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Problématique de l'émergence socioéconomique de la RDC.


par Grace NGWALA
Université protestante au Congo - Licence 2019
  

Disponible en mode multipage

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« Les opinions exprimées dans ce travail sont propres à leur auteur et n'engagent ni l'Université Protestante au Congo ni la direction dudit travail ».

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EPIGRAPHE

« Tout progrès impose dans l'immédiat des sacrifices et de renoncements, alors que les fruits et les résultats des efforts accomplis ne se révèleront que plus tard ».

MATATA Ponyo

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DEDICACE

Au couple NGWALA RAY qui nous a beaucoup soutenus durant nos années d'études universitaires.

NGWALA LUNSEVILA Grace

NGWALA LUNSEVILA Grace

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REMERCIEMENTS

Avant toute chose, qu'il nous soit permis de glorifier le Seigneur Dieu tout puissant, à qui nous sommes appelés à rendre continuellement des actions de grâce pour tous ses bienfaits en notre endroit au nom merveilleux de son fils Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur ;

Nous remercions toutes les autorités académiques de l'UPC, et particulièrement celles de la Faculté d'Administration des Affaires et Sciences Economiques ; pour leurs encadrements, et nous osons croire que leurs investissements n'a pas été en vain ;

Nos remerciements profonds à notre Directeur de ce travail, le Professeur NZANDA BUANA, qui s'est rendu disponible, avec beaucoup d'amour, pour nous encadrer dans la rédaction de cette étude ;

Nos remerciements s'adressent au rapporteur de cette étude, le Docteur NKONGO Léonin, pour sa disponibilité et son accompagnement d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail ;

Nos remerciements particuliers à nos parents, LUNSEVILA Norbert et MIAFUKAMA Modestine, qui nous ont aidés à progresser dans nos études et dans la vie grâce au soutien constant et indéfectible. Leur amour et encouragement nous ont été utiles pour affronter les défis et à surmonter les moments les plus difficiles que nous avons eu à rencontrer ;

Nous disons merci aux personnes suivantes qui nous ont soutenues à travers leurs conseils et remarques durant toutes nos années d'études : BUANGA Christvie, Deborah, et MATONDO Héritier.

Nous adressons nos remerciements à tous nos compagnons de luttes avec lesquels que nous avons cheminé ensemble dans la joie et la souffrance nos études, notamment : SAMBA Dedi, SEKANA Jean, BASUALA Eric, NDELELA Gloria, etc.

Que tous ceux qui nous sont chers, dont les noms et qualités n'ont pas été cités ci-haut, trouvent ici l'expression de notre sincère gratitude.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Composition des exportations de la RDC en % du total des exportations 20

Tableau n° 2 : Qualité de la croissance en RDC selon l'IQC 22

Tableau n° 3 : Structure des emplois par secteur institutionnel et par secteur d'activité 23

Tableau n°4 : Prévalence de la malnutrition 25

Tableau n° 5 : Apport en calorie, protéine et glucide en RDC 26

Tableau n° 6 : Évolution de l'IDH et de ses composantes en RDC (1980-2016) 27

Tableau n° 7 : Indicateur du développement humain 28

Tableau n° 8 : Indicateur de pauvreté par milieu de résidence et province 28

Tableau n° 9 : Part de l'éducation dans le budget de la RDC 29

Tableau n° 10 : Taux Brut de Scolarisation 2017-2018 30

Tableau n° 11 : Évolution des statistiques de l'éducation de l'enseignement 31

Tableau n° 12 : Information sur la dépense publique de sante et son exécution, 2008-2016 32

Tableau n° 13 : Les 11 de derniers pays du classement de l'IIAG 2017 34

Tableau n° 14 : Indice de perception de la corruption 35

Tableau n° 15 : Comparaison taux de croissance économique et démographique 35

Tableau n° 16 : Evolution de la population de la RDC (en million) 36

Tableau n° 17 : Surface forestière en % du territoire national 1990-2014 37

Tableau n° 18 : Financement extérieur de la protection de l'environnement (en millions USD) 38

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LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n° 1 : Croissance du PIB et du revenu réel par habitant en pourcentage 21

Graphique n°2 : Contribution des composantes de la globale à la croissance (en point de croissance) 22

Graphique n°3 : Structure de financement de la santé en RDC 2011-2016 en % 32

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LISTE DES ABREVIATIONS

AS : Aires de santé

BAD : Banque Africaine de Développement

BCC : Banque Centrale du Congo

BM : Banque Mondiale

BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, et l'Afrique du Sud

CS : Centre de Santé

DH : Développement Humain

EP : Ecole Primaire

EPS : Enseignement Primaire et Secondaire

ES : Ecole Secondaire

HGR : Hôpital General de Reference

IDE : Investissement Direct Etranger

IDH : Indice du Développement Humain

IIAG : Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique

IPC : Indice de Perception de la Corruption

IQC : Indicateur de la Qualité de la Croissance

NCP : Nombre de Classes Primaires

NCS : Nombre de Classes Secondaires

NEP : Nombre des Enseignants au Primaire

NES : Nombre des Enseignants au Secondaire

ODD : Objectifs de Développement Durable

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG : Organisations Non Gouvernementales

PAC : Programme d'Accélération de la Croissance

PCA : Paquet Complémentaire d'Activités

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PED : Pays En Développement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PMA : Pays Moins Avancé

PMA : Paquet Minimum d'Activités

PNDS : Plan National de Développement Sanitaire

PTF : Partenaire Technique et Financier

RDC : République Démocratique du Congo

REDD : Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation forestière

RNDH : Rapport National sur le Développement Humain

VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine-Syndrome d'Immunodéficience Acquise

ZS : Zone de Santé

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RESUME

Actuellement, le processus d'émergence est devenu un des objectifs principal des autorités publiques et de l'élite congolaise en générale. Pour pouvoir atteindre cet objectif, les efforts doivent porter tant sur l'augmentation de la croissance de la production que sur la planification familiale. Nous sommes pertinemment conscients, en effet, qu'une croissance démographique non maitrisée risquerait de constituer un facteur entravant. Par contre, des actions combinant l'éducation des jeunes, la prise en charge en matière de santé, la promotion et l'utilisation des services de planification familiale peuvent ralentir de manière significative cette tendance haussière.

Il est donc impératif que le gouvernement congolais encourage des trajectoires de croissances propices à l'emploi de la main-d'oeuvre disponible. Pour ce faire, il devrait mettre en place des programmes et des politiques visant à moderniser le secteur agricole, qui emploie la majorité de la

population. L'investissement dans le capital humain, en particulier dans les compétences

entrepreneuriales des jeunes pourra faciliter la transition vers des secteurs modernes à plus forte productivité.

Cette étude nous a permis de comprendre que la RDC est belle et bien sur sa trajectoire de l'émergence grâce aux efforts fournis par les autorités publiques durant plusieurs années dans la stabilisation du cadre macroéconomique, une croissance économique élevée et stable, les efforts dans

la réduction de la pauvreté, l'éducation, la santé. Toutes ces actions ont permis de mettre le pays sur la

voie de son émergence.

Mais ces efforts restent encore fragiles, compte tenu des défis que le pays doit relever dans le

secteur économique, la lutte contre l'extrême pauvreté, la détérioration du système éducatif, la mal

gouvernance, la dégradation du système sanitaire, la pression démographique, la dégradation de

l'environnement. Tous ces éléments constituent des goulots d'étranglements pour que le pays atteigne un jour le stade d'émergence tant recherché.

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INTRODUCTION

1. MISE EN CONTEXTE

Makhtar D. (2018) dans un article, note qu'aujourd'hui plus que jamais, les pays africains sont en quêtes de nouveaux champs de croissance pour s'affranchir des scénarios classiques avec une population jeune et ambitieuse, et ses économies solidement engagés sur une trajectoire de

croissance, d'investissement et de reformes en faveur de l'innovation. Pour lui, le continent africain possède les atouts pour surmonter les difficultés et être l'instrument de sa propre transformation. Il chute en disant que, l'Afrique a les moyens de déjouer le destin, forte de sa capacité à surmonter les défis du développement et de l'ingéniosité de sa population.

Nicet-Chenaf D. (2012) estime que la notion de pays émergents a été élaborée dans une optique opérationnelle pour faire le tri parmi les pays en développement entre les bons et les mauvais performeurs. Ce sont donc les indicateurs macroéconomiques de richesse et de performance à

l'international, et non les indicateurs de développement humain, qui guident l'élaboration des listes. L'auteur conclut son article en soulignant que l'avenir des émergents, dépendra de la volonté et de la propension des États à faire évoluer leur modèle de développement, mais également de la situation économique des pays riches. L'émergence est un processus de croissance mondialisée qui ne peut donc se concevoir et s'analyser de manière isolée.

De leurs côtés, Fouquin M. et Françoise L. (2007) disent que la notion d'émergence est une notion financière, qui correspond à l'ouverture dans les années 1990 des marchés boursiers dans un certain nombre de pays en développement, favorisant ainsi le recours à l'investissement étranger. Les pays émergents ont une capacité de rattrapage du processus de développement qui dépend de trois éléments fondamentaux : le niveau initial de développement économique, la croissance et enfin le niveau de participation aux échanges mondiaux.

Pour sa part, Mamadou H. (2014) révèle que les pays émergents sont en réalités des pays dont le PIB par habitant est inférieur à celui des pays développés, mais qui connaissent toutefois une croissance économique rapide, et dont le niveau de vie ainsi que les structures économiques

convergent vers ceux des pays développés. Pour atteindre le niveau d'émergence, l'auteur précise qu'il

faudrait résoudre les problèmes suivant : la cherté de la vie, le changement des comportements, la pauvreté élevée de la population, le chômage des jeunes qui est devenu endémique, la corruption de l'appareil judiciaire, et la mauvaise gouvernance. Mais il conclut en soulignant que le chemin vers l'émergence est périlleux mais nous l'atteindrons certainement un jour.

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Matata Ponyo A. (2018) a pu apporter sa contribution en précisant que le chemin de l'émergence et du développement passe par la bonne gouvernance. La bonne gouvernance soutient-il, engendre des institutions de qualité, lesquelles déterminent le niveau du développement. Les performances économiques exceptionnelles réalisées par la RDC précise-t-il, procède notamment de l'amélioration de la qualité relative des institutions bien que celle-ci demeurent encore fragiles pour permettre au pays

d'atteindre le stade d'émergence.

De son côté Ngoy Kasongo E. (2018), insiste que depuis la nuit de temps, la clé de l'émergence de l'économie congolaise reste insaisissable et la RDC demeure un pays à revenu faible alors que richement doté en ressource naturelle et humaine. L'auteur suggère les éléments suivants comme les facteurs qui peuvent booster le processus d'émergence du pays : la croissance économique élevée, la stabilité du cadre macroéconomique, la démographie, la diversification de la production, l'intégration économique et à la globalisation financière, le rôle stratégique de l'Etat dans le développement, les

investissements dans la recherche et le développement, et la sécurité.

Par rapport à nos prédécesseurs, nous allons mettre un point d'honneur à travers cette étude à déceler les goulots d'étranglement que l'Afrique subsaharienne en général, et la RDC en particulier devrait relever pour atteindre le niveau d'émergence tant attendue, en comparaison avec les réalisations des autres Etats africains émergents.

2. PROBLEMATIQUE

Actuellement, le processus d'émergence est devenu un des objectifs principal des autorités publiques et de l'élite congolaise en générale. Depuis l'indépendance, le pays a connu plusieurs plans de développement ; mais dont la plupart n'a pas apporté un changement profond dans les conditions de vies de la population.

Désormais, il est clairement admis que tout pays pauvre désireux d'améliorer totalement les conditions de vie de sa population doit passer par le stade de l'émergence économique. Or l'atteinte de l'émergence peut se révéler être un réel parcours du combattant pour les pays pauvres et le processus d'émergence est un travail de longue haleine, qui demande un effort national conséquent. (Luzonzo M., 2016)

Malgré l'immense potentialité minière et agricole que regorge le pays, la RDC demeure toujours

dans la catégorie des PMA et de PED, pour la grande déception de la population et des autres dirigeants du continent africain. La destruction du tissu économique vers les années 70 et 90 respectivement par la zaïrianisation et les pillages en répétition ont provoqué le départ de plusieurs

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investisseurs ; d'où une forte dépression économique influençant négativement les conditions de la population dans tous les domaines de la vie.

Mais néanmoins, il est aujourd'hui établi que la RDC a connu au cours de la décennie passée une relative longue période de croissance avec des pics importants, marqué par la stabilisation du cadre macroéconomique, les efforts dans la gestion des finances publiques, la construction des infrastructures, etc.

La RDC s'est crue irrésistiblement engagés sur la voie de l'émergence à partir de ce seul résultat de croissance, ignorant les autres dimensions qui font d'un pays un acteur vertueux dans le développement multiforme d'amélioration durable des conditions de vie de la population. Cet optimisme fondé uniquement sur un niveau de la croissance économique élevée a poussé les dirigeants congolais à approuver l'idée d'un pays émergent à l'horizon 2030.

Dans la plupart des pays africains et la RDC en particulier, les gouvernants se sont servis du slogan de l'émergence pour faire miroiter un avenir radieux sans mettre en oeuvre les stratégies et les politiques courageuses qui devraient sous tendre l'atteinte d'un tel objectif. De ce fait, le concept d'émergence constitue un puissant instrument de gestion pour les autorités gouvernementales des pays sous-développés, en fixant à toute la société un objectif intermédiaire à atteindre sur une période relativement courte dans le cheminement vers le développement intégral.

Au vu de tout ce qui précède, il serait important de nous interroger sur les préoccupations suivantes :

? La RDC est-elle en route vers son émergence ?

? Quels sont les facteurs qui empêchent l'émergence de la RDC ?

Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans la suite de ce travail.

3. OBJECTIFS DE L'ETUDE

3.1 Objectif général :

Etudier les facteurs qui bloquent le processus d'émergence de la RDC ;

3.2 Objectifs spécifiques :

A l'issue de ce travail, les objectifs spécifiques suivants sont atteints : Analyser le processus de l'émergence de la RDC ;

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Formuler des suggestions qui vont soutenir le processus d'émergence de la RDC.

4. HYPOTHESES

Une hypothèse est une réponse anticipée aux problèmes observés. C'est en d'autre terme une réponse anticipée à la question principale de la problématique. Elle oriente même la structure d'un

travail scientifique. Dans le cadre de ce travail, nous émettons les hypothèses suivantes :

? Les efforts fournis durant ces dernières années par les gouvernants dans l'amélioration de la situation socioéconomique, ont permis de placer la RDC sur la trajectoire de l'émergence ;

? L'émergence de la RDC est bloquée par la mauvaise gouvernance, la faiblesse de la structure économique du pays, et un faible niveau d'investissement en capital physique et humain.

5. INTERET ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET Ce travail de recherche a un double intérêt :

? Théorique ou scientifique :

La problématique de l'émergence de la RDC intéresse des économistes, les gouvernants, la population, et d'autres chercheurs. C'est à ce titre que ce travail sera un outil de référence pour tous les chercheurs qui voudront s'orienter dans ce domaine ; de même les recommandations issues de cette étude pourront aider les décideurs politiques dans la prise de décisions adéquates relatives à la

problématique de l'émergence de notre pays.

? Pratique :

Cette étude contribue donc à renchérir les réflexions sur l'émergence socio-économique de la RDC. Car, elle propose les mécanismes à travers lesquels la RDC pourra atteindre le stade des pays émergents ; pour améliorer les conditions de vies de la population, la réduction de la pauvreté et propulser une croissance économique forte et durable.

Ce sujet nous est d'une importance majeure, car il épingle un thème qui suscite actuellement

la curiosité de tous les scientifiques et particulièrement les économistes. Ce travail de recherche, nous permet de faire un état de lieux du processus de l'émergence socio-économique de la RDC ; et de ressortir les facteurs qui freinent l'impulsion de l'atteinte du niveau de l'émergence.

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6. METHODES ET TECHNIQUES :

Pour la réalisation de ce travail, nous avons utilisé les méthodes et techniques suivantes :

6.1 Méthodes :

Selon Grawitz M. et Rongere P. (1970), la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. Pour cette étude, nous avons fait recours aux méthodes ci-après :

Méthode comparative : elle a consisté à établir de relations sur les éléments fondamentaux d'émergences de la RDC ; et de comparer les faits observés ;

Méthode descriptive : elle a consisté à présenter un état des lieux de l'évolution de la réalisation de critères prioritaires de l'émergence en RDC.

6.2 Techniques :

Une technique est l'ensemble d'outils pour observer, décrire, classer et mesurer. C'est une des

opérations de manipulation, et de traitement. Elle correspond aux règles de conduite à suivre après

certains jugements de méthodes. Dans l'élaboration de ce travail, nous avons utilisé la technique

suivante :

Technique documentaire : elle nous a permis de consulter les différents ouvrages, documents, articles sur internet et rapports importants ; afin de récolter des informations utiles pour l'élaboration de ce travail ;

Technique d'interview : elle a consisté à mener des entretiens auprès de certaines personnes

sur leurs opinions, expériences et perceptions en rapport avec le sujet de la recherche.

7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE

Dans l'élaboration du présent travail, nous allons prendre en compte les performances économiques enregistrées par la RDC depuis qu'elle connait une certaine stabilité sur le plan macroéconomique.

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Pour atteindre les objectifs de cette étude, hormis l'introduction et la conclusion générale, nous

avons subdivisé notre étude en trois chapitres. Le premier chapitre porte sur la revue de littérature, et il

s'agira d'exploiter intelligiblement les travaux antérieurs similaires au sujet de notre étude, en faisant

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une analyse critique des approches méthodologiques retenues, la spécificité de leur orientation et des principaux résultats.

Le deuxième chapitre porte sur la situation du processus de l'émergence de la RDC, il s'agira de décrire de manière plus explicite les approches méthodologiques déployées pour collecter les données, les structurer et les analyser. Le troisième chapitre porte les facteurs clé de l'émergence de la RDC. Ce dernier nous permettra à questionner profondément de manière à identifier les vrais facteurs explicatifs du niveau de performance observé, puis de proposer les pistes de solutions favorables pour l'émergence de la RD. Congo.

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Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE

Au cours de ce chapitre, nous allons exploiter les différentes théories scientifiques et courants de pensés compatibles à l'objet de notre étude. Nous avons subdivisé notre chapitre à trois grandes sections : l'analyse théorique, les discussions de principaux résultats empiriques, et l'étude de cas.

Section 1. Analyse théorique

1.1. Emergence

1.1.1 Définition :

La notion de pays émergent ne correspond à aucune définition économique précise, elle correspond plutôt à une notion assez floue qui peut varier d'un auteur à un autre et surtout dans le temps. Le concept est né dans les années 1980 avec le développement des marchés boursiers dans les pays en développement. On attribue à Antoine Van Agtmael, économiste néerlandais à la Société financière internationale, en 1981, la première utilisation de l'expression, pour parler de pays en développement offrant des opportunités pour les investisseurs.

On peut toutefois dire que l'expression pays émergent représente les pays en développement qui ne font pas partie des pays les moins avancés (PMA). On peut toutefois reconnaître quelques critères communs à l'ensemble des pays de ce groupe : IDH et PIB inférieur aux pays développés, croissance économique forte, part croissante dans l'économie mondiale. Donc des pays qui ont tendance à voir plusieurs indicateurs à la hausse de façon conséquente et qui s'approchent petit à petit du groupe des pays développés. L'appartenance à ce groupe n'est pas figée. Par exemple, la Corée du Sud ou Singapour, anciens pays émergents, font désormais partie du groupe des pays développés.

Moubarack LO (2012) l'émergence constitue une étape décisive vers la convergence et le développement intégral. L'émergence donne des ressorts pour accélérer la marche vers la convergence et le développement intégral. La convergence étant un processus de longue haleine, le pays pauvre doit

d'abord viser à atteindre un stade intermédiaire qu'on peut qualifier d'émergence.

Etoyi F., Otshudi Shotsha A., et Mbaya Mumpunga H. (2016), la notion d'émergence est une variation, adaptée à la mondialisation en cours, sur le même thème de décollage. Elle marque un réel point tournant, faisant passer un pays pauvre d'un équilibre de faible croissance à un meilleur équilibre de croissance forte et durable. Et pourtant, la portée de la notion de l'émergence dans un pays renvoie surtout à son cadre macroéconomique qui doit absolument faire preuve d'une forte croissance et une insertion dans l'économie mondiale.

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1.1.2 Caractéristique des pays émergents :

Nicet-Chenaf D. (2012) pense qu'une réponse concise à cette problématique est difficile à formuler voire impossible. Il suffirait, se dit-on, de se référer aux listes de pays établies par les institutions internationales (Banque Mondiale, FMI), les organismes financiers (Goldman et Sachs) ou

groupe d'experts, pour cerner le contour de cette catégorie de pays.

Or, depuis les années 1980, les listes de pays émergents ne cessent de se multiplier (chaque organisme international à sa propre liste de pays émergents), de se renouveler, sans qu'il soit réellement possible de les recouper excepté pour les indétrônables Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (BRICS) qui y apparaissent systématiquement ou de repérer des critères d'élaboration réellement communs. Ces listes mêlent de grands et de petits pays (en termes de taille et de population), des pays rentiers et producteurs de pétrole et des pays plus ou moins insérés dans les échanges mondiaux.

Un point qui est pourtant acquis est qu'il s'agit effectivement de PED mais d'un genre particulier. Or, sur ce dernier point, la particularité du genre, il existe un seul consensus : celui des performances macroéconomiques qui font de ces pays les nouvelles locomotives de la croissance mondiale. En effet, les pays en développement dont les émergents représentent aujourd'hui 50% du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40% du PIB mondial en valeur et 45% du commerce mondial. À eux seuls les 5 BRICS représentent 18 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40 % de la population, 15% du commerce et 40 % des réserves monétaires de la planète.

Bernard Mignucci (2011) de son côté dit que les pays émergents ont une capacité de rattrapage qui dépend des trois éléments fondamentaux : le niveau initial de développement économique, la

croissance et enfin le niveau de participation aux échanges mondiaux. Si l'on regarde les données macro-économiques, on voit qu'il existe au moins autant de pays qui rattrapent que de pays qui n'opèrent aucun rattrapage. Il est possible de définir les grands émergents en fonction de deux critères : d'une part, un PIB dont le poids est supérieur à 1% du PIB mondial ; d'autre part, un faible niveau de revenu par tête même exprimé en parité de pouvoir d'achat. La Chine et l'Inde sont les deux grands pays qui progressent le plus en termes d'économie et d'échanges mondiaux.

L'auteur fait remarqué que la Chine et l'Inde sont toutes deux devenues de grandes puissances

économiques, mais leur PIB par habitant reste faible, et les salaires aussi à cause du poids démographique. Ce sont les deux grands pays les plus pauvres qui ont gagné le plus de terrain. Mais

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sur le plan technologique, les deux pays ont aussi effectué des percées, mais il reste cependant une grande dépendance à l'égard des technologies étrangères.

Pour l'auteur, l'émergence de la Chine se traduit dans le commerce de produits manufacturés. L'Inde de son côté est le pays dont les exportations de services progressent le plus. L'émergence de ces deux géants dans les flux d'échanges internationaux a bien sûr un impact sur l'économie mondiale, et en particulier sur les rémunérations relatives des facteurs.

Mamoudou G. et Olivier M., (2017) De grandes firmes internationales évoquent par ailleurs des lions d'Afrique pour illustrer la forte accélération du PIB dans certains pays, la progression dans les secteurs des télécommunications, de la banque et des infrastructures ainsi que l'augmentation de l'investissement direct étranger. Ainsi, entre 2001 et 2010, six des dix pays avec le taux de croissance économique le plus élevé au monde étaient africains (Angola 1er, Nigeria 4e, Éthiopie 5e, Tchad 7e, Mozambique 8e, et Rwanda 10e).

Au-delà des taux de croissance économique appréciables, certains auteurs évoquent une

myriade d'opportunités incluant la solidification des processus de démocratisation, la diversification des

partenaires internationaux, la fin de la crise de la dette, la densification de la classe moyenne et les rattrapages technologiques. (Mamoudou G. et Olivier M., 2017)

Luzonzo M. (2016) dans son étude relève que l'observation et l'analyse de l'émergence des groupes des pays aujourd'hui considérés comme émergents ont quelques caractéristiques qui leurs

sont communes. Il ressort de cette analyse que les pays émergents sont ceux qui ont su se constituer en pôles d'attractions des investissements, diversifier et accélérer durablement et harmonieusement leur croissance économique, et qui se sont ainsi intégré avec succès dans l'économie mondiale. Cela n'a été possible que grâce à la mise en place d'un cadre institutionnel incitatif pour les investissements, présenté une stabilité politique et macroéconomique et la mise sur pied d'une transformation structurelle de l'économie.

1.2 Croissance économique

1.2.1 Définition :

Selon François Perroux, la croissance économique peut se définir comme un processus continu

et soutenu d'accroissement de la production réelle (ou PIB réel) d'une économie dans le temps. En d'autres termes, pour parler de croissance économique, il faudrait que d'une année à une autre, on assiste à un accroissement du PIB réel, c'est-à-dire mesuré à prix constant ou corrigé de l'influence de l'inflation. Il ne faudrait toutefois pas confondre la croissance au développement.

Si l'on tient compte de l'importance centrale de la dimension économique dans la conception actuelle du progrès social, on aurait raison de soutenir que le taux de croissance est devenu

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Cette définition laisse entendre que la croissance économique ne devrait pas être un fait du hasard mais plutôt une oeuvre soutenue et qu'elle devrait se traduire par un accroissement continu du PIB réel du pays. Pour dire qu'une économie est engagée sur le sentier de la croissance, il faudrait que l'on voie son PIB croitre au fil du temps, c'est-à-dire sans interruption sur une période de temps assez longue. Par ailleurs, il ne faudrait pas que les performances réalisées se fondent sur des expédients fragiles ou des facteurs conjoncturels mais plutôt structurels afin que des éventuels chocs de parcours ne puissent pas ébranler totalement l'édifice économique ou annihiler totalement les progrès enregistré.

Pour Pascal Salin (1991), quand on parle de croissance économique on se réfère en général à une situation dans laquelle les valeurs de certaines variables macroéconomiques, considérées comme importantes, augmentent continuellement dans le temps. La croissance est donc un phénomène de longue période, c'est-à-dire plusieurs années ou plusieurs décennies. L'augmentation une fois pour toute d'une variable ne peut pas être considérée comme un phénomène de croissance. Dire qu'il y a croissance, c'est dire qu'il existe un processus par lequel les valeurs successives des variables concernées se génèrent les unes les autres.

1.2.2 L'importance de la croissance économique

Segers J. et Habiyambere A. (1973), le progrès authentique auquel aspirent les hommes ne peut être assuré par la seule croissance économique. Ce progrès, nous l'avons dit porte sur l'ensemble des conditions de vie de la population. Une croissance économique, qui ne va pas de pair avec le progrès sanitaire, social, politique, et culturel, ne pourrait assurer aux hommes le bonheur qu'ils cherchent. Le développement du pays, la transformation des institutions sociales et des mentalités, doit donc viser non seulement la croissance économique, mais la réalisation d'un progrès harmonisé dans tous les domaines. La croissance économique n'est pas le but ultime à viser dans le développement. Mais nous avons dit qu'elle constitue une condition indispensable dans la poursuite d'un progrès intégral et harmonisé.

Pour Nshue A. (2014), la croissance du PIB par tête est une condition première sinon nécessaire de l'amélioration des principaux éléments de l'activité économique, notamment la consommation, la production, l'activité des pouvoirs publics, la répartition du produit et du revenu, les échanges extérieurs, et la réduction des déséquilibres macroéconomiques. La croissance se fait accompagnée par un cortège de bienfaits qui permettent à l'ensemble de l'économie de se développer.

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l'expression la plus courante pour mesurer le progrès d'un pays aussi bien aux yeux des décideurs politiques que des privés ou des acteurs sociaux. La croissance économique et ses perspectives occupent actuellement une place de choix dans le débat politique, économique et sociaux de la plupart des sociétés modernes.

1.2.3 Les déterminants de la croissance économique

Selon Segers J. et Habiyambere A. (1973), malgré les divergences profondes qui séparent les méthodes de recherche utilisées et leurs conclusions, les économistes, qui ont étudié les facteurs économiques de la croissance économique, sont pratiquement unanimes quand il s'agit d'énumérer ceux-ci :

a. Les ressources naturelles disponibles : la découverte de nouvelles ressources naturelles permet une production accrue. Encore faut-il des hommes pour les valoriser.

b. La population active : un accroissement démographique augmente le nombre de bras disponible pour la production. La contribution des travailleurs à la production dépend de leur productivité ; pour que le produit par habitant augmente, il faut qu'augmente la productivité par habitant, ce qui suppose le progrès technique.

c. Le niveau technique : le progrès technique, la mécanisation, une meilleure organisation du travail augmente la quantité produite par travailleur. Le maintien et l'amélioration du niveau technique exige des capitaux financiers.

d. Le stock de capitaux : l'épargne et l'investissement d'une part croissante des revenu augmente le stock de biens de production et la capacité de production.

e. Le dynamisme des entrepreneurs : la présence de chefs d'entreprise dynamique, prompts à grouper les facteurs précédents dans une combinaison productive, est une condition indispensable de la croissance économique.

De son côté, Murat Yýldýzoglu (2007) pense que le moteur de la croissance est l'invention. Au niveau mathématique précise-t-il, le modèle de Solow l'indique déjà ; la croissance s'arrête dans ce modèle dès que le progrès technique ralentit. Le modèle de Römer analyse ce moteur avec plus de détail. Les entrepreneurs qui cherchent la fortune qui récompense l'invention créent de nouvelles idées et ces idées mènent le progrès technique.

Une analyse plus fine fait apparaitre la nature particulière des idées en tant que biens économiques. L'utilisation d'une idée est non-rivale et cela est une source de rendements d'd'échelle croissants. Les idées ne peuvent alors être produites par une économie de concurrence parfaite. La

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concurrence imparfaite permet alors aux firmes de fixer un prix supérieur au coût marginal. Cet écart récompense l'invention et fournit la fiole du moteur de la croissance.

Pour Nshue A. (2014), par déterminant de la croissance économique, il faut entendre tous les

facteurs qui contribuent à l'accroissement de la production de l'économie dans le temps. L'importance

de ces facteurs diffère en fonction de leurs effets sur la production, lesquels effets peuvent être des effets de court terme et des effets de long terme.

Plusieurs facteurs sont traditionnellement invoqués pour expliquer le processus de croissance économique. Leur recours et la justification liée à leur utilisation ont suivi le développement de la pensée économique. Certains analystes considèrent le travail comme étant une première source de croissance économique en ce que plus il y a des hommes ou de bras valides, plus l'économie peut produire. En d'autres termes, l'accroissement du nombre de personne devrait accroitre le potentiel de

production ou de croissance.

Vue du côté de la demande, la croissance démographique pourrait être considérée comme un

déterminant de la croissance économique en ce qu'elle accroit les débouchées des entreprises. Il faut

tout de même noter que la relation entre expansion démographique et croissance économique est assez complexe.

En tant que témoins de la première révolution industrielle, les économistes classique se sont s'intéressés principalement à l'accumulation de capital physique pour expliquer les variations de production. Ainsi, l'investissement est considéré comme la première source de la croissance. Il entraîne un déplacement vers l'extérieur de la frontière des possibilités de production de l'économie en ce qu'il accroît la capacité productive du pays. Il convient de noter que l'accumulation du capital doit se faire à un rythme supérieur au taux de croissance de la population pour que l'intensité capitalistique croisse et que le produit par tête augmente. (Nshue A., 2014)

L'échec des politiques de développement bases sur l'accumulation du capital physique dans certains pays a remis en cause la relation absolue entre croissance et investissement. C'est ainsi qu'une autre source de croissance a été identifiée, à savoir le progrès technique. Ce dernier est entendu comme l'ensemble des améliorations des techniques utilisées dans le processus de production des biens.

S'il y a progrès technique ou amélioration des procédés de production des biens, avec un même ratio capital-travail, le travailleur produit plus qu'il ne le faisait auparavant. Pour ainsi dire, le progrès technique entraîne une amélioration de la productivité de l'économie ou des travailleurs qu'emploie

22

l'économie. Il peut être le fait d'une meilleure formation des travailleurs, d'un perfectionnement des équipements, de l'apprentissage par la pratique, de l'innovation et de la recherche scientifique.

Eu égard aux effets positifs de la scolarisation et de la bonne santé sur le rendement des travailleurs, les économistes voient dans le capital humain un facteur explicatif de la croissance. Il est vrai que la prospérité économique amène l'instruction et la santé, mais éducation et santé doivent également être considérées comme une forme de capital pouvant influencer la croissance. Le développement du capital humain est non seulement un déterminant d'une croissance soutenu mais aussi un moyen de lutter contre la pauvreté. L'investissement dans l'homme accroit la productivité

améliore la fréquentation scolaire, et la capacité à apprendre, redit la mortalité infantile, et accroit l'espérance de vie. (Nshue A., 2014)

Section 2. Etudes empiriques

Plusieurs études empiriques ont été menées dans le cadre de notre travail, parmi lesquelles nous retenons :

Moshe S., (1988) montre que l'expansion économique et les modifications structurelles résultent d'un processus à long terme. En effet, on ne passe pas instantanément d'une économie à faible productivité, essentiellement rurale, à une économie à forte productivité, urbanisée et industrielle. Au cours de ce processus graduel, la productivité augmente dans la plupart des secteurs de l'économie et, dans le même temps, le centre de gravité passe des unités à productivité faible aux unités à productivité plus importante.

Il est donc essentiel de distinguer les agrégats pour analyser le développement en se plaçant, toutefois, dans le cadre de l'ensemble de l'économie d'un pays. Le développement est l'ensemble interdépendant des processus de transformation structurelle de longue haleine qui accompagnent la croissance (politiques structurelles). L'une des caractéristiques de la croissance économique moderne dans les pays développés est le taux de croissance élevé du produit global et du produit par habitant.

Rougier E. et Piveteau A. (2012), qui démontrent que si le développement économique correspond à un processus cumulatif de long terme, l'émergence renvoie à un moment particulier de la dynamique économique qui correspond à l'affirmation d'une séquence de croissance significative

débouchant sur une croissance soutenue et longue. Le concept de développement économique ne renvoie pas à un temps particulier, fini, mais à un processus permanent de changement auquel restent confrontés même les pays les plus développés.

23

Pour les auteurs, l'émergence décrit quant à elle une rupture, une séquence historique et identifiable de sortie du piège du sous-développement. L'émergence économique doit être analysée comme un processus indéterminée, non linéaire et non homogène, provoquant des ruptures et recelant des blocages dont l'ampleur est spécifique et identifiés. Mais si les pays émergents ont tous une croissance économique soutenue et relativement stable. Seules certains d'entre eux sont des marchés

financiers émergents. Tous ne sont pas de puissances exportatrices.

Dans ces approches de l'émergence, les caractéristiques macroéconomiques favorables ne sont jamais loin de prescriptions standards. La vitesse avec laquelle les grands pays émergents comme

l'inde et la chine sortent de la pauvreté, accèdent à la croissance et à la compétitivité internationale et

convergent vers la frontière technologique dans certains secteur, est tout simplement inédite dans

l'histoire économique. La taille de ces économies et leurs relations intenses avec les autres économiques en développement finissent par créer les conditions d'une perturbation de l'économie mondiale, elle aussi inédite susceptible de remettre en question les modèle linéaire du développement économique et du rattrapage de la théorie standard. (Rougier E. et Piveteau A., 2012)

Hay F. et Shi Y., (2005) analysent à travers leur étude, la montée en puissance et les prouesses

de l'économie chinoise. Les auteurs notent que la chine est un pays bien particulier qui n'a pas son égal

dans le monde avec ses performances des deux dernières décennies, avec son régime économique imprégné de capitalisme et de communisme, et habitants, leurs modes de vie et leurs manières de

penser et de traiter les affaires. C'est actuellement un partenaire productif et commercial incontournable pour des nombreux pays. Il reste encore bien des avancées à faire en chine pour qu'elle puisse rivaliser avec les grandes puissances économiques actuelles.

Cependant, ce n'est plus la nation pauvre et isolée d'il y a trente ans ; depuis, l'économie du pays s'est largement ouverte sur l'extérieur, la décentralisation et la réforme du secteur public ont été engagés, et, d'une manière générale, les progrès économique chinois ont été exponentiels, avec une

croissance qui a atteint des niveaux inédits. Peu de pays ont connu un essor aussi fulgurant en aussi peu de temps et il apparait que les potentialités chinoises de développement pour les années qui viennent sont énormes, car le pays a de nombreux atouts à valoriser, son marché est en plein essor et les ambitions de ses dirigeants et de ses habitants sont à certains égards sans limites.

Abdelmalki L., Benoit M. et Gbakou P., (2012) de leurs côtés ont rédigé une étude pour savoir si

la stabilité macroéconomique conditionnait l'impact des IDE sur la croissance économique et l'émergence de PED ; en se basant dans le cadre d'une approche comparative, se référant à trois grandes régions : l'Afrique, l'Amérique latine et caraïbes et l'Asie. Selon l'auteur, Un tel choix se justifie

24

par la variété des espaces retenus qui permet de décliner l'impact des IDE sur la croissance économique pour chacune de zone isolement, mais aussi d'emblée pour ces trois zones considérées comme un ensemble.

Les résultats obtenus à travers cette étude montrent que les flux nets d'IDE ont un effet positif dans les économies des pays africains et celles de pays de l'Amérique latine et caraïbes. L'inflation n'affecte négativement la croissance que dans les pays africains. Même si les flux d'IDE influent positivement sur la croissance de ces derniers pays, il existe un effet de seuil de l'inflation pour ces pays. Les pays et les zones qui ont privilégié la stratégie de l'ouverture ont été pour beaucoup d'entre eux, rétribués par un afflux d'IDE et après l'accélération de la croissance et du processus d'émergence.

Pour Mbaloula M. (2011), les économies émergentes révèlent d'une expérience dans le cadre de ce processus du développement économique, mais cette expérience ne constitue pas une fin, mais une

étape. Il s'agit d'un phénomène de prise de conscience pour les pays en développement qui sont

appelés à progresser sur le sentier de la croissance économique ou de la recherche de la puissance économique dans le cadre de l'économie mondiale. Surtout que les économies émergentes de la fin du 20ème siècle s'inscrivent dans la continuité des expériences capitalistes classiques.

Pour les PED, il y a lieu de ne pas oublier les objectifs de réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, et particulièrement, les réalisations du développement humain correspondant à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, l'éducation, et la santé. D'un point de vue analytique, il apparait de façon nette que les économies émergentes présentent une réalité hétérodoxe, car difficile à classer de façon unanime. Néanmoins, la montée en puissance économique des pays émergents leur confèrent un rôle accru dans la fixation des priorités mondiales. D'un point de vu de la mondialisation également, les pays émergents impriment une dynamique économique nouvelle réduisant le pouvoir de la triade (USA, Europe et le Japon) au profit d'autres zones économiques.

Aboma P. (2014), souligne que derrière les prouesses économiques de l'Afrique ces dernières décennies, on note aussi la persistance d'une instabilité chronique. Beaucoup d'Etat africains, y compris ceux occupant le podium du succès économique, sont encore incapable d'assurer la mission fondamentale autour de laquelle se structure l'Etat, en l'occurrence la sécurité et la préservation des citoyens contre la violence. Très peu d'Etats africains ont en effet pu objectiver une vision transcendante de l'Etat et la construction d'institutions fortes et inclusives au détriment du népotisme, du clientélisme, de la corruption ou du favoritisme.

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Ainsi, une zone d'ombre demeure, une inquiétude persiste et amène à plus de réserve quant au concept largement répandu d'émergence de l'Afrique. De fait l'incapacité actuelle des entités politique africaines à créer des Etats véritables capables des répondre aux défis de la sécurité et de la stabilité politique de longue durée donnent malheureusement des raisons de tempérer cet élan d'optimisme, voire de douter du concept même d'émergence en Afrique.

Section 3. Etude de cas

Le Continent africain prend de plus en plus conscience de sa situation de pauvreté grandissante malgré son potentiel avéré. Il est aujourd'hui un fait indéniable que chaque jour qui passe, le regard sur l'Afrique et tous les pays qui le composent, change. Hier, jugé continent de tous les maux, aujourd'hui,

il a une stabilité forte, avec de taux de croissance des PIB non seulement positifs mais en croissance

d'année en année, il devient de plus en plus fréquentable et demain, il sera le continent de tous les enjeux, celui sur lequel repose l'espoir de l'humanité toute entière. (Kibala J.C., 2013)

En effet, l'Afrique continue de faire face à des nombreux défis pour atteindre un niveau et un rythme de croissance acceptable pour booster son développement et réduire durablement la pauvreté qui la caractérise. C'est pourquoi, elle multiplie davantage d'initiatives pour apporter un changement profond en engageant une série des reformes tant sur les plans structurel que sectoriel en vue

d'inverser la tendance à partir d'une transformation adéquate par rapport à l'ampleur de sa situation

particulière en perspective de son émergence tant voulue et souhaitée par tous.

Depuis, tous les discours politiques, les projets et programmes publics se fondent sur une vision de transformation avec comme finalité l'émergence de pays par une croissance plus inclusive et le développement du pays et partant de l'ensemble du Continent.

La RDC n'est pas resté en marge et en tant que pays de l'Afrique centrale dotée d'un potentiel riche et diversifié en termes de ressources tant humaines que naturelles, elle fait encore face à des nombreux défis comme la plus part d'autres pays et qui justifient leur classement au bas niveau de l'échelle en ce qui concerne certains indicateurs clés comme l'IDH, Indice de gouvernance mo Ibrahim, etc. Ce malgré des nombreux efforts qui ont permis d'inverser certaines tendances en matière de la croissance économique. (Kibala J.C., 2013)

La croissance observée en RDC est conjoncturelle, fragile, superficielle et instable. Il ne peut être

autrement dans la mesure où l'économie congolaise est une économie de rente et de consommation.

Sa croissance tire sa source dans la production de matières premières, qui génèrent plus de 70% de

ses recettes d'exportation. Les prix de ces produits sont fixés sur le marché international et sont

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instable. Par ailleurs, l'économie congolaise importe annuellement l'essentiel de ce qu'elle consomme avec environ 1,5 Milliard de dollar pour les denrées alimentaires. Ce dont la population congolaise a besoin, c'est une économie qui produit, qui avance et gagne des points dans le classement mondial des nations en termes de niveau de revenu et de qualité de vie.

Conclusion partielle

Nous sommes à la fin de ce premier chapitre qui traite sur « Revue de la Littérature». Ce dernier est divisé en trois grandes sections dont : l'analyse théorique, les discussions de principaux résultats empiriques, et l'étude de cas. La première section nous a permis de consulter une bonne partie de littératures théorique en rapport avec le sujet, particulièrement sur la Croissance économique et développement.

La deuxième section nous a servi à ressortir une quantité consistante de littératures permettant à mieux comprendre le tenant de notre objet de recherche. Ces littératures ont porté précisément sur le niveau de l'émergence en Afrique. Cette section, nous a permis de faire un état des lieux de processus d'émergence en Afrique. Au niveau de la troisième section, nous avons relevé le stade du processus de l'émergence de la RDC par rapport au contexte général de pays de l'Afrique au sud du Sahara.

En outre le pays dispose d'un important réseau hydrographique dont le fleuve Congo, long de 4.374 km et classé 2ème au monde quant à son débit. La RDC est le foyer économique de grande

27

Chapitre II. SITUATION DU PROCESSUS D'EMERGENCE DE LA RDC

Au cours de ce chapitre, nous allons analyser les différents facteurs qui freinent le processus d'émergence de la RDC. Et pour y arriver, nous allons parler à la première section d'une brève présentation de la RDC, la deuxième section va porter sur la présentation de données empiriques et approches méthodologiques et, nous allons atterrir sur une troisième section qui analysera les données et les résultats trouvés.

SECTION 1. Brève présentation de la RDC

La RDC se situe en Afrique centrale à cheval sur l'Equateur avec une superficie de 2 345 410 Km2. La RDC partage 9.165 kilomètres de frontière avec 9 pays limitrophes. Elle est limitée au nord par la République Centrafricaine et le Soudan du Sud, à l'Ouest par la République du Congo, l'Enclave angolaise de KABINDA, à l'Est par l'Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie, au Sud par la Zambie et l'Angola. Après le récent éclatement du soudan en deux, la RDC se présente désormais comme le 2ème le plus grand pays africain au point de vue de la superficie territoriale, juste après

l'Algérie. (PNDS, 2018)

La population du pays est estimée, selon la Banque Mondiale à environ 81, 34 Million habitant en 2017 avec un taux de croissance démographique de 2,5 % l'an. La RDC comprend quatre régions géographiques à savoir : une plaine côtière à l'Ouest ; une cuvette centrale faite de plaines et de plateaux étagés dont la végétation est caractérisée par une forêt dense (forêt équatoriale) ; des plateaux au Nord, au Nord-Est et au Sud, où la végétation est constituée de savanes arborées, entrecoupées de galeries forestières ; enfin, des massifs montagneux à l'Est, au Sud-est et à l'Ouest. Le pays est divisé à 26 provinces, et compte environ 450 ethnies. (PNDS, 2018)

Elle dispose d'une vaste étendue de sol arable très fertile, qui recouvre une superficie de plus de 130 millions d'hectares, et dont 3% seulement sont jusque-là exploités. Ses conditions climatiques et géologiques favorisent une grande diversité des cultures. La variété des climats (équatorial, tropical humide, tropical à saison sèche prolongée et littoral) fait profiter au pays des précipitations en quantités suffisantes et d'un large ensoleillement. (PNDS, 2018)

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envergure, mais non exploitée. C'est l'un des rares pays au monde à bénéficier d'une richesse considérable et énorme laissant à dire à plus d'un que ce pays est un véritable scandale géologique. La RDC possède des atouts naturels et humains très considérables : important potentiel des ressources naturelles et minérales (cuivre, du coltant, de l'argent) avec une panoplie des ressources agricoles.

La RDC est le 1er pays d'Afrique du point de vue de l'étendue de ses forêts et le plus important dans la présentation de l'environnement mondial. Le pays dispose d'un potentiel agricole remarquable grâce à la diversité climatique, l'hydrographie, la position à cheval sur l'équateur avec alternance des saisons et des terres abondantes. Bien que considéré comme priorité des priorités, malgré qu'elle offre de réelles potentialités, l'agriculture n'occupe qu'une place très réduite dans l'économie congolaise.

(PNDS, 2018)

SECTION 2. Présentation de données empiriques et approches méthodologiques

2.1 Présentation de données empiriques

2.1.1 Situation économique de la RDC

Le pays est un géant aux pieds d'argile disposant de ressources naturelles incommensurables, mais d'une économie très fragile. La RDC est l'un des pays les plus pauvres du monde et avec un revenu par habitant, l'un des plus bas du continent. Cette situation est la conséquence de la non-diversification de l'économie, trop dépendante des aides au développement et des prêts extérieurs, mais surtout de l'exploitation des ressources minières. (Saumet C., 2018)

Le dynamisme des activités extractives s'explique en grande partie par le maintien des cours mondiaux favorables pour le cuivre et un afflux massif de l'investissement direct étranger au cours de ces dernières années, portant ainsi la production du cuivre de 26 389 tonnes en 2005 à 1 065 744

tonnes en 2014. Le cuivre et le cobalt sont redevenus les principaux produits d'exportation de la RDC.

Ces deux produits ont représenté 85 % du total des exportations contre 8 % pour le pétrole en 2013.

29

Tableau n° 1 : Composition des exportations de la RDC en % du total des exportations

 

Part du cuivre et du cobalt

Part du pétrole

Autres produits

2004

24,21

18,77

57,03

2006

36,7

16,56

46,74

2008

72,77

11,24

15,99

2010

81,39

7,74

10,87

2012

82,25

10,88

6,93

2014

79,81

6,25

13,93

2016

78,75

2,21

19,05

Source : RNDH, 2016

L'économie congolaise a donc été très impactée et fragilisée par la chute des cours du cuivre et des matières premières de ces dernières années. Le coût d'une tonne de cuivre est passé de 6.500$ en 2004 à 4.500$ ou moins en 2015 et en 2016. Cette baisse a eu des conséquences directes en RDC avec la fermeture ou l'arrêt provisoires de plusieurs mines, dont celle de Kamoto en 2015, exploitant le cuivre au Katanga, perturbant fortement l'économie locale et nationale.

Après avoir connu une forte accélération de son PIB entre 2013 et 2014, avec un taux de croissance atteignant les 9%, celui-ci a chuté à 2.5% en 2016. Entre 2015 et 2016, les recettes budgétaires étatiques ont été réduites de près d'un quart avec une baisse de 22%, passant de 8.476 milliards de franc congolais à 6.611 milliards de francs congolais. Au-delà des conséquences sur l'économie nationale, cette crise économique se traduit avant tout par une situation socio-économique désastreuse pour les populations. (Saumet C., 2018)

L'inflation, qui s'est accélérée avec une moyenne de croissance annuelle de 5.7%, et la dépréciation du franc congolais ont eu les effets les plus néfastes sur le niveau de vie des habitants. Depuis 2016, le taux officiel de change du franc congolais a augmenté de plus de 43%. Aux difficultés quotidiennes de faiblesse, de non-calcul des salaires sur le bon taux et des retards de paiement des salaires, s'est ajoutée l'augmentation exponentielle du coût de la vie. (Saumet C., 2018)

Après six années de croissance soutenue, l'activité économique a fortement ralenti en RDC en 2016. En effet, le taux de croissance économique a été estimé à 2,4 % contre 6,9 % en 2015. Le rythme de progression de l'activité économique a été affecté par la morosité de l'environnement économique extérieur, essentiellement sous l'effet du maintien à de niveaux bas des cours de principaux produits exportés par le pays, conjuguée à une psychose liée au contexte politique. (BCC, 2016)

30

L'activité économique a repris un trend haussier en 2017, après le ralentissement noté une année auparavant. En effet, l'économie congolaise a enregistré une croissance du PIB réel de 3,7 % en 2017 contre 2,4 % en 2016. Cette évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable, caractérisé par la consolidation de l'activité économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi une hausse de la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C. et l'amélioration de l'investissement privé.

Graphique n° 1 : Croissance du PIB et du revenu réel par habitant en pourcentage

La croissance économique en 2017 a été tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016. Cette évolution est consécutive particulièrement à la consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de montée des cours des matières premières sur le marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est légèrement améliorée de 1,0 % après 0,9 % une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des investissements et consommation privés, avec une contribution positive à la croissance globale de 1,2 point.

Graphique n°2 : Contribution des composantes de la globale à la croissance (en point de croissance)

Principal moteur de la croissance, le secteur minier est cependant un secteur extrêmement intensif en capital, de la phase de prospection à la phase d'exploitation proprement dite. Il ne crée donc

31

L'inclusivité de la croissance est étroitement liée à la qualité de la croissance elle-même. Une croissance est dite de qualité lorsqu'elle est forte, stable et soutenue, de manière à accroître la productivité et permettre l'atteinte des objectifs relatifs à l'amélioration du bien-être social et à la réduction de la pauvreté. Sur cette base, certains économistes ont construit une mesure dénommée Indicateur de la Qualité de la Croissance (IQC), dans le but d'analyser les facteurs les plus déterminants du récent épisode de forte croissance pour un échantillon de 93 pays dont 43 sont situés en Afrique. (RNDH, 2016)

Globalement, l'IQC de la RDC qui était de 0,392 en 1990-1994, semble s'être amélioré durant la décennie 2000 marquée par un fort profil de croissance. Par contre, le positionnement de la RDC ne s'est amélioré qu'en 2005-2011 par rapport à l'échantillon des pays retenus ainsi que par rapport aux autres pays africains.

Tableau n° 2 : Qualité de la croissance en RDC selon l'IQC

 

1990-1994

1995-1999

2000-2004

2005-2011

IQC de la RDC

0,392

0,346

0,371

0,488

Moyenne de l'échantillon

0,55

0,58

0,62

0,65

Rang de la RDC sur 93 pays de

l'échantillon

78ème

87ème

89ème

83ème

Rang de la RDC sur 40 pays africains

26ème

33ème

36ème

32ème

Source : RNDH, 2016

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pas suffisamment d'emplois directs. Comparativement à l'exploitation minière industrielle, le secteur minier artisanal est de nature à générer plus d'emplois et de revenus. Mais ce sont des emplois à la fois informels et précaires, exercés dans des conditions d'insalubrité pour la vie humaine. Il est estimé, selon les sources, que 500.000 à 2.000.000 de creuseurs artisanaux évoluaient dans ce segment en 2012.

Tableau n° 3 : Structure des emplois par secteur institutionnel et par secteur d'activité

 

Kinshasa

Milieu urbain (sans
Kinshasa)

Milieu rural

Total RDC

Par secteur institutionnel

 

Administration

15,4

10,2

3,2

5,7

Parapublic

6,8

6

1,5

2,9

Privé formel

15,1

5,7

0,4

2,8

Informel non agricole

61,1

54,7

17,3

28,9

Informel agricole

1,6

23,4

77,5

57,7

Secteur d'activité

 

Primaire

2,3

25,8

84,2

71,2

Industrie

14,6

13,9

4,5

4,9

Commerce

32,6

28,7

3,8

15,2

Services

50,5

31,6

7,6

9,2

Source : RNDH, 2016

L'emploi en RDC est essentiellement agricole. En effet, 71,2 % des actifs occupés sont employés dans l'agriculture, tandis que près d'un quart dans le commerce ou les services (24,4 %) et 4,4 % dans l'industrie. La structure par branche des emplois diffère cependant nettement selon le milieu de résidence des actifs. En milieu urbain, c'est le secteur tertiaire (commerce et services) qui prédomine, regroupant plus des deux tiers des emplois, 83 % à Kinshasa par exemple. Quant à la répartition par secteur institutionnel des emplois, c'est l'ensemble du secteur informel qui occupe la première place avec 88,6 % des actifs occupés au niveau national. (RNDH, 2016)

Le secteur public (administration et parapublic) vient en deuxième position avec 9,6 % des emplois dans l'ensemble de la RDC et 22,2 % dans la capitale. Par contre, 15,1 % des actifs travaillent dans le secteur privé formel de la capitale tandis que ce secteur est peu représenté dans les autres zones urbaines (6%) et quasiment inexistant en milieu rural. (RNDH, 2016)

33

2.1.2 La Pauvreté

A la mesure de la complexité de l'existence humaine dont elle rend compte, la pauvreté est un concept multidisciplinaire. Dans son acception la plus générale, elle désigne un certain niveau de manque ou d'insuffisance dans l'existence ou le bien-être de l'homme. Dans la pratique, ses définitions différent par la manière d'appréhender le bien-être et de traduire cette appréhension par quelques indicateurs pratiques et utiles dans la mise en oeuvre des stratégies de lutte contre la pauvreté. L'évolution de la pauvreté en RDC est présentée dans ses trois dimensions : monétaire, alimentaire et humaine. (RNDH, 2000)

2.1.2.1 Pauvreté monétaire

La misère sociale continue à s'aggraver à l'ombre d'une augmentation accélérée des exportations. En RDC, le taux de pauvreté évalué à 71% reste parmi les plus élevés d'Afrique où, selon la Banque mondiale, plus du tiers des personnes vivant avec moins de 1,25 USD par jour vivent en Afrique subsaharienne qui comptait 414 millions de personnes en situation d'extrême pauvreté sur un total de 1,2 milliard recensées dans le monde en 2010, soit une proportion de 34 %.

La pauvreté monétaire ne permet pas de saisir toute l'ampleur de la vie humaine. En plus, ses mesures posent beaucoup de problèmes de méthodologie et d'erreurs de mesures ; surtout dans les pays comme la RDC où une bonne partie d'activités se font dans le secteur informel. Pour déterminer le niveau de vie minimum, on peut se servir, à la place du revenu, des besoins essentiels à l'existence de l'homme tels que manger, s'instruire, se loger, se déplacer, etc. (RNDH, 2000)

2.1.2.2 Pauvreté alimentaire

L'aggravation de la malnutrition entre 2015 - 2016, tel que l'indique le tableau ci-dessous, est due à la fois à la baisse des revenus réels des individus et des ménages, l'accroissement des prix des aliments importés (sous l'influence du glissement rapide du taux de change), à la baisse de l'offre agricole dans certaines régions du pays (suite à la perturbation des calendriers agricoles, à l'apparition des chenilles ravageuses, à l'étiage récurrent de certains cours d'eau), à la dégradation des

infrastructures (routières et de stockage des aliments) et aux problèmes sécuritaires qui perturbent l'activité agricole dans certaines parties du pays.

34

Tableau n°4 : Prévalence de la malnutrition

 

1990

2007

2010

2015

2016

Angola

67

48

31

18,9

14,2

Cameroun

33

30,8

21,0

11,9

9,9

Congo

42

32,0

32,8

29,9

30,5

RCA

44

42,9

40,6

33,7

47,7

RDC

26

36,5

31,4

27,7

26,7

Tchad

60

40,1

39,7

40,1

34,4

Source : Banque mondiale et FAO

De manière globale, le secteur agricole congolais est confronté à des nombreuses contraintes d'ordre technique, économique et institutionnel, qui entravent son développement et plonge les populations dans une situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë. En effet, l'incidence de la pauvreté en RDC reste très élevée en comparaison de celle des autres pays de l'Afrique centrale.

Vu l'évolution de la situation alimentaire et nutritionnelle en RDC et considérant le devoir du gouvernement de fixer les indicateurs d'appréciation de la situation relative à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La malnutrition aiguë globale affecte 8% des enfants de 5 ans selon Unicef. Ce qui fait apparaitre des disparités importantes observées d'un territoire à un autre.

Les indicateurs observés montrent qu'environ deux ménages sur trois ont une consommation alimentaire peu diversifiée et reste réduit à trois groupes d'aliments, notamment : les tubercules (ou céréales), les légumes (feuilles de manioc, de patate douce) et d'huile de palme et que plus de 15 Millions de personnes sont en crise alimentaire selon les résultats préliminaires du 16ème cycle de l'IPC ; en comparaison à juin 2017, le nombre de personne en crise alimentaire est passé de 7,7 Millions à 15,6 Millions, soit une hausse de plus de 100%.

En RDC, la part de la population n'atteignant pas le niveau minimal d'apport calorique est de plus de 60% ; le régime alimentaire est essentiellement végétarien, une grande part de calories provient de céréales, tubercules, huiles et légumes. La consommation des viande et poisson est un apport très faible. La plus part des ménages ont un seul repas par jour, plus de 40% des ménages ne disposent pas de réserves alimentaires.

35

Tableau n° 5 : Apport en calorie, protéine et glucide en RDC

Apport

Norme

1999 - 2001

2003 - 2005

2010

2015

2016

Calories (cal/pers/ jr)

2400

1592

1500

1629

1800

1838

Protéine (g/pers/ jr)

---

24,1

23,0

24,0

26,1

25,6

Glucide (g/pers/ jr)

---

25,0

23,2

23,6

27,2

24,7

Source : FAO

Malgré ces difficultés, il s'ajoute encore le problème de l'évolution démographique dans notre pays en particulier et en Afrique en général. Parmi le poids-lourds démographique du monde, l'Afrique devrait avoir son mot à dire au cours des prochaines décennies. Trois des dix pays les plus peuplés de la planète en 2050 seront africains, dont la RDC.

2.1.2.2 Pauvreté humaine

La pauvreté humaine est présentée comme l'absence des capacités humaines de base,

analphabétisme, malnutrition, longévité réduit, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée.

Il est utile de rappeler que l'IDH est un indice composite, calculé à partir des paramètres constitutifs qui le composent, et qui sont l'espérance de vie à la naissance, l'éducation, et le revenu national par

habitant. De manière générale, les progrès sont notables depuis la décennie en cours, après une longue période de stagnation et même de régression.

La RDC sort d'un conflit long et destructeur, qui a suivi des années de crise économique de sorte qu'elle est devenue l'un des pays les plus pauvres du monde. Plus du tiers des enfants de moins de

cinq ans souffrent de malnutrition chronique (retard de croissance) et 16 % souffrent de malnutrition aiguë (émaciation), ce qui dénote une sensibilité généralisée à des crises ponctuelles. Les enquêtes rétrospectives sur la mortalité font apparaître des taux de mortalité extrêmement élevés parmi les populations affectées par le conflit et l'on estime que 3,8 millions de décès peuvent être attribués à la guerre depuis 1997. (Rapport BM, 2005)

En ce qui concerne le paramètre de l'espérance de vie à la naissance, ce dernier est passé par une longue période d'évolution en dents de scie jusqu'au début de la décennie 2000. Ce n'est que

depuis lors que cette composante affirme de plus en plus des progrès notables, faisant passer le pays

de 47,6 en 2005 à 59,1 années d'espérance de vie moyenne à la naissance en 2015, se situant ainsi au niveau moyen de l'Afrique subsaharienne (58,9), bien qu'encore légèrement inférieur à celui des pays à DH faible dans le monde (59,3). Il s'agit là de progrès remarquables qu'il faut saluer et surtout encourager pour la RDC, et qui témoignent d'un niveau appréciable de l'effectivité, et surtout de

36

l'efficacité des stratégies et politiques dans le domaine de la santé, bien que l'accès aux soins et leur

qualité soient encore à déplorer. (Rapport RNDH, 2016)

Tableau n° 6 : Évolution de l'IDH et de ses composantes en RDC (1980-2016).

 

1980

1990

2000

2005

2010

2014

2015

2016

Espérance de vie à
la naissance

46.5

47.8

46.3

47.6

48.0

58.7

59.1

58.9

Nombre attendu

d'années de

scolarisation

7.1

4.9

6.7

7.3

7.8

9.8

9.8

10.9

Nombre moyen

d'années de

scolarisation

1.2

2.0

3.2

3.4

3.8

6.0

6.1

7.32

RNB par habitant
(PPA USD)

821

617

250

274

291

680

680

913

IDH

0.336

0.355

0.329

0.292

0.408

0.433

0.435

0,465

Source : Rapport RNDH 2016

Pour ce qui est du paramètre de l'éducation et comme on le sait, il est appréhendé à travers deux

variables : la durée moyenne de scolarisation et la durée attendue de scolarisation. Le nombre attendu

d'années de scolarisation qui avait connu une baisse importante entre 1980 et le début de la décennie

2000, allant de 7,1 en 1980 à 4,9 en 1990, et 6,7 en 2000, a confirmé une tendance haussière qui s'affirme de plus en plus, passant ainsi successivement à 7,3 en 2005, 7,8 en 2010 et 9,8 en 2015. (RNDH, 2016)

Quant au nombre moyen d'années de scolarisation, cet indice n'a connu que des progrès, bien

que lents aux premières décennies, mais qui se sont accélérés au cours de cette décennie, atteignant le niveau de 6,1. Dans les deux cas, les progrès de la RDC placent actuellement le pays légèrement au-dessus de la moyenne des pays subsahariens qui est de 9,7 et 5,4 respectivement pour le nombre attendu d'années de scolarisation, et le nombre moyen d'années de scolarisation. (RNDH, 2016)

Sans préjuger de la qualité de cette scolarisation, et si cette tendance se confirme, le Congo améliore ainsi progressivement son niveau moyen d'éducation/formation vers le minimum de 9 années de scolarisation. Néanmoins, il y a lieu de noter qu'il y a toujours un écart important, bien qu'en

régression, entre le nombre attendu par rapport au nombre moyen réel de scolarisation. Ce qui dénote,

entre autres, l'existence de déficits dans la productivité et l'efficacité du système éducatif congolais, en dépit de l'amélioration du taux de scolarisation. (RNDH, 2016)

37

Tableau n° 7 : Indice de développement humain

Année

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Rang Mondial

186

174

176

176

214

176

Score

0,304

0,433

0,433

0,435

0,457

 

Source : BCC 2013-2017 et Wikipédia

L'incidence de la pauvreté est plus élevée en milieu rural (75,72%) qu'en milieu urbain (61,49%). La même évidence se retrouve au niveau de l'ampleur et de la sévérité de la pauvreté. Les populations qui vivent dans le milieu urbain sont donc plus favorisées que celles qui vivent dans le milieu rural. Le même fait s'observe en ce qui concerne la vulnérabilité à la pauvreté. Cette évidence tend à favoriser l'exode rural en RDC. (Banque Mondiale)

Tableau n° 8 : Indicateurs de pauvreté par milieu de résidence et Province (en %)

Zone géographique

Incidence de la pauvreté

Profondeurilde la pauvreté

Sévérité de laU pauvreté

 

2005

2012

2005

2012

2005

2012

RDC

71,34

63,40

32,20

26,50

32,23

14,50

Milieu de résidence

 

Urbain

61,49

60,4

32,23

23,9

14,10

12,3

Rural

75,72

65,2

34,9

28,2

19,76

15,8

Provinces

 

Kinshasa

41,6

36,8

13,43

10,5

58,9

4,2

Bandundu

89,08

74,6

44,8

31,3

26,62

17,10

Bas Congo

69,81

56,9

23,82

18,8

10,56

8,2

Katanga

69,12

66,6

32,54

31,0

18,42

18,8

Kasaï oriental

62,31

78,6

26,98

38,1

14,84

22,8

Kasaï occidental

55,83

74,9

21,51

34,7

10,73

19,7

Equateur

93,56

77,3

50,75

35,5

31,38

19,9

Nord Kivu

72,88

52,4

32,23

19,5

18,37

9,8

Sud Kivu

84,55

60,2

38,59

23,2

20,92

11,5

Maniema

58,52

62,9

20,38

23,4

9,8

11,2

Province orientale

75,53

56,9

33,96

22,4

18,91

11,6

Source : RDC - Rapport National OMD 2012

L'incidence de la pauvreté montre que la proportion des pauvres en RDC recule au niveau national quel que soit le milieu de résidence mais demeure très élevée, loin de la cible de 40% qui était visée en 2015. En effet, elle se situe à 63,40% en 2012 contre 71,34% en 2005 et 80% en 1990. Malgré l'existence des disparités, la tendance à la baisse est également enregistrée dans presque toutes les

38

provinces du pays à l'exception des deux Kasaï et du Maniema où la pauvreté a augmenté. (Rapport National OMD 2012)

Les tendances observées au niveau de l'incidence de la pauvreté se manifestent aussi bien pour la profondeur que pour la sévérité de la pauvreté. Entre 2005 et 2012, elles sont passées de 32,2% à 26,5% pour la première et de 32,23% à 14,5% pour la seconde. Comparées aux cibles de 2015, elles ne seront vraisemblablement pas atteintes malgré les baisses sensibles enregistrées.

2.1.3 Le système éducatif congolais

La situation de l'enseignement en RDC s'avère médiocre. Pour ne prendre que le développement du capital humain de la RDC, il est nettement en retard sur l'accroissement de la population et les besoins de plus en plus grand d'une économie moderne. Depuis plus d'une décennie, le système éducatif s'est dégradé. Si un grand nombre de diplômés d'université, généralement bien formés, a fait son apparition depuis l'indépendance, aujourd'hui l'enseignement fondamental s'est appauvri qualitativement. (Rapport National OMD 2012)

Après avoir remporté la bataille de la quantité en ouvrant ses portes aux enfants congolais, l'école congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son enseignement, dont les performances sont jugées parmi les plus faibles de la planète. Au regard de la modicité des salaires des enseignants, les parents interviennent significativement dans les paiements des enseignants.

La solidarité des parents pour la prise en charge des enseignants, par souci de voir leurs enfants aller à l'école, ne fait qu'empirer la situation. Seule l'intervention de l'Etat pourra soulager les familles d'une charge financière trop lourde et garantir une réelle égalité dans l'accès à une éducation de qualité. Grâce aux engagements pris dans le cadre des OMD, de 2000 à 2015 et des ODD de 2015 à 2030, quelques avancés ont été enregistrées en RDC en matière de scolarisation. Les efforts déployés par le gouvernement ont permis de remonter les taux de scolarisation après une forte détérioration dans les années passées.

Tableau n° 9 : Part de l'éducation dans le budget de la RDC

Année

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

% du budget

12,3

12,8

13,2

16,04

13

10

7

Source : Ministère du budget

Pour répondre à cette situation, il y a eu d'abord les efforts de l'État d'augmenter le dispositif public de l'offre de l'éducation en termes d'écoles, de salles de classes et de personnel enseignant.

39

A l'aide de ce tablea, nous pouvons constater une nette progression de la part budget de l'éducation dans le budget de l'Etat allant de 12,3 en 2011 à 16,04 en 2014. Puis, un ralentissement dû

aussi par la chute des matières premières qui a poussé le gouvernement de réduire presque de moitié le niveau du budget national. En ce qui concerne le TBS au pré-primaire au niveau national, il se situe à un stade faible de 4,8% entre 2017 et 2018 ; le TBS primaire s'est fortement amélioré jusqu'à atteindre un niveau de 100,8%. Par contre le TBS du niveau secondaire se situe à un stade inférieur de 47,8%.

Tableau n° 10 : Taux Brut de Scolarisation 2017-2018

 

Pré-Primaire

Primaire

Secondaire

Garçons

226449

8736580

3556704

Filles

241032

8072833

2442987

Garçons/Filles

467481

16809413

5999691

TBS en %

4,8

100,8

47,8

Source : Annuaire National Statistique de l'EPS, 2017-2018

Pour le compte du TBS Pré-primaire, la province de l'équateur qui a réalisé un pourcentage élevé de 9,4 et la province de la Lomami clôture la liste avec un niveau de 1,0%. Le TBS primaire a beaucoup évolué dans la province de l'équateur et la Tshopo qui partagent un ensemble un taux de 161,7% ; puis la faible performance a été réalisée dans la province du Kongo-central avec un pourcentage annuel de 53,8%. Le TBS secondaire a connu une forte progression dans la province de Mai-ndombe, et le faible niveau était observé à la province de Bas-Uele.

L'offre de l'éducation a fait des progrès significatifs face à une demande sociale croissante de l'éducation. En termes quantitatifs, le nombre d'écoles primaires et secondaires est en augmentation continue, ainsi que le nombre de salles de classes, le secteur public et privé confondus. Entre l'année scolaire 2006/2007 et 2017/2018, le nombre d'écoles primaires a grimpé de 29.420 à 53.471 en RDC, tandis que celui des classes est monté concomitamment de 232.686 à 373.342. (RNDH, 2016)

Le personnel enseignant primaire a aussi augmenté de 171.457 à 544.039 au cours de la même période. Au niveau secondaire, le nombre d'écoles est monté de 14.163 à 28.240 pendant que celui des salles de classes passait de 98.866 à 251.699. Tandis que le personnel enseignant du secondaire a grimpé à son tour de 179.635 à 378.274 dans le même espace de temps. (RNDH, 2016)

40

Mais il y a eu surtout l'offre privée de l'éducation qui a connu une croissance fulgurante pour combler les déficits de l'offre publique, et devancer parfois la demande elle-même en ce qui concerne l'adaptation au marché du travail. (RNDH, 2016)

En outre, le secteur de l'éducation devenait surtout un secteur pour l'investissement privé, et donc un domaine pour des affaires aussi juteuses que d'autres. La marchandisation de l'éducation a ainsi largement contribué à l'augmentation et au développement du dispositif de l'offre de l'éducation en RDC, et ce à tous les niveaux qui montrent le rôle croissant du secteur privé dans l'offre d'éducation primaire, secondaire et supérieur. (RNDH, 2016)

Tableau n° 11 : Évolution des statistiques de l'éducation de l'enseignement

Années

 

Répartition des paramètres par année scolaire

 
 

E.P

 

E.S

 

NCP

 

NCS

 

NEP

 

NES

 

2006/2007

29

420

14

163

232

686

98

866

171

457

179

635

2008/2009

34

512

16

927

266

855

143

613

202

153

212

273

2010/2011

37

749

19

708

286

908

170

315

216

578

248

591

2012/2013

43

218

22

698

326

533

191

613

339

951

281

996

2014/2015

51

977

25

453

391

390

226

330

457

971

324

114

2017/2018

53

471

28

240

373

342

251

699

544

039

378

274

Source : Rapport RNDH 2016 et Annuaire National Statistique de l'EPS, 2017-2018

2.1.4 Système de Santé

Le système de santé congolais est marqué par un problème d'allocation des ressources

financières. Non seulement le niveau des dépenses totales de santé est limité, mais il y a une faible allocation des ressources publiques au secteur de la santé. Les dépenses totales de santé (DTS) par habitant ont augmenté de 15 dollars en 2008 à 23 dollars en 2016 (28) en valeur réelle, mais restent bien en dessous du cout du paquet de services essentiels établis à 86$ (29). Par ailleurs, les dépenses de santé publiques n'étaient que de 3.2 dollars en 2016 ; si le budget de la santé s'est cependant accru de 3 à 7% du budget global entre 2008 et 2016. (PNDS, 2018)

Ce faible accroissement de la dépense publique de santé pourrait s'expliquer par une exécution budgétaire assez volatile. En 2016, la hausse de l'exécution budgétaire (de 59 à 96%) est due aux dépassements de crédits notamment, celle des dépenses liées au fonctionnement du ministère de la santé publique (123%), aux interventions économiques et sociale (236%), à la rémunération (104%)

ainsi qu'à la diminution de la part du budget alloué aux autres administrations.

41

Graphique n°3 : Structure de financement de la santé en RDC 2011-2016 en %

Les procédures de gestion financière et de passation des marchés telles qu'édictées ne sont pas strictement respectées dans le secteur. Il y a aussi une faiblesse observée dans la régulation et contrôle du financement et la gestion des ressources ; les documents et les pièces comptables ne sont pas bien tenus ; l'inexistence des normes d'utilisation des recettes générées au niveau des structures sanitaires ; les informations financières de quelques appuis des partenaires sont difficilement communiquées et leur gestion peu transparente. (PNDS, 2018)

Tableau n° 12 : Information sur la dépense publique de sante et son exécution, 2008-2016

 

2008

2011

2012

2013

2014

2015

2016

Dépenses publiques de santé en % des dépenses publiques totale

5

3

4

6

5

6

6

Dépenses publiques de sante per personne

2.2$

1.5$

2.5$

3.6$

3.1$

4.3$

3.2$

Budget de la santé, % budget total

3

4

8

5

7

4

7

Exécution du Budget Santé

100

59

27

69

32

59

96

Source : PNDS, 2019-2022

Selon l'état des lieux de 2009, 79% d'AS disposent d'un CS qui offre un PMA, parmi lesquels 15% sont construits en matériaux durables. Durant la période de mise en oeuvre du PNDS 2011-2015, quelques CS ont été construits par le Gouvernement et ses partenaires (divers projets), améliorant un peu la couverture sanitaire. Cependant, 124 sur 516 ZS soit 24% ne disposent pas d'HGR. Les données issues de l'analyse du processus de planification 2013 montrent que seuls 6% de CS offrent un PMA complet répondant aux normes et 10% des HGR offrent un PCA complet. (PNDS, 2018)

42

Le secteur de la santé connait un déficit d'infrastructures et d'équipements répondant aux normes nationales de construction. Sur les 8.504 AS planifiées en RDC, 238 ne disposent pas d'un CS. Il est à

noter cependant que malgré les 8.266 CS existants seuls 1006 sont construits en matériaux durables, ce qui représente 12%. Certains d'entre eux sont dans un état de délabrement avancé, ce qui nécessite la réhabilitation de 671 CS. Le reste des Centres de Santé (7.120) sont soit en semi durable ou en pisé. Sur les 516 ZS du pays, 393 ZS ont un HGR. Parmi ces HGR, 152 ont été réhabilités et 60 construits. La capacité de maintenance au niveau du Ministère de la Santé reste encore faible. (PNDS, 2018)

L'effectif total du personnel de santé répertorié en 2017 est de 161.966 dont 96.196 soit 59.39% sont professionnels de santé et 65.770 soit 40.61% du personnel administratif et de soutien. Sur le plan

des professions les infirmiers représentent l'effectif le plus important, 73.046 soit 45.1%, les médecins représentent l'effectif de 9.537 soit 5.9%. La ville-Province de Kinshasa regorge l'effectif le plus important avec 15.541 agents, suivie du Kwilu avec 13.851 agents. La province du Bas-Uélé a l'effectif le moins élevé, soit 2.117 agents.

Dans la gestion des ressources humaines, il l existe des disparités importantes dans la répartition géographique. On observe une concentration des personnels de santé dans les grandes villes particulièrement à Kinshasa et dans les centres urbains des provinces. S'agissant du ratio infirmier pour 5000 habitants, il y a lieu au regard des informations ci-dessus d'affirmer une pléthore du personnel infirmier dans toutes les provinces. (PNDS, 2018)

2.1.5 La Gouvernance

En termes de la bonne gouvernance, la RDC a beaucoup à apprendre. D'après les critères choisis par la Fondation MO Ibrahim pour évaluer le niveau de bonne gouvernance des pays africains, la RDC arrive en 48ème position sur les 54 pays évalués. Ce classement a été publié en 2017, et s'est fondé sur 100 indicateurs qui estiment la prestation de biens et de services publics. Il octroie une note globale de 35 sur 100 à la RDC.

L'Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) est un outil de mesure et de suivi des

performances en matière de gouvernance dans les pays africains. La Fondation Mo Ibrahim définit la

gouvernance comme l'accès à des biens et à des services publics, dans les domaines politique, social

et économique auxquels chaque citoyen peut légitimement prétendre auprès de son État et que tout

État est tenu d'offrir à ses concitoyens.

43

Dans le cadre de l'IIAG, les performances d'un pays en matière de gouvernance sont mesurées à partir de quatre composantes. Les composantes clés qui constituent les quatre catégories de l'IIAG sont les suivantes : Sécurité et État de droit, Participation et Droits humains, Développement économique durable et Développement humain.

Au niveau de la sécurité et l'Etat de droit, le rapport indique qu'il y a eu des efforts de redressement du secteur environ avec une tendance moyenne annuelle (TMA) sur cinq ans de 0,43. Pour la participation et les droits humains (participation, droit, parité), le rapport indique qu'il y a eu une détérioration de la situation de près de 0,73 dans une TMA sur cinq ans.

Par contre, dans le secteur du développement économique durable (Gestion publique, environnement des entreprises, infrastructures, secteur rural) en TMA le rapport signal qu'il y a beaucoup de sacrifices consentie qui a abouti à une progression accélérée de 0,33. Pour le développement humain (protection sociale, enseignement, santé), on peut lire une progression ralentie d'ordre de 0,83.

La corruption fait les grands titres des journaux et suscite la désapprobation du public congolais. De surcroît, les chercheurs et les responsables de l'action publique préoccupés par les questions de développement économique accordent une attention croissante au problème de l'abus des charges publiques à des fins de profits personnels.

La corruption et une gouvernance défaillante aident à comprendre pourquoi l'accroissement des allocations de ressources, telles que celles destinées à faciliter la réalisation des OMD adoptés sous les auspices des Nations Unies, ne s'est pas nécessairement traduit par une amélioration significative des indicateurs de développement humain.

Tableau n° 13 : Les 11 de derniers pays du classement de l'IIAG 2017

Pays

Score 2016

TMA sur 10 ans

TMA Sur 5 ans

01

Burundi

39,9

-0,72

-1,50

02

Angola

39,4

+ 0,42

-0,30

03

Guinée équatoriale

36,8

+ 0,36

+ 0,35

04

Tchad

35,2

+ 0,39

+ 0,15

05

RDC

35,0

+ 0,06

+ 0,23

06

Lybie

33,3

-1,48

-2,95

07

Soudan

32,5

+ 0,11

+ 0,33

08

RCA

30,5

-0,14

-0,98

09

Erythrée

29,2

-0,48

-0,15

10

Soudan du sud

20,2

-

-2,13

11

Somalie

11,6

+ 0,08

+ 0,35

Source : Rapport Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique 2017

44

De son côté, l'Indice de Perception de la Corruption (IPC), nous permet aussi de faire un état de lieu de la gouvernance en RDC. L'IPC se fonde donc sur un corpus d'indicateurs et de données,

provenant notamment de la BAD, de Freedom, ou encore de la BM. Un score plus proche de 0 correspond à plus de corruption, un score plus porche de 100 à moins de corruption. De plus,

l'indicateur s'intéresse uniquement à la corruption du secteur public d'un pays donné.

Tableau n° 14 : Indice de perception de la corruption

Année

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Rang Mondial

161

154

 

161

161

161

Score

19

22

 

21

21

20

Source : Rapports annuels IPC

2.1.6 Démographie

La RDC n'a pas effectué de recensement de sa population depuis 84. En dépit de quelques

enquêtes démographiques plus récentes, le flou règne sur le chiffre de population, certaines ONG

ajoutant à la confusion. L'effectif total de la population estimé par l'ONU et par l'Institut National de

Statistique semble relativement cohérent (à quelque million près). En revanche, une grande incertitude

pèse sur sa répartition spatiale, les mobilités étant difficiles à évaluer faute d'un recensement exhaustif.

(Pourtier R., 2018)

Au-delà des chiffres, la question cruciale est celle du lien entre démographique et développement. La RDC fait partie des pays ayant la plus forte fécondité mondiale et par conséquent,

présente l'un des plus forte taux de croissance démographique, la mortalité ayant beaucoup reculé en quelques décennies. Cela pose la question de l'insertion des jeunes dans l'activité économique,

question clé du développement et de la paix sociale. (Pourtier R., 2018)

Tableau n° 15 : Comparaison taux de croissance économique et démographique

Année

2000

2005

2010

2014

2015

2016

2017

2018

% Crois du PIB

-6,91

6,14

7,11

9,47

6,92

2,40

3,73

4,1

% Crois. Pop

2,55

3,18

3,33

3,32

3,30

3,28

3,26

3,23

Ecart

-4,36

2,96

3,78

6,15

3,62

0,88

0,47

0,87

Source : Perspective monde

Le recensement administratif de 1958 qui sert de base à l'estimation de la population au moment de l'indépendance et celui de 1970 sont considérés comme relativement fiables. Mais c'est le recensement scientifique de la population de juillet 1984 qui offre pour la première fois un ensemble

45

d'information chiffrée établies dans les conditions les meilleurs possibles eu égard aux contraintes inhérentes à un territoire dont une partie est difficilement accessible. (Pourtier R., 2018)

Les 22 fascicules publics entre 1991 à 1995 constituent une base de données très riche mais désormais trop éloignée dans le temps pour permettre des extrapolations robustes ; car si les estimations globales de la population congolaise donnent des ordres des grandeurs plausibles, les modifications dans la répartition spatiale nécessiteraient un recensement exhaustif. Toutes les sources convergent en tout cas pour faire de la RDC un des pays connaissant la plus forte croissance

démographique au monde, un de ceux où l'expression explosion démographique trouve tout son sens.

(Pourtier R., 2018)

Tableau n° 16 : Evolution de la population de la RDC (en million)

1880

1920

1960

1884

2017

2050

15 à 20

10

14.5

30.7

81.3

197

Source : Saint Moulin et world population prospect : the 2017 revision

La RDC, comme l'ensemble de pays de l'Afrique tropicale est portée par une vague de fond démographique destinée à durer. Le Congo atteindra les 100 millions d'habitant d'ici moins de 15ans. A

plus long terme, divers facteurs peuvent infléchir le mouvement, mais il est aussi certain que la population du Congo doublera encore après cette date dans une période d'approximativement 25 ans. (Pourtier R., 2018)

2.1.7 Environnement et Forêt

La RDC possède environ 150 millions d'hectares de forêts qui représentent près de 50% des forêts d'Afrique et plus de la moitié (60%) du massif forestier du Bassin du Congo considéré à juste titre comme le deuxième poumon de la planète après l'Amazonie. Selon le Code forestier, il existe des forêts classées, des forêts protégées et des forêts de production permanente. Les forêts classées sont celles soumises, en application d'un acte de classement, à un régime juridique restrictif concernant les droits d'usage et d'exploitation ; elles sont affectées à une vocation particulière, notamment écologique.

(Rapport RNDH, 2016)

Les forêts protégées sont celles qui n'ont pas fait l'objet d'un acte de classement et sont soumises à un régime juridique moins restrictif quant aux droits d'usage et aux droits d'exploitation. Les

forêts de production permanente sont les forêts soustraites des forêts protégées par une enquête

publique en vue de les concéder ; elles sont soumises aux règles d'exploitation prévues par le Code forestier et ses mesures d'application.

46

Les plans d'eau représentés par l'immense réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ 86.080 km2 (3,5% de la superficie du pays). Les grands lacs périphériques de l'Est couvrent une superficie d'environ 48.000 km2 dont 47% sont de juridiction congolaise (Tanganyika,

Kivu, Albert, Edouard). Le système lacustre congolais comprend en outre deux importants lacs intérieurs, le Lac Tumba et le Lac Mai Ndombe. Ils couvrent ensemble entre 2.300 et 7.000 km2 selon les saisons (faible en saison sèche et forte en saison pluvieuse).

On y inclut également les lacs de dépression de Kamalondo (1.700 km2), le lac Tshangalele (446 km2), le lac Nzilo (280 m), le lac Upemba, le lac Kisale, le lac Munkamba, etc. Le système fluvial couvre environ 34.000 km2 sur un réseau de plus de 33.000 km2 constitué par le fleuve, ses principaux affluents et rivières secondaires. (RNDH, 2016)

Faute des connaissances appropriées exacerbée par le manque de politique forestière, d'un plan national d'aménagement du territoire, d'un plan de zonage forestier national et d'une stratégie sectorielle nationale de développement, la conduite du secteur forestier fait face jusqu'à ce jour à un défi majeur qui consiste à promouvoir, dans une vision intersectorielle et prospective, une affectation des terres et une planification optimale des populations et des activités ainsi que des équipements et moyens de communication, afin de contribuer efficacement aux objectifs de développement durable du pays, tout en minimisant l'impact sur les forêts. (Rapport RNDH, 2016)

Tableau n° 17 : Surface forestière en % du territoire national 1990-2014

1990

1995

2000

2005

2010

2012

2014

70.7

70.0

69.3

68.6

67.9

67.7

62.39

Source : Ministère du Plan, Rapport OMD 2000-2015 et Ministère de l'Environnement : DIAF (Direction d'Inventaire et Aménagement Forestier) : Note méthodologique de détection des changements et analyse de précisions pour la période 2000-2010-2014 de la RDC -2016.

Ainsi, de 1990 à 2012, la surface forestière est en baisse comme on peut le lire dans le tableau 3.1. Sur une période de 25 ans (1990 à 2014), la baisse qui était lente au cours des 22 premières

années (3% entre 1990 et 2012), s'est accélérée au cours des trois dernières années et est montée à

près de 8% en 25 ans.

Cependant, au regard de l'importance régionale et internationale de ses ressources environnementales à protéger, il est en droit de s'attendre à des apports financiers venant de la communauté internationale. Alors que le financement interne est insignifiant, les appuis extérieurs entre 2007 et 2013 sont présentés dans le tableau 3.4. Ce financement semble inférieur aux attentes du

47

gouvernement congolais, qui lors de la COP21 avait présenté un plan d'investissement REDD + d'un

milliard USD pour le seul secteur forestier (RNDH, 2016)

Tableau n° 18 : Financement extérieur de la protection de l'environnement (en millions USD)

 

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Don financier

16,17

75,77

29,73

75,82

32,17

33,10

Emprunt

4,77

3,61

3,94

0,39

0,39

0,53

Source : RNDH, 2016

2.2 Approches méthodologiques

Pour ce travail, nous avons fait usage de méthodes et techniques suivantes :

2.2.1 Méthode comparative :

Cette méthode est utilisée par toutes les sciences sociales comme substitut de

l'expérimentation ; elle permet d'analyser les données concrètes en dégagent des ressemblances et

différences des éléments constants. Cette méthode a consisté à établir de relations sur la réalisation des éléments fondamentaux d'émergences de la RDC au cours du temps ; et en tirer les conclusions inhérentes sur cette progression ou régression.

2.2.2 Méthode descriptive :

Cette méthode a consisté à présenter un état des lieux de l'évolution de la réalisation de critères prioritaires de l'émergence socioéconomique de la RDC. Cela nous a permis d'avoir un esprit critique sur les efforts fournis dans le secteur économique et social pour qu'apparaissent le stade de l'émergence. Il s'agissait pour nous de définir clairement l'émergence socioéconomique comme phénomène, d'en connaitre la réalité. Ensuite, nous avons procédé par une recherche explicative, pour

tenter de connaitre le pourquoi de la situation observée, et ses retombées sur les conditions de vies de la population.

2.2.3 Technique documentaire :

Cette technique nous a permis de consulter les différents ouvrages, documents, articles sur internet et rapports importants ; afin de récolter des informations utiles pour l'élaboration de ce travail. Les différentes études empiriques ont confirmé l'idée selon laquelle les gouvernants et les gouvernés ont une appréciation différenciée de l'émergence.

48

2.2.4 Technique d'interview :

C'est une intervention orientée vers une communication dans le cadre de la recherche d'opinion auprès d' large population (classes sociales, groupes d'âges, habitant) ; lesquelles étaient effectuées auprès des étudiants, professeurs et autorités publiques qui ont une expertise dans le domaine. La formulation de nos différentes questions a été inspiré au niveau des questions de recherches de cette étude, pour que les opinions des interviewés nous permettent à affirmer ou infirmer les hypothèses épinglées ci-haut.

SECTION 3. Analyse factuelle de données et présentation de résultats

Il s'agit ici de s'interroger sur les spécificités de l'économie nationale qui, à première vue, est basée sur la production des matières premières d'une part et sous-industrialisée d'autre part. De se poser la question de savoir pourquoi les taux de croissance aussi importants sont sans effets sur les leviers de l'emploi et du développement. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)

Pour se développer, il faut un modèle, une vision claire, un chemin à suivre. L'émergence de la RDC souffre de beaucoup de travers dont le flou sur son modèle de croissance et de développement. En dépit de toutes les performances accumulées ces dernières années, le chômage ne recule pas en RDC, ou recule de manière très insignifiante durant une longue période. La pauvreté qui en est le

corollaire prospère ; ainsi l'incidence de cette croissance sur ce fléau reste faible comparativement à d'autres pays du continent. L'économie fonde son financement sur les matières premières et sont surtout pour la plupart importatrice de biens d'équipement. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)

Dans cet ordre d'idées, ployant déjà sous le poids de la non-industrialisation, l'économie de la RDC se définit aussi comme l'économie de toutes matières premières ; alimentée par l'extraction du cuivre, cobalt, coltant, le diamant ou le fer, dans tel autre, il faut compter sur le pétrole, l'uranium ou le gaz naturel. Et l'exploitation des matières premières, industrie capitalistique par essence, laisse de côté le capital humain et engendre cette fameuse croissance sans emplois, génératrice des exclusions au niveau du marché du travail. D'où l'augmentation du niveau de chômage dans le pays. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)

L'efficacité du processus de l'émergence est le fait d'un ensemble de connaissances ou de technologies produites par une activité de recherche et développement (R&D). Avec une même

disponibilité en facteur capital et facteur travail, le progrès technique qui résulte d'une accumulation de

49

connaissances nouvelles par la R&D permet à l'économie de produire plus. Mais, la RDC accorde un investissement public faible dans la formation de futures cadres du pays. (Nshue A., 2014)

En effet, les progrès dans la scolarisation sont indéniables, il faut encore relever le défi de la

qualité de l'enseignement dispensé. La baisse constatée s'explique par la démotivation du corps

enseignant en termes de salaires et de perspectives des carrières, la faiblesse de la formation initiale, l'irrégularité de la formation continue et la faiblesse de la supervision pédagogique. (Matata Ponyo, 2016)

Mais, si les dimensions économiques revêtent, de manière générale, un aspect prioritaire, il n'en existe pas moins d'autres priorités ; c'est le cas notamment des réformes des institutions publiques qui sont indispensables pour l'instauration d'une économie forte dans la durée ; capable de résister aux chocs exogènes. Conscient du rôle moteur que peut jouer la réforme de l'Administration publique ainsi que celle institutionnelle en générale en vue de la transformation de l'Etat, le DSCRP souligne dans le premier axe stratégique, la nécessité d'accorder un accent particulier à la gouvernance institutionnelle

et administrative. (Kibala J.C., 2013)

Aujourd'hui, à la suite d'une évaluation après plusieurs tentatives, il y a lieu d'observer que très peu des résultats ont été remarquables et que la marche vers l'émergence de la RDC n'est qu'encore à la case de départ. Cette réalité est aussi vraie pour beaucoup des pays de l'Afrique subsaharienne. Car, le développement socio-économique relèverait désormais de la refondation d'un État fort, dont le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire d'institutions réellement représentatives. (Kibala J.C., 2013)

Autrement dit un Etat de droit, légitime. Le développement a impérativement besoin de gouvernements responsables, intègres, légitimes, ayant une préoccupation majeure, la croissance et l'équité ; et il n'y a pas de fonctionnement de l'économie sans un Etat fort avec des lois et des règles qu'il est capable de faire appliquer. (Kibala J.C., 2013)

Sans apporté des solutions adéquates aux différents éléments qui freinent, le processus de

l'émergence restera qu'un simple slogan de la part des autorités et les conditions de vies de la population ne seront pas améliorées. Car le développement d'un pays ne s'improvise pas. Il s'améliore avec exigence et se conduit avec ardeur. (Matata Ponyo, 2016)

50

Conclusion partielle

Tout au long de ce chapitre, nous avons commencé par une brève présentation de du cadre de notre étude qui est la RDC ; et cela nous a permis de scruter les fortes potentialités du pays sur le plan géographique, minier, et démographique. Ensuite, nous avons passé à la deuxième section en rapport avec la présentation de données empiriques et approche méthodologique. Nous avons fouillé les différents rapports et résultats d'études compatibles à notre travail de recherche. Puis, nous avons expliqué la méthodologie utilisée pour la collecte de données.

Au niveau de la troisième section de ce chapitre, nous avons procédé dans une analyse approfondie des données en respectant l'approche méthodologique annoncée et une présentation des résultats de notre analyse. Pour connaitre le pourquoi des facteurs principaux qui bloquent le processus de l'émergence socioéconomique dans notre pays.

51

Chapitre III. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, ET LIMITATIONS DES RESULTATS

Section 1. Discussions des résultats

Dans cette section, nous allons analyser les raisons fondamentales du contexte actuel de la RDC, de manière à décrire et expliquer les plus clairement et rigoureusement possible, les différents facteurs explicatifs à la base de cette situation.

L'émergence n'est pas un phénomène essentiellement économique, mais c'est un phénomène

multidimensionnel qui peut être politique, économique, historique et social. Si nous le considérons

qu'uniquement dans l'optique économique, nous ne pouvons guère y voir qu'une opération semblable à

celle par laquelle une région en proie à une dépression économique, surmonte des difficultés temporaires. C'est-à-dire que nous nous représentons tout naturellement le phénomène comme un processus d'accumulation régulière des richesses et d'augmentation lente, mais progressive, des revenus et de l'emploi. (Robert H., 1968)

1.1 Problème de la productivité de l'économie

En dépit de ses faiblesses, le secteur privé constitue le moteur principal de création de richesse

et d'emplois. Le secteur privé a évolué, depuis environ trois décennies, dans un environnement particulièrement difficile. En effet, depuis les années 1970, les effets conjugués de l'effondrement des cours de cuivre et du crash pétrolier sur l'économie, ainsi que les mesures suicidaires de Zaïrianisation et de la radicalisation prises par le régime en place, ont contribué respectivement à briser l'essor des secteurs productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entraînant ainsi la fuite de capitaux. (DSCRP, 2006)

Le processus de démocratisation des années 1990, a plongé de nouveau le pays dans un processus désordonné de multipartisme et de pluralisme syndical qui ont conduit à des grèves

fréquentes et à un climat d'insécurité généralisé. Les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement principale source de financement de l'investissement public. (DSCRP, 2006)

La demande sociale est très pressante pour la requalification des conditions de vie en RDC

d'autant plus que, depuis plus d'une dizaine d'années, la croissance économique s'est nettement améliorée et même accélérée sans qu'elle ne se traduise à travers le pays par une baisse importante

52

de la pauvreté et des inégalités sociales et économiques. Ceci soulève en substance la question de l'inclusivité de la croissance dans toutes ses dimensions essentielles. (RNDH, 2016)

La prépondérance accrue des produits miniers dans les exportations de la RDC expose son économie à la volatilité des cours mondiaux et à des conséquences économiques et sociales en chaîne

(ralentissement de l'activité économique, baisse des exportations, chômage, la montée du taux de

change, etc.). (RNDH, 2016)

L'extraversion de l'économie congolaise est un trait marquant du modèle d'accumulation hérité de la période coloniale. Ce modèle paraît inadapté à la promotion d'une croissance inclusive. Cette extraversion est reflétée non seulement dans la forte dépendance de la croissance à l'égard du dynamisme des secteurs extractifs, dont l'essentiel de la production est exporté, mais aussi dans le fait

que la consommation de masse et les approvisionnements des entreprises sont assurés en grande partie par les importations. En outre, les sources des capitaux de ces entreprises sont d'origine étrangère. (RNDH, 2016)

Les entreprises du secteur minier ne réinvestissent pas nécessairement leurs profits dans le pays et ne garantissent pas une reproduction élargie. Face aux performances économiques. Principal moteur

de la croissance, le secteur minier devrait en principe exercer des effets d'entraînement en amont, notamment, sur les transports, la construction, l'électricité et les services marchands (restauration, nettoyage, gardiennage, maintenance et réparation de véhicules, etc.). Le secteur agricole devrait, lui aussi, bénéficier de la demande induite par les salaires distribués par le secteur minier. Face aux performances économiques remarquables en RDC, les réponses de la pauvreté restent non proportionnelles au rythme de la croissance enregistrée. (RNDH, 2016)

Les régions du monde sous-développé ont un handicap commun qui est la productivité étonnamment faible de la main d'oeuvre. Nous constatons surtout cette disparité dans le secteur qui est à la base même de l'économie de tous les pays sous-développés c'est-à-dire dans l'agriculture. L'agriculture souffre d'une absence de productivité ruineuse due à des rapports grotesques entre les

terres et les hommes qui les cultivent. (Robert H., 1968)

Le secteur agricole connaît actuellement une faiblesse de productivité entraînant l'insécurité alimentaire, l'augmentation des importations des produits de première nécessité et la baisse des

exportations des produits de rente. En dépit des conditions naturelles favorables, le secteur agricole est réduit depuis quelques années à des activités de subsistance. Environ 97 % des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus de huit mois dans l'année. De plus, le pays dispose d'environ

53

135 millions d'hectares de terres agricoles, soit 34 % du territoire national dont 10 % seulement sont mises en valeur. Il en résulte que seize millions de personnes souffrent de la faim. (DSCRP, 2006)

Les PME formelles sont confrontées à un environnement politique et économique défavorable

ainsi qu'à un cadre réglementaire inadapté et mal appliqué. Cette situation les ont mises dans un état d'essoufflement et une forte baisse de leur activité. La part de l'économie informelle quant à elle, s'accroît continuellement dans la création des richesses et des emplois au point que le secteur informel représente une part dominante de l'économie en RDC.

Le secteur secondaire est très peu développé et caractérisé par une forte présence de l'Etat marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des sociétés sont publiques ou à participation mixte,

avec souvent une participation majoritaire de l'Etat. Malgré le processus de privatisation en cours, l'Etat reste le principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme l'énergie, les mines, les forêts, les communications, l'hydraulique, le transport et le bâtiment. (DSCRP, 2006)

La plupart des PME et PMI ont été créées dans le but d'exploiter les opportunités que présente un environnement protectionniste. Au stade actuel de la mondialisation, de libéralisme et d'intégration régionale, ces PME et PMI souffrent d'un manque de compétitivité face aux produits extérieurs à cause des difficultés d'approvisionnement et l'étroitesse du marché national. De même, le secteur financier qui devait venir en appui à ce secteur privé, n'a pas pu remplir sa fonction d'intermédiation financière.

En effet, l'instabilité économique et le dysfonctionnement du système financier lui-même ont conduit à la marginalisation progressive de ce secteur, portant ainsi un coup fatal à sa fonction

d'intermédiation financière. Cette désintermédiation financière attestée par une insuffisance de

mobilisation des dépôts bancaires apparaît comme la dernière touche qui complète le tableau de la désintégration de l'économie congolaise, en général, et du secteur privé en particulier. (DSCRP, 2006)

1.2 Extrême pauvreté

Depuis une décennie, la RDC est entrée dans une spirale de crise et de conflits politiques armés qui ont porté un coup sévère à sa stabilité tant intérieure qu'extérieure. Cette situation est caractérisée par le dysfonctionnement de l'appareil étatique, le recul de la croissance économique et une

aggravation des conditions sociales à travers les déplacements massifs internes et externes des populations. Pendant la même période, on a également constaté la présence des milices et armées étrangères qui ont contribué à exacerber chacune en ce qui la concerne la situation sécuritaire du pays à un tel point que la RDC a frisé le risque d'une balkanisation. (DSCRP, 2006)

54

La RDC est en effet un pays immensément pourvu en ressource naturelles. Malheureusement les populations de la RDC ne bénéficient pas de toutes ces richesses. Son économie est handicapée par des conflits armés incessants et un des niveaux de corruption le plus élevés de la planète. Dans ce cadre, la réussite dans les affaires dépend de relations étroites entre le business et le pouvoir (favoritisme dans la distribution des autorisations légales, subventions gouvernementales, allégements fiscaux, etc.). Ce système a empêché l'accès d'un grand nombre au secteur formel, et forcer en même temps de s'orienter vers l'informel. (Kambamba D., 2012)

Les besoins d'assainissement du cadre macro-économique de la RDC sont confrontés au dysfonctionnement des structures économiques qui handicapent la consolidation de la stabilité macroéconomique et la croissance, et limitent considérablement les possibilités de réduction de la pauvreté. Les déficiences au niveau économique peuvent être appréhendées par des taux d'inflation élevés ainsi que la détérioration de la balance courante. (DSCRP, 2006)

1.3 Détérioration du système éducatif congolais

La situation actuelle de l'éducation s'explique par la crise économique qui s'est déclarée en RDC depuis les années 80. En fait, la part des dépenses publiques pour l'éducation a commencé à baisser fortement passant ainsi de 17% en 1983 à 7% en 1985. Certes, l'efficacité du secteur privé est plus forte que celle du public, tant en termes de taux de redoublement de maintien dans le cycle, que de rendement de l'éducation. Néanmoins, le développement du privé s'est réalisé dans des conditions désastreuses (vétusté et délabrement des infrastructures, absence d'équipements et manuels, surpopulation de salles de classe, etc.) ce qui conduit à une baisse de la qualité de l'enseignement. (Kambamba D., 2013)

L'enseignement primaire accuse une expansion insuffisante. Car même s'il a connu un accroissement de 7% de 2006-2007 à 2007-2008, passant de 84% à 91%, taux de scolarisation n'a pas encore atteint 100%. En plus du faible niveau de fréquentation, la dégradation de la qualité de l'éducation primaire et secondaire est patente ; ceci se manifeste crument dans le fait que la plupart des enfants n'acquièrent pas les compétences linguistiques indispensables pour la poursuite des études. (Kambamba D., 2013)

L'insuffisance des ressources publiques a conduit les responsables à faire appel à la contribution des parents pour le fonctionnement quotidien des écoles. Cette pratique, outre qu'elle réduit les possibilités d'accès à l'éducation pour les enfants de familles pauvres, est entachée de quelques

55

anomalies. D'une part, l'Etat retire plus de 21% de ces contributions des parents pour le fonctionnement

de ses propres services, en plus de frais de minerval destinés au trésor public. (RNDH, 2000)

D'autre part, les mécanismes adéquats de préparation et de contrôle budgétaire ne sont pas imposés aux chefs d'établissements afin de s'assurer de l'utilisation rationnelle de ce financement privé. Ainsi assiste-t-on, depuis plusieurs années, à une dégradation constante de la situation, caractérisée

par la régression du taux de scolarisation au niveau primaire, la saturation des structures d'accueil à

tous les niveaux, le délabrement des infrastructures, le manque de matériel didactiques, la démotivation

du personnel enseignant, le faible rendement attesté par d'important taux de perdition, le bas niveau d'acquis réalisé par les apprenants à tous les niveaux, l'inadéquation de la formation reçue par rapport aux besoins des apprenants de la société. (RNDH, 2000)

Cependant, on constate un grand écart entre les intentions exprimées et la réalité. On déplore aussi l'insuffisance du rendement qualitatif. Les pouvoirs publics, les utilisateurs et les parents se plaignent du niveau et du style de formation dispensée par le système. Les insuffisances portent à la fois sur les capacités techniques et professionnelles et sur les qualités humaines. Cet état de chose est dû à la nature de la formation que les apprenants reçoivent. En effet, la formation n'insiste pas suffisamment sur le développement intégral de l'homme ; qui impliquent la prise en compte du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. (RNDH, 2000)

La recherche et développement, qui est censée être le fil conducteur du développement du pays, traverse une crise aiguë du fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités présentes de la RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont observés: l'inégalité sociale dans l'accès, les curriculums obsolètes et la multiplicité des cours, le nombre limité d'enseignants qualifiés, de laboratoires, de bibliothèques et le coût élevé de l'enseignement privé. (DSCRP, 2006)

1.4 Mal gouvernance

La gestion des affaires publiques de la RDC au cours des trente dernières années a souffert d'un dysfonctionnement profond qui a presque paralysé l'appareil étatique. Le Gouvernement, dans le cadre

de la présente stratégie de réduction de la pauvreté compte asseoir une politique agressive de gestion de la chose publique en terme administratif, politique et économique dans le respect d'un Etat de droit retrouvé. (DSCRP, 2006)

Les analyses précédentes ont montré à quel point les déficits en termes de gouvernance politique et économique ont pesé lourd dans les différents domaines du développement : faible participation de la population, insuffisance de la primauté du droit, absence de transparence dans la

56

gestion publique, manque d'efficacité et d'équité dans la mobilisation et l'affectation des ressources. La mal gouvernance en RDC s'est surtout caractérisé par l'inexistence de l'Etat de droit ainsi que par un certain manque de sens responsabilité aussi bien chez les gouvernants que chez les gouvernés. (DSCRP, 2006)

Un Etat de droit ne peut exister avec un système judiciaire dépendent totalement du pouvoir exécutif. Des abus ont systématiquement et impunément été commis aux dépens des personnes vulnérable telles que les femmes, les enfants, les vieux, les pauvre etc. Cet état de chose a été accentué par la sous administration de la justice à l'intérieur du pays du fait de la centralisation extrême du système judiciaire allant de pair avec une forte concentration de structures des et des hommes dans les principales villes. (DSCRP, 2006)

1.5 Dégradation du système sanitaire

A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC a hérité de la colonisation d'un système de santé constitué de structures diversifiées, principalement tournées vers de soins de santé curatifs et hospitaliers. Grâce à son caractère massif, surtout en milieu urbain, et grâce aussi au rôle joué par les services de santé mobiles pour la lutte contre les endémies majeurs, ce système a cependant permis de réaliser des progrès importants. (RNDH, 2000)

Dans le secteur sanitaire, les principaux déterminants sont le niveau d'éducation de la mère et les comportements tels que l'allaitement maternel, les pratiques sexuelles et l'utilisation des contraceptifs et la qualité des infrastructures. La plupart des modèles statistiques des déterminants de diverses composantes de la situation sanitaire (mortalité des enfants, malnutrition, diarrhée et infections

respiratoires) montrent que les enfants dont les mères ont une instruction, quel qu'en soit le niveau,

courent moins de risques que les autres. (Rapport BM, 2005)

Ce constat concorde avec les conclusions notées dans de nombreux autres pays, et il peut

s'expliquer par le fait que les mères qui ont un certain niveau d'éducation sont plus au courant des

pratiques préventives de santé et plus enclines à consulter un prestataire de santé qualifié pour leur

enfant. La majorité des mères de famille (72 %) ont plus ou moins fréquenté l'école, mais la proportion

est bien plus faible dans les régions rurales (62 %) que dans les zones urbaines (91 %). (Rapport BM, 2005)

Les barrières financières sont l'une des principales causes de la faible utilisation des services parmi les pauvres. La faible couverture des services, l'insuffisance des moyens d'intervention et de la qualité des soins ont entraîné une réduction de l'utilisation globale des services, mais les pauvres sont

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les plus affectés en raison des obstacles financiers liés au manque de financements publics pour le système. Contrairement au constat dressé pour les résultats de santé (mortalité et malnutrition),

l'influence du statut socioéconomique sur l'utilisation des services est évidente entre toutes les couches

socio-économiques, indiquant que la demande est fortement sujette au revenu des ménages et/ou le prix des services de santé. (Rapport BM, 2005)

Les données tendancielles de certaines ZS montrent que l'utilisation des services peut augmenter de façon significative lorsque le tarif des consultations et le prix des médicaments baissent (et que leur qualité augmente) grâce à la mise en place de programmes d'aides extérieurs. De nombreux ménages ne peuvent supporter les coûts de soins de santé, de sorte qu'ils choisissent soit de ne pas demander de soins, soit d'obtenir des traitements moins coûteux auprès de prestataires

informels. (Rapport BM, 2005)

Au regard de l'évolution des indicateurs sanitaires, le pays est exposé à une résurgence de plusieurs épidémies jadis contrôlées ou éradiquées. Il s'agit notamment de : la rougeole, la coqueluche, la peste, la poliomyélite, la dysenterie bacillaire, le choléra, etc. A cette liste non exhaustive s'ajoutent des maladies d'apparition plus récente telles que le VIH/ SIDA et la fièvre hémorragique à virus Ebola.

Parallèlement à ces tendances le secteur de la santé accusent des faiblesses de deux ordres dans : la disponibilité et l'utilisation des services de santé de qualité et l'organisation spatiale des services. (DSCRP, 2006)

Il est admis que la qualité des soins et des services est faible. La baisse de la qualité des soins et des services résulte d'une combinaison de plusieurs facteurs notamment : la problématique liée au personnel soignant (disponibilité en quantité et qualité, qualité de la formation, rotation rapide, rémunération), la vétusté des infrastructures et équipements de base, les ruptures fréquentes de médicaments. A cela s'ajoute le fait que les formations sanitaires n'appliquent pas les mécanismes pour un meilleur suivi, évaluation et contrôle de cette qualité. (PNDS, 2018)

La détérioration du système sanitaire en RDC est marquée aussi par une faible résilience des structures de santé face aux épidémies et situation d'urgence. L'évaluation externe du Règlement Sanitaire International a montré que les capacités minimales du pays à prévenir, détecter et riposter rapidement aux menaces pour la Santé Publique sont encore faibles. La revue des épidémies connues

depuis 2016 a relevé que l'investigation et la réponse était tardive et inadéquate suite à l'absence ou mieux l'impréparation des équipes d'interventions rapides et du manque de pré positionnement des kits répondant au design des aléas potentiels et le déficit de coordination, de surveillance et de riposte. (PNDS, 2018)

Depuis l'indépendance, à part quelques opérations disparates, l'Etat a pratiquement été absent de toute politique de logement et d'amélioration de l'habitat. L'extension des grandes villes était laissée

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1.6 Pression démographique

La RDC présente le cas étonnant d'un gros pays qui n'a pas recensé sa population très exactement depuis le recensement général de la population et de l'habitat de 1984. Quelques sondages et enquêtes localisées plus ou lins récents fournissent des informations utiles pour évaluer les dynamiques démographiques, mais ne permettant pas de mesurer les changements dans la distribution spatiale du peuplement. L'incertitude statistique règne au Congo. Les nombres deviennent par le même objet de disputes à chaque période électorale. La RDC fait partie des pays africains qui ont la plus forte croissance démographique au monde et comptent en même temps parmi les plus pauvres.

Il résulte à considérer les obstacles qui, en raison de leur incidence immédiate, peuvent être bien

constitué la plus formidable des barrières à tout progrès. Il s'agit du problème gigantesque de l'expansion démographique. Toute personne qui examine un instant la question qui se pose dans ce domaine aux pays sous-développés ne peut réprimer un sentiment catastrophe imminente. Il se peut que ces taux démentiels de croissance diminuent peu à peu, bien que cette tendance ne soit pas

encore évidente. S'ils ne diminuent pas, leur influence sur le développement n'est que trop certaine. Par conséquent, en dépit du gain d'énergie réalisé à court terme, l'amélioration du niveau de vie par

habitant à court terme sera nulle. (Robert H., 1968)

L'amélioration de l'alimentation dues aux progrès agricoles, puis celle de l'hygiène et de la santé sous l'influence des progrès de la médecine, enfin les bienfaits de la croissance économique générale ont entrainé une chute constante de la mortalité. L'homme commence alors à engager une lutte impitoyable contre la mort avec des moyens scientifiques. (Segers J. et Habiyambere A., 1973)

Les variables essentielles de la croissance de la population est le taux de fécondité : la RDC fait partie des 5 pays au monde, tous africains, où ce taux dépasse, en 2017, 6 enfants par femme (Angola, Niger, RDC, somalie, Tchad). Toutes les études montrent que la fécondité congolaise se maintient à des niveaux très élevés. La fécondité est d'autant plus forte que l'activité sexuelle commence tôt. Selon une étude récente 28% des adolescentes de 15 à 19 ans auraient commencé leur vie féconde. Pourcentage très élevé, à rapprocher de celui des mariages précoces qui concerneraient 12% des filles de moins de 15ans, 39% pour la classe d'âge 15-19 ans. (Pourtier R., 2018)

1.7 Dégradation de l'environnement

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à l'initiative privée, tandis que les infrastructures qui relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics, ne suivent pas. Il faut remonter à l'époque coloniale pour retrouver une intervention publique organisée dans le domaine de l'habitat et du logement en RDC. Après l'indépendance du pays, les interventions publiques dans le domaine de l'aménagement urbain ont été presque nulles. (RNDH, 2000)

On ne peut aborder la question de l'habitat et du logement en RDC sans faire mention de la complexité croissante de ce problème du fait de l'expansion urbaine. en effet, le processus d'urbanisation du pays s'est poursuivi à grands pas, entrainant l'émergence d'un ordre et la transformation de l'amertume urbaine.

En plus, la croissance urbaine en RDC s'accompagne d'une extension spatiale des agglomérations à un rythme qui ne tient pas compte de la nécessité de contrôler l'utilisation des réservés foncières existantes afin d'en faire disposer le plus de ménages et de minimiser la part des couts de viabilisation et d'équipement à pater par chaque ménage. L'exploitation artisanale des minerais opérée un peu partout à travers le territoire national occasionne non seulement la destruction de l'environnement, mais aussi la pollution de l'environnement par le rejet des déchets. (RNDH, 2000)

Bien que disposant d'une énorme potentialité en eau douce, la population de la RDC accède

paradoxalement très difficilement à cette denrée. En effet, mis à part quelques habitants dans certaines villes, la grande majorité de citadins et la totalité des populations rurales continuent, à ce jour, à se contenter des eaux de rivières, de puits, de pluies et de marres, somme toutes de ressources en eau, pas souvent de bonne qualité et aussi de quantité insuffisante.

La vulnérabilité à l'accès à l'eau par la population en RDC découle fondamentalement de la pauvreté de celle-ci, laquelle est aussi exacerbée par la précarité des services d'État conviés à cette obligation. Selon le Rapport OMD 2015, en RDC, 50,4% de la population ont accès à l'eau potable dont

32,6% de la population dans les zones rurales et près de 85% de la population urbaine. Ce taux est

faible par rapport à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (64,4%), celle des pays fragiles (66,4%) et

de la Région en développement (87,2%).

La thèse centrale est que c'est l'étendue des inégalités sociales qui est à l'origine de la dégradation environnementale, ou du moins qu'elle en est le facteur contemporain majeur : d'un côté,

les inégalités renforceraient le besoin de croissance pour donner un minimum aux plus pauvres ; de

l'autre côté, l'existence des inégalités ferait obstacle à l'adoption de politiques environnementales. Cette thèse demeure superficielle. Elle tient en effet pour acquis que c'est la croissance économique qui est le

facteur majeur de la dégradation environnementale et attribue aux inégalités en tant que telles ce qui

Si donc un pays retardataire comme la RDC veut connaitre la croissance, s'il veut développer sa

production de denrées alimentaires, élargir la gamme et la variété de ses produits industriels, la 1ère

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peut être attribué aux situations de pauvreté et au déficit de couverture des besoins de base de la population. (Godard O., 2015)

Section 2. Implications des résultats

En rapport avec les résultats trouvés, nous suggérons aux autorités de relever les défis suivants

pour permettre aux pays d'atteindre le stade de son émergence.

2.1 Défi d'une croissance économique inclusive et de l'intégration économique

La soutenabilité du processus de croissance exige la présence ou la création d'emplois viables et à forte productivité pour garantir la compétitivité du système productif national dans un environnement

fortement concurrentiel. Suivant cette même logique, la création d'emplois de qualité (décents et

productifs) contribuera à la diminution du taux de chômage et, à travers la distribution des revenus, à

l'élévation du pouvoir d'achat de la population et à la réduction de la pauvreté. En définitive, le tout contribue à l'élargissement de la demande intérieure, qui est un facteur de stimulation de la production intérieure et donc source de création ou de consolidation du cycle d'accumulation de la richesse. (RNDH, 2016)

Rien n'est laissé derrière ou en dehors du processus d'une croissance qui se veut inclusive selon le principe d'orientation des ODD de l'ère post OMD : ni segment social de la société (notamment à travers la création notable d'emplois décents, la réduction significative de la pauvreté de masse, la réduction des inégalités socioéconomiques, l'élargissement de la base sociale de la croissance et du développement), ni secteur économique et social, ni région géographique. C'est cela l'essence et le sens de l'inclusivité, et ce aussi bien au niveau de la participation qu'à celui de la jouissance des

dividendes de la croissance inclusive, tout en luttant contre les inégalités. (RNDH, 2016)

Car, toute croissance n'est pas forcément composante et levier du DH comme l'a montré l'expérience de la RDC au cours des quinze dernières années. La qualité de la croissance est aussi,

sinon plus importante que sa quantité. Seule la croissance inclusive, avec ses prérequis et ses

conditions de réussite, constitue le véritable fondement du DH, et c'est en cela qu'elle en est un pilier, et qu'elle pourra contribuer à la construction de la Vision 2050 à travers les trois phases du PNSD. L'amélioration des conditions d'un chacun dans le DH durable dépend de l'augmentation de la

production des richesses matérielles et immatérielles, de la participation de tous à cette augmentation, et de l'équité dans leur jouissance. (RNDH, 2016)

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tâche économique qui s'impose à lui est l'industrialisation de l'économie. La formation du capital fixe ne consiste pas seulement à dégager des bras et de subsistances. En d'autres termes, ce qu'il faut pour promouvoir un décollage, ce n'est pas seulement une main d'oeuvre abondante, c'est aussi un déploiement imposant d'équipement industriels, fondement même de la croissance pour toutes les économies émergentes. Mais ces nouveaux équipements industriels exigent eux-mêmes, à l'origine des investissements considérables. (Robert H., 1968)

Le secteur agricole congolais est trop faible, et le secteur industriel ne sait pas être le plus fort

des secteurs de l'économie du pays. De son côté, l'agriculture est un autre secteur extrêmement

exigeant. La recherche des performances sectorielles passe nécessairement par la formation des

animateurs ainsi que par l'industrialisation du secteur agricole telle que l'industrie alimentaire. En RDC comme dans la plus part des pays de l'Afrique, l'agriculture est le secteur de l'économie sous-développée le plus producteur d'emplois et de revenus. C'est le secteur le plus facilement manipulable. En y accordant un plus d'intérêt, la RDC peut tirer assez de ressources en vue de mieux soutenir le

processus de son émergence et du développement. (Kabatu-Suila B., 2004)

En effet, le processus de l'émergence en RDC exige du secteur agricole des performances élevées en vue d'assurer des surplus agricoles nécessaires pour une contribution optimale du secteur agricole (élévation de la productivité de la main- d'oeuvre). Mais les performances élevées et durables dans l'agriculture, ne sont pas accessibles en dehors de la formation de la moyenne de la population et de l'industrialisation du secteur agricole dans le pays. (Kabatu-Suila B., 2004)

Le pays peine à décoller économiquement du fait de marchés nationaux restreints, coûteux en

transport et éloignés des grands centres d'activités économiques. En outre, compte tenu des faibles densités de population, les investissements fixes dans l'infrastructure ont eu dans la majorité des pays africains, un rendement économique plus faible qu'ailleurs. (Rapport de la BAD sur le développement en Afrique, 2015)

Les investissements dans l'infrastructure sont d'une importance capitale pour accélérer la croissance, réduire les inégalités et alléger la pauvreté. Pour être durable, la croissance doit s'appuyer sur une solide infrastructure, à même de renforcer la rentabilité des investissements existants et d'en

attirer de nouveaux grâce à un meilleur rapport coût-efficacité.

L'infrastructure est essentielle pour la croissance, la compétitivité et le commerce. Le sous-investissement dans ce secteur peut sérieusement retarder le progrès. De plus en plus, dans les marchés émergents ambitieux, l'accès aux services d'infrastructure abordables de bonne qualité est

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une question de réelle importance politique. Les efforts pour accélérer les dépenses en infrastructures doivent tenir compte de la disponibilité de la capacité technique nationale. Cela peut se propager très finement une fois que les projets commencent à se multiplier. (Iriba, 2015)

Pour réaliser une croissance inclusive, il importe que les investissements dans l'infrastructure

contribuent directement à améliorer le bien-être des pauvres tout en favorisant la croissance globale. En règle générale, la croissance qui s'accompagne d'un développement de l'infrastructure au profit des riches comme des pauvres a plus de chances d'améliorer la situation des pauvres, soit directement, soit par redistribution. Cependant, si les investissements dans l'infrastructure se concentrent sur les secteurs à forte intensité capitalistique ou peu créateurs d'emplois pour les pauvres, ils n'ont souvent qu'un effet indirect sur la pauvreté. (Rapport de la BAD sur le développement en Afrique, 2015)

Pour que la RDC soit en mesure de relever ce défi, nous préconisons les actions ci-après à mettre en oeuvre :

- L'amélioration et la stabilisation du cadre macroéconomique ;

- La diversification de l'économie et l'élargissement de la chaîne de création des valeurs pour plus d'emplois stables et bien rémunérés ;

- La promotion d'une gouvernance transparente et équitable des ressources naturelles du pays ;

- La consolidation de la démocratie et garantir la sécurité pour des institutions fortes et stables et
une meilleure gouvernance ;

- L'investissement massif, qualitatif et efficace dans l'homme pour plus de progrès technique, économique, démographique et social;

- L'amélioration du climat des affaires ;

- La création de la classe moyenne et le soutien de l'entrepreneuriat de jeunes ;

- L'accroissement de la productivité de l'agriculture pour garantir la sécurité alimentaire, devenir
le grenier de l'Afrique tout en mobilisant la masse ouvrière;

- La construction et la réhabilitation des infrastructures économiques ;

- La valorisation des produits nationaux sur les marchés locaux et à l'exportation ;

- L'amélioration du mode de génération du surplus économique et de son affectation.

2.2 Défi de la lutte contre la pauvreté

La pauvreté est un fléau qu'il faut combattre et éradiquer car elle menace les aspects les plus essentiels à la vie humaine. Nul n'est sans ignorer que la pauvreté en RDC n'est pas un mythe. Pour s'en persuader, il suffit de noter l'incapacité d'une grande majorité des populations congolaise à

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satisfaire les besoins fondamentaux (alimentation, logement, habillement, etc.). La pauvreté est

observable aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Elle est perceptible par des phénomènes

sociaux grandissants qui traduisent une crise sociale profonde. Le cas le plus probant est sans doute la prostitution des mineurs, le phénomène enfant de la rue et Kuluna. (Kambamba D., 2012)

- La lutte contre les groupes armés rebelles et la pacification de zones en conflits ; - Un contexte sous régional pacifié et favorable à l'intégration économique ;

- La consolidation de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale;

- L'accès aux services sociaux essentiels de base (éducation, santé, hygiène et assainissement et eau potable) au profit de la population ;

- Une jeunesse bénéficiant d'un haut niveau d'éducation de qualité et de l'emploi ;
- Le développement d'un secteur agricole dynamique, diversifié et moderne ;

- La création d'une économie industrialisée, compétitive et pleinement intégrée dans les dynamiques d'échanges régionales et mondiales ;

- L'amélioration de la gouvernance,

- La promotion de la croissance économique,

- La création d'emplois et la maîtrise de la croissance démographique fortement corrélée avec la pauvreté,

- La réduction considérable des inégalités sociales.

2.3 Défi d'accès à l'éducation de qualité pour tous

Malgré le désenchantements que suscite bien la persistance des maux qu'on doit s »efforcer d'éradiquer, l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de l'ignorance et du sous-développement. Le capital humain est reconnu comme un facteur essentiel au processus de croissance. (Kupelesa M., 2006)

L'éducation y contribue en fournissant des compétences vitales au marché du travail et en améliorant les conditions de vie des individus, dès lors qu'ils peuvent jouir de meilleurs salaires à la hauteur de leurs qualifications élevées. Le contexte actuel des nouvelles technologies de l'information

et des télécommunications rend, certes, encore plus facile les transferts des connaissances, mais

l'innovation et la productivité accrues sont loin d'être automatiques. (RNDH, 2016)

De recherches récentes ont démontré que les études requises pour maintenir la compétitivité et la croissance varient selon le stade de développement atteint : éducation de base pour la croissance engendrée par les facteurs du marché ; éducation secondaire professionnelle et technique pour la

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croissance engendrée par les investissements ; et l'enseignement supérieur très développé pour la croissance engendrée par l'innovation. (RNDH, 2016)

Le développement reposant sur l'éducation, la RDC ne peut se permettre de rester en marge du progrès dans un monde caractérisé par la compétitivité des économies. Par ailleurs, le développement

aujourd'hui tend vers l'économie du savoir, accusant un niveau élevé de promotion et d'utilisation des compétences, de la recherche scientifique, de la technologie et de l'innovation. L'accumulation du capital humain produit des externalités positives car la formation d'un individu permet l'amélioration du niveau de ceux avec lesquels il travaille. La RDC devra relever ces différents défis. (RNDH, 2016)

Compte tenu de résultats sus-évoqués, nous recommandons la mise en place des actions ayant trait avec les éléments suivants :

- L'adoption d'une vision claire de l'éducation basée sur les aspirations profondes de la société et des enjeux de la mondialisation ;

- La détermination des pouvoirs publics à se mobiliser et à s'engager sur la voie du vrai changement ;

- L'engagement à édifier un système de formation performant et excellent ;

- La gratuité de l'éducation de base (primaire et secondaire) ;

- Se mobiliser à enraciner l'éducation dans les réalités nationales ;

2.4 Défi du système de santé en RDC

Dans le secteur de la santé, une grande partie de l'assistance extérieure, même dans le cadre des programmes humanitaires, prend la forme de soutiens à la mise en place de services de base dans le cadre des structures existantes. La priorité accordée par le Gouvernement et les partenaires extérieurs aux services de santé de base doit viser à répondre aux énormes besoins de santé de la

population. L'analyse de la situation sanitaire montre clairement que la population de la RDC ploie sous le poids d'une charge énorme de morbidité et de mortalité, dont les causes peuvent être évitées ou traitées au niveau des soins primaires et de première référence. (Rapport BM, 2005)

La priorité accordée par le Gouvernement et les bailleurs de fonds extérieurs aux services de santé de base est tout à fait justifiée étant donné que notamment la mortalité des enfants est imputable dans la plupart des cas à des maladies telles que le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée et la malnutrition qui peuvent toutes être traitées au niveau des services communautaires et primaires. (Rapport BM, 2005)

65

En RDC, l'aide apportée actuellement aux services de base est pour l'essentiel centrée sur l'offre

de services de santé primaires, et elle néglige souvent les facteurs liés à la demande, les méthodes à base communautaire et les hôpitaux de premier recours. Le gouvernement ne doit pas se limiter

uniquement aux facteurs liés à l'offre, mais aussi attaqués les facteurs qui favorisent la demande à

travers les programmes sectoriels de la lutte contre les maladies qui dérangent trop la population. (Rapport BM, 2005)

L'expérience d'autres pays indique que le renforcement des interventions sanitaires de proximité

devrait aller de pair avec le soutien global apporté au système de soins de santé primaires. Il conviendrait de mettre à l'essai des stratégies permettant de rapprocher les soins curatifs de la population pour le traitement des infections respiratoires par exemple. (Rapport BM, 2005)

Pour que le système de santé congolais soit en mesure de répondre aux exigences de l'émergence dans le processus de l'amélioration de bien être ; nous suggérons la mise en application des mesures suivantes :

- Le renforcement de la couverture sanitaire ;

- La faible qualité des soins et des services offerts ;

- L'intensification de la résilience des structures de santé face aux urgences sanitaires

- La faible utilisation des soins et des services disponibles;

- La construction et la réhabilitation des infrastructures sanitaires de base ;

- L'augmentation des allocations des ressources publiques au secteur de la santé;

- La construction des instituts d'enseignement des professionnels de santé et le développement des compétences des prestataires ;

- Le renforcement de contrôles dans la fabrication des produits pharmaceutiques.

2.5 Défi de la bonne gouvernance

La bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique n'est pas une option à lever, bien au contraire, elle est une obligation qui s'impose dès lors que nous voulons faire avancer l'agenda du

développement économique. La mauvaise gouvernance engendre le sous-développement tandis que la

bonne gouvernance favorise l'émergence et le développement. Des pays comme le Botswana, l'Afrique du sud, le Chili, l'Indonésie ou encore, plus près de nous, l'Angola ont su tirer, de la manière la plus

judicieuse, partie des dotations en ressources naturelles voulues par le destin. (Matata P., 2018)

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La croissance ne peut être assurée que dans un environnement politique et social stable. En effet, certaines études empiriques, ont révélé l'existence d'une relation positive entre le taux de croissance et la stabilité politique. Dans le pays où la corruption, l'injustice et la mauvaise gestion des affaires publiques caractérisent le mode de gouvernance, il existe une forte probabilité de l'éclatement

de la guerre or cette dernière joue négativement sur la réalisation des activités économiques. On

s'attend généralement à ce que l'instauration d'une véritable démocratie ou sa consolidation ait un

impact positif sur la croissance, mais les évidences empiriques à ce sujet sont quelque peu ambiguës. (Nshue A., 2014)

L'environnement politique influence le choix de politique économique ainsi que le climat des

affaires, et partant la croissance. En effet, des environnements politiques différents peuvent entrainer des contraintes différentes sur les instruments de politique économique et sur la réalisation des activités économiques. Les caractéristiques du système politique et la qualité des institutions puisque pouvant influencer les décisions publiques et l'environnement économique général, peuvent donc affecter la croissance. (Nshue A., 2014)

Une autre voie par laquelle l'instabilité politique pourrait rejaillir sur la marche de l'économie dans le long terme est l'incertitude qu'elle fait peser sur les décisions d'épargne et d'investissement des

agents économique : ménages et entreprise. Dans un pays où la paix sociale est absente et où il se vit une guerre civile, il est difficile que les agents économiques investissent massivement, ce qui devrait normalement avoir une incidence négative sur les performances économiques dans le moyens et long

terme. Dans un tel contexte sociopolitique, il est également difficile pour le gouvernement d'investir

dans le capital public. (Nshue A., 2014)

Afin d'instituer la bonne gouvernance, il faudrait se baser sur les éléments ci-après :

- La lutte acharnée contre la corruption, l'injustice et l'impunité ;

- La promotion du cadre juridique visant à favoriser l'encrage de l'Etat de droit, principalement

par le renforcement des institutions démocratiques ainsi que la mise en place d'un environnement juridique cohérant de manière à susciter les investissements privés ;

- La rationalisation des structures administratives et la valorisation de la fonction publique ;

- L'amélioration des capacités de contrôle des ressources publiques au travers des institutions impliquées dans la gestion des deniers publics ;

- La décentralisation effective notamment par la poursuite et la consolidation des actions menées dans la démarche de la définition des politiques provinciales, territoriales, municipales, communales ;

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- Le renforcement du partenariat Etat-secteur privé, en vue de favoriser un environnement propice à l'éclosion économique et sociale ;

- La communication avec le public au moyen de la publication des rapports des activités réalisées et à réaliser, des statistiques et autres informations nécessaires qui devra profiter aux différentes corporations.

2.6 Défi de la transition démographique

La population est au coeur du processus de l'émergence et du développement. Elle est à la fois son moyen et sa finalité. D'où l'urgente préoccupation des uns et des autres pour plus d'inclusivité aussi bien dans la création des richesses nationales que dans la jouissance de celles-ci. La taille, la densité et la répartition constituent des éléments caractéristiques d'une population, éléments opposables à la capacité de l'économie à répondre aux besoins croissants de cette même population. (RNDH, 2016)

Cette situation incite à la prise des mesures conséquentes en RDC pour amorcer la transition démographique et tirer profit du dividende qui en résulte. Un dividende démographique survient lorsque la baisse du taux de natalité entraine des changements dans la distribution par âge de la population ; ce qui signifie que moins d'investissements sont nécessaires pour répondre aux besoins des groupes plus jeunes, et les adultes sont relativement plus nombreux dans la population des personnes actives. (RNDH, 2016)

En RDC, plus on monte en âge, plus la taille de la pyramide diminue : les moins de 14 ans deviennent nombreux. En RSA, par exemple, la base de la pyramide est plus réduite : les jeunes de 1530 sont plus nombreux que les moins de 14 ans. Ce qui signifie que le taux de dépendance est plus élevé en RDC qu'en Afrique du Sud. Maîtriser la progression démographique pour la conformer au rythme de création des richesses est donc un des défis majeurs de la RDC dans sa quête actuelle de plus l'inclusivité dans la croissance. (RNDH, 2016)

Pour bénéficier d'un dividende démographique important dans le court terme, l'Afrique a besoin de politiques qui accélèrent la réduction de la mortalité infantile et qui aident les couples à parvenir à des familles de taille plus réduite. Une transition démographique est un préalable nécessaire à toute possibilité de dividende démographique. Pendant celle-ci, un pays ou région voit sa natalité et sa mortalité passer de niveaux élevés à des niveaux faibles. Pour autant, les pouvoirs publics ont bien des possibilités d'intervention. (Canning D., Raja S. et Yazbeck S., 2016)

Faute des connaissances appropriées exacerbée par le manque de politique forestière, d'un plan national d'aménagement du territoire, d'un plan de zonage forestier national et d'une stratégie

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A cet effet, pour qu'un pays soit capable d'assurer une transition démographique en douceur, il doit adopter les interventions ci-après :

- L'amélioration de l'éducation des femmes

- L'information sur les avantages sanitaires à retarder la première grossesse et à espacer les naissances ;

- Le renforcement de la capacité et du pouvoir décisionnel des femmes ;

- L'amélioration de leur bien-être ;

- Une croissance démographique maîtrisée

- L'accès à des méthodes de planification familiale qui permettent aux femmes d'éviter les grossesses non désirées ;

- La réduction de la mortalité infantile ;

- L'amélioration de l'accès à des services complets de planification familiale ;

- L'amélioration de la couverture sanitaire infantile.

2.7 Défi environnemental

Les rapports entre économie et environnement sont difficiles. D'un côté, l'économie, désignant ici les activités de production, de commerce et de consommation est considérée comme la source des

maux et dégradations subis par l'environnement biophysique, qui le rend bien à la société humaine sous forme d'altération de la santé, de raréfaction de ressources vitales ou de pertes d'aménités diverses, pourtant prisées. De l'autre côté, la discipline économique propose des concepts et des outils pour asseoir une gestion rationnelle de l'environnement et promouvoir des instruments efficaces d'action publique au service d'une protection optimale de l'environnement. (Godard O., 2015)

Le développement durable exige que la population ait accès à un environnement vivable. Ceci

implique l'accès à un air sain et à l'eau potable qui sont nécessaires pour la bonne santé de cette

population. La RDC possède un réseau hydrographique très dense. En ce qui concerne la surveillance continue et la protection de l'environnement, il n'existe pas une politique clairement définie. Cette léthargie se traduit par l'absence d'une politique bien planifiée, par l'insuffisance des équipements et

des outils de travail et des services, ainsi que par la carence en ressources humaines et financières. Ceci explique, en grande partie, les problèmes environnementaux auxquels le pays est confronté (insalubrité, érosions, pollution, etc.). (RNDH, 2000)

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sectorielle nationale de développement, la conduite du secteur forestier fait face jusqu'à ce jour à un

défi majeur qui consiste à promouvoir, dans une vision intersectorielle et prospective, une affectation des terres et une planification optimale des populations et des activités ainsi que des équipements et moyens de communication, afin de contribuer efficacement aux objectifs de développement durable du pays, tout en minimisant l'impact sur les forêts. (RNDH, 2016)

La voie vers l'économie verte nécessitera la mobilisation de nouvelles ressources financières

publiques et privées. Ceci implique le réalignement des objectifs politiques et des priorités ainsi que l'affectation appropriée des capitaux, tout en répondant aux préoccupations immédiates et pressantes de développement et aux objectifs à court terme d'éradication de la pauvreté. (RNDH, 2016)

Le gouvernement congolais est donc appelé à financer des programmes destinés à engager la

transition vers l'économie verte. Cependant, au regard de l'importance régionale et internationale de ses ressources environnementales à protéger, il est en droit de s'attendre à des apports financiers

venant de la communauté internationale. Faucheux et Allal, soulignent particulièrement que les pays africains auront besoin de sources extérieures de financement pour passer à une économie verte, notamment d'investissements bilatéraux, multilatéraux et privés. (RNDH, 2016)

- La protection de l'environnement et l'adaptation aux exigences des changements climatiques pour un cadre de vie meilleure ;

- La lutte contre la déforestation et la dégradation du territoire

- La vigilance à l'équilibre spatial et à l'équité intergénérationnelle dans l'exploitation des

ressources naturelles.

- L'orientation de la gestion de l'immense potentiel dont dispose la République en ressources

naturelles, dans la perspective d'un développement durable au profit de la population ;

- La prévention des risques et luttes contre toutes les formes de pollutions et nuisances ;

- Servir de socle aux législations spécifiques régissant la conduite des secteurs certes distincts

de l'environnement mais dont les incidences directes ou indirectes sont indéniables.

Section 3. Limitations des résultats

La science est considérée pour beaucoup de chercheurs comme une mine d'or, qui est à la portée des tous. Nous avons touché au cours de cette recherche qu'un aspect d'études sur l'émergence de la RDC, et nous sommes conscients qu'il reste plusieurs aspects et interrogations qui pourront faire l'objet d'un future travail ; pour trouver de solutions efficaces et efficientes aux problèmes qui rongent notre société.

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L'émergence est un phénomène dont on ne peut se passer aujourd'hui dans le débat sur la problématique de développement, et qui ne passe pas inaperçu dans l'opinion publique, tant ses effets sont visibles sur la répartition mondiale de richesses et la distribution des rôles entre les pays et les régions. C'est donc une erreur de considérer uniquement l'émergence dans des termes exclusivement économiques. Et Ce n'est que par l'intervention d'une modification sociale et politique profonde que ce

phénomène va apparaitre. (Robert H., 1968)

Le thème de cette étude a une importance capitale compte tenu de l'ampleur qu'a le processus d'émergence socioéconomique auprès des élites africaines. Nous avons mis l'accent principal sur les différents facteurs explicatifs qui freinent le processus de l'émergence de la RDC; tout en proposant les défis à relever pour atteindre le stade de l'émergence.

Le lecteur comprendra très bien que cette étude n'a pas permis d'épingler en profondeur toutes

les notions inhérentes à cette recherche, mais en faisant de notre mieux, nous avons épinglé les problèmes importants qui bloquent le processus d'émergence économique et sociale de notre pays. Le champ de réflexions reste ouvert à tous les futurs chercheurs dans le domaine. Les nouvelles préoccupations suscitent de nouvelles investigations et démontrent que ce travail n'a pas épuisé tous les aspects de l'étude dans ce secteur. De ce fait, nos encouragements sincères s'adressent à tous les chercheurs avenirs dans ce grand domaine de la vie économique d'une nation.

Conclusion partielle

Au cours de ce chapitre, nous avons fait un effort de décrire le contexte global du processus de

l'émergence de la RDC à l'aide de différentes théories relevées dans la littérature. Nous avons retenue

quelques éléments importants qui influencent négativement ce processus et de proposer les différents défis à relever que nous trouvons nécessaires pour mettre concrètement la RDC sur la voie de son émergence. Toutefois, les pistes les suggestions épinglées ne résolvent pas le problème du blocage de l'émergence dans son entièrement, mais uniquement dans le domaine socioéconomique.

Il sied de signaler que toute approche dans l'élaboration de politiques publiques doit être adaptée au contexte local et aucun pays ne saurait réussir simplement en essayant de transplanter directement les expériences des autres Etats. (Iriba, 2015)

Nous avons relevé au cours de ce travail, que le processus d'émergence socioéconomique de la RDC est freiné par un problème de la productivité de l'économie, l'extrême pauvreté, la détérioration du

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CONCLUSION GENERALE

Au cours de ce travail, nous nous sommes proposé d'analyser la problématique du processus d'émergence socioéconomique de la RDC, pour apporter notre apport dans le débat scientifique intense dans cette thématique vital pour l'amélioration des conditions de vies de la population. Cette étude avait pour objectif général d'étudier les facteurs qui bloquent le processus d'émergence de la RDC, et nous l'avons subdivisé à deux objectifs spécifiques suivants :

- D'analyser le processus de l'émergence de la RDC ;

- De formuler des suggestions qui vont soutenir le processus d'émergence de la RDC

Cette recherche était fonde sur les hypothèses suivantes : Les efforts fournis durant ces dernières années par les gouvernants dans l'amélioration de la situation socioéconomique, ont permis de placer la RDC sur la trajectoire de l'émergence ; puis l'émergence de la RDC est bloquée par la mauvaise gouvernance, la faiblesse de la structure économique du pays, et un faible niveau d'investissement en capital physique et humain.

Pour vérifier les hypothèses de ce travail, nous avons eu recours à la méthode comparative qui a consisté à établir de relations sur les éléments fondamentaux d'émergences de la RDC et comparer les faits observés, puis la méthode descriptive qui a consisté à présenter un état des lieux de l'évolution de la réalisation de critères prioritaires de l'émergence en RDC.

Pour collecter les données, nous avons utilisé la technique documentaire qui nous a permis de consulter les différents ouvrages, documents, articles sur internet et rapports importants ; afin de récolter des informations utiles pour l'élaboration de ce travail ; et la technique d'interview qui a consisté à mener des entretiens auprès de certaines personnes sur leurs opinions, expériences et perceptions en rapport avec le sujet de la recherche.

En élaborant ce travail, nous avons constaté qu'il y a eu des bonnes actions qui ont été posé dans l'amélioration de conditions de vies de la population dans la stabilisation du cadre macroéconomique, la création des richesses au moyen d'une croissance économique élevée et stable, la faible réduction de la pauvreté, l'éducation, la santé. Toutes ces actions ont permis de mettre le pays sur la voie de son émergence. C'est ce qui nous permet de confirmer la première hypothèse de ce travail.

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système éducatif, la mal gouvernance, la dégradation du système sanitaire, la pression démographique,

la dégradation de l'environnement. Tous ces éléments constituent des goulots d'étranglements pour que le pays atteigne un jour le stade d'émergence tant recherché. C'est ce qui nous permet de

confirmer notre première hypothèse.

Les autorités congolaises peuvent stabiliser de la plus belle manière la RDC sur la voie de son émergence socioéconomique dès lors qu'elles relèveront les défis de tous ces problèmes cités ci-haut. Si aujourd'hui les pays membres du BRICS sont entrés d'influencer quasiment le monde, c'est parce qu'ils avaient compris depuis longtemps la nécessité urgente d'améliorer la gouvernance publique, d'investir dans le secteur éducatif et sanitaire, de propulser une croissance inclusive, etc. Tout ceci, les ont permis d'inscrire leurs pays dans le cercle fermé des pays émergents du monde.

Nous devons tous être conscients que les sociétés qui ont compris l'importance de l'investissement dans le capital humain (éducation et santé) pour la production, la maitrise et la diffusion des connaissances sont celles qui aujourd'hui dominent l'économie mondiale. La RDC a la réputation d'être un scandale géologique, énergétique, touristique, environnemental, etc. que le monde entier envie. Il est temps de développer les compétences nationales pour transformer cet énorme potentiel en

richesses profitables à nos populations. C'est ce qui nous permet aussi de confirmer notre deuxième

hypothèse de cette étude.

Ces lignes doivent plutôt inciter à l'optimisme pour espérer à une émergence de la RDC. Le progrès sont possibles, la preuve ; ils sont tangibles. Mais ce qui a pu être fait hier et aujourd'hui, devra être préservé pour constituer la pierre angulaire de nos actions et de nos efforts dans la longue marche

résolue vers l'émergence qui ne fait que commencer. Telle une course de relais, ce témoin devra être

transmis de génération en génération pour que chaque étape parcourue soit une avancée de plus pour la RDC.

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BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

· Canning D., Raja S., et Yazbecks., (2016) La transition démographie de l'Afrique : Dividende ou catastrophe ? Banque Mondiale, Washington.

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· Kabatu-Suila B., (2004) Théories des conditions prioritaires du développement. Ed. PUC, Kinshasa.

· Matata P., (2018) Plaidoyer pour la bonne gouvernance et le développement. Ed. Michel Lafon, Espagne.

· Ngoy K., (2018) Clé de l'émergence de l'économie congolaise. Edition Harmattant, Paris.

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II. MEMOIRES ET NOTES DE COURS

· Balembomfumu M., (2010) Apport de la RDC dans le commerce international de 2001 à 2007, états de lieux et perspectives. Mémoire de Licence, Kinshasa : Université de Kinshasa.

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· Baende B. (2016) Fluctuations et croissance économique. Note de cours, UPC, L1

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III. ARTICLES

· Abdelmalki L., Benoit M. et Gbakou P., (2012) La stabilité Macroéconomique conditionne-t-elle l'impact des IDE sur la croissance économique et l'émergence ?

· Etoyi F., Otshudi S., et Mbaya M., (2016) Les strategies pour emergence de la RDC au rang d'une puissance régionale en Afrique subsaherienne. Vol 15 n°3, Apr ISSN.

· Fouquin M., et Francoise L., (2007) Qui sont les pays émergents ? CEP II Club, 20 mars 2007.

· Kibala J.C (2013) Rechercher la transformation et l'émergence de la R.D. Congo par la réforme de l'Etat : nécessité d'une réforme administrative et institutionnelle. 1ère Conference panafricaine sur la transformation et l'émergence du continent, Kinshasa.

· Makhtar D. (2018) L' Afrique se transforme : Récit d'innovation et sources d'inspirations.

· Mbaloula M., (2011) La problématique de l'émergence économique des PED. Revue congolaise de gestion

· Moshe S., (1988) Croissance économique changement structurel en Colombie une comparaison internationale. Revue trimestrielle de l'institut d'étude du développement économique et social de l'université de Paris I, p 481-492.

· Rougier E. et Piveteau A. (2012) Comprendre l'émergence économique : Convergence sectorielle, autonomie compétitive et changement institutionnel.

· Ossiala S. et Ngoma A., (2016) Industrialisation endogène de l'Afrique: voies et moyens. 42ème session de l'APF, Madagascar

IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS

· Annuaire National Statistique de l'EPSP 2017-2018

· Plan National de Développement Sanitaire 2019-2022

· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2013

· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2016

· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2017

· Rapport BAD sur les Perspectives économiques en Afrique 2018.

· Rapport Banque Mondiale sur la Santé et Pauvreté en République Démocratique du Congo : Analyse et Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté 2005.

· Rapport National de la Contextualisation et Priorisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) en RDC 2016

· Rapport indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique 2017

· Rapport National OMD 2012

75

· Rapport National sur le Développement Humain 2000

· Rapport National sur le Développement Humain 2016

V. ARTICLES EN LIGNE

· Abomo P. (2014) L'Afrique : L'émergence dans l'insécurité ? www.Diploweb.com/Afrique-emergence-dans-le-html. Consulté le 02 Juin 2019.

· Https://Relifweb.int/rdport/democratic-republic-ccongo/s-curif-alimentaire-niveau-de-production-agricole-et-animale. Consulté le 9 Mars 2019.

· Https://fr.m.wikipedia.org/wiki/indice-de-perception-de-la-corruption-classement. Consulté le 19 Août 2019.

· Iriba (2015), L'infrastructure et son rôle dans le processus de développement du Brésil http://www.brazil4africa.org. Consulté le 12 Août 2019.

· Kim C. (2018) Comment les marchés émergents transforment le commerce mondial. https://moneystore.be/2018/actu/marchs-mergents-transforment-commerce-mondial. Consulté le 14 Août 2019.

· Kambamba D. (2012) RDC : Pourquoi tant de pauvreté ? www.libreafrique.org/Darly-rdc-

pauvreté-RDC-190612. Consulté le 05 Septembre 2019.

· Kambamba D. (2013) RDC : Pourquoi l'école est-elle malade ? www.libreafrique.org/Darly-ecole-RDC-210313. Consulté le 13 Août 2019

· Kupelesa M. (2006) Le défi de la qualité de l'éducation scolaire en RDC. http://pygmalioneducation.free.fr. Consulté le 4 Septembre 2019.

· Makhtar D. (2018) L' Afrique se transforme: Récit d'innovation et sources d'inspirations. www.Banquemondiale.org/fr/data/interactive/2018/04/20/africa-transforming-stories-of-innovation-and-inspiration. Consulté le 15 Février 2019.

· www.Banque mondiale.com

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TABLE DES MATIERES

Epigraphe Dédicace

Remerciements

Liste des Tableaux Liste des Graphiques Liste des Abréviations Résumé

INTRODUCTION 1

1. Mise en contexte 2

2. Problématique 2

3. Objectifs de l'étude 3

4. Hypothèses 4

5. Intérêt et Justification du choix du sujet 4

6. Méthodes Et Techniques 5

7. Délimitation Spatio-Temporelle de l'étude 5

8. Subdivision du Travail 5

Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE 7

Section 1. Analyse théorique 7

1.2. Emergence 7

1.3. Croissance économique 9

Section 2. Etudes empiriques 13

Section 3. Etude de cas 16

Conclusion partielle 17

Chapitre II. SITUATION DU PROCESSUS D'EMERGENCE DE LA RDC 18

Section 1. Brève présentation de la RDC 18

Section 2. Présentation de données empiriques et approches méthodologiques 19

2.1 Présentation de données empiriques 19

2.2.1 Situation économique de la RDC 19

2.2.2 La Pauvreté 24

2.2.3 Le système éducatif congolais 29

2.2.4 Système de Santé 31

2.2.5 La Gouvernance 33

2.2.6 Démographie 35

2.2.7 Environnement et Forêt 36

77

2.3 Approches méthodologiques 38

2.3.1 Méthode comparative 38

2.3.2 Méthode descriptive 38

2.3.3 Technique documentaire 38

2.3.4 Technique d'interview 39

Section 3. Analyse factuelle de données et présentation de résultats 39

Conclusion partielle 41

Chapitre III. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, ET LIMITATIONS DES RESULTATS 41

Section 1. Discussions des résultats 42

1.1 Problème de la productivité de l'économie 42

1.2 Extrême pauvreté 44

1.3 Détérioration du système éducatif congolais 45

1.4 Mal gouvernance 46

1.5 Dégradation du système sanitaire 47

1.6 Pression démographique 49

1.7 Dégradation de l'environnement 49

Section 2. Implications des résultats 51

2.1 Défi d'une croissance économique inclusive et de l'intégration économique 51

2.2 Défi de la lutte contre la pauvreté 53

2.3 Défi d'accès à l'éducation de qualité pour tous 54

2.4 Défi du système de santé en RDC 55

2.5 Défi de la bonne gouvernance 56

2.6 Défi de la transition démographique 58

2.7 Défi environnemental 59

Section 3. Limitations des résultats 60

Conclusion partielle 61

Conclusion générale 62

Bibliographie

Table des matières






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite