ET
L'ÉCOLE D'ÉCONOMIE DE
L'UNIVERSITE CLERMONT-AUVERGNE
Marseille - Année Universitaire 2018-2019
Master Économie et Développement
International
Spécialité : Maîtrise d'Ouvrage
Pour le Développement
OPTION : FINANCEMENT ET DEVELOPPEMENT DU SECTEUR
PRIVE
Essai empirique sur les déterminants
de
l'entrepreneuriat féminin à
Ouagadougou
Présenté et soutenu par : Mme KORMODO /
ZOUNGRANA Raïssa (BURKINA FASO) Cheffe de Service
Statistiques à la Direction des Etudes et de la Stratégie de la
Chambre de Commerce et d'Industrie.
Directrice de Mémoire : Mme BIGOURDAN
Isadora, Team Leader / SIBC Manager
Expert e : Mme GRATADOUR Céline ,
Responsable Equipe Projets
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
REMERCIEMENTS
A mon mari et à nos enfants, vous qui me
donnez tant de joie et de bonheur à vos côtés, je vous aime
!
A toute ma famille, ce modeste travail est
l'expression de mon affection et le fruit de vos
soutiens multiformes.
A Monsieur Issaka KARGOUGOU , Directeur
Général de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso
pour ses encouragements,
Au représentant pays de l'AFD résidant au Burkina
Faso, Monsieur Tanguy Denieul et son équipe pour leurs conseils et leur
assistance aux lauréats burkinabè.
A toute l'équipe pédagogique du Master Modev pour
la qualité de la formation dispensée et en particulier à
messieurs Simon GOUNTHER, Camille MALHERBET et Marc RAFFINOT,
A mes tutrices de mémoire, Mesdames
Isadora BIGOURDAN et Céline GRATADOUR pour leur disponibilité et
leur accompagnement ;
A l'équipe des enquêteurs pour leur dynamisme et
leur participation à la collecte des données
d'enquête ;
A mes collègues de la Chambre de
Commerce et d'Industrie, aux agents de la Maison de l'Entreprise, ceux du
Ministère du Commerce et à l'Amicale des anciens Cefebistes du
Burkina.
MASTER MODEV - 12EME PROMOTION
60EME SESSION DU CEFEB
i
MASTER MODEV - 12EME PROMOTION
60EME SESSION DU CEFEB
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
LISTE DES ABREVIATIONS
AFP-PME : Agence de financement et de promotion des petites et
moyennes
entreprises
CCI-BF : Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso
CEFORE : Centre de formalités des entreprises
COPEF : Commission pour la promotion de l'entrepreneuriat
féminin
CSLP : Cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté
DB : Doing business
FAARF : Fonds d'appui à la formation professionnelle et
à l'apprentissage
FASI : Fonds d'appui au secteur informel
FBDES : Fonds burkinabè de développement
économique et social
Fichier NERE : Fichier nationale des entreprises et des
regroupements d'entreprises
GEM : Global entrepreuneuriaship Monitor
MEBF : Maison de l'entreprise du Burkina Faso
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économiques
PEJDC : Projet emplois des jeunes et développement des
compétences
PNDES : Programme national de développement
économique et social
PIB : Produit intérieur brut
PME : Petites et moyennes entreprises
PNDES : Plan national de développement
économique et social
SCADD : Stratégie de croissance
accélérée pour le développement durable
SIGI : Social institutions and gender index
ii
WEFI : Women entrepreneurs finance initiative
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Figure 1 : Evolution des créations selon le sexe du
promoteur 2
Figure 2: Théorie du comportement planifié 8
Figure 3 : Modèle psychosocial de l'entreprenariat
féminin 13
Figure 4 : Répartition des femmes
enquêtées suivant le statut matrimonial 15
Figure 5 : Nombre moyen d'enfants par femme selon le statut
matrimonial 15
Figure 6 : Activité et niveau d'instruction 17
Figure 7 : Entrepreneuriat et niveau d'instruction 17
Figure 8 : Entrepreneuriat et statut matrimonial 18
Figure 9 : Motivations des entrepreneures 18
Figure 10 : Résultat modèle structurel 31
Tableau 1 : Répartition des femmes
enquêtées suivant l'âge 14
Tableau 2 : Répartition de femmes suivant le type et le
statut du logement 16
Tableau 3 : Répartition des femmes suivant leur
activité et leur formation entrepreneuriale 19
Tableau 4: Caractéristiques sociodémographiques
et formation des croyances sur
l'entreprenariat 24
Tableau 5: Influence des croyances sur l'attitude, les normes
sociales et le contrôle perçu 25
Tableau 6: Influence de l'attitude, des normes sociales et du
contrôle perçu sur l'intention
d'entreprendre 27 Tableau 7: Influence de l'attitude, des
normes sociales et du contrôle perçu sur l'intention
d'entreprendre (2) 29 Tableau 8: Intention d'entreprendre,
contrôle perçu et création d'entreprise chez les femmes
30
Tableau 9: Cadre logique de mise en oeuvre des recommandations
de l'étude 36
MASTER MODEV - 12EME PROMOTION
60EME SESSION DU CEFEB
iii
MASTER MODEV - 12EME PROMOTION
60EME SESSION DU CEFEB
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS I
LISTE DES ABREVIATIONS II
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES III
SOMMAIRE IV
SYNTHESE V
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE1 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTERATURE
4
1.1. CONCEPTION DE L'ENTREPRENEURIAT FEMININ ET ETATS DES
LIEUX 4
1.1.1. Définition 4
1.1.2. Politiques publiques en faveur de l'entrepreneuriat
féminin 5
1.2. MODELE CANONIQUE DU COMPORTEMENT ENTREPRENEURIAL 7
1.2.1. Présentation du modèle de base
7
1.2.2. Extensions du modèle de base 10
1.3. LES APPLICATIONS A L'ANALYSE DU COMPORTEMENT
ENTREPRENEURIAL DE LA FEMME 12
CHAPITRE 2 : MODELISATION DE L'INTENTION D'ENTREPRENDRE
CHEZ LES
OUAGAVILLOISES 14
1.1. APERÇU DESCRIPTIF 14
1.1.1. L'âge des enquêtées 14
1.1.2. Situation matrimoniale 15
1.1.3. Logement 16
1.1.4. Activité entrepreneuriale et niveau
d'instruction 17
1.1.5. Activité entrepreneuriale et situation
matrimoniale 17
1.1.6. Motivations des femmes entrepreneures 18
1.1.7. Activités informelles et formation en
entrepreneuriat 19
1.2. ESTIMATION ET TEST DU MODELE 20
1.2.1. Rappel des hypothèses et
spécification des variables et groupes de variables 20
1.2.2. L'approche classique 20
1.2.3. L'approche par les équations structurelles
à variables latentes 21
CHAPITRE 3 : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS 23
1.1. INTERPRETATION DES RESULTATS 23
1.1.1. Formation des croyances sur l'entrepreneuriat
23
1.1.2. Influence des croyances sur l'attitude, les normes
sociales et le contrôle perçu 25
1.1.3. Influence de l'attitude, des normes sociales et du
contrôle perçu sur l'intention
d'entreprendre 27
1.1.4. Intention d'entreprendre et création
d'entreprise chez les femmes 30
1.1.5. Résultat du modèle structurel de
l'intention entrepreneuriale 31
1.2. RECOMMANDATIONS 32
1.2.1. Au niveau de la Chambre de Commerce et d'Industrie
du Burkina Faso (CCIBF) 32
1.2.2. Au niveau National 34
1.2.3. Mise en oeuvre des recommandations 35
CONCLUSION 38
ANNEXES I
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE II
ANNEXE 2 : LISTE DE FONDS ET PROJET POUR L'EMPLOI DES JEUNES
ET DES FEMMES VI
ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES RESSOURCES RENCONTREES DANS LE
CADRE DE L'ETUDE .. VIII
BIBLIOGRAPHIE IX
iv
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
SYNTHESE
Si l'emploi dans le secteur privé ou public apparait
comme un moyen d'autonomisation financière de la femme, certaines femmes
au Burkina Faso ont déjà ou songent à emprunter le chemin
de l'auto emploi qu'est l'entrepreneuriat. Capter les différents
facteurs contextuels et comportementaux qui sont à même de
déterminer leur décision d'entreprendre afin de contribuer
à l'atteinte des objectifs du Plan National de Développement
Economique et Social (PNDES), tel est l'objectif que s'est assigné cette
étude. Ce rapport utilise les données d'enquête sur
l'entreprenariat féminin conduite dans la ville de Ouagadougou au cours
de décembre 2018 sur un échantillon de 150 femmes. Les
méthodes classiques d'estimation (moindres carrés, probit et
logit) et la modélisation en équations structurelles à
variables latentes ont été utilisées pour tester
l'influence des facteurs identifiés dans le modèle psychosocial
augmenté du comportement entrepreneurial inspiré de Azjen (1985).
II ressort que l'attitude envers l'entrepreneuriat, les normes subjectives
liées aux proches, la confiance en soi et la perception des
difficultés liées à l'entrepreneuriat déterminent
significativement l'intention d'entreprendre des femmes à Ouagadougou.
Quant aux caractéristiques démographiques, l'existence d'un
entrepreneur dans la famille améliore les croyances des femmes tandis
que le niveau d'instruction et les formations reçus en entrepreneuriat
ont parfois un revers sur l'intention d'entreprendre.
MASTER MODEV - 12EME PROMOTION
60EME SESSION DU CEFEB
v
Page 1
INTRODUCTION GENERALE
Autonomiser les femmes et promouvoir l'égalité
entre les sexes, notamment dans les pays en développement, est le
cinquième Objectif de Développement Durable. L'atteinte de cet
objectif à l'horizon 2030, n'est possible que si les hommes et les
femmes participent de manière équitable à
l'activité économique et disposent des mêmes
capacités d'entreprendre.
Dans sa vision de construire une nation démocratique et
prospère, le Burkina Faso s'est doté depuis 2016 d'un nouveau
référentiel en matière de développement
économique, le Plan National de Développement Economiques et
Social (PNDES), sur l'horizon 2016-2020. Le PNDES s'appuie sur les
enseignements tirés de la mise en oeuvre des référentiels
antérieurs, notamment les Programmes d'ajustement structurel (PAS)
1991-2000, le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP) 2000-2010 et la Stratégie de croissance
accélérée et de développement durable (SCADD)
2011-2015. Le PNDES accorde une place de premier choix à l'initiative
privée, considérée comme étant le moteur de la
création des richesses.
Cependant, bien que le pays conserve une place honorable dans
le classement Doing business sur le critère de « création
d'entreprise » (classement 2014 à 2017)1, les
inégalités au niveau genre dans l'accès aux ressources
productives et aux revenus sont encore prépondérantes. En effet,
en 2015, la proportion de femmes occupant un emploi formel n'était que
de 24%2. C'est ainsi que le PNDES ambitionne à travers son
axe 2 de réduire les inégalités de genre et promouvoir la
femme comme une actrice dynamique du développement. Il s'agira de porter
la proportion des femmes propriétaires d'entreprises parmi les
entrepreneurs de 21% en janvier 2015 à 50% d'ici décembre
2020.
Conscient que l'entrepreneuriat féminin constitue un
levier stratégique de lutte contre la pauvreté, le Burkina Faso a
dans cette dynamique, multiplié des efforts dans la mise en place de
structures d'accompagnement telles que le Centre de Formalité des
Entreprises (CEFORE), le Fonds d'Appui aux Activités
Rémunératrices des Femmes (FAARF), le Fonds d'Appui à la
Formation Professionnelle et à l'Apprentissage, le Fonds
Burkinabè de Développement Economique et Social (FBDES), le Fonds
d'Appui au Secteur Informel (FASI), l'Agence de Financement et de Promotion des
PME (AFP-PME) qui oeuvrent dans la promotion de l'initiative
féminine.
Selon le rapport de l'OCDE, mai 2004, l'entrepreneuriat
féminin constitue un pôle de création d'emplois d'une part
et d'autre part, une source d'innovation dans la gestion, la promotion et la
mise en oeuvre de politiques d'appui en faveur du secteur privé. La
littérature récente sur l'entreprenariat féminin le
considère comme une source de croissance, d'emplois et
1 Rapports Doing Business, édition 13 en 2015,
14 en 2016, 15 en 2017
2 Institut National de la Statistique et de la
Démographie, 2016
Page 2
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
d'innovation (Rachidi, 2006 au Maroc ; Guerrin, 2002 au
Sénégal ; Tchoussi, 2002 au Cameroun ; Smith-Hunter, 2013 au
Ghana; Kane, 2009 en Mauritanie).
Perçu comme facteur principal de l'autonomisation de la
femme et de réduction des inégalités, l'entreprenariat
féminin a fait l'objet de peu de recherche au niveau du Burkina Faso. En
effet, les principales études existantes sur l'entrepreneuriat montrent
essentiellement d'une part les difficultés rencontrées par les
entrepreneurs (homme et femmes) dans l'auto emploi (Etude sur la
mortalité des entreprises, CEFORE, 2015 ; Etats des lieux de
l'entrepreneuriat féminin, CCI-BF, 2017) et d'autre part les
comparaisons des caractéristiques hommes-femmes dans l'accès aux
ressources productives (Etude SIGI pays Burkina Faso, OCDE 2018, Les
déterminants du secteur informel, 2014).
A l'horizon 2020, l'Etat Burkinabè ambitionne
d'atteindre un taux d'autonomisation des femmes de 50% dans le secteur formel.
Cependant, les récentes statistiques fournies par la Chambre de Commerce
et la Maison de l'Entreprise montrent que bien que le nombre d'entreprises
formelles s'est accru, force est de reconnaitre que la part des entreprises
créées par des femmes dans le secteur formel n'a pas connu la
même évolution. En effet, sur la période 20072017, on
constate que sur un volume total de création total de 73 126 nouvelles
entreprises, moins de 20% appartiennent à des femmes soit 19,27%. Une
comparaison annuelle des taux de création montre que la proportion
d'entreprises créées par les femmes a décrue ces deux
dernières années passant de 23,7% en 2015 à 19,7% puis
à 17,9% respectivement en 2016 et 2017.
Figure 1 : Evolution des créations selon le sexe du
promoteur
Evolution des créations d'entreprises
2007-2017 au Burkina Faso
2268
3 723
579
12609
10341
4302
2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016 2
017
Homme Femme Total créations
Sources : Notre construction, Fichier National des
Entreprises, compil de la base, CEFORE
Ce recul de l'entrepreneuriat féminin dans le secteur
formel intervient dans un contexte où le Gouvernement entend accroitre
la part contributive du secteur privé dans la création des
emplois et la réduction chômage, mais aussi et surtout pour sa
capacité à innover en vue
Page 3
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
d'amorcer l'industrialisation dans les secteurs
agro-sylvo-pastorales dans la mise en oeuvre du Plan National de
Développement Economique et Social (PNDES 2016-2020). Il apparait d'ores
et déjà que la remise à niveau du dynamisme
entrepreneurial féminin s'avère nécessaire pour l'atteinte
des objectifs du PNDES, la question étant des savoir comment stimuler
cette fibre entrepreneuriale chez les femmes au Burkina Faso.
Or, connaitre les leviers qui agissent sur la décision
d'entreprendre chez les femmes s'avère être fondamental pour
conduire efficacement une politique d'accompagnement de l'initiative
privée féminine. C'est ainsi que cette étude se propose
d'identifier les facteurs qui agissent sur l'entreprenariat féminin. Les
questions de recherche sont : (i) quels sont les facteurs contextuels et
individuels qui influencent l'entreprenariat féminin à
Ouagadougou ? (ii) quelle méthode utilisée pour
appréhender la décision d'entreprendre chez les femmes ? (iii)
Quelles mesures d'accompagnement proposer au niveau de la Chambre de Commerce
pour susciter et encourager l'initiative privée féminine ? (iv)
Comment repenser les mesures actuelles d'appui à l'entrepreneuriat
féminin pour plus d'efficacité au niveau national ?
L'objectif général est de cette étude est
d'identifier les facteurs qui déterminent l'intention d'entreprendre
chez les femmes à Ouagadougou afin de mieux relancer le secteur «
création d'entreprises par les femmes ».
La démarche qui sera adoptée comporte trois
grandes articulations : une recherche documentaire, la réalisation d'une
enquête par sondage et l'estimation d'un modèle de décision
d'entreprendre.
Page 4
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Chapitre1 : cadre théorique et revue de
littérature
Ce chapitre présente les contributions existantes
à la compréhension de l'entreprenariat féminin en
générale (en Afrique et dans le monde) et dans le cas du Burkina
Faso en particulier. Ces contributions peuvent concerner les aspects
théoriques ou empiriques. Cette recherche documentaire nous permettra de
diagnostiquer les approches existantes et de positionner la valeur
ajoutée de la présente recherche. L'aboutissement de la recherche
documentaire sera l'établissement du cadre théorique et la revue
de littérature sur l'approche empirique à l'identification des
facteurs explicatifs de l'entreprenariat féminin dans le contexte du
Burkina Faso. Elle permettra également de disposer d'informations
à priori pour la conduite de l'enquête par sondage. Ces
informations concernent les facteurs explicatifs déjà
identifiés par les auteurs en se basant sur la théorie
microéconomique ou la psychologie, et les facteurs ayant
été testés empiriquement dans de précédentes
études.
Le présent chapitre est subdivisé en deux
sections. La première section met en exerce les efforts
déjà consentis au plan international et national en faveur de
l'entrepreneuriat féminin. La seconde partie consacre la
présentation du modèle de base d'analyse de comportement
entrepreneurial et propose des extensions qui serviront à la
modélisation à partir des données d'enquête.
1.1. Conception de l'entrepreneuriat féminin et
états des lieux
1.1.1. Définition
La notion entrepreneuriat est revêt plusieurs
considérations. L'entrepreneur a plusieurs facettes et rempli plusieurs
fonctions. Suivant Hebert et Link (1989), Van Dijk et Thurik (1995) et Van
Praag (1996) on identifie au moins treize (13) fonctions distinctes de
l'entrepreneur : (1) une personne qui assume un risque lié à
l'incertitude, (2) un fournisseur de capital financier, (3). un innovateur, (4)
un preneur de décision, (5) un leader industriel, (6) un manager ou un
surveillant, (7) un organisateur et un coordonnateur de ressources
économiques, (8) un chef d'entreprise, (9) un employeur de facteur de
production, (10) un contractant, (11) un arbitre, (12) un allocateur de
ressources entre plusieurs usages et (13) une personne qui réalise une
start-up d'un nouveau business.
L'entrepreneur peut être défini comme
étant, un vecteur de développement économique permettant
la réalisation de la valeur ajoutée et l'amélioration de
la croissance nationale, et aidant à la lutte contre le chômage et
le travail informel. Ces effets résultent de l'expression
concrète des qualités de l'entrepreneur, et plus
précisément de sa propension à innover (Dejardin, 2000).
Un plus grand nombre d'entrepreneurs dans un pays aboutirait à un
surcroît de croissance économique.
Page 5
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Lorsque le projet ou le rôle d'entrepreneur est
porté par une femme, on parle d'entreprenariat féminin. La
définition qui sera retenue dans ce rapport est celle d'un start up d'un
nouveau business porté par une femme. Ce soit est justifié par la
facilité d'appréhension d'un nouveau business que les innovations
et les améliorations de procédés par exemple.
1.1.2. Politiques publiques en faveur de l'entrepreneuriat
féminin Au niveau International
En 2004, l'OCDE mis en place le Comité LEED
(développement économique et création locale d'emplois)
chargé de mener des analyses sur la contribution de l'entrepreneuriat
féminin à la croissance économique et à l'emploi.
Ce comité, premier du genre au plan international dans la politique
genre estime que l'atteinte de parité homme femme dans l'entrepreneuriat
induira une hausse progressive de la croissance économique mondiale de
9, 22% sur un intervalle de 20 ans. Dès lors de nombreuses études
sur l'entrepreneuriat voient le jour dans plusieurs pays en
développement.
Aussi, dans son rapport de mai 2012 l'OCDE recommandait aux
pays membres et en particulier aux pays en développement de faciliter
l'accès des femmes au financement, le renforcement du poids relatif des
entreprises appartenant à des femmes dans les secteurs concurrentiels
à haute valeur ajoutée et l'amélioration de la
qualité des systèmes d'information sur le crédit et la
production de statistiques genre. C'est ainsi que l'OCDE initia l'étude
pays SIGI (Social Institution and Gender Index) dans les pays en
développement notamment en Afrique subsaharienne dès 2016.
Par ailleurs en juillet 2017, le Groupe de la Banque Mondiale
initia le fond d'investissement dénommée WEFI (Women
entrepreneurs finance initiative) de plus un milliard de dollars pour la
promotion de l'entrepreneuriat féminin dans les pays en
développement. Ce fond dédié exclusivement aux
activités entrepreneuriales des femmes vise à accroitre
l'accès des femmes aux ressources productives (financement, capitaux)
d'une part et constitue d'autre part un levier stratégique de lutte
contre la pauvreté et de réduction des inégalités
genre.
? Selon le dernier rapport GEM (Global Entrepreuneuriaship
Monitor) en avril 2018 auxquels 54 pays ont pris part, environ 67,8% de la
population active mondiale évolue dans l'entrepreneuriat et contribue
à hauteur de 86% à la formation du PIB mondial.
? L'activité entrepreneuriale des femmes dans le monde
est estimée à 30%. Cependant ce taux varie d'une région
à une autre.
? 70% des entreprises formelles appartenant à des
femmes n'ont pas accès au financement
Au niveau du Burkina
Page 6
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Au niveau national, les mesures d'appui à
l'entrepreneuriat féminin sont portées par le Ministère de
la Femme et la Chambre de Commerce et d'Industrie sous la tutelle du
Ministère du commerce, de l'industrie et de l'artisanat.
Avec l'adoption du PNDES, le Ministère de la femme
s'est vu assigner des objectifs visant à promouvoir l'autonomisation
féminine dans le processus de la transformation structurelle de
l'économie nationale. Il s'agit principalement :
- faciliter l'accès au financement à au moins
60% des promotrices de projets d'entreprises ;
- faciliter l'accès des femmes au capital foncier : au
moins 50% des femmes dans le secteur agricole détiennent des titres de
propriétés sur leurs parcelles cultivables ;
- améliorer la part des femmes dans les instances de
décisions : au moins 30% dans le pouvoir législatif et dans les
instances communales.
Pour l'atteinte des objectifs, le Ministère a su
bénéficier d'un financement du Groupe de la Banque Mondiale dans
le cadre du Projet PEJDC (projet emplois des jeunes et développement des
compétences). Dans la composante 2 du PEJDC et plus
précisément, sous composante 3, le projet met en oeuvre un
programme de formation en entrepreneuriat et une politique d'assistance aux
jeunes promotrices pour le financement des microentreprises. Le
ministère de la femme cordonne avec le ministère de la jeunesse
et de l'emploi, en synergie avec des structures telles que le FASI, la Maison
de l'Entreprise, et la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso.
Au niveau de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina
Faso (CCI-BF) :
En tant que principale structure faitière du secteur
privé au Burkina, la CCI-BF mène depuis sa création en
1948 à travers sa triple mission (consultative, administrative et
représentative) des activités concourant à
l'émergence d'un secteur privé prospère.
En la faveur des élections consulaires de 2016, une
nouvelle assemblée consulaire composée de 151
députés dont 13 femmes siège la CCI-BF. En outre, 15
commissions consulaires ont été créés en vue de
mener des réflexions thématiques sur le secteur privé pour
la mandature 2016-2020. Une des commissions « Commission pour la promotion
de l'entrepreneuriat féminin » (COPEF) est chargée de
proposer des actions incitatives visant à promouvoir l'entrepreneuriat
des femmes dans un contexte où le secteur est en recul.
Les principaux chiffres sur l'entrepreneuriat féminin
au Burkina Faso sont fournies par la Chambre de Commerce et d'industrie, la
maison de l'entreprise du Burkina Faso, le Centre de formalité des
entreprises et l'étude pays SIGI réalisé en 2018.
? L'effectif des femmes occupant un emploi dans le secteur
privé et public était de 24,2% en 2015
Page 7
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
· Sur la période 2007 à 2017, la part des
entreprises formelles crées par les femmes sur le nombre total
d'entreprises crées sur la période était de moins de 20%
soit 19,17%3
· 23,71% était la part des entreprises formelles
crées par des femmes en 2015 au Burkina Faso
· Entre 2015 et 2017, le nombre annuel d'entreprises
formelles crées par les femmes a décru passant de 23,71% des
créations annuelles à 17,99% en fin 2017 soit une baisse de plus
de 5 points en deux ans,
· Les entreprises créées par des femmes,
par rapport à celles crées par les hommes ont 30% moins de chance
de survivre avant le 4ème anniversaire.
· Moins de 10% des femmes disposent d'un compte bancaire
au Burkina contre 22% des hommes, ce qui rend difficile l'accès aux
services financiers.
· Pour un quart des hommes au Burkina, les femmes ne
sont pas capables de gérer une entreprise aussi bien qu'un homme.
En somme, d'énormes efforts ont été mis
en faveur de la promotion de l'entrepreneuriat féminin aussi bien sur le
plan national, régional et national. Toutefois, la situation actuelle
remet en cause l'efficacité des politiques actuelles mises en oeuvre par
le gouvernement et en particulier la Chambre de Commerce et d'Industrie pour
stimuler l'entrepreneuriat féminin.
1.2. Modèle canonique du comportement
entrepreneurial
Plusieurs approches peuvent être utilisées pour
appréhender le comportement entrepreneurial. En matière de
comportement humain, la contribution de Azjen (1985) connait une certaine
notoriété. La théorie du comportement humain ainsi que ses
extensions seront représentées.
1.2.1. Présentation du modèle de base
La théorie du comportement planifié a
été développée par Azjen (1985). Elle constitue une
extension de la théorie de l'action raisonnée que l'auteur avait
développée au paravent avec Fishbein en 1975. Ces deux
théories ont pour but d'expliquer et de prévoir le comportement
humain dans un contexte spécifique. La théorie du comportement
planifié fournit les déterminants de la décision d'un
individu à réaliser un certain comportement. Elle peut être
schématisée sous forme de diagramme.
3 Etude sur la dynamique des créations
d'entreprises en mars 2018
Page 8
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Figure 2: Théorie du comportement
planifié
Croyances normatives
Evaluation des obstacles et des éléments
facilitateurs
Croyances sur les obstacles et les éléments
facilitateurs
Croyances sur le comportement
Evaluation des résultats
Motivation à se conformer
Attitude à l'égard du comportement
Norme Subjective
Contrôle perçu
Intention
Comportement
Sources : notre construction à partir Azjen
(1988)
L'interprétation de chaque liaison est fournie dans les
sections suivantes.
1.2.1.1. Les déterminants du comportement
La théorie du comportement planifié identifie
deux facteurs qui agissent directement sur le comportement humain : l'intention
et le contrôle perçu.
Selon la théorie du comportement planifié, le
principal déterminant du comportement est l'intention qu'a un individu
de réaliser un certain comportement. En matière d'entreprenariat,
cela suppose que l'intention d'entreprendre est le facteur clef qui poussent
les individus à créer des entreprises. La théorie du
comportement planifié émet l'hypothèse selon laquelle les
intentions captent les motivations qui affectent le comportement (Azjen, 1988).
Elles indiquent la plus ou moins grande difficulté qu'ont les individus
à essayer et combien d'effort ils exercent pour réaliser un
comportement donné, comme entreprendre dans une nouvelle
activité. Les interactions entre ces deux variables ont également
fait l'objet de plusieurs investigations (Azjen et Schifter, 1985).
Le contrôle perçu a trait à la confiance
qu'ont les individus sur leurs habilités à réaliser un
comportement donné, comme créer une nouvelle entreprise. La
relation entre le contrôle perçu et le comportement suppose que
les individus tendent à s'engager dans des comportements pour lesquels
ils ont un certain niveau de contrôle et à éviter des
comportements pour lesquels ils n'ont de pas de contrôle. Fishbein et
Azjen (1981) ont testé ces relations dans le cadre des
Page 9
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
élections présidentielles et Manstead et col
(1983) sur le choix de la méthode de nutrition des enfants chez les
femmes.
Les déterminants de l'intention
Suivant la théorie du comportement planifié, les
intentions sont déterminées à partir de trois facteurs
distincts. Il s'agit des attitudes envers le comportement, les normes
subjectives et le contrôle perçu. L'attitude envers un
comportement déterminé le niveau avec lequel l'individu une
évaluation positive ou négative du comportement en question. Les
normes subjectives sont introduites pour capturer les pesanteurs sociales.
Elles représentent la perception qu'a l'individu de la pression sociale
d'exécuter ou pas un comportement déterminé, comme la
création d'une entreprise. Enfin le contrôle perçu,
déjà décrit au paragraphe précèdent, est
sensé capter la perception de la plus ou moins grande difficulté
à agir. Il représente le vécu de l'individu en termes de
facilités et d'entraves à agir. Les études empiriques sur
la prédiction de l'intention sont nombreuses. Par exemple Godin et Col
(1989) analysent le comportement d'exercer une activité sportive
après un accouchement sur un échantillon de femmes. Ils
aboutissent à la conclusion que l'attitude envers le comportement et le
contrôle perçu agissent significativement sur le comportement. Par
contre l'influence des normes sociales est difficile à établir.
Le coefficient de corrélation multiple est de 0,9 témoignant un
pouvoir prédictif conjoint élevé de l'attitude, des normes
subjectives et du contrôle perçu sur le comportement.
L'influence des croyances
La théorie du comportement planifié suppose que
les attitudes envers le comportement, les normes subjectives et le
contrôle perçu sont déterminées par les croyances
des individus. Ce ne sont pas toutes les croyances qui sont
déterminantes dans la prédiction de l'attitude, les normes
subjectives ou le contrôle perçu. Comme souligné par Miller
(1956), ce sont les croyances les plus saillantes qui sont
prépondérantes. Il distingue trois groupes croyances : Les
croyances dites comportementales, les croyances normatives, les croyances de
contrôle.
Les croyances comportementales agissent sur les attitudes. Les
individus forment leur croyance sur un phénomène en l'associant
à des attributs, ces derniers pouvant constituer d'objets,
d'évènements, de caractéristiques, etc. Ainsi, chaque
croyance lie le comportement à un résultat ou à d'autres
attributs comme le coût lié à l'exécution du
comportement.
Les croyances normatives représentent la
probabilité qu'un individu ou un groupe de référence
approuve ou désapprouve l'exercice d'un comportement déterminer.
Les femmes peuvent
Page 10
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
faire face à ces pesanteurs sociales pour l'exercice de
certaines activités, avec la famille ou le mari comme groupe
référence. Si l'on dispose de plusieurs référents
saillants, la croyance normative est déterminée par l'interaction
entre la force de chaque croyance normative et la motivation de l'individu
à se conformer à ses référents.
Les croyances de contrôle ont trait à la
présence ou à l'absence des ressources requises. Ces croyances
sur le contrôle se forment à partir des expériences
vécues vis-à-vis du comportement, des contacts avec les autres
individus et d'autres facteurs. En matière d'entreprenariat, si
l'individu croit disposer de ressources et des capacités
nécessaires à réussir son entreprise, et s'il anticipe que
les obstacles à son action sont mineurs, alors sa perception de
contrôler la réussite de son entreprise sera grande.
1.2.2. Extensions du modèle de base
La littérature propose deux voies d'extensions de la
théorie de base du comportement planifié : la prise en compte de
variables supplémentaires et l'extension du champ de la
théorie.
La prise en compte de variables
supplémentaires
La théorie du comportement planifié identifie un
certain nombre de variables dont la connaissance devrait permettre de
prévoir le comportement. L'insuffisance de pouvoir prédictif de
certaines variables a conduit les auteurs à proposer d'autres facteurs
additionnels. Il s'agit des normes morales, les habitudes, l'identité
personnelle, l'affect
La prise en compte des normes morales a été
proposée par Azjen (1991). Ces normes représentent le ressenti
personnel sur la justesse morale liée à un comportement. Elles
sont supposées avoir une influence directe sur les attitudes, les normes
subjectives et le contrôle perçu, et indirectement sur
l'intention.
La prise en compte de l'identité personnelle a
été proposée par plusieurs (Shepherd et Sparks 1992,
Theodorakis 1994). L'identité personnelle a trait au degré auquel
un individu se voit investi d'un rôle social auquel il remplit les
conditions pour l'exercer.
L'expérience d'un individu vis-à-vis d'un
comportement donné est déterminant dans l'analyse du
comportement. Suivant Aaarts et Col (1998), l'expérience et l'habitude
agissent comme des modérateurs des relations identifiées dans le
cadre de la théorie du comportement planifié. Selon les auteurs,
c'est lorsque le comportement n'est pas habituel que les relations du
modèle de comportement planifié tiennent. Dans le cas d'un
comportement habituel, le processus cognitif du modèle de comportement
planifié échoue à prévoir correctement le
comportement.
Page 11
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Le comportement entrepreneurial entre dans le groupe des
comportements non habituels au sens de la fréquence de la
création d'entreprise
Enfin, les réactions affectives à
l'exécution ou non du comportement constituent un déterminant
clef de l'attitude et de l'intention d'un individu à exercer un
comportement (Triandis, 1997), surtout quand les conséquences du
comportement ne sont pas plaisantes. Parker et col (1995) montrent que
lorsqu'un individu anticipe qu'il regrettera après avoir
réalisé un comportement donné, il sera moins probable
qu'il exécute ce comportement.
Les améliorations du modèle du comportement
planifié
La première voie d'amélioration concerne les
relations entre les attitudes et le comportement. Selon la théorie du
comportement planifié, les attitudes d'un individu influencent, en
conjonction avec les pressions normatives et le contrôle perçu sur
le comportement, pour déterminer l'intention
délibérée d'exécuter le comportement. Il s'agit
d'envisagement un lien direct entre les attitudes et le comportement. Fazio
(1986) fournit le processus pour y parvenir. L'auteur distingue deux types
d'attitudes : l'attitude envers l'objet et les résultats, et l'attitude
envers le comportement.
La deuxième voie d'approfondissement concerne la
relation entre l'intention et le comportement. Les facteurs utilisés
dans le modèle du comportement planifié sont nécessaires
à l'explication du comportement, mais comme le montre Bagozzi (1992),
ils ne sont pas suffisants. Dès lors, il convient de distinguer la prise
de décision, c'est-à-dire la formation de l'intention, et sa mise
en oeuvre. Gollwitzer (1990) propose un processus en deux étapes
distinctes. La première étape intègre les
opportunités et les ressources dans la détermination de
l'intention, et la deuxième étape concerne
l'implémentation de l'intention permettant la traduction de l'objectif
en action. Dans son étude sur la rédaction d'un rapport
d'étude, Gollwitzer (1997) montre que les participants ayant une
intention d'implémentation, c'est-à-dire de rédaction, ont
trois fois plus de chance d'écrire effectivement leur rapport par
rapport aux autres. La prise en compte de l'intention d'implémentation
améliore le pouvoir prédictif du modèle de comportement
planifié.
Le cadre général d'analyse de comportement
humain a été exposé et discuté. La section suivante
présente les applications au comportement d'entreprenariat et
présente le modèle définitif qui sera utilisé pour
modéliser le comportement d'entreprenariat chez la femme
burkinabé.
Page 12
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
1.3. Les applications à l'analyse du
comportement entrepreneurial de la femme
Plusieurs études se sont basées sur le
modèle de Azjen pour modéliser le comportement d'entreprenariat.
Maâlej (2012) utilise le modèle du comportement planifié
pour analyser l'intention d'entreprendre chez des étudiants. Il aboutit
aux résultats selon lesquels les attitudes associées au
comportement et les normes sociales influencent significativement l'intention
entrepreneuriale. Par contre l'influence des contraintes financières et
la formation en entrepreneuriat n'a pu être établit. Per Davidsson
(1995) utilise également le modèle économique
psychosociale pour identifier les déterminants de l'intention de
créer une entreprise. Il montre que les attitudes, la situation actuelle
de l'individu en terme d'emploi constituent les déterminants principaux
sur l'intention. Ibrahima IDA et col (2017) examinent les déterminants
de l'entreprenariat féminin à Dakar. Ils aboutissent au fait que
les caractéristiques personnelles des femmes, l'environnement familiale
immédiat et l'environnement social et culturel constituent les facteurs
principaux qui poussent les femmes à entreprendre. Le présent
rapport exploite les contributions des différents auteurs à la
compréhension des comportements humains, ici le comportement
entrepreneurial. Ce rapport étend la théorie du comportement en
incluant des facteurs non pris en compte.
13
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Figure 3 : Modèle psychosocial de l'entreprenariat
féminin
Facteurs
Démographiques : Âge,
Éducation, Revenu, Expérience,
Situation
familiale,
Milieu de résidence
Taille du ménage
Norme Subjective
Contrôle perçu
Normes Morales
Croyances sur l'entreprenariat
Evaluation des résultats
Croyances normatives
Motivation à se conformer
Croyances sur les obstacles et les éléments
facilitateurs
Evaluation des obstacles et des éléments
facilitateurs
Attitude à l'égard du l'entreprenariat
Intention
Entreprendre
Habitudes
L'affect
Sources : Adapté de la théorie du
comportement planifié (Azjen)
14
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Chapitre 2 : Modélisation de l'intention
d'entreprendre chez les Ouagavilloises
La modélisation a nécessité la
réalisation d'une enquête par sondage s'appuyant sur des
données existantes sur les entreprises au Burkina Faso. Le
répertoire d'entreprises le plus exhaustif, existant est le Fichier
National des Entreprises et des Groupements d'Entreprises (Fichier NERE) de la
Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina Faso.
La méthode d'échantillonnage par quotas a
été utilisée pour reproduire la structure de
l'entreprenariat féminin au Burkina Faso en spécifiant le niveau
de formalisation comme critère. La limite géographiques de
collecte des données de l'enquête est la ville de Ouagadougou, la
capitale du pays qui totalise à elle seule 66,4%4 des
créations d'entreprises. Sur une cible de 150 enquêtées, 25
femmes chefs d'entreprises du secteur formel (extraites du fichier NERE), 50
femmes entrepreneures du secteur informel et 75 femmes qui ne sont pas des
promotrices d'entreprises ont été sélectionnées
pour constituer l'échantillon.
Le chapitre 2 s'articule autour de deux points essentiels
à savoir l'aperçu descriptif et l'estimation du modèle.
L'aperçu descriptif servira à illustrer les
caractéristiques socio démographiques des données
collectées et à comparer les ses caractéristiques suivant
que les femmes soient entrepreneures ou pas. L'estimation du modèle
quant à elle s'inspirera de l'extension du modèle de l'intention
d'entreprendre de Ajzen (1991). Il s'agira d'effectuer par la suite des tests
statistiques pour vérifier la convergence et de dégager les
principaux résultats qui seront interprètes dans le chapitre
suivant.
1.1. Aperçu descriptif
La collecte de donnée a mobilisé une
équipe de 6 enquêteurs sur terrain répartie dans les
différentes zones ciblées sous notre supervision. La collecte a
duré 10 jours calendaires. Le taux de réponses obtenu est de plus
de 99%.
1.1.1. L'âge des enquêtées
Le tableau 1 illustre la répartition des femmes
enquêtées suivant l'âge. L'âge minimum est de 18 ans
contre 62 ans pour le maximum. Les jeunes de moins de 35 ans
représentent 54,5% de l'effectif total avec un pic pour la tranche des
femmes comprises dans la tranche de 20 à 30 ans. L'âge modal est
de 26 ans et la médiane correspond à 32 ans.
Tableau 1 : Répartition des femmes
enquêtées suivant l'âge
4 Selon les données officielles du Centre de
Formalité des Entreprises et du Fichier NERE
15
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Tranche d'âge
|
Effectif
|
Pourcentage
Pourcentage cumulé
|
[18 à 20 ans[
|
6
|
4%
|
|
[20 à 25 ans[
|
29
|
19,5%
|
4%
|
[25 à 30 ans[
|
30
|
20%
|
23,5%
|
[30 à 35 ans[
|
16
|
11%
|
43,5%
|
[35 à 40 ans[
|
20
|
13,5%
|
54,5%
|
[40 à 50 ans[
|
34
|
23%
|
68%
|
[ 50 et plus
|
14
|
9%
|
91%
|
Total
|
149
|
100%
|
100%
|
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
1.1.2. Situation matrimoniale
Suivant le statut matrimonial, 52% des femmes
enquêtées sont mariées dont 44% mariées
sous le régime de la monogamie et 8% sous celui de la
polygamie. En revanche 39% sont célibataires. Quant aux veuves et
divorcées, elles représentent chacune 4% de l'effectif total.
Figure 4 : Répartition des femmes enquêtées suivant le
statut matrimonial
Mariée Polygame; 8%
Mariée Monogame;
44%
Divorcée; 4% 4%
Célibataire;
40%
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
Le croisement des variables « statut matrimonial »
et « âge » révèle que les célibataires
n'ont pas d'enfant en moyenne (0,44) tandis que les femmes mariées
monogames et les divorcées ont en moyenne moins de trois enfants (2,8).
En revanche les mariées polygames ont en moyenne au moins de 3 enfants
et les veuves en moyenne plus de 5 enfants.
Figure 5 : Nombre moyen d'enfants par femme selon le statut
matrimonial
16
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Veuve
5,67
Mariée Polygame
Mariée Monogame
Divorcée
Célibataire
3,08
2,84
2,83
0,44
0 1 2 3 4 5 6
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
1.1.3. Logement
Les femmes de notre étude vivent à Ouagadougou
dans la capitale politique du Burkina soit en location (26%), soit dans un
logement dont elle et /ou son partenaire sont propriétaires (31%) ou
soit dans une cour familiale où vivent plusieurs ménages
partageant des liens de parentés et qui se retrouvent chacun
propriétaires communautaire du logement suite à un lègue
d'un patriarche. Suivant le quartier de résidence, 85% se concentre dans
les quartiers moyens et dans les zones périphériques loties de
Ouagadougou. Les quartiers moyens correspondent à des centres urbains en
plein centre-ville, loties dans les années 1980 et pourvues de services
sociaux de base (eau, électricité, hôpitaux, accès
rapide au centre d'affaire) tandis que les quartiers
périphériques correspondent à des quartiers lotis depuis
le projet de grand Ouaga en 2010.
Quant aux zones non loties, elles correspondent à des
logements précaires, sans installation formelle d'eau et
d'électricité, souvent dépourvue de système
d'assainissement de base, de route formelles. Dans ces quartiers où
vivent 13% des femmes de notre étude, les superficies sont très
réduites et les résidents ne disposent d'aucun document formel
sur leur logement. Les quartiers huppés de la capitale regroupent la
zone de Ouaga 200 et les cités urbaines construites par les grandes
sociétés immobilières. Seulement 2% des femmes y vivent et
sont toutes propriétaires (elles et ou leur conjoint) de leur
logement.
Tableau 2 : Répartition de femmes suivant
le type et le statut du logement
Quartier/logement
|
Location
|
Cours
familiale(communautaire)
|
Propriétaire
|
Total
|
Quartier huppé
|
0%
|
1%
|
1%
|
2%
|
Quartier moyen
|
12%
|
17%
|
13%
|
42%
|
Zone périphérique
lotie
|
11%
|
20%
|
12%
|
43%
|
Quartier non lotie
|
3%
|
5%
|
5%
|
13%
|
Total
|
26%
|
43%
|
31%
|
100%
|
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
17
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
1.1.4. Activité entrepreneuriale et niveau
d'instruction
Quatre niveaux d'instruction ont été retenu pour
cette étude. Ainsi le niveau 1 représente 15%
de l'échantillon et correspond à des femmes
n'ayant jamais fréquenté l'école normale française.
Le second niveau correspond à l'étape du primaire (30%). Les
femmes ayant atteint le cursus secondaire représentent 34% tandis que
celle ayant atteint le supérieur 21%. La figure 6 montre que les femmes
ayant au moins le bac n'exercent pas d'activité en tant
qu'ouvrière mais mènent en revanche des activités dans le
secteur informel.
Figure 6 : Activité et niveau d'instruction
54 Entrepreneure dans l 'informel 32
Ménagère, sans emploi renum 25 Entrepreneure dans le
formel 13 Employé du privé
10 Ouvrière
9 Etudiante
6 Employé du public
Aucun niveau Primaire Secondaire Supérieur
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
Une répartition des activités suivant la nature
entrepreneuriale montre que 53% des femmes mènent des activités
entrepreneuriales dont 36% dans le secteur informel et 17% dans le formel.
Cette variable croisée au niveau d'instruction (figure 7)
révèle que plus des trois quart (3/4) des femmes ayant au plus un
niveau primaire sont entrepreneures alors que seulement un tiers (1/3) de
celles ayant au moins le niveau secondaire entreprennent.
Figure 7 : Entrepreneuriat et niveau d'instruction
76%
24%
23%
77%
70%
30%
39%
61%
Aucun niveau Primaire Secondaire Supérieur
Entrepreneure Non entrepreneure
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
1.1.5. Activité entrepreneuriale et situation
matrimoniale
Le test du chi 2 appliqué au tableau de contingence sur
l'analyse de l'activité entrepreneuriale
suivant la situation matrimoniale est très significatif
(chi2 = 30,46, degré de liberté= 4, 1-p =
18
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
>99,99%) montrant ainsi un lien de dépendance entre
ces deux variables. Sur l'échantillon d'analyse, toutes les femmes
divorcées et plus de 83% des veuves et mariées polygames
mènent des activités dans l'entrepreneuriat. En revanche, moins
du tiers (27%) des femmes célibataires se retrouvent dans
l'entrepreneuriat.
Figure 8 : Entrepreneuriat et statut matrimonial
100%
Célibataire Mariée Mariée
Divorcée Veuve
83%
17%
73%
64%
36%
27%
17%
83%
Monogame Polygame
Non entrepreneure Entrepreneure
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
1.1.6. Motivations des femmes entrepreneures
Interrogées sur les principales raisons qui les poussent
à entreprendre, les femmes
entrepreneures évoquent en premier lieu le désir
de faire fortune (24% des citations). En second lieu, c'est dans l'optique
d'avoir une activité qu'elles se lancent dans l'entrepreneuriat.
Apporter un soutien économique à la famille (21%) puis être
indépendantes (17%) sont les autres principales raisons.
Figure 9 : Motivations des entrepreneures
Faire fortune
Avoir une activité
Soutenir la famille
Etre independante
Creer des emplois
Pour perpétuer une tradition familiale
24%
24%
21%
17%
4%
3%
Exploiter une opportunite
Gout du risque
Desir d'innover
Besoin d'avoir un statut social
3%
1%
1%
1%
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
Pour celles qui ne mènent pas d'activités dans
l'entrepreneuriat, elles estiment qu'elles ne savent pas par où
commencer et d'autres évoquent successivement le manque de financement,
la peur du risque, les impératifs familiaux, la forte concurrence dans
certains secteurs d'activités et le fait d'avoir un emploi stable dans
l'administration publique ou privé.
19
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
1.1.7. Activités informelles et formation en
entrepreneuriat
A la question de savoir si elles ont déjà
exercé une activité dans l'informelle, c'est 64% des femmes qui
ont répondu par l'affirmative. Il est à noter que dans cette
proportion se retrouvent 25% des femmes non entrepreneures. Le passage du
secteur informel au secteur formel chez les femmes est très
résiduel. C'est seulement 3% des femmes entrepreneures dans le secteur
formel ont déclaré avoir passé par le secteur informel
avant d'effectuer les formalités administratives pour la création
de leur entreprise.
Au Burkina Faso, les structures d'appui au secteur
privé telle la CCI-BF et la MEBF organise régulièrement
des formations en entrepreneuriat au profit des jeunes, des promoteurs
d'entreprises et des étudiants. Interrogées leur participation
à ces formations, 74% des femmes enquêtées déclarent
n'avoir jamais y pris part contre 26% qui y ont déjà
participé au moins une fois.
Tableau 3 : Répartition des femmes suivant
leur activité et leur formation entrepreneuriale
|
Activité informelle Formation en
entrepreneuriat
Oui Non Oui Non
|
Non entrepreneure
|
25%
|
22%
|
9%
|
38%
|
Entrepreneure dans l'informel
|
36%
|
0%
|
9%
|
27%
|
Entrepreneure dans le formel
|
3%
|
14%
|
8%
|
9%
|
Ensemble
|
64%
|
36%
|
26%
|
74%
|
Sources : Notre construction, données
d'enquête, décembre 2018
L'analyse descriptive montre que les femmes jeunes de moins de
30 ans entreprennent moins que celles qui sont appartiennent à des
tranches d'âge plus élevées. Aussi les veuves et les femmes
mariées polygames ont en moyenne plus d'enfant que les autres ayant des
statuts différents. En revanche, les femmes qui ont atteint un niveau
d'instruction élevé s'adonnent moins aux activités
entrepreneuriales. A Ouagadougou, les femmes entreprennent pour faire fortune,
pour une activité et être indépendante. Cependant celles
qui n'ont pas d'activité entrepreneuriales n'ont jamais, pour la
majorité, participée à une formation en entrepreneuriat et
ne savent pas comment s'y prendre au cas où elle souhaiterait le
faire.
De cette analyse, on retiendra que les caractéristiques
socio démographiques pourraient avoir un effet sur l'entrepreneuriat et
sur l'intention d'entreprendre. Toutefois la modélisation
économétrique s'avère nécessaire pour mieux
appréhender le degré de significativité des relations
entre caractéristiques socio démographiques et l'affect, les
normes sociales, le control perçu et partant l'intention
d'entreprendre.
20
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
1.2. Estimation et test du modèle
Dans cette section, il s'agira de présenter la
démarche méthodologique de la modélisation et les
principaux résultats aboutis selon la théorie de l'intention
planifiée.
1.2.1. Rappel des hypothèses et spécification
des variables et groupes de variables
Suivant la théorie de l'intention planifiée,
trois hypothèses ont été formulées au départ
pour comprendre l'intention entrepreneuriale chez la femme burkinabé, il
s'agit de :
H1 : Les facteurs démographiques et l'environnement
social agissent positivement sur les croyances des femmes.
H2 : Les croyances agissent à leur tour sur les
attitudes, les normes subjectives et le contrôle perçu chez la
femme.
H3 : l'attitude, les normes subjectives et le contrôle
perçu ont un impact positif sur l'intention de la femme de créer
une entreprise.
Pour tester ces hypothèses, deux approches ont
été utilisés : l'approche classique consistant en une
estimation équation par équation et l'approche les
équations structurelles à variables latentes.
1.2.2. L'approche classique
Dans l'approche classique, les liens entre chaque variable
dépendante et les variables explicatives sont estimés
indépendamment des liens avec les autres variables dépendantes.
Le modèle du comportement planifié identifié six groupes
de variables dépendantes : les croyances, l'attitude, les normes
subjectives, le contrôle perçu, l'intention d'entreprendre et la
création d'entreprise.
Le modèle estimé s'écrit :
y=X*/3+E (1)
Où y désigne le vecteurs des
n-observations yi sur la variable dépendante, X
la matrice des p variables explicatives, /3 le vecteur
de paramètres à estimer et E le terme d'erreur. Sous les
hypothèses de Gauss-Markov, l'estimateur des moindres carrés
ordinaires de l'équation (1) est le meilleur estimateur linéaire
et sans biais. Les tests statistiques qui sont utilisés sont celui de
Fisher pour la significativité conjointe et celui de Student pour la
significativité individuelle des paramètres. L'estimateur des
moindres carrés ordinaires sera utilisé pour les équations
où la variable dépendante y est continue.
Dans le cas où la variable dépendante y
dichotomique l'estimateur linéaire n'est pas adapté. Il
s'agit ici de la variable « création d'entreprise » prenant la
valeur 1 si la femme a créé une
21
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
entreprise et 0 dans le cas contraire. Dans ce cas le
modèle (1) est remplacé par :
??(yi = 1) = F(??i'??) (2)
Où ??(yi = 1) désigne la
probabilité que la femme crée son entreprise, ??i le
vecteur des variables explicatives, et F désigne la fonction de
répartition de la loi du terme d'erreur. Pour estimer les
paramètres ?? de l'équation (2), deux
spécifications de F, conduisant à des résultats
proches selon la taille de l'échantillon, sont couramment
utilisées. La première spécification, le modèle
probit, suppose que F est la fonction de répartition
de la loi normale centrée réduite :
???? '??
(3)
1 ??2
2dt
??(yi= 1) = F(??i'??) = ?
v2????
-8
La deuxième spécification, correspondant au
modèle logit, suppose que F est la fonction de
répartition de la loi logistique:
??????'??
??(yi = 1) = F(??i'??) = 1 + ??????'?? (4)
Pour estimer les paramètres des modèles (3) et
(4), on utilise l'estimateur du maximum de vraisemblance. Pour mesurer
l'adéquation du modèle, le R-carré de McFadden et le test
de Wald permettra de juger de la signification conjointe des
paramètres.
Les résultats de ces estimations et tests seront
présentés dans le chapitre suivant.
1.2.3. L'approche par les équations structurelles
à variables latentes
Les équations structurelles à variables latentes
sont utilisées dans ce rapport pour plusieurs raisons. La
première a trait à la flexibilité à
modéliser des relations de dépendances plus complexes impliquant
plusieurs variables dépendantes. La seconde raison tient à la
possibilité de modéliser les liaisons entre des variables
inobservables. En effet, les variables qui ne correspondent pas directement
à quelque chose d'observables ou de mesurables doivent être
traitées comme étant inobservables ou variables latentes. C'est
spécifiquement le cas ici, où les variables comme l'intention,
l'attitude, les normes, le contrôle perçu ne sont pas directement
mesurable mais peuvent être construits à partir de variables
observables. En troisième lieu, les modèles d'équations
structurelles à variables latentes permettent de modéliser les
erreurs de mesures.
Le modèle d'équation structurelle à
variables latentes s'écrit :
re= Bre+ ?? + ??, (5)
y= Ëre+ E (6)
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Où,
- i représente le vecteur des variables latentes
endogènes du modèle,
- B est une matrice de coefficients qui lient les
variables latentes endogènes du modèle
et composée de zéros sur sa diagonale,
- ?? est un vecteur de variables latentes
exogènes,
- I' est une matrice de coefficients qui mesure
l'influence des variables latente exogènes
sur les variables latentes endogènes,
- Z représente le terme d'erreur,
- y représente le vecteur d'indicateurs
spécifiques permettant d'opérationnaliser la
variable latente spécifique i.
- A est le vecteur des paramètres associés
à la mesure de la variable latente, et
- E représente les erreurs de mesures.
L'équation (5) représente l'équation
structurelle et l'équation (6) celle de mesure. L'estimation
simultanée des équations (5) et (6) sera réalisées
par la méthode du maximum de vraisemblance en faisant une
hypothèse sur la loi conjointe des termes d'erreurs.
Les résultats des estimations sont présentés
dans le chapitre suivant.
22
23
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
chapitre 3 : Interprétation des résultats
et recommandations
1.1. Interprétation des résultats
1.1.1. Formation des croyances sur l'entrepreneuriat
Le premier groupe de facteurs agissant sur le comportement
entrepreneurial est constitué des
croyances des individus sur l'entreprenariat. Ces croyances sont
formées à partir des
caractéristiques sociodémographiques et du
vécu de l'individu. Ce rapport distingue six (06)
types de croyances à savoir :
- la croyance qu'ont les femmes sur le comportement des autres
femmes de la société
en matière d'entrepreneuriat (colonne 1),
- la croyance qu'ont les femmes sur le comportement des autres
femmes qui leurs sont
proches en matière d'entrepreneuriat (colonne 2),
- la croyance qu'ont les femmes du regard de la
société sur les femmes chefs
d'entreprises (colonne 3),
- la croyance qu'ont les femmes sur le rôle de la femme en
matière d'entrepreneuriat
(colonne 4),
- la croyance qu'ont les femmes sur la création de
richesse à travers l'entrepreneuriat
(colonne 5),
- la croyance qu'ont les femmes sur la création d'emploi
à travers l'entrepreneuriat
(colonne 6).
Les facteurs explicatifs potentiels retenus sont :
- un des parents a déjà créé une
entreprise,
- le conjoint a créé une entreprise,
- le niveau d'instruction de la femme,
- la femme a déjà bénéficié
d'une formation en entrepreneuriat,
- la femme a une expérience dans le secteur informel,
- l'âge de la femme et l'âge au carré pour
capter l'influence du cycle de vie,
- le nombre d'enfants de la femme.
Le tableau ci-dessous analyse l'influence de ces facteurs sur les
croyances en utilisant la
méthode des moindres carrés ordinaires avec une
correction de l'hétérocesdasticité et de
l'autocorrélation de type White.
24
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Tableau 4: Caractéristiques sociodémographiques
et formation des croyances sur
l'entreprenariat
VARIABLES
|
(1)
Croyances sur
le
comportement
de la société
|
(2)
Croyances sur
le
comportement
des proches
|
(3) Croyances sur le regard de
la société
|
(4) Croyances sur le rôle de la femme
|
(5)
Croyances sur les richesses
|
(6)
Croyances sur l'emploi
|
Parent
Entrepreneur
Conjoint
Entrepreneur
Niveau d'éducation Primaire
Secondaire Universitaire
A reçu une
formation
Expérience dans
l'informel
Age
Age au carré Nombre d'enfants Constant
|
-0.116 (0.281) 0.014 (0.353)
0.331 (0.305) -0.067 (0.347) 0.363 (0.346) -0.416*
(0.244) 0.264 (0.206) 0.050 (0.063) -0.001 (0.001) 0.090 (0.073) 0.910
(1.243)
|
0.440 (0.284) -0.257 (0.322)
0.152 (0.389) 0.145 (0.379) 0.120 (0.453) 0.017 (0.229)
0.419* (0.242) 0.261*** (0.085)
-0.003*** (0.001) -0.095 (0.090) -3.970** (1.571)
|
0.695** (0.343) 0.306 (0.385)
0.647 (0.446) 0.048 (0.445) -0.524 (0.545) 0.094 (0.300) -0.021
(0.293) 0.004 (0.083) 0.001 (0.001) 0.029 (0.119) -0.262 (1.547)
|
0.578* (0.323) 0.232 (0.404)
-0.489 (0.443) -0.726 (0.439)
-1.617*** (0.558) -0.095 (0.388) -0.029 (0.316)
0.032 (0.089) 0.000 (0.001) 0.072 (0.131) 0.242 (1.563)
|
4.602*** (1.711) 1.783 (2.380)
0.435 (2.605) -3.197 (2.457) -5.993** (2.962)
0.529 (1.794) -0.256 (1.638) 0.435 (0.433) -0.003 (0.006) 0.885 (0.671) -5.219
(7.743)
|
2.375 (1.737) 0.232 (2.091)
-0.767 (2.385) -2.716 (2.262) -6.98*** (2.447)
-1.478 (1.667) 1.760 (1.465) -0.107 (0.433) 0.004 (0.006) 0.521 (0.606) 6.355
(7.827)
|
Observations R-squared F-test
|
142
0.083
1.260
|
142
0.121
1.517
|
142
0.218
5.048
|
142
0.219
5.463
|
142
0.288
9.222
|
141
0.211
6.395
|
Note1: Robust standard errors in parentheses, Notes 2 : ***
p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Sources : Enquête sur l'entreprenariat féminin
au Burkina Faso, Décembre 2018
Il ressort des statistiques du test de signification globale
de Ficher (F-test) et du R-carré que le pouvoir explicatif des
caractéristiques sociodémographiques des femmes et les facteurs
d'environnement sur la formation des croyances est faible. Au niveau des
variables prises individuellement, on note les résultats suivants :
i. les formations en entrepreneuriat reçues par les
femmes agissent négativement sur les croyances qu'ont les femmes
vis-à-vis du comportement des autres femmes en matière
d'entreprenariat (Colonne 1). En effet, les formations sont souvent des moments
de partages d'expériences et les participantes touchent du doigts les
difficultés rencontrées par les autres.
25
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
ii. les femmes ayant reçu des formations en
entreprenariat s'aperçoivent plus des difficultés et les
contraintes auxquelles font face les femmes de la société que
celles qui n'ont pas reçue de formation (Colonne 1), du fait
principalement des partages d'expériences lors des séances
formations.
iii. le fait pour une femme d'avoir un parent entrepreneur
influence positivement ses croyances sur le regard de la société
(colonne 3), sur les croyances sur le rôle de la femme en matière
d'entrepreneuriat (colonne 4) et surtout ses croyances sur l'entreprenariat en
tant que vecteur de création de richesse (colonne 5).
Le niveau d'éducation a un effet mitigé. En
effet, le fait d'avoir un niveau universitaire agit négativement sur les
croyances de la femme en matière d'entreprenariat, notamment en ce qui
concerne le rôle de la femme (colonne 4), la création de richesse
(colonne 5) et la création d'emploi (colonne 6). Alors qu'on s'attendait
à ce que le niveau d'éducation influence positivement les
croyances. Ce résultat s'explique par le contenu des formations
reçues qui, du fait de leur caractère généraliste,
ouvre des voies aux emplois dans les administrations publiques et
privées.
1.1.2. Influence des croyances sur l'attitude, les normes
sociales et le contrôle perçu
D'après la revue de littérature, l'attitude en
vers l'entrepreneuriat, les normes sociales et le contrôle sont
formés à partir des croyances des individus. Le tableau
ci-dessous fournit les résultats des estimations de l'influence de
croyances sur l'attitude, les normes sociales et le contrôle
perçu, en utilisant l'estimateur des moindres carrés ordinaires
avec une correction de White.
Tableau 5: Influence des croyances sur l'attitude, les normes
sociales et le contrôle perçu
VARIABLES
|
(1)
Attitude
|
(2)
Confiance en soi
|
(3)
Perception
des
obstacles
|
(4)
Normes sociales
|
(5) Normes sociales proches
|
Croyances sur le comportement de la société
Croyances sur le comportement des proches
Croyances sur le regard de la société Croyances sur
le rôle de la femme Croyances sur les richesses
Croyances sur l'emploi
|
-0.035 (0.053) -0.005 (0.048) 0.138** (0.055)
0.244*** (0.053) 0.110*** (0.015)
0.044*** (0.012)
|
-0.101 (0.072) 0.061 (0.059) 0.105 (0.074)
0.324***
(0.072)
0.082***
(0.016)
0.049***
(0.014)
|
-0.158 (0.105) 0.075 (0.074)
0.328*** (0.110) -0.083 (0.089)
0.111*** (0.027) 0.023 (0.024)
|
0.214** (0.093) 0.059 (0.085) -0.125 (0.104)
-0.110 (0.101) 0.031 (0.024) 0.020 (0.021)
|
-0.056 (0.071) 0.093 (0.074) 0.578*** (0.115)
0.171 (0.106) 0.021 (0.021) 0.028* (0.017)
|
26
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Niveau d'éducation
0.080 0.135
Primaire
(0.208) (0.241)
-0.288 -0.322
Secondaire
(0.193) (0.240)
-0.150 -0.176
Universitaire
(0.203) (0.271)
0.024 0.072
Age
(0.039) (0.056)
-0.001 -0.001*
Age au carré
(0.000) (0.001)
0.048 0.060
Nombre d'enfants
(0.049) (0.056)
0.221 0.317
Parent Entrepreneur
(0.168) (0.203)
-0.057 0.117
Conjoint Entrepreneur
(0.200) (0.154)
3.285*** -1.327
Constant
(0.750) (1.100)
Observations 141 139
R-squared 0.911 0.854
F-test 119.4 72.85
|
|
-0.306 (0.390) -0.825** (0.360) -0.365 (0.409) -0.002 (0.075)
-0.000 (0.001) -0.028 (0.096) 0.213 (0.251) 0.636** (0.304) -0.204 (1.345)
141
0.663
33.56
|
|
-0.77** (0.388) -0.85** (0.363) -0.393 (0.406) -0.052 (0.078)
0.001 (0.001) -0.052 (0.101) 0.120 (0.271) 0.544* (0.278) 2.007 (1.427)
141
0.156
2.384
|
0.072 (0.279) -0.290 (0.252) 0.124 (0.347) 0.085* (0.046)
-0.001** (0.001) 0.001 (0.070) -0.015 (0.171) 0.109 (0.155) -1.120 (0.841)
141
0.756
51.61
|
Note 1 : Robust standard errors in parentheses, Note 2 :
|
***
|
p<0.01,
|
**
|
p<0.05, *
|
p<0.1
|
Sources : Enquête sur l'entreprenariat féminin
au Burkina Faso, Décembre 2018
Selon la théorie du comportement planifié, les
croyances comportementales, normatives et de contrôle influencent
respectivement l'attitude envers l'entreprenariat, les normes subjectives et le
contrôle perçu par l'individu. Les résultats des
estimations consignées dans le tableau ci-dessous permettent de tirer
les conclusions suivantes :
i. L'attitude des femmes envers l'entreprenariat (colonne 1)
est déterminée significativement par leurs croyances sur le
regard de la société et le rôle de la femme, leurs
croyances sur la création de richesses et d'emploi à travers
l'entreprenariat. En effet, si les femmes croient que la société
a un regard positif des femmes entrepreneures, que les femmes ont un rôle
à jouer en matière d'entreprenariat, que la création
d'entreprise est une source de prospérité et une
opportunité d'emploi, alors elles développeront une attitude
positive envers la création d'entreprise.
ii. Le contrôle perçu par la femme est
apprécié par deux indicateurs : la confiance en soi (colonne 2)
et la perception des difficultés liées à l'entrepreneuriat
(colonne 3). La confiance en soi s'améliore significativement dès
lors que la femme croit que la société a un regard positif sur
l'entrepreneuriat féminin, que la femme a un rôle à jouer
en matière d'entrepreneuriat et que la création d'entreprise est
une source de prospérité
27
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
et une opportunité d'emploi. Pour les
difficultés liées à l'entreprenariat, deux facteurs sont
déterminants : le regard de la société et la croyance sur
l'entrepreneuriat en tant vecteur de création de richesses. Ainsi, plus
les femmes croient que les entrepreneures sont positivement
appréciées par la société et que l'entreprenariat
est source de création de richesses, alors plus grande sera leur
perception du contrôle qu'elles ont sur le comportement
entrepreneurial.
Les normes subjectives sont captées par deux variables
: la première est liée au comportement entrepreneurial des autres
femmes de la société et la seconde a trait au comportement
entrepreneurial des femmes proches. Il ressort du tableau (colonne 4) que les
normes sociales sont déterminées significativement par les
croyances sur le comportement entrepreneurial des autres femmes de la
société. Les normes liées aux proches sont
influencées positivement par les croyances sur le regard de la
société.
1.1.3. Influence de l'attitude, des normes sociales et du
contrôle perçu sur l'intention d'entreprendre
L'intention d'entreprendre est le résultat de l'action
conjointe de trois facteurs distincts selon le modèle canonique du
comportement planifié : l'attitude envers l'entrepreneuriat, les normes
subjectives et le contrôle perçu. Le tableau ci-dessous
présente les résultats des estimations de l'influence de ces
facteurs sur l'intention. Nous y adjoignons les termes interactifs de ces trois
variables pour capter les probables effets d'interaction entre l'attitude, les
normes et le contrôle perçu dans la prédiction de
l'intention d'entreprendre.
Tableau 6: Influence de l'attitude, des normes
sociales et du contrôle perçu sur l'intention
d'entreprendre
VARIABLES
|
(1)
Intention
|
(2)
Intention
|
(3)
Intention
|
(4)
Intention
|
(5)
Intention
|
(6)
Intention
|
Attitude
|
0.811***
|
0.787***
|
0.760***
|
0.837***
|
0.819***
|
0.810***
|
|
(0.042)
|
(0.039)
|
(0.051)
|
(0.045)
|
(0.041)
|
(0.043)
|
Normes Société
|
-0.035
|
-0.040
|
-0.040
|
0.056
|
-0.034
|
-0.033
|
|
(0.029)
|
(0.027)
|
(0.028)
|
(0.064)
|
(0.029)
|
(0.028)
|
Normes Proches
|
0.093**
|
0.165***
|
0.010
|
0.095**
|
0.093**
|
0.096**
|
|
(0.039)
|
(0.042)
|
(0.052)
|
(0.041)
|
(0.040)
|
(0.040)
|
Contrôle perçu
|
0.132***
|
0.047
|
0.116***
|
0.128***
|
0.058
|
0.144***
|
|
(0.032)
|
(0.035)
|
(0.035)
|
(0.032)
|
(0.075)
|
(0.035)
|
Normes Proches #
|
|
|
|
|
|
|
Contrôle
|
|
0.052***
|
|
|
|
|
|
|
(0.015)
|
|
|
|
|
Attitude # Normes
|
|
|
|
|
|
|
Proches
|
|
|
0.030*
|
|
|
|
|
|
|
(0.016)
|
|
|
|
Attitude # Normes Société
|
|
|
|
-0.020
|
|
|
|
|
|
|
(0.012)
|
|
|
Attitude # Contrôle
|
|
|
|
|
0.015
|
|
28
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Normes Société #
Contrôle
Constant -3.191*** -3.292*** -3.109***
|
-3.307***
|
|
(0.014)
-3.280***
|
-0.012
(0.012)
-3.189***
|
(0.175) (0.154) (0.175)
|
(0.186)
|
|
(0.175)
|
(0.177)
|
Observations 149 149 149
|
149
|
|
149
|
149
|
R-squared 0.955 0.959 0.956
|
0.956
|
|
0.956
|
0.955
|
F-test 899.7 784.1 790.9
|
744.4
|
|
818.9
|
737.5
|
Note 1 : Robust standard errors in parentheses, Note 2 :
|
*** p<0.01,
|
**
|
p<0.05, *
|
p<0.1
|
Sources : Enquête sur l'entreprenariat féminin
au Burkina Faso, Décembre 2018
Dans l'ensemble, le pouvoir explicatif du modèle est
élevé avec un coefficient de détermination de 95%. Le
modèle de comportement planifié, dans sa version de base, est
vérifié. En effet, l'attitude envers l'entrepreneuriat influence
positivement et significativement l'intention d'entreprendre chez les femmes.
Il en est de même des normes subjectives liées aux proches et du
contrôle perçu. Les normes subjectives liées à la
société dans son ensemble n'ont pas d'effets significatifs sur
l'intention d'entreprendre chez les femmes (colonne 1). Lorsque l'on inclue
dans la régression les interactions entre les variables explicatives, le
coefficient de détermination (R-squared) ne s'améliore pas
significativement. Par contre, la significativité individuelle de la
variable « contrôle perçu » n'est plus établie
dès lors que son interaction entre la variable « normes subjectives
liées aux proches » est considérée (colonne 2).
Ainsi, le contrôle n'influence l'intention d'entreprendre que si les
normes sociales liées aux proches le permettent. De même, les
normes subjectives liées aux proches cessent d'être significative
une fois que son interaction avec l'attitude envers l'entrepreneuriat est
considérée (colonne 3). Ces normes subjectives n'influencent
l'intention d'entreprendre que pour des femmes ayant une bonne attitude
vis-à-vis de la création d'entreprise. Les autres interactions ne
sont pas significatives (colonnes 4 5 et 6).
La robustesse des résultats ci-dessus a
été testée en contrôlant pour les
caractéristiques sociodémographiques. Le tableau ci-dessous
synthétise les principaux résultats.
Il ressort que les caractéristiques
sociodémographiques n'influencent pas directement la nature et l'ampleur
des relations entre les variables explicatives « attitude des femmes
envers l'entrepreneuriat », « les normes subjectives » et «
le contrôle perçu » et la variable dépendante «
Intention d'entreprendre ». Ces variables sociodémographiques ne
sont pertinentes que dans la formation des croyances des femmes. Ceci
confirment les liens établis par les extensions au modèle du
comportement planifié.
29
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Tableau 7: Influence de l'attitude, des normes sociales et du
contrôle perçu sur l'intention d'entreprendre (2)
VARIABLES
|
(1)
Intention
|
(2)
Intention
|
(3)
Intention
|
(4)
Intention
|
(5)
Intention
|
(6)
Intention
|
Attitude
|
0.818***
|
0.793***
|
0.768***
|
0.842***
|
0.821***
|
0.817***
|
|
(0.042)
|
(0.040)
|
(0.051)
|
(0.044)
|
(0.042)
|
(0.043)
|
Normes Société
|
-0.043
|
-0.050*
|
-0.048
|
0.048
|
-0.043
|
-0.041
|
|
(0.031)
|
(0.030)
|
(0.031)
|
(0.064)
|
(0.031)
|
(0.030)
|
Normes Proches
|
0.093**
|
0.168***
|
0.016
|
0.093**
|
0.093**
|
0.096**
|
|
(0.039)
|
(0.043)
|
(0.051)
|
(0.040)
|
(0.039)
|
(0.040)
|
Contrôle perçu
|
0.097***
|
0.015
|
0.083**
|
0.093***
|
0.063
|
0.113***
|
|
(0.033)
|
(0.037)
|
(0.036)
|
(0.032)
|
(0.077)
|
(0.035)
|
Normes Proches #
|
|
|
|
|
|
|
Contrôle
|
|
0.051***
|
|
|
|
|
|
|
(0.016)
|
|
|
|
|
Attitude # Normes Proches
|
|
|
0.028*
|
|
|
|
|
|
|
(0.016)
|
|
|
|
Attitude # Normes Société
|
|
|
|
-0.020
|
|
|
|
|
|
|
(0.013)
|
|
|
Attitude # Contrôle
|
|
|
|
|
0.007
|
|
|
|
|
|
|
(0.014)
|
|
Normes Société # Contrôle
|
|
|
|
|
|
-0.017
|
|
|
|
|
|
|
(0.013)
|
Parent Entrepreneur
|
0.144
|
0.106
|
0.126
|
0.160
|
0.140
|
0.148
|
|
(0.107)
|
(0.110)
|
(0.107)
|
(0.108)
|
(0.108)
|
(0.108)
|
Conjoint Entrepreneur
|
0.218
|
0.173
|
0.200
|
0.230
|
0.210
|
0.248*
|
|
(0.135)
|
(0.121)
|
(0.132)
|
(0.139)
|
(0.138)
|
(0.139)
|
Niveau d'éducation Primaire
|
0.089
|
0.053
|
0.071
|
0.074
|
0.087
|
0.094
|
|
(0.138)
|
(0.137)
|
(0.141)
|
(0.139)
|
(0.139)
|
(0.138)
|
Secondaire
|
0.025
|
0.030
|
0.020
|
0.004
|
0.025
|
0.017
|
|
(0.143)
|
(0.138)
|
(0.145)
|
(0.143)
|
(0.143)
|
(0.142)
|
Universitaire
|
-0.062
|
-0.037
|
-0.069
|
-0.085
|
-0.061
|
-0.070
|
|
(0.146)
|
(0.140)
|
(0.147)
|
(0.146)
|
(0.146)
|
(0.145)
|
A reçu une formation
|
0.114
|
0.121
|
0.130
|
0.109
|
0.116
|
0.102
|
|
(0.091)
|
(0.086)
|
(0.089)
|
(0.093)
|
(0.091)
|
(0.094)
|
Expérience dans l'informel
|
-0.003
|
-0.017
|
-0.002
|
-0.009
|
-0.008
|
-0.003
|
|
(0.083)
|
(0.081)
|
(0.082)
|
(0.083)
|
(0.081)
|
(0.083)
|
Age
|
0.010
|
-0.002
|
0.002
|
0.009
|
0.008
|
0.007
|
|
(0.029)
|
(0.030)
|
(0.030)
|
(0.029)
|
(0.029)
|
(0.029)
|
Age au carré
|
-0.000
|
0.000
|
-0.000
|
-0.000
|
-0.000
|
-0.000
|
|
(0.000)
|
(0.000)
|
(0.000)
|
(0.000)
|
(0.000)
|
(0.000)
|
Nombre d'enfants
|
0.019
|
0.031
|
0.025
|
0.013
|
0.021
|
0.012
|
|
(0.032)
|
(0.029)
|
(0.032)
|
(0.031)
|
(0.032)
|
(0.031)
|
Constant
|
-3.548***
|
-3.441***
|
-3.326***
|
-3.624***
|
-3.539***
|
-3.492***
|
|
(0.564)
|
(0.581)
|
(0.590)
|
(0.553)
|
(0.567)
|
(0.557)
|
Observations
|
142
|
142
|
142
|
142
|
142
|
142
|
R-squared
|
0.960
|
0.963
|
0.961
|
0.961
|
0.960
|
0.961
|
F-test
|
366.9
|
370.3
|
353.1
|
347.8
|
369.1
|
350
|
Note 1: Robust standard errors in parentheses, Note 2 : ***
p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
Sources : Enquête sur l'entreprenariat féminin
au Burkina Faso, Décembre 2018
30
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
La derrière étape du test du modèle de
comportement planifié concerne les liens entre l'intention
d'entreprendre, le contrôle perçu et la création
d'entreprise proprement dite. C'est l'objet de la section suivante.
1.1.4. Intention d'entreprendre et création
d'entreprise chez les femmes
Le comportement entrepreneurial est mesuré par une
variable dichotomique prenant la valeur 1 si la femme a créé une
entreprise et 0 dans le cas contraire. Suivant le modèle de comportement
planifié, le comportement dépend principalement de l'intention
d'entreprendre et du contrôle perçu par la femme. Le
contrôle perçu est mesuré par deux variables : le niveau de
difficulté de la création d'une entreprise et la confiance en soi
chez les femmes. Au regard de la nature de la variable dépendante, les
modèles à choix discrets de type probit et logit ont
été utilisés pour estimer l'influence de ces variables
explicatives sur la probabilité qu'une femme crée une
entreprise.
Le tableau ci-dessous fournit les résultats des
estimations
Tableau 8: Intention d'entreprendre, contrôle
perçu et création d'entreprise chez les femmes
VARIABLES
|
(1) (3)
Modèle Logit
|
(2) (4)
Modèle Probit
|
Intention d'entreprendre
|
1.101***
|
1.402***
|
0.613***
|
0.820***
|
|
(0.343)
|
(0.479)
|
(0.181)
|
(0.246)
|
Difficulté de création
|
0.100
|
0.196
|
0.068
|
0.114
|
|
(0.196)
|
(0.212)
|
(0.109)
|
(0.113)
|
Confiance en soi
|
0.140
|
0.144
|
0.073
|
0.053
|
|
(0.252)
|
(0.417)
|
(0.145)
|
(0.199)
|
Constant
|
-0.837*
|
-10.710*
|
-0.402*
|
-6.582***
|
|
(0.441)
|
(5.958)
|
(0.210)
|
(2.400)
|
Caractéristiques Personnelles
|
NO
|
YES
|
NO
|
YES
|
Observations
|
147
|
140
|
147
|
140
|
Pseudo R2
|
0.578
|
0.728
|
0.578
|
0.731
|
Wald-test
|
44.25
|
63.65
|
65.74
|
77.95
|
Prob > W
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Note1 : Robust standard errors in parentheses, Note 2 : ***
p<0.01, ** p<0.05, *
p<0.1
En plus du modèle de base, nous contrôlons pour
l'influence des caractéristiques sociodémographiques (colonne 2
et 4). Il ressort de l'analyse du tableau ci-dessous les résultats
suivants :
- Le modèle est globalement significatif au regard des
résultats du test de Wald de significativité globale ;
- Le pseudo R-2 de McFadden est de 57,8%, ne diffère
pas significativement d'un
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
modèle à l'autre et s'améliore
significativement lorsqu'on contrôle pour les caractéristiques
sociodémographiques ;
L'intention d'entreprendre détermine significativement
la probabilité qu'une femme crée son entreprise. Par contre le
contrôle perçu n'a pas d'influence directe sur la
probabilité d'entreprendre chez les femmes au Burkina Faso. Le
contrôle perçu influence plutôt l'intention comme
établit dans la section précédente.
1.1.5. Résultat du modèle structurel de
l'intention entrepreneuriale
Il ressort que l'attitude envers l'entreprenariat est
déterminant dans la formation de l'intention entrepreneuriale. Le
coefficient associé est positif et significatif à tout seuil. Ce
qui confirme le résultat obtenu dans les estimations des moindres
carrés présentés dans les sections
précédentes. De même le contrôle perçu par les
femmes a un impact positif sur leurs intentions de créer une nouvelle
entreprise. Par contre les normes subjectives n'ont pas d'effets significatifs
sur l'intention d'entreprendre chez la femme au Burkina Faso. Ainsi dès
lors qu'une femme développe une bonne attitude envers l'entreprenariat,
et estime avoir le contrôle sur le processus entrepreneurial,
c'est-à-dire lever les obstacles à la création
d'entreprises, les pesanteurs sociales ne constituent pas un obstacle à
la création d'entreprise.
Figure 10 : Résultat modèle
structurel
Sources : Enquête sur l'entreprenariat féminin
au Burkina Faso, Décembre 2018
31
32
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Les estimations des moindres carrés ordinaires avaient
séparé l'influence des normes subjectives liées à
la société dans son ensemble de celles liées à
l'environnement immédiat de la femme. Et c'est précisément
les normes liées à la société dans son ensemble qui
n'ont pas d'influence sur la formation de l'intention entrepreneurial la chez
la femme.
1.2. Recommandations
Pour améliorer la participation de la femme à la
création de richesses par l'entrepreneuriat, il faut agir sur deux
leviers : améliorer leur attitude envers l'entrepreneuriat, leur
confiance en soi vis-à-vis de l'entrepreneuriat et leur perception des
difficultés liées à l'activité entrepreneuriale.
Ceci est possible à partir de 4 axes principaux :
- Axe1 : la promotion de la culture
entrepreneuriale envers les femmes par la communication sur les entrepreneures
modèles, l'octroi de prix de l'entrepreneuriat féminin, la
diffusion des informations sur le rôle de la femme dans la
société ;
- Axe 2 : l'intégration des modules
liés à l'entreprenariat dans le système éducatif en
mettant l'accent sur les capacités managériales de la femme. Les
analyses ont montré que plus la femme dispose d'un niveau
d'éducation élevé et plus faible est la probabilité
qu'elle crée une entreprise. Et ceci tient principalement au
fonctionnariat.
- Axe 3 : la mise en place d'un
système d'intelligence économique efficace qui diffusera les
opportunités d'affaires.
- Axe 4 : la sensibilisation de la population
qui limite, négativement, le rôle de la femme à la garde
des enfants, aux tâches ménagères et à l'entretient
de la famille en faveur d'un partage mutuel de ces activités à
toute la famille.
1.2.1. Au niveau de la Chambre de Commerce et d'Industrie
du Burkina Faso (CCIBF)
La Chambre de Commerce est par excellence la première
structure représentative du secteur privé devant les pouvoirs
publics. Elle est le principal interlocuteur entre le gouvernement et le monde
des affaires. De ce fait, les propositions qu'elle formule lors des rencontres
annuelles entre le Gouvernement et les représentants du Secteur
privé sont discutées en Conseil des Ministres et sont souvent
soumises pour approbation à l'Assemblée Nationale. Par
conséquent, toute mesure prise et amendée par le bureau
consulaire de la CCIBF est donc examinée de façon approfondie par
le gouvernement.
Axe 1 : Promotion de la culture entrepreneuriale : A ce
niveau, la Commission chargée de la promotion de l'Entrepreneuriat
féminin pourrait avec l'appui du bureau consulaire tenir
annuellement un forum sur l'emploi et l'entrepreneuriat féminin
au Burkina Faso au cours duquel, des femmes chefs d'entreprises
du Burkina et d'ailleurs pourront mener des réflexions
thématiques sur les défis de l'entrepreneuriat féminin.
Aussi faire une de cette manifestation
33
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
un évènement national qui permettrait d'une part
d'associer le Ministère de la femme, les ONG en charges de la question
féminine et les structures de financement et d'autre part primer les
femmes leaders suivant leur région administrative, leur secteur
d'activité (secteurs innovants surtout) et leurs contributions de
façon générale sur le rôle de la femme dans la
création de la richesse nationale.
Axe 2 : Introduction des modules sur
l'entrepreneuriat dans le système éducatif : à ce niveau
la Commission chargée de la Promotion de l'Entrepreneuriat
Féminin (COPEF) avec la Direction de la formation professionnelle
pourrait initier un projet de formation en partenariat avec les
universités et écoles supérieure du Burkina Faso. Ce
projet visera à dispenser au cours d'une journée des informations
clés sur les procédures de création d'entreprises, les
différentes structures d'appui et susciter l'intérêt pour
auprès des étudiantes à s'orienter dans l'auto emploi. Ces
formations pourront être assurées par des agents experts de la
CCIBF, la Maison de l'Entreprise du Burkina Faso (MEBF), avec la
présence d'une femme chef d'entreprise qui partagera son
expérience avec les étudiantes. Au Burkina Faso, il existe au
moins 50 universités privées et publiques fonctionnelles et en
moyenne un passage une fois l'an pour dispenser une telle formation semble
réalisable.
Axe 3 : Intelligence économique. La
chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina s'est doté en 2018
à l'occasion de son 70 ème anniversaire d'un site
dédié à l'entrepreneuriat féminin qui
malheureusement reste non fonctionnel. Alors la CCIBF pourrait avec l'appui du
service informatique rendre ce site plus opérationnel
(réorganisation des onglets, activation d'une interface interactive) en
permettant un accès aux membres de la Commission Consulaire pour la
Promotion de l'Entrepreneuriat Féminin (COPEF) et deux admirateurs en
charge de faciliter les échanges avec les usagers. Ainsi ce site web
servira de canal de diffusion sur les opportunités d'affaires, les
recherches de partenariats, des modèles de business success, des
plannings de formation etc. Un tel site web pourrait également
être mis à contribution pour la levée de fonds par les
femmes chefs d'entreprises au profit de projets novateurs portés par
d'autres femmes.
Axe 4 : La sensibilisation : Elle passe
surtout par une présence de plus en plus accrue des femmes dans les
milieux d'affaires, dans les instances de décisions. En effet, voir des
femmes chefs d'entreprises, participer à missions commerciales à
l'étrangers, élus consulaires, présidentes de
région qui sont à la tête de structures de renom pourrait
contribuer à changer l'image traditionnelle jadis attribuée
à la femme dans la société. La COPEF est
interpellée pour l'introduction du critère genre dans
l'élaboration du document de la pesée
économique5. Il s'agirait d'introduire la
variable genre comme critère de première ordre tel que
la région afin
5 C'est le document statistique
élaboré au sein de la direction de la stratégie qui montre
la répartition des chaises attribuées à chaque secteur
d'activité, chaque région pour les élections
consulaires.
34
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
d'avoir une représentativité des femmes d'au
moins égale à la part des entreprises créées par
les femmes (18% -19%). Ainsi pour les prochaines élections en 2021, le
nombre de femmes élues consulaires pourrait passer de 8% à 19%,
voire plus, si le nombre d'entreprises qu'elles créent augmente
davantage.
1.2.2. Au niveau National
Le gouvernement à travers la mise en place du Programme
d'Autonomisation Economique des Jeunes et des Femmes (PAEJF 2017-2019) sur un
fonds de financement sur budget national de 16,5 milliards de FCFA a
donné un signal fort de son engagement pour la cause des femmes et des
jeunes. Toutefois la fin de ce programme est pour bientôt et les
résultats escomptés semblent mitigés au moins pour les
deux dernières années. Jusqu'au premier trimestre 2019, le cap de
20% d'entreprises formelles crées par les femmes n'est pas encore
atteint et encore moins le taux de 50% selon les objectifs fixés dans le
PNDES pour 2020. Néanmoins, l'atteinte de cet objectif serait plausible
d'ici l'horizon 2030 si des mesures correctives sont prises dans les domaines
suivants :
? Formation à l'entrepreneuriat : Les
formations actuelles proposées aux promotrices d'entreprises ne tiennent
pas compte, pour la plupart, de leur motivation, de ce qui constituer l'essence
de leur décision à se lancer dans l'entrepreneuriat alors que de
là peuvent émaner les principales causes de fermeture de leurs
entreprises. Il apparait nécessaire qu'au niveau des structures d'appui
à la formation, notamment la MEBF, puissent dans un premier temps
recueillir par le biais d'un formulaire ou d'un entretien pour chaque usager de
leur service, ses principales motivations, ses ambitions afin de mieux
structurer les groupes de formation dans un second temps et dans un
troisième temps, en fonction des caractéristiques de chaque
groupe , être en mesure d'offrir une formation qui puisse répondre
aux besoins immédiats de chaque type de femmes.
? Formalisation des structures informelles :
les objectifs du PNDES s'alignent sur des besoins formulés au niveau du
secteur formel alors que tous les fonds disponibles accordent une place de
premier choix à l'accompagnement du secteur informel. Il ne s'agira pas
de renoncer à l'appui du secteur informel mais au contraire d'allouer un
pourcentage substantiel de 10 à 15% des crédits octroyés
pour la réalisation des formalités d'enregistrement au niveau de
la direction générale des impôts. Ainsi l'on pourrait
stimuler à la fois l'auto emploi des femmes grâce à
l'octroi des crédits et la hausse du nombre d'entreprises formelles
grâce aux conditions de formalisation.
? Financement du secteur privé : en
fin 2018, le programme national sur l'appui au financement du secteur
privé inscrit dans le PNDES se composait de onze (11) fonds nationaux,
cinq (5) établissements de microfinance et 64 coopératives,
groupements, fondations, caisses populaires et communautaires avec des
représentations dans les
35
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
différentes régions administratives du pays. Au
niveaux des fonds nationaux, il est souhaitable d'accroitre le montant
accordé aux Petites et Moyennes Entreprises gérées par des
femmes pour la réalisation de projets structurants. En moyenne, ce
montant varie 1,5 à 5 millions de FCFA. Alors pour des besoins
d'investissement nécessitant l'importation de matériels
(machines), notamment dans la transformation agro industrielle, les besoins en
ressources financières sont élevés. Ce qui explique en
partie le fait que les femmes, dans la transformation agroalimentaire,
utilisent des processus de production semi artisanaux. Pour ce faire le
gouvernement avec l'appui technique du ministère du commerce, de
l'industrie et de l'artisanat et celui de la Promotion de la femme, devrait
mettre en place un fonds de soutien à l'industrialisation des
filières agro-sylvo-pastorale, qui soit en mesure d'accorder des
prêts d'un montant d'au moins 20 à 25 millions de FCA pour les
besoins d'équipement des PMI avec un taux préférentiel
pour les candidates.
1.2.3. Mise en oeuvre des recommandations
Elle nécessite au préalable une appropriation
des résultats de la présente par l'ensemble des acteurs
cités dans la partie précédente.
De prime abord, une série de présentations est
prévue devant le comité de direction de la Chambre de Commerce et
d'Industrie, la Commission pour la promotion de l'entrepreneuriat
féminin et le Bureau Consulaire. Une note synthétique du rapport
sera également transmise à l'ensemble des femmes entrepreneures
à travers leur adresses email répertoriées dans le Fichier
NERE.
En outre, le document final sera transmis en courrier officiel
au Secrétariat Général du Ministère du commerce, de
l'industrie et de l'artisanat et à la Direction générale
de l'autonomisation économique de la femme, direction qui relève
du Ministère de la femme et de la solidarité nationale. Ces deux
structures ont des représentants au sein de la COPEF et prennent
régulièrement part aux réunions de la commission.
36
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Tableau 9: Cadre logique de mise en oeuvre des
recommandations de l'étude
Logique d'intervention
|
Indicateurs
|
Cibles
|
Périodes
|
Source de vérification
|
Acteurs responsables
|
Hypothèses/Risques
|
AXE 1 : PROMOTION DE LA CULTURE
ENTREPRENEURIALE
|
A11
|
Présentation des résultats de
l'étude à la COPEF
|
Nombre de membres
participants à la restitution
|
12/15 informés
|
Mai 2019
|
CR de réunion de la COPEF
|
Raissa
Kormodo/Zoung rana
|
Adhésion des membres pour
l'opérationnalisation
des recommandations
|
A12
|
Elaboration d'une fiche projet pour l'organisation du
Forum sur l'entrepreneuriat et l'emploi des femmes pour validation
auprès du bureau consulaire : -Thématiques
- Répertoire Top 100 national des femmes leaders et top
des femmes burkinabè entrepreneures de la diaspora -Partenariats
-Commissions
-coût prévisionnel
|
Note validée par le
Bureau consulaire
|
1
|
Juillet 2019
|
CR de la seconde
session annuelle du Bureau
|
COPEF/DG
|
Intégration du budget du
forum dans le budget des activités de 2020
|
AXE 2 : INTRODUCTION DE MODULE SUR
L'ENTREPRENEURIAT
|
A.21
|
Rencontre d'échange entre la COPEF, la DFP, la
MEBF et les responsables des universités privées :
-Présentation des résultats de l'étude
-Réflexion sur l'organisation des formations
|
Nombre de
rencontres tenues
|
3
|
Juin 2019
|
CR de séance
|
COPEF/ DG
|
Adhésion effective des
acteurs à l'idée de formation
|
A.22
|
Mise en place d'une commission ad `hoc pour la
planification des formations pour l'année 2020 : -Programmation
des formations
-Répartition des acteurs / consultants
-Budget
|
La commission est
créée et active
|
1
|
Septembre 2019
|
Rapport d'activités
|
DUC
|
Participation des acteurs au planning des formations
|
37
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Logique d'intervention
|
Indicateurs
|
Cibles
|
Périodes
|
Source de vérification
|
Acteurs responsables
|
Hypothèses/Risques
|
AXE 3 : INTELLIGENCE ECONOMIQUE
|
A31
|
Rencontre entre la COPEF et la Direction
informatique :
-Etat actuel du site des femmes
-Partage de la vision de la COPEF pour l'usage du site
|
Des rencontres
d'échanges sont
tenues
|
2rencontre /mois
|
Juillet-
octobre 2019
|
Rapport de
séances
|
|
Adhésion des élus consulaires
|
A32
|
Restructuration et animation du site des femmes :
-Ajout de nouveaux onglets interactifs
-Equipe interne de mise à jour des informations et veille
stratégique
-Recrutement de deux prestataires pour l'animation
Budget/délai
|
Site opérationnel et
interactif
|
1
|
Janvier 2020
|
Rapports de
séances
|
COPEF/DIEN/DIC /DG
|
Engagement de tous les
acteurs responsable
|
AXE 4 : SENSIBILISATION
|
A41
|
Association de l'image de la femme entrepreneure dans les
différentes communications de la Chambre : -Conférence
de presse
-Débats animés par ou avec des cheffes
d'entreprises -Spot Télé, radio
-Publications diverses
|
Nombre de
communication avec
image
d'entrepreneure
|
0 communica tion sans image d'entrepren eure
|
Juillet 2019
|
Les notes de
création
|
COPEF/DIC/DG
|
Approbation de la direction générale sur la
modification
de la stratégie globale de communication de la
CCI-BF
|
A42
|
Fiche technique sur l'introduction du critère
genre
dans l'élaboration de la pesée
économique pour les élections consulaires 2021 :
-Justification
-Processus de mise en oeuvre
|
Fiche présentée et
validée devant l'assemblée consulaire
|
18% - 20%
d'élues consulaires femmes en
2021
|
Avril 2020
|
Décisions de
l'Assemblée, compte rendu de session
consulaire
|
DES/ COPEF/DG
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Approbation de l'assemblée à l'issue d'un vote
|
Sources : notre construction
38
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Conclusion
Cette étude avait pour but d'identifier les leviers
déterminants qui de la décision d'entreprendre chez les femmes et
d'apporter des propositions pour un regain de dynamisme à la
création d'entreprise chez les femmes. Pour ce faire, une
démarche en trois étapes a été adoptée. La
recherche documentaire sur des modèles d'analyses similaires a fait
l'objet de la première partie. La seconde étape s'est
attelée à la modélisation économétrique du
phénomène entrepreneurial chez les femmes en utilisant les
modèles d'équations structurelles à variables latentes
pour tester les relations découlant du modèle psycho-social de
Azjen. La troisième étape présente les résultats
d'analyses et les recommandations à mettre en oeuvre pour
améliorer la situation.
Les principaux résultats montrent que le contrôle
perçu (confiance en soi et la perception des difficultés
liées à l'entrepreneuriat), l'attitude et les normes subjectives
des proches ont un effet déterminant à la formation de
l'intention d'entreprendre. Ainsi dès lors qu'une femme à
Ouagadougou estime qu'elle a le contrôle sur le processus de
création et de gestion d'une entreprise et qu'elle a une bonne attitude
vis-à-vis de l'entrepreneuriat, alors les normes subjectives de la
société de façon générale ne sauraient en
constituer un frein à la réalisation de son projet.
Cependant, il faut noter que l'enquête n'a couvert que
la capitale du pays, ce qui restreint le champs d'application des
résultats de cette étude compte tenu des caractéristiques
socio culturelles variables d'une région à l'autre. Les femmes
des autres régions, en particulier celles résidant au Nord et
à l'Est du pays, suite aux des attaques armées
répétées et aux conflits ethniques, ont effectué
(les plus vulnérables) des déplacements vers des camps de
réfugiés. Il se pourrait que les résultats
diffèrent compte tenu de cette contrainte supplémentaire qu'est
l'instabilité. Alors il apparait nécessaire que les femmes chefs
d'entreprises, la COPEF, l'assemblée consulaire de concert avec les
pouvoirs publics puissent participer à des réflexions sur les
mécanismes à mettre en oeuvre pour autonomiser ces femmes
déplacées (souvent veuves avec des enfants en charge) afin
qu'elles puissent mener des activités génératrices de
revenus dans les futurs sites d'accueil.
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Annexes
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
I.
1-
|
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat
Annexe 1 : Questionnaire
féminin à Ouagadougou
|
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2- Quel âge avez-vous ?
|
/
|
./
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3- Combien d'enfants avez-vous ?
|
/
|
./
|
4- Quelle est votre situation matrimoniale
|
|
|
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1. Célibataire 2. Mariée Monogame
|
3.
|
Mariée
|
Polygame
|
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|
4. Divorcée 5. Veuve
|
|
|
5- Si mariée, quelle est l'activité de
votre conjoint ?
1. Chômeur 2. Ouvrier
3. Cultivateur 4. Entrepreneur
5. Employé du publique 6. Employé du
privé
7. Cadre Supérieur 8. Autres (à préciser)
6- Dans quel quartier de Ouagadougou habitez-vous
?
1. Quartier huppée résidentielle (ouaga 2000,
cités urbaines)
2. Quartier moyen
3. Zone non lotie
4. Zone périphérique lotie
7- Statut du logement
1. Location
2. Cours familiale (grande famille, cours d'un parent ou beau
parent)
3. Propre logement (propriétaire)
8- Quelle est votre niveau d'instruction ?
1. Aucun Niveau 2. Primaire
3. Secondaire 4.
Supérieur
9- Quelle activité était effectuée
par vos parents (activité du parent leader du couple, qui
fournit la dépense quotidienne) ?
1. Aucune 2. Ouvrier
3. Cultivateur 4. Entrepreneur
5. Employé du publique 6. Employé du
privé
7. Cadre Supérieur 8. Autres (à préciser)
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
10- Avez-vous déjà exercée une
activité dans le secteur informel ? 1. Oui 2.
Non
11- Avez-vous déjà
bénéficié d'une formation en entreprenariat ? 1.
Oui 2. Non
12- Quelle activité exercer-vous actuellement
?
1. Aucune 2. Ouvrière 3. Cultivatrice
4. Entrepreneure 5. Employée du publique 6.
Employée du privé
7. Cadre Supérieur 8. Autres (à préciser)
13- Si Q12#Entrepreneure, Pour quel raison n'avez-vous
pas créer une entreprise ? 1. Ne sais pas par où
commencer 2. Non accès aux financements
3. Faiblesse de la demande 4. Forte Concurrence
5. Difficultés d'approvisionnement 6. Impératifs
familiaux
7. A peur du risque 8. A déjà un emploi dans le
privé ou le public
8. Autres (à préciser
14- Quelle activité exercer-vous avant votre
activité actuelle ?
1. Aucune 2. Ouvrière 3. Cultivatrice
4. Entrepreneure 5. Employée du publique 6.
Employée du privé
7. Cadre Supérieur 8. Autres (à préciser)
15- Si « Autres », Précisez
II. Intention, Attitudes, Normes Sociales et contrôle
perçu
Intention
16- Avec quel degré aviez-vous l'intention de
créer une entreprise ? Très improbable
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Très probable
17- Si vous devez choisir entre créer votre
entreprise et être salarié, vous préférerez,
certainement, de créer votre entreprise.
Désaccord total : 1 : 2 : 3 : 4 : 5 : 6 : 7 : Accord
total
Attitudes
18- Créer mon entreprise est une :
Très mauvaise : 1 : 2 : 3 : 4 : 5 : 6 : 7 : Très
bonne IDEE
iv
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
19- Etes-vous d'accord que créer son
entreprise est la solution pour avoir des richesses:
Pas du tout d'accord :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3
: Très d'accord
20- Etes-vous d'accord que créer son
entreprise est la solution pour l'emploi: Pas du tout d'accord
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Très d'accord
21- Pour moi, avoir des richesses est ?
Très mauvais :__1__:__2__:___3__:___4 : 5 : 6 : 7
: Très Bien
22- Pour moi, être un employeur est ?
Très mauvais : 1 : 2 : 3 : 4 : 5 : 6 : 7 : Très
Bien
Normes sociales
23- La plupart des individus sont d'accord que vous
créez votre propre entreprise : Pas du tout d'accord
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Très d'accord
24- Vos proches sont-ils d'accord que vous créez
votre propre entreprise :
Pas du tout d'accord :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3
: Très d'accord
25- Avec quel degré respectez-vous la
volonté de vos proches ? Moins probable : 1 : 2 : 3 : 4 : 5
: 6 : 7 : Très Probable
26- Croyez-vous que plusieurs femmes ont
créé leurs propres entreprises : Pas du tout d'accord
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Très d'accord
27- Croyez-vous que vos proches ont créé
leurs propres entreprises : Pas du tout d'accord :__-3__:__-2__:__-1
: 0 : 1 : 2 : 3 : Très d'accord
Contrôle perçu
28- Selon vous est-il facile ou difficile de
créer son propre entreprise ? Très difficile
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Très facile
29- J'ai confiance que si je veux, je peux créer
mon entreprise Totalement Faux :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3
: Totalement Vrai
30- Les procédures de création des
entreprises au Burkina favorise-t-elle les femmes ?
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Totalement Faux :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 :
Totalement Vrai
31- Les entreprises créées par les femmes
réussissent mieux que celles des hommes ? Totalement Faux
:__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 : Totalement Vrai
32- Avec quelle fréquence, des
événements non prévus occupent votre temps ?
Très rarement :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3 :
Très fréquemment
33- Avec quelle fréquence, les occupations
familiales imprévues occupent votre temps ?
Très rarement :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3
: Très fréquemment
34- Si des événements non prévus
occupant votre temps surviennent, il vous sera difficile de créer une
entreprise :
Pas du tout d'accord :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2 : 3
: Très d'accord
35- Si les occupations familiales imprévues
occupant votre temps surviennent, il vous faut sera difficile de créer
une entreprise
36- Pas du tout d'accord :__-3__:__-2__:__-1 : 0 : 1 : 2
: 3 : Très d'accord
37- Pourrions -nous avoir votre contact pour vous donner
les résultats de cette enquête ?
Tél :
Email :
Merci pour votre collaboration.
vi
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Annexe 2 : Liste de Fonds et projet pour l'emploi des
jeunes et des femmes
TITRE DU PROJETS
|
OBJECTIF
|
CIBLES
|
ZONE DE COUVERTURE
|
CONTACT
|
ANNEE DE FIN
|
Centre d'Incubation Féminin en Entreprenariat Agricole
(CIFEA)
|
Réduire la féminisation de la pauvreté
par la professionnalisation et la modernisation des entreprises des
femmes rurales et la création d'entreprises viables
|
Femmes
|
Centre-Est
|
Tenkodogo : +226 24 71 09 78 Bagré : + 226 24 71 40 64
|
2019
|
Fond d'appui aux Projets innovants de la Société
Civile et les Coalitions d'Acteurs (PISCCA)
|
Promouvoir et l'accompagner les jeunes et les femmes
en faveur d'un développement durable des territoires
|
Jeunes et femmes
|
Territoire national
|
bf.ambafrance.org
|
2018
|
Programme d'Autonomisation Economique des Jeunes et des Femmes
(PAE/JF)
|
Contribuer à la réduction du chômage et
du sous-emploi
|
Jeunes et femmes
|
Territoire national
|
Tel.: +226 72 34 40 04
Email: contact@paejf.bf
www.paejf.bf
|
2020
|
Programme intègre
d'autonomisation de la femme au Burkina Faso
|
Promouvoir l'autonomisation économique, politique
et sociale de la femme
|
Femmes et filles
|
Territoire national
|
Tél: +226 25 505369
|
2020
|
Programme Spéciale de Création d'Emploi pour les
jeunes et les Femmes (PSCE-JF)
|
Créer 50 Petites et Moyennes Entreprises
(PME) dans le domaine de e- commerce
|
Jeunes et femmes
|
Centre, de l'Est, du Centre-Ouest, des Hauts- Bassins
et du Nord
|
76 40 01 10 /70 81 81 56 /78 86 53 94
|
2020
|
Projet « Neer Tamba »
|
Améliorer les conditions de vie et des revenus
des populations rurales les plus défavorisées
|
Jeunes et femmes
|
Nord, Centre- Nord et Est
|
www.neertamba.org
|
2022
|
vii
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
Projet d'amélioration de la résilience par le petit
élevage (PARPEL)
|
Contribuer à l'amélioration de la
sécurité alimentaire, nutritionnelle
et socioéconomique
|
Femmes et Hommes
|
Centre Nord et Sahel
|
brahima.gnamou@gmail.com;
daaf@asudec.org;
|
2021
|
Projet d'Appui à l'Artisanat au Burkina Faso (PAA-BF)
|
Contribuer à accroître durablement les
revenus d'environ 2000 artisans
|
Artisans (focus sur le genre)
|
Sahel, Centre- Nord, Nord, Centre-Ouest, Boucle
du Mouhoun et Hauts Bassins
|
www.commerce.gov.bf
|
2018
|
Projet d'appui à la
commercialisation de la mangue séchée et de noix de
cajou transformée
|
Contribuer à l'accroissement des recettes
d'exportation de mangue séchée et de noix de cajou
transformée
|
Jeunes et femmes
|
Territoire national
|
www.commerce.gov.bf
|
2018
|
Projet d'Appui à la Création et au
Développement des Petites et Moyennes Entreprises et Petites et Moyennes
Industries (PACD- PME/PMI)
|
Contribuer à l'amélioration la promotion des
PME/PMI
|
-
|
Territoire national
|
01 BP 1777 Ouagadougou
+226 25 31 83 11/12/14
www.afppme.org
|
2020
|
Projet d'appui au développement intégré de
la filière karité pour l'autonomisation économique des
femmes au Burkina Faso
|
Favoriser le développement de la filière
karité par une approche intégrée tendant
à renforcer les capacités des acteurs des
différents maillons de la chaîne de valeur
|
90% femmes
|
Territoire national
|
www.commerce.g
|
2020
|
Projet de création et de mise en place d'Incubateur, de
Pépinière et d'Hôtel d'Entreprises dans le Secteur
Agroalimentaire (PIPHE- SA)
|
Promouvoir la création, le développement et
la pérennisation des PME/PMI du secteur agroalimentaire
|
Jeunes et femmes
|
Territoire national
|
Ouagadougou 01 BP 1777 Burkina Faso +226 25 31 83 11/12 +226 25
31 83 14
http://www.afppme.org
|
2022
|
Projet de renforcement des capacités productives et
commerciales de la filière sésame au Burkina Faso
|
Appuyer à la promotion de la filière
sésame
|
-
|
Territoire national
|
www.commerce.gov.bf
|
2018
|
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
2019
Jeunes et femmes
Nord, Est et Centre-Est
Accroître l'accès des ménages pauvres
et vulnérables
Projet filets sociaux « Burkin-Naong-Saya »
Ouaga 2000 Tel : +226 25 37 46 24 15 BP 232 ouaga15
viii
Annexe 3 : Liste des personnes ressources
rencontrées dans le cadre de l'Etude
Nom et Prenoms
|
Strucure
|
Poste
|
Adresse
|
TRAORE Boubacar
|
Centre de formalité des entreprises
(CEFORE)
|
Directeur de la facilitation des Affaires
(DIFA)
|
(226) 70 19 01 19
moussa.traore@me.bf
|
Lonfo Didier
|
Maison de l'entreprise (MEBF)
|
Direction de l'appui conseil/ chef de service Formation aux
chefs d'entreprises
|
(226) 70 69 63 20
lonfodidier2000@yahoo.fr
|
ILBOUDO Pascal
|
Ministère du commerce, de l'industrie et de l'artisanat
(MCIA)
|
|
|
GARE Hermane
|
Chambre de Commerce
|
Directeur de la formation professionnelle /Coordonnateur du
projet PEJDC, ancien du CEFEB
|
(226) 70 00 36 78
hermane.gare@cci.bf
|
KABORE Aicha
|
Chambre de Commerce
|
Membre de la COPEF
|
(226) 70 16 41 02
Aicha.kabore@cci.bf
|
ix
Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
BIBLIOGRAPHIE
· Policy bief on women's
entrepreneurship, OCDE,
2018
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· Les déterminants de l'intention
entrepreneuriale des jeunes diplômés, Ali MAÂLEJ,
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Entrepreneur" BRADLEY R.J ;1990,
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· Création d'entreprise : Contribution
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Essai empirique sur les déterminants de
l'entrepreneuriat féminin à Ouagadougou
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xi
|