I.2. ADAPTATION CARDIOVASCULAIRE PHYSIOLOGIQUE DU
SPORTIF
I.2.1. Le coeur de l'athlète :
définition, déterminants et intérêt.
Le terme coeur d'athlète regroupe l'ensemble des
modifications cardiovasculaires cliniques, électriques, fonctionnelles
et morphologiques pouvant être induites par la pratique d'un entrainement
physique intense et prolongé. Ce niveau est défini empiriquement
et s'applique classiquement aux sportifs qui s'entrainent depuis plus de 6 mois
au moins 6-8 heures par semaine, à une intensité
supérieure au premier seuil ventilatoire (essoufflement marqué),
soit au moins à 60-70 % du VO2 max ou 70-80 % de la fréquence
cardiaque maximale individuelle. Ceci veut dire qu'une pratique sportive
modérée, y compris avec participation à des
compétitions, ne modifie pas significativement l'ECG ni
l'échocardiogramme du pratiquant.
Les déterminants principaux du coeur d'athlète
sont hémodynamiques, neurohormonaux et génétiques. En
effet, l'exercice intense induit, sur le plan hémodynamique, des
modifications volumétriques et barométriques importantes ; au
niveau neurohormonal des modifications du système nerveux autonome,
catécholergique, cortisol, etc. Le patrimoine génétique a
un rôle majeur qui explique pour une grande part les différences
interindividuelles observées pour le même niveau et le même
type d'entrainement. D'autres facteurs interviennent, à un moindre
niveau, sur les caractéristiques de ces adaptations tels le type de
sport, le sexe, l'âge, l'origine ethnique et le dopage (Carré,
2013). La contrainte cardiovasculaire est différente selon le sport
pratiqué. Lors des exercices dynamiques, le ventricule gauche subit une
charge volumique, produisant une augmentation en consommation d'oxygène.
Le débit et la fréquence cardiaques, la pression
artérielle systolique ne sont pas en reste. Il s'en suit à
contrario, une baisse de la pression diastolique et des résistances
périphériques totales.
Lors des exercices statiques, le ventricule gauche subit une
charge en pression et il se produit une infime consommation d'oxygène.
Le débit et la fréquence cardiaque, les pressions
artérielles systoliques et diastoliques augmentent, et ceci, sans
changement des résistances périphériques totales (Michell
et al., 2005).
A la suite d'un entrainement régulier, les structures
cardiaques s'adaptent physiologiquement et se remodèlent. C'est alors
que l'on a :
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- Une augmentation de la masse ventriculaire gauche avec une
dilatation de la cavité pour les sports dynamiques et donc une
hypertrophie excentrique.
- Une augmentation de la masse ventriculaire gauche sans une
dilatation de la cavité et donc hypertrophie concentrique (Mitchell et
al., 2005).
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