Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP- HM - Promotion 2011-2012
CORPUS MEMOIRE
La transmission des savoirs Infirmiers vers une
professionnalisation
collective
28 AVRIL 2012
APHM
INSTITUT DE FORMATION DES CADRES DE SANTE
FICHE ABSTRACT
AP- HM - Hôpitaux de Marseille
Institut de Formation des Cadres de
Santé
IRFSS HOUPHOUËT BOIGNY
416, chemin de la Madrague Ville 13314 Marseille Cedex
15
Titre : La transmission des savoirs
infirmiers vers une professionnalisation collective
Auteur : CRESTA / PAVIOT Béatrice
Promotion 2011-2012
Filière Infirmière
Résumé :
La transmission des savoirs, la gestion des connaissances sont
devenues des enjeux majeurs pour l'hôpital de demain.
Les professionnels se doivent de maintenir à jour leurs
connaissances et d'en acquérir de nouvelles dans un contexte qui tient
compte des évolutions technologiques et des changements des
organisations de travail.
Ainsi, le développement des compétences
individuelles, des pratiques doivent être favorisées pour
optimiser la qualité des soins. C'est par cette approche pratique que
nous nous sommes interrogés sur la manière dont le cadre de
santé pouvait impulser une dynamique afin d'optimiser la transmission
des savoirs. Quelles pouvaient être les stratégies
utilisées ?
Nous avons tout d'abord convoqués les concepts du Savoir
puis du Knowledge Management.
Pour poursuivre notre développement réflexif sur
les organisations, nous avons conceptualisé dans le milieu soignant et
abordé l'organisation apprenante.
Après à cette approche théorique, nous avons
posé une hypothèse générale :
« Les pratiques managériales
centrées sur la transmission des savoirs permettent la
professionnalisation collective de l'équipe »
Notre travail de recherche nous a permis de comprendre que le
Cadre devient l'utilisateur, l'organisateur des outils de formation mis
à disposition par l'institution. Cela s'inscrit au sein d'une
organisation qui se veut apprenante, et la prise en compte par le Cadre de
santé de l'évolution des métiers et des pratiques. De
cette manière, par des boucles d'apprentissage à travers le
dispositif évoqué, le Cadre optimise les compétences et
les savoirs.
Mots clés : Transmission des Savoirs -
Pratiques Infirmières - Professionnalisation collective - Knowledge
Management - Organisation Apprenante
IFCS - APHM / Promotion 2011- 2012
BEATRICE CRESTA / PAVIOT
INSTITUT DE FORMATION DES CADRES DE SANTE ASSISTANCE PUBLIQUE DES
HOPITAUX DE MARSEILLE
LA TRANSMISSION DES SAVOIRS INFIRMIERS VERS UNE
PROFESSIONNALISATION COLLECTIVE
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - Sous la Direction de Mme
Christelle Perrin, Cadre de Santé.
IFCS AP- HM / Promotion 2011-2012
BEATRICE CRESTA / PAVIOT
INSTITUT DE FORMATION DES CADRES DE SANTE ASSISTANCE PUBLIQUE DES
HOPITAUX DE MARSEILLE IRFSS HOUPHOUËT BOIGNY
416, CHEMIN DE LA MADRAGUE VILLE
13314 MARSEILLE CEDEX 15
LA TRANSMISSION DES SAVOIRS INFIRMIERS VERS UNE
PROFESSIONNALISATION COLLECTIVE
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - Sous la Direction de Mme
Christelle Perrin, Cadre de Santé.
IFCS AP-HM / Promotion 2011-2012
Remerciements
Je remercie tout particulièrement la Directrice de
Mémoire Madame Christelle Perrin pour son accompagnement, sa justesse,
sa constance, sa disponibilité et son soutien à ce travail de
recherche.
A Emmanuel Sulzer.
A toutes les personnes qui ont participé à
l'enquête, et aux entretiens.
A Corinne pour son amitié et mon Co-apprenti chercheur
Sébastien, Fanchon... et mes collègues de promotion...
A mes fils, Romain et Alban, qui m'ont souvent vu travailler sur
ce mémoire et qui me disaient « ça va Mamou ?
»
Enfin, à Olivier pour son soutien et sa confiance, sans
lequel je n'aurais pu mener cette enrichissante aventure... et ma
belle-mère Chantal.
Avertissement
L'attention du lecteur est attirée sur le fait que les
propos tenus dans ce travail de recherche n'engagent que l'auteur.
« J'écoute, j'oublie ; Je vois, je
comprends ; Je fais, j'apprends. » (Confucius 500 avant
J.C.)
Table des matières
Remerciements
Avertissement
PREAMBULE
INTRODUCTION 1
I. APPROCHE CONTEXTUELLE 3
1.1 Choix du thème 4
1.2. Le Contexte général 6
1.2.1 La politique de Santé 6
1.2.2 L'hôpital et Les pôles d'activité :
8
1.2.3 L'organisation des services 9
1. 3 L'apport de la littérature 10
1. 5 La pré-enquête exploratoire : Le Questionnaire
14
1.5.1 Objectifs et modalités de la
pré-enquête : 14
1.5.2 Résultat Pré enquête 15
1.6 Synthèse Contextuelle 20
II. APPROCHE CONCEPTUELLE 22
2.1 Le Concept du Savoir 22
2.1.1 La problématique de la prolifération des
Informations : 22
2.1.2 Les différents Savoirs 24
2.2 Le concept du Knowledge Management 31
2 .2.1 Les expériences d'équilibre par le KM :
32
2.2.2 Définition du Knowledge Management 33
2.2.4 Les Knowledge Workers à l' Hôpital 34
2.2.5 Le KM comme vecteur de changement 35
2.2.6 Le KM à l'origine des compétences
combinatoires vers la
professionnalisation collective : 37
2.2.7 Guide des processus et des outils du KM : 37
2.3. L'organisation Apprenante 41
2.3.1 Origine et Définition de l'organisation apprenante
42
2.3.2 Les principes de l'organisation Apprenante : 43
2.3.3 L'organisation Apprenante à l'hôpital 46
2.3.4. Synthèse Conceptuelle 48
III. LA RECHERCHE 49
3.1 Problématique 49
3.2 La formulation d'hypothèses 51
3.3 Les variables 53
3 .3. 1 Les indicateurs des Variables 54
3.4 L'enquête 55
3 .4.1 Choix de la méthodologie 55
3.4.2 Objectif de l'enquête : 55
3.4.3 Choix de l'outil : 56
3.4.4 Elaboration de l'outil 57
3.4.5 Choix de la population 60
3.5 Exploitation des données 61
3.5.1 Analyse quantitative ou qualitative ? 61
3.5.2 Grille d'analyse des entretiens 61
3.5.3 Commentaire et Analyse des Entretiens 62
3.5.4 Synthèse des résultats de l'enquête
76
CONCLUSION 78
Bibliographie 80
Lexique relatif à l'étude 83
SOMMAIRE DES ANNEXES 87
Annexe 1 Législation 1
Annexe 2 Questionnaire distribué aux Infirmières
6
Annexe 3 Questionnaire distribué aux Cadres de
Santé 9
Annexe 4 Résultat Pré enquête 12
Annexe 5 Questions pour l'Entretien semi-directif 18
Annexe 6 Tableau Entretiens Cadres 20
Annexe 7 Tableau Entretiens IDE 24
Annexe 8 CD Retranscription des Entretiens 28
PREAMBULE
Ce mémoire s'inscrit dans le cadre d'un projet
pédagogique qui nous a permis de faire un travail de réflexion et
de recherche. Les objectifs du mémoire sont la validation du module 3 et
6, d'initier une réflexion sur notre expérience professionnelle,
de s'interroger et de développer notre sens critique sur la pratique
professionnelle, de mettre en lien cette pratique avec la
réglementation, les sciences, l'évolution des technologies tout
autant que la dimension éthique qui guide notre travail en tant que
soignant.
Le cadre réglementaire se réfère au
décret n°95-926 du 18 Aout 1995 pour une version consolidée
en 2010 relatif au diplôme de Cadre de Santé.
Le thème que j'aborde dans ce mémoire est celui
de la transmission des savoirs au sein des équipes infirmières
pluridisciplinaires dans un contexte prégnant l'amélioration des
compétences.
Aujourd'hui, alors que de nombreux plans de formation sont
délivrés au sein de nos institutions hospitalières, le
sujet de la transmission des connaissances, des compétences restent des
concepts qui méritent d'être questionnés.
Ces questions ne sont pas nouvelles et de nombreux groupes de
recherche en soins infirmiers ont pu travailler sur ce sujet mais la
possibilité de contribuer à approfondir notre réflexion
sur le sujet m'est donné ici et maintenant, en tant qu'étudiante
en Institut de Formation des Cadres de Santé Houphouët
Boïgny.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP- HM - Promotion 2011-2012
INTRODUCTION
J'ai commencé ma carrière professionnelle en
tant qu'infirmière en 1992 sur une Réanimation
spécialisée en Neurochirurgie. L'envie d'en savoir plus sur les
gestes en réanimation et la gestion de situations complexes et vitales
m'a amené à me spécialiser en Anesthésie en 1998.
Par la suite, j'ai travaillé au sein d'un bloc de Neurochirurgie puis
successivement en service de Réanimation polyvalente, au pool
d'Anesthésie et dans un bloc spécialisé en Chirurgie
Générale et d'Endocrinologie. Alors que j'attendais mon
entrée sur l'IFCS, un poste de faisant fonction Cadre de Santé
s'est présenté dans le cadre d'une mission transversale, sur les
deux secteurs d'une réanimation polyvalente. Mon rôle fut d'aider
les Cadres à mettre à jour les procédures
institutionnelles et certains projets de service en vue de la Certification. Ce
retour en réanimation m'a fait comprendre les motifs de mon implication
originale et ce pourquoi je souhaitais m'engager sur une formation de Cadre de
Santé.
J'ai pris conscience de l'importance de la transmission des
connaissances et des pratiques entre les Infirmières dans un contexte de
fusion de deux services.
Malgré les formations dispensées, il est
difficile pour les infirmières de s'adapter aux changements de
spécialités et de maintenir des compétences maximales.
Ainsi, j'ai pu constater des difficultés, un point
obscur entre les différents savoirs : savoirs, savoir-faire, savoir
agir, savoir être.
Et des conséquences sur les compétences
individuelles développées au sein du service.
En tant que future Cadre de Santé, je me suis
interrogée sur la question de la transmission des savoirs Infirmiers et
des moyens qui peuvent optimiser une organisation apprenante vers la
professionnalisation des Infirmier(e)s et in fine l'appropriation des
savoirs.
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1 Lire toujours Infirmier(e)s
Comment organiser et quelle est la place du Cadre dans cette
professionnalisation des IDE1 ?
Est-ce possible de faciliter cette transmission des savoirs ?
A-t-on les moyens humains et matériels alors que les restrictions
budgétaires et le manque de personnel deviennent des aléas
quotidiens ?
Est-ce réalisable dans un contexte changeant, de
mutualisation des équipes de maintenir un niveau de performance
élevé ? Ma première question fut donc :
En quoi la posture du Cadre de santé
favorise-t-elle la transmission des savoirs ?
Ce mémoire de fin d'étude de Cadre de
Santé s'organise en quatre grandes parties.
Une première partie qui explique notre choix du
thème, la problématique pratique, le contexte
général de la Santé et la situation politique qui concerne
nos institutions hospitalières.
Pour affiner le sujet de recherche, j'ai ensuite
réalisé une revue de la littérature et une
préenquête pour poser les concepts théoriques en lien avec
la problématique. La pertinence du sujet a pris corps à ce
moment-là, j'ai analysé les concepts choisis et formulé
une hypothèse générale.
La troisième partie est une analyse des concepts par
une enquête (ou entretien) faite au sein de Service de Soins et de
réanimation sur Marseille. L'analyse du terrain est proposée
suite à l'exploitation des résultats.
Dans une dernière partie, la synthèse de
l'étude a dégagé des perspectives de recherche et des
propositions managériales utiles et applicables au sein des Services de
Réanimation mais aussi dans des services de soins
généraux. Ne dit-on pas que l'intérêt d'un projet se
mesure par la possibilité qu'il soit transférable ?
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I. APPROCHE CONTEXTUELLE
L'histoire de l'hôpital montre que la collaboration et
l'implication des équipes Ide avec les professionnels médicaux et
paramédicaux autour du patient est en perpétuelle
évolution, situation complexifiée dans l'urgence. Mon
interrogation porte sur les pratiques des professionnels de santé et les
motivations ou les raisons qui les poussaient à suivre telle logique
plutôt qu'une autre afin de gérer au mieux la situation. Quelle
est la part d'importance de la procédure écrite par rapport aux
connaissances explicites et tacites qui ont construit les compétences de
chaque individu ? Est-ce mesurable sur le terrain ?
La notion de temps prend toute sa valeur car les
compétences autant que les savoirs se construisent bien sur la
durée. L'Infirmier chevronné est un « ancien », cela va
s'en dire.
Lorsque nous observons un groupe de professionnels, nous
constatons l'hétérogénéité des
compétences. Ces dernières sont confirmées et solides
lorsque l'individu travaille depuis de nombreuses années au sein du
service, en construction pour le personnel nouvellement diplômé ou
encore l'étudiant. La question est de savoir quels sont les liens
existants, mis en place et implicites qui permettent la transmission des
savoirs, au-delà des procédures et des protocoles, connus de
tous.
Par ailleurs, le contenu de la formation et donc de la
profession s'est adapté au cours des dernières années en
tenant compte des problèmes de Santé Publique et de la recherche
scientifique et technologique.
Les rôles, les missions des professionnels de
santé sont plus riches et plus que jamais bornés par le contexte
réglementaire et légal.
Notamment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a
publié des recommandations en Avril 2011 qui concernent la formation et
le développement continu des professionnels de Santé2.
Elles s'appuient sur le Code de la Santé publique,
1. 2 HAS : DPC des infirmiers- 26
avril 2011
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Chapitre 2 qui précise que le développement
professionnel est obligatoire en ce qui concerne les pratiques professionnelles
et le perfectionnement des connaissances.
1.1 Choix du thème
C'est effectivement le sujet de la transmission des savoirs
Infirmiers qui motive mon choix et guide mon objet d'étude. Si les
Infirmiers bénéficient d'un programme d'étude identique,
d'un large dispositif de formation continue, de formations internes
programmées en service .... Nous pouvons nous questionner sur les
disparités observées entre chaque professionnel ou au contraire
les similitudes gestuelles et organisationnelles lors des pratiques
professionnelles individuelles mais aussi collectives.
Dans un rapport d'étape en Janvier 2007, L»HAS a
conduit plusieurs expérimentations dont les objectifs ont
été d'identifier les facteurs de collaborations entre
Professionnels de Santé pour améliorer la qualité des
soins3.
Au sein du service de Réanimation dans lequel j'ai
travaillé, une politique de formation pour les nouveaux arrivants
était organisée, complétée par des sessions de
réactualisations pour les personnels présents depuis quelques
années. Cela se justifiait face à l'évolution des
technologies tout autant que le renouvellement des équipes
d'infirmières lié à un taux de départ
élevé du service. Ce dispositif a atteint ses limites lors de la
fusion d'une réanimation polyvalente et d'une réanimation
spécialisée en neurochirurgie. L'encadrement a constaté
une diminution de la transmission des savoirs et des savoir-faire
associée à une baisse des compétences pour certains soins
spécifiques. Des écarts dans les pratiques se sont
installés progressivement sans que le personnel d'encadrement
2. 3 Has. Délégation,
transfert, nouveaux métiers conditions des nouvelles formes de
coopération entre professionnels de santé rapport d'étape
janvier 2007
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4 Lew Platt, ex-président du conseil d'administration
de la société Hewlett Packard. Citation dans Savoirs Tacites- PDF
source internet- Ariel Douliere- p.2
ne réajuste. Les facteurs déstabilisants comme
le changement de locaux, des équipes paramédicales mixées
et aux horaires différents dans un premier temps, un faible niveau
d'ancienneté n'étaient probablement pas étrangers à
cette problématique.
"Si seulement nous savions ce que nous savons, nous ferions 3
fois plus de profit"4
Par ces mots, nous voulions attirer l'attention sur le fait
que les pratiques infirmières s'exécutaient parfaitement en
accord avec les protocoles écrits pour s'en écarter après
quelques mois. Que s'était-il passé ? Est-ce que certains savoirs
tacites avaient disparus avec les départs des Infirmiers
expérimentés ? Pour ces savoirs intégrés aux
pratiques, il faut tenir compte du contexte qui lui seul peut mettre à
jour ses compétences.
La problématique rencontrée tenait donc en
partie à cette fuite de savoirs mais aussi en l'incapacité de
manager les connaissances.
De nombreux départs ont eu lieu. Ils ont
concerné des infirmiers mais aussi des médecins
Anesthésistes Réanimateurs Praticiens Hospitaliers ainsi que deux
Cadres de Santé tour à tour. Cette situation n'a pas permis de
trouver les moments propices pour porter un regard constructif sur les
dysfonctionnements rencontrés par les soignants. L'absentéisme,
la pénurie du personnel infirmier ne permettaient pas de faire les
évaluations des pratiques professionnelles et des bilans des
compétences.
En conséquence, il s'avérait utile de resserrer
les liens entre savoirs et pratiques dans une démarche d'optimisation de
la qualité des soins. Cela a été initié en
réponse à des soins de non qualité, pour réajuster
les bonnes pratiques.
De nombreuses questions ont émergé suite
à ce constat, que nous pouvons lister de la manière suivante :
Quelle serait l'organisation efficiente pour mener un projet
qui vise à améliorer une qualité des soins en travaillant
sur la transmission des savoirs Infirmiers ?
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En quoi le rôle du cadre permet de transmettre des savoirs
? Comment ? Par quels moyens ?
Quelle posture le Cadre de Santé adopte -t- il ?
Accompagnant, diffuseur d'information ? Est-il la courroie de transmission qui
permet de trouver l'équilibre au sein du service ?
Le Cadre aide-t-il à l'appropriation des savoirs ?
« Le plus difficile ce ne sont pas les réponses,
le plus difficile, c'est de se poser des questions. »
Confucius
Ainsi, ce thème s'est imposé à moi, sur ce
qui pourrait être organisé de manière efficiente pour
améliorer la qualité des soins et mener un projet qui aurait
comme fil conducteur la transmission des savoirs IDE5.
1.2. Le Contexte général
1.2.1 La politique de Santé
L»historique de la politique hospitalière est riche
et de nombreuses lois ont marqué le développement de
l'hôpital6 . Nous retiendrons notamment les textes de loi en
lien avec notre sujet de recherche.
L'encadrement des dépenses hospitalières a fourni
notamment la loi du 06 Janvier 1986 qui définit « l'aide
médicale urgente qui a pour objet en relation notamment
5 Lire toujours Infirmier(e)s
6
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-hospitaliere/chronologie/#
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avec les dispositifs communaux et départementaux
d'organisation des secours, de faire assurer aux malades, blessés et
parturientes, en quel qu'endroit qu'ils se trouvent, les soins d'urgence
appropriés à leur état. »
En 2007, Le plan hôpital 2012 donne les priorités
qui concernent l'informatisation des hôpitaux, l'amélioration
d'accueil des familles, les conditions de travail ainsi que la mise aux normes
de sécurité et des services d'urgence.
Mais c'est en Juillet 2009 que la loi Hôpital
Santé Patient Territoire (HSPT) est promulguée pour faire
garantir l'accès à des soins de qualité sur tout le
territoire7 et :
« Instaure l'obligation de développement
professionnel continu (DPC) des professionnels de santé. Selon
l'article 59 de cette loi, le DPC a pour objectifs «
l'évaluation des pratiques professionnelles, le perfectionnement des
connaissances, l'amélioration de la qualité et de la
sécurité des soins ainsi que la prise en compte des
priorités de santé publique et de la maîtrise
médicalisée des dépenses de santé »
En Avril 2010, les ARS 8 sont mises en place. Retenons
la circulaire suivante :
CIRCULAIRE N°DHOS/RH2/RH4/2009/173 du 22 juin 2009
relative à l'application du décret n°2008-824 du 21
août 2008 relatif à la formation professionnelle tout au long de
la vie des agents de la fonction publique hospitalière.
9
Ce qui nous concerne est la partie consacrée à
l'adaptation à l'emploi et à l'évolution du poste de
travail et des compétences. Il s'agit d'amener le professionnel de
Santé à un acte de professionnalisation par l'acquisition des
nouvelles techniques et la maitrise des besoins et des nouvelles
compétences qui découlent de ses changements :
« Les actions de formation continue qui ont pour
objectif de garantir, de maintenir ou de parfaire les connaissances et les
compétences en vue
8 Lire Haute Autorité de Santé
9 Source internet :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/circulaire_173_220609.pdf
7 HAS. DPC des Infirmiers.
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_334625/evaluation-des-pratiques-professionnelles-epp-et-developpement-professionnel-continu-dpc
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d'assurer : l'adaptation immédiate au poste de
travail (a), l'adaptation à l'évolution prévisible des
emplois (b), le développement et l'acquisition de connaissances ou
compétences (c) ».
« Les actions de développement et
d'acquisition de connaissances ou compétences : L'approfondissement de
la culture professionnelle ou du niveau d'expertise pour élargir les
compétences d'un agent. La construction d'un parcours de
professionnalisation individualisé avec la perspective d'acquérir
les connaissances utiles pour une évolution. Ces actions permettent
à ceux qui les suivent de bénéficier, par exemple,
d'actions de remise à niveau ».
- Arrêté du 3 septembre 2010 relatif
à l'évaluation de la période de professionnalisation pour
les agents de la fonction publique hospitalière NOR : SASH1023044A
Version consolidée au 16 septembre
2010,10
Cela est d'autant plus pertinent que l'évolution des
hôpitaux amène à la mutualisation des effectifs et à
l'obligation de mobilité au sein du pôle.
1.2.2 L'hôpital et Les pôles
d'activité :
Le profil de l'hôpital s'est modifié suite aux
différentes réformes. Nous pouvons noter certains traits
principaux qui sont la tarification à l'activité et le programme
de médicalisation des systèmes d'information11 qui
permet de faire une analyse des couts induits pour chaque pathologie ou groupe
de pathologies homogènes en retenant la meilleure des organisations qui
va réunir contrainte budgétaire, offre de qualité et
performance des soins aux patients. Pour répondre à ces
objectifs, la polyvalence et la mutualisation des effectifs se
développèrent.
10 Source internet :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022818715
11 (s.d.). Récupéré sur
http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-hospitaliere/chronologie/#
Notre sujet prend tout son sens sur la question de la
transmission des savoirs, de l'acquisition de ces savoirs en terrain mouvant,
changeant. Jeanne Mallet dit :
« Dans un environnement ou la technologie ne cesse de
progresser, ou les produits se renouvellent très vite, les savoirs faire
et les métiers sont amenés à évoluer rapidement
»12
1.2.3 L'organisation des services
D'un point de vue conceptuel, le service est une organisation
qui correspond à une entité. La définition du petit Robert
est la suivante : « une Association qui se propose des buts
déterminés »
Yves Fréderic Livian13 rajoute à cela
qu'une organisation n'existe que si un support de structure existe avec un
certain capital matériel (ordinateur, bureaux, salle d'attente...) et
humain dans un système de gestion et de pilotage14.
Dans un service, nous trouvons l'équipe médicale
et paramédicale mais aussi toute autre personne qui par ses missions
pourrait servir l'intérêt du patient ou l'organisation du service.
Cet environnement riche en humain doit être harmonisé par le Cadre
de Santé pour mener à bien ses propres missions.
Les Fonctions du Cadre de Santé sont définies
par les Textes législatifs relatifs à la formation et à la
profession de cadre de santé.15
Manager, organiser, planifier, argumenter, animer, dynamiser
ou apaiser... le tout au service de la qualité des soins et de
l'amélioration des pratiques, voici les
12 J. Mallet (1994)- Professeur, Sciences de l'Education,
Université de Provence
Directrice du Département des Sciences de L'Education,
auteur de l'Entreprise Apprenante-p.45. Toulouse, Para Graphic
13 Y-F. Livian Professeur en Sciences de gestion - domaine
d'enseignement : Théories et approches de l'organisation ·
Sociologie du travail et des organisations ·
Management · Gestion des Ressources Humaines
14 Y-F. Livian, Organisation : Théories et Pratiques,
Dunod, 1998, cité dans Les Organisations Etat des Savoirs, Editions
Sciences Humaines, 1999, p.2
15 En référence à Décret n°
95-926 du 18 août 1995 portant création du diplôme de cadre
de santé , Modifié par le Décret n° 2008-806 du
20 août 2008 publié au J.O. n°195 du 22 août
2008
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missions principales du cadre de santé. Peter Drucker,
théoricien américain du management considère celui-ci
comme « un événement central de l'histoire sociale qui,
en tant qu'organe de la société spécialement chargé
de rendre les ressources productives, reflète l'esprit des temps
modernes »16 Les possibilités de s'inscrire dans un
projet professionnel en lien avec les transmissions des savoirs infirmiers est
donc tout à fait en adéquation dans un contexte
complexifié par les changements vécus aujourd'hui et les
challenges futurs en terme de créativité et
d'adaptabilité.
« Le marché de la formation des cadres restera
sans doute un créneau important, pour accompagner les fortes
évolutions managériales, généralement de savoir
être et savoir-faire nouveaux, inductrices aussi de changement
liés à une impermanence croissante des repères
»17
Avant de poursuivre et de questionner la pertinence de notre
sujet par notre pré enquête, nous allons approfondir notre
étude par la recherche de revues et littératures professionnelles
sur le thème de la transmission des savoirs.
1. 3 L'apport de la littérature :
Le transfert des connaissances entre pays
Anne-Marie Gaillard et Jacques Gaillard 18: Les
enjeux des migrations scientifiques internationales. De la quête du
savoir à la circulation des compétences, Paris, Le Harmattan,
1999, p. 234 19
16 Était un auteur influent, consultant de
gestion et a auto-décrit "l'écologiste social." Citation dans Les
Organisations Etat des Savoirs, Editions Sciences Humaines, 1999, p.3
17 J. Mallet (1994)- l'Entreprise Apprenante- p.72. Toulouse,
Para Graphic
18 Anne-Marie Gaillard Migration, Consultant International
Freelance, Suisse - Consultant Knowledge. Jacques Gaillard Institut de
Recherche pour le Développement (France) Fondation Internationale pour
la Science (Suède)
19 Source internet- cité dans Analyses Bibliographiques-
Tiers Monde n°167 -2001- p. 708
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Cet ouvrage parle de la vie des étudiants quittant leur
pays et porte un questionnement sur les phénomènes, les retours
en termes de coûts et les gains en ce qui concerne les retombées
positives, c'est à dire le transfert de connaissance. La Taiwan et la
Corée ont présenté les ressources offertes par
différents programmes de l'Afrique du Sud. Ces programmes vont du simple
recensement des migrants, pour pouvoir disposer d'un carnet de
compétences, à l'organisation de collaborations
épisodiques ou plus durables. Ainsi, l'intérêt de cet
ouvrage prend du sens notamment avec les nouveaux enjeux en matière de
formation des infirmiers issus du circuit Universitaire Licence Master Doctorat
et participant au projet Erasmus. Jean-Pierre Bibolet20,
coordinateur des Instituts de Soins Infirmiers de la région PACA, nous a
informés sur ces nouveaux transferts entre IFSI, source d'enrichissement
pour des étudiants souhaitant faire un stage hors de leur pays. Mais si
l'on approfondit notre vision en tant que Cadre qui devra recevoir des
étudiants étrangers, il faut surement prendre modèle sur
ce qui a déjà été scientifiquement
étudié, notamment cette étude, qui nous permettra
d'ajuster notre accueil et notre projet de formation des étudiants, et
éventuellement pour de futurs professionnels étrangers.
Recherche en Soins Infirmiers sur l'évolution de nos
savoirs21
L'article a été écrit par une
Infirmière spécialisée en santé Communautaire et
tutrice. Elle porte sa réflexion sur les pratiques et savoirs infirmiers
et la place des Soins ainsi que de la recherche en soin Infirmier dans
l'université du Pays de Galle ou elle vit.
Bien que de nombreux auteurs aient écrit sur les
savoirs infirmiers, elle précise que l'évidente complexité
de l'évolution de nos savoirs implique de notre part de comprendre le
dilemme entre pratique, responsabilité personnelle et
professionnelle.
20 Bibolet Jean-Pierre - Directeur des Soins de l'IFSI Capelette
- Marseille
21 VOL : 101, QUESTION(PUBLICATION) : 48, PAGE No 34 d'Angela
Hall, MS, est professeur privé d'infirmière communautaire,
Université Swansea - Pays de Galles, Royaume-Uni
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Afin de développer notre question de départ,
nous pourrions nous demander si l'évolution de nos savoirs doit passer
par une étape, celle de l'écrit. En effet, La recherche en Soins
infirmier est méconnue et accessible qu'à la condition de s'y
intéresser. Il semble important d'aborder ce champ pour exploiter les
possibilités d'engager une dynamique d'équipe, en utilisant leurs
savoirs expérientiels, leurs connaissances tacites issues du domaine du
savoir-faire, non exprimées verbalement et les connaissances explicites
formalisées à l'écrit (protocoles).
L'organisation Apprenante
« Toutes les organisations savent que pour durer, il
importe de manager les savoirs »22
L'auteur s'interroge sur l'organisation apprenante et
l'hôpital. Il reprend ce qu'est la fonction d'une organisation
apprenante, la dynamique managériale, la notion d'apprentissage... pour
énoncer en conclusion l'idée que l'hôpital doit
réunir toutes les conditions pour personnaliser le partage de la
connaissance en travaillant sur les relations interhumaines des équipes
en charge du patient.
En effet, l'hôpital est bien un lieu où la
dynamique managériale peut s'affaiblir. Notre expérience en
Service de Réanimation Polyvalente en 2005 puis plus récemment en
2011 nous a donné une approche des difficultés que nous pouvons
rencontrer. Le contexte hospitalier subit des mutations tout autant que les
services. Les équipes soignantes évoluent vers une mixité
croissante en faveur des nouveaux par rapport aux anciens
diplômés. Cet état de fait, complexifié par
l'apparition régulière de nouvelles technologies, impose au
responsable de l'encadrement de trouver les moyens d'harmoniser les pratiques,
de conserver les compétences. Mais malgré une formation en
interne des nouveaux recrutés, de l'accompagnement par un tuteur
expérimenté, nous avons constaté une diminution de la
qualité des soins et des compétences spécifiques à
certaines pathologies. Créer des savoirs expérientiels, rendre
les personnels autonomes ne
22 Pascal Barreau - Cadre supérieur de Santé -
Psychologue - coach - L'hôpital est-il une organisation apprenante ? Aout
2011- Soins Cadres - n°79. p. 29
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s'improvise pas. Avoir un modèle d'organisation
apprenante pourrait être une piste vers une formation en
adéquation avec nos valeurs d'autonomie et d'une optimisation des
compétences collectives.
Travailler en réseau - G. Boterf - 2004 - Editions
d'organisation
« Face aux interprétations incertaines que
génèrent les situations, il faut savoir combiner des savoirs
faire intériorisés, difficilement formalisables, avec des savoirs
ou savoir-faire explicite, facilement exprimables »23
Cet ouvrage donne aux professionnels les moyens de faire
progresser leur savoir opérationnel sur le travail en réseau pour
en faire une compétence collective. Ce livre est enrichi par des
situations d'organisation en entreprise publique et privée pour
développer les méthodes théoriques. Le but est de faire
progresser les organisations vers une optimisation des savoirs
opérationnels et in fine, les compétences collectives.
Le contexte situationnel incertain est souvent
rencontré à l'hôpital. Pour répondre à la
pénurie de personnels, la mobilité et la polyvalence au sein du
pôle dans lequel nous avons travaillé ont été
recherchées. Nous avons constaté d'une part le
développement de l'adaptation au changement mais d'autre part des
réactions de stress et un appauvrissement de certaines
compétences spécifiques. En effet, certains infirmiers se
plaignaient de connaitre « un peu de tout » mais de
« ne rien savoir bien ». Etre polyvalent, donc transposable,
peut devenir une source d'incertitude pour l'agent que le Cadre doit savoir
maitriser.
Cet ouvrage peut nous éclairer sur les concepts de
compétences individuelles et collectives, nous aider à
définir quelle serait la posture du Cadre dans une situation de travail
similaire.
23 Guy le Boterf, docteur d'Etat en Lettres et sciences Humaines,
docteur en sociologie, directeur de Le Boterf Conseil, expert sur le management
et le développement des compétences - Travailler en réseau
- G. Boterf - 2004 - Editions d'organisation. P. 12
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24 Utilisation des questionnaires adaptés pour les IDE et
les CS - Renvoyé en Annexe 2 et 3
Ces quatre lectures rendent compte de l'importance des savoirs
mais aussi nous rapprochent de notre question de départ :
? En quoi la posture du Cadre favorise-t-elle la
transmission des savoirs ?
Pour y répondre, nous devons nous rapprocher de
professionnels de santé et obtenir un recueil de données
exploitable.
1. 5 La pré-enquête exploratoire : Le
Questionnaire
1.5.1 Objectifs et modalités de la
pré-enquête :
Les objectifs de la pré- enquête24
sont de vérifier avant tout la pertinence de la question de
départ et nous éclairer certains aspects de l'étude
auxquels nous n'avions pas pensé.
Nous avons choisi d'utiliser le questionnaire de
préenquête auprès de cinq Cadres de Santé et de cinq
Infirmières en poste sur un Etablissement de l'Assistance Publique des
Hôpitaux de Marseille.
Le questionnaire porte sur la recherche d'objectifs permettant
l'émergence de facteurs nous intéressants notamment sur :
? L'intérêt des soignants sur le sujet des
transmissions des savoirs,
? Les outils de management ou organisationnels possibles en
vue d'optimiser l'appropriation des savoirs d'un point de vue double, celui des
Cadres de Santé et celui des Infirmier(e)s,
? L'apport d'éléments de réflexion nous
amenant à travailler sur la posture des Cadres de Santé en vue de
faciliter l'appropriation des savoirs,
? Les finalités retenues et exprimées
(concernant le projet étudié des transmissions des savoirs) par
les personnes visées par le questionnaire.
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25 Résultats renvoyés en Annexe 4
? Les concepts théoriques que nous devrons aborder dans
notre partie problématique.
Nous avons construit ce questionnaire avec des questions ouvertes
et fermées.
1.5.2 Résultat Pré
enquête
Nous avons réalisé le graphique suivant pour
mettre en lumière le nombre de questionnaires
récupérés25. La population questionnée
est composée de cinq cadres de Santé et de quatre
Infirmières.
- Quatre cadres sont issus de la filière
Infirmière, un est issu de la filière Préparatrice en
pharmacie
- Trois IDE exercent depuis moins de 5 ans et une IDE à
son diplôme entre 10 et 15 ans. On peut préciser notamment qu'une
IDE est de nationalité roumaine. Elle est en stage pour adaptation dans
le but d'obtenir son équivalence de diplôme en France.
Nous pouvons apprécier
l'hétérogénéité de la population
interrogée.
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100%
40%
20%
90%
70%
60%
50%
30%
80%
10%
0%
1 2 3 4 5
CADRES
Questionnaire de Pré -
Questionnaires rendus
Questionnaires distribués
Enquête
Pour répondre à nos objectifs,
nous allons présenter les résultats pour les
différentes questions de recherche :
La dimension du savoir pour les professionnels de
santé vu par les Cadres et les IDE :
Au vu des réponses, nous pouvons dire que les savoirs
reconnus par les professionnels prennent en compte les champs des savoirs
faire, être, situationnel et combiné. A noter : un
enquêté exprime le « savoir transmettre » qui suppose
l'idée qu'il faut avoir des compétences particulières en
formation ou de pédagogie pour assurer la transmission des savoirs.
Les différents acteurs d'influence dans la
transmission des savoirs :
Les cadres, les infirmières
(expérimentées), les étudiants IDE sont les acteurs
clé de cette transmission. De plus trois réponses obtenues
ouvrent les axes d'études suivantes :
- le Cadre formateur joue un rôle dans ce passage des
savoirs
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- Les ides transmettent leurs savoirs de manière +/-
informelles car peu ou pas de traces écrites par rapport à la
masse du patrimoine des savoirs IDE dans les nombreuses
spécialités et l'absence d'un référentiel de ces
savoirs.
- La mutualisation des personnels IDE à
l'intérieur du pole, les échanges inter hôpitaux
amènent à une harmonisation des pratiques et des
expériences
Quant au point de vue des IDE, trois sur quatre
répondent que la transmission est verbale. 1 IDE précise qu'elle
utilise des supports théoriques qu'elle associe ensuite aux pratiques
après avoir évalué l'étudiant. Cette nouvelle
donnée introduit que les transmissions verbales, non écrites,
participent à la masse des
savoirs non capitalisés, dits tacites. C'est un des
problèmes que nous avions exposé lors de notre approche
contextuelle. Ses savoirs verbaux, non référencés peuvent
se perdre lors des départs d'Infirmiers expérimentés.
La construction des compétences :
L'idée générale est qu'elles se
construisent par l'expérience, avec le temps donc qu'elles
évoluent. Elles nécessitent d'être évaluées
et de permettre au professionnel de réajuster ses pratiques. Le lien
entre théorie et pratique est vu avec discernement.
Mots clés également cités :
expérience, écoute, curiosité, partage.
Les situations facilitantes pour transmettre les savoirs
:
Trois IDE sur Quatre pensent que les quatre propositions
données par le questionnaire sont des situations apprenantes pour les
professionnels. Une IDE pense que les situations comme la formation interne et
la participation à des écrits comme les protocoles,
congrès, publications ne sont pas génératrices de
transmissions des savoirs.
A noter : à la question autre : une IDE précise
que les formations entre pays via Erasmus sont source de transmission des
savoirs.
La position des Cadres concernant la transmission des savoirs
s'apprécie sur des réponses imposées différentes.
Notamment, sont inclus l'EPP26, l'expérience situationnelle,
l'analyse des pratiques professionnelles.
Une partie des CS pensent que l'on peut s'engager de
différentes manières dans la transmission des savoirs. La
formation continue hospitalière, la formation interne en service, le
tutorat des nouveaux arrivants est sélectionné. Elles
complètent leurs réponses en incluant la participation à
des protocoles, les réunions avec les IDE, l'utilisation d'internet
(proposition d'une banque de donnée en ligne comme outil utile aux
transmissions des savoirs).
Deux Cadres se positionnent en excluant pour l'une l'EPP, pour
l'autre l'analyse professionnelle.
Pour les Cadres, il leur avait été
demandé de préciser quels sont les buts finalisés que l'on
recherche en tant que professionnel. Les réponses sont
diverses27.
Nous comprenons que les Cadres recherchent un cadre
organisationnel afin d'optimiser les compétences et d'harmoniser les
savoirs et pratiques soignantes intergénérationnelles pour une
meilleure qualité des soins.
Les moyens pour développer la transmission des
savoirs :
Pour les IDE, une condition préalable à un
travail d'amélioration de la transmission des savoirs est
pointée. Il faut que l'organisation soit stable en termes de ressources
humaines et matérielles car la pénurie de personnel et le manque
de matériel sont des freins au développement d'une culture du
partage des savoirs. Elles formalisent de différentes manières
les outils et moyens dont elles auraient
26 Lire toujours Evaluation des Pratiques Professionnelles
27 Se référer à l'Annexe 4
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besoin mais il ressort qu'elles accordent une importance
à la coopération entre PS, au tutorat, à la mise à
jour des savoirs infirmiers.
La vision des Cadres met en évidence les points suivants
:
- L'Identification des agents expérimentés et
des situations de travail est recherchée. Faire travailler les agents
expérimentés et apprenants est un de leur objectif.
- Une cadre précise que l'état des lieux permet
de découvrir un gisement des savoirs IDE. Cela est très
intéressant puisque cela renvoie à une remarque
précédemment citée : la somme des savoirs reste à
découvrir....
- Des groupes d'agents expérimentés et de
nouveaux IDE sont créés pour élaborer un plan de travail
et d'organisation.
- Les échanges inter hospitaliers entre personnel d'une
même spécialité existent et participent à la
transmission des savoirs.
- L'évaluation est abordée par la production
d'un questionnaire qui permet de réactualiser les fiches de poste et les
protocoles dans le but de faire des EPP, les EPP au sein du service et de
l'APHM 28 , les réunions lors des staffs sur des
problématiques concernant les pratiques et favoriser le
questionnement.
- Animation d'un groupe de travail par le CS pour
élaborer un document générique de la
spécialité.
La posture des cadres et la finalité visée
par la transmission des savoirs :
28 Lire toujours Assistance Publique des Hôpitaux de
Marseille
Le développement des savoirs est au coeur des objectifs
de l'encadrement. L'expression, les mots qui reviennent le plus sont :
qualité, amélioration de la prise en charge des patients. C'est
bien pour conserver cette démarche qualité que l'équipe
travaille, jour après jour. Mais nous pouvons dire aussi qu'aujourd'hui
nous souhaitons que notre travail soit transposable pour un autre service. Cela
est
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peut être lié à la polyvalence et la
mutualisation des effectifs souhaitée par le décloisonnement des
services au sein des pôles.
De plus, le désir de dévoiler et mettre par
écrits les savoirs infirmiers est un besoin qui fait jour pour
promouvoir notre profession. Cette quête pour une reconnaissance de nos
savoirs peut renforcer un métier exposé car au centre d'un
contexte hospitalier lourd et difficile à vivre pour les
professionnels.
Dernière question réservée aux
IDE, qu'attendent-elles de leur encadrement dans la transmission des savoirs
?
Nous pouvons remarquer que les IDE attendent une implication
de la part de l'encadrement en termes d'accompagnement, de soutien. Elles ont
conscience que la transmission des savoirs est un levier dans l'acquisition des
connaissances et la construction des compétences. Cela passe par une
organisation au sein du service qui rend possible les liens entre chaque
professionnel tout autant que de mettre à disposition des plans de
formation individualisés selon les besoins.
? Notre question de départ : en quoi la posture du
Cadre favorise-t-elle la transmission des savoirs ? est plus claire suite
à cette pré-enquête exploratoire.
1.6 Synthèse Contextuelle
Quel fil rouge ?
Capitalisation des Savoirs veut dire que nous recherchons
à améliorer les pratiques infirmières.
Améliorer les pratiques infirmières nous
amène à parler de la construction des compétences
individuelles...
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Mais aussi des compétences collectives, de cette
synergie du groupe qui permet l'appropriation des savoirs et des
apprentissages
Parler d'apprentissage c'est ensuite parler de l'organisation
qui pourra permettre cette suite logique : le management des connaissances ou
Knowledge management ou l'existence d'une organisation apprenante ?
L'approche contextuelle et l'analyse des revues
professionnelles puis l'enquête exploratoire me permettent de
dégager les problématiques suivantes :
? Le personnel attend de son encadrement un soutien
organisationnel et humain pour faciliter la transmission des savoirs,
? L'acquisition des savoirs vers la construction des
compétences est une nécessité et devient le socle de la
qualité des soins aux patients.
Notre champ d'étude doit maintenant apprécier ce
que sont les savoirs, la transmission des savoirs, quelle peut être la
mission managériale du Cadre de Santé pour promouvoir les savoirs
ou alors comment il peut encourager l'appropriation des savoirs par
l'utilisation de concepts comme le Knowledge management ou celui de
l'organisation apprenante pour créer du lien, du partage au sein de
l'unité dont il a la responsabilité.
Nous avons choisi de traiter du concept du savoir puisqu'il
est au coeur du sujet puis du Knowledge management et de l'organisation
apprenante pour mettre à jour l'influence des méthodes
théoriques sur la construction des compétences des professionnels
et sur la qualité des soins.
Notre réflexion sur le sujet se nourrira de concepts
« associés » à ceux énoncés auparavant
pour mieux appréhender notre travail de recherche.
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II. APPROCHE CONCEPTUELLE
2.1 Le Concept du Savoir
Notre approche conceptuelle est complexifiée compte
tenu de la prolifération des informations disponibles et des savoirs qui
seront utiles pour l'organisation des soins. Nous aborderons cette partie en
clarifiant ces deux problématiques.
2.1.1 La problématique de la prolifération
des Informations :
La difficulté est de dégager l'information
importante, indispensable à la pratique de tel ou tel soin, pour la
mettre à disposition de la bonne personne. Nous sommes ainsi face
à l'exigence d'une part de choisir l'information utile et d'autre part
de choisir quel mode de transmission sera le plus adéquat. Deux modes
peuvent être utilisés :
Le mode pull lorsque la personne elle-même exprime sa
requête de manière explicite. C'est souvent le cas des
étudiants ou des novices au sein des services de soin. Cela demande de
connaitre assez bien le champ de représentation de cette personne, son
champ de compétence, mais aussi de faire une évaluation du
problème qu'elle rencontre.
Le mode push quand on donne une information à une
personne sans qu'elle le demande. Ce nouveau mode de communication est
omniprésent pour toute personne possédant un IPhone, un
ordinateur... Sans que nous ayons exprimé de requête, le serveur
Push rentre en communication avec le client. Des applications telles que la
visioconférence, la messagerie instantanée sont des exemples. A
l'hôpital, cela pourrait être toute situation de formation,
d'évaluation qui pourrait déclencher ce phénomène.
Il faut toutefois que le professionnel ait de bonnes connaissances pour
adapter, réviser et transmettre les connaissances utiles et justes en
temps réel.
Enfin, nous pouvons souligner la distinction entre l'oral et
l'écrit. L'oral offre des avantages incontestables car la communication
est peu formalisée au quotidien, la palette d'information disponible est
large si notre réseau de relation est riche. Mais il existe aussi des
inconvénients : notre mémorisation des informations peut
être inexacte ou partielle, la traçabilité n'est pas
réalisable (rare sont les personnes qui retranscrivent les
échanges verbaux en écrits hormis le compte rendu de
réunion importante).
De plus, les emails ont amené des habitudes nouvelles,
ce que l'on pouvait se dire à l'oral est maintenant écrit mais
pas forcément enregistré. A l'inverse, certaines choses sont
exprimées à l'oral alors que l'information aurait
mérité d'être écrite. C'est un point essentiel
lorsque l'on connait l'obligation de la traçabilité des
vigilances par exemple. Pour l'écrit, il existe au contraire des
traçabilités papiers ou numériques, en quantité
importante et de qualité mais la validation des écrits est
sanctionnée par la lecture et l'approbation des collaborateurs, ce qui
peut alourdir la constitution des bases de données écrites.
Pour les deux, les écueils existent, la question est de
faire un tri et de saisir la valeur des informations potentiellement
disponibles et quelles seront celles à transmettre.
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Cela introduit la citation suivante : « qui doit
servir de principe constant à tout knowledge manager " : La
valeur n'existe pas, il faut la créer. » 29
2.1.2 Les différents Savoirs
Les connaissances
Il faut distinguer différents concepts qui concernent
la gestion de la connaissance.
Pour Olivier Vaisman30, parler des savoirs
nécessite de notre part de distinguer différents niveaux
qualitatifs de savoir. Il classe sur un premier niveau les connaissances «
brutes » qui n'ont subi aucun procédé de transformation, de
vérification, ce sont les données. Le deuxième niveau est
celui des informations qui sont des savoirs sélectionnés selon
des centres d'intérêt. Le troisième niveau est
occupé par les savoirs correspondants à des activités
précises, ce sont les connaissances (certains disent que l'ensemble des
connaissances constitue le savoir). Enfin, le quatrième et dernier
niveau concerne le champ d'application du terrain des connaissances : les
compétences.
Par définition, le savoir est un ensemble
structuré de connaissances et d'informations acquises par des situations
d'apprentissage et par l'expérience.
29 Source Web - RH INFO - valeur de l'information 2 Dossier
Management des Connaissances
http://www.rhinfo.com/actualites/dossiers/management-des-connaissances/management-des-connaissances
30 Gestion des connaissances - Olivier Vaisman - Consultant
Manager, DEVOTEAM Group - Document PDF -
http://ovaisman.online.fr
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Celle du Dictionnaire Larousse est : ensemble cohérent de
connaissances acquises au contact de la réalité ou par
l'étude.
"Aucun de nous ne sait ce que nous savons tous, ensemble."
Euripide31
"Appréhender un nouveau savoir, c'est
l'intégrer à une structure de pensée existante."
Marcel Proust32
33
31 Poète tragique grec
32 Ecrivain 19ème siècle
33 blog.axiopole.info
Phase de veille
CROISSANCE
MATURITE
R&D
Demande plus d'activité intellectuelle que
répétitive
Demande autant d'activité intellectuelle que
répétitive
Demande moins d'activité intellectuelle que
répétitive
Phase critique de changement
Mais le savoir est une denrée périssable...comme un
produit qui a une durée de vie.
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Pour J.Y Prax34, les 4 formes de connaissances sont
inspirées de définitions d'origines grecques35 :
? Connaissances abstraites généralisantes
(épistéme)
? Connaissances permettant d'effectuer une tâche
(techné) ? Sagesse sociale (phronesis)
? Connaissance conjecturale (métis)
Quant au savoir, il faut connaitre trois dimensions qui sont
composées des connaissances, du savoir-faire et du savoir être.
Nous y reviendrons prochainement.
La capitalisation des Connaissances
:
Selon Michel Grunstein36, le concept de
capitalisation des connaissances a été énoncé
dès 1990 chez Framatome pour sauvegarder le savoir-faire en
Ingénierie des connaissances (déploiement de l'intelligence
artificielle et des Systèmes à Base de connaissances
réalisé dans le groupe dans les années 1980-1990).
Peter Drucker quant à lui se positionne en disant que
les savoirs deviennent la base de la compétitivité dans la
société post capitaliste « De plus en plus, la
productivité du savoir va devenir pour un pays, une industrie, une
entreprise, le facteur de compétitivité déterminant. En
matière de savoir, aucun pays, aucune industrie, aucune entreprise ne
possède un avantage ou un désavantage 'naturel'. Le seul avantage
qu'il ou elle puisse s'assurer, c'est de tirer du savoir disponible pour tous
un meilleur parti que les autres».37 Peter Drucker fut un
des grands théoriciens du management et est à l'origine de
nombreux concepts et outils utilisés dans le monde de l'entreprise. Il
fut par exemple un des premiers à aborder le thème de
l'innovation et à introduire la notion de parties prenantes dans
34 Consultant en knowledge management dès 1993
- Docteur en Science, PDG Polia Consulting
35 Le manuel du Knowledge Management - J.Y Prax-
2éme Edition Polia- 2000- P.43
36 - Ingénieur Conseil. Chercheur
Associé au LAMSADE, Université Paris-Dauphine - Source Internet
http://www.mgconseil.fr/ - Extrait document PDF Grundstein
37 Théoricien américain du management. Il est
à l'origine de nombreux concepts utilisés dans le monde de
l'entreprise. Ecrit en 1993.
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l'organisation de l'entreprise (salariés, actionnaires,
clients, fournisseurs, société au sens large). Il fut le premier
en 1969 à parler de la société des savoirs.
Ces réflexions autour de la capitalisation des
connaissances peuvent se transposer à l'hôpital en ce qui concerne
l'efficience recherchée dans les soins.
Les Connaissances de l'Entreprise :
Elles comprennent les savoirs spécifiques qui
caractérisent ses capacités de fonctionnement, de
procédures institutionnelles et organisationnelles et les savoirs faire
individuels et collectifs qui expriment les capacités d'action,
d'adaptation et d'évolution. Grunstein résume l'ensemble de ces
connaissances dans le schéma suivant :
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Selon lui, les savoirs explicites sont des savoirs
transmissibles, reconnus pour l'entreprise afin de stabiliser, d'amener un
équilibre des pratiques. A l'opposé, les savoirs tacites existent
car le salarié est amené à résoudre des situations
complexes ou non prévues par les protocoles. Ces « zones
d'incertitudes » génèrent une capacité d'autonomie et
de prise de décision, des intuitions ainsi que des pratiques
individuelles que l'on peut observer par des habiletés, des savoir-
faire.
Pour Ariel Doulière38, auteur du
mémoire « Savoirs Tacites », la problématique des
entreprises s'exprime aussi de la manière suivante :
Lew Platt, ex-président du conseil d'administration de
la société Hewlett Packard39 veut attirer notre
attention sur le fait qu'il existe dans les entreprises différentes
types de savoirs. Certains savoirs sont facilement accessibles et peuvent ainsi
contribuer pleinement à la vie économique de l'entreprise, et
d'autres restent désespérément cachés, invisibles
alors qu'ils pourraient générer selon ces propos 3 fois plus de
profit.40
L'auteur apporte une réflexion sur la question du
management de la connaissance, notamment sur le fait de s'interroger sur les
conditions pour développer les savoirs tacites, qui est du domaine de
toute entreprise, mais aussi pour le salarié qui a intérêt
à exprimer ce capital et optimiser son employabilité.
Cela est d'autant plus pertinent que le décret n°
2008-824 du 21 août 2008 relatif à la formation professionnelle
tout au long de la vie des agents de la fonction publique hospitalière,
notamment les articles 18 à 2141, introduit la notion
d'alternance entre des périodes de travail intensives et des
périodes didactiques où le salarié apprend par des
formations à conceptualiser sa pratique, à mettre des mots sur
ses savoir- faire.
38 Enseignant vacataire en licence TRH Module Projet
Professionnel, Faculté des sciences économiques et de gestion de
Marseille
39 Voir Citation page 5
40 Savoir Tacites - Ariel Douliere - p.2- document PDF
41 Reportés en Annexe 1
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En effet, Douliere pointe que le salarié sait faire les
choses en pratique mais ne sait pas comment il les fait. Son savoir serait
« prisonnier » des conditions d'exercice de sa pratique,
contextualisé. Il est du domaine du tacite.
Ainsi, ce n'est qu'en prenant le temps d'y
réfléchir que le salarié pourra exprimer, verbaliser et in
fine partager ses savoirs avec les autres.
Les compétences pour une professionnalisation
collective :
Guy le Boterf, Docteur en Lettres et Sciences Humaines, auteur
de nombreux ouvrages sur les compétences et la professionnalisation,
propose une approche théorique de la notion de compétence et une
réflexion autour de ce terme. 42
D'après lui, « nous entrons dans une
économie du savoir où la clé de la
compétitivité, de l'innovation et de la rentabilité des
investissements dépendra de façon croissante, de la combinaison
entre le travail, le capital et le savoir. »43
Mais nous ne développerons pas le concept des
compétences, étape ultérieure à l'acquisition des
savoirs, des connaissances. Agir avec compétence, c'est
savoir agir de manière efficace face aux situations, c'est disposer
à la fois des connaissances nécessaires et de la capacité
de les mobiliser à bon escient, en temps opportun, pour identifier et
résoudre des problèmes. Nous serons amenés à
retrouver ce terme de compétence tout au long de notre travail puisqu'
il est couramment utilisé dans le monde professionnel. Toutefois, il
nous semble plus adéquat de parler de la professionnalisation qui
constitue l'un des différents leviers de la construction des
compétences.
42 De la compétence, Essai sur un attracteur
étrange - Guy Le Boterf, 1994 - Paris - Les éditions
d'organisation - p. 175
43 De la compétence, Essai sur un attracteur
étrange - Guy Le Boterf, 1994 - Paris - Les éditions
d'organisation - p.10
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Définition de la
Professionnalisation
Une modalité de professionnalisation est
destinée à développer le professionnalisme de
l'intéressé.
« Selon l'acception usuelle de ce terme, le
professionnalisme constitue une « qualité reconnue à
celui qui associe compétence et efficacité dans l'exercice d'une
activité, d'un métier ». 44
Le fait d'organiser un accompagnement personnalisé (stage,
tutorat, coaching, compagnonnage...) lors de la prise de poste d'un nouveau
collaborateur, permettra à ce dernier d'acquérir de nouveaux
savoirs et savoir-faire, mais également d'intégrer un groupe
humain, d'y établir des liens de collaboration.
Différentes modalités de professionnalisation
existent notamment le Compagnonnage aperçu lors d'un reportage
télévisé45 . Nous comprenons que le tuteur,
généralement une personne expérimentée et
spécialiste du domaine de compétence à acquérir, et
l'apprenant, font partie de la même institution, du même organisme,
du même service en ce qui concerne l'hôpital. Les savoirs sont
transmis entre le maitre et l'apprenti.
Pour Wittorsky46, auteur de l'ouvrage Formation,
travail et professionnalisation47 , la professionnalisation
relève d'une intention sociale de transmission, de construction, de
développement d'une expertise au travers des champs des
compétences, des savoirs et des connaissances. Les professionnels
suivent une logique d'adaptation en regard des évolutions technologiques
ce qui leur permet d'être plus efficace. Un espace social composé
par la formation et le travail guide la transformation du professionnel. Mais
en 1997, Blin48 aborde l'identité
44
http://www.cedip.equipement.gouv.fr/utiliser-differentes-modalites-de-r11.html
(16 Janvier 2012)
45
http://videos.tf1.fr/reportages/compagnons-du-devoir-18-ans-apres-6986793.html
le 11 février 2012
46 Professeur des universités en formation des adultes,
spécialiste des questions relatives aux rapports travail-formation et
à la professionnalisation
47 Action et savoirs rencontres - Le Harmattan - 2007
48 Jean-François Blin, Centre de recherches sur la
formation, IUFM Midi-Pyrénées - Auteur de Représentations,
pratiques et identités professionnelles - 1997
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
professionnelle collective qui « en terme de
compromis, cache des oppositions en terme d'actes professionnels
»49.
Cette dynamique de construction identitaire, à
l'intérieur d'un collectif mobilise et nécessite la mise en place
de dispositifs, que développe Guy le Boterf. Selon lui, la
professionnalisation résulte d'une volonté partagée, elle
se construit sur un parcours de « navigation »50.
De nombreux moyens humains développent le recul critique des pratiques
professionnelles. Cela passe par la coopération entre professionnel de
la formation, le tutorat personnalisé... les opportunités
crées au sein de l'organisation et aussi la cohérence des outils
(entretien annuel, référentiel, VAE51...).
Enfin, une organisation apprenante s'inscrit dans les
modalités de professionnalisation. Elle est dite apprenante lorsque sa
structure et son fonctionnement favorisent les apprentissages collectifs, en
développant une logique de professionnalisation et non de qualification.
Ce développement sera abordé ultérieurement par le concept
de l'organisation apprenante.
A cette étape de l'analyse conceptuelle, nous
comprenons que cela nécessite de notre part une approche globale qui
prend en compte l'individu dans l'organisation. Cette prise en compte implique
que nous comprenions comment se gèrent les connaissances au sein d'un
collectif, quels sont les outils, les méthodes qui permettent les
projets du Knowledge management.
2.2 Le concept du Knowledge Management
« À quelles conditions et au prix de quelles
contraintes l'action collective, c'est-à-dire l'action organisée,
des hommes est-elle possible ? »
49 Action et savoirs rencontres - Le Harmattan - 2007 p.181
50Ingénierie et évaluation des
compétences - collection Ressources humaines - édition
d'organisation - 6ème édition- 2010 p.153
51 Lire Validation des Acquis et de l'expérience
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Car, si l'action collective constitue un problème si
décisif pour nos sociétés, c'est d'abord et avant tout
parce que ce n'est pas un phénomène naturel. C'est un
construit social dont l'existence pose problème et dont il reste
à expliquer les conditions d'émergence et de maintien.
»52
2 .2.1 Les expériences d'équilibre par le
KM 53 :
«Tous les hommes désirent naturellement
savoir», déclarait Aristote54 dans l'introduction de sa
Métaphysique. C'était il y a quelques siècles, et
s'adressait en fait à un petit nombre de disciples55.
Nous rappelons que ces projets ont trouvé leurs
origines au sein des stratégies d'entreprise, principalement dans les
missions de Gestion des Ressources Humaines, la logistique et la vente.
Notamment, des entreprises comme la SNCF en ayant mis en place
un référentiel de maintenance permettant de diffuser la
documentation technique et les procédures..... et enfin l'AP-HP, qui
gère la gestion de la connaissance médicale. Quel que soit la
structure, ou le secteur d'activité, les applications du Knowledge
management sont nombreuses »56
Aujourd'hui, le contrôle de la communication et des
connaissances est un enjeu majeur pour la société mais aussi dans
l'environnement hospitalier. Le savoir comme objet de ressource devient un
élément de gestion individuelle et collective qui se mêle
aux savoir-faire des pratiques de chaque soignant. Cette prise en
52 Michel Crozier est un sociologue français,
Erhard Friedberg est un sociologue français d'origine autrichienne,
co-auteur de L'acteur et le système- Essai Editions du seuil-1977- page
15.
53 Lire toujours Knowledge Management
54 Philosophe grec né en 384 av. J.-C.
56 Gestion des Connaissances- Olivier Vaisman - PDF - p.6
55
www.devoir-de-philosophie.com/commentaire-aristote-desir-savoir-3.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
compte des savoirs est pourtant récente, freinée
par la multitude des réseaux d'informations et une faible implication
stratégique de la part de la hiérarchie.
Si l'on considère que les savoirs sont source de
développement, il faut prendre conscience que les Nouvelles Technologies
de l'information et de la communication (NTIC) ont révolutionné
notre rapport à l'information, aux connaissances... Comment
apprécier et créer des critères qualitatifs
d'évaluation du savoir ?
Quels sont les liens pertinents entre savoirs et pratique ?
Quelle place pour quels enjeux pour le Cadre de Santé ?
2.2.2 Définition du Knowledge
Management
La question de la connaissance remonte à 6000 ans au
plus... Plusieurs définitions du KM ont été
proposées dans la littérature. Nous retiendrons la suivante :
La définition Utilitaire
« Apportez-moi l'information dont j'ai besoin, au
moment où j'en ai besoin, et si possible sans que j'en fasse la demande
»57
Si nous analysons cette définition :
Apportez-moi l'information dont j'ai besoin :
nous pouvons comprendre que le « bruit » parasite des
informations. Il faut filtrer pour ne conserver que la partie utile,
personnalisée.
Au moment où j'en ai besoin :
il faut que celui qui accompagne la personne en besoin soit
disponible en temps et au moment de l'action proprement dite. Réaliste
?
57 Le Manuel du Knowledge Management - Mettre en réseau
les hommes et les savoirs pour créer de la valeur-
2ème édition - Polia - 2007- p.21
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
58 Lire toujours travailleurs du savoir
Si possible sans que j'en fasse la demande :
cela induit une capacité relationnelle importante
puisqu'il ne s'agit pas simplement de délivrer une quantité
d'information selon un sujet ou un contexte donné mais bien de
répondre à un besoin, à des attentes tacites,
c'est-à-dire non exprimées par le sujet. En a-t-on les moyens
?
Les 3 C :
L'histoire du KM se résume en trois temps
générationnels, les 3 C comme Contenu, contexte, culture. En
effet, le KM a été considéré comme un outil de
capitalisation et de gestion de la mémoire d'entreprise. Mais cette
étape ne doit pas être vue comme une fin en soi car le KM ne se
résume pas à une gestion du contenu. Par ailleurs, cette approche
réductrice a conduit à un rapport
bénéfice/contrainte décevant pour les utilisateurs.
En pratique, nous avons tous été devant une
armoire pleine de documents transmis par un collaborateur sans savoir comment
s'y retrouver. La mémoire du classement, l'empilement des données
sont bien difficiles à saisir hors contexte. Souvent, l'abondance des
dossiers peut s'apparenter à une pollution informationnelle, non
réutilisable. C'est pour cette raison que le KM propose la
création de réseau humain de connaissance.
Pour la Culture, le partage des connaissances est
freiné par des enjeux de pouvoir humain et par le manque de confiance.
Pour dépasser ces difficultés, le KM s'inscrit comme une culture
de partage de connaissance mais nous devons assimiler les mécanismes de
dynamique sociale.
2.2.4 Les Knowledge Workers58 à l'
Hôpital
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Les dernières études liées au KM ont
montré l'importance d'une approche sociale dans les transmissions de
savoirs et savoir-faire entre professionnels et donc considèrent ces
lieux comme le centre d'une intelligence collective, source d'innovation et de
création de valeur. Cela demande d'apprécier le type de
structure, sa maturité, sa multi culturalité qui concourent au
partage et l'échange des connaissances. Pour autant, J.Y Prax pointe un
facteur déterminant : la confiance qui est un prérequis sur les
échanges de connaissance.
2.2.5 Le KM comme vecteur de changement
Toute organisation est soumise aux aléas et aux
évolutions technologiques contrariée ou non par les interactions
humaines. Nous observions ce cas dans le service de réanimation
décrit au préalable, les actions et les décisions sont
validées par l'application stricte des procédures et des
protocoles et des planifications des activités et tâches.
La stratégie tient compte de l'aptitude des acteurs
à anticiper les aléas, à avoir une
réactivité, une adaptabilité qui donne du sens à
nos pratiques. Cette valeur doit être partagée, l'informel doit
être questionné, le complexe décortiqué pour
transformer ses imprévus en qualité, ces instabilités en
réactivité d'anticipation.
Le manager est la personne qui pourra développer ses
capacités de mettre en lien des points de vue différents,
complémentaires, innovateurs ou au contraire source de conflit. Cette
évolution du métier va dans le sens d'une animation pour activer
la coopération entre professionnels, stimuler les échanges et
faciliter les transferts des savoirs et des savoir-faire.
Par cette position, le Cadre conduit le changement et donne du
sens à l'action. En cela, les cinq leviers du manager des Knowledge
workers 59 soutiennent ce
59 Lire travailleurs du savoir
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changement. Quels sont-ils ? L'initiation d'une dynamique par
le projet et la pédagogie, la reconnaissance du travail accompli, le
sens de l'organisation et des priorités, la professionnalisation selon
des types de management Hersey et Blanchard60 et la cohésion
de l'équipe :
« Il est impossible d'exercer une autorité ou
de dominer les événements si nous ne cherchons pas à
traduire en mots notre expérience, notre vision, notre volonté.
» de Tocqueville C.A.C.61
Elle permet le développement et la transmission des
savoirs pour fluidifier les échanges des savoirs tacites et explicites
au travers des projets mis place. Cela implique de répartir les
rôles et les responsabilités de chacun, pour autant les missions
doivent être évolutives et créer un capital de connaissance
selon les opportunités.
Passionnés Visionnaires Faiseurs de mode
Prise de risque maximale Changement permanent
utopie
Les pragmatiques du changement Opportunisme,
recherche d»efficacité maximale,
Rupture acceptée, Risques gérés
Négociation
Les pragmatiques de la continuité
Attentisme, souci d'efficacité Normalisateur, utilité de
gestionnaire, Risques faibles acceptés
Les objecteurs Conformité et inertie
Ancrage dans la tradition,
Peur du changement, Refus du risque
La conduite du changement doit être participative et
être fondée sur l'action. Ainsi, les différences entre les
projets et les objectifs à atteindre sont clairement
60 Experts en management, Paul Hersey et Ken Blanchard -
Théoriciens du leadership situationnel
61 Ecrivain et homme politique Français (1805-1859)
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énoncés dans une démarche
pédagogique, flexible et renouvelée. C'est un point important
qu'il faudra reprendre lors de notre analyse de recherche.
2.2.6 Le KM à l'origine des compétences
combinatoires vers la professionnalisation collective :
La compétence se définit par des savoirs
opératoires et combinatoires selon une situation donnée,
c'est-à-dire lié à l'environnement. Elle n'est donc pas
limitée à un comportement stéréotypé puisque
plusieurs stratégies peuvent s'avérer efficaces. Le KM voit
l'action par les « cibles » qui vont orienter la construction des
compétences de l'acteur et non pas par l'application des
référentiels de compétences (nos organisations
occidentales et hospitalières ont une vision plutôt taylorienne
à l'inverse des organisations japonaises).
Selon Guy le Boterf62, la compétence a pendant
très longtemps été assimilée à tenir un
poste où le fait de posséder un diplôme signifiait qu'on
était compétent. Il distingue la compétence selon le type
d'organisation dans lequel on se trouve : celui avec une prescription stricte
où la compétence de l'individu signifie «savoir
exécuter » , et la prescription ouverte ou au-delà
d'exécuter. Il faut savoir réagir et s'adapter à des
situations professionnelles complexes, faire face à des
évènements, prendre des initiatives.
Pour être compétent il faut aller au-delà
de ce qui est prescrit. C'est pourquoi la professionnalisation prend du sens
par le lien des compétences /des situations de travail dont la
finalité est la construction d'une performance collective.
62 Expert de la gestion et du développement des
compétences et des parcours de professionnalisation
2.2.7 Guide des processus et des outils du KM
:
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Le KM permet une approche par projet ou nous
retrouvons 4 segments 63:
Le segment 1 tient compte de l'optimisation du processus de
capitalisation en tenant compte de la connaissance existante. Celle -ci est
liée à l'éducation et à la formation initiale qui
distribue à l'homme les bases cognitives et sociales lui permettant
d'acquérir des connaissances tout au long de la vie (renforcée
par la législation en 2009 et l'universitarisation du diplôme
IDE). Nous pouvons distinguer les capitalisations individuelles et collectives
qui maintiennent le niveau de performance d'une équipe et les
défaillances du système si au contraire il n'a pas
été possible de maintenir « l'employabilité »
des agents, c'est-à-dire la capacité pour l'individu de maintenir
son activité, de s'adapter et de devenir plus performant. Quelle
Méthode pour le segment 1?
Nous avons choisi la méthode Rex64 qui utilise
un modèle par le retour d'expérience, initiée et
développée par le CEA65 lorsqu'il a été
nécessaire de préserver les savoirs et savoirs faires de la phase
de conception à la mise en route de réacteur nucléaire.
D'autres entreprises comme l'aéronautique, la navale, l'automobile ont
utilisé cette méthode. Le procédé Rex couvre
l'ensemble des étapes de capitalisation par une série de onze
procédures détaillées appuyées par un logiciel.
REPERER
u Knowedge Management - Mettre en réseau les hommes e es
savoirs pour
ELABORER UNE VISION / PROMOUVOI R / INFORMER /
FORMER / ORGANISER / COORDONNER / FACILITER / ENCOURAGER / MOTIVER / MESURER
/
SUIVRE
63 L
créer de la valeur- 2e édition - Polia -
2007- p. 152
64 Méthode de capisation de l'expérience mise au
point en 1995 par J.C Coel - Responsable de la mise en place du projet de
transmission des savoirs de la firme Renault d MEREX
65 Commissariat à lergie atomique et aux énergies
alternatives
66 Extrait du docume PDF - Michel Grundstein - P. 11
Néanmoins, cinq problématiques de la capitalisation
de la connaissance se détachent. Elles sont représentées
par le schéma suivant66 :
PRESERVER
ACTUALISETR
VALORISER
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Le segment 2 d'aide à la dé des
orientations futures d
un environnement complexe. Les diagrammes d'influence (belief
network) formalisent des graphiques où sont affichés des
variables, les liens entre ces variables, et facilitent les décisions
complexes.
Le segment 3 aborde la valorisation du capital
immatériel. Nous comprenons qu'une échelle de valeur des
compétences soit faite selon que les compétences soient banales
ou uniques, acquises facilement ou que cela nécessite des années
d'expérience, ou encore qu'elles soient valorisées par l'argent
ou pas.
La méthode de pilotage de la performance «
Balanced scorecard et Knowledge Management » 67 se veut être un
outil de mesure de la performance.
Cette méthode a été expliquée de
manière plus simple par des enseignants68 qui ont mis en
ligne l'atlas du management pour rendre accessible le savoir de gestion.
67 Lire Tableau de bord respectif - Méthode
lancée en 1992- Robert Kaplan est professeur à la prestigieuse
Harvard Business School. David Norton est ingénieur et consultant.
Coauteur de L'Alignement Stratégique -
68 Ecrit par David Autissier - Faouzi Bensebaa - Fabienne Boudier
- Edition Eyrolle - Maîtres de conférences en management à
l'UFR de Sciences Economiques et de Gestion de l'Université Paris-Est
Créteil Val de Marne. Faouzi Bensebaa est professeur de sciences de
gestion à l'université de Reims.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Selon eux, Kaplan et Norton ont précisé une
approche de pilotage permettant d'avoir des indicateurs sur la finance,
l'organisation, les clients... Ses auteurs soutiennent l'hypothèse que
l'indicateur de motivation du personnel a une influence sur la
productivité de l'entreprise qui influence à son tour une
satisfaction meilleure pour le client et enfin une rentabilité plus
forte. Ce concept de la motivation a été abordé dans de
nombreux champs (psychanalyse, pédagogie) et différents
contextes. Mais la complexité des interactions entre les individus et le
contexte ne permet pas un choix aisé de la théorie
utilisée. Nous pouvons seulement dire qu'elles peuvent être une
aide au management de proximité. Pour chacune des théories, nous
pouvons trouver des éléments de soutien...
Le segment 4 concerne l'innovation qui se distingue d'une
invention par le simple fait qu'elle est exploitée au sein d'un
marché. Cela n'est réalisable que si la société
cherche à trouver des nouveaux procédés innovants mais
aussi si les étapes de cette ascension ont été
contrôlées par les réseaux de connaissance de l'entreprise
qui veut vendre son produit. L'un ne va pas sans l'autre.
Nous comprenons au terme de cette analyse sur le Knowledge
management que l'information est la principale richesse des organisations
(hormis son capital financier) et ainsi que la valeur d'un service
dépend de son capital de connaissance. Le Knowledge management, dans sa
définition, collecte, organise, structure, et analyse des informations
tacites et explicites, ce qui est donc source d'investissements pour les
organisations.
Cet investissement ne peut s'opérer que dans les
conditions où l'organisation pourra obtenir un retour sur
investissement. Nous pouvons penser par exemple aux effets positifs de la
capitalisation des connaissances dans une équipe: satisfaction et
fidélisation du personnel ? un turnover moins présent
? une optimisation des compétences individuelles et
collectives Autant de
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facteurs qui faisaient défaut et que nous avions
exposés lors de notre approche contextuelle et par l'analyse de la
préenquête exploratoire69.
De plus, le KM cherche à limiter les
problématiques de la mémoire, de la capitalisation des
connaissances, réduire la multitude d'information, pour
développer l'intelligence collective. Ainsi, nous pourrions poursuivre
et dire que le manager se positionne comme un diffuseur, une personne qui
facilite l'accès aux savoirs en motivant et en encourageant la
collaboration des équipes. Ce fonctionnement par projet peut être
abordé par le concept suivant : celui de l'organisation apprenante.
2.3. L'organisation Apprenante
La recherche du Centre d'Etude de l'Emploi 70
présentée par Edward Lorenz et Antoine Valeyre71
analyse la grande diversité des formes d'organisation du travail dans
les pays de l'Union européenne.
69 Préenquête exploratoire - page 15 à 19
70Source : Troisième enquête
européenne sur les conditions de travail. Fondation européenne
pour l'amélioration des conditions de vie et de travail.2004
71 Auteurs « Les formes d'organisation du travail dans les
pays de l'Union européenne » Juin 2004 - Edwar Lorenz /
Université de Nice Sophia-Antipolis/Centre d'études de l'emploi -
Antoine Valeyre / Centre d'études de l'emploi
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Les auteurs indiquent que l'intensification de la concurrence
internationale, la pression des marchés ainsi que les nouveaux principes
de gouvernance contribuent à alimenter la thèse de la diffusion
d'un nouveau « one best way » organisationnel.... Qui exclut
donc les autres formes d'organisations efficientes, source d'apprentissage,
d'initiative, de créativité. Mais certains travaux72
s'opposent à cette thèse. Ce débat nous fait comprendre
combien ce sujet est essentiel, et plus encore dans le domaine de la
santé qui nous intéresse....
Les organisations « apprenantes »
sont prédominantes dans deux pays scandinaves, le
Danemark et la Suède, et aux Pays-Bas. Elles sont en revanche
peu développées dans les pays méditerranéens,
notamment en Grèce, en Espagne et au Portugal, ainsi qu'en
Irlande.
Les organisations en lean production sont les plus
importantes au Royaume-Uni, en Irlande,
en Espagne et, dans une moindre mesure, en France. Elles
sont peu présentes dans les trois pays nord-européens à
dominante d'organisations « apprenantes », ainsi qu'en Allemagne
et
en Autriche. La diffusion des organisations
tayloriennes varie à l'inverse de celle des organisations «
apprenantes ». Elle est forte
dans les pays méditerranéens
2.3.1 Origine et Définition de l'organisation
apprenante
Le concept d'organisation apprenante a été
développé aux Etats Unis à la fin des années 1980
par Peter Senge73. L'idée centrale est que tout individu peut
développer des connaissances, construire des compétences afin de
produire des prestations de qualité au sein de l'organisation à
laquelle il appartient.
Du fait d'une littérature abondante, se borner à
une définition sur l'organisation apprenante est particulièrement
difficile. Nous choisirons celle de Garvin74 qui
72 Appelbaum et Batt (1994) dans le contexte américain ou
par Boyer et Freyssenet (2000) dans le cas de l'industrie automobile à
échelle mondiale
73 Peter SENGE est professeur au Massachusetts Institute of
Technology. Théoricien pionnier en Innovation managériale
74 David A. Garvin est Professeur en administration des affaires
à la Harvard Business School - Harvard Business Revue juin-juillet
1993
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
est « une organisation capable de créer,
acquérir et transférer de la connaissance et de modifier son
comportement pour refléter de nouvelles connaissances ».
Pour mettre en oeuvre ses apprentissages, l'auteur estime que
l'organisation qui veut devenir apprenante doit développer cinq
activités : la résolution de problème en groupe,
l'expérimentation, tirer les leçons des expériences,
apprendre avec les autres et transférer les connaissances.
2.3.2 Les principes de l'organisation Apprenante
:
Peter Senge75, scientifique américain,
aborde l'organisation apprenante selon cinq disciplines :
La pensée systémique :
« Si vous commencez à penser
différemment, vous voyez les choses différemment. Et toutes vos
actions commencent à changer »76
La pensée systémique comprend des
méthodes, des outils qui visent à observer les forces en relation
autour d'un processus commun. Peter Senge en fait l'illustration par des
exercices pratiques et des témoignages concrets issus de grandes
entreprises. Les membres d'une équipe sont capables de faire le bilan
des problèmes inhérents aux actes accomplis et de comprendre les
facteurs influençant les changements organisationnels. De ce simple
constat, lorsque nous pouvons pointer une situation, lui donner un nom, nous
pouvons trouver des solutions viables à long terme. Transposer sur
l'hôpital, le prendre soin viserait d'une part les équipes
paramédicales, médicales, les étudiants, d'autre part
les
75 Auteur du livre La cinquième discipline: Le Guide de
terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - 2000
76 La cinquième discipline: Le Guide de terrain-
Stratégies et outils pour construire une organisation apprenante - First
Edition - 2000 - p. 105
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patients et la famille. En situation mouvante, cette
organisation fait preuve d'adaptabilité et de créativité,
à la recherche de solutions pour stabiliser le service.
La maîtrise personnelle :
« ...personne ne peut accroître la maîtrise
personnelle de quelqu'un d'autre. Nous pouvons simplement mettre en place des
conditions qui encouragent et soutiennent ceux qui veulent accroître leur
propre maîtrise personnelle »77
L'auteur sous-entend que l'engagement des professionnels est
fondamental, qu'il s'exprime par la motivation au travail et la capacité
de chacun des membres à développer un positionnement de
challenger, par des aptitudes de travail nouvelles. Nous pouvons voir les
missions du Cadre nécessaires à la mise en place de ce
dispositif.
Les schémas mentaux :
Ce concept remonte à l'antiquité. En science
cognitive, il fait référence aux cartes implicites et
semi-permanentes du monde que nous gardons en mémoire à long
terme et aux perceptions à court terme qui nous aident à
construire nos raisonnements quotidiens. L'objectif de l'organisation
apprenante est d'harmoniser la façon de voir les choses par la mise en
place de mécanisme de régulation. Cela demande au
préalable de saisir que chacun des membres peut avoir des valeurs
différentes des autres, d'accepter cette multiplicité de point de
vue, autoriser la contestation.
La vision partagée :
77 Peter Senge - La cinquième discipline: Le Guide de
terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - p. 225
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« ... la discipline de la vision partagée est
essentiellement centrée autour de la construction de la
compréhension partagée, là où elle n'existait pas
auparavant »78
Nous comprenons que les individus ont un but commun, des
objectifs à atteindre ensemble. Lorsqu' une organisation franchi une
étape importante, celle d'une fusion (comme notre approche
contextuelle), un projet de vision partagée peut être
initié, la cohésion de l'ensemble du personnel recherchée,
activée pour « une orientation commune, tirant tout le monde
vers le même avenir ».79
L'apprentissage en équipe :
Peter Senge dit de cette discipline : « L'apprentissage
en équipe est la discipline la plus exigeante intellectuellement,
émotionnellement, socialement et spirituellement » 80
Cette notion d'apprentissage collectif apparait complexe. De
son point de vue, Peter Senge explique que la finalité n'est pas
seulement de travailler en équipe, de communiquer, d'être
compétent lors de nos activités... cela s'accompagne d'apprendre
à apprendre à travailler ensemble. Nous retenons à cet
instant l'importance de l'interactivité que créent les liens
individu-organisation. Si une organisation se veut apprenante, elle doit
accepter les faiblesses des membres de son équipe. Elle doit être
capable d'avancer pas à pas, de ne pas tout comprendre ni tout savoir
immédiatement. De même, il faut parfois confronter les autres dans
leurs décisions non pas dans le but de les piéger mais dans le
but de les aider à réfléchir (d'ailleurs, la
démarche pédagogique inscrite au programme de formation des
étudiants infirmiers introduit la posture réflexive), à
préciser leurs pensées, à mettre des mots sur les
problèmes, à trouver par eux-mêmes leurs solutions.
78 Peter Senge - La cinquième discipline: Le Guide de
terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - p. 346
79 Peter Senge - La cinquième discipline: Le Guide de
terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - p. 353
80Peter Senge - La cinquième discipline: Le
Guide de terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - p. 408.
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Pour cette dernière discipline, nous pouvons extraire
la notion de compétence et d'intelligence collective qui se trouve
être supérieure à la somme des « talents individuels
»81.
2.3.3 L'organisation Apprenante à
l'hôpital
Pour nous permettre de poursuivre notre développement
réflexif sur les organisations, il est intéressant de
conceptualiser maintenant dans le milieu soignant.
C'est ce que propose Jeanne Mallet82, auteur de
l'entreprise Apprenante83, en abordant dans la première
partie de son ouvrage la dépendance de l'hôpital au paysage
socio-économique. Elle développe ensuite des réflexions
sur les métiers soignants, la posture des Cadres, et les politiques de
formation des Cadres afin de s'inscrire dans ce qu'elle nomme «
l'organisation intelligente ».
Pour reprendre son analyse, nous sommes aujourd'hui
dépendants des évolutions exponentielles en matière de
technologie et le renouvellement des métiers s'accélère
donc. Nous avions exprimé ce constat dans notre approche contextuelle.
En effet, lorsque les savoir-faire et les métiers doivent évoluer
rapidement, il faut une certaine réactivité des soignants pour
maintenir un niveau de compétence satisfaisant les critères
qualitatifs exigés par une profession en pleine évolution.
L'auteur exprime cette pensée par : « les compétences
sont à la fois individuelles et collectives, et que comme pour le sport,
c'est en créant un esprit d'équipe, une motivation
d'équipe autour de la formation, que la compétitivité dans
les PME sera à la hauteur des nouveaux enjeux
».84
81 Peter Senge - La cinquième discipline: Le
Guide de terrain- Stratégies et outils pour construire une organisation
apprenante - First Edition - p. 11
82 Ph. D. Harvard (Sociologie de l'Education) est Maitre de
Conférences à l'Université de Provence à Aix.
83 J. Mallet (1994)- l'Entreprise Apprenante- Toulouse, Para
Graphic
84 J. Mallet (1994)- l'Entreprise Apprenante- p.46 Toulouse, Para
Graphic
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87 Renvoyée en Annexe 4
L'auteur expose quatre principes interactifs et
interdépendants85 qui sont :
? Il faut « activer des projets interactifs
» c`est à dire que les individus s'engagent dans des actions
dans leur vie professionnelle et personnelle que si le projet est porteur de
sens pour eux,
? « décloisonnement et communication tout
azimut » notamment favoriser les liens entre personnes,
l'organisation des circuits d'information nécessaire pour comprendre son
poste de travail, autoriser l'esprit d'initiative sans avoir peur de perdre
notre autonomie, la maitrise de la situation,
? « Tout sur les processus » : les outils
et les méthodes ne sont que des supports. J. Mallet met en garde devant
des recettes vendues par les consultants. Pour autant, elles peuvent être
bénéfiques et doivent être utilisées comme des
supports permettant de passer un stade d'apprentissage. L'objectif visé
est le changement par « la synergie de développement personnes
/ organisation »,
? Enfin, « l'intentionnalité des animateurs du
changement est fondamentale » c'est-à-dire les
démarches de développement et d'auto-organisation s'appuient sur
des projets interactifs construits sur une « éthique
réelle » soutenue par les décideurs, dont les
Cadres.
De l'avis de nombreux experts, ce sont les
éléments culturels qui sont aujourd'hui au coeur des
résistances des changements, plus précisément ceux
référés à la culture des cadres, aux nouvelles
« postures culturelles »86 . Des
éléments sont essentiels notamment la prise en compte de
l'intérêt collectif, l'acceptation de « l'impermanence
croissante des repères habituels », la recherche du sens, de
notre vision du monde. Ce sont de telles situations que gèrent les
services de Direction des Ressources Humaines.
Enfin, un point essentiel est à souligner. Suite
à une étude régionale, J. Mallet fait remarquer que la
fonction des cadres évolue vers l'animation du changement,
85Repris dans un document numérique -
lambesc.educaix.com/cvmallet/dossier_texte/textesmallet/ouvrages/developpementpersonneetor
g/pdf_dpdo/dpdo00.pdf
86 J. Mallet (1994)- l'Entreprise Apprenante- Toulouse, Para
Graphic - P. 100
c'est-à-dire que leur implication dépasse le
cadre technique pour réguler les procédures et processus en
multipliant les interventions auprès des équipes. Le
développement d'une politique de formation est donc à la fois
indispensable mais aussi un défi. Très clairement, les
résultats de notre enquête exploratoire87 sont en lien
avec les principes abordés par les auteurs choisis pour conceptualiser
l'organisation apprenante.
2.3.4. Synthèse Conceptuelle
Parler des savoirs nécessite de connaitre les quatre
niveaux de connaissance. Le dernier niveau concernait les applications sur le
terrain : les compétences. Le développement de ce concept a
été abordé principalement par l'apport de Guy le Boterf.
En effet, face aux restructurations des services induites par la nouvelle
gouvernance, la notion de compétences devient plus adaptée aux
exigences de flexibilité, et explique l'engouement autour d'elle.
Mais cette approche nécessite une vision plus globale
de l'individu dans une organisation. Cette dimension collective de la gestion
des connaissances impose au manager d'appliquer des méthodes de
capitalisation du savoir et des outils qui correspondent à la mise en
oeuvre de projets de knowledge management. Si le KM a pour objectif principal
de suivre le cycle des connaissances, la démarche dépasse
toutefois ce cadre pour créer une synergie entre les individus et amener
des nouvelles idées.
En ce qui concerne l'entreprise apprenante, les
développements précédents nous ont permis de comprendre la
complexité de ce concept. La conviction que la valeur d'une entreprise
réside dans les savoirs qu'elle détient s'affirme aujourd'hui et
révèle la nécessité d'appliquer une
stratégie efficace pour que l'organisation soit performante et
compétitive .... Et un défi pour les membres. Quant au manager,
il sera un animateur du changement permettant à l'organisation de
s'adapter au rythme des évolutions technologiques et des contraintes
environnementales.
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Nous reviendrons sur ce versant managérial qui s'impose
lorsque l'on recherche la responsabilisation, la créativité dont
peuvent faire preuve les équipes.
Ainsi, lorsque la synthèse contextuelle croise la
synthèse conceptuelle élaborée précédemment,
cela nous conduit à formuler ci-après la problématique de
ce travail de recherche.
III. LA
RECHERCHE
3.1 Problématique
L'évolution de la profession infirmière, le
développement de la mobilité au sein des pôles, le turn-
over des équipes représentent des contraintes ou des freins
à la prise en charge de qualité dans le système
hospitalier français. Nous avons observé la fuite des savoirs au
départ d'Infirmiers
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expérimentés car certaines connaissances sont
intégrées aux pratiques, liées au contexte. Ainsi, notre
question de départ était de connaitre la posture du Cadre pour
optimiser la transmission des connaissances. Par la suite, l'approche
conceptuelle des savoirs et d'outils managériaux a mis en
évidence et enrichit notre approche d'un concept supplémentaire :
la construction des compétences vers la professionnalisation collective,
conditions sine qua none à la qualité des soins.
Le profil de l'hôpital se modifiant suite aux
différentes réformes, la polyvalence du personnel a
été recherchée pour atteindre les objectifs de
mutualisation des effectifs. Cet environnement changeant, majoré par
l'apport d'une technologie croissante dans certains services hautement
spécialisés a accentué le besoin de la capitalisation des
savoirs.
En tant que Cadre, les possibilités de s'inscrire dans
un projet professionnel en lien avec la transmission des savoirs infirmiers
est donc tout à fait en adéquation dans un contexte tendu par les
changements vécus aujourd'hui et les challenges futurs en terme de
créativité et d'adaptabilité.
Se questionner sur la capitalisation des savoirs nous a aussi
amené à rechercher comment améliorer les pratiques
infirmières. Et si l'objet de la construction des compétences
individuelles nous intéresse tant c'est parce que chaque individu
contribue à enrichir l'organisation.
Cette quête d'efficience se traduit dans le milieu
soignant par une qualité des soins exemplaires pour le patient. La
recherche d'harmonisation des pratiques est donc souhaitable ... mais elle
demande alors de travailler dans un but commun : créer une organisation
où l'on trouve non pas des gens compétents mais des individus qui
travaillent ensemble et qui développent des compétences
collectives.
Ces apprentissages sont difficiles compte tenu des contraintes
organisationnelles, économiques et la distribution épisodique des
formations continues pour les agents.
En réalisant la pré-enquête, nous nous
sommes rendus compte que le manager doit répondre et s'engager envers
ses équipes car :
? Le personnel attend de lui un soutien organisationnel et
humain pour faciliter la transmission des savoirs,
? L'acquisition des savoirs vers la construction des
compétences individuelles puis collectives est une
nécessité et devient le socle de la qualité des soins aux
patients.
Les développements des concepts théoriques nous
ont permis de saisir les enjeux du Knowledge management et ceux de
l'organisation apprenante. La gestion des connaissances a été
abordée sous l'angle de la dimension collective. Le fait qu' un individu
soit en synergie avec les autres membres de son équipe amène des
nouvelles connaissances et une part de créativité au
bénéfice du groupe. Quant au Cadre, engagé dans un service
de soin qui aurait comme modèle celui d'une organisation apprenante, il
verrait ses missions évoluer vers l'animation du changement, les
stratégies d'adaptation pour accompagner les évolutions
techniques nécessaires au maintien de la performance.
Après la mise sous tension de l'ensemble des
éléments cités ci-dessus qui peuvent être rendus
possible par des stratégies de management et de dynamique que le Cadre
de Santé a pour mission d'encourager, nous parvenons à la
problématique suivante :
« Les pratiques managériales
centrées sur la transmission des savoirs, peuvent-elles
développer les compétences individuelles vers une
professionnalisation collective ? »
3.2 La formulation d'hypothèses
Hypothèse générale
« L'hypothèse générale est une
proposition provisoire qui demande à être vérifiée.
L'hypothèse se présente comme une réponse provisoire
à la question de départ de la recherche»88
Notre hypothèse générale est donc :
« Les pratiques managériales
centrées sur la transmission des savoirs permettent la
professionnalisation collective de l'équipe »
Cette hypothèse nous servira de guide de recherche.
L'étude de terrain nous permettra de tester notre hypothèse par
des entretiens vers des professionnels ayant un niveau d'expertise sur le
sujet. Aux apports conceptuels se mêlera l'expérience du
terrain.
Avant de réaliser cette étude, nous allons
détailler les hypothèses opérationnelles.
Hypothèse opérationnelle
« L'hypothèse opérationnelle a
évidemment la même structure, mais cette fois les termes sont
concrétisés : la variable est définie par le choix
d'indicateur concret »89
« Les pratiques managériales
apparentées au Knowledge management favorisent
l'homogénéisation des pratiques au sein d'une équipe
»
88 Source : Cours de méthodologie L. Biciacci- p.20
89 Source : Cours de méthodologie L. Biciacci- p.21
3.3 Les variables
« Une variable est le regroupement logique d'attributs ou
de caractéristiques qui décrivent le phénomène
»90
Il existe deux sortes de variables :
? La variable indépendante est celle qui est
manipulée par le chercheur : elle est dite indépendante parce
qu'elle ne dépend pas des sujets que l'on observe,
? La variable dépendante est celle qui varie selon la
modalité de la variable indépendante.
90 Source : Cours de méthodologie L. Biciacci- p.23
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3 .3. 1 Les indicateurs des Variables
Il apparaît après l'énoncé de
cette hypothèse une variable indépendante et une variable
dépendante.
Une variable indépendante : le Knowledge
Management
Une variable dépendante :
l'homogénéisation des pratiques au sein d'une
équipe
Indicateurs de la variable indépendante : Le
knowledge Management
> Désignation d'un chef de projet
> Motivations pour exécuter ce projet
> Les projets réalisés
> Existence de groupes de travail, de groupes
d'échange
> Partage et réutilisation des bonnes pratiques
> Traçabilité des décisions et des
procédures
> Relations inter équipes jour - nuit
> L'implication du cadre à l'initiative de projets
comme : Séances
d'apprentissage, formations internes
> Politique de promotion des nouveaux arrivants et des
étudiants
> Soutien la professionnalisation selon un modèle
Hersey et Blanchard
> Management orienté vers : Sens de la
délégation, Communication,
Favorise l'émergence de la créativité, des
idées nouvelles, anime le
changement, Repère les besoins des personnels
> Management des compétences
> Animation du réseau par le cadre de santé
> Actualisation des connaissances, des procédures
> Diffusion des connaissances
> collecte, organise, structure, et analyse des informations
tacites et
explicites
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Indicateurs de la variable dépendante :
Homogénéisation des pratiques
> outils de soins (protocoles, procédures, fiches
techniques)
> recommandations des pratiques
> champ d'application des pratiques /personnels
concernés
> références réglementaires et
bibliographiques
> la mise en place d'une organisation garantissant la mise
à disposition de
ces outils transférables à tous les services
> groupes de travail en soins infirmiers
> Evaluation des pratiques professionnelles
> Uniformisation des indicateurs d'évaluation des
actes
> Diffusion et affichage des procédures
réactualisées
> Développement de la transversalité et de la
coopération interservices
> Mutualisation des effectifs
> Utilisation et valorisation des compétences
individuelles ou collectives
> Contribution à l'élaboration des savoirs
> Participation à la certification
3.4 L'enquête
3 .4.1 Choix de la méthodologie
Notre recherche vise à établir une relation de
cause à effet. Pour cela, nous utiliserons la méthode
hypothético-déductive.
Il s'agit d'un système d'exploitation qui s'appuie sur
des propositions hypothétiques pour en déduire des
conséquences logiques.
3.4.2 Objectif de l'enquête :
L'objectif de l'enquête sera d'identifier si le
management des savoirs permet réellement le développement d'une
professionnalisation collective au sein d'une
équipe hétérogène composée
par des personnels expérimentés, des novices ou des personnels en
période d'intégration. L'objectif n'est pas tant de confirmer
l'hypothèse, mais plutôt de lui apporter des
éléments de réponse ou alors de l'ouvrir à un
éventuel questionnement.
3.4.3 Choix de l'outil :
Il nous fallait faire un choix entre une enquête par
questionnaire ou par entretien. Mais notre recherche s'intéresse
à l'expérience du manager, aux situations qu'il a pu vivre, au
comment il a procédé. De ce fait, nous avons choisi comme outil
l'entretien.
Il existe trois types d'entretien :
- L'entretien directif : il induit des questions
fermées et posées dans un ordre programmé
- L'entretien libre : lors de notre approche contextuelle,
nous avons écarté et renoncé à des thèmes
pour nous centrer sur la transmission des savoirs, des pratiques et cela nous a
conduit à un cadre conceptuel délimité
précédemment. Ici, nous pourrions partir d'une question
préparatoire et en utilisant un tel entretien, nous nous exposerions
à un risque d'éloignement ou de débordement des
thèmes de notre recherche.
- Quant à l'entretien semi directif,
nous le considérons comme l'outil médian entre les deux
formes d'entretiens précités. Il nous permettra de laisser un
degré de liberté à la personne et d'examiner la justesse,
l'opinion du manager, sans pour autant le bloquer dans des questions
fermées. De plus, le face à face permet de saisir ce qui est du
domaine de l'affectif, des émotions, de la passion du métier.
Nous aurons peut-être des propos inattendus et par conséquent
l'émergence de liens avec des théories non
évoquées. Il serait dommage de s'en priver.
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3.4.4 Elaboration de l'outil
Nous souhaitons nous entretenir au sujet de la transmission
des savoirs infirmiers, des outils managériaux qui permettent de
faciliter l'accès aux savoirs et de développer les
compétences individuelles vers une professionnalisation collective.
Selon Chantal Eymard91 «de tous les outils
disponibles...l'entretien semi-directif est le plus propice à une
certaine interactivité dans l'échange d'informations ;
l'exposé et la démonstration »
Notre choix se portera donc sur ce type d'entretien pour faire
le lien entre les entretiens des professionnels et le cadre théorique
provisoire posé en amont, nous avons choisi d'élaborer une grille
d'analyse des entretiens. Celle-ci nous permettra également de
vérifier la robustesse des concepts évoqués.
La question introductive nous permet de recueillir et
écouter les avis du sujet pour les analyser et les transposer au cadre
théorique posé ou à d'autres modèles non
abordés.
Les questions suivantes92 seront posées dans
un ordre non déterminé et adapté à chaque entretien
dans le but de ne pas fermer les sujets mais plutôt de les inviter
à leur demander ce qu'ils font (ou on fait) dans les récits de
leurs pratiques, des faits, des histoires vécues.
GUIDE D'ENTRETIEN SEMI - DIRECTIF
Hypothèses
|
Indicateurs
|
Questions
|
91 Cadre de santé, maître de
conférences, habilitée à diriger des recherches, en
sciences de l'éducation. Elle exerce au sein de l'université
d'Aix-Marseille - Article Soins psychiatrie - n°273-mars/avril 2011 -
p.20
92 Questions pour l'Entretien reportés en Annexe 5
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Le manager à l'initiative du management des savoirs puise
ses motivations sur son expérience professionnelle antérieure
|
Pas d'indicateurs recherchés mais appréciation de
la motivation, de l'implication, des réflexions et des sentiments, des
avis sur ce sujet.
|
Q1 Introductive
Je réalise un travail de recherche au sujet de la
transmission des savoirs infirmiers, que souhaitez-vous me dire sur ce sujet
?
|
Approche de la structure : L'organisation
Objectif 1 : Apprécier la posture du Cadre dans
l'organisation
Hypothèses
Hypothèse 1 :
Il existe un management par projet qui concerne les savoirs dans
l'unité et l'hôpital
Hypothèse 2 :
Le cadre organise des actions
Hypothèse 3 :
Le cadre met à disposition des moyens matériels
Ordre indifférent
Q2 Est-ce que l'organisation fonctionne de
manière transversale ?
(les moyens humains, matériels, financiers) pour atteindre
un objectif (le résultat du projet).
Q3 Que propose le Cadre pour animer le partage
des
savoirs ?
Q4 Y a - t-il un
Espace de travail pour les collaborateurs ?
Indicateurs
Les projets sont inscrits dans le projet de soin Infirmier de
l'établissement
Existence d'un projet intégrant le Management des savoirs
dans l'unité de soin
Groupe de projet
Communication interne
Planification à l'avance, le planning intègre des
temps pour les réunions Régulation d'équipe
Organise l'échange des pratiques, met en place des EPP
Les espaces de travail permettent l'échange des
informations informelles
Du temps est disponible pour les collaborateurs pour
échanger Ils disposent d'ordinateurs, d'une salle ...
|
L'Approche situation de travail : Capitalisation
d'information et transmission des savoirs Objectif 2 : Apprécier la
place donnée au management des savoirs, Savoirs formels
Hypothèses
Hypothèse 1 :
Des moyens institutionnels et internes existent
Hypothèse 2 :
l'implication de l'équipe est reconnue
Questions ordre indifférent
Q5 Comment procédez-vous à la
capitalisation des savoirs ?
Q6 Quelle est l'implication de l'équipe
?
Indicateurs
Intranet avec onglet capitalisation des savoirs /
échanges de bonnes pratiques / base méthodologiques Existence de
réseau informatique Les groupes de travail, les projets,
les documents réalisés Il existe des outils
attachés au poste IDE, ils participent à : Dispositifs de
formation initiale
|
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Guides méthodes Corpus théoriques Actualisation et
mise à jour / rythme infra annuelle
Programmation de séances de formations
régulière, revues chaque année
Turn over, flexibilité, manque de personnel, forte
technicité, les départs
Actualisation des connaissances, des procédures, posture
de diffuseur des connaissances, Collecte, organise et analyse les informations
tacites et explicites Animateur du changement Régule,
négocie....
Formation adaptée
Sens du collectif
Maitrise des Réseaux de contact internes et
extérieurs
Intervention des ingénieurs du biomédical (ou
autres)
Comité de lutte contre les Infections nosocomiales,
commerciaux
acquis par la pratique, transmise par l'apprentissage collectif
implicite ou selon
une logique « maître-apprenti »
habileté
expérience
Hypothèse 3 :
Le Temps d'acquisition des connaissances est
déterminé
Hypothèse 4:
Des freins empêchent le déploiement des savoirs
Hypothèse 5 :
La gestion des connaissances est une ressource pour le cadre
Hypothèse 6:
La maitrise des liens en réseaux favorise les
échanges de connaissances Réseaux informels
Hypothèse 7 : les talents, les tours de main sont
repérés Savoirs
informels Q7 L'organisation de
Formations qualifiantes ou spécifiques est-elle programmée
à un rythme prédéfini
|
Q8 Quels sont les freins qui diminuent les
transmissions, le partage des savoirs?
Q9 Quelle conduite pour le CS en ce qui concerne
la gestion des savoirs ??
Q10 Est-ce que des partenaires
extérieurs au service
interviennent pour améliorer la formation continue ?
Q11Constatez-vous l'expression des savoirs
tacites
|
Organisation apprenante - Accueil du nouvel Arrivant -
Les modalités de la professionnalisation
Objectif 3 : connaitre les moyens mis en
place
Hypothèses
Hypothèse 1 :
Il existe une dynamique apprenante dans le service
Hypothèse 2 : Le prendre soin :
Questions ordre indifférent
Q12 La formation dans le Service se
décline de différentes manières, quelles sont- elles ?
Q13 Existe- t- il une écoute aux
Indicateurs
Echanges de pratiques Formation-action Formation à
distance Formation individualisée Formation traditionnelle Stage
Tutorat
Savoir-faire expérientiels
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
La difficulté des collaborateurs fait l'objet d'une
appréciation individuelle
Hypothèse 3 : La créativité est
recherchée
|
Degré de difficulté à occuper son poste est
observée de manière bienveillante
Possibilité d'accompagnement individualisé
Les besoins sont appréhendés Esprit
d'initiative,
Multiplicités des points de vue Création de projets
ou d'amélioration des pratiques des collaborateurs
Implication dans la rédaction d'articles
Participation à des Congrès
|
Problèmes que tout
Collaborateur peut rencontrer Dans l'exercice de ses fonctions
?
Q14 Est -il possible pour les collaborateurs de
de proposer des axes d'amélioration ou de changement ?
|
L'évaluation
Objectif 4 : Mettre en évidence la dynamique du
service
|
Hypothèses
|
Indicateurs
|
Questions ordre indifférent
|
Hypothèse 1 : la qualité est une finalité
recherchée
Hypothèse 2 :
Le développement des compétences individuelles est
souhaité
Hypothèse 3 :
La professionnalisation collective est recherchée
|
Objectifs qualité clairement
énoncés
EPP
Analyse des pratiques
Audit
Amélioration des compétences
individuelles,
Amélioration des pratiques
professionnelles
Projet individuel en faveur d'une
évolution de carrière
Satisfaction et motivation au travail Efficacité en termes
de résultats Recherche de la performance collective du service
Harmonisation polaire Polyvalence
Nomination de référents Délégation de
certaines tâches d'encadrement
|
Q15 Qu'est -ce qui motive les Actions autour de la gestion des
savoirs ?
|
3.4.5 Choix de la population
Nous avons choisi de cadrer notre recherche dans des contextes
différents et de diversifier les profils des interrogés : des
cadres issus de filières différentes, sur des services
hospitaliers ou de la formation, des Infirmier(e)s qui ont une
ancienneté dans le service, des nouveaux recrutés mais aussi un
étudiant de 3ème
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année, futur professionnel en juillet 2012. L'objectif
est d'avoir des approches et des points de vue multiples.
Nous réaliserons 8 entretiens, par binôme Cadre /
infirmier et par service. Néanmoins, pour un service
particulièrement engagé sur le sujet, nous avons recueilli un
entretien supplémentaire d'une IDE, ce qui nous amène à 9
entretiens finalisés. 93
3.5 Exploitation des données
3.5.1 Analyse quantitative ou qualitative ?
Nous voulions exploiter nos données par un logiciel
connu sous le nom d'Alceste issu du CNRS94 pour être le plus
objectif possible. L'objectif de ce logiciel est de « quantifier un
texte pour en extraire les structures signifiantes les plus fortes, afin de
dégager l'information essentielle contenue dans les données
textuelles » selon une méthode de classification descendante
hiérarchique. Mais la retranscription des entretiens nous a permis de
retenir des éléments que nous souhaitions nous même
développer. Nous avons donc retenu l'analyse qualitative.
3.5.2 Grille d'analyse des entretiens
Pour permettre l'analyse de chaque entretien, le guide de
lecture des tableaux est le suivant : chaque entretien fait est inclus dans un
tableau regroupant les corpus de textes renvoyés aux
numérotations de lignes en guise de repère.
93 Se reporter à l'Annexe 8 - CD Retranscription des
Entretiens
94 CNRS : Centre National de la Recherche Scientifique
La présentation des résultats de notre
enquête est donnée par des tableaux qui nous permettent de saisir
d'un seul coup d'oeil l'ensemble des informations recueillies pour les Cadres
de Santé puis pour les Infirmiers. Nous retrouvons les
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quatre objectifs posés dans la cartouche centrale du
tableau ainsi que les réponses que nous avons obtenues sous la forme
d'extraits de textes en regard des indicateurs cités dans notre grille
d'entretien présentés auparavant95.
Ces quelques éléments de
réponse96 relatifs aux témoignages des Cadres de
santé puis des infirmiers vont nourrir notre commentaire et l'analyse de
la totalité des entretiens réalisés.
3.5.3 Commentaire et Analyse des Entretiens
La logique de la transmission des savoirs vers un
développement de la professionnalisation soulève de nombreuses
questions que nous avons soumises au monde hospitalier et de la formation.
Notre démarche de recherche commence par un
1er objectif : « Apprécier la posture du cadre
dans l'organisation »
Que nous avons testé par 3 hypothèses :
- Il existe un management par projet qui concerne les savoirs
dans l'unité et l'hôpital
- Le cadre organise des actions
- Le cadre met à disposition des moyens
matériels
La lecture des témoignages et la prise en
considération des divers concepts et outils concernant le management des
savoirs traduisent une diversité au niveau
95 Se reporter au Guide d'entretien Semi-Directif p.57
96 Se reporter à l'Annexe 6 pour le Tableau des
résultats Cadres et l'Annexe 7 pour le Tableau des résultats
IDE
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terminologique. Notre enjeu est de comprendre comment est
appréhendé le Knowledge management à travers les
différents témoignages examinés.
Ainsi, le Cadre 1 précise les différents types
de formation à disposition : « Formation interne, formations
continues, par les chirurgiens ou les cardiologues, formation continue par le
plan de formation». Il diffuse les informations institutionnelles et
organise les formations obligatoires ou spécifiques dans les services
concernés par son pôle. Cependant, les possibilités
offertes aux IDE de participer à des groupes de travail n'est pas
effective ce qui rend la coopération avec les équipes de jour
limitée en cas de réactualisation de procédures.
Ainsi, Il s'agit de considérer le KM comme relevant de la
responsabilité du cadre mais qui résulte aussi des moyens humains
suffisants en termes d'effectifs donnés par l'institution pour le
pôle dont il a la responsabilité.
A cette condition, le développement des
compétences peut se poursuivre. Dans le cas contraire, le travail
à flux tendu des équipes en raison des absences imprévues,
« Les effectifs qui sont insuffisants », les remplacements
dans des services différents empêchent, compliquent la mise en
oeuvre d'un management centré sur les savoirs. Nous pouvons craindre que
la construction d'un parcours professionnalisant n'aboutisse à une
impasse.
Rappelons cependant qu'à plusieurs reprises, il est
cité que « j'ai acquis essentiel de mes pratiques
infirmières grâce aux ides les plus anciennes et à la
formation qu'avait mis en place le PH à l'époque ». Ces
commentaires nous laissent comprendre que la transmission des savoirs est
réalisée entre professionnel par le modèle du
compagnonnage et le tutorat. Les compétences individuelles
s'enrichissent par le biais de la mobilité inter-service puisque la
mutualisation des effectifs est recherchée par le Cadre.
Cette situation nous fait rappeler l'analyse de Peter
Senge. Il sous-tend que l'engagement des professionnels est fondamental, qu'il
s'exprime par la motivation au travail et la capacité de chacun des
membres à développer un positionnement de challenger.
Pour appuyer cette réflexion, reprenons le positionnement de
l'IDE 1 qui dit « je les aie acquises par le tutorat des anciens et
par les formations spé en service » les formations qui
permettent la
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professionnalisation sont programmées par le cadre.
Nous retrouvons l'importance du réseau et de l'interaction
sociale abordé précédemment par le modèle de
Tuckman qui aborde la maturité du groupe, remis en question à
chaque arrivant. « Ils ont un langage commun, se connaissent et se
font confiance. ». C'est ce qu'exprime cet IDE lorsqu'il
parle de son travail de nuit avec ses pairs.
Pour les Cadre 2 et 3, la formation des compétences
relève plus de leur responsabilité : « J'ai fait un
planning où les gens tournaient jour et nuit, les nouveaux faisaient une
semaine de jour, ils avaient une récupération et ils passaient de
nuit de façon à alléger le travail des infirmiers. Et les
infirmiers se sont occupés de tout ce qui était technique
d'apprentissage des gestes. » Ou encore : « On a revu nos
binômes pour justement positionner ces nouveaux arrivants, ces nouveaux
infirmiers »,
En effet, alors que le secteur de nuit compte de nombreux
agents sur plusieurs unités mais qu'il demeure en sous-effectif
permanent, les services de jour que nous avons sollicités ont des
effectifs suffisants et une politique de Knowledge Management est
engagée comme nous le prouvent les moyens utilisés pour la
transmission des savoirs infirmiers. Cela est illustré par un panel
d'expériences citées et étaye cette logique de management
des connaissances. Selon l'IDE 2, « il y a la cadre... Qui supervise
un peu tout cela, qui a lancé ce mouvement de formation... »
La posture du cadre est centrale et a mis en lien les différents acteurs
: médecins, IADE, IDE. La coopération et le travail en commun ont
permis l'homogénéisation des pratiques dans un service qui a
accueilli 24 nouveaux IDE.
Nous sommes face à des membres d'une
équipe qui convergent vers un sentiment de satisfaction car ils sont
dans une démarche évaluative qui leur permet de comprendre ce qui
est bénéfique pour eux et pour l'organisation comme Peter Senge
l'a abordée.
Pour la cadre 3, son rôle est plus la mise en place
d'une dynamique, tournée vers la formation des personnels IDE.
Soulignons le peu d'informations recueillies sur les projets
institutionnels, de pôles et de services concernant les savoirs, les
formations hormis pour le Cadre 2 et 4. L'IDE 5 dit clairement ne pas connaitre
les projets du service ou de l'hôpital mais les actions produites par le
cadre sont largement exprimées.
Au vu des réponses, nous pouvons dire que notre
hypothèse est vérifiée.
En réponse à notre 2ème et
3ème hypothèse, nous pouvons constater les
disparités en termes d'organisation et de moyens donnés.
Les Evaluations des pratiques professionnelles sont
réalisées par le Cadre 3 « Deux fois par an, on organise
des E.P.P.. » et le Cadre 2 qui possède une expérience
solide de formation. Ce projet est en lien avec une arrivée massive
d'IDE dans un service hautement technique. La prise en compte du contexte
particulier explique peut-être cette dynamique qui est exceptionnelle.
A l'inverse, il n'existe pas d'organisation similaire ni de
groupe de projet sur le pôle de nuit, mais les équipes sont
anciennes et les besoins en formation ne sont pas les mêmes. En
cela le Cadre est aidé car il n'y a pas de fuite de savoirs, qui est une
de problématique du KM.... Mais il ne s'agit pas d'une manoeuvre
managériale mais d'un développement des savoirs
expérientiels.
Cela amène à nous questionner : s'agit-il d'une
impossibilité d'organiser des projets entre plusieurs IDE issus de
services adjacents, parfois d'une même spécialité mais
différents ? Ou par le fait que le personnel soit ancien et
expérimenté ? Il semble qu'une organisation, si elle
dépasse une taille critique, si elle réunit plusieurs services,
ne puisse être abordée de la même façon qu'un
service... Cela est évident. Pour autant, les indicateurs qui concernent
l'homogénéisation des pratiques sont retrouvés par la
coopération interservices, la mutualisation des effectifs et la
polyvalence induite par le Cadre.
Dans tous les services visités, il n'existe pas
d'espace de travail pour les équipes IDE « il n'existe pas
d'espace à proprement dit », ce qui peut être un frein
à une dynamique de réflexion et à la recherche en soins
infirmiers.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
En ce qui concerne le cadre formateur 4, quel est son
sentiment et ses remarques, ses exigences de formation pour les
étudiants en stage ?
Le sujet de la transmission des savoirs est au coeur des
préoccupations pour cette enseignante. Elle précise dès le
début de l'entretien que l'acquisition des savoirs se poursuit en stage.
Le lien est fort. Selon elle, il y a « nécessité de
travailler ensemble entre les cadres des services, les équipes et les
cadres pédagogiques, c'est encore en train de s'installer ».
Les relations transversales entre les cadres enseignants et de terrain se
construisent peu à peu par la création de parcours
professionnalisant pour l'étudiant. Les échanges sont nombreux et
l'IFSI tient compte des richesses du terrain pour illustrer ces cours
théoriques.
Nous cherchions à savoir si le Cadre organise des
actions et se donne les moyens de manager les savoirs. Nous pouvons dire que
chacun, selon ses possibilités, ses expériences
antérieures participe à cet objectif.
Nous avions au préalable vérifié
l'existence de projet concernant le management des savoirs.
Pour toutes ses raisons, nous pouvons dire que notre
objectif est atteint, et nos hypothèses en partie
vérifiées.
Pour le deuxième objectif donné :
« Apprécier la place donnée au management
des savoirs »
Nous souhaitions parler de la capitalisation d'informations et
la transmission des savoirs, nous avons émis plusieurs hypothèses
notamment les moyens
institutionnels internes, l'implication de l'équipe
Suite à l'analyse de l'entretien du Cadre 3, nous
retrouvons un mode de management des savoirs facilité par des
dispositifs de formation initiale, l'actualisation des protocoles, la
participation des partenaires extérieurs pour la formation des pratiques
sur des soins très spécifiques. De plus est institué des
journées d'infectiologie auxquelles participent deux IDE, une fois par
an avec un des deux cadres du pôle. Nous apprécions
également la posture du Cadre par :
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
« Vous animez le changement. Vous êtes... Vous
faites en sorte qu'il y ait un certain dynamisme du personnel » que
nous avons abordé lors de notre approche conceptuelle de l'organisation
apprenante, le Cadre est animateur du changement selon J.
Mallet.
La capitalisation des savoirs s'appuie essentiellement sur les
outils intranet et des protocoles existants au sein du service. Elle est
renforcée par des mini -formations en service par des laboratoires. En
ce qui concerne les savoirs tacites, ils sont repérés et
utilisés pour la formation des nouveaux arrivants tout autant que
lorsque la prise en charge d'un patient complexe s'impose.
Ce modèle est retrouvé pour la cadre 2 à
une plus grande échelle. Peter Drucker, qui fut un des grands
théoriciens du management, fut un des premiers à aborder le
thème de l'innovation et à introduire la notion de parties
prenants dans l'organisation de l'entreprise... et à parler de
la société de savoirs.
En effet, selon L'IADE 2, la posture du cadre est centrale
« Avec un dynamisme derrière du cadre, de l'infirmière
de nuit qui a monté tout cela avec Madame G » et a mis en lien
les différents acteurs : médecins, IADE, IDE. La
coopération et le travail en commun ont permis
l'homogénéisation des pratiques dans un service qui a accueilli
24 nouveaux IDE, « essentiellement, ces cours sont animés,
là, au jour d'aujourd'hui, par la cadre sur service et pour la dialyse
et d'autres cours, par un collègue qui est actuellement de nuit
».
Pour ce service aussi, nous retrouvons différents
supports. Ils ont été réactualisés, notamment les
protocoles, un site internet a été créé par un
chirurgien... autant d'outils à disposition des IDE facilitant
l'apprentissage des différentes techniques. Ce dynamisme dans la
formation a été supervisé par la Cadre, cependant une
phrase attire notre attention « j'ai à faire à des gens
qui sont passablement très intéressés par tout ce qu'ils
font. » ce qui est l'expression d'une motivation qui a
dépassé le cadre de l'individuel.
Pour l'IDE 1, Les formations institutionnelles et internes
suffisent car il est déjà expérimenté et ne
souhaite pas changer les choses. Il parle aussi de l'entraide des IDE la nuit,
de la cohésion de l'équipe, de la coopération entre
IDE.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
L'implication du cadre est jugée satisfaisante du
moment où « selon le problème, on arrive à le
voir vite ». Cela nous fait un rappel à la définition
utilitaire du KM « Apportez-moi l'information dont j'ai
besoin, au moment où j'en ai besoin, et si possible sans que j'en fasse
la demande »
Pour la cadre 4, tous les moyens pédagogiques sont
utilisés, l'expérience, l'expertise des Cadres est
utilisée pour qu'un vrai partage des savoirs s'opère du cadre
vers l'étudiant mais aussi de l'étudiant en direction du cadre
lors des suivis pédagogique notamment. Elle exprime très
clairement un frein au partage et à l'acquisition des connaissances qui
nous semble important, le fait d'avoir un niveau d'exigence très
élevé qui déstabilise l'étudiant au point de rompre
le lien maitre-apprenti. Les formations qualifiantes sont proposées pour
leur offrir une philosophie de la culture hospitalière. Cette cadre fait
un feedback sur son expérience personnelle en tant que Cadre IADE en
Service de réanimation et nous expose son point de vue managérial
qui se rapproche du KM sur différents points, notamment « faire
partir les personnes qui demandent des formations qualifiantes, « c'est un
temps à partager et aussi se donner ensemble des objectifs »,
« cela passe par la communication ».
Cela rejoint la pensée systémique de
Peter Senge qui dit que les membres d'une équipe sont capables de faire
le diagnostic des problèmes inhérents aux actes accomplis et de
comprendre les facteurs influençant les changements
organisationnels.
Pour l'ide 3, les possibilités de formations existent,
l'écoute de ses besoins par la cadre l'influence à se projeter
sur des formations dans le futur. Des cours sont donnés en interne, les
protocoles de soins évoluent au sein du service notamment par l'esprit
critique des IDE qui réévaluent leurs besoins. A l'inverse,
l'étudiante dit que les lieux de stage ne permettent pas aux
étudiants de bénéficier des formations en interne, mais
que les savoirs sont acquis par les cours de l'IFSI et le travail personnel.
L'étudiante n'est pas à la recherche des connaissances pures
qu'elle doit avoir mais a besoin de faire les liens. On peut constater qu'elle
confirme les dires de l'enseignante notamment lorsque cette dernière
parle de la « nécessité de travailler ensemble entre les
cadres des services, les équipes et
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
les cadres pédagogiques, c'est encore en train de
s'installer » ce qui veut dire que nous sommes en période
d'évolution pour l'accueil des étudiants et leur prise en charge
avec les impératifs du nouveau programme.
Quant à L'IADE 2, il parle de l'appui des partenaires
extérieurs, essentiellement des laboratoires, qui complètent
l'offre de formation « un panel très riche pour que chacun
puisse tirer où il veut puisqu'il y en a qui sont plus visuels ».
Les anciens IDE étant peu nombreux, la cadre a institué un
roulement de jour et de nuit pour que la formation soit
échelonnée.
Pour aborder les freins rencontrés à la
transmission des savoirs, la majorité des Cadres interviewés
parlent de l'impossibilité de dégager du temps pour les IDE qui
puisent sur leur temps personnel pour venir assister aux cours. La Cadre 4
précise également : « Les freins, c'est quand on a un
niveau d'exigence trop élevé au niveau de l'apprentissage
».
Au vu des réponses, nous pouvons dire que notre
objectif est vérifié et nos hypothèses validées. A
noter toutefois le mal être de l'étudiante IDE qui dit être
exclue des formations internes.... Il serait utile de comprendre pourquoi.
Pour le troisième objectif,
nous souhaitions approfondir la question de l'organisation apprenante au
travers de l'accueil du nouvel arrivant et des modalités de la
professionnalisation. Nous nous étions fixés un objectif qui est
le suivant :
« Connaitre les moyens mis en oeuvre »
Avec une 1ère hypothèse qui est : il
existe une dynamique apprenante dans le service.
Soulignons que les entretiens furent très profitables
et nous avons eu beaucoup de témoignage pour soumettre cette
hypothèse. Que disent les IDE ?
L'ide 5 parle de l'échange des pratiques, les mises en
situations professionnelles...« l'on ne tient pas compte du niveau de
formation mais en fonction des aptitudes des étudiants, ils ne sont pas
limités dans leur
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
apprentissage ». Chaque semaine, les entretiens
sont réalisés au sein de ce service qui se veut apprenant. Cela
constitue un socle ou les passages d'informations sont informels sans qu'aucun
moyen ne soit particulièrement donné. Cela rejoint
l'analyse de Douliere qui pointe que le salarié sait faire les choses en
pratique mais ne sait pas comment il les fait. Son savoir serait «
prisonnier » des conditions d'exercice de sa pratique,
contextualisé. Il est du domaine du tacite. Ces entretiens
viendraient bien mettre au jour les savoirs non exprimés des anciens
vers les nouveaux arrivants, des étudiants...
Le management des savoirs est en place depuis longtemps dans
ce service « Enfin ce n'est même pas organisé, c'est
ancré dans l'équipe ». Des IDE, aux médecins en
passant par les actions menées par le cadre, tout est fait pour
l'accompagner, le faire progresser mais « Je m'implique moins maintenant
avec ceux qui s'en fichent complètement. » ce qui nous montre une
fois de plus la transmission des savoirs amène une perte de satisfaction
pour l' IDE si l'investissement en retour est faible. Cette situation
introduit un concept nouveau, celui de la motivation. Nous avions vu qu'un
projet se doit d'être motivant et satisfaire à un but de
performance, de nombreuses théories appuyant cette notion.
Pour l'IADE 2, des formations internes ont été
programmées, des binômes, un travail sur le tutorat engagé,
autant pour les nouveaux diplômés : « cela s'est fait, en
fait, en collaboration des uns et des autres et après, des ressentis par
rapport aux protocoles appliqués qui ont été
réajustés », « le nouvel infirmier qui arrive,
bénéficie d'une formation qui a été mise en place,
validée par les médecins, sur proposition avec le cadre
». Pour les étudiants, les contrats d'apprentissage permettent
à ce service d'attirer les futurs professionnels de demain...
En réponse à la troisième
hypothèse, nous retrouvons une dynamique interne des équipes IDE
qui travaillent lorsqu'elles le peuvent à l'amélioration de
l'organisation du travail et à la réactualisation des protocoles.
Cette créativité est attestée par l'IDE 3 « on a
un regard un peu neuf et on essaie de proposer des choses justement, de faire
en sorte des protocoles qui ne nous conviennent pas, »
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Certaines personnes ressources sont reconnues par cette IDE
comme ayant des compétences sur certains terrains de la formation.
L'étudiante, quant à elle, considère
qu'une situation est apprenante lorsqu'on lui laisse une zone d'autonomie :
« Quand on délègue, c'est ce qui permet d'apprendre le
mieux » et « Le mieux, c'était quand j'avais des
secteurs, et que l'on suivait une IDE ».
Ceci est encouragé par Jeanne Mallet qui nous
dit qu'il faut autoriser l'esprit d'initiative sans avoir peur de perdre notre
autonomie, la maitrise de la situation. Cela est une des conditions pour
créer un esprit d'équipe. Notre étudiante a pu
donc en bénéficier. Par contre, le tutorat a été
rare, quelque fois en binôme. Plus rare a été la prise en
charge par une Cadre « elle nous a proposé de faire un carnet
de bord, où l'on note tout ce que l'on fait, et on signe au fur et
à mesure, c'est la 1ère fois que je vois cela
». Une remarque attire notre attention « Ils le font parce
qu'ils aiment bien, » ce qui veut dire que le tuteur trouve
satisfaction à partager ses savoirs. De ceux que nous avions
interrogés, aucun ne l'a précisément dit si clairement.
Le témoignage de l'ide 1 fait immédiatement le
lien avec le passage des savoirs IDE des anciens vers les nouveaux «
il connait plus les choses, c'est bien d'être avec quelqu'un, qu'on soit
en double avec quelqu'un qui a l'habitude du travail.... »
Une certaine Idée du compagnonnage est
constatée. Il dit que ce passage des savoirs à quelque chose
à voir avec l'évolution des pôles et l'obligation de
mutualiser les effectifs, ce qui amène les ides à devenir
polyvalents. Cette polyvalence s'est construite par le passage
expérientiel entre IDE. Nous comprenons que cela est lié à
la dynamique de mutualisation des effectifs et les
projets professionnalisant de l'encadrement.
L'interdépendance entre polyvalence et transmission des savoirs
s'impose d'elle-même par des échanges de pratiques, des savoirs
informels de type « trucs et astuces » et « c'est
la copine qui nous donne les codes, qui imprime les étiquettes, ou
imprime le bilan parfois ... » sans que l'organisation soit
réellement apprenante.
En ce qui concerne les cadres, que pouvions nous attendre de
cette recherche ?
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97 Schématisé selon des profils des individus
p.36.
Pour le cadre 3, le service s'oriente vers un modèle
d'organisation apprenante du fait des nombreuses formations dispensées
au sein du service, plus par des partenaires extérieurs, le corps
médical favorisant l'échange au quotidien avec l'équipe,
ce qui renforce la richesse de la transmission des savoirs. Les situations
apprenantes sont organisées par le tutorat des étudiants, la
formation individualisée par l'institution, des binômes ancien
/nouveau et le savoir-faire expérientiel. Les récentes
modifications des protocoles ont été faites de manière
spontanée par les IDE pour proposer des axes d'amélioration sur
les soins ou l'organisation. Enfin, des EPP sont programmées deux fois
par an pour optimiser la qualité des soins. Nous retrouvons au vu de ces
éléments un dynamisme de professionnalisation «
Cela passe par la coopération entre professionnel de la formation,
le tutorat personnalisé... les opportunités créées
au sein de l'organisation et aussi la cohérence des outils »
selon Le Boterf.
Le développement des compétences individuelles
est recherché dans ce service aux pathologies variées et aux
techniques de soins très pointus. La cadre dit avoir de la chance
d'avoir des gens extraordinaires, impliqués, qui se remettent en
question, qui sont très attentifs à la qualité des soins,
à la prise en charge du patient.
Nous retrouvons pour la cadre 2 des éléments de
réponses similaires. D'une part, elle participe, organise, met en place
des formations internes pour le service, aidée par des Infirmiers
Anesthésistes en charge d'apprécier la qualité des soins
et la progression des IDE lors d'EPP programmées tout au long de
l'année, d'autre part l'implication médicale n'est pas
étrangère à cette dynamique d'optimisation des
compétences. Les cours théoriques, la réactualisation des
protocoles, la création d'un livret pour accompagner les
étudiants et les nouveaux arrivants en sont les exemples. Nous
retrouvons ici une conduite du changement qui est participative dès la
phase de conception.97
Le tutorat par les anciens, « artisanal »,
participe avec les formations délivrées par les laboratoires, aux
échanges des pratiques et savoirs faire, ce qui nous fait penser que
cette cadre utilise le management des savoirs ou Knowledge
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
management de façon tout à fait
appropriée. En effet, les habiletés, les connaissances
approfondies sont repérés et utilisées pour créer
un outil d'adaptation à l'emploi (livret des basiques). D'ailleurs, une
IDE est sorti du planning pour devenir la tutrice, celle qui accompagne les
nouveaux arrivants et les étudiants. La cadre 3 précise : «
c'est leur réflexion qui effectivement peut faire évoluer les
choses et revoir ... notre copie ». Nous comprenons l'interaction, la
coopération entre professionnel qui enrichit et favorise le
changement.
Le service de la Cadre 2 décline donc
différentes formations qui révèlent les principes d'une
organisation apprenante. Enfin, les pratiques évaluatives,
fréquentes, programmées mais aussi les objectifs de
qualité clairement exprimés lors de l'entretien nous permettent
de dire que la finalité recherchée est la qualité des
soins aux patients. Cette dynamique se place en lien avec le
développement des compétences individuelles et s'inscrit dans un
processus de professionnalisation collective par l'efficacité en termes
de résultat et de recherche de la performance.
Quant à la Cadre enseignante, l'entretien
précise l'idée d'accompagnement par rapport aux besoins de
l'étudiant, du tutorat, du suivi, de la confiance et de la dynamique de
groupe par ce témoignage : « aussi l'accompagner quand il en a
besoin et quand on voit qu'il se perd ». Nous comprenons que son sens
de l'écoute lui permet de concentrer ses efforts à la progression
des compétences de l'étudiant, qu'elle le guide... Cela rejoint
le concept du compagnonnage et permet de vérifier notre deuxième
hypothèse du prendre soin. Au sein de l'IFSI, puis transposé en
service, nous sommes face à des indicateurs qui vérifient
l'existence d'une organisation apprenante.
Seul le Cadre 1 reste à la marge de ses constations. Il
pense que les équipes sont satisfaites de l'organisation du travail du
fait des témoignages des IDE qui trouvent un intérêt au
travail de nuit pour les avantages donnés à leurs vies
personnelles. Du fait de leur ancienneté, elles sont très
expérimentées. Ainsi, elles ne souhaitent ni n'éprouvent
le besoin de changer l'organisation en place, ni le besoin de se former
à des nouvelles techniques qu'elles maitrisent avec le temps :
« la transmission des savoirs IDE se fait beaucoup sur un mode de
coaptation du plus
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ancien au nouvel arrivé, sur un mode de type
artisanal, j'oserai dire, c'est souvent celui qui a le plus
d'expérience, le plus d'ancienneté qui est le plus aguerri ou le
plus performant qui donne l'application pratique du meilleur soin et du
meilleur travail sur l'unité ». La mutualisation des effectifs
s'est développée peu à peu suite à l'organisation
polaire et aussi par l'absentéisme important qui touche cette
catégorie de personnel. En ce sens, cela a induit le partage et le
transfert des savoirs, savoir-faire car il y a une nécessité de
service pour deux raisons : la première est l'obligation de
continuité des soins associée à une prise en charge de
qualité, la deuxième est une nécessité
économique pour ceux qui souhaitent faire des heures
supplémentaires. Nous pouvons donc constater que la transmission des
savoirs est bien réelle mais qu'elle n'est pas organisée par un
management approprié aux savoirs.
Au vu des différents éléments, nous
pouvons dire que notre objectif est vérifié et nos
hypothèses retrouvées.
Enfin, pour le 4ème objectif
fixé : « Mettre en évidence la dynamique du service
»
Nous souhaitions tester 3 hypothèses : la
qualité est une finalité recherchée, le
développement des compétences individuelles est souhaité,
la professionnalisation collective est recherchée.
Les principaux éléments en faveur de la
formation pour l'IADE 2 sont sa motivation personnelle, le partage de ses
connaissances pour fidéliser la personne, « donner les choses
justes et aux bonnes personnes ». Parce que c'est cela aussi »
on retrouve par la même la définition utilitaire du knowledge
management. De plus, ce positionnement enrichit le responsable de la formation
comme « passeur de savoir » parce qu'il cultive sa
curiosité intellectuelle et lui permet de réactualiser ses
connaissances. Cette motivation est partagée par la Cadre de son
service. Est-ce le fruit du hasard ? Pour autant, la réflexion du cadre
nous donne une piste intéressante : l'implication de tous amène
la qualité des soins mais il est important de stabiliser l'organisation
en tenant compte de la motivation et la satisfaction des agents, conditions
sine qua non à la gestion des savoirs et donc à la maitrise de
son métier. La fidélisation est donc recherchée. Un
nouveau concept voit le jour.
La qualité des soins semble cependant être
l'élément principal recherché. La notion de performance
collective est exprimée par le Cadre 1 : « assurer la
continuité, la qualité, la sécurité des soins, le
but étant la performance collective.
».
Nous retrouvons cette finalité à la fin des
entretiens, même si les indicateurs ne sont pas clairement
exprimés, notamment l'analyse des pratiques, les EPP ou encore les
audits. Cela semble être presque une évidence, qui ne
nécessite pas forcément d'être mesurée par des
indicateurs. La qualité concerne la personne soignée, par le
besoin croissant des patients à communiquer avec l'IDE sur les
traitements ou les soins pour l'IDE 3. Il faut être « à
la hauteur pour pouvoir transmettre ». Enfin, nous retrouvons pour
cette IDE le savoir comme une source de motivation et qui permet
d'éviter le burnout ou la routine...
Les finalités recherchées par l'étudiante
et l'IDE 5 se rejoignent. Pour l'une, il s'agit de devenir un bon
professionnel, fiable, qui ne fait pas d'erreur en ayant des solides
connaissances, pour l'autre , la finalité de cette transmission des
savoirs est « C'est vraiment l'amener à une prise en charge
globale du patient en le faisant travailler autant sur l'organisation, que sur
la démarche clinique »,
Passionnée par son métier, cette IDE conclue par
ce qu'elle recherche avant tout « Le bien-être du patient, le
bien-être de la famille, voilà »
Quant à la cadre enseignante, l'étudiant est au
carrefour de différentes logiques comme la reconnaissance des
compétences par ses pairs et les patients, sa collaboration et ses
capacités de travail en équipe, qui font de lui un professionnel
compétent. Elle l'exprime de la manière suivante : « ce
qui me motive, en permanence, j'ai donné suffisamment d'information
à l'étudiant pour qu'il ait compris ce qu'on attend de lui
».
Il semble que pour beaucoup de professionnels,
l'intérêt de la transmission des savoirs vise à la
professionnalisation des étudiants.
Enfin, la réunion des différents
éléments cités par la Cadre 3 nous permet de dire que la
finalité recherchée est la qualité par la recherche de la
performance envers les patients et l'accompagnement des familles, notamment par
l'implication des
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IDE « qui sont très attentifs à la
qualité des soins » et « n'hésitent pas à se
remettre en question quand c'est nécessaire ». « Il faut
donner comme image, une image rassurante au patient, il y a l'équipe qui
l'entoure. J'essaie d'arriver à ce résultat-là »
rajoute la Cadre 4. Il semble que la recherche des compétences
individuelles ait amené à la professionnalisation collective,
sujet exprimé par la cadre lorsqu'elle témoigne de l'implication
des membres de l'équipe, de leurs réflexions communes qui
permettent de revoir l'organisation ou les pratiques infirmières.
Au vu de la mise en tension des différents
éléments, nous distinguons une finalité principale qui est
la qualité des soins vis-à-vis des patients. Mais cette
finalité n'est pas isolée et ne peut vivre que par l'existence de
professionnels engagés par le développement de leurs savoirs et
compétences.
En ce qui concerne l'homogénéisation des
pratiques, la mise en lumière des indicateurs de référence
est moins franche même si les témoignages appuient cette
variable.
Nous pouvons toutefois vérifier notre dernier objectif.
3.5.4 Synthèse des résultats de
l'enquête
Notre objectif principal était de vérifier notre
hypothèse générale :
« Les pratiques managériales
centrées sur la transmission des savoirs permettent la
professionnalisation collective de l'équipe »
Afin de préciser notre recherche nous avons
opérationnaliser cette hypothèse générale en :
« Les pratiques managériales
apparentées au Knowledge management favorise
l'homogénéisation des pratiques au sein d'une équipe
»
Nous avons choisi de vérifier notre hypothèse en
ayant une vision plurielle de Cadres et d'infirmiers issus de filières
différentes, dans des unités aux spécialités
différentes puis de recueillir le témoignage d'un Cadre formateur
et d'une étudiante de 3ème année issue du
programme LMD98 .
Ces entretiens nous ont permis de vérifier notre
hypothèse en regard de l'analyse des objectifs préalablement
faite.
Nous avons pu apprécier la posture du cadre en termes
de management des savoirs au sein d'une organisation. Il apparaît que
chacun puise dans ses ressources personnelles et organisationnelles pour faire
les liens nécessaires entre la formation et le besoin des Infirmiers.
L'existence de projets est confirmée de différentes
manières, soit au cas par cas ou selon un mode planifié. Il est
intéressant de pointer la richesse des relations transversales entre les
IFSI et les Cadres de terrain qui amène à la construction d'un
parcours professionnalisant pour les étudiants.
La place donnée au management des savoirs est centrale
pour l'ensemble des Cadre interviewés. Il est facilité par les
dispositifs de formation initiale, la participation par des partenaires
extérieurs et la recherche de l'homogénéisation des
pratiques. En effet, à l'heure de l'évolution des pôles,
nous avons constaté la mutualisation des effectifs et la polyvalence des
Infirmiers, ce qui rend indispensable la mise en place d'outils fiables
à disposition du personnel. Cette dynamique est insufflée par les
Cadres qui utilisent et valorisent les compétences individuelles et
collectives. Ces impératifs sont observés par l'enseignante qui
privilégie l'expertise des cadres comme outil de partage des savoirs du
cadre vers l'étudiant.
Le concept d'organisation apprenante est retrouvé par
la mise en évidence de la plupart des indicateurs recherchés. Il
s'exprime notamment par l'EPP, l'échange de pratiques, le tutorat et
aussi par un modèle de compagnonnage « artisanal », qui est
facilitateur de lien et donne du sens à la transmission des savoirs.
98 Lire Licence Master Doctorat
Alors, quel est le rôle des IDE ?
Notre analyse a mis en évidence que les besoins en
formation sont appréhendés et participent au partage des
connaissances. Ainsi, nous pouvons confirmer que le Knowledge Management
conduit par le cadre de santé, apporte de la satisfaction aux infirmiers
et contribue au développement de leurs compétences. Quant
à l'homogénéisation des pratiques Infirmières, elle
est l'expression d'une professionnalisation collective lorsque l'IDE a
trouvé sa place et transmis ses idées à l'équipe.
De ce fait, elle participe à leur fidélisation
et à leur motivation pour s'investir au sein
du service. Ces deux concepts ne furent pas convoqués dans notre
approche théorique et sont apparus pour venir compléter notre
recherche.
Mais ce qui est très marqué dans l'analyse reste
le souci de la qualité des soins et le souhait d'être un bon
professionnel que l'on retrouve comme nécessaire à la
transmission des savoirs.
Au regard de l'ensemble des entretiens, nous avons pu
vérifier la plupart des indicateurs listés pour notre variable
dépendante et indépendante.
Ainsi, il est légitime de penser que notre
hypothèse générale est confirmée.
CONCLUSION
Notre réflexion sur la transmission des savoirs
Infirmiers à travers la mise en place du Knowledge management nous a
permis d'appréhender le développement des compétences
individuelles vers la professionnalisation collective de l'équipe.
D'autres perspectives ont vu le jour notamment l'organisation apprenante, la
cohésion et la coopération des professionnels, la satisfaction et
la fidélisation qui représentent des accès à la
transmission des savoirs Infirmiers.
Toutes ses notions sont ancrées dans le quotidien des
soignants et nous pensons qu'elles sont toutes en interactions les unes aux
autres et permettent d'opérationnaliser notre étude sur la
transmission des savoirs.
En effet, le cadre de santé représente bien la
clé de voute qui permet l'identification, l'articulation et
l'organisation des formations à développer. Ces actions
représentent le levier d'action du cadre pour développer les
compétences professionnelles et amener l'équipe dont il a la
responsabilité vers la professionnalisation collective. Pour cela, le
Cadre devient l'utilisateur, l'organisateur des outils de formation mis
à disposition par l'institution. Cela s'inscrit au sein d'une
organisation qui se veut apprenante et la prise en compte par le Cadre de
santé de l'évolution des métiers et des pratiques. De
cette manière, il optimise les compétences, les savoirs, qu'il
organise par des boucles d'apprentissage à travers le dispositif
évoqué.
Ce constat rejoint notre réflexion initiale sur la
nécessité d'une homogénéisation des pratiques
professionnelles comme facteur clé d'un environnement de travail stable.
Nous avons préconisé l'investissement managérial qui doit
permettre aux IDE d'autoévaluer leurs savoirs et pratiques pour faire
part de leurs attentes et de leurs besoins en termes de formation. Une
organisation qui favorise l'émergence de cette remise en question et
utilise la formation initiale et continue permet de faire progresser les
compétences, ainsi que l'investissement et la motivation des
professionnels. C'est dans cette perspective d'évolution que le cadre
doit envisager ses actions. Les récentes législations appuient
ces propos avec notamment le programme de formation tout au long de la vie dont
le passeport de formation est l'expression d'un « journal de bord
professionnel ».
Enfin, cela concorde avec l'accompagnement des
étudiants issus du nouveau programme de formation qui doivent
bénéficier d'un plan d'adaptation à l'emploi, puis, dans
le futur, pouvoir répondre au souci de performance et
d'amélioration des compétences afin d' assurer une prise en
charge de qualité des patients.
Ainsi, notre travail de recherche est au centre du
développement de la qualité des soins et nous avons pu comprendre
ce cheminement en explorant, en mobilisant et en faisant le lien avec des
nouvelles connaissances, et les différents outils
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compris par les concepts convoqués. Cet enrichissement
personnel nous permettra de remplir notre future fonction en développant
la transmission des savoirs, ce qui nous semble indispensable pour maintenir
aujourd'hui et dans le futur une qualité des soins exemplaire.
Pour conclure :
« Celui qui apprend quelque chose de moi
enrichit son savoir sans réduire le mien, tout comme celui qui allume sa
chandelle à la mienne se donne de la lumière sans me plonger dans
l'obscurité.»
Thomas JEFFERSON
Bibliographie
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Buisson, M. L. (s.d.). GRH.
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Lexique relatif à
l'étude99
En France, les études de référence sur
les questions de transmission des savoirs ont été principalement
réalisées dans le secteur privé, si bien que les risques
de confusion sont réels entre les notions utilisées au sein des
entreprises (métier, compétences...) et celles spécifiques
au secteur public (emploi-référence, emploi-type...). Quelques
définitions préalables sont présentées
ci-après, avec des indications sur la terminologie utilisée au
cours de l'étude.
Terme
Définition retenue
99 Selon Point Phare - Guide méthodologique la
transmission des savoirs - Ministère de la fonction publique
DGAFP Pt Phare méthode - 01/12/2010
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Transmissions des savoirs
|
Ensemble des processus de distribution, d'accès,
d'utilisation et surtout d'apprentissage, voire de combinaison et de
transposition, par lesquels les utilisateurs apprenants s'approprient les
contenus d'une base de connaissances, de sorte qu'ils deviennent capables
à leur tour de créer de la valeur en produisant leurs propres
applications ou en créant de nouvelles connaissances.
Source : J.F. Ballay (in Tous managers du savoir,
Éditions
d'Organisation)
|
Knowledge management
|
Processus systématique d'identification, de
capitalisation, de transfert d'informations et de connaissances que les
individus peuvent utiliser pour innover, développer et progresser.
Source : American Productivity and Quality Center
Ce terme n'a pas été utilisé au cours
de l'étude. Sa définition, traduite de l'anglais, est très
proche de la notion de « transmission des savoirs ».
|
Management des savoirs
|
Capitaliser les informations, et les savoir-faire utiles
à l'atteinte des enjeux de l'administration, puis les consolider en les
enrichissant d'expériences internes ou d'informations externes, et les
faire circuler en les rendant accessibles et partageables à tous ceux
qui en ont le besoin.
Source : définition IDRH
Ce terme décrit une dynamique organisationnelle.
L'étude ne se focalisant pas précisément sur les questions
de modalités de transfert, cette notion n'a pas été
utilisée au cours des travaux.
|
Métiers sensibles en matière de transmission des
savoirs
|
Métiers qui nécessitent des actions
particulières en matière de
transmission des savoirs, par leur situation dans le
processus décisionnel (situation de relais entre deux services), par
la nature de l'activité exercée (nécessité de
maîtriser des savoir-faire nombreux et complexes), par l'évolution
de l'environnement (développement de nouvelles techniques,
évolution du cadre normatif) et par la dynamique qu'ils possèdent
en termes de flux.
Source : définition IDRH
|
|
Cette définition est l'un des produits de sortie
résultant des travaux conduits dans le cadre de la présente
étude.
|
Compétence
|
La compétence est la faculté, purement humaine,
de produire un type de résultat. Elle met en oeuvre un ensemble de
connaissances et d'expériences incorporées dans l'action,
combinées à des savoirs explicites qui permettent de traiter une
classe de problème et d'y apporter une réponse
adéquate.
Source : définition IDRH
|
Savoir
ou
connaissance
|
Le savoir permet la compréhension des objectifs
généraux, des
procédures, du contexte et des particularités
des situations rencontrées. Il favorise l'adaptation et la
capacité d'apprentissages ultérieurs ; il se développe
tout au long de la vie.
On distingue principalement les savoirs généraux
relatifs à de grands domaines de connaissance et les savoirs
socioprofessionnels liés au contexte (normes, procédures,
règles, culture « métier »,...).
Source : Répertoire interministériel des
emplois de l'État, ministère de la Fonction publique
|
Savoir-faire
|
Le savoir-faire peut aller de la capacité à
exécuter une tâche prescrite à la gestion de situations
complexes et inédites, en passant par la maîtrise d'outils, de
techniques ou de méthodes nécessaires pour occuper un emploi.
On distingue principalement les savoir-faire techniques qui
permettent d'agir et de produire et les savoir-faire relationnels qui
permettent de coopérer efficacement avec autrui.
Source : Répertoire interministériel des
emplois de l'État, ministère de la Fonction publique
|
Savoirs informels
|
Ensemble des connaissances théoriques et pratiques
n'ayant pas fait l'objet de formalisation permettant un apprentissage
théorique dont l'acquisition serait rapide. Les savoirs informels sont
principalement liés à des connaissances acquises lors de
situations de travail. Ils sont
|
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|
principalement véhiculés par les échanges
oraux et renvoient
fortement aux compétences comportementales de
l'individu.
|
|
Source : définition IDRH
|
|
La notion de « savoirs informels » s'est
imposée au fur et à mesure de nos analyses comme un
élément déterminant. C'est en effet sur ce type de savoirs
que la transmission apparaît la plus complexe. Nos entretiens
auprès des managers mettent bien en évidence que les emplois
qu'ils considèrent sensibles en matière de transmission des
savoirs concentrent de nombreux savoirs informels.
|
Métier
|
Le métier se définit comme un ensemble
homogène d'emplois
présentant une finalité générale,
des modes de contribution à l'organisation et des formes
d'activité proches. La notion de « métier » renvoie
aussi à une dimension « culturelle » : ce qui fonde un
métier, c'est aussi un sentiment d'appartenance (parfois diffus)
à une
communauté professionnelle, ce qui peut susciter
également un fort sentiment de solidarité.
|
|
Source : définition IDRH
|
Emploi-type
|
Regroupement de postes de travail en fonction de leur
proximité d'activités, de savoir-faire et de connaissance
à mettre en oeuvre. Il permet de décrire l'ensemble des emplois
d'une structure (par exemple un ministère ou une direction d'un
ministère). Cette notion est assez proche de la notion de «
métier », utilisée communément dans le secteur
privé.
|
Source : Répertoire interministériel des
emplois de l'État, ministère de la Fonction publique
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SOMMAIRE DES ANNEXES
Annexe 1 Législation 1
Annexe 2 Questionnaire distribué aux Infirmières
6
Annexe 3 Questionnaire distribué aux Cadres de
Santé 9
Annexe 4 Résultat Pré enquête 12
Annexe 5 Questions pour l'Entretien semi-directif 18
Annexe 6 Tableau Entretiens Cadres 20
Annexe 7 Tableau Entretiens IDE 24
Annexe 8 CD Retranscription des Entretiens 28
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Annexe 1 Législation
Décret n° 2008-824 du 21 août
2008 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des
agents de la fonction publique hospitalière
EXTRAITS
NOR: SJSH0773892D
Version consolidée au 24 août 2008
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de la santé, de la jeunesse,
des sports et de la vie associative,
Vu le code des pensions civiles et militaires de retraite ;
Vu le code de la santé publique ;
Vu le code de la sécurité sociale ;
Vu le code du travail, notamment sa sixième partie ;
Vu la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et
obligations des
fonctionnaires, modifiée notamment par la loi n°
2007-148 du 2 février 2007 relative à la modernisation de la
fonction publique, notamment ses articles 21 et 22 ;
Vu la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions
statutaires relatives à la fonction publique hospitalière,
modifiée notamment par la loi n° 2007-148 du 2 février 2007
relative à la modernisation de la fonction publique, notamment son
article 41 ;
Vu la loi n° 90-579 du 4 juillet 1990 modifiée
relative au crédit-formation, à la qualité et au
contrôle de la formation professionnelle continue et modifiant le livre
IX du code du travail,
notamment ses articles 21 et 22 ;
Vu la loi n° 94-628 du 25 juillet 1994 modifiée
relative à l'organisation du temps de travail, aux recrutements et aux
mutations dans la fonction publique, notamment son article 14 ;
Vu l'avis du Conseil supérieur de la fonction publique
hospitalière en date du 16 novembre 2007 ;
Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu,
Décrète :
CHAPITRE IER : DISPOSITIONS GENERALES
Article 1
La formation professionnelle tout au long de la vie des
agents titulaires et non titulaires de la fonction publique hospitalière
a pour but de leur permettre d'exercer efficacement leurs fonctions
durant l'ensemble de leur carrière, d'améliorer la qualité
du service public hospitalier, de favoriser leur développement
professionnel et personnel et leur mobilité.
Elle contribue à créer les conditions d'un
égal accès aux différents grades et emplois entre les
hommes et les femmes.
La formation professionnelle tout au long de la vie comprend
principalement les actions ayant pour objet :
|
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1° De donner aux personnes sans qualification
professionnelle accédant à un emploi, une formation
professionnelle initiale théorique et pratique afin de les
préparer à occuper cet emploi ;
2° De garantir, de maintenir ou de parfaire les con
naissances et la compétence des agents en vue d'assurer :
a) Leur adaptation immédiate au poste de travail ;
b) Leur adaptation à l'évolution prévisible
des emplois ;
c) Le développement de leurs connaissances ou
compétences et l'acquisition de nouvelles connaissances ou
compétences ;
3° De proposer aux agents des actions de préparation
aux examens et concours et autres procédures de promotion interne ;
4° De permettre aux agents de suivre des études
favorisant la promotion professionnelle, débouchant sur les
diplômes ou certificats du secteur
sanitaire et social dont la liste est fixée par
arrêté du ministre chargé de la santé ;
5° De proposer aux agents des actions de conversion leur
permettant d'accéder à des emplois exigeant une qualification
nouvelle ou à de nouvelles activités professionnelles;
6° De permettre aux agents de parfaire leur formation en vue
de réaliser des projets personnels et professionnels, grâce
notamment au congé de formation professionnelle ;
7° De proposer aux agents un bilan de compétences. Ce
bilan a pour objet de leur permettre d'analyser leurs compétences
professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations
afin de définir un projet professionnel et, le cas
échéant, un projet de formation ;
8° De préparer les agents à la validation des
acquis de l'expérience en vue de l'acquisition d'un diplôme, d'un
titre à finalité professionnelle ou d'un certificat de
qualification ayant vocation à être inscrit au répertoire
national des certifications professionnelles.
Les personnes bénéficiant des contrats
mentionnés aux articles L. 5134-20, L. 5134-35 et L. 5134-65 du code du
travail ont accès aux actions de formation mentionnées aux
1°, 2°, 3°, 7° et 8
Article 4
Les agents bénéficient chaque année
d'un entretien de formation avec leur supérieur
hiérarchique visant à déterminer leurs
besoins de formation.
L'entretien de formation a notamment pour objet de :
1° Rappeler les suites données aux demandes
antérieures de formation de l'agent ;
2° Discuter des actions de formation qui apparaissent
nécessaires en fonction des missions de l'agent et de ses perspectives
professionnelles ;
3° De permettre à l'agent de présenter ses
demandes de préparation aux concours, de validation des acquis de
l'expérience, de bilan de compétences et de période de
professionnalisation.
Un compte rendu de l'entretien de formation est établi
sous la responsabilité du supérieur hiérarchique. Les
objectifs de formation proposés pour l'agent y sont inscrits. L'agent en
reçoit communication et peut y ajouter ses observations. Ce compte rendu
est versé à son dossier.
|
L'agent est informé par son supérieur
hiérarchique des suites données à son entretien de
formation. Les refus opposés aux demandes de formation
présentées à l'occasion de l'entretien de formation sont
motivés.
CHAPITRE II : LE PLAN DE FORMATION DES
ETABLISSEMENTS
Article 6
Le plan de formation de l'établissement est
établi chaque année selon les modalités
définies à l'article 37. Il détermine les
actions de formation initiale et continue organisées par l'employeur ou
à l'initiative de l'agent avec l'accord de l'employeur relevant des
1°, 2°,3°, 4° et 5° de l'article 1er. Il
prévoit leur financement.
Ce plan tient compte à la fois du projet
d'établissement, des besoins de perfectionnement, d'évolution
ainsi que des nécessités de promotion interne. Il comporte une
prévision du coût de revient des actions de formation faisant
apparaître leur coût pédagogique, la
rémunération des stagiaires en formation, les dépenses de
déplacement et d'hébergement ainsi que le coût des cellules
de formation.
Il comporte également des informations relatives au
congé de formation professionnelle, au bilan de compétences, aux
actions de validation des acquis de l'expérience professionnelle, au
droit individuel à la formation et aux périodes de
professionnalisation
CHAPITRE III : DU DROIT INDIVIDUEL A LA FORMATION
Article 13
Tout agent bénéficie l'un droit individuel à
la formation professionnelle d'une durée de vingt heures par
année de service. Pour les agents travaillant à temps partiel,
à l'exception des cas pour lesquels ce temps partiel est de droit, cette
durée est calculée au prorata du temps travaillé.
Le calcul des droits l'un agent se fait sur une base annuelle,
avec application d'un prorata en cas d'affectation en cours d'année. Ce
calcul prend en compte les périodes d'activité, les congés
qui en relèvent en application de l'article 41 de la loi du 9 janvier
1986 susvisée, les périodes de mise à disposition, les
périodes de détachement ainsi que les périodes de
congé parental.
Les droits acquis annuellement ne sont cumulés que dans la
limite de cent vingt heures.
L'établissement informe annuellement les agents du niveau
des droits acquis. Le droit individuel à la formation est
également ouvert aux personnes bénéficiant des contrats
mentionnés aux articles L. 5134-20, L. 5134-35 et L. 5134-65 du code du
travail.
CHAPITRE IV : DES PERIODES DE PROFESSIONNALISATION
Article 18
Les périodes de professionnalisation sont des
périodes d'une durée maximale de six mois comportant une
activité de service et des actions de formation en alternance. Elles ont
pour objet de prévenir les risques d'inadaptation des agents à
l'évolution des méthodes et des techniques ou de favoriser leur
accès à des emplois exigeant des compétences nouvelles ou
correspondant à des activités professionnelles différentes
ou à des qualifications différentes. Elles sont
adaptées aux spécificités de l'emploi auquel se destine
l'agent et
peuvent se dérouler dans un emploi différent de son
affectation antérieure. Elles permettent, en particulier, aux
fonctionnaires hospitaliers qui souhaitent exercer de nouvelles fonctions
impliquant l'accès à un autre corps de même niveau et
classé dans la même catégorie de bénéficier
d'une formation professionnelle continue adaptée, préalablement
à leur entrée dans le corps de fonctionnaires hospitaliers
correspondant. Les intéressés doivent être en position
d'activité dans leur corps.
Dans ce cas, à l'issue de la période de
professionnalisation et après avoir satisfait à une
évaluation, le détachement du fonctionnaire hospitalier dans le
corps d'accueil est prononcé, sauf cas de force majeure, après
avis de la commission administrative paritaire ou, à défaut, de
l'organisme paritaire compétent, nonobstant toutes dispositions
contraires du statut particulier le régissant, à l'exception des
emplois relevant de professions dont l'exercice est subordonné à
la possession d'un diplôme faisant l'objet de mesures spécifiques
de reconnaissance au sein de l'Union européenne. L'évaluation
préalable à cette décision résulte des
appréciations finales établies par les parties signataires de la
convention, et notamment par le responsable du service qui a accueilli le
fonctionnaire pendant sa période de professionnalisation ainsi que par
le responsable pédagogique des actions de formation suivies par l'agent.
Les modalités de cette évaluation sont précisées
par un arrêté du ministre chargé de la santé.
Après deux années de services effectifs dans cette
position de détachement, le
fonctionnaire hospitalier est, sur sa demande,
intégré dans le corps d'accueil, nonobstant toutes dispositions
contraires du statut particulier applicable audit corps, à l'exception
des emplois relevant de professions dont l'exercice est subordonné
à la possession d'un diplôme faisant l'objet de mesures
spécifiques de reconnaissance au sein de l'Union européenne.
Cette intégration n'est prise en compte au titre d'aucune des voies
d'accès au corps énumérées dans le statut
particulier.
Les périodes de professionnalisation sont adaptées
aux spécificités de l'emploi auquel se prépare l'agent
considéré.
Article 19
Les périodes de professionnalisation sont ouvertes :
1° Aux agents qui comptent vingt ans de services effectifs
ou âgés d'au moins quarante-cinq ans ;
2° Aux agents dont la qualification est inadaptée au
regard de l'évolution des technologies et de l'organisation du travail
;
3° Aux agents en situation de reconversion professionnelle,
de reclassement ou
d'inaptitude physique ;
4° Aux agents qui envisagent la création ou la
reprise d'une entreprise ;
5° Aux agents qui reprennent leur activité
professionnelle après un congé de maternité ou
après un congé parental ;
6° Aux bénéficiaires de l'obligation d'emploi
mentionnés à l'article L. 5212-13 du code du travail.
Article 20
La période de professionnalisation peut être ouverte
à l'initiative de l'établissement ou sur demande de l'agent.
|
L'autorité de nomination doit faire connaître
à l'agent, dans le délai de deux mois, son agrément
à la demande ou les motifs du rejet de celle-ci.
Dans ce cas, l'intéressé peut demander la saisine
pour avis de la commission administrative paritaire.
Le pourcentage d'agents simultanément absents au titre de
la période de professionnalisation ne peut, sauf accord du responsable
de l'établissement, dépasser 2 % du nombre total d'agents du
service ou pôle concerné. Dans un service ou pôle de moins
de cinquante agents, le bénéfice d'une période de
professionnalisation peut être différé lorsqu'un autre
agent bénéficie déjà d'une telle période.
Les actions de la période de professionnalisation peuvent
se dérouler pour tout ou partie en dehors du temps de travail effectif,
à l'initiative soit de l'agent dans le cadre du droit individuel
à la formation défini au chapitre III du présent
décret, soit de l'établissement, après accord écrit
de l'agent, dans la limite de 50 heures par an et par agent.
Le départ en formation donne lieu à une convention
entre l'agent et l'établissement. Cette convention précise les
fonctions qui pourront être confiées à l'agent s'il suit
avec assiduité la formation et satisfait aux évaluations
prévues, la durée de la période de professionnalisation,
les qualifications à acquérir et les actions de formation
prévues.
Article 21
Le fonctionnaire hospitalier en période de
professionnalisation est en position d'activité dans son corps
l'origine. Le temps passé en période de professionnalisation est
pris en compte tant pour l'ancienneté que pour le calcul du minimum de
temps requis pour postuler à une promotion de grade ou accéder
à un corps hiérarchiquement supérieur.
Ce temps est également pris en compte pour la retraite et
donne lieu aux retenues pour pension civile dans les conditions prévues
à l'article L. 9 du code des pensions civiles et militaires de
retraite.
La rémunération de l'agent est maintenue pendant la
période de professionnalisation.
Par accord écrit entre l'agent et son
établissement, les heures de formation effectuées en dehors du
temps de travail dans le cadre d'une période de professionnalisation
peuvent excéder le montant des droits acquis par
l'intéressé au titre du droit individuel à la formation
dans la limite de cent vingt heures pendant une même année civile.
Dans ce cas, l'agent bénéficie de l'allocation de formation.
|
Arrêté du 3 septembre 2010 relatif
à l'évaluation de la période de professionnalisation
pour les agents de la fonction publique hospitalière NOR :
SASH1023044A Version consolidée au 16 septembre 2010
Article1
L'évaluation de la période de
professionnalisation prévue par le décret du 21 août 2008
susvisé a pour vocation d'établir l'aptitude de l'agent à
servir dans le poste envisagé pour sa reconversion ou sa
réorientation professionnelle. Article2
L'évaluation se fonde sur une grille de
critères établie par référence aux
compétences et aptitudes définies pour l'emploi cible, dans le
répertoire des métiers de la fonction publique
hospitalière ainsi que sur une fiche de poste
|
détaillée. Cette grille d'évaluation
et la fiche du poste concerné élaborées sont
annexées à la convention relative à la période de
professionnalisation
Annexe 2 Questionnaire distribué aux
Infirmières
Etudiante Cadre à l'Institut de Formation des Cadres de
Santé Houphouët Boïgny, je sollicite votre participation pour
une préenquête indispensable à la poursuite de mon travail
sur le mémoire de fin d'étude. Le thème
général est la transmission des savoirs Infirmiers.
Je vous propose les questions suivantes :
1) Ancienneté dans la fonction IDE :
- de 5 ans Entre 5 et 10 ans
Entre 10 et 15 ans + de 15 ans
2) Les Savoirs Infirmiers (qui concernent vos pratiques
professionnelles). Quels sont-ils pour vous ? (Plusieurs
réponses possibles)
Savoir être Savoir faire
Savoirs situationnels (acquis en situation)
Savoirs d'action autres lesquels ?
3) Comment transmettez-vous vos connaissances ? A qui
?
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Comment les compétences se construisent -elles
?
4) Quels sont les situations dans votre service ou
à l'hôpital qui vous permettent de vous engager dans une
démarche de transmission des savoirs ? (plusieurs
réponses possibles)
Formation interne dans le service Formation Continue
Hospitalière
Participation à des écrits (protocoles,
congrès, publications)
Tutorat des nouveaux arrivants
Si autre moyen, Lequel ?
5) En tant qu'infirmier(e), vous participez à un
groupe de travail pour améliorer les pratiques infirmières. Une
question concerne les moyens humains ou organisationnels qui peuvent
améliorer la transmission des savoirs. Que répondez-vous
?
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Qu'attendez-vous de votre encadrement?
Merci.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Annexe 3 Questionnaire distribué aux Cadres de
Santé
Etudiante Cadre à l'Institut de Formation des Cadres de
Santé Houphouët Boïgny, je sollicite votre participation pour
une préenquête indispensable à la poursuite de mon travail
sur le mémoire de fin d'étude. Le thème
général est la transmission des savoirs Infirmiers.
Je vous propose les questions suivantes :
1) Les Savoirs Infirmiers (qui concernent les pratiques
professionnelles). Quels sont-ils pour vous ?
(Plusieurs réponses possibles)
Savoir être Savoirs combinés Savoir faire
Savoirs situationnels (acquis en situation)
Savoirs d'action autres
2) Quels sont les acteurs qui participent à la
transmission des savoirs IDE ?
3) Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Quels sont les outils à votre disposition pour
développer la transmission des savoirs ? (plusieurs
réponses possibles)
Formation interne dans le service
Formation Continue Hospitalière
L'expérience situationnelle
Evaluation des pratiques professionnelles (EPP)
Analyse des pratiques professionnelles
Si autre Outil, Lequel ?
Pour quel but ?
4) En tant que Cadre de Santé et dans un contexte
de projet de travail en lien avec la transmission des savoirs IDE, que
proposez-vous ?
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Pour quelle finalité ?
Merci.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Annexe 4 Résultat Pré enquête
1. Population questionnée : Cinq cadres de
Santé, Quatre IDE
- 4 cadres sont de la filière Infirmière, 1 est
issue de la filière Préparatrice
en pharmacie
- 3 IDE exercent depuis moins de 5ans et 1 ide à son
diplôme entre 10 et 15 ans. On peut préciser notamment qu'une IDE
est de nationalité roumaine en stage pour adaptation pour avoir son
équivalence de diplôme en France.
2. Leurs connaissances sur les différents savoirs
: En ce qui concerne les Cadres,
- deux cadres pensent que les savoirs IDE sont le savoir-faire,
savoir être,
savoir situationnel et savoir combiné.
- 1 est dans le savoir être, faire, situationnel et
d'action
- 1 Cs répond savoir être et savoir faire
- 1 coche l'ensemble
En ce qui concerne les IDE, le résultat est unanime
à savoir que les savoirs qui concernent les pratiques sont : le savoir
être, le savoir-faire, le savoir situationnel, le savoir d'action.
Sur la case autre : une infirmière propose le savoir
transmettre.
3. Les acteurs concernés par la transmission des
savoirs, la construction des compétences
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Le point de vue des Cadres : à l'unanimité : les
Cadres, les Infirmières (expérimentées), les
étudiants IDE sont les acteurs clé de cette transmission.
A noter 3 réponses qui ouvrent des axes d'étude:
- le formateur IFSI joue un rôle dans ce passage des
savoirs
- Les IDES transmettent leurs savoirs de manière +/-
informelles car peu ou pas de traces écrites par rapport à la
masse du patrimoine des savoirs IDE dans les nombreuses
spécialités et l'absence d'un référentiel de ces
savoirs.
- La mutualisation des personnels IDE à
l'intérieur du pole, les échanges inter hôpitaux
amène à une harmonisation des pratiques et des
expériences
Le point de vue des IDE
- A la question, comment transmettez-vous vos connaissances :
3 IDE sur 4 répondent que la transmission est verbale. 1 IDE
précise qu'elle utilise des supports théoriques quelle associe
ensuite aux pratiques après avoir évalué
l'étudiant.
- A qui ? :
Aux IDE et aux étudiants IDE, aux AS, à la
famille. De plus, 1 IDE précise : aux médecins, 1 IDE
précise : le patient.
- A la question : Comment les compétences se
construisent -elles ?
L'idée générale est qu'elles se
construisent par l'expérience, avec le temps donc qu'elles
évoluent. Elles nécessitent d'être évaluée et
de permettre au professionnel de réajuster ces pratiques. Le lien entre
théorie et pratique est vu avec discernement.
Mots clés également cités :
expérience, écoute, curiosité, partage
4. Les situations qui engagent les professionnels dans la
transmission des savoirs :
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
3 IDE /4 pensent que les 4 propositions données par le
questionnaire sont des situations apprenantes pour les professionnels.
1 IDE pense que les situations comme la formation interne et la
participation à des écrits comme les protocoles, congrès,
publications ne sont pas génératrices de transmissions des
savoirs.
A noter : à la question autre : une IDE précise que
les formations entre pays via Erasmus sont source de transmission des
savoirs.
La position des Cadres concernant la transmission des savoirs
s'apprécie sur des réponses imposées différentes.
Notamment, sont inclus l'EPP, l'expérience situationnelle, l'analyse des
pratiques professionnelles.
2 cadres cochent l'ensemble des réponses. Elles rajoutent
les protocoles, les réunions avec les IDE, l'utilisation d'internet.
1 cadre coche 4 réponses sur 5, excluant la formation
continue, rajoutant la banque de donnée sur internet comme outil utile
à la transmission des savoirs.
Les deux CS se positionnent en excluant pour l'une l'EPP, l'autre
excluant l'analyse professionnelle + rajout des procédures
institutionnelles et des protocoles.
Pour les Cadres, il leur avait été demandé
de préciser quels sont les buts finalisés que l'on recherche en
tant que professionnel.
Les réponses sont diverses :
- Coordonner les soins,
- Qualités des soins,
- Même langage pour les patients,
- Harmoniser les pratiques professionnelles selon la
réglementation en
vigueur,
- Accès des IDE à une somme maximale de partage des
expériences IDE
(capitalisation de l'observation clinique),
- Acquérir, formaliser, renforcer les
compétences,
- Uniformiser les savoirs : favoriser l'acquisition des
savoirs pour les moins expérimentés, réajuster ou
réactualiser les connaissances des plus anciens.
5. Quelles actions pourraient-ils proposer au sein de
leur service ? IDE :
- Une condition préalable à un travail
d'amélioration de la transmission des savoirs est pointée. Il
faut que l'organisation soit stable en termes de ressources humaines et
matérielles (pénurie de personnel et manque de matériel
empêche cela),
- Mise à jour des pratiques avec l'intervention de
personnel issu de l'hôpital, - Coopération avec les
médecins pour revoir les protocoles d'actions et de soins IDE,
- Avoir des référents pour les étudiants
et faire des EPP pendant leurs stages,
- L'une écrit que c'est un élément
essentiel sans préciser les moyens possibles,
- Réunions, rencontres entre tous les professionnels de
l'équipe.
A la sous question pour les IDE : Qu'attendez-vous de votre
encadrement ?
- Des EPP qui concernent leurs connaissances et
compétences,
- Des formations individualisées selon leurs besoins,
- La transmission des savoirs,
- Le soutien de leur encadrement,
- La disponibilité, l'investissement et la motivation
de leur cadre, qu'il participe à la résolution des
difficultés du service,
- Un lien humain et de confiance entre le cadre et l'IDE,
entre chaque personnel pour favoriser l'apport des connaissances
théoriques et construire les compétences.
Cadre :
- Identifications des agents expérimentés et des
situations de travail. Faire
travailler ensemble un agent expérimenté et un
apprenant,
- Réponse approchante : état des lieux du gisement
des savoirs IDE,
- Des groupes d'agents expérimentés, de nouveaux
IDE, sont créés pour
élaborer un plan de travail et d'organisation,
- Echanges entre personnel d'une même
spécialité entre hôpitaux.
- Questionnaire distribué pour évaluer les fiches
de poste et les protocoles
dans le but de faire des EPP,
- EPP au sein du service et de l'APHM,
- Animation d'un groupe de travail par le CS pour élaborer
un document
générique de la spécialité,
- Création d'une banque de données
informatisée de soins infirmiers,
classée par spécialité,
- Réunion lors du staff sur des problématiques
concernant les pratiques et
favoriser le questionnement.
Les finalités qui ressortent pour les Cadres sont : -
Uniformisation des savoirs,
- Harmoniser les pratiques pour optimiser la qualité,
l'hygiène, la prise en charge des patients,
- Apprendre mais dans une Relation d'écoute sans jugement
de l'autrui,
- Ecrire des procédures de pratiques infirmières
validées et transposables sur l'APHM,
- Faire la promotion de la profession IDE,
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
- Mettre en lumière le travail et les savoirs invisibles
des IDE en développant les cadres de références de la
profession,
- Améliorer la prise en charge des patients.
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Annexe 5 Questions pour l'Entretien semi-directif
Q1
|
Je réalise un travail de recherche au sujet de la
transmission des savoirs infirmiers, que souhaitez-vous me dire sur ce sujet
?
|
Q2
|
Est-ce que l'organisation fonctionne de manière
transversale ?
|
Q3
|
Que propose le Cadre pour animer le partage des savoirs ?
|
Q4
|
Y a-t-il un Espace de travail pour les collaborateurs ?
|
Q5
|
Comment procédez-vous à la capitalisation des
savoirs ?
|
Q6
|
Quelle est l'implication de l'équipe ?
|
Q7
|
L'organisation de Formations qualifiantes ou spécifiques
est-elle programmée à un rythme prédéfini ?
|
Q8
|
Quels sont les freins qui diminuent les transmissions, le partage
des savoirs?
|
Q9
|
Quelle conduite pour le CS en ce qui concerne la gestion des
savoirs ?
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Q10
|
Est-ce que des partenaires extérieurs au service
interviennent pour améliorer la formation continue ?
|
Q11
|
Q11 Constatez-vous l'expression des savoirs tacites ?
|
Q12
|
La formation dans le service se décline de
différentes manières, quelles sont- elles ?
|
Q13
|
Existe- t- il une écoute aux problèmes que tout
Collaborateur peut rencontrer dans l'exercice de ses fonctions ?
|
Q14
|
Est -il possible pour les collaborateurs de proposer des axes
d'amélioration ou de changement ?
|
Q15
|
Qu'est -ce qui motive les Actions autour de la gestion des
savoirs ?
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Annexe 6 Tableau Entretiens Cadres
Objectif : Appréciation initiale de l'implication du
cadre concernant le management des savoirs, l'implication, ses
réflexions...
Réponses Obtenues/Indicateurs
|
CADRE
1
|
L10- 15 »moi la transmission des savoirs IDE se fait
beaucoup sur un mode de coaptation du plus ancien au nouvel arrivé, sur
un mode de type artisanal, j'oserai dire, c'est souvent celui qui a le plus
d'expérience, le plus d'ancienneté qui est le plus aguerri ou le
plus performant qui donne l'application pratique du meilleur soin et du
meilleur travail sur l'unité, »
|
CADRE
2
|
L22 « Personnellement, j'ai toujours mis en place partout
où je suis passée - même quand j'étais
infirmière d'ailleurs - des cours sur des basiques, »
L29 « J'ai toujours fédéré les gens
autour de moi. Donc après cela se transmet à deux niveaux
»
|
CADRE
3
|
L14 « je pense qu'il y a aussi le rôle du cadre au
niveau du management des équipes, mettre en place une dynamique
»
|
CADRE
4
|
L6 « C'est un sujet très intéressant du
fait qu'on est au coeur de la transmission des savoirs dans un IFSI et que
c'est notre quotidien, »
|
Objectif 1 : Apprécier la posture du Cadre dans
l'organisation Réponses Obtenues/Indicateurs
|
CADRE
1
|
L35 « L'organisation s'organise de façon
transversale sous la seule et exclusive impulsion du CS, les agents sont
réfractaires à la transversalité »
L43 « les agents d'eux même ne seront jamais
enclins à aller voir l'unité de soin, le service, la
spécialité à côté de chez eux. »
|
CADRE
2
|
L63 « Cela c'était pour l'intégration des
nouveaux. Bon, là, on a intégré vingt-quatre personnes.
»
L200 « j'ai un IADE... L202 il est formateur sur le site,
c'est-à-dire que sur une journée, sur la prise en charge de
l'arrêt cardiorespiratoire »
L225 « on va à la bibliothèque,
là-bas, avec le Barco, l'ordinateur. Et on fait des cours. Et
après, démonstration »
L269 « Donc, les étudiants... pour ne pas
surcharger les infirmiers, je fais un planning. En général, le
premier jour, il y a l'accueil.»
|
CADRE
3
|
L59 « pourvoir faire la transmission des savoirs
auprès des nouveaux diplômés ou des pas très anciens
diplômés »
L83 « On a revu nos binômes pour justement
positionner ces nouveaux arrivants, ces nouveaux infirmiers »,
L95 « le fait de mettre un jeune diplômé
avec un infirmier qui a plus de bouteille ou qui a plus d'expérience
dans le service, c'est très apprenant ! »
L105 « il n'existe pas d'espace à proprement dit
»
L111 « il y a un petit groupe d'infirmiers qui s'est
formé volontairement, pour travailler et réactualiser la fiche
« pansements ». »
L 252 « Les effectifs qui sont insuffisants »
|
CADRE
4
|
L31 « un échange entre les personnels les
enseignants Cadres et les Cadres de terrain qui sont assez positives ».
L36 « une personne du service qui est
dédiée 3 jours par semaine à surveiller, à regarder
les étudiants »
L45 « nécessité de travailler ensemble
entre les cadres des services, les équipes et les cadres
pédagogiques, c'est encore en train de s'installer »
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
|
L61 « l'ISFI auquel on est rattaché demande le
protocole et ce protocole sera enseigné aux étudiants des
3ème année »
L212 « Les freins, c'est quand on a un niveau d'exigence
trop élevé au niveau de l'apprentissage »
|
Objectif 2 : Apprécier la place donnée au
management des savoirs Réponses Obtenues/Indicateurs
|
CADRE
1
|
L64 » elles peuvent assurer la gestion du service, la
transmission des savoirs s'étant transmise pendant les vacations.
»
L 134 -136 « Formation interne, formations continues, par
les chirurgiens ou les cardiologues, formation continue par le plan de
formation»
L145 « qu'ils se savent du fait de mon management par la
mobilité et la polyvalence.. ils vont être déplacés,
»
L154 « ils prennent connaissance de petits guides
spécifiques de service, des guides de protocoles dans le service ...
»
L 165 « au cas par cas, on forme »
L211 « prestataires informatiques sont importants. »
L219 « qu'ils aient acquis une expérience
professionnelle sur un secteur depuis plusieurs années, qui ont des
compétences combinatoires parce qu'ils savent auprès de quelle
solution apportée et parfois dépassent ce que l'on appelle le
cadre de la situation professionnelle complexe ou le cadre du prescrit
»
|
CADRE
2
|
L22« j'ai toujours mis en place partout où je suis
passée - même quand j'étais infirmière d'ailleurs -
des cours sur des basiques, »
L26« dépasser le côté technique des
soins pour justement prendre en charge le malade dans sa globalité
»
L32 « réactualisations, de façon
systématique, planifiées dans l'année à dates
fixes, suffisamment rapprochées, ciblées, suffisamment courtes
»
L40 « J'ai fait un planning où les gens tournaient
jour et nuit, les nouveaux faisaient une semaine de jour, ils avaient une
récupération et ils passaient de nuit de façon à
alléger le travail des infirmiers. Et les infirmiers ce sont
occupés de tout ce qui était technique d'apprentissage des
gestes. »
L389 « il y a les médecins à prendre en
compte mais ils sont assez partie prenante. Ils ont fait des cours sur la
sédation.»
L406 « il y a le plan de formation continue où
j'envoie les gens et ensuite, je fais appel à des laboratoires, beaucoup
»
L446 « il y a quelques infirmières anciennes qui
sont quand même... qui ont des connaissances approfondies, cette
espèce d'encadrement, je dirais « artisanal » que l'on a mis
en place, en marge du livret. »
|
CADRE
3
|
L131 « Il n'y a pas vraiment de base de données si ce
n'est intranet. »
L138 « faire appel à des laboratoires qui viennent
pour organiser des petites formations, des petites mises à jour.
»
L141 « Deux fois par an, on organise des E.P.P.. »
L203- 207 « la présentation qui avait
été faite à la Fac, aux différents médecins
du pôle .... le regret que j'ai eu, c'est que tous les infirmiers n'en
ont pas été informés » L 226 « on demande aux
agents de participer à des formations ou des remises à niveau en
dehors de leurs horaires de travail ou en dépassement de leurs horaires
de travail. Et, on n'est pas toujours en capacité de leur rendre les
heures »
L245 « comme autre frein, il y a la motivation »
L 252 « Les effectifs qui sont insuffisants »
L 261 « Vous animez le changement. Vous êtes...
Vous faites en sorte qu'il y ait un certain dynamisme du personnel »
L344 « on a nos personnes référents »
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
CADRE
4
|
L66 « Les moyens pédagogiques sont tous
utilisés, tous »
L67 « il y a du travail personnel, il y a des cours
magistraux, des TD, il y a des pratiques, il y a vraiment des films, de la
vidéo projection, du commentaire, de l'analyse de cas clinique,
»
L78 « l'institut essaie d'utiliser les compétences de
chaque enseignant pour pouvoir justement apporter l'expérience
professionnelle »
L90 « on a des plateaux techniques qui nous reçoivent
et un vrai partage de travail, c'est réel. »
L112 « Les garder, les fidéliser aussi, c'est un
moyen de fidélisation »
L212 « Les freins, c'est quand on a un niveau d'exigence
trop élevé au niveau de l'apprentissage »
L164 « Les partenaires extérieurs, en premier ce sont
les cadres, les référents de stage qui sont nommés sur
chaque stage »
|
Organisation apprenante - Objectif 3 : connaitre les moyens mis
en place Réponses Obtenues/Indicateurs
|
CADRE
1
|
L241 « les formations inscrites au plan de formation donc
les formations qui sont traditionnelles inscrites au plan. Après, il y a
des formations qui se font directement, type formation action en collaboration
avec le CESU, »
L246 « il y a des formations du type stage, entre qui se
font la journée ou auprès d'un coaching, essentiellement
médical mais toujours spécifique et adapté au service.
»
L251 « il existe une écoute et cette écoute
elle est faite par le cadre»
L265 « toute demande qui est dans ce sens et une demande qui
a pour but de diminuer la mobilité, de diminuer l'acquisition des
savoirs, »
|
CADRE
2
|
L210 « elle n'est plus dans mon effectif mais elle est
tuteur, elle va être tuteur pour l'hôpital, pour
l'intégration, pour les nouveaux, »
L501 « on a essayé un peu en catastrophe de monter
cette espèce d'encadrement sur huit semaines, sur dix semaines et qui
nous permet d'une part de faire progresser l'élève »
L537« je leur ai fait un livret avec un listing de tous les
soins qu'il y a dans le service avec, acquis, non acquis, vus, validés
par qui. »
|
CADRE
3
|
L 357 « formations traditionnelles avec le plan de formation
»
L 361 « tous les ans, il y a ce que l'on appelle »Les
journées nationales d'infectiologies». »
L374 mis en place des questionnaires qui ont été
distribués auprès de l'ensemble du personnel.
L 407 « c'est leur réflexion qui effectivement peut
faire évoluer les choses et revoir ... notre copie »
L408 « c'est un travail inter-équipes »
L 410 « si on se rend compte qu'effectivement on n'est pas
bon et qu'il faut améliorer à tout prix, il y a une discussion
entre les infirmiers et les médecins »
|
CADRE
4
|
L127 « aussi l'accompagner quand il en a besoin et quand on
voit qu'il se perd » L139 « ils se sentent en confiance avec ses
travaux de groupe et la dynamique que cela apporte ».
L188 « référent pédago, cela nous
permet de travailler sur la totalité de la durée du stage et tout
est décortiqué »
L210 « c'est par binôme, avec une IDE qui est
référente, la même ou quelqu'un, sur les terrains de stage,
c'est une nécessité »
L219 « on est beaucoup à l'écoute de
l'étudiant, »
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
Objectif 4 : Mettre en évidence la dynamique du
service Réponses Obtenues/Indicateurs
|
CADRE
1
|
L134 » Formation interne, formations continues, par les
chirurgiens ou les
cardiologues, formation continue par le plan de formation, tout
ce qui peut avoir d'intérêt pour le pôle cardio vasculaire.
»
L294 « assurer la continuité, la qualité, la
sécurité des soins, le but étant la performance
collective, »
|
CADRE
2
|
L662« La finalité, c'est le maintien de la
qualité des soins qui est excellente dans ce service voire
l'amélioration ! »
L132 « Disons que l'apprentissage se fait à trois
niveaux : les anciens qui doivent réactiver leurs connaissances, les
nouveaux recrutés qui doivent avoir une formation et une adaptation
à l'emploi et après, les élèves eux-mêmes qui
vont être après nos futurs nouveaux recrutés, qu'il ne faut
pas négliger. »
L667« Et la fidélisation du personnel. Parce que,
quelqu'un qui maîtrise ce qu'il fait, qui se sent bien dans son travail,
il va rester »
L306 « une fiche d'évaluation qu'on fait à
deux mois et à six mois et puis à un an »
|
CADRE
3
|
L 426 « qui sont très attentifs à la
qualité des soins, »
L427 « n'hésitent pas à se remettre en
question quand c'est nécessaire »
|
CADRE
4
|
L235 « c'est le résultat, cela va aboutir à
un soin qui soit fait de manière opportune, »
L236 « ce qui me motive, en permanence, j'ai donné
suffisamment d'information à l'étudiant pour qu'il est compris ce
qu'on attend de lui »
L245 « il faut donner comme image, une image rassurante
au patient, il y a l'équipe qui l'entoure. J'essaie d'arriver à
ce résultat-là »
|
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
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Annexe 7 Tableau Entretiens IDE
Objectif : Appréciation initiale de l'implication du
cadre concernant le management des savoirs, l'implication, ses
réflexions...
Réponses Obtenues/Indicateurs
|
IDE 1
|
L19 «, je les aie acquises par le tutorat des anciens et par
les formations spé en service »
L22 « c'est trois types de formations et d'encadrement qui
m'ont aidé »
|
IDE 2
|
L25 « double effet d'interaction entre celui qui va donner
le savoir et celui qui va le recevoir »
L30 je pense que... pour les gens chez qui cela passe bien, cette
facilité de transmission du savoir, et bien, se fait beaucoup plus
rapidement que chez les gens où cela se heurte des fois un petit peu
»
|
IDE 3
|
L8 « savoir ce que je sais et de pouvoir l'appliquer c'est
difficile l'information est beaucoup plus rapide » L15 « il a y des
choses que je réévalue »
|
E.
IDE 4
|
L9 « Cela n'a pas toujours été bien fait et
qu'on est vraiment traiter en tant qu'élève, on est
intégré comme élève... on n'est pas
considéré comme un futur professionnel »
|
IDE 5
|
L12 « Que c'est indispensable, surtout avec la nouvelle
réforme des études »
|
Objectif 1 : Apprécier la posture du Cadre dans
l'organisation Réponses Obtenues/Indicateurs
|
IDE 1
|
L50« le projet de l'hôpital d'après ce que je
comprends, c'est de nous faire travailler sur plusieurs secteurs »
L98« le plus ancien ou le plus spécifique sur le
poste donc quand on y va, on est déjà bien encadré, et en
plus il essaie de nous met sur des secteurs où l'on est allée
préalablement »
L109 « on a au niveau de chaque unité, on a un bureau
médical qui est à côté de la salle de soin, ou on
peut se voir avec le surveillant.. on peut se voir pour
travailler »
L159« il nous donne les dates pour qu'on s'inscrive, quand
on a des formations spé au fonctionnement du service, en
général, il le sait à l'avance »
|
IDE 2
|
L61« notion de projet avec d'autres services »
L95«le nouvel infirmier qui arrive, bénéficie
d'une formation qui a été mise en place, validée par les
médecins, sur proposition avec le cadre »
L233« On n'a pas d'espace dédié où on
se dit « Bon, là on fait une réunion
infirmiers-médecins-IADE pour voir un petit peu ».
L216« cela a été complémentarisé
avec un petit peu les infirmiers qui ont, à la lecture des protocoles,
ont fait un petit peu rajouter certaines choses, ont constaté certains
oublis »
L227« cela s'est fait, en fait, en collaboration des uns et
des autres et après, des ressentis par rapport aux protocoles
appliqués qui ont été réajustés »
|
IDE 3
|
L8 « savoir ce que je sais et de pouvoir l'appliquer c'est
difficile »
L44 « tutrice d'un élève, j'ai
travaillé en binôme le plus possible »
L45« on essaie de travailler en équipe »
L58 « on a un regard un peu neuf et on essaie de proposer
des choses justement,
de faire en sorte des protocoles qui ne nous conviennent pas,
»
L55 -57« sur les réactualisations des protocoles, de
soin ? On essaie de s'en parler
L75« cette traçabilité, qui a fait quoi,
»
L79« On travaille ou on peut et c'est souvent comme cela
»
|
E.
IDE 4
|
L38 «il y a des parcours mais ce n'est pas encore bien
finalisé ».
L47 « je n'ai jamais eu aucune évaluation en stage,
non, jamais dans aucun des stages, »
L63 « il y avait une cadre.... elle a vu chacune des
employés, des IDE, pour discuter de ce qui va ou de ce qui ne va pas.
»
|
IDE 5
|
L15... « Ils sont à des années lumières
de ce que l'on rencontre réellement dans les services »
L21 « qu'on est indispensable à leur
développement d'infirmier plus tard ».
L34 « formellement posé, je ne pense pas »
L38 « en fonction de leurs niveaux de formation, on leur
demande de prendre en
charge des patients pour être infirmiers »
L49 « on les évalue. Alors ils ont une fausse MSP,
sur le terrain de stage. »
.L62 « elle les prend dans le bureau...L64 tout ce qui est
démarche de soins et
puis les MSP fictives. »
L74 « Des moyens non. Après, on discute
aisément entre nous »
L82 « Il n'y a rien de formel »
|
Capitalisation des savoirs - Objectif 2 : Apprécier la
place donnée au management des
savoirs
Réponses Obtenues/Indicateurs
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IDE 1
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L16 « j'ai acquis essentiel de ma pratique infirmière
grâce aux ides les plus anciennes et à la formation qu'avait mis
en place la PH à l'époque »
L40 « les médecins nous ont fait des formations
»
L124« il nous envoie plutôt aux formations qui sont
nécessaires »
L116 « quand le surveillant passe, il nous passe les
informations, il diffuse les protocoles, il nous les lit, on a un classeur ou
on les rangent »
L126 « il fait venir des formateurs du CESU, il fait des
formations dans l'unité aussi, » L192« un formateur est venu
pour bluemedi, on a eu des ides qui sont venues du CESU »,
L22 « c'est trois types de formations et d'encadrement qui
m'ont aidé »
L205 « il connait plus les choses, c'est bien d'être
avec quelqu'un, qu'on soit en double avec quelqu'un qui a l'habitude du
travail.... »
L19« voici l'essentiel de mes compétences, je les aie
acquises par le tutorat des anciens et par les formations spé en service
»
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IDE 2
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L107« essentiellement, ces cours sont animés,
là, au jour d'aujourd'hui, par la cadre sur service et pour la dialyse
et d'autres cours, par un collègue qui est actuellement de nuit
»
L127 129« qu'ils sont sous tutelle d'un infirmier
responsable au niveau de leur formation »
L267« on a parlé des systèmes de protocoles.
Il y a les personnes ressources. L258« il y a un chirurgien qui, en fait,
a créé un site internet sur... en direction de ce qui est les
« clés cicatrisations ».
L421« les freins, c'est de pouvoir dégager les
gens de l'activité du service pour qu'ils soient présents...
l'investissement, »
L444« Avec un dynamisme derrière du cadre, de
l'infirmière de nuit qui a monté tout cela avec Madame G
».
L511« il faut aussi qu'ils donnent assez de savoir,
qu'ils s'assurent que le savoir est bien transmis ».
L548« il y a la cadre... Qui supervise un peu tout cela, qui
a lancé ce mouvement de formation... »
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IDE 3
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L93« j'ai fait d'autres formations qui me semblaient plus
importantes »
L96« C'est l'encadrement des élèves, le
tutorat des élèves et puis revoir les lois »
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L101 « La formation cicatrisation dirigée, j'avais
fait beaucoup d'années de nuit, j'avais perdu énormément
»,
L134 « il y a H, elle est pas mal aussi sur les
protocoles, sur l'encadrement des élèves, S, elle aussi assure
plutôt pas mal sur comment encadré un élève,
»
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E.
IDE 4
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L53 « soit disant que je suis moins bien que l'ancien
programme, cela n'est pas du tout vrai. »
L72 « on demande de l'aide aux IDE qui nous aide pour la
rédaction, pour faire les liens ....si ce n'est pas les ide, c'est les
médecins ».
L91 « il y a des formations, on n'est pas, on n'a pas le
droit d'y aller »
L95 « Avec le nouveau du nouveau programme, le but c'est de
faire des recherches par nous-mêmes, qu'il y ai plus d'implication du
personnel »
L105 « Je vois plutôt dans le côté
pratique dans les stages, faire le lien entre les connaissances et la pratique
»
L138 « elles étaient jeunes, .....elles m'ont
très bien encadrées, elles m'ont appris beaucoup de
chose».
L158 « il faut un temps d'adaptation, il faut quelques
portfolios avant de gérer. »
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IDE 5
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L141 « Enfin ce n'est même pas organisé, c'est
ancré dans l'équipe »
L150 « Le référent est juste là pour
rassurer l'étudiant mais c'est... Il ne tourne pas
qu'avec un seul infirmier. »
L166 « une fois sur deux les formations sont
annulées, reportées. »
L175 « l'ancien assistant, qui nous faisait des cours sur
les pathologies rencontrées
dans l'unité »
L220 « un carnet pour les étudiants, sur le
fonctionnement de l'unité, des
protocoles »
L222 « Elle est extrêmement disponible. Donc elle
rencontre tout au long du stage
et plusieurs fois si nécessaire »
L252 « on bosse en équipe donc réellement
»
L272 « les trucs de laboratoires qui veulent vendre leurs
produits alors ils nous
offrent un petit déjeuner ou... »
L281 « de temps en temps, le clin ou le »truc de la
douleur» qui viennent nous faire
un truc très précis. »
L300- 302 « Parce qu'en fait, ils captent presque plus le
visuel que le... ce que l'on
peut leur dire. Donc ils vont reproduire ce qu'ils vont voir dans
les unités. »
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Organisation apprenante - Objectif 3 : connaitre les moyens mis
en place Réponses Obtenues/Indicateurs
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IDE 1
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L126« il fait venir des formateurs du CESU, il fait des
formations dans l'unité aussi, »
L132« il nous fait passer les informations, on a
travaillé sur le diagramme de soin du service B... on l'a fait passer
à la cadre de jour ».
L138« Oui, on a des classeurs, on a le guide d'utilisation
du dossier de soin, j'ai fait la formation des transmissions ciblées,
»
L151« c'est la copine qui nous donne les codes, qui imprime
les étiquettes, ou imprime le bilan parfois ... »
L167« je les connais bien ceux de jour, on parle au
relève. Il y a des gens, des temps de passage d'information entre
l'équipe de jour et de nuit »
L252« non, améliorer, ça va bien comme
ça. »
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IDE 2
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L613« les laboratoires viennent démarcher et montrer
un peu leurs nouveaux produits »
L621« on est en train de mettre en place des systèmes
de dotations en accord avec les médecins, avec la Pharmacie ou des
différentes entreprises ... Si on en a besoin, ils peuvent venir.
»
L735« On a du faire former, de toutes manières, par
les gens qui étaient présents »
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L834« Il y a des retours. Cela passe, voilà...
après, il y a le temps de la réponse et - on va dire - du
résultat de la réponse apportée. »
L849« on voit au niveau infirmier si l'on a un bon feed-back
là-dessus avec une fiche d'évaluation ou on leur demande tout
simplement ce qu'ils en pensent. » L1039« en ayant ce système
de binômes, en ayant un petit peu ce système de cours avec
supports, »
L1042« un panel très riche pour que chacun puisse
tirer où il veut puisqu'il y en a qui sont plus visuels »
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IDE 3
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L106« Pour la formation, j'ai fait une demande, elle y a
répondu de suite, » L109« une assistante qui donnait des
cours... »
L125 « le labo est venu nous présenter des produits,
à plusieurs reprises, » L142« Je sonde, je demande,
méthode personnelle »
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E.
IDE 4
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L182 « Le mieux, c'était quand j'avais des secteurs,
et que l'on suivait une IDE, L190 « Quand on délègue, c'est
ce qui permet d'apprendre le mieux » L200« elle nous a proposé
de faire un carnet de bord, ou l'on note tout ce que l'on fait, et on signe au
fur et à mesure, c'est la 1ère fois que je vois cela
» L206 « Elle nous a mis avec un tuteur »
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IDE 5
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L319 « C'est vraiment l'amener à une prise en charge
globale du patient en le faisant travailler autant sur l'organisation, que sur
la démarche clinique », L323. « Mais il n'y a pas de formation
type en fait. C'est au feeling. » L 337 338 « l'on ne tient pas
compte du niveau de formation mais en fonction des aptitudes des
étudiants, ils ne sont pas limités dans leur apprentissage »
L 400 « les laboratoires ont moins d'intérêts à venir
nous voir, et du coup on se fait moins connaître des... des
congrès »
L403 « pour les étudiants. C'est-à-dire que,
aussi bien les internes que les médecins, prennent le temps de tout leur
expliquer »
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Objectif 4 : mettre en évidence la dynamique du
service Réponses Obtenues / Indicateurs
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IDE 1
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L44 « à travailler avec d'autres ide, d'autres
médecins, de garde qui n'étaient pas forcément de chez
nous, de voir changer et de jour et encore plus de nuit, de service. »
L210« je pense que la base est la volonté de chacun
d'aller se former » L50 « le projet de l'hôpital d'après
ce que je comprends, c'est de nous faire travailler sur plusieurs secteurs
»
L258« ils veulent qu'on bouge, c'est ça, »
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IDE 2
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L885« ce qui me motive, c'est de faire passer mes
connaissances. »
L974« c'est partager son savoir, amener les gens... Je
pense que l'une de nos plus grandes réussites, c'est justement d'arriver
à fidéliser les gens ».
L1000« qu'il ne faut pas non plus trop s'égarer,
donner les choses justes et aux bonnes personnes. Parce que cela aussi
»
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IDE 3
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L149« Pourquoi on veut des connaissances ? Moi, je
dirais, la personne au fond du lit »
L152« on est obligé de réactualiser ces
connaissances... »
L152« des gens qui demandent à en savoir de plus en
plus et puis le fait d'être avec des élèves »
L158« à la hauteur pour pouvoir transmettre,
»
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E.
IDE 4
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L231 « L'étudiant ne sera pas très bien, ce ne
sera pas un bon professionnel, cela amène à des erreurs »
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IDE 5
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L435 « L'amour que l'on a de notre métier. »
L439 « C'est : essayer de transmettre cela aux
étudiants. Moi, je suis contente de me lever le matin »
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Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
L446 « Cela fait partie des métiers où l'on
ne peut être que passionné, parce que cela mélange trop...
émotionnellement trop de choses»
471 « Le bien-être du patient, le
bien-être de la famille, voilà »
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Annexe 8 CD Retranscription des Entretiens
Beatrice CRESTA/PAVIOT IFCS AP-HM - Promotion 2011-2012
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