DEDICACE
Au Créateur du ciel et de la terre, qui, sans
son accord, tout ceci ne serait qu'un rêve.
A mes parents Paul LUKADI et Annie OTSHOPE, en
l'honneur de qui, deux statues en marbre devraient être placées
devant les institutions d'apprentissage d'une paternité et d'une
maternité responsables.
A tous les traumatisés de la main,
particulièrement les amputés des mains.
Je dédie ce travail.
AVANT-PROPOS
Charnière entre d'une part les capacités
à développer et d'autre part les besoins sociaux auxquels il faut
répondre, l'université soumet le futur cadre à des
exigences qui permettent sa formation intégrale. Etant donné que
l'acceptation du but suppose l'acceptation de ses moyens, chaque
étudiant qui escompte un diplôme de docteur en médecine
chirurgie et accouchement, est tenu à présenter une telle
enquête. Alors que le feu brûle plus haut quand chacun y jette un
morceau de bois, c'est ici l'occasion d'élucider ma gratitude à
ceux qui, d'une manière ou d'une autre, m'ont fait un coup de pouce.
Mes remerciements s'adressent tout d'abord à
l'Université Notre-Dame du Kasayi, à travers elle, toutes ses
autorités pour le savoir intégral et incontesté.
Le trophée de la réussite de ce travail revient
au Docteur Donatien TSHITALA BANTU, le directeur, lui dont la sagesse, le
savoir, aussi vaste qu'approfondi, les grandes qualités
pédagogiques, la simplicité de son abord et sa modestie ont
toujours suscité mon engouement. Qu'il trouve ici, l'expression de ma
grande reconnaissance, mon profond respect et mes vifs remerciements.
Je serais ingrat, si je n'aurais pas applaudi des deux mains
la disponibilité du Docteur Blaise KAPINGA MULUME, lui qui m'a fait un
très grand honneur en acceptant de co-diriger ce travail et
j'espère être à la hauteur ; son amour pour le travail
bien fait, sa rigueur scientifique et son sens social élevé font
de lui un homme admirable. Plus qu'un maître, il est comme un père
pour moi.
Ma gratitude s'adresse aussi au Professeur Prospère
MALANGU, aux Docteurs Jean MUKAYA, Moïse KASONGO, Michel TSHIASUMA,
Zéphirin KAMUANGA, Paul KABEMBA, Clément KANEMA pour leurs
encouragements, conseils et reflexes au cours de ma formation.
Mon jeune frère Paul LUKADI WA LUKADI Chrinovic,
mérite aussi être cité ici, pour son adossement
inconditionnel.
Que mes intimes et compagnons de lutte, papa Henry PONGOMBO,
révérend Benjamin OKUDI, Pasteur MBOYAMBA, maitre Jean LOKONDE,
Rollette TSHIAMA, Felly BAKADIPANDA, Yves KIAMA, Henry TSHIBANGU, Robert NDAYE
trouvent ici l'expression de mon gré.
Que tous ceux qui, ont contribué à ma formation
et à la réalisation du présent travail, trouvent entre ces
lignes la profonde expression de mes sentiments déférents et
sincères de gratitude.
LISTE DES ABREVIATIONS
%
|
: Pourcentage
|
HASC
|
: Hôpital de l'Amitié Sino-Congolaise
|
ATR
|
: Accident du Trafic Routier
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P1
|
: Première phalange
|
P2
|
: Deuxième phalange
|
P3
|
: Troisième phalange
|
€
|
: Euro
|
SUVA
|
: Schweizerische Unfallversicherungsanstalt en Allemand
(caisse nationale
suisse
d'assurance en cas d'accident)
|
ATB
|
: Antibiotique
|
DC
|
: Délai de Consultation
|
LTA
CNPR
|
: Lésion Traumatique Associée
: Commission Nationale de Prévention Routière
|
LO
|
: Lésion Ouverte
|
BI
|
: Bilan Inflammatoire
|
DM
FESUM
AG
Sfmu
|
: Devenir de la Main traumatique
:Fédération Européenne des Services
d'Urgences de la Main
: Agression
: SociétéFrançaise de Médecine
d'Urgence
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LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX
1.
Liste des figures
Figure 1 :
Figure 2:
Figure 3 :
|
Les faces de la main
Innervationsensitive de la main
Plaie punctiforme à la paume sans déficit
clinique dans les heures qui suivent l'accident. L'exploration retrouve une
section complète du nerf médian et de 2 fléchisseurs.
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|
Figure 4 :
Figure 5 :
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Testing du fléchisseur profond des doigts, du
fléchisseur superficiel des doigts et du long fléchisseur du
pouce
L'enroulement des doigts montre un trouble rotatoire du 4e
rayon signant le déplacement de la fracture sur ce 4e
métacarpien
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Figure 6 :
Figure 7:
Figure 8 :
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Répartition annuelle des blessés de la main
Répartition mensuelle des traumatisés de la
main
Répartition des blessés de la main selon le
sexe
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Figure 9 :
Figure 10:
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Répartition des blessés de la main selon la
tranche d'âge.
Répartition des blessés de la main selon les
lésions traumatiques associées
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Figure 11 :
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Répartition des blessés selon l'état de
conscience à l'admission
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Figure 12 :
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Répartition des blessés de la main selon la
prise en compte de la notion antitétanique
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Figure 13:
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Répartition des blessés de la main selon le
respect du calendrier vaccinal antitétanique
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2. Liste des tableaux
Tableau I
Tableau II
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: Répartition des traumatisés de la main selon
les proportions
: Répartition des blessés de la main selon les
mécanismes de survenu
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Tableau III
|
: Répartition des blessés selon le Délai
de consultation
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Tableau IV
|
: Répartition des Traumatismes selon la main
lésée
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Tableau V
|
: Répartition des blessés selon les types des
lésions
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Tableau VI
Tableau VII
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: Répartition des blessés de la main selon les
types des plaies
: Répartition des traumatisés de la main selon
les types des lésions ostéo-ligamentaires
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Tableau VIII
Tableau IX
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:Répartition des traumatisés de la main selon
les sièges de la lésion ostéo-ligamentaire
: Répartition des traumatisés de la main selon
les types des lésions traumatiques associées
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Tableau X
|
: Répartition des blessés de la main selon les
lésions traumatiques associées du membre supérieur
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Tableau XI
|
: Répartition des blessés selon les examens para
cliniques
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Tableau X II
|
: Répartition des blessés de la main selon les
examens biologiques demandés
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Tableau XIII
|
: Répartition des blessés selon les types de
traitement
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Tableau XIV
|
: Répartition des blessés de la main selon les
types traitement médical
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Tableau XV
|
: Répartition des blessés de la main selon les
types de traitement chirurgical
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Tableau XVI
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: Répartition des traumatisés de la main selon
le devenir de la main traumatique
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Tableau XVII
|
: Répartition des traumatisés de la main selon
la prescription d'une antibiothérapie et le délai de
consultation
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Tableau XVIII
|
: Répartition des traumatisés de la main selon
les lésions traumatiques associées et le délai de
consultation
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Tableau XIX
|
: Répartition des traumatisés de la main selon
les types des lésions traumatiques et le délai de consultation
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Tableau XX
|
: Répartition des traumatisés de la main selon
la prescription du bilan inflammatoire et le délai de consultation
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Tableau XXI
|
: Répartition des traumatisés de la main selon
les circonstances de survenu et le devenir de la main traumatique
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RESUME
Les traumatismes de la main sont fréquents en pratique
hospitalier. Cette enquête analytique a porté sur 44
blessés de la main admis aux urgences de l'HASC entre janvier 2012 et
décembre 2013.
Les traumatismes de la main étaient fréquents
(5,3%) surtout en 2013 (61%) ; les blessés étaient jeunes
(30,4 ans), de sexe masculin (89%) ; ils ont consulté pour la
plupart tard (52,2%) parmi lesquels, la majorité venaient des autres
formations médicales (40,9%) ; le plus souvent, à la suite
d'un ATR (36,36%), d'une agression (22,7%) et d'un accident du travail
(22,7%).
Les deux mains étaient atteintes dans les mêmes
proportions, avec une atteinte simultanée dans 27,3% des cas. Les
lésions étaient le plus souvent ouvertes (72,7%), avec une
prédominance de l'avulsion (51,5%). Les lésions
ostéoligamentaires étaient fréquentes (40,9%) avec la
prédominance des fractures. Les blessés de la main
présentaient souvent des lésions traumatiques associées
(75%), surtout au membre thoracique (63,6%) où l'avant-bras était
le plus atteint (65,2%). Les blessés étaient lucides (93,2%).
L'hématologie a été l'examen biologique le plus prescrit
(83,3%) alors que la radiographie standard a été la seule
exploration d'imagerie prescrite. Le traitement était le plus souvent
chirurgical (75%).
L'évolution de la main traumatique n'était pas
favorable dans 54,5%, surtout en l'absence d'ATR.
Mots clés : traumatismes, main, ATR,
évolution.
INTRODUCTION
Moyen d'expression, outil de mesure, organe par excellence du
toucher (34), organe préhensile, outil de travail, la main est d'une
importance indiscutable ; un chirurgien amputé de ses mains a un
sort plus triste que celui qui est radié de l'ordre des
médecins ; les faiseurs des miracles n'utilisent-ils pas leurs
mains pour réaliser des prodiges et notamment, pour guérir les
malades ; ce n'est pas pour rien que les préjudices corporels
concernant la main bénéficient de l'attribution de taux
d'invalidité plus important que d'autres parties du corps.
Quelques citations lèvent le doute : «Voyez
mes mains et mes pieds», (37) une façon pour Jésus de
prouver à ses disciples son identité ; « L'homme
n'aurait jamais atteint sa place prépondérante dans le monde sans
l'usage de ses mains »(22), « l'homme est un animal raisonnable,
qui a deux mains, qui se tient débout et parle » (14) ;
propos respectifs de
Darwin et
Aristote ;
Engels dit
même que la main devient synonyme de travail et de dignité
(21).
La main, par sa situation anatomique et son
caractère fonctionnel spécifique, est particulièrement
exposée à des traumatismes de causes multiples. Les traumatismes
de la main représentent un problème important tant par le nombre
de patients que par le coût engendré.
Les données suisses révèlent que les
plaies de la main additionnées aux plaies digitales représentent
environ 76300 cas en Suisse par année, ces plaies concernent les femmes
dans 25% des cas. L'âge moyen est de 35 ans. L'association d'une
lésion tendineuse à une plaie digitale multiplie par dix la
moyenne des prestations allouées(57). En France, le coût moyen
d'un accident de la main avec arrêt atteindrait 1 650 € (49). Les
accidents de la main et du poignet dans le cadre du travail représentent
en France la première cause d'accidents du travail, 25% des accidents du
travail avec arrêt de travail (33). Si autrefois (1, 2, 6, 13, 18, 32,
40, 44, 51, 55, 56), les accidents du travail étaient incriminés
dans la survenue des traumatismes de la main en Occident ; aujourd'hui la
littérature (12, 23, 36) atteste que, les traumatismes de la main ont
lieu deux fois plus souvent au cours de la vie courante qu'au cours d'un
accident du travail. En Afrique, les agressions et les accidents du trafic
routier s'ajoutent comme des puissantes circonstances invalidantes de la main
(30, 59, 43). Dans ce cas la main peut être atteinte directement ou
indirectement (à travers un segment sus-jacent du membre
supérieur), par conséquent la fréquence des
séquelles augmente. A Kinshasa, le membre thoracique distal occupe une
deuxième place soit 35,15% après la tête et le cou, dans
les traumatismes dus aux agressions par arme blanche ; le déficit
moteur de la main est de loin la séquelle la plus fréquente avec
34,5% selon la même enquête (30).
Les traumatismes de la main ont montré leur
gravité potentielle, avec un retentissement fonctionnel constant en cas
de négligence ou de traitement inadéquat. Ils représentent
un défi tant diagnostique que thérapeutique. Toute plaie de la
main doit être explorée par un personnel compétent avec les
moyens adéquats et toute structure saine non vue à l'exploration
doit être considérée comme lésée (44).
Je me suis intéressé particulièrement aux
traumatismes de la main, à cause du contraste entre le prestige de la
main, le nombre élevé des blessés de la main et la
conjonction de la négligence des traumatismes de la main, à
l'absence du matériel adéquat pour la prise en charge et à
l'absence de mise à niveau du personnel de santé en la
matière dans mon milieu. La réalisation de cette étude
aura confirmé ou infirmé les hypothèses
suivantes :
Ø Les agressions et les accidents du trafic routier
seraient des générateurs importants des traumatismes de la
main;
Ø Les blessés avec traumatismes ouverts
consulteraient tôt ;
Ø Les ATR engageraient le pronostic de la main
traumatique.
Ainsi la présente étude, analytique de cohorte
historique aura comme :
Objectif général de :
Déterminer le profil épidémiologique,
clinique et pronostic des traumatismes de la main dans la ville de Kinshasa
afin d'en améliorer la prise en charge.
Objectifs spécifiques:
Ø Analyser les paramètres
sociodémographiques des traumatisés de la main,
Ø Evaluer l'approche diagnostique et
thérapeutique des blessés de la main,
Ø Evaluer en fin le devenir de la main traumatique.
La présente étude sera articulée comme
suit :
Ø Une première partie consacrée à
la revue de la littérature dans laquelle je parlerai du rappel
anatomique de la main et de la main traumatique.
Ø Une deuxième partie axée aux
investigations sur terrain, elle traitera tour à tour des patients,
matériels et méthodes, des résultats, de la discussion,
des conclusions et recommandations. Un résumé mettra fin à
ma recherche.
Chapitre I : RAPPEL
ANATOMIQUE
La main est l'
organe
préhensile effecteur, situé à
l'extrémité de l'
avant-bras et
relié à ce dernier par le
poignet. Elle comprend le
carpe, le métacarpe et les doigts. Les cinq doigts de la main sont de
dehors en dedans le pouce, l'index, le majeur, l'annulaire et l'auriculaire. En
position de repos, les doigts sont fléchis, l'index est peu
fléchi alors que l'auriculaire est plus fléchi. En position
anatomique, les doigts sont écartés et l'axe long du pouce est
perpendiculaire au reste des doigts (16, 27, 28).
La main a une face antérieure appelée paume de
la main et une face postérieure appelée dos de la main.
L'adduction et l'abduction des doigts sont définies par rapport à
l'axe passant par le majeur.
Face palmaire Face dorsale
Figure 1: les faces de la main
La complexité structurelle et fonctionnelle de la main
est évidente ! La main est faite des 27 os constants, 20 muscles
intrinsèques, 23 tendons des muscles extrinsèques. Elle est
innervée par trois nerfs, irriguée par un réseau
artériel riche et drainée par un des réseaux denses de
l'organisme (14, 16, 27, 28, 36).
1. Les os de la main
Les os de la main sont répartis de la manière
suivante : huit os pour le carpe regroupés en 2 rangées de
4. Les os de la rangée proximale sont de latéral en
médial : le scaphoïde, le lunatum, l'os triquetrum et le
pisiforme ; ceux de la rangée distale sont de latéral en
médial le trapèze, le trapézoïde, le capitatum
et l'hamalum. Il ya cinq métacarpiens qui sont du dehors en dedans le
premier, le deuxième, le troisième, le quatrième et le
cinquième métacarpiens, donc un métacarpien pour chaque
doigt. Il ya 3 phalanges pour chaque doigts, sauf le pouce qui en a 2 (14, 16,
27, 28, 36).
2. Muscles de la main
Quant aux muscles, il ya les muscles intrinsèques et
extrinsèques. Les muscles intrinsèques ont les 2 insertions
(proximale et distale) sur les os de la main. Ils jouent un rôle
essentiel dans l'indépendance fonctionnelle des doigts. Ils sont :
l'adducteur du pouce, le court palmaire, les interosseux, les lombricaux, les
thénariens et les hypothénariens. Les muscles extrinsèques
ont une insertion proximale à l'avant-bras et une insertion distale
à la main ; il s'agit des fléchisseurs (à la face
palmaire) et des extenseurs (à la face dorsale) des doigts (14, 16, 27,
28, 36).
3. Les vaisseaux de la
main
La main est irriguée par les branches terminales des
artères radiale et cubitale, qui s'organisent en arcades palmaires
profonde et superficielle. Le drainage veineux est organisé en
réseaux profond (satellite au réseau artériel) et
superficiel, développé au dos de la main. Le réseau
lymphatique n'est pas en reste, il a pour finalité les ganglions de la
racine du membre (14, 27, 28, 36).
4. L'innervation de la
main
Figure 2: Innervation sensitive de la main
Dr Isserentant: Chirurgie-orthopedique.be - Copyright
e-bart.comhttp://www.chirurgie-orthopedique.be/main_poignet.php - Déc.
2008
La main est innervée par les nerfs radial,
médian et ulnaire, qui assurent sa motricité et sa
sensibilité cutanée (14, 16, 27, 28, 34, 36).
5. Anatomie
topographique
Etant donné la corrélation étroite entre
la connaissance de l'anatomie de la main et un bon examen physique de la main
traumatique, nous nous permettons de nous appesantir sur les rapports des
éléments sus-évoqués sur chaqu'une des 2 faces de
la main.
5.1. Face palmaire
a) Anatomie vasculaire
Les artères radiale et ulnaire donneront naissance
respectivement aux arcades palmaires profonde et superficielle. Elles se
trouvent au centre de la paume de la main. De ces arcades émergent
l'artère principale du pouce et les artères digitales communes.
Par la suite, les doigts longs sont vascularisés chacun par deux
artères palmaires situées sous les nerfs collatéraux
digitaux. Le pouce bénéficie en plus d'un apport artériel
dorsal (16, 27, 28, 36, 57).
b) Anatomie nerveuse
Le nerf médian abandonne à 4 cm au-dessusdu pli
de flexion du poignet, la branche cutanée palmaire responsable de la
sensibilité de la paume de la main. Par la suite, le nerf médian
passe dans le tunnel carpien donnant naissance à la branche
thénarienne responsable de l'innervation motrice des thénariens
et deux lombricaux radiaux. Le nerf médian assure la sensibilité
palmaire des trois premiers doigts ainsi que celle du versant radial de
l'annulaire.
Au poignet, le nerf ulnaire s'engage dans l'espace de Guyon
accompagné de l'artère ulnaire. Il se divise peu après en
un rameau superficiel assurant la sensibilité palmaire du
cinquième doigt ainsi que du versant ulnaire de l'annulaire. Le rameau
profond assure l'innervation motrice de la musculature hypothénarienne,
des interosseux, des deux lombricaux ulnaires, du court palmaire et de
l'adducteur du pouce. Les interosseux assurent la flexion
métacarpo-phalangienne, les extensions interphalangiennes proximale et
distale ainsi que l'abduction et l'adduction des doigts longs (16, 27, 28, 34,
36, 57).
c) Anatomie tendineuse
Le muscle fléchisseur superficiel des doigts est
innervé par le nerf médian. Le muscle fléchisseur profond
des doigts possède une double innervation : les deux chefs musculaires
ulnaires sont innervés par le nerf ulnaire alors que les deux chefs
radiaux sont innervés, tout comme le long fléchisseur du pouce,
par le nerf médian. Les tendons fléchisseurs superficiels et
profonds passent dans le tunnel carpien et se poursuivent dans chaque canal
digital, qui contient un fléchisseur superficiel et un
fléchisseur profond. Le premier s'insère par 2 bandelettes sur la
base de la P2 et est responsable de la flexion de l'articulation
interphalangienne proximale (IPP) ; le deuxième s'insère par
une bandelette sur la base de la P3 et est responsable de la flexion
de l'articulation interphalangienne distale (IPD). Le long fléchisseur
du pouce qui s'insère sur la base de la P2 et est responsable
de la flexion de l'interphalangienne du pouce. Ils sont entourés de part
et d'autre par les pédicules vasculo-nerveux (16, 27, 28, 36, 57).
5.2. Face dorsale
a) Anatomie vasculaire
Elle est caractérisée par un réseau
veineux très développé, responsable du drainage des
doigts. Au fond de la tabatière anatomique se trouve l'artère
radiale qui donnera par la suite, en palmaire l'arcade palmaire profonde (16,
27, 28, 36, 57).
b) Anatomie nerveuse
Le nerf médian assure l'innervation sensitive de
l'extrémité du pouce, de la face dorsale à partir de
l'interphalangienne proximale de l'index, du majeur et de l'hémiface
dorso-radiale de l'annulaire. Le nerf radial assure l'innervation de toute la
face dorso-radiale de la main (la face dorsale pouce, de la première
commissure, de la P1 de l'index, du bord radial de la P1
du majeur). Le nerf ulnaire assure l'innervation du bord dorso-ulnaire de la
main (branche dorso-ulnaire du nerf ulnaire)(16, 27, 28, 34, 36, 57).
c) Anatomie tendineuse
L'extenseur commun des doigts donne un tendon pour chaque
doigt long. Il se divise en une bandelette médiane qui s'insère
à la base de P2 et étend l'IPP, et 2 bandelettes
latérales qui s'insèrent à la base de P3 et
étendent l'IPD. L'extension des métacarpo-phalangiennes est
assurée par les interosseux qui rejoignent l'extenseur commun au dos de
P1.
L'index et le 5ème doigt possèdent en plus un
extenseur propre qui leur permet une extension indépendante.
Au pouce, le long extenseur s'insère à la base
de la P2 et permet l'extension de l'interphalangienne et la
rétro pulsion de la colonne du pouce. Il délimite le bord ulnaire
de la tabatière anatomique. Le court extenseur s'insère à
la base de P1 et étend la métacarpo phalangienne.
L'appareil extrinsèque, que représentent des
muscles effectuant l'extension du poignet ainsi que des muscles effectuant
l'extension digitale et des métacarpo-phalangiennes, est innervé
par le nerf radial.
L'innervation de l'appareil intrinsèque est
assurée majoritairement par le nerf ulnaire, à l'exception des
deux muscles lombricaux de l'index et du majeur et des muscles
thénariens externes qui sont innervés par le nerf médian
(16, 27, 28, 36, 57).
Chapitre II : LA MAIN
TRAUMATIQUE
1. Définitions
La main est l'organe terminal du membre thoracique,
formé d'une partie élargie articulée sur l'avant-bras et
terminé par cinq appendices (les doigts), eux-mêmes
articulés en plusieurs points et dont un (le pouce) est opposable aux
quatre autres (24).
La main est un ensemble moteur et sensitif d'une importance
exceptionnelle. Elle est l'organe primordial de l'appareil locomoteur (34).
Traumatique est un adjectif qui vient du mot traumatisme.
Celui-ci désigne l'ensemble des conséquences sur l'organisme de
l'action d'une violence extérieure (48). L'OMS définit le
traumatisme comme un « dommage physique subi par un corps humain lorsqu'il
est brutalement soumis à des quantités d'énergie
(mécanique, thermique, chimique, rayonnée) qui dépassent
le seuil de tolérance physiologique ou privé d'un ou plusieurs
éléments vitaux (oxygène, chaleur)» (45).
2. Epidémiologie
La main, cet organe qui a un large spectre d'actions, est par
conséquent plus victime que d'autres parties du corps. La main est non
seulement victime des accidents de travail, de sport, de ménage,
d'agression ; d'accident de circulation, des lésions
iatrogènes, mais aussi des atteintes des segments sus-jacents du membre
thoracique.
Chaque année, 1,4 million de personnes sont victimes
d'accident de la main en France. Très souvent, les blessures sont graves
(17, 23, 36, 44). D'après les données parisiennes, malgré
l'amélioration de la sécurité des machines, la
fréquence des accidents de la main au travail reste
élevée. Ils représentent environ le 1/3 de l'ensemble de
l'année, 467 000 blessés reçues aux urgences dont 207
000 graves (33). Le coût moyen d'un accident de la main avec arrêt
de travail atteindrait 1 650 € (49). Le nombre des blessés
accueillisaux urgences de l'hôpital de Brive en France est de 1582
(soient 8 %) (59). Selon les statistiques de la SUVA, les plaies de la main
additionnées aux plaies digitales représentent environ 76300 cas
en Suisse par année (57).
Une étude marocaine sur les traumatismes des membres
par agression rapporte que les lésions prédominaient aux membres
thoraciques soit 76% sur 1637 victimes d'agression des membres. Ces
lésions des membres thoraciques étaient essentiellement distales
soient 55% des toutes les lésions des membres, parmi lesquelles les
lésions des tendons de la main et du poignet représentaient 32%,
les fractures des métacarpiens représentaient 11%, les luxations
des doigts représentaient 0,6% et les seules amputations
enregistrées ont concerné la main et les doigts (52). Dans une
étude faite à Kinshasa sur les lésions traumatiques par
arme blanche, les traumatismes du membre thoracique distal occupent la
deuxième place soit 35,1%, après celles de la tête et du
cou. Dans cette même étude, le déficit moteur de la main
représentait la première séquelle soit 34,5% (30). Dans
une étude réalisée à Bukavu les atteintes du membre
thoracique occupent la troisième place soit 17,3% sur 202
traumatisés de la voie publique, après la composante
tête-cou et le membre pelvien (42).
3. Etiologie
Il ya une disparité d'agents vulnérants ;
l'agent vulnérant dépend fortement de la circonstance de survenu
du traumatisme.
L'agent vulnérant est différent selon qu'il
s'agisse de l'accident du trafic routier, d'accident du travail, d'accident
domestique, du sport. En cas d'agression, il peut s'agir par exemple de l'arme
à feu ou de l'arme blanche.
4. Clinique
Les particularités anatomo-fonctionnelles de la main
lui rendent souvent victimes dans la vie courante. Aborder les traumatismes de
la main, c'est connaître les mécanismes lésionnels et leurs
implications, avoir une conduite pratique adaptée. L'examen d'un
traumatisé de la main est d'une importance capitale, il est fait d'un
interrogatoire rigoureux et d'un examen physique systématique.
L'interrogatoire s'intéresse non seulement aux
identités socio démographique et médicale (terrain) du
patient, mais aussi aux circonstances de survenue, aux mécanismes du
traumatisme et au délai de consultation.
Le bilan physique, quant à lui comporte l'examen
cutané, vasculaire, nerveux, tendineux et ostéo articulaire.
Avant de se lancer dans les détails, certains dogmes doivent être
rappelés à tout celui qui a le courage d'examiner une main
traumatique :
Ø Toute plaie est une lésion des
pédicules et des tendons jusqu'à preuve du contraire, tout
traumatisme fermé est une fracture ou une entorse jusqu'à preuve
du contraire.
Ø Toute plaie doit être explorée par un
personnel médical compétent avec les moyens adéquats et
toute structure saine non vue à l'exploration doit être
considérée comme lésée. (10, 34, 44)
Les traumatismes de la main seront approchés sous deux
facettes (en fonction de l'examen cutané) : les traumatismes
fermés et les traumatismes ouverts.
a. Traumatismes ouverts
Il s'agit en fait des plaies de la main. Quel que soit
l'aspect de la plaie, une atteinte des éléments sous-jacents
(tendons, nerfs, vaisseaux, articulations) devra toujours être
recherchée. Il faut particulièrement se méfier des plaies
de petite taille sans gravité apparente car elles peuvent tout aussi
bien s'accompagner des lésions des éléments nobles
sous-jacents. L'objectif dans l'examen d'une main traumatique, c'est de ne pas
méconnaitre des lésions souvent difficiles à rattraper.
Les plaies de la main peuvent être étudiées de divers
façons, elles le seront ici selon qu'elles soient ventrales (palmaires)
ou dorsales. La connaissance de l'anatomie est un préalable
indispensable dans cet exercice audacieux(10, 34, 44).
Figure 3 : Plaie punctiforme en pleine paume à
l'aplomb du canal carpien sans déficit clinique dans les heures qui
suivent l'accident. L'exploration retrouve une section complète du nerf
médian et de 2 fléchisseurs.
Tiré d'OBERT (44)
i. Plaie palmaire
a) Examen vasculaire
Il a pour but d'attester l'absence de la
dévascularisation, avec comme paramètres : la coloration, la
chaleur, le pouls capillaire. Le doigt peut être même piqué
par une aiguille à la recherche d'un saignement.
La dévascularisation traduit la section des 2
artères digitales propres du même doigt (situation
fréquente dans les plaies transversales de la face palmaire d'un
doigt)(10, 44, 57).
b) Examen nerveux
Il est fait d'un bilan moteur et d'un bilan sensitif.
Sur le plan sensitif, on testera la sensibilité de
chaque hémipulpe (toucher-piquer, discrimination de 2 points,
effleurement à la compresse) ; le patient ayant les yeux
fermés et toujours de façon comparative par rapport au
côté sain.La fiabilité de cet examen reste relative :
perception faussée par la douleur, patient parfois peu coopérant
(âgé, imprégnation éthylique...).
Le bilan moteur est établi par l'exécution des
mouvements à la commande. Là aussi, il faut faire la part des
choses avec une lésion tendineuse (10, 44, 57).
c) Examen tendineux
Afin de tester la fonction tendineuse, les tendons
superficiels et profonds doivent être testés de manière
différenciée.
Le fléchisseur superficiel est testé en
demandant au patient de plier électivement l'interphalangienne proximale
en neutralisant l'action du fléchisseur profond par blocage des deux
doigts adjacents par appui sur leurs pulpes distales.
Le fléchisseur profond est testé en bloquant en
extension l'articulation métacarpophalangienne et interphalangienne
proximale du doigt blessé et en demandant au patient de plier
l'interphalangienne distale ce doigt.
Le maintien de la P1 du pouce par l'examinateur
permet de tester l'action du tendon long fléchisseur du pouce.
En cas de section incomplète ou de plaie simple de la
gaine des tendons fléchisseurs, la position des doigts est normale ainsi
que la mobilité active. Une flexion contre résistance douloureuse
est le témoin soit d'une plaie de la gaine des fléchisseurs
pouvant occasionner un phlegmon si celle-ci est méconnue, soit d'une
plaie partielle pouvant être à l'origine d'adhérences
péritendineuses avec raideur, du ressaut douloureux à la
mobilisation active du doigt (cicatrisation nodulaire), ou de la rupture
tendineuse secondaire à l'utilisation de la main par fragilité
tendineuse. L'exploration chirurgicale doit être systématique (10,
44, 57).
Figure 4 : Testing du fléchisseur
profond des doigts, du fléchisseur superficiel des doigts et du long
fléchisseur du pouce
Tiré de CHAMMAS (10)
ii. Face dorsale
a) Examen vasculaire
En cas de plaie en regard de la tabatière anatomique,
une plaie de l'artère radiale doit être exclue. Concernant les
doigts longs, devant une large plaie délabrante emportant la face
cutanée dorsale, il conviendra d'exclure une stase veineuse susceptible
de mener à une nécrose digitale par engorgement. La stase
veineuse se manifeste par un doigt turgescent bleuté et violacé
(10, 44, 57).
b) Examen nerveux
La sensibilité sera testée au niveau de la face
dorsale de la première commissure (territoire innervé par la
branche superficielle du nerf radial) ainsi qu'au niveau de la face dorsale du
cinquième métacarpien (territoire innervé par la branche
cutanée dorsale du nerf ulnaire). La lésion d'une branche
sensitive dorsale n'a en général pas de conséquence
clinique en raison de la multiplicité des rameaux sensitifs (10, 34, 44,
57).
c) Examen tendineux
La chute spontanée d'un ou plusieurs segments digitaux
est suspecte d'une lésion tendineuse. Au dos des articulations de la
main et des doigts, la plaie du tendon extenseur est quasi obligatoirement
associée à une plaie articulaire.
L'extension métacarpophalangienne permet de tester les
tendons extenseurs communs et extenseurs propres des doigts longs.
L'examinateur demandera au blessé de «faire les
cornes», afin de tester indépendamment les extenseurs propres de
l'index et de l'auriculaire.
L'extenseur commun doit être aussi analysé de
façon précise du fait des possibilités de compensation par
les junctura en cas de plaie tendineuse de l'extenseur commun des
3éme et 4éme doigts en amont des
celles-ci.
Hyperextension métacarpo-phalangienne prouvant
l'intégrité des tendons extenseurs extrinsèques.
Le testing de la bandelette médiane de l'appareil
extenseur se réalise contre résistance en demandant au patient
d'étendre l'articulation interphalangienne proximale alors que
l'examinateur bloque P2 en appuyant sur la face dorsale de
P2 .L'absence de l'extension signe une lésion totale de
la bandelette médiane.
Le testing des bandelettes terminales de l'appareil extenseur
se réalise contre résistance en demandant au patient
d'étendre l'articulation interphalangienne distale alors que
l'examinateur bloque P3 en appuyant sur l'ongle. L'absence de
l'extension signe une lésion totale des bandelettes terminales.
Le long extenseur du pouce est testé, main posée
à plat sur le plan de la table en demandant au patient de
décoller le pouce vers le plafond. A la rétro pulsion de la
colonne du pouce, s'associe une hyper extension inter phalangienne. Une
extension inter phalangienne sans hyper extension est permise en cas de section
du long extenseur du pouce par l'action des muscles intrinsèques du
pouce et de leur dossière. Il peut aussi être testé en
demandant au patient d'étendre l'articulation inter phalangienne du
pouce alors que l'examinateur bloque P2.
Le court extenseur du pouce est testé grâce
à une extension active contre résistance de la métacarpo
phalangienne.
Toute plaie d'une région articulaire ou
para-articulaire doit être explorée. Cliniquement, le patient
présente une douleur à la mobilisation de l'articulation. L'issue
de liquide synovial par la plaie est exceptionnelle. Une radiographie de face
et de profil est utile à la recherche des corps étrangers et
d'une pneumarthrose qui confirme la plaie articulaire. Le risque, si le
diagnostic est méconnu, est l'évolution vers l'arthrite avec
destruction du cartilage articulaire.
Toute atteinte tendineuse, nerveuse, vasculaire ou articulaire
constitue un élément de gravité.
La notion du traumatisme complexe de la main peut être
évoquée en cas d'association de deux ouplusieurs lésions
graves, cutanée ou osseuse, tendineuse ou vasculo-nerveuse, mettant
enpéril le pronostic vital ou fonctionnel de la main (10, 44, 57).
b. Traumatismes
fermés
Je parviendrai à ces lésions selon qu'elles
siègent sur le carpe, le métacarpe et les doigts.
iii. Le carpe
a) Fractures
Les plus fréquentes des fractures du carpe
sont celles du scaphoïde (70 %), suivie par les fractures du
pyramidal.
Fractures du scaphoïde carpien
Plus fréquente chez l'homme, il s'agit d'une
lésion du jeune adulte. C'est lors de la dorsi flexion du poignet,
surtout si elle est combinée à une déviation radiale, que
le scaphoïde rencontre la résistance du radius. Un mouvement
brusque, classiquement une chute sur la main ouverte, peut fracturer le
scaphoïde. Le trait est le plus souvent simple, siégeant le plus
souvent au col, non déplacé.
La fracture doit être suspectée lors de tout
traumatisme du poignet, surtout s'il existe une douleur sur le bord radial
du poignet.
La douleur doit être recherchée dans la
tabatière anatomique (une douleur à ce niveau peut
être due aussi à une fracture de la styloïde radiale, ou
à une fracture de la base du 1er métacarpien).
La douleur doit être aussi recherchée à la
face dorsale du poignet, en regard du scaphoïde ; soit en faisant la
traction axiale du pouce, ou en demandant au blessé de faire la
rétro pulsion du pouce.
Il est souvent très difficile d'objectiver le trait de
fracture sur les radiographies initiales ; le trait n'est parfois visible
que vers le 15ème jour. D'où la règle
de refaire une radio du poignet entre 10 et 15 jours pour tout traumatisme
important du poignet qui n'a pas fait sa preuve. La
tomodensitométrie et même la résonnance magnétique
peuvent s'imposer en cas de persistance des plaintes contrastant avec l'absence
des lésions à la suite des explorations d'imagerie.
La vascularisation de l'os scaphoïde se fait à
rebours, ce qui explique les défauts de consolidation
fréquemment observés (11, 19, 20, 29, 36, 46, 47, 50).
b) Les lésions ligamentaires du poignet
Elles sont bénignes ou graves, pouvant entraîner
au maximum, une subluxation et même une luxation. Il ne s'agit pas d'un
diagnostic d'élimination d'une lésion ostéoarticulaire,
par ce qu'une lésion ligamentaire peut accompagner une lésion
ostéoarticulaire.
Les entorses bénignes entraînant comme dans
toutes les entorses, des douleurs à la mobilisation, la radiographie
est normale.
Les entorses graves quant à elles, sont
caractérisées par des ruptures ligamentaires qui
entraînent des modifications des rapports des os du carpe entre eux, lors
des mouvements forcés. Elles sont objectivées par des
clichés dynamiques.
Parmi les luxations du carpe, on cite :
La luxation isolée du semi-lunaire en avant (la
plus fréquente) où tous les os restent en place, sauf le
semi-lunaire qui passe en avant. On peut noter l'existence de troubles dans
le territoire du nerf médian qui est refoulé par l'os.
La luxation rétro lunaire du carpe,
dans ce cas, le semi-lunaire reste sous le radius et tout le reste du carpe se
luxe en arrière. Souvent, existe une fracture associée du
scaphoïde : luxation trans-scaphoïdienne (29, 35, 44).
iv. Le métacarpe
a) Les fractures
Elles atteignent le col, la diaphyse, la base ou parfois, la
tête et le revêtement cartilagineux. Le déplacement est
lié à la traction des fléchisseurs et des interosseux.
Les fractures de la diaphyse métacarpienne peuvent
être déplacées ou non, dans la première
éventualité, il peut s'agir de la rotation, ou de l'angulation.
L'examen clinique en cas de suspicion d'une fracture diaphysaire
métacarpienne des doigts longs ne peut être
considéré comme fini, si l'examinateur n'a pas demandé au
malade de fléchir ses doigts. Car normalement les doigts
s'enroulent harmonieusement ; lorsqu'il ya déviation d'un doigt, on
dit que la fracture diaphysaire du métacarpien est
déplacée, l'attitude va changer par conséquent.
Les fractures de la base du premier métacarpien
articulaire avec subluxation (fracture de Bennet), articulaire pluri
fragmentaire (fracture de Rolando) ou extra articulaire sont
conséquences d'un mécanisme de guidonnage ou d'un coup de
poing.
La fracture du col du cinquième métacarpien est
la plus fréquente du reste, le plus souvent conséquence d'un
coup de poing (29, 35, 44).
Figure 5- L'enroulement des doigts montre un
trouble rotatoire du 4e rayon signant le déplacement de la fracture sur
ce 4e métacarpien
Tiré d'OBERT (44)
b) Lésions ligamentaires
Les plus réputées sont l'entorse et la luxation
de la métacarpophalangienne du pouce. C'est ainsi qu'un traumatisme
à ce niveau nécessite une radiographie et un testing sous
anesthésie locale (même si pas de fragment osseux) pour
dépister une lésion complète du ligament latéral
(qui conduit à une attitude spécifique) (11, 35, 44).
v. Les phalanges
a) Les fractures phalangiennes des doigts longs
Les fractures articulaires des phalanges sont des
lésions invalidantes car elles se compliquent toutes d'une diminution
des amplitudes en flexion-extension de l'IPP. Une luxation associée rend
ces traumatismes fermés une urgence thérapeutique. Les
lésions de la dernière phalange, celle qui supporte l'ongle, font
suite à des écrasements (29, 35, 44).
b) Lésions ligamentaires
Les chutes, ou les chocs dans l'axe du segment digital peuvent
entraîner des lésions des ligaments latéraux ou de la
plaque palmaire de cette articulation susceptible. L'articulation est
douloureuse et volumineuse. En cas de luxation palmaire, le risque de rupture
de la bandelette médiane de l'appareil extenseur est réel (35,
44).
2. Para clinique
(10, 29, 34, 46, 48, 50)
Ø La radiographie standard, est l'examen le plus
nécessiteux, en première intention ou en deuxième
intention.
Ø L'échographie est souvent demandée
quand on suspecte des lésions ligamentaires, ou des lésions
d'autres tissus mous (comme les vaisseaux avec l'échographie
doppler).
Ø Le scanner, la scintigraphie et la résonnance
magnétique s'imposent surtout en troisième intension ; le
cas le plus typique est celui des fractures du scaphoïde.
Ø La biologie peut être demandée, surtout
l'hématologie en cas des solutions de continuité cutanée
pour évaluer le retentissement hémodynamique ; le bilan
inflammatoire est aussi nécessaire en cas d'une forte suspicion
d'infection (en fonction du délai, du lieu et de la circonstance de
l'accident).
3. Traitement
Le traitement des traumatismes de la main est fortement
tributaire de la qualité de l'examen physique. Ainsi les traumatismes de
la main se traitent chirurgicalement ou orthopédiquement en y joignant
souvent le traitement médical.
a) Traumatismes ouverts
Quelque soit la gravité de la plaie, le parage
chirurgical doit être systématique et constitue le premier temps
du traitement. Dans l'attente du traitement chirurgical, toute plaie doit
être protégée par un pansement antiseptique. Une
antibioprophylaxie sera débutée si l'on suspecte la lésion
d'un élément noble ou si la plaie est souillée, contuse.
On vérifiera la validité de la vaccination antitétanique.
Deux lésions doivent bénéficier d'une prise en charge en
urgence dans les 6 heures suivant le traumatisme :
Ø la dévascularisation : une suture
artérielle sera réalisée sous microscope. Un retard de
traitement entraîne des lésions ischémiques
définitives ;
Ø la plaie articulaire : l'articulation doit être
lavée abondamment après réalisation des
prélèvements bactériologiques. L'antibioprophylaxie est
systématique.
En cas d'amputation, le résultat final d'une
replantation est conditionné par de nombreux facteurs : le
mécanisme et le niveau d'amputation, le conditionnement et la
durée d'ischémie du fragment amputé, la technique
chirurgicale, les soins et la rééducation
postopératoire.
Le domaine des replantations de la main et des doigts a
considérablement évolué grâce au
développement de la microchirurgie.
Toute fracture articulaire, ouverte, associée à
des lésions tendineuses ou une perte de substance cutanée sera le
plus souvent opérée (11, 44).
b) Traumatismes fermés (29,
35, 44, 46)
C'est ici où il ya la vraie compétition entre
les traitements orthopédique et chirurgical. Mais il ya certaines
lésions qui, en première intension nécessitent l'un ou
l'autre.
Le traitement chirurgical est indiqué d'emblée
en cas :
Ø Des lésions de la base du pouce : les
luxations trapézométacarpiennes et les fractures de la base du
premier métacarpien (Bennet, Rolando) ;
Ø Des fractures diaphysaires déplacées
des métacarpiens ;
Ø Des fractures articulaires ;
Ø Des fractures de la P2 des doigts
longs ;
Ø Des fractures du scaphoïde
déplacées ;
Ø D'échec du traitement orthopédique des
fractures du scaphoïde
Le traitement orthopédique s'impose en cas :
Ø Des fractures stables (non déplacées)
des métacarpiens et de la P1 des doigts longs ;
Ø Des entorses et luxations pures ;
Ø Des fractures du scaphoïde non
déplacées.
3. Complications
(11, 29, 44, 46, 57)
Négligés ou mal traités, les traumatismes
de la main entrainent des conséquences redoutables parfois toute la vie.
Il peut s'agir d'une infection carabinée comme une fasciite
nécrosante (surtout chez les immunodéprimés), des
séquelles comme un déficit moteur, pseudarthrose (surtout en cas
des fractures du scaphoïde), raideur, une atrophie d'un segment ou de
toute la main, des amputations.
Même traitées correctement, certaines
lésions nécessitent une révision, il s'agit par exemple
des fractures du scaphoïde. L'arme efficace contre ces corollaires
malheureux, c'est la précocité d'une intervention
adéquate.
Les traumatismes de la main vont au-delà des
conséquences médicales, pour heurter même les aspects
social, professionnel et économique.
4. Prophylaxie
Parler de la prévention des traumatismes de la
main revient à se rappeler de la panoplie étiologique des ces
traumatismes ; à ce niveau le problème dépasse les
limites de la médecine, pour discuter avec les services de
sécurité (concernant les agressions), la police de circulation
routière (concernant les accidents du trafic routier), les organisations
en charge du travail (pour les accidents de travail), ainsi de suite.
Chapitre III : PATIENTS, MATERIEL ET METHODES
III.1. PATIENTS ET MATERIEL
III.1.1. Patients et Période de recherche
La présente étude a couvert la période
allant de janvier 2012 à décembre 2013. 44 dossiers exploitables
ont été retenus sur un total de 68 traumatismes de la main. Cet
effectif comporte 39 hommes et 5 femmes.
III.1.2. Cadre
d'étude
L'Hôpital de l'Amitié Sino-Congolaise (HASC) est
une jeune structure sanitaire créée par l'arrêté
ministériel numéro 152/CAB/MIN/BY/NC/2006 du 10 mars 2006.
Construite d'avril 2004 à février 2006, cette institution
publique de l'Etat congolais placée sous la tutelle du ministère
de la santé publique a été inaugurée par le Chef de
l'Etat le 04 septembre 2007, alors que le démarrage effectif des
activités a eu lieu le 08 octobre 2007.
L'HASC est situé dans la ville province de Kinshasa,
dans le district de la Tshangu, dans la commune de N'djili au quartier 7, au
croisement des avenues LUDISI et de l'HOPITAL. Il est borné :
Ø Nord : par l'Hôpital Général
de Référence de N'djili ;
Ø Sud : par la paroisse Catholique Sainte
Thérèse ;
Ø Est : par l'avenue de l'HOPITAL
Ø Ouest : par l'avenue LUDISI.
L'HASC a 4 bâtiments qui s'étendent sur une
superficie de 100 mètres carrés. Le premier en forme de V a deux
niveaux et le second, en forme de U a un seul niveau. Il ya aussi 2
bâtiments annexes à la face postérieure de l'Hôpital
et un château d'eau d'une capacité 20 000 litres au-devant.
L'HASC a une capacité accueil de 150 lits.
L'HASC comporte les organes suivants : le conseil de
Gestion, dirigé par le bourgmestre de N'djili, qui conçoit,
oriente et décide ; le comité directeur, chargé de
l'application et du suivi des décisions du conseil de gestion, il est
dirigé par le médecin directeur.
Cet établissement de l'Etat congolais fonctionnant avec
deux missions de la coopération chinoise est une des institutions de
santé qui fait la fierté de la ville. Elle est organisée
en services médicaux traditionnels : la Chirurgie, la
médecine interne, la gynécologie-obstétrique et la
pédiatrie ; des services médicaux
spécialisés : l'anesthésie-réanimation, la
stomatologie-dentisterie, la dermatologie, l'oto-rhino-laryngologie,
l'ophtalmologie ; des services paramédicaux :l'imagerie
médicale, le laboratoire, la kinésithérapie, la
nutrition-diététique et la pharmacie ; des services
particuliers : les urgences, le triage ; les services
spécifiques chinois comme l'acupuncture ; les annexes : la
buanderie, la réception, la perception, les archives, la
stérilisation, les cuisines, les restaurants, la morgue.
Soulignons que, relevant des services médicaux
traditionnels et certains services médicaux spécialisés,
la partie chinoise est représentée. Régulièrement
équipée à travers la coopération chinoise, l'HASC a
l'avantage d'avoir le matériel de pointe, c'est le cas de
l'amplificateur de brillance et des salles d'opération qui respectent
le métier d'Hippocrate.
III.1.3. Outils utilisés
Ø Fiches de collecte des données, dossiers des
patients, registres du service de chirurgie et des urgences.
Ø Ordinateur et ses annexes de stockage
d'information.
III.2. Méthodes
III.2.1. Nature de la recherche
Cette étude est analytique, de cohorte historique,
réalisée à l'Hôpital de l'Amitié
Sino-Congolaise. Elle a consisté à une revue documentaire
basée sur les éléments des dossiers des urgences et
d'hospitalisation en chirurgie.
III.2.2. Echantillonnage
a) Critères
d'inclusion
Tout
traumatisé ayant présenté les atteintes de la main, ayant
été reçu aux urgences de l'HASC, ayant eu une fiche de
consultation, ayant été soumis à un examen clinique
complet à l'issue duquel une conduite a été
dictée ; a fait l'objet de cette étude.
b) Critères
d'exclusion
Tous les dossiers ne répondant pas aux critères
ci-dessus définis n'ont pas été pris en compte dans cette
étude.
III.2.3.
Paramètres étudiés et leurs définitions
opérationnelles
1) Paramètres sociodémographiques
a) Sexe : les deux sexes étaient pris en compte
b) Age : tous les âges étaient
considérés
c) Profession : l'occupation des blessés a
été recherchée. Ce paramètre n'a pas servi à
l'enquête car la plupart de fiches n'en disposaient pas !
d) Répartition annuelle des traumatisés :
les fluctuations temporelles des traumatismes de la main ont été
abordées ici.
2) Paramètres cliniques et para clinique
a) Le côté lésé, s'agissait-il de
la main dominante ? (renseignement non disponible) de la main gauche ou de
la main droite ?
b) Mécanisme de survenu : il s'agissait des
circonstances où les traumatismes ont eu lieu, c'est-à-dire le
ménage, le sport, l'ATR ...
c) Délai de consultation, c'était le moment
écoulé entre le traumatisme et la consultation.
d) Moyens d'évacuation du traumatisé :
c'était la modalité de transport utilisée pour
l'acheminement des traumatisés. Cette variable n'a pas été
retrouvée dans bon nombre de fiches.
e) Tare associée, il a été question ici
de fouiller les pathologies médicales (surtout chroniques) du
traumatisé qui pouvaient influencer le pronostic de ses lésions
comme le diabète, l'hypertension artérielle. Donnée qui
n'a pas été exploitée car la majorité de fiches
n'en disposaient pas !
f) Etat de conscience du traumatisé à
l'admission, il s'agissait ici du statut neurologique du traumatisé
à la réception : lucide ou non
g) Type de lésion, les atteintes traumatiques de la
main ont été classées en 3 :
- Fermée : lésion respectant
l'intégrité cutanée,
- Ouverte : lésion présentant une solution
de continuité cutanée,
- Indirecte : lésion ouverte ou fermée
siégeant au segment sus-jacent du membre thoracique (avant-bras, coude,
bras et épaule) ayant des répercussions sur la main.
h) Lésions associées : A part la
définition en compréhension (présence ou non des
lésions traumatiques autre que celles de la main), la définition
en extension a été aussi mise au point. En cas de leur
présence, ces lésions traumatiques ont été
typées (selon qu'il s'agisse des composantes : Tête &
cou, Membre thoracique, Thorax, Abdomen et Membre pelvien), ce qui justifie
diverses associations (exemple : Tête & cou + Membre thoracique
+ Membre pelvien) quand, à part la main les composantes citées
ont été aussi concernées par le traumatisme. La composante
Membre thoracique a été abordée autrement car elle a
été considérée ici sans la main et le poignet, ce
qui justifie que les lésions traumatiques associées aient encore
été étudiées au sein de cette composante.
i) Examens para cliniques, ils ont été
groupés en deux (la biologie et l'imagerie médicale). La biologie
a été quant à elle abordée selon qu'il se soit agi
de l'hématologie, du bilan inflammatoire et autre bilan, comme la
glycémie. Le jeu d'esprit a été inhibé en cas
d'imagerie par ce qu'elle n'a été faite que de la radiographie
standard.
3) Paramètres thérapeutiques
a) Notion antitétanique, deux aspects ont
été étalés : le respect du calendrier vaccinal
chez le traumatisé d'une part et la prise en compte de ce calendrier par
le personnel médical d'autre part ;
b) Attitude thérapeutique, le traitement entrepris a
été typé (médical, orthopédique ou
chirurgical), il ya eu des cas où le traitement chirurgical a
été appliqué après échec du traitement
orthopédique et ceci a été représenté de la
manière suivante : Orthopédique + Chirurgical.
Le traitement médical a été
réparti en 3 : les antalgiques, l'antibiothérapie et autres
(comme la vitamine C, le flammazine...). Ces composantes du traitement
médical pouvaient être administrées seules ou en
association.
Le traitement chirurgical a été aussi
étudié de la manière suivante :
- Suture : quand les points de suture ont
été faits après un simple lavage ;
- Parage chirurgicale : les actes du parage
n'étaient pas élucidés, je me suis contenté
à transcrire les mots de l'examinateur ;
- Ostéosynthèse : lorsqu'un tuteur a
été placé au foyer fracturaire ;
- Ostéotaxis : lorsque le tuteur a
été placée loin du foyer fracturaire ;
- Attouchement au mercurochrome : application du
mercurochrome sur les solutions de continuité cutanée
superficielles, sans les suturer ;
- Décapage : ablation des phlyctènes.
c) Devenir de la main, l'évolution de la main
traumatique après sa prise en charge à l'HASC a été
étudiée de la manière suivante :
- Favorable : quand la main traumatique retrouve sa
morphologie et sa fonction après le séjour à
l'HASC ;
- Séquelle : regroupe les anomalies morphologiques
(surtout après brûlures), fonctionnelles (déficit
neurologique, raideur, mobilité anormale) ;
- Infections : il s'agit des infections
déclarées à partir des signes locaux ;
- Amputation : a été
considéré comme, amputé, un blessé qui a
été retranché d'une partie du doigt, du doigt tout entier,
de la main (isolement ou avec d'autres segments sus-jacents du membre
thoracique).
II.3. Analyse des données
La saisie des textes (le protocole de recherche, la fiche de
collecte et le mémoire) a été faite à l'aide du
logiciel Word 2007. Les données ont été
enregistrées et analysées à l'aide du logiciel Epi Info
version 3.3.2 et du logiciel Excel 2007. Leurs illustrationsont
été faites sous forme des tableaux et des graphiques. Les
variables quantitatives ont été résumées en moyenne
et pourcentage.
Chapitre IV : LES RESULTATS
Tableau I : Répartition des
traumatisés de la main selon les proportions
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
n
|
N
|
Traumatisés aux urgences
|
ATR
|
16
|
123
|
13%
|
Autres
|
28
|
107
|
26,17%
|
Patients aux urgences
|
2012
|
17
|
411
|
4,13%
|
2013
|
27
|
410
|
6,58%
|
5,35% est la fréquence annuelle des traumatisés
de la main aux urgences chirurgicales de l'HASC. Les traumatismes de la main
ont été fréquents en cas d'ATR ou non. Mais, les ATR
atteignent moins la main que les autres traumatismes : |å|=2,53 >
1,96 (avec = 5%).
Figure 6 : Répartition annuelle des
blessés de la main
Il ya eu plus des traumatisés de la main en 2013, 27
blessés sur 44 soient 61,36%.
Figure 7 : Répartition mensuelle des
traumatisés de la main
Le mois de juillet a enregistré le plus grand nombre
des traumatisés de la main 6 sur 44 soient 13,63%, suivi des mois de
janvier et d'octobre avec 5 blessés soient 11,36% chacun.
Figure 8 : Répartition des blessés
de la main selon le sexe
Parmi les 44 blessés de la main, 39 étaient de
sexe masculin (88,63%) et 5 de sexe féminin (11,36%).
Figure 9 : répartition des blessés
de la main selon la tranche d'âge.
L'âge moyen des blessés de la main a
étéde 30,45 ans. 16-30 ans a été la tranche
d'âge la plus touchée avec 43,2% d'atteintes traumatiques de la
main.
Tableau II : Répartition des blessés
de la main selon les mécanismes de survenu
Circonstance de survenu
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Ménage
|
2
|
4,5%
|
Accident du Travail
|
9
|
20,5%
|
Sport
|
1
|
2,3%
|
Agression
|
9
|
20,5%
|
Brûlure
|
6
|
13,6%
|
Accident du Trafic Routier
|
15
|
34,1%
|
Acc. du Travail et Brûlure
|
1
|
2,3%
|
Agression+ Brûlure + ATR
|
1
|
2,3%
|
Total
|
44
|
100,0%
|
Lesaccidents du trafic routier ont été la
première cause des traumatismes de la main avec 16 cas sur 44, soient
36,36 % ; suivis des agressions et des accidents du travail, 10 cas chacun
soient 22,72%.
Tableau III : Répartition des
blessés selon le délai de consultation
Délai de Consultation
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
= 6 heures
|
13
|
29,5%
|
>6 heures
|
5
|
11,4%
|
>6 et transféré
|
18
|
40,9%
|
= 6 heures et transféré
|
8
|
18,2%
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
44
|
100,0%
|
23 blessés de la main soient 52,27% ont consulté
l'HASC après 6 heures parmi lesquels 18 blessés étaient
d'abord reçus dans des structures de santé
périphériques et transférés par la suite à
l'HASC.
Tableau IV : Répartition des Traumatismes
selon la main lésée
Main Lésée
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Droite
|
16
|
36,4%
|
Gauche
|
16
|
36,4%
|
DeuxMains
|
12
|
27,3%
|
Total
|
44
|
100,0%
|
Les deux mains ont été atteintes
séparément dans des mêmes proportions (36,36%) ; alors
que, 27,27 % des blessés de la main ont eu une atteinte
simultanée des deux mains.
Tableau V : Répartition des blessés
selon les types des Lésions
Type de Lésion
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Fermée
|
9
|
20,5%
|
Ouverte
|
32
|
72,7%
|
Indirecte
|
3
|
6,8%
|
Total
|
44
|
100,0%
|
32 blessés soient 72,72% des traumatisés de la
main ont présenté des plaies, alors que 3 blessés soient
6,81% ont présenté au niveau de la main des répercussions
des atteintes traumatiques des segments sus-jacents.
Tableau VI : Répartition des blessés
de la main selon les types des plaies
Lésions ouvertes
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Avulsion
|
17
|
53,1%
|
Linéaire
|
8
|
25,0%
|
Amputation
|
3
|
9,4%
|
Ecorchure
|
4
|
12,5%
|
Total
|
32
|
100,0%
|
L'avulsion était la lésion la plus
fréquente des plaies de la main avec 17 cas sur 32 soient 53,12%.
Tableau VII : Répartition des
traumatisés de la main selon les typesdes lésions
ostéo-ligamentaires
lésion
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Fracture ouverte
|
5
|
27,8%
|
Fracture fermée
|
6
|
33,3%
|
Entorse
Luxation
|
1
0
|
5,6%
0%
|
Amputation
|
6
|
33,3%
|
Total
|
18
|
100,0%
|
La fracture fermée et l'amputation ont
été les lésions ostéo-ligamentaires les plus
rencontrées avec chacune 6 cas sur 18 soient 33,33% ; suivies de
la fracture ouverte. Parmi les 6 amputations, 3 se situaient à la main,
3 autres aux segments sus-jacents.
Tableau VIII : Répartition des
traumatisés de la main selon le siège de la lésion
ostéo-ligamentaire
Siège
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Carpe
|
5
|
27,8%
|
Métacarpe
|
3
|
16,7%
|
Phalanges
|
7
|
38,9%
|
Segment sus-jacent
|
3
|
16,7%
|
Total
|
18
|
100,0%
|
Les phalanges sont les sièges
préférés des lésions ostéo-ligamentaires
avec 7 cas sur 18 soient 38,88%.
Figure 10 : Répartition des blessés
de la main selon les lésions traumatiques associées
33 traumatisés de la main sur 44, soient 75% ont
présenté les lésions traumatiques associées.
Tableau IX : Répartition des
traumatisés de la main selon les types des lésions traumatiques
associées
Types des Lésions Traumatiques
Associés
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Tête & cou + Membre thoracique
|
3
|
9,1%
|
Tête & cou
|
5
|
15,2%
|
Membre thoracique
|
10
|
30,3%
|
Membre pelvien
|
2
|
6,1%
|
Tête & cou+ Mbre thoracique + Mbre
pelvien
|
4
|
12,1%
|
Tête & cou + Membre pelvien
|
2
|
6,1%
|
Abdomen + Mbre thoracique + Mbre pelvien
|
2
|
6,1%
|
Tête & cou + Abdomen
|
1
|
3,0%
|
Tête & cou + Thorax+ Abdom + Mbre
pelvien
|
1
|
3,0%
|
Tête & cou + Thorax
|
1
|
3,0%
|
Tête & cou + Thorax+ Abdom + Mbre Pel. +
Mbre th.
|
1
|
3,0%
|
Thorax+ Abdom + Mbre Pel. + Mbre th.
|
1
|
3,0%
|
Total
|
33
|
100,0%
|
Les atteintes du membre thoracique ont été les
plus fréquentes des lésions traumatiques associées, 21 cas
sur 33 soient 63,63%, suivies des celles de la tête et du cou, 18 cas
soient 54,54%.
Tableau X : Répartition des blessés
de la main selon les lésions traumatiques associées du membre
thoracique
Lésions Traumatiques
Associées
Du Membre Thoracique
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Avant-bras
|
10
|
47,6%
|
Bras
|
5
|
23,8%
|
Avant-bras + Coude
|
3
|
14,2%
|
Avant-bras + Epaule
|
1
|
4,7%
|
Coude + Epaule
|
2
|
9,5%
|
Total
|
21
|
100,0%
|
Les atteintes de l'avant-bras sont les plus fréquentes
des lésions traumatiques du membre thoracique associées aux
traumatismes de la main, 14 blessés sur 21 soient 66,66%. Même
isolé, l'avant-bras est la première victime (47,61%).
Figure 11 : Répartition des blessés
selon l'état de conscience
41 blessés de la main soient 93,18% étaient
lucides à l'admission.
Tableau XI : Répartition des blessés
selon les examens para cliniques.
Bilan
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Biologie
|
8
|
19,0%
|
Imagerie
|
12
|
28,6%
|
Biologie + Imagerie
|
22
|
52,4%
|
Total
|
42
|
100,0%
|
Aux cours des explorations para cliniques des traumatismes de
la main, la combinaison entre la biologie et l'imagerie médicale
était la plus préférée 22 cas sur 42 soient 52,38%.
Tableau XII : Répartition des
blessés de la main selon les examens biologiques
demandés
Biologie
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Hématologie
|
19
|
63,3%
|
Inflammatoire
|
4
|
13,3%
|
Hémato + Inflammatoire
|
6
|
20,0%
|
Autres
|
1
|
3,3%
|
Total
|
30
|
100,0%
|
25 fois sur 30 soient 83,33%, l'hématologie a
été demandée sur l'ensemble des explorations biologiques,
alors que le bilan inflammatoire n'est revenu que 10 fois soient 33,33%.
Tableau XIII : Répartition des
blessés selon les types de traitement
Traitement
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Médical
|
3
|
6,8%
|
Orthopédique
|
3
|
6,8%
|
Chirurgical
|
35
|
79,5%
|
Orthopédique + chirurgical
|
3
|
6,8%
|
Total
|
44
|
100,0%
|
Le traitement chirurgical a été le plus
utilisé, il a été appliqué en première
intention chez 35 blessés de la main sur 44 soient 79,54% et en seconde
intention dans 6,81% des cas.
Figure 12 : Répartition des blessés
de la main selon la prise en compte de la notion
antitétanique
La notion antitétanique a été prise en
compte chez 34 sur 44 traumatisés de la main soient 77,27%.
Figure 13 : Répartition des blessés
de la main selon le respect du calendrier vaccinal
antitétanique
4 blessés de la main sur 34 chez qui on s'est
intéressé sur la notion antitétanique soient 11,76%, ont
suivi le calendrier vaccinal anti tétanique.
Tableau XIV : Répartition des
blessés de la main selon les types traitement médical
Traitement Médical
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Antalgique
|
5
|
11,9%
|
Antibiotique
|
2
|
4,8%
|
Antibiotique + Antalgique
|
20
|
47,6%
|
Antibio+ Antalgique+ autre
|
9
|
21,4%
|
Antibiotique + autre
|
3
|
7,1%
|
Antalgique+ Autre
|
3
|
7,1%
|
Total
|
42
|
100,0%
|
29 fois sur 42 soient 69,04%, le traitement médical
était fait des antibiotiques et antalgiques. Alors que
l'antibiothérapie est revenue 34 fois soient 80,95%.
Tableau XV : Répartition des blessés
de la main selon les types de traitement chirurgical
Traitement Chirurgical
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Suture
|
6
|
15,8%
|
Parage Chirurgical
|
10
|
26,3%
|
Ostéosynthèse
|
6
|
15,8%
|
Ostéotaxis
|
2
|
5,3%
|
Attouchement au mercurochrome
|
5
|
13,2%
|
Décapage
|
5
|
13,2%
|
Attouch. au merc. + Décapage
|
4
|
10,5%
|
Total
|
38
|
100,0%
|
Le parage chirurgical a été le traitement
chirurgical le plus appliqué, 10 fois sur 38 soient 26,31%.
Tableau XVI : Répartition des
traumatisés de la main selon le devenir de la main
traumatique
Devenir de la Main
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Séquelles
|
15
|
34,1%
|
Infection
|
2
|
4,5%
|
Amputation
|
7
|
15,9%
|
Favorable
|
20
|
45,5%
|
Total
|
44
|
100,0%
|
Plus de la moitié des traumatisés de la main, 24
blessés sur 44 soient 54,54% ont eu une évolution
défavorable. Avec malheureusement 7 cas d'amputation soient 29,16% des
évolutions défavorables.
Tableau XVII : Répartition des
traumatisés de la main selon la prescription d'une
antibiothérapie et le délai de consultation
ATB
DC
|
+
|
-
|
Total
|
= 6heures
|
16
|
5
|
21
|
>6 heures
|
18
|
3
|
21
|
Total
|
34
|
8
|
42
|
2 corrigé de Yates = 0,1544 ;
inférieur au 2 sur la table qui est de 3,841 (avec un risque
=5%) donc la différence n'est pas significative.
Même en comparant les proportions des
traumatisés de la main chez qui, une antibiothérapie a
été préconisée (76,19% avec 85,71%) ; la
différence n'est pas significative entre ceux qui sont arrivés
endéans à 6 heures et ceux qui ont été reçus
après 6 heures : |å|= 0,786 <1,96 (pour = 5%).
Donc l'antibiothérapie a été prescrite
sans tenir compte du délai de consultation.
Tableau XVIII : Répartition des
traumatisés de la main selon les lésions traumatiques
associées et le délai de consultation
LTA
DC
|
+
|
-
|
Total
|
= 6 heures
|
17
|
4
|
21
|
>6 heures
|
16
|
7
|
23
|
Total
|
33
|
11
|
44
|
2 = 0,759 (inférieur à 3,841 pour un
risque =5%), ce qui veut dire que la différence n'est pas
significative.
La différence n'est pas non plus significative en
comparant les pourcentages des traumatisés qui ont consulté
l'HASC endéans et après 6 heures (80,95% contre
69,56% : |å|= 0,871 < 1,96) chez les patients qui ont
présenté des lésions traumatiques associées.
Autrement dit, les traumatisés de la main n'ont pas
consulté tôt l'HASC à cause de la présence des
lésions traumatiques associées.
Tableau XIX : Répartition des
traumatisés de la main selon les types des lésions traumatiques
et le délai de consultation
L. O.
D.C.
|
+
|
-
|
Total
|
=6 heures
|
18
|
3
|
21
|
>6 heures
|
17
|
6
|
23
|
Total
|
35
|
9
|
44
|
2 corrigé de Yates =0,39673
(inférieur à 3,841 pour un risque = 5%) ; ainsi, la
différence n'est pas significative.
Même en comparant les fréquences des
traumatisés de la main qui ont présenté des plaies en
fonction du délai de consultation (85,71% endéans 6 heures avec
73,91% après 6 heures : |å|=0,969< 1,96), la
différence n'est pas toujours significative.
C'est qui voulait dire que le délai de consultation ne
dépend pas des types des lésions.
Tableau XX : Répartition des
traumatisés de la main selon la prescription du bilan inflammatoire et
le délai de consultation
B.I.
D.C.
|
+
|
-
|
Total
|
=6 heures
|
4
|
12
|
16
|
>6 heures
|
6
|
8
|
14
|
Total
|
10
|
20
|
30
|
2 corrigé de Yates = 0,42064
(inférieur à 3,841 pour un risque =5%), par conséquent, la
différence n'est pas significative.
La différence n'est pas significative, en comparant les
proportions des traumatisés de la main chez qui, un bilan inflammatoire
a été prescrit selon qu'ils soient arrivés à l'HASC
endéans ou après 6 heures (25% avec 42, 86% : |å|=
1,035 < 1,96).
Le bilan inflammatoire était prescrit
indépendamment du délai de consultation.
Tableau XXI : Répartition des
traumatisés de la main selon les circonstances de survenu et le devenir
de la main
ATR
D.M
|
+
|
-
|
Total
|
BON
|
13
|
7
|
20
|
Pas BON
|
3
|
21
|
24
|
Total
|
16
|
28
|
44
|
2= 12,98 (supérieur à 3,841 pour
risque =5%), la différence est dès lors significative.
La différence est encore significative en comparant les
pourcentages du devenir de la main traumatique chez les blessés qui ne
l'ont pas été à la suite des ATR, en fonction de
l'évolution (35% de bonne évolution contre 87,5%
d'évolution défavorable) : |å|= 3,604 > 1,96 (pour
= 5%).
Ainsi, en cas des accidents du trafic routier, les atteintes
de la main auraient une bonne évolution.
Chapitre V : DISCUSSION
Proportions
44 cas des traumatismes de la main ont été
colligés, sur 821 patients admis aux urgences chirurgicales soient
5,35%. 19,13% des traumatisés admis aux urgences de l'HASC ont
présenté des atteintes traumatiques de la main. Dans
l'enquête de MPUSU (43), 15,28% des fractures ouvertes des membres
concernaient la main. La fréquence élevée des
traumatismes de la main a été relevée par plus d'un
auteur : WIROTIUS (59),VOSTEREL (57), OBERT (44). LEROY (36) et THELOT
(54)affirment même que la traumatologie de la main et du poignet
correspond à environ 70 % des dossiers de traumatologie.
La fréquence des traumatismes de la main a
été sous-estimée dans la présente série car
d'une part certains dossiers ont été simplement
éliminés à cause de l'insuffisance des renseignements,
d'autre part les traumatismes de la main étaient parfois masqués
par d'autres lésions traumatiques qui attiraient plus l'attention des
examinateurs. Il faut aussi évoquer le fait que, la plus grande cause
des traumatismes qui amènent les blessés à l'hôpital
dans ce pays (5, 9, 43, 58) est l'ATR, alors que ce dernier atteint moins les
mains (8, 42, 43) ; ceci a été même statistiquement
prouvé sus-dessus.
Répartition annuelle
Il ya eu en 2013, un grand nombre des
traumatisés de la main (61%), qu'en 2012 (alors que les effectifs aux
urgences chirurgicales sont presque les mêmes, 411 pour 2012 et 410 pour
2013).
Ceci serait dû à la recrudescence des accidents
du trafic routier qui seraient liés à la réhabilitation de
la voirie publique (avec une bonne participation des motos), étant
donné que le boulevard Lumumba, qui est prolongé par la Nationale
numéro 1 se trouve à quelques mètres de l'HASC, et aussi
la recrudescence des phénomènes de violence communément
appelé à Kinshasa « phénomène
KULUNA », sans oublier que l'HASC est la plus grande institution
sanitaire du District de la Tshangu, bastion du vandalisme. La multiplication
des chantiers sur la ville dont la plupart sont chinois et l'HASC est le fruit
de la coopération sino-congolaise, donc ces blessés y sont
souvent amenés.
Age
L'âge moyen des blessés de la main était
de 30,45 ans, avec des extrêmes de 1 à 68 ans. Cette moyenne
d'âge est constante, même dans les cas des autres traumatismes.
KAPINGA a rapporté dans son enquête sur les traumatismes par arme
blanche, une moyenne d'âge de 31,97 ans (30). Selon MIRIMBI, dans une
enquête sur les accidents du trafic routier à Bukavu, la tranche
d'âge la plus touchée est comprise entre 15-29 ans (42).
EUSTACHE (23), un des auteurs qui ont
diversifié les causes des traumatismes de la main, a classé les
jeunes actifs d'une trentaine d'années comme la première
catégorie de la population à risque. Les autres travaux sur les
traumatismes de la main VOSTEREL (57),MAAREF (38), OBERT (44), WIROTIUS
(59),DUBERT (19) DANINO (13), MAY (40), BOUSSAKRI (4), révèlent
une tranche d'âge comprise entre 25-42 ans. Ceci serait dû au fait
que pendant ce moment de la vie, les gens prennent beaucoup de risques pour
assurer la survie.
Sexe
Le sexe masculin était touché à une
proportion de 89 % contre 11 % pour le sexe féminin. Les traumatismes de
la main ne suivent pas apparemment le vent de la parité entre l'homme et
la femme, ni en Europe ni en Afrique. Ces données concordent avec celles
de WIROTIUS (59), VOSTEREL (57), MAAREF (38), OBERT (44), PELLETIER (46),
BOUSSAKRI (4), SAIDI (52), DANINO (13), MAY (40), DUBERT (19), TUBIANA
(55).
A partir du moment où le profil hormonal de l'homme et
celui de la femme ne sont pas encore les mêmes ; il est
hypothétique d'espérer la même attitude entre ces deux
créatures humaines face à des situations, c'est ainsi que la
femme sera plus prudente au volant, moins résistante face à
l'agresseur, elle ne sera pas souvent agresseur et elle prendra moins de
risques au travail surtout lorsque ce dernier est manuel.
Délai de
consultation
29,5% des blessés de la main sont arrivés
directement à l'HASC dans au plus 6 heures après le traumatisme
alors que 18,2% y sont admis dans le même délai à la suite
d'un transfert. Ceux qui ont été reçus au-delà de 6
heures, l'ont été souvent à l'issue d'un transfert, 40,9%.
Les blessés consulteraient le plutôt et en première
intention l'HASC, au cas où le traumatisme aurait lieu non loin ou en
cas des catastrophes (étant donné sa situation
géographique et sa notoriété) ; ceci ne corrobore pas
avec les données de WIROTIUS (59) où les blessés de la
main ont consulté par ce qu'ils présentaient des plaies. Ceux qui
sont transférés le plutôt, le sont le plus souvent en cas
des lésions traumatiques associées graves ou en cas de terrain
fragile comme les âges extrêmes. Les traumatisés de la main
seraient transférés tard, à cause du caractère
statique du tableau du traumatisé relatif aux lésions
traumatiques associées ou en cas d'une évolution non favorable.
Ceux qui arrivent directement à l'HASC tard présentent souvent
des lésions fermées et isolées de la main.
Les observations de la présente étude ne
corroborent pas avec les données européennes et d'Afrique du
Sahara ; d'après BOUSSAKRI (4) et WIROTIUS (59), le délai de
consultation moyen est respectivement de 3 et 1 heures. Statistiquement
parlant, les blessés de la main n'arrivent pas tôt à l'HASC
par ce qu'ils présentent des traumatismes associés, ni des
solutions de continuité. Ils consulteraient plutôt l'HASC dans
un bref délai, quand le traumatisme a eu lieu non loin et en cas des
catastrophes où l'Etat prend en charge les victimes dans ses structures
sanitaires.
Circonstances de
survenu
Les accidents du trafic routier ont été des
générateurs incontestés des traumatismes de la main, 16
cas sur 44 soient 36,36%. Les accidents du trafic routier ont été
responsables de 53,48% des traumatismes et de 14,98% d'admission aux urgences
chirurgicales. 13% des accidentés de la voie publique ont
présenté des atteintes de la main.
Les ATR sont encore et toujours géniteurs par
excellence des traumatismes au pays ! MPUSU (43) en 1997 dans une
enquête sur les fractures ouvertes des membres aux Cliniques
Universitaires de Kinshasa de 1969 à 1992, prouve que les ATR en
étaient la première cause, 108 cas soient (68,8%). BUNKULU (5),
couronne aussi les ATR (52 cas soient 72,5%) dans la survenue des fractures
ouvertes à l'HASC de 2009 à 2013. BWABA (9) n'a pas fait
exception en renchérant la primauté des ATR (108 cas soient
68,8%) dans la survenue des fractures ouvertes à l'hôpital
général de référence VANGA de 2012 à 2013.
WEMBO (58) atteste que les ATR sont la première cause des
traumatismes, dans une enquête où les traumatismes ont
été la deuxième cause d'amputation à
l'hôpital provincial général de Kinshasa de 2008 à
2011. Le constat est le même malgré la variabilité
temporo-spatiale ! Ce qui confirme l'option de la CNPR qui attribue la
survenue des ATR à l'homme (31).
Les ATR n'épargnent pas la main, comme l'atteste
l'enquête de BUNGU (8), 5 atteintes traumatiques de la main (5,55%)
à la suite des ATR. Heureusement que les ATR n'atteignent pas
préférentiellement la main, comme il a été
prouvé statistiquementdans la présente série
(|å|=2,53), alors que BUNGU (8), MIRIMDI (42) et MPUSU (43) l'on aussi
affirmé. L'autre avantage est que, ces atteintes traumatiques de la main
à la suite des ATR, n'engageraient pas du tout le pronostic de la main,
comme il a été démontré statiquement dans la
présente étude (|å|= 3,604 ; 2= 12,98),
dans un contexte de fréquence globale d'évolution
défavorable élevée.
Les bus Mercedes 207 dénommés par les kinois
« esprit de mort » et les motos sont les engins les plus
incriminés. Les études de la commission nationale de
prévention routière attestent que 90 % de ces accidents sont
imputés à l'homme et seuls 10 % sont dus à l'état
technique des véhicules et à l'environnement. La construction
des passerelles en cours sur le boulevard Lumumba (l'une des deux voies selon
la CNPR, les plus dangereuses de la capitale) (31) réduira sensiblement
la fréquence d'accidentés de la voie publique à l'HASC.
Ceci, sans oublier la contribution des agressions et des
accidents du travail avec 22,72% chacun. MPUSU (43) a aussi conclu
qu'après les ATR (68,8%), viennent les agressions (11,5%), puis les
accidents du travail (10,1%) dans la survenue des 157 fractures ouvertes des
membres, parmi lesquelles 15,2% se situaient à la main. Les
brûlures ont été notées surtout chez les plus
jeunes.
Les données européennes : OBERT (44),
DANINO (13), MAY (40), KLEINERT (32), ROMAIN (51), BAKTIR (2), DUBERT (18),
ALNOT (1), BUNNEL (6), VERDAN (56), TUBIANA (55) indexent les accidents du
travail comme cause privilégiée des traumatismes de la main,
alors que les enquêtes africaines parlent des agressions comme origine
principale des atteintes traumatiques de la main KAPINGA (30), BOUSSAKRI (4),
SAIDI (52). Les données européennes actuelles (12, 23, 36)
déchargent les accidents du travail dans la survenue des traumatismes de
la main, elles attestent que les lésions de la main sont deux fois
plus fréquentes dans les accidents de la vie courante (2/3 des cas) que
pour les accidents du travail. Dans la présente série, aux
agressions s'ajoutent les accidents du trafic routier.
Main
lésée
La main droite et la main gauche sont atteintes isolement
à la même proportion 36,4% ; alors que l'atteinte
simultanée des deux mains n'est pas rare, 27,3%. Ces observations ne
se rapprochent pas de celles de WIROTIUS (59) où les lésions se
localisaient majoritairement à gauche. Selon MAAREF (38), la main droite
était la plus atteinte, il s'agissait de la main dominante des
travailleurs manuels. D'après BOUSSAKRI (4), la main gauche était
la plus atteinte, les fractures ouvertes concernaient surtout la main
droite.
La répartition identique des atteintes des mains
s'expliqueraient, étant donné d'une part, la diversité des
circonstances d'atteinte et d'autre part, la non spécificité de
la zone et de la nature de l'atteinte dans la présente série.
Types de lésion
Les lésions étaient le plus souvent ouvertes
79,5%, lesquelles lésions amèneraient les blessés à
consulter le plus tôt une structure sanitaire. Ces observations
corroborent avec celles de WIROTIUS (59), d'EUSTACHE (23). L'avulsion
cutanée était la lésion ouverte la plus fréquente
51,5% des plaies.
Aucune lésion des tendons n'a été
relevée dans la présente série, cette observation
trouverait l'explication soit en l'absence du matériel de la
microchirurgie, soit au fait qu'on n'accorderait pas assez d'attention aux
traumatismes de la main, soit encore qu'il ya n'en avait pas. Cette
dernière hypothèse est à poser avec beaucoup de
réserves car, les plaies linéaires (compagnons fidèles des
sections tendineuses) de la main, il ya en avait ! Cette observation ne
corrobore pas avec celle de PATEL, qui sur une série de 147 plaies de la
main explorées au bloc pendant 6 mois, il y avait 121 sections
tendineuses compètes et 72 lésions nerveuses et que le diagnostic
était posé en préopératoire dans 64% des cas aux
urgences et dans 94% par le chirurgien de la main ; NASSEB chez qui, sur
101 blessés de la main, il ya eu après exploration aux urgences
68% des lésions des fléchisseurs, 65% des lésions des
extenseurs et 54% des lésions nerveuses (18) ; SAIDI où sur
1637 traumatisés des membres par agression, 517 soient 31,58 % ont
présenté des lésions tendineuses du poignet et/ou de la
main (52).
Apparemment, la présente recherche est l'unique
enquête sur les traumatismes de la main que je connaisse, sans
lésion tendineuse car d'autres auteurs ont aussi relevé les
lésions tendineuses dans les atteintes traumatiques de la main WIROTIUS
(59), KAPINGA (30).
18 cas des lésions ostéo-ligamentaires ont
été colligés, parmi lesquels, il ya eu 6 amputations
soient 33,3% ; la moitié des ces amputations ont
intéressé les segments sus-jacents ; celles qui concernaient
la main, l'ont été aux niveaux des phalanges alors que KAPINGA
(30) révèle 2 amputations traumatiques de la main tout
entière soient 2,4% des lésions du membre thoracique à la
suite des agressions par arme blanche et 6,8 % des séquelles des
blessés par arme blanche. Les fractures sont fréquentes, 11 cas
des fractures soient 25 % des lésions traumatiques de la main, ces
données corroborent avec celles de WIROTIUS (59), qui
révèlent 44 fractures soient 12,6% dans son enquête.
Lésions traumatiques
associées
Les blessés de la main présentaient souvent
d'autres lésions traumatiques, 75 % des cas ; parmi lesquelles, les
traumatismes du membre thoracique étaient les plus rencontrées
où l'avant-bras était le segment le plus lésé (65%
des atteintes du membre thoracique).
Il s'agirait des lésions dans le fameux contexte des
lésions du membre thoracique distal, très fréquentes en
cas d'agression par arme blanche, KAPINGA (30), SAIDI (52) et dans les
accidents du trafic routier avec la proximité de l'avant-bras, surtout
en cas des motos.
Etat de conscience
La plupart de blessés de la main (93,2%)
étaient lucides à l'admission. Les traumatismes de la main ne
menacent pas du tout le pronostic vital. Dans cette série où il
ya eu même une fréquence élevée des lésions
traumatiques associées, parmi lesquelles il s'agissait essentiellement
des traumatismes du membre thoracique, l'atteinte vitale serait à tout
prix hypothétique. Ces observations corroborent avec celles de KAPINGA
(30), SAIDI (52).
Bilan
Le plus souvent (dans 52,4% des cas), l'on a demandé la
biologie et l'imagerie. L'hématologie était l'examen biologique
le plus demandé d'autant plus que les traumatismes ouverts
étaient les plus répandus. Néanmoins, le bilan
inflammatoire était prescrit sans tenir compte d'un seul critère
objectif, même pas le délai de consultation, comme le prouve les
statistiques. On pourrait dire par conséquent que l'on s'est
écarté de la trajectoire idéale surtout que le
fameux bilan était prescrit au même moment que
l'antibiothérapie.
La radiographie était la seule exploration d'imagerie
préconisée. L'HASC possède l'échographe et le
scanner, cependant ils n'ont pas étaient utilisés même dans
certaines circonstances nécessiteuses. La radiographie standard serait
prescrite de trop (34 bons de demande de radiographie contre 18 lésions
ostéo ligamentaires, surtout que les lésions fermées
n'étaient que 7), étant donné que les lésions
étaient souvent des solutions de continuité, parmi lesquelles
l'avulsion était prépondérante ; le mécanisme
de survenu de l'avulsion ne serait pas un générateur
privilégié des fractures. Surtout qu'en cas des traumatismes
ouverts de la main, l'imagerie est strictement subordonnée à la
clinique car dans ces cas, l'examen physique de la main se complète
d'une exploration au bloc opératoire et en ce moment la radiographie
standard ne vient que pour rechercher les corps étrangers radio opaques
et exclure les lésions osseuses associées. Ceci, même si
certains praticiens relient cette prescription quasi systématique de la
radiographie à des raisons médicolégales. La
radiographie et les autres examens d'imagerie voient leur importance augmenter
en cas des traumatismes fermés, même alors, il faut tenter de
limiter les examens coûteux lors qu'ils sont inutiles, mais ne pas
hésiter à y recourir au besoin. PELLETIER (46), PUNGA
(48).
Traitement
75% des blessés de la main ont été soumis
à un traitement chirurgical. Le parage chirurgical, le traitement
chirurgical usuel, est justifié dans cette série où 79,5%
des blessés ont présenté des plaies, parmi lesquelles les
avulsions et les plaies linéaires étaient fréquentes. Ces
observations se rapportent à celles de WIROTIUS (59).
Le traitement médical était fait d'une
bithérapie composée d'un antalgique et d'un antibiotique dans 69%
des cas, alors que l'antibiothérapie à elle seule revient dans
81% des prescriptions médicales. Apparemment, les critères
d'administration d'une antibiothérapie n'ont pas attiré
l'attention du prescripteur dans un milieu où la lutte contre la
résistance des souches microbiennes est âpre. N'ayant pas
l'atteinte des organes nobles, aucune plaie contuse n'a été
notée, il ne reste que le délai de consultation, qui, même
statistiquement parlant, ne justifie pas une telle ampleur
d'antibiothérapie OBERT (44), GAGON (25). Ceci, même si certains
praticiens au pays pensent que l'attitude est acceptable dans un contexte
tropical (7). La prévention antitétanique a été le
plus souvent prise en compte, 77% des cas.
Sur les 18 lésions ostéo ligamentaires, 3 ont
été traitées orthopédiquement, 8 chirurgicalement
dont 6 par ostéosynthèse et 2 par ostéotaxis, les
moignons ont été gérées pour les 6 cas
d'amputations traumatiques, une seule amputation thérapeutique a
été faite chez un jeune homme de 13 ans, qui avait des plaies
suturées au centre de santé de Maluku à la suite du
broiement des phalangettes du majeur et de l'annulaire droits.
Devenir de la main
Dans plus de la moitié des cas (54,5%),
l'évolution n'était pas bonne. Les traumatismes de la main ont
été toujours réputés pour leur grande
capacité à générer les séquelles ;
même si ce n'est pas le cas pour certaines publications
européennesDORLAC (15), MALBEC (39). Ce qui est évident, c'est
que au pays, il ya plus des séquelles KAPINGA (30), qu'ailleurs
où le taux des séquelles ne peut pas être
négligé par ce qu'il se trouve dans les quarantaines pourcents
dans une publication de l'Afrique sub-saharienne SAIDI (52). Le taux des
résultats non satisfaisants est entre 10 à 30% à l'issue
des réparations tendineuses d'après certaines données
occidentales (3, 41, 53).
MPUSU (43) a attesté que 18 mains (seul ou avec les
segments sus-jacents du membre thoracique) ont été amputés
en urgence sur 157 blessés qui ont présenté des fractures
ouvertes des membres dans une série où plus du ¾ des
traumatisés ont consulté endéans 24 heures. Ceci montre
encore mieux la nécessité pour mon pays de se rattraper dans le
domaine de la microchirurgie. Car s'il y avait des compétences
approuvées en microchirurgie et en chirurgie plastique, la
fréquence de bonne évolution serait plus importante dans la
présente série.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Les traumatismes de la main posent des problèmes
à différents niveaux ; par leur ampleur, le coût
socio-économique qu'ils engendrent, des séquelles qu'ils
génèrent, sans oublier le défit aussi bien diagnostic que
thérapeutique qu'ils imposent au personnel soignant.
La présente enquête s'est proposé de
déterminer le profil épidémiologique, clinique et
pronostic des traumatismes de la main dans la ville de Kinshasa afin d'en
améliorer la prise en charge.
Les résultats sont :
Ø La fréquence des traumatismes de la main aux
urgences chirurgicales de l'HASC était de 5, 35% ;
Ø Les traumatismes de la main ont
représenté 19,13 % de la traumatologie à l'HASC ;
Ø L'âge moyen des blessés de la main
était de 30,45 ans ;
Ø Le sexe masculin a été le plus atteint
avec 88,63% ;
Ø Les accidents du trafic routier, les agressions et
les accidents du travail ont été les plus grandes causes des
traumatismes de la main;
Ø Les blessés de la main ont consulté
directement l'HASC, le plutôt par ce que l'accident aurait eu lieu non
loin ou en cas des catastrophes, si non ils y ont été
transférés ;
Ø Il ya eu plus des traumatisés de la main en
2013 qu'en 2012 ;
Ø Les deux mains ont été atteintes dans
la même proportion, même si l'atteinte simultanée
était fréquente;
Ø Les blessés de la main ont
présenté plus de solutions de continuité
cutanée ; le plus souvent, il s'agissait de l'avulsion ;
Ø La majorité de blessés de la main, ont
présenté aussi d'autres atteintes traumatiques, parmi lesquelles,
il s'agissait surtout des atteintes du membre thoracique où
l'avant-bras était le plus souvent victime;
Ø Le couple « biologie et imagerie
médicale », était le plus prescrit.
L'hématologie était l'examen biologique le plus demandé et
la radiographie standard, l'unique examen d'imagerie médicale
prescrit ;
Ø Le traitement des blessés de la main
était chirurgical. Le traitement médical était fait de
l'antalgique et/ou de l'antibiothérapie.
Ø Le parage chirurgical était le traitement
chirurgical le plus appliqué ;
Ø Le devenir de la main traumatique n'était pas
bon dans plus de la moitié des cas, avec une prépondérance
à l'absence d'ATR.
Ø Les ATR n'engageraient pas du tout le pronostic de la
main traumatique.
Eu égard à ce qui précède, nous
recommandons :
Ø Aux autorités du
pays :
- D'investir d'avantage dans les institutions de santé
en continuant à les équiper et en assurant la formation continue
du personnel soignant ;
- D'investir dans la circulation routière en faisant
respecter les normes de la circulation comme le profil du conducteur et en
entretenant les voies de circulation publique ;
- De continuer dans la lutte contre le vandalisme dans la
ville de Kinshasa, en tenant compte des remarques des uns et des
autres lors de l'opération « Likofi »;
- De réglementer l'utilisation et les mouvements des
produits toxicomanogènes.
Ø Au personnel soignant :
- De normaliser l'administration en récoltant le
maximum des données possibles lors de la consultation ;
- De donner aux traumatismes de la main, l'importance qui leur
est due.
Ø A la population :
- D'observer une attitude responsable sur la voie publique
surtout, si on est conducteur ;
- De ne jamais négliger un traumatisme de la main.
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J. Réadapt. Méd., 1997, 17, n° 1,24-27
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
II
LISTE DES ABREVIATIONS
IV
LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX
V
1. Liste des figures
v
2. Liste des tableaux
vi
RESUME
vii
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : RAPPEL ANATOMIQUE
3
1. Les os de la main
3
2. Muscles de la main
4
3. Les vaisseaux de la main
4
4. L'innervation de la main
4
5. Anatomie topographique
5
5.1. Face palmaire
5
5.2. Face dorsale
6
CHAPITRE II : LA MAIN TRAUMATIQUE
8
1. Définitions
8
2. Epidémiologie
8
3. Etiologie
9
4. Clinique
9
a. Traumatismes ouverts
10
b. Traumatismes fermés
11
5. Para clinique
11
6. Traitement
11
a) Traumatismes ouverts
11
b) Traumatismes fermés
11
7. Complications
11
8. Prophylaxie
11
CHAPITRE III : PATIENTS, MATERIEL ET
METHODES
11
III.1. PATIENTS ET MATERIEL
11
III.1.1. Patients et Période de
recherche
11
III.1.2. Cadre d'étude
11
III.1.3. Outils utilisés
11
III.2. Méthodes
11
III.2.1. Nature de la recherche
11
III.2.2. Echantillonnage
11
a) Critères d'inclusion
11
b) Critères d'exclusion
11
III.2.3.
Paramètres étudiés et leurs définitions
opérationnelles
11
II.3. Analyse de données
11
CHAPITRE IV : LES RESULTATS
11
CHAPITRE V : DISCUSSION
11
Proportion
11
Répartition annuelle
11
Age
11
Sexe
11
Délai de consultation
11
Circonstances de survenu
11
Main lésée
11
Types de lésion
11
Lésions traumatiques associées
11
Etat de conscience
11
Bilan
11
Traitement
11
Devenir de la main
11
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
11
RÉFÉRENCES
11
TABLE DES MATIERES
11
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