Chapitre 3
Approche empirique des déterminants
de la vitesse-revenu du franc congolais
Sommaire
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3.1
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Spécification du modèle et étude des
variables
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3.1.1
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Spécification du modèle
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3.1.2
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Étude des variables
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3.2
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Estimation du modèle VAR (p)
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3.2.1
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Détermination du nombre de retard du modèle
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3.2.2
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Estimation du modèle VAR (5)
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49
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3.2.3
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Test de causalité de Granger
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3.2.4
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Analyse des chocs
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3.3
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Conclusion du troisième chapitre
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Dans le chapitre précédent, nous avons
tiré comme postulat que, la politique monétaire R.D. Congolaise
conduite par la Banque Centrale du Congo vise principalement la
stabilité des prix par le contrôle de la masse monétaire.
Pour justifier cette causalité : vitesse-revenu et les autres variables
telles que la masse monétaire, le PIB réel, le taux d'inflation,
le taux d'intérêt et le taux de change; Nous allons chercher
à expliquer empiriquement l'impact d'une variation de toutes les
variables précédemment citées sur la vitesse-revenu dela
monnaie. A cet effet, nous allons estimer un model Vecteur Autoregressif (VAR),
puis voir le sens de causalité des variables avec le test de
causalité de GRANGER.
Notre étude empirique est articulée en trois
sections. En premier, nous ferons une spéci-
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fication du modèle et une étude des variables.
Puis, nous estimerons un modèle VAR où nous utiliserons ses
outils d'analyse pour déterminer la relation existante entre
vitesse-revenu et les autres variables telles que la masse monétaire, le
PIB réel, le taux d'inflation, le taux d'intérêt et le taux
de change en République Démocratique du Congo en utilisant les
données trimestrielles obtenues à partir du logiciel Eviews 9 de
1970 :1 à 2016 :4, soit 188 observations.
3.1 Spécification du modèle et
étude des variables
3.1.1 Spécification du modèle
Sur base de la littérature, la vitesse (VR) qui est une
fonction de réaction de la masse monétaire selon les classiques a
été utilisée comme mesure de vélocité. Pour
le revenu national réel, nous avons retenu la variable (R) selon les
monétaristes. Cette dernière variable est une mesure de revenu et
peut avoir un effet positif ou négatif sur la vitesse. Comme
postulé par Friedman (1959), l'auteur base le raisonnement sur
l'idée que lorsque l'élasticité-revenu de la demande de
monnaie est inférieure à l'unité, un accroissement du
revenu se traduirait par une hausse moins que proportionnelle de la masse
monétaire, ce qui pourrait se traduire par une hausse de la vitesse. Le
taux d'intérêt est incorporé pendant qu'on s'attend
à ce qu'une mesure du coût d'opportunité de détenir
de la monnaie soit positive et la variable retenu est (TD).Puisque la
substitution peut se produire entre la monnaie et les actifs financiers
alternatifs, une hausse du taux d'intérêt mène à un
coût plus élevé de détenir de la monnaie, et donc,
des augmentations de vitesse (Peter N. Okafor et all. ,2013). Cependant, le
taux de change a été employé ici comme mesure alternative
de coûts d'opportunité de substitution de capitaux. Ceci est
basé sur l'argu-ment selon lequel dans les pays en voie de
développement particulièrement en RDC, le choix des supports de
richesse est en grande partie limité entre la monnaie et les biens
corporels, et pas tellement entre la monnaie et les actifs financiers. On
s'attend à ce que la devise domestique se déprécie, pour
que les détenteurs de la monnaie nationale ajustent leurs portefeuilles
en faveur des capitaux étrangers. La dépréciation cause un
coût plus élevé de tenir la devise locale de sorte que la
vitesse devrait augmenter; le Taux de change (TC) ici a comme indicateur (TC)
en %. La Masse Monétaire (MM) comme variable indiquée par (MM) en
milliards de Congolese Devise Franc (CDF) retenu du fait que la vitesse
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de la monnaie selon la théorie quantitative est une
fonction de réaction de la quantité de monnaie en circulation
dans une économie; (MOUNKALA Evrard Ulrich, 2012). Le Taux d'Inflation
(TI) en % retenu sur base de l'approche monétaire par le taux
d'inflation de l'école de Chicago avec Fisher: L'existence d'une
relation de cause à effet entre la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie et le niveau général des prix.
Pour éviter l'in-flation, il faut que le volume de stock de monnaie
suive le rythme du niveau de l'activité économique. Les
données annuelles de nos variables allant de 1970 à 2016 ont
comme source la banque mondiale (WDI, IFS) et elles ont été
transformées par nous-mêmes en trimestres au travers le logiciel
Eviews 9 par rapport à la tenue des assises stratégiques du
Comité de Politique Monétaire (CPM) qui sont trimestrielles en
RDC. La période de l'estimation va de 1970 :1 à 2016 :4, soit 188
observations. La variable dépendante utilisée est la VR. Pour
modeler les facteurs déterminants de la vitesse-revenu de la monnaie en
RDC, nous avons utilisé le modèle (VAR) et ses outils notamment
le tes de causalité au sens de Granger, la décomposition de la
variance et enfin la fonction des réponses impul-sionnelles.
Sur base de l'équation des échanges, la vitesse de
monnaie est définit comme suit:
VR =
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PIB nominal
(3.1)
MM
|
Nous présentons la formule théorique
appliquée à notre modèle où la VR est
exprimée en fonction d'une batterie de variables susceptibles de
l'influencer:
VR = f (fondamentaux), soit:
VRt = c+31v1t +32v2t +...+3nvnt +et
(3.2)
Où VRt est la vitesse-revenue au temps t, 3 sont les
coefficients que nous cherchons à estimer, v sont les n variables
indépendantes choisies; c'est une constante et e est une variable
stationnaire de moyenne nulle.
Plus explicitement, la relation de long terme à tester
de la VR en fonction de ses fondamentaux s'écrit comme suit:
VRt = I30MM + I32R+I33TI + I34TC + I35TD + et (3.3)
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t = 1, 2, 3,..., T où :
· VR est la vitesse-revenu de la monnaie;
· MM est la masse monétaire;
· R est le revenu national réel;
· TI est le taux d'inflation;
· TC est le taux de change en fin période; et
· TD le taux d'intérêt directeur.
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