INTRODUCTION GENERALE
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INTRODUCTION GENERALE
Les visites médicales de non contre-indication à
la pratique sportive, en période de préparation ou avant le
début de saison, bénéficient d'une attention moindre chez
certains athlètes et même chez les encadreurs des structures
sportives. La connaissance de son bilan de santé revêt pourtant un
intérêt particulier car la participation aux compétitions
requiert un bilan médical complet incluant les visites
d'électrocardiographie et d'échocardiographie, avant tout
engagement des athlètes. Le bilan médical de non
contre-indication à la pratique sportive trouve sa justification dans la
survenue d'accidents cardiovasculaires non prévisibles à
l'effort. C'est le cas des survenues de mort subite part allongement de
l'intervalle QT au-delà de 450 ms, cet intervalle comprenant le temps de
dépolarisation et de repolarisation ventriculaire. La plupart des
études dont on dispose sur les accidents cardiaques en rapport avec la
pratique sportive sont des travaux rétrospectifs, qui
énumèrent les principaux groupes de causes de mort subite: la
cardiomyopathie hypertrophique, la dysplasie arythmogène du ventricule
droit, une anomalie de naissance des coronaires chez les personnes adultes, et
les canalopathies chez les moins jeunes.
De toute évidence, l'on retrouve des maladies
cardiaques chez les sportifs. Or, à côté du bilan
cardiologique lui-même, la population sportive n'a pas le même
profil que les patients classiques du cardiologue. En effet, la pratique
régulière d'un sport est assimilée, dans l'inconscient
collectif, à une bonne santé (Chevalier, 2006). Par ailleurs,
à des échelons divers, certains sportifs craignent que le bilan
cardiologique ne décèle une anomalie susceptible de mettre un
terme à leur carrière sportive. La comparaison des
électrocardiogrammes chez les sportifs d'élite camerounais est
une issu explorable, tant il est vrai que le bilan médical
d'électrocardiographie et même d'échocardiographie devient
une condition sine qua none à la participation des athlètes
d'élite à des compétitions internationales. Étudier
l'intervalle QT des sportifs en comparant à celle des sujets non
sportifs pourrait, soit révéler des contre-indications à
la pratique sportive, soit préconiser un suivi minutieux tout au long de
la carrière chez les athlètes enclins à une mort subite
certaine. La recherche de la performance met en jeu plusieurs composantes qui
interagissent, en occurrence la santé de l'athlète. Certains
athlètes présentant un bilan électrocardiographique normal
sont quelquefois sujets à des morts subites au cours de la pratique
sportive. Le cas de Marc Vivien FOE, footballeur d'élite camerounais,
mort lors d'une compétition internationale en France (coupe des
Confédérations 26 juin 2003) ou de
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celui du journaliste Moïse BANGTEKE, succombé lors
d'une séance de jogging à Douala le 10 mai 2013, sans toutefois
ignorer le décès deux années avant et dans les mêmes
conditions de pratique du jogging matinal de MOUDIME NDJALA Jules (21 avril
2011), alors président de la Fédération Camerounaise de
Handball (FECAHAND), d'après des sources d'informations audiovisuelles.
Ces cas opposés d'un sportif, d'un ancien sportif ou d'un non sportif,
sont sujets à réflexion. Sachant que la plupart des morts subites
sont étroitement liées à des cardiopathies issues des
troubles de repolarisation et de l'intervalle QT (canalopathies ou maladies
génétiques) et que l'allongement de l'intervalle QT
supérieur à 450 ms ou davantage (>500 ms) expose les sujets
(notamment les sportifs) à un risque de mort subite par trouble du
rythme ventriculaire, il nous revient de comprendre en quoi l'intervalle QT des
athlètes d'élite est-il différent de celui des sujets non
sportifs camerounais ? En d'autres termes, quelles différences
liées au sexe et à l'âge y-a-t-il entre le QT des
athlètes d'élite et celui des sujets non sportifs ? Telles sont
les questions que nous nous posons.
Comme postulat, nous dirons que les différences entre
l'intervalle QT des athlètes d'élite et des sujets non sportifs
pourraient se situer au niveau du temps de dépolarisation et de
repolarisation des ventricules, qui est long chez les sportifs et moins long
chez les non sportifs. De même, le QT des athlètes d'élite
diffère des sujets non sportifs par la grande durée de la
contraction et du relâchement ventriculaire chez les sujets
féminins que chez les sujets masculins camerounais. A cet effet, notre
étude aura pour principal but d'analyser les différents
paramètres électrocardiographiques des athlètes
d'élite et des non sportifs ensuite, de comparer l'intervalle QT des
deux groupes de populations en fonction du sexe et des tranches d'âge. Ce
qui permettra de faire connaitre aux athlètes et aux encadreurs, les
biens fondés d'un examen électrocardiographique et de ses
implications sur la vie, voire la carrière de l'athlète.
Pourquoi faire une étude sur les tracés
électrocardiographiques et plus précisément sur les
intervalles QT ? L'on a, dans la conception populaire, dit que pratiquer un
sport est gage de bonne santé physique et mentale. Néanmoins, des
phénomènes vraisemblablement inexplicables comme la mort subite
d'un athlète d'élite ou d'un ancien athlète sont
récurrents. Un bilan médico-sanitaire plus poussé passant
des examens d'électrocardiographie et d'échocardiographie, via
des scannographies et autres méthodes
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prévisionnelles pour pallier aux risques de mort subite
en pleine activité sportive est une voie de prévision et
même de suivi de l'athlète.
L'étude repose sur trois plans : spatial, temporel et
scientifique. Au plan spatial, les équipes nationales en stage externe
en vue de la préparation aux éliminatoires de la Championnat du
monde de Volleyball 2014 dames et messieurs, et de la coupe d'Afrique de
Handball 2014 dames et messieurs ; au plan temporel, par son étendue sur
une période correspondante à la saison sportive 2013-2014 et plus
précisément en période de préparation dans la
programmation des activités au sein des différentes
équipes; enfin au plan scientifique, car elle englobe des domaines
variés en rapport étroit avec les Sciences et Techniques des
Activités Physiques et Sportives (STAPS). Sa raison d'être dans le
domaine de la médecine du sport en général et en
cardiologie en particulier, avec un accent considérable et
intégrateur de la physiologie de l'effort, et de la théorie et
méthodologie de l'entrainement sportif n'en sont point des moindres.
La recherche sera bâtie sur quatre parties : une revue
de littérature donnant des connaissances générales sur la
définition des concepts, les différentes adaptations
cardiovasculaires physiologiques du sportif, les incidences et risques de mort
subite du sportif, la prévalence des pathologies cardiovasculaires
associées au risque du mort subite chez les sportifs, le contenu du
bilan cardiovasculaire lors des visites de non contre-indication à la
pratique du sport de compétition, les principales pathologies
dépistables à l'examen clinique et les modifications de l'ECG
liées à l'entrainement sportif, les anomalies de l'ECG et les
cardiopathies associées; le matériel et les méthodes
expérimentales de l'étude plus précisément du cadre
et la période de travail et du protocole expérimental et la
méthode de collecte des données liées à notre
recherche ; enfin, la troisième partie donnera les résultats de
la recherche avec en prime, la présentation et l'interprétation
de ces dernières, et la discussion. Bien entendu, une conclusion
générale et le projet professionnel n'en seront pas en reste.
REVUE DE LA
LITTERATURE
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