Host institution: University of Yaoundé
II-SOA, CAMEROON
Rapport de stage académique effectué
à la Direction de l'Intégration Régionale du
Ministère de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire(Cameroun)
THEME : GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS
D'INTEGRATION ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA
COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE
CENTRALE(CEMAC)
Présenté et soutenu publiquement en vue de
l'obtention du Master en Gouvernance et Intégration Régionale,
Option Gouvernance
Par
OUEDRAOGO Idrissa
Maîtrise ès Sciences Économiques
E-mail:
pridrissoued87@yahoo.fr
Sous la codirection
Professionnelle de : et Académique du :
M. Patrice LIBONG BADJAN Pr. Henri NGOA TABI
Ingénieur d'Études au MINEPAT/DIR Faculté
des Sciences Economiques
et de Gestion, Université de Yaoundé II
Année académique : 2014-2015
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
DEDICACE
Aux martyrs d'octobre et de novembre 2014 au Burkina Faso.
A tous ceux et toutes celles qui luttent pour une Afrique Unie,
Forte et Prospère.
Page j
Page ii
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
REMERCIEMENTS
Mes remerciements s'adressent d'abord à Monsieur le
Ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement
du Territoire qui m'a autorisé à suivre le stage
académique dans son département ministériel.
Ils s'adressent ensuite à Madame Dorothy BEKOLO TATAW,
Directeur de l'Intégration Régionale au Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire, et à l'ensemble des agents de ladite direction qui m'ont
encadré en me donnant les orientations nécessaires pour la
rédaction de ce rapport.
Ils s'adressent à mes directeurs de rapport de stage,
le professeur Henri NGOA TABI de la Faculté des Sciences Economiques et
de Gestion de l'Université de Yaoundé II-Soa et à M.
Patrice LIBONG BADJAN Ingénieur d'Études à la Direction de
l'Intégration Régionale du Ministère de l'Économie,
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.
Au corps enseignant de l'Institut Gouvernance,
Humanités et Sciences Sociales de l'Université Panafricaine pour
les cours et les conseils pratiques qu'ils m'ont donnés lors de leurs
enseignements respectifs.
Au professeur Vincent NTUDA EBODE, Directeur de l'Institut
Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales de l'Université
Panafricaine et à l'ensemble des responsables de la direction dudit
Institut pour leurs efforts dans la gestion de l'Institut.
Je remercie également tous ceux et toutes celles qui,
depuis le siège de l'Union Africaine à Addis-Abeba, en
Éthiopie travaillent quotidiennement pour que l'Université
Panafricaine soit une école d'excellence continentale.
A l'ensemble de mes amis et particulièrement à
M. DIANDA Issa qui a lu et relu ce rapport et qui m'encourage quotidiennement
dans la persévérance, la recherche de l'excellence et du
mérite.
A ma famille qui m'a toujours soutenu et encouragé
moralement, matériellement et financièrement, toute chose qui m'a
permis de poursuivre tranquillement mes études jusqu'à
présent.
Page iii
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
URES
LISTE DES FIG
Figure n°1 : Organigramme du MINEPAT 20
Figure n°2 : Organigramme de la Commission
de la CEMAC .31
Page iv
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS
BAD Banque Africaine de
Développement
BDEAC Banque de Développement des
Etats de l'Afrique Centrale
BEAC Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
CAD Comité d'Aide au
Développement
CEA Commission Économique pour
l'Afrique
CEEAC Communauté Économique des
Etats de l'Afrique Centrale
CEMAC Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CEBEVIRHA Commission Économique du
Bétail, de la Viande et des Ressources
Halieutiques
COSUMAF Commission de Surveillance du
Marché Financier de l'Afrique Centrale
DAG Direction des Affaires
Générales
DGEPIP Direction Générale de
l'Économie et de la Programmation des
Investissements Publics
DIR Direction de l'Intégration
Régionale
DSCE Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
EIED École Inter-états des
Douanes
IEF Institut de l'Économie et des
Finances
IFORD Institut de Formation et de Recherche
Démographique
IGHSS Institut Gouvernance, Humanités
et Sciences Sociales
INS Institut National de la Statistique
IPD Institut Panafricain pour le
Développement
ISSEA Institut Sous régional de la
Statistique et de l'Économie Appliquée
ISTA Institut Sous régional
multisectoriel de Technologie Appliquée, de
planification et d'évaluation de projets
JICA Agence Japonaise de Coopération
Internationale
MINEPAT Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire
OCDE Organisations pour la Coopération
et le Développement Économique
OCEAC Organisation de Coordination pour la
lutte contre les Endémies en
Afrique Centrale
Page v
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
PD-CVA Programme de Développement des
Chaînes de Valeurs Agricoles
PER Programme Économique
Régional
PIB Produit Intérieur Brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
SDCRA Sous -Direction de la
Coopération Régionale Africaine
SDIEAC Sous-Direction de l'Intégration
Économique en Afrique Centrale
SIGIPES Système Informatique de
Gestion Intégré des Personnels de l'Etat et de
la Solde
SNU Système des Nations Unies
TEC Tarif Extérieur Commun
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UA Union Africaine
UDEAC Union Douanière et
Économique de l'Afrique Centrale
UDE Union Douanière
Équatoriale
UEAC Union Économique de l'Afrique
Centrale
UMAC Union Monétaire de l'Afrique
Centrale
UPA Université Pan Africaine
Page vi
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Carte géographique de la
CEMAC 64
Annexe 2 : Lettre du Ministre de
l'Économie au Directeur de l'Institut Gouvernance,
Humanités et Sciences Sociales de l'Université
Panafricaine. .65 Annexe 3 : Lettre du Directeur des
Affaires Générales à Madame le Directeur de
l'Intégration
Régionale .66
Annexe 4: Note de service portant chronogramme
du stage académique de l'étudiant
|
OUEDRAOGO Idrissa à la Direction de l'Intégration
Régionale
|
.67
|
Annexe 5 : Lettre de reconnaissance
d'encadrement (encadreur académique)
|
68
|
Annexe 6 : Lettre de reconnaissance
d'encadrement (encadreur professionnel)
|
69
|
Annexe 7 : Attestation de stage
académique.
|
70
|
Annexe 8 : Procès-verbal de la soutenance
du rapport de stage académique
|
71
|
Page vii
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
SOMMAIRE
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES iii
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS iv
LISTE DES ANNEXES vi
SOMMAIRE vii
RESUME EXECUTIF viii
EXECUTIVE SUMMARY ix
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE l'AMENAGEMENT DU TERRITOIREET DU
DEROULEMENT DU STAGE ACADEMIQUE 7 CHAPITRE I : PRESENTATION DU
MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 9
I. LE MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE, DE LA PLANIFICATION
ET DE
L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 9
II. LA DIRECTION GENERALE DE LA COOPERATION ET DE
L'INTEGRATION
REGIONALE 14
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU STAGE ACADEMIQUE 20
I. L'ACCUEIL, LE SEJOUR ET LES TACHES ACCOMPLIES 20
II. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ET LES
RECOMMENDATIONS 22 DEUXIEME PARTIE : LA GOUVERNANCE AU SEIN DE LA
COMMUNAUTE
ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) 26
CHAPITRE I : 28
L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC ET LES DOMAINES
PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN AFRIQUE CENTRALE 28
I. L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC 28
II. LES DOMAINES PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN AFRIQUE CENTRALE
40
CONCLUSION DU CHAPITRE I 45
CHAPITRE II : 46
LES INSTITUTIONS COMMUNAUTAIRES A L'EPREUVE DE LA BONNE
GOUVERNANCE 46
II. LA BONNE GOUVERNANCE: UNE SOLUTION A UNE
INTEGRATION
HARMONIEUSE DE LA CEMAC 51
CONCLUSION DU CHAPITRE II 54
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 55
CONCLUSION GENERALE 56
REFERENCES 58
ANNEXES 63
TABLE DES MATIERES 72
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
RESUME EXECUTIF
L'Afrique Centrale est considérée comme le
ventre mou de l'intégration sous régionale en Afrique. En 2006,
cette sous-région a impulsé une dynamique de réformes
institutionnelles de la CEMAC visant à inverser la trop grande tendance
à la morosité et a donné un souffle nouveau au
fonctionnement général de cette institution communautaire. Si
depuis les reformes, la CEMAC a connu une évolution certaine, force est
de reconnaitre que de nombreuses difficultés subsistent. Ces
dernières portent notamment sur la gouvernance au sein de cette
institution, le financement, la sécurité, la libre circulation
des personnes et des biens. L'analyse de son architecture institutionnelle
montre que la prise en compte des réalités
socio-anthropologiques, la rationalisation de ses institutions, l'optimisation
du rôle de la commission de la CEMAC, le respect des engagements
volontairement et librement pris par les Etats et l'abandon des
égoïsmes nationaux sont susceptibles de faire de la CEMAC une
Communauté des Peuples forte et capable de relever les défis de
l'intégration économique sous régionale en vue d'impulser
le développement.
Mots clés : Gouvernance,
intégration économique sous régionale, CEMAC
Page viii
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
EXECUTIVE SUMMARY
The Central African Economic and Monetary Community (CAEMC)
has since 2006 engaged institutional reforms to reverse the trend of excessive
gloom and reinvigorate the overall functioning of the Community's institutions.
Since the reforms, the CAEMC has evolved somewhat. However one has to recognize
that many challenges still remain. These challenges relate in particular to
governance within the institutions, financing, security, free movement of
people and supply capacity constraints regarding trade in goods and services.
An investigation carried out on its institutional architecture and its
governance shows that socio-anthropological realities and the streamlining of
its institutions, the optimization of the role of the Commission and the
respect of commitments voluntarily and freely signed are likely to make the
Institution stronger and more capable of meeting the challenges of sub-regional
economic integration in order to boost the development of its member
countries.
Keywords: Governance, sub regional economic
integration, CAEMC
Page ix
Page 1
Page 2
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
INTRODUCTION GENERALE
1. Le Contexte et la justification
La Communauté Économique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC)1, institution d'intégration
économique sous régionale et de développement de la zone
Afrique Centrale est née des cendres de l'Union Douanière et
Économique de l'Afrique Centrale(UDEAC).L'UEDAC a été mise
en place par le Traité de Brazzaville du 08 décembre 1964
révisé en 1966 et 1974 et comprenant au début le Cameroun,
le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine et le Tchad rejoint par
la Guinée Équatoriale en 1984. Elle avait pour objectif la
création d'un marché commun, la coordination des programmes
sectoriels de développement, l'harmonisation des politiques
industrielles et économiques et la coopération monétaire.
Les difficultés d'ordre économique, organisationnel et
fonctionnel ont eu raison de cette institution. Les institutions de l'UDEAC
étaient totalement dépassées et paralysées, et ne
pouvaient par conséquent plus répondre aux exigences qu'imposait
le contexte de la globalisation (Avom, 2007). Selon Oyaya (2001) les structures
institutionnelles de l'UDEAC n'auraient pas dans leur élaboration pris
en compte les réalités régionales sur le plan culturel,
géographique, etc. C'est ainsi que la CEMAC, créée par le
Traité de Ndjamena du 16 mars 1994 prit la relève à
l'UDEAC par l'acte n°6/98-UDEAC-CEMAC-CE-33 du 05 février 1997
fixant les modalités de démarrage de ses activités. La
« Déclaration de Malabo » du 25 juin 1999 consacra
l'entrée en vigueur du traité instituant la CEMAC qui devrait
alors réussir là où l'UDEAC a échoué
à savoir la construction d'une sous -région économiquement
intégrée et développée. La mission essentielle de
la Communauté est de promouvoir un développement harmonieux des
Etats membres. Depuis sa création, l'institution semble être aussi
confrontée à des difficultés d'ordre économique,
financier organisationnel et fonctionnel ainsi qu'a une gouvernance de faible
qualité. C'est ce qui va rendre dans une large mesure son action moins
efficace en matière d'intégration économique en Afrique
Centrale.
2. La problématique
1 Annexe 1 carte géographique de la CEMAC
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
La vision de la CEMAC à l'horizon 2025 est de faire de
la sous -région Afrique Centrale «un espace économique
intégré émergent, où règnent la
sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance au service
du développement humain »2. Au regard du chemin
déjà parcouru et les résultats y afférant, l'on est
tenté de s'interroger sur les capacités de la CEMAC à
atteindre cette vision. Plus précisément quelles sont les
difficultés réelles ou potentielles qui pourraient retarder
l'atteinte de cette vision ? La CEMAC semble rencontrer plusieurs obstacles
dans son processus d'intégration économique et de
développement de la sous-région Afrique Centrale. Ces
problèmes concernent notamment les aspects
sécuritaires3, commerciaux, de financement et de libre
circulation des personnes, des biens, des services, et des capitaux.
Devant les limites objectives à l'intégration
économique et au développement de la sous-région Afrique
Centrale, la CEMAC a initié depuis 2006 son programme des
réformes institutionnelles4.Mais les résolutions
issues de ce programme prennent corps assez lentement du fait du revirement
fréquent des parties engagées au processus d'intégration.
Or l'urgence est à l'action car les populations communautaires
n'attendent que l'amélioration substantielle de leurs conditions de vie.
Il est donc nécessaire que l'institution d'intégration sous-
régionale poursuive l'amélioration de la gouvernance de ses
structures et de son fonctionnement. Une gouvernance de bonne qualité
devrait conférer plus d'efficacité et d'efficience à
l'action de la communauté et assurer aux populations un bien être
global satisfaisant.
Dans cette optique, il convient de définir le concept de
bonne gouvernance.
La commission sur la gouvernance globale5(1995)
définit la gouvernance comme «l'ensemble des différents
processus et méthodes à travers lesquels les individus et les
institutions publiques gèrent leurs affaires communes». Elle
est un processus continu à travers lequel les intérêts
conflictuels peuvent être réglés et la coopération
peut être développée. Ce processus comprend la formation
d'institutions formelles et de régimes6capables de
renforcer
2 Acte additionnel n°01/CEMAC/CCE/10 portant
adoption du Programme Économique Régional et création du
Fonds émergence CEMAC du 17 janvier 2010.
3 Il s'agit notamment de la sécurité
physique des personnes
4 Ces réformes seraient demandées
grâce au changement de rapport de force qui est le fruit de
l'activité de la Guinée Équatoriale du fait de son
enrichissement. Cf. Paul Elvic Jérôme BATCHOM (2012), «La
rupture du consensus de Fort-Lamy et le changement du rapport de force dans
l'espace CEMAC».Études internationales, vol. 43, n° 2, p.
163-183.
5 Allant au-delà des acteurs
gouvernementaux, l'interaction des institutions, des processus et des individus
qui ensemble forment la société et par le truchement desquels les
organismes publics et privés et les particuliers gèrent leurs
affaires communes.
6Par régime, il faut entendre un ensemble de
normes et de pratiques formelles ou informelles, régissant le
comportement des acteurs, dans un secteur précis. Dans le cas de ce
travail il s'agit de l'intégration économique sous
régionale.
Page 3
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
les allégeances7.Elle comprend aussi les
accords informels que les peuples et les institutions font ou envisagent de
faire dans la production de leur intérêt.
Le Programme des Nations Unies pour le
Développement(PNUD) quant à lui, conçoit la gouvernance
comme un ensemble complexe de mécanismes, de processus et d'institutions
à travers lesquels les citoyens et les groupes articulent leurs
intérêts, exercent leurs droits et devoirs et règles leurs
différends. Il envisage 3 perspectives en matière de
gouvernance(i) la gouvernance économique qui est un processus de prise
de décisions affectant les activités économiques du pays
et ceux de ses rapports avec d'autres pays (ii) la gouvernance politique qui se
réfère à la conception et à la mise en oeuvre des
politiques de développement par les autorités politiques, (iii)
la gouvernance administrative qui est le système de gestion
politique.
On distingue également dans la littérature la
gouvernance libérale et la gouvernance redistributive. La
première met l'accent sur le marché et sur les échanges
volontaires entre les acteurs. La seconde se réfère à la
capacité des Etats à offrir le bien-être social à
leurs populations. C'est cette dernière qui donne aux gouvernants leur
légitimité politique.
Un ensemble de huit critères est
généralement défini par les institutions internationales
pour évaluer la gouvernance des pays. Ces critères peuvent
également être utilisés au niveau d'autres types
d'organisation comme les institutions d'intégration économique
sous régionale. Ces critères8 portent sur :
y' la participation (participation): c'est la
participation directe ou par l'intermédiaire des institutions ou des
représentants intermédiaires légitimes par les hommes et
les femmes, les jeunes, la société civile et le secteur
privé aux procédures de décisions et aux activités
de l'institution communautaire.
y' le consensus (consensusoriented): Il y'a
plusieurs acteurs et autant de points de vue dans une société
donnée. La bonne gouvernance requiert une médiation entre les
différents intérêts dans la société de sorte
à parvenir à un large consensus dans la société,
sur ce qui est le meilleur intérêt de l'ensemble de la
communauté et comment cela peut être réalisé. Il
exige également une perspective large à long terme sur ce qui est
nécessaire pour le développement humain durable et la
façon d'atteindre les objectifs d'un tel développement.
7 L'allégeance concerne non seulement la
soumission et l'attachement des Etats qui ont créé volontairement
ces organisations mais aussi les populations ou citoyens qui vivent dans les
pays membres de ces organisations.
8Voir United Nations Economic and Social Commission
for Asia and the pacific.«What is good governance?». PovertyReduction
Section, Bangkok,Thailand.
Page 4
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Cela ne peut résulter que d'une compréhension
des contextes historiques, culturels et sociaux d'une communauté
donnée.
y' la transparence (transparency) : La
transparence signifie que les décisions prises et leur application sont
effectuées d'une manière qui respecte les règles et les
règlements. Cela signifie également que l'information est
disponible gratuitement et directement accessible par ceux qui seront
touchés par ces décisions et leur application. Cela signifie
également que suffisamment d'informations sont fournies et qu'il est
prévu des formes et des moyens facilement compréhensibles.
y' la responsabilité (accountability):
La responsabilité est une exigence clé de la bonne gouvernance.
L'institution communautaire doit rendre des comptes au public et à leurs
parties prenantes institutionnelles. Qui est responsable envers qui varie selon
que les décisions ou mesures prises soient internes ou externes à
une organisation ou à une institution. En général, une
organisation ou une institution est responsable devant ceux qui seront
touchés par ses décisions ou actions. La responsabilisation ne
peut être exécutée sans la transparence et la
primauté du droit.
y' l'Équité et l'Inclusivité
(Equity and Inclusiveness): Il y a équité et
inclusivité lorsque les points de vue des minorités sont pris en
compte et que la voix des plus vulnérables de la société
soit entendue dans la prise des décisions. Le bien-être d'une
société dépend de sa capacité à veiller
à ce que tous ses membres aient le sentiment qu'ils ont un
intérêt en elle et ne se sentent pas exclus. Cela exige que tous
les groupes, mais particulièrement les plus vulnérables, aient la
possibilité de maintenir ou d'améliorer leur
bien-être.
y' l'Efficience et Efficacité (Effectiveness
and Efficiency) : La bonne gouvernance signifie que les processus et
les institutions produisent des résultats qui répondent aux
besoins de la société tout en faisant le meilleur usage des
ressources à leur disposition. Le concept de l'efficacité dans le
cadre de la bonne gouvernance couvre également l'utilisation durable des
ressources naturelles et la protection de l'environnement.
y' la Capacité de
réaction(Responsiveness): La bonne gouvernance exige que les
institutions et les processus essaient de servir toutes les parties prenantes
dans un délai raisonnable.
y' la Primauté du droit (Rule of law):
Elle nécessite des cadres juridiques équitables qui sont
appliqués de façon impartiale et la pleine protection des droits
de l'homme. L'application impartiale des lois nécessite un
système judiciaire indépendant et une force de police impartiale
et incorruptible.
Page 5
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Dans le cadre de ce travail la «gouvernance
désigne l'ensemble des mesures, des règles, des organes de
décision, d'information et de surveillance qui permettent d'assurer le
bon fonctionnement et le contrôle d'une entité, d'une institution
qu'elle soit publique ou privée, régionale, nationale ou
internationale9». La bonne gouvernance renvoie à la
gestion et à l'administration transparente des organes et institutions
de la CEMAC. On distingue tout au long de ce travail de manière
explicite ou non la gouvernance stratégique ou politique (ou
décisionnelle) de la gouvernance opérationnelle ou
exécutive. La gouvernance stratégique est portée par les
organes de décision de la CEMAC tandis que la gouvernance
opérationnelle est conduite par les institutions et les institutions
spécialisées de la Communauté.
3. La question et l'objectif de recherche
3.1.La question de recherche
La Question de recherche est : La gouvernance des institutions
de la CEMAC est- elle optimale pour assurer leur bon fonctionnement ? De cette
préoccupation principale découlent deux préoccupations
secondaires à savoir (i) quelles sont les principales structures de
fonctionnement de la CEMAC ? (ii) Quelles sont les avancées
réalisées en termes de gouvernance ?
3.2.L'objectif de recherche
L'objectif général du rapport de stage
académique est d'évaluer le niveau de gouvernance de la CEMAC et
de montrer que la faible qualité de la gouvernance handicape la bonne
marche de la Communauté vers ses objectifs. Cet objectif se divise en
deux objectifs spécifiques à savoir (i) étudier
l'architecture institutionnelle de la CEMAC et les domaines prioritaires
d'intégration en Afrique Centrale;(ii) analyser les institutions
communautaires par rapport à leur pratique de la gouvernance en vue de
proposer des solutions.
3. L'hypothèse de recherche
L'hypothèse de travail se présente comme suit:
Les institutions de la CEMAC ne fonctionnentpas de manière
optimale.Cette hypothèse vise à confirmer ou à infirmer
que la gouvernance de la CEMAC est de faible qualité et que de
nombreuses distorsions inhérentes à son fonctionnement, et le
non-respect des règles communautaires limitent son efficacité.
4. L'intérêt du sujet
9Patrice LIBONG BADJAN(2013), Réformes
Institutionnelles de la CEMAC. Jeu des acteurs, intérêts des
Etats. L'Harmattan, p.41
Page 6
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
L'intérêt de ce rapport de stage
académique est de contribuer à la compréhension de la
gouvernance de la CEMAC, ses avancées et ses principales
difficultés dans l'atteinte de ses missions d'intégration
économique sous régionale et de développement. Il propose
le respect des critères de bonne gouvernance comme exigence majeure
à une intégration réussie.
5. Les données et la méthodologie
utilisées
La méthodologie utilisée est l'observation non
participante ou indirecte et une approche évaluative. Le rapport utilise
des données secondaires à savoir des ouvrages
généraux, des articles, des mémoires, des rapports, des
textes de la CEMAC, des cours des enseignants et des informations obtenues sur
internet. Des entretiens semi-dirigés ont
été également réalisés avec les responsables
de la CEMAC, les cadres du MINEPAT notamment de la DIR, des universitaires dont
les sujets d'intérêts portent sur l'intégration
régionale et sous régionale.
6. Le plan de travail
Le rapport comporte 2 parties, constituée chacune de
deux chapitres. La première partie porte sur la présentation du
Ministère de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire et sur le déroulement effectif du
stage. Le premier chapitre concerne la présentation du Ministère
de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire tandis que le second se rapporte au déroulement du stage. La
gouvernance de la CEMAC'° constitue la seconde partie de ce
travail. Son premier chapitre fait l'analyse des structures de la CEMAC et des
principales questions d'intégration en Afrique Centrale. Le second
chapitre aborde la pratique de la gouvernance au sein des institutions de la
CEMAC et propose des solutions.
'°Le stage académique effectué
à la Direction de l'Intégration Régionale du
Ministère de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire, nous a amené lors de plusieurs
rencontres portant sur l'intégration économique en Afrique
Centrale à constater qu'une meilleure gouvernance de la CEMAC
permettrait à celle -ci d'atteindre une efficacité optimale en
matière d'intégration économique et de
développement de la zone. Ce qui nous a conduits à choisir le
présent thème de notre rapport de stage académique.
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MINISTERE
DE L'ECONOMIE, DE LA PLANIFICATION ET DE
DEROULEMENT DU STAGE ACADEMIQUE
l'AMENAGEMENT DU TERRITOIREET DU
Page 7
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
Page 8
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Le principal ministère qui porte le
développement économique du Cameroun est le Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire. Il est responsable de l'élaboration et de la mise en oeuvre
de la politique économique de la Nation, de la planification ainsi que
de l'aménagement du Territoire.
Le Cameroun entretient dans son objectif de
développement des relations économiques avec d'autres pays du
monde, de l'Afrique et de l'Afrique Centrale en particulier. C'est surtout avec
la dernière qu'il a développé des relations
économiques notamment dans le cadre de l'intégration
économique sous régionale. C'est pourquoi le pays a
créé la Direction de l'Intégration Régionale,
direction logée dans ledit Ministère et chargée de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la stratégie
d'intégration économique régionale.
Nous allons dans un premier temps présenter le
Ministère de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire (chapitre I). Cette phase sera
complétée par le déroulement du stage académique
à la Direction de l'Intégration Régionale dudit
ministère (chapitre II).
Page 9
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CHAPITRE I : PRESENTATION DU MINISTERE DE
L'ECON
L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
OMIE, DE
LA PLANIFICATION
ET DE
Le Ministère de l'Économie, de la Planification
et de l'Aménagement du Territoire assure la mise en oeuvre de la
politique économique du Cameroun, arrêtée par le
Président de la République11. Pour l'atteinte de sa
mission, il est mis en place plusieurs directions dont celle de
l'intégration régionale, qui, elle, est chargée dans un
contexte de mondialisation de définir les politiques et les
stratégies d'intégration économique du pays.
L'intégration régionale est par ailleurs définit comme
«le regroupement, plus ou moins formalisé au plan
institutionnel, de plusieurs Etats appartenant à une aire
géographique délimitée, à des fins de
coopération économique et/ou politique à long
terme»12
Ce chapitre présent succinctement le Ministère
de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire.
I. LE MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
1. Les attributions et missions du Ministère de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire
Chargé de l'élaboration et de la mise en oeuvre
de la politique économique de la Nation ainsi que de son
aménagement territorial, le Ministère de l'Économie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire est placé sous
l'autorité d'un ministre, assisté d'un ministre
délégué. Les responsabilités du Ministre, selon le
décret n° 2008/220 du 4 juillet 2008 du Président de la
République portant organisation dudit ministère touchent les
plans de l'économique, de la planification et de l'aménagement du
territoire.
11Voir le Décret n° 2008/220 du 4
juillet 2008 du Président de la République portant organisation
du ministère de l'économie, de la planification et de
l'aménagement du territoire.
12Franck Petiteville «Les processus
d'intégration régionale, vecteurs de structuration du
système international?», Études internationales, 28(3),
1997, p.512
Page 10
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
a. Sur le plan économique
Sur le plan économique, le Ministre est responsable de
la cohérence et de la coordination des actions engagées, avec les
divers partenaires internationaux et bilatéraux (Banque mondiale, Union
Européenne, Banque Africaine de Développement, Banque Islamique
de Développement), du cadre du programme de redressement et de la
relance économiques (promotion des investissements publics, mobilisation
des fonds). Il est également chargé du suivi de la
coopération sous régionale et internationale, notamment avec le
Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD),la Commission
Économique des Nations Unies pour l'Afrique(CEA),la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale(CEMAC) et la
Communauté Économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC). Il
suit et contrôle les programmes et projets d'investissement en liaison
avec les ministères sectoriels et le ministère chargé des
finances et coordonne l'ensemble des études sur les questions de
populations.
Grosso modo, le Ministère de l'Économie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire est chargé, sur
le plan économique, de mettre en oeuvre avec les ministères
sectoriels, les politiques contenues dans le Document de Stratégie pour
la Croissance et l'Emploi (DSCE)13 et celles visant à
l'atteinte de la Vision 203514.
b. Sur le plan de la planification
En matière de planification, le Ministre de
l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire
est responsable de la réalisation des études et des analyses
prospectives sur le développement du pays à moyen et long termes
;de la cohérence des stratégies sectorielles de
développement du pays ; de la coordination et du suivi de la mise en
oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté. Il est
également responsable de la coordination et de la centralisation des
études sur les projets d'intérêt économique national
et du suivi de leur réalisation ; du suivi de la coordination de la
politique de développement économique et social du gouvernement
ainsi que de la planification des ressources humaines.
13 Ce document est le cadre de
référence de l'action gouvernementale pour la période
2010-2020.
14A l'horizon 2035,les Autorités visent à faire
du Cameroun une nation Emergente .Une économie émergente se
caractérise par un revenu intermédiaire (supérieur aux
pays les moins avancés, inférieur aux revenus des
économies de l'OCDE), une ouverture économique au reste du monde,
des transformations structurelles et institutionnelles de grande ampleur et un
fort potentiel de croissance. L'émergence économique est non
seulement un phénomène quantitatif (croissance des
activités) mais aussi qualitatif, c'est-à-dire qu'elle repose sur
des phénomènes de complexification, d'auto organisation et
d'acquisition de nouvelles propriétés propres aux processus de
développement en général et se traduit par une rupture et
une mutation profonde de modèle économique.
Page 11
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
c. Sur le plan de l'aménagement du
territoire
Sur le plan de l'aménagement du territoire, le Ministre
est responsable de la coordination et de la réalisation des
études d'aménagement du territoire, tant au niveau national que
régional; de l'élaboration des normes et règles
d'aménagement du territoire et du contrôle de leur application ;
du suivi et du contrôle de la mise en oeuvre des programmes nationaux,
régionaux ou locaux d'aménagement du territoire. Il est
chargé aussi du suivi des organisations sous régionales
s'occupant de l'aménagement ou de la préservation de
l'écosystème sous régional et assure également la
tutelle des missions de développement ou d'aménagement
territorial.
d. Sur le plan de la formation académique et
professionnelle nationale et sous régionale et d'études sur les
questions de populations
Le Ministère de l'Économie, de la Planification
et de l'Aménagement du Territoire assure la tutelle de l'Institut
National de la Statistique(INS), de l'Institut Panafricain pour le
Développement(IPD), de l'Institut Sous régional de la Statistique
et de l'Économie Appliquée (ISSEA), de l'Institut de Formation et
de Recherche Démographiques(IFORD) et du bureau central des recensements
et d'études de population.
2. Les structures du Ministère de l'Économie,
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire
Le Ministre de l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire dispose pour l'accomplissement de ses
missions: d'un secrétariat particulier, de quatre conseillers techniques
; d'une inspection générale; de services
déconcentrés; de services extérieurs,
d'établissements et organismes rattachés et d'une administration
centrale. L'ossature du Ministère peut par ailleurs être
représentée par les directions de l'administration centrale.
L'administration centrale comprend (a) un secrétariat
général et (b) trois directions que sont(i)la direction
générale de l'économie et de la programmation des
investissements publics; (ii) la direction générale de la
planification et de l'aménagement du territoire;(iii) la direction des
affaires générales. La direction générale de la
coopération et de l'intégration régionale, est la
quatrième direction du MINEPAT. Elle fera l'objet de la deuxième
partie de ce chapitre car une meilleure connaissance de cette direction
pourrait amener d'autres étudiants à s'intéresser à
celle-ci dans le cadre de leur stage académique ou professionnel.
Page 12
Page 13
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
a. Le Secrétariat Général
Le secrétariat général coordonne l'action
des services de l'administration centrale et des services
déconcentrés du ministère et tient à cet effet des
réunions de coordination dont il adresse les procès-verbaux au
ministre ;définit et codifie les procédures internes du
ministère ; suit, sous l'autorité du ministre, l'action des
services rattachés dont il approuve le programme d'action et
reçoit les comptes rendus d'activités; veille à la
formation permanente du personnel et organise, sous l'autorité du
ministre, des séminaires et des stages de recyclage, de perfectionnement
ou de spécialisation .Il veille également à la
célérité dans le traitement des dossiers, centralise les
archives et gère la documentation du ministère.
Sont rattachées au secrétariat
général : la division des affaires juridiques ; la division de la
promotion, des relations publiques et de la communication; la division
informatique; la division de suivi et de la relance ; la cellule de traduction
; la sous-direction de l'accueil, du courrier et de liaison et de la
sous-direction de la documentation et des archives.
b. Les directions
Nous présentons ici la Direction Générale
de l'Économie et de la Programmation des Investissements Publics, la
Direction Générale de la Planification et de l'Aménagement
du Territoire et la Direction des Affaires Générales.
(i) La Direction Générale de
l'Économie et de la Programmation des
Investissements Publics
La Direction Générale de l'Économie et de
la Programmation des Investissements Publics (DGEPIP) est dirigée par un
directeur général. Elle est chargée de la
réalisation des études économiques, en liaison avec les
administrations et organismes concernés ;du suivi et de l'analyse
permanente des évolutions de l'économie nationale, des
économies sous régionales d'Afrique Centrale et de
l'environnement économique international ;du suivi et de l'analyse
permanente des évolutions du marché de l'emploi en liaison avec
les administrations concernées. Cette direction est également
chargée de l'intelligence économique15; des
prévisions macroéconomiques à court et moyen termes, en
liaison avec les administrations et organismes concernés; des
études sur les stratégies de croissance et de
compétitivité de l'économie nationale ;de
l'élaboration et du suivi de la mise en oeuvre de la politique de
15 L'intelligence économique est l'ensemble
des activités coordonnées de collecte, de traitement et de
diffusion de l'information utile aux acteurs économiques, en vue de son
exploitation. On peut y ajouter les actions d'influence et de
notoriété ainsi que celles liées à la protection de
l'information. Confère
https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_%C3%A9conomique
consulté le 26 juin 2015 à 18h 15
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
développement des filières. Elle définit
les orientations stratégiques pour les opérations de
privatisation et de restructuration des entreprises publiques ; élabore
les politiques, les programmes et budgets d'investissement public ; suit les
activités de la gestion des ressources issues des allègements des
dettes publiques multilatérales et bilatérales, en liaison avec
les administrations concernées.
Toutes ces responsabilités sont réalisées
grâce à des divisions qui la soutiennent à savoir la
division des analyses et des politiques économiques16 ; la
division de la prévision et de la préparation des programmes et
projets et la division de la programmation des investissements publics.
(ii) La Direction Générale de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire
La direction générale de la planification et de
l'aménagement du territoire est placée sous l'autorité
d'un directeur général et est chargée de
l'élaboration de la politique de développement économique,
social et culturel de la nation, en liaison avec les administrations
concernées ; des prospectives économique et du
développement; de l'élaboration et du suivi-évaluation de
la mise en oeuvre du cadre global de planification stratégique du
développement et de lutte contre la pauvreté, en liaison avec les
administrations et organismes concernés ; de la définition des
priorités sectorielles et de la cohérence entre les
stratégies sectorielles de développement ;de la coordination des
études et du suivi des questions de population et de
développement social. Cette direction est également responsable
de la planification du développement des ressources humaines et de
l'équilibre quantitatif et qualitatif à moyen et long termes de
l'offre et de la demande sur le marché de l'emploi ; de la formulation
des politiques d'aménagement du territoire et de développement
régional et leur traduction en programmes et projets ; de
l'élaboration et de la mise en oeuvre des schémas
d'aménagement du territoire. Elle suit aussi les activités du
bureau central des recensements et des études de population, de
l'Institut Panafricain pour le Développement, de l'Institut Sous
régional de la Statistique et de l'Économie Appliquée, et
de l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques.
Elle comprend quatre divisions qui concourent à la mise
en oeuvre de ses responsabilités. Ce sont la division de la prospective
et de la planification stratégique ; la division des analyses
démographiques et des migrations ; la direction de l'aménagement
du territoire et de la mise
16Elle-même comprend quatre cellules que sont la
cellule de la politique économique, la cellule des synthèses
macroéconomiques, la cellule des analyses sectorielles et celle des
analyses conjoncturelles.
Page 14
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
en valeur des zones frontalières et de la direction des
infrastructures d'appui au développement régional et local.
(iii) La Direction des Affaires
Générales
La direction des affaires générales (DAG) est
dirigée par un directeur qui est chargé principalement de la mise
en oeuvre de la politique de gestion des ressources humaines du
ministère ;de l'application de la politique gouvernementale en
matière de formation des personnels du ministère; de la
coordination de l'élaboration du plan de formation des personnels du
ministère ainsi que du suivi de son exécution, en liaison avec le
ministère chargé de la fonction publique. Elle gère
également les pensions, élabore et suit l'exécution du
budget du ministère ; gère la maintenance des biens meubles et
immeubles du ministère et des réclamations relatives à la
solde, en liaison avec les services compétents du ministère
chargé des finances.
Elle comprend quatre sous directions et une cellule qui la
soutiennent dans la réalisation de ses tâches. Il s'agit de la
sous-direction des personnels, de la solde et des pensions ; de la
sous-direction du budget ; de la sous-direction des ressources humaines ; de la
sous-direction de l'équipement et de la maintenance ainsi que de la
cellule Système Informatique de Gestion Intégré des
Personnels de l'Etat et de la Solde(SIGIPES).
II. LA DIRECTION GENERALE DE LA
COOPERATION ET DE L'INTEGRATION REGIONALE
La direction générale de la coopération
et de l'intégration régionale est placée sous
l'autorité d'un directeur général. Elle est chargée
de l'élaboration, de la mise en oeuvre et du suivi des
coopérations bilatérale et multilatérale, en liaison avec
les administrations et organismes concernés; de l'élaboration, de
la mise en oeuvre et du suivi de l'intégration régionale, en
liaison avec les administrations et organismes concernés ;du suivi de la
mise en oeuvre de la déclaration de Paris17 .Elle est aussi
responsable du développement et de la promotion de nouvelles
coopérations; de la promotion et du suivi de la coopération
économique et technique ; de l'appui à la coopération
décentralisée, en liaison avec les ministères
chargés des relations extérieures et de la
décentralisation ; du suivi des activités de l'Ordonnateur
17Il s'agit de la Déclaration de Paris sur
l'efficacité de l'aide au développement. La Déclaration de
Paris comprend cinq principes autour desquels sont articulés les
engagements pris conjointement par les donateurs et les pays partenaires en
matière d'efficacité de l'aide: (a) Appropriation; (b)
alignement; (c) harmonisation;(d) Gestion axée sur les résultats
et (e) Responsabilité mutuelle. Pour plus d'informations confère
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aide
publique au d%C3%A9veloppement consulté le 26 mai 2015 à 19
heures.
Page 15
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
National du Fonds Européen pour le
développement, du comité technique bilatéral du contrat de
désendettement et de développement et des comités de
pilotage des autres programmes de coopération dans son domaine de
compétence.
La direction générale de la coopération
et de l'intégration régionale comprend deux directions, deux
divisions et deux services. Les directions sont la direction de la
coopération Nord-Sud et des organisations multilatérales et la
direction de l'intégration régionale. Les divisions englobent la
division de la coopération avec les pays émergents et la division
de la coopération avec le monde islamique. Quant aux services ils
incluent le service du Fichier des Accords et des Conventions et celui d'Appui
à la Coopération Décentralisée.
1. Les attributions, structures et missions de la Direction
de la Coopération Régionale
Le décret n° 2008/220 du 4 juillet 2008 du
Président de la République définit les missions et les
attributions de la direction générale de la coopération et
de l'intégration régionale.
a. La Direction de la Coopération Nord-Sud et
des Organisations Multilatérales
Comme les autres directions, cette direction est aussi
placée sous l'autorité d'un directeur lequel est chargé de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la stratégie et des
programmes de coopération économique et technique avec les
organismes membres du Système des Nations Unies (SNU), les organisations
internationales et les pays membres de l'Organisation pour la
Coopération et le Développement Économique(OCDE);de la
promotion et du suivi de la coopération économique et technique
dans son ressort de compétence ;de la préparation et du suivi
dans son domaine de compétence des commissions mixtes, en liaison avec
les administrations et organismes concernés . Elle est responsable de la
préparation et de la mise en oeuvre des accords de coopération
économique et technique dans son domaine de compétence ;de la
mise en oeuvre et du suivi des engagements pris dans le cadre des accords de
coopération économique et technique dans son domaine de
compétence. Elle est également chargée du suivi des
activités de l'Ordonnateur National du Fonds Européen pour le
Développement, des comités de pilotage des programmes de
coopération dans son domaine de compétence et du suivi des
activités du comité technique bilatéral du contrat de
désendettement et de développement, en liaison avec les
administrations et organismes concernés.
Page 16
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Elle comprend trois sous directions que sont la sous-direction
de la coopération multilatérale, la sous-direction de la
coopération avec l'Europe et la sous-direction de la coopération
avec l'Amérique du Nord et l'Asie. Chaque sous-direction est à
son tour placée sous l'autorité d'un sous-directeur.
Dans son domaine de compétence, chaque sous-direction
s'occupe notamment de la coordination de la coopération
économique et technique; de la préparation des aspects techniques
des accords de coopération économique et technique, en liaison
avec les administrations concernées; de l'analyse, du suivi et de la
relance des engagements techniques pris dans le cadre des accords et de la mise
en oeuvre de la déclaration de Paris, des négociations techniques
et des institutions de développement. Les sous directions sont
également responsables de la promotion à l'extérieur, des
stratégies de développement et des programmes d'investissement
prioritaires y afférents, en liaison avec la division de la promotion,
des relations publiques et de la communication et de la prospection et du
développement de nouvelles opportunités de coopération.
Par ailleurs chaque sous-direction comprend, outre le sous-directeur, quatre
ingénieurs d'études pour les accompagner dans
l'élaboration et le traitement des dossiers techniques.
b. La Division de la Coopération avec les Pays
Emergents
Placée sous l'autorité d'un chef de Division, la
division de la coopération avec les pays émergents est
chargée précisément de la prospection et du
développement de la coopération en direction des pays
émergents ; de la préparation et de la mise en oeuvre des accords
de coopération économique et technique dans son domaine de
compétence ; de la préparation technique et du suivi dans son
domaine de compétence des commissions mixtes, en liaison avec les
administrations et organismes concernés.
Elle comprend, outre le chef de division, deux chargés
d'études et huit chargés d'études-assistants.
c. La Division de la Coopération avec le Monde
Islamique
La division de la coopération avec le monde islamique
est chargée essentiellement de la coordination de la coopération
économique et technique avec les pays concernés; de la recherche
et de la négociation des financements des projets d'investissement; de
la préparation des accords de coopération économique et
technique dans son domaine de compétence ;de l'analyse, du suivi et de
la relance des engagements pris dans le cadre desdits accords et du suivi des
négociations financières. Elle est également responsable
de la
Page 17
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
préparation et du suivi des accords avec la Banque
Islamique de Développement et la Banque Arabe pour le
Développement de l'Afrique, et l'Organisation de la Conférence
Islamique. Elle comprend, outre le chef de division, deux chargés
d'Études et huit chargés d'études-assistants.
d. Les services du fichier, des accords et des
conventions et d'appui à la coopération
décentralisée
Le service du fichier, des accords et des conventions est
placé sous l'autorité d'un chef de service, lequel est
chargé notamment de la tenue et de la mise à jour du fichier des
accords et conventions de coopération technique ; de l'exploitation des
accords et conventions ;du suivi des engagements pris par le gouvernement; de
la participation à l'élaboration des projets d'accords et de
conventions et du suivi de l'application des accords et conventions de la
coopération internationale. Il comprend les bureaux du fichier des
accords et conventions et de l'exploitation et du suivi des accords et
conventions.
Le service d'appui à la coopération
décentralisée, quant à lui, est placé sous
l'autorité d'un chef de service et est responsable de la recherche, de
la collecte et de la centralisation des informations sur les
opportunités de coopération décentralisées; de
l'information des collectivités territoriales
décentralisées et des autres acteurs nationaux
intéressés par les opportunités de coopération
décentralisée; de l'appui technique à la
négociation et à la conclusion des accords de coopération
décentralisée. Il comprend aussi les bureaux d'identification des
besoins et de la recherche et de centralisation des opportunités.
2. Les structures, les missions et les activités de
la Direction de l'Intégration Régionale
La Direction de l'Intégration Régionale est
placée sous l'autorité d'un directeur qui est responsable de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la stratégie nationale
d'intégration économique en Afrique centrale; de la promotion et
du suivi de la coopération économique et technique
régionale; de la préparation technique et du suivi dans son
domaine de compétence des commissions mixtes, en liaison avec les
administrations et organismes concernés; de la préparation et de
la mise en vigueur des accords de coopération économique et
technique sous régionale et régionale. Elle est également
chargée de la mise en oeuvre et du suivi des engagements pris dans le
cadre des accords de coopération économique et technique sous
régionale et régionale; du suivi et du développement de la
coopération économique et
Page 18
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
technique avec les organismes multilatéraux africains
et enfin du suivi des affaires de l'Union Africaine (UA) et de la Commission
Économique des Nations Unies pour l'Afrique(CEA).
La direction de l'intégration régionale comprend
la Sous-direction de l'Intégration Économique en Afrique Centrale
et la Sous-direction de la Coopération Régionale Africaine.
a. La Sous-Direction de l'Intégration
Économique en Afrique Centrale
La Sous-direction de l'Intégration Économique en
Afrique Centrale est placée sous l'autorité d'un sous-directeur
lequel est responsable de la coordination, de la préparation et du suivi
de la mise en oeuvre des décisions prises au niveau sous
régional, notamment à travers la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) ainsi que
la Communauté Économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC)
;de la préparation et du suivi des commissions mixtes, en liaison avec
les administrations et organismes concernés ;du suivi de la mise en
oeuvre du programme économique sous régional; du suivi de la
surveillance multilatérale dans la sous-région. Elle est
également chargée des études relatives à
l'intégration économique sous régionale et comprend, outre
le sous-directeur, quatre ingénieurs d'études pour l'aider dans
le traitement et l'analyse des dossiers techniques.
b. La Sous-Direction de la Coopération
Régionale Africaine
La Sous-direction de la Coopération Régionale
Africaine à l'instar des autres sous directions du ministère est
placée sous l'autorité d'un sous-directeur. Cette sous-direction
est responsable de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la
stratégie d'intégration économique régionale
africaine, en liaison avec les administrations et organismes concernés;
de la coordination de la coopération économique bilatérale
avec les pays africains ;de la préparation et du suivi des commissions
mixtes dans son domaine de compétence, en liaison avec les
administrations et organismes concernés; du suivi de la surveillance
multilatérale dans la région «Afrique». Elle est
également chargée de la préparation des accords de
coopération économique avec le groupe de la Banque Africaine de
Développement; du suivi de la surveillance multilatérale dans la
région ; des études relatives à l'intégration
économique régionale et comprend outre le sous-directeur, quatre
ingénieurs d'études.
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DU CHAPITRE I
L'organisation du Ministère de l'Économie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire peut être
présentée par un organigramme. L'organigramme permet en effet de
représenter la structure hiérarchisée d'un groupe
organisé, qui indique à la fois le rôle des divers
éléments du groupe et leurs relations mutuelles. L'organigramme
du MINEPAT est représenté par la figure n°1 ci-dessous:
Figure n° 1 : Organigramme du
MINEPAT18
Source : MINEPAT
18 Disponible et accessible sur le lien
http://www.minepat.gov.cm/mp/organigramme1.htmlconsulté
le 30 avril 2015 à 12h 15 mn
Page 19
Page 20
Page 21
Page 22
Page 23
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CHAPITRE II
: LE DEROULEMENT DU S
ACADEMIQUE
TAGE
I. L'ACCUEIL, LE SEJOUR ET LES TACHES ACCOMPLIES
A la direction de l'intégration régionale,
l'accueil et le séjour ont été assez bien organisés
afin de me permettre en tant que stagiaire d'acquérir des connaissances
utiles pour la vie professionnelle et la poursuite de nos études
universitaires.
1. L'accueil et le séjour
En me rendant à la Direction de l'Intégration
Régionale, j'ai été accueilli par M.
Jérémie BIBAN BIBAN, Sous-directeur de la
Coopération Régionale Africaine qui m'a d'abord
présenté les mots de bienvenue au nom de Mme Dorothy BEKOLO
TATAW, Directeur de la Direction de l'Intégration Régionale et au
nom de l'ensemble du personnel de ladite direction. Ensuite il m'a
présenté brièvement mais de manière très
complète le Ministère de l'Économie, de la Planification
et de l'Aménagement du Territoire et la Direction de
l'Intégration Régionale. A la fin de la présentation, Il
m'a une fois de plus souhaité, avec une vive cordialité, la
bienvenue à la Direction de l'Intégration Régionale et m'a
remis des documents19 qu'il avait en sa possession sur place,
documents qui par la suite m'ont permis de bien connaitre la mission
quotidienne du ministère, celle de la réalisation avec les
ministères sectoriels l'émergence du Cameroun à l'horizon
2035. Aussi a-t-il préparé le chronogramme du stage
académique sur le thème «Gouvernance et
Intégration Régionale», chronogramme qui a
été accepté et validé par Madame le Directeur de la
structure.
Ce chronogramme a fait l'objet d'une note de service à
savoir celle N°071/N/MINEPAT/SG/DGCOOP/DIR/SDCRA du 3 mars
201520. Selon cet organigramme le stage
? a débuté le 09 mars 2015 par une séance
introductive, qui se poursuivra
? du 10 au 20 mars 2015 par une prise de contact avec les
cadres de la Sous -Direction de la Coopération Régionale
Africaine(SDCRA),
19 Ces documents étaient, entre autres,
l'organigramme du MINEPAT, le document de stratégie pour la croissance
et l'emploi et des «Lettres économiques du Cameroun» produits
par le ministère.
20 Voir annexe 4 : Note de service portant
chronogramme du stage académique du stagiaire OUEDRAOGO Idrissa à
la Direction de l'Intégration Régionale
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
? du 23 mars au 03 avril 2015 prise de contact avec les cadres
de la Sous-Direction de l'Intégration Économique en Afrique
Centrale (SDIEAC)
? du 06 avril au 05 juin 2015 recherche et élaboration
du rapport de stage dont le thème est intitulé
«Gouvernance des institutions d'intégration économique
de l'Afrique Centrale: le cas de la communauté économique et
monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC)»
? du 08 au 12 juin 2015 présentation du travail et
l'ultime échange avec la DIR.
Le déroulement du stage s'est traduit également
par les productions mensuelle (du 10 mars au 10 avril 2015) et bimensuelle (du
10 avril au 12 juin 2015) de rapports de stage présentés et
soumis à madame le Directeur de la Direction de l'Intégration
Régionale.
Le premier rapport allant du 10 mars au 10 avril 2015
présentait brièvement le thème du rapport de stage
académique, les personnes avec lesquelles j'ai travaillé et les
activités et réunions avec les partenaires au
développement du pays (Banque Africaine de Développement, la
CEEAC, la CEMAC, la BDEAC, la JICA,...) auxquelles nous avions pu participer.
Le second rapport a porté sur la période allant du 10 avril au 12
juin 2015. Il présentait brièvement les tâches que nous
avions accomplies à la direction et l'état d'avancement de nos
travaux sur le rapport de stage.
2. Les différentes tâches accomplies
Les différentes tâches accomplies à la
Direction de l'Intégration Régionale se résument
essentiellement à la participation à des réunions avec les
partenaires au développement du Cameroun (BAD, BDEAC, CEEAC, JICA,
etc.), à la participation à l'organisation d'activités
relatives à l'intégration économique en Afrique Centrale
(«Journées CEMAC21»,troisième
Réunion du Comité de pilotage de la rationalisation des
communautés économiques en Afrique Centrale
(COPIL/CER),...).Chaque réunion avec les partenaires s'est soldée
par la rédaction d'un rapport en bonne et due forme sous la supervision
d'un agent bien indiqué de la DIR.
A titre d'exemple d'un rapport dirigé, la rencontre
avec la Banque Africaine de Développement(BAD) le 18 mars 2015 à
la salle de conférence de ladite banque portant sur les questions
relatives à l'évaluation d'impacts environnemental et social des
projets de construction d'un abattoir moderne d'un coût de 8 milliards de
FCFA dans la ville de Douala et de la réhabilitation de l'abattoir de
Bamenda ;le financement du programme de
21La 7ème Edition de la Journée de la
CEMAC était consacrée à la réflexion sur la paix et
la sécurité en zone CEMAC. Elle fut organisée le 16 mars
2015 dans les capitales des pays de la zone.
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
développement des chaînes de valeurs agricoles
(PD-CVA) ont fait l'objet d'un rapport soumis à M. MENYENGUE Philipe,
Ingénieur d'Études de la Sous-Direction de la Coopération
Régionale Africaine. L'intéressé nous a communiqué
plus tard des documents utiles liés à la rencontre et les
résultats de la suite des rencontres. Cela nous a permis de comprendre
l'ensemble des questions relatives au dossier.
Un exemple portant sur notre participation à
l'organisation d'activités relatives à l'intégration
économique en Afrique Centrale concerne la troisième
réunion du comité de pilotage de la rationalisation des
communautés économiques régionales en Afrique centrale
(COPIL/CER). Pour la réussite totale de cette réunion, le
ministère a mis en place un comité d'organisation ad hoc. Le
comité s'est disposé de commissions spécialisées.
J'ai été associé à la commission technique pour
l'organisation de cette réunion. Cette commission était
présidée par M. Éric Dominique ONDOUA Sous-Directeur de
l'Intégration Économique en Afrique Centrale et rapportée
par Madame Rosaline TAFEN cadre à la DIR. Les termes de
références des commissions indiquent que la commission technique
était chargée de (i) la préparation des dossiers
techniques; (ii) la préparation des projets de discours (iii)
l'interprétariat et de la traduction des documents (iv) la
préparation des projets de rapports des travaux des experts et des
ministres;(vi) de la sélection et la mise à disposition des
salles et enfin (vii) de la préparation des textes, des cartons
d'invitation, des banderoles, des plaquettes programmes. De telles
réunions constituent de véritablement moments d'apprentissage, de
découvertes et de connaissance des réalités du monde
professionnel.
Le déroulement du stage ne s'est pas fait sans
difficultés, ce qui m'a conduit à faire des recommandations
à la Direction de l'Intégration Régionale pour
améliorer la prise en charge des stagiaires.
II. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ET
LES
RECOMMANDATIONS
Lors du stage académique à la Direction de
l'Intégration Régionale du Ministère de l'Économie
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire j'ai
rencontré quelques difficultés. Ces difficultés
rencontrées doivent être corrigées pour une facilitation
des travaux des agents et stagiaires de la Direction.
La Direction de l'Intégration Régionale est une
direction très bien organisée .Elle est toujours à la
tâche pour la réalisation des missions qui lui sont
confiées par le décret présidentiel n° 2008/220 du 04
juillet 2008 portant organisation du Ministère de l'Économie,
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.
Les agents ont le sens de responsabilité de la réalisation de
leur mission et savent que leurs chefs et le peuple camerounais, voire de
l'Afrique Centrale attendent le meilleur d'eux. L'ensemble des agents sont
soucieux du travail bien fait. Les directeurs et sous directeurs portent une
attention particulière à l'encadrement et à la formation
des agents (y compris les stagiaires) qui sont sous leur responsabilité.
C'est ainsi que Madame le Directeur et les autres responsables ne cessent
d'interpeller et d'inviter les stagiaires à participer activement aux
rencontres et aux réunions et surtout celles qui pourraient contribuer
de manière significative à une meilleure rédaction de leur
rapport de stage académique ou professionnel. En dépit de sa
volonté de bien accomplir ses tâches la structure fait face
à certaines difficultés, toute chose qui limite par voie de
conséquence la bonne réalisation du stage.
Ces difficultés touchent surtout le côté
pratique même du service. Il s'agit notamment de l'insuffisance du nombre
de bureaux, de l'insuffisance du matériel informatique et de l'absence
de la connexion internet haut débit. La Direction de
l'Intégration Régionale ne dispose pas aussi de
bibliothèque spécialisée en Intégration
Régionale.
Pour une facilitation des travaux quotidiens des agents
à la Direction, celle -ci gagnerait à pallier à
l'insuffisance du nombre de bureaux, à l'insuffisance du matériel
informatique, à l'absence de la connexion internet et à l'absence
d'une bibliothèque spécialisée en Intégration
Régionale. Une meilleure réorganisation de chaque structure de la
DIR permettrait d'éviter les conflits de compétence, de
réduire la lenteur administrative, et d'éviter toute gestion
inefficace et inefficiente des ressources humaines.
Page 24
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DU CHAPITRE II
Le stage à la Direction de l'Intégration
Régionale a été l'occasion pour moi de me frotter avec la
réalité du milieu professionnel. Grâce à ce stage
j'ai compris que le monde académique et le monde professionnel sont
foncièrement différents mais se complètent. Dans
l'ensemble le stage s'est bien déroulé.
Page 25
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le Ministère de l'Économie, de la Planification
et de l'Aménagement du Territoire est chargé de
l'élaboration, de la mise en oeuvre et du suivi des politiques
économiques, de planification et d'aménagement du territoire de
la nation. Plusieurs directions dont la Direction de l'Intégration
Régionale appui ce ministère pour la réalisation de ses
objectifs. Le stage effectué au sein de la Direction de
l'Intégration Régionale dont la mission est d'élaborer, de
mettre en oeuvre et de suivre la stratégie d'intégration
économique du Cameroun en Afrique et en Afrique Centrale s'est
passé sans difficultés majeures.
DEUXIEME PARTIE : LA GOUVERNANCE AU SEIN DE LA
COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE
L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC)
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Page 26
Page 27
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Les Chefs d'Etat de la CEMAC se sont fixé les objectifs
de création d'un marché commun basé sur la libre
circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services, une gestion
stable de la monnaie commune, la sécurisation de l'environnement des
activités économiques et des affaires en général et
l'harmonisation des réglementations des politiques sectorielles
nationales.
Selon les statistiques actuelles22, l'organisation
communautaire couvre une population de 44,1 millions d'habitants dont le taux
de croissance démographique moyen s'établi à 2,8%. Elle
couvre une superficie de 30 millions 200 mille kilomètres
carrés2. Elle connait un taux de croissance de son PIB
réel de l'ordre de 4 ,6% et un taux de croissance de son PIB par
habitant de 1 ,8%. Le taux d'inflation s'est établi à 2,6%. Les
Principaux produits d'exportation des pays de la zone CEMAC sont le
pétrole brut, le cacao, le café, le coton (fibre et
dérivés), le bois (grumes, sciages et dérivés),
l'aluminium (brut et dérivés), le caoutchouc naturel, la banane,
le diamant (brut et taillés), l'or, le tabac, les produits
pétroliers, les rondins d'eucalyptus, le sucre, le manganèse,
l'uranium, le méthanol et autres gaz et le bétail. Les
activités de la CEMAC s'articulent principalement autour d'un Programme
Économique Régional (PER) qui vise à «faire de la
CEMAC un espace économique intégré émergent,
où règnent la sécurité, la solidarité et la
bonne gouvernance, au service du développement humain ».
Pour réaliser efficacement son objectif
d'intégration économique et de développement, il est
nécessaire de respecter les critères de bonne gouvernance.
Une lecture croisée de la gouvernance définit
par la Banque Mondiale (1992,1997), la Banque Asiatique de
Développement(1995), le PNUD (1997) et la Banque Africaine de
Développement (1999) fait ressortir au moins huit critères
essentiels définissant la Gouvernance. Ces critères sont (i) la
participation; (ii) la transparence; (iii) la primauté du droit; (iv) la
responsabilité; (v) l'efficacité (et l'efficience); (vi) la
capacité de réaction, (vii) l'équité et
l'inclusivité; (viii) la recherche du consensus. Pour étudier la
gouvernance de la CEMAC nous allons utiliser l'observation indirecte et une
approche évaluative.
Dans un premier temps je présente l'architecture
institutionnelle de la CEMAC et les domaines prioritaires d'intégration
en Afrique Centrale (chapitre II) et dans un second temps j'analyse la pratique
de la gouvernance au sein des institutions et je propose des solutions
(chapitre II).
22
http://www.cemac.int/organes-cemac
consulté le 26 mai 2015 à 20 heures
Page 28
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC ET LES
DOMAINES PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN
AFRIQUE CENTRALE
CHAPITRE I :
Les communautés économiques régionales
africaines sont dotées d'organes, d'institutions et d'institutions
spécialisées pour mettre en oeuvre leurs objectifs. C'est le cas
aussi de la CEMAC dont l'architecture institutionnelle comprend des organes
communautaires, des institutions, et des institutions
spécialisées. Ce chapitre présente l'architecture
institutionnelle de la CEMAC(I) et les domaines prioritaires
d'intégration en Afrique Centrale (II).
I. L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC
L'architecture de la CEMAC est constituée d'organes (1), d'institutions
(2) et d'institutions spécialisées(3).
1. Les organes de la CEMAC
La CEMAC est constituée de sept(07) organes
communautaires. Ce sont les organes de décisions de l'institution. Ces
organes sont la Conférence des Chefs d'Etat, le Conseil des Ministres de
l'UEAC, le Comité Ministériel de l'UMAC, la Commission de la
CEMAC, la Banque des Etats de l'Afrique Centrale(BEAC);la Banque de
Développement des Etats de l'Afrique Centrale(BDEAC) et la Commission
Bancaire de l'Afrique Centrale(COBAC).
a. La Conférence des Chefs d'États
La Conférence des Chefs d'Etats est l'organe
suprême de la Communauté. Elle détermine la politique de
celle-ci et oriente l'action des autres organes de décision au moyen
d'Actes Additionnels qui sont annexés au Traité de la CEMAC, le
complètent sans le modifier, s'imposent aux Institutions de la
Communauté et aux autorités des États
membres.
Page 29
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
b. Le Conseil des Ministres et le Comité
Ministériel
Le Conseil Ministériel est l'organe dirigeant de
l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC). Il a pour rôle
d'examiner les grandes orientations des politiques économiques de chacun
des Etats membres de la Communauté et d'en assurer la cohérence
avec la politique monétaire commune; il est composé de deux
Ministres par Etat membre dont celui en charge des Finances, de
l'Intégration et des Affaires Économiques. Chaque
délégation étatique dispose d'une voix.
Le Conseil des Ministres et le Comité
Ministériel agissent aux moyens de Règlements, de Directives, des
Décisions, de recommandations ou d'avis. À l'exception des
recommandations et des avis, les actes adoptés par le Conseil des
Ministres et le Comité Ministériel doivent être
motivés. La publication au bulletin officiel de la Communauté
n'est obligatoire que pour les actes additionnels, les règlements et les
règlements cadres qui, entrent en vigueur le 20ème
jour suivant leur publication s'ils omettent de fixer la date de leur
entrée en vigueur. Les directives et les décisions sont
notifiées à leurs destinataires et prennent effet le lendemain de
cette notification.
c. La Commission de la CEMAC
Véritable locomotive de l'organisation, la Commission
de la CEMAC, ancien Secrétariat Exécutif23, coordonne
les actions au niveau de la Communauté et assure le secrétariat
de la Conférence des Chefs d'Etat. La Commission dispose du droit
d'initiative en matière normative, ainsi que des pouvoirs
d'exécution et de mise en oeuvre des politiques et programmes
communautaires relevant de l'UEAC. Elle assure la mission de gardienne des
Traités de la CEMAC. Elle représente la Communauté dans
les négociations internationales dans les domaines relevant des
objectifs poursuivis par celle-ci.
L'organisation de la Commission est représentée
par l'organigramme ci-dessous:
23 Additif au Traité révisé du
25 avril 2007 portant transformation du Secrétariat Exécutif en
Commission
Page 30
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Figure n°2 : Organigramme de la Commission
de la CEMAC24
Source : CEMAC
24 Cet organigramme est disponible et accessible sur
le lien
http://www.cemac.int/organigramme/organigramme-de-la-commission-de-la-cemac
consulté le 03 juin 2015 à 7h
Page 31
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
d. La Banque des Etats de l'Afrique Centrale
La Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) est un
établissement international africain régi par la convention
instituant l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC), la Convention
de Coopération Monétaire passée entre la France et les six
Etats membres de cette Union. Conformément à l'article
1er de ses Statuts, la BEAC émet la monnaie de l'Union
Monétaire et en garantit la stabilité. Sans préjudice de
cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques
générales élaborées dans l'Union. Ses principales
missions sont de :
· définir et conduire la politique monétaire
de l'Union ;
· émettre les billets de banque et les
pièces qui ont cours légal25 et pouvoir
libératoire26 dans l'Union Monétaire ;
· conduire la politique de change de l'Union ;
· détenir et gérer les réserves
officielles de change des Etats membres ;
· promouvoir le bon fonctionnement des systèmes
de paiement et de règlement.
La Banque est dirigée par un gouverneur lequel est
nommé par la Conférence des Chefs d'État de la CEMAC. La
durée de son mandat est de sept ans non renouvelable. Le Gouverneur
veille au respect de ses statuts et représente la Banque
vis-à-vis des tiers. Il organise et dirige les services de l'Institut
d'Émission. Le Gouverneur est assisté, dans l'exercice de ses
fonctions, par le Vice-gouverneur, le Secrétaire Général
et trois Directeurs Généraux, nommés chacun pour six ans
non renouvelable, par la Conférence des Chefs d'État de la
CEMAC.
e. La Banque de Développement des Etats de
l'Afrique Centrale
La Banque de Développement des Etats de l'Afrique
Centrale (BDEAC) est l'institution de Financement du développement de la
CEMAC. La Banque a pour missions de :
· promouvoir le développement économique
et social des pays de la CEMAC, notamment par le financement des
investissements nationaux, multinationaux et des projets d'intégration
économique;
· apporter son concours aux Etats, aux organisations
sous régionales, aux institutions financières et aux
opérateurs économiques, dans leurs efforts pour la mobilisation
des ressources financières et le financement des projets ;
25 Une monnaie a cours légal lorsque les
créanciers sont tenus de l'accepter en paiement
26 Le pouvoir libératoire est le fait, pour une
monnaie, de pouvoir "éponger" les dettes de celui qui l'utilise.
Page 32
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
? appuyer les Etats, les organisations sous régionales, et
les opérateurs économiques dans le financement des études
de faisabilité des programmes et projets.
La BDEAC participe indirectement à la couverture des
besoins des petites et moyennes entreprises à travers les lignes de
refinancement octroyées aux établissements de crédit.
f. La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
Les États de l'Afrique Centrale ont compris très
tôt la nécessité de contrôler l'activité
bancaire en s'engageant "à harmoniser leurs politiques relatives
à l'exercice de la profession bancaire, au contrôle des
établissements financiers ainsi qu'à la distribution et au
contrôle du crédit "27.C'est ainsi qu'ils ont
signé une convention le 16 octobre 1990 portant création d'une
Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)28 chargée "
de veiller au respect par les établissements de crédit des
dispositions législatives et réglementaires
édictées par les Autorités, par la Banque Centrale ou par
elle-même et qui leur sont applicables et de sanctionner les manquements
constatés».
La COBAC dispose de compétences et de pouvoirs divers
en matière de réglementation et d'organisation de
l'activité bancaire, dont les plus importants sont :
(i) le pouvoir administratif
La COBAC est chargée de délivrer des avis
conformes dans les procédures d'agrément et d'autorisation
individuelles qui restent la prérogative des autorités
monétaires nationales. La COBAC peut prendre des mesures conservatoires
en mettant un établissement de crédit sous le régime
d'administration provisoire et est habilitée à nommer un
liquidateur dans les établissements qui cessent d'être
agréés.
(ii) le pouvoir réglementaire
La COBAC dispose de toutes les compétences pour
définir le plan et les procédures comptables applicables aux
établissements de crédit, et les normes prudentielles de gestion
(ratios de solvabilité, de liquidité, de division des risques, de
transformation, de couverture des immobilisations par les ressources
permanentes, etc.). Le dispositif prudentiel de la COBAC a été
largement inspiré des principes édictés par le
Comité de Bâle29 sur le contrôle bancaire en
s'appuyant sur les spécificités des économies des pays
membres.
27 Art. 14 de la Convention du 22 novembre 1972
28 Voir
https://www.beac.int/index.php/supervision-bancaire
consulté le 26 juin 2015 à 15h 20 mn
29 Le Comité de Bâle ou Comité
de Bâle sur le contrôle bancaire (Basel Committee on Banking
Supervision, BCBS) est un forum ou sont traités de manière
régulière (quatre fois par an) les sujets relatifs à la
supervision bancaire. Il est hébergé par la Banque des
règlements internationaux à Bâle (en Suisse).
Page 33
Page 34
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
(iii) le pouvoir de contrôle
La COBAC veille à ce que la réglementation
bancaire soit respectée par les établissements de crédit.
Pour ce faire, elle organise et exerce, par l'intermédiaire de son
Secrétariat Général, des contrôles sur place et sur
pièces de ces établissements. Elle est habilitée à
diligenter toutes les vérifications commandées par l'urgence et
elle rend simplement compte aux autorités monétaires nationales
des résultats des enquêtes. Les membres de la COBAC et les
personnes habilitées à agir en son nom sont tenus au secret
professionnel.
(iv) le pouvoir de sanction
La COBAC est également un organe juridictionnel et peut
intervenir à titre disciplinaire, sans préjudice des sanctions
que pourront prendre les Autorités judiciaires nationales. Les sanctions
prévues sont: l'avertissement, le blâme, l'interdiction
d'effectuer certaines opérations ou toute autre limitation dans
l'exercice de l'activité bancaire, la suspension ou la révocation
des commissaires aux comptes, la suspension ou la démission d'office des
dirigeants coupables et enfin, le retrait d'agrément de
l'établissement.
La COBAC exerce pleinement sa compétence dans les six
États membres de la CEMAC dont elle constitue l'un des organes les plus
importants.
2. Les institutions
Les institutions de la CEMAC sont l'Union Économique de
l'Afrique Centrale(UEAC), l'Union Monétaire de l'Afrique Centrale
(UMAC), le Parlement Communautaire, la Cour de Justice Communautaire et la Cour
de Comptes.
a. L'Union Économique de l'Afrique Centrale
L'Union Économique de l'Afrique
Centrale est en charge des politiques économiques de la
Communauté. Elle entend réaliser les objectifs
suivants30 :
? renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières en harmonisant les
règles qui régissent leur fonctionnement ;
? assurer la convergence vers des performances soutenables par
la coordination des politiques économiques et la mise en
cohérence des politiques budgétaires nationales avec la politique
monétaire commune ;
? créer un marché commun fondé sur la
libre circulation des biens, des services des capitaux et des personnes ;
30 Confère Convention régissant l'Union
Economique de l'Afrique Centrale (UEAC)
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
? instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales, mettre en oeuvre des actions communes et adopter des politiques
communes, notamment dans les domaines suivants : l'agriculture,
l'élevage, la pêche, l'industrie, le commerce, le tourisme, les
transports, les télécommunications, l'énergie,
l'environnement, la recherche, l'enseignement et la formation
professionnelle.
b. L'Union Monétaire de l'Afrique Centrale
L'Union Monétaire de l'Afrique Centrale est en charge
de la politique monétaire. La BEAC en constitue la pierre angulaire.
Elle se caractérise par l'adoption d'une même unité
monétaire qui est le francs CFA31 BEAC. Elle participe avec
l'Union Économique, à l'exercice de la surveillance
multilatérale par la coordination des politiques économiques et
la mise en cohérence des politiques budgétaires nationales avec
la politique monétaire commune.
c. Le Parlement communautaire
Le Parlement Communautaire est l'instance communautaire
chargée du contrôle démocratique des institutions et
organes participant au processus décisionnel de la
Communauté32. Il participe lui-même au processus
décisionnel. Le Parlement qui, en réalité, ne sera
créée qu'ultérieurement par convention
séparée a son siège fixé à
Malabo(Guinée Équatoriale).Entre temps, est instituée une
Commission Interparlementaire (CIP) composée de cinq membres par Etat
désignés par l'organe législatif de chaque Etat membre. Le
but de cette Commission est de contribuer par le dialogue et le débat,
aux efforts d'intégration de la Communauté dans les domaines
couverts par le Traité et les textes de la CEMAC. La Commission exprime
ses vues sous forme de résolutions ou de rapports.
Afin de lui permettre d'exercer son rôle de
contrôle sur l'action des institutions et organes participant au
processus décisionnel de la Communauté, il est offert à la
Commission parlementaire la possibilité d'examiner le rapport annuel que
la Commission de la CEMAC lui soumet et d'entendre sur son initiative le
Président du Conseil des Ministres, le Président du Comité
Ministériel, le Secrétaire Exécutif ou le Gouverneur de la
Banque Centrale. En attendant d'être totalement effectif le futur
Parlement communautaire comprendra 60 membres à raison de 10 membres par
pays.
31Il convient de rappeler que le FCFA à
l'origine signifiait Franc des colonies françaises d'Afrique, et
qu'aujourd'hui, la signification diffère selon l'UEMOA et la CEMAC :
Franc de la Communauté financière d'Afrique dans l'UEMOA et Franc
de la Coopération financière d'Afrique dans la CEMAC.
32 Convention régissant le Parlement
Communautaire.
Page 35
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
d. La Cour de Justice communautaire
La Cour de Justice de la CEMAC assure le respect du droit dans
l'interprétation et l'application du Traité et des Conventions
Communautaires. Elle a une triple fonction : juridictionnelle, consultative et
d'administration des arbitrages dans les matières relevant du droit
communautaire33.
Dans son rôle juridictionnel, la cour rend des
arrêts en premier et dernier ressort. Ses décisions sont
revêtues de l'autorité de la chose jugée34 et
force exécutoire. Dans son rôle consultatif ,la Cour émet
des avis de conformité aux normes juridiques de la communauté,
des actes juridiques ou des projets d'actes initiés par un Etat, une
institution ou un organe dans les matières relevant du Traité. La
cour peut également émettre des avis sur toute difficulté
rencontrée dans l'application ou l'interprétation du droit
communautaire.
Dans son rôle d'administration d'arbitrage, la Cour
connait, en application de son règlement d'arbitrage, des
différends qui lui sont soumis par des Etats, les institutions et les
organes en vertu d'une clause compromissoire ou d'un compromis d'arbitrage.
Elle ne tranche pas d'elle-même les différends. Elle nomme ou
confirme les arbitres, est informée du déroulement de l'instance
et examine les projets de sentence conformément à son
règlement d'arbitrage.
Elle est composée de treize juges élisant parmi
eux un Premier Président assisté de deux juges élus
Présidents de Chambres et est subdivisée en Chambre Judiciaire et
en Chambre des Comptes.
e. La Cour des Comptes communautaires
La Cour des Comptes assure le contrôle des comptes des
institutions, organes et institutions spécialisées de la
Communauté, à l'exception de ceux dont les conventions
spécifiques ou les statuts en disposent autrement35.Elle
sanctionne les fautes de gestion commises par les ordonnateurs à
l'égard des institutions et organes de la CEMA et veille à ce que
le droit communautaire soit appliqué dans des conditions propres
à garantir la mise en place des
33 Convention régissant la Cour de Justice
Communautaire
34 L'autorité de la chose jugée est
l'autorité attachée à un acte de juridiction servant de
fondement à l'exécution forcée du droit judiciaire
établi, et faisant obstacle à ce que la même affaire soit
à nouveau portée devant un juge. Il y `a chose jugée
lorsque la même demande , entre les mêmes parties ,agissant en les
même qualités ,portant sur le même Object ,soutenue par la
même cause , est à nouveau portée devant une juridiction.
Confère Raimond Guillien et Jean Vincent (2001), Lexique des termes
juridiques. Dalloz 13ème édition.
35 Article 3 de la convention régissant la Cour
des Comptes Communautaire.
Page 36
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
procédures administratives ,comptables et
financières harmonisées ainsi que l'exécution
généralisée des bonnes pratiques au niveau des
institutions et organes 36.
3. Les institutions spécialisées de la
CEMAC
Elles sont avec les institutions les agences
d'exécution de la CEMAC. On dénombre une douzaine institutions
spécialisées de la CEMAC, mais nous n'en citerons que les
principales.
a. La Commission de Surveillance du Marché
Financier de l'Afrique Centrale(COSUMAF).
La Commission de Surveillance du Marché Financier prend
un Règlement Général qui définit les droits et
obligations des acteurs du marché, les modalités d'organisation,
de fonctionnement et de surveillance du Marché Financier
Régional(Règlement N°01/08 CEMAC-UMAC du 9 Juin 2008). Pour
l'exécution de sa mission, la Commission de Surveillance du
Marché Financier procède également par voie
d'instructions, de recommandations, d'injonctions, de décisions, de
circulaires, de communiqués et d'avis.
Elle veille au bon fonctionnement du Marché Financier
Régional dans le respect des dispositions légales et, à ce
titre, exerce sa tutelle et son contrôle sur37 :
? les opérations portant appel public à
l'épargne ;
? les institutions chargées d'organiser la bonne
exécution des transactions sur le Marché
Financier Régional, à savoir la Bourse
Régionale et le Dépositaire Central ;
? les règlements généraux ;
? les personnes, morales et physiques, qu'elle habilite à
intervenir sur le Marché
Financier Régional ;
? les organismes de placement collectif qu'elle doit
agréer au préalable
b. La Commission Économique du Bétail, de
la Viande et des Ressources Halieutiques (CEBEVIRHA)
Elle relève de l'UEAC et intervient dans le domaine du
bétail, de la viande et des ressources halieutiques. Elle a pour mission
de favoriser le développement harmonisé et
équilibré des
36Badjan, Réformes institutionnelles de la
CEMAC, jeu des acteurs, jeu des intérêts, L'Harmattan, Paris,
2013.
37 Voir Règlements n°06/03- CEMAC-UMAC
portant Organisation, Fonctionnement et Surveillance du Marché Financier
de l'Afrique Centrale.
Page 37
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
secteurs de l'élevage et de la pêche des Etats
membres. Elle s'est fixé les objectifs suivants38 :
· mettre en oeuvre une politique intégrée
d'aménagement des conditions de l'élevage et de la pêche au
niveau de l'ensemble des Etats;
· améliorer l'état sanitaire du bétail
et du poisson;
· contrôler les lieux de conditionnement des
troupeaux et de l'environnement du poisson ;
· valoriser des produits et sous-produits de
l'élevage et de la pêche en vue de permettre le
développement d'industries dérivées ;
· développer et harmoniser les échanges
afin d'assurer une fluidité aussi grande que possible de la circulation
du bétail, de la viande et des produits halieutiques entre les Etats
membres, notamment en réduisant les contrôles administratifs, en
simplifiant la fiscalité et en mettant en place une structure des prix
adaptés pour encourager la production, la commercialisation et stimuler
la consommation ;
· harmoniser et coordonner les politiques de
l'élevage et de la pêche contenues dans les plans de
développement des Etats membres, en vue de promouvoir une coordination
des programmes de production, de traitement, de transport et de
commercialisation de la viande et des produits halieutiques, ainsi que des
activités de recherche dans les domaines de la production, de la
santé animale, de l'exploitation et de la conservation des ressources
halieutiques et du développement de l'aquaculture;
· organiser la formation par la création
d'établissements ou l'aménagement de ceux existants et le
renforcement du personnel nécessaire à la réalisation des
objectifs précités.
c. L'Organisation de Coordination pour la lutte contre
les Endémies en Afrique Centrale
L'Organisation de Coordination pour la lutte contre les
Endémies en Afrique Centrale (OCEAC) 39a été
mise en place par la volonté des Chefs d'Etats de la CEMAC de lutter
contre les endémies en Afrique Centrale. Elle a pour mission de
coordination les politiques et les actions sanitaires40.
38Confère
http://www.cemac.int/service/cebevirha-commission-economique-du-b%C3%A9tail-de-la-viande-et-des-ressources-halieutiques
consulté le 25 juin 2015 à 10h.
39http://www.oceac.org/ consulté
le 26 juin 2015 à 15h 30 mn
40Confère
http://www.oceac.org/details.php?ref=resume&rubrq=22&id=22
consulté le 25 juin 2015 à 10h 30 mn
Page 38
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
? Sur le plan de l'action sanitaire , elle a pour
missions:
· la surveillance épidémiologique
intégrée des maladies pour un meilleur contrôle de la
situation sanitaire de la sous-région;
· la complémentarité dans les actions afin
d'optimiser les résultats;
· l'harmonisation des politiques de santé dans le
respect des responsabilités nationales;
· la synchronisation des campagnes de lutte contre les
maladies pour une meilleure couverture;
· la concertation pour échange
d'expériences entre les Etats Membres, les différents partenaires
au développement sanitaire intervenant dans la sous-région;
· l'organisation des assises régionales et
mondiales dans le domaine de la santé;
· l'élaboration et la mise en oeuvre des
politiques sous sectorielles de santé communes aux Etats Membres dans
une optique de santé publique régionale.
? Sur le plan de la sécurité sanitaire,
ses missions sont :
· l'élaboration et le suivi de l'application des
normes sanitaires régionales de production, de conservation, de
transport, de consommation des aliments, médicaments, liquides
biologiques, eaux, organes humains et des produits de beauté.
· l'évaluation des risques environnementaux sur la
santé;
· l'élaboration des mesures d'hygiène et
leurs applications;
· la promotion de l'assainissement du milieu.
·
d. L'École Inter-États des Douanes
L'École Inter-États des Douanes de la CEMAC
contribue à la formation de stagiaires douaniers des Etats-membres
toutes catégories confondues. Elle a pour objectif la
"formation professionnelle des agents des douanes et a pour vocation la
formation initiale et la formation continue des stagiaires fonctionnaires et
futurs fonctionnaires des administrations des douanes des Etats membres et des
opérateurs économiques ou de tout autre Etats qui en fait la
demande»41.Toutefois l'école qui devait assurer la
formation et le perfectionnement des cadres des douanes des États
membres, n'accueille plus les Camerounais, dont les cadres de douanes sont
formés à l'ENAM 42(Avom, 2007).
41 Voir
http://www.eied-cemac.org/presentation.html
consulté le 25 juin 2015 à 10h 40 mn
42L'École Nationale d'Administration et de
Magistrature, équivalente en France de l'École Nationale
d'Administration (ENA).Une structure similaire existe en RCA, au Congo et au
Gabon.
Page 39
Page 40
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
e. L'Institut de l'Économie et des Finances
Cet institut de formation de la CEMAC a pour objectif de
répondre aux problèmes de renforcement des capacités et de
renouvellement des cadres économiques et financiers par des formations
spécialisées pour les administrations économiques et
financières , les douanes, les impôts et les trésors
publics. Il a pour missions de43 :
· former des cadres compétents et polyvalents de
l'administration économique et financière des
États-membres de la CEMAC ;
· participer à l'émergence d'une
ingénierie économique et financière ;
· promouvoir l'intégration régionale
f. L'Institut Sous régional des Statistiques et
de l'Économie Appliquée
L'institut Sous régional de Statistique et
d'Économie Appliquée (ISSEA) est un établissement public
de formation Inter-Etats doté de la personnalité morale et de
l'autonomie financière. Il est soumis au droit international public
ainsi qu'à tout règlement élaboré en application de
ce droit et des dispositions de ses textes organiques. Il a pour objet
de44 :
v la formation des cadres statisticiens des niveaux
moyen et supérieur, aptes à :
· collecter, traiter, diffuser et utiliser les informations
statistiques ;
· étudier et analyser tout dossier économique
;
· concevoir et mettre en exécution des programmes
d'enquête ;
· dépouiller et analyser les résultats des
dites enquêtes ;
· élaborer et utiliser les comptes
économiques et les programmes de développement ;
· organiser, administrer et diriger un service à
compétence statistique ;
v le perfectionnement et le recyclage des cadres des
services publics et privés nationaux et régionaux ;
v la recherche appliquée dans les domaines de
la méthodologie, de la collecte, du traitement et de l'analyse de
l'information statistique et économique, y compris des études et
consultations auprès d'autres organismes publics ou privés,
nationaux ou régionaux.
Dans le cadre de l'intégration régionale,
l'institut joue le rôle de centre de renforcement de l'esprit
communautaire et semble fonctionner sans grandes difficultés. Selon
Avom(2007)
43Voir
http://www.cemac.int/institutions-organes/ief-institut-de-l%E2%80%99economie-et-des-finances
consulté le 25 juin 2015 à 11h.
44Voir
http://campusjeunes.net/school-69-institut-sous-regional-de-statistique-et-d-economie-appliquee.html consulté
le 25 juin 2015 à 11h 25
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
l'institut serait la seule école à vocation sous
régionale dans la CEMAC, qui continue à fonctionner
véritablement grâce à l'appui de la coopération
internationale.
g. L'Institut Sous régional multisectoriel de
Technologie Appliquée, de planification et d'évaluation de
projets (ISTA)
L'Institut Sous régional multisectoriel de Technologie
Appliquée, de planification et d'évaluation de projets a pour
missions spécifiques de:
· former des cadres des Etats membres de la CEMAC en
Master Analyse et Évaluation de projets et de les perfectionner à
l'utilisation aux outils et techniques de conception, de réalisation et
de suivi-évaluation des projets de développement ;
· promouvoir des opérations industrielles par des
actions diverses portant sur l'identification des partenaires techniques et
financiers.
L'ISTA45 est un instrument devant permettre aux Etats
membres de la Communauté de mieux maîtriser leur projet de
développement à caractère socioéconomique dans le
cadre des objectifs définis dans leurs plans et projets de
développement.
Après avoir présenté l'architecture
institutionnelle de la CEMAC il convient de présenter les domaines
prioritaires (ou questions cruciales) dont la mise en oeuvre constitue une
préoccupation majeure pour la CEMAC.
II. LES DOMAINES PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN AFRIQUE
CENTRALE
Les domaines prioritaires concernent le financement, la
sécurité, la libre circulation des personnes, le commerce et la
rationalisation de la CEEAC et de la CEMAC.
1. Le financement de la CEMAC
La CEMAC est financée par des ressources propres et des
ressources extérieures. Les principales sources de financement de la
CEMAC sont:
· la contribution budgétaire des Etats membres
à travers la TCI
· le fonds d'investissement« Émergence de la
CEMAC»/«Prélèvement Fonds Émergence CEMAC
(PFE/CEMAC)»:0,1% à 1% du montant des exportations.
· Fonds de Développement de la Communauté
(FODEC)
· l'Aide Budgétaire Globale de la France
· l'Appui de l'Union Européenne au
10èmeFonds Européen de Développement(FED)
45 Le site web de l'institut est
http://www.ista-cemac.org/ consulté le 25 juin 2015 à
12h
Page 41
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
? le concours financier de la Banque Africaine de
Développement ? le concours financier de la Banque Mondiale
? les partenariats entre les pays de l'Afrique du Nord et la
CEMAC
Le recouvrement de la Taxe Communautaire d'Intégration
(TCI) est le principal mécanisme de financement autonome de la CEMAC.
Une Brigade Communautaire de contrôle de la liquidation et du
recouvrement de la TCI 46a été mise en place à
la suite de l'incapacité des Etats à sécuriser cette taxe
et de la reverser à la Communauté. Cette brigade a pour mission
d'effectuer auprès des Etats membres le contrôle du recouvrement
et du reversement de la TCI.
Le tableau ci-dessous illustre les difficultés de
certains pays à s'acquitter de leur quota en matière de TCI. En
2011, sur 41 milliards 76 millions 862 mille 500 FCFA attendus, la commission
n'a pu recouvrer que 19 milliards 45 millions 930 milles 214 FCFA soit un taux
de recouvrement de seulement 46,37%.La mobilisation des fonds pour le
financement du fonctionnement est donc insuffisante. Cela peut constituer un
frein au fonctionnement de la CEMAC.
Tableau 1: Contributions des Etats au titre
de la TCI 2011
Etats membres
|
Prévisions 2011
|
Montants recouvrés
|
Cameroun
|
6.846.143.750
|
7.000.000.000
|
Congo
|
6.846.143.750
|
3.338.071.041
|
Gabon
|
6.846.143.750
|
6.400.000.000
|
Guinée Équatoriale
|
6.846.143.750
|
1.551.563.672
|
RCA
|
6.846.143.750
|
0
|
Tchad
|
6.846.143.750
|
756.295.501
|
Total
|
41.076.862.500
|
19.045.930.214
|
Source : Commission de la CEMAC, projet de
budget 2012, p.15
2. La question de la sécurité
Sur le plan de la sécurité la région est
menacée par la secte terroriste et barbare Boko Haram au Cameroun et au
Tchad, l'insécurité dans le Golfe de Guinée et la
criminalité transnationale. Cela impacte négativement le
fonctionnement normale de l'institution et l'empêche d'atteindre ses
objectifs d'intégration économique et de développement.
La
46 Voir règlement n° 01/12-UEAC-046-CM-23
du 22 juillet 2012 portant création d'une Brigade Communautaire de
contrôle
Page 42
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Commission de la CEMAC originellement localisée
à Bangui (République Centrafrique) a été
délocalisée à Libreville au Gabon depuis la crise
centrafricaine47. Cette situation augmente les coûts
d'intégration économique dans la zone et détourne la CEMAC
de ses objectifs principaux.
C'est pourquoi la sécurité constitue une
priorité à tout processus d'intégration et de
développement. Des dispositifs sécuritaires ont été
mis en place pour assurer la sécurité dans la zone CEMAC.
La Commission de la CEMAC a eu à soutenir le
Comité des Chefs de Police d'Afrique Centrale (CCPAC) dès sa
création en avril 1997 et à engager des actions de collaboration
allant du parrainage, de la conclusion de l'Accord de Coopération en
matière de Police Criminelle entre les Etats de la sous-région en
avril 1999, à la conclusion d'un Accord de coopération entre le
Secrétariat Général de l'Interpol et la Commission de la
CEMAC. En outre, des actions conjointes bien conjuguées ont permis
récemment aux vaillants soldats Tchadiens et Camerounais48 de
tenir tête à la secte barbare Boko Haram. La poursuite de ces
actions par la mise en place urgente d'un mécanisme de
sécurité et de défense communes portera certainement un
coup fatal à cette secte malfaisante et barbare. Mais il faudrait
l'accompagnement de ces pays par la Communauté Internationale et les
autres pays d'Afrique car cette guerre nécessite d'énormes
ressources.
3. La question de la libre circulation des personnes
Huit textes ont été adoptés par la CEMAC
pour consacrer la libre circulation des
personnes49. Ces textes ne sont malheureusement pas
appliqués par l'ensemble des pays de la CEMAC. Tandis qu'on interdit le
libre accès aux ressortissants d'un certain pays dans un autre pays de
la CEMAC, on n'interdit pas l'accès des tonnes de marchandises de
même origine dans ce même pays car ,contribuant à la
satisfaction des besoins alimentaires des populations. Les raisons de
criminalité transnationale50 évoquées par
certains pays pour empêcher la libre
47 Le communiqué final de la douzième
Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etats de la CEMAC a
souligné que cette crise politico sécuritaire en
République centrafricaine a entrainé « une situation
d'errance de la Commission de la CEMAC».
48 Les initiatives du Cameroun et du Tchad dans la
lutte contre les massacres barbares de la secte Boko Haram sont fort
louables.
49Voir l'ensemble de ces textes dans Patrice LIBONG
BADJAN (2013).Réformes Institutionnelles de la CEMAC, L'Harmattan,
Paris, p.110
50Ces dernières années, pour motifs
de sécurité et au mépris des règles communautaires,
des expulsions des étrangers ressortissants des pays membres se sont
multipliées au Gabon. Plus récemment, au début du mois de
mars 2004, le gouvernement de la Guinée équatoriale sous le
prétexte d'un coup d'État manqué a expulsé les
Page 43
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
circulation des personnes sont faibles car si dans d'autres
sous régions (par exemple dans l'UEMOA) le principe de libre circulation
des personnes est appliqué sans obstacles majeurs on ne voit pas
pourquoi il ne peut pas être pleinement appliqué dans la CEMAC.
Certains pays par le biais de procédures et de restrictions
administratives rendent encore difficiles l'accès des populations
voisines à leurs territoires même après le
communiqué final de la rencontre du 12ème Sommet
Ordinaire des Chefs d'Etats de la CEMAC tenu le 06 mai 2015 à Libreville
réitérant leur volonté de ne pas faire obstacle à
la libre circulation des personnes , des biens, des services et des capitaux.
Certes, il est facile de circuler librement entre le Cameroun, le Tchad, la
Centrafrique et le Congo, mais cela n'est pas encore le cas avec le Gabon et la
Guinée Équatoriale. Ces deux pays exigent des visas aux
ressortissants des pays de la CEMAC. Selon les études menées par
le cabinet d'études Management Consulting, ces «Etats
dotés de richesses naturelles et faiblement peuplés craignent que
les Etats fortement peuplés n'insistent sur la libre circulation des
personnes que pour les envahir»51.Ces craintes semblent ne
pas être fondées par deux exemples pertinents tirés de
Badjan(2013). Le Cameroun partage plus de 1500 kilomètres de
frontières avec le Nigeria, il n'a jamais été envahi par
le Nigeria qui compte une population de cent soixante-dix-neuf millions
d'habitants (179.000.000)52en 2015 contre 21,1 millions d'habitants
pour le Cameroun53. Le Cameroun et le Nigeria ont supprimé
l'obligation de visa pour l'entrée sur leurs territoires respectifs de
leurs ressortissants. Il en est de même entre la République
Démocratique du Congo dont la population est estimée à
plus de soixante-douze millions (72.000.000)54 d'habitants contre
quatre millions huit cent mille (4.800.000)55 pour le Congo.
4. Les questions commerciales
Les barrières tarifaires et non tarifaires semblent
continuer à segmenter le marché sous régional. Les
facilités accordées aux opérateurs économiques
semblent également non appropriées. Parmi les accords commerciaux
régionaux (ACR) ceux de l'Afrique centrale (CEEAC, CEMAC)
présentent les plus mauvais résultats. À titre
d'illustration, la valeur moyenne des exportations au sein de la CEMAC entre
2004 et 2006 était la plus faible de tous
étrangers, notamment les Camerounais dont le nombre est
estimé à près de 1 500. L'ambassadeur du Cameroun à
Malabo a été rappelé pour consultation selon la formule
consacrée.
51 Performance Management Consulting - ECDPM,
Diagnostic institutionnel, fonctionnel et organisationnel de la CEMAC, Tome I,
Rapport final, février 2006, p.40.
52Voir
http://countrymeters.info/en/Nigeria
consulté le 03 juin 2015 à 18h
53
http://www.statistics-cameroon.org/news.php?id=259.Voir
chapitre 4 caractéristiques de la population. Consulté le 27
avril 2015 à 18h 30.
54
http://countrymeters.info/fr/Democratic_Republic_of_the_Congo
consulté le 03 juin 2015 à 18h40 55
http://countrymeters.info/fr/Congo
consulté le 03 juin 2015 à 18h 45
Page 44
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
les ACR considérés, puisqu'elle se situait
à moins de 1 % des exportations totales des membres (CNUCED, 2008) en
raison notamment de la faible diversification, et de la mauvaise qualité
des infrastructures.
La CEMAC est une sous-région caractérisée
par un « mauvais » environnement des affaires qui limite le
développement du secteur privé. En effet, les statistiques
montrent qu'en moyenne, les pays de la CEMAC sont classés parmi les
derniers sur tous les critères définis par le rapport Doing
Business de la Banque mondiale. Cette faible qualité de
l'environnement des affaires pourrait expliquer le faible développement
du secteur privé observé dans la zone depuis plusieurs
années en raison de nombreuses asymétries d'information qu'il
contribue à créer.
Malgré les différentes mesures prises au niveau
communautaire et national pour améliorer l'environnement des affaires,
les avancées sont faibles et appellent une réaction rapide si
l'on veut favoriser l'émergence d'un secteur privé capable de
contribuer à la diversification des activités productives et
à l'échange entre les pays de la zone.
5. La rationalisation de la CEEAC et de la CEMAC
Un comité de pilotage de rationalisation des
communautés économiques et régionales en Afrique Centrale
a été mis en place en vue du renforcement de l'intégration
régionale et ultérieurement de l'intégration continentale.
Cela répond à l'appel de la Déclaration de Syrte du 9
septembre 1999 appelant à une accélération du processus
d'intégration et à l'adoption de cadres consensuels de
coordination et de convergence de l'action des institutions
d'intégration en Afrique.
Le processus de rationalisation concerne cinq domaines
prioritaires à savoir les questions commerciales, la libre circulation
des personnes, les questions sécuritaires, les mécanismes de
financement et le cadre de concertation et de coordination entre CEEAC et
CEMAC. Le processus devrait permettre de corriger les lacunes et carences
normatives et institutionnelles propres à chaque organisation et donner
ainsi une plus grande efficacité au processus d'intégration en
Afrique Centrale. La troisième réunion dudit Comité s'est
tenue à Yaoundé du 21 au 24 mars 2015 et a permis de relancer les
négociations sur le processus de rationalisation des deux
Communautés.
Page 45
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DU CHAPITRE I
Pour poursuivre l'objectif d'intégration
économique et de développement, les Autorités de la CEMAC
ont mis en place des organes, des institutions et des institutions
spécialisées. La résolution des principales questions (ou
équations) d'intégration constitue la tâche principale de
ces Institutions vue que ces questions connaissent quelques difficultés
à même d'entraver sérieusement le processus
d'intégration.
Page 46
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
LES INSTITUTIONS COMMUNAUTAIRES A L'EPREUVE
DE
LA BONNE GOUVERNANCE
CHAPITRE II :
I. Les manquements à la gouvernance au sein des
institutions
communautaires
Il y a eu depuis les reformes de la CEMAC en 2006
d'énormes avancées en matière de fonctionnement des
organes, des institutions et des institutions spécialisées mais
des limites persistes et subsistent. Nous prenons quelques exemples dans la
littérature pour illustrer les différentes entorses à la
gouvernance au sein des institutions communautaires.
1. Les organes de la CEMAC
a. La Conférence des Chefs d'Etats
La Conférence des Chefs d'Etats est l'organe
suprême de la CEMAC .Elle est toujours au centre des grandes
décisions de la Communauté. Elle n'arrive pas
à résoudre définitivement pour des raisons politiques et
d'intérêts nationaux la question de la libre circulation des
personnes. Cette question est pourtant au coeur de tout processus
d'intégration régionale ou sous régionale. La
volonté y est mais des Etats comme le Gabon et la Guinée
Équatoriale sont toujours réticents. La Guinée
Équatoriale semble avoir menacé de sortir de la zone seulement
quelques jours après que les Chefs d'Etats (y compris ceux de la
Guinée Équatoriale et du Gabon) décidèrent de
surseoir aux obstacles liés à la libre circulation lors de la
12ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat tenue
à Libreville le 6 mai 201556. Cette tactique qui consiste
à annoncer publiquement devant ses pairs d'accepter la libre circulation
et de la refuser par la suite en posant des actes contraires à ce qui
serait conforme à la libre circulation peut être
considérée comme une hypocrisie politique. Les objectifs et
principes souverainistes continuent de contredire la volonté
d'intégration des Etats. En outre, les organes intergouvernementaux (ou
de décisions) semblent également fortement politisés et
donc
56 Voir le communiqué final de la
douzième session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etats de
la CEMAC tenue le 06 mai 2015 à Libreville au Gabon
Page 47
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
moins efficaces. Cela n'est pas le fait seulement de la CEMAC
mais aussi des autres Communautés Economiques Régionales en
Afrique.
b. La BEAC
Alors que son caractère communautaire la
prédisposait à une plus grande autonomie, il est apparu à
la lumière des crises récentes que la BEAC a fonctionné en
marge des règles. En effet, la pratique de la politique
monétaire, les modes de désignation de ses dirigeants, le laxisme
dans le contrôle interne se sont révélés peu
efficaces et contre-productifs (Avom et Bobo, 2013). La Banque centrale n'a pas
été plus à l'abri des pressions politiques dans
l'expansion du crédit. Elle ne disposait pas non plus de
l'indépendance nécessaire pour protester, lorsque les
gouvernements respectifs ont par exemple contraint les banques commerciales et
de développement à prêter pour des raisons politiques, et
sans se préoccuper de la fiabilité et de la rentabilité
des projets proposés par les clients (Stasavage,1996). On peut aussi
citer entre autres les pertes colossales liées aux placements hasardeux
effectués par les dirigeants en 2008 (327 milliards de FCFA) et le
démantèlement en 2009 d'un réseau bien rodé de
détournements de fonds au bureau extérieur de Paris, dont le
montant s'est élevé à 15 Milliards de
FCFA57.
À la suite de ces évènements
déplorables, des réformes ont été engagées
par les hautes autorités de la CEMAC afin de donner plus de
crédibilité et de redorer l'image de la Banque.
Les dirigeants de la CEMAC ont ainsi jugé
nécessaire de créer un comité de politique
monétaire58, de limiter la durée des mandats des
dirigeants, d'adopter le principe de collégialité dans la prise
de décision du gouvernorat de la Banque et d'établir un code de
déontologie et d'éthique de la Banque. On a ainsi élargit
le gouvernorat de la BEAC afin d'impliquer chaque Etat dans l'administration et
la gestion de la Banque Centrale de la zone CEMAC. De plus une
répartition équilibrée des réserves de la banque
est envisagée. Récemment la banque a augmenté le niveau
des objectifs monétaires et de crédits.
57 On totalise donc une perte totale d'au moins 342
milliards. Le coût d'opportunité de cette perte est énorme
pour les populations communautaires.
58 Le Comité de Pilotage de la Politique
monétaire s'occupe des questions de politique monétaire et de
gestion de réserves de change.
Page 48
Page 49
Page 50
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
La mise en oeuvre progressive de ces reformes fait dire
à Avom et Bobo (2013) que la Banque est en quête de son
autonomie59.Ces auteurs insistent sur les évolutions
institutionnelles observées, lesquelles concernent surtout la
clarification de l'objectif de la politique monétaire60,
ainsi que la mise en place du Comité de politique monétaire (CPM)
qui devient l'organe de décision de la politique monétaire. Dans
les statuts de 1972, le conseil d'administration de la BEAC, composé des
ministres en charge de l'économie et des finances des États
membres et présidé par l'un d'entre eux, était l'organe
qui définissait les grandes orientations de la politique
monétaire. Cet organe était plus politique que technique et, par
conséquent, extrêmement rigide dans la réactivité de
la politique monétaire. En revanche, avec la création du CPM, la
politique monétaire semble retrouver ses vertus (Avom et Bobo, 2013). De
par sa composition (quinze membres dont le gouverneur qui assure la
présidence, deux représentants de chaque État membre, dont
le directeur national de la BEAC, et deux de la France), le CPM apparaît
comme un organe technique susceptible de diluer les préférences
nationales61. Alors que les directeurs nationaux sont nommés
et révoqués par le conseil d'administration, sur proposition du
gouverneur, après agrément de l'État membre
concerné (art. 55, statuts, 2010), les autres membres du CPM sont
choisis et nommés par le Comité ministériel de l'UMAC
exclusivement pour leur compétence dans le domaine monétaire et
financier pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois (art. 40,
statuts, 2010).
L'introduction de ces réformes montre clairement que
les autorités de la CEMAC sont bien conscientes et
préoccupées par les questions de gouvernance au sein des
institutions communautaires, ce qui est de bon aloi.
c. La Commission de la CEMAC
Ancien Secrétariat Exécutif de la CEMAC, cette
transformation devrait permettre à la Commission d'assurer sa fonction
de locomotive de la Communauté. Pour un meilleur fonctionnement de
ladite commission, les dirigeants ont adopté (et prévoient
d'adopter) des
59Pour une banque centrale, l'autonomie fait
référence à la marge de manoeuvre dont elle dispose dans
la définition et la conduite de la politique monétaire sans
intervention directe du gouvernement.
60 Selon l'article 21 de la nouvelle convention
régissant l'Union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC),
l'objectif désormais assigné à la BEAC est celui « de
garantir la stabilité interne et externe de la monnaie, et sans
préjudice de cet objectif, la BEAC apporte son soutien aux politiques
économiques générales élaborées dans les
États membres de l'Union monétaire».Avant cette date,
l'objectif de la BEAC était de financer le développement des
économies de la sous-région. C'est le rôle que joue
actuellement la BDEAC.
61 Ces préférences bloquent
sérieusement les activités de la Communauté. Par exemple,
lorsqu'il a fallu choisir le siège du futur marché financier
régional (la Bourse Régionale des Valeurs), la
préférence communautaire étant allée au Gabon, le
Cameroun a choisi une option nationale en créant sa propre bourse, la
Douala Stock Exchange(DSE).Ce pays bloque le démarrage des
activités de la bourse régionale de Libreville, en refusant de
nommer les responsables camerounais au sein de cette structure communautaire.
Cf. Avom(2007)
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
textes relatifs au règlement financier de la
Communauté, aux procédures de passation, d'exécution et
règlement des marchés publics de la Communauté et ceux
relatifs au statut des fonctionnaires de la communauté, au statut des
agents contractuels. Toutefois les moyens de la Commission restent toujours
limités du fait de la faiblesse de son budget, d'un pouvoir toujours
limité et d'une absence réelle d'indépendance car les
décisions fortes sont toujours prises par la Conférence des Chefs
d'Etats, le Conseil des Ministres et le Comité Ministériel. La
transformation du Secrétariat Exécutif en Commission n'a pas
vraiment changé le fonctionnement de celui-ci62. Il est
nécessaire qu'un réaménagement plus profond sur les plans
structurel, organisationnel et fonctionnel soit effectué.
d. La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
Cette institution assure le contrôle prudentiel des
banques et établissements de crédits exerçant dans les six
États de la CEMAC. Ainsi, de nouveaux ratios de solvabilité et de
liquidité ont été définis. Ils sont destinés
à préserver la liquidité et la solvabilité des
banques, de même que l'équilibre de leurs ressources par rapport
aux emplois et à la qualité des engagements qu'elles peuvent
souscrire, de manière à préserver la
crédibilité de l'ensemble du système. La COBAC a largement
contribué à l'assainissement du système bancaire dans la
sous-région bien qu'ayant conduit à des paradoxes (Avom et Eyeffa
Ekomou, 2007).
Elle accorde et retire des agréments, effectue des
contrôles sur place ou sur pièce, selon la réglementation.
Cet assainissement des systèmes bancaires a été
complété par celui du secteur des assurances, de la micro
finance, des caisses de prévoyance sociale, de la fiscalité et de
l'épargne dans le cadre de la réforme fiscalo-douanière.
D'autres traités ont concerné l'ensemble des pays de la zone
franc, avec notamment ceux instituant la Conférence interafricaine des
marchés d'assurance (CIMA) et la Conférence interafricaine de la
prévoyance sociale (CIPRES).Ces innovations sont positives pour un
meilleur fonctionnement du système bancaire et financier de la zone
CEMAC.
2. Les institutions et les institutions
spécialisées de la CEMAC
a. Le fonctionnement des institutions
La Cour de Justice ne disposerait pas du poids
nécessaire pour remplir ses missions. Elle est quasiment en
léthargie. Son rendement semble être faible, avec 17 arrêts
et 5 avis rendus en cinq années d'expérience (Badjan, 2013). Il
en est de même du parlement qui ne disposerait pas d'un réel
pouvoir de décision. De plus les parlementaires ne sont pas élus
directement par
62 En dépit de l'énoncé de
l'article 82 de la Convention régissant l'UEAC
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
les populations communautaires pour les représenter au
niveau de la CEMAC. Cela pourrait affecter la crédibilité de ces
institutions quant à leur contribution au processus d'intégration
en Afrique Centrale.
b. Le fonctionnement des institutions
spécialisées
Au niveau des institutions de formation professionnelle
à vocation publique il est envisagé la fusion des structures
comme l'EIED, l'ISTA, l'ISSEA, IEF en une institution unique forte et
compétitive. Cette fusion vise à donner naissance à une
grande École sous régionale.
Il est prévu la révision des statuts de la
CEBEVHIRA et de l'OCEAC afin d'ouvrir leurs organes aux partenaires du secteur
privé et aux professionnels sectoriels, de clarifier leur relation avec
les institutions, les organes et les Etats de la Communauté. L'objectif
étant de transformer ces deux institutions en agence d'exécution
de la Commission de la CEMAC.
Le regroupement de ces institutions, dans un souci de
rationalisation des institutions spécialisées, sur une base
fonctionnelle, institutionnelle et financière est envisagé.
Le fonctionnement général de la CEMAC est
marqué après la réforme de 2006 par une répartition
équilibrée des postes de dirigeants au sein de toutes les
institutions afin de permettre à chaque Etat de pouvoir diriger au moins
une grande institution de la Communauté. Le principe de rotation par
ordre alphabétique pour les postes de direction est aussi adopté.
Dans le même sens il est adopté un principe d'équilibre au
niveau du recrutement des ressortissants des pays membres dans la fonction
publique de la Communauté. Tout cela permettrait d'éviter de
créer des frustrations au sein de la Communauté.
Un système d'audit interne et externe annuel
systématique est instauré au sein des institutions de la CEMAC.
Suivant les termes de référence adoptés par le Conseil des
Ministres du 13 novembre 2013 tenu à Libreville au Gabon, il aura un
audit comptable et financier et un audit de suivi de la bonne gouvernance dans
un futur proche. La finalité de ces audits est de garantir l'observation
de bonnes pratiques en termes de gouvernance au sein des intuitions de la
Communauté, de suivre les performances enregistrées et de rendre
compte permanemment aux hautes autorités de la Communauté.
La décision de mettre en place de structures
chargées spécifiquement des questions d'intégration
régionales dans tous les pays de la CEMAC est également une
innovation
Page 51
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
institutionnelle majeure. En effet, cela est nécessaire
pour la prise en compte de ces questions dans l'élaboration des plans de
développement nationaux. Par exemple, au Cameroun il y'a la Direction de
l'Intégration Régionale du Ministère de l'Économie,
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire qui s'occupe de
ces questions. Au Congo la Direction Générale de
l'Intégration se trouve au Ministère du Plan, de
l'Aménagement du Territoire et de l'Intégration. Au Gabon, cette
direction se trouve au Ministère des Affaires Étrangères,
il en est de même du Tchad. En Guinée Équatoriale la
Direction Générale de l'Intégration est logée dans
un ministère rattaché à la Présidence de la
République.
Au total les efforts qui sont faits pour un meilleur
fonctionnement des organes, des institutions et des institutions
spécialisées suscitent beaucoup d'espoir quant à
l'avancement rapide du processus d'intégration en Afrique Centrale. Les
réformes entreprises par les Autorités de la CEMAC ont
contribué à assainir dans une large mesure la gouvernance au sein
des institutions communautaires. Toutefois des efforts de gouvernance restent
toujours à faire afin de permettre un fonctionnement plus efficace des
institutions et relancer ainsi le processus d'intégration en Afrique
Centrale. Dans ce cas, la bonne gouvernance pourrait être une solution
à une intégration harmonieuse de la CEMAC.
II. LA BONNE GOUVERNANCE: UNE
SOLUTION A UNE
INTEGRATION HARMONIEUSE DE LA CEMAC
Le respect des critères de bonne gouvernance devrait
permettre à la CEMAC de corriger les limites qui persistent et entravent
toujours la bonne marche du processus d'intégration en Afrique
Centrale.
1. La participation
L'implication des populations dans le processus
d'intégration régionale doit être plus grande. La
participation et l'implication (in) directe des hommes, des femmes et des
jeunes dans le processus d'intégration en Afrique Centrale à
travers par exemple la participation aux Conférences des Chefs
d'États, dans les prises de décisions de la Communauté
devraient permettre aux populations de s'approprier le processus
d'intégration.
L'implication des opérateurs privés travaillant
en étroite collaboration avec la Communauté dans le cadre d'un
partenariat public privé pourrait être également
initiée ou renforcée. En Afrique de l'est par exemple,
l'Autorité d'Investissement de l'Ouganda, l'Association
Page 52
Page 53
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Kenyane des fabricants, la Fédération Rwandaise
du Secteur Privé, la Fédération Kényane des
associations patronales travaillent en étroite collaboration avec le
Marché Commun de l'Afrique Orientale et Australe (COMESA) dans le cadre
d'un partenariat public privé fructueux.
Aussi la société civile en Afrique Centrale
devrait -elle s'impliquer davantage à la participation à la
construction d'un espace économique fort et prospère. Elle
devrait alors être plus active.
2. La transparence et la communication
La communication par la publication annuelle de rapports
d'activités de la Communauté par toutes les institutions et
institutions spécialisées doivent se poursuivre et se renforcer.
Les rapports devraient être accessibles gratuitement sur le site de la
CEMAC http://www.cemac.int/. Elle doit pouvoir informer la population,
les médias à travers par exemple des points de presse, des
interviews, des communiqués. Elle peut aussi organiser
régulièrement des conférences et des débats publics
sur la vie de l'organisation
Les audits complets63 de toutes les institutions de
la CEMAC doivent être demandés chaque année.
3. Le consensus
Le consensus se traduit par la mise en place de programmes et
politique d'intégration communs. Ces programmes et politiques sont
définis volontairement et librement par les Etats membres de la
Communauté en fonction des enjeux du moment. Il doit donc y avoir un
minimum de consensus pour permettre à l'Institution de mettre en place
des politiques communes. Les règles communautaires devraient être
toutes respectées par l'ensemble des Etats signataires de ces
règles, le droit communautaire étant supérieur au droit
national.
4. La sécurité et l'Etat de droit
Le renforcement du rôle et des moyens d'actions de la
Cour de Justice ainsi que celui du Parlement devrait permettre de consolider la
démocratie et l'Etat de droit dans l'espace communautaire.
Dans le domaine sécuritaire les actions
conjuguées dans la lutte contre l'insécurité dans la zone
doivent également se poursuivre et se renforcer. Les Communauté
Africaine et Internationale devraient apporter leurs soutiens aux
autorités de l'Afrique Centrale.
63 Pour le moment seule la BEAC a fait l'objet d'un
audit complet.
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
5. La responsabilité
Les décisions ou actions entreprises par la CEMAC
affectent l'ensemble de la population des six pays. C'est pourquoi la CEMAC
doit régulièrement rendre compte de son action sur sa politique
d'intégration économique sous régionale, les missions et
les objectifs qui lui sont assignés et finalement les ressources qui lui
sont allouées. Les Etats membres de la CEMAC doivent cultiver un sens de
responsabilité plus affermi devant leur Peuple.
6. Équité et inclusivité
L'absence de représentation formelle de toutes les
catégories sociales au sein de la CEMAC peut laisser penser que celle-ci
ne prend pas en compte tous les points de vue des catégories sociales.
Il est de même de l'absence relative de la société civile
et des opérateurs privés dans la communauté. C'est
pourquoi il est nécessaire d'impliquer toutes les couches sociales dans
le processus d'intégration en Afrique Centrale.
7. La capacité de réaction et
l'efficacité
Bien que les taux de croissance enregistrés par les
pays de la CEMAC aient été positifs64 depuis au moins
dix ans et malgré le fléchissement imputable à la crise
observée à la fin de la première décennie de ce
siècle, ils restent largement en dessous de ceux requis pour
réduire la pauvreté et, plus généralement,
atteindre les objectifs du millénaire pour le développement
(OMD).L'effondrement du cours de baril de pétrole, principal pourvoyeur
des recettes budgétaires de la quasi-totalité des pays de la
CEMAC aggrave encore cette situation.
Il est nécessaire de renforcer et d'approfondir
l'intégration économique et monétaire, les politiques
sectorielles communes, le Programme Économique Régional, les
mécanismes de financement de la Communauté, la diversification
structurelle des économies et l'environnement des affaires d'Afrique
Centrale pour que le développement humain et la réduction de la
pauvreté à travers l'intégration économique soit
effective.
64 Le renforcement de l'intégration aurait
généré 2 à 3 points de croissance
supplémentaires dans la zone selon le communiqué final de la
douzième session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etats de
la CEMAC tenue le 06 mai 2015 à Libreville au Gabon.
Page 54
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DU CHAPITRE II
L'analyse des organes, des institutions et des institutions
spécialisées montre que la gouvernance des institutions
communautaires n'est pas encore optimale. Cela confirme l'hypothèse de
non optimalité de la gouvernance au sein de cette institution. Cette
gouvernance n'est pas non plus très mauvaise depuis les réformes
de 2006 qui ont entrainé des changements significatifs et positifs au
sein des institutions. Cependant des efforts importants dans la pratique de la
gouvernance restent toujours à faire pour un fonctionnement efficace de
la CEMAC. Le respect des critères de bonne gouvernance s'avère
nécessaire à cette fin.
Page 55
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Les organes, les institutions et les institutions
spécialisées permettent à la CEMAC de réaliser ses
objectifs d'intégration économique et de développement.
Les principales équations d'intégration qu'elle cherche à
résoudre permettraient, une fois résolues de consolider le
processus d'intégration en Afrique Centrale. Le respect des
critères de bonne gouvernance faciliterait la résolution de ses
équations ,corrigeant du même coup la pratique non encore optimale
de la gouvernance au sein des institutions communautaires.
Page 56
Page 57
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CONCLUSION GENERALE
Le stage effectué à la Direction de
l'Intégration Régionale du Ministère de l'Économie,
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire s'est bien
déroulé et nous a permis d'avoir des connaissances pratiques en
matière de rédaction de documents administratifs et de savoir
comment se préparent et se déroulent les rencontres avec les
partenaires au développement. Il m'a également permis de savoir
comment on suit un dossier au niveau d'un partenaire au développement et
de participer à l'organisation de grandes réunions
internationales sur le processus d'intégration économique sous
régionale en Afrique Centrale. Le stage s'est soldé par le choix
du thème« Gouvernance des Institutions d'Intégration
Économique de l'Afrique Centrale : le cas de la CEMAC »
De l'analyse de la gouvernance de la CEMAC, il ressort d'abord
que la CEMAC a créé un ensemble d'organes, d'institutions et
d'institutions spécialisées pour l'atteinte de ses objectifs. Ces
institutions ressemblent à celles créer dans d'autres
communautés économiques sous régionales africaines. La
résolution de ses principales questions d'intégration permettrait
à la Communauté de consolider le processus d'intégration
économique dans la sous-région Afrique Centrale.
L'examen de la pratique de la gouvernance au sein des
institutions montre que celle-ci n'est pas encore optimale, et donc que des
efforts restent à faire. Le respect des critères de bonne
gouvernance permettrait globalement à la CEMAC de réaliser
sainement et rapidement le processus d'intégration en Afrique Centrale.
Quelques recommandations peuvent être faites à l'endroit des
Autorités de la CEMAC.
D'abord les règles communautaires volontairement et
librement adoptées par les Etats membres doivent êtres
contraignantes, donc respectées par tous. En cas de conflit entre une
norme communautaire et une norme interne, l'application de la seconde doit
être écartée au profit de la première. Ainsi la
question de la libre circulation effective doit être
définitivement résolue.
Ensuite la transparence et des actions de communications
appropriées doivent être renforcées. L'institution doit
rendre compte de ses objectifs, ses missions, des moyens qui lui sont
assignées et de ses résultats. Elle peut instituer de
manière systématique des audits interne et externe annuels des
organes, des institutions et des institutions spécialisées.
Il est aussi important que les populations de base, la
société civile et les opérateurs économiques
privés participent activement au processus de décision et
d'exécution des projets au niveau de la CEMAC. Cela aura le
mérite de créer au sein de la population un sentiment
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
profond d'appartenance à une entité
géographique commune. La réalisation de toute intégration
réussie passe d'abord par la prise en compte des réalités
socio-anthropologiques de la communauté.
De plus les ressources (humaines, financières,
politiques, juridiques) doivent être données à la
commission de la CEMAC pour qu'elle puisse effectivement jouer pleinement son
rôle de locomotive de la Communauté. Elle pourra alors utiliser
les instruments et prérogatives mis à sa disposition pour faire
appliquer les textes communautaires.
Pour le financement de la CEMAC, la contribution devrait
être fixée en fonction du PIB réel de chaque Etat membre.
La commission pourra mettre en place des mécanismes d'incitations
contraignantes et non contraignantes pour permettre aux Etats d'assumer et
d'assurer leurs engagements financiers au sein de la communauté. La
résolution de ce problème de financement passerait en partie
à une rationalisation des institutions de la CEMAC et à celle des
autres communautés économiques régionales en Afrique
Centrale. Le projet de rationalisation CEEAC/CEMAC déjà
lancé promet de beaux jours au processus d'intégration
économique régionale en Afrique pourvue que les Chefs d'Etats de
l'Afrique et les Autorités de ces institutions aient une ambition
politique réelle, de la persévérance dans ses
différentes réformes institutionnelles et structurelles.
Page 58
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
I.
REFERENCES
OUVRAGES
BEAU, Michel (2006), L'art de la thèse. Paris, La
Découverte.
BETOINE Alain, CAZORLA Antoine, DOLLO Christine et DRAI Anne
-Mary (2007), Dictionnaire des sciences économiques, Paris,
2e édition, Armand Colin.
BEN HAMMOUDA, Hakim; BEKOLO-EBE, Bruno; TOUNA MAMA (2003),
L'intégration régionale en Afrique centrale. Bilan et
Perspectives. Karthala.
GRAWITZ, Madeleine (2001), Méthodes des Sciences
Sociales, Paris, 11e édition, Dalloz.
GONIDEC, Pierre-François (1989), Les organisations
internationales africaines. Etude comparative. Paris, L'Harmattan.
LIBONG BADJAN, Patrice (2013), Réformes institutionnelles
de la CEMAC. Jeu des acteurs intérêts des Etats, Paris, L'
Harmattan.
GUILLIEN, Raimond et VINCENT, Jean (2001), Lexique des termes
juridiques. Paris,13e édition, Dalloz.
VAN CAMPENHOUDT Luc et QUIVY Raymond (2011), Manuel de recherche
en Sciences Sociales, Paris, 4e édition, Dunod.
II. ARTICLES
AVOM, D. et S.M-L. EYEFFA EKOMOU (2007), « Quinze ans de
restructuration bancaire dans la CEMAC : qu'avons-nous appris ? », Revue
d'Économie Financière, n° 189, p. 1-24.
Page 59
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
AVOM, Désiré(2007) «Intégration
régionale dans la CEMAC : des problèmes institutionnels
récurrents », in Afrique contemporaine, De Boeck Université,
n°222, p. 199-221.
AVOM Désiré et BOBBO Amadou(2013) « La BEAC en
quête de son autonomie» Revue Trimestrielle De l'Association
D'Économie Financière, n° 110 Juin2013, p125-143
BATCHOM Paul Elvic Jérôme(2012), «La rupture du
consensus de Fort-Lamy et le changement du rapport de force dans l'espace
CEMAC». Études internationales, vol. 43, n° 2, p.163-183.
NGOA TABI Henri et ATANGAN ONDOA Henri (2015), « The
Impact of South-South and North-South Trade on Industrialization in Africa
» in Regional Integration and Trade in Africa, Palgrave Macmillan,
March
PETITEVILLE Franck (1997), «Les processus
d'intégration régionale, vecteurs de structuration du
système international?», Études internationales, 28
(3), 1997.
OYAYA, J.-R. (2001), « L'oubli des réalités
régionales dans l'intégration en Afrique Centrale : le cas de la
CEMAC », Mondes en Développement, vol. 29, n° 115-116, p.
103-111.
STASAVAGE, D. (1996), « La Zone franc et l'équilibre
budgétaire », Revue d'Économie du Développement,
n° 4, p. 145-179.
United Nations Economic and Social Commission for Asia and the
pacific, «What is good governance?,Poverty Reduction Section, Bangkok,
Thailand
III. RAPPORTS
Banque asiatique de développement (BAsD) (1995),
«Governance: Sound Development Management»
Banque mondiale(1992), Rapport sur le développement dans
le monde 1992: le développement et l'environnement.
Page 60
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Banque mondiale(1997), Rapport sur le développement
dans le monde 1997 :l'Etat dans un monde en mutation.
Comité d'Aide au Développement (CAD) et OCDE
(1993), Rapport. Orientations du CAD sur le développement participatif
et la bonne gestion des affaires publiques, Paris.
Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique
(CEA) (2010) «Développer le Commerce
Intra-Africain» Rapport sur l'évaluation de l'intégration en
Afrique (ARIA IV):Addis-Abeba.
Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) (2008), Manuel de statistiques de la CNUCED.
Disponible et accessible sur le site :
http://unctad.org/en/Docs/tdstat33
en.pdf.
COPIL/PRI/CEMAC (décembre 2010), Rapport Final du
Programme de Réformes Institutionnelles au président
Dédié, Bata.
Fonds International de Développement Agricole
FIDA(1999), La bonne gouvernance : Une mise au point. Tech. Rept. EB
99/67/INF.4.
MO Ibrahim Foundation (2014), Facts and Figures, Regional
Integration in Africa: Uniting to Compete.
Rapport générale de l'Atelier de Réflexion
sur le Programme Économique Régional de la CEMAC (Août
2013).Douala, Cameroun
United Nations Development Programme (UNDP) (1995), Public Sector
Management, Governance and sustainable Human Development, New York.
World Bank (1996), Managing Development: the governance
Dimension, Washington
IV. MÉMOIRES
TSOPBEING, Marcel Williams(2004),Les mécanismes de
financement et de gestion budgétaire de la CEMAC, Cameroun,
Université de Dschang (mémoire DEA).
Page 61
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
V. TEXTES OFFICIELS DE LA CEMAC
Acte additionnel n°01/CEMAC/CCE/10 portant adoption du
Programme Économique Régional et création du Fonds
émergence CEMAC du 17 janvier 2010.
Additif au Traité révisé du 25 avril 2007
portant transformation du Secrétariat Exécutif en Commission.
Communiqué final de la douzième session ordinaire
de la Conférence des Chefs d'Etats de la CEMAC tenue le 06 mai 2015
à Libreville au Gabon
Convention régissant l'Union Economique de l'Afrique
Centrale (UEAC)
Convention régissant l'Union Monétaire de l'Afrique
Centrale (UMAC)
Convention régissant le Parlement Communautaire de la
CEMAC
Convention régissant la Cour de Justice Communautaire de
la CEMAC
Convention régissant la Cour des Comptes Communautaires de
la CEMAC
Décret n° 2008 /220 du 4 juillet 2008 portant
organisation du Ministère de l'Economie de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire.
Règlement n° 06/03 - CEMAC-UMAC portant organisation,
fonctionnement et surveillance du Marché Financier de l'Afrique
Centrale
Règlement n° 01/12-UEAC-046-CM-23 du 22 juillet 2012
portant création d'une Brigade Communautaire de contrôle
Statuts de la BEAC -2 octobre 2010
Page 62
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA
COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE
CENTRALE(CEMAC)
VI. ENSEIGNANTS
KIVEN James Kewir ; Cours d'intégration Régionale
en Afrique. Institut Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales de
l'Université Pan Africaine, année académique 2013-2014
MANDJEM Yves ; Cours d'intégration Régionale en
Afrique, Institut Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales de
l'Université Pan Africaine, année académique 2013-2014
NAH Thomas; Course Governance of Regional Institutions in
Africa. Institute of Governance, Humanities and Social Sciences of The Pan
African University, academic year 2013-2014
NGOA TABI Henri ; Cours en ligne sur « Commerce et
pauvreté au Cameroun », Institut Virtuel de la Conférence
des Nations unies pour le commerce et le Développement (CNUCED) ;
décembre 2013
NGOA TABI Henri, Cours de commerce et Intégration
Régionale. Institut Gouvernance,
Humanités et Sciences Sociales de l'Université Pan
Africaine, année académique 2013-2014
ZANG Laurent ; Cours de Gouvernance des Organisations
Economiques Régionales Africaine. Institut Gouvernance, Humanités
et Sciences Sociales de l'Université Pan Africaine, année
académique 2013-2014.
VII. SITES INTERNETS
BEAC: www.beac.int consulté le 26 juin 2015
à 15h 20 mn
CEMAC: www.cemac.int consulté les 25 juin 2015
à 11h
EIED:
www.eied-cemac.org
consulté le 25 juin 2015 à 10h 40 mn
ISTA:
www.ista-cemac.org
consulté le 25 juin 2015 à 12 h
MINEPAT:
www.minepat.gov.cm
consulté le 30 avril 2015 à 12h 15 mn
OCEAC:
www.oceac.org: consulté le 26
juin 2015 à 15h 30 mn
ANNEXES
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Page 63
Page 64
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 1: Carte géographique de la
CEMAC
Source : Googlemaps,
Page 65
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe2: Lettre du Ministre de l'Économie
au Directeur de l'Institut Gouvernance, Humanités et Sciences Sociales
de l'Université Panafricaine.
Page 66
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 3 : Lettre du Directeur des Affaires
Générales du MINEPAT à Madame le Directeur de
l'Intégration Régionale
Page 67
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 4:Note de service portant Chronogramme du
stage académique de l'étudiant OUEDRAOGO Idrissa à la
Direction de l'Intégration Régionale
Page 68
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 5: Lettre de reconnaissance d'encadrement
(encadreur académique)
Page 69
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 6: Lettre de reconnaissance d'encadrement
(encadreur professionnel)
Page 70
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 7: Attestation de stage
académique
Page 71
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
Annexe 8: Procès-verbal de soutenance de
stage académique
Page 72
Page 73
Page 74
Page 75
Page 76
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES iii
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS iv
LISTE DES ANNEXES vi
SOMMAIRE vii
RESUME EXECUTIF viii
EXECUTIVE SUMMARY ix
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Le Contexte et la justification 1
2. La problématique 1
3. La question et l'objectif de recherche 5
3.1. La question de recherche 5
3.2. L'objectif de recherche 5
4. L'hypothèse de recherche 5
5. L'intérêt du sujet 5
6. Les données et la méthodologie utilisées
6
7. Le plan de travail 6
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE l'AMENAGEMENT DU TERRITOIREET DU
DEROULEMENT DU STAGE ACADEMIQUE 7
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 7
CHAPITRE I : PRESENTATION DU MINISTERE DE L'ECONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 9
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
I. LE MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE, DE LA
PLANIFICATION ET DE
L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 9
1. Les attributions et missions du Ministère de
l'Économie, de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire 9
a. Sur le plan économique 10
b. Sur le plan de la planification 10
c. Sur le plan de l'aménagement du territoire 11
d. Sur le plan de la formation académique et
professionnelle nationale et sous
régionale et d'études sur les questions de
populations 11
2. Les structures du Ministère de l'Économie, de la
Planification et de l'Aménagement du
Territoire 11
a. Le Secrétariat Général 12
b. Les directions 12
(i) La Direction Générale de l'Économie et
de la Programmation des Investissements
Publics 12
(ii) La Direction Générale de la Planification et
de l'Aménagement du Territoire 13
(iii) La Direction des Affaires Générales 14
II. LA DIRECTION GENERALE DE LA
COOPERATION ET DE L'INTEGRATION
REGIONALE 14
1. Les attributions, structures et missions de la Direction de la
Coopération Régionale 15
a. La Direction de la Coopération Nord-Sud et des
Organisations Multilatérales 15
b. La Division de la Coopération avec les Pays Emergents
16
c. La Division de la Coopération avec le Monde Islamique
16
d. Les services du fichier, des accords et des conventions et
d'appui à la coopération
décentralisée 17
2. Les structures, les missions et les activités de la
Direction de l'Intégration Régionale17
a. La Sous-Direction de l'Intégration Économique
en Afrique Centrale 18
b. La Sous-Direction de la Coopération Régionale
Africaine 18
CONCLUSION DU CHAPITRE I 19
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU STAGE ACADEMIQUE 20
I. L'ACCUEIL, LE SEJOUR ET LES TACHES ACCOMPLIES 20
1. L'accueille et le séjour 20
2. Les différentes tâches accomplies 21
II. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ET LES
RECOMMENDATIONS 22
CONCLUSION DU CHAPITRE II 24
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 25
DEUXIEME PARTIE : LA GOUVERNANCE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) 26
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 27
CHAPITRE I : 28
L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC ET LES DOMAINES
PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN AFRIQUE CENTRALE 28
I. L'ARCHITECTURE INSTITUTIONNELLE DE LA CEMAC 28
1. Les organes de la CEMAC 28
a. La Conférence des Chefs d'États 28
b. Le Conseil des Ministres et le Comité
Ministériel 29
c. La Commission de la CEMAC 29
d. La Banque des Etats de l'Afrique Centrale 31
e. La Banque de Développement des Etats de l'Afrique
Centrale 31
f. La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale 32
2. Les institutions 33
a. L'Union Économique de l'Afrique Centrale 33
b. L'Union Monétaire de l'Afrique Centrale 34
c. Le Parlement communautaire 34
d. La Cour de Justice communautaire 35
e. La Cour des Comptes communautaires 35
3. Les institutions spécialisées de la CEMAC 36
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
a. La Commission de Surveillance du Marché Financier de
l'Afrique
Centrale(COSUMAF). 36
b. La Commission Économique du Bétail, de la
Viande et des Ressources
Halieutiques (CEBEVIRHA) 36
c. L'Organisation de Coordination pour la lutte contre les
Endémies en Afrique
Centrale 37
d. L'École Inter-États des Douanes 38
e. L'Institut de l'Économie et des Finances 39
f. L'Institut Sous régional des Statistiques et de
l'Économie Appliquée 39
g. L'Institut Sous régional multisectoriel de Technologie
Appliquée, de planification
et d'évaluation de projets (ISTA) 40
II. LES DOMAINES PRIORITAIRES D'INTEGRATION EN AFRIQUE CENTRALE
40
1. Le financement de la CEMAC 40
2. La question de la sécurité 41
3. La question de la libre circulation des personnes 42
4. Les questions commerciales 43
5. La rationalisation de la CEEAC et de la CEMAC 44
CONCLUSION DU CHAPITRE I 45
CHAPITRE II : 46
LES INSTITUTIONS COMMUNAUTAIRES A L'EPREUVE DE LA BONNE
GOUVERNANCE 46
I. Les manquements à la gouvernance au sein des
institutions communautaires 46
1. Les organes de la CEMAC 46
a. La Conférence des Chefs d'Etats 46
b. La BEAC 47
c. La Commission de la CEMAC 48
d. La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale 49
2. Les institutions et les institutions
spécialisées de la CEMAC 49
GOUVERNANCE DES INSTITUTIONS D'INTEGRATION
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE
ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE(CEMAC)
a. Le fonctionnement des institutions 49
b. Le fonctionnement des institutions
spécialisées 50
II. LA BONNE GOUVERNANCE: UNE SOLUTION A UNE
INTEGRATION
HARMONIEUSE DE LA CEMAC 51
1. La participation 51
2. La transparence et la communication 52
3. Le consensus 52
4. La sécurité et l'Etat de droit 52
5. La responsabilité 53
7. La capacité de réaction et l'efficacité
53
CONCLUSION DU CHAPITRE II 54
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 55
CONCLUSION GENERALE 56
REFERENCES 58
ANNEXES 63
TABLE DES MATIERES 72
|