Chapitre 2
Approche conceptuelle de la monnaie et
des agrégats macroéconomiques
Sommaire
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2.1
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Balisage conceptuel
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2.1.1
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La monnaie
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2.1.2
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La vitesse de circulation de la monnaie
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2.1.3
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Le niveau général des prix
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2.1.4
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Le taux d'inflation
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2.1.5
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Le revenu national (PIB)
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2.1.6
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Le taux d'intérêt
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2.1.7
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Le taux de change
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2.2
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Présentation du champ d'étude qu'est la RDC
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2.3
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Conclusion du deuxième chapitre
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Ce chapitre sera consacré en premier lieu aux notions
générales qui couvrent et environnent notre sujet de recherche et
en deuxième lieu, nous présenterons notre champs d'étude
qu'est la RDC, en mettant plus de poids sur son domaine monétaire.
2.1 Balisage conceptuel
Ce point est consacré au balisage des concepts, qui
consistera ici à faire une mise au point sur la définition des
différents concepts clés qui reviendront constamment dans notre
travail, mais aussi de les rendre opérationnels.
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Il est de nature préférable avant d'aborder un
sujet scientifique d'en définir d'abord les concepts de base sur
lesquels l'étude portera. Dans notre recherche, nous allons
définir et opérationnaliser les concepts tels que : la monnaie;
la vitesse de circulation de la monnaie; le niveau général des
prix; le taux d'inflation; le revenu national; le taux d'intérêt
et le taux de change.
2.1.1 La monnaie
Plusieurs auteurs ont définit la monnaie à
l'instar de SILEM et ALBERTINI [2015] « la monnaie est un instrument de
paiement équivalent général des marchandises, servant
aussi à mesurer les valeurs ».
Pour JACOUD [1996] « la monnaie est un ensemble des
moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour
régler leurs transactionss ».
BRANA et CASAL [1997] « la monnaie est un instrument le
plus liquide qui permet à son porteur d'avoir accès à un
plus grand nombre des biens ».
Dans le langage courant, le terme « monnaie» n'est
pas facile à définir, chaque auteur voudra bien définir ce
concept de sa manière.
Pour MISHKIN [2013] « la monnaie (également
appelée l'offre de monnaie) comme tout ce qui est
généralement accepté en paiement de biens et services ou
pour le remboursement dettes ».
La monnaie est donc plus large que le numéraire, mais
plus restreinte que la fortune ou le patrimoine, et différente du
revenu, alors même que les expressions courantes les mélangent
parfois.
La définition de la monnaie comme ensemble des moyens
de paiement généralement acceptés montre bien que ce sont
les comportements des agents économiques qui définissent la
monnaie. Un actif devient monétaire parce que les agents pensent qu'il
sera accepté en paiement par les autres. Les actifs ayant joué
untel rôle ont varié dans le temps
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et varient encore.
Toutes les définitions de la monnaie convergent vers un
certain nombre des fonctions que la monnaie joue dans une économie. La
monnaie peut jouer le rôle d'un moyen de paiement, d'unité de
mesure de la valeur et constitue une réserve de valeurs (DANIEL
[2009]).
1. Les fonctions de la monnaie
La monnaie; moyen de paiement: la monnaie comme moyen de
paiement vient par essence de la définition même de la monnaie qui
désigne ce qui a un pouvoir libératoire complet. Alors, la
monnaie devient un instrument de tous les échanges marchands. En effet,
s lors qu'il y a rupture dans l'échange, cette fonction d'instrument
échanges permet l'émergence d'une autre fonction qui lui est
liée, celle d'instrument permettant de régler les dettes.
La monnaie; unité de compte: cette fois la monnaie
est juste un instrument de mesure de la valeur extrêmement pratique car,
cet instrument simplifie le système des prix et facilite par
conséquent l'échange marchand. Alors, dans une économie
l'étalon de mesure donc la monnaie. Cependant si la monnaie permet de
mesurer valeur des marchandises, elle ne détermine pas autant sa valeur.
Cependant, l'utilisation de la monnaie comme étalon de valeur est
indépendante de la nécessité qu'elle serve dans les
échanges ou qu'elle circule.
La monnaie; réserve de valeur : la monnaie en tant
que réserve de valeur fait référence à un moyen de
reporter le pouvoir d'achat dans le futur et de choisir la date de sa future
consommation. A ce stade cette mise en réserve de la monnaie peut se
justifier d'une part par l'absence de la synchronisation entre les recettes et
les paiements et d'autre part, la détention de la monnaie permet de se
prémunir contre l'incertitude pesant à la fois sur les recettes
futures et sur les dépenses futures.
La définition de la monnaie comme ensemble des moyens
de paiement généralement acceptés montre bien que ce sont
les comportements des agents économiques qui définissent la
monnaie. Un actif devient monétaire parce que les agents pensent qu'il
sera accepté en paiement par les autres. Les ac-
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tifs ayant joué un tel rôle ont varié dans le
temps et varient encore.
2. Les formes de la monnaie
La monnaie telle que nous la connaissons connaît des
évolutions issues de la demande de monnaie par les agents
économiques et les différentes formes de monnaie se
résument comme suit : le troc, la monnaie marchandise, la monnaie
fiduciaire, la monnaie scripturale, monnaie électronique etc (DELAPLACE
[2009]).
La monnaie fiduciaire : le qualificatif fiduciaire provient
du fait que cette monnaie peut être utilisée que si les agents
économiques ont confiance en elle. On distingue ici la monnaie
divisionnaire ou métallique et les billets. La monnaie divisionnaire
étant des pièces servant d'appoint dans les paiements.
La monnaie scripturale : l'appellation de cette monnaie
provient de ce qu'elle est matérialisée par des écritures
sur les livres des banques et ne peut circuler qu'à l'aide
d'instruments. La mesure de la quantité de monnaie en circulation
étant complexe, nous ferons alors une mise au point sur les
agrégats monétaires.
3. Les agrégats monétaires
Les banques centrales cherchent à mesurer au mieux la
quantité de monnaie en circulation. Pour cela, elles utilisent
différents agrégats monétaires. Leur définition est
devenue plus difficile depuis les années 1980 du fait des nombreuses
innovations financières. A partir des années 1980; la plupart des
banques centrales ont modifié, parfois à plusieurs reprises,
leurs mesures de la monnaie. DOUGLAS GREEN WALD(1990) définit la masse
monétaire comme une quantité de monnaie en circulation dans une
économie.
Comme la notion de liquidité est un peu floue, DANIEL
[2009] distingue trois types d'agré-gats monétaires en fonction
de leur degré de liquidité à savoir M1, M2, M3.
En RDC, la masse monétaire est évaluée
suivant deux conceptions permettant d'abou-tir aux liquidités de
l'économie à savoir la masse monétaire au sens
étroit ou strict et la masse monétaire au sens large.
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KWESELE [2013], l'agrégat monétaire est
l'expression utilisée en comptabilité nationale ou en politique
monétaire pour l'indication statistique regroupant dans des ensembles
plus ou moins homogènes les moyens de paiement détenus par les
agents économiques non financiers sur le territoire national.
L'autorité monétaire, en l'occurrence la Banque Centrale du Congo
(BCC), élabore cet indicateur qui est supposé être le
reflet même de la capacité des dépenses des agents non
financiers tout en classifiant les agrégats en fonction de leur
degré de liquidité. Généralement composés de
M1, M2 et M3, leur degré de liquidité dépend de leur forme
de détention (réserve de valeur détenue en liquide ou
encore sous forme de titre).
· M1 : Pièce + billets + dépôt
à vue (Agrégat monétaire étroit défini comme
la somme de la monnaie fiduciaire composée des billets et pièces
en circulation qui sont couramment utilisés dans les transactions pour
effectuer des paiements et des dépôts à vue.
· M2 : M1 + Dépôt à terme
(agrégat monétaire intermédiaire qui comprend en plus de
l'agrégat M1, les dépôts à terme d'une durée
inférieure ou égale à deux ans ainsi que les
dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou
égal à trois mois.
· M3 : M2 + effet de Pension + Organisme de Placement
Collectif des Valeurs Mobilières (OPCVM) monétaire + les
instruments du marché monétaire + titres de créances
inférieures ou égales à 2 ans (agrégat
monétaire large qui est la somme de M2 et d'instruments
négociables tels que les titres d'organismes de placement collectif
monétaire ou des valeurs mobilières, les instruments du
marché monétaire ou les titres des créances émis
par des institutions financières monétaires d'une durée
inférieure ou égale à deux ans.
Cet agrégat sert de référence pour la
croissance monétaire dont la valeur est calculée de façon
à être compatible avec l'objectif de stabilité des prix,
compte tenu des hypothèses faites sur l'accroissement du produit
intérieur brut et sur l'évolution de la vitesse de circulation de
la monnaie. En RDC, les agrégats monétaires sont
considérés comme des mesures fiables de la masse monétaire
et évoluent ensemble avec le taux de croissance du Produit
Intérieur Brut (PIB), d'autant plus que l'accroissement du PIB
occasionne celui du revenu et par ricochet de la monnaie, ou dans certains cas
de l'épargne. Dans notre travail, nous utiliserons l'agrégat
monétaire intermédiaire qui comprend en plus de
l'agrégat
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M1, les dépôts à terme d'une durée
inférieure ou égale à deux ans ainsi que les
dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou
égal à trois mois.
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