1
INTRODUCTION GENERALE
I.1. DEFINITION ET DELIMITATION DU SUJET
§1. Définition du sujet
C
|
e sujet traduit manifestement les préoccupations qui
sont les notre en ce moment où le développement de plusieurs pays
est fonction des résultats de leurs universités et, ces
résultats sont obtenus conformément à la manière
dont ces universités sont
|
gérées et à l'importance qu'on leur
accorde. Depuis la fin du 20ème siècle, les
universités sont identifiées comme un élément
clé de la croissance des Etats et, la plupart des pays du monde
investissent plus dans le développement et la valorisation de ses
universités. (1)
Les universités congolaises ont connu, pendant
plusieurs décennies, une crise presque semblable issue des
manifestations estudiantines. Certes de multiples facteurs expliquent cette
crise mais fondamentalement, il se dégage le problème
d'intégration sociale des étudiants. Ceux-ci souhaitaient marquer
cette intégration en participant activement d'une part à la vie
et à la gestion de l'université, d'autre part à la vie
politique du pays. (2) Cette attitude amena les autorités
politico-administratives à changer leur face à l'égard des
étudiants et de leurs institutions d'enseignement et, elle
débouchera ensuite sur un certain nombre des problèmes dans la
gestion des étudiants en général et des étudiants
internes sur les campus particulièrement.
En effet, dans la plupart des universités de la
République Démocratique du Congo en général et plus
particulièrement à l'université de Lubumbashi
réputée grande université du pays, les étudiants en
générale et en particulier les internes, font preuve des enfants
orphelins abandonnés et marginalisés à leur triste sort
dont leur vie ne fait plus l'affaire d'aucune gestion sur tous les plans, en
l'occurrence sur le plan sanitaire, d'hébergement, sécuritaire,
hygiénique, alimentaire, etc.
Bien qu'il y ait une direction des oeuvres estudiantines qui
s'occupe de la gestion quotidienne de ces derniers, on se rend compte que les
étudiants internes font face à une gestion qui ne les profite
à rien. Une gestion qui n'attend qu'à résoudre et à
intervenir quand il y a des différends entre deux ou plusieurs
pensionnaires sur le campus mais ne s'intéressant pas aux points
sensibles touchant le mode de vie de ces derniers.
1https://.fr.m.wikipedia.org/wiki/Université
consulté le 15 février 2016.
2 MUTUNGULA DAA, intégration sociale des
étudiants et participation à la vie de l'université,
thèse de doctorat, SSPA/sociologie, inédit, UNILU, 1983-1984,
P.1
2
Les logis où ces étudiants sont pensionnaires ne
remplissent même pas les conditions d'hébergement, de
sécurité ni d'hygiène adéquates, mais ces derniers
payent le loyer chaque année. Le campus de Lubumbashi semble être
comme un foutoir où chacun vit selon ses désirs sans toutefois
observer même les règlements d'ordre intérieur
définis par l'université. Certains étudiants
accèdent sur les cités universitaires sans autorisation du
comité de gestion des oeuvres estudiantines et se font loger
eux-mêmes, en plus d'autres, après avoir terminé leurs
études, demeurent toujours à rester sur le campus.
Tout cela nous amène à croire qu'il y a une part
de responsabilité du comité de gestion de l'université
d'une part et du comité de gestion des oeuvres estudiantines de l'autre
part qui n'est pas bien assurée, avec leur politique mise en place pour
affaiblir les étudiants et les rendre incapables de revendiquer leurs
droits ni auprès de l'Etat ni des autorités
académiques.
Cette situation ne peut pas nous laisser calme ni passer
inaperçue à l'égard des penseurs et chercheurs que nous
sommes, pour la simple raison que ces étudiants, qui sont les futurs
cadres du pays, sont appelés à diriger un jour.
§2. Délimitation du sujet
Pour éviter de divaguer avec nos investigations ; pour
permettre à nos lecteurs de bien saisir convenablement le contenu de ce
travail dans la totalité, une délimitation est nécessaire
avec deux dimensions, à savoir :
? Sur le plan temporel et ; ? Sur le plan spatial
a) Sur le plan temporel
Au plan temporel, notre travail s'étend sur une
période allant de 2008 à 2015. Cette période, marque le
début et la fin du mandat d'Ildefonse CHABU MUMBA au rectorat de
l'université de Lubumbashi. Mandat au cours duquel nous avons non
seulement accédé aux études universitaires mais aussi, que
nous avons eu accéder sur les cités universitaires où nous
avons trouvé notre résidence.
b) Sur le plan spatial
Notre sujet s'étend spatialement sur
l'université de Lubumbashi où l'on retrouve un internat public
des étudiants sur les cités universitaires, géré
par elle.
3
I.2. DEFINITION DE L'INTERET DU TRAVAIL
I.2.1. Intérêt personnel
L'intérêt de ce travail à notre
portée, est d'une importance non la moindre surtout qu'en étant
futur gestionnaire. Il nous permettra, en confrontant les théories
apprises dans les cours tels que d'Administration publique, des théories
des organisations, de droit Administratif et des grands services publics...
à la réalité sur le terrain, de relever les malentendus
dans la gestion des étudiants en République Démocratique
du Congo en général et des étudiants internes à
l'université de Lubumbashi particulièrement ; d'avoir une
certaine performance intellectuelle grâce aux observations et critiques
utiles pour notre formation scientifique.
I.2.2. Intérêt social
La présente dissertation servira aux étudiants
en général et aux étudiants internes de
l'université de Lubumbashi particulièrement victimes de la
gestion de l'internat avec toutes ses conséquences sur leurs conditions
de vie, de mieux saisir et de mieux connaitre les origines et causes de cette
gestion offerte par l'université qui ne les profite à rien ; il
permettra également aux autorités politico-administratives et aux
autorités académiques, au comité de gestion de
l'université et des oeuvres estudiantines de corriger leurs
éventuelles erreurs afin d'offrir aux étudiants internes une
gestion rationnelle qui convient pour l'amélioration de leur cadre de
vie.
I.2.3. Intérêt scientifique
Notre contribution au monde scientifique en rapport avec ce
présent travail, n'est pas le fruit du hasard étant donné
que ce travail servira de guide à la future communauté
scientifique dans le cadre de recherche pour leurs travaux scientifiques. Ce
travail comme tous les autres travaux scientifiques, présente un
intérêt capital du fait qu'il allonge la liste des écrits
en sciences sociales en mettant à la disposition des chercheurs et des
étudiants qui auront à le parcourir les éléments,
les mécanismes, les voies et moyens à suivre qui pourraient
être au centre des débats et discussions et même de la
recherche approfondie pour offrir aux étudiants internes une gestion
responsable et rationnelle qui profite à l'amélioration des leurs
conditions de vie.
Il peut s'agir aussi dans cette rubrique, d'observer les
efforts ou les résultats des efforts fournis par nos
prédécesseurs dans leurs recherches sur cette question d'une
manière ou d'une autre, afin de présenter notre contribution ou
un travail dignement scientifique.
4
3 NDONGOMPE DIAPER, Analyse sociologique du
système d'enseignement universitaire en RDC. Cas de l'UNILU,
mémoire, inédit, L2 sociologie/UNILU, 2010
Comme d'aucuns les savent, nous ne sommes pas le premier
à avoir abordé cette question, plusieurs auteurs l'on
déjà traité sous différentes formes. Sans oublier
que les lectures préparatoires servent d'abord à s'informer des
recherches déjà menées sur le thème du travail et
à situer la nouvelle contribution envisagée par rapport à
elles.
A cet effet, NDONGOMPE DIAPER dans son travail de
mémoire intitulé « Analyse sociologique du système
d'enseignement universitaire en République Démocratique du Congo.
Cas de l'UNILU » s'est préoccupé à étudier et
à connaitre les causes de la baisse de formation et de la connaissance
des étudiants et des cadres universitaires dans l'enseignement ; les
différents problèmes et les pathologies liés au
fonctionnement de l'université. (3)
Dans cette perspective, il soulève une question qui a
animé son étude tout au long de ses investigations dont il
cherchait à savoir quels sont les maux qui caractérisent
l'enseignement universitaire congolais en général et
l'université de Lubumbashi en particulier, lesquels seraient à la
base de l'enseignement ?
Pour lui, la baisse du niveau de formation ou de la
connaissance des étudiants dans l'enseignement supérieur et
universitaire serait due à :
· L'insuffisance du rendement, au manque des
matériels didactiques ;
· L'inadéquation de l'enseignement aux
réalités congolaises ;
· La corruption, la gabegie, au clientélisme
politiques, le népotisme politique, le tribalisme ;
· Au cumul des fonctions des enseignants ;
· Au manque des laboratoires et bibliothèques
;
· De nombre pléthorique des étudiants dans
les auditoires ;
· L'insuffisance de formation de base acquise depuis
l'école primaire et secondaire, etc.
Apres ses analyses et investigations, l'auteur conclut en
disant qu'une université se distingue par sa bonne gouvernance, elle
doit fonctionner comme une société modèle. Une
université qui vise l'excellence suppose la satisfaction d'un certain
nombre de critères entre autres : elle requiert le redressement du
niveau de l'enseignement, la redynamisation de la recherche,
l'amélioration des conditions de travail des professeurs et les
conditions de vie des
5
étudiants, la réhabilitation des
infrastructures, réforme du programme de cours en vue de l'adapter aux
réalités de l'environnement.
Cette étude est purement qualitative du fait qu'elle
met au point une analyse sous une approche sociologique du système
d'enseignement supérieur et universitaire susceptible d'offrir des
connaissances adaptables aux réalités congolaises. La convergence
de son étude et la nôtre peut s'expliquer par le fait qu'il
évoque la gestion des étudiants qui implique entre autres, la
mise à la disposition de ces derniers des moyens matériels et
financiers pour l'amélioration de leurs conditions de vie d'une part et
de leur formation d'autre part.
Deo TSHIKALI dans son travail de mémoire axé sur
« Etude analytique du phénomène circuit à
l'université de Lubumbashi », a centré son étude sur
le phénomène « circuit » qui se laisse observer dans
ladite université. Au cours de ses recherches, l'auteur s'est
préoccupé à répondre à un certain nombre des
questions qui constituent le socle de son étude, à savoir :
y' Le phénomène circuit, a-t-il une ampleur
à l'université ?
y' S'agit-il d'une corruption ?
y' Quelles sont les dimensions de référence, lui
entant que situation de communication ?
Dans cet ordre d'idée, après son constat, ses
analyses et investigations, il est arrivé à la conclusion selon
laquelle il y a circuit ou corruption à l'université de
Lubumbashi parce que la mauvaise gestion au niveau des gouvernants se
traduisant le plus souvent par le détournement des deniers publics,
amène au non-paiement des fonctionnaires de l'Etat parmi lesquels les
enseignants dont certains d'entre eux ont cependant du mal à supporter
cette situation et développent de ce fait des stratégies de
rémunération informelle.(4)
Son étude part spécialement de l'analyse d'un
fait social observé à l'université de Lubumbashi qui est
« circuit ». Lorsqu'on parle du circuit (corruption), cela nous
renvoie à la gestion des étudiants et à la manière
dont cette institution est gérée par ses animateurs. Ce qui
constitue en quelque sorte un point commun avec notre étude. Mais la
différence peut être observée par le fait que notre
étude évoque la gestion particulièrement d'une
catégorie des étudiants notamment les internes sur les
cités universitaires.
4 Deo TSHIKALI, Etude analytique du
phénomène circuit à l'université de Lubumbashi. Cas
de la faculté des lettres et sciences humaines, mémoire,
inédit, UNILU/L2SIC
www.memoireoneline.com,
consulté le 20 janvier 2016
6
MASIKA MUTOKAMBALI Aimé, a centré son
étude sur « l'autonomie de gestion et bonne gouvernance des
établissements publics en RDC, cas de l'UNILU » et, est
animé par le souci de savoir pourquoi malgré l'autonomie de
gestion, l'université n'arrive pas à réaliser ses
objectifs ?
En guise des tentatives de réponses à cette
question, il pense que l'autonomie de gestion à l'université de
Lubumbashi serait inefficace et inefficiente. Elle est bloquée suite
à certains facteurs qui peuvent être situés à deux
niveaux notamment les facteurs endogènes tels que l'existence d'une
organisation administrative décentralisée au building
administratif, au niveau des décanats facultaires et au niveau des
autres entités administratives de développement ; l'absence de
motivation découlant de l'insuffisance de la rémunération,
l'absence de mécanisme efficace de contrôle d'agents de la banque
(lors de versement des frais académiques à la RAW BANK) et les
facteurs exogènes à savoir, l'autonomie de gestion non
réelle, le non-respect de calendrier de paiement des frais
académiques, connexes, session et les frais de dépôt pour
les mémoires et TFC, la plupart d'étudiants payent avec un grand
retard.(5)
Comme vous pouvez le constater, cet auteur a mené une
étude qualitative de la gestion de l'université de Lubumbashi
dans son ensemble en se servant comme appui l'autonomie de gestion reconnue aux
établissements publics. Il faut dire également que son
étude évoque la gestion de l'université de Lubumbashi dans
sa totalité. Alors que notre étude porte sur un
sous-système de l'université de Lubumbashi qui est l'internat,
connu au nom des cités universitaires.
Pour ne citer que ceux-ci, sans ignorer l'hypothèse
selon laquelle il y aurait probablement beaucoup d'autres auteurs qui ont pu
mener des études similaires à la nôtre parce qu'il n'est
pas prohibé que la gestion des étudiants internes de l'UNILU
n'attire l'attention de qui que ce soit et, conduire ainsi à des
recherches y ayant trait en vue d'y remédier et surtout que nous
disposons tous d'une liberté d'écrire nos pensées.
Sans contredire ni aller plus loin des contributions de nos
prédécesseurs, notre étude porte sur «
établissements publics et gestion des étudiants internes. Cas de
l'université de Lubumbashi ». Donc il est question ici de la
responsabilité de l'université entant
5 MASIKA MUTOKAMBALI Aimé, Autonomie de gestion
et bonne gouvernance des établissements publics en RDC. Cas de l'UNILU,
mémoire inédit, L2SPA/UNILU, 2013-2014
7
qu'établissement public dans la gestion des
étudiants internes sur les cités universitaires. Dans cette
étude, nous nous sommes fixés trois grands objectifs notamment
:
? Décrire le mode de vie des étudiants internes
relativement à la manière qu'ils sont gérés par
l'université ;
? Se rendre compte si l'université assure
réellement sa responsabilité dans la gestion des étudiants
internes ;
? Proposer les pistes de solution.
I.3. DEFINITION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE
L'organisation d'une recherche autour d'hypothèses de
travail constitue le meilleur moyen de la mener avec ordre et rigueur sans
sacrifier pour autant l'esprit de découverte et de curiosité
propre à tout effort intellectuel digne de ce nom. Bien plus, un travail
ne peut être considéré comme une véritable recherche
s'il se structure autour d'une ou plusieurs hypothèses. Parce qu'elle
traduit par définition cet esprit de découverte qui
caractérise tout travail scientifique, fondée sur une
réflexion théorique et sur une connaissance préparatoire
du phénomène étudié, elle se présente comme
une présomption non gratuite portant sur le comportement des objets
réels étudiés. L'hypothèse procure à la
recherche un fil conducteur particulièrement efficace qui, à
partir du moment où elle est formulée, remplace la question de
recherche dans cette fonction, même si celle-ci doit rester
présente à l'esprit. (6)
Dans cet ordre d'idée, lorsque nous considérons
le mouvement d'entrée et de sortie des étudiants sur les
cités universitaires sans l'autorisation du comité de gestion des
oeuvres estudiantines, c'est-à-dire ces derniers sortent quand ils
veulent et peuvent rentrer quand ils veulent et en plus, d'autres sortent pour
toujours à l'insu des autorités chargées de la gestion de
ces dites cités.
Bien plus, le mode de vie des étudiants internes sur le
campus, considéré comme un champ de bataille où chaque
étudiant cherche à se défendre de ses propres efforts, en
l'occurrence le mauvais état de logis, les installations
hygiéniques en état de délabrement très
avancé, les chambres à coucher moins vastes avec un lit à
deux niveaux dont deux étudiants sur quatre dans la chambre, occupent un
lit ; manque des restaurants pour les internes sur le campus, manque de moyen
de transport pour la mobilité de ces derniers, manque de moyen pour
l'évacuation des ordures, manque des soins de santé pour les
internes, coupures
6Raymond QUIVY ET Luc VAN C, Manuel de recherche en
sciences sociales, 3èmeéd, Dunod, paris, 2006,
P.113
8
intempestives du courant électrique et de l'eau non
avisées sur le campus, manque de la sécurité pour les
internes, la confusion entre les étudiants logés sur les
cités universitaires et les personnes qui n'étudient plus dans
des chambres sur les cités universitaires, manque de rigueur dans le
contrôle et le suivi relatif au paiement de frais de loyer.
Lorsque nous considérons, pour une fois de plus la
salubrité sur le campus et ses environs où les herbes folles se
dressent transformés en lieu d'aisance par les étudiants internes
qu'ils appellent « home 11 », sans tenir compte des conditions
hygiéniques ; les étudiants internes vivent dans un climat de
stress, n'étant même pas en mesure de revendiquer leurs droits
auprès de l'Etat ni encore moins des autorités
académiques.
Cet état de chose nous pousse à sortir de notre
silence au point de se demander quelle serait la responsabilité de
l'université de Lubumbashi dans la gestion des étudiants internes
?
A cet effet, nous pensons que la responsabilité de
l'Université de Lubumbashi dans la gestion des étudiants internes
serait d'assurer la sécurité et leur protection ; de veiller aux
conditions d'hygiène ; de veiller à l'efficacité de son
administration et adopter les politiques possibles en vue d'assurer une gestion
rationnelle des internes et enfin mettre à leur disposition des moyens
nécessaires qui pourraient les offrir un cadre de vie idéal. Mais
il semblerait que cette responsabilité n'est pas assurée.
Nous allons essayer de comprendre dans les détails si
l'université arrive à assurer réellement sa
responsabilité dans la gestion des internes.
9
10
I.4. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES
§1. DEFINITION DES CONCEPTS FONDAMENTAUX
Dans cette partie de ce présent travail, il est
question pour nous de définir certains concepts qui forment l'ossature
ou le thème de cette étude, il s'agit de : l'établissement
public, la gestion et étudiant.
1.1. Etablissement public
C'est à Saint-Louis qu'on a coutume d'attribuer la
création dès le XIIIème siècle du
premier établissement public, aujourd'hui connu sous le nom de centre
National ophtalmologique des « Quinze-vingt ». Apparue en 1856 avec
un arrêt de la cour de cassation française rendu à propos
des caisses d'épargne, la conception classique de l'établissement
public se caractérisait par l'individualisation d'un service public
administratif, auquel était octroyée la personnalité
morale, et par sa soumission intégrale à un régime de
droit public. (7)
Les motivations du recours à la formule de
l'établissement public sont diverses : mettre en valeur une
activité en l'individualisant, profiter d'une structure administrative
autonome qui offre à son personnel un environnement choisi et à
ses dirigeants une certaine liberté d'action, user d'un cadre
budgétaire et comptable moins contraignant que celui de l'Etat sont
parmi les plus notables. (8)
Dans cette perspective, Xavier BEZANÇON fait remarquer
que les établissements publics sont des branches des services de l'Etat
(collectivité publique) qui ont été
détachées de l'ensemble pour être érigées en
organes doués d'une vie propre. (9)
Un établissement public est une personne morale qui
relève du droit public et qui dispose d'une autonomie administrative et
financière pour accomplir une mission d'intérêt
général. Cette mission qui est définie de manière
précise s'exerce sous le contrôle de la collectivité
publique dont dépend l'établissement public. C'est ainsi que l'on
distingue les établissements nationaux et les établissements
publics locaux. (10)
André De LAUBADERE définit
l'établissement public comme « un mode de gestion de services
publics caractérisé par le fait que le service est dirigé
par un organisme
7 Jeef MUDIMBI KAPILU, cours des grands services
publics, inédit, G3SPA/UNILU, 2015-2016
8 Isabelle CARBONI et Alii cités par Jeef
MUDIMBI.K, Op.cit.,
9 BEZAÇON, X., cité par Jeef MUDIMBI.K,
Op.cit.
10www.viepublique.fr/découverte-institutions,
consulté le 11 mars 2016
public, mais un organisme public qui reçoit une
autonomie et une personnalité morale de droit public ». (11)
Jeef MUDIMBI KAPILU définit l'établissement
public pour sa part avec Isabelle CARBONI et Alii comme « une personne
morale de droit public assumant une mission spéciale et disposant
à cet effet de l'autonomie administrative et financière
».12Dans cette perspective, l'établissement constitue
une forme de décentralisation dite « fonctionnelle » ou «
par services », à côté de la décentralisation
territoriale.
1.1.2. SORTES D'ETABLISSEMENTS PUBLICS
Les établissements publics, étant des modes de
gestion de services publics, leur classification est analogue à celle de
ces derniers. C'est ainsi qu'on distingue :
1. Des établissements publics administratifs :
ce sont ceux qui gèrent des services publics à caractère
purement administratif. La plupart des établissements publics Congolais
rentre dans cette catégorie.
Exemple : Agence Congolaise de presse (ACP)
2. Des établissements publics industriels ou
commerciaux : ces organismes ont, à la différence des
établissements publics administratifs, la qualité de
commerçants par nature, c'est-à-dire la vocation principale
d'accomplir des actes de commerce. Ils ont donc une certaine similitude avec
les entreprises privées.
3. Des établissements publics sociaux : qui
s'occupent de services à caractère social. On peut
également y inclure des services dépendant des ordres
professionnels.
En considérant leur champ d'action (territoire), on
peut distinguer les établissements publics nationaux des
établissements publics locaux. Les premiers sont rattachés
à une personne morale de droit public et souvent l'Etat alors que les
deuxièmes sont rattachés à une collectivité locale
qui peut être la commune, la ville ou province. (13)
11 A. De LAUBADERE cité par MBAYA KABAMBA,
cours des grands services publics, inédit, 3è graduat
SPA/UNILU, 2011-2012
12 Isabelle CARBONI et Alii cités par Jeef
MUDIMBI.K, op cit
13 Jeef MUDIMBI.K, Op.cit.
11
1.2. Gestion
La gestion est un service des décisions
stratégiques et tactiques dans les organisations. C'est aussi une
science permettant de déterminer la combinaison la plus satisfaisante en
termes de rendement et de productivité des moyens matériels et de
la ressource humaine dans les organisations.
Entant que science, la gestion s'est autonomisée
récemment de l'économie politique dans laquelle elle a
été longtemps confondue avec l'économie de
l'entreprise.
En comptabilité publique, période de temps pour
laquelle un comptable public justifie des opérations qu'il a
exécutées. Mais dans le sens de sciences et techniques
d'administrations, la gestion s'est départementalisée en suivant
le découpage en fonction dans les organisations. On distingue parmi les
principales branches :
? La gestion financière qui s'intéresse aux
décisions financières qui vont de la politique
financière et de choix des investissements
jusqu'à celles de la gestion de la trésorerie. ? La gestion du
personnel ou des ressources humaines a pour domaine les problèmes de
rémunération, d'embauche, de formation,
d'organisation du travail, etc.
? La gestion de la production s'applique aux problèmes
de logistique, d'approvisionnements, de gestion des stocks, d'organisation
matérielle des ateliers, etc.
? La gestion commerciale, que certains appellent «
marketing » ou mercatique et d'autres distinguent très nettement,
s'intéresse au comportement du consommateur, à la politique
commerciale, à la définition des prix, à la livraison des
points de vente, etc. (14) La gestion peut être
également définie comme techniques d'administration des
organisations reposant notamment sur un système d'information comptable.
Si on assimile l'organisation à un ménage, la gestion est
synonyme du vieux mot français ménagement réimporté
des Etats-Unis sous forme de management.
Dans cette perspective, LIKERT s'est préoccupé
de développer des interactions entre les membres du groupe, à la
participation à la décision, à la définition des
objectifs, à la résolution des problèmes au niveau du
groupe dans la gestion d'une organisation, entraine une meilleure
efficacité, car chacun se sent nécessaire et utile à
l'organisation.(15)
14 Ahmed Salem, Lexique d'économie,
13ème édition, DALLOZ, paris, 2014. PP. 434-435
15 LIKERT cité par Gérard CHARREAUX
et Jean pierre PITOL-BELIN, théories des organisations, éd
Dunod, paris, 1996, P.38
12
13
Grâce aux enquêtes qu'il a menées, LIKERT a
distingué quatre styles de commandement :
? Le style autoritaire qui se définit par une
communication allant du haut vers le bas, des décisions émanant
du sommet sans consultation, une forte centralisation, l'utilisation de
contrainte et de la sanction comme moyen d'incitation entrainant un faible
esprit d'équipe ;
? Le style paternaliste où le dirigeant utilise des
menaces et récompenses comme moyen de motivation ; il y a peu de
décentralisation sauf pour des décisions d'importance mineure,
chacun défend ses intérêts personnels au détriment
d'un véritable esprit d'équipe recherchant plutôt à
se faire apprécier de la hiérarchie ;
? Le style consultatif qui se traduit par un faux semblant de
participation à la décision ; les subordonnés bien que
consultés n'ont pas d'influence réelle, cependant le travail en
équipe est encouragé, les communications sont à double
sens, les employés semblent davantage motivés ;
? Le style participatif où le groupe contribue à
la prise de décision, à la définition des objectifs, au
règlement des conflits ; le système de communication joue dans
les deux sens, la coopération est forte et l'esprit d'équipe
développé.
1.3. Etudiant
C'est toute personne qui fait des études
supérieurs et suis les cours d'une université, d'une grande
école. (16)
1.4. Université
Le terme université est issu des civilisations
occidentales qui le créèrent à partir de XIème
siècle pour désigner une organisation regroupant
l'universalité des collèges d'étudiants. Les
académies grecques telle que l'académie de Platon ou d'autres
organisations d'enseignement supérieur en Chine telles que
l'université de Nankin, l'université de Nalanda en Inde,
l'académie de gundishapur en Iran, l'Ashikaga gakko au Japon, la Medersa
de la Zitouna en Ifriqiya ou de la Qaraouyine de Fès au Maroc, et
l'école de médecine de Saleme en Italie, ont
précédé l'apparition des universités occidentales
de parfois près d'un millénaire. Cependant, ces
différentes organisations ne revendiquaient pas la compilation et
l'élaboration
16 Ahmed silem, op cit, P.955
de l'ensemble des savoirs mais seulement leur enseignement, ce
qui les distinguait alors de l'université. (17)
L'université est un établissement qui
fédère en son sein la production (recherche), la conservation
(publications et bibliothèques) et la transmission (études
supérieures) de différents domaines de la connaissance. Aux
Etats-Unis, au moment où les universités de ce pays
commençaient leur ascension qui devait les mener au niveau qu'elles ont
actuellement, un philosophe américain, a défini en 1891
l'université comme « une association d'hommes dotée et
privilégiée par l'Etat, en sorte que le peuple puisse recevoir
une formation (guidance) intellectuelle et que les problèmes
théoriques qui surgissent au cours du développement de la
civilisation puissent être résolus ». La définition de
Pierce renvoie au latin classique où l'expression « universitas
hominorum » (association d'hommes) désigne ce que nous nommons
aujourd'hui une personne morale ou une personne juridique. Elle rappelle aussi
le latin médiéval, celui de l'époque où
l'université occidentale est apparue, dans lequel le mot universitas
désigne une communauté ou une corporation.
L'entrée à l'université est
généralement restreinte à ceux qui ont
préalablement un diplôme d'enseignement secondaire. De nos jours,
un bon fonctionnement des universités et plus généralement
de l'enseignement supérieur est considéré comme un atout
économique. Aussi, les grands pays européens, pour soutenir la
compétition internationale, se sont-ils lancés depuis plusieurs
décennies dans un mouvement de réflexion et de réforme de
leurs universités.
§2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES
2.1. La responsabilité
La responsabilité consiste dans la prise de conscience des
conséquences de nos
actes présents, que ce soit pour le futur ou pour
l'ensemble des territoires affectés. Elle suppose un système
économique, juridique et politique capable de mettre en relation, les
décisions avec les effets qui s'ensuivent, qu'ils soient positifs ou
négatifs. (18) Mais aussi c'est la capacité d'un agent
à accomplir sa tâche.
2.2. Internat
Un internat est une branche d'un établissement scolaire ou
école d'enseignement
supérieur...qui offre la possibilité de loger et
nourrir les élèves ou les étudiants. A cette fin,
17http//
fr.m.wikipedia.org/wiki/Université,
consulté le 19 mars 2016
18 Félicien MULAMBA MUBYABO, éducation
à la citoyenneté, PUK, Kinshasa, 2002, P.42
14
un internat comprend généralement un dortoir ou
des chambres, un réfectoire et des salles d'études, ou de
divertissement. (19)
Les raisons de placer un élève ou un
étudiant en internat sont nombreuses : que ce soit pour effectuer sa
scolarité dans des conditions de travail favorables, par
nécessité de retrouver un cadre de vie et de travail stable,
à cause de difficultés familiales ou sociales rendant souhaitable
un éloignement momentané, ou tout simplement car
l'établissement est trop éloigné du domicile et est mal
desservi, ou encore pour que l'élève ou l'étudiant puisse
suivre sa scolarité dans un établissement adapté.
2.3. Campus
Le campus c'est un mot latin désignant un « champ
», l'espace rassemblant les bâtiments et infrastructures d'une
université ou d'une école. Ce parc inclut ainsi les
bâtiments abritant entre autres salles de classes et de recherche,
bibliothèques, restaurants, résidences universitaires, et parfois
complexe sportifs.
Le mot est apparu pour la première fois pour designer
ce type d'espace urbain au collège du New Jersy (université de
Princeton) au début du XVIIème siècle. D'autres
établissements universitaires américains ont ensuite
adopté ce mot pour décrire des espaces spécifiques au sein
de leur propre institution, mais le mot campus ne désignait alors pas
encore l'ensemble du terrain occupé par l'université. La
signification s'est ensuite élargie pour inclure l'ensemble de la
propriété universitaire pendant le XXème
siècle, certains endroits gardent l'ancien sens plus restrictif jusque
dans les années 1950. Le terme s'est ensuite
généralisé et a été adopté dans
d'autres pays pour désigner un complexe universitaire. (20)
2.4. Gestion rationnelle
La gestion peut ensuite être entendue comme un ensemble
de techniques. Celles-ci relèvent d'une recherche de rationalité
qui est la raison pratique kantienne.21 Toutefois, Emmanuel Kant
nous prévient que beaucoup de gestionnaires entretiennent une confusion
entre rationalisation et raison... La rationalisation est du côté
du pouvoir, alors que la raison est du côté de la connaissance, en
sorte que l'efficience s'oppose au sens. C'est ignorer l'existence des
pratiques comme des réflexions (modèles, enquêtes,
débats théoriques) sur les logiques d'action, en management
stratégique, par exemple.
19
https://fr.m.wikipedia.org/internat,
consulté le 29 mars 2016
20www.fr.m.wikipedia.org/campus,
consulté le 19 février 2016 21Emmanuel Kant
cité par vincent de Gaulejac, La société malade de la
gestion, Idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et
harcèlement social, éd le seuil, paris, 2005, P.7
15
Le management (qu'on entende la discipline ou les acteurs)
recherche une adéquation entre la cohérence logique de l'action
entreprise pour un accomplissement visé, et la faisabilité
technique, résumée en un couple reliant l'avantage concurrentiel
détenu (ressources-compétences) et le positionnement
concurrentiel visé. Or, cette adéquation repose, dans le
système de techno science institué au cours du XXè
siècle, sur une étroite relation entre la réflexion
et l'action, les exigences de celle-ci guidant les axes de celle-là. Il
n'y a donc pas opposition dans le système capitaliste managérial,
mais bien plutôt confortement réciproque, si imparfait et
contraint soit-il. Mais, comme tout système complexe, ce modèle
de capitalisme managérial rencontre ses limites dans les
sociétés les plus avancées, victime, en quelque sorte, de
son succès.22Au fur et à mesure que les pratiques se
rationalisent, par division sociale du travail, les disciplines de gestion se
spécialisent, se systématisent et se transmettent, non plus par
l'apprentissage, mais par l'éducation.
2.5. Politiques
Ici il s'agit des politiques publiques qu'Yves Meny et
Jean-Claude Thoenig (23) définissent comme un programme d'action
gouvernementale dans un secteur de société ou dans un espace
géographique. Selon ces auteurs la politique publique est
caractérisée par les traits suivants :
? Une politique publique à un contenu qui est
constitué des ressources à mobiliser et des résultats ou
produits que ces ressources génèrent ;
? Une politique publique a un programme d'action dans lequel
s'inscrivent les actions des autorités politiques. Une politique
publique ne se réduit pas à un acte ponctuel isolement
considéré. Derrière un acte, derrière telles ou
telles activités existe un cadre plus général,
c'est-à-dire un programme à l'intérieur duquel cet acte,
ces activités s'intègrent.
? Une politique publique a une orientation normative. Les
actes qui sont posés ou les activités qui sont organisées
dans le cadre d'une politique publique ne sont pas le résultat des
réponses aléatoires, mais au contraire l'expression des
finalités et des préférences que le décideur,
consciemment ou non, de façon volontaire ou non, sous le poids des
circonstances, ne peut qu'endosser.
22 Vincent de Gaulejac, op cit, P.7
23 Yves Meny et J.C Thoenig cités par A.
MULUMBATI NGASHA, sociologie politique, 2ème éd
Africa, Lubumbashi, 1988, P.355
16
y' La politique publique est coercitive dans
ce sens que les actes ou les activités publiques procèdent de la
nature autoritaire dont est investi l'acte gouvernemental, s'imposent en tant
qu'expression de la puissance publique.
y' La politique publique a un public par
rapport auquel elle est définie, dont les actes et les activités
affectent la situation, les intérêts, les comportements. A ce
propos, il convient de noter qu'il existe une variété de publics
qui sont intéressés par les politiques publiques. Tandis que
certains se situent au niveau national ou central, d'autres se trouvent au
niveau régional ou local.
Les politiques peuvent aussi être entendues comme
l'ensemble des stratégies ou des mécanismes utilisés pour
une meilleure gestion d'une organisation.
I.5. DEFINITION DE LA METHODE DU TRAVAIL
La méthode est définie comme un ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie.24Par contre KALELE KABILA
entend par méthode, une opération intellectuelle de traitement
des données relatives à une réalité sociale
étudiée en fonction d'un objectif bien précis,
opération qui, pour être véritablement scientifique et
efficace doit tenir constamment compte de la double essence du fait social et
de l'objectif poursuivi.(25)
Il est beaucoup plus réjouissant de voir les choses
autrement et de considérer que, bien comprise, la loi du moindre effort
est une règle essentielle du travail de recherche. Elle consiste
à veiller toujours à emprunter le chemin le plus court et le plus
simple pour le meilleur résultat. Ce qui implique notamment que l'on ne
s'engage jamais dans un travail important sans réfléchir
auparavant à ce que l'on cherche à savoir et à la
manière de s'y prendre. (26)
Ainsi donc, nous avons fait usage dans le cadre de ce
présent travail de la méthode systémique qui
considère les éléments dans un système en
interaction permanente. Les tensions et les conflits y existent. Ces tensions
proviendraient de l'extérieur ou de l'intérieur mais lesquelles
font appel à l'adaptation du système pour sa survie. C'est le
mécanisme dit out put et input. Cette méthode repose sur les
principes suivants :
24 Pinto et Grawitz cité par prof KITABA,
cours des méthodes de recherche en sciences sociales, UNILU, G2 SPA,
2012-2013
25 KALELE KABILA cité par prof KITABA,
op.cit.
26 Raymond QUIVY et Luc VAN C. op.cit. P.13
17
27 Prof KITABA, op. cit.
28 Idem
? Fonctionnel : qui consiste à envisager
l'intégration des éléments dans un même
système ;
? Composite : qui consiste à identifier de quel
élément est composé un système social ; ?
Structural : qui consiste à reconnaitre la structuration des
éléments.
C'est donc une méthode en sciences sociales qui analyse
les intérêts, les conflits internes et externes existants dans un
système dont l'objectif principal est la concorde, l'harmonie de la
société. (27)
Cette méthode nous permettra d'étudier et
d'analyser l'université de Lubumbashi comme un tout composé des
différents éléments. Autrement dit elle va nous aider, en
considérant l'université comme un système composé
des sous-systèmes parmi lesquels les cités universitaires,
à déceler les facteurs et leurs origines qui sont à la
base de la calamité dans la gestion des étudiants en
général et de la gestion des étudiants internes en
particulier, du fait qu'un système peut être influencé par
des facteurs d'ordre extérieur ou d'ordre intérieur jouant sur
les éléments qui le composent qui, à leur tour, peuvent
changer le fonctionnement du système.
I.6. DEFINITION DES TECHNIQUES DE RECHERCHE
Les techniques constituent des moyens à utiliser pour
réaliser concrètement une étude scientifique. Elles sont
nombreuses et variées mais leur utilisation dépend de l'objet de
la recherche, des moyens dont dispose le chercheur, de délai à
respecter.28Les techniques sont des instruments ou moyens
manipulés par le chercheur pour assurer l'opérationnalité
conceptuelle de la méthode aux différents moments de la
recherche.
Pour la réalisation de ce travail, la méthode
seule ne nous a pas suffi, cependant, les techniques de recherche sont
très nécessaires et indispensables pour la récolte des
données du fait qu'elles sont des moyens ou des mécanismes qui
permettent au chercheur de se rapprocher de son objet d'étude et d'en
obtenir les données souhaitables. Dans le cadre de notre travail, nous
avons fait recours aux techniques suivantes :
a)
18
29 Prof KITABA, op cit
L'observation par participation
Il s'agit d'une technique par laquelle le chercheur participe
et s'intègre à la vie d'un groupe ou à une situation
donnée, pour connaitre les choses de l'intérieur.
(29)
Cette technique nous a permis, étant étudiant
interne sur les cités universitaires, d'observer des situations vraies
et réelles dans toute leur intensité et toute leur
spontanéité dans la gestion des étudiants internes ; elle
nous a permis également d'avoir une connaissance personnelle directe des
réactions des membres du comité de gestion de l'UNILU d'une part
et des membres du comité de gestion des oeuvres estudiantines de l'autre
part, de leurs points faibles et de leurs forts dans la gestion des
étudiants internes.
b) L'interview à questions
fermées
Clairement utilisée dans le sondage de marché
et dans certains pools d'opinions publiques. Elle est
caractérisée par :
? Questions dichotomiques et questions à choix multiples
;
? Marge de liberté de l'interviewer extrêmement
réduite : il se borne, le cas échéant, à
répéter la question.
Cette technique nous a aussi aidés dans la
récolte des données par l'élaboration des questionnaires
entendus comme des questions à choix multiples sur base de nos
hypothèses et adressées à notre population d'étude
cible.
c) L'échantillonnage
C'est une technique qui consiste à tirer un nombre
réduit d'individus appartenant à l'univers d'enquête
choisis, de telle manière que l'on puisse affirmer que les
caractéristiques ou les caractères observés sur cet
échantillon sont également présents dans la population.
d) Observation documentaire
Elle consiste à étudier et analyser les
documents pour arriver à déterminer les faits dont ces documents
portent des traces. On distingue deux grandes catégories de documents :
les documents écrits et les documents non écrits.
Ces différents documents fournissent des informations
très précieuses sur les faits que l'on veut étudier si on
les soumet à deux techniques empruntées à l'histoire,
à savoir la critique externe et la critique interne. La critique externe
étudie les documents afin d'en
19
20
établir la provenance tandis que la critique interne
étudie les documents afin de discerner si l'auteur a menti ou a
parlé sincèrement, s'il s'est trompé dans ses observations
ou a observé correctement les faits, si l'auteur a correctement
interprété les faits ou non. (30)
Cette technique nous permettra au cours de nos investigations
de parcourir les différentes littératures qui portent sur les
universités du Congo en générale et en particulier sur
l'université de Lubumbashi.
I.7. DEFINITION DES THEORIES EXPLICATIVES DE
RECHERCHE
Une recherche en sciences sociales tend à
dépasser une simple description des phénomènes sociaux
même si une description bien faite n'est pas chose aisée et peut
être fort précieuse, elle vise à expliquer ces
phénomènes.
Dans le sens le plus général et en même
temps le plus pratique, expliquer une réalité comme la gestion
des étudiants internes à l'université de Lubumbashi,
revient en fait à la mettre en relation avec autre chose : un ou
plusieurs autres réalités, un système d'actions dont elle
relève, un contexte macro social, un ensemble de transformations
historiques, un sens qu'elle recèle dans l'esprit de ceux qui la font
exister, des stratégies d'agents en compétition, des fonctions
qu'ils assurent pour le système social, etc. Bref : expliquer un
phénomène revient à le « sortir de son
immédiateté et de l'isolement que celui-ci implique ».
(31)
En effet, étymologiquement le mot «
théorie » provient du verbe grec « théorisa » qui
signifie contemplation, observation. Dans ses usages ordinaires, ce concept
renvoie à la connaissance abstraite, à la doctrine, à
l'opinion ou un système d'idée, etc. La théorie est
définie aussi comme l'ensemble d'opinions, d'idées sur un sujet
particulier. C'est aussi un système conceptuel organisé sur
lequel est fondée l'explication d'un ordre des
phénomènes.
(32) Dans cette perspective, quel que soit l'objet
d'étude, le chercheur qui utilise la méthode de l'étude de
site est amené à rechercher le plus rapidement possible le
réfèrent théorique qui sera le plus apte à
permettre la compréhension du cas et à identifier les
hypothèses qui seront
30 A.MULUMBATI NGASHA, op.cit., P.24
31 Raymond Quivy et Luc van Campenhoudt, op cit, p.
71
32 Dictionnaire petit Robert, nouvelle édition,
DALLOZ, paris, 2010, p.424
ultérieurement vérifiées par la
récolte des données et l'analyse de celles-ci.33C'est
dans cette perspective que nous avons fait recours à la théorie
systémique dans le cadre de notre travail.
I.7.1. Théorie systémique
Représentée par David Easton, la théorie
systémique repose sur le mot système que l'on peut définir
comme un ensemble des éléments liés les uns aux autres de
telle manière que si un des éléments change, chacun des
éléments change, et par conséquent le tout change.
(34)
L'université de Lubumbashi peut être
perçue comme un système constitué de plusieurs
éléments c'est-à-dire, c'est un tout constitué des
différents sous-systèmes à savoir : les facultés,
les bibliothèques, l'internat (campus), les centres de recherche, les
clyniques... qui constituent un système d'activités
reliées les unes aux autres et dont chacun d'eux joue un rôle
spécifique pour le fonctionnement de l'ensemble mais aussi pour son
équilibre et par ricochet convergeant vers la réalisation des
missions ou des objectifs qui lui sont à la charge notamment celle
d'assurer la formation des cadres de conception dans les domaines les plus
divers de la vie nationale ; et d'organiser la recherche scientifique
fondamentale et appliquée orienté vers la solution des
problèmes spécifiques de la République Démocratique
du Congo, compte tenu néanmoins de l'évolution de la science, des
techniques et de la technologie dans le monde.
Dans son fonctionnement, l'université est en relation
d'échange avec les différentes composantes de son environnement
interne et externe. De ces environnements, elle reçoit des influences
qui peuvent contribuer ou empêcher son bon fonctionnement et sa
stabilité.
C'est dans cette perspective que nous nous sommes
tâché d'étudier la gestion des étudiants internes
sur le campus et dont l'internat (campus) est l'un des sous-systèmes de
l'université remplissant une mission spéciale qui contribue
à l'équilibre même du système.
I.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Le contenu de ce précieux travail scientifique
s'articule autour de trois chapitres sans compter l'introduction et la
conclusion générale. Le premier chapitre porte sur la
présentation de l'université de Lubumbashi, le deuxième
est axé sur le cadre méthodologique
33 Luc Albberello, choisir l'étude de cas
comme méthode de recherche, édition Boek université,
Bruxelles, 2011, P.30
34David Easton cité par A.MULUMBATI NGASHA, op
cit, P 330
21
et présentation des données du terrain et enfin
le troisième traite sur l'université de Lubumbashi et gestion des
étudiants internes.
Ainsi donc, ayant eu une idée générale
sur notre travail à l'aide de cette introduction, nous allons à
cet effet procéder par la présentation de notre milieu
d'étude dans le chapitre suivant ci-dessous.
22
CHAPITRE. I : PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI
Dans ce chapitre, il est question de faire une description de
notre champ de recherche qui est l'université de Lubumbashi. C'est dans
cette perspective que nous allons tour à tour développer les
considérations sur son aperçu historique, sa situation
géographique, son organisation administrative et sa situation
économique.
I.1. Aperçu historique de l'UNILU
Le décret royal du 26 octobre 1955 créa
l'université officielle du Congo et du Rwanda-Urundi. Cette institution
ouvrit ses portes le 11 novembre 1956. Les objectifs assignés à
cette institution furent de dispenser un haut enseignement devant
préparer la jeunesse à certaines professions pratiques et
développer la recherche scientifique, faire progresser et diffuser la
culture. Elle devait former et orienter en même temps que les
européennes, l'élite des populations autochtones leur permettant
de créer les conditions d'existence d'une société
fraternelle.
L'université coloniale de Lubumbashi, une alternative
de l'université confessionnelle de Kinshasa (Lovanium), avait la mission
d'assurer la reproduction de la société des colons d'abord et
ensuite, à compte-gouttes, celle d'une infime fraction d'Africains
rompus à l'exercice intellectuel, ayant franchi de multiples examens
sélectifs. Son vrai rôle, conforme à la vision du monde du
colonisateur, était de former des cadres blancs pouvant travailler dans
cette partie de la colonie qu'ils comptaient transformer en colonie de
peuplement à l'instar de ce que les Anglo-saxons avaient fait de
l'Afrique du sud et de la Rhodésie du sud. Il faut aussi reconnaitre que
le désir des entreprises coloniales était de remplacer, dans
certains services, les blancs qui coutaient très cher par des
auxiliaires noirs.
Depuis sa création, l'université officielle du
Congo belge et du Rwanda-Urundi avait une double mission locale à
remplir, celle d'abord de satisfaire les besoins (en Agents
spécialisés et techniciens) des entreprises naissantes et en
pleine expansion et, ensuite, celle de servir les intérêts des
colons qui prônaient un développement séparé du
Katanga du reste de la colonie.
Avec l'accession du pays à l'indépendance et
surtout avec la sécession Katangaise, l'université fut
débaptisée et rebaptisée université de l'Etat
à l'Elisabethville par ordonnance n°800/162 du 14 septembre 1960
relatif au statut de la nouvelle institution universitaire.
23
24
Le gouvernement de l'Etat indépendant du Katanga la
voulait authentiquement Katangaise. Comme pendant la période coloniale,
l'université de l'Etat à l'Elisabethville dépendait, sur
le plan académique des universités belges (Liège et Gand).
Mais contrairement aux vieilles universités européennes
tournées vers la recherche pure, le gouvernement du Katanga voulait,
compte tenu des exigences du moment, transformer la jeune université de
l'Etat à l'Elisabethville en une école technique et
professionnelle immédiatement. L'idée était de former des
cadres qui devaient être les plus qualifiés, les plus nombreux
possible pour couvrir les besoins immédiats dans tous les secteurs de la
vie Katangaise.
L'organe suprême de l'université de l'Etat
à l'Elisabethville, le conseil supérieur, était
composé, entre autres, du ministre de l'éducation du Katanga
(président), du directeur de l'union minière du haut-Katanga et
du représentant du comité spécial du Katanga (CSK). C'est
un signe de la vitalité de la collaboration entre l'université de
l'Etat à l'Elisabethville, le gouvernement Katangais et les milieux
économiques Katangais.
En janvier 1963, la sécession Katangaise prit fin, le
Katanga réintégra le Congo et l'université de l'Etat
à l'Elisabethville prit le nom de l'université officielle du
Congo. En 1971, sous le régime Mobutu, tous les établissements
d'enseignement supérieur et universitaire furent, aux termes de
l'ordonnance présidentielle N° 71/075 du 06 août 1971,
fusionnés en une seule institution appelée université
nationale du Zaïre (UNAZA) avec trois campus : Kinshasa, Kisangani et
Lubumbashi. Officiellement, le régime du président Mobutu voulait
rompre avec l'héritage colonial et créer un type d'homme nouveau
compatible avec la révolution Zaïroise « authentique ».
La réforme de l'enseignement en général et
supérieur et universitaire en particulier répondait au souci du
pouvoir en place de résoudre les problèmes que posait la
société congolaise en pleine mutation et surtout de disposer des
intellectuelles révolutionnaires « authentiques »,
engagés, dévoués et acquis à la cause du
système politique en place, militants convaincus et convaincants.
En fait, la réforme de l'enseignement supérieur
et universitaire est intervenue après les incidents des étudiants
de l'université de lovanium de Kinshasa de 1969 et de 1971 qui
contestaient le système politique en place et après leur
enrôlement au sein de l'armée nationale Congolaise. Cette
réforme avait un fond plus politique que vraiment culturel dans la
mesure où le gouvernement voulait avoir une main mise effective sur
l'enseignement supérieur et universitaire dont le contrôle lui
échappait jusqu'alors. La reforme lui permettait
donc à la fois de se débarrasser des
éléments contestataires ou antirévolutionnaires et de
rendre ainsi loyale la ville de Kinshasa.
En même temps, le régime de Mobutu voulait mettre
un terme au système d'enseignement linéaire, héritage
colonial. En effet, avant cette réforme, les écoles primaires et
secondaires étaient considérées comme des étapes
d'un processus menant nécessairement à l'université. Le
caractère général des connaissances transmises à
l'élève et à l'étudiant rendait ces derniers
inutiles à la société tant qu'ils n'avaient pas
terminé leurs études et obtenu leur diplôme universitaire.
La professionnalisation de l'enseignement secondaire, supérieur et
universitaire s'imposait alors.
Au Katanga, le système de professionnalisation
renforçait les liens entre l'université de Lubumbashi et les
milieux industriels et miniers locaux. En effet, la fusion des facultés
polytechniques et des sciences, par exemple, a concentré dans la ville
cuprifère tous les enseignements de génie minier.
La faculté polytechnique, grâce à ses
départements de chimie industrielle, de métallurgie et
exploitation des mines, alimentait les industries minières en personnels
qualifiés (ingénieurs civils, chimistes, métallurgistes et
des mines) tandis que la faculté des sciences, spécialement le
département de Géologie, leur livrait des géologues
destinés à la fois au département géologique et aux
missions de sondage de la Gécamines. L'engagement des finalistes de
l'université augmentait progressivement le taux d'Africanisation des
cadres dans les différentes entreprises locales.
Dix ans plus tard, en 1981, le régime de Mobutu
décida une nouvelle réforme de l'enseignement supérieur et
universitaire. Officiellement, si le président Mobutu se séparait
de la structure de l'UNASA, c'était à cause de sa mauvaise
gestion et de l'importante bureaucratie qui résultait de la reforme
précédente.
A l'issu de la promulgation de l'ordonnance
présidentielle N°81/143 du 03 octobre 1981, il fut
décidé de revenir à une certaine autonomie au niveau des
universités et des instituts supérieurs pédagogiques et
techniques. Dans ce contexte, les trois campus devinrent des universités
autonomes ayant chacune leurs comités de gestion propres, mais
gérées par le même conseil d'Administration. C'est donc en
1981 que le campus de Lubumbashi devint l'université de Lubumbashi.
25
35 Ilunga Kasongo cité par D.DIBWE DIA
MWEMBU, l'université de Lubumbashi 1990-2002. Société en
détresse, pari sur l'avenir, éd harmattan, paris, 2002, P.10
La mission dévolue à cette dernière fut
triple : assurer la formation des cadres de conception dans les domaines les
plus divers de la vie nationale. A ce titre, elle dispense des enseignements
inscrits à ses programmes de manière à favoriser
l'éclosion des idées neuves et le développement des
aptitudes professionnelles ; organiser la recherche scientifique fondamentale
et appliquée, orientée vers la solution des problèmes
spécifiques du Zaïre, compte tenu néanmoins de
l'évolution de la science, des techniques et de la technologie dans le
monde. De ces missions se dégage un corollaire : la prise de conscience
de notre université de la nécessité de s'ouvrir au milieu
qui la génère pour s'y rendre utile. Elle contribue ainsi, non
seulement à l'effort de développement de sa
microsociété, mais aussi et, par-là, à
l'édification de la nation tout entière.
I.1.1. L'université de Lubumbashi dans la tourmente
des années 1990
Du haut lieu de savoir à l'espace contestataire, les
études universitaires sont d'une importance pour la
société. Elles permettent la formation de l'élite dans le
développement du pays. L'université entreprend aussi des
recherches dont les résultats peuvent servir à répondre
aux besoins de la société. Le rôle de l'université
est donc incontournable dans le processus du développement d'une
société ou d'un pays. A partir de ces deux principales
activités, il est clair de constater que l'université offre une
des voies, une des stratégies pour accéder au
développement.
Selon Ilunga Kasongo : « dire la vérité,
éclairer le pouvoir et le peuple, la nation sur son passé, son
présent et son avenir, influer à temps sur les mécanismes
régulateurs de la société en vue d'assurer à cette
dernière une survie valable et un développement », c'est la
raison d'être des investissements colossaux dont cette institution a
bénéficié.35 Ces investissements
relèvent de ressources humaines, des matériels et des moyens
financiers qui lui ont été octroyés depuis sa
création, pendant la période coloniale jusqu'à la fin des
années 1970.
En 1969, les étudiants de l'université de
Lovanium (actuelle université de Kinshasa), mécontents de la
détérioration de leurs conditions de vie, organisent une marche
de protestation pacifique. Les militaires intervinrent et on déplora des
morts dans les rangs des manifestants. La situation se détériora
davantage en 1971, lors de la commémoration du deuxième
anniversaire des victimes de juin 1969. A partir de ce moment,
l'université
26
congolaise fut considérée par le régime
de Mobutu comme un espace contestataire. Il fallait donc la déstructurer
et la restructurer à son goût, la détourner de sa mission,
la politiser. Mobutu décida la fusion des trois universités en
une seule qu'il appela : université nationale du Zaïre (UNAZA). Les
étudiants continuaient cependant à bénéficier de la
bourse d'étude, de la restauration et du transport.
Un coup d'oeil dans le passé nous permettra
d'évaluer les conditions de vie des étudiants avant les
années 1990. Ecoutons cette enseignante nous donner ses impressions sur
la bourse et la restauration, Ilunga Kabongo : « en entrant en premier
graduat (1979-1980), j'étais boursière (75 Zaïre). Les frais
de minerval ainsi que les frais de loyer étaient retenus à la
source (bourse) jusqu'en 1982. Les cartes pour le restaurant nous
étaient d'abord données gratuitement jusqu'en 1983, puis
moyennant un montant de 30 Zaïres à partir de 1983, pendant qu'on
recevait 150 Zaïres pour la bourse ou mieux 100 Zaïres, parce qu'on
nous retenait 50 Zaïres de minerval. Avec les 100 Zaïres qui nous
restaient, nous payions la carte de restaurant à 30 Zaïres, le
loyer à 60 Zaïres par mois et on restait ainsi avec 64 Zaïres
comme argent de poche et cela en tant qu'interne.
Ce qui me fait réfléchir, c'est le fait que nous
ayons été la dernière promotion à
bénéficier et de la bourse et de la restauration (1983-1984).
Ça me fait toujours très mal lorsque je vois maintenant les
étudiants se tracasser pour le minerval, le loyer et pour la nourriture.
» 36
La bourse, la restauration et le transport furent
supprimés au début des années 1980. Cette période
coïncide depuis l'inauguration de la politique improductive de
Zaïrianisation en novembre 1973. Cette période connait d'abord la
chute du cours du cuivre, ensuite, la Gécamines principale pourvoyeuse
de l'Etat en devises fortes connait des difficultés d'approvisionnement
suite à la détérioration de la structure économique
du Congo et à la fermeture de la voie de Lobito. Cette politique a aussi
découragé les investisseurs étrangers.
En outre, en 1977 et en 1978, le Congo fut secoué par
les deux guerres du Shaba. En 1979, la production du cuivre enregistra une
chute vertigineuse. Cette situation économique catastrophique qui
n'avait pas pu faire atteindre au président Mobutu son « plan 80
» avait surement pesé dans la décision du gouvernement de
mettre fin aux trois « B »,
36 Ilunga Kabongo cité par Donatien DIBWE op
cit, P.12
27
c'est-à-dire la restauration « bouffe », la
bourse et le transport « bus ». Mais, bien avant la
détérioration de l'économie congolaise, le
président Mobutu, qui n'avait pas pardonné aux étudiants
les injures proférées contre lui, avait promis de leur
réserver une surprise fâcheuse.
Après la manifestation du 04 juin 1971 à
Kinshasa qui avaient poussé le président Mobutu à envoyer
un grand nombre d'étudiants dans l'armée, et, après qu'il
a créé l'université nationale du Zaïre (UNASA), en
fusionnant les trois universités et en les soumettant à un
rectorat unique, celui-ci vint prononcer un discours à la commune Kenya,
au stade qui portait son nom. Dans ce discours, le président Mobutu
dressa la population contre les étudiants en lui disant : « c'est
vous qui payez l'impôt et ce sont ces étudiants qui s'amusent avec
et pourtant vous ne vivez pas comme eux. Comme ils sont incorrigibles, il faut
les punir. Je sais que même celui qui viendra après moi aura chaux
avec ces jeunes gens. Comme ils sont ingrats, je vais supprimer tous les
avantages dont ils bénéficient au cours de leurs études
». C'est ainsi que petit à petit certains avantages disparurent.
Il s'agit, selon ce témoignage également, de la
bourse, de la restauration et du transport des étudiants ou des trois
« B » mentionnés plus haut. A partir des années 1980,
les étudiants devaient financer eux-mêmes leurs études en
payant le minerval. Au début des années 1990, les frais
étaient fixés de commun accord entre les représentants des
étudiants, les membres du comité de gestion et les
représentants des syndicats des enseignants et des administratifs.
Nous allons maintenant décrire la longue période
caractérisée par un processus de destruction et de sape de
l'espace de savoir qui commence dans les années 1980. La
réduction des moyens du développement de l'université de
Lubumbashi, les conditions de vie des enseignants comme celles de tous les
fonctionnaires et agents de l'Etat ont commencé à se
dégrader à partir des années 1980, conséquence
à la fois de la négligence dont témoigne le pouvoir de
Mobutu à l'égard de l'enseignement et sans doute de la crise
économique provoquée par la politique de Zaïrianisations
inaugurée en novembre 1973.
L'enseignement ne fut-il pas considéré comme la
cinquième roue d'une voiture ? En effet, c'est ainsi que le
président Mobutu s'était exclamé dans son discours du 04
février 1981 : « il n'y a pas que l'université qui permet la
réussite de l'homme dans la vie ». Cette attitude du
président Mobutu montre suffisamment le peu de place qu'occupait
l'enseignement dans la mentalité des dirigeants de la deuxième
République. Mobutu ne regrettait-il pas lors de son discours
prononcé le 24 juin 1989 à Kinkole, la part importante du
28
budget consacrée à l'enseignement
supérieur et universitaire qui, selon lui, ne rapportait pas grand-chose
sur le plan national! D'ailleurs, au fil du temps, ce n'est plus le
diplôme universitaire qui garantissait l'emploi et le bien-être du
Zaïrois, mais le degré de son militantisme, de son attachement ou,
mieux de son dévouement au parti-Etat, le mouvement populaire de la
révolution (MPR).
A partir des années 1980, l'Etat n'accorde plus les
moyens de sa politique à l'enseignement supérieur et
universitaire en général et à l'université de
Lubumbashi en particulier. L'université congolaise continua à
s'enliser dans la pauvreté. Sa descente aux enfers était une
évidence.
L'infime proportion des crédits versés par
rapport aux crédits sollicités illustre parfaitement la situation
: crédits 1985 : sollicités : 39.763.828 Zaïres,
accordés : 9.637.794Zaïres (24,2%), versés : 5.547.110
Zaïres, soit 14% du montant sollicité et 57,6% du montant
accordé. Crédits 1986 : sollicités : 116.497.499
Zaïres, accordés : 9.637.794 Zaïres (8,3%), versés :
5.622.043 Zaïres, soit 4,8% du montant sollicité et 58,3% du
montant accordé. Crédits 1987 : sollicités : 103.998.149
Zaïres, accordés : 21.110.628 Zaïres (20,3%), versés :
9.485.749 Zaïres, soit 9,1% du montant sollicité et 44,9% du
montant accordé. Crédits 1988 : sollicités : 141.804.457
Zaïres, accordés : 15.199.652 Zaïres (10,7%), versés :
4.496.448 Zaïres, soit 3,2% du montant sollicité et 29,6% du
montant accordé.
Crédits 1989 : sollicités : 311.949.722
Zaïres, accordés : 21.630.003 Zaïres (6,9%) versés :
18.158.193 Zaïres soit 5,8% du montant sollicité 83,9% du montant
accordé. Crédits 1990 : sollicités : 363.494.034
Zaïres, accordés : 138.119.004 Zaïres (38%), versés :
19.777.913 Zaïres soit 4,6% du montant sollicité et 12,1% du
montant accordé.37
Une simple opération mathématique nous permet de
constater que de 1985 à 1990, les frais de fonctionnement et
d'investissement versés par le gouvernement à l'université
de Lubumbashi ont été dérisoires dans la mesure où
ils n'ont jamais dépassé les 14% des montants sollicités
par cette institution d'enseignement. Leurs proportions ont varié entre
3,2% en 1989 et 14% en 1985.
Apres 1990, l'université de Lubumbashi ne reçoit
plus les frais de fonctionnement et d'investissement ; elle était
condamnée. Elle dut cependant se résoudre à se contenter
des frais de scolarité payés par les étudiants. La
clochardisation de l'enseignement et de l'étudiant
37 Julien Musinda cité par Donatien DIBWE op
cit, P.16
29
30
31
constitue un des aspects d'un long processus de destruction
lente et progressive de l'espace du savoir par le pouvoir politique. Aux
travaux de sape du pouvoir s'ajoute la crise économique amorcée
en novembre 1973 et accentuée au cours des années 1990 par la
longue transition politique conflictuelle et sanglante.
La conjugaison de ces facteurs politiques et
économiques a provoqué la dégradation des conditions de
vie des enseignants et aussi des étudiants. Le salaire était non
seulement irrégulier et insuffisant, mais aussi le pouvoir d'achat
s'amenuisait du jour au lendemain. La création en avril 1991 du syndicat
des enseignants et des administratifs se situe dans le cadre de la mise sur
pied des stratégies de réhabilitation de la fonction enseignante
et, partant de lutte contre la clochardisation. Fort de cet esprit professoral,
les enseignants conditionnèrent l'organisation de la deuxième
session des examens 1990-1991 au paiement d'un salaire minimal pour les mois de
juillet, août et septembre 1991 dont le montant variait entre 500 USD
pour l'assistant (premier mandat) et 1000 USD pour le professeur ordinaire. Ils
n'eurent que des miettes.
Mais la session se déroula tant bien que mal. Face au
non-respect par le gouvernement des accords signés, les professeurs
prirent les parents à témoins à travers cette lettre
publiée dans le journal MUKUBA : « chers parents, en effet, vous
êtes en droit de savoir que nos étudiants, vos chers enfants,
vivent dans l'incertitude totale du lendemain et dans une tourmente qui ne
saurait laisser indifférents que des hommes sans coeur. Vous êtes
également sans ignorer que les conditions de vie et de travail de
l'enseignement n'ont fait que s'empirer. Devant pareille situation, on ne peut
plus une vie inhumaine, les enseignants responsables auxquels vous avez
confié vos enfants ne peuvent continuer de se taire.
Aussi, l'association de membres du corps académiques et
scientifique de l'université de Lubumbashi (ACASUL) estime de son devoir
de vous tenir pleinement informer des faits qui risquent de déboucher
sur une catastrophe intellectuelle et sociale. Depuis deux ans, nous avons
engagé des négociations avec le gouvernement pour
l'amélioration des salaires des professeurs et des conditions
générales de travail à l'université. Ces
négociations avaient abouti à un accord signé
conjointement en date du 11 juin 1991 par le comité de suivi des
professeurs et le gouvernement. Le salaire minimum fixé par cet accord
n'étant pas entré en application, l'ACASUL a
décrété, en date du 02 septembre 1991 une grève
à durée illimitée.
Pour des raisons sociales, l'ACASUL avait toutefois
décidé unilatéralement de suspendre cette grève
pour permettre aux étudiants de passer la deuxième session de
l'année problématique 1990-1991. Malgré ce geste de bonne
volonté, le salaire minimum n'a pas été appliqué
jusqu'au premier février 1992 où le premier ministre NGUZ
annonçait solennellement, au stade Mobutu de Lubumbashi, la mise en
application d'un autre nouveau taux de salaire. Là, encore, cet autre
nouveau barème n'a jamais été appliqué ; ce qui
fait qu'à ce jour, le salaire le plus élevé à
l'université, c'est-à-dire celui du professeur le plus
gradé et le plus ancien, représente environ le quart de celui
d'un huissier à la présidence de la république. Nous
professeurs, chefs de travaux et assistants regroupés dans l'ACASUL,
conscients de la noblesse de notre profession disons NON à la
médiocrité. Nous réclamons le rétablissement des
conditions saines pour assurer un enseignement de qualité à nos
étudiants ».
La politisation de l'institution comme nous venons de le
signaler, la réforme de l'enseignement supérieur et universitaire
est intervenue après les incidents des étudiants de
l'université Lovanium de Kinshasa de 1969 et de 1971 qui contestaient le
système politique en place et après leur enrôlement au sein
de l'armée nationale congolaise.
Cette réforme avait un fond plus politique que vraiment
culturel dans la mesure où le gouvernement voulait avoir une main mise
effective sur l'enseignement supérieur et universitaire dont le
contrôle lui échappait jusqu'alors. La reforme lui permettait donc
à la fois de se débarrasser des éléments
contestateurs ou « antirévolutionnaires » et de rendre ainsi
dévouée à sa cause la ville de Kinshasa.
La politisation de l'enseignement supérieur et
universitaire devint effective avec l'implantation dans chaque institution de
l'enseignement supérieur et universitaire en général et au
campus de Lubumbashi en particulier, des structures du parti-Etat. Toutes les
autorités académiques, à tous les niveaux, étaient
devenues des représentants du parti-Etat, membre des comités
sectionnaires ou sous sectionnaires du parti, donc des militants convaincus.
Une structure de la jeunesse du mouvement populaire de la révolution
(JMPR) fut aussi installée parmi la population estudiantine. Des
brigades furent formées, ce sont là les oreilles et les yeux du
parti et du pouvoir au sein de la communauté universitaire.
I.2. Situation géographique
Les étudiants de l'UNILU sont appelés «
Kassapards », une appellation pleine de sarcasme et d'humour, tiré
du nom du quartier qui abrite la grande prison de Kassapa, le camp militaire et
les cités universitaires situés tous au niveau de la ville de
Lubumbashi. Le vaste domaine s'étend sur 600 hectares dans la commune de
Lubumbashi, route Kassapa (du nom de la prison centrale de la ville
citée ci-haut). Il n'est entouré d'aucune enceinte, reste ouvert
à tous les vents et accessible à tous, simples badauds,
commerçants ou Kassapards. Entre les arbres disciplinés et les
herbes folles se dressent.
Dix petits bâtiments appelés « Blocs »
ainsi que dit immeubles plus grands « les homes » (maisons en
anglais), visiblement fatigués dont seuls trois ont été
réhabilités. C'est là que vivent les internes de l'UNILU,
les garçons d'un côté et les filles de l'autre, auxquelles
deux hommes ont été attribués.
Un peu plus loin, on trouve deux agences bancaires dont l'une
destinée à l'envoie et à la réception d'argent. Des
lopins de terre cultivés où poussent du manioc, du maïs et
de légumes ; des étales où sont vendus des produits de
première nécessité, des salons de coiffure en plein air...
tout cela appartient aux étudiants qui se débrouillent pour
gagner un peu d'argent, faire leurs courses et trouver ce dont ils ont besoin
sur place. Etant donné que les bourses d'études ayant presque
toutes disparues, les étudiants ne peuvent compter que sur leurs parents
et sur eux-mêmes pour payer leurs frais de scolarité, se nourrir
et se loger.
I.2.1.Mission de l'UNILU
L'article 2 de l'ordonnance n°81/143 du 03 octobre 1981
du président fondateur du mouvement populaire de la révolution,
président de la République définit ainsi la mission
dévolue à l'université de Lubumbashi. Elle a pour mission
:
? D'assurer la formation des cadres de conception dans les
domaines les plus divers de la vie nationale. A ce titre, elle dispense des
enseignements inscrits à ses programmes de manière à
favoriser l'éclosion des idées neuves et le développement
des aptitudes professionnelles ;
? D'organiser la recherche scientifique fondamentale et
appliquée vers la solution des problèmes scientifiques de la
République Démocratique du Congo, compte tenu néanmoins de
l'évolution de la science, des techniques et de la technologie dans le
monde ;
32
- De cette double mission, se dégage un corollaire : la
prise de conscience de notre université de la nécessité de
s'ouvrir au milieu qui la génère pour s'y rendre utile. Elle
contribue ainsi, non seulement à l'effort de développement de sa
microsociété, mais aussi et, par-là, à
l'édification de la nation toute entière.
I.2.2.Emblème En senestre :
- Le fer de lance représente l'UNILU à la pointe
du combat pour le développement. Il s'exprime sur un pays chargé
d'espérance et traversé par le fleuve Congo, témoin et
présence permanente des valeurs ancestrales.
- Les trois étoiles d'or sur fond vert et le livre
ouvert rappellent des objectifs fondamentaux de l'université congolaise
:
· La formation de la conscience et de l'homme
intégral ;
· La transformation des connaissances et ;
· La recherche scientifique en rapport étroit avec
le développement national.
En dextre :
- La lettre « L » sur fond blanc est
le symbole de la ville de Lubumbashi ;
- La croisette rouge indique la province du Katanga, «
scandale géologique » ;
- Les lignes ondulées bleues indiquent le fleuve Congo
qui prend sa source au Katanga et baigne le pays de l'Est à l'ouest et
du sud au Nord.
I.3.Situation administrative
Sur le plan administratif, l'université de Lubumbashi
est dirigée par plusieurs organes appelés notamment organes de
direction, qui sont :
? Le conseil de l'université ;
? Le comité de gestion ;
? Le recteur ;
? Le conseil des facultés et écoles et
bibliothèques ;
? Les conseils de Départements et sections.
a)
33
34
Conseil de l'université
Il est l'organe suprême de l'université et se
compose des représentants de tous les secteurs vitaux d'activité.
Il est responsable d'exécution de la politique académique et
scientifique de l'université, il se réunit au moins une fois par
trimestre.
b) Comité de Gestion
Deuxième organe en importance hiérarchique, ce
comité de Gestion comprend :
> Le recteur ;
> Le secrétaire General Académique ; > Le
secrétaire General Administratif ; > L'Administrateur du budget.
Il est l'organe des décisions prises à
l'échelle supérieur. Il assure la gestion courante de
l'université et prend toutes les mesures qui ne relèvent pas d'un
autre organe... il se réunit au moins une fois la semaine.
c) Recteur
Il supervise, coordonne et contrôle l'ensemble des
activités de l'université. A ce titre, il assure
l'exécution des décisions du conseil d'Administration des
universités, du conseil de l'université et du comité de
gestion.
+ Le rectorat
La structure du rectorat se présente comme suit :
? Le cabinet du recteur :
> Un directeur du cabinet ; > Un secrétaire du
cabinet ; > Des assistants du cabinet ; > Des attachés.
? Collège des conseillers du recteur : > Un conseiller
académique ; > Un conseiller scientifique ; > Un conseiller
administratif ; > Un conseiller socioculturel ; > Un conseiller financier
;
> Un conseiller juridique ;
> Un conseiller juridique Adjoint ;
> Un conseiller chargé de la coopération
internationale.
? Services spécialisés attachés au bureau du
recteur :
> Une direction de communication sociale et relations
publiques ;
> Un service de publication et de diffusion scientifique avec
de
responsable : attaché de presse ; un centre informatique
;
> Presses universitaires de Lubumbashi.
d) Conseils des facultés, écoles et de
bibliothèque
Ces conseils gèrent les onze facultés, quatre
écoles et les bibliothèques.
1. Conseil des facultés
Il est constitué de tous les professeurs de
faculté. Il gère et administre la faculté, qu'il s'agisse
des questions touchant à la formation des étudiants, au bon
fonctionnement de l'enseignement et de la recherche, à
l'élaboration des programmes ou au contrôle des
connaissances...
2. Conseil des Ecoles
Il est constitué de tous les professeurs de l'Ecole.
Il gère et administre l'Ecole, qu'il s'agisse des questions touchant
à la formation des étudiants, au bon fonctionnement de
l'enseignement et de la recherche, à l'élaboration des programmes
ou au contrôle des connaissances...
La direction d'école est constituée de :
y' Directeur ;
y' Directeur adjoint ;
y' Secrétaire académique ;
y' Tous les chefs des sections ;
y' Tous les directeurs des centres de recherche.
3. Conseil de bibliothèque Il se compose
de :
? Recteur de l'université ;
? Secrétaire General Académique ;
35
- Bibliothécaire en chef et son Adjoint ;
- Vice-doyen chargé de la recherche ;
- Bibliothécaires, responsables des bibliothèques
facultaires ;
Le conseil de bibliothèque a pour tâches :
- D'exercer une haute surveillance sur le personnel, le
matériel et le patrimoine des bibliothèques ;
- De tracer la politique de la gestion et de l'organisation
pour le bon fonctionnement des bibliothèques ;
- D'élaborer ou d'amender le règlement d'ordre
intérieur des bibliothèques ;
- De contrôler l'exécution des accords de
coopération liant nôtre université à certains
pays amis dans le cadre précis des acquisitions et des
échanges documentaires ;
- De contrôler, par le biais des services
compétents, la comptabilité des bibliothèques.
e) Le bureau facultaire Il est composé
de :
- Doyen ;
- Vice-doyen chargé de l'enseignement ;
- Vice-doyen chargé de la recherche ;
- Secrétaire Académique de la faculté ;
- Tous les directeurs des centres de recherche ;
- Tous les chefs des départements.
Il peut être élargi jusqu'aux secrétaires
des départements.
f) Conseil de Départements
Il est constitué du personnel académique, des
chefs de travaux, de deux représentants des assistants et de deux
représentants des étudiants du département. Il approuve
les programmes de recherche et d'enseignement, et organise les réunions
scientifiques du personnel académique et scientifique. Il propose au
conseil de la faculté les charges horaires, etc.
36
Est réputé étudiant résidant,
l'étudiant qui reçoit de la part de l'université un
logement dans une résidence relevant de l'autorité de
l'université. C'est la commission de
g) Le bureau de département Il est
composé de :
- Chef de département ;
- Deux secrétaires de département.
I.3.1. OEuvres estudiantines dans la vie
d'étudiant.
La direction des oeuvres estudiantines comprend les services
suivants :
- Le bureau d'internat et d'externat ; - Le bureau des affaires
sociales ; - La division des sports et loisirs.
A travers ces services, la direction s'assigne la mission
d'organiser la vie sociale des étudiantes promouvoir leurs
activités culturelles et sportives.
A cet effet, il a été constitué un organe
de cogestion appelé « conseil des oeuvres estudiantines ». Ce
dernier s'occupe :
- Des problèmes d'accueil et de logement ; - De
santé et d'assainissement ;
- D'animation culturelle et sportive.
Les cités universitaires ont des lits pour les
étudiants célibataires qui signent un contrat de bail avec la
direction des oeuvres estudiantines. Comme les effectifs des étudiants
inscrits à l'université dépassent de loin la
capacité d'accueil, au moins un étudiant sur deux est logé
aux cités universitaires. La priorité est accordée aux
étudiants des promotions terminales et aux étudiantes.
Le service d'externat s'occupe de la prospection des communes
de la ville en vue d'y trouver des formules de logement communautaire ou
individuel. Il fonctionne également sous forme d'un bureau de
renseignement sur des logements disponibles ; bien plus, il est vivement
conseillé aux étudiants qui ne peuvent être logés
dans les cités universitaires, de se loger chez des parents ou tuteurs,
ou de chercher eux-mêmes un logement dans les communes et cités de
la ville.
37
logement constituée par le comité de gestion qui
décide de l'attribution d'un logement. Elle est présidée
par le secrétaire général Administratif.
Toute demande de logement dans les résidences
estudiantines doit être faite dans les délais fixés par le
règlement intérieur de l'université au plus tard le 31
octobre de chaque année sur un formulaire ad hoc mis à la
disposition des étudiants par la direction des oeuvres estudiantines.
L'étudiant transmettra sa demande à la commission de logement,
qui décidera de l'attribution du logement.
A côté du conseil des oeuvres estudiantines, on
trouve une équipe d'Administration de l'internat appelée «
mairie générale » constituée des étudiants
internes nommés par le recteur sur proposition de directeur des oeuvres
estudiantines. Cette équipe est composée de :
- Maire général ;
- Vice-maire général chargé de
l'Administration ; - Vice-maire général chargé de la
sécurité ; - Vice-maire général chargé des
affaires sociales ; - Vice-maire général chargé de la
salubrité.
Ainsi que des maires pour chaque home et des échevins
pour chaque niveau de home et/ou bloc.
I.4.Situation économique
Parmi les unités de production de l'UNILU nous citons :
1) Cliniques universitaires
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants ;
· Objectif expérimental : travaux de recherche en
pathologie tropicale ;
· Objectif socio-économique : soins et santé
de la population.
2) Ferme Naviundu
· Objectif didactique : formation pratique sur le plan
pastoral des étudiants de la faculté de Médecine
vétérinaire et des sciences Agronomiques ;
· Objectif expérimental : travaux de recherche sur
la production animale et piscicole ;
·
38
39
Objectif socio-économique : production et vente des
produits d'origine animale et piscicole.
3) Ferme Kassapa
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants ;
· Objectif expérimental : sélection et mise
au point des produits céréaliers à haute performance
(maïs) ;
· Objectif socio-économique : vente des produits
agricoles à la production.
4) Cliniques vétérinaires
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants en pathologie clinique animale et en techniques de
laboratoires ;
· Objectif expérimental : étude des
différentes pathologies d'origine parasitaire ;
· Objectif socio-économique : soins et santé
des animaux d'exploitation des éleveurs.
5) URA
· Objectif didactique : formation des ingénieurs
agronomes en pisciculture ;
· Objectif expérimental : travaux de recherche sur
la pisciculture en milieu tropical urbain ;
· Objectif socio-économique : vente des productions
d'origine piscicole à la population urbaine.
6) Centre de santé Etoile
· Objectif socio-économique : soins de santé
de proximité ;
7) Guest-House
· Objectif socio-économique : logement du personnel
de l'université.
8) Motel UNILU
· Objectif socio-économique : service de
rafraichissement et logement.
9) Centre informatique/polytechnique
· Objectif didactique : formation des étudiants en
informatique ;
· Objectif socio-économique : exploitation des
équipements informatiques en produisant des documents et internet.
10) Atelier mécanique/polytechnique
· Objectif didactique : formation pratique des candidats en
mécanique générale ;
· Objectif socio-économique : production et tournage
des différentes pièces et ouvrages métalliques.
11) Atelier de Menuiserie/polytechnique
· Objectif socio-économique : production et
entretien des oeuvres en bois.
12) Laboratoire de génie chimique
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants en techniques de laboratoire ;
· Objectif expérimental : travaux de recherche en
métallurgie ;
· Objectif socio-économique : service d'analyse
chimique des échantillons des sociétés minières
locales.
13) Laboratoire de génie physique
· Objectif didactique : travaux pratiques des
étudiants candidats ingénieurs civils ;
· Objectif expérimental : recherche sur la
résistance des matériaux ;
· Objectif socio-économique : service d'analyse
physique pour les différentes industries locales.
14) Laboratoire de chimie
· Objectif didactique : formation des étudiants ;
· Objectif expérimental : recherche sur la
qualité des matières minérales ;
· Objectif socio-économique : service d'analyse des
échantillons.
15) Laboratoire de préparation des minerais
· Objectif didactique : formation des étudiants
à la préparation des échantillons ;
· Objectif expérimental : recherche sur la
préparation des minerais.
16) SERPHUL
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants en pharmacie sur la tenue des officines ;
· Objectif expérimental : recherche sur les
produits pharmaceutiques et sur les plantes médicales locales ;
· Objectif socio-économique : service de vente
des produits pharmaceutiques dans les hôpitaux et autres centres de
santé.
17) LAMEDAC
· Objectif didactique : formation pratique des
étudiants en pharmacie sur le contrôle et contre-expertise des
denrées alimentaires, des produits sanitaires, des produits
médicaux et cosmétiques ;
40
? Objectif socio-économique : service de contrôle
et de contre-expertise sur les denrées alimentaires des produits
pharmaceutiques.
Ce chapitre nous a été utile par le fait qu'il
nous a permis de décrire notre champ d'investigations afin d'avoir une
idée sur ce dernier dans tous ses domaines. Cela n'étant pas
suffisant, nous allons passer à la petite démonstration de la
procédure que nous avons pu emprunter dans le cadre cette étude
pour arriver à la collecte des données et puis nous allons
également passer à la présentation de celles-ci dans le
chapitre ci-dessous.
41
42
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE ET
PRESENTATION DES
DONNEES DU TERRAIN
Il s'agit dans ce chapitre de procéder d'abord par une
petite démonstration de notre procédure empruntée pour
arriver à récolter les données qui ont fait l'objet du
contenu même de ce présent travail, et puis, présenter les
données chiffrées de notre enquête. Ce chapitre comprend
deux grandes sections dont la première porte sur le cadre
méthodologique et la deuxième est axée sur la
présentation des données du terrain.
SECTION.I : CADRE METHODOLOGIQUE
Une bonne étude sur « établissements
publics et gestion des étudiants internes. Cas de l'université de
Lubumbashi » ne peut se contenter seulement du constat, mais aussi elle
doit surtout déterminer l'état des choses et proposer des
solutions en vue de permettre à l'université d'assurer sa
responsabilité dans la dite gestion des étudiants internes. Ces
propositions ou recommandations viendront non seulement de nos observations
faites sur la manière dont ces étudiants sont gérés
mais aussi de la communauté estudiantine vivant sur les cités
universitaires victime de cette gestion avec toutes ses conséquences.
En effet, toutes les questions qui nous ont guidé dans
cette enquête ont été formulées en fonction des
objectifs que nous nous sommes assigné dans cette étude et en
fonction des hypothèses que nous avons dû dégager dans ce
travail grâce à la question majeure qui a constitué le
socle même de notre problématique, dont nous nous sommes
tâché de savoir quelle serait la responsabilité de
l'université de Lubumbashi dans la gestions des étudiants
internes ? Et nos hypothèses se sont résumées en ces mots
: assurer la sécurité et leur protection, veiller aux conditions
d'hygiène, veiller à l'efficacité de son administration et
adopter les politiques possibles pour une gestion rationnelle des
étudiants internes, et enfin mettre à leur disposition des moyens
nécessaires pour améliorer leur cadre de vie. Mais cette
responsabilité semble ne pas être assurée.
Les réponses à ces différentes questions,
exigent des enquêtes sur le terrain, des rencontres et des discussions
avec les étudiants internes et les différents gestionnaires sur
le campus et surtout des témoignages oraux récoltés
auprès des internes sur les cités universitaires. Ce thème
d'actualité exige également pour son analyse et sa
compréhension, le recours à la fois à l'abondante
littérature sur les universités congolaises en
général et sur l'université de Lubumbashi en particulier
et surtout aussi encore, aux témoignages oraux
récoltés aux anciens Kassapards qui habitaient
sur le campus par rapport à la manière dont ils étaient
gérés dans les temps passés.
Nous voulons ici préciser que notre population
d'étude est constituée tout simplement des étudiants
internes vivant sur les cités universitaires. C'est-à-dire, toute
catégorie des étudiants ne nous intéresse pas dans le
cadre de cette enquête sauf, tout étudiant habitant sur le campus.
Autrement dit, l'étendue de notre l'enquête est limitée
à une population cible en l'occurrence les étudiants internes sur
les cités universitaires et grâce à cette population, nous
avons dû constituer un échantillon illustratif de 50 sujets
étudiants internes dont 32 hommes (64%) et 18 filles (36%). Ces
étudiants ont été interrogés par interview à
questions fermées mais aussi par entretien libre.
Les objectifs de cette enquête son d'une importance non
la moindre pour la communauté estudiantine résidant sur les
cités universitaires par le fait qu'elle cherche à décrire
le mode de vie des étudiants internes par rapport à la
manière dont ils sont gérés par l'université ; se
rendre compte si l'université assure réellement sa
responsabilité dans la gestion de ces derniers et enfin proposer les
pistes de solution.
SECTION.II : PRESENTATION DES DONNEES DU TERRAIN
Dans cette section, il est question de présenter les
données chiffrées par rapport aux enquêtes menées
sur terrain portant sur l'université de Lubumbashi et la gestion des
étudiants internes. C'est-à-dire, nous allons découvrir
comment l'université gère les étudiants internes. Cette
section va nous permettre de comprendre les opinions des étudiants
internes par rapport à la manière dont ils sont
gérés par l'université.
Cependant, cette section comprend deux grands paragraphes
notamment, le premier porte sur les questions relatives à la
sécurité et à la protection des étudiants internes,
aux conditions hygiéniques, à l'assainissement de leur milieu de
vie (campus) ainsi qu'à l'organisation culturelle sur le campus et enfin
le deuxième paragraphe est axé sur les questions relatives aux
soins de santé des étudiants internes, à
l'efficacité de leur administration ainsi qu'à leur
sécurité alimentaire.
43
Dans ce tableau, 14 personnes soit 28% de nos
enquêtés ont répondu que la fourniture du courant
électrique et de l'eau sur le campus est bonne, 26 personnes soit 52%
§1. Questions relatives à la
sécurité et à la protection des étudiants internes,
aux
conditions hygiéniques, à l'assainissement de leur milieu
de vie ainsi qu'à
l'organisation culturelle sur le campus.
1.1. Questions relatives à la
sécurité et à la protection des étudiants internes
A. Tableau N°1 : les impressions des étudiants internes par
rapport à l'absence de l'éclairage public et la non-clôture
du campus.
Question : l'absence de
l'éclairage public sur le campus et la non-clôture de celui-ci
vous expose-t-elle à l'insécurité ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
41
|
82%
|
Non
|
9
|
18%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau, 9 personnes soit 18% de nos
enquêtés ont répondu « Non » l'absence de
l'éclairage public et la non-clôture du campus ne les expose pas
à l'insécurité, 41 personnes soit 82% des
enquêtés ont dit « Oui » l'absence de l'éclairage
public sur le campus et la non-clôture de celui-ci les expose à
l'insécurité.
B. Tableau N°2 : les appréciations des
étudiants par rapport à la fourniture du
courant
électrique et de l'eau sur le campus.
Question : comment
appréciez-vous la fourniture du courant électrique et de l'eau
sur le campus ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Bonne
|
14
|
28%
|
Assez bonne
|
26
|
52%
|
Mauvaise
|
10
|
20%
|
Total
|
50
|
100%
|
44
des enquêtés ont répondu que cette fourniture
du courant électrique et de l'eau sur le campus est assez bonne et 10
personnes soit 20% des enquêtés ont dit que la fourniture du
courant électrique et de l'eau sur le campus est mauvaise.
C. Tableau N°3 : les opinions des
étudiants par rapport à la coupure du courant et de l'eau sur le
campus.
Question : êtes-vous
avisés toutes les fois qu'il y a coupure du courant électrique et
de l'eau sur le campus ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
8
|
16%
|
Non
|
22
|
44%
|
Pas du tout
|
20
|
40%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Ce tableau nous présente que 8 personnes soit 16% de
nos enquêtés ont répondu « Oui » ils sont
avisés toutes les fois qu'il y a coupure du courant et de l'eau sur le
campus, 22 personnes soit 44% des enquêtés ont dit « Non
» ils ne sont pas avisés toutes les fois qu'il y a coupure du
courant électrique et de l'eau sur le campus et 20 personnes soit 40%
des enquêtés ont dit qu'ils ne sont pas du tout informés ou
avisés toutes les fois qu'il y a coupure du courant et de l'eau sur le
campus.
D. Tableau N°4 : le vol au
campus
Question : arrive-t-il aux voleurs
d'opérer sur le campus ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
37
|
74%
|
Non
|
13
|
26%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre que 37 personnes soit 74% de nos
enquêtés ont dit « Oui » les voleurs arrivent à
opérer sur le campus, 13 personnes soit 26% des enquêtés
ont dit « Non » il n'arrive pas aux voleurs d'opérer sur le
campus.
E.
45
46
Tableau N°5 : la sécurité des
étudiants
Question : est-ce que
l'équipe de sécurité mise à votre disposition par
l'université vous protège-t-elle réellement ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
7
|
14%
|
Non
|
19
|
38%
|
Pas du tout
|
24
|
48%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Le présent tableau nous montre que 7 personnes soit
14% de nos enquêtés ont dit « Oui » l'équipe de
sécurité mise à leur disposition par l'université
les protège réellement, 19 personnes soit 38% des
enquêtés ont répondu « Non » cette équipe
de sécurité mise à leur disposition par
l'université ne les protège pas réellement, et 24
personnes soit 48% des enquêtés ont dit « pas du tout »
donc l'équipe de sécurité mise à leur disposition
ne les protège pas du tout réellement.
1.2. Questions relatives aux conditions
hygiéniques et à l'assainissement de milieu de vie (campus) des
étudiants internes
F. Tableau N°6 : hygiène au
campus
Question : comment
procéderiez-vous pour l'assainissement de votre milieu de vie (Campus)
?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Par le service d'assainissement de l'UNILU
|
2
|
4%
|
Par nous-mêmes
|
46
|
92%
|
Personne ne s'y intéresse
|
2
|
4%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre que 2 personnes soit 4% de nos
enquêtés ont répondu que c'est le service d'assainissement
de l'UNILU qui s'occupe de la propreté de leur milieu de vie (campus),
46 personnes soit 92% des enquêtés ont dit que la propreté
ou soit l'assainissement de leur milieu de vie (campus) est assuré par
eux-mêmes les étudiants internes, et 2 autres
personnes soit 4% des enquêtés ont répondu
que « personne ne s'intéresse » à l'assainissement ou
à la propreté de leur milieu de vie.
G. Tableau N°7 : l'état des
logis
Question : comment trouvez-vous
l'état de vos logis (habitations) ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Propre
|
4
|
8%
|
Assez propre
|
12
|
24%
|
Mal propre
|
34
|
68%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Dans ce tableau, 4 personnes soit 8% de nos
enquêtés ont répondu que l'état de leurs logis est
« propre », 12 personnes soit 24% des enquêtés ont
répondu que l'état de leurs logis est « assez propre »,
et 34 personnes soit 68% des enquêtés ont répondu que
l'état de leurs logis est « mal propre ».
H. Tableau N°8 : la sécurité dans
les habitations des étudiants Question : vous vous sentez
en sécurité dans vos habitations ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
12
|
24%
|
Non
|
23
|
46%
|
Pas tellement
|
15
|
30%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre que 12 personnes soit 24% des
enquêtés ont répondu « Oui » ils se sentent en
sécurité dans leurs habitations, 23 personnes soit 46% de nos
enquêtés ont dit qu'ils ne se sentent « pas tellement »
en sécurité dans leurs habitations, et 15 personnes soit 30% de
nos enquêtés ont dit « Non » qu'ils ne se sentent pas en
sécurité dans leurs habitations.
47
Question : existe-t-il les lieux de
loisir et de divertissement pour tous les étudiants internes sur le
campus ?
I. Tableau N°9 : les avis des étudiants
par rapport à leurs installations hygiéniques
Question : qu'est-ce qui vous pousse
d'aller vous soulager dans la brousse ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Manque des toilettes
|
6
|
12%
|
J'aime aller en brousse
|
2
|
4%
|
Toilettes mal saines
|
42
|
84%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau 6 personnes soit 12% de nos
enquêtés ont répondu que, ce qui les pousse d'aller se
soulager dans la brousse c'est le « manque des toilettes » sur le
campus, 2 personnes soit 4% des enquêtés ont répondu qu'ils
« aiment aller se soulager dans la brousse », et 42 personnes soit
84% des enquêtés ont répondu que c'est parce que les «
toilettes sont mal saines » c'est pourquoi ils partent se soulager en
brousse.
J. Tableau N°10 : intervention des
gestionnaires
Question : Est-ce que les
gestionnaires s'intéressent-ils à votre problème de
toilettes ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Non
|
39
|
78%
|
Oui
|
11
|
22%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Dans ce tableau, 39 personnes soit 78% de nos
enquêtés ont dit « Non » les gestionnaires ne
s'intéressent pas à leur problème de toilettes, 11
personnes soit 22% des enquêtés ont répondu « Oui
» les gestionnaires s'intéressent à leur problème de
toilettes.
1.3. Questions relatives au loisir et divertissement
(culture)
K. Tableau N°11 : existence des lieux de loisir
sur le campus
48
Question : Etes-vous pris en charge
pour les soins primaires par le centre de santé qui est sur le campus
?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
28
|
56%
|
Non
|
22
|
44%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce présent tableau nous montre que 28 personnes soit
56% de nos enquêtés ont répondu « Oui » il existe
les lieux de loisir et de divertissement pour tous les étudiants
internes sur le campus, et 22 personnes soit 44% des enquêtés ont
dit « Non » qu'il n'existe pas des lieux de loisir et de
divertissement pour tous les étudiants internes sur le campus.
§2. Questions relatives aux soins de santé,
à l'administration et à la sécurité
alimentaire
des étudiants internes.
2.1. Questions relatives aux soins de santé des
étudiants internes
A. Tableau N°12 : soins de santé des
étudiants
Question : est-ce que
l'université assure réellement vos soins de santé ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
2
|
4%
|
Non
|
31
|
62%
|
Pas du tout
|
17
|
34%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Dans ce tableau, 2 personnes soit 4% de nos
enquêtés ont dit « Oui » l'université assure
réellement leurs soins de santé, 31 personnes soit 62% des
enquêtés ont répondu « Non » l'université
n'assure pas réellement leurs soins de santé, et 17 personnes
soit 34% de nos enquêtés ont dit que l'université n'assure
pas du tout leurs soins de santé.
B. Tableau N°13 : prise en charge des soins de
santé primaires
49
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
1
|
2%
|
Non
|
49
|
98%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce présent tableau, une personne soit 2% de nos
enquêtés affirme qu'ils sont pris en charge pour les soins
primaires par le centre de santé qui est sur le campus et 49 personnes
soit 98% des enquêtés confirment qu'ils ne sont pas pris en charge
pour les soins primaires par le centre de santé qui est sur le
campus.
2.2. Questions relatives à l'Administration des
étudiants internes C. Tableau N°14 : l'accès sur le
campus
Question : comment aviez-vous
accédé sur le campus ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Par la direction des oeuvres
|
17
|
34%
|
Par aide des amis
|
22
|
44%
|
Par mes efforts personnels
|
11
|
22%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre que 17 personnes soit 34% de nos
enquêtés ont répondu qu'ils avaient accédé
sur le campus par et à travers la direction des oeuvres estudiantines,
22 personnes soit 44% ont dit qu'ils avaient accédé sur le campus
par aide de leurs amis, et 11 personnes soit 22% des enquêtés ont
répondu qu'ils avaient accédé sur le campus par les
efforts personnels sans autorisation de la direction des oeuvres
estudiantines.
50
D. Tableau N°15 : l'ordre dans le logement sur
le campus Question : comment êtes-vous logés sur le
campus ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Selon les promotions
|
1
|
2%
|
Selon les facultés
|
2
|
4%
|
En désordre
|
47
|
94
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau, une personne soit 2% de nos
enquêtés a répondu qu'ils sont logés sur le campus
selon les promotions, 2 personnes soit 4% des enquêtés ont
répondu qu'ils sont logés sur le campus selon les
facultés, et 47 personnes soit 94% des enquêtés ont
répondu qu'ils sont logés en désordre sur le campus.
E. Tableau N°16 : le nombre d'étudiants
logés dans une chambre Question : A combien des personnes
êtes-vous logés dans la chambre ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Une seule personne
|
0
|
0%
|
A deux personnes
|
8
|
16%
|
A trois personnes
|
0
|
0%
|
A quatre personnes
|
40
|
80%
|
Le nombre n'est pas prévu
|
2
|
4%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre par rapport à la question
posée ci-haut que 8 personnes soit 16% des enquêtés ont dit
qu'ils sont logés à deux dans la chambre, 40 personnes soit 80%
des enquêtés ont répondu qu'ils sont logés à
quatre dans la chambre et 2 personnes soit 4% de nos enquêtés ont
dit que le nombre de personnes dans la chambre n'est pas prévu.
51
F. Tableau N°17 : location au
campus
Question : Est-ce que vous payez le
loyer chaque année ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
18
|
36%
|
Non
|
12
|
24%
|
Pas du tout
|
20
|
40%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau, 18 personnes soit 36% de nos
enquêtés ont dit « Oui » ils payent le loyer chaque
année, 12 personnes soit 24% des enquêtés ont
répondu « Non » ils ne payent pas le loyer chaque
année, et 20 personnes soit 40% de nos enquêtés ont
répondu qu'ils ne payent pas du tout le loyer chaque année.
G. Tableau N°18 : contrôle au
campus
Question : Existe-t-il un
contrôle pour identifier les fraudeurs ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
18
|
36%
|
Pas du tout
|
21
|
42%
|
Non
|
11
|
22%
|
Total
|
50
|
100%
|
Ce tableau nous montre que 18 personnes soit 36% de nos
enquêtés ont dit « Oui » qu'il existe un contrôle
pour identifier les fraudeurs, 21 personnes soit 42% des enquêtés
ont répondu qu'il n'existe pas du tout le contrôle pour identifier
les fraudeurs, et 11 personnes soit 22% des enquêtés ont dit
« Non » qu'il n'existe pas le contrôle pour identifier les
fraudeurs.
52
H. Tableau N°19 : les opinions des
étudiants par rapport au service de maintenance
sur le campus
Question : Est-ce que le service de
maintenance fait réellement son travail ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
10
|
20%
|
Pas du tout
|
13
|
26%
|
Non
|
27
|
54%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau, 10 personnes soit 20% de nos
enquêtés ont dit « Oui » le service de maintenance fait
réellement son travail, 13 personnes soit 26% des enquêtés
ont dit que le service de maintenance ne fait pas du tout réellement
sont travail, et 27 personnes soit 54% des enquêtés ont
répondu « Non » le service de maintenance ne fait pas
réellement sont travail.
I. Tableau N°20 : les avis des étudiants
par rapport à la procédure qu'ils empruntent pour quitter le
campus.
Question : comment
procéderiez-vous pour quitter le campus à la fin des
études ou soit pendant la vacance ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Je signale la direction des oeuvres
|
11
|
22%
|
Je pars librement sans signaler
|
39
|
78%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce présent tableau, 11 personnes soit 22% des
enquêtés ont répondu que, avant de quitter le campus
à la fin des études ou soit pendant la vacance, ils signalent la
direction des oeuvres estudiantines, 39 personnes soit 78% des
enquêtés ont dit qu'à la fin des études ou soit
pendant la vacance, ils quittent le campus librement sans signaler la direction
des oeuvres estudiantines.
53
2.3. Questions relatives à la
sécurité alimentaire des étudiants internes
J. Tableau N°21 : opinions des étudiants
par rapport à leur situation alimentaire
Question : Est-ce que vous êtes
assurés par l'université sur le plan alimentaire ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
5
|
10%
|
Non
|
45
|
90%
|
Total
|
50
|
100%
|
|
Ce tableau nous montre que 5 personnes soit 10% de nos
enquêtés ont répondu « Oui » l'université
les assure sur le plan alimentaire et 45 personnes soit 90% des
enquêtés ont répondu « Non » l'université
ne les assure pas sur le plan alimentaire.
K. Tableau N°22 : les impressions des
étudiants par rapport à leur restauration Question :
comment procéderiez-vous pour manger ?
Réponses
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Nous préparons nous-mêmes
|
36
|
72%
|
Au restaurant des internes
|
0
|
0%
|
Aux restaurants privés
|
14
|
28%
|
Total
|
50
|
100%
|
Dans ce tableau, 36 personnes soit 72% de nos
enquêtés ont répondu qu'ils préparent
eux-mêmes, 14 personnes soit 28% des enquêtés ont dit ils
mangent aux restaurants privés.
Tout compte fait, ce chapitre nous a aidés à
avoir une idée sur les avis et opinions des étudiants internes
par rapport à la manière dont ils sont gérés. Nous
allons maintenant comprendre et saisir à l'aide de nos analyses et
interprétations de toutes ces données les résultats
auxquels nous nous attendons dans le chapitre qui suit ci-dessous.
54
55
CHAPITRE TROISIEME : UNIVERSITE DE LUBUMBASHI ET
GESTION DES
ETUDIANTS INTERNES
Comme nous l'avons déjà signalé ci-haut,
ce présent travail cherche à atteindre les objectifs plus nobles
pour une meilleure gestion des étudiants internes. C'est dans cette
perspective que nous avons dû concevoir ce chapitre pour analyser et
interpréter toutes les données présentées dans le
chapitre précédant pour enfin, confirmer ou infirmer nos
hypothèses soulevées dans ce travail. En effet, ce présent
chapitre est composé de quatre sections, notamment la première
section parle de la sécurité et la protection des
étudiants internes, la deuxième traite sur les conditions
hygiéniques des étudiants internes, la troisième section
est focalisée sur l'efficacité de l'Administration des
étudiants internes et enfin la quatrième section porte sur les
moyens nécessaires et les politiques de gestion rationnelle des
étudiants internes.
SECTION.I : DE LA SECURITE
ET LA PROTECTION DES ETUDIANTS INTERNES
Plusieurs questions ont été formulées autour de
ces deux variables et adressées aux étudiants internes qui ont
fait l'objet notre population d'étude dans le cadre de cette recherche
pour recueillir les informations au sujet de la sécurité et de
leur protection sur le campus. En effet, le campus de Lubumbashi étant
ouvert à tout le monde, c'est-à-dire qui que ce soit y
accède sans restriction suite à la non-clôture de celui-ci,
et cela met en danger la sécurité des étudiants internes.
Plusieurs étudiants ont pu témoigner comment l'université
les gère sur le plan sécuritaire. Mais avant d'aller plus loin,
le tableau N°1 met en évidence les informations liées
à la sécurité des étudiants internes dont 82% des
enquêtés affirment que l'absence de l'éclairage public et
la non-clôture du campus les expose à
l'insécurité.
Un campus comme celui de Lubumbashi réputée
université publique de l'Etat qui devrait être un modèle
pour toutes les restes d'universités du Congo, manque de
l'éclairage public sur ses cités et cela intéresse moins
les autorités académiques. Les étudiants internes sont en
danger sur le plan sécuritaire, le manque de l'éclairage public
et la non-clôture du campus font l'objet des facteurs parmi tant d'autres
qui favorisent l'insécurité sur les cités universitaires
du fait qu'on ne sait pas identifier qui entre et qui sorte sur le campus
à n'importe quelle heure.
Ecoutons cet enquêté étudiant interne nous
raconter : « ici nous sommes vraiment exposés à
l'insécurité, n'importe qui entre sur le campus à
n'importe quelle heure et même les véhicules y accèdent. Un
jour, un chauffeur de transport en commun était pourchassé par
les
éléments de la police de circulation
routière et il est entré ici en toute vitesse et avait failli
tamponner les étudiants ».
Un autre enquêté nous raconte ceci : « nous
sommes exposés à l'insécurité ici, tout le monde
entre sans contrôle parce que le campus n'est même pas
clôturé et la nuit il n'y a pas d'éclairage public sur les
cités universitaires, en tout cas nous sommes déjà
rejetés et oubliés par nos autorités qui nous
gèrent ». Le 03 avril 2016 vers 20H00 un homme armé est
entré sur le campus et a commencé à tirer à balle
réelle et il était parti sans être maitrisé. Tout le
monde était ému de la peur et d'autres, à partir de ce
jour-là, ont dû quitter le campus pour aller habiter à la
cité. Tous ces témoignages renforcent toujours l'hypothèse
selon laquelle l'université n'assure pas réellement sa
responsabilité sur le plan sécuritaire du campus.
Dans le tableau N°2, 52% des enquêté ont
rassuré que la fourniture de l'eau et du courant électrique sur
le campus n'est pas du tout bonne. Par conséquent, l'eau et le courant
électrique font partie des éléments qui contribuent aussi
à la sécurité sur le campus mais ces indicateurs de la
sécurité font l'objet d'un grand problème des Kassapards
vivant sur les cités universitaires. Les autorités
chargées de la gestion de cette institution n'y songent plus. Chaque
jour qui passe il y a coupure du courant et de l'eau non avisée sur le
campus et d'ailleurs dans le tableau N°3, un nombre plus
élevé des enquêtés soit 46% a dit : « Non»
ils ne sont pas informés toutes les fois qu'il y a coupure sur le
campus.
Un enquêté pensionnaire du bloc E nous a
raconté ce qui suit : « nous ne sommes pas informés quand il
y a coupure d'eau et du courant électrique. Il arrive de fois nous
pouvons faire toute la journée ou soit deux jours sans courant
électrique même de l'eau. Souvent quand il y a coupure d'eau, nous
partons nous approvisionner à la cité dans des parcelles d'autrui
».
Les étudiants se sentent bel et bien en
insécurité à cause de l'instabilité du courant et
par conséquent, cette insécurité se traduit par le vol de
leurs bien en l'occurrence les habits, les téléphones, les
ordinateurs portables et j'en passe, par les voleurs qui viennent de tous les
coins environnant les cités universitaires mais aussi par
eux-mêmes dans des chambres.
Les informations du tableau N°4 nous rassurent encore
d'avantage sur cette question que 74% des enquêtés affirment que
les voleurs arrivent à opérer sur les cités
universitaires.
56
Tout compte fait, les informations récoltées au
sujet de la sécurité et de la protection des étudiants
internes nous rassurent à près cette analyse qu'il n'y a pas de
sécurité
Cet enquêté pensionnaire du bloc C nous raconte
ce qui suit : « les voleurs nous font souffrir, ils nous volent tous les
jours et surtout la nuit quand il y a coupure du courant. Si vous lessivez les
habits il faut être là pour les veiller soit charger quelqu'un,
sinon on vole le tout ». Un autre nous dit ceci : « nous avions
attrapé un voleur devant notre bloc ici vers 2 heures du matin et il
avait été tué sur place par les étudiants parce
qu'il avait volé les ordinateurs, les téléphones donc
beaucoup des choses ».
Vu cet état de chose, plusieurs questions traversent
notre esprit et on se demande à qui revient cette charge d'assurer la
sécurité des étudiants internes ? Pourquoi
l'université n'arrive pas à prendre des mesures pour juguler
cette insécurité et protéger les étudiants internes
?
Et pourtant, l'université dispose d'une direction de
sécurité qui est composée des agents de
sécurité de l'UNILU, qui assurent la sécurité de
ses plusieurs patrimoines mais elle ne pense même pas à les
déployer aussi sur le campus afin de protéger les internes. Par
contre, il existe une équipe de sécurité sur les
cités universitaires appelée « brigade de la
sécurité mobile du campus » composée des
étudiants internes nommés par le recteur, prétextant
d'assurer la sécurité de ces derniers, alors que sur le terrain,
ces étudiants, du fait qu'ils sont pris en charge par
l'université, se livrent à donner toutes les informations sur les
étudiants internes au lieu de s'occuper de leur tâche afin de
protéger leurs avantages qu'ils bénéficient auprès
de l'université.
Le tableau N°5 nous donne la lumière sur cette
question de l'équipe de sécurité mobile dont les
résultats nous renseignent que 48% des enquêtés soit le
nombre le plus élevé dans ce tableau a dit que «
l'équipe de sécurité mise à leur disposition par
l'université ne les protège pas réellement ». Cette
équipe est accusée de partialité du fait qu'elle est
beaucoup plus redevable et attachée aux autorités
académiques. Les autorités académiques l'utilisent comme
leurs agents de renseignement pour avoir toutes les informations sur les
étudiants internes en cas de manifestation ou de tout ce que les
étudiants veulent entreprendre. A cause de cela, les étudiants ne
savent plus réclamer leurs droits ni auprès des leurs
autorités qui les gèrent ni encore moins de l'Etat. Cela les
amène à vivre dans un climat de stress au risque de se voir
dénoncé et être chassé de l'université.
57
sur le campus pour les étudiants internes. Il sied de
préciser que la responsabilité de l'université n'est pas
assuré sur le plan sécuritaire dans la gestion des
étudiants internes.
SECTION.II : LES CONDITIONS HYGIENIQUES DES ETUDIANTS
INTERNES
Il est question dans ce point d'analyser et
d'interpréter toutes les données relatives aux conditions
d'hygiène des étudiants internes afin de vérifier notre
hypothèse et surtout se rendre compte si bien l'université assure
sa responsabilité sur le plan hygiénique des étudiants
vivant sur le campus.
En effet, lors de notre descente sur terrain, nous avons
été frappés par une très grande inquiétude
du fait que le campus de Lubumbashi affiche une image marrant sur le plan
hygiénique. A cet effet, la cour des cités universitaires donne
l'impression d'un dépotoir public et cela peut s'expliquer par le fait
qu'à l'entrée même du campus, on trouve beaucoup de
remblais d'immondices qui trainent sans être évacués. Alors
on se demande est-ce que l'université n'a-t-elle pas un service
chargé d'assainir le campus ? Or, ce service existe semble-t-il mais ne
remplit plus sa tâche.
Ainsi donc, le tableau N°6 nous renseigne que 92% des
enquêtés ont dit que « c'est eux-mêmes les
étudiants internes qui s'occupent de l'assainissement de leur milieu de
vie ou du campus ». Ce qui est inacceptable dans la gestion des
internats.
L'un de nos enquêtés nous a raconté ce qui
suit : « nous ne sommes pas à l'internat ici comme dans la plupart
d'autres internats. Je suis étonné vraiment de constater qu'il
n'existe même pas un service d'assainissement au campus, tout c'est
à la charge des étudiants et on se demande quel est le rôle
de la direction des oeuvres estudiantines et pourtant nous payons le loyer
».
La plupart des étudiants internes pensent qu'il
n'existe pas un service d'assainissement sur les cités universitaires,
alors que ce service existe depuis la création du campus mais de nos
jours il n'est plus équipé tant sur le plan matériel
qu'humain.
Madame la comptable de la direction des oeuvres estudiantines
nous a raconté ce qui suit : « au paravent le campus était
propre et il y avait tous les services possibles pour le bien-être des
étudiants internes. Le service d'hygiène et assainissement
travaillait régulièrement mais aujourd'hui ce n'est plus le cas,
si vous regardez l'environnement du campus vous allez vous rendre compte que
c'est trop sale, il y a des ordures partout et ce n'est pas parce que nous
manquons un service d'hygiène mais c'est parce que ce dernier n'est
pas
58
équipé en matériel et en personne, les
gens qui y travaillent sont déjà vieux et ils ne sont pas bien
payés par l'université ».
Cette insalubrité du campus se rapporte jusqu'aux
demeures et même aux installations hygiéniques des
étudiants. Les informations nous fournies par notre enquête dans
le tableau N°7 nous rassurent à suffisance que les habitations ou
les demeures des étudiants sur le campus sont dans un état de
délabrement très avancé et ne répondant pas aux
conditions d'hygiène adéquates. Dans cette perspective, 68% des
enquêtés confirment que « l'état de leurs logis est
malpropre ».
Cette malpropreté peut être expliquée par
plusieurs choses notamment les fenêtres sont vide sans vitres ni
lamelles, trop de saleté au balcon pour ceux qui vivent aux homes,
d'autres bloc et homes suintent pendant la période pluvieuse, les
installations électriques apparentes bricolées par les
étudiants, etc. d'ailleurs, le tableau N°19 le prouve par ses
informations qu'il nous fournit que 54% des enquêtés affirment que
le service de maintenance ne fait pas réellement sont travail. Ce qui
veut dire que ce service ne travaille plus sur les cités universitaires
et ce sont les étudiants eux-mêmes qui se débrouillent et
bricolent toutes les installations électriques sur le campus. Du fait de
mauvais état de leurs demeures, les étudiants internes se sentent
exposés également à l'insécurité, le tableau
N°8 nous prouve que 46% des enquêtés a dit nous ne nous
sentons « pas tellement » en sécurité dans nos
habitations.
Quant aux installations hygiéniques sur le campus, cela
constitue également un sérieux problème des
étudiants internes dont la plupart d'entre eux se soulagent dans la
brousse qu'ils appellent dans leur jargon « Home 11 » qui signifie
toilette publique. Alors, nous nous demandons pourquoi ils partent se soulager
en brousse ? Tout cela pour bien comprendre comment les étudiants
internes sont gérés. A cet effet, dans le tableau N°9, un
nombre plus élevé des enquêtés soit 84% rassure que
s'ils partent se soulager en brousse c'est parce que les toilettes sont
malsaines.
Dans cette perspective, il sied de rappeler que tous les Homes
et les blocs sur les cités universitaires ont été
construits avec des toilettes et des douches à l'intérieur mais
suite à la durée et à la mauvaise gestion, elles se
retrouvent aujourd'hui dans un état de délabrement très
avancé avec des cuves détériorées, les fosses
septiques pleines et débordées par les excréments, les
mauvaises odeurs se rependent dans des chambres et personne ne s'y
intéresse. Cela, pousse les étudiants d'aller faire leur besoin
dans la brousse sans tenir compte
59
des risques qui peuvent en découler. Le tableau
N°10 présente les données par rapport à cette
question dont 80% des enquêtés confirme que les gestionnaires ne
s'intéressent même pas à leur problème de
toilette.
Un enquêté nous a raconté ceci : « il
y avait une fois nos toilettes et nos douches étaient bouchées et
nous avions dit à l'échevin pensant qu'il va informer sa
hiérarchie afin de trouver la solution, il ne l'a pas fait.
Nous-mêmes les étudiant sommes allés voir le directeur des
oeuvres et lui avions exposé notre problème et rien n'a
été fait jusqu'à lors. Nous nous sommes rendu compte que
nous sommes vraiment négligés et rejetés ».
Les questions de santé des étudiants ne doivent
pas être sous-estimées et on ne peut considérer qu'elles
vont de soi. Un certain nombre des signaux sur la dégradation de la
santé des étudiants internes sont en effet inquiétants
suite aux mauvaises conditions d'hygiène.
Un enquêté pensionnaire du Home 8 nous a dit ceci
: « l'année antérieure (en 2013), nous avions perdu notre
camarade et voisin de notre chambre suite au collera, tout cela par ce que nous
sommes mal gérés avec les immondices et les fosses septiques qui
sont déjà pleines et ça déborde même
».
En effet, par rapport au constat fait, à l'analyse et
l'interprétation des données relatives aux conditions
hygiéniques dans la gestion des étudiants internes sur le campus,
nous nous permettons de déduire que l'université ne veille pas
sur l'hygiène des usagers des Cités Universitaires dans toutes
ses diversités. Ce sont les étudiants qui s'organisent pour
mettre un peu de propreté sur le campus mais les responsables ne s'y
intéressent plus.
§1. Les soins de santé et les conditions
alimentaires des étudiants internes Une question avait
été posée aux étudiants pour savoir si
l'université assure réellement leurs soins de santé et les
résultats obtenus à cette question en guise des informations,
sont vraiment inquiétants. Le tableau N°12 nous montre qu'un nombre
élevé des enquêtés soit 62% a confirmé que
l'université n'assure pas réellement leurs soins de santé
et le centre de santé qui est sur le campus n'assure même pas leur
soins primaires et cela se justifie dans le tableau N°13 qui met en
évidence les données par rapport à cette question et dont
98% des enquêtés affirment que le centre de santé qui est
sur les cités universitaires n'assure pas leurs soins primaires.
60
Par contre dans le règlement organique de
l'université de Lubumbashi, il est écrit aux articles 158 que
« dans la mesure du possible, l'université peut mettre à la
disposition des étudiants un ensemble de services sociaux comportant
notamment l'hébergement dans les cités universitaires, la
restauration et les soins médicaux et pharmaceutiques, aux conditions de
prix fixées par le conseil d'administration », l'article 159
enrichit en disant que « le bénéfice des services sociaux
universitaires est restreint à l'étudiant et ne comprend en
aucune façon les personnes éventuellement à charge »
et enfin l'article 160 précise en disant que « l'admission dans les
cités universitaires aux restaurants universitaires, le
bénéfice des soins médicaux et pharmaceutiques et des
autres services sociaux accessibles aux étudiants sont
réservés aux seuls étudiants s'étant
acquittés des droits d'inscription au rôle et aux cours et ayant
payé au préalable les prix fixés par le conseil
d'Administration ».38Mais dans le fait, rien ne se fait en ce
qui concerne les soins médicaux et même la restauration. Les
étudiants préparent eux-mêmes et se font soigner avec leurs
propres moyens contrairement à ce qui est dit dans le règlement
susmentionné.
Un enquêté nous raconte ceci : « ces gens-ci
sont des menteurs, ils nous disent que lorsque vous avez déjà
payé les frais de minerval, vous êtes censé
bénéficier les soins médicaux gratuitement mais quand nous
partons aux clyniques universitaires, il se passe d'autres choses. Seulement la
fiche de consultation qui est prise en charge pour l'étudiant qui a
déjà payé les frais de minerval donc on divise par deux le
montant total de la fiche et l'étudiant paie la moitié, pour les
restes nous payons comme tout particulier qui vient à l'hôpital,
c'est comme si cet hôpital n'est pas pour les étudiants ».
Il en est de même pour les contions alimentaires, le
tableau N°21 nous montre que 90% des enquêtés rassurent
qu'ils ne sont pas pris en charge par l'université sur le plan
alimentaire et dans le tableau N°22, 72% des enquêtés a
répondu que les étudiants internes « préparent
eux-mêmes dans leurs chambres ». Ce qui est contraire aux prescrits
du règlement organique de l'université. Il faut dire
également au sujet de la restauration que les autorités
académiques se contredisent, lorsque nous analysons leur
règlement par rapport à ce qui se passe sur le terrain, il
s'avère qu'il y a un grand problème dans l'exécution de
leur décision et ils ne respectent pas le règlement qui les
régit.
Plus loin dans le guide de l'étudiant, ils informent
à la communauté estudiantine que l'université n'organise
plus la restauration des étudiants. Ceux-ci doivent disposer de
38 www.unilu.ac.cd/?page-id, consulté le
31juin 2016
61
leurs propres moyens pour s'approvisionner en denrées
alimentaires sur les marchés locaux et préparer leur nourriture
comme ils l'entendent.39 Alors, on se demande pourquoi elle
n'organise plus ? Et si c'est comme ça, pourquoi gardé les
articles qui parlent de services sociaux dans la gestion des étudiants
?
SECTION.III : EFFICACITE DE L'ADMINISTRATION DANS LA
GESTION DES
ETUDIANTS INTERNES
Nous nous proposons dans cette section d'analyser et de
démontrer comment les étudiants internes sont administrés
surtout sur le plan d'accueil et de logement sur les cités
universitaires, tout en mettant la lumière sur les erreurs possibles qui
rendent cette Administration inefficace.
A cet effet, une Administration dite efficace, est celle qui
atteint ses objectifs. Dans cette perspective, l'université de
Lubumbashi a mis à la disposition des étudiants internes une
direction des oeuvres estudiantines qui assure leur gestion quotidienne. Mais
en dehors cette direction, on retrouve une autre équipe d'administration
chargée également de la gestion des étudiants internes qui
est composée des étudiants nommés par le recteur. La
présence de ces deux structures de gestion, entraine une certaine
anarchie dans la gestion des internes sur le campus.
Comme nous l'avons déjà souligné ci-haut,
la direction des oeuvres Estudiantines comprend les services suivants :
? Le bureau d'internat et d'externat ; ? Le bureau des affaires
sociales ; ? La division des sports et loisirs.
A travers ces services, la direction s'assigne la mission
d'organiser la vie sociale des étudiants et de promouvoir leurs
activités culturelles et sportives. A cet effet, il a été
constitué un organe de cogestion appelé « conseil des
oeuvres Estudiantines ». Ce dernier s'occupe :
? Des problèmes d'accueil et de logement ; ? De
santé et d'assainissement ;
39 Guide de l'étudiant, PUL, Lubumbashi,
2014-2015, P.25
62
? D'animation culturelle et sportive.40
Tandis qu'une autre structure composée des
étudiants nommés par le recteur appelée « mairie
générale » qui comprend : un maire général,
vice-maire général chargé de l'Administration, vice-maire
général chargé de la sécurité, vice-maire
général chargé de la salubrité, d'un maire et un
maire adjoint pour chaque Home et enfin des échevins pour chaque balcon
et chaque bloc, remplit également les mêmes fonctions. Cette
structure parait être comme celle chargée de la gestion des
étudiants alors que la direction des oeuvres existe sur le campus aux
cotés de laquelle la mairie générale devrait travailler
tout en étant sous son contrôle.
Pour éviter de répéter les choses
déjà dites dans des sections ci-dessus, nous allons étaler
les problèmes d'accueil et de logement sur le campus.
§1. Le problème d'accueil et de logement
dans la gestion des étudiants internes Il est prévu dans
le règlement de l'université que les cités universitaires
ont des lits pour les étudiants célibataires qui signent un
contrat de bail avec la Direction des OEuvres Estudiantines. Et comme les
effectifs des étudiants inscrits à l'université
dépassent de loin la capacité d'accueil, au moins un
étudiant sur deux est logé aux cités universitaires ; la
priorité est accordée aux étudiants et étudiantes
des promotions terminales.41
Ce qui n'est pas évident par rapport à ce qui se
passe sur le terrain dans la gestion de ces derniers. Les étudiants sont
logés sans tenir compte de tout ce qui est dit dans le règlement
et par conséquent, les lits qui se trouvent au campus sont très
petits et on retrouve deux étudiants sur un lit, alors que ces lits sont
prévus pour un étudiant. Autrement dit, aux lieux que les
étudiants soient logé à deux dans la chambre comme le
prévoit le règlement de l'université, ils sont
logés à quatre dans une chambre trop petite sans tenir compte de
toutes les conséquences possibles qui peuvent en découler ni
encore moins des promotions ou facultés. Le tableau N°15 nous
montre d'ailleurs que 94% des enquêtés a dû répondre
en rassurant qu'ils sont logés en désordre sur le campus sans
tenir compte des promotions ni des facultés et, en plus, dans le tableau
N°16 on nous fait voir que 80% de nos enquêtés a
répondu que les étudiants sur le campus sont logés
à quatre dans une chambre.
40 Guide de l'étudiant, op
cit, P.25
41 Idem
63
L'un des gestionnaires nous a raconté ce qui suit :
« les chambres et les lits qui y sont, ont été prévus
pour deux étudiants mais vu que les étudiants logeaient leurs
amis en se permettant de dormir à deux sur un petit lit, nous avons
commencé à les faire loger à quatre dans la chambre
».
Tout cela c'est à cause d'une mauvaise gestion non
seulement sur le plan de logement mais aussi sur le plan de l'accueil des
étudiants sur les cités universitaires.
Selon le règlement de l'université, toute
demande de logement dans les résidences des cités universitaires
doit être faite dans les délais fixés par le
règlement intérieur de l'université au plus tard le 31
octobre de chaque année sur un formulaire ad hoc mis à la
disposition des étudiants par la direction des oeuvres Estudiantines.
L'étudiant transmettra sa demande à la commission de logement,
qui décidera de l'attribution du logement.42 Mais suite
à la corruption qui règne sur les cités universitaires
entre les étudiants et leurs gestionnaires d'une part, et de l'autre
part entre les étudiants et les maires ainsi que les échevins, on
se rend compte que les étudiants se font loger par n'importe qui sans
autorisation de la Direction des OEuvres Estudiantines. D'autres sont
accueillis et logés par les agents de la direction des oeuvres
estudiantines de manière frauduleuse et d'autres par les maires et les
échevins.
Ce qui fait qu'on retrouve sur le campus plusieurs
catégories des personnes notamment les étudiants qui
étudient réellement et d'autres qui n'étudient plus, des
étudiants des différents instituts et écoles
supérieurs alors qu'il n'est pas permis à ces derniers de se
faire loger sur les cités universitaires, des individus simples qui,
sans abri à la cité, viennent se faire loger sur le campus,
etc.
Et ce sous-logement a comme conséquence non seulement
la non-maitrise de l'effectif des étudiants internes mais aussi la
non-maitrise de la capacité d'accueil sur les cités
universitaires. Cela peut être prouvé par les résultats que
nous présente le tableau N°14 qui nous montre que 44% des
enquêtés a répondu qu'ils ont accédé sur le
campus par aide de leurs amis. Etant logés par leurs amis et certains
agents de la direction des oeuvres estudiantines grâce à la
corruption, ces étudiants ne payent pas les frais de loyer et d'autre
depuis leur entrée sur le campus, ils n'ont jamais payé le loyer.
Tout simplement parce que l'université ne veille pas rigoureusement sur
l'Administration des étudiants internes avec
sévérité. Et cela est présenté dans le
tableau N°17 dont 40% des enquêtés a dit qu'ils ne
42 Guide de l'étudiant, op cit, P.25
64
65
66
payent pas du tout le loyer. Comme il n'y a pas du tout le
contrôle et le suivi dans le logement, cela amène d'autres
pensionnaires à ne plus payer ou s'acquitter de frais de loyer.
Dans le tableau N°18, un nombre plus élevé
de nos enquêtés soit 42% nous a rassuré qu'il n'y a pas du
tout un contrôle pour identifier les fraudeurs. Alors on se demande
comment demeurent-ils à vivre sur les cités universitaires sans
payer les frais de loyer ? Un de nos enquêté nous dit ceci :
« moi depuis G1 jusqu'aujourd'hui que je suis maintenant en
deuxième licence, je n'ai jamais payé le loyer. Quand ils passent
pour le contrôle, je sors tout simplement dans ma chambre à
près même deux heures je reviens quand ils sont déjà
partis ».
Il faut préciser que, ce n'est pas parce qu'il n'y a
pas de contrôle sur le campus, ce contrôle y existe mais il se fait
annuellement une seule fois et surtout au mois d'août et septembre sans
sévérité ni rigueur. Pendant cette période, tous
les étudiants qui sont sous-logés sont déjà tenus
informés par ceux qu'ils avaient accordés des places et prennent
toutes les dispositions possibles pour s'échapper à ce
contrôle.
Mais aussi un autre problème ce que, même si
l'étudiant avait accédé sur les cités
universitaires par l'autorisation de la commission de logement, ce dernier peut
quitter le campus sans avoir averti la direction des oeuvres estudiantines.
Cette question a plus des preuves dans le tableau N°20 dont 78% des
enquêtés a confirmé que les étudiants internes
quittent le campus librement à la fin de leurs études soit
pendant les vacances sans informer la direction des oeuvres estudiantines.
Bref, on peut retenir dans cette section que l'Administration
des étudiants internes connait des problèmes liés à
son efficacité et l'université ne veille pas sur cette
dernière pour une bonne gestion des étudiants vivant sur les
cités universitaires.
SECTION.IV : LES MOYENS NECESSAIRES ET LES POLITIQUES
DE GESTION
RATIONNELLE DES ETUDIANTS INTERNES
A. Les moyens nécessaires
Comme dans toute autre gestion, la gestion des
étudiants internes nécessite les moyens pour non seulement
atteindre les objectifs assignés à la direction des oeuvres
estudiantines mais aussi pour améliorer le cadre de vie des
étudiants internes. A cet effet, plusieurs moyens sont à relever
dans le cadre de la gestion des étudiants internes, entre autres les
moyens humains, les moyens matériels, les moyens financiers, etc.
§1. Les moyens humains
Les moyens humains sont indispensables pour une bonne gestion
des étudiants internes sur le campus. Jadis sur les cités
universitaires, les étudiants internes n'avaient comme tâche que
d'aller au cours et à près le cours, soit se concentrer aux notes
ou encore se divertir, parce que tout était assuré par
l'université à travers son personnel qui oeuvrait pour le
bien-être de ces derniers dans tous les services notamment la buanderie,
la restauration, l'assainissement, le service de maintenance, etc.
Tous ces services étaient bien équipés
en ressources humaines qualifiées qui travaillaient non seulement pour
le bien-être mais aussi pour une meilleure gestion des étudiants
internes. Mais aujourd'hui ce n'est plus le cas, tous ces services n'existent
plus suite au manque des hommes capables pouvant travailler dans ces domaines.
Et par conséquent, ce sont les étudiants eux-mêmes qui
s'occupent de toutes les tâches qui étaient assurées par
des services spécialisés tout en payant les frais de loyer et de
vacance.
La direction des oeuvres affiche une certaine insuffisance
sur le plan de ressources humaines. La plupart des agents de l'UNILU oeuvrant
à la direction des oeuvres estudiantines a déjà atteint
l'âge de retrait et d'autres ont même dépassé cet
âge tout en continuant d'exercer encore les fonctions avec une certaine
incapacité. Ces vieillards, à cause de leur incapacité,
ils sont devenus très vulnérables à la corruption entre
eux et les étudiants qui cherchent le logement sur les cités
universitaires. Alors que pour qu'une gestion soit meilleure ou efficace, les
hommes appelés à assurer le fonctionnement doivent être
capables d'assumer leurs tâches en vue d'atteindre les objectifs.
§2. Les moyens
matériels
La gestion des étudiants internes implique non
seulement les moyens humains mais aussi les moyens matériels entendus
comme l'ensemble des objets de toute nature qui sont employés à
quelque service public ou privé. Les matériels dans la gestion
des étudiants internes posent un grand problème sur les
cités universitaires.
Tous les matériels existant sur le campus aujourd'hui
datent de long temps et sont déjà en état d'obsolescence
très avancé. Alors que dans la gestion comme celle des
étudiants, il faut plusieurs matériels dont les infrastructures
de base notamment les habitations des étudiants qui, aujourd'hui ne
remplissent plus les conditions d'hébergement ni encore moins
d'hygiène adéquates. Ces logis sont vraiment
délabrés au point que, les étudiants sont logés
dans des conditions inhumaines dans des chambres où il n'y a même
pas de chaises, ni encore
moins des tables. Ce sont les étudiants qui
s'amènent avec tout cela, en l'occurrence les chaises, la mousse, les
assiettes, les tables, etc.
Il existe un centre de santé sur les cités
universitaires qui devrait prendre en charge les soins de santé des
étudiants mais ce dernier n'arrive pas à assurer sa
responsabilité suit au manque des matériels. Dans ce centre, il
n'y a rien du tout comme médicament ni encore moins appareil. Il
n'existe même pas un moyen de transport ni une ambulance pour
évacuer les étudiants en cas d'urgence. Tous les services
oeuvrant sur le campus ne sont pas équipés en matériels
pour bien assurer leurs tâches. Presque dans tous les domaines voire
même pour l'assainissement du campus, ça pose un sérieux
problème parce qu'il n'y a pas des matériels ou des outils de
travail.
§3. Les moyens financiers
Les moyens financiers sont aussi des ressources indispensables
dans la gestion des étudiants internes. Pour bien assurer sa
responsabilité, l'université a le devoir non seulement de
mobiliser des ressources financières mais aussi de mettre à la
disposition du campus des moyens financiers pour non seulement payer ceux qui
travaillent pour le bien-être des étudiants internes mais aussi
pour améliorer les conditions de vie de ces derniers.
En effet, étant un établissement public,
l'université de Lubumbashi est une personne morale de droit public et
elle est financée par l'Etat et doit remplir une mission
d'intérêt général. L'autonomie financière
d'un établissement public est assurée par un budget propre qui
peut être constitué de subventions de l'Etat ou de
collectivités territoriales, de redevances des usagers, des emprunts,
etc.
Mais il sied de signaler à ce niveau que depuis les
soulèvements des étudiants de l'université de Lovanium
(UNIKIN) du 04 juin 1969 dont leurs conséquences se
répercutèrent sur tout l'ensemble des étudiants de la
République, amenèrent le gouvernement de l'époque à
supprimer petit à petit les avantages que bénéficiaient
les étudiants, mais aussi à conduire certains étudiants
dans l'armée et à la fermeture des universités, l'Etat
congolais à l'époque (Zaïre) avait même cessé
avec le financement des universités. Cette situation amena la plupart
des fonctionnaires des universités de la RDC en générale
et de l'université de Lubumbashi particulièrement à
démissionner à cause de l'impatiemment et de la
dégradation de leurs conditions de vie. Les conditions de vie des
étudiants commencèrent à se détériorer parce
que l'Etat ne participait plus au budget de l'UNILU par ses financements.
Ainsi, depuis 1990, l'université de Lubumbashi devait compter sur sa
capacité à mobiliser les ressources
67
68
locales pour son fonctionnement, les salaires du personnel
enseignants et les bourses d'études, toujours à la charge du
gouvernement central disparaissaient.
Nonobstant cela, et grâce à l'autonomie
financière qui lui est reconnue, l'université dispose de
plusieurs unités de productions qui font entrer des recettes dans sa
caisse. D'ailleurs le campus lui-même génère beaucoup des
recettes mais aucune part n'est affectée pour l'amélioration des
conditions de vie des étudiants. Les étudiants sur le campus
payent 50$ par an des frais de loyer et 5$ pour frais de vacance, sauf les
étudiants qui habitent les homes VI, II et X qui, eux payent 250$ par an
et par étudiant, en plus, ils sont logés à deux dans une
chambre. Et on se demande où va tout cet argent?
B. Les politiques de gestion rationnelle des
étudiants internes
Entendues comme l'ensemble des orientations et des objectifs
privilégiés par un gouvernement, une collectivité, une
entreprise publique ou un établissement public sur une question
d'intérêt public dans des domaines très variés, les
politiques publiques consistent à mobiliser les ressources publiques
financières, matérielles et humaines en vue d'atteindre une fin
donnée considérée comme collectivement
souhaitable.43
Mais dans le cadre de notre travail, les politiques peuvent
être entendues comme l'ensemble des mécanismes, des
stratégies ou des mesures que l'université pourrait mettre en
oeuvre pour une gestion rationnelle des étudiants internes.
En effet, entant qu'établissement public,
l'université peut être considérée au même
titre que tous les acteurs des politiques publiques dans le sens qu'elle a pour
mission la satisfaction de l'intérêt général. Dans
cette perspective, plusieurs politiques nécessitent d'être
évoquées dans tous les domaines pour une meilleure gestion des
étudiants internes, mais nous les avons résumées à
titre non exhaustif en ces trois grands points que voici :
a) Politique de gestion prévisionnelle des
étudiants internes
Souvent utilisée dans les sciences économiques
et de gestion, la gestion prévisionnelle consiste en
établissement de prévisions et de comparaisons
systématiques des réalisations aux prévisions. Elle
détermine les objectifs à long terme conformes à la
politique générale ou stratégie globale définie au
sommet. Dans une seconde phase, elle définit les stratégies aux
objectifs à long terme. Dans une troisième phase, elle fixe les
programmes et le budget de chaque responsable qui dans son domaine
décompose le programme à long terme et
43 Lexique d'économie, op cit,
P.662
le budget notifiés en programme à court terme et
budget détaillés par service. La gestion prévisionnelle
reproduit ainsi le schéma classique :
but-objectif-moyens.44
A cet effet, selon le contexte dans lequel nous avons pu
employer ce concept de gestion prévisionnelle dans le cadre de notre
travail, ce terme nous renvoie à la capacité d'accueil des
logements sur les cités universitaires.
Le campus avait été créé avec une
capacité d'accueil bien déterminée. En construisant les
homes et les blocs sur le campus, l'idée était de loger au moins
deux étudiants par chambre enfin que les étudiants soient
logés dans des bonnes conditions. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui
où les étudiants sont logés à un nombre
dépassant l'effectif prévu par le règlement d'ordre de
l'université pour une chambre.
Or, la gestion prévisionnelle telle qu'utilisée
dans notre travail suppose l'établissement d'une comparaison entre le
nombre d'étudiants logés par rapport à la capacité
d'accueil des logements sur le campus, et puis établir des
prévisions pour les années à venir en vue d'offrir aux
étudiants un logement décent. Il faudrait que l'université
puisse procéder par l'évaluation à la fin de chaque
année du nombre des pensionnaires sur les cités universitaires
par rapport à la capacité d'accueil des logis et puis
établir des prévisions pour les années à venir soit
pour construire d'autres logements ou soit limité le nombre des
pensionnaires par chambre afin d'éviter de dépasser l'effectif
des pensionnaires par chambre tel que prévu dans le règlement
d'ordre de l'université.
b) Politique de contrôle et de suivi des agents et
fonctionnaires des oeuvres estudiantines d'une part et dans le logement des
étudiants internes de
l'autre part.
? Le contrôle et suivi des agents et
fonctionnaires des oeuvres estudiantines. L'université de
Lubumbashi étant un établissement public, elle représente
l'intérêt général. Elle ne peut donc pas partager
ses responsabilités avec ses agents, dont les intérêts sont
particuliers. L'autogestion est tout à fait concevable dans l'industrie,
le commerce et l'agriculture. Mais elle ne l'est pas dans l'Administration.
L'autogestion des services publics conduirait à un transfert de pouvoir
au détriment de la collectivité et au profit des personnels.
44 Lexique de l'économie, P.439
69
70
Aujourd'hui les cités universitaires sont
perçues comme une entreprise gérée selon la technique
d'autogestion où l'on retrouve deux structures chargées d'assurer
la gestion quotidienne des étudiants internes notamment la direction des
oeuvres estudiantines et la mairie générale. Ces structures sont
en conflit d'attributions au point que la direction des oeuvres loge les
étudiants sur le campus, tandis que la mairie générale
loge aussi. Et en plus, certains agents de la direction des oeuvres
estudiantines logent également les pensionnaires par la fraude à
l'insu du comité de gestion des oeuvres estudiantines. Alors on se
demande qui contrôle l'autre ? Ce comportement fait à ce que
l'argent qui devrait être perçu pour le compte de
l'université est détourné dans les poches des individus
suite au manque de contrôle et de suivi à leur égard. Alors
que l'université devrait définir les attributions et les missions
de chaque structure et puis, assurer le contrôle et le suivi de
manière rigoureuse pour bien gérer les étudiants
internes.
? Le contrôle et suivi dans le logement des
étudiants internes.
Le contrôle et le suivi dans le logement des
étudiants sur le campus sont indispensables pour non seulement
décourager les fraudeurs mais aussi se rendre compte de nombre de places
vacantes afin de les attribuer autres pensionnaires demandeurs de logement sur
les cités universitaires. Aujourd'hui sur le campus, n'importe qui
s'arroge le pouvoir de loger sans autorisation de la direction des oeuvres
estudiantines tout simplement parce qu'il n'existe pas le contrôle et le
suivi rigoureux pour dénicher les fraudeurs. Les maires, les
échevins et même certains agents des oeuvres estudiantines se
permettent de loger les pensionnaires afin de bénéficier de
l'argent. Les étudiants vendent leurs places après avoir
terminé leurs études ou soit lors qu'ils veulent quitter le
campus du fait que le contrôle et le suivi ne sont pas rigoureux. Cette
pratique est récurrente sur les cités universitaires avec comme
conséquence la non-maitrise de l'effectif des étudiants internes
par les gestionnaires.
c) La politique de participation des étudiants
internes à la gestion du campus. Aujourd'hui le style de
gestion qui est d'usage sur le campus c'est l'autoritarisme qui se
définit par une communication allant du haut vers le bas, des
décisions émanant du sommet sans consultation, une forte
centralisation, l'utilisation de la contrainte et de la sanction comme moyen
d'incitation entrainant un faible esprit d'équipe. Les étudiants
internes sont marginalisés et ils ne sont même pas en mesure de
présenter leurs doléances auprès des autorités
académiques qui les gèrent car jugées sans fondement par
ces dernières. Donc pour eux, l'étudiant n'a rien à dire
devant eux car tout ce qu'ils font est présumé normal. Tout
étudiant qui ose se lever pour fustiger pour les conditions de leur vie,
est soit
chassé définitivement de l'université ou
soit délogé sur le campus. Alors que les étudiants ont
aussi des besoins et des demandes qu'il faudrait soumettre à leurs
gestionnaires.
Tous les représentants des étudiants internes,
à savoir les maires, les échevins, ... sont nommés par le
recteur sans consentement des étudiants et cela fait à ce que, au
lieu que ces gens-là travaillent pour l'intérêt des
étudiants internes, ils privilégient les intérêts de
celui qui les nomme et au besoin, ils lui fournissent des informations sur tout
ce qui se passe sur les cités universitaires afin de neutraliser les
étudiants.
Le style participatif voudrait à ce que tous les
étudiants internes participent à la prise de décisions,
à la définition des objectifs, au règlement des conflits
par la désignation des représentants de leur choix à tous
les niveaux en l'occurrence au niveau de la mairie, l'échevinat, etc. Et
cela permettrait de développer un système de communication
très facile entre les étudiants internes et leurs gestionnaires
et aussi une forte coopération entre les ces deux groupes.
71
CONCLUSION GENERALE
C
omme toute action menée a son début et sa fin,
nous voici au terme de notre étude dont le thème a porté
sur « établissements publics et gestion des étudiants
internes en RDC. Cas de l'université de Lubumbashi ». Ce
thème, est un sujet d'actualité non seulement pour ce qui
concerne la gestion des étudiants internes mais aussi et surtout pour la
gestion de l'université en général.
Les objectifs poursuivis dans cette étude
présentent une importance non la moindre pour toute la communauté
estudiantine vivant sur les cités universitaires et, c'est dans cet
ordre d'idée que nous nous sommes assignés dans le cadre de ce
travail les objectifs que voici :
- Décrire le mode de vie des étudiants internes
par rapport à la manière qu'ils sont gérés ;
- Se rendre compte si l'université assure
réellement sa responsabilité dans la gestion des étudiants
internes ; et
- Proposer les pistes de solution.
Avant de poser notre problématique afin
d'appréhender l'objet d'étude de notre travail, nous sommes
partis d'un constat qui nous a orientés à bien poser notre
problème. Dans cette perspective, lors que nous avons
considéré le mouvement d'entrée et de sortie des
étudiants sur les cités universitaires sans l'autorisation du
comité de gestion des oeuvres estudiantines c'est-à-dire, ces
derniers sortent quand ils veulent et peuvent rentrer quand ils veulent et en
plus, d'autres sortent pour toujours à l'insu des organes auxquels la
gestion quotidienne de ces cités a été confiée. Le
mode de vie des étudiants internes sur le campus considéré
comme un champ de bataille où chaque étudiant cherche à se
défendre de ses propres efforts et, dans cet ordre d'idée, lors
que nous avons considéré le mauvais état de logis, les
chambres à coucher moins vastes avec un lit à deux niveaux dont
deux étudiants sur quatre dans la chambre, occupent un petit lit et y
habitent dans des conditions très difficiles, le manque de restaurant
pour les internes, manque de moyen de transport pour la mobilité de ces
derniers. La non-prise en charge médicale des étudiants vivant
sur le campus donc les étudiants internes se font soigner
eux-mêmes avec leurs propres moyens, alors que dans le règlement
d'ordre de l'université, il est prévu d'autres choses concernant
les soins de santé ou
72
les services sociaux pour les internes. Les coupures
intempestives du courant électrique et de l'eau non avisées sur
le campus.
Lorsque nous avons considéré également
l'excès de vol des biens des étudiants internes par les gens qui
viennent de tous les coins environnant le campus sans aucune intervention de
l'université. En considérant aussi la confusion qui règne
entre les étudiants réellement logés par la direction des
oeuvres et d'autres qui sont sous logés, avec d'autres personnes qui
n'étudient plus mais qui continuent à être toujours
logés sur les cités universitaires. La salubrité sur le
campus et ses environs où les herbes folles se dressent
transformés en lieu d'aisance par les étudiants internes qu'ils
appellent « Home 11 » sans tenir compte de conditions
hygiéniques. Les étudiants sur le campus vivent dans un climat de
stress n'étant même pas en mesure de revendiquer leurs droits
auprès de leurs autorités qui les gèrent ni encore moins
auprès de l'Etat.
Cet état de chose nous a poussés à se
demander quelle serait la responsabilité de l'université de
Lubumbashi dans la gestion des étudiants internes ?
En guise des hypothèses à cette pertinente
question, nous avons pensé que la responsabilité de
l'université de Lubumbashi dans la gestion des étudiants internes
serait d'assurer la sécurité et leur protection, de veiller aux
conditions d'hygiène, de veiller à l'efficacité de son
administration et d'adopter des politiques pour une gestion rationnelle des
étudiants internes ainsi que mettre à leur disposition des moyens
nécessaires pour améliorer leur cadre de vie. Telle serait sa
responsabilité dans la gestion de ces derniers mais cette
responsabilité semble ne pas être assurée.
Il est beaucoup plus réjouissant de voir les choses
autrement et de considérer que bien comprises, la loi du moindre effort
est une règle essentielle du travail de recherche. Elle consiste
à veiller toujours à emprunter le chemin le plus court et le plus
simple pour le meilleur résultat. Ce qui implique notamment que l'on ne
s'engage jamais dans un travail important sans réfléchir
auparavant à ce que l'on cherche à savoir et la manière de
s'y prendre.
C'est dans cette perspective que nous avons fait usage dans le
cadre de notre étude de la méthode systémique qui
considère les éléments d'un système en interaction
permanente. Cette dernière nous a permis d'étudier
l'université de Lubumbashi comme un ensemble constitué des
différents éléments qui sont en relation
d'interdépendance. Cette méthode est
73
Pour plus de logique et de cohérence, ce travail est
subdivisé en trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion
générale. L'introduction de notre travail est
précédée
assortie des techniques de recherche telles que l'observation
par participation, l'interview à question fermés, l'observation
documentaire et l'échantillonnage qui nous ont été
favorables et indispensables dans la récolte, l'analyse et
l'interprétation des données pour la réalisation de ce
précieux travail.
Dans ce même ordre d'idée, quel que soit l'objet
d'étude, le chercheur qui utilise la méthode de l'étude de
site est amené à rechercher le plus rapidement possible le
référent théorique qui sera le plus apte à
permettre la compréhension du cas et à identifier les
hypothèses qui seront ultérieurement vérifiées par
la récolte des données et l'analyse de celles-ci. Dans le cadre
de notre étude, nous avons pu faire usage de la théorie
systémique.
Après nos analyses et interprétation des
données du terrain, nous sommes arrivés au résultat selon
lequel l'université de Lubumbashi n'assure pas sa responsabilité
dans la gestion des étudiants internes. Le vol est récurent sur
les cités universitaires entrepris par les voleurs qui viennent à
la cité, de tous les coins qui environnent le campus et ces derniers
accèdent sur les cités universitaires sans inquiétude
aucune, mais aussi par certains étudiants internes qui se lancent dans
cette pratique. Les étudiants sont logés dans des mauvaises
conditions dans les chambres moins vastes et étouffées où
ils font même leur cuisine, du fait que l'université ne les
supporte plus sur le plan alimentaire. Les étudiants sont logés
en désordre et n'importe qui s'arroge le pouvoir de loger et cela fait
à ce que, sur le campus, on ne sait plus identifier qui est
étudiant et qui ne l'est pas car aucun suivi ni contrôle
sévère ni rigoureux n'existe sur les cités universitaires
pour identifier et décourager les fraudeurs dans des chambres. Aucune
politique n'est mise en place pour mieux gérer les étudiants
internes et par ricochet, la plupart des habitations sur le campus sont mal
propres et en état de délabrement très avancé. Les
toilettes ne fonctionnent presque plus et les autorités chargées
de la gestion de cette institution ne s'intéressent même pas alors
que ces étudiants payent leur loyer.
Bref, nous nous permettons d'affirmer notre hypothèse
selon laquelle la responsabilité de l'université dans la gestion
des étudiants internes n'est pas assurée. Les autorités
académiques chargées de gérer cette institution affichent
une certaine négligence dans la gestion des étudiants internes et
ce sont les étudiants eux-mêmes qui se prennent en charge en tout
sur les cités universitaires.
74
par quelques prémices que nous avons
résumés en trois grands points à savoir
l'épigraphe, dans lequel nous avons dû donner une idée
générale sur notre thème de manière proverbiale ;
la dédicace dans laquelle nous avons su adresser les sentiments
d'angoisse de notre étude à la population cible concernée
par cette recherche ; et enfin l'avant-propos dans lequel nous nous sommes
tâchés de remercier tous ceux qui ont eu à nous soutenir de
prêt ou de loin tout au long de la lutte pour notre cursus
académique.
Le premier chapitre a porté sur la présentation
de l'université de Lubumbashi et dans ce chapitre, il était
question de présenter notre champ d'investigation sur tous les plans en
l'occurrence sur le plan historique, sur le plan géographique, sa
situation administrative et sa situation économique. Le deuxième
chapitre a traité sur le cadre méthodologique et
présentation des données du terrain, dans ce chapitre nous avons
dû donner une petite démonstration de notre procédure
empruntée pour arriver à récolter les données qui
ont fait l'objet du contenu de ce présent travail et puis nous avons pu
présenter les données chiffrées de notre enquête sur
le terrain. Et enfin le troisième chapitre s'est focalisé sur
l'université de Lubumbashi et gestion des étudiants internes dans
lequel nous avons dû analyser et interpréter toutes les
données du terrain.
Il sied de signaler que l'oeuvre humaine n'étant jamais
ni parfaite, nous n'avons pas la prétention d'avoir
réalisé un travail excellent, mais nous osons croire que ceux qui
nous liront ne nous en tiendront pas rigueur et chercheront à nous
compléter et cela au nom de la science qui se doit être
évolutive.
75
SUGGESTIONS
En rapport avec le résultat que nous avons obtenu
à près analyses et interprétations des données du
terrain pour notre étude, il convient pour nous de proposer quelques
pistes de solution en vue d'une meilleure gestion des étudiants internes
sur les cités universitaires. Dans cette perspective, pour que
l'université parvienne à bien gérer les étudiants
internes il faudrait :
1. Arrêter avec la nomination des maires et
échevins. Il faudrait laisser la possibilité aux étudiants
de se choisir eux-mêmes leurs représentants, ceci permettrait une
bonne communication entre les étudiants internes et ceux qui les
gèrent ;
2. Il faudrait que l'université soit rigoureuse en
instaurant le système de contrôle et de suivi des agents des
oeuvres estudiantines pour juguler le logement irrégulier des
étudiants par ces derniers sous fin de détourner l'argent de
l'université ;
3. Il faudrait un contrôle et suivi très
sévère et rigoureux en rapport avec le logement des etudiants
dans des chambres pour dénicher et décourager les fraudeurs ;
4. Il faudrait recomposer la direction des oeuvres
estudiantines. C'est-à-dire la rééquiper en personnel
compétent dans tous les domaines et la doter des moyens matériels
et financiers pouvant permettre d'assurer une bonne gestion des
étudiants internes ;
5. Il faudrait remettre en activité tous les services
qui oeuvraient pour le bien-être des étudiants internes à
savoir : la buanderie, la restauration, service d'hygiène et
assainissement, service médical... ;
6. Il faudrait réhabiliter tous les logis et arranger
les installations hygiéniques des étudiants internes ;
7. Il faudrait élargir les logements par la
création d'autres demeures afin de permettre les conditions de vie
aisées aux étudiants internes ;
8. L'université devrait mettre à la disposition
des étudiants internes une salle de recherche ou d'informatique et des
salles d'études sur les cités universitaires ;
9. Il faudrait que l'université puisse construire des
salles ou des engards dans les intervalles qui existent entre les blocs, qui
peuvent servir des cuisines et réfectoires pour les pensionnaires qui
sont aux blocs afin de désengorger leurs chambres qui sont
étouffées et où ils préparent.
76
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES :
1. Donatien DIBWE DIA MWEMBU, Université de Lubumbashi
1990-2002. Société en détresse, pari sur l'avenir,
édition harmattan, paris, 2002.
2. CHARRAUX.G et PITOL-BELIN.JP, Théories des
organisations, édition Dunod, paris, 1996.
3. Alberello LUC, Choisir l'étude de cas comme
méthode de recherche, édition Boek université,
Bruxelles, 2011
4. A.MULUMBATI NGASHA, Sociologie politique,
2ème édition Africa, Lubumbashi, 1988.
5. QUIVY.R et LUC VAN.C, Manuel de recherche en sciences
sociales, 3ème édition Dunod, paris, 2006.
6. Vincent de Gaulejac, La société malade de la
gestion, idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et
harcèlement social, édition le Seuil, paris, 2005.
II. DICTIONNAIRES :
1. Dictionnaire Petit Robert, nouvelle édition, DALLOZ,
paris, 2010.
2. Lexique d'économie, 13ème
édition, DALLOZ, paris, 2014.
III. COURS :
1. KITABA, Méthodes de recherche en sciences sociales, G2
SPA/UNILU, 2012-2013.
2. MBAYA KABAMBA, Grands services publics, inédit, G3
SPA/UNILU, 2011-2012.
3. Jeef MUDIMBI KAPILU, Grands services publics, inédit,
G3 SPA/UNILU, 20152016.
IV. THESES ET MEMOIRES:
1. TSHIKALI.D, Etude analytique du phénomène
circuit à l'université de Lubumbashi. Cas de la faculté
des lettres et sciences humaines, mémoire L2 SIC, inédit, UNILU,
2008-2009.
2. MASIKA MUTOKA MBALI Aimé, Autonomie de gestion et
bonne gouvernance des établissements publics en RDC. Cas de l'UNILU,
mémoire L2 SPA, inédit, UNILU, 2013-2014.
3. MUTUNGULA DAA, Intégration sociale des
étudiants et participation à la vie de l'université,
Thèse de doctorat, inédit, SSPA/sociologie, UNILU, 1983-1984.
4. NDOGOMPE DIAPER, Analyse sociologique du système
d'enseignement universitaire en RDC. Cas de l'UNILU, mémoire L2
sociologie, inédit, SSPA/UNILU, 2010.
V.
77
ARTICLES ET REVUES:
1. « Guide de l'étudiant »,
PUL, Lubumbashi, 2014-2015.
VI. WEBOGRAPHIE :
1.
https//.fr.m.wikipédia.org/wiki/université
2. www.vie
publique.fr/découverte-institutions
3. www.//
fr.m.wikipédia.org/internat
4. www.//
fr.m.wikipédia.org/Campus
5.
www.memoireoneline.com
6. www.unilu.ac.cd
INTRODUCTION GENERALE 1
Table des matières
78
I.1. DEFINITION ET DELIMITATION DU SUJET
1
§1. Définition du sujet 1
§2. Délimitation du sujet 2
I.2. DEFINITION DE L'INTERET DU TRAVAIL 3
I.2.1. Intérêt personnel 3
I.2.2. Intérêt social 3
I.2.3. Intérêt scientifique 3
I.3. DEFINITION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE 7
I.4. DEFINITION DES CONCEPTS OPERATOIRES 9
§1. DEFINITION DES CONCEPTS FONDAMENTAUX 9
§2. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES 13
I.5. DEFINITION DE LA METHODE DU TRAVAIL 16
I.6. DEFINITION DES TECHNIQUES DE RECHERCHE
17
a) L'observation par participation 18
b) L'interview à questions fermées 18
c) L'échantillonnage 18
d) Observation documentaire 18
I.7. DEFINITION DES THEORIES EXPLICATIVES DE RECHERCHE
19
I.7.1. Théorie systémique 20
I.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 20
CHAPITRE. I : PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE LUBUMBASHI 22
I.1. Aperçu historique de l'UNILU 22
I.1.1. L'université de Lubumbashi dans la tourmente des
années 1990 25
I.2. Situation géographique 31
I.2.1.Mission de l'UNILU 31
I.2.2.Emblème 32
I.3.Situation administrative 32
a) Conseil de l'université 33
b) Comité de Gestion 33
c) Conseils des facultés, écoles et de
bibliothèque 34
I.3.1. OEuvres estudiantines dans la vie d'étudiant.
36
I.4.Situation économique 37
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION DES
DONNEES DU TERRAIN 41
SECTION.I : CADRE METHODOLOGIQUE 41
79
SECTION.II : PRESENTATION DES DONNEES DU TERRAIN
42
§1. Questions relatives à la sécurité
et à la protection des étudiants internes, aux conditions
hygiéniques, à l'assainissement de leur milieu de vie ainsi
qu'à l'organisation culturelle sur le
campus. 43
§2. Questions relatives aux soins de santé, à
l'administration et à la sécurité alimentaire des
étudiants internes. 48
CHAPITRE TROISIEME : UNIVERSITE DE LUBUMBASHI ET GESTION DES
ETUDIANTS INTERNES 54
SECTION.I : DE LA SECURITE ET LA PROTECTION DES ETUDIANTS
INTERNES 54
SECTION.II : LES CONDITIONS HYGIENIQUES DES ETUDIANTS
INTERNES 57
§1. Les soins de santé et les conditions alimentaires
des étudiants internes 59
SECTION.III : EFFICACITE DE L'ADMINISTRATION DANS LA
GESTION DES ETUDIANTS INTERNES 61
§1. Le problème d'accueil et logement dans la gestion
des étudiants internes 62
SECTION.IV : LES MOYENS NECESSAIRES ET LES POLITIQUES
DE GESTION RATIONNELLE DES
ETUDIANTS INTERNES 64
A. Les moyens nécessaires 64
B. Les politiques de gestion rationnelle des étudiants
internes 67
SUGGESTIONS 75
BIBLIOGRAPHIE 76