1.1.2 Caractéristique des pays émergents
:
Nicet-Chenaf D. (2012) pense qu'une réponse concise
à cette problématique est difficile à formuler voire
impossible. Il suffirait, se dit-on, de se référer aux listes de
pays établies par les institutions internationales (Banque Mondiale,
FMI), les organismes financiers (Goldman et Sachs) ou
groupe d'experts, pour cerner le contour de cette
catégorie de pays.
Or, depuis les années 1980, les listes de pays
émergents ne cessent de se multiplier (chaque organisme international
à sa propre liste de pays émergents), de se renouveler, sans
qu'il soit réellement possible de les recouper excepté pour les
indétrônables Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud
(BRICS) qui y apparaissent systématiquement ou de repérer des
critères d'élaboration réellement communs. Ces listes
mêlent de grands et de petits pays (en termes de taille et de
population), des pays rentiers et producteurs de pétrole et des pays
plus ou moins insérés dans les échanges mondiaux.
Un point qui est pourtant acquis est qu'il s'agit
effectivement de PED mais d'un genre particulier. Or, sur ce dernier point, la
particularité du genre, il existe un seul consensus : celui des
performances macroéconomiques qui font de ces pays les nouvelles
locomotives de la croissance mondiale. En effet, les pays en
développement dont les émergents représentent aujourd'hui
50% du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40% du PIB mondial en
valeur et 45% du commerce mondial. À eux seuls les 5 BRICS
représentent 18 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40
% de la population, 15% du commerce et 40 % des réserves
monétaires de la planète.
Bernard Mignucci (2011) de son côté dit que les
pays émergents ont une capacité de rattrapage qui dépend
des trois éléments fondamentaux : le niveau initial de
développement économique, la
croissance et enfin le niveau de participation aux
échanges mondiaux. Si l'on regarde les données
macro-économiques, on voit qu'il existe au moins autant de pays qui
rattrapent que de pays qui n'opèrent aucun rattrapage. Il est possible
de définir les grands émergents en fonction de deux
critères : d'une part, un PIB dont le poids est supérieur
à 1% du PIB mondial ; d'autre part, un faible niveau de revenu par
tête même exprimé en parité de pouvoir d'achat. La
Chine et l'Inde sont les deux grands pays qui progressent le plus en termes
d'économie et d'échanges mondiaux.
L'auteur fait remarqué que la Chine et l'Inde sont toutes
deux devenues de grandes puissances
économiques, mais leur PIB par habitant reste faible,
et les salaires aussi à cause du poids démographique. Ce sont les
deux grands pays les plus pauvres qui ont gagné le plus de terrain.
Mais
18
sur le plan technologique, les deux pays ont aussi
effectué des percées, mais il reste cependant une grande
dépendance à l'égard des technologies
étrangères.
Pour l'auteur, l'émergence de la Chine se traduit dans
le commerce de produits manufacturés. L'Inde de son côté
est le pays dont les exportations de services progressent le plus.
L'émergence de ces deux géants dans les flux d'échanges
internationaux a bien sûr un impact sur l'économie mondiale, et en
particulier sur les rémunérations relatives des facteurs.
Mamoudou G. et Olivier M., (2017) De grandes firmes
internationales évoquent par ailleurs des lions d'Afrique pour illustrer
la forte accélération du PIB dans certains pays, la progression
dans les secteurs des télécommunications, de la banque et des
infrastructures ainsi que l'augmentation de l'investissement direct
étranger. Ainsi, entre 2001 et 2010, six des dix pays avec le taux de
croissance économique le plus élevé au monde
étaient africains (Angola 1er, Nigeria 4e, Éthiopie 5e, Tchad 7e,
Mozambique 8e, et Rwanda 10e).
Au-delà des taux de croissance économique
appréciables, certains auteurs évoquent une
myriade d'opportunités incluant la solidification des
processus de démocratisation, la diversification des
partenaires internationaux, la fin de la crise de la dette, la
densification de la classe moyenne et les rattrapages technologiques. (Mamoudou
G. et Olivier M., 2017)
Luzonzo M. (2016) dans son étude relève que
l'observation et l'analyse de l'émergence des groupes des pays
aujourd'hui considérés comme émergents ont quelques
caractéristiques qui leurs
sont communes. Il ressort de cette analyse que les pays
émergents sont ceux qui ont su se constituer en pôles
d'attractions des investissements, diversifier et accélérer
durablement et harmonieusement leur croissance économique, et qui se
sont ainsi intégré avec succès dans l'économie
mondiale. Cela n'a été possible que grâce à la mise
en place d'un cadre institutionnel incitatif pour les investissements,
présenté une stabilité politique et macroéconomique
et la mise sur pied d'une transformation structurelle de l'économie.
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