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INSTITUT de FORMATION en SOINS INFIRMIERS de TROYES 2,
Avenue des Lombards - BP 718 10003 Troyes Cedex
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MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES
Soignants, soignantes : prenons des gants pour Ce
dire
LORIDO-POTTIER Karl - Promotion 2012-2015
Sous la guidance de Mme. MLENECK-FINOT Corinne
REMERCIEMENTS
J'adresse mes remerciements à l'ensemble des personnes
qui m'ont aidé et soutenu dans la réalisation de mon
mémoire de fin d'études.
Monsieur BOTELLA, cadre de santé formateur à
l'institut de formation en soins infirmier de Troyes pour m'avoir
accompagné et suivi durant mes trois années de formation.
Madame MLENECK-FINOT, cadre de santé formateur à
l'institut de formation en soins infirmier de Troyes pour m'avoir guidé
dans l'élaboration de ce mémoire de fin d'études.
Madame COLLAS, cadre de santé formateur à
l'institut de formation en soins infirmier de Troyes pour son écoute et
ses conseils au cours de l'ensemble de ma formation.
Madame ANDRIOT, documentaliste à l'institut de
formation en soins infirmier de Troyes pour son aide précieuse tout au
long de la réalisation de ce mémoire de fin d'études.
Les cadres de santé et l'ensemble des professionnels de
terrains pour m'avoir accordé de leur temps, pour avoir répondu
à mes questions et m'avoir fait partager leurs expériences dans
le but d'orienter mon travail de recherche.
Mes ami(e)s de promotion, notamment Joaquina pour son soutien
sans faille durant l'ensemble des étapes de notre formation.
Ma famille et mes proches, et plus particulièrement ma
Maman, pour avoir toujours cru en moi.
7
SOMMAIRE
Introduction Page 1
1ère PARTIE : Constat et questionnement de la situation
.. Page
2
1. Description de la situation de départ .. Page 2
2. Questionnement et analyse de la situation . Page 4
2ème PARTIE : Cadre théorique .. Page
5
1. L'hygiène et les soins infirmiers Page
5
5
5
6
6
1.1. Hygiène hospitalière Page
1.2. Définition de l'hygiène Page
1.3. L'hygiène et l'infirmier(ère) .. Page
1.4 L'hygiène des mains avant tout . Page
1.5. Les précautions « standard » en
hygiène Page
6
2. Les gants à usage unique . Page
7
2.1. Définition du gant Page
7
2.2. Historique du gant Page
8
8
9
2.3. Représentations sociales des gants ... Page
2.4. L'aspect technique des gants Page
2.5. L'effet barrière du gant Page
2.6. Les gants et la réglementation Page
10
3. Les soins à risque d'exposition au sang .
Page
11
3.1. Définition Page
11
12
3.2 Epidémiologie des AES Page
3.3 Réglementation en vigueur Page
12
4. Les comportements en matière de port de gant :
Page
13
13
14
4.1. Définitions : observance, et comportement Page
4.2. Facteurs déterminant le respect du port de gants
Page
4.3. Le risque . Page
15
3ème PARTIE : Enquête exploratoire Page
16
1. Choix de l'outil d'enquête . Page
17
2. Choix de la population cible .. Page
17
3. Construction de l'outil Page
18
4. Modalités de l'enquête Page
19
5. Présentation des résultats Page
20
6. Analyse des résultats Page 22
6.1. L'analyse sémantique . Page
22
6.2. L'analyse thématique . Page
25
7. Discussion . Page 30
Conclusion Page
32
Bibliographie Page
33
Liste des annexes .. Page
36
Dans le cadre de notre dernière année de
formation en soins infirmiers, nous devons rédiger un mémoire de
fin d'études. Ce travail s'inscrit dans deux unités
d'enseignement (UE) qui sont : l'UE 3.4 « initiation à la
démarche de recherche » ainsi que l'UE 5.6 « Analyse de la
qualité et traitement des données scientifiques et
professionnelles ».
En tant que futurs professionnels de santé, nous
souhaitons au maximum respecter les règles de bonnes pratiques que nous
avons vu tout long de notre cursus au sein de l'Institut de Formation en Soins
Infirmiers (I.F.S.I.). Néanmoins nous ne respectons pas toujours ces
règles, notamment en ce qui concerne l'utilisation et le port de
gants.
Ces derniers temps, nous entendons beaucoup parler des
précautions standards et complémentaires en lien avec le virus
Ebola. Ce qui nous encourage en tant que futurs soignants à nous
questionner sur les règles de bonnes pratiques en ce qui concerne
l'observance du port de gants.
Dans un premier temps nous aborderons le thème de notre
travail de recherche à travers deux situations de départ qui
porte sur le port de gant. Dans un deuxième temps nous aborderons le
cadre conceptuel de notre mémoire de fin d'études. C'est dans
cette partie que nous verrons ce que la littérature dit sur l'observance
du port de gant, l'hygiène hospitalière etc. Notre
troisième partie sera consacrée à l'enquête de
terrain et à l'analyse des résultats. Dans une quatrième
partie nous comparerons au cours de la discussion, les résultats obtenus
lors de notre analyse avec ce que nous avons vu dans notre cadre conceptuel.
Enfin nous conclurons.
1. Situation de départ :
Au cours de ma formation, j'ai eu l'occasion d'effectuer un
stage en service de pneumologie et oncologie thoracique.
Durant mon stage, je fus face à deux situations m'ayant
interpellé sur ma pratique professionnelle. La première se
déroule auprès d'un patient que j'avais en soins depuis plusieurs
semaines. Il était hospitalisé suite à une
décompensation respiratoire sur une Bronchopneumopathie Chronique
Obstructive (BPCO) ainsi qu'une récidive d'un lymphome
nécessitant une prise en charge par l'unité de soins palliatifs.
En raison de l'altération de son état général, nous
devions l'assister dans la réalisation de ses soins d'hygiène et
de confort. De confession musulmane, ce patient préférait que ce
soit un homme qui réalise ces soins. C'est pourquoi chaque fois que
possible, et dans le but de respecter ses volontés, c'est moi qui les ai
réalisés. Au fil des jours et des soins prodigués, une
relation s'est instaurée entre nous, ayant un impact sur ma pratique
professionnelle puisque je ne respectais plus les recommandations de bonne
pratique quant à l'observance du ports de gants dans les soins à
risque d'Accident d'Exposition au Sang1 (AES). En effet, je portais
des gants à usage unique, seulement pour effectuer la toilette intime de
ce patient. Autrement dit, pour les soins à risque de contact avec des
liquides biologiques : bilan sanguin, gazométrie artérielle, pose
de voie veineuse périphérique2 (VVP), je ne jugeais
pas utile de porter systématiquement des gants.
1 Accident d'exposition au sang (AES)
2 Cathéter introduit dans une veine afin de permettre
l'administration de solutés quand la voie orale n'est pas possible. Il
s'agit donc d'un geste invasif qui engendre des risques infectieux. Cet acte
relève du décret du 11 février 2002.
http://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/pose-de-voie-veineuse-peripherique.html
Au cours d'une seconde prise en soins, chez un patient admis
pour une pneumopathie, je fus amené à lui poser une voie veineuse
périphérique. Au cours du soin, j'ai dû réaliser
plusieurs désinfections de la peau, au vue de la coloration
«noirâtre» des compresses.
A la suite de cela, j'ai évalué qu'il y avait
potentiellement un risque pour moi-même et j'ai donc enfilé une
paire de gants pour continuer et mener à terme ce soin. Bien qu'il m'ait
été moins aisé de réaliser cette pose de
cathéter périphérique avec des gants, j'ai tout de
même réussi à effectuer cet acte. Avec ce patient, la
relation de soins était assez compliquée en raison d'un
problème de communication lié à la barrière de la
langue ainsi que du caractère de celui-ci. Je ne me suis donc
posé aucune question quant au fait de mettre des gants pour effectuer
les soins qui lui étaient nécessaires.
En ce qui me concerne, les gants représentent un
obstacle. Outre la barrière microbienne, ils peuvent également
être une barrière émotionnel et ou relationnelle. De plus,
il m'est beaucoup plus compliqué de réaliser les soins avec des
gants. Ils altèrent ma dextérité lors de la
réalisation de soins techniques. Toutefois, lorsqu'il est
véritablement nécessaire d'en porter, j'arrive tout de même
à réaliser les soins. C'est ce qui m'a amené à me
questionner sur l'observance du port de gants dans les soins dit «
techniques ».
2. Questionnement et analyse de la situation :
Ces deux situations de soins m'ont interpellé sur ma
pratique professionnelle mais également sur celle des professionnels qui
nous encadrent, nous forment et qui, comme moi, ne respectent pas toujours les
recommandations de bonnes pratiques en matière de port de gants. A
l'issue de ce stage, j'ai d'ailleurs réalisé une analyse de
pratique sur ce sujet, me permettant ainsi de me poser différentes
questions et d'orienter mon thème de recherche :
- Pourquoi l'infirmier/l'infirmière ne porte pas de
gants lors de certains
soins ?
- La relation soignant-soigné peut-elle avoir un impact
sur nos pratiques professionnelles ?
- Le gant peut-il être une barrière à la
relation soignant-soigné ?
- Pourquoi l'infirmier/l'infirmière malgré ses
connaissances prend des
risques ?
- Le gant nous protège-t-il véritablement des AES
?
- La spécificité du service influence-t-elle le
port de gant ?
- Les gants altèrent-ils la dextérité du
soignant ?
- Le port des gants est-il plus ou moins important chez les
aides-
soigant(e)s que chez les infirmier(ère)s ?
- Quelle image renvoie les professionnels ne portant pas de
gants aux étudiants ?
A l'issue de ces multiples questionnements, nous avons pu
déterminer nos différents axes de recherches et aboutir à
la question de départ suivante :
En quoi certains facteurs influencent
l'infirmier(ère) au respect du port de gant dans les soins à
risque d'accidents d'exposition au sang ?
1. L'hygiène et les soins infirmiers :
1.1. Hygiène Hospitalière :
Fondamentalement, l'hygiène repose sur des
précautions de bon sens : propreté des locaux, des objets et des
personnes. Dans les établissements de soins, l'hygiène repose sur
des règles professionnelles drastique dans le but de prévenir et
de lutter contre les infections. L'hygiène est une discipline
essentielle, au coeur des secteurs de soins.
1.2. Définition de l'hygiène :
Afin de définir le concept, d'hygiène, il faut
partir de son étymologie. Le mot hygiène vient du grec «
hygieinon » qui signifie « santé ». L'hygiène
c'est un ensemble de règles individuelles ou collectives qui visent
à prévenir ou à conserver la santé.3
D'après Léon Bernard, qui fut président du conseil
supérieur d'hygiène de France, « l'hygiène n'est pas
une science contemplative, mais une science faite d'actions
»4.
L'hygiène hospitalière c'est donc l'ensemble des
mesures relatives à la politique de prévention et de lutte contre
les infections associées aux soins dont les infections nosocomiales font
partie.
1.3. L'hygiène et l'infirmier(ère)
:
Si l'on regarde les règles régissant notre
profession, seul un article du code de la santé publique fait
référence à l'hygiène. Il s'agit de l'article
R.4312-11 « L'infirmier ou l'infirmière respecte et fait respecter
les règles d'hygiène dans l'administration des soins, dans
l'utilisation des matériels et dans la tenue des locaux. Il s'assure de
la bonne élimination des déchets solides et liquides qui
résultent de ses actes professionnels. »
3 UE 2.10, Mme Humbert, Infirmière
Hygiéniste, « l'hygiène hospitalière »,
Septembre 2012
4 Encyclopedia Universalis Cd-rom, Hygiène, M.
Maisonnet
L'hygiène est « une science au service des soins
infirmiers, elle est également un comportement. C'est un savoir, un
savoir-faire, un savoir être. C'est un tout qui va conduire à
l'excellence. »5 Ainsi, la loi amène l'infirmier
à justifier de sa propre compétence.
1.4. L'hygiène des mains avant tout :
Les mains représentent dans notre société
la douceur, la sensualité. Le toucher est une intrusion dans la
sphère intime. Le contact passe par le toucher c'est ce que l'on apprend
dès le plus jeune âge. Pourtant les mains sont responsables de la
conduite de germes qui se transportent « à la maison ».
C'est pourquoi, la peau, notamment celle des mains est la
première protection contre les agents pathogènes.
L'hygiène et les soins des mains sont essentiels dans la
réduction de transmissions de germes à un patient. Toutes
lésions des mains est une porte d'entrée potentiel pour des
bactéries. Le lavage des mains (Annexe I) au savon doux
liquide, reste la méthode de prévention la plus efficace contre
la transmission des infections. Les solutions hydroalcooliques sont
également très efficaces, si les mains ne sont pas
souillées visuellement.
1.5. Les précautions « standard » en
hygiène :
Les précautions standard6 ou universelles
(Annexe II) s'appliquent par tous les soignants pour
l'ensemble des patients quelle que soit leur pathologie et leur statut
sérologique et ce, dans tous les lieux de soins.
Nous entendons par précautions standard :
l'hygiène des mains, le port de gants, le port d'équipements de
protection individuels (masques, charlottes, casaques...), la prévention
des accidents d'exposition au sang ainsi que l'entretien des locaux et du
matériels de soins.
2. Les gants à usage unique :
5 Nouveaux Cahier de l'infirmière - Hygiène -
Ed. Elsvier Masson - Issy-les-Moulineaux-2007 - Pages 6
6 Resclin Champagne-Ardenne, Martine
Blassiau, Les précautions standards, les ateliers du Resclin 2008-2009,
Gestion du risque infectieux associé aux soins «Module
correspondants en hygiène des établissements de
santé».
2.1. Définition du gant :
Le gant se définit comme un objet fait de peau,
d'étoffe ou de tout autre matériau qui épouse la forme de
la main et des doigts et qui est utilisé comme accessoire de
l'habillement ou comme protection dans diverses
activités7.
Les gants médicaux, eux, sont la plupart du temps,
définit comme des dispositifs à usage unique, utilisés
lors des procédures de soins médicaux (Annexe III)
nécessitant une barrière de protection8.
2.2. Historique du port de gant :
Les premières recommandations en matière de port
de gants remontent au XVIe siècle, bien avant les travaux de Semmelweis
sur l'asepsie des mains lors des accouchements et longtemps avant les travaux
de Pasteur sur les microbes. En effet, c'est l'obstétricien Plenck qui
recommanda le premier l'usage des gants au moment de la naissance d'enfants de
mère syphilitique.
En 1889, le médecin américain William Halsted
introduit le port de gants en chirurgie. C'est en 1975 que les gants deviennent
à usage unique.
Avant cette date, ils étaient réutilisables. On
les lavait et les stérilisait à la vapeur. C'est également
à cette date que les gants de soins à usage unique ont
été largement diffusés.
Depuis 1985, avec l'épidémie du SIDA, la
fréquence du port de gants augmente et les premières
intolérances, notamment au latex, apparaissent9.
Nous devons également l'apparition du port de gant
à deux phénomènes, le premier est lié à
l'évolution des matériaux, passant du coton à la soie pour
obtenir finalement le caoutchouc de latex. En 2004, la consommation annuelle de
gants en France était de l'ordre de 800 millions d'unités de
gants d'examen et de 60 millions de paires de gants chirurgicaux. La proportion
de gants en
7
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gant/36056
Consulté le 11/10/14
8
http://www.who.int/gpsc/5may/tools/training
education/slcyh usage des gants fr.pdf Consulté le 11/10/14
9
http://www.infirmiers.com/pdf/le-bon-usage-des-gants.pdf
Consulté le 11/10/14
latex de caoutchouc naturel est de l'ordre de 55% pour les
gants d'examen et de 96% pour les gants chirurgicaux. Le second
phénomène est la découverte par plusieurs médecins
que le gant à usage unique était un dispositif médical
clef dans la protection soignant-soigné et non plus exclusivement dans
la protection du soignant10.
2.3 Les représentations sociales des gants
:
Au niveau des représentations sociales11,
historiquement serrer la main avec des gants pour saluer une personne
était un manque de respect. De plus depuis toujours nous apprenons que
le contact passe à travers le toucher. Ainsi la médecine
développe donc deux aspects contradictoires avec le port de gants, la
protection en termes d'hygiène et le toucher relationnel hors les gants
entraîne une absence de contact chaleureux.
Dans l'esprit des patients, la main gantée fait mal
(gestes invasifs) ou touche à l'intime (petite toilette). En ce qui
concerne les soignants ils sont dans le questionnement, si j'en porte j'ai peur
de faire mal, de me souiller. Si je n'en porte pas je valorise la relation, la
confiance.
2.4. L'aspect technique des gants médicaux
:
Il existe différents type de matériaux
(Annexe IV) utilisés dans la fabrication des gants
à l'usage des professionnels de santé. Le caoutchouc et ses
dérivés
(latex, nitrile, néoprène...) et les
polymères thermoplastiques12
(vinyle, polyéthylène). L'ensemble de ces matériaux
convient pour la protection contre les risques microbiologiques.
10
http://ansm.sante.fr/var/ansm
site/storage/original/application/c0881702f5b28bed08f2c61f249 508fd.pdf
consulté le 11/10/14
11 Germain Michel - L'épopée des gants
chirurgicaux - Ed. L'Harmattan - Juin 2014 - p.
12 Matières plastiques qui se ramollissent sous l'action
de la chaleur et se durcissent en se refroidissant de manière
réversible.
13
nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/cclin/.../1998_mains_CCLIN.pdf
consulté le 19/11/14
14 Volume sanguin contenu dans l'aiguille
Les gants de soins non stériles doivent garantir une
étanchéité contre les bactéries et les virus mais
ils doivent également permettre aux soignants de garder une
sensibilité tactile et être imperméables aux liquides et
colorants.
A l'état neuf, et à condition de fabrication
égale outre leur coût, les gants en latex, nitrile ou vinyle forme
une barrière équivalente contre les microorganismes.
Toutefois, l'intégrité de la barrière
résiste plus longtemps pour les gants à base de caoutchouc que
pour les gants en vinyle. En effet, les gants en latex ou en nitrile
possèdent une plus grande élasticité que les gants en
vinyle, leur procurant ainsi une résistance aux sollicitations
mécaniques importantes. Néanmoins nous savons qu'une
porosité du gant apparaît au bout de 30 à 45 minutes, c'est
pourquoi il est important de les changer régulièrement.
2.5. L'effet barrière du gant:
Les principales qualités que l'on attend des gants sont
:
- Un gantage optimisé en conditions sèches et
humides.
- Une souplesse et la résistance du matériau.
- Une surface micro-rugueuse permettant une préhension
fine afin de ne
pas altérer la dextérité.
- Un rôle dans la protection croisée entre le
soignant et le patient.
Sachant que 70 à 80% des infections sont
manuportés13, les gants offrent une protection aux patients
contre la flore microbienne d'autres patients, risquant d'être
véhiculés par le biais des soignants. D'où l'importance de
changer de gants entre chaque patients et de respecter l'hygiène des
mains recommandée en matière d'hygiène
hospitalière.
Les gants, lors d'une piqûre accidentelle retiennent 30
à 60% de l'inoculum14 contenu dans l'aiguille grâce
à un effet mécanique d'essuyage du sang au contact du gant,
évitant généralement la dissémination d'agents
pathogènes
15 Pascal PRAYEZ, Julie ou l'aventure de la juste distance,
éditions Lamarre, février 2013, page 29-30 consulté le
29/10/2014
dans l'ensemble de l'organisme. Toutefois l'inflammation
locale après un AES est présente même avec les gants.
Mais outre leur barrière microbienne, les gants peuvent
être une barrière émotionnelle. Le port de gant n'a pas
pour but de se protéger du patient en tant que personne. En effet un
recours systématique aux gants, par craintes du contact de l'autre, par
exemple, risque de remplir un rôle de barrière relationnelle et de
mise à distance défensive d'autrui15.
2.6. Les gants et la réglementation :
Le latex issu de caoutchouc naturel, peut être
responsable d'allergies parfois sévère. Pourtant, on retrouve
cette substance dans de nombreux dispositifs médicaux. Des
contrôles qualité sont donc réalisés avant, pendant
et après le conditionnement afin de contribuer à la
sécurité globale du gant.
C'est pourquoi, afin de pouvoir être mis sur le
marché les gants doivent répondre à deux normes
européennes, qui ont été transposées en droit
français. C'est l'usage auquel est destiné le gant qui
définit la directive à laquelle il doit répondre.
La directive européenne n° 93/42/CEE
sur les dispositifs médicaux (DM) concerne les gants
médicaux qui sont destinés à la protection des
patients.
La directive européenne n°89/686/CEE
sur les équipements de protection individuelle concerne les
gants de protection destinés à la protection du personnels, par
exemple vis-à-vis des agents biologiques, chimiques ou des rayonnements
ionisants.
Les procédures de mises sur le marché
dépendent donc du type d'équipement de protection individuelle.
Ils sont soumis à des essais de vérification de leur
conformité. Dans tous les cas la conformité aux
directives est attesté par le marquage CE16.
· Les gants médicaux (Dir. n°
93/42/CEE)
Les essais de conformité sont réalisés
selon la norme européenne EN455 qui comporte quatre étapes qui
porte sur l'étanchéité des gants, sur leurs
propriétés physiques, sur la biocompatibilité et sur la
durée de conservation des gants à usage médical.
· Les gants de protection (Dir.
n°89/686/CEE)
Les essais de conformité sont réalisés
selon plusieurs normes européennes spécifiques aux risques
susceptibles d'être rencontrés : risques microbiologiques et
chimiques (EN374), mécaniques (EN388),
thermiques (EN407), ionisants et radioactif
(EN421).
3. Les soins à risques d'exposition au sang :
3.1. Définition :
Un risque d'accident d'exposition au sang (AES) se
définit comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique
contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée
(piqûre ou coupure) soit une projection sur une muqueuse (oeil, bouche)
ou sur une peau lésée (Annexe V). Le risque de
transmission d'agents infectieux lors d'un AES concerne l'ensemble des germes
véhiculés par le sang ou les liquides biologiques
(bactéries, virus, parasites et champignons). Au regard de cette
définition, nous pouvons donc constater que l'ensemble des soins peuvent
se révéler à risque pour les soignant(e)s.
16 Le marquage "CE" (Conforme aux exigences) a été
créé dans le cadre de la législation européenne. Il
matérialise la conformité d'un produit aux exigences
communautaires incombant au fabricant du produit. Il doit être
apposé avant qu'un produit ne soit mis sur le marché
européen.
3.2. Epidémiologie des AES :
Sur la base des données du rapport Raisin17,
en 2011, 17 148 AES ont été recensés dans 849
établissement de santé (ES) pour un total de 260 372 lits
d'hospitalisation, représentant 32,7 % des ES français et 62,7 %
des lits d'hospitalisation. En 2012, 18 829 AES ont été
recensés dans 1 019 ES pour un total de 300 047 lits d'hospitalisation,
représentant 39,3 % des ES français et 72,3 % des lits
d'hospitalisation.
Près de 60 % des AES sont rapportés par des
personnels paramédicaux, 59,6 % en 2011 et 61,1 % en 2012.
Les accidents percutanés (APC) représentaient 8
AES documentés sur 10, essentiellement par piqûre 86,8 % en 2011
et 86,3 % en 2012. La tâche en cours était un geste infirmier dans
près de la moitié des cas (48 % en 2011 et 49,6 % en 2012).
3.3 Réglementation en vigueur :
La réglementation en vigueur au niveau européen
comporte trois directives :
La première18, concerne la mise en oeuvre de
mesures visant à promouvoir l'amélioration de la
sécurité et de la santé du personnel au travail ;
La seconde19, concernant les
prescriptions minimales de sécurité et de santé pour
l'utilisation par les travailleurs au travail d'équipements de travail
;
Et enfin la troisième20, concerne la
protection des travailleurs contre les risques liés à
l'exposition à des agents biologiques au travail ;
Cette réglementation européenne à
été transposée en droit français. La
législation française compte 7 textes de lois en lien avec les
risques liés à l'exposition au sang pendant notre temps de
travail.
17 Rapport RAISIN 2011-2012 concernant la Surveillance des
accidents avec exposition au sang dans les établissements de
santé français.
18 Directive 89/391/CEE
19 Directive 89/655/CEE
20 Directive 2000/54/CE
Il existe trois circulaires21 qui concernent la
prise en charge des personnes exposées à un risque de
transmission d'un virus (VIH, VHC, VHB) par le sang et les liquides biologiques
notamment lors des soins dans les établissements de santé.
Toutefois, en cas d'exposition réelle, la
loi22 prévoit une traçabilité de la part de
l'employeur, avec la tenue d'un registre de déclaration des accidents du
travail et la rédaction obligatoire du document unique (Le document
unique, permet de recenser, lister et hiérarchiser tous les risques
potentiels au sein d'un établissement).
Afin de limiter le nombre d'AES, le gouvernement a mis en
place un programme national23 de prévention des risques, qui
a pour objectif de diminuer de 25% le risque d'AES pour 100 lits
d'hospitalisations.
4. Les comportements en matière de port de gant
:
4.1. Définitions : observance et comportement.
L'observance se définit d'après le Larousse
comme « l'action d'obéir à une habitude, de se conformer
à un modèle, une coutume ; »24 Exemple
l'observance du port de gant ou d'un traitement.
Un comportement d'après le Larousse est « une
manière de se comporter, de se conduire ; c'est l'ensemble des
réactions et des conduites d'un individu. »25
21 Circulaire interministérielle DGS/RI2/DHOS/DGT/DSS
n° 2008-91 du 13 mars 2008 - Circulaire DGS/VS 2/DH/DRT n° 99-680 du
8 décembre 1999 - Circulaire n° DGS/DH/98/249 du 20 avril 1998
22 Article L.441-4 du code de la sécurité sociale -
Article R. 4121-1 du code du travail - Décret no 94-352 du 4 mai 1994
23 Programme national de prévention des risques
2009 - 2013
24
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/observance/55422
consulté le 29/11/2014
25 Le Petit Larousse Illustré - 2002 - Page 242
4.2. Facteurs déterminant le respect du port gant
:
Comme nous l'avons vu depuis le début de notre
mémoire, l'intérêt du port de gant remonte à
plusieurs dizaines d'années maintenant. Son efficacité n'est donc
plus véritablement à démontrer et pourtant le port de gant
ne fait pas l'unanimité chez l'ensemble du corps infirmier. Mais quels
sont les facteurs qui nous incitent à utiliser des gants lors de soins
à risques d'AES ?
Au cours de notre formation, nous abordons le port de gants en
première année dans le cadre de l'unité d'enseignement
2.10 Infectiologie et hygiène. Nous parlons du port de gants lors de
l'hygiène des mains et particulièrement lorsque nous abordons les
précautions standard et les AES.
L'hygiène des mains ainsi que le port de gants, font
l'objet de nombreuses recommandations de bonne pratique de la Haute
autorité de santé (HAS) ou de l'organisation mondiale de la
santé (OMS). L'hygiène est la base de notre profession, elle a un
rôle central. Aucun soignant, à l'heure actuelle, ne peut donc
dire qu'il ne connait pas les risques qu'il prend lorsqu'il ne porte pas de
gants, dans des soins où leur usage est recommandé.
Certains soins nécessitent d'être
réalisés de façon stérile, la question du port de
gant ne se pose donc pas. Le non-respect du port de ceux-ci conduirait le
soignant à faire une faute d'asepsie. Il serait judicieux de se demander
si les gants altèrent ou non la dextérité puisque certains
soins stériles notamment ne peuvent être réalisés
sans gants.
Le regard de ses pairs peut influencer le soignant à
porter ou non des gants. Si c'est un service où beaucoup
d'infirmier(ère) portent des gants lors des soins à risque d'AES
le soignant aura tendance par effet de masse et de mimétisme à
mettre des gants et inversement. Il serait donc préférable de
convaincre plutôt que de contraindre.
4.3. Le risque :
Un risque, d'après le Larousse26, est la
possibilité de survenu d'un fait, d'un événement
considéré comme un mal ou un dommage. David Le
Breton27 décrit le risque comme une conséquence
aléatoire d'une situation, mais sous l'angle d'une menace, d'un dommage
possible. Il écrit dans son livre28 : « Le risque est ce
moment de la croisée des chemins, du franchissement d'un cap où
un péril se pressent. »
Prendre un risque ne se résume pas à
l'éventualité de périr ou d'être touché
physiquement. Cela implique également l'estime de soi. Au quotidien la
prise de risque permet de briser les routines de nos vies personnelles et/ou
professionnelles. Prendre un risque donne un sentiment de maîtrise, (Je
n'ai jamais eu d'accident de voiture depuis que j'ai le permis donc je peux
rouler un peu plus vite que la vitesse autorisée).
Cela permet également de se sentir mieux
protéger (ça n'arrive qu'aux autres) c'est un mécanisme de
défense mis en place par l'humain pour faire face à certaines
situations (Un fumeur sait que le tabac tue, pourtant il fume quand même
parce qu'il ne se dit pas que ça peut lui arriver bien qu'il connaisse
les dangers). Mais tester ses limites, se mettre en danger, aller contre les
savoir qui nous est inculqué, cette prise de risque permet de se sentir
vivant, d'être décideur, maître de nos actes. Comme le dit
Haruki Murakami29 : « Bien sûr, il y a des risques.
Mais le risque, c'est ce qui épice la vie ». La prise de
risque renvoie le soignant à sa propre conscience professionnelle.
L'infirmier en ne portant pas de gants veut-il se prouver
qu'il maîtrise le soin ou bien ne craint-il pas d'être
contaminé par un virus (VIH, Hépatites...) ?
Suite à notre partie théorique, nous allons
établir des axes de recherches dans le but d'affiner notre question de
départ.
26
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/risque/69557
27 David le Breton est un sociologue
et anthropologue français, il étudie notamment l'anthropologie
des conduites à risque.
28 Sociologie du risque - éditions Que sais-je ? - Janvier
2012 - Page n°3
29 Ecrivain Japonais, plusieurs fois favori pour le prix Nobel de
la littérature
Suite à notre cadre théorique, nous avons pu
établir 3 axes de recherches qui vont nous permettre de réaliser
notre enquête de terrain. A l'issu de cette enquête, nous
réaliserons une analyse des données obtenues afin de les croiser
avec notre cadre théorique.
Notre premier axe de recherches sera : Identifier les
facteurs qui influencent ou non l'infirmier(ère) au respect du port de
gant dans les soins à risques d'AES. Au cours de nos
recherches, nous nous sommes rendu compte que bon nombre de facteurs pouvaient
intervenir dans le respect du port de gants mais alors qu'en est-il pour leurs
non observance ?
Notre second axe de recherche sera : Identifier si la
spécialité du service et la population accueillies influencent ou
non l'infirmier(ère) au respect du port de gants dans les soins à
risques d'AES. Etant donné que le port de gant peut être
pour certains soignant une barrière dans la relation de soin, nous avons
jugé intéressant de comparer les différentes pratiques au
sein de plusieurs unités de soins dont les spécialités et
le type de patients accueillis n'étaient pas les mêmes.
Notre troisième axe de recherche sera :
Identifier si le port de gant n'est pas simplement utilisés pour
protéger le patient et non pour se protéger des risques d'AES.
Au fil de nos recherches, nous avons identifiés que pour
réaliser certains soins notamment stériles le port de gant est
obligatoire. Mais alors dans quel but portons-nous des gants ? Les soignants
portent ils davantage de gants lorsqu'il s'agit de protéger les autres
plutôt qu'eux-mêmes ? Est-ce pour se protéger,
protéger l'autre ? Est-ce leur conscience professionnelle et leur valeur
concernant le respect qui les poussent à mettre des gants pour
protéger l'autre ? C'est ce que nous allons cibler à l'aide de
cette axe de recherche.
1. Choix de l'outil d'enquête :
Au cours de notre mémoire de fin d'études, nous
nous sommes interrogés sur l'outil d'enquête que nous allions
utiliser. Nous avons décidés de conduire des entretiens
semi-directifs dont l'objectif est de laisser s'exprimer les professionnels et
interagir avec eux. Cela permet également de réajuster ou de
relancer sur la question incomprise mais aussi de rebondir sur des
éléments, que nous souhaiterions développer d'avantage.
Nous pensons que l'entretien peut apporter à notre
travail de recherche une véritable mine d'informations grâce
à l'expérience de chacune des personnes interviewées. Nous
pourrons compléter les données récoltées en amont
et ainsi aboutir à leur interprétation30.
Au cours de nos entretiens avec les professionnels, nous
utiliserons, après accord tacite, un dictaphone pour enregistrer ce qui
va se dire au cours de l'échange et ainsi faciliter la retranscription.
Nous garantirons l'anonymat des personnes interrogées. Les entretiens
durerons une trentaine de minutes, nous nous positionnerons face à face,
dans le but de favoriser le dialogue et l'échange. Il s'agit donc, ici
d'un mode d'accès direct31.
2. Choix de la population cible :
Au cours de nos entretiens, nous souhaitons recueillir
l'expérience, la pratique de l'infirmier ou de l'infirmière en
matière de port de gant.
Nous aimerions réaliser nos entretiens auprès
d'un(e) infirmier(ère) de soins de suite post-interventionnelle (SSPI),
un(e) infirmier(ère) de médecine, un(e) infirmier(ère) de
pédiatrie et un(e) infirmier(ère) libéral(e). Et ce dans
le but de
30 Blanchet A. et Gotman A. - L'enquête et ses
méthodes, l'entretien - Ed. Nathan - Octobre 2005 - p. 47
31 Ibid - p.56
32 Ibid - p.40-41
33 Ibid - p.64
comparer les réponses des soignant(e)s en fonction de
leur lieu d'exercice et de la population prise en soin.
3. Construction de l'outil :
A l'aide de notre grille d'entretien, (Annexe VI)
nous poserons aux professionnels 6 questions qui pourrons au fil des
entretiens s'affiner afin d'obtenir des réponses de plus en plus
précises32.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à
l'utilisation des gants par les soignants dans leur pratique quotidienne. Les
réponses à cette question, nous permettrons d'identifier les
éventuels écarts avec les recommandations de bonnes pratiques et
également de voir si le port de gant est bien respecté par les
soignants. Nous chercherons également à comprendre si les gants
disponibles dans les unités de soins ont un impact sur le respect du
port de gants.
Dans un deuxième temps, nous aborderons la question du
risque, afin d'identifier si les soignants ont conscience qu'ils s'exposent
à un risque en ne portent pas de gants dans les soins à risques
d'accidents d'exposition au sang. Nous cherchons à déterminer
l'attitude des soignants face au risque d'AES.
Enfin, afin de cerner davantage les personnes
interrogées et d'observer l'impact des critères suivants sur
leurs réponses nous demanderons : La date d'obtention de leur
diplôme, la date d'arrivé dans le service et si ces soignant(e)s
sont référent hygiène ou l'ont été.
Nous ne pouvons pas connaitre à ce stade le type de
discours qui sera employé par les soignants interrogés puisque
cela est variable d'un individu à un autre (vécu,
éducation, argumentation...)33.
Afin de réaliser facilement l'analyse de nos entretiens,
nous avons réalisés un tableau dans le but de répertorier
les mots-clés utilisés par chaque soignants que nous avons
interrogé afin de les comparer et de les analyser par la suite. A
l'issue de cette étape de construction, nous allons détailler les
modalités de ces entretiens.
4. Modalités de l'enquête :
Afin de pouvoir réaliser nos entretiens, nous avons au
préalable contacté les cadres supérieurs des
différents pôles où nous souhaitions réaliser nos
entretiens. Une fois les accords obtenus, nous avons pris contact par courriel
ou par téléphone avec les différents services où
nous souhaitions enquêter afin de programmer un rendez-vous avec les
infirmier(ère)s des unités de soins.
L'ensemble des soignants étaient prévenus de
l'entretien et étaient ainsi disponible au moment de celui-ci. La
durée de nos entretiens est assez variable en fonctions des
réponses données par chaque soignant. A la fin de ces entretiens,
nous avons fait remplir une autorisation d'enquête (Annexe
VII).
Notre premier entretien en SSPI, s'est déroulé
au sein même de cette unité, au niveau de l'ilot central au milieu
des autres soignants et des patients. Deux infirmières ce sont
présentées à moi. Elles ont répondu aux questions
l'une après l'autres, rendant quelque peu complexe l'analyse de cet
entretien. De plus nous pouvons supposer que la réponse de l'une pouvait
influencer la réponse de l'autre. Cet entretien a duré 20
minutes. Malgré le contexte nous n'avons pas été
dérangés au cours de l'entretien. Nous étions en face
à face, séparé par la « paillasse ».
L'infirmière d'HDJ de pédiatrie m'a accueilli
dans le bureau des infirmières, nous étions seuls, nous n'avons
pas été interrompu au cours de notre échange qui a
duré 10 minutes. Nous étions assis face à face, sans rien
qui nous
Les 6 infirmier(ère)s interrogés, sont tous
diplômés à des dates assez différentes.
L'infirmière la plus ancienne à 30ans de diplôme
d'état (DE), le plus
séparait, permettant ainsi un réel
échange sans barrière à la situation de communication.
Les entretiens en cardiologie se sont déroulés
l'un après l'autre. La durée de ces entretiens est sensiblement
la même avec une durée moyenne de 12minutes.
Nous étions dans le bureau des infirmières, nous
avons été parfois dérangés par le bruit des «
scops », et le médecin. Nous étions en face à face
sans bureau pour nous séparer.
Enfin le dernier entretien avec l'infirmier libéral
(IDEL) s'est fait par téléphone, en effet nous avons eu beaucoup
de difficultés à ce qu'un infirmier libéral puisse nous
accorder un peu de son temps. Néanmoins grâce à une
application sur notre smartphone nous avons pu enregistrer l'entretien avec
l'accord de l'IDEL. Ce dernier entretien a duré 10 minutes, avec la
distance crée par le téléphone on note une franchise un
peu plus prononcé dans les réponses de ce soignant.
Une fois nos entretiens effectués, nous avons
procédé à la retranscription de ces derniers
(Annexe VIII). A la suite de cela nous avons rempli un tableau
permettant de faciliter l'analyse de nos entretiens.
5. Présentations des résultats :
Afin de faciliter la lecture de nos entretiens nous avons
choisi de donner des prénoms fictifs aux soignants. La première
lettre du prénom indique le service dans lequel exerce
l'infirmier(ère). Exemple : Sophie travaille en SSPI, Christelle en
Cardiologie...
jeune a 5ans de DE. L'ensemble des entretiens ont durés
entre 10 et 15 minutes.
Ils ont tous plusieurs années d'expérience au
sein de leur service hormis Pauline l'infirmière de l'hôpital de
jour de pédiatrie qui est à ce poste depuis 6 mois. Auparavant
elle était en pédiatrie.
Au regard de notre premier axe de recherche :
identifier les facteurs qui influencent ou non l'infirmier(ère)
au respect du port de gant dans les soins à risques d'AES.
Aucunes des personnes interrogés ne nous a parlé
des glycémies capillaires sans que nous leurs posions la question. En
revanche l'ensemble des soignants parle des soins souillant ou sales.
En ce qui concerne la question de la prise de conscience du
risque, seule une infirmière nous a confié avoir conscience de
prendre un risque lorsqu'elle ne porte pas de gants.
L'ensemble des infirmiers (ère)s interrogé (e)s
nous dise que les gants en vinyles sont trop épais, non élastique
et qu'ils préféraient les gants en latex car ceux-ci
étaient plus fins, permettant ainsi d'avoir une meilleur
sensibilité et dextérité.
Concernant le choix des gants, les IDE ne savent pas vraiment
comment choisir. Dans certains services de soins seuls les gants en vinyle sont
à disposition. Pour les autres ils font références aux
allergies possibles avec le latex.
Suite à notre second axe de recherche :
identifier si la spécialité du service et la population
accueillies influencent ou non l'infirmier(ère) au respect du port de
gants dans les soins à risques d'AES.
Nous avons pu identifier que quelques soit l'unité de
soins le port de gants n'est pas toujours respecté à bon escient
comme indiqué par les recommandations de bonnes pratiques. Seule les
infirmières de SSPI (soins de suite post-interventionnelle) nous disent
porter plus de gants lorsqu'il s'agit d'enfant parce que les interventions des
végétations ou des amygdales saignent beaucoup et que les enfants
par conséquent crachent beaucoup.
Enfin suite à notre dernier axe de recherche :
identifier si le port de gant n'est pas simplement utilisés pour
protéger le patient et non pour se protéger des risques
d'AES.
Nous n'avons pas pu répondre à cet axe de
recherches avec précisions. En effet, les soignants interrogés
ont eu quelques difficultés à s'exprimer sur ce sujet. Ils ont
tous eu beaucoup de mal à parler du risque qu'ils prenaient, ils ne
savent pas véritablement dire pourquoi ils portent des gants et pourquoi
ils n'en portent pas. Néanmoins au regard des réponses nous
pouvons dire que lorsque les gants sont utilisés le soignant cherche
à se protéger lui en première intention.
Toutefois il faut noter que les réponses
apportées par les soignants ne permettent pas d'identifier si les gants
sont utilisés pour protéger le patient et non pour se
protéger en tant que soignant. Cet axe de recherche reste donc à
creuser.
6. Analyse des résultats :
6.1 L'analyse sémantique :
Au cours de nos cinq entretiens, l'ensemble de nos questions
ont suscité de nombreuses onomatopées telles que : « bah
», « euh », « oula » etc. On note également la
présence d'autres mots comme par exemple : « voilà »,
« enfin » etc. Certaines de nos interrogations ont également
provoqué des rires/sourires, des silences etc.
Les « bah » indiquent une hésitation, une
gêne. Tant dis que les « euh » font référence
à la réflexion, la personne cherche sa réponse.
L'onomatopée « oula » désigne un étonnement, la
surprise.
En ce qui concerne les mots « voilà » et
« enfin » ils font référence au mode de pensée
énumératif. Le mot voilà ponctue souvent la fin d'une
phrase, d'un listing d'actes. C'est deux mots sont également souvent
associés : « Enfin, voilà. ».
Les réactions que nous pouvons observer chez les
soignants que nous avons interrogés sont compréhensibles puisque
les professionnels n'avaient pas connaissance des questions de notre guide
d'entretien. De ce fait, les réponses à nos interrogations
nécessite de la réflexion et donc également des
hésitations. Nous pouvons nous demander également si certaines
hésitations ne traduisent pas l'envie de « bien »
répondre à nos questions, bien qu'il n'existe aucune bonne ou
mauvaise réponse.
Nos questions ont suscité beaucoup de gêne chez
les soignants et soignantes interrogé(e)s. Deux personnes n'ont pas
voulu être enregistrées pour que rien ne puisse réellement
les identifier. Nous pouvons donc nous demander si le sujet que nous avons
choisi pour notre mémoire de fin d'études n'est pas quelque peu
tabou chez les infirmier(ère)s.
Au cours des différents entretiens que nous avons
menés, nous avons eu l'occasion de noter que les professionnels
alternaient entre le pronom « je », « on » ou encore «
nous ».
L'utilisation d'un pronom ou d'un autre à une
signification qui est la suivante :
? Le « on » : désigne l'équipe, le
professionnel parle donc au nom de toute l'équipe. Le on est un pronom
indéfini permettant parfois de se masquer derrière, pour ne pas
parler de soi.
? Le « je » : le professionnel parle de lui, il se
livre à nous.
? Le « nous » : désignent le soignant
lui-même, l'équipe mais également les autres soignants nous
y compris.
L'utilisation de ces différents thermes, nous permettes
d'identifier l'implication du soignant dans son discours.
Lors de nos entretiens, certains mots ont été
d'avantages évoqués que d'autres pas les infirmier(ère)s.
Nous allons donc analyser ces termes, qui ont une importance dans le respect du
port de gants. Parmi ces mots récurrents dans les différents
discours des professionnels certains ont été
énoncés dans notre cadre théorique.
Nous avons remarqué que le mot gants est très
souvent répété alors que les soignants interrogés
n'en portent pas souvent. Le mot risque lui est utilisé à de
nombreuses reprise par les infirmier(ère)s. La sensibilité est
également
récurrente dans nos entretiens. Nous pouvons nous
demander si les gants à disposition ont un impact sur la
sensibilité des professionnels infirmiers.
On voit également que toutes les personnes
enquêtées font références à des soins sales,
ou souillant. Nous pouvons donc supposer que les soignants décident de
porter ou non des gants si le soin est souillant ou si l'environnement du
patient est souillé.
Nous avons noté également que les soins
cités de façon systématique sont les bilans sanguins ainsi
que la pose de voie veineuse périphériques (VVP).
L'urgence est citée à trois reprises, ce qui
nous amène à nous questionné sur la possibilité de
mettre des gants en situation d'urgence et donc à se demander si des
gants sont à disposition un peu partout dans les unités de
soins.
Notre analyse sémantique va nous permettre de faire
ressortir les thèmes principaux des entretiens que nous avons
menés dans le but de réaliser une seconde analyse qui cette fois
sera thématique.
6.2 L'analyse thématique :
A l'issue de nos entretiens, et après une analyse
générale, les thèmes
principaux qui se dégagent de nos entretiens sont les
suivants :
? Le type de gant
? La dextérité/sensibilité
? Les situations de soins
? Le risque dans les soins
En ce qui concerne le type de gants, 4 professionnels sur les
6 nous disent préférer le latex au vinyle pour une raison
d'élasticité et d'épaisseur. Lilian l'infirmier
libéral lui a fait le choix d'acheter et donc de porter des gants en
nitrile.
Sur l'ensemble des professionnels interrogés aucuns ne
sait choisir les gants adaptés en fonction des situations de soins
rencontrés au cours de l'exercice professionnel. Nous pouvons donc nous
demander si les soignants ont eu connaissance de la différence entre les
différents types de gants disponible sur
Les deux infirmières de SSPI nous disent essayé
de porter au maximum des gants mais que dans certains cas nécessitant
une grande dextérité elles n'en
le marché. Nous pouvons également nous demander
si la formation des infirmier(ère)s à ce sujet est suffisante.
En ce qui concerne les deux infirmières de cardiologie,
le choix des gants ne se pose pas puisque celle-ci n'ont à disposition
que des gants en vinyle. Christelle a évoquée à la fin de
notre entretien, que les gants en latex avaient été
supprimés en raison du risque d'allergies ainsi que de leur coût.
Toutefois, elle nous avoue préférer les gants en latex disponible
auparavant. En effet, elle nous précise que les gants vinyle qui sont
dans l'unité où elle exerce sont trop épais ne permettant
pas d'avoir la même sensibilité.
Pour les deux infirmières de SSPI et
l'infirmière d'HDJ de pédiatrie, elles ont à disposition
des gants en vinyle ainsi que des gants en latex. Toutes les trois me disent
choisir les gants en latex car elles ne sont pas allergiques à celui-ci
et qu'ils permettent une meilleure sensibilité que le vinyle.
Concernant le thème sur la sensibilité et la
dextérité, l'ensemble des IDE que nous avons questionné
nous ont dit ne pas avoir la même sensibilité, la même
dextérité lorsqu'ils portaient des gants.
Pauline nous a indiqué que dans son service elles
avaient besoin d'une très grande sensibilité pour sentir le
capital veineux des nourrissons et enfants pris en soins. Elle nous confie que
lorsqu'elle réalise des charges virales, ou si le patient est à
risque elle porte des gants pour se protéger.
Les deux infirmières de cardiologie nous ont
parlé de l'âge de leur patient ainsi que de leur capital veineux.
En effet elles nous ont expliqué que chez les personnes
âgées le capital veineux n'est pas toujours en bon état, et
qu'il est dont moins aisé de réaliser les soins avec des gants,
alors qu'elles ont besoin d'une grande sensibilité pour repérer
les veines des patients.
portent pas. Toutefois l'une d'entre elle nous a confié
une fois l'entretien et l'enregistrement terminé que pour elle avec ou
sans gants elle réussissait les soins de la même façon.
Elle nous dit que parfois c'est pour gagner du temps qu'elle n'en porte pas.
Lilian, l'IDEL, ne dit de façon explicite que les gants
altèrent sa sensibilité et sa dextérité. Il nous
dit que ce n'est pas facile de réaliser des soins avec des gants mais
que pour les soins stériles nécessitant des gants il en porte.
Au vu de l'analyse de ce thème, nous pouvons nous
demander si les gants altèrent véritablement la
sensibilité, ou bien si c'est seulement par manque d'habitudes de
réaliser des soins en portant des gants.
Les professionnels nous ont souvent cité les
mêmes situations de soins dans lesquels ils portaient ou non des gants.
Tous les soignants portent des gants lors de la réalisation de soins de
nursing. Concernant les bilans sanguins aucuns d'entre eux n'en porte sauf
Lilian l'IDEL, qui lorsqu'il réalise un prélèvement chez
un enfant en porte parfois pour le distraire puisqu'il utilise des gants en
nitrile de couleur bleu. Pour la pose de voie veineuse
périphérique, là encore aucunes des personnes
interrogées ne portent des gants.
Lors de la question de relance sur les glycémies
capillaires, les IDE interrogé(e)s nous confie une nouvelle fois ne pas
porter de gant pour ce soins. Tous ont précisé ne pas voir
l'intérêt pour ce soin. Christelle l'infirmière de
cardiologie, justifie le fait de ne pas mettre de gants en nous disant que lors
d'un HGT on ne fait pas couler des litres de sang, et qu'elle n'a jamais eu de
sang sur le mains en faisant ce soin.
Les deux infirmières de SSPI, Pauline ainsi que Camille
nous disent mettre des gants pour fermer les poubelles. Nous pouvons donc nous
demander si elles jugent que le risque est plus important lorsqu'elles ferment
les poubelles que lorsqu'elles réalisent une pose de VVP. Dans cette
situation les gants sont donc utilisés comme équipement de
protection individuel.
Régulièrement, les professionnels introduisent
leurs propos en disant « Bah pour les soins sales, souillant ».
Les infirmières de SSPI, l'IDE d'HDJ de
pédiatrie et les deux infirmières de cardiologie nous ont dit
porter des gants lorsqu'elles manipulent des bassins, des urinaux, lorsqu'un
patient vomi. Nous nous posons donc la question des représentations,
à savoir si l'infirmier(ère) pensant et/ou imaginant que le soin
est sale ou souillant alors il ou elle portera systématiquement des
gants.
Au cours de nos entretiens lorsque nous posons la question :
« Dans votre pratique avez-vous des situations où les gants
étaient nécessaires et où vous ne les avez pas mis ?
» 4 soignant(e)s sur les 6 interrogé(e)s ont fait
référence à l'urgence. Les infirmières d'SSPI nous
ont dit ne pas porter de gants lors d'extubation en urgences, lorsqu'un patient
vomi en jet, ou bien lors d'aspiration endo-trachéale en urgence. Lilian
nous parle d'une situation où il a retrouvé une personne au sol,
le visage ensanglanté. Il a donc paré à l'urgence en ne
mettant pas de gants. Une des infirmières de cardiologie nous parle
d'une sonde qui a explosé une fois au cours d'une urgence.
Cela nous amène à nous demander quelles sont les
raisons lors de situation d'urgence, qui poussent les soignants à porter
moins de gants. Nous pouvons également supposer que les soignants de par
le stress de l'urgence, ont peut-être moins conscience du risque qu'ils
prennent en voulant intervenir rapidement auprès du patient.
Le risque dans les soins est un thème qui ressort de
l'ensemble de nos entretiens. En effet nous posions au cours de
l'échange avec les professionnels la question suivante « Quand vous
ne portez pas de gants pour des soins qui le nécessitent avez-vous
conscience de prendre un risque ? ». Cette question a suscité bons
nombres d'étonnements et de gêne chez les infirmier(ère)s
interrogé(e)s.
Camille une des infirmières de cardiologie, commence sa
réponse par : « Quel risque (en regardant ses pieds) ? » Elle
poursuit ensuite par une autre question : « Est-ce qu'on n'est pas plus
prudent sans gants ? ». Elle répond à sa question en disant
: « Je crois, et puis de toute façon avec ou sans gants si on doit
se piquer on se piquera ». Cette réponse fait
référence à de l'auto-persuasion, comme si en se disant
cela, camille se rassure. Il semblerait qu'elle a beaucoup de
difficultés à nous dire que lors des soins où elles ne
portent pas de gant elle ne pense pas au risque qu'elle prend.
Les infirmières de SSPI, l'IDE d'HDJ de
pédiatrie ainsi que l'infirmier libéral nous confis ne pas avoir
conscience du risque qu'ils prennent au moment où celui-ci est pris.
Toutefois, ils nous disent qu'ils ont conscience que le risque existe. Cela
semble assez paradoxal. Ils savent qu'il y a un risque et pourtant ils le
prennent quand même, et d'après leurs dires, sans y penser.
Seule Christelle la seconde infirmière de cardiologie
nous confie avoir conscience de prendre un risque pour elle, lorsqu'elle ne
porte pas de gants pour de soins qui le nécessitent. C'est l'une des
infirmières qui au vu de nos entretiens porte le plus de gants dans les
soins à risque d'AES, sauf dans des situations où elle n'a pas
assez de sensibilité. Nous nous demandons alors si les infirmiers qui
portent plus de gant ont d'avantage conscience du risque qu'ils prennent pour
eux.
La notion de risque est difficile à évaluer. Au
moment de notre question concernant la prise de risque, les soignants sont
embarrassés, regarde leurs pieds et hésites avant de
répondre. Nous avons eu l'impression à plusieurs reprises que les
professionnels cherchaient à nous donner une bonne réponse. Au
cours des entretiens, les soignants parle de prise de risque, et du risque
connu « quand on sait qu'il y a un risque... ». Pourquoi aborder le
risque semble si compliqué ? Qu'est-ce que cette notion renvoi aux
soignants ? La notion de risque pour le soignant est-elle suffisamment aborder
dans la formation en soins infirmiers ?
7. Discussion :
A l'issu de notre analyse et au regard de notre cadre
théorique nous pouvons remarquer certains écarts. Tout d'abord,
nous nous sommes rendu compte que le choix de l'entretien, comme outil
d'enquête n'était peut-être pas toujours pertinent. En
effet, nous avons parfois été contraints de réajuster
dès que les questions n'étaient pas comprises ou mal
formulées. En réalisant l'analyse de nos réponses nous
avons remarqué que notre outil manquait de précision et que nous
n'avions pas prévus certaines relances au vu des réponses que
nous ont apportées les soignants. Au cours de la réalisation des
entretiens, nous pouvons remarquer que les apports théoriques se
confirment à travers les réponses des professionnels
interrogés, cela nous a permis de relancer les infirmier(ère)s
sur le sujet que nous souhaitions traiter. Nous avons constaté que nos
entretiens duraient en moyenne douze minutes contrairement à ce que nous
avions prévu initialement. Pourquoi ont-ils duré moins longtemps
que prévu ? Le sujet du port de gants est un sujet qui semble tabou au
sein de la communauté infirmière. Ils ont eu parfois du mal
à nous confier les véritables raisons pour lesquelles ils ne
portent pas de gants. Ils avaient des difficultés à parler du
risque qu'ils prenaient.
Au cours de la réalisation de notre cadre conceptuel,
nous avons rencontré des difficultés à développer
notre partie sur le risque. La complexité de ce concept ressort dans
pratiquement l'ensemble des entretiens. Pourquoi aborder la notion de risque
est-elle si compliquée ? Qu'est-ce que cette notion renvoie aux
professionnels ? Pourquoi la notion de risque n'est-elle pas la même pour
tout le corps infirmiers ?
Au moment de la question : « Dans votre pratique
avez-vous des situations où les gants étaient nécessaires
et où vous ne les avez pas mis ? » Trois infirmier(ère)s
nous ont parlé de situations d'urgences. Dans notre cadre
théorique nous n'avons pas pris en compte que le
contexte de soins pouvait être un facteur influençant le port ou
non de gant.
Lorsque nous demandons aux professionnels comment ils
choisissent leurs gants, aucuns des six infirmiers n'a su nous expliquer
l'intérêt de porter un type de gant plutôt qu'un autre.
Aucun d'entre eux ne sait que les gants en vinyle ne peuvent être
utilisés pour la réalisation de soins infirmiers. Or, comme nous
l'avons vu dans notre cadre conceptuel, le type de gant définit leur
usage.
Néanmoins, ils nous ont tous confié que les
gants en vinyle étaient plus épais et moins élastiques que
les gants en latex, entrainant ainsi une moins bonne sensibilité et donc
une moins bonne dextérité pour réaliser les soins.
L'ensemble des infirmiers nous ont dit préférer le latex au
vinyle.
Cela nous renvoi à notre partie théorique sur
les gants à usage unique où nous abordons l'aspect technique des
gants de soins non stériles à usage unique.
Grâce à ces informations, notre question de
départ qui est pour rappel : « En quoi certains facteurs
influencent l'infirmier(ère) au respect du port de gant dans les soins
à risque d'accidents d'exposition au sang ? »
Nous avons pu la faire évoluer vers une question de
recherche qui est la suivante : « En quoi la connaissance du
risque lors d'un soin influence ou non l'infirmier(ère) à porter
des gants lors des soins qui le nécessitent ? ».
Suite à cette discussion, nous avons émis deux
hypothèses. En effet, d'après l'analyse que nous avons
réalisé auparavant, nous avons déduis deux
hypothèses.
La première est que nous avons le sentiment que lorsque
les soignant(e)s ont conscience ou connaissance du risque, ils porteraient
davantage de gants pour réaliser les soins. C'est cette hypothèse
qui nous semble la plus pertinente.
La seconde est que le type de gants à disposition dans
les unités de soins influencerait les infirmier(ère)s à
porter davantage de gants dans les soins à risque d'AES.
Nous avons décidé de nous intéresser au
cours de notre travail de recherche sur les différents facteurs qui
influencent les infirmier(ère)s au respect du port de gants dans les
soins à risque d'accidents d'exposition au sang. Nous avons
réalisé des entretiens au près d'infirmier(ère)s de
différents services dans le but de comparer les façons de faire
en matière de port de gants.
Nous avons pu constater que les représentations
sociales influencent de façon assez importante les
infirmier(ère)s. En effet l'éducation reçue, les valeurs
inculquées ont impact sur les représentations des soignants. Il
ne faut pas oublier qu'avant d'être des professionnels de santé
nous sommes des êtres humains avec un vécut, une histoire
personnelle. Les soignants se protègent d'avantage de ce qu'ils voient,
de ce qu'ils considèrent comme sale (l'urine, les matières
fécales etc.)
Le thème de notre mémoire nous renvoi par
l'idée de la responsabilisation, ce terme vient du latin «
respondere ». Le responsable c'est la personne qui répond de ses
actes, ou même d'obligations. Autrement dit la personne responsable
assume ses actes ainsi que les conséquences possibles de ces actes. Cela
nous renvoie à l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP)
qui se généralisent dans les établissements de
santé. Cette technique d'évaluation permet un regard sur la
pratique quotidienne, cela renvoi la personne à sa façon de faire
les choses. Quel est l'impact des représentations sociales sur les
soignants c'est ceux à quoi nous renvoie notre mémoire de fin
d'études.
Ouvrages:
Blanchet A. et Gotman A. - L'enquête et ses
méthodes, l'entretien - Ed. Nathan - Octobre 2005 - p.127
Des infirmières face au Sida : représentations et
conduites, permanence et changements - Ed. INSERM - Décembre 1994 -
p.265
Formarier M. et Jovic L. - Les concepts en sciences
infirmières (ARSI) - Ed. Mallet Conseil - Lyon - 2012 - p.328
Germain Michel - L'épopée des gants chirurgicaux -
Ed. L'Harmattan - Juin 2014 - p.218
Le Breton David - Sociologie du risque - Ed. Que sais-je ? -
Janvier 2012 - p.127
Nouveaux cahier de l'infirmière - Hygiène - Ed.
Elsvier-Masson - Juillet 2007 - p.208
Prayez Pascal - Julie ou l'aventure de la juste distance - Ed.
Lamarre - Février 2013 -
p. 200
Reflex ST2S - Sciences et techniques sanitaire et sociales - Ed.
Nathan - Mai 2009 - p.160
Articles :
Le port des gants en milieu hospitalier - Objectif soins &
management (N°187) paru en Juin 2010 en pp. 18-21 aux éditions
Wolters Kluwer France
L'usage des gants à l'hôpital règles et
limites - Revue de l'infirmière (N°106) paru en Décembre
2004
Gants : prendre la sécurité en main - HMH.
Hors-série (N°065) paru en Mars 2004 en 38 p.
Hygiène et prévention du risque infectieux - Paru
en 2007 aux éditions Masson et MNH
Prévention et suivi des accidents d'exposition au sang -
L'aide-soignante (N°114)
Paru en Février 2010 aux éditions Elsevier
Masson
Webographie :
Effets barrière des gants - consulté le 25 Mars
2015
http://www.geres.org/docpdf/j22JHajjar4.pdf
Gants usage et mésusage - consulté le 11
Février 2014
http://www.hdf.usj.edu.lb/imag/clin/14/9%20Gants%20Usage%20&%20m%C3
%A9susage.pdf
Gants sous surveillance - consulté le 25 Mars 2014
http://www.sf2h.net/congres-SF2H-productions-2012/rencontre-avec-l-expertgants-et-soinsgants-sous-surveillance.pdf
Le bon gant pour le bon geste - consulté le 25 Novembre
2014
http://cclin-sudest.chu-lyon.fr/ZoneNord/2012/juin2012/5gant.pdf
Les gants à l'hôpital - consulté le 25
Novembre 2014
http://nosobase.chu-lyon.fr/.../cclin/cclinParisNord/1998mainsCCLIN.pdf
Les gants et les masques - consulté le 11 Novembre 2014
http://www.erpicum.com/c/c3/wtrav11/gants
masques11.pdf
On sait qu'il n'y a pas de vrais risques - consulté le 10
Février 2014
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan
02940337 2005 num 23 3 1658
Quand soigner rend malade : des soignants face au risque
infectieux à l'hôpital - Consulté le 19 Octobre 2014
http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2008-hs-page-57.htm
Surveillance des accidents d'exposition au sang en
établissement de santé - Consulté le 10 Février
2014
http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-infectieuses/2014/Surveillance-des-accidents-avec-exposition-au-sang-dans-les-etablissements-de-sante-francais
Liste des Annexes
Annexe I : Le lavage des mains
Annexe II : Les précautions standards
Annexe III : Usage des gants
Annexe IV : Fiche pratique de sécurité
Annexe V : Conduite à tenir en cas d'Accidents
d'exposition au sang
Annexe VI : Guide d'entretien
Annexe VII : Autorisations d'enquête
Annexe VIII : Retranscriptions des entretiens
Le lavage des mains - Comment ?
LAVER LES MAINS AU SAVON ET A L'EAU LORSQU'ELLES SONT
VISIBLEMENT SOUILLEES SINON, UTILISER LA FRICTION HYDRO-ALCOOLIQUE POUR
L'HYGIENE DES MAINS !
Durée de la procédure : 40-60
secondes
Appliquer suffisamment de savon
pour recouvrir toutes les surfaces
des mains et frictionner :
Mouiller les mains
abondamment
Paume contre paume par mouvement de rotation,
le dos de la main gauche avec un
mouvement d'avant en arrière exercé par la paume
droite, et vice et versa,
les espaces interdigitaux paume
contre paume, doigts entrelacés, en exerçant un
mouvement d'avant en arrière,
les dos des doigts en les tenant dans la paume des
mains opposées avec un mouvement d'aller-retour latéral,
le pouce de la main gauche par rotation dans la paume
refermée de la main droite, et vice et versa,
la pulpe des doigts de la main droite
Rincer les mains
à l'eau,
par rotation contre la paume de la main gauche, et vice et
versa.
sécher soigneusement les mains avec une serviette à
usage unique,
fermer le robinet à
l'aide de la serviette.
Les mains sont prêtes
pour le soin.
Design: mondofragilis network
L'OMS remercie les Hôpitaux Universitaires de
Genève (HUG), en particulier les collaborateurs du service de
Prévention et Contrôle de l'Infection, pour leur participation
active au développement de ce matériel.
Octobre 2006, version 1.
Toutes les précautions ont été prises par
l'OMS pour vérifier les informations contenues dans la présente
publication. Toutefois, le document est diffusé sans garantie, explicite
ou implicite, d'aucune sorte. L'interprétation et l'utilisation des
données sont de la responsabilité du lecteur. L'OMS ne saurait en
aucun cas être tenue pour responsable des dommages qui pourraient en
résulter.
Précautions standard
L
es précautions « standard » sont
décrites dans la circulaire DGS/DH - n° 98/249 du 20 avril 1998
relative à la prévention de la transmission d'agents infectieux
véhiculés par le sang ou les liquides biologiques lors des soins
dans les établissements de santé. Ce texte actualise le concept
d'isolement vis-à-vis du sang et des liquides biologiques. Il demande
que des précautions générales d'hy-giène ou
précautions « standard » soient mises en oeuvre par tout
soignant lors de tout soin à tout patient quel que soit son statut
infectieux. En permettant de diminuer le risque de transmission croisée,
leur objectif est double : assurer la qualité des soins dispensés
aux patients et assurer la sécurité des soignants.
Les précautions « standard » sont au nombre
de sept : lavage et/ou désinfection des mains, port de gants, port de
surblouse, lunettes, masque, conduite à tenir lors d'un contact avec du
sang ou un liquide biologique, gestion des surfaces, gestion du matériel
souillé, transport de prélèvements biologiques, linge et
matériels souillés.
Certaines de ces précautions ne sont pas
abordées dans ce chapitre qui traite essentiellement de l'hygiène
des mains, du port des gants, des masques et de la tenue professionnelle.
Hygiène des mains
Argumentaire
SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES AUX
SOINS · SEPTEMBRE 2010
61
La réalisation d'un geste d'hygiène des mains
est un des gestes fondamentaux de la prévention des infections
associées aux soins (IAS). MORTIMER a bien montré, dans une
étude déjà ancienne, la différence de
fréquence d'acquisi-tion de S. aureus par une infirmière
selon qu'elle se lavait ou non les mains (quatre fois plus fréquent et
plus rapide en l'absence d'hygiène des mains). Plus récemment,
PITTET a montré la diminution des taux d'IAS quand l'observance de
l'hygiène des mains augmente, même s'il ne s'agissait pas d'un
essai randomisé contrôlé. Par ailleurs, une étude
assez récente sur les entérocoques résistants à la
vancomycine a montré que 10,6 % des sites non colonisés d'un
patient le devenaient à la suite d'un contact avec les mains d'un
soignant, elles-mêmes contaminées après contact avec un
site colonisé chez le patient ou avec son environnement.
La fréquence de la contamination des mains est
estimée à 17 % après contact avec un patient porteur d'une
bactérie multirésistante (BMR). En l'absence d'hygiène des
mains, celles-ci restent contaminées. Les différentes techniques
d'hygiène des mains ont une efficacité différente. Les
mains restent contaminées par une flore transitoire après lavage
au savon doux mais ne le restent pas si elles sont traitées par un
produit hydro-alcoolique (PHA). Par ailleurs, la friction des mains avec un PHA
a une efficacité supérieure à celle d'un lavage
hygiénique d'une durée de 30 secondes. Enfin, d'autres
études ont montré la supériorité de l'utilisation
des PHA par rapport au savon doux.
La longueur des ongles, le port de faux ongles ou de
résines sont associés à une contamination plus importante
des mains, de même que le port de bijoux.
Recommandations
R29
En préalable à l'hygiène des mains, le
soignant doit porter une tenue à manches courtes, avoir des ongles
courts (1 mm ou moins), sans faux ongles ni résine et ne porter aucun
bijou (y compris montre ou alliance).
PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
STANDARD
R30
R31
Il est recommandé d'effectuer une hygiène des
mains :
· immédiatement avant tout contact direct avec un
patient,
· avant tout soin propre ou tout acte invasif,
· entre un soin contaminant et un soin propre ou un acte
invasif chez un même patient,
· après le dernier contact direct ou soin
auprès d'un patient,
· après tout contact avec des liquides
biologiques,
· avant de mettre des gants pour un soin,
· immédiatement après avoir retiré
des gants.
Il est recommandé de pratiquer une hygiène des
mains par friction hydro-alcoolique en remplacement du lavage simple, du lavage
hygiénique et du lavage chirurgical. Si les mains sont visiblement
souillées, il est impératif de procéder à un lavage
simple des mains.
Critères d'évaluation des
pratiques
· Conformité des mains : absence de bijou aux
mains et aux poignets, ongles courts sans décoration ou faux ongle.
· Technique d'hygiène des mains ou observance. Il
est possible de suivre des méthodologies nationales comme celles
proposées par le Groupe d'évaluation des pratiques en
hygiène hospitalière (GREPHH) : http://www. grephh.fr/
(consulté le 13 mai 2010) ou par les CCLIN.
Spécificités
· Il est indispensable de connaître les limites
d'activité des PHA en fonction du type d'agent infectieux. Les PHA sont
sans effet sur les parasites (poux, sarcopte de la gale...) et sur les
champignons autres que les levures (essentiellement testé sur C.
albicans). Les PHA ont une activité modérée sur les
formes sporulées des bactéries.
· L'efficacité des PHA sur les virus
dépend du temps de contact et des concentrations du produit
utilisé. La virucidie ne peut être revendiquée que si le
produit a validé la norme NF EN 14476 en un temps compatible avec la
friction.
· Quand l'activité du PHA est non prouvée
ou incertaine sur l'agent pathogène isolé ou suspecté (par
ex. : Clostridium difficile), on privilégiera le port de gants
sur des mains propres (préalablement désinfectées avec un
PHA). Au retrait des gants, un lavage simple des mains est suivi d'une
désinfection avec un PHA.
62
SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES
AUX SOINS · SEPTEMBRE 2010
Sujets de recherche
· Identification des éléments qui
favorisent une bonne observance de la désinfection des mains dans
l'organisa-tion du travail (observance et interruption dans les soins par
exemple...).
· Recherche de la procédure optimale de
désinfection chirurgicale des mains.
· Recherche d'une éventuelle intolérance
chez les utilisateurs.
En savoir plus
· WORLD HEALTH ORGANIZATION. WHO Guidelines on hand hygiene
in health care. First global patient safety challenge Clean care is safer care.
Disponible sur :
http://whqlib-doc.who.int/publications/2009/9789241597906_eng.pdf
(consulté le 13 mai 2010).
· SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'HYGIÈNE
HOSPITALIÈRE (SFHH). Recommandations pour l'hygiène des mains.
Juin 2009. Disponible sur :
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_
hygienemain2009.pdf (consulté le 13 mai 2010).
Port des gants
Argumentaire
Les gants sont utilisés pour prévenir tout
contact cutané avec le sang ou des liquides biologiques. MAST a
montré dès 1993, que l'interposition d'une couche de gant
réduit la quantité de sang transmise lors d'une piqûre. Le
matériau composant les gants réduit de 46 % à 86 % le
volume inoculé.
La circulaire n° DGS/DH/98/249 du 20 avril 1998
recommande le port des gants lors : « d'un risque de contact avec du
sang, ou tout autre produit d'origine humaine, les muqueuses ou la peau
lésée du patient, notamment à l'occasion de soins à
risque de piqûre (hémoculture, pose et dépose de voie
veineuse, chambres implantables, prélèvements sanguins...) et
lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques,
linge et matériel souillés... ou lors des soins, lorsque les
mains du soignant comportent des lésions. » Cette circulaire
précise également qu'ils « doivent être
changés entre deux patients, deux activités ».
Le port de gants ne remplace pas l'hygiène des mains.
Les gants doivent être saisis avec des mains propres pour éviter
leur contamination. TENORIO a montré que le port des
PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
STANDARD
gants réduit la transmission d'entérocoques
résistants à la vancomycine aux mains des soignants ; cependant,
il n'em-pêche pas complètement la contamination des mains, et un
geste d'hygiène des mains est nécessaire après leur
retrait.
Des contaminations de l'environnement par les mains
gantées sont possibles ; RAY a mis aussi en évidence que le
contact avec des surfaces contaminées entraîne un transfert des
bactéries sur les gants.
Pour des raisons d'efficacité, des gants non
poudrés sont utilisés en association avec la désinfection
des mains par friction avec un produit hydro alcoolique.
Le type de gant (stérile, non stérile,
matériau, hauteur de la manchette...) est adapté au risque
lié à l'acte réalisé, à l'activité
pratiquée, au risque allergique.
Les gants doivent être conservés dans leur
conditionnement d'origine.
R32
R33
R34
Recommandations
Des gants sont toujours portés s'il y a un risque de
contact avec du sang ou tout autre produit d'ori-gine humaine, les muqueuses ou
la peau lésée du patient, notamment à l'occasion de soins
à risque (hémoculture, prélèvement sanguin, pose et
dépose de voie veineuse, chambre implantable...). Ils doivent être
portés également lors de la manipulation de tubes de
prélèvements biologiques, de linge et matériel
souillés. Ils sont mis systématiquement lors de tout soin lorsque
les mains du soignant comportent des lésions (coupure, blessure,
excoriation ou dermatose).
Il n'est pas recommandé de porter des gants lors des
contacts avec la peau saine. Cette recommandation ne concerne pas la
problématique de la prise en charge de certains micro-organismes
(Clostridium difficile toxinogène, entérocoques
résistants aux glycopeptides) pour lesquels il existe des
recommandations spécifiques.
Les gants sont changés entre deux patients ou deux
activités (y compris pour le même patient). Ils sont mis juste
avant le contact, le soin ou le traitement. Ils sont retirés dès
la fin du soin pour être jetés avant de toucher
l'environnement.
Critères d'évaluation des
pratiques
· SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS
ASSOCIÉES AUX SOINS · SEPTEMBRE 2010
63
CCLIN SUD-OUEST. Méthodologie d'audit sur le port de gants
à usage unique non stériles, 1999. Disponible sur :
http://www.cclin-sudouest.com/pages/enq_gant.html
(consulté le 13 mai 2010).
Spécificités
· Pour les actes chirurgicaux ou interventionnels
Le taux de perforation des gants et l'efficacité du
double gantage ont fait l'objet de nombreuses études. La protection
offerte en chirurgie contre l'exposition au sang, aux liquides biologiques et
la transmission croisée de microorganismes pathogènes ne doit pas
être négligée notamment lors des actes à
caractère urgent. Dans une revue de la librairie Cochrane de 2003,
TANNER et PARKINSON ont conclu que le double gantage diminue de manière
significative les perforations du gant interne.
Dans le cadre de la prévention des risques d'accidents
d'ex-position au sang (AES), pour les actes chirurgicaux ou inter-ventionnels,
il est recommandé de changer régulièrement de gants, de
porter deux paires de gants, notamment pour l'opérateur principal, lors
de la suture des plans pariétaux.
En savoir plus
· CCLIN PARIS-NORD. Les gants à l'hôpital
un choix éclairé, octobre 1998. Disponible sur :
http://nosobase.chu-lyon.fr/ recommandations/Mains/GantPN.pdf (consulté
le 13 mai 2010).
· INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE
SÉCURITÉ (INRS). Gants de protection pour les métiers de
la santé, fiche ED 118, 2004. (Disponible sur :
http://www.inrs.fr).
· SOCIÉTÉ FRANÇAISE
D'HYGIÈNE HOSPITALIÈRE (SFHH). Recommandations nationales.
Prévention de la transmission croisée : précautions
complémentaires contact. Avril 2009. Disponible sur :
http://www.sfhh.net/telechargement/recommandations_
preventiontransmissioncroiseeSFHH.pdf (consulté le 13 mai 2010).
PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
STANDARD
Masques
Argumentaire
Il existe deux grands types de masques : les masques
chirurgicaux (Tableau I) et les appareils de protection
respiratoire (APR) (Tableau II).
Tableau I - Performance des masques chirurgicaux par
type de masque et selon la norme EN 14683.
La norme EN 14683 « Masques chirurgicaux » -
septembre 2005, regroupe sous la même dénomination les masques
utilisés lors des soins et des activités chirurgicales. Le masque
chirurgical (de type I, IR, II, IIR) est destiné à éviter,
lors de l'expiration de celui qui le porte, la projection de
sécrétions des voies aériennes supérieures ou de
salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles par voie «
gouttelettes » (particules > 5 ìm) ou « aérienne
» (particules < 5 ìm). Porté par le soignant, le masque
chirurgical prévient la contamination du patient et de son environnement
(air, surface, produits...). Porté par le patient contagieux, il
prévient la contamination de son entourage et de son environnement. Le
masque chirurgical protège également celui qui le porte contre
les agents infectieux transmissibles par voie « gouttelettes ». Les
masques chirurgicaux de
type IR ou IIR comportent une couche imperméable qui
les rend résistants aux projections. Ils sont dits «
résistants aux éclaboussures ».
Le masque chirurgical ne protège en aucun cas contre
les agents infectieux transmissibles par voie « aérienne ».
Pour se protéger des micro-organismes transmissibles par voie
aérienne, soignants et visiteurs doivent porter un APR de type
pièce faciale filtrante (FFP). Cet appareil doit répondre
à la norme EN 149. Les caractéristiques de cet APR sont à
adapter au type de risque à prévenir (FFP1, FFP2, FFP3).
Recommandations
R35
Les soignants doivent systématiquement porter un masque
chirurgical anti-projection (norme EN 14683) avec lunettes de
sécurité ou un masque-visière lors de soins avec risque de
projection de sang, de liquide biologique. Ces consignes s'ap-pliquent
également aux visiteurs lorsqu'ils sont impliqués dans les soins.
Le patient doit porter un masque chirurgical (norme EN 14683) dès qu'il
sort de sa chambre lorsqu'il présente une toux supposée d'origine
infectieuse.
Les soignants et les visiteurs doivent porter un APR de type
FFP (FFP1 ou FFP2) à usage unique répondant aux critères
de la norme EN 149 en cas de risque d'exposition à des micro-organismes
transmissibles par voie aérosol. Lors de manoeuvre invasive, en cas de
risque d'exposition à certains micro-organismes transmissibles par
gouttelettes ou air, les soignants portent un APR de type FFP (FFP1 ou FFP2)
à usage unique répondant aux critères de la norme EN
149.
Test
|
Type I
|
Type IR
|
Type II
|
Type IIR
|
R36
|
Efficacité de filtration bactérienne (EFB)
Exprimée en %*
|
= 95
|
= 95
|
= 98
|
= 98
|
|
< 29,4
|
< 49,0
|
< 29,4
|
< 49,0
|
|
Non exigé
|
= 120
|
Non exigé
|
= 120
|
|
*L'efficacité de filtration bactérienne est
mesurée sur le matériau du masque ; elle ne prend pas en compte
les fuites au visage.
Le masque doit toujours être porté en couvrant
le nez, le menton et la bouche et doit être appliqué
hermétiquement sur le visage. Il ne doit pas être
repositionné ou porté en collier.
R37
** La pression différentielle exprime la résistance
du masque au passage d'un flux gazeux. À niveau égal de fuites
à la périphérie, un masque permettra une respiration du
porteur d'autant plus aisée que cette valeur sera basse.
64
SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES
AUX SOINS · SEPTEMBRE 2010
Tableau II - Performances minimales exigées des
APR selon la norme EN 149.
Sujets de recherche
|
|
|
Classification
|
Fuite totale maximale
|
Pénétration maximale du filtre (NaCl
et huile de paraffine)
|
· Mauvaise compliance du port de masque.
|
FFP1
|
22 %
|
20 %
|
· Résistance au passage de l'air et confort du
soignant.
|
FFP2
|
8 %
|
6 %
|
· Harmonisation des pratiques et des indications en
fonc-
|
FFP3
|
2 %
|
1 %
|
tion du type de masque ou d'APR.
|
|
|
|
|
PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
STANDARD
En savoir plus
· SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'HYGIÈNE
HOSPITALIÈRE (SFHH). Recommandations nationales. Prévention de la
transmission croisée : précautions complémentaires
contact. Avril 2009. Disponible sur :
http://www.sfhh.net/telechargement/
recommandations_preventiontransmissioncroiseeSFHH. pdf (consulté le 13
mai 2010).
· INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE
SÉCURITÉ (INRS). Risques infectieux en milieu de soins. Masques
médicaux ou appareils de protection respiratoire jetables : quel
matériel choisir ? fiche ED 4136 2005. Disponible sur :
http://www.inrs.fr (consulté le
13 mai 2010).
· INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE
SÉCURITÉ (INRS). Appareils de protection respiratoire et
métiers de la santé, fiche ED 105, 2009. Disponible sur :
http://www.inrs.fr (consulté le
13 mai 2010).
· INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE
SÉCURITÉ (INRS). Les appareils de protection respiratoire fiche
ED 98, octobre 2008. Disponible sur :
http://www.inrs.fr (consulté le
13 mai 2010).
· CCLIN SUD-OUEST. Recommandations pour l'utilisation
des masques médicaux et des appareils de protection respiratoire dans
les établissements de santé, 2007. Disponible sur :
http://www.cclin-sudouest.com/recopdf/recos_masques.
pdf (consulté le 13 mai 2010).
Tenue professionnelle
la protection des professionnels et des patients lors de leur
prise en charge pour la mise en oeuvre des précautions « standard
» (change de personnes souillées par exemple) ou des
précautions complémentaires de type contact.
L'utilisation de surchaussures expose inutilement au risque
de contamination des mains lors de leur mise en place ou de leur retrait.
Aucune étude n'a montré l'intérêt de leur
utilisation dans la prévention des infections.
R38
R39
Recommandations
La tenue professionnelle est adaptée à
l'activité pratiquée. Elle est changée quotidiennement et
chaque fois qu'elle est souillée. Elle est constituée d'un
mélange de polyester et de coton (le plus souvent 65 %/35 %) qui
autorise un lavage à une température > 60 °C. Les manches
des tenues sont courtes pour permettre une bonne technique d'hygiène des
mains. Les cheveux sont propres et attachés.
Une surblouse ou un tablier plastique à usage unique,
protège systématiquement la tenue chaque fois qu'il existe un
risque de projection ou d'aérosolisation de sang ou de liquide
biologique. Cette protection est revêtue également lors d'un soin
direct auprès d'un patient requérant des précautions
complémentaires de type contact.
Argumentaire
La tenue professionnelle remplace la tenue de ville ; elle
sert à protéger les professionnels de santé
conformément au code du travail. Le coton émet des particules et
offre une bonne adhérence aux micro-organismes contrairement aux
mélanges de polyester et coton. Plusieurs études ont
montré la contamination des tenues professionnelles par
différents micro-organismes (staphylocoques dorés,
entérocoques, Clostridium) après un contact avec des
patients n'excédant pas quelques heures. Le contact indirect avec la
tenue de professionnels de santé s'est avéré être
une voie de transmission pour l'infection croisée dans les services
cliniques. L'article R4323-95 du code du travail précise que lorsque le
port du vêtement de travail est obligatoire, l'em-ployeur est tenu
d'assurer les charges de son entretien.
La surblouse ou le tablier à usage unique sont des
protections de la tenue de travail à adopter lors de situations
particulières ou de risques professionnels spécifiques. Ils
permettent
SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES
AUX SOINS · SEPTEMBRE 2010
65
Critères d'évaluation des
pratiques
· Dotation et rotation des tenues.
· Propreté visuelle de la tenue.
· Absence de vêtements de ville sous la tenue.
· Retrait de la tenue de travail pour toute
activité non liée aux soins.
Spécificités
· Pour les actes chirurgicaux et interventionnels, la
série des normes EN 13 795 spécifie les exigences qui
s'appliquent aux champs chirurgicaux, casaques chirurgicales et tenues de bloc
qu'ils soient à usage unique ou réutilisables, utilisés en
tant que dispositifs médicaux pour les patients, le personnel
médical et les équipements et destinés à
empêcher la transmission d'agents infectieux entre les patients et le
personnel au cours des interventions chirurgicales invasives.
PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
STANDARD
En savoir plus
· La fonction linge dans les établissements de
santé. Ministère de l'Emploi et de la Solidarité, 2001.
Disponible sur :
http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/Linge/
ministere/minlinge.htm (consulté le 13 mai 2010).
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transmission de la transmission du virus de la grippe pandémique A
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PRÉVENIR · PRÉCAUTIONS
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e=&categorieLien=cid,
SURVEILLER ET PRÉVENIR LES INFECTIONS ASSOCIÉES
AUX SOINS · SEPTEMBRE 2010
67
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=4
69778B2558A79113A74CF86A383041B.tpdjo07v_1?idArticle=LE
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Usage des Gants : Fiche d'Information
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Données relatives à l'usage de gants
médicaux pour prévenir la transmission des germes
Définitions
Les gants médicaux sont des dispositifs à usage
unique utilisés lors des procédures de soins médicaux. Ils
comprennent :
1. Les gants de soins (stériles et non stériles)
;
2. Les gants chirurgicaux, qui sont caractérisés
par leur épaisseur, leur élasticité et leur
solidité, et qui sont stériles ;
3. Les gants pour chimiothérapie - L'usage de ces gants
n'est pas évoqué dans ce document.
|
Raisons à l'usage des gants
médicaux
L'usage des gants médicaux est recommandé pour
deux raisons principales:
1. Réduire le risque de contamination des mains du
personnel soignant par du sang ou d'autres liquides biologiques,
2. Réduire la dissémination des germes dans
l'environnement et le risque de transmission des germes du personnel soignant
au patient et vice versa, et d'un patient à un autre.
Les gants médicaux doivent être utilisés lors
de toutes les procédures de soins impliquant une exposition à du
sang ou à tout autre liquide biologique (y compris lors des contacts
avec des muqueuses ou de la peau lésée), lors de l'application de
précautions de « contact » et en situation
épidémique.
L'efficacité des gants dans la prévention de la
contamination des mains du personnel soignant et de la transmission des germes
au cours des soins a été confirmée par plusieurs
études cliniques. Toutefois, les personnels soignants doivent être
informés que les gants n'offrent pas une protection absolue contre la
contamination des mains. Celle-ci peut se produire lorsque les gants
présentent des défectuosités ou lors du retrait des gants.
L'hygiène des mains par friction hydro-alcoolique ou lavage au savon et
à l'eau reste la mesure essentielle garantissant la
décontamination des mains après le retrait des gants.
A savoir : Les gants ne constituent pas une
protection absolue contre la contamination des mains.
L'impact de l'usage des gants sur l'observance à
l'hygiène des mains n'a pas été démontré de
manière définitive ; en effet, les études publiées
présentent des résultats contradictoires. Toutefois, la
recommandation de l'usage des gants lors de l'application des
précautions de « contact » à un patient, sans tenir
compte des indications de leur retrait, telle qu'une indication de
l'hygiène des mains, peut effectivement être à l'origine de
la transmission des germes.
A savoir : L'utilisation prolongée de
gants dans le cadre de l'application des précautions de « contact
» sans considérer les indications de l'hygiène des mains
peut être l'origine de la transmission de germes.
|
L'usage des gants et l'hygiène des
mains
· Lorsqu'une indication de l'hygiène des mains
précède un contact nécessitant l'usage des gants, la
friction hydro-alcoolique ou le lavage des mains au savon et à l'eau
doit être pratiqué(e) avant l'enfilage des
gants.
· Lorsqu'une indication de l'hygiène des mains suit
un contact nécessitant l'usage des gants, la friction hydro-alcoolique
ou le lavage des mains au savon et à l'eau doit être
pratiqué(e) après le retrait des
gants.
· Lorsqu'une indication à l'hygiène des mains
se présente alors que le soignant porte des gants, les gants
doivent être retirés pour pratiquer l'hygiène des mains par
friction hydro-alcoolique ou par lavage des mains au savon et à
l'eau.
L'usage inapproprié des gants
· Lorsqu'il n'est pas indiqué, l'usage des gants
constitue un gaspillage de ressources sans pour autant contribuer à
réduire le risque de transmission croisée.
· Il peut également entraîner la
non-observance lors des opportunités à l'hygiène des
mains.
· L'usage des gants contaminés en raison d'un
stockage inapproprié, d'usage à des moments inopportuns et de
techniques d'enfilage et de retrait inappropriées, peut également
être à l'origine de la transmission de germes.
A savoir : Il est important que le personnel
soignant sache différencier les situations cliniques spécifiques
requérant l'usage et le changement des gants de celles où l'usage
des gants n'est pas nécessaire (cf. Pyramide de l'usage des gants : aide
à la décision). De plus, le personnel soignant doit être
capable d'identifier les moments (cf. tableau) où les gants doivent
être enfilés ou retirés.
PAGE 1 SUR 4 Révisé avril 2010
|
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pris toutes
les dispositions nécessaires pour vérifier les informations
contenues dans ce document. Toutefois, le document publié est
diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La
responsabilité de l'interprétation et de l'utilisation de ce
document incombe au lecteur. En aucun cas, l'OMS ne saurait être tenue
responsable des préjudices subis du fait de son utilisation.
|
|
USAGE DES GANTS : FICHE D'INFORMATION
Les types de gants à utiliser
En règle générale, le choix de gants non
poudrés est recommandé afin de prévenir toute
réaction au contact du produit de friction hydro-alcoolique
utilisé dans l'établissement de soins.
Réutilisation et recyclage des gants
· Etant donné que les gants médicaux sont des
dispositifs à usage unique, leur décontamination et leur
recyclage ne sont pas recommandés et doivent être
évités ; même si cette pratique est largement
répandue dans de nombreux établissements de soins aux ressources
limitées et en raison d'un approvisionnement insuffisant.
· Il n'existe actuellement aucune procédure
validée et financièrement abordable permettant le recyclage des
gants en toute sécurité, en vue de leur réutilisation.
Tous les efforts doivent être mis en oeuvre pour
éviter le recyclage des gants en vue d'un nouvel usage: tels que
l'éducation pour réduire l'usage non nécessaire des gants,
l'achat de gants de qualité, l'approvisionnement et la distribution
régulière du matériel permettant de couvrir les besoins en
permanence.
Synthèse des messages-clés relatifs
à l'usage des gants
· L'usage des gants permet de prévenir de
manière efficace la contamination des mains des personnels soignants et
la transmission d'agents pathogènes à deux conditions importantes
:
- Qu'ils soient utilisés de manière
appropriée,
- Que l'hygiène des mains soit toujours pratiquée
au moment opportun par friction avec un produit hydro-alcoolique ou par lavage
au savon et à l'eau.
· L'usage des gants en toute sécurité
nécessite :
- Le respect de la technique d'enfilage des gants, afin de
prévenir leur contamination ;
- Le respect de la technique de retrait de gants, afin de
prévenir la contamination des mains des personnels soignants (cf. figure
intitulée Techniques d'enfilage et de retrait de gants non
stériles).
· L'usage inutile et inapproprié des gants
représente un gaspillage de ressources et présente un risque
accru de transmission de germes.
· Les personnels soignants doivent être formés
à l'organisation rationnelle des séquences et des
procédures de soins ainsi qu'aux non-touch techniques de
façon à limiter le plus possible l'utilisation et le changement
de gants.
· Si l'intégrité d'un gant est compromise
(perforation, par exemple), celui-ci doit être changé dans les
plus brefs délais et l'hygiène des mains pratiquée.
· Le double gantage en chirurgie est une pratique
appropriée pour des interventions chirurgicales de longue durée
(supérieure à 30 minutes), pour des procédures de soins
impliquant un contact avec de grandes quantités de sang ou de liquides
biologiques, ou pour des interventions orthopédiques à haut
risque, dans les régions à forte prévalence de VHB, VHC et
de VIH.
· L'usage de lotions ou crèmes protectrices pour les
mains contenant des dérivés du pétrole risque de
compromettre l'intégrité des gants en latex. D'autre part,
certains produits hydro-alcooliques peuvent interagir avec les résidus
de poudre présents sur les mains des personnels soignants.
Synthèse des recommandations relatives à
l'usage de gants
A. Le port de gants ne modifie en rien les indications de
l'hygiène des mains et ne se substitue pas à la pratique de
l'hygiène des mains par friction hydro-alcoolique ou lavage au savon et
à l'eau.
B. L'usage des gants est recommandé lorsqu'un contact
avec du sang, d'autres liquides biologiques, une peau lésée, une
muqueuse ou du matériel potentiellement contaminé peut être
anticipé.
C. Les gants doivent être retirés après un
soin au patient. Une même paire de gants ne doit pas être
employée pour soigner plus d'un patient.
D. Lors du port de gants, ceux-ci doivent être
retirés ou changés dans les situations suivantes : lorsqu'au
cours de soins dispensés à un même patient les mains
passent d'un site corporel contaminé à un autre site corporel sur
le même patient (y compris lors de contact avec une muqueuse, une peau
lésée) ou un dispositif médical ou à
l'environnement.
E. La réutilisation des gants après recyclage
ou décontamination n'est pas recommandée.
Tableau : Synthèse des indications relatives au
port et au retrait de gants
|
Indication
|
Port de gants
|
1) Avant une procédure de soin stérile ;
|
|
2) Lorsqu'un contact avec du sang ou un autre liquide biologique
est anticipé y compris en cas de contact avec une muqueuse ou une peau
lésée, indépendamment de la nécessité de
créer ou maintenir des conditions stériles ;
|
|
3) En cas de contact avec le patient (et son environnement
immédiat) lors de l'application des précautions de « contact
».
|
|
Retrait des gants
|
1) Dès que les gants sont endommagés ou
défectueux (ou que leur non-intégrité est
suspectée) ;
|
|
2) Aussitôt qu'un contact avec du sang, un autre liquide
biologique, une peau lésée ou une muqueuse prend fin ;
|
|
3) Aussitôt qu'un contact avec un patient et son
environnement immédiat, ou avec un site corporel contaminé prend
fin ;
|
|
4) Lorsqu'une indication à l'hygiène des mains se
présente.
|
|
PAGE 2 SUR 4 L'Organisation mondiale de la
Santé (OMS) a pris toutes les dispositions nécessaires pour
vérifier les informations contenues dans ce document. Toutefois, le
document publié est diffusé sans aucune garantie,
expresse ou implicite. La responsabilité de l'interprétation et
de l'utilisation de ce document incombe au lecteur. En aucun cas, l'OMS ne
saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son
utilisation.
USAGE DES GANTS : FICHE D'INFORMATION
Pyramide de l'usage des gants : aide à la
décision
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Santé (OMS) a pris toutes les dispositions nécessaires pour
vérifier les informations contenues dans ce document. Toutefois, le
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de l'utilisation de ce document incombe au lecteur. En aucun cas, l'OMS ne
saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son
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GANTS STERILES INDIQUES
Toute procédure chirurgicale ; accouchement par
voie naturelle ; procédure radiologique invasive ;
insertion d'un accès vasculaire (voie centrale);
préparation de nutrition parentérale complète et
d'agents chimiothérapeutiques.
GANTS DE SOINS INDIQUES EN SITUATION
CLINIQUE
Risque d'exposition à du sang, des liquides
biologiques, des sécrétions, des
excrétions et à du matériel visiblement souillé
par des liquides biologiques.
CONTACT DIRECT AVEC LE PATIENT : Contact avec
du sang, une muqueuse et une peau lésée ; suspicion de germes
hautement transmissibles et pathogènes; situation
épidémique ou d'urgence ; insertion et retrait d'accès
vasculaires ; prélèvement sanguin ; ouverture d'une ligne
vasculaire (en présence de sang) ; examen pelvien et vaginal
; aspiration endotrachéale sur système ouvert.
CONTACT INDIRECT AVEC LE PATIENT :
évacuation d'excrétions ; manipulation et nettoyage
d'instruments ; manipulation de déchets ; nettoyage de surfaces et
objets souillées par des liquides biologiques.
GANTS DE SOINS INOPPORTUN
(sauf en cas d'application des précautions de
« contact »)
Aucun risque d'exposition à du sang, des liquides
biologiques ou à un environnement contaminé
CONTACT DIRECT AVEC LE PATIENT : Mesure de la
tension artérielle, prise de la température et des pulsations
; injection sous-cutanée et intramusculaire ; toilette et habillage du
patient ; accompagnement et transport du patient ; soins des yeux et
oreilles (en l'absence d'écoulement) ; manipulation de la ligne
d'accès vasculaire (en l'absence d'écoulement sanguin).
CONTACT INDIRECT AVEC LE PATIENT : Utilisation
du téléphone ; documentation au dossier du patient ;
distribution de médicament oral ; distribution ou collecte de plateau
repas ; réfection du lit et changement de la literie ; mise en
place d'un équipement de ventilation non invasif et
d'oxygénation ; déplacement du mobilier du patient.
L'usage des gants doit être conforme aux indications des
Précautions « STANDARD » et de «
CONTACT ». La pyramide ci-dessous illustre, à l'aide
d'exemples, les situations dans lesquelles l'usage des gants est inopportun et
dans lesquelles l'usage de gants de soins et de gants stériles est
indiqué.
USAGE DES GANTS : FICHE D'INFORMATION
Technique d'enfilage et de retrait des gants de soins
non stériles
4. Prélever un second gant avec la main non gantée
et ne toucher qu'une surface limitée du second gant, correspondant au
poignet.
I. COMMENT ENFILER LES GANTS
1. Prélever un gant de soins de son emballage
d'origine.
III. COMMENT RETIRER LES GANTS
1. Pincer un gant au niveau du poignet afin de le retirer sans
toucher la peau de l'avant-bras, en le retournant sur la main, de façon
à ce que la surface interne se retrouve à l'extérieur.
Lorsqu'une indication de l'hygiène des mains se
présente avant un contact nécessitant l'usage de gants, pratiquer
l'hygiène des mains par friction hydro-alcoolique ou lavage au savon et
à l'eau.
4. Pratiquer l'hygiène des mains par friction
hydro-alcoolique ou lavage au savon et à l'eau.
2. Ne toucher qu'une surface limitée du gant
correspondant au poignet (bord supérieur du gant).
5. Afin de ne pas toucher la peau de l'avant-bras avec la main
gantée, retourner la surface externe du gant à enfiler sur les
doigts repliés de la main gantée, permettant ainsi d'enfiler le
gant sur la seconde main.
2. Tenir le gant retiré dans la main gantée et
glisser les doigts de la main dégantée entre le gant et le
poignet de l'autre main. Retourner le gant depuis l'intérieur sur la
main de façon à ce que la surface interne se retrouve à
l'extérieur, tout en enveloppant le gant déjà
retiré.
3. Enfiler le premier gant.
6. Une fois les gants enfilés, les mains ne touchent rien
d'autre que ce qui est défini par les indications et les conditions
d'usage des gants.
3. Jeter les gants usagés.
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Santé (OMS) a pris toutes les dispositions nécessaires pour
vérifier les informations contenues dans ce document. Toutefois, le
document publié est diffusé sans aucune garantie,
expresse ou implicite. La responsabilité de l'interprétation et
de l'utilisation de ce document incombe au lecteur. En aucun cas, l'OMS ne
saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son
utilisation.
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ED 118
Dans les milieux de soins,
le choix d'un gant adapté
à l'utilisation réelle est facteur
de sécurité, pour le soignant
comme pour le patient.
Aussi est-il nécessaire
de connaître les avantages
et les limites d'emploi
des types de gants
et des matériaux
qui les constituent.
Les réglementations et
normes qui les régissent
sont présentées ici,
ainsi que les bonnes pratiques
pour leur utilisation.
FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ
(c) Yves Cousson / INRS
Retirer ses gants jetables en toute sécurité
(voir en pages centrales)
Gants de protection
pour les métiers de la santé
Dans les métiers de la santé en contact avec des
patients, les gants ont pour rôle:
n non seulement de protéger le patient
contre une infection qui pourrait être transmise par un
soignant, essentiellement au cours d'une intervention chirurgicale;
n mais aussi, au titre des « précautions
universelles », de protéger les personnels
soignants de la transmission d'agents infectieux par contact avec du
sang, des sécrétions ou des liquides biologiques provenant d'un
patient.
Cette mesure vaut également pour tout
contact direct avec la peau du patient si elle est
lésée ou en cas de contact avec les muqueuses.
D'autres activités sont concernées par le port
de gants, telles que le laboratoire d'analyses, les postes de
préparation de médicaments, le nettoyage et la
désinfection des matériels ou bien les travaux de ménage
qui exposent les personnels à des risques chimiques, toxiques ou
biologiques.
Deux directives européennes réglementent la mise
sur le marché des gants en distinguant deux familles destinées
à des usages différents (cf. encadré en page
4) :
n les gants médicaux sont des
dispositifs médicaux relevant de la directive 93/42/CEE,
n les gants de protection sont des
équipements de protection individuelle relevant de la directive
89/686/CEE.
CARACTÉRISTIQUES DES GANTS
Les gants utilisés en milieu de soins sont
destinés à un usage unique, sauf exception (gants contre les
rayonnements ionisants...).
Ils sont peu épais (de quelques dizaines de um à
quelques dixièmes de mm selon l'emploi).
Tableau I · Matériaux utilisés
dans la fabrication des gants
Tous les matériaux cités conviennent pour
la protection contre les risques microbiologiques
CAOUTCHOUCS
Latex naturel
· Composition chimique Cis-isoprène
· Composants allergènes
Protéines résiduelles, mais aussi
accélérateurs de vulcanisation, antioxydants et colorants
· Propriétés mécaniques
Souplesse, grande élasticité, grande
résistance
à la rupture (étirement, traction)
Sensible au vieillissement sous l'effet de la lumière
et de l'ozone
· Utilisation
Pour des gestes précis exigeant de la sensibilité
et de la dextérité
Caoutchouc nitrile (ou nitrile)
· Composition chimique
Copolymère d'acrylonitrile et de butadiène (ou
NBR)
· Composants allergènes
Accélérateurs de vulcanisation, antioxydants et
colorants
· Propriétés mécaniques Proches du
latex naturel
· Utilisation
Mêmes indications que le latex, mais pour un coût
plus élevé
Caoutchouc chloroprène
(Néoprène)
· Composition chimique Polychloroprène
· Composants allergènes
Accélérateurs de vulcanisation, antioxydants et
colorants
· Propriétés mécaniques
Résistance moyenne
· Utilisation
Mêmes indications que le latex, mais coût plus
élevé
Caoutchouc styrène-butadiène
(Elastyren)
· Composition chimique
Copolymère de styrène et de butadiène (ou
SBR ou SBS)
· Composants allergènes
Accélérateurs de vulcanisation, antioxydants et
colorants
Caoutchouc
styrène-éthylène-butadiène (Tactylon)
· Composition chimique
Copolymère de styrène, éthylène et
butadiène (ou SEBS)
· Composants allergènes
Accélérateurs de vulcanisation, antioxydants et
colorants
POLYMÈRES THERMOPLASTIQUES
PVC (ou vinyle)
· Composition chimique
Polymère à base de chlorure de vinyle
· Composants allergènes Colorants, antioxydants
· Propriétés mécaniques
Faible élasticité et résistance moindre
aux contraintes mécaniques
· Utilisation
Sensibilité et dextérité moins bonnes
qu'avec le caoutchouc
Polyéthylène (ou PE)
· Composition chimique Polyéthylène
· Composants allergènes Colorants, antioxydants
· Propriétés mécaniques
Aucune élasticité ; les soudures sont le point
faible
· Utilisation
Manque de dextérité et de sensibilité
Gestes ne nécessitant pas une grande précision
Les gants sont fabriqués par trempage
d'une forme. Dans le cas du polyéthylène, le gant est obtenu par
soudage de deux films.
La longueur de la manchette qui protège l'avant-bras
est également variable.
Chaque type de matériau utilisé pour la
fabrication de gants possède des caractéristiques
mécaniques spécifiques, dont découle le type d'utilisation
en milieu de soins (voir tableau I).
· Les gants de chirurgie sont le plus souvent en
caoutchouc naturel (latex), mais aussi en caoutchouc synthétique
(nitrile, Néoprène...).
· Les gants d'examen sont fabriqués à
partir de latex, de nitrile, de polymères thermoplastiques tels que le
PVC (polychlorure de vinyle) ou le polyéthylène.
Pour faciliter l'enfilage des gants, ceux-ci peuvent
être poudrés, avec de l'amidon de maïs le plus souvent, ou
subir un traitement chimique (chlorination).
Selon leur usage, les gants sont vendus stériles ou
non stériles.
L'EFFICACITÉ DES GANTS VIS-À-VIS DES
RISQUES BIOLOGIQUES
2 FICHE PRATIQUE DE SéCURITé ED
118
La barrière offerte par les gants n'est pas
absolue !
Le matériau des gants est traversé de trous
microscopiques indétectables par l'essai de fuite à l'eau des
normes (voir encadré page 4). Ces cavités ou ces
canaux « tortueux » pénétrant toute l'épaisseur
du gant ne sont visibles qu'en microscopie électronique.
· Les gants ne constituent pas une
barrière absolue, même à l'état neuf, en
particulier vis-à-vis de petites particules telles que les virus.
· Cette barrière s'amoindrit avec le
temps : la perméabilité des gants aux microorganismes
augmente au cours de leur utilisation.
· Les risques d'exposition doivent
néanmoins être relativisés en tenant compte de
plusieurs éléments :
· seule une faible quantité d'unités
infectieuses est capable de traverser le gant ;
· la peau saine constitue une barrière
complémentaire ;
· le changement fréquent des gants est
recommandé.
Pour les actes à risque élevé
d'exposition, la protection des mains peut être
améliorée par le double gantage, car il est improbable que des
trous présents sur le gant en contact avec la peau coïncident avec
des trous du gant de dessus.
Il faut choisir les matériaux en fonction de
l'utilisation prévue
À qualité de fabrication égale, à
l'état neuf, les gants en latex, nitrile ou vinyle forment une
barrière équivalente contre les microorganismes. La
qualité de cette barrière évolue toutefois
différemment lors de l'uti-lisation selon le matériau du gant.
L'intégrité de la barrière se
maintient plus longtemps pour les gants en caoutchouc que pour les gants en
vinyle. En effet, les gants en caoutchouc (latex, nitrile)
possèdent une grande élasticité, qui leur confère
une résistance aux sollicitations mécaniques engendrées
par l'usage supérieure à
ED 118 FICHE PRATIQUE DE SéCURITé
3
celle des gants en vinyle. Par conséquent, les gants en
vinyle, contrairement aux gants en caoutchouc, ne sont pas destinés
à des utilisations intensives de longue durée. De plus,
l'élasticité des gants en caoutchouc les destine à des
gestes précis exigeant de la sensibilité et de la
dextérité.
Les gants médicaux résistent mal aux
piqûres et coupures
Dans le cas des gants de chirurgie, la menace majeure en
matière de passage d'agents infectieux est celle de la perforation des
gants en cours d'utilisation. Les perforations du gant provoquées par
des piqûres ne sont pas toujours perçues par le soignant. Au bloc
opératoire, le taux de perforation est élevé et il est
directement lié au temps d'utilisation du gant; le changement
fréquent des gants est donc indispensable. Le double gantage joue aussi
un rôle positif : en cas de piqûre, le taux de perforation en fin
d'intervention est réduit pour le gant en contact avec la peau, à
condition que le gant du dessus soit changé régulièrement.
S'il n'existe pas de gants résistant à la piqûre, en
revanche il existe des sous-gants fins résistant aux coupures (par
exemple, tricot en fil d'acier inox, ou en fibres à haute
résistance du type Kevlar, Spectra, Dyneema...) pour les gestes à
risques élevés de coupure.
LES BONNES PRATIQUES POUR L'UTILISATION DES
GANTS
Adapter le choix des gants au risque à
prévenir
Les gants utilisés dans les milieux de soins ne sont
pas toujours destinés à un contact avec un patient. Ils peuvent
aussi protéger contre des agressions chimiques (nettoyage et
désinfection) ou des produits toxiques (préparation de
médicaments anticancéreux par exemple).
Rappelons qu'aucun matériau ne résiste de
manière permanente à un produit chimique et qu'aucun
matériau ne résiste à tous les produits. La
résistance d'un gant à un produit chimique est spécifique
du matériau et de son épaisseur. Elle est également
fonction de la concentration du produit chimique. Pour choisir un gant de
protection adapté, il convient d'interroger les
fabricants en indiquant le produit manipulé, sa
concentration (le cas échéant, le solvant vecteur), le type de
contact avec ce produit (immersion, contacts répétés ou
risque de projection), la durée d'utilisation et la
dextérité requise. Les gants à usage unique,
extrêmement fins et peu résistants, ne doivent être
utilisés que pour des activités exposant à des
éclaboussures accidentelles de produits. Ils doivent être
changés impérativement dès qu'un contact avec le produit a
eu lieu. En général, on trouve assez facilement des
données sur la résistance des gants à des produits
chimiques d'usage courant. Quelques données sur la résistance des
gants à certains cytotoxiques sont disponibles dans la
littérature scientifique. Étant donné la forte
toxicité de ces médicaments, le double gantage est
recommandé pour leur reconstitution. Dans le cas où il n'y a pas
de données dans la littérature sur les matériaux les plus
résistants au produit manipulé, il est alors recommandé de
choisir ces deux paires de gants dans des matériaux différents.
Les gants seront changés fréquemment et immédiatement en
cas de projection accidentelle.
Changer fréquemment de gants
Le gant se dégrade au cours de son utilisation du fait
notamment de l'étirement répété du matériau.
Cette dégradation est indé-tectable à l'oeil nu. Aussi le
changement fréquent des gants s'impose-t-il lors de toute intervention
en contact avec du sang ou d'autres fluides corporels. Dans le cas du double
gantage, ce changement concerne les deux gants superposés, sauf dans le
cas particulier du bloc opératoire. Le délai de changement des
gants de chirurgie varie d'une demi-heure à deux heures selon
différentes recommandations.
Se laver les mains et en prendre soin
La barrière constituée par le gant
n'étant pas absolue, la barrière complémentaire que
constitue la peau doit être maintenue en bon état. Ce bon
état est non seulement nécessaire pour limiter le risque de
contamination, mais aussi pour réduire le risque de sensibilisation
éventuelle à des allergènes. Ainsi, le lavage des mains
est indispensable et doit être suivi d'un séchage correct et de
l'application d'une crème en cas de
Pour prévenir les allergies, limiter autant que possible
l'utilisation du latex
nPour la chirurgie et les procédures longues, au
contact du sang ou des fluides corporels, qui nécessitent une bonne
dextérité, il est possible d'utiliser des gants en caoutchouc
synthétique (Néoprène, nitrile), car leur
souplesse et leur élasticité sont proches des
caractéristiques du caoutchouc naturel. L'usage des gants en latex non
poudrés, à faible teneur en protéines, réduit les
risques d'allergie.
Si des gants poudrés sont utilisés, il est
préférable que leur teneur en poudre soit inférieure
à 2 mg par gant.
nPour les examens ou pour des tâches de courte
durée ne soumettant pas le gant à des
sollicitations excessives, le vinyle devrait être
préféré.
Les personnes sensibilisées au latex doivent
être informées des situations comportant des risques de
récidive et du risque de réactions allergiques graves, y compris
dans la vie extraprofessionnelle. Elles doivent connaître l'existence
d'allergies alimentaires croisées, associées à l'allergie
au latex.
|
|
sécheresse de la peau. Ce lavage doit être
effectué avant de mettre les gants, mais également après
les avoir ôtés, car la prolifération microbienne sous les
gants est rapide. Le lavage réduit les effets de la macération de
la peau sous le gant.
Proscrire bijoux et ongles longs
Les bijoux et les ongles trop longs sont susceptibles
d'abîmer le gant.
Retirer les gants
sans se contaminer les mains
Le retrait des gants ne doit pas être
négligé, sous peine de se contaminer les mains. Le respect de la
série de gestes décrits ci-après, permet d'éviter
de mettre la peau en contact avec la surface souillée des gants :
n Cas des gants à usage unique. Une
des mains gantées pince le gant de la main opposée à
quelques centimètres du bord, le retourne et le retire. Après
avoir introduit les doigts nus dans le deuxième gant, on procède
au dégantage de la même façon. Les deux gants sont ensuite
jetés dans un conteneur adapté (voir photos).
n Cas des gants réutilisables (par exemple,
certains gants de protection pour le
FICHE PRATIQUE DE SéCURITé ED
118
1re édition (2004) · réimpression juillet
2013 · 2 000 ex. · impression groupe Corlet SA
Aspect juridique
La mise sur le marché des gants est régie par
deux directives européennes transposées en droit français.
L'usage principal auquel est destiné le gant détermine la
directive dont il dépend :
· La directive européenne n° 93/42/CEE sur
les dispositifs médicaux concerne ainsi les gants médicaux
destinés à la protection des patients.
· Les procédures de mise sur le marché
dépendent de la classe du dispositif médical. Il existe quatre
classes (I, IIa, IIb, III).
Les gants d'examen sont en classe I, ce qui signifie qu'ils
sont soumis à une simple déclaration de conformité de la
part du fabricant sans intervention d'un organisme notifié.
Les gants de chirurgie sont en classe IIa, ce qui implique
l'intervention d'un organisme notifié pour, au choix du fabricant,
contrôler la conformité des produits ou approuver et surveiller le
système d'assurance qualité du fabricant.
· La directive européenne n°
89/686/CEE sur les équipements de protection individuelle concerne les
gants de protection, conçus pour la protection des personnels, par
exemple vis-à-vis des agents biologiques, des produits chimiques ou des
rayonnements ionisants.
· Les procédures de mise sur le marché
dépendent du type d'équipement de protection individuelle. Les
gants de protection doivent être soumis à des essais de
vérification de leur conformité par un laboratoire notifié
avant leur mise sur le marché. De plus, les gants qui protègent
contre des « risques graves ou mortels » (rayonnements ionisants par
exemple) sont soumis à une surveillance de la fabrication.
Dans les deux cas, la conformité à la directive
est attestée par le marquage CE.
MISE SUR LE MARCHÉ
La marque NF-Médical n'est pas obligatoire. Elle
apporte néanmoins aux utilisateurs la garantie de produits
contrôlés suivant les principes de l'assuran-ce qualité.
Cette marque NF-Médical sur les gants est gérée par le
Laboratoire national d'essais (LNE). Le contrôle porte non seulement sur
les différentes caractéristiques définies dans la norme EN
455, mais aussi sur les spécifications complémentaires suivantes
: aspect, allongement minimal à la rupture, résistance au
déchirement de la manchette (gants d'exa-
Ces deux familles de gants sont assujetties à des
normes. Celles-ci permettent de vérifier la conformité des gants
à la directive à laquelle ils sont soumis.
Les gants médicaux (Dir. 93/42/CEE)
· Les essais de vérification de conformité
sont menés selon la norme européenne EN 455*. Cette norme
comporte quatre parties :
· La partie 1 concerne l'étanchéité
(détection des trous). L'essai consiste à remplir un gant de
1 000 ml d'eau puis à examiner visuellement la surface externe à
la recherche de gouttelettes après un délai de 2 à 3
minutes. Un gant qui ne fuit pas ne comporte pas d'imperfections ou de petits
trous ; on considère qu'il constitue une barrière
vis-à-vis du passage des agents infectieux. Selon la norme, cet essai
est utilisé en contrôle de qualité sur les gants
fabriqués.
· La partie 2 porte sur les propriétés
physiques des gants, c'est-à-dire sur les dimensions des gants et la
résistance à la rupture avant et après vieillissement, en
distinguant gants de chirurgie et gants d'examen, latex et matériaux
synthétiques.
· La partie 3 évalue la biocompatibilité
des gants et en particulier la teneur en protéines extractibles des
gants contenant du latex naturel.
· La partie 4 traite de la durée de conservation
des gants médicaux.
Normes
* La norme EN 455 n'évalue pas la protection
vis-à-vis des produits chimiques qui peuvent être employés
dans les milieux de la santé (désinfectants, produits
cytotoxiques, résines dentaires, ciments orthopédiques...).
Pourtant, certains de ces produits sont susceptibles de traverser le gant par
diffusion et d'at-teindre la peau ou bien de dégrader le matériau
et de le rendre perméable aux agents infectieux. La norme EN 374 «
Gants de protection contre les produits chimiques et les micro-organismes
» propose une méthode d'essais pour évaluer la
résistance aux produits chimiques.
Les gants de protection (Dir. 89/686/CEE)
· Les essais de vérification de conformité
sont menés selon plusieurs normes européennes spécifiques
de familles de risques.
· Risques microbiologiques : l'essai de
pénétration de la norme EN 374 consiste en un essai de fuite
à l'air et un essai de fuite à l'eau (identique à celui de
la norme EN 455). Cet essai est utilisé en contrôle de
qualité sur les gants fabriqués.
· Risques chimiques : aucun matériau ne
résiste de manière permanente à un produit chimique et
aucun matériau ne résiste à tous les produits. La
résistance d'un gant à un produit chimique est spécifique
du matériau et de son épaisseur. Outre l'essai de
pénétration, la norme EN 374 retient donc le critère de
résistance à la perméation pour qualifier les gants contre
les risques chimiques. La perméation concerne la diffusion d'un produit,
à l'échelle moléculaire, à travers le
matériau du gant. Elle est mesurée par le temps de passage d'un
produit chimique de la face externe vers la face interne du gant.
· Rayonnements ionisants et contamination
radioactive, EN 421.
· Risques mécaniques, EN 388.
· Risques thermiques, EN 407.
men), poudrage (gants de chirurgie) et
stérilité (prescriptions des normes NF EN 550 ou NF EN
552).
l Des gants contre les risques chimiques, ED 112,
INRS
l « Pourquoi porter des gants et comment ôter les
gants souillés», Prévenir n° 170,
INRS
l Animation «Se laver les mains pour limiter les risques
d'infection»
www.inrs.fr/ac-tus/LavageMains.html
l Allergies aux gants médicaux : une liste de gants
disponibles sur le marché français, TC 65, INRS
l Guide des matériels de protection GERES,
interrogeable à partir de
www.geres.org
l Les gants à l'hôpital : un choix
éclairé, Guide du CCLIN Paris-Nord, disponible sur Internet
à l'adresse
http://www.cclinparis-nord.org/Guides/gantshopital.pdf
l Les équipements de protection individuelle
(EPI). Règles d'utilisation. ED6077, INRS
POUR EN SAVOIR PLUS
nettoyage et la désinfection du
matériel médical). Les mains gantées sont lavées
avant de retirer les gants. Après vérification de leur bon
état (absence de trous ou de déchirures) et essuyage, et pour en
sécher correctement l'intérieur, on suspend les gants, à
l'envers de préférence, ou bien on les dispose sur un appareil de
séchage.
Se débarrasser des gants usagés dans le
circuit d'élimination spécifique
Les gants doivent être traités comme des
déchets contaminés. Ils doivent rejoindre le circuit
d'élimination spécifique au risque qu'ils représentent.
Ainsi les gants utilisés lors de contacts avec des milieux biologiques
suivent le circuit des DASRI (déchets d'activités de soins
à risques infectieux). Il est recommandé de faire
incinérer
les gants utilisés pour la protection contre des
cytotoxiques à très haute température (1 200°C).
Auteur: Isabelle Balty Photographies : Yves Cousson Mise en page
: Atelier Causse
Institut national de recherche et de sécurité
pour la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles 65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris ·
Tél. 01 40 44 30 00 ·
www.inrs.fr · e-mail :
info@inrs.fr
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|
CONDUITE A TENIR EN CAS D'ACCIDENT AVEC EXPOSITION
AU SANG (AES)
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Référence : DT-...
Date : / /20
|
Version : 1
|
1. OBJECTIFS
· Permettre une prise en charge rapide et efficace des
professionnels en cas d'accident d'exposition au sang.
· Diminuer les risques de séroconversion aux virus
des Hépatites B, C et du VIH.
|
|
|
2. PROFESSIONNEL CONCERNES
· Tous les professionnels de l'EHPAD salariés ou
vacataires pouvant être victime d'un AES sur leur lieu de travail.
· Tous les étudiants en stage.
· Le médecin du travail.
3. REFERENCES ET DOCUMENTS LIES
· « Surveiller et Prévenir les
Infections liées aux soins » - Haut Conseil de la
Santé Publique, 2010
· « Prévention des infections en EHPAD
». Programme PRIAM. Consensus formalisé d'experts, juin 2009.
Observatoire du risque infectieux en gériatrie (ORIG),
Société Française d'Hygiène Hospitalière.
HygièneS 2010 Volume XVIII N°1
· Circulaire DGS/DHOS N° 91 du 13 mars 2008
relative aux recommandations de prise en charge des personnes
exposées à un risque de transmission du virus de
l'immunodéficience humaine (VIH) Notion d'urgence dans la prise en
charge, de médecins référents...
· Circulaire DGS/VS2/DH/DRT n°99-680 du 08
décembre 1999 relative aux recommandations à mettre en
oeuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par le sang et les
liquides biologiques (BO n°9951).
· Circulaire DGS/DH N°249 du 20 avril 1998
relative à la prévention de la transmission d'agents
infectieux véhiculés par du sang ou des liquides biologiques lors
des soins dans les établissements de santé :
- Politique de vaccination des professionnels
- Les précautions dites « STANDARD »
- Les dispositifs médicaux de sécurité
- La prise en charge des AES
- La surveillance des AES
- L'information des professionnels
- L'évaluation des actions entreprises.
· Le code du travail : article R231-60 à
R231-65-3 qui pose la responsabilité du chef
d'établissement qui doit fournir aux travailleurs des moyens de
protection individuelle et fournir des instructions écrites, le cas
échéant, des affiches portant sur la procédure à
suivre
· Le code de la santé publique : article
L 3111-4 qui rend obligatoire la vaccination contre l'hépatite
B pour certaines catégories de professionnels
4. DEFINITION
On appelle AES ou accident avec exposition au sang, tout
contact avec du sang ou un liquide biologique contaminé par du sang,
survenant par effraction cutanée (piqûre, coupure) ou par
projection sur une muqueuse (yeux, bouche) ou sur une peau lésée
(plaie, excoriation, eczéma...).
5. DESCRIPTION DE LA CONDUITE À TENIR
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CONDUITE A TENIR EN CAS D'ACCIDENT AVEC EXPOSITION
AU SANG (AES)
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Référence : DT-...
Date : / /20
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Version : 1
|
Conduite à tenir IMMEDIATEMENT après
l'AES
LIRE ET SUIVRE LE PROTOCOLE
? RÉALISER LES PREMIERS SOINS
|
?
|
Piqûre accidentelle ou contact sur peau
lésée
NE PAS FAIRE SAIGNER
|
Projection oculaire avec du sang ou un liquide
biologique
|
1ère ÉTAPE
- Rincer l'oeil
abondamment sous
l'eau (ou avec du sérum physiologique) durant 5
à 10 minutes
- Nettoyer abondamment
la plaie à l'eau et au
savon doux
- Rincer abondamment
- Sécher
2ème ETAPE
|
- Appliquer l'antiseptique, par trempage de la zone
lésée
(si le trempage da la zone piquée est possible, sinon
appliquer un pansement imbibé de produit antiseptique)
Avec du DAKIN Cooper stabilisé® ou de la BETADINE
dermique® Durant 5 à 10 minutes
|
3ème ETAPE
Jour
Prévenir le cadre de santé ou l'IDE
coordinatrice ou une personne de la direction et le médecin
coordonnateur s'il est présent.
Nuit, week-end et férié
Prévenir la personne de garde administrative; en
particulier si le remplacement du professionnel exposé est
nécessaire.
4ème ETAPE
- Rechercher le résident source si
l'identification est possible
- Rechercher dans son dossier des analyses
précédentes permettant de connaitre son statut sérologique
vis-à-vis des Hépatite B, C et du VIH.
- S'il n'existe pas de résultats, faire appel aux
médecins référents AES régionaux indiqués
sur la fiche
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|
CONDUITE A TENIR EN CAS D'ACCIDENT AVEC EXPOSITION
AU SANG (AES)
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Référence : DT-...
Date : / /20
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Version : 1
|
Piqûre accidentelle ou Projection oculaire avec du
sang
contact sur peau lésée ou un liquide
biologique
5ème ETAPE
CONSULTER PAR TÉLÉPHONE
IMMÉDIATEMENT DE NUIT COMME DE JOUR
Le médecin référent AES
de l'établissement de santé pourvu d'un service d'urgences le
plus proche de l'EHPAD. Un médecin référent AES est
toujours joignable dans les services d'urgences
Nom de l'établissement de soins :
Numéro ?des urgences : / / / /
Demander au médecin référent AES une
évaluation téléphonique du risque : - Le
médecin référent confirmera ou infirmera le diagnostic
d'AES
- Indiquera si des prélèvements
sérologiques du résident sont nécessaires - Indiquera si
la victime doit se rendre ou non aux urgences
Si un traitement antirétroviral est à prendre, la
première prise devrait avoir lieu dans les 4 HEURES suivant
l'AES
Remarque concernant les prélèvements
:
· Les sérologies hépatites B et C et VIH du
résident source peuvent être demandées par le
médecin référent.
· Elles seront réalisées :
- Avec l'accord écrit du
résident (prévoir un document modèle en
annexes) s'il est conscient, sans son accord s'il n'est pas conscient.
La famille ou le tuteur seront avertis dans un second temps.
- Les résultats lui seront communiqués (ou
à la personne de confiance) et le cas échéant une prise en
charge sera adaptée
- Avec la prescription médicale du
médecin référent faxée.
Réaliser les prélèvements sanguins nécessaires
:
Prélever : selon les modalités du
laboratoire prestataire (à faire préciser)
Dans tous les cas, notifier la démarche dans le
dossier du résident Si prélèvements :
prévenir le laboratoire choisi pour ce type d'analyse :
Nom du laboratoire :
? Heures ouvrables : 0___/_____/_____/_____/____ ? Heures
d'astreintes : 0___/_____/_____/_____/____
Remarque : Le résultat du test du VIH
réalisé par le laboratoire choisi, doit être disponible
dans l'heure qui suit l'arrivée du prélèvement au
laboratoire
Si déplacement aux urgences
nécessaire Si la victime doit être remplacée
:
1. Organiser le remplacement par la Garde Administrative ou le
Cadre de santé du service
2. Appeler un taxi ou un VSL : ?
0___/_____/_____/_____/____
3. Ne pas oublier de joindre flacons d'examens ou les
résultats des prélèvements éventuels
|
4/4
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CONDUITE A TENIR EN CAS D'ACCIDENT AVEC EXPOSITION
AU SANG (AES)
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Référence : DT-...
Date : / /20
|
Version : 1
|
? CONDUITE À TENIR DANS UN SECOND
TEMPS
|
?
|
Piqûre accidentelle ou Projection oculaire avec du
sang
contact sur peau lésée ou un liquide
biologique
Un médecin établit le certificat
médical initial dans les 48h.
L'agent déclare son accident de travail à la
Direction ou au service administratif concerné. La direction de l'EHPAD
établira le certificat d'accident du travail.
Dans les 48 heures, le professionnel accidenté
:
- Transmettra le certificat médical initial auprès
des services administratifs
- Informera le médecin du travail
- Réalisera les sérologies demandées par le
médecin du travail dans les 8 jours suivant l'AES
- Suivra les prescriptions du médecin du travail
concernant le suivi sérologique éventuel au 1er,
3ème, mois.
- Remplira si possible avec le médecin du travail un
questionnaire anonyme détaillant les causes de
l'accident, afin d'améliorer la prévention.
Date de création : / / 20
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Rédigé par : Fonction : Visa :
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Vérifié par : Fonction : Visa :
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Approuvé par : Fonction : Visa :
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Date d'affichage du document :
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GUIDE D'ENTRETIEN
Je tiens tout d'abord à vous remercier d'avoir
accepté de répondre à mes questions. Je vous garantis la
confidentialité de vos réponses. Etes-vous d'accord, pour que je
vous enregistre ? Je reste disponible pour communiquer les résultats de
ma recherche une fois mon diplôme obtenu.
1. Dans votre pratique quotidienne, comment utilisez-vous
les gants non stériles ?
- Relance : Lors de quels soins ?
Ce que j'attends : VVP, HGT, bilan, gaz du sang, pansement
- Relance : Pour les HGT ?
- Relance : quand vous prenez le risque vous y pensez ?
3. Que pensez-vous des gants à disposition dans
votre unité ?
- Relance : Matière, taille,
solidité ?
- Relance : choix des gants ?
- Relance : différents types de gants ?
- Relance : gants en vinyle sont soins de confort et de
bien-être ?
4. Au sein de votre équipe comment gérer
vous les accidentes d'exposition à un
liquide biologiques ?
- Relance : Les AES sont-ils fréquents dans votre
unité ?
- Relance : Que faites-vous en cas d'AES ?
Ce que j'attends : CAT, TTT, SUIVI
5. Et si la personne soignée est un enfant
portez-vous des gants ? - Relance : pensez-vous qu'il n'y a pas de
risque ?
6. Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avais pas mis ? - Relance : Exemple ?
7. Souhaitez-vous ajouter quelque chose dont vous ne
m'auriez pas parlé ?
Les critères suivants, vont nous permettre de cibler les
personnes enquêtées afin
d'observer l'impact de ceux-ci sur leurs réponses.
? En quelle année avez-vous obtenu votre diplôme
d'état ?
? Depuis combien de temps travaillez-vous dans cette unité
?
? Avez-vous suivi une formation en hygiène ? Etais
référent, correspondent
hygiène ?
? Vous êtes peut-être tuteur ?
- Relance : Savez-vous quelles compétences font
référence à l'hygiène ?
- Ce que j'attends : compétences 1,2,3,4,7
|
Entretien avec une infirmière de
cardiologie (Camille)
Durée de l'entretien : 15minutes
Ch : Dans votre pratique quotidienne, comment
utilisez-vous les gants non stériles ?
Camille : Oula ! Bah pout tous les soins sales
déjà. Ablation de pansement, déperfuser un patient, mettre
ou retirer un bassin, vider les poubelles. Mais je ne porte jamais de gant pour
poser une voie veineuse car nos patients son âgées et n'ont pas de
veines. Et puis... Bah pour les sonde urinaire, les sonde nasogastrique.
Ch : Et pour les HGT vous portez des gants ?
Camille : Non à quoi ça sert ? Je sais
à l'école on vous dit d'en mettre mais moi je trouve que vous les
étudiants ou les jeunes diplômés vous utilisez trop de
gants et pas toujours à bon escient. Moi je suis diplômé
depuis longtemps on ne parlait pas de tout ça !
Ch : Quand vous ne portez pas de gants pour des soins
qui le nécessitent avez-vous conscience du risque que vous prenez
?
Camille : Quel risque (Gêne, regarde ses pieds),
bonne question (rire). Est-ce qu'on est plus prudent sans gants ? Je crois, et
puis de toute façon avec ou sans gants si on doit se piquer on se
piquera. Ca me gêne de dire que je suis consciente de prendre un risque,
parce que, parce que... bah le contraire de consciente c'est inconsciente. En
fait je crois que, bah que je n'y pense pas. C'est comme quand je roule vite je
me dis pas que je vais avoir un accident (Rire) !
Ch : Que pensez-vous des gants à disposition dans
votre unité ?
Camille : Ici n'avons que du vinyle. Il y a beaucoup de
taille M pour les mains petites à moyennes, on rentre toutes dedans.
Mais il n'y a pas assez de L pour
les médecins ou les gens qui ont des grandes mains.
Sinon on a des boites de gants à disposition un peu partout. Mais moi
avec les gants j'ai pas de sensibilité alors ça me gêne.
Ch : Au sein de votre équipe comment
gérez-vous les accidents d'exposition à un liquide biologique
?
Camille : Heu dans le service ? Bah moi j'en ai eu un
avec un stylo à insuline, alors bah euh j'ai déclaré enfin
pas immédiatement mais j'ai déclaré au près du
médecin référent, de la DRH, de la médecine du
travail, on a prélevé le patient, et puis j'ai eu des bilans de
surveillance.
Ch : Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avez pas mis ?
Camille : Bah, Heu c'est vrai que finalement je n'en
mais pas souvent pour les soins alors euh bah non.
Ch : Pourriez-vous m'indiquez en quelle année
vous avez obtenu votre
DE ?
Camille : 1986 !
Ch : Depuis combien de temps travaillez-vous ici
?
Camille : 10ans. Euh oui 2005
Ch : Avez-vous suivi une formation en hygiène,
étais référente ?
Camille : Pas vraiment, ont à des audits, la
journée des mains une fois par an, des rappels sur le port de gants,
l'hygiène des mains.
Ch : Êtes-vous tutrice ?
Camille : Non pas vraiment enfin je remplis le
portfolio mais je n'ai pas eu de formation, on a appris sur le tas.
Ch : Savez-vous quelles compétences dont
références à l'hygiène dans le portfolio ?
Sandrine : Non et puis je m'en moque.
Ch : Et bien j'ai terminé, merci pour le temps que vous
m'avez accordé.
Entretien avec une infirmière de
cardiologie (Christelle)
Durée de l'entretien : 10minutes
Ch : Dans votre pratique quotidienne, comment
utilisez-vous les gants non stériles ?
Christelle : (Rire) Ok ! Tu n'es pas tombé sur
la bonne infirmière je crois (rire). Non mais tu veux dire dans quels
soins ?
Ch : En règle générale
Christelle : En règle générale
heu, bah déjà quand je sais que c'est quelques chose de
souillé déjà, quand euh on manipule des liquides
biologiques et voilà euh après j'essaye de faire en toute
logique, hein en fonction du soin. Pour les bilans sanguin ou les pose de voie
veineuse ouai, sachant que quand heu c'est quelqu'un qui a un capital veineux
très difficile je mets pas forcément de gant parce que je n'ai
pas la même sensibilité, et j'aime bien heu je ne pique pas au
visu en fait, je suis surement un peu vieille école, je pique au
touché c'est très sensible, donc si c'est quelqu'un qui à
mauvais capital veineux les gants je trouve que c'est, bah ça retire
beaucoup perceptibilité
Ch : Et pour les HGT vous portez des gants
?
Christelle : Par contre pour les HGT je n'en mets pas,
bah oui parce que j'ai jamais eu de sang sur les mains en faisant des HGT. Et
je pose même souvent la question aux étudiants pourquoi ils en
mettent pour faire un HGT. Bon après oui il y a toujours un risque, il y
a un liquide biologique mais bon tu ne fais pas sortir des litres de sang non
plus avec un HGT. Mais je trouve que les étudiants en mettent trop ou
pas à bon escient, je leur dit toujours de réfléchir mais
il y a des choses logiques, mais bon on leur recommande surement de le faire
pour les HGT.
Ch : Quand vous ne portez pas de gants pour des soins
qui le nécessitent avez-vous conscience du risque que vous prenez
?
Christelle : Oui bien sûr
Ch : Que pensez-vous des gants à disposition dans
votre unité ?
Christelle : Euh ouai on a plusieurs taille disponible,
mais on a que du vinyle à cause des allergies mais ils sont plus
épais que ce qu'on avait avant. Mais on avait une meilleure perception
avec les gants en latex.
Ch : Au sein de votre équipe comment
gérez-vous les accidents d'exposition à un liquide biologique
?
Christelle : Non c'est assez rare, j'ai eu une
collègue un jour mais c'est rare. Mais quand ça arrive on fait
une déclaration. On a un médecin responsable ici c'est un ortho
mais si il est pas là on fait déclarer par un médecin du
service ça pose pas de problèmes. Bah après sa suit le
protocole on fait vérifier le statut du patient, du personnel et
après les contrôles.
Ch : Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avez pas mis ?
Christelle : Alors réfléchissons euh,
attend voir... Heu on enfin si un jour j'ai une sonde qui a explosé mais
bon j'avais de l'urine partout donc je suis allé prendre une douche et
les gants n'auraient servi à rien mais j'ai pas déclarer d'AES.
Mais non pas particulièrement ça me dit rien.
Ch : Pourriez-vous m'indiquez en quelle année
vous avez obtenu votre DE ?
Christelle : 1999 (rire)
Ch : Depuis combien de temps travaillez-vous ici
?
Christelle : Depuis 99 et avant d'être
infirmière j'étais aide-soignante ici donc euh voilà
(rire)
Ch : Avez-vous suivi une formation en hygiène,
étais référente ? Christelle : Non pas du
tout
Ch : Êtes-vous tutrice ?
Christelle : En fait on n'a pas vraiment de tuteur ici et
on n'a pas de formation, mais je remplis des portfolios sans être tuteur
attitré.
Ch : Savez-vous quelles compétences dont
références à l'hygiène dans le portfolio ?
Christelle : Non enfin si elle est un peu partout, enfin
je sais qu'on la rencontre beauoup.
Ch : Et bien j'ai terminé, merci pour le temps que vous
m'avez accordé.
Entretien avec un infirmier liberal
(Lilian)
Durée de l'entretien : 10minutes
Ch : Dans votre pratique quotidienne, comment
utilisez-vous les gants non stériles ?
Lilian : Oula ! Bah euh je n'en porte presque jamais.
En libéral ce n'est pas évident de porter des gants, j'en ai
toujours un peu dans ma mallette au cas où mais je ne porte pour ainsi
dire jamais sauf quand je fais une toilette là j'en porte
systématiquement enfin pour la petite toilette. Enfin, c'est pas facile
de réaliser des soins avec des gants, mais voilà quand je suis
obligé parce que le soins est en stérile bah évidemment
j'en porte la question ne se pose pas. Mais même à l'école
je n'en portais pas souvent, j'ai pas la même dextérité, la
même euh sensibilité et puis euh le toucher, enfin toucher l'autre
ce n'est pas pareil, le contact au patient est différent avec des
gants.
Ch : Et pour les HGT vous portez des gants ?
Lilian : Bah en libéral on en fais jamais.
Ch : Quand vous ne portez pas de gants pour des soins
qui le nécessitent avez-vous conscience du risque que vous prenez
?
Lilian : Là comme tu me pose la question, en y
réfléchissant oui je sais que je prends un risque je l'ai appris
à l'école, mais tous les jours enfin euh dans ma pratique non je
ne me dis pas que je prends un risque.
Ch : Que pensez-vous des gants à disposition
dans votre cabinet ?
Lilian : Bah au cabinet on à tous nos propres
gants, c'est nous qui les achetons. Mais on regarde le prix, parce que c'est
très cher les gants. Surtout que moi je prends des gants en nitrile, tu
sais les bleu, j'aime bien cette matière et puis euh la couleur (rire).
Mais la boite de 100gants bah c'est euh environ 10 à 12€ la boite.
Alors si je devais mettre des gants pour chaque prise de sang et/ou
injections par exemple et bah il me faudrait environ 3 boites
par mois. C'est un coût !
Ch : Au sein de votre cabinet comment
gérez-vous les accidents d'exposition à un liquide biologique
?
Lilian : Bah là encore ça dépend
mes collègues je ne sais pas comment elles font, moi j'ai une assurance
qui me couvre si je me pique mais je ne déclare pas toujours c'est
contraignant et puis je n'ai pas le temps. Alors je fais des test HIV,
hépatites régulièrement.
Ch : Si la personne soignée est un enfant
portez-vous des gants ?
Lilian : Bah étrangement parfois j'en porte
comme met gants sont bleu ça les amusent, ils se focalisent sur les
gants et pas sur le soin. Mais ce n'est pas pour me protéger
là.
Ch : Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avez pas mis ?
Lilian Alors réfléchissons euh, en
libéral, euh si oui une fois je suis arrivé chez une patiente et
je l'ai retrouvé au sol toute ensanglanté bah j'ai agi dans
l'urgence donc je n'ai pas mis de gant, alors bah j'ai eu du sang un peu
partout sur les mains et sur moi mais bon je n'ai pas déclaré
d'AES. La patiente je la connaissais bien.
Ch : Pourriez-vous m'indiquez en quelle année
vous avez obtenu votre DE ?
Lilian : 2010
Ch : Depuis combien de temps travaillez-vous ici
?
Lilian : Depuis 2012, j'ai fait mes 24mois et je suis
parti en libéral, il cherchait quelqu'un donc voilà.
Ch : Avez-vous suivi une formation en hygiène,
étais référent(e) ? Lilian : Non pas du
tout
Ch : Êtes-vous tutrice/tuteur ?
Lilian : En fait on est que 3 alors les étudiants
tournent avec nous 3 donc on remplis le portfolio ensemble.
Ch : Savez-vous quelles compétences dont
références à l'hygiène dans le portfolio ?
Lilian : (Rire) Non absolument pas, mais je sais qu'on la
rencontre beaucoup.
Ch : Et bien j'ai terminé, merci pour le temps que vous
m'avez accordé.
Entretien avec une infirmière de
l'hôpital de jour de pédiatrie
(Pauline)
Durée de l'entretien : 10minutes
Ch : Dans votre pratique quotidienne, comment
utilisez-vous les gants non stériles ?
Pauline : Alors nous euh, jamais pour les
prélèvs... heu pour les prélèvements sanguins sauf
quand il y un risque. Genre par exemple quand on fait des charges virales, tout
ça où on sait qu'il y a euh, là forcément y a un
risque si tu te piques important là quand même. Donc là on
fait la procédure avec double gant et tout ça mais sinon c'est
vrai que dans la pratiques courantes pour les prélèvements nous
on s'en sert pas parce que on a besoin d'une sensibilité quand
même, heu particulière. Heu sinon oui tout ce qui est par contre
prélèvement pipi, urine, caca, les copros tout ça oui. Et
puis pour le ménage tout ça si si quand on touche à tout
produits désinfectant pour les chambres tout ça là on
utilise des gants non stériles aussi.
Ch : Et pour les HGT vous portez des gants ?
Pauline : Non et je trouve que ça ne sert
à rien, je ne vois pas où est le risque si je ne porte pas de
gants là.
Ch : Quand vous ne portez pas de gants pour des soins
qui le nécessitent avez-vous conscience du risque que vous prenez
?
Pauline : Bah non et puis quand je sais qu'il y a un
risque bah je mets des gants donc voilà je vois si il y a un risque ou
pas en fonction du dossier.
Ch : Que pensez-vous des gants à disposition
dans votre unité ?
Pauline : Quand on commande correctement et qu'on a
toute les tailles disponible et bien je dirais qu'ils sont bien. Et puis les
6/7 sont vraiment tout petit donc ça te permet d'avoir une mini
sensibilité, et de dextérité. Mais je vois par exemple en
pedia où je travaillais avant c'est le bazard dans les stocks, et
puis on est que des filles donc les 6/ c'est ce qui part en
premier donc quand on à du M avec des toutes petites mains bah,
là non c'est pas adapté mais c'est la faute de l'organisation et
pas des gants. Après moi j'utilise les gants en latex parce que je ne
suis pas allergique, surtout que les gants en vinyle sont un peu plus
épais et pas élastique alors ils n'épousent pas la main
donc je les utilise pas.
Ch : Au sein de votre équipe comment
gérez-vous les accidents d'exposition à un liquide biologique
?
Pauline : Bah il n'y en a pas souvent à l'HDJ,
même en pédia je dirais que ça fait 5ans qu'il n'y en a pas
eu. Et moi je ne me suis pas piqué. Mais je pense que du coup bah comme
je ne mets pas de gant généralement et bah je fais plus attention
tu vois.
Ch : Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avez pas mis ?
Pauline : Bah en fait à chaque fois qu'on ne met
pas de gants on prend un risque mais j'ai pas une situation en particulier
là comme ça qui me vient. Où genre après on a
découvert que l'enfant était séropositif ou quoi non. Mais
sincèrement quand je perfuse ou quoi non je me dit pas que je prends un
risque. On sait qu'on prend un risque mais dans la pratique courante on y pense
pas.
Ch : Pourriez-vous m'indiquez en quelle année
vous avez obtenu votre DE ?
Pauline : 2009 oui la dernière promo de l'ancienne
réforme
Ch : Depuis combien de temps travaillez-vous ici ?
Pauline : 6mois avant j'étais en pédiatrie
Ch : Avez-vous suivi une formation en hygiène,
étais référente ?
Pauline : Oui depuis que je travaille avec
l'infirmière hygiéniste, et elle passe souvent.
Ch : Êtes-vous tutrice ?
Pauline : Non enfin je remplis les portfolios mais comme
on est deux infirmière on fait ensemble.
Ch : Savez-vous quelles compétences dont
références à l'hygiène dans le portfolio ?
Pauline : Non mais je sais qu'elle y est.
Ch : Et bien j'ai terminé, merci pour le temps que vous
m'avez accordé.
Entretien avec deux infirmières de Soins de Suite
Post-Interventionnelle
(Sophie & Sandrine)
Durée de l'entretien : 20minutes
Ch : Dans votre pratique quotidienne, comment
utilisez-vous les gants non stériles ?
Sophie : Les gants, qu'est-ce que c'est ? (Rire) Je
suis de la vieille école. Non mais heu j'en mais pour les soins de
nursing, pour former les poubelles c'est important, pour l'extubation quand on
a le temps, pour le contact avec du sang par exemple les enfants qui se font
retirer les amygdales ou les végétations crachent beaucoup. Mais
dès que je peux j'essaie d'en mettre mais pas véritablement pour
les soins techniques.
Sandrine : Oui moi c'est pareil, j'en mais dès
que je peux.
Ch : Quand vous ne portez pas de gants pour des soins
qui le nécessitent avez-vous conscience du risque que vous prenez
?
Sophie : Heu, bah pas vraiment puisque souvent quand je
n'en mets pas c'est parce que je n'ai pas le temps, un patient qui vomi d'un
seul coup on apporte le réniforme et puis voilà.
Sandrine : Non pas vraiment.
Ch : D'accord
Ch : Que pensez-vous des gants à disposition dans
votre unité ?
Sophie : Ils sont bien, il y a toutes les tailles on a
des boites de gants à disposition un peu partout.
Sandrine : Oui c'est vrai et on en a dans tous les
chariots de soins.
Ch : Avez-vous différents types de gants ?
Sophie : Oui en latex et en vinyle
Sandrine : Oui voilà
Ch : Ok.
Ch : Comment choisissez-vous les gants ?
Sophie : Heu c'est-à-dire ?
Ch : Comment faites-vous pour choisir entre le latex ou le vinyle
?
Sophie : Bah le vinyle c'est si on est allergique au
latex mais bon je ne choisis pas vraiment c'est pareil.
Sandrine : Il y à poudré et non
poudré également.
Ch : Non ce n'est pas tout à fait pareil, effectivement
il y a ce problème d'allergie avec le latex mais les gants vinyle ne
sont pas adaptés pour les soins infirmiers, les recommandations
réserves les gants en vinyle pour les soins de nursing, les
désinfections de surfaces mais pas pour des soins infirmiers.
Ch : Au sein de votre équipe comment
gérez-vous les accidents d'exposition à un liquide biologique
?
Sophie : Bah c'est plus au bloc, ici pas vraiment moi ça
ne met jamais arrivé ! Sandrine : Oui c'est ça.
Ch : En cas d'AES que faites-vous ?
Sophie : Bah vas-y je te laisse dire.
Sandrine : Ok, bah on prélève le patient
source, on envoie le bilan au labo en précisant que c'est un AES, on
suit le protocole et on va faire une déclaration aux urgences.
Ch : Si la personne soignée est un enfant
portez-vous des gants ?
Sophie : Oh (hésitations) oui même
d'avantage parce que comme je te le disais il crache beaucoup en raison des
interventions des amygdales et des végétations. Mais aussi les
opérations des dents.
Sandrine : Moi je ne fais pas de différence j'en
port autant que ce soit un adulte ou un enfant.
Ch : Dans votre pratique avez-vous des situations
où les gants étaient nécessaires et où vous ne les
avez pas mis ?
Sophie : Bah, Heu oui comme je le disais souvent quand
je n'en porte pas c'est parce que je n'ai pas le temps, un patient qui se
réveille et que je dois extuber en urgences, un patient qui se met
à vomir d'un seul coup, lors d'aspiration trachéale en urgence.
Mais dès que je peux j'en mets !
Sandrine : Oui voilà c'est ça.
Ch : D'accord.
Ch : Pourriez-vous m'indiquez en quelle année vous
avez obtenu votre
DE ?
Sophie : Heu oulà, 1980....(Hésitation) 1997
! Oui c'est ça (Rire)
Sandrine : Moi ça va c'est plus récent (rire) 2003
!
Ch : Depuis combien de temps travaillez-vous ici
?
Sophie : Bah, heu ? Plus de 10ans.
Sandrine : Moi depuis 5ans
Ch : Avez-vous suivi une formation en hygiène,
étais référente ?
Sophie : Non ! Sandrine : Non
Ch : Êtes-vous tutrice ? Sandrine :
Non c'est elle Sophie : Oui (Sourire)
Ch : Savez-vous quelles compétences dont
références à l'hygiène dans le
portfolio ?
Sandrine : La question qui tue. Je te laisse
répondre (sourire)
Sophie : Oh la question piège ! Non j'en sais rien,
ce n'est pas gentil comme
question (Rire).
Ch : (Rire) on parle d'hygiène dans les compétences
1, 2, 3, 4 et 7
Sandrine : Partout quoi
Ch : Oui presque, mais c'est normal l'hygiène est au coeur
des soins. Et bien j'ai
terminé, merci pour le temps que vous m'avez
accordé.
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