Le Gabon face à la cybercriminalité: enjeux et défispar Larry Warren DIYEMBOU BOUMAM'HA Université Omar Bongo - Master Géosciences Politiques du Monde Contemporain 2019 |
2.1.3 - Les principales victimes de la cybercriminalitéLes acteurs du secteur économique étant des cibles privilégiées pour les cybercriminels, il faut cependant dire que ni les institutions étatiques ou encore les citoyens lambdas, ne sont à l'abri du phénomène de la cybercriminalité. En effet, à l'instar de la criminalité dite classique, la cybercriminalité n'épargne personne comme nous aurons à le voir. · Les menaces et atteintes aux EtatsDe nos jours, les systèmes d'information des Etats sont d'autant plus vulnérables car, étant de plus en plus connectés. Les cyberattaques seraient dans ce cas un véritable cauchemar pour les Etats car imaginez-vous un seul instant qu'un groupe composé de cyberterroristes en vienne à prendre le contrôle d'un site militaire. L'on assistera alors à un véritable chaos car ces derniers pourraient tirer des missiles intercontinentaux de n'importe quel endroit de la planète, pirater des drones à usage militaire ou mieux, détourner des porte-avions. L'enjeu sécuritaire en rapport avec les cybermenaces est vraiment considérable. Par exemple, « Sur un navire, navigation, propulsion, combat et communications sont intégrés. Faute de sécurisation, il serait possible de bloquer un bateau en pleine mer ou de l'empêcher de combattre »76(*). · Les menaces et atteintes aux entreprisesLa cybercriminalité se pose aussi en enjeu non négligeable pour les entreprises et autres organisations. Les entreprises se doivent en d'autres termes, de mieux cerner les risques qu'elles encourent au cas où elles feraient l'objet d'attaques cybercriminelles. En outre, qu'il s'agisse d'espionnage industriel, de l'usage non autorisé du corpus automatique d'une entreprise afin d'effectuer des crises à connotation économique, les atteintes aux droits d'auteurs, la cybercriminalité laisse planer une ombre de « mauvaise réputation » significative sur les entreprises. En cas de cyberattaque, toutes leurs données personnelles ainsi que celles de leurs clients et partenaires en affaires, pourraient être volées, divulguées ou vendu à des tiers personnes ou organisations criminelles. Par ailleurs, en mai 2014, Orange, l'opérateur français de téléphonie mobile et aussi spécialisé dans la fourniture et l'accès à l'Internet haut débit, a été victime d'une cyberattaque de grande ampleur (il faut dire que ce fut quand-même la deuxième du genre, en seulement trois mois). Assurément, « pas moins de 1,3 millions de personnes, clients d'Orange ou figurant dans leurs base de données, étaient concernées par ce vol d'informations (noms, prénoms, adresse mail, numéro de téléphone ou encore date de naissance) »77(*). Généralement, le constat est que les grandes entreprises dissimulent le fait qu'elles aient été victimes d'attaques cybercriminelles, car l'avouer publiquement aurait pour effet de briser la relation de confiance et de confidentialité les liant à leur clientèle et partenaires économiques, mais surtout de ternir la réputation acquise par l'entreprise. * 76Rapport du groupe de diagnostic stratégique, « Enjeux et difficultés de la lutte contre la cybercriminalité », Institut des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice, n°6, 26e Session nationale, Juillet 2015, p. 9. * 77 Ibid. |
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