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Analyse critique de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togopar Kocou Mano Hermann ATTUY Université de Parakou - Master 2 option Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense 2020 |
2-2- Les stratégies pour la prévention et la lutte contre le terrorismeLe Bénin, après son indépendance en 1960, la gestion des frontières souffrait d'un malaise profond et multiforme qui se traduisait par leurs porosités, une détérioration de la qualité de vie de la population des communes frontalières alors que les béninois aspirent fondamentalement au bien-être social, individuel et collectif. Les aspirations collectées formulées par les populations sont globalement d'ordre social, économique, culturel, politique, environnemental et technologique. Ces aspirations renvoient aux divers problèmes qu'elles vivent et qui, en raison de leur acuité, servent de déterminants à l'extrémisme violent conduisant au terrorisme. Les réflexions critiques des différents problèmes identifiés et les diverses questions afférentes ont permis de formuler cinq (05) orientations stratégiques (OS) afin de mieux sécuriser les communes frontalières du département de l'Atacora. Ces orientations stratégiques (OS) sont les suivantes : OS1 : Renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé ; OS2 : Renforcement du maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail; OS3 : Renforcement de la présence de l'État par les services sociaux de base ; OS4 : Promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale ; OS5 : Amélioration des conditions de vie des populations. Des orientations stratégiques (OS) nous obtenons des stratégies opérationnelles (SO) afin d'améliorer les conditions de vie de la population et un meilleur maillage sécuritaire des communes frontalières pour une libre circulation des personnes et des biens dans le département de l'Atacora. La mise en place effective de cette politique d'amélioration des conditions de vie de la population et le niveau sécuritaire du département appelle à une volonté des autorités à divers niveaux.
La finalité des stratégies opérationnelles dans cette thématique serait de doter les services de sécurité de moyens nécessaires pour leur bon fonctionnement. La capacité actuelle de la Police républicaine ne permet pas de garantir la sécurité au niveau des frontières et dans toutes les communes frontalières du département de l'Atacora. L'État central doit mettre les moyens nécessaires à l'ère des nouvelles technologies de défense et du numérique pour un meilleur rendement. Pour cela, les stratégies opérationnelles qu'il faut s'inscrivent dans les orientations stratégiques. SO1 : Equiper les commissariats d'arrondissements frontaliers de communes frontalières de drone professionnel thermique afin d'effectuer des patrouilles aériennes surtout dans les zones difficiles d'accès et des postes radios talkie-walkie pour une meilleure communication dans les zones non couvertes par les réseaux GSM ; SO2 : Former et renforcer en effectif les commissariats d'arrondissements frontaliers des communes frontalières ; SO3 : Introduire le Système d'Information Géographie (SIG) dans la planification de la sécurité ; SO4 : Installer un détachement du premier Bataillon des transmissions (1er BTRS) dans la commune de Matéri arrondissement Gouandé village de Doga pour une couverture radio dans le département de l'Atacora ; SO5 Installer des unités de la Garde Nationale dans tous les arrondissements frontaliers pour renforcer le maillage sécuritaire ; SO6 : Installer un détachement du 1er Bataillon d'Artillerie Mixtedans la commune de Cobly arrondissement Pentinga village de Gouré Potal pour renforcer la présence militaire dans le département de l'Atacora et étouffer les intentions criminelles et terroriste dans l'oeuf ; SO7 : Installer des terminaux du Système d'Information Policière pour l'Afrique de l'Ouest (SIPAO) dans toutes les unités de police pour ficher les criminels dans la base de collecte de données sécuritaires ; SO8 : Interconnecter les SIPAO de la sous-région pour faciliter la recherche des criminels et terroristes dans la base de données sécuritaires ; SO9 : Organiser des opérations de cohésion inter-forces dans le département de l'Atacora ; SO10 : Former et sensibiliser les FDS sur le féminisme de l'État ; SO11 : Faire participer des élus locaux à la production de la sécurité en renseignant les forces de sécurité publique sur les refuges des suspects dans leurs localités ; SO12 : Recenser les éleveurs peulhs du village Gouré Potal uniquement constitués d'autres nationalités afin d'installer un mécanisme de contrôle des entrées et sorties ; SO13 : Veiller à une meilleure collaboration entre les forces, les administrations civiles, les élus locaux, et les organisations de la société civile en matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme ; SO14 Mandater la CNLCREVT conformément au nouveau AOF du MISP qui a été adopté le 29 juillet 2020 abrogeant celui de 2016 par signature du projet de ce décret portant AOF de la CNLCREVT ayant reçu l'avis favorable de la cellule juridique ad'hoc de la Présidence de la République le 14 juin 2019, déjà retourné au Secrétariat Général du Gouvernement après intégration des dernières observations; revenu à nouveau, adopté à l'unanimité au CODIR/MISP, le vendredi 12 juin 2020, revenu du Conseil interministériel du 15 juin 2020 n'est toujours pas encore adopté et publié au Journal Officiel sans quoi ladite structure va dans un vide juridique. La lutte contre l'insécurité transnationale et le terrorisme prend en compte le renforcement de la sécurité publique et du système de défense, mais il faut que les conditions de vie des populations soient améliorées pour que règne la quiétude dans les communes frontalières du département de l'Atacora.
Le niveau de développement des communes frontalières du département de l'Atacora comparativement aux communes du sud bénin est relativement faible. Ainsi, la pauvreté dans ces communes entraîne la déscolarisation, l'exode rural, la migration des jeunes etc. Pour lutter contre la pauvreté, il faut : SO15 : Faire intervenir massivement au niveau des frontières tous les ministères. Ils doivent se mettre ensemble en vue d'un plan Marshall en direction des frontières ; SO16 : Initier un projet forestier de reboisement dans les arrondissements de Tchanhoun Cossi et Gouandé dans la commune de Matéri pour créer un brise vent dans l'avenir afin d'atténuer les effets des vents violents dans ces arrondissements ; SO17 : Sensibiliser les peuls à se constituer en association pour la création d'une unité d'extraction de lait pour la fabrication de fromage et yaourt ; SO18 : Faciliter l'accès des paysans au crédit agricole pour une production maraichère de contre saison ; SO19 : Formater des paysans pour la diversification de la production agricole ; Cependant, la réponse au chômage et le sous-emploi qui touche les jeunes et qui les installe dans une spirale d'exclusion les privant de tout espoir d'un monde meilleur, d'un avenir certain, doit être pratique et concrète. Il faudra d'abord que soient améliorées les conditions socio-économiques de leurs familles. Ensuite, sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société. Car, le sentiment d'abandon exprimé par les citoyens naît bien évidemment de la marginalisation, conditions de vie socioéconomiques difficiles, etc. L'État et les municipalités devraient mettre en action des programmes de développement qui permettront aux populations de bénéficier des atouts socio-économiques. Et aussi des ressources financières nécessaires qui donnent accès à l'éducation et aux services de santé. Au-delà d'un tel programme, les populations devraient par elles-mêmes prendre conscience de leur situation en étant plus productives. C'est-à-dire qu'avec le soutien des autorités locales, elles doivent se mettre en coopérative et initier des activités génératrices de revenus capables d'accroître leurs revenus et leurs moyens financiers.
Pour que la population des communes frontalières du département de l'Atacora dans lequell'État est peu représenté et qui se sent abandonné, retrouve le sentiment d'appartenance, il faut renforcer les services sociaux de base afin d'améliorer leurs conditions de vie. Ainsi, il faut : SO20 : Améliorer la couverture réseaux GSM dans l'espace frontalier ; SO21 : Créer un centre médical social à Pentinga dans la commune de Cobly et un centre hospitalier universitaire à Boukoumbé; SO22 : Assurer l'accès des populations à l'énergie électrique et l'éclairage public par le développement des projets d'électrification à base des énergies renouvelables (éolienne à Matéri, solaire à Cobly et Boukoumbé), jusqu'aux frontières pour amorcer le développement dans l'espaces ; SO23 : Recruter des enseignants au sein des FDS pour renforcer le service de renseignement sur le terrain ; SO24 : Construire des logements sociaux au profit des fonctionnaires des espaces frontaliers pour un meilleur rendement de ces derniers ; SO25 : Créer un cadre de concertation (autorités en charge de la sécurité et élus locaux) pour faire face aux défis sécuritaires ; SO26 : Construire un marché de bétails à Cobly. La lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme prend en compte le renforcement de la sécurité publique et du système de défense mais, il faut que les conditions de vie des populations soient améliorées pour que règne la quiétude dans les espaces frontaliers. Si la prévention doit être considérée comme prioritaire lorsqu'elle concerne les crimes organisés et le terrorisme émanant des facteurs tels que l'extrême pauvreté, la précarité, le chômage, des difficultés familiales, la mauvaise gouvernance, l'injustice, il faut souvent trouver la cause dans les bouleversements liés aux conditions naturelles, économiques et sociales. Pour cela, il faut : SO27 : Entretenir les pistes rurales et extension du bitume de la commune de Boukoumbé à Cobly et Matéri jusqu'aux frontières pour amorcer le développement dans ces espaces ; SO28 : Répondre de façon pratique et concrète au chômage et le sous-emploi qui touchent les jeunes ; SO29 : Mener les travaux d'aménagement et d'extension des réseaux GSM dans la zone frontalière ; SO30 : le renforcement de la résilience de la population ; SO31 : Acquérir des tracteurs agricoles et les mettre à disposition des agents AIC pour le labour et le recouvrement des frais à la fin de campagne comme le cas des intrants agricoles. Dans l'espace frontalier,il importe de promouvoir le rapport de bon voisinage avec les pays limitrophes et souscrire au respect des frontières héritées de la colonisation.En clair, il faut faire la promotion de la diplomatie de proximité et la coopération internationale
A l'heure de la mondialisation, le Bénin se veut une nation dont l'image est protégée, soignée et promue.Dans ce cadre, le Bénin ne peut être un simple appendice ; il doit être acteur et en conséquence développer une diplomatie entreprenante, conquérante, performante pour être dans le peloton des décideurs régionaux et internationaux. Pour cela, il faut : SO32 : Etablir des coopérations transfrontalières d'initiative locale à effets directs sur le bien-être des populations frontalières ; SO33 : Renforcer les capacités des commissaires en charge des commissariats de l'espace frontalier sur l'initiative d'Accra ; SO34 : Créer une annexe de l'Ecole Inter-État des Sciences et Médecine Vétérinaire à Matéri SO35 : Créer une unité mixte de FDS béninois et burkinabè pour sécuriser Koualou en attendant la décision de la cour internationale de justice de son appartenance à l'un des États. SO35 : créer les conditions entre les chasseurs et les FDS pour un transfert de la technologie noire83(*) Conclusion partielle : Les mécanismes de gestion des frontières et de la sécurité du Bénin ont montré leur limite dans la prévention et lutte contre le terrorisme en essor du Burkina Faso vers le nord bénin. Il faut donc prendre en compte : primo l'amélioration des conditions de vie des FDS, secundo, leurs formations, sensibilisations, équipements, et renforcement de l'effectif et tertio, la prise en compte de l'amélioration des conditions de vie de la population frontalière dans les plans de développement et les stratégies de lutte contre le terrorisme.Sans oublier la mise à contribution des chasseurs. CONCLUSION GENERALE Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes fixés pour objectif d'identifier les causes structurelles qui constituent les paramètres d'attractions des groupes armes terroristes (GAT)dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo. Les hypothèses de départ stipulaient que : la défaillance du système sécuritaire, des politiques de gestion des frontières de chaque État (Bénin, Burkina Faso, Togo) associée au non application des initiatives d'intégrations régionales, expose la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo à la pénétration des groupes armes terroristes (GAT). Le dogme religieux est un dogme qui fait foi, mais puisqu'il porte sur les fins dernières, l'imagination est sollicitée dans la représentation de celle-ci.84(*) Comme le rappelle Spinoza, qui écrit dans son ouvrage, traité théologico-politique que les prophètes parlent par énigmes.Lapeur qu'inspire souvent l'islam aux occidentaux, ne doit pas avoir pour conséquence de concentrer (de manière exclusive) les stratégies de lutte contre le terrorisme sur le traitement de l'environnement social, économique et politique alimentant haine, aliénation et radicalisme. Une attitude aussi réductrice conduirait à la poursuite de la terreur sur plusieurs générations, puisque toute contre-attaque n'aurait d'effet qu'à terme. Il faut en réalité plusieurs étapes pour que des inégalités structurelles se transforment, dans une relation de causalité, en violence effective et/ou finalement en terrorisme. Les résultats obtenus au cours des recherches ont permis d'identifier les causes de l'essor de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo. Ils se résument en trois (03)facteurs qui sont :
Les causes de l'essor de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo sont transversales.Leurs présences dans la zone d'étude sont des indicateurs de l'existence de la menace terroriste. Ainsi, nous pouvons confirmerque :la défaillance du système sécuritaire, des politiques de gestion des frontières de chaque État (Bénin, Burkina Faso, Togo) associéeau non application des initiatives d'intégrations régionales qui expose la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo à la pénétration des groupes armes terroristes (GAT). Cette défaillance de l'État est générale et quasi-universelle, allant de la sécurité militaro-policière, politique, sociétale et humaine, créant chez les populations résidentes le sentiment d'être abandonné par les pouvoirs publics souverains. La défaillance de l'État, par sa mauvaise gouvernance en matière de sécurité militaro-policière, politique et sociétale dans l'espace frontalier serait une voie de terreau fertile sur laquelle les djihadistes peuvent s'appuyer pour s'attirer des sympathies locales. Mais, si les frontières Est comme de l'Ouest du Burkina intéressent les djihadistes, ainsi l'extension vers le Nord des pays du golfe de guinée, c'est aussi parce que c'est une zone de trafics de tous genres favorisés par des frontières poreuses, une faible présence des pouvoirs publics et des liens familiaux étroits de part et d'autre de ces frontières. De même que la non application des initiatives d'intégration régionales. Ces frontières sont connues depuis plusieurs années comme étant un épicentre des trafics d'armes, d'or, les motos, d'ivoires ou de marchandises licites telles que les cigarettes oules drogues. Au Bénin, la traversée des GAT du Nord-Ouest au Nord-Estpardeshommesarmésen juin 2020 est un exemple de la défaillance militaro-policière. L'action terroriste vise à affaiblir la capacité d'une nation à résister à de telles attaques, dissociant opinion publique et autorités politiques. Toute réaction efficace au terrorisme doit prendre en compte ce phénomène dans chacun de ses aspects. Une société soucieuse des Droits de l'Homme, de la bonne gouvernance et bénéficiant d'une croissance économique suffisante et équilibrée réduit considérablement les risques d'apparition de violences internes dont le terrorisme aussi bien que les soutiens indirects à celui-ci. L'utilisation de la méthode SEPO pour analyse des mécanismes et outils de gestion de la sécurité et des frontières fait ressortir de nombreux échecs et obstacles qui sont à l'origine des dysfonctionnements identifiés dans les mécanismes et outils existants. Cette analyse indique la nécessité de renforcer les cadres institutionnel, juridique et organisationnel en vue d'établir un système efficace ; de même que la présence de l'État. Le département de l'Atacora est classé en zone rouge depuis l'enlèvement de deux touristes françaisdans le parc national de la Pendjari et l'assassinat de leur guide béninois (Fiacre GBEDJI) le 1er mai 2019. De la menace terroriste aux attaques terroristes seprécisent depuis la découverte de matérielsmilitaire dans la commune de Matéri. · Non application des initiatives d'intégrations régionales qui facilitent l'extension des GAT dans le triangle Bénin-Burkina-Faso-Togodu fait que les trois Étatsont du mal à mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. Cette lutte est actuellement répartie entre plusieurs organisations, dont les trois principales sont le G5, la Force multinationale mixte qui associe le Nigéria, le Tchad, le Cameroun et le Niger dans la lutte contre Boko Haram, et l'Initiative d'Accra qui réunit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo dans des actions ponctuelles de lutte contre le crime organisé et l'extrémisme violent aux frontières des pays membres. Dans le « Communiqué final de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernementde la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest sur le terrorisme », Ouagadougou,14 septembre 2019. Le plan se décline en plusieurs axes : mutualisation des efforts etcoordination des initiatives de lutte contre le terrorisme ; partage effectif et direct des informationset de renseignement entre les services de sécurité des États membres ; formation et équipement desacteurs étatiques impliqués dans la lutte contre le terrorisme ; renforcement du contrôle sécuritairedes frontières ; renforcement du contrôle des armes et des produits sensibles à usage multiple ;lutte contre le financement du terrorisme ; promotion du dialogue intercommunautaire. Force est constater qu'au niveau des frontières du Bénin en général et en particulier au nord-ouest avec le Togo et le Burkina Faso, aucun contrôle systématique ne s'opère. Les FDS effectuent uniquement des patrouilles sur le corridor. Les frontières au nord-ouest du Bénin sont poreuses et non contrôlées. Hors du côté Togolais, on peut distinctement constater la présence de la police, la douane, la gendarmerie et des militaires.La plupart des forces de défense et de sécurité interrogées lors de l'enquête terrain pour cette étude n'ont pas connaissance de l'existence de l'initiative d'accra. Le Burkina Faso un État a situation sécuritaire instable voir chaotique discute Koualou avec le Bénin sans être capable d'assurer sa sécurité faisant de cette zone un noman's land occupé par des bandits armés affiliés aux GAT. A la lumière de tout ce qui précède, des suggestions formulées vont dans le sens des orientations stratégiques (OS). Qui se résume par : 1. renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé : la société civile constitue un acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme. Les États ouest-africain doivent en parallèle protéger les moyens de subsistance de leurs populations et créer des opportunités économiques pour maintenir l'écart qui existe entre la populationtransnationale autochtones et les groupes armés terroristes qu'ils tentent vivement de combler; 2. renforcement le maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail : en affirmant une présence sécuritaire plus robuste et plus mobile dans lesfrontalières.Aujourd'hui, l'ennemi est beaucoup plus difficile à identifier, et les objectifs des actes terroristes ne sont pas précis. Les méthodes empruntées rendent les moyens de lutte traditionnels peu opérants et donnent le sentiment que les pouvoirs en place ont de moins en moins de maîtrise sur la sécurité de leurs pays85(*). Pour cela il faut recruter, équiper les FDS des moyens de la dernière génération telle que des drones thermiques capables de détecter l'ennemi dans son retranchement. Et mettre à contribution les connaissances endogènesdes chasseurs dans un cadre de concertation entre FDS et chasseur pour la coproduction de la sécurité dans les espaces frontaliers, en passant par le paiement de primes spécifiques aux FDS engagés dans la lutte contre le terrorisme; 3. renforcement de la présence de l'État par les services sociaux de base : car entre le développement et la sécurité, il y a une liaison étroite. Ainsi, pour développer un pays il faut la sécurité, de même pour avoir la sécurité il faut le développement. Dans ce contexte, le déploiement de l'administration à travers la délocalisation des directions départementaux des institutions étatiques, la création des conditions favorables pour les entreprises privées, l'accès facile à l'eau, l'électricité, aux soins médicaux à moindre coût, la créationdes centre de loisir sont des pistes de développements et la présence de l'État; 4. promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale : en mutualisant les actions des forces aux niveaux des frontières.Par la création d'une unité mixte de FDS du Burkina Faso et du Bénin à Koualou, le Togo et le Bénin à Doga. En passant par l'amélioration des conditions de vie des populations. Le terrorisme comme arme des pauvres et des frustrés, sa typologie (idéologique, communautaire, séparatiste, révolutionnaire, etc.), fait l'objet des querelles autour de sa définition. Les enjeux qu'elles révèlentdemande un changement de paradigme de la gouvernance sur tous les plans. Face aux nombreuses suspicions de corruption, détournement, dénonciations qui entourent la gestion des ressources du secteur de la sécurité, il importe de réaliser un état des lieux qui évalue le cadre normatif et les pratiques en les confrontant au double enjeu de transparence et de la sécurité nationale. Cette étude limitée aux communes frontalières au nord-ouest du Bénin offre un tremplin pour des recherches sur l'enjeu de la sécurisation des frontières du Bénin au Nord-Est et à l'Est et la lutte contre le terrorisme. * 83 Est appelé technologie noire la puissance occulte qu'utilise les chasseurs pour disparaitre, suivre un ennemi sans être vu, détecté un danger imminent, etc. cas tous les moyens de lutte contre la guerre asymétrique qu'est le terrorisme sont bon. * 84 Spinza, Traité théologico-politique, 1670, traduit par C. Appuhn, Paris, Flammarion, Collection GF, p45 * 85Les défis sécuritaires au MaghrebKhadija Mohsen-Finan Note d'IFRI programme Maghreb Juin 2008 ( |
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