MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L'INNOVATION
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BURKINA FASO Unité - Progrès -
Justice
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UNIVERSITÉ OUAGA I
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PROFESSEUR JOSEPH KI-ZERBO
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UNITÉ DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES
HUMAINES (UFR/SH)
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DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
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MÉMOIRE DE MASTER RECHERCHE
Option : gestion des ressources naturelles
Présenté et soutenu par
:
TIENDREBEOGO Youssouf
Sous la direction de :
DA Dapola Évariste Constant
LA PRESSION FONCIÈRE FACE AUX ENJEUX DE
LA
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA
PROVINCE DU
KADIOGO
Professeur Titulaire
Année académique 2015-2016
II
SOMMAIRE
SOMMAIRE II
DÉDICACE III
REMERCIEMENTS IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS V
RÉSUMÉ VII
ABSTRACT VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIQUE DE
L'ÉTUDE 4
CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE
5
CHAPITRE II : LE CADRE GÉOGRAPHIQUE ET L'APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE DE
LA RECHERCHE 26
DEUXIÈME PARTIE : LA PRÉSENTATION ET LA
DISCUSSION DES
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 39
CHAPITRE III : LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE
LA RECHERCHE 40
CHAPITRE IV : LA DISCUSSION DES RÉSULTATS ET
L'ORIENTATION DE LA
RECHERCHE 65
CONCLUSION GÉNÉRALE 76
BIBLIOGRAPHIE 78
ANNEXES IX
TABLE DES ILLUSTRATIONS XIV
TABLE DES MATIÈRES XV
DÉDICACE
III
Je dédie ce travail à notre Professeur
DA Dapola Évariste Constant, qui a su
nous inculquer le savoir. Que Dieu lui donne
une longue vie.
IV
REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche est le fruit de la collaboration de
plusieurs personnes à qui nous exprimons toute notre reconnaissance.
Nous exprimons d'abord toute notre profonde gratitude à
l'ensemble des professeurs du département de Géographie pour le
sacrifice consenti à notre formation.
Nous réitérons nos sincères remerciements
au Professeur Dapola Évariste Constant DA, notre directeur de
mémoire, pour son encadrement, ses précieux conseils et son
accompagnement tout au long de ce travail.
Nous exprimons ensuite notre gratitude à Monsieur
François OUEDRAOGO, cartographe à la Direction
Générale des Études et des Statistiques Sectorielles
(DGESS) du Ministère de l'environnement de l'économie verte et du
changement climatique dont l'appui technique en SIG a été utile
pour l'élaboration de ce mémoire.
Nos sincères remerciements vont aussi à
l'endroit du « Group AIRBUS DEFENCE & SPACE » qui a bien voulu
mettre à notre disposition des images SPOT pour la réalisation de
ce présent travail.
En outre, nous restons très reconnaissant envers
Monsieur Oumar MAIGA, représentant du « Group AIRBUS DEFENCE &
SPACE » au Burkina Faso, qui a accepté de nous accompagner et de
faciliter l'acquisition des images auprès de sa structure.
Nous remercions Monsieur Adama KOUNKORGO, Monsieur
Soumaïla SAWADOGO, Monsieur Yves Ludovic KARFO et Monsieur Sié PALE
qui ont bien voulu apporter leurs observations au document.
Il nous est agréable d'adresser nos vifs remerciements
à tous les étudiants et professionnels du Laboratoire de
Télédétection et Système d'Information
Géographique (LT-SIG) de l'Université Ouaga I Professeur Joseph
KI-ZERBO, pour m'avoir soutenu dans le processus de réalisation de ce
mémoire.
A leurs majestés les Naaba de Zagtouli et de Yimdi,
leurs notables, les populations de Zagtouli, Yimdi, Tanghin-Dassouri, pour leur
disponibilité et leur esprit d'ouverture face à nos multiples
sollicitations, nous leur formulons nos sincères remerciements.
Enfin, nous témoignons notre reconnaissance à
tous ceux dont les noms n'ont pu être cités mais qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre à la
réalisation de ce document.
V
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ADP : Assemblée des
Députés du Peuple
AN : Assemblée
Nationale
BUC : Bibliothèque
Universitaire Centrale
BUMIGEB : Bureau des Mines et
de la Géologie du Burkina
BUNASOLS : Bureau National des
Sols
CCF : Centre Culturel
Français
CCNUCC : Convention Cadre des
Nations Unies sur le
Changement Climatique
CEDEAO : Communauté
Économique des États de
l'Afrique de l'Ouest
CERLESHS : Cahier du Centre
d'Étude et de la Recherche en
Lettres, Sciences
Humaines et Sociales
CGCT : Code
Général des
Collectivités Territoriales
CIRD : Centre d'Information et
de Recherche pour le Développement
CILSS : Comité
Inter-États de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel
CNULCD : Convention des Nations
Unies sur la Lutte Contre la
Désertification
CORAF : Conseil Ouest et
Centre Africain pour la
Recherche et le
Développement
Agricoles
CSAO : C lub du Sahel et de
l'Afrique de l'Ouest
DEA : Diplôme
d'Études Approfondies
EICVM : Enquête
Intégrale sur les Conditions de
Vie des Ménages
FAO : Organisation des Nations
Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FEM : Fonds pour
l'Environnement Mondial
FIDA : Fonds International pour
le Développement Agricole
GIEC : Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur
l'évolution du Climat
GPS : Global Positioning
System
GRAF : Groupe de Recherche et
d'Action sur le Foncier
GRN : Gestion des Ressources
Naturelles
IGB : Institut
Géographique du Burkina
INSD : Institut National de la
Statistique et de la Démographie
MEE : Ministère de
l'Environnement et de l'Eau (actuel
MEEVCC)
MECV : Ministère de
l'Environnement et du Cadre de
Vie (actuel MEEVCC)
MEDD : Ministère de
l'Environnement et du Développement
Durable
VI
NEPAD : Nouveau Partenariat
pour le Développement de l'Afrique
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement
Économique
ONU : Organisation des
Nations Unies
PASAM : Projet d'Appui
à la Sécurité
Alimentaire des Ménages
PNP : Politique Nationale de
la Population
PNUD : Programme des Nations
Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations
Unies pour l'Environnement
RGPH : Recensement
Général de la Population et de
l'Habitation
UICN : Union Internationale
pour la Conservation de la Nature
SIG : Système
d'Information Géographique
SMDD : Sommet Mondial pour
le Développement Durable
VII
RÉSUMÉ
L'accès à la terre au Burkina Faso est devenu un
enjeu majeur du point de vue de sa valeur et de la sureté du bien.
L'accaparement des terres par les personnes nanties pose cependant des
problèmes liés à la diminution des espaces cultivables des
familles agricoles. Dans ces espaces réduits, les paysans ne sont plus
à mesure d'avoir suffisamment de récoltes pour faire face aux
besoins alimentaires de leurs familles. Aussi, dans la mise en valeur des
terrains achetés, les ressources naturelles sont
dégradées.
Au regard des problèmes posés par la gestion des
ressources naturelles, la question suivante se pose : quels sont les enjeux de
la pression foncière sur la gestion des ressources naturelles dans la
province du Kadiogo ? L'objectif principal de cette recherche est d'analyser
les enjeux de la pression foncière sur la gestion des ressources
naturelles dans la province du Kadiogo, particulièrement dans le
périurbain de Ouagadougou. Des résultats ont été
obtenus grâce à la combinaison de deux méthodes, à
savoir les méthodes qualitative et quantitative. Aussi, une analyse
diachronique des images satellitaires, des enquêtes sociales et des
observations sur le terrain ont été faites.
Les résultats des enquêtes montrent que 75,14 %
des populations de cette zone vendent leurs terres dans le but
d'améliorer leurs conditions de vie. Cependant, 88,62 % de cette
même population estiment que l'amélioration des conditions de vie
est temporelle, car à la longue, ils se retrouvent dans une situation
économique difficile que celle d'avant la vente de leurs terres. Par
ailleurs, 3 % de la population se retrouvent sans terre et sont de ce fait
exposées à la misère. En outre, les acheteurs du foncier
dégradent les terres pour mettre en place leurs infrastructures ou pour
mener leurs activités. A cela s'ajoutent les diverses actions de la
population paysanne sur les terres qui entraînent une dégradation
croissante des ressources naturelles. Ces résultats ont pu être
vérifiés à travers l'analyse diachronique des images spot
de 1986, 1995 et 2014, soit respectivement 9 ans et 19 ans d'intervalle.
Ceux-ci montrent une dégradation du milieu. Ainsi assiste-t-on à
une régression de la superficie des savanes arbustives, des plans d'eau
et des zones nues au profit des champs et des zones d'habitation (zone
urbanisée et celle non lotie). Les superficies des champs sont
passées de 32,40 % à 50,49 % contre de 0,84 % à 3,31 %
pour les zones urbanisées et de 0,00 % à 6 % pour les zones non
loties. Dans cette dynamique du milieu, la population exerce d'autres types
d'activités telles que l'artisanat, le commerce, l'élevage pour
subvenir aux besoins sociaux et alimentaires de leurs ménages.
Mots clés : Burkina-Faso, Kadiogo,
Ressources naturelles, accaparement, dégradation.
VIII
ABSTRACT
Access to land in Burkina Faso has become a major stake from
the point of view of its value and the security of the property. However, land
cornering by the affluent poses problems related to the decline in the
cultivable areas of farming families. In these small areas, farmers are no
longer able to have enough crops to meet the food needs of their families.
Also, in the development of purchased land, natural resources are degraded.
With regard to the problems posed by the management of natural
resources, the following question arises: what are the challenges of land
tenure pressure on the management of natural resources in the province of
Kadiogo? The main objective of this research is to analyze the stakes of the
land pressure on the management of natural resources in the province of
Kadiogo, particularly in the Ouagadougou suburban. Results were obtained
through the combination of two methods, namely qualitative and quantitative
methods. Therefore, a diachronic analysis of the satellite images, social
survey and the field observations were made.
The results of the surveys show that 75.14 % of the population
of this area sells their land in order to improve their living conditions.
However, 88.62 % of the population estimates that the improvement of living
conditions is temporary, because in the long run, they find themselves in a
difficult economic situation than that before the sale of their land. Moreover,
3 % of the population find themselves without land and are therefore exposed to
misery. In addition, land buyers degrade land to set up their infrastructure or
carry out their activities. To this must be added the various actions of the
peasant population on the lands which lead to an increasing degradation of
natural resources. These results were verified by the diachronic analysis of
the spot images of 1986, 1995 and 2014, respectively 9 years and 19 years
apart. These show a degradation of the environment. For example, there is a
decline in the area of shrub savannas, water bodies and bare areas for the
benefit of fields and settlements (both urban and non-urban areas). Field areas
increased from 32.40 % to 50.49 %, from 0.84 % to 3.31 % for the urbanized
areas and from 0.00 % to 6 % for the unfenced areas. In this environmental
dynamic, the population engages in other activities such as handicrafts, trade
and livestock to meet the social and food needs of their households.
Keywords: Burkina-Faso, Kadiogo, Natural
resources, cornering, degradation.
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
L'économie rurale des pays du monde est fondée
sur les activités agro-sylvo-pastorales. La terre, principale support de
ces activités humaines est aujourd'hui convoitée par plusieurs
acteurs. Entre 2006 et 2011, 50 à 80 millions d'hectares auraient fait
l'objet de transactions foncières dans le Monde (BENKAHLA A., 2011).
Selon le rapport publié par OXFAM (2011), les 10 dernières
années (2001-2011), près de 200 millions d'hectares de terres ont
été vendues, louées, cédées ou font l'objet
de négociations dans le cadre des transactions foncières à
grande échelle. L'Afrique apparaît comme la zone la plus
touchée avec 134 millions d'hectares de projets identifiés et le
phénomène semble voué à s'étendre. Les
nouvelles acquisitions des terres entraînent ainsi une
insécurité foncière croissante des populations, alors
qu'elles n'ont pas d'autres alternatives en dehors de l'agriculture et
connaissaient déjà des difficultés d'accès à
la terre (BENKAHLA A., op.cit.).
Le développement des agro-industries et de
l'agrobusiness participent à doter l'Afrique d'un secteur agricole qui
comprend des chaînes de valeur hautement productives et rentables, qui
peuvent établir un lien efficace entre les petits et moyens producteurs
et les marchés (FONTAN SERS C., 2010). En outre, les nouveaux acteurs
devront permettre de par leurs entreprises, l'augmentation de la
monétarisation des productions et la compétitivité des
produits (OUEDRAOGO M., 2003).
Le concept d'« agrobusiness » a été
introduit en 1999 au Burkina Faso dans un contexte dominé par une
agriculture « familiale » qui emploie la majorité de la
population (GRAF, 2011). Les actions des agrobusiness men de très
grandes dimensions (50 à 400 ha) s'observent dans la plupart des
régions du pays où les ressources naturelles sont encore
relativement disponibles (OUEDRAOGO M., op.cit.). L'objectif de cette promotion
est de solliciter les investissements des entrepreneurs dans le domaine
agricole pour permettre d'assurer la sécurité et atteindre
l'autosuffisance alimentaire. Depuis cette période, nous assistons
à une course effrénée des personnes nanties vers les
terres rurales. Débutée dans les provinces des Banwa, du Ziro, de
la Sissili, du Houet, elle a gagné au fil des années la
périphérie des grandes villes du pays. Les populations
autochtones et propriétaires terriens trouvent là une aubaine
pour avoir des ressources financières afin d'améliorer leurs
conditions de vie et de travail, même si celles-ci s'exposent davantage
à la pauvreté. L'affluence vers ces terres a fait que la question
des marchés fonciers est devenue centrale. La question foncière
porte sur des enjeux d'efficacité économique et de
productivité, bien sûr, mais aussi de paix sociale, de
citoyenneté et de gouvernance (CHAUVEAU
J-P. et al., 2006).
2
L'accaparement des terres, l'acquisition ou l'appropriation
à grande échelle, la privatisation et la concentration
foncière ou les investissements fonciers sont les qualificatifs pour
évoquer l'ampleur de l'agrobusiness. La ruée des agrobusiness men
vers le milieu rural pourrait effectivement permettre l'atteinte de
l'autosuffisance alimentaire. Cependant, leurs entrées posent un certain
nombre de problèmes qui sont entre autres, la diminution des espaces
cultivables des paysans, la gestion des ressources naturelles et
l'insécurité alimentaire de la population rurale qui tire
l'essentiel de sa survie de ces terres agricoles. A ces différents
problèmes s'ajoutent les conflits fonciers. Dans la plupart des
situations marquées par une gestion conflictuelle, les dynamiques
d'appropriation foncière s'opèrent dans un contexte où la
rareté relative de la terre se cumule à une croissance
démographique importante, à de faibles revenus des ménages
et à une crise du renouvellement des ressources naturelles (BINOT A.
et al., 2007).
L'accès à la terre à usage d'habitation,
de culture, de pâture ou pour la spéculation foncière, est
devenu un enjeu majeur pour tous (COMPAORE G., 2003 ; BOUJU J., 2010 ;
ADAMCZEWSKI A. et al., 2013). Dans la province du Kadiogo, la terre
fait face à une spéculation importante. Particulièrement,
la population périurbaine de la ville de Ouagadougou est
confrontée à la disparition des terres agricoles, des espaces
ruraux au profit d'une urbanisation excessive menaçant ainsi les
écosystèmes, les espaces naturels et le potentiel de production
agroalimentaire. En plus de l'accès, il se pose un problème de
gestion durable des ressources naturelles.
La vente des terres développée dans la province
du Kadiogo est plus accentuée dans la périphérie de
Ouagadougou. Elle est un phénomène social et économique
qui pose avec une certaine acuité les questions de la
disponibilité des espaces cultivables, la gestion durable et
l'exposition de la population fragile à la misère. La conjugaison
de ces éléments a engendré une transformation du milieu,
des systèmes agraires et de production agricole. De cette situation, il
en découle un constat désolant : dégradation très
avancée des ressources naturelles, saturation démographique,
rupture sociale avec l'éclatement des unités d'exploitation,
saturation de l'espace foncier, la « brousse est finie » (TALLET B.,
1997)1.
Au vu des enjeux qu'engendre la pression foncière dans
la province du Kadiogo et principalement autour de la ville de Ouagadougou, il
est nécessaire de se pencher sur la privatisation des terres dans ce
milieu. Cette présente étude se veut une contribution à la
connaissance des enjeux de la pression foncière dans la province du
Kadiogo, notamment
1 Cité par SOME B. F., 2002 :
Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la
gestion des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy ; p.
17.
3
dans l'interface Ouagadougou Tanghin-Dassouri. Cette analyse
est scindée en deux grandes parties : la première nommée
« le cadre théorique, et méthodologique de
l'étude», est subdivisée en deux chapitres,
présentant ainsi les aspects théoriques, contextuels,
méthodologiques et la zone d'étude. La deuxième partie
intitulée « présentation et discussion des résultats
de la recherche » et subdivisée en deux chapitres, présente
quant à elle les résultats issus de l'enquête, de
l'observation sur le terrain et de l'analyse diachronique. Elle aborde
également la discussion et l'orientation de la recherche.
4
|
PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
DE L'ÉTUDE
|
|
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|
Introduction partielle
Cette partie est consacrée à la revue de
littérature. Elle présente les travaux déjà
réalisés sur le sujet, ce qui a permis de cadrer l'étude
avec des concepts appropriés susceptibles de faciliter la
compréhension. Elle expose les milieux physique et humain et est
subdivisée en deux chapitres. Il s'agit du cadre théorique ; le
cadre géographique de l'étude et l'approche
méthodologique.
5
CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
Ce chapitre situe le cadre théorique de l'étude.
Il développe la problématique, les hypothèses, les
objectifs de la recherche et la revue de littérature.
I. I. La problématique
Cette partie est essentiellement consacrée au contexte
de l'étude et aux questions qui ont guidé la réalisation
de la recherche.
I. I. 1. Le contexte de l'étude
Les pays d'Afrique situés au sud du Sahara sont
confrontés concomitamment entre autres à la gestion des
ressources humaines et celles des ressources naturelles. La dernière
revêt une importance capitale en raison des aléas climatiques, de
la croissance démographique et de la forte pression qui pèsent
sur elles (TOURE EL H., 2011). Elles subissent également une pression
croissante, du fait de leur commercialisation accrue, des changements dans les
systèmes de production et dans l'écologie (BAGRE S. A. et
al., 2003).
L'Afrique de l'Ouest est dotée d'importantes ressources
naturelles. Celles-ci font vivre beaucoup de populations à faible revenu
(CSAO, 2008). Cependant, force est de constater que la pression exercée
par les populations locales sur ces ressources conduit le plus souvent à
leurs dégradations. Le processus de dégradation des terres en
partie lié à la modification des conditions du peuplement
(accroissement de la population, migrations et urbanisation, diminution de la
durée des jachères) a accentué la dégradation du
milieu. Dans ces pays, les manifestations les plus visibles de ce processus de
dégradation sont l'accélération de l'érosion,
l'appauvrissement et la salinisation des sols, la réduction de la
diversité et de la productivité des ressources
végétales, la modification de l'équilibre des
écosystèmes naturels. Ces phénomènes aggravent la
paupérisation des communautés humaines dépendantes de ces
écosystèmes (CSAO, op. cit.).
Le Burkina Faso est l'un des pays africains à fort taux
de croissance démographique 3,1 % (recensement général de
la population et de l'habitation (RGPH 2006)). Selon ce même recensement,
le pays enregistrait en moyenne 435 000 habitants supplémentaires par an
et sa population aurait atteint 18 450 494 individus en 2015. Ce dynamisme de
la population a engendré principalement dans le centre du pays une
densification du peuplement et une consommation rapide de l'espace agricole.
Cette pression démographique s'est faite parallèlement à
la dégradation des conditions de production (DRABO I. et al.,
2003).
6
Par ailleurs, l'augmentation de la population engendre des
besoins sociaux, notamment alimentaires. Malheureusement, la production
agricole des paysans, ne pouvant pas satisfaire cette demande, mettait ainsi le
pays dans un déficit agricole. Face à cette situation,
l'État burkinabè a initié à la fin des
années 90 une politique incitant le privé à investir dans
la production agricole afin de surmonter les insuffisances de l'agriculture
familiale considérée comme peu performante, peu ouverte aux
innovations et à la professionnalisation agricole. Depuis lors, de
nombreux acteurs non ruraux, qualifiés d'agrobusiness men ou de nouveaux
acteurs se sont engagés dans l'acquisition des terres agricoles en
milieu rural et particulièrement dans des zones proches des grands
centres urbains (ZONGO M., 2010). Il estime que les grandes entreprises
agricoles privées sont plus productrices que les exploitations
familiales (ADAMCZEWSKI A. et al., 2013). Dans cet élan de
promotion de l'agriculture intensive avec des moyens modernes adéquats,
le gouvernement encourage les investissements tous azimuts. Rappelons que le
Premier Ministre burkinabè (4 juin 2007 au 18 avril 2011) n'a
cessé de répéter pendant l'hivernage de 2009 : « il
faut donner la terre à ceux qui ont les moyens de la cultiver »
(LEGMA A.V., l'indépendant n° 806 du 17/02/09, cité par
OUDET M., 2009). Ce qui veut dire que la terre au Burkina Faso doit être
à la disposition de ceux qui peuvent la valoriser. Dans cette
catégorie de nouveaux propriétaires figurent des membres du
gouvernement et des hommes d'affaires (OUDET M., op.cit.). Cette situation a
permis aux « nouveaux riches » de s'accaparer des domaines fonciers
à l'intérieur du pays et peu à peu à la
périphérie de Ouagadougou, dans la province du Kadiogo. Ce
phénomène, qu'il soit l'oeuvre d'investisseurs nationaux ou
étrangers, risque d'entraîner la disparition de la classe paysanne
productive et la naissance d'un prolétariat agricole
précarisé, à travers l'expulsion à termes des
producteurs et des communautés de leurs terres (GBAGUIDI L., 2010).
La province du Kadiogo abritant la capitale politique du pays
(Ouagadougou) renferme 12,3 % de la population du Burkina Faso. Elle se
caractérise par une densité exceptionnellement importante de 615
habitants au km2. La plus grande proportion de sa population (85,4
%) habite la ville de Ouagadougou (RGPH, 2006). La croissance
démographique et la migration des populations vers les grandes villes
sont des éléments qui contribuent à accroître la
population urbaine. Ce poids démographique a certainement eu un impact
sur l'espace urbain (COMPAORE G., 1993). De 1904 (fin de la mise en place de
l'Administration coloniale) à nos jours, la ville de Ouagadougou a connu
de profondes mutations démographique et spatiale (TRAORE Y., 2010). En
effet, sa population est passée de 8 000 habitants en 1904 sur une
superficie de 1500 hectares à 2 000 000 habitants en 2010
7
sur un espace de 54 400 hectares, soit un taux d'extension de
3626.66 %. Cette extension est imputable au développement de l'habitat
dit « spontané » et aux « lotissements » de grande
envergure (KEDOWIDE C. M. G. et al., 2010).
La croissance démographique couplée à la
pauvreté des citadins et à la disponibilité d'espace
engendre du coup l'extension spatiale de la ville (KABORE I., 2013). Aussi,
l'accroissement de la population en général et celle des zones
urbaines en particulier entraînent des besoins nouveaux tels que les
infrastructures socio-économiques, les équipements, les voies de
communication, les emplois, les logements, etc. Pour réussir ce
challenge de l'habitat décent, l'État ou des partenaires
privés procèdent périodiquement à des lotissements.
Mais, ces aménagements posent souvent des problèmes
environnementaux qu'il convient de bien analyser. Également, les
populations achètent des terrains non bâtis, en dehors de tout
cadre légal, qu'ils mettent en valeur à leur façon (zone
non lotie).
L'extension de la ville de Ouagadougou empiète sur les
espaces cultivables. En effet, les besoins en terrains à bâtir ont
poussé les néo-citadins et les citadins eux-mêmes à
se lancer dans une spéculation foncière effrénée au
détriment de la production agricole (COMPAORE G., 2003). Au fur et
à mesure, certains champs sont transformés en lieu d'habitation.
Les paysans qui exploitaient les espaces cultivables proches de la ville sont
alors obligés de se mettre à la recherche d'autres emplois, car
les travaux champêtres deviennent de plus en plus difficiles. Par
ailleurs, l'agriculture extensive pratiquée sur les terres peu fertiles
sous l'effet des aléas climatiques n'arrive pas à satisfaire les
besoins alimentaires de la population qui augmentent d'année en
année (OUATTARA S. et al., 2004 ; TIENDREBEOGO Y., 2013).
L'occupation des sols analysée à partir des
images satellitaires (spot de 1986), indique, que les ressources naturelles
subissent une pression croissante. Cela est certainement due à leur
commercialisation accrue, à l'augmentation de la population, aux
changements dans les systèmes de production et dans l'écologie
(BAGRE S. A. et al., 2003). Cette situation a pour corollaire la
dégradation continue des ressources naturelles se traduisant ainsi par
la régression de la couverture végétale, l'ensablement des
retenues d'eau, la dégradation des sols, etc. L'intervention de l'homme
dans le milieu à travers les activités indispensables qu'il
mène pour sa survie (agriculture sur brûlis) et les actions non
viables qu'il pose y prennent souvent l'aspect de véritables agressions.
Aujourd'hui, la province du Kadiogo se trouve installée dans un
processus cumulatif de détérioration du milieu biophysique.
L'influence de Ouagadougou s'exerce fortement sur ses
alentours immédiats (50 km) et même lointain. La
dégradation progressive du couvert végétal devient alors
un problème préoccupant. Elle résulte pour une bonne part
des interférences des activités humaines sur la
8
couverture végétale de type savanesque, donc
particulièrement sensible (COMPAORE G., 1993). L'utilisation des
ressources naturelles, notamment de la terre et la signification de sa fonction
pour les différents acteurs évoluent avec le temps. Ainsi, la
gestion des ressources naturelles devient de plus en plus difficile dans un
contexte marqué par une émergence de nouveaux
propriétaires terriens dans cette partie du pays et
particulièrement à la périphérie de Ouagadougou.
L'exploitation irrationnelle ou exagérée de ces terres peut
contribuer à la dégradation du milieu, voire la disparition de
certaines ressources. Par ailleurs, la privatisation des terres à grande
échelle diminue les surfaces cultivables des paysans.
La pauvreté touche 50,7 % des habitants du Burkina Faso
et est l'un des principaux obstacles aux efforts de développement du
pays (INSD, 2010). En effet, la pauvreté de la population les
amène à adopter des méthodes de production et de
consommation non viables et défavorables à l'environnement
(FEM-FIDA, 2002 ; TIENDREBEOGO Y., 2013). L'insuffisance de revenus limite
l'accès des enfants à l'éducation et des personnes malades
aux soins de santé (Politique Nationale de la Population, 2000). Bien
que cette population rurale soit pauvre, elle possède encore un bien
précieux (la terre) d'où elle tire l'essentiel de sa subsistance.
La vente des terres sans investissement producteur accentuerait la
pauvreté de cette population qui vit déjà dans des
conditions difficiles.
La terre est l'élément fondamental des
ressources naturelles, car c'est sur elle que reposent d'autres
éléments (eau, flore, faune, etc.). C'est en ce sens que sa
gestion rationnelle doit être une condition nécessaire pour
parvenir au développement durable. Or, dans le contexte actuel de
développement au Burkina Faso, surtout dans sa partie périurbaine
et rurale, la question foncière reste préoccupante (SOME B. F.,
2002). Selon FRATICELLI M., (2012), les ressources naturelles étaient
autrefois gérées de façon plus ou moins collective au sein
des communautés villageoises. On pouvait parler de « biens communs
» à un ou à plusieurs groupes sociaux. Aujourd'hui, les
habitants périurbains de Ouagadougou se trouvent
dépossédés de leurs terres agricoles. Quelle serait alors
la situation d'une telle population vivant déjà dans des
conditions difficiles ? En plus, les nouveaux acheteurs du foncier exploitent
la terre à des fins commerciales. Alors, quelle place accordent-ils
à la gestion des ressources naturelles ? Aussi l'exploitation des terres
par les agrobusiness men à la périphérie de Ouagadougou
doit-elle être faite sans tenir compte de l'équilibre
environnemental, pour permettre une régulation de l'air dans la ville et
une gestion durable des ressources naturelles ? Ainsi, pour comprendre les
enjeux liés à la pression foncière sur la gestion des
ressources naturelles dans un contexte de développement durable, nous
nous sommes intéressé à l'étude des
problèmes que peut engendrer la privatisation des terres dans la
province du Kadiogo,
9
notamment à la périphérie ouest de la
ville de Ouagadougou. Également, dans cette étude, il est
question de connaître les stratégies développées par
les paysans pour assurer leur ration quotidienne malgré la diminution de
leurs espaces cultivables.
I. I. 2. Les questions de la recherche
La question principale de la recherche est la suivante : quels
sont les enjeux de la pression foncière sur la gestion des ressources
naturelles dans la province du Kadiogo ?
De cette interrogation principale, se dégagent quatre
questions secondaires qui sont :
· quels sont les modalités d'accès
à la terre et les acteurs du foncier dans la périphérie de
Ouagadougou ?
· quelles sont les causes de la vente des terres en zone
périurbaine ?
· quelles sont les impacts de la pression
foncière sur la gestion des ressources naturelles ?
· quelles sont les stratégies
développées par les paysans pour répondre aux besoins
sociaux de leurs ménages ?
Pour mieux aborder le sujet, les hypothèses de
l'étude et les objectifs à atteindre sont passés en revue.
Ensuite, le point des documents qui ont traité des thèmes
similaires au notre a été fait. Cela a permis l'orientation de la
recherche.
I. II. Les hypothèses et les objectifs de la
recherche
Cette partie est structurée en deux points à
savoir, les hypothèses et les objectifs de l'étude. Ce paragraphe
sert à orienter la recherche
I. II. 1. Les hypothèses
L'hypothèse principale de cette étude stipule
que la disponibilité, l'accaparement et la gestion durable des terres
sont les enjeux de la pression foncière sur la gestion des ressources
naturelles dans la province du Kadiogo.
De cette hypothèse principale découlent les
hypothèses spécifiques suivantes :
· l'achat, le legs, le don et la location sont les modes
d'accès à la terre et les acteurs sont ceux reconnus par la loi
N°034-2009/AN du 16 juin 20092 ;
· la population périurbaine de Ouagadougou vend
la terre pour améliorer ses conditions de vie et de travail ;
· la dégradation des terres, la réduction
des espaces cultivables et l'accentuation de la pauvreté sont les
impacts de la privatisation des terres ;
2 L'article 6 de la présente loi.
·
10
les paysans développent des stratégies pour
répondre aux besoins sociaux de leurs ménages.
I. II. 2. Les objectifs
L'objectif global de cette recherche est d'analyser les
enjeux de la pression foncière sur la gestion des ressources naturelles
dans la province du Kadiogo. De façon spécifique, il s'agit de
:
· déterminer les modalités d'accès
à la terre et les acteurs du foncier sur le terrain ;
· comprendre les raisons qui poussent la population
périurbaine de Ouagadougou à vendre sa terre ;
· expliquer les impacts de la privatisation des terres
sur les ressources naturelles et sur la population ;
· analyser les différentes stratégies
développées par les paysans pour répondre aux besoins
sociaux de leurs ménages.
I. III. La revue de littérature
Les notions de « revue de littérature » ou
d'« analyse de littérature » désignent à la fois
une méthode de travail scientifique et une « catégorie
» d'études scientifiques3. La méthodologie
utilisée a concerné la grille d'analyse des données, la
recherche documentaire, la synthèse des documents, la clarification et
les précisions conceptuelles.
I. III. 1. La grille d'analyse des données
La présentation de la grille, selon un tableau
à double entrée, permet de répertorier les
thématiques abordées par certains auteurs en relation avec le
thème d'étude ainsi que les différents groupes d'auteurs
(cf. tableau 1). Les travaux de ces auteurs ont servi de base d'analyse dans ce
mémoire.
3
http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue
de la litt%C3%A9rature
11
Tableau I : la grille d'analyse des
données
Les thématiques
abordées
|
Le groupe d'auteurs
|
La question
foncière
|
LAVIGNE-DELVILLE P., (1999) ; SOME B. F., (2002) ; DRABO I.
et al., (2003) OUEDRAOGO M., (2003) ; MATHIEU P., (2003) ; MATHIEU P.
et al. (2003) ; ZONGO M. (2005, 2010, 2011) ; ZONGO M. et al.
(2006) ; BINOT A., et al., (2007) ; CSAO/OCDE, (2009) ; OUDET M.
(2009) ; GBAGUIDI L., (2010) ; KOUMASSOU T.,
(2010) ; IPAR, (2010) ; DIALLA E. B, (2002) ;
LAVIGNE DELVILLE L., 2012 ; DELCOURT L., (2010), ADAMCZEWSKI A., et al.,
(2013).
|
La gestion de
l'environnement et des ressources naturelles
|
YANGAKOLA J.M., (1997) ; FIDA, (2002) ; GRATZFELD J., (2004)
; KLOFF S. et al. (2004) ; FAO, (2007) ; HOUNTONDJI H. Y-C., (2008) ;
BLUNIER P., (2008) ; CESMAT, (2008) ; BOULANGER S., et al. (2009) ;
DESROSIERS, R., et al. (2010) ; BUTARÉ I., et al.
(2013).
|
La dégradation
des terres
|
DA D. E. C. (1984, 1993) ; GAVAUD M., (1990) ; BANDRE E.,
(1995) ; HIEN F. et al. (1996) ; NDOUR T. (2001) ; FEM-FIDA (2002) ;
SMDD, (2002) ; BONNET B., 2003 ; DJIRE M., 2003 ; CHAUVEAU
J-P. et al., (2004) ;
DIPAMA J. M. (2004) ; BANZHAF M., (2005) ; HAUCHART V. (2005) ; DA D.E.C.
et al. (2007, 2008) ;
GBAGUIDI L., (2010) ; FAO (2011) ; YERO S. K., (2012)
; FRATICELLI M. (2012).
|
Les politiques et lois
|
LOI N°002/94/ADP ; PNP, 2000 ; LOI N° 055-2004/AN ;
LOI N°034-2009/AN ; LOI N° 034-2012/AN.
|
La sécurité
alimentaire
|
OUEDRAOGO F. de C., (2000) ; DEMBELE N. N., 2001 ; DROY I.
et al., (2004) ; OCDE, (2005) ; FAO, (2006, 2009) ; JANIN P., (2003,
2006, 2010) ; BENOIT-CATTIN M. et al., (2012).
|
|
I. III. 2. La recherche documentaire
La recherche documentaire a été menée
dans plusieurs centres de documentation et institutions, notamment à la
Bibliothèque du département de géographie, au Centre
d'Information et de Recherche pour le Développement (CIRD), au Guichet
unique du foncier et au Ministère de l'environnement, de
l'économie verte et du changement climatique (MEEVCC). Mais, il faut
noter que la majorité des documents a été
téléchargé des sites web.
Cette recherche a également concerné
l'utilisation des images satellitaires de 1986, de 1995 et de 2014 de la zone
d'étude. Une carte topographique de Ouagadougou a permis de
délimiter ladite zone.
L'analyse des documents montre que plusieurs auteurs ont
étudié les questions relatives au foncier rural ; d'autres se
sont spécifiquement intéressés à la gestion des
ressources naturelles dans le contexte d'une demande accrue des terres
cultivables ; certains ont étudié l'influence de la population
(migrante) sur les ressources naturelles à l'intérieur du Burkina
Faso. Dans le cas
12
spécifique de la province du Kadiogo, des études
sur le foncier existent, mais, elles n'ont pas établi le lien entre la
pression foncière et les enjeux liés à la gestion des
ressources naturelles. C'est pour combler ce vide que cette étude est
menée. Ainsi, les documents de base utilisés dans le cadre de ce
mémoire sont constitués de thèses de doctorats, de
mémoires de Diplôme d'Études Approfondies (DEA), de masters
et de maîtrises, de rapports, d'ouvrages généraux,
d'articles scientifiques et de presses.
I. III. 3. La synthèse des documents
Les thèmes sur la pression foncière et la
gestion des ressources naturelles ont fait l'objet de nombreuses études
dans le monde. Cela témoigne l'importance accordée à ces
thèmes pour les différents chercheurs. La plupart des auteurs
n'ont pas fait la combinaison entre la pression foncière et la gestion
des ressources naturelles. Certains ont traité la pression
foncière en relation avec la dynamique de la population et d'autres ont
abordé les aspects liés à la gestion des ressources
naturelles en relation avec les activités humaines.
A partir de l'introduction de l'agrobusiness dans les pays du
sud. Nous assistons à une course effrénée sur les terres
rurales. L'objectif étant sans doute lié aux questions de
l'atteinte de l'autosuffisance et la sécurité alimentaire, mais,
l'exploitation à grande échelle sans des mesures
d'atténuation a un impact certain sur les ressources naturelles. Aussi,
l'accaparement des terres agricoles par les agrobusiness men ou nouveaux
acteurs diminue les surfaces de production des paysans. La synthèse
suivante retrace les travaux de certains auteurs sur les impacts de la
privatisation des terres et la gestion des ressources naturelles d'une part et
d'autre part l'effet produit par la privatisation sur la sécurité
alimentaire des populations agricultrices.
En ce qui concerne l'impact de la pression foncière
sur les ressources naturelles, le Fonds International pour le
Développement Agricole (FIDA, 2002), souligne que l'exploitation des
terres pose le problème de la conservation du sol, l'aménagement
des bassins versants, la déforestation, la gestion des parcours, la
désertification, la conservation de la biodiversité et la
santé environnementale. Il explique que les causes et les effets de la
dégradation de l'environnement varient considérablement selon les
régions, les pays et les zones agroécologiques, et cela donne
lieu à une grande variété de problèmes de gestion
de ressources naturelles. Par ailleurs, il propose ainsi quelques
éléments à prendre en compte pour alléger la
pression sur les ressources naturelles. Il s'agit de la participation des
bénéficiaires et des communautés, le transfert de
technologies respectueuses de l'environnement, la promotion de politiques en
faveur de l'environnement et le financement
13
rural. FRATICELLI M., (2012), montre comment la question
foncière est gérée depuis la période coloniale
à nos jours. Il fait savoir que l'adoption de la loi de 1994 ne
constitue pas une reconnaissance des droits des habitants sur les terres et les
forêts gérées par les communautés. Ces populations
en majorité pauvres se voient convoiter leurs terres par des
élites capables d'acheter de milliers d'hectares. Ainsi, il indique que
le système foncier légal mis en place au Cameroun n'a
profité qu'à un nombre restreint d'acteurs. Pour lui, l'impact du
phénomène d'accaparement des terres et des forêts sur les
territoires et les systèmes de gestion coutumiers sont
déjà très forts dans certaines zones du pays, en
particulier les régions côtières. Cela crée des
tensions dont les conséquences sont l'effritement du tissu social et des
écosystèmes forestiers. Pour HIEN F. et al., (1996) la
pression exercée par la population sur la terre conduit à la
dynamique de dégradation des sols. Il souligne que cette
dégradation apparaît comme le résultat de deux processus :
l'extension spatiale des zones nues et l'apparition de nouvelles surfaces
dénudées. Pour lui, la réduction du couvert
végétal constitue le point de départ du processus de
dégradation des sols dans la région soudano-sahélienne
d'Afrique. C'est dans ce sens que soutient la BANQUE MONDIALE (2003),
lorsqu'elle affirme que la gestion durable des ressources naturelles est
essentielle pour lutter contre la pauvreté sur deux principaux fronts.
Elle stipule que dans un premier temps, la gestion durable doit permettre de
répondre aux besoins nutritionnels à long terme de la population
mondiale. Elle fait remarquer par la suite que, si l'effet d'érosion
qu'opère la dégradation des ressources sur la capacité
productive se poursuit, la capacité à satisfaire les besoins
alimentaires futurs se trouvera sérieusement compromise. Pour elle, les
plus pauvres sont ceux qui souffriront le plus du fait de l'augmentation des
coûts des produits alimentaires et de la vulnérabilité de
leurs moyens d'existence. Deuxièmement, elle montre que la gestion
intégrée des ressources naturelles contribue à lutter
contre la pauvreté en améliorant les possibilités de
revenu pour les agriculteurs pauvres et leurs communautés locales. Quant
à BADO I. et al., (2003) les disponibilités en terres de
culture, variables d'une région à l'autre du Burkina Faso, sont
à rapprocher des conditions écologiques. Ils montrent que la
qualité des sols et la répartition des pluies sont responsables
de situations très différentes selon les régions. Ils
soutiennent que la dynamique récente et actuelle de la population
bouscule les situations antérieures et pose de manière nouvelle
les conditions d'accès à la terre. Par ailleurs, ils proposent
qu'il faille nécessairement adapter les régimes fonciers aux
nouvelles réalités socioéconomiques dominées par la
raréfaction des terres disponibles et les mutations dans le mode de
gestion des terres.
14
La question de l'accaparement des terres a été
abordée. Ainsi, en 2010, GBAGUIDI L., montre que l'investissement dans
l'achat de la terre et dans la production agricole constitue une tradition au
Bénin. À cet effet, sur la base de la limitation des superficies
de l'ordre de 20 à 50 hectares, les fonctionnaires de l'administration
et les hommes d'affaires ont acheté des terres pour y pratiquer une
agriculture pérenne telle que la production de bois de Tectona
grandis ou d'arbres fruitiers. Il ajoute que depuis 2000, le
phénomène a pris de l'ampleur avec l'achat de superficies plus
importantes et l'entrée d'investisseurs étrangers et des
multinationales dans l'acquisition des terres dans les régions
considérées comme les greniers du pays. Il présente les
différents modes d'accès à la terre et les acteurs (ONG,
Députés, Ministres et Hommes d'Affaires) qui achètent de
grandes superficies. Il conclut que cette situation peut avoir comme
conséquence la perte des pratiques endogènes, des valeurs
traditionnelles, la dégradation du tissu social et de l'exode rural. Par
ailleurs, l'auteur nous apprend que l'introduction incontrôlée de
semences d'Organismes Génétiquement Modifiés peut
également avoir des conséquences importantes à long terme
sur la biodiversité du pays. Argumentant sur la même question,
ADAMCZEWSKI A., et al., (2013), montrent que l'ampleur des dynamiques
de concessions privées est telle qu'elles sont souvent qualifiées
d'accaparements fonciers. Ils soulignent que la croissance démographique
conduit à une réduction du foncier par l'exploitation des terres.
ZONGO M., (2010), montre que l'État burkinabè a initié
à la fin des années 90 une politique d'incitation
d'investissement dans la production agricole par des investisseurs
privés afin de surmonter les insuffisances de l'agriculture familiale
considérée comme peu performante, peu ouverte aux innovations et
à la professionnalisation. C'est ainsi qu'une partie de la population
qualifiée d'agrobusiness men s'est engagée dans l'acquisition de
terres en milieu rural et particulièrement dans les zones proches des
grands centres urbains. Il met l'accent sur la catégorisation de ces
agrobusiness men, la description de leurs procédures d'accès
à la terre, leurs stratégies de sécurisation ainsi que les
rapports qu'ils entretiennent avec les autres acteurs. Pour ZONGO M., 2005, les
effets cumulés de l'évolution démographique et de la
modernisation des moyens de production ont généré un fort
accroissement des superficies cultivées. Il souligne que l'augmentation
de la production est envisagée comme une conséquence de
l'augmentation des superficies. Quant à SOME B. F., (2002), les
ressources naturelles, supports de la production rurale, subissent les caprices
des changements climatiques. Il soutient que pour espérer léguer
un héritage de ressources naturelles rurales aux
générations futures, il faut nécessairement adapter les
systèmes de production actuels au milieu et investir pour les
revaloriser. Par ailleurs, il montre que la dégradation des ressources
naturelles est en grande partie due à l'installation des migrants dans
la Province du Tuy au Burkina Faso.
15
Les questions de la transaction et les systèmes de
sécurisation foncière ont aussi fait l'objet d'étude. En
effet, ZIDA R. A., (2012), analyse les différents modes d'accès
à la terre et identifie les acteurs concernés par la transaction
foncière. Il pense que les transactions foncières engendrent
certes des apports socio-économiques pour les acteurs mais
également des inconvénients. Pour OUEDRAOGO H., (2010), les
systèmes de sécurisation foncière en Afrique de l'Ouest
reposent sur l'héritage colonial de l'immatriculation foncière
dont l'échec a pourtant été souvent dénoncé.
Il mentionne que pour réussir, les politiques foncières
ouest-africaines doivent questionner, voire remettre en cause les fondements
coloniaux sur lesquels sont bâtis les législations
foncières actuelles, notamment le système de l'immatriculation
foncière. Il souligne par la suite que l'élaboration de loi
entrant dans le cadre du foncier doit s'appuyer sur les initiatives locales et
impliquer les acteurs à la base (les communautés locales, les
propriétaires terrains).
Les questions de vulnérabilité et de
sécurité alimentaire ont également été
abordées par certains auteurs dans leurs recherches. C'est ainsi que
JANIN P., (2006), évoque la nécessité de prendre en compte
les vulnérabilités apparente (basée sur une cartographie
thématique qui représente la situation géographique) et
réelle (qui résulte de mesures plus individualisées). Pour
lui, cela permet de cerner tous les contours de la situation réelle des
ménages. Il prend en compte les aspects économiques,
géographiques et sociaux pour caractériser la
vulnérabilité alimentaire. Pour OUEDRAOGO F. C., (2004),
l'insécurité alimentaire varie dans le temps et dans l'espace.
Les crises climatiques caractéristiques à l'Est du Burkina Faso
déterminent les degrés de vulnérabilité (apparente
ou réelle) de la population dans la mesure où la
disponibilité alimentaire est dépendante de la production
agricole. Il met l'accent sur les déterminants de la
vulnérabilité alimentaire à savoir la
précarité des ressources, la gestion inadaptée des
ressources, l'incertitude climatique et l'enclavement physique et culturel de
la zone. Quant à DELCOURT L., (2010), la crise alimentaire de 2008 dans
le monde a jeté une lumière crue sur les aberrations du
modèle de développement agricole promu dans le Sud. Il souligne
que cette crise a plongé près de 125 millions de personnes
supplémentaires dans l'extrême pauvreté et 75 millions
d'entre elles dans la sous-alimentation. Il soutient que les paysans du sud
sont confrontés à la libéralisation du marché et
à la réduction du soutien des pouvoirs publics. Il poursuit en
affirmant que les institutions internationales qui reconnaissent aujourd'hui le
rôle des agricultures familiales et paysannes dans la lutte contre la
pauvreté, ainsi que dans la préservation de la
biodiversité, préconisent des mesures d'appui public ou
privé. Par ailleurs, il pose la problématique du contrôle
de la
16
terre qui reste largement négligée. DROY I.
et al., (2004) mettent l'accent sur la pauvreté en milieu rural
d'une part et de l'autre les difficultés pluviométriques
auxquelles fait face le sud du pays. En effet, ils montrent que les
aléas climatiques perturbent la production vivrière et font
baisser les revenus des populations. Pour eux les systèmes d'information
permettent, soit un suivi conjoncturel de la situation alimentaire, soit une
approche structurelle permettant une meilleure approche des causes de cette
vulnérabilité. Ils pensent que chaque niveau d'observation
apporte des informations spécifiques et complémentaires.
La pression exercée par les populations influence
énormément sur la gestion des ressources naturelles. Cependant,
il ressort de toutes ces recherches documentaires que la question de la
pression foncière sur les enjeux de la gestion des ressources naturelles
a été très peu traitée dans les pays d'Afrique au
sud du Sahara. En effet, des travaux sur ce thème. ont bien
été conduits dans diverses régions du monde et même
du Burkina Faso. Cependant, dans le milieu périurbain des villes du
Burkina Faso, il n'y a pas d'étude qui traite du lien entre la pression
exercée par les populations sur le foncier et la gestion des ressources
naturelles. Notre mémoire consiste donc à privilégier
l'analyse des enjeux liés à la pression foncière sur la
gestion des ressources naturelles dans la province du Kadiogo, notamment dans
le milieu périurbain. Mais, avant de présenter la zone
d'étude et dresser la méthodologie utilisée, nous avons
procédé par la définition des concepts récurrents
utilisés dans ce document.
I. III. 4. La clarification et les précisions
conceptuelles
Afin d'orienter les lecteurs et de permettre une meilleure
compréhension, il convient de définir les concepts clés
utilisés dans ce document. Ce sont des définitions en rapport
avec le thème de recherche qui ont été retenues.
Environnement : Étymologiquement on
trouve « environemenz » en français dès 1265 dans le
sens de « circuit, contour » puis à partir de 1487 dans le
sens d'« action d'environner ». Le mot provient du verbe environner,
qui signifie action d'entourer. Les sens du mot sont polysémiques,
c'est-à-dire qu'il a plusieurs sens différents. Ayant le sens de
base de ce qui nous entoure, il peut prendre le sens de cadre de vie, de
voisinage, d'ambiance, ou encore de contexte (en linguistique). Le mot
environnement est à différencier du mot nature. La nature
désigne l'ensemble des éléments naturels, biotiques et
abiotiques, considérés seuls, alors que la notion d'environnement
s'intéresse à la nature, au regard des activités humaines,
et aux interactions entre l'Homme et la nature. La notion d'environnement
englobe aujourd'hui
17
l'étude des milieux naturels, les impacts de l'homme
sur l'environnement et les actions engagées pour les réduire.
http://lebiogeographe.centerblog.net/1-definition-de-environnement
(consulté le 02 mai 2015).
L'environnement réfère donc à une notion
globale ; il comprend les écosystèmes, les populations humaines
et l'ensemble de leurs composantes qui contribuent à la qualité
de la vie (DA D.E.C. et YONKEU S., 2006)4.
Nous retenons la définition selon laquelle,
l'environnement est l'ensemble des composants naturels de la planète
Terre (l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les
végétaux, les animaux, etc.) et l'ensemble des
phénomènes et interactions qui s'y déroulent. En somme,
l'environnement est tout ce qui entoure l'homme et ses activités.
Un enjeu est ce que l'on peut gagner ou
perdre dans une entreprise quelconque, un projet. Consultée le
08/05/2017 sur le site (
www.larousse.fr/dictionnaires/français/enjeu).
Le moteur de recherche Wikipédia définit
l'enjeu comme quelque chose que l'on risque dans une compétition, une
activité économique ou une situation vis-à-vis d'un
aléa. C'est donc ce que l'on peut gagner ou perdre en faisant quelque
chose ou en ne le faisant pas. Consultée le 08/05/2017 sur le site
(
https://fr.m.wikipédia.org/wiki/Enjeu).
La pression croissante que subit l'exploitation des
ressources naturelles soulève des préoccupations sur les
composantes écologiques qui peuvent être altérées
dans son intégrité. L'altération est positive dans le
cadre d'une exploitation rationnelle et négative dans l'autre sens.
Alors, dans cette étude, un enjeu est ce que l'on peut gagner ou perdre
dans l'exploitation ou non des ressources naturelles.
Le dictionnaire Le Petit Larousse, 2010, définie
le périurbain comme un espace à proximité
d'une ville. Ce milieu est à la lisière des villes. Le domaine
périurbain de Ouagadougou correspond à l'aire géographique
qui s'étend des limites communales de Ouagadougou (province du Kadiogo)
jusqu'à une distance de 25 km environ (COMPAORE G., 2003).
Nous retenons que c'est la zone située entre la partie
urbanisée (la ville) et le milieu rurale. Elle est une zone de
convoitise par les personnes démunies et qui sont à la recherche
de logement. C'est également une zone prisée par les populations
agricoles qui vivent dans la ville.
Ce concept est à différencier de la
périurbanisation qui décrit l'éloignement de
l'habitat par rapport à l'emploi. La périurbanisation est
l'augmentation, dans les communes
4 Cité par OUEDRAOGO J., 2013 : l'impact
environnemental et les retombées socio-économiques des
activités agricoles autour des retenues d'eau dans le domaine
soudano-sahélien d'Afrique occidentale ; mémoire de master de
recherche en géographie, université de Ouagadougou page 10.
18
situées à l'extérieur des pôles
urbains, généralement en périphérie, du nombre
d'actifs occupés travaillant dans les pôles. Sa mesure s'appuie
sur des indicateurs de flux domicile-travail. Ce concept a une dimension
fonctionnelle (NIRASCOU F., 2012).
Le foncier : en géographie, il
désigne : «l'ensemble des rapports entre les Hommes
impliqués par l'organisation de l'espace» (FRECHOUH. cité
par OUEDRAOGO J., 2013). C'est tout ce qui a trait ou se rattache à un
fonds de terre ou à un bien-fonds. Le domaine foncier national est
l'ensemble des terres et des biens immeubles ou assimilés, situés
dans les limites du territoire du Burkina Faso ainsi que de ceux situés
à l'étranger et sur lesquels l'État exerce sa
souveraineté. (Loi N° 034-2012/AN portant réorganisation
agraire et foncière au Burkina Faso, p. 5).
La notion de foncier englobe une dimension spatiale à
savoir l'espace. Sa gestion implique des rapports sociaux donnant un sens aux
droits d'usage sur la terre et son exploitation. Le foncier peut être
défini comme l'accès et le contrôle de la terre ainsi que
de la gestion des ressources naturelles qui s'y trouvent (COMITE TECHNIQUE,
FONCIER ET DÉVELOPPEMENT, 2008). Dans le cadre de ce mémoire,
cette définition est retenue.
Selon le moteur de recherche Wikipédia, la
privatisation est un transfert de la propriété d'une
grosse partie, voire de la totalité, du capital d'une entreprise du
secteur public
au secteur privé. Consultée le 08/05/2017 sur
le site
(
https://fr.m.wikipédia.org/wiki/Privatisation).
La privatisation foncière désigne toute
transaction du foncier se traduisant par un transfert, à des personnes
physiques ou morales de droit privé, tout ou une partie des terres.
Consulté le 08/05/2017 sur le site
www.mdipi.gov.dz/definition-de-la-privatisation).
Nous retenons ici que la privatisation foncière est
l'opération consistant à transférer par la vente une
partie ou l'ensemble des terres et des biens immeubles ou assimilés,
situés dans les limites de la propriété privée
individuelle, collective ou publique à une tierce personne. La privation
foncière est une cession totale de sa terre. La personne
acquéreuse jouit des avantages liés à cette
acquisition.
La dégradation est l'évolution
d'un élément, d'un milieu, dans le sens d'une
détérioration. (GEORGE P., et al., 2009).
La dégradation des terres correspond à une
réduction des capacités de la terre à fournir des biens et
des services à l'écosystème et à ses
bénéficiaires. Elle se caractérise par une
19
diminution de la teneur en éléments organiques
nutritifs des sols. Elle entraîne une perte de fertilité et des
bouleversements dans les systèmes de drainage des eaux. Elle est le
produit des variations climatiques et des actions anthropiques conduisant
à une altération des écosystèmes des zones arides (
http://www.ffem.fr/accueil-FFEM/activites-ffem/degradation-des-terres)
(consulté le 02 mai 2015).
La dégradation des terres est la diminution ou la
disparition, de la productivité biologique ou économique et de la
complexité des terres. Cela est due entre autres à : (i)
l'érosion des sols causée par le vent et/ou l'eau ; (ii) la
détérioration des propriétés physiques, chimiques
et biologiques des sols ; et (iii) la disparition à long terme de la
végétation naturelle (HOUNTONDJI H. Y-C., 2008). Cette
définition est celle retenue dans ce mémoire.
Quant à la dégradation des sols,
elle est définie comme un changement dans l'état de
santé du sol. Elle se caractérise par une diminution de la teneur
en éléments organiques nutritifs des sols. Elle entraîne
une perte de fertilité et des bouleversements dans les systèmes
de drainage des eaux. Elle est le produit des variations climatiques et des
actions anthropiques conduisant à une altération des
écosystèmes des zones arides (
http://www.ffem.fr/accueil-FFEM/activites-ffem/degradation-des-terres)
(consulté le 02 mai 2015).
Selon le dictionnaire Le Petit Larousse, 2010, la
spéculation est une activité qui consiste à tirer
profit par anticipation de l'évolution à court, moyen ou long
terme du niveau général des prix ou d'un prix particulier en vue
d'en retirer une plus-value ou un bénéfice.
La spéculation foncière est
l'acte d'acheter un terrain dans l'espoir de le revendre plus cher, plus tard,
à l'identique. La pratique d'une véritable spéculation
foncière se heurte donc aux coûts de transaction
élevés qu'il faut assumer à l'achat comme à la
revente (Dictionnaire foncier, consulté le 02 mai 2015 sur le site
www.comby-foncier.com).
La spéculation foncière désigne toutes
les formes de spéculations relatives « à un fonds de terre,
à son exploitation, à son imposition » quand des agences
immobilières ou foncières, des banques ou des individus
(propriétaires fonciers ou acheteurs de foncier) cherchent à
tirer des avantages financiers et/ou fiscaux et/ou politiques de la
propriété foncière ou d'un bien immobilier existant ou
potentiellement existant. Au sens rigoureux de l'expression, la
spéculation porte sur les terrains à vocation agricole,
minière, touristique, urbaine ou ayant vocation de protection de la
nature. Au sens large, elle porte également sur des immeubles et autres
constructions ou infrastructures considérés comme biens «
fonciers ». Parfois, il peut s'agir de concessions minières ou de
permis d'exploiter une nappe ou un milieu sous-marin, etc. (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Spéculation_foncière)
(consulté le 02 mai 2015).
20
Selon l'INSD, 2009, la spéculation foncière est
une activité commerciale portant sur l'achat et la revente des parcelles
ou des terrains.
Nous retenons dans le cadre de cette étude que la
spéculation foncière est toute forme de transfert (cession,
vente, location, emprunt) de la terre à une personne morale ou physique,
nationale ou étrangère qui en prend possession ; elle a une
influence sur la sécurité foncière des exploitations
familiales, quelles que soient les superficies concernées. Dans ce
travail, la spéculation foncière concerne essentiellement les
terres rurales.
La transaction désigne une
convention, une opération commerciale ou de bourse (Le Petit Larousse,
2010). La transaction foncière est une opération
réalisée sur le marché foncier. Elle représente un
échange entre un acheteur et un vendeur (un bien foncier apporté
par le cédant contre le paiement d'une somme d'argent par le
cessionnaire) (
rachatcredit.com, consultée
le 08/05/2017). Chaque transaction a, par elle-même, un coût qui
peut être, pour partie, un coût fiscal (s'il existe un impôt
sur les transactions) ou un coût de rémunération des
intermédiaires (notaire, agent immobilier, etc.), mais qui est aussi un
coût (au sens large) correspondant au temps et à l'activité
consacrée à la recherche du bien et à sa
négociation (Dictionnaire foncier, consulté le 02 mai 2015 sur le
site
www.comby-foncier.com).
L'agrobusiness est l'ensemble des
activités et des transactions en relation avec l'agriculture et les
industries agroalimentaires. Définition consultée le 22/09/2016
sur le site (
www.larousse.fr/dictionnaires/français/agrobusiness).
L'agrobusiness est un concept qui prend en compte l'ensemble
des opérations impliquées dans la production et la distribution
de produits agricoles. En d'autres termes, il concerne des activités qui
sont directement ou indirectement liées à la production, à
la transformation, au stockage ou à la distribution des produits
agricoles (FONTAN SERS C., 2010).
Pour la présente étude, nous retenons que
l'agrobusiness est l'ensemble des activités innovantes et à forte
valeur ajoutée qui gravitent autour de la production agricole. Il s'agit
des activités qui contribuent à l'amélioration
substantielle de l'agriculture, en amont par la fourniture d'intrants et la
valorisation des activités purement agricoles ; en intermédiaire
par la transformation des produits agricoles dans les industries et ; en aval
par l'amélioration des opérations de stockage, de transport et de
commercialisation de ces produits agricoles transformés.
Quant aux acteurs, selon l'Article 6 de la
loi N°034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural, les
acteurs du foncier rural sont : « l'ensemble des personnes ou groupes
21
de personnes physiques ou morales, de droit privé ou de
droit public, titulaires de droits sur les terres rurales, soit à titre
de propriétaires, de titulaires de droit de jouissance, de possesseurs
fonciers, soit encore à titre de simples usagers de la terre rurale
».
Les nouveaux acteurs sont les personnes qui
n'ont pas pour habitude l'exploitation des terres agricoles. Mais, depuis
l'adoption de la loi sur le foncier rural en juin 1991, ceux-ci se ruent vers
les terres agricoles pour faire des réalisations autres que les
activités agricoles. Ils sont issus de tous les âges, de tous les
groupes ethniques et de tous les milieux socio-professionnels. Dans le cadre de
ce mémoire, nous n'avons pas pu établir une limite franche entre
ces personnes et les agrobusiness men.
Les ressources naturelles : de
manière générale, une ressource naturelle est une
substance, un organisme ou un objet présent dans la nature et qui fait,
dans la plupart des cas, l'objet d'une exploitation pour satisfaire les besoins
(énergies, alimentation, agrément) des humains, animaux ou
végétaux. Il peut s'agir :
· d'une matière première minérale
(l'eau douce, les granulats, les minerais métalliques) ;
· d'une matière d'origine organique ou monde vivant
(le poisson, le blé) ;
· d'une matière fossilisée d'origine
organique (le pétrole, la charbon, le gaz naturel, le lignite ou la
tourbe) ;
· d'une source d'énergie (solaire,
éolienne) et ;
· par extension d'un service écosystémique
(la production d'oxygène fournie par la photosynthèse ) (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ressource_naturelle;
consulté le 08 mai 2015).
On dénomme ressources naturelles les diverses
ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie
de l'homme et à ses activités économiques. Celles-ci
peuvent être subdivisées en deux groupes distincts :
· les ressources non renouvelables, constituées
par les matières premières minérales et les combustibles
fossiles, proviennent de gisements formés au cours de l'histoire
géologique de la Terre et correspondant à un stock, par essence
même, épuisable.
· les ressources renouvelables peuvent, en principe,
être exploitées sans épuisement, étant capables de
se régénérer en permanence. Elles regroupent l'eau, les
sols (terres cultivables) ainsi que les ressources biologiques, qui sont
constituées par les communautés vivantes exploitées par
l'homme (forêts, pâturages, pêcheries maritimes,
22
biodiversité) et par les ressources
génétiques (variétés de plantes cultivées et
races d'animaux domestiques)5.
La gestion des ressources naturelles concerne
les processus et les pratiques en matière d'affectation et d'utilisation
de celles-ci. Une gestion durable tire le meilleur parti possible des
ressources naturelles pour satisfaire les besoins de subsistance actuels, tout
en maintenant et en améliorant le stock et la qualité des
ressources naturelles pour les générations futures (BANQUE
MONDIALE, 2003).
Gérer les ressources naturelles, c'est définir
et mettre en oeuvre des règles sur l'accès et l'exploitation
à des espaces ou à des ressources donnés. Cela
répartit les gains et les coûts entre les différents
groupes d'acteurs en compétition pour l'exploitation de l'espace ou de
la ressource en question, et a donc des enjeux économiques, sociaux et
politiques (LAVIGNE-DELVILLE P., 2012).
Une gestion raisonnable des ressources naturelles est une
gestion qui permet à ces ressources de se renouveler et d'être
conservées de manière pérenne, sans être
menacées par la surexploitation. (
fr.wikipedia.org/wiki/Gestion
des ressources naturelles, consulté le 14/07/15).
La sécurité alimentaire se
définit comme l'accès permanent de tous aux denrées
alimentaires nécessaires pour mener une vie saine et active (DEMBELE N.
N., 2001).
La sécurité alimentaire est assurée quand
toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et
physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et
nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs
préférences alimentaires pouvant leur permettre de mener une vie
active et saine (FAO, 1996). Selon l'auteur, cette définition fait appel
à plusieurs éléments et inclut les concepts tels que :
Ø la disponibilité alimentaire : la
disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une
qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré
par la production nationale ou les importations (y compris l'aide
alimentaire).
Ø l'accès à la nourriture : accès
de tous à des ressources adéquates leur permettant
d'acquérir une nourriture adéquate et nutritive. Les droits sont
définis comme l'ensemble de biens auxquels une personne est susceptible
d'accéder en raison du contexte juridique, politique, économique
et social de la communauté dans laquelle elle
5 François RAMADE, « RESSOURCE
NATURELLE», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le
08 mai 2015. URL:
http://www.universalis.fr/encyclopedie/ressources-naturelles.
23
appartient (y compris certains droits traditionnels tels que
l'accès aux ressources communes).
Ø l'utilisation : l'utilisation de la nourriture dans
le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable, d'assainissement et
des soins de santé de façon à obtenir un état de
bien-être nutritionnel qui permet de satisfaire tous les besoins
physiologiques. Tous ces éléments soulignent le rôle des
facteurs non alimentaires dans la sécurité alimentaire.
Ø la stabilité : pour parvenir à la
sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une
personne doit avoir un accès permanent à une nourriture
adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être
menacé ni par l'émergence de chocs soudains (une crise
économique ou climatique) ni par des événements cycliques
(une insécurité alimentaire saisonnière). Le concept de
stabilité peut donc concerner à la fois la disponibilité
et l'accès aux aliments.
Nous disons que la sécurité alimentaire est
l'ensemble des mécanismes mis en oeuvre pour permettre à la
population d'assurer au moins trois repas quotidiens de qualité et de
quantité, durant toute l'année.
La gestion est l'action, la manière de gérer,
d'organiser, d'administrer, de diriger, une structure ou une entité
donnée. (
cnrtl.fr, consulté le 15 mai
2017).
La gestion urbaine : la notion classique de
gestion urbaine s'applique généralement à un
mandat de bonne administration et de bonne planification d'une ville,
confié aux acteurs institutionnels (REPETTI A., 2004, cité par
SAWADOGO Y., 2015). La gestion urbaine consiste à améliorer les
infrastructures et les services urbains afin d'accroitre le
développement de la ville et d'améliorer les conditions de vie
des citadins (M'BASSI J.P., 2001).
En ce sens, nous retenons que la gestion urbaine consiste dans
le management et l'organisation du fonctionnement de services à l'usage
des habitants, des entreprises résidentes et de ceux qui
fréquentent périodiquement ou épisodiquement un
territoire. Elle relève tout autant de l'action politique menée
par les autorités publiques que du fonctionnement des services.
L'habitat est l'ensemble et l'arrangement des
habitats dans un espace donné ; il peut inclure des annexes
consacrées aux animaux, aux stocks, ainsi que des ateliers et autres
24
constructions à usage professionnel. L'habitat urbain
correspond à l'ensemble de la ville, l'habitat rural à tout ce
qui est édifié à la campagne (BRUNET R. et al.,
1992).
Habitat spontané : c'est un espace
bâti en dehors des normes juridiques et/ou des cadres administratifs de
l'urbanisme (LEVY J. et al, 2013)
En 1989, la sociologue-urbaniste Anne HUBLIN a proposé
une définition des
quartiers d'habitat spontané caribéens,
basée sur l'association de trois critères :
- l'illégalité de l'occupation du sol ;
- l'auto-construction des habitations ;
- le groupement de l'habitat.
Pour MILLET A., 2006 : un habitat
spontané, est un habitat qui se situe en dehors de tous les
circuits classiques de production et se caractérise par des
réponses spécifiques à chaque situation, suivant les
possibilités, les opportunités de chacun. Il est
caractérisé de la pauvreté urbaine et existe en
parallèle des problèmes sociaux inhérents à cette
pauvreté. De ce fait, il est particulièrement. L'habitat
spontané est défini par sa non-intégration dans les
procédures officielles. Il se caractérise alors
généralement par l'illégalité des constructions,
qui sont principalement édifiées sur des terrains sans statut.
Le bidonville comme défini par le
Programme des Nations Unies pour le Développement pour les
établissements humains, est la partie défavorisée d'une
ville caractérisée par des logements très insalubres, une
grande pauvreté et sans aucun droit ou sécurité
foncière (fr.m.wikipedia.og ; consulté le 15 mai 2017).
Le bidonville est défini comme un quartier pauvre d'une
agglomération où les maisons sont construites avec des
matériaux de récupération (appelés Slums en Inde et
Favelas au Brésil) (CHARBONNIER C., 2006).
Le bidonville est également défini comme un
quartier de constructions précaires illégales formé par
une population pauvre en périphérie ou à proximité
d'une grande ville. Cette forme d'urbanisation sauvage se développe
presque toujours sur des terrains publics occupés sans autorisation. Ce
fut autrefois, autour de Paris, le cas de la Zone, c'est-à-dire la zone
militaire non aedificandi qui entourait les anciennes fortifications.
(Dictionnaire foncier, consulté le 02 mai 2015 sur le site
www.comby-foncier.com). Dans
le cadre de ce mémoire, nous retenons cette définition.
25
La gouvernance est l'ensemble des processus
et des institutions qui participent de la gestion politique d'une
société (LEVY J. et al, 2013). Pour la sociologie
politique, la notion de gouvernance doit
La gouvernance urbaine est l'ensemble
d'institutions politiques assurant les fonctions d'exécution à
l'échelle d'un espace urbain. Par extension, l'ensemble de la
scène politique correspondant à cet espace (LEVY J. et al.,
op. cit.)
Cette revue a permis de connaître les différentes
positions des auteurs sur la gestion des ressources naturelles, l'accaparement
des terres et sur l'insécurité alimentaire que connaît la
population rurale. Elle a également permis de définir les termes
clés utilisés dans ce document.
A l'issue de la problématique, la formulation des
hypothèses et des objectifs de la recherche, l'élaboration de la
revue de littérature, le cadre géographique a été
défini. Ensuite, une approche méthodologique a été
adoptée pour mener cette étude.
26
CHAPITRE II : LE CADRE GÉOGRAPHIQUE ET
L'APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Ce chapitre présente une analyse descriptive du site de
l'étude. Il dresse le tableau de bord de la méthodologie
utilisée dans le cadre de la collecte, du traitement et de l'analyse des
données. Une mention est également faite du matériel et
des outils utilisés.
II. I. Le cadre géographique de
l'étude
Le cadre géographique présente les milieux
physique et humain dans lesquels les travaux ont été
réalisés.
II. I. 1. Le milieu physique
Cette partie est consacrée à la
présentation de la zone d'étude, du relief, de la
géologie, des sols, de la végétation, du climat et du
réseau hydrographique rencontrés dans ce milieu.
II. I. 1.1. La zone d'étude
La zone d'étude choisie pour la présente
investigation est l'interface Ouagadougou-Tanghin-Dassouri. Elle couvre une
superficie de 118,378 km2. Située dans la partie Ouest de la
province du Kadiogo, elle est limitée au Nord par les rails6
reliant Abidjan à Ouagadougou, au sud par les communes rurales de
Komsilga et de Komki Ipala, à l'Est par la commune urbaine de
Ouagadougou et à l'Ouest par la commune rurale de Tanghin-Dassouri (cf.
carte n°1, p. 18). La zone d'étude est comprise entre 1°36' et
1°44' de longitude Ouest et entre 12°13' et 12°22' de latitude
Nord.
Selon les données de l'IGB, 2012, dix villages sont
dénombrés dans la zone d'étude. Au regard de leur
situation géographique, l'échantillon spatial pour abriter
l'enquête a concerné trois villages à savoir Zagtouli,
Yimdi et Tanghin Dassouri. En effet, le premier village est exposé aux
influences de la population urbaine. Il a connu des lotissements partiels de
son territoire et on note la présence de nombreux habitats
spontanés. Les villages de Yimdi et de Tanghin-Dassouri sont aussi
situés à la périphérie ouest de Ouagadougou,
jouxtant sur la route nationale n°1. Des deux côtés jalonnant
cette route, il y a la présence de clôtures et de grilles qui
témoignent de la privatisation des terres rurales.
6 Les rails ont été choisis pour avoir
une limite physique de la zone d'étude.
27
Carte n°1 : la localisation de la zone
d'étude
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Source: BNDT(IGB) 23 Juin 2016 TIENDREBEOGO Y. & OUEDRAOGO
F.
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|
28
II. I. 1.2. Le relief et la structure
géologie
Le relief de la zone d'étude est similaire à
celui de la province du Kadiogo. Il est caractérisé par une
immense pénéplaine mollement ondulée, d'altitude comprise
entre 250 et 350 mètres et une monotonie d'ensemble avec des pentes de
l'ordre de 1 à 2 % (BOEGLIN
J-L., 1990). Ce relief est façonné dans le
massif précambrien. Les principales unités
géomorphologiques rencontrées sont les bas-fonds et la plaine.
Les bas-fonds couvrent environ 96 km2, soit 33 % du même
territoire. La plaine quant à elle a une altitude moyenne de 300 m et
couvre une superficie de 1903 km2, soit 66 % du territoire
provincial. Par ailleurs, on a la présence de buttes, de collines et des
glacis.
La zone d'étude dispose d'une faible
potentialité de ressources hydrogéologiques en raison de la
structure géologique et du sous-sol dominé par les roches
plutoniques et métamorphiques. Du point de vue géologique, elle
est essentiellement constituée d'une série alcaline formée
au Paléo-protérozoïque, il y a environ 2100 Ma et relevant
du Birrimien. Il s'agit de granites à grains fins à moyens
à biotite et parfois muscovite et de granodiorites, de tonalites et
diorites quartzifères, parfois rubanées et foliées
(OUANDAOGO/YAMEOGO S., 2008). Ces formations géologiques correspondent
à des roches résistantes ou basiques les plus riches en fer. Les
cuirasses ferrugineuses omniprésentes dans tout le paysage
témoignent d'un ancien niveau de pénéplanation et sont
mises en évidence par l'érosion actuelle sous forme de buttes.
Les alluvions sont observées dans les lits des cours d'eau ou sur les
berges. Elles sont essentiellement constituées de graviers, de sables et
d'argiles qui sont des produits de décomposition de la cuirasse
(OUANDAOGO/YAMEOGO S., op. cit.).
II. I. 1.3. Les sols
Selon les données recueillies auprès du Bureau
National des sols (BUNASOLS, 2004 et 2005) du Burkina Faso, on rencontre dans
cette partie quatre types de sols (Commission de Pédologie et de
Cartographie des Sols, 1967). Il s'agit des :
· sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés
de moins de 40 cm de profondeur ;
· sols ferrugineux tropicaux lessivés à
tâches et à concrétions ;
· lithosols sur cuirasse et sur roche ;
· sols peu évolués d'apport alluvial
hydromorphes.
De façon générale, ces sols ont une
faible teneur en éléments nutritifs tels que le phosphate et le
potassium. Ce sont des sols peu profonds et limités par la cuirasse qui
affleure à quelques endroits. Aussi remarque-t-on la présence de
quelques affleurements granitiques à
29
certains endroits. Les sols ferrugineux tropicaux
lessivés sont généralement exploités pour la
culture du maïs, du sorgho et du mil. Les lithosols sur cuirasse et sur
roche sont très pauvres. Quant aux sols peu évolués
d'apport alluvial hydromorphes, ils ont des potentialités pour la
culture du maïs, du sorgho, du mil, du haricot et du voandzou (ABOU M.,
2010). En raison de la pression humaine et la variabilité des
paramètres climatiques, ces sols sont permanemment exploités, ce
qui les expose à la dégradation.
II. I. 1.4. La végétation
La zone d'étude appartient au secteur
phytogéographique soudanien septentrional caractérisé par
la présence de savanes herbeuses, arbustives et arborées (GUINKO
S., 2002). La savane herbeuse est dominée par des espèces telles
qu'Andropogon gayanus, Elionurus elegans, Loudetia togoensis, Pennisetum
pedicellatum, Cymbogon proximum. La savane arbustive est composée
de formations d'arbustes ne dépassant guère 6 mètres de
hauteur. Les espèces ligneuses rencontrées sont Piliostigma
tonningii, Detarium microcarpa, Piliostigma reticulatum, Guiera senegalensis,
Acacia macrostachia, Fluggea virosa, Diospyros mespiliformis, Parinari
curatelifolia. Quant à la savane arborée, elle est
constituée d'arbres de 7 à 15 mètres avec un tapis
herbacé abondant. Les espèces rencontrées dans cette
savane sont Vitellaria paradoxa, Bombax costatum, Lannea microcarpa, Parkia
biglobosa, Kaya senegalensis, Anogeissus leiocarpus, Sterculia setigera,
Balanites aegyptiaca, Sclerocarya birrea, Eucalyptus camaldulensis, Faidherbia
albida, Azadirachta indica, Mangifera indica, Tamarindus indica.
Cette végétation résultant de l'action
de l'homme subit une dégradation permanente. Les différentes
activités humaines (le labour des champs, la construction d'habitations,
les aménagements des espaces, le ramassage des agrégats, etc.) et
les facteurs naturels (aléas climatiques) ont considérablement
réduit la densité du couvert végétal. Cette
dégradation est accentuée par le voisinage de la ville de
Ouagadougou à cause de la forte demande en bois d'oeuvre,
d'énergie et l'exploitation des terres pour l'implantation des
infrastructures.
II. I. 1.5. Le climat
La zone d'étude appartient au climat de type
soudano-sahélien. Elle est située entre les isohyètes 600
mm au nord et 900 mm au Sud. C'est un climat tropical caractérisé
par deux principales saisons :
· une saison pluvieuse qui dure cinq mois (de juin
à octobre), marquée par les vents humides en provenance du Golfe
de Guinée (mousson). Les hauteurs d'eau les plus importantes
s'enregistrent en juillet et août et les maxima atteignent rarement 700
mm
30
par an. La saison des pluies est marquée par sa
variabilité dans le temps et l'espace, perturbant ainsi les
activités agricoles (ZIDA Y., op. cit.).
· une saison sèche, la plus longue, qui va
d'octobre à juin et est dominée par les vents secs provenant du
Sahara (harmattan). Cette saison est fraîche (décembre à
février) avec d'importantes suspensions de poussière.
Selon les données de la météorologie
nationale, les mois les plus chauds (mars à mai) ont une
température moyenne de 38° C de maxima tandis que les mois les plus
frais sont décembre et janvier avec une moyenne de minima de 16,9°
C (ABOU M., op. cit.).
II. I. 1.6. Le réseau hydrographique
La zone est drainée par quelques cours d'eau
temporaires. Les eaux qui y tombent coulent vers les communes limitrophes et/ou
s'infiltrent, obligeant la population à avoir recours à la source
souterraine (ABOU M., op. cit.). Elle regorge également de quelques
retenues d'eau (Zagtouli et Tinsouka) autour desquelles se développent
des cultures maraîchères.
II. I. 2. Le milieu humain
Dans cette partie, le choix a été fait de
présenter la population rencontrée dans ce milieu et les
activités qu'elle y mène pour subvenir à ses besoins.
II. I. 2.1. La population
Selon les données du Recensement Général
de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 2006, la zone d'étude
regroupe une population estimée à 47 188 habitants. Cette
population est repartie dans dix villages à savoir Zagtouli, Tinsouka,
Louksi, Peodogo, Yimdi, Koumdanioré, Nedogo, Saben, Boukou et la commune
rurale de Tanghin-Dassouri. Cependant, pour les besoins d'échantillons
les villages de Zagtouli, de Yimdi et de Tanghin Dassouri sont choisis. En
effet, ces trois villages, abritent plus de 85 % de la population de cette
zone, ce qui donne un total de 40 115 habitants.
La population cible identifiée est l'ensemble des
chefs de ménages (homme et femme) autochtones âgés de plus
de 40 ans7, vivant dans cette partie de la province du Kadiogo.
Selon les données de l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD, 2006), cette tranche d'âge représente
14,86 % de la population. Ce qui représente 5 961 habitants dans ces
trois localités. Au sein de cette population, un choix aléatoire
de 10 % du public cible a été fait
7 Le choix est porté sur les 40 ans et
plus, parce qu'on suppose qu'a cette tranche d'âge, on est à
mesure de connaître la dynamique qui s'est opérée dans la
localité au cours des 20 dernières années et d'apporter
des réponses sur la gestion des ressources naturelles.
31
dans les villages de Yimdi (19 habitants) et de
Tanghin-Dassouri (175 habitants), soit un total de 194 personnes.
Pour ce qui est de Zagtouli, la population allochtone venue
en quête de logement est la plus nombreuse, alors qu'elle ne fait pas
partie du public cible. L'absence d'une base de données sur les
propriétaires terriens nous a conduit à faire un choix
raisonné celui d'interroger 140 autochtones8 de ce village.
Ce qui donne un total de 334 personnes interrogées. Le choix de ces
personnes s'est fait de façon aléatoire.
II. I. 2.2. Les activités
socio-économiques
C'est l'ensemble des activités que mène la
population dans cette partie du Burkina Faso. Elles concernent essentiellement
l'agriculture, l'élevage et le commerce.
II. I. 2.2.1. L'agriculture
La majorité des populations des différents
villages pratique une agriculture extensive de type pluviale, utilisant des
outils traditionnels. Cette agriculture est assujettie aux aléas
climatiques avec des précipitations parfois déficitaires.
Quelques paysans pratiquent la culture maraîchère aux abords des
retenues d'eau qui tarissent dès la fin de la saison pluvieuse. Dans ces
espaces, plusieurs variétés de légumes telles que les
oignons, les aubergines, les choux, les carottes,
etc. et de tubercules (patates). En plus des
vergers qui produisent énormément de fruits (mangues, goyaves,
etc.), les espèces forestières non ligneux (Parkia
biglobosa, Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea,
Vitellaria paradoxa) sont des éléments essentiels dans
la production des fruits dans le milieu.
II. I. 2.2.2. L'élevage
L'élevage est une activité importante dans la
zone d'étude. Au regard de l'occupation qu'il apporte aux paysans, on
peut retenir qu'il est la deuxième activité après
l'agriculture. L'élevage aussi bien extensif qu'intensif y est
pratiqué. L'élevage extensif est pratiqué par la
population rurale au même titre que l'agriculture extensive. Il s'agit de
l'élevage des ovins, des caprins, des bovins, et de l'aviculture. Les
paysans déploient beaucoup d'efforts pour pratiquer cette
activité dans cette localité proche de la ville de Ouagadougou.
Ils sont confrontés à des problèmes qui sont entre autres
: l'insuffisance de pâturages, l'absence de pistes rurales,
l'insuffisance des points d'eau pour l'abreuvement des animaux, l'insuffisance
de moyens pour acheter les aliments pour bétail,
l'insécurité due au vol du bétail. Le succès
8 Nous nous sommes fait accompagner
par un fils du village. Celui-ci nous a conduit chez ses frères et
soeurs autochtones.
32
de cette activité dépend fortement de
l'agriculture, car les paysans nourrissent leurs animaux de résidus de
récoltes.
Quant à l'élevage intensif, il est
pratiqué par les agro-business men ou entrepreneurs. Contrairement aux
populations rurales, ceux-ci disposent de beaucoup plus de moyens et leur
objectif est de fournir une quantité importante d'animaux à la
grande ville. Ils pratiquent essentiellement l'élevage des boeufs (lait
et viande), des moutons de race améliorée et l'aviculture moderne
(poules pondeuses et poulets de chair).
II. I. 2.2.3. Le commerce
Le commerce occupe une place importante dans la vie des
populations de la province du Kadiogo. Cette activité est pourvoyeuse de
ressources financières aux différentes familles. Il est devenu
aujourd'hui l'activité principale de certains acteurs du milieu et
concerne principalement l'achat et la vente de céréales, de
produits de l'élevage, de marchandises diverses de consommation, de
pièces détachées et de matériaux de construction.
Le commerce s'organise essentiellement autour des productions agro-pastorales
et des produits manufacturiers. Dans la partie rurale, l'essentiel des
échanges s'effectue avec les commerçant(e)s qui viennent de
Ouagadougou, dont le point de ralliement est le marché de
Tanghin-Dassouri qui se tient tous les trois jours. Ce marché joue un
rôle central dans l'écoulement des produits
céréaliers et surtout de la production des cultures
maraîchères. Les échanges commerciaux sont également
facilités entre les villages qui disposent de marché à cet
effet. S'agissant des infrastructures commerciales, elles sont
constituées d'infrastructures commerciales définitives (boutiques
et hangars) rencontrées surtout à Tanghin-Dassouri et Zagtouli.
Dans les villages, les marchés n'ont aucune infrastructure
définitive, seulement des hangars d'infortune servent pour l'exposition
des marchandises.
II. I. 2.2.4. L'artisanat
L'artisanat est une activité importante pour
l'économie de la région du centre. Il est une source de
création d'emplois et de revenus substantiels (MEF, 2010). On distingue
deux types d'artisanat dans la région du centre et
particulièrement dans notre zone d'étude. Il s'agit
essentiellement de l'artisanat d'art (traditionnel) et l'artisanat moderne.
L'artisanat d'art est basé sur la représentation de la culture du
passé à travers la teinture et la sculpture. Quant à
l'artisanat moderne, il regroupe deux composantes que sont l'artisanat de
service et l'artisanat de production. L'artisanat de service regroupe toutes
les activités fournissant un service d'entretien ou de réparation
tel que la mécanique cycle et motocycle, l'électricité,
la
33
plomberie sanitaire, la maçonnerie, la blanchisserie,
le carrelage, la vitrerie, etc. L'artisanat de production englobe les
activités produisant des biens d'usage courant qui, tout en n'ayant pas
de caractère artistique particulier, vise une fonction utilitaire
principale ou exclusive. Il regroupe des activités telles que : la
soudure, la forge, la bijouterie, la menuiserie (métallique et de bois),
le tissage/tricotage, la filature, la coupe/couture/broderie, la poterie, la
boulangerie/pâtisserie, la saponification, la vannerie, la cordonnerie,
la préparation de dolo et l'extraction de pierres. (MEF, op.cit.). Cette
branche d'activité emploie un grand nombre de personnes. Cependant,
elles évoluent dans l'informel et on note une insuffisance d'expertise
technique dans l'exécution des tâches quotidiennes.
II. I. 3. La justification du choix du site
La zone d'étude est confrontée à un
risque de saturation de son espace cultivable, eu égard à la
densité élevée de la population dans les communes rurales
de Tanghin Dassouri (174,4 hbts/km2), de Komsilga (167,3
hbts/km2), de la commune urbaine de Ouagadougou (2 840 hbts/
km2) et la forte pression exercée sur les ressources
naturelles. En effet, les villages situés dans la zone
péri-urbaine subissent progressivement une forte influence d'un grand
nombre de citadins en quête de logement, de zone agropastorale et pour
l'implantation d'activités diverses. Ces raisons montrent que ces
populations rurales autours de cette ville sont confrontées à la
réduction de leurs espaces cultivables et rencontrent d'énormes
difficultés quant à la gestion de leurs ressources naturelles.
II. II- La méthodologie de la recherche
Deux approches ont été utilisées pour
effectuer ces travaux, il s'agit des approches historique ou écologique
et socio-économique. La démarche adoptée est à la
fois qualitative et quantitative.
Cette méthodologie est organisée autour du
cadre opératoire par hypothèse, le matériel et les outils
utilisés, le processus de collectes, d'analyses et de traitements des
données.
34
II. II. 1. Le cadre opératoire par
hypothèse
Hypothèses
|
Variables
|
Indicateurs
|
Techniques et méthodes
|
L'hypothèse principale de cette étude stipule
que la disponibilité, l'accaparement et la gestion durable des terres
sont les enjeux de
la pression foncière sur les ressources naturelles
dans la province du Kadiogo.
|
Modification du milieu
biophysique ;
Gestion collective ; Gestion privée.
|
Dégradation des terres ; Privatisation des terres ;
Réduction des espaces cultivables ;
|
Recherche documentaire
Enquêtes sociales ; Observations sur le terrain ;
carte topographique et images satellitaires.
|
L'achat, le legs, le don et la location sont les modes
d'accès à la terre et les acteurs sont ceux reconnus par la loi
N°034-2009/AN du 16 juin 2009.
|
Mode de gestion des terres Les acteurs du foncier.
|
La délimitation des terres ; Le coût de la terre
;
|
Recherche documentaire ;
Enquêtes sociales et observations sur le terrain.
|
La population périurbaine vend la terre pour
améliorer ses conditions de vie et de travail.
|
Changement des conditions de vie et de travail.
|
Modification des conditions de vie et de travail.
|
Recherche documentaire et Enquêtes sociales.
|
La dégradation des terres, la réduction des
espaces cultivables et l'accentuation de la
pauvreté sont les conséquences de
la privatisation des terres.
|
Changement du milieu
naturel ;
Changement du mode de vie des populations ;
Variation des superficies des points d'eau.
|
Diminution du potentiel végétal ; Disparition de
certaines espèces ; Pollution de l'eau et de l'air ; Dégradation
des terres ;
Conservation des ressources existantes ; Restauration du
couvert végétal et des sols.
|
Recherche documentaire ;
Enquêtes sociales ; Observations sur le terrain et
images satellitaires.
|
Les paysans développent des stratégies pour
répondre aux besoins sociaux de
leurs ménages.
|
Les activités génératrices de revenus.
|
Le revenu issu des activités non agricoles.
|
Recherche documentaire ;
Enquêtes sociales et observations sur le terrain.
|
|
35
II. II. 2. Le matériel et les outils de collecte des
données
Pour mener à bien cette étude, nous avons eu
recours à certains outils pour la collecte de données :
· les guides d'entretien ;
· les fiches d'enquête ;
· une carte topographique de Ouagadougou ;
· un appareil photo numérique pour effectuer des
prises de vue ;
· un GPS de marque Garmin GPSmap 60 CSx, avec 2
mètres de résolution a permis de délimiter la zone
d'étude et de relever des coordonnées géographiques ;
· des logiciels de traitement et d'analyse
cartographique (Arc Gis 9.3 et Erdas Imagine 9.1) ;
· un logiciel Mapsource pour le transfert des
données GPS ;
· un ordinateur portable pour le traitement des textes,
l'analyse et l'interprétation des données ;
· une moto pour effectuer les déplacements sur le
terrain en vue de collecter les données.
II. II. 3. La collecte des données
La collecte des données a été faite en
deux étapes à savoir la collecte de données secondaires et
primaires.
II. II. 3. 1. La collecte des données
secondaires
Les données secondaires proviennent d'une base de
données ou de données documentaires préexistantes. Pour la
collecte de ces données nous avons utilisé les techniques
ci-après :
· la recherche documentaire a eu lieu dans des centres
de documentation, sur des sites Web et autres lieux (services, centre de
recherche, etc.). Des livres, des revues spécialisées, des
articles scientifiques, des thèses, des mémoires et des rapports
de recherches qui traitent de la question foncière et de la gestion des
ressources naturelles ont été consultés (cf. premier
paragraphe de la recherche documentaire).
· la lecture méthodique des documents, selon le
thème traité et leur importance a permis d'établir la
recension des écrits en fonction des démarches des auteurs et des
résultats auxquels ils sont parvenus.
Pour ce qui concerne la topographie et les sols, nous avons
utilisé les résultats des travaux réalisés dans la
zone, par l'Institut Géographique du Burkina (IGB, 2014) et le Bureau
National des Sols (BUNASOLS, 2004 et 2005).
36
II. II. 3. 2. La collecte des données
primaires
La collecte des données primaires a été
faite par le biais de questionnaires, des entretiens et des observations sur le
terrain. Elle a duré de juillet 2015 à janvier 2016. Mais, avant
cette étape, une pré-enquête a été
menée dans le village de Kienfengué. En effet, ce village est
situé dans la périphérie sud de la ville de Ouagadougou.
Il a les mêmes caractéristiques que les villages de notre zone
d'étude. A travers la pré-enquête 30 personnes ont
été interrogées. Cette phase a permis d'améliorer
le questionnaire puis de l'adapter aux objectifs de la recherche.
II.II. 3. 2. 1. Le questionnaire
Un questionnaire de type individuel a été
conçu. Il a été administré à une population
de 334 personnes (de plus de 40 ans) à travers un échantillonnage
aléatoire. Les questions ont porté à la fois sur les
causes de la vente des terres, les conséquences de la privatisation
foncière, les formes de gestion des ressources naturelles, la perception
des populations sur la dégradation du milieu et les stratégies
développées par celles-ci pour subvenir à leurs besoins
sociaux et alimentaires.
II. II. 3. 2. 2. Le guide
Dans le but d'avoir des informations fiables sur des sujets
donnés, des entretiens avec des responsables coutumiers et
administratifs ont été réalisés. À cet
effet, trois guides d'entretien ont été élaborés.
Le premier administré aux conseillers municipaux et aux Conseillers
Villageois de Développement (CVD) renferme des questions liées
aux enjeux de la spéculation foncière. Quatre personnes ont
été interviewées à cet effet. En plus, deux
entretiens ont été faits avec le Directeur général
en charge du Foncier Rural et un représentant du service en charge de
l'environnement de Tanghin-Dassouri. Le deuxième guide fut
administré à deux chefs coutumiers accompagnés de leurs
notables, pour recueillir leur perception sur les enjeux fonciers face à
la dynamique du milieu. Le troisième guide est administré
à quatre investisseurs privés, afin de connaître les usages
auxquels sont destinées les terres acquises et les techniques
utilisées pour gérer les ressources naturelles contenues dans
leur parcelle.
II. II. 3. 2. 3. Les observations sur le
terrain
Elle a consisté en des visites
régulières sur le terrain avec des outils adéquats, en
observant attentivement les différents aspects du milieu
(géomorphologie, le couvert végétal, le sol, les
activités humaines, etc.), pour en apprécier la dynamique. Elle a
permis de déterminer les usages faits des terres acquises auprès
des populations locales. Elle a
37
également servi à comprendre les formes de
pressions exercées sur les ressources naturelles en zone
péri-urbaine. Lors de cette phase d'observations, nous avons par
ailleurs relevé les coordonnées géographiques de ladite
zone grâce au GPS. Ces relevés sont utilisés dans le
traitement des images satellitaires.
II. II. 4. Le traitement des données
Les informations collectées par le biais du
questionnaire ont fait l'objet de traitement informatique avec le logiciel
EXCEL. Ce travail s'est fait à travers la saisie des données sous
forme de tableau. Le croisement de celles-ci a permis de réaliser des
graphiques. Le logiciel Microsoft Word a servi à la saisie du texte. Les
analyses ont permis de connaître : les modes d'accès à la
terre et les acteurs du foncier rural, les causes de la vente des terres en
zone périurbaine, les conséquences de la privatisation
foncière sur la gestion des ressources naturelles et les
stratégies développées par les paysans pour
répondre aux besoins sociaux de leurs ménages.
Les cartes de l'occupation du sol ont été
réalisées avec les logiciels Arc Gis 9.3 et Erdas Imagine 9.1
(sous le couvert de la direction générale des études et
des statistiques sectorielles, Ministère de l'environnement de
l'économie verte et du changement climatique). L'analyse diachronique
des images satellitaires de 1986, 1995 de 2014 a été faite. Elle
a permis d'évaluer la dynamique de l'occupation des terres. Par
ailleurs, l'analyse en tableau croisé de ces surfaces
évoluées a permis de réaliser la matrice de transition de
ces images. Les résultats obtenus ont donné la typologie et la
répartition spatiale des changements intervenus.
II. II. 5. L'analyse des données
L'analyse des échantillons de sols et de roches n'a pu
être réalisée au laboratoire par manque de moyens
financiers. Ainsi, les études pédologiques, topographiques,
géomorphologiques, hydrographiques et géologiques s'appuient
respectivement, sur les travaux du BUNASOLS (2004, 2005), l'IGB (2014), autres
travaux réalisés à l'échelle de la province du
Kadiogo et les observations effectuées sur le terrain.
Les résultats des enquêtes sociales et
l'observation sur le terrain ont été utilisés comme les
principales données soumises à l'analyse. Nous avons
procédé par des techniques d'analyse des textes (réponses
des questions et des guides) et des graphiques. Cette analyse a
également consisté à recenser les éléments
de réponse aux questions de la recherche posées au niveau de la
problématique et de vérifier les hypothèses. Par ailleurs,
elle a été soumise à discussion par rapport aux
écrits des chercheurs sur des thèmes se rapportant au notre.
38
Conclusion partielle
Dans cette première étape de la recherche, une
base de données des travaux réalisés sur le thème a
été constituée, ce qui nous a permis d'aborder d'autres
notions. La démarche utilisée pour la collecte, l'analyse et le
traitement des données a contribué à l'atteinte des
objectifs fixés pour la présente recherche.
La zone d'étude, objet de cette présente
recherche se caractérise par un milieu physique dominé par un
couvert végétal clairsemé, des sols pauvres, un
réseau hydrographique presque inexistant avec des cours d'eau
particulièrement intermittents. La zone d'étude est
influencée par une population rurale qui tire l'essentiel de ses besoins
des ressources naturelles disponibles et périurbaine venue à la
recherche de logement. De ce fait, l'action de l'homme a un impact non
négligeable sur ce milieu.
Le constat fait sur le terrain laisse percevoir des
problèmes de gestion des ressources naturelles. Dans le deuxième
axe d'analyse de cette étude, nous avons mis en évidence les
causes et les conséquences de la pression foncière dans la zone.
En outre, nous nous interrogeons sur l'avenir d'une population vivant
déjà dans des conditions difficiles et dont leurs surfaces
cultivables diminuent sous l'effet de la pression foncière.
DEUXIÈME PARTIE : LA PRÉSENTATION ET LA
DISCUSSION DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
39
Introduction partielle
La deuxième partie de ce travail est consacrée
à la présentation des résultats de la recherche,
c'est-à-dire les résultats obtenus à partir des
enquêtes sociales et ceux de l'observation sur terrain. Elle fait
également ressortir la dynamique obtenue du milieu par
l'interprétation des images satellitaires de 1986 à 2014. Par
ailleurs, une partie est consacrée à la discussion, laquelle
relève des positions d'auteurs sur la dynamique du milieu et sur la
pression qu'exerce la population sur le foncier. Elle est subdivisée en
deux chapitres que sont la présentation des résultats suivie de
la discussion et de l'orientation de la recherche future.
40
CHAPITRE III : LA PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE
Dans ce chapitre, il s'agit de présenter les
résultats des enquêtes effectuées auprès de la
population cible, les observations faites sur le terrain et de montrer la
dynamique de l'occupation des terres entre 1986 et 2014. Pour l'enquête,
334 personnes (autochtones) ont été interrogées,
représentant 97 % agriculteurs et 3 % de commerçants.
III. I. Les modalités d'accès à
la terre, les acteurs et les causes de la vente des terres dans la
périphérie de Ouagadougou
Cette partie montre comment les différentes couches
socioprofessionnelles accèdent à la terre, les superficies qu'ils
acquièrent et celles exploitées par les paysans pour pratiquer
l'agriculture. Elle présente également, la part des femmes qui
ont accès à la terre et la place qu'elles occupent dans la vente.
Aussi, les acteurs du foncier rural dans la province du Kadiogo et les causes
de la vente des terres dans ce milieu sont identifiés.
III. I. 1. Les modalités d'accès à la
terre
Il y a plusieurs modes d'accès à la terre dans
cette partie de la province du Kadiogo. En général,
l'accès à la terre dans les zones rurales se fait par
héritage (patrilinéaire), don, prêt et par l'achat (depuis
l'adoption la loi sur le foncier et son texte d'application en juin 1991). La
population enquêtée, à savoir 75,14 %, vendent de temps
à autre la terre. Dans les transactions achat et vente du foncier rural,
l'argent est l'élément déterminant. En effet, dans la
périphérie de la ville de Ouagadougou, précisément
dans l'interface Ouagadougou et Tanghin-Dassouri, toute personne physique ou
morale qui possède de l'argent peut acheter la terre. L'achat se fait
par cooptation auprès des fils et filles du village ou auprès des
démarcheurs.
Le don de la terre est un fait reconnu par 20, 96 % de la
population. La terre est de fait donnée à celui qui n'a pas
suffisamment de ressources et qui en demande pour cultiver. A cet effet, il
existe deux types de don : les dons définitifs et les prêts. Ces
derniers sont des formes de dons que le propriétaire (donateur) ou les
héritiers peuvent retirer. Quant aux monnaies d'échanges, elles
sont diverses, parfois, les bénéficiaires fournissent des
services ou font des dons en nature. Toutefois, une terre qui a fait l'objet de
don ne doit en aucun cas être vendue. Elle ne doit pas non plus
être reboisée par le bénéficiaire, car cette action
est considérée par les donateurs comme une appropriation du
terrain.
41
La location des terres concerne 3,8 % de la population. Le
mode de location est saisonnier et concerne essentiellement les terres
agricoles. La contrepartie diffère selon les conditions sociales du
bénéficiaire. L'usage de ces terrains est similaire à ceux
des dons.
La culture de la limitation du nombre d'hectares à
vendre n'est pas dans les habitudes des populations. Les résultats des
interrogations montrent que seulement 3,89 % des enquêtés limitent
leur superficie soumise à la vente. Par contre, 96,11 % d'entre eux
estiment que le terrain est vendu en fonction de sa disponibilité et
selon les besoins exprimés. Dans la pratique, pour faciliter
l'établissement du procès-verbal de palabre, les conseillers
municipaux limitent à 20 ha par personne et par localité.
Après l'achat du terrain, l'acquéreur doit
mener un certain nombre d'actions s'il veut avoir les documents y relatifs. Il
s'agit pour la plupart du paiement d'une taxe foncière, du bornage du
terrain et de la rédaction d'un procès-verbal par les
autorités administratives (préfets, conseillers municipaux, etc.)
et locales. Ce n'est qu'après obtention de ces documents, qu'il peut les
déposer afin que lui soit délivré une attestation de
possession foncière. Le coût du bornage est assez
élevé s'il est fait de façon isolée, mais reste la
seule solution pour préserver son terrain. Selon nos enquêtes, le
bornage d'un hectare de terrain dans la province du Kadiogo coûte 100 000
FCFA. Toutefois, il est aussi indispensable en cas d'investissements sur
l'espace acheté. Plusieurs techniques sont employées à ce
niveau pour les cas de délimitation des terrains. En fonction des moyens
dont-ils disposent, certains utilisent des briques en parpaing et d'autres des
haies vives ou encore des bornes pour délimiter leurs
propriétés (cf. photos 1, 2, 3 et 4).
42
Photos 1, 2, 3 et 4 : les moyens utilisés par
les agrobusiness men pour délimiter leurs
terrains
1 : une clôture en parpaings servant à
délimiter un terrain
2 : des bornes servant à délimiter un terrain
4 : Eucalyptus camaldulensis utilisés pour
délimiter un terrain
3 : des briques utilisées pour marquer les limites
d'un terrain
Source : TIENDREBEOGO Y. août 2015
Ces photographies prisent sur le terrain montrent les
différents éléments utilisés par les agrobusiness
men ou les acheteurs de terrains pour délimiter leurs
propriétés. Les moyens de chaque promoteur se font remarquer
à travers les matériaux utilisés pour délimiter les
terrains. Les personnes les plus nanties utilisent des murs (photo 1), tandis
que les moins nanties se contentent de bornes (photos 2 et 3) ou de haies vives
(photo 4).
43
III. I. 2. Les acteurs du foncier rural dans la province du
Kadiogo
Les études menées sur le terrain montrent que
les acteurs du foncier rural peuvent être regroupés en quatre
catégories à savoir : les propriétaires terriens
coutumiers (les chefs de terres, les propriétaires terriens), les
acheteurs de terrains ou agrobusiness men, les autorités administratives
et les démarcheurs. Bien que cette dernière catégorie n'a
pas été évoquée par la loi, elle y intervient et
joue un rôle très important dans la vente des terres. Une grande
partie des enchères sur le foncier est l'effet de leurs actions.
III. I. 2.1. Les propriétaires terriens
coutumiers
Les propriétaires terriens coutumiers regroupent les
chefs de terres (teng-sooba en langue locale mooré) et les
propriétaires terriens, c'est-à-dire le reste de la population
autochtone qui possède la terre. Ils sont les acteurs de premier plan et
sont incontournables dans la gestion foncière locale. En vertu du droit
du premier occupant et de propriété, la population autochtone est
la détentrice du foncier. L'accès à la terre relevait
jadis de leurs compétences. Aujourd'hui, la spéculation
foncière fait que les détenteurs de terres n'informent même
plus les chefs de terres avant la vente. Ils ne sont mis au courant qu'au
moment de l'établissement des actes de ventes ou des
procès-verbaux de cession. Ces propriétaires terriens n'ont plus
assez d'espace cultivable. La majorité de ces propriétaires
terriens cultive sur des espaces inférieurs à 5 hectares
chacun.
III. I. 2.2. Les acheteurs de terrains
Les acheteurs de terrains sont des personnes physiques ou
morales, nationales ou étrangères qui ont des ressources
financières et qui veulent acquérir une portion de terre pour en
faire une propriété privée. On peut citer : les
salariés du public ou du privé, les commerçants, les
autorités politiques et admiratives, les promoteurs immobiliers, les
hommes d'affaires, les entrepreneurs, etc. Ils sont motivés par la
proximité des terrains de la capitale Ouagadougou.
Dans ce milieu, les personnes nanties (hommes politiques,
agrobusiness men, promoteurs immobiliers, etc.) achètent de grandes
étendues de terrains. Ces terres étaient jadis exploitées
pour l'agriculture familiale. Certains acquièrent ces terrains pour
servir de dépôts de produits pétroliers (gaz ou
hydrocarbure), de garages, parcs automobiles, etc. D'autres pour pratiquer
l'élevage de type intensif (production de lait ou de viande) et de ferme
avicole pour la production des oeufs. Il y a également une autre
catégorie d'agrobusiness men (les promoteurs immobiliers) qui
s'intéresse à la réalisation des infrastructures
socio-économiques tels que les logements sociaux, les centres de
santé, les établissements scolaires, etc.).
44
III. I. 2.3. Les autorités administratives
Ce sont les personnes représentant l'État dans
le processus de contrôle et de délivrance des actes sur le
foncier. Il s'agit des conseils municipaux, du département en charge du
foncier rural, des préfets, des Conseillers Villageois pour le
Développement (CVD). Depuis l'adoption du Code Général des
collectivités territoriales en 2004, (faisant office de
référence normatif en matière de décentralisation
et d'organisation du territoire), le Maire est responsable des questions
foncières au niveau de la commune. De concert avec les conseillers, ils
délivrent les actes tels que les procès-verbaux de palabre et les
attestations d'attribution des terrains. Le département en charge du
foncier rural est quant à lui chargé de vérifier la
conformité des pièces exigées et de procéder
à la délivrance ou non des titres fonciers. Les préfets et
les CVD représentants de l'État respectivement dans le
département et dans le village, sont associés à
l'établissement des procès-verbaux de palabre.
III. I. 2.4. Les démarcheurs
Les démarcheurs sont des personnes
intermédiaires entre les propriétaires terriens coutumiers et les
acheteurs. Ils sont pour la plupart des hommes issus du secteur informel. On y
trouve des jeunes et des adultes majoritairement de sexe masculin. Ils
interviennent dans l'achat et la vente des terres et ont une grande influence
sur la vente de celles-ci. En effet, lorsqu'un propriétaire
désire vendre sa terre, il peut s'adresser aux démarcheurs. Il
leurs communique son prix et la position géographique du terrain.
Ceux-ci à leur tour se lancent à la recherche de clients.
Généralement, les démarcheurs augmentent le prix de vente
du terrain et ils empochent le surplus en cas de vente. En plus du surplus, les
propriétaires leur versent parfois une commission de 10 % du prix de
vente du terrain. Toutefois, cette dernière disposition dépend
des clauses fixées au départ. Les démarcheurs sont
à l'origine de la flambé des prix des terrains ruraux et urbains.
C'est une activité de plus en plus prisée et certaines personnes
vont jusqu'à escroquer les parties prenantes (vendeurs et acheteurs).
III. I. 3. Les superficies des terres exploitées
par les paysans
La population agricole de la zone d'étude, exploite
des terrains de petite taille pour leurs activités (cf. figure
n°1). La majeure partie des populations enquêtées, soit 48 %,
cultive sur des surfaces de moins de 2 hectares. 37 % des personnes
interrogées exploitent chacun une superficie comprise entre 2 et 5
hectares. 6 % et 5 % exploitent respectivement des champs compris entre 5 et 7
hectares et entre 7 et 10 hectares. Seulement, 1 % d'entre elles possède
encore plus de 10 hectares. Cependant, 3 % des enquêtés disent ne
plus posséder de
45
terres pour cultiver. Toute leur terre a été vendue
ou aménagée à des fins d'habitations. On assiste alors
à une catégorie de population rurale qui vit dans leur terroir
sans terre cultivable.
Figure n°1 : la proportion des superficies des
terres exploitées par les paysans
Entre 5 et 7 ha
6%
Entre 2 et 5
ha
37%
Entre 7 et 10 ha
5%
Plus de 10 ha
1%
Sans terre
3%
Moins de 2 ha
48%
ha = hectare
Source : Enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
III. I. 4. L'accessibilité des femmes et leur droit
de contrôle sur la vente des terres
Au Burkina Faso, depuis la période coloniale
jusqu'à nos jours, le droit moderne ou droit positif et les droits
coutumiers cohabitent en matière foncière. Au plan légal,
les textes juridiques internationaux, régionaux et nationaux existants,
notamment la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par le
Burkina Faso en 1987 ; la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples
relative aux droits de la femme en Afrique ; la Constitution du 2 juin 1991 et
la Réforme agraire et foncière (RAF), préconisent
l'égalité d'accès à la terre pour toutes les
catégories sociales sans discrimination (NDIAYE S. F. et al.,
2008). De façon particulière, l'accès à la
terre par les femmes en milieu rural est contrarié par une multitude de
facteurs. Cependant, la principale cause serait le fait que la femme est
originaire d'un autre lignage qui détient des terres dans son village ou
dans sa famille d'origine. Ainsi, en général, les femmes n'ont
pas de droit d'appropriation mais seulement une « autorisation », une
tolérance aux fins d'exploitation des terres, sans plus (NDIAYE S. F.
et al., op.cit.). Cette tendance est également suivie dans la
province du Kadiogo, notamment dans le périurbain de Ouagadougou.
Dans cette étude nous avons cherché à
savoir la place qu'occupent les femmes dans la gestion des terres, plus
précisément, l'accessibilité de celles-ci à la
ressource et leurs droits de contrôle sur la vente des terrains. En
effet, 73,95 % des enquêtées estiment que les
femmes ont accès à la terre pour cultiver, contre 26,05 % qui
expriment le contraire. Pour ce qui est du droit de
46
contrôle sur la vente des terres, seulement 10,18 % des
populations accordent ce droit à leurs femmes. Mais, ce droit de
contrôle dont il est question est à titre consultatif, elles ne
peuvent pas empêcher les hommes de vendre la terre. En outre, 89,82 % de
la population estiment que la femme n'est pas propriétaire terrien chez
son mari, par conséquent elle n'a pas le droit de contrôle sur la
vente de celle-ci.
III. I. 5. Le prix de vente des terres et
l'établissement des documents
Les terres en vente dont il est question ici sont celles
situées en dehors de la zone urbanisée. Les usages des terres
achetés sont diverses, mais, les superficies supérieures ou
égales à un hectare ne sont pas utilisées pour les
habitations.
Dans cette zone, les prix de vente des terrains ruraux
évoluent en fonction de la demande. En effet, depuis l'adoption de la
loi en 1991, le prix de vente d'un hectare de terre a subit une
évolution. Ainsi, à travers l'étude, quatre intervalles de
prix ont pu être déterminés pour la vente d'un hectare de
terrain (cf. figure 2). Les résultats montrent que 9 % de la population
ont vendu un hectare de terrain à un prix compris entre 500 000 francs
CFA et 1 000 000 de francs CFA. La proportion la plus grande s'observe au
niveau de la tranche de 1 000 000 - 1 500 000 francs CFA, soit 56 %. Ceux qui
ont vendu un hectare de terrain entre 1 500 000 et 2 000 000 de francs CFA
représentent 12 % de la population enquêtée. 23 % ont quant
à eux vendu leurs terrains à plus de 2 000 000 de francs CFA. La
fluctuation de ces prix dépend fortement de l'offre des terres et de la
demande exprimée par les acheteurs. Aussi faut-il souligner que les
acheteurs, négocient les prix en fonction de leur habilité ou
capacité sociale à négocier et la circonstance qui pousse
le propriétaire à vendre sa terre.
47
Figure n°2 : les prix de vente d'un hectare de
terrain en zone périurbaine
1500000-
2000000
12%
Plus de
2000000
23%
500000-
1000000
9%
1000000-
1500000
56%
Source : enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
Seulement, les terrains à autre usage que l'habitation
bénéficient de document dans ce milieu rural. De concert avec les
acheteurs, les propriétaires terriens leur délivrent des
procès-verbaux de palabre. C'est un document qui est indispensable dans
les actes demandés pour la délivrance des attestations de
possession foncière et de titres. 99,10 % de la population vendeuse de
terrains reconnaissent avoir participé à l'établissement
de ce document. En somme, pour l'établissement d'un titre foncier,
l'acquéreur du terrain doit apporter : le schéma du terrain, le
procès-verbal de palabre, deux photocopies légalisées de
la carte nationale d'identité, le projet en quatre exemplaires, la taxe
de résidence et quatre fiches de renseignements dûment
remplies.
III. I. 6. Les causes de la vente des terres dans la zone
d'étude
Il est ressorti des séances d'entretiens libres que la
population de cette zone d'étude vend la terre pour diverses raisons.
Elle le lie au manque de moyens financiers pour subvenir aux besoins sociaux de
la famille (soins, nourriture, fournitures scolaires et scolarité des
enfants, vêtements, etc.). Au vu des difficultés liées
à la pratique de l'agriculture, elle vend également la terre pour
créer de nouvelles activités. Par ailleurs, l'urbanisation
galopante et la peur de ne pas avoir assez de parcelles lors des lotissements
de leur village, les pousses à vendre leur terre.
48
III. II. Les impacts de la privatisation des terres sur
la gestion des ressources naturelles dans la zone d'étude
Les personnes nanties ou agrobusiness men achètent la
terre pour rechercher du profit. Cette envie de faire fortune cause pour la
plupart des cas des dommages au milieu. Ainsi, les impacts de la privatisation
des terres dans ce milieu sont divers. Dans cette étude, nous avons
retenu les aspects écologiques et socio-économiques.
III. II. 1. Les aspects écologiques
Dans ce paragraphe, il s'agit d'étudier la perception
des populations sur trois types de gestions des ressources naturelles, à
savoir la gestion par les populations locales, celle des agro-business men ou
nouveaux acquéreurs et la gestion durable des terres dans ce milieu.
III. II. 1. 1. La gestion paysanne des ressources
naturelles
La dégradation des ressources naturelles (RN) est une
réalité dans notre zone d'étude. En effet, dans
l'ensemble, tous nos répondants (100 % des enquêtés)
reconnaissent unanimement la dégradation continue des RN. Pour cette
raison, ils entreprennent des actions de restauration du couvert
végétal et des sols. Assurément, pour lutter contre la
dégradation du couvert végétal et des sols, les paysans
pratiquent des reboisements. En effet, ceux-ci participent aux campagnes de
reboisements initiés par les organisations de la société
civile ou les leaders politiques dans leur milieu. Par séance de
reboisement près de 5 hectares peuvent être reboisés, mais,
le non entretien des plans conduit le plus souvent à leur mort. Ils
épargnent également quelques arbustes et arbres dans leurs
champs, d'où la régénération naturelle
assistée (RNA). Ils luttent contre la coupe abusive du bois et les feux
de brousse. En effet, pour cette action, les paysans mettent l'accent sur la
sensibilisation de leurs proches. Par ailleurs, ils apportent à leur
champ de la fumure organique et de l'engrais biologique pour améliorer
la fertilité des sols. Cependant, 7,19 % des populations conviennent que
les ressources naturelles se dégradent progressivement, mais qu'ils ne
disposent pas de moyens conséquents pour contrecarrer le
phénomène.
III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion
des agrobusiness men ou nouveaux acquéreurs
Le mode de gestion des nouveaux propriétaires terriens
est décrié par les paysans. Seulement, 14,67 % des paysans
considèrent que ceux-ci protègent les ressources contenues sur
leurs terrains. Selon eux, ils effectuent des reboisements sur leur parcelle.
Il est nécessaire
de noter que les terrains qui ne sont pas encore mis en
valeur sont laissés en jachère. Cela permet la reconstitution de
la biomasse.
Les populations enquêtées (85,33 %) pensent que
les nouveaux propriétaires contribuent à la dégradation
des ressources naturelles. En effet, pour la mise en valeur des terrains
achetés, les nouveaux propriétaires dévastent le couvert
végétal, remuent le sol, afin d'ériger leurs
infrastructures (magasin de dépôt, logement sociaux, centre de
santé, écoles, etc.) ou de pratiquer leurs activités
telles que les fermes, les usines, les garages, etc. (cf. photos 5). Dans le
même ordre d'idée, 82,34 % des enquêtés admettent que
la spéculation foncière constitue une menace pour la gestion des
ressources naturelles tandis que 17,66 % conviennent le contraire.
Photo 5 : des arbres déracinés pour
ériger une cité
49
TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015
Cette photo présente des arbres abattus par un
agrobusiness men, notamment un promoteur immobilier pour ériger des
infrastructures sociales (logements sociaux, infrastructures scolaires, centres
de santés, etc.) à Zagtouli. Sur ce site plus de 100 arbres ont
été abattus. Ces promoteurs n'ont pas l'obligation de restaurer
un autre lieu pour compenser cette perte.
III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion
durable des terres Interrogées sur les terres cultivables
réservées aux générations futures, 64,67 % de la
population affirment n'avoir rien prévu à cet effet et qu'ils
finiront par tout vendre d'ici les
50
dix prochaines années. C'est-à-dire qu'ils n'ont
rien réservé pour leurs progénitures. Cependant, 35,33 %
de la population estiment qu'il est nécessaire de réserver une
part considérable à leurs descendants. Ces informations montrent
que dans l'avenir, certains enfants n'auront pas d'espaces cultivables dans
leur propre village.
III. II. 2. Les aspects socio-économiques
Cette séquence présente l'influence directe de
la vente des terres sur les conditions de vie des populations. Elle concerne
essentiellement la vente des terres et l'amélioration des conditions de
vie des populations. Elle montre également, la perception des paysans
sur les conséquences de la privatisation foncière dans leur
zone.
III. II. 2. 1. La vente des terres et
l'amélioration des conditions de vie des populations
Interrogées sur l'impact de la vente des terres sur
leurs conditions de vie, 94,01 % de la population estiment que la vente de
terrains leur permet de résoudre dans l'immédiat leurs
problèmes sociaux ou d'améliorer leurs conditions de vie. 5,99 %
des enquêtés ont quant à eux donné une
réponse contraire. Selon ces derniers, l'argent issu de la vente des
terres ne suffit pas pour exécuter toutes les dépenses
prévues. Ils affirment par ailleurs que cet argent crée parfois
des problèmes au sein des familles. En effet, dans nos contrées,
la terre appartient généralement à des familles et non
à des individus. Ainsi, une terre se vend dans l'intérêt et
ce pour le bien de toute la famille. Alors, toute cession de terre ne
respectant pas cette valeur est source de querelle familiale.
L'amélioration des conditions de vie des populations
est temporaire, car 88,62 % des enquêtées sont d'avis qu'à
la longue, leur situation empire et qu'ils rencontrent plus de problèmes
financiers qu'avant la vente de leur terre. Néanmoins, ces populations
arrivent à payer la scolarité de leurs enfants, acheter la
céréale pour leur famille, acheter des moyens de locomotion,
s'occuper des dépenses courantes des ménages (eau, soins, etc.).
Certains aménagent leur cadre de vie à travers la construction
des maisons en ciment, l'installation de plaque solaire ou la connexion au
réseau de l'électricité nationale, etc. Contrairement
à ces personnes, 11,38 % ont pu investir dans d'autres secteurs
d'activités en vue d'accroître leurs revenus ou pour compenser la
perte des terres. En effet, ils ont pu créer des activités
génératrices de revenus telles que l'ouverture de magasins de
vente de matériaux de construction, de boutiques de vente de
marchandises divers, de restaurants pour leur femme, etc.
51
III. II. 2. 2. La perception paysanne sur les
conséquences de la privatisation foncière
De l'avis des paysans, les conséquences de la
privatisation des terres sont diverses. Malgré la volonté de
vendre la terre pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs
familles, les paysans (97,31 %) ont cependant émis l'idée de ne
pas avoir de moyens pour compenser la perte de leurs terres. Seulement, 2,69 %
ont pu compenser cette perte. En effet, ces personnes compensent la perte de
leurs terres par les nouveaux investissements qu'ils font. Il s'agit pour la
plus part de la reconversion dans le commerce, la fabrication de brique et la
vente des agrégats de construction.
Aussi, il convient de rappeler que la diminution des espaces
cultivables a un impact sur la production céréalière et,
la conséquence immédiate reste la baisse progressive des
productions. De ce fait, 87,13 % de la population font remarquer que leur
production est à la baisse, tandis que 12, 87 % estiment que la leur est
restée stationnaire. Les raisons qui expliquent la baisse des
productions sont : la réduction des espaces cultivables, la
dégradation continue des sols, les aléas climatiques qui se
traduisent par la répartition inégale et la baisse des pluies, le
début tardif et la fin précoce de la saison hivernale et
l'insuffisance de moyens pour acheter des engrais.
III. III. Les stratégies
développées par les paysans pour répondre aux besoins
sociaux de leurs ménages
Les stratégies développées par les
paysans pour satisfaire les besoins sociaux de leurs ménages sont
diverses. En plus du travail de la terre (labours, semis et récoltes),
les populations s'adonnent à d'autres types d'activités (cf.
figure n°3) qui peuvent être menées en milieu
périurbain où elles obtiennent des revenus
supplémentaires. Toutefois, ces activités ne sont pas toutes
écologiques.
III. III. 1. Les activités connexes
Les paysans sont conscients de la diminution des espaces
cultivables et de la baisse de la production agricole. En vue de
répondre aux besoins sociaux et alimentaires de leur famille, ils
entreprennent des activités autres que l'agriculture. La figure
ci-après illustre bien ces activités et la proportion de ceux qui
s'y adonnent.
52
Figure n°3 : la répartition des
activités connexes
Confection
des briques et la vente du sable , 2.99%
Manoeuvre ,
10.48%
Vigile ,
3.59%
Commerce ,
10.18%
Artisanat ,
12.57%
Sans autres
sources de
revenus,
10.48%
Elevage ,
49.70%
Source : enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
Les populations de la zone d'étude (98,80 %),
affirment que la production agricole ne permet plus de satisfaire les besoins
alimentaires de leurs familles. Par conséquent, elles tentent de
compenser ce déficit à travers la pratique de l'élevage
(49,70 %), le commerce (10,18 %) et l'artisanat9 (12,57 %).
Certaines s'adonnent aux emplois d'ouvrier subalterne (10,48 %), de vigile
(3,59 %), de briquetier et de vendeur du sable (2,99 %). Cependant, 10,48 %
d'entre eux ne mènent pas d'activités connexes,
c'est-à-dire qu'elles n'ont pas d'autres sources de revenus.
Quant aux femmes et enfants des familles dépourvues de
terres, ils s'adonnent au ramassage de sables et de graviers pour la vente.
Cette activité contribue énormément à la
dégradation des routes et des terres cultivables (cf. photo 6). De plus
certaines femmes surviennent aux besoins sociaux de leurs familles à
travers la vente du "dolo"10.
La proximité de la zone d'étude de la ville de
Ouagadougou favorise la création d'autres activités non
favorables à l'environnement. Ainsi, les populations confectionnent des
briques à partir de la carapace de la cuirasse. Ces briques sont
utilisées pour construire des infrastructures. De grands tas de terres
sont prélevés pour le remblai des routes et des maisons. Dans
cette partie de la province du Kadiogo, il y a la présence de zone
granitique. Les exploitants de carrières granitiques déblaient
des surfaces pour exploiter le granite en place. Le prélèvement
de ces
9 Les activités pratiquées au sein de
cette faîtière sont : la mécanique deux roues et
automobile, la maçonnerie, la peinture, la construction
métallique, la menuiserie bois, etc.
10 Bière locale fabriquée par les
femmes avec la céréale.
matériaux laisse des excavations à la surface
de la terre, créant ainsi des trous béants qui ne peuvent
être exploités ni pour l'agriculture, ni pour n'importe quelles
autres activités.
Photo 6 : des tas de sables ramassés par les
femmes et enfants à Zagtouli
53
Source : TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015
Cette photo montre des tas de sables et de graviers
ramassés par les femmes et les enfants sur les routes et dans les
champs. Ces tas sont vendus à 2000 FCFA le plein d'une charrette
à traction asine. Les personnes qui pratiquent cette activité
dans ce milieu sont pour la plupart issues des familles pauvres et qui ne
possèdent plus de terres cultivables.
III. III. 2. Les ressources financières issues des
activités connexes
Les paysans qui pratiquent l'élevage pour assurer la
sécurité alimentaire de leurs ménages perçoivent
des ressources financières pouvant atteindre 600 000 francs CFA par an
ou plus (cf. figure n°4). De façon spécifique, 38,56 % de
cette catégorie de personnes reçoivent moins de 200 000 francs
CFA par an. 42,17 % gagnent entre 200 000 et 400 000 francs CFA. 10, 24 % quant
à eux perçoivent entre 400 000 et 600 000 francs CFA. Seulement,
9,05 % de cette population obtiennent plus de 600 000 francs par an.
Ceux qui exercent le commerce sont généralement
dans l'économie informelle. Leurs revenus issus de cette activité
varient entre 15 000 et 120 000 francs CFA par mois. Les artisans ont un gain
mensuel compris entre 35 000 et 200 000 francs CFA. Les manoeuvres quant
à eux perçoivent entre 20 000 et 75 000 francs CFA par mois. A
côté de ces catégories de personnes, les vigiles s'en
tirent avec un salaire mensuel compris entre 15 000 et 45 000 francs CFA. Les
vendeurs de sable et les briquetiers gagnent entre 30 000 et 150 000 francs CFA
par mois. Avec
54
ces montants les promoteurs arrivent à honorer les
dépenses de leurs familles. En effet, ils parviennent à payer les
frais de santé, la scolarité et les fournitures de leurs enfants.
Par ailleurs, à travers ces ressources, ils peuvent acheter les
vêtements et la céréale pour leur famille.
Figure n°4 : la répartition du revenu annuel
de l'élevage
400000 -
600000;
10,24%
Plus 600000;
9,05%
200000 -
400000;
42,17%
Moins de
200000 ;
38,56%
Source : enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
III. III. 3. Les soutiens financiers
Des entretiens effectués avec les paysans
révèlent que ces derniers ne bénéficient d'aucun
soutien financier venant de parents ou de proches résidents à
l'étranger. Seulement cinq personnes, soit 1,50 % de la population
enquêtée bénéficie de soutien auprès des
parents ou proches résidents dans les villes du Burkina Faso. Ils
précisent à cet effet que la valeur des soutiens financiers
souvent reçus n'a jamais dépassé 250 000 Francs CFA par
an.
III. IV. La dynamique de l'occupation des terres
L'étude de la dynamique de l'occupation des terres est
basée sur l'analyse diachronique des images spot de 1986, de 1995 et de
2014. Le traitement de ces images a permis d'obtenir des statistiques qui ont
servi à apprécier les changements opérés. La zone
d'étude couvre une superficie de 11 837,78 hectares (ha). Les
unités rencontrées sont constituées essentiellement de
formations ripicoles, de savanes arbustives, de savanes herbeuses, de plans
d'eau, de plantations, de champs11, de zones urbanisées, de
zones non loties et de zones nues. Suivant les dates précédemment
indiquées, les différentes unités ont subi une
évolution de leur état et de
11 Espace utilisé pour la production du
céréale
55
leur superficie (cf. carte 2). Le tableau II suivant illustre
bien les chiffres utilisés dans cette partie du travail.
Tableau II: la dynamique de l'occupation des terres de
1986 à 2014
Description des unités de surface
|
Superficie en hectare (ha)
|
Bilan de l'occupation des terres en (%)
|
|
1995
|
2014
|
1986-1995
|
1995-2014
|
1986-2014
|
Champ
|
3835,43
|
5479,65
|
5975,95
|
13,89
|
4,2
|
18,09
|
Formation ripicole
|
39,47
|
159,31
|
81,56
|
1,02
|
-0,68
|
0,34
|
Plan d'eau
|
19,73
|
17,52
|
14,22
|
-0,02
|
-0,03
|
-0,05
|
Plantation
|
73,67
|
53,44
|
164,3
|
-0,17
|
0,95
|
0,78
|
Savane arbustive
|
3933,34
|
2713,97
|
934,13
|
-10,3
|
-15,04
|
-25,34
|
Savane herbeuse
|
2964,68
|
2222,67
|
3075,76
|
-6,26
|
7,2
|
0,94
|
Zone urbanisée
|
98,93
|
163,11
|
391,49
|
0,54
|
1,93
|
2,47
|
Zone non lotie
|
0,00
|
174,78
|
710,66
|
1,48
|
4,52
|
6
|
Zone nue
|
872,53
|
853,33
|
489,71
|
-0,16
|
-3,07
|
-3,23
|
|
Source : Traitements statistiques de l'analyse diachronique,
avril 2016
III. IV. 1. L'occupation des terres en 1986, 1995 et
2014
Cette partie présente l'occupation des terres aux
différentes dates utilisées pour l'analyse.
III. IV. 1. 1. La situation en 1986
La carte de l'occupation des terres de 1986 présente la
situation suivante :
- les savanes arbustives occupaient la plus grande superficie,
ce qui représentaient 33,23
% de la surface totale cartographiée, soit 3933,34 ha
;
- la surface des champs représentaient 32,40 %, soit
3835,43 ha ;
- les savanes herbeuses occupaient 25,04 %, soit 2964,68 ha ;
- les zones nues sont des zones dégarnies de couvert
végétal situées en dehors des zones
urbanisée et non lotie. Elles représentaient 7,37
%, soit 872,53 ha ;
- la zone urbanisée occupait 0,84 % de la surface de la
zone d'étude, soit 98,93 ha ;
- les plantations représentaient 0,62 %, soit 73,67 ha
;
- les formations ripicoles occupaient 0,33 %, soit 39,47 ha ;
- et les plans d'eau occupaient la plus petite unité de
surface avec 0,17 %, soit 19,73 ha.
Les savanes herbeuses et arbustives occupaient plus de la
moitié de la surface totale
(58,27 %). Les champs recouvraient près d'un tiers (1/3)
de la superficie totale. Par contre, la
zone urbanisée, les formations ripicoles, les plantations
et les plans d'eau n'occupaient que
1,96% de la surface totale cartographiée.
56
III. IV. 1. 2. La situation en 1995
La carte de 1995 présente deux types d'unités,
celles qui ont progressé (champs, la
zone urbanisée et la zone non lotie) et celles qui ont
régressé. On constate que sur cette image
les champs sous savanes parc à Vitellaria paradoxa
sont dominants et occupent près de la
moitié de la zone d'étude. Les détails se
présentent comme suit :
- les champs représentaient 46,29 % de la surface
cartographiée, soit 5479,65 ha ;
- les savanes arbustives occupaient 22,93 %, soit 2713,97 ha
;
- les savanes herbeuses représentaient 18,78 %, soit
2222,67 ha ;
- les zones nues occupaient 7,21 %, soit 853,33 ha ;
- la zone urbanisée représentait 1,36 % de la
surface de la zone d'étude, soit 163,11 ha ;
- les plantations occupaient 0,45 %, soit 53,44 ha ;
- les formations ripicoles représentaient 1,35 %, soit
159,31 ha ;
- les zones non loties occupaient 1,48 %, soit 174,78 ha ;
- et les plans d'eau toujours en dernière position avec
0,15 %, soit 17,52 ha.
Sur cette carte, les champs occupaient près de la
moitié de la surface, les savanes
herbeuses et arbustives ne représentaient que 41,71 %. La
zone urbanisée, les formations
ripicoles, les plantations et les plans d'eau occupaient
toujours la plus petite superficie, mais
elles ont connu une augmentation, soit 3,31 %. Elles ont
bénéficié de l'apparition d'une
nouvelle unité, les zones non loties. Ce qui permet aux
petites unités d'atteindre 4,79 %.
III. IV. 1. 3. La situation en 2014
L'interprétation de l'image de 2014 donne
également des unités qui ont régressées et
d'autres qui ont progressées. À l'instar de la
carte de 1995, les champs occupaient la plus
grande surface. Les unités d'occupations des terres se
présentent comme suit :
- la superficie des champs étaient de 5975,95 ha, soit
50,49 % ;
- les savanes arbustives représentaient 934,13 ha soit
7,89 % ;
- les savanes herbeuses occupaient 3075,76 ha, soit 25,98 % ;
- les zones nues représentaient 489,71 ha, soit 4,14 %
;
- la zone urbanisée occupait 391,49 ha, soit 3,31 % ;
- les plantations occupaient 1,38%, soit 164,3 ha ;
- les formations ripicoles représentaient 81,56 ha, soit
0,67 % ;
- les zones non loties occupaient 710,66 ha, soit 6 % ;
- et la surface occupée par les plans d'eau était
de 14,22 ha, soit 0,12 %.
57
La configuration de cette carte montre que les champs sont
toujours dominants et occupent plus de la moitié de la surface
cartographiée. Les savanes herbeuses et arbustives ne
représentaient que 33,87 %. La zone urbanisée, les formations
ripicoles, les plantations et les plans d'eau occupaient toujours la plus
petite superficie, mais elle a connu une progression et est passée
à 11,5 %. Sur l'image, les unités répertoriées sont
plus ou moins distinctes. Cependant, la zone présente, l'allure de
paysage agreste, où les champs occupent presque l'ensemble des autres
unités, notamment les savanes arbustives et les savanes herbeuses.
58
Carte n° 2 : l'occupation des terres de 1986, de
1995 et de 2014
59
III. IV. 2. L'évaluation de la dynamique de
l'occupation des terres entre 1986 et 2014
Sur les images de 1986 et de 2014, huit unités
d'occupation des terres ont été identifiées. Toutefois,
l'image de 2014 se distingue de celle de 1986 par l'apparition d'une nouvelle
unité : la zone non lotie. Les statistiques obtenues présentent
une forte extension des champs suivis des zones non loties, des zones
urbanisées, des savanes herbeuses, des plantations et des formations
ripicoles. Cependant, les superficies des savanes arbustives, des plans d'eau
et des zones nues ont subi une régression (cf. tableau II).
Les unités qui ont progressé entre 1986
et 2014.
La superficie des champs qui couvrait 32,40 % en 1986,
occupait plus de la moitié de l'espace cartographiée en 2014 soit
50,49 %. En l'espace de 28 ans, l'étendu des champs a progressé
de 18,09 %. Cette progression n'est pas constante toutes les années.
Entre 1986 et 1995, c'est-à-dire en espace de 9 ans, elle a
progressé de 1644,22 ha, soit 13,89 %, contre seulement 496,3 ha (4,2 %)
en 19 ans (1995-2014). La faible croissance des champs entre 1995-2014 peut
s'expliquer par l'achat des terres par les agrobusiness men. Une fois que la
terre est vendue, le paysan n'a plus droit pour exploiter, donc il ne peut plus
accroître sa surface cultivable. L'extension des champs sur la
période est due à la pression qu'exerce la population sur les
ressources et à la pauvreté des sols. En effet, la recherche de
la subsistance quotidienne amène les agriculteurs à
défricher de grandes étendues de surface pour les cultures. Le
rapport entre l'image de 1986 et celle de 2014 montre que les champs occupent
environ 0,60 % de la superficie totale cartographiée par an. L'extension
de ces champs s'est fait au détriment des autres unités
d'occupation des terres telles que les savanes arbustives, les plans d'eau et
les zones nues.
L'espace occupé par la formation ripicole a
progressé entre 1986 et 2014, passant ainsi de 0,33 % en 1986 à
0,67 % en 2014. Au cours des 28 ans, elle a progressé de 0,34 %. Les
détails montrent qu'entre 1986-1995, elle a augmenté de 119,84 ha
(1,02 %), contre une régression de 0,68 %, soit -77,75 ha entre
1995-2014. Compte tenu de la diminution des espèces
végétales dans les champs de culture pluviale, les populations
s'attaquent aux formations ripicoles. C'est la raison pour laquelle cette
unité est en pleine dégradation. Par contre, la progression
observée est certainement due à la plantation d'arbres
initiée par les paysans autour des cultures maraichères. Ces
cultures se localisent le plus souvent autour des points d'eau. Les arbres
servent parfois de bouclier pour empêcher les animaux d'avoir
accès aux légumes.
60
La zone urbanisée qui n'occupait que 0,84 % de la
superficie totale en 1986 est passé à 3,31 % en 2014, faisant
ainsi une extension d'environ 2,47 %. Elle a connu une faible progression entre
1986 et 1995 (0,54 %) et une augmentation de 228,38 ha sur sa superficie entre
1995 et 2014, soit 1,93 %. Le besoin de logement viabilisé explique la
progression de cette unité.
Il en est de même pour la zone non lotie. Elle a
également connu une progression remarquable en l'espace des 28
années écoulées. Elle est passée de zéro ha
en 1986 à 710,66 ha en 2014, soit une progression de 6 %. Cette
augmentation est de 1,48 % entre 1986-1995, contre 4,52 % entre 1995 et 2014.
Le besoin croissant de logement est la cause de l'extension de ces
unités. En effet, la demande croissante de logement amène les
citadins à acheter des espaces dans la périphérie urbaine,
sur lesquels ils construisent des maisons d'habitations en espérant
bénéficier d'une parcelle lotie au moment du lotissement de la
zone. D'autres construisent des infrastructures socio-économiques telles
que des garages, des écoles, etc. Tout comme la précédente
unité, celle-ci va encore s'agrandir, car au fil des années le
nombre de demandeurs de logements s'accroît.
Les différentes surfaces de savanes herbeuses ont
augmenté en superficie. Elles sont passées de 25,04 % en 1986
à 25,98 % en 2014. Elles présentent certes un bilan positif de
0,94 %, mais elle a perdu 6,26 % de sa surface au cours des 9 premières
années, soit -742,01 ha. Ce n'est qu'entre 1995 et 2014 qu'elle a pu
bénéficier d'une extension de 853,09 ha, soit 7,2 %. Cette
évolution s'explique par le fait qu'avant 1995, les paysans
étaient les seuls maîtres sur le terrain. De par le système
cultural extensif et sur brûlis qu'ils pratiquent, ils exploitaient
conséquemment plusieurs hectares de terrains pour l'agriculture. Ce qui
a contribué à la dégradation de cette unité. Par
contre, entre 1995-2014, il y a eu l'intervention de nouveaux acteurs. Ceux-ci
achètent de grandes portions de terres qu'ils mettent en valeur.
Cependant, les terrains qui ne sont pas exploités sont mis en
jachère. Cela favorise la reconstitution du couvert
végétal, particulièrement le développement de la
strate herbeuse.
Les plantations ont fait un bilan positif de 0,78 % entre
1986 et 2014. Dans la même dynamique que la précédente
unité, elles ont perdu 20,23 ha entre 1986 et 1995, soit (-0,17 %) de sa
superficie initiale. Ce n'est qu'entre 1995 et 2014 que cette unité a
progressé de 0,95 %, soit 110,86 ha. Cette situation est due à la
forte pression démographique sur cette unité au cours de la
période 1986-1995. La réduction des terres cultivables des
paysans les amène à exploiter les plantations pour l'agriculture.
La population n'ayant plus assez d'arbres, se retourne vers les plantations
pour prélever le bois d'oeuvre et de chauffe. Entre 1995 et 2014, les
populations ont contribué à l'augmentation des superficies de
cette unité à travers des
61
reboisements. Aussi, on constate que certains nouveaux
acquéreurs plantent des arbres sur leurs propriétés.
Les unités qui ont régressé
entre 1986 et 2014.
De 1986 à 2014, la superficie des savanes arbustives
est passée de 33,23 % de la surface cartographiée à 7,89
%. En espace de 28 ans, cette formation a perdu 2999,21 ha, soit (-25,34 %) de
la surface totale. Ce qui représente plus de trois quart (3/4) de sa
surface initiale. Cette régression était de 10,3 % (-1219,37 ha)
entre 1986 et 1995 et a continué pour atteindre - 1779,84 ha entre 1995
et 2014, soit une régression de 15,04 %. La régression est due
à la pression exercée par la population sur les terres. En effet,
les nouveaux acquéreurs détruisent la végétation
pour implanter leurs infrastructures (cf. photos 6 et 7). Aussi, de par
l'action de la coupe abusive du bois et l'émondage les paysans
contribuent à la dégradation des espèces
végétales, surtout les arbres.
Les plans d'eau ont perdu en 28 années plus de 0,05 %
de la surface totale cartographiée. Entre 1986-1995, la portion de sa
surface qui a disparu était de 0,02 %, puis a continué pour
atteindre (-0,03 %), soit -3,3 ha. Cette situation pourrait s'expliquer par
l'ensablement des retenues d'eau causé par les activités
humaines.
Les zones nues ont également perdu une partie de leur
superficie, passant ainsi de 7,37 % en 1986 à 4,14 % en 2014. Ce qui
représente une perte de 3,23 %, soit -382,82 ha. La régression de
cette unité s'est faite de façon croissante, passant ainsi de
(-0,16 %) les 9 premières années à (-3,07 %) de leur
superficie entre 1995-2014. La diminution de ces espaces est imputable dans un
premier temps à la récupération des sols nus par les
paysans, et dans un second temps à la mise en jachère des
terrains achetés par les nouveaux acteurs du foncier.
L'évaluation de ces différentes unités
montre que les savanes arbustives ont connu le fort taux de dégradation
avec -25,34 %. Quant aux champs, ils ont bénéficié de la
plus grande extension de leur superficie avec 18,09 %. Les
réalités du terrain montrent que cette zone est dominée
par les champs qui sont sous savane parc à Vitellaria paradoxa
et est également un espace en pleine dynamique due à
l'érection des infrastructures et au prélèvement des
agrégats de construction. Certes, le milieu est
caractérisé par sa dynamique importante, mais il convient de
connaître les unités qui ont bénéficié des
mutations au cours de ces 28 dernières années.
62
III. IV. 3. La typologie et la répartition spatiale
des changements intervenus
Le traitement des images de 1986, 1995 et 2014 a permis de
comprendre la dynamique de l'occupation des terres qui a prévalu dans ce
milieu (cf. tableau II). Les statistiques obtenues ont été
utilisées pour établir les matrices de transition de 1986-1995,
de 1995-2014 et d'une dernière qui prend en compte les périodes
initiale et finale, c'est-à-dire celle de 1986-2014.
Les résultats obtenus (tableau III) indiquent qu'au
cours des 9 premières années (19861995), les transformations des
différentes unités se sont faites suivant un rythme
différentiel. Les champs, les savanes arbustives et les savanes
herbeuses ont bénéficié de la grande partie des surfaces
des autres unités. En effet, entre 1986 et 1995, 69,51 % de la
superficie des champs n'ont pas varié. Durant cette même
période 24,89 % des savanes arbustives, 48,08 % des savanes herbeuses,
29,03 % des plantations et 44,23 % des zones nues ont été
transformées en champs. Aussi, 21,88 % des savanes herbeuses, 42,42 %
des formations ripicoles et 56,45 % des plantations ont cédé
leurs surfaces aux savanes arbustives. 27,66 % des savanes arbustives, 14,52 %
des plantations ont régressé au profit des savanes herbeuses.
Tableau III : la dynamique spatiale de l'occupation des
terres de 1986 à 1995 en (%)
1995
1986
|
Ch
|
Sa
|
Sh
|
Fr
|
Plan
|
Ple
|
Zn
|
Zu
|
Zone non lotie
|
Champ (Ch)
|
69,51
|
8,67
|
10,31
|
0,09
|
0,19
|
0,00
|
7,78
|
2,38
|
1,02
|
Savane
arbustive (Sa)
|
24,89
|
41,41
|
27,66
|
3,10
|
0,93
|
0,00
|
0,99
|
0,03
|
0,99
|
Savane
herbeuse (Sh)
|
48,08
|
21,88
|
23,16
|
0,36
|
0,56
|
0,00
|
2,96
|
0,44
|
2,56
|
Formation ripicole (Fr)
|
0,00
|
42,42
|
3,03
|
54,55
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Plantation (Plan.)
|
29,03
|
56,45
|
14,52
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Plan d'eau (Ple)
|
0,00
|
5,88
|
0,00
|
5,88
|
0,00
|
88,24
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Zone nue (Zn)
|
44,23
|
2,58
|
4,34
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
48,58
|
0,27
|
0,00
|
Zone urbanisée (Zu)
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100
|
0,00
|
|
Source : Traitements statistiques de l'analyse diachronique,
avril 2016
NB : A l'exception de la zone urbanisée, les autres
surfaces qui portent les chiffres (0,00) ont subi une évolution de
petite valeur, en harmonisant les données du tableau à deux
chiffres après la virgule les autres chiffres ne peuvent plus
s'afficher.
La dynamique des unités d'occupation des terres dans
cette zone peut également s'expliquer par son évolution spatiale
(cf. tableau IV). L'analyse diachronique en tableau croisés
63
met en exergue, sur une période de 19 ans (1995-2014),
l'évolution spatiale de chaque unité. Elle a permis de
connaître les différents changements qui ont été
opérés et les unités qui ont
bénéficié de ceux-ci. Sur le tableau IV, on constate que
les grands changements qui sont intervenus en 1995 ont été faits
au profit des champs, des savanes arbustives et des savanes herbeuses.
Le tableau croisé de la matrice de 1995-2014 atteste
que 59,93 % des champs, 43,18 % des savanes herbeuses, 66,67 % des plans d'eau,
100 % des zones urbanisés, etc. n'ont subi aucun changement.
Cependant, durant ces 19 années, 41,60 % des savanes
arbustives, 41,59 % des savanes herbeuses, 53,26 % des zones nues ont
été transformées en champs. Dans ce même intervalle
de temps, 22,22 % des formations ripicoles, 68,89 % des plantations, 2,83 % des
champs ont été transformés pour donner des savanes
arbustives. Quant aux superficies des savanes herbeuses, elles ont
été augmentées grâce à 24,43 % des champs,
35,50 % des savanes arbustives et 28,89 % des formations ripicoles.
Tableau IV : la dynamique spatiale de l'occupation des
terres de 1995 à 2014 en (%)
2014
1995
|
Ch
|
Sa
|
Sh
|
Fr
|
Plan.
|
Ple
|
Zn
|
Zu
|
Znl
|
Champ (Ch)
|
59,93
|
2,83
|
24,43
|
0,17
|
0,28
|
0,02
|
3,43
|
4,86
|
4,04
|
Savane
arbustive (Sa)
|
41,60
|
16,62
|
35,50
|
1,35
|
2,62
|
0,04
|
1,00
|
0,35
|
0,92
|
Savane herbeuse (Sh)
|
41,59
|
7,08
|
43,18
|
0,85
|
2,56
|
0,05
|
1,22
|
1,70
|
1,76
|
Formation ripicole (Fr)
|
30,37
|
22,22
|
28,89
|
7,41
|
0,74
|
2,22
|
0,74
|
0,00
|
7,41
|
Plantation (Plan.)
|
8,89
|
68,89
|
8,89
|
0,00
|
13,33
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Plan d'eau (Ple)
|
0,00
|
6,67
|
0,00
|
26,67
|
0,00
|
66,67
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Zone nue (Zn)
|
53,26
|
1,11
|
9,85
|
0,00
|
0,97
|
0,00
|
24,97
|
5,96
|
3,74
|
Zone urbanisée
(Zu)
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
0,00
|
Zone non lotie (Znl)
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
20,95
|
79,05
|
|
Source : Traitements statistiques de l'analyse diachronique,
avril 2016
NB : même remarque que le tableau III
La matrice de transition contenue dans le tableau V montre
les changements qui sont intervenus entre 1986 et 2014. Elle est similaire aux
deux précédentes (tableaux II et III) dans
64
la mise en exergue des unités qui ont le plus
profité des changements. Les champs, les savanes arbustives et les
savanes herbeuses ont profité des grandes mutations entre 1986 et 2014.
Ainsi, 39,78 % des savanes arbustives, 47 % des savanes herbeuses, 51,52 % des
formations ripicoles, 51,61 % des plantations, 59,84 % des zones nues ont
été transformées en champs. Les savanes arbustives ont
également bénéficié de la transformation de 7,79 %
des savanes herbeuses, 6,45 % des plantations, 5,88 % des plans d'eau, etc. La
dynamique opérée au niveau de la superficie des savanes herbeuses
s'est faite grâce à la transformation en son profit de 21,88 % des
champs, de 38,58 % des savanes herbeuses, de 30,30 % des formations ripicoles,
etc. A côté de ces surfaces transformées, il y a 62,87 % de
champs, 12,58 % des savanes arbustives, 32,67 % des savanes herbeuses, 58,82 %
des plans d'eau qui sont restés constants sur la période des 28
années écoulées (1986-2014).
Tableau V : la dynamique spatiale de l'occupation des
terres de 1986 à 2014 en (%)
2014
1986
|
Ch
|
Sa
|
Sh
|
Fr
|
Plan
|
Ple
|
Zn
|
Zu
|
Zone non lotie
|
Champ (Ch)
|
62,87
|
3,21
|
21,88
|
0,15
|
0,37
|
0,00
|
3,86
|
3,64
|
4,01
|
Savane arbustive
(Sa)
|
39,78
|
12,58
|
38,58
|
1,23
|
2,59
|
0,18
|
1,05
|
0,99
|
3,01
|
Savane herbeuse
(Sh)
|
47,00
|
7,79
|
32,67
|
0,76
|
1,16
|
0,00
|
2,52
|
2,44
|
5,67
|
Formation ripicole (Fr)
|
51,52
|
3,03
|
30,30
|
3,03
|
3,03
|
3,03
|
0,00
|
0,00
|
6,06
|
Plantation (Plan)
|
51,61
|
6,45
|
41,94
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Plan d'eau (Ple)
|
0,00
|
5,88
|
5,88
|
29,41
|
0,00
|
58,82
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Zone nue (Zn)
|
59,84
|
0,68
|
9,50
|
0,00
|
1,22
|
0,00
|
21,71
|
5,29
|
1,76
|
Zone urbanisée
(Zu)
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
100
|
0,00
|
|
Source : Traitements statistiques de l'analyse diachronique,
avril 2016
NB : même remarque que le tableau III
A la suite de la présentation des résultats
obtenus auprès des populations et par l'analyse et
l'interprétation des images satellitaires, une discussion est
entamée avec les résultats d'autres chercheurs sur des
thèmes similaires. Par ailleurs, une orientation des lecteurs sur le
thème de nos investigations en thèse est faite.
65
CHAPITRE IV : LA DISCUSSION DES RÉSULTATS ET
L'ORIENTATION DE LA RECHERCHE
Ce chapitre est consacré à la discussion des
résultats de la recherche. Il donne une analyse en fonction des
études déjà réalisées dans le domaine de la
pression foncière et la gestion des ressources naturelles. La
dernière partie de ce chapitre présente une orientation de la
recherche qui sera menée dans le cadre de la thèse.
IV. I. La discussion des résultats de la
recherche
Cette partie présente les résultats de la
recherche en interaction avec ceux d'autres auteurs. Elle est structurée
en deux points à savoir la privatisation foncière et la gestion
des ressources naturelles, et l'effet de la pression foncière dans
l'interface Ouagadougou Tanghin-Dassouri.
IV. I. 1. La pression foncière et la gestion des
ressources naturelles
La pression foncière a d'énormes
conséquences sur la gestion des ressources naturelles dans la province
du Kadiogo, principalement dans son milieu péri-urbain. Certes, la
privatisation des terres peut avoir des conséquences positives qui se
traduiraient par la création d'emplois, l'augmentation de la production
agricole, la création de la richesse, etc. Sur le terrain, ces aspects
sont insignifiants. Les investigations menées montrent des
conséquences négatives qui se résument entre autres
à la dégradation et à la disparition de la
biodiversité, la dégradation des sols et des eaux, la perte des
espaces cultivables, les conflits fonciers et l'insécurité
alimentaire.
IV. I.1.1. La dégradation et la disparition de
la biodiversité
La diversité biologique, ou biodiversité, peut
être définie comme l'ensemble des espèces vivantes
présentes sur la terre (plantes, animaux, micro-organismes,...), les
communautés formées par ces espèces et les habitats dans
lesquels ils vivent.
L'exploitation des espaces acquis par les nouveaux acteurs ou
agrobusiness men n'est pas toujours faite en respectant les normes
environnementales. En effet, le code de l'environnement (Loi n°002/94/ADP
du 19 janvier 1994) précise en ses articles 73 et 74, la
nécessité de protéger les ressources naturelles. Dans la
pratique, avant l'obtention du titre d'exploitation sur le site acquis, le
promoteur doit soumettre au ministère en charge de l'environnement une
étude ou une notice d'impact environnementale (selon la taille du
projet). A cet effet, un avis favorable lui est accordé si l'impact
environnemental présenté par le projet peut être
atténué, dans le cas contraire, on lui notifie un avis
défavorable. Sur le
66
terrain, les nouveaux acquéreurs dévastent le
couvert végétal pour implanter des infrastructures ou pour mener
leurs activités. Les arbres, arbustes, graminées et herbes, qui
s'y trouvent sont détruits. Des dizaines d'espèces
végétales ont déjà disparu et d'autres telles que
Faidherbia albida, Acacia pennata, Borasuss aethiopum, Fucus iteophylla,
Fucus platyphylla, Securidaca longepedunculata sont en voie de
disparition. La faune sauvage, surtout les gros animaux ont progressivement
laissé la place aux petits rongeurs tels que les écureuils, les
souris, les rats, etc. La disparition des habitats naturels des espèces
animales entraîne également la mort ou la disparition de ceux-ci,
voire leur migration vers les zones où ils peuvent survivre.
La réduction des terres cultivables et des espaces
ruraux au profit de nouveaux acquéreurs (dont l'objectif est
l'érection d'infrastructures) menacent les écosystèmes,
les espaces naturels et les superficies de productions agricoles. L'extraction
des latérites, la destruction du couvert végétal pour la
mise en place des infrastructures sociales et économiques exercent des
pressions importantes sur les ressources naturelles renouvelables ou non.
Aussi, on remarque que la pression foncière conduit à de nouveaux
défrichements de l'espace naturel (DIPAMA J.M., 2006).
Les conséquences de la dégradation des
ressources naturelles touchent énormément les populations rurales
à travers leurs besoins très vitaux (BANZHAF M., 2005), car la
première ressource dont elle dispose est la terre et toutes les
ressources qu'elle contient. Pour satisfaire ses besoins primaires et parfois
sociaux, cette population a recours à ces ressources. De ce fait, la
disparition des espèces (végétales et animales) et la
dégradation des écosystèmes sont une menace pour le
bien-être et le devenir des populations, voire de l'humanité.
Elles le sont également pour la pérennité des
activités socio-économiques qui reposent sur l'exploitation des
ressources naturelles.
IV. I.1.2. La dégradation des sols et des
eaux
La dégradation des sols dans cette partie est l'oeuvre
de plusieurs acteurs à savoir les paysans et les agrobusiness men ou
nouveaux acquéreurs. Les premiers défrichent et labourent la
terre pour pratiquer l'agriculture de subsistance. Plusieurs auteurs se sont
intéressés à cette question, notamment celle de la
dégradation des sols dans le domaine soudano-sahélien (DA D. E.
C. (1984, 1993) ; HIEN F. et al., (1996) ; DA D.E.C. et al.,
(2007, 2008), NDOUR T., 2001 ; FEM-FIDA, 2002 ; SMDD, (2002) ; BANDRE E.,
(1995) ; BANZHAF M., (2005) ; GAVAUD M., 1990 ; YERO S. K., 2012 ; FRATICELLI
M.,
67
(2012) ; GBAGUIDI L., (2010) ; FAO, (2011) ; DIPAMA J. M.,
2004 ; HAUCHART V., (2005)). Pour DA D. E. C. et al., 2007, le
défrichement conduit à la dénudation des sols
déjà fragiles. Ces sols sont alors exposés à
l'érosion éolienne et hydrique. Dans la mise en valeur des
terres, les agrobusiness men quant à eux, mettent à nu les sols.
D'autres utilisent des engins lourds pour les remuer (cf. photo 7). Ces sols
remués et dépourvus de végétation sont soumis
à la dégradation, à l'érosion hydrique pendant la
saison pluvieuse et éolienne en saison sèche. La réduction
des espaces cultivables entraîne la surexploitation des terres, le
surpâturage, le déboisement, etc. Ces différents
éléments contribuent à la dégradation des terres.
Cette dégradation met en péril les moyens de subsistance des
populations agricultrices. La surexploitation des terres entraîne
également l'épuisement des sols et la diminution des ressources
végétales (BANDRE E., 1995).
La dégradation des sols est un enjeu fort de
développement durable. En effet, ses effets sont environnementaux,
à la fois locaux (érosion des sols, dégradation de la
fertilité et de la structure des sols, pollutions des nappes
souterraines) et globaux (appauvrissement de la biodiversité,
réduction de la capacité des sols à fixer le carbone,
pollution des eaux internationales). Ils sont également fortement
sociaux : la dégradation des sols fragilise les populations pauvres,
leur retirant parfois leur dernier moyen de subvenir de manière autonome
à leurs besoins, accroissant ainsi les risques
épidémiques, freinant le développement dans leur
localité (SMDD, 2002). Cette dégradation contribue
énormément à la perte de la diversité biologique.
En effet, elle s'accompagne d'une perte de la capacité des sols à
être l'habitat de diverses espèces, aussi bien dans les terres
cultivées que dans les zones protégées. Le sol est
l'élément essentiel dans lequel la végétation
prélève ses nutriments, la dégradation de celui-ci
entraîne la disparition des espèces végétales et la
faune sauvage, composantes essentielles de la pharmacopée.
Les matériaux issus de l'érosion des sols due
aux activités humaines sont directement conduits dans les vallées
et les cours d'eau, accélérant ainsi l'ensablement des retenues
d'eau. Les zones humides pouvant servir à l'agriculture sont
également remblayées. Ce phénomène accentue
l'assèchement, la diminution et la disparition des terres humides et des
retenues d'eau. La régression de la couverture végétale,
des sols favorise l'érosion et l'ensablement des réseaux
hydrographiques. Le tarissement des sources, la baisse des nappes
phréatiques et la raréfaction de l'eau disponible pour les
activités socioéconomiques des populations en sont les
conséquences (BANZHAF M., 2005). Aussi, les activités
socioéconomiques telles que les mécaniques automobiles qui se
développent à la périphérie de la ville sont pour
la plupart sans un véritable système de traitement des huiles
usées. Les huiles sont déversées dans la nature,
68
celles-ci polluent les sols et les cours d'eau. En effet, les
vidanges issues des garages d'entretiens et de réparations des
automobiles implantés sur les pentes ruissellent progressivement vers
les cours d'eau proches, ce qui contribue à les polluer. Par ailleurs,
aux alentours (environ 300 m de rayon) de la cimenterie « Diamond Cement
», il y a un dépôt de poussière dû aux
matériaux utilisés (le calcaire, l'argile) pour la fabrication du
ciment. Avec l'étalement de la ville, cette zone pourrait être une
menace pour la population riveraine.
Photo 7 : des engins lourds utilisés dans les
travaux de terrassement à Zagtouli
Source : TIENDREBEOGO Y. / Zagtouli, août 2015
Cette photo montre des engins lourds utilisés par
les agrobusiness men dans les travaux d'aménagement des terrains en vue
d'implanter des infrastructures socio-économiques (des logements
sociaux, des écoles, des centres de santé, des terrains de jeux,
etc.). Ces engins détruisent tous sur leur passage.
IV. I.1.3. La perte des espaces cultivables et
l'accentuation de la pauvreté
La dégradation du couvert végétal
réduit les capacités productives des sols et conduit
inexorablement à une baisse de la production agricole. Par ailleurs, la
réduction des espaces cultivables des paysans a pour conséquence
la baisse des rendements agricoles. En effet, après la vente des terres,
les paysans exploitent de petites superficies pour l'agriculture ; étant
donné qu'ils n'ont pas suffisamment des moyens pour pratiquer une
agriculture intensive, ils se retrouvent face à la diminution des
récoltes. Cette situation contribue à la
détérioration des
69
conditions de vie des populations. En plus, la FAO montrait en
2011 que les habitants les plus pauvres sont aussi ceux qui accèdent le
plus difficilement aux ressources en terre et en eau. Ceux-ci sont
piégés par la pauvreté, parce que leurs exploitations sont
petites, qu'ils disposent des sols de mauvaise qualité. Ils sont
particulièrement touchés par la dégradation des terres et
les effets des aléas climatiques. Ces deux facteurs réunis
montrent qu'il y a une menace sur la population rurale pauvre et
dépourvue de terre. Le pire est que les paysans pauvres qui
possédaient des espaces cultivables se retrouvent au fil des ans sans
terre et sans ressources financières. Par ailleurs, ceux-ci sont
exposés à la misère, à cause du fait qu'ils n'ont
pas de qualification pour prétendre à un emploi, ni ne disposent
d'autres sources de revenus. Aussi, par manque de capital et
d'opportunités économiques, ces populations pauvres sont
amenées à surexploiter leurs ressources limitées pour
satisfaire leurs besoins pressants. Cela aggrave les processus de
dégradation des ressources. Il y a donc un cercle vicieux entre
dégradation des ressources et pauvreté. En effet, la
dégradation des terres accroît la pauvreté qui en retour
conduit à des pratiques néfastes sur le milieu naturel
(REQUIER-DESJARDINS M., 2006). De plus, la pauvreté, le manque de
capital et de protection sociale, obligent les populations dont la subsistance
dépend de la terre à surexploiter celle-ci pour s'alimenter, se
loger, disposer de sources d'énergie et de revenus (TIENDREBEOGO Y.,
2013).
IV. I.1.4. Les conflits fonciers
Les conflits liés aux ressources naturelles ont
toujours existé, en partie à cause des demandes multiples et des
pressions concurrentes s'exerçant sur les ressources (FAO, 2001).
La population vivant dans l'interface Ouagadougou
Tanghin-Dassouri fait savoir qu'il y a de temps à autre des conflits
liés au partage des revenus de la vente des terres et de la gestion des
ressources naturelles existantes sur les terrains vendus. En effet, les terres
appartiennent généralement à toute une famille, les
personnes souvent à l'origine de la vente de celle-ci ne veulent pas
partager le gain avec l'ensemble des héritiers. Cela crée parfois
des tensions, voire des conflits au sein des familles. Par ailleurs, les terres
sont parfois bradées sans l'assentiment de l'ensemble des
héritiers. L'un des faits marquant est le sort réservé aux
générations futures, car 64,67 % de la population estiment que
leurs enfants n'auront pas de terres à cause de la vente. Cette
étude vient renforcer celle menée par la GRAF en 2011, qui
révèle que les communes rurales sont confrontées à
la disparition de leur domaine foncier. À l'échelle des familles,
le problème de l'avenir des jeunes générations se pose
déjà, surtout dans un contexte où l'agriculture reste la
seule perspective d'emploi pour les ruraux. L'arrivée des nouveaux
70
acteurs engendre de nombreux conflits dont les
conséquences peuvent être des crises entre les différentes
fractions de la société.
En outre, l'achat des grands domaines fonciers dans cette
partie du Burkina s'opère souvent par le biais d'une expropriation des
populations rurales, et une appropriation privative des ressources, auparavant
communautaires. Cette population sans terres cultivables est obligée de
s'installer dans des quartiers informels (zone non lotie), exposés
à la précarité et souvent privée des services
sociaux élémentaires. A l'avenir, les descendants de ces
populations dépourvues de terres risquent de troubler la quiétude
des agrobusiness men, car selon la FAO, (2001), les conflits peuvent
apparaître en cas d'exclusion des groupes d'utilisateurs de la gestion
des ressources naturelles.
Au plan social, on note une augmentation des tensions entre
autochtones, migrants et agro-pasteurs d'une part, et d'autre part, des
difficultés d'accès au foncier pour les jeunes agriculteurs.
À l'intérieur du pays, des conflits opposent les autochtones aux
migrants suite aux retraits des terres, les autochtones aux éleveurs
pour les mêmes raisons, auxquelles on peut ajouter l'occupation des
pistes à bétail, des berges, la disparition des pâturages,
etc. Par ailleurs, on se doit aussi de faire mention des conflits
intrafamiliaux liés à la vente des réserves
foncières par quelques membres de la famille (GRAF, 2011). Dans la
province du Kadiogo, en plus des problèmes ci-dessus cités, la
pression sur les terres est responsable de la modification des rapports
socioéconomiques entre éleveurs et agriculteurs (LIEUGOMG M.,
et al., 2007). La forte croissance démographique qui
amène la population à demander davantage de terres cultivables
est également la cause de la recrudescence de ces tensions. Par
ailleurs, l'occupation non autorisée (et non consensuelle) de terres
appartenant aux autochtones et l'expropriation de celles-ci pourraient
être des sources de conflits.
Selon ZONGO M., 2011, les conflits fonciers sont
généralement déclenchés par un faisceau de causes.
Si la raréfaction des terres constitue une première tentative
d'explication crédible, celle-ci cache cependant d'autres raisons,
notamment, l'interprétation divergente de la nature des anciennes
transactions ; le renouvellement des générations ;
l'émergence de la monétarisation ; le pluralisme institutionnel ;
l'interprétation conflictuelle des lois foncières de
l'État.
Une grande partie de la population rurale ne peut subvenir
à ses besoins en raison des inégalités d'accès
à la terre et/ou aux ressources qu'elle porte (eau, terre, couverture
végétale, potentiel touristique, etc.). La
préférence souvent accordée à l'agrobusiness dans
les politiques économiques accentue la pression sur les terres, avec de
forts risques économiques, sociaux et environnementaux à moyen et
long termes (COMITE TECHNIQUE, FONCIER ET DÉVELOPPEMENT, 2008).
71
Dans l'avenir, à la périphérie de la
ville de Ouagadougou, la population sans terre et sans qualification aura du
mal à trouver de quoi se nourrir, se soigner, etc. Il pourrait y avoir
donc des conflits non pas comme ceux qui se passent ailleurs entre
éleveurs et agriculteurs, mais cette fois-ci entre les héritiers
du foncier (autochtones) et les nouveaux acteurs.
IV. I.1.5. L'insécurité alimentaire
L'insécurité alimentaire et les
stratégies pour la combattre ont fait l'objet de plusieurs études
(FAO, (2006, 2009) ; DEMBELE N. N., 2001 ; JANIN P., (2003, 2006, 2010) ;
BENOIT-CATTIN M. et al., 2012 ; OCDE, 2005 ; DROY I. et al.,
2004 ; OUEDRAOGO F. de C., 2000). A travers des analyses d'étude de
cas, ces auteurs ont décliné les causes de
l'insécurité alimentaire en Afrique. Pour eux, l'exploitation
incontrôlée des ressources favorisent une dégradation des
potentialités du milieu. Elle expose la population sans subsistance
à l'insécurité alimentaire.
La réduction des espaces cultivables et l'inadaptation
des techniques culturales au regard du taux d'accroissement
démographique de la province du Kadiogo (6,3 %), ont une influence sur
la sécurité alimentaire des populations. En effet, les
récoltes issues des champs ne peuvent plus assurer l'alimentation des
ménages. Celles-ci sont obligées de se résigner ou trouver
une palliative à travers des activités connexes. On assiste
à une forme d'adaptation aux nouvelles conditions de vie ou de
résilience. Cependant, les populations sans terres et sans autres
sources de revenus sont les plus exposées à cette
insécurité alimentaire. Au regard des résultats des
enquêtes, 3 % (populations sans terres, soit environ 1415 personnes) et
10,48 % (populations sans autres sources de revenus, soit environ 4945
personnes) sont concernées par cette situation.
IV. I. 2. La pression foncière dans l'interface
Ouagadougou Tanghin-Dassouri
La pression foncière dans la périphérie
urbaine de Ouagadougou, en particulier dans la zone de Tanghin-Dassouri,
révèle un caractère singulier. En effet, les nouveaux
acquéreurs achètent la terre pour la réalisation
d'activités économiques autres que l'agriculture intensive. Elles
sont diverses selon les besoins des promoteurs. Certains acquièrent ces
terrains pour servir de dépôt de gaz ou d'hydrocarbure, de
garages, de construction d'unité de production (usine), etc. D'autres
pour pratiquer l'élevage de type intensif (production de lait ou de
viande) et de ferme avicole pour la production des oeufs. Il y a
également une autre catégorie d'agrobusiness men qui
s'intéresse à la réalisation d'infrastructures à
caractère sociales (logements sociaux, écoles, lycées,
etc.). Pour la réalisation de toutes ces activités, le couvert
végétal, les sols et les
72
cours d'eau sont dégradés et il n'y a
véritablement pas de renouvellement de ces ressources. Cette situation
fait que la pression foncière aux alentours des grandes villes,
particulièrement à Ouagadougou, constitue une menace pour les
ressources naturelles.
Par contre, les études menées par la GRAF,
2011, dans le Ziro et le Houet montrent qu'une catégorie de nouveaux
exploitants (acteurs) évoluent dans les mêmes filières
« classiques » que les exploitations familiales, comme le maïs,
le sésame, le niébé, etc. Ils ne profitent d'aucun
avantage comparatif, suivent les itinéraires et pratiquent de
l'agriculture extensive fortement mécanisée. Au contraire, ils
ont des coûts de production bien plus élevés que les
exploitations familiales et une rentabilité économique faible,
voire négative. Seulement, une minorité dispose d'un statut
d'entreprise privée. Ceux-ci font des spéculations que les
exploitants familiaux ne font pas de la production intensive d'oeufs, de lait
en saison sèche, d'embouche bovine et ovine pour l'exportation, de
mangues destinées à l'exportation, etc. Les agro-business men
exploitent plus d'espaces, dégradent les ressources naturelles (terres,
eau, couvert végétal, etc.) à travers leurs
différentes activités.
L'augmentation de la population et la modernisation des
moyens de production (qui permet de mettre en valeur plus de terres) ont pour
conséquence une rapide augmentation des superficies cultivées et
de la compétition foncière qui contribue en elle-même
à l'évolution des transactions foncières (ZONGO M.,
2011).
La pression foncière dans les localités du
Burkina Faso (autre que la périphérie des grandes villes) avait
pour objectif d'accompagner l'engagement successifs des gouvernements
successifs depuis la fin des années 90 dans la promotion de
l'agro-business à la fois pour viser l'autosuffisance alimentaire mais
aussi pour contribuer à la lutte contre la pauvreté en milieu
rural (ZONGO M., 2010). Cette forme de pression a certes un impact
négatif sur les ressources naturelles à travers l'utilisation des
pesticides et autres produits. Mais, les ressources peuvent se renouveler au
fil des années, s'il y a de bonnes actions permettant la reconstitution
du milieu. Par contre, celle de la périphérie de Ouagadougou ne
laisse pas trop de possibilité dans ce sens. La quantité de
biomasse disparue est difficilement renouvelable.
IV. II. L'orientation de la recherche
Depuis les sécheresses des années 1970 et 1980,
il y a eu une forte mobilisation des chercheurs et des gouvernants pour trouver
des solutions au changement climatique. À côté de ces
catastrophes naturelles subsiste un autre phénomène qui
bouleverse la vie des populations. Il s'agit de la dynamique environnementale.
Les manifestations fréquentes de cette dynamique sont entre autres la
dégradation des sols, de l'eau, de la végétation et la
pollution de l'air. Les
73
intervenants du monde rural, notamment, les agriculteurs, les
éleveurs, les arboristes assistent fréquemment à la
modification de leur milieu. Ce qui les conduits à rechercher
quotidiennement des solutions pour en faire face.
La préoccupation centrale de ces enjeux est de
s'interroger sur comment passer d'une agriculture peu productive et grande
consommatrice d'espaces et de ressources, à une agriculture durable,
plus productive, qui soit elle-même le fondement d'un
développement durable. En d'autres termes, il s'agit de comment
concilier le prélèvement des ressources naturelles à celui
de la gestion durable. Ces questionnements renvoient aux techniques et
technologies de productions agropastorales. De façon spécifique,
elles font appel à celles liées à la gestion des
ressources naturelles, aux conditions d'adoption de ces techniques et
technologies, à la mesure de leurs impacts sur les conditions de vie des
populations (TOÉ P., 2004).
Des formes d'adaptation diverses ont émergé et
les populations ont survécu, orienté leurs activités,
apporté des changements et amélioré leurs revenus
familiaux (PALE S., 2012). Des recherches ont été menées
sur l'impact de la dynamique environnementale sur le cadre de vie des
populations et sur les activités humaines. Aussi, des solutions sont
proposées pour permettre à la population de faire face à
la dynamique du milieu au Burkina Faso.
Les paysans tentent autant que possible d'utiliser de
nouvelles techniques et méthodes dans les activités agricoles.
Cependant, la non maîtrise de ces techniques et technologies conduit le
plus souvent à l'effet inverse (la dégradation) sur les terres.
Par ailleurs, la pauvreté des populations rurales favorise
l'exploitation sans relâche des ressources naturelles pour satisfaire les
besoins vitaux. Elles exercent une forte pression sur celles accessibles. Dans
un milieu marqué par la pauvreté des ménages, la forte
croissance démographique est l'une des importantes causes de la
dégradation de l'environnement en général et des
ressources naturelles en particulier. Tous ces éléments
associés font que les efforts d'adaptation des systèmes de
production n'ont pas permis d'endiguer le phénomène de
dégradation des ressources naturelles (TOÉ P., op. cit.).
Les connaissances actuelles sur le climat et sur les
activités humaines pourront influencer et orienter les recherches en
fonction de la répartition géographique de la population en
tenant également compte de la répartition du climat (Nord, Centre
et Sud).
Depuis plusieurs décennies de recherche, les
problèmes qui font toujours l'objet d'étude et pouvant être
des pistes de réflexion sont entre autres :
· les causes de la dégradation de
l'environnement, en particulier celles des ressources naturelles dans une zone
qui jadis bénéficiait d'une pluviométrie suffisante au
74
développement et à la maturation des plantes ;
celles-ci sont liées à la pauvreté des paysans et au
système cultural ;
· l'évaluation des terres dégradées
dans le domaine soudano-sahélien ;
· les stratégies développées par
les communautés locales pour faciliter la production agricole et assurer
la sécurité alimentaire des ménages ;
· la non maîtrise de certaines techniques
culturales ; celles-ci seraient inadaptées aux types de sols et à
la topographie du milieu et liées à l'insuffisance d'informations
et de formations des populations agricoles ;
· la forte croissance démographique (3,1 %) dans
un contexte de pauvreté des populations entraîne la
surexploitation des terres ; celle-ci est liée au fait que la population
n'ayant pas de revenus suffisants pour se prendre en charge se voit obliger de
puiser dans les ressources disponibles et proches ;
· les difficultés liées à la
subvention des producteurs du monde rural ;
· les difficultés d'adaptation des outils
agricoles au contexte cultural lié à l'épaisseur des sols
et la négligence de la régionalisation des types de cultures en
fonction des conditions pluviométriques et édaphiques (PALE S.,
2012) ;
Tels sont là quelques problèmes qui ressortent
des auteurs lus sur la dynamique environnementale dans le domaine
soudano-sahélien. Au regard ces préoccupations, il incombe
d'orienter notre réflexion sur le thème «
Dynamique environnementale dans la région du centre ouest du
Burkina Faso».
La dynamique environnementale qui sera étudiée
dans le cadre de cette recherche regroupe un certain nombre de sujets qui lui
confère sa particularité. Elle prendra en compte les
phénomènes naturels qui influencent le milieu, les actions
anthropiques et la perception paysanne. Elle compte y associer les
stratégies développées par les populations dans leur cadre
de vie. En effet, dans cette étude, l'analyse des changements intervenus
dans le milieu sera faite. Ensuite, la perception paysanne sur la dynamique
environnementale va être étudiée. Enfin, nous ferons une
évaluation de l'évolution de l'occupation des terres dans cette
zone au cours des 30 dernières années. Elle pourra donc
déceler les causes, l'ampleur de la dynamique du milieu et de proposer
des solutions pour une gestion durable des ressources dans cette partie du
Burkina Faso.
75
Conclusion partielle
Le besoin de posséder des terres attire de plus en plus
de personnes (agrobusiness men ou entrepreneurs) vers la
périphérie de la ville de Ouagadougou. La pauvreté, un des
fléaux exacerbant dans le monde rural amène les paysans à
vendre leurs terres pour subvenir à leurs besoins. Bien qu'il y ait des
lois montrant la nécessité de protéger les ressources
naturelles, les nouveaux acteurs animés par la recherche du profit
exploitent conséquemment ces ressources au détriment de leur
sauvegarde. Aussi, la population autochtone n'est pas en reste, car elle exerce
une forte pression sur le peu de ressources restant. Les différentes
formes d'activités humaines telles que l'agriculture extensive sur
brûlis, la coupe du bois, l'émondage des arbres et arbustes,
l'exploitation de grands domaines pour les infrastructures économiques
et sociales, le prélèvement de latérites et des
agrégats, contribuent à dégrader les terres. Ces
différentes actions sur les ressources naturelles participent à
la modification des biotopes, ce qui conduit à la dégradation de
la biodiversité, parfois à un rythme
accéléré. Ce mode d'usage de la terre va à
l'encontre du développement durable et compromet le bien-être,
voire la survie des populations. L'inaccessibilité aux ressources est un
facteur qui pourrait être source de conflits pour les différentes
couches de la population (autochtone, nouveaux acheteurs).
76
CONCLUSION GÉNÉRALE
Les terres de la province du Kadiogo, en particulier celles
situées à la périphérie de la ville de Ouagadougou
subissent une pression élevée de la part des populations locales
et de celles venues d'ailleurs. À cause de la spéculation
foncière, l'accès à cette terre a connu une
évolution. En plus de l'accès traditionnel (héritage,
don), elle fait l'objet de location et d'achat. En effet, la terre est
considérée comme un bien sûr et durable, c'est la raison
pour laquelle les personnes nanties veulent la posséder pour
développer leurs activités. Ceux qui n'ont pas les moyens et qui
veulent cultiver peuvent également la louer auprès des
propriétaires terriens. À travers cette étude, nous nous
sommes rendu compte qu'en plus des acteurs du foncier rural cités par la
loi N°034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural, il
y a des démarcheurs qui interviennent également dans l'achat et
vente des terres. Ces derniers influencent énormément la vente de
celles-ci dans la zone d'étude. La première hypothèse
selon laquelle l'achat, le legs, le don et la location sont les
modalités d'accès à la terre et que les acteurs sont ceux
reconnus par la loi N°034-2009/AN du 16 juin 2009 est en partie
confirmée.
Au regard de leur situation économique faible, la
population périurbaine de Ouagadougou vend sa terre pour satisfaire ses
besoins sociaux. A travers cette vente, elle arrive momentanément
à améliorer les conditions de vie et de travail de leurs
familles. La deuxième hypothèse qui stipule que la population
périurbaine vend la terre pour améliorer ses conditions de vie et
de travail est confirmée.
Dans la mise en oeuvre de leurs activités, les nouveaux
acquéreurs ne prennent véritablement pas de précaution
pour gérer au mieux les ressources contenues sur leurs parcelles. Ils
les détruisent afin de construire leurs infrastructures. Par ailleurs,
les paysans qui ont vendu leurs terres n'ont plus suffisamment d'espace pour
cultiver. Quelques mois après la vente, ils se retrouvent dans des
situations économiques encore plus difficiles. Ces paysans replongent
dans la pauvreté, cette fois-ci sans terre cultivable donc plus
vulnérables. Certains se retrouvent dépossédés de
leurs terres cultivables. Les descendants de ces derniers seront de potentiels
migrants à la recherche d'un mieux-être. La troisième
hypothèse selon laquelle la dégradation des terres, la
réduction des espaces cultivables et l'accentuation de la
pauvreté sont les impacts de la privatisation des terres est
confirmée. Cela, malgré la reconstitution des espaces acquis par
les agrobusiness men et non mis en valeur.
77
Nous avons pu constater à travers cette étude
que les populations locales, consciente de la réduction de ses espaces
cultivables, mènent parallèlement d'autres activités
telles que l'élevage, le commerce, l'artisanat, etc., pour subvenir
à leurs besoins. Cela vient confirmer la quatrième
hypothèse qui stipule que les paysans développent des
stratégies pour répondre aux besoins sociaux de leur
ménage.
La pression foncière dans la périphérie
de Ouagadougou est très forte. Cette pression sur les ressources
naturelles les dégrade énormément et cause
également des dommages à la population.
78
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Les citations
1- « L'environnement réfère donc à
une notion globale ; il comprend les écosystèmes, les populations
humaines et l'ensemble de leurs composantes qui contribuent à la
qualité de la vie » (DA D.E.C., YONKEU S. 2006) cité par
OUEDRAOGO J., 2013.
2- L'Article 6 de la loi N°034-2009/AN du 16 juin 2009
portant régime foncier rural, les acteurs du foncier rural sont : «
l'ensemble des personnes ou groupes de personnes physiques ou morales, de droit
privé ou de droit public, titulaires de droits sur les terres rurales,
soit à titre de propriétaires, de titulaires de droit de
jouissance, de possesseurs fonciers, soit encore à titre de simples
usagers de la terre rurale ».
3- « Cette explosion démographique urbaine est
due en grande part à l'exode rural massif des « victimes de la
sécheresse » encore appelés « réfugiés
environnementaux » ou « victimes de la désertification
»» (THOMAS & MIDDELTON, 1994, cité par HOUNTONDJI H. Y-C.,
2008).
IX
ANNEXES
QUESTIONNAIRE
Fiche d'enquête N°1
THÈME : Les conséquences de la
privatisation des terres sur la gestion des ressources naturelles, la
perception des populations sur la dégradation du milieu et les
stratégies développées par ceux-ci pour subvenir aux
besoins sociaux et alimentaires de leur famille. Cible :
population autochtone
;
1- Date : / /2015; 2- commune : ; 3- Village :
4- Nom et prénom (s) : ... ; 5- AGE : ; 6- SEXE :
a- Masculin ; b- Féminin
QUESTIONS
7- Qui êtes-vous dans ce village ? a-
autochtone : ; b- allogène :
8- Quelles activités exercez-vous ?
a- agriculture : ; b-
élevage : ; c- commerce : ; d- autres
à préciser
9- combien d'hectares exploitez-vous pour l'agriculture ou
l'élevage ? a- moins de 2 hectares ;
b-
entre 2 et 5 hectares ; c- entre 5 et 7
hectares ; d- entre 7 et 10 hectares ; e-plus
de 10
hectares ;
10- Comment accède-t-on à la terre dans votre
localité ? a- Achat ; b- don ;
c-legs ; d- prêt ;
e-location .
11- Quelles sont les contreparties selon le cas ?
12- Quelles sont les personnes qui peuvent accéder
à la terre chez vous ?
a- fonctionnaires : ; b-
commerçants : ; c- autorités politiques et
admiratives : ; d- sociétés
internationales et nationales : ; e-
l'État : ; autres à préciser
13- Les femmes ont-elles accès à la terre ?
a- oui ; b- non
14- Les femmes ont-elles un droit de contrôle sur la vente
des terres ? a- oui ; b- non
15- Combien de francs CFA, couterait la vente d'un hectare de
terre ?
Entre : a- 0-250 000 ; b- 250
000-500 000 ; c- 500 000-750 000 ; d- 750
000-1 000 000 ; e-
1 000 000-1 250 000 ; f- 1 250 000-1 500 000
; g - 1 500 000-1 750 000 ; h - 1 750 000- 2
000 000 ; i- plus de 2 000 000 .
16- Établissez-vous des contrats ou actes de vente ?
a- oui ; b- non
17- Limitez-vous le nombre d'hectares à vendre ?
a- oui ; b- non .
18- Pourquoi vendez-vous la terre ?
Les problèmes engendrés par la
spéculation foncière
19- Est ce que vos conditions de vie s'améliorent
après la vente des terres ?
a- oui ; b- non ; Si oui,
comment ? ; Si non, pourquoi ?
20- A la longue, votre situation n'empire-t-elle pas ?
a- oui ; b- non
21- Avez-vous des moyens pour compenser la perte de vos terres ?
a- oui ; b- non Si oui, lesquels ?
X
Les conséquences de la privatisation
foncière et la perception sur la dégradation du
milieu
22- Comment évolue la production du céréale
? a- En baisse ; b- à la hausse ;
c- constante
23- Pourquoi est-elle en baisse ?
24- Si votre production est à la hausse, qu'avez-vous
fait ?
25- Les nouveaux propriétaires terriens gèrent-ils
mieux les ressources naturelles ?
a- oui ; b- non ; Pourquoi ?
26- Vos enfants auront-ils dans l'avenir des terres pour
cultiver ? a- oui ; b- non ;
Pourquoi
27- Les nouveaux propriétaires vous viennent-ils en aide
? a- oui ; b- non Si oui, de quelle
manière ?
28-A votre avis, la spéculation foncière dans votre
zone constitue-elle une menace en matière de gestion des ressources
naturelles ? a. Oui ; b. Non ; Si oui,
comment ?
29- Percevez-vous la dégradation des ressources
naturelles ? a. Oui ; b. Non
30- Que faites-vous pour lutter contre cette dégradation
?
Activités connexes pour atteindre la
sécurité alimentaire
31- Vos productions suffisent-elles pour nourrir le nombre de
personnes que vous avez en charge ? a- oui ;
b- non .
32- Si non, quelles sont les activités que vous menez
pour assurer la sécurité alimentaire ? a-
élevage ; b- commerce ; c- artisanat ;
d- manoeuvre ; autre à préciser :
33- Pour l'élevage combien d'animaux pouvez-vous vendre
par an ? a- la volaille ; b- les
petits ruminants ; c- de gros ruminants .
34- Pour le commerce, l'artisanat ou le manoeuvre, combien de
FCFA gagnez-vous par mois ?
a- commerce ; b- artisanat ;
c- manoeuvre .
35- Bénéficiez-vous de soutien venant des villes
ou de l'étranger pour subvenir à vos besoins ?
a- oui ; b- non .
36- Si oui d'où provient ce soutien ? a- aides de parents
résidents en ville ; aides de parents émigrés ou
résidents à l'étranger .
37- Combien de Francs CFA recevez-vous de ces personnes par an
?
Villes du Burkina Faso : a- Moins de 250 000 F
CFA ; b- 250 000 et 500 000 F CFA ; c-
500
|
000 et 750 000 ; d- 750
|
000 et 1 000
|
000 ; e- 1 000 000 et 1 250 000 ; f- 1 250 000 et 1
|
750
|
000 ; g- 1 750 000 et 2 000
|
000 ; h- 2
|
000 000 et 5 000 000 ; i- plus de 5 000 000 F CFA
|
Extérieur du Burkina Faso : a- Moins de
250 000 F CFA ; b- 250 000 et 500 000 F CFA ; c-
|
500
|
000 et 750 000 ; d- 750
|
000 et 1 000
|
000 ; e- 1 000 000 et 1 250 000 ; f- 1 250 000 et 1
|
750
|
000 ; g- 1 750 000 et 2 000
|
000 ; h- 2
|
000 000 et 5 000 000 ; i- plus de 5 000 000 F CFA
|
XI
La fiche d'enquête n°2
CIBLE: les acheteurs de terrains ou les nouveaux
acquéreurs
Sous thème : les différents usages des
terres acquises et les techniques utilisées pour gérer les
ressources naturelles.
Date : ; Nom et prénom (s) : ; Age : ; sexe
:
Statut : a- fonctionnaire ou salarié : ; b-
commerçants : c- autorités politiques et admiratives : ; d-
autres à préciser :
Guide d'entretien
1- Comment avez-vous acquis la terre ? Achat ; don ; legs ;
prêt ; location .
2- Quelles sont les contreparties que vous avez données
au propriétaire terrien ?
3- Combien d'hectares exploitez-vous ?
4- Quel est le coût d'achat d'un hectare ?
Entre a- 0- 100 000 ; b- 100
000-300 000 ; c- 300 000-600 000 ; d-600
000-800 000 ;
e- 800 000-1 000 000 ; f-1 000
000-1 300 000 ; g-1 300 000-1 600 000 ; h-1
600
000-1 800 000 ;
i-1 800 000-2 000 000 ; j-plus
de 2 000 000 .
5- Quel est l'usage du terrain que vous achetez ?
6- Êtes-vous soumis à un cahier de charges ? Oui ;
non
7- si oui, quelles sont les closes de celui-ci en matière
de gestion des ressources naturelles ?
8- si non, comment comptez-vous faire pour que l'exploitation ne
dégrade pas les ressources naturelles, les terrains ?
10- Quel type de rapports entretenez-vous avec les
propriétaires terriens ?
11- Faites-vous des réalisations sociales pour les
propriétaires terriens ou paysans ? Oui ; Non .
12- si oui, lesquelles ?
13- Avez-vous prévu des actions pour restaurer les
ressources dégradées ? Oui ; Non ; Si oui, quelles sont ces
actions ?
XII
La fiche d'enquête n°3
CIBLE : les autorités coutumières et les
responsables des paysans
Sous thème : la perception des paysans ou ruraux sur les
enjeux fonciers face à la dynamique
du milieu.
Date :... ; Nom et prénom (s) : ... ; Age : ; sexe :
a- Masculin ; b- Féminin
Guide d'entretien
1- Quelles sont les conditions d'accès à la terre
?
a- Pour un autochtone :
Femme : Homme :
b- Pour un migrant :
2- Qui a le droit de donner la terre ou de le retirer ?
3- Quels sont les interdits liés à l'accès
à la terre ?
4- Y-a-t-il une forte demande de la terre ? Oui D ; Non D Si oui
arrivez-vous à les satisfaire ?
5- Quelles sont les règles qu'il faut respecter avant de
venir acheter la terre chez vous ?
6- Quelles sont les étapes que le propriétaire
terrien doit suivre pour vendre sa portion de terre ?
7- Y-a-t-il un nombre d'hectares à ne pas dépasser
? Oui D non D
8- Y-a-t-il une différence entre la gestion actuelle de la
terre et celle d'avant ? Oui D ; Non D Si oui lesquelles ?
9- Quels sont les différents usages que les nouveaux
acquéreurs font de la terre ?
10- Les nouveaux acquéreurs ont-ils l'obligation de mieux
gérer les ressources naturelles contenues sur leur terrain ?
11- Que pensez-vous de la manière dont ils gèrent
ces ressources ?
12- Quelles sont les réalisations sociales dont vous
bénéficiez de la part des nouveaux acquéreurs ?
XIII
La fiche d'enquête n°4
Public cible : les autorités
administratives
Sous thème : les enjeux de la spéculation
foncière dans la province du Kadiogo.
Date :... ; Nom et prénom (s) : ; Fonction :
Gide d'entretien
1- Qui sont les acteurs du foncier rural dans la province du
Kadiogo ?
2-
; non
Les achats et ventes de terrains aux alentours de la ville
sont-ils conforment à la réglementation ? Oui
3- Y-a-t-il des superficies à ne pas dépasser ?
Oui ; non Si oui, combien d'hectares ne doit-on pas dépasser ?
4- Quels sont les différents usages de ces terrains ?
5- Quels sont les actes que vous délivrez aux nouveaux
acquéreurs ?
6- Quels sont les actes demandés pour la
délivrance d'un titre foncier ?
7- Y-a-t-il un cahier de charge (notamment sur la gestion des
ressources naturelles) que les
acquéreurs de terrains doivent respecter ? Oui ;
non
Si oui, quelles sont leurs obligations en la matière ?
8- Quelles sont les mesures qu'on peut prendre pour celui qui ne
respecte pas ces closes ?
9- Les nouveaux acquéreurs ont-t-ils l'obligation de
mieux gérer les ressources naturelles contenues sur leur terrain ?
10- Que pensez-vous de la manière dont il gère
ces ressources ?
11- Selon vous, quels sont les problèmes posés
par la spéculation foncière sur la gestion des ressources
naturelles ?
XIV
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste des tableaux
Tableau I : la grille d'analyse des données 11
Tableau II: la dynamique de l'occupation des terres de 1986
à 2014 55
Tableau III : la dynamique spatiale de l'occupation des terres
de 1986 à 1995 en (%) 62
Tableau IV : la dynamique spatiale de l'occupation des terres
de 1995 à 2014 en (%) 63
Tableau V : la dynamique spatiale de l'occupation des terres
de 1986 à 2014 en (%) 64
Liste des figures
Figure n°1 : la proportion des superficies des terres
exploitées par les paysans 45
Figure n°2 : les prix de vente d'un hectare de terrain en
zone périurbaine 47
Figure n°3 : la répartition des activités
connexes 52
Figure n°4 : la répartition du revenu annuel de
l'élevage 54
Liste des cartes
Carte n°1 : la localisation de la zone d'étude
27
Carte n° 2 : l'occupation des terres de 1986, de 1995 et
de 2014 58
Liste des photos
Photos 1, 2, 3 et 4 : les moyens utilisés par les
agrobusiness men pour délimiter leurs terrains42
Photo 5 : des arbres déracinés pour
ériger une cité 49
Photo 6 : des tas de sables ramassés par les femmes et
enfants à Zagtouli 53
Photo 7 : des engins lourds utilisés dans les travaux
de terrassement à Zagtouli 68
XV
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE II
DÉDICACE III
REMERCIEMENTS IV
SIGLES ET ABRÉVIATIONS V
RÉSUMÉ VII
ABSTRACT VIII
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PREMIÈRE PARTIE : LE CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIQUE DE
L'ÉTUDE 4
Introduction partielle 4
CHAPITRE I : LE CADRE THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE 5
I. I. La problématique 5
I. I. 1. Le contexte de l'étude 5
I. I. 2. Les questions de la recherche 9
I. II. Les hypothèses et les objectifs de la recherche
9
I. II. 1. Les hypothèses 9
I. II. 2. Les objectifs 10
I. III. La revue de littérature 10
I. III. 1. La grille d'analyse des données 10
I. III. 2. La recherche documentaire 11
I. III. 3. La synthèse des documents 12
I. III. 4. La clarification et les précisions
conceptuelles 16
CHAPITRE II : LE CADRE GÉOGRAPHIQUE ET
L'APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 26
II. I. Le cadre géographique de l'étude 26
II. I. 1. Le milieu physique 26
II. I. 1.1. La zone d'étude 26
II. I. 1.2. Le relief et la structure géologie 28
II. I. 1.3. Les sols 28
II. I. 1.4. La végétation 29
II. I. 1.5. Le climat 29
II. I. 1.6. Le réseau hydrographique 30
II. I. 2. Le milieu humain 30
II. I. 2.1. La population 30
II. I. 2.2. Les activités socio-économiques
31
II. I. 2.2.1. L'agriculture 31
II. I. 2.2.2. L'élevage 31
II. I. 2.2.3. Le commerce 32
II. I. 2.2.4. L'artisanat 32
II. I. 3. La justification du choix du site 33
II. II- La méthodologie de la recherche 33
II. II. 1. Le cadre opératoire par hypothèse
34
II. II. 2. Le matériel et les outils de collecte des
données 35
II. II. 3. La collecte des données 35
II. II. 3. 1. La collecte des données secondaires 35
XVI
II. II. 3. 2. La collecte des données primaires 36
II.II. 3. 2. 1. Le questionnaire 36
II. II. 3. 2. 2. Le guide 36
II. II. 4. Le traitement des données 37
II. II. 5. L'analyse des données 37
Conclusion partielle 38
DEUXIÈME PARTIE : LA PRÉSENTATION ET LA
DISCUSSION DES
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 39
Introduction partielle 39
CHAPITRE III : LA PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS DE LA RECHERCHE 40
III. I. Les modalités d'accès à la
terre, les acteurs et les causes de la vente des terres dans la
périphérie de Ouagadougou 40
III. I. 1. Les modalités d'accès à la
terre 40
III. I. 2. Les acteurs du foncier rural dans la province du
Kadiogo 43
III. I. 2.1. Les propriétaires terriens coutumiers
43
III. I. 2.2. Les acheteurs de terrains 43
III. I. 2.3. Les autorités administratives 44
III. I. 2.4. Les démarcheurs 44
III. I. 3. Les superficies des terres exploitées par
les paysans 44
III. I. 4. L'accessibilité des femmes et leur droit de
contrôle sur la vente des terres 45
III. I. 5. Le prix de vente des terres et
l'établissement des documents 46
III. I. 6. Les causes de la vente des terres dans la zone
d'étude 47
III. II. Les impacts de la privatisation des terres sur la
gestion des ressources naturelles dans la
zone d'étude 48
III. II. 1. Les aspects écologiques 48
III. II. 1. 1. La gestion paysanne des ressources naturelles
48
III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion des
agrobusiness men ou nouveaux acquéreurs 48
III. II. 1. 2. La perception paysanne sur la gestion durable
des terres 49
III. II. 2. Les aspects socio-économiques 50
III. II. 2. 1. La vente des terres et l'amélioration
des conditions de vie des populations 50
III. II. 2. 2. La perception paysanne sur les
conséquences de la privatisation foncière 51
III. III. Les stratégies développées par
les paysans pour répondre aux besoins sociaux de leurs
ménages 51
III. III. 1. Les activités connexes 51
III. III. 2. Les ressources financières issues des
activités connexes 53
III. III. 3. Les soutiens financiers 54
III. IV. La dynamique de l'occupation des terres 54
III. IV. 1. L'occupation des terres en 1986, 1995 et 2014
55
III. IV. 1. 1. La situation en 1986 55
III. IV. 1. 2. La situation en 1995 56
III. IV. 1. 3. La situation en 2014 56
III. IV. 2. L'évaluation de la dynamique de
l'occupation des terres entre 1986 et 2014 59
III. IV. 3. La typologie et la répartition spatiale des
changements intervenus 62
CHAPITRE IV : LA DISCUSSION DES RÉSULTATS ET
L'ORIENTATION DE LA
RECHERCHE 65
IV. I. La discussion des résultats de la recherche
65
IV. I. 1. La pression foncière et la gestion des
ressources naturelles 65
IV. I.1.1. La dégradation et la disparition de la
biodiversité 65
XVII
IV. I.1.2. La dégradation des sols et des eaux 66
IV. I.1.3. La perte des espaces cultivables et l'accentuation
de la pauvreté 68
IV. I.1.4. Les conflits fonciers 69
IV. I.1.5. L'insécurité alimentaire 71
IV. I. 2. La pression foncière dans l'interface
Ouagadougou Tanghin-Dassouri 71
IV. II. L'orientation de la recherche 72
Conclusion partielle 75
CONCLUSION GÉNÉRALE 76
BIBLIOGRAPHIE 78
ANNEXES IX
QUESTIONNAIRE IX
TABLE DES ILLUSTRATIONS XIV
Liste des tableaux XIV
Liste des figures XIV
Liste des cartes XIV
Liste des photos XIV
TABLE DES MATIÈRES XV