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étude du renforcement de la politique fiscale face au secteur informel en république du Bénin.


par Max Ghislyn NGHO PITI
Université d'Abomey-Calavy (Ecole nationale d'administration et de magistrature) - Diplôme d'administrateur des impôts 2007
  

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Paragraphe 2 : Approches de solutions et conditions de mise

en oeuvre

Au titre de rappel, l'objectif général fixé dans le cadre de notre étude est de formuler les conditions de mise en oeuvre d'une politique fiscale efficace en régime intérieur au Bénin.

Pour y arriver, nous avons identifié trois objectifs spécifiques liés aux problèmes spécifiques .Les causes supposées être à la base des problèmes spécifiques nous ont permis de formuler les hypothèses dont la vérification à travers l'analyse des données recueillies sur le terrain nous a permis de retenir des éléments de diagnostic.

A partir de ces derniers, nous pouvons proposer des approches de solution et fixer les conditions du renforcement de la politique fiscale au Bénin.

A. Approches de solutions

L'approche de solution consiste à suggérer les conditions objectives d'éradication des causes réelles se trouvant à la base du problème de l'inefficacité de la politique fiscale au Bénin en ne perdant pas de vue les objectifs retenus. Il s'agit en fait de renforcer les forces et d'enrayer les faiblesses.

Dans cette optique, nous proposerons les solutions qui permettront l'éradication des différentes causes à la base de chaque problème spécifique et par ricochet, conduiront à la résolution dudit problème.

1. Approche de solution au poids de l'impôt et étude de l'impact

a. Approche de solutions

De « l'étude d'impact de l'harmonisation des taux d'imposition de l'impôt sur les bénéfices des sociétés et des accords de partenariat économique sur les recettes des Etats membres de l'UEMOA » et suivant la vérification de l'hypothèse, nous sommes arrivés à la conclusion que le taux des I/BIC et I/BNC au Bénin est très élevé comparativement aux taux retenus dans la sous région. Il apparaît nécessaire sur la base de cette étude qu'il est important de diminuer les taux d'imposition des personnes morales et physiques de 10 points.

De ce fait, l'impôt sur le bénéfice des sociétés individuelles sera alors de 25%, tandis que celui sur les personnes morales sera de 28%.

b. Etude d'impact

- L'impact sur les recettes fiscales :

Sur l'ensemble des recettes de l'Etat, la baisse des taux de l'I/BIC et I/BNC a pour impact théorique premier la baisse des recettes totales du budget de l'Etat. Toutefois, il importe de souligner que cette baisse théorique du taux va entraîner dans la pratique, une attractivité des conditions fiscales de l'investissement et de l'activité économique dans le pays induisant alors un impact qui serait d'augmenter, d'une part, les bénéfices imposables par contribuable et d'autre part, le nombre d'opérateurs économiques issus de l'informel, améliorant dans une certaine mesure les recettes fiscales.

Globalement, les recettes enregistrées en 2007 au titre de cet impôt (BIC/BNC) ne sont pas très élevées car elles se situaient à 30,71 milliards de franc que l'on peut comparer à des recettes fiscales courantes de 445,95 milliards de franc de cette même année (source RNI). La TVA et les droits de

douane chiffrés à 267,5 milliards selon les sources de la DGID constituent les principales recettes, soit plus de 60% des recettes fiscales courantes. Cependant, l'importance du montant des recettes de BIC/BNC réside en ce qu'elles sont concentrées à la charge d'un faible nombre de contribuables alors que les autres impôts majeurs comme la TVA sont à la charge du grand nombre de tous les consommateurs des produits assujettis.

De ce qui précède, les BIC/BNC des sociétés et personnes physiques ne représentent qu'une faible partie des recettes fiscales au Bénin devant la TVA totale et les droits de douanes. Ainsi, une baisse de dix points du taux d'imposition pourrait se traduire par une diminution de recettes de 9,27 milliards, ce qui équivaut à environ 0,40% de PIB et à 3,52% des recettes fiscales du Bénin, soit 1,54% des recettes totales du budget de l'Etat.(Annexe n°2)

L'importance de l'impact se limite donc au niveau des recettes fiscales intérieures en raison du poids plus important de ce type de recettes qui pèse davantage sur les opérateurs économiques soumis régulièrement au régime BIC/BNC que sur les autres contribuables.

La présente proposition, en effet, a corrigé cet état de choses en favorisant l'attractivité du régime fiscal qui va induire une plus large assiette pour cette nature d'impôt. En effet, la baisse des recettes annoncées n'est que théorique dans la mesure où l'impact réel du regain d'activité des opérateurs va augmenter leurs bénéfices. Ce qui va améliorer la base imposable et enrichir les recettes fiscales. Cet impact positif n'est cependant mesurable qu'à posteriori.

- L'impact Sur l'économie et les entreprises :

Une baisse de la charge fiscale de l'entreprise est censée, d'une part, contribuer à la structuration de l'économie par la formalisation de certains acteurs économiques (secteur informel), et d'autre part, produire un effet de croissance et de modernisation de l'économie. Dans le court terme, les entreprises existantes pourront consacrer plus de ressources au renouvellement de leurs outils de production et aborder plus facilement une partie de la main d'oeuvre disponible sur le marché de l'emploi, notamment les jeunes.

L'étude de l'UEMOA, cité ci haut, qui se limite aux sociétés aboutit également aux conclusions suivantes :

« Si la baisse de taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés génère une baisse en valeur absolue inévitable des recettes BIC/BNC, il convient de souligner qu'elle entraîne aussi des effets positifs sur l'activité, l'investissement privé et la consommation se traduisant par :

· une hausse de la TVA et sur l'investissement privé ;

· une hausse des droits de porte ;

· un élargissement de l'assiette fiscale ;

· une hausse, dans une moindre mesure, de l'impôt sur les revenus des valeurs mobilières ».

2. Approche de solutions à l'insuffisance des enquêtes fiscales et étude

d'impact

a. Approche de solutions

Compte tenu du déficit enregistré dans les informations fiscales qui devraient permettre de faire des recoupements pointus afin d'établir une base imposable juste, il importe d'installer à la DGID une banque de données qui

favorisera la collecte rapide des données à travers les moyens informatiques performants, occasionnant ainsi la centralisation au niveau de la DGID de toutes les informations à caractère économique, judiciaire, social etc.

De ce fait, toutes les administrations publiques et privées seront connectées à la DGID pour permettre à tous les services d'assiette, d'enquête et de contrôle d'avoir toutes les données possibles sur un contribuable au titre des activités qu'il a exercées et des revenus perçus.

b. Etude d'impact

L'installation d'une banque de données, à caractère national, au niveau de la DGID permettra à cette administration d'avoir une idée exacte sur ses potentiels usagers à travers l'établissement du répertoire unique et informatisé de tous les contribuables.

La performance du contrôle sur pièces à travers le recoupement à partir des données quantifiables et informatisées fournies par toutes les administrations publiques ou privées permettrait non seulement d'élargir l'assiette fiscale, mais également de lutter contre la fraude et la corruption qui font obstacle à la performance de cette administration fiscale.

La communication et le partage des données à tous les niveaux de la DGID, quel que soit le lieu de service, sera facile et permettra à tous les agents d'être au même niveau d'information.

En conclusion, l'instauration d'une banque de données permet non seulement d'élargir l'assiette fiscale de tous les impôts à travers la découverte des personnes disposant des revenus importants et des signes de richesse remarquables qui ne font l'objet d'aucune déclaration ou dont les déclarations ont été toujours minorées , mais également de définir plus nettement les conditions d'établissement de l'impôt sur les personnes physiques et d'ouvrir par voie de conséquence les possibilités d'établir les procédures de

vérification de l'ensemble de la situation fiscale personnelle des contribuables.

De ce fait, les services de recherche et d'enquête fiscales seront constitués en une police fiscale en quête des « délinquants fiscaux ».

3. Approche de solutions à l'inadéquation des moyens de paiement et

étude d'impact

a. Approche de solutions

Suivant l'esprit de l'article 34 du CGI qui veut que tout règlement des charges déductibles à hauteur de 100.000F soit effectué en chèque, il importe de souligner que la réalité économique et sociale d'aujourd'hui est caractérisée par une immoralité généralisée.

Alors, il s'avère maintenant indispensable de généraliser tout règlement par voie écrite comme chèques, virements, cartes, avis de paiement, etc. L'utilisation des billets de banque et des pièces ne doit qu'être réservée qu'au profit des petits achats.

Cette reforme est moins révolutionnaire que celle de 1848 caractérisée par le remplacement en billets de banque l'or, l'argent et le bronze en France.

b. Etude d'impact

Cette suppression aura des conséquences majeures de toute première

importance. Alors, elle apportera en dehors de la sécurité dans les paiements,

les garanties suivantes :

- la suppression des risques entraînés par la malpropreté des billets ;

- la suppression de la fausse monnaie ;

- l'impossibilité de transferts publics illicites de sommes importantes ;

- la suppression du travail au noir ;

- l'impossibilité de rémunérer le travail des immigrés clandestins ;

- la création du marché d'emploi à travers la multiplicité des banques ;

- la surveillance étroite des trafics mafieux et des circuits de drogue;

- le contrôle des subventions, en particulier d'origine étrangère, aux

mouvements activistes, à certaines sectes et associations douteuses, aux organisations irrédentistes et terroristes, aux services secrets étrangers.

De ce fait, les banques auront un rôle de plus en plus important dans l'organisation de la société. Ce sera grâce à elles que les structures financières, économiques et sociales pourront se maintenir face à l'anarchie que les développements, sans contrôle mondial d'Internet, mettront à la disposition des mafias internationales.

Par ailleurs, cette décision aura un impact sans équivoque sur les recettes de la taxe sur les activités financières (TAF) qui sont de 6,2 milliards au titre de 2007 soit un pourcentage de 0.019% par rapport aux recettes totales de l'Etat. Cette taxe connaitra une importance capitale au même titre que la TVA car les opérations de son champ seront de croissance continue.

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