1
« Les opinions exprimées dans ce travail sont
propres à leur auteur et n'engagent ni l'Université Protestante
au Congo ni la direction dudit travail ».
2
EPIGRAPHE
« Tout progrès impose dans l'immédiat des
sacrifices et de renoncements, alors que les fruits et les résultats des
efforts accomplis ne se révèleront que plus tard ».
MATATA Ponyo
3
DEDICACE
Au couple NGWALA RAY qui nous a beaucoup soutenus durant nos
années d'études universitaires.
NGWALA LUNSEVILA Grace
NGWALA LUNSEVILA Grace
4
REMERCIEMENTS
Avant toute chose, qu'il nous soit permis de glorifier le
Seigneur Dieu tout puissant, à qui nous sommes appelés à
rendre continuellement des actions de grâce pour tous ses bienfaits en
notre endroit au nom merveilleux de son fils Jésus-Christ, notre
Seigneur et Sauveur ;
Nous remercions toutes les autorités académiques
de l'UPC, et particulièrement celles de la Faculté
d'Administration des Affaires et Sciences Economiques ; pour leurs
encadrements, et nous osons croire que leurs investissements n'a pas
été en vain ;
Nos remerciements profonds à notre Directeur de ce
travail, le Professeur NZANDA BUANA, qui s'est rendu disponible, avec beaucoup
d'amour, pour nous encadrer dans la rédaction de cette étude ;
Nos remerciements s'adressent au rapporteur de cette
étude, le Docteur NKONGO Léonin, pour sa disponibilité et
son accompagnement d'une manière ou d'une autre dans la
réalisation de ce travail ;
Nos remerciements particuliers à nos parents, LUNSEVILA
Norbert et MIAFUKAMA Modestine, qui nous ont aidés à progresser
dans nos études et dans la vie grâce au soutien constant et
indéfectible. Leur amour et encouragement nous ont été
utiles pour affronter les défis et à surmonter les moments les
plus difficiles que nous avons eu à rencontrer ;
Nous disons merci aux personnes suivantes qui nous ont
soutenues à travers leurs conseils et remarques durant toutes nos
années d'études : BUANGA Christvie, Deborah, et MATONDO
Héritier.
Nous adressons nos remerciements à tous nos compagnons
de luttes avec lesquels que nous avons cheminé ensemble dans la joie et
la souffrance nos études, notamment : SAMBA Dedi, SEKANA Jean, BASUALA
Eric, NDELELA Gloria, etc.
Que tous ceux qui nous sont chers, dont les noms et
qualités n'ont pas été cités ci-haut, trouvent ici
l'expression de notre sincère gratitude.
5
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° 1 : Composition des exportations de la RDC en
% du total des exportations 20
Tableau n° 2 : Qualité de la croissance en RDC
selon l'IQC 22
Tableau n° 3 : Structure des emplois par secteur
institutionnel et par secteur d'activité 23
Tableau n°4 : Prévalence de la malnutrition
25
Tableau n° 5 : Apport en calorie, protéine et
glucide en RDC 26
Tableau n° 6 : Évolution de l'IDH et de ses
composantes en RDC (1980-2016) 27
Tableau n° 7 : Indicateur du développement humain
28
Tableau n° 8 : Indicateur de pauvreté par milieu
de résidence et province 28
Tableau n° 9 : Part de l'éducation dans le budget
de la RDC 29
Tableau n° 10 : Taux Brut de Scolarisation 2017-2018
30
Tableau n° 11 : Évolution des statistiques de
l'éducation de l'enseignement 31
Tableau n° 12 : Information sur la dépense
publique de sante et son exécution, 2008-2016 32
Tableau n° 13 : Les 11 de derniers pays du classement de
l'IIAG 2017 34
Tableau n° 14 : Indice de perception de la corruption
35
Tableau n° 15 : Comparaison taux de croissance
économique et démographique 35
Tableau n° 16 : Evolution de la population de la RDC (en
million) 36
Tableau n° 17 : Surface forestière en % du
territoire national 1990-2014 37
Tableau n° 18 : Financement extérieur de la
protection de l'environnement (en millions USD) 38
6
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n° 1 : Croissance du PIB et du revenu
réel par habitant en pourcentage 21
Graphique n°2 : Contribution des composantes de la
globale à la croissance (en point de croissance) 22
Graphique n°3 : Structure de financement de la
santé en RDC 2011-2016 en % 32
7
LISTE DES ABREVIATIONS
AS : Aires de santé
BAD : Banque Africaine de Développement
BCC : Banque Centrale du Congo
BM : Banque Mondiale
BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, et l'Afrique du
Sud
CS : Centre de Santé
DH : Développement Humain
EP : Ecole Primaire
EPS : Enseignement Primaire et Secondaire
ES : Ecole Secondaire
HGR : Hôpital General de Reference
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH : Indice du Développement Humain
IIAG : Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique
IPC : Indice de Perception de la Corruption
IQC : Indicateur de la Qualité de la Croissance
NCP : Nombre de Classes Primaires
NCS : Nombre de Classes Secondaires
NEP : Nombre des Enseignants au Primaire
NES : Nombre des Enseignants au Secondaire
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisations Non Gouvernementales
PAC : Programme d'Accélération de la
Croissance
PCA : Paquet Complémentaire d'Activités
8
PED : Pays En Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays Moins Avancé
PMA : Paquet Minimum d'Activités
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PTF : Partenaire Technique et Financier
RDC : République Démocratique du Congo
REDD : Réduction des Emissions liées à la
Déforestation et à la Dégradation forestière
RNDH : Rapport National sur le Développement Humain
VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine-Syndrome
d'Immunodéficience Acquise
ZS : Zone de Santé
9
RESUME
Actuellement, le processus d'émergence est devenu un
des objectifs principal des autorités publiques et de l'élite
congolaise en générale. Pour pouvoir atteindre cet objectif, les
efforts doivent porter tant sur l'augmentation de la croissance de la
production que sur la planification familiale. Nous sommes pertinemment
conscients, en effet, qu'une croissance démographique non
maitrisée risquerait de constituer un facteur entravant. Par contre, des
actions combinant l'éducation des jeunes, la prise en charge en
matière de santé, la promotion et l'utilisation des services de
planification familiale peuvent ralentir de manière significative cette
tendance haussière.
Il est donc impératif que le gouvernement congolais
encourage des trajectoires de croissances propices à l'emploi de la
main-d'oeuvre disponible. Pour ce faire, il devrait mettre en place des
programmes et des politiques visant à moderniser le secteur agricole,
qui emploie la majorité de la
population. L'investissement dans le capital humain, en
particulier dans les compétences
entrepreneuriales des jeunes pourra faciliter la transition
vers des secteurs modernes à plus forte productivité.
Cette étude nous a permis de comprendre que la RDC est
belle et bien sur sa trajectoire de l'émergence grâce aux efforts
fournis par les autorités publiques durant plusieurs années dans
la stabilisation du cadre macroéconomique, une croissance
économique élevée et stable, les efforts dans
la réduction de la pauvreté, l'éducation, la
santé. Toutes ces actions ont permis de mettre le pays sur la
voie de son émergence.
Mais ces efforts restent encore fragiles, compte tenu des
défis que le pays doit relever dans le
secteur économique, la lutte contre l'extrême
pauvreté, la détérioration du système
éducatif, la mal
gouvernance, la dégradation du système sanitaire,
la pression démographique, la dégradation de
l'environnement. Tous ces éléments constituent
des goulots d'étranglements pour que le pays atteigne un jour le stade
d'émergence tant recherché.
10
INTRODUCTION
1. MISE EN CONTEXTE
Makhtar D. (2018) dans un article, note qu'aujourd'hui plus
que jamais, les pays africains sont en quêtes de nouveaux champs de
croissance pour s'affranchir des scénarios classiques avec une
population jeune et ambitieuse, et ses économies solidement
engagés sur une trajectoire de
croissance, d'investissement et de reformes en faveur de
l'innovation. Pour lui, le continent africain possède les atouts pour
surmonter les difficultés et être l'instrument de sa propre
transformation. Il chute en disant que, l'Afrique a les moyens de
déjouer le destin, forte de sa capacité à surmonter les
défis du développement et de l'ingéniosité de sa
population.
Nicet-Chenaf D. (2012) estime que la notion de pays
émergents a été élaborée dans une optique
opérationnelle pour faire le tri parmi les pays en développement
entre les bons et les mauvais performeurs. Ce sont donc les indicateurs
macroéconomiques de richesse et de performance à
l'international, et non les indicateurs de
développement humain, qui guident l'élaboration des listes.
L'auteur conclut son article en soulignant que l'avenir des émergents,
dépendra de la volonté et de la propension des États
à faire évoluer leur modèle de développement, mais
également de la situation économique des pays riches.
L'émergence est un processus de croissance mondialisée qui ne
peut donc se concevoir et s'analyser de manière isolée.
De leurs côtés, Fouquin M. et Françoise L.
(2007) disent que la notion d'émergence est une notion
financière, qui correspond à l'ouverture dans les années
1990 des marchés boursiers dans un certain nombre de pays en
développement, favorisant ainsi le recours à l'investissement
étranger. Les pays émergents ont une capacité de
rattrapage du processus de développement qui dépend de trois
éléments fondamentaux : le niveau initial de développement
économique, la croissance et enfin le niveau de participation aux
échanges mondiaux.
Pour sa part, Mamadou H. (2014) révèle que les
pays émergents sont en réalités des pays dont le PIB par
habitant est inférieur à celui des pays développés,
mais qui connaissent toutefois une croissance économique rapide, et dont
le niveau de vie ainsi que les structures économiques
convergent vers ceux des pays développés. Pour
atteindre le niveau d'émergence, l'auteur précise qu'il
faudrait résoudre les problèmes suivant : la
cherté de la vie, le changement des comportements, la pauvreté
élevée de la population, le chômage des jeunes qui est
devenu endémique, la corruption de l'appareil judiciaire, et la mauvaise
gouvernance. Mais il conclut en soulignant que le chemin vers
l'émergence est périlleux mais nous l'atteindrons certainement un
jour.
11
Matata Ponyo A. (2018) a pu apporter sa contribution en
précisant que le chemin de l'émergence et du développement
passe par la bonne gouvernance. La bonne gouvernance soutient-il, engendre des
institutions de qualité, lesquelles déterminent le niveau du
développement. Les performances économiques exceptionnelles
réalisées par la RDC précise-t-il, procède
notamment de l'amélioration de la qualité relative des
institutions bien que celle-ci demeurent encore fragiles pour permettre au
pays
d'atteindre le stade d'émergence.
De son côté Ngoy Kasongo E. (2018), insiste que
depuis la nuit de temps, la clé de l'émergence de
l'économie congolaise reste insaisissable et la RDC demeure un pays
à revenu faible alors que richement doté en ressource naturelle
et humaine. L'auteur suggère les éléments suivants comme
les facteurs qui peuvent booster le processus d'émergence du pays : la
croissance économique élevée, la stabilité du cadre
macroéconomique, la démographie, la diversification de la
production, l'intégration économique et à la globalisation
financière, le rôle stratégique de l'Etat dans le
développement, les
investissements dans la recherche et le développement, et
la sécurité.
Par rapport à nos prédécesseurs, nous
allons mettre un point d'honneur à travers cette étude à
déceler les goulots d'étranglement que l'Afrique subsaharienne en
général, et la RDC en particulier devrait relever pour atteindre
le niveau d'émergence tant attendue, en comparaison avec les
réalisations des autres Etats africains émergents.
2. PROBLEMATIQUE
Actuellement, le processus d'émergence est devenu un
des objectifs principal des autorités publiques et de l'élite
congolaise en générale. Depuis l'indépendance, le pays a
connu plusieurs plans de développement ; mais dont la plupart n'a pas
apporté un changement profond dans les conditions de vies de la
population.
Désormais, il est clairement admis que tout pays pauvre
désireux d'améliorer totalement les conditions de vie de sa
population doit passer par le stade de l'émergence économique. Or
l'atteinte de l'émergence peut se révéler être un
réel parcours du combattant pour les pays pauvres et le processus
d'émergence est un travail de longue haleine, qui demande un effort
national conséquent. (Luzonzo M., 2016)
Malgré l'immense potentialité minière et
agricole que regorge le pays, la RDC demeure toujours
dans la catégorie des PMA et de PED, pour la grande
déception de la population et des autres dirigeants du continent
africain. La destruction du tissu économique vers les années 70
et 90 respectivement par la zaïrianisation et les pillages en
répétition ont provoqué le départ de plusieurs
12
investisseurs ; d'où une forte dépression
économique influençant négativement les conditions de la
population dans tous les domaines de la vie.
Mais néanmoins, il est aujourd'hui établi que la
RDC a connu au cours de la décennie passée une relative longue
période de croissance avec des pics importants, marqué par la
stabilisation du cadre macroéconomique, les efforts dans la gestion des
finances publiques, la construction des infrastructures, etc.
La RDC s'est crue irrésistiblement engagés sur
la voie de l'émergence à partir de ce seul résultat de
croissance, ignorant les autres dimensions qui font d'un pays un acteur
vertueux dans le développement multiforme d'amélioration durable
des conditions de vie de la population. Cet optimisme fondé uniquement
sur un niveau de la croissance économique élevée a
poussé les dirigeants congolais à approuver l'idée d'un
pays émergent à l'horizon 2030.
Dans la plupart des pays africains et la RDC en particulier,
les gouvernants se sont servis du slogan de l'émergence pour faire
miroiter un avenir radieux sans mettre en oeuvre les stratégies et les
politiques courageuses qui devraient sous tendre l'atteinte d'un tel objectif.
De ce fait, le concept d'émergence constitue un puissant instrument de
gestion pour les autorités gouvernementales des pays
sous-développés, en fixant à toute la
société un objectif intermédiaire à atteindre sur
une période relativement courte dans le cheminement vers le
développement intégral.
Au vu de tout ce qui précède, il serait
important de nous interroger sur les préoccupations suivantes :
? La RDC est-elle en route vers son émergence ?
? Quels sont les facteurs qui empêchent l'émergence
de la RDC ?
Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de
répondre dans la suite de ce travail.
3. OBJECTIFS DE L'ETUDE
3.1 Objectif général :
Etudier les facteurs qui bloquent le processus d'émergence
de la RDC ;
3.2 Objectifs spécifiques :
A l'issue de ce travail, les objectifs spécifiques
suivants sont atteints : Analyser le processus de l'émergence de la RDC
;
13
Formuler des suggestions qui vont soutenir le processus
d'émergence de la RDC.
4. HYPOTHESES
Une hypothèse est une réponse anticipée
aux problèmes observés. C'est en d'autre terme une réponse
anticipée à la question principale de la problématique.
Elle oriente même la structure d'un
travail scientifique. Dans le cadre de ce travail, nous
émettons les hypothèses suivantes :
? Les efforts fournis durant ces dernières
années par les gouvernants dans l'amélioration de la situation
socioéconomique, ont permis de placer la RDC sur la trajectoire de
l'émergence ;
? L'émergence de la RDC est bloquée par la
mauvaise gouvernance, la faiblesse de la structure économique du pays,
et un faible niveau d'investissement en capital physique et humain.
5. INTERET ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET Ce
travail de recherche a un double intérêt :
? Théorique ou scientifique :
La problématique de l'émergence de la RDC
intéresse des économistes, les gouvernants, la population, et
d'autres chercheurs. C'est à ce titre que ce travail sera un outil de
référence pour tous les chercheurs qui voudront s'orienter dans
ce domaine ; de même les recommandations issues de cette étude
pourront aider les décideurs politiques dans la prise de
décisions adéquates relatives à la
problématique de l'émergence de notre pays.
? Pratique :
Cette étude contribue donc à renchérir
les réflexions sur l'émergence socio-économique de la RDC.
Car, elle propose les mécanismes à travers lesquels la RDC pourra
atteindre le stade des pays émergents ; pour améliorer les
conditions de vies de la population, la réduction de la pauvreté
et propulser une croissance économique forte et durable.
Ce sujet nous est d'une importance majeure, car il
épingle un thème qui suscite actuellement
la curiosité de tous les scientifiques et
particulièrement les économistes. Ce travail de recherche, nous
permet de faire un état de lieux du processus de l'émergence
socio-économique de la RDC ; et de ressortir les facteurs qui freinent
l'impulsion de l'atteinte du niveau de l'émergence.
14
6. METHODES ET TECHNIQUES :
Pour la réalisation de ce travail, nous avons
utilisé les méthodes et techniques suivantes :
6.1 Méthodes :
Selon Grawitz M. et Rongere P. (1970), la méthode est
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie. Pour cette étude, nous avons fait
recours aux méthodes ci-après :
Méthode comparative : elle a consisté à
établir de relations sur les éléments fondamentaux
d'émergences de la RDC ; et de comparer les faits observés ;
Méthode descriptive : elle a consisté à
présenter un état des lieux de l'évolution de la
réalisation de critères prioritaires de l'émergence en
RDC.
6.2 Techniques :
Une technique est l'ensemble d'outils pour observer,
décrire, classer et mesurer. C'est une des
opérations de manipulation, et de traitement. Elle
correspond aux règles de conduite à suivre après
certains jugements de méthodes. Dans l'élaboration
de ce travail, nous avons utilisé la technique
suivante :
Technique documentaire : elle nous a permis de consulter les
différents ouvrages, documents, articles sur internet et rapports
importants ; afin de récolter des informations utiles pour
l'élaboration de ce travail ;
Technique d'interview : elle a consisté à mener des
entretiens auprès de certaines personnes
sur leurs opinions, expériences et perceptions en rapport
avec le sujet de la recherche.
7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE
Dans l'élaboration du présent travail, nous
allons prendre en compte les performances économiques
enregistrées par la RDC depuis qu'elle connait une certaine
stabilité sur le plan macroéconomique.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Pour atteindre les objectifs de cette étude, hormis
l'introduction et la conclusion générale, nous
avons subdivisé notre étude en trois chapitres. Le
premier chapitre porte sur la revue de littérature, et il
s'agira d'exploiter intelligiblement les travaux
antérieurs similaires au sujet de notre étude, en faisant
15
une analyse critique des approches méthodologiques
retenues, la spécificité de leur orientation et des principaux
résultats.
Le deuxième chapitre porte sur la situation du
processus de l'émergence de la RDC, il s'agira de décrire de
manière plus explicite les approches méthodologiques
déployées pour collecter les données, les structurer et
les analyser. Le troisième chapitre porte les facteurs clé de
l'émergence de la RDC. Ce dernier nous permettra à questionner
profondément de manière à identifier les vrais facteurs
explicatifs du niveau de performance observé, puis de proposer les
pistes de solutions favorables pour l'émergence de la RD. Congo.
16
Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE
Au cours de ce chapitre, nous allons exploiter les
différentes théories scientifiques et courants de pensés
compatibles à l'objet de notre étude. Nous avons subdivisé
notre chapitre à trois grandes sections : l'analyse théorique,
les discussions de principaux résultats empiriques, et l'étude de
cas.
Section 1. Analyse théorique
1.1. Emergence
1.1.1 Définition :
La notion de pays émergent ne correspond à
aucune définition économique précise, elle correspond
plutôt à une notion assez floue qui peut varier d'un auteur
à un autre et surtout dans le temps. Le concept est né dans les
années 1980 avec le développement des marchés boursiers
dans les pays en développement. On attribue à Antoine Van
Agtmael, économiste néerlandais à la Société
financière internationale, en 1981, la première utilisation de
l'expression, pour parler de pays en développement offrant des
opportunités pour les investisseurs.
On peut toutefois dire que l'expression pays émergent
représente les pays en développement qui ne font pas partie des
pays les moins avancés (PMA). On peut toutefois reconnaître
quelques critères communs à l'ensemble des pays de ce groupe :
IDH et PIB inférieur aux pays développés, croissance
économique forte, part croissante dans l'économie mondiale. Donc
des pays qui ont tendance à voir plusieurs indicateurs à la
hausse de façon conséquente et qui s'approchent petit à
petit du groupe des pays développés. L'appartenance à ce
groupe n'est pas figée. Par exemple, la Corée du Sud ou
Singapour, anciens pays émergents, font désormais partie du
groupe des pays développés.
Moubarack LO (2012) l'émergence constitue une
étape décisive vers la convergence et le développement
intégral. L'émergence donne des ressorts pour
accélérer la marche vers la convergence et le
développement intégral. La convergence étant un processus
de longue haleine, le pays pauvre doit
d'abord viser à atteindre un stade intermédiaire
qu'on peut qualifier d'émergence.
Etoyi F., Otshudi Shotsha A., et Mbaya Mumpunga H. (2016), la
notion d'émergence est une variation, adaptée à la
mondialisation en cours, sur le même thème de décollage.
Elle marque un réel point tournant, faisant passer un pays pauvre d'un
équilibre de faible croissance à un meilleur équilibre de
croissance forte et durable. Et pourtant, la portée de la notion de
l'émergence dans un pays renvoie surtout à son cadre
macroéconomique qui doit absolument faire preuve d'une forte croissance
et une insertion dans l'économie mondiale.
17
1.1.2 Caractéristique des pays émergents
:
Nicet-Chenaf D. (2012) pense qu'une réponse concise
à cette problématique est difficile à formuler voire
impossible. Il suffirait, se dit-on, de se référer aux listes de
pays établies par les institutions internationales (Banque Mondiale,
FMI), les organismes financiers (Goldman et Sachs) ou
groupe d'experts, pour cerner le contour de cette
catégorie de pays.
Or, depuis les années 1980, les listes de pays
émergents ne cessent de se multiplier (chaque organisme international
à sa propre liste de pays émergents), de se renouveler, sans
qu'il soit réellement possible de les recouper excepté pour les
indétrônables Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud
(BRICS) qui y apparaissent systématiquement ou de repérer des
critères d'élaboration réellement communs. Ces listes
mêlent de grands et de petits pays (en termes de taille et de
population), des pays rentiers et producteurs de pétrole et des pays
plus ou moins insérés dans les échanges mondiaux.
Un point qui est pourtant acquis est qu'il s'agit
effectivement de PED mais d'un genre particulier. Or, sur ce dernier point, la
particularité du genre, il existe un seul consensus : celui des
performances macroéconomiques qui font de ces pays les nouvelles
locomotives de la croissance mondiale. En effet, les pays en
développement dont les émergents représentent aujourd'hui
50% du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40% du PIB mondial en
valeur et 45% du commerce mondial. À eux seuls les 5 BRICS
représentent 18 % du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat, 40
% de la population, 15% du commerce et 40 % des réserves
monétaires de la planète.
Bernard Mignucci (2011) de son côté dit que les
pays émergents ont une capacité de rattrapage qui dépend
des trois éléments fondamentaux : le niveau initial de
développement économique, la
croissance et enfin le niveau de participation aux
échanges mondiaux. Si l'on regarde les données
macro-économiques, on voit qu'il existe au moins autant de pays qui
rattrapent que de pays qui n'opèrent aucun rattrapage. Il est possible
de définir les grands émergents en fonction de deux
critères : d'une part, un PIB dont le poids est supérieur
à 1% du PIB mondial ; d'autre part, un faible niveau de revenu par
tête même exprimé en parité de pouvoir d'achat. La
Chine et l'Inde sont les deux grands pays qui progressent le plus en termes
d'économie et d'échanges mondiaux.
L'auteur fait remarqué que la Chine et l'Inde sont toutes
deux devenues de grandes puissances
économiques, mais leur PIB par habitant reste faible,
et les salaires aussi à cause du poids démographique. Ce sont les
deux grands pays les plus pauvres qui ont gagné le plus de terrain.
Mais
18
sur le plan technologique, les deux pays ont aussi
effectué des percées, mais il reste cependant une grande
dépendance à l'égard des technologies
étrangères.
Pour l'auteur, l'émergence de la Chine se traduit dans
le commerce de produits manufacturés. L'Inde de son côté
est le pays dont les exportations de services progressent le plus.
L'émergence de ces deux géants dans les flux d'échanges
internationaux a bien sûr un impact sur l'économie mondiale, et en
particulier sur les rémunérations relatives des facteurs.
Mamoudou G. et Olivier M., (2017) De grandes firmes
internationales évoquent par ailleurs des lions d'Afrique pour illustrer
la forte accélération du PIB dans certains pays, la progression
dans les secteurs des télécommunications, de la banque et des
infrastructures ainsi que l'augmentation de l'investissement direct
étranger. Ainsi, entre 2001 et 2010, six des dix pays avec le taux de
croissance économique le plus élevé au monde
étaient africains (Angola 1er, Nigeria 4e, Éthiopie 5e, Tchad 7e,
Mozambique 8e, et Rwanda 10e).
Au-delà des taux de croissance économique
appréciables, certains auteurs évoquent une
myriade d'opportunités incluant la solidification des
processus de démocratisation, la diversification des
partenaires internationaux, la fin de la crise de la dette, la
densification de la classe moyenne et les rattrapages technologiques. (Mamoudou
G. et Olivier M., 2017)
Luzonzo M. (2016) dans son étude relève que
l'observation et l'analyse de l'émergence des groupes des pays
aujourd'hui considérés comme émergents ont quelques
caractéristiques qui leurs
sont communes. Il ressort de cette analyse que les pays
émergents sont ceux qui ont su se constituer en pôles
d'attractions des investissements, diversifier et accélérer
durablement et harmonieusement leur croissance économique, et qui se
sont ainsi intégré avec succès dans l'économie
mondiale. Cela n'a été possible que grâce à la mise
en place d'un cadre institutionnel incitatif pour les investissements,
présenté une stabilité politique et macroéconomique
et la mise sur pied d'une transformation structurelle de l'économie.
1.2 Croissance économique
1.2.1 Définition :
Selon François Perroux, la croissance économique
peut se définir comme un processus continu
et soutenu d'accroissement de la production réelle (ou
PIB réel) d'une économie dans le temps. En d'autres termes, pour
parler de croissance économique, il faudrait que d'une année
à une autre, on assiste à un accroissement du PIB réel,
c'est-à-dire mesuré à prix constant ou corrigé de
l'influence de l'inflation. Il ne faudrait toutefois pas confondre la
croissance au développement.
Si l'on tient compte de l'importance centrale de la dimension
économique dans la conception actuelle du progrès social, on
aurait raison de soutenir que le taux de croissance est devenu
19
Cette définition laisse entendre que la croissance
économique ne devrait pas être un fait du hasard mais plutôt
une oeuvre soutenue et qu'elle devrait se traduire par un accroissement continu
du PIB réel du pays. Pour dire qu'une économie est engagée
sur le sentier de la croissance, il faudrait que l'on voie son PIB croitre au
fil du temps, c'est-à-dire sans interruption sur une période de
temps assez longue. Par ailleurs, il ne faudrait pas que les performances
réalisées se fondent sur des expédients fragiles ou des
facteurs conjoncturels mais plutôt structurels afin que des
éventuels chocs de parcours ne puissent pas ébranler totalement
l'édifice économique ou annihiler totalement les progrès
enregistré.
Pour Pascal Salin (1991), quand on parle de croissance
économique on se réfère en général à
une situation dans laquelle les valeurs de certaines variables
macroéconomiques, considérées comme importantes,
augmentent continuellement dans le temps. La croissance est donc un
phénomène de longue période, c'est-à-dire plusieurs
années ou plusieurs décennies. L'augmentation une fois pour toute
d'une variable ne peut pas être considérée comme un
phénomène de croissance. Dire qu'il y a croissance, c'est dire
qu'il existe un processus par lequel les valeurs successives des variables
concernées se génèrent les unes les autres.
1.2.2 L'importance de la croissance
économique
Segers J. et Habiyambere A. (1973), le progrès
authentique auquel aspirent les hommes ne peut être assuré par la
seule croissance économique. Ce progrès, nous l'avons dit porte
sur l'ensemble des conditions de vie de la population. Une croissance
économique, qui ne va pas de pair avec le progrès sanitaire,
social, politique, et culturel, ne pourrait assurer aux hommes le bonheur
qu'ils cherchent. Le développement du pays, la transformation des
institutions sociales et des mentalités, doit donc viser non seulement
la croissance économique, mais la réalisation d'un progrès
harmonisé dans tous les domaines. La croissance économique n'est
pas le but ultime à viser dans le développement. Mais nous avons
dit qu'elle constitue une condition indispensable dans la poursuite d'un
progrès intégral et harmonisé.
Pour Nshue A. (2014), la croissance du PIB par tête est
une condition première sinon nécessaire de l'amélioration
des principaux éléments de l'activité économique,
notamment la consommation, la production, l'activité des pouvoirs
publics, la répartition du produit et du revenu, les échanges
extérieurs, et la réduction des déséquilibres
macroéconomiques. La croissance se fait accompagnée par un
cortège de bienfaits qui permettent à l'ensemble de
l'économie de se développer.
20
l'expression la plus courante pour mesurer le progrès
d'un pays aussi bien aux yeux des décideurs politiques que des
privés ou des acteurs sociaux. La croissance économique et ses
perspectives occupent actuellement une place de choix dans le débat
politique, économique et sociaux de la plupart des
sociétés modernes.
1.2.3 Les déterminants de la croissance
économique
Selon Segers J. et Habiyambere A. (1973), malgré les
divergences profondes qui séparent les méthodes de recherche
utilisées et leurs conclusions, les économistes, qui ont
étudié les facteurs économiques de la croissance
économique, sont pratiquement unanimes quand il s'agit
d'énumérer ceux-ci :
a. Les ressources naturelles disponibles : la
découverte de nouvelles ressources naturelles permet une production
accrue. Encore faut-il des hommes pour les valoriser.
b. La population active : un accroissement
démographique augmente le nombre de bras disponible pour la production.
La contribution des travailleurs à la production dépend de leur
productivité ; pour que le produit par habitant augmente, il faut
qu'augmente la productivité par habitant, ce qui suppose le
progrès technique.
c. Le niveau technique : le progrès technique, la
mécanisation, une meilleure organisation du travail augmente la
quantité produite par travailleur. Le maintien et l'amélioration
du niveau technique exige des capitaux financiers.
d. Le stock de capitaux : l'épargne et
l'investissement d'une part croissante des revenu augmente le stock de biens de
production et la capacité de production.
e. Le dynamisme des entrepreneurs : la présence de
chefs d'entreprise dynamique, prompts à grouper les facteurs
précédents dans une combinaison productive, est une condition
indispensable de la croissance économique.
De son côté, Murat Yýldýzoglu
(2007) pense que le moteur de la croissance est l'invention. Au niveau
mathématique précise-t-il, le modèle de Solow l'indique
déjà ; la croissance s'arrête dans ce modèle
dès que le progrès technique ralentit. Le modèle de
Römer analyse ce moteur avec plus de détail. Les entrepreneurs qui
cherchent la fortune qui récompense l'invention créent de
nouvelles idées et ces idées mènent le progrès
technique.
Une analyse plus fine fait apparaitre la nature
particulière des idées en tant que biens économiques.
L'utilisation d'une idée est non-rivale et cela est une source de
rendements d'd'échelle croissants. Les idées ne peuvent alors
être produites par une économie de concurrence parfaite. La
21
concurrence imparfaite permet alors aux firmes de fixer un
prix supérieur au coût marginal. Cet écart
récompense l'invention et fournit la fiole du moteur de la
croissance.
Pour Nshue A. (2014), par déterminant de la croissance
économique, il faut entendre tous les
facteurs qui contribuent à l'accroissement de la
production de l'économie dans le temps. L'importance
de ces facteurs diffère en fonction de leurs effets sur
la production, lesquels effets peuvent être des effets de court terme et
des effets de long terme.
Plusieurs facteurs sont traditionnellement invoqués
pour expliquer le processus de croissance économique. Leur recours et la
justification liée à leur utilisation ont suivi le
développement de la pensée économique. Certains analystes
considèrent le travail comme étant une première source de
croissance économique en ce que plus il y a des hommes ou de bras
valides, plus l'économie peut produire. En d'autres termes,
l'accroissement du nombre de personne devrait accroitre le potentiel de
production ou de croissance.
Vue du côté de la demande, la croissance
démographique pourrait être considérée comme un
déterminant de la croissance économique en ce
qu'elle accroit les débouchées des entreprises. Il faut
tout de même noter que la relation entre expansion
démographique et croissance économique est assez complexe.
En tant que témoins de la première
révolution industrielle, les économistes classique se sont
s'intéressés principalement à l'accumulation de capital
physique pour expliquer les variations de production. Ainsi, l'investissement
est considéré comme la première source de la croissance.
Il entraîne un déplacement vers l'extérieur de la
frontière des possibilités de production de l'économie en
ce qu'il accroît la capacité productive du pays. Il convient de
noter que l'accumulation du capital doit se faire à un rythme
supérieur au taux de croissance de la population pour que
l'intensité capitalistique croisse et que le produit par tête
augmente. (Nshue A., 2014)
L'échec des politiques de développement bases
sur l'accumulation du capital physique dans certains pays a remis en cause la
relation absolue entre croissance et investissement. C'est ainsi qu'une autre
source de croissance a été identifiée, à savoir le
progrès technique. Ce dernier est entendu comme l'ensemble des
améliorations des techniques utilisées dans le processus de
production des biens.
S'il y a progrès technique ou amélioration des
procédés de production des biens, avec un même ratio
capital-travail, le travailleur produit plus qu'il ne le faisait auparavant.
Pour ainsi dire, le progrès technique entraîne une
amélioration de la productivité de l'économie ou des
travailleurs qu'emploie
22
l'économie. Il peut être le fait d'une meilleure
formation des travailleurs, d'un perfectionnement des équipements, de
l'apprentissage par la pratique, de l'innovation et de la recherche
scientifique.
Eu égard aux effets positifs de la scolarisation et de
la bonne santé sur le rendement des travailleurs, les économistes
voient dans le capital humain un facteur explicatif de la croissance. Il est
vrai que la prospérité économique amène
l'instruction et la santé, mais éducation et santé doivent
également être considérées comme une forme de
capital pouvant influencer la croissance. Le développement du capital
humain est non seulement un déterminant d'une croissance soutenu mais
aussi un moyen de lutter contre la pauvreté. L'investissement dans
l'homme accroit la productivité
améliore la fréquentation scolaire, et la
capacité à apprendre, redit la mortalité infantile, et
accroit l'espérance de vie. (Nshue A., 2014)
Section 2. Etudes empiriques
Plusieurs études empiriques ont été
menées dans le cadre de notre travail, parmi lesquelles nous retenons
:
Moshe S., (1988) montre que l'expansion économique et
les modifications structurelles résultent d'un processus à long
terme. En effet, on ne passe pas instantanément d'une économie
à faible productivité, essentiellement rurale, à une
économie à forte productivité, urbanisée et
industrielle. Au cours de ce processus graduel, la productivité augmente
dans la plupart des secteurs de l'économie et, dans le même temps,
le centre de gravité passe des unités à
productivité faible aux unités à productivité plus
importante.
Il est donc essentiel de distinguer les agrégats pour
analyser le développement en se plaçant, toutefois, dans le cadre
de l'ensemble de l'économie d'un pays. Le développement est
l'ensemble interdépendant des processus de transformation structurelle
de longue haleine qui accompagnent la croissance (politiques structurelles).
L'une des caractéristiques de la croissance économique moderne
dans les pays développés est le taux de croissance
élevé du produit global et du produit par habitant.
Rougier E. et Piveteau A. (2012), qui démontrent que si
le développement économique correspond à un processus
cumulatif de long terme, l'émergence renvoie à un moment
particulier de la dynamique économique qui correspond à
l'affirmation d'une séquence de croissance significative
débouchant sur une croissance soutenue et longue. Le
concept de développement économique ne renvoie pas à un
temps particulier, fini, mais à un processus permanent de changement
auquel restent confrontés même les pays les plus
développés.
23
Pour les auteurs, l'émergence décrit quant
à elle une rupture, une séquence historique et identifiable de
sortie du piège du sous-développement. L'émergence
économique doit être analysée comme un processus
indéterminée, non linéaire et non homogène,
provoquant des ruptures et recelant des blocages dont l'ampleur est
spécifique et identifiés. Mais si les pays émergents ont
tous une croissance économique soutenue et relativement stable. Seules
certains d'entre eux sont des marchés
financiers émergents. Tous ne sont pas de puissances
exportatrices.
Dans ces approches de l'émergence, les
caractéristiques macroéconomiques favorables ne sont jamais loin
de prescriptions standards. La vitesse avec laquelle les grands pays
émergents comme
l'inde et la chine sortent de la pauvreté, accèdent
à la croissance et à la compétitivité
internationale et
convergent vers la frontière technologique dans certains
secteur, est tout simplement inédite dans
l'histoire économique. La taille de ces
économies et leurs relations intenses avec les autres économiques
en développement finissent par créer les conditions d'une
perturbation de l'économie mondiale, elle aussi inédite
susceptible de remettre en question les modèle linéaire du
développement économique et du rattrapage de la théorie
standard. (Rougier E. et Piveteau A., 2012)
Hay F. et Shi Y., (2005) analysent à travers leur
étude, la montée en puissance et les prouesses
de l'économie chinoise. Les auteurs notent que la chine
est un pays bien particulier qui n'a pas son égal
dans le monde avec ses performances des deux dernières
décennies, avec son régime économique
imprégné de capitalisme et de communisme, et habitants, leurs
modes de vie et leurs manières de
penser et de traiter les affaires. C'est actuellement un
partenaire productif et commercial incontournable pour des nombreux pays. Il
reste encore bien des avancées à faire en chine pour qu'elle
puisse rivaliser avec les grandes puissances économiques actuelles.
Cependant, ce n'est plus la nation pauvre et isolée
d'il y a trente ans ; depuis, l'économie du pays s'est largement ouverte
sur l'extérieur, la décentralisation et la réforme du
secteur public ont été engagés, et, d'une manière
générale, les progrès économique chinois ont
été exponentiels, avec une
croissance qui a atteint des niveaux inédits. Peu de
pays ont connu un essor aussi fulgurant en aussi peu de temps et il apparait
que les potentialités chinoises de développement pour les
années qui viennent sont énormes, car le pays a de nombreux
atouts à valoriser, son marché est en plein essor et les
ambitions de ses dirigeants et de ses habitants sont à certains
égards sans limites.
Abdelmalki L., Benoit M. et Gbakou P., (2012) de leurs
côtés ont rédigé une étude pour savoir si
la stabilité macroéconomique conditionnait
l'impact des IDE sur la croissance économique et l'émergence de
PED ; en se basant dans le cadre d'une approche comparative, se
référant à trois grandes régions : l'Afrique,
l'Amérique latine et caraïbes et l'Asie. Selon l'auteur, Un tel
choix se justifie
24
par la variété des espaces retenus qui permet de
décliner l'impact des IDE sur la croissance économique pour
chacune de zone isolement, mais aussi d'emblée pour ces trois zones
considérées comme un ensemble.
Les résultats obtenus à travers cette
étude montrent que les flux nets d'IDE ont un effet positif dans les
économies des pays africains et celles de pays de l'Amérique
latine et caraïbes. L'inflation n'affecte négativement la
croissance que dans les pays africains. Même si les flux d'IDE influent
positivement sur la croissance de ces derniers pays, il existe un effet de
seuil de l'inflation pour ces pays. Les pays et les zones qui ont
privilégié la stratégie de l'ouverture ont
été pour beaucoup d'entre eux, rétribués par un
afflux d'IDE et après l'accélération de la croissance et
du processus d'émergence.
Pour Mbaloula M. (2011), les économies
émergentes révèlent d'une expérience dans le cadre
de ce processus du développement économique, mais cette
expérience ne constitue pas une fin, mais une
étape. Il s'agit d'un phénomène de prise de
conscience pour les pays en développement qui sont
appelés à progresser sur le sentier de la
croissance économique ou de la recherche de la puissance
économique dans le cadre de l'économie mondiale. Surtout que les
économies émergentes de la fin du 20ème siècle
s'inscrivent dans la continuité des expériences capitalistes
classiques.
Pour les PED, il y a lieu de ne pas oublier les objectifs de
réduction de la pauvreté et des inégalités
sociales, et particulièrement, les réalisations du
développement humain correspondant à la satisfaction des besoins
fondamentaux des populations, l'éducation, et la santé. D'un
point de vue analytique, il apparait de façon nette que les
économies émergentes présentent une réalité
hétérodoxe, car difficile à classer de façon
unanime. Néanmoins, la montée en puissance économique des
pays émergents leur confèrent un rôle accru dans la
fixation des priorités mondiales. D'un point de vu de la mondialisation
également, les pays émergents impriment une dynamique
économique nouvelle réduisant le pouvoir de la triade (USA,
Europe et le Japon) au profit d'autres zones économiques.
Aboma P. (2014), souligne que derrière les prouesses
économiques de l'Afrique ces dernières décennies, on note
aussi la persistance d'une instabilité chronique. Beaucoup d'Etat
africains, y compris ceux occupant le podium du succès
économique, sont encore incapable d'assurer la mission fondamentale
autour de laquelle se structure l'Etat, en l'occurrence la
sécurité et la préservation des citoyens contre la
violence. Très peu d'Etats africains ont en effet pu objectiver une
vision transcendante de l'Etat et la construction d'institutions fortes et
inclusives au détriment du népotisme, du clientélisme, de
la corruption ou du favoritisme.
25
Ainsi, une zone d'ombre demeure, une inquiétude
persiste et amène à plus de réserve quant au concept
largement répandu d'émergence de l'Afrique. De fait
l'incapacité actuelle des entités politique africaines à
créer des Etats véritables capables des répondre aux
défis de la sécurité et de la stabilité politique
de longue durée donnent malheureusement des raisons de tempérer
cet élan d'optimisme, voire de douter du concept même
d'émergence en Afrique.
Section 3. Etude de cas
Le Continent africain prend de plus en plus conscience de sa
situation de pauvreté grandissante malgré son potentiel
avéré. Il est aujourd'hui un fait indéniable que chaque
jour qui passe, le regard sur l'Afrique et tous les pays qui le composent,
change. Hier, jugé continent de tous les maux, aujourd'hui,
il a une stabilité forte, avec de taux de croissance des
PIB non seulement positifs mais en croissance
d'année en année, il devient de plus en plus
fréquentable et demain, il sera le continent de tous les enjeux, celui
sur lequel repose l'espoir de l'humanité toute entière. (Kibala
J.C., 2013)
En effet, l'Afrique continue de faire face à des
nombreux défis pour atteindre un niveau et un rythme de croissance
acceptable pour booster son développement et réduire durablement
la pauvreté qui la caractérise. C'est pourquoi, elle multiplie
davantage d'initiatives pour apporter un changement profond en engageant une
série des reformes tant sur les plans structurel que sectoriel en vue
d'inverser la tendance à partir d'une transformation
adéquate par rapport à l'ampleur de sa situation
particulière en perspective de son émergence tant
voulue et souhaitée par tous.
Depuis, tous les discours politiques, les projets et
programmes publics se fondent sur une vision de transformation avec comme
finalité l'émergence de pays par une croissance plus inclusive et
le développement du pays et partant de l'ensemble du Continent.
La RDC n'est pas resté en marge et en tant que pays de
l'Afrique centrale dotée d'un potentiel riche et diversifié en
termes de ressources tant humaines que naturelles, elle fait encore face
à des nombreux défis comme la plus part d'autres pays et qui
justifient leur classement au bas niveau de l'échelle en ce qui concerne
certains indicateurs clés comme l'IDH, Indice de gouvernance mo Ibrahim,
etc. Ce malgré des nombreux efforts qui ont permis d'inverser certaines
tendances en matière de la croissance économique. (Kibala J.C.,
2013)
La croissance observée en RDC est conjoncturelle,
fragile, superficielle et instable. Il ne peut être
autrement dans la mesure où l'économie congolaise
est une économie de rente et de consommation.
Sa croissance tire sa source dans la production de
matières premières, qui génèrent plus de 70% de
ses recettes d'exportation. Les prix de ces produits sont
fixés sur le marché international et sont
26
instable. Par ailleurs, l'économie congolaise importe
annuellement l'essentiel de ce qu'elle consomme avec environ 1,5 Milliard de
dollar pour les denrées alimentaires. Ce dont la population congolaise a
besoin, c'est une économie qui produit, qui avance et gagne des points
dans le classement mondial des nations en termes de niveau de revenu et de
qualité de vie.
Conclusion partielle
Nous sommes à la fin de ce premier chapitre qui traite
sur « Revue de la Littérature». Ce dernier
est divisé en trois grandes sections dont : l'analyse théorique,
les discussions de principaux résultats empiriques, et l'étude de
cas. La première section nous a permis de consulter une bonne partie de
littératures théorique en rapport avec le sujet,
particulièrement sur la Croissance économique et
développement.
La deuxième section nous a servi à ressortir une
quantité consistante de littératures permettant à mieux
comprendre le tenant de notre objet de recherche. Ces littératures ont
porté précisément sur le niveau de l'émergence en
Afrique. Cette section, nous a permis de faire un état des lieux de
processus d'émergence en Afrique. Au niveau de la troisième
section, nous avons relevé le stade du processus de l'émergence
de la RDC par rapport au contexte général de pays de l'Afrique au
sud du Sahara.
En outre le pays dispose d'un important réseau
hydrographique dont le fleuve Congo, long de 4.374 km et classé
2ème au monde quant à son débit. La RDC est le foyer
économique de grande
27
Chapitre II. SITUATION DU PROCESSUS D'EMERGENCE DE LA
RDC
Au cours de ce chapitre, nous allons analyser les
différents facteurs qui freinent le processus d'émergence de la
RDC. Et pour y arriver, nous allons parler à la première section
d'une brève présentation de la RDC, la deuxième section va
porter sur la présentation de données empiriques et approches
méthodologiques et, nous allons atterrir sur une troisième
section qui analysera les données et les résultats
trouvés.
SECTION 1. Brève présentation de la
RDC
La RDC se situe en Afrique centrale à cheval sur
l'Equateur avec une superficie de 2 345 410 Km2. La RDC partage
9.165 kilomètres de frontière avec 9 pays limitrophes. Elle est
limitée au nord par la République Centrafricaine et le Soudan du
Sud, à l'Ouest par la République du Congo, l'Enclave angolaise de
KABINDA, à l'Est par l'Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie, au
Sud par la Zambie et l'Angola. Après le récent éclatement
du soudan en deux, la RDC se présente désormais comme le
2ème le plus grand pays africain au point de vue de la superficie
territoriale, juste après
l'Algérie. (PNDS, 2018)
La population du pays est estimée, selon la Banque
Mondiale à environ 81, 34 Million habitant en 2017 avec un taux de
croissance démographique de 2,5 % l'an. La RDC comprend quatre
régions géographiques à savoir : une plaine
côtière à l'Ouest ; une cuvette centrale faite de plaines
et de plateaux étagés dont la végétation est
caractérisée par une forêt dense (forêt
équatoriale) ; des plateaux au Nord, au Nord-Est et au Sud, où la
végétation est constituée de savanes arborées,
entrecoupées de galeries forestières ; enfin, des massifs
montagneux à l'Est, au Sud-est et à l'Ouest. Le pays est
divisé à 26 provinces, et compte environ 450 ethnies. (PNDS,
2018)
Elle dispose d'une vaste étendue de sol arable
très fertile, qui recouvre une superficie de plus de 130 millions
d'hectares, et dont 3% seulement sont jusque-là exploités. Ses
conditions climatiques et géologiques favorisent une grande
diversité des cultures. La variété des climats
(équatorial, tropical humide, tropical à saison sèche
prolongée et littoral) fait profiter au pays des précipitations
en quantités suffisantes et d'un large ensoleillement. (PNDS, 2018)
28
envergure, mais non exploitée. C'est l'un des rares
pays au monde à bénéficier d'une richesse
considérable et énorme laissant à dire à plus d'un
que ce pays est un véritable scandale géologique. La RDC
possède des atouts naturels et humains très considérables
: important potentiel des ressources naturelles et minérales (cuivre, du
coltant, de l'argent) avec une panoplie des ressources agricoles.
La RDC est le 1er pays d'Afrique du point de vue de
l'étendue de ses forêts et le plus important dans la
présentation de l'environnement mondial. Le pays dispose d'un potentiel
agricole remarquable grâce à la diversité climatique,
l'hydrographie, la position à cheval sur l'équateur avec
alternance des saisons et des terres abondantes. Bien que
considéré comme priorité des priorités,
malgré qu'elle offre de réelles potentialités,
l'agriculture n'occupe qu'une place très réduite dans
l'économie congolaise.
(PNDS, 2018)
SECTION 2. Présentation de données
empiriques et approches méthodologiques
2.1 Présentation de données empiriques
2.1.1 Situation économique de la RDC
Le pays est un géant aux pieds d'argile disposant de
ressources naturelles incommensurables, mais d'une économie très
fragile. La RDC est l'un des pays les plus pauvres du monde et avec un revenu
par habitant, l'un des plus bas du continent. Cette situation est la
conséquence de la non-diversification de l'économie, trop
dépendante des aides au développement et des prêts
extérieurs, mais surtout de l'exploitation des ressources
minières. (Saumet C., 2018)
Le dynamisme des activités extractives s'explique en
grande partie par le maintien des cours mondiaux favorables pour le cuivre et
un afflux massif de l'investissement direct étranger au cours de ces
dernières années, portant ainsi la production du cuivre de 26 389
tonnes en 2005 à 1 065 744
tonnes en 2014. Le cuivre et le cobalt sont redevenus les
principaux produits d'exportation de la RDC.
Ces deux produits ont représenté 85 % du total des
exportations contre 8 % pour le pétrole en 2013.
29
Tableau n° 1 : Composition des exportations de la RDC en %
du total des exportations
|
Part du cuivre et du cobalt
|
Part du pétrole
|
Autres produits
|
2004
|
24,21
|
18,77
|
57,03
|
2006
|
36,7
|
16,56
|
46,74
|
2008
|
72,77
|
11,24
|
15,99
|
2010
|
81,39
|
7,74
|
10,87
|
2012
|
82,25
|
10,88
|
6,93
|
2014
|
79,81
|
6,25
|
13,93
|
2016
|
78,75
|
2,21
|
19,05
|
Source : RNDH, 2016
L'économie congolaise a donc été
très impactée et fragilisée par la chute des cours du
cuivre et des matières premières de ces dernières
années. Le coût d'une tonne de cuivre est passé de 6.500$
en 2004 à 4.500$ ou moins en 2015 et en 2016. Cette baisse a eu des
conséquences directes en RDC avec la fermeture ou l'arrêt
provisoires de plusieurs mines, dont celle de Kamoto en 2015, exploitant le
cuivre au Katanga, perturbant fortement l'économie locale et
nationale.
Après avoir connu une forte accélération
de son PIB entre 2013 et 2014, avec un taux de croissance atteignant les 9%,
celui-ci a chuté à 2.5% en 2016. Entre 2015 et 2016, les recettes
budgétaires étatiques ont été réduites de
près d'un quart avec une baisse de 22%, passant de 8.476 milliards de
franc congolais à 6.611 milliards de francs congolais. Au-delà
des conséquences sur l'économie nationale, cette crise
économique se traduit avant tout par une situation
socio-économique désastreuse pour les populations. (Saumet C.,
2018)
L'inflation, qui s'est accélérée avec une
moyenne de croissance annuelle de 5.7%, et la dépréciation du
franc congolais ont eu les effets les plus néfastes sur le niveau de vie
des habitants. Depuis 2016, le taux officiel de change du franc congolais a
augmenté de plus de 43%. Aux difficultés quotidiennes de
faiblesse, de non-calcul des salaires sur le bon taux et des retards de
paiement des salaires, s'est ajoutée l'augmentation exponentielle du
coût de la vie. (Saumet C., 2018)
Après six années de croissance soutenue,
l'activité économique a fortement ralenti en RDC en 2016. En
effet, le taux de croissance économique a été
estimé à 2,4 % contre 6,9 % en 2015. Le rythme de progression de
l'activité économique a été affecté par la
morosité de l'environnement économique extérieur,
essentiellement sous l'effet du maintien à de niveaux bas des cours de
principaux produits exportés par le pays, conjuguée à une
psychose liée au contexte politique. (BCC, 2016)
30
L'activité économique a repris un trend haussier
en 2017, après le ralentissement noté une année
auparavant. En effet, l'économie congolaise a enregistré une
croissance du PIB réel de 3,7 % en 2017 contre 2,4 % en 2016. Cette
évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable,
caractérisé par la consolidation de l'activité
économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi une hausse de
la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C. et
l'amélioration de l'investissement privé.
Graphique n° 1 : Croissance du PIB et du revenu réel
par habitant en pourcentage

La croissance économique en 2017 a été
tirée essentiellement par la demande extérieure nette, laquelle a
connu une amélioration de 17,4 % contre 8,6 % en 2016. Cette
évolution est consécutive particulièrement à la
consolidation des exportations des biens et services, dans un contexte de
montée des cours des matières premières sur le
marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est
légèrement améliorée de 1,0 % après 0,9 %
une année auparavant, en raison notamment du bon comportement des
investissements et consommation privés, avec une contribution positive
à la croissance globale de 1,2 point.
Graphique n°2 : Contribution des composantes de la globale
à la croissance (en point de croissance)
Principal moteur de la croissance, le secteur minier est
cependant un secteur extrêmement intensif en capital, de la phase de
prospection à la phase d'exploitation proprement dite. Il ne crée
donc
31

L'inclusivité de la croissance est étroitement
liée à la qualité de la croissance elle-même. Une
croissance est dite de qualité lorsqu'elle est forte, stable et
soutenue, de manière à accroître la productivité et
permettre l'atteinte des objectifs relatifs à l'amélioration du
bien-être social et à la réduction de la pauvreté.
Sur cette base, certains économistes ont construit une mesure
dénommée Indicateur de la Qualité de la Croissance (IQC),
dans le but d'analyser les facteurs les plus déterminants du
récent épisode de forte croissance pour un échantillon de
93 pays dont 43 sont situés en Afrique. (RNDH, 2016)
Globalement, l'IQC de la RDC qui était de 0,392 en
1990-1994, semble s'être amélioré durant la décennie
2000 marquée par un fort profil de croissance. Par contre, le
positionnement de la RDC ne s'est amélioré qu'en 2005-2011 par
rapport à l'échantillon des pays retenus ainsi que par rapport
aux autres pays africains.
Tableau n° 2 : Qualité de la croissance en RDC
selon l'IQC
|
1990-1994
|
1995-1999
|
2000-2004
|
2005-2011
|
IQC de la RDC
|
0,392
|
0,346
|
0,371
|
0,488
|
Moyenne de l'échantillon
|
0,55
|
0,58
|
0,62
|
0,65
|
Rang de la RDC sur 93 pays de
l'échantillon
|
78ème
|
87ème
|
89ème
|
83ème
|
Rang de la RDC sur 40 pays africains
|
26ème
|
33ème
|
36ème
|
32ème
|
Source : RNDH, 2016
32
pas suffisamment d'emplois directs. Comparativement à
l'exploitation minière industrielle, le secteur minier artisanal est de
nature à générer plus d'emplois et de revenus. Mais ce
sont des emplois à la fois informels et précaires, exercés
dans des conditions d'insalubrité pour la vie humaine. Il est
estimé, selon les sources, que 500.000 à 2.000.000 de creuseurs
artisanaux évoluaient dans ce segment en 2012.
Tableau n° 3 : Structure des emplois par secteur
institutionnel et par secteur d'activité
|
Kinshasa
|
Milieu urbain (sans Kinshasa)
|
Milieu rural
|
Total RDC
|
Par secteur institutionnel
|
|
Administration
|
15,4
|
10,2
|
3,2
|
5,7
|
Parapublic
|
6,8
|
6
|
1,5
|
2,9
|
Privé formel
|
15,1
|
5,7
|
0,4
|
2,8
|
Informel non agricole
|
61,1
|
54,7
|
17,3
|
28,9
|
Informel agricole
|
1,6
|
23,4
|
77,5
|
57,7
|
Secteur d'activité
|
|
Primaire
|
2,3
|
25,8
|
84,2
|
71,2
|
Industrie
|
14,6
|
13,9
|
4,5
|
4,9
|
Commerce
|
32,6
|
28,7
|
3,8
|
15,2
|
Services
|
50,5
|
31,6
|
7,6
|
9,2
|
Source : RNDH, 2016
L'emploi en RDC est essentiellement agricole. En effet, 71,2 %
des actifs occupés sont employés dans l'agriculture, tandis que
près d'un quart dans le commerce ou les services (24,4 %) et 4,4 % dans
l'industrie. La structure par branche des emplois diffère cependant
nettement selon le milieu de résidence des actifs. En milieu urbain,
c'est le secteur tertiaire (commerce et services) qui prédomine,
regroupant plus des deux tiers des emplois, 83 % à Kinshasa par exemple.
Quant à la répartition par secteur institutionnel des emplois,
c'est l'ensemble du secteur informel qui occupe la première place avec
88,6 % des actifs occupés au niveau national. (RNDH, 2016)
Le secteur public (administration et parapublic) vient en
deuxième position avec 9,6 % des emplois dans l'ensemble de la RDC et
22,2 % dans la capitale. Par contre, 15,1 % des actifs travaillent dans le
secteur privé formel de la capitale tandis que ce secteur est peu
représenté dans les autres zones urbaines (6%) et quasiment
inexistant en milieu rural. (RNDH, 2016)
33
2.1.2 La Pauvreté
A la mesure de la complexité de l'existence humaine
dont elle rend compte, la pauvreté est un concept multidisciplinaire.
Dans son acception la plus générale, elle désigne un
certain niveau de manque ou d'insuffisance dans l'existence ou le
bien-être de l'homme. Dans la pratique, ses définitions
différent par la manière d'appréhender le bien-être
et de traduire cette appréhension par quelques indicateurs pratiques et
utiles dans la mise en oeuvre des stratégies de lutte contre la
pauvreté. L'évolution de la pauvreté en RDC est
présentée dans ses trois dimensions : monétaire,
alimentaire et humaine. (RNDH, 2000)
2.1.2.1 Pauvreté monétaire
La misère sociale continue à s'aggraver à
l'ombre d'une augmentation accélérée des exportations. En
RDC, le taux de pauvreté évalué à 71% reste parmi
les plus élevés d'Afrique où, selon la Banque mondiale,
plus du tiers des personnes vivant avec moins de 1,25 USD par jour vivent en
Afrique subsaharienne qui comptait 414 millions de personnes en situation
d'extrême pauvreté sur un total de 1,2 milliard recensées
dans le monde en 2010, soit une proportion de 34 %.
La pauvreté monétaire ne permet pas de saisir
toute l'ampleur de la vie humaine. En plus, ses mesures posent beaucoup de
problèmes de méthodologie et d'erreurs de mesures ; surtout dans
les pays comme la RDC où une bonne partie d'activités se font
dans le secteur informel. Pour déterminer le niveau de vie minimum, on
peut se servir, à la place du revenu, des besoins essentiels à
l'existence de l'homme tels que manger, s'instruire, se loger, se
déplacer, etc. (RNDH, 2000)
2.1.2.2 Pauvreté alimentaire
L'aggravation de la malnutrition entre 2015 - 2016, tel que
l'indique le tableau ci-dessous, est due à la fois à la baisse
des revenus réels des individus et des ménages, l'accroissement
des prix des aliments importés (sous l'influence du glissement rapide du
taux de change), à la baisse de l'offre agricole dans certaines
régions du pays (suite à la perturbation des calendriers
agricoles, à l'apparition des chenilles ravageuses, à
l'étiage récurrent de certains cours d'eau), à la
dégradation des
infrastructures (routières et de stockage des aliments)
et aux problèmes sécuritaires qui perturbent l'activité
agricole dans certaines parties du pays.
34
Tableau n°4 : Prévalence de la malnutrition
|
1990
|
2007
|
2010
|
2015
|
2016
|
Angola
|
67
|
48
|
31
|
18,9
|
14,2
|
Cameroun
|
33
|
30,8
|
21,0
|
11,9
|
9,9
|
Congo
|
42
|
32,0
|
32,8
|
29,9
|
30,5
|
RCA
|
44
|
42,9
|
40,6
|
33,7
|
47,7
|
RDC
|
26
|
36,5
|
31,4
|
27,7
|
26,7
|
Tchad
|
60
|
40,1
|
39,7
|
40,1
|
34,4
|
Source : Banque mondiale et FAO
De manière globale, le secteur agricole congolais est
confronté à des nombreuses contraintes d'ordre technique,
économique et institutionnel, qui entravent son développement et
plonge les populations dans une situation d'insécurité
alimentaire et nutritionnelle aiguë. En effet, l'incidence de la
pauvreté en RDC reste très élevée en comparaison de
celle des autres pays de l'Afrique centrale.
Vu l'évolution de la situation alimentaire et
nutritionnelle en RDC et considérant le devoir du gouvernement de fixer
les indicateurs d'appréciation de la situation relative à la
sécurité alimentaire et nutritionnelle. La malnutrition
aiguë globale affecte 8% des enfants de 5 ans selon Unicef. Ce qui fait
apparaitre des disparités importantes observées d'un territoire
à un autre.
Les indicateurs observés montrent qu'environ deux
ménages sur trois ont une consommation alimentaire peu
diversifiée et reste réduit à trois groupes d'aliments,
notamment : les tubercules (ou céréales), les légumes
(feuilles de manioc, de patate douce) et d'huile de palme et que plus de 15
Millions de personnes sont en crise alimentaire selon les résultats
préliminaires du 16ème cycle de l'IPC ; en comparaison à
juin 2017, le nombre de personne en crise alimentaire est passé de 7,7
Millions à 15,6 Millions, soit une hausse de plus de 100%.
En RDC, la part de la population n'atteignant pas le niveau
minimal d'apport calorique est de plus de 60% ; le régime alimentaire
est essentiellement végétarien, une grande part de calories
provient de céréales, tubercules, huiles et légumes. La
consommation des viande et poisson est un apport très faible. La plus
part des ménages ont un seul repas par jour, plus de 40% des
ménages ne disposent pas de réserves alimentaires.
35
Tableau n° 5 : Apport en calorie, protéine et
glucide en RDC
Apport
|
Norme
|
1999 - 2001
|
2003 - 2005
|
2010
|
2015
|
2016
|
Calories (cal/pers/ jr)
|
2400
|
1592
|
1500
|
1629
|
1800
|
1838
|
Protéine (g/pers/ jr)
|
---
|
24,1
|
23,0
|
24,0
|
26,1
|
25,6
|
Glucide (g/pers/ jr)
|
---
|
25,0
|
23,2
|
23,6
|
27,2
|
24,7
|
Source : FAO
Malgré ces difficultés, il s'ajoute encore le
problème de l'évolution démographique dans notre pays en
particulier et en Afrique en général. Parmi le poids-lourds
démographique du monde, l'Afrique devrait avoir son mot à dire au
cours des prochaines décennies. Trois des dix pays les plus
peuplés de la planète en 2050 seront africains, dont la RDC.
2.1.2.2 Pauvreté humaine
La pauvreté humaine est présentée comme
l'absence des capacités humaines de base,
analphabétisme, malnutrition, longévité
réduit, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être
évitée.
Il est utile de rappeler que l'IDH est un indice composite,
calculé à partir des paramètres constitutifs qui le
composent, et qui sont l'espérance de vie à la naissance,
l'éducation, et le revenu national par
habitant. De manière générale, les
progrès sont notables depuis la décennie en cours, après
une longue période de stagnation et même de régression.
La RDC sort d'un conflit long et destructeur, qui a suivi des
années de crise économique de sorte qu'elle est devenue l'un des
pays les plus pauvres du monde. Plus du tiers des enfants de moins de
cinq ans souffrent de malnutrition chronique (retard de
croissance) et 16 % souffrent de malnutrition aiguë (émaciation),
ce qui dénote une sensibilité généralisée
à des crises ponctuelles. Les enquêtes rétrospectives sur
la mortalité font apparaître des taux de mortalité
extrêmement élevés parmi les populations affectées
par le conflit et l'on estime que 3,8 millions de décès peuvent
être attribués à la guerre depuis 1997. (Rapport BM,
2005)
En ce qui concerne le paramètre de l'espérance
de vie à la naissance, ce dernier est passé par une longue
période d'évolution en dents de scie jusqu'au début de la
décennie 2000. Ce n'est que
depuis lors que cette composante affirme de plus en plus des
progrès notables, faisant passer le pays
de 47,6 en 2005 à 59,1 années d'espérance
de vie moyenne à la naissance en 2015, se situant ainsi au niveau moyen
de l'Afrique subsaharienne (58,9), bien qu'encore légèrement
inférieur à celui des pays à DH faible dans le monde
(59,3). Il s'agit là de progrès remarquables qu'il faut saluer et
surtout encourager pour la RDC, et qui témoignent d'un niveau
appréciable de l'effectivité, et surtout de
36
l'efficacité des stratégies et politiques dans le
domaine de la santé, bien que l'accès aux soins et leur
qualité soient encore à déplorer. (Rapport
RNDH, 2016)
Tableau n° 6 : Évolution de l'IDH et de ses
composantes en RDC (1980-2016).
|
1980
|
1990
|
2000
|
2005
|
2010
|
2014
|
2015
|
2016
|
Espérance de vie à la naissance
|
46.5
|
47.8
|
46.3
|
47.6
|
48.0
|
58.7
|
59.1
|
58.9
|
Nombre attendu
d'années de
scolarisation
|
7.1
|
4.9
|
6.7
|
7.3
|
7.8
|
9.8
|
9.8
|
10.9
|
Nombre moyen
d'années de
scolarisation
|
1.2
|
2.0
|
3.2
|
3.4
|
3.8
|
6.0
|
6.1
|
7.32
|
RNB par habitant (PPA USD)
|
821
|
617
|
250
|
274
|
291
|
680
|
680
|
913
|
IDH
|
0.336
|
0.355
|
0.329
|
0.292
|
0.408
|
0.433
|
0.435
|
0,465
|
Source : Rapport RNDH 2016
Pour ce qui est du paramètre de l'éducation et
comme on le sait, il est appréhendé à travers deux
variables : la durée moyenne de scolarisation et la
durée attendue de scolarisation. Le nombre attendu
d'années de scolarisation qui avait connu une baisse
importante entre 1980 et le début de la décennie
2000, allant de 7,1 en 1980 à 4,9 en 1990, et 6,7 en
2000, a confirmé une tendance haussière qui s'affirme de plus en
plus, passant ainsi successivement à 7,3 en 2005, 7,8 en 2010 et 9,8 en
2015. (RNDH, 2016)
Quant au nombre moyen d'années de scolarisation, cet
indice n'a connu que des progrès, bien
que lents aux premières décennies, mais qui se
sont accélérés au cours de cette décennie,
atteignant le niveau de 6,1. Dans les deux cas, les progrès de la RDC
placent actuellement le pays légèrement au-dessus de la moyenne
des pays subsahariens qui est de 9,7 et 5,4 respectivement pour le nombre
attendu d'années de scolarisation, et le nombre moyen d'années de
scolarisation. (RNDH, 2016)
Sans préjuger de la qualité de cette
scolarisation, et si cette tendance se confirme, le Congo améliore ainsi
progressivement son niveau moyen d'éducation/formation vers le minimum
de 9 années de scolarisation. Néanmoins, il y a lieu de noter
qu'il y a toujours un écart important, bien qu'en
régression, entre le nombre attendu par rapport au nombre
moyen réel de scolarisation. Ce qui dénote,
entre autres, l'existence de déficits dans la
productivité et l'efficacité du système éducatif
congolais, en dépit de l'amélioration du taux de scolarisation.
(RNDH, 2016)
37
Tableau n° 7 : Indice de développement humain
Année
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Rang Mondial
|
186
|
174
|
176
|
176
|
214
|
176
|
Score
|
0,304
|
0,433
|
0,433
|
0,435
|
0,457
|
|
Source : BCC 2013-2017 et Wikipédia
L'incidence de la pauvreté est plus
élevée en milieu rural (75,72%) qu'en milieu urbain (61,49%). La
même évidence se retrouve au niveau de l'ampleur et de la
sévérité de la pauvreté. Les populations qui vivent
dans le milieu urbain sont donc plus favorisées que celles qui vivent
dans le milieu rural. Le même fait s'observe en ce qui concerne la
vulnérabilité à la pauvreté. Cette évidence
tend à favoriser l'exode rural en RDC. (Banque Mondiale)
Tableau n° 8 : Indicateurs de pauvreté par milieu
de résidence et Province (en %)
Zone géographique
|
Incidence de la pauvreté
|
Profondeurilde la pauvreté
|
Sévérité de laU pauvreté
|
|
2005
|
2012
|
2005
|
2012
|
2005
|
2012
|
RDC
|
71,34
|
63,40
|
32,20
|
26,50
|
32,23
|
14,50
|
Milieu de résidence
|
|
Urbain
|
61,49
|
60,4
|
32,23
|
23,9
|
14,10
|
12,3
|
Rural
|
75,72
|
65,2
|
34,9
|
28,2
|
19,76
|
15,8
|
Provinces
|
|
Kinshasa
|
41,6
|
36,8
|
13,43
|
10,5
|
58,9
|
4,2
|
Bandundu
|
89,08
|
74,6
|
44,8
|
31,3
|
26,62
|
17,10
|
Bas Congo
|
69,81
|
56,9
|
23,82
|
18,8
|
10,56
|
8,2
|
Katanga
|
69,12
|
66,6
|
32,54
|
31,0
|
18,42
|
18,8
|
Kasaï oriental
|
62,31
|
78,6
|
26,98
|
38,1
|
14,84
|
22,8
|
Kasaï occidental
|
55,83
|
74,9
|
21,51
|
34,7
|
10,73
|
19,7
|
Equateur
|
93,56
|
77,3
|
50,75
|
35,5
|
31,38
|
19,9
|
Nord Kivu
|
72,88
|
52,4
|
32,23
|
19,5
|
18,37
|
9,8
|
Sud Kivu
|
84,55
|
60,2
|
38,59
|
23,2
|
20,92
|
11,5
|
Maniema
|
58,52
|
62,9
|
20,38
|
23,4
|
9,8
|
11,2
|
Province orientale
|
75,53
|
56,9
|
33,96
|
22,4
|
18,91
|
11,6
|
Source : RDC - Rapport National OMD 2012
L'incidence de la pauvreté montre que la proportion des
pauvres en RDC recule au niveau national quel que soit le milieu de
résidence mais demeure très élevée, loin de la
cible de 40% qui était visée en 2015. En effet, elle se situe
à 63,40% en 2012 contre 71,34% en 2005 et 80% en 1990. Malgré
l'existence des disparités, la tendance à la baisse est
également enregistrée dans presque toutes les
38
provinces du pays à l'exception des deux Kasaï et
du Maniema où la pauvreté a augmenté. (Rapport National
OMD 2012)
Les tendances observées au niveau de l'incidence de la
pauvreté se manifestent aussi bien pour la profondeur que pour la
sévérité de la pauvreté. Entre 2005 et 2012, elles
sont passées de 32,2% à 26,5% pour la première et de
32,23% à 14,5% pour la seconde. Comparées aux cibles de 2015,
elles ne seront vraisemblablement pas atteintes malgré les baisses
sensibles enregistrées.
2.1.3 Le système éducatif congolais
La situation de l'enseignement en RDC s'avère
médiocre. Pour ne prendre que le développement du capital humain
de la RDC, il est nettement en retard sur l'accroissement de la population et
les besoins de plus en plus grand d'une économie moderne. Depuis plus
d'une décennie, le système éducatif s'est
dégradé. Si un grand nombre de diplômés
d'université, généralement bien formés, a fait son
apparition depuis l'indépendance, aujourd'hui l'enseignement fondamental
s'est appauvri qualitativement. (Rapport National OMD 2012)
Après avoir remporté la bataille de la
quantité en ouvrant ses portes aux enfants congolais, l'école
congolaise doit encore relever le défi de la qualité de son
enseignement, dont les performances sont jugées parmi les plus faibles
de la planète. Au regard de la modicité des salaires des
enseignants, les parents interviennent significativement dans les paiements des
enseignants.
La solidarité des parents pour la prise en charge des
enseignants, par souci de voir leurs enfants aller à l'école, ne
fait qu'empirer la situation. Seule l'intervention de l'Etat pourra soulager
les familles d'une charge financière trop lourde et garantir une
réelle égalité dans l'accès à une
éducation de qualité. Grâce aux engagements pris dans le
cadre des OMD, de 2000 à 2015 et des ODD de 2015 à 2030, quelques
avancés ont été enregistrées en RDC en
matière de scolarisation. Les efforts déployés par le
gouvernement ont permis de remonter les taux de scolarisation après une
forte détérioration dans les années passées.
Tableau n° 9 : Part de l'éducation dans le budget
de la RDC
Année
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
% du budget
|
12,3
|
12,8
|
13,2
|
16,04
|
13
|
10
|
7
|
Source : Ministère du budget
Pour répondre à cette situation, il y a eu
d'abord les efforts de l'État d'augmenter le dispositif public de
l'offre de l'éducation en termes d'écoles, de salles de classes
et de personnel enseignant.
39
A l'aide de ce tablea, nous pouvons constater une nette
progression de la part budget de l'éducation dans le budget de l'Etat
allant de 12,3 en 2011 à 16,04 en 2014. Puis, un ralentissement
dû
aussi par la chute des matières premières qui a
poussé le gouvernement de réduire presque de moitié le
niveau du budget national. En ce qui concerne le TBS au pré-primaire au
niveau national, il se situe à un stade faible de 4,8% entre 2017 et
2018 ; le TBS primaire s'est fortement amélioré jusqu'à
atteindre un niveau de 100,8%. Par contre le TBS du niveau secondaire se situe
à un stade inférieur de 47,8%.
Tableau n° 10 : Taux Brut de Scolarisation 2017-2018
|
Pré-Primaire
|
Primaire
|
Secondaire
|
Garçons
|
226449
|
8736580
|
3556704
|
Filles
|
241032
|
8072833
|
2442987
|
Garçons/Filles
|
467481
|
16809413
|
5999691
|
TBS en %
|
4,8
|
100,8
|
47,8
|
Source : Annuaire National Statistique de l'EPS,
2017-2018
Pour le compte du TBS Pré-primaire, la province de
l'équateur qui a réalisé un pourcentage
élevé de 9,4 et la province de la Lomami clôture la liste
avec un niveau de 1,0%. Le TBS primaire a beaucoup évolué dans la
province de l'équateur et la Tshopo qui partagent un ensemble un taux de
161,7% ; puis la faible performance a été réalisée
dans la province du Kongo-central avec un pourcentage annuel de 53,8%. Le TBS
secondaire a connu une forte progression dans la province de Mai-ndombe, et le
faible niveau était observé à la province de Bas-Uele.
L'offre de l'éducation a fait des progrès
significatifs face à une demande sociale croissante de
l'éducation. En termes quantitatifs, le nombre d'écoles primaires
et secondaires est en augmentation continue, ainsi que le nombre de salles de
classes, le secteur public et privé confondus. Entre l'année
scolaire 2006/2007 et 2017/2018, le nombre d'écoles primaires a
grimpé de 29.420 à 53.471 en RDC, tandis que celui des classes
est monté concomitamment de 232.686 à 373.342. (RNDH, 2016)
Le personnel enseignant primaire a aussi augmenté de
171.457 à 544.039 au cours de la même période. Au niveau
secondaire, le nombre d'écoles est monté de 14.163 à
28.240 pendant que celui des salles de classes passait de 98.866 à
251.699. Tandis que le personnel enseignant du secondaire a grimpé
à son tour de 179.635 à 378.274 dans le même espace de
temps. (RNDH, 2016)
40
Mais il y a eu surtout l'offre privée de
l'éducation qui a connu une croissance fulgurante pour combler les
déficits de l'offre publique, et devancer parfois la demande
elle-même en ce qui concerne l'adaptation au marché du travail.
(RNDH, 2016)
En outre, le secteur de l'éducation devenait surtout un
secteur pour l'investissement privé, et donc un domaine pour des
affaires aussi juteuses que d'autres. La marchandisation de l'éducation
a ainsi largement contribué à l'augmentation et au
développement du dispositif de l'offre de l'éducation en RDC, et
ce à tous les niveaux qui montrent le rôle croissant du secteur
privé dans l'offre d'éducation primaire, secondaire et
supérieur. (RNDH, 2016)
Tableau n° 11 : Évolution des statistiques de
l'éducation de l'enseignement
Années
|
|
Répartition des paramètres par année
scolaire
|
|
|
E.P
|
|
E.S
|
|
NCP
|
|
NCS
|
|
NEP
|
|
NES
|
|
2006/2007
|
29
|
420
|
14
|
163
|
232
|
686
|
98
|
866
|
171
|
457
|
179
|
635
|
2008/2009
|
34
|
512
|
16
|
927
|
266
|
855
|
143
|
613
|
202
|
153
|
212
|
273
|
2010/2011
|
37
|
749
|
19
|
708
|
286
|
908
|
170
|
315
|
216
|
578
|
248
|
591
|
2012/2013
|
43
|
218
|
22
|
698
|
326
|
533
|
191
|
613
|
339
|
951
|
281
|
996
|
2014/2015
|
51
|
977
|
25
|
453
|
391
|
390
|
226
|
330
|
457
|
971
|
324
|
114
|
2017/2018
|
53
|
471
|
28
|
240
|
373
|
342
|
251
|
699
|
544
|
039
|
378
|
274
|
Source : Rapport RNDH 2016 et Annuaire National
Statistique de l'EPS, 2017-2018
2.1.4 Système de Santé
Le système de santé congolais est marqué par
un problème d'allocation des ressources
financières. Non seulement le niveau des
dépenses totales de santé est limité, mais il y a une
faible allocation des ressources publiques au secteur de la santé. Les
dépenses totales de santé (DTS) par habitant ont augmenté
de 15 dollars en 2008 à 23 dollars en 2016 (28) en valeur réelle,
mais restent bien en dessous du cout du paquet de services essentiels
établis à 86$ (29). Par ailleurs, les dépenses de
santé publiques n'étaient que de 3.2 dollars en 2016 ; si le
budget de la santé s'est cependant accru de 3 à 7% du budget
global entre 2008 et 2016. (PNDS, 2018)
Ce faible accroissement de la dépense publique de
santé pourrait s'expliquer par une exécution budgétaire
assez volatile. En 2016, la hausse de l'exécution budgétaire (de
59 à 96%) est due aux dépassements de crédits notamment,
celle des dépenses liées au fonctionnement du ministère de
la santé publique (123%), aux interventions économiques et
sociale (236%), à la rémunération (104%)
ainsi qu'à la diminution de la part du budget
alloué aux autres administrations.
41
Graphique n°3 : Structure de financement de la
santé en RDC 2011-2016 en %

Les procédures de gestion financière et de
passation des marchés telles qu'édictées ne sont pas
strictement respectées dans le secteur. Il y a aussi une faiblesse
observée dans la régulation et contrôle du financement et
la gestion des ressources ; les documents et les pièces comptables ne
sont pas bien tenus ; l'inexistence des normes d'utilisation des recettes
générées au niveau des structures sanitaires ; les
informations financières de quelques appuis des partenaires sont
difficilement communiquées et leur gestion peu transparente. (PNDS,
2018)
Tableau n° 12 : Information sur la dépense publique
de sante et son exécution, 2008-2016
|
2008
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
Dépenses publiques de santé en % des
dépenses publiques totale
|
5
|
3
|
4
|
6
|
5
|
6
|
6
|
Dépenses publiques de sante per
personne
|
2.2$
|
1.5$
|
2.5$
|
3.6$
|
3.1$
|
4.3$
|
3.2$
|
Budget de la santé, % budget total
|
3
|
4
|
8
|
5
|
7
|
4
|
7
|
Exécution du Budget Santé
|
100
|
59
|
27
|
69
|
32
|
59
|
96
|
Source : PNDS, 2019-2022
Selon l'état des lieux de 2009, 79% d'AS disposent d'un
CS qui offre un PMA, parmi lesquels 15% sont construits en matériaux
durables. Durant la période de mise en oeuvre du PNDS 2011-2015,
quelques CS ont été construits par le Gouvernement et ses
partenaires (divers projets), améliorant un peu la couverture sanitaire.
Cependant, 124 sur 516 ZS soit 24% ne disposent pas d'HGR. Les données
issues de l'analyse du processus de planification 2013 montrent que seuls 6% de
CS offrent un PMA complet répondant aux normes et 10% des HGR offrent un
PCA complet. (PNDS, 2018)
42
Le secteur de la santé connait un déficit
d'infrastructures et d'équipements répondant aux normes
nationales de construction. Sur les 8.504 AS planifiées en RDC, 238 ne
disposent pas d'un CS. Il est à
noter cependant que malgré les 8.266 CS existants seuls
1006 sont construits en matériaux durables, ce qui représente
12%. Certains d'entre eux sont dans un état de délabrement
avancé, ce qui nécessite la réhabilitation de 671 CS. Le
reste des Centres de Santé (7.120) sont soit en semi durable ou en
pisé. Sur les 516 ZS du pays, 393 ZS ont un HGR. Parmi ces HGR, 152 ont
été réhabilités et 60 construits. La
capacité de maintenance au niveau du Ministère de la Santé
reste encore faible. (PNDS, 2018)
L'effectif total du personnel de santé
répertorié en 2017 est de 161.966 dont 96.196 soit 59.39% sont
professionnels de santé et 65.770 soit 40.61% du personnel administratif
et de soutien. Sur le plan
des professions les infirmiers représentent l'effectif
le plus important, 73.046 soit 45.1%, les médecins représentent
l'effectif de 9.537 soit 5.9%. La ville-Province de Kinshasa regorge l'effectif
le plus important avec 15.541 agents, suivie du Kwilu avec 13.851 agents. La
province du Bas-Uélé a l'effectif le moins élevé,
soit 2.117 agents.
Dans la gestion des ressources humaines, il l existe des
disparités importantes dans la répartition géographique.
On observe une concentration des personnels de santé dans les grandes
villes particulièrement à Kinshasa et dans les centres urbains
des provinces. S'agissant du ratio infirmier pour 5000 habitants, il y a lieu
au regard des informations ci-dessus d'affirmer une pléthore du
personnel infirmier dans toutes les provinces. (PNDS, 2018)
2.1.5 La Gouvernance
En termes de la bonne gouvernance, la RDC a beaucoup à
apprendre. D'après les critères choisis par la Fondation MO
Ibrahim pour évaluer le niveau de bonne gouvernance des pays africains,
la RDC arrive en 48ème position sur les 54 pays évalués.
Ce classement a été publié en 2017, et s'est fondé
sur 100 indicateurs qui estiment la prestation de biens et de services publics.
Il octroie une note globale de 35 sur 100 à la RDC.
L'Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) est un
outil de mesure et de suivi des
performances en matière de gouvernance dans les pays
africains. La Fondation Mo Ibrahim définit la
gouvernance comme l'accès à des biens et à
des services publics, dans les domaines politique, social
et économique auxquels chaque citoyen peut
légitimement prétendre auprès de son État et que
tout
État est tenu d'offrir à ses concitoyens.
43
Dans le cadre de l'IIAG, les performances d'un pays en
matière de gouvernance sont mesurées à partir de quatre
composantes. Les composantes clés qui constituent les quatre
catégories de l'IIAG sont les suivantes : Sécurité et
État de droit, Participation et Droits humains, Développement
économique durable et Développement humain.
Au niveau de la sécurité et l'Etat de droit, le
rapport indique qu'il y a eu des efforts de redressement du secteur environ
avec une tendance moyenne annuelle (TMA) sur cinq ans de 0,43. Pour la
participation et les droits humains (participation, droit, parité), le
rapport indique qu'il y a eu une détérioration de la situation de
près de 0,73 dans une TMA sur cinq ans.
Par contre, dans le secteur du développement
économique durable (Gestion publique, environnement des entreprises,
infrastructures, secteur rural) en TMA le rapport signal qu'il y a beaucoup de
sacrifices consentie qui a abouti à une progression
accélérée de 0,33. Pour le développement humain
(protection sociale, enseignement, santé), on peut lire une progression
ralentie d'ordre de 0,83.
La corruption fait les grands titres des journaux et suscite
la désapprobation du public congolais. De surcroît, les chercheurs
et les responsables de l'action publique préoccupés par les
questions de développement économique accordent une attention
croissante au problème de l'abus des charges publiques à des fins
de profits personnels.
La corruption et une gouvernance défaillante aident
à comprendre pourquoi l'accroissement des allocations de ressources,
telles que celles destinées à faciliter la réalisation des
OMD adoptés sous les auspices des Nations Unies, ne s'est pas
nécessairement traduit par une amélioration significative des
indicateurs de développement humain.
Tableau n° 13 : Les 11 de derniers pays du classement de
l'IIAG 2017
N°
|
Pays
|
Score 2016
|
TMA sur 10 ans
|
TMA Sur 5 ans
|
01
|
Burundi
|
39,9
|
-0,72
|
-1,50
|
02
|
Angola
|
39,4
|
+ 0,42
|
-0,30
|
03
|
Guinée équatoriale
|
36,8
|
+ 0,36
|
+ 0,35
|
04
|
Tchad
|
35,2
|
+ 0,39
|
+ 0,15
|
05
|
RDC
|
35,0
|
+ 0,06
|
+ 0,23
|
06
|
Lybie
|
33,3
|
-1,48
|
-2,95
|
07
|
Soudan
|
32,5
|
+ 0,11
|
+ 0,33
|
08
|
RCA
|
30,5
|
-0,14
|
-0,98
|
09
|
Erythrée
|
29,2
|
-0,48
|
-0,15
|
10
|
Soudan du sud
|
20,2
|
-
|
-2,13
|
11
|
Somalie
|
11,6
|
+ 0,08
|
+ 0,35
|
Source : Rapport Indice Ibrahim de la Gouvernance en
Afrique 2017
44
De son côté, l'Indice de Perception de la Corruption
(IPC), nous permet aussi de faire un état de lieu de la gouvernance en
RDC. L'IPC se fonde donc sur un corpus d'indicateurs et de données,
provenant notamment de la BAD, de Freedom, ou encore de la BM. Un
score plus proche de 0 correspond à plus de corruption, un score plus
porche de 100 à moins de corruption. De plus,
l'indicateur s'intéresse uniquement à la corruption
du secteur public d'un pays donné.
Tableau n° 14 : Indice de perception de la corruption
Année
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Rang Mondial
|
161
|
154
|
|
161
|
161
|
161
|
Score
|
19
|
22
|
|
21
|
21
|
20
|
Source : Rapports annuels IPC
2.1.6 Démographie
La RDC n'a pas effectué de recensement de sa population
depuis 84. En dépit de quelques
enquêtes démographiques plus récentes, le
flou règne sur le chiffre de population, certaines ONG
ajoutant à la confusion. L'effectif total de la population
estimé par l'ONU et par l'Institut National de
Statistique semble relativement cohérent (à quelque
million près). En revanche, une grande incertitude
pèse sur sa répartition spatiale, les
mobilités étant difficiles à évaluer faute d'un
recensement exhaustif.
(Pourtier R., 2018)
Au-delà des chiffres, la question cruciale est celle du
lien entre démographique et développement. La RDC fait partie des
pays ayant la plus forte fécondité mondiale et par
conséquent,
présente l'un des plus forte taux de croissance
démographique, la mortalité ayant beaucoup reculé en
quelques décennies. Cela pose la question de l'insertion des jeunes dans
l'activité économique,
question clé du développement et de la paix
sociale. (Pourtier R., 2018)
Tableau n° 15 : Comparaison taux de croissance
économique et démographique
Année
|
2000
|
2005
|
2010
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
% Crois du PIB
|
-6,91
|
6,14
|
7,11
|
9,47
|
6,92
|
2,40
|
3,73
|
4,1
|
% Crois. Pop
|
2,55
|
3,18
|
3,33
|
3,32
|
3,30
|
3,28
|
3,26
|
3,23
|
Ecart
|
-4,36
|
2,96
|
3,78
|
6,15
|
3,62
|
0,88
|
0,47
|
0,87
|
Source : Perspective monde
Le recensement administratif de 1958 qui sert de base à
l'estimation de la population au moment de l'indépendance et celui de
1970 sont considérés comme relativement fiables. Mais c'est le
recensement scientifique de la population de juillet 1984 qui offre pour la
première fois un ensemble
45
d'information chiffrée établies dans les
conditions les meilleurs possibles eu égard aux contraintes
inhérentes à un territoire dont une partie est difficilement
accessible. (Pourtier R., 2018)
Les 22 fascicules publics entre 1991 à 1995 constituent
une base de données très riche mais désormais trop
éloignée dans le temps pour permettre des extrapolations robustes
; car si les estimations globales de la population congolaise donnent des
ordres des grandeurs plausibles, les modifications dans la répartition
spatiale nécessiteraient un recensement exhaustif. Toutes les sources
convergent en tout cas pour faire de la RDC un des pays connaissant la plus
forte croissance
démographique au monde, un de ceux où l'expression
explosion démographique trouve tout son sens.
(Pourtier R., 2018)
Tableau n° 16 : Evolution de la population de la RDC (en
million)
1880
|
1920
|
1960
|
1884
|
2017
|
2050
|
15 à 20
|
10
|
14.5
|
30.7
|
81.3
|
197
|
Source : Saint Moulin et world population prospect : the
2017 revision
La RDC, comme l'ensemble de pays de l'Afrique tropicale est
portée par une vague de fond démographique destinée
à durer. Le Congo atteindra les 100 millions d'habitant d'ici moins de
15ans. A
plus long terme, divers facteurs peuvent infléchir le
mouvement, mais il est aussi certain que la population du Congo doublera encore
après cette date dans une période d'approximativement 25 ans.
(Pourtier R., 2018)
2.1.7 Environnement et Forêt
La RDC possède environ 150 millions d'hectares de
forêts qui représentent près de 50% des forêts
d'Afrique et plus de la moitié (60%) du massif forestier du Bassin du
Congo considéré à juste titre comme le deuxième
poumon de la planète après l'Amazonie. Selon le Code forestier,
il existe des forêts classées, des forêts
protégées et des forêts de production permanente. Les
forêts classées sont celles soumises, en application d'un acte de
classement, à un régime juridique restrictif concernant les
droits d'usage et d'exploitation ; elles sont affectées à une
vocation particulière, notamment écologique.
(Rapport RNDH, 2016)
Les forêts protégées sont celles qui n'ont
pas fait l'objet d'un acte de classement et sont soumises à un
régime juridique moins restrictif quant aux droits d'usage et aux droits
d'exploitation. Les
forêts de production permanente sont les forêts
soustraites des forêts protégées par une enquête
publique en vue de les concéder ; elles sont soumises
aux règles d'exploitation prévues par le Code forestier et ses
mesures d'application.
46
Les plans d'eau représentés par l'immense
réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ
86.080 km2 (3,5% de la superficie du pays). Les grands lacs
périphériques de l'Est couvrent une superficie d'environ 48.000
km2 dont 47% sont de juridiction congolaise (Tanganyika,
Kivu, Albert, Edouard). Le système lacustre congolais
comprend en outre deux importants lacs intérieurs, le Lac Tumba et le
Lac Mai Ndombe. Ils couvrent ensemble entre 2.300 et 7.000 km2 selon
les saisons (faible en saison sèche et forte en saison pluvieuse).
On y inclut également les lacs de dépression de
Kamalondo (1.700 km2), le lac Tshangalele (446 km2), le
lac Nzilo (280 m), le lac Upemba, le lac Kisale, le lac Munkamba, etc. Le
système fluvial couvre environ 34.000 km2 sur un
réseau de plus de 33.000 km2 constitué par le fleuve,
ses principaux affluents et rivières secondaires. (RNDH, 2016)
Faute des connaissances appropriées exacerbée
par le manque de politique forestière, d'un plan national
d'aménagement du territoire, d'un plan de zonage forestier national et
d'une stratégie sectorielle nationale de développement, la
conduite du secteur forestier fait face jusqu'à ce jour à un
défi majeur qui consiste à promouvoir, dans une vision
intersectorielle et prospective, une affectation des terres et une
planification optimale des populations et des activités ainsi que des
équipements et moyens de communication, afin de contribuer efficacement
aux objectifs de développement durable du pays, tout en minimisant
l'impact sur les forêts. (Rapport RNDH, 2016)
Tableau n° 17 : Surface forestière en % du territoire
national 1990-2014
1990
|
1995
|
2000
|
2005
|
2010
|
2012
|
2014
|
70.7
|
70.0
|
69.3
|
68.6
|
67.9
|
67.7
|
62.39
|
Source : Ministère du Plan, Rapport OMD
2000-2015 et Ministère de l'Environnement : DIAF (Direction d'Inventaire
et Aménagement Forestier) : Note méthodologique de
détection des changements et analyse de précisions pour la
période 2000-2010-2014 de la RDC -2016.
Ainsi, de 1990 à 2012, la surface forestière est
en baisse comme on peut le lire dans le tableau 3.1. Sur une période de
25 ans (1990 à 2014), la baisse qui était lente au cours des 22
premières
années (3% entre 1990 et 2012), s'est
accélérée au cours des trois dernières
années et est montée à
près de 8% en 25 ans.
Cependant, au regard de l'importance régionale et
internationale de ses ressources environnementales à protéger, il
est en droit de s'attendre à des apports financiers venant de la
communauté internationale. Alors que le financement interne est
insignifiant, les appuis extérieurs entre 2007 et 2013 sont
présentés dans le tableau 3.4. Ce financement semble
inférieur aux attentes du
47
gouvernement congolais, qui lors de la COP21 avait
présenté un plan d'investissement REDD + d'un
milliard USD pour le seul secteur forestier (RNDH, 2016)
Tableau n° 18 : Financement extérieur de la
protection de l'environnement (en millions USD)
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Don financier
|
16,17
|
75,77
|
29,73
|
75,82
|
32,17
|
33,10
|
Emprunt
|
4,77
|
3,61
|
3,94
|
0,39
|
0,39
|
0,53
|
Source : RNDH, 2016
2.2 Approches méthodologiques
Pour ce travail, nous avons fait usage de méthodes et
techniques suivantes :
2.2.1 Méthode comparative :
Cette méthode est utilisée par toutes les sciences
sociales comme substitut de
l'expérimentation ; elle permet d'analyser les
données concrètes en dégagent des ressemblances et
différences des éléments constants. Cette
méthode a consisté à établir de relations sur la
réalisation des éléments fondamentaux d'émergences
de la RDC au cours du temps ; et en tirer les conclusions inhérentes sur
cette progression ou régression.
2.2.2 Méthode descriptive :
Cette méthode a consisté à
présenter un état des lieux de l'évolution de la
réalisation de critères prioritaires de l'émergence
socioéconomique de la RDC. Cela nous a permis d'avoir un esprit critique
sur les efforts fournis dans le secteur économique et social pour
qu'apparaissent le stade de l'émergence. Il s'agissait pour nous de
définir clairement l'émergence socioéconomique comme
phénomène, d'en connaitre la réalité. Ensuite, nous
avons procédé par une recherche explicative, pour
tenter de connaitre le pourquoi de la situation
observée, et ses retombées sur les conditions de vies de la
population.
2.2.3 Technique documentaire :
Cette technique nous a permis de consulter les
différents ouvrages, documents, articles sur internet et rapports
importants ; afin de récolter des informations utiles pour
l'élaboration de ce travail. Les différentes études
empiriques ont confirmé l'idée selon laquelle les gouvernants et
les gouvernés ont une appréciation différenciée de
l'émergence.
48
2.2.4 Technique d'interview :
C'est une intervention orientée vers une communication
dans le cadre de la recherche d'opinion auprès d' large population
(classes sociales, groupes d'âges, habitant) ; lesquelles étaient
effectuées auprès des étudiants, professeurs et
autorités publiques qui ont une expertise dans le domaine. La
formulation de nos différentes questions a été
inspiré au niveau des questions de recherches de cette étude,
pour que les opinions des interviewés nous permettent à affirmer
ou infirmer les hypothèses épinglées ci-haut.
SECTION 3. Analyse factuelle de données et
présentation de résultats
Il s'agit ici de s'interroger sur les
spécificités de l'économie nationale qui, à
première vue, est basée sur la production des matières
premières d'une part et sous-industrialisée d'autre part. De se
poser la question de savoir pourquoi les taux de croissance aussi importants
sont sans effets sur les leviers de l'emploi et du développement.
(Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
Pour se développer, il faut un modèle, une
vision claire, un chemin à suivre. L'émergence de la RDC souffre
de beaucoup de travers dont le flou sur son modèle de croissance et de
développement. En dépit de toutes les performances
accumulées ces dernières années, le chômage ne
recule pas en RDC, ou recule de manière très insignifiante durant
une longue période. La pauvreté qui en est le
corollaire prospère ; ainsi l'incidence de cette
croissance sur ce fléau reste faible comparativement à d'autres
pays du continent. L'économie fonde son financement sur les
matières premières et sont surtout pour la plupart importatrice
de biens d'équipement. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
Dans cet ordre d'idées, ployant déjà sous
le poids de la non-industrialisation, l'économie de la RDC se
définit aussi comme l'économie de toutes matières
premières ; alimentée par l'extraction du cuivre, cobalt,
coltant, le diamant ou le fer, dans tel autre, il faut compter sur le
pétrole, l'uranium ou le gaz naturel. Et l'exploitation des
matières premières, industrie capitalistique par essence, laisse
de côté le capital humain et engendre cette fameuse croissance
sans emplois, génératrice des exclusions au niveau du
marché du travail. D'où l'augmentation du niveau de chômage
dans le pays. (Ossiala S. et Ngoma A., 2016)
L'efficacité du processus de l'émergence est le
fait d'un ensemble de connaissances ou de technologies produites par une
activité de recherche et développement (R&D). Avec une
même
disponibilité en facteur capital et facteur travail, le
progrès technique qui résulte d'une accumulation de
49
connaissances nouvelles par la R&D permet à
l'économie de produire plus. Mais, la RDC accorde un investissement
public faible dans la formation de futures cadres du pays. (Nshue A., 2014)
En effet, les progrès dans la scolarisation sont
indéniables, il faut encore relever le défi de la
qualité de l'enseignement dispensé. La baisse
constatée s'explique par la démotivation du corps
enseignant en termes de salaires et de perspectives des
carrières, la faiblesse de la formation initiale,
l'irrégularité de la formation continue et la faiblesse de la
supervision pédagogique. (Matata Ponyo, 2016)
Mais, si les dimensions économiques revêtent, de
manière générale, un aspect prioritaire, il n'en existe
pas moins d'autres priorités ; c'est le cas notamment des
réformes des institutions publiques qui sont indispensables pour
l'instauration d'une économie forte dans la durée ; capable de
résister aux chocs exogènes. Conscient du rôle moteur que
peut jouer la réforme de l'Administration publique ainsi que celle
institutionnelle en générale en vue de la transformation de
l'Etat, le DSCRP souligne dans le premier axe stratégique, la
nécessité d'accorder un accent particulier à la
gouvernance institutionnelle
et administrative. (Kibala J.C., 2013)
Aujourd'hui, à la suite d'une évaluation
après plusieurs tentatives, il y a lieu d'observer que très peu
des résultats ont été remarquables et que la marche vers
l'émergence de la RDC n'est qu'encore à la case de départ.
Cette réalité est aussi vraie pour beaucoup des pays de l'Afrique
subsaharienne. Car, le développement socio-économique
relèverait désormais de la refondation d'un État fort,
dont le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire d'institutions
réellement représentatives. (Kibala J.C., 2013)
Autrement dit un Etat de droit, légitime. Le
développement a impérativement besoin de gouvernements
responsables, intègres, légitimes, ayant une préoccupation
majeure, la croissance et l'équité ; et il n'y a pas de
fonctionnement de l'économie sans un Etat fort avec des lois et des
règles qu'il est capable de faire appliquer. (Kibala J.C., 2013)
Sans apporté des solutions adéquates aux
différents éléments qui freinent, le processus de
l'émergence restera qu'un simple slogan de la part des
autorités et les conditions de vies de la population ne seront pas
améliorées. Car le développement d'un pays ne s'improvise
pas. Il s'améliore avec exigence et se conduit avec ardeur. (Matata
Ponyo, 2016)
50
Conclusion partielle
Tout au long de ce chapitre, nous avons commencé par
une brève présentation de du cadre de notre étude qui est
la RDC ; et cela nous a permis de scruter les fortes potentialités du
pays sur le plan géographique, minier, et démographique. Ensuite,
nous avons passé à la deuxième section en rapport avec la
présentation de données empiriques et approche
méthodologique. Nous avons fouillé les différents rapports
et résultats d'études compatibles à notre travail de
recherche. Puis, nous avons expliqué la méthodologie
utilisée pour la collecte de données.
Au niveau de la troisième section de ce chapitre, nous
avons procédé dans une analyse approfondie des données en
respectant l'approche méthodologique annoncée et une
présentation des résultats de notre analyse. Pour connaitre le
pourquoi des facteurs principaux qui bloquent le processus de
l'émergence socioéconomique dans notre pays.
51
Chapitre III. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, ET LIMITATIONS
DES RESULTATS
Section 1. Discussions des résultats
Dans cette section, nous allons analyser les raisons
fondamentales du contexte actuel de la RDC, de manière à
décrire et expliquer les plus clairement et rigoureusement possible, les
différents facteurs explicatifs à la base de cette situation.
L'émergence n'est pas un phénomène
essentiellement économique, mais c'est un phénomène
multidimensionnel qui peut être politique,
économique, historique et social. Si nous le considérons
qu'uniquement dans l'optique économique, nous ne pouvons
guère y voir qu'une opération semblable à
celle par laquelle une région en proie à une
dépression économique, surmonte des difficultés
temporaires. C'est-à-dire que nous nous représentons tout
naturellement le phénomène comme un processus d'accumulation
régulière des richesses et d'augmentation lente, mais
progressive, des revenus et de l'emploi. (Robert H., 1968)
1.1 Problème de la productivité de
l'économie
En dépit de ses faiblesses, le secteur privé
constitue le moteur principal de création de richesse
et d'emplois. Le secteur privé a évolué,
depuis environ trois décennies, dans un environnement
particulièrement difficile. En effet, depuis les années 1970, les
effets conjugués de l'effondrement des cours de cuivre et du crash
pétrolier sur l'économie, ainsi que les mesures suicidaires de
Zaïrianisation et de la radicalisation prises par le régime en
place, ont contribué respectivement à briser l'essor des secteurs
productifs, en installant un climat de méfiance, particulièrement
auprès des opérateurs économiques expatriés,
entraînant ainsi la fuite de capitaux. (DSCRP, 2006)
Le processus de démocratisation des années 1990,
a plongé de nouveau le pays dans un processus désordonné
de multipartisme et de pluralisme syndical qui ont conduit à des
grèves
fréquentes et à un climat
d'insécurité généralisé. Les pillages de
1991 et 1993 ainsi que les guerres de 1996 et 1998 ont également conduit
à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le
découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de
l'aide publique au développement principale source de financement de
l'investissement public. (DSCRP, 2006)
La demande sociale est très pressante pour la
requalification des conditions de vie en RDC
d'autant plus que, depuis plus d'une dizaine d'années,
la croissance économique s'est nettement améliorée et
même accélérée sans qu'elle ne se traduise à
travers le pays par une baisse importante
52
de la pauvreté et des inégalités sociales
et économiques. Ceci soulève en substance la question de
l'inclusivité de la croissance dans toutes ses dimensions essentielles.
(RNDH, 2016)
La prépondérance accrue des produits miniers
dans les exportations de la RDC expose son économie à la
volatilité des cours mondiaux et à des conséquences
économiques et sociales en chaîne
(ralentissement de l'activité économique, baisse
des exportations, chômage, la montée du taux de
change, etc.). (RNDH, 2016)
L'extraversion de l'économie congolaise est un trait
marquant du modèle d'accumulation hérité de la
période coloniale. Ce modèle paraît inadapté
à la promotion d'une croissance inclusive. Cette extraversion est
reflétée non seulement dans la forte dépendance de la
croissance à l'égard du dynamisme des secteurs extractifs, dont
l'essentiel de la production est exporté, mais aussi dans le fait
que la consommation de masse et les approvisionnements des
entreprises sont assurés en grande partie par les importations. En
outre, les sources des capitaux de ces entreprises sont d'origine
étrangère. (RNDH, 2016)
Les entreprises du secteur minier ne réinvestissent pas
nécessairement leurs profits dans le pays et ne garantissent pas une
reproduction élargie. Face aux performances économiques.
Principal moteur
de la croissance, le secteur minier devrait en principe
exercer des effets d'entraînement en amont, notamment, sur les
transports, la construction, l'électricité et les services
marchands (restauration, nettoyage, gardiennage, maintenance et
réparation de véhicules, etc.). Le secteur agricole devrait, lui
aussi, bénéficier de la demande induite par les salaires
distribués par le secteur minier. Face aux performances
économiques remarquables en RDC, les réponses de la
pauvreté restent non proportionnelles au rythme de la croissance
enregistrée. (RNDH, 2016)
Les régions du monde sous-développé ont
un handicap commun qui est la productivité étonnamment faible de
la main d'oeuvre. Nous constatons surtout cette disparité dans le
secteur qui est à la base même de l'économie de tous les
pays sous-développés c'est-à-dire dans l'agriculture.
L'agriculture souffre d'une absence de productivité ruineuse due
à des rapports grotesques entre les
terres et les hommes qui les cultivent. (Robert H., 1968)
Le secteur agricole connaît actuellement une faiblesse
de productivité entraînant l'insécurité alimentaire,
l'augmentation des importations des produits de première
nécessité et la baisse des
exportations des produits de rente. En dépit des
conditions naturelles favorables, le secteur agricole est réduit depuis
quelques années à des activités de subsistance. Environ 97
% des terres arables bénéficient d'une saison culturale de plus
de huit mois dans l'année. De plus, le pays dispose d'environ
53
135 millions d'hectares de terres agricoles, soit 34 % du
territoire national dont 10 % seulement sont mises en valeur. Il en
résulte que seize millions de personnes souffrent de la faim. (DSCRP,
2006)
Les PME formelles sont confrontées à un
environnement politique et économique défavorable
ainsi qu'à un cadre réglementaire
inadapté et mal appliqué. Cette situation les ont mises dans un
état d'essoufflement et une forte baisse de leur activité. La
part de l'économie informelle quant à elle, s'accroît
continuellement dans la création des richesses et des emplois au point
que le secteur informel représente une part dominante de
l'économie en RDC.
Le secteur secondaire est très peu
développé et caractérisé par une forte
présence de l'Etat marginalisant ainsi le secteur privé. La
plupart des sociétés sont publiques ou à participation
mixte,
avec souvent une participation majoritaire de l'Etat.
Malgré le processus de privatisation en cours, l'Etat reste le principal
opérateur dans la plupart des secteurs économiques comme
l'énergie, les mines, les forêts, les communications,
l'hydraulique, le transport et le bâtiment. (DSCRP, 2006)
La plupart des PME et PMI ont été
créées dans le but d'exploiter les opportunités que
présente un environnement protectionniste. Au stade actuel de la
mondialisation, de libéralisme et d'intégration régionale,
ces PME et PMI souffrent d'un manque de compétitivité face aux
produits extérieurs à cause des difficultés
d'approvisionnement et l'étroitesse du marché national. De
même, le secteur financier qui devait venir en appui à ce secteur
privé, n'a pas pu remplir sa fonction d'intermédiation
financière.
En effet, l'instabilité économique et le
dysfonctionnement du système financier lui-même ont conduit
à la marginalisation progressive de ce secteur, portant ainsi un coup
fatal à sa fonction
d'intermédiation financière. Cette
désintermédiation financière attestée par une
insuffisance de
mobilisation des dépôts bancaires apparaît
comme la dernière touche qui complète le tableau de la
désintégration de l'économie congolaise, en
général, et du secteur privé en particulier. (DSCRP,
2006)
1.2 Extrême pauvreté
Depuis une décennie, la RDC est entrée dans une
spirale de crise et de conflits politiques armés qui ont porté un
coup sévère à sa stabilité tant intérieure
qu'extérieure. Cette situation est caractérisée par le
dysfonctionnement de l'appareil étatique, le recul de la croissance
économique et une
aggravation des conditions sociales à travers les
déplacements massifs internes et externes des populations. Pendant la
même période, on a également constaté la
présence des milices et armées étrangères qui ont
contribué à exacerber chacune en ce qui la concerne la situation
sécuritaire du pays à un tel point que la RDC a frisé le
risque d'une balkanisation. (DSCRP, 2006)
54
La RDC est en effet un pays immensément pourvu en
ressource naturelles. Malheureusement les populations de la RDC ne
bénéficient pas de toutes ces richesses. Son économie est
handicapée par des conflits armés incessants et un des niveaux de
corruption le plus élevés de la planète. Dans ce cadre, la
réussite dans les affaires dépend de relations étroites
entre le business et le pouvoir (favoritisme dans la distribution des
autorisations légales, subventions gouvernementales, allégements
fiscaux, etc.). Ce système a empêché l'accès d'un
grand nombre au secteur formel, et forcer en même temps de s'orienter
vers l'informel. (Kambamba D., 2012)
Les besoins d'assainissement du cadre macro-économique
de la RDC sont confrontés au dysfonctionnement des structures
économiques qui handicapent la consolidation de la stabilité
macroéconomique et la croissance, et limitent considérablement
les possibilités de réduction de la pauvreté. Les
déficiences au niveau économique peuvent être
appréhendées par des taux d'inflation élevés ainsi
que la détérioration de la balance courante. (DSCRP, 2006)
1.3 Détérioration du système
éducatif congolais
La situation actuelle de l'éducation s'explique par la
crise économique qui s'est déclarée en RDC depuis les
années 80. En fait, la part des dépenses publiques pour
l'éducation a commencé à baisser fortement passant ainsi
de 17% en 1983 à 7% en 1985. Certes, l'efficacité du secteur
privé est plus forte que celle du public, tant en termes de taux de
redoublement de maintien dans le cycle, que de rendement de l'éducation.
Néanmoins, le développement du privé s'est
réalisé dans des conditions désastreuses
(vétusté et délabrement des infrastructures, absence
d'équipements et manuels, surpopulation de salles de classe, etc.) ce
qui conduit à une baisse de la qualité de l'enseignement.
(Kambamba D., 2013)
L'enseignement primaire accuse une expansion insuffisante. Car
même s'il a connu un accroissement de 7% de 2006-2007 à 2007-2008,
passant de 84% à 91%, taux de scolarisation n'a pas encore atteint 100%.
En plus du faible niveau de fréquentation, la dégradation de la
qualité de l'éducation primaire et secondaire est patente ; ceci
se manifeste crument dans le fait que la plupart des enfants
n'acquièrent pas les compétences linguistiques indispensables
pour la poursuite des études. (Kambamba D., 2013)
L'insuffisance des ressources publiques a conduit les
responsables à faire appel à la contribution des parents pour le
fonctionnement quotidien des écoles. Cette pratique, outre qu'elle
réduit les possibilités d'accès à
l'éducation pour les enfants de familles pauvres, est entachée de
quelques
55
anomalies. D'une part, l'Etat retire plus de 21% de ces
contributions des parents pour le fonctionnement
de ses propres services, en plus de frais de minerval
destinés au trésor public. (RNDH, 2000)
D'autre part, les mécanismes adéquats de
préparation et de contrôle budgétaire ne sont pas
imposés aux chefs d'établissements afin de s'assurer de
l'utilisation rationnelle de ce financement privé. Ainsi assiste-t-on,
depuis plusieurs années, à une dégradation constante de la
situation, caractérisée
par la régression du taux de scolarisation au niveau
primaire, la saturation des structures d'accueil à
tous les niveaux, le délabrement des infrastructures, le
manque de matériel didactiques, la démotivation
du personnel enseignant, le faible rendement attesté
par d'important taux de perdition, le bas niveau d'acquis réalisé
par les apprenants à tous les niveaux, l'inadéquation de la
formation reçue par rapport aux besoins des apprenants de la
société. (RNDH, 2000)
Cependant, on constate un grand écart entre les
intentions exprimées et la réalité. On déplore
aussi l'insuffisance du rendement qualitatif. Les pouvoirs publics, les
utilisateurs et les parents se plaignent du niveau et du style de formation
dispensée par le système. Les insuffisances portent à la
fois sur les capacités techniques et professionnelles et sur les
qualités humaines. Cet état de chose est dû à la
nature de la formation que les apprenants reçoivent. En effet, la
formation n'insiste pas suffisamment sur le développement
intégral de l'homme ; qui impliquent la prise en compte du savoir, du
savoir-faire et du savoir-être. (RNDH, 2000)
La recherche et développement, qui est censée
être le fil conducteur du développement du pays, traverse une
crise aiguë du fait qu'elle ne s'inscrit pas dans les priorités
présentes de la RDC. Les dysfonctionnements ci-après sont
observés: l'inégalité sociale dans l'accès, les
curriculums obsolètes et la multiplicité des cours, le nombre
limité d'enseignants qualifiés, de laboratoires, de
bibliothèques et le coût élevé de l'enseignement
privé. (DSCRP, 2006)
1.4 Mal gouvernance
La gestion des affaires publiques de la RDC au cours des
trente dernières années a souffert d'un dysfonctionnement profond
qui a presque paralysé l'appareil étatique. Le Gouvernement, dans
le cadre
de la présente stratégie de réduction de
la pauvreté compte asseoir une politique agressive de gestion de la
chose publique en terme administratif, politique et économique dans le
respect d'un Etat de droit retrouvé. (DSCRP, 2006)
Les analyses précédentes ont montré
à quel point les déficits en termes de gouvernance politique et
économique ont pesé lourd dans les différents domaines du
développement : faible participation de la population, insuffisance de
la primauté du droit, absence de transparence dans la
56
gestion publique, manque d'efficacité et
d'équité dans la mobilisation et l'affectation des ressources. La
mal gouvernance en RDC s'est surtout caractérisé par
l'inexistence de l'Etat de droit ainsi que par un certain manque de sens
responsabilité aussi bien chez les gouvernants que chez les
gouvernés. (DSCRP, 2006)
Un Etat de droit ne peut exister avec un système
judiciaire dépendent totalement du pouvoir exécutif. Des abus ont
systématiquement et impunément été commis aux
dépens des personnes vulnérable telles que les femmes, les
enfants, les vieux, les pauvre etc. Cet état de chose a
été accentué par la sous administration de la justice
à l'intérieur du pays du fait de la centralisation extrême
du système judiciaire allant de pair avec une forte concentration de
structures des et des hommes dans les principales villes. (DSCRP, 2006)
1.5 Dégradation du système sanitaire
A son accession à l'indépendance en 1960, la RDC
a hérité de la colonisation d'un système de santé
constitué de structures diversifiées, principalement
tournées vers de soins de santé curatifs et hospitaliers.
Grâce à son caractère massif, surtout en milieu urbain, et
grâce aussi au rôle joué par les services de santé
mobiles pour la lutte contre les endémies majeurs, ce système a
cependant permis de réaliser des progrès importants. (RNDH,
2000)
Dans le secteur sanitaire, les principaux déterminants
sont le niveau d'éducation de la mère et les comportements tels
que l'allaitement maternel, les pratiques sexuelles et l'utilisation des
contraceptifs et la qualité des infrastructures. La plupart des
modèles statistiques des déterminants de diverses composantes de
la situation sanitaire (mortalité des enfants, malnutrition,
diarrhée et infections
respiratoires) montrent que les enfants dont les mères ont
une instruction, quel qu'en soit le niveau,
courent moins de risques que les autres. (Rapport BM, 2005)
Ce constat concorde avec les conclusions notées dans de
nombreux autres pays, et il peut
s'expliquer par le fait que les mères qui ont un certain
niveau d'éducation sont plus au courant des
pratiques préventives de santé et plus enclines
à consulter un prestataire de santé qualifié pour leur
enfant. La majorité des mères de famille (72 %) ont
plus ou moins fréquenté l'école, mais la proportion
est bien plus faible dans les régions rurales (62 %)
que dans les zones urbaines (91 %). (Rapport BM, 2005)
Les barrières financières sont l'une des
principales causes de la faible utilisation des services parmi les pauvres. La
faible couverture des services, l'insuffisance des moyens d'intervention et de
la qualité des soins ont entraîné une réduction de
l'utilisation globale des services, mais les pauvres sont
57
les plus affectés en raison des obstacles financiers
liés au manque de financements publics pour le système.
Contrairement au constat dressé pour les résultats de
santé (mortalité et malnutrition),
l'influence du statut socioéconomique sur l'utilisation
des services est évidente entre toutes les couches
socio-économiques, indiquant que la demande est
fortement sujette au revenu des ménages et/ou le prix des services de
santé. (Rapport BM, 2005)
Les données tendancielles de certaines ZS montrent que
l'utilisation des services peut augmenter de façon significative lorsque
le tarif des consultations et le prix des médicaments baissent (et que
leur qualité augmente) grâce à la mise en place de
programmes d'aides extérieurs. De nombreux ménages ne peuvent
supporter les coûts de soins de santé, de sorte qu'ils choisissent
soit de ne pas demander de soins, soit d'obtenir des traitements moins
coûteux auprès de prestataires
informels. (Rapport BM, 2005)
Au regard de l'évolution des indicateurs sanitaires, le
pays est exposé à une résurgence de plusieurs
épidémies jadis contrôlées ou
éradiquées. Il s'agit notamment de : la rougeole, la coqueluche,
la peste, la poliomyélite, la dysenterie bacillaire, le choléra,
etc. A cette liste non exhaustive s'ajoutent des maladies d'apparition plus
récente telles que le VIH/ SIDA et la fièvre hémorragique
à virus Ebola.
Parallèlement à ces tendances le secteur de la
santé accusent des faiblesses de deux ordres dans : la
disponibilité et l'utilisation des services de santé de
qualité et l'organisation spatiale des services. (DSCRP, 2006)
Il est admis que la qualité des soins et des services
est faible. La baisse de la qualité des soins et des services
résulte d'une combinaison de plusieurs facteurs notamment : la
problématique liée au personnel soignant (disponibilité en
quantité et qualité, qualité de la formation, rotation
rapide, rémunération), la vétusté des
infrastructures et équipements de base, les ruptures fréquentes
de médicaments. A cela s'ajoute le fait que les formations sanitaires
n'appliquent pas les mécanismes pour un meilleur suivi,
évaluation et contrôle de cette qualité. (PNDS, 2018)
La détérioration du système sanitaire en
RDC est marquée aussi par une faible résilience des structures de
santé face aux épidémies et situation d'urgence.
L'évaluation externe du Règlement Sanitaire International a
montré que les capacités minimales du pays à
prévenir, détecter et riposter rapidement aux menaces pour la
Santé Publique sont encore faibles. La revue des épidémies
connues
depuis 2016 a relevé que l'investigation et la
réponse était tardive et inadéquate suite à
l'absence ou mieux l'impréparation des équipes d'interventions
rapides et du manque de pré positionnement des kits répondant au
design des aléas potentiels et le déficit de coordination, de
surveillance et de riposte. (PNDS, 2018)
Depuis l'indépendance, à part quelques
opérations disparates, l'Etat a pratiquement été absent de
toute politique de logement et d'amélioration de l'habitat. L'extension
des grandes villes était laissée
58
1.6 Pression démographique
La RDC présente le cas étonnant d'un gros pays
qui n'a pas recensé sa population très exactement depuis le
recensement général de la population et de l'habitat de 1984.
Quelques sondages et enquêtes localisées plus ou lins
récents fournissent des informations utiles pour évaluer les
dynamiques démographiques, mais ne permettant pas de mesurer les
changements dans la distribution spatiale du peuplement. L'incertitude
statistique règne au Congo. Les nombres deviennent par le même
objet de disputes à chaque période électorale. La RDC fait
partie des pays africains qui ont la plus forte croissance démographique
au monde et comptent en même temps parmi les plus pauvres.
Il résulte à considérer les obstacles
qui, en raison de leur incidence immédiate, peuvent être bien
constitué la plus formidable des barrières
à tout progrès. Il s'agit du problème gigantesque de
l'expansion démographique. Toute personne qui examine un instant la
question qui se pose dans ce domaine aux pays sous-développés ne
peut réprimer un sentiment catastrophe imminente. Il se peut que ces
taux démentiels de croissance diminuent peu à peu, bien que cette
tendance ne soit pas
encore évidente. S'ils ne diminuent pas, leur influence
sur le développement n'est que trop certaine. Par conséquent, en
dépit du gain d'énergie réalisé à court
terme, l'amélioration du niveau de vie par
habitant à court terme sera nulle. (Robert H., 1968)
L'amélioration de l'alimentation dues aux
progrès agricoles, puis celle de l'hygiène et de la santé
sous l'influence des progrès de la médecine, enfin les bienfaits
de la croissance économique générale ont entrainé
une chute constante de la mortalité. L'homme commence alors à
engager une lutte impitoyable contre la mort avec des moyens scientifiques.
(Segers J. et Habiyambere A., 1973)
Les variables essentielles de la croissance de la population
est le taux de fécondité : la RDC fait partie des 5 pays au
monde, tous africains, où ce taux dépasse, en 2017, 6 enfants par
femme (Angola, Niger, RDC, somalie, Tchad). Toutes les études montrent
que la fécondité congolaise se maintient à des niveaux
très élevés. La fécondité est d'autant plus
forte que l'activité sexuelle commence tôt. Selon une étude
récente 28% des adolescentes de 15 à 19 ans auraient
commencé leur vie féconde. Pourcentage très
élevé, à rapprocher de celui des mariages précoces
qui concerneraient 12% des filles de moins de 15ans, 39% pour la classe
d'âge 15-19 ans. (Pourtier R., 2018)
1.7 Dégradation de l'environnement
59
à l'initiative privée, tandis que les
infrastructures qui relèvent de la responsabilité des pouvoirs
publics, ne suivent pas. Il faut remonter à l'époque coloniale
pour retrouver une intervention publique organisée dans le domaine de
l'habitat et du logement en RDC. Après l'indépendance du pays,
les interventions publiques dans le domaine de l'aménagement urbain ont
été presque nulles. (RNDH, 2000)
On ne peut aborder la question de l'habitat et du logement en
RDC sans faire mention de la complexité croissante de ce problème
du fait de l'expansion urbaine. en effet, le processus d'urbanisation du pays
s'est poursuivi à grands pas, entrainant l'émergence d'un ordre
et la transformation de l'amertume urbaine.
En plus, la croissance urbaine en RDC s'accompagne d'une
extension spatiale des agglomérations à un rythme qui ne tient
pas compte de la nécessité de contrôler l'utilisation des
réservés foncières existantes afin d'en faire disposer le
plus de ménages et de minimiser la part des couts de viabilisation et
d'équipement à pater par chaque ménage. L'exploitation
artisanale des minerais opérée un peu partout à travers le
territoire national occasionne non seulement la destruction de l'environnement,
mais aussi la pollution de l'environnement par le rejet des déchets.
(RNDH, 2000)
Bien que disposant d'une énorme potentialité en
eau douce, la population de la RDC accède
paradoxalement très difficilement à cette
denrée. En effet, mis à part quelques habitants dans certaines
villes, la grande majorité de citadins et la totalité des
populations rurales continuent, à ce jour, à se contenter des
eaux de rivières, de puits, de pluies et de marres, somme toutes de
ressources en eau, pas souvent de bonne qualité et aussi de
quantité insuffisante.
La vulnérabilité à l'accès
à l'eau par la population en RDC découle fondamentalement de la
pauvreté de celle-ci, laquelle est aussi exacerbée par la
précarité des services d'État conviés à
cette obligation. Selon le Rapport OMD 2015, en RDC, 50,4% de la population ont
accès à l'eau potable dont
32,6% de la population dans les zones rurales et près de
85% de la population urbaine. Ce taux est
faible par rapport à la moyenne de l'Afrique subsaharienne
(64,4%), celle des pays fragiles (66,4%) et
de la Région en développement (87,2%).
La thèse centrale est que c'est l'étendue des
inégalités sociales qui est à l'origine de la
dégradation environnementale, ou du moins qu'elle en est le facteur
contemporain majeur : d'un côté,
les inégalités renforceraient le besoin de
croissance pour donner un minimum aux plus pauvres ; de
l'autre côté, l'existence des
inégalités ferait obstacle à l'adoption de politiques
environnementales. Cette thèse demeure superficielle. Elle tient en
effet pour acquis que c'est la croissance économique qui est le
facteur majeur de la dégradation environnementale et
attribue aux inégalités en tant que telles ce qui
Si donc un pays retardataire comme la RDC veut connaitre la
croissance, s'il veut développer sa
production de denrées alimentaires, élargir la
gamme et la variété de ses produits industriels, la
1ère
60
peut être attribué aux situations de
pauvreté et au déficit de couverture des besoins de base de la
population. (Godard O., 2015)
Section 2. Implications des résultats
En rapport avec les résultats trouvés, nous
suggérons aux autorités de relever les défis suivants
pour permettre aux pays d'atteindre le stade de son
émergence.
2.1 Défi d'une croissance économique
inclusive et de l'intégration économique
La soutenabilité du processus de croissance exige la
présence ou la création d'emplois viables et à forte
productivité pour garantir la compétitivité du
système productif national dans un environnement
fortement concurrentiel. Suivant cette même logique, la
création d'emplois de qualité (décents et
productifs) contribuera à la diminution du taux de
chômage et, à travers la distribution des revenus, à
l'élévation du pouvoir d'achat de la population
et à la réduction de la pauvreté. En définitive, le
tout contribue à l'élargissement de la demande intérieure,
qui est un facteur de stimulation de la production intérieure et donc
source de création ou de consolidation du cycle d'accumulation de la
richesse. (RNDH, 2016)
Rien n'est laissé derrière ou en dehors du
processus d'une croissance qui se veut inclusive selon le principe
d'orientation des ODD de l'ère post OMD : ni segment social de la
société (notamment à travers la création notable
d'emplois décents, la réduction significative de la
pauvreté de masse, la réduction des inégalités
socioéconomiques, l'élargissement de la base sociale de la
croissance et du développement), ni secteur économique et social,
ni région géographique. C'est cela l'essence et le sens de
l'inclusivité, et ce aussi bien au niveau de la participation
qu'à celui de la jouissance des
dividendes de la croissance inclusive, tout en luttant contre les
inégalités. (RNDH, 2016)
Car, toute croissance n'est pas forcément composante et
levier du DH comme l'a montré l'expérience de la RDC au cours des
quinze dernières années. La qualité de la croissance est
aussi,
sinon plus importante que sa quantité. Seule la croissance
inclusive, avec ses prérequis et ses
conditions de réussite, constitue le véritable
fondement du DH, et c'est en cela qu'elle en est un pilier, et qu'elle pourra
contribuer à la construction de la Vision 2050 à travers les
trois phases du PNSD. L'amélioration des conditions d'un chacun dans le
DH durable dépend de l'augmentation de la
production des richesses matérielles et
immatérielles, de la participation de tous à cette augmentation,
et de l'équité dans leur jouissance. (RNDH, 2016)
61
tâche économique qui s'impose à lui est
l'industrialisation de l'économie. La formation du capital fixe ne
consiste pas seulement à dégager des bras et de subsistances. En
d'autres termes, ce qu'il faut pour promouvoir un décollage, ce n'est
pas seulement une main d'oeuvre abondante, c'est aussi un déploiement
imposant d'équipement industriels, fondement même de la croissance
pour toutes les économies émergentes. Mais ces nouveaux
équipements industriels exigent eux-mêmes, à l'origine des
investissements considérables. (Robert H., 1968)
Le secteur agricole congolais est trop faible, et le secteur
industriel ne sait pas être le plus fort
des secteurs de l'économie du pays. De son
côté, l'agriculture est un autre secteur extrêmement
exigeant. La recherche des performances sectorielles passe
nécessairement par la formation des
animateurs ainsi que par l'industrialisation du secteur
agricole telle que l'industrie alimentaire. En RDC comme dans la plus part des
pays de l'Afrique, l'agriculture est le secteur de l'économie
sous-développée le plus producteur d'emplois et de revenus. C'est
le secteur le plus facilement manipulable. En y accordant un plus
d'intérêt, la RDC peut tirer assez de ressources en vue de mieux
soutenir le
processus de son émergence et du développement.
(Kabatu-Suila B., 2004)
En effet, le processus de l'émergence en RDC exige du
secteur agricole des performances élevées en vue d'assurer des
surplus agricoles nécessaires pour une contribution optimale du secteur
agricole (élévation de la productivité de la main-
d'oeuvre). Mais les performances élevées et durables dans
l'agriculture, ne sont pas accessibles en dehors de la formation de la moyenne
de la population et de l'industrialisation du secteur agricole dans le pays.
(Kabatu-Suila B., 2004)
Le pays peine à décoller économiquement
du fait de marchés nationaux restreints, coûteux en
transport et éloignés des grands centres
d'activités économiques. En outre, compte tenu des faibles
densités de population, les investissements fixes dans l'infrastructure
ont eu dans la majorité des pays africains, un rendement
économique plus faible qu'ailleurs. (Rapport de la BAD sur le
développement en Afrique, 2015)
Les investissements dans l'infrastructure sont d'une
importance capitale pour accélérer la croissance, réduire
les inégalités et alléger la pauvreté. Pour
être durable, la croissance doit s'appuyer sur une solide infrastructure,
à même de renforcer la rentabilité des investissements
existants et d'en
attirer de nouveaux grâce à un meilleur rapport
coût-efficacité.
L'infrastructure est essentielle pour la croissance, la
compétitivité et le commerce. Le sous-investissement dans ce
secteur peut sérieusement retarder le progrès. De plus en plus,
dans les marchés émergents ambitieux, l'accès aux services
d'infrastructure abordables de bonne qualité est
62
une question de réelle importance politique. Les
efforts pour accélérer les dépenses en infrastructures
doivent tenir compte de la disponibilité de la capacité technique
nationale. Cela peut se propager très finement une fois que les projets
commencent à se multiplier. (Iriba, 2015)
Pour réaliser une croissance inclusive, il importe que
les investissements dans l'infrastructure
contribuent directement à améliorer le
bien-être des pauvres tout en favorisant la croissance globale. En
règle générale, la croissance qui s'accompagne d'un
développement de l'infrastructure au profit des riches comme des pauvres
a plus de chances d'améliorer la situation des pauvres, soit
directement, soit par redistribution. Cependant, si les investissements dans
l'infrastructure se concentrent sur les secteurs à forte
intensité capitalistique ou peu créateurs d'emplois pour les
pauvres, ils n'ont souvent qu'un effet indirect sur la pauvreté.
(Rapport de la BAD sur le développement en Afrique, 2015)
Pour que la RDC soit en mesure de relever ce défi, nous
préconisons les actions ci-après à mettre en oeuvre :
- L'amélioration et la stabilisation du cadre
macroéconomique ;
- La diversification de l'économie et
l'élargissement de la chaîne de création des valeurs pour
plus d'emplois stables et bien rémunérés ;
- La promotion d'une gouvernance transparente et équitable
des ressources naturelles du pays ;
- La consolidation de la démocratie et garantir la
sécurité pour des institutions fortes et stables et une
meilleure gouvernance ;
- L'investissement massif, qualitatif et efficace dans l'homme
pour plus de progrès technique, économique, démographique
et social;
- L'amélioration du climat des affaires ;
- La création de la classe moyenne et le soutien de
l'entrepreneuriat de jeunes ;
- L'accroissement de la productivité de l'agriculture
pour garantir la sécurité alimentaire, devenir le grenier de
l'Afrique tout en mobilisant la masse ouvrière;
- La construction et la réhabilitation des infrastructures
économiques ;
- La valorisation des produits nationaux sur les marchés
locaux et à l'exportation ;
- L'amélioration du mode de génération du
surplus économique et de son affectation.
2.2 Défi de la lutte contre la pauvreté
La pauvreté est un fléau qu'il faut combattre et
éradiquer car elle menace les aspects les plus essentiels à la
vie humaine. Nul n'est sans ignorer que la pauvreté en RDC n'est pas un
mythe. Pour s'en persuader, il suffit de noter l'incapacité d'une grande
majorité des populations congolaise à
63
satisfaire les besoins fondamentaux (alimentation, logement,
habillement, etc.). La pauvreté est
observable aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Elle
est perceptible par des phénomènes
sociaux grandissants qui traduisent une crise sociale
profonde. Le cas le plus probant est sans doute la prostitution des mineurs, le
phénomène enfant de la rue et Kuluna. (Kambamba D., 2012)
- La lutte contre les groupes armés rebelles et la
pacification de zones en conflits ; - Un contexte sous régional
pacifié et favorable à l'intégration économique
;
- La consolidation de l'unité nationale et de
l'intégrité territoriale;
- L'accès aux services sociaux essentiels de base
(éducation, santé, hygiène et assainissement et eau
potable) au profit de la population ;
- Une jeunesse bénéficiant d'un haut niveau
d'éducation de qualité et de l'emploi ; - Le
développement d'un secteur agricole dynamique, diversifié et
moderne ;
- La création d'une économie industrialisée,
compétitive et pleinement intégrée dans les dynamiques
d'échanges régionales et mondiales ;
- L'amélioration de la gouvernance,
- La promotion de la croissance économique,
- La création d'emplois et la maîtrise de la
croissance démographique fortement corrélée avec la
pauvreté,
- La réduction considérable des
inégalités sociales.
2.3 Défi d'accès à l'éducation
de qualité pour tous
Malgré le désenchantements que suscite bien la
persistance des maux qu'on doit s »efforcer d'éradiquer,
l'école continue à mobiliser les populations congolaises autour
d'une espérance majeure, celle de sortir de la pauvreté, de
l'ignorance et du sous-développement. Le capital humain est reconnu
comme un facteur essentiel au processus de croissance. (Kupelesa M., 2006)
L'éducation y contribue en fournissant des
compétences vitales au marché du travail et en améliorant
les conditions de vie des individus, dès lors qu'ils peuvent jouir de
meilleurs salaires à la hauteur de leurs qualifications
élevées. Le contexte actuel des nouvelles technologies de
l'information
et des télécommunications rend, certes, encore plus
facile les transferts des connaissances, mais
l'innovation et la productivité accrues sont loin
d'être automatiques. (RNDH, 2016)
De recherches récentes ont démontré que
les études requises pour maintenir la compétitivité et la
croissance varient selon le stade de développement atteint :
éducation de base pour la croissance engendrée par les facteurs
du marché ; éducation secondaire professionnelle et technique
pour la
64
croissance engendrée par les investissements ; et
l'enseignement supérieur très développé pour la
croissance engendrée par l'innovation. (RNDH, 2016)
Le développement reposant sur l'éducation, la
RDC ne peut se permettre de rester en marge du progrès dans un monde
caractérisé par la compétitivité des
économies. Par ailleurs, le développement
aujourd'hui tend vers l'économie du savoir, accusant un
niveau élevé de promotion et d'utilisation des
compétences, de la recherche scientifique, de la technologie et de
l'innovation. L'accumulation du capital humain produit des externalités
positives car la formation d'un individu permet l'amélioration du niveau
de ceux avec lesquels il travaille. La RDC devra relever ces différents
défis. (RNDH, 2016)
Compte tenu de résultats sus-évoqués,
nous recommandons la mise en place des actions ayant trait avec les
éléments suivants :
- L'adoption d'une vision claire de l'éducation
basée sur les aspirations profondes de la société et des
enjeux de la mondialisation ;
- La détermination des pouvoirs publics à se
mobiliser et à s'engager sur la voie du vrai changement ;
- L'engagement à édifier un système de
formation performant et excellent ;
- La gratuité de l'éducation de base (primaire et
secondaire) ;
- Se mobiliser à enraciner l'éducation dans les
réalités nationales ;
2.4 Défi du système de santé en
RDC
Dans le secteur de la santé, une grande partie de
l'assistance extérieure, même dans le cadre des programmes
humanitaires, prend la forme de soutiens à la mise en place de services
de base dans le cadre des structures existantes. La priorité
accordée par le Gouvernement et les partenaires extérieurs aux
services de santé de base doit viser à répondre aux
énormes besoins de santé de la
population. L'analyse de la situation sanitaire montre
clairement que la population de la RDC ploie sous le poids d'une charge
énorme de morbidité et de mortalité, dont les causes
peuvent être évitées ou traitées au niveau des soins
primaires et de première référence. (Rapport BM, 2005)
La priorité accordée par le Gouvernement et les
bailleurs de fonds extérieurs aux services de santé de base est
tout à fait justifiée étant donné que notamment la
mortalité des enfants est imputable dans la plupart des cas à des
maladies telles que le paludisme, les infections respiratoires, la
diarrhée et la malnutrition qui peuvent toutes être
traitées au niveau des services communautaires et primaires. (Rapport
BM, 2005)
65
En RDC, l'aide apportée actuellement aux services de base
est pour l'essentiel centrée sur l'offre
de services de santé primaires, et elle néglige
souvent les facteurs liés à la demande, les méthodes
à base communautaire et les hôpitaux de premier recours. Le
gouvernement ne doit pas se limiter
uniquement aux facteurs liés à l'offre, mais aussi
attaqués les facteurs qui favorisent la demande à
travers les programmes sectoriels de la lutte contre les maladies
qui dérangent trop la population. (Rapport BM, 2005)
L'expérience d'autres pays indique que le renforcement
des interventions sanitaires de proximité
devrait aller de pair avec le soutien global apporté au
système de soins de santé primaires. Il conviendrait de mettre
à l'essai des stratégies permettant de rapprocher les soins
curatifs de la population pour le traitement des infections respiratoires par
exemple. (Rapport BM, 2005)
Pour que le système de santé congolais soit en
mesure de répondre aux exigences de l'émergence dans le processus
de l'amélioration de bien être ; nous suggérons la mise en
application des mesures suivantes :
- Le renforcement de la couverture sanitaire ;
- La faible qualité des soins et des services offerts ;
- L'intensification de la résilience des structures de
santé face aux urgences sanitaires
- La faible utilisation des soins et des services disponibles;
- La construction et la réhabilitation des infrastructures
sanitaires de base ;
- L'augmentation des allocations des ressources publiques au
secteur de la santé;
- La construction des instituts d'enseignement des professionnels
de santé et le développement des compétences des
prestataires ;
- Le renforcement de contrôles dans la fabrication des
produits pharmaceutiques.
2.5 Défi de la bonne gouvernance
La bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique n'est
pas une option à lever, bien au contraire, elle est une obligation qui
s'impose dès lors que nous voulons faire avancer l'agenda du
développement économique. La mauvaise gouvernance
engendre le sous-développement tandis que la
bonne gouvernance favorise l'émergence et le
développement. Des pays comme le Botswana, l'Afrique du sud, le Chili,
l'Indonésie ou encore, plus près de nous, l'Angola ont su tirer,
de la manière la plus
judicieuse, partie des dotations en ressources naturelles voulues
par le destin. (Matata P., 2018)
66
La croissance ne peut être assurée que dans un
environnement politique et social stable. En effet, certaines études
empiriques, ont révélé l'existence d'une relation positive
entre le taux de croissance et la stabilité politique. Dans le pays
où la corruption, l'injustice et la mauvaise gestion des affaires
publiques caractérisent le mode de gouvernance, il existe une forte
probabilité de l'éclatement
de la guerre or cette dernière joue négativement
sur la réalisation des activités économiques. On
s'attend généralement à ce que
l'instauration d'une véritable démocratie ou sa consolidation ait
un
impact positif sur la croissance, mais les évidences
empiriques à ce sujet sont quelque peu ambiguës. (Nshue A.,
2014)
L'environnement politique influence le choix de politique
économique ainsi que le climat des
affaires, et partant la croissance. En effet, des
environnements politiques différents peuvent entrainer des contraintes
différentes sur les instruments de politique économique et sur la
réalisation des activités économiques. Les
caractéristiques du système politique et la qualité des
institutions puisque pouvant influencer les décisions publiques et
l'environnement économique général, peuvent donc affecter
la croissance. (Nshue A., 2014)
Une autre voie par laquelle l'instabilité politique
pourrait rejaillir sur la marche de l'économie dans le long terme est
l'incertitude qu'elle fait peser sur les décisions d'épargne et
d'investissement des
agents économique : ménages et entreprise. Dans
un pays où la paix sociale est absente et où il se vit une guerre
civile, il est difficile que les agents économiques investissent
massivement, ce qui devrait normalement avoir une incidence négative sur
les performances économiques dans le moyens et long
terme. Dans un tel contexte sociopolitique, il est
également difficile pour le gouvernement d'investir
dans le capital public. (Nshue A., 2014)
Afin d'instituer la bonne gouvernance, il faudrait se baser sur
les éléments ci-après :
- La lutte acharnée contre la corruption, l'injustice et
l'impunité ;
- La promotion du cadre juridique visant à favoriser
l'encrage de l'Etat de droit, principalement
par le renforcement des institutions démocratiques ainsi
que la mise en place d'un environnement juridique cohérant de
manière à susciter les investissements privés ;
- La rationalisation des structures administratives et la
valorisation de la fonction publique ;
- L'amélioration des capacités de contrôle
des ressources publiques au travers des institutions impliquées dans la
gestion des deniers publics ;
- La décentralisation effective notamment par la
poursuite et la consolidation des actions menées dans la démarche
de la définition des politiques provinciales, territoriales,
municipales, communales ;
67
- Le renforcement du partenariat Etat-secteur privé, en
vue de favoriser un environnement propice à l'éclosion
économique et sociale ;
- La communication avec le public au moyen de la publication
des rapports des activités réalisées et à
réaliser, des statistiques et autres informations nécessaires qui
devra profiter aux différentes corporations.
2.6 Défi de la transition démographique
La population est au coeur du processus de l'émergence
et du développement. Elle est à la fois son moyen et sa
finalité. D'où l'urgente préoccupation des uns et des
autres pour plus d'inclusivité aussi bien dans la création des
richesses nationales que dans la jouissance de celles-ci. La taille, la
densité et la répartition constituent des éléments
caractéristiques d'une population, éléments opposables
à la capacité de l'économie à répondre aux
besoins croissants de cette même population. (RNDH, 2016)
Cette situation incite à la prise des mesures
conséquentes en RDC pour amorcer la transition démographique et
tirer profit du dividende qui en résulte. Un dividende
démographique survient lorsque la baisse du taux de natalité
entraine des changements dans la distribution par âge de la population ;
ce qui signifie que moins d'investissements sont nécessaires pour
répondre aux besoins des groupes plus jeunes, et les adultes sont
relativement plus nombreux dans la population des personnes actives. (RNDH,
2016)
En RDC, plus on monte en âge, plus la taille de la
pyramide diminue : les moins de 14 ans deviennent nombreux. En RSA, par
exemple, la base de la pyramide est plus réduite : les jeunes de 1530
sont plus nombreux que les moins de 14 ans. Ce qui signifie que le taux de
dépendance est plus élevé en RDC qu'en Afrique du Sud.
Maîtriser la progression démographique pour la conformer au rythme
de création des richesses est donc un des défis majeurs de la RDC
dans sa quête actuelle de plus l'inclusivité dans la croissance.
(RNDH, 2016)
Pour bénéficier d'un dividende
démographique important dans le court terme, l'Afrique a besoin de
politiques qui accélèrent la réduction de la
mortalité infantile et qui aident les couples à parvenir à
des familles de taille plus réduite. Une transition démographique
est un préalable nécessaire à toute possibilité de
dividende démographique. Pendant celle-ci, un pays ou région voit
sa natalité et sa mortalité passer de niveaux
élevés à des niveaux faibles. Pour autant, les pouvoirs
publics ont bien des possibilités d'intervention. (Canning D., Raja S.
et Yazbeck S., 2016)
Faute des connaissances appropriées exacerbée
par le manque de politique forestière, d'un plan national
d'aménagement du territoire, d'un plan de zonage forestier national et
d'une stratégie
68
A cet effet, pour qu'un pays soit capable d'assurer une
transition démographique en douceur, il doit adopter les interventions
ci-après :
- L'amélioration de l'éducation des femmes
- L'information sur les avantages sanitaires à retarder
la première grossesse et à espacer les naissances ;
- Le renforcement de la capacité et du pouvoir
décisionnel des femmes ;
- L'amélioration de leur bien-être ;
- Une croissance démographique maîtrisée
- L'accès à des méthodes de planification
familiale qui permettent aux femmes d'éviter les grossesses non
désirées ;
- La réduction de la mortalité infantile ;
- L'amélioration de l'accès à des services
complets de planification familiale ;
- L'amélioration de la couverture sanitaire infantile.
2.7 Défi environnemental
Les rapports entre économie et environnement sont
difficiles. D'un côté, l'économie, désignant ici les
activités de production, de commerce et de consommation est
considérée comme la source des
maux et dégradations subis par l'environnement
biophysique, qui le rend bien à la société humaine sous
forme d'altération de la santé, de raréfaction de
ressources vitales ou de pertes d'aménités diverses, pourtant
prisées. De l'autre côté, la discipline économique
propose des concepts et des outils pour asseoir une gestion rationnelle de
l'environnement et promouvoir des instruments efficaces d'action publique au
service d'une protection optimale de l'environnement. (Godard O., 2015)
Le développement durable exige que la population ait
accès à un environnement vivable. Ceci
implique l'accès à un air sain et à l'eau
potable qui sont nécessaires pour la bonne santé de cette
population. La RDC possède un réseau
hydrographique très dense. En ce qui concerne la surveillance continue
et la protection de l'environnement, il n'existe pas une politique clairement
définie. Cette léthargie se traduit par l'absence d'une politique
bien planifiée, par l'insuffisance des équipements et
des outils de travail et des services, ainsi que par la
carence en ressources humaines et financières. Ceci explique, en grande
partie, les problèmes environnementaux auxquels le pays est
confronté (insalubrité, érosions, pollution, etc.). (RNDH,
2000)
69
sectorielle nationale de développement, la conduite du
secteur forestier fait face jusqu'à ce jour à un
défi majeur qui consiste à promouvoir, dans une
vision intersectorielle et prospective, une affectation des terres et une
planification optimale des populations et des activités ainsi que des
équipements et moyens de communication, afin de contribuer efficacement
aux objectifs de développement durable du pays, tout en minimisant
l'impact sur les forêts. (RNDH, 2016)
La voie vers l'économie verte nécessitera la
mobilisation de nouvelles ressources financières
publiques et privées. Ceci implique le
réalignement des objectifs politiques et des priorités ainsi que
l'affectation appropriée des capitaux, tout en répondant aux
préoccupations immédiates et pressantes de développement
et aux objectifs à court terme d'éradication de la
pauvreté. (RNDH, 2016)
Le gouvernement congolais est donc appelé à
financer des programmes destinés à engager la
transition vers l'économie verte. Cependant, au regard
de l'importance régionale et internationale de ses ressources
environnementales à protéger, il est en droit de s'attendre
à des apports financiers
venant de la communauté internationale. Faucheux et
Allal, soulignent particulièrement que les pays africains auront besoin
de sources extérieures de financement pour passer à une
économie verte, notamment d'investissements bilatéraux,
multilatéraux et privés. (RNDH, 2016)
- La protection de l'environnement et l'adaptation aux
exigences des changements climatiques pour un cadre de vie meilleure ;
- La lutte contre la déforestation et la
dégradation du territoire
- La vigilance à l'équilibre spatial et à
l'équité intergénérationnelle dans l'exploitation
des
ressources naturelles.
- L'orientation de la gestion de l'immense potentiel dont dispose
la République en ressources
naturelles, dans la perspective d'un développement durable
au profit de la population ;
- La prévention des risques et luttes contre toutes les
formes de pollutions et nuisances ;
- Servir de socle aux législations spécifiques
régissant la conduite des secteurs certes distincts
de l'environnement mais dont les incidences directes ou
indirectes sont indéniables.
Section 3. Limitations des résultats
La science est considérée pour beaucoup de
chercheurs comme une mine d'or, qui est à la portée des tous.
Nous avons touché au cours de cette recherche qu'un aspect
d'études sur l'émergence de la RDC, et nous sommes conscients
qu'il reste plusieurs aspects et interrogations qui pourront faire l'objet d'un
future travail ; pour trouver de solutions efficaces et efficientes aux
problèmes qui rongent notre société.
70
L'émergence est un phénomène dont on ne
peut se passer aujourd'hui dans le débat sur la problématique de
développement, et qui ne passe pas inaperçu dans l'opinion
publique, tant ses effets sont visibles sur la répartition mondiale de
richesses et la distribution des rôles entre les pays et les
régions. C'est donc une erreur de considérer uniquement
l'émergence dans des termes exclusivement économiques. Et Ce
n'est que par l'intervention d'une modification sociale et politique profonde
que ce
phénomène va apparaitre. (Robert H., 1968)
Le thème de cette étude a une importance
capitale compte tenu de l'ampleur qu'a le processus d'émergence
socioéconomique auprès des élites africaines. Nous avons
mis l'accent principal sur les différents facteurs explicatifs qui
freinent le processus de l'émergence de la RDC; tout en proposant les
défis à relever pour atteindre le stade de l'émergence.
Le lecteur comprendra très bien que cette étude
n'a pas permis d'épingler en profondeur toutes
les notions inhérentes à cette recherche, mais
en faisant de notre mieux, nous avons épinglé les
problèmes importants qui bloquent le processus d'émergence
économique et sociale de notre pays. Le champ de réflexions reste
ouvert à tous les futurs chercheurs dans le domaine. Les nouvelles
préoccupations suscitent de nouvelles investigations et
démontrent que ce travail n'a pas épuisé tous les aspects
de l'étude dans ce secteur. De ce fait, nos encouragements
sincères s'adressent à tous les chercheurs avenirs dans ce grand
domaine de la vie économique d'une nation.
Conclusion partielle
Au cours de ce chapitre, nous avons fait un effort de
décrire le contexte global du processus de
l'émergence de la RDC à l'aide de
différentes théories relevées dans la littérature.
Nous avons retenue
quelques éléments importants qui influencent
négativement ce processus et de proposer les différents
défis à relever que nous trouvons nécessaires pour mettre
concrètement la RDC sur la voie de son émergence. Toutefois, les
pistes les suggestions épinglées ne résolvent pas le
problème du blocage de l'émergence dans son entièrement,
mais uniquement dans le domaine socioéconomique.
Il sied de signaler que toute approche dans
l'élaboration de politiques publiques doit être adaptée au
contexte local et aucun pays ne saurait réussir simplement en essayant
de transplanter directement les expériences des autres Etats. (Iriba,
2015)
Nous avons relevé au cours de ce travail, que le
processus d'émergence socioéconomique de la RDC est freiné
par un problème de la productivité de l'économie,
l'extrême pauvreté, la détérioration du
71
CONCLUSION GENERALE
Au cours de ce travail, nous nous sommes proposé
d'analyser la problématique du processus d'émergence
socioéconomique de la RDC, pour apporter notre apport dans le
débat scientifique intense dans cette thématique vital pour
l'amélioration des conditions de vies de la population. Cette
étude avait pour objectif général d'étudier les
facteurs qui bloquent le processus d'émergence de la RDC, et nous
l'avons subdivisé à deux objectifs spécifiques suivants
:
- D'analyser le processus de l'émergence de la RDC ;
- De formuler des suggestions qui vont soutenir le processus
d'émergence de la RDC
Cette recherche était fonde sur les hypothèses
suivantes : Les efforts fournis durant ces dernières années par
les gouvernants dans l'amélioration de la situation
socioéconomique, ont permis de placer la RDC sur la trajectoire de
l'émergence ; puis l'émergence de la RDC est bloquée par
la mauvaise gouvernance, la faiblesse de la structure économique du
pays, et un faible niveau d'investissement en capital physique et humain.
Pour vérifier les hypothèses de ce travail, nous
avons eu recours à la méthode comparative qui a consisté
à établir de relations sur les éléments
fondamentaux d'émergences de la RDC et comparer les faits
observés, puis la méthode descriptive qui a consisté
à présenter un état des lieux de l'évolution de la
réalisation de critères prioritaires de l'émergence en
RDC.
Pour collecter les données, nous avons utilisé
la technique documentaire qui nous a permis de consulter les différents
ouvrages, documents, articles sur internet et rapports importants ; afin de
récolter des informations utiles pour l'élaboration de ce travail
; et la technique d'interview qui a consisté à mener des
entretiens auprès de certaines personnes sur leurs opinions,
expériences et perceptions en rapport avec le sujet de la recherche.
En élaborant ce travail, nous avons constaté
qu'il y a eu des bonnes actions qui ont été posé dans
l'amélioration de conditions de vies de la population dans la
stabilisation du cadre macroéconomique, la création des richesses
au moyen d'une croissance économique élevée et stable, la
faible réduction de la pauvreté, l'éducation, la
santé. Toutes ces actions ont permis de mettre le pays sur la voie de
son émergence. C'est ce qui nous permet de confirmer la première
hypothèse de ce travail.
72
système éducatif, la mal gouvernance, la
dégradation du système sanitaire, la pression
démographique,
la dégradation de l'environnement. Tous ces
éléments constituent des goulots d'étranglements pour que
le pays atteigne un jour le stade d'émergence tant recherché.
C'est ce qui nous permet de
confirmer notre première hypothèse.
Les autorités congolaises peuvent stabiliser de la plus
belle manière la RDC sur la voie de son émergence
socioéconomique dès lors qu'elles relèveront les
défis de tous ces problèmes cités ci-haut. Si aujourd'hui
les pays membres du BRICS sont entrés d'influencer quasiment le monde,
c'est parce qu'ils avaient compris depuis longtemps la nécessité
urgente d'améliorer la gouvernance publique, d'investir dans le secteur
éducatif et sanitaire, de propulser une croissance inclusive, etc. Tout
ceci, les ont permis d'inscrire leurs pays dans le cercle fermé des pays
émergents du monde.
Nous devons tous être conscients que les
sociétés qui ont compris l'importance de l'investissement dans le
capital humain (éducation et santé) pour la production, la
maitrise et la diffusion des connaissances sont celles qui aujourd'hui dominent
l'économie mondiale. La RDC a la réputation d'être un
scandale géologique, énergétique, touristique,
environnemental, etc. que le monde entier envie. Il est temps de
développer les compétences nationales pour transformer cet
énorme potentiel en
richesses profitables à nos populations. C'est ce qui nous
permet aussi de confirmer notre deuxième
hypothèse de cette étude.
Ces lignes doivent plutôt inciter à l'optimisme
pour espérer à une émergence de la RDC. Le progrès
sont possibles, la preuve ; ils sont tangibles. Mais ce qui a pu être
fait hier et aujourd'hui, devra être préservé pour
constituer la pierre angulaire de nos actions et de nos efforts dans la longue
marche
résolue vers l'émergence qui ne fait que commencer.
Telle une course de relais, ce témoin devra être
transmis de génération en
génération pour que chaque étape parcourue soit une
avancée de plus pour la RDC.
73
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
· Canning D., Raja S., et Yazbecks., (2016) La
transition démographie de l'Afrique : Dividende ou catastrophe ?
Banque Mondiale, Washington.
· Dictionnaire des sciences économiques et
sociales.
· Godard O., (2015) Environnement et
développement durable : une approche méta-économique.
Ed. De Boeck, Bruxelles
· Hay F., et Shi Y., (2005) La Montée en
puissance de l'économie Chinoise. PUR, Rennes.
· Kabatu-Suila B., (2004) Théories des
conditions prioritaires du développement. Ed. PUC, Kinshasa.
· Matata P., (2018) Plaidoyer pour la bonne gouvernance
et le développement. Ed. Michel Lafon, Espagne.
· Ngoy K., (2018) Clé de l'émergence de
l'économie congolaise. Edition Harmattant, Paris.
· Nshue A., (2012) Théories de la croissance et
de fluctuations économiques. Partie I : Croissance
économique.
· Pascal S., (1991) Macroéconomie, PUF,
1ère éd. Paris France.
· Pourtier R., (2018) RDC face au défi
démographique. Ifri, Paris.
· Robert H., (1968) Le Grand Essor. PUF, Paris.
· Saumet C., (2018) La République
Démocratique du Congo à l'horizon 2020. IRIS.
· Segers J. et Habiyambere A., (1973) Les conditions de
la croissance économique. CEPAS, Kinshasa.
· Yildizoglu M., (2007) Modélisation de la
dynalique économique source de la croissance économique.
Université Montesquieu Bordeaux IV, France.
II. MEMOIRES ET NOTES DE COURS
· Balembomfumu M., (2010) Apport de la RDC dans le
commerce international de 2001 à 2007, états de lieux et
perspectives. Mémoire de Licence, Kinshasa : Université de
Kinshasa.
· Ciruza M. (2008) Impact de la qualité de
l'éducation sur le revenu individuel à Goma. Mémoire
de Licence en Sciences économiques, Goma : Université de Goma.
· Luzozo M. (2016) Fondement de l'émergence de
la RDC : Défis et perspectives. Mémoire de Licence en
Sciences économiques, Kinshasa : Université catholique au
Congo.
· Baende B. (2016) Fluctuations et croissance
économique. Note de cours, UPC, L1
74
III. ARTICLES
· Abdelmalki L., Benoit M. et Gbakou P., (2012) La
stabilité Macroéconomique conditionne-t-elle l'impact des IDE sur
la croissance économique et l'émergence ?
· Etoyi F., Otshudi S., et Mbaya M., (2016) Les
strategies pour emergence de la RDC au rang d'une puissance régionale en
Afrique subsaherienne. Vol 15 n°3, Apr ISSN.
· Fouquin M., et Francoise L., (2007) Qui sont les
pays émergents ? CEP II Club, 20 mars 2007.
· Kibala J.C (2013) Rechercher la transformation et
l'émergence de la R.D. Congo par la réforme de l'Etat :
nécessité d'une réforme administrative et
institutionnelle. 1ère Conference panafricaine sur la
transformation et l'émergence du continent, Kinshasa.
· Makhtar D. (2018) L' Afrique se transforme :
Récit d'innovation et sources d'inspirations.
· Mbaloula M., (2011) La problématique de
l'émergence économique des PED. Revue congolaise de
gestion
· Moshe S., (1988) Croissance économique
changement structurel en Colombie une comparaison internationale. Revue
trimestrielle de l'institut d'étude du développement
économique et social de l'université de Paris I, p 481-492.
· Rougier E. et Piveteau A. (2012) Comprendre
l'émergence économique : Convergence sectorielle, autonomie
compétitive et changement institutionnel.
· Ossiala S. et Ngoma A., (2016) Industrialisation
endogène de l'Afrique: voies et moyens. 42ème session de
l'APF, Madagascar
IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS
· Annuaire National Statistique de l'EPSP 2017-2018
· Plan National de Développement Sanitaire
2019-2022
· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2013
· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2016
· Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2017
· Rapport BAD sur les Perspectives économiques en
Afrique 2018.
· Rapport Banque Mondiale sur la Santé et
Pauvreté en République Démocratique du Congo : Analyse et
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté 2005.
· Rapport National de la Contextualisation et
Priorisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) en RDC 2016
· Rapport indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique
2017
· Rapport National OMD 2012
75
· Rapport National sur le Développement Humain
2000
· Rapport National sur le Développement Humain
2016
V. ARTICLES EN LIGNE
· Abomo P. (2014) L'Afrique : L'émergence
dans l'insécurité ?
www.Diploweb.com/Afrique-emergence-dans-le-html.
Consulté le 02 Juin 2019.
·
Https://Relifweb.int/rdport/democratic-republic-ccongo/s-curif-alimentaire-niveau-de-production-agricole-et-animale.
Consulté le 9 Mars 2019.
·
Https://fr.m.wikipedia.org/wiki/indice-de-perception-de-la-corruption-classement.
Consulté le 19 Août 2019.
· Iriba (2015), L'infrastructure et son rôle
dans le processus de développement du Brésil
http://www.brazil4africa.org.
Consulté le 12 Août 2019.
· Kim C. (2018) Comment les marchés
émergents transforment le commerce mondial.
https://moneystore.be/2018/actu/marchs-mergents-transforment-commerce-mondial.
Consulté le 14 Août 2019.
· Kambamba D. (2012) RDC : Pourquoi tant de
pauvreté ?
www.libreafrique.org/Darly-rdc-
pauvreté-RDC-190612. Consulté le 05
Septembre 2019.
· Kambamba D. (2013) RDC : Pourquoi l'école
est-elle malade ?
www.libreafrique.org/Darly-ecole-RDC-210313.
Consulté le 13 Août 2019
· Kupelesa M. (2006) Le défi de la
qualité de l'éducation scolaire en RDC.
http://pygmalioneducation.free.fr.
Consulté le 4 Septembre 2019.
· Makhtar D. (2018) L' Afrique se transforme:
Récit d'innovation et sources d'inspirations.
www.Banquemondiale.org/fr/data/interactive/2018/04/20/africa-transforming-stories-of-innovation-and-inspiration.
Consulté le 15 Février 2019.
· www.Banque
mondiale.com
76
TABLE DES MATIERES
Epigraphe Dédicace
Remerciements
Liste des Tableaux Liste des Graphiques Liste des
Abréviations Résumé
INTRODUCTION 1
1. Mise en contexte 2
2. Problématique 2
3. Objectifs de l'étude 3
4. Hypothèses 4
5. Intérêt et Justification du choix du sujet
4
6. Méthodes Et Techniques 5
7. Délimitation Spatio-Temporelle de l'étude
5
8. Subdivision du Travail 5
Chapitre I. REVUE DE LA LITTERATURE 7
Section 1. Analyse théorique 7
1.2. Emergence 7
1.3. Croissance économique 9
Section 2. Etudes empiriques 13
Section 3. Etude de cas 16
Conclusion partielle 17
Chapitre II. SITUATION DU PROCESSUS D'EMERGENCE DE LA RDC 18
Section 1. Brève présentation de la RDC 18
Section 2. Présentation de données empiriques et
approches méthodologiques 19
2.1 Présentation de données empiriques 19
2.2.1 Situation économique de la RDC 19
2.2.2 La Pauvreté 24
2.2.3 Le système éducatif congolais 29
2.2.4 Système de Santé 31
2.2.5 La Gouvernance 33
2.2.6 Démographie 35
2.2.7 Environnement et Forêt 36
77
2.3 Approches méthodologiques 38
2.3.1 Méthode comparative 38
2.3.2 Méthode descriptive 38
2.3.3 Technique documentaire 38
2.3.4 Technique d'interview 39
Section 3. Analyse factuelle de données et
présentation de résultats 39
Conclusion partielle 41
Chapitre III. DISCUSSIONS, IMPLICATIONS, ET LIMITATIONS DES
RESULTATS 41
Section 1. Discussions des résultats 42
1.1 Problème de la productivité de
l'économie 42
1.2 Extrême pauvreté 44
1.3 Détérioration du système éducatif
congolais 45
1.4 Mal gouvernance 46
1.5 Dégradation du système sanitaire 47
1.6 Pression démographique 49
1.7 Dégradation de l'environnement 49
Section 2. Implications des résultats 51
2.1 Défi d'une croissance économique inclusive et
de l'intégration économique 51
2.2 Défi de la lutte contre la pauvreté 53
2.3 Défi d'accès à l'éducation de
qualité pour tous 54
2.4 Défi du système de santé en RDC 55
2.5 Défi de la bonne gouvernance 56
2.6 Défi de la transition démographique 58
2.7 Défi environnemental 59
Section 3. Limitations des résultats 60
Conclusion partielle 61
Conclusion générale 62
Bibliographie
Table des matières
|