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Quête bigmaniaque et légitimation politique locale des élites urbaines au Cameroun. Cas de l'arrondissement de Zoétélé.


par Julio Herman Assomo
Université de Yaoundé 2 - Master en Sciences politiques 2013
  

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SECTION 2 : PORTEE POLITIQUE DE LA QUETE BIGMANIAQUE SUR LES ELITES

Le bigmanisme politique, notamment dans son aspect concurrentiel ne trouve son véritable sens que dans la mesure où il produit des effets favorables pour ses adeptes. Notre but dans cette section est de montrer la portée politique dudit bigmanisme à la faveur des élites urbaines, entre autres, dans l'arrondissement de Zoétélé. Dans un premier temps nous montrerons la consécration des élites urbaines et bureaucratiques en termes de promotion ; ensuite, nous mettrons en exergue la consécration électorale de certains de ces acteurs.

Paragraphe 1 : Promotion des élites urbaines et bureaucratiques : un feedback favorable

Les élites urbaines et bureaucratiques impliquées dans la vie politique de l'arrondissement de Zoétélé trouvent en leur activisme des prébendes et des avantages divers qui dénotent de l'efficacité de la quête bigmaniaque comme stratégie dans l'entrepreneuriat politique.

Le plébiscite du RDPC dans cette localité aux élections présidentielles de 2004 a été suivi par un feed-back favorable pour les élites urbaines et surtout bureaucratiques, feedback symbolisant une victoire individuelle pour chacune des élites récompensées. En effet, les multiples nominations des fils de cet arrondissement dans le gouvernement et à de hautes fonctions de responsabilités au sein de l'Etat auront été, à l'observation, la consécration des logiques bigmaniaques comme mode de recherche de positionnement politique au Cameroun en général, et dans l'arrondissement de Zoétélé en particulier. Au demeurant, cette forte implication des élites urbaines dans le jeu politique au sein de cet arrondissement se justifie par le fait qu'un score négatif serait mal vu par la hiérarchie du partie, et, notamment par le candidat en lice ; toutes choses qui compromettrait les différentes prébendes et autres récompenses de toutes natures escompté par ces élites. « Le statut d'élite devient [ainsi] un business qui assure une insertion dans la classe politique locale ou nationale ».139(*)

En ce qui concerne les différentes « récompenses » sus mentionnées, notamment la promotion de certaines élites et le maintien aux affaires des autres, nous avons entre autres Martin BELINGA EBOUTOU (directeur du cabinet civil de la Présidence de la République) ; Rémy ZE MEKA (ministre de la défense) ; Polycarpe ABAH ABAH (ministre des finances) ; Edgard Alain MEBE NGO'O (délégué général à la sureté nationale) ; Jean Jacques NDOUDOUMOU (directeur général de l'agence de régulation des marchés publics), etc.

Ces différentes consécrations représentent un véritable sésame ouvrant les portes de la « gloire » politique sous le prisme politico-administratif, aubaine issue du pouvoir discrétionnaire présidentiel140(*). Dans le cas d'espèce, ladite nomination symbolise généralement « la récompense» d'un activisme politique avéré du promu au profit du parti au pouvoir. En effet, l'entrepreneuriat politique dans cette localité s'articule autour de plusieurs enjeux dont deux principaux, en termes de légitimation. Le premier, obtenir de la légitimité politique pour le parti. Le second, faire l'objet d'une nomination en guise de récompense des « efforts » effectués ; ladite nomination ayant la particularité de promouvoir même les élites les plus désespérées dans le La ruée des élites urbaines vers le parti politique au pouvoir trouverait ainsi l'une des multiples explications applicables et vérifiables à cet effet. Il s'agit d'une double opportunité de positionnement que recherchent au final lesdites élites. Dans un premier temps, c'est la recherche d'un capital social et symbolique ; dans un second temps, l'accès à des positions offrant un accès aux affaires publiques, soit, à des ressources institutionnelles leur permettant de ce fait de consolider la bonne marche de « leurs affaires » ; J.F. Bayart soutient de ce fait que « l'accès au pouvoir d'Etat [....] est également l'accès aux ressources matérielles et morales de cet Etat ».141(*) D'où le caractère quasi incessamment interférentiel des « logiques politiques et [des] logiques économiques »142(*) dans l'environnement politique de l'arrondissement de Zoétélé. Ainsi, plus qu'un simple engagement militant, l'investissement dans le champ politique et, notamment dans le parti politique au pouvoir est pour les élites urbaines de cette localité, un moyen de quête de légitimité à double effet.

* 139 MIMCHE H ; NELEM B ; NJOYA MAMA M. 2006 ; « Les Elites Urbaines et le développement local... ». Op.cit.

* 140 Selon l'article 8 (10) de la constitution camerounaise, le Président de la République «nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat ; » 

* 141 Cité par AWONO Cyprien. 2011.« Le néo-patrimonialisme au Cameroun. Les leçons sur le mal africain ». Mémoire en vue de l'obtention du diplôme de maître es en sciences politiques. Université de Sherbrooke.

* 142OWONA NGUINI M. E. « L'Etat et les milieux d'affaires au Cameroun : autoritarisme, ajustement au marché et démocratie (1986-1996) », Polis, Revue camerounaise de science politique, vol. n°2, pp.43-67.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault