2.2.2. Traitement des données de terrain,
climatiques et leur analyse
Les données collectées sur les fiches
d'enquête ont été saisie dans le logiciel SphinxV5. Le
traitement de la base de données a permis de dégager des
statistiques, de réaliser les tableaux et les figures. Les outils
d'analyse seront présentés par objectif :
Le premier objectif émit sur la perception du
changement climatique par les populations locales a été
déterminé selon une démarche participative à l'aide
de questionnaires destinés aux agriculteurs dans cinq communautés
rurales sélectionnées et aux personnes ressources évoluant
dans le secteur de l'agriculture. Le questionnaire de collecte des
données structurées semi-ouvert a porté sur les points
suivants : la perception du changement climatique inspiré de leurs
savoirs locaux (Annexe 2). Chaque question a été codée
pour faciliter l'analyse statistique à l'aide du logiciel Sphinx.
Toutefois, pour corroborer ces résultats
présentés sous forme qualitative, une synthèse de
proportions relatives aux éléments indiquant un certain
changement du climat ont été faite selon les populations,
à partir des données contenues dans les fiches d'enquête
individuelle. Pour évaluer le niveau de cohérence entre les
perceptions paysannes et les données (statistiques) sur
l'évolution du climat, une évaluation de l'impact des changements
et variabilités climatiques sur les caractéristiques des saisons
de pluies ont été faite.
Cette démarche se justifie par le fait que les
perceptions paysannes des changements et variabilités climatiques sont
construites sur les modifications survenues par rapport aux
caractéristiques des saisons pluvieuses.
Les données pluviométriques de la SODEXAM et des
informations contenues dans le guide d'entretien ont permis de confirmer les
perceptions des paysans du changement climatique. En effet,
l'élaboration d'un calendrier agricole est définie
entièrement si l'on connaît le début et la fin de la saison
des pluies. Cependant, il existe plusieurs définitions du début
de la saison des pluies selon Balme et al., (2005), ce qui n'est pas sans
répercussions sur le choix de la méthode. A ce sujet, un
météorologue considérera comme début des pluies les
premières pluies liées à la mise en place de la
première convection organisée. Pour l'hydrologue, ce même
critère sera déterminé par la première pluie
générant du ruissellement.
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Enfin, pour l'agronome, le début de la saison pluvieuse
ne peut pas être suivi d'épisodes secs trop longs pouvant porter
préjudice aux cultures. Ainsi, le point de vue agronomique adopté
dans le cas de cette étude, Sivakumar (1988) donne, le démarrage
de la saison des pluies dans les régions sahéliennes et
soudanienne comme la date à partir du 1er Mai, au moins 20 mm
de pluie sur 3 jours, sans épisode sec excédant 7 jours dans les
30 jours qui suivent (pour éviter les faux départs) et, comme
date de fin de saison après le 1er septembre, 20 jours
consécutifs sans pluie. Nous avons ainsi calculé les
caractéristiques de la saison (date de début, de fin,
durée), cumul annuel, nombre de jours de pluie de l'année pour
chaque année concernant cette étude (1986 à 2016). Les
moyennes de ces caractéristiques ont été calculées
et comparées entre elles avec le test de Scheffé (segmentation de
Hubert).
Quant aux indices pluviométriques annuels, ils ont
été calculés avec les totaux annuels des pluies au moyen
de la méthode du Filtre Passe-bas de Hanning d'ordre deux. Cette
méthode permet d'obtenir des "moyennes mobiles pondérées".
Son application se fait en deux étapes. La première consiste
à estimer chaque total pluviométrique au moyen des
équations de Tyson :
Avec X(t), le total pluviométrique
pondéré à l'année t ; X(t-2) et X(t-1), les totaux
pluviométriques observés des deux années qui
précèdent immédiatement l'année t ; X(t+2) et
X(t+1), les totaux pluviométriques observés de deux années
qui suivent immédiatement l'année t.
Dans la seconde étape, les totaux
pluviométriques annuels pondérés obtenue sont
centrés et réduits au moyen de la formule suivante :
Avec I(t) : l'indice pluviométrique de l'année t ;
X(t) : le total pluviométrique pondéré de
l'année t ; X: la pluviométrie
moyenne interannuelle sur la période de référence
(1986-2016) et ó : l'écart-type de la pluviométrie
interannuelle sur la période de référence (1986-2016).
Les résultats obtenus peuvent être
interprétés de trois manières. Lorsque la valeur de
l'indice est inférieure à zéro (< 0) on dit que la
pluviométrie de l'année portant cet indice est
déficitaire.
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Quand cette valeur est supérieure à zéro
(>0), on dit que la pluviométrie est excédentaire. Quand
l'indice est égal à zéro, on parle de pluviométrie
normale.
Pour ce qui est de l'objectif 2 : « les causes
attribuées aux changements et variabilités climatiques »,
nous avons procédé par un calcul de proportion des
différentes causes évoquées par les producteurs suivants
leur croyance locale. Ensuite, les différentes proportions obtenues ont
été comparées et analysées. Au niveau des
conséquences des changements et variabilités climatiques sur les
principales cultures pratiquées. Nous avons procédé par un
calcul de fréquences des causes qui expliquent les pertes de
récolte car les principaux phénomènes qui impactent
l'agriculture sont l'irrégularité des pluies ainsi que la
progression de la sécheresse, les vents violents et les fortes
températures.
Quant à l'objectif 3: « Les stratégies
d'adaptation développées par les populations agricoles face aux
changements climatiques ». Les options d'adaptations sont
déterminées en fonction des stratégies et méthodes
adoptées ou exprimées par la population enquêtée.
Elle passe par l'ensemble des croyances, des valeurs et perceptions que les
populations ont des changements et variabilités climatiques. Ainsi, les
fréquences des mesures d'adaptations répertoriées ont
été d'abord calculées pour l'ensemble des exploitations
enquêtées puis analysés.
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