9 Bessette G. (2004). Communication et participation communautaire : Guide d'orientation, Laval, Les presses de l'Université de Laval, p.9.

8

Ainsi, selon le centre de recherche et le développement international (2007)10,l'accent n'est pas mis sur la transmission d'information par des experts à des utilisateurs potentiels, mais sur les processus de communication horizontaux qui permettent aux communautés locales de définir leurs besoins en matière de développement, ainsi que des actions concrètes qui pourraient y répondre. Pour ce faire, il faut établir et nourrir un dialogue avec toutes les parties prenantes : membres des communautés, agents de vulgarisation, agent de développement, chercheurs, décideurs. Ce type de communication vise principalement à s'assurer que les participants réunissent suffisamment d'information et de connaissances tant traditionnelles que modernes pour entreprendre leurs propres initiatives de développement, évaluer leurs actions et en apprécier les résultats. Autrement dit, s'attaquer aux problèmes de développement, explorer et expérimenter des solutions appropriées ne peuvent être fait seulement par les chercheurs, les vulgarisateurs et les praticiens du développement. Il est essentiel d'impliquer les acteurs ruraux et les membres de la communauté locale comme partenaires actifs dans le diagnostic, la discussion et processus de résolution de problèmes.

L'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO estime que les connaissances et l'information sont indispensables aux populations pour répondre avec succès aux opportunités et aux défis résultant des changements sociaux, économiques et technologiques, notamment ceux qui aident à améliorer la productivité agricole, la sécurité alimentaire et les moyens d'existence ruraux. La communication est un élément clé de l'agriculture et du développement rural. L'utilisation systématique des méthodes et des outils de la communication participative peut appuyer l'agriculture et la sécurité alimentaire en : faisant entendre la voix des populations rurales ; en encourageant la participation à la formulation des politiques ; en améliorant le partage des connaissances au service de l'innovation agricole ; en améliorant la gestion des ressources naturelles par la communauté et la capacité d'adaptations des populations au changement climatique (FAO, 2010)11.

10 Bessette, G. (2010). Communication participative pour le développement et la gestion des ressources naturelles, Laval, Les presses de l'Université de Laval, p.14.

11FAO. (2010). La communication pour le développement, accroître l'efficacité des Nations Unies, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.5.

9

La communication participative permet aux chercheurs et aux praticiens de devenir des facilitateurs au cours d'un processus auquel participent les communautés locales et d'autres parties prenantes, afin de résoudre un problème ou un but commun.

1.3.2. Champ école paysan

Le terme champ école paysan ou champ école des producteurs (CEP), Farmers Field School (FFS) en anglais, vient du mot indonésien Sekolah Lapangan qui signifie école champ (Ngalamulune, 2010)12. A ses origines, l'approche champ école paysan a été conçue et mise en oeuvre par les fonctionnaires de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Les premiers champs écoles ont été établis en 1989 dans le Java Central en Indonésie, durant la phase pilote du Programme National de gestion intégrée des déprédateurs (FAO, 2006)13. Le nom de champ école a été choisi pour refléter le caractère éducatif de cette approche qui comporte un programme de formation centré sur l'observation et l'analyse des problèmes du champ. Le champ école peut-être défini en ces termes :

Le champ école paysan est un processus d'apprentissage en groupe dans lequel les agriculteurs et les agricultrices pratiquent des activités d'apprentissage par l'expérience qui les aide à comprendre l'écologie de leurs champs et à améliorer leurs pratiques culturales. Il s'agit d'un cadre de formation animé par un facilitateur, qui regroupe de façon hebdomadaire environ vingt-cinq producteurs. Ces derniers se retrouvent dans un champ commun au cours de tout un cycle d'une culture donnée, afin d'étudier et d'échanger des informations sur l'ensemble des techniques agronomiques mais également sur les connaissances des insectes, la fertilité du sol et sur tous les aspects liés au développement et à l'écologie de la plante (Sissoko, 2011)14.

12 Ngalamulume.G. (2010). L'approche champ école paysan : une méthode de recherche-action impliquant davantage les producteurs ruraux dans la maîtrise et l'amélioration de leur système de production. Montpellier, ISDA, P.3.

13 FAO. (2006). Programme sous régional de formation participative en gestion intégrée de la production et des déprédateurs des cultures à travers les champs-écoles des producteurs (GIPD/CEP) pour le Bénin, Burkina Faso, Mali et le Sénégal, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.13.

14 Sissoko, F. (2011).Actes du séminaire, Bobo-Dioulasso, p.18.

10

Autrement dit, le champ école paysan est une approche participative basée sur le principe de l'éducation non formelle des adultes. Ainsi cette approche accroît la participation des producteurs dans le processus de développement de la technologie et améliore l'accès à l'information et aux connaissances. L'approche a été adoptée par beaucoup de programmes de développement pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non participatives (distribution verticale et à sens unique de l'information) (Tossou, 2003)15.

1.3.3. Vulgarisation agricole

La vulgarisation est l'une des plus anciennes activités humaines en ce qu'elle procède du souci constant de l'homme de vouloir rendre compte chaque étape de ses investigations, conduites pour manifester sa volonté de domestiquer la nature. Cette volonté de maîtriser la nature devant permettre au plus grand nombre d'en tirer profit. Son emploi s'est progressivement accru, pour devenir un des plus usités au XXI siècle (Kinaya, 2005)16. Ainsi, la vulgarisation est le processus par lequel une découverte, une technique, un savoir ou une information importante est mise à la disposition d'un public spécifique, ou étendu par différents procédés. La vulgarisation est, selon l'encyclopédie Larousse : « action de mettre à la portée du grand nombre, des non-spécialistes des connaissances techniques et scientifiques. »17. C'est une forme de diffusion pédagogique des connaissances qui cherche à mettre l'innovation à la portée d'un public non expert. Autrement dit, c'est l'ensemble des actions permettant au public d'accéder à la culture, et en particulier aux cultures scientifiques, techniques, industrielles ou environnementales, c'est-à-dire aux savoirs, savoir-faire et savoir-être de ces disciplines. Selon (Michael Hailu, 2012) 18 « la vulgarisation agricole consiste à partager les résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs, mais aussi à les aider à exploiter une plus large part de la chaîne des valeurs. ». En ce sens la vulgarisation agricole signifie l'amélioration des flux d'informations et de conseils

15 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et l'intervention pour le développement au Benin : atouts, inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi. P.8.

16 Kinaya J .F. (2006). L'information stratégique agricole en Afrique l'échec de vulgarisation, Paris, L»Harmattan, p.14.

17Encyclopédie L. (2020) wiki vulgarisation. Repéré à URL http : fr.m.wikipidia.org/wiki/Vulgarisation. 18 Hailu, M. (2012). Vulgarisation agricole le temps du changement, Amsterdam, CAT, p.5.

11

élargis et complexes dans l'ensemble du secteur agroalimentaire pour contribuer à l'amélioration de la rentabilité, de la durabilité, et de l'équité de la petite agriculture. En effet, il est important pour nous de rappeler que le terme « vulgarisation agricole » évoque des images du passé et suggère des hypothèses erronées sur la signification de la réforme de la vulgarisation.

Dans ce travail, nous évoquons le terme « vulgarisation » en tant que terme général neutre pour parler de toutes les activités qui fournissent des services d'informations et de conseil nécessaires et demandés par les agriculteurs et par d'autres acteurs des systèmes agroalimentaires et du développement rural. Le terme vulgarisation, tel qu'il est utilisé dans ce travail, représente le synonyme de service de conseil agricole et rural. Le mot « vulgarisation » est considéré par certains comme terme démodé indiquant le transfert de technologie à sens unique. Malgré ces connotations, le mot vulgarisation est utilisé intentionnellement dans ce travail pour mettre en lumière l'importance de la rupture avec ces hypothèses du passé et pour transmettre la nouvelle signification du concept de la vulgarisation qui est désormais une approche participative. L'on parle déjà de la vulgarisation participative.

1.4. Construction de la problématique

A travers ce point nous allons poser la problématique autour de notre étude. Autrement dit, nous allons définir l'état de la question de cette étude. Ensuite, nous allons formuler le problème à partir d'un constat.

1.4.1. Revue de la littérature

Dans ce point nous allons faire une lecture sur les écrits théoriques en lien avec la communication pour le développement.

1.4.1.1. Communication pour le développement et la diffusion

Dans les années 1950 et suite à la décolonisation, la mission du développement, étayée par la théorie de la modernisation se cantonne au transfert de connaissances, ainsi qu'à l'export de modèles et de méthodes du Nord vers le Sud. Ces missions de développements visaient à rendre les pays du Sud beaucoup modernes. C'est ce qui a donné naissance au concept du paradigme de la modernisation entre les années 1945-

12

1970(Froger, 2005)19. Ces grands projets reposant sur l'utilisation des medias de masse en vue de faciliter le développement des pays du sud. Ainsi, La communication se met au service d'une conception du développement qui se limite à encourager le progrès technologique et la croissance économique. Seules les attitudes modernes sont capables de sortir un pays du sous-développement et les moyens de diffusion de l'information de masse sont les plus appropriés pour faciliter ce développement. Selon (Lerner, 1958)20, cette approche qui constitue le paradigme de la modernisation, est basée sur un transfert de technologie des pays industrialisés vers les pays pauvres, l'acquisition de ces nouvelles techniques se faisant par l'intermédiaire des medias de masse tels que la presse écrite, la radio et la télévision. En effet, dans ce modèle, on considère que le processus de communication se fonde sur des messages allant d'un émetteur vers un récepteur. On se limite à informer la population sur les projets, à illustrer les avantages de ces projets et on incite à les soutenir.

C'est dans ce contexte que (Rogers, 1976) 21 a développé la théorie de diffusion. Pour Rogers, il s'agit d'un schéma classique de communication verticale, allant de l'émetteur vers le récepteur. Il introduit la théorie de la diffusion dans le contexte de développement. Il considère la modernisation comme un processus de diffusion qui permet aux individus de passer d'un mode de vie différent, plus développé sur le plan technologique et plus adapté aux changements rapides. En effet, selon cette théorie de diffusion, le développement des pays du Sud doit être basé sur la modernisation des ces derniers à travers l'utilisation des médias de masse. Le modèle communicationnel adopté dans ce paradigme est celui de la communication verticale, à sens unique. Les messages sont diffusés d'un émetteur (concepteur) vers un récepteur (consommateur). Cela justifie la nature descendante de la communication qui se fait du haut vers le bas ou top-down. Ceci se traduit par le fait que les populations à développer reçoivent des informations sur les projets venant des pays développés. Pour les communicateurs partisans de cette théorie, les médias de masse

19 Froger, S. (2005, novembre). La communication participative communautaire au Sénégal. Mémoire de master 2, Université Stendhal Grenoble 3- Institut de la communication et des medias

20 Lerner D. (1958).The passing of traditional society: Modernizing the Middle East, New-York, the Free Press, p.18.

21 Everett R. (1976). Communication and Development, Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.

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doivent être utilisés pour informer les gens sur le sujet du développement et les inciter à le soutenir. Cette théorie prenait en compte trois éléments principaux : le public cible de l'innovation, l'innovation même à transmettre et les sources et canaux de communication. Dans le domaine de l'agriculture, les travaux étaient principalement axés sur la transmission de techniques agricoles vers les pays en développement par l'intermédiaire d'une personne ressource.

Cependant, cette théorie a vite été critiquée car trop simpliste, ne prenant pas en compte les types de public cible. Il ignorait également le pouvoir de l'influence des structures politiques et économiques, de la culture, bref du contexte sur l'adoption d'une innovation. Enfin, la diffusion de l'information dans ce modèle se fait toujours de façon verticale, du haut vers le bas, ce qui n'est évidemment pas satisfaisant, car trop réductionniste et autoritaire. Alors, la communication est verticale et à sens unique, comme un haut-parleur qui émet des signaux mais ne peut en capter.

Dans le domaine de la vulgarisation agricole en Afrique, la communication a été prise pour un simple service de transfert de nouvelles technologies agricoles, ignorant de ce fait les différents paramètres qui auraient dû être pris en compte pour plus d'efficacité, comme une vraie participation des paysans à leur élaboration, puisqu'ils sont censés en être les premiers bénéficiaires. De ce fait, le paysan a totalement été exclu du processus et (Bessette, 1996)22 affirmait que :

Toute intervention visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de changement durable. D'où la nécessité de la naissance de l'approche participative de la communication pour le développement.

22 Bessete, G & Rajasunderam, C. (1996). La communication participative pour le développement : un agenda ouest-africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement international, p.9.

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1.4.1.2. Communication pour le développement et participation

Tantôt on la définit comme l'ensemble des processus d'information et d'évaluation, de même que l'ensemble des actions aptes à solliciter et à susciter la participation d'une population à son propre développement, ou encore comme un ensemble d'activités planifiées de communication visant le changement individuel et social (Middleton et Wedeneyer, 1985)23, ou bien la pratique de la communication dans le but de promouvoir le développement socioéconomique, c'est-à-dire un type de changement social planifié(Rogers, 1976)24. On retrouve quelquefois dans certaines définitions le sens plus restrictif de support de la communication à une activité ou à un projet de développement. (Balit, 1988) 25 considère alors la communication pour le développement comme un processus social visant à produire une compréhension commune ou un consensus parmi tous les participants à une initiative de développement. L'expression « Development Support Communication» est en fait plus appropriée et désigne fort justement une méthodologie efficace qui a fait ses preuves. On remarque que des définitions mettent l'accent sur l'accès de la population au processus de communication dans le but de promouvoir la justice sociale et la démocratie (Beltran, 1993)26. Ces différentes définitions font état de l'étendue de ce champ d'intervention. Quoi qu'il en soit, on retrouve au coeur de ce concept, la nécessité d'un échange d'information devant contribuer à résoudre un problème de développement et visant à améliorer la qualité de vie d'un groupe cible spécifique, ainsi que l'implantation de mécanismes d'analyse de besoins et d'évaluation à l'intérieur du processus de communication.

Tous ces chercheurs prennent position sur le fait que la communication peut jouer un important rôle dans le processus du développement national, car selon (Hogue, 1994)27 : « la communication pour le développement est enfin sortie de la marginalité

23Middleton,D.& Wedeneyer,J.(1985), Methods of Communication Planning, London, UNESCO, p.31.

24 Everett R. (1976). Communication and Development, Critical Perspectives, London, Sage Publications, p.133.

25 Balit,S.(1988). Communication is the Message. CERES,vol.21,n°2, p.13-15

26 Beltrân, L. (1993). Communication for Development in Latin America, Ontario, Centre de recherche pour le développement international, p.9.

27 Hogue, M. (1994). Communication pour le développement, Montréal, Centre de recherche pour le développement international, p.14.

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dans laquelle elle est demeurée pendant de longues années, et se retrouve aujourd'hui au coeur du développement, plutôt que d'en être un appendice ou un volet ».

Le premier congrès mondial sur la communication pour développement déclare :

La communication est un élément clé de l'agriculture et du développement rural. L'utilisation systématique des méthodes et des outils de la communication participative peut appuyer l'agriculture et la sécurité alimentaire en : faisant entendre la voix des populations rurales ; en encourageant la participation à la formulation des politiques; en améliorant le partage des connaissances au service de l'innovation agricole ; en améliorant la gestion des ressources naturelles par les communautés et la capacité d'adaptation des populations au changement climatique28.

De ce fait, l'approche participative en communication pour le développement prend en charge le savoir et le savoir-faire des populations. Elle vise à faciliter la participation de la communauté à leurs propres initiatives de développement grâce à l'utilisation de diverses stratégies de communication. Elle suppose donc une implication de celles-ci dans le processus depuis la planification jusqu'à la mise en oeuvre et l'évaluation. En effet, en communication pour le développement, cette approche est garante de la pérennisation des projets.

1.4.1.3. Champ école paysan et développement agricole

Les pays en développement sont généralement confrontés à un certain nombre de problèmes, notamment l'explosion démographique, la diminution des terres cultivables et les difficultés de maintenir la production agricole par une meilleure gestion des sols. En conséquence, les pays en développement ont du mal à assurer la sécurité alimentaire des ménages et à éradiquer la pauvreté. Face à cette situation d'insécurité alimentaire et de pauvreté, le défi de la recherche et des services d'appui à la production agricole dans ces pays est de chercher des moyens susceptibles de contribuer à l'augmentation des rendements agricoles. Concrètement, il s'agit d'adopter des stratégies appropriées pour assurer l'amélioration et le maintien du

28 ONU. (2006). Premier Congrès mondiale sur la communication pour développement. Consensus de Rome : déclaration, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.8.

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potentiel productif des ressources naturelles disponibles, notamment le sol, la végétation et l'eau (FAQ, 2003)29.

Dans le contexte particulier de l'Afrique subsaharienne, l'approche champ école paysan a été introduite pour résoudre les problèmes liés à la production agricole. En effet, elle serait l'une des options les plus durables possibles pour relever les défis du développement agricole et de la gestion durable des ressources forestières (FAO, 2006)30. De plus, l'approche champ école paysan cadrerait avec les politiques et stratégies nationales, largement inspirées des directives de la Banque Mondiale qui mettent en avant l'idée de la recherche des bonnes pratiques. Pour la Banque Mondiale, une bonne pratique répondrait aux critères ci-après : impact sur la sécurité alimentaire, accroissement de la production et des revenus, efficacité, durabilité et reproductibilité (Herbel, 2012)31. Pour s'assurer de l'utilisation des bonnes pratiques dans le domaine de la production agricole, la FAO et d'autres organismes d'appui au développement tels que le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), montrent la nécessité de promouvoir de programmes basés sur l'approche champs école paysan (FAO, 2006)32. En effet, cette approche a été adoptée pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non participative : distribution verticale et à sens unique de l'information (Tossou, 2003)33, ou l'Approche par Niveau Village (APNV), et la Recherche-Développement(R-D) (Ban, 1994)34. Par le biais des champs écoles paysans, les paysans ou les petits producteurs pourraient identifier et promouvoir des pratiques culturales susceptibles d'assurer le rendement et le maintien des terres agricoles (Herbel, 2012)35.

29 FAO. (2003). Manuel de formation pour les vulgarisateurs et les champs écoles paysans, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.13.

30 FAO. (2006). Programme sous régional de Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso, Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.14.

31 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire, FAO-FIDA, p.17.

32 FAO. (2006). Programme sous régional de Formation Participative en Gestion intégrée de la Production et des Déprédateurs des cultures pour Bénin, Burkina Faso, Mali et Sénégal ,Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.13.

33 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et l'intervention pour le développement au Benin : atouts, inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.

34 Van Den Ban, A. (1994). La vulgarisation rurale en Afrique, Paris, KARTHALA, p.17.

35 Herbel, D.et al. (2012). Des institutions rurales innovantes pour améliorer la sécurité alimentaire, FAO-FIDA, P.17.

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La méthodologie CEP présente un avantage comparatif par rapport aux approches classiques dirigistes utilisées jusque-là en vulgarisation. Sa vocation participative libère la créativité des paysans qui se sentent valorisés, responsabilisés et confiants en eux-mêmes. C'est dans cette logique que l'approche champ école paysan a été introduite en Afrique subsaharienne. En alliant les pratiques de protection végétale et les façons culturales dont le choix du site, l'amélioration du sol, le choix de variétés et du matériel de plantation, les mesures contre les mauvaises herbes, les ravageurs et les maladies, l'approche CEP promeut une agriculture saine et durable (Braima, 2000)36.

En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui au développement tels que le PNUD ont introduit l'approche champ école paysan, considérée comme une approche permettant de répondre aux problèmes des paysans, dans la mesure où elle favorise la participation des paysans au processus d'observation, d'analyse et de prise de décisions.

1.4.2. Formulation du problème de la recherche

Pays sahélien enclavé, le Niger s'étend sur 1.267.000 km2. Les trois quarts de cette superficie sont situés dans la zone sahélo saharienne, en désert chaud du Sahara. Il est limité au nord par l'Algérie et la Libye, à l'est par le Tchad, au sud par le Nigéria et le Bénin et à l'ouest par le Burkina Faso et le Mali. L'environnement naturel, austère, est marqué par un régime climatique caractérisé par une pluviométrie faible, variable dans l'espace et dans le temps, avec des températures élevées qui accentuent son aridité. Ce secteur agricole joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, la création d'emplois et constituent la principale source de revenus de la plupart de la population rurale (Ministère du Plan du Niger, 2016)37. Selon les services du ministère de l'agriculture et l'élevage, la campagne agricole de l'hivernage 2018 s'est soldée par un bilan céréalier brut prévisionnel excédentaire de 721.430 tonnes.

Toutefois, 2.694 villages déficitaires à plus de cinquante pourcent ont été enregistrés sur 12.464 villages agricoles du pays .38. En effet, l'agriculture nigérienne est de type extensif, c'est-à-dire, une agriculture basée sur l'augmentation des superficies. Les

36 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du manioc, Lagos, IITA, p.13

37 Ministère du Plan. (2016). Comptes Economiques de la Nations, Niamey, p.23.

38 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage. (2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.

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rendements restent encore faibles. Ainsi donc, la production agricole connaît de fortes variations en rapport avec la pluviométrie, ce qui a limité la croissance économique et affecté sa durabilité. En moyenne, les producteurs ressortent avec 456 kg/ha pour le mil, 357 kg/ha pour le sorgho, 1 348 kg/ha pour le riz paddy et 753 kg/ha pour le maïs en 201839. Cette faiblesse des rendements est en grande partie liée à la faible mécanisation agricole, à l'insuffisante disponibilité des semences améliorées et à leur utilisation relativement faible et d'autres facteurs techniques et sociaux. Le développement agricole doit faire face à des problèmes de fond : i) faible productivité des sols et du travail agricole ; ii) forte variation climatique iii) difficulté de la maîtrise de la gestion de l'espace rural ; iv) difficulté d'insertion professionnelle des nouvelles générations ;v) faible accès aux marchés internationaux. Face à ces problématiques, les modes d'apprentissages traditionnels agricoles ne parviennent plus à suivre les évolutions techniques modernes40.

Les défis relevés par l'agriculture doivent beaucoup aux rôles importants des services de vulgarisation agricoles qui ont fait le lien entre la recherche agricole, les agriculteurs et les communautés rurales pour assurer la diffusion des connaissances, des informations, et des technologies. Les efforts consentis ont permis à de nombreux pays d'améliorer leur production agricole ainsi que leur sécurité alimentaire. Il s'agissait alors de passer de l'agriculture traditionnelle, caractérisée par un faible volume d'échanges, à une agriculture fortement intégrée dans l'ensemble de l'économie. L'intervention des services de vulgarisation agricole était alors considérée comme l'un des facteurs sine qua non permettant de favoriser l'augmentation de la productivité agricole.

Cependant, les dispositifs de vulgarisation mis en oeuvre ont tout de même fait l'objet de critiques et n'ont malheureusement pas toujours permis d'atteindre les objectifs fixés. Ces approches ont faiblement impliqué les producteurs ruraux dans les différentes actions à entreprendre.

39 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. (2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du Niger, Niamey, p.26.

40 Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. (2018). Etude diagnostique du dispositif de formation agricole et rural du Niger, Niamey, p.26.

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Alors, le champ école paysan constitue une excellente approche de l'apprentissage participatif sur terrain. Il met l'accent sur l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision collective, la présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives et individuelles appropriées. Le champ école paysan permet d'améliorer la sécurité alimentaire et la génération de revenus et à donner aux paysans les moyens de trouver des solutions à leurs problèmes.

Au Niger, la mise en oeuvre des champs écoles a commencé en 2000 avec le Projet Niébé Afrique PRONAF et ensuite par la FAO en 2004 sur les spéculations agricoles (mil, arachide, niébé) pour la gestion intégrée de fertilité des sols avec l'appui du Projet Intrants « Promotion de l'Utilisation Intrants Agricoles par les Organisations des Producteurs » financé par la Belgique, en mettant un accent particulier sur les liens étroits entre l'apprentissage, les activités génératrices de revenu et les boutiques d'intrant41. Dans le département de Diffa, la CRA et le ProDAF ont signé une convention pour la mise en oeuvre des champs écoles paysans, comme approche participative de la vulgarisation agricole. Ainsi, compte tenu des échecs de plusieurs approches de la vulgarisation agricole par l'absence totale de la communication participative entre toutes les parties prenantes dans leur élaboration et contrairement à l'approche CEP. Alors, nous avons jugé utile, d'analyser cette contribution de la communication participative dans le CEP mis en oeuvre par la CRA. En effet, ceci nous permettra d'étudier l'efficacité de cette approche pour l'adoption des nouvelles techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans ledit département. C'est pourquoi, il est important de poser quelques questions de recherche.

1.4.3. Questions de recherche

Dans le cadre de cette recherche, nous poserons la question principale :

? En quoi le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d' Agriculture de Diffa peut-il contribuer à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans le département de Diffa ?

41 Ministère de l'agriculture et de l'élevage. (2004). Guide pratique du facilitateur champs école paysans, Niamey, p.8.

Pour la bonne conduite de notre travail de recherche, il s'avère nécessaire pour nous de nous appuyer sur des questions secondaires :

> Quel est le degré de participation des apprenants dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan ?

> Quel est le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du champ école paysan ?

> Quel est le taux d'adoption des techniques et pratiques de cultures pluviales

agricoles par les apprenants suite aux activités du champ école paysan ?

1.4.4. Objectifs de recherche

L'objectif principal de cette recherche, est d'étudier l'efficacité du champ école paysan mis en oeuvre par la CRA, afin de dégager sa contribution dans l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé) dans le département de Diffa.

Pour bien accomplir cette recherche, nous avons fixé les objectifs secondaires suivants:

> Mesurer le degré de participation des apprenants dans le processus de mise en oeuvre du champ école paysan;

> Identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du champ école paysan;

> Evaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles de cultures

pluviales par les apprenants suite aux activités du champ école paysan.

1.4.5. Hypothèses de recherche

Dans le cadre de notre étude nous reformulons l'hypothèse principale de recherche :

> Le champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d'Agriculture a contribué à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.

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Les hypothèses secondaires sont :

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? Les apprenants ont participé à un degré élevé dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du CEP ;

? Le niveau de connaissance des apprenants est hautement amélioré sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du CEP ;

? Les apprenants ont adopté les techniques et pratiques agricoles sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales à un taux élevé suite aux activités du CEP.

1.5. Positionnement théoriques de l'étude

Ce travail de recherche sur le champ école paysan s'inscrit dans le champ d'étude de Science de l'Information et de Communication (SIC), plus précisément dans l'approche participative pour le développement. Notre sujet d'étude, se situe dans l'approche de diffusion et de l'approche de la communication participative pour le développement. Nous allons essayer d'étudier les différentes théories et modèles de communication qui ont un rapport avec notre sujet de recherche qui s'articule autour de la communication participative et de la vulgarisation agricole. Dans ce sous point, nous allons relever les différentes théories qui cadrent ce travail notamment la théorie de la vulgarisation selon l'image du télégraphe (théorie de la diffusion) et la théorie de la participation.

1.5.1. Théorie de la vulgarisation agricole selon l'image du télégraphe

«L'émetteur E qui envoie un message M à un récepteur R» tel est, dans sa version abrégée le premier modèle qui donna naissance aux sciences de la communication. Son concepteur, Shannon (Shannon et Weaver, 1949) 42 , alors ingénieurs aux laboratoires Bell à New York étaient chargés d'étudier le problème de rendement des lignes télégraphiques en temps de guerre. Ce dernier élabora le fameux modèle du E--» M---»R qui marqua le monde de communication de masse. La communication

42 Shannon, C & .Wearver. (1949). La théorie mathématique de la communication, Paris, RETS, p.68.

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était définie comme une fonction qui visait le transfert des idées; on peut déduire implicitement que la communication était un outil de propagande, de persuasion, considérant que si une personne était rejointe par les medias elle pouvait être changée ,contrôlée ,manipulée et transformée. Ce modèle mathématique de la communication, appelé couramment modèle du télégraphe, connut par la suite plusieurs variantes mais pour l'essentiel retenons qu'il a profondément marqué non seulement la communication de masse mais aussi la communication interpersonnelle et, en ce qui concerne, l'approche de la diffusion des connaissances scientifiques (Diane, 1993)43. La vulgarisation comme « processus de transmission des connaissances scientifiques et techniques » s'inspire largement du modèle communicationnel « E---»M---»R», modèle que l'on dit être centré sur le message. Un des courants de pensée qui découle de cette approche et qui a fortement marqué le milieu agricole est celui de la diffusion des innovations (Rogers, 1962) 44 . Il visait à analyser la diffusion d'un objet technologique et à classifier les «adoptants» selon une échelle de personnalités allants des leaders avant-gardistes aux résistants. Mais, depuis quelques années ce courant est remis en question par le principal initiateur (Rogers et Kincaid, 1989)45 . Cela se justifie la nature descendante de la communication qui se fait du haut vers le bas ou top-down (Gambo, 2018)46. En effet, les efforts de communication déployés ont pour la plupart porté sur la diffusion de solutions techniques agricoles destinées aux futurs utilisateurs ,donc les paysans qui ,croyait-on, allaient les adopter. Les chercheurs, les agronomes, les agents de vulgarisation voulaient diffuser leurs résultants de recherche et les faire adopter par les paysans. Non seulement ces pratiques basées sur la simple transmission d'information ont eu peu d'effet mais, de plus, elles ne tiennent pas compte d'autres dimensions importantes des paysans tels que leurs besoins et problèmes.

43 Diane,P.(1993). La vulgarisation agricole en images : une analyse selon trois perspectives communicationnelles,In : Economie rurale,vol N°216,pp.30-36

44 Everett, R. (1962).Diffusion of innovations,New York,Third Edition, Macmillan, p.14.

45 Kincaid,Rogers.(1981). Communication networks-toward a new paradigm for search, New York, Free Press, p.14.

46 Gambo Elhaji Abdou. (2018). Radio communautaire et promotion de la santé publique dans la commune urbaine de Magaria : cas de Radio Kitari FM. Mémoire de Master, Zinder, Université de Zinder, p.22.

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1.5.2. Théorie de la participation

La principale leçon tirée de ces expériences a probablement été de souligner la nécessité de dépasser les pratiques de communication fondées sur le seul modèle de transmission d'information et isolées des processus communautaires, et de faire participer les populations à leur propre développement. (Bessete,1996)47 affirme : « L'accent n'est pas mis sur la transmission d'information par des experts à des utilisateurs potentiels, mais bien sur le processus de communication horizontaux qui permettent aux communautés locales de définir leurs besoins en matière de développement, ainsi que des actions concrètes qui pourraient y répondre. Pour ce faire, il faut établir et nourrir un dialogue avec toutes les parties prenantes : membres des communautés, agents de vulgarisation, agents de développement ». Ce type de communication vise principalement à s'assurer que les participants réunissent suffisamment d'informations et de connaissances tant traditionnelles que modernes pour entreprendre leurs propres initiatives de développement ,évaluer leurs actions et en apprécier les résultats. En effet, pour (Freire, 1983)48, qui a largement contribué à cette approche, considère cela comme le droit de tout peuple à s'exprimer individuellement et collectivement :

Il ne s'agit pas du privilège de quelques personnes, mais du droit de tout homme (et de toute femme) à s'exprimer. En conséquence personne ne peut dire une vérité tout seul, pas plus qu'il ne peut la dire à la place de quelqu'un d'autre, de façon normative, en volant aux autres leur parole.

Par le passé, un grand nombre de chercheurs et de praticiens avaient l'habitude de repérer un problème au sein d'une communauté pour ensuite tenter de convaincre la population locale (paysan) de participer à l'expérimentation de diverses solutions. Avec la communication participative, l'intervenant devient plutôt le facilitateur d'un processus qui met les communautés locales et autres parties prenantes à la contribution afin de choisir le problème auxquels elles souhaitent s'attaquer et de définir les façons possibles de le résoudre.

47 Bessette, GUY et C.V. RAJASUNDERAM. (1996). La communication participative pour le développement : un agenda ouest-africain, Ottawa, Centre de Recherches pour le Développement International, p.46.

48 Paulo, F. (1983). La pédagogie des opprimés, Paris, Maspero, P.202

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Le célèbre éducateur brésilien Paulo Freire a travaillé au sein d'un programme FAO/UNESCO, coproduisant du matériel adapté localement, et a publié une analyse critique des systèmes de vulgarisation agricole intitulée « Vulgarisation ou communication?». Il appelait à habiliter les agricultures à agir en leur propre nom, comme des partenaires égaux dans la création d'une agriculture technique, au lieu d'être les « sujets » passifs et silencieux des efforts des techniciens agricoles pour promouvoir de nouvelles technologies49. Ainsi, le champ école paysan initié par la FAO, a été choisis pour refléter le caractère participatif et pratique de la formation. Il favorise les échanges entre producteurs, les agents de vulgarisation et les chercheurs, de façon à pouvoir travailler ensemble pour tester, évaluer et adapter une option dans le respect du contexte local.

En définitive, le positionnement théorique de la recherche a permis de poser les questions de recherche, d'élaborer les objectifs de recherche et les hypothèses de recherche. Il a aussi permis de se référer à la théorie de la diffusion et de la participation, de définir les concepts fondamentaux et d'évoquer la question des écrits relatifs à la communication participative, à la vulgarisation agricole et du champ école paysan.

49 FAO. (2017).Champs-Ecole des Producteurs document d'orientation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO p.9.

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Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et la zone d'étude

Dans ce chapitre nous avons deux grands points à savoir : la méthodologie de l'étude et la zone d'étude. La méthodologie de recherche comprend les points suivants la méthode qualitative et la méthode quantitative. Nous avons mené notre recherche dans le département de Diffa.

2.1. Méthodologie de l'étude

Dans le cadre de la réalisation de cette étude, d'abord, la méthode qualitative comprend les points suivants : recherche documentaire l'observation et focus groupe. Et enfin la méthode quantitative comprend les points suivants : la méthode de l'échantillon, les critères de sélection de l'échantillon, les caractéristiques de l'échantillon ; la taille de l'échantillon et enfin la technique de collecte des données.

2.1.1. Recherche documentaire

Cette étape est indispensable et même obligatoire car elle constitue le point de départ pour toute recherche d'informations. Elle permet, d'avoir des écrits antérieurs relatifs au thème de recherche. Cette recherche documentaire, nous a permis de consulter de documents relatifs à la communication pour le développement, à la vulgarisation agricole, à la situation socio-économique du Niger en générale et celle de la région de Diffa en particulier.

Cette phase, nous a permis de mieux cerner le rôle de la communication participative dans la vulgarisation agricole en générale et dans l'approche champ école paysan en particulier d'une part, et de prendre connaissance du programme champ école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa d'autre part.

2.1.2. Observation

C'est une technique, qui consiste à regarder un phénomène méthodologiquement et avec un objectif, nous l'avons utilisé afin d'obtenir des informations concernant les questions de recherche posées et les objectifs de recherche fixé. Pour appliquer cette technique d'observation, nous avons été sur le terrain afin d'assister à la mise en place de six champs écoles paysans et aux neuf séances d'animation à l'aide d'une grille d'observation afin de voir le degré de participation, la prise de décision et le dynamique

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du groupe des apprenants du CEP. Cette observation a concerné tous les apprenants, trente-deux par site soit cent quatre-vingt-douze au total. En effet, nous avons-nous avions fait une observation non structurée lors de laquelle nous avons observions juste les actions de communication sans nous impliquer.

L'observation, a été une belle expérience pour nous. Nous avons pu participer en direct dans le processus de la mise en place de six champs écoles paysans et aux neuf séances d'animation hebdomadaires du champ école paysan. Ainsi, cette méthode de l'observation, nous a permis de voir le degré de participation des apprenants dans les processus de la mise en place du CEP d'une part et de la conduite de séances d'animation hebdomadaires d'autre part ainsi que du suivi et de l'évaluation.

2.1.3. Entretien

L'enquête par entretien, c'est une sorte de causerie, ce qui la différencie de causerie quotidienne, on sait en avance les questions qu'on va aborder. Nous avons utilisé cette technique pour collecter des données qualitatives auprès des personnes ressources. Nous avons élaboré un guide d'entretien qui comporte qui porte des questions relatives à la participation des apprenants dans toutes étapes de mise en oeuvre du champ école paysan, à l'amélioration des connaissances des apprenants et au taux adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants. En effet, dans le cadre de cette étude le guide d'entretien a été élaboré pour compléter les données quantitatives collectées auprès des apprenants.

Ce guide d'entretien a été adressé aux six facilitateurs et aux six secrétaires des sites CEP. De plus, ce guide d'entretien a également été adressé à l'équipe cadre de la CRA qui est chargée de la mise en oeuvre de CEP. Cette équipe cadre, est composée de quatre personnes.

2.1.4. Focus groupe

Le focus groupe de cet entretien collectif a concerné seize apprenants par site, soit quatre-vingt-seize apprenants au total des six sites de notre d'étude. Nous avons effectué six focus groupe au total, soit un par site. L'objectif de ces entretiens avec personnes membres du CEP est de compléter les informations quantitatives recueillies lors des enquêtes individuelles à l'aide du questionnaire.

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2.1.5. Enquête par questionnaire

Le questionnaire a été élaboré pour des objectifs spécifiques. Ainsi, dans le souci de facilitation et d'organisation, nous avons divisé le questionnaire en quatre sections. Dans la première section du questionnaire, les questions sont centrées sur les caractéristiques sociodémographiques des apprenants : sexe, âge, profession, situation matrimoniale et niveau d'instruction. De ce fait, sur la base de ces informations, nous pouvons décrire le portrait des personnes impliquées dans le champ école.

La deuxième section du questionnaire, porte des questions sur le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP. Ces questions nous permettent de recueillir des informations relatives au degré de participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP.

La troisième section du questionnaire, porte des questions relatives au niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales. Ces questions spécifiques visent à recueillir des informations sur le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles suite aux activités CEP.

La quatrième section du questionnaire, porte des questions sur le niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants suites aux activités CEP.

2.1.6. Population mère

Dans le cadre de cette étude nous avons une population mère composée d'abord, des apprenants qui sont au nombre de quatre-vingt-douze, ensuite des membres du bureau CEP (facilitateurs et secrétaires) au nombre de dix-huit et enfin les encadreurs de la CRA qui sont au nombre de quatre.

2.1.7. Echantillonnage

Nous avons cent quatre-vingt-douze apprenants au total, et nous avons décidé de prendre la moitié soit quatre-vingt-seize apprenants. Pour la réalisation de cette étude, nous avons choisi et appliquer un échantillon par strates de cinquante pourcent. En effet, nous avons, d'abord choisi un échantillon qui est la moitié des apprenants soit quatre-vingt-douze, ensuite pour les sélectionner nous avons stratifié chaque site en

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strate, enfin dans chaque site nous avons tiré seize apprenants par un tirage systématique. Nous avons utilisé cette méthode d'échantillonnage, car elle est plus appropriée dans le cas de notre étude. En effet, nous avons un nombre précis des membres de chaque champ école de notre étude fourni par la CRA de Diffa. L'échantillonnage par strates est réellement un moyen qui permet d'avoir des informations sur le degré de participation, de niveau de connaissance et de taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par la population cible.

2.1.7.1. Critères de l'échantillon

En ce qui concerne les critères de sélection de l'échantillon de surtout privilégié d'enquêter les personnes ayant rempli les critères pour être interrogées. Nous avons défini les suivants critères :

? Apprenant du CEP ;

? Sexe (masculin et féminin) ;

? Etre âgé de 15 à 60 ans ;

? Etre participant aux séances d'animation hebdomadaire du CEP.

Ils sont bien sûr des apprenants du champ école paysan comme premier critère.

Le sexe est aussi un critère de sélection de l'échantillon qui nous permet d'enquêter les hommes et femmes dans la réalisation de notre enquête. Nous nous sommes intéressés aux personnes âgées de 15 ans à 60 ans parce que selon le recensement General de la Population et de l'Habitat(RGPH) de 2012 cette tranche d'âge constitue la majeure partie de la population. De plus, la CRA aussi s'est basée sur cette donnée d'âge pour la mise en place du CEP. Le dernier critère de sélection basé sur le fait d'être participant aux séances d'animation hebdomadaire du CEP se justifie par le fait que nous voudrions étudier l'efficacité du CEP.

2.1.7.2. Taille de l'échantillon

L'échantillon est un ensemble d'individus représentatifs d'une population. L'échantillonnage vise à obtenir une meilleure connaissance d'une ou plusieurs population (s) par l'étude d'un nombre d'échantillons jugé statistiquement représentatif. Dans le but d'obtenir des données quantitatives des apprenants du champ école paysan, nous avons un échantillon de quatre-vingt-seize personnes sur

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les cents quatre-vingt-douze personnes totalisant tous les apprenants des six CEP de de notre zone d'étude. Ceci, représente cinquante pourcent des apprenants total des six CEP. Ainsi, cet échantillon nous a permis d'enquêter seize apprenants par site sur trente-deux que compte chaque CEP.

L'ensemble des données collectées vont nous permettre de dégager la contribution de la communication participative dans l'approche champ école paysan et d'évaluer efficacité du CEP de la CRA pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.

2.1.7.3. Echantillon retenu pour l'étude quantitative

Tableau 1: répartition des apprenants selon le site

Sites (villages) Apprenants enquêtées Type d'enquête

1. N'Goui Koura 16 Questionnaire

2. Kourssari 16 Questionnaire

3. Kangarwa 16 Questionnaire

4. Madou Fadjimeri 16 Questionnaire

5. Ari Kolori 16 Questionnaire

6. Mamari Forage 16 Questionnaire

Total 96 Questionnaire

A travers ce tableau n°1, nous voulons expliquer plus clairement la manière, par laquelle nous avons tiré les seize apprenants par site soit quatre-vingt-seize apprenants au total par tirage systématique lors de notre étude quantitative dans six sites CEP concernés par notre étude.

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2.1.8. Technique de collecte des données

Il s'agit principalement du questionnaire pour la collecte des données quantitative et du guide d'entretien pour la collecte des données qualitative. En ce qui concerne le guide d'entretien, il a été confectionné en fonction des personnes cibles, selon que l'on s'adressait aux membres du bureau CEP ou aux encadreurs de la CRA. Ces outils nous permettent de collecter des informations par rapport aux questions et objectifs de la recherche. Il est constitué d'une série de questions fermées (voir annexe).

2.1.9. Technique de traitement et d'analyse des données

Nous avons utilisé le logiciel Sphinx V5 pour la saisie des informations collectées et de leur dépouillement dans le but de générer des tableaux et des graphiques avec les résultats obtenus. C'est ce qui nous a permis donc de passer à l'analyse et à l'interprétation des résultats. Le logiciel Excel est également utilisé pour les opérations de filtrage des données. Enfin, nous avons exporté sur Word les résultats obtenus pour les interpréter et les discuter.

2.1.10. Difficultés rencontrées

Toute recherche scientifique sur le terrain présente des difficultés qu'il faut surmonter pour pouvoir continuer. Nous n'entrons pas dans les détails. Mais les difficultés majeures qui méritent d'être soulignées sont celles relatives au manque des sources documentaires locales, les moyens de transporte et surtout à l'insécurité de la zone.

La première difficulté majeure est le manque de documentation locale. Cette étude typique n'est pas encore faite au Niger ainsi les sources dont on dispose n'abordent pas de façon spécifique le problème. Ceci pourrait être à la base de certaines insuffisances dans l'inventaire documentaire.

Sur le terrain d'enquête, la tâche n'a pas été du tout aisée étant donné de l'interdiction de circulation de motos bicycles dans la zone de Diffa depuis février 2015 à cause de l'insécurité de la zone d'étude. Alors, il est pour nous difficile d'aller sur le terrain selon le programme que nous avons établi. De fois, nous étions obligés de nous s'accommoder au programme de mission de la CRA pour profiter de leur véhicule en partance dans la zone de notre d'étude.

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En ce qui concerne l'insécurité de la zone que nous supposons être la plus grande difficulté que nous avons fait face lors de notre étude. En effet, nous étions contraints de reporter plusieurs missions sur le terrain, après avoir reçu des informations, liées aux mouvements de groupe armés Boko Haram dans la zone dont allons-nous intervenir. Par illustration, dans le site N'Goui Koura nous étions obligés de finaliser l'enquête de six apprenants par appel téléphonique compte tenu de l'insécurité grandissante du site à cette époque. Dans l'ensemble, nous pouvons dire ces difficultés ont été surmontées.

2.2. Zone de l'étude

La région de Diffa est située à l'extrême Est du Niger et est comprise entre 10°30 et 15°35 longitude Est, 13°04 et 18°00 de latitude Nord. Elle est limitée au Nord par la région d'Agadez, au Sud par la République fédérale du Nigeria, à l'Ouest par la région de Zinder, et à l'Est par la république du Tchad. Deuxième en superficie après Agadez, la région couvre une superficie de 156.906 km2. La région de Diffa est administrativement divisée en six départements : Bosso, Diffa, Goudoumaria, Mainé Soroa, N'Gourti et N'guigmi50 . Le département de Diffa est entouré au nord par le département de N'guigmi, à l'est par le Tchad, au sud par le Nigeria et à l'ouest par le département Mainé-Soroa. Avec une superficie de 7563 km2, le département de Diffa comprend cinq communes qui sont : Bosso, Chetimari, Diffa, Gueskerou et Toumour, et la (INS, 2019)51.

La région de Diffa compte 714.242 habitants dont 316.289 habitants pour le département de Diffa (INS-Niger ,2018)52.

La région de Diffa en générale et le département de Diffa en particulier sont soumises à plusieurs défis qui entravent le développement agricole. En effet, les effets combinés de la forte croissance démographique et du changement climatique génèrent une forte pression sur les ressources naturelles, qui débouchent sur des phénomènes tels que

50 Ministère du Plan. (2016). Diffa en chiffres, Institut national de la statistique, Niamey, p.2.

51 Institut National de la Statistique. (2018). Niger Data Portal. Consulté le 23 juillet sur https://niger.opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa.

52 INS. (2018). Niger data portal. Repéré à URL htpps://niger .opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa

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la dégradation et le morcellement des terres de culture avec pour conséquence l'avancement du front des cultures vers zones marginales et pastorales, la dégradation des pâturages et baisse de la nappe phréatique. De plus, les conflits armés dans la zone du bassin du Lac Tchad ont provoqué des déplacements massifs des populations à l'intérieur des terres et l'arrêt des transhumances, ce qui augmentent la pression sur l'utilisation des ressources productives et augmente les risques d'insécurité alimentaire et nutritionnelle53. Ainsi, pour contrer à cette situation des champs écoles paysans sont mis en place par la CRA sous financement du ProDAF dans le département Diffa. Les sites d'intervention de notre étude sont repartis ainsi qu'il suit : trois sites dans la commune urbaine de Diffa, deux sites dans commune rurale de Gueskerou et un site dans la commune rurale de Chetimari. Nous, nous sommes basé sur trois principaux critères pour la sélection de nos sites. Le premier critère, l'existence d'un CEP de la CRA, le deuxième critère, la sécurité, compte tenu de l'insécurité grandissante qui prévaut dans la zone et le troisième et dernier critère, la proximité des sites compte tenu de l'interdiction de la circulation des motos dans la zone.

Il est important de mentionner que nous mené notre enquête sur une durée de vingt-sept jours, du 6 août au 2 septembre 2020. Nous avons fait face à un certain nombre de problèmes comme tout travail humain. Il s'agit surtout à l'insécurité de la zone, aux manques de moyens de transport et des documents locaux.

53.ProDAF (2018). Rapport de conception détaillée du Programme de développement de l'agriculture familiale dans la région de Diffa, Niamey, pp.8-10.

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Figure 1 : département de Diffa

Conclusion partielle

Au cours de cette première partie, elle était question de présenter les considérations théoriques et méthodologiques de notre sujet d'étude. Partant de cela, nous avons mis en exergue deux chapitres, l'approche théorique et celui de méthodologie.

S'agissant du premier chapitre de cette première partie, approche théorique, nous avons parlé de la justification du sujet, définition des mots clés et construction de la problématique.

Dans le deuxième chapitre de cette première partie, méthodologie de l'étude, nous avons procédé à décrire les méthodes et outils utilisés, à savoir, la recherche documentaire, observation directe, enquête par guide d'entretien, focus groupe, enquête par questionnaire, présentation de la zone d'étude et la technique de collecte des données.

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DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET DEVELOPPEMENT AGRICOLE

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Cette partie est consacrée à la communication pour le développement et au développement agricole. Elle est composée de deux chapitres à savoir le troisième et le quatrième. Le premier chapitre porte sur la communication participative et la vulgarisation agricole et le deuxième chapitre sur la vulgarisation agricole au Niger.

Chapitre 3 : Communication participative et vulgarisation agricole

Au niveau de ce chapitre, d'abord nous allons essayer de montrer la contribution de la communication participative dans la vulgarisation agricole, mais avant cela, la communication participative sera largement expliquée. Enfin, nous allons décrire l'aspect participatif du champ école paysan.

3.1. Communication participative

Cette approche participative, née dans les 70, a comme idée centrale la participation active des gens visés par un processus de développement. Selon le Clearinghouse for

Developpement communication, l'expression de la communication pour le
développement aurait été promue dans les années 1970 aux philippines par le professeur Nora Québral « pour designer l'ensemble des procédés de transmission et de communication de nouvelles connaissances reliées au monde rural » (Bessette et Rajasunderam, 1996)54 . Ainsi, grâce à cette approche participative les gens prennent part à l'élaboration du projet, émettent des idées, des critiques et décident qu'ils soient sur le plan politique, culturel, religieux ou des projets de développement. Cette forme de participation est sans doute celle qui implique le plus la population et peut dépasser le cadre du développement conventionnel. En effet, ceux qui ont largement contribué à cette approche, considère cela comme le droit de tout peuple à s'exprimer individuellement et collectivement : « Il ne s'agit pas du privilège de quelques personnes, mais du droit de tout homme (et de toute femme) à s'exprimer. En conséquence personne ne peut dire une vérité tout seul, pas plus qu'il ne peut dire à la place de quelqu'un d'autre, de façon normative, en volant aux autres leur parole » (Freire, 1983) 55 . Alors, cette approche offre aux gens l'occasion de réfléchir ensemble

54 Bessette, GUY et C.V RAJASUNDERAM. (1996). La communication participative pour le développement un agenda Ouest-Africain, Ottawa, Centre de Recherche pour le Développement International, p.17.

55 Freire P. (1983). La pédagogie des opprimés, Paris, Maspero, P.202

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sur les problèmes qui leur sont communs et de se parler dans les yeux. Il s'agit donc d'un moyen de dialogue et de négociation qui permet aux gens de s'entendre sur ce qu'ils vont faire ensemble. Autrement dit, la communication participative assure le dialogue entre tous les acteurs, leur permettant de prendre des décisions dans l'intérêt de tous et, surtout, d'émettre des activités communes, qui se fondent une vision partagée ainsi ils deviennent les principaux acteurs de leur propre développement.

La participation active des gens est reconnue aujourd'hui comme une condition essentielle au processus de développement. Toute intervention visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie des populations est vouée à l'échec si les gens concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de l'identification des problèmes à la recherche et à la mise en oeuvre de solutions, il n'y aura pas de changement durable. (Bessette, 1996, p 9).56

En effet, l'expérience a montré que, dès les premières étapes de planification des actions de développement, l'implication des populations est indispensable et se relève payante en termes de résultats et de durabilité. Les pratiques et méthodes basées sur la participation sont leviers de changement importants.

3.2. Synthèses des différents types de participation

La notion de participation est rarement définie précisément, de ce fait, chacun peut l'interpréter à sa façon. Il est donc important de pouvoir disposer des typologies des différents types de participation.

Typologie

 
 

Explications

1. Participation passive

 
 

Les gens participent en étant informés sur ce qui est arrivé ou qui va arriver.

2. Participation
d'informations

par

la

fourniture

Les populations participent en

fournissant des réponses à des questions posées.

 

56 Bessette, G. (1996). La communication pour le développement en Afrique de l'Ouest et du Centre : vers un Agenda d'intervention et de recherche, Ottawa, CRDI, p.9.

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Participation par Consultation

Les populations participent en étant

consultées, et les agents extérieurs
écoutent et tiennent compte de leurs opinions.

Cependant, elles ne participent pas aux prises de décisions.

4. Participation liée à des avantages
matériels

Les gens participent en fournissant des

ressources, mais là encore, ils ne
participent pas au processus de prise de décisions.

5. Participation fonctionnelle

Les gens participent en fonction

d'activités prédéterminées et après que les stratégies des projets ainsi que leur planification aient été décidées.

6. Participation interactive

Les populations participent au diagnostic des situations aboutissant à des plans d'action et à la formation ou le renforcement de groupements d'intérêts. Ces groupes s'approprient les décisions locales, en vue d'une pérennisation des activités et/ou structures mises en place.

7. Auto-mobilisation / Participation active

Les populations participent en prenant des initiatives indépendamment de structures extérieures.

 

Source: Fonds d'Equipement des Nations Unies, 199857.

Plus on se rapproche des types de participation situés dans le bas du tableau et plus les actions entreprises ont des chances d'avoir un impact durable et bénéfique pour les populations et leur environnement. Autrement dit, la population, hommes et

57 Morgane, L. (2001). L'approche participative : fondements et principes théoriques applications à l'action humanitaire, Groupe URD, pp.1-2.

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femmes, qui connaît mieux qui quiconque sa propre situation et ses besoins, est une partie prenante incontournable. Sa participation la plus entière possible dans toute activité de développement est une des prémisses pour l'autonomisation des individus. Les hommes et les femmes sont les agents de leur propre changement, à condition que leurs connaissances et leurs capacités d'analyse et de planification soient reconnues et acceptées. Dans cette perspective, le développement n'est pas quelque chose d'extérieur (Bessette, 1996)58. Il est un processus participatif de changement social dans une société donnée. En favorisant le dialogue et les échanges horizontaux, la communication participative pour le développement permet la participation de tous les groupes sociaux à la résolution des problèmes. Grâce à cette démarche, chefs religieux et coutumiers, techniciens et autorités administratives, jeunes, personnes âgées, hommes et femmes arrivent à créer, sans distinction de classe sociale ou de caste, une dynamique d'échange, de partage des expériences et de partenariat.

En somme, on peut affirmer lorsque les communautés participent à la définition des problèmes qui entravent leur développement ainsi qu'à la recherche de solutions, elles s'en approprient les acquis, les bénéfices et les enseignements. Elles utilisent ces connaissances et ces nouvelles façons de faire pour faire face à d'éventuels problèmes de développement. Le rôle de la communication participative est décisif, pour promouvoir un développement qui prend en compte la dimension humaine dans le climat de changement social qui caractérise notre période actuelle.

3.3. CP au service de la vulgarisation agricole

Les évolutions récentes de l'agriculture dans les milieux ruraux d'Afrique et particulièrement ceux de l'Afrique de l'Ouest ont conduit à une profonde remise en cause de la vulgarisation agricole, de la pratique et de la diffusion de l'innovation telle qu'elle avait été conçue et organisée depuis plusieurs décennies (Bonnal et Dugue, 1999) 59 . Dans le domaine des pratiques de développement, la science de la vulgarisation a pendant longtemps été associée à des modèles d'adoption et de

58 Bessette, G. (1996). La communication participative pour le développement : un agenda Ouest africain .Ottawa, centre de recherche pour le développement international, p.9.

59 Bonnal, P. et Dugue P. (1999). Mise au point des innovations et des méthodes de conseil aux exploitations agricoles. Leçons d'expérience, atouts et limites des méthodes de recherche utilisées pour le développement de l'agriculture tropicale, Montpellier, CIRAD, p.32.

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diffusion d'innovations (Rogers, 1962)60. Les dispositifs de conseil mis en oeuvre n'échappent pas toujours aux critiques. En effet, des outils et approches mal choisis et adaptés à un contexte qui ne sied pas donne rarement des résultats probants. Il s'avère dès lors nécessaire de relever le défi de l'adaptation de ces outils et approches aux contextes présidant à leur mise en oeuvre afin de guérir l'agriculture familiale de ses maux, d'asseoir une sécurité alimentaire durable pour les paysans et de lutter efficacement contre la pauvreté61. La vulgarisation agricole revêt d'une importance stratégique pour les agriculteurs ,car constitue, pour eux de stimulants essentiels aux changements nécessaires pour s'adapter à l'évolution constante du monde et à la transition vers des systèmes de production capables de nourrir durablement le monde et surtout de lutter efficacement contre la pauvreté, au niveau local(Ian et John, 1999)62 . Ainsi, la communication participative est au coeur de ce défi dans la vulgarisation agricole, reposant sur l'utilisation systématique de méthodes et outils participatifs incluant autant les medias communautaires que les technologies de l'information et de la communication, afin de maximiser l'impact, l'efficience et la durabilité des activités de vulgarisation. Alors, il est maintenant admis par tous, que la mise au point des innovations techniques agricoles et organisationnelles doit s'appuyer sur un diagnostic approfondi des contraintes liées à la production agricole et d'impliquer la participation des producteurs aux différentes phases de ce processus. Le paysan, bénéficiaire de l'innovation doit en être aussi acteur dans toutes les étapes. Dans Les paysans d'abord (Chambers ,1994)63 a clairement démontré la nécessité de tenir compte des exigences des agriculteurs ceux que l'on nomme les acteurs locaux dans le processus de développement agricole et d'intégrer leurs connaissances dans les outils méthodologiques que nous, les intervenants externes, utilisons. Il s'agit, d'un argument de poids qui a convaincu de nombreux acteurs de la recherche-développement classique de prendre au sérieux les points de vue des agriculteurs. Si la communauté scientifique, de même que les acteurs du développement,

60 Everett R. (1962). Diffusion of Innovations, New-York, The free Third Edition, Macmillan, p.14.

61 Agridape. (2013). Vulgarisation et conseil agricole, Revue sur l'agriculture durable à faible apports externes, Dakar, Edition régionale Afrique francophone des magazines, p5.

62 Ian S. et John T. (1999). La reconnaissance du savoir rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.37.

63 Chambers, R. Pacey, A. et Thrupp, L. (1994). Les paysans d'abord : innovation des agriculteurs et recherches agronomiques, Paris, édition Karthala et CTA, p.103.

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reconnaissent la légitimité des compétences et des savoirs locaux, les services de recherche et de vulgarisation existants accorderont une plus grande attention aux priorités, aux besoins et aux compétences des populations rurales et, partant, obtiendront des résultats plus durables et plus efficaces (Ian et John, 1991)64.

En conséquence, les démarches traditionnelles de recherche et de la vulgarisation agricoles sont désormais obsolètes. Les différents acteurs s'efforcent désormais grâce à la communication participative de combler le fossé entre les professionnels du développement et les agriculteurs dépourvus de ressources et de trouver de nouveaux moyens de comprendre le savoir des populations locales, de renforcer leurs capacités et de répondre à leurs besoins. On parle désormais de la vulgarisation agricole participative pour paraphraser (Charlie, 2012)65.

3.4. Evolution des approches participative en vulgarisation agricole

Les méthodologies énumérées dans l'encadré suivant constituent l'embryon d'une révolution du développement. En dépit de leur rhétorique, certaines approches ont été des sources importantes d'innovations et de défis pour le courant de pensée dominant. Souvent présentés comme de nouvelles orientations, ces approches se fondent sur des initiatives de développement communautaire entreprises au cours des quatre dernières décennies et en partie oubliées (Korten, 1978)66 . Nombreuses, sont celles qui s'inspirent de méthodes élaborées dans le cadre du développement communautaire en faveur de la responsabilisation des populations locales.

Evolution d'approches participatives

EB

Evaluation par les bénéficiaires

RSA

Recherche sur les systèmes agraires

D&D

Diagnostics and Design

AAES

Analyse agroécosystèmes

ERR

Evaluation rurale rapide

RAP

Evaluation action participative

ERP

Evaluation rurale participative

64 Ian, S. & John, T. (1999). La reconnaissance du savoir rural, Paris, édition Karthala et CTA, p.12.

65 Hailu, M. (2012). Vulgarisation agricole : Le temps du changement, Amsterdam, CTA, p.5.

66 Korten D. (1980). Community organisation and rural developement a learning process approach, New-York, Public Administration Review, p.32.

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TPD

 

Théâtre pour le développement

CEP

Champ école paysan

Source : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (ACP-UE).

La plupart de ces approches restreignent la participation des populations rurales à la fourniture d'informations aux chercheurs, qui effectuent les analyses et élaborent des solutions à l'intention des agriculteurs. Plusieurs d'entre elles, telles que l'évaluation par les bénéficiaires(EB), la recherche sur les systèmes agraires(RSA), la méthode D&D (Diagnostics & Design), l'analyse d'agroécosystèmes (AAE) ou l'évaluation rurale rapide(ERR) laissent toute latitude aux intervenants extérieurs pour contrôler les formes que prend l'information. D'autres telles que la recherche action participative(RAP), l'évaluation rurale participative (ERP) théâtre pour le développement et récemment champ école paysan ont pour objectif de permettre aux rurales d'élaborer leurs propres visions et solutions, sous des formes qu'elles-mêmes conçoivent.

3.5. CEP une approche renouvelée de la vulgarisation agricole

Pour les institutions de recherche et de la vulgarisation agricole, le renforcement des capacités des communautés rurales a toujours été un mécanisme de transfert de technologies aux utilisateurs des terres et des ressources. Cette approche, s'est avérée inopérante dans des situations complexes où les membres de la communauté doivent souvent adapter leurs pratiques à des conditions changeantes. Les packages technologiques, livrés dans une dynamique descendante, ont souvent été trop complexes, coûteux ou mal adaptés aux besoins des populations (Godrick, 2004)67. Le champ école paysan, est une approche participative de la vulgarisation agricole basée sur le principe de l'éducation non formelle des adultes. Il a été conçu par le programme FAO pour la Lutte Intégrée contre les insectes et maladies en Asie du Sud et Sud-Est dans les années 90 suite à la crise des pesticides dans la culture du riz en Indonésie (Djinatou, 2008) 68 . L'approche a été adoptée par beaucoup d'autres

67 Godrick, S., James, O., & Erien, O. (2004). Champs écoles paysans : Pratiques Clés pour les praticiens de la RRC, Johannesburg, Bureau régional de la FAO en Afrique Australe, p.11.

68 Djinadou, Coulibaly, & Adegbidi. (2008). champ école paysan et diffusion des technologies améliorées du niébé au Benin, Cotonou. Bulletin de la recherche agronomique du Benin, N°59, p.24.

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programmes de développement pour pallier aux insuffisances des techniques de vulgarisation non participatives, c'est-à-dire la distribution verticale et à sens unique de l'information (Tossou, 2003) 69 . L'approche CEP accroît la participation des producteurs dans le processus de développement de la technologie et améliore l'accès à l'information et aux connaissances. De ce fait, les paysans et les accompagnateurs impliqués dans le champ école paysan devraient identifier et valoriser les connaissances locales. Ainsi, durant les sessions, les paysans pourraient exploiter et intégrer ces connaissances comme des ressources utiles à l'apprentissage et à la résolution des problèmes liés à la production agricole. L`approche CEP, autonomise les agriculteurs par l`utilisation de techniques d'apprentissage expérientiel et participatif plutôt que par des instructions sur ce qu'ils doivent faire. En effet, le but du CEP est d`améliorer la capacité décisionnelle des participants et sur une échelle plus large de leurs communautés, tout en stimulant l`innovation au niveau local. Au terme de la formation, le producteur a une connaissance des statuts des insectes ; de leurs cycle biologiques, d'écologie des insectes ravageurs et de leurs ennemis naturels, une réduction de l'utilisation des pesticides, une connaissance des produits insecticides non chimiques et une capacité de les préparer. Alors, le respect de bonnes pratiques culturales améliore significativement les rendements agricoles. Le cadre du champ école paysan renforce aussi les relations entre producteurs grâce aux nombreux exercices de dynamique de groupe (Makhfousse, 2012)70.

En somme, l'approche champ école paysan permet d'équiper et d'autonomiser les producteurs à travers un système auto-entretenu qui fait prospérer l'innovation dans chaque communauté villageoise afin de rester en phase avec leurs agroécosystèmes en mutation.

3.6. Principes de l'approche champ école paysan

La FAO et d'autres organismes d'appui utilisant l'approche champ école paysan mettent en évidence l'importance des principes qui devraient présider à la mise en place de

69 Tossou, R C. (2003) .La décentralisation et l'intervention pour le développement au Benin : atouts, inquiétudes et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d'Abomey-Calavi.p.8.

70 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des petits producteurs grâce à l'approche champ école paysan. I: edafrique. Reperé à URL http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html

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champ école paysan71. Bien que chaque organisme formule ces principes, ils renvoient tous à la dimension de formation pédagogique dans le champ école paysan. Ces principes mettent également de l'avant la nécessité de soutenir la dynamique participative dans le champ école paysan. Celle-ci devrait conduire à l'amélioration des rapports entre accompagnateurs et paysans, entre paysans, hommes et femmes d'une part, et à l'échange d'informations et de connaissances entre les membres et la valorisation des savoirs locaux, d'autre part (Mboka, 2017)72.

Selon la FAO et d'autres organismes d'appui, les activités du champ école paysan doivent se dérouler dans un espace où les agriculteurs peuvent suivre le développement de la culture durant tout le cycle, ce qui leur permettrait de connaître sa physiologie, ses besoins nutritifs, ses ennemis notamment les ravageurs et les auxiliaires. Au cours du processus d'apprentissage, les accompagnateurs devraient jouer le rôle de facilitateurs, en offrant aux agriculteurs une assistance lorsque cela s'avère utile. Les accompagnateurs peuvent prendre part aux discussions mais pas avec le statut d'enseignant. On ne s'attend pas à ce que l'animateur communique ou diffuse des messages techniques, en faisant usage des graphiques, des média ou des affiches. Cependant, cette pratique ne contribue pas à la formation de l'agriculteur, mais le traite plutôt comme une cible qui doit mettre en exécution les décisions des autres.

L'approche champ école paysan vise à ce que les agriculteurs puissent participer à toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ école paysan, du diagnostic initial à l'évaluation des activités, en mobilisant leur propre expérience. La démarche permet aux acteurs de tester les diverses options et alternatives qui s'offrent à eux pour en améliorer le contenu ce qui représente une réelle opportunité d'apprentissage. Les notions de participation, d'appropriation, et d'implication des acteurs paysans trouvent tout leur sens et sont centrales dans ces dispositifs. Cela présente l'avantage de faciliter l'investissement réel et véritable du paysan dans la production du savoir agricole à partir de ses observations ainsi que sa responsabilisation dans la recherche

71 FAO. (2006). Programme sous regional de formation partcipative en gestion integrée de la production et des depredateurs des cultures à travers les CEP pour le Benin,Burkina Faso,Mali et le Senegal, Rome, (éd. Archives de documents de la FAO), p.13.

72 Mboka ; J.C. (2017). Les champs-école paysans en Afrique subsaharienne une approche d'analyse des réseaux complets, Thèse de maitrise, Université d'Ottawa, p.13.

des solutions et la prise des décisions sur son exploitation (Ngalamulume, 2010)73. Le champ école paysan devrait constituer des espaces d'échanges d'informations où chacun des participants donne son point de vue et sa vision des choses dans les diverses situations qu'ils vivent. Les échanges d'expériences doivent se dérouler de façon à favoriser l'apprentissage sur la base des problèmes identifiés et analysés en groupe. L'accent est mis sur la nécessité de prendre en compte et d'appliquer les techniques spécifiques de gestion des terres que les agriculteurs utilisent dans leurs champs.

En somme, la FAO et d'autres organismes d'appui s'attendent à ce que les principes de base du champ école paysans soient mis en application, et c'est dans le but de favoriser l'implication des paysans, hommes et femmes, au processus de production agricole, en mobilisant les connaissances locales. En alliant le savoir traditionnel aux informations externes, les agriculteurs peuvent éventuellement définir et adopter les pratiques et les technologies les plus adaptées à leurs systèmes de subsistance et à leurs besoins, les rendant plus productifs, plus rentables et plus réactifs aux évolutions.

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73 N'galamulume, G. (2010). L'approche champ-école paysan: une méthode de recherche-action impliquant davantage les producteurs ruraux dans la maitrise et l'amélioration de leur système de production, Montpellier, ISDA, p.3.

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Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger

Ce chapitre, porte sur les outils et approches de vulgarisation agricoles utilisés au Niger et la présentation du programme CEP mis en oeuvre CRA/ProDAF Diffa. D'abord, nous ferons une genèse des outils et approches de la vulgarisation agricoles utilisés au Niger depuis l'indépendance à nos jours en analysant leurs forces et faiblesses. Puis, nous présenteront de manière succincte la Chambre Régionale d'Agriculture CRA de Diffa et le Programme pour développement de l'agriculture familiale (ProDAF). Et enfin, nous présenterons le programme champ école paysan mis en oeuvre par la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa sous financement du ProDAF Diffa.

4.1 Genèse des outils et approches de la vulgarisation agricole au Niger Dans ce point, nous allons faire la genèse des principaux outils et approches de la vulgarisation agricoles utilisés au Niger en analysant la force et la faiblesse de chacun d'eux.

4.1.1. Outils de la vulgarisation agricoles au Niger

Cette forme de vulgarisation agricole se fait par l'intermédiaire des médias. Au Niger, les outils de vulgarisation agricoles constituaient des moyens sûrs pour atteindre les populations rurales résidant dans les zones difficiles d'accès. Par leur intermédiaire, ces zones pouvaient être en contact avec tout le pays et connaître ce qui se faisait dans le domaine de l'agriculture dans d'autres régions. Par ces mêmes moyens, les paysans pouvaient suivre, voir et apprendre des nouvelles méthodes de culture, s'informer sur des innovations techniques et acquérir des nouvelles connaissances pratiques. Au nombre de ces instruments de la vulgarisation agricoles nous avons : la radio rurale nationale, la radio communautaire et la télévision.

4.1.1.1. Radio rurale nationale

La radio est le procédé de transmission des messages ou d'information au moyen d'ondes électromagnétiques. Celle qui est tournée vers l'information ou la sensibilisation du milieu rurale est dite rurale. Elle peut être nationale ou locale. Au

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Niger la première radio nationale a vu le jour en 1967, l'Office de radiodiffusion et télévision du Niger a été créé par la loi n° 67-011 du 11 février 1967.74

Les programmes de la radio rurale sont élaborés par des vulgarisateurs en tenant compte des besoins et des attentes des paysans sur des sujets allant de l'agriculture à la santé, en passant par les politiques des prix et la protection de l'environnement ou la pêche. Les paysans parfois organisés en club d'écoute réagissent à certaines émissions par le biais du courrier des auditeurs et de reportages qui leurs sont consacrés sur le terrain. La radio rurale est à l'écoute des paysans; elle répercute leurs préoccupations au niveau des autorités par l'intermédiaire des émissions quotidiennes ou hebdomadaires. Par le biais de la radio, les vulgarisateurs se livrent au même exercice de vulgarisation en procurant aux paysans conseils pratiques et informations utiles sur les innovations et les techniques, mais par la voie des ondes (Kibaya, 2006)75. Certes, le contact n'est pas direct, mais il est aussi indispensable que vital, les paysans n'entendent que les voix des vulgarisateurs, mais ceux-ci s'efforcent d'être le plus concret possible. Certaines émissions sont diffusées en langues nationale. Leur contenu correspond à des thèmes bien déterminés et à des périodes définies en fonction des activités menées durant la saison correspondante76.

Au-delà de toutes ces considérations, c'est le concept même de radio rurale nationale tel qu'il existe en Afrique en général et au Niger en particulier qui est à remettre en cause. Une radio émettant depuis la capitale sur financement de l'Etat, dans des contextes politiques parfois difficiles, en chevauchement avec d'autres programmes, ne peut accorder beaucoup d'importance aux programmes destinés au monde rural. A cela s'ajoutent les lacunes liées à la qualité du matériel. Plus on s'éloigne du centre émetteur, plus le signal devient faible, et moins on a la chance de capter la radio. Il y a donc des zones qui sont mal couvertes par la radio rurale nationale du Niger. Alors, la création des radios communautaires s'annonce comme une nécessité.

74 FAO. (2003). La situation de la communication pour le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.17.

75 Kinaya, J.F. (2006). L'information stratégique agricole en Afrique, Paris, Harmattan, p011.

76 FAO. (2003). La situation de la communication pour le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.17.

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4.1.1.2. Radio communautaire

Une radio communautaire ou locale est une radio de proximité dont le rayon d'émission est très limité. Elle est souvent financée par des villageois ou des aides des organisations non gouvernementales et traite des sujets qui concernent le quotidien et les préoccupations des paysans et des communautés auxquelles elle s'adresse.

En réalité, elle est en soi la réponse adaptée aux aléas de la radio rurale nationale (Kibaya, 2006)77. Au Niger, la première radio communautaire fut installée à Tillabéry dans la commune rurale de Bankilaré sous le nom de radio Gommi en 1999 (FAO, 2003) 78 . Cette proximité acquise, d'autres difficultés subsistent quant au fonctionnement des radios communautaires, à commencer par le bas niveau des animateurs. A cela s'ajoute, le problème des sources d'information à vulgariser, d'où la production des émissions de qualité très moyenne, sinon médiocre; en outre, il y a la vétusté des équipements techniques. Beaucoup de ces radios n'ont pas les moyens de les remplacer (PNUD, 2013)79. Ce qui représente une vraie menace pour leur existence à long terme. De plus, la plus grande reproche à l'égard de la radio est l'absence d'image dans la transmission, alors il s'avère utile de créer un outil qui allie directement son et image.

4.1.1.3. Télévision

Les premières images télévisées ont été diffusées pour la première fois en 1964 à titre expérimental dans une vingtaine de l'école. La télévision est encore au Niger un média de prestige, caractéristique de la différence de classe existant entre les citadins alphabétisés et évolués et les ruraux analphabètes. Cette conception à la limite caricaturale se vérifie pourtant dans les faits. La télévision est plus reçue au Niger dans les villes que dans les campagnes. Elle traduit le fossé existant entre ces deux milieux. Les télévisions nationales ne couvrent assez souvent qu'une faible portion du territoire national. Le contenu des émissions est plus qu'intellectualisé et occidentalisé que les réalités nigériennes. Il s'intéresse très peu au monde rural. Le volume horaire et la

77 Kinaya, J.F. (2006) .L'information stratégique agricole en Afrique. Paris. Le Harmattan.

78 78 FAO. (2003). La situation de la communication pour le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.17.

79 - PNUD. (2013). Le PNUD appuie le devéloppement des radios communautaires au Niger Reperé à URL http://www.ne.undp.org/content/niger/fr/presscenter/articles/2013/10/09

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grille des programmes reflètent plus les préoccupations des citadins. Elle reste un média coûteux à faire fonctionner, au contraire de la radio par exemple (FAO, 2003)80. Pourtant, la télévision serait un outil intéressant pour la vulgarisation agricole parce qu'elle allie directement son et image. Les paysans pourraient directement recevoir des programmes venant d'autres pays ou d'autres parties du monde.

A ce jour, de tous les outils que nous venons de voir, il n'y a que la radio communautaire qui essaie de contribuer de manière plus ou moins active à la vulgarisation agricole au Niger.

4.1.2. Approches de la vulgarisation agricoles au Niger

Au Niger, depuis l'indépendance la vulgarisation agricole est passée par différentes types d'approches dont les principaux sont entre autres : Approche généraliste de la vulgarisation agricole, approche formation et visites, approche par projet et champ école paysan.

4.1.2.1. Approche généraliste de la vulgarisation agricole

Cette approche repose sur l'hypothèse fondamentale que les techniques dont on doit faire la promotion sont listées sur le document de politique nationale. Celui-ci est centralisé au niveau des décideurs. Aussi, selon cette approche, il est du ressort de l'Etat de les faire découvrir en milieu rural. L'Etat met des agents à la disposition des services étatiques pour les besoins d'appuis conseils top and down c'est-à-dire du haut vers le bas. Les résultats sont mesurés par le taux d'adoption des techniques et par l'augmentation de la production des zones. Les points forts de cette approche est la stabilité de paysage à l'époque, la régularité des pluies et l'augmentation de la production dans les zones pilotes81.

Les points faibles de cette approche est le non prise en compte des réalités du terrain et sa couverture limitée. En réalité tout est une question de politique au niveau central et elle ne couvre pas une vaste étendue du territoire national.

80 80 FAO. (2003). La situation de la communication pour le développement au Niger : état des lieux, Tome 1, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.17.

81 Comité interministériel de pilotage de la stratégie de développement rural. (2010). Etude sur la mise en place d'un dispositif intégré d'appui conseil pour le développement rural Niger, Niamey, p.28.

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4.1.2.2. Approche formation et visites

Cette approche a été vulgarisée par plusieurs projets d'appui aux secteurs productif. Elle se fait, selon un calendrier rigide de visites aux agriculteurs et de formation du personnel de terrain par des spécialistes en diverses disciplines. Des liens étroits sont établis entre chercheurs et vulgarisateurs. Dans cette approche, les agents de l'agriculture, de l'élevage et de l'environnement prennent part qu'au renforcement de capacité sur le transfert de technologies sectorielles. Ils animent des séances de formations suivies des visites des producteurs sur le terrain. Les résultats se mesurent à l'accroissement de la production des denrées locales visitées ou des cultures concentrées (FAO, 2013)82. L'avantage de l'approche formation et visites est que plusieurs villages se retrouvent avec des producteurs formés, des visites régulières des sites par les techniciens, l'encadrement continue des producteurs et appui en matériels et intrants aux producteurs.

L'inconvénient de cette approche est la faible prise en compte des connaissances des producteurs, ils ne sont pas impliqués dans l'identification des problèmes et solutions ainsi que sa faible couverture des zones marginales.

4.1.2.3. Approche par projets

Cette approche consiste à réaliser des activités intégrées de vulgarisation dans une zone d'intervention et dans un temps donné avec bien souvent des injections de fonds extérieurs. Pour la plupart, les objectifs sont de faire une large diffusion des technologies et de faciliter leur adoption à grande échelle afin qu'elles continuent à être appliquées après le retrait du projet (FAO, 2013)83. Les résultats se mesurent aux changements observés sur les productions. Ses points forts, l'injection des fonds extérieurs, la proximité des encadreurs et des producteurs, un encadrement multisectoriel des paysans.

Les points faibles, une faible couverture des zones et des producteurs par le projet, faible prise en compte des besoins de producteurs en matières d'appui, à la production et enfin une courte durée du projet.

82 FAO. (2013). Définition de certains des approches possible en matière de vulgarisation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.1.

83 FAO. (2013). Définition de certains des approches possible en matière de vulgarisation, Rome, éd. Archives de documents de la FAO, p.1.

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4.1.2.4. Approche champ école paysan

Une des caractéristiques et particularité de cette approche de vulgarisation agricole est qu'elle fait appel à une formation non formelle des adultes, faisant recours à des techniques adaptées aux besoins des populations locales sur place à travers un processus itératif prévoyant la participation des populations concernées. Les résultats se mesurent à travers le taux d'adoption par les agriculteurs des technologies mises au point dans le cadre du programme d'apprentissage et de leur utilisation durable84. L'efficacité et l'avantage de l'approche champ école paysan est une prise en compte suffisante des savoirs locaux, sa forte implication de la communauté dans les prises de décisions de conduite du diagnostic de base, choix du facilitateur dans la communauté et une prise en compte du genre (jeunes, vieux, femmes, hommes).

L'inconvénient du champ école paysan est le faible nombre d'apprenants trente-deux au maximum par site.

4.2. Présentation de structure d'accueil

La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa est un établissement public à caractère professionnel créé par la loi n° 2000-15 du 21 août 2000 et son décret d'application 2001- 105/PRN/MDR du 18 mai 2001. Elle est un établissement, public parce que les CRA sont investies d'une mission de service public pour la satisfaction de l'intérêt général dans le domaine agricole (RECA, 2019,)85.

4.2.1. Missions et structure administrative de la CRA de Diffa

La CRA est dotée d'un certain nombre de missions et attributions lui permettant de bien fonctionner qui se résume ainsi :

? faire connaître les préoccupations des diverses catégories de producteurs ruraux et faire valoir leurs points de vue dans le cadre de politiques et programmes de développement ;

? informer les producteurs ruraux dans tous les domaines qui les concernent ;

84 Ministère de l'agriculture et de l'élevage du Niger. (2014). Guide du facilitateur champs écoles paysans, Niamey, p.56.

85 RECA. (2019). Présentation des chambres régionales d'agriculture du Niger, Niamey, p.2.

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? faciliter leur accès aux services et ressources en leur fournissant les orientations et conseils adéquats ;

? aider les producteurs ruraux dans la promotion et la réalisation de leurs projets en favorisant leur organisation et en facilitant la mobilisation des appuis techniques et financiers dont ils ont besoin ;

? défendre les intérêts des producteurs ruraux.

4.2.2. Structure administrative de la CRA Diffa

La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a été installée le 20 juin 2005. La quatrième mandature de la CRA de Diffa vient de démarrer le 13 juillet 2017 avec l'installation officielle de soixante membres consulaires et un bureau exécutif de cinq membres. Cela a été fait selon un processus participatif qui se fait de la base au sommet c'est-à-dire du niveau villages, campements jusqu'à la région avec l'organisation de l'assemblée générale consulaire et ce conformément à la loi. La CRA de Diffa a vu son évolution marquée par des grands moments conséquemment aux interventions des bailleurs de fonds (RECA, 2019)86.

4.2.3. Responsabilités techniques de la CRA sur le CEP

La responsabilité de la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa est de mettre sur pied des champs écoles paysans entièrement acquis aux paquets techniques promus par le Programme pour le Développement de l'Agriculture Familiale (ProDAF) et appuyés par des apprenants agricoles aux conditions préalablement définies. En outre, les membres doivent s'engager à les appliquer sur leurs propres exploitations. En ce sens, la CRA doit présenter un plan de travail et un chronogramme des activités à réaliser qui doivent tenir compte du plan et du chronogramme préparé pour et avec les apprenants. Car il doit y avoir une parfaite synchronisation entre les apprenants et l'équipe CRA. Pour arriver à cette coordination, il doit y avoir entre les deux équipes un partage permanent d`informations, des échanges réguliers sur les plans d`action, leur état d`avancement, les paquets techniques retenus, les choix des sites, le timing de l`acquisition des intrants et outillages agricoles, les difficultés rencontrées de part

86 RECA. (2019). Présentation des chambres régionales d'agriculture du Niger, Niamey, p.3.

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et d`autre. Les deux équipes travailleront ensemble, notamment lors de l'information/sensibilisation de la population, lors du diagnostic participatif. Des visites des champs conjointes seront également nécessaires pour le suivi-évaluation. Il est important de mentionner que la CRA s'est inspirée du guide nationale du Niger sur le champ école paysan.

4.2.4. Présentation du ProDAF Diffa

Le Gouvernement de la République du Niger a sollicité le concours du FIDA pour le financement et l'extension du Programme de Développement de l'Agriculture Familiale dans la région de Diffa (ProDAF Diffa) basé sur un montant de 12,5 millions de dollars EU (50% en prêt et 50% en don) représentant le reliquat de l'allocation budgétaire basée sur la performance (PBA) du FIDA pour le NIGER de la période 2016-2018.

Compte tenu de la particularité de la région de Diffa qui fait face depuis 2014 à des attaques du groupe terroriste Boko Hakam qui sévit dans la zone du bassin du lac Tchad, provoquant des déplacements massifs des populations à l'intérieur des terres, le FIDA a obtenu un financement supplémentaire de l'Agence Norvégienne de Coopération au Développement sous forme de Don d'un montant de 32 millions de Couronne Norvégienne 32.000.000 NOK, soit environ 4 millions de dollars EU, entrant dans le cadre de la Facilité pour les réfugiés, les migrants, les déplacements forcés et la stabilité rurale ci-après dénommée FARMS au titre de cofinancement des investissements du FIDA pour soutenir les activités de développement des communautés d'accueil et des personnes déplacées dans la région de Diffa. Ainsi, le financement total du ProDAF Diffa se situera donc à environ 16,5 millions de dollars EU. Prévu pour une durée de 6 ans, le ProDAF Diffa poursuit comme objectif global de « contribuer à assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et les capacités de résilience de 20.000 ménages ruraux 140.000 personnes dans la Région de Diffa ». Son objectif de développement est d'« augmenter durablement les revenus des exploitations agricoles familiales, leur adaptation au changement climatique, leur accès aux marchés et assurer l'insertion socio-économique des populations réfugiées et déplacées dans leurs communautés d'accueil ». Le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) 2019 du ProDAF fut validé pour un montant global de 2.085.413.398 FCFA dont 56,79% sur financement FIDA, 26,58% sur financement NORAD 1, 11,09% sur les

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fonds additionnels Norad 2 et 5,55% pour l'Etat du Niger et les bénéficiaires. La stratégie de mise en oeuvre de ces activités est le faire-faire selon l'approche PDE, qui met en contribution des partenaires de mise en oeuvre : CRA, ONG, Association, et autres structures à travers des conventions de collaboration pour l'exécution du Programme et le contrôle qualité (ProDAF, 2018)87.

4.3. Présentation du programme champ école paysan de la CRA La Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a signé une convention avec le programme pour le développement de l'agriculture familiale de Diffa pour la mise en place des champs écoles paysans dans la région de Diffa. Le principal objectif poursuivi à travers les champs écoles paysans de la CRA est de renforcer les capacités techniques et organisationnelles des producteurs autour :

> de la connaissance de la plante et de son environnement ;

> du choix des ressources phyto-génétiques et des pratiques culturales adaptées au contexte du producteur et permettant une augmentation substantielle des rendements ;

> de l'analyse des écosystèmes des parcelles pour faciliter la prise des décisions dans la conduite des cultures ;

> de l'analyse de la rentabilité économique des productions pour faciliter l'aide à la décision dans l'investissement ;

> de la gestion des stocks.

4.3.1. Etapes de la mise en oeuvre des CEP de la CRA

La CRA s'est inspirée du guide pratique du facilitateur des champs écoles paysans du Niger pour la mise en oeuvre de ses champs écoles paysans.

Phase 1 : information et sensibilisation. Cette étape englobe les points suivants :

> choix des thèmes devant aider à la sensibilisation des agriculteurs sur l'importance des champs-écoles-paysans ;

> présentation de la stratégie d'intervention du projet ProDAF ;

87 ProDAF. (2018). Rapport de conception détaillé du programme de développement de l'agriculture familiale dans la région de Diffa, Niamey, p.8-10.

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> introduction des paquets techniques promus par ProDAF concernant les cultures saisonnières, annuelles ou pérennes avec accent sur leur contribution à l'amélioration des rendements et l'augmentation de la production ;

> réalisation et restitution d'un diagnostic participatif afin de mettre en évidence les contraintes et les solutions possibles permettant de finaliser le contenu des paquets techniques ;

> présentation du rôle des facilitateurs paysans assurant l'interface entre l'équipe technique et les autres membres du CEP.

Indicateurs : Nombres des thèmes présentés, des variantes des paquets techniques introduites, de diagnostics réalisés et restitués.

Phase 2 : montage des CEP et formation. Elle comprend les éléments ci-après : > répartition des CEP par paquet technique ;

> participation à la définition des critères de choix des participants aux CEP tous ceux qui participent aux réunions de sensibilisation et d'information ne sont pas forcément intéressés ou éligibles ;

> constatation de la réalisation des conditions préalables, accueil favorable des CEP, acceptation des paquets techniques proposés, présence plus ou moins stable d'un groupe de personnes aux rencontres, disponibilité d'une journée hebdomadaire pour les travaux collectifs, disposition à offrir gratuitement un terrain pour les expérimentations au montage des champs écoles-paysans et participation à leur montage ;

> critères de choix des membres du comité d'organisation si telle est la volonté du groupe avec les responsabilités. Les femmes doivent être encouragées à briguer ces postes ;

> contribution à la détermination des critères de choix des facilitateurs paysans et à la matérialisation des choix. Les femmes doivent être encouragées aussi à devenir facilitatrices ;

> contribution à la création d'un environnement de confiance en informant la communauté des formes de compensation prévues par le projet pour les facilitateurs paysans, pour s'assurer de leur disponibilité;

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> formation et recyclage des facilitateurs paysans sur les champs-écoles-paysans et suivi du transfert de la formation aux autres membres : la formation sur les CEP commence dès que les groupes sont mis en place et dure une semaine au maximum, le recyclage de deux à trois jours, dépendant du niveau d'absorption, se fera un ou deux mois plus tard

> formation et recyclage des facilitateurs paysans sur les itinéraires techniques des cultures retenues lors du diagnostic dans les zones du projet.

Indicateurs : Nombres de CEP formés, nombre de facilitateurs formés et/ou recyclés. Phase 3 : choix des sites et conduite des parcelles d'apprentissage. La troisième étape comprend les points suivants :

> Participation au choix des sites d'implémentation des parcelles de formation d'après les critères définis : dès le démarrage de la phase de sensibilisation, la recherche des sites peut commencer, discussions et entente sur les conditions d'utilisation des sites;

> mise en place dans le respect du calendrier cultural de la zone sur chaque site ; > deux parcelles d'apprentissage comportant l'une des pratiques paysannes et l'autre les innovations techniques à introduire ;

> conduite d'études spéciales, au moins une par campagne agricole, test de nouvelles variétés, fertilisation, traitement alternatif, production de semences, espacement des plantes. Les sont identifiées à partir des préoccupations des producteurs lors des enquêtes de base ou en cours de CEP ;

> appui du projet à 100% des besoins en intrants agricoles, outils aratoires des CEP à la première campagne agricole et de moitié à la deuxième campagne ;

> suivi et évaluation des parcelles de membres du CEP et sur les exploitations des non-membres de CEP évoluant dans les environs des sites d'expérimentation et appliquant ces dits paquets techniques ;

> destination des récoltes, il revient aux membres de chaque CEP de décider de l'utilisation des produits récoltés quelle que soit la décision, elle doit tenir compte de la prochaine campagne agricole ou saison pour se procurer les semences ;

> gestion des cultures par le biais de l'analyse de l'agroécosystème (AES).

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Indicateurs : nombre des sites retenus, des parcelles mises en place et des participants

formés.

Remarque :

Le diagnostic participatif est réalisé dans chaque village sous forme de focus-groupe avec trente à quarante de ses représentants qui en sont les principaux intervenants, les cadres techniques jouant le rôle de guide. Les informations collectées ont trait surtout à l'historique aux points de vue politique, économique, environnemental et sanitaire. Les différents systèmes de cultures sont passés en revue à travers les problèmes rencontrés et les solutions envisagées ainsi que l'intérêt des paquets techniques à promouvoir est avancé à nouveau. En principe une durée de deux à quatre jours suffit. Cette activité se fait dans le village, dans un lieu reconnu central et choisi de concert avec les leaders communautaires de la CRA et ProDAF concernés. Quant aux formations, elles peuvent se dérouler dans des centres appropriés toutes les fois qu'il est possible ou dans des endroits disposant des facilités d'accueil tels que l'hébergement, la restauration, le tableau, l'énergie électrique. Cette année(2020) la formation des facilitateurs s'est déroulée à l'intérieur de l'Ecole Normale d'Instituteurs de Diffa. Pour les campagnes agricoles la formation se fait en début de campagne ou de préférence pendant la saison des cultures et dure autant que le temps présenté plus haut ; cette année la formation a eu lieu dans le mois de juillet. Le nombre de participant est d'un seul facilitateur par CEP. La restitution des formations se fait dans le milieu d'implantation même des champs-écoles88.

4.3.2. Quelques indications concernant les responsabilités de la CRA sur les CEP

L'organisation et la réussite de la formation en CEP nécessitent un ensemble de dispositions dont la responsabilité revient à la CRA. Il est important de le rappeler encore, comme déjà annoncé plus haut la CRA s'inspire du guide pratique du facilitateur pour la mise en oeuvre de ses champs écoles paysans.

88 Ministère de l'agriculture et de l'élevage du Niger. (2014). Guide du facilitateur champs écoles paysans, Niamey, p.28.

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4.3.2.1. Responsabilités sur la préparation du CEP

? Au niveau des paquets techniques à promouvoir

La CRA dispose d'un ensemble de paquets techniques à expérimenter et pour lesquels l'intérêt des agriculteurs est à stimuler. A l'échelle d'une section villageoise, suite au diagnostic participatif, les agriculteurs s'entendent sur les principales opérations devant permettre de lever les contraintes identifiées et analysées.

? Au niveau de l'information et sensibilisation

La phase information et sensibilisation commence avec le processus et se poursuit pendant toute la durée de l'intervention. Elle permet d'identifier les rôles potentiels des leaders potentiels, typologie des participants (femmes, jeunes, vieux) l'intérêt et la disponibilité en termes de temps et de participation des uns et des autres.

? Au niveau du diagnostic participatif

Le diagnostic participatif est le point de départ des activités et de la définition du contenu du CEP en tenant compte bien entendu de l'existence des paquets techniques promus par les programmes ProDAF. Il fournit l'occasion d'informer davantage sur les innovations à introduire comme solutions aux problèmes identifiés. De leur côté les communautés encore une fois pourront montrer leur détermination à les adopter pour améliorer leurs conditions de vie. L'enquête diagnostic participatif est l'occasion d'un rapport rendant compte du déroulement des activités préliminaires à l'installation du CEP. Ce rapport fait aussi le point sur les difficultés rencontrées dans le démarrage des activités et y propose des solutions.

? Au niveau des critères de choix des participants

Les participants au CEP sont des agriculteurs élus démocratiquement. Toutefois, ils devraient répondre aux critères de sérieux, de disponibilité, de dynamisme et de représentativité et en plus ils devraient se porter volontaires et se montrer ouverts à l'innovation. En plus ils acceptent de diffuser les connaissances acquises auprès d'autres producteurs et aussi de recevoir des visites dans leurs parcelles.

? Au niveau du montage des CEP

Une première étape dans l'organisation des CEP est l'installation habituellement d'un groupe de 20 à 32 producteurs qui ne sont ni rémunérés ni dédommagés. Dans le

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souci du respect de l'équité de genre, les femmes sont fortement encouragées à faire partie des CEP et à en représenter au moins 30 % des membres.

? Au niveau du choix des facilitateurs paysans

Le choix des facilitateurs, au nombre d'un seul par champ-école, se fait par les membres du CEP et doit obéir à des critères décidés en réunion. En plus de répondre aux mêmes critères de choix des participants, les facilitateurs paysans devraient avoir une plus grande disponibilité, être très ouverts et très enclins à écouter. Ils devraient avoir la capacité d'encourager tous les membres à prendre la parole et à participer à toutes les activités.

? Au niveau du rôle des facilitateurs

Les facilitateurs paysans assurent la transmission de la formation et des informations reçues. Ils facilitent le bon déroulement des rencontres et des opérations culturales, visitent régulièrement sur les champs et contribuent au suivi et à l'évaluation des activités. Ils préparent et animent les rencontres hebdomadaires de concert avec la firme en charge des CEP. Ils s'assurent que tous les membres du groupe (hommes et femmes, jeunes et vieux) participent autant les uns que les autres à l'ensemble des activités.

? Au niveau du choix des sites des CEP et contrat avec les facilitateurs

Le choix des sites qui sont identifiés par des panneaux peut se faire au plus tard un mois avant le début du calendrier cultural. Le site où vont s'établir les parcelles doit être mis à disposition pour un temps donné et gratuitement par un membre du CEP. Le site d'une superficie d'un hectare subdivisé en trois champs hôtes de dix mètres carrés et le reste de périmètres est utilisé pour les activités génératrices de revenus (AGR).

En ce qui concerne les facilitateurs, ils ont signé un contrat de 50.000 FCFA par mois durant les quatre mois de campagne agricole en échange du temps investi et de leur totale disponibilité pour les activités.

? Au niveau de la Mise en place des parcelles

Il importe de démarrer les opérations à temps de façon à réaliser les campagnes agricoles dans le plein respect du calendrier cultural. Toutes les activités du CEP se

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passent dans les zones retenues par le projet ProDAF et visent l'application par les agriculteurs des paquets techniques dont il assure la promotion. En effet, il faut se rappeler que les agriculteurs se mettent ensemble pour apprendre ensemble.

Photo 1 : préparation du site d'apprentissage Source : enquête de terrain, Diffa juillet 2020

4.3.2.2. Responsabilités sur le fonctionnement du CEP ? Au niveau de l'animation du CEP

Des échanges sur la base des observations des cultures donneront lieu à des travaux collectifs au moins une fois par semaine à raison de 3 à 5 heures de temps. Les membres qui ne se présentent pas aux rendez-vous peuvent-être pénalisés, par exemple, le versement de quelque billet de Naira dans la caisse du CEP. L'équipe de CRA surveille de très près l'évolution du champ et préparer avec les facilitateurs paysans les rencontres du jour suivant et y prendre part. Il convient de ne pas oublier l'évaluation qui doit se faire régulièrement à la suite des travaux hebdomadaires et à la fin des campagnes agricoles.

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Photo 2 : un facilitateur en pleine séance d'animation dans le CEP du mil

Source : enquête de terrain, Diffa juillet 2020 ? Au niveau de l'analyse de l'Agroécosystème (AAES)

Le suivi dans les CEP est une étape-clé qui embrasse tout le cycle de production. Chaque session hebdomadaire de CEP inclut au moins une activité de deux heures qui comprend les observations et les expériences des participants. L'analyse de l'agroécosystème est un moyen pour placer les facteurs considérés en groupe et dans un contexte qui permette la prise de décision en considérant différents aspects.

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Photo 3 : activité d'Analyse de l'Agroécosystème (AAES) dans le CEP du niébé

Source : enquête de terrain, Diffa août 2020

? Au niveau des intrants agricoles

Pour les semences elles sont composées des variétés améliorées IT90 et KVX pour le niébé et chapkti pour le mil et de deux variétés locales, ils s'agissent du moro et du boudouma pour certains sites. La CRA a mis aussi à la disposition de ses apprenants un sac d'engrais 15-15-15 de 25Kg et un sac d'urée de 25Kg et un sac DAP de 25kg dans chaque site CEP.

? Au niveau de matériels didactiques CEP

Pour les matériels didactiques est constitué d'un chevalier, deux tableaux, quatre cahiers, dix stylos, quatre règles, un rouleau de papier pad ex, un marqueur, et deux douzaines de crayon.

? Au niveau du suivi-évaluation participatif

Les échanges croisés entre CEP sont fortement encouragés et tenus pour améliorer davantage la compréhension réciproque de l'approche et attirer l'attention sur les défis confrontés. Le CEP de 2ème campagne aussi appelé CEP2 permet de consolider les acquis de la première campagne et doit se baser sur les insuffisances pour identifier les besoins de formation. Toute donnée collectée en CEP a une utilisation pratique.

62

Des audits techniques ont lieu afin d'apprécier la pertinence de l'accompagnement de la firme de consultation. Participent au suivi externe les équipes de la CRA, ProDAF et Direction de Développement Agricole.

? Au niveau du journal de CEP

Le journal de CEP est l'outil de base pour le suivi des activités du CEP. L'objectif du journal de CEP est de consigner les données et informations relatives au CEP et de disposer d'une base de données pour l'évaluation du CEP en fin de campagne.

? Au niveau de l'évaluation

L'évaluation est capitale pour faire continuellement le point sur les activités et recueillir l'avis des uns et des autres. Les questions qui sont posées avant peuvent être aussi posées à la fin afin d'évaluer les connaissances acquises pendant la formation. Les réponses sont écrites au tableau ou sur du papier grand format par les facilitateurs et l'analyse se fait conjointement avec l'ensemble des participants, les agriculteurs et cadres techniques en laissant surtout la parole aux producteurs. Il convient de faire parler le maximum de participants pour expliquer leurs points de vue sur les activités de la journée et surtout sur les nouveaux paquets introduits. Pour s'assurer d'une application réussie, le suivi peut se faire sous la forme de visite mensuelle des champs afin de s'assurer de la bonne application des nouvelles alternatives et rectifier les insuffisances possibles.

? Au niveau de la remise des attestations

La remise des attestations de CEP est non seulement une cérémonie, mais aussi une occasion pour le partage des expériences. Les visiteurs sont accompagnés par un hôte pour partager les expériences autant que possible.

63

Photo 4 : apprenants dans le CEP de culture du mil
Source : enquête de terrain, Diffa août 2020

Conclusion partielle

Au cours de cette deuxième partie de notre travail, nous avons développé également deux chapitres. Le premier chapitre de cette deuxième partie intitulé communication participative et vulgarisation agricole, nous avons expliqué largement la communication participative, ressorti les différents types de participation et son évolutions dans la vulgarisation agricole. De plus, dans ce chapitre nous avons évoqué le caractère renouvelé du CEP et ses principes.

Dans le deuxième chapitre de cette deuxième partite, titré vulgarisation agricole au Niger, premièrement, nous avons fait la genèse des outils et approches de la vulgarisation agricole au Niger à savoir : la radio rurale nationale, la radio communautaire, la télévision, l'approche généraliste de la vulgarisation agricole, l'approche formation et visite, l'approche par projets et le champ école paysan. Deuxièmement, nous avons présenté la structure d'accueil, ses missions sa structure administrative et ses responsabilités technique sur le CEP. De plus, nous avons fait

64

une présentation du le ProDAF, du programme champ école paysan de la CRA et enfin les quelques indications concernant les responsabilités de la CRA sur les CEP à savoir la préparation et le fonctionnement.

65

TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

66

Cette partie est consacrée à l'interprétation des résultats et discussion ainsi que la validation des hypothèses. Le premier chapitre est consacré à l'interprétation et discussion des résultats auxquelles nous avons aboutis. Le sixième chapitre porte sur la validation des hypothèses et recommandations.

Chapitre 5 : Interprétation des résultats et discussion

Ce chapitre que nous allons aborder est le fruit de l'exploitation des entretiens réalisés auprès de l'équipe cadre de la CRA, des facilitateurs et des secrétaires des CEP pour la collecte des données qualitative et des enquêtes par questionnaire réalisées auprès des apprenants CEP pour la collecte des données quantitative. Les résultats de nos entretiens et enquêtes nous permettent d'analyser l'efficacité du CEP de la CRA.

Nous allons d'abord développer le profil des enquêtés, leur degré de participation aux étapes CEP, leur niveau de connaissance sur les différentes techniques et pratiques agricoles et enfin leur niveau d'adoption de ces techniques suite aux activités CEP.

5.1. Profil des enquêtés

Le profil des enquêtés est caractérisé par le sexe, la tranche d'âge, le statut matrimonial et le niveau d'instruction des apprenants enquêtés.

5.1.1. L'âge et sexe des apprenants

Il s'agit des différentes tranches d'âge des apprenants interrogés et selon le sexe dans le cadre de la collecte des données quantitative.

Tableau 2 : répartition des enquêtés par âge selon le sexe

20-24ans 25-29ans 30-34ans 35-39ans 40-44ans

Age

Effectif

 

Sexe

Masculin

Féminin

7

10

Fi(%)

12,96

23,80

Effectif

11

6

Fi(%)

20,37

14,28

Effectif

8

14

Fi(%)

14,81

33,33

Effectif

10

7

Fi(%)

18,51

16,66

Effectif

5

2

Fi(%)

9,25

4,76

67

45-49ans 50-54ans 55-59ans 60-64ans Total

 

Effectif

3

2

Fi(%)

5,55

4,76

Effectif

6

-

Fi(%)

11,11

-

Effectif

3

-

Fi(%)

5,55

-

Effectif

1

1

Fi(%)

1,8

2,38

Effectif

54

42

Fi(%)

100

100

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Nous constatons à travers ce tableau n°2, parmi les apprenants masculins, c'est la tranche de 25-29 ans et de 35-39 ans qui s'intéressent et participent plus aux activités CEP que les apprenants masculin dont la tranche d'âge se varie entre 60-64 ans et 4549 ans. Au niveau du sexe féminin également les résultats montrent que les jeunes filles âgées entre 30-34 ans et 35-39 ans s'intéressent et participent plus aux activités CEP que les apprenants féminins dont la tranche d'âge varie entre 60-64 ans et 45-49 ans. Ceci peut se justifier par le fait que les jeunes sont plus actifs dans les activités champêtres que les personnes âgées qui sont plutôt faibles. En effet, la population nigérienne est majoritairement jeune représentant plus de 70% de la population totale du pays selon le recensement général de la population et de l'habitat en 2012. Et cela constitue un défi important pour l'agriculture du Niger. De ce fait, il est primordial d'impliquer plus de jeunes dans toutes les activités du développement, car investir dans la jeunesse c'est investir dans le développement du pays dans l'avenir. Ainsi, nous avons compris que la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa et ProDAF Diffa ont décidément d'impliquer plus de jeunes dans leurs champs écoles paysans compte tenu des arguments avancés ci-dessus.

5.1.2. Statut matrimonial des apprenants selon le sexe

Dans ce tableau suivant nous dressons le statut matrimonial des enquêtés ainsi que de leur répartition selon le sexe.

Tableau 3 : répartition des enquêtés selon le statut matrimonial

Statut matrimonial Sexe

Masculin Féminin

Marié(e) Effectif 53 40

Fi(%) 98,14 95,23

68

Veuf (ve) Célibataire Total

 

Effectif

-

2

Fi(%)

-

2,08

Effectif

1

-

Fi(%)

1,04

-

Effectif

54

42

Fi(%)

100

100

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

A travers ce tableau n° 3, nous comprenons que les apprenants masculins enquêtés sont plus nombreux. Et concernant le sexe féminin, c'est également les mariés qui sont les plus nombreux. Mais, les répondants du sexe masculin qui sont moins nombreux sont les veufs et pour le sexe féminin se sont les célibataires. En effet, au total, 93/96 soit 96,9% enquêtés CEP sont mariées. Ceci explique clairement que ce dans ces villages le taux de mariage est très élevé et ayant une charge familiale qui ils intéressent plus aux activés CEP. Ensuite, 2/96 soit 2,08% sont des veuves féminin on n'y trouve aucun veuf masculin. Et enfin, 1/96 soit 1,04% est célibataire masculin y a aucun sexe féminin célibataire parmi nos enquêtés.

5.1.3. Niveau d'instruction des apprenants selon le sexe

Le point est relatif au niveau d'instruction des apprenants selon le sexe qui consiste à fournir des informations de niveau d'instruction des apprenants dans le champ école paysan selon le sexe.

Tableau 4 : répartition des enquêtés par niveau d'instruction selon le sexe

Niveau Primaire Secondaire Coranique Aucun

Total

d'instruction Effectif

 

Sexe

Masculin

Féminin

15

13

Fi(%)

27,77

30,95

Effectif

1

1

Fi(%)

1,85

2,38

Effectif

25

8

Fi(%)

46,29

19,04

Effectif

13

20

Fi(%)

24,07

47,61

Effectif

54

42

Fi(%)

100

100

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

69

Ce tableau n°4, permet de voir le niveau d'instruction des apprenants selon le sexe. Ceci dans le but de comprendre entre les hommes et les femmes ceux qui sont plus instruits dans les champs écoles paysans de notre étude.

Ainsi, nous constatons qu'au niveau primaire 30,95% des femmes sont instruites contre 27,77 des hommes cela signifie qu'au niveau primaire les femmes sont plus instruites que les hommes.

Au niveau secondaire, on trouve un chiffre égalitaire de 1,85% entre les deux sexes, de même que pour le niveau supérieur on retrouve également un chiffre égalitaire entre les deux sexes qui est de 0%. C'est-à-dire qu'à ces deux niveaux d'instructions les deux sexes se retrouvent aux mêmes niveaux.

En ce qui concerne l'école coranique, c'est les hommes qui prennent là-dessus avec un taux de 46,29% contre 19,04% chez les femmes cela veut dire que les hommes sont plus inscrits à l'école coranique que les femmes.

Et enfin, en ce qui concerne aucun niveau, c'est les femmes qui dominent avec 47 ,61% contre 24,07% des hommes, cela signifie que les femmes sont les plus touchées par l'analphabétisme comparativement aux hommes dans les champs écoles paysans de notre étude dans le département de Diffa. Cependant, nous pouvons dire que ceci ne constitue pas pour ces apprenants un obstacle dans le CEP car aucun niveau n'est requis pour être membre du CEP sauf pour le facilitateur.

5.2. Participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP

Ce point, consiste essentiellement à analyser et interpréter le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de la mise en place du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa.

5.2.1. Degré de participation des apprenantes dans les différentes étapes du CEP

A ce niveau, nous cherchons à mesurer le degré de participation des apprenants dans les différentes étapes du CEP.

D'après les informations obtenues suite à nos entretiens avec l'équipe cadre de la CRA chargée de la mise place des CEP, les apprenants ont activement été impliqués dans toutes CEP. La réponse de l'un des encadreurs de la CRA peut en dire plus :

70

Q : Non seulement, nous avons impliqué les apprenants dans toutes les étapes CEP mais aussi leurs savoirs locaux et décisions sont toujours pris en compte.

Ce témoignage est fortifié par Abdoua, un autre encadreur qui a répondu à la question :

Q : l'enquête de base a été participative ?

R : Oui bien sûr, nous avons conduit l'enquête de base de manière participative et inclusive en concevant l'arbre à problème (Abdoua : entrevue 1)

Ces arguments sont confirmés aussi par les membres du bureau CEP, donc les facilitateurs et secrétaires CEP qui sont des endogènes. Certains parlent de participation effective, d'autres de participation totale et d'autres de prise en compte de savoirs locaux. Les témoignages de membres du bureau illustrent très bien cette participation et prise en compte des savoirs locaux. Voici un extrait d'entretien avec Katchalla qui est facilitateur du site de Kangarwa :

Q : La CRA vous a fortement impliqués les apprenants dans les activités CEP?

affirmative, la CRA nous a fortement impliqué dans les activités du CEP, dès l'enquête de base pour résoudre nos problèmes agricoles, en passant par la mise en place du CEP, au choix des membres du bureau élus démocratiquement, au choix du jour...Sincèrement, nous avons été participé et impliqué dans toutes les étapes du CEP (Katchalla :entrevue 1).

Dans ces conditions d'une bonne participation des apprenants, le champ école paysan de la CRA se révèle porteur d'espoir qui permettra aux paysans de vivre et gérer convenablement en tant qu'acteurs et non objets dans la vulgarisation agricole.

Le témoignage du secrétaire du site de Kourssari est très révélateur sur la question relative à la prise en compte des savoirs locaux :

Nous avons, non seulement été invités pour exposés nos connaissances sur les semis, les fertilisants, les maladies et les traitements...bref nos techniques agricoles mais elles sont aussi pris en compte par la CRA dans le cadre la mise en oeuvre du CEP (Abba : entrevue 2).

La prise compte des savoirs locaux dans le CEP garanti la viabilité, durabilité, efficacité et de pouvoir répondre aux préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs dans le département de Diffa.

71

Ces informations qualitatives obtenues par entretien vont dans le même sens que celles obtenues lors de la collecte des données quantitative que nous présentons ci-dessous.

Tableau 5 : répartition des apprenants selon le degré de participation dans les
différentes étapes du CEP.

Etapes

OUI %

NON %

Demande d'adhésion

100

0

Participation aux diagnostics

100

0

Participation à la planification

96,87

3,12

Participation au choix du jour d'animation

94,79

5,20

Participation au choix du site

94,79

5,20

Participation à la préparation du site

93,75

6,25

Participation au choix de fertilisants

90,62

9,37

Participation au choix de variétés

81,25

18,75

Participation au choix de traitement alternatif

80,20

19,79

Participation à toute forme de prise de décision

83,33

16,66

Participation à l'évaluation finale

81,25

18,75

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Dans ce tableau n°5, nous essayons de mesurer le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de la mise en place du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa.

Au niveau de la première étape on remarque une participation d'adhésion volontaire à 100%. En effet, si c'est le paysan qui s'engage volontairement dans l'expérimentation, on assistera à une bonne détermination du paysan dans toutes les activités du CEP. Pour la participation aux diagnostics appelé aussi enquête de base on note également une participation à 100%. Cette étape permettra la sélection de l'activité centrale du CEP qui dépend des besoins et intérêts des producteurs. Elle est organisée de façon participative avec les paysans et acteurs de la localité et aide à définir le contenu de la formation. Cela nous montre que la participation a été active, en impliquant les paysans dans les diagnostics, les discussions et la prise de décision ; les paysans

72

auront les capacités à identifier des solutions à leurs problèmes. A ce point aussi, nous pouvons dire que la CRA a parfaitement impliqué les paysans dans les diagnostics.

La troisième étape, est celle de planification, on registre également une très forte implication de paysans avec un taux de participation de 96,87% contre 3,12% d'absent dans cette étape. Cela nous montre que la CRA a donné un grand intérêt à une planification participative et inclusive gage de réussite de toute activité humaine.

La quatrième étape, celle du choix du jour d'animation, on note aussi une excellente participation des paysans soit 94,79% contre 5,20%. En effet, dans le CEP, on laisse aux membres s'entendre sur un jour de la semaine comme étant le jour de la séance d'animation. Ceci, dans le but de permettre aux apprenants de choisir eux-mêmes la journée la plus appropriée pour garantir une participation effective des apprenants le jour de l'animation. A ce niveau également la CRA à donner le libre choix aux apprenants.

La cinquième étape, choix du site (champ hôte), on constate que 94,79% de paysans CEP affirment avoir participés au choix du site contre 5,20% qui affirment n'avoir pas participé au choix du site. En effet, la participation de tous les apprenants CEP sur le choix du site est cruciale et fondamentale pour anticiper tout incident ou malentendu avec ou entre les membres du CEP et le propriétaire du champ hôte.

La sixième étape, est consacrée à la préparation du site, on trouve un chiffre de participation de 94,79% à l'activité de préparation du site contre 5,20% du chiffre n'ayant pas participé à cette activité. La méthode et le niveau de préparation de terrain dépendent des cultures sélectionnées et de parcelle témoin (technique paysanne de préparation du site) de ce fait, il est important d'avoir une pleine participation des apprenants lors de la préparation du site.

A ce niveau, nous allons regrouper la septième ,huitième et neuvième étape enfin de les analyser et les discuter ensemble. En effet, ces étapes correspondent aux cultures d'études de chaque site. Nous constatons qu'au niveau de la septième étape, donc choix de fertilisants on trouve que 90,62% des apprenants ont participé au choix de fertilisants contre 9,37%. A la huitième étape, celle du choix des variétés nous remarquons que 81,25% des apprenants ont participé activement à cette activité

73

contre 18,75%. Enfin, la neuvième étape, choix des traitements alternatifs nous avons 80,20% des apprenants qui ont participé à cette activité contre 19,79%.

Au niveau de ces trois étapes réunies qui ont pour but de répondre aux besoins et préoccupations réels des paysans on constate une participation moyenne de 84,02% et d'absent moyen de 34,71%.

Ce qu'il faut retenir aux niveaux de ces trois étapes, nous pouvons dire que la Chambre Régionale d'Agriculture de Diffa a impliqué fortement les apprenants dans le choix des thèmes d'études des champs écoles paysans. En effet, le problème auquel les participants font face doit être choisi comme culture d'étude, c'est ce qui fera ressentir le besoin, l'engagement et la détermination des apprenants CEP à trouver des solutions.

La dixième étape, participation à toute forme de décision, nous constatons que 83,33% des apprenants enquêtés ont affirmé avoir participé à toute forme de prise de décision contre 16,66%. Ainsi, nous pouvons dire dans l'ensemble que les points de vue des apprenants sont respectés dans les CEP mis en oeuvres par la CRA.

La onzième et dernière étape, celle de l'évaluation finale, d'après les résultats de cette enquête, il ressort que 81,25% des apprenants ont participé à l'évaluation finale contre 18,75%. L'évaluation participative, autrement dit, la participation des apprenants du CEP à l'évaluation finale est un outil de gestion efficace qui permet l'amélioration du processus d'apprentissage. Nous pouvons dire que d'après ces résultats qu'on enregistre une participation effective des apprenants dans les différentes du CEP.

5.2.2. Degré de participation des apprenants dans les étapes du CEP selon le sexe.

Dans ce point, nous voulons mesurer le degré de participation des apprenants dans les différentes étapes du CEP par sexe afin de savoir si le niveau d'instruction peut créer une disparité entre les apprenants dans le CEP.

Tableau 6 : répartition des apprenants selon le degré de participation dans

différentes étapes par les sexes

ETAPES

M (%)

F (%)

Demande d'adhésion

100

100

Participation aux diagnostics

100

100

74

Participation à la planification

96,29

97,61

Participation au choix du jour d'animation

96,29

92,85

Participation au choix du site

92,59

97,61

Participation à la préparation du site

98,14

88,09

Participation au choix de fertilisants

92,59

88,09

Participation au choix de variétés

85,18

76,19

Participation au choix de traitement alternatif

85,18

73,80

Participation à toute forme de décision

90,74

73,80

Participation à l'évaluation finale

87,03

73,80

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Dans ce tableau n°6 , nous voir le degré de participation des apprenants dans les étapes différentes CEP par sexes afin de voir entre les hommes et les femmes ceux qui ont plus participé aux étapes du CEP. En effet, ce tableau ressort que parmi les apprenants enquêtés 93,09% des hommes affirment avoir participé activement dans les onze étapes de CEP contre 87,44% des femmes. En effet, il est important de tenir compte du genre dans les étapes du CEP pour un fonctionnement efficace. Malgré, ce chiffre qui montre la dominance du sexe masculin sur le sexe féminin dans ces étapes, nous pouvons dire que les femmes ont également participé de manière importante dans les étapes avec un taux de participation de 87,44%.

5.3. Niveau de connaissance des apprenants CEP

Dans ce point nous allons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa suites aux activités CEP.

Selon les informations fournies par l'équipe CRA et les membres du bureau CEP à travers nos entretiens, les apprenants ont suffisamment acquis des connaissances sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales (mil et niébé). Les propos de deux encadreurs de la CRA peuvent en témoigner :

Vous avez lu vous-même la graduation du niveau des connaissances des apprenants par rapports aux mois précédents sur les fiches de suivi et

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évaluation des connaissances qu'on remplit mensuellement. L'amélioration de niveau de connaissance est nette sur les fiches (Mouctar : entrevue 2).

En effet, ils s'appuient sur les indications des fiches de suivi et d'évaluation des connaissances, remplis par les facilitateurs à chaque séance d'animation hebdomadaire, mais aussi aux supervisions menées par l'équipe CRA. Dans cette fiche, nous avons pu lire et constater une graduation du niveau des connaissances des apprenants tout au long des semaines. Selon Abdoul Kader :

Vous avez vu et il est aisé de voir l'amélioration des connaissances lors des animations des CEP et de dynamique du groupe. L'amélioration de niveau des connaissances des apprenants est visible lors des animations hebdomadaire (Abdoul kader : entrevue 3).

Nos entretiens avec les facilitateurs et secrétaires nous révèlent les mêmes informations obtenues auprès des encadreurs. Selon le facilitateur Tidjani, le niveau de connaissance des apprenants est élevé :

Avant et après CEP, il me paraît simple d'observer et entendre l'amélioration de niveau de connaissance des apprenants en conduisant l'animation du CEP.A présent, vraiment les apprenants ont enregistré des améliorations de connaissances sur les variétés, les fertilisants et les traitements alternatifs

(Tidjani : entrevue 3).

Malam Boubacar estime que le CEP a apporté un changement au niveau des connaissances des apprenants :

Avant le CEP nos producteurs ignoraient les techniques de semis des variétés améliorées, les techniques biologiques de fertilisations et de traitements alternatifs pour faire face aux maladies des plants avec les moyens locaux

(Malam Boucar : entrevue 4).

D'après ces entretiens, nous pouvons dire que le CEP de la CRA renforce les connaissances de ses apprenants pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. Ces informations obtenues lors de la collecte des données qualitative à l'aide d'un guide d'entretien sont fortifiées ci-dessous par les données quantitatives obtenues à l'aide d'un questionnaire.

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Tableau 7 : niveau de connaissance sur le thème principal

Thèmes

Effectif

Pourcentage

Fertilisation du sol

32

100

Test variétal

32

100

Traitements alternatifs

32

100

TOTAL

96

100

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

A travers ce tableau n°7, nous essayons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur le thème principal de leur champ école paysan. Pour rappel, la CRA a trois thèmes principaux pour l'ensemble de ses sites. Et nous aussi, nous avons trois thèmes pour nos six sites et un échantillon de seize apprenants par site, donc en les répartissant par les trois thèmes principaux, nous aurons deux sites avec seul et même thème principal soit trente-deux apprenants de deux sites pour un seul thème.

Nous constatons qu'au niveau de chaque thème principal un effectif de trente-deux sur trente-deux soit 100%. Cela nous montre clairement sans exception que tous les apprenants du CEP enquêtés dans chaque site connaissent parfaitement le thème principal de leur champ école paysan.

Tableau 8 : niveau de connaissance sur les fertilisants du sol

Fertilisants

Connaissance

Techniques d'application

Urée

100

51,04

15-15-15

100

100

DAP

100

85,41

Témoin

100

92,70

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Le tableau n°8 ci-dessus se présente des données sur le niveau de connaissance des apprenants relative aux différents fertilisants expérimentés ainsi que de leurs techniques d'application. Nous observons un pourcentage important de niveau de connaissance des apprenants enquêtés sur les différents types de fertilisants et de leurs techniques d'application expérimentés dans les CEP. Ainsi, les apprenants

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enquêtés connaissent à 100% tous les quatre fertilisants expérimentés dans les CEP à savoir : Urée, 15-15-15, DAP et témoin. Cependant, concernant leurs techniques d'application nous enregistrons le taux le plus élevé au niveau du fertilisant 15-15-15 de 100%, suivi du témoin 92,70%, DAP 85,41% et enfin l'urée 51,04%. En effet, selon les apprenants enquêtés ces deux fertilisants qui enregistrent les taux les plus élevés sont dus à la facilitation de leurs techniques d'application.

Tableau 9 : niveau de connaissance sur le test variétal

Test variétal Effectif Pourcentage

Techniques de traitements des semences 94 97,91

Techniques de semis 93 96,68

Techniques d'entretien des cultures 89 92,27

Techniques de conservation des semences 91 94,79

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Au niveau de ce tableau n°9, nous voulons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les variétés tester dans les CEP. Ainsi, d'après les données collectées auprès des apprenants nous avons les pourcentages suivants : 97,91% au niveau des techniques de traitements alternatifs, 96,68% pour les techniques de semis, 92,27% pour les techniques d'entretien des cultures et enfin 94,79% au niveau de conservation des semences. Ces résultats montrent que les apprenants CEP ont un excellent niveau de connaissance sur l'ensemble des étapes de semis.

Tableau 10 : niveau de connaissance sur les traitements alternatifs

Traitements alternatifs

Connaissance

Préparations

Applications

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Piment + Savon

92

88,5

84

81

84

81

Neem +Savon

88

85,4

82

79

82

79

Cendre

77

74

73

71

73

71

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Ce tableau n°10, nous permet identifier le niveau de connaissances des apprenants sur les différents types de traitements alternatifs, leurs préparations et applications.

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Au niveau de la première colonne, connaissance des différents types de traitements alternatifs nous avons 88,5% pour le piment + savons, 85,4% pour le neem + savon et 74% pour la cendre. A la deuxième colonne, préparations de ces traitements alternatifs nous avons respectivement 81%,79% et 71%. Et enfin, la troisième colonne, techniques d'application de ces traitements nous avons 81% pour piment + savon, 79% pour le neem + savon et 71% pour la cendre. En effet, ces résultats montrent que parmi les apprenants enquêtés, malgré qu'ils aient un bon niveau de connaissance sur les traitements alternatifs nous observons un écart de pourcentage dans les techniques de préparations et d'applications de ces traitements. En effet, malgré cet écart, le niveau de connaissance des apprenants sur les techniques de préparations et d'applications de ces traitements est satisfaisant. Ainsi, d'après ces résultats nous pouvons dire que les CEP de la CRA contribuent à l'amélioration des capacités de ses apprenants. Car ses apprenants ont appris quel, comment, quand et quelle quantité de traitement doit-on utiliser dans le champ pour lutter contre les ravageurs, les insectes et les maladies.

Tableau 11 : niveau de connaissance sur les thèmes du jour des séances

Thèmes du jour des séances

Effectif

Pourcentage

Les variétés et leurs caractéristiques

92

95,83

Ravageurs et maladies

80

83,33

Union et concertation

87

90,6

Activités Génératrices de Revenu

65

67,70

Stockage de récolte

73

76

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Dans ce tableau n°11, nous essayons identifier le niveau de connaissance des apprenants sur les différents thèmes de conversation lors de séances d'animation hebdomadaires du CEP. A ce niveau, nous avons regroupé les thèmes variétés et leurs caractéristiques avec les ravageurs et maladies, car ils s'appartiennent tous à l'activité d'analyse de l'agroécosystème(AAES). Ainsi, les résultats montrent que 95,83% et 83,33% des apprenants affirment respectivement que les variétés et leurs caractéristiques, les ravageurs et les maladies sont les principaux thèmes les plus

79

discutés lors des séances d'animation hebdomadaire. L'AAES est une pratique régulière et exhaustive de suivi et d'évaluation utilisée dans les CEP. Elle implique : l'observation systématique, l'apprentissage par la découverte, l'analyse critique, et la confiance en soi à travers les présentations et les discussions, les prises de décisions collectives. L'AAES est le moteur du CEP. Ainsi, d'après les résultats, l'AAES est effective dans les CEP de la CRA. Ensuite, au niveau de l'union et la concertation 90,6% des apprenants enquêtés affirment que l'union et la concertation font parties des thèmes les plus exposés dans les séances hebdomadaire du CEP. En effet, l'union et la concertation est l'un des principes du CEP. On dit que l'union fait la force. La combinaison des pensées de deux ou plusieurs personnes est souvent plus fructueuse qu'une seule. C'est ainsi, que nous comprenons la raison pour laquelle la CRA fait la promotion de l'union et de concertation dans ses CEPs.

Ensuite, 67,70% des apprenants affirment que les activités génératrices de revenus (AGR) font aussi l'objet d'échange lors de séances hebdomadaires du CEP. Les AGR permettent d'augmenter le pouvoir d'achat et de renforcer les moyens des apprenants de garantir la sécurité alimentaire ainsi que de la gestion de trésorerie du CEP. Ainsi, nous pouvons dire que les AGR occupent une place importante pour les apprenants des CEPs de la CRA. Enfin, nous observons qu'au niveau du thème stockage de récolte nous enregistrons un pourcentage de 76% des apprenants enquêtés affirment que ce thème fait partir des thèmes de discussions lors des séances hebdomadaires. Le stockage de récolte est une technique qui préoccupe les apprenants, car produire sans savoir comment le stocker à long terme est un problème majeur qui dérange les apprenants.

Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire que les CEPs de la CRA répondent aux inquiétudes des apprenants en leur permettant eux-mêmes de trouver des solutions à leurs propres problèmes à travers des échanges fructueux.

5.4. Niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants

Dans ce point nous allons essayer d'évaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par apprenants suite aux activités du CEP pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa suites aux activités CEP.

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D'après les informations livrées lors de nos entretiens avec l'équipe cadre de la CRA et les membres du bureau CEP, les apprenants ont la volonté et la détermination d'adopter, d'appliquer et de s'approprier les techniques et pratiques agricoles dans leur propre champ à la prochaine campagne agricole donc 2020-2021. Les propos d'un encadreur résument ainsi cette volonté d'adoption :

Grâce au CEP, les apprenants ont fait la différence entre leurs techniques agricoles et les nouvelles techniques agricoles apportées par la CRA à travers les parcelles. Cette différence se retrouve en termes de la productivité et du rendement agricole. L'objectif d'un paysan c'est d'avoir des techniques qui lui permettent d'augmenter sa productivité agricole et maintenant ils ont ces techniques. En fait, je vous assure que les paysans sont pressés de les mettre en pratique dans leur propre champ à la prochaine saison de culture (Abdoua : entrevue 1).

Ses propos sont fortifiés par le secrétaire du CEP du de Mamari forage du nom d'Adji :

Etend secrétaire du CEP, je rempli les fiches du suivi et évaluation et dans la rubrique adoption des techniques agricoles par les apprenants suite aux activités CEP je vous assure que vous serrez étonné des réponses affirmatives des apprenants. En réalité la quasi-totalité des apprenants ont massivement répondu oui (Adji : entrevue 5)

En effet, l'équipe de la CRA et les membres du bureau CEP s'appuient sur des arguments, selon lesquels leurs champs écoles paysans respectent les principes d'apprentissage des adultes qui vise le développement des capacités des producteurs axés sur les besoins des producteurs. Et aussi sur les fiches de suivi et évaluation. Ces deux arguments sont suffisants pour nous permettre de dire que les apprenants des CEPs de la CRA adoptent et appliquent les techniques et pratiques agricoles dans leurs propres champs si nous prenons en compte les arguments d'échecs des autres approches et outils de la vulgarisation agricole. Nous trouvons plus ou moins ces mêmes informations obtenues au niveau des données quantitatives ci-dessous.

Tableau 12 : niveau d'adoption des fertilisants du sol

Adoption des fertilisants du sol Effectif Pourcentage

81

15-15-15

96

100

DAP

75

78,12

Urée

0

0

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Dans ce tableau n°12, nous essayons d'évaluer le taux d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants suites aux activités CEP. A cet effet, on constante que 100% des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique le fertilisants 15-15-15 dans leur propre champ. En effet, ceci, s'est justifié selon les enquêtés que le fertilisant 15-15-15 est plus efficace à travers l'observation comparative entre les différents parcelles du CEP, raison pour laquelle chaque paysan accorde plus d'intérêt à ce type engrais que le DAP 85,41% suivi du témoin 92,70% et l'urée qui clôture la liste avec 51,04%. L'urée se trouve à cette position, car selon les apprenants elle brule les plantes si y `a l'absence de pluie.

Ainsi, nous pouvons dire que les CEPs de la CRA permettent aux apprenants d'adopter des nouveaux fertilisants pour améliorer leurs systèmes de cultures pluviales.

Tableau 13 : niveau d'adoption des variétés par les apprenants

Adoption des variétés Effectif Pourcentage

IT 90 93 96,87

KVX 83 86,45

Chapki 88 91,66

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Au niveau de ce tableau n° 13, nous voulons évaluer le taux d'adoption des variétés par les apprenants suite aux activités CEP. Ainsi, nous observons un taux d'adoption de 96,87% pour la variété améliorée du niébé IT90 et un taux d'adoption de 91,66% pour la variété améliorée du mil Chapki. En effet, les résultats impliquent que les apprenants adoptent ces variétés améliorées à un niveau haut. Ceci, s'explique par la sélection participative qui a augmenté la création et le transfert de graines améliorées et d'en accélérer l'adoption par les paysans. Cette étude a pu mettre en évidence les caractéristiques des variétés recherchées par les apprenants : un rendement en ses élevé, un cycle court, une bonne résistance à la sècheresse et un bon goût.

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Ainsi, nous pouvons dire que la CRA a réussi à faire adopter des nouvelles variétés de semences améliorées à ses apprenants en changeant leur perception et attitude sur ces variétés.

Tableau 14 : niveau d'adoption des traitements alternatif

Adoption des traitements alternatifs Effectif Pourcentage

Piment + savon 96 100

Neem + savon 75 78,12

Cendre 65 67,70

Source : enquête de terrain, Diffa octobre 2020

Dans ce tableau n °14, nous essayons d'évaluer le taux d'adoption des apprenants sur les traitements alternatifs suites aux activités CEP. A cet effet, on constate que 100% des apprenants enquêtés affirment qu'ils mettront en pratique le traitement piment + savon, 78% pour le neem + savon et enfin 67,70% au niveau de la cendre. D'après les apprenants, cette volonté de mettre en pratique ces traitements dans leur propre champ à la campagne agricole prochaine est fondée sur des résultats satisfaisants obtenus suites aux activités CEP. Ainsi, nous pouvons dire grâce à l'apprentissage participatif des CEP de la CRA, les apprenants adoptent des nouvelles méthodes de traitements biologiques contre les insectes, ravageurs et maladies des plantes.

5.5. Discussions des résultats

Les données globales de notre étude permettent de situer le champ école paysan mis en oeuvre par la CRA dans le processus d'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de diffa. D'abord, au niveau de nos résultats relatifs au degré de participation des apprenants, les résultats révèlent une forte participation des apprenants dans toutes les étapes. A travers leur participation dans toutes étapes CEP, les paysans développent des aptitudes qui permettent d'analyser leurs propres situations et de s'adapter à des conditions changeantes. Les études conduites par (Nathaniels, 2005)89 au Benin mentionnent aussi l'importance de la participation des paysans dans toutes les étapes CEP. Le secret d'un programme CEP commence par

89 Nathaniels, .R. (2005). Farmer Field School and famer-to-farmer extension, Cotonou, Benin case study, Network paper, N°148, p15.

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son mode de mise en oeuvre (Gallagher, 2003)90. Ces arguments corroborent ceux de (Gbaguidi et al. 2008)91 qui avancent que les activités CEP sont développées suivant un programme élaboré qui est mis en oeuvre en appliquant les principes de l'éducation non formelle, de l'apprentissage par découverte (Discovery-Learning). Ainsi, l'efficacité du CEP réside dans cette capacité à faire participer le paysan dans toutes les étapes du CEP, lui place ainsi au coeur du dispositif de conseil dans son double rôle d'agent de diffusion des technologies et d'agent d'innovation confirme une étude d'impacts menée au Benin (Esaïe, Sylvain et Anselme, 2019)92 . Vu les données à notre possession, la méthodologie CEP de la CRA présente un avantage comparatif par rapport aux approches dirigistes utilisées jusque-là en vulgarisation agricoles. Sa vocation participative grâce à la communication, libère la créativité des paysans qui se sentent valorisés, responsabilisés et confiants en eux-mêmes (Braima et al, 2000)93. Au niveau de nos résultats sur le niveau de connaissance des apprenants, les apprenants du CEP mis en oeuvre par la CRA ont acquis des nouvelles connaissances sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes de cultures pluviales. Ces résultats vont dans le même sens que ceux obtenus dans les champs écoles paysans dans les régions de Zinder et Maradi pour l'amélioration du rendement du niébé au Niger (Rabé, Baoua, Sitou et Amadou, 2017)94. Ils sont fortifiés par les conclusions de (Gbaguidi, et al, 2008)95 au Benin. Ainsi, l'approche CEP facilite la demande des paysans en matière de connaissances, leur offre l'opportunité de choisir, de tester et d'adapter en fonction de leur besoin.

Enfin, au niveau de nos résultats sur l'adoption des techniques pratiques agricoles par les apprenants, les apprenants ont adapté significativement les techniques et pratiques

90 Gallagher., K. (2003). Eléments fondamentaux d'un champ école paysan, Dakar, IIED, p.9.

91 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008). Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le renforcement de capacité de production de niébé au Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36.

92 Esaie, G., Sylvain, & Anselme. (2019). Impact du conseil agricole privé sur l'efficacité technique des petits producteurs au Benin, Cotonou, p.55.

93 Braima J. et al(2000).Lutte contre les ravageurs du manioc, Lagos, IITA, p.13

94 Rabé; Baoua; Amadou. (2017). Champs écoles paysans, une approche participative pour l'amélioration du rendement de du niébé: résultats d'expérience pilotes conduites dans les régions de Zinder et Maradi au Niger, Maradi, IINRA, Vol.29 N°2, p.8p

95 Gbaguidi, Coulibaly & Adégbidi. (2008). Evaluation de l'efficacité des champs écoles paysans dans le renforcement de capacité de production de niébé au Benin, Cotonou, Bulletin agronomique du Benin, pp.24-36.

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agricoles suite aux activés CEP. En effet, les résultats obtenus révèlent un taux élevé d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants. Ces résultats sont en harmonies avec les conclusions de (Sarr, 2012)96 au Sénégal et (Souleymane et al, 2011)97 au Burkina Faso.

En définitive, la présente recherche a permis de confirmer que l'approche CEP est pertinente et l'ampleur de son impact est intéressante. Toutefois, elle pose des problèmes de coûts selon plusieurs auteurs (Feder et al. 2004) 98, (Davis, 2012)99 ainsi que d'autres déterminants socioéconomiques (Rabé et al, 2017)100.

96 Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des petits producteurs grâce à l'approche champ école paysan. I: edafrique. Repéré à URL http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html

97 Souleymane, O., & al. (2011). Expérimenter avec la communauté villageoise : l'expérience des champs écoles paysans au Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, p.4.

98 - Feder, G., & al. (2004). The acquisition and diffusion of knowledge : the case of pest management training Farmer Field School. Journal of Agricultural Economic, pp.221-243.

99 Davis K., et al (2012). Farmer Field School : a boon or bust for extension in Africa. Journal of international Agricultural and Extension Education, vol.13, n°1, p91-96

100 Rabé M. et al. (2017). Les déterminants socioéconomiques de l'adoption des technologies améliorées de production du niébé diffusées par les champs écoles paysans dans les régions de Maradi et Zinder. IJBCS. Vol 11, N°2,744-756.

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Chapitre 6 : Validation des hypothèses

Chaque travail scientifique exige des hypothèses posées dès le début de la recherche, et les résultats obtenus permettent de vérifier si ces hypothèses sont validées ou invalidées. De ce fait, dans ce chapitre nous verrons dans quelle mesure nos hypothèses de départ se vérifient.

6.1. Validation des hypothèses l'hypothèse principale

Dans ce travail nous avons proposé une hypothèse principale. En effet ; notre hypothèse principale est : « le champ école paysan de la Chambre Régionale d'Agriculture a contribué à l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. »

Ainsi, selon les résultats obtenus après notre enquête, cette hypothèse principale est confirmée. En effet, la majorité des apprenants enquêtés affirment avoir acquis des connaissances et compétences sur les cultures pluviales du département de Diffa suite aux activés des champs écoles paysans. Pour rappel, cette étude à concerner six champs écoles paysans, dans six villages du département de Diffa sur trois thèmes différents retenus lors des enquêtes de base ; deux villages un thème. Ainsi, les trois thèmes sont : fertilisation du sol, traitements alternatifs et test variétal. Il est important de rappeler que dans chaque CEP hormis le thème principal du CEP, les autres thèmes font parties également des thèmes d'étude. L'agriculture est un ensemble des systèmes, la mauvaise maitrise d'une des techniques peut entrainer des incidents graves dans le champ (maladies, ravageurs, perte de récolte), donc il très importants à ce que les apprenants aient une excellente maîtrises de tous ces trois thèmes d'études.

En observant les résultats ci-dessus au niveau du tableau n°7, nous voyons que 100% des apparents enquêtés de tous CEP connaissent le thème principal de leur champ école paysan. En effet, la connaissance du thème principal du CEP par les apprenants prouve que les paysans connaissent réellement leurs préoccupations relatives aux cultures pluviales. De ce fait, grâces aux champs écoles paysans de la CRA les paysans du département de Diffa essayent d'analyser ensemble le thème principal de leur CEP par expérimentations, enfin de trouver une solution à leurs préoccupations dans le but

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d'améliorer leur rendement agricole. Ainsi, avec un taux de 100% conforme aux besoins réels exprimés par les producteurs (problème à étudier tout au long des cultures pluviales) de chaque site du CEP, nous pouvons alors dire que notre hypothèse principale est validée.

6.2. Validation des hypothèses secondaires

Dans ce point, nous allons faire un croisement entre les différentes hypothèses secondaires posées au tout début de notre travail et les résultats auxquels nous, nous sommes aboutis. Ceci, dans le but de voir si nos résultats confirment ou contredisent nos hypothèses.

6.2.1. Validation de la première hypothèse secondaire

Notre première hypothèse secondaire : « les apprenants ont participé à un degré élevé dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ école paysan » est aussi validée, car après avoir effectués nos recherches, nous avons analysé le degré de participation des apprenants dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa.

Pour analyser le degré de participation des apprenants, dans les onze étapes du champ école paysan, nous avons interrogé les apprenants sur leur implication et participation effectives aux activés CEP. En effets, d'après les résultats de notre recherche nous pouvons voir sur le tableau n°5, que la quasi-totalité des apprenants ont participé dans toutes les étapes du champ école paysan de la CRA dans le département de Diffa. Il est important de rappeler, que la participation effective des apprenants dans toutes les étapes du CEP est gage de réussite et d'efficacité d'un CEP, sans elle, le CEP n'a pas sa raison d'être et de plus il évolue en échec et voué à l'échec.

Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons confirmer notre première hypothèse secondaire à travers les résultats de notre étude. De plus, nous osons dire, grâce à cette forte participation et implications des apprenants, le champ école paysan de la CRA est efficace, durable et permettra aux producteurs du département de Diffa de faire face aux problèmes agricoles qu'ils rencontrent à chaque campagne agricole.

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6.2.2. Vérification de la deuxième hypothèse secondaire

Notre deuxième hypothèse secondaire selon laquelle : « le niveau de connaissance des apprenants est hautement amélioré sur les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales suite aux activités du CEP » est également confirmée.

Au niveau de cette hypothèse, nous avons posé le postulat selon lequel les apprenants ont développé des connaissances et compétences sur les techniques et pratiques agricole de cultures pluviales. Les informations recueillies auprès des apprenants montrent que les champs écoles paysans de la CRA ont réussi à les informer de nouvelles techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration des systèmes cultures pluviales. Ainsi, les résultats de notre enquête attestent que les apprenants ont suffisamment acquis de connaissance sur les cultures pluviales (mil et niébé). Nous pouvons voir les résultats du niveau de connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles dans les tableaux n ° 7, 8, 9,10 et 11.

Apres une analyse des résultats de cette recherche, nous pouvons confirmer que le champ école paysan de la CRA améliore la connaissance des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles pour l'amélioration de cultures pluviales dans le département de Diffa.

6.2.3. Vérification de la troisième hypothèse secondaire

La troisième et dernière hypothèse de notre étude selon laquelle : « Les apprenants ont adopté les techniques et pratiques agricoles de cultures pluviales à un taux élevé suite aux activités du CEP. » est aussi validée.

D'après les résultats dont nous, nous sommes aboutis après notre enquête sur le terrain auprès des apprenants, nous constatons que la majorité des apprenants s'engagent à la mise en pratique des techniques et pratiques agricoles suite aux activités. Nous pouvons voir les résultats du niveau d'adoption des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles dans les tableaux n °12,13 et 14.

Au vue de ces résultats ces trois tableaux, nous pouvons dire que le champ école paysan de la CRA permet aux apprenants d'adopter des nouvelles techniques et pratiques agricoles sur les cultures pluviales. Ainsi, la grande partie des apprenants enquêtés se sont engagés à appliquer les techniques et pratiques agricoles de cultures

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pluviales (mil et niébé) dans leur propre champ, ainsi que de leurs pérennisations. De ce fait, nous validons cette hypothèse.

Conclusion partielle

Dans cette troisième et dernière partie de notre travail nous avons évoqué deux chapitres aussi. Le premier chapitre de cette partie a concerné l'interprétation des résultats du guide d'entretien et du questionnaire ainsi que la discussion. Dans le deuxième chapitre de cette partie nous avons parlé d'abord de la validation de nos hypothèses et enfin des recommandations à l'endroit de la CRA.

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CONCLUSION

En ces temps précis, où l'insécurité alimentaire à Diffa et comme dans toutes les autres régions du Niger constitue une préoccupation grandissante. L'approche CEP, en tant que méthodologie de recherche-action formative et participative, se présente comme une voie convaincante pour faciliter l'adoption et la diffusion des innovations à travers le monde rural. L'originalité et la simplicité de ses procédés, permettent non seulement une meilleure appropriation des innovations, mais aussi une participation active des paysans à la production agronomique et donc, une valorisation de la fonction paysanne.

L'objectif principal de cette étude est d'étudier l'efficacité du CEP tel promu par la Chambre Régionale d'Agriculture dans la diffusion des technologies agricoles et le renforcement de capacité des producteurs de cultures pluviales (mil et niébé). L'étude a été réalisée dans les trois communes qui composent le département de Diffa, à savoir la commune urbaine de Diffa, la commune rurale de Chetimari et enfin la commune rurale de Gueskerou. Les six (6) sites CEPs de notre étude, sont repartis dans ces trois communes. L'échantillon était composé de quatre-vingt-seize (96) personnes (apprenants) sur cent quatre-vingt-douze (192) pour la collecte des données quantitatives et de seize (16) personnes ressources sur dix-huit (18) pour la collecte des données qualitatives dont six (6) facilitateurs CEP, six (6) secrétaires CEP et quatre (4) encadreurs de la CRA de Diffa.

Il ressort d'abord, aux termes de cette étude que la communication participative joue un rôle capital dans la vulgarisation agricole. A travers l'approche participative, champ école paysan, elle vise à faciliter la participation des communautés à leur propre développement et à encourager le partage des connaissances nécessaires. En effet, dans le CEP de la CRA, elle a réuni la communication, la recherche et l'expérimentation à l'intérieur d'un cadre intégré et met à contribution chercheurs, spécialistes, vulgarisateurs, membres de la communauté et d'autres parties prenantes dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du CEP. Ainsi, sa plus grande contribution est sa capacité de démontrer par la pratique que l'efficacité du CEP est liée aux besoins et objectifs des paysans de la zone d'intervention. Elle vise le renforcement des efforts que ces dernières entreprennent pour faire face à l'insécurité alimentaire.

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Aussi, à la lumière des résultats de notre enquête, des entretiens que nous avons réalisés et la recherche documentaire ; les résultats permettent de conclure que le champ école paysan mis en place par la Chambre Régionale d'Agriculture a permis d'améliorer les systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa. Les résultats obtenus montrent que les techniques et pratiques agricoles proposées dans le cadre de la formation sont adoptées par plus de la moitié des producteurs formés. En nous fondant sur les résultats, nous pouvons dire que notre hypothèse principale ainsi que les hypothèses secondaires sont confirmées.

Il est capital pour la CRA de Diffa de bien comprendre que les paquets techniques proposés conviennent parfaitement aux besoins locaux (d'où l'importance du diagnostic participatif), et de conduire les expérimentations sur les parcelles de façons à permettre aux agriculteurs de les reproduire dans leur situation individuelle. De plus, elle doit particulièrement retenir que son rôle fondamental dans le CEP est d'arriver à l'amélioration de la connaissance en rendant les paysans conscients de l'existence de nouvelles alternatives et de leur efficacité sur la base de résultats pratiques. Enfin, sa responsabilité est de faciliter la découverte et la compréhension des faits et des situations des paysans.

Au vu de l'efficacité de cette approche dans l'adoption des technologies agricoles qui s'adaptent aux conditions agro-écologiques et socio-économiques locales. Alors, pour une meilleure performance du champ école paysan, nous suggérons au ministère de l'agriculture et de l'élevage d'intégrer activement le CEP dans les systèmes de vulgarisation agricoles au Niger, afin de permettre à nos producteurs de s'adapter au changement climatique et de lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire qui prévaut depuis trop longtemps dans notre pays.

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95

- N'galamulume, G. (2010). L'approche champ-école paysan: une methode de recherche-action impliquant davantage les producteurs ruraux dans la maitrise et l'amelioration de leur systeme de production, Montpellier, ISDA, p.3.

- ONU. (2006). Premier congrés mondiale sur la communication pour le developpement. Consensus de Rome : Declaration, Rome, 8.p.

- Paulo, F. (1983). La pedagogie des opprimés, Paris, Maspero, p.202.

- ProDAF. (2018). Rapport de conception detaillée du programme de developpement de l'agricultture familiale dans la region de Diffa, Niamey, p.8-10.

- Rabé M. et al. (2017). Les déterminants socioéconomiques de l'adoption des technologies améliorées de production du niébé diffusées par les champs écoles paysans dans les régions de Maradi et Zinder. IJBCS. Vol 11, N°2,744-756.

- Rabé; Baoua; Amadou. (2017). Champs écoles paysans ,une approche partcipative pour l'amelioration du rendemend de du niébé: resultats d'experience pilotes conduites dans les regions de Zinder et Maradi au Niger , Maradi, IINRA, Vol.29 N°2, p.8p

- Shannon, C., & Weaver, C. (1949). La theorie mathematique de la communication, Paris, RETS, p.68.

- Sissoko, F. (2011). Actes du seminaire,Bobo-Dioulasso, p.18.

- Souleymane, O., & al. (2011). Experimenter avec la communauté villageoise : l'experience des champs écoles paysans au Burkina Faso, Bobo-Dioulasso, p.4.

- Tossou, R. (2003). La decentralisation et l'intervention pour le developpement ai benin: atouts,inquietude et perspectives, Cotonou, Faculté des Sciences Agronomiques,Université d'Abomey-Calavi, p.8.

- Van Den Ban, A. (1994). La vulgarisation rurales en Afrique, Paris, Karthala, p.17.

? Webographie

- Encyclopedie, L. (2020). Vulgarisation. Reperé à URL
http://fr.m.wikipidia.org/wiki/vulgarisation.

96

- FAQ. (1993). Definition de certains approches possibles en matieres de vulgarisation. (éd. Archives de documents de la FAQ). Reperé à URL http://www.fao.org/3/v9122f/v9122f02d.htm.

- Froger, S. (2005,novembre). La communication participative communautaire au Sénegal,Memoire de Master 2,Université de Stendhal Grenoble-Institut de la communication et des medias.

- PNUD. (2013). Le PNUD appuie le devéloppement des radios communautaires au

Niger Reperé à URL
http://www.ne.undp.org/content/niger/fr/presscenter/articles/2013/10/09

- Sarr, M. (2012). Renforcer les capacités des petits producteurs grace à l'approche champ école paysan. I: edafrique. Reperé à URL http://www.iedafrique.org/Renforcer-les-capacités-petits.html

-INS. (2018). Niger Data Portal. Reperé à URL

https://niger.opendataforafrica.org/apps/atlas/Diffa

IX

ANNEXES

A. Questionnaire adressé aux paysans CEP pour la collecte des données quantitatives

Cher(e) répondant(e) nous vous prions de bien répondre objectivement afin de collecter des données nécessaires pour la réalisation de cette recherche. Ces informations sont réservées à des fins scientifiques qui restent anonymes.

Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.

Section 1 : Données sociodémographiques des apprenants du CEP

Questions

Filtres

Modalités

1

Q101

Sexe

M ; F ;

2

Q102

Age

15-19ans ; 20-24ans ; 25-29ans ; 30-34ans ; 35-39ans ; 40-44ans ; 45-49ans ; 50-54ans ; 55-59ans ; 60-64ans ;

3

Q103

Profession

Cultivateur ; Eleveur ;

4

Q104

Quelle est votre situation matrimoniale ?

Célibataire ; Marié(e) ; Veuf (ve) ; Divorcé(e) ; Séparé(e) ;

5

Q105

Niveau d'instruction

Primaire ; Secondaire ; Supérieur ; Coranique ; Aucun ;

Section 2 : Degré de participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP

6

Q201

Combien de temps participez-vous

dans le CEP ?

Premières fois ; Deuxième fois ;

7

Q202

Pouvez-vous nous donne l'année de mise en place votre CEP ?

2018 ; 2019 ; 2020 ;

XI

8

Q203

Qui a mis en place votre CEP ?

CRA ProDAF ; autres ;

9

Q204

Est-ce que c'est vous qui avez

demandé à vous impliquer dans le CEP ?

Oui ; Non ;

10

Q205

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape de diagnostics ?

Oui ; Non ;

11

Q207

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape au choix du jour de séances d'animation ?

Oui ; Non ;

12

Q208

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape du choix du site CEP ?

Oui ; Non ;

13

Q209

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape de préparation du site CEP ?

Oui ; Non ;

14

Q210

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape de fertilisation du sol ?

Oui ; Non ;

15

Q211

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape de sélections de test variétal ?

Oui ; Non ;

16

Q212

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape du choix de
traitement alternatif ?

Oui ; Non ;

17

Q213

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à toute forme de prise de décisions ?

Oui ; Non ;

XII

18

Q214

Au sein de votre CEP, avez-vous

participé à l'étape de l'évaluation finale ?

Oui ; Non ;

Section 3 : Niveau de connaissances des apprenants sur les techniques et pratiques agricoles expérimentées

19

Q301

Quel est le thème principal de votre CEP ?

Fertilisation du sol ; Traitement

alternatif ; Tests variétal ;

20

Q302

Quelles différences avez-vous observé

entre les parcelles à travers vos
expérimentations?

 

21

Q303

Quelles sont les différentes méthodes de fertilisation que vous avez apprise lors de Séances CEP ?

Urée ; 15-15-15 ; DAP ; Témoin ; Aucun ;

22

Q304

La quelle de méthode de fertilisation pensez-vous être la plus efficace ?

Urée ; 15-15-15 ; DAP ; Témoin ; Aucun ;

23

Q305

Savez-vous comment appliquer ces engrais ?

Oui ; Non ;

24

Q306

Quelles sont les différentes méthodes de traitements alternatifs que vous avez appris lors de séances CEP ?

Piment avec savon ; Neem avec savon ; Cendre ; Aucun ;

25

Q307

La quelle de méthode de traitements alternatives pensez-vous être la plus efficace ?

Piment avec savon ; Neem avec

savon ; Cendre ; Aucun ;

26

Q308

Savez-vous comment préparer ces

traitements ?

Oui ; Non ;

27

Q309

Savez-vous comment appliquer ces traitements ?

Oui ; Non ;

28

Q310

Quelles sont les différentes variétés de mil que vous avez semé dans votre CEP ?

Variété locale ; Variété améliorée ; Autres ;

29

Q311

La quelle de variété de mil pensez- vous être productive ?

Variété locale ; Variété améliorée ; pas de différence ;

30

Q312

De quoi parle-t-on généralement lors des séances de votre CEP ?

Traitements alternatifs ;

Fertilisation du sol ; AAES ; Union et concertation ;

Section 4 : Appropriation des techniques et pratiques agricoles par les apprenants

31

Q402

comment appréciez-vous votre CEP ?

Pas du tout satisfait ; Plutôt pas satisfait ; Plutôt satisfait ; Tout à fait satisfait ;

32

Q403

Appliquerez-vous dans votre champ ce qu'on vous dit lors de séances du CEP ?

Oui ; Non ;

33

Q406

Si oui pourquoi et si non pourquoi?

 

34

Q407

Cesserez-vous de pratiquer les

mauvaises pratiques agricoles ?

Oui ; Non ;

35

Q408

Avez-vous la volonté de transmettre les connaissances apprises auprès de votre entourage ?

Oui ; Non ;

B. Guide d'entretien pour la collecte des données qualitatives

Les questions posées avaient une orientation plutôt administrative, plutôt personnelle avec qui nous nous entretenions : nous nous sommes adaptés à la personne en face de nous. L'équipe de la CRA chargée de la mise en place du CEP et les membres du bureau CEP(les facilitateurs et les secrétaires).

Cher(e) répondant(e) nous voulons nous entretenir avec vous dans le but d'avoir des informations afin de réaliser cette recherche. Ces informations sont réservées à des fins scientifiques qui restent anonymes.

Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.

XIV

Cher(e) répondant(e) nous voulons nous entretenir avec vous pour dans le but d'avoir des informations afin de réaliser cette recherche. Ces informations sont réservées à des fins scientifiques qui restent anonymes.

Nous vous remercions d'avance pour cette collaboration.

· Pensez-vous que l'enquête de base a été participative ? Si oui pourquoi et si non pourquoi ?

· Pensez-vous que les savoirs locaux sont pris en compte ? Si oui comment et si non pourquoi ?

· Pensez-vous que les apprenants sont fortement impliqués dans la prise de décisions ?

Si oui pourquoi et si non pourquoi ?

· Selon vous est-ce-que les apprenants ont suffisamment acquis de connaissances suites aux activités du CEP ? Si oui quels sont les indicateurs si non pourquoi ?

· Est-ce-que les activités de votre CEP répondent aux préoccupations que font face les paysans de votre zone ?

Si oui pourquoi et si non pourquoi ?

· Est-ce-que les apprenants de votre CEP adhérent ils aux activés du CEP ? Si oui pourquoi et si non pourquoi ?

· Selon vous est-ce-que les apprenants de votre CEP s'approprient des techniques et pratiques agricoles expérimentées dans le CEP ?

Si oui pourquoi et si non pourquoi

· Pensez-vous que le CEP peut contribuer aux renforcements de la production de mil et niébé dans votre zone ? Si oui comment si non pourquoi ?

· Quelles sont vos appréciations à l'endroit de votre CEP ?

· Quelles sont les difficultés rencontrées dans toutes étapes de votre CEP ?

· Comment peut-on améliorer votre CEP pour plus d'efficacité ?

C. XV

Exemple d'une activité CEP

Etapes

 

Mois

Activités

 

Cultures

 

Avril

Choix de l'entreprise et planification

l'expérimentation

de

 
 
 

Livraison du matériel d'apprentissage

 
 
 
 
 
 

Séance hebdomadaire de CEP

 
 

Séance hebdomadaire de CEP

 
 

Séance hebdomadaire de CEP

 
 

Journée champêtre

 
 
 
 

Récolte

 
 
 

Auto-évaluation graduation

et

 
 
 
 
 

Auto-évaluation

 
 
 
 
 
 

D. Exemple d'emploi de temps CEP

Heure

Activé

Responsable

07h :00 à 07 h:05

Fatiha, Appel

Equipe hôte

07h:05 à 07h:15

Rappel activités de la séance

précédentes

Equipe hôte

07h:15 à 07h:45

Prises d'AAES

Tous

07h:45 à 08h:15

Traitement d'AAES

Tous

08h:15 à 08h:45

Présentation d'AAES

Tous/ Equipe hôte

08h:45 à 09h:05

Dynamique de groupe

Equipe hôte

09h:05 à 09h:45

Thème du jour

Facilitateur

09h:45 à 9h:50

Révision des activités de la journée

Equipe hôte

9h:50 à 10h:00

Planning de la semaine

Equipe hôte

10h:00 à 10h:10

Annonces

Equipe hôte

10h:10 à 10:15

Appel, Fatiha

Equipe hôte

 

E. Kit de matériels didactiques de CEP

Désignations

Quantité par CEP

Rouleau padex/papier pour tableau

3

Scotch adhésif

3

Marqueur (noir)

4

Marqueur (bleu)

4

Marqueur (vert)

4

Marqueur (rouge)

4

Règle 30cm

4

Mètre ruban en tissu (1.3 à 3cm)

4

Cahier A5 96 pages

4

Cahier A4 96 pages

1

Stylo à bille/Bic

4

Mètre ruban (30m)

1

Registre d'appel

1

Carnet reçu

1

Chemise plastique

1

Calculatrice

1

Montre pendule

1

Boite de stockage

1

Contre-plaqué

2

Boite de collection d'insecte

1

Boite de couleur

1

F. Exemple de dispositif expérimental : Culture de mil

100m

XVI

Pratique paysanne

MIL

Parcelle d'intégration des technologies MIL

 

Mil en micro dose

15-15-15

6g/poquet

Témoin

Mil en
micro dose
DAP (2g)
ou
Urée 1g

 

Aire de dégagement + hangar
pour tenir des AAES

Autres dispositifs

Démonstration variétale sur niébé (3 variétés Maximum) AGR

Entrée CEP 100 m

XVII

Tables des matieres

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SIGLES ET ABREVIATIONS III

LISTE DES FIGURES V

LISTE DES TABLEAUX VI

SOMMAIRE VII

RESUME VIII

Introduction 1

PREMIERE PARTIE ; CONSIDERATIONS THEORIQUES ET 4

METHODOLOGIQUES 4

Chapitre 1 ; Approche théorique 5

1.1. Définition du sujet 5

1.2. Justification du sujet 6

1.2.1. Raison personnelle 6

1.2.2. Raison académique 6

1.2.3. Raison sociale 7

13. Définition des mots clés 7

1.3.1. Communication participative 7

1.3.2. Champ école paysan 9

1.3.3. Vulgarisation agricole 10

1.4. Construction de la problématique 11

1.4.1. Revue de la littérature 11

1.4.1.1. Communication pour le développement et la diffusion 11

1.4.1.2. Communication pour le développement et participation 14

1.4.1.3. Champ école paysan et développement agricole 15

1.4.2. Formulation du problème de la recherche 17

1.4.3. Questions de recherche 19

1.4.4. Objectifs de recherche 20

XVIII

1.4.5. Hypothèses de recherche 20

1.5. Positionnement théoriques de l'étude 21

1.5.1. Théorie de la vulgarisation agricole selon l'image du télégraphe 21

1.5.2. Théorie de la participation 23

Chapitre 2 : Méthodologie de l'étude et la zone d'étude 25

2.1. Méthodologie de l'étude 25

2.1.1. Recherche documentaire 25

2.1.2. Observation 25

2.1.3. Entretien 26

2.1.4. Focus groupe 26

2.1.5. Enquête par questionnaire 27

2.1.6. Population mère 27

2.1.7. Echantillonnage 27

2.1.7.1. Critères de l'échantillon 28

2.1.7.2. Taille de l'échantillon 28

2.1.7.3. Echantillon retenu pour l'étude quantitative 29

2.1.8. Technique de collecte des données 30

2.1.9. Technique de traitement et d'analyse des données 30

2.1.10. Difficultés rencontrées 30

2.2. Zone de l'étude 31

Conclusion partielle 33

DEUXIEME PARTIE : COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT ET

DEVELOPPEMENT AGRICOLE 34

Chapitre 3 : Communication participative et vulgarisation agricole 35

3.1. Communication participative 35

3.2. Synthèses des différents types de participation 36

3.3. CP au service de la vulgarisation agricole 38

3.4. Evolution des approches participative en vulgarisation agricole 40

3.5. CEP une approche renouvelée de la vulgarisation agricole 41

3.6. Principes de l'approche champ école paysan 42

Chapitre 4 : Vulgarisation agricole au Niger 45

XVIIII

4.1 Genèse des outils et approches de la vulgarisation agricole au Niger 45

4.1.1. Outils de la vulgarisation agricoles au Niger 45

4.1.1.1. Radio rurale nationale 45

4.1.1.2. Radio communautaire 47

4.1.1.3. Télévision 47

4.1.2. Approches de la vulgarisation agricoles au Niger 48

4.1.2.1. Approche généraliste de la vulgarisation agricole 48

4.1.2.2. Approche formation et visites 49

4.1.2.3. Approche par projets 49

4.1.2.4. Approche champ école paysan 50

4.2. Présentation de structure d'accueil 50

4.2.1. Missions et structure administrative de la CRA de Diffa 50

4.2.2. Structure administrative de la CRA Diffa 51

4.2.3. Responsabilités techniques de la CRA sur le CEP 51

4.2.4. Présentation du ProDAF Diffa 52

4.3. Présentation du programme champ école paysan de la CRA 53

4.3.1. Etapes de la mise en oeuvre des CEP de la CRA 53

4.3.2. Quelques indications concernant les responsabilités de la CRA sur les CEP 56

4.3.2.1. Responsabilités sur la préparation du CEP 57

4.3.2.2. Responsabilités sur le fonctionnement du CEP 59

Conclusion partielle 63

TROISIEME PARTIE : INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION

65

Chapitre 5 : Interprétation des résultats et discussion 66

5.1. Profil des enquêtés 66

5.1.1. L'âge et sexe des apprenants 66

5.1.2. Statut matrimonial des apprenants selon le sexe 67

5.1.3. Niveau d'instruction des apprenants selon le sexe 68

5.2. Participation des apprenants dans toutes les étapes du CEP 69

5.2.1. Degré de participation des apprenantes dans les différentes étapes du CEP 69

5.2.2. Degré de participation des apprenants dans les étapes du CEP selon le sexe. 73

5.3. Niveau de connaissance des apprenants CEP 74

XIXI

5.4. Niveau d'adoption des techniques et pratiques agricoles par les apprenants

79

5.5. Discussions des résultats 82

Chapitre 6 : Validation des hypothèses 85

6.1. Validation des hypothèses l'hypothèse principale 85

6.2. Validation des hypothèses secondaires 86

6.2.1. Validation de la première hypothèse secondaire 86

6.2.2. Vérification de la deuxième hypothèse secondaire 87

6.2.3. Vérification de la troisième hypothèse secondaire 87

Conclusion partielle 88

CONCLUSION 89

BIBLIOGRAPHIE 91

ANNEXES IX

A. Questionnaire adressé aux paysans CEP pour la collecte des données

quantitatives IX

B. Guide d'entretien pour la collecte des données qualitatives XIII

C. Exemple d'une activité CEP XV

D. Exemple d'emploi de temps CEP XV

E. Kit de matériels didactiques de CEP XV

F. Exemple de dispositif expérimental : Culture de mil XVI






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo