Thème : «Impact des
fluctuations des cours du baril de pétrole sur l'inflation et le solde
budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA »
Présidé par Pr. Idrissa M.OUEDRAOGO,
Agrégé des Facultés des Sciences Economiques UFR-SEG/UO2
et Directeur du LAPE
Sous la Direction de :
Pr. Mahamadou DIARRA
Agrégé des Facultés des Sciences
Economiques
UFR-SEG
Université de Koudougou
Et la Codirection de :
Dr. Souleymane DIARRA
Chef de la Division Recherche et VeilleCentre de
Programmation Stratégique de Recherche et de Veille (CSR)
Présidence de la Commission de
l'UEMOA
Présenté et soutenu par : Kirsi ZONGO
Janvier2017
DEDICACE
A Mon Père Feu Barré
ZONGO
A Ma Mère Sondnoma YAMEOGO
A Ma Femme Et A Mon
Fils
REMERCIEMENTS
Au terme de cette étude, nous exprimons notre profonde
gratitude à toutes les personnes et institutions qui ont
contribué à sa réalisation.
Nous remercions le Professeur Idrissa Mohamed OUEDRAOGO,
Responsable du programme Master en Macroéconomie Appliquée et
Finance Internationale (MAFI) et Directeur du Laboratoire d'Analyse et
Politiques Économiques (LAPE). Mention spéciale à vous
Professeur, de m'avoir donné l'occasion d'exprimer ma passion,celle de
faire la recherche.
Un grandmerci au Professeur Mahamadou DIARRA,
Enseignant-Chercheur à l'Université de Koudougou, qui
malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger ce présent
travail. Mention spéciale à vous Professeur qui avez tant investi
dans notre formation depuis nos premiers pas à l'Université. Nous
vous sommes très reconnaissant pour vos multiples conseils tant pour la
vie académique que professionnelle.
Un grand merci au Docteur Souleymane DIARRA, Chef de la
Division Recherche et Veille, qui malgré son calendrier chargé, a
bien voulu accepter codiriger ce mémoire tout en étant notre
Maitre de stage auCentre de Programmation Stratégique de Recherche et de
Veille (CSR) de la Présidence de la Commission de l'UEMOA. Nous vous
sommes très reconnaissants pour vos multiples conseils, soutiens,
partage de connaissances et surtout pour votre sympathie.
Nous disons merci à l'ensemble du corps enseignant de
l'UFR/SEG de l'Université Ouaga 2, pour l'encadrement dont nous avons
bénéficié. Un sincèremerci àMonsieur Aly
D.COULIBALY, le Directeur de CSR ainsi quel'ensemble du personnel pour leurs
collaboration et conseils.
Nous remercions les doctorants du LAPEet les camarades du
Programme du Troisième Cycle Interuniversitaire pour leurs multiples
conseils et assistances.Merci également à tous les
étudiants de MAFI dans toutes ses composantes pour la fraternité
construite durant cette formation.Nos remerciements vont également
à l'endroit detoute la familleZONGO, pour leur soutien constant et
infaillible et à la familleOUEDRAOGO, particulièrement à
Papa Claver OUEDRAOGO à Koudougou, qui nous a adopté depuis la
classe de Seconde. Un grand merci également à Monsieur
Séverin OUEDRAOGO, Administrateur des services financiers à
Ouagadougou, pour les soutiens et encouragements incessants.
SIGLES ACRONYMES ET
ABREVIATIONS
ADF Augmented Dickey-Fuller
AIE Agence Internationale de l'Energie
AMAO Agence Monétaire de l'Afrique de l'Ouest
BCEAO Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BDSM Base de Données de Surveillance
Multilatérale
CEDEAO Communauté Economique des États de
l'Afrique de l'Ouest
CFE-IDEI-IFP Conseil Français de l'Energie-Institut
D'Economie Industrielle-IFP nouvelle énergie
CSR Centre de Programmation Stratégique de
Recherche et de Veille
FMI Fonds Monétaire Internationale
IHPC Indice Harmonisé des Prix à la
Consommation
LAPE Laboratoire d'Analyse et de Politique
Economiques
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
PIB Produit Intérieur Brut
PNB Produit National Brut
TEC Tarif Extérieur Commun
TIPP Taxe Intérieure sur les Produits
Pétroliers
TSUPP Taxe Spécifique Unique sur les Produits
Pétroliers
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UFR-SEG Unité de Formation et de Recherche des
Sciences Economiques et de Gestion
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
VAR Vecteur Autorégressif
VECM Vector Error Correction Model (modèle
vectoriel à correction d'erreur)
RESUME
L'impact de la variation des cours du baril de
pétrole sur les variables macroéconomiques a fait l'objet de
plusieurs études empiriques depuis les années 1970 et demeure
toujours un sujet pertinent au regard de sa fluctuation toujours persistante,
et de la forte dépendance des économies vis-à-vis de
pétrole tant au niveau des pays importateurs que des exportateurs.Menant
l'analyse sur la période 1981-2015, la présente étude a eu
pour objectif, d'évaluer l'impact de la fluctuation des cours mondiaux
de pétrole surl'inflation et le solde budgétaire global hors dons
des pays de l'UEMOA et d'apprécier la réaction de la politique
monétaire et budgétaire en réponse à cette
fluctuation. Ainsi, l'étude a utiliséun modèle VAR
structurel qui a conduit à l'utilisation d'unmodèle vectoriel
à correction d'erreur(VECM). Il ressort des analyses empiriques quele
choc pétrolier constitue un facteur perturbateur sur les deux
critères de convergence des pays de l'UEMOA avec des disparités
très remarquables. En outre la conduite de la politique
budgétaire alourdit les dépenses publiques et semble être
préjudiciable à l'efficacité de la politique
monétaire. L'étude propose alors l'utilisation des combustibles
alternatifs pour réduire la dépendance énergétique,
l'harmonisation de la politique budgétaire pour rendre plus efficace la
politique monétaire.
Mots clés : Pétrole, inflation,
solde budgétaire, politique monétaire et
budgétaire.
TABLE DE MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS
iii
RESUME
iv
TABLE DE MATIERES
v
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
LISTE DES TABLEAUX
vii
INTRODUCTION
1
I. REVUE DE LITTERATURE
4
1.1 Cadre théorique
4
1.1.1 Canaux de transmission des chocs
pétroliers à l'inflation
4
1.1.1.1 Les effets de premier tour
4
1.1.1.2 Effets de second tour
5
1.1.2 Les canaux de transmission des chocs
pétroliers sur le solde budgétaire.
6
1.1.2.1 Structure de la taxation des
produits pétroliers dans l'espace UEMOA
7
1.1.2.2 Les effets directs sur le solde
budgétaire
7
1.1.3 La réaction de la politique
économique face aux chocs pétroliers
8
1.1.3.1 La réaction de la politique
monétaire face aux chocs pétroliers
9
1.1.3.2 La réaction de la politique
budgétaire face aux chocs pétroliers
10
1.2 Travaux empiriques
13
1.2.1 Chocs pétroliers et
inflation
13
1.2.2 Chocs pétroliers et solde
budgétaire
16
1.2.3 La réaction de la politique
économique suite à la fluctuation des cours de
pétrole.
16
1.2.3.1 La réaction de la politique
monétaire
17
1.2.3.2 La réaction de la politique
budgétaire
18
II. ANALYSE EMPIRIQUE
19
2.1. Analyse descriptive
20
2.1.1. Evolution des différentes
variables dans l'UEMOA
20
2.1.2. Corrélation entre les
variables
25
2.2. Analyse
économétrique
28
2.2.1. Échantillon et période
d'étude
28
2.2.2. Présentation des variables
utilisées
28
2.3. Modélisation
économétrique
30
2.3.1. Spécification du
modèle : Modélisation VAR
31
2.3.2. Test de stationnarité et
détermination de l'ordre d'intégration des séries
33
2.3.3. Tests de spécification du
modèle d'estimation
33
2.3.4 Validation du modèle
34
III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
36
3.1 Analyse des résultats
des estimations par les VECM
36
3.1.1. Analyse de court terme de l'impact
d'un choc pétrolier sur l'inflation
40
3.1.2. Analyse de court terme de l'impact
d'un choc pétrolier sur le solde budgétaire
41
3.2. Analyse de long terme ou de
fonctions de réponses impulsionnelles
42
3.2.1. Choc pétrolier et inflation et
réaction de la politique monétaire
44
3.2.2 Choc pétrolier et solde
budgétaire et réaction de la politique budgétaire
45
IV. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
46
Bibliographie
51
ANNEXE
viii
LISTE DES
GRAPHIQUES
Graphique 1: Mécanismes de transmission du
prix du pétrole à l'inflation
1
Graphique 2 : Mécanismes de transmission du
prix du pétrole au solde budgétaire
8
Graphique 3: Evolution du prix annuel du baril de
pétrole de 1990 à 2015
20
Graphique 4: Evolution de la structure des
importations de l'UEMOA
22
Graphique 5 : Evolution du taux d'inflation UEMOA
par rapport au taux de variation du cours de pétrole de 1990 à
2015
22
Graphique 6: Evolution du solde budgétaire
global Hors dons par rapport à celle des transferts et subventions.
23
Graphique 7: Evolution du solde budgétaire
global Hors dons par rapport aux transferts et subventions dans l'UEMOA entre
1990 et 2015.
24
Graphique 8: Evolution des imports
énergie/PIB et du solde global hors dons/PIB de l'UEMOA par rapport
à la variation du cours de pétrole de 2000 à 2014
25
Graphique 9: Corrélation entre inflation et
cours moyen du pétrole
26
Graphique 10: Corrélation entre solde
budgétaire global hors dons et cours moyen du pétrole
26
Graphique 11: Corrélation entre inflation et
masse monétaire
27
Graphique 12: Corrélation entre solde
budgétaire global hors dons et politique budgétaire
28
Graphique 13 : Effet d'un choc
pétrolier sur les différentes variables
42
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1: Résultat des estimations par le
VECM
1
Tableau 2: Test de stationnarité (BENIN)
viii
Tableau 3: Détermination du nombre de
retards optimal
xi
Tableau 4: Test de cointégration
xii
Tableau 5: Test de bruit blanc
xii
INTRODUCTION
Au début du XXe siècle, la production mondiale
annuelle de pétrole représentait environ 150 millions de barils.
Un siècle plus tard, cette même quantité est produite en
seulement deux jours1(*).
S'il a légèrement diminué à la suite des deux
grands chocs pétroliers (1973 et 1979-80), le poids du pétrole
dans l'économie mondiale n'a cessé de croître. Aujourd'hui
le pétrole représente encore la première source
d'énergie primaire dans le monde, avec une part de marché de
40,7% de la consommation mondiale d'énergie (AIE 2012). Les fluctuations
de son prix à court terme ainsi que sa tendance à moyen et long
termes continuent de revêtir une importance particulière.
En effet, le prix du baril de pétrole stable jusqu'aux
années 1970, enregistre souvent de fortes fluctuations. On se rappelle
encore de ce pic historique de juillet 2008 où le prix du baril a
atteint 144,27 dollars (voir le graphique 3), Après ce pic de 2008, le
cours du baril a connu de fortes fluctuations. Il est passé de 61,48 $
le baril en 2009, à 111,22 $ en 2011, soit une hausse de 80,90% en
l'espace de trois ans avant de connaître une chute très importante
à partir de décembre 2014 où il va passer sous la barre
de 32$ en janvier 2016, son plus bas niveau depuis Mars 2004. Cette
instabilité des cours mondiaux du baril de pétrole
légitime l'importance de porter un regard sur l'impact de ces
variations sur les économies des pays de l'UEMOA au regard de la place
qu'occupent les produits énergétiques dans la structure des
importations de cette Union.
Les pays de l'UEMOA sont des importateurs nets de
pétrole dont les produits énergétiques représentent
dans la structure des importations, le principal produit importé avec
une part moyenne de 30% environ entre 2002 et 2014 (voir graphique 4). La
consommation du pétrole était en 2013 de 38000 Barils / jour pour
le Sénégal, 31000 Barils / jour pour le Benin, 26000 Barils/jour
pour la Côte d'Ivoire et 12000 Barils / jour pour le Burkina Faso avec
un prix moyen de 108,63 de dollars US, le baril (AIE, 2013). Soit une facture
en moyenne annuelle de 14,81% du PIB du Benin,12,24% du PIB du
Sénégal, 4,14% du PIB du Burkina Faso,3,32% du PIB de la
Côte d'Ivoire, signifiant ainsi la dépendance de ces pays
vis-à-vis du pétrole.
Par ailleurs, dans le cadre du Programme de la surveillance
multilatérale, les pays de l'UEMOA ont défini des
critères de convergence des politiques macroéconomiques pour
renforcer leur intégration économique. Parmi ces critères,
il y a le critère clé du ratio du solde budgétaire
global2(*), dons compris,
rapporté au PIB nominal qui doit être supérieur ou
égal à -3%. Il y a aussi celui relatif au taux d'inflation qui
fixe à 3% le taux d'inflation maximale à ne pas franchir par les
Etats membres. Mais, au fil des années, ces pays n'arrivent pas à
respecter continuellement ces critères3(*) qui devraient leurs permettre d'amorcer une phase de
stabilité alors même que cela se situe dans une période de
forte instabilité des prix de pétrole. Ces constats font appel
à un certain nombre de questionnements au regard de la forte
dépendance de ces pays vis-à-vis du pétrole et
l'incertitude sur l'évolution future des prix de ce dernier : Quel
est l'impact de la fluctuation des cours du baril de pétrole sur
L'inflation et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA
?
Quel est l'impact de la fluctuation du prix de pétrole
sur l'inflation des pays membres de l'UEMOA ? Quel est son impact sur le
solde budgétaire global hors dons de ces pays ? Et quelle est la
réaction de la politique économique (monétaire et
budgétaire) en réponse à un choc pétrolier?
L'objectif principal de cette étude est
d'apprécierempiriquement l'impact de la fluctuation des cours mondiaux
de pétrole sur les deux principaux critères de convergence des
pays de l'UEMOA à savoir l'inflation et le solde budgétaire
global hors dons. De façon spécifique, il s'agit :
Ü D'abord d'analyser l'impact de la variation des cours
de pétrole sur l'inflation des pays de l'UEMOA.
Ü Ensuite, d'analyser l'impact de la variation des prix
de celui-ci sur le solde budgétaire global hors dons des pays de
l'Union.
Ü Enfin, d'apprécier la réaction de la
politique économique (politiques monétaire et budgétaire)
en réponse aux chocs pétroliers dans cette Union.
L'hypothèse principale qui sous-tend cette
problématique est que la variation des cours de pétrole influence
significativement les deux principaux critères de convergence des pays
de l'UEMOA. En effet, après le premier choc pétrolier en 1973,
plusieurs études ont cherché à expliquer les effets des
fluctuations des cours du pétrole sur les variables
macroéconomiques dont l'une des premières approches est l'effet
inflationniste. Les chocs pétroliers passent au moins partiellement par
l'inflation pour atteindre l'économie (Bohi, 1989).
De façon spécifique, cette problématique
est soutenue par trois hypothèses.
La première hypothèse est que la variation des
cours mondiaux de pétrole impacte positivement l'inflation dans les pays
de l'UEMOA. En effet, la revue de littérature identifie deux principaux
canaux de transmission de cette fluctuation à l'inflation à
savoir les effets de premier et de second tours, qui sont entre autres la
baisse de pouvoir d'achat des ménages, l'augmentation des coûts de
production...
La deuxième hypothèse spécifique est que
la variation des cours mondiaux de pétrole joue négativement sur
le solde budgétaire des pays de l'Union. A cet effet, l'analyse
théorique identifie un canal de transmission de la fluctuation des cours
de pétrole sur le solde budgétaire des pays importateurs à
savoir les effets directs observés sur les recettes fiscales à
travers les droits et taxes prélevés à l'importation.
L'intuition est qu'une hausse des cours de pétrole entraine une baisse
des importations des produits pétroliers réduisant ainsi les
recettes fiscales toute chose égale par ailleurs, (Diarra, 2013).
La troisième hypothèse spécifique est
qu'un choc pétrolier entraine la réaction des autorités
publiques et monétaires dans leur ultime fonction de recherche de
stabilité (économique et politique). En effet, l'idée est
qu'en cas d'une hausse des prix des produits pétroliers, les pouvoirs
publics ont tendance à subventionner ou à baisser les droits et
taxes sur ces produits afin de contenir les tensions sociales (Kpodar, 2006).
Aussi, les autorités monétaires dans leur ultime fonction de
recherche de stabilité des prix, réagiront en termes de politique
monétaire pour contenir l'inflation.
La suite de cette étude est organisée de la
manière suivante : La première section passe en revue la
littérature théorique et empirique sur la question ; la
deuxième section présente l'analyse empirique, les
résultats et interprétation des estimations ; et la
dernière section se contente de présenter la conclusion et les
recommandations de politiques économiques.
I. REVUE DE
LITTERATURE
Cette partie fait la revue des travaux théoriques et
empiriques ayant traité non seulement la relation entre les fluctuations
des cours du pétrole, l'inflation et le solde budgétaire mais
aussi la réaction des autorités en termes de politiques
économiques. En effet, les vagues de récession et de
chômage qui ont succédé aux crises
pétrolières ont suscité un grand intérêt pour
l'évaluation des effets des fluctuations des cours du pétrole sur
les variablesmacroéconomiques ainsi que la conduite de la politique
économique.
1.1 Cadre
théorique
L'analyse théorique des effets des fluctuations des
cours mondiaux de pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire
peut être abordée à traversles principaux canaux de
transmission et les arguments fondant la conduite de la banque centrale et les
pouvoirs publics en réponse à cette variation.
1.1.1 Canaux de
transmission des chocs pétroliers à l'inflation
La littérature théorique distingue deux canaux
de transmission des effets des chocs pétroliers à l'inflation
à savoir les effets depremier et ceuxde second tours.
1.1.1.1 Les effets de
premiertour
Les effets de premier tour sont les effets directs et
indirects de la fluctuation des prix de pétrole sur l'inflation qui
peuvent être appréhendés à travers l'analyse du
côté de la demande et celui de l'offre dans les pays
importateurs.
Ü Les effets directs
Les effets directs de la fluctuation des cours de
pétrole sur l'inflation sont analysés du côté de la
demande de consommation des produits pétroliers.En effet, dans les
années 1970 (chocs pétroliers 1973-74 et 1979), l'une des
premières approches des effets de la fluctuation des cours de
pétrole sur les pays importateurs est l'effet inflationniste. Parmi ces
premières études, il y a celle de Pierce et Enzler(1974)
cité par CFE-IDEI-IFP(2008)qui considère les chocs
pétroliers pour un pays importateur comme des chocs inflationnistes
exogènes. Cette étude montre que les variations du cours du
pétrole exercent un effet direct et rapide sur l'inflation par la
répercussion decette variation des prix des produits énergiques
sur les prix à la pompe.Alors, la dépendance des agents
économiques vis-à-vis des produits pétroliers à
savoir l'utilisation permanente des hydrocarburespour leurs besoins de
déplacements, de chauffage, d'éclairage..., traduira l'impact
énorme de la variation des prix de celui-ci sur le pouvoir d'achat des
ménages.
Par la suite,Hamilton (1983), a étudié les
effets de la variation du prix du pétrole sur l'économie des Etas
Unis sur la période 1948-1972 au cours de laquelle il note l'impact
symétrique des fluctuations du prix du pétrole. Il montre que la
hausse des prix du pétrole exerce un impact négatif sur
l'activité économique par effet inflationniste enindiquant que
toutes les récessions américaines ont été
précédées par une hausse majeure des prix du
pétrole.
Ü Les effets indirects
Les effets indirects de la variation des cours du
pétrole sur l'inflation sont analysés du côté de
l'offre en les mesurant sur les prix des biens et des services, liés
notamment aux évolutions des coûts de production des entreprises.
En effet,Rasche et Tatom (1977) ont évalué les pertes de PIB dues
au renchérissement des prix à l'aide de fonctions de production.
Ils avancent l'hypothèse que l'augmentation des prix de pétrole
en tant qu'intrant, constitue un choc d'offre négatif, et cela oblige
les entreprises à augmenter les prix de leurs produits finis pour
maintenir leur profit. Ainsi, l'effet indirect reflète les changements
dans les coûts de production des biens et services utilisant les produits
pétroliers comme inputs, la demande intérieure se ralentit et
une pression inflationniste s'exerce. A cet effet,
Jiménez-Rodríguez et Sánchez (2012) indiquent que la
hausse des cours du pétrole, en tant que facteur, accroît les
coûts de production et donc réduit le volume de la production en
fonction des contraintes de ressources d'une entreprise donnée. De
plus, ces effets sont plus importants si on tient compte de la diversité
des produits qui ne peuvent pas se détourner de l'usage du
pétrole et de ses dérivés dans leur cycle de
production(Kenkouo 2014).
1.1.1.2 Effets de second
tour
Les effets de second tour des chocs pétroliers
supposent la modification durable des anticipations et des comportements des
agents économiques. Suite aux effets de premier tour (directs et
indirects) et dans une vision classique de la rationalité des agents
économiques, la baisse dupouvoir d'achat amène les travailleurs
à revendiquer des hausses de salaires nominaux afin de compenser la
montée des prix tandis que les entreprises s'efforcent de restaurer
leurs marges. Cette situation peut aboutir en une spirale salaire / prix qui
ne fait qu'amplifier les effets du premier tour(CFE-IDEI-IFP, 2008). On assiste
à une baisse de production, au licenciement, et donc un accroissement du
chômage. Mais ces effets sont moindres par rapport aux effets de premier
tour surtout dans le contexte des économies africaines où le
rapport de force entre travailleurs et employeurs n'est toujours pas
vérifié. Du reste, les auteurs comme Baumeister, Peersman et Van
Robays (2009), Cunado et Perez de Gracia (2005)et Alevarz, Hurtado et Thomas
(2011)trouvent que ces effets sont moins perceptibles sur l'inflation dans
certains pays comme l'Espagne.
En somme, l'analyse théorique montre que les
différents canaux de transmission de la variation des cours de
pétrole sur l'inflation sont entre autres les effets de premier tourqui
sont les variations du pouvoir d'achat des ménages et des coûts de
production des entreprises, et les effets de second tourqui peuvent être
la modification de comportement par les agents économiques. Nous pouvons
les résumer sous forme de graphique comme suit.
Graphique
1:Mécanismes de transmission du prix du pétrole à
l'inflation
Source : Kenkouo (2014)
Dans ce graphique, le prix du pétrole agit directement
sur les prix à la consommation par la variation du pouvoir d'achat des
ménages, et sur les prix à la production des entreprises
utilisant les hydrocarbures comme intrants. Ce qui va jouer indirectement sur
le prix à la consommation des ménages par la répercussion
de cette variation des coûts de production sur les prix à la
consommation. Ainsi face àune variation des pouvoirs d'achat des
ménages, ces derniers anticiperont l'inflation en réclamant la
révision des contrats (salaires), ce qui joue sur les coûts de
production.
1.1.2 Les canaux de
transmission des chocs pétroliers sur le solde
budgétaire.
Pour les pays importateurs, l'impact de la variation des cours
de pétrole sur le solde budgétaire peut être
appréhendé essentiellement par les effets directs surles recettes
fiscales des produits pétroliers importés suite aux variations
des cours de celui-ci et la variation des dépensesde fonctionnement dans
le contrôle des prix à la pompe. Mais avant cela il est important
de d'indiquer les différents droits et taxes perçus sur le
pétrole dans l'UEMOA.
1.1.2.1 Structure de la
taxation des produits pétroliers dans l'espace UEMOA
Les études relatives à l'impact
budgétaire des chocs exogènes sur les pays subsahariens se sont
fondées plutôt sur l'impact de ces chocs sur les produits de base
à l'exportation essentiellement de matières premières tels
les mines, le cacao, le coton, etc. Cependant, peu d'études se sont
intéressées à l'impact budgétaire des chocs
exogènes des produits à l'importation tels que le cas des
produits pétroliers dans l'UEMOA alors même que l'importation de
ces produits constitue une source de recettes fiscales et des dépenses
budgétaires énormes pour les pays de cette Union.
En effet, dans le cadre de l'harmonisation des
modalités de taxation des produits pétroliers, les Etats membres
s'obligent à se conformer à la réglementation
communautaire relative notamment au Tarif Extérieur Commun (TEC) et
à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). On parle de
prélèvements ad-valorem (droits de douane et TVA) qui sont des
taxes communes à tous les pays membres, mais il existe d'autres taxes
spécifiques uniques pour chaque pays. On peut regrouper toutes ces
taxes en trois catégories à savoir les droits de porte, la TVA et
la taxe spécifique unique ou droits d'accises consolidées telles
que la redevance statistique, la Taxe Spécifique Unique sur les Produits
Pétroliers (TSUPP), la Taxe intérieure sur les produits
pétroliers (TIPP), l'impôt spécial sur la consommation, la
péréquation transport, la taxe pour le fonds routier.
Toutes ces taxes ayant un impact sur les recettes de ces
Etats, suscite l'intérêt d'évaluer les effets de variation
des cours des produits pétroliers sur l'instabilité des recettes
fiscales.
1.1.2.2 Les effets directs
sur le solde budgétaire
L'effet direct de la variation des cours du pétrole sur
le solde budgétaire peut être appréhendé par
l'instabilité des recettes fiscales pétrolières ou de
source de dépenses de fonctionnement.
Dans sa thèse, Diarra (2013) montre qu'une hausse
continue des cours du pétrole entrainera une baisse des importations des
produits pétroliers, toute chose qui réduit l'assiette fiscale et
donc creuse le déficit budgétaire toute chose égale par
ailleurs.
Par contre, une baisse continue des cours du pétrole
constitue une manne de recettes fiscales dans la mesure où les
importations de ces produits augmententsi bien que le solde budgétaire
s'améliore, Kpodar (2006). Aussi, AMAO (2008) trouve que la hausse des
cours du pétrole entraine une forte ponction sur le budget par le
truchement des recettes et des dépenses. Au niveau des recettes,
l'assiette fiscale aura tendance à diminuer suite à la baisse de
la rentabilité des entreprises de grandes consommatrices de
pétrole qui tentent de réduire leur production exacerbantainsi le
chômage. Du côté des dépenses, du fait que l'Etat est
tenu de contrôler les prix à la pompe, cela concourt à
augmenter le déficit, AMAO (2008). En effet, la fluctuationdes cours de
pétrole à court et moyen termes, exige des contrôles
réguliers de prix à la pompe occasionnant ainsi des coûts
supplémentaires de dépenses de fonctionnement et dégrade
donc le solde budgétaire.
En somme, les différents canaux de transmission de la
fluctuation du prix de pétrole au solde budgétaire sont les
effets directs qui sont entre autres l'instabilité des recettes fiscales
et l'augmentation des dépenses de fonctionnementdues aux coûts de
contrôle des prix. L'Etat supporte autrement à travers ces
dépenses de consommation. Cela peut être résumé dans
un graphique comme suit :
Graphique 2:Mécanismes
de transmission du prix du pétrole au solde
budgétaire
Source : Auteur
1.1.3 La réaction
de la politique économique face aux chocs pétroliers
Cette partie passe en revue, les arguments théoriques
qui peuvent conduire les autorités publiques et monétaires
à prendre des mesures pour atténuer ou contrer les effets des
chocs exogènes étant donnéleurs soucis de rechercher la
stabilité macroéconomique.
1.1.3.1La réaction de
la politique monétaire face aux chocs pétroliers
La théorie économique aborde essentiellement
l'impact de la politique monétaire sur l'inflation à travers le
lien entre l'évolution de la masse monétaire et les prix. Pour
cela on identifie deux courant de pensée à savoir les
keynésiens et les monétaristes.
Les keynésiens, en supposant la rigidité des
prix à court terme, trouve qu'on peut utiliser la politique
monétaire pour relancer l'activité économique. Autrement
dit, la monnaie a un effet stimulant sur l'activité économique
à court terme.
Cependant, chezles monétaristes avecle chef de fil de
la pensée, Milton Friedman qui stipule que la monnaie en circulation
dans l'économie, n'a aucun effet sur l'activité économique
que sur l'inflation dans le moyen et long termes. Ainsi l'inflation est un
phénomène monétaire et les politiques monétaires
expansionnistes sont accompagnées par une inflation
élevée.
Par ailleurs, face à ces deux courants canoniques, des
études antérieures telles que les théories des
anticipations rationnelles, de la rigidité nominales ont prolongé
le débat. Il peut êtrecité par exemple les arguments
avancés par Lucas(1976), Sargent et Wallace(1974), en particulier, qui
tentent de prouver que seules les actions de politique monétaire
non-anticipéespeuvent exercer des effets réels. Mais, force est
constater que toutes les banques centrales utilisent le taux directeurcomme
instrument de politique monétaire.
Rattacher ces théories à la fluctuation des
cours de pétrole, la littérature est essentiellement menée
par les monétaristes qui interprètent différemment les
récessions américaines. Un premier groupe remettait en cause la
réponse déflationniste de la Banque Centrale aux chocs
pétroliers, un deuxième groupe sa réaction
systématique et un troisième groupe, l'instabilité de la
politique monétaire suite aux chocs énergétiques.
Pour le premier groupe, l'interprétation
monétariste considère au contraire que ce sont des politiques
monétaires trop accommodantes qui sont responsables des mauvaises
performances des années 70. Ainsi, Friedman (1968) a mis en garde contre
les effets des politiques gouvernementales interventionnistes d'inspiration
keynésienne et particulièrement contre les tentatives d'arbitrage
entre inflation et chômage. D'autres comme Hamilton (1983), Romer et
Romer (1989), Ferderer (1996)soutiennent que la baisse de l'activité
économique, suite à la hausse des cours de pétrole, est
causée par la politique monétaire restrictive de la banque
centrale menée au même moment.
Dans le deuxième groupe, en raisonnant sous
l'hypothèse des anticipations rationnelles, Lucas avance que toute
évolution de la politique monétaire qui présente un aspect
systématique est considérée comme anticipée et donc
sans conséquence réelle.Par conséquent, certains auteurs
comme Bernanke, Gertler et Watson (1997) tentent de prouver que la
réaction systématique de l'autorité monétaire
à des chocs exogènes a des effets réels sur
l'activité économique.
Dans le troisième groupe, l'instabilité de la
politique monétaire occasionne le ralentissement de l'activité
économique avec les taux d'inflation élevés. En effet,
Barsky et Kilian (2001) ont avancé que l'instabilité de la
politique monétaire de la Fed a été à l'origine de
la stagflation et cela par l'évolution des liquidités au niveau
mondial et l'ajustement lent des agents dans un nouvel environnement
monétaire.
De plus, Hunt, Isard et Laxton (2001) cités par AMAO
(2008) montre que les effets de la fluctuation des cours du pétrole sur
l'inflation peuvent favoriser le resserrement de la politique monétaire.
En effet, la banque centrale dispose de taux d'intérêt directeurs
susceptibles d'influer sur l'évolution de la demande et de l'inflation
au sein de l'économie. Cependant, selon la théorie classique, une
telle politique peut avoir des effets contreproductifs dans la mesure
où, lorsqu'elle réduit son taux d'intérêt, la
demande croît, mais au prix d'une augmentation du taux d'inflation. Ainsi
il y a la crédibilité des autorités monétaires en
matière de réponse aux chocs pétroliers qui est en jeu
lorsque les réactions aux politiques monétaires ne semblent pas
en conformité avec les objectifs stratégiques affichés.
En somme, la revue théorique de la réaction de
la politique monétaire suite à la fluctuation des cours de
pétrole s'appuient sur deux grands courants canoniques de pensée
à savoir les keynésiens et les monétaristes mais elle est
beaucoup plus penchant sur ces derniers. Ainsi, il y a parmi ces derniers, un
premier groupe qui trouve que ce sont les politiques trop accommodantes de la
banque centrale qui causent les récessions, un deuxième groupe
qui cherche à vérifier si la réaction symétrique de
celle-ci a des effets réels. Enfin le troisième groupe trouve que
l'instabilité de la politique monétaire occasionne des
récessions économiques.
1.1.3.2 La réaction de la politique budgétaire
face aux chocs pétroliers
Dans son analyse de performance de transition fiscale dans un
contexte de chocs à l'importation, Diarra (2013) montre qu'une forte
augmentation des prix des produits de première nécessité,
notamment des hydrocarbures, touche directement les couches les plus
démunies de la population, surtout celles du milieu urbain dont une
bonne partie du budget est dévolue à la consommation de ces
produits. Cette situation pose d'importants défis aux décideurs
politiques des pays importateurs nets des produits pétroliers et les
amène à accorder des subventions ou des exonérations de
Taxe sur Valeur Ajoutée (TVA) ou d'autres taxes afin d'éviter ou
de contenir les tensions sociales qui s'initient plus vite dans les milieux
urbains.En effet, sur le plan politique, la hausse des prix à la pompe
est un sujet sensible. Certains gouvernements sont réticents à
augmenter le prix à la pompe proportionnellement à la hausse du
prix international du pétrole, de peur de faire face à une
résistance sociale contre une politique susceptible de pénaliser
les pauvres. Cependant, c'est le budget de l'Etat qui supporte les coûts,
si le gouvernement décide de maintenir les prix à la pompe,
toute chose qui concourt à creuser le déficit budgétaire
(Kpodar, 2006).
Toutefois, il est important de faire la distinction entre une
subvention explicite et une subvention
implicite. Il y a subvention explicite lorsque les
produits pétroliers sont vendus aux consommateurs à un prix
inférieur au prix international, le budget de l'Etat supportant la
différence. En cas de subvention implicite, le prix aux
consommateurs est au-dessus du prix international compte tenu des taxes, main
que ces dernières sont revues à la baisse. Cependant, en cas de
hausse du prix international du brut, l'Etat peut réduire les taxes sur
les produits pétroliers, ce qui entraîne un manque à gagner
pour les rentrées fiscales.Les déficits budgétaires
s'aggravent, non seulement par le biais direct des dépenses, mais aussi
par un manque à gagner si les taxes énergiques sont fixées
en deçà des niveaux efficaces. Les dépenses pourraient
augmenter chaque fois que l'Etat subventionne les produits pétroliers ou
les programmes qui utilisent beaucoup les produits pétroliers.
De plus, AMAO (2008) trouve que les subventions des services
publics pourraient également aggraver le déficit
budgétaire des Etats. En effet, plusieurs pays produisent
l'électricité à base du pétrole à travers
des groupes électrogènes et l'électricité est le
plus souvent vendue en dessous de son coût de production. Dans ces
conditions, c'est l'Etat qui est appelé à supporter le manque
à gagner et les dépenses supplémentaires dues à
l'augmentation de la facture pétrolière. Mais force est de
constater que le plus souvent, ces pays manquent des ressources suffisantes
pour supporter ces coûts à la hauteur de la demande
intérieure d'électricité dont les conséquences sont
les délestages récurrents. Par ailleurs, l'Etat lui-même
devra payer une facture d'énergie plus élevée au titre de
ses propres activités et de celles des entreprises publiques. Pire
encore, les subventions sur l'électricité sont en
général mal ciblées : par exemple, l'Etat qui
subventionne l'électricité à la production, subventionne
indirectement les grandes entreprises telles que les banques, les firmes
multinationales, les ambassades, qui n'ont pas forcément besoin de cette
subvention. Alors, la politique menée ne permet pas de protéger
efficacement les plus pauvres et les plus vulnérables contre les effets
défavorables des fortes hausses des prix intérieurs des produits
pétroliers. Ce qui alourdit inutilement les dépenses de l'Etat et
donc creuse davantage le déficit budgétaire.Le coût
budgétaire des subventions est fortement corrélé aux
variations des cours du pétrole, ce qui pose, à terme, la
question de la soutenabilité budgétaire des dispositifs de
contrôle des prix Banque de France (2011).
Par ailleurs, s'agissant d'un contre choc pétrolier,
la baisse continue des cours des produits pétroliers, allège les
factures énergétiques et réduit les coûts de
subvention et donc améliore les solde budgétaire car les tensions
sociales auront tendance à disparaitre (Dhaoui, 2015). C'est le cas du
Burkina Faso, où la chute des prix des produits pétroliers a
conduit le gouvernement de la transition en 2015 à prendre des mesures
pour engranger des recettes (au lieu de répercuter toute la baisse sur
le prix à la pompe) afin de réduire ses dettes et de se
préparer pour faire face aux éventuelles hausses futures des
prix de ces produits.
Selon un rapport de l'OCDE(2004), la politique
budgétaire devrait généralement être guidée
par des objectifs de long terme. En effet, la politique budgétaire
visant à lisser les prix finaux en ajustant les taxes sur
l'énergie en cas d'une hausse du prix des produits pétroliers
s'avère problématique car il est difficile de savoir si le choc
est temporaire ou durable. S'il s'avère que le choc est durable, une
baisse des impôts ne ferait qu'entraver l'ajustement à moyen terme
bénéfique de la demande et de l'offre aux variations de prix,
aggravant ainsi la dépendance pétrolière à long
terme. De plus, même si le lissage des coûts d'ajustement est un
objectif légitime des pouvoirs publics, des considérations
politiques de ces derniers peuvent nuire à l'efficacité de la
politique fiscale en tant qu'instrument de régularisation des cours
pétroliers et contrarier ainsi la réalisation des objectifs
budgétaires.
En somme, nous pouvons dire que la réaction de la
politique budgétaire à la fluctuation du prix du pétrole
est le fait des pouvoirs publics. Ce sont entre autres les subventions sur des
produits pétroliers pour éviter ou contenir les tensions sociales
affectant ainsi l'assiette fiscale, les subventions des services publics (sur
la production d'électricité) qui aggravent le déficit
lorsqu'il s'agit d'une hausse du prix de pétrole. Mais en cas d'une
baisse, il y a allègement des factures publiques, la possibilité
de décision politique à ne pas baisser les prix à la pompe
proportionnellement au niveau international, toute chose qui concourt à
augmenter les recettes fiscales et donc améliorer le solde
budgétaire.
1.2 Travauxempiriques
Cette section fait l'analyse des travaux empiriques ayant
étudié l'impact des variations des cours mondiaux de
pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire et les arguments
fondant la conduite de la banque centrale et les pouvoirs publics en
réponse à ces variations.
1.2.1 Chocs
pétroliers et inflation
L'analyse des travaux empiriques sur la relation entre les
chocs pétroliers et l'inflation n'isole pas les effets de premier tour
et ceux de second tour dans la mesure où l'amplitude de l'un peut
influencer celle de l'autre et vice versa mais suivant les effets directs et
indirects.
Ü Effets Directs
Plusieurs études ont mis en relation la transmission
des variations des cours de pétrole à l'inflation en utilisant
l'indice des prix à la consommation.
A cet effet, l'une des premières études
empiriques est celle de Pierce et Enzler(1974) dont le but est d'établir
un lien entre le prix du pétrole et les prix à la consommation
dans les économies américaines par le biais du déflateur
de consommation. Leurs résultats montrent que la hausse des cours du
brut a provoqué une réduction importante des revenus et de
l'emploi par des effets inflationnistes. A la suite de cette étude, lors
de la septième édition du « Energy Modeling
Forum »organigé par l'université de Stanford (1983),le
rapport montre qu'environ 30% des pertes venaient du déséquilibre
de la balance commerciale et de la réduction de pouvoir d'achat tandis
que l'essentiel des 70 % restant consistait en pertes cycliques dues aux effets
de second tour tel que la hausse du chômage qui comprime la demande.
AussiHooker (1999) a estimé des courbes de Phillips en utilisant deux
types d'indice à savoir l'indice des prix à la consommation des
biens non-alimentaires et non-énergétiques et ce même
indice avec tous les biens inclus. Il aboutit au résultat que dans le
premier cas, les variations du prix du pétrole entrent dans le
modèle retardé d'une ou deux périodes tandis que leur
valeur contemporaine intervient dans le second cas. Ce qui montre que la
variation du prix du baril de pétrole a un impact instantané sur
l'indice des prix à la consommation dont il estime environ sept pour
cent.
Ensuite, d'autres études ont prolongé l'analyse
empirique dont nous pouvons citer les auteurs commeLeblanc et Chinn (2004)
cités par Kenkouo(2014) qui ont estimé les effets des variations
du prix du pétrole sur l'inflation, entre 1980 et 2000. Ils utilisent la
courbe de Phillips augmentée en tenant compte des problèmes
d'asymétrie et de non linéarité de la relation pour les
pays des USA, Allemagne, France, Japon et Angleterre. Leurs résultats
montrent que la variation des cours de pétrole a un impact significatif
sur l'inflation dans ces pays. Ils trouvent que l'inflation passe de 0,1
à 0,8 point de pourcentage en Europe et aux Etats Unis lorsque le prix
du pétrole augmente jusqu'à 10 %. Pour les pays asiatiques,
Cunado et Perez de Gracia (2005) vont montrer également sur la
période de 1975 à 2002 à l'aide d'un modèle VAR que
les variations des cours de pétrole impactent significativement
l'inflation à court terme.
Après la crise financière de 2008, Baumeister,
Peersman et Van Robays (2009) ont utilisé un modèle VARS pour
montrer l'impact des fluctuations des cours de pétrole sur l'inflation
des économies Américaine, Suisse, Japonaise et la zone Euro sur
la période 1986-2008. Ils aboutissent aux conclusions qu'à long
terme, la hausse des prix pétroliers influence l'indice des prix
à la consommation et qu'une augmentation de 10% du prix de
pétrole entraine une hausse de l'inflation de 1,4 0 4,1% dans ces
pays.
Aussi, Alvarez, et al. (2011) trouvent pour le cas de
l'Espagne et les autres pays de la zone Euro que les effets des fluctuations
des cours de pétrole sur l'inflation sont directs et significatifs pour
ces pays avec une variation estimée de 0,06 à 0,2% suite à
une hausse de 10%.Plus récemment, dans le continent Asiatique,
Jiménez-Rodríguez et Sánchez (2012) montrent que les chocs
des prix du pétrole génèrent une diminution de la
production industrielle au Japon pendant la période 1976Q1-2008Q2, tout
en conduisant à des taux d'inflation plus élevés.
Ü Effets Indirects
Hooker(1996) a cherché à montrer
l'affaiblissement apparent de la relation causale entre la variation du prix de
pétrole et l'économie à travers les effets indirects. Il a
constaté que les tests statistiques réalisés sur des
données trimestrielles après 1973 n'établissent pas un
lien de causalité au sens de Granger du prix du pétrole vers la
plupart des indicateurs macroéconomiques, y compris le taux de
chômage, le PIB réel, l'emploi et la production industrielle.
L'érosion des prix du brut par l'inflation a dû
inciter les professionnels de l'énergie à tenter de
rétablir leurs marges. En effet, dans son étude, Hooker(1999)
interprète l'instabilité des relations entre le prix du
pétrole et le PIB ou le taux de chômage comme la
conséquence d'une influence indirecte, via les taux
d'intérêt et l'inflation. Il a estimé des modèles
VAR sur l'économie Américaine dans la période1948T1
à 1994T2, auxquels il se réfère, afin d'analyser
l'importance éventuelle d'une rupture structurelle dans les
séries considérées et d'expliquer l'atténuation de
la relation causale. Il aboutit au résultat, qu'à l'exception des
variations négatives, les fluctuations des cours du pétrole
causent fortement - au sens de Granger - le PIB et le taux de chômage
jusqu'en 1973T3 et leur pouvoir explicatif n'est plus significatif
après.
Aussi, ces résultats corroborent avec ceux d'Alvarez et
al (2006) qui ont mené l'étude sur l'économie espagnole
dans laquelle ils concluent que les variations mensuelles des cours de
pétrole n'ont pas eu d'impact sur l'inflation. Par la suite Hooker
(2002) mène à nouveau l'analyse à travers une courbe de
Phillips aux USA entre 1955 et 2000, en cherchant à évaluer
l'impact de la fluctuation des prix de pétrole sur l'inflation
sous-jacente. Il parvient à la conclusion que les variations du prix de
pétrole ont des effets sur l'inflation mais ces effets se sont
amenuisés à partir de 1981. De même, Alevarz, Hurtado et
Thomas (2011) montrent que les effets indirects des variations des cours du
pétrole sur l'inflation sont moins importants que les effets directs.
Par ailleurs, d'autres études ont confirmé que la transmission
des variations du prix de pétrole à l'inflation est faible via
les effets indirects. A ce titre, Baumeister, Peersman et van Robays (2009)
montrent qu'en Asie, une augmentation du prix du pétrole de 10 %, a des
effets inflationnistes directs qui varie entre 1,4 et 4,1 points de pourcentage
dans ces pays tandis que l'impact des effets indirects ne varie que de 0
à 0,53 point de pourcentage dans ces pays, avec un impact non
significatif au Japon. En plus, la vitesse de transmission de ces effets
indirects est assez lente.
Nous pouvons dire en résumé que les effets
indirects de la fluctuation des cours du baril de pétrole sur
l'inflation sont moins importants que ceux directs. Par ailleurs, Kenkouo(2014)
trouve que cela pourrait être justifié par le fait de la
difficulté de mesurer empiriquement les effets indirects : ces
effets sont mesurés via l'inflation sous-jacente, obtenue à
partir de l'indice des prix à la consommation hors les prix des produits
énergétiques y compris le pétrole.
1.2.2 Chocs pétroliers
et solde budgétaire
Les études empiriques des effets de la fluctuation des
cours du pétrole sur le solde budgétaire sont moins
développéessurtout dans les pays subsahariens.
Parmi les auteurs qui ont intégré la variable du
solde budgétaire dans l'explication des effets des cours du
pétrole à l'économie, on peut citer Rasche et Tatom (1977)
qui trouvent des résultats cohérents avec l'analyse
théorique selon lesquels l'envolée des cours du pétrole
réduit de façon continue la rentabilité des entreprises et
la baisse des recettes fiscales. CFE-IDEI-IFP (2008) trouve une forte
implication politique d'une telle conclusion. En effet, les efforts
déployés pour atteindre un niveau de PNB supérieur
échoueraient et seraient responsables d'une pression inflationniste plus
importante et d'un alourdissement inutile des déficits
budgétaires.
AMAO (2008), mène l'analyse de l'impact
macroéconomique de la volatilité des cours du pétrole sur
les pays de CEDEAO sur la période 1980-2007 en utilisant un
modèle VAR. Elle parvient à la conclusion que l'envolée
des cours mondiaux du pétrole a contribué à aggraver la
situation du déficit budgétaire des pays importateurs de
pétrole mais qu'elle améliore le déficit des pays
exportateurs de pétrole. Elle montre qu'une augmentation de 1 % des
cours du pétrole pourrait aggraver le déficit budgétaire
au Sénégal, en Gambie et au Bénin de 1,53, 1,27 et 1,09 %,
respectivement. Par conséquent, son étude indique que cette
relation n'est pas évidente pour le cas de la Côte d'Ivoire dont
elle évoque la détérioration du climat sécuritaire
dans le pays comme justification au cours de la période
considérée. Ainsi, une augmentation de 1 % des cours du
pétrole pourrait aggraver le déficit budgétaire du Burkina
Faso, de la Côte d'Ivoire et du Ghana de 0,86, 0,37 et 0,05 %,
respectivement.
Nous pouvons dire en résumé qu'il existe moins
d'études empiriques vérifiant les conséquences de la
réaction des pouvoirs publics sur le solde budgétaire suite
à la fluctuation du prix de pétrole. Néanmoins, les
quelques-unes montrent une relation positive entre la variation du prix de
pétrole et le déficit budgétaire et cela par la variation
des recettes fiscales à l'importation, des dépenses pour le
contrôle des prix,...
1.2.3 La réaction de
la politique économiquesuite à la fluctuation des cours de
pétrole.
Cette section passe en revue les travaux empiriques ayant
trait aux arguments fondant la réaction des banques centrales et les
pouvoirs publics face à l'envolée des cours de pétrole.
1.2.3.1 La réaction
de la politique monétaire
L'arrivée du courant de pensée
monétariste a fait que le rôle de la politique monétaire et
l'influence du changement d'attitude de la banque centrale face à
l'inflation au début des années 80 ont suscité un regain
d'intérêt. Certains économistes estiment que la baisse de
l'activité économique qui survient historiquement à la
suite d'une augmentation du prix du pétrole est due à la
politique monétaire restrictive que la Banque Centrale pratique
généralement au même moment Hamilton (1983). Ainsi Romer et
Romer (1989) soutiennent cette thèse en se situant dans la lignée
de Friedman et Schwartz (1963) selon laquelle l'essentiel des fluctuations
économiques est expliqué par des causes monétaires. Leur
conclusion est que six des récessions américaines comprises entre
1947 et 1987 ont été causées par des politiques
monétaires restrictives de la Fed. Par ailleurs Dotsey et Reid (1992)
ont étudié la question avec des données trimestrielles
américaines concernant la période 1954T1-1991T3. Ils parviennent
à la conclusion que les hausses des cours du brut se sont
associées à la politique monétaire de la Fed dans
l'explication de la baisse du PNB américain entre cinq et six pour cent.
Cependant, les arguments avancés par Lucas (1976), Sargent et Wallace,
(1974), en particulier, tendent à montrer que la politique
monétaire n'exerce des effets réels que lorsqu'elle est
non-anticipée. Ainsi Bernanke, Gertler et Watson (1997) ont
cherché à prouver que la réaction systématique de
l'autorité monétaire à des chocs exogènes
exerçait une influence réelle sur l'activité. Ils
concluent que la hausse des cours du pétrole conduit à une
augmentation du taux des fonds fédéraux et un déclin du
PIB réel tandis que la croissance du PIB réel aurait
été positive si la politique monétaire avait
été neutre selon leur définition. Leurs résultats
seront contestés par plusieurs auteurs tels que Brown et Yücel
(1999) et surtout Hamilton et Herrera (2001) qui trouvent que même
lorsque le taux des fonds fédéraux est maintenu constant, une
hausse brutale du prix du pétrole conduit à une réduction
assez importante de la production, ce qui implique que la politique
monétaire alternative ne peut mitiger que dans une très faible
mesure les conséquences réelles préjudiciables d'un choc
pétrolier.D'après ces études, la réponse de la
politique monétaire ne serait donc pas responsable des récessions
qui ont suivi les hausses brutales des cours du brut et il semble que sa
capacité à en éliminer les effets soit limitée. En
revanche, une orientation inadaptée peut causer une amplification des
pertes.
Dans l'espace sous régional, à l'aide d'un
modèle VAR,AMAO (2008) parvient à la conclusion en menant
l'analyse sur les pays de la CEDEAO sur la période 1980-2007 que de
façon générale, les conséquences négatives
attendues des cours du pétrole sur l'inflation des pays importateurs ont
été limitées. Cette étude trouve que cela pourrait
se justifier par des réponses appropriées en termes de politiques
monétaires apportées par les autorités monétaires
afin de pallier les effets de ces chocs.Par contre Nubupko (2003)trouve qu'un
choc positif sur le taux directeur de la BCEAO se traduit par un effet
négatif sur la croissance et sur l'inflation des pays de l'UEMOA bien
qu'il soit relativement faible et diversifié selon les pays. Ce qui
signifie que la politique monétaire menée par la BCEAO ne serait
pas adaptée, pouvant ainsi accentuer les pertes.
En somme, nous pouvons dire que les études empiriques
ne trouvent pas les mêmes résultats quant aux conséquences
de la politique monétaire en réponse pour contenir l'inflation
suite à la variation du prix de pétrole. Pour certains, la
réponse de la politique monétaire serait responsable des
récessions qui suivent les hausses brutales des cours du brut alors que
pour d'autres.Pour d'autres sa capacité semble limitée mais une
orientation inadaptée peut causer une amplification des pertes.
1.2.3.2 La réaction
de la politique budgétaire
La réaction de la politique budgétaire suite aux
variations du prix de pétrole peut être appréhendée
à travers les transferts etsubventions et/ou la modification des droits
et taxes sur ces produits. Le but des subventions à l'énergie
est de protéger les consommateurs, mais elles ont des
conséquences économiques très variées. Les
subventions exacerbent les déséquilibres budgétaires,
évincent les dépenses publiques prioritaires et dépriment
les investissements privés, notamment dans le secteur de
l'énergie selon le rapport duFonds Monétaire International
(2013).En effet, ce rapport montre que sur une base du prix «sans
taxes», les subventions aux produits pétroliers, à
l'électricité, au gaz naturel et au charbon ont atteint 480
milliards de dollars US en 2011 (0,7 % du PIB global, soit 2 % du total des
recettes publiques) sur un ensemble de 176 pays alors qu'elles augmentent de
1,9 billion de dollars US (2,5% du PIB global, soit 8 % du total des recettes
publiques) lorsqu'on prend en compte la base du prix «avec taxes».
L'analyse par région montre que l'Afrique subsaharienne
représentait environ 4 % des subventions à l'énergie au
niveau mondial. Les subventions à l'énergie représentaient
1,5% du PIB régional, soit 5,5% du total des recettes publiques, les
subventions à l'électricité absorbant environ 70 %. Le
total des subventions dépassait 4 % du PIB dans trois pays (Mozambique,
Zambie et Zimbabwe). L'Asian Development Bank (2008) estimait par exemple qu'en
Indonésie, les dépenses directes en subventions sur les produits
pétroliers et l'électricité se chiffraient en 2007
à 13 milliards de dollars US, soit ¼ du budget public.
Cependant,Gomez (1991) étudie le cas de cinq pays de
l'Amérique Latine sur la période 1973-1988 et trouve que l'impact
est tantôt très significatif, tantôt non significatif selon
le scenario (choc) considéré.
Mouhamadou et Abdoulaye (2007) mènent l'analyse de
l'impact de la hausse des cours des produits pétroliers sur
l'économie Sénégalaise sur la période 1980-2003
à travers des modèles VAR. Leurs résultats indiquent que
le déficit courant hors transferts officiels, s'aggrave respectivement
de 4,4% et cela à cause les subventions accordées par l'Etat dans
le secteur de l'énergie.
Diarra (2013)utilise les modèles probit et tobit pour
examiner l'impact des chocs d'exportation et d'importation des produits de base
sur les performances de mobilisation des recettes internes dans les Etats de
l'UEMOA sur la période 2000 à 2011 . Il cherche à mesurer
la probabilité de réussite de la transition fiscale (TVA et les
droits et taxes sur les accises) et il trouve que la variable des chocs
à l'importation (flambée des prix à l'importation)
n'exerce aucun effet significatif sur la transition fiscale. Il convient de
préciser que son analyse est beaucoup plus basée sur les produits
de base c'est-à-dire qu'à l'exportation, alors que dans le cadre
de ce travail, il parait plus pertinent d'analyser du côté des
importations car les pays de l'UEMOA sont des importateurs nets de
pétrole. De plus, la plupart des études ont utilisé des
modèles VAR pour évaluer l'impact de la fluctuation du prix du
pétrole sur les variables macroéconomiques.
En somme, les résultats empiriques dans l'explication
des conséquences de la réaction publique face à la
variation des cours de pétrole, sont divergents. Pour certaines
études, la réaction publique a conduit à l'aggravation du
déficit budgétaire, alors que pour d'autres, il n'y a pas eu
d'effet considérable.
II. ANALYSE
EMPIRIQUE
L'analyse empirique est développée suivant trois
pointsà savoir dans un premier temps,l'analyse descriptive qui montre
l'évolution des variables utilisées, dans un second temps,
l'analyse économétrique et dans un troisième temps la
modélisation économétrique.
2.1. Analyse descriptive
Cette section présente comment les variables retenues
dans le cadre de cette étude évoluent en fonction de la
variation de cours de pétrole dans l'UEMOA ainsi que les
différentes corrélations existantes entre la variation duprix du
baril de pétroleet ces différentes variables.
2.1.1. Evolution des différentes
variables dans l'UEMOA
Ü Les fluctuations des cours du baril de
pétrole
Le graphique ci-dessous retrace l'évolution du prix de
pétrole depuis 1981. En effet, le prix du baril de pétrole stable
jusqu'aux années 1970, s'envole après le premier choc
pétrolier de 1973, advenu lors de la guerre du Kippour où les
États producteurs du monde arabe ont annoncé l'embargo contre les
pays soutenant Israël. Ensuite, la révolution iranienne en 1978
puis la guerre Iran-Irak en 1980 provoquèrent le « deuxième
choc pétrolier », avec un doublement du prix.
Graphique 3: Evolution du
prix annuel du baril de pétrole de 1990 à 2015
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Le graphique montre des variations importantes des cours
moyens du baril de pétrole, sur la période 1981 à 2015.
Mais il convient de noter qu'il s'agit du prix moyen annuel entre les trois
cours à savoir le Brent, le WTI et le Doubaï.
En effet, dans l'après-guerre de Iran-Irak, les cours
moyens du baril, ont quadruplé entre 1980 et 2008passant de 36 dollars
à 144,27 en juillet 2008. Les évènements
géopolitiques qui ont marqués cette période
d'instabilité du prix de pétrole sont la guerre du Golfe en 1990,
la crise Asiatique en 1997, la guerre en Irak en 2003, la guerre de Liban en
2006 et la crise financière mondiale en 2008.
Tous ces évènements ont eu des parts
contributives dans l'explication de cette fluctuation des cours de
pétrole. Le cours a ensuite connu une « dégringolade »
au plus fort de la crise financière. À partir de 2009, les pays
producteurs ayant réduit leur production pour maintenir leur niveau de
revenus, le baril a progressivement baissé pour s'établir
à 80 dollars soit une baisse de 44.57% en moins d'un an. En 2010, la
reprise économique s'est accompagnée de la plus forte croissance
de demande de pétrole depuis 2004. Cela a contribué à
relancer le prix à la hausse. Cette tension s'est accentuée
début 2011, avec les révolutions dans le monde arabe, les
marchés craignant alors des répercussions en termes de
capacités de production. Le prix du baril a atteint un nouveau pic le 13
mars 2012, à 128 dollarsavant de connaître une chute très
importante à partir de juillet 2014 où il va passer sous la
barre de 32$ en janvier 2016.
La chute du cours en 2014 s'explique principalement par la
conjugaison de deux phénomènes: L'abondance du pétrole due
à la mise sur le marché des pétroles issus des gaz de
schistes (États-Unis), et la diminution de la demande due à la
crise économique mondiale et à la prise de conscience du
réchauffement climatique conduisant à la réduction des
émissions des gaz à effet de serre.
Dans l'UEMOA, les prix des produits pétroliers
nationaux sont différents des prix sur le marché mondial. En
effet, les premiers subissent non seulement des modifications du fait des
contrôles des prix et de diverses taxes ou subventions sur les produits
pétroliers mais aussi le système de fixation de ceux-ci
diffère d'un pays à l'autre. La Côte d'Ivoire applique le
système de tarification automatique avec une bande de prix, le Burkina
Faso a adopté un système de stabilisation (la
péréquation) des prix, alors que dans les autres pays, les prix
sont fixés suivant une périodicité mensuelle au regard du
cours mondial du baril.
Ü Evolution de la structure des
importations
Graphique 4: Evolution de la
structure des importations de l'UEMOA
Sources : BCEAO(2015)/ Statistiques douanières et
BCEAO
Les produits énergétiques sont la principale
source d'importation devant les produits alimentaires. Les importations des
produits énergétiques représentaient 30% environ des
importations dans l'UEMOA sur la période 2002 à 2014. Ce qui
témoigne la dépendance des économies de l'UEMOA
vis-à-vis du pétrole.
Ü Evolution de l'inflation UEMOA par rapport
à la variation du prix du pétrole
Graphique 5: Evolution du
taux d'inflation UEMOA par rapport au taux de variation du cours de
pétrole de 1990 à 2015
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Sur ce graphique, la courbe de variation du taux d'inflation
est en phase avec celle du prix du baril de pétrole au cours de la
période 1990 à 2015 avec des pics observés en 1991, en
2001, en 2005, 2008 et en 2011 et un creux en 2009. Ces périodes sont
également des périodes de hausses et de baisse
considérables du prix de pétrole. Ce qui laisse penser que la
variation du cours du pétrole pourrait avoir des répercussions
sur l'inflation dans les pays de l'UEMOA dans son ensemble par l'idée
d'une inflation importée.
Ü Evolution du solde budgétaire global par
rapport aux transferts et subventions
Le graphique ci-dessous retrace l'évolution du solde
budgétaire global hors dons par rapport à celle des transferts et
subventions tous rapportés au PIB nominal de l'UEMOA dans son ensemble
de 90 à 2015.
Graphique 6: Evolution du
solde budgétaire global Hors dons par rapport à celle des
transferts et subventions.
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Sur ce graphique, on observe un co-mouvement entre
l'évolution du solde budgétaire global hors dons rapporté
au PIB et celle des transferts et subventions rapportés au PIB de
l'UEMOA dans son ensemble sur la période 1990-2015 avec un pic
remarquable en 1994. Ce pic en 1994 est dû à la dévaluation
du Franc CFA de 50% dans le but d'améliorer la
compétitivité des entreprises a provoqué un boom sur les
recettes de certainspays de l'Union telle que la Côte D'Ivoire. La
lecture de l'évolution de ces variablesindique que les transferts et
subventions pourraient avoir une incidence significative dans l'explication du
solde budgétaire dans cette Union. Une autre lecture de ces courbes est
que les transferts et subventions par rapport au PIB nominal ont tendance
à augmenter en fonction du temps tandis que le déficit
budgétaire tente de se réduire.
Ü Evolution du solde budgétaire global par
rapport aux droits et taxes de l'UEMOA
Le graphique suivant montre l'évolution du solde
budgétaire par rapport aux droits et taxes tous rapportés au PIB
de l'UEMOA sur la période 1990 à 2015.
Graphique 7: Evolution du
solde budgétaire global Hors dons par rapport aux transferts et
subventions dans l'UEMOA entre 1990 et 2015.
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Sur la période considérée, le graphique
illustre une évolution conjointe entre le solde budgétaire global
hors dons rapporté au PIB avec un pic observé en 1994 qui
représente la date de dévaluation du Franc CFA. Cette
évolution conjointe indique la place importante des recettes fiscales
dans le solde budgétaire des pays l'UEMOA et qu'en 1994, la
dévaluation a eu un impact positif sur les recettes fiscales de l'Union
et contribuant ainsi à réduire le déficit
budgétaire.
Ü Evolution du solde budgétaire etdes
importations énergétiques de l'UEMOA par rapport à la
variation du prix pétrole
Le graphique ci-dessous présente comment les importations
et le solde budgétaire rapportés au PIB nominal évoluent
en fonction de la variation du cours moyen mondial du pétrole.
Graphique 8: Evolution des
imports énergie/PIBet du solde global hors dons/PIB de l'UEMOA par
rapport à la variation du cours de pétrole de 2000 à
2014
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Le graphique indique une évolution conjointe entre la
variation du cours de pétrole annuel et le solde global sur PIB de
l'UEMOA ainsi que l'importation de l'énergie dans la période
2000-2014. En effetles trois courbes évoluent en dents de scie avec des
pics observés en 2005, 2008 et 2011 qui sont des périodes
marquées par des hausses considérables des cours de
pétrole et un creux en 2009 qui représente aussi une
période de faible niveau du cours du pétrole. Mais
l'évolution conjointe entre la variation du cours de pétrole et
l'importation des produits énergétiques est morose dans la
même période.
2.1.2. Corrélation entre les
variables
Cette section présente la corrélation entre
cours moyen du pétrole et l'inflation, le solde budgétaire d'une
part et celle entre ces deux dernières variables et la conduite de
politique monétaire et budgétaire d'autre part.
Ü Corrélations inflation et cours du
pétrole
Le graphique 9présente la corrélation entre cours
moyen du pétrole et l'inflation de l'UEMOA sur la période
1990-2015.
Graphique 9:
Corrélation entre inflation et cours moyen du pétrole
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Ce graphique indique une courbe de tendance positive dans le
croisement entre l'inflation annuelle de l'UEMOA et le cours moyen annuel du
baril de pétrole pendant la période 1990-2015. Ainsi, il existe
une corrélation positive entre l'inflation et le cours moyen du
pétrole dans ladite période.
Ü Corrélations entre solde
budgétaire global hors dons et cours du pétrole
(PP) :
Le graphique 10présente la corrélation ente le
solde budgétaire global hors dons de l'UEMOA et le cours moyen du
pétrole sur la période 1990-2015.
Graphique 10:
Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et cours
moyen du pétrole
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
La courbe de tendance dans le croisement entre le solde
budgétaire global hors dons et le cours moyen de pétrole n'a
presque pas de pente. Ce qui implique une corrélation ambigüe entre
ces deux variables. Ce graphique vient confirmer l'idée selon laquelle
le prix du pétrole lui-même n'a aucun effet sur les variables
macroéconomiques mais plutôt sa variation. Ce qui nous conduit
comme dans les études antérieures à l'utilisation des
logarithmes népériens sur le prix du pétrole.
Ü Corrélations inflation et Politique
monétaire
Le graphique 11 établit la corrélation entre
l'inflation et la masse monétaire de l'UEMOA.
Graphique 11:
Corrélation entre inflation et masse monétaire
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Ce graphique illustre une courbe de tendance positive dans le
croisement des deux variables. Ainsi, tout comme le cours du pétrole,
il ressort une corrélation positive entre l'inflation et la masse
monétaire dans l'UEMOA.
Ü Corrélations entre solde
budgétaire global hors dons et politique budgétaire
Le graphique12 met en exergue la corrélation entre le
solde budgétaire global hors dons et la politique budgétaire dont
les variables retenues sont les droits et taxes et les transferts et
subventions de l'UEMOA.
Graphique 12:
Corrélation entre solde budgétaire global hors dons et politique
budgétaire
Source : Auteur à partir des données de la
BCEAO
Le premier graphique illustre une pente positive dans le
croisement entre solde budgétaire et droits et taxes dans la
période 1990-2015 pour l'ensemble de l'UEMOA. Ce qui indique une
corrélation positive entre ces deux variables. Par contre, la
corrélation n'est pas perceptible pour le cas du croisement entre
transferts et subventions et solde budgétaire. Cela pourrait s'expliquer
par la divergence des politiques budgétaires entre les pays
étant donné la souveraineté étatique sur celles-ci.
2.2. Analyse économétrique
Dans cette partie,il s'agit de la présentation de
l'échantillon et de la période de l'étude et la
présentation des variables utilisées.
2.2.1. Échantillon
et période d'étude
L'étude porte sur les pays de l'UEMOA hors
Guinée Bissau en utilisant les données sur des séries
temporelles et couvre la période 1981-2015. Le choix de cette
période et l'exclusion de la Guinée Bissau se justifie par la
disponibilité des données pour les différentes variables
utilisées dans l'étude. Les données utilisées sont
celles de la base statistique de la BCEAO et celles de la Base de
Données de la Surveillance Multilatérale (BDSM) de l'UEMOA.
2.2.2. Présentationdes variables
utilisées
Ü Cours du pétrole :
C'est le prix au comptant du pétrole brut de
référence (Brent ou WTI ou encore le Doubaï) sur le
marché international. Il a été obtenu sur la base
statistique de la BCEAO qui le calcule en moyenne annuelle des trois cours de
référence cités plus haut. Ainsi, le prix de
pétrole (PP) représente le cours moyen
annuel du pétrole (moyenne du WTI, Dubaï, Brent)4(*). Un baril de pétrole
équivaut à environ 159 litres. Le signe attendu de la relation
entre inflation et PP est supposé être positif dans la mesure
où il constitue une part d'inflation importée (PIERCE et ENZLER
1974).
Ü Inflation (IHPC) :
Elle désignel'augmentation durable,
générale, et auto-entretenue des prix des biens et des services.
Autrement, elle désigne la baisse du pouvoir d'achat de la monnaie qui
se caractérise par l'accroissement de la circulation de la monnaie
(masse monétaire). Elle est mesurée dans l'UEMOA par l'Indice
Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC).
Quant au taux d'inflation, il se définit comme
l'évolution en pourcentage du niveau général des prix, tel
que mesurée par l'évolution du pourcentage de l'indice
harmonisé des prix à la consommation.
Ü Solde budgétaire global hors
dons (SBGHD) :
Ilest la deuxième variable dépendante dans le
cadre de cette étude. C'est la différence entre les recettes
totales hors dons et les dépenses totales et les prêts nets. Il
indique véritablement l'ampleur de l'effort budgétaire
nécessaire pour équilibrer la situation financière de
l'Etat, sans avoir recours aux dons.
Le signe attendu entre le solde budgétaire global hors
dons et le Prix du Pétrole est ambigu pour le cas des pays importateurs
de pétrole. Il peut y exister une relation négative, dans la
mesure où un choc pétrolier entraine une baisse d'importation de
ces produits et donc une baisse des recettes fiscales, ce qui creuse le
déficit budgétaire.
Ü Politique monétaire :
La politique monétaire est l'ensemble des moyens dont
disposent les Etats ou les autorités monétaires (la banque
centrale), pour agir sur l'activité économique par
l'intermédiaire de l'offre monétaire. Elle régule la masse
monétaire, et donc la création de monnaie, via le crédit.
Le dispositif actuel de gestion de la monnaie et du crédit s'appuie sur
des mécanismes de marché et des instruments indirects de
régulation de la liquidité, notamment les taux
d'intérêt et le système des réserves obligatoires.
Pour lecas de cette étude, la masse monétaire M2 est
utilisée comme variable proxy de la politique monétaire.
L'intérêt est d'appréhender la réaction de la
politique monétaire suite à un choc pétrolier.Ainsi, la
masse monétaire (M2) est
supposéeêtre positivement liée à l'inflation selon
les résultats standards des théories keynésienne et
monétariste.En effet, selon les keynésiens, une hausse de la
liquidité globale, se traduit par une augmentation de la demande globale
qui entraîne, toutes choses égales par ailleurs, une inflation
supplémentaire.
Ü Politique budgétaire :
C'estla politique économique qui consiste à
utiliser les variations de l'équilibre budgétaire de l'Etat pour
atteindre certains objectifs. Dans cette étude, lestransferts
et subventions et les droits et taxesà l'importation
sont utilisés comme variables proxys de la politique
budgétaire ; l'intérêt étant
d'appréhender la réaction de celle suite à un choc
pétrolier :En effet, les transferts et subventions sontdes aides
financières réelles attribuées de façon
unilatérale et sans contrepartie par une collectivité publique en
vue du financement d'une oeuvre d'intérêt généralou,
à titre de secours, pour subvenir à un cas pressant.Les droits et
taxes constituent des sources de recettes fiscales qui alimentent les caisses
de l'Etat. Le signe attendu entre transferts et subventions et solde
budgétaire est négatif et positif entre droits et taxes et solde
budgétaire. Plus les subventions augmentent, plus les dépenses
publiques augmentent toute chose égale par ailleurs et donc
dégradent le solde budgétaire.
2.3. Modélisation économétrique
En utilisant les données annuelles des pays de l'UEMOA
(hors Guinée Biseau), la présente étude vise à
évaluer l'impact de la fluctuation des cours de pétrole sur
l'inflation et le solde budgétaire global hors dons sur la
période 1981 à 2015 surdes séries temporelles. Elle
recherche à déterminer le lien de cause à effet entre les
chocs pétroliers et ces deux critères clés de convergence
dans un contexte de politique monétaire commune et de budgétaire
souveraine. Il s'agit donc d'apprécierl'impactde ces variables aux chocs
pétroliers et laconduite de la politique budgétaire et
monétaire enréponse à ces chocs. La plupart des
études empiriques antérieures ont utilisé la
modélisation VAR pour estimer les impacts de la variation des cours de
pétrole sur les différentes variables macroéconomiques. La
présente étude utilise également cette technique
d'investigation au regard de la pertinence de la méthode dans le cadre
d'analyse des effets de chocs. Il est procédé àla
spécification du modèle utilisé, aux tests de racine
unitaireà l'ordre d'intégration,autest de spécification du
modèle d'estimation, et aux tests de validation du modèle.
2.3.1. Spécification du
modèle : Modélisation VAR
Le Vecteur Autorégressif(VAR) est un modèle
statistique développé par Christopher Sims au début des
années 1980 qui permet de capturer les interdépendances entre
plusieurs séries temporelles. La principale caractéristique de la
modélisation VAR est qu'elle considère toutes les variables du
système comme endogènes et fait régresser chaque variable
courante dans le modèle pour toutes les variables dans le modèle
retardé pour un certain nombre de périodes. Ainsi cette
techniquedispose d'un modèle structurel moins restrictif.
Soit le modèle VAR(p) utilisé par KENKOUO
(2014)dont la forme réduite générale est formulée
comme dans l'encadré qui suit :
Encadré :Forme réduite du
modèle VAR(p)
Xt = + áDt + Et avec t = 1,
..., T (1)
Avec Xt un vecteur de dimension (6 × 1)
contenant les variables du logarithme népérien de l'inflation
(LN_INF), du prix du baril de pétrole (LN_PP) et de la masse
monétaire (LN_MM) etdu le solde budgétaire global hors
dons(SBGHD), transferts et subventions (TR_SUB) et droits et Taxes (D_T) tous
les trois rapportés au PIB nominal ;
Ai est une matrice (6 × 6) des coefficients
sur les valeurs retardées de Xt ; Dt est un
vecteur des variables déterministes (constante et tendance);
Et représente les erreurs qui sont
supposées indépendamment et identiquement distribuées
selon une loi gaussienne de paramètres (0,Ó).
Par la transformation algébrique de Fuller, la forme
VECM du modèle VAR (p) de la relation (1) se réécrit comme
suit :
?? Xt = ?? + + áDt + Et avec t = 1,
..., T (2)
0ù Ð = et = j = 1, ..., P-1
L'hypothèse de cointégration est formulée
sur le rang de la matrice Ï de la relation (2) correspondant au nombre de
relations de cointégration. Toute matrice carrée d'ordre n, de
rang réduit r pouvant toujours se décomposer en produit de deux
matrices de plein rang colonne de formats (n, r) et (r, n), nous pouvons poser
Ï = çâ' ; avec une matrice (n, r) (avec r < n) contenant
les vitesses d'ajustement pour chaque vecteur de cointégration et
â une matrice (r, n) contenant les r relations de cointégration.
Ces deux matrices sont de rangs complets. Avec ces hypothèses, la
relation (2) devient :
?? Xt = çâ' + + áDt + Et avec t = 1,
..., T (3)
Dans l'estimation du modèle de la relation (3), le test
de cointégration de Johansen utilisé dans cette étudeest
fondé sur les valeurs propres de la matrice Ï suivant l'approche de
la forme réduite. Le test de Co-intégration est
conditionné sur la non stationnarité des séries. En effet,
les tests de racines unitaires permettent de déterminer l'ordre
d'intégration des différentes séries et la
nécessité de la spécification du modèle.
Les logiciels économétriques permettent de
vérifier les tests de cointégration et la spécification du
modèle à utiliser. Lorsque les séries sont
intégrées de même ordre, il y a suspicion de
cointégration, et l'étape suivante est le test de
cointégration.Dans ces conditions, trois situations sont
possibles :
Ü Pour r = n : il n'existe pas de relation de
cointégration. Il est à estimer un modèle VAR à
niveau sur les Xt). Il y a possibilité d'analyse des réponses
impulsionnelles.
Ü Pour r = 0, il n'y a pas de relation de
cointégration et le modèle requis à estimer est une
modélisation VAR en différence sur les ÄXt.
Ü Pour 0 < r < n : il existe r relations de
cointégration. Le modèle d'estimation approprié est le
modèle à correction d'erreur VECM.Il y a possibilité
d'analyse des réponses impulsionnelles.
2.3.2. Test de stationnarité et
détermination de l'ordre d'intégration des séries
Dans la modélisation VAR, les tests de la racine
unitaire sur les variables utilisées sont d'une grande importance dans
l'analyse des séries temporelles. Dans le cadre de cette étude,
les tests de la racine unitairesur les six variables sont
présentés dans l'annexe 1pour les sept pays de l'UEMOA. D'une
manière générale,les tests de Dickey Fuller
augmenté (ADF) et ceux de Phillip et Perron (PP) montrent que les
variables ne sont pas stationnaires à niveau maisqu'elles
ledeviennentaprès leur première différenciation pour
l'ensemble des sept pays étudiés. Elles sont donc
intégrées dans l'ordre un (I(1)), c'est-à-dire qu'elles
contiennent une racine unitaire et il y a suspicion de cointégration.Ce
qui constitue une première étape importante pour la
spécification et l'application du modèle VAR.
2.3.3. Tests de spécification du
modèle d'estimation
Dans les modèles VAR, la spécification du
modèle d'estimationconsiste à déterminer le nombre maximal
des retards du modèle et à déterminerle rang de la
cointégration.
Ü Détermination du nombre optimal de
retards
Etant donné que les variables sont
intégrées de même ordre,on peut envisager à
déterminer le nombre de retards optimal p du modèle VAR(p)
à l'aide des critères d'information de Akaike et de Schwarz.Pour
la détermination du nombre optimal de retards, on retient le nombre
auquel le critère d'information est minimal. Le tableau del'annexe 2
donne la synthèse du nombre de retards optimal retenu pour chaque pays.
Le nombre de retards optimal retenu est d'un (1) pour le Benin et de un (4)
pour les autres pays.
Ü Détermination du rang de
cointégration
Le test de la trace ou de la valeur maximale et celui de Engle
et Granger sur la stationnarité des résidus de l'estimationde la
relation de long terme par les MCO sont utilisés pour la
détermination du rang de cointégration. Dans le cadre de cette
étude, le test de la traceet l'algorithme de Engle et Granger
sontretenus pour la déterminationde celui-ci. Mais il convient de noter
que l'algorithme de ces derniers n'est possible que lorsque toutes les
variablessont intégrées de même ordre. Ce qui exclue le cas
du Togo. Les résultats des tests sont présentés dans les
tableaux de l'annexe 3 pour les différents pays étudiés.
Ces résultats montrent une relation de cointégration pour le cas
du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et deux relations de cointegration
pour les quatre autres pays. L'algorithme de Engle et Granger a confirmé
la présence de ces relations de cointégration en indiquant que
les résidus sont stationnaires pour tous les six pays. Cette
confirmation de relation de cointegration conduit à l'estimation d'un
Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur (VECM) et permet la
possibilité d'analyse des réponses impulsionnelles.
2.3.4 Validation du modèle
La validation des hypothèses du modèle se base
sur le premier vecteur du modèle qui établit la relation entre
ces variables d'étude du modèle à correction
d'erreur.Ainsi, la validation du modèle se vérifiepar la non
autocorrélation des résidus et le signe de leur coefficient
attendu qui doit être négatif et significatif.
Ü Le signe négatif et significatif attendu
du CointEq(1)
Dans les résultats de l'estimation du modèle
à correction d'erreurs, le modèle n'est valide que lorsqu'il
existe au moins un des coefficients de l'équation Cointeq(1) dans la
deuxième partie du tableau de résultats qui soit négatif
et significatif. Pour le cas de cette étude, les tableaux 2 montrent que
cette condition est vérifiée au seuil de 5% pour tous les pays
étudiés, alors le VECM est bien spécifié et il ne
reste que le test de bruit blanc pour valider le modèle.
Ü Test de bruit blanc
Le test de bruit blanc des résidus permet de
vérifier que ces résidus ne sont pas autocorrélés
pour créer des bruits parasites dans le processus. Les tableaux5 de
l'annexe donnent les résultats du test de bruit blanc effectué
sur les résidus du modèle. Ces résultats montrent une
P-value supérieure à 0.05, alors les résidus ne sont pas
autocorrélés. L'hypothèse de non autocorrélation
des résidus est donc vérifiée. Dans l'ensemble, le
modèle est donc valide.
III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Les résultats obtenus des simulations sont
présentés sous deux formes : La présentation des
estimations par les VECM qui permet l'analyse de court terme entre les
variables et les fonctions de réponsesimpulsionnelles qui permettent
l'analyse de long terme. Les estimations de l'autorégression vectorielle
entre les variables sont présentées sur les tableaux1 et
lesfonctions de réponses impulsionnelles résultant d'un choc
pétrolier sur celles-cisont présentées dans les graphiques
13.
3.1 Analyse des résultats
des estimations par les VECM
Il ressort des tableaux 1 que d'une manière
générale, la fluctuation des cours de baril de pétrole a
un impact significatif à court terme sur l'inflation et/ou sur le solde
budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOA mais que cet impact
diffèred'un pays à l'autre et d'une variable à l'autre.
Tableau 1: Résultat
des estimations par le VECM
|
|
LN Inflation
|
Solde Budgétaire
|
LN M2
|
Transferts et Subventions
|
Droits et Taxes
|
|
CointEq1
|
-0.282132**
|
5.902534
|
-0.143563
|
6.056416
|
-0.401555
|
BURKINA FASO
BENIN
|
LN Inflation (-1)
|
-0.074412
|
-9.482641
|
0.061029
|
7.638565*
|
-4.099870**
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
-0.004677
|
-0.700978***
|
0.002559
|
-0.247733*
|
0.007788
|
LN M2 (-1)
|
-0.028153
|
-0.528853
|
-0.511599***
|
-0.503054
|
0.769390
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.004852
|
0.173955
|
0.008613
|
-0.614239***
|
-0.118803
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.002675
|
0.615967
|
0.022564
|
0.934299**
|
0.070453
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.104022**
|
-1.340721
|
-0.020791
|
0.410959
|
-2.167455***
|
CointEq1
|
-0.037497
|
-6.103424**
|
0.143875
|
0.728167
|
-0.142668
|
LN Inflation (-1)
|
0.069606
|
-8.419967
|
0.471053
|
-3.332524
|
13.12580
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
-9.55E-05
|
0.530524
|
-0.035207***
|
-0.033294
|
-0.397026
|
LN M2 (-1)
|
-0.019871
|
-16.86166**
|
-0.083455
|
1.057449
|
4.243822
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.056715***
|
-0.659128
|
-0.005745***
|
-0.644878
|
0.742245
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.003163
|
1.493404**
|
-0.060743***
|
-0.012002
|
-1.262792***
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.059331*
|
0.455136
|
-0.034267
|
-0.206460
|
1.590820
|
MALI
CÔTE D'IVOIRE
|
|
LN Inflation
|
Solde Budgétaire
|
LN M2
|
Transferts et Subventions
|
Droits et Taxes
|
CointEq1
|
-0.758204***
|
16.14877
|
-1.294693**
|
3.091758
|
19.43850
|
LN Inflation (-1)
|
0.177764
|
3.242149
|
0.693897
|
-2.703918
|
-5.051750
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
-0.006335***
|
0.214523
|
0.010858
|
-0.008961
|
-0.001026
|
LN M2 (-1)
|
0.088960**
|
-4.974577
|
-0.510747***
|
0.287424
|
-3.081222*
|
Transferts et Subventions (-1)
|
-0.005675
|
3.565942
|
-0.095778
|
-0.272847***
|
1.957863
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.013078***
|
0.412654
|
-0.024416
|
0.009573
|
-0.211942
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.061067***
|
-0.553489
|
0.135554**
|
-0.451359
|
-0.627525**
|
CointEq1
|
-0.714979**
|
-8.084895
|
0.954221
|
-0.537852
|
6.802010
|
LN Inflation (-1)
|
0.274675
|
-2.425086
|
-0.132930
|
1.283345
|
-8.943818
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
-0.002432
|
-0.553779***
|
0.013375
|
0.066533**
|
-0.116241
|
LN M2 (-1)
|
-0.357607**
|
-0.374084
|
-0.311112
|
-0.141007
|
0.321087
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.055431
|
0.182990
|
-0.029602
|
-0.401937**
|
-1.913609*
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.003739
|
0.034516
|
0.010952
|
-0.060688
|
-0.373554**
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.010368
|
-3.632284***
|
0.053711
|
0.229460
|
-2.078492*
|
SENEGAL
NIGER
|
|
LN Inflation
|
Solde Budgétaire
|
LN M2
|
Transferts et Subventions
|
Droits et Taxes
|
CointEq1
|
-0.139754
|
8.232488
|
0.149709
|
-14.95188
|
-2.439566***
|
LN Inflation (-1)
|
-0.343684
|
-5.378253
|
-1.933420
|
8.514889
|
2.008040
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
-0.007804
|
-0.136372
|
-0.046454
|
-0.074602
|
0.000136
|
LN M2 (-1)
|
0.009703
|
0.497481
|
-0.587187***
|
-0.200511
|
0.217938
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.011579
|
-0.174162
|
0.000210
|
0.269281
|
-0.117691***
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.010147
|
0.059331
|
-0.090606
|
0.088348
|
-0.562691***
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.060484
|
3.381144***
|
-0.230248
|
0.738767
|
-0.841417
|
CointEq1
|
-0.045911***
|
-1.175044***
|
-0.057407***
|
-0.418374
|
-0.036867
|
LN Inflation (-1)
|
-0.482375**
|
4.586521
|
-0.307043
|
-2.523510
|
-5.563035
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
0.017729***
|
0.063835
|
0.029648***
|
0.114905
|
0.093083
|
LN M2 (-1)
|
0.140887
|
10.04027
|
-0.212314
|
1.758829
|
1.271772
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.007985
|
0.103357
|
0.009773
|
-0.395069**
|
0.171258
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.008066
|
-0.488610**
|
-0.010819
|
0.204011
|
-0.490230**
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.070425**
|
1.079219
|
0.032007
|
-0.147436
|
-1.697410
|
|
LN Inflation
|
Solde Budgétaire
|
LN M2
|
Transferts et Subventions
|
Droits et Taxes
|
|
CointEq1
|
-0.005661**
|
-0.271904**
|
-0.011884***
|
-0.042942
|
-0.009255
|
TOGO
|
LN Inflation (-1)
|
-0.576220***
|
-1.605890
|
-0.225071
|
-1.415437
|
-2.677235
|
Solde
Budgétaire (-1)
|
0.001968
|
-0.053794
|
0.018353
|
-0.014261
|
0.017502
|
LN M2 (-1)
|
0.224289
|
14.31369**
|
0.071538
|
-4.069730
|
2.069273
|
Transferts et Subventions (-1)
|
0.009922
|
-0.848575
|
-0.005051
|
0.027901
|
0.118682
|
Droits et Taxes(-1)
|
-0.005125
|
0.172995
|
-0.000542
|
-0.182991
|
-0.520712***
|
LN P Pétrole (-1)
|
0.094361*
|
-2.135316
|
-0.027034
|
0.059351
|
0.462282
|
Source : sortie de
Eviews
(***) = significatif au seuil de 1% ; (**) = significatif
au seuil de 5% ; (*) = significatif au seuil de 10% ; [...] =
T-statist
3.1.1. Analyse de court termede l'impact
d'un choc pétrolier sur l'inflation
L'analyse de court terme montre que cinq des septpays
étudiés à savoirle Benin,le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, le Sénégal,et le Togo ont un impact significatif de la
variation des cours de pétrole sur leur inflation au seuil de 10%.La
variation des cours du pétrole, conformément au signe attendu, a
un impact positif et significatif sur l'inflation. En effet, une augmentation
de 10% des cours moyen annuel du pétrole exacerbe l'inflation de 1,04%
au Benin, de 0,61% en Côte d'Ivoire, de 0,7% au
Sénégal,0,59% au Burkina Faso et de 0,7% au Togo.
Les implications de ces résultats sont que la hausse
des cours du pétrole constitue une source d'inflation importée
pour les pays de l'UEMOA créant ainsi une dépendance de ces pays
vis-à-vis des chocs exogènes énergétiques et la
réaction de la politique monétaire n'est pas à mesure
d'escompter ces effets à court terme sur la période
d'étude.Ce qui pourrait être l'un des arguments à utiliser
dans la justification dunon-respect du critère de convergence relatif
à l'inflationque les différents pays se sont engagés
eux-mêmes à respecter afin d'amorcer une phase de stabilité
macroéconomique.
Ainsi, les effets de la fluctuation des cours du
pétrole sontpersistants malgré les systèmes de lissage
des prix des hydrocarburestel que la péréquation pour certains
pays comme le Burkina Faso qui devraient fairestabiliser à court terme
les prix du pétrole à la pompe suite à une augmentation
descours mondiaux du pétrole.
Ce qui implique que le système de lissage des prix de
pétrole ne serait pasun meilleur moyen pour atténuer les effets
directs de la variation du prix de pétrole sur l'inflationalors
même quecela entraine un coût budgétaire à supporter
en compensation des reliquats.
3.1.2. Analyse de
court termede l'impact d'un choc pétrolier sur le solde
budgétaire
S'agissant du solde budgétaire global hors dons, il
ressort des estimations quede façon générale, la variation
des cours du pétrole n'affecte pas significativement celui des pays de
l'UEMOA à court terme. Cela pourrait se justifier par le fait que le
budget de ces pays est voté une année avant son exécution
ajouté à une demande de consommation de pétrole
inélastique à court terme dans ces pays. En effet, le
système de stabilisation des prix de pétrole à la pompe
amenuise les effets de choc pétrolier à court terme sur le solde
budgétaire dans la mesure où la demande de consommation de ces
produits reste inchangée étant donné le prix àla
pompe inchangé à court terme. Par conséquent, les recettes
fiscales à la consommation de ces produits ne baisseront pas et donc ne
dégraderont pas le solde budgétaire. Aussi, les pouvoirs publics
n'ont pas la manoeuvre facile à court terme dans les ajustements
budgétaires pour des éventuelles subventions à la
consommation de ces produits.
Néanmoins,deux des sept pays étudiés
à savoirle Mali et le Niger ont des effets significatifs dès les
premières valeurs retardées du prix de pétrole. En effet,
une augmentation de 1% des cours du baril de pétrole entraine une
dégradation du solde budgétaire conformément aux
hypothèses de départ de 3,63% au Mali,dès la
première année de retard. Par contre, cet impact de court terme
est positif pour le cas du Niger (3,68%) à la première
année.
Par ailleurs, l'analyse de court terme révèle
également que la hausse du prix de pétrole affecte
négativement les droits et taxes à l'importation au Bénin,
en Côte d'Ivoire et au Mali.
En somme, il ressort de l'analyse de court terme que d'une
manière générale, la variation des cours de baril de
pétrole exacerbe l'inflation et/ouaggrave le solde budgétaire des
sept pays de l'UEMOA sur la période 1981 à 2015 avec des
disparités d'amplitudes observées entre les variableset entreles
pays. Les implications sont alors que, ces pays de l'UEMOA sont
dépendants de la variation des cours de baril de pétrole.
3.2. Analyse de long terme ou de fonctions de réponses
impulsionnelles
L'analyse impulsionnelle ou l'analyse de long terme vient
étayer davantage les relations de court terme entre les chocs
pétroliers et les autres variables. Elle permet de percevoir la
propagation dans le temps d'un choc pétrolier sur la variable.Les
fonctions de réponses impulsionnelles sont présentées dans
les graphiques 13que suivent.
GRAPHIQUE 13: Effet d'un choc pétrolier sur
les différentes variables
Source: sortie de Eviews
Graphique 13 : Effet d'un choc pétrolier sur
les différentes variables
GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier
sur les différentes variables
Source: sortie de Eviews
GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier
sur les différentes variables
Source : sortie de Eviews
GRAPHIQUE 13 (suite): Effet d'un choc pétrolier
sur les différentes variables
Source: sortie de Eviews
3.2.1. Choc
pétrolier etinflation et réaction de la politique
monétaire
Il ressort de l'analyse dugraphique 13 qu'un choc positif du
prix de pétrole sur l'inflation se traduit par un effet positif pour le
Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo et par un effetnégatif pour
le Benin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Dans la plupart
des cas, le délai de la propagation du choc est relativement long et
atteint parfois la dixième année après l'année de
choc.Les implications pouvant ressortir de ces résultats, est que
l'augmentation des cours de pétrole alimente l'inflation dans ces pays
respectifs confirmant ainsi cette dépendance énergétique
invoquée plus haut. La deuxième implication importante est que la
durée relativement longue de la propagation d'un choc pétrolier
sur l'inflation témoigne une politique monétaire
inadaptée, qui n'arrive pas à éliminer ces effets de
façon rapide.
Pour les cas spécifiques des trois pays, les
résultats obtenus, contraires à l'analyse théorique,
pourraient se justifier par l'effet conjugué dela réaction de la
politique monétaireet le fait que le Benin et la Côte d'Ivoire
produisent et importent à la fois du pétrole. En effet, dans le
premier, la péréquation stabilise les prix des hydrocarbures
à la pompe à court terme laissant penser à une demande
inélastique du pétrole à court terme tandis que l'analyse
impulsionnelle indique que la réaction de la politique monétaire
du choc pétrolier tend à baisse la masse monétaire M2, ce
qui entraine la baisse de l'inflation. Pour le second, les deux pays
étant à la fois producteurs et importateursdu pétrole,
celaentraine une relation ambiguë entre l'inflation et le prix de
pétrole et peut fausser l'appréciation de la politique
monétaire en termes de réaction de politique.
En tout état de cause, ces résultats contraires
posent la problématique de l'efficacité de la politique
monétaire commune et autonome de la BCEAO dans un contexte de
flexibilité de la politique budgétaire
décentralisée.
3.2.2 Choc pétrolier etsolde
budgétaire et réaction de la politique budgétaire
S'agissant du solde budgétaire global hors dons,
l'analyse de long terme montre qu'un choc pétrolier entraine une
tendance à la dégradation du solde budgétaire pour le
Burkina Faso, le Mali et le Sénégal et une tendance à
l'amélioration du solde budgétaire pour le Benin, la Côte
d'Ivoire, le Niger et le Togo.Aussi, le délai de la propagation des
chocs est également long atteignant parfois une décennie.Lorsque
l'analyse est menée suivantles transferts et subventions, on remarque
que ce sont les pays qui augmentent considérablement les transferts et
subventions suite à la hausse des prix de pétrole, qui aussi ont
les effets négatifs le plus remarquables d'un choc pétrolier sur
leur solde budgétaire. On peut citer en l'occurrence le Burkina Faso et
le Mali. Ce qui évoque de nouveau la problématique de
l'efficacité de la politique budgétaireet celle de la rigueur
dans la gestion des finances publiques nationales.
L'implication économique de ces résultats, est
que la hausse des cours de pétrole a des effets durables sur les soldes
budgétaires de ces pays. En outre, tandis que la hausse de celui-ci
permet à certains pays d'améliorer leur solde budgétaire
par le truchement des recettes fiscales sur importation et exportation,
d'autres au contraire voient dégrader le leur par les réactions
de la politique budgétaire telles les subventions et les baisses de
taxes sur ces produits.
En somme, l'analyse de long terme montre qu'un choc positif
sur le prix du pétrole perturbe l'inflation des pays de l'UEMOA, mais
améliore le solde budgétaire pour certains pays et en
dégrade pour d'autres. Cette disparité pourrait s'expliquer par
la conduite de la politique budgétaire qui est souveraine pour chaque
pays et dénote la limite de l'efficacité de la politique
monétaire et budgétaire incapables d'estomper ces effets aussi
rapidement.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
L'impact de la variation des cours du baril de pétrole
sur les variables macroéconomiques a fait l'objet de plusieurs
études théoriques et empiriques aussi bien à des fins
académiques que pour la résolution d'importantes questions
d'ordre économique depuis les années 1970. Cette
problématique demeure toujours un sujet pertinent au regard de sa
fluctuation toujours persistante, et de la forte dépendance des
économies vis-à-vis du pétrole tant au niveau des pays
importateurs qu'exportateurs. La présente étude a eu pour
objectif, d'évaluer l'impact de la variation des cours mondiaux de
pétrole sur l'inflation et le solde budgétaire rapporté au
PIB des pays l'UEMOA5(*)et
d'apprécier la réaction de la politique monétaire et
budgétaire en réponse à cette variation.L'étude a
passé en revue la littérature des études théoriques
et empiriques antérieures sur la question avant d'utiliser les
différentes techniques économétriques en adoptant une
modélisation VAR conformément à la plupart de ces
études antérieures.
Les résultats de l'estimation de cette étude,
vont majoritairement dans le sens de l'opinion dominante selon laquelle la
fluctuation des cours de pétrole influence significativement l'inflation
et le solde budgétaire global hors dons des pays de l'UEMOAsur la
période 1981-2015.
Pour le cas de l'inflation, l'analyse de court terme indique
que, cinq des sept pays étudiés à savoir le Benin, le
Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo ont
un impact significatif de la variation du prix de pétrole sur la
leuravec des disparités d'ampleur remarquables. La variation des cours
du pétrole, conformément au signe attendu, a un impact positif
et significatif sur l'inflation. En effet, une augmentation de 10% du cours
moyen annuel du pétrole exacerbe l'inflation de 1,04% au Benin, de 0,61%
en Côte d'Ivoire, de 0,7% au Sénégal,de 0,59% au Burkina
Faso et de 0,7% au Togo.
Par ailleurs, l'analyse de long terme, vient étayer
davantage l'impact d'un choc pétrolier sur l'inflation pour l'ensemble
des sept pays de l'Union.Il ressort de l'analyse des graphiques qu'un
chocpétrolier entraine l'augmentation de l'inflation pour le Burkina
Faso, le Mali, le Niger et le Togo et par un effet négatif pour le
Benin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Les implications
économiques de ces résultats, sont quesur la période
d'étude, la hausse des cours du pétrole constitue une source
d'inflation importée pour ces pays et une réaction de la
politique monétaire inadaptée, créant ainsi une
dépendance des pays de l'Union vis-à-vis des chocs
exogènes énergétiques. En clair, la hausse des prix de
celui-ci entraine une baisse de pouvoir d'achat des ménages, une
augmentation des coûts de production des entreprises en tant qu'intrant
et donc une baisse de compétitivité, et une probable augmentation
du chômage due au ralentissement de l'activité
économique.
Aussi, certains résultats contraires aux
hypothèses de départ posent la problématique de
l'efficacité de la politique monétaire commune et autonome de la
BCEAO dans un contexte de flexibilité de la politique budgétaire
décentralisée.
Au niveau du solde budgétaire, il ressort des analyses
que la fluctuation des cours mondiaux du pétrole n'affecte pas
significativement celui des pays de l'UEMOA à court terme mais à
long terme. Cela pourrait se justifier par le fait que le budget de ces pays
est voté une année avant son exécution ajouté
à une demande de consommation de pétrole inélastique
à court terme dans ces pays.Néanmoins, deux des sept pays
étudiés à savoir le Mali et le Niger ont des effets
significatifs du prix de pétrole sur leur solde budgétaire
à court terme. En effet, une augmentation de 1% des cours du baril de
pétrole entraine une dégradation du solde budgétaire
conformément aux hypothèses de départ de 3,63% au Mali.
Par contre, cet impact de court terme est positif pour le cas du Niger
(3,68%).
L'analyse de long terme indique qu'un choc pétrolier
entraine une tendance à la dégradation du solde budgétaire
pour le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal et une tendance
à l'amélioration du solde budgétaire pour le Bénin,
la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo. Lorsque l'impact sur le solde
budgétaire est analysé suivantles transferts et subventions, on
constateque ce sont les pays qui augmentent leurs transferts et subventions
suite à cette hausse qui ont les effets négatifs les plus
remarquables d'un choc pétrolier sur leur solde budgétaire.
Les implications de telles mesures sont que la politique
budgétaire en réponse des chocs pétroliers aggraverait le
déficit budgétaire des Etats. En effet, une grande partie de la
production d'électricité est à base du pétrole dans
ces pays, alors même qu'elle est vendue, aux termes de la loi, parfois en
dessous de son coût de production. Ce qui crée des
dépenses supplémentaires pour les Etats dont les
conséquences sont la fourniture insuffisante
d'électricité, lesdélestages récurrentsavec ses
effets négatifs sur la production des entreprises.Le fait drastique de
cette politique est que l'Etat qui subventionne l'énergie à la
production devra supporterune partie des factures d'énergie des grandes
structures telles que les ambassades les organismes internationaux.
En somme,le choc pétrolier constitue un facteur
perturbateur sur l'environnement macroéconomique des pays de l'UEMOA
avec des disparités très remarquables.Cette disparité
s'explique en partie par le fait que la conduite de la politique
budgétaire qui est souveraine pour chaque pays, alourdit les
dépenses publiques et semble être préjudiciable à
l'efficacité de la politique monétaire qui est incapable
d'estomper ces effets aussi rapidement.Dans ces conditions, comment
gérer la contradiction entre nécessité de
souveraineté de la politique budgétaire dans un espace à
politique monétaire commune ? Cette question a été
étayée dans la thèse de Diarra(2012).
Quelles recommandations cette analyse peut-elle
suggérer aux décideurs politiques des pays de l'UEMOA ?
A l'origine, cette étude a été grandement
motivée par une perspective de politique économique.
A cet égard, les recommandations sont qu'à court
et moyen termes, l'Union doit être prête à faire face aux
problèmes provoqués par la variation des cours mondiaux du
pétrole, et qu'à long terme elle doit renforcer et diversifier
les différentes sources d'énergie par des reformes structurantes
capables de réduire considérablement la dépendance
énergétique de ses pays.
Spécifiquement, à court terme, l'Union doit
d'abord renforcer le processus d'intégration en harmonisant d'avantage
la politique budgétaire afin de donner plus d'efficacité à
la politique monétaire dans sa fonction régalienne de
stabilité des prix. Toutes choses qui contribuent à amoindrir les
chocs pétroliers sur l'inflation. Une autre alternative est
l'apprentissage d'une utilisation efficiente et rationnelle de
l'énergieafin de pallier aux déficits budgétaires
chroniques que connaissent ces Etats en partie grâce aux subventions et
transferts.
Ensuite, à moyen terme, il peut être important de
créer au sein de l'Union un fonds de stabilité avec les pays
producteurs et qu'en cas d'un choc exogène, les pays puissentemprunter
ce fonds pour financer leurs déficits budgétaires. Ce sera un
grand pas dans le processus de fédéralisme budgétaire.
Enfin, dans le long terme, il important et essentiel que les
Etats de l'Union créent et développent descapacités
visant à passer à des combustibles alternatifs afin de briser
leur dépendance vis-à-vis des produits pétroliers
très coûteux. Cela serait dans l'intérêt
économique à long terme, compte tenu notamment des besoins
énergétiques de plus en plus importants qu'engendrera la
croissance économique et démographique. Ainsi, l'utilisation des
gaz naturels, l'exploitation des biocombustibles, l'énergie solaire sont
des pistes alternatives.
Comme toute oeuvre humaine, l'une des limites de ce travail
est le problème lié à la disponibilité des
données sur les variables utilisées. En effet, la fluctuation
des cours de pétrole est un phénomène observable à
des périodes très restreintes telles journalières,
hebdomadaires, mensuelles,... alors que les données ne sont disponibles
dans leur majorité qu'annuellement pour les pays de l'UEMOA. Ainsi
l'utilisation des cours moyens annuels du baril de pétrole ne permet pas
d'observer les effets de très cours termes tels que entre les mois, les
trimestres,...
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University of Stanford. (1982-83) : "Energy
Modeling Furum septième édition (EMF-7)"
ANNEXE
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
3.126940 (0.9992)
|
2.817952 (0.9983)
|
-4.023243* (0.0002)
|
-4.026130* (0.0002)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
-2.341950 (0.4015)
|
-2.065948 (0.5455)
|
-6.409034* (0.0000)
|
-6.447348* (0.0000)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-0.103299 (0.6409)
|
-0.096275 (0.6433)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-0.769894 (0.3752)
|
-0.595629 (0.4519)
|
-5.441368* (0.0000)
|
-5.569655 * (0.0000)
|
I(1)
|
Transferts et Subventions
|
-0.508019 (0.4879)
|
-0.508019 (0.4879)
|
-5.303716* (0.0000)
|
-5.303077* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et Taxes
|
-2.679744 (0.2506)
|
-2.679744 (0.2506)
|
-5.771481* (0.0002)
|
-5.781655* (0.0002)
|
I(1)
|
Tableau 2: Test de
stationnarité (BENIN)
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5% Tableau
2 (suite) : Test de stationnarité (BURKINA FASO)
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
3.126940 (0.9992)
|
2.817952 (0.9983)
|
-4.026130* (0.0002)
|
-4.023243* (0.0002)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
-2.458955 (0.3450)
|
-2.503425 (0.3246)
|
-6.339080* (0.0000)
|
-7.200314* (0.0000)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-0.046266 (0.6603)
|
-0.055518 (0.6572)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-1.771337 (0.0728)
|
-1.765059 (0.0738)
|
-6.171274* (0.0000)
|
-6.317601* (0.0000)
|
I(1)
|
Transferts et Subventions
|
-3.196098 (0.1021)
|
-2.962325 (0.1571)
|
-6.292512* (0.0000)
|
-6.612084* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et Taxes
|
-1.550862 (0.1121)
|
-2.506685 (0.1228)
|
-6.112052* (0.0000)
|
-6.119010* (0.0000)
|
I(1)
|
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Tableau 2 (suite) : Test de
stationnarité (Côte d'Ivoire)
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
5.026878 (1.0000)
|
4.343481 (1.0000)
|
-2.857237* (0.0057)
|
-2.740180* (0.0077)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
3.845529 (0.9999)
|
3.845404 (0.9999)
|
-5.405536* (0.0001)
|
-5.406309* (0.0001)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-2.061336 (0.5480)
|
-2.036116 (0.5614)
|
-5.187667* (0.0010)
|
-5.192925 (0.0010)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-1.808000 (0.0676)
|
-1.823891 (0.0654)
|
-3.577097* (0.0008)
|
-3.243947* (0.0020)
|
I(1)
|
Transferts et
Subventions
|
-2.911368 (0.1717)
|
-2.916887 (0.1700)
|
-5.656941* (0.0000)
|
-5.654908* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et
Taxes
|
0.166979 (0.7283)
|
0.450754 (0.8064)
|
-6.723171* (0.0000)
|
-7.011993* (0.0000)
|
I(1)
|
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
-3.351110 (0.0758)
|
-2.688663 (0.2472)
|
-4.083755* (0.0002)
|
-3.987921* (0.0002)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
-2.024560 (0.5675)
|
-2.177403 (0.4863)
|
-5.345860* (0.0001)
|
-5.345860* (0.0001)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-0.103299 (0.6409)
|
-0.096275 (0.6433)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-4.700013* (0.0033)
|
-5.015396* (0.0015)
|
|
|
I(0)
|
Transferts et
Subventions
|
-2.819212 (0.2014)
|
-2.207281 (0.4706)
|
-2.875365* (0.0054)
|
-6.848426* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et
Taxes
|
-3.558293* (0.0490)
|
-3.522656 (0.0528)
|
-8.072965* (0.0000)
|
-9.689110* (0.0000)
|
I(1)
|
Tableau 2 (suite) : Test de
stationnarité (MALI)
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Tableau 2 (suite) : Test de
stationnarité : NIGER
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
2.030200 (0.9882)
|
1.728943 (0.9774)
|
-4.676050*
(0.0000)
|
-4.742107*
(0.0000)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
1.035567 (0.9177)
|
1.894184 (0.9841)
|
-5.041522* (0.0000)
|
-8.057901* (0.0000)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-0.103299 (0.6409)
|
-0.096275 (0.6433)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-3.029289* (0.0422)
|
-3.041202* (0.0411)
|
|
|
I(0)
|
Transferts et
Subventions
|
-2.380162 (0.1546)
|
-2.381602 (0.1542)
|
-5.449642* (0.0000)
|
-5.449642* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et
Taxes
|
0.233365 (0.7479)
|
0.333829 (0.7761)
|
-6.032589* (0.0000)
|
-6.050058* (0.0000)
|
I(1)
|
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Tableau 2 (suite) : Test Stationnarité
(Sénégal)
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln(Inflation)
|
-3.082803 (0.1264)
|
-3.082803 (0.1264)
|
-3.838745* (0.0004)
|
-3.773298* (0.0004)
|
I(1)
|
Ln(M2)
|
6.346774 (1.0000)
|
7.328248 (1.0000)
|
-6.753836* (0.0000)
|
-6.654826* (0.0000)
|
I(1)
|
Ln(P_Pétrole)
|
-0.103299 (0.6409)
|
-0.096275 (0.6433)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-3.368341 (0.0727)
|
-3.338714 (0.0772)
|
-8.339700* (0.0000)
|
-8.980951* (0.0000)
|
I(1)
|
Transferts et
Subventions
|
-1.797897
(0.0690)
|
-1.870185
(0.0594)
|
-5.253104* (0.0000)
|
-5.233068* (0.0000)
|
I(1)
|
Droits et
Taxes
|
-0.229898 (0.5960)
|
-0.229898 (0.5960)
|
-5.972374* (0.0000)
|
-5.972659* (0.0000)
|
I(1)
|
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Tableau 2 (suite): Test de stationnarité
(TOGO)
Variables
|
Niveau
|
Différence première
|
Décision
|
ADF
|
PP
|
ADF
|
PP
|
Ordre d'intégration
|
Ln_INF
|
2.226335 (0.9925)
|
2.052394 (0.9888)
|
-4.364698* (0.0001)
|
-4.352628* (0.0001)
|
I(1)
|
Ln_MM
|
4.047043 (0.9999)
|
4.242125 (1.0000)
|
-5.644784* (0.0003)
|
-4.685085* (0.0007)
|
I(1)
|
Ln_PP
|
-0.103299 (0.6409)
|
-0.096275 (0.6433)
|
-5.619016* (0.0000)
|
-5.637507* (0.0000)
|
I(1)
|
SBG_HD
|
-2.811774 (0.0672)
|
-2.787191 (0.0707)
|
-7.256459* (0.0000)
|
-10.42678* (0.0000)
|
I(1)
|
TR_SUB
|
-3.687544 (0.0370)
|
-3.604148* (0.0444)
|
|
|
I(0)
|
DR_TAX
|
-0.955206 (0.9372)
|
-1.115059 (0.9115)
|
-4.654303* (0.0000)
|
-4.696749* (0.0000)
|
I(1)
|
Source: sortie de Eviews (*) = significatif au
seuil de 1%, (**) = significatif au seuil de 5%
Tableau 3:
Détermination du nombre de retards optimal
PAYS
|
CRITERE DE AKAIKE (AIC)
|
CRITERE DE SCHARZ (BIC)
|
NOMBRE DE RETARS OTIMAL RETENU
|
BENIN
|
1
|
1
|
1
|
BURKINA FASO
|
4
|
4
|
4
|
CÔTE D'IVOIRE
|
4
|
4
|
4
|
MALI
|
4
|
4
|
4
|
NIGER
|
4
|
4
|
4
|
SENEGAL
|
4
|
4
|
4
|
TOGO
|
4
|
4
|
4
|
Source: Auteur
Tableau 4:Test de
cointégration
|
NOMBRE DE RELATION DE COINTGRATION
|
Trace test
|
Test de Engle et Granger
|
BENIN
|
2
|
confirmation
|
BURKINA FASO
|
1
|
confirmation
|
CÔTE D'IVOIRE
|
2
|
confirmation
|
MALI
|
1
|
Pas de test
|
NIGER
|
2
|
Pas de test
|
SENEGAL
|
2
|
confirmation
|
TOGO
|
2
|
Pas de test
|
Source: Auteur
Tableau 5: Test de bruit
blanc
BENIN
BURKINA FASO
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
|
Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
|
Date: 08/23/16 Time: 10:31
|
Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 23
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
41.52456
|
0.2425
|
2
|
40.15433
|
0.2912
|
3
|
26.95815
|
0.8622
|
4
|
49.75634
|
0.0633
|
|
|
|
|
|
|
Probs from chi-square with 36 df.
|
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
|
Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
|
Date: 08/23/16 Time: 10:41
|
Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 32
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
27.26262
|
0.8524
|
2
|
29.48463
|
0.7703
|
3
|
14.75828
|
0.9993
|
4
|
49.61341
|
0.0650
|
|
|
|
|
|
|
Probs from chi-square with 36 df.
|
Source: sortie de Eviews
CÔTE D'IVOIRE
MALI
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
|
Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
|
Date: 08/23/16 Time: 10:50
|
Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 32
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
25.34349
|
0.9076
|
2
|
40.42454
|
0.2812
|
3
|
33.44856
|
0.5906
|
4
|
49.29684
|
0.0689
|
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Probs from chi-square with 36 df.
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VEC Residual Serial Correlation LM Tests
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Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
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Date: 08/23/16 Time: 10:53
|
Sample: 1981 2015
|
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Included observations: 32
|
|
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|
|
|
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Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
21.84927
|
0.9696
|
2
|
47.49462
|
0.0952
|
3
|
30.33111
|
0.7347
|
4
|
34.86753
|
0.5223
|
|
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Probs from chi-square with 36 df.
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Source: sortie de Eviews
SENEGAL NIGER
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
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Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
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Date: 08/23/16 Time: 11:05
|
Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 32
|
|
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|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
46.37613
|
0.1153
|
2
|
63.54783
|
0.0031
|
3
|
51.78883
|
0.0429
|
4
|
41.73802
|
0.2355
|
|
|
|
|
|
|
Probs from chi-square with 36 df.
|
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
|
Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
|
Date: 08/23/16 Time: 11:16
|
Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 31
|
|
|
|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
46.15273
|
0.1197
|
2
|
42.69493
|
0.2054
|
3
|
44.50116
|
0.1563
|
4
|
44.23492
|
0.1630
|
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|
|
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Probs from chi-square with 36 df.
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Source: sortie de Eviews
TOGO
VEC Residual Serial Correlation LM Tests
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Null Hypothesis: no serial correlation at lag order h
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Date: 08/23/16 Time: 14:51
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Sample: 1981 2015
|
|
Included observations: 31
|
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|
|
|
|
Lags
|
LM-Stat
|
Prob
|
|
|
|
|
|
|
1
|
22.16860
|
0.6260
|
2
|
23.05740
|
0.5742
|
3
|
32.37517
|
0.1474
|
4
|
25.54028
|
0.4324
|
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Probs from chi-square with 25 df.
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Source: sortie de Eviews
* 1 Selon la Banque Africaine
de Développement «Impact des chocs pétroliers sur les
économies africaines : une enquête empirique » en
février 2005, page 6
* 2 Il s'agit du nouveau
critère qui remplace le critère de solde de base.
* 3Suivant les dispositions
de l'Acte additionnel n° 04/99 du 08 décembre 1999, portant Pacte
de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité
entre les Etats membres de l'UEMOA, les Etats disposaient jusqu'au 31
décembre 2002 pour se conformer à un ensemble de critères
pour permettre à l'Union d'amorcer une phase de stabilité. Aucun
Etat n'ayant pu satisfaire cette exigence, l'horizon de convergence a
été reporté au 31 décembre 2005. Cette nouvelle
échéance a été reportée au 31
décembre 2008, ensuite au 31 décembre 2013 puis au 31
décembre 2019 du fait des performances peu satisfaisantes en
matière de convergence enregistrées par les Etats membres.
* 4WTI = West Texas
Intermediate, est le brut de référence américain
Brent = le brut de référence
européenne
Dubaï = le brut de référence de Moyen
oriental
* 5La Guinée Bissau n'a
pas été prise en compte dans le champ de cette étude au
regard de la non disponibilité des données statistiques sur la
période d'étude qui couvre la période 1981 à
2015.
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