4.1.2. Les contraintes liées aux barrières
commerciales
Les APE contiennent des barrières commerciales. Ces
barrières sont de deux niveaux. Il y a les barrières juridiques
et non juridiques aux échanges de services au sein de l'UE d'une part et
les contraintes liées aux barrières non tarifaires dans le cadre
de l'APE d'autre part.
4.1.2.1. Les barrières juridiques et non
juridiques aux échanges de services au sein de l'UE
Dans le cadre du commerce des services, le marché de
l'Union Européenne présente certaines contraintes qui ne
permettent pas aux pays ACP en général et en particulier au
Burkina Faso de tirer profit. Certaines des barrières juridiques les
plus importantes concernent le commerce des services incluent les restrictions
d'accès aux canaux de distribution, les quotas réglementant le
nombre de prestataires pour un marché donné, les restrictions
territoriales, les exigences de nationalité et de résidence, les
procédures d'autorisation et d'enregistrement longues et
compliquées, les restrictions sur les achats immobiliers, et les
difficultés pour la reconnaissance des qualifications
professionnelles188. Les obstacles aux échanges de services
au sein de l'UE ne sont pas uniquement liés aux lois et aux
réglementations.
187 OUATTARA, S, et BALIMA, A., 2002,
Op.cit., p. 15
188 LIMBURG, L. V., 2010, Les
barrières juridiques et non juridiques aux échanges de services
au sein de l'UE, in Éclairage, volume 9, numéro 9,
Genève, ICTSD/ ECDPM, p.7
Les demandes et exigences des acheteurs européens
peuvent également constituer des obstacles sérieux pour les
exportateurs de services des pays ACP et singulièrement le Burkina Faso.
C'est ainsi que dans la perception des consommateurs européens, la
qualité des services fournis est fortement liée à l'image
et à la réputation du fournisseur. Les consommateurs veulent
être certains que leurs besoins et leurs exigences soient bien compris.
Des barrières existent donc de facto lorsque les prestataires
de services du Burkina Faso se trouvent dans l'impossibilité de faire la
preuve de leurs capacités sur un marché ou de communiquer avec
leurs clients potentiels. Ces obstacles « mous»,
déterminés par le marché, peuvent constituer des entraves
aux échanges transfrontaliers de services aussi importantes que les
obstacles juridiques. Ainsi, Leonor V. LIMBURG189 décrit
quelques exemples de ces obstacles à savoir le manque de profil et de
crédibilité, des compétences linguistiques insuffisantes,
la distance culturelle, les difficultés de déplacement vers le
marché et le manque d'accès aux réseaux et aux circuits
d'information appropriés. En sommes, ces barrières non juridiques
imposées par les marchés européens nuisent aux entreprises
locales burkinabè dans la mesure où ces dernières ne
peuvent pas répondre à toutes ces exigences. Il en est de
même pour les produits à exporter vers l'UE qui ne remplissent les
mêmes conditions de qualité exigées.
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