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CHAPITRE I : CONNAISSANCES BIOLOGIQUES DE L'ABEILLE
I.1. L'anatomie simplifiée de l'abeille
Le corps de l'abeille (Fig. 1) est divisé en trois
parties : la tête, le thorax et l'abdomen
Figure 1 : La morphologie de l'abeille
(Villière 1987)
I.1.1. La tête
De forme triangulaire, la tête est dotée de :
? Deux grands yeux proéminents : les yeux sont
composés de milliers de facettes, donnant à l'abeille une vision
panoramique très large proche de 360°.
? Les ocelles, disposés en triangle au sommet de la
tête de l'abeille, se sont des yeux qui enregistrent les variations de
l'intensité lumineuse. Ils communiquent donc aux abeilles des
informations relatives à l'heure du jour ou des informations
météorologiques.
·
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Deux antennes visibles à l'oeil nu permettant aux
abeilles de détecter les odeurs, de communiquer entre tous les individus
d'une ruche, et de se déplacer au sein de la colonie.
· Les mandibules se sont des pinces très
puissantes, situées de part et d'autre de la bouche qui permettent aux
abeilles de consommer le pollen, de travailler et de malaxer la cire, de
bâtir les rayons , de décrocher la propolis , de nettoyer la ruche
et de se défendre.
· La trompe, est un organe composé de plusieurs
éléments. Elle est rétractable. L'élément le
plus important de cet organe, est sans doute la langue qui permet à
l'abeille d'aspirer les nectars, le miel et les eaux. Selon les espèces,
la langue varie, ce qui autorise ou interdit à l'abeille la visite de
certaines fleurs.
· Le cerveau, est l'organe de commande de l'abeille. En
effet, dès la naissance de l'abeille, toutes les fonctions qu'elle aura
à assumer sont programmées dans celui - ci. De plus, il
contrôle le système nerveux, la vision et la production de
nombreuses glandes (Louveaux 1985).
I.1.2. Le thorax
Le thorax assure la locomotion de l'abeille, porte trois
paires de pattes, deux paires d'ailes et des muscles pour les actionner.
· Les pattes , munies de minuscules crochets et de
ventouses, non seulement pour se déplacer et se fixer sur tous les
supports et dans un grand nombre de positions, mais aussi pour rassembler les
grains de pollen présents tout au long de son corps afin d'en constituer
les pelotes. Ces pelotes peuvent parfois peser
jusqu'à 75 milligrammes ; soit 3/4 du poids de
l'abeille, (Elle pèse 100 milligrammes). Les pattes servent aussi
à la fabrication de la cire et permettent aux abeilles lorsqu'elles
occupent la fonction d'ouvrière d'entretenir l'intérieur de la
colonie ( Louveaux 1985).
· Grâce à ses 4 ailes rigidifiées
par des nervures, l'abeille peut voler à une altitude comprise entre 10
et 30 mètres et à une vitesse moyenne de 35 km/heure sur une
distance allant jusqu'à 3,5 km. En vitesse de pointe, l'abeille atteint
60 km/heure. Ainsi, certaines butineuses peuvent parcourir 100 km/jour. Ces
performances sont dues à un appareillage spécifique, comprenant
24 crochets, ce qui permet aux butineuses d'accrocher leurs paires d'ailes
ensemble. Les abeilles peuvent effectuer entre 400 et 500 battements par
secondes ( Louveaux 1985).
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I.1.3. L'abdomen
Constitué de 7 anneaux fixés entre eux par des
membres souples qui lui assurent une grande flexibilité, il est
relié au thorax par le pétiole, et peut se mouvoir dans tous les
sens. Il renferme le jabot, le tube digestif, et les systèmes
respiratoires et circulatoires.
? Le jabot, situé en amont de l'estomac, le jabot est
un réservoir dans lequel est transportée toute la nourriture
rapportée à la ruche. Lorsqu'il est plein, il occupe la majeure
partie de l'abdomen et peut alors peser près de 60 milligrammes. Lorsque
l'abeille mange, un clapet s'ouvre pour permettre le transit vers l'estomac et
est ensuite refermé.
? L'appareil digestif, durant la mauvaise saison, le mauvais
temps et les conditions climatiques obligent les abeilles à rester
enfermées dans la ruche. Pour ne pas salir la ruche, l'abeille
emmagasine les excréments et l'urine dans une ampoule rectale
située à l'extrémité de l'intestin grêle.
Celle - ci est vidée au printemps lors d'un vol dit vol de
propriété.
? L'appareil respiratoire, la respiration est assurée
par des conduits appelés « trachées » qui acheminent
l'air à l'ensemble du corps et des organes. Au niveau de la tête,
le thorax et l'abdomen ces trachées s'élargissent pour former de
grandes cavités destinées à emmagasiner l'air. Chez
l'abeille, la respiration est régulée par les mouvements de
l'abdomen.
? L'appareil circulatoire, comme tous les insectes, l'abeille
ne possède pas de colonne vertébrale. La rigidité de son
corps est donc assurée par son enveloppe extérieure. A
l'intérieur, les organes baignent donc dans un ensemble liquide. Ce
liquide, qui peut être comparé au sang, est véhiculé
par le vaisseau dorsal qui est doté de ventricules et de deux
diaphragmes. Chez les abeilles le sang est appelé «
hémolymphe » et est riche de toutes les substances
nécessaires au fonctionnement des muscles (Louveaux 1985 ).
I.2. La composition d'une colonie d'abeilles
La colonie d'abeilles est l'ensemble des individus d'une ruche,
elle est composée de deux castes femelles : la reine, les
ouvrières, et d'une caste mâle : les faux-bourdons (Louveaux 1985
; Guerriat 2000).
I.2.1. La reine
La reine se reconnaît à son abdomen
allongé qui dépasse largement la pointe des ailes au repos (Fig.
2). Son thorax est plus gros que celui de l'ouvrière. De face, sa
tête est ronde. La reine est la seule femelle fertile de la colonie. Elle
se développe à partir des mêmes oeufs que les
ouvrières mais nourris de la gelée royale.
Quand la reine meurt, les abeilles produisent de nouvelles
reines. Celles-ci vont se battre entre elles jusqu'à ce qu'il n'en reste
plus qu'une dans la colonie. Avant de
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pondre, la reine effectue un vol nuptial. Pour cela, les
ouvrières la poussent dehors quelques jours après l'installation
de la nouvelle ruche. Elle s'accouple en vol avec une dizaine de faux-bourdons.
La reine pond jusqu'à 3 000 oeufs. Les oeufs fécondés
donnent des abeilles femelles (reines ou ouvrières), et les oeufs non
fécondés donnent les faux- bourdons. La durée de vie de la
reine est comprise entre 3 à 5 ans (Louveaux, 1985).
Reine
Figure 2: Les ouvrières autour de la
reine (Miékountima Mpaya 2012)
I.2.2. Les ouvrières
Les ouvrières (Fig. 2) s'occupent de leur souveraine
(la reine) : la lèchent, la nettoient et la nourrissent principalement
de gelée royale (Fig. 3). Elles vivent environ 38 jours en
été et 6 mois en hiver (Louveaux 1985.). Elles peuvent effectuer
trois fonctions dans la colonie: magasinières, butineuses, gardiennes.
Quatre ou cinq jours environ après son éclosion,
l'ouvrière adulte effectue son premier vol. Ces vols augmentent
progressivement en distance. Celle-ci passe ainsi au rang de butineuse. Les
ouvrières sont des esclaves de la ruche.
Figure 3: La gelée royale Figure
4: Les ouvrières sur une ruche Langstroph
(Louveaux 1985) (Miekountima Mpaya 2012)
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I.2.3. Les faux-bourdons
Les faux-bourdons se reconnaissent facilement à leur
anatomie plus robuste. Ils sont beaucoup plus gros que les ouvrières,
mais plus courts que la reine ; leur abdomen n'est pas pointu ; leurs yeux se
touchent en haut de la tête ; ils n'ont pas d'aiguillon. Ils ne peuvent
pas récolter de nourriture et sont nourris par les ouvrières.
Leur tâche consiste à s'accoupler avec une jeune reine. Ils
meurent aussitôt après, car leurs parties génitales se
détachent lors de l'accouplement, ce qui déchire l'abdomen.
En période de disette dans la colonie, les mâles
ne sont plus nourris et sont expulsés de la ruche par les
ouvrières après quelque temps.
Quand le butinage se passe bien et les abeilles recueillent de
la nourriture en abondance, les colonies s'agrandissent rapidement et
élèvent de nombreux mâles. Ayant atteint une taille
suffisante, les colonies se divisent par essaimage. La présence d'un
important couvain de faux-bourdons indique donc que la colonie va probablement
prochainement essaimer (Guerriat 2000).
I.3. Les abeilles mellifères
Il existe très peu d'espèces d'abeilles
mellifères. La majorité des manuels d'apiculture déclarent
encore qu'il existe seulement quatre espèces: Apis mellifera,
Apis cerana, Apis florea et Apis dorsata (Ruttner,
1988). L'abeille mellifère fait partie des espèces les plus
étudiées, en dehors de l'espèce humaine, même si les
recherches sont seulement presque entièrement réalisées
sur l'abeille mellifère européenne Apis mellifera,
curieusement, toutefois, c'est seulement durant ces quinze (15)
dernières années environ que de nouvelles espèces
d'abeilles mellifères ont été identifiées par les
scientifiques et Michener a nommé onze (11) espèces du genre Apis
(Nicola, 2010) qui s'établissent ainsi :
Apis andreniformis Apis koschevnikovi
Apis binghami Apis laboriosa
Apis breviligula Apis mellifera
Apis cerana Apis nigrocincta
Apis dorsata Apis nuluensis
Apis florea
I. 3.1. La systématique simplifiée de
l'Apis me!!ifera
Les abeilles sont des insectes sociaux dont la classification
systématique a été développée pour la
première fois par Carl Von Linné au XVIII siècle. En 2000,
Michener définit la taxonomie actuelle de l'abeille en rapportant que
toutes les abeilles sont regroupées et classées en sept (07)
familles et une de ces familles est celle des Apidae. La famille des Apidae se
constitue de trois sous-familles : Xylocopinae, Nomadinae, Apinae. La sous
famille des Apinae compte à elle dix neuf (19) tribus
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incluant les Apini (abeilles mellifères), les
Mélipones (Incluant les abeilles sans dard) et les Bombini (incluant les
bourdons). La tribu des melipones est constituée d'abeilles sans dard
présentes dans les régions tropicales et subtropicales du monde
entier. En effet, pour ce qui concerne la systématique des abeilles
domestiques, celle présentée par Bruno reste la plus
exploitée. Elle est présentée comme suit :
1-Embranchement : Arthropodes
2-Sous-embranchement : Mandibulate
3-Classe : Insectes
4-Sous-classe : Ptérygotes
5-Ordre : Hyménoptères
6-Sous - ordre : Aculaetes
7-Super-famille : Apoideae
8-Famille : Apideae
9- Genre : Apis
10-Espèce : Apis mellifera
Source : Bruno villière (1987)
I.3.2. Les produits de la ruche : le miel et le pollen
I.3.2.1. Le miel
Les produits issus de la production apicole sont de
différents ordres. On note principalement : la propolis, le venin, la
gelée royale, la cire, le pollen et le miel. Cependant, compte tenu de
son importance, le miel reste le meilleur produit de la
ruche par excellence. En effet, Le miel est cette substance
sucrée produite par les abeilles mellifiques à partir du nectar
des fleurs ou des sécrétions provenant des parties vivantes ou se
trouvant sur elles, qu'elles butinent, transforment et combinent avec des
matières spécifiques et emmagasinent dans les rayons de la ruche
(Louveaux, 1985).
I. 3.2.1.1. La composition du miel
Le tableau 1, présente les pourcentages des
différents constituants du miel.
Tableau I : Les constituants du miel
|
|
Constituant
|
pourcentage
|
Fructose
|
41,0
|
Glucose
|
35 ,0
|
Saccharose
|
1,9
|
Dextrines
|
1,5
|
Minéraux
|
0,2
|
Autres
|
3,4
|
Eau
|
17,0
|
D'après Smith 2003,
|
|
10
|