NREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE OFFICIELLE DE
BUKAVU U.O.B
BP : 570 BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
PEUR DE L'ECHEC ET INTENTION ENTREPRENEURIALE
DES ETUDIANTS DE LA FACULTE D'ECONOMIE DE L'UNIVERSITE OFFICIELLE DE
BUKAVU
Travail de fin de cycle réalisé en vue de
l'obtention du diplôme de graduat en sciences économiques et de
gestion
Par : MUKANGA UTSHUDI John
Encadreur: Ass. AKILIMALI NDATABAYE Ephrem
ANNEE ACADEMIQUE 2018-2019
A mes très chers parents, A mes frères et
soeurs, Je dédie ce travail
MUKANGA UTSHUDI JOHN
II
REMERCIEMENTS
Je tiens à témoigner ma profonde reconnaissance
envers les autorités académiques ainsi qu'au corps professoral de
l'Université Officiel de Bukavu pour leur contribution scientifique et
leur encadrement.
Ma reconnaissance va également à l'assistant
AKILIMALI NDATABAYE Ephrem, qui a dirigé ce travail et dont les
remarques, les conseils et les encouragements furent déterminants tout
au long de cette recherche. Je lui exprime toute ma gratitude et mes plus
sincères remerciements pour tout ce qu'il m'a apporté et pour la
confiance et le privilège qu'il m'a accordé en acceptant
d'être l'encadreur de ce Travail de Fin de Cycle.
Je tiens à remercier particulièrement mes
très chers parents OTSHUDI OMENGA et Julienne KOMBULA pour leur
disponibilité, leurs conseils avisés ainsi que pour leur soutien
tant morale que financier à mon égard.
Cette recherche doit beaucoup à l'ensemble des
étudiants de l'UOB enquêtés pour leurs coopérations
qui m'ont permis de parfaire les outils d'investigation et de réaliser
l'enquête de recherche.
Ma reconnaissance va également à tous mes
frères et soeurs, camarades étudiants, amis et connaissance pour
leur affection et collaboration ainsi que pour leurs conseils et soutiens.
MUKANGA UTSHUDI JOHN
III
EPIGRAPHE
« La peur de l'échec est normale mais dangereuse
car elle nous empêche de penser et d'agir»
(Anonyme)
IV
SIGLES ET ABBREVIATIONS
ACP : Analyse en Composantes Principales
AF : Analyse Factorielle
AFE : Analyse Factorielle Exploratoire
Ddl: Degré de liberté
GEM: Global Entrepreneurship Monitor
IE : Intention Entrepreneuriale
KMO : Kaiser Meyer Olkin
PE : Peur de l'Echec
PNUD: Programme de Nations Unies pour le
Développement
RDC: République Démocratique du Congo
SPSS: Statistical Package for Social Sciences
UOB : Université Officielle de Bukavu
1
INTRODUCTION GENERALE
Au cours de ces dernières décennies, les actions
entrepreneuriales ont connu une montée en puissance. L'importance
stratégique de l'entrepreneuriat n'est plus mise en doute (Schumpeter,
1975). L'entrepreneuriat est devenu une véritable arme de lutte contre
le chômage. Tout porte à croire que l'entrepreneuriat a un impact
positif sur le nombre d'emplois nouvellement créés et la baisse
du taux de chômage (Bruyat et Julien 2001, Henry et all 2003, Reynolds et
all. 2001, Wennekers and Thurik 1999). Durant ces décennies, plusieurs
approches se sont alternées en vue d'expliquer le
phénomène entrepreneurial, spécialement à travers
l'identification des facteurs prédicteurs de l'action entrepreneuriale.
A cet égard, et vue son caractère de médiateur entre les
variables exogènes et l'acte de création, la phase intentionnelle
mérite qu'on y apporte une attention particulière et qu'on s'y
intéresse davantage. Pour Krueger et Carsrud (1993), étudier un
comportement futur de création d'entreprise est inséparable des
intentions qui animent les individus quant à la manifestation de ce
comportement. En amont l'intention entrepreneurial représente le
meilleur prédicteur de l'acte d'entreprendre (Kolvereid, 1997 ; Krueger,
Brazeal, 1994 ; Krueger et alii, 2000). L'intention entrepreneuriale est
souvent utilisée pour essayer de mieux comprendre l'esprit
entrepreneurial d'une population ciblée et pour prédire l'acte
entrepreneurial. Ainsi donc, une étude sur l'intention entrepreneuriale
enrichira la compréhension du champ entrepreneurial et permettra d'avoir
une image globale du processus entrepreneurial.
Il existe de nombreuses définitions de l'intention.
Mais dans le cadre de ce travail, nous retenons l'approche de Kolvereid (1996)
qui consiste à considérer ce qu'Ajzen et Fishbein avaient
appelé une intention de choix. Pour Ajzen (1991), l'intention c'est une
volonté ; un désir d'agir qui conduit à la
réalisation du comportement planifié. Elle est un état
d'esprit qui dirige l'attention et l'expérience vers un but
spécifique; C'est une action de tendre vers un but (Bird et Jelinek,
1988). L'intention entrepreneuriale est certes la volonté d'une personne
de créer une entreprise ou une organisation (Hernandez, 1991). Abidat
(2014) considère l'intention entrepreneuriale comme le fait de
comportement d'individus engagé vers la création d'une
entreprise.
L'entrepreneuriat étant intimement lié à
une prise de risque et à l'incertitude, la peur de l'échec peut
entraver celui-ci. Selon Larousse (2017), la peur est une émotion
ressentie généralement en présence d'un danger ou d'une
menace ; c'est une émotion pénible produite par l'idée ou
la
2
vue d'un danger. La peur de l'échec est un facteur
puissant qui empêcherait le passage de l'intention à l'acte de
création (Caliendo, Fossen et Kritikos, 2009). La peur de l'échec
est définie comme un blocage de l'identification d'une bonne
opportunité d'affaire (Global Entrepreneurship Monitor, 2013). Elle est
considérée comme un facteur qui pousse la personne à nier
de s'engager dans la carrière entrepreneuriale, d'exploiter une
opportunité et d'échouer même dans une situation de
réussite (Heckhausen, 1991). Dans la littérature existante, cette
variable a été décrite comme une émotion
négative (Palzelt et Shepherd, 2011). Selon le Global Entrepreneurship
Monitor, la peur de l'échec est la principale raison
évoquée par les aspirants entrepreneurs pour ne pas créer
leurs propres entreprises (Bosma et alii, 2007). D'après l'étude
menée dans une école britannique par Henderson et Robertson
(1999), les étudiants qui n'étaient pas enclins à
entreprendre craignaient l'échec.
Ajzen (1991) a mis en place une théorie psychosociale
cruciale qui explique mieux la genèse de l'intention entrepreneuriale ;
il s'agit de la théorie du comportement planifié. Cette
théorie prédit et décrit mieux l'intention
entrepreneuriale et s'avèrent utile pour sonder les étudiants en
vue d'identifier à quel niveau peuvent se situer d'éventuels
blocages à leur esprit entrepreneurial. Pour Ajzen, l'intention
entrepreneuriale est fonction de trois composantes : les attitudes
associées au comportement, qui concernent l'évaluation que fait
l'individu du comportement souhaité ; les normes subjectives, qui
résultent de la pression sociale ; il s'agit de l'influence de personnes
proches. Enfin, le contrôle comportemental perçu qui implique le
degré de confiance qu'a l'individu de ses aptitudes, ainsi que de ses
ressources nécessaires en vue de réalisation du comportement
voulu. Cette théorie nous semble incomplète étant
donné qu'elle n'a pas tenu compte d'autres facteurs psychologiques qui
peuvent influencer cette intention. C'est ainsi que la théorie de la
psychologie cognitive tenterait de décrire l'intention d'adopter un
comportement donné.
De tous les facteurs psychologiques, notre travail se
focalisera sur la peur d'échec. La peur de l'échec a une
influence centrale sur la motivation des individus à atteindre leurs
objectifs et leurs aspirations professionnelles (Burnstein, 1963). Ce sont ces
facteurs négatifs qui entravent l'intention d'entreprendre. Certains
théoriciens prouvent que la capacité perçue renforce
l'intention entrepreneuriale en réduisant la peur de l'échec.
Plus la personne est motivé moins sera l'impact de la peur de
l'échec sur son intention. Kennedy et al. (2003) trouve, pour un
échantillon de 1075 étudiants australiens que la
désirabilité, la norme sociale et la faisabilité explique
environ 53% de la variance de l'intention de créer son entreprise.
Krueger et alii (2000), quant à eux, testent le modèle d'Ajzen et
de Shapero sur 97 anciens étudiants en école
C'est dans le cadre de cette problématique que
s'inscrit l'objet de notre travail qui est empirique. Il consiste à
mesurer le niveau de l'intention entrepreneuriale des étudiants de la
faculté
3
de commerce faisant face à un choix de carrière
au moment de l'étude. Seule la faisabilité perçue
(p<.005) et l'attitude envers l'action (p<.05) prédisent
significativement l'intention. Une étude menée par Robertson
(2003) sur 340 étudiants de l'université métropolitaine au
Royaume Uni, révisé à un échantillon de 252 avec un
taux de réponse de 33% soit 82 étudiants montre que 5% des
étudiants n'ont pas confiance en eux même et en leur
personnalité pour réussir en entrepreneuriat, 6%
d'étudiants n'ont pas le temps d'entreprendre, 22% n'ont pas
commencé parce qu'ils ont peur d'échec et ne repèrent pas
une opportunité et 7% d'étudiants ont dit qu'ils n'ont pas
d'expérience professionnelle. Cette étude prouve que de tous les
facteurs qui influencent négativement l'intention entrepreneuriale, la
peur d'échec prend le dessus. D'où notre travail y consacre une
attention particulière.
Beaucoup d'études sur l'intention entrepreneuriale ont
focalisé leur attention sur la population étudiante. De toutes
les études menées dans la ville de Bukavu portant sur l'intention
entrepreneuriale des étudiants, aucune d'elles à notre
connaissance n'a exploré le lien entre la peur d'échec et
l'intention entrepreneuriale des étudiants. Notre étude visera
à couvrir ce gap. De ce fait, la réflexion sur l'émergence
des étudiants entrepreneurs à Bukavu est au centre de notre
étude. Les recherches antérieures (Basubi, 2014 ; Chokola, 2013)
prouvent qu'une faible intention entrepreneuriale se fait remarquer chez les
étudiants de la ville de Bukavu. La question qu'on se pose est de savoir
quelle en est la cause. Pourtant, le taux de chômage ne cesse jamais de
croitre dans la ville de Bukavu et fut de 22,2% en 2013 soit le taux de
chômage le plus élevé de la RDC (PNUD, 2013). De
même, vu la situation dans laquelle se trouve la ville de Bukavu, ce taux
nous parait faible et ne reflète pas la réalité. Les
étudiants ne sont pas motivés, ils ne parviennent pas à
repérer une opportunité et ne veulent pas prendre le risque. Les
travaux de Nabi et Liñan (2013) montre que les personnes qui ne veulent
pas prendre le risque n'ont pas intention à entreprendre étant
donné qu'elles ne perçoivent pas des opportunités
d'affaires. L'analyse de la peur d'échec et de l'intention
entrepreneuriale des étudiants en sciences économiques et de
gestion de l'UOB est susceptible de mettre à jour une approche nouvelle
et différente des cas déjà traités par les
études antérieures. Notre étude envisage que l'intention
entrepreneuriale est susceptible d'être expliquée par la peur de
l'échec dans le cas des étudiants de la ville de Bukavu. Cela
étant, il parait nécessaire, pour concevoir un plan d'aide aux
étudiants, de comprendre au préalable les croyances que les
étudiants ont vis-à-vis de la création d'entreprise et
leur niveau de la peur d'échec.
4
d'économie de l'UOB et d'évaluer le niveau de la
peur d'échec et de déterminer l'effet de la peur de
l'échec sur l'intention entrepreneuriale de ces étudiants.
Notre travail présente un intérêt double.
Sur le plan théorique, il étudie un concept du comportement
psychologique (peur de l'échec) dans le domaine de l'entrepreneuriat. Ce
mariage de variable n'a pas fait souvent objet des études
antérieures ; pourtant une notion importante dans le processus
entrepreneurial qui attirerait l'attention des entrepreneurs et des futurs
chercheurs. Sur le plan pratique, cette étude fournit des
évidences de ce pourquoi et comment il faut agir sur la peur de
l'échec des étudiants pour accroitre leur
désirabilité entrepreneuriale.
Notre étude a été faite sur un
échantillon tiré sur les étudiants de la faculté de
sciences économiques et de gestion de l'UOB pour l'année
académique 2018-2019 qui ont répondu à notre questionnaire
d'enquête. En outre, la mesure de la peur d'échec et de
l'intention entrepreneuriale a été faite à partir
d'échelles multi items. L'échelle d'Ajzen et Fishbein a
été utilisé comme échelle opérationnalisant
l'intention. Les résultats présentés proviendront à
la fois d'analyses factorielles exploratoires et confirmatoires garantissant la
mesure parfaite des variables de notre sujet de recherche. Un recours à
la régression linéaire simple nous a paru crucial dans le cadre
de cette étude.
Hormis l'introduction générale et la conclusion,
notre travail est subdivisé en trois chapitres: le premier chapitre
porte sur la revue de la littérature, le deuxième chapitre traite
de l'approche méthodologique et enfin le troisième porte sur la
présentation, l'analyse et la discussion de résultats de
recherche.
5
CHAPITRE PREMIER: REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre sera consacré à la
littérature relative à l'intention entrepreneuriale, à la
peur de l'échec, ainsi qu'au lien qui existe entre ces deux concepts.
Nous allons tenter également de donner une théorie expliquant la
variable dépendante de notre sujet de recherche ainsi que fournir une
hypothèse a notre question de problématique.
I.1. INTENTION ENTREPRENEURIALE
Le concept intention a été définie de
plusieurs façons et selon différents auteurs.
D'après Robert (1996), l'intention se définit
comme le fait de poursuivre un but ou un résultat de l'action
envisagée. En effet, les intentions traduisent une véritable
motivation à l'action. Ajzen (1991) dans sa théorie du
comportement planifié définit l'intention comme une
volonté ; un désir d'agir qui conduit à la
réalisation de l'acte (comportement planifié).
Elle est un désir qui dirige l'attention d'un individu
à un but spécifique; C'est une volonté qui aboutit
à un but (Bird et Jelinek, 1988). Il s'agit de ce fait d'un mouvement
par lequel l'esprit tend vers l'objet qu'il s'est intériorisé.
En ce qui concerne cette recherche, l'accent est placé
uniquement sur l'intention entrepreneuriale. Elle est certes la volonté
d'une personne de créer une entreprise ou une organisation dans le futur
(Hernandez, 1991).
Beaucoup d'études se sont focalisées sur
l'intention entrepreneuriale. Ces études concernent
Spécifiquement une population estudiantine (Kolvereid, 1996 ; Autio et
al. 1997; Krueger et al. 2000 ; Emin, 2001 ; Filion, 2003 ; Tournés,
2003 ; Audet 2004 ; Weber et al. 2009 ; Boissin et al. 2009). Les deux
principales théories qui ont inspirées ces chercheurs sont : la
théorie de l'évènement entrepreneurial Shapero et Sokol
(1982) et la théorie de comportement planifié d'Ajzen (1991).
Kolvereid (1996) identifie des éléments qui
influencent l'intention entrepreneuriale et tente de comprendre cette influence
sur l'intention et sa concrétisation dans un acte entrepreneurial.
Ainsi, l'auteur montre que l'intention d'entreprendre dépend de
l'attitude, de la norme sociale et du contrôle comportemental
perçu. En coopération avec Tkachev, l'étude a
été reconduite en 1999, sur un échantillon de 567
étudiants russes. L'étude reflète des résultats
similaires. Le poids de la faisabilité perçue est plus fort que
l'attitude sur l'intention.
Krueger et al. 2000, appliquant la méthode d'Ajzen sur
le choix de carrière d'une centaine d'anciens élevés des
écoles de commerce aux Etats unis, ont analysé la
faisabilité perçue et les
6
attitudes pouvant déterminer significativement
l'intention pour aboutir au même résultat que ceux de Kolvereid.
D'après ces auteurs, la faisabilité a plus d'effet sur
l'intention que les attitudes comportementales.
Les recherches antérieures réalisées dans
la ville de Bukavu sur l'intention entrepreneuriale (Basubi, 2014 ; Chokola,
2013) prouvent qu'une faible intention entrepreneuriale se fait
remarquée chez les étudiants de la ville de Bukavu.
L'étude menée par Basubi (2014) sur les étudiants de
l'Université Evangélique en Afrique, montre que les normes
sociales et le contrôle comportemental perçu déterminent
significativement l'intention entrepreneuriale. Pour Chokola (2013), la
faisabilité perçue explique environ 56% de la variance de
l'intention de créer l'entreprise dans le futur chez les
étudiants de la ville de Bukavu.
D'autres auteurs ont montré qu'outre les variables de
l'intention citées par les théories d'Ajzen et de Shapero, il y a
d'autres facteurs pouvant traduire l'intention entrepreneuriale. Ils ont
montré la grande influence que peut avoir l'enseignement entrepreneurial
sur l'intention.
Pour Weber et al. (2009), l'enseignement de l'entrepreneuriat
augmente l'intention entrepreneuriale. Ainsi, les auteurs développent un
modèle théorique de l'apprentissage dans lequel l'enseignement de
l'entrepreneuriat génère des signaux qui permettent aux
étudiants d'évaluer leur propre aptitude aux tâches
entrepreneuriales.
Selon l'étude de Tournes (2003), l'enseignement de
l'entrepreneuriat est, parmi d'autres facteurs contextuels, une des variables
explicatives et prédictives de l'intention entrepreneuriale. Dans son
modèle, l'intention entrepreneuriale est appréhendée
à partir d'un modèle hypothético-déductif au sein
duquel trois groupes de variables sont retenus. Dans le cadre de cette
étude, nous nous basons sur la théorie du comportement
planifié pour expliquer l'intention entrepreneuriale.
Il est fort à constater que dans ces théories,
il y a une forte sous-évaluation de la place des opportunités
dans l'acte entrepreneurial qui, quelque fois devancent l'intention. Dans le
cadre de ce travail, nous allons nous focaliser sur la théorie du
comportement planifié d'Ajzen.
Théorie du comportement planifié (Ajzen,
1991)
Elle s'appuie sur le modèle de l'action
raisonnée élaboré par Ajzen et Fishbein (1980) et
confère à l' intention de l'individu la place centrale dans la
genèse du comportement. Ajzen (1991) postule que l'intention
prédit ce dernier à travers trois composantes:
7
? Les attitudes associées au comportement :
facteurs psychologiques/individuels
Ils impliquent l'évaluation que fait l'individu du
comportement souhaité. Les attitudes personnelles dépendent de la
perception de conséquences, des résultats de l'exécution
du comportement désirées. Les attitudes renvoient au concept de
désirabilité de Shapero et Sokol (1982).
L'attitude d'un étudiant envers la création
future d'une entreprise repose sur ses valeurs, ses caractéristiques
professionnelles et sur sa vision de l'entrepreneuriat (Tournes, 2006).
? Les normes subjectives : Facteurs
Socioculturels
Elles résultent des perceptions de la pression
sociales, ce sont les souhaits de la famille, des amis et du milieu
professionnel ou académique concernant le devenir entrepreneurial.
Celles-ci renvoient également à la désirabilité de
Shapero et Sokol (1982). L'intention pour réaliser un comportement
dépend en partie de l'influence des personnes proches à
l'égard de ce comportement. La norme subjective génère les
croyances normatives de l'individu. Cette composante de l'intention
entrepreneuriale fut mise en doute par certains auteurs. Leurs tests sur la
théorie du comportement planifié montrent que la norme subjective
n'a pas d'effet significatifs pour expliquer la formation de l'intention de
créer une entreprise (Boissin et Emin, 2007 ; Boissin et alii, 2005 ;
Cunner et Armitage, 1998). Dans la théorie de Shapero,
modélisé par Krueger (1993), ce facteur ne constitue qu'une
dimension de la désirabilité de l'évènement
entrepreneurial.
? Le contrôle du comportement
perçu
Ajzen (1991) affirme que l'intention ne peut se
concrétiser que si elle est sous le contrôle de la volonté
de l'individu. Les perceptions du contrôle comportemental impliquent les
degrés de connaissances et de contrôle qu'a un individu de ses
aptitudes, de ses expériences, de ses obstacles antérieurs ainsi
que des ressources nécessaires en vue de concrétiser le
comportement voulu. Ces perceptions s'apparentent au concept de
faisabilité de Shapero et Sokol (1982) et au concept d'auto
efficacité de Bandura (1977).
Cette théorie a suscité des nombreuses critiques
qui se résument en ce terme : la théorie du comportement
planifié néglige les variables émotionnelles comme la peur
et les sentiments négatifs ou positifs et les a évaluées
de façon limitée.
Des facteurs autres que ceux favorisant la réalisation
du comportement peuvent surgir et entraver ledit acte envisagé. C'est
dans ce cadre que s'inscrit la peur de l'échec. Un facteur puissant qui
peut mettre fin à un processus de création future d'une
entreprise. Certains
8
théoriciens (Helms 2003, Patzelt et Shepherd 2011)
prouvent que la faisabilité perçue (contrôle comportemental
perçu) renforce l'intention entrepreneuriale en réduisant la peur
de l'échec. Plus la personne est motivé moins sera l'impact de la
peur de l'échec sur son intention. De même, une forte peur de
l'échec aurait un impact négatif sur les attitudes personnelles
étant donné que les deux sont de facteurs émotionnels.
Vu les limites de cette théorie, nous en
dérivons la théorie de la psychologie cognitive utilisée
dans le domaine de l'entrepreneuriat par Bird (1988) pour expliquer les
facteurs non développés par cette dernière.
La théorie de la psychologie cognitive
L'étude de l'intention entrepreneuriale produite par
Bird (1988) basée sur la théorie de la psychologie cognitive,
donne une importance particulière aux variables individuelles et
contextuelles dans l'étude de l'intention entrepreneuriale. Elle tente
de décrire l'intention d'adopter un comportement donné.
L'intention est devenue le lien entre les croyances (qui traduisent les
attitudes) et les comportements (Fishbein et Ajzen, 1975). Pour Bird, c'est
l'assemblage des facteurs personnels et contextuels, qui apprêtent les
individus à avoir une intention de créer une entreprise.
Parallèlement, les facteurs personnels identifient les
expériences entrepreneuriales antérieures, les traits de
personnalité et les compétences de l'individu. Les facteurs
contextuels se rapportent aux variables sociales, politiques et
économiques, telles que les déplacements, les changements des
marchés et les politiques gouvernementales. Les intentions sont
structurées par l'association de deux types de pensées :
rationnelle et intuitive. L'intention entrepreneuriale, selon Bird (1992),
sollicite la volonté personnelle et des aptitudes pour vérifier
la faisabilité d'une idée.
L'intention ne représente pas une action mais elle
définit une volonté ou un désir qui peut mener vers
l'action. C'est un facteur envisagé et préféré,
mais non encore certain. S'appuyant sur les travaux de Giddens, l'action peut
précéder l'intention ou pour le moins l'intention n'implique pas
nécessairement l'action. L'individu n'a pas forcément conscience
du but qu'il poursuit et peut éprouver des difficultés pour
exprimer son « intention réelle ». Toutefois, un comportement
ou un acte peut être planifié mais ne pas donner lieu à une
création de l'entreprise. Dans certains cas, l'intention ne se forme que
peu de temps avant la décision réelle et dans d'autres cas,
l'intention ne mène jamais à un comportement réel de
création d'entreprise.
9
I.2. PEUR D'ECHEC
Deux groupes d'auteurs ont donné une définition
au concept peur de l'échec. Le premier groupe la définissent en
terme d'aversion au risque (Lay, 1994 ; Helms 2003 ; Wagner et Stenberg 2004,
Hessels et al. 2011) et le second comme une émotion négative
résultant de la perception de menaces (Patzelt et Shepherd 2011 ; Welpe
et al. 2011 ; Li, 2011).
La peur de l'échec est considérée par le
GEM (2013) comme blocage de l'identification d'une bonne opportunité
d'affaire. Elle est un facteur qui pousse la personne à nier de
s'engager dans la carrière entrepreneuriale, d'exploiter une
opportunité et d'échouer même dans une situation de
réussite (Heckhausen, 1991). De ce fait, la peur de l'échec se
désigne par une réaction émotionnelle associée
à la décision de créer ou non l'entreprise (Wennberg et
al. 2013).
Dans la tradition de recherches psychologiques, le terme peur
de l'échec a été utilisé pour désigner une
disposition stable (par exemple McClelland, 1951 ; McClelland et al. 1953) et
un état psychologique (Conroy, 2001).
L'approche dispositionnelle suppose l'étude de
caractéristiques internes de la personnalité stable pour
expliquer les attitudes et les comportements (Stew et Ross, 1985). Elle et une
tendance stable des individus à s'inquiéter de l'échec
(Atkinson et Litwin, 1973, Birney et al. 1969).
L'approche par état suppose que le comportement est
fonction d'états psychologiques stimulés par des
caractéristiques de la situation (Leary et Hoyle, 2009). Selon cette
approche, certaines variables de la situation créent des
différences dans les états psychologiques des individus.
D'où, la peur de l'échec est un état cognitif et
émotionnel temporaire vis-à-vis des stimuli environnementaux et
qui sont appréhendés comme des menaces dans de contextes de
réalisation (Conroy, 2001).
Pour mesurer la peur de l'échec, le Global
Entrepreneurship Monitor utilise les tests d'anxiété de
caractère qui permettent de mesurer le degré de croyances
cognitives et émotionnelles des individus ; d'autres chercheurs
utilisent les items et prennent pour acquis que si la peur de l'échec
est présente, cela aurait toujours un effet inhibiteur (Cacciotti et
Hayton, 2014). Ces mesures ne semblent pas pourtant présenter avec
précision le concept de peur de l'échec. Si la peur de
l'échec est la réaction cognitive et émotionnelle
temporaire vis-à-vis des stimuli environnementaux qui sont perçus
comme une menace dans le contexte entrepreneurial, une
10
mesure de la peur de l'échec doit alors prendre en
compte ses composantes à la fois cognitives et émotionnelles.
Notre littérature montre que la peur de l'échec
est toujours une barrière à l'intention entrepreneuriale. La
conceptualisation de la peur de l'échec reste simpliste, l'associant
souvent à l'aversion pour le risque ou aux émotions
négatives. La mesure de celle-ci est également très
limitée et dans certains cas sa validité est discutable. Cela
étant, il serait nécessaire de parvenir à un accord
conceptuel sur la nature de la peur de l'échec ainsi qu'une mesure
valide du construit.
I.3. PEUR DE L'ECHEC ET INTENTION ENTREPRENEURIALE
Etablir le sens de la peur de l'échec est le premier
pas vers une conceptualisation rigoureuse de ce phénomène en
entrepreneuriat. La peur de l'échec est un facteur qui relève de
la psychologie et peut influencer négativement l'atteinte des
objectifs.
De ce fait, il parait impérieux d'explorer les
évidences empiriques sur le lien qui existerait entre la peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale des étudiants.
La peur de l'échec est une réaction
émotionnelle associée à la décision de créer
une entreprise. Une grande partie de recherche entrepreneuriale a
examiné l'influence que peut avoir la peur de l'échec sur le
comportement entrepreneurial (Caciotti et Hayton, 2014). Dans la
littérature existante, cette variable a été décrite
comme une émotion négative (Palzelt et Shepherd, 2011), une
expérience de honte ou d'humiliation résultant de l'échec
(Wood et al. 2013). La peur de l'échec est une force négative qui
inhibe l'intention entrepreneuriale menant à un éventuel acte.
Etant donné que l'entrepreneuriat est intimement lié à
l'incertitude et à la prise de risqué, la peur de l'échec
est un facteur puissant qui empêcherait l'aboutissement de l'intention
à l'acte de création d'entreprise (Caliendo, Fossen et Kritikos,
2009). Se référant aux recherches psychologiques, la peur de
l'échec est perçue comme un cadre d'évaluation autonome
qui influe sur la façon dont elle définit, oriente et
expérimente les échecs dans des situations d'exécution
(Heckhausen, 1991). Elle a une influence déterminante sur la motivation
des individus à réussir et sur leurs aspirations professionnelles
(Burnstein, 1963), y compris la décision d'exploiter une
opportunité commerciale ou non (Welpe et al. 2012). La peur de
l'échec d'une personne sera négativement reliée à
son intention d'exploiter une opportunité d'affaire dont elle a
identifié. Selon le Global Entrepreneurship Monitor, la peur de
l'échec est la principale raison invoquée par les aspirants
entrepreneurs pour ne pas créer leurs propres entreprises (Bosma et
alii, 2007),
11
c'est aussi la plus grande raison qui pousse la
majorité de gens à ne pas se lancer dans les affaires (Business
Venture Advice, 2007).
Conroy (2002) a rapporté que les conséquences de
la peur de l'échec et de l'anxiété étaient à
l'origine d'une série d'effets psychologiques qui étoufferaient
l'intention de s'engager dans n'importe quelle affaire.
Les travaux de Li (2011) menés sur les étudiants
des universités des Belgique, de Chine et des Etats Unis montrent une
différence significative entre le genre dans l'importance perçue
de la barrière de la peur de l'échec sur l'intention
entrepreneuriale. Aux Etats Unis tout comme en Belgique, les hommes
perçoivent ces barrières comme moins importantes que les femmes
mais pas en chine. De plus le genre n'a pas d'effets modérateurs sur la
relation entre peur de l'échec et intention entrepreneuriale.
Les études de Wood, McKinley et Engstrom (2013)
menées auprès de chômeurs prouvent que le licenciement et
la durée de chômage sont des incitations a une grande intention
entrepreneuriale et que la source qui poussent à ne pas exploiter les
opportunités est modérée par la peur de l'échec et
la propension au risque.
Selon les recherches de Michel et Shephered (2011), la peur de
l'échec entrave (interaction entre capital humain spécifique et
la peur de se dévaluer soi-même et l'interaction pour
l'efficacité personnelle et la peur d'avoir un avenir incertain), de
même que les motivations (interaction entre l'efficacité
personnelle et la peur de la dévalorisation).
Les études antérieures se sont beaucoup
focalisées sur les effets inhibiteurs de la peur de l'échec
ignorant la force de la motivation que le construit peut exercer sur
l'intention entrepreneuriale.
Au regard de ces développements, nous formulons notre
hypothèse de recherche de la façon suivante : la peur de
l'échec des étudiants influencerait négativement
l'intention entrepreneuriale de ceux-ci.
Les variables sont évaluées sur une
échelle de mesure à 5 points allant de 1 «pas du tout
d'accord» à 5 «totalement d'accord », tel que
recommandés dans les travaux d'Emin (2003).
12
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre va se focaliser sur les techniques utilisées
pour la collecte des données ainsi que les méthodes pour
l'analyse et le traitement des données collectées sur terrain.
II.1. TECHNIQUE DE COLLECTE DE DONNEES
Ce point présente la population à
enquêter, et montre les différentes étapes qui vont nous
permettre de collecter des données.
II.1.1. Population cible
La base de sondage de notre étude est constituée
d'étudiants de la faculté d'économie et de gestion de
l'Université Officielle de Bukavu allant de première année
de graduat jusqu'en deuxième année de licence pour l'année
académique 2018-2019.
Pour la détermination de notre échantillon, nous
nous sommes servis de la table de Morgan (Krejcie et Morgan, 2006). La
population totale d'étudiants inscrits à la faculté
d'économie de l'UOB est de 1078. La valeur de la loi normale au seuil
á égale à 1,96 et la marge d'erreur choisie de 5%, nous
ont permis de tirer l'échantillon de 283 étudiants. L'auto
administration de questionnaire a été choisie pour optimiser le
taux de réponse.
II.1.2. Questionnaire et mesure des variables
Dans le cadre de cette étude, un questionnaire
d'enquête sera utilisé pour la collecte des données. Il est
articulé sur trois parties essentielles : la première partie
concerne les questions sociodémographiques de l'enquêté, la
deuxième partie cherche à capter la variable dépendante
« intention entrepreneuriale» de l'étudiant à
enquêter et en fin la troisième partie présente les
questions relatives à la « peur de l'échec » de
l'étudiant à enquêter.
Ainsi, nous pour mesurer les variables
sociodémographiques, nous avons procédé de la
manière suivante : pour le sexe, nous avons utilisé le code 0
pour les hommes et 1 pour les femmes. Concernant la promotion, les codes allant
de 1 à 5 ont été utilisé, notamment de G1 à
L2. De même, nous avons utilisé les chiffres allant de 1 à
4 pour codifier la classe sociale, soit des étudiants issus des familles
modeste aux étudiants issus des familles très riches et enfin,
aucun code n'a été utilisé pour l'âge des
enquêtés.
13
La méthode de Churchill (1979) est
particulièrement appropriée pour élaborer avec rigueur ces
instruments de mesure (Igalens, Roussel, 1998). L'utilisation de ces derniers
diminue les erreurs de fiabilités (Krueger, Reilly, Carsrud, 2000).
L'intention entrepreneuriale sera mesurée par une
échelle comportant 14 items au total portant sur l'intention. Ces items
trouvent leur origine dans différents travaux (Emin, 2003 ; Tournes,
2006 ; Saleh, 2011). La peur de l'échec de l'étudiant sera
mesurée à l'aide de 10 items tirés de travaux de Conroy et
al. (2002) et de Shepherd et al. (2011). Toutefois, quelques-uns de ces items
ont été modifiés afin de les adapter au contexte de notre
étude.
II.2. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES
Les données empiriques récoltées sur le
terrain seront soumises aux tests appropriés et les résultats qui
vont en découler, vont nous aider soit à confirmer ou soit
à infirmer notre hypothèse de recherche. Il s'agira de l'analyse
des composantes principales (ACP), du test de fiabilité et de
validité de l'échelle de mesure de l'intention entrepreneuriale,
du test de la corrélation entre les deux variables du sujet
d'étude ainsi que de la régression linéaire simple (Gower,
1996 ; Legendre, 1998).
Présenter synthétiquement un grand ensemble de
données résultant d'une étude de plusieurs
caractères quantitatifs ou qualitatifs sur une population n'est pas
facile. De ce fait, l'analyse en composantes principales et l'analyse
factorielle vont nous permettre de révéler les
corrélations entre les caractères et de proposer une structure de
la population. Un des intérêts majeures de ces analyses est de
fournir une méthode de représentation d'une population
décrite par un ensemble de caractères dont les modalités
sont quantitatives (mesures continues), pour une ACP ou qualitatif pour une
analyse factorielle (Igalens et Roussel, 1998).
L'analyse en composante principales (ACP) est une
méthode destinée à analyser les relations entre les
données quantitatives. C'est la méthode la plus utilisée
parmi les méthodes descriptives pour l'épuration et la validation
des échelles (Evrard et al. 2000, Igalens et Roussel, 1998). Elle
analyse uniquement les relations linéaires pouvant exister entre les
variables (Evrard et al. 2000).
Nous allons recourir à l'analyse factorielle (AF)
étant donné qu'elle nous permettra de passer d'un grand nombre
d'items à un nombre plus réduit par regroupement d'items mesurant
la même dimension appelée « composante » (Gianneloni et
Vernette, 2001).
14
Avant de procéder à l'analyse factorielle, nous
devons nous rassurer, que les données sont factorisables. Pour ce faire,
un test statistique nous permet de vérifier l'hypothèse (nulle)
selon laquelle notre matrice des corrélations est
déterminée à partir d'une population dont la matrice est
identité : c'est le test de sphéricité de
Bartlett.
Test de sphéricité de Bartlett
L'idée sous-jacente à ces indicateurs est la
suivante : est-il possible d'obtenir un bon résumé? En effet, on
peut considérer l'ACP (Analyse en Composante Principale) comme une
méthode de compression de l'information. Il n'est pas possible que si
les données présentent une certaine redondance. Si les variables
sont parfaitement corrélées, un seul axe factoriel suffit, il
restituera 100% de l'information disponible (Carricano et al, 2009).
Ce test vérifie si l'hypothèse nulle selon
laquelle toutes les corrélations seraient égales à
zéro, c'est-à-dire que les items ne seraient pas
corrélés entre eux et, par conséquent, seraient
parfaitement indépendants les uns des autres. Dans la mesure où
l'hypothèse nulle est acceptée, il sera difficile d'effectuer une
analyse factorielle. Le test doit donc être significatif, avec une valeur
de significativité inférieure à 0.05 pour permettre de
rejeter l'hypothèse nulle. Cette validité est donc établie
lorsque les réponses obtenues par différents indicateurs mesurant
un même construit sont fortement corrélées entre elles
(Carricano et Poujol, 2009).
Les chances de rejet de l'hypothèse nulle s'accroissent
d'autant plus que la taille de l'échantillon s'accroit, ce qui ne nous
garantit pas forcement des résultants excellents pour l'ACP.
Par ailleurs, il peut être utile d'écarter de
l'analyse, les variables qui n'ont de corrélation avec aucune autre.
Pour ce cas, nous faisons recours à l'outil supplémentaire
très intéressant : la mesure d'adéquation de
l'échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin.
Indices Kaiser-Meyer-Olkin (KMO)
Parfois appelé MSA (Measure of Sampling Adequacy) dans
le logiciel anglo-saxon, il s'agit d'une mesure de compressibilité de
données. L'indice KMO s'inscrit dans le même ordre d'idée
que le test de sphéricité. Telle est la question qu'on se pose :
est ce qu'il est possible de trouver une factorisation intéressante de
données ?
Cet indice vérifie dans quelle proportion les variables
retenues forment un ensemble cohérent. L'indice KMO varie entre 0 et 1.
S'il est proche de 0, les corrélations sont identiques aux
corrélations brutes. Dans ce cas, une compression efficace n'est pas
possible. S'il est proche de
15
1, nous aurons un excellent résumé de
l'information sur les premiers axes factoriels. Une variable pertinente pour
l'analyse devrait obtenir un KMO supérieur à 0.5. Kaiser (1974)
propose une impressionnante échelle de valeur pour le KMO : inacceptable
en dessous de 0.5 ; médiocre entre 0.5 et 0,6 ; moyen entre 0.6 et 0.7 ;
bien entre 0.7 et 0.8 ; très bien entre 0.8 et 0.9 et en fin excellent
au-delà de 0.9. L'indice KMO est un indice d'adéquation de
solution factorielle. Une fois toutes ces analyses effectuées et leur
ajustement fait, l'ACP devrait donner les résultats concluants.
Epuration de l'échelle de mesure
La procédure exige que l'on puisse commencer d'abord
par les coefficients structurels, qui sont fonction de la
taille de l'échantillon. Le coefficient structure lest fixé
à 0.41. On procède par élimination de l'échelle de
tout item dont le poids factoriel est supérieur au coefficient
structurel sur plusieurs facteurs et celui qui n'a aucune contribution
supérieure ou égale à 0,50 sur l'une des composantes
principales identifiées. Ensuite par la Communalité :
la qualité de représentation d'un item, devrait
être supérieure ou égale à 0.5 (Foucart, 2006).
La fiabilité de l'échelle va être
testée à partir du coefficient alpha de Cronbach. Ce dernier est
un indicateur de la cohérence interne d'une échelle de mesure.
Une échelle est d'autant plus fiable que son alpha de Cronbach
s'approche de 1. Un alpha de Cronbach inférieur à 0,6 est
considéré comme insuffisant, un alpha compris entre 0.6 et 0.65
est considéré comme faible, l'intervalle de 0.65 à 0.7 est
considéré comme le minimum acceptable. Au-delà de 0.7
l'alpha de Cronbach serait élevé (Carricano et al. 2009).
II.3. Tests explicatifs
Nous allons procéder par la corrélation entre
les variables et en suite par la régression linéaire simple.
L'analyse de corrélation sera effectuée pour vérifier la
liaison entre les deux variables, et le test de la régression linaire
donnera la pertinence de cette liaison.
Pour ce qui est de test de corrélation, il sera fait
dans le but de déterminer la significativité de la relation entre
la peur de l'échec et l'intention entrepreneuriale des étudiants
de la faculté d'économie de l'UOB. La corrélation prouve
qu'il y a ou non une association entre variables sans préciser quelle
variable est la cause de l'autre. A cet effet, pour combler le gap
laissé par la corrélation, celle-ci sera complétée
par la régression linéaire simple.
16
La régression simple étudie la relation qui
existe entre une seule variable explicative et la variable à expliquer
(Foucart, 2006). L'intention entrepreneuriale sera régressée sur
la variable indépendante « peur de l'échec ».
Pour calculer la régression linéaire simple, on
notera y, la variable aléatoire à expliquer (variable
endogène, dépendante ou réponse) et x la variable
explicative ou effet fixe (exogène). Le modèle suppose
implicitement une notion préalable de causalité dans le sens ou Y
dépend de X car le modèle n'est pas symétrique.
On se sert de l'équation Y = I + I??x + E
pour la régression linéaire où y est la variable
dépendante, I et I?? sont des coefficients (ordonnée à
l'origine et pente), x est la variable indépendante ou explicative et E
est une erreur aléatoire.
Le calcul du déterminant se fait automatiquement sous
SPSS. Il suffit, lorsque nous voulons faire une ACP, de le préciser dans
l'option « descriptive ». Il est de même pour le test de
sphéricité de Bartlett et les KMO. Les KMO des variables se
lisent sur la diagonale de l'anti image de la matrice des corrélations
(Foucart, 2006).
17
CHAPITRE TROISIEME: PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS
Ce chapitre va s'articuler autour de quatre sections principales
entre autre la présentation des données des statistiques
descriptives, l'analyse factorielle exploratoire et les résultats du
test de corrélation et de la régression linéaire simple et
enfin la discussion de résultats.
On a pu collecter 272 questionnaires sur les 283
distribués. Ce qui nous a permis de dégager un taux de
réponse de 96,11%.
III.1. description générale des
données sociodémographiques
Avant toute analyse, nous avons souhaité étudier
les caractéristiques sociodémographiques de l'échantillon
par le biais des variables suivantes : le sexe, le niveau d'étude, la
classe sociale ainsi que l'âge moyen. Ces informations sont
synthétisées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : sexe, niveau d'étude, classe sociale
et âge moyen des enquêtés
|
Effectifs
|
pourcentage
|
sexe
|
Féminin
|
116
|
42,6
|
masculin
|
156
|
57,4
|
total
|
|
272
|
100
|
Promotion (Niveau d'étude)
|
G1
|
75
|
27,6
|
G2
|
62
|
22,8
|
G3
|
60
|
22,1
|
L1
|
40
|
14,7
|
L2
|
35
|
12,9
|
total
|
|
272
|
100
|
Classe sociale
|
modeste
|
51
|
18,8
|
Moyenne
|
157
|
57,7
|
Riche
|
43
|
15,8
|
Très riche
|
21
|
7,7
|
total
|
|
272
|
100
|
Age moyen
|
21,48
|
Source : nos analyses avec SPSS 2O
18
L'échantillon interrogé est composé de
272 répondants. Il ressort de ce tableau un effectif masculin de 156
étudiants soit 57,4% et celui féminin de 116 étudiantes
soit 42,6%. La plupart de répondants sont des étudiants de la
première année de Graduat car leur nombre est important par
rapport à d'autres promotions. La répartition de notre
échantillon montre que plus de la moitié des répondants,
soit 57,7% sont issus de la classe sociale moyenne. Enfin, on constate que
l'âge moyen des étudiants enquêtés est de 21,48
ans.
III.2. Résultat de l'analyse factorielle
exploratoire
Cette étude a utilisé l'analyse factorielle
exploratoire (AFE) dans le but de réduire les items de notre
échelle de mesure. A travers l'analyse, tous les critères ont
justifié l'usage de l'AFE. Il s'agit de l'indice Kaiser-Meyer-Olkin et
le test de sphéricité de Bartlett. Le tableau ci-dessous reprend
les résultats de l'analyse factorielle exploratoire.
Tableau 2 : résultats de l'indice KMO et test de
sphéricité
|
|
Intention
entrepreneuriale
|
Peur de l'échec
|
Kaiser-Meyer-Olkin (KMO)
|
,782
|
,912
|
Test de sphéricité de Bartlett
|
Khi-deux approximé
|
388,767
|
966,641
|
Ddl
|
6
|
21
|
Sign.
|
,000
|
,000
|
Source : nos analyses SPSS
En se basant aux travaux de Kaiser (1974) qui montre que le
KMO doit être supérieur à 0,7, nous pouvons dire que les
variables de notre recherche sont toutes factorisables. Ces résultats de
notre analyse signifient que les items utilisés pour chaque variable
sont corrélés entre eux.
En outre, pour ce qui est de la peur de l'échec, 7
items ont été retenus. Trois items ont été
supprimés à cause de leur faible Communalité (<0,5).
L'alpha de Cronbach est de 0,9 qui est
19
Tableau 3 : structure factorielle des items retenus
(intention entrepreneuriale et peur de l'échec
Qualité de représentation des items retenus
pour l'intention entrepreneuriale (IE)
|
Codes
|
La carrière entrepreneuriale m'intéresse
|
Communalité
|
%Variance expliquée
|
IE10
|
Je crois que je me sentirais mieux comme entrepreneur que comme
employé
|
,540
|
65,396%
|
IE12
|
Je suis prêt à faire d'importants sacrifices
personnels pour devenir entrepreneur
|
,660
|
IE13
|
Parmi toutes les options professionnelles, je choisirais celui
d'entrepreneur
|
,718
|
IE14
|
La carrière entrepreneuriale m'intéresse
|
,698
|
Qualité de représentation des items retenus
pour la peur de l'échec (PE)
|
PE1
|
J'ai peur de l'échec
|
,596
|
62,696%
|
PE2
|
J'ai peur de faire quelque chose qui ne va pas réussir
|
,673
|
PE3
|
Je crains souvent d'être ridiculisé en cas
d'échec
|
,651
|
PE4
|
L'échec me frustre
|
,629
|
PE5
|
J'ai peur de ne pas rentabiliser les efforts fournis
|
,640
|
PE6
|
J'ai peur d'être critiqué en cas d'échec
|
,637
|
PE9
|
Quand j'échoue, je m'inquiète de ce que les autres
pourront penser de moi
|
,563
|
Méthode Varimax (maximum de variance)
Pour pouvoir interpréter l'intention entrepreneuriale,
l'analyse factorielle a fait ressortir 4 items. 10 autres items ont
été supprimés dont 5 pour leur faible Communalité
(<0,5) et 5 autres pour leurs poids factoriels supérieurs à
0,3 dans plus d'une composante ou inférieur à 0,4 sur toutes les
composantes à la fois. Les 4 items de l'IE retenus, explique 65,396% de
la variance de celle-ci. Cette valeur est très satisfaisante. La
fiabilité de l'échelle a été mesurée par
l'alpha de Cronbach qui est égal à 0,823. L'alpha obtenu
après élimination des items est considéré comme bon
(>0,8).
20
élevé. On trouve également que la
variance est expliquée par les 7 items retenus pour la PE est de
62,696%. Donc, nos items sont fiables.
Tableau 4 : Niveau de l'intention entrepreneuriale et de
la peur de l'échec
Variables
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Variance
|
Indice IE
|
3,8006
|
0,87502
|
0,766
|
Indice FE
|
3,2604167
|
1,0400968
|
1,082
|
Source: nos compilations à partir du traitement
sur SPSS
Pour ce qui est de l'IE, les résultats font ressortir
un indice de 3,8006. Cette cote peut être convertie en pourcentage se
basant sur la logique de mesure de la variable sur l'échelle de Likert
selon laquelle 1 (correspond à 0%) à 5 (correspond à
100%). A cet égard, le niveau de l'intention entrepreneuriale des
étudiants enquêtés est de 70%. Ce résultat
témoigne que l'intention entrepreneuriale des étudiants est
élevée.
Concernant, la PE, le résultat ressort un indice de
3,26571429 est ressorti par le résultat. En convertissant cet indice en
pourcentage ; on trouve que le niveau de peur de l'échec des
étudiants enquêtés est de 56,51%. Ce résultat
témoigne que la peur de l'échec des étudiants est
modérément élevée.
Ces résultats nous permettent de répondre aux
objectifs de notre recherche visant à déterminer le niveau de
l'intention entrepreneuriale et de la peur de l'échec.
Tableau 5 : les variables sociodémographiques et
l'intention entrepreneuriale
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Sig.
|
|
A
|
Erreur standard
|
Bêta
|
|
|
(Constante)
|
2,523
|
,686
|
|
3,678
|
,000
|
sexe
|
-,030
|
,108
|
-,017
|
-,274
|
,0784
|
prom
|
-,036
|
,065
|
-,056
|
-,557
|
,0578
|
Age
|
,052
|
,036
|
,144
|
1,424
|
,039
|
Classoc
|
,142
|
,067
|
,130
|
2,129
|
,034
|
Source : nos compilations SPSS
21
Pour ce qui est du sexe de nos enquêtés, nous
constatons que les hommes ont plus de l'intention entrepreneuriale que les
femmes bien que la différence ne soit pas significative. De même
pour la promotion, plus l'étudiant monte la promotion, plus son
intention entrepreneuriale diminue. Par contre, les résultats de
l'âge et classe sociale sont significatifs. Lorsque l'âge de
l'étudiant augmente, il y a l'intention entrepreneuriale qui augmente
également. Concernant la classe sociale, les étudiants issus de
familles riches ont plus de l'intention entrepreneuriale que ceux issus des
autres rangs sociaux.
Les résultats de la régression multiple montrent
une corrélation faible entre les variables sociodémographiques et
l'intention entrepreneuriale (coefficient de
détermination=30%). Les résultats suggèrent donc
que 30% de l'intention entrepreneuriale est expliquée par la combinaison
de ces dites variables.
III.3. influence de la peur de l'échec (PE) sur
l'intention entrepreneuriale (IE) des étudiants
1. Test de corrélation entre la peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale
Tableau n°6 : corrélations de Pearson
entre la peur de l'échec et l'intention entrepreneuriale
Corrélation de Pearson
|
Indice PE
|
Indice IE
|
|
Indice PE
|
1
|
-,160
|
Indice IE
|
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,001
|
Source : nos compilations SPSS
La lecture du tableau nous donne un coefficient de
corrélations de Pearson de -0,160 entre la peur de l'échec et
l'intention entrepreneuriale. Ce coefficient est significatif au seuil
á=1%. Ce qui confirme l'association négative entre ces deux
variables. Ceci confirme l'hypothèse selon laquelle la peur de
l'échec influencerait négativement l'intention
entrepreneuriale.
Il convient à présent d'effectuer le test de
significativité à travers l'analyse de la régression pour
éclairer cette relation.
22
1. Test de la régression entre peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale
Afin de pouvoir vérifier l'influence de la peur de
l'échec des étudiants de la faculté d'économie de
l'UOB sur leur intention entrepreneuriale, nous avons fait recourt à la
régression linéaire simple. Les résultats sont repris dans
le tableau ci-dessous :
Tableau 7 : Test de régression entre peur de
l'échec (PE) et intention entrepreneuriale (IE)
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Sig.
|
A
|
Erreur standard
|
Bêta
|
(Constante) Indice PE
|
4,239
-,134
|
,173
,051
|
-,160
|
24,511
-2,660
|
,000
,008
|
Variable dépendante : indice IE
Source: nos compilations à partir du traitement
sur SPSS
Notre modèle de régression entre peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale des étudiants se
présente par l'équation suivante :
l'intention entrepreneuriale = 4,239 -
160XindicePE
La valeur absolue de la statistique T est supérieure
à 1.96. Ceci signifie que l'estimateur est significatif au seuil de 5%,
ce qui montre que la peur de l'échec explique bien l'intention
entrepreneuriale des étudiants. Le signe négatif du coefficient
de la variable explicative témoigne bien le sens négatif de la
relation. Cela va dans le sens de la formulation de notre hypothèse. De
ce fait, on peut en déduire que l'intention entrepreneuriale est une
fonction décroissante de la peur de l'échec des étudiants
de la faculté d'économie de l'UOB. Cela nous pousse sans nul
doute à valider notre hypothèse de recherche.
Autrement dit, la peur de l'échec influence négativement
l'intention entrepreneuriale des étudiants de la faculté
d'économie de l'UOB. Plus l'étudiant a peur d'échouer,
moins il a l'intention de se lancer dans la carrière
entrepreneuriale.
23
III.4. Discussion des résultats
Les résultats statistiques montrent une
corrélation faible entre la peur de l'échec et l'intention
entrepreneuriale (coefficient de détermination =2,2%).
Les résultats de la recherche ont confirmé notre
hypothèse.
Se basant sur les résultats de notre analyse, nous
avons remarqué que les étudiants ont une intention à
entreprendre de 70%. Ce qui nous pousse à réfuter les
résultats des recherches de Basubi (2014) et celle de Chokola, (2013)
prouvant qu'une faible intention entrepreneuriale se fait remarquer chez les
étudiants de la ville de Bukavu. Même s'il existe une forte
intention entrepreneuriale chez les étudiants de la faculté de
l'UOB, l'entrepreneuriat en général et la création
d'entreprise en particulier, reste encore modeste dans cette population.
D'où il faut chercher à encourager ces étudiants à
concrétiser leur forte intention en passant à l'acte de
création d'entreprise.
La peur de l'échec peut venir bloquer l'identification
d'une bonne opportunité et la matérialisation d'un projet de
carrière entrepreneuriale, d'où son importance pour l'analyse. Le
niveau de la peur de l'échec chez les étudiants
enquêtés est élevé (56,51%) et cela peut
étouffer l'intention des étudiants à vouloir entreprendre.
Ce qui n'est pas du tout étonnant car les rapports GEM (2017) prouve que
les africains ont un niveau élevé de la peur de l'échec
soit un score de 39,1%. En 2016, 40,3% de Français ont affirmé
que la peur de l'échec pourrait les empêcher à créer
une entreprise alors qu'on constate un pourcentage de 54,4% aux Emirats Arabes
Unis (GEM, 2016). De ce fait, on devra chercher à réduire ce
niveau de peur de l'échec pour permettre aux étudiants de passer
à l'acte. Pour faire face à la peur de l'échec, les
étudiants devraient accepter le risque et parier sur l'avenir. Etant
entrepreneurs novices, ils ne prendront pas toujours les meilleures
décisions à chaque coup ; c'est pour cela que s'impose la notion
de planification. De même, ces planifications peuvent aboutir à
l'échec mais un entrepreneur avisé ne renoncera pas, car de
l'échec, on apprend plus.
En outre le test de régression fait ressortir un
coefficient de détermination de 2,2% qui est faible. Ce résultat
signifie que d'autres variables entrent en ligne de compte pour expliquer le
différentiel de l'intention entrepreneuriale des étudiants. Il
peut s'agir d'une faible faisabilité perçue et de manque de
sensibilisation à l'entrepreneuriat (Guenoun et al. 2018), de normes
sociales (Battistelli, 2006 ; Saleh, 2011), du manque de succès par les
autres et de l'anxiété (Cacciotti, 2014), la perception
d'aptitude (Tournes, 2006) ainsi que l'intention de devenir salarié
(Hikkerova, 2013).
24
Conclusion
Cette étude a porté sur « la peur de
l'échec et l'intention entrepreneuriale des étudiants de la
faculté d'économie de l'UOB ». L'objectif qu'on s'est
assigné dans le cadre de ce travail était de vérifier la
relation qui pourrait être entre la peur de l'échec et l'intention
entrepreneuriale ainsi que le niveau de l'intention entrepreneuriale et de la
peur de l'échec des étudiants. Pour y parvenir, nous avons
axé notre étude sur trois chapitres.
Le premier chapitre a porté sur la revue de la
littérature. Il a été question de passer en revue la
littérature existante sur l'intention entrepreneuriale et sur la peur de
l'échec, ainsi que sur le lien qui existe entre ces deux concepts
à travers les recherches qui ont précédé la
nôtre.
Le deuxième chapitre s'est borné sur l'approche
méthodologique du travail. Dans ce chapitre, nous avons fait recours
à certaines techniques, à des méthodes et test pour
déterminer la manière dont les données ont
été collectées, traitées et analysées. Pour
ce qui est de la collecte de données, on a eu à utiliser un
questionnaire d'enquête. Cette enquête a concerné tous les
étudiants de la faculté de sciences économiques et de
gestion de l'UOB pour l'année académique 2018-2019. Les
données ainsi collectées ont été soumises à
l'analyse factorielle exploratoire. Ensuite, on a procéder à la
corrélation ainsi qu'à la régression linéaire
simple pour tester la relation entre variables et pour tester
l'hypothèse de recherche, grâce au logiciel de traitement de
données « SPSS 21 ».
Enfin, le troisième chapitre présente et discute
les résultats trouvés. La structure finale de notre solution
factorielle présente pour l'ensemble des items qui mesurent l'intention
entrepreneuriale, 4 items qui expliquent 65,396 % de la variance et 7 items
pour la peur de l'échec avec 62,696% de la variance expliquée.
Les résultats des analyses ont dégagé un niveau de
l'intention entrepreneuriale de 70% qui prouve que les étudiants ont
intention à entreprendre et celui de la peur de l'échec
s'élève à 56,51%. L'intention entrepreneuriale sera sans
effet si les étudiants perçoivent des obstacles insurmontables.
D'où, il faudra chercher les mécanismes qui permettront
d'éradiquer ladite peur. L'analyse de la corrélation et de la
régression linéaire simple, nous ont poussé à
confirmer notre hypothèse de recherche en montrant que la peur de
l'échec influence négativement l'intention entrepreneuriale des
étudiants.
25
Comme contribution, cette étude se caractérise
par la couverture du gap qui se fait montrer dans la littérature sur
l'intention entrepreneuriale. En considérant que la création
d'entreprise est un acte volontaire donc intentionnel, notre travail cherche
à identifier les facteurs qui influencent le processus
décisionnel d'engagement dans l'acte d'entreprendre. A notre
connaissance, notre étude qui s'appuie sur le contexte des
étudiants de Bukavu, est la seule à étudier l'effet de la
peur de l'échec sur l'intention entrepreneuriale des étudiants.
En outre, notre étude a le mérite d'avoir essayé
d'opérationnaliser un concept très important en entrepreneuriat,
la peur de l'échec, qui, malgré sa relation avec la
carrière entrepreneuriale, n'a pas encore bénéficié
de l'attention des chercheurs. Nous avons très particulièrement
été étonnés de constater la quasi-absence
d'échelle de mesure de la peur de l'échec dans la
littérature.
Un certain nombre de limites sont à souligner dans le
cadre de cette recherche. D'abord, cette recherche ne s'inscrit pas dans une
perspective longitudinale, qui aurait permis de mieux comprendre la dynamique
du changement et l'évolution de l'effet de la peur d'échec sur
l'intention entrepreneuriale. Cette limite doit être prise au
sérieux étant donné que l'intention entrepreneuriale et la
peur de l'échec ne sont pas constantes. Elles sont évolutives
selon les circonstances, des facteurs contingents sont susceptibles de les
modifier, et par là même, d'agir sur la séquence
intention-acte. Ensuite, cette étude souffre d'une limite liée
à sa nature quantitative, précisément le questionnaire.
Beaucoup moins d'attention a été portée à des
données qualitatives pourtant nécessaire à notre
étude et pourraient améliorer nos résultats
trouvés. Enfin, le fait de limiter l'échantillon à la
faculté des sciences économiques et de gestion pourrait
également affecter la généralisabilité de nos
résultats. En Droit ou en sociologie, les résultats seront-ils
les mêmes ? Le choix de notre échantillon a été
limitatif.
Cependant, une chose reste immuable : la création d'une
entreprise est la résultante de plusieurs facteurs causaux. Chaque
approche prise isolément, par souci de concision, ne peut pas tout
expliquer. Il serait intéressant de prendre en considération
d'autres approches théoriques ou tests de nouveaux modèles en
matière d'intention entrepreneuriale.
Des nouvelles études empiriques pourront élargir
le champ d'investigation sur l'université toute entière et
intégrer de nouvelles méthodes d'analyse de données afin
d'améliorer la fiabilité de résultats. Ainsi, nous pouvons
espérer, améliorer la validité externe pour la
généralisation des résultats de la présente
étude.
26
Recommandations
Les universités de la place devraient :
? développer des mécanismes incitatifs et des
aides favorables aux étudiants enclins à l'entrepreneuriat en
améliorant l'environnement universitaire ;
? favoriser l'épanouissement d'une culture
entrepreneuriale dans le milieu universitaire afin de réduire la peur de
l'échec ;
? créer en amont des formations à
l'entrepreneuriat afin d'améliorer les perceptions de
désirabilité et de faisabilité de la création par
les étudiantes.
Au gouvernement, nous lui recommandons d'instaurer les
structures d'encadrement et d'appui aux étudiants ayant une intention
entrepreneuriale, ainsi qu'encourager les initiatives entrepreneuriale prises
par les étudiants en les accompagnant dans leur processus. Ensuite, il
est nécessaire d'instituer un fonds spécial de soutien à
l'entrepreneuriat de jeunes pour tirer profit du niveau élevé de
leur intention entrepreneuriale.
Il n'est pas vrai que toute intention, même si forte,
peut servir de garantie que l'acte correspondant sera bien
réalisé (Gauthier, 997) ; de ce fait les étudiants
devraient être alerte aux opportunités de leur environnement qui
est toujours turbulent et concentrés a la matérialisation rapide
de leurs idées entrepreneuriales.
Il est toutefois impossible d'entreprendre sans pour autant
s'attendre aux risques. En revanche, il est possible de décider de la
façon dont il sera perçu. Véritable leçon sur
soi-même, l'échec peut être une vraie source de motivation
et de changements inattendus pour réussir. Pour minimiser la peur de
l'échec, il est préférable d'envisager tous les
résultats possibles, d'avoir un plan en cas d'échec, de penser
aux regrets qu'on peut avoir si on essaye pas et d'établir les objectifs
atteignables. Prendre conscience qu'il y a un risque d'échec dans tout
ce que l'on entreprend permet de relativiser ce risque et d'en tirer des
opportunités positives et constructives pour soi et pour les autres.
D'où, il faut parier sur l'avenir.
Aux futurs chercheurs : des analyses de données plus
poussées devraient donc être incluses dans les recherches futures
afin d'apporter de nouveaux éclairages sur les interactions entre
variables.
27
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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entrepreneurial intention in university students as for systemic
Entrepreneurship intention model: a case student, vol. 1
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Boissin J-P., Chollet B. &Emin S. (2009).
Les déterminants de l'intention de créer une entreprise chez les
étudiants : un test empirique, dans Management, vol. 12
Cacciotti G 2 & Hayton J. (2014). Fear of
Failure and entrepreneurship: A review and direction for future research,
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(2015). Risk perception matters: why women's passion may not lead to a
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Analyse des antécédents de l'intention entrepreneuriale de
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3
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d'entreprise : une perspective attractive ?, Revue Finance
Fayolle A. (2004), Entrepreneuriat : apprendre
à entreprendre, Ed. Dunod, Paris
Global Entrepreneurship Monitor (2017). Les
enjeux et défis de l'entrepreneuriat au Madagascar
Tournes A. (2006). L'intention
entrepreneuriale des étudiants : le cas de Français, la Revues
des Sciences de Gestion, no219.
28
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intentions : applying the theory of planned behaviour, entrepreneurship and
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a l'acte entrepreneuriale : approche comparative auprès de TPE
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Robertson M., Collins A., Mediera N. & Slater
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Situation de l'activité entrepreneuriale Québécoise,
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Sandhu M., Sidique, s. & Riaz, S. (2011).
Entrepreneurship barriers and entrepreneurial inclination among Malaysian
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29
Verstraete T., Fayolle A. (2005), Paradigmes
et entrepreneuriat, Revue de l'Entrepreneuriat, vol. 4, n°1, pp.
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Wennberg, K., Pathak, S. & Autio E.
(2013), How culture moulds the effect of self-efficacy and fear of failure on
entrepreneurship, vol.25, Nos.9-10
Zain Z., Akram A., & Ghani E. (2010).
Entrepreneurial intention among Malaysian business students, vol. 6, No.3
30
Table des matières
REMERCIEMENTS II
EPIGRAPHE III
SIGLES ET ABBREVIATIONS IV
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE PREMIER: REVUE DE LA LITTERATURE
5
I.1. INTENTION ENTREPRENEURIALE 5
I.2. PEUR D'ECHEC 9
I.3. PEUR DE L'ECHEC ET INTENTION ENTREPRENEURIALE
10
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE METHODOLOGIQUE
12
II.1. TECHNIQUE DE COLLECTE DE DONNEES 12
II.2. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES
13
II.3. Tests explicatifs 15
CHAPITRE TROISIEME: PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS 17
III.1. description générale des
données socioéconomiques 17
III.2. Résultat de l'analyse factorielle
exploratoire 18
III.3. influence de la peur de l'échec (PE) sur
l'intention entrepreneuriale (IE) des étudiants 21
III.4. Discussion des résultats 23
Conclusion 24
Recommandations 26
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 27
ANNEXES
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Partie 1 : CARACTERISTIQUES SOCIO ECONOMIQUE DES
ENQUETES
1. Sexe : a. Masculin b. Féminin
2. Promotion : a. G1 b. G2 c. G3 d. L1 e. L2
3. Age :
4. De quelle classe sociale appartenez-vous : a. modeste b.
moyenne c. riche
d. très riche
Partie 2 : ECHELLES DE MESURES DE VARIABLE DEPENDANTE
DE L'ETUDE
Nous vous prions d'apprécier chaque proposition sur
une échelle de 1 à 5, en cochant le chiffre qui correspond le
mieux à votre appréciation (1=pas du tout d'accord, 2= pas
d'accord, 3= quelque peu d'accord, 4=d'accord, 5=tout à fait
d'accord).
NO
|
INTENTION ENTREPRENEURIALE
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
IE1
|
J'ai la ferme intention de créer ma propre entreprise
après mes études universitaires
|
|
|
|
|
|
IE2
|
Je suis enthousiasmé à l'idée de
créer une entreprise
|
|
|
|
|
|
|
Mon objectif professionnel est de devenir entrepreneur
|
|
|
|
|
|
IE3
|
Je ferai tout ce qui est nécessaire pour devenir
entrepreneur
|
|
|
|
|
|
IE5
|
L'idée de créer une entreprise me semble plus
attractive
|
|
|
|
|
|
|
J'ai la ferme volonté de créer une entreprise dans
le futur
|
|
|
|
|
|
IE4
|
La carrière entrepreneuriale me passionne
|
|
|
|
|
|
IE5
|
Je suis favorable au fait de m'engager dans un processus de
création d'entreprise
|
|
|
|
|
|
IE6
|
J'ai le désir de créer une entreprise
|
|
|
|
|
|
IE7
|
La carrière entrepreneuriale m'intéresse
|
|
|
|
|
|
IE8
|
Je crois que j'assumerais mieux le rôle d'entrepreneur
même si le travail devient très complexe
|
|
|
|
|
|
IE9
|
Je crois que je me sentirais mieux comme entrepreneur que comme
employé
|
|
|
|
|
|
IE10
|
Je suis prêt à faire d'importants sacrifices
personnels pour devenir entrepreneur
|
|
|
|
|
|
IE11
|
Parmi toutes les options professionnelles possibles, je
choisirais celui d'entrepreneur
|
|
|
|
|
|
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
Test de sphéricité de Bartlett
Khi-deux approximé
ddl
Signification de Bartlett
966,641
,912
,000
21
Partie 3 : ECHELLE DE MESURE DE LA VARIABLE INDEPENDANTE:
«PEUR DE L'ECHEC»
No
|
PEUR DE L'ECHEC
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
PE1
|
J'ai peur d'échouer
|
|
|
|
|
|
PE2
|
J'ai peur de faire quelque chose qui ne va pas réussir
|
|
|
|
|
|
PE3
|
Je crains souvent d'être ridiculisé en cas
d'échec
|
|
|
|
|
|
PE4
|
L'échec me frustre
|
|
|
|
|
|
PE5
|
J'ai souvent peur de ne pas rentabiliser les efforts fournis
|
|
|
|
|
|
PE6
|
J'ai peur d'être critiqué par mes proches en cas
d'échec
|
|
|
|
|
|
PE7
|
L'échec me fait perdre beaucoup de chose
|
|
|
|
|
|
PE8
|
Quand je ne réussis pas, je me vois moins utile que quand
je réussis
|
|
|
|
|
|
PE9
|
Quand j'échoue, je m'inquiète de ce que les autres
pourront penser de moi
|
|
|
|
|
|
PE10
|
J'apprends moins de l'échec
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 2: RESULTATS DES ANAMYSES STATISTIQUE
I. ANALYSES FACTORIELLE INTENTION
ENTREPRENEURIALE
Indice KMO et test de Bartlett
Mesure de précision de l'échantillonnage de
Kaiser-Meyer-Olkin.
Test de sphéricité de Bartlett
Khi-deux approximé
ddl
Signification de Bartlett
388,767
,782
,000
6
Statistiques de fiabilité
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'éléments
|
|
,823
|
|
4
|
|
II. ANALYSE FACTORIELLE PEUR DE L'ECHEC
Indice KMO et test de Bartlett
Statistiques de fiabilité
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'éléments
|
|
,900
|
|
7
|
Statistiques descriptives
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
N
|
indiceP
|
3,260416666
|
1,040096087
|
272
|
E
|
666770
|
355678
|
|
indiceIE
|
3,8006
|
,87502
|
272
|
III. REGRESSION SIMPLE ENTRE PEUR DE L'ECHEC ET INTENTION
ENTREPRENEURIALE
Coefficientsa
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Sig.
|
A
|
Erreur standard
|
Bêta
|
(Constante
1 )
indicePE
|
4,239
-,134
|
,173
,051
|
-,160
|
24,511
-2,660
|
,000
,008
|
a. Variable dépendante : indiceIE
IV. CORRELATION ENTRE PEUR DE L'ECHEC ET INTENTION
ENTREPRENEURIALE
Corrélations
|
indiceP
E
|
indiceIE
|
Corrélation de
|
1
|
-,160**
|
Pearson
|
|
|
indicePE Sig. (bilatérale)
|
|
,008
|
N
|
272
|
272
|
Corrélation de
|
-,160**
|
1
|
Pearson
|
|
|
indiceIE Sig. (bilatérale)
|
,008
|
|
N
|
272
|
272
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
I. REGRESSION MULTIPLE ENTRE LES VARIABLES SOCIOECONOMIQUES
ET L'INTENTION ENTREPRENEURIALE
Coefficientsa
Modèle
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Sig.
|
A
|
Erreur standard
|
Bêta
|
(Constante )
sexe
1 prom
age classoc
|
2,523
-,030
-,036
,052
,142
|
,686
,108
,065
,036
,067
|
-,017
-,056
,144
,130
|
3,678
-,274
-,557
1,424
2,129
|
,000
,0784
,0578
,039
,034
|
|