UNIVERSITE DE KISANGANI
B.P.2012
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FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
Département de
Gynécologie-Obstétrique
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ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET
CLINIQUES
DU PALUDISME CHEZ LA FEMME
ENCEINTE
Par
SEFU BIN KAFINDO Olivier
Travail de fin d'études,
Présenté et défendu en vue de l'obtention
du grade de
docteur en Médecine
Directeur : PO Dr. KATENGA BOSUNGA
Encadreur : CT Dr. LUKA ATILAOSWANE
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Première
session
II
DEDICACE
A notre regretté Papa Jean-Louis KAFINDO MWAMBA, par
son sens de dévouement malgré sa disparition tragique.
A notre chère maman Germaine KALEMBO FELISONGU pour
l'encadrement moral et le soutien tant financier que matériel durant
notre vie estudiantine.
A mes oncles et tantes : PASCAL MUKABE KAFINDO, ASSANI BIN
KAFINDO, ROGER KALEMBO, CHANTAL KALEMBO, PLATINI KALEMBO, NATHALIE KALEMBO,
DIEU KALEMBO, EUGENIE KALEMBO, MADELEINE KALEMBO.
A mes frères et soeurs : RODRIGUE KAFINDO, BLAISE
KALEMBO BIN KAFINDO, GENTIL SELEMANI BIN KAFINDO, EDWIGE SHAMI FEZA BINTI
KAFINDO, EPHRAHIM ANGBONGI, ANNIE KAFINDO,NICK KAFINDO, GLODI KAFINDO, ENOCH
KAFINDO, GENEVIEVE KAFINDO, PLATINI LOSIMBA, DIEU NGOYI, MESCHACK KAFINDO,
PAULIN KAFINDO KPL, RUTH KAFINDO, GABRIEL KAFINDO, MARTIN DALLAS KAFINDO,
MATHIEU KAFINDO,TANTINE KAFINDO, FRIDA KALEMBO, ULRICH KALEMBO, NIGO KALEMBO,
OLIVIER KISAPA, BLANDINE FEZA, MANUCHE LUIS sans oublier nos regrettés
amis BLANCHARD OKOLONGA, RICHARD BRAHIMU et nos regrettées soeurs SARAH
KALEMBO et RACHEL SHAMI.
Je dédie ce travail
III
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, qui marque la fin de nos études
universitaires, nous avons l'ultime obligation d'exprimer nos sentiments de
gratitude à tous ceux, de près ou de loin ont porté d'une
manière ou d'une autre un édifice pour son élaboration.
Nous tenons tout d'abord à remercier le Dieu
Tout-puissant pour le souffle de vie et la force qu'il ne cesse de nous
accorder.
Nos éloges vont tout droit au corps académique
et scientifique qui grâce à leurs enseignements de qualité
et leurs encadrements, nous serons utiles à la société et
à l'univers entier.
De manière plus particulière, notre gratitude va
tout droit au Professeur Ordinaire Docteur KATENGA BOSUNGA Chef de
département de Gynécologie Obstétrique des cliniques
Universitaires de Kisangani et au Chef des travaux Docteur LUKA ATILAOSWANE
pour avoir accepté respectivement de diriger et d'encadrer ce travail
malgré leurs multiples occupations.
Nous pensons également à tous nos compagnons de
lutte avec qui nous avons partagé les durs moments qu'impose le milieu
universitaire notamment SAMUEL ITIGAINO, JONATHAN MABUSIANDE, GLORIA LOKESA,
ALEXIS BOGOLE, BLAISE MANGOLUBELE, NOE INKOTO, ESTHER BONEBANA, JEAN JACQUES
IKOMBELE, JOSEPH KITOKO, TRESOR ONGELE, FISTON BAOTWAYEKA, GERMAIN MPIA, ALEXIS
IKANYA, YVON ALAKANI, BLANCHARD BABOKO, ROUSSEL BOKOLI, DELPHIN ESEBI, YVES
EKOKA, JOEL BATOMA.
Nous serions ingrats si nous oublions, en ce moment
précis tous ceux qui de près ou de loin nous ont porté une
pierre pour la réalisation de cet édifice notamment : Meliane
TIKA BAAMI, DOCTEUR ROBERT MANGOLUBELE et son épouse CHANTAL ANGALI,
PAPA JULES MAZOMBWE, INGENIEUR INGRID OSUNDJA, YANNICK MOWENI, PATRICK BEMBIDE,
BEN NDJATE, JIGUEL LIMBA, JUNIOR
iv
TEHEPEAGEBA, CLOVIS MAVONDO, LUCIEN BOKOTA, CESAR WAKILONGO,
ANTHONIO WAKILONGO, MICHELINE MOKO, BELINDA BASSAY, SYLVIE LUHUNA, PRISCILIA
BAFANDU, ANTHONY OMBA, FLORENCE BASSAY, CYNTHIA OMBA, REBECCA BANGONGA,THEODORE
ADIPEPE, CEDRIC ALAFU, SWEDI ALAFU, JUNIOR LODI, ERIC KUBALI, JACQUES MUKAYA,
EVARISTE BONDJALI, TRESOR KATUSI, MA' BIBI, Famille MAMBE, WHARLENE MIRINDI
SEFU BIN KAFINDO
v
ABREVIATION
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
TPI : Traitement Préventif Intermittent
MILD : Moustiquaire Imprégnée d'insecticide
à longue durée d'action
CUKIS : Cliniques Universitaires de Kisangani
Unikis : Université de Kisangani
HGR : Hôpital général de
Référence
MAV : Menace d'avortement
MAP : Menace d'accouchement prématuré
MIU : Mort in utero
TDR : Test de diagnostic rapide
PNLP : Programme National de lutte contre le Paludisme
vi
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
INTRODUCTION 1
0.1. PROBLEMATIQUE 1
0.2. HYPOTHESES 1
0.3. OBJECTIFS 1
0.3.1. Objectif général 1
0.3.2. Objectifs spécifiques 1
0.4. Intérêt du sujet 2
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL 2
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE PALUDISME 2
1.1. DEFINITION 2
1.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DU PALUDISME
2
1.2.1 Vecteur. 2
1.2.2 Agents pathogènes 3
1.2.3 Classification. 5
1.2.4 Mode de transmission 5
1.2.5 Cycle du Plasmodium 5
1.2.6 Distribution géographique 8
1.2.6.1. Europe. 8
1.2.6.2. Afrique. 8
1.2.6.3. Amérique. 9
1.2.6.4. Asie. 9
1.2.6.5. Océanie. 9
1.2.7 PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME 10
1.2.8 Forme clinique du paludisme 10
1.2.8.1 Accès simple 10
1.2.8.2 Accès pernicieux 10
1.2.9 Diagnostic para clinique du paludisme
12
1.2.10 PALUDISME ET GROSSESSE 12
1.2.11 PRISE EN CHARGE DU PALUDISME CHEZ LA
FEMME
ENCEINTE 13
DEUXIEME CHAPITRE : MATERIEL ET METHODES
16
2 .1. MATERIEL 16
2.1.1. Cadre d'étude 16
2.1.3 Période et population d'étude
16
2.2. METHODES 17
.2.1. Type d'étude 17
2.2.2. Collecte des données 17
2.2.3. Analyses statistiques 17
2.2.4. Difficultés rencontrées
17
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS
18
VII
III.1. PREVALENCE DU PALUDISME CHEZ LES GESTANTESS 18
III. 2. PARAMETRES SOCIO DEMOGRAPHIQUE 18
III.2 .1. Age 18
III.2.2. Lieu de résidence 19
III.2.3. Etat civil 19
III.2.4.Niveau d'instruction 19
III.3 .PARAMETRES CLINIQUES 20
III.3.1. Symptôme 20
III.3.2. Consultations prénatales 20
III.4.PARAMETRES OBSTETRICAUX 21
III.4.1. Age gestationnel 21
III.4.2. Gestité 21
III.5. EXAMEN PARACLINIQUE 21
III .5.1. Hémoglobine 21
Tableau X. Répartition des gestantes en fonction
de résultats de
taux d'hémoglobine. .. 21
III.6. PRISE EN CHARGE 22 III.7. CONSEQUENCE
DU PALIDISME SUR L'EVOLUTION DE LA
GROSSESSE 22
QUATRIEME CHAPITRE : DISCUSIONS 23
IV.1. Prévalence du paludisme chez les gestantes
23
IV .2. PARAMETRES SOCIO DEMOCRAPHIQUES 23
IV.2.1. Age 23
IV.2.2. Lieu de résidence 24
IV .2.3. Etat civil 24
IV.2.4. Niveau d'instruction 24
IV.3. PARAMETRES CLINIQUES 24
IV.3.1. Symptômes 24
IV.4. PARAMETRES OBSTETRICAUX 25
IV.5. EXAMEN PARACLINIQUE 25
IV.5.1. Taux d'hémoglobine 25
IV.6. PRISE EN CHARGE 25
IV.6.1. Mesure préventive appliquée
25
IV .6.2. Traitement curatif 26
IV.7. CONSEQUENCES DU PALUDISME SUR L'EVOLUTION DE LA
GROSSESSE 26
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 27
viii
RESUME
Problématique : Le paludisme
demeure un problème majeur de santé publique dans le monde. Il
est endémique dans la plupart des pays Africains dont la
République Démocratique du Congo, 2è pays d'Afrique le
plus touché par le paludisme après le Nigeria.
Il pose un problème sérieux dans les zones
endémiques spécialement en Afrique subsaharienne, constituant
ainsi un grand risque pour les enfants de moins de 5ans, les
immunodéprimés et les femmes enceintes. La situation des
gestantes est particulière, car l'infection palustre au cours de la
grossesse constitue un risque à la fois pour la mère, son foetus
et le nouveau-né. (OMS 2014)
Pour la mère, il accroit le risque de la maladie,
d'anémie maternelle et la mort, pour l'enfant à naitre, le
paludisme augmente le risque d'avortement spontané, de
mortinatalité, d'accouchement prématuré et de faible poids
de naissance.
Objectifs : Déterminer la
prévalence du paludisme chez les gestantes, déterminer le profil
des gestantes les plus touchées, déterminer les manifestations
cliniques et les complications les plus observées, évaluer la
prise en charge du paludisme chez les gestantes.
Méthode : Il s'agit d'une
étude transversale menée sur un échantillon de 127
gestantes ayant développé le paludisme au cours de leur grossesse
évolutive à l'hôpital général de
référence Makiso/Kisangani dans la période du 01 janvier
au 31 Décembre2019.
Résultats et conclusion :
Pendant notre période d'étude 250 gestantes avaient
consulté, et parmi elles, 127 cas ont fait le paludisme pendant leur
grossesse évolutive soit une prévalence de 50,8%, la tranche
d'âge la plus représentée est 20-29 ans avec 61,4% et plus
fréquent chez les mariées avec 71,7% en plus il survient souvent
au deuxième trimestre de la grossesse. La fièvre, les
céphalées, douleur lombaire, asthénie physique et le
vomissement sont les manifestations cliniques les plus observées, les
menaces d'avortement et les menaces d'accouchement prématuré sont
les complications les plus observées. Le traitement du paludisme pendant
la grossesse par la Quinine est efficace.
1
INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Le paludisme demeure un problème majeur de santé
publique dans le monde. C'est une parasitémie qui est la deuxième
cause de mortalité mondiale après le SIDA (21). En 2016, l'OMS a
estimé à 216 millions le nombre de cas de paludisme dans le
monde, soit 5 millions de cas de plus qu'en 2015.
Il est endémique dans la plupart des pays Africains
dont la République Démocratique du Congo(RDC), 2è pays
d'Afrique le plus touché par le paludisme après le Nigeria [3].
En 2017 ,25% des cas du paludisme au monde ont été
enregistré au Nigeria et 11% en RDC(OMS).
Dans la province de la Tshopo au Nord-Est de la RDC, il
représente 37% de cause de consultation, et cause 30% de
décès de toutes les pathologies. A Kisangani, chef-lieu de la
Province de la Tshopo, on a enregistré en 2010 119525 nouveaux cas de
paludisme qui ont causés 288 décès [4,5].
Cette maladie est due à un protozoaire, du genre
Plasmodium. Subdivisé en 4 principales espèces pathogènes
pour l'homme dont la plus répandue et la plus virulente en zone
tropicale et intertropicale est le Plasmodium falciparum [1,2]. Une
cinquième espèce fut retrouvée chez l'homme, il y a
quelques années le Plasmodium knwolesi [4]. L'infestation chez l'homme
se fait par la piqure d'un culicidae femelle du genre Anophèles.
Au-delà de la morbi-mortalité attribuée
au paludisme, cette maladie a un impact non négligeable sur le
développement socio-économique dans les zones endémiques,
en 2016 les financements attribués à la prévention et au
traitement du paludisme étaient estimés à 2,7 milliards de
dollars Américains, avec une contribution des gouvernements des pays
endémiques palustre atteignant 800 millions de dollars Américains
soit 31% du financement total (1).
2
Malgré ces lourds investissements dans la
prévention et traitement, le paludisme continue toujours à poser
un problème sérieux dans les zones endémiques
spécialement en Afrique subsaharienne,
Constituant ainsi un grand risque pour les enfants de moins de
5 ans, les immunodéprimés et les femmes enceintes. [5,7]
D'après l'OMS en 2014, La situation des gestantes est
tout à fait particulière, car l'infection palustre au cours de la
grossesse constitue un problème de santé majeur comportant des
risques considérables pour la mère, son foetus et le
nouveau-né.
Pour la mère, la grossesse affaiblit son
immunité et le rend plus sensible à l'infection paludique,
accroit le risque de la maladie, d'anémie sévère et de
mort. Pour l'enfant à naitre le paludisme maternel augmente le risque
d'avortement spontané, de mortinatalité, accouchement
prématuré et de faible poids de naissance [7].
Selon l'OMS en 2008, près de 25 millions de femmes
enceintes, dont 20% de primipares sont confrontées aux
conséquences du paludisme chaque année en Afrique subsahariennes
(WHO, 2004). Pour ces femmes, le paludisme est à la fois un danger pour
elles-mêmes et pour leurs bébés, avec environ 200000 morts
de nouveau-nés en raison de la présence du paludisme pendant la
grossesse.
Près de 11 millions de femmes enceintes exposées
à l'infection palustre ont donné naissance à quelques
87200 enfants présentant un faible poids à la naissance dans
l'Afrique subsaharienne (2) (OMS, 2018)
Cette même année la prévalence de
l'exposition à l'infection palustre durant la grossesse a
été plus forte dans les sous-régions Afrique de l'Ouest et
Afrique centrale (chacune avec 35%) ; suivie par la sous-région Afrique
de l'Est et Australe (20%).Près de 39% de cette prévalence a
été concentrée en RDC et au Nigeria.
Eu égard à ce qui précède, nous
avons jugé opportun de mener une étude sur les aspects
épidémiologiques et cliniques du paludisme chez la femme enceinte
afin d'évaluer la prévalence du
1
paludisme chez la femme enceinte, ses complications et sa
prise en charge dans la ville de Kisangani.
Ainsi plusieurs questions se posent :
? Quelle est la prévalence du paludisme et quel est le
profil des gestantes les plus touchées dans notre milieu ?
? Quelles sont les manifestations cliniques et les
complications les plus observées ?
? Quelle est l'efficacité de la prise en charge
appliquée ?
0.2. HYPOTHESES
La prévalence du Paludisme serait élevée
chez la femme enceinte dans notre milieu et il serait fréquent chez les
femmes mariées qui se trouveraient dans la tranche d'âge de 20-29
ans souvent à partir du 2è trimestre de la grossesse.
Les manifestations cliniques les plus observées
seraient céphalées, douleurs lombaires, asthénie physique
et vomissement, les complications les plus observées seraient la menace
d'avortement et menace d'accouchement prématuré.
La prise en charge du paludisme pendant la grossesse par la
quinine serait un traitement de choix.
0.3. OBJECTIFS
0.3.1. Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à la
réduction de survenue des complications du paludisme au
cours de la
grossesse
0.3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques que poursuit cette étude
sont :
1. Déterminer la prévalence du paludisme chez les
gestantes
2. Déterminer le profil des gestantes plus
affectées
2
3. Déterminer les manifestations cliniques et les
complications les plus observées
4. Evaluer la prise en charge du paludisme chez les
gestantes
0.4. Intérêt du sujet
L'intérêt est d'informer la population, le
personnel médical et
paramédical de la manière dont sévit cette
maladie et des conséquences
qui en découlent chez les femmes enceintes afin de les
éviter.
0.5. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction, le présent travail comporte quatre
chapitres
V' Le premier chapitre parlera des
généralités sur le paludisme
V' Le deuxième chapitre présentera le
matériel et la méthodologie du
travail ;
V' Le troisième fournira la présentation
et l'interprétation de nos
résultats ;
V' Le quatrième est réservé
à la discussion des résultats
V' Enfin, une conclusion et quelques suggestions
mettrons fin à ce
travail
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE PALUDISME
1.1. DEFINITION
Le paludisme (malaria) est une parasitose due à des
hématozoaires du genre Plasmodium, transmise par des moustiques du genre
Anophèles femelle infectée.
1.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DU PALUDISME
1.2.1 Vecteur.
Le paludisme est transmis à l'homme par la piqûre
d'un moustique culicidé du genre Anophèles au moment de son repas
sanguin. Seule la femelle, hématophage, transmet la maladie.
Elle ne pique qu'à partir du coucher du soleil avec un
maximum d'activité entre 23 heures et 6 heures. Cela explique que
l'utilisation des moustiquaires est le moyen de prévention individuelle
le plus efficace.
3
Les larves d'anophèles se développent dans les
collections d'eau. La nature des sols, le régime des pluies, la
température et donc l'altitude, la végétation naturelle ou
l'agriculture, rendent les collections d'eau plus ou moins propices au
développement des espèces vectrices.
Certaines espèces ont ainsi pu s'adapter à des
milieux particuliers comme le milieu urbain.
1.2.2 Agents pathogènes
Il existe de très nombreuses espèces de
Plasmodium (plus de 140), touchant diverses espèces animales mais
seulement cinq de ces espèces sont retrouvées en pathologie
humaine.
Il s'agit de : Plasmodium falciparum, Plasmodium malariae,
Plasmodium ovale, Plasmodium vivax, Plasmodium knwolesi
? Plasmodium falciparum :
Est celui le plus largement répandu à travers le
monde, qui développe des résistances aux antipaludiques et qui
est responsable des formes cliniques potentiellement mortelles.
Dans les régions équatoriales, il est transmis
toute l'année avec cependant des recrudescences saisonnières.
Dans les régions subtropicales, il ne survient qu'en
période chaude et humide. Sa transmission s'interrompt lorsque la
température tombe en dessous de 18°C. Cela explique aussi que,
quelle que soit la latitude, le paludisme n'est plus transmis en altitude
(au-dessus de 1500 mètres en Afrique et 2500 mètres en
Amérique et en Asie).
P. falciparum est responsable des formes cliniques graves,
notamment du neuropaludisme.
C'est l'espèce la plus fréquemment
observée en France, responsable de plus de 80 % des paludismes dit
« d'importation », c'est à dire contractés en zone
d'endémie mais se révélant en France métropolitaine
après le retour.
? Plasmodium malariae :
4
Il sévit sur les trois continents, de manière
beaucoup plus sporadique. Il se différencie des autres espèces
par une incubation plus longue (15 à 21 jours), par une
périodicité différente de la fièvre (cycle
érythrocytaire de 72 heures responsable d'une fièvre quarte) et
surtout par sa capacité à entraîner des reviviscences
très tardives (jusqu'à 20 ans après le retour de la zone
d'endémie
? Plasmodium ovale :
Il sévit en Afrique intertropicale du Centre et de
l'Ouest (et dans certaines régions du Pacifique) et provoque une
fièvre tierce bénigne, comme P. vivax dont il est très
proche.
Son incubation est de 15 jours au minimum mais peut-être
beaucoup plus longue, jusqu'à 4 ans.
Son évolution est bénigne mais on peut observer,
comme avec P. vivax, des rechutes tardives (5 ans). Schématiquement on
dit que P. ovale remplace P. vivax là où cette dernière
espèce n'existe pas.
? Plasmodium vivax :
Très largement répandu en Amérique du Sud
et en Asie, il est beaucoup plus rarement observé en Afrique. Sa
transmission s'arrête en dessous de 15°. Sa période
d'incubation est de 11 à 13 jours, mais on peut observer des rechutes
(accès de reviviscence) pendant 3 à 4 ans.
L'affection par P. vivax est classiquement
considérée comme bénigne (fièvre tierce
bénigne, c'est-à-dire due à un cycle érythrocytaire
de 48 heures) mais en zone d'endémie il peut avoir des
répercussions graves sur l'état de santé des populations,
notamment par l'intermédiaire des anémies chez l'enfant. De plus
on commence à voir surgir quelques résistances
médicamenteuses à P. vivax à la chloroquine.
? Plasmodium knwolesi :
Il sévit en Asie du Sud-Est (particulièrement en
Malaisie, à Bornéo), en zone forestière car il est
étroitement lié à la répartition des singes
macaques, son hôte habituel, et de son vecteur piquant l'homme et la
singe.
5
Il est morphologiquement proche de P. malariae. Il se
différencie des autres espèces par un cycle érythrocytaire
de 24 heures responsable d'une fièvre quotidienne.
Il existe de rares formes graves, voire mortelles, avec forte
parasitémie. A ce jour aucune chimiorésistance n'a
été observée pour cette espèce.
1.2.3 Classification.
· Règne des protistes,
· Embranchement des Apicomplexa (sporozoaires),
· Classe des Haemosporidea,
· Ordre des Haemosporida,
· Famille des Plasmodidae,
· Genre Plasmodium,
· Espèces :
o Plasmodium falciparum,
o Plasmodium vivax,
o Plasmodium ovale,
o Plasmodium malariae et
o Plasmodium knwolesi, parasite habituel des singes
(macaques) d'Asie qui vient de passer récemment chez l'homme.
1.2.4 Mode de transmission
Il existe plusieurs modes de transmission :
o Mode naturel : se fait
à l'occasion de la piqûre par un moustique femelle du genre
anophèle lors de son repas sanguin
o Transmission congénitale
: se fait par voie Transplacentaire de la mère au
foetus
o Transmission nosocomiale : par
transfusion sanguine si le sang possède les germes de la malaria,
transplantation d'organe
1.2.5 Cycle du Plasmodium
Le cycle se déroule successivement chez l'homme (phase
asexuée chez l'hôte intermédiaire), on l'appelle encore la
schizogonie et chez l'anophèle (phase sexuée chez l'hôte
définitif), appelé encore la sporogonie.
6
? Chez l'homme :
Le cycle est lui-même divisé en 2 phases :
? La phase hépatique ou
pré-érythrocytaire (= exo-érythrocytaire) : elle
correspond à la phase d'incubation, cliniquement asymptomatique.
? La phase sanguine ou érythrocytaire : elle correspond
à la phase clinique de la maladie.
? Schizogonie
pré-érythrocytaire.
Les sporozoïtes inoculés par l'anophèle
femelle lors de son repas sanguin restent pendant une trentaine de minutes
maximum dans la peau, la lymphe et le sang. Beaucoup sont détruits par
les macrophages mais certains parviennent à gagner les
hépatocytes. Ils se transforment en schizontes
pré-érythrocytaires ou « corps bleus » (formes multi
nucléées) qui, après 7 à 15 jours de maturation,
éclatent et libèrent des milliers de mérozoïtes dans
le sang (10 000 à 30 000 mérozoïtes en fonction des
espèces).
La schizogonie hépatique est unique dans le cycle, la
cellule hépatique ne pouvant être infectée que par des
sporozoïtes.
Dans les infections à P. vivax et P.
ovale, certains sporozoïtes intra-hépatiques restent quiescent
(hypnozoïtes) et sont responsables d'une schizogonie hépatique
retardée, qui entraîne la libération dans le sang de
mérozoïtes plusieurs mois après la piqûre du
moustique, expliquant ainsi les reviviscences tardives observées avec
ces deux espèces.
Les hypnozoïtes n'existent pas dans l'infection à
P. falciparum (pas de rechute) et ils n'ont pas été mis
en évidence non plus dans l'infection à P. malariae,
malgré l'existence de rechutes tardives, ni-semble-t-il pour P.
knwolesi.
? Schizogonie érythrocytaire.
Très rapidement les mérozoïtes
pénètrent dans les globules rouges. La pénétration
du mérozoïte dans l'érythrocyte et sa maturation en
trophozoïte puis en schizonte prend 24, 48 ou 72 heures (en fonction de
l'espèce) et conduit à la destruction du globule rouge hôte
et à la libération de 8 à 32 nouveaux
mérozoïtes.
7
Ces mérozoïtes pénètrent dans de
nouveaux globules rouges et débutent un nouveau cycle de
réplication. Cette partie du cycle correspond à la phase clinique
: la parasitémie s'élève, le sujet devient fébrile,
c'est l'accès palustre.
En l'absence de traitement, tous les parasites
évoluent progressivement au même rythme (on dit qu'ils deviennent
synchrones), tous les schizontes érythrocytaires arrivent à
maturation au même moment, entraînant la destruction d'un grand
nombre de globules rouges de manière périodique :
o Toutes les24 heures (pour P. knowlesi),
o Toute les 48 heures (fièvre tierce de
P. falciparum, P. vivax ou P. ovale) ou
o Toutes les 72 heures (fièvre quarte
de P. malariae). En pratique on observe que la fièvre
de tierce due à P. falciparum est rarement synchrone.
Après un certain nombre de cycles
érythrocytaires, certains mérozoïtes subissent une
maturation d'une dizaine de jours, accompagnée d'une
différenciation sexuée : ils se transforment en
gamétocytes à potentiel mâle ou femelle, qui vont rester en
circulation dans le sang pendant 10 à 15 jours.
? Chez l'anophèle femelle.
Les gamétocytes, ingérés par le moustique
lors d'un repas sanguin sur un sujet infecté, se transforment en
gamètes mâles et femelles qui fusionnent en un oeuf libre, mobile
appelé ookinète. Cet ookinète quitte la
lumière du tube digestif, se fixe ensuite à la paroi externe de
l'estomac et se transforme en oocyste.
Les cellules parasitaires se multiplient à
l'intérieur de cet oocyste, produisant des centaines de
sporozoïtes qui migrent ensuite vers les glandes
salivaires du moustique. Ces sporozoïtes sont les formes infectantes
prêtes à être inoculées avec la salive du moustique,
lors d'un repas sanguin sur un hôte vertébré.
La durée du développement sporogonique des
Plasmodium varie en fonction des conditions climatiques : entre 9 et 20 jours
pour P.
8
falciparum (entre, respectivement, 30°C et
20°C), un peu plus rapide pour P. vivax à
températures équivalentes, plus long pour P.
malariae.
1.2.6 Distribution géographique
Il est possible de dresser les grandes lignes de la
répartition géographique du paludisme à travers le monde.
En revanche il est important de comprendre qu'en raison des facteurs
influençant l'épidémiologie évoqués
précédemment (distribution des anophèles, capacité
vectorielle, caractéristiques biologiques des différentes
espèces de Plasmodium ...) la répartition géographique
varie d'un continent à l'autre, d'un pays à l'autre, mais aussi
d'une région à une autre, d'un village à un autre et
même parfois au sein d'un même village.
1.2.6.1. Europe.
Officiellement, le paludisme a été
éradiqué en Europe, y compris aux Açores, aux Canaries,
à Chypre, dans les Etats de l'Europe de l'Est et dans la partie
européenne de la Turquie.
En revanche, la Fédération de Russie (dont la
partie européenne comprenant la région de Moscou) est à
surveiller car il y persisterait une transmission de paludisme dû
à P. vivax espèce capable de se réimplanter temporairement
dans tout le sud de l'Europe (par exemple en Italie, Corse, ...). Ainsi en 2011
P. vivax est réapparu en Grèce (cas autochtones).
A noter que l'on décrit parfois des cas de paludisme
d'aéroport en lien avec l'importation de moustiques infestés dans
les bagages ou les cabines des avions venant des zones d'endémies.
1.2.6.2. Afrique.
Le paludisme est très largement répandu dans
toute l'Afrique sub-saharienne où coexistent P. falciparum
(nettement prédominant), P. ovale et de manière
plus sporadique P. malariae.
P. vivax peut être retrouvé en Afrique de l'Est.
Il existe une transmission, faible, en Afrique du Nord (Algérie),
essentiellement due à P. vivax, ainsi qu'au Cap-Vert et
à l'Ile Maurice. L'Ile de la Réunion est indemne.
En revanche, la transmission est bien présente aux
Comores, dont Mayotte, et à Madagascar où coexistent quatre
espèces.
9
1.2.6.3. Amérique.
Le paludisme a été éradiqué en
Amérique du Nord. La transmission se poursuit en Amérique
centrale (P. vivax essentiellement) mais les Caraïbes sont
indemnes à l'exception d'Haïti et d'une partie de la
République Dominicaine. Il faut donc noter qu'il n'y a pas de paludisme
dans les 2 départements d'Outre-Mer français que sont la
Martinique et la Guadeloupe.
En Amérique du Sud, la transmission est essentiellement
due à P. falciparum (avec présence de souches
très résistantes aux amino-4-quinoléines dans tout le
bassin amazonien) et à P. vivax. Le paludisme sévit
toujours en Guyane française mais essentiellement sur les fleuves et en
forêt. Les villes, notamment Cayenne, Kourou et Saint-Laurent du Maroni
sont indemnes.
D'une manière générale toutes les grandes
villes américaines sont indemnes sauf en Amazonie.
Rappelons qu'il n'y a plus de transmission au-dessus de 2500
mètres. 1.2.6.4. Asie.
Toute l'Asie du Sud-Est (Myanmar, Chine du Sud,
Thaïlande, Vietnam, Cambodge, Laos, Malaisie, Indonésie,
Philippines) est touchée par une transmission due à P.
falciparum (avec présence, dans certaines régions de souches
multirésistantes) à P. vivax et à P.
knowlesi.
Les autres régions et la péninsule indienne sont
atteintes par P. vivax et P. falciparum mais ne sont pas concernées par
le phénomène de multirésistance.
A la différence de l'Afrique, où la transmission
est beaucoup plus homogène, la transmission en Asie se fait sous forme
de foyers disséminés en milieu rural dans les zones de collines
boisées. Toutes les grandes villes asiatiques sont indemnes (sauf les
villes indiennes).
1.2.6.5. Océanie.
La transmission est hétérogène. Certaines
îles sont atteintes (Nouvelle Guinée, Iles Salomon, Vanuatu) ;
d'autres en sont totalement dépourvues : Polynésie
Française, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, Fidji,
Hawaï ... L'Australie et la Nouvelle Zélande sont indemnes.
10
1.2.7 PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME
L'hyperthermie ou poussée fébrile correspond au
moment où les schizontes éclatent de façon synchrone et
libèrent les mérozoide dans la circulation sanguine. Cette
libération stimule l'activation de macrophages et la production de
cytokines pro-inflammatoires provoquant ainsi l'accès fébrile
Celui-ci survient quotidiennement chez P. knowlesi, toutes les
48heures pour P. falciparum, P. ovale et vivax et toutes les 72heures pour P.
malariae
L'anémie résulte avant tout de la lyse des
hématies parasitées. Des hématies saines peuvent
également être détruites, surtout dans les infections
à P. falciparum, sans doute par un mécanisme immunologique.
La splénomégalie et
l'hépatomégalie témoignent, habituelles au bout d'un
certain temps d'évolution, témoignent de l'hyperactivité
et la congestion de ces organes.
1.2.8 Forme clinique du paludisme
Il existe deux formes cliniques : l'accès simple et
accès
pernicieux
1.2.8.1 Accès simple
La symptomatologie clinique est rapport avec
l'éclatement des globules rouges et la libération des
pyrogènes. Le patient dans ce cas peut présenter les
céphalées, douleurs articulaires, myalgies et fièvre.
1.2.8.2 Accès pernicieux
La présence d'un seul de ces critères clinique
ou biologique associé à la présence de P. falciparum dans
le sang fait porter le diagnostic d'accès pernicieux
11
Critère clinique
Critères
Caractéristiques
Troubles de la conscience Score de
Glasgow modifié = 9 chez
l'adulte et enfant de plus de 5 ans Score de Blantyre = 2
chez le petit enfant.
Convulsion répétées
= 2 / 24 heures (malgré la correction
de l'hyperthermie)
Prostration Extrême faiblesse
ou chez l'enfant : « Impossibilité, de se tenir assis pour un
enfant en âge de le faire, ou de boire pour un enfant trop jeune pour se
tenir assis »
Détresse respiratoire
Définition clinique
Ictère Clinique ou
biologique (bilirubine >
50 ìmol/L)
Hémoglobinurie macroscopique
Urines rouges foncées ou noires
Hémoglobinurie ou myoglobinurie à la
bandelette
Absence d'hématurie microscopique
Collapsus circulatoire TAS < 80
mmHg chez l'adulte
TAS < 50 mmHg chez l'enfant
OEdème pulmonaire
Définition radiologique
? Retentissements de la grossesse sur le
paludisme
12
Critère biologique
Critères
Caractéristiques
Anémie grave Adulte : Hb
< 7 g/dL ou Hte < 20 %
Enfant : Hb < 5 g/dL ou Hte < 15%
Hypoglycémie Glycémie
< 2,2 mmol/L
Acidose métabolique pH <
7,35 ou bicarbonates < 15
mmol/L
Hyperlactatémie Lactates
plasmatiques > 5 mmol/L
Hyperparasitémie > 4%
chez un sujet non immun
Insuffisance rénale
Créatininémie > 265 ìmol/L
après
réhydratation ou diurèse < 400 mL/24h chez
l'adulte (<
12mL/kg/24h chez l'enfant)
1.2.9 Diagnostic para clinique du paludisme
La goutte épaisse et le frottis mince sont les examens
microscopiques de choix recommandés par le PNLP.
Face aux contraintes de terrain, de manière
exceptionnelle le Test de diagnostic rapide peut être utilisé au
niveau des hôpitaux dans des circonstances exceptionnelles
(impossibilité de réaliser la microscopie)
1.2.10 PALUDISME ET GROSSESSE
La grossesse ou la gestation est le processus physiologique au
cours duquel, la progéniture vivante d'une femme ou d'un
mammifère femelle se développe dans son corps depuis la
conception jusqu'à ce qu'elle puisse survivre hors du corps de la
mère. Durant cette période qui dure 9 mois soit 270 jours soit 40
semaines et demi d'aménorrhées, l'organisme de la femme connait
de nombreuses modifications.
13
La gestation en tant que phénomène physiologique
diminue les défenses immunologiques et semble favoriser les rechutes de
paludisme, en dehors de toute réinfestation [5]. Elle entraîne une
modification des défenses immunitaires de la femme qui se traduit par
une augmentation de la fréquence et de la gravité des
accès de paludisme surtout chez les primigestes. Leur fréquence
est maximale au cours du second trimestre de la grossesse et la gravité
est plus marquée au cours du 3ème trimestre et dans les suites de
couches [33].
? Retentissement du paludisme sur la
grossesse
Il est certain qu'un paludisme transforme une grossesse
normale en grossesse pathologique. Les accès
répétés du paludisme peuvent perturber le fonctionnement
hypophysaire et entrainer une stérilité. Par ailleurs, la
nidation peut être perturbée chez les femmes atteintes de
paludisme viscéral évolutif, avec une splénomégalie
importante.
Au début, le paludisme entraine une accentuation des
signes sympathiques de la grossesse. Dans les grossesses avancées, il
existe une corrélation entre le taux de parasitémie et la
durée de la fièvre d'une part et le risque d'avortement d'autre
part, surtout en zone endémique. La mort in utero, l'accouchement
prématuré et l'hypotrophie foetale sont plus fréquents.
Le paludisme provoquant une hémolyse aggrave une
anémie déjà fréquente du fait de la malnutrition et
d'une carence martiale.
1.2.11 PRISE EN CHARGE DU PALUDISME CHEZ LA
FEMME
ENCEINTE
La femme enceinte fébrile doit être
considérée comme une urgence et un cas particulier.
La prise en charge du paludisme chez la femme enceinte se
répartie en deux volets : volet préventif et volet curatif
? Volet préventif : comprend
14
Le traitement préventif intermittent(TPI) et
l'utilisation des
moustiquaires imprégnées d'insecticide
? Traitement préventif intermittent
Selon l'OMS et le PNLP, ce traitement consiste à
administrer
à toutes les femmes enceintes au moins deux doses de
Sulfadoxine
pyriméthamine(SP) et lors des consultations
prénatales.
Pour la gestante VIH/SIDA séronégatif, 2 doses de
Sulfadoxine
pyrimethamine ;
A la 16è semaine de la grossesse, dès l'apparition
des
mouvements actifs du foetus, donner 3 comprimés de la
SP
A la 28è semaine de la grossesse, répéter la
dose de 3
comprimés en une prise
Par contre la gestante VIH/SIDA séropositif doit recevoir
3
doses de la SP :
16è semaine de la grossesse ;
28è semaine de la grossesse ;
32è semaine de la grossesse
Le TPI permet de réduire nettement les
conséquences
négatives du paludisme pendant la grossesse.
? Usage des moustiquaires imprégnées
d'insecticide
? Volet curatif
Le choix des antipaludiques pour traiter le paludisme au cours
de la grossesse dépendrait du trimestre et des caractéristiques
régionales de la résistance aux antipaludiques. Malgré la
rareté des données, la quinine (avec ou sans la clindamycine) et
les combinaisons à base de dérivés d'artémisinine
sont maintenant recommandés dans le traitement du paludisme chez la
femme enceinte (24)
Antipaludiques recommandés pour le
traitement du paludisme au cours de la grossesse
15
|
Premier trimestre
|
Paludisme simple
non compliqué
|
· 1er épisode : quinine, 10 mg/kg 3 fois par jour
pendant 7 jours avec ou sans clindamycine 5mg/kg 3 fois par jour pendant 7
jours.
· Episodes suivants : CTA efficaces localement ou
artésunate 2mg/kg/jour pendant 7 jours
avec clindamycine comme ci-dessus
|
|
|
Paludisme sévère ou
compliqué
|
· Artésunate, 2,4 mg/kg IV à l'heure (H) 0,
12 et 24 et continue chaque 24 heure jusqu'à ce que la patiente puisse
tolérer l'artésunate par voie orale, 2mg/kg/dose pendant 7 jours
et clindamycine, 5mg/kg 3 fois par jour pendant 7 jours.
· Ou quinine IV : dose de charge de 20 mg/kg pendant 4
heures, puis 10 mg/kg donnée 8 heures plus tard après le
début de la dose charge, suivie par 10 mg/kg toutes les 8 heures pendant
7 jours.
|
Paludisme non P.
falciparum
|
· Phosphate de chloroquine (1 comprimé de 250 mg,
soit 155,3 mg de chloroquine base). La dose est de 10 mg/kg base une fois par
jour pendant 2 jours suivis de 5 mg/kg au 3e jour. Pour P. vivax
résistant, amodiaquine, quinine, méfloquine, les
dérivés d'artémisinine peuvent être
utilisés.
· Prévention : phosphate de chloroquine, 300 mg
à l'admission suivi de 150 mg par semaine
|
|
16
DEUXIEME CHAPITRE : MATERIEL ET METHODES 2 .1.
MATERIEL
2.1.1. Cadre d'étude
L'hôpital général de référence
Makiso/Kisangani nous a servi de terrain
de recherche.
Il se trouve en république démocratique du Congo,
dans la province de
la Tshopo, ville de Kisangani. Il se situe sur l'avenue
munyororo, quartier
Plateau médical dans la commune MAKISO.
Il est limité ;
A l'est : par le bureau de Programme Elargi de la Vaccination et
celui de
coordination de la croix rouge Tshopo ;
A L'ouest : par l'aéroport de simi simi ;
Au nord : par le cimetière des victimes de la guerre des
six jours ;
Au sud : par la division provinciale de santé, la banque
du sang, la faculté
de médecine et pharmacie, les cliniques universitaires de
Kisangani.
Il organise à son sein les services suivants :
· Médecine interne
· Pédiatrie
· Chirurgie
· Gynécologie obstétrique
· Radiologie
· Laboratoire
· Urgences
2.1.2 Motivation du choix de site de
recherche
La raison ayant motivé notre choix sur ce site est que
l'hôpital général de référence
Makiso/Kisangani est une structure médicale fréquentée par
toute sorte de classe sociale dans population.
2.1.3 Période et population
d'étude
Nous avons mené notre étude durant la
période du 01 janvier au 31 décembre 2019.
Durant notre période d'étude 320 gestantes ont
consulté l'hôpital général de
référence de Makiso/Kisangani.
De ces 320 gestantes, nous avons retenu 250 gestantes qui
avaient un dossier médical bien remplis .Et de ces 250 gestantes 127 ont
fait le paludisme au cours de leur grossesse évolutive. L'âge des
gestantes a varié de 17 à 42 ans.
Critère d'inclusion ;
+ Etre enceinte
+ Avoir consulté l'hôpital général
de référence de Makiso /Kisangani durant notre période
d'étude
17
+ Avoir un dossier médical complètement remplis
+ Avoir été diagnostiqué du paludisme au
cours de sa grossesse
évolutive (c'est-à-dire goutte épaisse et/ou
TDR malaria positifs)
Critère d'exclusion
Ont été exclu toutes les gestantes n'ayant pas
remplis les critères ces haut citées
2.2. METHODES
2.2.1. Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale menée sur un
échantillon de 127 gestantes durant la période du 01 Janvier au
31 décembre 2019.
2.2.2. Collecte des données
Pour la collecte des données, nous avons utilisé
la technique
documentaire, en analysant le dossier les gestantes, le
registre
d'hospitalisation ainsi que le registre d'accouchement du
service de
Gynéco-obstétrique.
Pour le faire, nous nous sommes servis d'un Protocol de
recherche préalablement établi avec les variables
suivants :
> Sociodémographique : âge, lieu de
résidence, état civil et niveau
d'instruction
> Paramètres cliniques : motifs de consultation, nombre
des CPN
> Paramètres obstétricaux : l'âge
gestationnel, gestité
> Examens paracliniques : taux d'hémoglobine
> Traitement employé : mesure préventive,
traitement curatif
> Issue de la grossesse : complication ovulaire.
2.2.3. Analyses statistiques
Le dépouillement de données s'est fait
manuellement, puis leurs résultats ont été
consignés dans les tableaux.
Pour leur analyse et interprétation, nous avons
utilisé le calcul de pourcentage dont voici la formule :
% =
F = nombres des cas observés
N = effectif total % = pourcentage
2.2.4. Difficultés rencontrées
Nous avons rencontré quelques difficultés
pendant la collecte des données notamment le fait que certains dossiers
n'étaient pas bien rempli et avaient beaucoup d'insuffisance pour nous
fournir les données recherchées.
18
TROISIEMECHAPITRE : PRESENTATION DES
RESULTATS
III.1.PREVALENCE DU PALUDISME CHEZ LES GESTANTES Tableau
I : Répartition des gestantes selon la prévalence du
paludisme
Gestantes
|
Effectif
|
pourcentage
|
Avec paludisme
|
127
|
50 ,8
|
Sans paludisme
|
123
|
49 ,2
|
Total
|
250
|
100
|
III. 2. PARAMETRES SOCIO DEMOGRAPHIQUE
III.2 .1. Age
Tableau II. Répartition des gestantes en fonction
de l'âge
Age(en années)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
=19
|
13
|
10 ,2
|
20-29
|
78
|
61,4
|
30-34
|
25
|
19,7
|
=35
|
11
|
8,7
|
TOTAL
|
127
|
1OO
|
Il ressort de ce tableau que les gestantes se trouvant dans la
tranche d'âge de 20 à 29 étaient majoritaires avec 61,4 %
l'âge extrême était compris entre 17 et 42 ans.
*
19
III.2.2. Lieu de résidence
Tableau III. Répartition des gestantes en fonction
de leur lieu de résidence
Résidence
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Kisangani
|
2
|
1 ,6
|
Kabondo
|
5
|
3 ,9
|
Makiso
|
65
|
51 ,2
|
Tshopo
|
17
|
13 ,4
|
Mangobo
|
35
|
27 ,5
|
Lubunga
|
0
|
0
|
Autres
|
3
|
2 ,4
|
TOTAL 127 100
Il résulte de ce tableau que le plus grand effectif des
gestantes ayant fait le paludisme provenait de la commune Makiso avec 65 cas
soit 51 ,2% et suivie celles résidant dans la commune Mangobo soit 27
,5%
III.2.3. Etat civil
Tableau IV. Répartition des gestantes en
fonction de l'état civil
Etat civil Effectif Pourcentage
|
Mariée 91 71 ,7
Célibataire 36 28, 3
TOTAL 127 100
La lecture de ce tableau nous fait remarquer que dans les deux
groupes, les mariées sont majoritaires avec 91 cas soit 71 ,7 %.
III.2.4.Niveau d'instruction
TableauV. Répartition des cas selon le niveau
d'instruction
Niveau d'instruction Effectif
Pourcentage
Primaire 33 26
Secondaire 73 57,5
Supérieur et universitaire
|
21 16,5
|
TOTAL 127 100
En lisant ce tableau, nous remarquons que les gestantes du niveau
secondaire ont été affectés avec 73 cas soit 57 ,5 %
20
III.3 .PARAMETRES CLINIQUES
A ce point, nous nous sommes intéressés à
rechercher les paramètres suivantes :
Le motif de consultation (symptôme) et le nombre des CPN
suivies
III.3.1. Symptôme
Tableau VI. Répartition des cas en fonction des
symptômes
Symptômes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Fièvre, céphalée, douleur pelvienne
|
16
|
12 ,6
|
Hémorragie génitale
|
|
|
Fièvre, céphalée, vomissement
anorexie, Polyarthalgie, asthénie physique
|
37
|
29 ,1
|
Fièvre, frisson, céphalée, myalgie,
vomissement, présence de la contraction
utérine
|
10
|
7 ,9
|
Fièvre, frisson, céphalée,
vomissement, anorexie, myalgie,
|
1
|
0 ,8
|
douleur lombaire, absence des mouvements du foetus
Fièvre, céphalée, douleur lombaire,
asthénie physique, vomissement
|
63 49 ,6
|
TOTAL 127 100
Il ressort de ce tableau que 49 ,6 % de nos enquêtes ont
consulté pour fièvre, céphalée, douleur lombaire,
asthénie physique et vomissement.
III.3.2. Consultations prénatales
Tableau VII. Répartition en fonction de nombre de
CPN suivies
Nombre Effectif Pourcentage
|
0
|
8
|
6,3
|
1-3
|
69
|
54 ,3
|
=4
|
50
|
39,4
|
TOTAL 127 100
Ce tableau nous montre que 54,3 % de nos
enquêtées ont suivi au moins 1-3 fois le CPN au cours de leurs
grossesses évolutives alors que 6,3 % n'ont pas suivi les CPN
21
III.4.PARAMETRES OBSTETRICAUX
III.4.1. Age gestationnel
Tableau VIII. Répartition en fonction de
l'âge gestationnel
Age gestationnel (trimestre) Effectif Pourcentage
1er trimestre 39 30,7
2ém trimestre 58 45,7
3ém trimestre 30 23,6
TOTAL 127 100
Ce tableau nous fait remarque que 45,7 % de nos
enquêtées ont développé le paludisme au
deuxième trimestre, 30 ,7 % au premier trimestre et 23,6 % au
troisième trimestre
III.4.2. Gestité
Tableau IX. Répartition en fonction de
gestité
Gestité Effectif Pourcentage
|
Primigeste 36 28 ,3
Secondigeste 24 18,9
Multigeste 67 52 ,8
TOTAL 127 100
La lecture de ce tableau nous montre que les multigestes
représentent 52,8 % suivie des Primigestes avec 28, 3 %
III.5. EXAMEN PARACLINIQUE
III .5.1. Hémoglobine
Tableau X. Répartition des gestantes en
fonction de résultats de taux d'hémoglobine.
Taux hémoglobine
|
Effectif
|
Pourcentage
|
< 11 g%
|
68
|
53,5
|
> 11 g%
|
49
|
38 ,6
|
Non dosé
|
10
|
7 ,9
|
TOTAL
|
127
|
100
|
Ce tableau nous montre que 53,5 % des gestantes atteintes du
paludisme avaient un taux d'hémoglobine inférieur à 11
g%.
22
III.6. PRISE EN CHARGE
Tableau XI. Répartition des cas fonction mesures
préventives appliqués
Mesure préventive
|
Effectif
|
Pourcentage
|
TPI seul
|
14
|
11
|
MILD seul
|
32
|
25,2
|
TPI +MILD
|
73
|
57,5
|
Aucune
|
8
|
6, 3
|
TOTAL 127 100
Il ressort de ce tableau que 57,5 % de nos enquêtées
ont reçu le TPI et utilisée la MILD, 25,2 % la MILD seule, et 11
% TPI seule, 6 ,3 % n'ont reçu ni l'un ni l'autre.
Tableau XII. Répartition des
enquêtées en fonction du
traitement employé
Traitement employé Effectif
Pourcentage
Quinine 90 70 ,9
Artésunate 37 29,1
TOTAL 127 100
Il ressort de ce tableau que 70 ,9 % de nos
enquêtées étaient soignées par la quinine
III.7. CONSEQUENCE DU PALIDISME SUR L'EVOLUTION DE LA
GROSSESSE
Tableau XIII. Conséquence du paludisme sur la
grossesse
Conséquence
|
N : 127
|
Pourcentage
|
Menace d'avortement
|
12
|
9 ,4
|
Menace d'accouchement prématuré
|
7
|
5,5
|
Mort in utero
|
1
|
0,8
|
Avortement spontané
|
4
|
3,2
|
Accouchement prématuré
|
3
|
2 ,4
|
Il ressort de ce tableau que la menace d'avortement et la
menace d'accouchement prématuré sont les conséquences les
plus observées avec respectivement 9 ,4 % et 5,5 %
23
Cela s'expliquerait par le fait que cette tranche d'âge
constitue une période à laquelle nombreuses femmes souhaitent
avoir des enfants.
QUATRIEME CHAPITRE : DISCUSIONS IV.1. Prévalence
du paludisme chez les gestantes
Auteurs
|
Pays /ville
|
Année
|
Prévalence(%)
|
KOURA KG et al
|
Benin Ouidah
|
2007
|
4, 3
|
AGU et al
|
Nigeria Enugu
|
2013
|
48
|
LABAMA O et al
|
RD
|
2017
|
27 ,56
|
|
Congo /Kisangani
|
|
|
Notre série
|
RD Congo
|
2019
|
50 ,8
|
|
/Kisangani
|
|
|
Le résultat de notre série se rapproche à
celui trouvé par AGU et al au Nigeria [16]. Cependant ce chiffre ne
concorde pas à celui trouvé par LABAMA O. [11] à Kisangani
et celui de KOURA KG [64] à la maternité de l'hôpital
KINDJI et celle de l'hôpital de KPASSE à Ouidah au Benin.
Notre étude était menée sur les gestantes
en générale, ayant été diagnostiqué du
paludisme au cours de leurs grossesses évolutives à
l'hôpital général de référence de Makiso
/Kisangani quel que soit l'âge gestationnel, contrairement à
LABAMA O. et al qui se sont intéressés uniquement aux
parturientes, et KOURA KG et al qui se sont intéressés aux
gestantes mais à partir du second trimestre de la grossesse.
La prévalence du paludisme chez nous et au Nigeria
(Enugu) seraient élevées, car nos pays sont dominés par le
facies Equatorial et le faciès tropical.
En outre l'urbanisation non contrôlée, les
cultures vivrières urbaines, usage inapproprié des moustiquaires,
les mauvaises conditions hygiéniques environnementales et la
prolifération dense des anophèles dans les quartiers
périphériques de Kisangani expliqueraient la forte
prévalence du paludisme à Kisangani.
IV .2. PARAMETRES SOCIO DEMOCRAPHIQUES
IV.2.1. Age
Les gestantes se trouvant dans la tranche d'âge de 20-29
ans étaient majoritaires avec un taux de 61 ,4 %.
Ce résultat se rapproche à celui trouvé
par Sangara F. [6] en 2012 au centre de santé communautaire de
Magnambougou au Mali avec 52,6 %
24
IV.2.2. Lieu de résidence
Le plus grand effectif de nos enquêtées provenait
de la commune Makiso soit 51 ,2 %.Notre série concorde à celle de
NDRUUDJO avec 50 ,87 % en 2010.
Cette fréquence élevée de la commune
Makiso serait due au fait que cet hôpital se situe dans ladite commune et
la fréquentation des enquêtées en dépend.
IV .2.3. Etat civil
71 ,7 % de nos enquêtées étaient
mariées .Notre résultat se rapproche à celui trouvé
par DILANGU avec 84 ,9 % aux CUKIS en 2014 [33]. Cela s'expliquerait par le
fait que dans la plupart de nos sociétés Africaines le mariage
constitue le cadre privilégié de la procréation.
Par contre le faible taux de gestantes célibataire
s'expliquerait par le fait que les femmes célibataires
préfèrent éviter de révéler leur grossesse
en se rendant dans une clinique prénatale, craignant les
commérages si leur grossesse était
révélée.
IV.2.4. Niveau d'instruction
Les gestantes de niveau secondaire étaient plus
affectées avec 57 ,5 % le cas. Notre résultat concorde à
ceux trouvés par DILANGU [33] avec 54 ,58 % et LABAMA O. avec 71, 31 %
[16]
Mais il ne concorde pas à celui trouvé par
ALDIOUMA T. [5] avec 5 ,27 % de cas au centre de santé de
référence de commune IV les District de Bamako (CSRB) en 2013.
Ceci pourrait s'expliquer par le fait que le Mali est un pays
dont la majorité de la population est de religion islamique, ce qui
entrainerait une faible instruction de la femme.
Le fait qui pourrait expliquer notre résultat serait le
mariage précoce. Pour certains auteurs, le bas niveau d'instruction fait
partie intégrante de facteurs favorisant entrainant le paludisme [11,
15,17].
Les gestantes avec un bas niveau d'instruction ne comprennent
généralement pas l'importance des mesures préventives de
lutte contre le paludisme.
IV.3. PARAMETRES CLINIQUES IV.3.1.
Symptômes
49 ,6 % de nos enquêtées ont consulté pour
fièvre, céphalée, douleur lombaire, vomissement et
asthénie physique. Contrairement à AKANN [11] cité par
DILANGU, qui avait trouvé comme motif de consultation vomissement,
fièvre, vertige, et douleur pelvienne.
Ceci s'expliquerait par le fait que la symptomatologie de
paludisme est polymorphe et n'est pas spécifique.
25
IV.4. PARAMETRES OBSTETRICAUX
IV.4.1 Age gestationnel
45,7% de nos enquêtées ont
développé le paludisme au deuxième trimestre de la
grossesse
Ce résultat concorde à celui de BOTOLAHY [17]
à Madagascar avec 47,5% et DILANGU aux CUKIS avec 45,2% à 2014
[35]
Ceci s'expliquerait par le fait que le deuxième
trimestre de la grossesse serait la période la plus critique. Ceci se
justifie par une baisse d'immunité physiologique au cours de la
grossesse et notamment à partir de 4eme mois.
La baisse de l'immunité cellulaire et de
l'immunité humorale facilite le développement de maladie
déverse dont la plus commune est le paludisme. (3)
IV.5. EXAMEN PARACLINIQUE
IV.5.1. Taux d'hémoglobine
53,5% de nos enquêtées ont fait une
anémie maternelle avec un taux d'hémoglobine inférieur
à 11 g%.
Notre résultat concorde avec celui de LABAMA O. qui
avait trouvé un taux d'anémie maternelle de 51,16% au cours de
paludisme gestationnel.
Nous pensons que l'anémie en cas du paludisme serait
due à hémolyse causée par l'infection à plasmodium
falciparum. En autre Kisangani étant une zone endémique de
transmission stable du paludisme, les gestantes auraient une prémunition
anti palustre.
Par conséquent l'anémie serait l'une des
complications du paludisme les plus rencontrées dans ce cas [13].
IV.6. PRISE EN CHARGE
IV.6.1. Mesure préventive appliquée
57,5% de nos enquêtées ont reçu le TPI et
utilisées le MILD, 25,2% la MILD seul et 11% le TPI seul
Certains auteurs ont trouvé que TPI a permis à
réduire le taux de prévalence du paludisme au cours de la
grossesse et la survenue de ces complications, car les essais de prophylaxie
anti paludisme chez les femmes enceintes ont montré que la
prévention du paludisme s'accompagnait d'une diminution significative de
l'anémie.
Le fait que le TPI s'est administré qu'à partir
de 17eme semaine d'aménorrhée, le non observance des mesures pour
l'utilisation adéquate du MILD et le manque d'assainissement du milieu
justifieraient le pourcentage élevé du paludisme chez celles qui
ont utilisé la MILD et ont reçu le TPI.
26
IV .6.2. Traitement curatif
70,9 % de nos enquêtées étaient
soignées par la quinine. Ceci s'expliquerait par le fait que le
paludisme pendant la grossesse est considère comme une forme grave
(accès pernicieux) et pour la plupart des chercheurs la quinine
représentent un traitement de choix pour cette forme de paludisme.
IV.7. CONSEQUENCES DU PALUDISME SUR L'EVOLUTION
DE LA GROSSESSE
Avec les données de notre étude, nous remarquons
que les
conséquences les plus couramment rencontrées
sont : Menace d'avortement avec 9,4 %, menace d'accouchement
prématuré avec 5,5 %, avortement spontané avec 3 ,2 %
accouchement prématuré avec 2,4 % et la mort in utero avec 0 ,8
%.
Plusieurs auteurs ont trouvé que, mis à part
l'anémie maternelle, les complications les plus observées sont
représentées par les menaces d'avortement et les menaces
d'accouchement prématuré.
Ce qui pourrait s'expliquer par le fait que la fièvre
qui accompagne le paludisme entrainerait les contractions utérines [2 ,5
,29].
27
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
Après analyse et interprétation des
résultats, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes :
? La prévalence du paludisme chez les gestantes
à l'HGR Makiso/Kisangani durant notre période d'étude est
de 50 ,8 %
? Le paludisme touche plus les gestantes se trouvant dans la
tranche d'âge de 20-29 ans avec 61,4 % et est plus fréquent chez
les mariées, souvent au deuxième trimestre de la grossesse
? Les symptômes classiques du paludisme étant non
spécifiques seules la fièvre, les céphalées,
douleur lombaire, asthénie physique et vomissement ont une valeur
prédictive supérieure.
? Outre l'anémie maternelle, les menaces d'avortement
et les menaces d'accouchements prématurés sont les complications
les plus observées
? Le traitement du paludisme chez la femme enceinte par la
Quinine est le traitement de choix
RECOMMANDATIONS :
Aux autorités politico-administratives en
général, au Programme National de lutte contre le paludisme en
particulier :
· De continuer à rendre disponible et vulgariser
l'usage de la moustiquaire imprégnée d'insecticide surtout pour
les femmes enceintes et pour les enfants âgés de 0 à 5
ans.
· D'équiper nos hôpitaux et centre de
santé de matériel adéquat pour faciliter le diagnostic du
paludisme et de prévenir la survenue les ses complication chez les
femmes enceintes.
Au personnel de la santé :
· D'informer la population en général, les
femmes enceintes en particulier les conséquences du paludisme sur la
grossesse et les nouveau-nés.
· De veillez à l'application correcte du
traitement du paludisme chez les gestantes.
A la population en générale, aux gestantes en
particulier :
· De veillez à l'assainissement de
leur environnement
· A un l'usage adéquat de la moustiquaire
imprégnée d'insecticide
· D'aller se faire consulter lorsqu'un symptôme du
paludisme se présente
28
?
Références
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pronostic maternofoetal à l'accouchement à Kisangani, Tunismed
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29. Bolukaoto Bome, Cours de Parasitologie
médicale, faculté de médecine unikis 2015
30
PROTOCOLE D'ENQUETE
1. IDENTIFICATION :
- Age
- Adresse
- Niveau d'étude
- Etat civil
- Profession
2. ANTECEDDENTS GYNECO-OBSTETRICAUX
> FORMULE OBSTETRICALE :
- PARITE
- GESTITE
- AVORTEMENT :
-* Nombre
-* Age gestationnel -* Type d'avortement
- DECES
> CPN
> AGE GESTATIONNEL
3. COMPLICATIONS
· AVORTEMENT
· ACCOUCHEMENT PREMATURE
· MENACE D'AVORTEMENT
· MENACE D'ACCOUCHEMENT PREMATURE
· MORT IN UTERO
· HYPOTROPHIE FOETALE
· PALUDISME CONGENITAL
· ANEMIE MATERNELLE
4. MOTIFS DE CONSULTATION
V' Fièvre
V' Céphalées
V' Vomissement
V' Asthénie physique
V' Douleur lombaire
V' Myalgie
V' Absence des MAF
V' Présence des contractions utérines
V' Nausée
V' Frisson
V' Hémorragie génital
31
V' Agitation (convulsion)
V' Obnubilation
V' Polyarthalgie
5. EXAMENS PARACLINIQUES
· GOUTTE EPAISSE
· FROTTIS SANGUIN
· TDR
· TAUX D'HEMOGLOBINE
6. PRISE EN CHARGE
? UTILISATION MILD
? TPI
? QUININE
? AUTRES MEDICAMENTS
7. DUREE D'HOSPITALISATION
8. MODALITE DE SORTIE
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