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Analyse critique de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo


par Kocou Mano Hermann ATTUY
Université de Parakou - Master 2 option Études Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense 2020
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE PARAKOU

(UP)

FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE

(F.D.S.P)

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES ARMEES

(ENSA)

Master II Professionnel : Etudes Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense

(ESSPD)

Analyse critique de la menace terroriste dans la zonefrontalière Bénin-Burkina Faso-Togo

Présenté par :

Kocou Mano Hermann ATTUY

Sous la direction de :

Dr Eric DEWEDI

Maître de conférences agrégé des facultés de droit

Dr Mathieu ADJAGBE (PhD, Ottawa)

Assistant des UNB en science politique et relations internationales

Membre du jury :

Président : Prof ADAMOU Moctar, Maître de conférences agrégé des facultés de droit

Rapporteur : Dr MOUMOUNI Guillaume, Ph.D. (Peking University) UAC, FADSP Examinateur : Examinateur : Dr YAROU Stéphane, assistant à la FDSP-UP

Soutenu le 25/10/2021

Mention : Bien

UNIVERSITE DE PARAKOU

(UP)

FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE

(F.D.S.P)

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES ARMEES

(ENSA)

Master II Professionnel : Etudes Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense

(ESSPD)

Analyse critique de la menace terroriste dans la zonefrontalière Bénin-Burkina Faso-Togo

Présenté par :

Kocou Mano Hermann ATTUY

Sous la direction de :

Dr Eric DEWEDI

Maître de conférences agrégé des facultés de droit

Dr Mathieu ADJAGBE (PhD, Ottawa)

Assistant des UNB en science politique et relations internationales

Membre du jury :

Président : Prof ADAMOU Moctar, Maître de conférences agrégé des facultés de droit

Rapporteur : Dr MOUMOUNI Guillaume, Ph.D. (Peking University) UAC, FADSPExaminateur : Examinateur : Dr YAROU Stéphane, assistant à la FDSP-UP

Soutenu le 25/10/2021

Mention : Bien

ANNEE ACADEMIQUE : 2020-2021

LA FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE ET L'ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES ARMEES N'ENTENDENT DONNER AUCUNE APPROBATION, NI IMPROBATION, AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.

SOMMAIRE

Dedicaces

VI

Remerciements

VII

Sigles et acronymes

IX

Résumé/Abstract

XI

Introduction

01

Première Partie : L'essor du terrorisme dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo.

19

Chapitre 1 : Les facteurs qui favorisent le terrorisme dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo

22

Chapitre 2 :Les effets du terrorisme sur la population transfrontalière

29

Deuxième Partie :Une gouvernance étatique sécuritaire perfectible

32

Chapitre 1 : La gouvernance militaro-policière, politique, sociétale et humaine

34

Chapitre 2 : Lesstratégies pour une lutte performante contre la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo

44

Conclusion

52

Liste des figures

57

Liste des tableaux

57

Liste des photos

57

Bibliographie

58

Table des matières

62

Annexes

64

Dédicace

Ce travail est dédié à la mémoire de ma mère, qui a attendu ce moment avec impatience et qui l'a vécu mais sans pourvoir être parmi nous pour le fêter... Maman, sans toi rien n'aurait était possible, je t'aime infiniment.

Remerciements

Le présent travail de recherche a été possible grâce au concours fort appréciable des personnes qui n'ont ménagé aucun effort pour sa réussite. Il y a lieu pour moi d'exprimer ma profonde reconnaissance à l'endroit de :

Dr DEWEDI Eric,Maître de conférences agrégé, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou (FDSP-UP) qui a accepté de diriger cette recherche malgré ses multiples occupations ;

Dr ADAMOU Moctar, Maître de conférences agrégé, Doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou, coordonnateur du Master Professionnel Etudes Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense ;parsolennité sans lequel le master professionnel ne pourrait avoir facilement jour ;

Dr KOUGNIAZONDE Coffi Christophe pour vos conseils et contributions dans la conduite de cette recherche. Ses conseils et sa rigueur méthodologique sont aussi le résultat de ce travail.

Dr ADJAGBE Mathieu, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou qui a sacrifié du temps et d'énergie à la codirection de cette recherche malgré un agenda suffisamment chargé ;

Je tiens à remercier le Chef d'État-Major Général des Forces Armées Béninoises, le Contre-Amiral AHO Patrick pour avoir eu l'heureuse initiative de créer ce pôle d'excellence au profit de l'élite militaire, paramilitaire et civile africaine ;

Je remercie également tous les enseignants de la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université de Parakou et les instructeurs de l'Ecole Nationale Supérieure des Armées de Porto-Novo, notamment, ceux qui ont soutenu de leurs efforts le programme du Master Professionnel Etudes Stratégiques, Sécurité et Politique de Défense : il s'agit des Professeurs, ARIFARI BAKO Nassirou, DJOGBENOU Joseph, BANGA Arthur, des Docteurs, ATTOLOU MOUMOUNIGuillaume,ADJAGBE Mathieu, AUGE Axel, PADONOU Oswald, AYOSORO Felix, HENROTIN Joseph, MOUDACHIROU Djibril, l'expert HOUNKPE Régis, Colonel GBAGUIDI Fructueux ;

J'adresse mes profondes gratitudes non seulement à Mr SACCA Lafia, alors Ministre de l'intérieur et de la sécurité publique pour avoir autorisé cette recherche, mais aussi au Contrôleur Général de Police YAYA A. Soumaila, Directeur général de la Police républicaine pour avoir accepté transmettre ma demande d'autorisation au Ministre de l'intérieur et de la sécurité publique ;

J'exprime aussi mes sincères remerciements aux Maires des communes frontalières telles que Boukoumbé, Cobly, Matéri et Tanguiéta du département de l'Atacora pour leurs hospitalités. Je ne manquerai pas aussi d'adresse à la disponibilité dont a fait preuve Mr NAMBIMA Périmou Séraphin, Maire de la commune de Cobly, à l'endroit de ma modeste personne.

Mes mots de reconnaissance vont également à l'endroit du Directeur Départemental de la Police Républicaine de l'Atacora, le Commissaire Divisionnaire de Police LASSISI Alabi, aux Commissaires et personnels des unités de la police républicaine des communes frontalières du département de l'Atacora (Boukoumbé, Cobly, Matéri et Tanguiéta) qui ont bien voulu avec professionnalisme et une ouverture d'esprit, partager avec moi les informations sur les thématiques objet de la recherche.Ce travail dont les données qui, prises en compte et mises en application, servirait d'une manière ou d'une autre à amoindrir leurs difficultés, n'a pas été fait sans leur contribution active.

A l'Inspecteur Général de Police à la retraite GUIDIMEY Célestin Amêyi; au Général de Brigade AMOUSSOU Laurent ; au Chef de Bataillon SOUNOUVOU Charles commandant militaire à l'Assemblé nationale et au Contrôleur Général de Police TOKPANOU Louis, président de la Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme,au CommissairePrincipaldePoliceOSSENIRaoufouA.CommandantlaquatrièmecompagnierépublicainedesécuritédePorto-Novo ainsi qu'à mes proches tels que AGBESSI E. Wilfred, DEDEWANOU Vincent et son épouse SEIDOU Foussena, AZANDEGBE Pascal, mes frères et soeur ATTUY Paulin, ATTUY Brice, ATTUY Clarisse, ATTUY T. Jacques, ATTUY K. Johnny, HOUNWANOU Julienne, HOUNWANOU Rosine, je témoigne ma gratitude pour leurs contribution, soutien et conseil.

A ma chère épouse SEIDOU Assana et mes adorables enfants Kim Esénam, Esthella Gbèdolo, Kennedy Yémalin Olamidé, Habib Wanilo Prince ; vous êtes ma source d'inspiration pour l'affection que vous me donnez au quotidien.

Enfin, j'exprime ma reconnaissance aux amis, parents et collègues qui m'ont aidé de quelque manière que ce soit.

Sigles et acronymes

 

ABBAP

: Académie Alioune Blondin Beye pour la Paix

ABeGIEF

: Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers

AFDL

: Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo

ANPC

: Agence Nationale de la Protection Civile

APN

: African Parc Network

AQMI

: Al-Qaïda au Maghreb islamique

ATDA

: Agence Territoriale de Développement de l'Agriculture

AViGEF

: Association Villageoise de Gestion des Espaces Forestiers

CA

: Commissariat d'Arrondissement

CDSP

: Centre de Documentation de Sécurité Publique

CEDEAO

: Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest

CHNLTIF

: Comité de Haut Niveau chargé de Lutte contre le Terrorisme et l'Insécurité aux Frontières

CIA

: Central Intelligence Agency

CNDS

: Conseil National de Défense et de Sécurité

CNLCPAL

: Commission Nationale de Lutte Contre la Prolifération des Armes Légères

CNLREVT

: Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation l'Extrémisme Violent et le Terrorisme

CNR

: Conseil National du Renseignement

DDPR/A

: Direction Départementale de la Police républicaine/Atacora

DGPR

: Direction générale de la Police républicaine

DSP

: Direction de la Sécurité Publique

DSP

: Direction de la Statistique et de la Planification

EIGS

: État Islamique au Grand Sahara

ENSA

: Ecole Nationale Supérieure des Armées

ENSP

: Ecole Nationale Supérieure de Police

ESSPD

: Etudes Stratégiques Sécurité et Politique de Défense

FAB

: Forces Armés Béninoises

FDS

: Force de Défense et de Sécurité

FDSP

: Faculté de Droit et de Science Politique

FIS

: Front Islamique du Salut

FLM

: Front de Libération du Macina

FRS

: Fondation pour la Recherche Stratégique

FP

: Fonctionnaire de Police

GA

: Groupe Armé

GAT

: Groupe Armé Terroriste

GPS

: Global Positioning System

GSIM

: Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans

GSM

: Global System Mobile

HDR

: High Dynamic Range

ICG

: International Grisis Group

INSAE

: Institut National de Statistique et d'Analyse Economique

MAEP

: Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

MISP

: Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique

MOOC

: Massive Open Online Course

OIM

: Organisation Internationale pour les Migrations

OLP

: Organisation de Libération de la Palestine

ONU

: Organisation des Nations Unies

OUA

: Organisation de l'Union Africaine

PDA

: Pôle de Développement de l'Agriculture

PNDEF

: Politique Nationale de Développement des Espaces Frontaliers

PNUD

: Programme des Nations Unies pour le Développement

RGPH

: Recensement Général de la Population et de l'Habitat

RI

: Relations Internationales

SAP

: Système d'Alerte Précoce

SEPO

: Succès Echecs Potentialités Opportunités

SIG

: Système d'Information Géographique

SNU

: Système des Nations Unies

UA

: Union Africaine

UAC

: Université d'Abomey-Calavi

UICN

: Union Internationale pour la Conservation de la Nature

UNESCO

: United Nations Educational Scientific and Cultural Organization

UNILU

: Université publique de Lubumbashi, République Démocratique de Congo

UP

: Université de Parakou

USSF

: Unité Spéciale de Surveillance des Frontières

WAP

: W Arly Pendjari

Résumé :

Après le débordement du conflit algérien des années 90 avec l'installation au nord du Mali du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) à l'an 2000, en fin d'année 2006,le GSPC, s'est reconstitué sous un nouveau nom, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Et aprèsla chute de Mouammar KADHAFI en Lybie en 2011, le Sahel est devenu un sanctuaire pour les groupes djihadistes. Ainsi, l'Afrique de l'Ouest a vu fleurir sur son territoire de nombreux groupes armés terroristes. La défaillance structurelle des États ouest africains associée à l'augmentation des conflits interethniques et la porosité des frontières en sont quels-que des causes. Les « Nord » (Mali, Burkina-Faso), sont actuellement sous l'influence des groupes terroristes. Cette menace s'étend vers les régions centrales(Mali, Burkina-Faso), Ouest et Est du Burkina-Faso et désormais vers le Nord des pays du littoral (Golf du Guinée) dont le Togo et le Bénin. Les zones frontalières que le Burkina-Faso partage avec le Niger, le Togo et le Bénin ; sont aujourd'hui en partie occupées par des hommes armés. Notamment, des djihadistes liés au GSIM (Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans) et à l'EIGS (État islamique au Grand Sahara) et leur servent de base logistique et de repli.

L'utilisation du modèle SEPO pour analyser les mécanismes et outils de gestion de la sécurité et des frontières existants au Bénin a permis d'en identifier les potentialités et les faiblesses.

Les résultats obtenus montrent que dans la mise en oeuvre de la Politique Nationale de Développement des Espaces Frontaliers au Bénin, certains responsables optent pour le développement des frontières d'une région pour des raisons politiques à but électoral. Les militaires ont tendances à oublier ou négliger leur mission première qui est d'assurer la défense et la protection du pays par la force des armes en abandonnant la gestion des frontières à la Police républicaine. Le manque de ressources financières, humaines et matérielles sont les difficultés quotidiennes des FDS.

Mots clés :Bénin-Burkina-Faso-Togo, menace terroriste, espaces frontaliers, FDS, GAT.

Abstract:

After the overflow of the Algerian conflit of the 90s with the installation in northern Mali of the salafist group for preaching and combat (GSPC) from the year 2000, at the end of 2006 the GSPC was reconstituted under a new name, Al-Qaida in the Islamic maghreb. And the fall of Muammar KADHAFI in Libya in 2011, the Sahel has became a sanctuary for jihadists. Thus, West Africa has seen numerous armed terrorist groups flourish on its territory. The structural failure of West African states associated with the increase in inter-ethnic conflicts and the porosity of borders are whatever the causes. The "North" (Mali, Burkina Faso) are currently under the influence of terrorist groups. This threat is spreading to the Central (Mali, Burkina-Faso), West and East Burkina-Faso, regions and now to the north of the coastal countries (Gulf of Guinea), including Togo and Benin. The border areas that Burkina-Faso shares with Niger, Togo and Benin; these areas are now partly occupied by armed men, in particular jihadists linked to the GSIM and the EIGS, and serve as their logistical and fallback base.

The use of the SEPO model to analyze existing security and border management mechanisms and tools in Benin made it possible to identify their potential and weaknesses.

The results obtained show that in the implementation of the National Policy for the Development of Border Areas in Benin, some leaders opt for the development of a region's border for policies for electoral purposes without taking into account priorities. The military tend to forget or neglect their primary mission, which is to ensure the defense and protection of the nation by force of arms by abandoning border management to the paramilitaries, in particular the Republican Police. Lack of financial, human and material resources are the daily difficulties of the FDS.

Keywords: Benin-Burkina-Faso-Togo, terrorist threat, border areas, FDS, GAT.

INTRODUCTION GENERALE

Aujourd'hui plus qu'hier, la question du terrorisme est au menu de toutes les discussions comme sujet préoccupant par son impact tant sur le développement que sur la paix et la sécurité dans le monde1(*). En Afrique de l'ouest2(*), la question de la sécurité occupe une place de choix au sein des instances internationales et régionales. En effet, cette partie de l'Afrique est en proie à de nombreux défis qui menacent la stabilité du continent.3(*)Depuis le début de l'an 2000, elle est touchée par le phénomène sans précédent du terrorisme, avec diverses manifestations d'activités terroristes dans la communauté, notamment des attentats à la bombe, des attentats-suicides, des enlèvements et prises d'otages. A l'origine de ce phénomène, il y a les ressentiments d'ordre politique, ethnique ou religieux4(*). Les conditions menant à la propagation de ce phénomène sont complexes et nécessitent des politiques fortes et efficaces pour faire face aux facteurs économiques sous-jacents et aux problèmes sociaux et politiques à l'origine des actes de terrorisme5(*). En réalité, ce qui a fondamentalement changé au niveau des défis de type sécuritaire, c'est l'inscription de l'islam radical au plan international. Cela s'accompagne de méthodes nouvelles, importées du Moyen-Orient par des Maghrébins ayant séjourné en Afghanistan, ou tout simplement observées sur des sites internet. Autrefois, que ce soit dans les années 1980 avec les émeutes du pain ou dans les années 1990 avec la guerre civile algérienne, les phénomènes étaient nationaux. Aujourd'hui, l'ennemi est beaucoup plus difficile à identifier, et les objectifs des actes terroristes ne sont pas précis. Les méthodes empruntées rendent les moyens de lutte traditionnels peu opérants et donnent le sentiment que les pouvoirs en place ont de moins en moins de maîtrise sur la sécurité de leurs pays6(*). L'ethnicité est souvent instrumentalisée au Sahel, dans une logique entre « Nous et Eux ». À titre d'exemple, le conflit au centre du Mali qui a pu être greffé sur les tensions entre « Bambaras » et « Peuls », associant les Peuls aux « djihadistes » et les Bambaras à « l'État malien7(*) », est un défi de sécurité.

Au début du terrorisme au Mali il y a, d'abord le débordement de la guerre civile d'Algérie des années 1990. Les derniers djihadistes de ce pays, vétérans d'Afghanistan, et qui avaient rejeté toutes les offres de réinsertion d'Alger, ont été presque tous repoussés vers le nord du Mali vers 2000. C'était le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), devenu, en 2007, Al-Qaïda auMaghreb islamique (AQMI).8(*)Au Mali, ces mouvements djihadistes, surinfectant des problèmes locaux cités en exemple, et se sont alliés à des groupes séparatistes en 2012, au nord du pays d'où l'armée malienne s'était retirée en application de l'accord de paix de1992signé avec la rébellion touarègue.En 2012, le Mali sombre dans le chaos et une partie de son territoire est contrôlée par des groupes terroristes constitués d'anciens militaires touarègues de l'armée de Kadhafi, repoussés aussi vers le Mali par la chute du « guide » libyen, sont venus relancer et encadrer les séparatistes. Il s'est formé alors un attelage improbable combinant ces ex-militaires de Libye à des féodaux touarègues de la tribu des Ifoghas et à trois groupes djihadistes (un algérien, AQMI, et deux locaux). Ce regroupement a battu l'armée malienne en 20129(*).Ils ont commis plusieurs violations des Droits de l'Homme. Cette défaite, aux lourdes conséquences, a été facilitée d'une part par le retournement d'environ 900 anciens rebelles touarègues qui avaient été intégrés dans ladite armée par le précédent accord de paix et, d'autre part, par une mutinerie dégénérant en coup d'État et portant au pouvoir le Capitaine SANOGO Amadou Haya à Bamako. Des bandes armées, rapidement dominées par des djihadistes et, parmi eux, par leleadertouarègue Iyad Ag Ghali, ont alors occupésle septentrion malien, pendant neuf mois en 2012, menaçant de s'étendre vers le sud. Face aux hésitations des acteurs régionaux, une intervention militaire conduite par la France est lancée en 2013. L'intervention militaire françaiseServal de janvier 2013, à laquelle a succédél'opération Barkhane depuis 2014. Cette intervention de l'opération serval doublée par l'appui de l'armée malienne et Tchadienne s'était révélée efficace dans la reconquête éclaire du nord Mali10(*). À partir de 2015, une relocalisation opportuniste s'opère à l'intérieur et à l'extérieur du Mali. L'organisation connaît de nombreuses réorganisations tandis que de nouveaux groupes émergent dans le Delta intérieur (Front de libération du Macina - FLM) et dans la région de Ménaka (Touarègue et Peul), qui ravivent des disputes foncières et pastorales jamais réglées par l'État11(*). Cette violence communale enflamme également le pays dogon et le Burkina-Faso avec Ansaroul Islam. L'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), Le front de libération du Macina (FLM), ou katiba Macina, l'État islamique au Grand Sahara (EIGS) et Ansaroul Islam, continuent de semer la terreur dans le centre du Sahel12(*). Leurs attaques sont largement concentrées dans le centre du Mali, au nord et à l'est du Burkina Faso, et à l'ouest du Niger l'évolution observée en Afrique de l'Ouest contraste fortement avec celle du reste du monde, où la libéralisation du commerce s'est accompagnée d'un renforcement des capacités des États et des institutions régionales en matière de sécurité.L'Afrique de l'ouest a vu éclore sur son territoire de nombreux groupes terroristes qui, au travers de leurs attaques meurtrières, semblent narguer les États de la zone13(*).

Dans le contexte actuel de la mondialisation, le terrorisme ne connaît plus de frontière. Les criminels mènent leurs activités illicites en se déplaçant d'un État à l'autre ou en opérant sur plusieurs territoires nationaux.14(*)

Le 15 janvier 2016, le raid djihadiste contre l'hôtel le Splendide et le restaurant Cappuccino à Ouagadougou (capitale du Burkina-Faso) a fait 30 morts. Dans la même année, le 13 août, deux assaillants ont ouvert le feu dans le café restaurant Halal, Aziz Istanbul toujours dans la ville capitale avec un bilan de 19 morts. En 2018, l'attaque terroriste du 02 mars contre l'ambassade de France et l'État-Major des Forces Armées Burkinabès a fait une trentaine de morts à Ouagadougou15(*). En 2021, c'est des successions d'attaques auxquelles fait face le Burkina-Faso : le 26 avril 2021, une attaque ayant coûté la vie à trois expatriés de nationalité Espagnole et Irlandaise ; une autre le 04 juin dans la région de Tadaryat soldée par 14 morts ; et la plus sanglante du 6 juin, emporta160 personnes à Solhan. Ces cas ne sont pas exhaustifs, mais montrent combien la situation est inquiétante.

Dès lors, dans un monde de plus en plus interdépendant, aucun pays ne peut à lui seul s'attaquer efficacement au terrorisme qui se répand dans les quatre coins de la planète.16(*)

Autrefois épargné par les groupes armés terroristes du sahel, l'espace frontalier situé entre le Bénin, le Burkina Faso et le Togo fait, de plus en plus, l'objet d'attaques par des terroristes qui circulent dans des pickups ou à motos. En effet, dans cet espace frontalier des trois (03) États ouest-africains, les terroristes sèment la psychose : ils enlèvent par endroits des touristes étrangers et attaquent par ailleurs des résidents autochtones, propageant ainsi, panique et frayeur dans le subconscient des populations.Et là, inquiétude et doute grandissant dans l'esprit des guides touristiques, gardes faune, Forces de Défense et de Sécurité (FDS). De plus en plus, les populations locales, quelles qu'en soit la nationalité, savent de moins en moins à quel saint se vouer quant à la sérénité de leur personne et la sécurité de leurs biens. Les menaces dont on entendait parler ailleurs ou auxquelles l'on s'attendait ailleurs sauf à sa porte, s'annoncent désormais présentes, non point seulement dans le voisinage, mais plutôt à proximité de sa case, de sa chambre à coucher, si ce n'est dans son champ ou sur le lieu de son travail. Comment expliquer ce phénomène autrefois absent ou vraiment distant ?

C'est ce que cherche à réaliser la présente recherche qui porte précisément sur « analyse critique de la menace terroriste dans lazone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo »

Pour conduire à bon port une telle analyse, une question fondamentale urge.

Comment expliquer la présence de groupes armés terroristes dans lazone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo?

Pour répondre à cette interrogation, deux hypothèses ont été émises :

Ø La défaillance du système sécuritaire, des politiques de gestion des frontières de chaque État (Bénin, BurkinaFaso, Togo) qui expose la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo à la pénétration des Groupes Armes Terroristes (GAT);

Ø Non application des initiatives d'intégrations régionalesfacilite l'extension des GAT dans la zone frontalièreBénin-Burkina Faso-Togo.

Des hypothèses, il résulte que les GAT y trouvent un sanctuaire favorable à la mobilisation des ressources économiques, financières, politiques et humaines. Créant ainsi, chez les populations résidentes le sentiment d'être abandonnées par les pouvoirs publics.

Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont été fixés.

Notre objectif général vise à identifier les causes structurelles qui constituent les paramètres d'attractions des GAT dans la zone frontalièreBénin-Burkina Faso-Togo. Trois objectifs spécifiques auront la primeur de notre analyse. Il s'agira de :

Ø Déterminer les facteurs naturels, politiques, socio-économiques et religieux qui favorisent le terrorisme dans lazone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo ;

Ø Identifier les effets de ces facteurs sur la population transfrontalière ;

Ø Proposer des stratégies efficaces de lutte contre la menace terroriste dans ledit triangle.

Définition de quelques concepts

Il est difficile de donner une définition précise et incontestable du terrorisme. Car, les chercheurs ou les scientifiques ne sont pas encore parvenus à un avis unanime sur ce point. De ce fait, toute tentative de définition du terrorisme se heurte d'emblée à des difficultés qui tiennent aux présupposés véhiculés par le langage courant, notamment par les médias et les hommes politiques qui le condamnent sans le définir.

Pour l'appréhender, il convient d'observer ses manifestations dont la violence est l'une de ses constances. Le terrorisme peut être à la fois confondu à l'« anarchisme »17(*) et à la grande criminalité.18(*) On entend communément parterrorisme le recours illégal à la violence contre des objectifs civils et ou militaire afin de contraindre et d'intimider des États et sociétés pour des revendications politiques exprimées pour la plupart du temps en terme sociaux, économiques ou religieux. Il se distingue fondamentalement de la criminalité, organisée ou non du fait que son objectif premier n'est du gain financier

Dans le dictionnaire de droit international, il est défini comme « un fait illicite de violence grave commis par un individu ou un groupe d'individus, agissant à titre individuel ou avec l'approbation, l'encouragement, la tolérance ou le soutien d'un État, contre des personnes ou des biens, dans la poursuite d'un objectif idéologique, et susceptible de mettre en danger la paix et la sécurité internationale19(*) »

Le dictionnaire Hachette, encyclopédique définit le terrorisme comme l'usage systématique de la violence (attentats terroristes, destruction, prises d'otages, etc.) auquel recourent certaines organisations, politiques pour favoriser leur dessein.20(*) Pour Bruce H., le terrorisme est la création délibérée de la peur, ou son exploitation, par la violence ou la menace de violence, dans le but d'obtenir un changement politique.21(*) De son côté, le département d'État américain énonce que le terrorisme est « un acte de violence prémédité, avec une motivation politique et perpétrée contre les cibles non combattantes par des groupes subnationaux ou par les clandestins d'un État.22(*)

A la lumière de toutes ces tentatives conceptuelles, le terrorisme se veut être une pratique en même temps une doctrine contraire aux usages et coutumes d'une société nationale ou internationale ayant comme moyen d'action la violence ou la terreur. Le terrorisme est qualifié comme étant toute méthode de lutte ayant pour objectif immédiat non pas l'anéantissement ou la réduction totale de l'adversaire, mais la création autour de lui et dans son entourage d'un climat psychologique d'insécurité et de nervosité pouvant être fatal à son moral, à sa dignité, à son efficacité et à son autorité.

Ainsi, selon BAUER A, le terrorisme est une méthode de combat qui prend pour cible principale la population civile. Ainsi, les mouvements de résistance ne pourraient viser que des cibles militaires, ce qui les différencieraient des organisations terroristes.23(*)

PARADI J. L., affirme que le terrorisme est considéré de nos jours comme une méthode de lutte ayant pour objectif non pas l'anéantissement ou la réduction de l'ennemi, mais la création autour de lui et dans ses rangs d'un climat psychologique d'insécurité et de nervosité pouvant être fatal à son moral, à son prestige, à son efficacité donc à son autorité.24(*) Cette définition a le mérite de rendre compte du phénomène non seulement du point de vue de la méthode, des moyens, mais aussi des fins. Elle est à même de qualifier la tragédie du 11 septembre 2001 aux États-Unis d'Amérique.

De son côté, Raymond Aron considère le terrorisme comme une action violente dont les effets psychologiques sont hors de proportion avec les effets purement physiques.25(*)

Au-delà de toutes ces définitions, le terrorisme est un acte de guerre asymétrique. Cette formule constitue une ébauche non négligeable de définition du terrorisme ; mais elle juxtapose deux conceptions différentes, voire contradictoires de ce phénomène.

La première qui insiste sur les dommages causés à la population civile, se situe dans la ligne des principes du tribunal de Nuremberg. La seconde met l'accent sur la subvention de l'ordre politique et trouve son expression dans le « terrorism act » du Royaume Uni. Cette notion fait appel à l'étude des formes du terrorisme pour bien comprendre ses manifestations.

Cette difficulté à définir le terrorisme n'a pas épargné l'Union Africaine qui s'est également bornée à définir l'acte terroriste. Est qualifié d'acte terroriste par cette organisation : « Tout acte ou menace d'acte en violation des lois pénales de l'État partie susceptible de mettre en danger la vie, l'intégrité physique, les libertés d'une personne ou d'un groupe de personnes qui occasionne ou peut occasionner des dommages aux biens privés ou publics, aux ressources naturelles, à l'environnement ou au patrimoine culturel, et commis dans l'intention d'intimider, de provoquer une situation de terreur, forcer, exercer des pressions ou amener tout gouvernement, organisation, institution, population ou groupe de celle-ci à engager toute initiative ou à s'en abstenir, à adopter à renouer à une position particulière ou à agir selon certaine principes ; ou de perturber le fonctionnement normal des services publics, la prestation de services essentiels aux populations ou de créer une situation de crise au sein des populations ; de créer une insurrection générale dans un État patrie26(*) »

En 1994, l'Assemblée générale des Nations Unies (UN), dans la Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international figurant dans la résolution 49/60, a indiqué que le terrorisme comprend «les actes criminels qui, à des fins politiques, sont conçus ou calculés pour provoquer la terreur dans le public, un groupe de personnes ou chez des particuliers» et que de tels actes «sont injustifiables en toutes circonstances et quel que soit les motifs de nature politique, philosophique, idéologique, raciale, ethnique, religieuse ou autre que l'on puisse invoquer pour les justifier»27(*).

Dix ans plus tard, le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1566 (2004), a évoqué «les actes criminels, notamment ceux dirigés contre des civils dans l'intention de causer la mort ou des blessures graves ou la prise d'otages dans le but de semer la terreur parmi la population, un groupe de personnes ou chez des particuliers, d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s'abstenir de le faire». La même année, le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement établi par le Secrétaire général a décrit le terrorisme comme étant tout acte «commis dans l'intention de causer la mort ou des blessures graves à des civils ou à des non-combattants, qui a pour objet, par sa nature ou son contexte, d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir un acte ou à s'abstenir de le faire» et a défini un certain nombre d'éléments clefs, renvoyant aux définitions figurant dans la Convention internationale de 1999 pour la répression du financement du terrorisme et à la résolution 1566 (2004) du Conseil de sécurité28(*).

L'Assemblée générale des nations unies réfléchit actuellement à l'adoption d'une convention générale contre le terrorisme, qui viendrait compléter les conventions antiterroristes sectorielles existantes. Le projet d'article 2 contient une définition du terrorisme qui inclut le fait de causer, tenter ou menacer de causer, «illicitement ou intentionnellement»: «a) la mort d'autrui ou des dommages corporels graves à autrui; ou b) de sérieux dommages à un bien public ou privé, notamment un lieu public, une installation gouvernementale ou publique, un système de transport public, une infrastructure, ou à l'environnement; ou c) des dommages aux biens, lieux, installations ou systèmes ..., qui entraînent ou risquent d'entraîner des pertes économiques considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne pas faire quelque chose». Le projet d'article 2 définit ensuite comme une infraction le fait de se rendre complice d'une infraction visée, d'organiser la commission d'une infraction ou d'ordonner à d'autres de commettre celle-ci, ou de contribuer à la commission de telles infractions par un groupe de personnes agissant de concert. Si les États membres se sont mis d'accord sur bon nombre des dispositions du projet de convention générale, des divergences de vues sur la question de savoir s'il faut ou non exclure les mouvements de libération nationale du champ d'application de la convention les ont empêchés de parvenir à un consensus sur l'adoption du texte intégral.29(*) Les négociations se poursuivent. De nombreux États définissent le terrorisme en droit national en reprenant, à des degrés divers, ces éléments. Ainsi, dans le nouveau code de procédure pénale togolais, Titre V : Des infractions relatives au terrorisme. En son article 716 : les infractions de nature terroriste comprennent : « 

1) les infractions relatives à la sécurité de l'aviation civile, de la navigation maritime, du port et des plates-formes fixes ;

2) la prise d'otages et infractions contre les personnes jouissant d'une protection internationale ;

3) les attentats terroristes à l'explosif et le terrorisme nucléairequi tendent, par tout moyens, à causer intentionnellement :

a) la mort d'autrui, des blessures graves ou des dommages corporels grave à autrui ; oude sérieux dommages à un bien public ou privé, notamment un bien public, une installation gouvernementale ou publique, un système de transport public, une infrastructure ou à l'environnement ; ou

b) des dommages aux biens, lieux, installations ou systèmes mentionnés au point b du présent article, qui entraînent ou risque d'entraîner des pertes économiques considérables, lorsque le comportement incriminé, par sa nature ou son contexte, a pour but d'intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à faire ou à ne pas faire quelque chose».30(*)

Le nouveau code de procédure pénale béninois en son article 362 alinéa 1 la définition de terrorisme : « constituent des actes de terrorisme, en tant qu'ayant rapport avec un projet individuel ou collectif ayant pour but la subversion de l'ordre constitutionnel ou l'attentat grave de l'ordre et de la paix publics moyennant l'intimidation et la terreur, les infractions suivantes :

- Les attentats volontaires contre la vie et l'intégrité des personnes.

- La détention illégale, la séquestration, les menaces ou les pressions.

- Les vols, les extorsions, les dommages, les dégâts, les incendies, ainsi que les infractions en matière informatique définies dans le Code.

- Le dépôt d'armes ou munition, ou la détention ou dépôt de substances ou d'appareils explosifs, inflammables, incendiaires ou asphyxiants, ou leurs composants, ainsi que la fabrication, le trafic, le transport ou l'approvisionnement de toute sorte.31(*) »

Dans le cadre cette étude, nous allons retenir que le terrorisme est une infraction internationale ou transnationale qui, elle-même, se définit comme une infraction « ...commise dans plus d'un État ; ou commis dans un État mais qu'une partie substantielle de sa préparation, de sa planification, de sa conduite ou de son contrôle a lieu dans un autre État ; ou commise dans un État mais implique un groupe criminel organisé qui se livre à des activités criminelles dans plus d'un État; ou commise dans un État mais a des effets substantiels dans un autre État32(*) »

Il existe plusieurs sortes de terrorisme mais ici nous nous limitons à donner quelques cas à cause de leur importance. C'est ainsi que nous examinerons les types ci-après : le terrorisme d'État, le terrorisme révolutionnaire, le terrorisme nationaliste, le terrorisme privé, le terrorisme international, le bioterrorisme, le cyberterrorisme.

a) Le terrorisme d'État

Ce type de terrorisme est l'oeuvre des groupes privés commandés par un gouvernement pour commettre des attentats à l'étranger. Le terrorisme d'État est un phénomène nouveau de relations internationales et une nouvelle composante des relations diplomatiques. Les organisations qui le pratiquent, affirment agir de manière autonome et tissent un rideau entre leurs commanditaires et les victimes.33(*)

On s'aperçoit bien que les revendications des commanditaires expriment les mêmes exigences que celles qui sont émises, par voie diplomatique, par les États qui les manifestent. L'argent et le soutien logistique sont fortement professionnalisés. Dépister leurs membres est une épreuve de longue haleine pour la Police.

b) Le terrorisme révolutionnaire

Le terrorisme révolutionnaire est l'oeuvre de certaines organisations qui évoluent dans la clandestinité la plus absolue et visent la déstabilisation et le renversement d'un système politique en amenant un gouvernement à militariser les institutions pour qu'elles basculent dans la révolution.34(*) Ce type de terrorisme correspond à une culture de société. Il est surtout connu en Amérique Latine et en Europe.

c) Le terrorisme nationaliste

Celui-ci est pratiqué par les mouvements de libération nationale, en général, par des groupes idéologiques armés qui luttent pour leur indépendance.35(*)

Ce genre de terrorisme a été largement utilisé durant toute la période de la décolonisation depuis 1945, notamment en Algérie, en République Démocratique du Congo avec l'alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Les Juifs l'ont également pratiqué avant 1948 quand le mouvement de l'organisation militaire nationale irgoun36(*) ayant à sa tête Menahem BEGIN, futur premier ministre s'est attaqué, avec des bombes à la présidence britannique, sur la terre promise. L'apartheid en Afrique du Sud, les basques en Espagne, les Corses en France, les catholiques en Irlande du nord, ... en ont fait à leur tour une redoutable arme.37(*)

d) Le terrorisme privé

Les organisations terroristes privées recourent à la force armée pour intimider les gouvernements et le contraindre à ses revendications, soit pour déstabiliser les sociétés civiles en éliminant les personnalités dont le rôle symbolise l'exercice de l'autorité.38(*)

e) Le terrorisme primordial

Il est à la fois moins intellectuel et plus interpellant. Il suscite la plus grande sympathie et produit les formes les plus extrêmes du fanatisme.39(*) A l'origine de cette forme de terrorisme, vient en ordre utile les brimades, les marginalisations, les dépassassions, les iniquités, etc, exprimés en termes ethniques, religieux, linguistiques en politique à l'égard d'un groupe donné. Ce groupe frappé par les injustices de tous les ordres va chercher la libération immédiate en vue de créer une nouvelle société et de sauver une société traditionnelle ou de provoquer un changement révolutionnaire.40(*)

f) Le terrorisme international

La CIA (Central Intelligence Agency) américaine qualifie de terrorisme international, tel le terrorisme transnational se caractérisant par des actions perpétrées par des étrangers dans un pays donné sur la personne d`un étranger au pays où l'attentat a été commis.41(*)

L'organisation de libération de la Palestine (OLP), s'était illustrée par le terrorisme international afin d'interpeler l'opinion publique internationale et de remporter une victoire politique au niveau des instances politiques internationales. C'est ainsi qu'à partir de 1970, l'OLP s'illustrera par des détournements d'aéronefs civils et d'autres types d'attentats loin du Moyen-Orient. De même, les réseaux terroristes algériens, proches du Front Islamique du Salut (FIS), exportent leurs actes de violence vers le territoire français et considérant que c'est la France qui est à la base de l'arrêt d'un processus démocratique ayant abouti à l'échec des Islamistes42(*)

g) L'utilisation des aéronefs civils comme « projectiles »

Le 11 septembre 2001, deux avions civils, détournés par des terroristes, s'abattent sur les tours jumelles du World Trade Center. Alors qu'un s'écrase sur le pentagone et l'autre termine sa course en Pennsylvanie. Les attentats les plus meurtriers, jamais conduits par une organisation terroriste, auraient fait plus de 4 000 morts. Ces actes ont plongé les États-Unis et le monde dans une certaine torpeur. Car, ils démontraient à suffisance la vulnérabilité de « l'hyper puissante » mondial frappé au niveau même des symboles de sa force économico- financière et militaire parlant de son prestige43(*). Ces actions avaient porté la marque d'Al-Qaïda, le réseau terroriste d'Oussama ben Laden.

h) Le cyber terrorisme

Ce type de terrorisme fait référence à l'utilisation de la technologie moderne tels que les ordinateurs et le virus informatique qui détruisent les données ou les paralysent. C'est l'ensemble des attaques graves (virus, piratage, etc.) et à grand échelle des ordinateurs, des réseaux et des systèmes informatiques d'une entreprise, d'une institution d'un État, commises dans le but d'entraîner une désorganisation générale susceptible de créer la panique. L'exemple des hackers russes qui ont infiltrés les données électorales et auraient favorisés l'élection de Donald TRUMP en Amérique. Le sabotage des infrastructures militaires empêchant les armées de communiquer lors des conflits est un acte de cyber terrorisme44(*).

i) Le bio terrorisme

C'est la dissémination délibérée de virus, de bactéries, de toxines ou d'autres agents dangereux dans l'intention de provoquer des maladies, de tuer des personnes ou des animaux ou de détruire des espèces végétales. Par exemple, au début de l'année 1995, l'attentat au gaz toxique dans le métro de Tokyo a secoué le monde entier. L'exemple la plus récente est la COVID19 qui a commencé en Chine45(*)et est devenue une pandémie ayant fait des milliers de morts sur le plan mondial avec plusieurs variantes actuellement.

L'approche méthodologique 

Au demeurant, nous avons suivi une approche méthodologique :

L'approche méthodologique dans le cadre de cette recherche est axée sur la collecte des données, le traitement des données et l'analyse des résultats.

La méthode utilisée est la tentative d'explication, rattachée à une théorie appliquée à la réalité. Elle est liée à un domaine particulier, à la manière de procéder propre à ce domaine.46(*) Notre méthode sera essentiellement explicative basée sur l'approche mixte.

Présentation des données utilisées

Dans le cadre de cette étude, plusieurs types de données ont été utilisés. Il s'agit des :

- données de la représentation de l'État : elles ont servi à comparer la représentation de l'État dans les communes transfrontalières ;

- données démographiques : elles ont permis d'apprécier la répartition spatiale des populations vulnérables ;

- données socio-anthropologiques : elles ont permis d'évaluer la perception des acteurs civils, policiers et militaires sur la menace terroriste transfrontalière ;

- données statistiques sécuritaires : elles ont permis de voir l'évolution de la situation sécuritaire dans l'Atacora ;

- données de correspondance des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) : des messages téléphonés portés et des notes de service rendant compte de la présence terroriste dans l'espace du département de l'Atacora.

Collecte de données

Les méthodes de collecte de données se résument à la recherche documentaire et aux travaux de terrain (observations directes, enquêtes par questionnaires et par entretien).

Recherche documentaire

Dans le cadre de cette étude, la recherche documentaire a été effectuée dans les centres de documentation ci-après :

- Bibliothèque de la chaire UNESCO (United Nations Educational Scientific and Cultural Organization / Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et Culture) de la Faculté de Droit et de Science Politique de l'Université d'Abomey-Calavi) FADESP- UAC (documents de mémoire et de thèses portant sur le terrorisme et méthodologie de recherche) ;

- Centre de documentation de l'État-Major Général Béninois (informations sur les plans d'urgence militaire en cas d'attaque terroriste et sur les capacités logistiques de l'armée) ;

- Centre de Documentation de Sécurité Publique (ouvrage, rapports d'étude, données statistique sécuritaire) ;

- Ministère de l'Intérieure et de la Sécurité Publique (MISP), Agence Nationale de Protection Sociale (ANPC), Direction générale de la Police républicaine (DGPR), Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF), Commission Nationale de Lutte Contre la Prolifération des Armes Légères (CNLCPAL), Secrétariat permanent de la Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme (CNLCREVT), Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) des documents relatifs aux plans d'urgence, Système d'Alerte Précoce (SAP) et des documents nationaux de gestion des frontières et de lutte contre le terrorisme) ;

- les sites internet spécialisés du Système des Nations Unies (SNU) et des agences et institut d'études sur le terrorisme.

La recherche documentaire a été complétée par les travaux de terrain.

Travaux de terrain

Les enquêtes de terrain (enquêtes socio-anthropologiques et observations directes sur le terrain) seront menées à l'aide de questionnaires, et de guide d'entretien. Elles seront réalisées dans les communes frontalières de l'Atacora à savoir Boukoumbé, Cobly, Matéri et Tanguiéta.

Dans les communes prospectées, les causes de la menace terroriste, la perception des populations face à la menace terroriste et le rôle de l'État dans la lutte contre le terrorisme seront évalués.

A cette fin, un échantillon aléatoire a été constitué dans les quatre communes parmi les plus exposées à la menace terroriste dans le département de l'Atacora. Il va permettre d'avoir des informations sur la défaillance de l'État sur les plans : de la gouvernance politique, et celle sécuritaire (policière, militaire), du contrôle de son espace territorial, financier (comment assécher les fonds aux Groupe Armé terroriste, les groupes de crimes organisés, le blanchiment d'argent). Les personnes interrogées ont répondu aux critères ci-après:

- être âgé de 18 ans au moins ;

- avoir résidé régulièrement dans l'un des arrondissements d'investigation au cours des cinq dernières années ;

- avoir une culture générale sur les questions liées à la sécurité et le terrorisme.

En tout, 100 personnes ont été interrogées dans les communes deBoukoumbé, Cobly, Matéri et Tanguiéta.

Différentes unités spécialisées ont été enquêtées en vertu de la nature des activités et responsabilités qui y sont exercées. L'enquête a ciblé des unités dotées de capacités techniques ou logistiques mobilisables en cas d'attaque terroriste.

Les critères utilisés ici sont les suivants :

- être officier ou sous-officier des FDS et assimilées, de la branche opérationnelle ou tactique;

- avoir une culture générale et des notions surle terrorisme ;

- avoir une connaissance du potentiel logistique et technique de l'armée et de la police républicaine ;

De plus, des entretiens semi-directs individuels seront réalisés avec des experts des questions humanitaires et sécuritaires.

Au cours de ces entretiens, un dictaphone sera utilisé pour l'enregistrement vocal des déclarations des experts. Ces entretiens vont permettre d'obtenir des informations sur le système d'alerte précoce (SAP), ses contraintes et ses limites, ainsi que la perception des experts sur la capacité des FDS pour lutter contre le terrorisme et sur la politique de gouvernance de l'État.

Méthodes de traitement des données et analyse des résultats

Les informations recueillies dans les correspondances et les articles de journaux confirment la présence terroriste dans l'espace transfrontalier. Les textes de l'agence chargée de la gestion des frontières au Bénin, les mécanismes de lutte contre le terrorisme et certains articles pertinents seront identifiés, notamment ceux objets d'un défaut d'application.

Les données démographiques et leur répartition spatiale seront présentées sous forme graphique. Il en sera ainsi également de la proportion de la population installée dans des zones transfrontalières.

A l'issue des investigations, un dépouillement manuel des données socio-anthropologiques collectées sera effectué, et les résultats seront codifiés puis dénombrés. Les statistiques liées aux différents types de matériels militaires seront disposées dans un tableau.

Les données sur la politique de gouvernance sécuritaire (militaire, policière), le plan de contrôle de l'espace frontalier existant seront analysés par l'utilisation du modèle SEPO (Succès, Echecs, Potentialités, Opportunités) présenté ci-dessous (tableau N°1).

Tableau N°1 : Modèle d'analyse SEPO

 

Passé

Futur

Positifs

Succès

Potentialités

Négatifs

Echecs

Obstacles

Source : http://www.socialbusinessmodels.ch/fr/content/sepo-succes-echecs-potentialites-obstacles

La première étape de cette démarche consiste à examiner les succès, puis les échecs ou les lacunes du système existant. Un regard prospectif permet ensuite d'analyser les potentialités, puis les obstacles. La deuxième étape consiste à faire une synthèse, éliminant les répétitions ou ajoutant des nuances importantes.

Plusieurs études ont été réalisées sur la récurrence et le caractère violent et sauvage du terrorisme dans de nombreuses régions du monde. La synthèse bibliographique réalisée dans le cadre de ce travail se rapporte aux études consacrées aux terrorismes en Afrique et les mécanismes de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest. Si certains chercheurs comme MBAYO N., a réfléchi sur « la régulation du système international face aux conflits asymétriques et internes, cas de la lutte contre le terrorisme et les guerres civiles africaines47(*) » Il démontre que les guerres ne sont plus exclusivement une affaire des États, certaines d'entre elles se caractérisent par leur déterritorialisation et leur individualisation. Les pratiques de guerre ont changé délaissant les cadres, les règles et les acteurs traditionnels au profit de formes nouvelles. De plus en plus, les guerres ne sont plus le fait des armées, mais des groupes comme les terroristes, les guérilleros, les bandits et les brigands. Mais LIPANDA K., a abordé la question de « la sécurité collective face aux conflits asymétriques, cas du terrorisme international48(*)». Par rapport à notre analyse, nous comprenons que l'auteur a plus axé son étude sur le terrorisme international comme une méthode consistant à recourir à la violence, en l'occurrence les attentats, les assassinats, les enlèvements, les sabotages contre un adversaire en particulier un gouvernement et la population qui assure sa légitimité. SARAMBE L. A., a travaillé sur « les mécanismes de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : quel impact ?49(*) ». Il démontre que ces mécanismes peinent à lutter efficacement contre le terrorisme dans la zone d'étude et propose la prise en compte des spécificités tels que la criminalité organisée, la pauvreté, la marginalisation, la corruption qui sont autant de facteurs qui exacerbent le terrorisme et réduisent l'efficacité des mécanismes mis en place. Dans son mémoire de fin de formation pour l'obtention du Diplôme d'Etude Supérieur Appliquée de Police ALLOWANOU K. B., présente comment la police peut lutter contre le terrorisme et sa capacité à protéger la population.50(*)

Comparativement aux études précitées, le présent travail se focalise essentiellement sur le thème « Analyse critique de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo ». Le choix de ce thème est une conséquence ou encore le fruit de l'inquiétude ressentie non seulement devant la prolifération des GAT en Afrique de l'ouest mais aussi de la dégradation sécuritaire au Burkina-Faso, l'implantation des Groupes Armés Terroriste (GAT) à l'Est du Burkina-Faso prêt des frontières avec le Bénin et le Togo qui est préoccupante et surtout devant la multiplicité des solutions proposées soit par les États, en solitaire ou sous forme de coalition soit par les organismes régionaux et internationaux notamment CEDEAO, l'UA, l'ONU ou encore les puissances internationales (la France, les États-Unis) qui jusque-là donnent des résultats très modestes pour ne pas dire inefficaces. A voir de plus près cette situation, bon nombre d'analystes s'interrogent avec raison sur les réels objectifs et finalités de ces puissances internationales sur le continent dans cette lutte supposée contre le terrorisme.

Du point de vue temporel, la présente étude couvre la période allant de 2001 à 2021. Cette période marque une montée du terrorisme dans le monde et particulièrement en Afrique subsaharienne. L'année 2001 symbolise les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis et représente un événement historique du terrorisme à l'échelle planétaire.

Du point de vue spatial, notre étude s'étend sur l'Afrique de l'ouest particulièrement sur les zones frontalières entre le Bénin, le Burkina Faso et le Togo, espace dit de la mort. De manière générale, la présente étude cherche à expliquer les causes de l'extension des GAT dans l'espace Ouest Africain. C'est depuis le 15éme siècle que le terrorisme est devenu très en vue sur la scène internationale à cause de sa complexité51(*). Cette complexité du terrorisme se comprend très nettement par le fait qu'elle englobe tour à tour des caractéristiques, de nature politique, économique, religieuse et même sociale, des mouvements bien organisés qui soutiennent et financent les terroristes.

Les informations recueillies nous ont permis de consacrer la Première Partie de notre travail sur l'essor du terrorisme dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo et la Deuxième Partie, la gouvernance étatique sécuritaire perfectible.

Source : Plan de situation géographique du complexe WAP, UICN, Octobre 2004, modifié par l'auteur

Statuts des zones et occupation du complexe WAP

Figure N° 1 : illustration de la zone d'occupation des GAT à l'Est du Burkina Faso et au Nord-Ouest du Bénin

« Toute investigation sérieuse sur le terrorisme propre à un État conduit inexorablement à ce que la communauté internationale tente sans cesse d'esquiver : il faut s'interroger sur les causes profondes du recours à la terreur.52(*) »

CILLIERS J.

PREMIERE PARTIE

L'ESSOR DU TERRORISME DANS LA ZONE FRONTALIERE BENIN-BURKINA FASO -TOGO

La première partie consacrée à l'identification des facteurs qui favorisent le terrorisme ainsi que leurs effets sur la population transfrontalière.

Toutefois, il y a lieu de comprendre pourquoi l'extension des Groupes Armée Terroriste (GAT) du Burkina-Faso vers les frontières du Bénin au Nord-Ouest ?

Figure N°2 : Carte du Bénin illustrant l'espace frontalier d'étude

Les travaux examinés mettent en exergue la dimension régionale de l'instabilité sahélienne. Elle aurait été déclenchée par des évènements externes comme le débordement du conflit algérien et l'effondrement du régime de Kadhafi avec les flux de combattants qui à partir de la Libye auraient rejoint le nord-Mali53(*), ou bien produite par l'insertion du « Sahel » dans les réseaux globaux de l'économie grise, voire dans la prolifération du terrorisme à partir de l'Algérie et de la Mauritanie54(*). Les interférences diplomatiques régionales (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc) ou internationales (France) sont également mentionnées en tant que déterminants impactant l'échiquier malien que les acteurs locaux peuvent difficilement contrôler55(*).

Les actions des opérations de la force conjointe G5 Sahel ou « G5S »56(*)et de la force Barkhane57(*)ont fait repousser les GAT du Mali vers le Burkina-Faso et vers les pays côtiers dont le Bénin.

CHAPITRE 1 : LES FACTEURS QUI FAVORISENT LE TERRORISME DANS LA ZONEFRONTALIERE BENIN - BURKINA FASO - TOGO

Dans ce premier chapitre, il sera question d'identifier et d'expliquer les facteurs qui favorisent le terrorisme dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo.

La littérature et l'enquête sur le terrain procurent une liste longue et diverse des facteurs possibles causes du terrorisme ou de facteurs de risque dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo. Ses facteurs sont les suivants : les facteurs naturels, politiques, socioéconomiques, religieux et culturels.

1-1- Les facteurs naturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

Plusieurs facteurs naturels favorisent le terrorisme notamment : la croissance démographique, le changement climatique et certaines politiques publiques qui privilégient le développement de l'agriculture extensive.

La croissance démographique entraîne une forte concurrence pour l'accès aux ressources naturelles et notamment, une intense course aux terres qui suscite des tensions communautaires et un sentiment d'abandon par l'État à cause de l'absence d'un plan d'aménagement territorial.

Le complexe WAP58(*)est un ensemble des aires protégées (resserve de flore, de faune et site touristique), interdit d'accès aux riverains qui ne peuvent ni prélever de tisanes, ni faire paître les animaux, ni cultiver, ni chasser, etc. Alors que c'est de ces activités qu'ils vivent. Par contre les touristes et gardes faune ou Rangers ont accès. Ce qui crée une frustration et colère au sein des riveraines. Depuis un moment le parc Arly du Burkina Faso et 10 Km59(*)d'emprise et linéaire le long des frontières du Bénin avec le Burkina Faso sont aux mains des Groupes Armés Terroriste (GAT) ou Groupes Armés (GA) de par sa richesse en animaux sauvages pour leur subsistance alimentaire de même pour la contrebande de tout genre. Ils servent de base logistique et de repli pour préparer et planifier les attaques aux GAT.

Des chasseurs de la commune de Matéri, au cours d'une chasse ont rencontrés des GAT et seront en lien avec les djihadistes du Burkina actuellement car certains seraient endoctrinés.60(*)

La géomorphologie permet aux djihadistes de se réfugier dans ces zones à relief accidenté et difficile d'approche aux FDS.

Le changement climatique et la désertification, source de la rareté des précipitations, amènent certains éleveurs et agriculteurs non résiliant à se donner au gain facile en intégrant des groupes criminels pouvant s'affilier aux GAT.

Les personnes interrogées dans le cadre de ce travail ont des avis partagés sur les indicateurs constituants les facteurs naturels qui favorisent l'extension des terroristes dans l'espace frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo. Ainsi, dans le complexe WAP et ses environs, la zone délimitée en rouge sur la figure N°1 constitue un `'biotope'' idéal aux GAT, de par la végétation qui permet de se camoufler, la géomorphologie qui rend l'accès difficile de la zone aux FDS, la faune un moyen d'alimentation et de trafic puis les ressources minières telles que l'or dont son exploitation clandestin constitue un moyen de financement du terrorisme.

Figure 3: Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Source : Enquête terrain juillet 2021

1-2- Les facteurs socioéconomiques, religieux et culturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

L'incidence de la pauvreté d'existence dans le département de l'Atacora est de 50,4% en 201361(*) et pourrait dépasser ce chiffre ces dernières années. La pauvreté pousse certains jeunes des communes de Boukoumbé, Cobly et Matéri à l'exode vers les communes productrices du Coton comme Banikoara, Kérou et même vers d'autres pays comme le Burkina Faso, le Ghana, le Nigéria et le Togo. Aujourd'hui avec la situation sécuritaire dans la sous-région ouest africaine avec la floraison des groupes armés, certains jeunes en exode pourraient être enrôlés par ses groupes armés et constitués des cellules dormantes dans le triangle Bénin-Burkina Faso-Togo. La création du camp peul « Gouré Potal »62(*) à la frontière Bénin-Togo dans l'arrondissement de Tapoga commune de Cobly constitué uniquement des peuhls ressortissants burkinabés et nigériens qui ne sont pas administrativement tous enregistrés est une bombe à retardement, vu le sinistre qui a conduit à la création dudit village. Cette population était à 4213en201863(*).Ce chiffre est actuellement dépassé vu la situation au Burkina Faso et Niger.

Le financement de la construction des mosquées par des pays arabes, le recrutement des enfants et jeunes de la commune de Matéri pour l'école coranique au Togo ou Burkina-Faso et le flux migratoire en juin des Burkinabés vers Porga fuyant les attaques des GA sans de renseignements sur ces individus sont des facteurs à risque de terrorisme. De plus, la porosité des frontières, l'accès de Doga à Koualou par des pistes secondaires (zone dans laquelle des matériels militaires ont été découverts) et les trafics de tout genre qui se font à Koualou sont des sources probables de financement des GAT.

En effet, les liaisons routières entre les États, communes et arrondissements sont mal assurées dès lors que la frontière est loin des zones urbaines : plus on s'éloigne du centre et plus l'État et son administration disparaît. Les personnes interrogées dans le cadre de ce travail, nous déclarent que dans la commune deBoukoumbé, Cobly, Matéri et Tanguiéta le chômage, la déscolarisation, la pauvreté, l'inégalitéet l'immigration sont lequotidien de la population.Ces Communes sont dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo.

Figure N°4 : Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Source : Enquête terrain juillet 2021

1-3- Les facteurs politiques à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

Le litige d'appartenance de la zone de Koualou entre les États Béninois et Burkinabè fait de celle-ci une zone de tous trafics et d'économie grise. A aucune représentation de FDS. L'enclavement d'espace frontalier, l'accès aux services sociaux de base et l'animation économique locale constituant des facteurs majeurs pour que la population transfrontalière se laisse endoctriner par les djihadistes du fait de l'abandon de l'État.

La commune de Matéri, est située au Nord-Ouest du Département de l'Atacora. D'une superficie de 4 800 km², elle est comprise entre 10° 38' et 11° 4' de latitude Nord et 0° 48' et 1°10' de longitude Est. Elle est limitée à l'Est par la Commune de Tanguiéta, au Sud par celle de Cobly, au Nord par la République du Burkina-Faso et à l'Ouest par la République du Togo.64(*)La Commune est frontalière à deux pays dont l'un (Burkina-Faso) est accessible par la voie inter-État Tanguiéta-Porga (en dégradation avancée), et l'autre (Togo), est difficile d'accès du fait du manque de pont sur la rivière Oti.

Dans la commune de Matéri, plusieurs personnes se sont déjà radicalisées. Elles estiment être abandonnées par l'État central. Pas grand accès aux services sociaux de base. Le centre de santé souffre d'un véritable problème de personnels et de moyens. Le plateau technique du centre de santé ne répond plus aux exigences et la plupart des malades sont référés à l'hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, un centre privé qui, avec sa réputation aujourd'hui, il faut disposer de moyens nécessite pour avoir un soin de qualité65(*). Pas d'accès à l'énergie électrique 24/24 ; les voies reliant les arrondissements et villages n'étant pas carrossables notamment, celle reliant Tiélé à Doga. L'arrondissement de Gouandé donne accès au Togo par le village de Doga dans lequel toute sorte de transaction se fait. On peut également rejoindre le Burkina Faso toujours en passant par Doga et Namboni, traverser la rivière Pendjari et se retrouver à Koualou, zone frontière d'économie grise. Les villages Namboni et Nambouli de l'arrondissement de Tantéga sont fréquentés par des individus de toutes nationalités sans aucun contrôle. A Matéri, les peulhs n'ont pas le même droit que les autochtones. Ils ne peuvent se plaindre contre un autochtone de peur de se faire expulsé du village, même s'il y est né.66(*) Cet état de chose crée une frustration au sein de cette communauté. La commune de Matéri est exposée aux vents violents et aucune politique n'est menée pour la résilience de la population qui se demande si elle n'est pas béninoise.

La commune de Boukoumbé, l'une des neuf (09) communes que compte le département de l'Atacora, est située au Nord-Ouest du Département. Elle est localisée entre 10° et 10°40' de la latitude Nord et 0°75' et 1°30' de la Longitude Est. La superficie de Boukoumbé est de 1 036 Km2 dont, 342 km2 sont cultivables (soit 33%). La Commune de Boukoumbé est limitée au Nord-Est par la Commune de Tanguiéta, au Nord-Ouest par celle de Cobly, au Sud par la Commune de Natitingou, à l'Est par la Commune de Toucountouna et à l'Ouest par la République du Togo.67(*)

Dans la commune Boukoumbé, l'État est peu représenté. Pas de couverture réseau GSM dans les arrondissements frontaliers de Dipoli, Korontière. La quasi inexistence de FDS au niveau des frontières est notée. Deux (02) Commissariats d'Arrondissements pour sept (07) arrondissements dont le Commissariat d'Arrondissement (CA) Manta qui ne dispose pas de moyens roulants68(*) pour sécuriser les frontières avec le Togo. Les voies d'accès aux arrondissements de Dipoli et de Korontière sont impraticables. A Dipoli, plusieurs personnes se sentent Togolais plus que Béninois du fait des opinions politiques. Elles sont isolées et on note également une faible couverture réseaux GSM dans l'arrondissement. Aussi, ces arrondissements ne disposent pas assez d'addition d'eau villageoise (AEV). Les quelques-unes disponibles en pannes. Il faut se rendre au Togo

Photo N°1 : État du pont de la voie reliant l'arrondissement de Dipoli à l'arrondissement de Korontière dans la commune de Boukoumbé

Vue prise par : ATTUY, Juin 2021

pour avoir de l'eau potable et gratuitement.

La Commune de Cobly située au Nord-ouest du Bénin dans le Département de l'Atacora est limitée au Nord par la Commune de Matéri, au Sud par la Commune de Boukombé, à l'Est par la Commune de Tanguiéta et à l'Ouest par la République du Togo. Elle couvre une superficie d'environ 825 km2 subdivisée administrativement en quatre arrondissements (Cobly, Tapoga, Datori, Kountori) et 26 villages. Dans la commune de Cobly, l'État est peu représenté en général en particulier, les services sociaux de base. Pas d'eau courante 24/24. Dans le domaine sécuritaire, pas de présence militaire. Deux commissariats pour quatre arrondissements. Tout est politisé à Cobly et l'impunité est remarquable. Le lycée agricole attribué à la commune de Cobly en conseil des ministres serait détourné au profil de la commune de Matéri pour cause politique69(*). Les frontières avec le Togo sont poreuses. Le niveau d'enclavement est tel que les populations ont plus facilement accès aux marchés au Togo par Datori qu'aux marchés des grands centres de consommation au Bénin pour l'écoulement de leurs productions. La marginalisation de la communauté peulh d'un côté et, de l'autre côté, les conflits autour des ressources naturelles (la terre) sont autant de facteurs à risque de terrorisme.

La commune de Tanguiéta couvre une superficie de 5.456 km² et est située dans le département

de l'Atacora au Nord-Ouest de la république du Bénin. Elle est traversée par la route Inter-États Bénin-Burkina-Faso. La commune de Tanguiéta est entourée des montagnes de la Chaîne de l'Atacora et limitée au Nord par le Parc de la Pendjari. Au Sud, elle est limitée par les communes de Toucountouna et de Boukombé ; à l'Ouest par les Communes de Matéri et de Cobly, à l'Est par les communes de Toucountouna, de Kérou et de Kouandé.70(*)Tanguiéta où des hommes suspects viennent régulièrement se faire soigner à l'hôpital Saint-Jean de Dieu, réputé dans toute la région pour la qualité de ses soins. En septembre 2020, des présumés djihadistes recherchés au Burkina Faso y ont été vus avant d'être arrêtés. Cette ville riveraine du parc de la Pendjari est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. C'est un motif d'inquiétude pour les autorités locales ainsi que pour la direction du centre hospitalier.71(*)Seul l'arrondissement central bénéficie de la présence effective de l'État. Les arrondissements de Cotiakou et de Tanongou qui se situent dans la chaîne de l'Atacora soufrent d'accès à l'eau et à l'énergie électrique. Celui de N'dahonta entièrement en plaine, alors que les terroirs de Tanguiéta et Taïacou comportent les deux types de reliefs. Les voies d'accès sont dégradées et les villages sont difficilement accessibles. La vente d'essence de contrebande est une spécialité des commerçants de Tanguiéta qui seraient en contact avec les terroristes. Des incursions en petit nombre existent, notamment au niveau de Tanguiéta, où des hommes suspects viennent régulièrement.

En raison du choix politique de l'État central pour le développement des communes au Bénin, les populations des communes de Boukoumbé, Cobly, Matéri et Tanquiéta estiment être oubliées par l'État vu le développement actuel des communes du sud. Elles expliquent que seule la commune de Boukoumbé qui a connue un développement éclaire par le bitumage de la bretelle Natitingou-Boukoumbé. En termes d'occupation et actions vers les frontières, seules les bornes misent en terre à la frontière avec le Togo peuvent être constatées. La plupart des bornes ont été vandalisées,malgré la forte médiation des actions que mènent l'ABeGIEF. Ainsi, les frontières au Nord-ouest sont poreuses. Les personnes interrogées dans le cadre de ce travail rapportent que la mauvaise représentation de l'État, la corruption, l'impunité, la mauvaise gouvernance, le favoritisme sont des maux des Communes d'étudeainsi, desterreaux fertiles pour les GAT.

Figure N°5 : Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Source : Enquête terrain juillet 2021

Conclusion partielle

En résumé, les indicateurs des facteurs naturels, socioéconomiques, religieux, culturels et politiques sont au rouge dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo. Les facteurs favorisant l'extension de la menace terroriste sont transversaux.Ils sont constitués des indicateurs qui sont : la croissance démographique, la végétation, la géomorphologie, le changement climatique, la désertification, la répartition de ressources minières, peu représentation de l'état, corruption, impunité, exclusion sociale, transhumance, pauvreté, chômage, crise économique, exclusion ethnique, prêche excitant au djihad, conflits religieux, conflits entre agriculteurs et éleveurs, le financement de construction de mosquées et école coranique par des pays arabes, etc.Ilssont en proportion inquiétantes dans la commune de Boukoumbé, de Cobly, de Matéri et de Tanguiéta.Ils sont des terreaux fertiles sur lesquels les djihadistes peuvent ou ils s'y appuient pour s'attirer des sympathies locales. Toutefois, il est important que les autorités à divers niveaux prennent au sérieux les problèmes de la populationtransfrontalière. Car, de la menace terroriste à l'attaque terroriste, c'est juste un pas.

CHAPITRE 2 : LES EFFETS DU TERRORISME SUR LES POPULATIONS TRANSFRONTALIERES

Dans ce chapitre, les effets socioéconomiques et psychologiques du terrorisme sur les populations et l'impact du terrorisme sur les droits de l'homme sont traités.

2-1- Les effets socioéconomiques du terrorisme sur les populations

Les attaques terroristes infligent souvent des dommages matériels et de grandes souffrances aux populations. À cet égard, le premier exemple qui vient à l'esprit est le bilan du 11 septembre 2001. La douleur et le deuil occasionnés par ces actes s'accompagnent d'une perte de capital humain. L'attaque au point triple du côté du Burkina Faso par des GAT le 14 février en est aussi un exemple. Ce lieu abrite un centre régional de recherche écologique et environnementale avec des infrastructures hôtelières pour les touristes. Un véhicule `'Land Cruiser'', trois motos et plusieurs objets non moins importants ont été emportés. Au-delà de la destruction des infrastructures et de la perte de vies humaines, elles provoquent un climat d'incertitude et entraînent des distorsions dans l'allocation des ressources internes ainsi que des coûts indirects provenant des mesures de sécurité à mettre en place. « A cause des terroristes, les activités et affaires ne prospèrent plus. Il faut être sur le qui-vive. Pour un rien du tout on peut te tuer72(*)». Ces préjudices économiques considérables ne sont, toutefois, qu'une des conséquences du terrorisme. L'impact socioéconomique ne constitue qu'une des conséquences du terrorisme. Il ne dit rien de la peur, du deuil et de la souffrance subie par la population concernée. Les souffrances humaines qui en résultent sont pires encore. Les terroristes prennent régulièrement les touristes pour cible. Les attaques dirigées contre des sites touristiques relativement faciles à organiser ont un très fort retentissement médiatique international du fait que leurs victimes sont originaires de nombreux pays et peuvent mettre sérieusement en danger l'économie du pays visé. L'exemple de l'attaque du lundi 29 avril 2021 où des individus armés ont visé le convoi mixte constitué d'éléments locaux des FDS et des expatriés de nationalité Espagnole et Irlandaise sur l'axe Fada N'Gourma-Pama dans la région de l'Est au Burkina Faso, dont le bilan fait état de trois (03) blessés, quatre (04) portés disparus (tous expatriés et un burkinabè), tous retrouvés morts par la suite. L'image des corps sans vie ont fait le tour des réseaux sociaux73(*).

2-2- Effets psychologiques du terrorisme sur la population

Le terrorisme cherche moins à tuer qu'à tuer abominablement ; il vise moins à tuer en masse qu'à propager l'effroi. Son but est d'inspirer l'horreur, l'indignation, la répulsion et la terreur dans l'opinion publique en infligeant aux victimes une mort horrible qui remet en question l'ordre social et la morale. Décapitations, éventrations, castrations, vies fauchées à la fleur de l'âge, la scénarisation monstrueuse de la mort revêt une pluralité des formes. L'attaque de Solhan au Burkina Faso, du 5 juin 2021 par les GAT a occasionné de source officielle plus de 135 morts. Ceci conduit au déplacement de milliers de personnes et de centaines de réfugiés vers le Bénin. Plus de 12500 enfants ont eu accès à un soutien psychosocial pour les aider à surmonter les événements traumatisants de leur vie.74(*) La sous-région ouest-africaine notamment le Mali, le Niger, le Burkina-Faso et le Nigéria, ont connu et connaissent encore une augmentation des manifestations de l'extrémisme violent ayant conduit à beaucoup d'attaques terroristes sur leurs territoires respectifs et depuis un bon moment, ces actes se sont délocalisés vers certaines de leurs régions frontalières avec le Bénin, notamment les parcs « Arly » au Burkina et « W » au Niger et occasionnent plusieurs morts et blessés graves. L'enlèvement de touristes français avec l'exécution d'un guide béninois début mai 2019, l'attaque du poste avancé de police de Mékrou, la traversée du Bénin par des individus armés et bien d'autres cas viennent confirmer que le Bénin entre temps épargné est désormais compté parmi les pays touchés par le phénomène même si les ampleurs ne sont pas les mêmes.

2-3- L'impact du terrorisme sur les Droits de l'Homme

Le terrorisme vise la destruction même des Droits de l'Homme, de la démocratie et de l'état de droit. Il s'attaque aux valeurs qui sont au coeur de la Charte des Nations Unies et d'autres instruments internationaux : le respect des Droits de l'Homme ; la primauté du droit ; les règles régissant les conflits armés et la protection des civils ; la tolérance entre les peuples et les nations ; le règlement pacifique des conflits.

Le terrorisme a un impact direct sur l'exercice d'un certain nombre de Droits de l'Homme, en particulier du droit à la vie, à la liberté et à l'intégrité physique. Les actes terroristes peuvent déstabiliser les gouvernements, affaiblir la société civile, compromettre la paix et la sécurité, menacer le développement social et économique, et avoir un effet particulièrement préjudiciable pour certains groupes, toutes choses qui influent directement sur l'exercice des droits fondamentaux de l'homme.

Les effets destructeurs du terrorisme pour les droits de l'homme et la sécurité ont été reconnus au plus haut niveau de l'Organisation des Nations Unies, notamment par le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale, l'ex-Commission des Droits de l'Homme et le nouveau Conseil des Droits de l'Homme75(*). Les États membres ont, en particulier, déclaré que le terrorisme :

ü « menace la dignité et la sécurité des êtres humains partout, met en danger ou prend des vies innocentes, crée un climat qui empêche les populations d'être libérées de la peur, compromet les libertés fondamentales et vise à la destruction des Droits de l'Homme ;

ü a un effet négatif sur l'instauration de l'état de droit, affaiblit la société civile pluraliste, vise à détruire les bases démocratiques de la société, et déstabilise des gouvernements légitimement constitués ;

ü a des liens avec la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues, le blanchiment d'argent et le trafic d'armes ainsi que les transferts illégaux de matières nucléaires, chimiques et biologiques et est aussi lié à des crimes graves tels que les assassinats, les chantages, les enlèvements, les agressions, les prises d'otages et vols, commis en conséquence ;

ü a des conséquences négatives pour le développement économique et social des États, met à mal les relations amicales entre les États, et a un effet pernicieux sur les liens de coopération entre les États, y compris la coopération pour le développement ;

ü et menace l'intégrité territoriale et la sécurité des États, constitue une grave violation du but et des principes des Nations Unies, est une menace pour la paix et la sécurité internationales, et doit être éliminé comme une condition essentielle du maintien de la paix et de la sécurité internationales.76(*) »

Il est clair que le terrorisme a des effets très réels et directs sur les Droits de l'Homme, avec des conséquences catastrophiques pour la réalisation du droit à la vie, à la liberté et à l'intégrité physique des victimes. Outre ces coûts individuels, le terrorisme peut déstabiliser les gouvernements, affaiblir la société civile, compromettre la paix et la sécurité et menacer le développement social et économique, toutes choses qui ont aussi un réel impact sur l'exercice des Droits de l'Homme

Conclusion partielle

Tout ce qui précède met à l'évidence l'impact du terrorisme sur la population et leur vie socioéconomique. Pour prévenir la radicalisation conduisant à l'extrémisme violent et le terrorisme ; il convient, cependant, de ne pas mettre trop unilatéralement l'accent sur les moyens de dissuasion militaires et policiers. Mieux vaut chercher également à éliminer les causes profondes en offrant une meilleure condition de vie aux populations par un état de droit, de la bonne gouvernance avec un investissement et redistribution équilibrée des ressources nationales ; toutes ces conditions réunies donneront du mal aux terroristes pour endoctriner les couches vulnérables.

DEUXIEME PARTIE

UNE GOUVERNANCE ÉTATIQUE SECURITAIRE

PERFECTIBLE

La bonne gouvernance recouvre aussi bien la capacité du gouvernement à gérer efficacement ses ressources, à mettre en oeuvre des politiques pertinentes, que le respect des citoyens et de l'État pour les institutions, ainsi que l'existence d'un contrôle démocratique sur les agents chargés de l'autorité. La gouvernance de l'Étatserait une source de diverses crises auxquelles sont confrontés les États ouest africains. La présente partie traite : la gouvernance étatique sécuritaire et les stratégies pour une amélioration de la lutte contre la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-BurkinaFaso-Togo.

CHAPITRE 1 : UNE SECURITE MILITARO-POLICIERE FRAGILE

Ce chapitre est consacré à l'évaluation de la gouvernance sécuritaire de l'État dans le département de l'Atacora : Identifier les potentialités et les limites.

1-1- Les mécanismes de gestion des frontières, de sécurité et de lutte contre le terrorisme dans le département de l'Atacora

Le Bénin, après son accession à la souveraineté légale internationale en 1960, avait opté pour le développement des grandes villes abandonnant ses frontières. A cause de l'imprécision, certaines de ses frontières telles que la zone de Koualou actuellement devant les juridictions internationales, les gouvernements qui se sont succédés ont eu du mal à aller vers ces frontières du département de l'Atacora. Les populations se retrouvent sans le minimum, c'est-à-dire, l'eau, l'électricité, etc. Elles ont été abandonnées. Ainsi, elles ont ouvert des pistes secondaires de raccourci donnant accès aux villes des pays voisins pour divers échanges rendant ainsi poreuse ces frontières. Au Bénin, il existe des mécanismes de gestion des frontières de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Les différents acteurs sectoriels disposent de responsabilités claires, mais ils n'arrivent pas à coordonner leurs efforts. La Politique Nationale de Développement des Espaces Frontaliers (PNDEF) est une politique territoriale de large champ d'intervention couvrant les domaines civils, paramilitaires, militaires et diplomatique et porte sur 36 des 77 communes du Bénin. Elle traite des questions de sécurité intérieure et extérieure du Bénin, de l'intégration régionale par la base, de la valorisation des aires culturelles héritées de l'histoire. La PNDEF est donc un instrument qui renforce la Politique Nationale de Décentralisation et Déconcentration (PONADEC) pour accroître les investissements publics dans les communes frontalières afin de réduire l'écart d'accès des populations aux services essentiels de base avec les localités des pays limitrophes. La PNDEF est aussi un instrument d'aménagement du territoire, car elle permet de réguler l'occupation et l'utilisation des espaces frontaliers par les opérations de délimitation, de sécurisation du territoire et d'amélioration de l'accès des populations à des services éducatifs, sanitaires, sécuritaire.77(*) Le Bénin dispose de nombreux outils de gestion des frontières de sécurité et de lutte contre le terrorisme. L'un de ces outils est l'Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF) créée en décembre 2012 par le décret n°2012-503 du 10 décembre 2012 portant attribution, organisation et fonctionnement de l'ABeGIEF, tel que modifié par le décret n°2019-516 du 20 novembre 2019 et le décret n°2021-055 du 10 février 2021 portant approbation des statuts de l'ABeGIEF. L'une des finalités de cette agence est de renforcer la souveraineté nationale dans les zones frontalières afin de sécuriser le territoire national et de créer de meilleures conditions d'existences des populations desdites zones. Toutefois, l'analyse des causes du terrorisme ainsi que des facteurs de vulnérabilité révèlent que l'efficacité des mécanismes de gestion intégrée des espaces frontaliers relève d'une approche multisectorielle et multi-acteurs.

1-2- La gouvernance de la sécurité militaro-policière

1-2-1- Les Forces Armées Béninoises (FAB)

En accédant à la souveraineté internationale, le Bénin s'est doté le 30 juillet 1960 d'une armée nationale fortement inspirée des armées contemporaines et de l'organisation des troupes des différents royaumes de notre pays.78(*) La loi N° 90-016 du 18 juin 1990 portant création des forces armées béninoises telle modifiée par la loi N° 2020-15 du 3 juillet 2020 et la constitution du 11 décembre 1990 révisée en 2019 par loi 2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la constitution du 11 décembre 1990, a prescrit aux Forces Armées Béninoises (FAB) d'assurer la couverture sécuritaire effective, permanente et efficace du territoire, ainsi que la vigilance aux frontières. Ses missions sont officiellement les suivantes :

ü Préserver l'intégrité du territoire, la vie des citoyens et la souveraineté internationale ;

ü Contribuer à la sécurité et la stabilité régionale ;

ü Participer au développement socioéconomique du pays ;

ü Permettre à l'État d'honorer ses engagements internationaux en faveur de la paix et de la sécurité internationale.

En réponse à la préservation de l'intégrité territoriale et à la souveraineté internationale, les FAB sont composées de quatre (04) corps :

Ø L'armée de terre ;

Ø La force aérienne ;

Ø La marine nationale ;

Ø La garde nationale ;

Lacunes et faiblesses relevées

Sur le plan administratif :

- Mauvaise gestion des ressources humaines : les compétences sont sacrifiées au profit des liens de parenté ou de parrainage (politique, religieux ou ethnique) ;

- Manque de sérieux dans le suivi des effectifs : la position de beaucoup de militaires demeure inconnue à tout instant car les structures habiletées n'exploitent pas les avantages technologiques pour assurer ce suivi (pas d'homme qui faut à la place qu'il faut) ;

- Difficulté à appliquer de manière objective les différents textes gérant la carrière des personnels militaires ;

Sur le plan opérationnel :

- Manque de leadership pour fédérer les compétences au profit de l'institution : manque de cohésion au niveau des différentes catégories et la non-participation d'une grande majorité des militaires pour des questions d'enjeu important pour l'institution et le pays ;

- L'affectation des personnels militaires à des tâches qui ne relèvent prioritairement pas de leurs compétences au détriment de leur préparation opérationnelle ;

- Le manque de moyens : insuffisance en ressources humaines et matériels (matériels de guerre, moyens de mobilité) et financières (pour conduire les opérations de sécurisation du territoire conforme au plan de travail annuel (PTA) ;

- Absence d'un cadre réel de coopération et de coordination des activités opérationnelles avec la Police républicaine et les autres forces paramilitaires pour lutter efficacement contre toute forme d'insécurité sur le territoire national particulièrement le terrorisme ;

- Un faible maillage sécuritaire : l'ex-gendarmerie, quatrième composante comblait partiellement ce vide. La carte sécuritaire actuelle ne permet pas une bonne couverture du territoire nation (Les bataillons inter-armés, unités mobiles, unités spécialisées sont plus concentrés dans les grandes villes abandonnant les espaces frontaliers) à laquelle s'ajoute les mauvaises conditions de travail et de vie des militaires.

- Absence d'entraînements et de formation continue au profit du personnel face à la dynamique de la menace terroriste dans la région.

1-2-2- La Police républicaine

Le Bénin, en 2017, a connu une reforme notable du secteur de la sécurité par la fusion de deux anciens corps : l'ex-gendarmerie nationale et l'ex-police nationale, en un seul corps appelé Police républicaine par les lois 2017-41 du 29 décembre 2017 portant création de la Police Républicaine et modifiée parlaloi2020-14du 03 juillet 2020 et la loi 2017-42 du 02 juillet 2017 portant statut des personnels de la Police républicaine abrogée par la loi 2020-16 du 03 Juillet 2020 portant statut spécial des personnels de la Police républicaine. Elle a pour missions fondamentales d'assurer sur toute l'étendue du territoire national :

- L'ordre public et la sécurité intérieure ;

- La protection des institutions et installations de l'État ;

- Le respect des lois et règlements ;

- La protection des personnes et des biens.

Elle assure, par ailleurs, les fonctions de police aux armées.

La carte nationale de maillage sécuritaire se présente suivant figure N°2.

Le département de l'Atacora, notre zone d'étude, ne dispose que de trente (30) unités opérationnelles dont 25 Commissariats d'Arrondissement (CA), un (01) Commissariat Frontalier (CF), un (01) Commissariat Spécial (CS) et trois (03) Unités Spéciales de Surveillance des Frontières (USSF).

Figure N°6 : Carte de maillage sécuritaire de la Police Républicaine

Lacunes et faiblesses relevées

Sur le plan administratif :

- Précipitation dans la mise en place de la force avec pour conséquence l'adoption de textes mal élaborés source de divergences et de nombreux recours à la cours suprême du Bénin;

- Frustration d'une catégorie des personnels entre temps au commandement, qui se retrouve assumer les fonctions d'exécution par le décret N°2018-314 du 11 juillet 2018 portant règlement du service dans la Police Républicaine en son article 13 « ont vocation à occuper les emplois de commandement et direction, les fonctionnaires du corps des officiers de police.79(*) » ;

- L'exclusion des corps des agents et des brigadiers des missions d'observation des Nations Unies malgré que le décret N°2018-350 du 25 juillet 2018 portant modalités de participation des personnels de la Police républicaine au missions extérieures ne l'a prévue.

- Mauvaise gestion des ressources humaines ;

- Le manque de promotion des compétences à cause de la guerre de leadership entre ex-policiers et ex-gendarmes pour diverses raisons ;

- Inégalité de traitement d'indices salariales (ex : un sous-brigadier de police de l'ex-policenationale et un sous-brigadier de policede l'ex-gendarmerie ne gagne pas le même salaire) ;

- Mauvais archivage des données dues à l'usage abusif des réseaux sociaux pour les comptes rendus messages etc. ;

- Problèmes de retard d'avancement et d'organisation de stage ;

- Inexistence de plan de carrière ;

- La séparation jusqu'à ce jour des différentes caisses secours ;

- Manque de prise en compte des signaux forts des impacts psychologiques exprimés par les personnels (nombreux cas de radiation, de suicide, de désertion) ;

Sur le plan opérationnel :

- La non dotation des fonctionnaires de police républicaine de tenue par an ;

- Le ratio un policier une arme n'est pas respecté par endroit ;

- un problème de moyens roulants et équipements ;

- l'inexistence d'un plan travail annuel pour la formation du personnel.

1-2-3- Le Comité chargé de Contrôle des Missions de Sécurisation de Territoire National (CCMST)

Le CCMST est créé par le décret n°2020-068 du 12 février 2020. Il a pour missions :

§ La surveillance de la sécurisation des corridors et axes secondaires du territoire national ;

§ Le suivi de la bonne gestion des ressources additionnelles allouées à la sécurité publique ;

§ L'inspection externe du bon fonctionnement des unités de sécurité publique ;

§ L'exécution de toutes autres missions républicaines assignées par le Chef de l'État.

Les capacités opérationnelles du CCMST pourraient être renforcées par l'introduction du Système d'Information Géographie (SIG) et certaines de ses applications.

1-2-4- La Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme CNL CREVT

Vu la situation sécuritaire internationale, régionale, sous régionale et nationale en matière de lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme, le Président de la République, dès son accession au pouvoir, a choisi de combler le vide. A travers le décret 2016-416 du 20 Juillet 2016 portant attributions, organisation et fonctionnement (AOF) du Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) en 2016, l'institution chargée de fédérer les énergies pour conduire à l'atteinte de cet objectif : la Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme est née. Quels étaient donc son ou ses mandats en 2016 ?

Conformément à l'article 86 du décret 2016-416 du 20 Juillet 2016 portant AOF du MISP et qui était encore en vigueur au moment des évènements de juin 2020,80(*)le Secrétariat Permanent est l'organe exécutif du comité national de lutte contre le terrorisme et le radicalisme aujourd'hui, Commission Nationale de Lutte contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme (CNL CREVT).

« A ce titre, elle est chargée de :

- définir la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et le radicalisme et de veiller à sa mise en oeuvre par les parties prenantes ;

- coordonner les interventions des différentes forces en matière de lutte contre le terrorisme et le radicalisme ;

- veiller à la mise en oeuvre des différents accords régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et le radicalisme au Bénin ;

- veiller à une meilleure collaboration entre les forces, les administrations civiles, les élus locaux et les organisations de la société civile en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et le radicalisme ;

- mener des actions de sensibilisations des populations par le biais des élus locaux sur les risques liés à l'enrôlement dans des mouvements terroristes ou radicaux ;

- Initier des réflexions avec des universitaires et chercheurs sur les facteurs de risque, inducteurs de terrorisme et de radicalisme ;

- mener des actions de plaidoyer auprès du gouvernement pour le renforcement des capacités opérationnelles des structures de prévention et de lutte contre le terrorisme et le radicalisme ».

Quant à l'article 88 dudit décret, « l'organisation et le fonctionnement du Secrétariat Permanent ... sont fixés par décret ». Le projet de ce décret portant AOF de la CNLCREVT ayant reçu l'avis favorable de la cellule juridique ad'hoc de la Présidence de la République le 14 juin 2019, est retourné au Secrétariat Général du Gouvernement après intégration de ses dernières observations. Revenu et adopté à l'unanimité au CODIR/MISP vendredi 12 juin 2020, puis en conseil interministériel du 15 juin 2020, ce projet n'est toujours pas encore adopté et publié au Journal Officiel pour être invocable en tant que tel.

C'est dans ces conditions que, suite à la modification du décret portant structures types des ministères, celui, tout nouveau, portant AOF du MISP a été adopté le 29 juillet 2020 abrogeant celui de 2016 et apportant des modifications qui méritent attention.

Ainsi, conformément au décret N°2020-389 du 29 juillet 2020 portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de l'intérieur et de la Sécurité publique, ledit Ministère « a pour mission de veiller à (...)

- en outre, il élabore la politique de lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme, ........... À ce titre, il est chargé :

- (...) d'organiser et coordonner la lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme.

Si tels sont donc les mandats aujourd'hui de la CNLCREVT, il est loisible de constater que le décret qui doit les compléter et les préciser n'a pas encore vu le jour et cela ne favorise pas véritablement l'implémentation desdits mandats, avec cette particularité complémentaire que de ce fait, tous les organes de la Commission n'existent pas encore avant qu'on ne parle de leur opérationnalisation.

1-2-5- Le Comité de Haut Niveau chargé de Lutte contre le Terrorisme et l'Insécurité aux Frontières (CHNLTIF)

Le CHNLTIF est un comité créé par le décret n°2019-519 du 22 novembre 2019. Il a pour missions :

§ d'élaborer la stratégie de lutte contre l'extrémisme violent et l'insécurité au niveau des frontières béninoises ;

§ de faire mettre en oeuvre les conclusions de ses réflexions au niveau opérationnel ;

§ de faire le suivi-évaluation de la mise en oeuvre de la stratégie et de rendre compte au Président de la République.

La cellule de mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre le terrorisme et l'insécurité aux frontières est créée et chargée de :

§ mettre en oeuvre les actions stratégiques arrêtées par le CHNLTIF ;

§ coordonner les actions de défense et de sécurité destinées à :

- renforcer la prévention de l'extrémisme violent aux frontières ;

- protéger les populations et les infrastructures ;

- réagir à toutes formes d'attaques en lien avec le terrorisme.

Le déploiement de ces moyens sur le terrain pourrait se faire à travers :

v Opérationnalisation du Conseil National de Défense et de Sécurité (CNDS) par un décret conformément à l'article 62-2 de la loi 2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Il s'agit de le doter d'un Secrétariat permanent, organe technique permanent de préparation et de suivi de la mise en oeuvre des dossiers soumis au CNDS ;

v Opérationnalisation du Conseil National du Renseignement (CNR) par un décret conformément à l'article 62-4 de la loi 2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Et la Commission Nationale de Contrôle des Renseignements et le Coordonnateur National du Renseignement prévus par la loi N° 2017-44 du 5 février 2018 portant recueil du renseignement en République du Bénin.

1-2-6- Le Centre de Documentation de Sécurité Publique (CDSP)

Le Centre de Documentation de Sécurité Publique (CDSP) est créé par le décret N°2009-727 du 31 Décembre 2009. L'une des finalités du CDSP est l'élaboration des statistiques relatives à la délinquance en République du Bénin. Il est placé sous la tutelle du MISP et accompagne la police républicaine à augmenter le professionnalisme et éradiquer la corruption de son personnel, former à numériser les fichiers des services de sécurité entrant dans le cadre du programme du Système d'information policière pour l'Afrique de l'Ouest (SIPAO), des terminaux sont mises à dispositions des unités pour la numérisation des fiches de services de sécurité et fichiers toutes personnes faisant objet d'une procédure judiciaire.

Lacunes et faiblesses relevées

Les animateurs formés n'arrivent pas exercer pleinement pour défaut de personnel dans les unités. Faible couverture nationale du SIPAO et non opérationnalisation de l'inter connexion SIPAO dans la sous-région.

1-3- La gouvernance politique et sociétale

1-3-1- l'Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF)

Longtemps, les habitants de certaines zones très reculées ont été les grands oubliés du pouvoir central. Comparativement au reste du pays, le niveau d'accès des populations frontalières aux services socio-collectifs de base est très faible. Le niveau d'enclavement est tel que les populations ont plus facilement accès aux marchés des pays limitrophes qu'aux marchés des grands centres de consommation au Bénin pour l'écoulement de leurs productions. Le sentiment d'injustice et d'abandon par l'État est très fort au sein de la population du nord-ouest du Bénin. C'est pour remédier à ces manquements que l'État a mis en place, en 2012, l'Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF) par le décret n°2012-503 du 10 décembre 2012. Cette agence aux compétences larges, rattachée au MISP, a pour mission de « redonner un sentiment d'appartenance au Bénin » aux habitants des zones frontalières en construisant des infrastructures et en mettant en place des politiques de réduction de la pauvreté.

Lacunes et faiblesses relevées

L'ABeGIEF est une structure qui demeure peu opérationnelle pour dix ans d'existence à cause de sa stratégie opérationnelle (intervenir dans tous les départements et au même moment) ce qui fait que ses actions ne sont pas encore satisfaisantes ou peu visibles dans certaines communes et à cause de l'insuffisance de compétences spécifiques nécessaires à l'accomplissement de sa mission. A cela s'ajoute le manque de moyens (matériels, humains et financiers) pour l'atteinte de ses objectifs. La mutualisation de ses moyens et actions avec les différents ministères pourrait améliorer son rendement.

1-3-2- L'Agence Territoriale de Développement de l'Agriculture (ATDA)

L'Agence Territoriale de Développement de l'Agriculture est l'organe de gestion du Pôle de Développement Agricole (PDA). Elle est sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP). Sept (07) ATDA ont été créées sur toute l'étendue du territoire national. La commune de Natitingou abrite le siège du pôle de développement « Atacora Ouest ».

Lacunes et faiblesses relevées

Le Taux de pauvreté multidimensionnelle est de 64,9%. Une pauvreté extrême qui amène certains paysans à délayer le riz cru.81(*) Faciliter l'accès des producteurs aux facteurs de production et aux services de qualité adaptés à travers des mécanismes novateurs d'appui à la mise en place des intrants spécifiques, des matériels et équipements adaptés qui est une mission de l'ATDA mais, la population ne disposant pas assez d'équipements fait recours aux services des tractoristes Ghanéens faisant partir les capitaux au Ghana. La commune Natitingou ne produisant pas assez de produits agricoles stratégiquement abrite le siège PDA Atacora Ouest alors que les autres communes du département bénéficient d'une faible présence de l'État. Une priorité donnée à la production cotonnière avec un semblant de négligence de la diversification pourtant prévue par les caractéristiques du PDA Atacora Ouest « il s'agit d'une zone de diversification coton-vivrier. Cette zone abrite un système d'intégration agro-sylvo-pastorale comportant potentiellement le coton et le riz. Ainsi que le maïs, les légumineuses (niébié et arachide) et le manguier ; ainsi que l'élevage de bovin, d'ovin, et de volaille y compris.82(*) ».

1-4- La Potentialité et les limites du système de gestion intégré des espaces frontaliers et de la sécurité

L'utilisation du modèle SEPO a permis de faire l'analyse générale des mécanismes et outils de gestion des frontières et de la sécurité existant au Bénin. Cette analyse s'est limitée aux outils et mécanismes où les FDS peuvent intervenir.

A cet effet, le champ d'analyse a été divisé en deux dimensions : une dimension interne (succès, échecs) et une dimension externe (potentialités, opportunités) comme l'indique le tableau II.

Tableau II : Faiblesses et lacunes du système de gestion des frontières et de la sécurité existant au Bénin

Succès

Potentialité

- Mandat des FDS

- Autonomie de gestion de l'ABeGIEF consacrée par décret et des attributions fortes

- Attribution de définir la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et le radicalisme et de veiller à sa mise en oeuvre par les parties prenantes au Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique

- Mandat de la CNLCREVT

- Existence de la base de données SIPAO 

- Possibilité de création de corps des FSD enseignant au profit du renseignement

- Mutualisation des moyens des ministères au profit de l'ABeGIEF

- Possibilité de création des conditions d'échange entre chasseurs et FDS afin de profiter des pouvoirs mystiques pour traquer les terroristes

- Possibilité de décentraliser l'ABeGIEF impliquant les maires des communes frontalières comme points focaux

- Possibilité d'introduction du SIG dans la gestion de la sécurité et des frontières

- Formation des FDS au SIG

- Possibilité d'opérationnaliser le CNDS et le CNR

Echecs

Obstacles

- Faible maillage des FDS

- Mauvaise condition de travail et vie des FDS

- Inexistence de Système d'Alerte Précoce (SAP) pour les communes frontalières du département de l'Atacora

- Connaissance limitée de l'intiative d'Accra par les chargés d'unités frontalières

- Manque de moyens et équipements aux FDS

- Pas d'accès aux crédits agricoles

- Faible mécanisation de l'agriculture

- Doublon des structures de lutte contre la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme

- Manque de motivation et d'engagement des FDS

- Inexistence de plan de formation des FDS

- Inexistence de cadre de concertation entre les FDS et les chasseurs

Source : Enquêtes de terrain, juillet 2021

Le tableau II fait ressortir de nombreux échecs et obstacles qui sont à l'origine des dysfonctionnements identifiés dans les mécanismes et outils de gestion des frontières et de la sécurité existant au Bénin. Cette analyse indique la nécessité de renforcer les cadres institutionnel, juridique et organisationnel en vue d'établir un système efficace.

CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES EFFICIENTES ET EFFICACES DE LUTTE CONTRE LA MENACE TERRORISTE DANS LA ZONE FRONTALIERE BENIN - BURKINA FASO - TOGO

Dans ce chapitre, il est question de montrer la défaillance des structures Étatiques en charge de la gestion des frontières et de la sécurité à travers la survenance des évènements terroristes et de crimes organisés transnational dans le nord-Bénin et la proposition des stratégies pour l'amélioration de la lutte contre le terrorisme dans le triangle Benin-Burkina-Faso-Togo.

2-1- Les événements liés aux activités terroristes et le crime organisé transnational enregistrés au nord Bénin

v 11 Janvier 2020 à Koualou : interpellation par des Individus Armés Non Identifiés (IANI) d'un citoyen armé de fusil de chasse. La victime s'est échappée en emportant leur AK qui a été transmise à la police ;

v Mars 2020 Menaces d'attaques du personnel d'African Parc Network (APN) suite à l'interpellation d'un djihadiste à l'intérieur de la Pendjari ;

v 13 Avril 2020 : kidnapping par des IANI d'une ambulance de l'hôpital de Koualou avec les occupants. Il leur est reproché d'être des informateurs des FDS ;

v 14 Avril 2020: disparition de 02 béninois. Leurs motos ont été retrouvées un mois plus tard abandonnées dans le parc Arly ;

v Avril 2020: dépossession d'un peulh transhumant de son troupeau par des IANI à quelques kilomètres de Koualou. Ce dernier fut retrouvé par un passant, ligoté;

v Juin 2020 : assassinat de sept béninois à environ 3km de Koalou ;

v 09 juin 2020: une vingtaine d'IANI, parlant le Haoussa ont traversées à motos d'Ouest en Est, le Nord du Bénin enturbanné ; ils portaient d'AK, PKM, matériels de communication ;

v 14 juin2020 : Assassinat d'un individu avec ses deux enfants à Koualou ;

v Interpellation d'individus en lien avec le terrorisme en novembre 2020. Ils ont tous été mis sous mandat de dépôt ;

v Interpellation d'Oumarou SOULE, alias Yero, (Il est en lien avec plusieurs GAT actifs dans la région de l'Est au Burkina-Faso)présumé membre de l'EIGS le 09 août 2020. Il a participé à l'attaque de Kouré au Niger au cours de laquelle six français ont trouvé la mort ;

v 09 janvier 2021 : découverte de matériels militaires à Porga et Materi. Ces objets appartiennent probablement aux djihadistes ;

v Menace de pêcheurs béninois par des djihadistes sur la rive du fleuve Pendjari (côté BF) ;

v 08 février 2021 : Interpellation à Malanville de Ali BOUKARI, de nationalité nigérienne, présumé membre de l'EIGS. Cette interpellation fait suite à celle de Oumarou SOULE alias Yéro, de nationalité nigérienne et présumé membre de l'EIGS ;

v Février 2021, Neutralisation de six (06) malfrats ayant l'habitude d'opérer au profit des djihadistes. Double attaque terroriste au point triple (Bénin, Niger et Burkina) ;

v Les 14 et 16 février 2021 : le 14 février vers 18 heures, attaque au point triple côté du Burkina par des IANI qui ont fait usage d'AK et d'AA52. Ce lieu abrite un centre régional de recherche écologique et environnementale avec des infrastructures hôtelières pour les touristes. Le véhicule Land Cruiser, trois motos et plusieurs objets non moins importants ont été emportés. Le Wi-Fi du Centre a été saboté ;

v 16 février 2021 : double attaque terroriste au point triple (Bénin, Niger et Burkina) aux environs de 01 heure, ces IANI sont revenus vandaliser et brûler les mêmes installations. Ensuite, ils sont venus sur le pont du fleuve Mékrou. Ils ont éclairé la partie béninoise du point triple à la recherche des positions des soldats béninois avant de rebrousser chemin. Ils s'exprimaient en arabe ;

v 23 février 2021 : Arrestation de 02 chasseurs de Koualou par des djihadistes. Puis libération d'un le 7 mars par des djihadistes soit deux semaines après et le second deux mois plus tard. Ses chasseurs sont actuellement soupçonnés d'être des agents de liaison aux djihadistes;

v 28 février 2021 :Interpellation de trois nigérians à Malanville. Ils sont soupçonnés d'être des agents de liaison d'un groupe terroriste ;

v 25 mars 2021 :Échange de tirs entre rangers d'APN et dequatre IANI munis d'AK. L'un des assaillants blessés a fait l'objet d'une procédure judiciaire avec mandat de dépôt. Plusieurs objets ont été saisis au cours de cette opération.

v 08 avril 2021 : Interpellation d'un suspect dans le parc W se faisant passer pour un malade mental. Il pourrait avoir des liens avec ceux impliqués dans l'accrochage du 25 mars 2021 ;

Figure N° 7 : Carte illustrant les attaques terroristes et activités terroristes vers les pays du golf de la guinée

Source :Promediation, Nord des pays du golf de guinée : la nouvelle frontière des groupes djihadistes

2-2- Les stratégies pour la prévention et la lutte contre le terrorisme

Le Bénin, après son indépendance en 1960, la gestion des frontières souffrait d'un malaise profond et multiforme qui se traduisait par leurs porosités, une détérioration de la qualité de vie de la population des communes frontalières alors que les béninois aspirent fondamentalement au bien-être social, individuel et collectif. Les aspirations collectées formulées par les populations sont globalement d'ordre social, économique, culturel, politique, environnemental et technologique. Ces aspirations renvoient aux divers problèmes qu'elles vivent et qui, en raison de leur acuité, servent de déterminants à l'extrémisme violent conduisant au terrorisme. Les réflexions critiques des différents problèmes identifiés et les diverses questions afférentes ont permis de formuler cinq (05) orientations stratégiques (OS) afin de mieux sécuriser les communes frontalières du département de l'Atacora.

Ces orientations stratégiques (OS) sont les suivantes :

OS1 : Renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé ;

OS2 : Renforcement du maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail;

OS3 : Renforcement de la présence de l'État par les services sociaux de base ;

OS4 : Promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale ;

OS5 : Amélioration des conditions de vie des populations.

Des orientations stratégiques (OS) nous obtenons des stratégies opérationnelles (SO) afin d'améliorer les conditions de vie de la population et un meilleur maillage sécuritaire des communes frontalières pour une libre circulation des personnes et des biens dans le département de l'Atacora.

La mise en place effective de cette politique d'amélioration des conditions de vie de la population et le niveau sécuritaire du département appelle à une volonté des autorités à divers niveaux.

2-2-1 Le renforcement du maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail

La finalité des stratégies opérationnelles dans cette thématique serait de doter les services de sécurité de moyens nécessaires pour leur bon fonctionnement. La capacité actuelle de la Police républicaine ne permet pas de garantir la sécurité au niveau des frontières et dans toutes les communes frontalières du département de l'Atacora. L'État central doit mettre les moyens nécessaires à l'ère des nouvelles technologies de défense et du numérique pour un meilleur rendement. Pour cela, les stratégies opérationnelles qu'il faut s'inscrivent dans les orientations stratégiques.

SO1 : Equiper les commissariats d'arrondissements frontaliers de communes frontalières de drone professionnel thermique afin d'effectuer des patrouilles aériennes surtout dans les zones difficiles d'accès et des postes radios talkie-walkie pour une meilleure communication dans les zones non couvertes par les réseaux GSM ;

SO2 : Former et renforcer en effectif les commissariats d'arrondissements frontaliers des communes frontalières ;

SO3 : Introduire le Système d'Information Géographie (SIG) dans la planification de la sécurité ;

SO4 : Installer un détachement du premier Bataillon des transmissions (1er BTRS) dans la commune de Matéri arrondissement Gouandé village de Doga pour une couverture radio dans le département de l'Atacora ;

SO5 Installer des unités de la Garde Nationale dans tous les arrondissements frontaliers pour renforcer le maillage sécuritaire ;

SO6 : Installer un détachement du 1er Bataillon d'Artillerie Mixtedans la commune de Cobly arrondissement Pentinga village de Gouré Potal pour renforcer la présence militaire dans le département de l'Atacora et étouffer les intentions criminelles et terroriste dans l'oeuf ;

SO7 : Installer des terminaux du Système d'Information Policière pour l'Afrique de l'Ouest (SIPAO) dans toutes les unités de police pour ficher les criminels dans la base de collecte de données sécuritaires ;

SO8 : Interconnecter les SIPAO de la sous-région pour faciliter la recherche des criminels et terroristes dans la base de données sécuritaires ;

SO9 : Organiser des opérations de cohésion inter-forces dans le département de l'Atacora ;

SO10 : Former et sensibiliser les FDS sur le féminisme de l'État ;

SO11 : Faire participer des élus locaux à la production de la sécurité en renseignant les forces de sécurité publique sur les refuges des suspects dans leurs localités ;

SO12 : Recenser les éleveurs peulhs du village Gouré Potal uniquement constitués d'autres nationalités afin d'installer un mécanisme de contrôle des entrées et sorties ;

SO13 : Veiller à une meilleure collaboration entre les forces, les administrations civiles, les élus locaux, et les organisations de la société civile en matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme ;

SO14 Mandater la CNLCREVT conformément au nouveau AOF du MISP qui a été adopté le 29 juillet 2020 abrogeant celui de 2016 par signature du projet de ce décret portant AOF de la CNLCREVT ayant reçu l'avis favorable de la cellule juridique ad'hoc de la Présidence de la République le 14 juin 2019, déjà retourné au Secrétariat Général du Gouvernement après intégration des dernières observations; revenu à nouveau, adopté à l'unanimité au CODIR/MISP, le vendredi 12 juin 2020, revenu du Conseil interministériel du 15 juin 2020 n'est toujours pas encore adopté et publié au Journal Officiel sans quoi ladite structure va dans un vide juridique.

La lutte contre l'insécurité transnationale et le terrorisme prend en compte le renforcement de la sécurité publique et du système de défense, mais il faut que les conditions de vie des populations soient améliorées pour que règne la quiétude dans les communes frontalières du département de l'Atacora.

2-2-2- Le renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé

Le niveau de développement des communes frontalières du département de l'Atacora comparativement aux communes du sud bénin est relativement faible. Ainsi, la pauvreté dans ces communes entraîne la déscolarisation, l'exode rural, la migration des jeunes etc. Pour lutter contre la pauvreté, il faut :

SO15 : Faire intervenir massivement au niveau des frontières tous les ministères. Ils doivent se mettre ensemble en vue d'un plan Marshall en direction des frontières ;

SO16 : Initier un projet forestier de reboisement dans les arrondissements de Tchanhoun Cossi et Gouandé dans la commune de Matéri pour créer un brise vent dans l'avenir afin d'atténuer les effets des vents violents dans ces arrondissements ;

SO17 : Sensibiliser les peuls à se constituer en association pour la création d'une unité d'extraction de lait pour la fabrication de fromage et yaourt ;

SO18 : Faciliter l'accès des paysans au crédit agricole pour une production maraichère de contre saison ;

SO19 : Formater des paysans pour la diversification de la production agricole ;

Cependant, la réponse au chômage et le sous-emploi qui touche les jeunes et qui les installe dans une spirale d'exclusion les privant de tout espoir d'un monde meilleur, d'un avenir certain, doit être pratique et concrète. Il faudra d'abord que soient améliorées les conditions socio-économiques de leurs familles. Ensuite, sensibiliser les populations sur la nécessité de la sauvegarde des normes et valeurs régissant leur société. Car, le sentiment d'abandon exprimé par les citoyens naît bien évidemment de la marginalisation, conditions de vie socioéconomiques difficiles, etc.

L'État et les municipalités devraient mettre en action des programmes de développement qui permettront aux populations de bénéficier des atouts socio-économiques. Et aussi des ressources financières nécessaires qui donnent accès à l'éducation et aux services de santé.

Au-delà d'un tel programme, les populations devraient par elles-mêmes prendre conscience de leur situation en étant plus productives. C'est-à-dire qu'avec le soutien des autorités locales, elles doivent se mettre en coopérative et initier des activités génératrices de revenus capables d'accroître leurs revenus et leurs moyens financiers.

2-2-3- Le renforcement de la présence de l'État à travers les services sociaux de base

Pour que la population des communes frontalières du département de l'Atacora dans lequell'État est peu représenté et qui se sent abandonné, retrouve le sentiment d'appartenance, il faut renforcer les services sociaux de base afin d'améliorer leurs conditions de vie. Ainsi, il faut :

SO20 : Améliorer la couverture réseaux GSM dans l'espace frontalier ;

SO21 : Créer un centre médical social à Pentinga dans la commune de Cobly et un centre hospitalier universitaire à Boukoumbé;

SO22 : Assurer l'accès des populations à l'énergie électrique et l'éclairage public par le développement des projets d'électrification à base des énergies renouvelables (éolienne à Matéri, solaire à Cobly et Boukoumbé), jusqu'aux frontières pour amorcer le développement dans l'espaces ;

SO23 : Recruter des enseignants au sein des FDS pour renforcer le service de renseignement sur le terrain ;

SO24 : Construire des logements sociaux au profit des fonctionnaires des espaces frontaliers pour un meilleur rendement de ces derniers ;

SO25 : Créer un cadre de concertation (autorités en charge de la sécurité et élus locaux) pour faire face aux défis sécuritaires ;

SO26 : Construire un marché de bétails à Cobly.

La lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme prend en compte le renforcement de la sécurité publique et du système de défense mais, il faut que les conditions de vie des populations soient améliorées pour que règne la quiétude dans les espaces frontaliers.

2-2-4- L'amélioration des conditions de vie des populations 

Si la prévention doit être considérée comme prioritaire lorsqu'elle concerne les crimes organisés et le terrorisme émanant des facteurs tels que l'extrême pauvreté, la précarité, le chômage, des difficultés familiales, la mauvaise gouvernance, l'injustice, il faut souvent trouver la cause dans les bouleversements liés aux conditions naturelles, économiques et sociales. Pour cela, il faut :

SO27 : Entretenir les pistes rurales et extension du bitume de la commune de Boukoumbé à Cobly et Matéri jusqu'aux frontières pour amorcer le développement dans ces espaces ;

SO28 : Répondre de façon pratique et concrète au chômage et le sous-emploi qui touchent les jeunes ;

SO29 : Mener les travaux d'aménagement et d'extension des réseaux GSM dans la zone frontalière ;

SO30 : le renforcement de la résilience de la population ;

SO31 : Acquérir des tracteurs agricoles et les mettre à disposition des agents AIC pour le labour et le recouvrement des frais à la fin de campagne comme le cas des intrants agricoles.

Dans l'espace frontalier,il importe de promouvoir le rapport de bon voisinage avec les pays limitrophes et souscrire au respect des frontières héritées de la colonisation.En clair, il faut faire la promotion de la diplomatie de proximité et la coopération internationale

2-2-5- La promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale

A l'heure de la mondialisation, le Bénin se veut une nation dont l'image est protégée, soignée et promue.Dans ce cadre, le Bénin ne peut être un simple appendice ; il doit être acteur et en conséquence développer une diplomatie entreprenante, conquérante, performante pour être dans le peloton des décideurs régionaux et internationaux. Pour cela, il faut :

SO32 : Etablir des coopérations transfrontalières d'initiative locale à effets directs sur le bien-être des populations frontalières ;

SO33 : Renforcer les capacités des commissaires en charge des commissariats de l'espace frontalier sur l'initiative d'Accra ;

SO34 : Créer une annexe de l'Ecole Inter-État des Sciences et Médecine Vétérinaire à Matéri

SO35 : Créer une unité mixte de FDS béninois et burkinabè pour sécuriser Koualou en attendant la décision de la cour internationale de justice de son appartenance à l'un des États.

SO35 : créer les conditions entre les chasseurs et les FDS pour un transfert de la technologie noire83(*)

Conclusion partielle :

Les mécanismes de gestion des frontières et de la sécurité du Bénin ont montré leur limite dans la prévention et lutte contre le terrorisme en essor du Burkina Faso vers le nord bénin. Il faut donc prendre en compte : primo l'amélioration des conditions de vie des FDS, secundo, leurs formations, sensibilisations, équipements, et renforcement de l'effectif et tertio, la prise en compte de l'amélioration des conditions de vie de la population frontalière dans les plans de développement et les stratégies de lutte contre le terrorisme.Sans oublier la mise à contribution des chasseurs.

CONCLUSION GENERALE

Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes fixés pour objectif d'identifier les causes structurelles qui constituent les paramètres d'attractions des groupes armes terroristes (GAT)dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo. Les hypothèses de départ stipulaient que : la défaillance du système sécuritaire, des politiques de gestion des frontières de chaque État (Bénin, Burkina Faso, Togo) associée au non application des initiatives d'intégrations régionales, expose la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo à la pénétration des groupes armes terroristes (GAT).

Le dogme religieux est un dogme qui fait foi, mais puisqu'il porte sur les fins dernières, l'imagination est sollicitée dans la représentation de celle-ci.84(*) Comme le rappelle Spinoza, qui écrit dans son ouvrage, traité théologico-politique que les prophètes parlent par énigmes.Lapeur qu'inspire souvent l'islam aux occidentaux, ne doit pas avoir pour conséquence de concentrer (de manière exclusive) les stratégies de lutte contre le terrorisme sur le traitement de l'environnement social, économique et politique alimentant haine, aliénation et radicalisme. Une attitude aussi réductrice conduirait à la poursuite de la terreur sur plusieurs générations, puisque toute contre-attaque n'aurait d'effet qu'à terme. Il faut en réalité plusieurs étapes pour que des inégalités structurelles se transforment, dans une relation de causalité, en violence effective et/ou finalement en terrorisme.

Les résultats obtenus au cours des recherches ont permis d'identifier les causes de l'essor de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo. Ils se résument en trois (03)facteurs qui sont :

· Les facteurs naturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

· Les facteurs socioéconomiques, religieux et culturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

· Les facteurs politiques à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo

Les causes de l'essor de la menace terroriste dans la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo sont transversales.Leurs présences dans la zone d'étude sont des indicateurs de l'existence de la menace terroriste.

Ainsi, nous pouvons confirmerque :la défaillance du système sécuritaire, des politiques de gestion des frontières de chaque État (Bénin, Burkina Faso, Togo) associéeau non application des initiatives d'intégrations régionales qui expose la zone frontalière Bénin-Burkina Faso-Togo à la pénétration des groupes armes terroristes (GAT). Cette défaillance de l'État est générale et quasi-universelle, allant de la sécurité militaro-policière, politique, sociétale et humaine, créant chez les populations résidentes le sentiment d'être abandonné par les pouvoirs publics souverains.

La défaillance de l'État, par sa mauvaise gouvernance en matière de sécurité militaro-policière, politique et sociétale dans l'espace frontalier serait une voie de terreau fertile sur laquelle les djihadistes peuvent s'appuyer pour s'attirer des sympathies locales.

Mais, si les frontières Est comme de l'Ouest du Burkina intéressent les djihadistes, ainsi l'extension vers le Nord des pays du golfe de guinée, c'est aussi parce que c'est une zone de trafics de tous genres favorisés par des frontières poreuses, une faible présence des pouvoirs publics et des liens familiaux étroits de part et d'autre de ces frontières. De même que la non application des initiatives d'intégration régionales. Ces frontières sont connues depuis plusieurs années comme étant un épicentre des trafics d'armes, d'or, les motos, d'ivoires ou de marchandises licites telles que les cigarettes oules drogues. Au Bénin, la traversée des GAT du Nord-Ouest au Nord-Estpardeshommesarmésen juin 2020 est un exemple de la défaillance militaro-policière.

L'action terroriste vise à affaiblir la capacité d'une nation à résister à de telles attaques, dissociant opinion publique et autorités politiques.

Toute réaction efficace au terrorisme doit prendre en compte ce phénomène dans chacun de ses aspects. Une société soucieuse des Droits de l'Homme, de la bonne gouvernance et bénéficiant d'une croissance économique suffisante et équilibrée réduit considérablement les risques d'apparition de violences internes dont le terrorisme aussi bien que les soutiens indirects à celui-ci.

L'utilisation de la méthode SEPO pour analyse des mécanismes et outils de gestion de la sécurité et des frontières fait ressortir de nombreux échecs et obstacles qui sont à l'origine des dysfonctionnements identifiés dans les mécanismes et outils existants. Cette analyse indique la nécessité de renforcer les cadres institutionnel, juridique et organisationnel en vue d'établir un système efficace ; de même que la présence de l'État. Le département de l'Atacora est classé en zone rouge depuis l'enlèvement de deux touristes françaisdans le parc national de la Pendjari et l'assassinat de leur guide béninois (Fiacre GBEDJI) le 1er mai 2019. De la menace terroriste aux attaques terroristes seprécisent depuis la découverte de matérielsmilitaire dans la commune de Matéri.

· Non application des initiatives d'intégrations régionales qui facilitent l'extension des GAT dans le triangle Bénin-Burkina-Faso-Togodu fait que les trois Étatsont du mal à mutualiser leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. Cette lutte est actuellement répartie entre plusieurs organisations, dont les trois principales sont le G5, la Force multinationale mixte qui associe le Nigéria, le Tchad, le Cameroun et le Niger dans la lutte contre Boko Haram, et l'Initiative d'Accra qui réunit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo dans des actions ponctuelles de lutte contre le crime organisé et l'extrémisme violent aux frontières des pays membres. Dans le « Communiqué final de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernementde la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest sur le terrorisme », Ouagadougou,14 septembre 2019. Le plan se décline en plusieurs axes : mutualisation des efforts etcoordination des initiatives de lutte contre le terrorisme ; partage effectif et direct des informationset de renseignement entre les services de sécurité des États membres ; formation et équipement desacteurs étatiques impliqués dans la lutte contre le terrorisme ; renforcement du contrôle sécuritairedes frontières ; renforcement du contrôle des armes et des produits sensibles à usage multiple ;lutte contre le financement du terrorisme ; promotion du dialogue intercommunautaire. Force est constater qu'au niveau des frontières du Bénin en général et en particulier au nord-ouest avec le Togo et le Burkina Faso, aucun contrôle systématique ne s'opère. Les FDS effectuent uniquement des patrouilles sur le corridor. Les frontières au nord-ouest du Bénin sont poreuses et non contrôlées. Hors du côté Togolais, on peut distinctement constater la présence de la police, la douane, la gendarmerie et des militaires.La plupart des forces de défense et de sécurité interrogées lors de l'enquête terrain pour cette étude n'ont pas connaissance de l'existence de l'initiative d'accra. Le Burkina Faso un État a situation sécuritaire instable voir chaotique discute Koualou avec le Bénin sans être capable d'assurer sa sécurité faisant de cette zone un noman's land occupé par des bandits armés affiliés aux GAT.

A la lumière de tout ce qui précède, des suggestions formulées vont dans le sens des orientations stratégiques (OS). Qui se résume par :

1. renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé : la société civile constitue un acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme. Les États ouest-africain doivent en parallèle protéger les moyens de subsistance de leurs populations et créer des opportunités économiques pour maintenir l'écart qui existe entre la populationtransnationale autochtones et les groupes armés terroristes qu'ils tentent vivement de combler;

2. renforcement le maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail : en affirmant une présence sécuritaire plus robuste et plus mobile dans lesfrontalières.Aujourd'hui, l'ennemi est beaucoup plus difficile à identifier, et les objectifs des actes terroristes ne sont pas précis. Les méthodes empruntées rendent les moyens de lutte traditionnels peu opérants et donnent le sentiment que les pouvoirs en place ont de moins en moins de maîtrise sur la sécurité de leurs pays85(*). Pour cela il faut recruter, équiper les FDS des moyens de la dernière génération telle que des drones thermiques capables de détecter l'ennemi dans son retranchement. Et mettre à contribution les connaissances endogènesdes chasseurs dans un cadre de concertation entre FDS et chasseur pour la coproduction de la sécurité dans les espaces frontaliers, en passant par le paiement de primes spécifiques aux FDS engagés dans la lutte contre le terrorisme;

3. renforcement de la présence de l'État par les services sociaux de base : car entre le développement et la sécurité, il y a une liaison étroite. Ainsi, pour développer un pays il faut la sécurité, de même pour avoir la sécurité il faut le développement. Dans ce contexte, le déploiement de l'administration à travers la délocalisation des directions départementaux des institutions étatiques, la création des conditions favorables pour les entreprises privées, l'accès facile à l'eau, l'électricité, aux soins médicaux à moindre coût, la créationdes centre de loisir sont des pistes de développements et la présence de l'État;

4. promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale : en mutualisant les actions des forces aux niveaux des frontières.Par la création d'une unité mixte de FDS du Burkina Faso et du Bénin à Koualou, le Togo et le Bénin à Doga. En passant par l'amélioration des conditions de vie des populations.

Le terrorisme comme arme des pauvres et des frustrés, sa typologie (idéologique, communautaire, séparatiste, révolutionnaire, etc.), fait l'objet des querelles autour de sa définition. Les enjeux qu'elles révèlentdemande un changement de paradigme de la gouvernance sur tous les plans. Face aux nombreuses suspicions de corruption, détournement, dénonciations qui entourent la gestion des ressources du secteur de la sécurité, il importe de réaliser un état des lieux qui évalue le cadre normatif et les pratiques en les confrontant au double enjeu de transparence et de la sécurité nationale.

Cette étude limitée aux communes frontalières au nord-ouest du Bénin offre un tremplin pour des recherches sur l'enjeu de la sécurisation des frontières du Bénin au Nord-Est et à l'Est et la lutte contre le terrorisme.

Liste des figures :

Figure N°1 : Illustration la zone d'occupation des GAT à l'Est du Burkina Faso et au Nord-Ouest du Bénin

Figure N°2 : Carte du Bénin illustrant l'espace frontalier d'étude

Figure N°3 : Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Figure N° 4 :Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Figure N°5 : Synthèse de l'avis des personnes interrogées

Figure N°6 :Carte de maillage sécuritaire de la Police républicaine

Figure N°7 :Carte illustrant les attaques terroristes et activités terroristes vers les pays du golfe de guinée

Liste des Tableaux :

Tableau N°1 : Modèle d'analyse SEPO

Tableau N°2 : Faiblesses et lacunes des systèmes de gestion des frontières et de la sécurité existant au Bénin

Liste des Photos :

Photo N°1 : État du pont de la voie reliant l'arrondissement de Dipoli à l'arrondissement de Korontière dans la commune de Boukoumbé

Bibliographie

I- Ouvrages généraux

1- ARON R., cité par CARMARIN, «l'État du tiers monde», la découverte, Paris, 1987, p.165

2- BRUCE, H., 2001, «La mécanique terroriste», éd. Calmanulerry, Paris, p.54

3- Clermont-Ferrand, 2016, Allier sécurité et développement - Plaidoyer pour le Sahel, FERDI,

4- DENVERS, A., 1987, « Points chocs » in Atlas des conflits dans le monde, Paris, éd. 101, p.8

5- Dictionnaire Hachette encyclopédique, éd. Larousse, p. 1595

6- Echo des frontières, le magazine d'information sur les frontières du Bénin, «l'ABeGIEF, l'antidote des frontières», 2016, p8

7- GNANGUENON, A., 2018 «Afrique de l'Ouest : faire de la prévention des conflits la règle et non l'exception», Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix.

8- Grand dictionnaire encyclopédique, Paris, éd. Larousse, 1984, p.325

9- GUILHAUDIS Jean-Paul, 2008, « Terrorisme et relations internationales après 11 septembre 2001, la relation terroriste au coeur des relations internationales », AFFI, volume VIII, p.41

10- JEANCLOS Yves, 2004, «Terrorisme et sécurité internationale», Bruxelles, Editions Bruylant, p.24

11- KABUYA, N., 1999, «L'impact du terrorisme intellectuel dans les relations interétatique, cas de la Lybie», TFC en RI, UNILU, FSSAP, p.16

12- KADIMA, K., «Les nouvelles stratégies des terrorismes face à la politique américaine de lutte contre le terrorisme», Mémoire en RI, UNILU, FSSAP, 2008, p-p.21-22

13- KANTE MADY IBRAHIM, «Lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : coopération entre la CEDEAO, les États et les Organisations», Revue Africain sur le Terrorisme, volume n°2 décembre 2019, p94

14- Khadija Mohsen-Finan, Les défis sécuritaires au Maghreb, Note d'IFRI programme Maghreb Juin 2008

15- KISIMBA K, et MBAYO N., «La lutte contre le terrorisme international : l'ère des conflits asymétriques», éd. Aux petits génies, L'shi, 2002

16- KRICHEN A., «Les espions français qui égalent la CIA», in Jeune Afrique, n°1425 du 11 au 17 Septembre, 1996, p.45

17- KRICHEN, A., « les espions français qui marquent la CIA » in Jeune Afrique, n°1862 du 22 au 17 septembre 1996, p.15

18- LABANA, L., «Théories des relations internationales», notes de cours de G2 RI, UNILU, 1998-1999

19- DIARRA L, La CEDEAO face au terrorisme transnational : Mécanisme et stratégie de lutte, Paris, l'hamattan,, 2016, p85

20- Monographie de la commune de Boukoumbé, 2006, p.11

21- Monographie de la commune de Matéri, 2006, p.11

22- Monographie de la commune de Tanguiéta, 2006, p.11

23- MULUMA M., «Le guide du chercheur en science sociale et humaine», Kinshasa, éd. SOGEDES, 2003, p.37

24- NORMAND Nicolas, Le Sahel peut-il retrouver la paix ?

25- O. J. Walther, Notes ouest-africaines novembre 2019 no 26,Groupe de recherche sur le Sahel, Université de Floride,

26- PARADI JL., 1971, «La politique, la science de l'action», encyclopédie machette, Paris, p.466

27- PATRICE G.,(septembre- octobre 2003), « géologie du terrorisme contemporain » début n°126, p.158

28- Politique Nationale de Développement des Espaces Frontaliers, ABeGIEF, 2013, p20

29- Principaux indicateurs socio-démographiques et économiques, RGPH-4, 2013, p.17

30- Règlement de discipline générale dans les Forces Armées Béninoises, décembre 2008, p7

31- SALOMON Jean, (dir), Dictionnaire international de droit public, Bruxelles, Editions Brylant /AUF, 2001, p.1081

32- SEVIER J., 1992, «terrorisme», PUF, paris, P.7

33- Décret n°2017-101 du 27 février 2017 constatant approbation de la création des Agences Territoriales de Développement Agricole

II- Ouvrages spécialisés

1- BAUER A., 2021, Professeur de criminologie au Cnam, New York, Beijing, Cours MOOC, Terrorisme, S1 - 1

2- CILLIERS J., 2004, «l'Afrique et le terrorisme», revue-afrique-contemporaine-, page-86

3- Evolution récentes du GSPC - « Al-Qaida au Maghreb islamique » : un redéploiement historique, jean-luc Marret, Note de la FRS, Washington, 12 mars 2007

4- Guichaoua Y et Pellerin M., «Faire la paix et construire l'État : les relations entre pouvoir central et périphéries sahéliennes au Niger et au Mali», Études de l'IRSEM, 51, juillet, 2017

5- Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Droit de l'homme, terrorisme et lutte antiterroriste, fiche d'information n°32

6- Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Droits de l'homme, terrorisme et lutte antiterrorisme, fiche d'information n°32, p8, 2009

7- ICG, Frontière Niger-Mali : mettre l'outil militaire au service d'une approche politique, International Crisis Group, Rapport Afrique 261, 2018

8- ONU, convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée adopté à New York le 15 novembre 2000 et entrée en vigueur le 29 septembre 2003, article 3

9- OUA/UA : Convention sur la prévention et la répression du terrorisme en Afrique, article 3

10- Promediation, KONRAD ADENAUER STIFTUNG, «Nord des pays du Golfe de Guinée : La nouvelle frontière des groupes djihadistes ?» Avril 2021

11- Résolutions 1373 (2001) et 1377 (2001) du Conseil de sécurité; résolutions 48/122, 49/185, 50/186, 52/133, 56/160 et 58/174 de l'Assemblée générale, et Déclaration de l'Assemblée générale sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international (résolution 49/60); résolutions 2001/37 et 2004/44 de la Commission des droits de l'homme, résolution 6/28 du Conseil des droits de l'homme et résolution récente du 51 Conseil sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme (28 mars 2008).

III- Mémoires et thèses

1- ADJAGBE M, 2014, «la guerre contre le terrorisme à la conquête impériale des états défaillants : une perspective néogramscienne de l'impérialisme américain en Côte d'Ivoire [2001-2010]», thèse en science politique, École d'études politiques Faculté des sciencessociales Université d'Ottawa, p447

2- ATTUY K.M.H., «Cartographie du risque d'insécurité à Cotonou au Bénin, mémoire de master en gestion des risques et catastrophes», UAC, IGATE, MIRD, 2020, p76

3- LIPANDA K. «La sécurité collective face aux conflits asymétriques cas du terrorisme international», mémoire de licence en RI, UNILU, Lubumbashi, 2007, (inédit)

4- MAMA A., «Lutte contre le terrorisme au G5 Sahel, mémoire de master en représentation des intérêts et politique internationale», FDSP-UP, 2019, p110

5- MBAYO N, 2003, «La régulation du système international face aux conflits asymétriques et internes cas de la lutte contre le terrorisme et les guerres civiles africaines», Thèse de doctorat en R.I, F.S.S.A.P, UNILU, LUBUMBASHI, (inédit)

6- MOUSSA IBRAHIM, 2019, «L'insécurité transfrontalière en Afrique de l'Ouest : le cas de la frontière entre le Niger et le Nigéria», thèse de doctorat en science politique, Université Côte d'Azur, France, p486

7- OUSSEINI M, 2020, «Le développement des pays du G5 sahel face aux nouvelles conflictualités», mémoire de master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Université de Yaoudé II, centre de recherche d'études politiques et stratégiques (CREPS), p159

8- PITROIPA R.A.F, 2014, «Le Nigéria à l'épreuve du terrorisme : Une analyse des racines sociohistoriques et politiques de la violence revendiquée par Boko Haram», mémoire de maîtrise en science politique, Université Laval Canada, p102

9- ALLOWANOU K. B, 2016, «La police nationale du Bénin dans la lutte contre le terrorisme», ENSP, p.81

10- SARAMBE L. A.,2018, «Les mécanismes de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : quel impact?»mémoirede maîtrise en Droit avec concentration en Droit humanitaire et droit de la sécurité internationale, à l'Université d'Ottawa,Canada,p155

IV- Webographies

1- https://www.information-tv5monde-com.cdn.ampproject.orgconsulté le 26/05/21 à 03h 57

2- https://www.lavraieinfo.com/societe/terrorisme-cotonou-et-dautre-capitales-ouest-africain-vises-par-les-djihadistes/ consulté le 10/07/21 à 10h05

3- https://wwwnicef-fr.cdn.ampproject.org Attaque de solhan au Burkina-Faso : unicef fournit une aide d'urgence aux enfants et familles déplacés consulté le 22/07/21 à 05h19'

4- https://www.jeuneafrique.com/1116709/politique/tribune-projet-dexpansion-terroriste-en-afrique-de-louest-resister-a-la-distraction-a-la-dispersion-et-a-la-fragmentation/ consulté le 25/07/21 à 22h05

5- https://www.nouvelobs.com/monde/guerre-au-mali/20130114.OBS5313/mali-l-arsenal-des-islamistes-en-question.html consulté le 11/08/21 à 22h30

6- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/01/15/la-guerre-contre-le-terrorisme-version-francaise_1817070_3212.htmlconsulté le 11/08/21 à 23h12

7- https://www.crisisgroup.org/fr/africa/west-africa/c%C3%B4te-divoire/b149-lafrique-de-louest-face-au-risque-de-contagion-jihadiste consulté le 15/08/21 à 09h03

8- http://www.rfi.fr/afrique/20120320-nord-mali-rupture-mnla-ancar-dine-touaregs-Iyad%20Ag%20Ghali consulté le 15/08/21 à 10h20

9- http://affricacenter/org/fr/spotlight/le-taux-de-violence-des-groupes-islamistes-militants-africains-ralentit-mais-se-maintient-a-un-niveau-record/ consulté le 21/09/21 à 18h12

Table des matières

SOMMAIRE V

Dédicace VI

Remerciements VII

Sigles et acronymes IX

Résumé : XI

INTRODUCTION GENERALE 1

Définition de quelques concepts 5

PREMIERE PARTIE 19

L'ESSOR DU TERRORISME DANS LA ZONE FRONTALIERE BENIN-BURKINA FASO -TOGO 19

CHAPITRE 1 : LES FACTEURS QUI FAVORISENT LE TERRORISME DANS LA ZONE FRONTALIERE BENIN - BURKINA FASO - TOGO 22

1-1- Les facteurs naturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo......... 22

1-2- Les facteurs socioéconomiques, religieux et culturels à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo 23

1-3- Les facteurs politiques à risque de terrorisme dans l'espace frontalier Bénin-Burkina Faso-Togo 24

CHAPITRE 2 : LES EFFETS DU TERRORISME SUR LES POPULATIONS TRANSFRONTALIERES 29

2-1- Les effets socioéconomiques du terrorisme sur les populations 29

2-2- Effets psychologiques du terrorisme sur la population 30

2-3- L'impact du terrorisme sur les Droits de l'Homme 30

DEUXIEME PARTIE 33

UNE GOUVERNANCE ÉTATIQUE SECURITAIRE 33

PERFECTIBLE 33

CHAPITRE 1 : UNE SECURITE MILITARO-POLICIERE FRAGILE 35

1-1- Les mécanismes de gestion des frontières, de sécurité et de lutte contre le terrorisme dans le département de l'Atacora 35

1-2- La gouvernance de la sécurité militaro-policière 36

1-2-1- Les Forces Armées Béninoises (FAB) 36

1-2-2- La Police républicaine 37

1-2-3- Le Comité chargé de Contrôle des Missions de Sécurisation de Territoire National (CCMST) 39

1-2-4- La Commission Nationale de Lutte Contre la Radicalisation, l'Extrémisme Violent et le Terrorisme CNL CREVT 40

1-2-5- Le Comité de Haut Niveau chargé de Lutte contre le Terrorisme et l'Insécurité aux Frontières (CHNLTIF) 41

1-2-6- Le Centre de Documentation de Sécurité Publique (CDSP) 42

1-3- La gouvernance politique et sociétale 42

1-3-1- l'Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF) 42

1-3-2- L'Agence Territoriale de Développement de l'Agriculture (ATDA) 43

1-4- La Potentialité et les limites du système de gestion intégré des espaces frontaliers et de la sécurité 43

CHAPITRE 2 : LES STRATEGIES EFFICIENTES ET EFFICACES DE LUTTE CONTRE LA MENACE TERRORISTE DANS LA ZONE FRONTALIERE BENIN - BURKINA FASO - TOGO 45

2-1- Les événements liés aux activités terroristes et le crime organisé transnational enregistrés au nord Bénin 45

2-2- Les stratégies pour la prévention et la lutte contre le terrorisme 48

2-2-1 Le renforcement du maillage territorial des FDS, de leurs effectifs et conditions de travail....... 48

2-2-2- Le renforcement de la lutte contre la pauvreté dans un cadre sécurisé 50

2-2-3- Le renforcement de la présence de l'État à travers les services sociaux de base 50

2-2-4- L'amélioration des conditions de vie des populations 51

2-2-5- La promotion d'une diplomatie de proximité et de coopération internationale 51

CONCLUSION GENERALE 53

Liste des figures : 58

Liste des Tableaux : 58

Liste des Photos : 58

Bibliographie 59

Table des matières 63

Annexes

Questionnaires de recherches

Identité de l'enquêté

Nom et Prénoms :............................................................... ............

Sexe:............Age:............Profession................................................

Fonction :....................................................................................

Niveau d'instruction : .....................................................................

Fiche N°.......................... Date : ........................................

Contact : .........................................................

Questionnaire N° 1

Cible : Population, Chargé de Commissariat, chef d'arrondissement, chef quartier, et tout spécialiste de la sécurité publique et du terrorisme

1- Quels sont les facteurs socioéconomiques qui favorisent l'insécurité transfrontalière dans le département de l'atacora ?

1- chômage

2- déscolarisation

3- exode rural

4- pauvreté

5- démographie

6- Insécurité alimentaire

7-inégalité

9- diversification des populations

1- sentiment d'isolement

11- crise financière

14-Le divorce

15-Immigration

16. Autres:..............................................................................................................................................................

2- Quels sont les facteurs naturels qui favorisent l'insécurité transfrontalière dans le département de l'atacora?

1- variabilité climatique

2- répartition naturelle des minières

3-géomorphologie

4- faune

5- végétation

6- hydrographie

7-Sécheresse

7..Autres :................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

3- Quelles sont les conditions politiques qui favorisent l'insécurité transfrontalière dans le département de l'atacora ?

1- corruption

2- impunité

3- favoritisme

4- mal gouvernance

4..Autres:.....................................................................................................................................................................................

4- Aujourd'hui, avez-vous peur ou êtes-vous inquiet de la situation sécuritaire actuelle dans votre circonscription administrative?

1- Oui 2- Non

2- Si oui, pourquoi ? ................................................................................................................... ....................................................................................................................................................................................................................................

5- Quelles sont les différentes formes d'insécurité fréquemment enregistrées ?

1-Vol 2- Cambriolage 3- Braquage 4- Terrorisme

4..Autres :..................................................................................................................................................................................

6- Avez-vous déjà entendu parler du terrorisme ?

1-Oui 2-Non

7- Le terrorisme menace-t-il à nos frontières au Nord-Ouest avec le Burkina-Faso et le Togo ?

1- Oui 2- Non

8- Comment la population perçoit-elle la menace terroriste ?

1- Comme problème de sécurité nationale 2- Comme problème de sécurité régionale

3- autres

9- La menace terroriste influe-t-elle sur les activités quotidiennes de la population ?

1- Oui 2- Non

3-Si oui expliquer comment ?

10-  La menace terroriste a-t-elle d'impact sur les activités économiques ?

1- Oui 2- Non 3- Si oui, expliquer comment ?

11- Quelles sont les conditions qui favorisent la menace terroriste ?

1- Conditions naturelles 2- Conditions politiques 3- conditions sociales

4- Conditions économiques 5- Conditions Religieuses et culturelles

6- autres

12- Quels sont les facteurs naturels qui favorisent la menace terroriste ?

1- variabilité climatique 2- répartition de ressource minière

3- La végétation/flore 4- faune 5- autres

13- Quels sont les facteurs politiques qui favorisent la menace terroriste ?

1- Peu représentation de l'État 2- corruption 3- Impunité 4-Exclusion électoral 5- autres

2- 14- Quels sont les facteurs sociaux qui favorisent la menace terroriste ?

1- Exclusion sociale 2- transhumance 3- pauvreté

4-insécurité alimentaire 5- Chômage 6- autres

15- Quels sont les facteurs économiques qui favorisent la menace terroriste ?

1- Crise économique 2- inflation 3- infrastructures routière 4- autres

16- Quels sont les facteurs religieux et culturels qui favorisent la menace terroriste ?

1-exclusion ethnique 2- prêche excitant au djihad

3- conflits religieux 4- autres

17- Les populations ont-elles un rôle à jouer dans la prise en charge de leur sécurité ?

1- Oui 2- Non

18- Quels sont les acteurs qui doivent jouer ce rôle ?

1- FDS 2- Autorités municipale à tous les niveaux

3- Têtes couronnées 4- Leaders religieux 5- Eleveurs

6- Agriculteurs 7-Commercants 8 Chef coutumiers/ Religieux

9-État Autres:.....................................................................................................................................................................................

19- Y a-t-il un climat de confiance entre la population civile et les forces de sécurité ?

1-Oui 2- Non

3- Si non, Comment créer un climat de confiance entre la population civile et les forces de sécurité?.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

20- Quelles sont les voies de recours en cas d'infractions criminelles?

1- appel numéro vert

2- dénonciation des auteurs

3- plainte auprès des autorités compétentes

4- auto-défense

21- Qu'est-ce qui, d'après votre expérience, amène des gens à se livrer à des activités terroristes ?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

22- Avez-vous vécu une action terroriste dans votre zone ?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

23- Comment vivez-vous la menace terroriste dans votre zone ?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

24- La menace terroriste a-t-elle d'impact sur vos activités quotidiennes ?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

25- Quelles sont les zones à haut risque d'insécurité dans votre circonscription administrative?

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

26- Comment les terroristes opèrent-ils ?

1-Moyen d'arme à feu

2-Enlèvement

3-Par le biais de complice

4 Engin Explosif Improvisé

5..Autres :.....................................................................................................................................................................................

27- Quelles sont les actions à menées pour lutter efficacement contre le terrorisme et les crimes organisés transfrontaliers ?

1-. Patrouilles

2- Interpellations

3- Contrôles de routine

4- Renseignements

5- Mutualisation d'action de forces de sécurité transfrontalière

6- Autres ................................................................................................

28- Quelles sont les sources de financement du terrorisme ?

1-contrebande

2- braconnage

3-vol/braquage

4- Autres ...............................................................................................

29- Quelle est la provenance des terroristes ?

1-Nationaux

2-Pays frontaliers

3-Autres pays

30- Que pensez-vous de la situation sécuritaire au niveau de nos frontières Nord-Ouest avec le Burkina-Faso et le Togo ces 10 dernières années ?

...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

31- Vos suggestions pour une meilleure stratégie préventive et réactive permettant de limiter ou éradiquer la menace terroriste au Nord-Est de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Togo

................................................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Questionnaire 2

Fiche d'enquête n°..........

Cible : DGPR, ABeGIEF, Secrétariat Permanent de la CNLREVT, CNLCPAL, ANPC, Chargé de commissariat, DDPR/Atacora, DSP

Identification de l'enquêté

Date ...........................................................................................

Nom..................................Prénoms :............................................. Sexe:..........

Fonction : ....................................................................................

Niveau d'étude :..............................................................................

Ville........................................ Contact: ........................................................

1. Selon vous, la gestion de nos frontières souffre-t-elle de faiblesses?

2. De par votre expérience, qu'est-ce qui amène des gens à se livrer à des activités terroristes ?

3. Avez-vous connaissance des mécanismes mis en oeuvre pour lutter contre le terrorisme au Bénin ??

4. Pouvez-vous en citer quelques-uns ?

Au niveau régional .................................................................................

Au niveau national ................................................................................

Au niveau départemental ........................................................................

Au niveau communal .............................................................................

5- Pensez-vous que nos FDS sont formées et équipées pour la lutte antiterroriste ?

Oui Non

Fiche d'enquête n°..........

Groupe cible : Corps militaires/ Policiers

Armée..................Direction/Unité/Corps..........................................................

Nom........................... Prénoms.............................. Contact tél........................

Fonction..................................................... Grade.........................................

Questions

1-Selon vous, la gestion de nos frontières souffre-t-elle de faiblesses?

Oui Non

2. Les groupes armés terroristes sont en extension du Burkina-Faso vers nos frontières. Avez-vous connaissance de cela ?

3. De par vos expériences qu'est-ce qui amène des gens à se livrer à des activités terroristes ?

4. Il y-a-t-il des mécanismes mis en oeuvre pour lutter contre le terrorisme au Bénin?

Oui Non

Au niveau régional ......................................................................................

Au niveau national ...................................................................................

Au niveau départemental ...........................................................................

Au niveau communal ................................................................................

5. Pensez-vous que nos FDS sont formées et équipées pour la lutte antiterroriste ?

Oui Non

6. A votre avis, la population doit-elle être impliquée dans la lutte contre le terrorisme ?

Oui Non

7. Doit-on adapté la Formation Commune de Base (FCB) et stage à la menace terroriste ?

* 1 GNANGUENON, A., Afrique de l'Ouest : faire de la prévention des conflits la règle et non l'exception, Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, 2018.

* 2 L'appellation « Afrique de l'ouest » se réfère dans ce travail à l'espace CEDEAO, comprenant 15 pays depuis 2002 (Bénin, Burkina-Faso, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo).

* 3SARAMBE L. A.,Les mécanismes de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : quel impact? mémoire de maîtrise en Droit avec concentration en Droit humanitaire et droit de la sécurité internationale, à l'Université d'Ottawa, Canada, 2018, p155

* 4 GUILHAUDIS Jean-Paul, « Terrorisme et relations internationales après 11 septembre 2001, la relation terroriste au coeur des relations internationales», AFFI, volume VIII, 2008, p.41

* 5KANTE M. I., « lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest : coopération entre la CEDEAO, les États et les Organisations », Revue Africaine sur le Terrorisme, volume n°2, décembre 2019, p94

* 6Les défis sécuritaires au Maghreb Khadija Mohsen-Finan Note d'IFRIprogramme Maghreb Juin 2008 (

* 7Hagberg et al. 2017a : 58 ; cf. Benjaminsen et Ba 2018+

* 8NICOLAS NORMAND, Le Sahel peut-il retrouver la paix ?

* 9 ibid

* 10 ibidem

* 11ICG, Frontière Niger-Mali: mettre l'outil militaire au service d'une approche politique, International Crisis Group, Rapport Afrique 261, 2018

* 12 Menace terroriste en Afrique de l'Ouest: État des réponses nationales, régionales et internationales

* 13 Notes ouest-africaines novembre 2019 no 26,O. J. Walther, Groupe de recherche sur le Sahel, Université de Floride, 2019

* 14 ALLOWANOU K., La Police Nationale du Bénin dans la lutte contre le terrorisme, 2019, p.4

* 15 https://information-tv5monde-com.cdn.ampproject.org consulté le 26/05/21 à 03h 57

* 16 Ibidem

* 17 JEANCLOS Yves, Terrorisme et sécurité internationale, Bruxelles, Editions Bruylant, 2004, p.24

* 18 Ibidem

* 19 SALOMON Jean, (dir), Dictionnaire international de droit public, Bruxelles, Editions Brylant /AUF, 2001, p.1081

* 20 Dictionnaire Hachette encyclopédique, éd. Larousse, p. 1595

* 21 BRUCE, H., La mécanique terroriste, éd. Calmanulerry, Paris, 2001, p.54

* 22 KRICHEN A., Les espions français qui égalent la CIA, in Jeune Afrique, n°1425 du 11 au 17 Septembre, 1996, p.45

* 23 BAUER A., Professeur de criminologie au Cnam, New York, Beijing, Cours MOOC, Terrorisme, 2021, Session1 - 1

* 24 PARADI JL., La politique, la science de l'action, encyclopédie machette, Paris, 1971, p.466

* 25 ARON R., cité par CARMARIN, l'État du tiers monde, la découverte, Paris, 1987, p.165

* 26 OUA/UA : Convention sur la prévention et la répression du terrorisme en Afrique, article 3.

* 27 Voir Mémoire Online- L'inopportunité des lois d'amnistie dans le processus de pacification de la république démocratique du Congo. Josué KALEKA

* 28Un monde plus sûr: notre affaire à tous (Publication des Nations Unies, numéro de vente F.05.I.5).

* 29Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Droit de l'homme, terrorisme et lutte antiterroriste, fiche d'information n°32

* 30 Loi n°2015-10 du 24 novembre 2015 portant nouveau code pénal en république du Togo

* 31 Nouveau code de procédure pénal Béninois

* 32 ONU, convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée adopté à New York le 15 novembre 2000 et entrée en vigueur le 29 septembre 2003, article 3.

* 33 LABANA, L., Théories des relations internationales, notes de cours de G2 RI, UNILU, 1998-1999

* 34 KADIMA, K., Les nouvelles stratégies des terrorismes face à la politique américaine de lutte contre le terrorisme, Mémoire en RI, UNILU, FSSAP, 2008, p-p.21-22

* 35 DENVERS, A., « Points chocs » in Atlas des conflits dans le monde, Paris, éd. 101, 1987, p.8

* 36 Irgoun est un groupe terroriste Palestinien qui avait pour objectif de chasser les Britanniques de leur territoire en 1942

* 37 DENVERS, A., op. cit

* 38 LABANA, L., op. cit

* 39 KABUYA, N., L'impact du terrorisme intellectuel dans les relations interétatique, cas de la Lybie, TFC en RI, UNILU, FSSAP, 1999, p.16

* 40 41 KABUYA, N., op. cit

* 41 KRICHEN, A., « les espions français qui marquent la CIA » in Jeune Afrique, n°1862 du 22 au 17 septembre 1996, p.15

* 42 KRICHEN, A., « L'espion français qui nargue la CIA », in jeune Afrique, n°1862 du 11 au 17 /09/1996, p.15

* 43 PATRICE G., « géologie du terrorisme contemporain » début n°126, (septembre- octobre 2003), p.158

* 44 KISIMBA K, et MBAYO N., La lutte contre le terrorisme international : l'ère des conflits asymétriques, éd. Aux petits génies, L'shi, 2002

* 45 L'apparition le 16 novembre 2019 à Wuhan, dans la province de Hubei en Chine centrale de la pandémie d'une maladie infectieuse émergente, appelé la maladie à coronavirus ou Covid-19, provoquée par coronavirus SARS-CoV-2

* 46 MULUMA M., Le guide du chercheur en science sociale et humaine, Kinshasa, éd. SOGEDES, 2003, p.37

* 47 MBAYO N, La régulation du système international face aux conflits asymétriques et internes cas de la lutte contre le terrorisme et les guerres civiles Africaines, Thèse de doctorat en R.I, F.S.S.A.P, UNILU, LUBUMBASHI, 2003, (inédit)

* 48 LIPANDA K. La sécurité collective face aux conflits asymétriques cas du terrorisme international, mémoire de licence en RI, UNILU, Lubumbashi, 2007, (inédit)

* 49 SARAMBE L. A., Ottawa, Canada, 2018

* 50 ALLOWANOU K. B, La police nationale du Bénin dans la lutte contre le terrorisme, ENSP, 2016, p.81

* 51 Grand dictionnaire encyclopédique, Paris, éd. Larousse, 1984, p.325

* 52CILLIERS J., L'AFRIQUE ET LE TERRORISME, revue-afrique-contemporaine-2004, page-86

* 53 FERDI (2016), Allier sécurité et développement - Plaidoyer pour le Sahel, FERDI, Clermont-Ferrand.

* 54Guichaoua Y et Pellerin M., Faire la paix et construire l'État : les relations entre pouvoir central et périphéries sahéliennes au Niger et au Mali, Études de l'IRSEM, 51, juillet, 2017

* 55 Ibid

* 56 Force conjointe de cinq État (Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger et le Tchad) créé lors du sommet du 15 au 17 février 2014. Un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité

* 57 La force Barkhane qui remplace en 2016 l'opération militaire `'Serval'' lancée deux ans plus tôt au Mali pour combattre les GAT. La force française, forte de ses 5100 hommes porte le double sceau de l'appui aux sahéliens quotidiennement endeuillés par les assauts des djihadistes, malandrins et trafiquants de grand chemin

* 58 Les parcs W, Arly et Pendjari dont W et Pendjari au Bénin et Arly au Burkina-Faso

* 59 Entretien avec responsable AViGEF

* 60 Entretien avec un notable de Nambouli 27/06/2021

* 61Principaux indicateurs socio-démographiques et économiques, RGPH-4, 2013, p.17

* 62 Après l'affrontement entre peul éleveur et population à Pentinga, arrondissement de Tapoga dans la commune de Cobly ayant fait sept morts dans le rang des peuls suite à une affaire de braquage. Un domaine d'utilité publique d'une superficie de 835,26 ha a été déclaré par le conseil communal de Cobly en session extraordinaire du 26 octobre 2018 pour installer les peuls déplacés au cours de cet évènement. Le domaine fait office de village de nom Gouré Potal

* 63 Statistique des peuls à l'installation dans Pentinga en 2018. Source Point Focal Risques et Catastrophes de la mairie de Cobly

* 64 Monographie de la commune de Matéri, 2006, p.11

* 65 Entretien avec un élu local le 27/06/2021

* 66 Entretien avec un éleveur le 26/06/2021

* 67 Monographie de la commune de Boukoumbé, 2006, p.11

* 68 Le commissariat d'arrondissement de Manta couvre quatre (04) arrondissements dont deux frontières (Dipoli et Korontière). Le CA Manta gère les quatre arrondissements en créant trois postes avancé (Dipoli, Korontière, Tabota). Ses postes avancé sont gérés chacun par un effectif très réduit de Fonctionnaire de la Police Républicaine (FPR) sans moyen roulants (ni moto ni véhicule de dotation). En dehors du panneau de bienvenue implanté par l'ABeGIEF et du poste avancé plus rien ne démontre la présence immédiate de l'État dans cet espace frontalier avec le Togo. A chaque cent mètres du coté Togolais le constat est claire des mesures de sécurité avec des checkpoints par force (Douane, Police, Infanterie, Gendarmerie).

* 69 Entretien avec une autorité communale le 26/06/2021

* 70Monographie de la commune de Tanguiéta, 2006, p.11

* 71 Promediation, Nord des pays du Golfe de Guinée : La nouvelle frontière des groupes djihadistes ?, Avril 2021

* 72 Entretien avec un commerçant à Porga le 27/06/2021

* 73 République du Burkina Faso, ministère de la communication et des relations avec le parlement, Cabinet, Communiqué, Ouagadougou, 27 avril 2021

* 74 Attaque de Solhan au Burkina Faso : unicef fournit une aide d'urgence aux enfants et familles déplacés https://wwwnicef-fr.cdn.ampproject.org consulté le 22/07/21 à 05h19'

* 75 Résolutions 1373 (2001) et 1377 (2001) du Conseil de sécurité; résolutions 48/122, 49/185, 50/186, 52/133, 56/160 et 58/174 de l'Assemblée générale, et Déclaration de l'Assemblée générale sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international (résolution 49/60); résolutions 2001/37 et 2004/44 de la Commission des droits de l'homme, résolution 6/28 du Conseil des droits de l'homme et résolution récente du 51 Conseil sur la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme (28 mars 2008).

* 76Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Droit de l'homme, terrorisme et lutte antiterrorisme, fiche d'information n°32, p8, 2009

* 77 Echo des frontières, le magasine d'information sur les frontières du Bénin, l'ABeGIEF, l'antidote des frontières, 2016, p8

* 78 Règlement de discipline générale dans les forces armées Béninoise, décembre 2008, p7

* 79 Décret N°2018-314 du 11 juillet 2018 portant règlement du service dans la Police Républicaine

* 80 Le 09 juin 2020 les GAT ont traversés le Bénin du Nord-Ouest à l'Est

* 81 Entretien avec un conseillé de la commune de Matéri le 25/06/2021

* 82 Décret n°2017-101 du 27 février 2017 constatant approbation de la création des Agences Territoriales de Développement Agricole

* 83 Est appelé technologie noire la puissance occulte qu'utilise les chasseurs pour disparaitre, suivre un ennemi sans être vu, détecté un danger imminent, etc. cas tous les moyens de lutte contre la guerre asymétrique qu'est le terrorisme sont bon.

* 84 Spinza, Traité théologico-politique, 1670, traduit par C. Appuhn, Paris, Flammarion, Collection GF, p45

* 85Les défis sécuritaires au MaghrebKhadija Mohsen-Finan Note d'IFRI programme Maghreb Juin 2008 (






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand